I.2.4 Bachelier - Corinne Saminadayar
Contents
1. D construire le roman d apprentissage Le Bachelier comme jeu de massacre Les Amis de Jules Vall s n 26 d cembre 1998 pp 119 130 LES AMIS DE JULES VALL S n 26 D cembre 1998 pt E st construire le roman d apprentissage Le Bachelier comme jeu de massacre Je m arr te Balzac Il r sume la grandeur du livre et ses dangers J Vall s A CORINNE SAMINADAYAR PERRIN otre histoire est la mienne et celle de mille douze cents jeunes gens qui tous les ans viennent de la province Paris Cette r flexion d sabu s e de D Arthez Lucien de Rubempr pourrait s adresser Jacques Ving tras lui aussi apr s Lucien et Rastignac mais au temps des Fr d ric Moreau Paris car dans ses id es l art la science et lamour d pendaient exclusivement de la Capitale lit on dans L ducation sentimen tale arrive Paris arm de son ducation d une vaste ambition et de fort peu d argent Le cadre g n rique du roman d apprentissage au moment o Vall s r dige Le Bachelier s impose comme horizon de r f rence aussi bien au niveau de la production du texte que de sa r ception d ailleurs l histoire d une g n ra tion expression minemment flaubertienne Je veux faire l histoire morale des hommes de ma g n ration crit Flaubert de L ducation non sans r f rence implicite Musset appara t maintes2. 25 Route qui figure concr tement dans la di g se elle structure en particulier le diptyque spatial Paris 118 province et mat rialise le chemin que doit franchir le h ros et renvoie tout un r seau m taphorique inscrit dans la langue route de la vie carri re etc route qui renvoie aussi au roman comme ligne narrative un roman comme La B te humaine synth tise routes ces potentialit s du motif 26 Sur cette dimension illocutoire ind niable on consultera J Migozzi La th tralisation de lapostrophe dans Le Bachelier acte du colloque Rh torique politique imaginaire Les Amis de Jules Vall s n 16 p 85 95
3. dans La Com die humaine Tu r ussiras j en suis s r p 65 11 Balzac La Fille aux yeux d or dition GE 1988 p 230 12 Sur cet imaginaire vall sien de l encre voir l article de R Bellet Jules Vall s journalisme et r volution ditions du L rot 1987 p 323 sq et Jules Vall s et le Livre l encre et le sang Romantisme n 44 1984 13 Dans Les R fractaires Vall s souligne que le c l bre critique Gustave Planche v cut lui aussi rue des Cordiers 14 au fameux h tel Jean Jacques o Balzac fait descendre Lucien de Rubempr I p 209 14 J Vall s article repris dans La Rue I p 655 15 Dans le m me ordre d id es Mme de Bargeton invoque l ombre de Rousseau pour justifier l obscure naissance de Lucien Z lusions perdues p 50 tienne Lousteau pr dit que D Arthez sera un jour aussi grand crivain que 26 D cembre 1998 Rousseau p 251 et le caissier d un journal parisien reproche aux moindres plumitifs de se prendre pour Voltaire et Rousseau p 201 16 Flicoteaux tait cit dans la version du Bachelier parue en feuilleton ainsi que Rousseau l Aquatique le restaurateur o Hugo fait d ner Marius I p 1652 17 Voir sur ce point H Millot Entre inconfort et inconvenance l preuve vestimentaire dans la Trilogie Les Amis de Jules Vall s n 17 d cembre 1993 p 25 39 18 E Sue Les Myst
4. dans la propagande pau vriste cet gard les r flexions rus es du libraire Doguereau qui d couvre la mis re de Lucien ont valeur embl matique Qu il conserve pensa t il ces m urs simples cette frugalit ces modestes besoins J prouve du plaisir vous voir dit il Lucien Voil monsieur comment vivait Jean Jacques avec qui vous aurez plus d un rapport p 178 179 Quand on sait d autre part que Rousseau est qualifi par Jacques de pisse froid pinc pleurard p 481 illustre vic time du Livre antique Plutarque et consorts et lui m me p re d innombrables Jacobins monotones et durs sur le mod le romain de Robespierre l ambigu t de la r f rence s impose l vidence elle est plus balzacienne que propre Vingtras et Vall s Apr s avoir suivi la trace des grands fr res balzaciens pour ses premiers pas dans la capitale Jacques Vingtras chacune des tapes de son initiation retrouve les r actions de ses illustres devanciers Revenu Paris plus riche d argent et d exp rience le Bachelier cueille ses premiers petits bonheurs seul au restaurant tiens De radis ak aie E da mie RE LES AMIS DE JULES VALL S m n 26 D cembre 1998 Petray J ai eu une julienne une c telette Soubise un artichaut barigoule un pot de cr me mon caf Les puissants ne d nent pas mieux voyons Quelle demi he
5. de papier qui peuplent l uvre de Balzac rien de plus illusoire que d y vou loir trouver la cl de toute ascension sociale Il s est trouv des gens des conscrits pour prendre le roman la lettre qui ont cru qu il y avait comme cela de par le monde un autre monde o les duchesses vous sautaient au cou les rubans rouges la boutonni re o les millions tombaient tout ficel s et Les gran deurs toutes r ties et qu il suffisait de ne croire rien pour arriver tout 5 La Trilogie tout en reprenant des sch mas narratifs prouv s entretient donc avec ses mod les sous jacents et lisibles par transparence une relation oblique conflictuelle toute r criture tendant du m me mouvement la d construction Le Bachelier en particulier inscrit la dynamique d ensemble du r cit dans cette tension perceptible la fois dans la structure romanesque adopt e dans les clins d il stylistiques que multiplie le romancier ou son h ros dans la multiplication d pisodes canoniques mais d tourn s de leur signification classique Le refus de la logique propre au roman d apprentissage passe par le parasitage de Pinter textualit programm e et par la mise en accusation du pouvoir m dusant de cer tains textes rig s en mod les mise en accusation qui rel ve la fois de l id o logique et du po tique LES AMIS DE JULES VALL S m n 26 D cembre 1998 VICTIMES DE BALZAC Rast
6. embl matique L insurrection contre une soci t mal faite si elle peut fournir une tape dans le parcours du h ros ne saurait en aucun cas dans la structure clas sique du roman d apprentissage tenir lieu en tant que telle d aboutissement Autre difficult plus fondamentale bien des pages vall siennes d veloppent une condamnation sans concession des illusions propres au roman d apprentissa ge son faux r alisme sa t l ologie implicite qui en fait un avatar du roman th se 3 enfin sa pr tention s riger en vie mode d emploi vis e p dago gique qui aux yeux de Vall s subvertit dangereusement l esth tique du roman et multiplie outre mesure d innocentes victimes du livre M fiance qui renvoie une fascination profonde pour le plus grand des mod les Balzac fascination qu avoue Jacques Vingtras lui m me Je prends pour titre Balzac et son uvre Les histoires de Rastignac de S chard et de Rubempr m ont agripp le cerveau La Com die humaine est souvent le drame de la vie p nible le pain ou l habit arrach cr dit ou p y terme avec les fi vres de la faim et les frissons du papier douleur If est impossible que je ne trouve pas quelque chose de poignant dire en parlant de ces h ros qui sont mes fr res d ambition et d angoisse 4 Rien de plus dangereux rappelle sans cesse Vall s que cette troublante fraternit avec les tres
7. il me pr dira le suicide l h pital la po sie rien que des malheurs p 454 Significativement c est un acte d criture qui inaugure l installation parisienne de Jacques lequel doit ins crire son nom sur le livre de garni Ah ce livre o il y a de toutes les critures o les doigts ont fait les marques de toute crasse et de toute fi vre p 552 La chambre elle m me espace symbolique autant que r f rentiel s av re marqu e d un signe macabre la tache de Macbeth que repr sente la tache d encre 12 stig mate inqui tant Il y a aussi une tache d encre Le partant dans sa pr cipita LES AMIS DE JULES VALL S m 26 D cembre 1998 tion a renvers l critoire C est un plumassier qui demeurait ici C est peut tre un plumassier connu qui a laiss ce faux col et la table de nuit ouver te version parue en feuilleton IL p 1683 Plumassier connu pourquoi pas Gustave Planche le r fractaire illustre lui aussi pensionnaire rue des Cor diers 15 Mais l expression peut aussi d signer obliquement Jules Vall s lui m me par un effet de lecture autobiographique interne que favorise la pre mi re personne lecture que corrobore l histoire r elle de h tel en question qui a abrit au XIX si cle nombre de romanciers c l bres selon une tradition discu table mais l gendaire dont Vall s s est fait l cho d s 1865 Dans cet h tel qu
8. la mati re l tat brut et la rendent centupl e de valeur L ducation sentimentale p 131 Indubitablement Deslauriers est une victime de Balzac et sa conception math matique de l existence l exc s de rectitude d clare t il lui m me pour expliquer ses checs r sume la logique narrative propre la Com die humaine Vall s dans la Trilogie s insurge vigoureusement contre cette supr matie de Pen LES AMIS DE JULES VALL S n 26 D cembre 1998 cha nement logique Le mod le n est pas celui d une intrigue qui proc de en fonction de l tude minutieuse des causes et de l encha nement des cons quences l effet est celui de la fragmentation et de la discontinuit qui sont reven diqu es rig es en principe de composition 21 Cette esth tique du discontinu suppose un projet romanesque fonci rement ori ginal en ce qu elle semble contredire l un des imp ratifs du roman personnel d gager la signification et la coh rence d un destin cette exigence est d ailleurs revendiqu e par Vall s lui m me qui justifie en ces termes son silence sur ses amourettes d tudiant Je n ai pas fait allusion dans Vingrras cette aventure parce qu elle ne se rattacha it pas par un lien sacr la trame de ma vie 21 La Tri logie inaugure donc un mode romanesque particulier et privil gie la rupture sur le surplomb Vall s ne se penche pas sur le pass i
9. res de Paris ditions Bouquins 1989 p 648 sq Vall s comme la plupart du public contemporain connaissait tr s bien cette uvre parue en feuilleton en 1842 il cite souvent Sue et avec admiration 19 V Hugo Les Mis rables ditions Gallimard Biblioth que de la Pl iade 1951 p 696 697 20 On comparera cette po sie de la mis re avec le cynisme d sacralisateur de Musset dans son Profil de grisette 21 G Costa Colajanni Modernit du Bachelier Les Amis de Jules Vall s n 24 juillet 1997 p 14 22 J Vall s Souvenirs d un tudiant pauvre dition du L rot pr fac e et annot e par R Bellet 1993 p 80 23 R Bellet Vall s Zola litt rature et politique article repris dans Dans le creuset litt raire du xIx si cle p 18 Les incidences de ce choix narratif sur le roman historique qu est L Insurg sont nombreuses on peut consulter sur ce point C Bernard Le Pass LES AMIS DE JULES VALL S m 26 D cembre 1998 REA recompos le roman historique au XIX si cle Hachette Universit 1996 l ouvrage comporte une analyse pr cise de L nsurg 24 Sur cette sc ne comme d construction d une s quence pr descriptive typiquement naturaliste voir P Hamon Du descriptif Hachette Universit nouvelle dition 1993 voir mon article Vall s er le r ve de l enargeia Litt ratures n 33 automne 1995 p 155 175
10. se satisfait que par force des quarante francs qui lui sont allou s et loin d avoir comme Marius la t te dans les toiles Du jour o il tait arriv gagner sa vie peu pr s s rement il s tait arr t l trou vant bon d tre pauvre er retranchant au travail pour donner Ja ce P 701 cherche ne f t ce que de mani re pisodique atteindre les a de la High life chapitre xxn La radicalisation r aliste propre au projet romanesque vall sien ainsi synth ti tions de d tail perceptibles dans les r critures des intertextes convoqu s I peut sagir tout simplement de l irruption de d tails grotesques qui arrachent le voile vague po sie dont se pare la mis re romanesque il y a loin certes de Ving tras empal sur une pingle au romantisme l giaque de Marius amoureux Jai rencontr dans la rue un jeune homme tr s pauvre qui aimait Son chapeau tait vieux son habit tait us il avait les coudes trou s l eau passait travers ses sou liers et les astres travers son me p 954 Une transposition de mode HA tif peut galement suffire avec une grande conomie de moyens d masquer les illusions lyriques de la pauvret La po sie de la mis re affectionne a du sommaire it ratif auquel a recours Lucien de Rubempr d crivant sa s ur sa nouvelle vic Je vis d ailleurs par la pens e je passe la moiti de la journ e la biblioth que Saint
11. t qu il met ses pas dans ceux du h ros d Alusions perdues J ai lu mon Balzac et je me rappelle que Lucien de Rubempr demeurait rue des Cordiers h tel Jean Jacques Rousseau p 553 la version parue en feuilleton tait plus expli cite encore Je puis aller frapper cette porte monter l escalier que monte Lucien de Rubempr et regarder Paris du haut de ma fen tre comme le fit Rasti gnac p 1683 vrai dire il semble que la m moire de Jacques et de Vall s qui reprend plusieurs reprises la r f rence superpose un passage d usions perdues ne mentionnant pas Rousseau Lucien finit par rencontrer rue de Cluny pr s de la Sorbonne un mis rable h tel garni o il eut une chambre pour le prix qu il voulait y mettre p 163 et une s quence beaucoup plus longue de La Peau de Chagrin dans laquelle Rapha l raconte sa premi re installation Paris lui aussi r ve la gloire et m dite un grand ouvrage Un soir en revenant de l Estrapade je passais par la rue des Cordiers pour retourner chez moi En me rappelant le s jour de J J Rousseau dans ce lieu je trouvai l h tel Saint Quentin le d labrement dans lequel il tait me fit esp rer d y rencontrer un g te peu co teux Le feuilletage intertextuel que r v le cette s quence est d ailleurs plus complexe qu il n y para t Premier niveau en parfaite Victime du Livre Jacques s identifie aux personnages d
12. un pr tyque de chapitres aux titres lourds de sens Marius E arius p Marius grandi progression euphorique r sum financier E o p de formation le tout ouvrant un livre intitul sans quivoque xcellence du malheur Rien d aussi optimiste chez Vall s la sc ne des comptes s inscrit i lor e du roman comme l indique le titre du chapitre suivant o d autre part l incident qui sert de clausule l pisode du budget en d ment d embl e l efficacit faute de cent sous verser pour le d p t Jacques ne peut s inscrire comme pr vu au cabinet de lecture Premi re fissure dans la Ne conformit entre les budgets litt raires et les r alit s du monde fissure que la ne cessera d largir rs T moins lourde de cons quences e cette fois le mode narratif qui pr side Pench ssement de la sc ne des comptes Chez Rigolette comme chez Rapha l l expos budg taire pe style direct a une vis e argumentative que souligne fort bien la situation d n LES AMIS DE JULES VALL S n 26 D cembre 1998 ciation la grisette veut donner son nouveau voisin une le on d conomie Vous m avez l air un d pensier et a vous servira d exemple annonce t elle sans ambages au jeune homme et Rapha l cherche convaincre le sceptique Blondet C est impossible s cria mile de la noblesse d une telle existence Quant Marius le bilan de sa vie studieuse et r veus
13. Marsay dans La Fille aux yeux d or Telle tait l histoire du jeune homme qui vers le milieu du mois d avril en 1815 parcourait nonchalamment la grande all e des Tuileries Les bourgeoises se retournaient tout na vement pour le revoir les femmes ne se retournaient point elles l attendaient au retour 1 Le r cit souligne clairement cette dimension sp culaire Jacques ne s identifie pas directement De Marsay mais emprunte la m diation du journal autre support minemment balzacien comme si l motion ne pouvait acqu rir force de v rit qu en devenant texte et texte au second degr puisque dans la Com die humaine des chroniques mondaines cit es dans la di g se voquent juste ment les exploits des lions de la haute soci t parisienne Je prends le journal comme s il devait y tre question de moi de mon bonheur d hier d un monsieur qu on a vu se promener cigare aux dents fleur la boutonni re poitrine en avant qui est all aux Tuileries puis au spectacle un De Marsay Deuxi me strate intertextuelle la r f rence Rubempr vaut aussi comme programme implicite et plut t d courageant pour une carri re d crivain pro gramme qui infl chit dans un sens r aliste et moderne le destin la Chat terton que Vingtras au d but de l uvre craignait de se voir pr dire par un tireur de cartes Je sens que si je demande le petit jeu
14. ante Rubempr au C n cle d abord Il vous faudra bien des capi taux reprit Lucien Non dit D Arthez du d vouement p 286 M me r ponse adress e Vingtras par l exaltation r publicaine de Matoussaint Il fau drait peut tre aussi quelque chose ici Je tape sur mon gousset Bourgeois va Limprimeur s appelle Va de Pavant Oui oui Va de l avant ou enco re Fais ce que dois Il s appelle Le Courage il s appelle La Foi p 508 Cependant ce th me de la toute puissance des int r ts financiers subit chez Vall s un net infl chissement dans le sens d un r alisme plus direct on songe la couverture du livre L Argent qui arborait l image d une pi ce de cent sous cette dimension mat rielle s oppose au Veau d or cher la rh torique grandi loquente de Matoussaint Il ne s agit plus de juxtaposer sur le mode pique lam bition en guenilles aux millions conqu rir selon la violente dramatisation bal zacienne la pauvret c est avant tout le r gne des souffrances irr ductiblement prosa ques Cette radicalisation s affirme dans le traitement vall sien d une s quence ch re au roman social populaire ou non l pisode du Budget Cette s quence type se trouve d velopp e sous une forme exemplaire dans Les Myst res de Paris o le chapitre explicitement intitul Le budget de Rigolette dresse pour le lecteur un tr s
15. de victimes En ce sens gogique Vingtras a valeur exemplaire si au premier degr entissage concentre toute il se donne pour le r el et multiplie par sa vocation ouvertement p da le destin de il d nonce les illusions balza ciennes il tend surtout montrer 2 que le roman en tant que genre see wa rien apprendre ses lecteurs D monstration en soi BRS m risque d imposer la reprise des strat gies argumentatives qu elle refuse d o vention d une criture romanesque ruptive bris e instable qui cherche trouer les crans de papier le sens de l uvre r sidant dans le geste m me insurrec tionnel de l criture NOTES CORINNE SAMINADAYAR PERRIN 1 Balzac lusions perdues dition Livre de Poche 1983 p 182 toutes les r f rences cette uvre renverront d sormais cette dition 2 Flaubert L ducation sentimentale dition GE 1989 p 145 toutes les r f rences cette uvre renverront d sormais cette dition 3 Voir sur ce point S R Suleiman Le Roman th se ou l autorit fictive PUF criture 1983 4 J Vall s L Tnsurg ditions Gallimard la Pl iade dition pr fac e et annot e par R Bellet II p 896 toutes les r f rences l uvre de Vall s renverront d sormais cette dition 5 J Vall s Les R fractaires Les Victimes du Livre I p 245 6 Le r cit ench ss qui forme la deuxi me parti
16. e Genevi ve usions perdues P 166 Traduite en un to LES AMIS DE JULES VALL S m 2 26 D cembre 1998 lement de sc nes singulatives petits clats de com die burlesque cette simple phrase d voile dans Le Bachelier les mille petites mis res des soir es autour du po le la biblioth que les repas au saucisson d vor s sous les porches si bien que Jacques r pond mot pour mot aux fi res d clarations de Lucien Je vis du travail de la pens e Menteur menteur Je vis de rien D un peu de saucisson ou d un bout de roquefort mais pas du travail de la pens e p 607 Cette transposition narrative s accompagne parfois d une transposition stylistique Le po te d Angoul me dans sa lettre Eve invoque de grands exemples classiques dans une rh torique tr s scolaire La plupart des grands hommes ont prouv les vicissitudes qui m affectent sans m accabler Plaute un grand po te comique a t gar on de moulin Machiavel crivait Le Prince le soir apr s avoir t confondu avec les ouvriers pendant la journ e p 166 Vingtras lui vite tout effet de grandiloquence au profit d une plus grande pr cision J enseignerais le chausson le jour je lirais les bons auteurs et je pr parerais les mat riaux de mon grand livre le soir L ternel r ve du pain gagn dans l ennui m me la sciure de bois de huit six heures mais du talent pr par par le travail de sept m
17. e de La Peau de SAINT TIENNE chagrin La Femme sans c ur pr sente une structure proche du roman d apprentissage 7 Outre les analyses sur Balzac dans Les Victimes du Livre Vall s critique litt raire est tr s clair sur ce point Balzac sculpte dans le m tal des g ants et nous donne t ter du bronze au lieu de p trir de la chair On a appel Balzac un r aliste il l est mais j ajoute d t on en sourire qu il est surtout et avant tout un po te par malheur un po te pique qui a autant la manie de la grandeur que Pamour de la v rit Litt rature anglaise le roman Le Courrier du dimanche 17 septembre 1865 I p 550 8 R Beller Jules Vall s et les victimes du livre article repris dans Dans le creuset litt raire du XDE si cle ditions du L rot 1995 p 90 LES AMIS DE JULES VALL S w n 9 Balzac La Peau de chagrin dition Presses Pocket 1989 p 111 La deuxi me partie du roman qui comporte le r cit de Rapha l la premi re personne emprunte nombre d l ments structurels au roman d apprentissage 10 Et ce d s les premi res sc nes du roman Tu devrais prier ce vieux de t introduire chez les Dambreuse rien n est utile comme de fr quenter une maison riche Arrange toi pour lui plaire et sa femme aussi Deviens son amant Mais je te dis l des choses classiques il me semble Rappelle toi Rastignac
18. e s offre explicitement comme exemple l appui de la maxime Excellence du malheur Tous ces dis positifs argumentatifs visent indirectement le lecteur et comportent une ind niable dimension id ologique de pauvrisme La pauvret Ces messieurs du roman et du th tre la font douce courageuse et belle fulmine Vall s d s la pr face de L Argent en 1857 un pauvrisme paradoxalement inh rent au roman social Id alisme rose que Vall s lui s emploie r futer alors que le budget de Vingtras n est m me pas mis en r cit pr sentation minimaliste en forme de liste puis de tas de pi ces la vie ne tarde pas ruiner cette construc tion financi re si savamment quilibr e Derni re rectification qu op re Vall s il efface la dimension de libre consente ment et d acceptation joyeuse que proclament les discours de Rigolette ou de Rapha l Si pauvre et pr caire qu il paraisse aux lecteurs bourgeois du Journal des D bats le sort de ja grisette n est pas pr sent comme pitoyable bien au contrai re Je ne me refuse rien proclame ga ment la jeune fille 20 Face au cynisme a E que sponsables de son indigence Cette maigre somme a suffi Ma Vie tant que j ai voulu subir ma propre discipline claustra le Quant Marius le narrateur souligne que refuse r guli rement les soixante Pistoles que son grand p re lui fait envoyer ment pour Jacques Vingtras qui ne
19. e ses lectures favorites avec d autant plus de facilit que le parall lisme des situations ly invite et fournit pour ainsi dire un cadre sc nique appropri Quant la r f rence Rastignac elle n a rien d tonnant chez un LES AMIS DE JULES VALL S n 26 D cembre 1998 jeune homme de province venu conqu rir la Capitale c est le mod le que Fr d ric Moreau lui aussi se voit sans cesse rappeler par son ami Deslauriers 10 Comme chez Flaubert la r alit s empresse de d mentir la sc nographie labo r e par le Bachelier ainsi la concierge n est gu re dispos e adopter le r le tra ditionnellement volubile d une Mme Pipelet elle n a rien de la femme de roman et cause peu Aucun de ces dysfonctionnements n branle pourtant limaginaire romanesque de Vingtras lors de sa seconde installation Paris Jacques devenu temporairement riche et s adonnant aux plaisirs de la fl nerie se projette dans un autre h ros de la Com die humaine le dandy De Marsay un De Marsay chevelu trapu et qui va compter dans Paris p 558 L enco re Cest la situation qui dicte le choix de la r f rence lintertexte balzacien est clair par une matin e radieuse de soleil et de bonheur Jacques est all se pro mener aux Tuileries dans les all es hant es par les gracieuses Parisiennes de tren te ans Or C est justement dans un tel contexte qu appara t pour la premi re fois De
20. exact bilan financier Une livre de pain c est quatre sous deux sous de lait a fait six quatre sous de l gumes lhiver ou de fruits et de salade dans l t voil donc d j dix sous trois sous de beurre ou d huile et de vinaigre pour assaison nement treize 18 On apprend ainsi dans les plus minces d tails comment er quel prix s orga nise la vie d une grisette ouvri re en chambre pay e trente sous par jour On ne s tonnera pas de trouver dans Les Mis rables qui emprunte nombre de motifs au roman populaire des comptes tout aussi rigoureux concernant la vie de pauvre t et de courage que m ne Marius apr s avoir quitt le toit de son grand p re LES AMIS DE JULES VALL S m 7 26 D cembre 1998 Produit net bon an mal an sept cents francs Il en vivait Pas mal Comment Nous l allons dire D jeuner quatre sous d ner seize sous Sa nourriture lui co tait vingt sous par jour ce qui faisait trois cent soixante cinq francs par an Ajoutez les trente francs du loyer et les trente six francs la vieille plus quelques menus frais pour quatre cent cinquante francs Marius tait log nourri et servi Son habillement lui co tait cent francs son linge cinquante francs Le tout ne d passait pas six cent cinquante francs Il lui restait cinquante francs I est plus surprenant de constater que le r aliste Balzac fait de Rapha l de Valentin un h ros plus co
21. i fait le coin num ro 14 Jean Jacques a eu sa chambre que j ai vue Jean Jacques est bien loin Mais le plus illustre de ses disciples le plus glorieux de ses l ves y passa les heures curieuses et chaudes de sa jeunesse Mme Sand a crit l son premier roman c est entre ces murs humides et ces cloisons vermoulues qu Indiana est venue au monde Marianna aussi dit on car Jules Sandeau habitait sur le m me carr 14 L intertextualit autoritaire s tend ainsi de l imaginaire du personnage la pro duction m me du texte qui le met en sc ne Troisi me et derni re couche du palimpseste la r f rence Rousseau pre mi re vue cette r f rence exemplaire conforte le programme narratif classique qui met en sc ne les d buts difficiles d un crivain de g nie pauvre et en marge de la haute soci t parisienne Grand exemple qu invoquent souvent avant Jacques les h ros de Balzac dont D Arthez parlant de Desplein Je suis dans cette chambre o il a souvent mang comme Rousseau du pain et des cerises Illusions perdues p 184 15 Mais l appel Jean Jacques y mieux regarder est double tranchant D abord parce que la soci t moderne sait elle aussi ren voyer cette glorieuse image aux jeunes talents en veine de reconnaissance et les confine ainsi dans une indigence opportun ment par e des prestiges de la l gen de Rousseau devient par l l alli objectif de Murger
22. ignac Rubempr Rapha l de Valentin 6 tant d autres rien d tonnant ce que toute une pl iade de fr res en papier montrent la voie Jacques Ving tras et ses amis tous grands hommes de province en herbe venus conqu rir Paris De tous les intertextes autoritaires qui hantent les imaginations Balzac s av re le plus pr gnant et partant le plus inqui tant en ce qu il joint l efficaci t structurelle du r cit d apprentissage la r putation de r aliste sans concession ce qui au niveau de la r ception vaut comme garantie de v racit et de confor mit au r el social Or Vall s a su tr s t t voir dans Balzac un po te pique plu t t qu un r aliste au sens propre 7 si bien que l engouement balzacien interpose une grille herm neutique dangereuse entre le regard et le monde De ces livres le pouvoir fait presque peur Vrais livres rouges rouge sang Ils font les ambitions les amours les suicides Balzac surtout par ce qu il a pu repr senter pour l imaginaire adolescent du xIxe si cle Vall s jugeant par lui m me est inquiet du pouvoir balzacien Combien de jeunes provinciaux ont ils copi Rastignac sans le savoir et cri la ville nous deux Combien ont cru la m diation terrible des femmes de Balzac comme si elles avaient t r elles Combien ont crach comme Vautrin 8 Sans le savoir Le cas de Vingtras est plus grave puisque c est en toute lucidi
23. inuit p 599 On notera la connotation burlesque de formules comme pr ceptorat chausson le titre du chapitre ou enseigner la savate c est la principale source de revenus du Bachelier on est loin des travaux intellectuellement avouables des membres du C nacle ou de Marius amoureux MISES EN MIETTES R critures d capantes et distorsions malignes font du Bachelier une v ritable machine de guerre dirig e contre les intertextes prestigieux de Balzac et consorts l entreprise r pond une conviction profonde chez Vall s le concept m me de roman d apprentissage est dangereux en ce qu il r sume et codifie en un genre litt raire sp cifique la puissance d asservissement propre au Livre Aussi ne s agit il pas seulement de rectifier les trompeuses illusions colport es par d illustres pr d cesseurs l emprise du roman d apprentissage tenant un effet de structure il s agit de d construire une architecture strat giquement fascinante pour en inva lider les pouvoirs N ayant jamais vu le monde qu travers la fi vre de ses convoitises il se l imaginait comme une cr ation artificielle fonctionnant en vertu de lois math matiques Un d ner en ville la rencontre d un homme en place le sourire d une jolie femme pouvaient par une s rie d actions se d duisant les unes des autres avoir de gigantesques r sultats Certains salons pari siens taient comme ces machines qui prennent
24. l ne surplombe pas Fhistoire De m me encore Vall s r crit pas des m moires une relation ordonn e par une m moire et une criture qui donnerait un sens r trospectif et du coup pros pectif par la lecture un pass peu loign 3 Ce choix esth tique s affirme dans deux sc nes symboliques du Bachelier D s son installation rue de Cluny Jacques ouvre la fen tre de sa mansarde pour d fier la capitale bien en vain Ma fen tre donne sur un mur Je ne puis pas regarder Paris et le menacer du poing comme Rastignac p 553 24 Cette d convenue fait cho la premi re arriv e du jeune homme Paris un autre incident bloquait d j le processus balzacien J touf fe de joie j ai besoin de boire de Pair et de fixer Paris Je tends le cou vers ma croi s e Je la croyais ouverte elle tait ferm e et je casse un carreau p 469 Bris de verre symbolique qui vise la fois une m taphore topique le livre comme fen tre ouverte sur le r el le regard surplombant de la litt rature et un dispositif narra tif classique du roman r aliste Refus de la lin arit donc d o dans le r cit le traitement sp cifiquement val l sien d une m taphore topique dans le roman d apprentissage l image de la route 25 vrai dire le premier chapitre avec son titre En route et les allu sions classiques qu il convoque Hercule dans le carrefour la carri re de la vie semble an
25. la Com die humaine par contrainte g n rique certes puisque les tapes initiatiques qui structurent le roman d apprentissage comportent nombre de passages oblig s le duel en est galement un mais l encore sa fonction narrative chez Vall s diff re radicalement de celle qu il rev t dans usions perdues ou dans L ducation sen timentale Le rapport est cependant plus profond et plus complexe dans le cas du Bachelier victime du Livre il entretient avec ses a n s en papier des relations ambigu s qui tiennent de la fascination et du refus Jacques refusant un beau mariage la Balzac s crie Mais si j avais voulu n tre pas mis rable je ne l aurais jamais t moi qui navais qu accepter le r le de grand homme de pro vince Je pouvais il y a beau temps cueillir une fille marier qui m aurait apport ou des cus ou des protections p 650 on notera les termes de mis rable et de grand homme de province r f rences claires pour les lecteurs contemporains PALIMPSESTES ET D MARCATIONS On lit son chemin au lieu de le faire Tel est bien le sort qui menace d em bl e Jacques Vingtras et ses amis lesquels d ailleurs s offrent en victimes consen tantes Force est de constater qu un certain nombre d analogies corrobore ce sys t me de lecture du monde Face aux illusions chantantes B ranger de la Boh me rose et du pauvrisme sentimental Jac
26. nome encore puisque la moiti seulement de la somme allou e Marius suffit sa subsistance Je trouvais que trois cent soixante cinq francs par an devraient suffire ma pauvret Trois sous de pain deux sous de lait trois sous de char cuterie m emp chaient de mourir de faim Mon logement me co tait trois sous par jour je br lais pour trois sous d huile par nuit je faisais moi m me ma chambre je portais des chemises de flanelle pour ne d penser que deux sous par jour de blanchissage La Peau de chagrin p 108 Lorsque Jacques Vingtras apr s avoir touch sa premi re e rante francs inaugure sa vie parisienne en tablissant un da ai o reproduit typographiquement sur la page et imm diatement 7 e E concr te Je suis all changer mes pi ces de cent sous pour faire petits in sur lesquels je pose une tiquette p 469 il s inscrit donc dans une longue dition Mais les modifications que Vall s fait subir cette s quence type r v latrices Tout d abord chez Sue comme chez Balzac l aust rit de la sc ne comptes et la courageuse indigence qu elle r v le se trouvent temp r es Lei fait qu il s agit d un bilan somme toute positif Rigolette est See eten sant son nom r sume tout un programme narratif et Rapha l s est trouv accul au suicide non par la pauvret mais par son aventure avec la Femme sans c ur Quant au d nuement pensif de Marius il se trouve S dans
27. noncer une reprise innocente du motif mais tr s vite le dispositif senraye par la multiplication m me des faux d parts qui reprennent ce En route initial Allons Vingtras en route pour une vie de pauvret et de tra vail p 567 Il faut que je me remette en route p 574 Je liquide et repars Paturot maigre la recherche d une nouvelle position sociale p 586 Le roman se d construit mesure qu il progresse et la logique de l apprentissa ge se r sout en une d risoire circularit celle des promenades sous l Od on Je me suis bien promen dans ces couloirs de pierre la valeur de quatre ann es pleines j ai certainement fait si l on compte les pas en allant et en revenant au moins trois fois le tour du monde p 681 D risoire parodie d un r cit de conqu te auquel r pond la dissolution finale de toute possibilit de r cit C est affreux de ne pouvoir ressusciter une image une sc ne pour les planter le long de la route parcourue Le chemin par o je me suis tra n s tend comme un sentier d sert et se perd travers le blanc de la neige ou le noir des ruisseaux p 702 703 LES AMIS DE JULES VALL S s n 26 D cembre 1998 i Tyrannie comique de Imprim Le roman d appr l inqui tante puissance de fascination propre au Livre il pr tend repr senter m me qu il pr tend repr sa des disciples qui deviennent autant
28. ques va comme Lucien d cou vrir que la soci t industrielle moderne est r gie avant tout par des rapports d ar gent C est le monde de la presse qui r v le au po te d Angoul me cette supr me loi conomique LES AMIS DE JULES VALL S m n 26 D cembre 1998 Depuis deux heures aux oreilles de Lucien tout se r solvait par de largent Au Th tre comme en Librairie en Librairie comme au Journal de Part et de la gloire il n en tait pas question Ces coups du grand balancier de la Monnaie r p t s sur sa t te et sur son c ur les lui martelaient p 247 Quant au Bachelier il se voit symboliquement conseiller d s son arriv e Paris Ph tel de la Monnaie rue des Deux Ecus p 452 et 551 Indices pr moni toires que confirment les premiers contacts de l apprenti journaliste avec le monde des Lettres troublant cho aux d boires rencontr s par Lucien aupr s des modernes industriels du Livre install s au Palais Royal Ah bien Vous vou lez crire il ma dit a Dunan Il appelle un homme gros en sabots avec une casquette en passe montagne p 627 Tr s conscients et pour cause du poids de ces imp ratifs financiers Lucien comme Jacques tentent d en avertir leurs amis par trop id alistes le C nacle le Comit des Jeunes lorsqu ils m ditent de fon der un journal s attirant l un et l autre par leur prosa sme la m me r action m pris
29. reprises lorsque Vall s voque son grand projet romanesque La trame narrative du roman d apprentissage sous tend d autre part plusieurs autres uvres vall siennes on songe en particulier au cri de Pierre Moras J irai Paris et j crirai dans les journaux et la Trilogie par le syst me de titres qu elle propose aussi bien quoique de mani re sensiblement diff rente Jacques Vingtras 1 Het IH que les titres d finitifs incite ce mode de r ception LES AMIS DE JULES VALL S m n 26 D cembre 1998 Reste qu une telle lecture apparemment programm e et en tout cas in vitable nest pas d pourvue d ambigu t s Tout d abord elle est incompatible avec le projet global d crire les M moires d un r volt et contredit la logique qui fait se succ der L Insurg au Bachelier le roman d apprentissage m me sur le ton flau bertien du roman de lP chec d bouche soit sur une int gration du h ros dans une soci t dont il ma trise d sormais tous les rouages Le Lys dans la Vall e la lettre d Henriette F lix d veloppe un programme dont le succ s du jeune homme dans le reste de la Com die humaine sanctionne l efficacit soit sur un amer savoir li l avortement des attentes et des r ves c est le finale de L ducation sentimentale en ce sens l pilogue des Sc nes de la vie de boh me o Fon retrouve les joyeux h ros m tamorphos s en bons bourgeois a valeur
30. ure exquise je viens de passer p 555 Festin qui fait cho jusque dans la mise en r cit du menu au repas fin que Lucien tout juste arriv d An goul me s offre chez V ry Une bouteille de vin de Bordeaux des hu tres d Os tende un poisson une perdrix un macaroni des fruits furent le ec plus ultra de ses d sirs Il savoura cette petite d bauche IWusions perdues p 145 Aux jours pres de la mis re les repas cheval de Jacques dont horaire savam ment calcul permet un repas la fois plus conomique et plus profitable p 650 reprennent galement une tactique inaugur e par Lucien Lucien tombait chez Flicoteaux vers quatre heures et demie apr s avoir remarqu lavan tage d y arriver des premiers p 170 16 Parall lement ces strat gies alimentaires savamment combin es l preuve ves timentaire preuve capitale dans le roman d apprentissage 17 rapproche une fois de plus Jacques des h ros balzaciens m me le fameux habit vert dont Ving tras se trouve affubl un des chapitres du Bachelier porte ce titre rappelle la d froque qui vaut au malheureux po te d Angoul me ses premi res d convenues dans le monde un habit vert un pantalon blanc et un gilet de fantaisie p 146 D ailleurs dans les deux cas les jeunes gens se croient na vement par venus au comble de P l gance Le destin de Jacques croise ainsi sans cesse celui des h ros de
Download Pdf Manuals
Related Search