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1. les enfants y compris ceux qui n ont pas les m mes pr requis concep tuels que les autres Nous pouvons en fait consid rer que l apprentissage de l crit c est apprendre la lecture et l criture ou la lecture avant l criture ou Pin verse Les d bats ont t nombreux sur ce sujet et le sont encore sur les m thodes d apprentissage Pendant toute une p riode seule la lecture tait enseign e l criture n avait pas de place r elle Nous n avons d ailleurs pas beaucoup chang la formule car on continue souvent enseigner la lecture d abord et l criture ensuite Jacques Fijalkow balaie ces diff rentes conceptions et d termine avec d autres que ce qui est apprendre consiste en une seule chose la langue crite mais avec diff rents modes op ratoires On consid rera donc qu il existe un syst me la langue crite et des comportements permettant de Putiliser lecture criture copie et bien d autres Ce qui diff rencie alors un comportement d un autre par exemple la lecture de l criture c est son niveau dans cette hi rarchie son degr de complexit cogni tive Fijalkow 1994 pp 53 54 Si d apr s les savoirs actuels l apprentissage de la langue crite semble devoir se faire dans le prolongement de la langue parl e il faut d finir un nouveau rapport entre lecture et criture Dans ce nouveau rapport P criture est amen e avoir un r le capital mais n2. fait la suite de plusieurs exp rimentations avec des enfants d un milieu social relativement homog ne enfants d employ s et d ouvriers des comportements tr s diff rents sont apparus De m me les repr sentations des enfants sur le livre crit en g n ral semblaient assez contrast es Le milieu social d fini par les professions des parents est apparu comme moins important que d autres l ments comme les pratiques familiales la conception qu auraient les parents de l cole de la lecture de son apprentissage qui soudain avaient pris le pas sur les facteurs culturels et sociaux Les pratiques que l enfant a d velopp es sur ou propos de P crit avec des partenaires comp tents dans son milieu familial ou et l cole jouent sans doute un r le d terminant pour l aider clarifier ses id es en lecture criture Certains enfants m me d ge pr scolaire sont des familiers de l crit et des lecteurs Ils savent quelle sorte de contenu ils vont trouver dans tel magazine journal prospectus ils pensent l crit pour trouver un num ro de t l phone un programme de t l vision une direction d au tobus ils voient l int r t que suscite la lecture chez les proches ils connaissent l motion que donne une histoire lue par un parent D autres semblent beaucoup plus en retrait par rapport cet appren tissage qui ne reste qu un apprentissage et qui n est pas devenu pour eux
3. l criture Si ces personnes en difficult confient certaines t ches des parents r pondre un enseignant au sujet de la scolarit de son enfant se faire lire un courrier des crivains publics quand il s agit d une situation plus complexe faire valoir ses droits au RMI affronter un divorce ou une situation d endettement le probl me devient plus s rieux quand aucune assistance n est possible La marginalisation et l exclusion sont alors les risques majeurs Une tude des r sultats en lecture en fonction de la date d inscription au RMI 1 montrait que les personnes ayant de faibles performances sortaient avec difficult du dispositif De m me une partie importante de la population des entrants en d tention taient en difficult de lecture Il y avait 6 fois plus d analphab tes dans les maisons d arr t que parmi les conscrits 3 fois plus de personnes ayant des difficult s lire des mots 2 fois plus de personnes qui au mieux ne comprenaient que des phrases simples Apr s ces donn es quantitatives d autres observations sur l importance de plus en plus grande de l crit sur les lieux de production laissent penser que les personnes en difficult dans le domaine de l crit ont t cart es de emploi En effet les emplois de type ouvriers sp ciali s s man uvres sont de moins en moins nombreux l inverse les ouvriers qualifi s ou hautement qualifi s
4. richesse et changes avec d autres La fonction cognitive et culturelle de P cole est comprise D autre groupe d l ves en chec cherche ses mots et pense l obligation de savoir lire ce qu en attendent les ensei gnants au m tier futur l acte m canique de lire ou de produire un crit Les cursus sont peu connus Papprentissage de l crit n a pas de sens r el pour eux En ce qui concerne leurs pratiques celles du premier groupe d enfants sont vari es Ces jeunes lecteurs sont curieux avides de tout lire se rendent dans des biblioth ques accompagn s par des fr res des parents ach tent des livres on leur en offre Il y a des livres chez eux leurs parents lisent les journaux parlent de ce qu ils ont lu les crits diff rents sont identifi s et si ce ne sont pas les parents ce sont les s urs ou les fr res qui prennent le relais aident m me les parents dans les chan ges crits avec les administrations ou parfois leur apprennent lire Dans ces familles on crit ensemble des lettres aux parents loign s on s amuse ensemble crire des histoires avec une grande s ur Ces enfants lisent le soir au calme dans leur chambre discutent des livres lus se les changent Les faibles lecteurs n ont pas d habitudes particuli res ils lisent dans les lieux communs n ont que peu de livres vont la biblioth que pour faire les devoirs ils n ont pas de personne ressource
5. un plaisir Ils sont en chec ou prouvent de grandes difficult s et ne voient pas les usages ni le plaisir que l on peut en tirer L cole d voilerait donc des pratiques diff rentes dans le domaine de P crit pratiques familiales que les parents favoriseraient non pas tant par le milieu social que par leur fa on de concevoir l cole et la lecture la suite de ces premiers travaux de ma trise en sciences de l ducation j ai donc d cid de m int resser un public d favoris afin de r duire les variables sociales et d isoler ce qui me semblait plus pertinent du point de vue des pratiques Les relations entre pratiques attitudes de lecteurs et comp tences en lecture ont d j t tudi es Sur ce sujet Fran ois Sublet et Yves Pr teur avaient dress une typologie des lecteurs selon leurs pratiques les lecteurs favoris s ind pendants performants poss dant des livres abonn s des journaux ducatifs qui ne recourent aucun conseil qui lisent tout ce qu ils trouvent le soir chez eux seuls et les lecteurs d pendants tr s mobiles peu concentr s avec peu d abon nements qui lisent dans des pi ces communes plusieurs Sublet et e sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org 32 Pr teur 1990 pp 94 96 Jacques Fijalkow a voqu aussi la variable relative au nombre de livres E
6. Le sociographe 18 2005 27 Val rie Fourni Anselot Lire pour crire crire pour lire Pratiques de l crit l cole et dans les familles un lien crucial Pratiques quotidiennes ou plus exceptionnelles les activit s scriptu rales ou qui rel vent du monde de l crit qui sera cern selon le point de vue de la lecture criture et nous nous expliquerons sur ce choix ont envahi notre soci t Elles sont devenues incontournables et excluent de la vie sociale ceux qui n en poss dent pas les cl s gt V Fourni Anselot est titulaire du DEA de sciences de l ducation Professeur des coles en cole maternelle 63 Mel Fourniepa wanadoo fr le sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org 28 J essaierai donc de faire un bref rappel de ce qui fait lien entre illettrisme et exclusion Les difficult s rencontr es par les l ves dans le domaine de lappren tissage de l crit ne sont pas irr m diablement li es aux difficult s du milieu familial Une tude men e dans un milieu plut t populaire essaie de r v ler ce qui fait la r ussite de jeunes l ves devenus grands lecteurs et familiers des pratiques de l crit alors que rien ne le laissait supposer J aborderai les pratiques de ces enfants en r ussite ou en chec par rapport l crit celles de leurs familles et ce qui fait sens pour eu
7. et socialement L cole primaire n est pas parvenue les remettre niveau le coll ge va cristalliser leurs difficult s Malgr les tentatives p dagogiques d aide et de soutien peu parmi ceux en difficult sortiront du lot Les autres n obtiendront pas le brevet des coll ges une poque o le baccalaur at ne garantit pas une insertion professionnelle 10 enfants sur 100 vont l cole pendant plus de 10 ans et ne comprennent pas un texte court et simple 10 autres sont condamn s une lecture de surface n ouvrant aucune distance aucune critique Plus on avance dans ce couloir qui traverse notre cole plus se font rares les portes de sortie plus s affirme la conscience de P chec plus lourd p se un d couragement qui engendrera la r volte et la violence Bentolila et Rivi re 2001 p 19 La ma trise de la langue influence donc consid rablement le destin scolaire et social La question est donc de savoir quels rem des on peut apporter en amont pour rem dier ces difficult s les diminuer pour le moins et essayer de faire sortir ces personnes d une spirale dangereuse A difficult s sociales difficult s scolaires Dans le domaine ducatif le raccourci est fr quent entre milieu social dit d favoris et chec scolaire notamment en ce qui concerne P crit o la ma trise d un certain bagage de mots tournures est capitale Enseignante jusqu Pan pass da
8. ffisances du milieu familial est discutable les explications sont beaucoup moins simples plus nuanc es Trois p les avaient donc t envisag s pour une seconde recherche celui des repr sentations des jeunes lecteurs celui des pratiques familiales lecturales et scripturales celui de l organisation et de l ducation familiale Pratiques et repr sentations Jai men une enqu te dans une cole l mentaire de Lille en me foca lisant sur des l ves de CE2 qui avaient pass les tests nationaux Neuf enfants appartenant un milieu social homog ne de parents ouvriers employ s ou sans profession dont les r sultats taient ou tr s bons ou tr s faibles avaient t interrog s dans le cadre d entretiens orient s en fonction des p les pr sent s pr c demment Sans reprendre l int gralit de l analyse de ces entretiens sont apparues des constantes dans les repr sentations Les histoires des familles et de leurs enfants semblaient expliquer pourquoi un profil de lecteur se dessinait alors que rien ne le laissait pr sager Un premier groupe d l ves bons lecteurs semble d embl e consid rer recherches en travail social e sociographe T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org Lire pour crire 33 la lecture comme une activit plaisante part enti re une exp rience gratifiante un plaisir solitaire une aventure personnelle qui apporte
9. jets r aliser E n conc us on Le simple fait de faire effort d crire ce petit article m a fait ressentir nouveau les difficult s de celui qui doit produire quelque chose Au d but on refuse en effet d crire car tout a d j t dit on pense que ce que l on va crire n int ressera personne On h site m me relire ce qui a t crit par d autres par peur de d couvrir trop de choses une trop grosse pelote de laine d rouler o une argumentation peut succ der une autre nous laissant au fur et mesure plus d muni que jamais plus conscient encore de notre faiblesse Et pourtant les essais se succ dent et contribuent ce va et vient entre la lecture et l criture Cette interaction permanente entre ces deux activit s les facilite toutes les deux et peut permettre de d bloquer certaines situations Lahire B Tableaux de famille heurs et malheurs Bibliographie Bentolila A De l illettrisme en g n ral et de l cole en particulier Paris Plon 1996 Bentolila A Rivi re J P illettrisme et exclusion Universit Paris V 2001 rapport Collectif L enfant apprenti lecteur l entr e dans le syst me crit Paris L Harmattan INRP 1993 Fijalkow J Mauvais lecteurs pourquoi Paris PUF 1986 Fijalkow J Entrer dans l crit Tournai Magnard 1994 Fourni Anselot Val rie Jeunes lecteurs Quelles comp tences pour quelles repr sentations et q
10. les techniciens augmentent Avec l automatisation et la robotisation l ouvrier s est vu confier des t ches de surveillance qui consistent davantage relever annoter et qui donc souvent int grent l crit Dans le secteur agricole la m me muta tion a eu lieu Le travailleur agricole doit se montrer polyvalent et l crit ne peut constituer un obstacle Pour les employeurs de mani re g n rale la capacit s autoformer est devenue centrale et la ma trise de la lecture et de l criture reste d cisive pour l autonomie des personnes L crit reste galement un outil de premier plan dans la reconversion professionnelle Cette volution nous oblige nous interroger sur lave 1 CF GPLI nir de ces publics et donc sur la responsabilit de l Etat des ducateurs Groupe au sens large et sur la rem diation ventuelle mettre en place afin pe d amoindfrir les cons quences de cette conomie qui n emploie plus les timo Aan personnes en situation d illettrisme 1996 e sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org 30 Lun des premiers endroits o se r v lent les probl mes dus Pillet trisme est l Ecole l entr e au coll ge 12 15 des l ves se trouvent en difficult de lecture cf Bertolila et Rivi re 2001 A Pavenir il est craindre que ces enfants se retrouvent dans les publics exclus culturelle ment
11. n effet la pr sence de livres est une des fa ons par lesquelles le milieu social agit sur la lecture par la m diation de facteurs de familiarit valeur motivation pratique de la lecture orale Penfant Fijalkow 1986 p 105 Si les pratiques individuelles et familiales jouent un r le pr pond rant dans la familiarisation au monde de l crit il semblerait galement que P ducation et l organisation familiale pr sentent une influence forte Bernard Lahire voque des diff rences dans l organisation familiale en parlant des belles r ussites dans les milieux populaires Ce ne sont pas des pratiques de lecteurs qui sont expos es mais une fa on de vivre d organiser la vie de tous les jours Il y a inculcation diffuse mais syst matique d une sorte d thos asc tique rationnel Les horaires familiaux sont d une grande pr cision et la r gularit semble tre une qualit fami liale importante Lahire 1995 p 247 248 Le rapport malheureux l crit chez les parents galement peut trans mettre aux enfants un blocage qui les emp chera d aller beaucoup plus loin dans ce monde que les parents ont peu ou pas exploit Pratiques familiales habitudes de vie livres poss d s ducation rituels v cu scolaire des parents les crit res qui peuvent faire d un enfant un familier de l crit sont nombreux et tr s divers L attribution de la responsabilit des difficult s des enfants aux insu
12. ns ces milieux dits d favoris s longtemps en classes sp cialis es ma tre soutien il m importait de comprendre les diff rences de parcours entre des enfants de m me origine sociale Semblables de par leurs conditions conomiques et culturelles comment des structures familiales proches engendraient elles des enfants aux parcours scolaires oppos s Afin d apporter une contribution ces diff rentes visions la deuxi me partie de cet article consistera donc en une sorte de synth se de recher ches pr c demment men es De ces travaux Fourni Anselot 1996 est ressorti un premier point Il existerait une relation entre repr sentations des enfants sur la lecture le livre et les diff rentes pratiques et performances en lecture L enfant se construirait des conceptualisations qui lui donneraient ou non les cl s pour entrer dans le monde de P crit Ces repr sentations et pratiques seraient li es davantage au v cu familial aux styles ducatifs des parents qu leur milieu social d origine En tant qu enseignante je me suis donc int ress e aux indices familiaux e sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org Lire pour crire 31 qui pouvaient tre consid r s comme des m canismes par lesquels le milieu agissait sur apprentissage de la lecture aux rapports aux livres et aux performances des l ves dans ce m me domaine En
13. nt une semaine avec des l ves qui vivent des moments intenses de lecture et d criture Jai pu rencontrer des l ves de Section d enseignement g n ral profes sionnel adapt SEGPA crivains et ravis d avoir crit et publi un roman 2 dans le cadre d un atelier d criture anim par leur professeur et un auteur invit L aventure racont e tait tr s belle tr s bien crite 2 La nuit et l aventure v cue par les l ves certainement encore plus merveilleuse Juin 1996 J ai fait crire des contes certaines de mes classes L exp rience a t Coll ge chaque fois extr mement riche pour mes l ves et moi m me le r sul ts e sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org 38 tat toujours au dessus de ce que l on pensait obtenir J ai t plusieurs reprises galement invit e des petits d jeuners lecture dans une maternelle de la ville de Lille Avec mes l ves l poque des enfants de Classe d int gration scolaire CLIS nous passions une matin e magique autour des livres sur un th me qui variait selon le moment de Pann e et o parents enfants de toutes les sections enseignantes de P cole toutes mobilis es conteuses se retrouvaient et changeaient sur les livres lus cout s En sortant nous tions encore dans les pages des livres avec plein de r ves et d id es et plein de pro
14. on exclusif puisqu il s agit d apprendre lire et crire en m me temps Fijalkow 1994 p 58 L criture se trouve tre l outil d analyse et la lecture la source de connaissances sp cifiques de l crit Les deux activit s sont donc mener de front Ce sont pour moi deux activit s qui forment un couple qui interagissent l une avec Pautre et peuvent servir de moteur l une ou Pautre Les deux sont pour moi indissociables forment un tout et s enrichissent mutuellement C est la e sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org Lire pour crire 37 raison pour laquelle je pense qu il faut travailler les deux activit s dans le m me temps ou tour tour Enfin il appara t clairement que des difficult s dans l une des deux activit s affectent l autre et compromet tent lourdement le futur scolaire des personnes concern es et leur int gration sociale L affectif joue un r le tr s important dans les apprentissages Des enfants se d brouillent beaucoup mieux quand il s agit de lire un crit envoy par des correspondants et auxquels il va falloir r pondre Le passage dans une classe d un auteur qui fait crire les enfants les renvoie souvent aux ouvrages de cet auteur et on peut penser que ces ouvrages renverront d autres livres Des grands de Cours moyen charg s de lire des textes produits par eux pou
15. phe org pE o edgar morin LS VUES SUR BUREAU ECC QUE ACILMSI VOOR 7 Luc ut culler dont je formule lus vurstuu damaztaa Qu ile a allaa partme ant an aux allan le sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org le sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org 36 soit leur langue la maison du livre elle entre dans une cat gorie d insti tutions laquelle appartiennent galement la biblioth que et la librairie Fijalkow 1994 p 23 Cette remarque la place donc au premier plan pour les actions qui sont mener En ce qui me concerne mon statut d enseignante dans ces milieux qu on appelle d favoris s m a forte ment incit e diriger mes recherches vers ces jeunes l ves qui me semblaient en difficult passag re ou plus durable dans le domaine de l crit En m int ressant la fois de bons et faibles lecteurs appartenant tous un m me milieu social je pensais d couvrir ce qui les diff renciait tant En analysant les indices mis en vidence je pouvais ensuite essayer de faire voluer les comportements des uns en m inspi rant des pratiques qui semblaient fonctionner chez les autres L adaptation de la p dagogie de la langue crite ne peut en effet qu en tirer profit et nous pourrions en tant qu ducateurs la penser pour tous
16. pour leur suivi scolaire les crits sont peu pr sents m me les listes de courses sont peu voqu es car peu fr quentes Tout semble tre fait au jour le jour il ny a pas ou il y a peu de projection dans le futur Sur le dernier point celui des styles ducatifs et de l organisation fami liale les pratiques divergent aussi Chez les bons lecteurs tout semble bien r gl organis les r gles de vie sont strictes et fix es on ne rentre pas tard de P cole les enfants font leurs devoirs dans le calme ils ne se couchent pas tard le soir ils lisent dans leur lit Rigueur auto discipline responsabilit autonomie sont les valeurs transmises par les parents ou les fr res et s urs qui jouent un r le capital quand les parents sont moins pr sents ou quand ils s estiment moins comp tents Chez les autres les structures semblent plus floues il y a peu de constantes peu de r f rences les fr res et s urs ont chacun leurs parcours il n y pas d changes sur le travail scolaire les lectures les devoirs Le contr le parental est irr gulier les habitudes sont peu pr sentes ou peu int rio ris es par les enfants L cole en h breu c est la maison du Des p ro po S iti ons livre Cette d nomination imag e m rite r flexion Dans la mesure o l cole est pour tous les enfants quelle que e sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociogra
17. r les Cours pr paratoires sont soudain beaucoup plus motiv s D autres qui doivent faire une s lection d albums pour les petits cri vent ce qu ils pensent d une histoire avant de passer la suivante Les enfants peuvent aussi crire des textes documentaires et se r f rer leur v cu mais aussi des documents qui infirment ou confirment leurs points de vue En ce qui concerne la r criture de premiers jets et si elle a pour but de faire lire d autres le texte elle peut tre d une tr s grande richesse Mettre en valeur les personnages que l on a cr s d crire une action afin de mettre le lecteur en alerte de garder le myst re de r server des surprises aux lecteurs sont autant de situa tions qui peuvent tre des points de d part pour la r criture Dans tous les cas les exp riences des enfants peuvent servir de r f rences pour d crire les personnages les lieux les motions Ce qu ils connaissent ils peuvent le d crire puis il suffit de les harceler pour qu ils donnent des d tails et ne se contentent pas d noncer Poslaniec 1990 p 61 Comment tu relies a l pisode d avant Si on te raconte a est ce que tu vas y croire es tu surpris D cris nous ce que tu fais en te levant Telles peuvent tre les questions les remarques avant et au cours de lactivit de r criture J ai eu la chance galement de participer des classes lecture penda
18. t pour des actions de formation Avec les ann es ces jeunes souvent sortis du syst me scolaire aux alen tours de 17 ans courent le risque de s installer dans une p riode d er rance pendant laquelle rien ne semble favoriser leur future insertion Ces p riodes car elles se r p tent favorisent l vanescence des savoirs accroissent les difficult s et renforcent la prise de distance avec P crit Bentolila et Rivi re 2001 p 6 Au fil des ann es ces person nes semblent mises de plus en plus l cart ne partageant pas les modes de communication de la soci t Depuis plusieurs ann es donc ces deux notions illettrisme et exclu sion ont bien souvent t accol es Il semble r ducteur d associer e sociographe recherches en travail social T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org Lire pour crire 29 exclusion syst matiquement illettrisme Des travaux ont mis en valeur Padaptation dont pouvaient faire preuve des personnes illettr es qui adoptaient des signes des codes cachaient leurs difficult s et loin d tre marginales semblaient s int grer dans la vie sociale et profes sionnelle en s appuyant notamment sur leur entourage pour remplir les papiers lire les lettres Les raisonnements trop m canistes ont donc t un peu mis mal Plut t que Pexclusion Pillettrisme entra ne une d pendance envers ceux qui d tiennent les cl s de la lecture et de
19. uel les pratiques lecturales Influence du milieu fami lial Une tude au cycle des approfondissements M moire de DEA en sciences de l ducation Universit Lille 3 1996 scolaires en milieux populaires Paris Gallimard Le Seuil 1995 Les cahiers de l Acad mie de Lille 4 Lecture Ecriture de la Maternelle l Universit 1993 Poslaniec C Conseils pratiques pour la r critu re de textes d imagination Universit d t Besan on 1990 Reuter Y Privat J M Lectures et m diations culturel les Villeurbanne Lyon PUL 1990 actes de colloque Sublet F Pr teur Y Le rapport l objet livre dans le d veloppement des comp tences de lecture au CM1 CM2 in Privat J M Reuter Y Lectures et m diations culturelles Villeurbanne Lyon PUL 1990 pp 94 96 le socio recherches en travail social graphe T l chargement gratuit des n puis s sur www lesociographe org
20. x Enfin un ventail tout du moins une infime partie d exp riences p da gogiques v cues sera pr sent en dernier lieu esp rant ainsi montrer qu il est possible de rem dier au moins partiellement aux difficult s scolaires de ces jeunes apprenants et de les emmener plus s rement vers ce monde de crit qui ouvre tant de portes lllettrisme et exclusion Afin de mieux cerner ce que nous allons d velopper il s agit de s ap puyer sur des donn es chiffr es D apr s le rapport effectu en juin 2001 pour Solidarit et d veloppe ment dans le cadre de la lutte contre l illettrisme en Europe on peut rappeler les performances en lecture et criture de plus de 400 000 jeunes de nationalit fran aise de 17 18 ans valu s en 1999 9 6 de ceux ci manifestaient de s rieuses difficult s comprendre un texte simple de type narratif ou fonctionnel et les t ches d criture les plus simples les mettaient en chec En 2000 les filles sont leur tour valu es dans le cadre de la journ e d Appel et de pr paration la D fense M me si leurs r sultats sont un peu meilleurs 7 1 de filles en difficult contre 11 5 de gar ons d une fa on constante 8 10 des jeunes adultes fran ais sont incapables d affronter la lecture d un texte simple et court ont des difficult s comprendre un imprim administratif suivre un mode d emploi Leurs difficult s de plus les marginalisen
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