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des 2 000 oeuvres - Ministère de la Culture et de la Communication

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1. 81 CE Activit de l Ensatzstab Rosenberg en France rapport diffus par la section des tudes culturelles de la direction g n rale des Etudes et Recherches DGER MAE ARD RA canon 297 C8 et Detailed interrogation repon Gustav Rochlitz 15 August 1945 de l Office of Strategic Services OSS Art looting investigation unit ALIO MAE ARD RA carton 149 A 101 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman sur 97 tableaux et men es avec sept individus dont essentiellement un marchand allemand tabli en France depuis 1933 Gustav Rochlitz Nous savons ainsi que du 3 mars 1941 au 27 novembre 1942 Rochlitz a re u de PERR 82 tableaux et en a fait repasser 31 sur le mar ch 6 donn s l Allemand Hans Wendland et 25 autres quatre mar chands ou courtiers parisiens Rosner 11 Petrides 7 Klein 5 et M Levy 2 Pour ceux que Rochlitz n avait pas encore vendus en 1945 32 ont t retrouv s dans son stock qu il avait vacu en Allemagne la fin de la guerre et 19 taient port s manquants Les 15 autres tableaux c d s par l ERR dans le cadre d changes se r partissent ainsi trois Alfred Wuester pour Ribbentrop et Goering trois au marchand Max Stock
2. ont t r cup r es par les services de l ERR sans avoir t inscrites sur cette liste On conna t alors assez peu de chose sur le destin de ces oeuvres de valeur on pense qu elles ont pu tre vendues des Alle mands ou faire l objet de ventes aux ench res L indemnisation de ces oeuvres d art pose donc probl me pour plusieurs raisons les requ rants qui ne sont pas des grands collection neurs ou des marchands d art ne poss dent pas d inventaire certifi authentique et ne disposent souvent pas de police d assurance ensuite ils ne peuvent pas toujours prouver que le tableau spoli taitun original et surtout ils sont g n ralement dans l incapacit de d montrer que les objets enlev s par la Dienststelle Westen ont t transport s sur le territoire d application de la loi BR G Ils partagent en fait la difficult de l apport de la preuve du transport des objets spoli s en Allemagne avec toutes les vic times de l Action Meubles Or les organisations repr sentant les int r ts des spoli s en France comme aussi aux Pays Bas et en Belgique s emploient d s la promulgation de la loi BR G en 1958 trouver un accord en ce domaine avec les autorit s ouest allemandes Les n gocia tions aboutissent en 1961 les autorit s allemandes et les organisations repr sentant les victimes s accordent sur le fait qu environ 80 des objets spoli s dans le cadre de la M bel A
3. ERR les services allemands charg s du pillage et du vidage des appartements prennent tout ce qui se trouve dans les apparte ments et ce jusqu aux douilles et poign es de porte sans dresser un inventaire des objets enlev s Les oeuvres d art quelles que soient leur valeur ou leur nature sont emport es avec le reste des meubles meu blants La Dienststelle Westen est toutefois tenue de s parer les oeuvres d art dites de valeur des meubles meublants et de les d poser dans un entrep t qui leur est r serv 4 place des tats Unis Examin es par des experts ces oeuvres sont alors propos es l ERR L ampleur des trans ferts entre les deux services allemands n est pas connue avec exactitude Il existe une seule liste d oeuvres d art pill es dans le cadre de la M bel Aktion et remises ERR conform ment aux pratiques des services de la Dienststelle Westen elle ne comporte aucune indication sur les propri taires des oeuvres De plus les t moignages d anciens employ s de la Dienststelle Westen permettent de penser qu un certain nombre d oeuvres 66 Voir le rapport sur Le pillage des appartements et son indemnisation La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman
4. aux droits ou aux int r ts de quelque nature qu ils soient qui sont ou taient dans les territoires sous l occupation ou le contr le direct ou indirect des gouverne ments avec lesquels ils sont en guerre ou qui appartiennent ou ont appar tenu aux personnes y compris les personnes juridiques r sidant dans ces territoires Cet avertissement s applique tant aux transferts ou transac tions se manifestant sous forme de pillage avou ou de mise sac qu aux transactions d apparence l gale m me lorsqu elles se pr sentent comme ayant t effectu es avec le consentement des victimes Cette d claration a t transpos e dans la l gislation fran aise par l ordonnance pro mulgu e le 12 novembre 1943 par le Comit national fran ais CNF qui en donnait le texte en annexe Cette prise de position concerne avant tout les tats qui doivent ainsi pouvoir reconstituer leur patrimoine charge pour eux de mener les enqu tes et de prendre les d cisions de restitution en faveur de leurs ressortissants D s mai 1945 les arm es am ricaines d couvrirent rapidement notamment gr ce aux indications de Rose Valland les important d p ts de repli de PERR situ s en Allemagne Neuschwanstein Buxheim en Autriche Kogl et Amstetten et en Tch coslovaquie Nikolsburg qui avaient donc t aliment s par les op rations de pillage d crites au La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l
5. puis MNR Mus e national d Art moderne Centre Georges Pompidou site Internet http www centrepompidou fr musee mnr index htm Minist re des Affaires trang res site Internet pour consulter le catalogue Schloss www france diplomatie fr archives dossiers schloss Pologne site Internet web aec at freelance rax KUN POL UND BIOS Centre de recherche de Br me site Internet www beutekunst de bremen sow4 donne l acc s en ligne la publication p riodique Spoils of war Washington National Archives and records administration NARA site Internet www nara gov nara dc Archives2 directions html New York The Metropolitan Museum of Art site Internet www metmuseum org Londres National Museum Director s Conference site Internet www nationalmuseums org uk Catalogues d oeuvres disparues R pertoire des biens spoli s direction g n rale de l conomie et des Finances division des r parations et restitutions Bureau central des restitutions 8 tomes suppl ments index dactylographi R pertoire d oeuvres d art dont la Belgique a t spoli e durant la guerre 1939 1945 Bruxelles Office de r cup ration conomique 1948 non pagin XX planches 301 num ros L introduction pr cise que ne sont signal es que les oeuvres ayant une certaine importance pour le patri moine artistique de la Belgique La Belgique a repris des recherches importantes la suite de la d
6. ERR avait grandement limit l effet des proc dures d aryanisation conduites par le r gime de Vichy l puise ment par les Allemands des patrimoines artistiques appartenant des Juifs ne laissa gu re de mati re aux administrateurs provisoires aryens Face l h morragie d oeuvres vers l Allemagne tant par les pil lages que par les importants achats r alis s pendant l Occupation sur le march de l art par les particuliers et les mus es allemands les autorit s fran aises tentent de mettre en oeuvre des mesures de protection du patrimoine dont le champ est des plus limit s et l efficacit quasi nulle L Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg l ERR C est dans le court intervalle de l t 1940 dans un Paris vid de ses habitants que vont intervenir les premi res exactions entre l arriv e de la Wehrmacht et avant que l ERR ne rafle la mise des saisies d oeuvres d artet ne s impose en organisme sp cialiste de la question En juin juillet 1 ambassadeur Otto Abetz agissant sur consigne explicite de Hitler requiert un groupe militaire de la police secr te Geheime Feldpo lizei agissant sous la direction du chef de la police secr te le Legations rat D Zeitschel en vue de mettre en s curit dans une d pendance de l ambassade d Allemagne les d p ts I et II aux 80 et 82 rue de Lille quelques unes des collections les plus connues de collectionneurs et de marchand
7. La France a r agi avec une grande c l rit en mettant en place la Commission d s la fin de l ann e 1944 elle y a consacr des moyens importants en y affectant des personnels de qualit et d une r elle com p tence sur le sujet Les recherches ont t men es de fa on tr s pouss e notamment gr ce l troite collaboration tablie avec les collec ting points am ricains Les 45 000 objets identifi s forment un volume consid rable lorsque l on conna t les difficult s sp cifiques pos es par l identification des oeuvres d art La CRA a certes travaill pour un petit nombre de b n ficiaires mais elle a contribu de fa on d cisive reconstituer des collections par ticuli res fleurons du patrimoine fran ais et a soutenu les efforts d ter min s des marchands pour parvenir r tablir leur outil de travail et redonner Paris une place importante sur le march de l art En cela elle para t avoir accompli pleinement la mission qui lui tait confi e Apr s cinq ans de travail l activit de la CRA cesse officielle ment le 31 d cembre 19497 La question des restitutions reste sous la responsabilit de l OBIP qui instruit les dossiers en collaboration avec le service de protection des oeuvres d art direction des Mus es nationaux o travaille Rose Valland qui jusqu au milieu des ann es soixante conti nuera mener ses investigations On peut regretter aujourd hui que de
8. aryen mais la gestion quotidienne est assur e par Roger Dequoy employ de longue date de la maison D H Kahnwe ler c de son fonds sa belle fille Louise Leiris Nicolas Landau fait de m me Le fonds de Zacharie Birtchansky est vendu une soci t qui a son agr ment et il fait confirmer la vente la Lib ration Il n en reste pas moins que quelque limit s qu en soient les effets le pro cessus d aryanisation a consid rablement modifi la physionomie du march de l art sur la place de Paris Sur les cent seize maisons recens es dans l dition 1939 de l Annuaire de la curiosit et des Beaux Arts qui faut il le pr ciser ne sont pas toutes propri t de personnes qui seront d finies comme juives vingt six font l objet d une proc dure d aryanisa tion n ayant pas forc ment abouti soit plus de 20 De surcro t pour ce qui nous int resse au premier chef les spoliations d oeuvres l aryanisation ne fut pas d une grande port e N cessairement limit e au reliquat des pi ces que ERR aurait n glig es ou n aurait pas trouv es la r alisation d actifs mobiliers ne constituait pas de toute fa on la seule pr occupation des administrateurs provisoires aryens qu int ressaient infiniment plus la gestion ou la r alisation d actifs immobiliers ou de fonds de commerce la diff rence des pillages de l ERR la sp cificit des mesures spoliatrices prises dans le cadre
9. la fois de dossiers d oeuvres d une documentation de r f rence et de documents synth tisant pour chaque quipe les m thodes employ es les r sultats obtenus et les pis tes de recherches encore exploiter La r daction de notices L ensemble des informations recueillies a permis d laborer des historiques d taill s de chaque objet Les r sultats des recherches pour ront ainsi tre mis la disposition du public sous une double forme un catalogue papier une base de donn es dont les premiers l ments sont d j consulta bles sur le site du minist re de la Culture et de la Communication www culture fr La r daction de notices succinctes mais claires pour rendre compte de situations souvent complexes ou connues de fa on fragmen taire constitue un lourd travail auquel sera consacr l essentiel de l effort d ici la fin du mois de juin 2000 date de fin de prestation des contractuels mis par la Mission d tude la disposition de la direction des Mus es de France 77 CF liste r capitulauve en annexe 5 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Ce que nous savons des principales provenances Les premiers r sultats communiqu s par l
10. que par les plus hautes autorit s de l tat conduisirent la direction des Mus es de France consid rer d s 1995 que ce qui allait devenir la Mis sion d tude sur la spoliation des Juifs de France aurait s en saisir Les connaissances accumul es sur l historique des oeuvres gr ce aux travaux men s pendant ces deux derni res ann es et la r flexion d ensemble men e par la Mission doivent permettre de d terminer si des modifica tions doivent tre apport es leur statut 61 Cf MAE ARD RA C 404 P 48 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman D une politique de restitution des proc dures d indemnisation l attitude de la R publique f d rale d Allemagne partir de 1952 L inflexion capitale des ann es cinquante est le passage d une politique de restitution une politique d indemnisation La responsabilit des restitutions confi e la R publique f d rale d Allemagne l action de la Treuhandverwaltung von Kulturgut de 1952 1962 Jusqu en 1955 la restitution des objets rassembl s dans les collecting points reste sous la responsabilit des administrations alli es tandis que leur conservation est assur e partir du 31 ao
11. tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Sommaire Remerciements 3 Avant propos 7 Introduction 9 Premi re partie Des pillages aux indemnisations 15 Une sp cificit du dossier des oeuvres d art des pillages essentiellement mis en oeuvre par des services allemands 17 L Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg PERR 18 La Dienststelle Westen et la mise en oeuvre de la M bel Aktion 24 L aryanisation 25 Les s questres 28 L ampleur des restitutions de l apr s guerre 31 Les r cup rations en Allemagne 31 Le sort des oeuvres qui n ont pas t restitu es 38 D une politique de restitution des proc dures d indemnisation l attitude de la R publique f d rale d Allemagne partir de 1952 45 La responsabilit des restitutions confi e la R publique f d rale d Allemagne l action de la Treuhandverwaltung von Kulturgut de 1952 1962 45 Une conception nouvelle l indemnisation des oeuvres d art la loi BR G 46 Seconde partie La situation des 2 000 oeuvres confi es aux Mus es nationaux les MNR 53 Description et caract risation 55 Le corpus 55 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de
12. Chermont Didier Schulman M thodes de recherche 56 Les r sultats de la recherche 64 Ce que nous savons des principales provenances 65 10 environ d objets spoli s 65 65 d objets achet s sur le march parisien 1 300 r f rences 66 25 d objets dont l historique est incomplet ou inconnu 13 Grille d analyse des MNR et tat des recherches 74 Bibliographie T5 Annexes 19 Annexe 1 constitution des quipes de recherche 81 Annexe 2 achats des mus es allemands et autrichiens 83 Annexe 3 recommandations du second rapport d tape d cembre 1998 85 Annexe 4 objets d art rentr s au Mobilier national et dans les Mus es nationaux suite la recommandation du second rapport d tape 87 Annexe 5 liste r capitulative des restitutions effectu es depuis 1951 97 Annexe 6 textes relatifs aux biens spoli s 101 Organigramme de la Mission 129 Table des mati res 131 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Avant propos Dans le temps m me o au d but de 1997 le Premier ministre mettait en place une Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pendant l Occupation une pr sentation des objets d art qui leur avaient t confi s au lende
13. La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman r cup r e Ce cas de figure s est de fait produit r cemment la suite de restitutions de MNR aux ayants droit de spoli s apr s de longues ann es o les dossiers d indemnisation avaient t oubli s dans les caves du minist re des Finances allemand et des Offices de la restitution Tout n a pas t lucid au cours de cette enqu te un nombre important d interrogations relatives au sort des oeuvres spoli es demeure sans r ponse En particulier la situation des milliers d oeuvres qui n ont pas t retrouv es et donc non restitu es reste tr s vague Ont elles t indemnis es et dans quelle mesure Il s av re en effet que sila m moire des spoliations des ann es quarante est pour une grande part encore malheureusement lacunaire et indistincte celle des indemnisations n est aujourd hui gu re plus pr cise Une enqu te approfondie dans les archives de l indemnisation et de la restitution permettrait sans doute d claircir les points d ombre subsistants En particulier la confrontation de la documentation issue de la politique de restitution Commission de r cup ration artistique en France et de la document
14. R Valland et G Petite est sensiblement diff rente n a jamais t recoup par d autres sources ou t moignages mais il convient de pr ciser que la liste ERR du pillage de la collection Michel Georges Michel comprend bien 126 uvres indiqu es d truites vernichtet La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman il contraignit l ERR verser dans une cat gorie les UNB constitu e a pos teriori un ensemble d oeuvres importantes pill es d s 1940 1941 dans des stocks ou des collections d o elles avaient disparu pour des raisons inex pliqu es des listes nominatives En tablissant en 1944 le bilan de leurs tra fics les hommes de PIERR regroup rent dans cet ensemble Sammlungen unbekannt UNB collections inconnues les quelques oeuvres qu ils n avaient pas eux m mes retrouv es dans leurs propres listes individuel les C est le cas par exemple d une peinture de Matisse aujourd hui au mus e de Menil de Houston qui figurait sur la liste manuscrite d enl vement des oeuvres de la collection Alphonse Kann et d une peinture de Picasso aujourd hui MNR qui n appara t pas sur cette liste manuscrite mais dont on sait qu elle appartenait Alphonse Kann en 1923 s
15. arts et traditions populaires r cup ration pour 14 objets d art populaire mus e des Arts et Traditions populaires MAR mus e Asie r cup ration pour 14 objets d art d Extr me Orient mus e Guimet M thodes de recherche En 1997 la direction des Mus es de France avait affect deux conservateurs temps plein l laboration de l historique des peintures provenant de la r cup ration tandis qu au mus e national d Art moderne les travaux taient assur s par un conservateur aid par un vacataire Il importait en effet de reprendre les recherches permettant de mieux conna tre l historique des oeuvres confi es la direction des Mus es de France en vue de conduire de nouvelles identifications et ventuelle ment des restitutions suppl mentaires L effort a t accentu la fin de l ann e 1998 en 1999 sept conservateurs ont collabor ces recher ches second s par des vacataires r tribu s par les mus es et par les huit contractuels mis leur disposition partir de novembre 1998 par la Mis sion d tude leur nombre s levait quinze en janvier 2000 Un groupe de travail dont les comptes rendus ont t largement diffus s a r uni tous les quinze jours l ensemble des quipes afin de mettre en commun les informations g n rales de partager d couvertes et pistes nouvelles d changer les questions Par ailleurs un comit de pilotage r unissant le mini
16. d art acca par es par les nazis Apr s la cl ture au milieu des ann es soixante des derniers dossiers d indemnisation la question du pillage des oeuvres d art pen dant la seconde guerre mondiale ne r appara t publiquement qu au d but des ann es quatre vingt dix Pr alablement dans le sillage du t moignage publi par Rose Valland en 1961 l vocation des pillages appara t bien et l le cata logue de l exposition Paris Paris 193 7 1957 au Centre Georges Pompi dou en 1981 mentionne marginalement l utilisation faite du Jeu de Paume par les nazis en 1986 dans sa th se Laurence Bertrand Dorl ac passe rapidement sur le probl me Mais en 1993 en publiant ce travail universitaire l auteur d signe et d crit les spoliations comme l acte inaugural et criminel sur lequel s aligne le fonctionnement du march de l art et de la vie artistique parisienne pendant l Occupation Aux tats Unis discr tement la recherche progressait Tandis que Lynn Nicholas explorait depuis le d but des ann es quatre vingt les fonds d archives qui allaient permettre en 1994 la publication de la pre mi re somme sur la question le mus e de Los Angeles avait attir en 1 Valland Rose Le front de l art Paris Plon 1961 262 p r dit par la R union des mus es nationaux en 1997 cet ouvrage est d sormais nouveau disponible 2 Bertrand Dorl ac Laurence Histoire de l art Pari
17. en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman L aryanisation n atteint toutefois pas le march de l art propre ment dit lorsqu elle est engag e les acteurs juifs du march de l art soit ont d j quitt la France ou se cachent en zone sud soit ont mis leurs activit s en sommeil et leurs stocks en s ret Le march de l art en tant qu espace d change conomique et culturel est donc d but 1941 lorsque commencent les op rations d aryanisation d j largement d juda s La connaissance pr cise de ce secteur et de ses richesses qu avaient les Allemands leur a permis de mettre en coupe r gl e les gale ries les plus importantes comme celles de Paul Rosenberg de Jacques ou Andr Seligmann qui par ailleurs avaient eu le temps de prendre des dis positions avant l arriv e des Allemands L administrateur provisoire aryen Edouard Gras indique ainsi qu une grande partie du stock de la galerie Jacques Seligmann se trouve aux tats Unis Par ailleurs les solides bases socio conomiques dont disposaient les propri taires de galeries leur permettaient de trouver des montages susceptibles de contourner les rigueurs de l aryanisation La galerie Wildenstein est dot e d un administrateur provisoire
18. j ai toujours refus d acheter des objets d antiquit dans des ventes organis es par les autorit s de l poque ou par les Allemands notamment l encontre des antiquaires isra lites ce qui est de notori t publique et plus loin Nous n avons jamais achet des marchandises appartenant des Juifs ni directement ni indirectement En revanche il est bien difficile de d terminer les transactions intervenues en marge du march officiel Les seules mentions que nous en ayons trouv es pour l instant ne peuvent gu re tre consid r es comme probantes puisqu il s agit de t moignages d charge 85 Liste des acquisitions faites par les mus es et galeries allemandes pendant l occupation de la France tdossier Schenker 1 partie tablie par le Monument Fine Ant Archires MPAA et dat e du 5 avril 1945 Archives du munmst re des Affaires trang res ARD RA C 297 CH 86 CE dossiers de la Cour de justice CAN s rie Z0 ST Les dossiers relatifs aux marchands de tableaux trait s par la Commission interprofessionnelle d puration sont conserves aux Archives nationales sous les cotes F 9629 00342 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Sollicit s aupr s d
19. l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman La connaissance des collections et l habitude d examiner les oeuvres d art sont des facteurs essentiels du bon avancement des recher ches Pr c demment conservateur du d partement des Objets d art du mus e du Louvre Carle Dreyfus 1875 1952 apporte la Commission son rudition et l exp rience d une longue carri re Une grande partie de ce travail est confi e des sp cialistes ext rieurs la Commission parmi lesquels interviendront de nombreux conservateurs de mus es biblio th caires archivistes artistes d corateurs collectionneurs l exclusion de tout n gociant ou de tout expert professionnel afin d viter tout conflit d int r t sa cr ation la CRA est install e au Jeu de Paume o elle demeure jusqu son transfert en ao t 1946 dans de nouveaux locaux au 20 bis de l avenue Rapp et au 3 de la rue de Monttessuy Recensement des spoliations Comme pour l ensemble des op rations de r cup ration l ouverture des dossiers est subordonn e la d claration faite par les propri taires ou leurs ayants droit soit l Office des biens et int r ts pri v s qui transmet la Commission de r cup ration artistique les affaires mentionnant
20. la base MNR comprend les notices et les reproductions de l ensemble des uvres Le site Internet du Centre Georges Pompidou offre en outre des notices d taill es et des reproductions pour les uvres du XX si cle signalant de nombreuses sources d archives ainsi qu une chronologie www centrepompidou fr rubrique mus e puis MNR 10 Rose Valland a en effet men de pr cieuses recherches jusqu au milieu des ann es soixante La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman correspondait la certitude que gr ce aux restitutions et aux indemnisa tions les dommages avaient t r par s Les Mus es nationaux pour leur part apr s avoir accueilli les MNR en d pos rent certains dans des mus es de province et des admi nistrations publiques Les conservateurs qui en assur rent la gestion et la conservation ne se sentirent nullement charg s de les tudier au del ou diff remment du travail scientifique courant accompli sur les collections publiques Aucune consigne sp cifique de recherche ou de signalisation n tait associ e leur pr sence dans les mus es Ayant pris ces oeuvres en charge sans mode d emploi ni substrat documentaire l Administra tion concourait sans s en
21. mille MNR encore confi s la direction des Mus es de France une fiche retra ant l historique de ses localisations et changements de mains prioritairement en ce qui concerne la p riode de la guerre La complexit des questions pos es par la reconstitution de ces itin raires am ne consulter des mat riaux tr s divers Le terrain d inves tigation principal de cette recherche est constitu par plus de neuf cents cartons contenant les papiers de la Commission de r cup ration artis tique d sormais conserv s par le minist re des Affaires trang res qui a apport un concours actif l ensemble des recherches toutefois l intel ligibilit de l information que l on y glane n appara t que dans leur con frontation avec des pi ces conserv es dans d autres fonds conserv s en France Archives nationales s ries Z6 F AJ et AJ Archives des mus es nationaux Archives de Paris et fonds priv s ou trangers Bun desArchiv de Coblence National Archives de Washington dont on lira le descriptif et le mode d utilisation dans le Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions tabli par la Mission d tude Men es gr ce aux moyens fournis par celle ci les recherches sur les MNR s attach rent tout particuli rement aux oeuvres spoli es Il apparut rapidement que la reconstitution des itin raires des oeuvres concern es ce jour 10 environ des MNR r clamait une bo
22. pas comptabilis es ici 20 La recherche aura sans doute tre poursuivie par des comparaisons terme terme dans les listes de l ERR et les dossiers de la Commission de r cup ration artistique pour les spoliations qui accusent un diff rentiel important M me si les uvres ont t restitu es et les situations r gularis es il s av rerait int ressant au plan de la compr hension historique que les causes de ces diff rences soient expliqu es et lucid es 21 Les originaux de ces listes sont aujourd hui conserv s au BundesArchiv de Coblence B323 266 292 nous avons galement utilis les copies conserv es aux archives des Affaires trang res MAE ARD RA cartons 89 96 Un pointage r alis par la direction des Archives du Quai d Orsay a permis de rep rer les listes qui manquaient dans le fonds de Paris elles ont t photocopi es et seront tr s bient t consultables aux Affaires trang res La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman constituera sans doute le bilan des saisies perp tr es l encontre des col lectionneurs et des marchands juifs en France L ERR a dress en outre deux autres cat gories de listes d une part des listes dites Unbekannt i
23. r parties par techniques peinture sculptures tapisseries num rent les objets transmis l ERR apr s avoir t saisis par la Dienststelle Westen dans le cadre de la M bel Aktion B 323 298 Ces listes sont accompagn es d une documentation photogra phique tablie par l ERR qui peut contribuer claircir certaines identifi calions B 323 770 782 784 785 Documents tablis par les collecting points de Munich Wies baden et Marburg Les fichiers de property cards ont constitu la source essentielle fiches qui pour chaque oeuvre indiquent les mentions de provenance connues lors du passage au collecting point La clef d acc s n cessaire est le num ro qui a t alors attribu l objet et qui est g n ralement rep r dans les documents pr paratoires aux r unions des commissions de choix B 323 586 595 property cards de Wiesbaden 6 673num ros B 323 596 599 property cards de Marburg 3 949 num ros B 323 641 694 property cards de Munich 50 024 num ros Le fonds comprend galement 5 000 photographies d objets r alis es au collecting point de Munich qui ont permis de pr ciser certai nes identifications La consultation de la copie des 143 dossiers de d clarations d acquisition d oeuvres d art effectu es en France pendant l Occupation que les particuliers allemands ont t tenus de faire en 1945 aupr s des forces alli es B 323 17 21 permet de comprendre pourquoi ce
24. s pouvant d passer les deux millions de deutsche Mark Le versement de l indemnisation aux spoli s semble avoir t consid r comme la derni re tape d une politique de restitution et d indemnisation fort longue et difficile pour les spoli s Une clause atte nant au protocole de l accord pass entre les spoli s ou leurs ayants droit et les autorit s allemandes pr voit cependant une r ouverture des dos siers dans certains cas En effet les spoli s ou leurs ayants droit se sont engag s au moment du versement de l indemnit rembourser une partie des sommes vers es au cas o une oeuvre serait retrouv e et 71 Affaire ORG A 5564 jug e le 20 d cembre 1974 archiv e au Landesarchiv Berlin B Rep 039 01 n 35 Jugement confirm par la Cour sup rieure le 21 ao t 1975 ORGA A 6427 class e au Landesarchiv Berlin B Rep 039 01 n 39 72 Il s appuie sur un rapport documentant l tat des d p ts datant d avril 1943 73 Affaire ORG A 5564 jug e le 20 d cembre 1974 74 Ma tre F her repr sente un nombre important de personnes spoli es dans le cadre de la M bel Aktion notamment les requ rants dans toutes les affaires trait es devant la Cour sup rieure des restitutions 75 Ma tre Grunwald repr sente d apr s les sondages effectu s dans les archives des offices de la restitution les ayants droit des familles David Weill Stern Paul Rosenberg Schloss Bacri Gunzbourg et Kapferer
25. t la r cup ration des murs et des enseignes son retour de New York le marchand Paul Rosenberg par exemple eut ainsi les pires difficult s rentrer en possession de l immeuble du 21 rue La Bo tie Mais ces obstacles ne sont pas propres aux marchands d art ils concernent presque l ensemble de ceux qui eurent souffrir de spoliations immobili res tant au titre de leurs habita tions et r sidences que pour ce qui concerne les locaux ou les b timents de leurs activit s professionnelles Cette circonstance conduit s interroger sur la part de responsa bilit de l aryanisation dans le d placement d finitif du march de l art vers l Am rique du Nord Dans ce secteur conomique d j d sert par quelques uns de ses meilleurs professionnels chass s par l invasion d chus de leur nationalit fran aise et interdits d exercice l aryanisation conomique a intronis des acteurs du march de l art parmi les moins recommandables et les moins scrupuleux en largissant l ventail de leurs activit s En leur offrant l acc s au rachat de fonds de commerce elle a favoris l insertion au rang de marchands d art d encadreurs de marchands de couleurs et de courtiers en chambre Parall lement bon nombre de marchands juifs parisiens r fugi s aux USA y ont d velopp leurs succursales existantes ou en ont cr es Ils ont ainsi acc d tant sur le terrain un march qu auparavan
26. un public plus large Livrant les r sultats d une recherche principalement conduite dans les archives de Washington et ayant recueilli de nombreux souvenirs et t moignages ce livre sous r serve de quelques investiga tions parfois h tives eut le m rite de r veiller les consciences et son apport stimulant remit la question en d bat S achevant sur un chapitre intitul Les revenants il mit l accent en particulier sur le cas de quel ques oeuvres d art confi es la garde des Mus es nationaux les MNR dont il affirmait que la restitution tait possible Le succ s rencontr par ces deux ouvrages ne s explique pas seulement par la p riode sur laquelle ils portent Diffus s au m me moment ils cumulent le besoin d histoire et la n cessit de pousser au plus loin un processus de r parations interrompu ensemble ils furent per us comme une d marche vers la v rit Ils t moignent d une volu tion des sujets de pr occupation analysable sur un temps un peu plus long le d veloppement de l int r t port depuis une vingtaine d ann es l histoire des oeuvres d art Cet objet culturel se traduit par le d veloppement de la fr quentation des mus es et des expositions que lon peut consid rer comme un v ritable ph nom ne de soci t o dans des tablissements maintenant modernis s se r alise le partage public d un patrimoine commun Mais il est devenu aussi un objet
27. 00 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman furent repr sent s par Jacques Jaujard la Commission sup rieure charg e des questions relatives aux s questres Ce droit de pr emption financ par des cr dits exceptionnels d un montant de 60 millions de francs s exerce sur des oeuvres prove nant de huit collections Il faut y ajouter les objets du s questre May remis aux mus es en novembre 1942 et juillet 1943 qui ne semblent pas avoir fait l objet d un r glement financier Les oeuvres pr empt es sont alors entr es dans les collections publiques fran aises o elles sont res t es jusqu la fin de la guerre Les restitutions aux propri taires l gitimes sont faites apr s la guerre en application de l ordonnance du 21 avril 1945 sur la nullit des actes de spoliation les propri taires devant acquitter des frais de r gie de s questre Certaines se font rapidement comme celle de la collection May rendue son propri taire en juillet 1945 d autres sont plus longues r gler la restitution du s questre de la collection Bois n intervient par exemple qu en 1954 du fait semble t il d un diff rend entre les h ritiers Les restitutions paraissent avoir t int grales l exception d une caisse de porcelaines gar e et pour laquelle le propri taire
28. Chermont Didier Schulman 4 collections d exception r unissant plus de 1000 r f rences chacune cumulent plus de 10 000 objets les collections Rothschild David Weill Alphonse Kann et Seligmann 6 collections consid rables correspondent un patrimoine spoli compris entre 200 et 999 r f rences saisies les collectionsou stocks L vy de Benzion Wildenstein Paul Rosenberg Kraemer Pregel Auxente et Walter Strauss Ces six provenances totalisent pr s de 2 500 r f rences 14 collections tr s importantes sont chacune spoli es de 100 199 objets 37 collections importantes sont chacune spoli es de 99 21 objets 29 collections notables sont chacune spoli es de 10 20 objets 46 petits ensembles de 3 9 objets sont spoli s 60 oeuvres isol es une ou deux r f rences sont touch es par les spo hations de l ERR Pour 20 provenances l tat des dossiers d pouill s ne permet pas de comptabiliser les patrimoines individuels Pour 43 provenances correspondant 586 oeuvres il n a pas t possible l tape actuelle de la recherche d identifier dans les dos siers de la Commission de r cup ration artistique de d clarations de spoli s ou de r capitulatifs de restitutions qui leur correspondent Ces chiffres r v lent donc que 49 des collectionneurs spoli s poss daient 2 des biens saisis 5 des collectionneurs spoli s taient propri taires de 75 de
29. Il n est pas rare de trouver deux expertises sur la valeur des oeuvres spo li es le montant effectivement vers au terme de la proc dure de conci liation varie dans des proportions tr s diverses entre deux chiffres issus de l expertise souvent tr s diff rents La consultation des dossiers individuels d pos s dans le cadre de la loi BR G laisse appara tre que les personnes spoli es par l ERR sont g n ralement indemnis es lorsque les oeuvres dont elles se pr valent sont inscrites sur les listes ERR destination des d p ts situ s en Allemagne Si La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman en revanche les objets en question se trouvent sur les listes de convois destination de Nikolsburg en Tch coslovaquie ou Seisenegg en Autriche le gouvernement ouest allemand rejette l indemnisation car ces deux d p ts sont situ s en dehors du territoire d application de la loi Enfin si les objets taient destin s la vente ou l change contre des oeuvres d art de ma tres anciens voire la destruction ce qui est le cas des oeuvres d impressionnistes et de la peinture moderne contemporaine leur indemnisation s l ve 50 de leur valeur estim e le pource
30. Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France un rapport sp cifique a t consacr l tude de l arya nisation Sans traiter ici de ce qui est des activit s commerciales nous nous bornerons d crire l application de cette politique au milieu de l art l ment essentiel du dispositif vichyste d inspiration allemande d radication de la pr sence des Juifs et de l influence juive dans tous les secteurs de l conomie et de la soci t conduite par des administra teurs provisoires aryens homologu s par le Commissariat g n ral aux questions juives CGQJ l aryanisation atteint tout la fois les marchands d art et d antiquit s en tant que d tenteurs de fonds de commerce et le monde de l art en tant que milieu social 27 Aryanisation conomique et restitution r dig par Antoine Prost R my Skoutelsky et Sonia Etienne 28 signaler d embl e une difficult de m thode inh rente au fait que les commerces d art ne constituaient pas une cat gorie sp cifique pour le Commissariat g n ral aux questions juives en charge de ces op rations mais qu ils taient compris dans la section VI qui couvrait galement le b timent l ameublement la d coration et semble t il une partie de la brocante ce qui rend difficile l utilisation des dossiers du CGQJ conserv s dans la sous s rie AJ des Archives nationales La documentation Fran aise Le Pillage de l art
31. P rublique Francaise LE PILLAGE DE L ART EN FRANCE PENDANT L OCCUPATION ET LA SITUATION DES 2 000 OEUVRES CONFI ES AUX MUS ES NATIONAUX Contribution de la direction des Mus es de France et du Centre Georges Pompidou aux travaux de la Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France R dig par Isabelle le Masne de Chermont et Didier Schulmann Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Ouvrages de la Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France Paris 2000 La pers cution des Juifs de France 1940 1944 et le r tablissement de la l galit r publicaine Recueil des textes officiels 1940 1999 ouvrage et c d rom Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions Rapport g n ral La spoliation financi re Aryanisation conomique et restitutions Le pillage des appartements etson indemnisation La SACEM et les droits des auteurs et compositeurs juifs sous l Occupation Les biens des intern s des camps de Drancy Pithiviers et Beaune la Rolande Lepillage de l art en France pendant l Occupation et la situation des 2 000 oeuvres confi es aux Mus es
32. Paris minist re des Affaires trang res 1998 188 p ill Ginzkey Puloy Monika Hight art and National Socialism Part I The Linz Museum as ideological arena dans Journal of the history of collec tions col 8 n 2 1996 p 201 215 Feliciano Hector Le mus e disparu Paris Austral 1995 253 p Heuss Anja Kunst und Kulturgutraub Eine vergleichende Studie zur Besetzungspolitik der Nationalsozialisten in Frankreich und der Sowjetu nion Heidelberg Universit tsverlag 2000 385 p Petropoulos Jonathan Art as Politics in the Third Reich Harvard Univer sity Press 1996 439 p Pillages et restitutions le destin des oeuvres d art sorties de France pen dant la seconde guerre mondiale actes du colloque organis par la direc tion des Mus es de France le 17 novembre 1996 Paris minist re de la Culture et Adam Biro 1997 191 p Simon Matila The battle of the Louvre the struggle to save French art in World War I New York Hawthorn books 1971 214 p Spoils of war World War II and ils aftermath the loss reappearance and recovery of cultural property sous la direction d Elisabeth Simpson New York Harry N Abrams incorporated 1997 336 p The return of looted collections 1946 1996 an unfinished chapter actes du colloque d Amsterdam des 15 et 16 avril 1996 Amsterdam Bibliotheca Rosenthaliana 1997 126 p Ouvrages ou articles crits par des contemporains des faits Bazin Ger
33. RD r cup ration dessins pour 9 dessins du XX si cle mus e natio nal d Art moderne OAR objets d art r cup ration pour 645 objets d art d coratif du XV si cle au XIX si cle mus e du Louvre d partement des Objets d art R OA r cup ration objets d art pour une tapisserie du XX si cle mus e national d Art moderne La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman RFR R publique fran aise r cup ration pour 67 sculptures du XV Si cle au XIX si cle mus e du Louvre d partement des Sculptu res R S r cup ration sculptures pour 4 sculptures du XX si cle mus e national d Art moderne MSCR mus e de S vres c ramiques r cup ration pour 161 objets conserv s au mus e national de C ramique de S vres AOR antiquit s orientales r cup ration pour 20 objets du Proche et du Moyen Orient mus e du Louvre d partement des Antiquit s orien tales AGRR antiquit s grecques et romaines r cup ration pour 29 objets de l antiquit grecque et romaine mus e du Louvre d partement des Antiquit s grecques trusques et romaines ER gypt r cup ration pour 8 objets d art gyptien et copte ATPR
34. a t indemnis 34 Il s agit des collections de Maurice Henri Robert et douard de Rothschild Elie Joseph Bois Paul Louis Weiller douard Jonas et de la Loge ma onnique de Bonne Foy Saint Germain en Laye La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman L ampleur des restitutions de l apr s suerre Les r cup rations en Allemagne D s 1947 les Alli s inform s de l exploitation qui tait faite des territoires occup s envisag rent les mesures prendre pour le redresse ment des conomies nationales apr s la fin du conflit Ces r flexions por tent sur un champ tr s large qui couvre aussi bien les valeurs mobili res ou les moyens de production que la propri t immobili re et commer ciale la question des oeuvres d art y est tout naturellement trait e Toute la politique de restitution mise en oeuvre par les gouver nements alli s du bloc occidental partir de 1945 s appuie sur la d cla ration interalli e du 5 janvier 1943 contre les actes d expropriation commis dans les territoires sous occupation ou contr le ennemi Les dix huit gouvernements et autorit signataires se r servent de d clarer nuls tous transfertsou transactionsrelatifs la propri t
35. aclotte pour sa part a port ce projet d s l ori gine et sans rel che il l a fait b n ficier de sa parfaite familiarit avec les oeuvres et les collections fruit de toute son exp rience d historien de l art et de conservateur de mus es L usage de la messagerie lectronique a facilit le dialogue avec Lynn Nicholas que nous tenons remercier particuli rement de l int r t qu elle a bien voulu porter notre travail La r daction de cette tude a t rendu possible gr ce de nom breuses contributions Floriane Azoulay a fourni un apport d cisif en r digeant int gralement le chapitre consacr aux indemnisations partir des dossiers qu elle a exploit s Berlin elle est nos yeux un co auteur de ce rapport C est essentiellement Monique Bourlet que nous devons les d veloppements sur le statut des MNR repris de son intervention au colloque consacr en novembre 1996 au pillage des oeuvres d art Fran ois Augereau a tabli le recueil de textes l gislatifs qui figure en annexe Nous avons enfin de nombreuses reprises utilis l tude consacr e en 1997par Marie Hamon aux travaux de la Commission de r cup ration artistique Caroline Piketty nous a guid avec un inlassable d vouement dans nos recherches d archives le chapitre sur l aryanisation n aurait pu tre r dig sans son amical appui Les recherches men es par Uta Becker lors des deux missions qu elle a effectu
36. ans l tat actuel des recherches d en conna tre l origine Dans ces conditions il n est donc pas exclu qu ils aient pu faire l objet de spoliation La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Grille d analyse des MNR et tat des recherches Au regard de la probl matique de la spoliation des 2 143 oeuvres de la r cup ration artistique actuellement la garde des Mus es nationaux l tat des recherches effectu es la demande de la Mission d tude donne la grille d analyse suivante x Groupe A 163 oeuvres spoli es ou relevant de la spolia tion dont 107 oeuvres spoli es de fa on certaine car figurant dans une liste ERR nominative ou UNB figurant dans une liste MAB disposant d une r f rence documentaire ou archivistique les rattachant des op rations de l ambassade d Allemagne de l ERR du DSK ou de la DW M A pho tographie tiquette cachet inventaire authentique ayant t saisies dans le cadre des actions d Angerer de l ambassade du Reich ou de la Feldpolizei ayant figur dans un lot constitu dans le cadre de l aryanisa tion pas de MNR dans ce cas ce jour 6 oeuvres pr sum es spoli es oeuvres retrouv es en Al
37. ans que l on sache o elle a t spoli e en dressant des contrats d changes tr s d taill s avec les marchands ou courtiers avec lesquels il traitait PERR notait tr s pr cis ment la des cription de la marchandise apport e et exp di e ensuite vers le Reich C est gr ce ces contrats que l on peut aujourd hui identifier et caract ri ser les provenances d au moins vingt peintures anciennes retrouv es en Allemagne et vers es parmi les MNR l historique reconstitu de seize d entre elles commence au Jeu de Paume avec l change dont elles ont fait l objet mais les recherches n ont pas permis de remonter au del les quatre autres taient toutes dans le stock de Gustave Rochlitz avant guerre l une d elles le MNR 362 Ma tre HB la T te de Griffon Dalila coupant les cheveux de Samson a m me t pr sent e par lui Germain Bazin au Louvre en janvier 1938 En conclusion notre conviction est que seul un faible nombre d oeuvres pour la plupart bien rep r es a t c d par l ERR et remis sur le march Est il possible de rep rer des transactions r alis es sous la contrainte Aucune tude syst matique n a t men e apr s la guerre ni par les Fran ais ni par les Am ricains sur la question des ventes qui auraient t r alis es sous la contrainte En revanche trois investigations chacune selon son optique traitent dans l imm diat apr s guerr
38. apis anciens verrerie orf vrerie fa ence porce laine livres armes art moderne art et traditions populaires art gyptien art asiatique aft d Extr me Orient art d autres civilisations divers Ils ont parcouru ensuite le m me itin raire que les objets saisis par PERR m me 24 Sur ces op rations qui ont touch plusieurs dizaines de milliers d appartements cf Le pillage des appartements et son indemnisation rappor r dig par Annette Wieviorka et Floriane Azoulay 25 Un des rares immeubles parisiens o d apr s les donn es recueillies deux collections celle d Edward Esmond et celle du baron Pierre de G ntzburg qui avaient tous deux pous des demoiselles Deutsch de la Meurthe ont t saisies par VERR 26 BAK 323 298 tomes a et b copies au MAE C 97 A 18 C 95 13 et C 98 19 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman La Dienststelle Westen ne semble pas avoir transmis d indication de noms de propri taires l ERR qui en tout cas n en fait pas figurer dans les listes rendant ainsi les investigations difficiles En outre il s agit souvent d objets dont la d signation impr cise ou le niveau de qualit ne permettent gu re l identification Nou
39. art au profit de l ennemi Des mat riaux consid rables ont t rassem bl s rapports de police interrogatoires t moignages et d clarations de marchands Depuis la cl ture de leur utilisation judiciaire ils n ont pas encore donn lieu une exploitation historique la Commission nationale interprofessionnelle d puration CNIE a trait soixante seize dossiers de marchands d art La proc dure d ins truction n a pas entra n d enqu tes sp cifiques mais s est appuy e sur les informations r unies par la Cour de justice et sur la connaissance de leur secteur d activit qu avaient les professionnels choisis pour si ger dans les diff rentes sections de la Commission L objet tait l aussi de faire le point sur les transactions pratiqu es avec l occupant Aucune de ces proc dures n avait donc pour objectif premier de rep rer des op rations commerciales ou para commerciales qui auraient pu l ser des propri taires d oeuvres du fait qu ils taient juifs Il appara t cependant que la question a t voqu e plusieurs occasions pour ce qui concerne les op rations d aryanisation On indique ainsi que la galerie R G a acquis 85 tableaux aupr s de Lefranc administrateur pro visoire des biens de M Weill On peut galement constater que les mar chands sont conscients de la question l un d eux d clare ainsi devant la CNIE le 19 septembre 1946 Je tiens marquer aussi que
40. art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman pr voit l indemnisation des victimes des spoliations survenues dans les territoires occup s par l arm e allemande lorsqu il est tabli que les biens spoli s ce qui inclut les oeuvres d art ont t transport s sur le territoire d application de la loi c est dire en RFA et Berlin Ouest L tablissement de la preuve est une op ration complexe et minutieuse elle comprend aussi bien l apport de la preuve de la pro pri t de l oeuvre de son caract re original que celle de la spoliation par les autorit s allemandes et du transport sur le territoire d application de la loi Ces quatre conditions mettent les spoli s devant des situations tr s in gales face leur droit l indemnisation La possibilit pour un requ rant d tre indemnis au titre de la loi BR G d pend d abord de la connaissance historique des circonstan ces de la spoliation et du destin des objets spoli s comme pour l ensemble des spoliations Ici la t che est en apparence simple puisque le circuit des oeuvres d art est bien connu On a vu que l immense majorit des oeuvres d art de valeur mus ale avait t spoli e dans le cadre d actions visant sp cifiquement les bien
41. ation issue de la politique d indemnisation Offices de la restitution minist re des Finances allemand devrait per mettre de renouer les fils d une histoire encore tr s fragmentaire La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Seconde partie La situation des 2 000 oeuvres confi es aux Mus es nationaux les MNR La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Description et caract risation Le corpus 2 143objets revenus d Allemagne sont actuellement plac s sous la garde des mus es nationaux La moiti d entre eux environ sont des peintures pr s du tiers des objets d art d coratif le reste se r partissant entre dessins sculptures objets d antiquit art asiatique et art populaire Les chiffrages ont pu varier du fait du choix qui avait t fait de compter objet par objetou par ensemble C est le cas des commandes pass es par Goering la manufacture de S vres pour un service de porcelaine pour l essentiel vendu par l
42. bl mes d identification d oeuvres auxquels s est heurt e la Com mission les difficult s qu avaient les propri taires tayer leurs demandes sur des documents photographies inventaires d taill s attestations diver ses les incertitudes sur les solutions adopter lorsqu un m me objet tait revendiqu par plusieurs r clamants sans preuve d cisive Autres fonds d archives exploit s Si les d pouillements effectu s dans les fonds conserv s au minist re des Affaires trang res ont t confi s pour une grande part aux contractuels de la Mission des recherches dans d autres fonds d archives ont t assur es par des personnels permanents des mus es En France Aux Archives nationales les sous s ries A services alle mands ayant travaill en France pendant la seconde guerre mondiale on y trouve des correspondances relatives des propositions de ventes par des particuliers F 9629 9632 comit national interprofessionnel d puration marchands de tableaux pour des listes d objets vendus des acheteurs allemands AJ Commissariat g n ral aux questions jui ves et Service de restitution des biens spoli s pour des listes d objets ta blies au moment des proc dures d aryanisation Zf proc s en cours de justice Aux Archives de Paris les proc s verbaux de ventes publi ques afin de retrouver des mentions de propri taires et d acheteurs La documentation Fran aise L
43. commer cial charg d enjeux financiers dans un march de l art actif de dimen sion internationale et qui a connu une consid rable flamb e des prix au cours de ces derni res ann es Ce patrimoine artistique reste toutefois un objet d tude d sormais largi de nouvelles orientations de recher ches qui portent un int r t tout particulier aux itin raires des oeuvres d art que r v lent les travaux men s sur l histoire des collections et plus largement sur l histoire du go t 5 Feliciano Hector Le mus e disparu Paris Austral 1995 253 p 6 MNR pour mus es nationaux r cup ration Ce sigle continuera tre utilis par commodit pour l ensemble des uvres de la r cup ration artistique alors qu au sens strict du terme il n est employ que pour les peintures classiques voir liste de ces sigles p 55 56 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman La prise en consid ration de ces int r ts et surtout videmment des questions l gitimes pos es sur la possibilit d op rer de nouvelles restitutions dont un rapport de la Cour des comptes en 1995 s tonnait qu elles ne constituent plus un objectif amen rent les Mus es nationaux
44. cou verte de vingt mille dossiers belges dans les archives Osoby Moscou Ces recherches ont donn lieu de nouvelles publications Missing Art Works of Belgium I Public domain II Belgian State III Private collections Missing libraries of Belgium Missing archives of Belgium La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Jacques Lust dans une communication prononc e lors du colloque Pilla ges et restitutions pr cisait en 1996 que les deux premiers catalogues taient d j parus et que les trois suivants devaient para tre en 1997 Suchliste Kunstwerke aus Italienischen Besitz Hambourg Hans Christiansen 1973 116 p 78 planches 255 num ros Ouvrage trilingue allemand italien anglais photographies pour la moiti des oeuvres environ Le gouvernement italien a souhait donner une publication plus ample Marozzi Luisa et Paris Rita L opera da ritrovare repertorio del patri monio artistico italiano disperso all epoca della seconda guerra mon diale Rome Istituto poligraficodello Stato 1995 339 p photographies 1 512 r f rences Une version en anglais est parue en mars 1996 une version en allemand tait annonc e en 1997 Catalogue of paintings removed f
45. ctions ainsi treize dessins portent le cachet de la Kunstsammlungen de D sseldorf 76 Les agents de la Commission de r cup ration artistique ne disposaient pas en tout cas des listes nominatives des spoliations dress es par l ERR L histoire de leur circulation de leurs duplications et de leur divulgation reste faire il semble qu apr s avoir t en partie exploit es dans les collecting points elles furent transmises par l accusation au greffe du Tribunal de Nuremberg en tant que pi ces conviction La France ne les obtint que dans les semaines qui pr c d rent la fin de la mission de la Commission de r cup ration artistique sans qu il soit encore clairement tabli si ce fut sous forme de copies d j faites ou d originaux dupliquer La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Le num ro inscrit au dos d une oeuvre passant en vente publique ou pr sent e une exposition peut permettre d tayer l identi fication avec une oeuvre figurant au catalogue avec une description trop br ve Ces indications sont capitales notamment pour des objets diffi cilement identifiables dans des listes ou des inventaires gr ce une ti quette Kiste UNB 668 il a t ains
46. cumentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Les r sultats de la recherche Parall lement ces recherches l exploitation des informations ainsi collect es se fait avec un triple objectif la restitution des oeuvres la constitution de dossiers documentaires la r daction de notices La restitution des oeuvres Tous ces efforts ont port des fruits tr s tangibles puisque trente deux oeuvres ont pu tre restitu es depuis 1994 des ayants droit de marchands ou de collectionneurs La constitution de dossiers documentaires Les travaux ont ainsi permis de commencer la constitution d importants dossiers documentaires sur les provenances des oeuvres qui permettront d assurer l avenir du travail accompli En effet les tra vaux effectu s depuis une ann e am nent constater qu une partie de la m moire de ces questions s tait perdue et que les r sultats des tr s importantes recherches op r es jusque dans les ann es soixante et dont t moignent les dossiers tablis tant en Allemagne qu en France ne se sont pas transmis apr s la disparition de Rose Valland L un des buts des derniers mois de travail sous l gide de la Mis sion d tude aura donc t la constitution
47. dactylographi e intitul e La r cup ration des biens culturels spoli s 1944 1995 r alis e en 1993 et mise jour jusqu en 1999 41 Cf Marie Hamon op cit p 95 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman crit res sp cifiques pour les tableaux par exemple par ordre alphab tique d artistes Les oeuvres rep r es comme pass es dans le commerce pendant l Occupation sont class es dans un fichier sp cial Ces fiches servent galement de base la pr paration de la publi cation du R pertoire des biens spoli s publi de 1947 1949 par le Bureau des restitutions du Commandement en chef fran ais en Allemagne ses dix volumes couvrent aussi bien le mat riel industriel le mat riel de transport les valeurs mobili res les chevaux que les objets d art Le deuxi me tome de ce r pertoire est consacr aux tableaux tapisseries et sculptures le troisi me aux meubles et le quatri me l argenterie la c ramique et aux objets pr cieux Les photographies existantes d oeuvres sont reproduites Toutes les spoliations n y sont pas mentionn es notamment celles qui portent sur de grandes collections retrouv es d s la chute du Reich dans leurs caisses d origine dan
48. de compl ter leurs collections avec de telles oeuvres tait de les changer selon un rapport qui pouvait varier de trois huit pour une contre de la peinture ancienne fournie par des marchands de la place Rochlitz au premier chef qui coulaient ainsi leurs stocks dont les provenances sont encore loin d tre lucid es Les plus belles pi ces quitt rent ainsi le Jeu de Paume pour le march parisien l occasion de vingt huit changes d ment enregistr s sur des contrats en bonne et due forme sign s par les parties en juger par le contenu du Train d Aulnay principalement charg d oeuvres modernes l offre tait sup rieure la demande Les repreneurs avaient tout d abord jet leur d volu sur les oeuvres de la plus belle qualit mais leur capacit d introduction sur le march de ces oeuvres peu recommandables tous points de vue tout la fois d g n r es et spoli es tait limit e et leurs ponctions dans la salle des Mar tyrs ne parvint pas en puiser le contenu C est donc un des effets pervers de ce diabolique dispositif qui exigeait pour son accomplisse ment que la marchandise d g n r e soit maintenue Paris o son coulement tait le plus ais que l on doit la pr sence massive d oeuvres modernes dans ce dernier convoi et son corollaire paradoxal ce sont des oeuvres spoli es d g n r es qui ont pu les toutes premi res t
49. de l aryanisation est de mettre imm dia tement des biens spoli s dans le commerce par cession directe des par ticuliers ou par vente publique C est ainsi que l administrateur provisoire de la galerie Asher sp cialis e en objets d antiquit r alise le stock apparemment mis l abri pour partie par son propri taire par la vente de quelques pi ces importantes des marchands et en dispersant le reste en vente publique les recettes tir es de la vente 24 760 francs sont 29 Lettre de Gras au CGQJ 14 f vrier 1944 Archives nationales AJ 2799 329 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman faibles par rapport au produit total de la liquidation vers la Caisse des d p ts et consignations CDC 172 671 francs L exploitation des dossiers du CGQJ permet de retrouver la trace des ventes d oeuvres qui ne sont pas facilement rep rables la simple lecture de La Gazette de l H tel Drouot Si certains montants sont tr s faibles comme dans le cas pr c dent d autres sont plus importants 350 000 francs pour le stock du magasin l enseigne des Fils de Simon Helft sp cialis en orf vrerie ancienne voire davantage voquons galement Joseph Hessel don
50. de leur restitution et de leur indemnisation Dans une seconde partie elle fait le bilan des recherches qui ont permis jusqu pr sent de rep rer 10 de biens spoli s dans les objets d art revenus d Allemagne apr s la seconde guerre mondiale et confi s la garde des Mus es nationaux Ces recher ches se poursuivent La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Introduction La n cessit ressentie avec de plus en plus de force ces derni res ann es de reconstituer avec pr cision l histoire des exactions commi ses par les nazis ou leurs alli s afin de les constituer en une connaissance transmissible a fait r appara tre des pisodes dont la m moire avait t perdue Mieux tudi s ceux ci ont alors r v l que tous les dispositifs de r paration mis en place l gard des victimes de l antis mitisme n avaient ni moralement ni mat riellement atteint toutes les personnes et tous les secteurs touch s Tant du point de vue de l histoire qu au niveau des biens mat riels il est apparu que la v rit sur la question des oeuvres d art spoli es pendant la seconde guerre mondiale pouvait tre mieux approch e Comment donc est r apparue la question des oeuvres
51. des sins etc L article 5 du d cret enfermait ces deux obligations l exposition et la mise disposition de l inventaire dans un d lai La formulation impr cise pouvait laisser penser que seule la seconde obligation la mise disposition de l inventaire tait li e par le d lai Cependant les comptes rendus des discussions qui ont pr c d la r daction du d cret montrent que la formule jusqu l expiration du d lai l gal de revendi cation S applique aux deux obligations Les d lais fix s par les textes de 1945 et 1946 taient alors d j d pass s le dernier fix par le d cret de 1947 expirait la fin de 1949 Trois projets de lois relatifs la fixation de ce d lai ont t r di g s successivement Pour le premier proche du texte du d cret les oeuvres d art r cup r es et non r clam es ne pourront plus faire l objet d une revendication l expiration d un d lai de trois ann es dater de la publication de la loi Au del de ces trois ans l tat en devenait propri taire Les deux autres projets r pondaient une tout autre logique l tat devenait propri taire d s la remise des objets mais le droit de revendica tion des spoli s ne s teignait pas pour autant Dans l un des deux pro jets ce droit perdurait pendant trente ans dans l autre il tait imprescriptible L tat d s leur remise devenait propri taire des oeuvres qui demeu
52. des biens culturels soit directement la CRA Dans la mesure du possible les demandes doivent s appuyer sur des pi ces justificatives listes d oeuvres attestations et dans le meil leur des cas photographies L examen des fichiers de la CRA permet alors de recenser 2 289 dossiers de demandes Un certain nombre de ces demandes ont t rejet es faute de preuves de propri t suffisantes ou parce que les objets demand s ne ressortissaient pas aux comp tences de la CRA D autres situations se sont r v l es plus d licates c est ainsi que certains propri taires qui avaient r clam des oeuvres virent leurs demandes de restitu tion rejet es la Commission consid rant qu ils les avaient vendues de fa on volontaire aux marchands allemands L exploitation des donn es recueillies Les dossiers de demandes retenues font l objet de d pouille ments 85000 fiches sont ainsi dactylographi es puis afin de per mettre les identifications class es suivant l ordre suivi g n ralement en histoire de l art par technique artistique peintures dessins tapisseries c ramiques enfin l int rieur de chaque technique suivant des 40 Une grande partie des informations donn es ici sur la Commission de r cup ration artistique a t fournie par Marie Hamon conservatrice en chef la direction des Archives du minist re des Affaires trang res nous avons en particulier utilis son tude
53. deux antiques et une sculpture proviennent des collections rassembl es pour le projet de mus e de Linz que Hitler voulait voir rivaliser avec les plus grands Un rapport tr s d taill tabli par les services am ricains met en vidence l apport des objets issus de saisies dans des collections particuli res essentiellement en Autriche et en Tch coslovaquie Mais de tr s gros budgets furent ga lement mis disposition des deux directeurs successifs du projet Hans Posse et Hermann Voss qui firent entre autres de nombreux achats sur le march de l art parisien et acquirent galement des tableaux provenant de France et adjug s en vente publique dans les salles du Dorotheum de Vienne L analyse de l origine des achats Paris renvoie des marchands et interm diaires et il est bien difficile de d terminer qui tait le propri taire initial d autant que nous savons que beaucoup de vendeurs ne sou haitaient pas vendre ou faire savoir qu ils vendaient directement aux Allemands ce qui explique de nombreux changements de mains succes sifs avant que l oeuvre ne parvienne Linz Les achats pour la collection Goering Pr s de 200 objets proviennent des collections de Goering dont 10 des tableaux 97 Les inventaires Goering mentionnent syst mati quement la provenance des oeuvres et ont t tudi s de tr s pr s dans les collecting points Cependant les travaux men s cette ann e ont encore permis de tro
54. ds furent tudi es de tr s pr s lors de proc dures judiciaires qui aboutirent des peines importantes prononc es pour intelligence avec l ennemi ou profits illicites Au del de ces r sultats nous nous sommes interrog s sur ce que nous pouvions savoir sur la possible circulation d oeuvres spoli es par l ERR ou c d es sous la pression des v nements par des propri tai res frapp s par les lois raciales de Vichy On ne peut exclure que des oeuvres ainsi c d es sous la con trainte des marchands n aient ensuite fait partie des achats op r s sur le march parisien Les objets pill s par PERR ont ils circul sur le march parisien Comme nous le faisons aujourd hui on s est interrog d s 1945 sur les cas d oeuvres pass es par l ERR et remises sur le march Cette question fait alors l objet d un rapport tr s d taill tabli par les services secrets am ricains OSS qui se sont appuy s sur le d pouillement des dossiers de l ERR les interrogatoires pratiqu s sur des agents de l ERR et diff rents t moignages Ne mentionnant aucune trace d ventuelles ventes d objets par l ERR dont il n est pas besoin de rappeler qu il m avait pas a priori de vocation commerciale le rapport conclut que des oeuvres ont t remi ses sur le march la suite de vingt huit op rations d change conclues de f vrier 1941 novembre 1943 et d crites de fa on d taill e portant
55. e Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Quelques premi res recherches ont d j t men es dans des archives de galeries d art dont la localisation et l acc s restent cependant difficiles l tranger Coblence BundesArchiv Les nombreuses missions men es au BundesArchiv de Coblence ont permis l exploitation des archives de la Treuhandverwal tung von Kulturgut TVK administration d pendant du minist re des Affaires trang res de la R publique f d rale d Allemagne et charg e de 1952 1962 des recherches faites pour la restitution des oeuvres d art On y trouve hormis les documents tablis par l institution elle m me les sources qu elle a utilis es pour ses travaux et notamment des dossiers de PERR et des collecting points situ s en zone am ricaine Documents tablis par l ERR La source fondamentale relative aux oeuvres pill es en France est constitu e par les 216 listes nominatives tablies par l ERR qui recen sent pour chaque propri taire les objets saisis B 323 266 292 Un recueil compl mentaire rassemble les objets dont la provenance n tait pas rep r e par l ERR B 323 297 listes unbekannt ou inconnu d o le nom de listes UNB Enfin 18 listes
56. e Restitutionen und der Treuhandverualtung von Kulturgut ber Entziehungen von Kulturg tern dans RzW 1962 1 p 11 14 68 Voir le rapport sur Le pillage des appartements et son indemnisation 69 Idem La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman aient t spoli es de leurs biens dans un contexte bien pr cis La l gisla tion d finit d sormais le contexte pour lequel toute personne spoli e a droit une indemnisation la M bel Aktion dont le cadre spatial et tem porel est pr cis dans la premi re ordonnance d application de la loi en fait partie Con ue l origine comme une simple lev e de forclusion pour certaines cat gories de personnes la loi modifie en fait les conditions d indemnisation et ce l avantage des spoli s Les propri taires d oeuvres d art spoli es dans le cadre de l Action Meubles font partie des b n ficiaires de cette volution En effet en 1972 un jugement de la Cour sup rieure des restitutions stipule que les oeuvres d art spoli es par la Dienststelle Westen font partie des meubles indemnisables dans le cadre de la BR G au m me titre que le reste des meubles meublants Ce jugement qui fera date permet toutes les personne
57. e du comportement du march de Part parisien pendant l Occupation les premi res enqu tes ont t diligent es par les services am ricains qui outre les interrogatoires d j cit s d agents ou d auxiliaires de PERR ont notamment utilis les dossiers de l entreprise de transport d oeuvres d art Schenker D s le printemps 1945 ils ont ainsi pu disposer d une liste des achats effectu s par les mus es allemands dans les 84 Cf Le Monde 9 septembre 1997 et 19 octobre 1999 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman galeries parisiennes L objectif tait de pr parer les travaux de restitu tions venir les ventes l ennemi tant consid r es comme nulles les oeuvres devaient faire retour leur pays d origine d aucuns ont pu y voir aussi une volont de discr diter les marchands fran ais en montrant qu ils avaient activement travaill avec l occupant les proc dures men es par la Cour de justice essentiellement en 1946 ont donn lieu des enqu tes polici res approfondies une quaran taine d informations tant en particulier introduites par la Commission de r cup ration artistique au chef de transactions et commerce d oeuvres d
58. e marchands d posant devant la Commission nationale interprofessionnelle d puration ils montrent cependant la prudence avec laquelle il faut juger des situations complexes de cette p riode Citons par exemple cette d claration faite par E L en 1949 dans le cadre de l instruction du dossier du marchand A par la CNIE Pen dant l Occupation je me trouvais Marseille car pour des raisons racia les je n ai pu rejoindre mon domicile Paris apr s ma d mobilisation Je connaissais comme beaucoup d autres antiquaires de la C te Ayant besoin d argent je lui ai demand de me vendre un tableau une nature morte de Heda peintre hollandais ayant accept de se charger de l op ration je lui ai d pos le tableau dans son magasin en lui faisant conna tre le prix que j en d sirais soit 300 000 francs Un peu plus tard il m a annonc que le tableau avait t vendu pour le prix demand et il m a r gl enti rement Dans cette affaire je n ai absolument rien lui reprocher Il a t tout fait r gulier tel point que j entretiens toujours de bonnes relations avec lui depuis cette date J ajoute aussi qu il m a offert l hospitalit chez lui pour le cas o j aurais des ennuis du fait des pers cutions allemandes Cettetransaction n a gu re d laisser de traces crites sous le coup des lois raciales E L n avait pas le droit de disposer librement de ses biens et aurait difficilement fait ta
59. ence avec un achat allemand ant rieur juin 1940 109 oeuvres dont l historique est complet et continu ne laissant aucune possibilit de spoliation La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Bibliographie L ensemble des archives exploit es pour la r daction de ce rapport est d crit dans le Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions tabli par Caroline Piketty Nous nous limitons donc ici donner les r f rences des principaux ouvrages ou articles parus sur le sujet trait dans ces pages Inventaires d archives Inventaire des archives du Commissariat g n ral aux affaires juives et du service de restitution des biens des victimes des lois et mesures de spolia tion sous s rie AJ Paris Archives nationales 1998 325 p Archives de Paris Guide des sources historiques 1939 1945 Paris Paris Mus es 1994 La seconde guerre mondiale guide des sources conserv es en France 1939 1945 Paris Archives nationales 1994 1217 p Catalogues d expositions Les chefs d oeuvre des collections priv es fran aises retrouv s en Alle magne par la Commission de r cup ration artistique et les services alli s Paris Orangerie des Tuile
60. ent pr sents de fa on permanente Pour la France le travail tait conduit en collaboration avec la Commission de r cup ration artistique dont l action est expos e au chapitre suivant La principale limite de ces op rations de r cup ration men es en Allemagne dans l imm diat apr s guerre est due la position adopt e alors par l Union sovi tique qui n a pas mis en application le principe de retour des oeuvres dans les pays dont elles provenaient consid rant qu elles faisaient partie de r parations qui lui revenaient de droit en compensation des efforts immenses fournis et des destructions subies pendant le conflit La Commission de r cup ration artistique 1944 1949 proc dures m thodes de travail et restitution de quarante cinq mille oeuvres La restitution des oeuvres d art est consid r e par la France dans Pimm diat apr s guerre comme un l ment du dossier des r parations dues par l Allemagne qui comprend galement les biens de nature cono mique outils de production mat riel de transport l or mon taire et les valeurs mobili res L objectif premier est le redressement du pays et aucune part sp cifique n est r serv e aux spoliations li es aux lois antis mites Le gouvernement provisoire confie la responsabilit de l ensemble de ces questions l Office des biens et int r ts priv s OBIP organisme cr apr s la premi re guerre mondiale travers lequel le mi
61. entifica tion et l exploitation des dossiers referm s depuis trente cinq ans eurent dans ce qui tait devenu des archives apprendre une histoire en m me temps qu ils avaient l crire et y d celer les situations qui ne s taient pas r gl es Seul un sentiment indistinct pr valait et se transmet tait dans le milieu de l art l tendue des confiscations dont t moi gnaient les rares exemplaires subsistant du R pertoire des biens spoli s publi en 1947 1949 partir des d clarations des victimes 7 Les contributions ce colloque ont fait l objet d une publication Pillages et restitutions le destin des uvres d art sorties de France pendant la seconde guerre mondiale actes du colloque du 17 novembre 1996 Paris minist re de la Culture et Adam Biro 1997 191 p 8 Pr sentation des uvres r cup r es apr s la Seconde Guerre mondiale et confi es la garde des mus es nationaux catalogue des expositions organis es aux mus es du Louvre d Orsay de la C ramique S vres et de Versailles ainsi qu au MNAM au printemps 1997 Paris direction des Mus es de France 1997 383 p Pr sentation des uvres r cup r es apr s la Seconde Guerre mondiale et confi es la garde du mus e national d Art moderne Paris Centre Georges Pompidou 1997 introduction chronologie illustrations 40 p 9 Adresse du site Internet du minist re de la Culture et de la Communication www culture fr
62. entre mise des Domaines dont dix pi ces sont conserv es au mus e de la C ramique et la Cristallerie de Baccarat pour un service de verres dont galement dix pi ces figurent dans les r serves de ce mus e Ces vingt objets ont parfois t comptabilis s comme un seul lot des restitutions intervenues pour 60 objets dont 40 tableaux depuis 1951 cf tableau en annexe 5 de la restitution la France par la R publique f d rale d Allemagne de 28 oeuvres en juin 1994 13 d entre elles qui n ont pu tre restitu es ont t entr es sur les inventaires MNR de l inscription l inventaire en 1999 de 60 objets d art d coratif conserv s Compi gne de la prise en compte de 14 objets d art asiatique et de 14 objets d art populaire qui figuraient dans le catalogue de l exposition de 1997 mais n avaient pas t repris dans les tableaux r capitulatifs ant rieurs celui ci Les inventaires sur lesquels sont port s ces objets sont distingu s par techniques les num ros sont de ce fait pr c d s des sigles suivants MNR mus es nationaux r cup ration pour 980 tableaux du XV si cle au d but du XX si cle mus e du Louvre d partement des Peintures R P r cup ration peintures pour 21 tableaux du XX si cle mus e national d Art moderne Rec r cup ration pour 170 dessins du XV si cle au XIX si cle mus e du Louvre d partement des Arts graphiques
63. epr sentaient en effet un enjeu non n gligeable Les recherches furent activement engag es d s 1944 notam ment gr ce l exploitation des dossiers du si ge parisien de la soci t Schenker sp cialis e dans le transport et le transit d oeuvres d art et qui avait beaucoup travaill pour ces institutions la chute du Reich les lis tes ainsi tablies purent tre recoup es avec les inventaires pr cis tenus dans les diff rents tablissements L exploitation de ces documents essentiels nous apprend que 510 MNR sont dans ce cas dont 20 environ des tableaux 239 Le cours sur valu du Reichsmark facilitait les acquisitions de mus es qui avaient d j l habitude du march parisien pendant l entre deux guerres et qui jouissaient de facilit s administratives pour obtenir les licences d exportation rendues obligatoires par la loi fran aise du 23 juin 1941 Le tableau pr sent en annexe 2 montre la part importante des objets provenant des mus es de Rh nanie et tout particuli rement la St dtische Kunstsammlungen de D sseldorf 87 objets dont 37 tableaux le Kaiser Wilhelm Museum de Krefeld 73 objets dont 59 tableaux le Rheinisches Landesmuseum de Bonn 24 tableaux ou le Wallraf Richard Museum de Cologne 21 tableaux On y remarque en outre la part des objets acquis par le Ledersmuseum d Offenbach en pro jet qui ach te 52 objets de cuir et surtout par la Landesgalerie de Salz bourg dont le directeu
64. es tableaux de Picasso Bonnard Modigliani et Matisse La Cour sup rieure des restitutions est aussi amen e statuer dans un autre cas de figure Le minist re f d ral des Finances refuse d indemniser des oeuvres d art spoli es apr s avril 1943 il objecte que les oeuvres d art n ont pu tre entrepos es dans les d p ts situ s en Alle magne dans la mesure o ceux ci taient d j pleins cette poque Ici la Cour sup rieure casse le jugement du tribunal de Land qui avait confirm la d cision du minist re en argumentant que premi rement il n est pas prouv que les objets ont effectivement t envoy s ailleurs que dans les d p ts en question et que deuxi mement il n est pas exclu qu ils aient t envoy s en tout ou partie dans les d p ts en Allemagne dans la mesure o les nazis veillaient ce que les fruits de la spoliation soient r partis en plusieurs endroits Les dossiers d indemnisation des spoliations d oeuvres d art sont souvent complexes et d taill s les requ rants tant repr sent s par des avocats qui semblent s tre sp cialis s sur ces questions Ma tre F her Paris et Ma tre Grunwald Berlin font montre de talent de savoir et surtout de t nacit dans la d fense des int r ts de leurs clients Quelques sondages effectu s sur des affaires importantes per mettent de constater que dans certains cas les montants des indemnisa tions furent lev
65. es au BundesArchiv de Coblence sont origine du chapitre sur les travaux men s par la Treuhandverwaltung von Kulturgut de 1952 1962 Plusieurs contractuels de la Mission nous ont fait b n ficier de leur tr s bonne connaissance des dossiers et tout particuli rement Rita Cusimano Uta Becker Sylvain Barbier Sainte Marie St phane Camberlain et Rudolf Velhagen La mise au point de ce rapport a fait l objet des soins attentifs d Alain Pierret et d Andr Larqui qui a veill sans fl chir au respect des La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman calendriers comme au contenu du rapport et aux recommandations adopt es par la Commission Pour sa part Asdis Olafsdottir alliant une d licate courtoisie une t nacit sans faille a su nous faire assurer la mise en forme d finitive elle a en outre tabli deux des annexes le r capitulatif des restitutions effectu es depuis 1951 et la liste des objets d art rentr s au Mobilier national et dans les Mus es nationaux suite la recommandation du second rapport d tape La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d
66. es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman conf rence internationale de Washington en d cembre 1998 la faiblesse des moyens d gag s n avait pas permis de boucler toutes les recher ches ni de les tendre toutes les disciplines Si l quation MNR biens spoli s perdait de sa validit la n cessit d entreprendre des investiga tions d une tout autre ampleur visant appr hender l historique des MNR l aune de l histoire des spoliations et du march de l art en France pendant l Occupation s imposait aux quipes Ces premi res recherches conduites avec les ressources propres aux mus es mettaient en vidence l importance du travail mener Cet effort a t rendu possible gr ce aux moyens d ploy s par la Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France Inscrivant la question des oeuvres d art dans le cadre de ses tra vaux la Mission confia Michel Laclotte pr c demment directeur du mus e du Louvre avec Alain Pierret ancien ambassadeur le soin de coordonner partir de la fin de 1998 les travaux des conservateurs et d un groupe de quinze chercheurs dont elle finan a la r mun ration L objectif assign cette quipe depuis plus d un an et dont les contrats s ach vent au mois de juin 2000 est d tablir pour chacun des quelque deux
67. es des objets transmis par la Dienststelle Westen dites listes MA B pour M bel Aktion Bilder Ces listes sont surtout exploitables pour les peintures pour lesquelles les relev s ont t faits avec soin Pour d autres types d objets moins prestigieux les listes ne semblent pas toujours compl tes et les identifications sont parfois bien difficiles faute d indications suffi samment pr cises dimensions pour les tapisseries et les tapis notam ment Il appara t que la communication de ces copies des listes de PERR la France a t faite de fa on partielle et parfois tardive Inventaires de Linz et des collections Goering L exploitation des inventaires dit projet du mus e de Linz et des collections d un certain nombre de dignitaires nazis tout particuli re ment celle de Goering ont permis de mettre en vidence le grand nombre des objets pass s par ce mus e et de pr ciser les provenances ant rieures qui renvoient en grande partie des achats effectu s pen dant l Occupation sur le march de l art parisien Inventaires des achats r alis s par des mus es autri chiens et allemands De nombreux MNR proviennent d achats r alis s par des mus es allemands et autrichiens ils ont pu tre tudi s gr ce aux listes tablies d s 1945 par les services alli s partir des dossiers de la maison de transport Schenker puis des inventaires des diff rents mus es La Commission de r cup ration arti
68. es diff rentes quipes de recherche permettent de mettre en vidence deux groupes de prove nance principaux d une part les objets spoli s principalement par l ERR d autre part les objets achet s sur le march de l art parisien Les r sultats qui figurent ici font le point des r sultats acquis au 1 mars 2000 10 environ d objets spoli s 65 d objets achet s sur le march parisien 25 d objets dont l historique est incomplet ou inconnu 10 environ d objets spoli s 163 objets ont t spoli s de fa on certaine ou quasi certaine Ils se r partissent comme suit 48 peintures classiques 61 objets d art classiques 15 dessins classiques 21 c ramiques 9 tableaux et objets d art du XX si cle 3 sculptures classiques 6 objets d art antique En outre seize objets ont t rep r s sur les listes unbekannt tablies par l ERR ou portent un sigle UNB vingt trois objets ont t saisis par la Dienststelle Westen dans le cadre de la M bel Aktion et transmis l ERR ils ont t rep r s dans les inven taires MA B M bel Aktion Bilder ou MA M M bel Aktion M bel dress s par l ERR ou portent une marque MA B ou MA M sixsemblent tre pass s par la Dienststelle Westen avant d tre envoy s Karlsruhe par les soins de l ambassade d Allemagne vingt six objets ont t retrouv s en 1945 dans des d p ts de l ERR treize au ch tea
69. etrouv s la plus grande partie en Alle magne et en Autriche 58 477 les autres en France 1 895 Tch coslo vaquie 808 Suisse 39 Italie 10 et Belgique 4 Sur ces 61 233 objets 45 441 soit les deux tiers avaient t restitu s en 1950 Un autre docu ment dont la date est pr ciser indique que 14043 objets ont t remis aux Domaines afin d tre vendus tandis que 200 cadres et toiles blanches avaient t donn s l Entraide association qui a pour objet l aide aux jeunes artistes et que 20 objets divers ont t retourn s au ser vice des Restitutions Un rapport interm diaire du 15 octobre 1948 signale les difficult s des d nombrements en la mati re essentiellement parce que certains objets avaient parfois t inventori s par lot et non par unit et d autre part la suite des destructions caus es par un accident survenu dans un convoi provenant de Buxheim et qui comprenait notamment des porcelaines et des c ramiques Les op rations de restitution se sont poursuivies apr s la disso lution de la Commission de r cup ration artistique en 1949 Elles ont t naturellement tr s importantes pour les grands marchands et les grands collectionneurs du fait de la qualit des oeuvres qui les rendait plus facile ment identifiables et de l existence de documents qui permettaient d appuyer les demandes listes de stock inventaires passages en exposi tion polices d assurances photographie
70. ets La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman mentions de propri taires Certains objets sont galement pass s en vente parce que leurs propri taires n avaient pas tenu les r clamer ou qu ils n ont pas donn suite aux convocations re ues pour venir retirer des biens leur appartenant Ces oeuvres furent vendues de 1950 1953 dans la salle des ven tes des Domaines rue de Richelieu au cours de ventes qui dispersaient des objets ne provenant pas tous de la r cup ration artistique Annon c es dans le Bulletin officiel d annonce de l administration des Domai nes par des avis qui comportaient le d tail des lots et des illustrations pour les oeuvres les plus importantes elles faisaient l objet d une exposi tion avant la vente On y nota quelques ench res particuli rement lev es comme celles faites pour La Mar chale de Luxembourg etsa famille de Lancret et L Int rieur d une taverne de Van Ostade adjug s respectivement 3 200 000 francs et 705 000 francs le 6 mars 1951 ou Garzano chevrier en vue d un village par Corot adjug 3 900 000 francs le 7 juin suivant 5 Beaucoup d objets de faible valeur furent adjug s par lots notamment pour l argenterie Le produ
71. g Hugh Smyth The Establishment of the Munich Collecting point dans Spoils of war World War I and its aftermath the loss reappearance and recovery of cultural property publi sous la direction d Elisabeth Simpson New York Harry N Abrams incorporated 1997 336 p Lynn Nicholas Le pillage de l Europe op cit p 356 506 36 Sur les archives de TERR cf AJ van der Leeuw The best years dans The return of looted collections 1946 1996 an unfinished chapter actes du congr s d Amsterdam 15 et 16 avril 1996 Amsterdam 1997 p 19 25 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Neuschwanstein les inventaires de la collection Goering et ceux des mus es allemands ils ont travaill en collaboration avec les hommes des services de renseignements Office of Strategic Service qui ont proc d l interrogatoire des protagonistes les plus importants comme Rochlitz dont on sait la part qu il a jou e dans les changes de PERR ou Maria Dietrich qui avait beaucoup vendu aux dignitaires du r gime Des tu des m ticuleuses ont t men es sur l ERR la collection de Goering ou le projet de constitution du mus e de Linz Des repr sentants des diff rents pays taient galem
72. i possible de d terminer qu une s rie de neuf carreaux de fa ence tait pass e par l ERR Une inscription la craie port e sur les ceintures d un ensemble de six fauteuils indique qu ils ont t achet s chez le marchand parisien Buvelot Tous ces num ros tiquettes ou marques sont soigneusement relev s ceux qui ne sont pas interpr tables sur le champ pouvant ensuite parfois tre utilis s par rapprochement ou recoupement Cette op ration fort longue mener exige de nombreux d pla cements et parfois une organisation lourde pour les oeuvres de tr s gran des dimensions Elle est parfois compl t e par une campagne de prises de vue les dos des oeuvres ont ainsi t photographi s en noir et blanc et en couleur mais galement l infrarouge pour faire ressortir d ven tuelles inscriptions p lies Synth se des informations disponibles dans les mus es L exploitation des informations disponibles dans les mus es a pu tre assez rapidement men e on s est attach examiner les inventaires dans lesquels on a parfois pu relever quelques indi cations d tiquettes aujourd hui disparues et mentionnant des prove nances les dossiers d oeuvres dans lesquels ont t en particulier relev es les mentions d expositions de la deuxi me moiti du si cle permettant d tablir que ces oeuvres ont t pr sent es au public les collections des arr t s minist riels qui indiquen
73. inct de ERR m me s il est dirig par von Behr auparavant responsable de l ERR qui s installe au 54 avenue d I na amenant de ce fait ERR pr c dent occupant de ces locaux transf rer ses bureaux rue Dumont d Urville Les biens saisis par la Dienststelle Westen dans le cadre de la M bel Aktion Action Meubles taient r partis suivant leur nature l essentiel tant l origine destin aux familles allemandes qui devaient s installer dans les territoires de l est projet r orient au profit des sinistr s des bombardements alli s Si au hasard des saisies certains objets semblaient pr senter un int r t artistique ils taient transf r s l ERR qui enregistrait cette prise en charge en les portant sur des listes sp cifiques class es par techniques dix huit cat gories taient ainsi rep r es chacune par un sigle MA B pour M bel Aktion Bilder concernait les peintures les dessins et les arts graphi ques MA A les objets d art asiatique etc Dans chaque cat gorie un num ro s quentiel tait attribu par ordre chronologique d arriv e qui per met aujourd hui de disposer de donn es quantitatives sans que l on puisse affirmer avec certitude que tous les objets aient bien t inscrits On d nombre ainsi des objets ou lots d objets qui se r partissent de la fa on suivante tableaux et dessins WMA Bilder pour 1 369 num ros sculptures tapisseries tapis et tissus t
74. is en oeuvre par des services allemands la diff rence des autres secteurs tudi s par la Mission l ana lyse du dossier des oeuvres d art met en vidence la part pr pond rante jou e par les services allemands mobilis s en l occurrence sur un secteur qui occupait une place sp cifique dans l id ologie et les men es de l Etat national socialiste La qu te de l honorabilit ostentatoire et de la recon naissance culturelle qui animait les dignitaires nazis a sans doute jou un r le dans la relation de fascination et de haine principalement l gard des arts primitifs et de l art moderne qu ils d velopp rent l endroit des richesses artistiques que leurs conqu tes leur rendaient accessibles L puration des collections des mus es allemands les ventes aux ench res d oeuvres qui en furent extraites le montage de l exposition de P Entartete Kunst parall lement la glorification de l imagerie du v ri table art germanique la formation d un corps d historiens de l art et de conservateurs qui b n ficia du ralliement d universitaires d fenseurs d une conception pangermaniste de leurs disciplines constituent le contexte de la politique artistique du r gime Ce climat est l origine tant du projet mus al de Hitler pour Linz que de l tablissement de listes d oeuvres d art qui devaient revenir de droit P Allemagne et qui n ont pu tre dress es que gr ce
75. it total de ces ventes s levait au 25 juin 1953 96 120 000 francs il tait estim en septembre 1954 une centaine de millions d anciens francs Le fait qu une oeuvre ait t spoli e ou non n tant pas inter venu dans les crit res de la Commission de choix il est certain que des objets spoli s puis retrouv s en Allemagne ont ainsi t remis sur le mar ch sans avoir t rendus leurs propri taires Les raisons peuvent en tre diff rentes les objets n ayant pas t r clam s par des propri taires qui n taient plus en France ne souhaitaient pas le faire ou avaient dis paru Quelques oeuvres dont les propri taires taient connus mais qui n avaient pas fait l objet de demandes de restitution ont t vendues alors comme un ensemble de vues de Nuremberg appartenant Hermann Arnstein pour certaines les propri taires n ont pas donn suite aux courriers qui leur ont t envoy s ou ont d cid de ne pas rentrer en leur possession On conna t en outre au moins un cas o le propri taire n a t reconnu qu une fois la vente faite la solution choisie a t celle d une indemnisation financi re D une tout autre nature est la vente d oeuvres spoli es apr s restitution leurs propri taires C est le cas par exemple de la collection Schloss la suite des restitutions partielles intervenues dans l apr s guerre une partie importante de la collection fut dispe
76. ites pouvant en effet apporter de pr cieux compl ments C est ainsi par exemple que l on a pu tablir par les tiquettes qu ils portaient que 52 objets de maroquinerie ont t acquis pour un mus e du Cuir dont la cr ation tait pr vue Offenbach les dossiers provenant du ch teau de Compi gne qui a abrit une exposition des oeuvres revenues d Allemagne ont permis de collec ter les informations sur l itin raire de certains objets entre leur retour en France et leur affectation 1950 1963 les recherches bibliographiques ont permis de faire le point sur ce qui tait publi sur les oeuvres notamment dans les catalogues d expositions Pour celles qui sont les plus importantes aux yeux de l his toire de l art elles ont permis en particulier de relever des passages en collections particuli res essentiellement au XIX si cle et au d but du XX si cle Les catalogues de ventes de la p riode de guerre ont t d pouill s syst matiquement pour les peintures et les dessins Pour les peintures ces informations ont t compl t es par le d pouillement de proc s verbaux de ventes aux ench res conserv s aux Archives de Paris Exploitation des archives conserv es au minist re des Affaires trang res L exploitation des archives conserv es dans le fonds du minis t re des Affaires trang res a pour but de rassembler l ensemble des informations dont ont dispos en France les diff rents
77. ktion ont t transport s sur le territoire d application de la loi BR G Ainsi les spoli s sont dispens s de l apport de la preuve au cas par cas du transport des objets spoli s en Allemagne et touchent 80 de la valeur estim e au 1 avril 1956 des biens spoli s 6 Cette mesure exclut cependant les objets de valeur mus ale c est dire tous les biens dont la valeur d passe 50 du d dommage ment calcul pour l ensemble de l appartement pill Les oeuvres de valeur insignifiante sont donc souvent comprises dans l indemnisation forfaitaire propos e par les autorit s allemandes alors que les oeuvres de plus grande valeur sont toujours soumises l apport de la preuve sur le territoire d application de la loi Cette situation qui laisse la majorit des spoli s victimes de la M bel Aktion devant un probl me insoluble ne change qu apr s la pro mulgation de la troisi me loi de r vision de la BR G en 1964 En effet celle ci repr sente une volution majeure de l indemnisation des spolia tions mobili res elle permet aux personnes qui n avaient pas d pos de demande d indemnisation dans les d lais impartis de le faire et aux per sonnes qui avaient d pos une demande d indemnisation et avaient abandonn car elles ne pouvaient prouver que les objets avaient t transport s en Allemagne de rouvrir leurs dossiers condition qu elles 67 Bericht des Bundesamtes f r u er
78. lemagne et dont la derni re trace en France est attest e chez un collectionneur juif 50 oeuvres suppos es spoli es oeuvres dont la situation est inconnue dans la France de l imm diat avant guerre mais qui ont t retrouv es en Allemagne dans un stock ou une cache comprenant des oeuvres spoli es ou figurant sur un interrogatoire authentique liste alli e ouproperty card indiquant la provenance spoliatrice Groupe B 1817 oeuvres dont les historiques sont incomplets dans la p riode tudi e dont 146 oeuvres d nu es d historique avant guerre ou dont l historique s interrompt avant guerre et retrouv es en Allemagne sans trace d achat 221 oeuvres dont l historique s interrompt avant guerre et reprend avec une acquisition allemande sur le march 1 042 oeuvres dont l historique commence avec un achat allemand sur le march fran ais pendant l Occupation 209 oeuvres dont l historique commence avec leur retour en France 30 oeuvres dont l historique commence par un vol au cours de la p riode tudi e mais dont on ignore qui et dont on ne sait rien avant 131 oeuvres non encore identifi es dans la documentation exploit e 38 oeuvres dont l historique est lacunaire ou inexistant avant guerre et retrouv es dans un stock de Gustav Rochlitz Groupe C 163 oeuvres d nu es de toute spoliation dont 44 commandes allemandes 10 oeuvres dont l historique comporte ou comm
79. lin pour Hitler trois Arthur Pfannstiel homme de confiance de von Behr pour Goering trois au marchand hongrois Alexander von Frey pour Goering un la galerie Almas Dietrich un Boedecker marchand Francfort et un Jan Dyk Jr marchand Amsterdam Ainsi d apr s cette enqu te seuls 97 tableaux auraient donc t coul s par l ERR Nous ne savons pas encore dans l tat actuel des recherches sice recensement peut tre consid r comme exhaustif Hor mis d in vitables possibilit s de coulage qui ne laissent que bien rare ment des traces deux documents montrent que la question s est d j pos e dans l apr s guerre Lors de l instruction du dossier du marchand de tableaux F par la Cour de justice en 1946 le pr venu d clare avoir acquis douze toiles provenant de l ERR aupr s du courtier M il ajoute qu il les a pour la plupart restitu es leurs l gitimes propri taires Si la liste de ces toiles a t conserv e il faudra la confronter celles des changes d taill s plus haut et nous attacher comprendre quel a pu tre le r le du courtier D autre part le 22 octobre 1945 le minist re des Finances demande la direction g n rale des tudes et Recherches DGER d nomination des services de renseignement fran ais de l poque de proc der une enqu te sur les rapports entretenus par le marchand Hugo Engel avec les Allemands afin d tablir s il a p
80. llectionneurs avaient confi leurs oeuvres dans le cadre des mesures de protection du patrimoine natio nal afin qu elles soient vacu es en m me temps que les collections publi ques 6 Chambord 6 Brissac 2 Sourches Une vingtaine de saisies ne sont pas localisables en l tat Les p riodes du pillage artistique Onze saisies interviennent entre octobre et d cembre 1940 Kann David Weill Wildenstein L vy de Benzion Loewenstein Watson Georges Bernheim Rothschild Paul Rosenberg Seligmann Arnold L analyse des lieux de spoliation donne les r sultats suivants 1940 1941 1942 1943 1944 Total 1 trimestre 6 5 1 11 2 trimestre 10 4 2 16 3 trimestre 4 trimestre Non datables Total des saisies intervenues dans l ann e 144 De plus dans l tat actuel de notre documentation il n est pas possible de pr ciser l ann e pendant laquelle sont survenues 70 saisies L action de PERR vise donc plus de deux cents personnes ou familles Si l analyse crois e des cibles de l ampleur et des p riodes des pil lages confirme que l ERR en quelques semaines en se focalisant sur quel ques gisements parfaitement rep r s parvient faire le plein quantitativement et qualitativement de l essentiel de son butin l examen de ses actions de moindre ampleur r v le une r alit plus contrast e pour ce qui concerne la part du pa
81. main Souvenirs de l exode du Louvre Paris Somogy 1992 138 p Bizardel Yvon Sous l Occupation souvenirs d un conservateur de mus e Paris Calmann L vy 1964 Cassou Jean Le pillage par les Allemands des oeuvres d art et des biblio th ques appartenant des Juifs de France Paris ditions du Centre 1947 267 p Florisoone Michel La Commission de r cup ration artistique dans Mouseion vol 55 56 1946 Mazauric Lucie Ma vie de ch teau Paris Perrin 1967 286 p Valland Rose Le front de l art Paris Plon 1961 262 p r dition Paris R union des mus es nationaux 1997 252 p P riodiques Spoils of war Magdebourg Koordinierungstelle der L nder f r die R ckf hrung von Kulturg tern beim Kulturministerium des Landes La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Sachsen Anhalt disponible sur le serveur Internet du centre de Br me cf infra comporte une rubrique bibliographique derni re parution n 5 de juin 1998 le prochain num ro tait pr vu pour f vrier 1999 Sites Internet Minist re de la Culture site Internet www culture fr sur l cran d accueil choisir bases de donn es puis mus es
82. main de la guerre et se trouvaient encore entre leurs mains tait organis e par les mus es nationaux de Paris et de province L un des chantiers de la Mission d tude portant sur le pillage des biens culturels elle mettait la disposition des conservateurs qui s employaient d j l laboration de l historique de ces oeuvres des moyens en personnel L tat de ces recherches et les recommandations relatives aux travaux mener ont t pr sent s en d cembre 1997 dans le premier rapport d tape de la Mission Remis au Premier ministre en f vrier 1999 le second rapport d tape a constitu un apport d cisif de la r flexion sur la p riode trait e Il a mis en vidence la n cessit d crire une histoire du pillage des biens culturels en France pendant l Occupation afin de le situer sa juste place parmi les autres domaines de spoliations tudi es Les mus es ont ainsi mis en chantier la r daction d une contri bution aux travaux de la Mission qui a fait l objet de nombreux changes de vues pendant toute son laboration La Mission a en particulier rapide ment soulign la n cessit d y pr senter des informations recueillies sur l tat du march parisien pendant l Occupation Gr ce aux efforts conjugu s des mus es et de la Mission l tude publi e ici et valid e comme rapport sectoriel dans les documents finals de la Mission pr sente un historique des pillages d oeuvres d art
83. nationaux La spoliation dans les camps de province En application de la loi du 11 mars 1957 article 41 et du code de la propri t intellec tuelle du IT juillet 1992 toute reproduction partielle ou totale usage collectif de la pr sente publication est strictement interdite sans l autorisation expresse de l diteur Il est rappel cet gard que l usage abusif et collectif de la photocopie met en danger l qui libre conomique des circuits du livre La Documentation fran aise Paris 2000 ISBN 2 11 004563 9 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Remerciements Ce rapport s est progressivement construit travers les chan ges souvent quotidiens toujours attentifs que malgr de lourdes char ges au sein de la Mission Annette Wieviorka a bien voulu maintenir avec nous Sa disponibilit sa g n rosit et sa lucidit d historienne nous ont permis de saisir les enjeux et d appr cier correctement la place de la question des biens culturels dans les travaux de la Mission chaque tape importante Ady Steg a su nous clairer par sa rigueur morale et la pertinence de ses interventions et l organisation de cette synth se lui doit beaucoup Michel L
84. nconnu par opposition aux listes nominatives qui rassemblent des biens sans plus d indication de propri taire volontairement pour faciliter le coulage ou par incapacit g rer pr cis ment un stock la croissance trop rapide d autre part des listes recensant les objets arriv s dans le cadre du programme dit M bel Aktion qui permit aux nazis de se constituer un butin d oeuvres d art sans nom de propri taire rep rable certains des objets qui y sont mentionn s figurent galement sur les listes Unbekannt Dans ce rapport sur les biens culturels nous ne p n trerons pas au coeur de ces listes nominatives Les objets qui y figurent ont d ailleurs pour l essentiel t retrouv s et restitu s En analysant les objectifs que s taient fix s les nazis et les r sultats obtenus notre recherche a pour but de mieux comprendre les m thodes employ es et de rendre publi ques des donn es quantitatives jusque l absentes Les cibles du pillage artistique La lecture des noms des personnes spoli es renvoie la tradition nelle bourgeoisie juive des quartiers ouest de la capitale laquelle s ajou tent quelques familles r cemment venues d Allemagne Il sera n cessaire afin de bien comprendre ce qui s est pass et comment l ERR travaillait d appr cier si c est bien la totalit des stocks et des ensembles artistiques poss d s par des Juifs qui furent ainsi pill s si d autres f
85. nist re des Affaires trang res duquel il rel ve veille l ex cution des clauses conomiques du trait de Versailles relatives aux probl mes des biens priv s La sp cificit des probl mes pos s par l identification et la localisation des biens culturels am ne la cr ation d une Commission de 37 La description la plus d taill e des restitutions d uvres d art se trouve au chapitre VIII de l ouvrage de Claude Lorentz intitul Za France et les restitutions allemandes au lendemain de lu seconde guerre mondiale 1943 1954 publi par la direction des Archives du minist re des Affaires trang res en 1998 348 p La Commission de r cup ration artistique a publi un bilan de son action La Documentation fran aise en 1949 Spoliations et restitutions des biens culturels et priv s objets d art ou pr cieux Notes et tudes documentaires n 1109 Les archives de la Commission de r cup ration artistique jointes celles du service de remise en place des uvres d art sont conserv es aux Archives du minist re des Affaires trang res l ensemble repr sente plus de neuf cents cartons Elles ont fait l objet d un d pouillement informatis La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didie
86. nne compr hension de l ensemble des m canismes de spoliation artistique pendant cette p riode puis des mesures de r paration prises apr s la chute du Reich L tude rejoignait l les travaux op r s par la Mission ou sous son gide dans les diff rents secteurs de recherche couverts et 14 La liste des personnes associ es ces travaux figure en annexe 1 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman notamment les spoliations mobili res l aryanisation ou les ventes op r es par les Domaines La volont de rendre compte de l ampleur des recherches effec tu es correspondant aux moyens importants qui leur ont t affect s conduit pr senter ce rapport en deux parties La premi re est consacr e l histoire des pillages des restitu tions et des indemnisations des oeuvres d art Elle s articule chronologi quement en tenant compte de plusieurs sp cificit s de ce dossier qui ont constitu des pistes de recherche les app tits des nazis en mati re d oeuvres d art et le r le d cisif jou par les services allemands qui op r rent en dehors de tout cadre l gal dans des actions que nous d signeront sous le terme de pillage afin de les dis tinguer de
87. nsid r n ont pas t transport s sur le territoire d application L apport de la preuve n est donc plus la charge du spoli mais bien de la partie adverse en l occurrence le minist re f d ral des Finances Celui ci essaie dans la majorit des cas d branler la pr somp tion de preuve du transport des objets en Allemagne Un cas de figure est celui des oeuvres dites d art d g n r les directives nazies indiquent clairement que ces oeuvres ne doivent pas tre envoy es en Allemagne 70 Affaire ORGA A 5450 jug e le T avril 1972 consult e au Landesarchiv Berlin B Rep 039 01 n 45 Jugement confirm ult rieurement par la Cour sup rieure affaire ORG 5502 jug e le 29 octobre 1973 examin e au Landesarchiv Berlin B Rep 039 01 n La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Pour le minist re des Finances la demande d indemnisation n est donc pas motiv e La Cour sup rieure des restitutions est amen e dans ce cas produire un jugement elle estime que dans le cas o les oeuvres sont dites d art d g n r la pr somption de preuve est fortement branl e Cela vaut pour une partie des oeuvres faisant l objet du litige d
88. ntage correspond l incertitude et l ignorance quant leur localisation apr s la spoliation par l ERR Pour les autorit s allemandes il est peu pro bable que ces oeuvres aient t transport es en Allemagne mais il n est pas prouv non plus qu elles ont t achemin es ailleurs L indemnisation des oeuvres d art spoli es par l ERR s effectue donc dans un contexte plut t favorable aux spoli s sion le compare l indemnisation de spoliations mobili res moins bien connues des autori t s allemandes et fran aises la fin des ann es cinquante En font partie toutes les spoliations intervenues dans une situation o l occupant n a pas tenu un livre de comptes minutieux du fruit de ses exactions Les oeuvres d art des grands collectionneurs et de marchands d art sont spo li es par l ERR en revanche les quelques tableaux et objets pr cieux que peuvent poss der les personnes de la bourgeoisie m decins ing nieurs professeurs des universit s sont souvent spoli s dans le cadre de la M bel Aktion La M bel Aktion correspond au pillage de tous les appartements que les Juifs ont laiss s dans leur fuite ou apr s leur arrestation le rap port g n ral d activit de la Dienststelle Westen en charge de la M bel Aktion recense plus de 78 000 appartements pill s en France Belgique et dans les Pays Bas On est donc confront une action d un autre type que celle de l
89. occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman chapitre pr c dent Elles saisirent galement l ensemble des collections d institutions mus e de Linz et de dignitaires nazis Goering Ribbentrop Hitler Himmler que les objets proviennent de spoliations essentielle ment mises en oeuvre par l ERR ou aient t acquis aupr s de marchands d sireux de vendre de bons acheteurs Ces objets furent rassembl s par les Alli s dans des d p ts pro visoires les collecting points D sseldorf en zone britannique Baden Baden en zone fran aise et surtout Munich et Wiesbaden en zone am ricaine Les collections pill es par l ERR rejoignirent dans les collecting points des objets dont l origine tait tout autre puisqu ils provenaient en grande partie d achats effectu s par les Allemands sur le march de l art parisien En effet les transactions conclues par des institutions ou des particuliers allemands tant consid r es comme ayant contribu l appauvrissement des territoires occup s elles devaient tre d clar es par ceux qui les avaient conclues et les objets correspondant furent saisis et transf r s dans les collecting points Si les particuliers n taient que bien rarement en mesure de pr ciser le nom du vendeur aupr s duquel il
90. of artistic and historic monuments in war areas 1943 1946 qui comprennent notamment un fonds de photographies RG 260 archives de l tat major am ricain d occupation en Allemagne et parmi ce fonds tout particuli rement les sous s ries suivantes RG 260 49 archives de la Property Division qui rassemblent les archi ves des collecting points am ricains Munich et Wiesbaden avec une importante collection photographique RG 260 5 archives de l Official Military Government of United States OMGUS notamment pour les journ es du proc s de Nuremberg consa cr es aux oeuvres d art et pour les documents relatifs PERR RG 260 5 4 Les archives de Washington ont t jusqu ici utilis es essentiel lement pour l historique des tableaux une mission compl mentaire pour l ensemble des objets a t effectu e au mois de mars 2000 Berlin Des sondages et des recherches ponctuelles ont t pratiqu s dans les archives des services allemands charg s des dossiers d indemni sation ouverts par la R publique f d rale d Allemagne en application de la loi BR G du 19 juillet 1957 Los Angeles Fondation Getty Des recherches ponctuelles ont t men es au d partement spe cial collections essentiellement sur les papiers Douglas Cooper excellent connaisseur du cubisme engag dans l arm e britannique qui a jou un r le d cisif dans les restitutions de l imm diat apr s guerre La do
91. r Frederic Welz cherchait compl ter par des acquisitions financ es par le produit provenant de la vente aux autorit s du Reich d une importante propri t fonci re un premier noyau de 79 Un tableau r capitulatif des achats des mus es allemands et autrichiens figure en annexe 2 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman collection constitu par des spoliations effectu es en Autriche Enfin du fait de la position adopt e par l URSS en mati re de restitution on n y trouve pas d objets provenant de mus es situ s en zone d occupation sovi tique La qualit des oeuvres achet es les ont conduites tout naturel lement tre tr s largement retenues par la Commission de choix l int gralit des onze tableaux achet s par le mus e de Wuppertal sont des MNR et cette cat gorie est donc probablement fortement sur repr sent e dans le corpus tudi Nous n avons pas rencontr de mention d objets pill s par les services allemands et qui seraient arriv s dans les mus es allemands le cas de Linz tant mis part Les achats pour le mus e de Linz Deux cent soixante quinze objets dont 25 environ sont des peintures 257 tableaux 15 objets d art
92. r Schulman r cup ration artistique CRA charg e des recherches relatives la r cup ration des oeuvres d art des souvenirs historiques des objets pr cieux des documents d archives des livres et manuscrits enlev s par l ennemi ou sous son contr le des collectivit s ou des ressortissants fran ais et de recueillir et de v rifier en vue de cette r cup ration les d clarations des int ress s et tous l ments d information utiles La mise en place de la Commission est men e rapidement et avant m me sa cr ation officielle par un arr t du 24 novembre 1944 une premi re r union est organis e d s le 19 septembre soit moins d un mois apr s la lib ration de Paris pour pr senter les grandes lignes de l action mener Moyens humains Les Mus es nationaux et notamment Jacques Jaujard leur direc teur nomm quelques mois plus tard directeur des Arts et Lettres ont t l origine de la cr ation de la Commission et ont jou un r le d cisif dans son fonctionnement La pr sidence est confi e Albert Henraux 1881 1953 Pr si dent de la Soci t des amis du Louvre depuis 1932 il tait lui m me un grand amateur un collectionneur averti tr s familier des milieux de l art tant des collectionneurs que des marchands L organisation du travail des dix sept employ s que comptait la commission en 1945 effectif port trente en 1949 est assur e par Michel Florisoone conse
93. r des dos siers actifs Un regard et une m thode critiques doivent donc pr valoir dans le traitement des sources Le travail a t r parti par type d oeuvres peinture classique peinture moderne art graphique sculpture objets d art c ramique anti ques seule une connaissance approfondie des objets tudi s pouvant en effet permettre de les identifier dans les listes fichiers et documents divers qui sont exploit s Le but des recherches tant d tablir la provenance des oeuvres confi es la garde des Mus es nationaux la m thode choisie a t de proc der d abord un examen approfondi des objets pour relever les marques et les inscriptions t moins de l itin raire de l oeuvre Parall le ment tait exploit e la documentation conserv e dans les mus es inventaires dossiers d oeuvres dossiers administratifs ressources biblio graphiques Plusieurs fonds d archives ont t d pouill s les contractuels de la Mission se consacrant essentiellement aux fonds conserv s aux Archi ves du minist re des Affaires trang res Examen physique des oeuvres L examen physique des oeuvres a pour but de rep rer des mar ques des num ros des tiquettes qui sont sources d informations pr cieuses sur l itin raire des objets Les achats des diff rents mus es allemands sont rep rables par les cachets les num ros d inventaire ou les tiquettes appos es lors de l entr e dans les colle
94. r la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman La difficult des recherches peut s exposer en deux chiffres il s agit de rep rer 2 000 objets parmi les 60 000 revenus d Allemagne Les principaux documents consult s sont les suivants Rapports et tudes D s la chute du Reich les historiens d art qui accompagnaient les troupes alli es se sont attach s r unir des informations sur les oeuvres d art arriv es en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale Les informations qu ils ont transmises la France sont d une part des rapports g n raux et d autre part des tudes portant sur des points pr cis notamment le fonctionnement de l ERR avec une tude d taill e des changes Rochlitz le fonctionnement de l quipe charg e de la mise en place du mus e de Linz la constitution des collections des grands digni taires nazis Goering Ribbentrop Himmler les achats des mus es alle mands et autrichiens Listes d oeuvres saisies tablies par PERR Une attention toute particuli re a t port e au rep rage d ven tuelles spoliations cet effet les copies des documents tablis par l ERR ont t tout particuli rement tudi es Il s agit essentiellement des listes nominatives des listes d objets pour lesquelles ne sont pas mentionn es d indications de propri taires dites listes unbekannt et des list
95. raient en revanche imm diatement restituables lorsque les preuves de propri t des demandeurs taient produites Aucun de ces trois projets de loi ne fut vot Ce fut le cas gale ment de travaux men s en 1947 pour laborer un projet de loi sur les 58 L essentiel des informations fournies ici provient de l intervention de Monique Bourlet Le statut juridique des MNR gt publi e dans les actes du colloque Pillages et restitutions Op Cit 59 Voir liste p 55 50 60 Cf dossier du d partement des collections de la direction des Mus es de France La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman objets d art vendus des acheteurs allemands pendant l Occupation et qui aurait concern une grande partie des MNR Face cette situation la direction des Mus es de France sollici tait dans les ann es quatre vingt dix l avis de la Chancellerie et du Con seil d tat et recevait celui de la Cour des comptes tant donn la diversit des positions nonc es aucune d cision ne fut prise et le statut des MNR demeura en l tat Les pr misses de l institution d une instance visant valuer l ampleur de toutes les spoliations voulue tant par la communaut juive
96. ration avec le service de remise en place des oeuvres d art dirig par Rose Valland les nombreux changes de correspondances t moignent de la qualit du travail effectu qui a amen aussi collecter des infor mations nouvelles Outre l instruction des demandes de restitution puis d indemni sation formul es par des Etats ou des particuliers la TVK a pu tablir les listes r capitulatives des oeuvres restitu es chaque pays depuis 1945 en en indiquant la provenance qu elles aient t spoli es ou vendues par des galeries ou des particuliers et en indiquant chaque fois qu il tait possible le num ro de r f rence attribu par les collecting points per mettant ainsi de remonter la property card correspondante Une conception nouvelle If ndemnisation des oeuvres d art la loi BR G L volution de la r flexion sur les spoliations am ne la R publique f d rale d Allemagne passer d une politique de restitution une politique d indemnisation Le paragraphe 5 de la Bundesr ckerstattungsgesetz l gislation f d rale de restitutions dite loi BR G du 19 juillet 1957 63 En application de la d cision prise la 175 r union du Bundestag du 15 novembre 1951 64 Cette tude de l application de la loi BRG l indemnisation des uvres d art a t r dig e par Floriane Azoulay 65 Publi e dans Bundesgesetzblatt 1 1957 p 734 La documentation Fran aise Le Pillage de l
97. re mises en situation d tre restitu es Ce syst me eut deux autres m rites particuli rement utiles dans la phase actuelle d identification d oeuvres 83 Il convient d voquer cette tape l affaire de la liquidation des tableaux d art d g n r pour reprendre le titre d un chapitre de l ouvrage de Rose Valland qui d crit et situe l v nement au 27 mai 1943 p 178 avant dans un errata d en corriger la datation qu elle fixe au 27 juillet L incendie aurait t allum dans le jardin int rieur du Jeu de Paume et aurait d truit cinq ou six cents tableaux modernes de Masson Miro Picabia Valadon Klee Ernst L ger Picasso Kisling La Fresnaye Marval et Mane Katz Le t moignage de Rose Valland est le seul dont on dispose sur cette destruction Y a t il eu une autre action de vandalisme le 22 juillet de la m me ann e ou une confusion de date entre son t moignage p 181 et une note r dig e le 23 juillet par Gaston Petite chef du personnel de gardiennage des Mus es nationaux qui pour sa part voque la lac ration au Louvre d un portrait de Madame Schwob d H ricourt et la destruction de la presque totalit des uvres provenant des collections Auxente Michel Georges Michel Dali celles visibles sur la photographie de la salle des Martyrs et Pierre L wel suivie de leur transport et de leur incendie au Jeu de Paume Cet ou ces v nement s dont la description par
98. rendre compte non seulement l abandon des investigations mais l enfouissement des probl mes ventuels pos s par Porigine des oeuvres L isolement progressif de Rose Valland puis son d part en retraite achev rent de faire tomber la question dans l oubli D autre part au cours des ann es 1970 1980 l impression qui pr valait dans un milieu de l art au demeurant peu int ress par le sujet tait qu un grand nombre d oeuvres non retrouv es avaient t d truites et que pour le reste l Arm e rouge l Union sovi tique ne s en tait pas cach e avait pr lev son d Dans les ann es soixante dix les inter ventions ponctuelles des h ritiers du marchand Paul Rosenberg ou du collectionneur Adolphe Schloss visant revendiquer des oeuvres appa raissant r guli rement sur le march confortaient le milieu de l art dans l impression que seuls ces deux cas n avaient pas t int gralement r gl s Dans l indiff rence g n rale et l ignorance de leur contenu les archives de la Commission de r cup ration artistique CRA conserv es par les Mus es nationaux d m nag es plusieurs reprises ne furent finalement remises au minist re des Affaires trang res qu en 1990 Les expositions du printemps 1997 pr par es par cette relance des recherches les publications qui en rendirent compte et les accompa gn rent le lancement de sites Internet sur les MNR eurent un retentis
99. reprendre les recherches de fa on active et m thodique l appui de toutes ces contributions et de ces sensibilit s naissantes d s la fin de 1996 un colloque intitul Pillages et restitutions le destin des oeuvres d art sorties de France pendant la seconde guerre mondiale fut orga nis au Louvre par la direction des Mus es de France DMF un large public tr s concern en suivit les travaux et y intervint prenant cons cience des difficult s de la recherche comme de l ampleur des restitu tions de l apr s guerre et enregistrant l engagement du directeur des Mus es de France poursuivre les recherches et les publier Quelques semaines apr s tandis que le Premier ministre annon ait la constitution d une Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France Le Monde titrait Les mus es d tiennent 1 955 oeuvres d art vol es aux juifs pen dant l Occupation Les Mus es nationaux entreprirent alors des investi gations plus syst matiques dans la perspective de la Pr sentation des 2 000 oeuvres revenues d Allemagne apr s la seconde guerre mondiale et confi es la garde des Mus es nationaux qui se tint en avril 1997et fut accompagn e de deux catalogues dont les notices taient simultan ment mises disposition sur le site Internet du minist re de la Culture et de la Communication base dite MNR Les quelques chercheurs qui se lanc rent alors dans l id
100. ries juin ao t 1946 minist re de l ducation nationale 1946 283 num ros 91 p 12 ill Pr sentation des oeuvres r cup r es apr s la Seconde Guerre mondiale et confi es la garde du mus e national d Art moderne catalogue de l exposition organis e au MNAM du 9 au 21 avril 1997 Paris Centre Georges Pompidou 1997 Ouvrages d historiens et de journalistes Nicholas Lynn The Rape of Europa New York Knopf 1994 498 p Ouvrage fondamental sur le sujet comportant une abondante biblio graphie dont il existe une traduction fran aise Nicholas Lynn Le pil lage de l Europe Paris Seuil 1995 560 p Bertrand Dorl ac Laurence L art de la d faite 1940 1944 Seuil 1993 481 p Kunstraub Kunstbergung und Restitution in sterreich 1938 bis heute sous la direction de Theodor Br ckler Vienne Bohlau 1999 para tre 320 p Buomberger Thomas Raubkunst Kunstraub Die Schweiz und der Handel mit gestohlenen Kulturg tern zur Zeit des Zweiten Weltkriegs Zurich Orell F ssli 1998 496 p La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Hamon Jugnet Marie Collection Schloss oeuvres spoli es pendant la deuxi me guerre mondiale non restitu es 1943 1998
101. rom Poland by the German occupation authorities during the years 1939 1945 Varsovie I Foreign paintings 1950 255 num ros Publications of the reparation section n 9 H Polish paintings 1953 251 num ros Publications of the reparation sec tion n 11 Publi par le minist re de la Culture et des Arts polonais Liste mit einer Kurzbeschreibung des im Gewahrsam des Bundesdenkma lamtes ffentlicher Sammlungen und anderer Dienststellen befindlichen Kunst und Kulturgutes dessen Herausgabe von ehemaligen Eigent rmern oder deren Rechtsnachfolgern von Todes wegen in der Zeit bis 30 September 1986 beansprucht werden kann Vienne novembre 1985 Liste des biens en possession du gouvernement autrichien dont les l gitimes propri taires ne sont pas connus revendications pr senter avant le 30 septembre 1986 Un peu plus de mille num ros La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman
102. rs e lors de deux grandes ventes les 25 mai 1949 et 5 d cembre 1951 Pour d autres 55 Cf Annuaire du collectionneur 1951 56 Cf MAE ARD RA carton 583 R 39 57 Cette statuette de saint S bastien en mail or et cristal tat des biens pass s aux Domaines p 606 appartenait Maurice de Rothschild La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman encore les restitutions se sont faites sans l intervention d aucun service officiel Le statut des MNR Les objets retenus par la Commission de choix furent confi s la garde des Mus es nationaux par le d cret du minist re de l ducation nationale pris le 30 septembre 1949 celui ci pr voyait l exposition de ces oeuvres elles furent pr sent es de 1950 1954 au mus e national du Ch teau de Compi gne qui disposait d espaces suffi sants leur inscription sur des inventaires provisoires mis disposition des personnes spoli es dits de la r cup ration elles sont distingu es par des num ros pr c d s d un sigle sp cifique qui signale leur origine MNR mus es nationaux r cup ration pour les tableaux OAR objets d art r cup ration pour les objets d art Rec r cup ration pour les
103. rtains La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman objets ont fait retour la France mais fr quemment les d clarants men tionnent un achat Paris sans pr ciser l origine de l oeuvre On peut y consulter aussi des documents utilis s par les collec ting points et conserv s en de nombreux exemplaires dans diff rents fonds d archives inventaires de collections de dignitaires nazis notam ment de Goering interrogatoires men s par les agents des services secrets am ricains inventaire du mus e de Linz achats des mus es alle mands en France durant l Occupation Documents tablis par la Treuhandverwaltung von Kulturgut TVK La TVK a notamment tabli des listes des oeuvres restitu es chaque pays B 323 562 571 Pour la France le classement est fait par ordre alphab tique de propri taire et comprend galement les oeuvres reconnues comme provenant de France mais sans propri taire identifi Ces listes r capitulatives ont permis de faire plus rapidement des v rifica tions syst matiques x Washington National Archives jusqu ici essentiellement pour l historique des tableaux RG 239 archives de la commission Roberts Commission for the protection and salvage
104. rvateur au mus e du Louvre familiaris avec les changes culturels internationaux gr ce l exp rience acquise auparavant au minist re des Affaires trang res Rose Valland apporte l exp rience inestimable acquise au cours des quatre ann es pass es au Jeu de Paume en contact quotidien avec les services de l ERR ainsi que sa connaissance de la langue allemande il faut galement souligner le r le de Suzanne Kahn qui avait assur le secr tariat de Jacques Jaujard jusqu la promulgation des lois antis mites En juin 1945 un service de r cup ration des livres documents d archives manuscrits et autographes est cr l initiative de Julien Ca n administrateur de la Biblioth que nationale jusqu la promulgation des lois antis mites et r tabli dans ses fonctions apr s son retour du camp de Buchenwald dirig par Camille Bloch membre de l Institut ce service tait compos au 1 janvier 1948 d un biblioth caire en chef de trois biblioth caires trois dactylographes quatre magasiniers et d une ving taine de trieurs et trieuses 38 Arr t du 24 novembre 1944 mise en place des services administratifs par d cret du 28 ao t 1945 39 Les travaux de cette section ont fait l objet d un rappor d taill au milieu des ann es soixante dix Jenny Delsaux Za sous commission des livres la r cup ration artistique 1944 1950 Paris 1976 63 p La documentation Fran aise Le Pillage de
105. s Au premier rang viennent les prestigieuses collections Rothschild 1 300 oeuvres dont 256 tableaux et dessins ont t restitu s Maurice de Rothschild plus de 1 000 43 Cette exposition a donn lieu la publication de deux ditions du m me catalogue premi re dition Les chefs d uvre des collections priv es fran aises retrouv es en Allemagne par la Commission de r cup ration artistique et les services alli s deuxi me dition Les chef d uvre des collections fran aises retrouv es en Allemagne par la Commission de r cup ration artistique et les services alli s Paris Orangerie des Tuileries juin ao t 1946 91 p 283 num ros 44 MAE ARD RA carton 713 45 Cf Marie Hamon op cit p 94 46 CF Marie Hamon op cit p 97 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Alexandrine de Rothschild 300 Edmond de Rothschild dont 203 tableaux et dessins et parmi les oeuvres restitu es douard de Rothschild des pi ces exceptionnelles comme l Astronome de Vermeer qui avait t pr vu pour Hitler 695 objets dont 188 tableaux et dessins sont rendus aux galeries Seligmann 500 C Stern Bilan de l action de la Commission de r cup ration artistique
106. s es font valoir l id e que l importance en regard du patrimoine national de certaines oeuvres non restitu es doit conduire l tat leur appliquer des dispositions particuli res Leur pas sage en ventes publiques obligerait l Etat s il voulait s en porter acqu reur de lourds d bours parfois difficiles sinon impossibles envisager compte tenu de la modestie des budgets de l imm diat apr s guerre cer taines d entre elles seraient ainsi amen es partir pour l tranger Cette position est prise en compte dans le d cret du 30 sep tembre 1949 qui mettant fin l activit de la Commission de r cup ra tion artistique institue par son article 5 deux commissions dites commissions de choix qui avaient pour mission de s lectionner lune parmi les objets d art l autre parmi les livres et les manuscrits les pi ces qui pr sentaient le plus d int r t La premi re tait pr sid e par le directeur g n ral des Arts et Lettres Jacques Jaujard assist par le directeur des Mus es de France Georges Salles et r unissait des repr sentants de l administration des Domaines le directeur de l Office des biens et int r ts priv s les conser vateurs en chef des Mus es nationaux l inspecteur g n ral des mus es de province et des conservateurs de mus es de province Elle tint huit s ances du 27 octobre 1949 au 17juin 1953 Sur les 16000 objets qui n avaient pas t res
107. s es par les services de renseignements fran ais DGER ou conduites par la police dans le cadre des instructions demand es par la Cour de justice le comit de confiscation des projets illicites et l administration des Douanes 12 CF Marie Hamon op cit p 21 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Les r sultats Si quelques objets sont retrouv s en France dans des immeubles occup s par l ERR l ambassade d Allemagne et dans un train affr t par l ERR et arr t Aulnay en banlieue parisienne le 27 ao t 1944 l essen tiel des objets r cup r s vient des anciens territoires du Reich Le nombre des convois est impressionnant quarante provenant de Munich entre le 14 ao t 1945 et d cembre 1949 de Wiesbaden six de D sseldorf en zone britannique du 4 mars 1948 au 15 octobre 1950 Une exposition organis e l Orangerie des Tuileries durant l t 1946 permet de pr sen ter au public un certain nombre des chefs d oeuvre ainsi revenus L valuation quantitative des restitutions est donn e par un tableau r capitulatif du 7 juin 1950 constituant un addendum au rap port sur la Commission de r cup ration artistique 61 233 objets ont t r
108. s 1940 1944 ordre national traditions et modernit s Paris Publications de la Sorbonne 1986 451 p 3 Bertrand Dorl ac Laurence L art de la d faite 1940 1944 Paris Seuil 1993 486 p 4 Nicholas Lynn The Rape of Europa New York Knopf 1994 498 p Le pillage de l Europe Paris Seuil 1995 560 p La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman 1991 l attention du grand public en tudiant et en reconstituant l exposi tion nazie de l nfartete Kunst l art d g n r Les m thodes de recherche et les sources utilis es par Lynn Nicholas dans Le pillage de l Europe font de cette publication scientifique la premi re approche historienne de la question elle met en vidence l int r t d une tude du ph nom ne s tendant l ensemble des territoi res plac s sous la domination du Reich l importance des app tits nazis en mati re d oeuvres d art et les diff rentes solutions examin es par les pays alli s en mati re de restitution Entam e par ces travaux historiques la probl matique des pilla ges et des spoliations fut alors relay e par la vaste enqu te du journaliste Hector Feliciano Le mus e disparu qu il publie en 1995 s adresse
109. s aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman men des recherches approfondies qui ont pu b n ficier des informations r unies ant rieurement en s appuyant sur les listes tablies par l ERR listes nominatives listes unbekannt et lis tes des objets provenant de la M bel Aktion de la Dienststelle Westen ainsi que sur la documentation photographique constitu e par l ERR qui permettait d claircir certains points d identification les fiches d oeuvres property cards tablies dans les collecting points de Munich Wiesbaden et Marburg soit 60 000 fiches environ auxquelles s ajoutaient 5 000 photographies d objets r alis es au collecting point de Munich la copie des 143 dossiers et d clarations d acquisition d oeuvres d art en France pendant l Occupation que les particuliers allemands ont d faire en 1945 aupr s des forces alli es les r sultats d enqu tes men es dans l imm diat apr s guerre mises jour et compl ments apport s aux inventaires de collections de dignitaires nazis notamment de Goering aux interrogatoires conduits par les agents des services secrets am ricains l inventaire du mus e de Linz aux listes des achats des mus es allemands en France durant l Occupation Pour ce qui concerne la France elle a travaill en troite colla bo
110. s biens FAT saisis Les lieux de la spoliation artistique Paris Pour les 155 saisies op r es Paris la r partition topogra phique se fait comme suit Arrondissements Nombre de saisies Pour vingt quatre d entre elles effectu es principalement dans des coffres forts et garde meubles il n est pas possible de pr ciser l arrondissement 23 Notons au passage que cette situation est tablie d s f vrier 1946 par le Tribunal de Nuremberg The greater part of the Rothschild Kahn sic Kann Weil Picard sic Veil Picard and Wildenstein collections bad been confiscated and they represented three quarters of the total booty of Staff Rosenberg 52 jour audience du mercredi 6 f vrier 1946 matin La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Banlieue parisienne Toutes les saisies rep r es ont lieu dans l Ouest parisien 11 Neuilly 1 Boulogne 1 Saint Germain en Laye Province Nous avons rep r 14 saisies effectu es dans des villes de pro vince 6 Nice 5 Bordeaux 1 Bayonne 1 Biarritz 1 Tours 14 collections ont t saisies dans les d p ts de repli des Mus es nationaux auxquels un certain nombre de co
111. s culturels quelles soient men es par l ambassade d Allemagne Paris et surtout par l ERR L action l organisation les objectifs ainsi que le bilan de l activit de ce dernier sont bien connus et ce d s la fin de la guerre Les quelque 220 listes d objets dress es par l ERR les inventaires des convois de transport des objets dans les d p ts am nag s par les autorit s allemandes ainsi que les inventaires des d p ts situ s en Alle magne Autriche et Tch coslovaquie qui tenaient d j un r le majeur pour les proc dures de restitution des oeuvres r cup r es par les Alli s sont essentiels pour les proc dures d indemnisation On retrouve dans les dossiers d indemnisation certaines pi ces constitutives du dossier de restitution d pos aupr s de la Commission de r cup ration artistique les autorit s allemandes font aussi r guli rement appel au Service de protection des oeuvres d art Les inventaires de l ERR qui comportent la description de l oeuvre et le nom de son propri taire d origine permettent donc d identi fier le propri taire et d estimer le montant de l indemnisation Les person nes qui poss dent des oeuvres inscrites sur les convois sont indemnis es hauteur de 100 de la valeur estim e au 1 avril 1956 La d finition du montant de l indemnit est effectu e sur la base d estimations tablies partir de photographies ou de reproductions des oeuvres disparues
112. s en France destination de Carinhall Carinhall est la r sidence de G ring La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman spoli es Elles prennent en compte les seuls chiffres indiqu s par l ERR quand bien m me les d clarations faites la Commission de r cup ra tion artistique par des personnes spoli es indiqueraient des quantit s sup rieures Les pillages conduits en France par les forces d occupation et qui ont donn lieu l tablissement de listes ont g n r au moins deux cent seize dossiers nominatifs correspondant aux personnes foyers ou familles dont le patrimoine artistique a t saisi au domicile des victi mes dans les d p ts des mus es nationaux dans des garde meubles ou dans des coffres de banques Plus de seize mille huit cent cinquante r f rences de la pi ce d argenterie au tableau de ma tre ont ainsi t tr s pr cis ment r pertori es Toutefois ces listes dactylographi es tr s d taill es ont t tablies apr s souvent m me longtemps apr s les sai sies proprement dites des carts de deux ans voire de trois ans sont rep rables Des listes interm diaires ont bien d videmment tre dres s es elles ont tou
113. s exclues jusque l de l indemnisation de pouvoir faire valoir leurs droits L historique de ce cas d fendu par l un des grands avocats des propri taires d oeuvres d art Ma tre F her permet de mieux saisir l ampleur du changement survenu Les requ rants ont t spoli s dans le cadre de la M bel Aktion de leurs meubles meublants et de huit objets d art Alors que les meubles sont indemnis s les autorit s allemandes refusent d indemniser les oeuvres d art au motif que la preuve du trans port sur le territoire d application de la loi n est pas apport e Les plai gnants sont d bout s en premi re instance par le tribunal de Land de Berlin qui argumente que les objets d art n ont pas connu le m me sort que les meubles meublants et que la pr somption de preuve de transport sur le territoire d application de la loi ne peut tre appliqu e Cette argu mentation du tribunal reprend la jurisprudence en la mati re La Cour sup rieure des restitutions casse le jugement du tribunal de Land en s appuyant sur le texte de la loi de 1964et sur sa premi re ordonnance d application la pr somption de preuve du transport en Allemagne existe pour tous les meubles spoli s dans le cadre d fini par la loi Les objets d art qui d corent un appartement ou une maison en font partie Cette pr somption de preuve ne peut tre branl e que si des l ments concrets permettent d envisager que les objets du type co
114. s juifs notamment celles de certains membres de la famille de Rothschild ou de Maurice Dreyfus Raymond Lazard Rosenberg Bernstein dont ont t dress s des inventaires d taill s Le nombre total des oeuvres spoli es par l ambassade d Alle magne chappe encore aux investigations mais il est tabli que le 30 octobre 1940 environ quatre cent cinquante caisses ont d j quitt la rue de Lille en direction du Jeu de Paume pour tre int gr es dans le d p t de l ERR soixante quatorze oeuvres restent toutefois l ambas sade une vingtaine sont envoy es au minist re des Affaires trang res Berlin tandis qu un autre groupe de vingt six oeuvres d art d g n r est mis de c t en vue d ventuels changes 16 La loi du 23 juin 1941 relative l exportation des uvres d art est rest e en vigueur jusqu en 1992 17 Cf MAE ARD RA C 363 D 70 et Washington NARA RG 260 OMGUS Ardelia Hall Box 469 Naziart looting France La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman C est l le premier pisode d une vague de saisies qui durera quatre ans pour celle ci comme pour les suivantes les listes scrupuleuses que dress rent les services allemands ne sauraient appor
115. s les d p ts de l ERR comme les collections David Weill r cup r es au ch teau de Neuschswanstein La diffusion de ce r pertoire destin mettre en alerte les profes sionnels est assur e par le Bureau central des restitutions en Allemagne et par la Commission de r cup ration artistique qui dispose cette fin d une centaine d exemplaires de chaque volume Ils sont adress s aux mus es et aux galeries essentiellement en France en Allemagne et en Autriche Les Etats Unis en font galement des copies envoy es aux mus es ainsi qu aux administrations et autorit s douani res La collaboration avec les collecting points La CRA travaille en contact constant avec les collecting points alli s Apr s une premi re mission effectu e en Allemagne d s le mois de mai 1945 par Rose Valland Jacques Dupont et Guy Gaudson Pierre Louis Duchartre est nomm repr sentant permanent de la CRA aupr s des forces d occupation tandis que Rose Valland prend la t te du Service de r cup ration artistique en tant que chef de la section des Beaux Arts de la division des Affaires int rieures du groupe fran ais du Conseil de contr le Les relations avec la zone d occupation sovi tique sont en revanche quasi inexistantes Autres sources d information La Commission de r cup ration artistique b n ficie galement des r sultats des interrogatoires men s par les Am ricains en Allemagne et en Autriche des enqu tes r ali
116. s ne disposons d aucun l ment d historique pour les douze tableaux les cinq dessins et les trois pi ces de mobiliers rep r s comme provenant de la M bel Aktion et conserv s dans le fonds MNR Certains objets ont cependant pu tre rendus la fin de la guerre gr ce aux identifications faites alors par les propri taires Nous ne savons pas l heure actuelle si les recherches men es apr s guerre ont pu utiliser les archives de la Dienststelle Westen ni quel type de renseignement il est possible d y trouver l inverse un programme qui n a vraisemblablement pas t r alis tait envisag par l ERR en vue de remettre la Dienststelle Wes ten des oeuvres principalement modernes dont l ERR n avait que faire C est ainsi que l on peut interpr ter une inscription manuscrite zck an M A zum verkauf envoy la M bel Aktion pour vente toujours de la m me main port e en regard de centaines de r f rences dactylogra phi es d oeuvres sur des listes d inventaire de PERR Les pointages r ali s s par voie de sondages dans les listes Alphonse Kann ont r v l que la plupart de ces oeuvres taient rest es entre les mains de PERR et qu elles avaient t retrouv es et restitu es L existence sinon de ce pro gramme du moins de cette intention indique que les Allemands envisa geaient la mise sur le march d oeuvres spoli es L aryanisation Dans le cadre des travaux de la
117. s recherches dans des fonds d archives en Allemagne aux Etats Unis comme en France aient t par la suite pratiquement abandonn es jusqu leur reprise r cente Le sort des oeuvres qui n ont pas t restitu es Le devenir des objets qui n auraient pu tre restitu s avait t pr vu d s l ordonnance du 21 avril 1945 qui stipulait que les propri taires pourraient pr senter leurs demandes de restitution dans un d lai d un an compter de la date l gale de cessation des hostilit s et que les meubles r cup r s et non restitu s dans un d lai de deux ans compter 47 En application du d cret du 30 septembre 1949 48 Ordonnance n 45 770 du 21 avril 1945 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman de cette m me date seraient ali n s par l administration des Domaines selon les r gles applicables la vente des biens appartenant l tat L ampleur des r cup rations effectu es en Allemagne et la prise en compte de la complexit des recherches mener firent reporter ce d lai deux reprises par l arr t du 18 ao t 1946 puis par celui du 29 octobre 1947 La Commission de choix 1949 1953 retient deux mille oeuvres D s mars 1948 les mu
118. s s taient fournis les inventaires des mus es donnaient en revanche des informations souvent tr s compl tes sur les provenances permettant ainsi de d terminer les objets qui devaient faire retour la France Ces mesures concern rent une trentaine de mus es allemands et autrichiens mettant en vidence les importants achats effectu s Paris notamment par les mus es de Salzbourg de Wuppertal de Krefeld ou de D sseldorf et montr rent qu avaient activement travaill avec l occupant certaines galeries parisiennes dont plusieurs furent condamn es la Lib ration pour intelligence avec l ennemi L ampleur des recherches effectu es dans les collecting points est bien connue gr ce aux t moignages des contemporains et aux tra vaux des historiens et nous n y reviendrons pas ici Les archives de ces services conserv es aux National Archives de Washington comme les dizaines de milliers de fiches de description d oeuvres property cards qui s attachaient donner tous les l ments de provenance connus alors et qui sont aujourd hui consultables Coblence montrent le soin avec lequel les op rations ont t men es Les agents des collecting points dont certains taient des historiens de l art ont pu exploiter les archives de l ERR retrouv es au d p t de 35 CE Craig Hugh Smyth Repatriation of art from the collecting point in Munich after World War I La Have Maarssen 1986 126 p Crai
119. s spoliations reposant sur des dispositions r glementaires leur existence physique et non fongible qui les distingue par exemple des valeurs financi res imposait qu elles soient identifi es et reconnues pour pouvoir tre restitu es le fait qu elles ne fassent pas partie des biens de premi re n cessit a conduit r gler la question de leur indemnisation de fa on sp cifique La seconde partie expose le bilan au 1 mars 2000 des recher ches effectu es sur les MNR Elle s attache d crire les m thodes suivies par les diff rentes quipes de travail et fait le point sur ce que nous savons aujourd hui des principales provenances des deux mille objets confi s la garde des Mus es nationaux apr s la guerre La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Premi re partie Des pillages aux indemnisations La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Une sp cificit du dossier des oeuvres d art des pillages essentiellement m
120. se ment consid rable Quelques restitutions significatives purent alors intervenir Les moyens propres de la direction des Mus es de France et d autres tablissements permirent la poursuite de la qu te archivis tique visant reconstituer l historique de ces oeuvres Jusqu la 11 La r unification de l Allemagne offrant des possibilit s pour la r cup ration de biens culturels qui pourraient se trouver en ex R publique d mocratique allemande des changes de vue ont eu lieu en 1991 entre la France et la R publique f d rale d Allemagne Ils ont abouti la cr ation d un groupe de travail qui sous la conduite du minist re des Affaires trang res s efforce de r unir le maximum d informations sur les uvres d art et les archives spoli es pendant la derni re guerre En outre ayant h rit des attributions de l Office des biens et int r ts priv s le minist re des Affaires trang res a toujours continu d fendre les int r ts des ressortissants fran ais et a notamment men des n gociations avec divers pays pour obtenir la restitution de biens spoli s localis s dans ces pays 12 La liste des uvres restitu es figure en annexe 5 13 Notamment pour ce qui concerne les peintures anciennes gr ce au travail de deux conservateurs affect s l tablissement de leur catalogue La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi
121. services en charge de ces dossiers on ne peut qu tre frapp par l ampleur et la qualit des recherches men es alors par ces diff rentes institutions Les fonds exploit s sont ceux de la Commission de r cup ration artistique de l Office des biens et int r ts priv s et du Bureau des restitu tions de Baden Baden La consultation des 919 cartons qui le composent est rendue possible par un d pouillement informatis comprenant 65 000 entr es tabli sous la direction de Marie Hamon conservatrice en chef charg e du fonds Afin de ne pas surcharger le service des Archives du minist re des Affaires trang res les chercheurs ont consult les dossiers par roulement un ou deux jours par semaine sur une base de trois car tons par Jour Chaque carton a d tre consult par plusieurs chercheurs car l encore seule une connaissance approfondie du corpus peut per mettre les identifications n cessaires Il est souvent n cessaire de r exa miner un carton d j consult afin de recouper des informations recueillies ult rieurement Trois cents cartons environ ont t consult s depuis d cembre 1998 gr ce l aide active de l ensemble des person nels des Archives des Affaires trang res qui a su faire face une sur charge de travail importante La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude su
122. st re de la Culture et de la Communication et le minist re des Affai res trang res s est r uni tous les quinze jours pendant les six premiers mois de l ann e 1999 afin d assurer le bon d marrage de l exploitation des archives La reconstitution de l historique de ces oeuvres n est possible qu au prix de recoupements documentaires de rapprochements de cas et de croisements de listes que les conditions m me du travail des r cu p rateurs et des restituteurs de l apr s guerre ne permettaient pas La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman d op rer si tant est qu ils disposaient ais ment de tout l ventail docu mentaire sur lequel s effectue la recherche aujourd hui En outre quoique t moins et pour certains acteurs des v nements ils ne b n fi ciaient videmment ni du recul n cessaire ni surtout du savoir et des t moignages qui pourtant commen aient se constituer La recherche aujourd hui ne consiste pas reprendre le d pouillement de papiers comme si leur exploitation avait t inter rompue en 1949 Ceux qui interviennent sur ces questions font d sormais oeuvre d historiens travaillant sur des archives et non plus su
123. stique avait en outre dress un fichier de ces objets La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Fiches et listes de convois tablies dans les collecting points Les oeuvres renvoy es en France taient accompagn es de fiches portant une description la mention du collecting point et ven tuellement des mentions ou des hypoth ses de provenance ant rieure Une attention toute particuli re a t port e aux oeuvres provenant de d p ts de l ERR Fussen ch teau de Neuschwanstein Chiemsee monas t re de Buxheim ch teau de Nikolsburg ch teau de Kogl Amstetten ch teau de Seisenegg Les recherches dans les fichiers ainsi constitu s sont difficiles car le classement initial n a pas toujours t respect Ils ne sont exploita bles que par des personnes connaissant parfaitement l ensemble des oeuvres tudi es dans la mesure o les descriptions sont parfois des plus br ves Dossiers de demandes de restitutions pr sent es par des particuliers et des marchands la Commission de r cup ra tion artistique Les dossiers de demandes de restitutions ont t d pouill s chaque fois que l on pouvait disposer de pistes de provenance Ils ont mon tr les pro
124. strateur provisoire aryen de l antiquaire Bacri harcel par la direction du PPF auquel il loue l h tel particulier du boulevard Haussmann que g nent les meubles et objets qui y ont t maintenus finit par organiser une vente qui en trois vacations rap porte plus de 2 700 000 francs Les donn es de la VIF section du CGQJ ne permettent pas de se faire une id e compl te des difficult s rencontr es par les propri taires pour rentrer en possession de leurs stocks des sommes bloqu es la CDC et des murs des galeries Certaines ventes sont sans doute 30 Cf dossier Asher du CGQJ Archives nationales AJ 2865 3051 31 Toutefois c est dans la s rie Z des Archives nationales dans le dossier des enqu tes diligent es par le juge Frapier sur plainte de la Commission de r cup ration artistique qu est conserv e la liste de la vente 32 Parti populaire fran ais fond par Jacques Doriot 33 Salle des ventes H tel Drouot les 30 janvier 19 et 21 mai 1943 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman homologu es mais il conviendrait encore de v rifier que les sommes vers es la CDC ont t d bloqu es dans l apr s guerre Le plus prouvant semble avoir
125. t quelle date les oeuvres ont t confi es la garde des Mus es nationaux les tableaux pr paratoires aux r unions de la Commission de choix qui de 1949 1953 tait charg e de proposer des listes d oeuvres confier aux Mus es nationaux Ce sont l des documents d cisifs pour permettre de remonter aux informations dont disposaient les Alli s dans l imm diat apr s guerre On y trouve tr s fr quemment la mention du collecting point de provenance le num ro de convoi le num ro attri bu par le collecting point ventuellement des num ros attribu s ant rieurement La bonne exploitation de cette source a demand un long tra vail La s rie la plus compl te class e en ordre chronologique se trouve au bureau des collections de la direction des Mus es de France mais il a fallu galement consulter les exemplaires envoy s la Commission de r cup ration artistique puis l Office des biens et int r ts priv s La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman archives du minist re des Affaires trang res ainsi qu aux conservateurs de mus es membres de la commission archives des Mus es nationaux documentation des d partements certaines annotations manuscr
126. t 1948 par le Land de Bavi re pour le central collecting point de Munich puis compter du 1 juin 1951 par le gouvernement f d ral qui cr a cet effet le 22 f vrier 1952 la Treuhandverwaltung von Kulturgut TVK Munich d pendant du minist re f d ral des Affaires trang res NS Un changement fondamental intervient le 5 mai 1955 date laquelle entre en vigueur le protocole de Paris du 23 octobre 1954 sur le r glement des questions relatives la fin de l Occupation alli e et qui remet la responsabilit des restitutions la R publique f d rale d Alle magne L instruction des demandes est alors assur e par le Bundesamt f r ussere Restitutionen Office f d ral pour les restitutions ext rieures de Bad Homburg cr le 8 juin 1955 au sein du minist re f d ral des Finances qui prend ses informations aupr s de la TVK de Munich Charg e de 1952 1962 des recherches men es dans le cadre des demandes de restitution la TVK dirig e par le D Bernhard Hoffmann a 62 L activit de la TVK Administration fiduciaire pour les biens culturels n a pas fait l objet ce jour d tude publi e la source la plus facilement utilisable est un rapport de synth se de 145 pages tabli en 1962 au moment de sa dissolution T tigkeits Bericht des TVK BAK B 323 762 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi e
127. t d un re u si A n avait pas voulu lui r gler ce qu il lui devait Un autre cas appara t celui de marchands ou de collectionneurs qui confient une partie de leurs biens des galeries pour les mettre l abri les t moignages de la CNIE tant d charge nous ne pouvons y trouver trace que de ceux remis leurs l gitimes propri taires la Lib ration Si les transactions pass es par les galeries sont bien difficiles cerner la t che semble plus incertaine encore pour les n gociations entre particuliers Ces op rations ne pourraient tre ventuellement d celables que par des demandes de restitutions pr sent es par des pro pri taires la Commission de r cup ration artistique ou par des plaintes d pos es aupr s d instances judiciaires on aurait pu s attendre cepen dant si de telles actions avaient t engag es l encontre de marchands ce qu elles figurent dans les dossiers de la Commission nationale inter professionnelle d puration dont il est vrai le d pouillement n est pas encore achev ce jour Des investigations compl mentaires devraient donc tre poursuivies sur ce sujet dans les archives judiciaires 25 d objets dont l historique est incomplet ou inconnu Il s agit d objets dont l importance est d ailleurs souvent secon daire voire m diocre Aucun indice ni d apr s l examen direct des oeuvres ni selon le d pouillement des archives ne permet d
128. t l administrateur douard Gras constatant en octobre 1941 qu il est parti en zone non occup e avec tout le stock existant se pr occupe uniquement de trou ver un repreneur aryen pour le bail jusqu ce que ce dernier en mai 1942 mette la main sur un lot de tableaux modernes dans une resserre jamais visit e En juillet trois ventes de gr gr et une vacation Drouot pour 89 pi ces r pertori e dans l Annuaire avec la pr cision s questre J H permettront au CGQJ de virer 120 000 francs la CDC Ces premiers r sultats ont t obtenus par l exploitation des dossiers de la seule VI section du CGQJ charg e outre le commerce d art des affaires d ameublement de d coration et du b timent les investigations venir auront explorer les dossiers traitant de l aryanisa tion des patrimoines immobiliers dont les n cessit s de la gestion ont pu conduire les administrateurs provisoires aryens se d faire de pi ces encombrantes avant de louer ou de vendre C est en leur sein par exemple que l on a trouv une trace de la saisie puis de la vente l H tel Drouot en novembre 1942 de 199 oeuvres et meubles rest s chez Alphonse Kann Saint Germain en Laye apr s le passage de PERR L administrateur provisoire des biens immobiliers de Kann Elie Pivert obtient pr s d un million de francs des ench res adjug es par M Blond commissaire priseur Jourdan l admini
129. t m me les plus dynamiques d entre eux ne visitaient qu une fois l an Les marchands d art moderne taient en outre port s par la pr sence New York d une grande partie de l avant garde artistique parisienne sortie de France notamment depuis Marseille par les r seaux de Varian Fry Les difficult s r cup rer leur commerce rencontr es la Lib ration par ceux qui revinrent en d courag rent plus d un qui maintinrent d finitivement la relation tablie avec New York durant l exil Les s questres L utilisation d un droit de pr emption sur des biens plac s sous s questre sera le moyen imagin par les mus es fran ais pour tenter de mettre l abri des app tits nazis quelques l ments capitaux du patri moine national et tout particuli rement ceux des collections Rothschild La loi du 5 octobre 1940 confie aux services de l Enregistrement l administration et la liquidation des biens plac s sous s questre en cons quence d une mesure de s ret g n rale L article 10 de l arr t du 23 novembre 1940 sur les biens s questr s pr voit qu au cours de la p riode de liquidation des biens plac s sous s questre au titre de la loi du 5 octobre 1940 l tat a priorit pour se rendre acqu reur des biens mobiliers et immobiliers Pour ce qui est des oeuvres d art les mus es La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 20
130. taill e tablie alors met en vidence le caract re h t roclite de cet ensemble On y remarque quelques tableaux importants mais surtout des objets de qua lit tr s diverse essentiellement du mobilier courant lits tables som miers chaises ce qui explique que seuls 1527 d entre eux sont identifiables On note galement des provenances diff rentes beaucoup d objets dont l origine est inconnue tandis que d autres ont t achet s des l ments du service de porcelaine command par Goering la manufacture de S vres mais aussi des objets pour lesquels on a des 52 Proc s verbal de la s ance du 21 d cembre 1949 AMN Z 15B r cup ration 53 Cf Marie Hamon Biens pass s aux Domaines note du 30 juillet 1998 p M Hamon signale qu a ce chiffre il conviendrait d ajouter 943 objets mis sous s questre et confi s aux Domaines Mis en rapport avec ceux du 4 paragraphe de la page 37 14 263 ces chiffres tont appara tre une diff rence de plus de 800 r f rences elle pourrait s expliquer par les m thodes de comptage employ es par lots par pi ces Sa Cette liste a fait Fobjet d un traitement informatis par le minist re des Affaires trang res et a t communiqu e la Mission en annexe du rapport sectoriel tabli par le minist re des Finances Elle a servi de base aux experts charg s par les Finances de faire une estimation de la valeur que pourraient avoir aujourd hui ces obj
131. ter l historien le reflet exhaustif du pillage Leur tablissement souvent tardif et d cal par rapport aux saisies elles m mes le caract re forc ment attractif des biens artistiques dans une conomie d vast e ouverte aux trafics paral l les rentables et clandestins imposent que la question de l coulement d oeuvres en dehors des r seaux officiels tiss s par les spoliateurs soit profond ment investie par la recherche historique Mais c est la difficult de cette recherche soixante ans apr s les faits que de parvenir orienter la critique d un corpus unique de sources les inventaires allemands dont l apparente pr cision ne peut tre crois e avec aucun autre qui lui soit exactement contemporain Le fonctionnement de l Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg ERR charg par Hitler des confiscations d oeuvres d art en septembre 1940 son histoire ses relations avec les autres services allemands commencent d sormais tre bien connus Ils ont d ailleurs t identifi s et caract ri s s d s la chute du Reich la cinquante deuxi me journ e des audiences du Tribunal de Nuremberg le 6 f vrier 1946 leur est int gralement consacr e l appui d enqu tes et de rapports anglo am ricains Charles Gerthoffer adjoint du procureur fran ais Edgar Faure d crivit la Cour ses principes ses buts et son organisation I n y a donc pas lieu de l exposer ici nouveau et nous nous per met
132. tes disparu Dans le seul cas pour l instant rep r saisie chez Alphonse Kann o l on dispose des calepins manuscrits d enl vement ils r v lent un diff rentiel important compar la liste officielle de l ERR bien que les notes d enl vement s y limitent l nu m ration des noms des auteurs de chaque oeuvre certains y apparaissent de fa on beaucoup plus fr quente que sur les listes Par ailleurs quoique de fa on tr s r siduelle certaines saisies accomplies par erreur par le Devisenschutz Kommando dans des coffres appartenant des non Juifs ont fait l objet de restitutions par l ERR lui m me Qu il y ait eu du cou lage organis des disparitions de toute nature et d in vitables confu sions face un stock d une telle ampleur appara t d sormais certain En tout tat de cause l horizon de la pr sente tude ne peut que se limiter aux donn es quantitatives fournies par les pilleurs eux m mes Les recherches poursuivre pourront s attacher comparer les chiffres de PERR ceux pr sent s apr s guerre par les victimes ou leurs ayants droit Les premiers sondages r v lent que les premiers sont le plus sou vent inf rieurs aux seconds Vingt mille oeuvres dont la spoliation a t comptabilis e par l ERR nombre d j apport la Lib ration 19 Les g n rations successives de listes UNB Sammlungen unbekannt collections inconnues cf infral ne sont
133. titu s environ 2 000 soit un peu moins de 15 furent retenus sur des crit res fort lar ges ainsi nonc s lors de la s ance du 21 d cembre 1949 Les tableaux de haute qualit dignes du Louvre puis les oeuvres de ma tres secondai res mais sign es et dat es ou les oeuvres curieuses et rares destin es aux salles d tude du Louvre et ses r serves Ensuite un certain nombre de tableaux ont t envisag s dans l intention de les proposer aux mus es historiques La province a fait aussi l un des soucis particuliers de ce 49 D cret n 47 2105 du 29 ao t 1947 50 Cf lettre du ministre de l ducation nationale au garde des Sceaux du 4 mars 1948 MAE ARD RA C 381 P 13 51 La Commission tint quatre s ances tr s rapproch es en 1949 les 27 octobre 17 novembre et les 19 et 21 d cembre elle ne se r unit plus ensuite qu une fois par an les 25 octobre 1950 29 mai 1951 28 mars 1952 et 17 juin 1953 Les proc s verbaux des commissions de choix sont conserv s au MAE et aussi AMN s rie Z 15B r cup ration La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman classement Enfin il a t pens que l occasion pouvait tre saisie de com mencer une collection d oeuvres q
134. tons de renvoyer sur ce point aux travaux cit s dans la bibliographie Nous nous attacherons tablir une typologie des pillages que PERR a op r s ou qu il a comptabilis s en nous effor ant de donner des valuations quantitatives et qualitatives qui dans leur d tail font jusqu aujourd hui d faut Ces valuations sont tir es des listes d inventaire tablies par PERR partir de la fin 1941 et jusqu l t 1944 Ces listes portent tout la fois sur les pillages dont ERR a assur la ma trise d oeuvre ceux de l ambassade dont il h rite et ceux qui parce qu ils comportent des oeuvres de qualit proviennent de l intervention d autres organismes Dienststelle Westen dans le cadre de la M bel Aktion et Devisenschutz Kommando charg de vider les coffres forts Ces valuations ne concernent que des listes qui indiquent des origines c est dire des noms de personnes 18 Abetz n agissait pas seul sur le terrain le rapport de Theodore Rousseau sur la collection G ring 15 septembre 1945 voque les interventions tr s pr coces 1940 du Reichsmarschall Paris par l interm diaire d un de ses agents le marchand Sepp Angerer qui y pr c de m me le conservateur de G ring Walter Hofer Angerer tablit le contact avec le Gouvernement militaire allemand et le Devisenschutzkommando de Paris Hofer dit qu il fut responsable des premiers chargements d uvres d art confisqu e
135. trimoine artistique poss d par des Juifs et pill Que la majorit 131 des Juifs spoli s de biens artistiques aient t d tenteurs d un patrimoine peu important moins de 20 r f rences ne place toutefois pas ces victimes dans une situation socio conomique La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman comparable la position sociale tr s modeste des milliers de Juifs des arrondissements centraux et de la banlieue parisienne vis s par la Dienststelle Westen dans le cadre de la M bel Aktion Les adresses des lieux des pillages d oeuvres d art quelle que soit l ampleur des saisies perp tr es par l ERR qu un seul objet ou deux cents aient t emport s visent bien un m me milieu social la riche bourgeoisie isra lite clair e et lib rale des quartiers ouest de la capitale La Dienstatelle Westen et la mise en oeuvre de la M bel Aktion En 1942 les op rations de pillage des biens mobiliers op r es par les services allemands prennent une tout autre ampleur avec la mise en place l initiative d Alfred Rosenberg de la Dienststelle Westen Ser vice Ouest charg e de vider les appartements laiss s sans occupants Il s agit l d un service dist
136. u couler des objets provenant de l ERR Il nous faut encore chercher la r ponse apport e par la direction g n rale des tudes et Recherches nous savons seulement que le rapport sur Engel pr sent le 20 mai 1950 par Michel Martin la Commission nationale interprofessionnelle d puration indique que les objets ne paraissent pas provenir de biens spoli s 82 Commission nationale interprofessionnelle d puration dossier Engel Archives nationales F 9630 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Les changes orchestr s par l ERR pendant pr s de trois ans de f vrier 1941 novembre 1943 port rent donc sur une centaine d oeuvres au moins ce qui est en d finitive assez peu l aune des 17 000 oeuvres saisies La r serve d oeuvres disponibles l change stock e dans la salle des Martyrs du Jeu de Paume disposait pourtant d un potentiel plus important puisque constitu e principalement de toutes les peintures modernes l entartete Kunst saisies chez Paul Rosenberg Alphonse Kann Lindon Michel Georges Michel Hamburger et autres L objectif de l ERR dont les clients Hitler Goering Ribbentrop n avaient ni le go t ni l usage
137. u de Neuschwanstein commune de Fussen et treize l abbaye de Buxheim Enfin pour une trentaine d objets notamment un ensemble de dix sept c ramiques une reliure quatre objets d art et huit tableaux 78 Les objets restitu s ne sont pas pris en compte dans ces r sultats arr t s au 1 mars 2000 La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman l identification du dernier propri taire est possible Ils correspondent des cas diff rents Certaines personnes n ont pas d pos de demandes de restitution aupr s de la Commission artistique l une est morte en cours de proc dure sans que suite soit donn e par d ventuels h ritiers une autre a r clam uniquement des tableaux sans mentionner d objets d autres enfin ont fait des demandes importantes dans lesquelles ne figu rent pas les objets concern s 65 d objets achet s sur le march parisien 1 300 r f rences Les achats des mus es du Reich D s la Lib ration les achats effectu s par les mus es allemands et autrichiens ont fait l objet d une attention toute particuli re Dans l optique de r paration des dommages caus s au patrimoine national les oeuvres d art de qualit mus e r
138. ui seraient destin es pourvoir les ambassades minist res et autres organismes officiels En outre les faux et pastiches furent galement retenus pour viter de les remettre en circulation sur le march Ces s ances taient de courte dur e exc dant rarement une heure une heure et demie elles n avaient qu valider des listes organi s es par technique peinture sculpture dessins et qui sans doute avaient t pr par es l avance par les mus es Au sein d une dramatique histoire qui de 1940 1950 est marqu e par des cultures administratives et politiques pour le moins con tradictoires mais toutes tr s productives de dossiers devenus archives l pisode des commissions de choix laisse le chercheur sur sa faim L opacit et le mutisme du dispositif concourent aujourd hui consid rer que son accomplissement fut conduit rapidement et non sans l g ret Les objets choisis furent confi s la garde des mus es natio naux qui les enregistr rent sur des inventaires sp ciaux dits de la r cu p ration ce sont eux qui sont d sormais maintenant d sign s par le sigle MNR Mus es nationaux r cup ration Douze mille cinq cents objets vendus par l administration des Domaines Les 12463 objets ou lots d objets restants ont t remis par l Office des biens et int r ts priv s l administration des Domaines charg e de les mettre en vente L examen de la liste d
139. un rep rage pr alable et discret Ainsi le pil lage artistique ne rel ve pas des circonstances n es des conditions de la victoire du Reich mais d une intention longuement m rie et pr par e constitutive et fondatrice de l expansionnisme nazi La mise en oeuvre du pillage dans les jours qui suivirent l occu pation de la capitale fut entam e par l ambassade du Reich Paris et supervis e par Otto Abetz Mais d s l automne 1940 l instrument princi pal de cette politique celui qui en assura la centralisation c est ERR Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg f r die besetzten Gebiete 15 tat major d intervention du dirigeant du Reich Rosenberg pour les territoires occup s La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman On doit donc distinguer l ampleur des saisies r alis es en propre par l ERR de son appropriation partielle du butin de l ambas sade de la prise en charge d oeuvres saisies par la Dienststelle Westen Service ouest dans le cadre de la M bel Aktion Action Meubles des affectations d oeuvres d art dont le Devisenschutz Kommando Com mando de protection des devises l a fait b n ficier afin de pouvoir appr cier combien l action de
140. urent recherch s et demeur rent introuvables si certains furent omis Il conviendra de ne jamais oublier que quand bien m me les personnes inscrites sur ces listes jouissaient de moyens et de relations qui permirent un grand nombre d entre elles d chapper la d portation presque toutes celles qui y furent inscrites le devaient au fait d tre vis es par une politique antis mite dont l objectif du d pouillement de tous leurs biens leur transfert dans les camps tait l extermination Au m me titre que celles de Drancy ces listes constituent un martyrologe ceux qui y sont inscrits n ont pas seulement t pers cut s au travers du pillage de leurs propri t s il advint en effet que l arrestation des personnes suivit ou pr c da de peu l enl vement de leurs biens L ampleur de la spoliation artistique 16 872 r f rences oeuvres objets mobilier consign es par l ERR proviennent de 216 listes qui correspondent des situations patri moniales extr mement contrast es 22 On constate par exemple que la collection constitu e par Victor Lyon donn e au Louvre longtemps apr s guerre sous r serve d usufruit n a pas t spoli e La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de
141. uver la trace d objets acquis par force d s juillet 1940 dans les galeries Seligmann et Bacri et de les rendre leurs ayants droit 80 L inventaire de la Landesgalerie conserv aux Landesarchiv de Salzbourg sera prochainement publi par le D Fritz Kollar que nous remercions ici pour les pr cieux renseignements qu il a bien voulu nous fournir La documentation Fran aise Le Pillage de l art en France pendant l occupation et la situation des 2000 oeuvres confi es aux mus es nationaux Mission d tude sur la spoliation des Juifs de France pr sid e par Jean Matt oli Isabelle le Masne de Chermont Didier Schulman Les achats de particuliers Parmi les MNR quelques dizaines d objets ont t achet s sur le march de l art parisien par des particuliers allemands qui furent tenus d en faire la d claration aupr s des forces alli es d occupation Dans la plupart des cas ils n ont indiqu qu un achat fait Paris sans pr ciser un nom de vendeur L importance quantitative des objets achet s sur le march parisien imposait d tablir ce que nous savions de leur provenance Les enqu tes men es dans l imm diat apr s guerre montraient qu ils avaient t achet s pour quelques uns chez des particuliers mais essentiellement aupr s de nombreux marchands parmi lesquels certains avaient entretenu des relations d affaires suivies avec des clients alle mands Les activit s de plusieurs marchan

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