Gouvernance communautaire
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1. une des composantes importantes de la communaut de pratique est le stock de connaissances tacites et de capital de confiance qui la sous tend et le degr d informalit qu elle commande Cela ne veut pas dire que les relations constituantes ne peuvent pas tre d finies et formalis es ou qu elles ne devraient pas l tre mais elles vont n cessairement impliquer un grand nombre de contrats moraux particuliers qui constituent une technologie de coordination de la plus grande importance dans le contexte moderne c d rive vers la gouverne communautaire Il n y a aucune raison que la gouvernance des communaut s de pratique soit uniforme La gouvernance communautaire est une gouvernance polycentrique et dissym trique chaque communaut de pratique proposant et n gociant une structure d imputabilit qui peut diff rer et l accompagnant non seulement d indicateurs de performance appropri s mais d indicateurs d apprentissage collectif pertinents Voila qui a de quoi inqui ter les instances stato bureaucratiques pour qui l uniformit est la r f rence d terminante Pour tre r aliste il faut reconna tre d embl e que le passage a la gouvernance communautaire ne sera pas facile Nous vivons dans une soci t mosa que avec sa socialit tiss e d indiff rences d insularit s et d goismes dans une soci t hauts risques aussi o il y a ins curit accrue de citoyens qui ont une aversion aux risqu2. Ministry of Government Services of Ontario 31 May 2006 Koller Frank 2010 Spark New York Public Affairs Lussato Bruno 1989 Le d fi culturel Paris Nathan Martin Roger 2009 The Design of Business Boston Harvard Business Press Michael Donald N 1993 Governing by Learning Boundaries Myths and Metaphors Futures 25 1 81 89 Naisbitt John 1993 Global Paradox New Yprk Norton Ostrom Elinor 1990 Governing the Commons Cambridge Cambridge University Press 19 Ostrom Elinor 2005 Understanding Institutional Diversity Princeton Princeton University Press Paquet Gilles 2002 La nouvelle gouvernance la subsidiarit et l tat strat gique in Michalski et al sld La gouvernance au XXIe si cle Paris OCDE 219 253 Paquet Gilles 2005 Gouvernance une invitation la subversion Montr al Liber Paquet Gilles 2006 Qui a peur de la gouvernance d centralis e in Pour une d centralisation d mocratique Solidarit rurale du Qu bec Ed Qu bec Presses de l Universit Laval 183 210 Paquet Gilles 2008 Gouvernance mode d emploi Montr al Liber Paquet Gilles 2009 Scheming Virtuously The Road to Collaborative Governance Ottawa Invenire Books Paquet Gilles 2009b Projet Gouvernance dix ans apr s www optimumonline ca 39 2 35 75 Parr John et al 2002 The Practice of Stewardship Alliance for Regional Stewardship Proudhon Pierre J
3. document de mani re fort pr cise une exp rience centenaire Pittsburg o Lincoln Electric a fait un pacte avec la communaut aucune mise pied pourvu qu on permette des accommodements raisonnables dans l organisation du travail Cela dure depuis un si cle et a marche enfin il y a les nombreuses exp riences sur lesquelles Don Tapscott et Anthony Williams 2006 font rapport qui montrent qu on peut faire l ing nierie de communaut s astucieuses un peu partout Mais ce qui inqui te le plus les instances en place dans ces dynamiques communautaires et explique l opposition que rencontre la gouvernance communautaire c est la vieille peur de la pl be qui hante les r gimes politiques depuis l ancienne Rome Car la gouvernance communautaire si elle r ussit ne peut que donner lieu un mouvement social l mergence de nouveaux publics qui vont amener de nouveaux acteurs sur la sc ne Angus 2001 79 Voil qui a des potentialit s subversives normes qui ne sont pas ignor es des entit s stato bureaucratiques traditionnelles car la communaut comme mouvement social et public en mergence de par sa pr sence m me remet en question certains postulats sociaux dominants et ce faisant mine beaucoup d id es sur lesquelles les relations de pouvoir sont construites En fait la gouvernance communautaire ouvre la possibilit qu une plus grande portion de la population puisse commencer croire que
4. le changement est possible et vouloir y prendre part elle met de nouvelles questions l ordre du jour et ouvre la porte de nouvelles possibilit s pour l action politique Pour ceux qui ont v cu richement dans ce monde de paresse des masses et de pr jug gouvernemental la gouvernance communautaire donne froid dans le dos Pensez y bien et si les gens qui on a signifi depuis tellement longtemps qu ils devraient seulement se m ler de leurs affaires sous entendues priv es parce que dans les affaires publiques ils ne sont convi s que sur invitation tous les quatre ans venir faire un X quelque part Pensez y bien si tous ces gens commengaient croire qu il est vraiment possible de se m ler vraiment de leurs affaires publiques et communautaires de venir des producteurs de gouvernance ce ne serait rien de moins qu une r volution culturelle 17 Conclusion Il ne suffit videmment pas de montrer que c est possible et qu on l a fait effectivement ailleurs pour que le mouvement s amorce ici On peut faire la preuve du mouvement en marchant mais est ce que la communaut en a le go t et peut elle en d velopper la passion Ces r flexions pr liminaires n ont voulu et pu tre qu une invitation l exp rimentation sur la base d une d claration d interd pendance et de solidarit mais aussi sotto voce si chacun sait lire entre les lignes une invitation la subversion Pa
5. pour ce qui est des rapports l tat i En fait il existe une troisi me voie entre le march et l tat qui est celle sur laquelle la communaut doit et peut compter la solidarit Depuis 40 ans on a fait la d monstration que la relation de solidarit est un puissant m canisme de coordination qui peut marcher dans bien des circonstances plus efficacement et avec plus d efficience que le march libre ou la coercition stato bureaucratique et ce non seulement dans des groupes fort restreints Titmuss 1970 Fukuyama 1995 Ostrom 1990 2005 Gintis 2005 Paquet 2009 ch 4 Cependant la solidarit est toujours conditionnelle et l adh sion volontaire ne va pas tre stimul e de la m me mani re quand l encastrement de la communaut son capital social les habitus en place sont diff rents De la m me mani re tant la socialit que les technologies mat rielles de communication vont faire toute la diff rence selon la richesse ou la pauvret des technologies sociales et mat rielles bien des choses pourront ou ne pourront pas se faire On ne peut donc pas construire la gouvernance communautaire sans compter au d part sur un engagement des associ s et partenaires contribuer activement au travail commun Dans le droit fran ais c est ce qu on appelle l affectio societatis C est un sentiment qui pr sume la bonne foi et un engagement une contribution active et cr atrice au partenariat ou associatio
6. Gouvernance communautaire Gilles Paquet Universit d Ottawa WWwW gouvernance ca Conf rence pr sent e la session d ouverture du colloque Pour un Qu bec fort de ses communaut s qui s est tenu Shawinigan en avril 2010 sous les auspices de Solidarit Rurale du Qu bec Connexion et non pas affection est la caract ristique qui d finit une communaut Samuel Bowles Introduction La d marche entreprise pour consulter vastement la population sur l occupation du territoire et pour favoriser l engagement des communaut s renforcer leurs capacit s innover et prendre en charge leur d veloppement et les aider se r approprier les territoires est un geste ambitieux qui va r clamer une nouvelle philosophie de gouvernance J ai propos il y a quelques ann es certaines balises dans ce chantier au moment o Solidarit Rurale du Qu bec se contentait encore de parler de d centralisation Paquet 2006 Le projet actuel va beaucoup plus loin faut il changer les balises Je vais proc der en trois tapes d abord r sumer grands traits la nouvelle philosophie de gouvernance esquiss e en 2006 parce qu elle me semble toujours convenir ensuite sugg rer qu une gouvernance communautaire effective est non seulement possible mais r alisable et en esquisser les contours et enfin identifier quels cueils importants devront tre limin s pour que la gouvernance communautaire s impose com
7. au gouvernement parce qu on n a plus confiance dans ses capacit s prendre ses propres affaires en mains Reste le plus difficile assurer que tous ces l ments vont enclencher un processus d apprentissage social efficace et une gouvernance communautaire exp rimentaliste r siliente et performante Ces conditions auxiliaires sont n cessaires pour s assurer que la gouvernance communautaire va tre capable de se prot ger des blocages ambiants qui sont tr s certainement condamn s se mat rialiser Elles vont devoir mettre en place deux assurances n cessaires 1 assurer que le degr minimal de confiance et de solidarit n cessaire va tre au rendez vous pour qu on puisse lancer l aventure et 2 assurer que les zones de s curit n cessaires vont tre en place pour que les exp riences d sirables puissent tre entreprises et aient des chances de r ussir parce qu il y aura en place des m canismes s ret int gr e fail safe mechanism pour s assurer que tout ne va pas s effondrer la premi re crise ou au premier coup dur Dans le premier cas cela va n cessiter des infrastructures d information de forums et de technologies de collaboration qui non seulement sont co teuses mais commandent des transformations dans les mani res de penser et les fa ons de faire par rapport aux syst mes l gaux et bureaucratiques en vogue et donc l acquisition de certaines habilet s in dites Dans le se
8. cond cas il faut pr voir des fa ons de se pr munir contre l aversion au risque qui menace toutes les formes d exp rimentation Il faut donc pr venir pr voir un corridor des situations normales o la communaut veut et peut op rer sans contraintes aucunes mais aussi et d avance entrevoir la possibilit de moments anormaux de moments de crise o certains m canismes s ret int gr e fail safe mechanisms entrent en jeu temporairement Voil qui aura l heur de rassurer les plus frileux et de donner la permission d exp rimenter Un Qu bec fort de ses communaut s Comment mettre tout cela en uvre dans un contexte particulier En confrontant directement les zones de tension videntes participation ind pendance performance reddition de compte et financement Cela r clame de commencer parler de m ga communaut s Gerencser 2006 les sph res publiques o les organisations et les personnes d lib rent ensemble autour d enjeux importants pour tous selon une tiquette et via des pratiques et des principes susceptibles de donner des r sultats Cela implique qu on puisse cartographier la m ga communaut bien comprendre et faire comprendre les probl mes r soudre identifier les partenaires n cessaires et leurs interactions s assurer que les partenaires sont pr ts couter apprendre et comprendre dessiner sur mesure les arrangements souhaitables apprendre des exp riences Comment a
9. de la d marche amorc e pour mettre en valeur les communaut s mais mise en garde contre les dangers vidents qui sont pr voir si on les instrumentalise trop ou si on les instrumentalise mal En fait si les communaut s sont tellement importantes si elles sont et doivent demeurer les communaut s de pratique de base il faut tout prix justement viter de les instrumentaliser Certains des cueils sont des sujets difficiles d battre parce que ce sont des faux amis comme on dosait autrefois dans les cours de fran ais des tournures qui ont l air d aider les communaut s en les instrumentalisant dans des croisades sur des dossiers nationaux ou mondiaux consid r s comme importants dans l opinion publique D autres cueils sont plut t de nature administrative et appellent surtout des attentions au niveau de la tactique et des d tails de mise en oeuvre Un dernier groupe d cueils tient la nature fondamentalement politique de la gouvernance communautaire Ils tiennent ce que les communaut s sontprobablement le niveau le plus prometteur si on veut r juv ner l esprit d mocratique La gouvernance communautaire est donc condamn e mobiliser une forte opposition dans les sph res stato bureaucratiques officielles parce que son succ s ne pourra que signifier pour ces derni res la cr ation d un mouvement subversif et en derni re instance une perte de pouvoir 13 1 Danger pour les communaut s de p
10. e de l interd pendance comp tences pour tre capables de garder le cap tout en faisant grand usage d exp rimentation d exploration hardie et d apprentissage par prototype Ces capacit s ne sont pas seulement individuelles mais collectives en ce sens que les r gles d interaction entre individus g n rent des propri t s mergentes qui d rivent de la dynamique des situations et non pas de la t te des acteurs Cet ordre interactif pour utiliser le langage d Irving Goffman engendre une sorte d intelligence collective Goffman 1959 Rheingold 2002 179 Ces capacit s confront es au contexte rendent des actions possibles mais pas d autres elles d limitent le monde des possibles Dans cette aventure on peut et on doit apprendre beaucoup des exp riences d autres r gions Par exemple des efforts importants en Ontario pour habiliter les communaut s locales r gionales s organiser en mettant leur disposition des fonds pour mieux connecter les membres de ces communaut s Selon les circonstances et le degr de sophistication des communaut s un portail fort diff rent a merg susceptible de fournir de linformation de fournir des services de susciter les interactions de mettre en ligne la communaut et la rendre capable de r agir aux crises ou de cr er v ritablement un r seau de communication qui constitue un socle de capital social Cette sorte d habilitation des comm
11. e engrenage dans la gouverne de la socio conomie mais pas un v ritable producteur de gouvernance Cette instrumentalisation a le d m rite d imposer de facto le dominium gouvernemental S1 les arrondissements dans les grandes villes sont r duits au r le de moyens exp dients de livrer des services homog nes on leur nie le statut de communaut s et on condamne les communaut s se d finir contre les instances qui veulent les instrumentaliser C est la m me chose hors des grandes villes si on veut r duire les communaut s des r les de d avant postes dans l occupation du territoire de gu rites dans la croisade environnementale ou de charg s de projets r gionaux dans le vaste plan d am nagement planificateur Les communaut s ainsi instrumentalis es pourront facilement tre d cervel es parce qu instrumentalis es De l tomber dans la gouvernementalit il n y a qu un pas La notion de gouvernementalit lision de gouvernement et de mentalit connote une sorte de pouvoir d un genre nouveau par lequel l tat red finit les probl mes dont il a s occuper et d borde les actions command es par les rat s ou plans conomiques et sociaux pour envahir le champ des valeurs et des symboles le champ du programmable s tend L Etat tend domestiquer les intervenants non plus par une coercition qui engendrerait des r actions violentes et cr erait des blocages mais par l int ressement des parti
12. e la compl tude la t che sera encore plus ardue Une communaut ne peut en effet prosp rer que par des r seaux de relations multiplexes 1 e des r seaux qui en arrivent se superposer pour une bonne part dans divers domaines Souvent la capacit d engagement et le temps des membres de la communaut sont limit s et l int r t pour le faire aussi Il est donc normal de pr voir qu moins d avoir une masse critique de r seaux se recoupant plus ou moins l occasion d action collective et de mobilisation suffisante pour assurer une action soutenue est fort limit e Il faut qu un certain nombre de r seaux superpos s r ussissent percer pour que la communaut puisse se cristalliser Il faut donc des entrepreneurs en changement social pour travailler multiplier les r seaux et engendrer l effet cumulatif qui fasse que se cristallise la communaut 15 A ces trois niveaux les blocages seront nombreux Il semble cependant que l on doive y r agir d une double fa on en promouvant le sabotage des forces qui emp chent la communaut de se r aliser et de se gouverner et en promouvant en m me temps l entrepreneurship social n cessaire pour que la communaut se r alise 3 Paresse des masses et pr jug gouvernemental face un mouvement subversif La troisi me famille de dangers n est pas particuli rement attach e la gouvernance communautaire mais elle y joue un r le important Il s agit de fo
13. er Les politiques de fusions municipales au nom des conomies d chelle sont devenues des dogmes et la r silience des communaut s un irritant Uniformit et homog n it sont devenues des r f rences Il est probable que les efforts pour donner aux communaut s les moyens de se connecter ne puissent se faire que contre les instances administratives en place qui n ont aucun int r t permettre que s installe une gouvernance bariol e des communaut s Au niveau de la strat gie de catalyse l inint r t des instances administratives r gionales pour qui il y a quelque chose d odieux ne pas traiter toutes les communaut s de la m me mani re se combine au d sint ressement des instances provinciales pour un travail de d clencheur et d accoucheur parce que l on est souvent trop loin pour voir les vraies possibilit s et trop frileux pour oser intervenir pour l un et non pour tous Le dynamisme porteur va donc devoir venir de bas en haut Il faudra que les communaut s trouve moyen de faire le meilleur usage possible i e l usage le plus astucieux des arrangements provinciaux ou r gionaux locaux en place et qu elles en arrivent des accommodements in dits qui ne pourront souvent na tre et survivre que gr ce l insouciance des voisins Voil qui va r clamer des efforts d imagination et de cr ativit consid rables des d finisseurs de situation au niveau de la communaut Caldwell 2010 Au niveau d
14. erdre leur me un dilemme Si les communaut s sont tellement importantes et si elles repr sentent les unit s premi res celles par qui le sens arrive il faut se demander qu est ce qui va se passer quand on les conscrit nolens volens dans d autres combats macroscopiques comme l occupation du territoire la protection de l environnement ou l am nagement r gional Sur le plan strat gique les communaut s sont pr sent es comme des leviers et instruments utiles dans ces grands plans Mais le danger est grand que ces chantiers en viennent phagocyter l intention premi re qui tait de b tir avec les communaut s la gouverne de nos soci t s complexes Car ces grands chantiers ont une forte saveur tatiste Et on peut vite comprendre qu il sera tentant d utiliser ce levier parce que c est commode exp dient opportun et ce faisant en venir consid rer la gouvernance communautaire comme un moyen auquel on a recours sans gards pour les d g ts qu on inflige ce faisant aux communaut s elles m mes Faire des communaut s des moyens administratifs pour r aliser des objectifs d occupation du territoire de protection d e l environnement ou d am nagement r gional permet videmment aux communaut s de s ins rer dans les instances gouvernementales ais ment et m me de s en faire appr cier Mais quels co ts Aux co ts pour les communaut s de perdre leur droit la diff rence de devenir un simpl
15. es Les al as auxquels font face les personnes dans nos soci t s a hauts risques et dans les diverses r gions peuvent varier substantiellement Il faut donc face a cette nouvelle donne non pas esp rer revenir au statu quo ante ou aux solidarit s communautaires tiss es serr es d antan par protectionnisme tout azimut La recr ation de bucoliques lots de verdure n est plus pensable Les vrais d fis de la nouvelle gouvernance nous condamnent a explorer a exp rimenter a chercher des m canismes d incitation susceptibles de faire na tre une nouvelle solidarit forte construite sur des liens t nus faire de la formation pour engendrer les motivations n cessaires pour cr er des r seaux in dits qui ont des chances de durer et d tre performants Les conventions de collaboration n cessaires portent 1 sur le type de coordination viable et 2 sur les processus de reddition de compte et d incitations susceptibles d am liorer l apprentissage et la garantie de l ex cution des promesses Les premi res r clament des arrangements fond s sur les compl mentarit s des partenaires Les secondes sont plus complexes et r clament la mise en place de m canismes d imputabilit intelligente fond s sur une bonne marge de man uvre pour l auto gouvernance au nom de l innovation et de la cr ativit mais dans le cadre d une monitarisation financi re et op rationnelle souple par des instances ind pendantes e
16. es prenantes en traduisant les repr sentations de mani re engendrer une fa on de penser particuli re du citoyen qui va l amener s aligner sur la position canonique parce qu il voit que ses int r ts vont dans ce sens 14 Par son discours l tat pr pare le citoyen rationaliser son assujettissement volontaire et participatif au nom de l auto r alisation de chacun et met en sc ne une coh sion sociale qui insiste sur l importance d un certain sens du devoir videmment ce n est pas du travail compl tement inutile puisque ces recadrages peuvent entra ner des alliances in dites porteuses de meilleure performance Mais cela n a rien voir avec la gouvernance communautaire au sens que prennent ces mots pour ceux qui veulent donner aux communaut s une capacit v ritablement se prendre en main Paquet 2008 Ch 2 2 Danger de coexistence hostile avec les autres instances administratives Si la v ritable gouvernance communautaire ne peut s inscrire qu avec difficult dans le cadre stato bureaucratique des gouvernements territoriaux existants 1l faut s attendre des blocages importants au plan de sa mise en uvre Au niveau de la strat gie de connectivit on peut s attendre ce que les instances administratives r gionales ou que les grands p les urbains voient d un mauvais ceil les communaut s prendre charge des infrastructures dont elles ont portant besoin pour se d finir et progress
17. es et groupes c est la strat gie de connectivit qui veut combattre l exclusion faciliter le fonctionnement de la boucle d apprentissage collectif en liminant ou att nuant les blocages c est la strat gie de catalyse l ing nierie de r seaux compl mentaires nouveaux permettant de renforcer l intelligence collective quand il semble bien qu il y ait faillites de l appareil de gouvernance en place parce qu il n est pas suffisamment multiplexe c est la strat gie de compl tude L tat peut jouer souvent un r le de commutateur dans l architecture des relations quand la communaut n est pas capable de le faire Il branche ou rebranche une personne ou un groupe qui ne l tait pas dans l appareil apprentissage collectif en nettoyant les scories ou en att nuant le bruit on fait de la commutation en tablissant des liens qui s taient att nu s ou qui avaient t oblit r s ou de l ing nierie et de la construction de liens manquants ou inop rants c est l tat commutateur en acte Mais la communaut doit tre plus que le ma tre de c r monie dans ces exp riences elle doit en tre l architecte si elle veut tre productrice de gouvernance Et donc le r le de l tat doit tre grandement contr l utilis oui quand c est utile mais ne jamais devenir le ma tre d uvre Ecueils sur la voie de la gouvernance communautaire effective Parler d cueils ne signifie pas remise en question
18. es valeurs son identit ses fronti res floues 2 elle constitue une communaut d apprentissage fond e sur le respect mutuel et la confiance c est non seulement un espace o les changes sont possibles mais un agora o l attention mutuelle est un actif important et 3 elle est encadr e par une pratique outillage mental vocabulaire un capital de connaissances communes que chacun poss de Ces communaut s de pratique ne correspondent pas n cessairement aux unit s administratives aux unit s fonctionnelles aux projets ou aux quipes en place En fait c est dans la n gociation qui d finit domaine communaut et pratique que la trame de la communaut de pratique se d finit Quelle est sa mission Quel est le fardeau de la charge Quelle influence veut elle avoir Quelles sortes d activit s vont g n rer les r sultats d sir s Quelles sont les motivations requises et la confiance n cessaire pour y arriver Comment maintenir la culture du groupe Comment orchestrer l apprentissage collectif et l amener devenir toujours davantage proactif Par quelles voies susciter l exploration et l exp rimentation Quels prototypes utiliser Comment donner un tour exp rimentaliste la reddition de compte Comment injecter une philosophie de l exploration et du design dans le travail et se d barrasser du carcan de la fiabilit comme seule et grande obsession Schrage 2000 Paquet 2002 Sabel 2002 Martin 2009 L
19. me contribution d terminante la gouverne de nos socio conomies modernes et complexes Une nouvelle philosophie de gouvernance a changement de contexte La mondialisation a forc les socio conomies s ajuster vite Mais dans la plupart des socio conomies l tat a t tiraill entre les priorit s des diverses sous r gions faisant face des contraintes diff rentes ou des sous groupes dont les pr f rences divergent Il est devenu clair qu un appareil de gouverne centralis et lourd est incapable de bien utiliser l information dispers e n cessaire au pilotage efficace d une conomie petite ouverte d pendante et balkanis e comme le Canada ou le Qu bec II a donc fallu d centraliser pour survivre Voil qui a command une d rive lente vers une forme de gouvernance moins lourde et plus flexible moins directive et davantage participative plus diffuse et clat e et moins technocratique Exp riences et exp rimentations ont t r alis es et de ces exp riences a commenc poindre l id e d un tat plus modeste subsidiaire qui c t contenu est plus d centralis et c t forme dont l action est davantage pr ceptorale un tat strat ge animateur qui vise assurer une stabilisation organisationnelle un d veloppement et une r silience long terme bien plus que des ajustements courte vue Bien que les progr s dans cette direction aient t assez lents ils semblent irr ve
20. mode de vie comme le fardeau de notre charge de citoyen comme le travail quotidien de production de gouvernance que nous ne pouvons faire que dans nos v tements de travail de tous les jours et au grand air dans le forum Paquet 2009b 18 Bibliographie Angus Ian 2001 Emergent Publics Winnipeg Arbeiter Ring Publishing Caldwell Gary 2001 La culture publique commune Qu bec Editions Nota Bene Caldwell Gary 2010 Resilient Civil Society in Sainte Edwidge de Clifton www optimumonline ca 40 1 14 22 Cuisinier Vincent 2008 L affectio societatis Paris Litec Drath W H Palus C J 1994 Making Common Sense Center for Creative Leadership Fukuyama Francis 1995 Trust London Hamish Hamilton Gerencser Mark et al 2006 The Mega community A manifesto www strategy business com 16 08 2006 10p Gintis Herbert et al eds 2005 Moral Sentiments and Material Interest Cambridge Cambridge University Press Goffman Erving 1959 The Presentation of Self in Everyday Life Garden City N Y Doubleday Hughes J Weiss J 2007 Simple Rules for Making Alliances Work Harvard Business Review 85 11 122 131 Innerarity Daniel 2006 La d mocratie sans l tat Paris Climats INVENIRE 2006 Reviewing Connect Ontario Partnering for Smart Communities Program COPSE Building on the lessons of community portals A report prepared for the Ministry of Econiomic Development and Trade of Ontario and the
21. mpte de haute qualit 4 quabilit dans la distribution des fruits de la collaboration Ce sont l des principes n cessaires pour qu il y ait fiabilit et stabilit de la gouverne Or dans nos soci t s de d fiance il s agit l d un talon d Achille car proportion qu il y a d fiance il y a pression pour accro tre la surveillance d veloppement dans la soci t civile de m canismes pour se pr parer bloquer faire d railler ou saboter des arrangements opaques qu on ne comprend pas et pour demander aux tribunaux et autres corps d adjudication de r gler les diff rends La gouvernance communautaire n y survit pas Un modicum de confiance et de solidarit est aussi essentiel ce que les juristes appellent affectio societatis engagement de tous les acteurs contribuer activement avec tous leurs moyens de bonne foi toujours et de mani re cr atrice au travail commun Sans cet affectio societatis la collaboration est impossible ou tout au moins n est pas durable Cuisinier 2008 Pour ce qui est du design organisationnel les doutes quant faisabilit de la gouvernance communautaire ont t fortement att nu s par les travaux de la Nobel d conomie Elinor Ostrom 1990 2005 Elle a montr que certains principes de design tr s proches de ceux que nous avons mentionn s plus haut ont servi efficacement mettre en place des arrangements de gouvernance communautaire qui ont bien fonction
22. n participation de tous les intervenants l gitimes pour la prise de d cision production d information pr cise et fiable d finition claire du fardeau de la charge des intervenants droits et responsabilit s clart de la contribution aux co ts et de la part des avantages pour chacun m canismes de sanctions pour les erreurs et infractions m canismes locaux de r solution de conflit Les travaux d Ostrom au niveau local dans les diverses parties du monde ont clairement identifi tout un ensemble de m canismes formels et informels comme les contrats moraux et les forums de d lib ration qui ont engendr des arrangements de gouverne fort utiles et capables de r silience Les conditions auxiliaires sont largement conform es par la nature des blocages pratiques qui tendent faire d railler la gouvernance communautaire Il s agit d assurer la mise en place de l infrastructure d information et de forums n cessaires pour que les bases de connaissances et les technologies de collaboration mergent Cela peut requ rir parfois une sorte d valuation p riodique capable de dissoudre les sources art rio scl rotiques de paralysie organisationnelle Elles sont aussi rendues n cessaires par les blocages id ologiques tr s proudhoniens qui sont au fondement de l inertie et la paresse des masses l origine de la servitude volontaire et de tout autoritarisme et du pr jug gouvernemental qui fait qu on s en remet
23. n Cuisinier 2008 En droit fran ais le manque d montrer son affectio societatis peut entra ner la dissolution du partenariat ii Le support de l tat et son aide pour la mise en place des m canismes s ret int gr e par exemple sont habituellement n cessaires ou tout au moins fort utiles pour que la gouvernance communautaire prosp re Mais l tat est aussi le handicap le plus important de la gouvernance communautaire parce que ce support et cette aide vont le plus souvent imposer des n gociations avec des instances politiques et bureaucratiques en place qui ne peuvent le plus souvent que voir la gouvernance communautaire comme un concurrent du politico bureaucratique En cons quence les instances politico bureaucratiques en place sont souvent l ennemi naturel de la gouvernance communautaire Il faudra donc une motivation et une d termination particuli rement forte pour r ussir ce que le carcan politico bureaucratique ne vienne pas encapsuler le travail de la gouvernance communautaire ou m me l enrayer ou le d voyer Cela voudra dire n cessairement trouver des sources de financement qui ne d pendent pas exclusivement de ces instances concurrentes c Enfin il faut qu un esprit d exp rimentalisme et d apprentissage collectif habite la gouvernance communautaire le long de ses trois axes essentiels 12 les infrastructures permettant de tirer le maximum des connections possibles entre personn
24. ompromis les plus prometteurs Or cet entrepreneuriat en changement social ne doit pas rester simplement personnalis Il faut qu il s incarne dans un grand nombre de r seaux qu il va falloir former dans un collectif qui n est rien de moins qu un mouvement Paquet 2009 ch 5 Zoom sur la gouvernance communautaire effective La section pr c dente sous une apparence anodine pose la barre tr s haute pour la gouvernance communautaire Pour qu elle s av re faisable bon nombre de conditions paraissent n cessaires et pour qu elle soit effective encore davantage Je voudrais explorer comment le mieux r pondre six questions la fois en g n ral et dans le contexte particulier de la gouvernance communautaire au Qu bec quels sont les l ments porteurs du contexte qui sont n cessaires quelle est l information minimale requise pour que la solidarit se cristallise quels principes doivent guider les organisations de solidarit quel design organisationnel est susceptible d tre le plus effectif quelles conditions auxiliaires sont n cessaires comment assure t on un arrimage heureux entre ces 5 l ments La figure 1 synth tise graphiquement cette approche Figure 1 La gouvernance communautaire M canismes Principes design et Conditions d lib ration auxiliaires Information Contexte Perspective g n rale La gouvernance communautaire d pend beaucoup du contexte et de la c
25. oseph 1850 Confessions d un r volutionnaire Paris Garnier Fr res Rheingold Howard 2002 Smart Mobs Cambridge Perseus Sabel Charles F 2002 R volution tranquille de la gouvernance d mocratique vers une d mocratie exp rimentale in Michalski et al sld La gouvernance au XXIe si cle Paris OCDE 141 176 Saint Onge Hubert Armstrong Charles 2004 The Conductive Organization Amsterdam Elsevier Schrage Michael 2000 Serious Play Boston Harvard Business School Press Solnit Rebecca 2009 A Paradise Built in Hell New York Viking Tapscott Don Williams Anthony D 2006 Wikinomics New York Portfolio Vo Jan Peter et al eds 2006 Reflexive Governance for Sustainable Development Cheltenham Edward Elgar 20
26. ppliquer ce cadre de r f rence au cas des communaut s du Qu bec a D abord la communaut doit prendre les moyens pour faire le recensement de ses actifs et comp tences et prendre la mesure les probl mes r soudre les trois premiers l ments de la liste ci haut Cela ne peut se faire que via l quivalent d un mini sommet qui mobilise les forces vives de la communaut pour tablir quelles actions sont requises pour jeter une passerelle entre la situation actuelle et ce qui appara t comme d sirable compte tenu des actifs en place C est seulement partir d un tel constat qu on pourra tablir quels sont les partenaires n cessaires pour ce travail et comment les mobiliser Voil qui r clame une double op ration i de mobilisation et de collaboration et 11 de mise niveau des comp tences en cours de route i La premi re op ration est essentiellement interactive Parr 2002 Mobilisation Collaboration nonc des enjeux critiques la cr ation de plateformes permettant et focalisation de l attention aux gens de travailler ensemble sur ce qui doit tre fait communication de l information cl le d veloppement de nouvelles susceptible de rallier d inspirer de motiver relations susceptibles de g n rer un plus grand ensemble de gens prendre part des r sultats tangibles et donc aux divers r seaux de modifier les mani res de voir et d encourager l action cr atrice Voil qui n ce
27. quet 2005 On pourra peut tre vouloir attendre qu une trag die frappe pour d clencher le processus de construction ou d clarer que le terreau n est pas propice ici comme Pittsburg on n aurait pas les conditions gagnantes ou que la collaboration de masse la Tapscott amp Williams est improbable chez nous soci t distincte oblige m me si elle s est r alis e ailleurs Mais tous ces arguments sont des formes de d mission difficilement d fendables d acceptation de servitude volontaire de confort intelolectuel un peu cynique Plus intelligemment il me semble qu il y a une responsabilit d exp rimentation dans la direction de la gouvernance communautaire tout au moins et ce pour deux raisons 1 d abord parce qu il se pourrait bien que la solidarit soit un levier bien plus puissant qu on l a cru et que la gouvernance communautaire soit l amorce d un mouvement social une source de renaissance dans nos soci t s modernes complexes et 2 ensuite parce qu il se pourrait que ce soit l la seule avenue prometteuse qui nous soit offerte non seulement dans les chantiers o le march et l tat n ont pas donn les r sultats escompt s mais encore dans le projet de r juv ner notre d mocratie une opportunit de r imaginer la d mocratie non plus seulement comme une occasion d aller dans nos habits du dimanche faire un X tous les quatre ans dans un isoloir mais vraiment comme un
28. rces n gatives que d j Fran ois Joseph Proudhon 1850 d nongait au milieu du 19 si cle i le d sint r t des citoyens qui ont perdu le go t de s int resser la chose commune et qui ce faisant autorisent toutes sortes d autoritarisme et ii la tendance s en remettre automatiquement au gouvernement pour r gler les probl mes parce que les citoyens ont perdu confiance dans leur propre capacit les r gler eux m mes Il s agit l de vices qui minent la d mocratie et qui vont rendre difficile la construction de la gouvernance communautaire Cependant ces vices sont devenus de plus en plus clairement expos s au cours de la p riode r cente et les moyens d y r pondre ont commenc tre d battus Daniel Innerarity a probablement r sum mieux que tout autre la source du probl me La crise de l tat providence correspond une crise de la solidarit comme en t moignent par exemple le corporatisme croissant l conomie souterraine la r sistance face aux cotisations sociales ou la g n ralisation d un recours la plainte sans le moindre souci pour les cons quences publiques des revendications avanc es Tout cela ne veut videmment pas dire que nous soyons devenus plus goistes Ce sont les modalit s d expression de la solidarit qui sont devenues plus abstraites et m caniques incapables de faire merger r ellement un int r t commun L Etat est parvenu en fait masq
29. rsibles C est le cas parce que comme l a expliqu John Naisbitt 1993 plus l conomie mondiale se globalise plus les petites unit s deviennent importantes parce qu elles sont davantage capables de mobiliser mieux et plus vite leurs forces vives d innovation et de cr ativit et qu elles peuvent compter sur un capital social des r seaux robustes et une conductivit importante Saint Onge amp Armstrong 2004 Ceci tient pour tous les secteurs le priv le public et le sans but lucratif Petites unit s connotent ici milieux locaux qui contiennent des syst mes locaux d innovation sli et des communaut s de pratique cdp autant de structures in dites qui en sont l pine dorsale b communaut de pratique syst me local d innovation Communaut de pratique et syst me local d innovation sont devenus les unit s d analyse les plus importantes elles sont compos es d un groupe de personnes qui partagent un int r t un ensemble de probl mes ou une passion pour un sujet et qui approfondissent leurs connaissances et leurs expertises dans ce domaine par une interaction continue Malgr la diversit de formes qu elle peut adopter l unit territoriale locale stricte n tant qu une de ces formes aussi importante soit elle elle a des l ments structuraux rep rables 1 elle porte sur un domaine un terrain commun qui rend l gitime la communaut en d finissant ses objectifs s
30. ser sept qualit s cardinales qui doivent en arriver imbiber les communaut s et venir s ajouter aux pr requis structurels Ces conditions de second ordre sont un ensemble de qualit s qu il faut d velopper dans les communaut s pour que la gouvernance communautaire d centralis e r ussisse la flexibilit contre tout l appareil de rigidit s et de dogmes qui tend ossifier les arrangements stato bureaucratiques e le discernement avec sa capacit a diff rencier et a hi rarchiser dans un monde qui veut tout indiff rencier l esprit de synth se avec sa capacit tre sensible plusieurs registres et disciplines en m me temps le sens de l humain qui impose la convivialit les am nit s le sens de la communaut contre l hyper rationalit et les savoirs ignares des technocrates e l ouverture et la tol rance contre les dogmes et les id ologies ankylosants la concentration intense et l esprit critique contre l impr paration agitation l incapacit voir la fraude et la duperie la rectitude politique etc et enfin faire tomber les ill res qui emp chent de d busquer les postulats qu on accepte sans trop y penser ou qu on n est m me pas conscient de faire pp 20 33 A ceci doit s ajouter des conditions de troisi me ordre un stewardship clair patient et capable d instruire de former et d informer ainsi que de forger les c
31. ssitera des efforts continus pour soutenir le mouvement en r excitant le processus par une refocalisation permanente sur les nouveaux d fis et les nouveaux possibles et une remise neuf conceptuelle continue de la notion m me de ce qui est possible part l apprentissage collectif ii La seconde op ration est celle qui anime l apprentissage collectif au c ur de ce travail il s agit d un travail de r flexion dans l action qui permet de mobiliser l apprentissage collectif par int gration des connaissances et apprentissage sur le tas par anticipation des effets syst miques par adaptabilit des strat gies et par une d finition exp rimentale et it rative des grandes directions adopter et des strat gies interactives pour y arriver Drath amp Palus 1994 Vo et al 2006 Voil qui va requ rir une mise niveau importante et continue des comp tences et actifs de la communaut Michael 1993 Hughes amp Weiss 2007 10 comp tences contextuelles pour mieux appr cier les changements dans le contexte et recadrer les approches avenant comp tences interpersonnelles pour assurer les consultations n gociations d lib rations et r solutions de conflits mais aussi les travaux d animation et d ducation requis comp tences n cessaires pour r pondre de mani re cr atrice aux situations nouvelles en empouvoirant les partenaires et en le faisant d une mani re qui r pond une thiqu
32. t bien inform es afin que les communaut s de pratique puissent bien servir le public et non pas seulement les agences qui paient leur salaire ou les ambitions de leurs animateurs d pr requis divers Cette forme de gouvernance communautaire requiert un cadre d enracinement pratique territoires dot s d une certaine int grit communaut s de pratique syst mes locaux d innovation contrats moraux mais aussi des conditions auxiliaires pour que succ s il y ait Ces conditions auxiliaires n ont souvent rien ou peu voir avec les structures officialis es mais d pendent d un contexte tatique permissif et supporteur et d une capacit pour les communaut s briser les prisons mentales qui les r duisent un statut de d pendance d bilitant un statut de b n ficiaire et les emp chent d oser Voil bien des pr requis pour assurer la r ussite Il faut d abord reconna tre le caract re central des pr requis structurels l av nement de l tat strat ge qui donnera la permission la gouvernance communautaire de se d ployer et ne lui mettra pas des b tons dans les roues le d veloppement des capacit s techniques des communaut s la neutralisation des effets d l t res des dynamismes de conservation des groupes d int r t menac s par la d centralisation et l empouvoirement des communaut s Ces pr requis constituent les conditions de premier ordre Ensuite Bruno Lussato 1989 a os propo
33. uer les relations sociales et engendrer une irresponsabilit diffuse et aveugle face aux cons quences sociales de nos actes L tat est un interm diaire qui obscurcit les relations sociales en masquant la solidarit r elle derri re des m canismes anonymes et impersonnels tel point qu elle finit par devenir invisible Innerarity 2006 244 5 De l le besoin de rendre moins abstraits moins formels moins illisibles et plus facilement localisables les besoins et les aspirations Or c est justement au niveau des communaut s que cela peut se faire le mieux et le plus facilement Quant aux moyens de r pondre cette d rive vers l irresponsabilit on a commenc d tecter des pistes fort diverses J en retiens trois dans le d sordre i un meilleur usage des crises ii des yeux ouverts pour mieux voir certaines exp riences d terminantes et iii la volont de reconna tre que c est rien de moins qu une nouvelle mani re de voir et de penser qui sera n cessaire et qu elle a d j fait ses preuves autour de nous 16 Trois livres ont document ces trois avenues Rebecca Solnit 2009 a montr comment des communaut s extraordinaires ont merg des d sastres et se sont av r es r silientes des vagues d altruisme de solidarit d improvisations dont on est peu conscient et qu on a peu saisies comme occasions de cristallisation de gouvernance communautaire Frank Coller 2010 a
34. ulture publique commune Caldwell 2001 qui en est une composante importante Et ces deux l ments varient dans l espace et le temps On n est pas sur la m me longueur d ondes au Lac St Jean et en Beauce pas plus qu en Alberta et au Qu bec ceux qui ont v cu en l un et l autre endroit le savent En cons quence il ne saurait tre question de plaquer un mod le unique sur ces r alit s diverses Voil qui commande une approche g om trie variable Dans une communaut l information exacte et fiable est au fondement de la gouvernance effective et des arrangements raisonnables Le th or me de Condorcet pose clairement que si les membres de la communaut ont plus de chance d avoir raison que d avoir tort dans leur valuation d une situation parce que fond e sur une bonne information la probabilit que la majorit va converger vers la bonne r ponse s accroit proportion que la communaut cro t Les communaut s sont videmment vuln rables ces failles au niveau de l information et des comp tences Il est donc essentiel dans les dossiers que les communaut s veulent prendre en charge que comp tences minimales et information exacte soient d velopp es et disponibles Quatre principes sont n cessaires pour que la communaut puisse distiller une gouvernance effective 1 participation tendue et l gitime 2 bonne coute et r actique efficace et efficiente 3 transparence et reddition de co
35. unaut s s est faite selon leur degr de d veloppement ou d int r t Certaines communaut s en ont fait un usage minimal D autres ont d j mis en place un m canisme de mise en ligne qui permet la communaut de d velopper son tourisme ses connections avec le reste du monde Tout cela s est d velopp selon le degr de collaboration d sir par la communaut ce stade de son d veloppement Les exp riences r ussies sont venues d en bas des utilisations du portail communautaire qui ont donn des r sultats positifs visibles court terme et qui donc ont d clench un processus cumulatif d int r t se joindre au groupe Certaines des le ons apprises au cours de ces exp riences ont aid comprendre comment on pouvait le mieux supporter les efforts locaux en tant le moins intrusif possible INVENIRE 2006 Comme les arrangements qui ont une chance de r ussir doivent tre cousus main pas question de proposer une recette mais seulement une d marche On peut apprendre aussi beaucoup des exp riences am ricaines comme celles de BALLE Business Alliance for Local Living Economies 11 b Ensuite il faut se d barrasser de prisons mentales importantes i celles qui sugg rent qu il n existe que deux seuls moyens de gouverner entre lesquels choisir le march et la coercition de l tat et ii celles qui emp chent de voir les probl mes nouveaux que la gouvernance communautaire pose
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