Les frontières de l`entreprise
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1. http www prince ton edu mmelitz papers palgrave pdf Radner R 1986 The Internal Economy of Large Firms Economic Journal vol 96 sup plement pp 1 22 Riordan M H 1990 What is Vertical Integration in M Aoki B Gustafsoon et O E Williamson eds The Firm as a Nexus of Treaties European Sage London pp 94 111 Riordan M H 2008 Vertical Integration Forthcoming in The New Palgrave Dictionary of Economics seconde dition Durlauf S et Blume L ds Palgrave McMillan a paraitre Simon H A 1951 A Formal Theory of the Employment Relationship Econometrica vol 19 n 3 pp 293 305 Williamson O E 1967 Hierarchical control and optimum firm size Journal of Political Economy vol 75 n 2 pp 123 138 Williamson O E 1976 Markets and Hierarchies Analysis and Antitrust Implications Free Press New York Williamson O E 1985 The Economic Institutions of Capitalism Firms Markets and Vertical Contracting Free Press New York ECONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 AT La synth se des services un uw gt Des dossiers th matiques les groupes de services et leur diversification les achats publics la pr sence des TIC l innovation dans les services gt Une analyse d taill e des services aux entreprises par secteur d activit poste et t l communications activit s de conseil et assistance LES SE2. l innovation au sein et en dehors de l industrie Enfin un dernier p rim tre distingue plusieurs types d industries en fonction de la nature des emplois qui les caract risent L tat de la th orie Tous les conomistes aiment raconter l histoire de la fabrique d pingles d Adam Smith pour fabriquer des pingles on part d un fil de fer qu il faut redresser couper en morceaux aiguiser un bout aplatir l autre et enfin empaqueter Une personne peut effectuer ces t ches la suite les unes des autres mais il y a des b n fices la sp cia lisation un ouvrier sp cialis dans l aiguisage de la pointe sera plus productif cette t che qu un g n raliste Adam Smith voit dans cette efficacit de la sp cialisation le fondement de l existence des entreprises elles permettent d employer des sp cialistes qui se concentrent sur une seule activit Ce raisonnement qui a l apparence du bon sens entre en conflit avec la th se principale d Adam Smith la main invisible du march peut servir coordonner les activit s co nomiques M me si nous acceptons ses hypoth ses sur les b n fices de la sp cialisation nous ne sommes pas oblig s d accepter ses conclusions sur l existence des entreprises on pourrait imaginer que chaque ouvrier cr e une entreprise sp cialis e dans une des t ches n cessaires la production d pingles et qu ils coordonnent leurs activit s par
3. l interm diaire de diff rents march s Il y aurait un march pour des morceaux de fil de fer redress s qui seraient achet s par les entreprises sp cialis es dans l aiguisage Il est cependant tr s improbable que ces march s d inputs interm diaires pour la pro duction d pingles fonctionnent efficacement Une partie importante de la th orie des organisations a essay d analyser les circonstances dans lesquelles remplacer des mar ch s par une entreprise est optimal Ce probl me a t inscrit sur l agenda de recherche des conomistes par Coase 1937 La grande innovation de Coase fut d introduire la notion de co ts de transaction Pour lui tout change conomique induit des co ts comme le fait toute autre activit conomique Ces co ts existent pour les changes par l interm diaire des march s mais aussi pour les changes l int rieur des entreprises L efficacit conomique n cessite que le mode de transaction soit celui qui minimise ces co ts donc les entreprises int greront toutes les activit s pour lesquelles les co ts de transaction l int rieur de l en treprise sont plus faibles que les co ts de transaction par l interm diaire des march s CONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 2007 Il est alors possible d apr s Coase d utiliser des m thodes traditionnelles de l analyse conomique pour tudier l int gration de nouvelles activit s l int rieu
4. quipes appartenant des entreprises diff rentes comme par exemple Malone et Laubacher 1998 La strat gie adopt e par Lucie Gonzalez et Claude Picart de distinguer entre les activit s fonctionnelles du type transport routier formation activit s informatiques et les autres est extr mement int ressante On peut en effet supposer que des consid rations diff ren tes s appliquent aux diversifications en faveur des unes ou des autres 4 On pourrait mettre l hypoth se que l informatisation des activit s fonctionnelles per met de les rendre mieux adapt es aux besoins de chaque entreprise et que pour ce faire une personnalisation qui n cessite un investissement sp cifique est indispensable Le fait que les investissements deviennent plus sp cifiques expliquerait la plus grande int gration des activit s fonctionnelles Il pourrait tre int ressant d essayer d imaginer une strat gie empirique qui permette de tester cette hypoth se L article de Benjamin N fussi identifie les circonstances dans lesquelles une entreprise pr f rera s implanter l tranger pour produire ce qu elle d sire y vendre et les circons tances dans lesquelles elle pr f re servir ce march partir de la France Une litt rature importante montre que ce sont les entreprises les plus productives qui exportent le plus si le choix r side entre exporter ou ne pas exporter leurs co ts de production sont suf fisamment bas ou l
5. analyser comment notre syst me d innovation industrielle beaucoup plus coup de la recherche universitaire que dans la plupart des autres pays industrialis s fait face ses changements Nous avons besoin de plus de dialogues entre conom tres et th oriciens Ceci est d autant plus vrai que depuis quelques ann es la th orie des organisations est d ve lopp e par des conomistes en prise avec les probl mes des entreprises ils enseignent d ailleurs souvent dans des business schools Ils testent souvent leurs th ories sur les pro bl mes sp cifiques une industrie donn e comme dans Kim ef al 2006 ou Garicano et CONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 2007 9 Hubbard 2007 Y a t il une raison pour laquelle ces th ories seraient op rationnelles au niveau de l industrie mais pas au niveau de l conomie dans son ensemble Jacques Cr mer Directeur de recherche au CNRS membre de TSE Toulouse Sciences conomiques et de l IDEI Institut d Economie Industrielle BIBLIOGRAPHIE Aghion P et Tirole J 1994 The Management of Innovation Quarterly Journal of Economics vol 109 n 4 pp 1185 1209 Baker G Gibbons R et Murphy K J 2002 Relational Contracts and the Theory of the Firm Quarterly Journal of Economics vol 117 n 1 pp 39 83 Bresnahan T F Brynjolfsson E et Hitt L M 2002 Information Technology Workplace Organization and the Demand for Ski
6. cette approche la th orie de l int gration verticale laquelle je souscris voir Riordan 1990 3 Une discussion r cente et plus compl te de cette litt rature peut se trouver dans Riordan 2008 CONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 2007 ganisation sous forme de conglom rat tait jug e souhaitable la th orie et la pratique de la gestion au cours des vingt cinq derni res ann es ont au contraire mis l accent sur le recentrage des entreprises sur le c ur de m tier D une certaine fa on on est pass d une situation dans laquelle les entreprises diversifiaient leurs risques travers leur portefeuille d activit s une situation o l on demande aux actionnaires de diversifier eux m mes leurs risques travers leur choix de portefeuille d actions En se servant d un chantillon exhaustif des groupes fran ais ayant au moins 500 employ s Lucie Gonzalez et Claude Picart testent l hypoth se de la poursuite de ce recentrage en France pendant les ann es 1990 Ils constatent un l ger recentrage de l activit cependant les groupes ont galement int gr plus d activit s de support dans leur p rim tre m me Ce r sultat contredit un certain nombre d affirmations d une partie de la litt rature manag riale selon lesquelles le d veloppement des technologies de communication en g n ral et de l internet en particulier vont accro tre la sous traitance en favorisant la communication entre des
7. les relations d autorit peuvent servir compl ter les contrats Klein ef al 1978 propos rent une deuxi me piste la pr sence d investissements dans du capital sp cifique ou plus pr cis ment la combinaison de contrats incomplets et capi tal sp cifique En s appuyant sur une tude de cas des relations entre General Motors et Fisher Body une entreprise sp cialis e dans la fabrication de carrosseries automobiles ils expliquent que dans de nombreux cas les transactions entre entreprises n cessitent qu au pr alable l une et ou l autre d entres elles investisse dans du capital qui soit n a de valeur que dans le cadre de leur relation soit la perd en dehors de cette relation C tait le cas des machines que devait acheter Fisher Body pour fabriquer des carrosse ries proximit des usines de General Motors D apr s Klein ef al les contrats incomplets vont cr er des difficult s de coordination il faudra ren gocier en cas de circonstances non pr vues par le contrat initial ou si le contrat s av re par trop inefficace La pr sence de capital sp cifique engage les deux parties dans une relation dont il sera difficile de sortir et l on peut donc s attendre ce que la ren gociation soit difficile Encore une fois l int gration des activit s au sein d une m me soci t r sout ces probl mes La mention du travail de Klein ef al nous donne l occasion de remarquer que les tudes d
8. parce que ces coll gues pouvaient plus facilement l pauler en cas de difficult s Cette prime li e l environnement imm diat a disparu dans les trente ann es qui ont suivi la productivit d un chercheur ne diminue pas s il quitte un d partement de bonne qualit pour un de moins bonne qualit Les auteurs attribuent ce ph nom ne au fait que l isolement g ographique n est plus un isolement intellectuel Ainsi s esquisse une esp ce de dissolution de l universit de recherche comme lieu de production intellectuelle 1 Dans d autres industries les nouvelles tech nologies d information renforcent le r le des entreprises comme le montrent Garicano et Hubbard 2007 Dans la perspective de ces changements ce num ro propose six investigations empiriques de l volution de la structure des entreprises fran aises au cours des derni res ann es Selon David Flacher et Jacques Pelletan les industries autant que les entreprises subissent des mutations cause du progr s technologique L industrie de la musique le journalisme les divertissements l industrie du livre rejoints par l industrie bancaire sont compl tement boulevers s par les nouvelles technologies de l information qui per mettent la cr ation de nouveaux services l apparition de nouveaux concurrents ainsi que de nouvelles formes de concurrence Ces transformations de l conomieincitent se poser de nouvelles questions Par exemp
9. 405 406 2007 7 s implanter qu exporter dans des pays relativement petits mesur s par le Pib alors que les entreprises les plus productives au contraire ont tendance s implanter dans les grands pays La d cision exporter ne pas exporter peut s analyser uniquement en termes traditionnels d analyse des march s prix co ts de production offre et demande Il n est pas certain que ce soit le cas pour la d cision de s implanter l tranger En effet cette d cision peut r sulter de la pr sence d inputs et notamment de capital humain adapt s la tech nologie de l entreprise Dans ce cas les entreprises les plus productives la technologie la plus sophistiqu e trouveraient dans les pays les plus riches les employ s qualifi s dont ils ont besoin Il se peut aussi que des questions organisationnelles soient la base de cette r gularit empirique par exemple l implantation dans des pays relativement riches donnerait acc s des technologies avanc es que les entreprises les plus producti ves seraient mieux m me d exploiter Il y a l un riche terrain d investigation L article de Nathalie Colombier et David Masclet s int resse une forme particuli re de l entreprise celle relative au statut de travailleur ind pendant Ils tudient la question de savoir ce qui dans l environnement familial peut d terminer le choix du statut de tra vailleur ind pendant Cet environnemen
10. Les fronti res de l entreprise a r volution industrielle en am liorant les transports avait permis une int gration L du commerce de marchandises l int rieur des pays et entre pays La r volution des technologies d information est en train de transformer les industries et les entreprises de fa on tout aussi profonde par exemple Bresnahan ef al 2002 Mairesse et Greenan 2006 Il est par exemple possible de coordonner souvent l int rieur de la m me entreprise des activit s dans des conditions qui auraient parues inimaginables il y a seulement quelques ann es activit s de comptabilit d localis es en Inde support tech nique fourni par des entreprises africaines Certains ont t jusqu mettre des doutes sur la survie de la notion d entreprise d autres ont montr que leur fronti res tendaient s estomper Un exemple de la porosit accrue de la fronti re des entreprises est fourni par Kim ef al 2006 Ils tudient l industrie certes un peu particuli re des universit s de recherche et plus pr cis ment les d partements d conomie et de finance dans ces universit s En 1970 ind pendamment de ses qualit s propres un chercheur tait plus efficace s il travaillait dans un d partement de meilleure qualit sans doute parce qu il profitait d un environnement intellectuel plus stimulant parce qu il avait acc s plus facilement aux derni res avanc es scientifiques et
11. O D 1986 The Costs and Benefits of Ownership a Theory of Vertical and Lateral Integration Journal of Political Economy vol 94 n 4 pp 691 719 Hart O et Moore J 1988 Incomplete Contracts and Renegotiation Econometrica vol 56 n 4 pp 755 785 Hart O et Moore J 1990 Property Rights and the Nature of the Firm Journal of Political Economy vol 98 n 6 pp 1119 1158 Kihlstrom R E et Laffont J J 1979 A General Equilibrium Entrepreneurial Theory of Firm Formation Based on Risk Aversion Journal of Political Economy vol 87 n 4 pp 719 748 Kim E H Morse A et Zingales L 2006 Are Elite Universities Loosing their Competitive Edge Nber Working Paper n 12 245 T l chargeable sur http faculty chicagogsb edu luigi zingales research PSpapers facultypro ductivity pdf Klein B Crawford R C et Alchian A A 1978 Vertical Integration Appropriable Rents and the Competitive Contracting Process The Journal of Law and Economics vol XXI n 2 pp 297 326 CONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 Malone T W et Laubacher R J 1998 The Dawn of the e Lance Economy Harvard Business Review vol 76 n 5 pp 145 152 Melitz M J 2008 International Trade and Heterogeneous Firms in The New Palgrave Dictionary of Economics seconde dition S Durlauf and L Blume ds Palgrave McMillan a para tre T l chargeable sur
12. RVICES EN FRANCE dition 2007 TATISTIQU PUBLIQUE
13. a qualit de leur produits est suffisamment lev e pour compenser les d savantages li s aux co ts de transport et autres co ts d exportation M litz 2008 pr sente une discussion utile la fois de l vidence empirique et des mod les th oriques r cents qui cherchent expliquer ce ph nom ne Benjamin N fussi tente d tendre cette analyse d un point de vue empirique Il tudie le choix entre trois possibilit s ne pas vendre l tranger exporter ou implanter une usine l tranger Il s int resse surtout au choix entre les deux derni res possibilit s Bien s r la demande et la proximit culturelle jouent un r le important mais N fussi va plus loin en mettant en vidence le fait que la productivit de l entreprise et la taille du march dans lequel elle veut vendre sont li es par des interactions complexes Il semble que les entreprises moins productives sont toutes choses gales par ailleurs plus enclines 4 Lucie Gonzalez et Claude Picart vitent l arbitraire qui consisterait a classifier a priori certaines activit s comme des activit s de support en se servant de l chantillon lui m me pour faire cette classification En simplifiant une analyse beaucoup plus subtile ils sup posent qu une activit est une activit de support si elle est pr sente dans de nombreux groupes tout en utilisant dans chacun de ces groupes un nombre relativement faible d employ s CONOMIE ET STATISTIQUE N
14. e cas ont un r le tr s important dans le d veloppement de la th orie des organisations on pense par exemple l influence de Chandler 1962 Or ces tudes de cas sont nor m ment cit es mais il n en est gu re r alis de nouvelles Cela me semble regrettable car des tudes de cas rigoureuses et approfondies accomplies par des auteurs ayant une bonne compr hension de la litt rature conomique constitueraient des compl ments importants aux tudes statistiques telles que celles pr sent es ici Un des grands m rites du travail si souvent cit de Williamson 1976 1985 est d avoir reconnu que les contributions de Coase 1937 et de Klein ef al 1978 proposaient des CONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 2007 5 explications au fait qu il est parfois pr f rable de g rer les transactions par l interm diaire d une organisation que par l interm diaire du march Or de nombreuses transactions se passent par l interm diaire de march s Williamson propose une th orie qui explique les avantages et les inconv nients des diff rentes fa ons de les g rer Les march s sont plus incitatifs pour les agents conomiques alors que les organisations sont mieux m me de coordonner leurs activit s y compris l investissement dans du capital sp cifique Cet argument de Williamson peut aider comprendre pourquoi il est si difficile d ana lyser les cons quences du d veloppement des technologies de l inf
15. int gration verticale 2 entre plusieurs entre prises Grossman et Hart proposent une nouvelle d finition des droits de propri t Hart et Moore 1988 se servent de cette approche pour tudier le portefeuille optimal d acti vit s d une entreprise Cette approche a connu un norme succ s dans les ann es 1990 et a t r cemment tendue pour discuter des relations entre les contrats formels et les contrats informels qui lient les entreprises par exemple Baker ef al 2002 3 Les contributions du pr sent volume Trois des articles traitent de l internalisation ou de l externalisation des activit s ceux de Lucie Gonzalez et Claude Picart de Benjamin N fussi et de C line Th venot Ils ne se r f rent pas aux auteurs cit s plus haut l exception de Williamson 1976 1985 qui trouve place dans la bibliographie d un de ces textes alors que les th ories men tionn es plus haut permettent de conf rer leurs articles un clairage compl mentaire Ainsi l approche du portefeuille d activit s des groupes fran ais de Lucie Gonzalez et Claude Picart peut elle tre utilement rapproch e de la contribution sur le m me sujet de Hart et Moore 1988 que beaucoup de th oriciens jugent primordiale Lucie Gonzalez et Claude Picart tentent d identifier les volutions r centes du porte feuille d activit s des groupes fran ais Alors que jusqu au d but des ann es 1980 l or 2 Pour une critique de
16. le pendant de nombreuses ann es parler du d veloppement industriel et du d veloppement 1 Certes le d veloppement des technologies de l information fournit une explication de ce ph nom ne On peut penser que la diminu tion des co ts de transport a aussi contribu a cet tat de fait CONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 2007 3 conomique d un pays tait peu ou prou quivalent Ce n est plus le cas actuellement on ne pourrait certainement pas analyser le d veloppement conomique britannique sans parler des services et du secteur financier Il n en reste pas moins qu une analyse du futur de l industrie est toujours n cessaire les d bats politiques en France mais aussi dans de nombreux autres pays en t moignent peut on parler d une baisse de la valeur ajout e et de l emploi industriels dans l conomie Est il r aliste de voir la d sindustrialisation actuelle comme le ph nom ne inverse de l industrialisation d hier Dans leur article David Flacher et Jacques Pelletan proposent notamment trois p rim tres industriels qui les conduisent relativiser la d sindustrialisation fran aise un pre mier contour li la probl matique de l volution des organisations int gre les services l industrie afin de limiter le biais que les externalisations auraient pu introduire Un deuxi me p rim tre fond sur les industries innovantes permet d interroger les pro bl matiques li es
17. lled Labor Firm Level Evidence Quarterly Journal of Economics vol 117 n 1 pp 339 376 Chandler A D 1962 Strategy and Structure Chapter in the History of the Industrial Entreprise MIT Press Cambridge Massachussets Coase R 1937 The Nature of the Firm Economica n 4 pp 386 405 Garicano L 2000 Hierarchies and the Organization of Knowledge in Production Journal of Political Economy vol 108 n 5 pp 874 904 Garicano L et Hubbard T N 2007 Earnings Inequality and Coordination Costs Evidence from US Law Firms mimeo T l chargeable sur http garicano com index_files ineqover time pdf Garicano L et Rossi Hansberg E 2006 Organization and Inequality in a Knowledge Economy Quarterly Journal of Economics vol 121 n 4 pp 1383 1435 Greenan N et Mairesse J 2006 Les chan gements organisationnels l informatisation des entreprises et le travail des salari s un exercice de mesure partir de donn es coupl es entre prises salari s La Revue Economique vol 7 pp 1177 1203 Greenan N Mairesse J et Topiol Bensaid A 2001 Information of Technology and Research and Development Impacts on Productivity and Skills Looking for Correlations on French Firm Level Data je veux du fran ais NBER Working Papers n 8075 National Bureau of Economic Research http ideas repec org p nbr nbe rwo 8075 html Grossman S J et Hart
18. ormation sur l vo lution des entreprises Ces technologies accroissent l efficacit des organisations mais aussi celle des march s Pour d terminer si elles accroitront la proportion des transac tions qui passeront par l interm diaire des march s il faut comparer ces deux am lio rations de l efficacit Certains auteurs tels par exemple Malone et Laubacher 1998 arrivent a des conclusions qui me semblent extr mes car ils focalisent leur attention sur l accroissement de l efficacit d une seule de ces deux solutions organisationelles Dans le cas de Malone et Laubacher qui pr disent la disparition des entreprises en faveur de r seaux reconstitu s projet par projet c est la plus grande efficacit intra organisatio nelle qui est n glig e A la fin des ann es 1980 et au d but des ann es 1990 Hart d abord en collaboration avec Grossman 1986 puis avec Moore 1988 1990 utilise des mod les math mati s s pour repr senter le raisonnement conomique d velopp jusqu ici de fa on infor melle Ces auteurs proposent un mod le formalis de l investissement dans du capital sp cifique Ils montrent que l incompl tude du contrat peut mener des inefficacit s m me si les n gociations induites m nent des solutions efficaces en effet les entre prises distordent alors leurs investissements pour accro tre leur pouvoir de n gociation Pour adapter cette th orie l analyse de l
19. r des entrepri ses une entreprise diversifie ses activit s jusqu au point o en int grer une nouvelle a un co t marginal gal au b n fice marginal qu elle en retire L article de Coase eut un succ s consid rable par exemple il a plus de 8 000 citations d apr s Google Scholar Mais pendant longtemps tr s peu d conomistes ont v ritable ment d velopp ou m me utilis sa th orie A mon avis cela provient du fait que Coase n en donne pas de mode d emploi Il ne d finit pas de fa on pr cise les co ts de tran saction qui y jouent un r le si important et a fortiori n indique pas comment ils peuvent tre mesur s ou de fa on plus modeste dans quelles circonstances on peut s attendre ce qu ils soient plus lev s Simon 1951 propose une analyse de certains de ces co ts au moins en ce qui concerne le march du travail les contrats incomplets Il fait remarquer que dans de nombreux cas les transactions conomiques ne sont pas totalement d crites dans les contrats sign s par les agents C est le cas des contrats de travail en g n ral les t ches que l employ devra effectuer ne sont pas d taill es qui plus est c est l employeur lui m me qui choi sira dans des limites fix es par le contrat et la loi ces activit s Pour Simon 1951 les entreprises sont donc plus aptes g rer l incompl tude des contrats en langage plus moderne dans les relations intra entreprises
20. staurent des relations de collaboration de recherche avec d autres entreprises Ceci est un probl me d une importance capitale dans l volution actuelle de la R amp D mondiale Il y a dix ans la d localisation affectait essentiellement des activit s de production en s appuyant sur le faible prix de la main d uvre non qua lifi e dans les pays en voie de d veloppement Or depuis quelques ann es de plus en plus d entreprises d localisent une partie des activit s plus forte valeur ajout e et en particulier leur recherche Par exemple Microsoft emploie une centaine de chercheurs dans son centre de P kin et une cinquantaine d employ s son centre de Bangalore inaugur en 2005 5 Pour cette discussion j assimile le statut de partner dans un cabinet am ricain un r le de travailleur ind pendant ce qui n est qu moiti l gitime 6 De plus l environnement l gal et administratif peut galement affecter le statut de certaines professions En France par exemple le mode de remboursement par la s curit sociale semble favoriser l exercice ind pendant de la m decine Bien s r une th orie plus g n rale int grerait ces deux perspectives CONOMIE ET STATISTIQUE N 405 406 2007 Pratiquement par d finition une relation de recherche entre deux entreprises implique des contrats incomplets il est difficile de bien d crire ex ante les diff rents r sultats auxquels la recherche peut abou
21. t a une influence significative en particulier sur le fait de choisir la m me profession que ses parents Cette approche des d terminants du travail ind pendant recherche le lien entre les caract ristiques des individus et la d ci sion de choisir tel ou tel statut C est la strat gie qu avaient suivie Kihlstrom et Laffont 1979 en pr sentant un mod le dans lequel les individus avec le moins d aversion au risque d cident de devenir entrepreneurs Concr tement il ressort de l tude de Nathalie Colombier et David Masclet que les parents transmettent leurs enfants la fois des comp tences sp cifiques l exercice d un m tier particulier mais aussi des aptitudes manag riales qui facilitent ainsi l acc s au statut d ind pendant quel que soit le m tier exerc Une autre approche tr s diff rente dans la mesure o elle aborde la question sous l an gle de l entreprise consisterait se demander quelles sont les t ches susceptibles d tre effectu es par des travailleurs ind pendants Par exemple Garicano et Hubbard 2007 montrent que l volution technologique des dix derni res ann es a rendu la coordination entre avocats plus faciles et favorise le d veloppement de cabinets plus hi rarchis s en cons quence de quoi le nombre de travailleurs ind pendants 5 diminue 6 C line Th venot s int resse l externalisation de la recherche Elle examine les moti vations des entreprises qui in
22. teurs tudient l utilisation du travail de courte dur e dans les entreprises Ils montrent que les caract ristiques de ces emplois sont tr s diff rentes dans l industrie et dans les secteurs des services On peut supposer que ces emplois sont dans la plupart des cas au bas de la hi rarchie et ces r sultats laissent entendre que l int gration hi rarchique est diff rente dans les services et dans les secteurs Il pourrait tre int ressant d essayer de relier ce r sultat aux th ories des hi rarchies Williamson 1967 Radner 1986 pour les grands classiques sur le sujet Garicano 2000 et Garicano et Rossi Hansberg 2006 pour des contributions r centes qui ont renouvel le sujet Comme nous avons pu le voir le lecteur trouvera dans ce num ro tr s riche de nombreu ses informations sur les volutions r centes des entreprises fran aises Alors que des doutes s expriment sur l utilit de la notion m me d entreprise sur leur p rim tre sur leur adaptation un monde o la distance est en train de mourir elles lui permettront d enrichir sa r flexion sur le futur de nos entreprises Il serait int ressant qu une prochaine livraison d articles soit consacr e la fa on dont les entreprises fran aises s adaptent la mondialisation et la r volution des techniques de l information Il serait en particulier int ressant de les comparer sur ce point avec les entreprises trang res et d
23. tir De plus les efforts entrepris par les diff rents par tenaires dans le cadre du projet sont difficilement mesurables et souvent sp cifiques au projet en question Comme l ont montr Aghion et Tirole 1994 l organisation de la recherche collaborative entre entreprises pose des questions extr mement compliqu es de droits de propri t sur la recherche Les r sultats de C line Th venot peuvent s interpr ter de la fa on suivante Quand les entreprises fran aises collaborent avec d autres pour leur recherche c est souvent sous le mode de la sous traitance il se peut qu un projet relativement bien d fini ne puisse pas tre r alis en interne par manque de connaissances ou qu il soit moins co teux de l ex ternaliser On demande donc une autre entreprise ayant les connaissances n cessaires de conduire cette recherche Au contraire faire en sorte que la recherche soit effectu e en collaboration avec des partenaires trangers n a pas pour seul but la r alisation d un projet sp cifique mais galement d augmenter le stock de connaissance de l entreprise On peut donc imaginer qu il s agit de projets collaboratifs dans lesquels une partie de la recherche est effectu e par chacun des deux partenaires C est effectivement ce que C line Th venot met en vidence On pourrait sans doute relier l article de Marie Leclair et S bastien Roux la pro bl matique d velopp e ci dessus Ces deux au
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