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1. mutinerie dont est atteinte Lottie Wilkins et qu elle inocule par simple contact trois parfalles inconnues a son origine dans un esprit lib rateur f minin qui d passe celui qui animait la plus radicale des suffragettes Rose Arbuthnot s veillera d un long sommeil quasi liturgique Lady Caroline Dester laissera enfin parler son coeur plut t que sa beaut tandis que Mrs Fisher laiss ra le peu de courage qui lui reste prendre possession de s VIE Si Lottie agit comme catalyseur il va sans dire que les paysages m diterran ens l aident dans son entreprise Car il faut entrer tout de suite dans le jeu du film de Mike Newell et suivre ce quatuor de femmes raffin es comme on le ferait pour une meditation sur la beaut du monde Alors seulement pourra naitre en voyant Enchanted April une trange jubilation Par un habile agencement du sc nario le caract re de chacun des personnages se dessine petit petit D s lors ces femmes intriguent et int ressent d autant plus qu elles sinscrivent dans des d cors flamboyants o le jeu des couleurs des ombres et des lumi res ajoute leur profonde humanit Film physique sur les visages autant que sur les pens es secr tes et les silences Enchanted April appelle une sorte de concentration un d sir de densit qui pourraient permettre d atteindre loin du fouillis quotidien une forme de s r nit Maurice Elia Whispers in the Dark Confessions perverses
2. N occupait il pas un emploi Ne s tait 1l pas montr astucieux en tentant d chapper aux policiers venus l arr ter Apr s tout et comme le dit si bien le procureur du film de nombreux schizophr nes fonctionnent normalement dans la soci t et ne tuent pas Rampage ne convaincra peut tre pas le spectateur du bien fond de la peine de mort mais il n cessite n anmoins une intense r flexion Il est seulement dommage que la seconde partie du film o l on assiste au long proc s du meurtrier ne soit pas la hauteur des soixante premi res minutes Eric Beauchemin UH pA r LL ALES Le Te I N ii ll 11 ii y eh cer su TY Ms WL HERLIG el AWYR HYN nes b LA EL wr SINGLES R alisation el sc nario Cameron Crowe Interpretation Bridget Fonda Campbell Scott Kyra Sedgwick Sheila Kelley Jim True Mati Dillon Bill Pullmann Origine Etats Unis 1992 99 minutes Singles C libataires Singles n est pas un film pour jeunes comme les autres Cameron Crowe Say Anything et le sc nario de Fast Times at Ridgement High nous propose de suivre dans leur vie de tous les jours quelques jeunes gens dans la vingtaine vivant dans le m me quartier de Seattle Ils ont leur carri re mettre en train des factures payer et un d sir puissant de rencontrer Fame soeur qui pourra partager avec eux les m mes go ts le m me id al Finis les am
3. Compte rendu Zoom out s a S quences la revue de cin ma n 161 1992 p 55 78 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 50144ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politigue dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 07 09 Une lune gui se veut discr tement amoureuse chante la fen tre d une solitude nacr e Un nuage enigmatigue l a conduite Un soleil y va de ses rayons muscl s pour Corriger cet cart de conduite Cette petite introduction aux Images volontairement myst rieuses ne se veut pas innocente Elle voudrait un tantinet rendre compte de l atmosph re dans laquelle baigne Un coeur en hiver Claude Sautet continue d explorer les choses
4. comme lui seul en est capable avec la complicit experte du compositeur Angelo Badalamenti Sa musique est toujours aussi envoltante Redondant pour les initi s et p niblement insondable pour les autres Twin Peaks Fire Walk with Me ne pourra contenter personne sauf peut tre ceux qui pr f rent des miettes de g nie un repas conventionnel E Jean Gu rin TWIN PEAKS FIRE WALK WITH ME R alisation David Lynch Sc nario David Lynch et Robert Engels Production Gregg Fienberg Images Ron Garcia Montage Mary Sweeney Musique Angelo Badalamenti Son lon Huck D cors Patricia Norris Costumes Patricia Norris Interpr tation Sheryl Lee Laura Palmer Moira Kelly Donna Hayward David Bowie Phillip Jeffriesi Chris Issak Chester Desmond Harry Dean Stanton Carl Rodd Rav Wise Leland Palmer Kyle MacLachlan Dale Cooper Dana Ashbrook Bobby Pamela Gidley Teresa Banks David Lynch Gordon Cole Reifer Sutherland Sam Stanley Franck Silva Bob Origine Etats Unis 1992 135 minutes Distribution Alliance Vivafilm RAMPAGE R alisation William Friedkin Sc nario William Friedkin d apr s le roman de William P Wood Production David Salven Images Robert D Yeoman Montage Jerry Huggins Musique Ennio Morricone Son David MacMillan D cors Carol Clemens Costumes Barbara Siebert Bolticoff In
5. Cherchant visiblement la formule magique pour aturer les spectateurs tout prix le sc nariste r alisateur de ce suspense hideux fait fl che de tout bois fantasmes rotiques saveur sado masochiste violence sexuelle sc nes de gore romantisme de roman photo tordu psychanalyse cing sous rebondissements aussi spectaculaires qu improbables effets chocs ass n s en bas de la ceinture et figuration de vedettes respectables en d clin pauvre Jill Clayburgh Tout cela soigneusement emball dans un format bon chic bon genre que procure le contexte new yorkais bourgeois et intellectuel ce stade l on ne parle plus de sc nario il s agit plut t d un recensement L intrigue s av re d un ridicule consomm qui atteint un sommet la fin dans la sc ne o le meurtrier est d masqu Croulant sous les invraisemblances et les coincidences forc es le sc nario n est qu un rab chage d l ments emprunt s p le m le une douzaine de films r cents du m me genre Le suspense est cr la pointe du couteau sans aucune finesse et sans aucune imagination Mais il y a bien pire le traitement que l auteur fait subir ses personnages f minins avilie avec une volont terrifiante Il y a trois ou quatre sc nes dans le film qui n ont aucune autre fonction que celle de montrer les h ro nes soumises la domination des hommes ligot es pendues d v tues de force br l es frapp es couvertes d injures etc C e
6. concern s par leurs probl mes nous adh rons leurs VIES De rapides enchain s inscrits dans le cours d une m me s quence contribuent faire avancer l histoire un rythme qui ne s essouffle jamais Les circonstances de la vie de Sofie provoquent presque automatiquement notre attitude r ceptive son endroit et ceci depuis la premi re image qu accompagnent les premiers accords de Schubert Quant ses parents pr sent s de fa on sensible et enjou e ils repr sentent la fois le respect des valeurs traditionnelles et les possibilit s immenses que repr sente la seule recherche du bonheur Po sie des regards beaut plastique des images charme nostalgique des regards interpr tation sensible de Karen Lise Mynster Sofie vise l motion et y parvient haut la man Maurice Elia SOFIE R alisation Liv Ullmann Sc nario Liv Ullmann et Peter Poulsen Production Lars Kolvig Images J rgen Perssen Montage Grete Moldrup Costumes Jette Termann Son Michael Dela Interpr tation Karen Lise Mynster Sofie Erland Josephson le p re de Sofie Ghita Norby lu m re de Solie Jesper Christensen Hans Hojby Torben Zeller Jonas Stig Hoffmeyer le beau fr re Origine Danemark Norvege Suede 1992 146 minutes Distribution Alliance Vivafilm DOCTEUR PETIOT R alisation Christian de Chalonge Scenario Dominique Gamier et Christian de Chalonge Production Alain Sarde e
7. il est affect dans une petite paroisse o ils d butent leur vie de couple Leur union volue avec ses temp tes et ses accalmies De d chirements en r conciliations de caprices en renoncements le jeune couple emprunte les chemins tortueux de l amour La production du film est un projet ambitieux Le tournage a une double vocation soit un film de trois heures et tout la fois une s rie t l vis e de six heures Par cons quent plusieurs sc nes furent tourn es en deux versions diff rentes et plusieurs sc nes additionnelles furent tourn es pour le b n fice exclusif de la version t l vis e Il n est donc pas surprenant que le tournage lui seul ait dur huit mois Pour mener bien ce grand projet Bille August rassemble une partie de l quipe de Pelle le conqu rant la photographie on retrouve les images splendides de Jorgen Persson au montage Janus Billeslov Jansen qui par ailleurs a mont ses deux autres films Zappa ei Twist and Shout Devant la cam ra Max von Sydow revient incamant Johan Akerblom le p re d Anna Donnant la r plique von Sydow l pouse du realisateur Pernilla August dont on se souvient pour son interpr tation de la servante Maj dans Fanny et Alexandre La com dienne interpr te brillamment le r le d Anna Akerblom Le film de Bergman l avait fait conna tre alors que Les Meilleures Intentions lui fait remporter le prix d interpr tation f minine Cannes Fi
8. la femme de Simon Mari Sara Jean Benguigur Doga Jean Claude Dreyfus l inspecteur des grands magasins Origine France 1992 187 minutes Distribution Allegro comprend m me une s quence de flashbacks int gr e dans un passage onirique Plus encore certains passages r els sont film s comme des r ves tandis que certains r ves sont tourn s comme des moments de la r alit Bref le film rejoint le plus pur surr alisme il multiplie les trompe l oeil pour se jouer des apparences et ainsi d stabiliser le point de vue du spectateur De Palma effectue cet exercice dans un but purement formaliste tant sur le plan de l criture que de la mise en sc ne C est la raison pour laquelle son film n a aucune r sonnance motive Mais on pourrait en dire autant de Psycho Ce petit jeu auquel se livre De Palma s av re cependant un peu gratuit et en bout de ligne faussement complexe Raising Cain est un canular mont avec brio par un cin aste qui semble n avoir plus rien dire La technique demeure admirable mais il manque ce film la tristesse de Carrie l imagination furibonde de Phantom of the Paradise le lyrisme de The Fury ou de Blow Out bref il lui manque ce gui permet aux meilleurs films La Belle Histoire Le cher Claude Lelouch une fois de plus nous a gratifi d un superfilm long lent touffu et ose t on le dire fort ambitieux Mauvais Non certainement pas Mais difficile cern
9. 1991 129 minutes ENCHANTED APRIL R alisation Mike Newell Scenario Peter Baines d apr s le roman d Elizabeth Von Amim Interpr tation Josie Lawrence Miranda Richardson Joan Plowright Polly Walker Alfred Milna Jim Broadbent Michael Kitchen Origine Grande Bretagne 1992 93 minutes WHISPERS IN THE DARK Confessions perverses Etats Unis 1992 101 minutes R alisation Christophe Crowe Interpr tation Annabella Sciorra Jamey Sheridan Anthony LaPaglia Enchanted April Quatre Anglaises d cident de donner leur vie une nouvelle perspective en allant passer un mois dans un ch teau m di val italien o elles se rendront progressivement compte mais chacune sa fa on et son rythme que le bonheur appartient celle ou celui qui salt suivre le mode d emploi de son propre coeur de ses affinit s particuli res Ce bonheur dans l esprit du roman la fois incisif et subtil d Elizabeth Von Arnim r side dans l id e conventionnelle qu il ne se d couvre chez les femmes que dans l amour Certaines objecteront que c est l une conception troite de la f minit et de ses nombreuses d finitions et iront m me jusqu excuser les h ro nes d Enchanted April en les proclamant de leur temps Certes nous sommes au debut des ann es 20 et la vie dune femme d pendait cette poque de ce que les hommes attendaient d elles Cependant le grain de
10. Or l humour de son film repose justement sur l absence de mouvement et le manque d esprit du personnage qu il interpr te Versaille rive gauche est un petit film sympathique qui devrait permettre son auteur de r aliser prochainement son premier long m trage i certains se r jouissent de voir un film tranger de 47 minutes figurer l horaire de nos grandes salles montr alaises rappelons que la chose est constamment refus e nos cin astes Le Qu bec produit des moyens m trages de qualit qui sont ignor s syst matiquement par les distributeurs importants sous pr texte que seuls les longs m trages int ressent Famous Players et Cin plex Od on Vraiment Johanne Larue Death Becomes Her La mort vous va si bien Ce film sur l obsession de la jeunesse et de la beaut est en lui m me un objet de chirurgie plastique il fait illusion au d but par des exploits purement techniques pour ensuite se d grader par manque de substance vitale Le film suit ironiguement la m me trajectoire que ses h ros Dans le premier tiers tout y est vif piquant dr le et plein d nergie Meryl Streep dans le r le d une star en d clin et Goldie Hawn sa rivale en amour cr vent l cran La premi re est aid e par des dialogues caustigues souhait tandis que la deuxi me b n ficie du renfort de l quipe des maquillages sp ciaux la sc ne o elle apparait immens ment grosse est un morceau d anthologie Le deuxi
11. Quick Mike Rob Campbell Davey Bunting rigine tats Unis 1992 130 minutes Distribution Warner Bros l puiser Sautet compris la complexit des choses de la vie et veut nous les faire partager C est ce qui fait le charme profond de ce film La musique ne peut compter que sur sept petites notes Et pourtant on peut en tirer des m lodies l infini Cette histoire triangulaire aussi g e que le plus vieux m tier du monde nous offre de la nouveaut Ce triangle boiteux laisse appara tre un c t qui se dessine en pointill s Daniel Auteuil continue de m tonner dans un r le tr s difficile rendre Avec une retenue peu commune il arrive nous faire deviner le drame d une hu tre gui se ferme aux appels d une mer attentionn e En confrontant ce que nous livre au compte gouttes le film de Sautet avec du v cu r ellement observ j ose avancer que notre St phane souffre de la peur des cons quences d une vuln rabilit expos e Il y a des pens qui passent leur vie se m fier d un bonheur ventuel Ils ont tellement peur d une peine d amour que le moindre engagement face la responsabilit d un apprivoisement les invite fuir comme si le salut se trouvait dans un retranchement perp tuel Claude Sautet exige beaucoup de ses interpr tes Ici m me les acteurs secondaires prennent une paisseur E Unforgiven Impardonnable Avec Unforgiven Clint Eastwood reconnu d j depuis
12. de la vie avec de plus en plus dacun Il donne dans la nuance qui lisse des fils secrets qu il nous faut presque deviner Chaque plan est examin sous toutes ses coutures Chaque visage est pass la loupe dont le manche prendrait la forme d un petit scalpel fut Le soleil aux rayons muscl s c est Maxime le plus lumineux des personnages de ce film En qualit dextroverti il ne cache pas sa joie de connaitre nouveau l amour avec une certaine Camille Kessler Il le dit son ami St phane ls se connaissent depuis leur tendre jeunesse sur les bancs d un conservatoire de musique Aujourd hui ils travaillent ensemble dans la lutherie Le nuage nigmatique dans une solitude nacr e c est St phane Ce personnage introverti c est une huitre ferm e triple tour l ne croit pas la relation amoureuse entre Maxime et Camille I semble douter de tout l exception de la musique parce que pour lui la musique c est du r ve En dehors de son m tier il y a comme un rideau ferm qui le suit partout A t il peur de sa vuln rabilit Craint il de montrer sa fragilit sentimentale Que cache t il sous son masque Quand on pense avoir r ponse une question il y a une multitude d autres questions qui se l vent La lune discr tement amoureuse cest Camille une violoniste choy e par la vie qui lui a donn beaut finesse et virtuosit Elle a cru entrevoir une petite lueur amoureuse dans les yeux de St phane quand
13. des ann es par la critique europ enne pour ses talents de r alisateur r gle ses comptes avec la sinistre image de tueur et de justicier r actionnaire que maints western spaghetti et s ries B polici res ont b ti sur lui Ainsi le sc nario crit par David Webb Peoples qu Eastwood gardait dans ses cartons depuis 1983 lourne t il enti rement autour de la confrontation du moi aux images de lui m me que lui renvoient les autres Bill Munny est un homme rattrap par sa l gende Bandit voleur et assassin il a troqu ses colts pour la vie de bon p re d poux exemplaire et d leveur de cochons Onze ans de r forme morale qui surv curent la mort de sa femme jusqu au un jour o un jeune chasseur de prime vient mettre sous son nez crott de fermier fam lique une occasion de liguider ses dettes en abattant deux cowboys Les pr misses de cette histoire s inscrivent dans une longue tradition du western mais la nouveaut d Unforgiven vient du plaisir pervers que prend Eastwood tra ner son personnage dans la boue D entr e il lui crase en gros plan la face dans une mare de fumier Le premier regard du h ros sent la merde Cavalier m rite tireur d lite dur cuir qui ignore l inconfort de dormir m me le sol tueur impassible talon sexuel de la virilit etc Toute la mythologie du cowboy passe un d boulonnage syst matique dans des signifiante malgr la dur e d un r le qui pouse parfois l
14. dun Tom la recherche d un amour durable Et surtout il faut souligner la pr sence d un Albert Finney cet acteur britannique qu on voit trop peu souvent l cran Dans le personnage de Hegarty un policier qui na de flamme que pour Tara son regard en dit profond sur la finesse d un m tier parfaitement ma tris Janick Beaulieu Spotswood Petite production australienne pr sent e au Festival des films du monde en 1991 Spotswood ressemble trangement au film de Dusan Makavejev The Coca Cola Kid gui mettait en vedette Eric Roberts et Greta Scacchi Se d roulant en Australie les deux films illustrent les d boires d un sp cialiste de l industrialisation moderne qui sent te vouloir restructurer une entreprise fonctionnant toujours selon des m thodes artisanales dans Spotswood une fabrigue de mocassins Dans les deux cas le sp cialiste doil affronter la r sistance du milieu et doit traiter avec un vieux propri taire excentrique et d pass gul dans Spotswood ressemble au baron Munchausen Les deux com dies se terminent sur la reconnaissance par le sp cialiste moderne des m rites de la tradition Si le film de Makavejev se distingue surtout pour sa valeur de satire sociale il attaque ouvertement l imp rialisme am ricain celui de Mark Joffe vaut surtout pour la peinture de moeurs qu il illustre et pour l interpr tation tout en nuances d Anthony Hopkins Il faut voir ce dernier en sp cia
15. et tu me l aimes moins Arrive Rain une des tudiantes de Gabe c est Judy en plus jeune elle aime la litt rature ses livres lui sa fa on de penser ses id es sur la vie et les hommes milrs Dire que Gabe se laisse entrainer par elle serait le plus ironique des HUSBANDS AND WIVES R alisation Woody Allen Sc nario Woody Allen Production Robert Greenhul Images Carlo di Palma Montage Susan E Morse D cors Santo Loguasto Costumes Jeffrey Kurland Interpr tation par ordre alphab tique Woody Allen Gabe Roth Blythe Danner la mere de Ram Judy Davis Sally Mia Farrow Judy Juliette Lewis Rain Liam Neeson Michael Sydney Pollack Jack Lysette Anthony Sam Cristi Conaway Shawn Grainger Timothy Jerome Faull Ron Rifkin le psychiatre de Rain Jerry Zaks un invit l anniversaire de Ram Origine tats Unis 1992 107 minutes Distribution TriStar LES MEILLEURES INTENTIONS Den Goda Viljan R alisation Hille August Sc nario Ingmar Bergman Production Lars Bjalkeskog Images Jorgen Persson Montage Janus Billeskov Jansen Musique Stefan Nielsson Son Lennarl Gentzel et Johnny Ljungberg D cors Anna Asp Costumes Anne Mari Antilla Interpretation Samuel Froler Henrik Bergman Pernilla August Anna Bergman Max Von Sydow Johan Akerblomi Ghia Norby Karin Akerblom Lennart Hjulstrom Nordensoni Mona Malm
16. gitans espagnols ni de flamenco mais de gitans fran ais de la r gion de Nimes o grandit le jeune J sus gui r ve de devenir torero dont les Gypsy Kings sont les repr sentants les plus connus C est pourguoi on n entendra gu re que des rumbas style Djobi Djoba qui doivent certainement voquer pour Lelouch et Francis Lai qui a sign la musique les chabadabada d Un Homme et une Femme En revanche le mode de vie les traditions les attitudes et la pens e desdits gitans ont t compris par Lelouch avec autant d intelligence que de respect Je ne sais pas qui a pens l admirable plan du chanteur une main sur le ventre de sa femme enceinte pour que le petit connaisse d j le rythme Est ce Chico le conseiller gitan ou Lelouch lui m me Quoi qu il en soit l image est d une force d une Simplicit et d une authenticit bouleversantes Le film est trop long parfois redondant malgr de fulgurantes beaut s et des pr mices qui auraient pu tre fascinantes si elles avaient t trait es autrement Mais Lelouch n est pas n cessairement le cin aste de l intimit Pas ici s rement J ai pass cent jours dit il me demander de quel droit j affirmais que la mort a plus d imagination que la vie cent jours pendant lesquels il fallait rassurer les com diens qui se demandaient tout le temps o on allait Trop confiant en lui le film est l autopsie d un coup de foudre il a voulu faire un film qu il
17. il la regardait jouer Puisqu elle aime Maxime pourquoi veut elle samouracher de St phane Serait ce un d fi relever Une conqu te pour rassurer le pouvoir de ses charmes Un caprice d artiste Est ce que St phane voulait la s duire pour ensuite lui dire qu il ne l aime pas Voulait il r ellement l humilier St phane a t il toujours consid r Maxime comme un simple partenaire Et la ronde des points d interrogation de continuer Bien malin qui pourrait fournir des r ponses exhaustives D autant plus que Sautet comme pour mieux souligner la complexit des comportements humains nous propose des soupirs entre parenth ses Des points de suspension entre deux non dits Une h sitation qui s aventure sur du sable mouvant Tout ce d ploiement de nuances sert il emb ter le public Pas du tout Dans une tude psychologique toutes ces finesses se tendent la main pour en congratuler les meneurs de jeu La nuit teint certains bruits pour en r veiller d autres Et c est dans les t n bres qu on invent les plus beaux jeux de lumi re Est ce maladif de donner tant de place au myst re Nenni Le myst re a se cultive Chacun de nous en a plein son jardin Une personne humaine c est si profond que toutes les sciences du monde n arriveront jamais s quences a d ja parl de NIGHT ON EARTH mo 156 unvier 1992 p 19 PROSPEROS BOOKS no 155 novembre 1991 p 8 UN COEUR EN HIVER R alisation Claude Sa
18. lui SWF vite les pi ges du manich isme en pr sentant deux personnages mparfaits qui partagent le fardeau de la responsabilit Par son manque d honn tet el d int grit Allie attire ce gui va lui arriver Ici la menace est feminine Elle n est pas ext rieure Nous en portons les germes en nous m mes La solution galement Allie d couvre en elle des ressources insoup onn es Le personnage d o mane la menace n est pas Sur la terre comme au ciel C est une manie une obsession une volont qui se manifeste en tout F tre humain veut contr ler Et il veut tel point se faire maitre de ce qui le hante qu il s est fabriqu une alli e s re et rationnelle la science Que notre volont soit faite sur le terre comme au Ciel Mais attention avertit Marion H nsel voila un jeu dangereux Quand par la science g n tique on veut contr ler lincontr lable une lumi re rouge s allume Le danger est d autant plus grand ajout du m me coup la r alisatrice belge que nous sommes en voie d perdre contact avec les valeurs m mes gui c l brent la vie C est en r sum le message que porte plus ou moins subtilement chague image du film Sur la terre comme au ciel Lorsqu elle a pr sent son nouveau n au public du dermer Festival des films du monde Marion Hiinsel l a ouvertement d crit comme un risque une histoire inhabituelle peut tre dangereuses De fait en b tement exploit
19. ou de la rigueur de l intrigue Ce serait pourtant une erreur de croire que ce cin ast roublard comme un diable a crit sans r fl chir Le film poss de la structure narrative la plus fantaisiste qu on puisse imaginer ce stade de libert dans l criture on peut quasiment parler d automatisme Dans Raising Cain De Palma fragmente le r cit comme sil s agissait d un jeu de blocs dont il prouvait les diff rentes combinaisons possibles C est la premi re fois que le cin aste s engage dans ce genre d exp rience Ses autres films reposent en g n ral sur des intrigues assez lin aires que le cin aste complique par la mise en sc ne cam ra subjective cran divis en deux point de vue d un personnage relay par diff rents instruments optiques o r fl chissants ralenti interminable etc Cette fois le cin aste introduit ce genre de complications dans le corps m me de l intrigue I triture la lin arit du r cit en sautant sans crier gare du point de vue d un personnage celui d un autre Par un mariage complexe d ellipses et de retour en arri re l action ex cute d incessants va et vient entre le pass le pr sent et le La structure intrins que du film repose sur de telles occurrences Le film d bute par un sifflement de train symbole de d part de distance de ponts bris s mais aussi de retrouvailles Tout au long du r cit les moments cl s sont ponctu s par la r currence du train Cette pr sence son
20. pauvres adultes ont oubli que les foetus ont dans le ventre de leur m re pleine conscience du monde et de la vie Ici Marion H nsel puise dans une croyance qui a souvent inspir les vieux philosophes pour faire dire tous les foetus de la Terre qu ils ne veulent plus na tre qu ils n ont pas le d sir de vivre dans le monde que nous leur avons fait Jugement dur et lourd de cons quences Les grossesses s ctirent el en d sespoir de cause les medecins c est dire les hommes et les femmes de science provoquent les accouchements qui entrainent invariablement des morts n s Or seule Maria semble entendre et comprendre cette nouvelle conscience qui lui parle du ventre Il faut mentionner que son voisin J r mie un petit gar on qui subit le comportement des adultes l aide couter et cheminer Est ce dire que le spectateur accompagne Maria tout au long de cette voie qui sera peut tre salvatrice I faut tre beau joueur pour accepter les r gles rigides de ce film En nous proposant de croire que les foetus pensent communiquent et prennent des d cisions la cin aste aurait pu s amuser avec nous sur le registre imaginaire Au contraire elle choisi le r alisme et abaiss cette hypoth se souriante une plate d monstration R sultat les images du foetus dans le ventre de Maria pourraient tre tir es d un documentaire sur la gestation et s vox Le premier long m trage de Liv Ullmann est un f
21. porte Au fond essayer de diss quer analyser comprendre ces trois heures devient inutile et fastidieux Prenez le film comme il vient et faites ce que Lelouch lui m me a conseill J ai construit mon film pour que le spectateur ait la libert de puiser comme et o il lui plait Qu il comprenne partage ou rejette mes convictions les plus intimes n est pas un obstacle au plaisir qu il peut prendre en recevant l histoire en ce sens qu elle est une belle histoire que je veux raconter la mani re d un conte de f e Patrick Schupp Publicis tort comme un autre mad slasher movie SWF doit bien davantage des films comme Persona de Bergman et surtout au trop m connu Three Women de Robert Altman notamment pour cette relation d osmose qui s tablit entre les deux femmes Chez Allie et Hedra la peur visc rale de la solitude est tout aussi pr sente mais se manifeste de fa on diff rente Allie donne Hedra Ellen le surnom de Hedy gui renvoie heed prendre garde et needv qui besoin de Elle appr cie pour un temps que celle ci prenne les initiatives pour elle La sc ne de l arriv e d Hedy est symptomatique de la relation qui va s tablir la jeune femme dont on ne voit que la longue jupe sombre et les vilaines bottines s approche timidement d Allie prostr e par terre dans un moment de grande vuln rabilit Offrant son aide Hedy prend tout de suite la situation en main sans v ritable arri re pensee C
22. qui se d roulent chez un psychiatre invisible ou sous l oeil attentif d un interviewer galement invisible b n ficient de prises de vues stables avec une cam ra pratiquement immobile Toutes les autres sc nes vibrent au rythme d une cam ra tenue la main faisant souvent en un seul plan osciller balancer bercer flotter vaciller les personnages au rythme fr n tique de leur coeur de leurs pens es de l univers remu secou tellurigue qui les entoure Troublante poque dirait le Woody Allen d Interiors Fascinante pr ciserait celui de 1992 o les possibilit s infinies la permissivit ambiante s accompagnent de v ritables soubresauts id ologiques et o une lotale remise en question des mythologies modernes semble enfin de mise Husbands and Wives ne raconte pas simplement l histoire de deux couples qui se font et se d font l infini Avec une sorte d amertume r sign e mais joyeuse l auteur reprend ses th mes habituels mais de fa on superficielle presque anodine Ici plus v ritablement d angoisse de vivre plus de peur du n ant L heure est la vie l amour la libert Jack et Sally se quittent parce que tous deux sont pris ou repris par le tourbillon de la vie C est ce m me tourbillon qui les unit nouveau apr s une incursion dans l inhabituel Pour Gabe et Judy la situation n est pas trop diff rente Elle se plant lui aussi elle se ferme lui aussi et je te l aime
23. transperc par l humidit des murs sali par la poussi re des chemins et surtout comme chez John Ford mu par le spectacle des paysages qui s tendent perte de vue Pascal Boutroy l un des meilleurs sc naristes au monde Ce dernier a fait selon moi un travail remarquable H a conserv l esprit et le ton dun roman dont la plus grande qualit est la sobri t d expression tout en vacuant l analyse psychologique des rapports m re fille Le film reste cependant tr s litt raire Il d bute par la plume de l crivain qui court sur le papier et se termine par la silhouette de Marguerite Duras de dos assise sa table de travail alors qu elle d croche son appareil t l phonique pour r pondre l amant du r cit des ann es apr s la guerre apr s les mariages les enfants les divorces les livres La narration faite par Jeanne Moreau accentue encore ce c t litt raire Mme Moreau une voix rauque mais envodtante de fumeuse qui se pr te merveille celle de la romanci re d roulant dans THE LOVER L Amant R alisation Annaud Sc nario G rard Brach d apres le roman de Marguerite Duras Production Claude Berri Images Robert Fraisse Montage No lle Boisson Musique Gabriel Yared Son Laurent Ouaglio D cors Thanh Ar Hoang Costumes Yvonne Sassinol de Nesle Interpretation Jane March la jeune fille Tony Leung le Chinois Fr d rique Meininger la
24. Alma Bergmani Lena Endre Frida Strandberg Keve Hjelm Fredrik Bergman euph mismes Que celui qui ne s est pas senti flatt attir gagn capliv par le charme d une plus jeune jolie de surcroit lui lance la premi re pierre Regards fr lements court baiser sur la joue au milieu de la cuisine pour raison d anniversaire long baiser sur les l vres dans un coin de la m me cuisine histoire de voir quel go t magique il peut avoir Ridicules sentiments de culpabilit subs quents Petits flashes en provenance de l Am rique puritaine fa on Interiors puis retour une routine ombrageuse solitaire et discr te cependant moins tristounette qu apr s la rupture d avec Mariel Hemingway dans Manhattan La femme encore et toujours incarne le pouvoir culturel motionnel h doniste dans l univers de Woody Allen Sil pouvait les aimer toutes il le ferait et elles le lui rendraient bien Les sympt mes propres toutes ses Les Meilleures Intentions R cipiendaire de la Palme d or Cannes cette ann e le dernier film de Bille August raconte une histoire d amour se d roulant en Su de au d but du si cle L histoire d bute en 1909 Anna Akerblom une jeune fille vive et enthousiaste s panouit dans le confort douillet que lui procure sa famille bourgeoise Elle vit une tendre complicit avec son p re malade une belle camaraderie avec son fr re Ernst et une grande docilit envers sa mere au temp rament opin
25. D tats Unis 1992 126 minutes R alisation Carroll Ballard Interpr tation Matthew Modine Jennifer Grey Stellan Skarsgaard Rebecca Miller Cliff Robertson Jack Thompson Wind Le nouveau film de Carrol Ballard est l image de la bande annonce qu on en a tir e spectaculaire enlevant intrigant mais aussi un peu facile grandiloguent et tape l oeil A la base le sc nario de Wind fait appel une recette gagnante celle prouv e dans la s rie des Rocky par exemple Dans un premier temps le h ros croit qu il va gagner et sa cause et sa belle mais il perd S ensuit une p riode de d prime puis de ressourcement la suite de laquelle le vaillant jeune homme remporte la victoire sur tous les fronts Du fast food hollywoodien C est dans ses d tails que Wind devient plus int ressant Par exemple situer la p riode de ressourcement ci haut mentionn e dans le d sert L id e nest pas vidente pour qui r alise un film sur les voiliers Ballard r ussit pourtant trouver des similitudes entre les grandes tendues marines et les steppes sal es du Nevada qu il filme avec le m me sens de l merveillement Second d tail digne d int r t au lieu de senrouler dans le drapeau am ricain les yachtmen patriotiques de Wind remportent la coupe du championnat mondial The America Cup sous une banni re imaginaire inspir e dhi roglyphes am rindiens pr colombiens On peut s offusguer de voi
26. anc d une vague je craque Si je veux jouer au bon voyageur je me dois de dire que j ai trouv int ressante cette d monstration de jeux de force entre l glise et la Royaut dans le contexte de l Inquisition J ai appr ci aussi le rendu des tensions qui taraudent un quipage de quelque 80 personnes l int rieur d une promiscuit touffante Mais le film souffre d un grand d s quilibre dans sa construction Les pr paratifs s av rent trop longs par rapport au d roulement de l exp dition On peut aussi questionner le choix des acteurs Tom Selleck ne fait pas plus cr dible en roi qu un balayeur de rue gui se d guiserait en flic Face Colomb j ai t plus g n que le dernier des G nois George Corraface incarne un Colomb d op rette On ne sent pas du tout chez lui la d termination d un d couvreur Pour d couvrir Colomb il nous faudra attendre d autres films beaucoup mieux r ussis Janick Beaulieu CHRISTOPHER COLUMBUS THE DISCOVERY Christophe Colomb La D couverte Etats Unis Espagne 120 minutes R alisation John Glen Interpr tation George Corraface Rachel Ward Tom Selleck Robert Davi Malon Brando Benicio Del Taro Oliver Cotton CITY OF HOPE R alisation et sc nario John Sayles Interpr tation Vincent Spano Tony LoBianco Joe Morton Barbara Williams Anthony John Denison Stephen J Lang John Sayles David Straithairn Origine tats Unis
27. ants dissimul s les cocus clandestins les mensonges et les hypocrisies Les personnages de Singles voluent dans un monde o on n a plus le temps le d sir ou la n cessit de se defouler collectivement comme le faisaient les parents des ann es 60 et 70 Tout ne tourn plus autour du sexe pas m me coups d allusions ou de litotes Nous sommes en pr sence de personnes responsables qui ne sont la recherche que du simple bonheur celui qu on associe un champ de bl perte de vue ou un morceau de musique classique On a l impression que face l audace des films des g n rations pr c dentes celui ci se meut dans l aisance et le naturel Les acteurs tous excellents interpr tent des personnages dr les savoureux intelligents et le sc nario sans insistances douteuses est remarquable de COUPS D OEIL finesse Dans cette recherche de l amour ou d une certaine camaraderie amoureuse tout se passe comme si la lumi re de certaines situations chacun se met soupeser l autre sans pour autant le mettre mal l aise ou Fincommoder La subtilit de cette histoire r side dans le fait qu il ne s agit pas d anecdotes mises bout bout Le film avance par petites touches Tout en sobservant du coin du coeur chacun se raconte du coin des l vres sepanche se livre se d couvre sapprivolse perilleusement Malheureusement toutes ces escarmouches amoureuses donnent heu quelques facilit s d
28. confort Dominique Benjamin choisissant ce sujet elle a son tour opt pour un jeu dangereux Maria Garcia est une femme bien de son temps Autonome c libataire professionnelle urbaine et s duisante Que demander de plus Mais la journaliste d une grande chaine de t l vision interpr t e par Carmen Maura atteint vraiment le comble du bonheur lorsque par accident elle devient enceinte L enfant n aura pas de p re tant pis Maria rel ve si joyeusement j allais dire si mnocemment le d fi de devenir m re que son ventre grossissant plut t que de l appesanur lui donne une l g ret de l tre bien sympathique il faut la voir les veux lumineux annoncer ses coll gues de travail quelle aura sabsenter trois semaines Sa grossesse se poursuit donc all grement jusqu au jour o la facilit avec laquelle Maria obtient presque tout se heurte un mur de taill Non lui r torque cat goriquement son foetus lorsquelle lur demande avec candeur s il viendra bient t au monde C est que les Secret Nation Michael Jones Oh What a Night Eric Till Siege social Autres bureaux Halifax 600 de la Gaucheti re O Toronto Vancouver 14e tage Los Angeles Paris et Montr al Qu bec Londres T l phone A514 283 6363 T l copieur 514 283 8212 Telefilm Canada Being at home with Claude Jean Beaudin Careful Guy Maddin d E E u Lol E
29. d cision pragmatique il ne d truira pas son image de peur peut tre de perdre la magie du cin ma Il lui fera plut t subir un traitement d mystifiant que verra celui gui voudra bien le voir car apr s tout existe t il vraiment d autre choix The Lover L Amant Neuf mois apr s sa sortie europ enne L Amant le dernier film de Jean Jacques Annaud nous arrive en deux versions originale anglaise et doubl e en fran ais Je signale que le vid o sur disque laser ou recopi sur VHS version originale sous titr e en mandarin est disponible dans les vid os clubs de Chinatown depuis plus de six mois Paru en 1984 le roman L Amant de Marguerite Duras apr s avoir remport plusieurs prix litt raires a obtenu un succ s mondial ce qui est rare pour un livre fran ais de nos jours Mme Duras avait voulu adapter elle m me cette oeuvre autobiographique et avait d sir voir Isabelle Adjani dans le r le de l h ro ne Une longue maladie l a emp ch e de r aliser son projet et le sc nario a t confi par le producteur Claude Bern G rard Brach Dans la foul e il aura cependant cr un western d une texture et d une mat rialit rarement vue Car on ne regarde pas Unforgiven on l prouve fleur de peau Le travail de mise en sc ne y est tout au service de l action si bien que projet au coeur du d cor et quels d cors les montagnes et d serts de l Alberta au pied des Montagnes Rocheuses on est
30. de fa on progressive subtile par des gestes en apparence anodins des variations dhumeurs adroitement nuanc es Ici la menace et son aboutissement violent sont accessoires et traduisent la manifestation d un d s quilibre int rieur L environnement joue un r le pr pond rant et la cam ra de Luciano Tovoli sait tirer parti du charme d suet de ces vieux difices voir le complexe r sidentiel Ansonia presque centenaire Les jeux de l ombre et de la lumi re tablissent la nature compl mentaire des deux jeunes femmes et t moignent de l quilibre changeant de leurs forces et de leurs faiblesses respectives Les vastes pi ces sont souvent coup es en deux par une ligne ombre lumi re bien d finie qui accentue davantage l isolement des personnages Le travail de Jennifer Jason Leigh v ritable actrice cam l on Last Exit to Brooklyn Rush est tout fait remarquable Elle r ussit malgr les idiosyncrasies du personnage le rendre parfaitement cr dible et m me touchant alternant avec brio entre la timidit et la d termination le calme na f et la f brilit maladive La mort violente d Hedy ne donne pas lieu une d charge motive de la part d un public aguerri et habitu de manifester bruyamment son approbation mais plut t un moment de silence teint de g ne et de tristesse Poignard e an antie Hedy se recroqueville une derni re fois dans la position foetale et nous renvoie au visage notre propre in
31. ectateurs cela repr sente un fiasco pour la t l vision mais suffisent faire le succ s d un film pour le grand cran Vu la qualit de Twin Peaks tant sur le plan de l criture que de la r alisation il tait naturel d esp rer de grandes choses de Fire Walk with Me Malheureusement le Film n arrive pas surpasser la s rie Le feuilleton s tant termin en queue de poisson on pouvait s attendre une suite mais Lynch a choisi de tourner un prologue Peut tre comptait il attirer les vingt millions de personnes qui regardaient Twin Peaks ses d buts mais qui ont abandonn l mission par la suite Quoi qu il en soit le sc nario du film para t d ficient sous plus d un rapport Pour ceux qui ont suivi le feuilleton le r cit des derniers jours de Laura Palmer prend l allure d un exercice un peu futile puisqu il raconte des v nements que nous avons d j assembl s au cours de l enqu te men e par Dale Cooper On peut comparer cette exp rience celle hypoth tique de voir un remake de Citizen Kane tourn dans l ordre chronologique Pire encore puisque la mort de Laura Rosebud servait de pr texte exhumer les dessous d une ville en apparence enchanteresse on a un peu l impression de suivre maintenant la vie du traineau Cela dit les th mes abord s dans Fire Walk with Me ne sont pas sans int r t S inspirant en partie du Journal de Laura Palmer paru au temps de la s rie David Lynch et Robert E
32. er et m me suivre de toute vidence Dans Les Uns et les Autres Lelouch nous racontait l histoire d une g n ration et un peu d une poque La Belle Histoire elle s tend sur 2 000 ans et Lelouch n y va pas de main morte prenant pour point de d part une ancienne l gende gitane qui racont gu on droit 39 vies pour s aimer 26 pour se connaitre mais une seule pour se trahir ll entremele les destin es d Odona et de J sus l poque romaine d abord de nos jours ensuite Le J sus romain c est le vrai celui de la Bible en visite dans une sorte de camp de concentration pour l preux situ au fond d une gorge abrupte remplie d abeilles sauvages I fait alors trois miracles rendre les roches dures pour gu on puisse les escalader sans danger pour aller chercher les rayons de miel ne subir aucune attaque ou piq re de la part des abeilles et enfin donner ceux qui goiiteront ce miel la possibilit de vivre une belle une tr s belle historre On voit la tangente la r incarnation dont les abeilles tout au long du film demeureront l instrument L Odona romaine est amoureuse de J sus gui lui n dyeux que pour la fille qui va chercher le miel Un dernier personnage se joint aux trois autres un soldat romain amoureux d Odona Nous sommes galement en pleine r flexion sur la course du Temps qui rythme non seulement La Belle Histoire mais toute l oeuvre de Lelouch A t on remarqu quel point cette obsessio
33. eu Light Sleeper D passant un suj t d origine assez simpliste Paul Schrader transforme la crise d identit d un anti h ros sans v ritablement l expliciter certains moments de Light Sleeper un film d coll de la r alit mais parfaitement identifiable comme faisant partie de la filmographie du cin aste un l ment d identification est fugitivement fourni et on y adh re le temps d une courte sc ne puis tout s vapore ll y a cependant dans cette histoire un fil conducteur un espace particulier une atmosph re un univers Schrader d crit avec subtilit une crise existentielle dont la trajectoire s ach ve dans une parabole pseudo suicidaire Le personnage principal accul au meurtre par le biais d une ancienne amie qui se drogue secr tement se retrouve derri re les barreaux mais annonce qu sa sortie de prison Il retrouvera le droit chemin Cette probl matique selon laquelle la justice morale nest possible que gr ce un effort personnel et soutenu de r demption est propre au cin aste plus ou moins maudit que cherche devenir Schrader Les fils de son r cit se d m lent plus ais ment que dans ces pr c dents films Patty Hearst inclus Les pr occupations du personnage central un solitaire qui broie le noir sont d ordre la fois intellectuel et psychiatrique On note un souci de poser un probl me ici la drogue les drogu s les pushers les dealers l argent et d y apporter m me un semb
34. ge d un clair Sautet a trouv une perle rare dans la personne d Andr Dussollier Ce dernier est capable de vous assener une v ril troublante tout en gardant au beau fixe les traits de son visage Cela peut devenir insupportable entendre mais beau regarder Il est aussi capable de sourire uniquement avec ses yeux Emmanuelle B art joue de ses regards avec la virtuosit d une violoniste aussi sinc re que tortur e Un coeur en hiver c est du Sautet au mieux Quand le coeur ne dit pas toute la v rit il cache ses faux bonds Un coeur cern de givre se nourrit de petites morts qu on enfile autour d une corde comme on le fait d un collier Ce dernier peut finir par vous touffer La musique de Maurice Ravel participe du drame La sonate exige un petit nombre de participants Ce gui sied bien ce film Et le trio nous renvoie au triangle qui se joue devant nos yeux pour toucher l oreille du coeur Un coeur en hiver cest le charme discret de la fragilit des sentiments et l insoutenable vuln rabilit de l tre humain C est beau comme un cr puscule qui voudrait sortir de sa coquille Janick Beaulieu sc nes d un humour froid rarement gal dans le genre Unforgiven nest cependant pas un anti westem la Altman D di Sergio Leone et Don Siegel deux createurs du mythe Eastwood Unforgiven constitue un trange rile de passage o la destruction du moi projet celui de l acteur identifi aux personna
35. ges de Dirty Harry et de The Good the Bad and the Ugly est suivi de la renaissance d un nouveau moi identique par ses attributs Munny redevient le cavalier de l apocalypse dont la justice aveugle respire la Col re divine de l Ancien Testament mais diff rents en ce qu il est recr par la mise en sc ne magistrale non pas d un autre mais de l int ress lui m me Unforgiven joue le psychodrame oedipien du meurtre du p re condition sine qua non de l existence du mol Eastwood se r approprie sa propre image par o il l avait perdue c est dire par la mise en sc ne cin matographique Mais au Cin ma cette conqu te de sa propre image ne peut tre compl te car Il est un regard sur lequel l acteur r alisateur producteur n a pas prise Ce n est pas non plus celui du faiseur mais celui du spectateur des films d Eastwood qui l autre bout de la cha ne ne comprend que ce qu il veut peut bien comprendre Ce spectateur aux allentes troites est comme le petit crivain qui dans Unforgiven suit les ambigus h ros de la l gende de l Ouest pour en rapporter les hauts faits il ne voit que la surface des choses Les motivations profondes lui chappent Il croit la beaut de la violence et la c l bre quand celle ci d go te le h ros lui m me ce constat d sabus d un d calage jusqu ici irr concilli entre ses films et le public am ricain Eastwood a r pondu dans cette 166 r alisation par une
36. hacune comblera le besoin chez l autre besoin d identification chez Hedra besoin d une pr sence chez Allie C est un quilibre pr caire qui sera compromis non pas par le retour du SINGLE WHITE FEMALE Jeune Femme cherche colocataire R alisation Barbet Schroeder Sc nario Don Ross d apr s le roman SWF Seeks Same de John Luiz Production Barbet Schroeder Images Luciano Tovoli Montage Lee Percy Musique Howard Shore Son Petur Hliddal et Gary Rydsirom D cors Millena Canonero el P Michael Johnston Costumes Eileen Kennedy Interpr tation Bridget Fonda Allison Jones Jennifer Jason Leigh Hedra Carlson Steven Weber Sam Rawson Peter Friedman Graham Knoxb Stephen Tobolowsky Myerson Origine Etats Unis 1992 OK minutes Distribution Columbia SUR LA TERRE COMME Al CIEL R alisation Marion H nsel Sc nario Marion Hiinsel et Paul Le Production Erie Van Beuren Images J M Civil Montage Susani Rossberg Musique Takashi Kako Son Henri Morelle D cors Thierry Le Proust Costumes Yan Tax interpr tation Carmen Mauri Maria Didier Besace Tomi samuel Mussen Jeremy Jean Pierre Cassel ile r dacteur Andr Delavaux le professeur Serge Henri Valcke Peter Pascal Tison Jane Origine Belgigue France Espagne 19 AU minutes Prima Distribution fianc mais par la d cision d Allie de retourner vers
37. i une mise en sc ne meticuleuse o chaque l ment participe une cr ation d atmosphere saisissante comme par exemple ce vieux musicien la scie dont les vibrations ressemblent aux plaintes d un fant me Malgr son climat expressionniste Docteur Petiot est aussi un film sur la r alit d une poque qui Hire sa fin Lorsque Petiol est arr t dans une salle de cin ma ce n est plus un vieux film d pouvante qu on projette sur l cran mais un film de gangsters De m me Petiot le vampire a cess d exister et c est comme un vulgaire assassin qu il sera jug puis guillotin le 24 mai 1946 Denis Desjardins S QUENCES a transport ses bureaux au 1340 boul St Joseph Est Montr al H2J 1M3 T l phone 524 8223 T l copieur 524 8522 On peut se procurer les anciens num ros de S quences nos bureaux seulement Toutefois les abonnements les r abonnements et les r clamations doivent tre adress s PERIODICA C P 444 Outremont Qu bec H2V 4R6 Twin Peaks Fire Walk a u an with Me Bien gu il ne soit pas rare gue des films succ s soient transform s en s ries t l vis es il est plus inusit qu une mission de t l soit adapt e pour le cin ma surtout apr s avoir t annul e En fait 1l n existe que deux exemples de ce ph nom ne Munster Go Home 1966 et Twin Peaks Fire Walk with Me Il faut comprendre le raisonnement des producteurs 8 millions de sp
38. i tre et d cid Lorsgu Anna s prend dun ami de son fr re Henrik Bergman un jeune tudiant en th ologie elle d fie l autorit de sa m re pour n couter que son coeur Madame Akerblom n approuve pas du tout cette liaison Elle objecte que le jeune Henrik provenant d une famille pauvre ne pourra pas subvenir ad quatement aux besoins maladies imaginaires ou pas disparaissent lorsque la femme parait Le sc nario de Husbands and Wives a l air encore plus travaill plus fouill que celui de Crimes and Misdemeanors notons que le parall lisme des deux titres associe les crimes aux maris et les d lits aux pouses Woody se d foule sans faire appel la satire sociale ou au rire d lirant Son personnage et lui m me qui n ont on le sait toujours fait qu un ne sont plus aussi n vrotiques et vuln rables qu autrefois Ils ne sanalysent plus a semble annihiler leur cr ativit ls sont devenus des hippies de fin de si cle qui ont finalement accept leur bienfaisant d s quilibre Maurice Elia de sa fille habitu e au confort et aux atours Convaincue de l chec de leur relation elle fait tout en son pouvoir pour contrecarrer leur projet d union Les efforts de la m re d Anna portent fruit et les jeunes fianc s rompent leur engagement Plusieurs ann es plus tard les amoureux se retrouvent Leurs sentiments sont rest s les m mes et ils d cident de s pouser Henrik a fini ses tudes
39. i ajoutent l ensemble un aspect didactique propre la r flexion On peut certes d plorer certaines facilit s comme ces plans fr quents montrant des enfants notamment le fils d une victime et la fille du procureur Tendance m lodramatique malencontreuse ou bien Friedkin se demande t il simplement dans quel monde vivront nos enfants On pourrait voir Rampage une fiction au style r aliste comme une antith se de The Thin Blue Line documentaire hautement stylis Tourn a peu pr s la m me poque mais n ayant pas eu subir les affres de la distribution le film d Errol Morris remettait en question la peine de mort en d non ant l incomp tence du syst me judiciaire A l inverse Friedkin prend position en faveur de la peine de mort tout en fustigeant le syst me judiciaire Un syst me judiciaire s obstinant d battre par voie de psy et autres si l accus gui a pourtant avou ses crimes est sain d esprit ou non et poussant le ridicule jusqu faire passer au meurtrier un scan complet du cerveau pour y trouver ne serait ce que la moindre trace d une l sion quelconque Alors que Morris soulevait des questions relatives la pr somption d innocence Friedkin remet en question tout le processus d acquittement pour cause d ali nation mentale Et les questions soulev es par Friedkin saverent pertinentes pour ne pas dire persuasives Le lueur n avait il pas t rel ch dun institut psychiatrique
40. ilm admirablement nuanc dans l clairage qu il porte sur la peinture des tats d me d une poque d une soci t est celle d un enfant ce point moralisant que l on se demande avec appr hension ce qu il sera une fais n Carmen Maura fait de louables efforts pour rendre le d sarroi de cette femme coinc e entre l incr dulit de son entourage et l ent tement de son enfant Mais elle est bien plus cr dible en tant que journaliste alors qu elle fait enqu te sur ce ph nom me trange qu au moment o elle tente dans la derni re partie du film d accomplir sa maternit Certes elle nest pas toujours aid e par le sc nario et la r alisation qui contribuent difficilement apporter chaleur conviction et vie au jeu des acteurs Nul doute que Marion H nsel a t plus inspir e pour exprimer la douloureuse absence de communication el d affection d une m re dans Les Noces barbares que pour raconter les tentatives de cette future m re de convaincre son enfant quelle l aime et qu il en vaut la peine Et la g n tique dans tout a Un g n ticien que Maria rencontre au cours de son enqu te d crit peu pr s ainsi le probl me J ai senti que mes recherches se faisaient dans des domaines qui me d passaient que je voulais forcer le hasard et organiser le chaos Et j ai acquis la certitude personnelle que nous allions au devant de grands dangers Jocelyne H bert d une communaut gr ce le
41. lant de solution Cependant en restant ferme sur son principe de non identification au h ros fa on Fassbinder Schrader m ne le spectateur en bateau en donnant celui ci l envie de s chouer sur l ilot de son choix Willem Dafoe et Dana Delaney se d tachent sensiblement d une fange de personnages volontairement mal dessin s Ils s int grent de fa on si parfaite dans le r cit que le d cor o ils se meuvent oscille intelligemment entre l embl matique et le symbolique ce qui pourrait sembler pour Schrader le plus surprenant des compliments Maurice Elia City of Hope Pour go ter avec plus de d lectation le dernier film de John Sayles il faut le voir sous un microscope diff rent de celui utilis lors du visionnement de Grand Canyon de Lawrence Kasdan Vie urbaine l ouest et l est des Etats Unis mais aussi envers et endroit de soci t s tr s proches de la deshumanisation ancr es solidement dans la corruption et les plus basses compromissions Sayles a d cortiqu avec bravoure un monde ou ne peuvent survivre que les nantis et les forts ll a su d monter avec rigueur les m canismes psychologiques complexes et peindre un univers o r gnent des personnages la fois solides et tendres Dans City of Hope plusieurs histoires se recoupent de fa on assez habile chacune appelant la suivante lui servant de pr texte ou de contrepoint et l ensemble est semblable une gigantesque fresque d o n
42. liste coinc dans son complet veston cravate rigide comme une barre de fer afficher un flegme et une droiture qui semblent autant relever du comportement britannique que du statu quo social australien Par de petits gestes brefs qui rappellent un automate et par des regards succincts qui cherchent camoufler leur objectif v ritable Hopkins r ussit brillamment communiquer l angoisse et l artifice de ce personnage urbain soudainement confront la r alit rurale Bien quil n vile pas certains chich s dont le sempiternel triangle amoureux et qu il force un peu trop la r cup ration id ologique du sp cialiste la cause des ouvriers le r alisateur parvient gagner notre adh sion gr ce la tendresse vidente qu il prouve pour ses personnages l porte une attention particuli re aux petits d tails amusants et bizarres qui caract risent cette communaut d pendante de la d su te industrie locale La pr sence du Britannigue Anthony Hopkins constitue donc un excellent contrepoint au pittoresque de la distribution australienne Andr Caron SPOTSWOOD Australie 1990 97 minutes Realisation Mark loffe Interpr t tion Anthony Hopkins Ben Mendelsohn Tony Collette Alwyn Kuris Dan Wyllie THE PLAYBOYS Le Secret de Tara Eiats Unis Grande Bretaghe 1991 110 minutes R alisation Gillies MacKinnon Interpr tation Robin Wright Aidan Quinn Albert Finnev Milo O Shea WIN
43. litt raires de qualit La Guerre du feu Le Nom de la rose Jean Jacques Annaud a su recr er le roman de Marguerite Duras pour en faire un film d une ind niable authenticit Voil du grand cin ma Pierre Fortin Husbands and Wives Woody Allen poursuit son petit bonhomme de chemin malgr les intemp ries Le 14 septembre dernier en pleine temp te conjugale il entamait le tournage de son nouveau film rempla ant Mia Farrow par Diane Keaton Pas de temps perdre avec la presse scandales devenue pour lui presse tout court ces derni res semaines Un artiste a n attend pas a continue Ceux qui Jugeront un jour son oeuvre jugeront son oeuvre Ceux qui jugeront sa vie jugeront son oeuvre et sa vie De toute mani re Woody nous a habitu s son miserabilisme et lorsqu on lui demande sil voudrait que cela change il r pond tous les coups J aimerais me sentir moins mis rable mais sans changer Qu on se le Henne une fors pour toutes pour dit Entre temps sort sur les crans Husbands and Wives incontestablement un de ses meilleurs films Husbands and Wives c est le contraire d Interiors Dans Interiors Allen avait voulu faire une parabole sur les tensions au sein d une m me famille mais il s tait laiss emporter par une tude psychologique en profondeur et le public allenien en majorit s tait laiss captiver par son propos allant jusqu voquer Bergman Le cin aste avait voul
44. lm historique du d but du si cle Les Meilleures Intentions abonde en costumes et en d cors Pour recr er l architecture et la d coration d poque August a eu recours l expertise de Anna Asp qui s tait m rit un Oscar pour les d cors somptueux de Fanny et Alexandre Chaque scene d note un souci m ticuleux voquant l esth tique de cette p riode de l Art Nouveau Tourn en majeure partie en studio August vite l herm tisme du carton p te en cr ant une profondeur de champ sonore C est dire que la trame sonore laisse profiler des l ments d ambiance ext rieure au champ circonscrit par le studio Les murs des pi ces laissent filtrer les sons de la rue Cris d enfants roulement de train sabots frappants sur les pav s autant d astuces pour veiller l impression de r alit en exploitant le champ aveugle du spectateur Raising Cain L Esprit de Cain Apr s l exp rience malheureuse de son adaptation du B cher des vanit s Brian De Palma se remet en selle avec ce qu il fait le mieux un suspense m tin de com die Du propre aveu de l auteur Raising Cain ne pr tend pas changer le cours de l histoire du cin ma ll s agit d un film remarquablement modeste avec son budget de 12 millions pour ce cin aste dont la production pr c dente a co t le triple D ailleurs on parfois I impression que De Palma a pondu ce sc nario sur le coin d une table sans se soucier de la psychologie des personnages
45. m re Arnaud CGiovanen le grand fr re Melvil Poupaud le petit fr re Lisa Falukner H l ne Lagonellei Xiem Mang le p re du Chinois Jean Jacques Raymond Haudeline Fecrivain Philippe Le Dem le professeur de fran ois Jeanne Moreau la vors olf en fran ais et n anglais Origine France 199 112 minutes Distribution M G M sa m moire l essentiel de l histoire et ce dans un style tr s durassien avec passages de la premi re la troisi me personne fausses r p titions changements brusques de propos Que l on aime ou non cette petite musique Duras elle est ici habilement rendue Situ en Indochine la fin des ann es vingt L Amant fait d une fa on introspective je el objective elle le r cit d un amour impossible entre une Fran aise pauvre de quinze ans et demi et un niche Chinois qui a le double de son ge mais dont le mariage a ete fixe depuis longtemps avec une jeune h riti re vierge et chinoise du m me rang social Malgr leur diff rence d age de race et de condition l amant et sa petite maitresse coloniale ont beaucoup de traits communs intelligence raffinement culture sensibilit fragilit du corps Leur liaison qui ne durera que quelques mois les marquera jamais Tu te souviendras toujours de moi et de cette chambre dira l amant sans vanit ni pr somption Lui aussi restera hant par cette aventure puisque bien des ann es plu
46. me tiers du film bascule dans la fantaisie avec Varriv e du personnage de sorci re jou e par madame Lanc me Isabella Rossellini pr tresse de l anti ride qui donne Meryl Streep une potion de Jeunesse ternelle Le film continue surprendre par les d cors du ch teau par les effets visuels et surtout par les trucages qui permettent de d construire le corps de l h ro ne comme s il s agissait d un mannequin de pl tre Mais d j un doute s installe les r pliques sont moins dr les la performance des com diens se trouve limit e par les effets sp ciaux et le r cit glisse dangereusement vers la facilit et la banalit Le troisi me tiers confirme malheureusement nos appr hensions La mort ne va pas st bien que cela au film de Zemeckis En effet qu y a t il rajouter lorsque les deux h ro nes ont t tu es et leurs corps mutil s Pire encore voil quelles se reconcilient pour combattre ensemble leur fl trissure Deux birchs qui font la paix Cen est fait de la m chancet Le film s transforme en fantaisie lourdement disneyenne L ennui s installe demeure aliment par le manque soudain d imagination qui afflige le sc nario L humour noir refait surface la toute fin juste pour nous rappeler ce que le film aurait pu tre Mais quand m me les premi res 45 minutes valent bien le d placement Martin Girard VERSAILLES RIVE GAUCHE France 1997 47 minutes R alisation Brun
47. mergent que des hommes et des femmes dont l innocence apparente s accompagne d actions et de r actions r pr hensibles Rien nest jamais totalement noir ou totalement blanc dans cette confrontation de caract res et les dialogues toujours remarquables chez John Sayles s entrechoquent la mani re d une construction d molition l emporte pi ce l reste cependant que le film est un magma assez sombre o cr pitent les r pliques la mani re de mitraillettes mal graiss es et dans lequel se d battent des tres en proie une fi vre que l on semble s efforcer d identifier comme essentiellement urbaine un militant municipal de race noire un profeseur attaqu par des adolescents un entrepreneur h sitant un jeune ouvrier impliqu dans une affaire louche et le sempiternel maire corrompu de la vill amp John Sayles nous avait pourtant habitu s des portraits de groupe plus serr s Return of the Secaucus Seven Matewan o parvenait s infiltrer une plus palpitante et plus inspirante motion Maurice Elia Christopher Columbus The Discovery Christophe Colomb La D couverte Avec John Glen je ne mattendais pas d couvrir une nouvelle facon sans attendre mer et monde j aspirais contempler quelque peu une pop e capable de me tenir en mer sur un fauteuil agit avec un bonheur certain dans mes voiles D autant plus que j ai le coeur marin D s que je vois un bateau voiles lover le fl
48. n a jamais pu contr ler totalement et o les coincidences et les hasards sont les vraies stars Comme il ne peut pas expliquer il veut montrer On sort de cette d bauche d images splendides d id es de mots de m taphores de symboles la t te remplie de bruit et de fureur ivre de rythmes et de couleurs mais dont l clat se ternit d s qu on a repris pied dans la vie quotidienne Pendant le temps du film par exemple le cafard et les Single White Female Jeune Femme cherche colocataire Single White Female Le titre pourrait paraitre tendancieux ou franchement discriminatoire sil ne faisait r f rence une formule consacr e des petites annonces Pour sa part le titre du roman dont s inspire le film de Barber Schroeder SWF Seeks Same annon ait d j le th me dominant de la recherche du double SWF s adresse clairement un public de jeunes femmes ce qui nest d j pas courant en abordant leurs peurs et leurs angoisses les plus profondes L histoire est classique pour ne pas dire pr visible Apr s avoir mis la porte son fianc infid le Allison Jones une jeune lemme d affaires travaillant son compte dans le domaine de l informatique prend chez elle une colocataire C est une personne apparemment assez na ve et timide mais qui devient bient t envahissante force d attentions d ailleurs son comportement sera franchement inqui tant lorsgu Allie renouera avec son fianc ennuis sont laiss s la
49. n le poursuit Les titres de presque tous ses films interpellent le Temps sous toutes ses formes La Vie l Amour la Mort 1968 La du r alisateur de transcender l exercice de style pour atteindre l motion pure Le film rec le tout le moins guelgues moments m morables de suspense dont la grande finale o le r alisateur se surpasse dans la mise en place de plusieurs actions concurrentes Il faut galement saluer la qualit souvent saisissante de la photographie La lumi re conf re aux d cors t aux objets une texture proche de la peinture hyper r aliste et cela m me dans les s quences de r ve Autre atout majeur l interpr tation de John Lithgow Cet acteur g ant dans tous les sens trouve ici non pas un mals quatre de ses meilleurs r les Passant d une personnalit l autre avec une aisance confondante Lithgow utilise son visage comme de la glaise Dans un m me plan il peut tre mena ant un moment et totalement vuln rable l instant d apr s C est lui gui par son sens du jeu ironique procure au film ses meilleurs moments d humour Martin Girard Bonne Ann e 1973 Toute une vie 1974 Si c tait refaire 1976 Un autre homme une autre chance 1977 Partir revenir 1985 Un Homme et une Femme Vingt Ans d j 1986 Itin raire d un enfant gate 1988 Il y a des jours et des lunes 1990 Dans La Belle Histoire Lelouch tente de cerner le Temps ultime celui qui n existe que par les t
50. ngels laborent une critique de l Am rique profonde o par le biais du fantastique sont expos s les probl mes tr s r els de l inceste de la drogue et de l ali nation chez les adolescents En cela Fire Walk with Me rejoint Blue Velvet et Wild at Heart formant une trilogie on ne peut plus lapidaire Pour appr cier le discours du film il faut cependant faire abstraction de certains d tails confondants et comprendre les r f rences obscures gui alourdissent le r cit une t che presque impossible pour qui n a pas suivi le feuilleton Outre le sc nario la facture du film peut aussi d cevoir Il est assez vident que David Lynch a d composer avec un budget plus restreint que celui de la s rie Les d cors semblent plus modestes et les vues panoramiques ont disparu Lynch a recours aux gros plans pour masquer la perte de certains d cors la cabane de bois le wagon de train Il est ironique de constater que l esth tique du film est finalement plus t l visuelle que celle de la s rie Cependant il faut conc der que cette approche souligne bien le changement qui s est effectu sur le plan de la narration visuelle Le film nous pr sente Twin Peaks travers les yeux de Laura qui etouffe dans sa ville et son image de jeune fille mod le alors que la s rie nous donnait le point de vue de Cooper pat par les grands espaces La disparition de certains personnages peut s expliquer de la m me fa on La s rie comp
51. o Anita Bj rn ila reine Victoria Origine Su de 1992 ISO minutes Distribution Alliance Vivafilm RAISING CAIN L Esprit de Cain Realisation Brian De Palma Sc nario Brian De Plama Production Gale Ann Hurd Images Stephen Burum Montage Paul Hirsch Bonnie Kochler et Robert Dalva Musique Pino Donaggio Son Nelson Stoll D cors Doug Kramer Costum s Bobbic Read Interpr tation John Lithgow Carter Cain le docteur Nix Margol Lolita Davidovich Jenny Steven Bauer Jack Frances Sternhagen le docteur Waldheim Gregg Henry ile lieutenant Terri Tom Bower le sergent Cally Mel Harris Sarah Origine tats Unis 1992 95 minutes Distribution Universal LA BELLE HISTOIRE R alisation Claude Lelouch Sc nario Claude L louch Production Claude Lelouch Images Jean Yves Le Mener Montage H l ne de Luze Musique Francis Lay Philippe Servain Jacques Brel Charles Trenet et les Gypsy Kings Son Harald Maury D cors Thierry Flamand Costumes Mimi Lempicka Interpr tation G rard Lanvin J sus Taragona le gitani B atrice Dalle Odona Vincent Lindon Simon Chonlel Marie Sophie L Marie Patrick Chesnais Pierre Lhermitle G rard Darmon le gendarme Paul Pr boist le professeur Tricot Charles G rard Didier Lousi Isabelle Nanty isabelle Amidou le berger du Mont des ruches An mone
52. o Podalydes Interpretation Denis Podalydes Isabelle Candelier Michel Vuillermoz Philippe Uchan Bernard L vy DEATH BECOMES HER La mort vous va si bien Etats Unis 1992 108 minutes R alisation Robert Zemeckis Interprtation Meryl Streep Bruce Willis Goldie Hawn Isabella Rossellini NETCHAIEV EST DE RETOUR R alisation Jacques Derav Sc nario Dan Franck Jacques Derav d apr s le roman d Jorge Semprun Images Yves Angelo Interpr tation Yves Montand Vincent Lindon Miou Miou Patrick Chesnais Origine france 1990 112 minutes LIGHT SLEEPER R alisation et sc nario Paul Schrader Interpr tation Willem Dafoe Susan Sarandon Dana Delaney David Clennon Mary Beth Hurt Victor Garber Origine tats Unis 1992 L03 minutes Netchaiev est de retour Netchaiev est vivant Cette nouvelle a l effet d une bombe au propre et au figur En provenance de Damas il d barque l H tel Stalingrad Daniel Lorengon alias Netchaiev passe pour un tra tre envers une cause ses amis et sa mere Officiellement il est mort le 17 mai 1983 Gibraltar il y a cing ans Il revient pour se venger de celui qui a voulu sa disparition perp tuelle Les choses se compliguent guand on apprend gue notre terroriste a pour p re nul autre gue Marroux le chef de la police secr te contre le terrorisme Nous aurons affaire un r seau complexe de relations plus ou m
53. oins tordues Ca va barder dans les coulisses des exploits politiques et policiers Ce ne sont pas les quelques taratata qui ont retenu mon attention durant ce drame policier visit par la psychologie que viennent pincer les cordes d une cithare familiale Arletty pourrait dire de ce film qu il a une gueule d atmosph re Le fond de la couleur est au bleu d acier Les ruelles encombr es semblent d gager des odeurs d une vengeance concentr es En dehors des com dies musicales la pluie a la r putation de n tre pas tr s rigolote Ici la pluie a le regard triste d une veill e fun bre La cam ra se montre discr te Les acteurs donnent dans l int riorit Malgr les r glements de compte les raisons d Etat les fausses couvertures et les ordres gui causent des d sordres Jacques Deray avec une froideur apparente nous offre une mise en sc ne aussi subtilement nerveuse que bien ma tris e Deray qui ne s est jamais pris pour un auteur semble avoir eu pour devise 101 subtilit sobri t efficacit Devise tenue Par la m me occasion Netchaiev est de retour nous prouve qu un film policier n a pas besoin de mitrailler contin ment le spectateur pour tenir veill son int r t Des retours de ce calibre on en voudrait plus souvent D autant plus que l avant dernier r le de Montand nous renvoie ses propres contradictions La vie parfois s abreuve la fiction comme pour mieux sen inspirer Janick Beauli
54. ont celle impardonnable des happy ends o la vie de couple est encore une fois plac e sur un pi destal L humour est cependant d une grande fraicheur er toujours en situation Doucement ironigue ou tendrement amer Singles pr sent une nouvelle facette de la jeune g n ration des ann es 90 celui ou les jeunes sont des gu rilleros romantigues qui aiment la bonne musique les bons vins et les chaleureuses soir es en t te t te Maurice Elia Versailles rive gauche Podalyd s deviendra peut tre le nouveau Rohmer ou le Woody Allen des Fran ais il a la gueule de l emploi mais il ne faudrait pas tout de suite crier au g nie L anticipation tait grande avant la projection cause de la dithyrambe venue d Europe Prix du meilleur sc nario Cin ma en France au Festival de Cannes franc succ s au box office parisien Tout un tabac pour un moyen m trage qui ne m rite pas tant Versailles rive gauche nest pas mauvais non a se laisse regarder On sourit devant les m saventures du h ros mais on n est pas renvers de le voir jouer les tombeurs entre les quatre murs troits de son logis o bient t sentassent voisins et autres ind sirables Le film n est surtout pas un essai filmique sur l humour en tant que mouvement et rythme comme le d clare Podalyd s Il aurait fallu pour cela qu il r alis t une com die la Buster Keaton ou que ses dialogues aient la musicalit de ceux de Pr vert
55. ore est associ e au personnage de Henrik il symbolise son cheminement Car du p re d Anna Henrik apprend faire preuve d indulgence il apprend pardonner En un r cit tortueux de deux tres passionn s Ingmar Bergman d crit la relation amoureuse de ses parents Fin psychologue il confectionne une histoire mouvante traitant des divers aspects de l amour Son sc nario est soud de liens affectifs I se fagonne par l ambivalence des sentiments Bergman ne vise pas l absolu Tel un peintre m langeant ses coloris il S abstient d utiliser les couleurs primaires et de chaque coup de pinceau jaillit un amalgame d motions antagonistes Jeanne Deslandes futur L histoire se passe pourtant dans un laps de temps de seulement 36 heures Plus encore De Palma s amuse reprendre certaines situations pour les montrer travers le regard de diff rents personnages force de diviser multiplier soustraire et reporter les l ments de son r cit De Palma se transforme quasiment en math maticien ce titre il y va fort avec son personnage principal qui poss de au moins quatre personnalit s bien distinctes Toujours ce go t pour les math matiques La mystification constitue la mati re premi re du film La r alit se confond aux r ves et le pr sent se r v le parfois faire partie du pass ou du futur Le film Bj rn Kjellman Ernst Akerblom Bore Ashisiedt Carl Akerblom Hans Alfredson le r v rend Gransj
56. page constitue certes son oeuvre la plus courageuse et la plus personnelle et il ne faut donc pas s tonner que Friedkin soit venu d fendre son film devant les journalistes et critiques attach s la couverture du Festival des films du monde d autant plus que le propos r solument favorable la peine de mort se voulait mati re controverse D embl e Friedkin adopte le point de vue des victimes dans une s quence d une violence inouie il nous fait entendre les pleurs insupportables d une femme t moin du massacre de ses vieux parents Le spectateur voudrait bien crier lui aussi il reste sous le coup de celle violence tant psychologique que graphique Au contraire de bon nombre de films policiers contemporains comme son pr c dent To Live amp Die in LA ou le r cent Basic Instinct Rampage s av re un film d un r alisme cru Ici pas de flics en voitures rutilantes pas de lofts ultra chics pas de montage lape l oeil Le style sobre sans clat s apparente davantage au docudrame De m me la cam ra l paule l absence de vedettes contribuent accentuer le climat d authenticit du film tout comme une photographie granuleuse et des clairages violents on a parfois l impression d assister un film gonfl en 35 mm Certains choix artistiques et narratifs paraissent m me tonnants la conclusion par exemple o le jugement final est prononc en voix off puis ces nombreux arr ts sur l image qu
57. qu il soigne sans r clamer d honoraires ses parents Et bien s r avec sa propre famille qui ignore tout de ses lugubres activit s on pense Monsieur Verdoux de Chaplin SI Petiot est de toute vidence un psychopathe le r alisateur ne ressent pas vraiment le besoin d analyser son cas et pr f re signer un film d atmosphere qui emprunte beaucoup une certaine forme de fantastique et d expressionnisme d j perceptible dans au moins deux de ses films pr c dents L Alliance et L Argent des autres Docteur Petiot commence d ailleurs par la projection d un film caligarien auquel assiste le singulier docteur et dans lequel il p n tre m me l cran Quand plus tard nous le voyons plus d une fois traverser la nuit mont sur sa bicyclette Petiot avec sa grande cape noire et son teint blafard nous appara t comme un ange de la Mort une variation de Nosferatu certainement moins grotesgue que l original mais pas moins inqui tante Nosferatu Verdoux Landru travers Chabrol Christian de Chalonge multiplie les r f rences cin matographiques Clin d oeil aussi au Septi me sceau de Bergman Chacun son tour dit Petiot l une de ses futures victimes qu il bat aux checs tout l heure c est vous qui avez failli avoir ma peau Humour noir et fantastique social font ici bon m nage Bien sur la r ussite de Docteur Petiot incombe largement l blouissante prestation de Michel Serreault mais auss
58. r ces jeunes WASP r cup rer ainsi l iconographie d une civilisation que leurs anc tres ont fait dispara tre mais Ballard tait sans doute bien intentionn Par son geste id aliste il reconna t la grandeur mythique et le courage l gendaire des premiers Am ricains tout en offrant ses contemporains une nouvelle id ologie ch rir Wind est un film Nouvel Age Johanne Larue 4 b A b 4 a D LJ MEME pest
59. races qu on y laisse et partir du moment o on laisse des traces on devient immortel 2 000 ans plus tard J sus est gitan Odona voleuse punk et le soldat romain devient inspecteur de police Les conditions sont les m mes le flic aime Odona qui aime J sus qui aime Marie Les v nements oscilleront entre l expression d une perception mat rialiste soulign e par les d tails du quotidien et une tentative de perception universelle qui s exprime travers l enseignement que le professeur Tricot prodigue Marie Toi cest moi moi c est toi tout vit tout souffle nous ne sommes qu une seule et m me chose Le film devient alors une immense et d risoire course en rond o on revient toujours au point de d part symbolis e non seulement par des images mais aussi par des musiques La Valse mille temps de Jacques Brel la chanson Les Abeilles d Tsrael la chanson des gitans Les images sont tout autant saisissantes En premier lieu l extraordinaire g n rique la Place de la Concorde film e en un seul plan tandis que le soir tombe que les lampadaires sallument et que les traces des phares et des feux arri re menent une ronde de plus en plus infernale et d risoire en collant exactement l acc l ration progressive de la Chanson de Brel Plus tard ce sera la Grande Roue foraine o travaille J sus le gitan ou le man ge dans la cour du ch teau achet par J sus pour abriter sa famille ll ne s agit pas de
60. s tard il appellera l amante devenue crivain c l bre pour avouer qu il l aimera jusqu sa mort Le r alisateur s est particuli rement int ress transposer l cran l veil sensuel de l h ro ne Les sc nes d amour sont fort convaincantes notamment celle o l adolescente perd sa virginit On raconte qu en Europe les gens se sont m me demand si Jane March et Tony Leung faisaient vraiment l amour tellement leur jeu est cr dible Marguerite Duras aurait quant elle d savou le film mais pour une autre raison sa m re y apparait comme une pauvresse pitoyable Ne pensant qu l argent elle s efforce d en soutirer de l amant chinois par l interm diaire de sa fille et n d amour que pour son fils ain un vaurien opiomane qui terrorise le fils cadet L Amant est certainement une des plus belles r ussites de Jean Jacques Annaud un cin aste plein de tact qui dirige magistralement ses acteurs Jane March surtout dont cest le premier r le traverse le film d une mani re stupefiante avec juste la tension n cessaire cette histoire de passion l tat brut sans faux romantisme comme si elle tait v ritablement la future femme de lettres qui se mettra crire la suite de ce premier amour perdu ayant en elle le sujet de son plus beau livre celui qui aura un succ s universel vengeant ainsi sa m re tomb e dans la d ch ance et la folie D j expert dans l art de l adaptation d oeuvres
61. st un spectacle deprimant Voil pourguoi je me fais un devoir de r v ler l identit de l assassin pour me venger du film il s agit du psychiatre jou par Alan Alda Je me sens d j beaucoup mieux Martin Girard The Playboys Le Secret de Tara Vivre en femme lib r e dans un patelin de la tr s catholigue Irlande de 1957 c est faire talage d une marginalit qui taquine I h roisme Tara d sirait un enfant C est maintenant chose faite Et comble de hardiesse elle persiste assumer son c libat Son enfant est n de p re tr s connu d elle mais inconnu d eux Cependant dans un village ou tout un chacun pie sa chacune il est inadmissible pression socialo religieuse aidant de ne pas avoir le g niteur de ce bambin M me le cur l int rieur de son pr ne du dimanche somme la coupable de dire ouvertement d o vient le ch rubin Rien ne semble branler celle qui a fait des hommes un deuil permanent jusqu ce qu elle tombe amoureuse d un certain Tom qui fait partie d une troupe d acteurs ambulants Malgr quelques images tonnantes on constate que le film affiche une mise en sc ne plus sage qu clat e Ce drame sentimental ne jalouse pas les profondeurs p lagigues d un Bergman Ce que j ai admir le plus dans ce film c est la prestation des acteurs Robin Wright joue une Tara ind pendante avec une g n reuse intensit et un charme exquis Aidan Quinn pr te son regard ang lique aux mois
62. t Philippe Chapelier Deshesdin lmages Patrick Blossier Montage Anita Fernandez Musique Michel Portal Son Jean Pierre Duret Vincent Arnardi et Marie Jeanne Wychkmans D cors Yves Brover Costumes Corrine Jory Effets sp ciaux Eric Favre Maquillage Catherine Demesmaker Interpr tation Michel Serrault le docteur Petiol B rang re Bonvoisin Georgette Petiot Pierre Romans Ivan Drezner Zbigniew Horoks Nathan Guzik Aurore Prieto madame Guzik Andr Chaumeau C lestin Nivelon Axel Chaumeau C lestin Nivelon Axel Bogousslavaski Louis Rossignol Maxime Collion G rard Petiot Andr Julien Forestier Mini Crepon Collard Origine France 1992 lUZ minul s Distribution Cin 360 Docteur Petiot Marcel Petiot est en quelque sorte un cousin de Landru Comme lui il assassine des innocents en s rie el fait br ler leurs cadavres dans sa fournaise Ses victimes Surtout des Juifs qui cherchent fuir la France occup e bern s par le faux d vouement du docteur qui s engage les faire passer l tranger Ses motifs Pas vraiment explicit s du moins dans le film de Christian de Chalonge Certes Petiot d trousse sans vergogne les malheureux qui il injecte au pr alable une forte dose de poison Mais il prend surtout un plaisir indicible les voir agoniser Toutefois Petiot peut aussi se r v ler bon et g n reux comme avec la fillette malade
63. tait une myriade de suspects qui fascinaient Cooper mais il est normal que le film se concentre sur les proches de Laura en particulier son p re et bourreau Leland La prestation de Ray Wise dans le r le du p re poss d est certainement un des points forts de Fire Walk with Me Comme d habitude chez Lynch le ton de l interpr tation est excessif voire expressionniste un style que Wise maitrise parfaitement tout en le transcendant Il est le seul acteur du film jouer son personnage avec conviction Par ricochet cela nous fait regretter Lara Flynn Boyle qui n a pas voulu reprendre le r le pivot de Donna Sa rempla ante Moira Kelly ne poss de ni sa sensualit ni son sens de l ironie ce petit quelque chose qui nous faisait Croire qu tout moment Donna la sage pourrait se transformer en chatte br lante De m me le d part de Mark Frost sc nariste et cocr ateur de Twin Peaks laisse un vide qui se fait remarguer Avec sa contribution Fire Walk with Me aurait t sans doute plus fouill plus comique aussi l image de la s rie et certainement moins complaisant Les exc s formalistes de Lynch ne sont pas toujours heureux En l occurence les d tails surr alistes qui faisaient le charme de la s rie semblent avoir perdu de leur magie dans le film Sans doute parce qu ils ne sont plus associ s des personnages qui nous tiennent coeur Tout de m me Lynch r ussit cr er une atmosph re de cauchemar veill
64. terpr tation Alex McArthur Charles Reece Michael Beihn Anthony Fraser Nicholas Campbell Albert Morse Deborah Van Valkenburg Kate Fraser John Harkins le docteur Keddie An Lafleur Mel Sanderson Billy Greenbush le juge McKinsev Royce D Applegate Gene Tippetsi Grace Zabriskie Naomi Reece Origine tats Unis 1987 97 minutes Distribution OFF Rampage Le dernier film de William Friedkin est la reconstruction d un fait divers tir des annales judiciaires am ricaines une s rie de meurtres crapuleux dans une banlieue de Californie au milieu des ann es 80 ainsi que les circonstances entourant l arrestation la comparution et la condamnation du meurtrier Tourn en 1987 Rampage resta longtemps sur les tablettes des distributeurs en raison des ennuis financiers du producteur Dino De Laurentiis Il aura fallu l intervention de Miramax qui racheta les droits de distribution pour permettre la sortie de ce film du r alisateur de The French Connection Consid r dans les ann es 70 comme l un des jeunes loups du cin ma am ricain avec les Spielberg Lucas Coppola et Scorsese Friedkin n a jamais vraiment t la hauteur de son potentiel aussi apr s The Exorcist en 73 il a surtout cumul les checs commerciaux et artistiques ct ce malgr quelques succ s d estime comme ce Sorcerer remake du Salaire de la peur et To Live amp Die in LA un polar bien ficel A ce titre Ram
65. u l poque que le spectateur interroge t sur les relations de l homme avec l univers sur ses terreurs existentielles et par extension sur les valeurs de la vie Il ny sera parvenu qu avec Crimes and Misdemeanors I pousse l interrogation plus loin avec Husbands and Wives puisque depuis avec le temps il y a eu chez lui une sorte d volution Woody Allen y cit toujours Cole Porter What Is This Thing Called Love au g n rique d ouverture et ses films favoris Les Fraises sauvages el Ran mais je ne pense pas qu il puisse encore affirmer que son monde se limite toujours mes livres ma clarinette et mes quatre amis 5a timidit chronique qui pouvait autrefois passer pour une attitude de m pris s est att nu e Elle semble tre devenue moins grave moins vive Certes ses petits rires nerveux se manifestent encore comme lors de l entrevue qu il accordait Paris en d but d ann e la t l vision fran aise lors de la premi re mondiale de Shadows and Fog mais ils semblent plus adoucis plus mouss s Cependant plus que jamais on peut maintenant affirmer que non seulement les fameux troubles du comportement dont il souffrait taient authentiques mais qu on les retrouve chez les trois quarts au moins de la population adulte occidentale Bref si ce gars l est un peu cingl nous le sommes un peu tous C est sans doute la raison pour laquelle toutes les sc nes de Husbands and Wives
66. utel Sc nario Claude autet Jacques Fieschi et J r me Tonnerre Production Jean Louis Livi ei Philippe Carcassonne Images Yves Angelo Montage Jacqueline Thiedot Musique Maurice Ravel Sonate pour violon et piano Sonate pour violon et violoncelle Trio pour violon violoncelle et piano ei Berceuse sur le nom de Gabriel Faur Son Pierre Lenoir D cors Christian Marti Costumes Corinne Jory Luthi r Conseils Etienne Walelot Interpretation Daniel Auteuil St phane Emmanuelle B arn Camille Andr Dussollier Maxime Elisabeth Bourgine H l ne Brigitte Catillon R gine Maurice Garrel Lachaume Myriam Boyer Madame Amel Stamslus Carr de Malberg Brice Jean Luc Bideau Ostande Origine France 1992 105 minutes Distribution C FF UNFORGIVEN ilmpardonnable Realisation Clint Eastwood Sc nario David Webb Peoples Production Clint Eastwood Images Jack N Green Montage Joel Cox Musique Lennie Niehaus Son Alan Robert Murray et Walter Newman D cors Henry Bumstead Costumes Glenn Wright Effets sp ciaux John Frazier Interpr tation Clint Eastwood William Munny Jaimz Woolvett Schofield Kid Gene Hackman le sh rif Bill Daggett Morgan Freeman Ned Logan Frances Fisher Strawberry Alice Richard Harris English Bob Saul Rubinek W W Beauchamp Ana Thomson Delilah Fitzgerald David Mucci
67. xceptionnelle photographie de J rgen Persson Le d cor abonde en modestes et superbes int rieurs clair s par des lampes qui constituent autant de lumi res isol es et qui par petites touches d licates mettent en valeur la solitude ou la joie du personnage principal Sofie une jeune femme de vingt neuf ans qui ob ira aux traditions juives de sa famille en pousant un vague cousin liminant ainsi la passion ph m re guid e par l art gui la lia un court temps un peintre n appartenant ni son milieu ni sa soci t Sofie pr sente presque toutes les s guences du film en est l l ment rassurant et stable Vers elle convergent tous les autres l ments tant humains guabstraits Elle fonctionne un peu comme une soupape de s curit dont la port e modifie ou att nue le monde qui l entoure Il va sans dire que l poque en question le Danemark entre deux si cles avait d j inspir Le Festin de Babette dont on retrouve ici la d licatesse et l infinie minutie du d tail Mais Sofie puise sans doute sa vertu dans la discr tion la pudeur et fonde sa valeur sur un portrait sans concession d une cellule familiale o r gne malgr les traditions ancestrales le souffle inextinguible de la libert cette libert m me qui d finit Sofie et qu elle inculquera son fils devenu jeune adulte Les personnages m me ou surtout le malheureux poux de Sofie nous aspirent eux nous nous sentons

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