Article Lien Social
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1. qui se cristallisent parfois sur les changements de r gles du jeu appels projets par exemple dans des modalit s clairement adoss es une logique de march Un autre probl me est celui de la planification et des indicateurs La France est un mille feuilles d taille Jean Yves Barreyre directeur du CEDIAS o chaque territorialit a son sch ma qui n est pas concordant avec les autres Entre les diff rents rapports Piveteau De Saule les programmes d agences nationaux ANAP ANESM CNSA et territoriaux ARS les diff rentes missions Laforcade sant mentale etc le calendrier est compl tement clat Pour prendre une m taphore c est comme la rue en bas de chez vous qui est ventr e successivement par EDF les op rateurs t l phoniques le gaz sans aucune concertation d ensemble ce qui aboutit un patchwork de rapi ages hasardeux Toutes ces ch ances disparates devraient pouvoir tre recal es avec profit sur 2017 ann e des lections pr sidentielles Cela permettrait de d finir un socle commun travers des DTP diagnostics territoriaux partag s centr s sur les populations vuln rables d identifier les diff rents chantiers les modalit s d ar ticulation et de donner le cap et le pilotage Idem du cot des indicateurs le recueil des donn es n est pas harmonis chaque secteur ayant ses outils non miscibles avec ceux des autres secteurs Il est donc tr s difficile de remonte2. 22 01 au 4 02 2015 Plus qu une mutation il s agit sans doute d une refon dation v ritable pari qui d termine qu on le veuille ou non l avenir de nos m tiers Nous sommes entr s dans une p riode de transition voire de rupture avec les fondamentaux historiques remis en cause de l ex t rieur du travail social mais aussi de l int rieur Les usagers ont une forte demande de reconnaissance de leur citoyennet La question de l effectivit des droits se pose avec acuit et reste l un des indicateurs clefs des valuations externes L int gration l insertion renvoient des dispositifs mais au del des logiques de dispositifs la notion d inclusion renvoie elle l appartenance pleine et enti re l espace ordinaire quelles que soient les difficult s de la personne aid e D s lors la question de la participation n est pas sub sidiaire et il n est pas inutile de rappeler les mots de Nelson Mandela Tout ce qui est fait pour nous sans nous est fait contre nous Entre protection et autonomie Le travail social combine protection et autonomie voire restauration des capacit s agir g n ralement tra duit par empowerment L quilibre est subtil entre ces deux notions une responsabilisation excessive conduit la culpabilisation voire la rupture avec la personne que l on veut booster mais laquelle on demande parfois trop l oppos une surprotection
3. barri res existent au sein de ces secteurs entre les tablissements et les services d aide domicile par exemple pour les personnes g es et au sein de ces derniers entre service domiciles de soins et autres que le soin Idem pour la barri re entre enfant et adulte concernant le secteur handicap amendement Creton ou entre personne g e ou en situation de handicap 60 ans e L atomisation des intervenants est manifeste avec un secteur associatif h g monique dans tous les secteurs sauf la g rontologie o le public g re 55 des places et le secteur lucratif 17 e Il y a une grande complexit dans le pilotage des politiques en direction des personnes en perte d auto nomie avec empilement des sch mas financements crois s SS Coh sion Sociale Conseils g n raux etc e La coupure non trait e entre le social le sanitaire et le m dico social fait tous les jours des victimes les personnes g es les personnes porteuses de handicaps psychiques les pathologies de handicap chronique les personnes atteintes d autisme ou c r brol s es etc e La disparit des financements et tarifications l acte au forfait au prix de journ e la personne est source de blocages dans les articulations Cet inventaire la Pr vert reste une sp cificit fran aise qui fait obstacle la bientraitance des personnes dans la continuit de leur parcours l efficience des organisations l optimisatio
4. durable conduit l addiction au dispositif contraire l autonomie La France est paradoxale puisqu elle produit un discours tr s d claratif sur les droits de l homme mais 68 des personnes ne font pas valoir leurs droits au RSA Par ailleurs en France on se heurte encore au cloisonnement des dispositifs et la segmentation des m tiers avec parfois une difficult int grer d autres acteurs aidants familiaux b n voles par exemple On est au del de la loi 2002 2 quand il faut repenser la pluridisciplinarit non plus l int rieur des services mais l chelle du territoire Cette refondation du travail social pose tout un tas de questions sur le p rim tre et le positionnement des institutions et des acteurs de terrain amen s dans cette logique d inclusion se fondre beaucoup plus dans la cit qu se cantonner aux murs de l institution Quid de la formation du partage des professionnalit s des responsabilit s respectives des acteurs mobilis s dans des dispositifs transversaux et parfois provisoires du secret professionnel et du pilotage Les r ponses sont construire mais on n a pas vraiment le mode d emploi m me si l on parie sur la capacit du secteur rebondir sur de l innovation Le soutien aux professionnels passe par leur parti cipation des espaces de r flexion sur les pratiques et la formation Il y a aussi prendre en compte les craintes voire les r sistances
5. H BERGEMENT D URGENCE Le 115 satur p 14 Je suis CHARLIE L actualit sociale autrement L dito de Jiho P 5 T TR hS LAN gt x e TE A o Er mings 22 jamar sa f vrier 201s Y 5 journ es nationales de la FNADES L inclusion une r volution culturelle des modes d accompagnement p 34 Mati re PENS ES L inclusion une r volution culturelle des modes d accompagnement La crise et l volution soci tale conjugu es la mont e des individualismes impactent les valeurs fondatrices du travail social dont les grilles d analyse datent des ann es 70 Ce rassemblement a permis de mieux appr hender les notions d inclusion et de vuln rabilit et de r affirmer la n cessit d adapter sans cesse les organisations dans le sens du meilleur service aux personnes accompagn es Par Martial Chenut directeur d tablissement social collabora teur Lien Social 1 F d ration nationale des associations de directeurs d tablissements sanitaires sociaux et m dico sociaux sans but lucratif 2 La langue de bois d crypt e avec humour Franc Lepage Youtube 3 Agence nationale d appui la performance 34 LIEN SOCIAL 1155 a FNADES a tenu Toulouse ses 5 jour n es nationales les 10 et 11 d cembre dernier Il s agissait pour la centaine de cadres de direction pr sents de pen ser panser les volutions l uv
6. des carts de 1 3 sur les tarifications d tablis sements similaires Des chantiers sont ouverts pour se doter de m thodes et d outils de connaissance des besoins harmonis s et valid s d outils de lisibilit des services rendus avec une prise en compte de la disparit des enjeux sur les territoires en fonction des quipements existants Il n existe pas d instruments fiables l heure actuelle aboutissant une vision consolid e de la d pense sociale et de soins mais la r forme de la tarification est initi e avec la consultation des acteurs d s 2015 Si l volution l gislative et r glementaire a permis des avanc es significatives du cot du droit des usa gers du cot de la reconnaissance des structures hors nomenclature par rapport aux lois de 1975 du cot des outils de coop ration GIE GIP GCSMS et du cot de l harmonisation budg taire elle n a pas per mis selon Jean Fran ois Bauduret vice pr sident du Conseil scientifique de lANAP 3 de lever tous les freins une am lioration globale de la situation On peut ainsi identifier plusieurs lacunes le couple planification autorisation n est pas tr s performant et les autorisations ne sont pas prioris es en fonction d enjeux bien identifi s l organisation de l valuation n est pas satisfaisante avec de grandes disparit s dans les contenus les m thodes et les registres rendant difficiles les comparaisons le syst me d informati
7. n des co ts et au travail interdisciplinaire donc in fine la qualit globale de la r ponse Or s il y a une chose sur laquelle tout le monde s entend c est bien la n cessit de garantir des presta tions de qualit dans une logique de bientraitance Le Directeur de PESMS est ici convoqu dans son r le pivot de chef d orchestre de plusieurs orchestres souvent garant en interne de la r ponse en direction des usagers ainsi que de la gestion des ressources humaines et des professionnalit s en externe de la gestion des proc dures au regard des exigences r glementaires administratives et budg taires des coop rations partenariales du d ve loppement appels projets etc Autant dire qu il est soumis la pression montante et descendante et qu il faut se pr occuper galement des meilleures conditions possibles de son exercice de funambule Ces mutations n cessaires s inscrivent dans un contexte soci tal centr sur l individu l tat social tant en passe de devenir une soci t des individus laquelle engendre une certaine privatisation du lien social et 36 LIEN SOCIAL 1155 22 01 au 4 02 2015 des comportements dont les r seaux sociaux sont un exemple C est une soci t des modes de vie analyse Fabienne Brug re professeur de philosophie Paris 8 qui s interroge la suite de Robert Castel sur la question de savoir comment les individus vuln rables peuvent se r affilier L voluti
8. on offre un panorama statistique impr cis lacunaire et non harmonis impropre la prise de d cision pertinente 22 01 au 4 02 2015 LIEN SOCIAL 1155 35 Mati re PENS ES Marcel Jaeger Guide du secteur social et m dico social Dunod 2014 Usagers ou citoyens Dunod 2011 Jean Yves Barreyre loge de l insuffisance r s 2014 Ceux qui ne parlent pas ouvrage collectif r s 2014 Jean Fran ois Bauduret Institutions sociales et m dico sociales de l esprit des lois la transformation des pratiques Dunod 2013 FabienneBrug re L thique du care Que sais je PUF 2011 La politique de individu Seuil 2013 Robert Castel L ins curit sociale Seuil 2003 La mont e des incertitudes Seuil 2009 Le num ro 1000 de Lien Social 01 2011 dont Robert Castel a accompagn la r daction et enfin la d centralisation n est pas contrairement aux attentes facteur de coh rence avec des blocs de comp tences insuffisamment homog nes Par ailleurs la logique d appels projets cens e r guler la jungle des op rateurs n a pas vraiment r solu la question du lobbying politique On peut identifier diff rents types de fragmentations e Le secteur social et m dico social 1 5 millions de places est coup en 5 secteurs mal connect s exclu sion 2 addictions 8 protection de l enfance 9 handicap 22 personnes g es 59 e D autres types de
9. on n olib rale de la so ci t qui fait de chacun un consommateur et valorise la r ussite individuelle pousse mettre de cot les exigences de coop ration li es au vivre ensemble au profit de la performance La fable lib rale de l man cipation raconte que chacun se r alise seul et avec quelques autres dans une interactivit choisie Le film ntouchables en est une illustration thique du care De plus en plus de personnes sont pourtant en panne sur le bord du chemin et il y a urgence penser des politiques qui permettraient chacun de devenir un individu mancip pouvant acc der une vie r ussie hors champ de la performance En effet l individu tend s affirmer au del de tout statut En situation de vuln rabilit ou pas chacun exige une reconnaissance en tant qu individu sans tre r duit telle ou telle sp cificit L tat social adoss aux droits issu du Conseil National de la R sistance est mis mal jusque dans ses supports associations collectifs interm diaires D s lors se pose la question de la prise en compte de la vuln rabilit en sortant des logiques de la seule protec tion souvent peu respectueuse de l alt rit de individu vuln rable L thique du care du prendre soin c est de r instituer les individus dans leur citoyennet travers un soutien diff rent provisoire en fonction des besoins inclusion qui ne les renvoie pas un
10. r les donn es dans des statistiques fiables et le premier chantier pourrait bien tre celui l la mise en commun des diff rentes grandes enqu tes annuelles par secteurs et terme leur harmonisation Idem pour les dossiers infor matis s des usagers qui b n ficieraient grandement de logiciels permettant des extractions de donn es pour nourrir les enqu tes annuelles Un retour sur les op rateurs de terrain permettrait d ajuster l intervention au plus pr s des besoins Vuln rabilit et compensation Les ma tres mots de ces politiques sont d une part la notion de vuln rabilit d autre part la compensation gradu e de pr f rence qui pose in fine le principe de la subsidiarit de l intervention n intervenir que l o la personne ne peut pas se d brouiller sans aide Dans le cadre de l inversion des logiques les diagnostics territoriaux partag s DTP se construiraient partir des parcours de vie et non pas des secteurs d intervention Au niveau d coupage institutionnel on se dirigerait vers des espaces territoriaux d action sociale copilo t s par l tat et les territoires qui d finiraient des contrats locaux par secteurs Les ressources d un territoire seraient mobilis es selon un principe de co Mati re PENS ES responsabilit sur les r ponses trouver autour des situations complexes Tout cela reste assez n buleux et ce m ta langage la Franc Lepage 2 est bien loin de
11. re partir des probl matiques rencontr es chaque jour dans leurs institutions Un constat l volution des politiques sociales en France s oriente vers le soutien aux personnes vuln rables travers des politiques publiques inclusives et non discriminatoires Il s agit la suite des anglo saxons notamment mais aussi de nos cousins belges et qu b cois de r pondre aux logiques personnalis es de parcours plut t que de raisonner par dispositifs Ce soutien s entend dans et hors les murs et ouvre la voie de multiples situations interm diaires adapt es l volution des personnes en situation de vuln rabilit Sur fond de contraintes budg taires de maquis r glementaire persistant mal gr un cadre l gislatif r nov il s agit d une v ritable r volution culturelle dans les m tiers du travail social au sens large quel que soit le champ consid r Car non seulement explique Marcel Jaeger professeur titulaire de la chaire de travail social au CNAM il va falloir prendre en compte les parcours en prenant acte des aspirations individuelles des b n ficiaires mais aussi majorer nettement leur participation la d finition et la mise en uvre des dispositifs d accompagnement qui les concernent lorsque cela est possible Enfin il faut soutenir galement les acteurs de terrain en premi re ligne avec les personnes en situation de vuln rabilit parfois oppositionnelles l gard des intervenants
12. s r alit s de terrain actuelles et du v cu des professionnels De plus tout cet avenir radieux suppose des clarifications dans le r f rentiel m thodologique d intervention le statut juridique des entit s ainsi red finies la cha ne des responsabilit s le pilotage et les modalit s de financement de ce travail coop ratif Dans le registre des chantiers prioritaires il y a celui de la tarification qui dans bon nombre de cas n est plus du tout adapt e aux nouvelles r alit s institution nelles d coulant des adaptations cons cutives aux lois de 2002 2005 2007 notamment C est le principe par exemple du prix de journ e qui devient un obstacle cette volution En effet commente Laurent Vachey inspecteur g n ral des finances les charges variables dans les institutions repr sentent peu par rapport aux charges structurelles et la tarification actuelle est un obstacle la notion de parcours des personnes dans certaines structures cela peut aboutir garder l usager sur des p riodes o il pourrait tre ailleurs sur le simple motif que sa pr sence permet de financer l tablissement Cela est tout fait contraire la notion d inclusion On tait dans des logiques de p rim tres d institutions ce qui n est plus le cas lorsqu on est sur des logiques de prises en charges multiples Complexit politique et institutionnelle Par ailleurs du cot des fameux crit res de convergence il y a
13. statut de sous quelque chose Cela suppose un nouveau rapport entre l tat et la soci t civile organis e Cela suppose galement de valoriser les capabilit s plut t que les comp tences et de soutenir des politiques de solidarit int gr e soit une conomie sociale et solidaire vue comme une v ritable d marche politique globale int gr e Le chantier est ouvert et il est immense Les politiques d inclusion avec le soutien pas pas aux personnes en situation de vuln rabilit repr sentent certes un progr s dans l individualisation des r ponses et le combat pour l acc s la citoyennet de chacun quelles que soient ses difficult s Pour autant que devient la notion d mancipation au c ur des valeurs historiques du travail social Une autre question que peut poser le centrage sur l individu c est celle de la tension entre int r t individuel et int r t g n ral la somme des premiers n aboutissant pas spontan ment au second n en d plaise aux r seaux sociaux Enfin le succ s plan taire du message de St phane Hessel Indignez vous d montre s il en tait besoin que l aspiration de l individu agir son niveau pour un sens universel est bien la cellule de base de la v ritable citoyennet mais que sa traduction politique reste une conqu te qui ne va pas de soi D
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