Services de proximité à finalité sociale
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1. A partir du milieu des ann es 1980 les premi res strat gies publiques en mati re de services de proximit cherchent concilier la cr ation d emplois et la ma trise des co ts sociaux Elles s inspirent d un constat simple il existe d un c t un ensemble de besoins non satisfaits et de l autre un nombre important de ch meurs Il semble alors logique de promouvoir des possibilit s d insertion dans les services r pondant de nouvelles demandes C est ce qui a t tent par le recours aux mesures de traitement social du ch mage mises en oeuvre pour faire acc der des ch meurs des emplois transitoires ou occasionnels 17 Greffe X Nouvelles demandes nouveaux services Commissariat G n ral du Plan La Documentation Fran aise Paris 1990 Services de proximit finalit sociale 21 22 Cette r gulation d insertion s est impos e dans des pays interm diaires ayant adopt des politiques d emploi plus modestes que dans le r gime universaliste et plus importantes que dans le r gime lib ral Elle s est traduite par l implanta tion de programmes massifs voulant coupler remise au travail des ch meurs et r ponse de nouvelles demandes Les pays relevant d un r gime corporatiste s y sont engag s d s les ann es 1980 les pays r gime dual plus tardivement Il en r sulte un amalgame entre insertion et services de proximit Le dispo sitif tend d valoriser des activit s con ues dav2. Services de proximit finalit sociale Editrice Responsable Marie Caroline Collard Solidarit des alternatives wallonnes et bruxelloises 42 6 rue Monceau Fontaine 6031 Monceau sur Sambre T 071 53 28 30 F 071 53 28 31 Coordination V ronique Huens E Mise en page Cindy Broutin 4 n Avec le soutien de la Communaut fran aise de Belgique T dela Communaut Prix 15 euros fran aise 2008 n 01 ISBN 978 2 9600795 0 0 Services de proximit finalit sociale Les dossiers de l conomie sociale Table des mati res Introduction 6 Les services de proximit histoire et structures Histoire et actualit des services de proximit Une perspective internationale dejean Louis Laville ss rss ea inner 14 Les services de proximit finalit sociale belges structures et dispositifs de V ronique HUenS 2 4 25 5688 ha diet nent nie 30 Les services de proximit finalit sociale en Flandre de Tine D Viendt 35 it dedans E an 52 Trois regards analytiques Services de proximit finalit sociale les usagers de V ronique Huens 62 Travailler dans un service de proximit finalit sociale de Eric Dewaele et V ronique Huens 77 Le financement des services de proximit finalit sociale d Frie Dewaele srren ene ner mat Neue E E rate 101 E
3. n est pas toujours facilit e cause de la grande disparit des services et des publics auxquels ils s adressent Certains s adres sent uniquement tel type de personne avec un revenu X pour l une et un Services de proximit finalit sociale revenu Y pour l autre D autres vont tre ouverts tous avec toutefois certai nes exceptions D autres encore vont limiter leurs services des personnes g es etc A cette premi re difficult s ajoute le fait que la majorit des ser vices vitent d avoir recours la publicit pour leurs services puisqu ils sont d j confront s une demande trop importante La souplesse dans la r ponse aux besoins des gens La recherche de la rentabilit financi re oblige la plupart des structures ratio naliser les services offerts et ne laisse que peu de place un service sur mesure ou personnalis Pour r pondre aux besoins particuliers de person nes exclues socialement des personnes g es ou d pendantes dans leur mobilit il est pourtant n cessaire d innover et de pouvoir b n ficier d un minimum de souplesse dans l organisation des services Comme le mention naient les participants au colloque organis le 8 novembre 2005 par la F d ration des services de proximit finalit sociale a nature des besoins ne peut se figer dans les textes actuels les travailleurs doivent b n ficier d une flexibilit car les services rendus doivent tre personnalis
4. tat de fait est d ailleurs renforc par de nombreux employeurs qui ne mettent pas cette particularit en exergue l occasion des s ances d em bauche ou m me au fil de la vie au sein de l entreprise Leur priorit est de donner une image de l entreprise tout fait normale c est dire qui cor respond aux standards de l conomie de march Le second cas de figure est plus complexe Il s agit de travailleurs qui ont la volont de participer un changement social par leur action professionnelle ou qui d couvrent dans leur travail un projet ou des objectifs qui ont du sens pour eux Ils ont bien entendu besoin d une r mun ration d cente mais leur objectif est aussi parfois m me de fa on prioritaire de faire uvre utile Dans ce contexte de nombreuses personnes sont pr tes accepter jusqu une certaine limite toutefois des conditions de travail plus difficiles horaires qui d bordent des contrats temps partiels etc Elles sont aussi dispos es s investir d avan tage dans le projet et ses orientations Ce type d attitude est moins fr quent mais Services de proximit finalit sociale peut tre ces travailleurs peuvent ils jouer un r le moteur qui insufflera d avan tage de participation et d implication personnelle au sein des entreprises Nous l avons soulign par ailleurs les entreprises d conomie sociale actives dans le secteur des titres services ont connu ces derni res ann e
5. tre agr es ce qui a provoqu d pres n gociations entre francophones qui y taient oppos s et n erlandophones qui y taient favorables Le fait que des entreprises priv es lucratives puissent tre agr es soul ve question puisqu elles r alisent par ce dispositif des b n fices gr ce de l argent public m me s ils restent dans certains cas tr s faibles Dans le premier projet de loi les titres services taient pr vus pour couvrir les activit s de nettoyage domicile de garde d enfants et de garde de person nes g es ou malades Les deux derni res activit s ont toutefois t abandon n es Le particulier peut aujourd hui avoir recours aux titres services pour des activit s r alis es son domicile comme le nettoyage la lessive le repas sage les petits travaux de couture et la pr paration de repas ou en dehors de chez lui courses m nag res transport accompagn de personnes mobilit r duite et repassage y compris le raccommodage du linge repasser Les travailleurs engag s au sein des entreprises agr es titres services sont class s en deux cat gories Les travailleurs de la cat gorie A sont les travail leurs qui peuvent pr tendre pendant l occupation sous contrat titres services Services de proximit finalit sociale une allocation de garantie de revenus une allocation de ch mage un revenu d int gration ou une aide sociale financi re Tous les
6. vail en quipe etc ces r flexes acquis devenant parfaitement transf rables dans d autres situations professionnelles Dans une autre mesure les ILDE bruxelloises connaissent galement des diffi cult s pour rendre effective l obligation de formation qui leur incombe Le pro bl me le plus r current est la difficult de d gager le temps n cessaire la formation particuli rement pour des activit s qui imposent une r gularit des prestations Le fait que certains travailleurs eux m mes ne soient pas toujours motiv s suivre une formation et la difficult de trouver des organismes qui dispensent des formations des prix abordables dans certains domaines sp cifiques constituent galement deux des probl mes les plus courants La situation est par contre aujourd hui meilleure pour les entreprises agr es en titres services En tous cas elle devrait l tre puisque depuis le 11 juillet 2007 un fonds de formation a t mis en place par le gouvernement f d ral Ce fonds longtemps r clam par les entreprises agr es permet ces derni res de demander le remboursement partiel de leurs frais de formations Celles ci doivent videmment avoir un lien avec la fonction exerc e telles que des formations sur l attitude le savoir faire avec des clients l ergonomie le plan de l organisation efficace la s curit et l hygi ne ou l usage du n erlandais fran ais allemand sur le lieu du travail Elles peuven
7. velles et bien entendu ils communiquent leur sujet Il faut cr er des projets qui innovent qui font autrement qui sont alternatifs et tant pis si dans cer tains cas on ne cesse de r inventer ce qui existe L essentiel est que cela paraisse neuf Renforcer et d velopper des id es existantes n est gu re pas sionnant tandis que lancer une conf rence de presse pour annoncer la mise en route d une nouvelle solution miracle qui pourra bien entendu tre essai m e et reproduite m me si ce sera structur et financ par d autres plus tard semble valorisant Ainsi les promoteurs de projets doivent sans cesse renouveler leur emballage et leur pr sentation en y apportant les derni res touches tendances coo p ration politique des quartiers actions de rues interg n rationnel environ nement d veloppement durable etc Fort heureusement le recyclage de vieilles id es est possible pour autant que la forme sous laquelle on les pr sente soit au moins un verni neuf Mais l ins curit du service et des emplois qui y sont li s est une cons quence directe de cette mani re de fonctionner malheureusement une des seules envisageable pour certaines associations Notons quand m me que les appels projets prennent tout leur sens s ils sont suivis une fois le projet pilote confirm dans son utilit et sa pertinence de moyens de financements structurels Par ailleurs ce type d appel projets Services de
8. voir les effets d sastreux pour les usagers de cette logique de lib ralisation c est bien celui des maisons de repos Les maisons de repos bien que consid r es comme faisant partie du secteur non marchand sont dans leur grande majorit commerciales Des soci t s anonymes pour certaines appartenant de grands groupes souvent immobiliers cot s en bourse font ainsi d normes profits dans ce secteur d activit en expansion C est donc pour une large part les cotisations des travailleurs qui financent la s curit sociale qui se retrouvent dans la poche des actionnaires d une soci t comme Cofinimmo qui a un rendement locatif moyen de 6 6 5 soit plus lev que l augmentation des budgets affect s par la S cu ou que l augmentation des prix de l immobilier Les cons quences pour les usagers Dans un contexte de rigueur budg taire impos e par l Europe les principes de libre concurrence ont pour effet que le financement des services r ellement non marchands n est pas favoris par rapport aux op rateurs priv s La commercialisation des mai sons de repos aboutit une dualisation croissante dans l acc s aux soins une mont e en fl che du co t des s jours en maisons de repos Le prix moyen est d environ 1 100 euros 25 des plus de 75 ans vivent avec moins de 822 euros par mois Il est vident que de nombreuses personnes g es ont souffrir du manque de pr sence publique ou associative dans ces inst
9. e par tous les responsables politi ques occidentaux Les services de proximit apparaissent alors comme une niche un gisement d emplois fort potentiel Ce choix est lourd de cons quences car il influence consid rablement le secteur tout entier et c est logiquement probablement l objectif poursuivi Mais cette pr pond rance engendre des effets pervers d importance Le service agr pour mettre un uvre une mission d insertion se voit aussi g n ralement confier une autre mission sociale au travers de l objet de ses activit s quotidiennes Bien souvent les structures de services de proximit d veloppent elles m mes des Services de proximit finalit sociale missions secondaires pour r pondre la complexit des besoins qu elles ren contrent aupr s de leurs usagers et publics cibles Cette multiplication des mis sions qui n est compens e que par une seule subvention risque souvent de g n rer d importantes distorsions fonctionnelles et dans certains cas de v ri tables dysfonctionnements Par ailleurs il faut observer que les promoteurs de projets participent eux m mes aux c t s parfois schizophr nes des dispositifs de subventionne ment et de leur mode de justification C est ainsi par exemple que ne trou vant aucune subvention appropri e un service dont l objectif est de lutter contre la fracture num rique rendre Internet accessible tous va demander un agr ment dans le cadre d un dis
10. gradent et c est la viabilit m me de certains services qui est ainsi mise en cause Les services pour les pauvres ne sont plus les m mes que pour les autres La priorit a t donn e la satisfaction de demandes indivi duelles plut t qu des besoins plus collectifs C est un choix politique Enfin la logique cart sienne visant quantifier les choses pour en rendre le partage plus juste peut avoir des cons quences tr s dommageables lorsqu on l applique un secteur tel que celui des services de proximit Quand le d cou page horaire des prestations devient la base intangible du mode de subven tionnement la marge de man uvre que n cessite une adaptation souple la diversit des situations devient quasi nulle Les prestataires doivent alors Services de proximit finalit sociale d velopper des tr sors d imagination pour que leur travail conserve sa qualit humaine sans pour autant tre p nalis s par des heures prest es qui ne pour raient plus faire l objet d une r mun ration Des appels projets Si nos d cideurs valorisent particuli rement les actions mesurables et quanti fiables le caract re triqu de leur mandat politique les am ne galement favoriser les r sultats visibles court terme Les projets pilotes si familiers aux responsables d associations sont une mani re d y arriver Faute d interve nir de fa on structurelle nombre de pouvoirs publics financent des id es nou
11. j dit les services d aide aux familles et aux person nes g es souvent actifs depuis plusieurs d cennies ont pu consolider suffi samment leurs structures pour organiser un dialogue social entre employeurs Services de proximit finalit sociale 85 86 et travailleurs qui garantit une certaine stabilit de l emploi Aujourd hui en r gions wallonne et bruxelloise plus de 3 500 travailleurs accompagnent 300 000 personnes en Wallonie Bruxelles et en R gion germanophone Toutefois l encore rien n tant parfait en ce bas monde des questions finan ci res d licates peuvent se poser lorsque les co ts de personnel augmentent suite la progression des travailleurs sur les chelles bar miques en fonction de leur anciennet Si le pouvoir subsidiant ne suit pas ou ne suit que partiel lement et posteriori c est la p rennit m me de certains emplois qui peut tre mise en cause La pr carit de l emploi v cue par certains travailleurs peut avoir des cons quences tout aussi importantes sur la qualit des services et sur la structure des services de proximit elle m me surtout si cette derni re investit correc tement dans la formation et l accompagnement de ses travailleurs Les contrats dur e d termin e l obligent en effet devoir se s parer r guli re ment des travailleurs qui ont acquis les comp tences n cessaires pour offrir un service de qualit et qui connaissent les rouages de
12. liorer sa pro pre insertion socioprofessionnelle Services de proximit finalit sociale 79 80 Enfin le type de structure dans lequel le travailleur volue peut consid rable ment influencer les conditions de travail la stabilit et la reconnaissance sociale du travail effectu Le mode de financement et le tissu institutionnel du secteur sont le fruit d une histoire particuli re souvent de luttes sociales ou de rapports de force Un service de proximit peut int grer des cadres tr s divers petite structure plus ou moins militante sans ou avec peu de recon naissance officielle un projet pilote sous financ un r seau install depuis de longues ann es ou un r seau r cent mais n anmoins bien subventionn Les conditions de travail et le dialogue social vont varier consid rablement en fonction de cette r alit Le fait de savoir si le travailleur est ou non inscrit dans un dispositif d insertion professionnelle et le type d entreprise dans laquelle il travaille sont nos yeux deux points d attention importants pour consid rer le positionnement et le v cu du travailleur En r ponse ces questions divers sc narii sont possibles avec plusieurs implications Sans entrer dans les d tails il faut quand m me souligner un l ment suppl mentaire de nature complexifier encore la situation A force de vouloir tout prix orienter des fonds publics vers l insertion professionnelle les pouvoirs publics
13. long terme li s un handicap ou un probl me de sant Quatri mement est galement inclus le logement social qui procure un logement aux personnes d favoris es ou aux grou pes sociaux moins avantag s Certains services peuvent videmment englober chacune de ces quatre dimensions 1 Charg e de missions au Think tank Pour la Solidarit 2 Communication de la Commission Europ enne Mettre en uvre le programme communau taire de Lisbonne les services sociaux d int r t g n ral dans l Union Europ enne 26 avril 2006 Services de proximit finalit sociale 129 130 Ces services sont actuellement l honneur car depuis plusieurs ann es la struc ture d mographique et sociale europ enne change fait de la conjonction de plu sieurs l ments D une part le taux de f condit des femmes europ ennes a baiss pour tre aujourd hui bien au dessous du taux de renouvellement des g n rations avec une moyenne europ enne de l ordre de 1 5 ce qui implique long terme une baisse de la population d autant plus que les couples ont des enfants relativement tard De plus les progr s en mati re de sant ont permis de gagner en moyenne 8 ans d esp rance de vie depuis les ann es 1960 Ces deux l ments associ s au fait que les personnes en ge de partir la retraite aujourd hui sont celles n es lors du baby boom d apr s la deuxi me guerre mon diale impliquent que d ici 2050 le nombre
14. me l augmentation de la pro portion des m nages une personnes l accroissement du nombre de familles monoparentales et la place nouvelle du troisi me ge ont des impacts directs en mati re de services Les demandes s intensifient pour les services de soins et se diversifient travers une nouvelle vague d externalisation concer nant des services exerc s au domicile des personnes m nage repassage pr paration ou livraison de repas maintenance petit entretien jardinage La deuxi me raison est socio politique Elle tient ce qui a t d sign comme crise de l tat providence Cette crise se nourrit d insatisfactions multi ples Les usagers ne se sentent plus suffisamment impliqu s et la standardi sation des services est jug e excessive dans les ann es 1970 Une exigence nouvelle appara t celle d une plus grande qualit de vie Il s agit autre ment dit et selon une expression de Roustang de substituer une politique du mode de vie une politique du niveau de vie de prendre en compte les volont s de participation dans les diff rentes sph res de la vie sociale de se soucier davantage des rapports entre les sexes et les ges La troisi me raison est socio conomique Ces services peuvent tre cr ateurs d emplois Avec la mont e du ch mage elle va prendre une importance 4 Si la Su de se situe au premier rang des pays europ ens avec un taux d activit f minine de
15. qu ils soient europ ens nationaux r gionaux ou locaux incitent les promoteurs de projet inclure cette dimension dans leurs perspectives afin d obtenir des financements Aujourd hui pour d velopper une cr che un ser vice qui lutte contre la fracture num rique un projet culturel ou toute autre chose encore il faut imaginer un lien avec un projet d insertion sous peine de ne pas trouver de financement M me si le propos est probablement un peu caricatural il n en correspond pas moins une r alit v cue par de nombreux gestionnaires Les difficult s ainsi engendr es peuvent avoir de graves cons quences et la responsabilit en est partag e entre responsables de projets et d cideurs politiques Services de proximit finalit sociale Travailleurs inscrits dans une fili re d insertion des coll gues aux statuts tr s divers Rappelons tout d abord que nous n abordons pas ici les questions relatives aux stagiaires inscrits dans des fili res de formation par le travail EFT en Wallonie et AFT Bruxelles Notre propos concerne des personnes actives dans le cadre d un contrat de travail En adoptant le point de vue quotidien du travailleur deux questions essentielles se posent La premi re qui paie la r mun ration et donc l gard de qui le travailleur est il tenu par un lien de subordination La seconde pour combien de temps le travailleur est il engag dur e d termin e ou ind termin e Que
16. sociale souvent ga lement reconnues et financ es comme entreprises d insertion et aux CPAS Les activit s que ces structures peuvent exercer dans le cadre de cet agr ment sont des petits travaux d entretien la r paration et l am nagement de l habitat l entretien des espaces verts le transport social la buanderie sociale les maga sins sociaux et le nettoyage de locaux des petites ASBL L objectif de la R gion wallonne travers ce dispositif est d une part de soutenir la cr ation d emplois et d autre part de renforcer la coh sion sociale en rencontrant des besoins non rencontr s car trop peu rentables pour le secteur priv lucratif Le d cret distingue deux types de publics cibles pour les IDESS les personnes dites pr caris es et celles dites non pr caris es Les ASBL et les CPAS peuvent offrir tous les services mentionn s ci dessus l exception du net toyage de locaux pour petites ASBL mais 80 de leurs b n ficiaires doivent tre des personnes pr caris es Les soci t s finalit sociale SFS quant elles n ont pas la possibilit de proposer de services de buanderie ou d pice rie sociale Elles peuvent par contre r pondre aux demandes des deux types de publics cibles et effectuer des prestations de nettoyage de locaux de petites ASBL Des tarifs maximum ont t impos s aux structures agr es Ils diff rent en fonction du type de public et varient de 8 47 euros 12 10
17. te de satisfaction permanence t l phonique etc Mon entreprise pourrait elle sans mettre en danger sa rentabilit permettre plus de gens d acc der financi rement aux services pro pos s Que mettre en place pour y parvenir tarifs d gressifs etc Comment travailler sur la lisibilit de l offre de services de proximit sur le territoire entit commune etc o est situ e mon entreprise Avec quels partenaires Les travailleurs Quelles relations entre qualit du travail et qualit du service Quelles pistes pour travailler sur la motivation des travailleurs et l image positive du m tier exerc Quelles pistes imaginer pour diminuer la p nibilit de certains m tiers Quelles solutions pourraient elles tre mises en place pour am liorer l acc s la formation et l accompagnement des travailleurs Services de proximit finalit sociale Participation des travailleurs r alit ou douce utopie Quels m canis mes existent ils d j Comment les am liorer Quel type de formations et d informations fournir pour une participation efficace des travailleurs B n volat une solution Comment g rer alors les ventuelles ten sions entre b n voles et salari s La structure et son financement Quel quilibre trouver entre d une part l envie de vouloir r pondre de nouveaux besoins et d autre part le besoin de se centrer sur quel ques missions pour pouvoir les ex
18. vers des services sociaux auxquels les pouvoirs publics attribuent des moyens tout en dictant des normes les concernant et en les contr lant Mais d s les ann es 1970 des voix s l vent pour mettre en doute la capacit de l inter vention publique r aliser les objectifs qu elle s est fix s Certains usagers d noncent les logiques bureaucratiques et centralisatrices des institutions redistributives engendrant inertie contr le social et client lisme Plus grave encore l inad quation entre structures existantes et situations de vie diff ren ci es expliquerait la survivance de fortes in galit s en d pit de politiques publiques pourtant ouvertement influenc es par une thique de l galit L inflexion vers les services de proximit L expression services de proximit manifeste une volont dans la prise en consid ration des services aux personnes de pr ciser la notion de proximit Lorsqu on voque la proximit d une prestation on se r f re soit une proxi mit inh rente au service de nature objective ou subjective soit une proxi mit induite par le mode d organisation La proximit est objective lorsqu elle peut tre d finie par des crit res objec tifs d espace et de temps La proximit est d limit e g ographiquement par 16 Salamon L M The Nonprofit Sector and Government The American Experience in Theory and Practice in Anheier H Seibel eds The Third Sector Comparative Studie
19. 120 Les SNEIG sont des Services d int r t g n ral pour lesquels il n existe pas de march et qui recouvrent essentiellement deux choses les fonctions de puissance publique police justice d fense administrations etc et les fonctions publiques exclusivement sociales syst mes d ducation obliga toire sant s curit sociale pension du premier pilier etc Les r gles du march int rieur ne s appliquent pas ces services Mais l Etat peut d cider de prester lui m me ces services ou de les d l guer d autres op rateurs Il peut notamment d l guer certaines t ches via des appels d offres qui met tent bel et bien en concurrence les op rateurs de terrain y compris des op rateurs priv s La fronti re est donc t nue tr s t nue m me Voici un extrait de la derni re Communication de la Commission en mati re de distinction entre les services dits conomiques et ceux accept s comme non conomiques Dans le domaine du droit de la concurrence la Cour de justice estime que ce n est pas le secteur ou le statut d une entit assurant un service par exemple le fait qu il s agisse d une entreprise publique ou priv e d une association d entreprises ou d un organisme d administration publique ni son mode de financement qui d terminent si ses activit s sont consid r es comme conomiques ou non conomiques mais la nature de l activit elle m me Pour op rer la distinction la Cour se fon
20. 6 20 euros Il est ensuite pass 6 70 euros au 1 jan vier 2005 Il vient d tre augment 7 euros le 1 mai 2008 et conna tra encore une augmenta tion de 0 5 euros partir du 1 janvier 2009 Services de proximit finalit sociale 47 48 l Etat L objectif de cette mesure est galement de cr er des emplois et sur tout de lutter contre le travail au noir tr s largement pr sent dans le secteur de l aide m nag re Avant d aboutir cette mesure a fait l objet de tr s nombreux d bats Ceux ci portaient sur le type d entreprises qui pouvaient b n ficier de la mesure du type d emplois qui devaient tre offerts aux travailleurs des activit s qui seraient couvertes par le dispositif du montant allou aux entreprises etc Con ue au d part pour les entreprises d conomie sociale la mesure a finale ment t tendue tout type d entreprises soci t commerciale CPAS ALE ASBL soci t finalit sociale travailleurs ind pendants occupant des sala ri s mutualit s Une demande d agr ment doit toutefois tre obtenue aupr s du Ministre f d ral de l Emploi par l entreprise avant de commencer ses acti vit s Actuellement cet agr ment s apparente encore trop une formalit administrative Mais les d cisions r centes d am liorer le contr le au sein des entreprises titres services initieront sans doute un examen plus qualitatif des demandes Les entreprises d int rim peuvent galement
21. En tant que partenaire privil gi des pouvoirs publics dans le secteur des servi ces la personne les coop ratives italiennes ont connu un essor fulgurant Palliant les carences de l Etat elles allient actuellement une client le aussi bien publique que priv e Le cas particulier des services la personne pour les seniors les badanti L Italie fait partie des pays dont la population compte le plus de seniors avec l Allemagne et l Espagne Or les aides domicile en Italie ne sont pas assez nombreuses pour couvrir tous les besoins C est pourquoi le recours la main d uvre trang re se fait de mani re tr s courante dans ce secteur De ce fait de nombreuses femmes immigr es se sont install es dans le pays Ces aides domicile viennent la plupart du temps d Ukraine Roumanie Pologne Equateur P rou ou Philippines Elles repr sentent pr sent une ressource essentielle pour les familles italiennes Ces aides sont appel es les badanti et fournissent un travail de taille elles vivent souvent au domicile de leur employeur et assurent aussi bien les travaux m nagers que les soins de base donner les m dicaments Elles sont cepen dant moins bien pay es que la main d uvre italienne et ont souvent un sta tut pr caire sans papiers dans 60 des cas travail au noir On ne constate pas d investissement notable des coop ratives sociales dans ce domaine Services de proximit finalit sociale Le g
22. Participation des usag res et usagers Tout comme la participation des travail leurs celle des usagers est multiple Certains services de proximit se limi tent des enqu tes de satisfaction aupr s de leurs clients D autres ont d ve lopp des groupes de paroles Dans d autres services encore les usagers sont fortement impliqu s au point d tre galement en partie prestataires du ser vice Ils participent alors selon leurs comp tences la comptabilit de l en treprise l entretien des locaux ou du mat riel etc Emplois durables et de qualit accessibles aussi des personnes exclues du march du travail De tr s nombreux services de proximit poursuivent comme objectif l insertion socioprofessionnelle de personnes fragilis es Celles ci y trouvent soit un emploi stable dur e ind termin e soit une pas serelle vers un autre emploi dans une entreprise priv e classique publique ou une autre entreprise d conomie sociale emploi tremplin Les deux grandes recommandations mises en vidence concernaient d une part le n cessaire financement structurel des services et d autre part le d ve loppement d un cadre l gal stable Dans l attente des mesures prises par les R gions pour y r pondre la Secr taire d Etat Els Van Weert d cide en 2004 Services de proximit finalit sociale 35 36 de soutenir nouveau les projets reconnus pour une p riode de 9 mois Une partie des proj
23. alors un contrat de travail avec son employeur mais sa r mun ration est compos e de deux l ments distincts une somme vers e par l organisme de paiement de son revenu de remplacement 500 euros pour un temps plein d une part et le compl ment vers par l employeur sur base de la grille bar mique de r f rence au sein de l entreprise d autre part M me si elle n a pas d impact en terme de r mun ration pour l employ cette dispo sition renforce le fait que le travailleur se per oit comme margeant une situation de sous salariat et cela complique parfois singuli rement son rapport avec le travail et les liens qu il entretient avec son employeur Dans le cadre de la mesure SINE destin e aux entreprises d conomie sociale agr es l employeur centralise tous les flux financiers et verse donc l enti ret du salaire aux travailleurs Cette mesure permet d engager une personne dur e d termin e si celle ci a moins de 45 ans et dur e ind termin e pour un travailleur de plus de 45 ans Le statut PTP Programme de transition professionnelle est une mesure acces sible aux seuls employeurs du secteur non marchand et du secteur public Le travailleur engag sous cette mesure re oit sa r mun ration comme dans le cadre de la mesure ACTIVA en deux parties l allocation d int gration qui est pay e par l organisme de paiement des allocations de ch mage et un salaire pay par l employeur L ensemble de ces
24. au financement des services de proximit finalit sociale et aux travailleurs de ces services En effet nous verrons comment la poursuite de plusieurs finalit s complique la gestion de l entreprise par la diversit des sources de subvention mais aussi d objectifs donc de m tiers Des projets qui peinent La grande majorit des mesures de soutien que nous venons d voquer peu vent tre combin es au sein d une m me structure de services de proximit finalit sociale On retrouve par exemple de tr s nombreuses entreprises la 27 Certains projets sont n s au sein de structures qui au travers d autres activit s en lien avec la population locale ont pu identifier des besoins non rencontr s et ont d cid d y r pondre Ces structures b n ficient la plupart du temps d une assise financi re propre suffisante ou de subsi des li s d autres activit s reconnaissance ducation permanente aide l emploi etc Les services de proximit qu elles ont d velopp s peuvent d s lors s appuyer sur la logistique de la structure porteuse et pour certaines sur une partie de son financement Services de proximit finalit sociale fois reconnues comme entreprises d insertion ou comme ILDE et agr es dans le dispositif titres services Plusieurs structures reconnues et financ es pour les services d aides aux familles et aux personnes g es sont galement agr es pour les activit s titres services qu e
25. contr les sur la qua lit des services fournis par les organismes du tiers secteur ce qui peut avoir des cons quences n gatives sur le demandeur de service Acteur important dans la gestion des services la personne le cas des coop ratives sociales Comme on l a vu l Etat n est pas tr s actif dans le d veloppement des services la personne en Italie mais d l que plut t cette responsabilit au tiers secteur Les coop ratives sociales ont commenc traiter les services la personne mais titre exp rimental au cours des ann es 1960 C est au cours de la d cennie 1970 que ce ph nom ne a pris de l importance avant d exploser dans les ann es 1980 et de se consolider dans les ann es 1990 Des initiatives d velop p es par des b n voles mettent en place peu peu des services concernant la r habilitation et l assistance aux personnes d favoris es l insertion profession nelle des handicap s la r insertion des toxicomanes l assistance aux mineurs ayant des difficult s familiales et l assistance aux personnes sans domicile fixe La pr pond rance croissante des coop ratives dans ce domaine est li e la volont de faire face aux nouveaux d fis conomiques tout en menant une acti vit sociale dans un cadre d mocratique Ces coop ratives sociales pallient donc les carences de l Etat italien qui peine s adapter aux nouveaux besoins des citoyens En prenant de l ampleur elles ont 8 Pour
26. cr un service d ducateur de rue et depuis quelques ann es un service de halte garderie le B b bus Ce B b bus est n d une part suite l expression d un r el besoins de fem mes sans emplois qui avaient de grandes difficult s trouver des lieux d ac cueil pour leurs enfants car elles ne sont pas prioritaires en raison de par leur statut ou parce qu elle n ont besoin que de quelques heures de garde pour faire des d marches ou chercher un boulot et d autre part de la volont d une personne de monter un projet pilote de halte garderie ambulante selon un mod le qu elle avait vu fonctionner en France Le GABS a donc jou le r le de m re porteuse pour ce projet Aujourd hui le B b bus c est une camionnette avec 2 pu ricultrices qui se d placent dans plusieurs villes et installent dans des locaux adapt s et mis disposition par les communes une cr che pour quelques heures GABS Rue des Glaces Nationales 142 144 5060 Auvelais T l 071 74 28 15 Site www gabs be Qu ils viennent du dehors ou de l int rieur ces apports de sang neuf sont en outre essentiels pour alimenter la dynamique des entreprises sociales qui sans cela risquent la scl rose ou en tous cas l endormissement Pourtant ces innovations impliquent toujours un tr s fort investissement personnel de ses promoteurs La reconnaissance sociale ou financi re ne sera pas toujours au rendez vous et si elle arrive un j
27. d veloppement du lokale diensteneconomie est en grande partie d pendant des moyens des domaines publics comme le Bien tre le Tourisme l Environnement etc La coop ration entre diff rents domaines publics au sein du mod le en feuilles de tr fle exige pour cette raison une concertation suffisante aussi bien entre les domaines publics concern s qu avec les repr sentants du secteur Le secteur demande que les moyens n cessaires soient pr vus sur le budget des domaines publics comme le Bien tre l Environnement ou le Tourisme pour permettre au secteur de se d ve lopper davantage Le secteur pourra seulement se d velopper si les domaines publics pr cit s donnent galement une dimension structurelle au processus de croissance souhait Le maintien des mesures d activation Les mesures d activation et la mesure d emploi SINE en particulier sont des instruments cruciaux pour la durabilit financi re du secteur Le gouvernement f d ral recherche une harmonisation des mesures d emploi existantes et des r ductions ONSS Le maintien des mesures d activation et de la prime d emploi est essentiel pour les initiatives de lokale diensteneconomie La Coupole Lokale Diensteneconomie En conclusion des tables rondes de la Fondation Roi Baudouin a t cr e une coupole des services de proximit n erlandophone C est ainsi qu est n un forum de concertation pour les services de proximit servant de point de Serv
28. dans le chef des f d rations d conomie sociale Un travail en interne devrait d s lors tre entrepris de m me qu un d bat avec le politique Clarifier avec ce dernier la fronti re entre conomie sociale et action sociale devrait en effet contri buer distinguer les financements attribu s chacun des secteurs Pour l ins tant nous assistons un transfert de plus en plus marqu des budgets du champ de l conomie sociale vers celui de l action sociale que les diff rents niveaux de pouvoirs peinent financer La lib ralisation des services et le lien entre l conomie sociale et les entrepri ses classiques est galement une question qui ne pourra pas tre contourn e D ici la fin de l ann e 2009 les pouvoirs publics termineront la transposition de la directive services europ enne dans leur propre l gislation La qualifica tion des entreprises d conomie sociale la question du mandatement ou encore de l acc s au march public devront faire l objet de d bat et de lob bying de la part de notre secteur Cela demandera tant une r flexion en interne que des n gociations avec les pouvoirs publics et les repr sentants des entreprises de services but lucratif Nous ne pourrions conclure cette tude sans rappeler que l ensemble des agr ments et dispositifs qui ont t d velopp s ces derni res ann es pour soutenir Services de proximit finalit sociale 151 152 les services de
29. de servir de palliatif aux structures d accueil traditionnel les Toutes deux continuent de jouer ce r le mais ont mis en place des m ca nismes qui le limitent pour ne pas empi ter sur leur mission premi re L importance des partenariats et ou d une structure support Rep rer les besoins mergeants des personnes et bien les cerner pour pouvoir y r pondre au mieux n cessite de les rencontrer r guli rement de prendre du temps pour les couter et de ma triser une certaine expertise Il est vident que tr s peu d entreprises d conomie sociale peuvent prendre en charge seules Services de proximit finalit sociale ces missions et les co ts li s De plus une infirmi re domicile n coutera pas la personne de la m me mani re qu une aide m nag re Leurs comp tences et les t ches qui leur sont assign es les poussent concentrer leur attention sur des questions parfois tr s diff rentes Par ailleurs certaines structures sont limit es dans les r ponses qu elles peu vent offrir aux besoins qu elles d couvrent chez leurs usagers soit parce que l agr ment dont elles b n ficient ne leur permet pas de d velopper de nou velles offres de services soit parce qu elles n en ont pas les moyens financiers ou les comp tences Pour faire face ces difficult s la mise en place de par tenariats ponctuels ou structurels semble indispensable De nombreuses struc tures que nous avons rencontr es ont d ve
30. des personnes g es n h site pas leur demander le montant de leur pension Les personnes sont m me selon l entreprise enclines fournir des renseignements sur leur situa tion parce qu elles sentent qu on s int resse r ellement leur situation et que ces renseignements ne sont utilis s que pour leur permettre de b n ficier d un tarif adapt leur situation Si elles pr f rent ne pas fournir les rensei gnements n cessaires elles paient alors les services au prix le plus lev La question se pose galement dans des structures non agr es IDESS ou titres services Pour viter les difficult s li es l identification du type de client tout en rendant le service accessible financi rement tous certaines entrepri ses ont tabli des tarifs fort peu lev s et identiques pour tout type d usagers Elles proposent parfois aux personnes plus ais es de compl ter leur participation selon leur bon vouloir D autres se basent sur une diff renciation tarifaire entre des groupes plus vidents contr ler comme celles entre les b n ficiaires de l intervention major e ou BIM ancien VIPOS et non BIM Certaines entrepri ses consacrent galement du temps bien valuer les besoins afin d viter l usager de faire appel des services qui ne lui sont pas r ellement n cessaires Elles essaient par exemple de d terminer ce quoi l entourage famille voi sins etc peut ventuellement contrib
31. deux montants doit correspon dre au salaire auquel un travailleur occupant les m mes fonctions a droit en vertu du r gime salarial en vigueur dans l entreprise l administration concer n e Un travailleur peut tre engag dans le cadre d un PTP pendant un maxi mum de 24 mois couvrant toute sa carri re professionnelle Dans le meilleur des cas cette limitation dans le temps permet au travailleur de reprendre pied par rapport la r alit professionnelle mais elle rend sou vent tr s difficile toute implication r elle et durable dans le d veloppement de l entreprise Sauf bien entendu lorsque l entreprise d gage des marges suffi santes pour stabiliser l emploi des travailleurs engag s dans un premier temps Services de proximit finalit sociale sous ces statuts N anmoins les agr ments tel celui des ILDE bruxelloises ne le permettent pas toujours ou en tous cas ne le facilitent pas Par ailleurs les quipes de travail sont g n ralement compos es de travail leurs inscrits dans des statuts diff rents La disparit des niveaux de salaire peut alors tre source de tension Ces difficult s peuvent aussi tre aggrav es par des anomalies administratives comme c est le cas par exemple pour un travailleur sous contrat article 60 qui n a pas droit aux cong s pay s la pre mi re ann e ce qui oblige alors l employeur trouver des solutions bricola ges pendant les p riodes de cong s annuels Travaill
32. e et subventionne ces services Ceux ci sont pres t s soit par des organismes publics CPAS intercommunales etc soit dans le cadre qui concerne l conomie sociale par des ASBL ou des fondations pri v es Ces ASBL ont souvent t les toutes premi res offrir des services de proximit dans un cadre d conomie sociale Certaines exercent leurs activit s depuis la fin des ann es 40 Les conditions d agr ment et de subventionne ment ont largement volu depuis Nous ne nous attarderons toutefois pas sur ces volutions et ne d taillerons ici que les mesures de soutien dans leur ver sion actuelle Ces mesures sont relativement similaires d une r gion l autre C est pourquoi nous n aborderons ici que la mesure de soutien aux services wallons d aides aux familles et aux personnes g es Comme mentionn dans le d cret du 6 d cembre 2007 relatif ces services ceux ci interviennent domicile afin de favoriser le maintien et le retour domicile l accompagnement et l aide la vie quotidienne des personnes iso l es g es handicap es malades et des familles en difficult en concertation avec l environnement familial et de proximit et ont notamment pour objectif de stimuler la personne aid e afin de maintenir au maximum son autonomie Le la garde domicile a quant lui elle pour mission d accompagner le b n ficiaire qui a besoin de la pr sence continue d une personne et qui pour des
33. en Wallonie car le syst me cr dit adaptation propos par le FOREM mais non sp cifique aux titres services semble bien correspondre une partie des demandes et est plus facile d utilisation La Ministre f d rale de l Emploi pr voit n anmoins de prendre diverses mesures pour am liorer le fonctionnement du Fonds sur base d une valuation par la Commission fonds de formation titres services attendue pour fin 20088 En dehors de ce fonds de formation les El titres services disposent gale ment de moyens compl mentaires pour la formation et l encadrement de leurs travailleurs Ce qui permet de mieux comprendre les r sultats de l tude du CERISIS et du CES sur les performances des prestataires titres services Une proportion importante de communes 83 d ALE 54 de personnes physiques 50 et de soci t s d int rim 48 n offrent ni accompagnement ni formation leurs travailleurs Par contre seules 6 des entreprises d inser tion sont dans le m me cas Le constat g n ral semble donc clair et surtout vident L accompagnement et la formation des travailleurs au sein des services de proximit finalit 8 Plan pour l emploi 2009 pour faire face la crise Ce Plan r sume et concr tise sous une forme all g e la note de politique g n rale d pos e par Jo lle Milquet ministre f d rale de l Emploi le 31 octobre la Chambre et distribu e le 20 novembre Il est accessi
34. es Le service de proxi mit est donc la fois une fin en soi et un moyen de r insertion socioprofes sionnelle pour les travailleurs En Wallonie un dispositif existe depuis de nombreuses ann es pour soutenir cette mission Il s agit de l agr ment Entreprises d insertion Plus r cem ment la R gion wallonne a galement d velopp la reconnaissance des IDESS Initiatives de d veloppement de l emploi dans les services de proximit fina lit sociale agr ment qui finance et soutient la mise l emploi de personnes fragilis es dans les secteurs du petit bricolage petit jardinage buanderie pi cerie et taxi social A Bruxelles deux agr ments permettent de soutenir les 15 Les montants des subventions accord es mentionn es ici sont celles r serv es aux services relevant du secteur priv Ces montants sont diff rents pour les services publics Services de proximit finalit sociale missions d insertion socioprofessionelle des services de proximit finalit sociaux ceux d Entreprise d insertion et d Initiatives locales de d velop pement de l emploi Les Initiative de d veloppement de l emploi dans les services de proximit finalit sociale IDESS L agr ment IDESS est r cent puisqu il a t institu par le d cret du 14 d cembre 2006 Les premi res structures n ont vu le jour qu la fin de l ann e 2007 Cet agr ment est accessible aux ASBL aux soci t s finalit
35. fonds En 2002 Services de proximit finalit sociale 33 34 certains projets obtiennent une prolongation de leur soutien jusqu en octobre 2003 Le fonds d exp rimentation ach ve alors son soutien Au del de l appel projet la Fondation Roi Baudouin avait galement re u comme mission de rassembler les diff rents acteurs et de r diger sur base de leurs exp riences des recommandations l attention des acteurs politiques Suite ces exp riences deux plateformes d acteurs ont donc t constitu es l une en Flandre l autre en Wallonie Plusieurs documents para tront deux livrets de recommandations r dig s par chacune des deux plateformes et un rapport d valuation Ces tables rondes organis es par la Fondation Roi Baudouin ont galement permis d identifier des caract ristiques communes l ensemble des services de proximit et d laborer une d finition id ale de ces services approuv e de tous voir encadr Une d finition des services de proximit vus par les acteurs de terrain Les services de proximit sont des services le plus souvent innovants r pon dant des besoins sociaux av r s ou mergents qui pour des raisons de dis ponibilit ou d accessibilit ne sont pas ou insuffisamment rencontr s par les services existants Ces services s organisent dans une proximit qui peut tre objective c est dire li e un ancrage sur un espace local mais aussi subjec tive c es
36. local Ces entreprises visent donc renforcer la qualit des services prest s Leur gestion revient la r gion Elles peuvent repr senter une solution ad quate dans une gestion de qualit des services la personne dans la mesure o leur caract re semi public ratta ch la r gion peut procurer une certaine s curit aux usagers Les d fis des politiques publiques italiennes Les politiques sociales ont encore de gros progr s faire afin de s adapter aux volutions sociod mographiques du pays lesquelles voient s effacer la pr pond rance de la cellule familiale Services de proximit finalit sociale 143 144 La situation dans ce pays est plut t d licate dans la mesure o l Italie doit sur monter ses contradictions historiques ses disparit s r gionales mais gale ment s adapter la soci t d aujourd hui et ses nouveaux besoins Une forme de f d ralisme est voqu e pour am liorer les politiques sociales Le d bat est d actualit concernant le f d ralisme fiscal notamment Cette solution n est toutefois pas sans risque dans la mesure o elle peut aggraver l cart entre r gions du nord et du sud L conomie sociale a galement des d fis auxquels faire face On notera d abord un d fi de qualit de l emploi dans le secteur des services la personne qui peut tre relev par l universit et ce dans la proposition de formations ad quates au secteur de l conomie socia
37. mais sont l objet d une r gulation tut laire de la part des pouvoirs publics L autre comme en Allemagne et en Autriche est d orientation plus familialiste Elle laisse moins de place la r gulation tut laire des services non marchands parce qu elle veut privil gier l attribution de moyens financiers aux femmes pour leur permettre d assumer leur r le domestique La r gulation tut laire est encore plus limit e dans le r gime lib ral d tat providence carac t ristique des tats Unis et vers lequel penche le Royaume Uni Les interven tions publiques y sont concentr es sur les populations les plus d favoris es et ent rinent une vision de la famille d courageant l activit professionnelle des femmes notamment par la p nurie de services Les gouvernements successifs s attachent renforcer la maternit plein temps afin de restaurer la stabi lit familiale La faiblesse des services non marchands r gul s par les pou voirs publics est aussi caract ristique du r gime dual propre l Europe du Sud dont l Espagne l Italie ou le Portugal t moignent Polaris sur les transferts mon taires ce syst me d laisse les services et conf re des protections aux personnes bien int gr es sur le march du travail au d triment des groupes enferm s dans la pr carit l conomie souterraine ou informelle l acc s aux droits n y est ni universel ni in galitaire mais fonctionne au contraire sur la base de connaissance
38. ment et ou la subvention viendra alimenter un syst me qui marie emploi b n vole et emploi salari C est par exemple le cas dans les ASBL g n ralement dirig es par un Conseil d Administration de b n voles qui emploie en partie des salari s et parfois aussi en partie des volontaires Les services de proximit sont peut tre un gisement d emplois mais pas toujours exclusivement d emplois r mun r s Mouvements institutionnalisations et ind pendances Selon une vision traditionnelle des march s tout ce qui se paie fait partie de l conomie Le payeur peut tre une personne ou une collectivit une per sonne paie pour obtenir un bien ou un service pour elle m me ou son entou rage Un pouvoir public paie pour des quipements ou des services collectifs Services de proximit finalit sociale 111 112 S il paie pour des quipements ou services destination de particuliers c est parce que ceux ci sont en difficult pauvret handicap maladie ou que le service rendu est consid r comme universel s curit enseignement culture information La logique des titres services n entre pas dans cette perspec tive Il est interpellant de constater qu un Etat finance massivement l entretien et le repassage domestique Comme nous l avons d j voqu plus haut c est l le r sultat d un choix politique qui vise d abord la r sorption du ch mage en s appuyant sur un besoin individuel des particuliers
39. moins facilement un op rateur public ou r ellement non marchand Services de proximit finalit sociale Payer en de du bar me utiliser au maximum les emplois pr caires ne pas payer les heures suppl mentaires ou les horaires irr guliers octroyer moins de cong s utiliser davantage de temps partiels etc Luca Ciccia service d tude CNE Perte de sens Plusieurs exemples indiquent combien la perte de sens pour les travailleurs peut tre grande du fait d une intrusion des r gles du march dans des services publics ou non marchands Dans les soins de sant l aide soignante a un quota de lits faire en un laps de temps toujours plus court ce qui r duit presque rien la relation avec le patient et provoque une diminution de la qualit du tra vail et du service Cette m me tendance risque de s immiscer dans les services de proximit finalit sociale confront s aux logiques de forte concurrence En guise de conclusion Face l ensemble de ces constats il nous semble vident que les acteurs de l conomie sociale et particuli rement les acteurs de services de proximit doivent r agir La transposition de la directive services est en train de s op rer aux diff rents niveaux de pouvoirs belges et c est donc maintenant que nous devons faire entendre notre voix et essayer au maximum d influer nos poli tiques et administrations pour que les d g ts soient les moins importants pos sibles sur le
40. nous avons interview plusieurs dizaines de travailleurs actifs dans des secteurs tr s diff rents tant du point de vue de 3 Service de lutte contre la pauvret la pr carit et l exclusion sociale 2003 En dialogue Rapport bisannuel Le droit au travail et la protection sociale la qualit de l emploi Bruxelles Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme p 123 162 http www luttepau vrete be rapportbisannuel2 htm Services de proximit finalit sociale leurs activit s que de celui du mode de subvention auquel ils sont soumis Les conditions de travail en terme de stabilit de contrat des formations auxquel les les travailleurs ont acc s de participation la vie de l entreprise etc varient consid rablement De mani re g n rale la situation de travail en ser vices de proximit peut tre consid r e comme la r sultante de trois param tres la situation du travailleur le type d entreprise et enfin le ou les mode s de subventions et d agr ments auxquels ces entreprises peuvent recourir Tout cela peut avoir une importance consid rable sur les conditions objectives de travail mais aussi sur la perception que peut en avoir le travailleur ainsi que son entourage Au vu de la grande diversit de situations pas tonnant qu il soit bien difficile d tablir des g n ralit s en la mati re Et s il ajoute cela les multiples aides publiques auxquelles il est possible de
41. plut t que sur des r ponses donner des besoins collectifs Mais en marge de l conomie traditionnelle il y a aussi tout ce qui est impayable mais qui s change n anmoins Pour quelles raisons et comment valuer la richesse immat rielle Faut il seulement essayer de la mesurer De multiples mouvements sociaux d tectent les besoins des citoyens et les transforment en demandes Ces demandes ne peuvent alors pas toutes faire l objet d une satisfaction sur le march des services tous les niveaux Europe Etat R gion collectivit s locales des responsables politiques utilisent une partie de nos imp ts pour satisfaire ces demandes en fixant des r gles et des limites auxquelles il faut s adapter L aussi il y a des modes et des ten dances des privil gi s et des oubli s Ainsi tandis que les structures s installent et se d veloppent avec d in vita bles rigidit s li es leurs r gles de contr le les r seaux continuent fr mir ou s agiter en inventant au quotidien de nouvelles formes de solidarit Pour rester r ellement innovant et proche des demandes initiales le porteur de projet doit il tout prix s efforcer de pr server son ind pendance finan ci re Dans l affirmative il doit alors souvent fonctionner avec de faibles moyens qui limitent de facto la port e des actions moins qu il ne s adresse prioritairement des personnes qui ont des moyens suffisants pour financer le service A l i
42. politiques sociales aliment es par l imp t ou les ressources de la s curit sociale L tat tablit des r gles concernant les professions des salari s qui y travaillent et les modalit s de prestation de service A des rap ports de travail fordistes qui liminent la participation des employ s et gomment la dimension personnalis e des services pour les d finir par un ensemble de t ches techniques s ajoutent des rapports de consommation providentialistes Les services sont rendus accessibles pour tous mais en contrepartie c est l Etat via des experts qui d cide quels sont les besoins auxquels il faut r pondre et comment y r pondre Etats providence et services sociaux Les services sociaux se basent sur une double caract ristique d une part les travailleurs et les usagers ne sont pas invit s participer leur conception mais d autre part ces services font n anmoins l objet d une d marchandisa tion puisqu ils peuvent tre accessibles aux individus et aux familles ind pendamment de leur participation au march Par ailleurs cette d marchan disation ne se diffuse pas partout de la m me fa on en Europe Les divergen ces entre les pays s expliquent par les degr s tr s diff rents de d familiali sation c est dire de collectivisation des responsabilit s originellement li es la famille Le r gime universaliste des pays scandinaves Finlande Su de etc implique un recours
43. professionnel CCGP d signe des d l gu s l Assembl e G n rale de l ADMR Ces d l gu s sont donc membres de l ASBL Au niveau de l ASBL les d l gu s peuvent tre r unis soit par m tier soit tous ensemble Il existe trois instances diff rentes une commission consulta tive commune pour r fl chir le projet de l ASBL une commission consulta tive d un groupe professionnel sur l avancement de ce m tier particulier et une r union des 5 commissions consultatives des groupes professionnels dans le cadre du CA La premi re se r unit 3 fois par an Ses membres travaillent en groupes ani m s par un expert du CfiP Le r le de cette commission est de r fl chir l vo lution du projet de services de l ADMR de mani re tr s concr te Ses acteurs travaillent par exemple la mise en place de cahiers de communication au sein des familles ce qui devrait permettre de d livrer des messages aux autres prestataires qu est ce qu on y met avec quel esprit Cette commis sion a galement pour objectif d laborer le plan d action annuel pour chaque Services de proximit finalit sociale antenne r gionale Les d l gu s se donnent quelques objectifs concrets cho ses qu ils veulent am liorer ou innover par antenne et s efforcent ce que ces objectifs puissent toucher tous les m tiers Les cinq CCGP se r unissent elles 5 fois par an avant chaque CA la coordi nation wallonne de l AD
44. projets des services de proximit finalit sociale est directement li e aux choix politiques qui sont pris par nos d cideurs et qui ne correspondent pas toujours ou pas au bon moment aux exigences du terrain Certaines structures ne trouvent donc aucun finance ment ou un financement insuffisant et non structurel appels projets etc pour r pondre aux besoins qu elles ont identifi s Elles doivent soit se r sou dre s ins rer dans des cadres qui ne sont pas appropri s leur action soit d velopper d autres strat gies b n volat soutien d une structure m re etc que nous analyserons plus loin Un choix politique fort la cr ation d emplois En mati re d action sociale les demandes sont infinies mais les moyens pour y r pondre sont eux toujours en quantit limit e Il n est donc jamais possi ble de r pondre tous les besoins et l Etat doit l gitimement op rer des choix Face un ch mage important et persistant en r gions wallonne et bruxelloise les d cideurs politiques ont mis la priorit sur les soutiens aux dispositifs d in sertion professionnelle et la cr ation d emplois Cette politique leur offre l avantage d tre particuli rement bien mesurable et visible Il faut donc cr er le plus d emplois possibles quelle que soit leur qualit chasser les ch meurs ou les activer pour les mettre au travail etc Infl chir les courbes croissan tes du ch mage est une obsession partag
45. que les r gles de concurrence et du mar ch int rieur tant en mati re de libert de prestation que d tablissement De m me les aides d Etat seront interdites selon les dispositions pr vues par le Trait Tous ces l ments auront des impacts pour les prestataires de services sociaux tant en termes de concurrence nouvelle que de perte de financement de subventions Ces entreprises pourront toutefois r pondre aux appels d offre des autorit s publiques dans le cadre des march s publics L insertion de clauses sociales dans ces appels d offre sera donc cruciale pour leur permettre d acc der plus facilement aux march s Le projet de d cret wallon visant favoriser cette pratique est ce titre encourageant Services de proximit finalit sociale 123 124 Impacts sur les usagers La lib ralisation des services a des cons quences directes sur les usagers des services lib ralis s Plusieurs grands secteurs lib ralis s t moignent aujourd hui de ce que la libre concurrence ne profite pas tous de la m me mani re En mati re de t l communication d nergie de banques de services postaux les r clamations ne cessent de cro tre augmentation des personnes priv es de communication ou d nergie et augmentation des tarifs acc s pas n cessairement garanti tous dans les banques devenues priv es etc Pour Luca Ciccia de la CNE en terme de services la personne s il est un sec teur qui donne
46. que que les personnes g es ont du mal exprimer leurs souhaits et comp tent sur la garde pour deviner leurs besoins Ce sont donc les travailleurs sociaux qui re oivent les plaintes ventuelles et envisagent avec la travail leuse une solution Enfin le r le du dialogue avec la personne aidante par fois un parent direct mais aussi un voisin ou un ami proche de l usager est clai rement soulign e ASBL Gammes Rue H tel des Monnaies 133 1060 Saint Gilles T l 02 537 27 02 Mail asblgammes yahoo fr Les structures qui poursuivent avant tout comme finalit sociale la r insertion de personnes fragilis es les entreprises d insertion etc limitent leurs efforts pour int grer les usagers car ce n est tout simplement pas leur premi re prio rit A noter toutefois que les entreprises titres services aides m nag res que nous avons interrog es accordaient toutes de l importance se rendre chez chaque client pour bien d terminer avec lui ses besoins Si certaines 2 Petit d jeuner de proximit la participation des travailleurs et des b n ficiaires chez Gammes Alter Echos avril 2006 Services de proximit finalit sociale demandes ne peuvent tre rencontr es par l entreprise celle ci renvoie dans certains cas vers d autres structures aide familiale etc Cette premi re ren contre est confi e une personne pr cise souvent l accompagnatrice sociale ou technique Elle dure approxi
47. que si des r formes concernant la demande sont parall lement apport es Le plaidoyer pour une r gulation qui devienne concurrentielle prend appui sur une critique de la r gulation tut laire telle qu elle s est exerc e pendant la p riode d expansion Le service a t collectivis ce qui le rend ano nyme et d responsabilise le citoyen Ce syst me est inflationniste puisqu il emp che l instauration d une relation client fournisseur et que le b n ficiaire n est pas exclusivement et directement le payeur Pire trop souvent c est l origine du financement qui guide la d finition l organi sation et le contenu du service et non l analyse du besoin c est trop souvent la m me personne morale qui collecte commandite et r alise d veloppant ainsi un syst me pervers L argumentation am ne r duire la diversit des offres existantes au seul mod le d un syst me collectivis Derri re cette attaque en r gle des modes de structuration ant rieurement adopt s pour ce champ d activit se profile la conviction selon laquelle leur marchandisation constitue aujourd hui un gage de cr dibilit pour les services de proximit Le secteur marchand peut leur apporter sa comp tence sa comp titivit et sa capacit d ing nie rie organisationnelle Une offre de qualit manant des entreprises de servi ces est donc de nature r tablir la confiance qui fait d faut envers le presta tair
48. raisons de sant ou de handicap ne peut se d placer seul hors de son domicile Il s agit d offrir une pr sence active le jour et ou la nuit 10 D cret du 6 d cembre 2007 relatif aux services d aide aux familles et aux personnes g es et Arr t du Gouvernement wallon du 26 juin 2008 modifiant l arr t de l Ex cutif de la Communaut fran aise du 16 d cembre 1988 r glant l agr ment des services d aide aux familles et aux personnes g es et l octroi de subventions ces services 11 D cret du 27 mai 1999 relatif l agr ment et l octroi de subventions aux services d aide domicile 12 D cret du 6 d cembre 2007 relatif aux services d aide aux familles et aux personnes g es Services de proximit finalit sociale L aide la vie quotidienne peut tre tendue aux aidants proches du b n fi ciaire Elle consiste alors en une guidance une information et un soutien des aidants en mati re d hygi ne sanitaire de maniement de r le ducatif et de t ches au b n fice de la personne aid e Prioritairement les aides doivent tre accord es ceux qui en ont le plus besoin et sont les moins favoris s sur le plan financier Pour tre agr et financ le service doit r pondre une s rie de crit res bien pr cis En plus du respect des missions d crites ci dessus le service doit employer temps plein et de facon permanente au moins trois aides familia les aides seniors Toutes les a
49. rela tionnelle est pratiquement inexistante et n est pas sp cialement demand e par le client Cette proximit est par contre plus r elle lorsque la personne est pr sente chez elle au moment du passage de l aide m nag re et dans ce cas souvent m me recherch e par l usager pour qui souvent ce contact est l un des rares qu il ait avec l ext rieur D autres structures de services de proximit poursuivent une finalit sociale dif f rente de celle de l insertion socioprofessionnelle Leur objectif premier consiste r pondre de mani re qualitative des besoins non rencontr s g n r s principalement par une population pr caris e Ces structures apportent une attention toute particuli re l usager puisqu elles souhaitent avant tout bien Services de proximit finalit sociale 67 68 cerner ses besoins et leur volution pour pouvoir y r pondre au mieux L acc s au service g ographique financier et culturel devient un enjeu important auquel est consacr e beaucoup d nergie Certains de ces services de proximit visent galement int grer leur offre de service dans une d marche plus large Le service est consid r comme un instrument d panouissement et de d ve loppement des personnes et la n cessit d accompagner ces personnes dans ce changement est primordial Un exemple est donn par une halte garderie qui a d velopp des groupes de paroles des parents Ces groupes ont merg suite aux c
50. s par rapport aux moyens financiers qui leurs sont d volus Au manque de moyens financiers ou humains vient s ajouter pour ces struc tures l inexistence actuelle de formations adapt es leurs besoins Pour tout ce qui touche aux petits travaux de bricolage ou de jardinage les formations propos es par le FOREM ou d autres organismes ne sont pas assez g n ralis tes et donc sont trop pouss es en comparaison avec les t ches que les tra vailleurs doivent assumer Pour r pondre cette probl matique une des pra tiques qui semble relativement r pandue est la formation par les pairs sorte de compagnonnage consistant offrir une formation sur le tas en interne donn e par les travailleurs les plus anciens De mani re g n rale outre l ac compagnement social qui permet aux travailleurs de ces structures de se remettre en selle et de reprendre contact avec le monde du travail on peut Services de proximit finalit sociale gi 92 se poser de r elles questions sur la pertinence du contenu du travail propos au public cible des IDESS Il est en effet tr s difficilement concevable que ces personnes form es de mani re g n raliste et peu approfondie r aliser de tr s petits travaux de jardinage et de bricolage puissent demain trouver un travail de qualit dans des entreprises classiques Par contre elles d veloppent sans conteste leur adaptabilit par rapport l emploi respect des horaires tra
51. sociale Participation des usagers Selon la d finition labor e par le groupe de travail mis en place en 2003 par la Fondation Roi Baudouin les services de proximit ont pour caract ristique de cr er une relation particuli re avec leurs usagers par la proximit g ogra phique et subjective qu ils induisent mais aussi de par leur volont d int grer les usagers dans la d finition et l organisation du service Comment cela se passe t il concr tement sur le terrain Volont ou r alit La r ponse cette question varie Chaque structure d veloppe une approche diff rente vis vis de la participation des usagers avec une gradation des pra tiques allant de la simple enqu te de satisfaction une participation des usa gers comme prestataires du service Ce dernier cas de fiqure existe par exem ple dans des cr ches parentales o les parents des enfants sont mis contri bution dans la gestion de l entreprise en r alisant la comptabilit ou en accom pagnant les pu ricultrices quelques heures par semaine etc C est galement le cas pour des jardins solidaires qui permettent des personnes principale ment des personnes fragilis es socialement et ou financi rement de cultiver fruits et l gumes Une petite partie de la production est revendue et l autre est destin e ceux qui les cultivent Un constat semble toutefois ressortir des dif f rentes structures que nous avons rencontr es la mani re dont la p
52. varient en fonction des cas secteurs d activit s t ches des travailleurs etc 26 Il est important de mentionner qu il s agit ici du nombre d entreprises et non pas du nombre de sites d exploitation qui lui est actuellement de 3092 sur l ensemble de la Belgique 27 Source ONEM Services de proximit finalit sociale 49 50 D autres soutiens Il existe galement toute une s rie de mesures de soutien des secteurs d ac tivit s pr cis dont peuvent b n ficier les acteurs de services de proximit finalit sociale Un des premiers est par exemple le soutien aux cr ches et autres services d accueil de l enfance par l ONE pour lequel nous n entrerons pas dans le d tail Des dispositifs de soutien ont galement fait leur appari tion pour des projets li s aux nouvelles technologies comme la cr ation et l animation d espace public num rique par exemple Certains services b n ficient aussi du soutien des pouvoirs locaux qui estiment n cessaire et utile la population locale de p renniser les services rendus Enfin la grande majorit des services de proximit b n ficient d aides l emploi de type APE en Wallonie ACS Bruxelles etc Les services qui s inscrivent dans les dispositifs d insertion socioprofessionnelle tels que d crits plus haut b n fi cient galement de mesures d activation de type SINE Activa PTP article 6087 etc Nous y reviendrons dans les articles consacr s
53. vient par contre en renfort des missions que remplissaient d j les CPAS qui y trouvent d s lors un soutien financier insuffisant pour couvrir l ensemble des frais mais toutefois Services de proximit finalit sociale bienvenu Quelques structures anciens projets pilotes ont galement trouv dans ce dispositif une r elle aide leur fonctionnement m me si elles ont parfois d transformer leurs organisations du travail de fond en comble pour r pondre aux prescrits du d cret Il s agit toutefois de services qui taient d j financi rement viables puisqu ils s appuient sur une plus grosse structure et sur la logistique et les financements de cette derni re Un des objectifs poursuivis par IDESS qui consistait donner un cadre aux projets pilotes existants est donc loin d tre rencontr Les initiatives locales de d veloppement de l emploi ILDE La reconnaissance par le Gouvernement de la R gion bruxelloise des Initiatives locales de d veloppement de l emploi est relativement r cente Les premi res structures ILDE ont t agr es fin 2005 Cet agr ment vise financer des structures qui poursuivent comme objectif social l insertion socioprofession nelle de demandeurs d emploi difficiles placer par la prestation de services ou la production de biens destination des habitants des collectivit s des entreprises Les ILDE doivent obligatoirement prendre la forme d une associa tion sans but l
54. Consommateur qui selon eux n offrait donc pas les associations et structures publiques actives dans le service aux personnes Pour reprendre les termes qui y sont utilis s l heure est venue de d passer les querelles id o logiques en profitant du consensus national qui semble s instaurer pour lever les obstacles l mergence d un march des services la personne lesquels correspondent une forte demande Selon cette approche des services de proximit des m canismes d ajustement entre offre et demande qui pren nent en compte les singularit s du champ d activit restent concevoir Du c t de l offre il convient de sortir des petits boulots au profit d une offre industrielle seule capable d apporter l innovation la s curit la reproductibilit 20 Bonnet M Bernard Y Services de proximit et vie quotidienne Paris Presses Universitaires de France 1998 Services de proximit finalit sociale 23 24 et l homog n it qui constituent de l avis g n ral les principales attentes l gard de la qualit des services la personne Le succ s d pend du profes sionnalisme du comportement c est dire de comp tences comportementa les et relationnelles que les entreprises de services ont su identifier d velop per et qu elles sont en mesure d enseigner en particulier par l apprentissage L investissement des entreprises dans ce domaine n est toutefois r alisable
55. EDP engag Ce subside est en effet consid r comme apport ponctuel destin contrebalancer le handicap en termes de productivit et d encadre ment suppl mentaire que constitue la pr sence de demandeurs d emploi dif ficiles placer dans l entreprise Sans nouveaux engagements apr s 4 ans de fonctionnement l El ne per oit d s lors plus aucun financement public sp cifi que son agr ment Lorsque apr s ces 4 ans le travailleur n est toujours pas rentable l EI peut alors tre amen e se s parer de ce dernier au profit d un nouveau travailleur qui b n ficie des primes d gressives A noter que le sys t me bruxellois s est plut t orient vers les emplois de transition En effet l or donnance qui institue les El et les ILDE visait avant tout la transition vers l em ploi au sein d une entreprise classique pour les publics peu qualifi s et sans travail depuis de nombreuses ann es Ce qui n emp che bien s r pas de viser aussi lorsque les r sultats financiers de l EI le permettent l emploi durable en son sein Mais la situation de sous financement des entreprises d insertion bruxelloises ne facilite pas le maintien l emploi dans leur structure Les El consid r es comme des petites entreprises par l Europe ne peuvent pas d passer plus de 50 travailleurs Cela incite certains chefs d entreprise d velopper plusieurs structures au sein d un m me groupe Cet assemblage leur permet de r pondr
56. MR Ils re oivent l information sur ce que le CA va d battre et sont charg s de donner un avis sur ces sujets Pour chaque CA 5 avis diff rents et dactylographi s sont remis sur chacun des sujets abord s Le CA n est videmment pas oblig d en tenir compte mais il s agit l d informa tions souvent int ressantes permettant de guider les administrateurs dans leurs d cisions Apr s chaque CA les groupes re oivent les informations sur les d cisions prises Apr s chaque lection une journ e de formation en commun est organis e pour l ensemble des d l gu s Ils re oivent alors des explications sur l organi sation du syst me de consultation des outils pour remplir au mieux leur r le des m thodes d animation etc Si les d l gations syndicales taient quelque peu r ticentes lors de l instauration de ce syst me la direction est aujourd hui particuli rement vigilante bien g rer la concertation dans l entreprise en d limitant clairement le r le de chacun ADMR Coordination wallonne Rue de l Eglise 3 5537 Annevoie T l 082 61 18 12 Mail info admr be Site www admr be Face ces difficult s les entreprises d conomie sociale d veloppent des mod les de participation tr s divers comme la prise de parts dans la coop rative la participation des travailleurs au CA ou aux Assembl es G n rales la concertation des travailleurs etc Quel que soit le dispositif mis en place le degr et la quali
57. SS Initiatives de d veloppement de l emploi dans le secteur des services de proximit finalit sociale se voient quant elles galement imposer un prix fixe pour les diff rents services qu elles proposent Ces tarifs sont toutefois doubles un prix plus lev pour les personnes non pr caris es et un tarif moindre pour les personnes pr caris es Ces der ni res sont d finies comme des personnes qui r pondent l une des condi tions suivantes soit ayant droit au revenu d int gration sociale soit prises en charge par les CPAS soit vis es par la loi relative au r glement collectif des dettes soit b n ficiaires de l intervention major e soit dont le revenu net imposable de l ann e pr c dente n est pas sup rieur au plancher en mati re de remboursement par les d biteurs d aliments AR du 11 juillet 2002 savoir un montant de 16 681 99 euros augment de 2 335 48 euros par per sonne charge Toute la difficult pour les structures IDESS est de pouvoir tablir qu un usager rentre bien dans la cat gorie de personne pr caris e sans qu il n ait le sen timent d tre contr l Cette m me difficult peut par ailleurs tre rencontr e par d autres structures de services de proximit qui souhaitent proc der des tarifs d gressifs Dans le cas d IDESS certaines entreprises d conomie sociale 4 Une autre modification r cente qui doit tre notifi e est l augmentation de puis l
58. anisent plus en faveur de l emploi des femmes ce qui permet de d velopper davantage de services la petite enfance ou d aide domicile pour les travaux m nagers ainsi que de sauvegarder le r le des entit s publi ques dans ce type de services En opposition ce mod le les r gions tradi tionnellement de droite telle que la V n tie font preuve de plus de conser vatisme dans la r partition des r les selon le sexe et encourageront la famille dans la prestation des soins aux enfants ou personnes g es Par ailleurs cette r gion fait preuve d un fort lib ralisme dans la gestion des services la per sonne On constate de ce fait au sein m me de l Italie l opposition de deux sys t mes radicalement oppos s dans la gestion des politiques publiques en plus des disparit s conomiques nord sud Services de proximit finalit sociale 139 140 Par cons quent bon nombre des services la personne se voient d l gu s ce que l on d signe en italien par il terzo settore le tiers secteur qui englobe le milieu des associations et des coop ratives Bien entendu le sec teur est vaste et couvre diff rents types d organisations ce qui rend l homo g n isation des services rendus fort ardue D autres facteurs entrent aussi en jeu concernant la fourniture des services la personne comme les relations et interactions existant entre les autorit s et organisations locales Dans tous les cas il existe peu de
59. ans les ann es 1980 de nouvelles formes organisationnelles et des solutions aux probl mes sociaux locaux Parmi celles ci figurent les organisations dites de promoteurs de projets au Danemark constitu es partir de l implication forte d une ou plusieurs personnes et les coop ratives dans la garde d enfants en Su de Dans ce dernier pays en 1994 1 768 struc tures non municipales de garde taient en fonctionnement Elles accueillaient 12 des enfants b n ficiant de structures d accueil et parmi celles ci 1 020 taient des coop ratives de parents et 117 des coop ratives de travailleurs La forme coop rative et associative participe dans ce contexte autant un red ploiement des services existants qu la cr ation de nouveaux services La pluralisation des formes d offre r pond avant tout une vis e d accroissement du r le des usagers tels les parents pour l organisation de l accueil de leurs enfants et elle a t admise sous la pression des contraintes financi res s exer ant sur le secteur public A l autre extr me dans les pays m diterran ens r gime dual c est paradoxa lement la m me forme juridique qui a t sollicit e le statut coop ratif a t utilis pour proposer des services que le secteur public ne parvient pas 23 Dacheux E Association et communication Critique du marketing Paris Cnrs ditions 2000 24 Klausen K K Selle P The Third Sector in Scandinavia Volunt
60. antage pour les gens ins rer que pour les usagers Elles deviennent le fondement d un second march du travail et n arrivent pas jouer un r le effectif de transition entre le ch mage et l emploi alors que les postes cr s restent temporaires et ne facili tent pas un apprentissage dans la dur e C est en cela que le traitement social du ch mage semble entretenir le malaise associatif Dans les ann es 1980 l tat a avou que en mati re d insertion il ne pouvait agir seul Le r le des associations a ainsi t reconnu mais il a t li leur instrumentalisation au profit de ce traitement social et les associa tions se sont retrouv es prises dans une mise en oeuvre de ses mesures et de ses programmes Puisque le traitement social du ch mage a t con u comme une intervention conjoncturelle il ne peut par d finition d boucher sur la cr ation d emplois stables L cart entre les r sultats qu il engendre et l ampleur du gisement d emplois relev par de multiples tudes nationales induit dans les ann es 1990 une reformulation des modalit s de la r gulation publique s loignant de la r gulation d insertion pour se diriger vers la construction d un march L arriv e des entreprises est privil gi e par les pouvoirs publics comme si elle constituait un principe de d veloppement des services aux personnes 18 Eme B Laville J L Cr ation d emplois et processus d insertion dans les servic
61. ants Tous ces services rel vent d une certaine forme de g n ration spontan e Ils ne rel vent pas d un mot d ordre ou d une d cision strat gique prise en haut lieu et inscrites dans un agenda politique A priori les mandataires et d cideurs politiques n en sont donc pas responsables in vitablement apr s des phases de structuration successives et d essais erreurs ces initiatives citoyennes aboutissent sur le bureau des ministres pour des demandes de soutien d abord ponctuelles puis de plus en plus r curren Services de proximit finalit sociale tes Lorsque l on est mis la porte poliment il n y a pas d autre solution que de tenter une entr e par la fen tre De pressions en dossiers de lobbies en appuis politiques les demandes vont viennent et s adaptent aux conditions et aux cadres pos s par les instances de financement Parfois les fragilit s inh rentes aux projets mergeants leur sont fatales Comment vivre suffisamment pour prouver que l on existe que l on r pond un vrai besoin et que sans financement public il n y a pas d avenir quand par d finition on n a pas d aide publique Comme voqu dans notre propos introductif une strat gie possi ble c est la politique du coucou Une structure m re La politique du coucou c est aller poser l uf prometteur de son projet dans le nid d une structure existante o se d veloppent en parall le des projets qui ont d j pignon su
62. articipa tion des usagers est abord e et mise en pratique d pend fortement du public cble et de l objectif prioritaire ou de la finalit sociale que se donne l entreprise de services de proximit Relations avec les usagers chez Gammes L ASBL Gammes situ e Saint Gilles est agr e comme ILDE Initiative Locale de D veloppement de l Emploi Elle propose des gardes domicile dans les dix neuf communes bruxelloises pour toute personne malade g e ou moins valide de plus de dix huit ans Le co t horaire varie de 3 25 euros 6 75 euros selon les jours et heures de prestations et la reconnaissance OMNIO ancien Services de proximit finalit sociale 65 66 VIPO ou non du b n ficiaire Gammes forme et encadre une soixantaine de personnes peu ou pas qualifi es dont la majorit est constitu e de fem mes d origine trang re Une grande partie des travailleurs de Gammes sont sous contrat PTP Comme le mentionnait la responsable de l asbl en 20062 Le probl me tait et reste pour certaines de nos travailleuses la dur e limit e soit deux ans de la for mule de transition professionnelle qui les oblige retourner au ch mage en attendant un ventuel rappel Nos b n ficiaires prouvent de la difficult accepter des changements successifs de la personne qui noue avec elle une relation souvent privil gi e Concernant la participation des usagers un assistant social de Gammes expli
63. as 7 2 1996 25 Pestoff V Beyond the Market and State Social entreprises and civil democracy in a welfare society Ashgate Aldershot 1998 Services de proximit finalit sociale 27 28 assumer En Italie les coop ratives sociales se sont impos es sur de nombreux territoires gr ce leur capacit d endosser des fonctions non remplies pr c demment recrutement de populations exclues du march du travail et mise en place de services aux personnes Elles se sont d velopp es rapidement puisque n es dans les ann es 1970 elles sont environ 3 000 d s 1996 regroupant pr s de 100 000 associ s dont environ 75 000 salari s mobilisent 9 000 b n voles et rendent des services plusieurs centaines de milliers de personnes Les coop ratives de services sociaux sont parall lement apparues en Espagne surtout dans certaines r gions comme la Catalogne le Pays Basque ou la r gion de Valence sous la forme de coop ratives de travail asso ci compos es des travailleurs sp cialement issus de l aide domicile certai nes d entre elles ont volu vers une organisation mixte d int gration pro ducteurs consommateurs 7 En Allemagne et en Autriche les initiatives dans l action sociale et l aide domicile ont t qualifi es d auto assistance pour traduire la volont de responsabilisation des personnes g es dont elles taient porteuses Elles ont foisonn pendant la d cennie 1980 en
64. as toujours facile d terminer De plus concentrer l offre de services vers un seul type de public repr sente rarement une bonne solution Le risque est d abord financier Ne s adresser qu un public financi rement fragilis peut mettre en p ril la renta bilit financi re de la structure moins que celle ci ne puisse b n ficier de moyens financiers suffisants en dehors des contributions des usagers subsides dons etc ce qui n est pas toujours le cas Certaines IDESS connaissent actuelle ment ce probl me puisqu elles sont l galement oblig es de se concentrer sur un public tr s faibles revenus Par ailleurs la mixit des publics est importante pour l organisation elle m me mais aussi pour les usagers et les prestataires N accepter dans une halte garderie que des enfants issus de milieux financi rement et socia lement fragilis s risque de ghettoiser le service L image de l entreprise peut aussi tre v cue et per ue comme n gative par ses travailleurs comme par le grand public si celle ci se concentre uniquement sur des publics pr caris s C est un des reproches que certains adressent au syst me des IDESS qui cloisonne l cono mie sociale dans une image de services par des pauvres pour des pauvres Enfin l acc s aux services se joue galement travers de la lisibilit de l offre Conna tre l offre de services les diff rents tarifs les conditions d acc s etc est primordial Cette lisibilit
65. autres appar tiennent la cat gorie B L entreprise doit offrir un contrat dur e ind termi n e pour au minimum un mi temps aux travailleurs de la cat gories A qui travaillent pour elle depuis 6 mois Les travailleurs de la cat gorie B sont ga lement assur s d obtenir un contrat dur e ind termin e mais apr s 3 mois d occupation sans obligation quant un nombre minimal hebdomadaire d heures de travail La r mun ration des travailleurs est d termin e suivant les bar mes officiels du secteur d activit jamais en dessous Le nombre de titres services que le la travailleur euse remet son employeur chaque mois ne peut tre une base de calcul pour son salaire mensuel Le salaire doit t convenu au pr a lable dans le cadre du contrat de travail et respecter les taux horaires mini mum n goci s au sein de la commission paritaire ad hoc En juin 2008 1 966 entreprises taient agr es titres services sur l ensemble du territoire belge dont 266 Bruxelles 983 en Flandres et 717 en Wallonie A la m me date 684 453 utilisateurs du dispositif taient recens s Parmi eux 44 130 habitent Bruxelles 437 445 en Flandre et 202 878 en Wallonie 25 Si l entreprise exerce la fois une activit titres services et une autre activit Horeca cons truction horticulture textile etc il conviendra de v rifier aupr s du Minist re de l emploi et du travail la CP qui s applique car les situations
66. b ralisation L id e que pr ne l Europe et les d fenseurs du capitalisme et du libre march est qu une situation de concurrence o plu sieurs entreprises offrent le m me service est meilleure pour le consomma teur qu une situation de monopole avec une seule entreprise Cette id e est pourtant loin d tre concr tis e dans la r alit En Belgique la Poste et les transports SNCB passeront prochainement par cette tape du moins en par tie et seront donc g r s non plus par l Etat mais par des entreprises priv es but lucratif dans un esprit de concurrence L impact concret pour le citoyen est qu il pourra choisir entre plusieurs entreprises pour poster ses lettres et se ren dre dans celle qu il pensera la mieux adapt e ses besoins la moins ch re la plus efficace etc Par contre le fait que ces services soient pris en charge par des entreprises priv es lucratives et non plus par l Etat risque d avoir des effets n gatifs importants pour le consommateur L objectif premier de ces entreprises n est en effet plus de rendre un service tous et le plus accessible possible mais de faire le maximum de profit Toutes les parties du service qui ne seront pas directement rentables risquent ainsi d tre supprim es ou alors leur co t risque d augmenter sensiblement Un bureau de poste dans un petit village par exemple m me s il est utile et n cessaire pour la population locale sera supprim s il ne rapporte pas su
67. ble l adresse sui vante http milquet belgium be files 081120 Plan 20emploi202009 pdf 9 Henry A S Nassaut J Defourny et M Nyssens 2008 sous presse Titres Services R gulation quasi marchande et performances compar es des entreprises prestataires revue belge de s cu rit sociale Services de proximit finalit sociale 93 34 sociale d pendent largement du financement dont dispose les entreprises Or ce financement est insuffisant dans de nombreux cas alors que tant dans un objectif d insertion socioprofessionnelle que dans une vis e de qualit du service la formation des travailleurs est essentielle voire m me indispensa ble En dehors du financement intervient galement le s secteur s dans lequel ou lesquels les entreprises sont actives existence d un fonds de for mation et de formations ad quates etc Vient enfin s ajouter la capacit du dirigeant trouver des solutions les plus adapt es et qui offrent un rapport efficacit co ts financiers et humains lev Certaines entreprises que nous avons rencontr es d veloppent par exemple des dispositifs originaux qui tentent de s adapter au mieux aux demandes de leurs travailleurs Ainsi une entreprise de la r gion li geoise a mis en place une fonction de r f rent technique qui peut r pondre aux besoins sp cifiques de certains travailleurs en les accompagnant sur leur lieu de travail pour leur montrer les bons gestes et les bons r
68. ccompagnement domicile et regroupe 1 218 services adh rents partout en France et en Outremer principalement des associations mais galement des services publics territoriaux et des organismes mutualistes SERENA est un op rateur national de services la personne visant r pon dre aux besoins des particuliers en organisant de A z l intervention de personnel leur domicile Cette plateforme a t mise en place par des structures de l conomie avec 4 groupes fondateurs l origine de son d marrage en 2006 la Caisse d Epargne la Macif la Maif et la Mgen Gestion des services la personne en Italie Comme nous l avons vu pr c demment pour le cas de la France le vieillisse ment de la population peut tre corr l l explosion de la demande des ser vices la personne Cette dimension se retrouve en Italie mais de fa on net tement plus marqu e dans la mesure o le vieillissement de la population est particuli rement pr gnant Selon les chiffres de l ISTAT Office National de la Statistique Italienne l Italie compte actuellement 11 5 millions de seniors autrement dit une personne sur 5 Or il est pr vu que ce chiffre augmente dans les d cennies venir L ISTAT pr voit en effet pour 2050 qu une personne sur 3 sera g e de plus de 65 ans On peut souligner que pour la premi re 7 Ce chapitre s appuie notamment sur les ouvrages et site Internet suivants Annalisa Frisina article T
69. ce encourager l apparition de nouveaux services la personne travailler sur la qualit des ser vices rendus jouer un r le d observatoire statistique impulser la n gociation collective assurer le d veloppement du ch que emploi service universel et assurer l information sur les r gles applicables au secteur des services la per sonne Depuis mars 2007 l ANSP assure galement un r le d information aupr s des particuliers notamment gr ce une plateforme t l phonique Les Conseils g n raux sont charg s de d finir et mettre en uvre la politique d action sociale notamment aupr s de personnes vuln rables telles que les 6 Rafaella Sarti Domestic service and European identity conclusion du projet de recherche euro p en SERVANT rapport final 2005 Services de proximit finalit sociale 135 136 handicap s ou les personnes g es Les conseils g n raux se voient aussi consult s pour avis dans la proc dure de l agr ment qualit N anmoins ces organismes ne sont pas prestataires Il en existe diff rents types comme nous allons le voir Organisation de l emploi On note en France trois types de syst mes liant l employeur et l employ dans le cadre de la prestation du service le syst me de l emploi direct le syst me mandataire et le syst me prestataire Le syst me de l emploi direct met en relation l employeur particulier et un salari sans aucun interm diaire Dans le cadre d
70. ce de l autorit publique aux quelles les r gles du march int rieur ne sont pas applicables en vertu de l ar ticle 45 du trait CE il s ensuit que la grande majorit des services peuvent tre consid r s comme des activit s conomiques au sens des r gles dudit trait relatives au march int rieur articles 43 et 49 Il semble donc de plus en plus clair que hormis les activit s li es l exercice de l autorit publique justice police administration d fense tat civil etc tous les services peuvent tre consid r s comme relevant de la sph re conomique et devant donc tre soumis aux r gles du march int rieur aux r gles de la concur rence L Europe consid re donc que l Etat doit tre limit au strict minimum Nous avons vu que l Europe op re galement une deuxi me distinction entre les Services sociaux d int r t g n ral SSIG et les services d int r t g n ral non sociaux Les SSIG sont des services particuliers qui permettent de ren dre effectif l acc s aux droits fondamentaux Ils visent la coh sion sociale et l am lioration des conditions de vie des Europ ens Ils sont assur s par des organismes publics parastataux ou priv s ASBL entreprises d conomie sociale etc Parmi les Services sociaux d int r t g n ral on retrouve les ser vices de sant la s curit sociale la protection sociale la lutte contre la pau vret certains services la personne le
71. ces de proximit finalit sociale V ronique Huens L Europe reste pour beaucoup de personnes une entit fort abstraite et tr s complexe Peu de citoyens comprennent les d cisions qui sont prises par ses instances et d s lors tr s peu d entre eux s y int ressent Pourtant leurs r percussions sur le quotidien des gens et des entreprises sont importantes Il y a maintenant plus de 3 ans que l on entend parler de la lib ralisation des services suite la fameuse directive Bolkestein Cette directive a donn naissance des d bats passionn s o syndicats ONG entreprises d conomie sociale ont pu prendre conscience des risques que cette lib ralisation compor tait pour eux et plus globalement pour le mod le social europ en De nom breux ouvrages colloques analyses ont t dit s et organis s sur la th ma tique Depuis lors des tapes importantes ont t franchies et les textes ont heureusement fortement volu s Toutefois des d cisions importantes vont encore tre prises dans les mois prochains comportant des enjeux majeurs pour les entreprises d conomie sociale et pour les services de proximit finalit sociale Nous souhaitons d s lors faire le point sur la situation actuelle et repr ciser les termes du d bat Qui est concern par cette lib ralisation Que signifie t elle concr tement pour les acteurs de terrain et pour les citoyens Quel impact cela va t il avoir sur les services
72. ces et bonnes Services de proximit finalit sociale pratiques qui permettront terme l laboration de lignes de conduite commu nes Ainsi la constitution d un r seau europ en r unissant des acteurs des ser vices la personne finalit sociale peut contribuer cet objectif Le d fi de ce r seau et de l conomie sociale r side donc dans le maintien de r gles et la d finition d un cadre europ en social et solidaire afin que les ser vices la personne ne perdent pas leur r le de coh sion sociale et d int r t g n ral tout en garantissant des services de qualit Services de proximit finalit sociale 145 Pour amorcer le d bat 148 Pour amorcer le d bat Nous vous proposons ici une s rie de questions en lien avec les diff rentes th matiques abord es dans cette tude Elles sont l pour ouvrir le d bat avec vos travailleurs vos usagers vos partenaires ou toutes autres personnes sur les enjeux et d fis des services de proximit finalit sociale Elles ne sont bien entendu pas exhaustives et peuvent tre adapt es en fonction de la r a lit de chaque organisation L quipe de SAW B est disponible pour vous accompagner dans la pr paration et la r alisation de ces d bats ou r flexions N h sitez pas la contacter Les usagers Que fait mon entreprise pour identifier qui sont ses usagers et tre l coute de leurs besoins Avec quels outils Enqu
73. cteur toujours en chantier Agr ments divers El ILDE IDESS etc titres services aides l emploi b n volat La premi re difficult r side dans la multiplicit des sources et des types de financement Comme l explique Jean Louis Laville l intervention publique a pris et prend encore aujourd hui des formes tr s diverses voir encadr ci dessous avec un type de financement sp cifique pour chacune La multiplicit des niveaux de pouvoirs et de comp tences que nous connaissons en Belgique ajoute encore la complexit du syst me Enfin le nombre important de missions que l on assigne aux services de proximit finalit sociale insertion socioprofessionnelle d veloppement local services aux plus d munis etc entra ne avec lui une d multiplication des sources de finance ment Certaines d entre elles sont heureusement structurelles d autres sont ponctuelles quitte devoir y faire appel chaque ann e Certaines sont accor d es la structure en fonction de ses finalit s d autres d pendent du statut du travailleur engag aides l emploi etc et d autres encore sont accord es l usager titres services Services de proximit finalit sociale Coexistance de deux logiques d intervention Le financement public des services de proximit finalit sociale rel ve actuellement en Belgique de deux logiques une situation de quasi march et une intervention tut laire Dans le p
74. d offrir une offre adapt e aux r alit s de sa client le Nuan ons toutefois ce propos puisque le financement structurel des entrepri ses d conomie sociale leur apporte une stabilit importante Il leur permet d viter de passer un temps consid rable en recherche de financement et de consacrer ce dernier l innovation et la cr ation de nouveaux projets moins que les rapports et les justifications exig s en change du financement ne soient trop importants comme c est parfois le cas ou que le financement structurel ne soit trop faible Une autre difficult rencontr e par certaines structures de services de proximit finalit sociale est une volution tellement importante des demandes des usagers ou des usagers eux m mes qu elles ne cadraient pas ou plus avec l ob jectif et la finalit sociale que s tait donn s au d part l entreprise Deux struc tures qui visent procurer aux femmes sans emplois quelques heures de r pit en offrant un service de halte garderie ou de garde d enfant polyhandicap ont vu leur public changer petit petit Par manque de structure d accueil particu li rement pour les enfants avec un handicap les m res qui faisaient appel ces haltes garderie n taient pas des personnes sans emplois mais bien des femmes qui travaillaient et qui trouvaient dans ce service une situation tempo raire pour la garde de leur enfants Les services se sont d s lors retrouv s enga g s dans la mission
75. de garantir la qualit et le maintien de la dimension sociale des services rendus Ainsi des r seaux nationaux de structures de prestataires de services la per sonne finalit sociale comme l UNA ou SERENA du c t fran ais ou Agrupacio Mutua du c t espagnol des organismes europ ens tels que le think tank europ en Pour la Solidarit DIESIS ou encore le P le Europ en des Fondations de l conomie sociale de m me que des centres de recherche tels que le CERISIS en Belgique ou le LEST et l ORSEU en France se sont asso ci s afin de cr er un r seau de services la personne finalit sociale dont les objectifs sont les suivants e donner de l information sur les services la personne finalit sociale l chelle europ enne et sur la l gislation europ enne Services de proximit finalit sociale 131 132 relier les acteurs de l conomie sociale entre eux e cr er un centre de ressources pour rassembler des connaissances sur les questions li es aux services la personne finalit sociale e monter des projets europ ens mettant en valeur les exp riences et r ussi tes de chacun e changer les connaissances et pratiques avec d autres mod les nationaux favoriser les changes et stages de jeunes professionnels e tre un outil de repr sentation et de lobbying Quelques pratiques europ ennes Comme on peut le constater une r ponse europ enne au contexte act
76. de personnes g es en charge d un actif passera de une pour quatre actifs une pour deux ce qui aura des cons quences conomiques importantes D apr s les tendances pr vues la population globale europ enne baissera l g rement passant de 486 3 millions en 2004 472 2 millions en 2050 Ces chiffres partent du principe d une continuit de la poli tique actuelle d immigration avec surtout un changement majeur dans la struc ture des ges qui se traduira par un nombre de personnes de plus de soixante ans tr s important et le maintien d un taux de f condit bas de l ordre de 1 6 Pour faire face cette nouvelle situation les pays de l Union Europ enne doi vent s adapter plusieurs niveaux de mani re ce que ces l ments n aient pas un impact conomique trop lourd tout en garantissant chacun un niveau de vie correct En particulier il appara t que les syst mes de sant devront tre adapt s aux nouveaux besoins d une population vieillissante En parall le de cette tendance le taux d emploi des femmes a largement augment ces der ni res ann es ce qui implique de nouveaux besoins de services pour pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale Ainsi l Union europ enne reconna t aux services de proximit un r le de tout premier plan dans ce contexte pour faire face aux nouveaux d fis sociod mographiques Services de proximit finalit sociale La cr ation d un r seau europ
77. de proximit pour les structures et pour leurs travailleurs Lib ralisation des services Jusqu il y a peu encore si vous vouliez avoir une ligne t l phonique ou tre rac cord au gaz ou l lectricit vous n aviez pas beaucoup de choix Il n existait 1 Coordinatrice Education Permanente SAW B Avec les contributions de Luca Ciccia de la CNE et Patrick Debuquois de Caritas 2 Bolkestein est le nom du Commissaire europ en au March Int rieur de l poque Services de proximit finalit sociale qu une seule entreprise g r e par l Etat Aujourd hui il y a tellement d op ra teurs qu il est parfois difficile de savoir auquel il est pr f rable de s adresser Ces changements sont directement dus la lib ralisation des services exig e par l Europe Celle ci s inscrit dans une politique plus large qui vise cr er un v rita ble march int rieur europ en Cet objectif est en fait inscrit dans le Trait de Rome de 1957 Les membres fondateurs de ce qui s appelait la Communaut co nomique europ enne CEE ont alors souhait r aliser un grand march qui ins taurerait la libre circulation des personnes des biens des capitaux et des servi ces Comme vous pouvez aujourd hui vous installer relativement facilement dans un autre pays de l Union Europ enne une entreprise de services polonaise ou de tout autre Etat des 27 pourrait s installer et proposer ses services en Belgique Pourquoi cette li
78. de sur un ensemble de crit res relatifs aux conditions de fonctionnement du service en cause tels que l existence d un march de pr rogatives de puissance publique ou d obliga tions de solidarit Dans la pratique cela signifie qu une seule et m me entit peut fort bien exercer la fois des activit s conomiques et non conomiques et de ce fait tre soumise aux r gles de concurrence pour certaines parties de ses activit s mais non pour d autres Selon cette approche fonction nelle chaque activit doit donc tre analys e s par ment Pour qu un service donn soit qualifi d activit conomique soumise aux r gles du march int rieur libre circulation des services et libert d tablisse ment il doit pr senter la caract ristique essentielle d tre fourni contre r mun ration Il ne doit cependant pas n cessairement tre pay par ceux qui 5 Les services d int r t g n ral y compris les services sociaux d int r t g n ral un nouvel engagement europ en Com 2007 724 final Services de proximit finalit sociale en b n ficient Le caract re conomique d un service d pend non pas du sta tut juridique du prestataire de service un organisme but non lucratif par exemple ni de la nature du service mais plut t de la mani re dont une acti vit donn e est effectivement exerc e organis e et financ e Dans la prati que exception faite des activit s li es l exerci
79. de travail CCT nor males une r mun ration correcte qui vite le pi ge du bas salaire une s curit d emploi pas de flexibilit impos e du temps du travail et des horaires de vastes possibilit s de formation sur le lieu de travail un contenu du tra vail d termin en concertation avec le travailleur et une participation du travail leur aux d cisions Notre intention n est videmment pas de savoir si telle ou telle entreprise fournit bien un travail de qualit ses travailleurs mais plut t d avoir l esprit ces diff rentes dimensions afin d largir au maximum notre regard pos sur les travailleurs des services de proximit finalit sociale Nous verrons dans un premier temps que les r alit s de travail sont extr me ment diversifi es et qu il est donc impossible d tablir des g n ralit s sur l en semble des services de proximit finalit sociale en termes de qualit de l emploi Nous proposerons toutefois dans un second temps de poser un regard sur le probl me de la pr carit de certains emplois Nous aborderons ensuite la question des salaires et des conditions de travail Un quatri me point sera consacr aux programmes de formation et aux modalit s d encadre ment Nous nous pencherons enfin sur la question d licate de la participation des travailleurs aux organes de d cision au sein des entreprises Services de proximit des r alit s multiples Dans le cadre de nos recherches
80. e L acc s financier de l usager Si les services de proximit cherchent majoritairement tre accessibles tous d un point de vue g ographique le service se d place souvent vers l usager qu en est il de l acc s financier Cette question a d j t trait e en ce qui concerne les services propos s par les structures titres services Le prix est en effet impos par l Etat f d ral 7 euros l heure de prestation sans qu au cune d gressivit n ait t pr vue au d part pour des personnes bas reve nus L in galit tait d autant plus forte que les personnes aux faibles revenus ne pouvaient b n ficier de la d ductibilit fiscale puisque leurs revenus n taient pas imposables Ces in galit s face l acc s aux services ont t d nonc es par de nombreux mouvements sociaux MOC etc et depuis le Services de proximit finalit sociale 69 70 mois de mars 2008 le Conseil des ministres a d cid que les utilisateurs des titres services dont le revenu annuel n exc de pas 22 870 euros pouvaient b n ficier d un cr dit d imp t Celui ci correspondra au montant de la diminu tion d imp t qui aurait t appliqu e dans le cadre d une d ductibilit fiscale Au del de cette am lioration importante l objectif du dispositif titres servi ces reste avant tout la cr ation d emplois et non pas un acc s des populations pr caris es aux services offerts Les nouvelles structures IDE
81. e la demande fort importante des usagers notam ment dans le secteur de l aide m nag re Des r seaux ou groupes d entreprises d conomie sociale Le dispositif titres services a connu rapidement apr s sa naissance une crois sance impressionnante Face une demande exponentielle pour des services d aide m nag re plusieurs entreprises d insertion qui se sont lanc es dans l aventure des titres services ont vu le nombre de leurs travailleurs d passer la 21 La Commission europ enne d finit les petites entreprises comme des entreprises qui occu pent moins de 50 personnes et dont le chiffre d affaires annuel ou le total du bilan n exc de pas 10 millions d euros 6 mai 2003 2003 361 CE Services de proximit finalit sociale limite des 50 Elles ont alors cr de nouvelles soci t s galement reconnues comme entreprise d insertion Toutes poursuivent l objectif de cr er des emplois de proximit avec de v ritables contrats de travail de qualit dur e ind termin e Le r seau SINET compte par exemple aujourd hui 11 soci t s et plus de 450 emplois quivalents temps plein dans le secteur de l aide m na g re Le groupe Age d Or services devenu aujourd hui Ekoservices r unit 17 agences r parties sur toute la Wallonie et sur Bruxelles et offre 1 300 emplois La Lorraine situ e en Province de Luxembourg a d velopp en dehors des autres entreprises d j pr sentes dans le groupe trois entrep
82. e leurs propres besoins Pour cl turer il semble important de revenir sur la place de l usager au sein des services de proximit et la relation qui s tablit entre cet usager et le ser vice fourni Comme Jean Louis Laville l explique dans son article introductif les services regroup s aujourd hui sous le terme de services de proximit sont partir de l apr s guerre sortis petit petit de la sph re domestique pour tre exerc s par des professionnels Consid r s rapidement comme un gisement d emplois consid rable ces services ont volu vers une logique de march avec une relation usagers prestataire de moins en moins personnalis e Les usagers deviennent d s lors souvent des consommateurs d un service dont ils ne ma trisent plus les param tres L conomie sociale ne devrait elle pas r fl chir des m canismes qui pour raient inverser cette tendance et permettre l usager de redevenir acteur du service dont il a besoin Pourquoi ne pas accompagner les personnes dans le d veloppement des r ponses collectives leurs besoins individuels gardes d enfants etc Pourquoi ne pas imaginer la cr ation localement de services de proximit dans lesquels les usagers seraient en m me temps prestataire ce qui leur permettrait d avoir acc s des services un prix abordable Quelques id es p le m le amener 5 parents qui prestent chacun un 4 5 ETP garder tour de r le les enfants des autres sout
83. e etc La taille et l organisation finalit agr ment etc de ces structures sont tr s variables Nous avons plusieurs reprises inter view les travailleurs de ces entreprises en plus de la personne responsable C est partir de ces informations r colt es sur le terrain et de nombreuses lec tures qu une grande partie des articles a t r dig e Ces articles ont ensuite t soumis en octobre 2008 un groupe de personnes comprenant des res ponsables de structures de services de proximit finalit sociale d j inter view s ou non et d experts du monde acad mique et du monde syndical Les articles ont ensuite t retravaill s sur base des commentaires mis au cours de cette rencontre Services de proximit finalit sociale Mode d emploi Cette tude se veut avant tout un outil au service des entreprises d conomie sociale et de leurs travailleurs L objectif est de fournir des pistes de r flexion critique et de d bat sur des questions essentielles comme le rapport entre usagers clients la qualit du travail et son lien avec la qualit du service le financement du service qui paie quoi et pourquoi les cons quences de la lib ralisation europ enne des services etc Le dernier chapitre propose une s rie de questions afin de vous permettre d en tamer le d bat et de r fl chir des pistes d actions concr tes Tout au long de l tude des encadr s illustrent des exemples concrets de se
84. e pour enfants ou les services d aide m nag re produisent par exemple des b n fices collectifs sous la forme d un meilleur fonctionnement du march du travail en permettant une plus grande disponibilit des parents en situation d emploi Cette derni re caract ristique pose la question du financement des services de proximit et de la reconnaissance par les pouvoirs publics des gains collectifs g n r s par les services de proximit Nous aborderons l en semble de ces questions dans la suite de cette tude Avant de retracer l histoire des services de proximit en Belgique il nous parait important de mieux pr ciser ce que nous entendons par l expression servi ces de proximit finalit sociale Il s agit de nous centrer dans le cadre de cette tude sur les acteurs de services de proximit qui poursuivent une 3 LAVILLE J L et NYSSENS M Services de proximit in Dictionnaire de l autre conomie Descl e de Brouwer 2005 pp 451 459 Services de proximit finalit sociale 31 32 finalit sociale gr ce la r alisation de profit financier et non pas une fina lit de profit pour le profit Dans ce cas le profit est r inject au sein de l en treprise pour r aliser la finalit sociale choisie insertion socioprofessionnelle de personnes fragilis es services des populations qui n ont pas acc s des services classiques car financi rement g ographiquement ou culturelle ment inacc
85. e une fois que la libert aura t rendue au consommateur La strat gie des grandes entreprises r v le combien la question des services de proximit est devenue importante et sanctionne les faiblesses de l orga nisation ant rieure de ces services fond e sur la constitution de quasi monopoles locaux avec la r gulation tut laire Toutefois dans les pays euro p ens l irruption d une r gulation concurrentielle mane moins d un retrait de l tat comme aux Etats Unis que d un changement de ses modes Services de proximit finalit sociale d intervention la r gulation concurrentielle y est subventionn e puisque des avantages sont consentis aux consommateurs Contrairement ce qui avait lieu avec la d marchandisation une part du financement est attribu e la demande et non plus l offre quant aux ressources qui continuent tre dirig es vers l offre par les pouvoirs publics elles empruntent moins la forme de subventions que celle de contrats Cette r gulation concurrentielle ne s est pas impos e l ensemble de l Europe Elle a peu concern les pays r gime universaliste o les rares tentatives sont troitement circonscrites sinon d courag es Dans les pays scandinaves forte tradition social d mocrate la possibilit de r aliser des b n fices finan ciers dans les services sociaux fait l objet d un rejet culturel L attachement populaire des services universalistes et la forte repr
86. e 1er juin 2008 2000 du nombre maximum de titre services auquel peut avoir acc s les utilisateurs han dicap s les utilisateurs vivant avec un enfant mineur handicap les utilisateurs g s b n ficiant d une allocation pour l aide aux personnes g es et les utilisateurs formant une famille monopa rentale avec un ou plusieurs enfants charge sous certaines conditions 5 Pour rappel les activit s que peuvent exercer les structures agr es IDESS sont limit es Elles concernent des petits travaux d entretien la r paration et l am nagement de l habitat l entretien des espaces verts le transport social la buanderie sociale les magasins sociaux et le nettoyage de locaux des petites ASBL Services de proximit finalit sociale s associent avec des CPAS eux m mes prestataires IDESS Ces derniers s occu pent alors de fournir les services aux personnes dites pr caris es et effec tuent un contr le social si n cessaire pour v rifier qu elles r pondent bien aux conditions nonc es plus haut Les entreprises finalit sociale r pondent de leur c t aux demandes des seules personnes non pr caris es Une autre pratique mise en place dans des entreprises consiste demander l usa ger de signer un document par lequel il atteste sur l honneur qu il r pond aux conditions lui permettant d acc der un tarif moins lev Enfin une des structures rencontr es qui travaille principalement avec
87. e ce syst me une convention collective datant de 1999 garantit des droits aux travailleurs et d finit les obli gations des employeurs Cette convention est cependant peu connue Ce sys t me pr sente quelques faiblesses dans la mesure o l employ est dans une position fragile vis vis de son employeur L employ d pend en effet des al as de la vie personnelle de son employeur en cas de d c s de l employeur par exemple l employ perd son emploi et peut prouver des difficult s poser des limites aux exigences de son employeur Ce dernier n est d ailleurs pas concern par l Inspection du travail Le syst me mandataire est une forme d interm diation o le consommateur du service est galement employeur A l origine ce syst me concernait plut t le milieu associatif puis il s est tendu aux entreprises but lucratif Ce syst me est assez proche du pr c dent dans la mesure o juridiquement le client est l em ployeur de l intervenant bien qu il existe une structure interm diaire pour mettre en relation les deux personnes Les risques pour l employ sont donc les m mes que ceux voqu s pr c demment Ce syst me introduit cependant une m diation entre l intervenant et le consommateur de service Cela permet donc l employ d entrer directement en contact avec un particulier et d avoir un volume de travail sup rieur celui qu il aurait pu obtenir dans le cas d une relation gr gr Services de pr
88. e prestataire mais par les opportunit s de prise de parole qui leur sont m nag es pour qu ils participent la conception et l adaptation r guli re des services Pestoff 1998 a montr que ces services aux person nes sont durables c est dire qu ils supposent une relation dans la dur e parce que le changement de prestataire est impossible co teux ou doulou reux face cette contingence il souligne que l atout principal dont peuvent b n ficier les usagers est l expression de leurs avis dans l organisation des prestations qui leur sont destin es 22 Hochschild A The Managed Heart Commercialization of Human Feeling University of California Press 1983 Services de proximit finalit sociale Un foisonnement d initiatives L arriv e des entreprises et la perspective d un march des services de proxi mit ont entra n des r actions diversifi es de la part des associations d j pr sentes sur le champ Certaines se sont orient es vers une modernisation gestionnaire synonyme d adoption des outils des entreprises comme le mar keting alors que d autres ont cherch se fixer sur une sp cificit dans leur fonctionnement et leur rapport aux usagers Dans les pays scandinaves de nouvelles organisations ont montr une fa on d agir diff rente de celle des associations traditionnelles Se d tournant d une approche politique et culturelle h g monique dans les ann es 1970 elles ont propos d
89. e proximit finalit sociale Plus concr tement les autorit s publiques qu elles soient f d rales r gionales communautaires ou locales qui attribuaient des subventions aux entreprises de l conomie sociale dans leurs domaines sp cifiques devront pr sent mandater ces entreprises selon des r gles strictes Elles ne pourront le faire que si le ser vice r pond trois crit res le caract re de n cessit du besoin satisfaire le caract re particulier de la mission impartie d coulant de ce caract re de n ces sit du besoin satisfaire et enfin le caract re obligatoire de la fourniture du ser vice obligation de fournir le service tout usager qui en fait la demande Si le service de proximit finalit sociale r pond ces trois crit res et est reconnu par les autorit s publiques comme service d int r t g n ral il pourra alors d roger la directive services Ses missions d int r t g n ral pourront alors tre subventionn es concurrence de 100 des co ts nets sans devoir les noti fier pr alablement la Commission Il pourra galement d roger l obligation d appel d offre en cas de march public de services sociaux et pourra tre man dat par l autorit publique Les services qui ne satisferont pas aux crit res constitutifs d un service d int r t g n ral ne pourront tre consid r s comme tels Les r gles du Trait s impose ront d s lors automatiquement telles
90. e tout de m me que le recours aux services la per sonne est d en bonne partie au revenu de m me qu au statut profession nel de la femme Classification des services On observe en France quatre grandes familles d activit s dans le secteur des services la personne La premi re regroupe les services la personne orient s handicap et d pendance Ce type de services est le plus ancien On peut noter que depuis 1953 le maintien domicile est une constante des politiques publiques La seconde famille concerne les services de garde d enfant Cette demande de service d pend la fois du nombre d enfants et surtout de l activit des famil les en particulier les m res On peut citer le cas particulier en France des cr ches parentales Il s agit d un type de garde d enfants g s de 3 mois jusqu 4 voire 6 ans au m me titre que les cr ches collectives g r es par la municipalit ou le d partement La particularit des cr ches parentales r side dans le fait que l organisme qui les g re est une association loi 19015 fond e par les parents des enfants inscrits L avantage de ce syst me est que les parents s impliquent fortement dans la vie de la cr che ce qui g n re une collaboration efficace entre parents et professionnels 5 Il s agit d une association but non lucratif instaur e par la loi promulgu e en 1901 mise en place par Waldeck Rousseau alors Ministre de l Int rieur Services de pro
91. elle a longtemps t pionni re et prestataire majoritaire de ces services Si aujourd hui de nombreux acteurs priv s et parapublics ont fait leur apparition dans le secteur les services de proximit finalit sociale occupent encore une place tr s importante Les structures se sont diversifi es et professionna lis es En offrant des r ponses adapt es de r els besoins de soci t dont beaucoup ne sont pas pris en charge par l conomie classique ces services donnent du travail des milliers de personnes Les transformations r centes que le secteur a connues de m me que les d fis importants qui l attendent avec notamment la lib ralisation des services au niveau europ en ont amen SAW B se pencher sur cette sph re en constante volution Nous pensons qu il est important de d passer l h t rog n it de ces services pour poser des questions transversales telles que leurs plus values pour la soci t leur relation avec les pouvoirs publics et les pro bl matiques concr tes qu ils rencontrent au quotidien pour remplir les mis sions sociales et conomiques qu ils se voient confier Services de proximit finalit sociale Afin d offrir une large perspective et de cibler les grands enjeux auxquels sont confront s les services de proximit nous avons demand Jean Louis Laville de r diger le premier article de cette tude Il reviendra sur les mutations sociales culturelles et conomi
92. elle entre les services d int r t conomique g n ral SIEG et les services non conomiques d int r t g n ral SNEIG La seconde est celle entre les SIG non sociaux et les Services sociaux d int r t g n ral SSIG 4 Livre vert de la Commission europ enne du 21 mai 2003 sur les services d int r t g n ral C est dans ce livre vert que l expression SIG est employ e pour la premi re fois Services de proximit finalit sociale assainissement e D chets e Cantines scolaires e Protection sociale compl m Education secondaire e Formation Logement social aP H pitaux e Soins de sant de Cour de justice Commi de JUN rODE Source Imagine demain le monde n 69 septembre amp octobre 2008 Que repr sentent d abord les SIEG et les SNEIG Les SIEG sont des services d in t r t g n ral qui peuvent tre potentiellement soumis une logique mar chande C est principalement le cas des grands services en r seaux fourniture d lectricit ou de gaz t l communications postes transport audiovisuel etc Mais pas uniquement Selon la Commission europ enne l expression SIEG s tend galement aux autres activit s conomiques soumises elles aussi des obligations de service public Ce sera le cas des h pitaux des soins de sant de la formation du logement social en partie du moins etc Services de proximit finalit sociale 119
93. els que nous avons mentionn s et vivent gr ce des appels projets ou des fonds projets pilo tes r p t s ou recourent pour survivre des travailleurs b n voles 28 A noter toutefois que certaines structures recourent des travailleurs b n voles de mani re d lib r e Services de proximit finalit sociale 51 52 Les services de proximit en Flandre Tine De Vriendt L apparition de services de proximit en Flandre Tout comme partout en Belgique les premiers services de proximit sont apparus en Flandre dans les ann es nonante Ces initiatives ont le plus sou vent t lanc es partir de la soci t civile de l opbouwwerk qui peut tre traduit par d veloppement communautaire ou des administrations locales Elles taient le r sultat d volutions d mographiques socio conomi ques et culturelles et avaient comme but d offrir une r ponse aux nouveaux besoins individuels ou collectifs D une part diff rentes personnes se voyaient exclues d un march du travail tr s productif mais aussi tr s comp titif D autre part un certain nombre de personnes familles et quartiers restaient priv s des services et biens vitaux En 2001 un Fonds d exp rimentation des services de proximit est cr avec les moyens des Gouvernements f d raux flamands wallons et germa nophones pour subventionner des projets Sa gestion est confi e la Fondation Roi Baudouin Le
94. ement d un secteur conomique passe par la reconnaissance d emplois de droit commun durables et professionnalis s C est l enjeu au del du volume d emplois de leur nature et de leur statut auquel les syn dicalistes sont juste titre tout sp cialement sensibles Sans compter que la plus ou moins grande l gitimit des emplois n est pas sans effet sur la division sexuelle des t ches dans le couple faisant de ces activit s soit des t ches relevant de qualit s f minines naturelles ou inn es soit des t ches pouvant faire l objet d apprentissages professionnels et en cela plus valoris es socialement Le d bat sur l emploi est donc inscrire dans une r flexion plus large incluant les th mes de l galit devant les services du lien social de la r partition entre espaces priv et public et de la professionnalisation Afin de mieux saisir les enjeux sous jacents au d veloppement des services aux personnes il importe donc de r capituler le passage des services sociaux aux services de proximit Des services sociaux aux services de proximit L analyse comparative des r gimes d tat providence permet de situer la mise en place des services sociaux apr s la seconde guerre mondiale A cette p riode les services aux personnes ouvrent droit un financement par des ressources manant de la redistribution Ils sont consid r s comme s ins Services de proximit finalit sociale crivant dans des
95. en de services la personne finalit sociale une r ponse au contexte europ en La tendance actuelle en Europe est l extension des r gles de concurrence et une diminution de l investissement des pouvoirs publics dans un certain nombre de secteurs dont celui des services aux personnes Ceux ci recouvrent une part importante des services en lien avec le vieillissement de la popula tion Il existe une nette tendance d l guer des comp tences des structu res non publiques pour remplir des missions d int r t g n ral De plus ces ser vices sont pour beaucoup rendus par des structures du secteur de l conomie sociale dont la caract ristique est d avoir une approche fortement centr e sur la dimension sociale du service rendu Les mutations actuelles au niveau euro p en amorc es depuis quelques ann es repr sentent la fois une opportu nit et un risque pour ces acteurs dans la mesure o si le secteur est en fort d veloppement il a tendance devenir de plus en plus concurrentiel ce qui peut tre un handicap pour des structures valorisant l approche sociale plut t que l approche conomique Dans ce contexte il a sembl un certain nombre d acteurs du secteur qu il tait n cessaire de mettre en place un r seau europ en de services la per sonne finalit sociale pour gagner en reconnaissance changer des exp riences et acqu rir de l influence au niveau europ en L objectif est donc
96. en savoir plus Enzo Pezzini article Coop ratives sociales italiennes Alternatives Economiques Janvier 2006 Services de proximit finalit sociale t amen es recruter du personnel salari de qualit en plus du b n volat afin d am liorer la qualit des services rendus Le 8 novembre 1991 la loi 381 repr sente une tape importante dans la mesure o elle scelle la reconnaissance des coop ratives sociales en l gitimant leurs activit s et reconnaissant l existence de rapports privil gi s entre les coo p ratives sociales et les administrations publiques tout en les r glementant Elle leur reconna t aussi des avantages fiscaux Cette loi fonde en quelque sorte l ori ginalit de la coop ration italienne Les coop ratives sociales ont en effet le but de poursuivre l int r t g n ral de la communaut en vue de la promotion humaine et de l int gration sociale des citoyens Elle institue par ailleurs deux types de coop ratives sociales Les coop ratives de type A qui g rent des services sociaux sanitaires ou ducatifs Elles couvrent aujourd hui les activit s telles que l assistance domicile les communaut s th rapeutiques les maisons de repos ou les cr ches Ce sont des coop ratives de travail occupant le secteur d assistance sociale et sanitaire aupr s de publics d savantag s tels que les personnes g es les mineurs les personnes handicap s les toxicomanes les malades p
97. enir et d velopper des sys t mes d changes locaux redonner du piment la vie de personnes g es en accompagnant la cr ation d change de services interg n rationnels etc Les pistes ne manquent pas dans le chef m me des entreprises actives dans les services de proximit Services de proximit finalit sociale Travailler dans un service de proximit finalit sociale Eric Dewaele et V ronique Huens En r fl chissant aux diff rentes approches qui nourrissent notre analyse nous percevons de plus en plus clairement que les services de proximit fina lit sociale se trouvent au c ur des volutions socio conomiques qui traversent notre soci t de ce d but de 21 si cle R aliser une telle recherche nous plonge dans des questions aussi concr tes et essentielles que la structure et le fonctionnement du mod le familial la lutte contre la pauvret l isolement et les m canismes d exclusion ou encore cette qu te de reconnaissance sociale souvent traduite par la priorit donn e la cr ation d emplois En choisissant de regarder la r alit au travers des perceptions des travailleurs nous optons pour une entr e en mati re beaucoup plus concr te mais il n an moins important de garder l esprit ce contexte g n ral Sous l impulsion du syst me des titres services les services de proximit ont connu ces derni res ann es une croissance fort importante avec pour cons quence la c
98. ennes notamment suite la mise en uvre de la strat gie de Lisbonne qui se propose deux objectifs principaux depuis 2000 la croissance et l emploi La communication de la Commission Europ enne Mettre en uvre le programme communautaire de Lisbonne les services sociaux d int r t g n ral dans l Union Europ enne datant du 26 avril 2006 fait clairement r f rence aux services prest s directement la personne et en donne la d finition suivante Ces services jouant un r le de pr vention et de coh sion sociale ils apportent une aide personnalis e pour faciliter l inclusion des personnes dans la soci t et garantir l accomplissement de leurs droits fondamentaux Ils englobent en premier lieu l aide aux personnes dans la ma trise des d fis imm diats de la vie ou des crises tels que l endettement le ch mage la toxicomanie la rupture familiale Deuxi mement ils contiennent les activit s visant assurer que les per sonnes concern es ont les comp tences n cessaires leur insertion compl te dans la soci t r habilitation formation linguistique pour les immigr s et notamment sur le march du travail formation r insertion professionnelle Ces services com pl tent et soutiennent le r le des familles dans les soins apport s notamment aux plus jeunes et aux plus g s Troisi mement font partie de ces services les activi t s visant assurer l inclusion des personnes ayant des besoins
99. enry A S Nassaut J Defourny et M Nyssens 2008 sous presse Titres Services R gulation quasi marchande et performances compar es des entreprises prestataires revue belge de s cu rit sociale Le quasi march des titres services combine la fois des caract ristiques purement marchandes ouvert tout type de prestataire etc et une intervention publique importante 7 Intervention de Marthe Nyssens professeur l UCL Cerisis et d partement d conomie lors de la journ e d tude ACRF du 12 septembre 2008 8 Voir ce sujet l article de Tine De Vriendt charg e de projets de la Coupole des Lokale Diensteneconomie page 52 Services de proximit finalit sociale Les diff rents dispositifs de soutien aux services de proximit finalit sociale La description qui pr c de le d montre les structures qui offrent des services de proximit finalit sociale sont nombreuses et leurs missions sont diverses aide aux familles insertion de personnes fragilis es offre de services pour r pondre des besoins non rencontr s etc Les dispositifs d velopp s par l Etat f d ral et les R gions pour soutenir leurs missions sont galement multiples et peuvent tre combin s au sein d une m me structure Un service d aide aux familles peut offrir des services d aide m nag re par le biais des titres services une entreprise d insertion peut d velopper un service IDESS etc Certaines struc tures ne b n f
100. ercer au mieux avec le financement et les forces humaines dont l entreprise dispose La lib ralisation des services L Europe un monstre peu compr hensible mais dont les d ci sions ont des impacts importants sur notre vie quotidienne Quelles pistes comme travailleurs et comme entreprise pour faire entendre notre voix D veloppement conomique et d veloppement social ami ou ennemi L objectif de la directive services une conomie euro p enne plus comp titive et dynamique est il compatible avec une politique de progr s social Quelle place pour les entreprises d co nomie sociale dans cette tension La directive services quels impacts probables sur mon entreprise et ma situation de travailleur Services de proximit finalit sociale 150 Et demain En quelques ann es les services de proximit finalit sociale ont connu en Belgique des modifications importantes que ce soit en terme de financement titres services reconnaissances IDESS etc de structures de clients d activi t s etc Si certains changements ont t synonymes d avanc es pour les entreprises d conomie sociale actives dans ce secteur une s rie de chantiers subsiste qualit de l emploi qualit des services liens entre action sociale et conomie sociale lib ralisation des services subventionnement structu rel de certains services de proximit etc La qualit de l emploi que ce soit dans le
101. ervices de proximit finalit sociale Formation et encadrement La majorit des services de proximit finalit sociale dont ceux agr s en tant que El IDESS ou ILDE ont comme priorit l insertion socioprofessionnelle de personnes fragilis es Les travailleurs sont donc principalement des person nes qui au moment de leur engagement taient soit b n ficiaires du ch mage soit du Revenu d int gration Sociale RIS et ne poss daient pas de dipl me du secondaire inf rieur Certaines de ces personnes connaissent des difficult s sociales tr s importantes alcoolisme ou drogue logement insalu bre ou instabilit de logement violence conjugale tr s longue p riode de ch mage ou de d tachement avec les r seaux officiels de la soci t etc Elles doivent donc reprendre petit petit contact avec le monde du travail Et cela ne peut se faire sans un accompagnement solide qui exige du temps et d s lors des financements C est une des probl matiques importantes que rencontrent les nouvelles struc tures IDESS qui font face des publics fortement pr caris s Le manque de moyens financiers pour encadrer ces travailleurs implique pour certaines entreprises un probl me important dans la fiabilit et la stabilit des services offerts Et l on peut se demander si les objectifs fix s par les pouvoirs publics ces structures insertion professionnelle services de qualit etc sont cor rectement calibr
102. es de proximit Crida Lsci Cnrs Paris 1994 19 Eme B Aux fronti res de l conomie politiques et pratiques d insertion in Cahiers Internationaux de Sociologie Sociologies conomiques Volume CIII Presses Universitaires de France Paris 1998 Services de proximit finalit sociale Les dynamiques li es aux services de proximit Depuis les ann es 1990 c est le monopole des secteurs associatif et public qui est remis en cause puisque les services aux personnes s ouvrent des entre prises commerciales Cette marchandisation des services sociaux a partout constitu une rupture par rapport la d marchandisation ant rieure Ce changement de perspective se traduit dans les recherches la plupart tant tourn es vers une interrogation sur les conditions de possibilit d un march des services de proximit soit en approfondissant les effets produits par des offres de services qui tentent de constituer un march soit en analysant les obstacles l externalisation assimil s des obstacles rencontr s dans la cr a tion d un nouveau march L entr e en lice des entreprises L argument de la proximit est utilis par les grandes entreprises pour justifier leur intervention dans le champ En 1994 le Comit de liaison des services constitu par le patronat fran ais expliquait dans un document que la mise en place d un march de services permettrait de garantir la proximit au consom mateur
103. essibles etc Cela ajoute donc une troisi me caract ristique ces acteurs puisqu ils doivent combiner la poursuite de leur finalit sociale avec une rentabilit minimum de leur entreprise Un bref historique belge C est dans l apr s guerre que la Belgique voit appara tre les premiers services de proximit Le baby boom de l poque provoque pour de nombreuses familles des difficult s g rer les t ches m nag res lors des accouchements ou en cas de maladie L entraide familiale diminue puisque de nombreuses femmes travaillent L aide aux familles r pond donc un r el besoin En 1949 l Etat belge r glemente la reconnaissance et la subvention de ces Services d aide aux familles Il exige que ces services se constituent sous forme d ASBL ou sous toute forme l gale excluant la poursuite d un gain mat riel Il leur impose galement des bar mes tarifaires des crit res de qualit des exigen ces de formation etc L Etat agit donc bien cette poque comme l expliquent Jean Louis Laville et Marthe Nyssens comme en tuteur pour le consomma teur C est la r gulation tut laire toujours d actualit dans ce secteur L apparition de nouveaux services suivra ensuite les volutions de notre soci t Petit petit la prise en charge des personnes g es ou de personnes d pendantes va se r aliser en dehors du noyau familial Les services d aide aux familles s tendent alors vers les personnes g e
104. et la cr ation d emplois pour des personnes loign es du march du travail Enfin la troisi me est plus r cente et propose l ouverture des services de proximit des services presta taires lucratifs et un syst me de concurrence entre l ensemble des structures de services de proximit Trois tapes de construction de l offre trois types de structures et trois types de r gulation qui se superposent et cohabitent aujourd hui Cet article propose d une part de voir comment ces trois tapes se sont d ploy es en Belgique et d autre part d analyser les diff rents types de structures et de dispositifs auxquels elles ont donn naissance Les services de proximit un concept sans fronti res claires Les services de proximit forment un champ d activit s tr s vari es et peuvent tre d velopp s par un ensemble diversifi d acteurs marchands ou non mar chands publics priv s lucratifs ou d conomie sociale Comme l expliquent Marthe Nyssens et Jean Louis Laville il n existe pas aujourd hui de d finition claire des services de proximit qui permette de poser les fronti res de ce champ et d identifier pr cis ment les acteurs qui en font partie Le concept de services de proximit a par contre comme avantage d identifier deux 1 Coordinatrice Education Permanente SAW B 2 LAVILLE J L et NYSSENS M Services de proximit in Dictionnaire de l autre conomie Descl e de Brouwer 2005 pp 451 459 Ser
105. ets pilotes rejoindront par ailleurs en 2003 ou 2004 le dis positif titres services qui conna t alors un norme succ s Ce syst me marque l introduction du service priv lucratif dans le champ des services de proximit C est le d but d une r gulation de quasi march Avec les titres services l Etat belge solvabilise subventionne la demande et non plus l offre puisque c est le consommateur qui re oit un ch que titre services qui lui permet d avoir recours au service un prix bien inf rieur celui du prix r el Il met par ail leurs les prestataires de services en concurrence et d veloppe ainsi ce que Marthe Nyssens appelle un march subventionn Depuis 2004 les trois R gions ont d velopp des dispositifs qui visent r pondre aux exigences mises par les groupes de travail de la Fondation Roi Baudouin Il s agit en Flandre des Lokale DienstenEconomie et en Wallonie des Initiatives de d veloppement de l emploi dans le secteur des services de proximit finalit sociale ou IDESS A Bruxelles deux dispositifs de soutien l conomie sociale ont vu le jour ces derni res ann es les Entreprises d insertion qui existent galement en R gion wallonne et les Initiatives locales de d veloppement de l emploi ILDE Elles ne visent pas sp cifiquement les services de proximit mais ont permis ces derniers de trouver un soutien financier n cessaire bien que rarement suffisant 6 H
106. euros par heure 16 savoir qu elles b n ficient du revenu d int gration sociale ou de l intervention major e qu elles sont prises en charge par le CPAS qu elles sont vis es par la loi relative au r glement col lectif des dettes ou que leur revenu n est pas sup rieur 16 682 augment de 2335 x par per sonne charge Services de proximit finalit sociale 41 La mise en place du d cret a t marqu e par de nombreux d bats Le principal portait sur le type d activit s que pouvaient r aliser les structures agr es Etant donn s les tarifs avantageux qu elles proposent ces structures auraient pu facile ment repr senter aux yeux des organisations patronales de la construction ou du jardinage un risque de concurrence d loyale vis vis d entreprises classiques d j actives dans les secteurs concern s entretien de jardin etc Cette crainte a pouss syndicats et organisations patronales classiques exiger que les activit s des IDESS soient assorties de tr s nombreuses conditions de volume de travail principa lement pour les services offerts Monsieur et Madame tout le monde Les SFS ne peuvent par exemple prester pour ce type de public des travaux d entretien et d am nagement de l habitat pendant plus de 4 heures par semaine 10 fois par an L am nagement des espaces verts leur est limit 300m pour la tonte des jardins 40m pour les haies 75m pour le d sherbage 150m po
107. eurs en entreprises d insertion un cadre particulier Les travailleurs qui appartiennent au public cible des Entreprises d insertion les demandeurs d emploi difficiles placer DEDP sont g n ralement embauch s dur e ind termin e Toutefois leur avenir en entreprise d inser tion est aussi li la d gressivit de l aide financi re r gionale L entreprise d insertion cr e parfois des emplois durables pour quelques travailleurs mais souvent elle doit se r soudre licencier pour pouvoir engager de nouveaux demandeurs d emploi appartenant au public cible C est la logique m me de son cadre d agr ment qui l y incite Heureusement l accompagnement vers l emploi classique la sortie de l entreprise d insertion fait aussi partie de la mission de l insertion L entreprise d insertion est elle d abord un cadre temporaire pour des emplois tremplin ou est elle dans certains cas une opportunit pour cr er des emplois qui s inscrivent dans le long terme quitte la longue perdre son statut initial d entreprise d insertion Le d bat est ouvert mais il est aussi sou mis la pression conomique li e la survie de l entreprise Dans pareil contexte il est souvent bien difficile pour le travailleur de percevoir le sc na rio dans lequel s inscrit son employeur Services de proximit finalit sociale 83 84 Emplois durables emplois pr caires Qu en est il de la stabilit d emploi au sei
108. faire appel l observateur risque le tour nis abattement de cotisations sociales emplois subsidi s dans un cadre r gle mentaire ou dans le cadre d un projet pilote agr ments particuliers A titre indi catif on peut ainsi citer diverses mesures d aide l emploi auxquelles il est fr quemment fait appel et qui diff rent en outre selon que l activit est d velop p e Bruxelles ou en Wallonie PTP ACS SINE Activa diff rentes formes d APE Art60 7 et Art 61 etc Pour aborder le point de vue des travailleurs des services de proximit il n est videmment pas possible de tenir compte de tous les param tres Une distinc tion nous parait toutefois pertinente voire indispensable pour aborder cette complexit le travailleur est il ou non inscrit dans un dispositif visant am liorer son insertion socioprofessionnelle Dans le premier cas on est confront au croisement de deux finalit s distinctes d une part faire progresser le pres tataire vers une meilleure insertion et d autre part rendre un service de la meilleure qualit possible au b n ficiaire du service C est l le d fi quotidien des professionnels de l encadrement dans ce secteur Ainsi le travailleur est il engag dans une double dynamique D un c t il est le sujet qui r alise le tra vail car c est lui qui preste concr tement le service aupr s du client Mais d un autre c t il est aussi le b n ficiaire d un service qui vise am
109. ffisamment Des emplois risquent galement d tre supprim s 3 Cette situation est toutefois temp r e par l existence d un contrat de gestion qui impose aux entreprises des obligations de service public Services de proximit finalit sociale 117 118 La Directive Bolkestein pr voyait au d part que tous les services soient concern s par ce mouvement Suite aux pressions de nombreux acteurs de grandes manifestations syndicales et l opposition de certains Etats membres la proposition de directive services a connu heureusement de nombreuses modifications La Commission europ enne a reconnu que certains services sont n cessaires pour am liorer les conditions de vie des citoyens et renforcer la solidarit entre eux Elle a admis que ces services pour tre prest s correcte ment ne peuvent tre soumis aux r gles de la concurrence Diff rents types de services L Europe reconna t donc diff rents types de services Elle ne parle plus de services publics mais de services d int r t g n ral SIG Ces SIG sont d finis par la Commission europ enne comme les services marchands et non marchands que les autorit s publiques consid rent comme tant d in t r t g n ral et soumettent des obligations sp cifiques de service public Chaque pays membre de l Union europ enne peut donc d finir ce qu il consid re comme SIG Dans ces SIG l Europe op re deux grandes dis tinctions La premi re est c
110. flexes Une image positive de son m tier Au fil de nos rencontres un aspect important du travail a t mis en vidence Il s agit de l image que le travailleur donne de son travail de la fa on dont l en tourage per oit son r le et le met ou non en valeur Cette perception est d au tant plus importante qu elle renvoie aussi au travailleur l image qu il a de lui m me A c t des programmes de formation et de la qualit de l encadre ment des petites choses concr tes peuvent grandement contribuer la construction d une image positive tant pour le travailleur lui m me que pour son entourage un porte document solide et soign pr sent avec le logo de l entreprise un dossier de pr sentation correctement mis en page un v te ment de travail marqu et entretenu un v hicule de soci t une carte de visite soign e Services de proximit finalit sociale Participation des travailleurs valeur culte de l conomie sociale Dans la d finition des services de proximit finalit sociale labor e par le groupe de travail mis en place en 2003 par la Fondation Roi Baudouin la par ticipation des travailleurs au projet de l entreprise est consid r e comme un l ment fondamental Pourtant il s agit l d un des d fis les plus difficiles aux quels sont confront es les entreprises finalit sociale La participation n est en effet pas chose vidente Il faut pouvoir d gager du temps pour les trava
111. he Italian Welfare system Welfare Church and gender in Italy Ermes portale della regione Emilia Romagna Superabile it il contact center per il mondo della disabilit Services de proximit finalit sociale fois de son histoire l Italie compte d j actuellement une population de seniors plus nombreuse que celle des jeunes de 20 ans et moins Une autre explication propos du boom des services la personne en Italie repose sur le fait que les traditions familiales voluent m me dans ce pays d Europe du sud o la famille assurait prioritairement les soins Les femmes de la famille qui auparavant prenaient en charge les personnes g es n assurent plus ce r le Par cons quent les besoins d aide domicile augmentent fortement L organisation des politiques sociales et ses contradictions L Italie se caract rise par le fait que le service public est majoritairement sous trait des coop ratives sociales Le syst me italien peut tre d crit comme classique corporatiste Traditionnellement l Etat tendait plus fournir directe ment des aides directes financi res aux familles plut t que d assurer la four niture de services la personne On note en outre d importantes disparit s au sein du territoire dans la mesure o l Etat est d centralis laissant la part belle aux gouvernements r gionaux Par exemple des r gions affichant une tradition de gauche telle que l milie Romagne s org
112. iatives associatives D finies comme des ser vices sociaux ces activit s de soin autrui sont en partie externalis es en fai sant l objet de politiques et financements publics elles deviennent une respon sabilit collective et ne sont plus du ressort de la seule famille Mais les services aux personnes consid r s jusque dans les ann es 1960 comme des services sociaux changent de statut partir de la d cennie 1970 C est l apparition de la th matique des services de proximit Trois raisons prin cipales expliquent ce glissement La premi re est socio d mographique Qu il s agisse du vieillissement de la population ou de la progression de l activit f minine des tendances de fond remettent en cause le mode de vie qui s tait impos pendant la p riode 1 Professeur titulaire de la Chaire relations de service au CNAM et co fondateur du r seau euro p en EMES Auteur de Sociologie des services Ramonvielle Er s 2005 2 Folbre N De la diff rence des sexes en conomie politique Des Femmes Paris traduction fran aise 1997 3 Pateman C The Patriarchal Welfare State in A Gutmann ed Democracy and the Welfare State Princeton University Press 1988 Services de proximit finalit sociale d apr s guerre Par exemple en d pit d in galit s persistantes entre hommes et femmes l expansion du travail f minin a bouscul partout en Europe la fa on de consommer et de vivre en famille De m
113. ices de proximit finalit sociale 57 58 consultation aussi bien pour la base que pour le politique La coupole n erlan dophone a pris le nom de Koepel Lokale Diensteneconomie l automne 2007 en r ponse la nouvelle r glementation en Flandre Une coupole dis tincte pour ce sous secteur de l conomie sociale est n cessaire pour pouvoir suivre le terrain de mani re suffisamment sp cifique La priorit de la Koepel Lokale Diensteneconomie est aujourd hui une croissance soutenue du sec teur Les besoins sociaux sont grands et le potentiel de croissance du secteur l est aussi C est maintenant au tour du gouvernement de donner galement de l oxyg ne ce secteur pour concr tiser ses ambitions Services de proximit finalit sociale Services de proximit finalit sociale 59 Trois regards analytiques 62 47 A Services de proximit finalit sociale les usagers V ronique Huens La premi re vidence qui s impose lorsque l on s int resse aux usagers des services de proximit est leur grande diversit Des personnes ais es ou tr s bas revenus des jeunes couples avec enfants ou des personnes g es des personnes valides ou tr s d pendantes tous sont clients ou usagers des nom breux services de proximit propos s par les structures d conomie sociale Cette grande diversit de statuts et de situations provoque une aussi grande vari t de besoins qu
114. icient toutefois d aucun agr ment ou financement sp cifique En termes de statut juridique la diversit semble nouveau de mise Les structures de services de proximit finalit sociale sont pour beaucoup des ASBL ou des coop ratives finalit sociale Pour mieux comprendre la complexit de ce paysage il importe de passer en revue l ensemble des mesures de soutien dont peuvent b n ficier les structu res qui offrent des services de proximit Nous commencerons par les soutiens dans le cadre des services d aide aux familles et aux personnes g es Nous aborderons ensuite l ensemble des mesures dont peuvent b n ficier les struc tures qui poursuivent une mission d insertion socioprofessionnelle de person nes peu qualifi es Enfin nous expliciterons le dispositif du titre services 9 Nous entendons par services de proximit finalit sociale les services de proximit four nis par des entreprises d conomie sociale En sont donc exclus les services prest s par des entre prises priv es but lucratif et par des organismes publics Services de proximit finalit sociale 37 38 Les services d aide aux familles et aux personnes g es Le Gouvernement wallon reconna t et subventionne les services d aide aux famil les et aux personnes g es exer ant des activit s d aide la vie quotidienne et ou de garde domicile A Bruxelles c est la Commission communautaire fran aise COCOF qui agr
115. ides familiales et aides seniors doivent avoir suivi une formation reconnue par la R gion wallonne Le service doit occuper dans les liens d un contrat de travail un assistant social un infirmier gradu social un infirmier gradu sp cialis en sant communautaire ou en sant publique et un employ administratif Enfin le service doit disposer d un accueil t l phonique assur au moins cinq jours sur sept huit heures par jour au minimum En ce qui concerne les services d aide la vie quotidienne le tarif demand aux b n ficiaires est calcul selon des bar mes tablis par le Gouvernement wallon La contribution varie de 0 87 7 81 euros par heure en fonction des ressources et des charges de famille du b n ficiaire Le tarif peut par contre tre fix librement par le service en mati re de garde domicile Par ailleurs le b n ficiaire de l aide la vie quotidienne ne peut faire appel aux services agr s pour plus de 200 heures par trimestre Des d rogations existent toutefois 13 A Bruxelles le d cret du 27 mai 1999 stipule que le service doit pour tre reconnu et agr employer temps plein et de fa on permanente au moins cinq aides familiaux ou aides s niors titulaires de dipl me ou de qualification d fini par le Coll ge de la COCOF 14 Cette plage horaire peut tre de quatre heures par jour au minimum dans les services occu pant moins de six aides familiales Cette obligation n est pas rep
116. il leurs ce qui a un co t afin qu ils puissent prendre connaissance des r alit s de l entreprise et mettre leurs opinions Ils doivent enfin tre form s progres sivement participer car les m canismes de participation efficaces doivent se d velopper sur du long terme Mais avant tout il est indispensable que les travailleurs eux m mes soient motiv s devenir parties prenantes du projet de leur entreprise ce qui est loin d tre partout une vidence En outre en mati re de participation il convient de bien diff rencier les diff rents dispositifs et leurs finalit s respectives L information et la communica tion interne l attention des travailleurs ne doivent pas tre confondues avec les outils paritaires de la concertation sociale ou avec des processus de consul tation De m me la possibilit de participer l Assembl e G n rale voire au Conseil d Administration de son entreprise n est pas automatiquement syno nyme de participation r elle aux dynamiques de d cision ADMR une participation active des travailleurs Depuis plusieurs ann es l ASBL ADMR Aide domicile en milieu rural qui emploie plus de 1 600 personnes a d velopp une structure de consultation des travailleurs tout fait originale Chaque quipe de travail sur base g o graphique lit un ou une d l qu e effectif ive et un e suppl ant e pour 4 ans pour int grer des commissions consultatives Il existe 5 commi
117. il importe de distinguer Nous proposons de diff rencier deux grandes tendances quant au type d usagers et de besoins La premi re regroupe des personnes qui travaillent ce qui leur procure norma lement un revenu imposable suffisant pour vivre d cemment Ces personnes sont donc la plupart du temps absentes en journ e et font surtout appel aux ser vices de proximit pour des t ches qu elles ne peuvent effectuer elles m mes par manque de temps nettoyage de leur domicile repassage garde de leur enfant malade jardinage etc Le travailleur prestataire du service n a alors que tr s peu de contacts avec les usagers et le terme de services de proximit perd ainsi un peu de son sens La proximit reste g ographique avant tout pour limi ter les co ts de transport pour l entreprise La relation entre le prestataire et l usa ger s apparente alors une relation contractuelle de type commercial Une deuxi me cat gorie d usagers est constitu e de personnes qui ne travail lent pas soit parce qu elles sont au ch mage soit parce qu elles sont pension n es ou handicap es etc Ces personnes se trouvent d s lors dans une situa tion totalement oppos e aux premi res puisqu elles ne poss dent majoritai rement que peu de revenus mais ce n est pas absolu et sont par contre tr s disponibles en terme de temps Ce type d usagers fera plus particuli rement appel aux services de proximit pour des services de transport de bua
118. il plut t limit e de m me que des salaires peu lev s L employ est majoritairement oblig d avoir plusieurs employeurs la fois ce qui rend l organisation de son temps de travail moins ais e Les interventions sont morcel es ce qui a pour cons quence de g n rer des temps de d place ment sup rieurs aux employ s b n ficiant d un cadre de travail fixe Bien que les services la personne soient de plus en plus r glement s au niveau des politiques publiques il demeure des interrogations sur les proc dures visant garantir la qualit du service autorisation agr ment ou certification de m me que sur les moyens d am liorer les comp tences des salari s Services de proximit finalit sociale 137 138 Par ailleurs la qualit de l emploi reste un enjeu de taille dans la mesure o au del du travail au noir ces emplois sont souvent temps partiel offrant des contrats pr caires et des conditions de travail prouvantes Cependant l appro che des organismes d conomie sociale permet quelque peu de nuancer ce constat dans la mesure o des plateformes nationales bien organis es s atta chent promouvoir le RU prestataire et la qualit de l emploi comme L UNA Union Nationale de l aide des soins et des services domicile qui est la fois un mouvement social militant un r seau et un syndicat d employeurs Elle a pour finalit de promouvoir une politique de maintien de soutien et d a
119. ion d encadrement octroy e pendant une p riode de 4 ans dater du mois d engagement du membre du personnel d encadrement Cette subvention est au minimum de 31 000 euros et est compl t e partir du 5 me travailleur par une subvention annuelle compl mentaire de 15 500 euros par tranche de 4 travailleurs Les ILDE b n ficient souvent d aides l em ploi r gionales ACS pour Agent contractuel subventionn pour financer les co ts salariaux du personnel d encadrement Elles peuvent enfin b n ficier d aide l emploi de type PTP et article 6087 Les ILDE peuvent effectuer tout type de services et ne sont pas limit es dans les tarifs qu elles proposent Toutes les ILDE ne sont pas actives dans des ser vices de proximit mais plusieurs d entre elles offrent des services d aide m nag re via le dispositif titres services des services d aide domicile garde malade courses etc des petits travaux de r paration aupr s de par ticuliers une picerie sociale des services de coiffure et soins esth tiques pour des personnes pr caris es etc Comme le mentionne la F d ration bruxelloise des organismes d insertion socioprofessionnelle FeBISP suite une enqu te r alis e fin 2006 les ILDE actuellement favorisent surtout l emploi tremplin et cr ent plus de postes de travail que d emplois stables proprement parler C est certainement d au jeune ge de ces organisations et au cadre d agr ment lui m me La c
120. itutions Services de proximit finalit sociale La lib ralisation des services une atteinte aux travailleurs Comme l explique Luca Ciccia trois l ments fondamentaux permettent d af firmer que la lib ralisation des services a des impacts n gatifs r els sur les tra vailleurs les commissions paritaires les conditions de travail et le nombre d emplois et la perte de sens Commissions paritaires Les exemples pr c dents de lib ralisation indiquent que celle ci s accompagne tr s souvent d une atteinte aux champs de comp tence des commissions pari taires En Belgique les conventions collectives qui d finissent les r mun rations les cong s et toutes sortes d avantages sociaux sont le plus souvent labor es dans un cadre sectoriel et valent ainsi pour l ensemble des entreprises ou asso ciations relevant d une m me sph re d activit Quand les secteurs de l nergie ou des banques ont t lib ralis s c est dire quand les entreprises publiques jusqu alors en situation de monopole ont vu arriver de nouveaux concurrents de type priv de nouvelles commissions paritaires ont d tre cr es Deux types de travailleurs sont alors apparus au sein du secteur d activit et se c toient m me parfois au sein d une m me entreprise lorsque certains services sont res t s publics alors que d autres se sont ouverts la concurrence D une part ceux qui b n ficient d un statut r pondant aux convention
121. l entreprise et du m tier La qualit des services est d s lors souvent mise mal puisqu elle est directe ment li e la long vit et la stabilit des emplois Ceci est d autant plus vrai que les services de proximit impliquent une relation entre le client et le pres tataire La qualit du service d pend d s lors fortement de la confiance qui s installe entre les deux personnes Or cette confiance aura d autant plus de mal se cr er que le prestataire change r guli rement Dans le cadre de l agr ment IDESS qui propose en grande majorit des emplois tremplins ce probl me avait d j t soulign par le Conseil Economique et Social de la R gion wallonne avant l entr e en vigueur du d cret La mesure n a toutefois pas t modifi e Les soucis importants que rencontrent aujourd hui les structures en termes de formation du personnel et de stabilisation des emplois cr s engendrent in vitablement des probl mes 5 F d ration d Employeur de Services d Aide Domicile FESAD et F d ration Aide et Soins Domicile FASD 6 L importance de cette relation client prestataire a t d montr e lors de l instauration des titres services Les aide m nag res engag es par les nouvelles structures ont en effet majoritai rement emmen leurs clients avec elles Services de proximit finalit sociale de qualit des services prest s comme nous l ont expliqu les responsables de plusieu
122. la gestion de l entre prise ou encore la formation de ces travailleurs Enfin le troisi me article questionne le financement des structures de services de proximit finalit sociale Ce financement est directement li des choix de soci t et des choix des pouvoirs publics Souvent insuffisant ou incomplet le financement reste un r el probl me pour de nombreuses structures face aux multiples missions qu elles se voient confier Services de proximit finalit sociale Le troisi me chapitre de cette tude est consacr au contexte europ en Maud Candela nous permet d y comprendre les enjeux communs aux entreprises d conomie sociale de services de proximit des diff rents pays europ ens Il aborde plus particuli rement les dispositifs de soutien existants de ces struc tures en France et en Italie L article suivant revient quant lui sur la politique de lib ralisation europ enne des services et l impact de cette derni re sur les services de proximit s fina lit sociale M thode Cette tude est le r sultat d un travail de plusieurs mois qui a conduit les char g s de missions de SAW B interviewer une dizaine de structures de services de proximit finalit sociale Ces structures sont actives dans des domaines tr s divers petite enfance aide m nag re titres services aide aux familles et aux personnes g es lutte contre la fracture num rique petits travaux de bri colage et de jardinag
123. le on peut penser des masters sp cialis s voire m me des doctorats Le second d fi peut se percevoir dans l homog n it du traitement des services la per sonne par le secteur de l conomie sociale en Italie Les disparit s r gionales sont en effet importantes et la place laiss e aux coop ratives sociales varie norm ment d une r gion l autre ce qui cr e des situations trop h t rog nes au sein d un m me Etat Conclusion de l avenir des services la personne en Europe Ainsi dans le contexte europ en actuel vieillissement de la population taux d emploi des femmes l explosion des services la personne correspond de r els besoins visibles l chelle de tous les Etats membres de l Union Europ enne Leur traitement diff re cependant d un pays l autre suivant la tradition familiale corporatiste et associative de chacun L tude des exemples italiens et fran ais a permis de conforter cette th se on rel ve une forte pr sence de l Etat en France et un grand r le des coop ratives sociales en Italie dans ce domaine C est pourquoi il est difficilement envisageable pour le moment que l Union Europ enne proc de une quelconque harmonisation face l h t rog n it des situations Dans cette optique les acteurs de l conomie sociale ont un grand r le jouer travers la construction de coop rations entre acteurs uvrant dans ce champ et ce en vue d changer des exp rien
124. les initiatives de lokale diensteneconomie Une constatation importante est que le d cret lokale diensteneconomie est bas sur les trois piliers sur lesquels les services de proximit se sont d velop p s la prestation de services accessibles l emploi durable pour les groupes risque et l attention centrale la participation des employ s utilisateurs et autres parties prenantes Aujourd hui les services locaux sont tr s diff rents aussi bien en ce qui concerne leur taille que leurs services offerts Les initiatives de lokale diens teneconomie sont entre autres actives dans les domaines suivants cr ches soins domicile sports de voisinage bricolage TIC entretien du voisinage et des espaces verts restauration sociale tourisme social location et r paration de v los mesures d conomies d nergie En ce moment il y a environ 120 initiatives reconnues pour environ 650 ETP employ s de groupes cibles subventionn s et 148 ETP membres de personnel d encadrement A l automne de 2008 et au printemps de 2009 d autres nou velles initiatives seront reconnues Le financement en feuilles de tr fle Le d cret lokale diensteneconomie propose que les initiatives reconnues travaillent avec un financement en feuilles de tr fle Ceci signifie qu elles doi vent pouvoir compter sur l apport financier combin des diff rentes autorit s et des diff rents clients qui b n ficient de leurs activit s Le m
125. les entrepreneurs sociaux qui inven tent des r ponses ces besoins C est sur cette base que peuvent appara tre de nouveaux gisements d emplois et une r elle cr ation de richesse Mais quand la volont de cr ation d emplois tout prix devient une priorit abso lue le risque de distorsion des fonctionnements augmente consid rablement 1 Charg de projets Education Permanente SAW B Services de proximit finalit sociale 101 102 Les modes de financement des pouvoirs publics ne sont toutefois qu une r ponse volutive des demandes qui manent des acteurs de terrain De la d tection d un nouveau besoin son financement structurel le chemin est souvent sinueux et exige de la part des acteurs la mise en place des strat gies efficaces Ce mouvement de va et vient entre les acteurs de terrain et les choix politiques qui sont effectu s pour y r pondre permet de mieux compren dre la complexit sans doute in vitable du financement des services de proximit finalit sociale Nous commencerons dans cet article par analyser les principales difficult s aux quelles sont confront es les structures de services de proximit finalit sociale en termes de financement Nous analyserons ensuite les r ponses qu elles peu vent apporter et nous concluront sur les relations d interd pendances et de mouvement continuel entre les acteurs de terrain et les pouvoirs publics Un financement hybride pour un se
126. lles ont d velopp es plus r cemment Si ces soutiens sont souvent suffisants pour permettre aux structures de r pon dre correctement leurs missions et objets sociaux ce n est malheureusement pas toujours le cas Une caract ristique qui semble alors jouer un r le crucial dans la viabilit de la structure est son rattachement une structure m re qui va pouvoir lui apporter un soutien logistique secr tariat etc des comp tences de gestion un savoir faire dans le cas de m tiers ou de publics proches exemple de l aide aux familles et aux personnes g es et des aides m nag res etc En effet les structures qui prouvent les plus grosses difficult s financi res sont majoritairement des entreprises de petite taille qui ne b n ficient pas de cet apport important Toutefois il ne suffit pas d tre li une plus grosse structure pour permettre un service d tre rentable Il doit aussi b n ficier de ressour ces financi res suffisantes subsides et part des usagers De nombreux servi ces de proximit sont d s lors confront s pour survivre des choix qui ne sont pas toujours r alis s au b n fice des travailleurs emplois subsidi s sou vent pr caires formation et accompagnement des travailleurs inexistants ou tr s faibles etc ou des usagers concentration du service vers des usagers ais s qui peuvent payer le prix du service D autres projets ne b n ficient d aucun des soutiens structur
127. llonne et 9 par la R gion de Bruxelles Capitale Toutes ne sont videmment pas actives dans les services de proxi mit ni l aide m nag re titres services Les Entreprises d insertion ont comme finalit l insertion sociale et profes sionnelle de personnes peu qualifi es et de demandeurs d emploi particuli rement difficiles placer par le biais d une activit productrice de biens et de services en R gion wallonne Toutes les El wallonnes doivent obligatoire ment adopter le statut de Soci t finalit sociale SFS ce qui leur impose entre autres contraintes que le service rendu aux membres et ou la collectivit prime sur les r sultats financiers A Bruxelles le choix du statut SA SPRL SCRL est laiss l appr ciation de l entrepreneur En Wallonie les Entreprises d insertion sont n es de l ambition de proposer par le biais d une activit marchande un emploi dur e ind termin e au public cible L objectif est donc bien de d passer les emplois tremplin pour proposer de r elles perspectives de formation et de travail Ce projet est tou tefois souvent fragilis par la d gressivit des subsides dont les El peuvent 20 D cret du 16 juillet 1998 relatif aux conditions auxquelles les entreprises d insertion sont agr es et subventionn es Services de proximit finalit sociale 45 46 b n ficier pour chaque travailleur Demandeur d emploi difficile placer D
128. lopp des partenariats structurels avec d autres entreprises ou organisations au niveau local CPAS organismes d ducation permanente etc Certains font appel des structures diff rentes pour les services dont ils ont besoin Toutes les structures que nous avons rencontr es nous ont parl de la n cessit de coordonner au maximum ces diff rentes interventions pour ne pas perdre des informations utiles et pour viter de refaire les m mes choses Des cahiers de communication sont parfois d pos s au domicile des person nes pour que chacun des intervenants sache ce que les autres ont effectu comme services et prenne connaissance des ventuelles remarques ou besoins qui auraient pu tre identifi s Plusieurs structures nous ont aussi vo qu l importance de d velopper des changes entre les travailleurs pour iden tifier les besoins de leurs usagers Une entreprise a ainsi mis en place des r u nions de 30 minutes tous les matins Au del de ce premier aspect la pr sence d une structure partenaire ou struc ture porteuse permet de r aliser des conomies d chelles et donc des cono mies financi res utilisation des locaux acc s la logistique de bureau aux comp tences administrative comptable etc Ces conomies sont alors r in vesties dans la qualit du service et la relation avec les usagers Services de proximit finalit sociale 75 76 Des usagers cr ateurs de services pour r pondr
129. lques exemples choisis peuvent aider mieux comprendre Travailleur b n ficiant d une mesure d activation L article 60 7 pr vu dans la loi organique des Centres Publics d Action Sociale du 8 juillet 1976 Il permet aux CPAS de r ins rer dans le circuit professionnel et le syst me de s curit sociale les b n ficiaires du revenu d int gration sociale RIS et de l aide sociale financi re Les personnes engag es en arti cle 60 le sont dans les liens d un contrat de travail avec leur CPAS Celui ci peut soit engager ces personnes au sein de ses propres services soit les met tre disposition de tiers Cette derni re situation est souvent v cue comme probl matique par les travailleurs qui ne savent pas toujours quel r glement de travail ils doivent se soumettre celui du CPAS son employeur ou celui de son patron sur son lieu de travail Le contrat de travail ne d passe presque jamais la dur e n cessaire pour met tre la personne en ordre au niveau de la s curit sociale Les modalit s finan ci res et les pratiques en mati re d valuation peuvent varier consid rable ment d une commune l autre voire d un dossier l autre Le travailleur devra s en accommoder Services de proximit finalit sociale 81 82 Tant en Wallonie qu Bruxelles il est possible de recourir des mesures d ac tivation des allocations de ch mage ou du revenu d int gration mesure ACTIVA Le travailleur signe
130. m me client le Les entreprises d conomie sociale qui se sont lanc es dans le dispositif titres services ont pour la grande majorit d entre elles vu leur effectif cro tre de mani re extr mement rapide Ce qui n a pas t sans poser de nombreuses questions ni sans poser des probl mes de gestion tant financiers que humains L ADMR par exemple qui jusqu il y a quelques ann es se concentrait essen tiellement sur des t ches d aides aux familles et personnes g es s est lanc e dans l aventure des titres services En quelques ann es leur effectif a augment spectaculairement Cela a compl tement modifi la structure interne Des ques tions se sont pos es en terme de hi rarchie d encadrement de d fiance aussi des anciens salari s face au d veloppement important de ce nouveau secteur etc Les responsables de l ADMR ont longuement h sit scinder le secteur des aides m nag res titres services et celui des aides familiales et de cr er deux entreprises diff rentes Ils se sont toutefois rendu compte que ces deux types de services avaient le m me public cible mais intervenaient simplement des moments diff rents de sa vie Ils taient donc bien compl mentaires et il sem blait coh rent de les maintenir au sein d une structure unique ADMR Coordination wallonne Rue de l Eglise 3 5537 Annevoie T l 082 61 18 12 Mail info admr be Site www admr be Services de proximit finalit
131. mativement une heure et permet de d finir la fr quence et le type de t ches qui seront effectu es Cette visite a videm ment aussi pour but de mieux accompagner l aide m nag re dans sa future mission et de donner ainsi plus de chance de succ s son insertion Par la suite le relais entre le client et la structure passe d une part par la relation entre l aide m nag re et le client lorsque ce dernier est chez lui au moment du passage de l aide m nag re ce qui n est pas le cas pour 70 80 des per sonnes en ce qui concerne les structures rencontr es et d autre part via une centrale t l phonique qui permet aux clients de faire part de leurs dol ances et contentements ou des changements dans les t ches effectuer Il s agit aussi de ne pas faire supporter la pression des exigences du client de ces m contentements sur la travailleuse La finalit d insertion incite ces structu res prendre en compte les remarques et attentes des clients les impliquer en partie afin de mieux ins rer les aides m nag res de proc der aux ven tuels ajustements et apprentissages qui peuvent tre n cessaires A noter que cette prise en compte assez minutieuse leur offre sans doute un avantage concurrentiel par rapport d autres types d entreprises titres services Dans le type de relation client prestataire telle que d velopp e dans les struc tures titres services d aides m nag res ou de repassage la proximit
132. mpatibilit des horaires avec la vie familiale Ces questions sont discut es avec les travailleuses et l entreprise adapte les plan nings et l organisation du travail pour faciliter la conciliation entre vie de famille et vie professionnelle pour tous Enfin les temps de transport les moments de r unions ou les d placements sont r mun r s Plusieurs travailleuses actives dans les titres services que nous avons rencontr es ont en effet insist sur une diff rence importante en ce qui concerne ces diff rents points entre l entreprise d conomie sociale pour laquelle elles travaillent actuellement et d anciens employeurs but purement lucratif et particuli rement l int rim Dans le secteur de l aide aux familles et aux personnes g es le dialogue social entre employeurs et travailleurs permet ces derniers d tre officielle ment repr sent s dans les organes de d cisions et de d fendre la qualit de leurs conditions de travail Cela devient progressivement le cas aussi dans les titres services o certains r seaux se voient aujourd hui dot s d un conseil d entreprise ou d un comit pour la pr vention et la protection au travail Les plus petites entreprises accueillent de plus en plus souvent des d l gations Si l attention particuli re aux conditions de travail est pr sente dans la tr s grande majorit des entreprises d conomie sociale que nous avons rencontr es les moyens financiers restent pour certaines un
133. n des services de proximit finalit sociale Si on prend d abord le cas des travailleurs inscrits dans une logique de parcours d insertion la situation est tr s variable Les moyens financiers dont disposent les entreprises et la stabilit qu elles ont ou non pu mettre en place jouent un r le d terminant Une structure elle m me pr caire ne peut pas engendrer des emplois stables Le Centre d conomie sociale et le CERISIS deux centres de recherche sur l co nomie sociale ont r cemment r alis une tude compar e des performances des diff rents prestataires agr s titres services prestataires d conomie sociale prestataires publics et entreprises priv es but lucratif Il en ressort une forte diff rence dans la stabilit des emplois offerts aux travailleurs Ainsi les entreprises d insertion se distinguent par le pourcentage lev de CDI offerts aux travailleurs 86 2 alors que les entreprises d int rim n of frent que tr s rarement ce type de contrat 1 6 Ces donn es sont par ail leurs corrobor es par le rapport de la R gion wallonne qui montre que 78 3 des entreprises d insertion n offrent que des CDI alors que 55 6 des soci t s d int rim ont plus de 2 3 de leurs travailleurs sous CDD A noter que plusieurs petites ASBL m me si elles sont anim es par des res ponsables de bonne foi imposent leurs travailleurs des conditions de travail d une relative pr carit essentiellement pa
134. nderie 1 Coordinatrice Education Permanente SAW B Services de proximit finalit sociale sociale d picerie sociale de halte garderie de petit bricolage etc Leurs besoins sont davantage orient s vers la recherche d un contact humain ou vers une diversification de leurs activit s r pit pour des mamans pour rechercher un emploi ou s occuper d elles m mes etc Il s agit l non pas de cat gories fixes mais de tendances que l on pourrait repr senter sur un double axe axe revenu et axe disponibilit Il existe ga lement de nombreux usagers qui n appartiennent ni l un ni l autre de ces deux types et se situent ailleurs que sur les deux axes Il peut s agir par exem ple de personnes g es qui poss dent des revenus suffisants sont pr sentes chez elles et font appel une aide m nag re parce qu elles ne peuvent plus effectuer le m nage seules ou recherchent un contact relationnel Certaines personnes cumulent une disponibilit limit e et un revenu tr s fai ble Il s agit notamment des personnes en formation stagiaire EFT etc ou de personnes qui travaillent dans des contrats pr caires art 6087 ou encore des travailleurs faibles revenus Leurs besoins peuvent d s lors tre similaires ceux du premier type identifi sans qu ils aient toutefois les moyens n cessaires pour y acc der Au fil des mutations et de la cr ation de nouveaux dispositifs ces diff rents publics ont
135. ne de validit de la r gulation concurrentielle Dans les pays o elle progresse son adoption est ind niablement li e la mont e d une nouvelle demande manant en premier lieu des m nages dont les deux per sonnes travaillent pour des services facilitant la vie quotidienne et all geant la charge de l entretien du domicile m nage repassage jardinage Correspondant des t ches techniques ces services m nagers rel vent de l or dre du mat riel Ils peuvent tre prest s en l absence des usagers Ils se pr tent donc une rationalisation taylorienne que les grandes entreprises pri v es sont enclines pratiquer L offre de services tant suffisante dans le domaine des services m nagers les consommateurs peuvent d cider si le service ne leur convient plus de chan ger de prestataire La situation est par contre bien diff rente dans les services de soins o l offre est bien inf rieure la demande Le degr d intimit avec les familles l interaction avec des relations familiales et d entraide impliquent galement des risques particuliers de d pendance psychosociologique ren dant en jouant sur la dimension affective l utilisateur captif du service La fai blesse de certains usagers peut cr er une tentation au gonflement des heures qui leur sont vendues Des relations pathologiques entre prestataire et usager peuvent s installer La garantie des droits des usagers passe alors non par un changement d
136. ne meilleure attention por t e au travailleur Pourtant pour plusieurs travailleurs ce n est pas la finalit sociale qui les a attir s en tant que telle Dans la plupart des cas c est plut t la simple mais n anmoins l gitime volont de trouver un emploi Cela cor respond d ailleurs assez bien au choix politique pos par les d cideurs cr er des emplois dans le secteur des services pour lutter contre le ch mage prin cipalement dans celui des personnes au d part peu qualifi es Services de proximit finalit sociale 99 100 Le travailleur qui choisit ce secteur ou qui s y retrouve pouss par toutes sortes de mesures plus ou moins coercitives doit sans cesse rechercher son quilibre entre sa volont de s curiser au maximum son emploi dans le temps de jouir d un revenu combin suffisant de donner aux autres une image valorisante des t ches qu il assume aux personnes pour lesquelles il travaille et in fine ce qui prime tout de lui m me Vu l importance primordiale de la dimension humaine dans ces m tiers l co nomie sociale y trouve un terrain d expression qui lui convient parfaitement Peut tre ce volet humain devrait il d ailleurs tre d avantage mis en avant en ce qui concerne la fa on de travailler et les finalit s poursuivies Services de proximit finalit sociale Le financement des services de proximit finalit sociale Eric Dewaele De mani re g n rale parler d arge
137. ni re participa tive aussi bien pour l organisation interne que pour la prestation de servi ces externe Ces trois caract ristiques sont ins parables pour que le service soit plus qu une simple somme ordinaire des parties Par ailleurs au cours des tables rondes les conditions n cessaires pour d ve lopper les services de proximit d une fa on durable en Belgique ont t exa min es Le mod le de feuilles de tr fle a t avanc comme mod le de finan cement Le principe de ce mod le est que tous ceux qui profitent des services offerts apportent leur petite pierre l difice pour payer l ensemble voir infra Des services de proximit aux initiatives de lokale diensteneconomie Le Programme de Gouvernement Flamand 2004 2009 a inscrit le d veloppe ment des services de proximit comme une question prioritaire Toujours dans cette optique le Gouvernement Flamand a approuv un d cret sur la lokale diensteneconomie Finalement son ex cution d but 2008 a offert apr s dix ans d incertitude et de financements temporaires une reconnaissance aux services de proximit et des subventions pour une dur e de quatre ans 3 Rapport d valuation services de proximit 2004 Fondation Roi Baudouin Services de proximit finalit sociale 53 54 avec une perspective de prolongation pour une dur e ind termin e Par ail leurs des appels projets ont t lanc s pour la mise en place de nouvel
138. njeux europ ens des services de proximit La lib ralisation des services son impact sur les services de proximit finalit sociale de V ronique Huens 116 Les services la personne approches europ ennes et nationales de Maud Candela 129 Pour amorcer le d bat 146 Services de proximit finalit sociale introduction Introduction Depuis quelques ann es le concept de services de proximit a fait son apparition et s est impos pour rassembler un ensemble d activit s tr s diver ses Cr che aide aux personnes domicile transport social buanderie sociale aide m nag re picerie sociale halte garderie garde domicile de malades et de personnes g es petits travaux de r paration ou de jardinage Le champ est extr mement vaste et h t rog ne Ces services ont tous connu ces derni res ann es une croissance importante et une attention toute particuli re des pouvoirs publics Des recherches des groupes de travail des projets pilotes ont t men s Des mesures de finan cement ont t mises en place au niveau f d ral et r gional Des objectifs leur ont galement t assign s particuli rement en terme de cr ation d emplois et d insertion socioprofessionnelle de personnes fragilis es L conomie sociale est largement touch e par ses volutions puisqu
139. nomie sociale vont ou non tre reconnus comme SSIG conomique ou non conomique n est plus particuli rement pertinente A moins que le domaine concern soit directement exclu de la direc tive services l Union europ enne consid re en effet que d s qu il y a r mun ra tion pour un service celui ci entre dans les r gles de la concurrence La majorit des entreprises d conomie sociale vont donc demain se retrouver dans une logique de concurrence que certaines connaissent d ailleurs d j Les enjeux qui se posent d s lors sont ceux du mandatement et des march s publics Les missions d int r t g n ral peuvent tre directement prest es par l autorit publique ou au travers du mandatement d entreprises Cette question du manda tement est aujourd hui au coeur des d bats Depuis les volutions de la directive services et l approfondissement de la lib ralisation des services on prend de plus en plus conscience que seules les d cisions des autorit s publiques nationales pourront garantir l avenir de services sociaux tels que l insertion socioprofession nelle la lutte contre les exclusions ou encore les services la personne 6 Pour une explication compl te de ces deux m canismes voir l analyse de SAW B r alis e par Ariane Fontenelle Le r le des autorit s publiques dans la protection des SSIG Celle ci est t l chargeable l adresse suivante http www saw b be EP 2008 A0808 pdf Services d
140. nt est toujours une aventure p rilleuse Elle l est d autant plus quand il s agit d voquer le financement de services r pondant des besoins humains par essence illimit s puisqu ils mettent en jeu le bien tre notion elle m me bien difficile cerner Les moyens finan ciers qu une collectivit d cide d affecter des missions telles que celles des services de proximit vont donc toujours susciter une grande frustration et un ternel go t d uvre inachev e Cela est renforc par l valuation quantitative objective que permet la budg tisation Traduire des besoins sensibles en chif fres fussent ils de l argent ne que peut que susciter l insatisfaction Cela tant dit nous tenterons tout de m me une approche analytique et criti que qui aidera nous l esp rons mieux comprendre et mieux prioriser les choix poser D s le premier coup d il deux l ments mergent l hybrida tion des ressources et un secteur encore en plein chantier o se c toient sou vent le pire et le meilleur Le pouvoir public garant de la bonne gestion du bien commun doit poser des choix pour construire sa politique de financement La t che est complexe car le d cideur politique arrive toujours dans un second temps Il se situe en effet g n ralement dans la r action plut t que dans la pure initiative puisque les demandes sont g n ralement le fruit d un long parcours d engagement citoyen port par la soci t civile ou par
141. nverse il peut aussi s efforcer d infl chir de l int rieur les logi ques de redistribution de l argent public afin qu elles collent au plus pr s aux priorit s qui initialement ne sont pas les siennes Services de proximit finalit sociale A force d obstination et de combat les solidarit s du pass et tous ceux qui les ont fait vivre ont d bouch sur les modalit s actuelles de financement et de subvention Aujourd hui encore se d veloppent fort heureusement de nom breuses innovations solidaires fond es sur les changes de services la mutua lisation des questions et les forces de la coop ration L analyse et la critique des modes de financement des services de proximit comme celles des autres pans de la solidarit permettent d identifier les m canismes privil gi s par les pouvoirs publics pour rencontrer l int r t g n ral et le bien commun Les choix pos s en la mati re sont toujours la r sultante d un rapport de force entre ceux qui produisent la richesse et ceux qui peuvent en b n ficier Sans basculer dans un marxisme primaire en ces temps ou le n olib ralisme expose ses limites sans doute est il opportun de restaurer un peu cette tension dyna mique qui peut tre motrice et source de r el progr s humain 113 Services de proximit finalit sociale Enjeux europ ens des services de proximit 116 La lib ralisation des services son impact sur les servi
142. obstacle important Certaines travail leuses nous ont par exemple fait part de la p nibilit physique de leur travail et de leur crainte de devoir s arr ter pr matur ment Or la situation financi re de l entreprise ne lui permet pas toujours d offrir les formations ad hoc ou du mat riel n cessaire pour soulager cette p nibilit ni de proposer ses travailleuses une compensation financi re Elle essaie parfois de valoriser les travailleuses par d au tres moyens mais cela reste tr s difficile Le nombre de services de proximit finalit sociale qui doivent quotidiennement lutter pour trouver des moyens finan ciers afin d assurer leur survie reste consid rable D s lors ils prouvent de gran des difficult s pour offrir des conditions de travail avantageuses leur personnel mais se battent pour y parvenir ce qui constitue le plus souvent une gageure Services de proximit finalit sociale 89 30 Le travail domicile un m tier part enti re Lorsque le service de proximit prend la forme d un service domicile pour les particuliers le m tier prend une dimension caract ristique Qu il s agisse des gardes d enfant ou de gardes malades des aides m nag res des aides fami liales ou d autres m tiers domicile les travailleurs et travailleuses sont majo ritairement en situation d autonomie toute la journ e Ils ne c toient ni coll gues ni patron Cette particularit n cessite d s l
143. ocuteurs pour pou voir tablir une r elle relation de confiance avec ces quelques personnes des prestataires comp tents et donc form s la possibilit de faire appel facile ment plusieurs services en m me temps ou l un apr s l autre avec un suivi entre les diff rents prestataires etc Il y a l encore beaucoup de travail Services de proximit finalit sociale r aliser tant du c t des structures de services que des pouvoirs publics qui devront leur faciliter la t che Un troisi me chantier consid rable devrait tre celui des liens entre conomie sociale et action sociale Il s agit l d un d bat plus large mais qui touche direc tement les services de proximit finalit sociale Les initiatives d conomie sociale men es par les CPAS sont en effet largement centr es sur le secteur des services de proximit Quelle est la place des CPAS dans l conomie sociale Comment articuler pour un m me usager les services prest s par un CPAS et par une entreprise d conomie sociale Comment financer le r le d action sociale qui est r guli rement demand aux aides m nag res Est ce vraiment elles de le remplir Les liens sont donc de plus en plus t nus entre ces deux p les que sont l action sociale et l conomie sociale que ce soit en terme de contenu des services de client le ou des objectifs poursuivis Il n y a pour l instant aucun positionnement clair sur cette question
144. od le est une donn e flexible il peut consister en plusieurs feuilles de tr fle Services de proximit finalit sociale Le financement par le domaine public Economie Sociale La ministre flamande pour l Economie Sociale octroie une subvention de salaire pour les employ s de groupes cibles ainsi qu une prime d encadre ment Le montant annuel de la subvention s l ve 8 000 euros par ETP employ de groupe cible Un employ de groupe cible peut au maximum tre titulaire d un dipl me de l enseignement secondaire sup rieur et doit tre enregistr depuis au moins un an aupr s du VDAB quivalent du FOREM en tant que demandeur d emploi Les ayants droit au RIS et l aide sociale entrent galement en ligne de compte pour la subvention Le montant annuel de la subvention par ETP membre du personnel d encadrement s l ve 12 000 euros 1 ETP encadrement pour 10 ETP employ s de groupes cibles Services de proximit finalit sociale 55 56 Les primes f d rales de mise l emploi Une initiative agr e de lokale diensteneconomie peut demander la sub vention SINE emploi social Cette mesure f d rale est accord e par le minis tre du travail et par l ONEM Le financement par le domaine public flamand comp tent Les initiatives de lokale diensteneconomie offrent en plus d une mise l emploi durable pour les groupes risque une prestation de services accessi ble et de qualit C e
145. ons auxquelles risquent bien d tre confront es certaines entreprises de services de proximit finalit sociale celles ci se ver ront probablement oblig es pour survivre d augmenter la rentabilit de leur travailleur d augmenter le co ts pour l usager des services rendus ou d en dimi nuer la qualit Les conditions de travail au sein de ces secteurs d activit s ris quent alors de conna tre une d gradation Les usagers pourraient galement en p tir directement Certains services effectu s gratuitement prendre le temps d couter la personne de r aliser quelques petites t ches non pr vues etc ne pourront sans doute plus l tre Dans la m me logique de rentabi lit le nombre d emplois pourrait galement diminuer Pour bien saisir l ampleur du probl me on peut encore une fois utiliser la probl matique des maisons de repos La logique de profit tant d sormais l uvre dans ce secteur il est vident que pour r aliser des marges les employeurs se doivent de pressurer le personnel des maisons de repos La CNE fournit un service d aide juridique ses affili s Nous couvrons tout le non marchand et la CPNAE qui est la commission paritaire des services pour les employ s le commerce les employ s de l industrie et les banques et assu rances Grosso modo les maisons de repos commerciales fournissent le tiers de nos r clamations Que peut faire un priv pour presser son personnel que fera
146. onstats que certains parents rencontraient des difficult s faire appel la halte garderie de peur d tre consid r s comme de mauvais m res ou p res qui alors qu ils ne travaillent pas casaient leur enfant Les groupes de parole permettent aux parents de s exprimer sur les probl mes qu ils rencon trent avec leurs enfants dans l ducation l hygi ne etc Toujours dans le domaine de la petite enfance les cr ches parentales proposent aux parents de participer l organisation du service au point de devenir eux m mes des pres tataires Certains parents effectuent la comptabilit de la cr che le nettoyage etc Mais surtout chaque parent s engage apr s avoir suivi une formation encadrer les enfants pendant cinq heures au minimum par semaine avec en contrepartie une r duction de leur participation financi re La cr che parentale de Louvain la Neuve La premi re cr che parentale de Belgique s est ouverte Louvain la Neuve en f vrier 2004 Elle a vu le jour l initiative d un groupe de personnes et d asso ciations Collectif des femmes etc actives localement en r ponse au constat pos qu une large frange de la population se trouve exclue des cr ches et autres milieux d accueil parents sans travail cherchant suivre une formation parents tudiants aux ressources limit es Plus largement face au probl me du manque de places en milieux d accueil en Brabant Wallon la cr che se veut une pi
147. ors une gestion du personnel ad quate et une attention particuli re pour les moments d changes et de rencontres entre le travailleur et la structure possibilit pour le travailleur de s exprimer sur son v cu et sur les situations qu il rencontre chez ses usagers possibilit de rencontrer r guli rement ses coll gues et les autres personnes qui interviennent aupr s de ses usagers etc Le suivi des travailleurs qui se trouvent l ext rieur de la structure demande galement de la part de la structure de d velopper des outils de gestion ad quats Par ailleurs ces m tiers exigent des travailleurs d entrer en contact avec l inti mit des clients de d velopper d s lors une capacit d coute particuli re et une aptitude d tecter des situations de crise n cessitant l intervention rapide de services sp cialis s d gradation de sant assu tudes violences intra familiales etc Des formations sont d s lors indispensables de m me que dans certains cas un suivi psychologique Enfin pour le travailleur la difficult r side souvent dans un exercice d quili briste entre d une part le d veloppement d une relation de confiance avec le b n ficiaire de service qui impose coute et souplesse et d autre part le res pect du cadre et des proc dures professionnelles qui garantissent la rigueur et la p rennit du service au del des affinit s personnelles et des al a de la vie quotidienne de chacun S
148. our elle prendra du temps et ne sera sou vent que tr s partielle Services de proximit finalit sociale Avant de parler de financement l initiative part donc souvent de la volont d une ou plusieurs personnes qui per oivent un besoin et ambitionnent de ten ter une r ponse Du point de vue de la gestion et plus tard du financement potentiel cette gen se pose une s rie de questions La rigueur et la perti nence des r ponses influencera consid rablement ses chances de succ s Au del de la toute relative s curit que la structure m re peut apporter il faut encore que les porteurs des nouvelles initiatives aient la capacit de construire le projet en laborant d ambl e une structure financi re viable du moins apr s quelques ann es Enfin un projet qui s amorce sur une base d engagement volontaire pose aussi d embl e toutes sortes de questions qui ont trait la gestion des ressources humaines comme par exemple le rapport d licat entre lien de subordination d un travailleur et libre arbitre du porteur de projet b n vole Ce genre de ten sion provoque in vitablement des conflits et leur mode de r solution pourra fortement influencer le fonctionnement du futur service Les pionniers ne sont pas toujours les meilleures personnes pour diriger la mise en place effective de la structure Ceux qui con oivent les dossiers de demande de subvention ne sont pas toujours ceux qui en vivront Parfois l agr
149. outre les d marches admi nistratives gr ce au CESU ch que emploi service universel qui remplace le TES Le CESU bancaire fort similaire au TES est un mode de r mun ration des sala ri s occupant un emploi dans le secteur des services la personne Cependant si le travailleur exerce plus de huit heures par semaine et plus de quatre semai nes cons cutives un contrat de travail doit accompagner son utilisation En parall le un organisme est galement cr suite au plan Borloo il s agit de l ANSP Agence Nationale des Services la Personne qui joue un r le de premier plan dans le d veloppement des services la personne 4 Du nom du Ministre de l Emploi du Travail et de la Coh sion sociale de l poque Jean Louis Borloo Services de proximit finalit sociale 133 134 Facteurs de l essor des services la personne en France On note plusieurs facteurs explicatifs tels que de nouvelles contraintes dans l organisation du quotidien les Fran ais passent en effet plus de temps entre leur domicile et leur travail on a bien entendu d j voqu le facteur majeur du vieillissement de la population mais celui ci s ajoute l mergence de nouveaux besoins concernant les gardes d enfants suivi scolaire garde ponc tuelle la volont de d l guer les travaux m nagers de m me que l mer gence de nouveaux services tels que le gardiennage de r sidence secondaire ou principale On constat
150. ouvernement a tout de m me tent de r gulariser la situation de ces tra vailleurs travers la loi Bossi Fini de 2002 qui visait mieux contr ler l im migration clandestine Les autorit s publiques ne jouent pourtant pas un r le adapt ces besoins dans la mesure o la famille a toujours t l acteur principal dans l aide et les soins aux seniors On note tout de m me certains changements actuellement de la part de quelques gouvernements r gionaux qui commencent encourager l aide domicile par le biais de subventions Les coop ratives sociales agissent galement pour les seniors On peut citer Coopselios qui s occupe de fournir des places des seniors dans des maisons de repos On note tout de m me que les coop ratives sont plus actives dans le domaine des seniors en Emilie Romagne Cela peut s expliquer par le poids plus important des coop ratives dans cette r gion Un exemple de gestion r gionale des services la personne les ASP La r gion d Emilie Romagne a vu l mergence des ASP Aziende Pubbliche di Servizi alla Persona ou entreprises publiques des services la personne Ce sont des entreprises sans but lucratif de droit public des communes cr es afin de garan tir la gestion unitaire des services sociaux sanitaires Elles sont reli es d autres types de services visant tre centr s sur la personne et la famille Elles jouent ainsi un r le d unification des politiques publiques au niveau
151. oximit finalit sociale Le syst me prestataire comprend des associations et des entreprises prestataires de services Ce syst me repr sente la meilleure solution aussi bien pour l employeur que pour l employ dans la mesure o il offre en principe une meilleure qualit des services de m me que des conditions d emplois plus satisfaisantes droit la for mation tendu conventions collectives plus favorables encadrement de proxi mit En principe les associations et les entreprises priv es offrent un cadre aux employ s ainsi qu une meilleure protection Des limites subsistent tout de m me car on observe galement d importantes variations d un organisme l autre Les services domicile peuvent se caract riser par une part majoritaire de ser vices offerts sous le mode prestataire ou mandataire Le mode gr gr ne concerne lui que 37 des aides domicile 73 des employ s de maison et 78 des assistantes maternelles Les enjeux en mati re de qualit Except dans le contexte du syst me mandataire o le constat est plus nuanc on s aper oit que les employ s sont fortement expos s la pr carit Ces employ s sont la plupart du temps des femmes sans qualification et obli g es de se plier des horaires qu elles ne peuvent pas toujours ma triser temps partiel travail temporaire De ce fait l emploi dans les services la personne est souvent caract ris par une dur e de trava
152. pe d initiatives innovantes il sera n cessaire de r fl chir d velopper des moyens structurels pour leur permettre de se maintenir Enfin tout au long de l tude la transversalit des questions et comp tences aux quelles touche l conomie sociale et particuli rement des services de proximit finalit sociale a t mise en vidence Il nous semble d s lors primordial qu un chantier interminist riel puisse tre mis en place pour avancer sur l ensemble des points que nous venons d aborder Les services de proximit r pondent de r els besoins de soci t et cr ent des milliers d emplois Ils doivent en ce sens faire l objet d une attention toute particuli re de la part de tous les niveaux de pou voirs du local au f d ral SAW B ne manquera pas d y tre attentive Voici donc quelques grands d bats que SAW B souhaite mener demain avec vous l ensemble des acteurs de terrain et des f d rations qui les rassemblent Cette tude repr sente une premi re tape qui devrait permettre de baliser en partie le terrain et d alimenter les d bats futurs Services de proximit finalit sociale Services de proximit finalit sociale 153 154 Services de proximit finalit sociale Les services de proximit finalit sociale Ce terme regroupe une s rie d activit s diverses men es par des structures d conomie sociale aide m nag res halte garderie accueil des personnes g e
153. plus de 75 pour les femmes g es de 16 64 ans ce taux a atteint en Europe une moyenne de 44 en 1992 contre 22 en 1960 et 30 en 1980 En France ce taux est de 78 7 en 1998 pour les femmes de 25 49 ans 5 24 en 1991 contre 16 en 1971 pour la France 6 Entre 1981 et 1991 la part de ces familles dans le total des familles ayant des enfants de moins de 15 ans est pass e de 9 4 15 4 en Allemagne de 8 3 10 3 en France et de 13 7 19 au Royaume Uni Sauviat C L accueil ou la garde d enfants des march s de ser vices fa onn s par les contextes nationaux Su de tats Unis France Paris 1996 7 En Europe on compte en 1993 19 7 personnes g es de plus de 60 ans et 12 millions d en tre elles ont plus de 80 ans Laville J L Gardin L dir Bilan conomique et social d initiatives locales de d veloppement et d emploi en Europe Paris Crida Lsci r alis pour la Commission des Communaut s Europ ennes 1997 8 Rosanvallon P La crise de l Etat providence Seuil Paris 1981 Services de proximit finalit sociale grandissante tel point qu elle va faire oublier la pr c dente En effet devant l ampleur des besoins non satisfaits et malgr les difficult s d estimation de nombreuses tudes convergent pour reconna tre l existence d un gisement potentiel d emplois dans les services aux personnes A titre d illustration il a t estim qu une extension des offres de
154. positif d insertion professionnelle En quel ques sortes c est le promoteur lui m me qui faute de mieux va tordre son propre mod le pour correspondre un standard qui lui fournira les meilleurs moyens pour fonctionner Avec leurs enjeux et leurs moyens respectifs d cideurs politiques et promo teurs de projets participent donc de fa on tr s compl mentaire maintenir et d velopper un syst me de financement au sein duquel il y a souvent un d ca lage entre les missions officielles et les moyens mis en uvre pour les rem plir Poser ainsi les choses suscite de nombreuses questions en termes de modes d valuation pour l efficacit des services mais aussi et peut tre sur tout par rapport la compr hension que peuvent en avoir les b n ficiaires et les travailleurs Les titres services un financement sp cifique En mati re de financement il convient d isoler le dispositif qui repose sur les titres services En finan ant la demande plut t que l offre cette mesure a pro duit un d veloppement consid rable des services d entretien domicile et de repassage M me si ce n est pas parfait le financement du syst me est aujourd hui r d et permet aux entreprises qu elles soient ou non inscrites Service de proximit finalit sociale 105 106 dans les standards de l conomie sociale de tabler sur un financement r gu lier et fiable Celui ci reste toutefois insuffisant pour des petites structure
155. proximit finalit sociale 107 108 pilotes permet surtout aux entrepreneurs d conomie sociale de d velopper de nouvelles id es de les tester en recevant un soutien financier pour le faire En cela ils favorisent stimulent la cr ativit des acteurs Des r ponses des acteurs de terrain Les financements sont donc tr s nombreux et nous venons de le voir loin d tre toujours adapt s aux besoins des acteurs de terrain N anmoins les modes de financement sont directement issus d un mouvement de va et vient constant entre d une part les demandes des citoyens des associations des entreprises et d autre part les r ponses propos es par ceux qu ils mandatent pour g rer le bien commun Les modes de financement ne r pondent donc pas une logique rigide dans laquelle ils seraient impos s de mani re unilat rale par les pouvoirs publics aux associations et entreprises de services de proxi mit Ces derni res ont un pouvoir d action non n gligeable sur leurs modes de financement puisqu elles peuvent inciter et forcer les pouvoirs publics les faire voluer et ou en cr er pour r pondre aux nouveaux besoins identifi s sur le terrain Identifier de nouveaux besoins et les faire reconna tre comme tels Solidarit s sociales prises en charges des personnes plus faibles mobilit acc s l outil informatique aides la vie quotidienne maintien domicile de personnes malades ou handicap es garde d enf
156. proximit ont laiss de c t une s rie de structures qui peinent survivre Ces entreprises r pondent pourtant de r els besoins de soci t transport de personne halte garderie ramassage de d chets verts etc Plusieurs de ces services ont d j d arr ter leurs activit s ou sont en sursis Un soutien structurel devrait donc de mani re relativement urgente tre mis en place afin d assurer la survie de ces services mais galement leur essaimage Par ailleurs les services de proximit finalit sociale ne font que commencer r pondre aux besoins des citoyens Certains secteurs sont clairement en p nurie comme celui de l accueil de la petite enfance d autres sont encore en friche mais les besoins y semblent importants L conomie sociale par ses fina lit s et ses modes de gestion peut apporter une r ponse pertinente ces situa tions en cr ant de l emploi et des services de qualit Cr er par exemple des maisons de repos en coop rative o la personne g e est consid r e comme partie prenante et acteur du projet et des prix abordables sera demain sans doute une n cessit Les secteurs du transport des r ductions d nergie des d chets verts des cr ches et halte garderie offrent galement des possibilit s tr s importantes en terme de cr ation d activit s de services Si le nouveau d cret wallon relatif au soutien de l conomie sociale envisage des appels projets pour soutenir ce ty
157. ques qui ont accompagn la naissance et la croissance des services de proximit de m me que sur les diff rentes appro ches qu ont propos es les pouvoirs publics pour les encadrer et les soutenir Le deuxi me article aborde la situation particuli re de la Belgique et propose de passer en revue l ensemble des dispositifs de soutien existants aux servi ces de proximit d velopp s par les autorit s f d rales et r gionales L article de Tine de Vriendt aborde quant lui la situation actuelle des servi ces de proximit finalit sociale en Flandre Apr s ce premier chapitre de cadrage le second permet de rentrer plus directe ment dans le concret des structures d conomie sociale actives dans les services de proximit Trois acteurs clefs sont tour tour questionn s les usagers des ser vices les travailleurs et les structures elles m mes Qui sont les usagers des ser vices de proximit Comment leurs besoins sont ils identifi s Quelle est l acces sibilit g ographique et financi re des services de proximit finalit sociale La participation des usagers est elle r elle ou utopiste Voila quelques unes des questions auxquelles tente de r pondre le premier article de ce second chapitre L article suivant aborde lui le point de vue des travailleurs des services de proximit finalit sociale par des questions sur la qualit des emplois les conditions de travail la participation des travailleurs
158. r ation d emplois durables contrats dur e ind termin e est cependant une r alit quand l organisation est active sur un march solvable ou rendu solvable par les pouvoirs publics comme par exemple dans le cas des titres services La question du financement des ILDE et des missions qui leur sont confi es a t d s l origine au c ur des d bats Les moyens mis disposition par la 19 L insertion n 69 du 15 novembre 2006 au 15 janvier 2007 Economie sociale d insertion photographie d un secteur tout neuf Services de proximit finalit sociale R gion bruxelloises sont en effet encore aujourd hui insuffisants par rapport au nombre d ILDE et d El agr es En 2007 le budget n a permis de couvrir que 60 des moyens dont auraient d pouvoir b n ficier les ILDE et les El Ce sous financement a des effets directs sur la formation des travailleurs la rentabilit et la survie des structures etc L agr ment entreprises d insertion El wallonnes et bruxelloises C est en 1998 que les El wallonnes obtiennent une reconnaissance l gale en 1999 pour les El bruxelloises Depuis l arriv e du dispositif titres services leur nombre a plus que tripl puisque que de tr s nombreuses El sont n es pour r pondre la demande d aide m nag re aupr s des particuliers en leur per mettant l utilisation de ce dispositif En juin 2008 135 entreprises taient reconnues comme El par la R gion wa
159. r ation de milliers d emplois principalement d dicac s l aide m na g re aux particuliers A c t de ce secteur en rapide croissance d autres types de services se d veloppent aussi mais dans des conditions tr s diff rentes Dans cette tude il nous a d s lors sembl indispensable de nous pencher sur ces emplois et surtout d couter ceux qui les occupent Qui sont ces travailleurs A quels types d emplois ont ils acc s Peut on parler d emplois de qualit Comment la formation est elle organis e Est elle suffisamment accessible Qu en est il de leur participation la gestion de l entreprise Comment se traduit concr tement la finalit sociale de certaines entreprises et comment est elle per ue par les travailleurs 1 Charg de projets Education Permanente SAW B 2 Coordinatrice Education Permanente SAW B Services de proximit finalit sociale 77 78 La question de la qualit de l emploi a d j t largement trait e sans tou jours aboutir un r el consensus Pour nous doter d un cadre de r flexion de qualit nous nous sommes inspir s de la d finition adopt e par le groupe de concertation sur l emploi du Service de lutte contre la pauvret la pr carit et l exclusion sociale Pour celui ci la qualit du travail d pend des crit res sui vants un statut de travail qui respecte les dispositions normales du droit du travail et auquel s appliquent les commissions collectives
160. r faute de moyens financiers et de gestionnaires En outre les nouvelles structures de type IDESS en Wallonie ou ILDE Bruxelles proposent tr s majoritairement des emplois tremplin de dur e relativement limit e PTP art 60 87 etc Apr s un an ou deux que deviennent alors ces travailleurs Ces diff rentes situations posent de nombreuses questions Tout d abord quant l impact de cette pr carit d emploi sur les travailleurs eux m mes Les travailleurs 4 Henry A S Nassaut J Defourny et M Nyssens 2008 sous presse Titres Services R gulation quasi marchande et performances compar es des entreprises prestataires revue belge de s cu rit sociale Services de proximit finalit sociale en contrat tremplin PTP article 60 etc vivent souvent assez difficilement le fait de devoir quitter l entreprise apr s une p riode relativement courte Psychologiquement ils per oivent parfois cela comme un chec suppl mentaire dans leur parcours professionnel Ils se sont investis dans leur emploi ils se sont attach s aux coll gues ils r vent d un avenir dans l entreprise et se voient finale ment contraints de la quitter Le retour au ch mage repr sente aussi une perte de revenus et d identit positive pour nombre d entre eux Le travail au noir risque de refaire son apparition Malgr tout certaines associations insistent sur l aspect plus positif que n gatif de ces emplois tremplins Ils perme
161. r rue et fonctionnent depuis plusieurs ann es dans d autres cadres de subvention conomie sociale ducation permanente etc Parfois le coucou se trouve d j dans le nid combien de projets ne sont ils pas n s de l nergie d un ou d une employ e qui prend des initiatives en marge de sa fonction principale ou pour r pondre un besoin identifi gr ce au service d j mis en place Cette m re porteuse pourra assumer la prise charge de la phase de mise en route et gr ce son filet de s curit permettra sou vent de pousser plus loin les prospectives innovantes avec les in vitables pri ses de risque que cela implique Le b b bus du GABS Reconnu comme acteur d ducation permanente le Groupe d Animation de la Basse Sambre propose une s rie d ateliers un public compos de personnes en rupture sociale avec des grandes difficult s conomiques Ces ateliers sont la fois propos s par les animateurs et par le public avec lequel ils travaillent La philosophie du GABS est de promouvoir une forte int gration des usagers Services de proximit finalit sociale 109 110 dans la d finition des besoins et des services Ce qui a amen le GABS d ve lopper constamment de nouveaux projets pour r pondre aux besoins exprim s par son public cible Le GABS est ainsi reconnu comme association de promo tion du logement et comme OISP formations pour employers polyvalents de bureau Il a galement
162. remier cas il s agit d une aire d activit conomique au sein de laquelle op re la loi de l offre et de la demande avec une injection significa tive d argent public Ces apports publics vont soutenir la demande et plus par ticuli rement la demande individuelle C est le cas des titres services L intervention de type tut laire va quant elle agir sur l offre de service aides familiales petite enfance en prenant en charge la plus grande par tie de ses frais de fonctionnement Chaque porteur de projet va donc naviguer vue dans un paysage complexe qui permet de cumuler ou d associer diff rents types de financements Entre r glementations volutives appuis locaux et partenariats le dirigeant des structures de services de proximit peuvent facilement s y perdre Deux obser vations peuvent d s lors tre mises en vidence d une part l int r t strat gi que d adosser le d veloppement d un service de proximit une structure exis tante sorte de m re porteuse qui pourra apporter son expertise en mati re de sources de financement et d autre part pour le ou les responsable s du projet la n cessit imp rieuse d une expertise en gestion administrative et financi re ainsi qu une connaissance pr cise des m canismes de financement Services de proximit finalit sociale 103 104 Des choix politiques qui influencent directement le secteur Une deuxi me difficult pour les porteurs de
163. rise pour les services bruxellois Services de proximit finalit sociale 39 40 Une fois agr le service se voit reconna tre un nombre maximal annuel d heures subventionn es d activit s d aide la vie quotidienne d nomm contingent Il re oit pour ces heures un montant forfaitaire de 19 7321 euros par heure prest e titre d intervention dans les charges salariales un montant forfaitaire suppl mentaire de 2 1755 euros par prestation accord titre d intervention dans les frais administratifs un montant forfaitaire suppl mentaire de 0 9438 euro accord titre d intervention dans les frais salariaux des assistants sociaux ou des infirmiers gradu s sociaux par heure prest e par les aides familiales ou seniors un montant forfaitaire suppl mentaire de 6 2067 euros par heure prest e les samedis les dimanches les jours f ri s ou entre 6 heures et 8 heures et entre 18 heures et 21 heures 30 Le nombre d heures dites inconfortables ne peut d passer 4 des contingents Actuellement 91 structures sont reconnues et agr es en R gion wallonne Parmi elles 37 sont des ASBL Les autres sont des services port s par des CPAS Les entreprises avec une mission d insertion socioprofessionnelle Non contents d offrir une r ponse un besoin non rencontr de nombreux acteurs de services de proximit finalit sociale ont aussi pour objectif de remettre l emploi des personnes fortement fragilis
164. rises d inser tion gr ce au dispositif titres services D autres exemples existent encore Le dispositif titres services Longtemps attendu ce dispositif voit le jour en 2001 au travers de la loi du 20 juillet qui lui donne un cadre Cette loi d finit le titre services comme un titre de paiement qui permet l utilisateur de r gler avec l aide financi re de l Etat rev tant la forme d une subvention la consommation une prestation de travaux ou de services de proximit effectu e par une entreprise agr e Concr tement l entreprise agr e per oit un montant de 20 80 euros par heure de service prest e L utilisateur ach te chaque titre services au prix de 7 euros qu il peut ensuite d duire de sa d claration de revenus Ce qui lui revient apr s d duction 4 90 euros le titre services Pour compenser la dif f rence l Etat verse l entreprise agr e un montant de 13 80 euros Le m ca nisme permet donc de solvabiliser la demande et non l offre comme c est le cas pour les services d aide aux familles puisque l utilisateur b n ficie d un service un prix bien inf rieur celui qu il devrait payer sans l intervention de 22 D j en 1997 le PRL avait labor une proposition de mise en place des titres services 23 Loi du 20 juillet 2001 visant favoriser le d veloppement de services et d emplois de proxi mit MB du 11 ao t 2001 24 Le prix initial du titre services tait de
165. rs comme des services s exer ant par nature au domicile des consomma teurs ou envisager plusieurs modes de conception et de fonctionnement y 9 Moss P ed Garde d enfants dans la Communaut Europ enne R seau europ en des modes de garde d enfants de la Commission europ enne Bruxelles 1990 10 Ce qu exprime clairement le dossier sur l emploi du minist re de l conomie et des Finances remis la Commission des comptes de la nation en juillet 1991 les services aux m nages consti tuent un tr s important gisement d emplois Mais les effectifs ne peuvent y tre multipli s que si les salaires sont suffisamment bas pour maintenir des prix attractifs Cela signifie une dispersion des revenus importante et croissante comme aux tats Unis ou m me au Japon Services de proximit finalit sociale compris ceux qui int grent l usager comme v ritable partie prenante du service en tant que citoyen Une strat gie de consommation peut de ce point de vue contraster avec une strat gie qui convertit ces services en une opportunit pour d velopper de nouvelles formes de participation et d ex pression citoyenne li es la r solution de probl mes de la vie quotidienne e faut il cr er des emplois dans ces services en constituant insensiblement sous pr texte d insertion un second march du travail compos d emplois pr caires temps partiel aux statuts d valoris s et peu prot g s ou admet tre que l av n
166. rs structures IDESS Dans les entreprises qui pratiquent le syst me des titres services la situation des travailleurs est fondamentalement diff rente L emploi est plus stable le m tier tend se professionnaliser et l organisation des prestations est mise en uvre avec un r el souci d efficacit Les exigences la fois d un point de vue technique et en mati re de fiabilit du travailleur augmentent sensiblement Par ricochet ces m tiers sont moins accessibles pour des personnes plus faibles ou plus instables Les entreprises d insertion ont l un r le particulier jouer pour permettre aux personnes les plus en difficult d avoir encore acc s ce type de poste et viter d cr mer comme le feront certains services de proximit priv s De m me la rationalisation des services rigueur des temps de pres tations et de d placements nomenclature des t ches r aliser etc a aussi tendance liminer les temps de contacts humains informels qui donnent aux prestations techniques leur caract re d action sociale De service de proximit le syst me tend glisser vers un march de services sur lequel la qualit de la prestation s value avant tout sur base de crit res techniques D un tout autre point de vue c t des emplois sous contrat qu ils soient sta bles ou pr caires certains services de proximit font galement appel des emplois b n voles Il s agit l principalement des struc
167. rvices de proximit finalit sociale ou de situations v cues par celles ci Enfin l quipe de SAW B se met votre disposition pour vous accompagner dans ces r flexions mener un d bat avec vos travailleurs r fl chir des pistes d ac tions ou des solutions trouver face aux difficult s que vous pouvez rencontrer Nous vous souhaitons une agr able lecture Services de proximit finalit sociale Les services de proximit histoire et structures Histoire et actualit des services de proximit Une perspective internationale Jean Louis Laville Historiquement les soins apport s aux enfants personnes g es ou malades rel vent d un travail entrepris par affection ou par sens des responsabilit s envers autrui sans en attendre de r tribution financi re imm diate A titre principal ce travail a t accompli par les femmes et les probl mes de d pen dance dus par exemple l ge taient suppos s relever de leur responsabilit au sein de la sph re priv e ce qui avait pour contrepartie de restreindre leur participation la sph re publique et leur acc s la citoyennet Les Trente Glorieuses modifient largement la situation dans ce domaine Avec la consti tution de l tat providence ces t ches ne sont plus seulement d l gu es aux femmes dans la sph re priv e mais font l objet d une reconnaissance lente et progressive favoris e par des init
168. s transport social petit bricolage et jardinage picerie sociale aides familiales etc Ces services r pon dent des besoins non rencontr s et permettent de cr er de nombreux emplois particuli rement pour des personnes peu qualifi es Ces derni res ann es ce secteur a connu des changements importants arriv e de titres serv ices nouveaux agr ments nouvelles activit s etc Cette tude propose de revenir d abord sur l histoire et l actualit de ses servic es dans quel contexte sont ils apparus et que recouvrent ils aujourd hui en terme de structures et d activit s Elle analyse ensuite les services sous trois angles celui de leurs usagers celui de leurs travailleurs et celui de leurs financements Enfin cet ouvrage aborde les enjeux europ ens li s aux services de proximit finalit sociale et notamment les cons quences du processus de lib ralisation des services d j en cours Les dossiers de l conomie sociale
169. s une crois sance importante Plusieurs d entre elles sont d ailleurs pass es l chelle du d veloppement de groupes d entreprises qui occupent plusieurs centaines de travailleurs La participation de ces derniers fait partie du statut de la SFS obligatoire pour les entreprises d insertion wallonnes En effet dans le statut de SFS soci t finalit sociale la question de la participation du travailleur se pose rapidement La SFS doit selon les neufs principes qui la d finissent pr voir des modalit s permettant chaque membre du personnel d entrer au capital de la soci t dans l ann e de son engagement Cette obligation suppose que les entrepreneurs et leurs travailleurs inventent des formes de participa tion et se saisissent de cette contrainte en la transformant en opportunit Ce n est pas chose ais e mais de bonnes pratiques se construisent pas pas Conclusion Le travailleur actif dans le secteur des services de proximit peut donc on l a vu vivre des r alit s tr s diverses Est il inscrit dans une fili re d insertion tra vaille t il dans un r seau de services r d depuis de longues ann es est il confront aux r alit s de l explosion du secteur des titres services fait il par tie d une petite quipe active dans un nouveau secteur d activit pilote Le fait de travailler dans une entreprise d conomie sociale est priori un gage de meilleure qualit de l emploi ou en tous cas d u
170. s collectives en vigueur dans les services publics et d autre part les travailleurs des nouvelles entreprises dont les conditions de travail r pondent aux nouvelles conventions collectives souvent moins avantageuses Le dernier exemple en date est videmment celui des titres services comme l expose Luca Ciccia En solvabilisant la demande par le biais d avantages fis caux plut t qu en finan ant les services non marchands l Etat a favoris des structures commerciales soci t s int rimaires soci t s priv es but lucratif etc qui rendent ainsi des services aux personnes R sultat saisissant une nouvelle commission paritaire est cr e Tout est reconstruire Certaines entreprises d conomie sociale actives dans le domaine du nettoyage avant Services de proximit finalit sociale 125 126 l arriv e des titres services ont d cid de payer leur personnel titres servi ces en se r f rant aux bar mes de la commission paritaire nettoyage plus avantageuse que celle des titres services Cela est toutefois difficile assumer conomiquement par tous Conditions de travail et diminution du nombre d emplois Les employeurs de l conomie sociale ont toujours insist sur le fait que l un des d terminants principaux de la qualit des services tient la qualification des tra vailleurs et aux conditions de travail Toutefois face la logique de concurrence et aux diminutions de subventi
171. s isol es les personnes han dicap es etc Ces services restent toutefois confin s dans un cadre limit par l Etat aux seuls services finalit sociale et sont tr s r glement s 4 Arr t du R gent du 1 mars 1949 organisant l agr ation des services d aide aux familles et l octroi de subventions ces services 5 Intervention de Marthe Nyssens professeur l UCL Cerisis et d partement d conomie lors de la journ e d tude ACRF du 12 septembre 2008 Services de proximit finalit sociale Suite l accroissement du travail des femmes l isolement de plus en plus important des personnes g es l appauvrissement d une partie de la popu lation et la mont e du ch mage vont appara tre d autres types de services de proximit Dans les ann es 80 et 90 toute une s rie de projets vont clore men s majoritairement sur une base locale Ils r pondent ces nouveaux besoins individuels et collectifs et proposent aussi des emplois des person nes loign es du monde du travail via des contrats PRIME ACS etc L Etat montre un r el int r t pour ces nouveaux services durant la l gislature de 2000 2004 Tr s rapidement les services de proximit vont tre consid r s par les pouvoirs publics comme une solution aux probl mes de ch mage Dans l accord de coop ration entre l Etat f d ral et les R gions sign le 4 juillet 2000 et relatif l conomie sociale les services de proximit
172. s of Nonprofit Organizations Walter de Gruyter 1990 Services de proximit finalit sociale un territoire restreint ou implique une proximit physique entre le prestataire et l usager Cet aspect de la proximit semble sous tendre l approche de la Commission Europ enne 1995 qui insiste sur la notion de territorialit en intitulant son rapport les initiatives locales de d veloppement et d emploi Certains services sont caract ris s par une proximit non seulement objective mais aussi subjective La proximit est subjective lorsque la relation entre le prestataire et l usager est d terminante pour la qualit du service Dans cer tains cas elle d coule du mode d organisation du service lui m me ou est renforc e par ce mode Et plus particuli rement par le degr d implication des usagers dans la conception et dans le fonctionnement du service Les usa gers peuvent participer soit au fonctionnement du service lieu d accueil o les parents se relaient avec des professionnels pour garder les enfants soit la conception du service conseil d administration consultation pour le mode d organisation soit encore par l adh sion aux valeurs d fendues et propo s es par l organisme Cette proximit dans la prestation de services suppose un contenu en travail important et constitue une limite leur standardisation ce qui implique la r f rence au gisement potentiel d emplois qu ils peuvent constituer
173. s personnelles de s lection et de patronage 13 La r gulation est tut laire dans la mesure ou l activit conomique est encadr e par la puis sance publique afin d viter une orientation qui ne justifierait pas d aide publique financi re humaine logistique La puissance publique y est tutrice tant des producteurs que sont les asso ciations que des usagers que sont les b n ficiaires 14 Lewis J Women in Britain since 1945 Blackwell Londres 1992 15 Ferrara M The Southern Model of Welfares in Social Europe Journal of European Social Policies Volume 6 n 1 1996 Services de proximit finalit sociale 20 Les modalit s contrast es de mise en place des services dans les divers pays europ ens ne doivent pas occulter que la d marchandisation a constitu le moyen consid r comme le plus appropri pendant les Trente Glorieuses pour d velopper les services sociaux Elle a permis de d passer les d fauts d ini tiatives au d part associatives savoir le particularisme li la pr f rence pour certains groupes le paternalisme li ce que l aide apport e ne rel ve pas d un droit l amateurisme et l absence de continuit li e au b n volat Sous l impulsion d actions collectives visant r soudre au sortir de la guerre des probl mes sociaux consid r s comme importants par ceux qui les r v lent survient donc un d versement partiel du travail f minin dans la sph re priv e
174. s pour r pon dre ad quatement la demande exprim e par les populations Or le n cessaire soutien public aux structures de services proximit finalit sociale occasionne pour la grande majorit d entre elles une structuration et une institutionnalisation de celles ci Cette structuration entra ne une rigidit dans la d finition des services qui emp che parfois les entreprises de pouvoir r pondre aux besoins nouveaux qu elles ciblent aupr s de leurs usagers L exemple du d cret wallon des entreprises d insertion qui pour respecter des dispositions europ ennes ne leur permet pas de d passer plus de 50 travailleurs et limite d s lors l offre de services qu elles peuvent offrir l illustre bien Le cadre l gislatif wal lon IDESS est galement particuli rement indicatif Il est en effet tellement res trictif quant au type de travaux que l entreprise agr e peut r aliser qu il oblige 7 Actes du colloque Les Services de proximit des pratiques et une place dans l conomie sociale organis le 8 novembre 2005 Sambreville 8 Exemples la tonte est limit e aux pelouses de maximum 300m la taille des haies de maxi mum 40m le d sherbage maximum 75m etc Services de proximit finalit sociale 73 74 cette derni re soit refuser de nombreuses demandes ce qui met en p ril la situation financi re de la structure soit c der la tentation de tricher avec le cadre afin
175. s qui ne b n ficient pas par ailleurs d autres types de financement via l agr ment Entreprise d insertion etc En cr ant le syst me des titres services l Etat a construit la solvabilit d une demande des familles en y injectant de l argent public via une prise en charge partielle du co t du travail domestique Cette mesure s adresse tous sans discrimination en fonction du niveau de revenus Ce nouveau march ouvre bien entendu un nouveau champ d activit conomique et contribue diminuer l ampleur des circuits de travail non d clar s mais il est un autre effet qui ne semble pas avoir fait l objet d une anticipation De nombreux services de proximit pr existaient l av nement du syst me des titres services aides et soins domicile aides familiales gardes malades brico d pannage etc Ces services d adressaient la fois des personnes en situation pr caire mais aussi des personnes aux revenus moyens Une respon sable des services domicile d velopp s par un CPAS nous confiait que depuis la cr ation des titres services les personnes qui avaient les moyens de payer ont eu tendance recourir ce nouveau syst me fiscalement plus avantageux et moins connot aide sociale Du coup la concentration de personnes qui ne payent pas ou peu leurs factures augmente sensiblement au sein des servi ces qui n ont pas recours aux titres services les conditions de travail des aides m nag res se d
176. s soins domicile les services de l emploi l insertion socioprofessionnelle l aide la jeunesse Cependant tous les services sociaux ne sont pas des services sociaux d int r t g n ral Ainsi ceux qui sont r serv s un public limit par exemple au personnel d une entreprise ne le sont pas dans la mesure o leur prestation ne s effec tue pas par r f rence des droits fondamentaux Tous comme l ensemble des SIG les SSIG peuvent tre soit de type conomi que soit de type non conomique Le probl me actuel est que cette fron ti re reste tr s floue Certains services fournis par des entreprises d conomie Services de proximit finalit sociale 121 122 sociale comme la formation et l insertion socioprofessionnelles zone noire sur le graphique ci dessus pourraient aussi tre consid r s comme des servi ces sociaux d int r t g n ral de type conomique et d s lors tre soumis la concurrence Certains services ont toutefois t exclus directement de la directive services savoir les services relatifs l aide l enfance l aide aux familles et aux personnes se trouvant de mani re permanente ou temporaire dans une situation de besoin Le r le des autorit s publiques belges et l impact sur les services de proximit finalit sociale Comme l explique Ariane Fontenelle directrice du Think tank Pour la Solidarit la question de savoir si les services d co
177. s structures agr es en titres servi ces ou non est le premier enjeu majeur qui devrait tre trait Cela implique d une part de travailler sur une harmonisation des conditions de travail au sein des diff rentes commissions paritaires dans lesquelles s inscrivent les structures et d autre part de n gocier avec les pouvoirs publics un finance ment ad quat Ce dernier devrait permettre de couvrir une indexation des salaires l acc s des formations techniques et sociales une relation avec la client le ad quate permanence t l phonique temps de rencontre pour bien expliquer le service et ses limites etc un encadrement pour l quipe et pour la client le des r unions d quipe r guli res etc Identifier des param tres de qualit du travail et du service la client le pour une s rie de services de proximit serait donc une premi re tape n cessaire L tude que r alise actuellement le Centre d conomie sociale et le CERISIS sur les diff rents pres tataires en titres services devrait pouvoir clairer en partie cette question La qualit du service et son lien avec la qualit de l emploi devront galement tre abord es Il est n cessaire de partir du point de vue des usagers pour r pondre cette question Ceux ci cherchent dans la majorit des cas une offre lisible des services disponibles distinction claire entre les diff rents ser vices lisibilit des prix etc un nombre restreint d interl
178. semblent toutefois importantes D une mani re g n rale les structures de services de proximit qu elles se situent ou non dans le domaine des titres services proposent des m tiers qui g n rent la plupart du temps des revenus de faible niveau Avec l effet ajout de la pratique du temps partiel et ou des horaires coup s que ces services imposent les travailleurs de ce secteur sont donc tr s expos s aux situations souvent qualifi es de pi ges l emploi Dans toute une s rie de situations familiales le faible diff rentiel entre les revenus du travail et les revenus et avantages li s aux revenus de remplacement repr sentent un r el frein par rapport la motivation d crocher et conserver un emploi Dans ce contexte les entreprises d conomie sociale r agissent de mani re diversifi e souvent en fonction de leurs moyens financiers et du secteur dans lequel elles sont actives Toutefois dans la limite de ces moyens elles attachent une importance particuli re fournir leurs travailleurs les conditions de travail les plus favorables possibles Certaines entreprises d conomie sociale actives Services de proximit finalit sociale dans les aides m nag res titres services ont par exemple choisi de payer leurs travailleurs au dessus des bar mes minima impos s par leur commission paritaire Les entreprises d conomie sociale semblent aussi plus attentives la p nibilit du travail et la co
179. sentation syndicale du personnel des services sociaux conf rent un aspect controvers dans l opinion publique toute volution vers le march L impact de la r gulation concur rentielle a galement t limit dans un pays r gime dual comme l Espagne Finalement ce mode de r gulation s est diffus particuli rement au cours des ann es 1990 dans les pays r gime corporatiste et lib ral En France et en Allemagne il s agit de financer des services additifs ceux qui continuent de relever d une r gulation tut laire ou d une r gulation d insertion Les r sultats sont rest s modestes ainsi seulement 2 de l offre totale de l aide domi cile rel ve en 2002 des entreprises En fait les pays embl matiques du passage la r gulation concurrentielle sont ceux qui ont h rit d une conception lib rale de l tat providence dans laquelle l intervention publique reste subsidiaire par rapport au mode d alloca tion principal des ressources qu est le march Le pays qui est all le plus loin en Europe dans cette direction est le Royaume Uni 21 Badelt C Contracting and institutional choice in Austria in Kendall J Perri 6 eds The Contract Culture in Public Services Studies from Britain Europe and the USA Avebury Aldershot Arena 1997 Services de proximit finalit sociale 25 26 Les constats effectu s depuis son av nement peuvent aujourd hui nourrir une r flexion sur le domai
180. services une fraction suppl men taire de 10 des jeunes enfants au sein de l Union europ enne se traduirait par la cr ation de 415 000 emplois voire m me 625 000 si l on inclut les emplois annexes Dans un cadre de sous emploi structurel l int r t port ces services par les pouvoirs publics est d s lors croissant Le terme services de proximit qui se r pand dans les ann es 1980 est d ailleurs souvent confondu avec les emplois de proximit Mais derri re ce souci de l emploi d autres questions importantes sont soule v es par ces services Des choix de soci t sont en jeu e faut il consacrer les moyens que la collectivit publique affecte des servi ces de confort destin s des client les aux revenus lev s suivant le principe selon lequel la dispersion des revenus favorise l emploi ou convient il de favoriser plut t des services de base largement accessi bles Dans la premi re option les services de proximit peuvent tre la source de nouvelles in galit s dans la seconde option ils peuvent tre un levier pour diminuer les in galit s et renforcer le lien social Pour simplifier c est toute la diff rence entre la priorit donn e au financement des emplois pour des m nages ais s et celle qui serait accord e des services collectifs admettant les enfants de familles d favoris es e faut il consid rer ces services qui interf rent avec la sph re priv e des usa ge
181. ses en place suite ce d cret alliaient au d part le versement de prestations financi res sp cifiques et la cr ation de services collectifs Puis dans les ann es 1990 elles volu rent vers des objectifs davantage tourn s sur l emploi 1996 en particulier voit la cr ation du Titre Emploi Service TES Malgr une appellation proche de nos titres services son fonctionnement en est assez loign et correspond plus celui de nos ch ques repas Ce n est en effet pas l utilisateur final qui ach te les titres mais bien l entreprise ou le comit d entreprise Celle ci peut alors d cider d en financer une partie selon son choix Elle les c de ensuite ses employ s selon les modalit s qu elle tablit Ceux ci b n ficient en plus de la partie du co t prise en charge par leur employeur de la r duction d imp t de 50 qu octroie le gouvernement fran ais sur les sommes d pens es en services domicile Les salari s peu vent alors payer l aide de ces ch ques les prestations de services domi cile de structures agr es par l Etat Plus r cemment le plan Borloo lanc le 16 f vrier 2005 marque une nouvelle tape En effet le champ des services la personne se voit tendu au del des emplois familiaux des services tels que le portage de repas l assistance infor matique ou la coiffure domicile Ce plan est d envergure car il pr voit la cr a tion de 500 000 emplois en trois ans et simplifie en
182. sont consid r s comme un des trois piliers de l conomie sociale qui devront tre soutenus Comme l explique Jean Louis Laville la relation des pouvoirs publics ces nou veaux services repose alors sur une r gulation d insertion L Etat condi tionne son soutien financier la mise l emploi de personnes peu qualifi es par les structures de services En 2001 un Fonds d exp rimentation pour les services de proximit est cr sous l impulsion de Johan Vandelanotte alors ministre f d ral de l Economie sociale Ce fonds b n ficie des moyens des deux R gions flamande et wal lonne et de l Etat f d ral Il est g r par la Fondation Roi Baudouin qui orga nise en octobre 2001 un premier appel projets afin de financer des projets pilotes et des tudes de faisabilit Ces projets doivent r pondre 4 crit res poursuivre comme objectif la cr ation de nouveaux emplois e favoriser le caract re participatif du service en y impliquant les travailleurs et les usagers e porter une attention une accessibilit maximale au service pour les diff rents types d usagers se d velopper au maximum via des partenariats Cent trois projets furent s lectionn s sur l ensemble de la Belgique Chacun d entre eux a pu compter sur un financement de 9 mois avec une possibilit d introduire une demande pour prolonger ce soutien En 2001 et 2002 2 6 mil lions d euros ont t chaque ann e mis disposition du
183. soutien des gouvernements devait d montrer le potentiel des services de proximit dans le domaine de l emploi et de la coh sion sociale Par ailleurs un fonds d exp rience est cr en Flandre pour les services de proximit dans le tourisme et des Plans d action pour les services de proximit dans les centres villes sont soutenus 1 Coordinatrice de la Koepel Lokale Diensteneconomie www lokalediensteneconomie be 2 Il s agit d une forme d intervention sociale originale que l on retrouve en Communaut fla mande et aux Pays bas et qui consiste encourager et accompagner la participation des habitants Il s agit de les impliquer dans les mutations affectant leur cadre de vie et de mobiliser les habi tants d sireux de prendre part au processus d cisionnel concernant l avenir de leur quartier Services de proximit finalit sociale La Fondation Roi Baudouin a organis un certain nombre de tables rondes pour les promoteurs de projet Ceux ci ont formul la d finition suivante des servi ces de proximit Le service de proximit est un prestataire de service avec les caract ristiques int gr es suivantes il augmente la qualit de vie des utilisateurs en r pondant aux besoins col lectifs et personnels pertinents il cr des emplois durables pour tous les collaborateurs dont au moins la moiti est recrut e parmi les groupes risque il implique les collaborateurs et autres int ress s d une ma
184. ssions consultatives une pour chaque groupe professionnel Aide familiale garde domicile aide m nag re et ouvriers polyvalents assistants sociaux et employ s Services de proximit finalit sociale 36 administratifs Ces commissions n ont pas de pouvoir de d cision mais bien de consultation sur l volution du projet de services de l ADMR Cette structure fonctionne de fa on parall le avec des structures de concerta tion sociale habituelles d l gations syndicales CE CPPT etc Son travail n est d ailleurs pas le m me Les d l gu s d quipe ne s occupent pas de d fendre les travailleurs mais d assurer au quotidien la convivialit dans le fonctionne ment de l quipe Les personnes lues sont galement des ressources pour leurs coll gues Quand une aide familiale a un probl me elle peut en parler avec une de ses paires et pas seulement avec l assistante sociale qui l encadre Les d l gu e s professionnel le s assurent aussi le relais de l information leurs coll gues et transmettent l avis de leur quipe l ASBL Dans ce but des assem bl es inter d l gu s ont t mises en place au sein des antennes r gionales Elles rassemblent tous les d l gu s de toutes les quipes Ils y re oivent des informations sur le fonctionnement de l entreprise et sont consult s sur le fonc tionnement de leur quipe et de l antenne A noter aussi que chacune des cinq Commissions consultatives de groupe
185. st pourquoi le but est galement qu ils soient soutenus financi rement par les domaines publics auxquels ils appartiennent Dans certains domaines publics les accords suivants ont d j t r alis s dans le courant de 2008 Le domaine public du Bien tre contribue aux services de proximit de soins domicile Le domaine public du Bien tre contribue aux services de proximit de cr che e Le domaine public du Sport contribue aux services de proximit pour le sport de voisinage e Le domaine public du Logement contribue aux services de proximit de logements sociaux e Le domaine public Environnement et Nature contribue aux services de proximit nergie et environnement Le domaine public Tourisme contribue aux services de proximit de tourisme D fis pour demain Le d veloppement de lokale diensteneconomie Le secteur recherche un largissement sensible de l activit aussi bien pour les initiatives existantes que pour les nouvelles initiatives dans les communes ou r gions o cette forme de travail n est pas encore ou trop peu pr sente Services de proximit finalit sociale Au d marrage de nouvelles initiatives il est tr s important de veiller aux trois piliers de base des services de proximit l emploi durable pour les groupes risque la prestation de services accessibles et le fonctionnement participatif La concr tisation structurelle du financement en feuilles de tr fle Le
186. ste de solution bas e sur l ouverture et le d cloisonnement Le fonctionnement de la cr che int gre pleinement les parents qui participent 3 Extrait du site Internet de la cr che parentale de Louvain la Neuve Services de proximit finalit sociale non seulement sa gestion assembl e g n rale conseil d administration mais surtout son quotidien en change d une r duction de 10 de la par ticipation financi re chaque famille offre 5 heures par semaine la cr che Les parents participent ainsi pleinement la vie en collectivit de leur enfant partagent leur exp rience et leurs questions avec d autres parents et des pro fessionnels s investissent dans un projet associatif local Pour certains parents la cr che constitue une occasion de se sortir de l exclu sion professionnelle via la possibilit de faire garder son enfant mais aussi de l isolement social ou culturel en rencontrant d autres parents et en tant impliqu s positivement dans un projet qui met en valeur leur participation De plus la cr che constitue un lieu de formation pour les parents une forma tion de base l encadrement des enfants en milieu collectif leur est en effet dispens e gratuitement et peut constituer pour certains un tremplin vers une r insertion professionnelle Cr che parentale de Louvain la Neuve Av de l Espinette 16 1348 Ottignies Louvain la Neuve T l 010 24 42 52 Site http www crecheparentalelln b
187. sychiatriques et les malades du SIDA Ce secteur a pu tre autrefois occup par la sph re publique Parmi ces coop ratives on peut prendre l exemple de Coopselios servizi alla per sona Il s agit d une coop rative de type A orient e vers la psychiatrie les per sonnes handicap es et les mineurs Elle est active dans 8 r gions essentielle ment du nord de l Italie du Trento au Latium et fait partie des coop ratives socia les les plus importantes travaillant dans le champ des services la personne Les coop ratives de type B qui exercent des activit s dans l agriculture l en tretien des espaces verts les services de nettoyage et d assainissement de l environnement la blanchisserie l informatique la reliure et la typographie la menuiserie Les travailleurs peuvent tre des handicap s physiques et 9 Article 1 de la pr sente loi 10 Site internet de Coopselios http www coopselios com Services de proximit finalit sociale 141 142 psychiques des personnes ayant des probl mes psychiatriques des toxicoma nes ou des individus marginalis s La loi 381 stipule qu un minimum de 30 des emplois salari s soit occup par ces cat gories des personnes en insertion Ainsi plus de 7 000 coop ratives op rent en Italie Afin d avoir plus de poids dans les n gociations avec les pouvoirs publics elles se regroupent en consor tium Parmi ces coop ratives un tiers sont des coop ratives de type B
188. t dire renvoyant une dimension relationnelle de la prestation Ces services organisent la participation des travailleurs et des travailleuses et des usagers et usag res et garantissent leur accessibilit financi re culturelle et ou g ographique En outre ces services cr ent des emplois durables et de qualit accessibles aussi des personnes exclues du march du travail moyennant des mesures sp cifiques telles qu un encadrement particulier et un programme de formation continue Il faut bien noter qu il s agit l d une d finition normative qui d crit un ser vice de proximit exemplaire Services de proximit finalit sociale Des besoins sociaux av r s ou mergents s agit par exemple de la garde d enfants du transport des personnes mobilit r duite dans des zones rura les des petits travaux domicile ou l ext rieur pour des personnes g es courses jardinage petits travaux de couture de nettoyage etc Les besoins sociaux sont tr s nombreux et les changements d mographiques baby boom vieillissement de la population et sociologiques travail des femmes individualisation etc les am nent sans cesse voluer Participation des travailleuses et des travailleurs Elle peut prendre des formes tr s diverses de la participation l assembl e g n rale la prise de parts financi res dans l entreprise en passant par la mise en place d organes de consultation
189. t de participation des travailleurs varient consid rablement Services de proximit finalit sociale 38 Deux l ments semblent jouer un r le important le type de structure et de direction et le type de travailleurs Pour bien comprendre notre propos il importe de diff rencier deux types de sc narii dans lesquels les travailleurs peuvent voluer car les enjeux et pers pectives rev tent des formes tr s diff rentes Le premier cas de fiqure est celui d une personne qui cherche tout simplement un emploi et n met pas d exi gence particuli re quant celui ci Sans jugement de valeur aucun il s agit d une personne qui vend sa force de travail pour subvenir ses besoins et ceux de sa famille Elle en attend les meilleures conditions de travail possibles mais ne souhaite pas outre mesure se m ler du devenir de l entreprise ou de ses m canismes de fonctionnement Rappelons aussi ici la difficult que ren contrent les travailleurs inscrits dans des emplois tremplins Par d finition ils ne sont dans l entreprise que pour une dur e d termin e et il est donc assez logique qu ils n expriment g n ralement pas un grand int r t envers les processus participatifs Au sein des entreprises qui fonctionnent selon le principe des titres services on recense tr s r guli rement des travailleurs qui n ont pas conscience du fait que leur employeur se situe dans une logique d conomie sociale et ou d in sertion Cet
190. t tre soit des formations sur le lieu de travail ou sur le terrain de l employ par exem ple chez le client ou dans l atelier de repassage soit des formations en dehors du lieu de travail donn es par un formateur interne ou un formateur externe institut de formation formateur ind pendant etc Les formations sur le 7 Voir ce titre l analyse r dig e sur la question par Marie Spaey charg e de projets chez SAW B Cette analyse qui a pour titre ILDE et formation des travailleurs la quadrature de cercle est t l chargeable gratuitement sur le site de SAW B l adresse suivante http www saw b be cms analyses php Services de proximit finalit sociale terrain sont uniquement accessibles pour des nouveaux travailleurs dans les titres services Elles ont pour but d augmenter l autonomie de ces nouveaux travailleurs Chaque entreprise agr e en titres services dispose par ann e civile d un montant maximum auquel elle peut pr tendre Le fonds de forma tion dispose pour l ann e 2008 de 7 millions d euros et le montant maximum par entreprise est calcul sur base du nombre de titres services qu elle a trans mis l ann e pr c dente la soci t mettrice Les petites structures et les structures en forte croissance qui sont celles qui ont souvent le plus grand besoin de formation n ont donc qu un acc s limit au fonds par rapport leurs besoins r els De plus il semble que le fonds soit peu utilis
191. tendu l tat comme organisateur du social Il se traduit dans les services sociaux par une collectivisation des besoins privil giant comme objectifs l int gration sociale et l galit entre les sexes Les associations dans ce cadre ont jou un r le de pression sociale En permettant l expression de revendications elles ont mobilis des r seaux afin d inciter la cr ation des prestations d livr es par le service public 11 Orloff A S Gender and the Social Rights of Citizenship The Comparative Analysis of Gender Relations and Welfare States American Sociological Review 58 1993 12 Leira A Models of Motherhood Welfare State Policy and Scandinavian Experiences of Everyday Practices Cambridge University Press Cambridge 1992 Services de proximit finalit sociale Dans le r gime corporatiste en Allemagne Autriche France et Belgique les associations ont plus t en position de pionni res sur les services en d fri chant des demandes sociales mergentes qui ont t ensuite int gr es au ser vice public ou maintenues dans le cadre associatif tout en tant encadr es par l tat Ce r gime corporatiste conna t toutefois deux variantes L une comme en France et en Belgique est galitariste Elle se donne comme priorit l ins titutionnalisation d une offre de services non marchands en dehors de la cel lule familiale Les associations y gardent une place importante de prestataires de services
192. terrain Le processus est en marche puisque SAW B et ses f d rations membres ont interpell le ministre de l Economie Jean Claude Marcourt pour lui signifier leurs inqui tudes et lui faire part de leur souhait d tre associ s aux d bats II leur semble en effet crucial que les adaptations que va devoir r aliser la R gion wallonne pour int grer la directive services tiennent compte au maximum des Services de proximit finalit sociale 127 128 sp cificit s de l conomie sociale SAW B et ses f d rations membres souhai tent qu un groupe de travail compos de repr sentants de l administration de repr sentants des partenaires sociaux et de repr sentants de l conomie sociale via ConcertES puisse tre mis sur pied prochainement L appel semble avoir t entendu par le cabinet du ministre Marcourt et l administration puisqu une r union est convoqu e laquelle SAW B et ConcertES sont convi s Le dialogue semble donc ouvert mais quelle sera la capacit des acteurs de l conomie sociale influer sur les pouvoirs publics face aux pressions importan tes qu ils re oivent de l Europe en faveur d une lib ralisation effr n e Services de proximit finalit sociale Les services la personne approches europ ennes et nationales Maud Candela Le contexte europ en Actuellement les services de proximit ou services la personne sont de plus en plus cit s dans les politiques europ
193. tre 5 000 et 10 000 groupes pour le seul domaine de la sant Elles prennent racine dans une critique de la bureau cratisation des services dans le secteur public et dans les grandes organisa tions de bienfaisance qui regroupent les associations plus anciennes avec les quelles elles cohabitent Ainsi Vienne 65 000 enfants sont accueillis la moi ti dans le service public et la moiti dans des associations la fois tradition nelles et issues de ces initiatives dite de base Comme en France en Belgique ou au Royaume Uni il s agit de rel gitimer les formes d offre associative Dans ces pays il existait une tradition de coo p ration entre pouvoirs publics et associations et les innovations ont leur tour adopt ce statut sur des bases renouvel es cependant Selon leurs promoteurs c est de leur capacit garantir une expression des usagers et 26 Borzaga C L volution r cente de la coop ration sociale en Italie Revue des tudes coop ratives mutualistes et associatives Recma n 26 76 4 me trimestre 1997 27 Sajardo Moreno A conomie sociale et services sociaux en Espagne Revue des tudes coo p ratives mutualistes et associatives Recma n 261 59 3 me trimestre 1996 Services de proximit finalit sociale mobiliser des engagements volontaires diversifi s comme trouver de nou veaux quilibres financiers appropri s dans un contexte moins prot g que d pend l a
194. ttent aux travailleurs de repren dre contact avec le monde du travail de retrouver une confiance en eux et d acqu rir une exp rience et des comp tences dans un secteur professionnel particulier Encore faut il alors que l entreprise mette en uvre des dispositifs pour que cette formation professionnelle et sociale soit r elle Formation par le travail entreprise d insertion tutorat formation par les pairs apprentissa ges en situation d emploi Et bien entendu des pratiques de jobcoaching pour accompagner la recherche d un nouvel emploi par le travailleur sa sortie Comme voqu pr c demment la double mission de formation du travailleur et de prestation de services efficaces des clients reste un d fi quotidien Dans les structures qui n ont pas pour mission l insertion socioprofessionnelle de personnes loign es de l emploi la stabilit de l emploi est galement tr s variable d une entreprise l autre Dans le secteur de l enfance par exemple certaines structures offrent des CDI mais se retrouvent r guli rement face une ins curit importante quant au financement du service donc des emplois Dans certains secteurs on ne conna t que trop bien la pratique qui consiste remettre des pr avis de licenciement titre conservatoire en attendant la confirmation d une promesse de subvention L emploi dur e ind termin e n est donc pas forc ment synonyme de s curit d emploi Par contre nous l avons d
195. tures qui se cr ent partir de la volont de quelques citoyens souvent militants de r pondre des besoins non rencontr s On retrouve galement des formes de b n volat dans des structures de type de cr ches parentales o les parents deviennent eux m mes prestataires de service Aujourd hui en Belgique francophone les pratiques de ce genre restent toutefois tr s marginales B n voles et salari s L association Bawet propose d installer des logiciels libres sur les ordinateurs de personnes priv es L objectif est de diffuser largement les logiciels libres et Services de proximit finalit sociale 87 88 ainsi de lutter contre les exclusions provoqu es par la fracture num rique qui se propage de plus en plus entre ceux qui sont connect s et les autres Ce service est g r enti rement par des b n voles Parmi ceux ci quelques uns ont toutefois cr une entreprise d conomie sociale galement active dans les logiciels libres Bawetic Cette entreprise propose des services payants diverses structures associations administrations et entreprises BAWET Rue Pierreuse 19 21 4000 Li ge T l 04 232 95 01 Mail info bawet org Site www bawet org Salaires et conditions de travail Nous l avons dit le secteur des services de proximit est compos d une grande diversit de situations Il est d s lors difficile d y appliquer des stan dards d valuation Plusieurs remarques
196. ucratif ASBL ou d une association de CPAS Au 1 janvier 2008 45 structures taient agr es comme ILDE par la R gion Bruxelloise Les ILDE s adressent des personnes peu qualifi es et ou loign es du mar ch du travail p riode longue de ch mage etc Pour tre reconnue comme ILDE une ASBL bruxelloise doit occuper en moyenne annuelle 60 de l effec tif total du personnel d ex cution en tant que travailleurs du public cible avec un minimum d un quivalent temps plein et engager les travailleurs du public cible dans les liens d un contrat de travail L ILDE se voit une fois agr e octroyer diff rentes aides dans la limite des cr dits disponibles La premi re est une subvention qui doit leur permettre de 18 Et la limite des cr dits disponibles pose r ellement probl me Bruxelles puisque chaque ann e les crit res de financement sont d battus au sein de l organe consultatif de l conomie sociale bruxelloise la plate forme de l conomie sociale Ce sous financement g n re videment une grande ins curit financi re Services de proximit finalit sociale 43 4h couvrir leurs frais de fonctionnement et les t ches d accompagnement social du public cible Cette subvention est au minimum de 15 000 euros et est com pl t e partir du 5 me travailleur par une subvention annuelle compl men taire de 7 500 euros par tranche de 4 travailleurs Les ILDE re oivent gale ment une subvent
197. uel s or ganise peu peu afin de faire face aux nouveaux d fis sociod mographiques Quelles ont t les pratiques men es jusqu pr sent dans diff rents Etats membres Comment s organisent ces services Pour tenter de r pondre ces interrogations nous nous appuierons sur deux exemples la France et l Italie Gestion des services la personne en France Comme la plupart des Etats membres europ ens la France voit sa population vieillir ce qui a pour cons quence une augmentation du nombre de personnes g es d pendantes Ces personnes sont actuellement 800 000 en France mais le CERC Conseil de l emploi des revenus et de la coh sion sociale pr voit que le nombre des seniors passera 1 200 000 en 2040 Or d ici l il est gale ment pr vu que le nombre d aidants potentiels des familles soit amen diminuer du fait entre autres de la forte chute du taux de f condit Les ser vices pour les personnes d pendantes repr sentent ainsi un enjeu de taille auquel les pouvoirs publics doivent trouver un plan adapt Si l on se penche sur l historique des services la personne en France ceux ci ont t int gr s aux politiques sociales d s le d but des ann es 1950 En 3 Chiffres extraits du rapport n 8 du CERC paru en janvier 2008 Documentation fran aise Services de proximit finalit sociale effet la base juridique de l aide domicile a t fond e par d cret en 1953 Les politiques mi
198. uer pour viter des frais trop importants pour l usager garde malade pour la nuit si une aide n est r ellement n cessaire qu une ou deux fois par mois et qu un voisin peut s en charger transport alors que le co voiturage dans le quartier est possible etc 6 Veufs Invalides Pensionn s ou Orphelins Services de proximit finalit sociale 71 72 Un autre frein l acc s de tous aux services propos s r side dans l engouement des usagers particuli rement lorsque l offre est limit e Certains services sont en effet victimes de leur succ s et ne font d ailleurs que peu de publicit comme les services de cr ches ou de garde d enfants C est souvent par le bouche oreille que les clients arrivent Plusieurs entreprises nous disent tre contraintes de refuser des clients ou usagers par faute de moyens humains et financiers pour y r pondre ou compte tenu de la difficult de trouver des personnes comp tences engager Une halte garderie con ue au d part pour r pondre un public de familles ayant peu de revenus a commenc voir affluer des enfants de parents qui travaillent tous les deux et qui par manque de structure d accueil voient dans ce service une mani re de r pondre en partie leur probl me de garde Face ces probl mes certaines structures d cident de limiter l offre un type pr cis de public les per sonnes g es les personnes en difficult s financi res etc mais la limite n est p
199. ur le b chage etc Ces r gles posent de r els probl mes aux entreprises agr es car elles sont extr mement contraignantes Elles les obligent refuser de nombreuses demandes qui vont au del des limites impos es mais ne sont pas non plus rencontr es par les entreprises but lucratif car trop peu rentables De plus elles forcent les entreprises d conomie sociale jongler avec des comptabili t s tr s complexes et mettre en place des suivis administratifs draconiens qui exigent du temps et beaucoup de moyens humains donc financiers Elles met tent clairement la rentabilit financi re de ces entreprises en p ril Enfin elles positionnent de cette mani re l conomie sociale comme une conomie des tin e uniquement des personnes pr caris es et des petits boulots Aujourd hui sur les 51 structures agr es 31 sont des CPAS soit 61 10 des ASBL et 10 des SFS On peut d s lors clairement se poser la question de la place des CPAS dans ce dispositif d conomie sociale d une part et du motif de leur pr domi nance dans le syst me d autre part A cette deuxi me question il semble que le dispositif tel que pr vu aujourd hui ne permet pas aux structures d atteindre une rentabilit suffisante ou du moins tr s difficilement moins d tre largement paul es par une structure existante entreprise financ e comme entreprise d in sertion et active dans les titres services par exemple etc IDESS
200. venir de l offre associative de services Un certain nombre d associations et de coop ratives qu elles soient anciennes et remettent en cause leurs comportements habituels ou r centes et propo sent des approches originales tentent donc d ajuster leur organisation en cons quence D o la propension les r unir dans la figure de l entreprise sociale symptomatique du renouveau du tiers secteur Cette notion d entre prise sociale peut tre caract ris e au del de ses finalit s sociales et de sa dynamique entrepreneuriale par une forte dimension de production de biens et services et une intense participation la vie de l entreprise de toutes les parties prenantes b n voles salari s dirigeants usagers repr sentants d organismes publics ou priv s 2 28 OCDE Social enterprises Ocde Paris 1999 Sur l entreprise sociale cf les travaux du r seau europ en EMES www emes net Services de proximit finalit sociale 29 30 Les services de proximit finalit sociale belges structures et dispositifs V ronique Huens Dans son article Jean Louis Laville voque trois grandes tapes dans l histoire des services de proximit en Europe La premi re est la naissance dans l apr s guerre des services sociaux d aide aux personnes et aux familles La seconde marque l arriv e au milieu des ann es 80 des services de proximit qui cher chent concilier une r ponse des besoins non couverts
201. vices de proximit finalit sociale grandes caract ristiques de ces services et d en comprendre ainsi les enjeux communs Ces deux caract ristiques sont d une part la proximit et d autre part le caract re collectif des b n fices g n r s La proximit des services peut tre subjective ou objective Elle est objective lorsqu elle est d finie par des crit res objectifs de temps et d espace Elle peut tre d limit e g ographiquement par un territoire restreint Elle comporte une dimension temporelle lorsque le service implique des flux r currents qui s ins crivent dans le v cu quotidien par exemple dans le cas d un service aux per sonnes d pendantes La proximit peut tre subjective lorsque la relation entre le prestataire et l usager est d terminante pour la qualit du service comme c est le cas des services aux personnes Cette relation entre prestataire et usager implique des enjeux importants Elle permet d une part la cr ation de nombreux emplois Elle implique d autre part le fait que ces services puisque leur r alisation exige du temps ne peuvent tre financ s par des gains de pro ductivit Enfin cette relation implique une confiance entre le prestataire et l usager puisque le service s immisce dans l intimit de ce dernier La deuxi me caract ristique des services de proximit repose sur le fait qu ils sont individuels mais engendrent des effets collectifs Les services de gard
202. volu en nombre et en importance Les structures agr es titres services r pondent aujourd hui aux demandes d usagers qui se trouvent prin cipalement dans la premi re tendance identifi e Les quelques structures titres services que nous avons rencontr es estiment que 70 80 de leurs clients sont des personnes relativement nanties pas pr sentes au moment o l aide m nag re effectue son travail Les 20 ou 30 restant sont essentielle ment compos s de personnes g es Le dispositif titres services a en quel que sorte cr un appel d air Gr ce la relative accessibilit des services qu il met en place ce dispositif a incit de tr s nombreuses personnes qui ne fai saient pas appel auparavant une aide m nag re y avoir recours Si les usagers voluent constamment il en est de m me de leurs besoins de proximit Le vieillissement de la population est par exemple un facteur Services de proximit finalit sociale 63 64 important qui induit des besoins qui n existaient pas hier La disparition ou la diminution de certains services publics les besoins accentu s de mobilit l volution des r seaux urbains et ruraux les nouvelles pr occupations envi ronnementales ou encore l volution du travail des femmes g n rent gale ment de nouveaux besoins transport garde malade services de r coltes des d chets verts et de compostage accueil des enfants etc Deux services pour une
203. ximit finalit sociale La troisi me famille se compose des activit s de m nage et de repassage Ce type d emploi a commenc se d velopper dans les ann es 1950 En 2005 Rafaella Sarti crivait dans son ouvrage Domestic Service and European iden tity que la France tait le seul pays dans lequel les politiques publiques mises en uvre avaient permis la normalisation de la cr ation d emplois dans ce secteur L arriv e des titres services en Belgique a sans aucun doute modi fi les choses Enfin la quatri me famille reprend le soutien scolaire Ce type de service com prend deux activit s principales d une part les cours particuliers domicile dans les disciplines scolaires d autre part l accompagnement des enfants depuis leur sortie de l cole jusqu leur domicile ainsi que la supervision des devoirs Acteurs dans la structuration de l offre des services Depuis 2005 les principaux acteurs structurant l offre des services la personne sont l ANSP et les Conseils g n raux L ANSP a t cr e dans le cadre du d cret du 14 octobre 2005 en application de la loi du 26 juillet 2005 relative au d ve loppement des services la personne Elle a dispos en 2006 d un budget d en viron 28 millions d euros Dans chaque d partement l ANSP dispose d un d l gu territorial charg de la promotion du Plan de d veloppement de services la personne Six missions principales sont attribu es l Agen
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