En savoir +
Contents
1. IND MODABLE HUMANIT Par Dominique Machabert de passage au CTR Nonette s f b ow oD oO Qo o Difficile de dire du Centre th rapeutique et de recherche de Nonette ce qu il est ou quoi il ressemble En compagnie d autres personnes venues de loin pour des journ es d tude du RI3 en f vrier 2008 Clermont Ferrand nous avions fait d une pierre deux coups et nous nous tions retrouv s l haut en cet endroit o le paysage est beau long tir pr s du ciel Mon souci de bien faire masqua it sans doute une forme de g ne d tre l aussi d muni Mon int r t pour la psychanalyse dont s oriente l endroit n y changeait rien Je crai gnais que mon ignorance sur la question de l autisme ne me rende malhabile peut tre maladroit et j exprimerai plus tard ma reconnaissance Jean Pierre Rouillon directeur de l tablissement de nous avoir permis de trouver notre place passag re Re us avec c r monie Un jeune homme nous re ut par un baisemain franc appuy tenant nos doigts qui se firent dociles devant cette proposition d sarmante et d une beaut inou e tant elle mettait au c ur de la rencontre avec l tablissement dont je viens de dire l inqui tude quil peut susciter un des gestes les plus gracieux du monde Il avait cette t te qu ont les acteurs lorsqu une forme de sinc rit les traverse et dont on dit alors qu ils sont irr sistibles Toutefois apr s la c r monie du baisemain l absence de r2. ant es laine plumes pour y r sister Voyager sans mode d emploi Il me dit qu il tait de Sicile son p re Cette confidence me parvint de mani re abrupte parce qu elle me d busquait dans ma tentative prudente de me tenir ma place crai gnant que ne tombe sur moi une impr visible sollicitation qui m obligerait Pourtant elle faisait cho un mot adress par moi un peu plus t t et tout fait confidentielle ment je le pensais un membre du groupe propos du Portugal qui d signe pour moi toutes sorte de choses Je m tonnais de cette perspicacit qui per ait mon secret Qu avait il d cel celui l en pr levant un mot qui r gle ma vie Et puisque je tiens aus si Palerme en grande estime comme l antiquit grecque et sa place dans le paysage qui l bas s y d ploie mieux qu ailleurs je me saisissais prestement de la perche et j entre prenais spontan ment le jeune homme sans plus de pr caution sur les voyages J avais en r ponse un acquiescement r joui que je ne savais trop comment prendre et que je d cidais de prendre bien le plus simplement du monde peu pr s convaincu d tre un amateur pas tr s dou dans l art de quelque chose qui m chappait ce qui ne m tait pas reproch au contraire sans doute Bras crois s l paule contre le montant de la porte position du corps que la recherche de confort trouve le jeune homme qu on aurait dit sorti d un centre de formation pour sportifs de haut niv
3. eau faisait preuve d une grande patience aussi grande que celle du paysage sicilien que les Grecs ont vu Il se pouvait bien que dans ce monde trange le dr le de type c tait moi avec mes airs tandis que l impr visibilit des v nements que ne cessait d tre chaque rencontre m obligeait inventer une mani re d tre visiteur un peu convalescent la recherche d un mode d emploi qu il n y a pas Mr Hulot n est pas toujours en vacances Un peu plus tard me vint l id e que Nonette tait un film de Tati Oui c est cela que je pensais voyant les r sidents y tre ce point irr pressiblement irr sistiblement affranchis Mais je sais aussi le fondement de l id e ant rieure ma visite de Nonette De Jean Robert Rabanel m decin psychiatre en monsieur Hulot aussi ing nument d mod que les autres l haut j avais le t moignage de celui qui avait introduit pr s de quarante ans auparavant le regard puis la clinique psychanalytiques dans l institution Il en don nait la mesure et le style la silhouette et le d calage qui le retranchent des corps consti tu s En estivant f roce en vacancier activiste de la cause humaine il milite pour la reconnaissance de sa complexit ind modable comme chez Tati qui du cin ma parlant faisait plut t dans le muet du presque muet que les yeux et les oreilles de ceux qui ne voient pas n entendent pas trouvent abscons parlant d inclassable pensant disgr ce Tr
4. egard sur ce visage d o semblait s tre retir la vie qui l animait la seconde d avant me frappa Un autre la t te bien droite quelque chose d un peu haut mais sans d dain semblait chevaucher une monture annon ant au passage des deux lui et sa monture pieds nus l aide d une ceinture sertie de clochettes nou e sa taille une rentr e dans des triomphes ignor s de nous Une jeune fille coquette mais que l abondance de ses cheveux d peign s rendait fa rouche arriva en trombe un baigneur tenu contre elle chacun elle adressa un salut mais mobilis e par plus urgent elle fit la femme brune qui parmi nous portait une charpe en plume des compliments pour sa douceur qu elle caressait passant et repas sant sur l toffe une main experte J ai vu dans cette orientation de la sc ne ce que des femmes ont entre elles r pondant au plus press par des histoires de chiffons pense t on mais qui sont le noyau de l intrigue humaine apr s la nudit vous laissant lorsque vous tes un homme et que vous pourriez bien tre une femme mais sans plume hors du coup Le vent qui passait gla ait l air et balayait le ciel de sorte qu une clart aussi belle que des couchants irradiait la colline et l on pouvait voir loin le massif du Mont Dore enneig Je me souviens de cette indiff rence apparente des r sidents de Nonette au froid tan dis que nous les visiteurs mobilisions nos corps cols relev s mains g
5. ouver une place dans le tableau un nouveau lien social Au moment de partir me tenant dans l entr e vide d intentions et donc disponible je m tais assis devant la porte vitr e qui s pare les deux mondes La vitre cadrait le bleu du ciel Rien d autre Rien L exp rience esth tique qui suivit touchait son comble Je vis passer dans le cadre les corps vivants et anim s dont l expression sublime tait une pure prolif ration d art Ils s immobilisaient regardant l int rieur ou pas et dispa raissaient formant ainsi des s quences br ves qui mises bout bout faisaient une s rie une fresque que jemmagasinais dans mon pauvre esprit moi qui ne suis pas peintre la place exacte qu on aurait dit orchestr e par les r gles de la composition les sc nes les c r monies le baisemain les mouvements les chevaux les cloches les courses le bruit la fureur lointaine ou l immobilit de la pose qu ils incarna ent se fixaient dans le format solennel d un Caravage Quel est ce savoir que le savoir ignore quand de la place qu il convient d occuper dans un tableau ils occupent la perfection sponta n ment sans savoir Celui l avait la t te volontaire les dents larges et une curiosit ferm e d enferm les cheveux qu un pi mettait en bataille tiraient une ombre sur le bleu balay du ciel qu il vit renversant la t te tandis que le passage d un avion tra ait une ligne blanche Retour au site
Download Pdf Manuals
Related Search