Avant-propos de Michel Rocard
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1. AVANT PROPOS Bernard Remiche et moi m me avons fait connaissance il y a moins de dix ans Cela commence chez des tiers sous un ordre du jour festif Il venait de cr er lINEADEC Tr s vite il m entreprit sur ce r sultat de sa double passion le droit des affaires et la langue fran aise Je ne connais rien au droit qui n est pas ma discipline et moins encore au droit des affaires dont j ignorais tout qu au droit public qu il m tait arriv par m tier politique de croiser sur ma route par bribes successives D j pourtant je savais fort bien l vidence de l histoire confirm e par l exp rience pratique quotidienne de la politique que si les mots de Droit et de Civilisation ne sont pas au sens strict synonymes ils ont entre eux une interrelation compl te et absolue au point qu au fond les deux concepts se conditionnent mutuellement Et puis je connaissais bien l Afrique que Jaime que je visite et que si je puis dire je pratique depuis tout juste un demi si cle Je la connaissais assez bien pour avoir compris moi aussi combien l instabi lit juridique fiscale par exemple mais pas seulement cons quence elle m me de d s quilibres plus profonds tait clairement identifiable comme un facteur sp cifique distinctement aggravant des blocages du d veloppement Du coup Bernard Remiche au lieu de rester pour moi une relation cordiale de passage intelligemment dithyra2. de l incompatibilit Je quittai donc la pr sidence de PINEADEC ce qui lib re mon droit de parole son sujet Il y a quelque chose de remarquable dans l analyse et la pens e qui contribu rent sa naissance et quelque chose d mouvant dans la quantit d nergie b n vole qui s y d ploie Pour l Afrique noire pour l appro fondissement de la civilisation et du droit pour qu une des plus belles langues du monde le fran ais se nourrisse et s panouisse en radiquant de sa pratique tout souvenir de nature coloniale il faut souhaiter la consolidation et la r ussite de lINEADEC et donc de la cr ation de Bernard Remiche Michel ROCARD LARCIER
3. mbique sur ce qu il fallait faire apparaissait comme l un des rares th rapeutes qualifi s d un malaise d une entrave au d veloppement dont il avait lui m me tabli le diagnostic indiscutable J eus plaisir l entendre rappeler l inconduite de quelques tats et inventorier tout aussi bien l insuffisance du corpus l gislatif le cynisme politique l origine de linstabilit que le manque fondamental de culture Il tait admirateur et disciple de lOHADA Il appr ciait la justesse de la cible et la qualit de l effort effectu dans cette instance Mais il la savait insuffisante Pour quun cadre juridique finisse par s imposer par faire r f rence il fallait bien s r qu il fut cr qu il eut une exis tence reconnue et de haute l gitimit Mais il fallait surtout qu il f t employ que l usage en f t facile et fructueux au point de se multiplier LARCIER 16 AVANT PROPOS Car Bernard Remiche s il est indiscutablement un th oricien du droit et de haute vol e n est pas que cela Il est aussi prioritairement peut tre un prati cien C est bien dans cette perspective qu il me demanda de prendre la pr sidence de lINEADEC Cela m embarrassa D abord je n tais l poque ni retrait ni oisif J avais bien d autres chantiers en cours Et puis mon ignorance abyssale du droit contrevenait tout de m me beaucoup l identit m me de lINEADEC Bernard pulv
4. risa mes r ticences dans une quasi moquerie mon endroit D abord parce que pour le savoir en droit lui m me et ses quelques complices se savaient juste titre capables d y suffire Ils n avaient besoin de rien de cet ordre Et lui m me trouvait savoureux qu ayant pour ma part uvr quasi un demi si cle donner mon nom et ma r putation un tant soit peu de panache je sois aussi sceptique sur le mode d emploi du dit panache Bref il se moqua et je craquai J avais au demeurant beaucoup d amis en Afrique noire et somme toute peu d ennemis Je n exclus donc pas que la pr sence de mon nom dans l organigramme du tout nouvel INEADEC eut un effet favorable et Jeus un vrai plaisir participer quelques unes de nos sessions o j appris beaucoup J ai nourri une vraie admiration pour l nergie la technicit et la comp tence dont Bernard Remiche et l quipe qu il avait su regrouper autour de lui faisaient montre de mani re permanente Par malchance pour ma pr sence l INEADEC l un des signaux politiques puissants que j avais pu mettre voici un quart de si cle vers l Antarctique se mit engendrer des cons quences prolif rantes Il me fallut m occuper des r gions polaires car s il arrive en milieu juridique que l on discute du concept de droit de suite l on semble avoir moins rep r le devoir de suite C est ce devoir qui percuta dans mon emploi du temps et y cr a
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