Home

Projet Rectorat

1. En soit la formule impersonnelle Il est vrai que n est pas un connecteur Elle introduit toutefois un PdV qui reli au connecteur MAIS correspond exactement la valeur concessive d un CERTES La valeur de lien de responsabilit assum par LOC que cette locution introduit dure jusqu au surgissement de MAIS qui vient interrompre sa port e IL EST VRAI QUE introduit un nonc qui poursuit l isotopie du PETIT mais change le cadre de cette petitesse en la socialisant moindres familles fait allusion au rang social et d signe explicitement le Peuple Le rang social est mis en rapport avec une nouvelle d signation de l objet conte Histoires d pourvues de raison et une allusion l enfance comme tat pr rationnel La reconnaissance d une modalit d instruction adapt e aux enfants et au peuple fait que la proposition P4 qui pr c de MAIS semble aller dans le sens le plus n gatif de la reformulation qui achevait P3 et la premi re s quence Les contes semblent r affirm s comme bagatelles ce qui am ne une sorte de retour en arri re argumentativement int ressant La s quence argumentative Textualit et polyphonie 75 qui commence est en fait ins rer ench ssement d une s quence dans une autre en position d tayage compl mentaire Avant d aller plus avant il faut pr ciser le sens du mot image dans la formule qui ouvre Ph4 Il est vrai que ces Contes donnent une image de ce
2. une autre signature en page de titre en pr sentant les contes comme tant l uvre de Charles Perrault On se trouve donc ainsi devant une double signature p ritextuelle celle auctorialement choisie de la lettre d dicace et celle ditorialement d cid e du recueil Sans parler de celle du frontispice o les contes sont attribu s ma m re Loye Le frontispice en effet met en sc ne une autre configuration Il pr sente une sc ne englobante de veill e dans une maison bourgeoise mettant en pr sence une vieille nourrice fileuse assise en position de conteuse deux jeunes enfants debout tout pr s d elle et un jeune monsieur assis en face d elle dos la chemin e La sc ne g n rique est alors claire c est celle du genre du conte oral Au dessus de la fileuse une plaque sur laquelle est trac e l inscription Contes de ma m re Loye d signe autant le genre que le nom de la conteuse et le titre du recueil Entre ce frontispice et notre lettre d dicace un double jeu de pr face et une double sc ne nonciative sont instaur es Le personnage du jeune homme qui coute Textualit et polyphonie 61 la conteuse devient une figure iconique possible du r le du signataire P Darmancour comme transcripteur assurant le simple passage de la parole orale de ma m re Loye la parole crite des contes en prose Ce que confirme la variante du manuscrit de 1695 ceux qui les coutent et
3. Benveniste ne se contentait pas d ouvrir l analyse intra linguistique la s mantique de l nonciation il affirmait Textualit et polyphonie 45 il faut d passer la notion saussurienne du signe comme principe unique dont d pendraient la fois la structure et le fonctionnement de la langue Ce d passement se fera par deux voies dans l analyse intra linguistique par l ouverture d une nouvelle dimension de signifiance celle du discours que nous appelons s mantique d sormais distincte de celle qui est li e au signe et qui sera s miotique dans l analyse translinguistique des textes des uvres par l laboration d une m tas mantique qui se construira sur la s mantique de l nonciation Ce sera une s miologie de deuxi me g n ration dont les instruments et la m thode pourront aussi concourir au d veloppement des autres branches de la s miologie g n rale 1974 66 Le champ de la linguistique est ainsi divis en trois domaines diff rents et compl mentaires au sein desquels le r le central de la linguistique de l nonciation appara t clairement Sch ma 2 Analyse intralinguistique et translinguistique selon Benveniste Linguistique du discours Linguistique Linguistique de Translinguistique du syst me l nonciation des textes s miotique s mantique des uvres Analyse intralinguistique Benveniste a ouvert l analyse intralinguistique au champ du di
4. P et celui qui suit le contenu Q de l assertion sous jacente la question rh torique b Poser ces propositions P et Q comme valides dans des espaces s mantiques ou PdV diff rents c Rechercher dans le co texte ou le con texte les inf rences permises par P c est dire les inf rences pour lesquelles dans un espace s mantique donn PdV1 P appara t comme un argument Construire de la m me fa on celles pour lesquelles Q peut tre un argument dans un espace s mantique du LOC PdV2 d Ne conserver que l les inf rence s C de P qui entre nt dans un rapport de n gation NON C avec celle s de Q Soit l tablissement d une conclusion C ni e par une conclusion NON C c est dire d une distorsion d une incompatibilit e Consid rant que P est pr sent comme un argument pour la conclusion C pour au moins un espace s mantique ou PdV possible mais distinct du PdV pris en charge par LOC o Q entra ne la conclusion NON C fonder la suite du discours ou les d cisions qu il entra ne sur cette conclusion NON C Soit le sch ma suivant qui introduit les espaces s mantiques pour moi les deux logiques ou PdV adverses dans lesquels globalement la proposition P est un argument pour la conclusion C et la proposition Q sous jacente la question rh torique un argument pour la conclusion NON C PdvV 2 d ALLOC Conclusion C lt gt Concl non C Textualit et polyphonie 17 inutilit des ut
5. Paris Gallimard BAKHTINE M M 1984 1979 Esth tique de la cr ation verbale Paris Gallimard BAKHTINE M M amp VOLOSHINOV V N 1977 Le Marxisme et la philosophie du langage Minuit Paris Leningrad 1929 BALLY Ch 1911 La stylistique et l enseignement secondaire in Les le ons de fran ais dans l enseignement secondaire St Blaise Foyer Solidariste 1951 1909 Trait de stylistique fran aise 2 vol Gen ve Paris Georg amp Cie Klincksieck 1965 Le Langage et la vie Gen ve Droz 1 re d 1913 BANFIELD A 1995 Pr face la traduction fran aise de Phrases sans paroles Seuil Paris 9 19 1982 Unspeakable Sentences Textualit et polyphonie 83 2002 A Grammatical Definition of the Genre Novel in Polyphonie linguistique et litt raire n IV 77 100 BENVENISTE E 1966 Probl mes de linguistique g n rale I Pars Gallimard 1974 Probl mes de linguistique g n rale II Pars Gallimard BERRENDONNER A 1981 l ments de pragmatique linguistique Paris Minuit DUCROT O 1972 De Saussure la philosophie du langage pr face Les Actes de langage J R Searle Paris Hermann 1980 Les chelles argumentatives Paris Minuit 1999 S mantique linguistique et analyse de textes Litt rature n 115 Larousse Paris 104 125 ELSLANDE J P van 1999 Parole d enfant Perrault et le d clin du Grand Si cl
6. aux r les compl mentaires La subtilit du jeux polyphonique est la trace micro linguistique d une nonciation dont nous avons essay de cerner la complexit historique dans le grimoire du texte et dans la grammaire du discours R f rences bibliographiques ADAM J M 1990 El ments de linguistique textuelle Mardaga Bruxelles Li ge 1991 Langue et litt rature Hachette coll F R f rences Paris 1992 Les textes types et prototypes Nathan Universit Paris nlle d 2001 1997 Le style dans la langue Delachaux amp Niestl Lausanne 1998 Les genres du discours pistolaire De la rh torique l analyse pragmatique des pratiques discursives in La lettre entre r el et fiction J Siess d SEDES Paris 37 53 1999 Linguistique textuelle des genres de discours aux textes Nathan Universit Paris 2002a Discours et interdisciplinarit Benveniste lecteur de Saussure Cahiers Ferdinand de Saussure n 54 Gen ve Droz 201 218 2002b Note de lecture Arts et sciences du texte de F Rastier Revue Romane Universit de Copenhague para tre 2002c Le style dans la langue et dans les texte Langue Fran aise n 135 Paris Larousse para tre ANSCOMBRE J C amp DUCROT O 1981 Interrogation et argumentation Langue Fran aise n 52 Paris Larousse 5 22 BAKHTINE M M 1978 1975 Esth tique et th orie du roman
7. chapitre annonce la direction prise dans mon dernier livre Adam 1999 Un mod le par niveaux de complexit permet d viter l cueil de la pr sentation initiale de la d marche de la ScaPoLine comme une progression ascendante en trois tapes Au premier tage ou niveau on envisage d tudier chaque phrase isol ment afin de rep rer les diff rents points de vue qui s y expriment et les liens que le locuteur entretient avec ces points de vue Cette structure polyphonique fournit des instructions relatives aux interpr tations possibles de l nonc de la phrase 11 2000 19 20 Lors de la deuxi me tape celle de l analyse proprement textuelle les r sultats des analyses de la premi re tape sont r unies afin de rendre compte du r seau des diff rentes relations qui s tablit travers les limites de la phrase et de son nonc entre d une part les divers tres discursifs individus susceptibles d tre tenus responsables des points de vue exprim s et d autre part les points de vue rep r s Je crois n cessaire de compl ter cette proc dure ascendante bottom up par un mouvement de type top down qui am ne une question de m thode faire intervenir trop tard les litt raires ne risque t on pas d aboutir une division n faste du travail Au linguiste la cuisine des bas niveaux le travail technique de la grammaire et au litt raire la t che de l interpr tation Mais l interdisciplinarit ne
8. cr er des r les pour des images de lui m me tout fait comme il peut cr er des r les pour d autres personnages notamment ALLOC qui sont pr sents dans le monde dont fait partie le th tre les personnages du discours Nglke IIT 2001 59 Maingueneau distingue trois aspects de la situation ou sc ne d nonciation e La sc ne englobante ou type s de discours assigne un statut pragmatique au type de discours dont rel ve un texte Dans le cas qui nous retient cette sc ne englobante correspond au champ des Belles Lettres la fin du XVII me si cle Ce champ impose de d dier le texte produit une personne de haut rang et cr e la possibilit de recourir l pistolaire pratique discursive inscrite elle m me dans l art de la correspondance Quant aux contes eux m mes la mode du conte de f es et l accession de femmes au rang d auteur e s d place cette pratique discursive de l oralit populaire vers un domaine des Lettres anim par une querelle des Anciens et des Modernes laquelle le recueil et sa pr face n chappent pas e La sc ne g n rique correspond aux genres et sous genres de discours consid r s comme autant de rituels socio langagiers Chaque genre et sous genre implique un contexte sp cifique des r les des circonstances en particulier un mode d inscription dans l espace et dans le temps un support mat riel un mode de circulation une finalit etc 199
9. daigne pas de prendre plaisir de semblables bagatelles En d autres termes la Princesse devrait d daigner lt 4 gt les contes qui lui sont offerts en pr sent PdV de la doxa ON Ce que lt 4 gt vient nier Si on examine de pr s les reprises du pronom sujet ON on s aper oit qu il est pr sent dans les trois premi res phrases typographiques quatre fois dans des structures syntaxiques identiques verbe au futur QUE seule la protase de l hypoth tique de Ph2 est diff rente Phl ON ne trouvera pas trange QUE Th se ant rieure mais ON s tonnera QUE PdV r futer Ph2 Cependant si ON examine bien ces Contes Donn e Argument ON verra QUE Conclusion 1 Ph3 d ailleurs comme ON ne sera point surpris QUE Conclusion 2 Textualit et polyphonie 67 nouveau PdV Ces cinq occurrences et leur co texte r sument le premier mouvement argumentatif du texte qui correspond on va le voir une s quence argumentative compl te Le PdV initial de ON Phl Th se ant rieure adverse est renvers par un nouveau PdV Ph2 amp Ph3 tay par la protase hypoth tique de Ph2 qui met en avant un argument fond sur un acte de lecture particulier des contes C est de cette lecture attentive conditionnelle que d pend le renversement de PdV adverse comme l analyse de d tail va le montrer En mettant ainsi syst matiquement en sc ne une opinion contraire celle d un LOC qui assure l homog n it de
10. de l dition 1697 ceux qui les lisent La mise en sc ne de cette circulation de la parole vient ainsi augmenter la complexit du dispositif de la lettre d dicace Cette complexit nonciative et g n rique a pour cons quence un statut interpr tatif flottant du premier nonc Mademoiselle Comment traiter cet nonc hors de son co texte proche et large texte et p ritexte D crivant l identit de la personne vis e un tel nonc d adresse en en t te construit avant tout le r le discursif d ALLOCUTAIRE Il peut tre consid r comme accomplissant l acte m me de d dicace D signant l ALLOCUTAIRE il est alors interpr table comme un nonc performatif malgr l absence des marques canoniques de la premi re personne LOCUTEUR et du verbe au pr sent d die Ce verbe est remplac par le dernier mot de l exorde vous les pr senter le verbe pr senter signifiant litt ralement ici vous faire pr sent des contes de ce recueil Cet nonc d crit comme accompli le fait de d dier les contes qu il AIT EU la hardiesse de vous les pr senter La performativit de l acte de d dicace n tant ainsi pas au centre du discours la lettre bascule dans un commentaire du fait de d dier un livre de conte une personne de haut rang L orientation nonciative et argumentative change il ne s agit plus d accomplir un acte mais de le justifier La sc nographie d dicatoire
11. dit encore Je dis bien de la grammaire tout court et non de la grammaire du style narratif parce que comme on le verra plus loin il n est nul besoin de r gles ou de principes ad hoc pour caract riser les phrases qui appartiennent au style narratif 1995 14 Il en d coule une int ressante d finition de l criture litt raire La litt rature ne se nourrit pas d infractions aux r gles il faut plut t la concevoir comme une s rie d exp riences testant les limites de la langue ce que c est qu une phrase ce que c est qu un m tre etc 1995 15 1 2 Benveniste Bakhtine et Banfield trois conceptions des fronti res disciplinaires 44 Jean Michel Adam 1 2 1 Linguistique du discours et translinguistique chez Benveniste La th orie de l nonciation d velopp e par Benveniste repose sur une distinction entre un plan de la signifiance des signes qu il nomme s miotique et un plan de la mise en discours plan s mantique qu il articule avec les param tres interpersonnels r f rentiels et spatio temporels de la situation d nonciation Sur ce fondement s miotique la langue discours construit une s mantique propre une signification de l intent produite par syntagmation de mots o chaque mot ne retient qu une petite partie de la valeur qu il a en tant que signe Benveniste 1974 229 Cette signification de l intent permet de penser l acte d nonciation comme une vis e de s
12. hyper textuelle d ampleur ad quate son propos Philologie et histoire litt raire permettent d tablir le texte stabilis par ses divers diteurs comme corpus linguistique Le philologue et le litt raire peuvent ainsi attirer l attention du linguiste sur l existence d une pr face des contes en vers de 1695 assez diff rente et proche la fois de notre texte Par ailleurs synchroniquement ce dernier est une partie d un recueil macro texte qu il introduit et l origine il tait pr c d par un frontispice dont il est difficile d ignorer le r le pr faciel5 La prise en compte des variantes fait partie de cette tape initiale d tablissement du texte comme corpus Pour des raisons d espace je n entreprendrai pas ici l analyse compar e des deux tats de notre texte Je ne tiendrai compte que de quelques donn es macro textuelles r servant l analyse des modifications des encha nements de connecteurs et de la micro argumentation une prochaine tude 5 Voir ce propos Les enjeux d un frontispice L esprit cr ateur vol XXVII n 3 Universit de Louisisane automne 1987 et Pr face image Le frontispice des Contes de Perrault de Louis Marin Europe n 739 740 1990 114 122 Article int ressant mais qui ne met pas en relation le r le pr faciel du frontispice et celui conjoint de la lettre d dicace mise en relation dont il sera bri vement question plus loin 56 Jean Michel Adam A MADEM
13. l argumentation le texte construit l image abstraite d un tre discursif ON dont l argumentation engag e dans la premi re s quence vise r futer l opinion Au bl me dont LOC est la victime r pond on va le voir l loge de l ALLOC et des contes eux m mes bagatelles m diatrices d un savoir placere au service d un docere destin aux plus grands eux m mes La question qui merge de la complexit polyphonique que je viens de succinctement d crire est celle de la consistance de l tre discursif LOC dont la signature ne vise certainement pas tablir et garantir l homog n it On voit bien qu merge deux tres discursifs l identit complexe un Enfant et un LOC JE qui tient un tel discours moralisateur on va le voir qu il peut difficilement tre assimil au premier Cette complexit est telle que la question de l identit devient la question linguistique majeure du texte Les figures de l Enfant et de la jeune Princesse jeune cr ature en d pit de leurs r f rents dans le monde r el de la fin du XVII me si cle semblent n tre que des figures des postiches C est d ailleurs tout le sens de l utilisation syst matique de l antith se poursuivie jusque dans les formules de cl ture qui mettent l accent sur l l vation de l ALLOC et la petitesse de P Darmancour Ces figures de l Enfant et de la Princesse deviennent les supports d une mise en sc ne de la communication litt raire elles
14. la structure p riodique de la p roraison 2 3 4 Structure p riodique de la p roraison 13 Comme une tude lexicale du lexique tr s limit du corpus des contes le confirme moiti moins de mots que Corneille et presque que Racine au lexique pourtant d j tr s conomique huttes et cabanes sont des lex mes tr s connot s Rares ces deux lex mes d signent toujours un lieu de pauvret la hutte d un charbonnier dans La Belle au bois dormant et ce qui correspond particuli rement l argumentation de la seconde s quence de notre texte dans Griselidis o la cour se d place chez la berg re aim e du Prince Dans cette Hutte o l on se presse Les Dames admirent sans cesse Avec quel art la Pauvret S y cache sous la Propret Et cette rustique Cabane Que couvre et rafra chit un spacieux Platane Leur semble un s jour enchant Textualit et polyphonie 7 La p roraison lt 4 gt constitu e de deux phrases qui sont deux ultimes questions rh toriques est partiellement versifi e rimes f minines A amp C et masculines b mais tout enti re structur e par un rythme syllabique lt Ph6 gt QUOI QU IL EN SOIT MADEMOISELLE 4 4 Pouvais je mieux choisir pour rendre vraisemblable 6 6 rime Ce que la Fable a d incroyable 4A 4 A lt Ph7 gt ET jamais F e au temps jadis 4 4 b Fit elle jeune Cr ature 8C Plus de dons et de dons exquis 8 b Que vous en a fait la N
15. les niveaux de la mise en texte L utilisation de la langue s effectue sous forme d nonc s concrets uniques oraux ou crits qui manent des repr sentants de tel ou tel domaine de l activit humaine L nonc refl te les conditions sp cifiques et les finalit s de chacun de ces domaines non seulement par son contenu th matique et son style de langue autrement dit par la s lection op r e dans les moyens de la langue moyens lexicaux phras ologiques et grammaticaux mais aussi et surtout par sa construction compositionnelle Ces trois l ments contenu th matique style et construction compositionnelle fusionnent indissolublement dans le fout que constitue l nonc et chacun d eux est marqu par la sp cificit d une sph re d change Bakhtine 1984 265 On peut r sumer cette longue citation sous la forme du sch ma de synth se 3 qui explicite les diff rents niveaux de complexit envisag s par le linguiste russe Sch ma 3 Les niveaux de complexit selon Bakhtine Textualit et polyphonie 49 INTERDISCOURS Sph res d usage du langage GENRES Types relativement soumis au principe DIALOGIQUE Style niveau micro Composition linguistique niveau macro linguistique Le meilleur r sum du principe dialogique est donn par deux passages de la traduction de La structure de l nonc de V N Voloshinov propos e par T Todorov Le dialog
16. litt raire est ainsi distingu e de la langue ordinaire spontan e et expressive objet de la linguistique stylistique de Bally et du style p le de la v ritable cr ativit esth tique artistique objet des tudes litt raires J ai propos de sch matiser ainsi ces trois ordres de manifestation de la totalit de la langue Adam 1997 46 84 Sch ma 1 Le continu de la langue d apr s Bally 4 C est ce niveau qu intervient la question des signes formels de la Litt rature que Banfield pose en se r f rant au Degr z ro de l criture de Barthes Banfield 1995 12 amp 2002 77 Ces signes sont des formes cristallis es d criture litt raire Je trouve trange que la linguiste am ricaine pourtant tr s au fait de la critique litt raire fran aise consid re 42 Jean Michel Adam LANGUE Stylistique ORDINAIRE de Bally Art d crire Cr ativit LA LANGUE LANGUE e STYLE LITTERAIRE Stylistique litt raire Les limites id ales entre ces trois tendances polaires sont n cessairement flottantes 1951 181 tout est ici affaire de degr s Red finissant sa linguistique nonciative comme une stylistique interne de l interaction langagi re Bally cantonne la t che du linguiste l tude de la pointe sup rieure du triangle La t che de la stylistique interne est pr cis ment tout en se confinant dans la langue commune de mettre nu les germes du style d
17. qui se passe dans les moindres familles Il s agit certainement l la fois du sens de repr sentation d une r alit populaire ce que va confirmer Ph4 et du sens de l vocation d une r alit diff rente ces contes ressemblent l invention dans les milieux populaires d histoires d pourvues de raison destin es instruire les enfants eux m mes d pourvus de raisons Dans la mesure o l tre discursif ALLOC VOUS vient d tre dite au contraire d j tr s largement duqu e Princesse qui la Nature et l ducation ont rendu familier de qu il y a de plus lev on comprend que tout au contraire comme Ph3 le laissait entendre ces contes ne sont pas eux d pourvus de raison Le lex me image devient alors indication d une simple apparence des contes comme histoires insens es Comme l acte de d dier les contes une personne de haut rang avait pu para tre bl mable fin de P2 la m me apparence de bagatelles doit tre d pass e pour acc der un sens plus profond La conclusion tirer de Ph4 n est pas du tout vidente Elle le devient la lumi re du mouvement argumentatif que MAIS introduit Sous la forme d une interrogation rh torique MAIS am ne un nouvel argument Pour en d gager le sens il convient de rappeler le fonctionnement polyphonique de ce type d interrogation rh torique J C Anscombre et O Ducrot d crivent ainsi ce type de question Dire qu une question est rh t
18. s y passait de plus particulier cette connaissance leur ayant paru n cessaire pour leur parfaite instruction Quoi qu il en soit MADEMOISELLE Pouvais je mieux choisir pour rendre vraisemblable Ce que la Fable a d incroyable Et jamais F e au temps jadis Fit elle jeune Cr ature Plus de dons et de dons exquis Que vous en a fait la Nature Je suis avec un tr s profond respect MADEMOISELLE De Votre Altesse Royale Le tr s humble et tr s ob issant serviteur P Darmancour Je respecte autant que possible la disposition typographique du texte donn par l dition Barbin de 1697 des Histoires ou contes du temps pass Du manuscrit de 1695 des Contes de ma m re Loye manuscrit aux armes de Mademoiselle d Orl ans retenons seulement ici que notre texte y appara t comme Ep tre Mademoiselle et qu il est alors sign P P Ajoutons une variante sur laquelle nous reviendrons plus loin au milieu de la phrase 3 ceux qui les lisent a remplac ceux qui les coutent Notre texte Textualit et polyphonie 57 occupe d s la premi re dition que je retiens une double position p ritextuelle de d dicace et de pr face en m me temps Les ditions successives des Histoires ou contes du temps pass font tr s t t de ce recueil une uvre de Charles Perrault 1628 1703 Il n en reste pas moins que l ouvrage se pr sente du fait de la signature qui cl t la lettre d dicace comme l uvre d
19. syntaxe des grandes masses verbales attend encore d tre fond e jusqu pr sent la linguistique n a pas avanc scientifiquement au del de la phrase complexe c est le ph nom ne linguistique le plus long qui ait t scientifiquement explor On dirait que le langage m thodiquement pur de la linguistique s arr te ici Et cependant on peut poursuivre plus loin l analyse linguistique pure si difficile que cela paraisse et si tentant qu il soit d introduire ici des points de vue trangers la linguistique Bakhtine 1978 59 La stratification sociale des langues est la fois une donn e objective et une source d expressivit Pour les locuteurs eux m mes ces langages des genres ces jargons professionnels sont directement intentionnels pleinement signifiants spontan ment expressif 1978 111 Chaque sph re d usage du langage ou formation socio discursive plus loin dans les sch mas 4 amp 5 labore ses types relativement stables d nonc s ou d nonciations que Bakhtine appelle les genres discursifs ou genres du langage 1984 265 revu avec la traduction de Todorov 1981 127 Ces genres d finis comme types relativement stables d nonc s constituent ce que nous appelons en analyse de discours l interdiscours de chaque formation socio discursive D o l id e d une multitude de mondes linguistiques la fois significatifs et expressifs Ces monde
20. terminer EN renvoit il seulement la s quence argumentative ench ss e ou aux deux s quences S il ne renvoie qu la seconde s quence il aurait pour t che de d samorcer la critique sociale qui s y est d velopp e et d effacer l ethos discursif moralisateur d un LOC donneur de le on aux grands de ce monde Le fait que QUOI QU IL EN SOIT introduise la p roraison de la lettre nous incite penser qu il a une port e gauche beaucoup plus ample et qu il op re et invite une r vision de toute l argumentation ant rieure Cette fonction de cl ture 80 Jean Michel Adam de s quence et d introduction de la p roraison d une lettre se retrouve dans nombre de lettres des XVII me et XVIII me si cles On la retrouve chez Charles Perrault la fin de la d dicace en vers de Griselidis une personne probablement fictive Monsieur Quoi qu il en soit j ai cru devoir m en remettre au Public qui juge toujours tr s bien La figure rh torique qui consiste en fin de lettre introduire un ethos de LOC qui se pr sente comme ne se prenant pas trop au s rieux est une posture nonciative Le compliment versifi qui suit l ger et flatteur vient sinon supprimer du moins mettre distance les inf rences s rieuses et graves que l on peut tirer du corps argumentatif de la lettre Examinons de pr s les deux questions rh toriques pos es Les deux interrogations correspondent un fait signal par tous les rh t
21. 8 55 Mais tout n est pas aussi simple car les genres sont des institutions de parole socio historiquement d finies leur instabilit est grande et ils ne se laissent pas ranger dans des taxinomies compactes Maingueneau 1998 56 C est Textualit et polyphonie 59 bien ce qui se passe dans notre exemple la lettre d dicace est un sous genre particulier de l art de la correspondance d une part et du champ litt raire d autre part Ce sous genre impose un mode de d codage double qui tient sa nature de lettre et de pr face Les r les des destinataires changent selon qu il s agit de lire la lettre comme d dicace adress e Mademoiselle d Orl ans ou comme pr face adress e aux lecteurs virtuels potentiels Du genre de la pr face le dictionnaire de Fureti re contemporain de l criture de notre texte donne cette d finition Avertissement que l on met au devant d un livre pour instruire le lecteur de l ordre et de la disposition qu on y a observ de ce qu il a besoin de savoir pour en tirer de l utilit et lui en faciliter l intelligence La fa on dont ce mode d emploi des contes passe par le sous genre de la lettre entra ne une mise en sc ne nonciative complexe l int rieur de laquelle la polyphonie linguistique se d veloppe Les sc nes nonciative englobante et g n rique d finissent conjointement l espace discursif l int rieur duquel le texte singulier prend sens e Une troisi me do
22. IS Q en restituant le point de vue ni par NON P lt l gt Il est trange qu un Enfant ait pris plaisir composer les Contes de ce Recueil PdV 1 de LOC 9 Comme cela est devenu courant je note par P et Q respectivement les propositions de premi re et de seconde position articul es par un connecteur Je note par C et non C les conclusions inf rables partir de la valeur argumentative des propositions P et Q Cette derni re notation simplifi es note une proposition et une relation pr dicative constitutive de cette proposition En d autres termes P et Q notent aussi bien de simples propri t s correspondant des adjectifs que des contenus complexes plac s sous la port e gauche ou droite du connecteur consid r Textualit et polyphonie 65 lt l gt On ne trouvera pas trange qu un Enfant ait pris plaisir composer les Contes de ce Recueil PdV 2 de ON PdV 1 est injustifi Un point de vue PdV 2 est attribu par NON P un tre discursif ON rendu abstrait et repr sentant suppos d une doxa qui s oppose au PdV 1 d un LOC dissoci nonciativement du signataire avec lequel un enfant est suppos co r f rer en troisi me personne Le connecteur MAIS a la charge d introduire un nonc qui prolonge le PdV 2 de ON Dans cette structure de type NON P EN REVANCHE PAR CONTRE MAIS correctif exclusif Q la proposition qui suit MAIS fait entendre une surprise plus grande que celle qui pr c de et signal
23. OISELLE MADEMOISELLE On ne trouvera pas trange qu un Enfant ait pris plaisir composer les Contes de ce Recueil mais on s tonnera qu il ait eu la hardiesse de vous les pr senter Cependant MADEMOISELLE quelque disproportion qu il y ait entre la simplicit de ces R cits et les lumi res de votre esprit si on examine bien ces Contes on verra que je ne suis pas aussi bl mable que je le parais d abord Ils renferment tous une Morale tr s sens e et qui se d couvre plus ou moins selon le degr de p n tration de ceux qui les lisent d ailleurs comme rien ne marque tant la vaste tendue d un esprit que de pouvoir s lever en m me temps aux plus grandes choses et s abaisser aux plus petites on ne sera point surpris que la m me Princesse qui la Nature et l ducation ont rendu familier ce qu il y a de plus lev ne d daigne pas de prendre plaisir de semblables bagatelles Il est vrai que ces Contes donnent une image de ce qui se passe dans les moindres Familles o la louable impatience d instruire les enfants fait imaginer des Histoires d pourvues de raison pour s accommoder ces m mes enfants qui n en ont pas encore mais qui convient il mieux de conna tre comment vivent les Peuples qu aux Personnes que le Ciel destine les conduire Le d sir de cette connaissance a pouss des H ros et m me des H ros de votre Race jusque dans des huttes et des cabanes pour y voir de pr s et par eux m mes ce qui
24. P roraison Ph6 et Ph7 en vers Ceci nous am ne tr s directement l organisation p riodique du discours et une analyse micro textuelle partant de connecteurs dont H Nglke a soulign l importance En un sens l auteur met son me dans les connecteurs II 2001 59 K Fl ttum le dit autrement Les connecteurs d un texte sont la responsabilit du locuteur Celui ci montre au moyen des connecteurs les relations qu il d sire tablir ou pr ciser entre les segments textuels III 2001 74 Avant de nous engager dans l analyse de la polyphonie et au lieu de proc der de fa on micro linguistique il est possible de proc der une observation de la segmentation typographique et des liages grammaticaux des propositions partie droite du sch ma 5 Le corps de la lettre est satur de connecteurs qui en balisent l articulation en d pit de l absence de segmentation en paragraphes CEPENDANT Ph2 QUELQUE QU SI Ph3 D AILLEURS P3 COMME Il est vrai que Ph4 MAIS Ph4 Ph5 ET MEME Nous reviendrons galement sur le r le des connecteurs qui assurent le lien des propositions ou phrases constitutives de l exorde et de la p roraison MAIS au milieu de Ph1 ET entre Ph6 et Ph7 8 Par Ph1 Ph2 etc je d signe les unit s phrastiques typographiques il ne s agit donc pas de la phrase au sens d unit de la langue cens e sous tendre l nonc et donner les instructions permettant de construire l
25. T l initiale de Ph2 met en vidence une confrontation entre deux PdV et m me une forte opposition du LOCUTEUR JE au PdV de ON Le r le de la concession et de l hypoth tique qui suivent est d att nuer la violence de cette opposition En effet la proposition non Q qui introduit explicitement le LOC comme JE n est pas amen e imm diatement Elle est en quelque sorte retard e par l ench ssement de deux propositions subordonn es La concessive QUELQUE disproportion QU il y ait entre la simplicit de ces R cits et les lumi res de votre esprit L hypoth tique SI on examine bien ces Contes proposition non Q Protase A Apodose B Textualit et polyphonie 69 La concessive introduite par QUELQUE QUE quivalente d un MALGRE ou EN DEPIT DE renvoie Ph1 en reconnaissant que la disproportion pourrait tre un argument pour une conclusion allant dans le sens de la conclusion C de Ph1 mais le subjonctif d r alise met distance la v rit de cette assertion concessive Plac e en t te de subordonn e QUELQUE QUE focalise l nonc sur un terme adjectif ou substantif d riv ici disproportion Le subjonctif et l impersonnel rendent l chelle d intensit de la disproportion ind termin e Comme le d crit Marie Annik Morel Du fait de son appartenance la classe des ind finis quelque met en avant la propri t prototypique de la classe d not e par l adjectif et marque une op ra
26. Textualit et polyphonie 39 Jean Michel Adam Institut de Recherches Interdisciplinaires en Analyse Compar e des Discours de l Universit de Lausanne Textualit et polyphonie Analyse textuelle d une pr face de Perrault Il est certain que l analyse du texte choit au linguiste comme une obligation irr ductible L Hjelmslev Prol gom nes une th orie du langage Minuit 1971 28 Pour aborder sainement la linguistique il faut l aborder du dehors mais non sans quelque exp rience des ph nom nes prestigieux du dedans Un linguiste qui n est que linguiste est dans l impossibilit ce que je crois de trouver la voie permettant seulement de classer les faits F de Saussure Ecrits de linguistique g n rale Note Item 3315 3 Gallimard 2002 109 Alors que nous sommes loin en ce d but de XXI me si cle de l euphorie interdisciplinaire du structuralisme triomphant de la premi re partie du si cle pass le projet Polyphonie linguistique et polyphonie litt raire appara t comme un projet scientifique mod le Aujourd hui la diff rence des anciens travaux les linguistes et les litt raires apportent avec eux leurs propres th ories et la tentative de travailler ensemble consiste faire s articuler entre elles les diff rentes approches En fait il ne s agit pas d un retour aux m thodes philologiques mais d un v ritable travail interdisciplinaire Nglke 2001 75 1 H Nolke formul
27. a barbe puisse tre On a peine juger qui des deux est le ma tre La question de l esprit sens du lecteur est capitale Elle renvoie la Princesse de la lettre d dicace parangon d un e lecteur lectrice capable de d couvrir les sens dissimul s avec p n tration Pour cela nous dit la morale il suffit de savoir le grimoire grammaire d un monde devenu aussi nigmatique qu un manuel de magie crit dans un lointain latin Il est linguistiquement int ressant de noter que grimoire d rive par alt ration de gramaire pour d signer au moyen ge une grammaire en latin inintelligible D o le sens de discours incompr hensible et d ouvrage inintelligible plus particuli rement un livre de magie Si La Barbe bleue est un conte du temps pass c est dans le sens d un grimoire d coder Le th me du temps pass est aussi celui des temps qui changent et du monde devenu progressivement illisible LOC met une critique sociale et propose ses lecteurs des textes aussi complexes comprendre qu un monde dont la grammaire chappe plus encore ceux qui ignorent un enseignement 82 Jean Michel Adam complet r unissant le bas et le haut le petit et le grand le conte des nourrices et la litt rature La polyphonie est mise au service d une strat gie de d gagement du sujet parlant qui parvient dire en m me temps une chose et une autre en mettant en sc ne des tres discursifs
28. asses dirigeantes L ethos discursif de LOC est donc tr s diff rent puisque cette fois il devient celui qui rappelle que les Rois de France pass s ont cherch parfaire leur instruction aupr s du peuple Cet ethos discursif moralisateur et audacieux vis vis des puissants tant plus difficile attribuer au signataire de la lettre g de dix sept ans en 1695 cela nous incite trancher de nouveau dans le sens de Charles plus que de Pierre Perrault Mais le JE du LOC a disparu de cette seconde s quence pour ne r appara tre que dans la p roraison et la cl ture de la lettre Le genre du conte merveilleux ou pas est particuli rement appropri la mise en contact du peuple et des grands de ce monde La transmission de ces r cits par les nourrices constituait effectivement dans l Ancien R gine le point de contact entre les classes sociales Les enfants de la noblesse de la bourgeoisie et du peuple taient souvent confi s une m me nourrice et entendaient donc tous les m mes histoires Le fait de faire signer le recueil par un enfant est donc une figure nonciative int ressante L enfant restitue les r cits suppos s entendus aupr s des nourrices sc nographie du frontispice comme on l a dit plus haut et ce m me enfant ethos discursif de l innocence met des v rit s critiques envers un Ancien R gime qui s est mis ignorer ceux qui habitent huttes et cabanes 3 Avant de revenir sur ce point examinons
29. ature 8C Cette p roraison est introduite par un connecteur reformulatif non paraphrastique QUOI QU IL EN SOIT particuli rement int ressant Cette locution est une sorte de proposition concessive fig e proche de la forme tronqu e d une concessive alternative de type Que l tat de chose X soit ou ne soit pas cela ne change rien la v rit de Q En d autres termes on est toujours amen par ce connecteur se demander si l on n aurait pas pu faire l conomie de l expression de l tat de chose auquel r f re le pronom EN Dans leur Syntaxe du fran ais moderne G et R Le Bidois vont dans ce sens en consid rant QUOI QU IL EN SOIT comme une formule d ind termination tr s usit e qui nonce une concession provisoire Elle marque chez le sujet parlant une indiff rence r elle ou simul e quant la v rit de quelque chose qui vient d tre dit C est galement le sens de l analyse que propose C Rossari En repr sentant l tat de chose introduit par le connecteur comme le seul qui doive tre consid r comme digne d int r t le locuteur indique r troactivement que l tat de chose exprim dans le PdV auquel la locution renvoie doit tre consid r comme consistant en une information secondaire et donc comme un cart une digression par rapport l tat de chose qui pr occupe le locuteur et qui est voqu dans la reformulation Rossari 1994 97 Le r f rent de l anaphorique EN est d licat d
30. ce r ciproque entre locuteurs ces derniers sont aussi indispensables que les formes de langue Les genres du discours compar s aux formes de langue sont beaucoup 50 Jean Michel Adam plus changeants souples mais pour l individu parlant 1ls n en ont pas moins une valeur normative ils lui sont donn s ce n est pas lui qui les cr e Bakhtine 1984 287 1 2 3 Les questions du texte et du genre chez Banfield A la lumi re des propositions du Cercle de Bakhtine l article de Banfield publi dans le volume 4 des documents de travail me para t poser plusieurs probl mes Elle pr tend c est le sens de son titre A Grammar Definition of the Genre Novel donner une d finition grammaticale d un genre et distinguer les genres novel et short story du genre epic Outre le probl me d une d finition aussi large et transhistorique du genre romanesque et de l pop e que dire du choix de nouvelles de Virginia Woolf ou de textes de Samuel Beckett Pr tendre tablir une d finition grammaticale d une cat gorie aussi g n rale est pour le moins probl matique En fait les travaux de Banfield n ont fait que confirmer de fa on certes plus linguistique certains traits propres la narration fictionnelle d j identifi s par K te Hamburger Rien de plus et surtout rien de particuli rement g n rique l dedans les d finitions sont beaucoup trop larges Notre but ici est donc avant tout de pr sent
31. cites d ailleurs cens es incontestables et ils essaient de montrer qu on ne saurait admettre ces pr misses sans admettre aussi telle ou telle conclusion la conclusion tant soit la th se d montrer soit la n gation de la th se de leurs adversaires Et pour passer des pr misses aux conclusions ils utilisent diverses d marches argumentatives dont ils pensent qu aucun homme sens ne peut refuser de les accomplir Ducrot 1980 81 Que l on d montre ou r fute une th se le mouvement argumentatif est le m me on part de pr misses donn es qu on ne saurait admettre sans admettre aussi telle ou telle conclusion Entre les deux le passage est assur par des d marches argumentatives qui prennent l allure d encha nements d arguments preuves correspondant soit aux supports d une r gle d inf rence que constituent les topo soit des mouvements argumentatifs ench ss s Ce sch ma de base qui n exclut pas le fait que des restrictions et des sp cifications puissent venir bloquer le mouvement conclusif attendu doit tre compl t la lumi re du principe dialogique un discours argumentatif se place toujours par rapport un contre discours effectif ou virtuel D fendre une th se ou une conclusion revient toujours la d fendre contre d autres th ses ou conclusions J ai propos de donner la s quence argumentative prototypique compl te la forme suivante Adam 1992 Sch ma de la s quence argume
32. commence t elle pas d s le niveau philologique de l tablissement du corpus Le travail herm neutique est il par ailleurs non linguistique 2 La lettre d dicace p ritextuelle des Histoires ou contes du temps pass de Perrault Textualit et polyphonie 55 J ai choisi de travailler un texte argumentatif assez court pour exemplifier ce que j entends par analyse textuelle du discours litt raire 2 1 Etablissement du texte l tape philologique Le linguiste aurait tort de croire qu un texte est une simple donn e empirique D s le tout premier niveau comme une sorte de pr alable la question de l objet choisi se pose Travaillant d ordinaire sur des phrases sans provenance les linguistes ont souvent n glig qu un texte r sulte de la cr ation continue de ceux qui le transmettent tant pour son expression que pour son contenu Aussi comme tout objet culturel un texte exige une distance critique son gard ne serait ce que pour tenir compte de son statut historique et pouvoir ainsi tre tudi 1999 82 Les textes ne sont jamais donn s il s agit toujours de constructions probl matiques issues de diverses proc dures construction diachronique par ses diteurs successifs ses traducteurs ceux qui l ont archiv au sens traditionnel ou num rique Tout texte est une construction synchronique par le chercheur qui tablit le texte sur lequel il d cide de travailler et arr te son corpus une cha ne macro
33. e PFSCL XXVI n 51 439 454 FLOTTUM K 2000 Combining linguistic and literary perspectives on Polyphony a methodological challenge in Polyphonie linguistique et litt raire n I 15 30 MAINGUENEAU D 1998 Sc nographie pistolaire et d bat public in La lettre entre r el et fiction J Siess d SEDES Paris 55 71 MAINGUENEAU D amp CHARAUDEAU P dirs 2002 Dictionnaire d analyse du discours Paris Seuil MOREL M A 1996 La concession en fran ais Paris Ophrys NOLKE H 2001 La polyphonie analyses litt raires et linguistiques in Le Regard du locuteur Pour une linguistique des traces nonciatives 2 Kim Paris 59 73 Si le linguiste et le litt raire se comprennent Mais se comprennent ils in Le Regard du locuteur Pour une linguistique des traces nonciatives 2 Kim Paris 75 81 RASTIER F 2001 Arts et sciences du texte P U F Paris ROSSARI C 1994 Les op rateurs de reformulation P Lang Berne 2000 Connecteurs et relations de discours P U Nancy SORIANO M 1968 Les Contes de Perrault Culture savante et traditions populaires Paris Gallimard coll TEL n 22 TODOROV T 1981 Mikha l Bakhtine le principe dialogique Paris Seuil
34. e la faute de go t d tiquette sociale qui a consist adresser des contes bagatelles une Demoiselle de la famille royale L exorde cause de MAIS semble aller dans le sens du PdV 2 de ON Toutefois la polyphonie sous jacente la n gation et le lien entre MAIS et CEPENDANT laissent attendre la possibilit de conclusions qui vont corriger l effet des privil ges apport s par ON la question de l tiquette aux d pens de la question de l attribution des contes un enfant Le fonctionnement de ce MAIS peut tre ainsi d crit On NE trouvera PAS trange jugement Conclusion NON C qu un Enfant ait pris plaisir composer les Contes de ce Recueil fait Proposition P MAIS on s tonnera jugement Conclusion C qu il ait eu la hardiesse de vous les pr senter fait Proposition Q FAITS P amp Q JUGEMENT NON C amp C que P gt conclusion NON C pas trange pour ON MAIS EN REVANCHE PAR CONTRE que Q conclusion C tonnant pour ON Tout le mouvement de la lettre va consister r futer le jugement ou PdV de ON ON devrait trouver trange que P et il n est pas du tout tonnant choquant que Q Cette polyphonie de l exorde confirme micro linguistiquement ce que nous avons d gag plus haut du p ritexte on devrait trouver trange que le jeune signataire P Darmancour soit l auteur et donc le LOC r el de ces contes 66 Jean Michel Adam L aut
35. e reste le m me d un E l autre ou alors devient le m me que celui du DESTINATAIRE AUDITEUR ou de l AUDITEUR du E pr c dent La deuxi me personne peut tre au singulier ou au pluriel 1995 212 A la diff rence des paroles et des pens es repr sent es le discours direct est susceptible d introduire un nouveau TEXTE Les principes lt Changement de point de vue gt et lt Embrayage sur un nouveau TEXTE gt s appliquent l un et l autre au discours direct dont le E cit est alors marqu comme constituant un nouveau point de vue et un nouveau TEXTE 1995 169 Le texte n est de toute vidence pour Banfield qu un contexte pour des phrases Ce simple cotexte permet d valuer si une phrase entre en contradiction avec d autres phrases du m me TEXTE violant ainsi le principe de l unit textuelle 1995 382 Le chapitre 5 du livre mentionne un crit re de coh rence qui l int rieur d un seul et m me TEXTE interdit que les phrases puissent se contredire 1995 380 381 Mais ce crit re est en fin de compte renvoy l auteur du texte en question Toute incoh rence est per ue comme erreur ou n gligence de l auteur vis vis de l int grit du texte 1995 324 325 Refusant ce qu elle nomme l hypoth tique voix du narrateur 1995 329 et avec elle la polyphonie Banfield ne peut pas rendre compte de l ironie La fa on dont elle traite cette question 1995 325 329 est
36. e cette observation propos d un colloque organis par E Roulet en juin 2000 sur la premi re page du Libera de R Pinget Il oublie toutefois de pr ciser que les quipes r unies en Suisse taient compos es de linguistes et que le but du colloque tait en fait de confronter des mod les linguistiques Il ne s agissait pas vraiment d associer des linguistes et des litt raires L interdisciplinarit tait si j ose dire intra 40 Jean Michel Adam La linguistique tant actuellement tr s largement domin e par l oral et l analyse de la conversation mettre l crit litt raire au centre d une recherche appara t comme un int ressant renversement de tendance L article de C Nor n confirme toutefois dans le pr sent volume les difficult s rencontr es par la plupart des linguistes qui pour rendre compte de certains faits de langue vitent le texte crit litt raire au profit de l interaction orale K Fl ttum et H Nglke ont l un et l autre insist plusieurs occasions sur les probl mes que posent les nonc s de grande ampleur Fl ttum 11 2000 27 Comme le notent H Nglke et M Olsen cette question du franchissement de la fronti re de l nonc est commune la ScaPoLine et la linguistique textuelle ainsi que les deux gros probl mes que souligne H Nglkes Premi rement les analyses linguistiques s effectuent typiquement au micro niveau Pour les faire servir l analyse litt raire il faut co
37. e montrer que les ressorts qui l actionnent se trouvent cach s dans les formes les plus banales de la langue Style et stylistique sont deux domaines la fois distincts et voisins 1965 61 Comme le dit Bally l crivain n a pas besoin de toujours inventer sa langue il en trouve les l ments essentiels dans le langage organis 1951 179 Au lieu de dire que l artiste forge un idiome hors de la langue commune Bally met l accent sur le continuum et sur le caract re graduel des diff rences Au lieu de consid rer la langue litt raire comme une chose part une sorte de cr ation ex nihilo 1965 62 il la d finit comme une transposition sp ciale de la langue de tous 1d Les deux modes d inventivit cr ativit linguistiques qu il nomme trouvailles spontan es du parler p le sup rieur du triangle et trouvailles de style p le droit d rivent selon lui d un m me tat d esprit et r v lent des proc d s assez semblables 1965 28 Les deux modes de cr ativit se distinguent par le motif et par l intention Le r sultat est diff rent parce que l effet vis n est pas le m me Ce qui est but pour le po te n est que moyen pour l homme qui vit et agit 1965 29 le Degr z ro de l criture comme un Ur structuralist text alors qu il s agit d un essai tr s largement pr structuraliste encore tr s proche de Sartre Brecht et Blanchot Textualit et polypho
38. e sens de ce dernier 64 Jean Michel Adam 2 3 Analyse micro textuelle ascendante parenth sages et polyphonie 2 3 1 N gation et point de vue dans l exorde et la suite du texte Le texte s ouvre sur une n gation prolong e dans les deux phrases suivantes par trois autres n gations Phl lt N g 1 gt On NE trouvera PAS trange qu un Enfant ait pris plaisir composer les Contes de ce Recueil MAIS on s tonnera qu il ait eu la hardiesse de vous les pr senter Ph2 CEPENDANT MADEMOISELLE QUELQUE disproportion QU il y ait entre la simplicit de ces R cits et les lumi res de votre esprit SI on examine bien ces Contes on verra que lt N g 2 gt je NE suis PAS aussi bl mable que je le parais d abord Ph3 D AILLEURS COMME rien ne marque tant la vaste tendue d un esprit que de pouvoir s lever en m me temps aux plus grandes choses et s abaisser aux plus petites lt N g 3 gt on NE sera POINT surpris que la m me Princesse qui la Nature et l ducation ont rendu familier ce qu il y a de plus lev lt N g 4 gt NE d daigne PAS de prendre plaisir de semblables bagatelles Chacune de ces n gations laisse entendre un conflit de points de vue Selon les propositions de la ScaPoLine Fl ttum III 2001 79 un lien nonciatif se double alors d un lien de REFUTATION polyphonie externe L exorde peut tre d crit comme une structure argumentative phrase p riodique binaire NON P MA
39. en faisant des contes un divertissement frivole futile sans importance Tout ceci conf re au LOC du texte un ethos discursif modeste De son auto d signation comme Enfant bagatelle la position est conforme au code de la politesse mise en retrait de soi apparente modestie La fermeture de la s quence argumentative initiale est galement signal e par une autre reprise qui s mantise bagatelles de fa on compl mentaire La r p tition du lex me plaisir 12 passe de l Enfant de Ph1 ait pris plaisir composer l ALLOC d sign e en troisi me personne en Ph3 prendre plaisir lire c est dire du producteur signataire la lectrice destinataire Ainsi cette premi re partie est domin e par le placere rh torique un divertissement de l esprit dont on a vu que Ph3 laisse entendre qu il n est pas d pourvu de sens pour qui tentera d en percer la morale tr s sens e Il s agit l de toute vidence d une d claration de po tique d une indication de mode d emploi du texte qui red finit le genre des contes suppos s simples et enfantins en textes niveaux de sens plus ou moins accessibles ce que l on peut consid rer comme une d finition de leur litt rarit On a vu plus haut le r le des n gations dans la construction de la polyphonie de cette premi re partie que l on peut d crire comme une s quence argumentative compl te On n a pas affaire une simple su
40. ens Tr s proche en cela de Saussure Benveniste consid re qu avec la syntagmation de mots et avec la phrase nous dirions aujourd hui avec la ScaPoLine l nonc largissant ainsi le domaine du s miotique une limite est d j franchie La phrase cr ation infinie vari t sans limite est la vie m me du langage en action Nous en concluons qu avec la phrase on quitte le domaine de la langue comme syst me de signes et l on entre dans un autre univers celui de la langue comme instrument de communication dont l expression est le discours Ce sont l vraiment deux univers diff rents bien qu ils embrassent la m me r alit et ils donnent lieu deux linguistiques diff rentes bien que leurs chemins se croisent tout moment 1966 129 Cette subdivision intralinguistique revient comme chez Bally d ailleurs une remise en cause de la coupe saussurienne entre langue et parole Manifestation de l nonciation le discours n est pas la parole car Il faut prendre garde la condition sp cifique de l nonciation c est l acte m me de produire un nonc et non le texte de l nonc qui est notre objet Cet acte est le fait du locuteur qui mobilise la langue pour son compte 1974 80 S1 la s mantique de l nonciation n a pas pour objet le texte les nonc s c est parce qu une troisi me branche de la linguistique est appel e le prendre en charge On oublie g n ralement que
41. er axe d interlocution axe d dicatoire auteur d dicataire Dans le cadre de l analyse de discours D Maingueneau a avanc un concept de sc ne d nonciation qui met l accent sur le fait que l nonciation advient dans un espace institu d fini par le genre de discours mais aussi sur la dimension constructive du discours qui se met en 6 Parmi les lectures de la litt rature relative la question voir le classique de M Soriano 1968 et un article particuli rement int ressant de J P van Elslande 1999 58 Jean Michel Adam sc ne instaure son propre espace d nonciation 2002 515 Cette notion de sc ne permet l analyse de discours d viter des cat gories comme contexte ou situation de communication qui glissent facilement vers une conception sociologiste de l nonciation Maingueneau 2002 517 518 Cette notion rejoint les m taphores auxquelles recourent aussi bien la ScaPoLine Nglke amp Olsen 11 2000 64 que Ducrot La langue comporte titre irr ductible tout un catalogue de rapports interhumains toute une panoplie de r les que le locuteur peut se choisir lui m me et imposer au destinataire Ducrot 1972 4 Nglke recourt la m me m taphore L auteur du drame c est LOC C est lui qui construit le jeu polyphonique mais il n y participe pas directement lui m me Les acteurs du drame sont les tres discursifs LOC cr e leurs r les et il peut
42. er une explication de la fa on dont un style et partir de l un genre litt raire tout entier se d veloppe du point de vue linguistique Banfield 1995 47 La position de Banfield ressemble la fa on dont en 1948 W Kayser rapportait le genre lyrique au pronom JE le genre dramatique au TU et le genre pique au IL ELLE Ce processus de grammaticalisation de la th orie des genres est prolong par Banfield qui ajoute aux pronoms les d ictiques et les temps verbaux Il est pourtant douteux que les marques de l nonciation repr sent e suffisent caract riser un genre ou une classe transdiscursive de genres Aucune typologie ne peut tre fond e sur le seul crit re nonciatif car les marques nonciatives ne constituent qu une petite part d une des composantes textuelles et aucune composante textuelle ne peut elle seule d terminer un genre Rastier 2001 243 Par ailleurs r pondant diverses critiques portant sur le caract re faussement textuel de sa th orie Banfield se d fend en rappelant qu elle d finit le concept de Text Un TEXTE est une s quence de n uds E un ou plus li s entre eux de fa on appropri e 1995 107 Le caract re appropri de ce liage tient essentiellement la concordance des temps et la cor f rence des pronoms de premi re personne Textualit et polyphonie 51 On appelle TEXTE une s quence de E telle que le r f rent de la premi re personn
43. est enti rement emport e pat la sc nographie pr facielle 2 2 2 Plan de texte de la lettre El ment formel de l ouverture de toutes les sortes de lettres la formule d en t te occupe une place pr cise dans le dispositif du plan de texte du genre Prenant la forme sc nographie de la lettre d dicace ce texte en adopte le plan de texte canonique Adam 1998 Sch ma 7 Plan de texte du macro genre de la lettre Ouverture Exorde Corps de la lettre P roraison Cl ture Termes d adresse Clausule for amp indications de lt 2 gt lt 3 gt lt 4 gt mule de politesse lieu et de temps amp signature lt 1 gt lt S gt 62 Jean Michel Adam Cette structure du plan de texte est importante rep rer car la place des nonc s est d terminante pour tablir leur valeur ou sens en discours lt 1 gt Ouverture avec terme d adresse r p t deux fois MADEMOISELLE MADEMOISELLE lt 2 gt Exorde On ne trouvera pas trange vous les pr senter lt 3 gt Corps de la lettre proprement dit Cependant MADEMOISELLE quelque disproportion qu il y ait n cessaire pour leur parfaite instruction lt 4 gt P roraison versifi e Quoi qu il en soit MADEMOISELLE Que vous en a fait la Nature lt 5 gt Cl ture avec formules de politesse st r otyp es Je suis avec un tr s profond respect MADEMOISELLE De Votre Altesse Royale avec une signature canoniquement pr c d e de d terminatio
44. i est int ressant ici c est que l ALLOC VOUS est compar e une princesse de conte celle du premier conte du recueil la Belle au bois dormant recevra effectivement les dons des f es comme Cendrillon l aide de sa marraine f e L incroyable de Ph7 rend ainsi Ph6 plausible la fiction des fables est vraisemblable en raison de l identit de l ALLOC princesse du monde r el assimilable une princesse de contes de f es Cette rh torique de l loge hyperbolique propre au Textualit et polyphonie 81 compliment respecte les r gles du genre et du code social Il est seulement habile argumentativement de s parer cette p roraison du reste du corps du texte qui pour tre galement logieux passe dans la s quence argumentative ench ss e par un conseil qui cache une critique d une noblesse si endormie qu elle le sera fictionnellement dans le premier conte du recueil La Belle au bois dormant Comme le dit J P van Elslande L insolence est de taille 2 4 Pour conclure grimoire et grammaire Le sens de la deuxi me morale de La Barbe bleue claire assez bien notre analyse AUTRE MORALITE Pour peu qu on ait l esprit sens Et que du Monde on sache le grimoire On voit bient t que cette histoire Est un conte du temps pass Il n est plus d Epoux si terrible Ni qui demande l impossible F t 1l malcontent et jaloux Pr s de sa femme on le voit filer doux Et de quelque couleur que s
45. ilit ducative contes bagatelles des contes CONCESSION LOC adh re PdV1 puis apr s MAIS cesse d y adh rer et opte pour PdV 2 La Phrase 5 vient confirmer par l Histoire pass compos a pouss et imparfait s y passait accompli galement du participe pr sent ayant paru n cessaire la r ponse la question et l orientation argumentative que nous avons d gag e L utilit des contes est confirm e par le fait que les plus grands eux m mes sont descendus isotopie du haut grand VS bas petit humble pour leur instruction docere dans les plus simples habitations du peuple Le sens de H ros est tr s clair au XVII me si cle il s agit d un terme de respect et de politesse d signants de tres au dessus du commun Il fait clairement r f rence au grec h ros chefs militaires de la guerre de Troie et au latin classique heros demi dieu homme de grande valeur C est par rapport cette d signation que l incise argumentative ET MEME des H ros de votre Race prend tout son sens le manuscrit de 1695 ne soulignait pas l incise par un MEME a pouss des h ros et des h ros de votre race jusques ET ajoute et souligne avec l aide de MEME un argument qui rench rit dans le sens du mouvement argumentatif de la p riode Ph4 Ph4 Ph5 Race d signe clairement au XVII me si cle l ensemble des ascendants et descendants d une m me grande famille Il indique l origine n
46. istique ils admiraient ces travaux qui portaient sur des probl mes cheval sur les deux disciplines Les chercheurs du Cercle de Bakhtine questionnent la division des champs de la langue et du style Il est impossible et m thodologiquement irrationnel d tablir une fronti re stricte entre la grammaire et la stylistique entre le sch ma grammatical et sa variante stylistique Cette fronti re est instable dans la vie m me de la langue Bakhtine Voloshinov 1977 174 En faisant de l acte stylistique un objet de la linguistique du discours on met le doigt sur un point m thodologique important La grammaire et la stylistique se rejoignent et se s parent dans tout fait de langue concret qui envisag du point de vue de la langue est un fait de grammaire envisag du point de vue de l nonc individuel est un fait de stylistique Rien que la s lection qu op re le locuteur d une forme grammaticale d termin e est d j un acte stylistique Ces deux points de vue sur un seul et m me ph nom ne concret de langue ne doivent cependant pas s exclure l un l autre ils doivent se combiner organiquement avec le maintien m thodologique de leur diff rence sur la base de l unit r elle que repr sente le fait de langue Bakhtine 1984 272 je souligne Banfield est proche de cette position lorsqu elle d clare que L utilisation de faits provenant de textes narratifs dans une argumentation linguistique revient don
47. ite p riodique de propositions li es mais une s quence argumentative compl te qui s approche du mode de composition d crit par O Ducrot comporte un PdV associ Lo et un autre Ao c est dire l image de l allocutaire en tant que co constructeur de l nonc M 2001 58 11 Notons que ce lex me est d j pr sent au d but de la pr face de 1695 des contes en vers o apr s avoir oppos le m pris des personnes qui affectent de para tre graves au jugement des gens de bon go t qui eux ont t bien aises de remarquer que ces bagatelles n taient pas de pures bagatelles qu elles renfermaient une morale utile et que le r cit enjou dont elles taient envelopp es n avait t choisi que pour les faire entrer plus agr ablement dans l esprit et d une mani re qui instruisft et divert t tout ensemble On voit que l essentiel de l argumentation annonce la lettre pr face que nous tudions et de ce fait la balance penche sensiblement dans le sens de l attribution du texte Charles Perrault 12 Ce lex me est galement d j pr sent au d but de la pr face de 1695 o il est question de Contes faits plaisir Textualit et polyphonie 73 Un grand nombre de textes litt raires surtout aux XVII et XVIIP si cles se pr sentent comme des raisonnements Leur objet est soit de d montrer soit de r futer une th se Pour ce faire ils partent de pr misses pas toujours expli
48. lus haut Soit une ON v rit correspondant un PdV de la voix publique Ce recours l opinion commune donne l ARG 2 une force plus grande encore que celle de l assertion de Ph3 Ainsi tay e la conclusion introduite on ne sera point surpris que non Q peut alors venir renverser la conclusion C de Ph1 on s tonnera La valeur causale du connecteur COMME est nettement moins importante que sa valeur diaphonique La proposition introduite par COMME marque moins la cause proprement dite que le point de d part d o le raisonnement tire une conclusion la mani re d un PUISQUE ce COMME pose l argument qu il introduit comme admis sible par tous les destinataires possibles L argument introduit par COMME est destin convaincre la mani re d une pr misse admise par tous et donc par ALLOC autant que ON et que LOC lui m mett et de conclure la premi re partie du mouvement argumentatif Revenons un moment sur D AILLEURS et la polyphonie Cette locution adverbiale fig e marque que l esprit envisage un autre aspect des choses elle signale un autre lieu un autre site de PdV Dire que l argument introduit va argumentativement dans le m me sens n est pas suffisant Avec D AILLEURS l ajout va certes dans le m me sens que le co texte ant rieur mais une preuve compl mentaire est introduite On peut parler de confirmation et de justification e Confirmation d une dire un PdV assum par le LOC c est dire tou
49. lyphonistes scandinaves 3 La r flexion d velopp e dans les pages qui suivent doit beaucoup aux travaux men s dans le cadre de l Institut de recherches interdisciplinaires en analyse compar e des discours IRIACD de l Universit de Lausanne et en particulier aux remarques d Ute Heidmann sur un premier tat de ce texte Textualit et polyphonie 41 1 Pour une trans linguistique du discours litt raire 1 1 De Bally Banfield le style dans la langue Pour travailler ensemble linguistes et litt raires doivent d abord se doter d une conception commune de la langue Je suis pour ma part Bally lorsqu il crit que Plus les combinaisons linguistiques d un crivain lui restent propres plus on peut parler de style mais c est une diff rence de degr non de nature 1965 61 Le linguiste genevois d finit la langue litt raire comme un r sidu de tous les styles accumul s travers les g n rations successives l ensemble des l ments litt raires dig r s par la communaut linguistique et qui font partie du fonds commun tout en restant distinct de la langue spontan e 1965 28 4 La langue litt raire est une forme cristallis e d expression qu une communaut impose une poque donn e comme norme haute de la langue L art d crire pour Bally donne des pr ceptes forme et d forme la langue des individus 1911 104 en vue d une seule fin bien parler et bien crire La langue
50. mbiner beaucoup d analyses de d tail ce qui aboutit facilement des structures extr mement complexes Deuxi mement toute une s rie de ph nom nes dont les litt raires se sont occup s semblent chapper une analyse polyphonique linguistique rigoureuse Nolke 2001 70 Pour traiter ces deux probl mes j aborderai d abord la question qui est au c ur du projet des polyphonistes scandinaves celle des relations entre linguistes et litt raires langue et litt rature Si j ai le sentiment de pouvoir accepter les grandes lignes de la description en langue de la polyphonie linguistique et les ajustements terminologiques propos s par la ScaPoLine il me para t vident que la collaboration avec les litt raires passe avant tout par une description textuelle de la polyphonie et par le r examen de la place de cette derni re dans l approche par niveaux d analyse ou modules Avant d exemplifier ce point de vue par l analyse de la d dicace pr face des contes de Perrault je reviendrai sur des aspects des travaux de Charles Bally Emile Benveniste et Mikha l M Bakhtine qui ne me paraissent pas assez pris en compte linguistique Par cette remarque je veux seulement souligner le caract re ambitieux novateur et stimulant du projet des polyphonistes scandinaves 2 Par le num ro en chiffres romains suivi de l ann e et de l indication de page je d signe les pr c dents volumes des documents de travail du groupe des po
51. ne marque tant la vaste tendue d un esprit que de pouvoir s lever en m me temps aux plus grandes choses et s abaisser aux plus petites on ne sera point surpris que la m me Princesse qui la Nature et l ducation ont rendu familier ce qu il y a de plus lev ne d daigne pas de prendre plaisir de semblables bagatelles Soit la structure de parenth sages suivants Ph3 ARG 1 D AILLEURS Ph3 COMME P ARG 2 gt non Q Ici comme en Ph2 la structure phrastique est complexe Une causale vient s ins rer entre l argument ARG 1 introduit par l assertion de Ph3 charg d tayer argumentativement la prop non Q de Ph2 et celui que D AILLEURS est suppos introduire argument ARG 2 dont D AILLEURS signale qu il va dans le m me sens que ARG 1 La proposition introduite par COMME COMME rien ne marque tant la vaste tendue d un esprit que de pouvoir s lever en m me temps aux plus grandes choses et s abaisser aux plus petites a la particularit nonciative d tre grammaticalement une forme de type proverbiale dans le genre des maximes et autres nonc s endoxaux Les marques linguistiques de ces nonc s se retrouvent ici d terminants g n riques pr sent de v rit Textualit et polyphonie 71 g n rale construction binaire antith tique reprenant en particulier sous une forme hyperbolique l opposition grand aux plus grandes choses VS petit aux plus petites dont nous avons parl p
52. ner ceux ci le statut de faits linguistiques Autrement dit il devient difficile une fois qu on adopte cette d marche de marquer une fronti re pr cise entre th orie linguistique et th orie du style 1995 48 Parmi les th ses du Cercle de Bakhtine deux propositions majeures cr ent les conditions d une translinguistique des textes des uvres la mise en avant de la dimension textuelle des faits de discours et l id e d une double stratification des langues stratification en genres 1978 111 et en interdiscours socioprofessionnels Textualit et polyphonie 47 Les formes de langue et les formes types d nonc s c est dire les genres du discours s introduisent dans notre exp rience et dans notre conscience conjointement et sans que leur corr lation troite soit rompue Les genres du discours organisent notre parole de la m me fa on que l organisent les formes grammaticales syntaxiques 1984 285 Confront la question des fronti res de la linguistique Bakhtine ouvre cette derni re sur ce qu il appelle les grands ensembles verbaux La linguistique n a absolument pas d frich la section dont devraient relever les grands ensembles verbaux longs nonc s de la vie courante dialogues discours trait s romans etc car ces nonc s l peuvent et doivent tre d finis et tudi s eux aussi de fa on purement linguistique comme des ph nom nes du langage La
53. nie 43 Malgr les limites du cadre th orique de la grammaire transformationnelle les travaux d Ann Banfield confirment cette id e d un continu de la langue en montrant que certains faits impossibles observer dans l usage oral font n anmoins partie de la grammaire de la langue Le fait que le langage de la litt rature puisse tre trait dans le cadre de la grammaire en m me temps qu il se distingue de la langue parl e devient alors une d couverte que l on ne pouvait pas forc ment pr voir Car elle semble r futer au moins dans ce cas pr cis une hypoth se largement r pandue parmi les critiques litt raires se r f rant la linguistique savoir que le langage de la litt rature repr sente une transgression des r gles grammaticales 1995 14 15 En d montrant que le style du roman peut tre trait comme appartenant la langue 1995 15 Banfield n tend pas pour autant les fronti res du champ disciplinaire de la linguistique C est une cons quence inattendue de la th orie du style narratif elle m me aucune propri t interne ne justifie que ces phrases soient rejet es des phrases de la langue car comme nous le verrons leur explication ne requiert rien qui soit extra linguistique c est dire en dehors de la grammaire elle m me La langue du roman pr sente en outre des faits cruciaux qui permettent de trancher certaines questions classiques en linguistique 1995 48 Elle
54. nn e doit tre en effet prise en compte la sc nographie Elle n est impos e ni par le type ni par le genre de discours mais institu e par le texte lui m me La lettre d dicace appara t comme le choix strat gique d une des sc nographies possibles en position de pr face Cette sc nographie est tr s diff rente de celle de la pr face en vers de 1695 sign e par Charles Perrault La sc nographie n est pas selon Maingueneau un simple cadre ou un d cor d j construit et ind pendant l int rieur duquel le discours surviendrait L nonciation en se d veloppant s efforce de mettre progressivement en place son propre dispositif de parole Elle implique ainsi un processus en boucle paradoxale d s son mergence la parole suppose une certaine situation d nonciation laquelle en fait se valide progressivement travers cette nonciation m me La sc nographie est ainsi la fois ce dont vient le discours et ce qu engendre ce discours 1998 57 La lettre d dicace est une mise en sc ne complexe que tente de synth tiser le sch ma 6 ci apr s Le lecteur du recueil sc nographie pr facielle 2 n est pas destinataire de la d dicace proprement dite sc nographie d dicatoire 1 mais il peut et doit toutefois la lire car elle lui est en fait adress e indirectement et autrement qu sa destinatrice d dicataire Le tour de force rh torique consiste m ler les deux sc nes g n riques en
55. ns st r otyp es dans le cadre de communication in galitaire du XVI me si cle Le tr s humble et tr s ob issant serviteur P Darmancour Soulignons la pr sence r p t e dans les fronti res des cinq parties de la lettre du terme d adresse Mademoiselle qui non seulement d signe ALLOC mais qui joue le r le de ponctuant du plan il sature l ouverture lt 1 gt et marque le d but du corps de la lettre lt 3 gt encadrant ainsi l exorde il ouvre la p roraison lt 4 gt et r appara t en d but de cl ture lt 5 gt La nature grammaticalement hors structure des termes d adresse leur conf re un statut nonciatif de phrase monor me en incise et un statut textuel important Ces interruptions nonciatives de la cha ne verbale signalent phatiquement les parties du plan de la lettre T A propos de l ant position des trois adjectifs H Nglke 2001 192 souligne que cette place rendue obligatoire par la formule de politesse garantit leur valeur en quelque sorte de propri t absolue soulign e d ailleurs par l intensif tr s Textualit et polyphonie 63 Les fronti res des trois parties centrales sont indiqu es par des connecteurs dont la fonction est on le pr cisera plus loin moins locale encha nement de deux propositions que globale articulation de pans entiers de texte lt 2 gt Ph18 CEPENDANT Exorde Mademoiselle lt 3 gt QUOI QU IL EN SOIT Ph2 Ph5 Mademoiselle lt 4 gt
56. nt la proposition non Q en apodose de SI A Ph1 CEPENDANT SIA alors gt prop non Q Protase Apodose Les parenth sages peuvent tre plus compl tement ainsi indiqu s 70 Jean Michel Adam Ph1 CEPENDANT Ph2 MALGRE concessive SI A gt non Q Ajoutons que l organisateur D ABORD renvoie la succession des phrases D ABORD en amont au terme de Ph1 comme le FUTUR on verra que annonce un tayage venir en aval enfin le verbe para tre s mantise Phi comme menant une premi re impression conclusion que Ph2 contredit L tayage de l assertion du contre argument non Q on verra que je ne suis pas aussi bl mable que je le parais d abord est pris en charge par une longue phrase Ph3 qui n est pas introduite par un connecteur CAR ou EN EFFET par exemple CEPENDANT joue un r le englobant dans le parenth sage des propositions de Ph2 un r le d articulateur textuel que les connecteurs concessif QUELQUE QUE et hypoth tique SI internes Ph2 renforcent chacun leur mani re la concessive laissant entendre un possible succ s de la th se adverse et l hypoth tique tayant en revanche la th se de LOC Phrase 3 La phrase Ph3 est scind e en deux segments articul s argumentativement autour de D AILLEURS Ph3 Ils renferment tous une Morale tr s sens e et qui se d couvre plus ou moins selon le degr de p n tration de ceux qui les lisent Ph3 D AILLEURS COMME rien
57. ntative prototypique THESE DONNEES tayage donc probablement gt CONCLUSION ANTERIEURE Pr misses argumentatif A Nouvelle Th se P arg O P arg 1 P arg 2 sauf si P arg 3 A RESTRICTION Topo seulement si SPECIFICATION P arg 4 La premi re partie de notre texte a tr s exactement cette forme Sch ma de la s quence form e par les phrases 1 3 THESE DONNEE inf rences donc probablement gt CONCLUSION 74 Jean Michel Adam ANTERIEURE SI A Ph2 ETAYAGE A Prop non Q Ph2 Concl C de Ph1 Ph3 QUELQUE Prop non Q fin Ph3 Exorde D AILLEURS QUE Ph2 Nouvelle THESE qui COMME r fute la Concl C d but Ph3 de Ph1 A S quence ench ss e Ph4 amp Ph5 Comme on le voit les deux subordonn es ins r es entre CEPENDANT et la principale de Ph2 occupent des places majeures dans la structure argumentative SI introduit la donn e et QUELQUE QUE sous forme concessive un reversement de la restriction qui pourrait bloquer le mouvement inf rentiel L tayage est quant lui assur par la phrase Ph3 introduite par le connecteur diaphonique COMME introducteur d un nonc endoxal pos comme ON vrai Voyons si la deuxi me partie de la lettre pr sente la m me compl tude argumentative 2 3 3 La seconde partie une s quence argumentative ench ss e La structure de la phrase Ph4 est organis e autour d un MAIS Prop P Ph4 MAIS Prop Q Ph4 interrogation rh torique
58. oble c est dire ici du fait de l identit de Mademoiselle d Orl ans la lign e des rois de France ce que confirme par son insistance explicite le manuscrit de 1695 la plus parfaite instruction des plus grands Monarques L incise est plus qu un argument suppl mentaire pour la r ponse apport e la question de Ph4 c est une r futation d une ventuelle objection quand m me pas les Rois PdV adverse qui continuerait dans le sens du ON de P1 En r pondant que MEME les plus grands ont prouv dans l histoire pass e qu il fallait compl ter son instruction aupr s du peuple le texte met en place une d finition nouvelle de l utilit des contes Sch ma de la s quence ench ss e tayante form e par les phrases 4 amp 5 THESE DONNEE inf rences donc probablement gt CONCLUSION ANTERIEURE MAIS Ph4 ETAYAGE Nouvelle THESE Il est vrai que Ph5 Utilit ducative Ph4 ET MEME des contes qui incise de Ph5 vient s ajouter tayer aux Conclusions de la s quence ench ssante 78 Jean Michel Adam La saturation lexicale de cette s quence par les verbes instruire Ph4 et conna tre Ph4 et leurs d riv s nominaux dans Ph5 cette connaissance deux fois et instruction transforme cette deuxi me s quence en mise en avant du docere rh torique Au plaisir succ de l instruction le savoir mais celui ci est en quelque sorte pr sent par LOC comme une n cessit des cl
59. od signation du LOC lui m me en troisi me personne un enfant 1l est un aspect de cette distance nonciative introductrice d une autre voix Le mouvement argumentatif de l exorde est toutefois aussit t renvers par CEPENDANT dont nous allons parler plus loin et par le surgissement du JE LOC dans une deuxi me n gation en fin de Ph2 lt N g 2 gt on verra que je ne suis pas aussi bl mable que je le parais d abord Cet nonc revient sur Phl en op rant clairement la r futation du PdV 2 de ON par un LOC explicitement d sign par JE lt 2 gt je suis bl mable PdV 2 de ON lt 2 gt PdV 1 de LOC PdV 2 est injustifi REFUTATION Ici LOC d nonce l apparence et l tiquette sociale laquelle ON reste soumis Ce qui laisse pointer un PdV 1 du LOC qui va l encontre des apparences auxquelles pourrait c der l opinion commune PdV ON Les deux n gations encha n es suivantes vont dans le m me sens lt N g 3 gt on ne sera point surpris que la m me Princesse lt N g 4 gt ne d daigne pas de prendre plaisir de semblables bagatelles En lt 3 gt un PdV 2 de ON est suppos devoir exprimer la surprise de lt 4 gt et ce PdV est suppos changer ce moment de l argumentation on verra plus loin le r le de SI dans ce mouvement un nouvel tre discursif ON appara t alors plac dans un autre futur une autre conjecture lt 3 gt Il est surprenant que la Princesse lt 4 gt ne d
60. oriciens et que rappellent J C Anscombre et O Ducrot l interrogation rh torique a toujours une valeur n gative par rapport au contenu constituant le th me de la question 1981 14 15 Effectivement la question de Ph6 Pouvais je mieux choisir pour rendre vraisemblable Ce que la Fable a d incroyable il ne peut tre r pondu que non L assertion d guis e sous l interrogation rh torique Je ne pouvais pas mieux choisir que vous pour rendre vraisemblable ce que la fable a d incroyable est en fait rendue plus explicite et surtout argumentativement tay e par Ph7 Le connecteur ET a plut t ici la valeur d un CAR ET jamais F e au temps jadis Fit elle jeune Cr ature Plus de dons et de dons exquis Que vous en a fait la Nature Ici aussi la r ponse la question ne saurait tre que non jamais f e etc car la question revient asserter que Jamais F e au temps jadis ne fit jeune Cr ature plus de dons et de dons exquis que vous en a fait la Nature C est en raison de la r ponse n gative Ph7 que la r ponse Ph6 est galement n gative Ajoutons que malgr un QUOI QU IL EN SOIT qui semblait d tourner l argumentation de son cours Ph6 revient sur le probl me mentionn en Ph1 la question du choix de l ALLOC destinatrice des contes Ces assertions corr l es sous les interrogations rh toriques prennent dans la p roraison la forme de l loge Ce qu
61. orique c est d apr s notre d finition dire que son locuteur est pr sent comme connaissant par avance la r ponse au m me titre que l allocutaire Anscombre amp Ducrot 1981 19 Par d finition l interrogation rh torique n est l que pour rappeler la r ponse pr sent e comme allant de soi aussi bien pour LOC que pour ALLOC La question joue alors le r le d une assertion de la r ponse pr sent e comme une v rit admise Anscombre amp Ducrot 1981 15 Une interrogation rh torique est polyphonique si en l non ant son locuteur indique l allocutaire une question que l allocutaire devrait se poser lui m me Le locuteur fait entendre la voix de l allocutaire se posant cette question dans notre terminologie nous dirions que si l nonc interrogatif est alors prononc par 76 Jean Michel Adam le locuteur c est son allocutaire qui est l nonciateur de l acte de question Anscombre amp Ducrot 1981 16 La proposition introduite par MAIS entre parfaitement dans ce cadre descriptif L assertion repr sente le point de vue qui devrait tre celui de la ou des ALLOC de ce texte Ph4 gauche de MAIS argumente donc en apparence dans le sens d une conclusion de type ces bagatelles populaires d pourvues de raison sont sans int r t futiles inutiles Les instructions argumentatives de MAIS sont les suivantes a Assigner au segment textuel qui pr c de MAIS un contenu s mantique
62. particuli rement r v latrice des limites qu elle pose au linguistique Ce qui fait l ironie d un texte n est pas localisable dans telle ou telle de ses parties C est affaire d intentionnalit En effet l ironie consiste dire ou crire autre chose que ce que l on veut dire L effet de sens ironique ne correspond donc pas quelque chose qui puisse se dire ce en quoi il chappe toute d finition linguistique du sens Avec l ironie nous sortons du domaine de la grammaire proprement dite pour franchir la limite de ce que la linguistique permet de dire du r cit 1995 327 Apr s O Ducrot et A Berrendonner 1981 H Nglke et M Olsen 11 2000 114 115 ont montr que l ironie pouvait tre linguistiquement abord e en r f rence la contagion stylistique et au mot qui d tonne dans un co n texte ph nom ne proche du DIL et du DDL 1 3 Place de la polyphonie dans l analyse textuelle des discours 52 Jean Michel Adam Avec H N lke je serai tent de dire que pour aller plus loin dans ce grand projet qui consiste r unir recherches en litt rature et en linguistique les mod les modulaires nous offrent une m thode adapt e c est l lixir du projet 2001 80 La polyphonie est pour moi la base du niveau d analyse ou module nonciatif o se pose la question de la prise en charge des nonc s et plus largement celle de la coh sion coh rence nonciative d un texte C est ce
63. permettent essentiellement de d ployer une argumentation de d velopper une pr face aux contes qui est en m me temps une d claration de po tique premi re s quence et une d claration politique seconde s quence 2 3 2 La premi re partie une s quence argumentative compl te 68 Jean Michel Adam Nous avons vu que le r le argumentatif du MAIS de Ph1 base l encha nement textuel sur le dernier PdV exprim on s tonnera Concl C Phrase 2 Le connecteur concessif CEPENDANT articule Ph2 sur la proposition principale de fin de l exorde L tymologie rend l exorde anaphoriquement pr sent dans le CE de CE PENDANT la deuxi me partie du connecteur PENDANT affirmant quant elle la solidarit entre ce qui pr c de et ce qui suit Conclusion C de Ph1 on s tonnera CEPENDANT On verra que je ne suis pas aussi bl mable que je le parais d abord Cette structure concessive est tout fait canonique Sch ma 8 Structure de la concession Proposition P CEPENDANT Proposition non Q PaV PdV du de ON LOC JE Conclusion Q Le connecteur concessif entra ne en Ph2 un retraitement de la conclusion C de Phl on s tonnera en nouvelle proposition P argument entra nant selon une logique propre un PdV1 une conclusion Q dont la teneur n merge qu partir du terme de la phrase on verra que JE ne suis pas aussi bl mable que JE le parais d abord prop non Q Le choix de CEPENDAN
64. ph nom nes discursifs D un point de vue m thodologique je suis persuad que la division des probl mes en sous probl mes ou domaines de ph nom nes discursifs permet de s parer le travail linguistique pur centr e sur le syst me de la langue et la phrase de l tude du passage des bas niveaux aux niveaux de complexit plus globale Sch ma 4 Champ g n ral de l analyse textuelle des discours Textualit et polyphonie 53 FORMATIONS INTERACTION ACTION S LANGAGIERE S so SOCIO DISCURSIVES CIO DISCURSIVE gt VISEES BUTS dimention perlocutoire IN Le GENRES Le Le GENRES EE Texture Structure S mantique Enonciation Actes de discours phrastique amp compositionnelle repr sentation prise en charge illocutoire amp transphrastique s quences amp discursive et coh sion Orientation plans de textes polyphonique argumentative Afin de pr ciser cette complexit de fonctionnement le sch ma 5 insiste sur les op rations de liage et de segmentation de bas niveau et de plus haut niveau capsule de droite Il insiste galement sur le caract re ascendant droite gt gauche et descendant gauche gt droite des diff rents niveaux de complexit du discours examin s dans Adam 1999 Sch ma 5 Les interactions des niveaux de complexit ANALYSE DES DISCOURS OPERATIONS DE SEGMENTATION GENRE S 4 4 l N P riodes ERI Plan de ia DISCOURS LANGUE me texte et ou Propositions dan
65. qu indique le sch ma 4 ci apr s En rupture radicale par rapport au fantasme des grammaires de texte des ann es 1970 80 un mod le de la complexit part du fait que les textes ne sont pas gouvern s par des r gles mais par des normes On a continu chercher des r gles l o on ne peut relever que des r gularit s des causes o l on n Ja acc s qu des conditions Rastier 2001 106 Les cons quences de cette affirmation pour la d finition du texte sont importantes L o les r gles exigent ou excluent les normes sugg rent et permettent Les r gles d un syst me formel n ont pas de diachronie et leur application n est en principe pas soumise des conditions externes L o les r gles stipulent le possible in abstracto les normes en restent au probable En outre l inventaire la hi rarchie et l application des normes d pendent non seulement de conditions historiques changeantes mais de situations variables m me en synchronie Aussi les r gles linguistiques pourraient bien n tre que des normes inv t r es rig es en r gles par la tradition normative de la grammaire Comment expliquer sinon qu elles ne soient pas toujours n cessaires ni Jamais suffisantes pour rendre compte des r gularit s d un corpus textuel Rastier 2001 67 En parlant de th orie de la complexit je reste un peu en de de la modularit et ne d veloppe pour ma part qu une th orie des niveaux d analyse des
66. rigeant le personnage ou tre discursif de la princesse d sign e par le terme d adresse 60 Jean Michel Adam Mademoiselle moins en premi re lectrice premi re temporellement qu en parangon de lecture en figure de lectrice mod le premi re au sens qualitatif de l loge oblig figurant tous les futurs destinataires des contes Sch ma 6 Situation ou sc ne d nonciation de la lettre pr face MONDE EXTRA DISCURSIF SCENOGRAPHIE 2 Unit du PERI TEXTE Pr face Scripteur SCENOGRAPHIE 1 Auter auteur Lettre d dicace Lectrices Lecteurs 1e implicite tres de discours amp r els Pierre Perrault JE LOC VOUS ALLOC lecteurs depuis A P Darmancour ou un enfant Mademoiselle implicites 1697 AE Charles Perrault signature P princesse P re de P D gt selon les ditions Darmancour jeune cr ature 3 me fils de Elisabeth Charlotte d Orl ans Charles Perrault 1676 1744 ni ce de Louis XIV 1678 1700 s ur du futur R gent L autre p le de la sc ne nonciative devrait tre normalement plus simple tablir le m me auteur devrait s adresser aux destinataires de la pr face comme de la lettre Mais notre texte est on l a d j dit sur ce point rendu complexe par la sc nographie choisie L identit du signataire locuteur et auteur bouge dans la mesure o l auteur propose une signature en fin de d dicace pr face et les diteurs d s 1707
67. s linguistiques sont chacun susceptibles de d velopper un vocabulaire une s mantique des formes syntaxiques propres Le principe dialogique est ainsi fond sur une d finition du langage comme opinion multilingue sur le monde Pour la conscience qui vit en lui le langage n est pas un syst me abstrait de formes normatives mais une opinion multilingue sur le monde Tous les mots voquent une profession un genre une tendance un parti une uvre pr cise un homme pr cis une g n ration un ge un jour une heure Chaque mot renvoie un 48 Jean Michel Adam contexte ou plusieurs dans lesquels il a v cu son existence socialement sous tendue Bakhtine 1978 114 C est dans ce cadre que se pose le probl me de la saisie du caract re bivocal des mots et de leur pluriaccentuation sociale dont parlent H Nglke et M Olsen Rien ne change plus avec le temps et rien ne varie plus dans l espace g ographique et social que ces valeurs d emploi des signes de la langue non seulement on introduit de nouveaux mots en quantit mais les mots anciens tombent dans l oubli ou leurs nuances s estompent Nolke amp Olsen 11 2000 116 La stratification sociale de la langue commune se double donc d une stratification en genres propres un interdiscours C est ce que d veloppe une hypoth se linguistique forte de Bakhtine qu on ne peut d coupler du principe dialogique les genres influencent potentiellement tous
68. s une S quences nonc es INTER ACTION OPERATIONS DE LIAGE Formations socio LINGUISTIQUE TEXTUELLE discursives De cette fa on le concept rudimentaire de texte de Banfield trouve une autre d finition et les suites l mentaires d nonc s des analyses de Ducrot peuvent tre autrement abord es A condition toutefois d viter le reproche que K Fl ttum adresse dans les premiers volumes de travail du groupe aux mod les modulaires de N lke Roulet et moi m me In fact none of the presented models or studies multidimensional et multidisciplinary with or without the textual perspective with ou without integrating the study of literary texts has taken the literary perspective fully in consideration Their purpose has not been to integrate the epistemological and methodological basis or foundations of literary studies This is what we want to do 54 Jean Michel Adam in our project on polyphony Of course our aim is very ambitious it presents numerous challenges Fl ttum 1 2000 19 Trouvant ce reproche de n gligence envers la perspective litt raire un peu injuste je rappelle seulement la teneur de la fin de Les textes types et prototypes Adam 1992 Ce livre s ach ve sur un chapitre consacr au monologue narratif th tral classique pour une raison pr cise aborder un genre particulier historiquement d termin qui impose des normes d ench ssement des s quences narratives dans le dialogue Ce
69. scours mais il n a pas eu le temps de pr ciser les contours de la translinguistique des textes des uvres C est en revanche ce que les travaux du Cercle de Bakhtine ont assez largement dessin Autour du principe dialogique s est labor e une translinguistique mot choisi par T Todorov 1981 pour traduire l id e bakhtinienne plus confuse en fran ais de m talinguistique qui prend vraiment les textes et les uvres pour objets 1 2 2 La trans m ta linguistique de Bakhtine Le projet de la ScaPoLine dans la pr sentation qu en a donn K Fl ttum II 2000 19 a t tr s vite confront au fait que la polyphonie purement linguistique de Ducrot est limit e la phrase L analyse de textes n est pas en tant que telle l objet de mes tudes 1999 104 125 En revanche la polyphonie de Bakhtine orient e vers le texte est consid r e par la ScaPoLine comme plut t litt raire Cette bipartition risque de faire de 46 Jean Michel Adam Bakhtine cause de ses livres sur Rabelais et sur Dosto evski la victime du m me rejet que celui qu il d non ait avec Voloshinov dans le Marxisme et la philosophie du langage 1977 174 A propos du discours rapport Bakhtine et Voloshinov d ploraient le fait que les travaux de l cole de Vossler soient consid r s comme plus stylistiques que linguistiques En d pit de divergences de fond percevant leur importance m thodologique et heur
70. t simplement de la validit de l acte d assertion de Ph3 La puissance de l nonciateur collectif doxa vient appuyer le simple LOC de Ph3 e Preuve d un dit preuve de la v rit de ARG 1 Ph3 qui vient lui m me tayer Ph2 et contredire Ph1 La v rit endoxale de Ph3 taye la v rit de Ph3 Au terme de ce mouvement une premi re s quence argumentative est boucl e Ce bouclage est clairement marqu par une reformulation de cl ture caract ristique de semblables bagatelles qui reprend les Contes de ce 10 H N lke le dit tr s clairement La diaphonie fait intervenir l allocutaire ALLOC d une mani re particuli rement directe et on peut se demander si on a l un argument en faveur de consid rer ALLOC comme co constructeur de l nonciation La diaphonie sera tout simplement caract ris e comme une structure polyphonique qui 72 Jean Michel Adam Recueil Ph1 ces R cits et ces Contes de Ph2 et les anaphoriques ils tous les de Ph3 Le choix m me d une reformulation est un point essentiel Cette op ration discursive est d un point de vue textuel presque toujours destin e signaler la fin d une p riode ou d une s quence Adam 1990 143 190 Le choix du lex me bagatelle est important car il d signe les contes du recueil comme des objets de peu de valeur et d utilit restreinte Ce lex me entre dans le paradigme s mantique de la petitesse
71. tion de parcours r alis e sur les propri t s diff rentielles en l occurrence le degr d intensit qu on pourrait y introduire Comme rien ne vient stabiliser ce parcours aucun des degr s d intensit de la classe n est diff renci Ils valident tous la relation pr dicative de la proposition principale y compris les degr s extr mes De l provient la valeur de haut degr que re oit la qualit focalis e dans la subordonn e concessive Morel 1996 122 Ce qui devient ici tr s int ressant c est que la faute de go t inh rente la disproportion faute socialement grave au regard du classicisme dans le syst me des valeurs du PdV dominant celui de ON et de la doxa est reconnue et s mantis e sur un axe qui oppose le grand au petit le haut au bas c est dire selon un syst me lexical antith tique qui parcourt tout le texte jusqu sa cl ture lt 5 gt SIMPLICITE lt gt LUMIERES singulier pluriel de ces R cits de votre esprit BAS PETIT lt HAUT GRAND L hypoth tique r elle PRESENT FUTUR introduit quant elle un argument pour la conclusion non Q sur laquelle porte CEPENDANT argument qui attend d tre explicit tay par Ph3 Les deux subordonn es assurent autant l articulation de Ph2 avec Ph1 en amont et avec Ph3 en aval que la coh sion interne de Ph1 L hypoth tique introduit un argument protase tayant la possibilit de l encha nement et transforma
72. u troisi me fils du c l bre acad micien Pierre Perrault Darmancour P P en 1695 et P Darmancour en 1697 Cette question d attribution a t largement d battue par les historiens de la litt rature nous n avons pas trancher un d bat qui a majoritairement bascul dans le sens du vieil acad micien Ce qui nous concerne en revanche c est de voir si la description linguistique d une argumentation largement fond e sur une polyphonie micro et macro textuelle ne retrouve pas la question de l attribution en la posant toutefois tout autrement 2 2 Analyse macro textuelle descendante p ritexte genre s et plan du texte 2 2 1 Genre et situation d interaction socio discursive La complexit de la nature g n rique du texte choisi est particuli rement int ressante Il s agit d une lettre d dicace adress e par P Darmancour image textuelle de locuteur LOC ayant pour r f rent dans le monde Pierre Perrault Darmancour g de 19 ans en 1697 Mademoiselle image textuelle d allocutaire ALLOC ayant pour r f rent Elisabeth Charlotte d Orl ans fille de Philippe d Orl ans ni ce de Louis XIV et s ur du futur R gent g e alors de 20 ans Une telle lettre d dicace plac e pour tout lecteur de 1697 nos jours en position p ritextuelle de pr face d un recueil remplit de ce fait sur un autre axe de communication axe pr faciel auteur lecteur un r le diff rent du premi
73. ue l change de mots est la forme la plus naturelle du langage Davantage les nonc s longuement d velopp s et bien qu ils manent d un interlocuteur unique par exemple le discours d un orateur le cours d un professeur le monologue d un acteur les r flexions haute voix d un homme seul Sont monologiques par leur seule forme ext rieur mais par leur structure s mantique et stylistique 1ls sont en fait essentiellement dialogiques Tout nonc discours conf rence etc est con u en fonction d un auditeur c est dire de sa compr hension et de sa r ponse non pas sa r ponse imm diate bien s r car 1l ne faut pas interrompre un orateur ou un conf rencier par des remarques personnelles mais aussi en fonction de son accord de son d saccord ou pour le dire autrement de la perception valuative de l auditeur bref en fonction de l auditoire de l nonc Voloshinov traduction Todorov 1981 292 Une derni re hypoth se forte d finit les genres comme des cat gories de l analyse des discours le caract re norm des genres sans interdire la variation rend non seulement possible l interaction verbale mais il lui est indispensable Le locuteur re oit outre les formes prescriptives de la langue commune les composantes et les structures grammaticales les formes non moins prescriptives pour lui de l nonc c est dire les genres du discours pour une intelligen

Projet Rectorat

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents