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Le dossier pédagogique du spectacle
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1. Sylvie Oliv est cr atrice de d cors et sc nographe Pour le cin ma elle travaille sur le dernier film de Jaco Van Dormael Mr Nobody pour lequel elle re oit le prix de la meilleure sc nographie la 66 me Mostra de Venise 2009 Elle a aussi collabor avec Alain Chabat Pr te moi ta main Eric Lartigau Un ticket pour l espace Michel Spinoza La Parenth se enchant e Christine Pascal Adult re mode d emploi et Christian Vincent La Discr te Beaux fixe et Les Enfants Pour la danse elle r alise la sc nographie de Neige de la chor graphe Mich le Anne de Mey Fran oise Michel Conception lumi res clairages Apr s des tudes de g ologie Fran oise Michel suit une formation de r gie l Ecole du Th tre National de Strasbourg dirig alors par Jean Pierre Vincent En 1980 elle rencontre Odile Duboc et d couvre la danse contemporaine C est le d but d une longue collaboration sur la conception et la r alisation de spectacles au sein de Contre Jour Centre Chor graphique National de Belfort Durant ces ann es elle cr e les lumi res pour de nombreux chor graphes tels que Josette Ba z Hideyuki Yano Francine Lancelot Mark Tompkins Georges Appaix Fran ois Raffinot le groupe Dunes Daniel Larrieu Avec Odile Duboc son travail de lumi re la conduira cr er la sc nographie de plusieurs pi ces Tha s Le Pupille veut tre tuteur Elle n abandonne pas le th tre et travaille entre autres
2. il m en fit mauvaise mine La femme me chicana sur le vin vieux j eus beau m excuser les gens de partis n entendent point raison il fallut les quitter pour avoir voulu me partager entre les anciens et les modernes Avais je tort FRONTIN Non tu avais observ toutes les r gles de la prudence humaine Mais je ne puis en couter davantage Je dois aller coucher ce soir Paris o l on m envoie et je cherchais quelqu un qui tint ma place aupr s de mon ma tre pendant mon absence veux tu que je te pr sente TRIVELIN Oui da Et qu est ce que c est que ton ma tre Fait il bonne ch re Car dans l tat o je suis j ai besoin d une bonne cuisine FRONTIN Tu seras content tu serviras la meilleure fille TRIVELIN Pourquoi donc l appelles tu ton ma tre FRONTIN Ah foin de moi je ne sais ce que je dis je r ve autre chose TRIVELIN Tu me trompes Frontin FRONTIN Ma foi oui Trivelin C est une fille habill e en homme dont il s agit Je voulais te le cacher mais la v rit m est chapp e et je me suis blous comme un sot Sois discret je te prie TRIVELIN Je le suis d s le berceau C est donc une intrigue que vous conduisez tous deux ici cette fille l et toi FRONTIN Oui part Cachons lui son rang Mais la voil qui vient retire toi l cart afin que je lui parle Trivelin se retire et s loigne Sc ne Il LE CHEVALIER FRONTIN LE CHEVALIER Eh bien m avez vous trouv
3. un domestique FRONTIN Oui Mademoiselle j ai rencontr LE CHEVALIER Vous m impatientez avec votre Demoiselle ne sauriez vous m appeler Monsieur FRONTIN Je vous demande pardon Mademoiselle je veux dire Monsieur J ai trouv un de mes amis qui est fort brave gar on il sort actuellement de chez un bourgeois de campagne qui vient de mourir et il est l qui attend que je l appelle pour offrir ses respects LE CHEVALIER Vous n avez peut tre pas eu l imprudence de lui dire qui j tais FRONTIN Ah Monsieur mettez vous l esprit en repos je sais garder un secret bas pourvu qu il ne m chappe pas Souhaitez vous que mon ami s approche LE CHEVALIER Je le veux bien mais partez sur le champ pour Paris FRONTIN Je n attends que vos d p ches LE CHEVALIER Je ne trouve point propos de vous en donner vous pourriez les perdre Ma s ur qui je les adresserais pourrait les garer aussi et il n est pas besoin que mon aventure soit sue de tout le monde Voici votre commission coutez moi vous direz ma s ur qu elle ne soit point en peine de moi qu la derni re partie de bal o mes amies m amen rent dans le d guisement o me voil le hasard me fit conna tre le gentilhomme que je n avais jamais vu qu on disait tre encore en province et qui est ce L lio avec qui par lettres le mari de ma s ur a presque arr t mon mariage que surprise de le trouver Paris sans que nous l
4. F 1725 o ma tres et serviteurs changent leurs r les l Ile de la raison C F 1727 o les personnages grandissent ou rapetissent selon leur degr de conscience et de morale sociale l le de a Colonie o les femmes veulent tablir une r publique le jardin clos de la Dispute C F 1744 o l on d couvre l homme la femme de la nature Il y a un Marivaux romanesque empruntant la tragi com die l espagnole ou la trag die des aventures improbables de princes d guis s Le Prince travesti C F 1724 le Triomphe de l amour C F 1732 Comme aussi un Marivaux bourgeois qui parle dot dettes vie quotidienne la M re confidente C F 1735 la Comm re 1741 voire paysan l H ritier de village C F 1725 1ttt Les grandes pi ces canoniques celles qu on joua m me pendant le long purgatoire de l oeuvre traitent de ce qu on appela aussit t la m taphysique du coeur la Surprise de l amour C F 1722 et la Seconde Surprise de l amour C F 1727 la Double Inconstance C F 1723 le Jeu de l amour et du hasard C F 1730 les Fausses Confidences C F 1737 Marivaux en a lui m me r sum le principe J ai guett dans le coeur humain toutes les niches diff rentes o peut se cacher l amour lorsqu il craint de se montrer et chacune de mes com dies a pour objet de le faire sortir d une de ses niches Marivaux met en pr sence des personnages qui s aiment et dont l un au moins ne ve
5. coups de th tre th tre dansle th tre voyeurisme Il surth tralise le jeu dramatique qui repose d j sur la notion de r le et depersonnage travestissant l acteur montre ainsi non seulement la sc ne mais le regard port sur la sc ne Le d guisement est pr sent comme vraisemblable dans le jeu r aliste ou comme une convention dramatique ou une technique dramaturgique n cessaires au dramaturge pour faire passer l information d un caract re un autre pour faciliter la progression de l intrigue et pour en d nouer les fils en fin de pi ce Marivaux Moli re 2 La situation fondamentale du th tre Le travestissement n a rien d exceptionnel au th tre c est m me la situation fondamentale puisque l acteur joue tre un autre et que son personnage comme dans la vie se pr sente aux autres sous divers masques en fonction de ses d sirs et de ses projets Le d guisement est la marque de la th tralit duth tre dans le th tre et de la mise en ab mes du jeu Il ne peut se passer de la connivence du public quidoit accepter cette convention mat rialis e qu est le d guisement La v rit du th tre n est pas celle dela r alit Or le travesti au th tre tel qu il devrait tre employ entra ne l ensemble de la repr sentationth trale vers une transposition g n rale peu pr s in vitable Charles Dullin 1969 3 Formes de d guisement Le travestissement s effectue le plus sou
6. des 1989 A la place du coeur 1998 A l attaque 2000 La ville est tranquille 2000 Mon p re est ing nieur 2004 et L Arm e du crime 2008 Elle a aussi travaill avec Dominik Moll ntimit 1994 Michel Deville La Maladie de Sachs 1999 Julien Darras Le Fr re 2008 Bertrand Tavernier La Princesse de Montpensier 2009 En 2010 elle est l affiche de La Copie de Coralie r alis par Nicolas Engel et D amour et d eau fra che par Isabelle Czajka Elle joue galement dans des s ries t l vis es et t l films Nestor Burma Avocats et associ s V nus et Apollon Eric Gu rin Arlequin N en 1959 Eric Gu rin est com dien sc nographe et metteur en sc ne D abord sc nographe il collabore avec Robert Cordier Smooth Music de Sam Sheppard Lucas Thi ry Lettre au porteur de Lucas Thi ry Genevi ve Schw bel L le des esclaves de Marivaux Philippe Duclos Un Fil la patte de Georges Feydeau et Tilly Hammerklavier de Yasmina Reza et Feydeau c est fou d apr s Georges Feydeau En tant qu interpr te il travaille sous la direction de Lucas Thi ry Escurial de Michel de Ghelderode Eric Vigner L Illusion comique de Pierre Corneille Tilly Les Trompettes de la mort Minuit Chr tien et Feu la M re de Madame Mais ne te prom ne donc pas toute nue de Georges Feydeau Jean Fran ois Sivadier Le Mariage de Figaro de Beaumarchais La Vie de Galil e de Bertholt Brecht et La Mor
7. je suis un moderne moi TRIVELIN Oui vraiment tu es un moderne et des plus modernes il n y a que l enfant qui vient de na tre qui l est plus que toi car il ne fait que d arriver FRONTIN Et pourquoi ton ma tre nous ha ssait il TRIVELIN Parce qu il voulait qu on e t quatre mille ans sur la t te pour valoir quelque chose Oh moi pour gagner son amiti je me mis admirer tout ce qui me paraissait ancien j aimais les vieux meubles je louais les vieilles modes les vieilles esp ces les m dailles les lunettes je me coiffais chez les crieuses de vieux chapeaux je n avais commerce qu avec des vieillards il tait charm de mes inclinations j avais la clef de la cave o logeait un certain vin vieux qu il appelait son vin grec il m en donnait quelquefois et j en d tournais aussi quelques bouteilles par amour louable pour tout ce qui tait vieux Non que je n gligeasse le vin nouveau je n en demandais point d autre sa femme qui vraiment estimait bien autrement les modernes que les anciens et par complaisance pour son go t j en emplissais aussi quelques bouteilles sans lui en faire ma cour FRONTIN merveille TRIVELIN Qui n aurait pas cru que cette conduite aurait d me concilier ces deux esprits Point du tout ils s aper urent du m nagement judicieux que j avais pour chacun d eux ils m en firent un crime Le mari crut les anciens insult s par la quantit de vin nouveau que j avais bu
8. Marivaux lui m me que les acteurs ne paraissent jamais sentir la valeur de ce qu ils disent et u en m me temps les spectateurs la sentent et la d m lent travers l esp ce de nuage dont l auteur a d nvelopper leurs discours Mais ajoutait il j ai eu beau le r p ter aux com diens la fureur de montrer e l esprit a t plus forte que mes humbles remontrances et ils ont mieux aim commettre dans leur jeu n contresens perp tuel qui flattait leur amour propre que de para tre ne pas entendre finesse leur r le e r le ici n est pas fait pour l acteur C est dire que le com dien n a pas le droit de rire des rires ou e pleurer des larmes de son personnage Il n a pas le droit de le parasiter Il est charg d exprimer pour gt public les sentiments qui atteignent ce personnage et non de les prouver son compte our jouer Marivaux il faut jouer qu on joue y a dans tout ce th tre une intellectualit admirable un cr pitement de gestes et des modulations de voix n r seau de mouvements et de sons qui le rendent comparable une sorte de danse sup rieure un jeu ath matique ou g om trique L acteur doit se d personnaliser ne plus tre qu un tre m canis qui 35 joies ou les douleurs n appartiennent plus en propre Le th tre de Marivaux lui impose une vie sup rieure ne esp ce d inhumanit qui le rend comparable au premier de tous les acteurs la marionnette suffit de lire un texte de Marivaux dans
9. de chant de distiller une ambiance sonore de cette poque l avec un final chant et dans l am ricaine Ainsi sous des airs de music hall s ach ve le bal des faux semblants Amaury Jacquet Textes ACTE PREMIER Sc ne premi re FRONTIN TRIVELIN FRONTIN Je pense que voil le seigneur Trivelin c est lui m me Eh comment te portes tu mon cher ami TRIVELIN merveille mon cher Frontin merveille Je n ai rien perdu des vrais biens que tu me connaissais sant admirable et grand app tit Mais toi que fais tu pr sent Je t ai vu dans un petit n goce qui t allait bient t rendre citoyen de Paris l as tu quitt FRONTIN Je suis culbut mon enfant mais toi m me comment la fortune t a t elle trait depuis que je ne t ai vu TRIVELIN Comme tu sais qu elle traite tous les gens de m rite FRONTIN Cela veut dire tr s mal TRIVELIN Oui Je lui ai pourtant une obligation c est qu elle m a mis dans l habitude de me passer d elle Je ne sens plus ses disgr ces je n envie point ses faveurs et cela me suffit un homme raisonnable n en doit pas demander davantage Je ne suis pas heureux mais je ne me soucie pas de l tre Voil ma fa on de penser FRONTIN Diantre je t ai toujours connu pour un gar on d esprit et d une intrigue admirable mais je n aurais jamais soup onn que tu deviendrais philosophe Malepeste que tu es avanc Tu m prises d j les biens de ce mond
10. e elle est l affiche de La Rafle Roselyne Bosch 2010 et des Nuits de Sister Welsh Jean Claude Janer 2010 Elle a r alis e le court m trage Portrait de Jacques Doillon en 1998 et est l auteur de Si petite devant ta face 2001 Trajet d une amoureuse conduite 2005 et La Fortune de l homme et autres nouvelles 2007 publi s aux ditions du Seuil Christine Br cher La Comtesse Christine Br cher a t form e au Conservatoire National Sup rieur de Paris par Jean Pierre Miquel et Antoine Vitez Au th tre elle joue plusieurs reprises sous la direction de Charles Tordjman La Nuit des rois de William Shakespeare Daewoo pr sent au Festival d Avignon 2004 et Vie de Myriam C de Fran ois Bon Laurent Pelly Talking Heads d Alan Bennet Jacques ou la soumission lavenir est dans les oeufs de Eug ne lonesco Coccinando de Lucia Laragione et En Caravane d apr s Elizabeth von Arnim Jacques Nichet Les Cercueils de Zinc de Svetlana Alexievitch et Le Retour au d sert de Bernard Marie Kolt s et Catherine Dast Hamlet de William Shakespeare et Po mes d hiver Elle travaille aussi sous la direction de Jacques Kraemer Les Histoires de Oncle Jacob dans une mise en sc ne de l auteur Elisabeth Chailloux Les Fruits d or de Nathalie Sarraute Tilly Minuit chr tien Jacques Osinski L Usine de Magnus Dahlstr m Au cin ma elle a jou dans la plupart des films de Robert Gu diguian Dieu vomit les ti
11. foug re les fleurs pour composer des formes simples et sobres Il articule souvent ses cr ations autour d un arbre ou d un rocher Au fil des ann es Andy Goldsworthy est devenu le chef de file du Land Art Voir Google images Le Land Art Le Land Art est un mouvement artistique apparu dans les paysages grandioses de l Ouest am ricain Nous sommes la fin des ann es 60 Ces artistes ne reproduisent pas seulement la nature mais l utilisent La nature devient leur palette Elle est aussi leur atelier Le Land Art se pratique dans des espaces naturels souvent isol s Les oeuvres sont parfois d mesur es Par exemple en 1969 Michael Heizer un autre nom du Land Art extrait 240 000 tonnes gr s dans un canyon du Nevada pour cr er Double negative Andy Golworthy ex cute une s rie d arches Montr al et Goodwood en Angleterre ou plus r cemment The Grand Rapid Arch Mais l oeuvre de Goldsworthy n est pas toujours aussi gigantesque Elle est rarement aussi permanente Un art ph m re Le Land Art est aussi un art ph m re Goldsworthy a difi nombre d arches qui ont t balay es par le vent ou aval es par la mar e Ses cr ations ne survivent parfois que quelques jours ou quelques heures Peu importe Goldsworthy cherche comprendre les m canismes de la nature Je veux aller sous la surface Quand je travaille avec une feuille une pierre un bout de bois ce n est pas le mat r
12. l espace si particulier des Bouffes du Nord Ce th tre semble conserver entre ses murs le souvenir de chacune des pi ces qui s y sont jou es L intensit du lieu invite inexorablement l pure pour se concentrer sur l essentiel l clat et la puissance du texte Or Marivaux est un somptueux dialoguiste Ses personnages se livrent des duels impitoyables coup de grande civilit Chacun rivalise d esprit et de fulgurance On se bat ici sans la moindre piti mais avec biens ance et dans un verbe de toute beaut Wilson se contente donc de deux tranges bancs de bois et de toiles l g res suspendues en l air que les com diens tournent lors des changements de sc ne Les costumes sont la seule indication temporelle Le metteur en sc ne a choisi de transposer la pi ce dans la soci t hi rarchis e de l Angleterre campagnarde des ann es 20 L poque est l mancipation f minine avec l abandon des corsets et l arriv e des gar onnes aux cheveux courts Coupe au bol en veste et pantalon de tweed Anne Brochet dans le r le du Chevalier incarne merveille cette ambig it sexuelle Un temps est d ailleurs n cessaire avant d identifier l actrice et de se convaincre que le r le est bel et bien port par une femme V ritablement transgenre le temps de la pi ce la com dienne livre une prestation tonnante de nuance et ma trise Au milieu des autres com diens tous par ailleurs excellents Anne Brochet
13. la fiction et hors d elle le confident devient parfois le substitut du public pour lequel il r gle la bonne circulation du sens et le double de l auteur il se voit souvent promu au rang d interm diaire entre les protagonistes et les cr ateurs e On pourra tudier les deux sc nes propos es en annexe en tant qu exposition mais aussi comme symbole de l entr e dans le monde des ma tres par le regard des valets qui d embl e trahissent le secret fomentent des alliances et se pr occupent de r ussite sociale en priorit Il sera int ressant de revenir sur l interpr tation propos e par la mise en sc ne et les com diens Costumes ge registre et diction e Texte propos en annexe Travailler la th matique du travestissement e DEGUISEMENT PATRICE PAVIS Le Dictionnaire du Th tre d Dunod Paris 1996 1 Possibilit s du d guisement Travestissement d un personnage changeant d identit en m me temps que de costume ou de masque tant t l insu des autres personnages ou du public tant t au vu et su d une partie des personnages ou du public La transformation peut tre individuelle une personne contre une autre sociale une condition pour une autre chez Marivaux politique par exemple Mesure pour mesure sexuelle Beaumarchais Le d guisement est une technique fr quemment utilis e en particulier dans les com dies pour produiretoute sorte de situations dramatiquement int ressantes m prise quiproquo
14. qu on lui propose d pouser Il demande alors son ami de s duire la comtesse et d ainsi l en d livrer Chacun y va de sa petite intrigue de ses pi ges et les masques tombent peu peu r v lant ainsi les d sirs v ritables de chacun des personnages Trivelin le nouveau valet du chevalier sarcastique et philosophe tombe sous le charme de son ma tre mais montre aussi rapidement sa rapacit L attrait de l argent pr domine aussi chez le valet de L lio Arlequin dont les mimiques et la gestuelle sont empreintes au burlesque L int r t p cuniaire de largent vaut aussi chez les ma tres L lio se retrouve dupe en amour et en argent en voulant duper La Comtesse qui est per ue comme volage et dont l inconstance la perdra malgr le raffinement de ses mois Le chevalier pivot des intrigues est obstin et rus et n aura de cesse que de d masquer L lio dont la fourberie m me envers les valets n a d gale que son avidit mercantile En transposant l histoire dans l Angleterre aristocratique des ann es 20 le metteur en sc ne fait cho l mancipation des femmes qui cette poque se lib rent de leur carcan et assument le jeu lib rateur du trouble identitaire en r action celles que brocarde la pi ce o prisonni res d une soci t de classes hi rarchis es et cultiv es elles sont tenues de se soumettre aux codes implacables de leur triste condition Le parti pris de la mise
15. un mot adjectif substantif l impression majeure laiss e par le spectacle Etablir cette liste au tableau et la faire noter pour point de d part lexical de la r daction d une analyse critique Ecrire et analyser un article critique Ecrire un article conseils m thodologiques Structurer son analyse distinguer au brouillon l analyse du spectacle les arguments concernant la dimension narrative si elle existe la psychologie des personnages les choix de la mise en sc ne costumes d cors effets sp ciaux clairages le jeu des acteurs Analyser pr cis ment employer un vocabulaire technique identifier les personnages les acteurs le metteur en sc ne R diger avec soin si possible avec style un paragraphe par tape d analyse en distinguant dans un 1 temps du moins Analyse narrative analyse sc nographique et r actions personnelles L id al un article int grant le jugement critique aux analyses ponctuelles Analyser un article exercices A partir des articles parus dans la presse Distinguer dans les articles propos s ce qui rel ve 1 de l analyse narrative 2 de l analyse sc nographique 3 du jugement critique rep rer les valuatifs et modalisateurs il s agit de textes argumentatifs Proposer un palmar s de ces textes en justifiant votre pr f rence Annexes Article paru sur le site lemagazine info com LE MAGAZINE INFO L
16. une claire nonciation et il donnera de lui m me l oreille u spectateur attentif toute la tendresse et toute la sentimentalit qu il peut veiller dans les mes sensibles Louis Jouvet Marivaux le th tre et ses personnages conf rence du 6 f vrier 1939 Conferencia n 13 15 juin 1939 A demander au CDN le livre de la saison avec des textes de Marie Darrieussecq et Kaori Oku ainsi qu un autre extrait d Orlando A commander sur le site du CDN
17. ELIN Primo depuis que je ne t ai vu je me suis jet dans le service FRONTIN Je t entends tu t es fait soldat ne serais tu pas d serteur par hasard TRIVELIN Non mon habit d ordonnance tait une livr e FRONTIN Fort bien TRIVELIN Avant que de me r duire tout fait cet tat humiliant je commen ai par vendre ma garde robe FRONTIN Toi une garde robe TRIVELIN Oui c taient trois ou quatre habits que j avais trouv s convenables ma taille chez les fripiers et qui m avaient servi figurer en honn te homme Je crus devoir m en d faire pour perdre de vue tout ce qui pouvait me rappeler ma grandeur pass e Quand on renonce la vanit il n en faut pas faire deux fois qu est ce que c est que se m nager des ressources Point de quartier je vendis tout ce n est pas assez j allai tout boire FRONTIN Fort bien TRIVELIN Oui mon ami j eus le courage de faire deux ou trois d bauches salutaires qui me vid rent ma bourse et me garantirent ma pers v rance dans la condition que j allais embrasser de sorte que j avais le plaisir de penser en m enivrant que c tait la raison qui me versait boire Quel nectar Ensuite un beau matin je me trouvai sans un sol Comme j avais besoin d un prompt secours et qu il n y avait point de temps perdre un de mes amis que je rencontrai me proposa de me mener chez un honn te particulier qui tait mari et qui passait sa vie tudier des langue
18. II Matrix III 2001 Richard Donner Timeline 2002 Val ria Bruni Tedeschi II est plus facile pour un chameau 2002 Ren Manzor D dales 2002 Nadine Trintignant Colette 2003 Pitof Catwoman avec Halle Berry et Sharon Stone 2004 Sophie Fillieres Gentille 2004 Val rie Lemercier Palais Royal 2004 Diane Kurys J Anniversaire 2005 Breck Eisner Sahara 2005 Michael Ratford Flawless avec Demi Moore et Michael Caine 2006 Alain Resnais Coeurs 2006 Marc Caro Dante 01 2006 Mathieu Kassovitz Babylon A D 2007 Pascal Bonitzer Le Grand Alibi 2007 Vincent Garenq Comme les autres 2007 Thomas Gilou Victor 2008 J r me Legris Malicorne 2010 Alexandre Charlot et Franck Magnier Imog ne 2010 Au th tre Lambert Wilson travaille avec Lucian Pintili Marcel Mar chal Jean Louis Barrault Pierre Boutron Simon Callow Antoine Vitez La C lestine de Fernando de Rojas avec Jeanne Moreau 1989 Georges Wilson Eurydice de Jean Anouilh avec Sophie Marceau 1991 et Ruy Blas de Victor Hugo 1992 Bernard Murat 1993 Harold Pinter Ashes to Ashes 1998 Jacques Lassalle La Controverse de Valladolid de Jean Claude Carri re 1999 et H l ne Vincent Les Cr anciers d August Strindberg 2005 Il a mis en sc ne et a interpr t Les Caprices de Marianne d Alfred de Musset 1994 au Th tre des Bouffes du Nord Dans le cadre du festival d Avignon 2001 il met en sc ne et interpr t
19. Lyc ens et th atre contemporain 20102 0in LA FAUSSE SUIVANTE Marivaux Mise en sc ne de Lambert Wilson 7 amp 8 D cembre 2010 Th tre d Orl ans Dossier p dagogique r alis par Anne Marie Peslherbe Ligneau coordinatrice acad mique Th tre enseignante en options Danse et Th tre CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL Avec la collaboration du CDN Orl ans Loiret Centre PRESENTATION e Nature du dossier Le dossier offre des l ments de pr paration et d exploitation d un spectacle th tral en collaboration avec la structure partenaire pour les enseignants de fran ais qui participent l op ration Lyc ens et spectacles contemporains Il propose une d marche facilitant une meilleure int gration de l analyse dramaturgique dans leurs s quences en tenant compte de tous les aspects de la repr sentation qui d bordent largement le cadre du texte th tral e Point DOC o Fiche technique Dossier CDN Disponible galement sur le site du CDN o Pr sentation du projet par Lambert Wilson o Notices biographiques o Comment exploiter les documents du point doc o R f rences vid o o A propos du texte et de l auteur e En pratique o Analyse lexicologique le motif du masque dans les titres o Masques et mensonges tude du syst me des personnages o Travailler la th matique du travestissement o Analyse iconographique o El ments d analyse dramaturgique grille de lecture d un spectacle
20. RIC LA FAUSSE SUIVANTE La mise en sc ne de Patrice Ch reau est disponible dans la collection Voir et savoir publication INA Ce document est disponible la m diath que d Orl ans possibilit d organiser une projection l auditorium sur r servation Documents visuels et sonores autour de la mise en sc ne de Lambert Wilson Pour une mise en app tit ou un retour proposer en salle multim dia avec des postes individuels http culturebox france3 fr all 21754 lambert wilson met en scene la fausse suivante aux bouffes du nord all reportage du 9 Avril 2010 sur France 3 avec extraits de la mise en sc ne et entretiens http www france info com chroniques culture et medias 2010 04 08 lambert wilson et la fausse suivante 427375 81 336 html Tr s int ressant pour la lecture contemporaine les choix de mise en sc ne Extrait de la chanson de la fin de l acte 1 Une r flexion int ressante galement sur la r action du public scolaire Liens suivre Lambert Wilson met en sc ne La fausse Lambert Wilson et La fausse suivante 7 min 9 avr 2010 8 avr 2010 culturebox frances fr gt france info com A propos du texte et de l auteur Solliciter les l ves sur le genre de la com die commenter les mentions en prose et le nombre d actes dans la pr sentation com die en trois actes et en prose repr sent e pour la premi re fois par les Com diens italiens le _ Juillet 1724
21. Rappels sur le th tre des Italiens et le rapport Marivaux L auteur et sa carri re MARIVAUX Pierre Carlet de Chamblain de Paris 1688 1763 crivain fran ais Du vivant de l auteur ses romans sont plus admir s l tranger qu en France mais son succ s th tral est consid rable La g n ration des encyclop distes le d cr te auteur mineur et non conforme r putation qu il garde jusqu au XX si cle Il retrouve aujourd hui une place de premier rang la fois chez les critiques et sur la sc ne Marivaux en son temps Fils d un fonctionnaire lev en partie en province tudiant Paris Marivaux publie d abord des romans burlesques Il d bute en 1720 au Th tre ltalien et au Th tre Fran ais par l chec de son unique trag die Annibal vingt pi ces sont jou es au premier jusqu en 1740 dix au second jusqu en 1746 plusieurs autres sont publi es d autres restent manuscrites Marivaux est aussi journaliste et surtout romancier la Vie de Marianne 1731 1742 e Paysan parvenu 1734 1735 De sa vie apparemment tranquille on sait peu de chose Ses amis litt raires comme Fontenelle et La Motte sont partisans de la modernit esprits critiques hostiles aux syst mes Bourgeois ils constatent le renversement progressif des valeurs aristocratiques qui leur servent encore de mod les Marivaux fr quente aussi les acteurs ceux de la Com die ltalienne pour lesquels il crit des r les adapt s leurs types e
22. VELIN Que te dirai je enfin Tant t ma tre tant t valet toujours prudent toujours industrieux ami des fripons par int r t ami des honn tes gens par go t trait poliment sous une figure menac d trivi res sous une autre changeant propos de m tier d habit de caract re de m urs risquant beaucoup r ussissant peu libertin dans le fond r gl dans la forme d masqu par les uns soup onn par les autres la fin quivoque tout le monde j ai t t de tout je dois partout mes cr anciers sont de deux esp ces les uns ne savent pas que je leur dois les autres le savent et le sauront longtemps J ai log partout sur le pav chez l aubergiste au cabaret chez le bourgeois chez l homme de qualit chez moi chez la justice qui m a souvent recueilli dans mes malheurs mais ses appartements sont trop tristes et je n y faisais que des retraites enfin mon ami apr s quinze ans de soins de travaux et de peines ce malheureux paquet est tout ce qui me reste voil ce que le monde m a laiss l ingrat apr s ce que j ai fait pour lui tous ses pr sents ne valent pas une pistole FRONTIN Ne t afflige point mon ami L article de ton r cit qui m a paru le plus d sagr able ce sont les retraites chez la justice mais ne parlons plus de cela Tu arrives propos j ai un parti te proposer Cependant qu as tu fait depuis deux ans que je ne t ai vu et d o sors tu pr sent TRIV
23. a fausse suivante La fausse suivante Lambert Wilson met en sc ne la Fausse Suivante de Marivaux Un formidable moment de th tre avec une Anne Brochet tonnement androgyne la pointe de son art Jusqu au 15 mai au th tre des Bouffes du Nord En crivant La Fausse Suivante en 1724 Marivaux s attaque aux faux semblants aux illusions et la pesanteur des conventions sociales Il invite le spectateur porter son regard au del des apparences Dans une langue splendide tr sor d intelligence et de style le dramaturge se joue des identit s sexuelles pour mieux explorer les rapports de s duction ainsi que les relations de pouvoir et d argent qui se nouent entre les femmes et les hommes Travestie en Chevalier une jeune femme s emploie d masquer L lio un fianc v nal Ce dernier est pr t quitter sa ma tresse la Comtesse pour un mariage pourvu d une meilleure dot S il n tait li sa promise par une dette d argent il n h siterait pas un instant Point question ici d amour la cupidit et l art de la dissimulation sont au c ur de l intrigue D cid faire tomber les masques le Chevalier s emploie s duire la Comtesse et gagner l amiti de L lio tout en se faisant passer pour la suivante d une grande dame aupr s des domestiques Le Chevalier finira par d voiler sa v ritable identit et chacun affrontera sa part de v rit Puissance du texte Lambert Wilson utilise parfaitement
24. a formation professionnelle Comment exploiter ces documents e Entr es dans la repr sentation avant le spectacle Il est possible d attirer l attention des l ves sur les points abord s dans la note d intention leur demander d tre attentifs la langue registres niveau de langage figures stylistiques r currentes aux effets de transposition du discours du XVIII me si cle dans le contexte choisi qu il sera possible de pr ciser Les sensibiliser la th matique du mensonge et son illustration par le d cor labyrinthique e Apr s la repr sentation Communiquer le texte concernant la repr sentation confronter les intentions et l installation effective sur le plateau mesurer les carts analyser les effets produits pr paration la grille d analyse communiqu e fiche l ve Proposer de s lectionner les mots cl s s lection non exhaustive et les confronter la liste des r actions impressives des l ves tablie au pr alable Les notices biographiques des artistes collaborateurs de la mise en sc ne peuvent clairer les choix de transposition du divertissement initial h rit de la com die ballet du XVII me si cle rappeler ventuellemnt le parcours de Lambert Wilson chanteur lyrique acteur dans Pas sur la bouche et son travail sur Music hall R f rences vid os gt Variantes mise en sc ne de Patrice Ch reau film de Beno t Jacquot HUPPERT ARDITI AMAL
25. acine Euphorbe dans Cinna Il s l ve rarement au niveau d alter ego ou de partenaire part enti re du personnage principal comme Horatio d Hamlet mais il le compl te On en n a pas une image tr s pr cise et caract ris e puisqu il n est qu un faire valoir et un cho sonore n ayant g n ralement pas de conflit tragique assumer ou de d cision prendre Etant du m me sexe que son ami il guide fr quemment celui ci dans son projet amoureux Par le biais des confidences se forment curieusement des couples Th ram ne et Hypollite Philinte et Alceste Dorante et Dubois dans Les fausses Confidences par exemple sur l identit desquelles on peut s interroger Une affinit de caract re ou au contraire pour un confident comique un fort contraste Don Juan et Scanarelle caract rise leurs rapports 2 Du choeur le confident a gard la vision mod r e et exemplaire des choses Il repr sente l opinion commune l humanit moyenne et met en valeur le h ros par son comportement souvent timor ou conformiste C est surtout dans le drame ou la trag die que sa pr sence se pr sente comme m diation entre le mythe tragique du h ros et la quotidiennet du spectateur En ce sens il guide la r ception du spectateur et en dessine l image dans la pi ce L influence du confident varie consid rablement au cours de l volution litt raire et sociale Son pouvoir augmente mesure que celui du h ros s effrite fin du tragique ironie
26. avec Val re Novarina Fran ois Chattot H l ne Vincent Lambert Wilson Yoshi O da Aujourd hui elle accompagne r guli rement les cr ations d Emmanuelle Vo Dinh Mi Coquempot et Daniel Dobbels Olivier B riot Costumes Olivier B riot travaille principalement pour le cin ma et notamment pour Les Aventures extraordinaires d Ad le Blanc sec et Arthur et les minimoys r alis par Luc Besson Le Scaphandre et le papillon de Julien Schnabel Imog ne d Alexandre Charlot et Franck Magnier Paris je t aime d Olivier Assayas Hitman de Xavier Gens Transporter 3 d Olivier Megaton Viva Laldj rie de Nadir Mokn che Lucky Luke de James Huth II travaille aussi pour le th tre Pas vu la t l et Fragments d un discours amoureux mis en sc ne par Arnaud Churin et pour la danse avec Angelin Preljocaj Robyn Orlyn Thierry Smits Marie Genevi ve Mass et la compagnie l Eventail Nicolas Leriche et le corps de Ballet de l Opera de Paris Jean Claude Gallota Suzanne Linke Douglas Dunn et Maurice B jart Pierre Michel Sivadier Direction vocale et chanson originale Compositeur pianiste chanteur auteur Pierre Michel Sivadier se situe dans un univers po tique inclassable aux confins de la chanson et du jazz Artiste au parcours clectique Pierre Michel Sivadier a notamment compos pour Jane Birkin Il a aussi travaill avec Michel Hermon Christian Vander et James Ivory Il fait de fr quentes incursions dans le jaz
27. bres Une transposition d poque m me si elle cr e du sens n est jamais une fin en soi Demeure l essentiel le grand d fi quand on aborde Marivaux celui de la langue Ou comment ma triser l intelligence fulgurante que Marivaux a distribu e si g n reusement chacun de ses personnages Chez lui l action th trale ne se joue que par le langage qui est pour tous l arme absolue et indispensable On ne survit pas dans ce si cle si l on ne poss de pas d esprit Ce n est pas un luxe c est une n cessit premi re Nous en ferons sans vouloir en viter la difficult notre priorit de travail Notices biographiques Lambert Wilson mise en sc ne N Paris en 1958 Lambert Wilson suit 3 ans d tudes th trales au Drama Centre de Londres de 1975 78 Fred Zinnemann lui confie son premier grand r le cin matographique dans Five Days one summer 1981 aux c t s de Sean Connery apr s l avoir fait d buter l cran dans Julia 1977 aux c t s de Jane Fonda Lambert a t l interpr te de films de Andrzej Zulawski V ra Belmont Andr T chin Luigi Comencini Claude Chabrol Philippe de Broca Andrzej Wajda Peter Greenaway Carlos Saura Georges Wilson Denis Amar II joue aussi sous la direction de Richard Dembo James Ivory John Duigan Jacques Doillon Deborah Warner Fabien Onteniente Ra l Ruiz Plus r cemment il a travaill avec Jean Paul Lilienfeld H S 2000 les Fr res Wachowski Matrix
28. d Vergez St phane Kurc Mickaella Watteau Fabrice Michel est aussi metteur en sc ne et codirecteur de la compagnie Les Travailleurs de la nuit depuis 2003 Ann Queensberry La Gouvernante Com dienne anglaise Ann Queensberry a jou dans de nombreuses s ries t l vis es et t l films anglais Au cin ma on a pu la voir dans L Empire du soleil d apr s le roman de JG Ballard r alis par Steven Spielberg Jane Eyre de Franco Zefirelli Irina Palm de Sam Garbarski La Cit de l ombre de Gil Kenan C cile Guillemot Collaboration artistique Com dienne C cile Guillemot travaille avec entre autres Thierry Vincent Jean Claude Penchenat St phanie Lo k Bob Wilson Dominique F ret Roger Planchon Airy Routier En 2005 et tourn e 2006 elle joue dans 7rou e dans les nuages de Chi Li mis en sc ne par Airy Routier avec Manuel Blanc Elle met en sc ne Dramuscules de Thomas Bernhard Les M moires d un fou de Gustave Flaubert 2000 2003 Musset Chopin avec Anne Plumet et Robin Renucci Le Pianiste de Wladyslaw Szpilman avec Robin Renucci jeu Mikhail Rudy et Nicolas Stavy piano en alternance pr sent au Th tre des Bouffes du Nord En 2009 elle met en sc ne Vous Danser de Marie Nimier pr sent au Dansoir dirig par Karine Saporta Elle collabore r guli rement avec Lambert Wilson sur plusieurs spectacles Lettres ma ville Lettres de Poilus B r nice Music hall Sylvie Oliv Sc nographie
29. des personnages LA COMTESSE L LIO LE CHEVALIER TRIVELIN valet du Chevalier ARLEQUIN valet de L lio FRONTIN autre valet du Chevalier Paysans et paysannes Danseurs et danseuses e Axes possibles l onomastique avec la r f rence italienne le personnage traditionnel du bouffon Arlequin amoureux L lio le valet typique Trivelin figure triviale les deux personnages centraux d fins par leur statut social ce qui d embl e leur enl ve la dimension du caract re et connote le myst re les pr sences chorales annonciatrices de divertissements et de l originalit g n rique o Le trio amoureux L tude de la relation triangulaire permettra d aborder le marivaudage ses codes langagiers et sa cruaut on pourra approfondir cetet occasion ce que souligne Lambert Wilson la perversion des valeurs du sentiment par celle de l argent omnipr sente o Le r le du valet confident ou opposant Etude de l exposition CONFIDENT PATRICE PAVIS Le Dictionnaire du Th tre d Dunod Paris 1996 1 Personnage secondaire qui re oit les confidences du protagoniste le conseille ou le guide Surtout pr sent dans la dramaturgie du XVI au XVIII si cle il remplace le choeur joue un r le de narrateur indirect et contribue l exposition puis la compr hension de l action Parfois on lui laisse le soin d accomplir les besognes d gradantes indignes du h ros ex Oenone dans la Ph dre de R
30. e TRIVELIN Doucement mon ami doucement ton admiration me fait rougir j ai peur de ne la pas m riter Le m pris que je crois avoir pour les biens n est peut tre qu un beau verbiage et te parler confidemment je ne conseillerais encore personne de laisser les siens la discr tion de ma philosophie J en prendrais Frontin je le sens bien j en prendrais la honte de mes r flexions Le c ur de l homme est un grand fripon FRONTIN H las je ne saurais nier cette v rit l sans blesser ma conscience TRIVELIN Je ne la dirais pas tout le monde mais je sais bien que je ne parle pas un profane FRONTIN Eh dis moi mon ami qu est ce que c est que ce paquet l que tu portes TRIVELIN C est le triste bagage de ton serviteur ce paquet enferme toutes mes possessions FRONTIN On ne peut pas les accuser d occuper trop de terrain TRIVELIN Depuis quinze ans que je roule dans le monde tu sais combien je me suis tourment combien j ai fait d efforts pour arriver un tat fixe J avais entendu dire que les scrupules nuisaient la fortune je fis tr ve avec les miens pour n avoir rien me reprocher tait il question d avoir de l honneur j en avais Fallait il tre fourbe j en soupirais mais j allais mon train Je me suis vu quelquefois mon aise mais le moyen d y rester avec le jeu le vin et les femmes Comment se mettre l abri de ces fl aux l FRONTIN Cela est vrai TRI
31. e B r nice de Jean Racine avec Kristin Scott Thomas et Didier Sandre repris au Th tre National de Chaillot En 2008 Lambert met de nouveau en sc ne B r nice avec Carole Bouquet et Georges Wilson dans le r le de Paulin au Th tre des Bouffes du Nord En 2009 il revient au Th tre des Bouffes du Nord avec Music hall de Jean Luc Lagarce avec Fanny Ardant Sa formation th trale le pousse parall lement travailler le chant Il enregistre un album autour des chansons du cin ma fran ais D mons et Merveilles 1996 qui donnera lieu un spectacle Il interpr te Nuit Am ricaine 2004 et est dirig par Robert Carsen dans la com die musicale Candide de L onard Bernstein 2006 IlI sort en 2007 son premier album de vari t s intitul Loin Virgin Classics Il a galement interpr t A little Night Music de Stephen Sondheim sous la direction de Sean Mathias au National Theatre de Londres en 1996 et de Lee Blakely en f vrier 2010 au Th tre du Ch telet Lambert Wilson participe aussi en tant que r citant de nombreux spectacles m lant texte et musique et des oeuvres telles que Peer Gynt d Edvard Grieg Pierre et le Loup de Serge Prokofiev L lio d Hector Berlioz sous la baguette de Mstislav Rostropovitch Seiji Ozawa Michel Corboz Franz Welser Most Marek Janowski Georges Pr tre Kurt Masur Friedemann Layer Anne Brochet Le Chevalier Apr s un passage par le Cours Florent Anne Brochet suit la formati
32. e Shawn Christian Caro Eclipse mise en sc ne de l auteur Pierre Diot Hor tense m a dit je m en fous de Georges Feydeau Antonio Arena La Sage Epouse de Carlo Goldoni Catherine Marnas Les Chiens de conserve de Roland Dubillard Laurent Guttman La vie es t un songe de Pedro Calder n et OEdipe roi de Sophocle Yan Duffas Psych d apr s Moli re et Pierre Corneille Eric Vigner Rhinoc ros d Eug ne lonesco Jean Boillot Les Bonnes de Jean Genet Laurent Guttman Splendid s de Jean Genet Denis Podalyd s et Fr d ric B lier Garcia Le Mental de l Equipe d Emmanuel Bourdieu et Fr d ric B lier Garcia Lambert Wilson Music hall de Jean Luc Lagarce Au cin ma il travaille avec Thomas Gilou Ra Laurence Ferreira Barbosa J ai horreur de l amour Paul Ruiz Le Temps ret rouv Beno t Jacquot Sade Antoine de Caunes Les Morsures de l aube Claude Miller Bet ty Fisher et aut res his toires Christophe Loizillon Ma Cam ra et moi Marc Fitoussi Illus t re Inconnue court et La Vie d ar tis te Arnaud Desplechin Rois et Reine Pierre Jolivet Zim and co Sofia Coppola Marie Antoinet te Emmanuelle Cuau Tr s bien merci J r me Bonnell J at tends quelqu un Alexandre Leclere Le Prix payer St phane Kazandjian Modern Love Emmanuel Bourdieu nt rusions Fran ois Desagnat et Thomas Sorriaux 15 ans et demi et Alexandre Charlot et Franck Magnier Imog ne A la t l vision il to
33. e et invisible des constructions modernes le monde des notaires celui des h ritages des r gimes matrimoniaux des indivisions des d dits un monde d crit par Marivaux il y a deux si cles et demi et qui perdure et poursuit de son implacable r alit le moins mat rialiste d entre nous Jai choisi de situer cette Fausse Suivante dans l atmosph re campagnarde des h ro nes du Bloomsbury des ann es vingt anglaises comme Virginia Woolf ou Victoria Sackville West Vivant dans une soci t de classes hi rarchis e telles la Comtesse ou le Chevalier ces femmes taient cultiv es intelligentes riches oisives elles taient tenues de se soumettre au code intellectuel implacable de leur poque et de leur caste A la fin de la Premi re Guerre Mondiale apparaissent aussi les gar onnes les femmes s mancipent se lib rent de leurs corsets et assument en plein jour le jeu du trouble identitaire Elles vont tr s loin Colette danse nue sur les sc nes Parisiennes et son amour du moment est une aristocrate qui s habille en homme Dans la pi ce chacun pie chacun se cache et appara t l improviste on espionne on coute Comme errant dans le labyrinthe d un topiaire les personnages voluent travers un d dale abstrait de transparences ou d opacit s hors du temps dans un jardin transpos inspir par les kak monos japonais et le land art contemporain d un Andy Goldworthy habit de mobiles projetant leurs jeux d om
34. e sussions et le voyant avec une dame je r solus sur le champ de profiter de mon d guisement pour me mettre au fait de l tat de son c ur et de son caract re qu enfin nous li mes amiti ensemble aussi promptement que des cavaliers peuvent le faire et qu il m engagea le suivre le lendemain une partie de campagne chez la dame avec qui il tait et qu un de ses parents accompagnait que nous y sommes actuellement que j ai d j d couvert des choses qui m ritent que je les suive avant que de me d terminer pouser L lio que je n aurai jamais d int r t plus s rieux Partez ne perdez point de temps Faites venir ce domestique que vous avez arr t dans un instant j irai voir si vous tes parti Un extrait de Orlando de Virginia Woolf sur le th me du travestissement Profitons de cet arr t dans notre r cit pour insister sur quelques faits Orlando tait devenu femme inutile de le nier Mais pour le reste tous gards il demeurait le m me Orlando Il avait en changeant de sexe chang sans doute d avenir mais non de personnalit Les deux visages d Orlando avant et apr s sont comme les portraits le prouvent identiques Il pouvait mais d sormais par convention nous devons dire elle au lieu de il elle pouvait donc dans son souvenir remonter sans obstacle tout le cours de sa vie pass e Une l g re brume peut tre en noyait les contours comme si dans le clair tang de la m moire que
35. en sc ne se focalise sur les ressorts du travestissement de la trahison comme strat ges r v lateurs de la v rit et ne pointe pas la perversit des personnages Il en r sulte une th tralit charmeuse dr le et enj leuse o les acteurs d complex s s approprient efficacement dans une coh sion ludique la langue subtile et pleine d esprit de Marivaux Les personnages voluent dans un d cor r alis par Sylvie Oliv qui reconstitue merveille le charme bucolique d un jardin anglais gr ce de longs panneaux japonisants d cor s o chacun se cache et appara t l improviste espionne coute et traque les mensonges et les d guisements feutr s de la v rit dont les effets n en seront que plus d vastateurs Anne Brochet se mue en un chevalier s duisant et d une parfaite ambigu t o dans sa qu te de v rit elle entra ne magistralement tous les com diens pour donner la r plique douce am re au mensonge au para tre l go sme et la cupidit Le cynique Lelio incarn par Fabrice Michel est tr s convainquant o sa voix porte de toute sa prestance la duplicit de son personnage Quant Christine Br cher La Comtesse elle est mouvante en amoureuse l g re perdue na ve et durement conduite Les valets Eric Gu rin Pierre Laplace Francis Leplay ne sont pas en reste dans ce jeu de dupes et musical car le contexte bristish des ann es folles permet Lambert Wilson amateur
36. et en savoir un peu plus sur l tat de ses relations avec la Comtesse Elle engage son service Trivelin qui d couvre son identit mais pour moiti seulement elle lui fait croire qu elle est une suivante envoy e par sa ma tresse Trivelin monnaye son silence contre de l argent et aussi contre quelques compensations en nature tout comme Arlequin d ailleurs lorsqu il d couvrira son tour la nature de ce Chevalier La fausse suivante parvient cependant soutenir son travesti face la Comtesse et L lio Elle ne tardera pas apprendre ce qu elle voulait savoir L lio et la Comtesse se sont engag s r ciproquement se verser au cas o ils ne s pouseraient pas un d dit de 10 000 cus Or L lio pense faire un meilleur mariage en pousant la jeune fille qu on lui a promise plus riche que la Comtesse I propose donc celle qu il prend pour un jeune chevalier sans fortune d pouser la Comtesse sa place La jeune fille se rend compte quel sinistre individu elle a affaire elle d cide de rester cependant pour dit elle punir ce fourbe l et en d barrasser la Comtesse Une histoire de vengeance en somme Ou le Fourbe puni Voici une jeune fille d ue et bless e que rien n arr te elle travestit d abord son sexe puis son rang Elle est ran onn e et maltrait e par les valets et au moment le plus critique elle d clare prendre trop de plaisir son projet pour l abandonner Pour cela elle doit encore
37. fiche l ve o R diger un article critique fiche l ve e Annexes o Articles critiques o Extraits 1 2 Orlando Virginia Woolf o Texte d analyse de Louis Jouvet Point DOC Fiche technique La Fausse Suivante ou le Fourbe puni de Marivaux 1724 Mise en sc ne Lambert Wilson Collaboration artistique C cile Guillemot Sc nographie Sylvie Oliv Lumi re Fran oise Michel Costumes Olivier B riot Direction vocale et chanson originale Pierre Michel Sivadier Chor graphie Laurence Fanon Avec Anne Brochet Le Chevalier Christine Br cher La Comtesse ric Gu rin Arlequin Pierre Laplace Frontin Francis Leplay Trivelin Fabrice Michel L lio Ann Queensberry La Gouvernante Production C I C T Th tre des Bouffes du Nord Coproduction CDN Orl ans Loiret Centre Pr sentation du projet par Lambert Wilson A propos de La Fausse Suivante Quand on m a propos de revenir aux Bouffes du Nord apr s Music Hall de Jean Luc Lagarce j ai imm diatement pens La Fausse Suivante La pi ce que j avais d couverte pour la premi re fois en anglais au National Theatre de Londres tait rest e en moi toutes ces ann es moins cause de la beaut de sa langue somptueuse que pour la surprise qu avait provoqu l audace de son sujet l argent A la diff rence d autres pi ces de Marivaux il est bien plus question d argent que d amour dans La Fausse Suivante En fait il n est question que de ce
38. iau en lui m me qui m int resse c est une ouverture aux processus de la vie l int rieur et autour Quand j ai termin ces processus continuent A G Fiches pratiques e Analyse de spectacle Fiche synth tique distribuer aux l ves en amont de la repr sentation pour guider leur approche du spectacle ou apr s le spectacle pour un travail collectif ou individuel 1 Espace sc nique d cor Quelle place occupe t il par rapport au cadre de la sc ne Quelle est sa disposition sa profondeur Quelles sont les caract ristiques du d cor Pr cisez les d notations et connotations 2 Lumi res Quel r le joue l clairage d finir les jeux de lumi re Sont ils en ad quation ou non avec la fable le d cor 3 El ments sonores Qu est ce qui les constitue A quels moments interviennent ils Pr cisez leur fonction 4 Mise en sc ne Vous semble t elle mettre en relief le jeu des com diens le texte les sentiments les sensations Le jeu des com diens vous semble t il laisser place aux individualit s Quels l ments visuels dominent 5 Personnages Comment les costumes les caract risent ils Quelle typologie tablissez vous 6 Lecture de la fable Quelle histoire est racont e quelle place est accord e au texte dans la mise en sc ne 7 Situation du spectateur Le spectateur est il observateur ou sollicit la complicit Compl ment possible demander chaque l ve de r sumer en
39. if rebondissements place de ces p rip ties dans l conomie g n rale de l intrigue sa dimension psychologique caract re du chevalier les rapports de s duction fauss s induits par le d guisement et ses modalit s techniques transformations physiques de la com dienne volution de son jeu Analyse iconographique Pascal G ly e Analyse du d cor labyrinthe du r le des accessoires le banc symbole de la mise l cart de la victime condamn e au regard vers les comploteurs meneurs de jeu compos de kak monos Mot japonais HJ litt ralement chose pendue kak signifiant pendu et mono signifiant chose Peinture japonaise enroul e autour d un b ton qui se d roule verticalement jeu de transparence et d opacit mettre en relief et en rapport avec la th matique du mensonge inspir du land art d Andy Goldsworthy e Analyse des jeux de lumi res les effets de transparence et d opacit Le Land Art notice documentaire Des formes simples et sobres l esth tique de Goldsworthy N en 1956 dans le Comt de Cheshire en Angleterre Andy Goldsworthy grandit dans le Yorkshire Dans les an es 70 il suit les cours du Bradford College Of Art et fr quente l Ecole Preston Polythechnic Il commence alors travailler dans la nature et lui emprunte ses mat riaux Goldsworthy utilise le sable l argile la pierre la mousse le bois les feuilles de
40. ique du masque et de l identit qui fonde galement le questionnement de toute repr sentation du personnage La notion de marivaudage et la th matique amoureuse ne sont pas abord es ici en raison des axes de lecture propos s par Lambert Wilson C est pourquoi le texte cit en annexe est celui de l exposition qui pose les motifs de la duplicit du travestissement et de la relation ma tre valet autour desquels s organisent ces suggestions de travail Analyse lexicologique le motif du masque dans les titres On pourra proposer aux l ves d effectuer une recherche bibliographique sur l uvre de Marivaux et de s lectionner les titres relevant de la th matique du masque avec les d clinaisons de l adjectif faux les motifs du travestissement et du jeu L analyse du titre de la pi ce La Fausse Suivante ou le Fourbe puni permettra de mettre en relief les figures de la suivante et du fourbe au th tre et d amorcer l tude relationnelle des personnages Document analyse de la pi ce partir du titre par Guillaume Vincent metteur en sc ne Com die de Reims 2004 La fausse suivante Lors d un bal masqu une jeune fille se travestit en Chevalier sous cet habit elle fait la connaissance de L lio l inconnu qu on lui destine pour mari et de la Comtesse qui l accompagne Invit e une partie de campagne chez celle ci elle d cide de profiter de son habit d homme pour observer L lio son aise
41. la L amour n est qu un pr texte une illusion un fragile masque de papier Avec un langage dont l esprit est pour chacun une arme ou la moindre des politesses Marivaux se pla t avec malice nous raconter l histoire d une vengeance Celle des femmes sur les hommes cupides et fourbes celle aussi d une femme qui veut donner une le on celles qui perdent leur dignit par frivolit ou par faiblesse Dans le jeu trouble du divertissement de l ambigu t de l identit de la dissimulation de la condition la joute des id es et des orgueils a lieu L affrontement des classes se r p te inlassablement Dans La Fausse Suivante les femmes sont des proies elles sont riches et les hommes qui les s duisent ou les servent sont tous assoiff s d or Nous vivons dans une soci t mat rialiste dans laquelle pr cis ment tous les masques illusoires sont tomb s depuis longtemps les r ves politiques comme les r ves utopiques et dans laquelle chacun se bat pour garder son emploi pour gagner de quoi manger pour maintenir tout prix ses privil ges ou ses stock options Nous sommes tous dans cette p riode de crise financi re obs d s par l argent nous ne parlons que de lui d complex s Il est sur toutes les l vres en couverture de tous lesjournaux J ai par ailleurs d couvert un monde qui m tait jusque l rest inconnu et qui sous tend en r alit la soci t de tous les humains comme la carcasse m talliqu
42. lques gouttes sombres se fussent diffus es mais c tait tout II semble que la m tamorphose n ait t indolore compl te et si bien r ussie qu Orlando elle m me n en fut pas surprise Partant de l de nombreux savants persuad s d ailleurs qu un changement de sexe serait contre nature se sont donn beaucoup de mal pour prouver 1 qu Orlando avait toujours t une femme ou 2 qu Orlando n avait pas cess d tre un homme Laissons biologistes et psychologues d cider de ce cas Quant nous les faits nous suffisent Orlando fut un homme jusqu l ge de trente ans ce moment il devint une femme et l est rest depuis Que d autres plumes cependant traitent du sexe et de la sexualit nous abandonnons pour notre part aussit t que possible des sujets aussi odieux Orlando ayant fait sa toilette rev tit la veste et les pantalons turcs qui conviennent indiff remment aux deux sexes Alors elle fut contrainte de consid rer sa position Texte de Louis Jouvet amp CEST UN Meare RUE Le malentendu de Marivaux repose sur un contresens fait de concert entre les com diens et le public ui veulent mettre dans ses pi ces ce qui n y est pas de la sentimentalit et de l esprit tans une uvre comme celle l de m me que dans toutes les grandes uvres le com dien n a pas vouloir arquer quelque chose ce moment l il agit comme le critique qui met une intention sous chaque phrase Il faut disait
43. on du Conservatoire national sup rieur d art dramatique dans la classe de Jean Pierre Vincent Au th tre elle a travaill sous la direction de Jean Paul Luchon La Hoberaute de Jacques Audiberti 1996 Bernard Stora Partenaires de David Mamet 1993 Antonio Arena Giacomo le tyrannique de Giuseppe Manfridi 1998 Patrice Kerbrat Tout contre de Patrice Marber 1999 et Michel Fagaudau Le Miroir d Arthur Miller 2005 Elle a aussi jou plusieurs reprises sous la direction de Pierre Laville Bash de Neil Labute 2003 et Vie Priv e Philadelphia Story de Philip Barry 2009 et de Bernard Murat La Terrasse de Jean Claude Carri re 1997 et La Jalousie de Sacha Guitry 2003 Au cin ma elle joue notamment sous la direction de Claude Chabrol Masques 1987 Georges Lautner La Maison assassin e 1987 Jean Paul Rappeneau Cyrano de Bergerac 1990 Alain Corneau Tous les matins du monde 1993 C sar du meilleur second r le f minin Jacques Doillon Du fond du coeur 1993 Claude Miller La Chambre des magjiciennes 2001 Jacques Rivette Histoire de Marie et Julien 2002 Etienne Chatiliez La confiance r gne 2003 Patrice Leconte Confidences trop intimes 2003 Derni rement on a pu la voir l affiche du Temps des porte plumes Daniel Duval 2006 Un ch teau en Espagne Isabelle Doval 2007 Le H risson Mona Achache 2008 et Comme les autres aux c t s de Lambert Wilson Vincent Garencq 2008 Cette ann
44. s duire la Comtesse et s y acharne avec succ s Rien ne l arr te elle ne peut plus s arr ter Elle ment elle corrompt sans aucun scrupule Parce que tout ce en quoi elle croyait est d truit son tour elle d truit tout elle n pargne rien ni personne pas m me elle Elle n a plus rien perdre elle a de toute fa on tout perdu Dans cette pi ce l argent est au centre de toutes les pr occupations l amour vient loin derri re Il n y a que le Chevalier que l argent ne pr occupe pas normal il en a La fausse suivante se met en t te de punir L lio pour un mal qu il n a pas encore fait et se sent ce point l gitime qu elle ne se soucie pas du mal qu elle fera en retour aux autres Malgr sa fulgurante r ussite la fin de la pi ce le Chevalier est aussi cynique que L lio au d but Ses valeurs se sont invers es Certes l amour n a pas de prix mais plus parce qu il est inestimable simplement parce qu il ne vaut rien Apr s les ultimes r v lations du Chevalier comment ne pas imaginer des repr sailles Ce serait sans doute mal interpr ter le titre de Marivaux La Fausse suivante ou le Fourbe puni mais imaginons un instant que le fourbe en question ne soit plus L lio mais elle il la fausse suivante le faux Chevalier et qu la fin lors du divertissement chacun lui rende en retour les coups qu il a re us Guillaume Vincent Masques et mensonges tude du syst me des personnages o Etudier la liste
45. s impose comme la perle de ce spectacle Article site publik art Home Spectacles Th tre La Fausse Suivante de Marivaux mise en sc ne par Lambert Wilson Lambert Wilson revient dans le beau th tre des Bouffes du Nord o il avait mis en sc ne avec beaucoup d inspiration l ann e derni re Fanny Ardant dans Music Hall de Jean Luc Lagarce Tr s loin d un marivaudage convenu La fausse Suivante est un r quisitoire f ministe pr curseur qui traite plus de questions d argent de travestissement d mancipation de jeux de pouvoir que d amour L emportement amoureux n tant pour Marivaux qu une illusion un moyen pour assouvir l app t du gain Et le dangereux jeu des apparences appara t comme le plus s r moyen de d masquer la v rit des sentiments l o les femmes sont des proies et les hommes des pr dateurs Comme toujours chez cet auteur plus il y a de d guisement de th tralit plus on r v le la condition humaine Cette com die acide nous renvoie une r alit tr s contemporaine le mat rialisme qui supplante l tre Une fille de bonne famille est promise en mariage L lio Elle ne le conna t pas et afin de sonder son caract re se travestit en chevalier et se lie d amiti avec lui Le jeune homme croit avoir affaire un homme de bonne compagnie et ouvre son coeur il d voile qu il veut rompre avec sa ma tresse une comtesse capricieuse mais moins fortun e que la jeune femme
46. s mortes cela me convenait assez car j ai de l tude je restai donc chez lui L je n entendis parler que de sciences et je remarquai que mon ma tre tait pris de passion pour certains quidams qu il appelait des anciens et qu il avait une souveraine antipathie pour d autres qu il appelait des modernes je me fis expliquer tout cela FRONTIN Et qu est ce que c est que les anciens et les modernes TRIVELIN Des anciens attends il y en a un dont je sais le nom et qui est le capitaine de la bande c est comme qui te dirait un Hom re Connais tu cela FRONTIN Non TRIVELIN C est dommage car c tait un homme qui parlait bien grec FRONTIN Il n tait donc pas fran ais cet homme l TRIVELIN Oh que non je pense qu il tait de Qu bec quelque part dans cette gypte et qu il vivait du temps du d luge Nous avons encore de lui le fort belles satires et mon ma tre l aimait beaucoup lui et tous les honn tes gens de son temps comme Virgile N ron Plutarque Ulysse et Diog ne FRONTIN Je n ai jamais entendu parler de cette race l mais voil de vilains noms TRIVELIN De vilains noms c est que tu n y es pas accoutum Sais tu bien qu il y a plus d esprit dans ces noms l que dans le royaume de France FRONTIN Je le crois Et que veulent dire les modernes TRIVELIN Tu m cartes de mon sujet mais n importe Les modernes c est comme qui dirait toi par exemple FRONTIN Oh oh
47. sur les grands hommes mont e d une classe nouvelle Ainsi chez Beaumarchais les confidents Figaro et Suzanne contestent s rieusement la supr matie et la gloire de leurs ma tres Avec eux disparaf tront bient t et du m me coup la forme tragique et la pr minence aristocratique 3 Ses fonctions dramatiques sont aussi variables que sa v ritable relation au personnage principal il sera tout tour ou simultan ment messager apportant les nouvelles faisant le r cit d v nements tragiques ou violents gouverneur du prince ami de vieille date Oreste et Pylade dans Andromaque pr cepteur ounourrice Il pr te toujours une oreille attentive aux grands de ce monde th tral Ecouteur passif selonla d finition de Schlegel mais aussi couteur irrempla able d un h ros en perdition psychanalyste avant la lettre qui sait provoquer la crise et percer l abc s Ses formes plus prosa ques en seront pour lesfemmes la nourrice la suivante chez Corneille la soubrette chez Marivaux ou le chaperon pour les rendez vous galants pour les hommes l ex cuteur des basses besognes l alter ego ind licat Dubois dans les Fausses Confidences Si son importance est variable elle ne se limite pas un simple r le de rempla ant d instrument d coute pour les monologues ceux ci se maintiennent dans la dramaturgie classique et le confident ne cherche pas s y substituer Type m me du personnage double situ la fois dans
48. t aux caract res originaux de leur jeu ceux des Fran ais notamment les Quinault Si l on peut tracer des filiations entre le th tre de Marivaux et d autres il n en reste pas moins d une irr ductible originalit Le seul auteur comique auquel on serait tent de le comparer ou de le mesurer est Shakespeare qu il n a sans doute gu re connu Il emprunte nombre de conventions la commedia dell arte les types qui constituent des caract res tout faits sur lesquels il pourra broder des variations le masque du brunet Arlequin les travestissements et l importance de l amour comme ressort de la com die Il est difficile de le rattacher Moli re en revanche sa com die plus souriante que rieuse rel ve d une autre tradition fran aise inaugur e par Corneille et les pr cieux et s oriente parfois vers le bourgeois voire le larmoyant Sa langue est celle de la premi re moiti du si cle des Lumi res nette analytique au point qu on la jugea m taphysique et qu on forgea le mot de marivaudage pour d crire les subtilit s de sa psychologie tr s proche cette langue de celle de son ami Cr billon fils Une com die l preuve du temps Classer de l int rieur cette oeuvre en soi inclassable est p rilleux On peut y d gager une veine philosophique il y a un Marivaux utopiste qui utilise le th tre comme un lieu d exp rimentation sociale la sc ne comme une le l Ile des esclaves C
49. t de Danton de Georg B chner et Blandine Sivadier Le Pr sident de Thomas Bernhard Il a jou sous la direction de Lambert Wilson dans Music hall de Jean Luc Lagarce En 2008 il met en sc ne Les Trompettes de la mort de Tilly Pierre Laplace Frontin Com dien Pierre Laplace est membre de la ligue d improvisation de 1981 au 1992 Au th tre il joue sous la direction Marcel Mar chal Le Fleuve rouge de Pierre Laville et Op ra Parl de Jacques Audiberti Michel Lopez Les Pantins Fran ois Rancillac Britannicus de Jean Racine J r me Savary Chanteclerc d Edmond Rostand et M re Courage de Bertolt Brecht Alain Sachs Madame Sans G ne de Victorien Sardou et Emile Moreau Au cin ma il travaille avec Denis Amar L Abb Pierre Philippe Lioret Tomb du ciel Olivier Marchal Gangster Robin Renucci Qui a dit que nous tions morts Laurent Tirard Moli re Fr d ric Berthe RTT Alexandre Charlot et Franck Magnier mog ne Bernie Bonvoisin Blanche Les Grandes Bouches et Les D mons de J sus Il joue aussi dans de nombreux t l films et s ries t l vis es notamment sous la direction d Olivier Barma Francis Leplay Frivelin Form au Conservatoire national sup rieur d art dramatique Francis Leplay suit les cours de Georges Werler Catherine Hiegel Stuart Seide Au th tre il joue sous la direction de Julie Brochen La Cagnot te d Eug ne Labiche Bob Meyer Marie and Bruce de Wallac
50. urne avec Sylvie Meyet Beaut Fatale Alain Bonnot Madame le proviseur Douglas Law Mar tin Paris Jean Louis Bertuccelli Un Rebelle dans la famille Nicolas Hour s Turbulences Fabrice Cazeneuve L Affaire Sacha Guit ry 2005 et Pascale Chaumeil Avocat et associ s L Etat de gr ce Peut mieux faireet Fais pas ci Fais pas a et Marion Vernoux Rien dans les poches Il publie aux ditions du Seuil Apr s le spectacle en 2006 et Samuel et Alexandre en 2009 Fabrice Michel L lio Fabrice Michel suit la formation de l Ecole sup rieure d Art Dramatique du Th tre National de Strasbourg Au th tre il a notamment jou sous la direction de Jo l Jouanneau Ingeborg montage d apr s Botho Strauss Marcel Mar chal Amphitryon de Moli re Jean Pierre Vincent Karl Marx Th tre in dit et Tartuffe de Moli re Romeo Castellucci CRESCITA XI URBINO Franck Dimech Gens de S oul 1919 d Oriza Hirata et Pell as et M lisande de Maurice Maeterlinck et Angela Konrad Macbeth et Richard II de William Shakespeare Paysage sous surveillance d Heiner M ller et M llermachine Il a jou sous la direction de Lambert Wilson dans Les Caprices de Marianne d Alfred de Musset et B r nice de Jean Racine en 2001 et 2008 Au cin ma et la t l vision il a notamment travaill avec Nicole Garcia Un Balcon sur la mer 2009 Laurent L vy Jean Daniel Veraeghe Alain Michel Blanc Fran ois Luciani Jo l Seria G rar
51. ut pas se l avouer ou l avouer Ces r serves faites pour les ma tres sont accompagn es en contrepoint par les amours que les domestiques m nent tambour battant Comment le sentiment na t se cache avec quelle casuistique les amours tentent de le nier avec quelle na vet ils le r v lent font l objet d un dialogue d une extraordinaire finesse dont chaque mot porte Toutes les pi ces de Marivaux ne plurent pas de son temps mais il est Henri Lagrave l a montr l auteur le plus jou de la premi re moiti du XVIII si cle avec Voltaire Les g n rations suivantes le tax rent de mi vrerie et de manque de s rieux malgr le bel loge que d Alembert lui consacra en 1785 Il faut attendre Xavier de Courville dans les ann es 1920 1930 pour d couvrir sa force sc nique Depuis le succ s de Marivaux va croissant Madeleine Renaud reprend les r les de Silvia de 1935 1960 consacrant le texte Puis Marivaux devient un tremplin pour les metteurs en sc ne les plus exp rimen taux Vilar Planchon Ch reau Vitez explorent toutes les ressources de mises en sc ne crues ironiques violentes chor graphiques A la d licatesse se substitue la cruaut la sympathie la d rision auxquelles le m me texte encore se pr te t moignant de sa th tralit M de ROUGEMONT Article extrait du Dictionnaire Encyclop dique du Th tre EN pratique Ces pistes d exploitation p dagogique sont orient es autour de la th mat
52. vent gr ce au changement du costume ou de masque donc deconvention propre un personnage mais il s accompagne galement d un changement de langage ou destyle d une modification de comportement ou d un brouillage des v ritables pens es ou sentiments Letravestissement signal indique au spectateur ou un personnage qu il y a clairement masquage provisoire Le travestissement vertige d soriente par contre les observateurs on n a plus aucun point de rep re et chacun trompe l autre comme dans un bal masqu La fonction id ologique et dramaturgique du travestissement est infiniment vari e bien que dans la plupart des cas celui ci donne lieu une m ditation sur la r alit et l apparence Marivaux l identit de l homme Pirandello Genet le d voilement de la v rit Pour l intrigue le d guisement provoque les conflits acc l re les r v lations permet les changes d informations et les confrontations directes entre les sexes ou les classes R v lateur et raccourci le travestissement est une convention dramatique et l volution des protagonistes I assume le r le d un d voilement platonicien et herm neutique de la v rit cach e de l action venir et de la conclusion de la pi ce Sa fonction est fr quemment subversive puisqu il autorise disserter sur l ambigu t sexuelle ou sur l interchangeabilit des individus et desclasses Shakespeare Brecht e _ On pourra tudier le traitement dramatique de ce mot
53. z et les musiques improvis es compose pour le cin ma et dirige un choeur de com diens chanteurs R cemment il a particip la cr ation de La dame de chez Maxim mis en sc ne par Jean Fran ois Sivadier et a collabor au film de Joann Sfar Gainsbourg Vie H ro que Apr s D amour fou d amour Pierre Michel Sivadier publie chez Ex tension un nouvel album de chansons Rue Francoeur avec ses propres textes mais aussi de C line Caussimon Laurent Mac et Catherine Dubois Laurence Fanon Chor graphie Apr s des tudes compl tes l Ecole de danse de l Op ra de Paris Laurence Fanon est nomm e 18 ans danseuse toile au Th tre du Ch telet et poursuit sa carri re au Grand Th tre de Tours et au Capitole de Toulouse Invit e par de nombreux chor graphes elle largit son domaine artistique et se lance dans de nouvelles exp riences chant com die acrobatie contorsion Elle cr e par la suite les chor graphies d oeuvres lyriques pour l op ra Comique de Paris les op ras de Paris Garnier et Bastille Nancy Marseille Montpellier Monte Carlo mais aussi pour les sc nes des Folies Berg res du Lido Depuis 1987 Laurence Fanon est invit e en tant que p dagogue et professeur de danse classique et de barre au sol Elle enseigne dans des coles de danse de Paris telles que l Acad mie Chaptal Daniel Franck Chor ia les Studios Harmonic et Mo better jazz le Centre des Arts vivants le Lido de Paris de l
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