Analyse - ASH 67
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1. l ves de penser ce qui retentit n gativement sur leur engagement il convient donc de conserver des t ches complexes parce qu elles pr servent du sens et une hi rarchisation des connaissances propres aux vrais apprentissages Mais cela n implique nullement la disparition d apprentissages proc duraux et de savoir faire L quilibre entre ces deux aspects de l apprentissage d pend en grande partie du travail p dagogique d explicitation et de clarification des sc narios didactiques L o l l ve performant fera lui m me le tri des objectifs et saura se retrouver dans l entrelacs des discours l l ve en difficult aura besoin de l aide de son professeur pour d passer les traits de surface et acc der aux principes qui leur donnent sens Annexe Le labyrinthe Le jeune h ros prit l extr mit du fil de soie dans sa main gauche dans la droite son glaive et il s avan a Quel tait le plan de ces voies entrelac es les unes dans les autres C est ce que je ne saurais dire On n a jamais vu et l on ne verra jamais dans le monde un travail d une combinaison aussi embrouill e Il ne peut rien y avoir d aussi compliqu si ce n est le cerveau de D dale lui m me qui en est l auteur Th s e n avait pas fait cinq pas qu il avait d j perdu Ariane de vue A peine en eut il fait cinq autres qu il se sentit tout tourdi force de tourner Il continua marcher tant t en rampant sou2. ne pas se pr cipiter sur le dictionnaire chercher d abord rep rer les constructions les r seaux anaphoriques les articulations logiques le fil conducteur du discours voil quel est leur conseil Les l ves de l cole primaire et du coll ge notamment les plus en difficult en lecture et criture pourraient tirer grand profit de cet avis Du point de vue didactique il entra ne une profonde modification du sc nario il ne s agit plus alors de la signification des mots mais de leur sens c est dire de la valeur particuli re qu acquiert le signifi dans un contexte une situation particuli re l enjeu est de restituer aux indices contextuels s mantiques syntaxiques morphologiques le r le d terminant qui est le leur dans l attribution des valeurs d emploi D s lors le probl me didactique se pose en des termes nouveaux comment faire comprendre aux lecteurs les plus faibles qui se r fugient volontiers dans des activit s r p titives et proc durales que a prise de risque s mantique sauter le mot inconnu et lui accorder un sens provisoire est plus riche de promesses que l errance dans l espace lexicographique Et leur permettre ainsi d entrer dans une v ritable d marche de r solution de probl me s mantique F Boule amp H Benoit 5 29 01 04 version 5 Face une activit de r solution de probl me math matique la tendance signal e plus haut des l ves en difficult s
3. me que ceux de l cole primaire sur le plan de la lecture S Op cit p 101 Cet outil de travail a jou partir de 1990 il faut le rappeler un r le moteur dans la restructuration de l enseignement dans les sections sp cialis es des coll ges SES que la circulaire parue l ann e pr c dente venait de modifier en profondeur La perspective de pr paration d un dipl me reconnu l identification de comp tences et de capacit s taient de nature renouveler les termes du contrat didactique et p dagogique renforcer la motivation des l ves et donner l action des professeurs un but rep r Il n en reste pas moins l gitime de mettre en vidence certains effets induits par ce r f rentiel qui peuvent constituer aujourd hui des freins l l vation des performances des l ves en fran ais et en math matiques Evoquons par exemple en lecture l effet mod lisant des preuves du CFG et ou du CAP qui peut conduire une excessive standardisation des exercices propos s en classe ainsi se trouvent privil gi es la compr hension globale Capacit B saisie du th me et du propos au d triment de la compr hension fine ou compr hension logique et la recherche s lective d informations Capacit C au d triment de la mise jour des relations qui structurent le texte et des donn es linguistiques qui en assurent la coh sion proc d s grammaticaux et lexicaux de r alisation anaphoriq
4. montr que les l ves de 6 SEGPA obtiennent dans le cadre de l valuation nationale des r sultats comparables ceux des 5 des l ves les plus faibles accueillis en 6 ordinaire L tude men e par Roland GOIGOUX en 1998 1 Les l ves en grande difficult de lecture et les enseignements adapt s Rapport de recherche r alis la demande de la DESCO Minist re de l Education nationale sept 2000 Editions du CNEFEL confirme ce r sultat en r v lant une similitude extr me dans la distribution des notes de ces deux populations d l ves L absence de toute solution de continuit signifie que la gen se de leurs difficult s peut tre recherch e dans l analyse des sc narios didactiques auxquels ils sont et ont t confront s ant rieurement et surtout de la mani re dont ils les ont per us plut t que dans de suppos s dysfonctionnements psychologiques personnels ou familiaux Elle signifie galement que les perspectives de travail qui seront d gag es pourront b n ficier tous les l ves Dans ce domaine le silence est grand et les propositions sont rares y compris du c t des organismes de recherche ou des diteurs On peut en donner pour t moignage les r cents Accompagnements des programmes de SEGPA publi s par le CNDP en 1999 et dont rien ne peut faire penser du moins en ce qui concerne les math matiques que leurs auteurs anonymes ont la moindre exp rience de l en
5. sultat de l action de l op rateur sur le nombre pr c demment annonc S il s agit de l op rateur 1 il ne s agit pas d un calcul En revanche s il s agit de 7 plusieurs strat gies sont possibles selon le nombre pr c demment annonc 30 7 ne fait pas l objet d un calcul mais 32 7 ou 43 7 ou encore 58 7 peuvent donner lieu des modes de production vari s 58 2 5 ou 58 0 3 ou 50 8 7 etc Ce n est plus alors la rapidit d ex cution qui est recherch e mais l explicitation et la comparaison des strat gies de calcul Les exercices du type Le Compte est bon sont particuli rement favorables pour ce type de confrontation La calculette peut contribuer ou non dans ce cas une recherche collective Voici un exemple Il s agit de trouver un nombre entier auquel on fait subir les transformations successives suivantes multiplier par 2 ajouter 2 diviser par 7 ajouter 7 multiplier par 2 ajouter 3 on retombe alors sur le nombre de d part quel est il Tous les nombres interm diaires sont entiers Faute d une r solution alg brique qui n est pas la port e d l ves de SEGPA la recherche est empirique ce qui peut donner lieu une distribution de t ches On peut r duire ce t tonnement en indiquant par exemple que le nombre obtenu apr s division par 7 est compris entre 10 et 20 Construction d un objet ou d une figure L observation d une figure en vue de la reconstruire ou l laboration d un programme de c
6. Les difficult s d apprentissage en SEGPA Sc narios didactiques en fran ais et math matiques Herv BENOIT Fran ois BOULE R sum Les difficult s des l ves des EGPA ne sont pas fondamentalement diff rentes de celles des autres coll giens C est pourquoi on peut en chercher l origine dans les sc narios didactiques auxquels ils sont et ont t expos s au cours de leur scolarit Dans cette perspective il s agit d identifier les processus de fabrication de la grande difficult scolaire travers la confrontation des pratiques p dagogiques et des caract ristiques de ces l ves Certains rituels p dagogiques des glissements d objectifs la simplification des t ches la pr minence des traitements locaux sur la construction du sens global les savoir faire proc duraux isol s sont les cueils de l adaptation p dagogique Pour tenter de les viter quelques exemples de sc narios didactiques sont propos s Mots cl s EGPA grande difficult scolaire apprentissage lecture criture math matiques situation probl me sc nario didactique m tacognition complexit explicitation planification contr le Pour tre graves et souvent persistantes les difficult s scolaires rencontr es par les l ves des EGPA en fran ais et en math matiques ne sont pas cependant d une nature fondamentalement diff rente de celles des autres coll giens Une tude de la DEP 1997 a
7. as non plus sortir de ce sentiment confus d impuissance qui tend inhiber leur activit intellectuelle Parier sur la richesse et la complexit du contexte d apprentissage c est proposer aux l ves une situation probl me de lecture d criture ou de math matiques suffisamment complexe pour que les concepts puissent tre construits sans trop grande perte de sens pour que les sch mes cognitifs au sens de Bruner et de Vergnaud ne se trouvent pas r duits l automatisation de savoir faire proc duraux isol s parcellaires et inefficaces parce que non reli s un ensemble coh rent de connaissances m tacognitives principes g n raux de la compr hension On con oit bien par exemple qu il soit paradoxalement plus ais d int resser les l ves aux fonctionnements textuels internes d un roman que d une recette de cuisine ou d un mode d emploi dont la dimension fonctionnelle sera tr s pr gnante L int r t de miser ainsi sur une difficult suffisamment consistante mais pas trop n cessitant de surcro t un temps de r solution significatif en tous cas beaucoup plus d une s ance et une continuit de l effort intellectuel est aussi de r habiliter l exp rience de l obstacle cognitif c est dire de la difficult et de le d saccoupler du sentiment d chec Ainsi se fait jour la n cessit de d velopper en parall le trois formes d activit s e la stabilisation et la m
8. de lui Cette approche des modalit s cognitives qui caract risent les l ves des EGPA recoupe d autres tudes venues d horizons diff rents Un article de Jean JULO et Jean HOUDEBINE 4 Les l ves en difficult s dans le premier cycle de l enseignement secondaire Revue fran aise de p dagogie n 84 1988 analyse les difficult s en math matiques d l ves de coll ge et notamment de SEGPA Les auteurs mentionnent trois champs sur lesquels devraient s exercer une intervention didactique diff renci e e Les r gles d action Les l ves en difficult s montrent plus que les autres une pr f rence pour l emploi de r gles qui r sument leurs yeux toute l activit de r solution Ainsi sont ils conduits traduire h tivement le probl me pos en termes proc duraux sans s interroger sur la validit ou la limite d usage de ces r gles e La repr sentation des situations On peut sans doute parler d vocation notamment pour ce qui concerne les r solutions de probl me Les repr sentations construites par les l ves semblent souvent instables et peu op ratoires impr cises peu explicitables peu validables parce que fond es sur une compr hension imm diate et partielle e La ma trise des contenus Les auteurs signalent que l on inverse trop souvent l encha nement entre la r ussite et la motivation La prise de confiance la motivation engagent moins un progr s dans la ma trise des t che
9. e L cole des loisirs et intitul Le Labyrinthe fait l objet d une s ance de lecture dans la perspective d une production d crits sur le th me du labyrinthe Demander aux l ves de rep rer les mots difficiles dans ce texte conduirait traiter isol ment des termes comme fortueux ondulations entrelac es et couper l approche s mantique du contexte narratif Au contraire le professeur peut les inviter explorer partir du rapprochement explicite figure de comparaison entre le trac des murs et le fil d un fuseau Il semblait que les murs se d roulassent comme le fil chapp d un fuseau le champ lexical de l cheveau au sens d assemblage compliqu de fils repli s et li s ensemble au point qu on ne peut les suivre Ainsi cr e t 1l des conditions favorables pour d gager la m taphore fil e le lien entre le compar et le comparant est alors implicite tout au long du texte selon trois modalit s diff rentes Le plan con u par D dale Le pi ge le fil Le secours le fil de sa pens e qui emprisonne et gare le fil qui sauve Quel tait le plan de ces Etourdi force de tourner Le jeune h ros prit voies entrelac es Un passage tortueux l extr mit du fil de soie Une combinaison aussi L enveloppant les murs dans sa main gauche dans embrouill e dans leurs ondulations la droite son glaive Rien d aussi compliqu si capricieuses I
10. e l l ve ma trise la compr hension logique et reconnaisse la pr sence de l implicite Les l ves des EGPA sont donc depuis les r centes circulaires de 1996 et 1998 concern s par la saisie de l implicite d un texte Roland GOIGOUX cite dans son tude 3 Op cit les trois facteurs susceptibles d entraver les processus inf rentiels de ces l ves la faible tendue de leurs connaissances du monde l insuffisante fiabilit de leurs traitement linguistique enfin et surtout l absence de F Boule amp H Benoit 2 29 01 04 version 5 conscience de la n cessit pour le lecteur d aller au del de l information explicite du texte La faiblesse des l ves des EGPA sur ce troisi me point correspond un manque de clart cognitive sur la nature de l activit intellectuelle que constitue la lecture Elle pose le probl me de l identification des proc dures et des strat gies de compr hension comme nouveaux objets d enseignement On retrouve cette distinction dans l activit de r solution de probl me Une lecture superficielle insuffisante fait rep rer des nombres et des indicateurs d op rations l exclusion de toute autre l ment de signification ou d vocation Ce qui est d velopper c est un contr le constant sur le sens global de la situation Pr valence de la norme institutionnelle sur l adh sion et l implication personnelles Les l ves en difficult scolaris s dans les EGPA sont ceu
11. f rences de liaison recherche des liens logiques entre les diff rentes informations du texte et encore moins aux inf rences interpr tatives entre les informations issues du texte et les connaissances ant rieures du lecteur Elle a galement pour cons quence de laisser croire qu un texte est d autant plus facile comprendre qu il comporte peu de mots difficiles et qu inversement l acc s au sens d un texte d pend essentiellement de la connaissance de tous les mots qui le composent ce qui est une repr sentation largement erron e La compr hension des nonc s math matiques est galement affect e par une telle conception La traduction de l nonc linguistique en langage math matique d pend pour une part des inf rences de liaison qui permettent de saisir les donn es dans un contexte pr cis mais beaucoup plus encore des inf rences interpr tatives que l l ve utilise pour se repr senter d abord et r soudre ensuite la situation probl me qui lui est d crite La compr hension litt rale et la compr hension fine Les programmes de 6 2 Minist re de l Education nationale Programme de la classe de 6 Paris DLC 1995 distinguent la compr hension imm diate des mots et des phrases saisie du th me et du propos global d un texte et la compr hension logique ou compr hension fine saisie des relations qui structurent un texte Le but de la classe de 6 dans ce domaine est qu
12. lse serait souvent cru ce n est le cerveau dej Ces d fil s d serts perdu s il n e t senti D dale lui m me Ariane au bout du fil C est au c ur du fonctionnement textuel qu acc dent alors les l ves ce qui ne manquera pas de leur tre utile si le but poursuivi est le r investissement des proc d s d criture dans une t che r dactionnelle L gender des photographies pour constituer un panneau d exposition F Boule amp H Benoit 9 29 01 04 version 5 A la suite d une sortie p dagogique au Palais de Justice de Paris au cours de laquelle des photographies ont t prises les l ves pr parent un panneau d exposition destin au public de la prochaine journ e portes ouvertes du coll ge Deux options de travail sont possibles entreprendre de l gender chacune des photographies ind pendamment les unes des autres partir d une liste d items donn e et composer le panneau dans un deuxi me temps en combinant entre elles les diff rentes unit s image texte ou au contraire commencer par s interroger sur l conomie g n rale du panneau d affichage avant de s engager dans la description particuli re de chacun des clich s Comme celle d un texte la production d un panneau d exposition exige que l on proc de d abord la planification de l ensemble op ration d orientation avant de s interroger sur les aspects plus locaux dont le traitement d pend d ailleu
13. morisation de proc dures simples qui gr ce un entra nement r gulier doivent tendre vers l automatisation Les activit s de calcul r fl chi en donnent un bon exemple e la hi rarchisation de ces proc dures c est dire leur f d ration dans une d marche plus globale C est sans doute ce qu une lecture restrictive des R f rentiels pourrait occulter les t ches complexes donnent l occasion de planifier d anticiper elles pr servent du sens et permettent des proc dures de contr le de s exercer Les activit s de construction g om trique illustrent bien ce type de pr occupation ainsi que plusieurs des exemples de sc narios ci dessous e enfin la mise en uvre de projets plus long terme assortis d un partage des t ches de confrontation d quipes et de t tonnements rel vent de l laboration d une m thode et de l int gration de savoir faire vari s La r alisation d un panneau collectif ci dessous ou d une maquette en donne l exemple Quelques exemples de sc narios didactiques F Boule amp H Benoit 6 29 01 04 version 5 Jeux de calcul Les proc dures de bases sont les op rateurs 1 1 10 10 puis les fables d addition et de multiplication Des exercices vari s crits ou oraux individuels ou collectifs visent rendre ces proc dures de base rapides et s res Exemple les l ves sont dispos s en rond on choisit un nombre de d part et un op rateur Chaque l ve doit donner le r
14. onomie de ce d but de roman D s lors le chapitre n est plus seulement une division conventionnelle du genre romanesque Tous les romans ont des chapitres parce que c est comme a mais une unit de signification dans la grammaire du texte Chapitre 1 pr sentation du baron Richard de Montfort seigneur cruel et autoritaire le r cit est amorc l extr me fin du chapitre tenu en suspens au cours des deux suivants et repris au d but du quatri me Chapitre 2 Pr sentation de Robin par des informations explicites histoire personnelle situation pr sente Chapitre 3 Retour en arri re analepse le sauvetage de l cureuil qui renseigne implicitement le lecteur sur le caract re de Robin Chapitre 4 Premier pisode du r cit la livraison d herbe fra che au ch teau Th s e dans le labyrinthe le r seau s mantique d une image En 6 SEGPA une s rie d activit s de fran ais sont organis es autour du th me de la mythologie gr co latine en liaison avec le programme d histoire du coll ge sur l Antiquit Parall lement l tude d une uvre int grale de litt rature de jeunesse Les Douze Travaux d Hercule d Livre de poche jeunesse diff rents textes sont tudi s propos des combats pour le pouvoir avant le r gne de Zeus et de h ros comme Ulysse Prom th e Hercule Th s e L un d entre eux extrait de l ouvrage Le Minotaure de Nathaniel Hawthorn
15. onstruction sont d excellents supports pour passer d un objet g om trique repr sentation imag e un texte et r ciproquement Voici deux exemples SE fig 1 fig 2 fig 3 Une figure est donn e observer qu il s agit de reproduire La nature du support uni ou quadrill et le choix des instruments sont deux variables didactiques importantes L objectif peut tre de reproduire la figure avec le mod le mais sans d calquer ou de transmettre un programme devant permettre qui n a pas observ la figure de la produire Le second exemple fig 4 correspond la m me consigne mais avec l imp ratif suivant on ne dispose que d une r gle non gradu e mais on peut plier la feuille F Boule amp H Benoit 7 29 01 04 version 5 Jig 4 La seconde figure indique les lignes de pliages et de construction Autre projet En d coupant une feuille de bristol de format A4 on peut obtenir le d veloppement d une bo te fig 5 fig 5 Quelle est la bo te de plus grand volume que l on peut obtenir Cette activit se pr te bien une d marche de recherche collective Encore faut il d terminer la meilleure fa on de distribuer les t ches et de comparer les r sultats Le prisonnier du ch teau fort comment caract riser un personnage Le roman de Daniel Henard d Hachette coll Romans junior est tudi en lecture suivie en classe de 5 SEGPA Les quatre p
16. remiers chapitres ont d j t d couverts Le probl me de lecture est de caract riser l un des protagonistes du r cit le jeune Robin l objectif est d identifier l un des proc d s qui gouvernent la distribution des informations dans un r cit les concepts travaill s sont ceux de personnage de chapitre d exposition Une premi re lucidation des termes de l nonc est l vidence n cessaire qu est ce qui d finit l identit d un personnage de roman Le mod le de la carte d identit nom pr nom ge profession est il pertinent L essentiel est de se mettre d accord sur une formule provisoire dont on sait qu elle pourra tre r ajust e Deux d marches de r solution peuvent ensuite tre envisag es Partir en qu te des indices textuels dans un survol rapide au risque d un mauvais rapport efficacit temps Se donner une m thode de recherche qui permettra d agir coup s r Dans le cas du deuxi me choix qui peut supposer que l on a en quelque sorte exp riment les incertitudes du t tonnement et pris conscience de son insuffisance m thodologique on est logiquement amen se poser la question Dans quel chapitre ai je de bonnes raisons de penser que je vais trouver les informations que je cherche ce qui revient s interroger sur F Boule amp H Benoit 8 29 01 04 version 5 le r le narratif de chacun des quatre premiers chapitres dans l c
17. rs des choix plus larges effectu s ant rieurement C est en effet de la vision globale de la production que d couleront le tri la hi rarchisation et l articulation entre elles des diff rentes unit s Une telle situation de d part peut donner lieu des aides efficaces pour l criture sur le double plan de l ex cution de la t che et de sa conception Elle peut au contraire aboutir un dispositif inad quat susceptible d induire une repr sentation inexacte de l activit r dactionnelle et de renforcer l id e fausse que les unit s de signification en elles m mes pr valent sur les relations qui les unissent Enfin la r alisation du panneau constitue en elle m me une situation probl me g om trique La taille et la mise en place du titre la r partition des photographies et de leur l gende le calcul des intervalles de telle sorte que la composition soit quilibr e ou que soit mis en valeur tel ou tel l ment par un encadrement tout ceci conduit des choix et la distribution de t ches de calcul ou de construction En conclusion C est dans les activit s de r solution de probl mes de lecture d criture et de math matiques que se forgent les apprentissages dans une pratique r fl chie capable de revenir sur elle m me et sur les sch mes cognitifs qui la structurent comme activit intellectuelle La parcellisation la simplification des t ches conduit les priver de sens et priver les
18. s qu elles n en r sultent Il appara t donc qu une d marche pr paratoire assurant une meilleure assise aux repr sentations qui seront ensuite sollicit es accro t notablement le niveau de r ussite On retrouve ici les conclusions des recherches actuelles selon lesquelles les connaissances et comp tences m tacognitives diff rencient nettement les bons des mauvais l ves parce F Boule amp H Benoit 3 29 01 04 version 5 qu elles permettent aux premiers de clarifier la nature de l activit intellectuelle en jeu et de mettre distance les techniques de traitement local En r sum on pourrait regrouper les difficult s signal es selon deux directions non pas pour les disjoindre mais pour faire appara tre le retentissement que ces deux directions ont l une sur l autre Questions de ressources il s agit des connaissances disponibles mais surtout de la capacit de les mettre au service des op rations de planification et de contr le Questions de comportement motivation estime de soi attentes mutuelles professeur l ves Ce qui rel ve du contrat didactique s inscrit dans cette rubrique La fabrication des difficult s Des rituels p dagogiques Du R f rentiel de fran ais de 1990 en vigueur dans les EGPA jusqu en 1998 Roland GOIGOUX fait l analyse suivante Les objectifs vis s dans la perspective du CAP et a fortiori du CFG sont bien moins ambitieux que ceux du coll ge et m
19. s une vo te basse tant t ayant franchir des degr s rencontrant parfois un passage tortueux Il semblait que les murs se d roulassent comme le fil chapp d un fuseau en l enveloppant dans leurs ondulations capricieuses Et tout en suivant ces d fil s d serts il ne cessait d entendre les cris du Minotaure qui le guidaient F Boule amp H Benoit 10 29 01 04 version 5 Il avan ait toujours Il se serait souvent cru perdu sans espoir de jamais retrouver son chemin s il n e t senti certains petits mouvements Ariane au bout de son fil Th s e poursuivait fermement sa marche dans la direction des pouvantables mugissements qui devenaient de plus en plus bruyants et si clatants qu chaque nouveau d tour il s attendait voir le monstre surgir devant lui A la fin il arriva dans un espace ouvert au centre m me du labyrinthe et la hideuse cr ature apparut ses yeux F Boule amp H Benoit 11 29 01 04 version 5
20. se pr cipiter sur une r gle pour l appliquer m caniquement sans prendre le risque de construire le sch ma global de la situation renvoie au m me type de comportement On voit bien l aussi l effet d un manque de confiance en soi Quels crit res pour le choix des supports de travail Un autre lieu commun p dagogique concerne le degr de complexit des situations d apprentissage ou des situations probl mes quelle que soit la discipline On a en effet coutume de penser qu il faut toujours partir du plus simple pour construire les notions particuli rement avec des l ves en difficult s Or cette d marche contribue souvent freiner leurs progr s Ainsi r duit on la taille et la complexit des textes supports des activit s de fran ais et renonce t on afin de se mettre leur port e s appuyer sur les ressources de la litt rature de jeunesse et de la litt rature g n rale Mais dans ce domaine adaptation ne va pas n cessairement de pair avec simplification Bien que l abandon des manuels du cours l mentaire dont l utilisation s inscrivait dans le cadre de l ducation sp cialis e recueille aujourd hui l assentiment de tous les pratiques restent majoritairement centr es sur la lecture de passages isol s et la r daction de textes brefs en g n ral de nature informative ou fonctionnelle Soucieux de ne pas placer ses l ves en difficult s devant une difficult le p dagogue ne les aide p
21. seignement en SEGPA Avant de tenter de cerner les processus en jeu dans la constitution de la grande difficult en fran ais et en math matiques et de proposer quelques pistes p dagogiques il convient d abord de se pencher sur les acquis et les lacunes des l ves scolaris s dans les EGPA Acquis et lacunes Une charge cognitive asphyxiante En lecture l insuffisante automatisation des proc dures de reconnaissance adressage des mots conduit ces l ves consacrer une grande partie de leur nergie cognitive disponible au d chiffrage Il en r sulte que les op rations plus complexes de traitement des unit s phrastiques et textuelles micro traitements et macro traitements ne peuvent b n ficier des F Boule amp H Benoit 1 29 01 04 version 5 ressources attentionnelles indispensables la construction d une repr sentation mentale de l ensemble du texte En d autres termes le lecteur malhabile apr s avoir allou beaucoup de temps l identification des mots est en difficult pour construire la signification des groupes de mots syntagmes ou propositions puis des phrases et des ensembles de phrases en reliant entre eux les l ments de signification progressivement identifi s L tape suivante qui consiste laborer le sens global du texte et qui suppose la fois la compr hension fine de l ensemble de l nonc et la capacit de restitution pr cise et pertinente de ses caract ristiques r
22. sion des objectifs aussi bien en r ception qu en production lorsque c est le texte et non pas le contenu qu il transporte qui est l objet de l tude C est sans doute la raison pour laquelle l enseignement de la compr hension n est pas clairement d fini comme tel par les programmes et que l acquisition de cette comp tence repose tr s largement sur les capacit s des l ves en abstraire les l ments travers l implicite des pratiques p dagogiques A l occasion de la lecture d un texte il est courant que le professeur estime utile de pr ciser le sens d un mot afin d enrichir en explorant le champ s mantique correspondant la palette de vocabulaire de ses l ves il lui est non moins habituel d apporter commentaires et explications sur les r alit s voqu es par les textes Et ce faisant il passe d un objectif l autre sans tre toujours conscient que les l ves les moins performants ne sont pas en mesure de rep rer ces glissements Peut on vraiment s tonner que ces l ves ma trisent peu les comp tences m tacognitives n cessaires au contr le et l auto r gulation des processus de lecture et d criture quand l activit de lecture en elle m me n a pas t explicitement construite comme objet d tude sp cifique Quand elle interf re constamment avec le traitement des contenus de connaissances qu elle a pour fonction de v hiculer Face cet obstacle didac
23. sum paraphrase r le et psychologie des personnages encha nements logiques et chronologiques ne sera dans ces conditions que rarement atteinte Sym triquement dans le cas des activit s d expression crite la focalisation des l ves des enseignants sur les aspects locaux tels que l orthographe lexicale ou la morphosyntaxe se fait au d triment d op rations bien plus d terminantes pour la production de texte planification choix de la strat gie discursive gestion des effets sur l interlocuteur et de la progression th matique dont d pendent d ailleurs pour une grande part les op rations pr c dentes Une conception additive de la t che Une autre particularit des lecteurs pr caires est de concevoir le texte lire ou crire comme une succession de mots voire un entassement de mots dont la somme repr senterait la signification On voit bien comment se conjuguent difficult de d chiffrage et conception additive pour restreindre l acte lexique des strat gies de d codage mot mot qui conduisent par extension de cette proc dure traiter chacune des phrases comme autant de phrases isol es Est il alors pertinent de proposer ces l ves comme support d criture des images s quentielles ou m me une bande dessin e au risque de les voir produire une succession de phrases s par es et non un texte Une telle situation de lecture ou d criture est videmment peu favorable aux in
24. tique nous verrons dans la suite qu il ne s agit nullement d introduire un enseignement d contextualis de la m tacognition du type PEI de FEUERSTEIN mais plus simplement d int grer la notion de pertinence dans la conduite quotidienne des s quences consacr es l enseignement de la lecture Comment apporter des aides ad quates Aider les l ves doit consister avant tout leur donner les moyens de juger de l utilit de telles ou telles ressources r gles op rations proc dures en fonction des besoins de la situation probl me Il n est donc pas en th orie pertinent de recommander syst matiquement l une d entre elles Une exception notable semble toutefois affecter ce principe celle du recours au dictionnaire en effet qu il s agisse de v rifier l orthographe des mots dans une t che r dactionnelle ou de chercher la signification des mots difficiles dans un texte donn comprendre la posture de recherche dans le dictionnaire est le plus souvent pr sent e et per ue par le p dagogue comme une preuve d autonomie intellectuelle de motivation et comme une garantie de r ussite On imagine sa perplexit quand ce n est pas le cas L exp rience des professeurs de Lettres classiques charg s d enseigner le latin et le grec est cet gard tout fait int ressante car leur appr ciation de cet outil de r f rence aujourd hui pl biscit l cole se situe exactement aux antipodes
25. ue connecteurs logiques r le des marques morpho syntaxiques d sinences verbales Ainsi le questionnaire de lecture majoritairement orient vers la recherche d informations peut il se trouver rig en rituel p dagogique au point de fa onner dans l esprit des l ves une repr sentation erron e de l activit lexique trop subordonner la lecture un questionnement les l ves finissent par se m prendre sur le sens de cette activit intellectuelle Is confondent la lecture compr hension avec la recherche d informations sollicit e par un questionnaire l invention d une histoire partir de quelques bribes l identification d un auteur ou d un genre textuel Ils ne la reconnaissent pas en revanche comme une activit o il est n cessaire de chercher comprendre au fur et mesure de l avanc e dans le texte puis d aller au del de ce qui est explicitement annonc GOIGOUX op cit p 84 Des glissements d objectifs L enseignement du fran ais compar celui des autres mati res pr sente une difficult sp cifique de d limitation du champ disciplinaire D une part le langage est le vecteur de l activit m tacognitive en g n ral quelle que soit l objet auquel elle s attache d autre part F Boule amp H Benoit 4 29 01 04 version 5 il est le v hicule de tous types de connaissances auxquelles il apporte des formes symboliques stables Il en r sulte un risque de confu
26. x qui ont le plus besoin que soit explicit le sens des activit s scolaires qui leur sont propos es Si les finalit s g n rales de leur formation leur apparaissent assez clairement il n en est pas de m me des objectifs d apprentissage sp cifiques de chacune des situations p dagogiques qui constituent leur quotidien au coll ge Si l on n y prend garde certaines exigences formelles para tre attentif participer aux rites du groupe classe souligner des membres de phrases par des traits de couleurs diff rentes en grammaire surligner des mots et expressions poser des op rations math matiques appliquer des r gles recopier proprement sur le bon cahier ce qui est not au tableau chercher des mots dans le dictionnaire peuvent se substituer purement et simplement l activit intellectuelle d appropriation des comp tences Il ne s agit plus que de gestes accomplis pour ressembler un coll gien au travail un apprenant conforme aux attentes comportementales du ma tre D s lors la fr quentation du coll ge n est plus qu une simple soumission une obligation institutionnelle g n rale d clin e elle m me en une multitude de contraintes particuli res sous forme de le ons d exercices et de contr les Cette perte du sens au profit des traits de surface peut tre source de graves malentendus l heure de l insucc s scolaire l l ve n a t il pas le sentiment d avoir donn ce qu on attendait
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