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Université de Rouen U.F.R. de Psychologie, Sociologie et Sciences

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1. 15 1 3 1 La sant PAYS IQU nLe es rl cessent medias 15 1 3 2 La sant MeNAleR s RR en ee 17 a L mergence de la question de la sant mentale au LA NE PR a eiea e E a Ea a 17 b Psychologie du travail et psychopathologie du travail deux approches un d bats 18 c Et la forma tion ae A nt tee DU L puisement professionnel et le domaine du soin 21 2 1 puisement professionnel et burn out 21 2 1 1 D finitions g n rales du burn out ou de l puisement DEDICSSIONNE LUS an Mn nr 21 2 1 2 L puisement professionnel une probl matique contemporaine man dr nee Et 23 a Mauvaise fatigue et puisement professionnel 23 b Le travail un moyen d panouissement 24 2 1 3 Les causes g n rales de l puisement professionnel 25 a Niveau organisationnel 25 b Niveau interindividuel 25 c Niveau intra individuel 25 2 2 Le burn out des infirmi res la construction sociale d une cat gorie de perception de la r alit 26 2 2 1 Les approches de la construction sociale d une cat gorie 26 2 2 2 Burn out des infirmi res et perception de la r alit 28 a Ka decCouver e SAS NES ie ee cn 29 b PL entreprise de morale sue ssmanen dant 33 c Linstitutionnalhsa
2. Par exemple passer des m dicaments quand on n a pas de prescription Des fois on a des personnes qui souffrent on a aucune prescription Des patients la nuit qui reviennent du bloc qui depuis douze heures n ont pas urin ils ont un ventre comme a tout dur on n a pas le droit de sonder alors on va passer des m dicaments sans prescription Si c est une femme on 150 va faire des sondages vacuateur si c est des hommes on ne peut pas J ai une coll gue qui a eu un gros souci avec un homme Elle l a sond c tait la premi re fois elle a clat la prostate Mais il n y avait pas de m decin joignable et le monsieur avait tr s mal elle a fait ce qu elle pouvait Le monsieur peut tr s mal le prendre le m decin aussi mais pour elle ce moment l c tait tr s compliqu Moi je crains de me retrouver un jour dans ce type de situation c est une d cision tr s difficile prendre Cela touche le probl me de l autonomie de l infirmi re Oui je travaille de nuit on est tr s tr s autonome en fait parce que pour joindre quelqu un ce n est pas vident Certains m decins sont tr s facilement joignable d autres quand c est eux on sait tr s bien que soit on va se faire envoyer bouler parce qu ils ont envie d tre avec leur famille ils on envie de faire autre chose soit on ne peut pas les joindre du tout a c est un souci travers ce que vous m
3. l h pital de me payer une formation en informatique et a c est fait Comme quoi on peut vraiment faire diff rentes formations On arrive au terme de l entretien si vous voulez ajouter quelque chose sur un aspect de votre m tier ou revenir sur un point abord je vous invite le faire Je ne sais pas si vous l avez senti mais j aime mon m tier Je suis vraiment ma place dans ce m tier l en fait A la base j ai fait un bac litt raire je voulais tre institutrice j ai fait la fac pendant une ann e fac de psychologie et puis je me suis vite rendu compte que la facult ce n tait pas fait pour moi c tait une grande structure je n arrivais pas travailler suffisamment j avais besoin d tre plus encadr e et finalement comme lorsque j ai eu mon bac j avais h sit entre cole d infirmi re et institutrice j ai pass le concours et je Pai obtenu J ai embray la dessus et je ne le regrette pas du tout 167 Entretien 8 59 minutes Infirmi re en h pital de jour Dipl me obtenu en 1994 Pouvez vous me d crire votre travail vos fonctions votre mission Ma mission d infirmi re Soigner prendre soins des gens appliquer les prescriptions m dicales des m decins et puis plus particuli rement l h pital de jour g rer des consultations les gens qui viennent au jour le jour les probl mes sociaux les probl mes psychologiques par rapport aux patho
4. a ne changera rien il faudra le faire C est vrai qu il arrive un moment o on n a m me plus envie de parler parce que de toute fa on c est cause perdue 61 Celui qui n a plus son mot dire au travail celui dont la parole est vaine n est reconnu ni en tant que professionnel ni en tant qu individu il n existe plus suffisamment aux yeux de son interlocuteur pour avoir envie de parler La r f rence l usine est embl matique d un sentiment de d personnalisation Dans l imaginaire l usine est l univers du machinisme o le corps appara t comme une extension de la machine qui elle ne s puise pas mais reproduit ind finiment son mouvement car elle est d pourvue et de vie et de conscience En conclusion de cette analyse nous souhaitons souligner que ce n est pas tant la relation au patient qui appara t ici comme source d puisement professionnel que la non contribution l laboration de la charge de travail et l organisation des conditions de r alisation de celle ci qui impliqueraient une prise en compte de l individu qu est le professionnel et de l quipe au sein de laquelle il exerce son m tier Analyse 9 I est infirmi re en structure hospitali re depuis quatre ans Elle a t dipl m e vingt sept ans Elle exerce dans deux services diff rents en pneumologie soins de suite et en n phrologie Les satisfactions qu elle prouvent dans son
5. 159 a doit d pendre du service dans lequel on va travailler S rement Mais moi je n ai pas l impression que a m puisait Mais il suffit de travailler en oncologie par exemple l c est possible de s puiser assez rapidement Je suis all travailler en dermatologie plusieurs mois pour des remplacements j ai pu suivre des patients jeunes qui sont morts du cancer de la peau les coll gues auraient aim que je reste mais effectivement je n aurai pas pu y travailler Parce que pour moi je suis infirmi re je c toie la mort effectivement mais c est plus facile pour moi de voir quelqu un d g mourir parce que c est dans l ordre des choses plut t que de voir des personnes encore jeunes Je me souviens de deux jeunes mamans qui sont d c d es elles avaient toutes les deux des enfants en bas ges on se dit que le monde est injuste pourquoi elles et pas d autres pourquoi c est tomb sur elles Donc j avais r pondu par la n gative en disant que ce service l m me si j aimai beaucoup l quipe tait g nial forc ment dans ces services qui sont difficiles en g n ral l ambiance est bonne les gens travaillent r ellement en quipe ils ont tous besoin les uns des autres Donc c est ce que je disais l puisement effectivement peut se faire dans des services comme a Maintenant la mort enfin une des choses difficiles Par exemple la chirurgie les gens ne meurent pas
6. La v rification de nos hypoth ses nous autorise penser que le d veloppement de la collaboration dans le travail pourrait tre un axe d une politique de pr vention de l puisement professionnel C est dans ce cadre que l ing nierie de formation pourrait intervenir efficacement en recherchant en fonction des contextes sp cifiques des services les modes d apprentissage qui favoriseraient la coh sion de l quipe le partage et la communaut des pratiques Le d veloppement de la r flexivit dans les pratiques professionnelles et le partage de celle ci semblent particuli rement adapt s dans la mesure o ils favorisent la fois cette coh sion des individus leur engagement commun et le partage et la communaut des pratiques L h pital est un milieu en pleine mutation autant sur le plan organisationnel que sur le plan de l volution des techniques or comme le soulignait A dans l entretien 1 Aujourd hui on demande plus avec de moins en moins de monde Il faut se perfectionner de plus en plus tre la pointe de l outil informatique des transmissions des modes de communication qui sont un peu nouveaux C est aussi soi personnellement de s investir pour suivre les changements Parce que apr s on peut avoir des raisons d tre puis Effectivement ne pas suivre les changements qui affectent la profession c est s isoler et plus g n ralement le non partage des apprentissages et de la
7. Moi c est ce que j aimerai Pensez vous que vos comp tences sont pleinement utilis es Non Elles ne sont pas pleinement utilis es parce que par exemple il y a des gestes tr s techniques qu on ne va pas utiliser et que l on va perdre Enfin je les ai toujours malgr tout et ils pourraient me servir mais actuellement ces comp tences l ne me servent pas Donc y a des trucs oui c est dommage mais Apr s en fait je voudrais avoir un travail de nuit le jour Finalement j ai une grosse relation avec mes patients parce que je suis tr s longue faire le premier tour parce que les patients sont r veill s mais apr s je ne les vois plus Si je pouvais approfondir ma relation avec mes patients a me ferait plaisir parce qu la base je pense que je suis infirmi re pas pour piquer mais pour tre en contact avec des personnes La question de l identit professionnelle revient r guli rement dans le milieu infirmier q pourquoi d apr s vous Je pense que finalement on a beaucoup de reconnaissance de la part de la population des fois peut tre un peu trop parce qu il ne faut pas non plus exag rer on n est pas m re Th r sa on a un salaire la fin du mois Ce n est pas une vocation il ne faut pas l oublier parce que sinon on serait toutes b n voles rires Mais je pense que les infirmi res elles ont un probl me qui est li la hi rarchie tout est li la hi
8. On est trois infirmi res sur l h pital de jour pourquoi pas faire une journ e chacune tour de r le Une petite p riode m me pas une semaine une journ e chacune Je sais que sur les trois il y a une de nos coll gues qui serait plus au contact des patients parce qu elle ne souhaite pas faire de l administratif Donc c est encore quelque chose de difficile mettre en place il faut que les trois voient dans le m me sens Mais c est quelque chose qu il va falloir faire parce qu on nous demande de pouvoir visualiser notre travail On nous demande aussi ce qui se fait dans les autres services mais nous on a toujours t r ticent le faire les m decins d ici ont toujours t r ticents le faire c est d informatiser les rendez vous Ce qui commence se mettre en place je pense qu partir de janvier il faudra que l on soit compl tement dedans Mais l informatique ce n est pas donn tout le monde On n a pas tous volu de la m me fa on avec l informatique et je pense que a ne va pas tre sans poser 179 de probl mes Il ne faut pas non plus que ce soit toujours la m me personne qui le fasse Il faut aussi que a tourne Moi personnellement j ai encore besoin du contact avec les patients Je ne veux pas faire l cole de cadre parce que justement je veux garder cette relation avec mes patients et les soins parce que ce sont les soins qui permettent de faire la relation
9. aide soignante elle ne peut pas faire grand chose Donc toi tu as du boulot en plus d une certaine mani re Si tu as du temps a va c est parfait Mais il y a toujours cette notion de temps qui bouffe tout le monde Les journ es sont trop courtes Vingt quatre heures ne suffisent pas Mais quand a peut se faire c est vraiment l id al Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel L puisement professionnel On peut craquer a d pend des gens Peut tre qu un premier stade a va tre un d sint r t l gard du boulot c est dire faire les choses un peu moins bien avec moins de conscience professionnelle C est un premier stade Pour certaines euh parce que j ai d j vu ne pas parler de la m me mani re au patient se refermer vis vis de ses coll gues tre moins motiv e dans le boulot les formations n int ressent plus a glisse un petit peu comme a doucettement Apr s les plombs peuvent p ter a peut tre la d pression On peut avoir des douleurs physiques Quelle est la part du travail Mais je pense que l puisement professionnel peut vraiment avoir un retentissement physique ou conduire une d prime une d pression J en suis persuad e Est ce que la charge motionnelle dans la relation avec les patients est un facteur d puisement professionnel Elle peut l tre mais la confrontation avec la maladie les d c s a
10. est vous de vous organiser Je trouve que pour un h pital c est vraiment pas humain Je sais bien que l on ne peut pas s arr ter tous les probl mes des gens mais les infirmi res on a l impression qu il faut qu elles soient infirmi res et pas autre chose et que notre vie personnelle notre vie familiale le fait d avoir des enfants a ne compte pas On n a pas le droit d tre pr sente aupr s de nos enfants quand ils sont malades alors qu on est pr sente aupr s de nos patients On parlait de reconnaissance tout l heure a c est ne pas tre reconnu Ils ne nous reconnaissent pas en tant que femme aussi infirmi re quoi avec tout ce qui va avec Pourquoi la profession d infirmi re tait l origine faite par des s urs parce que a demandait beaucoup d investissement et maintenant s investir professionnellement je ne vois pas comment on peut le faire si derri re on ne peut pas avoir une vie personnelle une vie quilibr e Et les horaires c est vrai que l h pital on ne peut pas faire autrement il faut qu il y ait toujours du personnel mais je trouve a lourd pour une infirmi re de travailler un week end sur deux de ne pas pouvoir avoir ses vacances quand elle le veut non plus parce qu il faut en faire pour tout le monde c est s r mais ce n est pas simple non plus g rer Et puis a se ressent C est vrai moi depuis quatre ans je travaille en journ e m
11. que des piq res Voil Et est ce que vous alliez souvent en formation 166 L h pital propose justement plein plein de choses Donc oui j ai fait des formations et c est vrai que plus on en fait finalement mieux on est dans le service et c est un vrai bol d air pour le personnel parce que quelle que soit la formation a va tre un change sans soin On peut discuter entre nous de notre exp rience avec d autres gens qui travaillent dans d autres services sans tre parasit par le soin qu il faut aller faire Donc a c est un vrai bol d air a fait du bien Donc les gens en g n ral reviennent un petit peu gonfl par les formations Apr s les formations elles sont multiples sur l h pital Moi j ai fait des formations sur les pansements des formations plus g n ral sur les droits des infirmi res Et puis l r cemment moi je m occupais au sein du pool d un petit journal pour tenir au courant nos coll gues parce que nous on n tait pas dans un service donc nous n tions pas au quotidien ensemble et a permettait de mettre au courant les coll gues de telles ou telles choses qui se faisaient dans tel ou tel service enfin c tait un vrai change Et comme je n avais jamais fait d informatique parce que j ai fait un bac litt raire puis l cole d infirmi re mais je n avais jamais fait d informatique r ellement j avais besoin d une formation donc j ai demand
12. une quipe de travail toujours identique il y a les relations plus approfondies que cela permet C est aussi des relations plus fortes ici On se conna t mieux Peut tre trop C est peut tre a aussi Et par ailleurs l quipe de travail est galement reconnue comme pouvant repr senter un soutien psychologique Oui l quipe est aussi un soutien psychologique avec les gens avec qui on a de l affinit c est aussi surmonter les difficult s les unes les autres C est vrai qu avec certaines personnes on fait un peu masse ensemble pour dire Allez a va aller mieux demain Finalement les difficult s inh rentes la gestion au quotidien des relations entre coll gues sont pourrait on dire philosophiquement interpr t es Je crois que c est les relations humaines dans l ensemble Il y a un soutien et en m me temps c est aussi les coll gues parfois qui peuvent faire en sorte qu on est un peu us par le travail En fait quand bien m me les relations entre coll gues ne sont pas toujours faciles elles ne s apparentent pas pour autant un facteur d puisement professionnel proprement dit L usage du verbe user dans l expression us par le travail est significative car ce qui est us n est pas puis Il y a entre les verbes user et puiser une diff rence s mantique dont la non prise en compte am nerait faire un faux sens dans l interpr tation des prop
13. B reviendra sur sa p riode aux urgences pour tablir un lien explicite entre exp rience n gative du travail en quipe et usure professionnelle Ce qui est une fa on de souligner que d bordant le cadre de la motivation ou de la d motivation l enjeu de la qualit du travail en quipe est potentiellement celui d une rupture de l implication personnel au travail Le premier point voqu lorsque la question de l puisement professionnel est abord e est la charge de travail dans le contexte des situations de sous effectif B fait r f rence sa situation actuelle o il doit assumer le travail de deux infirmiers savoir vingt lits au lieu de dix en temps normal La cons quence de cette surcharge de travail outre la course contre la montre pour voir chaque patient dans un d lai de temps raisonnable avant minuit afin de retourner partir de minuit aupr s des patients qui le n cessitent c est le d faut de temps pour discuter alors que la nuit est un moment privil gi d change ressenti comme tel par les patients 46 Le soir le patient prend plus de temps pour discuter avec nous La nuit on parle de ce qui c est pass dans la journ e Mais quand on est tout seul pour vingt malades on n a plus le temps On voudrait bien mais le dernier patient quand minuit il n a toujours pas vu d infirmier alors que c est le premier tour il s inqui te Alors nous on est l Excusez nous mais je suis
14. a c est un probl me interne mais que l on retrouve dans beaucoup d tablissements Et durant votre formation en IFSI est ce que l puisement professionnel a t voqu par vos formateurs Ah oui oui on parlait de l puisement professionnel Donc je disais par rapport au sous effectif mais aussi par rapport au type de patient Il est clair qu il y a des sp cialit s o moi je n irai jamais travailler Des sp cialit s que psychologiquement je ne pourrai pas assumer Par exemple la g riatrie ou la psychiatrie les maladies chroniques ou ce genre de choses c est des choses que je ne pourrai pas faire sur du long terme C est sympa un mois en stage mais apr s en faire une carri re m me un an ou deux il faut le vouloir Moi il y a des services o je ne voudrais pas travailler parce que je ne dirai pas que je n ai pas de patience mais enfin il 112 y a certaines pathologies pour lesquelles je n ai pas trop de patience Chacun voit midi sa porte Moi je sais que de toute mani re je n attendrai pas d tre puis professionnellement pour changer On a la chance de faire un travail o il y a une bonne palette de choix au niveau intra hospitalier ou extra hospitalier pour trouver du boulot On a la chance de faire un m tier o il y a quand m me des fa ons diverses et vari es de l exercer alors il ne faut pas attendre d tre us pour dire stop Parce que du coup l puis
15. aime prendre mon temps pour bien faire les choses C est ce qui me pose le plus de probl me parce qu on a une charge de travail croissante qui est de plus en plus diversifi e de plus en plus informatis e et administrative et personnellement c est ce qui me g ne On nous demande certaines choses en plus et on ne peut pas forc ment les r aliser correctement alors effectivement on fait des choses il faut voir a positivement mais moi ce niveau l je ne suis pas satisfaite tout du moins en ce moment Manque de rigueur dans des prescriptions des choses comme a qui font qu il y a une perte de temps Tout le monde n a pas le m me niveau d exigence quoi et a c est quelque chose qui me g ne Mais a m est propre Pour d autres coll gues ce sera autre chose Et au niveau de la relation avec les patients quelles sont les attentes des patients et est ce que ces attentes rentrent toutes dans le cadre de votre fonction Les patients il sont insatisfaits je pense s ils nous sentent press es Faire les soins un peu la sauvette comme les jours o on n a pas le choix a nuit vraiment beaucoup la relation Ils attendent beaucoup de choses de nous Il y en a qui en attendent m me un peu trop On ne peut pas g n raliser mais il y en a beaucoup qui sont de plus en plus exigeants et qui veulent tout tout de suite Je pense que c est un ph nom ne de soci t en m me temps Les comportements
16. d actions disponibles et ce quelles que soient les situations y compris lors de situations nouvelles ou dans le cas d un chec Le mod le d apprentissage correspondant ces routines d actions d fensives est l apprentissage en simple boucle single loop learning qui ne produit pas de connaissances nouvelles dans la mesure o son objectif est limit un meilleur usage des th ories strat gies ou des diff rentes variables de l action disponibles Produire des connaissances nouvelles c est remettre en cause les repr sentations actuelles les 13 connaissances et strat gies qui leurs sont associ es et dont le maintien constitue la routine d fensive C est la fonction de l apprentissage en double boucle double loop learning qui permet aux individus et l organisation d adapter les variables de l action aux changements et aux situations nouvelles auxquels ils sont confront s et de d finir des nouveaux objectifs en fonction de l environnement L apprentissage en double boucle ouvre sur une nouvelle dimension que constitue une troisi me boucle de l apprentissage la dimension r flexive dont les objets sont les strat gies non de l action mais de l apprentissage lui m me apprendre apprendre Cette troisi me boucle de l apprentissage en introduisant la r flexivit dans les pratiques professionnelles fait de l organisation apprenante une organisation volutive au service du d vel
17. dire L c est difficile de se positionner parfois en tant qu infirmi re Il y a ce que l on sait mais qu on n est pas autoris dire parce qu il y a des choses qui sont de la comp tence m dicale Cette fronti re entre ce qu il faut dire et ne pas dire parfois c est difficile Moi je sais que Jj ai toujours respect les d cisions prises par les m decins Parce que de toute fa on c est eux qui ont toute l autorit aupr s des patients pour le diagnostic de la maladie le traitement qui sera mis en place pour proposer les choses Nous en tant qu infirmi res on peut r intervenir apr s pour r expliquer encore une fois les choses mais en gardant bien une r serve par rapport aux termes et aux mots que l on emploie Il faut une coh sion d quipe par rapport a qu est ce que l on va dire nous en tant que soignants Qu est ce que le patient sait D o l importance de communiquer au sein de l quipe et l importance des transmissions 100 Il peut arriver que des choses soient dites dans le couloir je l ai constat Monsieur Untel au fait on lui a trouv a Il n y a rien de plus informel qu une communication dans le couloir Tout le monde est l coute de tout a et au niveau de la confidentialit c est franchement tr s tr s limite C est lors des transmissions qu on dit les choses on fait attention comment on dit les choses R guli
18. donc on est oblig de pallier au travail qui n est pas fait par d autres Donc forc ment si le physique en prend un coup le moral en prend un coup et on arrive sur l puisement professionnel Tant qu on arrivera pas remplir les quotas on sera dans ce probl me l Alors cet aspect rentre dans le cadre des conditions de travail mais il y a aussi un autre aspect qui peut tre voqu c est la charge motionnelle dans la relation au patient la confrontation la maladie et la mort est ce que pour vous cette charge motionnelle est un facteur important du risque d puisement professionnel Moi en tude j ai toujours entendu qu il fallait qu on reste neutre Des d c s j en ai eu norm ment sur ma p riode d tude j ai du en avoir une cinquantaine en trois ans ce qui fait que moi j ai voulu arr ter ma formation en d but de troisi me ann e C tait d j de l puisement professionnel pr coce rire c est pour a qu aujourd hui je voudrai me r orienter Cette charge motionnelle elle est effectivement pr sente et elle est tr s difficile g rer Aujourd hui je me permets plus de choses j ai pleur avec une famille avec le mari 147 d une dame de trente ans qui est d c d e il y a peu de temps parce que parce qu il fallait que a sorte parce que je pense que plus on va le garder plus on le garde pour nous plus on va s puiser On est humain il f
19. est a et puis apr s euh la sortie a va tre encore des trucs en plus faire On fait d j les bons de transports parce qu ils n ont pas le temps de les faire alors que ce sont des prescriptions m dicales c est eux de 132 prescrire voil On fait d j beaucoup de choses qui d passent notre fonction Et on va pouvoir payer une cotisation nationale l Ordre des infirmiers et puis se taper en plus toutes les prescriptions faire pour les mat riels les surveillances des diab tiques pour les pansements le mat riel Pour moi je ne vois qu une surcharge de travail et pas vraiment une revalorisation de la fonction Souvent l autonomie est voqu e en lien avec la reconnaissance l id e que plus il y a d autonomie y compris une prescription infirmi re plus a apporte une reconnaissance de l identit professionnelle Oui mais moi je ne le ressens pas comme a Alors par o a passe la reconnaissance D abord sur le plan humain quand tu as fait un boulot qu on te remercie c est d j a en premier Apr s reconna tre notre travail ce serait peut tre tre un peu mieux pay Ce serait m me sans doute tre un peu mieux pay L moi j ai choisi d exercer dans cet h pital parce que j ai d j vu pas mal de choses et on est deux voil donc j accepte certaines choses Mais travailler un jour de l an ou une autre f te ou un dimanche c est pas s
20. est pour a qu on met en place un turn over par rapport aux personnes qui prennent en charge tel ou tel patient Parce que c est vrai qu on va s puiser justement prendre en charge un patient dont l tat ne progresse pas Quand on en a assez on en parle entre coll gues on passe la main c est un autre coll gue qui va prendre en charge le patient Mais c est frustrant compl tement Quelles sont les attentes des patients et sont elles toutes en ad quation avec la fonction d infirmier Je dirai que la r animation c est un cas particulier quand m me parce que nos patients dans la grande majorit sont s dat s donc endormis Ils ne vivent pas activement l hospitalisation Ils sont compl tement passifs Donc je ne pense pas qu ils ont de grandes attentes par rapport nous 116 Nous ce n est pas de la communication verbale On travaille beaucoup sur des chelles sur des signes cliniques qui nous permettent de mettre en place partir de l observation des soins par rapport aux besoins des patients Donc je dirai qu il n y a pas de communication Mais il y a de temps en temps des patients r veill s qu on r veille qui ont des attentes en termes de confort Des patients mal install s des choses comme a des douleurs surtout Apr s c est tr s rare d avoir des patients veill s bien actifs D ailleurs ces patients l ils vont tre la limite un peu fatigant
21. et puis on n a rien pour les accueillir Notre cadre nous a demand de faire le maximum de consultations pour justifier du temps Mais on lui a dit que ce n est pas possible non plus de laisser de c t des soins ici de ne pas faire ce que l on faisait d j avant pour faire a Si on dit qu on n a pas le temps c est qu on n a pas le temps Donc on en fait quand m me un peu mais je ne pense pas qu on est 100 de ce que l on devrait faire et je suis s re que a pourrait tre beaucoup mieux et que a marcherait beaucoup mieux Je pense qu on le vivrai mieux aussi Parce que l forc ment c est pas g nial Moi je ne le vis pas super bien J ai envie de m investir et il y a des fois je me dis Mais quoi a sert On va nous prendre pour des c S investir oui mais si derri re on est r ellement soutenu En fait on est soutenu en parole on nous le dit mais 176 apr s c est l usine qui fait qu on n a pas de bureau c est l usine qui fait aussi qu on ne peut pas nous trouver un endroit pour faire les consultations du temps pour le faire c est la grosse structure qui fait que a se passe comme a Alors que a se passe bien dans d autres grosses structures C est quelque chose qui se met en place et c est quelque chose qui n est pas facile mettre en place On le sait on savait d j avant de le faire Il faudrait que notre travail soit mieux organi
22. je la vois plut t en tant qu amie que professionnelle Je ne pense pas pouvoir aller vers elle Et qu est ce qui est le plus difficile ou p nible vivre dans votre travail Le plus difficile vivre il y a plusieurs choses Les conditions de travail on peut en parler Nous travaillons dans un service de vingt patients nous sommes huit infirmi res vingt patients pour la pneumologie treize patients pour la n phrologie et nous sommes huit infirmi res et nous travaillons souvent en effectif r duit notamment en ce moment o nous travaillons trois au lieu de quatre donc beaucoup de stress Enfin moi je sais que j ai un caract re tre assez stress J aime la rigueur et dans ces conditions pour tre rigoureux c est difficile Donc je suis stress J ai souvent peur d oublier des choses Je revois cent mille fois les choses Je me demande par exemple si je n ai pas oubli de faire une injection Comme on est en effectif r duit on a beaucoup plus de travail En ce moment j ai du mal aller bosser parce que je me dis Est ce que a va tre encore stressant aujourd hui Est ce qu il va y avoir autant de boulot Je le ressens tr s mal en ce moment Mais sinon le reste du temps quand on est en nombre a va a m arrive d tre stress mais a va Il y a aussi un autre facteur c est la population qui vieillit On n a de plus en plus de personnes g es qui 185 sont d
23. le temps de chevauchement pour les transmissions 56 5 les conditions physiques de travail 52 le salaire par rapport aux besoins financiers 44 1 la possibilit de donner des soins ad quats 40 2 l utilisation des comp tences 37 les perspectives professionnelles 27 9 Ces raisons de l insatisfaction dans l exercice du m tier de soignant s inscrivent dans un contexte qui est celui de la fiert du m tier En effet 86 9 des infirmi res d clarent tre fi res d exercer leur m tier Ce point est important et doit tre mis en relation avec le fait que les raisons d insatisfaction ne sont pas des raisons li es l exercice individuel du m tier et la relation soignant soign dans sa dimension inter individuelle mais au contexte collectif ou social comme en t moignent la question du soutien psychologique au travail et celle du temps de chevauchement pour les transmissions qui doivent tre mises en relation avec la pr occupation de donner des soins ad quats La conscience est forte que la qualit des soins individuellement prodigu s engage la qualit de la prise en charge globale et pluridisciplinaire du patient en m me temps qu elle est engag e par elle De fait la notion de travail d quipe est pr gnante et permet de comprendre le r le fondamental du soutien psychologique Celui ci ne doit pas s entendre principalement dans les termes d un soutien
24. les jours c est moins vident g rer Par exemple des services de canc rologie o on se retrouve avec des personnes du m me ge que nous c est pas vident Ou des m res de famille qui travaillent dans les services de p diatrie ou d oncologie p diatrique il y a un transfert ce qu on appelle un ph nom ne de transfert on fait un transfert par rapport au patient comment on pourrait le ressentir soi Donc c est clair qu il faut vraiment avoir du recul Il faut savoir fermer la porte dans notre m tier M me si on s implique dans notre travail il faut garder une certaine distance quand m me une distance th rapeutique parce sinon on p te un boulon c est impossible de durer Mais enfin on s y habitue avec l exp rience On arrive au terme de notre entretien alors ventuellement si vous avez des remarques faire des points sur lesquels vous aimeriez revenir ou vous exprimez sur des aspects qui n ont pas t suscit s par nos questions mais qui vous semblent importants je vous invite le faire Par rapport la reconnaissance c est clair que m me si on ne cherche pas avoir de la reconnaissance dans notre m tier il en faut un minimum quand m me surtout par rapport nos sup rieurs Quand par exemple on est tout seul pour vingt malades et que a ne d range personne un moment donn a nous nerve Le probl me c est que pour certaines personnes s il y a le r sultat au b
25. li e l id e de conformit est empreinte d une certaine rigidit s adapter c est se conformer De son c t l id e d appropriation en lien troit avec l id e de transformation induit davantage l id e d une relation dialectique s approprier quelque chose c est la fois transformer l objet que l on s approprie et se transformer ou tre transform par l acte m me de l appropriation Ainsi cr er les conditions qui permettraient la r flexivit dans les pratiques professionnelles de s exprimer et d avoir un impact sur l organisation serait favoriser la double transformation de l environnement et des individus la captation et la production de synergies et l inscription de la formation et de l activit professionnelle dans une m me perspective dynamique de production continue de sens STRUCHOT Didier 2004 puisement professionnel et burnout Paris ditions Dunod p 216 74 Cette perspective peut para tre id ale mais elle nous semble effectivement devoir tre un id al de la raison au sens kantien de l expression c est dire devoir orienter la pratique Il y aurait ici un enjeu qui nous semble fondamental pour l ing nierie de formation dont l volution r cente s est faite entre le marteau et l enclume de la concurrence et de la mondialisation au d triment peut tre de la dialectique du rapport de l homme au travail En effet dans son d veloppement actuel l ing nierie de formation semble s tre
26. on le fasse moins bien finalement on nous voit de la m me fa on Moi j ai vu une fois une coll gue jeter le planning au visage de la cadre parce que son planning ne convenait pas et j ai vu le cadre ne pas broncher Il n y a pas eu de sanction alors je me dis nous on se comporte bien et la finale on a le m me gard Pareil moi je faisais partie d un service qui tait une petite quipe puisque c tait les soins intensifs de cardiologie Je suis une personne qui est plut t motiv e par son travail qui aime son travail et tr s disponible et c est vrai que si on doit bouger dans le planning m me si j ai une vie de famille qui est quilibr e et tout a mon mari est quand m me assez disponible ce qui fait que lui va garder les enfants et moi je vais aller travailler Et en fait quand je suis partie du service il y a des coll gues qui m ont dit Mais tu sais tu as chang ton planning plein de fois et regarde les autres parce que nous on avait un arrangement de planning on avait d cid qu on faisait tant de week end par mois et moi en bougeant j en ai forc ment un peu plus mais moi je ne regardais pas a je ne regardais pas ce que mes coll gues faisaient je le faisais parce que a me faisait plaisir peut tre aussi de le faire parce que sinon ce moment l j aurai dit non comme les autres Mais je ne m en rendais pas compte et quand je suis parti mes coll gues juste avant que j
27. on ne remarque m me plus ni le visage ni le nom de la personne C est assez bizarre F pr cise que ces observations elle les a surtout faites durant ses trois ann es de formations parce que devant ses coll gues on va plus jouer un jeu devant des tudiantes on ne va pas trop se cacher Les relations de travail au sein de l quipe sont consid r s comme jouant un r le important dans la probl matique de l puisement professionnel Un r le aussi bien positif que n gatif je crois que ce qui sauve dans ces cas l ce sont les coll gues mais apr s faut que a se passe bien dans l quipe Parce que si a se passe mal avec l quipe c est plut t y a pas de relation avec l quipe quoi Mais le probl me c est je pense aussi que dans l puisement professionnel le facteur quipe il y est pour quelque chose Parce qu il y a beaucoup de conflits a on ne doit pas le cacher dans les services a grouille de conflits Lorsque nous voquons la charge motionnelle dans la relation soignant soign comme facteur possible d puisement professionnel elle fait part de sa propre difficult g rer les situations de d c s Cette difficult l a amen envisager sa d mission en fin de troisi me ann e de formation et aujourd hui la conduit se r orienter professionnellement En fait la charge motionnelle inscrite dans la relation soignant soign ne l puise pas aujourd hui
28. oui Il y a des soins que je ne fais plus mais c est le service qui veut a Par exemple je n ai plus de pansements faire parce que le patient arrive dans la salle de r veil avec son pansement fait et on n y touche plus Il y a des choses que j ai apprises et que je ne pratique plus La pr vention c est rare que je puisse en faire puisque de toute fa on on n a pas le temps le patient on ne le voit pas assez Dans les coles d infirmi res on nous apprend beaucoup de choses dans le domaine de la relation pour la psychiatrie la p diatrie toutes ces choses l pour les cas de d tresse etc et l effectivement je n ai pas l occasion de pratiquer On re oit les patients sur une trop courte dur e donc il n y a pas de recul pour savoir vraiment 204 Et par rapport l autonomie est ce que vous avez le sentiment de disposer de suffisamment d autonomie dans votre travail Oui parce que m me en arrivant on m a donn des t ches que je n avais pas faire avant et justement j estime que a fait aussi partie de la reconnaissance le fait qu on nous dise de g rer telle chose tel secteur De m me par rapport l accr ditation il y a des moyens mettre en uvre des tudes faire au niveau de l tablissement pour pouvoir certifier l tablissement et on m a propos d y participer c est valorisant parce qu il y a des tablissements ou au moment de la certificat
29. pourrions parler d une ing nierie de formation appliqu e et non strat gique 1 3 2 La sant mentale Le cheminement pr c dent nous a conduit de l hygi ne et de la s curit aux conditions de travail Dans un premier temps les contours du champ conceptuel des conditions de travail sont trac s par la notion de risques professionnels en ce sens o les conditions de travail doivent prioritairement permettre de pr venir les maladies et les accidents du travail Dans un second temps la s mantique de l expression se r v le porteuse d une interrogation sur le sens du travail Le travail interrog par ses conditions est un travail remis en question dans un contexte celui des ann es 80 et 90 o la situation conomique et sociale branle la valeur 16 travail dans le m me temps o du c t des sciences humaines et du d veloppement de la psychopathologie le sens du travail est questionn en particulier l investissement de la subjectivit dans le travail a L mergence de la question de la sant mentale au travail La prise en compte des questions de sant mentale au travail merge progressivement entre 1945 et 1965 dans le m me temps o se constitue une psychiatrie du travail Ce mouvement est impuls par l int r t que portent une minorit de psychiatres dont Paul Sivadon Claude Veil Louis Le Guillant Tosquelles Begouin aux potentialit s restructurantes et resocialisantes du travail Cett
30. s soins palliatifs donc il leur reste peu de temps vivre mais videmment personne ne conna t le temps qui va leur rester vivre Et les gens nous demandent beaucoup Mais combien de temps mais combien de temps je vais rester comme a Et a c est difficile Moi quand une personne me pose cette question j ai souvent tendance changer de sujet en quelque sorte en leur disant qu on essaie de favoriser un confort maximal et un confort de vie mais finalement c est vrai que j ai plut t tendance changer de sujet parce qu on ne sait pas de toute fa on et a a m arrive de leur dire on ne sait pas le m decin ne le sait pas non plus personne ne le sait Donc il faut favoriser un confort de vie c est tout ce que l on peut faire Mais c est vrai que parfois il y a des questions qui me mettent dans l impasse Dans ce cas l en fait je j ai plus tendance changer de sujet qu r pondre la question parce que je ne me sens pas assez forte peut tre je n en sais rien pas capable de r pondre je ne sais pas Mais a marche toujours Le patient apr s on arrive dialoguer il y a toujours un dialogue qui s installe Il y a aussi mais l c est diff rent des demandes d euthanasie C est ill gal donc on y r pond pas On leur explique justement que ce n est pas l gif r donc on ne peut pas On leur explique qu il y a d autres solutions que l euthanasie mais c est
31. server la sant du personnel c est veiller aux conditions d hygi ne et la r duction des risques professionnels pour le prot ger de la maladie et des accidents du travail Un bref aper u de l historique de la l gislation concernant la sant au travail corrobore cette premi re d finition restrictive Au XIX si cle les premi res mesures de protection des personnels sur les lieux de travail ont concern s d abord exclusivement les enfants et les femmes C est au b n fice de la loi du 12 juin 1893 que l application de mesures de protection s est g n ralis e l ensemble des industries et toutes les cat gories de personnels La loi du 9 avril 1898 instituera le principe de la responsabilit civile de l employeur pour les accidents sur le lieu de travail Le Minist re charg du travail sera cr en 1906 Et le 10 juillet 1913 un d cret imposera des normes fondamentales d hygi ne de s curit et de pr vention des incendies dans les locaux de travail Ainsi ces vingt ann es de la belle poque sont celles de la mise en place d une r glementation et d une l gislation visant la protection physique des personnes c est le premier socle conceptuel sur lequel vont se d velopper les politiques de s curit et de sant sur les lieux de travail En 1945 le champ des acteurs intervenant dans le cadre de la sant au travail s largit avec la cr ation des nouvelles institutions que son
32. y a pas de transmissions B n ficiez vous de formations 201 On a commenc me parler plusieurs fois de faire la formation d infirmi re anesth siste Apr s les formations je pense que a d pend beaucoup des structures Par exemple par rapport la formation d infirmi re anesth siste on entend beaucoup dire que c est dans la fonction publique l h pital qu il y a des possibilit s de formation Je vois par exemple l h pital H il y a beaucoup de formations d anesth siste Et l en ce moment c est entrain de se g ter parce qu il n y a plus assez de moyens financiers et donc il n y a plus de formation Et dans les deux autres tablissements o je travaillais je n ai jamais entendu parler de possibilit s de formation aussi importante Apr s il y a toujours la possibilit d aller se former une journ e sur Paris ou cinq jours sur Paris pour se perfectionner ou des choses comme a Mais l la formation d infirmi re anesth siste c est un dipl me en plus c est compl tement diff rent c est une sp cialit infirmi re Et l il se trouve que la clinique o je suis actuellement apparemment il y a des budgets Alors je ne sais pas si ce n est que dans cette clinique ou si c est partout pareil mais il y a des budgets qui sont cens s n tre destin s qu aux formations Et si cet argent l ne va pas aux formations il est bloqu il ne peut pas aller ailleu
33. Entretien 6 45 minutes 143 Infirmi re Dipl me obtenu en 2006 Pouvez vous me d crire votre travail vos fonctions votre mission En chirurgie c est tr s sp cifique parce que je suis l pour apporter les soins d apr s retour de bloc et en confort pour les personnes les installer qu elles n aient pas mal qu elle n aient pas de positions algiques voir si elles souffrent je suis l pour mettre tout ce qui est antalgiques anti inflammatoires je suis l pour relever toutes les quantit s de pour qu on d piste des h morragies des infections tout Mon r le principale en chirurgie c est a Apr s je vais dans l accompagnement par exemple je vais dans l ducation tout ce qui est hyst rectomie je vais dans l ducation avec les patients quand je suis en orthop die pour l ducation des proth ses de hanches Apr s quand je suis en m decine c est encore un travail diff rent parce qu il y a beaucoup de soins palliatifs alors l c est plus de l accompagnement de fin de vie des soins de confort des vrais soins de confort puisque l on va jusqu att nuer les douleurs pour pas qu ils souffrent de trop jusqu essayer de les rebooster un petit peu ce qui n est pas toujours vident d ailleurs Quelles sont les satisfactions dans votre travail Les satisfactions elles sont simples c est d j quand un patient n a pas mal la nuit Je pense que la
34. H l ne 2005 L empowerment dans le travail des infirmi res un concept d int r t in Soins cadres N 55 ao t 2005 pp 47 51 THIONVILLE Ren GILBERT Patrick 2000 Fonction d encadrement et de d veloppement de la comp tence dans les organisations in BERNAUD Jean Claude et LEMOINE Claude sous la direction de 2000 Trait de psychologie du travail et des organisations Paris ditions Dunod 484 p THOMAS Didier BOUCLET Maryse 1999 L organisation du travail et la formation ditions Groupe Liaisons Collection Agir sur Paris 113 p TOURETTE TURGIS Catherine 1996 Le Counselling Paris ditions PUF Collection Que sais je 126 p TRUCHOT Didier 2004 puisement professionnel et burnout Paris ditions Dunod 280 p VEZINA Michel AINT ARNAUD Louise 1996 Du stress la sant mentale au travail in Psychologie du travail et des organisations Vol 2 N 1 2 1996 pp 125 136 VIENS Chantal LAVOYE TREMBLAY M lanie 2002 Place une nouvelle g n ration d organisation du travail infirmier in Perspectives soignantes N 14 15 septembre d cembre 2002 pp 152 162 VIENS Chantal BERGEVIN Ang le LAVOIE TREMBLAY M lanie 2005 Quand les soignants participent l organisation des soins in Soins cadres N 54 mai 2005 pp 42 47 VINCENT Jean 2002 Le d veloppement personnel un faux ami in Pour N 176 pp 42 44 WARNET Sylvie 2007 Approche prati
35. Ibid p 34 37 individuel mais du soutien que repr sente un collectif de travail dont l organisation et les relations permettent d utiliser au mieux et de d velopper les comp tences individuelles et collectives en vue d une prise en charge globale du patient qui soit satisfaisante aussi bien pour le patient que pour l quipe soignante 2 3 3 Le soutien psychologique Le soutien psychologique est la principale ressource qui permet de faire face la charge motionnelle aux difficult s engendr es par des questions thiques ou la amp i 5 se e e 30 confrontation des situations de violences Or plus de la moiti des infirmi res 70 9 d clarent une insatisfaction concernant ce soutien psychologique Il nous semble donc important de pr ciser la nature du soutien psychologique en particulier son lien avec le travail d quipe afin de mesurer l enjeu qu il peut repr senter dans le cadre de la pr vention de l puisement professionnel Pour ce faire nous allons nous appuyer sur la description qu en font les auteurs de l enqu te PRESST NEXT 3 Ibid p 35 Le travail d quipe passe par la construction d un collectif de travail soud stable et pouvant int grer le personnel r cemment affect Des temps d change sont indispensables pour tablir des liens autour d objectifs communs et conforter l identit professionnelle Ils permettent de mieux contr ler le stress li
36. Je le vois sous cet angle L puisement physique et moral par rapport la charge de travail avec des effectifs r duits Je le vois comme a Peut tre la qualit du travail en quipe 192 Ah oui moi je le sens sous cet angle On dit que le travail infirmier est subordonn la prescription m dicale est ce que vous avez observ un souhait d aller vers une prescription infirmi re Je pose cette question parce que dans certains services o il peut y avoir des volutions des patients dans la nuit par exemple alors qu il n y a pas de m decin pr sent les infirmi res se retrouvent parfois devoir finalement prescrire ou donner quelque chose sans qu il y ait de prescription donc c est une forme de prescription mais en fait sans que l galement a existe Nous fonctionnons comme a pour les pansements chez nous Les pansements on a aucune prescription m dicale on va dire que ce sont des prescriptions infirmi res C est nous qui d cidons de ce que l on va mettre sur une plaie de ce que l on va faire donc on peut parler de prescription infirmi re Nous avons des fiches pansement o l on note ce que l on met ce que l on fait Il arrive que l on fasse des choses qui ne sont pas prescrites la nuit ou le week end Quelqu un qui a mal au ventre on va lui donner un spasfon et on se le fait prescrire apr s on anticipe mais c est parce qu on n a pas le choix en fait Ma
37. Sant et Satisfaction des Soignants au Travail est le volet fran ais de l tude scientifique europ enne NEXT Nurses Early Exit Study initi e par SALTSA le programme su dois de recherche pour la vie au travail L Union Europ enne a promu l tude NEXT dans le cadre de son Programme Qualit de Vie et Gestion des Ressources Humaines ESTRYN B HAR Madeleine sous la direction de 2005 Sant et satisfaction des soignants au travail en France et en Europe Gap ditions Communication 66 p 35 Cette enqu te qui repose principalement sur des tudes statistiques men es dans les milieux hospitaliers de dix pays europ ens est une riche source de donn es Elle apporte un cadre g n ral de r f rence qui permet la fois de prendre la mesure du probl me de l puisement professionnel dans les m tiers du soin la personne d en cerner les facteurs de risques et d en appr hender les diff rentes dimensions en particulier la dimension politique en mati re de sant publique Au niveau europ en sur 69 902 soignants sollicit s pour r pondre un questionnaire 37 161 ont r pondu ce qui repr sente un taux de r ponse global de 53 2 En France 5376 soignants ont particip l enqu te dont 2674 infirmiers et infirmiers sp cialis s Cette forte participation est une garantie de la validit externe de l enqu te et permet une g n ralisation de ses r sultats Le questionnaire fran
38. ans je n osais pas dire les choses parce que j tais toute nouvelle c est normale Maintenant je commence dire un petit peu les choses Donc moi qui suis positive j essaie de dire qu on va s en sortir qu on va y arriver mais ma patience a des limites je pense que si les mentalit s n voluent pas je ne vais pas positiver pendant dix ans a c est s re Donc je pense que l pour l instant je positive apr s je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir le faire Est ce que durant votre formation en IFSI la question de l puisement professionnel a t abord e Rapidement Oui le burnout on en parle tr s rapidement Est ce que vous vous souvenez en quels termes Par exemple est ce que c tait centr sur la relation soignant soign la distance professionnelle la charge de travail 191 Non je n en ai pas le souvenir Je pense que c tait la charge de travail Mais non je n a pas on en parle tr s rapidement ce n est m me pas une heure de cours o l on parlerait de l puisement professionnel On en parle comme a C est simplement voqu C est voqu oui Mais c est vrai que moi je n y pense pas l puisement professionnel parce que je suis jeune je d bute et je n y pense pas Je ne sais pas moi justement je pense une carri re qui peut voluer J aimerai bien devenir cadre je pense que ma carri re peut voluer
39. aspects nervants du fait de la perte de temps qu elles occasionnent L puisement professionnel est dans un premier temps voqu dans les termes d une situation produite par une charge de travail que l on ne parvient plus g rer Pour moi l puisement professionnel c est quand on en arrive l quand on se dit que l on y arrive plus parce l on arrive plus tout g rer Cet aspect sera au cours de l entretien de nouveau soulign en r f rence au manque de personnel 54 Nous on manque de personnel la nuit il n y a pas assez de personnel le jour donc on est oblig de pallier au travail qui n est pas fait par d autres Donc forc ment si le physique en prend un coup le moral en prend un coup et on arrive sur l puisement professionnel Elle d crit les comportements constat s de coll gues de travail en situation d puisement professionnel des personnes qui n on plus envie de venir qui tra nent des pieds qui prennent des pauses de deux heures parce qu elles ne vont plus elles n ont plus envie d aller dans les chambres et elles sont vraiment tr s nonchalantes Parce qu elles n en peuvent plus mais aussi les cons quences observ es sur la relation au patient Avec les patients c est assez bizarre parce qu il n y a plus de relation C est peine bonjour peine au revoir Finalement le patient est l mais on va faire compl tement autre chose et je pense que l
40. avec eux Mais changer de temps en temps de fonction de casquette c est pas mal a permet d voluer J aime bien J avais fait un bac secr tariat m dical pouvoir mettre secr tariat et soins ensemble ce serait pas mal a permet de changer un peu On arrive au terme de l entretien si vous avez des remarques faire sur l entretien si vous souhaitez revenir sur un point abord et vous exprimez sur un aspect qui n a pas t d velopp je vous invite le faire Il y a une chose qui n a pas t du tout enfin qui n est pas venue c est l impact sur la vie personnelle On n en a pas du tout parl Et je trouve que l impact personnel des fois c est pas facile D abord ce n est pas vident de faire une coupure de son travail par rapport aux fins de vie la coupure sortir du travail et faire la coupure pour rentrer la maison des fois ce n est pas toujours simple Et puis le m tier d infirmi re en plus c est pas forc ment enfin l je suis sur un poste de journ e c est relativement agr able mais je ne l ai pas toujours t J ai t en hospitalisation avec des week end des nuits et la vie de famille en prend un sacr coup Et par rapport a moi je trouve qu on n est pas tr s reconnue C est vrai qu on choisit notre travail on sait ce que l on va faire Mais quand on est jeune 22 ans 23 ans quand on commence travailler ce n est pas du tout
41. avez relat on voit qu il y a un probl me de responsabilit que met en vidence l exercice d une autonomie de fait li e des situations o vous tes contraintes d agir en absence de m decins ou de prescription Est ce que la mise en place de protocole pourrait tre un l ment de r ponse ce type de situation Pour les protocoles c est vrai que dans les h pitaux publics a peut le faire En clinique on est souvent tout seul parce qu il n y a pas ou peu de protocoles Et puis ils sont peu connus les vieux soignants ne sont pas habitu s aux protocoles Nous on arrive on est tout neuf on vit de protocoles parce que l on a t form dans tel ou tel CHU o il y a des protocoles partout On est dans cette d marche de protocoles que certains soignants n ont pas parce qu ils n ont pas t habitu s form s avec Donc d j il faudrait pointer a Mais de toute fa on 1l y a peu de protocoles pour tre autonome couvrir notre responsabilit On a beaucoup de prescriptions par t l phone mais ce n est pas valable parce qu il n y a pas de traces Donc des fois on se retrouve placer des trucs on se dit faut que a passe parce que sinon c est pour nous Est ce qu il y a un sentiment de reconnaissance ou un d faut de reconnaissance de votre travail 151 De la part des patients il y a de la reconnaissance Surtout quand on est de nuit C est important pour les ge
42. c est quand on arrive plus faire face parce que le travail devient trop intense que l on a que deux bras C est frustrant cette sensation de ne pas pouvoir aller jusqu au bout des choses parce que l on a autre chose qui nous attend Pour moi l puisement professionnel c est quand on en arrive l quand on se dit que l on y arrive plus parce l on arrive plus tout g rer rex Avez vous d j constater l puisement professionnel chez des coll gues de travail Oui bien sur Mais surtout quand j tais tudiante en stage parce que devant ses coll gues on va plus jouer un jeu devant des tudiantes on ne va pas trop se cacher Oui des personnes qui n on plus envie de venir qui tra nent des pieds qui prennent des pauses de deux heures parce qu elles ne vont plus elles n ont plus envie d aller dans les chambres et elles sont vraiment tr s nonchalantes Parce qu elles n en peuvent plus Avec les patients c est assez bizarre parce qu il n y a plus de relation C est peine bonjour peine au revoir Finalement le patient est l mais on va faire compl tement autre chose et je pense que l on ne remarque m me plus ni le visage ni le nom de la personne C est assez bizarre Avec les coll gues finalement euh je crois que ce qui sauve dans ces cas l ce sont les coll gues mais apr s faut que a se passe bien dans l quipe Parce que si a se passe mal avec
43. ce que vous allez r guli rement en formation une fois dans l ann e ou plus ou rarement La formation professionnelle c est propos Je crois que c est obligatoire maintenant une formation dans l ann e C est orient en fonction de la sp cialit o on travaille Il n y a pas longtemps on a fait une formation sur la douleur On a des formations assez r guli rement C est pas mal a permet de remettre un peu les choses jour partager un peu nos exp riences Non a ne fait pas de mal d avoir un peu de briefing comme a Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel Par rapport aux conditions de travail il y a des moments o on peut souffrir du sous effectif Actuellement c est le cas Mercredi dernier lundi et mardi il manquait quelqu un On m a mis une aide soignante la place de l infirmier qui devait tre avec moi Au lieu d avoir dix malades j ai eu vingt malades J ai eu toute la salle en fin de compte Parce qu avec l aide soignante on ne peut pas partager la salle en deux L infirmier est oblig de voir tous les patients Donc du coup j avais le double de patients de ce que j ai habituellement Il y a des choses qu on peut faire faire l aide soignante mais a reste limit Elle arrive m avancer sur certaines choses mais les trois quarts du travail c est moi qui le fait Donc c est un peu la course On n a pas forc ment le
44. collaboration est d autant plus important qu il permet de mieux r pondre aux attentes des patients et d avoir ainsi le sentiment d un travail correctement accompli On ne peut pas travailler tout seul Il faut travailler avec tous les partenaires qui existent aussi bien quand les gens sont en dehors de l h pital en ville les infirmi res lib rales les structures d accueil et les partenaires sociaux tout tout pour que a se passe le mieux possible Analyse 6 F est une jeune dipl m e exer ant depuis deux ans Elle fait des remplacements en clinique Actuellement elle travaille de nuit en chirurgie et dans un service de soins palliatifs Les difficult s li es la confrontation la mort et la gestion de la charge motionnelle dans la relation aux patients et leurs familles la conduisent envisager une r orientation professionnelle Les satisfactions au travail mentionn es sont toutes relatives l tat du patient Concernant les aspects difficiles ou p nibles du travail sont soulign es les situations de d c s notamment la nuit lorsqu elle se retrouve seule devoir g rer la relation avec les familles Est relev le sentiment d impuissance lorsqu elle ne parvient pas apaiser les douleurs des patients Ces situations sont consid r es comme des checs La charge administrative de travail et la r dactions sous de multiples formes de transmissions crites sont soulign es comme des
45. contradictoires mais se compl tent Marc Loriol en d nombre trois La premi re approche qu il qualifie de production sociale d une situation consiste en la mise en vidence d un ensemble d volutions de strat gies et de m canismes sociaux a priori distincts qui convergent et se combinent pour faire appara tre une situation nouvelle Dans le cadre de l h pital et du burn out du personnel soignant les volutions sensibles se combinant pour produire une situation nouvelle g n ratrice d un mal tre au travail seraient la r duction des dur es de s jour la complexification des technologies m dicales et param dicales les probl mes d effectifs les moindres possibilit s de reconversion la mont e en puissance des int 10 incivilit s et des agressions Notons au passage qu aborder la notion de burn out sous cet 8 LORIOL Marc 2005 La construction sociale de la fatigue au travail L exemple du burn out des infirmi res hospitali res in Sant e conjugu e N 35 2005 pp 52 62 Ibid p 52 10 Thid 25 angle permet d embl e de souligner des facteurs contextuels ind pendants des individus en situation de travail La deuxi me approche celle que choisit de d velopper Marc Loriol consiste en une construction sociale des cat gories de perception de la r alit I s agit ici de montrer comment est invent e la cat gorie et comment cette invention fraye s
46. cours de votre formation en IFSI Pas sp cialement mais je dirai quand m me indirectement dans la mesure o on nous inculque beaucoup l esprit d quipe et le fait de passer la main un coll gue Oui beaucoup l esprit d quipe et le fait de solliciter ses coll gues on en parle souvent M me en stage a va pas tu en parles ton coll gue ou tu as du mal prendre en charge tel patient tu vois pour intervertir entre patients Peut tre qu il s agit de favoriser les changes entre coll gues pour pallier cet puisement professionnel plut t que d avoir des aides ou des id es ou des plans mettre en place venant de l ext rieur du service Quel lien tablissez vous entre charge de travail et puisement professionnel C est justement cette charge de travail Plus a va plus l infirmier est au c ur de tous les interlocuteurs Les familles le m decin le chirurgien et compagnie C est beaucoup de sollicitations et plus a va plus on lui donne des responsabilit s du travail en plus sans autre compensation que ce soit financi re surtout financi re Donc je pense que c est beaucoup li a la surcharge de travail plus a va plus on en met et c t il n y a pas de reconnaissance Le syst me va plus ou moins mal quand m me il y a beaucoup de travail la population vieillit il y a besoin de plus de soins c est une r alit mais apr s il y a rien pou
47. d un usage de l ing nierie de formation dans le cadre de la pr vention de l puisement professionnel Ces enjeux reposent sur un pr suppos qui est une orientation assum e le d veloppement des comp tences professionnelles participe au bien tre au travail 3 2 La probl matique 1 Ibid p 10 39 D une part les d finitions g n rales du burn out mettent l accent sur la charge motionnelle comme point de d part du processus de l puisement professionnel D autre part dans le cadre de la construction sociale du burn out comme cat gorie de perception de la r alit dans le domaine du soin en milieu infirmier focalisation est faite sur la relation soignant soign comme principal facteur explicatif de l puisement professionnel A nsi il est induit qu une gestion non ad quate de la charge motionnelle dont est porteuse la relation soignant soign serait l origine de l puisement professionnel Or dans l enqu te PRESST NEXT il appara t que le pourcentage le plus lev des raisons de l insatisfaction au travail est celui obtenu par le soutien psychologique au travail Ainsi nous pouvons mettre l hypoth se que la relation soignant soignant est un l ment aussi important dans le processus de l puisement professionnel que la charge motionnelle inh rente la relation soignant soign Si cette hypoth se est v rifi e alors la pr vention de l puisement professionnel n
48. de la m me fa on mais je peux y aller au rythme que je veux Et puis il n y a plus s habiller parce que a c tait aussi super contraignant On s est lev on s est habill chez nous La matin on arrive l h pital il faut se d shabiller et se rhabiller en tenue en uniforme On repart on se re d shabille on se rhabille et le soir on se re d shabille de nouveau Et a ce rythme l tout le temps tout le temps tout le temps quel bonheur de partir travailler sans avoir besoin de se dire Ah mince J ai oubli ma blouse ou les chaussures ou voil et l c est aussi une forme de libert et c est une grande diff rence avec ce que je pouvais vivre l h pital Et puis propos de la reconnaissance l h pital sauf si la notation la fin de l ann e a se passait bien en fait on l attendait toute l ann e Alors que l elle est imm diate Le patient va vous dire tout de suite s il est content ou s il n est pas content Alors qu l h pital finalement c est secondaire le patient aussi va nous dire tout de suite s il est content ou pas content mais peut tre qu on en tiendra un peu moins compte parce que sur la masse on en a par exemple sur un quart quinze ou seize en charge pour nous tout seul alors content ou pas content on aura de toute fa on 10 minutes lui consacrer alors il nous dira s il est content ou pas mais on passera aussit t au
49. de concret Pensez vous disposer de suffisamment d autonomie dans l exercice de votre m tier Moi j ai l impression d tre autonome J ai l impression On est situ l dans la cour l tr s loin On est ind pendants par rapport la grande structure c est nous qui g rons tout en fin de compte On g re nos malades de l arriv e jusqu la fin On n a pas de hi rarchie pour nous dire ce que l on a faire C est un petit peu nous qui faisons ce que nous pensons tre le mieux Par contre quand on est dans les services on a l impression que cette hi rarchie est un peu plus importante Faire ce que vous pensez tre le mieux c est tr s important dans la repr sentation que vous avez de votre mission 138 Tr s important C est important pour le patient surtout Je mets toujours le patient avant Avant moi C est toujours lui qui est prioritaire en fin de compte Quand a va pour lui m me si les situations sont dramatiques en fin de compte moi je me sens mieux dans mon m tier d infirmi re Il est souvent fait r f rence dans le cadre de la relation soignant soign la charge motionnelle Pensez vous que celle ci puisse tre un facteur important du processus d puisement professionnel Oui comment je pourrais dire On est sur une ligne et il ne faut pas d passer cette ligne en fin de compte Parce que si on s investit trop aupr s d un patient s
50. de davantage d autonomie comment faut il l entendre D j autonomie dans le travail infirmier tu es oblig de l avoir Parce que les m decins ne sont pas toujours pr sents hormis les services de r animation o j ai travaill o effectivement on a un probl me on t l phone et dans la minute qui suit on a quelqu un et on a un protocole on sait d embl e ce qu il faut faire Sinon J ai fait beaucoup de nuit donc c est d merde toi Tu es bien oblig de prendre des initiatives de savoir travailler de mani re autonome et suivant les services tu fais plus ou moins face Quand il y un nouvel interne qui arrive c est un peu nous qui lui disons tiens ce serait bien de faire ceci ou cela ce qui est normal aussi Mais l autonomie je veux dire on l a Moi l id e l maintenant d un ordre infirmier Je ne vois pas ce que a m apporte mis part de payer une cotisation suppl mentaire Heureusement on ne me l a pas encore demand Et puis a c est tr s personnel comme r flexion et en plus je ne me suis pas encore pench e sur le probl me mais les prescriptions infirmi res je trouve que c est une mani re pour les m decins de moins prescrire certaines choses et de nous en rajouter un peu plus Par exemple tu as un patient qui sort avec des pansements le m decin te dit vous faites comme vous voulez parce que c est vous qui les faites vous vous y connaissez souvent c
51. de missions minist riels et de diff rentes revues professionnelles La confrontation des points de vue manant de ces diff rentes sources d information nous a t pr cieuse elle nous a permis de cultiver en nous un espace de pr occupations et de compr hension empathique qui devaient nous permettre de disposer du minimum de langage commun n cessaire l tablissement d une relation d enqu te qui soit une relation de confiance et d coute attentive dans le but de favoriser l objectivation 4 1 3 Transcription des entretiens et analyse 3 BOURDIEU Pierre sous la direction de Toute la Mis re du monde Editions du Seuil Paris VI 1993 p 904 42 Nous avons proc d des entretiens enregistr s Que le choix de transcription soit celui d une criture litt rale ou celui du parti pris de faciliter la lecture en all geant le texte r r np ONE 4 des tics de langages transcrire c est n cessairement crire au sens de r crire De ce point de vue le travail d analyse des entretiens commence d s leur transcription La mati re des entretiens effectu s est dense et il nous est apparu davantage appropri de proc der une analyse textuelle plut t qu une analyse de contenu formalis e ou une standardisation de la proc dure d analyse de nos entretiens Cependant nous avons utilis syst matiquement la m me trame d analyse pour chaque entretien e Une pr sentatio
52. du IV si cle dans le contexte du mouvement r mitique venu des chr tiens d Orient Marc Loriol fait remonter les formes archa ques de la mauvaise fatigue l poque de transition entre l Antiquit romaine et le Haut moyen ge il n en demeure pas moins que cette derni re est devenue un fait de civilisation avec le d veloppement de la soci t industrielle et le d coupage du temps dans lequel s inscrit l activit humaine Le temps d coup monochrome est porteur de l id e de rendement de t ches r aliser dans un temps imparti de programme de d lais tenir D une part il impose un type d organisation du travail et de l activit qui vise faire r aliser le plus de choses possibles par un moindre nombre de personnes et dans les d lais les plus courts d autre part il enserre l activit des individus dans des contraintes temporelles dont le non respect est synonyme de frustration et d chec Ce temps d coup serait ainsi g n rateur du stress qui produit la mauvaise fatigue l uvre dans l puisement professionnel b Le travail un moyen d panouissement De l Antiquit au Moyen Age le travail est socialement consid r comme une activit indigne La soci t industrielle va au contraire valoriser le travail qui deviendra un devoir social Mais cette id e du travail comme devoir social n est plus suffisante pour rendre compte de la repr sentation social du tra
53. elle va expliquer sa rel ve il reste a a a faire le m decin il en est l il y a des transmissions comme a Il y a aussi les transmissions quand une infirmi re de r veil am ne le patient en salle de r veil elle va expliquer l intervention ce qui a t fait ce qui a t modifi par rapport ce qui tait pr vu au d part l tat du patient si il a un pansement l environnement du patient Donc l c est des transmissions Apr s il y a le m decin l c est plus des prescriptions mais il va aussi nous informer de certaines choses Egalement ma feuille de salle de r veil va tre lue par les personnes des tages et a sert de transmissions C est des transmissions crites la diff rence des transmissions orales Il y a toujours des transmissions finalement Quand le patient arrive au bloc op ratoire il y a une feuille de liaison qui vient du service pour savoir si toutes les pr cautions qui doivent tre prises avant une op ration ont bien t prises si le patient est bien jeun si le patient a bien pris sa douche etc Il y a toujours des transmissions et c est quelque chose d indispensable dans la prise en charge du patient Apr s moi dans la salle de r veil je prends mon patient en charge du d but jusqu la fin hormis si je m absente de ce point de vue l il n y a pas de transmissions durant la prise en charge il n y a que moi qui m en occupe donc au final il n
54. elles partent avant alors on se retrouve souvent avec les deux infirmi res Est ce que vous travaillez en bin me infirmi re aide soignante Oui souvent Enfin j ai un service de chirurgie o je suis toute seule Mais j ai l aide soignante de m decine qui vient m aider si j ai besoin Par contre quand je suis en m decine ou en orthop die je suis toujours en bin me et j insiste sur le fait qu on soit vraiment en bin me parce que j ai besoin d elles elles ont besoin de moi on a vraiment besoin l une de l autre donc je trouve que c est important 145 Est ce qu il y a des formations qui vous sont propos es r guli rement On a beaucoup de formation sur tout ce qui est sp cialis dans les pathologies Donc beaucoup de soins pour les proth ses tout ce qui est gyn cologie on a des formations tr s sp cialis es l dessus Apr s on va avoir des formations sur tout ce qui est gestion d urgence Ce qui est quand m me assez important parce que la nuit on est seule Apr s on va avoir d autres formations sur la manipulation des patients ou la formation incendie qui revient tout le temps Donc nous on a pas mal de formations propos es Elles sont affich es pour trois mois On en a pratiquement quatre pour trois mois avec plusieurs dates chaque fois pour que le maximum de personnel puisse y aller Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel Pour moi
55. en consid ration ses attentes ses besoins On n est pas satisfait et moralement ou mentalement on s puise parce qu on on se dit qu effectivement notre r le c est de soigner mais que l on ne le fait pas efficacement Apr s je pense qu il faut positiver et se dire que le peu qu on am ne c est toujours a Je pense que a c est une bonne fa on de se valoriser aussi quelque part Mais je pense aussi que ce qui participe l puisement c est tout l entourage Il y a les soins directs au patient mais il y a aussi tout l entourage et tout le contexte environnemental Travailler par quart c est puisant Travailler la nuit c est puisant On a aussi m me si on en fait abstraction une vie de famille qu il faut g rer et il faut compiler tout a J ai quand m me travaill quelques r veillons de No l ou de l an l h pital Quand vous partez vous avez vos enfants votre mari au bout de la table vous vous dites qu ils vont faire le r veillon sans vous c est quand m me un peu dur On l accepte ou on ne l accepte pas bien on ne peut pas faire autrement Mais in vitablement au bout d un moment a a des retentissements sur le mental de chacun On se dit Qu est ce que je fais l Des fois je me dis qu au bout de vingt ans je suis encore l h pital travailler l h pital alors que j aurai peut tre eu l opportunit de travailler ailleurs de fai
56. est normal quand vous voyez quelqu un qui arrive qui a un infarctus et que l on vous demande de monter une voie en urgence de faire ci de faire ci de faire a On y va pas en rigolant quand m me Donc il y a quand m me au fond de nous un petit stress Mais j ai l impression que ce stress l il est humain pour le m tier que l on fait nous Par contre si demain on me dit tu as un 141 panaris t occuper je ne vais pas tre stress e pour m occuper du panaris Alors comment g rer tous ces stress par des formations peut tre Peut tre que parler avec d autres gens a fait du bien Parce que c est vrai en fin de compte on n est pas tout seul et puis on se dit tous les autres sont dans la m me situation que nous De savoir que les autres sont dans la m me situation que nous apr s tout De toute fa on on se dit qu l h pital c est comme a c est normal Mais au sein du service moi j ai l impression que de se parler en fin de compte tous ensemble je pense que a aide a aide vraiment Apr s faire de la formation gestion du stress anti stress yoga puisqu il y a de la formation yoga l je ne sais pas trop Apr s chaque individu doit choisir aussi son service en fonction de ses comp tences et de ses qualit s humaines Moi demain si on me met par exemple dans un service de r animation m dicale o ce n est que des machines me retrouver que devant des machines je ne
57. est vrai que les femmes sont oblig es de travailler Mais au bout d un moment il y en a quand m me pas mal qui arr tent alors qu elles aiment ce qu elles font mais parce que les conditions de travail ne sont pas correctes C est vraiment le gros hic de notre profession sinon c est un boulot passionnant Enfin moi j aime toujours autant je suis passionn e par mon travail Mais les conditions c est un vrai probl me Entretien 5 45 minutes Infirmi re Dipl me obtenu en 1976 Pouvez vous me d crire votre travail vos fonctions votre mission Au quotidien c est de prendre en charge des patients s ropositifs peu pr s 80 C est de leur permettre un acc s aux soins le mieux possible Nous avons une population tr s cibl e des homosexuels des toxicomanes des gens en grande pr carit des r fugi s des trangers qui n ont pas de s curit sociale c est dire majoritairement des gens en situation de grande pr carit Donc moi mon r le c est d accepter tous ces gens sans distinction Moi je suis l pour soigner je ne m int resse pas trop au mode de contamination Moi mon r le premier c est de soigner les gens Et comme on est confront cette grande population de grande pr carit a nous donne du point de vue social un travail norme et il faut articuler tous les partenaires pour prendre en charge les patients Du point de vue m dical le m decin l infirmi re
58. et je c toie quotidiennement depuis des ann es des travailleurs sociaux dont l engagement professionnel est traditionnellement marqu par un fort investissement personnel aupr s des publics accueillis Or depuis quelques ann es je constate une d gradation tr s sensible du climat social au sein de l association et de la sant mentale d un nombre important de professionnels De fa on r p titive des coll gues sont en arr t maladie certains cumulant des arr ts de plusieurs mois dont l aboutissement est parfois la d mission d autres fois le licenciement En septembre 2007 un coll gue fortement investi professionnellement et syndicalement responsable d une section syndicale a mis un terme sa vie en se jetant du pont de Brotonne A la lumi re de mes lectures j ai pris conscience que j volue dans un contexte professionnel o l puisement professionnel ou burn out prend une ampleur importante Ce constat conduit s interroger la fois sur les raisons et sur les possibles r ponses ce ph nom ne Les principales r actions que j ai pu observer sur mon lieu de travail sont du c t de l encadrement une gestion administrative des absences et finalement une non prise en compte du ph nom ne qui semble relever du tabou Du c t des coll gues de travail un m lange de compassion de cynisme parfois et de ras le bol des dysfonctionnements occasionn s De fa on g n rale un malaise qui ne trouve
59. et pour le coup je n avais pas oui j avais peut tre mon mot dire mais 162 seulement mon mot dire dans tous les cas Je ne sais pas si je m exprime tr s bien Mais quelque fois quelqu un souffre et la prescription est trop timide trop timor e Nous on est confront de nouveau au patient qui va souffrir a va tre tr s fatigant tr s puisant puisque moi je n ai pas le droit de lui donner quelque chose de plus fort puisque je ne suis qu une comment dire je ne fais qu appliquer ce que l on m a demand de faire et je ne peux pas de mon propre chef dire Attends il a mal moi je vais lui donner a Mais non vous n avez pas le droit de le faire donc je ne l ai jamais fait Donc j ai toujours finalement essay de discuter avec le m decin pour essayer que l on soit sur la m me longueur d onde Quand je dis que l on soit sur la m me longueur d onde c est patient infirmi re et m decin Parce que ce n est pas pour me faire plaisir que le m decin doit faire ceci ou cela C est un vrai change de paroles pour satisfaire au mieux le besoin du patient Moi j ai toujours travaill comme a et je crois qu on essaye toutes de travailler comme a Maintenant apr s si on a une haute estime de soi et que l on se croit finalement bien plus sup rieur que le m decin parce que j en ai rencontr quand m me de nombreux infirmiers ou de nombreux m decins quelque fois le dialog
60. et sitographie sssss 80 ANNEXES 2 2 diras ossi a a aa aa a aa aaa JU Maslach Burn out Inventory MBI 91 Annexe 1 yY MID L ns sssossssssossosonss Annexe 2 Guide d entretien 94 UUIUE C CNCC riesis on niese SEEE EE EE EE EREE Annexe 3 Entretiens 98 CMTC CUS ena e EEKE EEEE E TETEE S o EEE AE aS Enter EEEE 99 Entretie ASE Re het 112 D LE EE 1 D DT EE en 121 Entreten RE a aa e aiaia 130 Entretien RE eate E E EAR 141 BAUME Ne NE ete 151 Entreten AA RS Ne st 164 Entretie Sarn PT Te 177 HALEINE ER US See 193 Entreten TO A men 207 une soci t nous semble se d finir moins par ses contradictions que par ses lignes de fuite elle fuit de partout et c est tr s int ressant d essayer de suivre tel ou tel moment les lignes de fuite qui se dessinent DELEUZE Gilles 2003 Pourparlers Paris Editions de Minuit p 232 Introduction A Pourquoi le th me de l puisement professionnel Depuis une dizaine d ann es je travaille comme formateur aupr s d un public de bas niveau de qualification en difficult d insertion sociale et professionnelle dans le cadre d une association qui salarie environ 200 personnes et dont l activit principale est l accueil en CHRS Centre d H bergement et de R insertion Sociale et la prestation de diff rentes actions relevant du champ de l insertion sociale Mon contexte professionnel est celui du travail social
61. fait partie du m tier Je ne dis pas que ce n est pas difficile mais quand l environnement de travail est satisfaisant quand il y a une bonne quipe m me si par moment c est difficile qu il y a des situations qui 128 nous affectent plus que d autres on g re ensemble on change on n est pas seul a devient difficile si c t a ne va pas si on n a pas le temps de faire les choses s il y a des tensions dans le travail tout a peut se r percuter sur la relation au patient a devient difficile de g rer la relation Est ce que c est une question qui a t voqu e lorsque vous tiez en formation en IFSI Moi l poque a n a pas t abord du tout Pour moi a a t abord parce que je me suis reform e en faisant un DU de soins palliatifs Donc effectivement on a beaucoup parl des syndromes de burnout d puisement des familles l puisement du personnel le fait de voir beaucoup de gens ou souffrir ou mourir mais c est parce que j ai suivi cette formation Maintenant dans l tablissement dans lequel je suis ils proposent des formations par rapport au stress Il y a eu une volution au niveau de notre tablissement Je crois qu il y a eu des enqu tes faites r guli rement Comme c est un petit h pital on nous fait parvenir un questionnaire dans lequel le stress au travail est voqu On nous a dit que c tait trait de mani re anonyme Ma
62. formateur qui fait une formation un peu g n ral mais qui s adresse un public hospitalier ce jour l et le lendemain s adresse un autre public aura des points de vue diff rents sur la fa on d aborder les choses et de nous transmettre les choses a peut tre aussi un enrichissement Par exemple une formation sur la prise en charge du patient faite par un psychologue ou un ducateur pour lesquels les prises en charge sont un petit peu diff rentes L abord du patient dans notre quotidien de soin je ne dis pas qu on fait les choses par automatisme il y a des entreprises o on fait plus par automatisme que a quand m me mais l h pital il ne faut pas se voiler la face il y a aussi des habitudes comme dans beaucoup de secteurs et je pense que justement l apport d exp riences autres dans des domaines compl tement diff rents a peut aussi nous permettre de voir les choses autrement 105 Alors on arrive au terme de cet entretien si vous avez des remarques faire sur l entretien sur les questions ou si vous souhaitez exprimer quelque chose sur votre travail que je n ai pas suscit par mes questions je vous invite le faire Je pense avoir r pondu vos questions Moi je vous ai expliqu que m me si je suis pass par des services lourds j ai toujours su prendre du recul par rapport plein de choses Je pense que c est a qui m a aid tre encore l aujourd hui J en
63. gorie de perception de la r alit seront franchies celle d entreprise de morale et celle de l institutionnalisation b L entreprise de morale Cette entreprise de morale est le lieu de rencontre de trois logiques d actions diff rentes qui se croisent au carrefour du burn out La premi re logique d action est celle du mouvement des infirmi res des gr ves et des manifestations entre 1988 et 1991 Cette irruption sur la sc ne sociale donne un cho aux connaissances sur le burn out qui devient en quelque sorte un risque du m tier qui participerait la sp cificit et la reconnaissance de l identit professionnelle en mettant au premier plan l engagement personnel et la proximit de l infirmi re dans la relation au soign Dans un discours radical cet engagement serait un don de soi qui s opposerait un traitement d shumanis du patient par le m decin Ainsi est mis en avant un r le d interface entre le monde des soign s et le monde soignant et l infirmi re serait la cheville ouvri re de l univers hospitalier D s lors la relation soignant soign appara t au c ur de la probl matique de l puisement motionnel qui est la dimension structurante du concept de burn out Elle devient galement l entr e d une seconde logique d action celle de la professionnalisation reprise par certains cadres infirmiers et prioritairement par les formateurs en coles l puisement profes
64. gration dans l quipe le temps de son remplacement elle a renonc occuper le poste vacant cause de la charge motionnelle due aux situations dramatiques v cues par les patients et leurs proches C est en op rant la projection de soi dans des services o la charge motionnelle est consid r e comme lourde que celle ci est pos e comme un facteur d puisement professionnel Appara t d autant plus d terminant le choix fait par le soignant du service dans lequel il exerce Par ailleurs elle souligne la qualit de l ambiance et du travail en quipe dans les services o la charge motionnelle est importante dans ces services qui sont difficiles en g n ral l ambiance est bonne les gens travaillent r ellement en quipe ils ont tous besoin les uns des autres Ce constat met en vidence l importance du soutien psychologique que repr sente un collectif de travail soud et corrobore l id e de l importance du d veloppement 58 du travail en quipe dans le cadre d une politique de pr vention de l puisement professionnel Analyse 8 H a t infirmi re dix ann es en service infectieux en hospitalisation Depuis quatre ans elle travaille toujours en service infectieux mais en h pital de jour Les satisfactions au travail qu elle souligne sont les retours positifs des patients Les insatisfactions ou ce qui est difficile ou p nible dans le travail sont li es
65. hi rarchie en en ayant discut avec des coll gues on n est qu un num ro Mais c est galement le s rieux et l implication dans le travail qui apparaissent comme non suffisamment reconnus qu on fasse bien son travail ou qu on le fasse moins bien finalement on nous voit de la m me fa on Dans un second temps lorsqu elle est voqu e au cours de l entretien la charge motionnelle dans le cadre de la relation soignant soign est prise en compte comme facteur possible du processus d puisement professionnel Mais cela ne correspond pas l exp rience de G lt je n ai pas l impression que a m puisait Que la charge motionnelle soit un facteur du processus d puisement professionnel ne lui appara t donc pas comme une vidence mais comme une hypoth se envisageable en fonction des services a doit d pendre du service dans lequel on va travailler Sont alors mentionn s des services o les d c s sont fr quents o sont nombreuses les situations de patients particuli rement difficiles vivre comme dans les services d oncologie ou de chirurgie re constructive Est galement relat e une exp rience personnelle dans un service de dermatologie traitant des cancers de la peau o il lui a t propos suite un remplacement effectu un poste pourvoir Bien qu elle appr ci t particuli rement de travailler dans ce service et f t tr s satisfaite de son int
66. il y a des sp cialit s mais elles sont finalement assez peu nombreuses Donc on est infirmi re mais on peut travailler aussi bien en cardiologie en traumatologie en chirurgie chez les personnes g es et en fait on a un ventail tr s large et on peut faire plein de carri res on peut aller dans plein plein de services et se faire plaisir finalement Au bout de cinq ans tous les cinq ans changer ou tous les quatre ans changer Moi c est un peu ce que 163 j ai fait c est vrai que c est ce qui nous a t conseill de faire et finalement on le fait Je suis assez contente d avoir fait comme a Parce que quand je dis que j ai fait six ans de cardiologie en fait je ne suis rest que six mois dans un service traditionnel Apr s 1ls ont eu besoin parce que c tait sur un cong de maternit quand Jj ai t embauch apr s ils m ont propos d aller dans l autre service fonctionnel de cardiologie donc j ai eu affaire une autre quipe Et au bout d un an et demi j ai demand changer parce qu au bout du couloir il y avait encore un service de cardiologie mais plus pointu c tait les soins intensifs de cardiologie et je suis all dans ce service l et j y suis rest un bon nombre d ann es Mais j ai donc beaucoup boug Et apr s il y a eu plusieurs remplacements o je suis all autant en m decine qu en chirurgie et en g riatrie Donc a fait une exp rience assez riche
67. inf rieur 17 bas gt Total compris entre 18 et 29 mod r gt Total sup rieur 30 lev D PERSONNALISATION questions 5 10 11 15 22 Degr de burn out gt Total inf rieur 5 bas gt Total compris entre 6 1l mod r gt Total sup rieur 12 lev ACCOMPLISSEMENT PERSONNEL questions 4 7 9 12 17 18 19 21 Degr de burn out gt Total sup rieur 40 bas gt Total compris entre 34 et 39 mod r gt Total inf rieur 33 lev Des scores mod r s voire lev s sont le signe d un puisement professionnel latent en train de s installer Si vous avez obtenu gt Un score lev aux deux premi res chelles et un score faible la derni re vous vous sentez puis e professionnellement en ce moment gt Un score faible aux deux premi res chelles et un score lev la derni re vous tes loin d tre puis e 89 Annexe 2 Le guide d entretien Guide d entretien 90 Panel Infirmi res en service hospitalier Nombre 10 Je pars du point de vue que toute personne est susceptible d tre confront e l puisement professionnel C est pourquoi les seuls crit res retenus sont les suivants Y Exercer le m tier d infirmi re au sein d une structure hospitali re Y Avoir le DE dipl me d Etat depuis au moins 2 ans Pr sentation tudiant en Master professionnel Ing nierie et Conse
68. je suis encore jeune Non je n y pense pas pas du tout La question de l puisement professionnel est parfois pos sous l angle de la relation soignant soign et de la charge motionnelle qui lui est associ e le fait d tre confront au corps la maladie la mort Moi c est ce qui me passionne en fait et je ne le vois pas du tout du c t d un puisement a me passionne Donc je n y pense pas Je ne vous en n ai pas parl parce que je n y pense pas Pour moi cette relation soignant soign m me si elle est quelque fois difficile c est justement ce qui met du piment dans ma vie et c est ce que j aime J aime a C est vrai que j ai un parcours qui n est pas commun J ai fait des tudes d allemand avant j ai t dipl m e 27 ans je ne devais pas du tout tre infirmi re ce n est pas du tout une vocation J ai d couvert le m tier d infirmi re en tant moi m me hospitalis e pendant six mois Et j ai eu un flash je me suis dit c est ce que je veux faire Et c est vrai que c est enfin on me dit toujours que c est une vocation mais moi je n y crois pas J ai d couvert le m tier comme a en tant hospitalis e Moi je m clate dans mon travail J adore aller travailler Enfin en ce moment je suis un peu stress e mais a ne change rien Pour vous ce serait davantage li un contexte au travail la charge de travail
69. l quipe c est plut t y a pas de relation avec l quipe quoi Mais le probl me c est je pense aussi que dans l puisement professionnel le facteur quipe il y est pour 146 quelque chose quoi Parce que parce que y a beaucoup de conflits hein a on ne doit pas le cacher dans les services a grouille de conflits Alors justement le travail d quipe c est quelque chose qui vous semble important Oui c est important Sans travail d quipe il n y a pas de prise en charge globale du patient parce qu on va faire chacun ou chacune les trucs dans notre coin sans dire l autre ce que l on a fait Et on peut demander conseil Moi en tant qu infirmi re il m arrive souvent de demander conseil aux aides soignantes parce qu il y a des trucs qu elles ma trisent plus que moi des pathologies qu elles ma trisent plus Pour tout a le travail en quipe c est important Et puis aider la personne prendre le relais d une coll gue quand elle n en peut plus avec un patient c est important je crois Parfois l puisement professionnel est voqu comme un risque du m tier infirmier qu en pensez vous Je pense qu aujourd hui l puisement professionnel est un risque du m tier car l on manque de personnel et de toute fa on on va tre puis Parce qu il n y a pas de personnel Nous on manque de personnel la nuit il n y a pas assez de personnel le jour
70. la charge de travail dans un contexte d innovation et de d veloppement de comp tences sp cifiques La qualit d une organisation d pend pour une large part de son infrastructure sociale Or cette infrastructure d pend avant tout des personnes qui y participent de leurs qualit s comme partenaires et coll gues impliqu s dans des interactions sociales et de leurs possibilit s d changer du soutien Le succ s du r seau social d pend de la capacit des salari s changer et mettre en pratique des informations pertinentes en particulier lors de changements technologiques rapides ou lors des r organisations Pour permettre l panouissement des salari s les r seaux doivent agir vers un but commun et cr er des environnements d apprentissage interactif travers une communaut de pratiques double sens chacun apprend des autres et leur transmet ses connaissances Ce r seau est une part du capital social de chacun Il cr e des ressources informations influence solidarit dont chacun peut disposer du fait de sa position dans ce groupe Les soignants sont expos s aux motions au stress des contraintes professionnelles diverses et une forte incertitude Le besoin de parler avec des coll gues et des responsables proches est 38 fortement apparent Lors des situations de stress l quipe et les coll gues sont la plus 5 2791 importante Source de soutien Le soutien psychologique n est pas une d
71. la m me chose qu au bout de dix ans quand on a une vie de famille avec des enfants qu il faut g rer Et puis on s aper oit que derri re le salaire ne suit pas non plus Quand on a travaill un week end entier qu on n a pas vu sa famille parce que l on a travaill de une heure 21h qu il y a la route pour y aller la route pour rentrer et que l on voit ce que l on est pay sur un dimanche f ri je suis d sol e ce n est pas motivant Moi je ne fais plus de week end maintenant c est pas pour ce qu ils me donnaient le week end que j ai envie d en faire Du tout Au niveau de notre profession on est une profession forc ment f minine souvent beaucoup de maman on n est pas aid Non on n est pas aid Quand on a des soucis personnels moi je suis toute seule avec mes enfants quand on est seule avec ses enfants et qu on va au bureau de la direction parce que l on nous a demand de justifier notre poste la journ e c est dur Parce que moi j ai un poste la journ e mais ce n est pas fixe c est dire que du jour au lendemain on pourrait me dire que c est fini Il y a une cadre une fois qui est arriv e une nouvelle cadre parce que a change 180 r guli rement qui m a dit Allez justifier allez voir la direction et j ai parl de ma situation je n avais rien demand personne et on m a dit Mais les probl mes sociaux on ne veut pas en entendre parler c
72. la structure hospitali re et se r sument dans l expression le manque d humanit de l h pital Elle voque des dysfonctionnements qui ont des r percussions sur la prise en charge des patients notamment la complexit de la proc dure pour obtenir des rendez vous pour des examens et les d lais d attente en particulier dans certaines sp cialit s Les regrets exprim s sur ce plan s accompagnent du sentiment que l h pital est devenu une grand usine et de la conscience que c est une r alit et que peut tre cela ne peut pas tre autrement C est aussi le poids de la hi rarchie et le fait de devoir justifier de sa charge de travail par une nouvelle m thode de cotation des diff rents actes r alis s Cette m thode visant mesurer la charge de travail est appr ci e de fa on ambivalente D un c t pour les soins techniques ne prenant pas tant en compte le temps pass avec le patient que le degr d autonomie de celui ci et la r p tition du soin cette m thode minimise la charge de travail que ces soins repr sentent dans le cadre de l h pital de jour Mais d un autre c t elle permet une mise en valeur des soins relationnels qui sont galement valu s et qui repr sentent une charge de travail importante en service infectieux plus particuli rement en h pital de jour Quand est abord le th me de l puisement professionnel la charge motionnelle est imm diatement et spontan m
73. le c t r mun ration Quelqu un qui travaille l h pital quelqu un qui travaille en lib ral pourtant on a le m me niveau d tudes apr s la charge de travail est forc ment diff rente parce que moi qui suis sur le terrain maintenant je me rends bien compte que c est beaucoup plus d heures Je me plaignais tout l heure des horaires o il fallait se lever t t se coucher tard mais l en faisant du lib ral on a vraiment beaucoup d heures donner sur le terrain Mais moi je suis partie de l h pital parce que a ne payait pas suffisamment et je m aper ois qu en lib ral je gagne forc ment beaucoup mieux ma vie Mais je parlais de la hi rarchie pesante Je suis partie de l h pital parce que j en avais un petit peu marre d tre trop encadr finalement En lib ral le jour o j ai commenc les soins j ai au d part tait encadr par des infirmi res lib rales On a fait plusieurs fois la tourn e ensemble Mais le jour o j ai commenc toute seule j ai senti une libert incroyable Alors l forc ment les soins sont faire il y a une exigence Il n y a pas le cadre qui viendra voir si les choses sont correctement faites mais l ce sera l il du patient qui attendra quelque part un peu plus m me que ce qu il attendait l h pital Et en fait le m decin viendra constater si les soins sont correctement fait ou pas Donc on va dire que a se d roulera plus ou moins
74. mais la confronte un choix celui de continuer dans la profession ou de se r orienter C est d ailleurs sur le mode de la plaisanterie qu elle voque son propos un puisement professionnel pr coce 55 En r pondant la question sur l vocation de l puisement professionnel durant ses ann es de formation elle met en cause le d calage entre le discours sur la profession et la r alit du terrain on est dans une formation de bisounours o tout est beau tout est rose Et elle fait part des probl mes rencontr s lors de la r daction de son m moire de fin d tudes J ai fait mon m moire sur la relation mettre en place avec un patient en choc motionnel a partait d un d c s la base Donc j avais toute une partie de mon m moire qui portait sur la relation soignant soign alors a je m en souviens bien mais le probl me c est que ma guidante ne voulait absolument pas que je critique Dans mon m moire il fallait que j analyse positivement toute la situation Il ne fallait pas que je remette en cause le service ou les pratiques la seule personne que je pouvais remettre en cause c tait moi Mais on ne remettait pas en cause un service ou des pratiques Il y a vraiment un souci parce que finalement on va essayer de cacher quelque chose alors que d j la relation soignant soign elle n est pas ais e parce que c est deux personnes avec leurs interactions et de tou
75. mieux pr par es sur ce 26 point Une autre recherche dont les r percussions seront importantes est celle men e en 1988 et publi e en 1989 par Madeleine Estryn Behar m decin du travail de l Assistanc publique H pitaux de Paris et Henri Poinsignon cadre du m me tablissement Elle porte sur la p nibilit physique et psychique du travail infirmier Le regard n est plus focalis sur la relation soignant soign mais largit la perspective en prenant en compte l environnement de travail L enjeu tait d tablir le lien entre le travail et la sant des soignants La fatigue li e la surcharge et au stress est classique L isolement l absence de gratification la bri vet des changes avec les sup rieurs le manque de participation sont signal s par plusieurs auteurs ayant travaill s sur le personnel infirmier Ces l ments contribuent g n rer une ambiance d pressive qui n est pas toujours exprim e de fa on claire mais que traduit bien l expression burn out syndrome d crit par Cherniss en 1980 26 Ibid p 57 31 On y retrouve la lassitude le d couragement le d tachement l puisement motionnel la perte de l enthousiasme et de l optimisme enfin une perception cynique et d sabus e des 3 27 autres qui peut tre destructrice Entre la fin des ann es 80 et le d but des ann es 2000 deux autres tapes de la construction sociale du burn out comme cat
76. nuit durant pr s de sept ann es Elle s est dit Stop l il faut que j arr te Je ne peux pas continuer comme a il va falloir que je fasse quelque chose Son exp rience est diversifi e puisqu elle a travaill dans des services de m decine et de chirurgie mais elle souligne une exp rience de treize ann es en g riatrie qui appara t aux yeux de ses coll gues comme plut t exceptionnelle j avais des coll gues qui me disaient Mais attends tu n en as pas marre d tre avec des d ments des gens qui crient toute la nuit qui n arr tent pas d uriner de faire des salet s tout a Mais je dis non parce que professionnellement je n tais pas fatigu de a Dans le travail elle souligne l importance d une part des soins relationnels qu elle met en lien avec son exp rience en g riatrie o l on passe beaucoup par le relationnel pour expliquer mais aussi pour faire participer les patients aux activit s de soins et d autre part le travail en quipe qui appara t comme une des raisons du choix de travailler dans un h pital qui est par d finition le milieu o il faut travailler ensemble Quand la question de l puisement professionnel est abord de fa on directe ce qui est voqu en premier est la charge de travail physique r partie diff remment en fonction des cat gories professionnelles et variable en fonction des services et du degr d auto
77. on travaille aussi avec le CDAG le centre de d pistage anonyme et gratuit donc on est quatre et on alterne un petit peu Il n y a pas d aides soignantes nous avons du personnel de m nage et c est tout et des m decins qui travaillent avec nous Est ce que vous allez r guli rement en formation une fois par an ou plus ou moins Moins maintenant Les infirmi res plus jeunes elles partent plus souvent Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel L puisement se fait surtout par le nombre d heures que l on fait avec des repos n importe comment dans certains service c est surtout a Nous on a la chance de travailler en h pital de jour On commence huit heures et demi on finit 17h 17h30 18h de temps en temps On ne travaille pas le samedi et le dimanche a nous permet une vie familiale c est correctement fait Par contre quand on est dans les services traditionnels je pense que c est le nombre d heures cons cutives que l on fait qui est un peu puisant quand m me Et c est les trois huit avec des heures suppl mentaires tr s importantes Manque de personnel surtout et s en d duit une charge de travail tr s tr s lourde a surtout c est a Et peut tre aussi au fil des ann es quand on a l impression aussi de ne pas avoir de reconnaissance de tout ce qu on a fait au cours d une carri re 137 La reconnaissance c est quelque chos
78. pas per ue comme une raison de l abandon de la profession C est davantage du c t de la difficult de concilier les contraintes de la vie professionnelle et de la vie familiale qu il faudrait chercher les causes de d mission Cette conciliation est per ue comme tant d autant plus difficile que la conscience professionnelle de l infirmi re la conduit penser qu elle n a pas le droit de s arr ter Malgr tout est constat un nombre croissant d arr t de travail dont la raison serait la charge de travail accrue par manque de personnel il y a un manque de personnel et par manque de personnel on s puise On ne peut pas demander une infirmi re de travailler deux cents l heure On a l impression d tre mont es sur pile Et il y a un moment o la pile elle explose Le fait de ne pas consid rer la charge motionnelle comme facteur d puisement professionnel n est pas un d ni du contenu affectif de la relation soignant soign et des difficult s de gestion de cette relation mais c est le point de vue d une infirmi re exp riment e qui a construit sa propre distance professionnelle travers son exp rience en faisant des choix et pour laquelle cette charge motionnelle est une composante parmi d autres de la r alit du m tie Si on s investit trop aupr s d un patient si on devient trop affectif s il y a trop de sentiment malheureusement un jour il se passe quelqu
79. pas qu on ne s occupe pas d elles mais qu on le fait beaucoup trop vite On est pris par des choses qui ne sont pas forc ment plus importantes mais par le quotidien des choses et la r p tition des choses Mais a d pend aussi de comment on s organise dans son travail Est ce qu on veut faire toutes les chambres les unes apr s les autres sans vraiment s investir ou est ce qu on prend plus de temps avec madame X parce que madame X ce jour l n est pas bien elle est d prim e on la sent un peu tristounette elle n a pas envie de nous parler Ils attendent beaucoup a une pr sence des soignants mais ils attendent aussi qu on leur explique un petit peu leur maladie et ce qu on va leur faire Dans beaucoup de services le m decin passe mais il n explique peut tre pas assez Il explique mais avec ses mots lui et ce n est peut tre pas les mots que le patient comprend Nous en tant que soignant on a besoin de r expliquer au patient de r expliquer la famille Et a c est tr s demandeur de temps On ne peut pas arriver dans une chambre et dire Je vous pose une perfusion Le patient est en attente d explication et c est tout fait normal C est quand m me le patient qui est au centre du soin Est ce qu il y a des attentes qui vous semblent ne pas tre en ad quation avec votre fonction Oui par exemple quand il y a des pronostics graves des choses graves
80. pense pas que j y trouverais un plaisir Il y a vingt ans peut tre mais maintenant non Par contre demain on me dit tu vas aux urgences o il y a beaucoup de travail peut tre que a m irait mais je n en sais trop rien Et si on me met devant un bureau pour faire infirmi re administrative je sais que a ne m ira pas du tout Donc je finirais ma carri re pas bien du tout en fin de compte Apr s je pense que chaque individu fait ses choix essaye On va avoir des soignants qui ne font que du bloc dans les blocs les gens sont endormis il n y a aucune communication avec le patient c est un choix Donc je pense que c est chaque individu qui doit trouver ou qui trouve son chemin Voil sa place Apr s il manque tellement de monde partout qu une fois que vous avez le dipl me d Etat on ne vous demande pas toujours votre avis et on vous met l o il y a de la place o plut t l o il manque du monde Alors vous pouvez vous retrouver dans des services o c est peut tre pas l o vous auriez eu envie de travailler et de ce fait peut tre que les gens s arr tent ils vont carr ment bifurquer vers autre chose Il y a beaucoup d infirmi res de ma g n ration qui ont fait ce m tier quelques ann es et elles ont bifurqu vers l Education nationale pour devenir institutrice C est aussi prendre en charge c est aussi un soutien Et d autres ont carr ment arr t le m tier pour faire carr men
81. plus grosse victoire quand on est en chirurgie c est quand le patient a dormi toute la nuit et que le lendemain il dit non je n ai pas eu mal On sait d j que s il a d autres op rations il ne va plus les appr hender pareil Je pense qu aujourd hui on fait ce qu il faut pour pas que les patients souffrent Et c est nous de mettre tout en uvre Pourtant il y en a qui sont r fractaires mais moi je vais vraiment dedans ce qui est pas mal et a c est vraiment une grosse victoire Apr s les soins palliatifs c est beaucoup plus humble c est quand une personne arrive nous r pondre ou est coh rente a d pend Et le plus difficile ou p nible Le plus p nible c est simple c est tout ce qui est d c s parce qu il faut les g rer On est tout seul pour les g rer sachant que l on n a pas de m decin nous Il n y a personne Donc 144 on est toute seule Il y a quand m me les coll gues de nuit et des coll gues hommes je ne vais pas les oublier Mais voil c est nous qui g rons les familles Et ce qui est le plus difficile ce n est pas le d c s lui m me parce que on devient vite froid devant le d c s Mais c est devant la famille surtout quand la personne a trente ans qu elle meure d un cancer et laisse deux enfants L on a beaucoup plus de l c est plus difficile pour moi je pense que de tout c est a le plus p nible Et quand je n arr
82. plus parler Certains ne nous demandent m me pas comment a se passe ne veulent m me pas savoir Par contre s ils s aper oivent dans les bilans biologiques des mois apr s que a n a pas remont que a chute qu il n y a pas d am lioration l ils vont venir nous demander Alors comment a se fait que a ne marche pas Quand a roule on nous oublie et quand a ne va pas alors l on en entend parler Mais c est souvent comme a l h pital vi S imbriquent un d faut de collaboration et un probl me d organisation C est une mauvaise organisation De toute fa on au niveau infirmi re ici entre coll gues il y a une mauvaise organisation du travail par rapport au patient C est vrai que les locaux ne sont plus d actualit De 300 patients l poque il y a quatorze ans on est pass 1000 patients que pour une pathologie Automatiquement les locaux sont trop petits On ne cesse de 178 nous le dire on ne cesse de le dire aussi Les cadres en ont pris conscience ils disent Les locaux ne sont plus pour vous mais en m me temps on est bien oblig de rester l et de faire avec Alors on veut nous r organiser notre travail par rapport a Il y a de plus en plus de travail et on nous demande de plus en plus d administratif et on se dit qu en fait ce serait bien d avoir une infirmi re avec un roulement qui ne fasse que de la consultation c est dire qu
83. poser un diagnostic clair mais l infirmi re elle donne un sympt me plut t que de donner son diagnostic Donc d j est ce qu on ne devrait pas se montrer avec nos diagnostics Il y a tout un travail faire et je pense que a va tre compliqu 154 Ce qui est fou c est que dans la formation infirmi re on a des d marches de soins faire et dans les d marches de soins on a toute une partie o ce ne sont que des diagnostics infirmiers et c est comme a dans tous les IFSI et le Dipl me d Etat infirmier veut qu on parle des diagnostics infirmiers il ne faut parler qu en termes de diagnostics infirmiers et finalement quand on arrive en service on doit tous les oublier parce que l on ne s en sert pas Finalement les IFSI sont en avance mais c est peut tre leur r le parce que s ils ne s y mettent pas les infirmi res ne s y mettront jamais De toute fa on c est en formant les g n rations venir qu on y arrivera Mais je pense que nous on est encore une g n ration assez frileuse la dessus On est encore sur notre BAC 3 plut t que de penser un autre combat Donc peut tre qu un jour on trouvera ce combat On arrive au terme de l entretien mais peut tre avez vous des remarques faire voulez vous ajouter quelques choses sur un aspect ou un autre de votre m tier a fait bien le tour On arrive faire le tour du m tier finalement en quelques questions O
84. principal dans le cadre de sa mission Ce qui lui est le plus difficile vivre au travail ce sont les d c s brutaux qui ne laissent pas le temps de se pr parer et qui sont incompr hensibles tant pour les infirmiers que pour les m decins Mais cette difficult et les difficult s en g n ral sont prises en charge par l quipe Dans mon service on est une quipe assez soud e D s que l on a des soucis aussit t on en parle entre nous Il y a eu des mois difficiles o il y a eu pas mal de d c s on en a parl entre nous il n y avait pas besoin de faire appel un psychologue L quipe et le travail en quipe est pour B tr s important Comme je dis moi le travail c est un tout il y a le travail en lui m me et il y a l quipe C est une exp rience n gative du travail en quipe qui l a amen renoncer poursuivre sa carri re aux urgences alors que c tait une sp cialit qu il avait choisi J ai t aux urgences pendant deux ans mais je me suis lass parce qu au niveau technique l quipe n tait pas bien il y avait une mauvaise ambiance et tout de suite a ne donne plus envie a ne motive plus pour notre sp cialit A contrario c est une exp rience positive du travail en quipe qui lui fait aimer la sp cialit dans laquelle il exerce actuellement Dans la suite de l entretien lorsque le th me de l puisement professionnel sera abord
85. puisement professionnel 4 Exploitation des entretiens 4 1 Choix m thodologiques Le caract re exploratoire de notre recherche a impliqu le choix d une m thodologie qualitative Nous avons r alis dix entretiens d une dur e variant entre quarante cinq minutes et une heure 4 1 1 Le panel Partant du point de vue que toute personne est susceptible d tre confront e l puisement professionnel nous ne souhaitions pas s lectionner un panel de personnes ayant v cus de fortes p riodes de stress ou d puisement professionnel Les seuls crit res retenus ont t les suivants e Avoir le dipl me d Etat e Exercer le m tier d infirmi re au sein d une structure hospitali re depuis au moins 2 ans Cependant nous avons veill avoir une vari t au niveau de l ge du sexe et de l exp rience professionnelle afin d une part d observer les diff rences de points de vue pouvant tre li es ces variables d autre part de souligner les visions communes transcendant la vari t des situations et des sp cificit s individuelles 4 1 2 Le guide d entretien Annexe 2 p 94 41 Le th me de l puisement professionnel dans le domaine du soin est un th me sensible aussi bien sur le plan social et institutionnel que sur le plan individuel En fonction du positionnement institutionnel des exp riences professionnelles des histoires de vie et de la personnalit de c
86. qu il n y a plus assez de personnel on la rappelle sur ses vacances elle va faire du rab 202 le soir alors qu elle travaille le lendemain on la rappelle sur son temps de repos enfin toutes ces choses l a c est de l puisement professionnel On manque d infirmi res donc les infirmi res que l on a on gratte on gratte on gratte jusqu au moment o l il va y avoir de l puisement professionnel de la lassitude et du coup la d mission Donc pour vous la raison principale c est la surcharge de travail surcharge physique ou morale La surcharge de travail a entra ne un puisement moral aussi physique mais celui qui se fait le plus ressentir c est celui qui est moral Les deux sont pr sents Mais je dirai que le plus pesant c est l puisement moral Vous tablissez une ant riorit de l puisement physique sur l puisement moral ou pensez vous qu il y a des raisons de l puisement moral ind pendantes de l puisement physique Les deux sont li s vont ensemble Si on travaille de trop a va se ressentir sur le physique puis sur le moral apr s Mais je n ai pas l impression qu il y en ait un qui soit ant rieur l autre Dans le service o je travaillais norm ment il y avait une fatigue physique et une fatigue moral Je n ai pas l impression qu il y en a une qui soit arriv e avant l autre On est fatigu physiquement peut tr
87. r flexion sur les pratiques qui favorisent l adaptation aux volutions risque de provoquer des fissures dans la coh sion des quipes et de ne pas permettre celles ci de jouer leur r le de soutien psychologique Mais ce n est pas qu soi personnellement de s investir c est aussi l institution d investir dans l ing nierie de formation de fa on d cider en fonction d une analyse fine du contexte et des besoins des dispositifs d apprentissage appropri s Ainsi pourrait galement tre vit es les tensions que peuvent g n rer les diff rences g n rationnelles et l isolement en lequel peuvent se retrouver ceux ou celles qui tentent d introduire de nouvelles pratiques En effet dans diff rents entretiens de jeunes 71 professionnel le s et des infirmi res investit dans des projets mentionnent et regrettent les difficult s auxquelles elles sont confront es pour changer les habitudes et les routines Le d veloppement de la r flexivit dans les pratiques professionnelles la probl matique de l adaptation aux changements et celle de la rupture avec les routines renvoient aux objectifs et aux modalit s de l organisation apprenante Il nous semble que l une des t ches d un ing nieur de formation au sein d une structure hospitali re pourrait tre d explorer les possibilit s et la pertinence de d velopper l organisation apprenante en lien la probl matique de l p
88. rarchie On va dire Monsieur Machin Docteur Untel m a sauv la vie et on va oublier l infirmi re Et il y en a beaucoup qui disent C est nous qui avons fait les soins c est nous qui avons fait les pansements qui avons fait qu il y a pas eu d infection a c est s r Mais c est le nom du chirurgien que les gens retiennent Et je pense que a a joue beaucoup c est cause de cela que l on n est pas reconnu On va reconna tre le m decin mais pas l infirmi re 153 Je pense que les infirmi res elles ont besoin d tre reconnues et elles passent par d autres techniques On est pass par le diagnostic infirmier C est quelque chose d assez dr le le diagnostic infirmier parce que finalement a ressemble un diagnostic m dical mais c est pos par les infirmi re donc il va en d couler certains soins techniques L d une certaine fa on elles montrent finalement leur importance nous aussi on sait diagnostiquer nous aussi on sait tre l on ne va pas savoir dire quelle maladie mais on sait dire quels sympt mes et ce qu il en d coule en termes de soins Et l elles se battent pour la prescription des antalgiques Donc elles commencent se battre Elles essaient d tre de moins en moins subordonn es au m decin et a c est clair et net Elles essaient de montrer que sans le m decin la prise en charge elle peut avancer Et je pense que c est important Mais
89. relat mais on souffre de sous effectif et malheureusement on doit faire avec On a une conscience professionnelle alors on le fait Mais il faut que a ne dure qu un temps Quand c est de temps en temps on comprend ils sont en gal re de personnel Mais il ne faut pas que a dure des mois et des mois Entretien 3 42 minutes Infirmier Dipl me d Etat obtenu en 2006 Pouvez vous me d crire votre travail vos fonctions votre mission Nous en r animation on accueille les grands bless s Souvent des accident s et des gens qui ont subi des s vices corporels On accueille des personnes dont les chirurgies sont compliqu es ou n cessitent une surveillance intensive particuli re On a en charge en g n ral deux trois patients qu on ne l che pas pour lesquels on est tout le temps pr sent On met en place la fois tous les soins la surveillance et tous les dispositifs m dicaux les drains les cath ters toutes ces choses l Donc il y a a c est tr s technique le c t surveillance planifier et l accueil en urgence aussi les grands accident s Un patient quitte la r animation quand il ne n cessite plus de r animation savoir quand il est r veill quand il n est plus ventil parce que tous ces patients endormis il faut qu on les fasse respirer artificiellement par des machines Donc les faire respirer et les sevrer de la machine c est les deux points les plus importants M
90. s on s aper oit que le patient n a pas compris les deux tiers de ce que le m decin lui avait dit On doit comprendre arriver se situer retransmettre les informations pourquoi le choix de telle prescription ou pourquoi on arr te tel ou tel soin il faut pouvoir l expliquer l quipe En tant qu infirmi re quand on suit la visite c est plus facile parce que l on a une explication M ais si on rel ve une prescription sur une feuille de prescription m dicale des fois a ne nous parle pas on se dit Tiens pourquoi ils ont arr t a alors que finalement en amont il y a eu une explication a peut tre suite des r sultats d examens ou pour d autres raisons mais on doit pouvoir faire le lien entre les choses pour retransmettre aux quipes les choix qui sont pris et les orientations 95 C est vrai qu en g riatrie on a souvent t confront des personnes en fin de vie ou des situations un peu d licates pourquoi du jour au lendemain on abandonne tout Il faut savoir l expliquer Parfois on ne comprend pas tout de suite mais en m me temps je pense que c est tr s enrichissant parce que a nous fait r fl chir sur nos valeurs On se dit Mais pourquoi il arr te tout l Des fois il y a un d calage entre les d cisions prises et ce que les quipes vivent au quotidien parce que nous soignants on est plus pr s du patient et de son entourage On est au devant des q
91. se confier nous Ce n est pas toujours facile et on passe le relais parfois Les attentes psychologiques a peut se comprendre par rapport aux pathologies qu on rencontre ici Apr s les attentes sociales disons que le malade c est un ensemble un tout alors automatiquement on va avoir la pathologie mais tout ce qui va autour leur vie Moi en particulier je fais les consultations d ducation th rapeutique depuis un an et demi et quand on prend un patient en ducation th rapeutique on est oblig de savoir un peu comment il vit C est ce moment l qu on voit qu on s aper oit exactement des conditions de vie des gens et c est pas toujours facile C est vrai que des fois on se dit Mince je ne pensais pas qu il vivait comme a et on se rend compte de certaines choses En m me temps on ne peut pas non plus les aider plus non On reste dans notre fonction mais ce n est pas toujours simple Et puis il y a des liens qui se cr ent avec des patients qui viennent depuis des ann es Moi a fait quatorze ans que je travaille ici il y a des patients que je suis depuis quatorze ans Donc automatiquement 1l y a des liens qui se cr ent avec eux et on a envie de les aider un peu plus parce que justement on les conna t bien Ce n est pas toujours facile Avec certains patients la distance n est pas tr s grande Les patients le disent eux m mes Il y a des fois o les patients viennent avec leurs enfan
92. se r fl chit une sortie Pas pour des gens qui viennent pour une petite intervention Pour un retour domicile ce qu on fait a prend du temps Et il y a beaucoup de choses qui ne sont pas reconnues en tant que soins Par exemple un patient qui va sortir avec une trach otomie un respirateur on va prendre contact avec l quipe d HAD ventuellement ils vont venir dans le service c est ce qui s est produit derni rement ils viennent dans le service ils vont faire les soins avec nous ils vont apprendre d j au patient avant la sortie On fait a en g n ral pour les gros patients avec des soins tr s sp cifiques pour aider les infirmi res qui vont reprendre la suite du travail aupr s du patient Pour un cas auquel je pense le m decin se proposait m me d aller domicile pour les premiers changements de canules Donc a peut aller tr s loin si on veut que la sortie se passe bien Et on a des gens qui sont rest s longtemps chez nous et qui sont sortis et vraiment des patients tr s tr s lourds et a se passe bien parce qu on a bien boss avec tous les acteurs des soins Quand vous travaillez en collaboration de cette fa on c est une source de satisfaction particuli re Compl tement Pour nous et pour les patients Apr s tu vas recevoir du courrier ou bien l je vois quelqu un qui est sorti avec respirateur trach o et tout et qui communique enfin qui nous envoie des photos Il y a un patien
93. serait un travail d quipe L aide soignante l infirmi re c est bien mais la dedans on oublie le m nage de la chambre parce que a vite les infections nosocomiales a vite le risque d infection on oublie le m decin on oublie le cadre infirmier qui lui a organis l hospitalisation Le travail d quipe il ne se fait pas parce qu il y a des m decins qu on ne voit pas qui ne font pas de prescriptions qui ne veulent pas passer Et puis il y a des fois des probl mes d quipe Le probl me c est qu il y a les ASH les aides soignantes les infirmi res et les aides soignantes et les infirmi res se m langent plus mais il y a quand m me certains services o moi j ai vu les aides soignantes manger ensemble puis les ASH puis les infirmi res Pour une prise en charge globale du patient c est pas possible Parce qu il n y a pas suffisamment de communication C est simple Y a certains services o l organisation va tre faite de telle fa on qu il y ait toujours une aide soignante et une infirmi re d un c t mais dans certains h pitaux ou services on va se retrouver avec des infirmi res d un c t et des aides soignantes de l autre deux aides soignantes d un c t et deux infirmi res de l autre Les aides soignantes vont passer et les infirmi res vont passer derri re La toilette c est un moment tr s important et les infirmi res s en d chargent tr s facilement Elle
94. son malade on retrouve cette fa on de travailler Vous allez en p diatrie sur des cancers on va retrouver un peu ce fonctionnement Par contre quand vous tes aux urgences on n a pas a parce que le malade il arrive et puis il repart et apr s on ne le reverra jamais Moi il y a des gens qui me voient depuis des ann es comme celui qui m a dit mon p tit colibri moi a fait 25 ans que je le connais voil il y a ces petites relations comme a un petit peu personnelles quand m me Un petit peu affectives quand m me il y a un petit c t affectif Le c t humain est important Pour moi en tant qu infirmi re le c t humain est tr s tr s important Le respect de l humain est important pour moi Quelles sont les satisfactions que vous pouvez prouver dans le cadre de votre activit La gentillesse des malades Le respect du malade parfois mais surtout leur gentillesse Et puis quand je vois qu on chemine pendant des ann es l un c t de l autre et que a ne va pas trop mal que les gens peuvent retrouver une activit professionnelle une vie sociale et je me dis qu en fin de compte j ai fait mon travail Quand la maladie ne se d grade pas trop quand les gens arrivent ici et qu ils ont quand m me le sourire a c est important Entrer ici ce n est pas vident puisqu il y a des gens qui se retrouvent avec de tr s grandes pathologies Si les gens viennent sans que ce soit dur de
95. tour de bras donc les infirmi res en chirurgie ne vivent pas des choses tr s difficiles et l on ne pourrait pas dire qu elles ont une charge motionnelle tr s importante A c t de a en chirurgie re constructive les gens qui ont des malformations des choses comme a je peux imaginer que ce soit difficile Ou alors en ORL il y a des gens qui ont un cancer de la gorge et il faut retirer la tumeur et des fois on retire une bonne partie du visage Donc l les gens qui travaillent dans ces services l effectivement ils peuvent tre puis s au bout d un moment parce que c est difficile en charge motionnelle Mais apr s quand on travaille dans des services de m decine traditionnelle comme moi j ai travaill en cardiologie ou quand on va en traumatologie quelque chose comme a non la charge motionnelle n est pas lourde Peut tre que certaines infirmi res trouvent que c est difficile mais je n en suis pas persuad e je ne pense pas qu il y ait une charge motionnelle tr s forte Donc pour vous l puisement professionnel serait davantage d aux conditions et l organisation du travail qu la relation soignant soign Oui Tout l heure je vous ai parl de la hi rarchie pr sente pesante et moi je suis partie de l h pital parce que j en avais franchement marre Et je ne vous l ai pas dit tout l heure 160 mais quand on parle insatisfaction il y a aussi
96. venir alors je me dis que le travail on le fait peu pr s correctement Alors a contrario qu est ce qui est le plus difficile vivre le plus p nible La d gradation physique La d gradation physique les traitements tr s lourds qu on donne aux gens avec des complications Parfois on ne sait pas trop ce que a va entra ner on n a pas toutes les connaissances quand m me Donc a des fois c est un petit peu dur La mort quand malheureusement la maladie se termine par la mort a c est des v nements qui ne sont pas vidents aussi bien pour la famille qui entoure le patient que pour le patient Puis d un autre c t des fois on voit a comme un soulagement Il n y a pas de gu rison on le sait Et quand on voit les gens en fin de vie parfois c est un petit peu dur quand m me Puis au fond de moi je me dis qu ils s en vont mais que c est un soulagement quand m me Parce 136 que des fois c est une d gradation physique douloureuse psychique aussi quand vous vous regardez dans une glace et que vous tes devenu le quart de vous m me C est vrai c est pas toujours facile a Puis la souffrance que a entra ne quand on voit des mamans qui disparaissent qui laissent leurs enfants C est une grave maladie quand m me C est pas anodin voil c est pas anodin quand m me Quelle est la composition de l quipe Nous on est trois ou quatre infirmi res puisqu
97. voil Avez vous le sentiment que vos comp tences sont pleinement utilis es Oui par rapport ce que je vous disais les consultations d observance qui sont en train de se mettre en place depuis un an et demi mais on n a pas de moyens pour le faire On n a pas de temps On ne peut pas se d charger de notre travail habituel pour faire a Donc franchement on fait a un peu la sauvage entre deux pr l vements On n a pas de salle Pourtant on nous a motiv le faire les m decins de l h pital de jour nous ont motiv le faire parce que a se fait dans de nombreux CHU et qu il y a un b n fice r el aupr s du patient Moi on m a demand de m y investir et en fin de compte j y ai trouv mon compte C est des choses qui maintenant nous motive beaucoup mais en m me temps je m aper ois 175 que a ne suit pas derri re On n a pas de bureau on n a rien Donc j ai l impression qu on est encore la derni re roue du carrosse On a eu une formation tout au d marrage des consultations d observance On n avait commenc un peu et on a eu la formation presque au d marrage alors on a pu continu le faire et le faire bien parce qu au tout d marrage on ne savait pas trop comment les mettre en place On n avait pas les supports mais la formation nous a pr sent des supports pr senter aux patients pour les aider toute une technique aussi pour mettre en place une consultat
98. vois si j ai bien coch bien fait Mais tout le monde n est pas comme moi Au d part je me disais que c tait parce que j tais jeune dipl m e Mais l a fait quatre ans maintenant et je continue le faire donc c est dans mon caract re c est comme a que a se passe voil Est ce que vous pouvez me parler du travail en quipe comment a se passe Alors nous c est assez particulier c est que lorsque nous travaillons en pneumologie je vous parle de la pneumologie parce que nous y travaillons beaucoup en quipe donc nous avons vingt chambres Sur d autres tablissements les personnes fonctionnent en faisant dix dix dix patients pour une dix patients pour l autre infirmi re et nous c est pas du tout comme a On est une petite quipe on s entend tr s tr s bien et donc le matin lorsque nous commen ons on se dit entre nous Voil moi je vais faire a toi tu fais a enfin chacune se propose et a fonctionne tr s tr s bien En ce qui concerne le travail en bin me avec les aides soignantes il est tr s tr s difficile puisque les aides soignantes ont une charge de travail norme Quand on 186 peut les aider pour les toilettes on le fait mais c est tr s tr s rare puisqu on a notre travail aussi c t et elles ne peuvent pas faire notre travail Nous on peut faire le leur mais elles non C est tr s tr s difficile de travailler en bin me avec les aide soigna
99. y a plus de travail d quipe Par exemple une aide soignante qui aide un patient manger et qui remarque qu il ne mange pas ou pendant la toilette elle a remarqu un escarre ou quelque chose comme a elle va pr venir 200 l infirmi re qui va pr venir le m decin pour prendre en charge ce probl me l Dans ce cas l le patient on le voit plus longtemps il est vu par diff rentes personnes qui ont diff rents r les et on peut d pister plus de choses sur le patient et prendre en charge plus de choses aussi Comment se passent les transmissions Dans mon service il n y a pas de transmissions Moi je commence sept heures et demi le matin je m en vais dix huit heures le soir quand il n y a plus de patients Je suis l du matin jusqu au soir Il peut cependant y avoir des transmissions que ce soit au bloc ou en salle de r veil par exemple si moi je vais manger un moment je m occupe de certains patients ma coll gue d autres patients je vais lui faire des transmissions sur mes patients pour pouvoir m absenter Et elle elle va prendre le relais sur mes patients le temps que je m en vais Mais c est des transmissions qui sont cibl es sur ce qui peut se passer en salle de r veil alors c est beaucoup plus succinct que ce qui peut se transmettre en service parce que l c est vraiment en g n ral la vie du patient Une infirmi re de bloc op ratoire si elle a une rel ve qui arrive
100. y en aussi un certain nombre a fait trente ans qu elles bossent elles ne cherchent pas non plus avoir des formations c est bon quoi Mais moi personnellement je sais que des fois j ai un peu de mal y aller mais apr s a me re motive toujours C est vrai que a d pend des personnes l envie qu elles prouvent ou non d aller en formation mais il y a aussi la politique institutionnelle savoir est ce qu il y a une volont ou pas d utiliser la formation comme un outil qui permet de d velopper en continu les comp tences aussi bien sur le plan individuel que sur le plan collectif Donc la formation pourrait aussi tre une modalit en partie d organisation du travail Je suis un peu long mais j aimerais avoir votre avis savoir ce que vous en pensez Par 130 exemple si on prend la sortie des patients diff rentes personnes vont intervenir l aide soignante et l infirmi re mais aussi ASH le m decin le cadre de sant la secr taire Une formation cibl e sur la sortie des patients pourrait dans ses modalit s p dagogiques viser la prise en compte du r le de chacun afin de d velopper l id e qu une sortie r ussie est le r sultat d une collaboration entre tous les intervenants et qu elle s inscrit dans le cadre de la prise en charge globale du patient en tant que soin Ah mais compl tement De toute fa on quand il y a un point qui ne va pas les gens ils reviennent a
101. 128 mars 2007 pp 12 15 MAYRAND LECLERC Martine VIENS Chantal LAVOIE TREMBLAY M lanie BRABANT Fr d ric 2005 Pour un environnement psychosocial optimal du travail des gestionnaires infirmiers in Soins cadres N 54 mai 2005 pp 48 57 MEIGNANT Alain 2006 Manager la formation Reuil Malmaison Editions Liaisons 446 p MOLLO Vanina SAUVAGNAC Catherine 2006 La d cision m dicale collective Paris L Harmattan 236 p NYHAN Barry CRESSEY Peter TOMASSINI Massimo et al 2004 Relever le d fi 82 des organisations apprenantes Volume I Grands enjeux une perspective europ enne Office des Publications Officielles des Communaut s Europ ennes Cedefop Reference series 50 D 114 p NYHAN Barry KELLEHER Michael CRESSEY Peter POELL Rob sous la direction de 2004 Relever le d fi des organisations apprenantes volume II Recueil de contributions europ ennes Office des Publications Officielles des Communaut s Europ ennes Cedefop Reference series S0 IT 322 p OLRY Paul 1998 Entreprise apprenante et formation quelles pratiques d velopper in Actualit de la Formation Permanente N 154 juin 1998 pp 65 71 PACCAUD Ursula 2000 La sant des soignants Quelle prise de risques pour le management in Perspectives soignantes N 7 avril 2000 pp 93 106 PAGEAU Sandrine 2003 Les infirmi res puis es sont elles bonnes jeter in L Infirmi re magazine N
102. 185 septembre 2003 pp 43 45 PRONOST Anne Marie DELMAS Philippe 2005 Sant au travail des infirmi res le concept de stress coping in Soins cadres N 55 ao t 2005 pp 37 41 PRONOST Anne Marie DELMAS Philippe 2005 Contre les effets du stress la hardiesse in Soins cadres N 55 ao t 2005 pp 42 46 QUERUEL Nathalie 2008 Un rapport sur le stress mais sans le travail in Sant amp Travail N 62 avril 2008 pp 6 9 RICOEUR Paul 1990 Soi m me comme un autre Paris Editions du Seuil 442 p RICOEUR Paul 1996 Les paradoxes de l identit in Information Psychiatrique N 3 pp 15 17 RICOEUR Paul 2004 Parcours de la reconnaissance trois tudes Paris ditions Stock Collection Essais 386 p ROBITAILLE Ir ne 2000 Les implications et les risques de la compassion dans les soins in Perspectives soignantes N 7 avril 2000 pp 63 80 ROBITAILLE Ir ne 2002 Oui des infirmi res si in Perspectives soignantes N 14 15 septembre d cembre 2002 pp 73 82 ROUMIER Claudine 1998 Sida la souffrance du soignant in Objectifs soins N 65 juin 1998 pp 33 36 SONTAG Michel VAUDELIN Jean Pierre 2006 La comp tence collective in Gestions hospitali res avril 2006 pp 270 274 STORDEUR Sabine 2005 Attractivit r tention implication des infirmi res et qualit des soins in Soins cadres N 54 mai 2005 pp 36 41 83 SYLVAIN
103. Donc a reste difficile de travailler les week end ou les jours 157 f ri s parce que tout le monde est l et nous on s en va Donc a c est un des aspects n gatifs du travail Il y en a s rement plein d autres et c t de a il y a plein de choses positives Quand vous parlez d un manque de consid ration c est surtout par rapport la hi rarchie ou certaines cat gories professionnelles a tenait peut tre du fait que je bougeais beaucoup donc m me si les gens taient tr s satisfaits de moi c est pas du tout ce que je sous entend ma s en en ayant discut avec des coll gues alors c est peut tre la soci t actuelle qui est comme a on n est qu un num ro et voil Mais c est vrai que nous on est assimil fonctionnaire et on a une note la fin de l ann e et nous sommes encadr s par des cadres et tout le monde attend cette p riode l en se disant je vais tre not et tout le monde s attend forc ment tre not la hauteur de ses esp rances Et quelques fois il y a forc ment un d calage entre l appr ciation la note et ce que la personne attendait Donc souvent a a met la pression et un petit m contentement g n ral On sent bien cette p riode l que tout le monde se dit Oui mais elle elle a fait a et elle a cette note l Alors quand moi je parle de manque de consid ration oui c est a qu on fasse bien son travail ou qu
104. Universit de Rouen U F R de Psychologie Sociologie et Sciences de l Education D partement des Sciences de l ducation MASTER PROFESSIONNEL Ing nierie et Conseil en formation L ing nierie de formation face l puisement professionnel dans le domaine du soin Etude du milieu infirmier en structure hospitali re Fr d ric BOTTOIS Septembre 2008 Sous la direction de Catherine TOURETTE TURGIS Remerciements Mes remerciements les plus sinc res Catherine TOURETTE TURGIS pour sa disponibilit la qualit de son coute ses encouragements et ses conseils Je remercie galement tous mes proches qui par leur soutien et l aide logistique qu ils mont apport ont permis ce travail d aboutir Je remercie chacune et chacun en particulier chaleureusement Table des mati res MFOdUCHON maris internal ss ne A Pourquoi le th me de l puisement professionnel 6 B PASSION Ad nie alertes 1 C Ee memore A eee es een ele 8 La L ing nierie de IOFMAONRS dl in 9 1 1 Une histoire IRCENe Ne RON ess Ne 9 1 2 Ing nierie de formation et organisations 12 1 2 1 Les organisations formatrices 12 1 2 2 Les organisations qualifiantes 12 1 2 3 Les organisations apprenantes 14 1 3 La formation et la sant au travail
105. a et c est satisfaisant si dans une journ e on arrive faire a l esprit serein Dans tous les services o je suis pass il y a toujours eu cette satisfaction au travail Bien s r il y a des jours o a ne va pas o je ne suis pas en forme comme tout le monde C est in vitable Il y a des jours o on vient et on est un peu gripp on a mal la t te On a toutes 97 certains moments nos raisons de ne pas tre bien Mais a n a pas transpara tre dans le quotidien du travail Moi c est mon point de vue J ai fonctionn comme a pendant plus de vingt ans et je ne le regrette pas au jour d aujourd hui parce que si j en suis l c est peut tre aussi par mon attitude mon positionnement Et l oppos de la satisfaction qu est ce qui par contre est plus difficile vivre ventuellement Le plus difficile vivre c est les situations que l on n arrive pas r soudre Dans le quotidien c est le patient qui meurt c est la famille qui n est pas contente c est les quipes qui n arrivent pas mettre en place des projets d quipe qui sont parfois un peu diff rents des projets de service En tant que soignant avec la proximit aux patients on voit les choses dans le quotidien On est pris dans le quotidien la charge de travail la lourdeur des soins le temps qui passe et on se dit qu on aura pas encore tout fait On aurait voulu passer plus de tem
106. a pas beaucoup de diff rence entre h pital de jour et hospitalisation c est toujours lusine de l h pital La diff rence c est ce que je disais tout l heure l hospitalisation il y a un roulement du personnel l h pital de jour c est souvent les m mes personnes qui sont ensemble C est une petite quipe les unes sur les autres et tous les jours tous les jours tous les jours Tandis qu en hospitalisation a change Les m decins changent aussi un petit peu les patients tournent aussi puis l quipe n est jamais la m me c est dire qu on a une aide soignante une infirmi re le lendemain a va tre une autre infirmi re avec l aide soignante de la veille Ce n est pas pour autant qu il n y a pas de probl mes la haut non plus mais je dirai que c est plus difficile ici que la haut au niveau des relations entre coll gues C est aussi des relations plus fortes ici On se conna t mieux Peut tre trop C est peut tre a aussi 174 Concernant la formation continue est ce que vous allez r guli rement en formation une fois par an ou plus ou moins Quand on regarde le plan de formation ce qu il nous propose moi j avoue que ce n est pas forc ment ce que je veux faire Quand je fais une formation c est une formation qui n est pas dans le plan de formation Ce sont des formations qui sont propos es par des laboratoires et qui touchent plus particuli rement le
107. a relation soignant soign est spontan ment exprim e comme facteur du processus d puisement professionnel la relation soignant soignant est spontan ment exprim e comme facteur du processus d puisement professionnel 67 Et de relever partir de l ensemble des propos exprim s la confirmation not e 1 ou l infirmation not e 0 de deux autres items la relation soignant soign appara t comme un facteur d terminant du processus d puisement professionnel la relation soignant soignant appara t comme un facteur d terminant du processus d puisement professionnel Si la premi re s rie d items permet de v rifier l tablissement d un lien entre la relation soignant soign ou la relation soignant soignant et le processus d puisement professionnel elle ne permet pas de trancher sur l importance accord e l une ou l autre de ces relations De plus la spontan it d un propos n est pas une garantie de son authenticit mais elle peut tre l expression d un pr t penser d un usage des r ponses toutes faites produites socialement C est pourquoi il nous a sembl n cessaire de faire appel la seconde s rie d items pour lesquels les r ponses sont recherch es dans l ensemble du texte Relation soignant soign Relation soignant soignant facteur d puisement facteur d puisement professionnel profe
108. ai jamais eu l impression que a m ait fatigu motionnellement C est s r que ce n est pas forc ment gai tous les jours mais je n ai pas l impression que ce soit a qui soit l origine de la fatigue morale d une personne Et si a l est il y a toujours moyen de s orienter dans d autres services On peut se remettre en question en se disant Est ce que je suis capable de supporter a et changer Mais je ne pense pas que ce soit uniquement a qui soit l origine d un puisement professionnel a peut y contribuer mais je dirai que ce n est pas la chose la plus importante a impose la r flexion sur certains sujets sur la vie sur la mort et apr s on se forge un caract re aussi m me si on ne devient pas un mur on se forge un caract re Et puis pour tre un bon soignant il faut justement ne pas tre dans cet puisement professionnel et donc se 206 remettre en question et donc envisager un autre service Mais des services difficiles o il y a des situations de d c s r animation des services o c est assez costaud psychologiquement parlant s il y a une quipe derri re avec laquelle on peut parler des coll gues avec lesquels on s entend bien et que tout le monde en parle ensemble c est s r que la charge motionnelle induite par ces situations l sera soulag e plus que dans une quipe o de toute fa on vous ne pouvez rien dire vos coll gues et que lorsque vo
109. ai pas non je ne vois pas Je peux donner un exemple il y a des infirmi res qui se sont form es l ducation th rapeutique et les comp tences qu elles ont acquises ou qu elles ont d velopp es dans leur service elles pourraient tre utilis es mais finalement elle ne le sont qu en partie vous voyez Oui du coup oui Avec le formation en soins palliatifs que j ai eu en plus avec F qui a eu un DU en soins palliatifs nous sommes les deux r f rents du service et c est vrai qu en ce moment on gal re un peu parce qu on essaie on essaie de dire qu il faut faire a a a a a mais ce n est pas toujours fait donc on est frustr du coup En plus en ce moment on est dans un temps de restructuration alors on se dit a va venir donc c est vrai que j ai des comp tences dans ce domaine mais je suis un peu toute seule de mon c t et finalement je ne les utilise pas comme je souhaiterai Alors justement est ce qu il y a des possibilit s de transferts de comp tences Parce qu un travail en quipe c est de fait des gens qui ont des comp tences communes qu ils partagent et puis aussi des comp tences diverses sp cifiques Est ce que finalement il y a un contexte qui favorise le transfert de comp tences Oui tout fait On est quand m me une quipe soud e d s qu une une formation on essaie de conna tre ce qui s est pass e dans cette formation et puis on essai
110. ail tablira un lien entre le couple travail fatigue et la notion de souffrance Le travail sera consid r comme pathog ne si ses effets sont n fastes sur la sant mentale et structurant si au contraire l activit est b n fique la sant mentale BILLARD Isabelle Sant mentale et travail Edition La Dispute Paris p 169 17 b Psychologie du travail et psychopathologie deux approches un d bat Au seuil des ann es 50 tandis que la psychologie du travail dans sa relation troite la psychologie exp rimentale s int resse au travailleur en tant qu objet et dans la tradition positiviste analyse et mesure quantifie et formalise devenant ainsi l auxiliaire de l ing nieur la psychopathologie du travail qui de son c t ne dispose d aucun savoir constitu applicable au travailleur comme objet d tude mais aborde celui ci sous l angle du rapport de l homme au travail porte son int r t sur le travailleur en tant que sujet et appr hende ce qui tait demeur un impens du travail savoir l usure et les amputations de la personne entendue au sens d une totalit et d une singularit dynamique Cette psychologie du travail dont nous dressons un rapide portrait est celle impuls e par son pionnier Edouard Toulouse Dans le courant des ann es 50 elle volue en prenant en compte les difficult s auxquelles les travailleurs sont confront es dans leur activit Dans
111. ail et les pressions du temps Le lien de ces variables avec l puisement professionnel est le sentiment de ne pas pouvoir contr ler son activit D autres variables rel vent du contexte de travail l isolement le manque de soutien social les implications de la vie professionnelle dans la vie familiale les changements subis ou mena ants d localisation restructuration informatisation diminution d effectifs Peuvent galement tre pris en compte la structure et la culture de l institution l organisation hi rarchique et le style de management b Niveau interindividuel A ce niveau nous pouvons retrouver le peu ou l absence de soutien social mais plus g n ralement le d s quilibre dans les relations la non reconnaissance des efforts ou du travail fourni les injustices r elles ou ressenties les conflits de personnes qui peuvent prendre les formes extr mes moralement ou physiquement violentes du harc lement ou de l agression c Niveau intra individuel Ce niveau est en particulier celui de l identification des variables de personnalit qui tend notamment sous l influence du mod le transactionnel du stress de Lazarus et Folkman carter les variables organisationnelles et sociales pour faire de l puisement professionnel un probl me individuel En effet dans le mod le transactionnel du stress le r le principal dans l mergence de la r action de stress est attribu aux caract ristiqu
112. ais C est comme si j tais une cuisini re et que je changeais de cuisine toutes les semaines Le cuisinier il sait tr s bien ses recettes il les conna t la difficult c est la cuisine les assiettes o est ce qu elles sont rang es les couteaux l aiguiseur enfin voil Normalement l infirmi re elle est capable de travailler dans n importe quel service parce qu elle a toutes ses donn es en t te normalement et effectivement si elle s est tenue plus ou moins au courant de ce qui se fait le jour o elle passe dans un autre service forc ment les deux premiers mois vont tre difficiles parce qu on utilise tels ou tels produits et dans son autre service on ne les utilisait pas a c est un protocole de service Par exemple on se sert de tel ou tel antibiotique et l bas nous on ne s en servait pas Est ce que je vais tre la hauteur Oui je vais tre la hauteur partir du moment o je vais lire le protocole o tout est bien expliqu Donc normalement on est capable de travailler partout Sauf pour les gens qui sont sp cialis s par exemple le p le infirmi re anesth siste l c est particulier Moi demain on ne pourra pas me demander d aller dans le bloc op ratoire et d assister l anesth siste parce que je n ai pas les comp tences L c est autre chose Mais normalement on est capable d aller travailler partout autant en r animation qu ailleurs Mais si e
113. ais il y a aussi des patients veill s qui sont techniqu s de mani re importante savoir ils ont beaucoup de drains de rodon beaucoup d appareils en dehors du 115 respirateur En g n ral on essaie de les sevrer d enlever ces appareils avant de les envoyer en orthop die en digestif ou autres ou en clinique Qu est ce qui vous donne le plus de satisfaction dans votre travail Quand on accueille un patient souvent dans un mauvais tat que ce soit apr s une chirurgie ou apr s un accident c est quand on le sauve d j Parce que ceux l on en perd pas mal Il y a des gros accident s qui ne passent m me pas par les urgences qui viennent directement en r animation Donc d j quand on sauve le patient il y a beaucoup de satisfaction et apr s quand tout simplement dans l hospitalisation a avance Parce que des fois a stagne ou on perd des patients Tout simplement quand on arrive quelque chose c est vachement encourageant Il y a souvent des patients qui reviennent nous voir sur leurs pattes quelques mois plus tard ou des lettres de familles qui nous remercient nous offrent une petite bo te de chocolat quelque chose comme a Donc je pense que la satisfaction passe par le succ s de l hospitalisation Et qu est ce qui est qui est le plus difficile ou p nible vivre Bien s r l inverse les patients qu on va perdre ou ceux qui stagnent dans l hospitalisation C
114. ais comprenait 122 questions choix multiples et les trois questions ouvertes suivantes 1 Qu est ce qui vous semble le plus p nible dans votre travail Expliquez 2 Quel s changement s utile s sugg reriez vous dans votre travail pour am liorer son efficacit et m nager votre sant 3 Avez vous des commentaires sur vos perspectives votre sant ou Sur le questionnaire Merci de les partager avec nous 2 3 2 Satisfactions et insatisfactions Au niveau europ en par ordre d importance les points les plus insatisfaisants ou tr s insatisfaisants sont le salaire par rapport aux besoins financiers le soutien psychologique les conditions physiques de travail la possibilit de donner des soins ad quats les perspectives professionnelles 36 le temps de chevauchement pour transmission l utilisation des comp tences L ordre de ces points peut diff rer d un pays un autre et en fonction des groupes professionnels cadres et hautement qualifi s dont sages femmes infirmi res sp cialis es infirmi res aides soignantes et ASH Mais dans les 10 pays europ ens participants l enqu te ces points rassemblent les principales raisons de satisfaction et d insatisfaction au travail En France l ordre d importance pour l ensemble des cat gories du personnel soignant est le suivant le soutien psychologique au travail 66 1
115. ais sur l h pital de jour on les voit plus r guli rement m me s ils ne sont pas malades enfin s ils n ont pas une pathologie qui les oblige tre hospitalis s Ils reviennent pour des consultations des bilans Le lien est plus important sur l h pital de jour puisqu on les revoit tr s souvent On les revoit tous tr s souvent En hospitalisation c est toujours sur un probl me aigu de sant tandis que l on les voit alors qu ils ne vont pas plus mal que a Voil Et quels sont les aspects difficiles ou p nible dans votre travail Le plus difficile je dirai ce qui m a le plus us en quatorze ans parce que quatorze ans c est peu mais en m me temps c est beaucoup c est la structure hospitali re Moi j apparente l h pital une usine Et le manque d humanit de l h pital Pour tout que ce soit pour leur personnel comme pour les patients C est sans arr t justifier les examens que l on demande C est les dysfonctionnements qu on rencontre dans l h pital Sur l h pital de jour on est une extr mit de l h pital pour les bilans par exemple il faut faire toute la cour de l h pital pour aller porter des bilans en urgence C est pas notre r le d aller porter des bilans en urgence C est tout a c est tout le fonctionnement de l h pital Pour avoir une radio c est r clamer Pour avoir un rendez vous il faut argumenter il faut passer par des m deci
116. and on n est pas habitu avoir une aide soignante on ne sait pas trop quoi lui donner alors on lui donne des petites choses faire prendre des tensions rentrer les fiches sur l ordinateur C est des choses qui ne sont pas forc ment valorisante Malheureusement il y a une phrase qui dit que L aide soignant c est le r le sale de l infirmier le r le propre c est le travail sur prescription c est le travail de l infirmier Donc toutes les choses qu on peut lui donner c est pas forc ment des choses qui nous emb tent mais c est des choses qu on peut faire faire l aide soignante c est des choses qui ne sont pas forc ment tr s agr ables Mais il faut quand m me qu elle ait quelque chose faire elle est quand m me pay e comme nous Parce que moi si je veux je peux tout faire mais elle pendant ce temps l elle glandouillerait Alors moi je suis d sol mais elle travaille comme moi elle travaille dix heures alors il faut qu on arrive s organiser pour que plus ou moins il y ait une bonne r partition du travail m me si on constate que nous on fait quand m me les trois quarts du boulot Mais c est surtout de nuit parce que dans la journ e c est diff rent Dans la journ e les aides soignantes elles ont les toilettes elles ont tout a faire mais la nuit ce n est pas le cas C est pour a que la nuit ils veulent de moins en moins d aides soignantes Enfin
117. ans un d lai de temps le plus court possible les ouvriers les techniciens les ing nieurs les cadres des nouvelles usines ou des nouveaux complexes industriels La formation doit se d velopper grande chelle apporter une r ponse efficiente un besoin cibl analys L ing nierie de formation va r pondre ce besoin en d veloppant des outils permettant de concevoir des dispositifs de formation en ad quation avec les besoins analys s C est ainsi que l offre de formation va se structurer et se rationaliser sur le mod le de l ing nierie des grands ouvrages auxquels sont emprunt s le terme ing nierie des outils et des m thodes Un autre facteur qui participe au d veloppement de l ing nierie de formation est l entr e dans le champ de la formation de nombreux ing nieurs L influence d une personnalit telle que Bernard Schwartz qui apr s avoir r form l Ecole des Mines de Nancy cr ait le Centre Universitaire de Coop ration Economique et Sociale CUCES sera d terminante dans l volution de l ing nierie de formation Enfin the last but not the least en France la loi de 1971 sur la formation professionnelle contribue au d veloppement du besoin et de l offre de formation en cr ant l obligation pour les entreprise de financer la formation En 1985 Guy Le Boterf d finissait l ing nierie de formation comme l ensemble coordonn des activit s de conception d un
118. ant comme le souligne Didier Truchot dans les faits la pr vention primaire a principalement pour cible la modification de l environnement de travail alors que les pr ventions secondaire et tertiaire visent le plus souvent l individu Le recours l ing nierie de formation sur le mode du d veloppement de l organisation apprenante se situerait au niveau primaire et permettrait d agir simultan ment sur l individu l organisation et l interaction individu organisation sur un plan la fois individuel et collectif En effet l introduction dans les modalit s de l organisation du travail d une part de l usage la r flexivit dans les pratiques et d autre part du privil ge accord e l apprentissage exp rientiel permettrait l appropriation la fois individuelle et collective par les professionnels de leur environnement C est un point qui nous semble capital et tre en rupture avec la conception ordinaire de la pr vention qui s articule autour de la notion d adaptation soit l adaptation de l individu l environnement soit l adaptation de l environnement l individu Le fait soulign par Didier Truchot que l objet de la pr vention au niveau primaire est l organisation tandis que celui de la pr vention au niveau secondaire est principalement l individu n est pas le fruit du hasard mais le produit de cette conception de la pr vention qui repose sur l id e d adaptation La notion d adaptation qui a troitement partie
119. antes parce qu en fait a marche par pyramide ou par chelle En bas de l chelle il y a la femme de m nage qui est l pour faire tout ce qui est entretien apr s il y a l aide soignante qui va entourer le patient par ses soins toilettes restauration et apr s il y a l infirmi re qui elle va d livrer les soins et enfin le m decin qui va d cider de ce que l on va faire Moi je n ai jamais eu de difficult s ou alors une fois comme a mais jamais de difficult s communiquer avec tous ces interlocuteurs C tait peut tre une qualit qui tait requise pour travailler dans le pool de remplacement Parce que finalement c toyer les gens du pool on tait toutes avoir ce ressenti l On s adaptait facilement Mais au long cours dans un service oui il peut y avoir des difficult s relationnelles puisqu on est une collectivit et que l on ne peut pas s entendre avec tout le monde Il y a forc ment des petites choses qui vont d plaire certains et certaines et qui vont cr er des conflits Mais nous infirmi res notre formation nous apprend rester dans les limites de notre comp tence Donc moi j ai toujours essay dans tous les cas de rester dans ces limites l et de ne pas les franchir Il est arriv s rement de nombreuses fois o je n tais pas d accord avec ce qui allait tre prescrit ou la fa on de faire du m decin mais c est lui le prescripteur c est lui le m decin
120. ar la direction des soins pas au niveau de l tablissement mais des autorit s sanitaires on va dire a doit marcher comme a donc par rapport des donn es bien s r c est tudi tout a Apr s par rapport l tablissement y a aussi des protocoles d tablissement par exemple par rapport telle pathologie un tablissement va prendre en charge le patient dans tel service qui aurait peut tre t pris en charge dans une autre sp cialit un autre service dans un autre tablissement Et enfin au sein de l tablissement m me y a des protocoles de services Qui d cide de la mise en place d un protocole et des conditions de sa mise en uvre est ce que c est une d marche pluridisciplinaire Une petite parenth se tout l heure on parlait de la satisfaction professionnelle et justement le fait de prendre des responsabilit s m me par rapport un protocole c est tr s enrichissant et c est tr s encourageant Alors pour les protocoles de service c est 122 pluridisciplinaire c est l quipe soignante pluridisciplinaire qui met a en place On travaille pas mal ensemble pour mettre a en place Pour ce qui est de l institution des autorit s sanitaires plus haut je pense je n en suis pas certain mais je pense que c est aussi une commission pluridisciplinaire o il y a diff rents corps de m tier repr sent s qui mettent en place le protocole qui participent Mais je pense
121. aut que a sorte Et puis si a sort devant les familles elles le comprennent Je pense qu elles le comprennent tr s bien Et finalement sortir les motions peut tre que a vite pas mal de soucis Tout garder pour soi je pense que ce n est pas bon Comment l puisement professionnel a t voqu au cours de votre formation en IFSI L puisement professionnel on l oublie Parce qu on est dans une formation de bisounours o tout est beau tout est rose Et puis finalement quand on arrive en troisi me ann e en fin de troisi me ann e on va commencer nous dire que le service n est pas si facile que a Mais on est face des cadres infirmi res qui ne sont plus en service parce que c est le cas et qui vont nous dire que l puisement professionnel n existe pas En fait on est face de jeunes cadres de trente ans qui n ont fait que cinq ans de service qui viennent nous dire que c est magnifique que tout est beau tout est rose et qu il y a des psychologues et que etc Quand j ai voulu arr ter ma formation c tait au grand tonnement de certains de mes formateurs qui se demandaient ce que j avais reprocher au service c tait tellement bien finalement J ai fait mon m moire sur la relation mettre en place avec un patient en choc motionnel a partait d un d c s la base Donc j avais toute une partie de mon m moire qui portait sur la relation
122. avail en quipe au quotidien est ce que l quipe de travail peut repr senter un soutien psychologique Oui l quipe est aussi un soutien psychologique avec les gens avec qui on a de l affinit c est aussi surmonter les difficult s les unes les autres C est vrai qu avec certaines personnes on fait un peu masse ensemble pour dire Allez a va aller mieux demain Je crois que c est les relations humaines dans l ensemble Il y a un soutien et en m me temps c est aussi les coll gues parfois qui peuvent faire en sorte qu on est un peu us par le travail Mais vous pensez que les facteurs d puisement professionnel se situe du c t de la relation soignant soign ou du c t de la relation soignant soignant ou encore se r partissent entre les deux Non moi je penserai plut t soignant soignant Oui moi je suis plus sur ce cadre l que soignant soign Les patients ne sont pas source d puisement professionnel pour moi c est pas eux On est l pour eux de toute fa on C est pas eux qui vont nous puiser C est vrai parfois il y en a qui sont un peu casse pieds mais en m me temps on leur pardonne On est l aussi pour tre avec ceux qui sont casse pieds et ceux qui ne le sont pas On est l pour les soigner la m me hauteur les uns comme les autres Voyez vous une diff rence entre hospitalisation et h pital de jour Par rapport la hi rarchie il n y
123. c est comme a qu on avance Mais en fait l il y a une reconnaissance travers une vraie collaboration un change Oui a se passe bien en pneumologie Il y a vraiment une collaboration entre le m decin et les infirmi res a se passe tr s tr s bien Donc l il y a une prise en compte r el de ce savoir li l exp rience Oui Tout fait 194 Ce n est pas formalis mais c est r ellement pris en compte et a participe de la fa on de travailler Oui et a fonctionne bien comme a Moi je me sens je me sens tout fait reconnue a se passe tr s bien de ce c t l Mais dans l autre sp cialit ce n est pas le cas Notamment en n phrologie On parle dans le vide On arrive au terme de l entretien mais peut tre avez vous des remarques faire sur l entretien ou souhaitez vous exprimer quelque chose sur votre m tier qui n a pas t suscit par mes questions je vous invite le faire Non par rapport au travail je m y sens tr s bien Il y aura toujours des choses changer Je pense que je vais pouvoir changer des choses parce que j ai beaucoup d id es et j ai envie de changer des choses parce que se plaindre et ne rien faire a ne sert rien Donc il faut pouvoir avancer et pour avancer il va falloir mettre des choses en place et je suis pr te les mettre en place Moi je vous dis je positive Je pense que dans quelques mo
124. c reux on op re des gens qui ont des cancers du poumon Le mot cancer d j fait peur Donc la famille a besoin d tre rassur e Avec un poumon m me s il ne reste plus qu un poumon les gens vivent tr s bien Rassurer la famille par rapport a En g n ral a se passe relativement bien Qu est ce que vous entendez par l expression prise en charge globale du patient 107 Globale c est qu en fin de compte on doit tenir compte de tous les besoins on voit vraiment le patient de la t te au pied Que ce soit les besoins par exemple au niveau de l alimentation l hygi ne la nutrition enfin tous les besoins fondamentaux En tudiant ces besoins l en fin de compte on regroupe tout Oui il y a l alimentation l hygi ne la douleur la mobilit On essaie vraiment de prendre le patient sous toutes les facettes possibles On parle aussi de prise en charge collective du patient Enfin je dirai plut t pluridisciplinaire Collective c est peut tre fort comme terme Pluridisciplinaire Je dirai que c est un travail avant tout d quipe L quipe c est des relations avec les m decins avec les aides soignants les services h teliers l assistante sociale le psychologue enfin il y a beaucoup d intervenant C est ce que l on appelle une prise en charge collective on peut dire a comme a mais le mot collectif ne me pla t pas trop je pr f re le m
125. ce qu on peut parler de travail d quipe avec les m decins aussi En pneumologie nous avons une interne avec un senior qui n est l que le matin L interne est l toute la journ e Elle est toute nouvelle chez nous elle est arriv e il y a un mois et demi deux mois Elle a un caract re qui favorise l change heureusement donc on travaille en quipe Elle nous coute beaucoup parce que c est vrai qu on est habitu avec les gens en soins palliatifs Elle nous coute beaucoup parce que en plus elle vient d un pays du Maghreb o 1ls ne sont pas habitu s prendre les gens en fin de vie Donc elle nous coute beaucoup on travaille en collaboration En n phrologie nous avons trois m decins alors par contre il n y aucun travail commun Les m decins prescrivent et nous on fait On essaie y 187 d changer avec eux mais c est leur mode de fonctionnement Ils s occupent aussi d un service d h modialyse donc ils sont tr s pris ils viennent vite fait dans le service ils voient les patients et c est difficile On essaye mais c est difficile Est ce qu ils sont pr sents parfois aux transmissions Alors en pneumologie nous avons plusieurs temps de transmissions un le matin transmission quipe de nuit quipe de jour donc uniquement infirmi res et aide soignantes A 21h30 l quipe du soir arrive avec le m decin l c est un temps de transmissions m decin aide soigna
126. changent ils ont beaucoup volu s Il y a les droits des patients mais il y a aussi des devoirs pour les patients et certains l oublient a c est g nant Maintenant je travaille dans un service o on a beaucoup de soins palliatifs les relations sont diff rentes mais c est vrai qu ils attendent une coute une disponibilit Ils vont attendre de toi aussi pour des machines respiratoires dans le cas du diab te etc tout un c t ducation des conseils Il y a une partie ducation qui est norme et une partie coute 125 Comment se passent les transmissions infirmi res Il y a les transmissions crites et les transmissions orales Les transmissions crites on y travaille pour qu il y ait un peu plus de choses not es pour une bonne continuit des soins Parce qu apr s on s aper oit qu on perd du temps quand les choses ne sont pas bien transcrites Ceci dit a mange du temps aussi et tout le monde n a pas les m mes crit res au niveau des transmissions Donc il y a cette partie crite o l on fait des transmissions cibl es On n a pas noter s il n y a rien eu de particulier dans la journ e On va noter seulement s il y a eu des v nements significatifs quelque chose de particulier par rapport une famille qui est venue par rapport au comportement du patient etc Mais on n est absolument pas tenu de noter de mani re syst matique C est quand il y a un probl me ou des in
127. chosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant sous la direction de KALIMO Raija EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Gen ve Organisation Mondiale de la Sant 1988 pp 134 139 COOPER Cary L 1998 R sistance au stress en milieu professionnel r le du personnel de direction in Les facteurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant sous la direction de KALIMO Ra ja EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Organisation Mondiale de la Sant Gen ve 1988 pp 185 205 CORTEN Philippe 2005 Mettre des mots sur mes maux in Sant conjugu e N 32 avril 2005 pp 27 32 COSNIER Jacques 1993 Les interactions en milieu soignant in Cosnier Jacques Grosjean Mich le Lacoste Mich le Soins et communication Approches interactionnistes des relations de soins Lyon ditions Presses Universitaires de Lyon pp 17 32 CUKIERMAN Sylvie NANTEUIL Matthieu de PARLIER Michel LOUIS Christiane Collaborateur Apprentissages formels et informels dans les organisations Collection dossier documentaire Editions de L ANACT 1996 359 p DALLAIRE Cl mence 2005 L acc s au pouvoir dans une organisation une question de sant in Soins cadres N 54 mai 2005 pp 32 35 DAVEZIES Philippe 2005 La sant au travail une construction collective in Sant amp Travail N 52 juillet 2005 pp 24 28 DAVEZIES Philippe 2005 Souffrance au travail le risque orga
128. conform e aux exigences de l adaptation des salari s aux contraintes de la concurrence telle qu elles sont mises en avant par les entreprises pour rester dans la course dans le contexte d une mondialisation acc l r e Le glissement s mantique de l ing nierie de la formation une ing nierie de la professionnalisation peut s interpr ter comme sanctionnant cette volution dans la mesure o il s entend principalement dans les termes d une adaptation des comp tences pour atteindre le degr de performance exig par la concurrence Il ne s agit pas de rejeter l id e de performance mais de repenser l usage de cette notion et de celles qui lui sont associ es telles que d veloppement des comp tences et qualit qui par la fr quence de leur emploi et la banalisation cons quente de leur usage deviennent des cat gories abstraites travers lesquelles se r ifient des rapports sociaux non interrog s mais pr gnants dans le quotidien de l activit professionnelle Qu est ce qu tre performant Comment et quand sommes nous performants Est on performant seul ou l est on collectivement Qu est ce qui permet d tre le plus performant la souffrance ou le plaisir La souffrance au travail se r v le videmment contre performante Cela ne veut pas dire qu il ne faut pas rechercher la performance mais cela signifie qu il faut envisager la performance comme un r sultat un effet d une orga
129. ctif d aide soignante un quart d absentes c est impossible de faire un planning coh rent et d arriver mettre du monde partout Donc on sollicite des aides 98 c t qu on n a pas toujours On sollicite la bonne volont des gens qui sont encore pr sents mais on sait tr s bien qu au bout d un moment force de tirer sur la bonne volont a craque Alors une autre solution c est de participer soi Et moi je peux vous dire qu en tant que fonction de cadre a ne m a pas d rang de brancarder des patients ou de faire une sortie de malade C est a aussi c est l implication Ce n est pas une question de grade Quand il y a vraiment une surcharge de travail une lourdeur une urgence il faut que tout le monde se mobilise Et en g n ral tr s honn tement c est ce qui se passe On sait tr s bien qu il y a des p riodes difficiles passer parce que les gens en ont ras le bol Alors justement il faut c est notre c t peut tre un peu dynamique en tant que soignant et en tant qu encadrant se positionner Il ne faut pas tre fataliste dire Ah c est comme a on n y peut rien il faut faire avec ce n est pas la bonne attitude avoir Moi pour moi la bonne attitude c est La situation est comme a aujourd hui qu est ce qu on fait Et en tant que soignant on fait une heure ou deux de plus Je ne vais pas compter toutes les heures que J ai fai
130. d ailleurs mais c est une dynamique en fait Pour moi faire une formation pour faire une formation a n a pas de sens Il faut que derri re il y ait un projet un besoin une attente On peut prendre le plan de formation et se dire Ah tiens a a pourrait mais a n a pas d int r t pour moi de dire Tiens je vais suivre a a l air bien si derri re on ne sait pas ce que l on va en faire Moi je me suis toujours investit dans des formations qui pour moi un moment donn taient utiles Je pouvais les utiliser apr s soit personnellement pour comprendre des choses pour m expliquer des situations mais aussi professionnellement parce qu il faut comprendre les volutions de l h pital Par exemple je me suis beaucoup investit dans les transmissions 103 cibl es le dossier de soins Au jour d aujourd hui c est des outils qu on utilise couramment mais en amont il y a eu toute une pr paration En vingt ans j ai vu les choses voluer Les transmissions qu on faisait 1l y a vingt ans ce n est pas celles que l on fait aujourd hui Et il y a encore des choses venir on parle maintenant des transmissions informatis es Il y a des progr s et si on ne se met pas dans la logique de suivre les volutions on risque de rester en retrait et alors quelles satisfactions va t on trouver dans notre travail quotidien Si on ne comprend pas les choses si on ne sait pas pourquoi
131. d Collaborateur RAMANANTSOA Bernard Collaborateur 2003 Savoir pour agir surmonter les obstacles l apprentissage organisationnel Paris ditions Dunod 330 p AUBERT Nicole PAGES Max 1989 Le stress professionnel Paris Klincksieck 280 p BANDURA Albert 2007 Le sentiment d auto efficacit personnelle Paris ditions De Boeck 880 p BARBIER Jean Marie BERTON Fabienne BORU Jean Jacques Coordinateur 1996 Situations de travail et formation Paris L Harmattan 279 p BEAUJOLIN Fran ois 1999 Former en transformant transformer en formant in Education Permanente N 140 pp 83 93 BEAUJOLIN Fran ois 2001 Vers une organisation apprenante Paris Editions Liaisons 167 p BELFERT R 1994 Le syndrome d puisement professionnel in Le journal de l infirmi re N 3 BELFERT R 1994b La communication dans les services in Le journal de l infirmi re N 3 BELET Daniel 2003 La r volution de l entreprise apprenante in L Expansion Management Review N 110 septembre 2003 pp 80 85 BIGE Vincent MARCHAND Annie Claude DELPLANQUE R gine 2005 Quelle qualit de vie au travail pour le personnel infirmier in Soins cadres N 55 ao t 2005 pp 29 32 BILLARD Isabelle 2001 Sant mentale et travail L mergence de la psychopathologie du travail ditions La Dispute Paris 283 p BOUCLET M HUGUET P 1999 Agir simultan ment sur les comp tences e
132. dans les fonctions mais qui se passent tr s diff remment je me rends compte que la notion d quipe et d entente et de mentalit des gens est d terminante dans tout a justement Pensez vous que la relation soignant soign et la charge motionnelle dont elle est porteuse puissent jouer un r le important dans le processus d puisement professionnel A l cole d infirmi re il y a cette notion de contr le de l motion On est not sur le contr le de ces motions tant par rapport une situation de stress que par rapport aux situations que vivent les patients On nous apprend nous mettre dans l empathie on nous apprend des 205 choses du relationnel Apr s on est avant tout des tres humains Donc m me si on nous apprend ces choses l ce n est pas quelque chose de carr a se fait humainement parlant Mais effectivement je pense que les gens qui s impliquent norm ment et a a doit avoir lieu encore plus dans des services par exemple de canc rologie tout ce qui est oncologie on suit des patients dont les ch ances enfin l avenir est plus ou moins compromis et qui restent sur une longue dur e d hospitalisation je pense que l il y a une relation qui se cr e et effectivement a peut tre tr s dur En n onatalogie aussi avec les parents Tout ce qui confronte la mort ou la maladie vraiment je veux dire autre chose que des amygdales quelque chose d importan
133. de protocoles permettant aux infirmiers de r aliser certaines interventions de leur propre chef alors que traditionnellement la d cision de ces interventions rel ve de la prescription m dicale Ce gain de responsabilit par le biais de la mise en place de protocoles est per u par C comme un l ment de reconnaissance et de d veloppement des comp tences A la fin de l entretien lorsqu il lui est demand s il souhaite revenir sur un point particulier il tablit un rapport propos de la notion de protocole entre autonomie satisfaction au travail et pr vention de l puisement professionnel je n y avais pas pens avant en fait mais je pense que le protocole c est un outil un super outil pour augmenter l autonomie de l infirmier sa satisfaction et au del peut tre diminuer indirectement l puisement professionnel Analyse 4 D quarante cinq ans dipl m e depuis 1983 a toujours travaill e en structure hospitali re Elle a l exp rience de diff rents tablissements et services Pendant de nombreuses ann es elle a travaill dans des services comme la r animation qui demandent beaucoup de soins techniques Actuellement elle travaille en pneumologie et en n phrologie o les s jours sont plus longs et o on peut avoir un suivi des contacts approfondis Ce qui lui a toujours apport le plus de satisfaction dans son travail c est le c t relationnel Elle souligne que dans les soins e
134. dirige vers des services o a ne me g ne pas d avoir des gens qui restent longtemps o on peut avoir un suivi des contacts approfondis Et qu est ce qui est le plus difficile vivre ou p nible dans votre travail au quotidien Il y a beaucoup de choses Les horaires quand m me Se lever t t Savoir qu on termine telle heure mais qu on risque de d border parce que l on ne peut pas laisser sa coll gue cause de la continuit des soins a m est d j arriv plusieurs fois ta coll gue n est pas l tu restes Sur le plan physique c est quand m me pas vident A 25 ans on ne s en aper oit pas quand on prend de l ge c est de plus en plus difficile parce que l on a beaucoup de patients selon les services o on travaille qui sont de plus en plus d pendants Il faut les 124 remonter dans le lit Il y a beaucoup de choses faire c est quand m me assez physique Apr s il y a les conditions mat rielles mais l je n ai pas me plaindre On a peu pr s tous les mat riels n cessaires On a ce qu on veut il n y a pas de souci de ce c t l Apr s les difficult s peuvent venir des relations c est un travail d quipe quand on est l depuis un certain temps on se conna t donc chacun est oblig de faire des efforts Parce qu il y a des gens avec lesquels on pr f re travailler plut t qu avec d autres Par rapport au soin proprement dit moi j
135. dispositif de formation dispositif de formation centre de formation plan de formation centre de ressources ducatives dispositif de formation distance r seaux de formateurs r seaux de ressources en vue d optimiser l investissement qu il constitue et d assurer les conditions Re al de sa viabilit Cette d finition s inscrit dans le contexte de cette premi re tape du d veloppement de l ing nierie de formation dont le succ s est sanctionn par un d veloppement consid rable du march de la formation dont la p riode embl matique est l re du catalogue du milieu des ann es 70 celui des ann es 80 La r f rence en mati re LE BOTERF Guy 2004 L ing nierie de la formation quelles d finitions et quelles volutions in CARRE Philippe CASPAR Pierre sous la direction de Trait des sciences et des techniques de la formation ditions Dunod Paris 2 me dition 2004 p 367 de formation est devenue le stage l offre de formation a fini par l emporter sur le besoin et par structurer en partie la demande La crise conomique dont le poids se fait d finitivement sentir au cours des ann es 80 sonne le glas de cette premi re phase du d veloppement de l ing nierie de formation Au tournant des ann es 80 90 la mondialisation de l conomie et le d veloppement d une concurrence accrue conduisent les entreprises rechercher une plus grande performance qui s
136. e Cependant nous devons souligner l importance attribu e la charge de travail dans le processus d puisement professionnel La relation soignant soign et la relation soignant soignant sont voqu es spontan ment un m me nombre de fois 4 mais la diff rence est notable 4 points en faveur de la relation soignant soignant en ce qui concerne l importance qui leur est attribu e en tant que facteur du processus d puisement professionnel Ainsi nos hypoth ses sont v rifi es Cependant ce r sultat peut surprendre plus d un titre D une part le fait qu il est de fa on consensuelle reconnu que l une des principales cons quences de l puisement professionnel est le changement d attitude du soignant vis vis du soign ce que Maslach qualifie de d personnalisation et qui terme signifie une incapacit temporaire ou d finitive assumer la relation au patient D autre part le fait que la relation soignant soign soit syst matiquement mentionn e au cours des entretiens propos des satisfactions dans le travail sous la forme de la pr occupation professionnel de r pondre au mieux aux attentes des patients ou propos des difficult s et de la p nibilit du travail sous la forme de la charge motionnelle difficile g rer en fonction des situations Plusieurs raisons peuvent tre avanc es pour expliquer ce qui a l apparence d un paradoxe l id e que la charge motionnelle est u
137. e aussi avec les aide soignantes dans la limite de leurs capacit s de leur donner des choses faire Ah oui a on fait beaucoup Et de toute fa on au niveau des formations c est limit en nombre de 189 personnes c est deux ou trois par formation donc g n ralement il y a toujours un retour et a se passe tr s tr s bien dans l quipe Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel Alors l puisement professionnel pour moi a voque comment expliquer Enfin c est personnel j ai r cemment fait une d pression et je pensais que c tait d au travail au d part En fait j allais au travail et je n arrivais plus du tout g rer c tait trop C tait beaucoup trop pour moi aller voir un patient c tait enfin je n en pouvais plus il y avait une charge de travail norme et en fait j ai p t les plombs J avais l impression d tre puis e puis e professionnellement Je me disais que je n arrivais plus du tout g rer l h pital Pour moi c tait d une charge de travail norme et en plus on tait comme je vous ai dit notre service a t restructur en octobre 2007 et il y avait de la r bellion dans les couloirs a et la charge de travail je n en pouvais plus et pour moi c tait termin je ne pouvais plus travailler Donc je me suis arr t e et en fait je me suis rendue compte que ce n tait pas que le travail qu i
138. e chose alors on craque on ne peut pas On ne peut pas faire toute une carri re d infirmi re si pour chaque malade on va pleurer Bien s r que c est grave mais ce n est pas en se disant c est grave c est grave c est grave c est pas comme a qu on avance Bien s r c est dur on sait que l on fait un m tier dur on sait qu on a des malades qui malheureusement vont mourir on n est pas sur le march on ne vend pas des carottes Et je crois que c est quand on est jeune que c est difficile parce que c est au fil des ann es qu on apprend tout a C est l exp rience qui va faire qu on va savoir se mettre en retrait quand il faut se mettre en retrait s avancer quand il faut s avancer Le contexte de l h pital de jour et la situation de grande pr carit du public accueilli font que le travail en quipe se pr sente davantage sous la forme d un partenariat dont les fronti res d bordent l enceinte de l h pital comme on est confront cette grande population de grande pr carit a nous donne du point de vue social un travail norme et il faut articuler tous les partenaires pour prendre en charge les patients Du point de vue m dical le m decin l infirmi re vont assurer les soins mais il faut mettre c t une aide avec l assistante sociale la 53 psychologue la psychiatrie parfois des associations pour prendre en charge les patients s ropositifs Mais ce travail en
139. e fr quenter r guli rement un h pital de jour qui vous renvoie l image de votre pathologie chronique Les l ments d insatisfaction ou de p mibilit du travail exprim s sont d une part les marques observ es de l volution de la maladie lorsque l tat des patients se d grade physiquement mais aussi parfois sur le plan psychique et d autre part la confrontation avec les d c s des patients la conscience des souffrances de l entourage notamment des enfants quand ce sont des mamans qui disparaissent Les l ments de satisfaction et d insatisfaction s inscrivent tous dans le cadre de la relation soignant soign mais ce n est pas la probl matique de cette relation qui est mise en avant lorsque le th me de l puisement professionnel est directement abord Ce qui est rep r comme facteur d puisement professionnel c est l environnement de travail en particulier les horaires et l absence de reconnaissance de la part de la hi rarchie le sentiment d tre des pions sur un chiquier Ce n est que dans un second temps lorsque la question de la charge motionnelle comme facteur de l puisement professionnel est pos e que la relation soignant soign est prise en compte comme cause 52 ventuelle et dans un cadre limit celui o la distance professionnelle ne serait pas suffisamment labor e Cependant la difficult li e la charge motionnelle n est
140. e n ait pas mal et qu elle soit bien stabilis e Est ce que vous pouvez me parler du travail en quipe Le travail en quipe j ai beaucoup de chance a se passe super bien En salle de r veil on est deux travailler Notre emploi du temps est fait de telle fa on que les deux jours les plus charg s on soit deux travailler ensemble Et les trois autres jours de la semaine on les r partit soit je travaille soit c est ma coll gue Mais le travail en quipe il est bien marqu 199 dans le sens o la salle de r veil c est le noyau du bloc op ratoire ce qui fait que si jamais je me retrouve toute seule comme aujourd hui je me suis retrouv e toute seule pour mettre un patient dans son lit je ne pouvais pas le porter toute seule il avait plein de perfusions et tout a et du coup ma chef passait par l elle est venue m aider Les m decins enfin certains m decins viennent nous aider aussi Et puis si on a besoin je sais que je peux appeler des coll gues qui sont juste c t je sais que je peux toujours avoir quelqu un pour me d brouiller Donc au niveau du travail en quipe m me quand ma coll gue n est pas l j arrive toujours me d brouiller Pouvez vous me faire part d autres exp rience du travail en quipe par exemple dans vos pr c dents services Le travail d quipe a d pend beaucoup du stress plus les gens travaillent dans de bonnes conditions m
141. e orientation nouvelle de la psychiatrie en France s inscrit dans un contexte o la mission du psychiatre dans la soci t volue sous la forme d une psychiatrie sociale ou psychiatrie d extension Le r le du psychiatre dans la soci t n est plus uniquement de soigner les malades mentaux mais galement de mettre ses connaissances au service de la pr vention de la maladie mentale dans les diff rentes sph res de l espace public Ainsi vont se d velopper des collaborations avec diff rents milieux professionnels et sociaux ceux de l enseignement et de l universit ceux de la magistrature et de la prison le milieu militaire et le milieu du travail Ces praticiens pr curseurs d une psychiatrie du travail vont sensibiliser les m decins du travail la compr hension des troubles qui demeurent opaques la m decine traditionnelle en particulier la fatigue chronique industrielle et ses manifestations fonctionnelles Ils sont en effet les premiers contourner l analyse substantialiste de la fatigue et lui opposer une conception dynamique et symptomatique NE y 7 E PE E 4 renvoyant l exp rience v cue et singuli re de l individu en son entier La toxicit du travail deviendra l objet d une r flexion donnant naissance la psychopathologie du travail dont le d veloppement se fera non en relation mais en parall le une psychologie appliqu e au travail La psychopathologie du trav
142. e parte m ont dit Mais regarde c est injuste parce que finalement toi tu en as fait plus que les autres et c est vrai que moi je ne m en rendais pas compte Donc quand je suis partie finalement j ai eu l impression d avoir t l s e Alors 158 peut tre que c est parce qu on a voulu me mettre les yeux dessus mais ce moment l je me suis dit effectivement le monde est assez injuste parce qu il y en a toujours qui sont l s s par rapport d autres Enfin voil voil le vie du travail je pense que c est assez g n ral finalement On peut voir a un peu partout Mais c est vrai que a a contribu au fait que je suis partie un petit peu d sabus e en me disant par exemple Moi le jour o je serai cadre parce que c tait un de mes projets j essaierai de ne pas faire a par exemple J essaierai d tre juste et de demander faire un turn over toi tu l as fait la derni re fois je vais demander plut t quelqu un d autre de le faire Voil Qu est ce que a voque pour vous l puisement professionnel L puisement je reviens aux horaires Quand la vie c t va bien tout va bien Par contre quand la vie c t va moins bien on n est moins tol rant et l je crois que a peut tre un facteur d puisement le rythme quand m me assez soutenu au niveau des horaires puisqu on se l ve t t on se couche tard Moi j ai des coll
143. e plus en plus d pendantes et donc on a une charge de travail qui s alourdit Donc ce n est pas vident non plus de ce c t l Donc beaucoup de travail moins de personnel Donc de temps en temps beaucoup de stress Vous dites que le stress vous fait v rifier plusieurs fois si vous n avez rien oubli si vous avez tout bien fait mais est ce qu il y a des proc dures ou des modalit s de travail qui font que la v rification peut aussi se faire travers d autres personnes de l quipe et qu ainsi vous soyez en partie soulag e sur le plan de la responsabilit individuelle En fait non nous sommes seules Nous avons une prescription m dicale et nous sommes responsables de nos actes Apr s nous avons un syst me nous cochons ce que nous faisons et gr ce a je m assure que je n ai rien oubli Je v rifie toujours la prescription m dicale mais a c est obligatoire de toute fa on Mais justement heureusement que nous avons un document unique de prescription o tout est crit les m dicaments enfin les traitements les traitements injectables la kin les repas le r gime enfin tout est inscrit sur un m me document et heureusement que nous avons a parce que moi a me rassure parce que j ouvre ce document et je d couvre en fait le patient devant moi et je me dis j ai fait a a a a Je reprends chaque dossier voil ma v rification en fait je reprends chaque dossier et je
144. e que a nous fatigue encore plus moralement C est une bonne question je ne me l tais jamais pos e L puisement professionnel est un ph nom ne complexe il peut y avoir de multiples facteurs qui interviennent parfois est voqu l absence de reconnaissance est ce que vous avez le sentiment d tre reconnu dans votre travail Ici oui L infirmi re anesth siste est venue me dire plusieurs fois qu ils taient contents de mon travail elle le m decin anesth siste la surveillante J ai l impression d avoir cette reconnaissance l Apr s a d pend des tablissements J ai d j eu l impression de n avoir absolument aucune reconnaissance alors que pourtant j avais fait quinze heures de travail dans la m me journ e Et effectivement a porte un coup L par exemple en termes de reconnaissance ma coll gue de travail a eu un mois de vacances du coup la plupart du temps j ai t toute seule Ma chef a r ussi me remplacer quand m me pour que je puisse avoir 203 une journ e de repos sur certaines semaines Et l mardi il n y avait pas beaucoup de travail comme le lundi c tait le 14 juillet ma chef m a dit que je pouvais ne pas venir mardi avec le week end a me faisait quatre jours de repos L j estime que c est de la reconnaissance De m me quand on nous dit que l on est une bonne soignante c est de la reconnaissance aussi En g n ral on est beauco
145. e qui est souvent voqu Quelle s forme s pourrait prendre la reconnaissance Qu est ce qui est attendu en terme de reconnaissance En fin de compte la reconnaissance on l a par les patients C est surtout les patients qui nous la donne Mais on a l impression que pour nos sup rieurs hi rarchiques il faut travailler et c est tout On a l impression qu on est des pions sur un chiquier et puis il faut travailler Il y a un pion qui est l le lendemain il n est pas l c est pas grave on va en mettre un autre Tant que a roule c est bien Peut tre que quand on est tr s haut on n a pas faire de comment je pourrais dire de sentiment envers son personnel C est pas tellement a qu on demande mais on a l impression qu on est des pions La reconnaissance peut tre qu elle peut passer aussi par l organisation du travail pas n cessairement par le fait de formuler la reconnaissance mais par une fa on de travailler des modes d organisation ou de coop ration dans le travail qui induisent une r elle prise en compte du r le et des comp tences de chacun Oui oui oui peut tre mais j ai l impression qu on nous dit toujours on va vous am liorer votre charge de travail on va vous am liorer vos conditions de travail et puis au fil du temps on ne voit jamais rien appara tre on a l impression que ce n est que des paroles On a l impression qu il n y a pas
146. e serait pas r ductible la question de la distance professionnelle dans la relation soignant soign elle ne serait pas non plus r ductible la gestion du stress en g n ral et en particulier dans le cadre de cette relation mais l importance de la relation soignant soignant ouvrirait un espace de pr vention dont l objet pourrait tre le soutien psychologique sous la forme du d veloppement de la collaboration dans le travail C est dans ce cadre que l ing nierie de formation serait susceptible de contribuer la pr vention de l puisement professionnel 3 3 Les hypoth ses 3 3 1 Premi re hypoth se Notre premi re hypoth se vise d sengager la repr sentation du processus d puisement professionnel de l orientation psychologique et affective qui consiste mettre en avant la charge motionnelle du travail infirmier que la bonne distance professionnelle serait sens e neutraliser Nous la formulons comme suit La relation soignant soign n est pas un facteur explicatif unique du processus d puisement professionnel 3 3 2 Deuxi me hypoth se 40 L objectif de notre deuxi me hypoth se est de souligner l importance des relations de travail et comment celles ci participent l quilibre et l investissement de chacun dans le cadre de l activit professionnelle quotidienne dont elles sont structurantes La relation soignant soignant est un facteur majeur du processus d
147. e un alpha et un om ga du processus d puisement professionnel En effet une quipe qui ne repr senterait pas un collectif de travail soud serait source d puisement professionnel mais a contrario l quipe peut repr senter le principal soutien psychologique en particulier dans les situations de lourdes charges motionnelles Mais des services difficiles o il y a des situations de d c s r animation des services o c est assez costaud psychologiquement parlant s il y a une quipe derri re avec laquelle on peut parler des coll gues avec lesquels on s entend bien et que tout le monde en parle ensemble c est s r que la charge motionnelle induite par ces situations l sera soulag e plus que dans une quipe o de toute fa on vous ne pouvez rien dire vos coll gues et que 66 lorsque vous rentrez de votre travail et que vous en parlez on ne vit pas les m mes choses que vous la maison et vous avez besoin d changer avec des gens qui connaissent qui connaissent le patient qui connaissent la situation et qui sont habitu s aussi ces situations Effectivement s il n y a pas une bonne ambiance a doit tre encore plus dur De m me que la charge motionnelle n est pas consid r e comme un facteur d terminant de l puisement professionnel la fatigue physique associ e la charge de travail n en est pas appr hend e comme une cause en soi Et puis apr s le physique oui c es
148. el ne pourrait chapper du fait de la charge motionnelle inh rente l activit mais auquel chacun serait diff remment expos en fonction de sa capacit faire face Certains professionnels trouveraient en eux et dans l environnement les ressources et strat gies permettant un coping efficace les autres devraient s quiper de techniques de gestion du stress Cette interpr tation implicite de la non reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle nous semble particuli rement n faste en ce qu elle induit un sentiment de culpabilit des soignants A travers l histoire de la construction sociale du burn out comme cat gorie de perception de la r alit nous avons vu l intervention de diff rents acteurs avec leurs propres logiques d action La notion d acteur renvoie celle d actant Les actes de l acteur sont objectifs et explicites les mobiles de l actant sont subjectifs et implicites Mais l acteur n agit pas sans les mobiles de l actant Nous avons vu comment dans le contexte des mouvements sociaux infirmiers des ann es 1988 1991 la proximit soignant soign avait t mise en avant pour revendiquer une reconnaissance de l identit professionnelle et de l engagement humain du soignant mais nous avons galement vu comment par effet de boomerang l puisement motionnel 34 conduisant au burn out avait t interpr t comme le produit d une relation soignant so
149. ement professionnel peut se r percuter sur une mauvaise prise en charge du patient Par exemple quand j tais aux urgences ce n tait pas mon travail en soi mais c tait l quipe et a se r percutait sur la prise en charge des patients Il y avait vraiment un malaise dans le service C tait vraiment n importe quoi et je n ai pas attendu comme certaines d tre vraiment us pour partir J ai pr f r partir avant Je vois des coll gues qui sont compl tement us es professionnellement et on voit que a se r percute elles sont moins patientes et je sais que je ne voudrai pas tre comme a Moi quand j en ai marre je change Mais c est clair que ce n est pas vident on est dans un service on sait ce que l on perd mais on ne sait pas ce que l on reprend derri re Ce n est pas vident m me si notre formation de base l cole est cens e faire de nous des infirmiers polyvalents Il y a beaucoup de choses que l on apprend sur le terrain et c est clair que lorsque l on a pass cinq ans dans une sp cialit et que l on se retrouve dans une autre sp cialit ce n est pas vident parce que l on r apprend tout M me si on a appris les choses l cole il y a des choses qu on oublie et il faut r actualiser nos connaissances Il y a aussi l int gration dans une quipe Quand on arrive dans une quipe qui tourne d j tr s bien ce n est pas toujours facile de pouvoir s i
150. en m me temps plus on voluera en parall le moins a marchera Je pense que ce qui est important d j c est que les m decins reconnaissent le diagnostic infirmier Car s ils le reconnaissent c est reconna tre le travail de quelqu un et ses comp tences Je pense que c est important que les m decins reconnaissent des comp tences aux infirmi res sur leur terrain qui est un terrain commun Ils reconnaissent certaines comp tences aux infirmi res ce serait mentir que de dire le contraire les pansements tout ce qui est soins techniques ils disent tr s bien qu ils seraient incapables de les faire Apr s ils sont l pour euh pour tout ce qui est diagnostic mais savoir ce qu il faut faire quelle prise en charge mettre en place tant que les infirmi res ne seront pas reconnues par les m decins sur ces qualit s l il n y aura pas une vraie collaboration un vrai travail en commun Il faut que l infirmi re arrive s imposer ce qui est tr s difficile face des m decins Mais apr s il n y a pas qu aux m decins faire des efforts envers les infirmi res mais il faut que les infirmi res aussi soient l et se montrent Mais videmment c est pas vident Parce qu ils ne sont pas pr ts de laisser un peu de leur place En fait le diagnostic infirmier est compl tement inexistant pour le m decin mais c est vrai que les infirmi res ne posent pas clairement leur diagnostic Un m decin a va
151. endent pas les gens s engueulent Je pense que c est vraiment indispensable d j pour l ambiance de travail a joue beaucoup Aller travailler dans une quipe qui ne fonctionne pas ou aller travailler dans une quipe o il y a la bonne humeur a change la donne On a plus envie d aller travailler dans cette quipe l on n y va pas reculons Donc je trouve que c est important pour a pour notre perception en fait du travail et puis encore une fois dans l entraide entre coll gues C est indispensable Dans le domaine du soin il est souvent fait r f rence la charge motionnelle dans la relation soignant soign qu est ce que a voque pour vous 120 Quand un soignant prend en charge un soign c est tout simplement un rapport humain Donc par rapport a c est clair et net le patient nous renvoie des choses Si je prends en charge un patient de mon ge d j je vais m me si je ne devrais pas le tutoyer par exemple et il va me renvoyer des choses Tout simplement Et par rapport a c est vrai que th oriquement on doit tre de marbre il doit y avoir une m me prise en charge pour un par exemple pour ma part pour un patient de 80 ans ou de mon ge mais concr tement dans les soins de tous les jours a reste un rapport entre deux humains et c est vrai qu il y a des choses qui se passent de toute fa on Est ce que l puisement professionnel a t voqu au
152. ent voqu e L puisement professionnel a peut arriver parfois avec certains patients des fins de vie difficile quand la barri re entre l affectif et le professionnel n est pas tr s grande et quand on met beaucoup du n tre L afjectif lors des fins de vie parfois c est difficile pour nous Chaque fois on s en prend un petit coup derri re la t te Mais tr s vite l importance de la charge motionnelle comme facteur du processus d puisement professionnel est relativis e 59 Mais ce n est pas la relation au patient qui nous use le plus il y a la hi rarchie comme je le disais tout l heure mais aussi la relation entre coll gues qui n est pas vidente Les patients ne sont pas source d puisement professionnel pour moi c est pas eux On est l pour eux de toute fa on Ce n est pas eux qui vont nous puiser Une des particularit s du service infectieux en h pital de jour qui tablit une diff rence avec les services en hospitalisation au niveau des relations entre coll gues est l absence de changements dans la composition de l quipe Par rapport l hospitalisation o les quipes tournent on ne travaille jamais avec les m mes ici on travaille tout le temps avec les m mes personnes donc ce n est pas toujours facile vivre au quotidien Cependant en contrepoint des difficult s relationnelles que peut susciter la fr quentation quotidienne des m mes coll gues au sein d
153. entaire serait de r aliser une enqu te sous la forme d une observation de la vie d un service et d une analyse des besoins de formations sous la forme d un relev des pratiques et des situations propices au d veloppement d une r flexivit partag e par les diff rents intervenants De telles tudes pourraient favoriser des changements organisationnels dont le bien fond reposerait sur le d veloppement concourrant des comp tences dans l activit et de la satisfaction au travail Bibliographie et sitographie Ouvrages et articles ACKER Fran oise 2005 Infirmi res des pratiques en red finition in Sciences Humaines N 48 mars 2005 pp 48 51 AMIEL Roger 1985 Entreprise sant Manuel de psychopathologie du travail et de psychiatrie Paris ditions Maloine 399 p ANTONOWSKY Aaron 1998 Les facteurs favorables la sant dans la vie professionnelle la fonction d appr ciation comme attitude organisatrice in Les facteurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant KALIMO Raija EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER sous la direction de Gen ve Organisation Mondiale de la Sant pp 153 167 76 ARDOUIN Thierry 2003 Ing nierie de formation pour l entreprise analyser concevoir r aliser valuer Paris ditions Dunod 274 p ARDOUIN Thierry et al 2004 O en est l ing nierie de la formation Education Permanente N 157 ARGYRIS Chrys MOINGEON Bertran
154. es la relation au patient ni au travail en lui m me mais l absence de reconnaissance aux conditions de travail et la r mun ration Les satisfactions prouv es dans le travail s expriment dans les termes d un sentiment du travail bien fait en fonction des satisfactions propres du patient et du bon d roulement du travail en quipe Ce qui est soulign comme tant le plus p nible dans le travail ne renvoie pas la relation au patient mais au manque de consid ration au caract re pesant de la hi rarchie aux horaires et aux difficult s d adaptation continue et d int gration au sein de diff rentes quipes dans le cadre de sa fonction de rempla ante qui impliquait un changement de service parfois toutes les deux semaines Quand la question de l puisement professionnel est abord e sont spontan ment mentionn es les conditions de travail sous la forme des horaires du rythme et du travail de nuit et le manque de consid ration Sera galement mentionn la r mun ration qui n appara t pas tre la hauteur des efforts en termes de disponibilit de s rieux et d implication dans le travail 57 Le sentiment d un d faut de consid ration et de reconnaissance semble avoir une part importante dans le processus d puisement professionnel dans la mesure o il affecterait moralement le personnel Il s exprime notamment par l impression de ne pas tre reconnu individuellement par la
155. es ann es et on ne s tait pas pos la question Alors qu il y a peut tre maintenant d autres moyens de faire que les choses ont chang et qu il faut peut tre refaire une mise au point r fl chir tous ensemble sur la fa on de prendre en charge la sortie d un patient Les formations hors site ou en salle de formation au CHU ou ailleurs elles ont un autre int r t c est le partage avec des gens qui vont venir d ailleurs Finalement on s aper oit que nos probl matiques elles ne sont pas forc ment isol es que souvent elles sont partag es par d autres Ensemble on va pouvoir r fl chir l change de diff rentes pratiques permet aussi de transmettre des choses entendre ce qui se fait ailleurs peut nous donner des id es Quand on entend des exp riences autres quand on revient dans son service on se dit Mais tiens on a entendu a c t ils font a c est peut tre pas si mal Mais tout d pend aussi de qui m ne les formations Est ce que c est un agent En g n ral les formations sur site ou les groupes de travail c est men par des gens propres au service ou de l institution Les formations ext rieures souvent c est un apport par un formateur ou un organisme ext rieur donc qui n ont peut tre pas eux la vision quotidienne du travail l h pital a c est important aussi parce que au quotidien on est dans nos soins nos probl matiques du monde hospitalier Un
156. es des personnes L o certains verront dans un stresseur par exemple une nouvelle responsabilit un d fi relever d autres y verront une menace Ces caract ristiques individuelles influencent galement les capacit s faire face mobiliser ses ressources propres et celles que repr sente 24 un possible soutien social Ainsi dans le cadre du mod le transactionnel du stress les causes de l puisement professionnel ne seraient pas tant li es l environnement qu au type de personnalit Outre les variables de personnalit le niveau individuel est celui des attentes et de l cart entre les attentes et la r alit du travail Sont galement pris en compte des variables sociod mographiques telles que l ge le sexe et le statut matrimonial 2 2 Le burn out des infirmi res la construction sociale d une cat gorie de perception de la r alit Nous nous r f rons l analyse sociologique de Marc Loriol qui montre comment le burn out est une cat gorie socialement construite qui merge au croisement de s ror 8 e ZLA logiques d actions h t rog nes L int r t de cette approche sociologique de la notion du burn out est de r f rer celle ci un contexte social politique conomique et institutionnel 2 2 1 Les approches de la construction sociale d une cat gorie La construction sociale d une cat gorie rel ve de diff rentes approches qui ne sont pas
157. es deux modes de formation quel est celui qui vous semble le plus int ressant r utilisable dans l activit professionnelle Les deux sont int ressantes si on prend les premi res les formations sur site je dirai que l on est dans le quotidien des probl matiques Si la formation a lieu sur un site c est en g n ral en lien avec un probl me ou un besoin identifi Donc l on est vraiment en contact avec les probl matiques c est dire que les agents vont pouvoir exprimer quels sont les probl mes quels sont les besoins quelles sont les attentes et comment on va pouvoir arriver monter une action de formation par rapport a C est comme a en g n ral que se mettent en place les projets les projets de service les groupes de travail Tr s concr tement on inclut tout le monde Par exemple la sortie d un patient comment organiser la sortie d un patient c est une 104 probl matique qui va concerner tout le monde aussi bien l ASH l aide soignante l infirmi re le cadre le m decin tout le monde a peut tre une probl matique dans un service donn et pas forc ment dans un autre service parce que un moment donn on a soulev des dysfonctionnements ou des gens nouvellement arriv s dans la structure nous disent Tiens vous faites comme a pourquoi vous faites comme a alors qu avec les habitudes on ne s tait m me pas rendu compte qu on faisait comme a depuis d
158. es enfants ils appr cient quand m me que je sois l tous les soirs C est la course poursuite quand m me mais ils appr cient que je sois l tous les soirs que je sois l le samedi et le dimanche avec eux ce qui n tait pas le cas avant Avant je partais j avais mon poux qui gardait les enfants mais je laissais ma famille derri re moi pour aller bosser Il y a beaucoup d autres personnes qui le font certes Mais un week end sur deux je trouvais que c tait vite revenu et puis le travail de nuit aussi le roulement de nuit le matin de bonne heure le soir l apr s midi C est pas un travail vident Mais quand on se lance la dedans on ne voit pas forc ment les r percussions plus tard Moi j ai fait a parce que j aimais le travail c tait ce que j avais envie de faire et vraiment c est ce qui me motivait Quand on commence travailler on est super content on gagne des sous tout a Mais sur le long terme a d motive un peu Moi je ne suis pas sans penser me dire Qu est ce que je pourrai faire d autre Infirmi re scolaire mais ce n est pas forc ment vident de se recycler ailleurs en tant qu infirmi re et de quitter l h pital Parce que m me si on s en plaint on l aime bien l h pital parce que c est ici quand m me dans l h pital qu on trouve le plus de satisfaction sur le plan professionnel en tant qu infirmi re Enfin moi personnellement c est a Je
159. est clair qu on arrive quand m me relativement surmonter les choses Et si le travail en quipe tait ressenti comme insatisfaisant est ce que vous pourriez continuer travailler dans le m me service Dans l ancien service o je travaillais avant il n y avait pas une bonne quipe Quand c est comme a c est un peu n importe quoi et c est clair qu on n a pas envie de travailler Comme je dis moi le travail c est un tout il y a le travail en lui m me et il y a l quipe Je sais que l on peut tre int ress par une sp cialit moi c tait mon cas avec les urgences mais quand il y a une ambiance ou un travail d quipe nul a nous d goutte de la sp cialit on prend moins de plaisir aller travailler c est un ensemble J ai t aux urgences pendant deux ans mais je me suis lass parce qu au niveau technique l quipe n tait pas bien il y avait une mauvaise ambiance et tout de suite a ne donne plus envie a ne motive plus pour notre 110 sp cialit Alors que la sp cialit que je travaille actuellement c est une sp cialit que je n avais pas connu quand j tais tudiant j ai d couvert sur le terrain j en avais entendu parler en th orie mais je n y avais jamais fait de stage quand j tais tudiant et finalement a se passe tr s bien Il y a une bonne ambiance a aide aimer la sp cialit le travail c est un ensemble Est
160. et apr s dans le travail de tous les jours il y a des transmissions avec nos aides soignantes nos ASH On leur fait un compte rendu des transmissions de ce qui s est pass dans la journ e sp cialement pour elles parce qu elles ne saisissent pas toujours tout en termes de technicit Donc on en discute tout simplement On travaille beaucoup en bin me infirmier aide soignante donc d j c est important pour que notre bin me fonctionne bien et apr s pour leurs transmissions personnelles Nous les infirmiers on est en douze heures et les aides soignantes sont en trois huit matin apr s midi nuit D ailleurs on va certainement mettre en place les douze heures aussi pour les aides soignantes pour avoir vraiment deux bin mes un de jour un de nuit C est pour a qu il y a deux types de transmissions les transmissions infirmi res d une part les transmissions aides soignantes d autre part Mais c est important qu il y ait de la concordance entre les deux Voil Est ce que vous allez r guli rement en formation Pour ma part pas encore Mais j ai vu que dans le service il y a souvent des formations qui sont propos es Il y en a vraiment beaucoup Et apr s de nous m mes je pense oui on s inscrit aux formations qui nous int ressent Et voil on s y pr sente tout simplement en dehors de nos heures de travail bien s r Voil Qu est ce qu voque pour vous l puisement profession
161. et peut tre que c est pour a que j aime autant mon travail parce que j ai vu beaucoup d aspects du travail Alors que je rencontre des infirmi res qui vont avoir le m me nombre d ann es d exp rience que moi qui sont fatigu es mais elles sont rest es douze ans dans le m me service Mais est ce que c est vraiment facile de changer de service au moment o on en prouve le besoin o on le souhaite Chez nous et je crois que c est un peu comme a dans les autres h pitaux on a une fiche qu on peut consulter sur l Intranet ou sur une feuille volante o sont propos s diff rents postes vacants et c est nous de postuler au sein du m me h pital pour un service diff rent Par contre on exige partir du moment o l on a choisi un service d y rester au moins deux ans Voil c est comme a Demain je veux aller en pneumologie donc je peux y aller j ai dit oui je commence travailler l bas jy reste au moins deux ans Et au bout des deux ans J ai envie de partir j en parle ma hi rarchie donc j en parle mon cadre et ce moment l une fois que mon cadre est averti je r ponds au poste en contactant le cadre du service en question par exemple en dermatologie donc je vais contacter le cadre de dermatologie pour aller y bosser Finalement c est assez facile Maintenant si au bout de deux mois j avais choisi la r animation mais je m aper ois que les machines c e
162. eur d puisement professionnel En salle de r veil on a du relationnel j essaie d en avoir le maximum m me si c est sur une courte dur e Je n ai jamais eu l impression dans ce que j ai pu vivre ici ou dans des stages lorsque j tais l ve d tre fatigu e motionnellement cause des patients sinon cause des soignants Ce point de vue personnel n est pas un d ni de la difficult que peut repr senter la gestion de la charge motionnelle Elle prend tout fait en compte cette r alit qu elle pense plus pr gnante dans certains services tels que par exemple les services d oncologie ou de n onatalogie o les soignants sont davantage confront s des situations humainement douloureuses et tablissent des liens avec les patients et leurs proches qui s inscrivent dans une certaine dur e Mais cette prise en compte ne modifie pas fondamentalement son point de VUE 65 C est s r que ce n est pas forc ment gai tous les jours mais je n ai pas l impression que ce soit a qui soit l origine de la fatigue morale d une personne Et si a l est il y a toujours moyen de s orienter dans d autres services On peut se remettre en question en se disant Est ce que je suis capable de supporter a et changer Mais je ne pense pas que ce soit uniquement a qui soit l origine d un puisement professionnel a peut y contribuer mais je dirai que ce n est pas la chose la plus importa
163. eut le faire si derri re on ne peut pas avoir une vie personnelle une vie quilibr e Or c est justement le droit une vie personnelle quilibr e que ne semble pas reconna tre l institution les infirmi res on a l impression qu il faut qu elles soient infirmi res et pas autre chose et que notre vie personnelle notre vie familiale le fait d avoir des enfants a ne compte pas On n a pas le droit d tre pr sente aupr s de nos enfants quand ils sont malades alors qu on est pr sente aupr s de nos patients On parlait de reconnaissance tout l heure a c est ne pas tre reconnu Ils ne nous reconnaissent pas en tant que femme aussi infirmi re quoi avec tout ce qui va avec Ne pas tre reconnue en tant que femme c est ne pas tre reconnue en tant qu individu L accroissement de la charge de travail accro t ce sentiment de non reconnaissance et le fait croiser celui de la non reconnaissance professionnelle Et puis les cadences sont de plus en plus soutenues On n est pas en usine non plus mais je trouve que a y ressemble de plus en plus quand m me Il faut justifier de notre charge de travail on nous demande de plus en plus de choses il faut qu on arrive les faire voil on n a pas le choix On nous dit Voil maintenant faut faire a on ne nous donne pas le choix faut le faire Et m me si on r le de toute fa on quand ils ont d cid quelque chose on a beau r ler
164. exprime en terme d efficience et se d cline sur les plans de la qualit du co t du d lai de livraison du service rendu L atteinte de cette performance implique de nouvelles exigences l gard des personnels Le ma tre mot devient la professionnalisation Un regard nouveau est port par les employeurs sur la formation qui devient notamment dans certaines grandes entreprises ou des petites et moyennes entreprises de produits haute technicit une priorit et une fonction des ressources humaines Se professionnaliser c est s inscrire dans un processus d acquisition de comp tences tre un professionnel cela ne signifie plus exercer telle ou telle profession ou disposer des qualifications requises pour occuper tel ou tel poste de travail mais cela devient agir en professionnel Or ce qui permet d agir ce n est pas l assimilation d un programme de formation mais l acquisition de comp tences L ing nierie de formation devient progressivement une ing nierie des comp tences au service d une ing nierie de la professionnalisation Cet clatement s mantique du concept d ing nierie de formation est toujours d actualit et se manifeste par une d multiplication d expressions construites partir du mot ing nierie ing nierie des comp tences ing nierie de la professionnalisation ing nierie des parcours de formation ing nierie des parcours professionnels ing nierie concourante ou
165. ez vous me d crire votre travail vos fonctions votre mission a commence t t et j ai des longues journ es Parce que j ai choisi de travailler en pneumologie et en n phrologie pour n avoir que trois jours de travail par semaine Donc je fais en g n ral des journ es de onze heures Jusqu ici j avais un planning fixe C tait tout fait int ressant pour moi Actuellement je fais 7 h 18h ou 9h30 20h30 Il y a eu quelques changements mais on va revenir au fonctionnement initial qui visiblement convenait la majorit de l quipe Donc je travaille trois jours par semaine Les difficult s rencontr es par rapport mon travail c est parfois le manque de personnel qui nous oblige travailler sur deux tages ce qui entra ne pas mal de fatigue physique Et puis a d pend aussi avec qui on travaille Ma mission c est une mission de soin d organisation du d roulement de la journ e des soins des patients de l ducation des patients de formation aussi des l ves infirmi res qui sont l Il y a donc une mission de soin et une mission de formation d ducation Qu est ce qui est le plus satisfaisant dans votre travail Pour moi ce qui tait ce qui est toujours le plus satisfaisant c est tout le c t relationnel Mais j ai fait beaucoup de soins tr s techniques parce que j ai fait des services de r animation des services aigu s J ai chang un peu et maintenant je me
166. faire sur les questions pos es ou son d roulement ou si vous souhaitez ajouter quelque chose sur votre travail les conditions dans lesquelles vous l exercer ou d autres aspects je vous invite le faire Annexe 3 Les entretiens 93 r alis s entre le 25 juin et le 17 juillet 2008 Entretien 1 45 minutes Infirmi re en cole de cadre Dipl me d Etat obtenu en 1986 En quoi consiste votre travail vos missions Moi actuellement je suis tudiante cadre je suis rentr e l IFTS en septembre dernier mais j ai un cursus d infirmi re Je suis infirmi re dipl m e depuis 1986 donc quelques ann es d exercice J ai exerc dans diff rents milieux mais essentiellement en m decine et plut t un parcours en g riatrie aupr s des personnes g es Les soins relationnels sont dans mon exp rience en g riatrie tr s importants parce qu effectivement on passe beaucoup par le relationnel pour expliquer mais aussi pour faire participer les patients aux activit s de soins Ce qui est aussi tr s important ce que j ai toujours mis en avant c est le travail en quipe Moi je ne consid rais pas travailler 94 l h pital en tant qu infirmi re toute seule dans mon coin C est vraiment par d finition le milieu o il faut travailler ensemble Depuis 23 ans c est toujours l objectif que je me suis fix Travailler ensemble a veut dire aller au devant des demandes a
167. fessionnel J ai r cemment fait une d pression et je pensais que c tait d au travail au d part En fait j allais au travail et je n arrivais plus du tout g rer c tait trop C tait beaucoup trop pour moi aller voir un patient c tait enfin je n en pouvais plus il y avait une charge de travail norme et en fait j ai p t les plombs J avais l impression d tre puis e puis e professionnellement Je me disais que je n arrivais plus du tout g rer l h pital Pour moi c tait d une charge de travail norme et en plus on tait comme je vous ai dit notre service a t restructur en octobre 2007 et il y avait de la r bellion dans les couloirs a et la charge de travail je n en pouvais plus et pour moi c tait termin je ne pouvais plus travailler Donc je me suis arr t e et en fait je me suis rendue compte que ce n tait pas que le travail qu il y avait aussi d autres choses la maison Je me suis rendue compte que ce n tait pas un puisement professionnel que je pourrai retravaille D pression pour cause d puisement professionnel ou pour d autres raisons ce n est pas l analyse de texte de trancher d autant plus que les cat gories sont des abstractions et que les abstractions op rent une d coupe dans le r el introduisent une discontinuit l o les choses ne connaissent pas n cessairement de solution de continuit Mais ce qui int resse l analyse de texte es
168. formations mais a a se fait beaucoup au moment de l accueil du patient On essaie d avoir un maximum d infos et normalement chacun est tenu de s y reporter Et puis il y a tout ce qui est transmission orale On se dit beaucoup de choses l oral Mais on a des temps de rel ve qui sont assez brefs parce qu il ne faut pas perdre trop de temps l dessus O il y a beaucoup d informations c est quand on revient on a fait un service et puis un autre on a zapp pas mal de choses mais en gros on arrive toujours se d brouiller Qui participe aux transmissions orales Infirmi res et aides soignantes et les l ves infirmi res qui sont l Les horaires des ASH ne correspondent pas donc elles vont venir nous voir apr s pour nous demander le menu Moi je leur dis vous reprenez le dossier parce qu elles ont un droit d acc s par rapport au dossier Je leur dis par rapport aux entr es vous reprenez le dossier vous voyez les menus s il y a des compl ments alimentaires et tout et vous notez S il y a un probl me particulier on s en occupe parce que par rapport aux textes de loi c est nous ou les aides soignantes qui devons faire mais dans le quotidien on ne peut pas faire Par exemple chez nous ce sont les ASH qui vont donner les petits d jeuners mais c est une fonction aide soignante Mais partout on essaie de se serrer les coudes de se d brouiller Elles distribuent le peti
169. gues qui font la sieste d autres qui n en font pas ou des coll gues qui se couchent tard alors qu elles se l vent de bonheur alors forc ment Donc a a peut tre une source d puisement Il suffit qu elles aient un puisement moral c t parce que dans la vie a ne va pas tr s bien alors l forc ment elles seront tr s fatigu es Voil Maintenant les gens puis s par leur travail moi j ai souvent entendu des coll gues dire qu elles ne feront pas a toute leur vie parce que c est puisant Par exemple moi j ai fait deux ans et demi de nuit C tait franchement puisant On tait sur un rythme invers par rapport aux autres Quand je rentrais me coucher tout le monde se r veillait J avais fait a pour avoir plus de repos parce que l on a des r cup rations mais je me suis vite aper u que les repos que j avais je les dormais et que m me les jours o j tais de repos et o j aurai d me lever comme les autres jours j tais tellement fatigu e que je dormais jusqu midi ou une heure Et puis le manque de consid ration comme je disais tout l heure et le manque de personnel aussi Le fait que l on essaie de remplir notre t che et que ce ne soit pas vraiment reconnu Souvent on en parlait entre nous et a revenait sur le tapis Parfois est voqu e la charge motionnelle dans le cadre de la relation soignant soign Qu est ce que vous en pensez
170. hacun l acteur qui existe en chacun de nous tait susceptible d affecter de nombreux propos voire de revendiquer aussi bien l insu de l interview que de l intervieweur toute la sc ne de l entretien Il nous semblait fondamental que l actant prenne la parole et pour ce faire nous avons fait le choix d une part d un guide d entretien dont les questions d bordent le champ circonscrit par nos deux hypoth ses d autre part d une certaine libert dans la conduite de l entretien en le concevant comme un mixte de questionnaire ouvert et d entretien semi directif Nous avons tent de faire n tres les propos suivants de Pierre Bourdieu toutes sortes de distorsions sont inscrites dans la structure m me de la relation d enqu te Ces distorsions il s agit de les conna tre et de les ma triser et cela dans l accomplissement m me d une pratique qui peut tre r fl chie et m thodique sans tre j EE P se 33 l application d une m thode ou la mise en uvre d une r flexion th orique C est cette pratique de l entretien r fl chie et m thodique que nous nous sommes essay Pour ce faire il nous a sembl indispensable de prendre le temps d une impr gnation r fl chie du milieu professionnel infirmier travers de nombreuses discussions informelles avec des professionnels du soin en amont de nos entretiens mais aussi travers la lecture d ouvrages de rapports
171. honn tement j en suis parfaitement combl e Il y a une telle prise en charge par ma chef au niveau de l emploi du temps de tout a que je ne suis pas pr te d tre insatisfaite La seule chose qui pourrait la limite tre un peu lassante c est de savoir que je rentre rarement l heure tr s rarement Le deuxi me inconv nient ce serait le salaire puisque je gagne nettement moins que ce que je gagnais avant mais je l ai pris c tait en connaissance de cause Si vous me posez la m me question sur mes anciens services l je pourrai vous r pondre Alors dans vos anciens services J tais infirmi re en bloc op ratoire c est juste avant la salle de r veil mais a n a rien voir C tait dans deux autres tablissements Il y en a un o je reproche beaucoup le syst me de garde que l on avait On avait un planning et comme il y a des urgences en bloc op ratoire il y avait un syst me d astreintes de mis en place et c tait un rythme de travail atroce La plus grosse journ e que j ai faite c tait pendant la p riode de vacances l an dernier les coll gues taient parties J ai commenc 7h30 le matin ma journ e se terminait 18h15 mais j ai entam juste apr s ma garde qui s est finie deux heures et demi du matin Ce qui fait que j ai travaill de 7h30 2h30 en ayant peine un repas dans le ventre le soir parce que l on a du mal nous donner quelque chose da
172. i on devient trop affectif s il y a trop de sentiment malheureusement un jour il se passe quelque chose alors on craque on ne peut pas On ne peut pas faire toute une carri re d infirmi re si pour chaque malade on va pleurer Bien s r que c est grave mais ce n est pas en se disant c est grave c est grave c est grave c est pas comme a qu on avance Bien s r c est dur on sait que l on fait un m tier dur on sait qu on a des malades qui malheureusement vont mourir on n est pas sur le march on ne vend pas des carottes Mais il ne faut pas passer cette ligne et puis cette ligne c est vrai qu elle est limite Des fois on a envie d aller un petit peu plus loin Et puis de temps en temps on se dit oh la la il faut repartir un petit peu l arri re Mais quand on est jeune quand on est jeune on s investit motionnellement plus Apr s moi l maintenant dans ma fin de carri re je suis moins mue si vous voulez Pour moi j ai de l affection pour les gens mais a s arr te a s arr te au bout d un moment J ai fini mon boulot je fais autre chose Et je crois que c est quand on est jeune que c est difficile parce que c est au fil des ann es qu on apprend tout a C est l exp rience qui va faire qu on va savoir se mettre en retrait quand il faut se mettre en retrait s avancer quand il faut s avancer 2 C est ce que l on appelle la distance profes
173. i prennent des rendez vous qui fasse de l accueil qui g re tout ce qui est administratif pour que les deux autres puissent faire leurs soins techniques tranquillement prendre le temps avec le patient Mais le probl me des locaux fait qu on n arrive pas le mettre en place parce qu il y a un secr tariat en bout il y a l accueil infirmier l autre bout parce que l accueil est trop ouvert sur la salle d attente et que l anonymat des gens et la discr tion professionnelle sont de moins en moins faciles La salle d attente est vide tout de suite mais il y a des moments dans la semaine o elle est pleine et pour r pondre au t l phone prendre un rendez vous devant les patients sans dire les noms et sans dire pourquoi on appelle ce n est pas vident Et on ne trouve pas un bureau on ne peut pas nous mettre un bureau puisque de toute fa on tous les locaux sont pris Alors ce n est pas vident et a use Une mauvaise organisation Ce n est m me pas une mauvaise organisation de toute fa on on ne peut pas l appliquer l organisation que l on souhaiterai Il y a des id es mais on est contraint par nos locaux qui font que nos id es on ne peut pas les appliquer comme on veut parce qu il faudrait que l infirmi re se coupe en deux un petit bout au secr tariat un petit bout l accueil rires C est pas possible a Vous pouvez pr ciser d crire l organisation que vous souhaiteriez
174. ie ils ne vont pas se souvenir de leur passage en salle de r veil tr s rarement Les gens qui s en souviennent ce qu ils demandent surtout c est d tre rassur parce qu ils sont souvent inquiets soit d apprendre un diagnostic ou alors ils ont mal Le bloc op ratoire c est un environnement qui fait peur Se faire op rer l anesth sie c est tr s effrayant pour les gens Surtout l anesth sie d ailleurs Ils ont besoin d tre rassur Et puis prendre en charge la douleur Les attentes ce que les gens r clament le plus c est ce que l on a le moins le temps de donner c est le relationnel Parce que le r veil c est une visite clair en fait Les gens passent ici et d s qu ils sont r veill s qu ils sont stabilis s on les remonte a ne sert rien de les garder plus longtemps Effectivement il y en a on n a pas beaucoup de temps leur accorder Des fois je commence parler avec des gens et puis je dois intervenir aupr s d autres patients et la conversation s arr te Tout ce qui est vie sociale de la personne j y ai acc s dans le dossier mais je ne vais pas me pencher dessus En tant qu infirmi re de salle de r veil ce n est pas ma pr occupation Je pense que c est plus pris en compte dans un service d hospitalisation o l on envisage le retour domicile et l avenir de la personne L avenir de la personne en salle de r veil c est juste qu ell
175. ieux dans dix ans a ira plus mal a je ne peux pas Moi mon r le c est de les accompagner de faire un chemin avec eux et tant donn que la maladie est tr s grave il peut se passer n importe quoi pendant leur vie de s ropositif Il y a des gens qui vont vivre avec le virus pendant des ann es sans rien d clarer D autres en peu de temps ils vont d clarer des pathologies c est dire des maladies graves qui vont vous faire le diagnostic du sida Donc a on ne peut pas le percevoir Par contre on peut r pondre toutes leurs attentes les gens demandes beaucoup de choses ils sont exigeants quand m me dans la pathologie On essaie de r pondre toutes leurs demandes Par exemple quelqu un qui est en situation irr guli re on met en route le service social la carte de s jour peut tre obtenue rapidement et puis apr s la carte de s curit sociale et les gens peuvent rester sur le sol fran ais pour se faire soigner au titre d une maladie grave Pour a on va mettre en route tout ce qu on peut imaginer pour les gens 135 En fin de compte on a l impression d avoir plein de bras et puis 1l faut aider le plus possible les gens Mais souvent on voit cela dans les services de chroniques c est dire les maladies tr s longues des maladies graves comme quand vous tes en n phrologie et que vous avez besoin d h modialyse et bien on retrouve peu pr s ce m me sentiment entre un personnel et
176. ign non professionnelle que renforce l inach vement du mouvement vers l institutionnalisation Ainsi les uns en pensant acc der une reconnaissance professionnelle et les autres en s abstenant d une remise en cause de la coh rence g n rale de l institution trouvaient illusoirement leur compte en mettant en avant la relation soignant soign qui devenait la fois motif de valorisation et motif de d pr ciation de la valeur du soignant objet de reconnaissance et sujet de culpabilit De fait la centration sur la relation soignant soign et la dimension morale qu elle induit font oublier que le patient est officiellement pris en charge par l institution et non par le ou les soignant s Cette centration peut tre interpr t e comme une fa on de faire porter au soignant la responsabilit institutionnelle qui est de mettre au service du patient un collectif de professionnels 2 3 L tude PRESST NEXT Nous venons de voir que la construction sociale du concept de burn out dans le domaine du soin fut l uvre de diff rentes logiques d action qui trouv rent un consensus en faisant de la relation soignant soign l origine de l puisement professionnel Mais l tude PRESST NEXT dont nous allons bri vement et sommairement pr senter les r sultats ne corrobore pas cette repr sentation consensuelle de l origine de l puisement professionnel 2 3 1 Pr sentation PRESST Promouvoir en Europe
177. il en Formation je travaille sur un m moire de fin d tudes dont le th me est l ing nierie de formation et la pr vention de l puisement professionnel dans le domaine du soin C est pour mener bien ce travail de recherche que j ai besoin de r aliser des entretiens d une dur e comprise entre 45 et 60 minutes L anonymat est videmment garanti par un code de d ontologie du travail de recherche L entretien va porter principalement sur l exercice de votre m tier la relation au patient le travail en quipe et l puisement professionnel Certaines questions peuvent demeurer sans r ponse c est tout fait possible Si cela ne vous d range pas je souhaite enregistrer notre entretien afin d en faciliter le travail de retranscription Questions Le travail infirmier Pouvez vous m expliquer en quoi consiste votre travail votre fonction vos missions Qu est ce qui vous donne le plus de satisfaction dans votre travail Dans une journ e de travail qu est ce qui est le plus p nible ou difficile vivre La relation au patient Quelles sont les attentes des patients et de leurs familles Ces attentes vous semblent elles en ad quation avec votre fonction 91 Qu entendez vous par l expression prise en charge globale du patient Quelle est la part du collectif dans la prise en charge du patient Travail d quipe et coop ration Pouvez vous me d crire l organisation du travail dan
178. ime and Deliquency que l expressoin burn out fait son entr e dans le domaine de la psychologie en d signant un stress particulier li au travail Mais c est la psychiatre Freudenberger qui en 1974 fait la premi re description de ce qui devient la d nomination d un syndrome Freudenberger travaillait comme b n vole dans une free clinic de New York aupr s de toxicomanes lorsqu elle constata que de nombreux membres de son quipe de jeunes gens volontaires pleins d id al fortement impliqu s dans la relation d aide au terme d une ann e pr sentaient un ensemble de sympt mes physiques et psychiques similaires d fenses immunitaires amoindries maux de t te troubles gastro intestinaux insomnie irritabilit m fiance frustration perte d enthousiasme et cynisme d pression C est pour d signer l ensemble de ces sympt mes que Freudenberger utilisa l expression burn out Elle d crit le burn out comme un tat de fatigue chronique de d pression et de frustration apport par la d votion une cause un mode de vie ou une relation qui choue produire les r compenses attendues et conduit en fin de compte diminuer l implication et l accomplissement au travail et le qualifie de maladie du battant Enfin elle note que sur le plan professionnel le burn out conduit une strat gie d vitement face aux patients En 1980 Freudenberger illustre le syndrome du burn o
179. in Sant conjugu e N 32 avril 2005 pp 84 93 KALIMO Rija 1998 Facteurs psychosociaux et sant des travailleurs une vue d ensemble in Les facteurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant 80 sous la direction de KALIMO Ra ja EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Organisation Mondiale de la Sant Gen ve 1988 pp 3 8 KALIMO Raija MEJMAN Th o 1998 Les r actions psychologiques et comportementales au stress professionnel in Les facteurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant sous la direction de KALIMO Ra ja EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Organisation Mondiale de la Sant Gen ve 1988 pp 23 35 KOCH Pierre 1999 Entreprise qualifiante et entreprise apprenante concepts et th ories sous jacentes in Education Permanente n 140 pp 61 81 LANZA Dani le BERTHOUD Marianne DOUCHAMPS Liliane 2002 Nature et complexit du travail soignant au quotidien in Perspectives soignantes N 14 15 septembre d cembre 2002 pp 269 279 LASSAUNIERE Jean Michel 1996 L angoisse et la souffrance face au mod le organisationnel hospitalier in JASMIN Claude L vy Jay A Bez Gabriel 1996 Cancer Sida la qualit de la vie Paris Editeur Synth labo Groupe Collection les emp cheurs de penser en rond pp 105 113 LAZARUS Richard S 1998 Vuln rabilit et r sistance individuelles au stress psychologique in Les fac
180. ion avec des objectifs savoir rendre autonome le patient par rapport sa pathologie par rapport la prise de ses traitements Et apr s on l a vraiment mis en application sur la consultation d observance ici Mais il n y a pas de jours d termin s J ai t en formation encore il n y a pas tr s longtemps Toulouse sur un CHU gr ce au laboratoire qui l organisait car a ne faisait pas du tout parti du plan de formation puisqu c tait une mission un plan de mission donc il ne voulait pas en entendre parler il pensait peut tre que j allais tre promu mais non j tais en formation sur Toulouse pour voir un peu ce qu ils font chez eux parce que c est un des centres pionniers par rapport l ducation th rapeutique Il y a un monde entre eux et nous enfin dans la technique ce que l ont fait nous c est bien quand on voit quelqu un en ducation c est bien mais par rapport eux l organisation ici c est n importe quoi Ils ont une infirmi re qui ne fait que a toute la journ e avec un bureau les gens viennent ils frappent la porte enfin on a vraiment l impression que l l infirmi re elle sert quelque chose C est un peu la porte ouverte les patients passent Ici c est les m decins qui demandent aux patients de prendre rendez vous avec nous Nous on aimerait voir les gens venir un peu comme a Tiens j ai besoin d en parler mais ce n est pas ce qui se fait
181. ion en impliquant l usage de l ing nierie d un contexte en opposition l ing nierie d un programme sanctionne le possible d veloppement d une relation plus troite entre ing nierie de formation et organisations 1 2 Ing nierie de formation et organisations La prise en compte de la formation par les organisations s op re diff rents niveaux L organisation peut tre simple consommatrice de formation sous la forme de stages auxquels les personnels participeront en fonction de diff rents param tres pouvant aussi bien relever de n cessit s ponctuelles internes l entreprise que de projets individuels A ce niveau les liens entre formation et organisation n expriment pas une sp cificit organisationnelle Il en est diff remment lorsque la formation est r ellement mise en uvre dans l organisation et que les liens entre organisation et formation deviennent fonctionnels Nous pouvons alors distinguer trois grands types d organisation les organisations formatrices les organisations qualifiantes et les organisations apprenantes Citation extraite de l intervention de Guy LE BOTERF Les d fis pos s l ing nierie de formation et la production des expertises collectives Quelles volutions prendre en compte Quelles cons quences pratiques aux Journ es d Etude Ing nierie des dispositifs l international du 24 et 25 novembre 1999 Montpellier LE BOTERF Guy 1997 Comp
182. ion on ne va pas forc ment venir vous solliciter Quelque part a nous ennuie un peu parce que l on n en a pas forc ment envie mais en m me temps a fait partie d une certaine reconnaissance et d une autonomie qu on vous reconna t On prend en compte ce que vous dites Oui je pense tre autonome Par rapport au secteur o je travaillais avant au bloc c est tellement sp cifique et il y avait une telle ambiance que j avais souvent l impression de ne pas tre la hauteur et que l on ne me laissait pas beaucoup d autonomie J ai fait le m me travail dans deux tablissements diff rents et une chose que j ai eu le droit de faire au bout de cinq mois dans un tablissement au bout de neuf mois dans l autre j avais peine le droit de le faire Au niveau de l autonomie C tait m habiller pour aider un chirurgien Apr s on vous fait confiance ou on ne vous fait pas confiance On a envie de vous faire confiance ou on n a pas envie L encore c est une question de mentalit une question d quipe Parfois on ne veut pas t apprendre parce que sinon tu vas en savoir plus que les anciennes qui ont un pied bien ancr ici et toi on te fait bien sentir que tu es une nouvelle et que tu ne dois pas trop en savoir pour l instant parce que sinon tu serais susceptible de devenir meilleur Il y a a aussi Je crois que a d pend vraiment de la mentalit de l quipe En ayant eu deux postes similaires
183. ion et nous avons d en collaboration avec la directrice adjointe des Formations Initiales et Continues d finir une nouvelle mission Dans un premier temps il nous a t demand de r aliser un questionnaire destin aux agents exprimant le souhait d un changement d activit professionnelle Ce questionnaire devait tre un outil permettant de cerner la demande des agents de recenser les l ments utiles pour les accompagner dans leur d marche et les orienter de fa on appropri e Cette demande correspondait une situation particuli re les sollicitations de plus en plus nombreuses d agents du CHU en vue d obtenir un entretien avec la Direction des Formations Initiales et Continues afin d exprimer leur besoin ou d sir de changer d activit professionnelle Il est tr s vite apparu qu une r elle r ponse cette probl matique des demandes de reconversion professionnelle volontaire ne pouvait pas se r duire l outil d aide aux entretiens que pouvait tre un questionnaire adress aux agents Pour cette raison nous avons propos d tendre notre mission une r flexion sur l opportunit d une r ponse institutionnelle prenant la forme d un dispositif d accompagnement des demandes individuelles de reconversion professionnelle Dans le cadre de cette mission nous avons eu l opportunit de participer aux entretiens avec des agents ayant le souhait de changer d activit professionnelle Force a t de cons
184. ions Il y a des services plus lourds que d autres c est in vitable Entre un patient qui est autonome qui vient pour une intervention programm e et ressort le soir qui on a juste un repas servir mais qui se d brouille pour manger et entre un b timent de g riatrie o 1l faut assister les patients du matin jusqu au soir y compris la nuit c est quand m me pas la m me charge de travail Apr s il y a aussi une fatigue morale parce que effectivement le contact avec la maladie quotidiennement m me si on a la capacit de prendre du recul pour certaines choses comme je pense pouvoir le faire quand on voit mourir des gens tous les jours parfois plusieurs dans 101 la nuit comme a peut arriver en g riatrie je peux vous assurer que moralement au bout de la nuit on rentre chez soi on est lessiv Je me rappelle de trois d c s dans une nuit ce n est pas possible trois d c s Qu est ce qu on a fait Ce n est pas normal C est pas satisfaisant Je n ai pas eu d exp rience en p diatrie mais j imagine que voir des enfants mourir en p diatrie moralement au bout d un moment a doit tre impossible g rer L impuissance face aux choses est difficile En tant que soignant on est l pour soigner les gens et faire du bien aux gens si l issue fatale c est le d c s ou une sortie qui est mal organis e ou le patient qui est toujours douloureux on se dit qu on n a pas su prendre
185. is a ira mieux J esp re Et puis je suis encore jeune j ai beaucoup de choses apprendre J ai peu d exp rience Quatre ans d exp rience c est rien Donc j ai encore plein de choses apprendre Voil 195 Entretien 10 43 minutes Infirmi re Dipl me d Etat obtenu en 2005 Votre fonction vos missions en quoi consiste votre travail Le travail au quotidien c est de g rer la salle de r veil La salle de r veil c est un lieu o l on accueille les patients qui ont re u une anesth sie pour une intervention de sp cialit s diverses Il y a l obligation de passer en salle de r veil a s appelle la p riode post op ratoire imm diate o ils ont besoin d une surveillance avant de remonter dans le service Les patients arrivent en salle de r veil ils sont encore sous respirateur ils ont encore une sonde d intubation Il va falloir surveiller l limination de l anesth sie en fonction des diff rentes anesth sie quand est ce qu ils sont capables de reprendre leur tension vitale g rer la douleur parce que ce sont des patients qui vont tre douloureux mettre en place tous les anti douleurs et surveiller tous les risques post op ratoires imm diats avant qu ils puissent remonter dans leur chambre dans un tat stabilis apr s une anesth sie 196 Quelles sont les satisfactions que vous prouvez dans le cadre de votre travail Par rapport la gestio
186. is bon on fonctionne vraiment avec des traitements des petites choses On ne va pas faire une injection de morphine alors que ce n est pas prescrit On est limit bien s r Parfois on entend parler d une ambigu t de r le comment elle s exprime quels probl mes elle soul ve C est vrai Dans un des services o je travaille nous avons des internes qui changent le roulement c est tous les six mois Donc tous les six mois on change d interne Ce sont des internes trangers qui souvent ne parlent m me pas un mot de fran ais quand ils arrivent Donc pour les prescriptions c est nous qui disons l interne qu il faut prescrire telle ou telle chose et l interne le fait On a vraiment l impression d tre le m decin parce que nous connaissons beaucoup mieux les patients que l interne et nous savons nous avons l habitude de les prendre en charge nous savons ce qu il faut faire Mais en ce moment l interne que nous avons elle parle bien le fran ais mais elle est souvent amen e nous demander Qu est ce que je peux faire pour telles et telles choses parce qu elle n est pas habitu e la 193 sp cialit la pneumologie Elle faisait de la gyn cologie je crois avant donc elle n est pas habitu e Nous nous sommes habitu es donc a fonctionne bien Dans ce que vous dites il appara t tout un savoir li l exp rience qui s exprime de fa on informel ma
187. is est ce qu il y a une reconnaissance de ce savoir Non Il n y a aucune reconnaissance Aucune Aucune Pensez vous que reconna tre ces savoirs li s l exp rience serait quelque chose qui irait dans le sens d un mieux tre au travail d une satisfaction au travail Pour moi non Moi a me convient comme a J ai eu l exemple avant hier d une patiente qui tait en l g re hypercali mie C tait tr s l ger juste au dessus de la moyenne Et l interne me t l phone pour me demander le taux de cali mie donc je lui indique et elle me dit Qu est ce qu on fait Je lui dit Je n en sais rien c est toi le m decin Qu est ce qu on fait Je n en sais rien Et donc elle me dit On va lui donner du calicialat c est un traitement qui fait baisser le taux de potassium et je lui ai donn mon avis je lui ai dit Ecoute c est limite si on lui donne du calicialat elle va baisser Et elle me r pond D accord L je me suis sentie utile parce que je me suis c est vrai qu avec mes connaissances j ai pu doner mon avis et le m decin m a cout Elle a d cid de faire comme je l avais d cid en fait Je me suis sentie reconnue On m a cout Je donne mon avis quand il faut le donner m me au m decin je donne mon avis Apr s je suis cout ou je ne suis pas cout on n a pas toujours raison en plus On donne chacun son avis on change
188. is on en parle et puis et puis effectivement quand il y a beaucoup de changement enfin l on l a vu notamment euh le stress au travail a t voqu On en parle mais je trouve que c est assez r cent Donc tout ce qui est propos c est plut t en terme de formation la gestion du stress Le probl me c est qu il y a d j des probl mes d argent donc tout le monde ne peut pas partir en formation C est prendre en plus de son temps de travail comme toute formation En plus suivant les entretiens qu on passe on a plus ou moins telle ou telle attente et ce n est pas vident d avoir des formations a d pend des tablissements Mais c est vrai que c est quelque chose qui revient sur le tapis Il y a un truc qui me revient par rapport la question sur l puisement Il peut se traduire par le fait aussi qu certaines p riodes tu n arrives pas faire la coupure entre ton travail et ta ki vie personnelle tu rentres chez toi et ton boulot te poursuit Des fois il y a des v nements 129 quelque chose que tu as vraiment mal v cu parce que c tait un cas particulier Dans ces cas l je pense que c est normal de revenir avec cette pr occupation Mais tu peux aussi revenir et avoir r guli rement des difficult s d endormissement repenser au boulot etc Une certaine forme d usure tu n arrives pas faire r ellement une coupure Par rapport la formation co
189. isation qualifiante la mise en uvre des comp tences participe la structuration de l organisation Ainsi l organisation se d finit non pas tant par sa structure interne que par les comp tences individuelles et collectives n cessaires l atteinte de ses objectifs Le deuxi me principe fondamental est le privil ge accord au caract re formateur des situations de travail Un corollaire de ce principe est la tension vers les situations complexes appr hend es comme des moments privil gi s d apprentissage tandis que les situations routini res peuvent faire l objet d une standardisation Le troisi me principe est la recherche de coop ration dans le travail qui induit l importance attribu e aux activit s de communication et d changes d information La communication implique l laboration et le partage d un langage commun dont les outils peuvent tre des r f rentiel et des protocoles constitutifs d une culture commune 1 2 3 Les organisations apprenantes L origine du concept d organisation apprenante remonte au mouvement des relations humaines et aux recherches de Chris Argyris sur la capacit d apprentissage des organisations Ces recherches le m neront laborer avec Donald Sch n une th orie de l apprentissage organisationnel Pour ces auteurs les principaux obstacles aux changements et l apprentissage sont les routines d fensives qui consistent puiser dans les strat gies
190. it s Apr s c est toute la hi rarchie Tout ce qui est hi rarchie Il y a des fois o ce n est pas facile Les patrons un directeur d h pital de p le quand il faut demander quelque chose pour faire des travaux faut passer par la cadre les m decins la direction C est hyper compliqu a se rapproche de lusine c est difficile a la hi rarchie Il faut tout a en m me temps il faut tout a pour que a fonctionne Et a fonctionne je pense Mais la longue c est un peu usant Apr s au niveau des patients non il n y a pas de probl mes Il y a des patients qui sont trop habitu s qui ont pris de mauvaises habitudes c est difficile de les changer du jour au lendemain De m me par rapport au personnel changer les vieilles habitudes c est un petit peu lourd C est vrai qu on est sans arr ts en remaniements On nous donne de nouvelles choses faire de plus en plus d administratif ce qui enl ve beaucoup du m tier je trouve Je crois qu il y a plus de 50 de notre temps qui est pass ne faire que de l administratif Enfin administratif prise de rendez vous pr parations diverses et autres Et il y a un peu plus de 40 qui est du soin aupr s du patient Et je trouve que c est peu Sur l h pital de jour a ne se sent pas trop a va encore Mais je trouve qu en hospitalisation on a l impression de faire sans arr t des choses en dehors du patient Les tours aupr s du pa
191. it que a se passe bien et on profite de a A oppos qu est ce qui est le plus difficile vivre ou le plus p nible Moi je dirai les d c s non pr vus a c est un truc qui est difficile On voit un patient qui va tr s bien deux heures avant et deux heures apr s il d c de C est quelque chose qu on ne peut pas accepter facilement Quand on sait que le patient il est c est du palliatif l on sait on a le temps de se pr parer Mais les d c s comme a brutal on ne sait pas vraiment pourquoi c est toujours plus ou moins frustrant Pour tout le monde les infirmiers les m decins on ne comprend pas trop ce qui s est pass Voil Et dans ces situations difficiles disposez vous de formes particuli res de soutien psychologique Tout d pend Dans mon service on est une quipe assez soud e D s que l on a des soucis aussit t on en parle entre nous apr s il n y a pas besoin de faire appel un psychologue Il y a eu des mois difficiles o il y a eu pas mal de d c s on en a parl entre nous il n y avait pas besoin de faire appel un psychologue Mais quand j tais tudiant je me rappelle de stages en psychiatrie o une fois la semaine il y avait un debriefing avec un psychologue Je crois que a d pend de comment a se passe dans l quipe Moi je sais qu on est vraiment une quipe soud e Il y a vraiment une reconnaissance du travail des uns et des autres et c
192. ive pas calmer les douleurs des patients a a tendance m nerver Parce que je ne peux rien y faire et il y a un moment o on ne peut plus il n y a plus d antalgiques possibles et tout ce que je peux dire la personne c est faut souffrir quoi a c est difficile parce que pour moi c est vraiment c est vraiment un rat Et ce qui m nerve aussi c est l administratif L administratif m nerve norm ment parce que l on perd norm ment de temps avec les patients pour remplir des papiers que personne ne lira jamais On a toutes les transmissions crire Alors on les crit une fois puis apr s on fait notre petit r sum apr s on les r crit sur un tableau et puis apr s enfin on n arr te pas quoi il faut les r crire sur d autres feuilles on n arr te pas de faire a et a nous demande un temps fou Donc l on perd du temps Les transmissions orales c est diff rent parce que l a on a la personne en face C est nos coll gues on est content de les retrouver Que ce soit le soir ou le matin on est tr s content de se voir Les transmissions orales c est plut t un moment tr s agr able je trouve dans ce m tier Id alement ce devrait tre les aides soignantes et les infirmi res et g n ralement c est l infirmi re et l infirmi re Parce que l aide soignante va dire deux ou trois trucs sa coll gue aide soignante si elle l a croise et encore souvent
193. jusqu la fin est ce que je l ai bien accueilli Est ce que j ai r pondu ses attentes Une fois partie tre s re d avoir tout bien fait c est surtout a les satisfactions Et quelles taient les attentes des patients Etaient elles toutes en ad quation avec votre fonction 156 Les attentes du patient en g n ral c est d tre rassur quand il arrive Qu on lui explique bien ce qui va se passer et si quand il a mal quelque part de ne plus avoir mal Quand il boite c est quand il va sortir de ne plus boiter etc Je pense que ses attentes correspondent ce que nous essayons de faire Je crois que c est en ad quation enfin j esp re je suis assez positive rires Quelque fois le patient veut plus que ce que l on peut lui donner Par exemple le facteur temps il clair que nous on ne peut pas rester une heure avec chaque patient Quand on sait que notre t che c est autant d administratif que de soins a non ce n est pas possible Alors quelques fois il ne comprend pas trop et il le fait savoir Parfois ce qu il peut vouloir et qu on ne lui donne pas c est des explications suffisantes Quelque fois il dit a on ne me l a pas dit on ne me l avait pas expliqu le m decin il ne me dit rien sur mon cas je ne sais pas r p tez moi exactement ce qu on m a fait parce que je n ai pas bien compris Donc il peut y avoir un d calage de cet ordre l aus
194. l y avait aussi d autres choses la maison Je me suis rendue compte que ce n tait pas un puisement professionnel que je pourrai retravailler Il y avait plusieurs facteurs qui ont fait que je pensais que c tait le travail mais il n y avait pas que a Mais je pense que l puisement professionnel c est oui la longue travailler avec une charge de travail telle qu on en a en ce moment avec aussi des coll gues qui enfin certaines coll gues qui sont tout le temps en train de se rebeller pour je ne sais quoi je pense qu il faut aussi positiver Parce que l puisement professionnel il peut arriver tr s vite si on va dans ce chemin de toujours se plaindre alors moi j ai tendance toujours positiver D ailleurs on me l a fait remarquer on m a dit que c tait n gatif parce que je positivais beaucoup trop mais pour moi je positive et je pense que l puisement professionnel il vient la longue J ai quatre ans de boulot je pense que je ne suis pas je suis jeune quatre ans d exp rience je pense que ce n est pas encore pour tout de suite J esp re Pourtant je pensais que c tait a Je pensais que j tais puis e professionnellement et c tait pas a en fait Mais vous avez peut tre eu l occasion de croiser des gens qui exprimaient des id es par rapport l puisement professionnel en particulier par rapport aux conditions de travail 190 Oui il y a des coll gue
195. la relation soignant soign ne serait pas un facteur primaire d terminant mais davantage un facteur secondaire qui sanctionnerait et pr cipiterait l puisement professionnel Elle consid re la gestion de la charge motionnelle comme une composante du m tier d infirmier qui devient difficile assumer lorsque l environnement du travail est insatisfaisant quand il y a une bonne quipe m me si par moment c est difficile qu il y a des situations qui nous affectent plus que d autres on g re ensemble on change on n est pas seul a devient difficile quand c t a ne va pas quand on n a pas le temps de faire les choses quand il y a des tensions dans le travail tout a peut se r percuter sur la relation au patient a devient difficile de g rer la relation Ainsi la relation soignant soignant appara t comme un l ment pouvant sinon tre d clencheur du moins cr er les conditions d un processus d puisement professionnel Cette importance attribu e aux relations de travail et la qualit de la coop ration dans le travail est mettre en relation avec son int r t pour le travail en quipe Moi j ai toujours travaill en quipe je n ai jamais travaill seule C est pour cela d ailleurs que je ne voulais pas faire de soins domicile ou ce genre de choses parce que j aime le travail d quipe Au cours de l entretien elle relate le travail coop ratif pour pr parer la s
196. le temps engueuler la fatigue physique s en ressentait plus mais parce qu il y avait une fatigue morale La fatigue morale fait que la fatigue physique se ressent plus L je ne me sens pas fatigu e parce que j adore ce que je fais et du coup ce n est pas d terminant mais quand on n aime pas ce que l on fait ou les conditions dans lesquelles on le fait le moindre petit probl me va tre major va sembler mille fois plus important On arrive au terme de l entretien peut tre avez vous des choses ajouter sur votre m tier sur le th me de l puisement professionnel Dans vingt ans je n aurai peut tre pas le m me discours j en aurai peut tre marre de l o je travaille de l ambiance Mais je pense que l puisement professionnel a d pend de si on 207 n aime ou pas son travail parce que l panouissement limite l puisement d j de la reconnaissance des sup rieures et de l quipe du travail d quipe de l ambiance Je dirai qu il y a tout a Je dirai que c est les choses cl s de l puisement Voil 208
197. les choses sont faites sont d cid es c est difficile de s inscrire dans une d marche professionnelle Moi je comprends l int r t de tout a peut tre plus encore aujourd hui peut tre que a m a aussi un peu orient vers la fonction cadre Je ne veux pas dire qu une ASH ou une aide soignante n est pas capable de comprendre au contraire dans toutes les cat gories il y a des gens tr s dynamiques Pouvoir proposer une aide soignante de suivre une formation sur la collaboration infirmi re ASH je trouve que c est tr s valorisant Parce que c est une autre vision du travail Apr s cette formation l aide soignante qui l aura suivie pourrait se dire Apr s tout je ne suis pas toute seule prendre en charge le patient je peux solliciter l aide de l infirmi re apr s tout je travaille en collaboration avec elle et a me permettrait de voir les choses autrement La formation pour moi a doit amener tout a a doit permettre de comprendre pourquoi on fait les choses et comment on les fait A travers ce que vous dites il appara t que la formation est imbriqu e finalement dans l activit professionnelle et en formation il peut y avoir des formations sur site par exemple les groupes de travail peuvent s assimiler des formations sur site tr s li es au service dans lequel on exerce et puis des formations qui se font l ext rieur d e l tablissement ou en salle de formation Entre l
198. les d cennies qui suivent cette ouverture s exprime et se prononce travers le d veloppement et les travaux de l analyse ergonomique et de la psychologie cognitive et travers les d veloppements de la th orie du stress qui appr hendent les tensions qu prouvent les travailleurs dans le contexte de l activit de travail Cependant la dimension subjective du rapport de l homme au travail demeure au second plan sous la forme d un produit d riv de l analyse des relations objectives De son c t la psychopathologie du travail va accentuer la prise en compte de la dimension subjective du rapport de l homme au travail Et au seuil des ann es 90 sous l impulsion du psychiatre et psychanalyste Christophe Dejours cette volution s exprime dans une terminologie nouvelle l appellation psychodynamique du travail Christophe Dejours va mettre l accent sur l activit du sujet travers la reconnaissance de strat gies individuelles et collectives de d fenses vis vis des contraintes r elles du travail L usage de ces strat gies d fensives permettrait un quilibre instable entre souffrance et plaisir au travail et expliquerait l tonnante inscription des travailleurs dans une normalit malgr les contraintes exerc es sur le psychisme humain par la souffrance au travail C est la prise en compte de cette dialectique entre souffrance et plaisir au travail qui en 18 renouvelant le cham
199. lle aime prendre son temps pour bien faire les choses y voyant une source de difficult dans le contexte actuel d une charge de travail croissante qui est de plus en plus diversifi e de plus en plus informatis e et administrative La contrainte exerc e sur la gestion du temps par l accroissement de la charge de travail est la principale source d insatisfaction laquelle peut s ajouter le manque de rigueur dans des prescriptions et les diff rences de niveau d exigence Quant la p nibilit du travail elle est pour elle essentiellement due la charge physique que repr sente un nombre 50 croissant de patients de plus en plus d pendants et aux d bordements d horaires qui ne sont pas ressentis de la m me fa on vingt cinq et quarante cinq ans Quand on aborde la question de l puisement professionnel elle met d abord en avant les cons quences qu elle a pu observer un d sint r t l gard du boulot le fait de faire les choses un peu moins bien avec moins de conscience professionnelle ne pas parler de la m me mani re au patient se refermer vis vis de ses coll gues ne plus tre int ress par les formations Il y aurait ainsi un premier stade une succession progressive d effets a glisse un petit peu comme a doucettement jusqu au moment o les plombs peuvent p ter a peut tre la d pression La charge motionnelle dans
200. logies que l on rencontre chez nous Apr s le r le de l infirmi re il est tr s tendu c est ce qui me vient l esprit tout de suite Quelles sont les satisfactions dans votre travail Le retour des patients l change le retour quand les gens sont contents qu ils nous le disent Au niveau des m decins dans le service il n y a pas vraiment de retour par rapport notre travail Mais par rapport au patient c est faire plaisir aux patients prendre soin d eux Quand ils sont contents nous on est content 168 Et quelles sont les attentes des patients Est ce qu elles entrent toutes dans le cadre de votre fonction Les attentes des patients c est tr s large en fin de compte parce que au d marrage c est par rapport une pathologie et puis apr s a embraye sur tous les probl mes sociaux tous les probl mes psychologiques Parfois on est un petit peu d pass par les v nements des gens qui n ont pas d argent qui nous demandent de l aide C est le recours aux assistantes sociales mais derri re c est limit Donc c est un peu frustrant parfois parce qu on ne peut pas les aider pour tout Apr s les probl mes psychologiques heureusement qu il y a d autres cat gories professionnelles les psychologues les psychiatres qui sont l pour g rer Mais souvent les patients viennent plus vers nous parce qu ils nous connaissent mieux et qu ils pr f rent
201. lot Et surtout dans ce domaine l En soins de suite parce que les gens sont chez nous pour trois quatre semaines et ils rentrent chez eux C est vrai que nous c est plut t un relais entre l aigu et le domicile donc c est diff rent on accompagne les gens pour rentrer chez eux c est diff rent Mais les soins palliatifs c est quelque chose qui 183 me passionne norm ment Et l je ressens vraiment de la satisfaction je me dis que je fais vraiment quelque chose d utile dans ce domaine l Quelles sont les attentes des patients et sont elles toutes en ad quation avec votre fonction Notamment dans le social il y a beaucoup d attentes dans le domaine du social Des patients qui nous posent des questions par exemple quant leur revenu comment faire pour conserver tel ou tel revenu comment faire pour trouver un logement et toutes ces choses l mais ce n est pas de notre domaine c est l assistante sociale et c est vrai que les patients ne se rendent pas forc ment compte de a On est l infirmi re donc on peut r pondre toutes leurs attentes mais ce n est pas vrai On les oriente vers les professionnels adapt s mais il n y a pas de frustration parce que de toute fa on ce n est pas mon domaine donc j oriente et puis voil Les gens nous demandent aussi Combien de temps il me reste C est vrai qu il y a des gens qui viennent chez nous ils sont catalogu
202. mbres de l quipe ont t affect s Et a peut tre que si c est redondant a peut aussi rentrer dans un cadre d puisement professionnel Est ce qu il existe une crainte de faire des erreurs C est perceptible chez les nouveaux arrivants Dans le public on a la chance de pouvoir changer souvent de service si besoin selon les envies Et c est vrai que quand on a quelqu un qui arrive dans les d buts souvent il va tre tr s d rout pour s organiser arriver faire tout ce qu il y a faire et il y a cette peur de mal faire a je le ressens beaucoup chez les nouveaux arrivants Quand on se forme en stage on va dans diff rents services diff rentes disciplines mais bien s r on n a pas tout vu et quand on arrive dans un service surtout un service de r animation qui est tr s pointu techniquement c est clair qu on n a pas tout vu pas tout fait Mais apr s on se repose beaucoup sur les coll gues On ne sait pas quelque chose on n arrive pas faire quelque chose on va demander aux coll gues Et a marche bien L entraide est indispensable Je parle pour mon service mais je pense que c est indispensable en g n ral Pourriez vous continuer travailler dans un service o il n y aurait pas un collectif de travail soud Non En plus surtout l h pital a ne marche pas Il y a des services qui vont mal et dans les services qui vont mal les gens ne s ent
203. ments de traitements ou toutes les volutions de choses et d autres Apr s dans les cas sp cifiques on peut faire appel l assistante sociale pour des probl mes x ou y au psychologue ou au kin a c est vraiment personnalis c est en fonction des probl mes des patients D j la base en g n ral le patient a toujours affaire au moins au m decin l infirmier l aide soignante le personnel h telier Apr s les autres les intervenants ext rieurs l c est vraiment personnalis en fonction des besoins de chacun Et au niveau des transmissions qui est pr sent et comment cela se passe On appelle a commun ment transmissions infirmi res C est nous qui engageons les transmissions Les aides soignantes en g n ral sont l enfin tout d pend De nuit par exemple a d pend en fin de compte des services Il y a des services o dans la journ e il y a les infirmi res et les aides soignantes et la nuit il n y a pas d aides soignantes Donc en g n ral c est rare qu on voit les aides soignantes aux transmissions le soir Dans l quipe de nuit comme il n y a pas d aides soignantes elles n ont pas de transmissions faire Mais quand il y des aides soignantes la nuit elles sont l aussi Mais en g n ral c est plut t les infirmiers des transmissions entre infirmiers Les aides soignantes je dirai qu elles ne sont pas forc ment l tout le temps enfin elles ne
204. mes de formation s laborent sans recours une ing nierie de formation 2 L puisement professionnel et le domaine du soin 2 1 puisement professionnel et burn out 2 1 1 D finitions g n rales du burn out ou de l puisement professionnel Dans son ouvrage puisement professionnel et burn out Didier Truchot recense les d finitions suivantes du burn out Un tat de fatigue et de frustration de d pression provoqu par la d votion une cause un mode de vie ou une relation et qui choue produire les r sultats esp r s Freudenberger et Richelson 1980 p 13 Un processus dans lequel un professionnel pr c demment engag se d sengage de son travail en r ponse au stress et aux tensions ressenties Cherniss 1980 p 18 le burn out est caract ris par un puisement physique par des sentiments d impuissance et de d sespoir par un ass chement motionnel et par le d veloppement du concept de soi n gatif et d attitudes n gatives envers le travail la vie et les autres personnes Pines Aronson et Kafry 1981 p 202 Le burn out est un syndrome d puisement motionnel de d personnalisation et de r duction de l accomplissement personnel qui appara t chez les individus impliqu s professionnellement aupr s d autrui Maslach et Jackson 1981 p 1 TRUCHOT Didier 2004 puisement professionnel et burn out Paris Dunod p 19 20 Le burn
205. n ne s en rend pas compte on se laisse entra ner et on y arrive bien 155 Entretien 7 49 minutes Infirmi re avant d missionn un mois avant l entretien pour travailler dans le secteur lib ral y Dipl me d Etat obtenu en 1996 Pouvez vous me d crire ce qu tait votre travail vos fonctions votre mission En gros ma t che c tait de recevoir le patient c tait l accueil du patient Ensuite r pondre ses besoins quand il arrive lui expliquer ce qui allait se passer Par exemple en chirurgie lui expliquer un petit peu en quoi consistait son intervention qui il allait rencontrer tout au long de son s jour Apr s a d autres personnes le prenaient en charge Moi je le rentrais sur l ordinateur Ensuite j attendais qu il soit vu par le m decin Une fois vu par le m decin j avais des prescriptions et l ce moment l je pouvais lui donner le traitement ad quat Notre travail c est un travail d quipe donc on collabore ensemble A la fin de nos t ches le soir on fait des transmissions ou le midi Donc tout le monde parle du patient et puis on passe le relais l quipe suivante Quelles taient vos satisfactions dans le travail Surtout quand le patient semble satisfait de ce qu on lui procure La satisfaction aussi quand le travail d quipe a bien fonctionn Apr s quand on rentre chez soi c est l accomplissement de ma t che du d but
206. n c est la m me chose Reconnu aupr s des patients oui parce que les patients y trouvent leur compte a c est clair Mais il va falloir qu on fasse un travail pour pouvoir justement prouver a encore que les patients y ont trouv leur compte Faire un questionnaire parce qu il para t qu il faut faire un questionnaire Donc il va falloir qu on le pr pare encore On a le retour des patients donc automatiquement on sait que notre travail est utile a nous motive continuer parce que derri re on voit bien que les patients prennent bien leurs m dicaments ont bien compris leur pathologie ils nous le disent et on voit les r sultats sur les bilans biologiques des patients aussi Et a a nous encourage Apr s au niveau des m decins je ne suis pas persuad e qu ils reconnaissent notre travail Il nous envoient les patients apr s je ne suis pas persuad e qu il veulent savoir ce que l on fait Pour l instant c est mis en place il y a la 177 demande mais apr s c t m decins il n y a pas de retour a va changer parce que normalement on va travailler sur informatique et normalement il pourrait y avoir un retour Mais il y a des m decins qui n ont pas de scrupules changer de traitement sans nous pr venir alors qu on prend en charge les patients par rapport leur traitement Je trouve a un peu gros La derni re fois j ai eu un patient qui on a re modifi le traitement alors que a c
207. n de mon travail par les sup rieurs ou par rapport mon travail par lui m me Par rapport votre travail C est tout en fait En sachant que j ai beaucoup de chance parce qu apr s deux ans d autres choses j ai enfin r ussi trouver une place en salle de r veil Ce qui est le plus int ressant pour moi c est de g rer tout ce qui est anesth sie tre capable de savoir quand le patient va tre capable de respirer tout seul sans respirateur g rer toute la douleur Il y a beaucoup de relationnel et c est des prises en charges qui sont rapides sur une courte dur e par rapport un service d hospitalisation o les gens vont rester plus longtemps Il y a une bonne technicit Il y a des gens qui ne vont malheureusement pas bien et du coup il y a beaucoup de soins leur prodiguer dans l urgence Il y a beaucoup de technique ce qui me plait norm ment C est un lieu tr s technique et en m me temps c est une organisation qui est tellement diff rente des autres lieux Moi a me convient parfaitement Avez vous eu une formation en relation avec la sp cificit de ce service l cole d infirmi re on a des modules sur chaque sujet et on a un module pour chambre de r animation avec les apports th oriques Apr s pendant la formation infirmi re on a un projet professionnel qui se cr e et moi J ai eu l occasion de faire un stage en fin de premi re ann e l o je travaille e
208. n salle de surveillance post op rationnelle 64 La premi re des satisfactions dans son travail c est de travailler en salle de r veil car c tait son projet professionnel et il s est r alis Elle est passionn e par tout ce qui concerne l anesth sie et devrait prochainement faire une formation d infirmi re anesth siste La technicit de sa fonction l int resse particuli rement La seule chose qu elle mentionne comme pouvant tre p nible dans son poste actuel c est de finir rarement l heure Dans les anciens services o elle a travaill c tait le rythme de travail qui devenait insupportable Il lui est arriv de travailler de 7h30 2h30 dix neuf heures d affil avec juste un repas le soir pris en vitesse L puisement professionnel est d embl e voqu e dans les termes d une surcharge de travail due un manque de personnel On manque d infirmi re donc les infirmi res que l on a on gratte on gratte on gratte jusqu au moment o l il va y avoir de l puisement professionnel de la lassitude et du coup la d mission Quant il lui est demand si la relation soignant soign et la charge motionnelle dont elle est porteuse peuvent avoir un r le important dans le processus de l puisement professionnel elle r pond n gativement pour ce qui la concerne et introduit spontan ment l id e que ce serait davantage la relation soignant soignant qui serait un fact
209. n sommaire de l interview e Le relev des satisfactions dans l exercice de l activit professionnelle e Le relev des difficult s et de ce qui est consid r comme p nible dans le travail e La distinction entre les r ponses formul es spontan ment la question Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel et les r ponses suscit es par d autres questions au cours de l entretien eLe relev de tout ce qui tablit un lien entre le travail en quipe plus g n ralement la relation soignant soignant et l puisement professionnel e Le relev de tous les l ments n entrant pas dans le cadre strict de la v rification de nos hypoth ses mais en rapport troit avec la question de l puisement professionnel 4 2 V rification des hypoth ses 4 Analyse des entretiens Analyse 1 Madame A est un moment important de sa carri re apr s 22 ans d exercice professionnel en structure hospitali re elle est en cours de formation pour devenir cadre de 4 Ibid p 921 43 sant Dans le contexte hospitalier de p nurie de cadres de sant infirmier elle a fait fonction de cadre sans avoir la reconnaissance qu apporte le dipl me Elle a pris la d cision de tenter le concours de recrutement de l cole des cadres infirmiers suite une n cessaire remise en question provoqu e par un puisement physique d au rythme de vie d cal impos par un travail de
210. n th orie durant les tudes d infirmier les diff rentes pathologies et techniques sont apprises une partie importante de la formation en particulier la mise en pratique de ce qui a t appris se fait l occasion des stages et finalement au sortir de sa formation l tudiant 165 infirmier aura une connaissance pratique une exp rience uniquement des pathologies et des techniques auxquelles il a t confront en stage J ai d ailleurs observ que souvent les jeunes infirmiers postulent sur des postes correspondants aux services dans lesquels ils ont t durant leur formation Oui c est vrai Mais en th orie pour le dipl me on va tre questionn sur diff rentes pathologies Donc on doit toutes et tous apprendre la m me chose puisque la sanction c est le dipl me d Etat et qu on va tre questionn La seule diff rence ce sera les stages et quelque fois pendant trois ans on aura fait beaucoup plus de m decine que de chirurgie par exemple et donc on se sentira moins pr t aller travailler en chirurgie qu en m decine Souvent il est dit qu il est plus facile de travailler en m decine qu en chirurgie mais finalement moi qui aie fait les deux au d but j avais plut t ce discours l en me disant Oh l l la chirurgie Je n y tais pas all durant ma formation et j ai commenc travaill pendant six ans en m decine puisque j tais en cardiologie Le jour o je
211. ne la sant et la s curit du travail 85 ANNEXES e annexe 1 Maslach Burn out Inventory e annexe 2 Guide d entretien e annexe 2 Transcription des entretiens 86 Annexe 1 Maslach Burn out Inventory MBI ECHELLE DE MASLACH Evaluer votre niveau d puisement professionnel 87 Indiquez la fr quence laquelle vous ressentez ce qui est d crit chaque item Entourer le chiffre correspondant votre r ponse Jamais Quelquefois par ann e au moins Une fois par mois au moins Quelques fois par mois Une fois par semaine Quelques fois par semaine Chaque jour 2 Je me sens motionnellement vid par mon travail 3 Je me sens bout la fin de ma journ e de travail 4 Je me sens fatigu e lorsque je me l ve le matin et que j ai affronter une autre journ e de travail 5 Je peux comprendre facilement ce que mes malades ressentent 6 Je sens que je m occupe de certains malades de fa on impersonnelle comme s ils taient des objets oo p nm ne D IN N ININ w Io GO JAJA gt a gt RlR a aj a Jaja OA IALA IAID 7 Travailler avec des gens tout au long de la journ e me demande beaucoup d effort 8 Je m occupe tr s efficacement des probl mes de mes malades 9 Je sens que je craque cause de mon travail 10 J ai impression travers mon travail d avoir une influence positive sur les gens 11 Je
212. ne composante d un m tier qui a t choisi en connaissance de cause 69 le fait que la charge motionnelle soit variable en fonction des services et des sp cialit s et qu il appartient chacun de faire le choix du service ou de la sp cialit qu il sera capable d assumer sur le plan motionnel le point de vue selon lequel si l quipe joue son r le de soutien psychologique alors le soignant n est pas seul et puise dans la relation ses coll gues des ressources qui participent la gestion de la charge motionnelle Cette derni re raison permet de mieux comprendre l importance attribu e la relation soignant soignant En effet une part des difficult s que peut rencontrer le soignant dans sa relation individuelle au soign report e en quelque sorte sur l quipe est ainsi prise en charge par la relation soignant soignant Cette relation est donc fortement investie et sa d ficience peut rendre compte de la d faillance individuelle du soignant Se d couvre l un ensemble de rapports tablis implicitement qui fonde l importance accord e l quipe et l ambiance de travail Il semble pertinent d avancer l id e que si la charge motionnelle dans la relation au soign n tait pas aussi importante l quipe ne b n ficierait pas d un investissement aussi fort Mais la ran on de l investissement qui est fait en elle est de devoir assumer au premier plan les difficult
213. ne me verrai pas aller dans un 181 laboratoire pr lever toute la journ e Personnellement j y trouverai peut tre mon compte mais pas professionnellement Et faire le lien entre le personnel et le professionnel ce n est pas facile L articulation de la vie personnelle et de la vie professionnelle a participe la d motivation a participe l usure aussi Ce n est pas un travail facile m me si on y trouve notre compte personnellement et professionnellement aussi la longue c est quelque chose qui est difficile Et puis les cadences sont de plus en plus soutenues On n est pas en usine non plus mais je trouve que a y ressemble de plus en plus quand m me Il faut justifier de notre charge de travail on nous demande de plus en plus de choses il faut qu on arrive les faire voil on n a pas le choix On nous dit Voil maintenant faut faire a on ne nous donne pas le choix faut le faire Et m me si on r le de tout fa on quand ils ont d cid quelque chose on a beau r ler a ne changera rien il faudra le faire C est vrai qu il arrive un moment o on n a m me plus envie de parler parce que de toute fa on c est cause perdue Et puis qu on soit en permanence au travail toujours d aplomb tout a ou qu on soit en arr t de travail en permanence il n y a pas de diff rence l h pital Moi je vois des coll gues qui sont en arr t de travail sans arr t qui pre
214. nel Moi concr tement je pense que c est la fois physique et moral Je travaille en douze heures et c est vrai qu apr s douze heures on est bien fatigu d autant plus qu en r animation ce sont des soins intensifs Quand il y a beaucoup de monde a tourne par 118 exemple on mange 16 heures le midi des choses comme a Donc vraiment il y a beaucoup d activit physiquement il y a beaucoup d activit Et apr s moralement je pense que quand on va en service de r animation on est individuellement pr t recevoir tous ces lourds patients des cas tr s lourds On a un int r t pour la sp cialit et on y va un peu plus par recevoir ces patients que quelqu un d autre Mais il y a aussi quand m me ce c t moral de toute fa on Un patient par exemple qui arrive donc c est la SAR le service d accueil et de r animation un grand bless qui arrive on va se battre pendant deux ou trois heures pour le r animer et on le perd Bien s r il y a une d ception et a peut nous affecter suivant les cas Mais je pense qu on a quand m me des pr dispositions pour aller dans ce genre de service Donc pour ma part l puisement professionnel ce serait surtout physiquement Douze heures intensives tu as les pattes cass es la fin C est surtout a Est ce qu il vous est d j arriv d observer des signes d puisement professionnel chez des coll gues Que ce soit mes c
215. nfirmi re ne va pas oser leur dire On est finalement dans une forte position hi rarchique entre les deux et on a du mal s en d coller D j on voit des m decins qui nous tutoient alors que nous on les vouvoie et l d j y a pas de travail en collaboration quand il y a cette diff renciation Moi je pense que si on est deux se vouvoyer 1l peut y avoir un travail en collaboration deux se tutoyer pareil mais un vous un tu c est pas possible Parce que tr s franchement c est in gal Et puis il arrive qu on ne voit m me pas le m decin passer On ouvre le dossier Tiens il y a une prescription 1l n est m me pas venu nous le dire Certains m decins vont demander ce que l on soit l d autres n en ont absolument rien faire Parfois c est des coups de vent on n a pas l impression qu ils sont l Mais comme ils ne dorment pas sur place nous quand on a des probl mes la nuit quand on doit r animer un patient on a personne on a beau essayer de pr venir c est nous qui nous d brouillons tout seul Le temps que les m decins arrivent il peut se passer trois fois des trucs Donc on d passe nos fonctions tr s franchement Et a a peut tre une cause d puisement professionnel de d passer ses fonctions parce que c est du stress Parce qu on n est pas m decin mais on le fait parce on n a pas le choix En quoi consiste le d passement des fonctions
216. nisation du travail qui permet chacun de donner le meilleur de soi m me c est dire une organisation du travail qui favorise ce qui est du c t de la r alisation ou du sentiment d accomplissement et en cons quence de la sant mentale au travail Ce serait s inscrire dans une perspective salutog nique qui ne limite pas la recherche aux motifs d insatisfactions et de souffrances au travail mais pose par exemple la triple question Pourquoi comment quelles conditions les individus profitent ils des bienfaits de leur travail 75 Rechercher du c t de ce qui satisfait les individus dans leur travail permettrait de trouver un point d appui pour reconstruire la relation au travail Analyser les motifs de satisfaction c est aussi la possibilit de rep rer des comp tences qui ne trouvent pas ou pas suffisamment les opportunit s de leur usage rep rer ce par quoi la personne est impliqu e engag e dans son travail ou ce par quoi elle peut l tre Il nous semblerait de ce point de vue pertinent de r aliser une tude des motifs de satisfaction afin de r pertorier des invariants partir desquels pourrait tre r alis un r f rentiel des satisfactions intrins ques l activit Ce r f rentiel pourrait tre analys au regard du r f rentiel de comp tences afin d appr cier dans quelle mesure tenant compte de celui ci l activit pourrait s organiser ou se r organiser Une autre proposition compl m
217. nisationnel in Soins cadres N 54 mai 2005 pp 24 27 78 DAVEZIES Philippe 2005 Les impasses du harc lement moral in Soins cadres N 55 ao t 2005 pp 33 36 DAVROGNE Christian NOYE Didier 2000 Organiser le travail pour qu il soit formateur ditions INSEP Paris 204 p DEJOURS Christophe 1998 Les troubles mentaux li s au travail in Les facteurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant sous la direction de KALIMO Raija EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Organisation Mondiale de la Sant Gen ve 1988 pp 64 77 DEJOURS Chritophe 1981 Travail usure mentale Paris ditions Bayard 150 p 2 dition 1993 DEJOURS Christophe 1989 Travail et sant mentale de l enqu te l action Pr venir N 19 pp 3 19 DEJOURS Christophe 1995 L e facteur humain Paris dition PUF collection Que sais je 128 p 4 dition 2005 DEJOURS Christophe 1998 Souffrance en France Paris ditions du Seuil 225 p DEJOURS Christophe DESSORS D POLINIER P 1995 Comprendre la r sistance au changement Archives Maladies Professionnelles pp 112 117 DE LA GENARDIERE 1992 Les groupes de parole parlons en Apports et limites d une pratique mergente Gestion hospitali re Suppl au n 321 pp 45 49 DELAVAULT Isabelle 2005 Regard d un cadre m dico technique de passage sur la souffrance des soignants in Soins cad
218. nnels et de l am lioration des conditions de travail un si cle s est coul travers lequel le concept de sant au travail a d velopp tout le contenu de sa premi re acception savoir la sant physique la protection du corps dans le cadre des diff rentes situation de travail Dans ce contexte l objet de la formation est clairement identifi on se forme pour acqu rir les connaissances les comportements et les r flexes permettant de pr venir les risques professionnels ou de r agir de fa on ad quate dans le contexte d un incident susceptible de porter atteinte la s curit des personnes Et l ing nierie de formation consiste planifier et mettre en uvre l chelle de l entreprise ou de l tablissement les formations n cessaires pour une bonne observance des r gles d hygi ne et de s curit Ce qui signifie que la formation et l ing nierie de formation ne participent pas la d finition et l laboration d une politique de sant au travail mais sont les outils et les moyens pour l application d une politique de gestion des risques professionnels et de la s curit au travail Autrement dit dans le cadre de la sant au travail entendu selon la d finition qui en a t faite plus haut dans les termes d une r duction la protection corporelle il n y a pas de politique de formation au sens fort du terme mais uniquement au sens mineur d une mise en place de moyens Nous
219. nnent une journ e par ci par l sans arr t moi personnellement je ne suis jamais arr t e je n ai pas plus de reconnaissance qu eux Il y a des fois faudrait un peu voil sur le salaire rires Sur le salaire mais a se fait en usine Bon il le font l h pital avec leur prime par rapport l absent isme mais je trouve que ce serait encore un truc de plus de dire Voil on r compense les gens qui sont l sans arr t un petit plus quand m me a motiverait les troupes et a motiverait tre l tout le temps 182 Entretien 9 58 minutes Infirmi re Dipl me d Etat obtenu en 2004 Pouvez vous me d crire votre travail vos fonctions votre mission C est vaste c est tr s vaste Alors ce que l on est amen faire prendre soin d j avant tout Dans la sp cialit de pneumologie on a des patients qui sont relativement g s qui sont d pendants donc on leur distribue les m dicaments on leur pose des perfusions on les l ve pour la toilette Nous avons aussi des patients qui sont en soins palliatifs donc on les accompagne vers la mort C est vari Il y a beaucoup de choses beaucoup de choses Quelles sont les satisfactions dans votre travail Dans le domaine des soins palliatifs lorsque je me rends compte qu un patient est soulag n a pas mal que la famille reste sereine je suis satisfaite Quand je rentre chez moi je me dis Tu as fait du bon bou
220. nomie des patients Dans un second temps sont mentionn s la charge motionnelle due au contact quotidien avec la maladie et la mort et le sentiment d une impuissance face aux choses qui peut tre v cue comme une remise en cause professionnelle En tant que soignant on est l pour soigner les gens et faire du bien aux gens si l issue fatale c est le d c s ou une sortie qui est mal organis e ou le patient qui est toujours douloureux on se dit qu on n a pas su prendre en consid ration ses attentes ses besoins On n est pas satisfait et moralement ou mentalement on s puise parce qu on on se dit qu effectivement notre r le c est de soigner mais que l on ne le fait pas efficacement 44 Cependant cette remise en cause professionnelle est relativis e il faut positiver et se dire que le peu qu on am ne c est toujours a Je pense que a c est une bonne fa on de se valoriser aussi quelque part Enfin est soulign l importance de tout l entourage et tout le contexte environnemental qui sont ramen s aux conditions de travail et aux horaires qui contraignent la vie de famille Ces causes de l puisement professionnel voqu es au moment o le th me est abord directement par l intervieweur contraste avec le mot de la fin de l entretien o A revient spontan ment sur la question Aujourd hui on demande plus avec de moins en moins de monde Il faut se perfectionner de
221. ns Vous tiez debout toute la nuit Oui mais a ne nous d range pas Il y a de la reconnaissance parce qu on est l on ne les laisse pas tout seul Ils s en rendent compte surtout la nuit qui est un moment difficile passer pour les patients La nuit apr s un bloc ou la nuit quand on est en soins palliatifs c est g n ralement l o on part donc eux ils on cette reconnaissance envers nous et c est vraiment tr s important Surtout pour nous C est vrai que c est assez agr able Et au niveau de la hi rarchie Non Au niveau de la hi rarchie pas de reconnaissance On est pay on fait nos horaires tant que a roule Et si a ne roule pas on va nous le dire Quels sont les changements qui vous para traient pertinents au niveau de l organisation du travail infirmier chaque nouveau protocole parce qu on a des protocoles antalgiques par exemple il faudrait former tous les soignants Parce qu il y a un probl me de g n ration et de formation En fonction des g n rations on n a pas entendu les m mes choses Par exemple il y en a pour lesquels il faut tre tr s prudent avec la morphine On leur a dit qu il ne fallait pas trop en donner pour viter l accoutumance moi j ai eu une formation o l on m a dit que l on pouvait y allez sur la morphine qu il n y a pas de risque d overdose qu il n y a pas de souci Donc on se retrouve en confrontation Moi pa
222. ns Moi je dirai c est plus a c est vraiment la structure la multiplication des agents aussi des diff rentes fonctions Pour avoir quelque chose il faut demander untel pour avoir untel C est a surtout c est ce que je regrette le plus Une grande usine je dirai C est ce que l on 170 est en m me temps Mais je trouve que plus a va plus a devient de plus en plus important Enfin moi j apparente a vraiment l usine maintenant de plus en plus Je ne le voyais pas comme a 1l y a quatorze ans mais maintenant de plus en plus En tant qu infirmi re je r fl chis en me disant Qu est ce que je pourrai faire d autre pour m liminer a C est pas vident une infirmi re a travaille pour l h pital Apr s il y a des petits h pitaux de proximit mais les pathologies ne m int ressent pas Si c est pour faire de la g riatrie j aime bien les personnes g es mais ne faire que a non a ne m int resse pas Ici on a une diversit par rapport aux pathologies on fait de tout C est ce qui est appr ciable dans ce service a fait quatorze ans que je suis ici j aurai aim chang des choses personnelles on fait que je suis rest e mais en m me temps je ne m ennuie pas c est un service qui est diversifi le travail aussi je m y trouve bien encore M me si j aurai bien aim aller sous d autres horizons d couvrir d autres pathologies d autres sp cial
223. ns ces cas l Et puis c tait des conditions de travail o m me quand on tait pas de garde on avait quand m me un emploi du temps qui tait peu avantageux tr s charg les gens n taient pas conciliants pour que l on essaye d avoir des repos et en plus dans le temps de travail si on allait boire un caf six heures apr s avoir commenc sa journ e on se faisait regarder de travers aller aux toilettes cinq minutes c tait une catastrophe Apr s c est aussi le travail de bloc qui fait a parce qu on est deux dans la salle il y a une personne qui aide le chirurgien et qui est habill e st rilement et l autre qui doit g rer toute la salle et le mat riel et l intervention en fait Du coup comme on est toute seule on ne peut pas partir alors que quelqu un est entrain de se faire op rer que le m decin est susceptible d avoir besoin de quelque chose Mais apr s il y a une organisation qui peut 198 tre faite de fa on ce qu on puisse toujours quand m me arriver se d brouiller pour avoir cinq minutes Quelles sont les attentes des patients Entrent elles toutes dans le cadre de votre fonction La salle de r veil c est quelque chose que les gens ne connaissent pas forc ment Ils savent qu ils vont se faire op rer au bloc op ratoire apr s ils ne connaissent pas forc ment le plateau technique et la plupart du temps comme ils sont sous l effet de l anesth s
224. nt Gen ve 1988 pp 9 14 LEVI Lennart 1998 Ajustement du travail aux capacit et besoins des tres humains am liorations dans le contenu et l organisation du travail in Les facteurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant sous la direction de KALIMO Raija EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Organisation Mondiale de la Sant Gen ve 1988 pp 168 184 LHUILIER Dominique 2006 Clinique du travail Ramonville ditions Eres 248 p LORIOL Marc 2000 Le temps de la fatigue La gestion sociale du mal tre Paris ditions Anthropos 300 p LORIOL Marc 2005 La fatigue le stress et le travail motionnel de l infirmi re in Sant conjugu e N 32 avril 2005 pp 39 43 LORIOL Marc 2005 La construction sociale de la fatigue au travail l exemple du burn out des infirmi res hospitali res in Sant conjugu e N 32 avril 2005 pp 52 62 LORIOL Marc WELLER Jean Marc 2005 La prescription des motions pour les infirmi res hospitali res et les volontaires d une association d aide aux malades du SIDA AIDES Cont le de soi et juste distance au malade in Sant conjugu e N 32 avril 2005 pp 44 51 MARTINET Alain Charles 2007 Sciences du management pist mique pragmatique et thique Paris Vuibert 309 p MAURANGES Aline 2007 Le syndrome d puisement professionnel une r alit de plus en plus fr quente in Revue de l infirmi re N
225. nt grer Il y a des quipes o a se passe tr s bien ils sont tr s ouverts et 1l y a des quipes o ils sont un petit peu froid il faut qu on se d brouille un peu tout seul Et donc en IFSI est ce que l puisement professionnel a t abord et de quelle fa on Pas sp cifiquement un peu par rapport au sous effectif au type de pathologies et l importance d avoir du recul par rapport ce que l on fait A la base tre infirmier c est quand m me une vocation Faut pas aller au travail reculons faut vraiment aimer ce que l on fait et il y a quand m me des services o il faut avoir les crocs pour y aller Des services tr s lourds comme l oncologie c est clair faut vraiment avoir la vocation Il y a vraiment des types de services o il faut en vouloir l oncologie la canc rologie pure tout ce qui est psychiatrie Je trouve que c est deux sp cialit s o il faut vraiment avoir la vocation c est 113 quand m me des sp cialit s assez particuli res Apr s qu on soit en pneumologie en h pato gastrologie a pour moi je ne fais pas trop la diff rence Mais pour tout ce qui est oncologie et psychiatrie c est quand m me des sp cialit s vraiment part donc dans ces cas l je crois qu il faut vraiment en vouloir Je dirai que les facteurs de risques de l usure professionnelle sont plus importants dans ces services l Des services o il y a des d c s pratiquement tous
226. nt qui s exprime dans le travail en quipe est une ressource qui d termine au del de la motivation l implication professionnelle et le plaisir exercer son m tier Analyse 3 C a 26 ans Il est infirmier depuis trois ans Apr s une premi re affectation aux urgences il travaille depuis deux ans dans un service de r animation Les patients accueillis dans son service exigent une surveillance et des soins intensifs Il travaille de jour ou de nuit sur des tranches horaires d une amplitude de douze heures Chaque infirmier prend en charge deux ou trois patients qu il ne l che pas Ce qui lui apporte le plus de satisfaction dans son travail c est de sauver des vies quand des grands bless s arrivent directement dans le service de r animation sans passer par les urgences C est aussi quand tout simplement dans l hospitalisation a avance A l inverse ce qui est difficile vivre c est les patients qu on va perdre ou ceux qui stagnent dans l hospitalisation Dans le cadre de ces situations o l tat des patients ne progresse pas un syst me de turn over a t mis en place Quand on en a assez on en parle entre coll gues on passe la main c est un autre coll gue qui va prendre en charge le patient Mais c est frustrant compl tement Ce syst me de turn over met en vidence l importance de l entente au sein de l quipe De fait pour C s il n y a pas un collec
227. nte Alors que la charge motionnelle est ordinairement per ue comme n gative une source de difficult elle d veloppe l id e d un aspect positif de la charge motionnelle en ce que la confrontation celle ci introduirait une r flexion sur les grands th mes de la vie qui participerait la construction de la personnalit a impose la r flexion sur certains sujets sur la vie sur la mort et apr s on se forge un caract re aussi m me si on ne devient pas un mur on se forge un caract re Les facteurs du processus d puisement professionnel qui lui semblent d terminants sont les relations humaines qui d finissent l environnement de travail et les conditions de r alisation de la charge de travail Mais moi je suis vraiment persuad e que ce n est pas a la charge motionnelle inscrite dans la relation soignant soign qui est l origine de l puisement professionnel a peut jouer a c est vrai mais encore une fois c est l quipe Je pense que c est l quipe et puis c est aussi les sup rieurs en fonction de comment on organise votre emploi du temps comment on organise votre travail si votre travail est reconnu que vous puissiez prendre des vacances sans qu on vous rappelle sur votre temps de vacances La consid ration humaine du soignant par ses coll gues soignants et par les sup rieurs Je pense que c est surtout a L quipe de travail appara t en quelque sorte comm
228. ntes C est tr s rare quand on le fait On essaie mais c est tr s rare Vous essayez parce que c est un plus par rapport la prise en charge du patient Oui parce que c est vrai que lors des temps de transmissions tous les personnels confondus sont pr sents et heureusement que les aides soignantes nous informent de certaines choses Pendant les toilettes elles voient des choses que nous on ne voit pas l alt ration de la peau des choses comme a Nous on ne voit pas toujours tout Heureusement qu elles sont l pour nous le dire Donc lorsqu on travaille avec elles c est vrai qu on voit les choses ensemble on discute ensemble avec les patients et on apprend beaucoup de choses sur leur vie et la prise en charge du patient est diff rente Donc c est vrai que c est bien de travailler ensemble mais a ne se fait pas C est impossible du fait des charges de travail Et les aide soignantes elles m mes aiment qu on travaille avec elles en plus que a les soulage un petit peu Mais ce n est pas possible en g n ral C est peut tre aussi valorisant pour elle avoir le sentiment d tre davantage impliqu dans la prise en charge du patient Oui tout fait Et c est vrai qu elles nous le reprochent souvent en nous disant Nous on ne fait que les toilettes et vous vous faites autre chose Mais on n a pas le choix on doit se plier au rythme et c est comme a Est
229. ntes kin c est multidisciplinaire l c est vraiment le temps de transmissions o tout le monde est pr sent la cadre les kin psychologue tout le monde est pr sent En n phrologie nous avons un temps de transmissions m decin et infirmi res quand le m decin arrive C est pas un temps d fini le m decin arrive il demande des transmissions on doit tre disponible Voil Et a c et une source de stress puisqu on est occup le m decin nous appelle Nous voulons des transmissions quand ils en veulent parce que souvent ils font leur visite alors qu ils n ont eu aucune transmission Nous on est occup dans une chambre on ne sait m me pas que le m decin fait la visite Et a pour moi c est encore une source de stress parce que je me dis Comment peut on faire une visite alors que l on ne conna t pas les derniers v nements qui se sont pass s avant la visite C est pas tr s logique a fait partie du travail en n phrologie Je me fais une raison Est ce que vous partez souvent en formation On a des formations qui nous sont propos es Donc on peut tre en formation quand on le demande Moi c est vrai que je n ai pas le temps enfin maintenant je vais l avoir plus parce que mon deuxi me enfant va tre scolaris mais il a eu beaucoup de probl mes de sant donc je mwai pas fait d heures en plus je n ai pas demand de formation Mais c est vrai qu on peut a
230. ntinue est ce que vous avez l occasion d aller en formation une fois par an ou plus ou moins En fait il faut la demander Le probl me c est que tout le monde ne peut pas y aller Mais l encore une fois a d pend compl tement des tablissements Moi quand j tais on me disait que je n tais pas prioritaire parce que a ne faisait pas suffisamment longtemps que j tais dans le service Donc c tait niet a casse un peu les motivations parce que a re motive bien d avoir des formations L dans le service o je suis on nous impose des formations On s aper oit que malgr une pratique depuis des ann es et des ann es on r apprend des choses Les choses ont volu et moi personnellement je sais que a m aide me re motiver Mais il n y a rien de syst matique Moi l j ai redemand des formations Cette ann e on m a demand d inscrire comme tout le monde les formations que je souhaitais avoir et je leur ai carr ment dit Ecoutez moi je ne demande plus de formations parce que je ne les obtiens pas donc je ne veux plus demander de formations On m a dit Si si vous allez avoir la formation que vous demandez pour 2008 Nous sommes le 1 juillet 2008 donc j attends ma formation d ici le 31 d cembre sinon je vais retaper du poing sur la table Mais il y a beaucoup de gens qui au travail ne demandent pas enfin tout a c est une question individuelle Il
231. oins ils sont stress s le travail d quipe est d autant plus pr sent Quand tout le monde n en peut plus qu on est tous crev s qu on a un boulot monstre il y a beaucoup plus de tensions on est tous plus stress s on est moins disponible pour ses coll gues et le travail d quipe il est r duit de moiti Apr s je pense que tout d pend de l ambiance L ambiance d finit le travail en quipe Quelle diff rence voyez vous entre le travail en quipe dans un service de bloc op ratoire ou de salle de r veil et un service d hospitalisation en m decine par exemple Je pense qu il y a plus de travail d quipe dans les services d hospitalisation dans le sens o il y a plus de personnels soignants diff rents Dans un service d hospitalisation il y a les ASH qui font le m nage les petits d jeuners il y a les aides soignantes qui font les toilettes Apr s toutes ses t ches se m langent plus ou moins en fonction du travail d quipe Si une infirmi re a le temps elle va aider l aide soignante Si une aide soignante a le temps elle va aider l infirmi re a a d pend justement du travail d quipe Mais il y a beaucoup plus de soignants diff rents en service d hospitalisation parce qu il y a diff rents soins Il y a le moment de la toilette c est l ou vivent les patients pendant leur hospitalisation il y a le moment des repas et toutes ces choses l et l je pense qu il
232. oll gues ou moi m me on a une petite semaine de deux jours et une grande semaine de cinq jours Souvent quand il y a de petits accrochages entre coll gues ou ce genre de choses a arrive en fin de grande semaine On est fatigu on est moins tol rant on explique moins les choses Euh vous pouvez me r p ter la question rex Si vous avez d j eu l occasion d observer des signes d puisement professionnel chez des coll gues Ah oui donc je pense surtout a Apr s des petites choses comme une th rapeutique qui n aurait pas t mise en place mais le service tourne bien quand m me je pense qu on travaille bien aussi Mais des fois il y a des petites choses qui vont passer la trappe parce qu il y a trop de travail On a pr f r prioriser a donc on a peut tre laiss tomb des petites choses moins importantes Mais a peut avoir des cons quences quand m me a va vite Donc dans les rapports entre coll gues les tensions entre coll gues Et il y a aussi c t affectif des cas vraiment lourds et j ai d j vu des coll gues pleurer ou ce genre de chose par rapport une situation dure M me des pionni res enfin des pi ces importantes de l quipe qui sont l depuis longtemps Moi personnellement j ai eu un cas un cas tr s important 119 quelqu un qui avait t physiquement frapp et qui tait vraiment dans un sale tat Par rapport a beaucoup de me
233. omme m tier Alors que celui qui est professeur c est aussi bien Institutrice ou aide maternelle c est aussi bien ils ont en charge trente cinq petits c est aussi bien On a l impression qu on a la plus belle profession du monde mais non on a la profession qu on a choisie On ne nous a pas forc tre infirmi re on l a choisi ce m tier Donc on en a choisi aussi un petit peu les cons quences Moi a fait trente trois ans que je suis infirmi re ce m tier l je l ai choisi J aime ce m tier Partir en retraite par exemple c est pas encore dans 140 ma t te Je pourrais partir l ann e prochaine la retraite mais moi c est pas encore dans ma t te c est pas inscrit cette situation Que pensez vous des revendications de davantage d autonomie en particulier du droit de prescriptions infirmi res C est sp cifique certains services a Ce besoin quand on est infirmi re de se sentir un petit peu plus lev e que les autres et ce besoin de prescrire parce que des fois on a l impression qu on est de petits m decins Il faut toujours faire attention a parce que la m decine il y a quand m me dix ann es d tudes infirmi re c est trois ann es On n a pas les connaissances des m decins Mais c est vrai qu on retrouve souvent des gens qui se prennent pour des petits m decins quand m me Vous prenez une infirmi re du bloc op ratoire anesth siste c e
234. omp titivit des entreprises travers l appropriation des nouvelles technologies par les salari s Sur le plan social l objectif tait d utiliser les nouvelles technologies comme une nouvelle opportunit d apprentissage d acquisition et de d veloppement des comp tences l poque o revenait comme un leitmotiv du d faut de comp titivit de l conomie fran aise l id e d une population vieillissante dont la formation initiale les comp tences et les routines n taient plus ad quates aux nouveaux param tres d un monde conomique et professionnel en mutation Nous pouvons qualifier le concept d organisation qualifiante d id al type au sens de Max Weber car il se pr sente sous la forme d une cible atteindre En effet la proposition est de se diriger vers une organisation qui serait id alement un lieu de production de transfert et d appropriation de nouvelles comp tences permettant aux hommes et l organisation d tre en phase avec les donn es changeantes du contexte 12 Trois principes fondamentaux permettent de r sumer la nature et les objectifs de l organisation qualifiante Le premier principe fondamental s apparente une r volution copernicienne dans le domaine de la gestion des comp tences et des ressources humaines En effet traditionnellement les ressources humaines sont ajust es aux choix organisationnels pr alablement d termin s Or dans le cadre de l organ
235. on chemin ou s institutionnalise dans la repr sentation sociale Concernant le burn out ou l puisement professionnel des infirmi res il s agit de d crire comment le malaise ressenti par certaines infirmi res est mis en forme et tiquet travers la r f rence cette nouvelle cat gorie de la psychologie du travail Marc Loriol pr cise que cela ne signifie pas que le ph nom ne n existait pas avant l utilisation du terme qui sert le d signer mais que cela t moigne du fait que le psychisme humain poss de une certaine plasticit et une complexit qui rendent possibles diff rentes lectures de cette souffrance De notre point de vue cette plasticit n est pas une qualit intrins que du psychisme humain qui se d ploierait dans un univers d pourvu de forces ou de courants d air mais elle est en prise avec une volution soci tale dont une des expressions g n riques est l interrogation qui porte sur le sens du travail Ce point de vue est mettre en relation avec le mod le du burn out d Alaya Pines qui propose de mettre l accent sur la pr gnance de la qu te existentielle dans l investissement des individus au travail Nous suivrons Marc Loriol dans le d veloppement de cette seconde modalit de la construction sociale de l puisement professionnel Ce qui nous permettra de faire en quelque sorte la biographie du concept de burn out La troisi me approche de la constr
236. onn e c est le produit d interactions sociales dans le cadre d un travail d quipe Il se construit travers l activit d un collectif de travail soud autour d objectifs communs et il constitue le capital social de chacun Ainsi le soutien psychologique se d finit en termes d changes dont l expression la plus achev e est l id e de communaut de pratiques o chacun apprend des autres et leur transmet des connaissances Le lien ainsi tabli entre soutien psychologique et environnements d apprentissage interactif permet de concevoir le soutien psychologique davantage sous la forme d une praxis que sous celle d un id al moral D s lors le soutien psychologique appara t comme une comp tence collective qui participe l organisation et la qualit du travail et donc la prise en charge du patient C est par ce caract re op ratoire qu il peut la fois favoriser l accueil des nouveaux venus dans l quipe permettre un meilleur contr le du stress li la charge de travail conforter l identit professionnelle et contribuer l panouissement de chacun Il s agit d une vision concr te et op rante du soutien psychologique 3 Probl matique et hypoth ses 3 1 Les intentions Notre travail de recherche est exploratoire Notre objectif n est pas d tablir une v rit ou l objectivit d un constat mais de v rifier la pertinence
237. onostics Est ce qu il va s en sortir Combien de temps a va mettre ce genre de choses Et par rapport a on ne peut rien dire Sur l tat du patient on apporte des r ponses directes concr tes Est ce qu il a mal Non il n a pas mal il est s dat il est endormi il a des antalgiques qui lui permettent de ne pas souffrir Par contre en termes de pronostics on ne s avance jamais Chaque patient est un cas particulier et souvent ils sont dans un tel tat qu on ne peut pas trop s avancer Ils peuvent voluer dans les deux sens et a c est d routant par rapport aux familles qui attendent des r ponses concr tes imm diates et qui ne les ont pas 117 Comment se passent les transmissions dans votre service Les transmissions se font d une part de coll gue coll gue On travaille douze heures un coll gue de jour un coll gue de nuit A chaque changement de quart on fait des transmissions tr s pr cises On reprend en compte tous les l ments tous les jours en quipe pluridisciplinaire infirmiers m decins cadres Il y a tous les jours un staff o on reprend les cas de chaque patient On discute ensemble de ce que l on va mettre en place Par contre pas tous les infirmiers Il y a juste une infirmi re du service qui se d tache pour a et qui apr s refait les transmissions aux autres infirmiers parce que l on ne peut pas l cher nos patients Donc il y a a
238. oppement des comp tences De fait l approche par les comp tences est au centre de l organisation apprenante Elle tablit le lien entre connaissances explicites et connaissances tacites en privil giant l apprentissage exp rientiel Les savoirs explicites correspondent aux connaissances formalis es et transf rables tandis que les savoirs tacites correspondent aux savoir faire contextualis s difficilement communicables parce que non formalis s La dimension r flexive introduite dans les pratiques professionnelles permet d op rer un travail de d contextualisation des savoirs tacites et une formalisation des pratiques favorisant leur transf rabilit et leur appropriation collective Ainsi en mati re de formation et d apprentissage si les objectifs de l organisation apprenante int grent l l vation du niveau de qualification des individus et le d veloppement des comp tences individuelles ils n y sont pas r ductibles En effet les objectifs sont galement ceux d une professionnalisation collective qui r sulte de modalit s d apprentissage dont la caract ristique est le partage de la r flexivit introduite dans les pratiques professionnelles 1 3 La formation et la sant au travail 1 3 1 La sant physique 14 En un sens troit la sant au travail signifie d abord la sant physique la protection du corps Elle se d finit dans les termes de l hygi ne et de la s curit au travail Pr
239. ortie de patients qui devront user d appareillage domicile ou d un traitement sp cifique n cessitant une ducation th rapeutique Elle souligne comment ce travail en collaboration est une source de satisfaction la fois pour les patients et pour le personnel soignant 51 Analyse 5 E est infirmi re dipl m e d Etat depuis 1976 Apr s trente trois ann es d exercice du m tier d infirmi re elle est une ann e d une retraite qu elle n envisage pas pour le moment Elle a travaill essentiellement en neurologie puis dans des services de maladies infectieuses Depuis 1988 elle exerce en h pital de jours o 80 des personnes accueillies sont s ropositives Elles est donc sp cialis e dans la prise en charge et l accompagnement des patients porteurs du virus HIV Les personnes qui fr quentent l h pital de jour ont g n ralement des pathologies chroniques lourdes Avec certains patients qui viennent r guli rement les liens s tablissent sur de nombreuses ann es tel ce patient qui l appelle mon p tit colibri et qu elle conna t depuis vingt cinq ans Les l ments de satisfaction dans le travail qu elle mentionne sont d une part le respect que les patients lui t moignent et surtout leur gentillesse d autre part les patients situations o les patients retrouvent une vie sociale et professionnelle et lorsqu ils viennent avec le sourire alors que ce n est pas vident d
240. os de H Ce qui est puis ne peut plus satisfaire l usage auquel il est destin Epuiser des ressources c est ne plus avoir de ressources dire que l eau d un puit est puis e cela veut dire qu il n y a plus d eau dans ce puit et que l on ne pourra d finitivement plus remonter de seaux remplis d eau moins d alimenter ce puit nouveau Ce n est pas de cet ordre que sont les difficult s qui naissent des relations et conflits potentiels entre coll gues 60 elles n puisent pas les ressources professionnelles du soignant mais elles affectent son dynamisme et rendent ainsi plus difficile l ex cution de la charge de travail A la fin de l entretien H introduit le th me de l impact sur la vie personnelle Cet impact est d abord bri vement abord sous l angle de la difficile coupure entre le travail et la vie en dehors du travail par rapport aux fins de vie Il est ensuite plus longuement d velopp sous l angle des contraintes que la vie professionnelle exerce sur la vie personnelle La difficult semble tre de concilier la disponibilit que la profession exige et l quilibre de la vie personnelle n cessaire pour tre en mesure d offrir cette disponibilit Pourquoi la profession d infirmi re tait l origine faite par des s urs parce que a demandait beaucoup d investissement et maintenant s investir professionnellement je ne vois pas comment on p
241. ositions Dans nos critiques sur ce travail nous soulignions qu il repr sentait davantage un d frichage que le trac d une trajectoire Cependant ce d frichage fait entrevoir des liens troits entre l puisement professionnel le travail en quipe l organisation du travail et le management et permet d envisager le recours l ing nierie de formation dans la perespective d une politique de pr vention de l puisement professionnel Dans le cadre des actions de pr vention trois niveaux d intervention sont distingu s primaire secondaire et tertiaire L objectif de la pr vention primaire est la r duction l limination ou le contr le des facteurs li s l environnement Au niveau secondaire l attention est port e sur les strat gies de coping des individus afin de les aider mieux g rer les exigences et les contraintes li es l activit et l environnement professionnels Enfin les interventions au niveau tertiaire rel ve davantage du traitement que 13 de la pr vention de l puisement professionnel dans la mesure o l objectif est d apporter une aide individuellement adapt e aux personnes qui souffrent d puisement professionnel et dont l tat n cessite une prise en charge psychologique et ou m dicale Th oriquement aux diff rents niveaux d intervention primaire secondaire tertiaire il est possible d agir sur l individu sur l organisation ou sur l interaction individu organisation Cepend
242. ot pluridisciplinaire Alors comment est organis le travail en quipe comment a fonctionne Chacun a un r le En g n ral les infirmiers ont un nombre de patients d fini Il y a en g n ral une vingtaine de patients donc on en a peu pr s dix chacun Apr s on g re euh c est quoi votre question exactement Comment fonctionne le travail en quipe comment a s organise les liens au sein de l quipe dans le travail au quotidien D accord Nous infirmiers en g n ral on est les piliers parce que c est nous qui voyons le patient vraiment dans la plus grande globalit Souvent on fait les soins constants les tensions la temp rature les pulsations la saturation c est ceque l on appelle les param tres vitaux a c est une grande base Apr s il y a tout ce qui est traitement en fin de compte tout ce qui est soin technique L aide soignant lui il va g rer tout ce qui est hygi ne donc la toilette l aide au repas si besoin Apr s il y a les m decins qui font une visite le matin et une contre visite l apr s midi Pendant ce qu on appelle notre tour on voit les patients le c t technique et l aide soignant voit le c t plut t hygi ne et alimentation Entre temps il y a la visite du m decin qui passe voir chaque patient Apr s la contre visite de l apr s midi on 108 revoit au cas par cas tous les patients et on prend des d cisions sur des change
243. ous un tu c est pas possible Et puis il arrive qu on ne voit m me pas le m decin passer On ouvre le dossier Tiens il y a une prescription il n est m me pas venu nous le dire Certains m decins vont demander ce que l on soit l d autres n en ont absolument rien faire 56 Au cours de l entretien sont galement voqu s les probl mes li s la reconnaissance du travail infirmier et l autonomie des infirmi res notamment le d calage entre les responsabilit s assum es de fait dans des situations d urgence auxquelles les infirmi res peuvent tre confront es sans assistance m dicale en particulier la nuit et les responsabilit s revendiqu es sous la forme de la mise en place de protocole permettant la couverture de la responsabilit dans l exercice autonome des soins et la reconnaissance par le corps m dical de la pertinence du diagnostic infirmier Ces probl matiques de la reconnaissance et d une l galisation de l autonomie dans l exercice des soins semblent influer sur le processus d puisement professionnel dans la mesure o elles participent la d finition des conditions de travail Analyse 7 G a douze ann es d exercice professionnel en structure hospitali re en cardiologie et en pool de remplacement Elle a d missionn un mois avant l entretien pour travailler dans un cabinet d infirmi res lib rales Les raisons de sa d mission ne sont pas li
244. out c est le principal Ces gens l ne regardent que le r sultat ils ne regardent pas derri re comment a s est pass Ils attendent qu il y ait des gros probl mes pour r agir Si le travail est fait et qu il n y a pas de probl mes alors il est o le probl me Le probl me c est que comme on a une conscience professionnelle m me si on gal re m me si on ne fait que courir toute la nuit on fait tout ce qu il y a faire Mais un moment donn a nerve un peu Parce que travailler dans des conditions comme a on n est pas une machine Notre m tier c est avant tout un m tier relationnel enfin moi je vois mon m tier comme a Et c est clair que quand on est tout seul pour vingt malades on n a pas le temps Pas le temps de prendre son temps pour discuter avec les patients surtout la nuit 114 Parce que en journ e disons que la charge de travail est peu pr s la m me mais il y a plus d intervenants donc plus de risques d tre coup en donnant nos soins Le soir le patient prend plus de temps pour discuter avec nous La nuit on parle de ce qui c est pass dans la journ e Mais quand on est tout seul pour vingt malades on n a plus le temps On voudrait bien mais le dernier patient quand minuit il n a toujours pas vu d infirmier alors que c est le premier tour il s inqui te Alors nous on est l Excusez nous mais je suis tout seul Voil On l a d j
245. out est une r ponse au stress motionnel chronique avec trois dimensions a l puisement motionnel ou physique b la diminution de la productivit et c la surd personnalisation Perlman et Hartman 1982 e Une perte progressive d id alisme d nergie et de buts ressentie par les individus dans les professions d aide cause de leur travail Sturgess et Poulsen 1983 3 Un tat d puisement r sultant de l implication avec des personnes dans des situations exigeantes motionnellement Johnson et Stone 1987 p 67 e Pour moi le burn out provient d inadaptations continues rarement reconnaissables et pour la plupart d ni es entre les caract ristiques de l individu et celles de l environnement Ces inadaptations sont la source d un processus d rosion psychologique lent et cach A la diff rence des autres ph nom nes stressants les mini stresseurs li s aux inadaptations ne causent pas d alarme et sont rarement sujets des efforts de coping faire face Ainsi le processus d rosion peut continuer longtemps sans tre d tect Etzion 1987 p 16 17 Un tat d puisement physique motionnel et mental caus par l implication long terme dans des situations qui sont exigeantes motionnellement Pines et Aronson 1988 p 9 Le burn out r f re une combinaison de fatigue physique d puisement motionnel et de lassitude cognitive Shirom 1989 p 33 e Le bu
246. p cialement bien pay Voil Donc je pense que vu ce qu on nous demande la disponibilit qu on nous demande le fait qu on a un planning mais d s qu il y a une absente on va venir de toute fa on on est oblig Vu tout ce qu on nous impose au niveau contraintes vacances etc On arrive au terme de l entretien si vous avez des remarques faire des points sur lesquels vous aimeriez revenir des aspects par rapport auxquels vous souha teriez vous exprimer je vous invite le faire Je sens qu il faut vraiment faire voluer les choses par rapport la formation des gens La formation m dicale des futurs m decins Quand je vois comment les gens se dirigent vers m decine et leurs motivations parfois a m inqui te Dans leur formation on devraient leur faire reconna tre davantage le travail des infirmi res Du c t des infirmi res je pense que d elles m mes les filles qui ne se plaisent pas elles partent d elles m mes Il y a encore des l ves infirmi res qui ont le feu sacr et c est important car je trouve que ce n est pas un 133 boulot que l on fait comme les autres Mais des fois je vois arriver des l ves a arrive maintenant alors que a n arrivait pas avant qui regardent un peu trop leur montre l heure c est l heure Les choses voluent un peu mais il va quand m me falloir revoir les choses parce que la population vieillit on manque de personnel L c
247. p de la psychopathologie du travail justifie le changement de terminologie Le centre de gravit de la recherche en psychopathologie se d place d une recherche des pathologies mentales sp cifiques au milieu professionnel o la subjectivit demeurait passive vers la compr hension de la normalit ou de l nigme de l quilibre entre souffrance et plaisir au travail qui r v le une subjectivit active Ce point d arriv e temporaire peut tre mais actuel de la psychopathologie du travail qui d veloppe une clinique du sujet a contribu l volution r cente de la psychologie du travail notamment travers le d bat actuel entre Christophe Dejours et Yves Clot qui de son c t d veloppe une clinique de l activit Pour ce dernier l horizon de la psychodynamique du travail en ayant pour ligne la normalit ne permet pas l acc s la sant au travail car la normalit c est par d finition l adaptation des normes existantes alors que la sant serait tre instigateur de normes sujet vivant d une normativit La sant serait du c t d un pouvoir d agir qui cr e de nouvelles normes et qui ne s puise pas dans l adaptation l existant Tandis que Christophe Dejours dans le cadre de la psychodynamique du travail met l accent sur les changes intersubjectifs en jeu dans le travail Yves Clot dans le cadre de la psychologie du travail et de la clinique de l activit so
248. parce qu ils vont avoir trop de demandes des j ai envie de faire pipi des choses comme a et on n est pas du tout un service dans lequel on est l coute de ces demandes car il y a d autre urgences Moi et mes coll gues on perd vite patience par rapport a On n a plus envie de donner un bassin un patient des choses comme a Et c est vrai que par rapport des patients veill s on d l gue beaucoup aux aides soignantes tous ces soins l alors que a fait partie de notre r le de soignant C est vrai qu ces moments l les aides soignantes ont un r le beaucoup plus important Mais encore une fois il y a peu de patients dans ces cas l Et les attentes par rapport aux familles car peut tre que vous tes plus en prise avec des demandes venant des familles Oui tout fait Justement souvent le c t dramatique de la situation il se ressent beaucoup plus par rapport aux familles qui vont nous faire part de leur peine de leurs attentes de leur questionnement Donc pour nous les attentes ne passent pas tant par le patient que par la famille C est par l interm diaire de la famille qu on a une relation plus affective on va dire avec le patient sa prise en charge et sa famille Les attentes de la familles c est surtout par rapport l tat du patient Est ce qu il souffre ce genre de choses On y r pond concr tement Mais on a aussi des questions en termes de pr
249. pas les mots pour s exprimer et face auquel tout le monde semble impuissant La qualit de l accueil du public est affect e par cette situation se d veloppe une fa on parfois routini re de travailler o la tendance est pour certains se recentrer ou peut tre se d centrer sur une certaine technicit dans le travail au d triment d une r flexion n cessaire une professionnalisation continue des pratiques tandis que d autres prennent de plus en plus de distance vis vis de leur engagement professionnel et quelque fois d veloppent des attitudes et des comportements qui expriment un laisser aller C est une fuite en avant dont une des cons quences est une perte de sens du travail Cependant je ne souhaitais pas aborder cette question de l puisement professionnel dans le domaine du travail social je voulais au contraire prendre du recul par rapport au contexte du milieu professionnel dans lequel j exerce B La mission Nous avons fait notre stage au sein de la Direction des Formations Initiales et Continues du CHU H pitaux de Rouen Initialement notre mission portait sur la qualit de vie au travail Dans la convention de stage telle tait sa formulation Politique de formation autour de la qualit de vie au travail bien tre et sant au travail Mais lors de notre arriv e sur le lieu de stage le contexte s est r v l ne pas tre opportun la r alisation de cette miss
250. personnes donc ce n est pas toujours facile vivre au quotidien Quand on veut changer des choses ce n est pas simple parce qu il y a toujours des gens qui ne veulent pas changer les habitudes d il y a tr s longtemps a use Enfin moi j avoue a va a vient Parfois je suis un peu us e par les coll gues rires C est vache dire mais c est un peu c est r ellement a C est difficile parfois d tre tout le temps avec les m mes personnes On n a pas forc ment on a des affinit s avec certaines coll gues pas avec d autres ou un peu Et il faut quand m me s entendre relativement bien pour travailler ensemble Mais aussi on n a pas toutes les m mes m thodes de travail Et a moi c est ce qui me g ne le plus Quand il faut toujours ranger derri re les gens par exemple c est usant Je suis en vacances mardi et tant mieux Parce que j arrive saturation Je prends beaucoup sur moi mais l j arrive saturation et il est temps de d compresser pendant trois semaines parce que j en ai besoin En fait moi j arrive prendre des vacances chaque p riode de vacances scolaires et c est chaque fois le moment o il faut a tombe bien Une semaine c est vite pass e mais a permet de souffler et de repartir m me si on re rentre vite dans le cercle infernal Mais a permet de souffler les cong s quand m me 173 Au del des difficult s qu il peut y avoir dans le tr
251. plus en plus tre la pointe de l outil informatique des transmissions des modes de communication qui sont un peu nouveau C est aussi soi personnellement de s investir pour suivre les changements Parce que apr s on peut avoir des raisons d tre puis C est a que je veux dire tout d pend de comment on s investit Voil Ainsi il y aurait des causes objectives mais surtout une responsabilit individuelle consistant se donner les moyens de s adapter aux volutions et changements de la profession Cette id e de l investissement personnel jalonne tout l entretien dans une relation troite la notion de travail en quipe S investir personnellement c est construire une relation aux autres Ainsi la relation soignant soignant qui n est pas voqu e lorsque la question de l puisement professionnel est directement pos e surgit de fa on implicite sous la forme d un investissement professionnel pos comme une responsabilit individuelle dont l exercice permettrait de se pr munir des raisons d tre puis Analyse 2 B est infirmier en structure hospitali re depuis quatre ans Apr s avoir commenc sa carri re aux urgences il travaille actuellement de nuit dans un service de chirurgie Il n est pas infirmier de bloc op ratoire son intervention se situe avant et apr s le bloc op ratoire Le 45 traitement de la douleur chez les patients est pr sent comme le souci
252. pour devenir cadre Non pas que j avais fait le tour de ma fonction d infirmi re j ai encore plein de choses d couvrir en tant qu infirmi re mais pour faire autre chose autrement Donc a c est une possibilit aussi de pouvoir s ouvrir vers d autres voies tout en restant dans le milieu Moi c est ce que j ai fait Nous allons aborder le domaine de la formation est ce que vous tes all e souvent en formation une fois par an plusieurs fois par an ou ponctuellement Moi je suis assez sensible la formation c est dans ma dynamique de travail Comme je suis quelqu un qui veut comprendre les choses qui s investit dans les actions dans les groupes de travail forc ment les formations ont eu une place importante pour moi Mais tout d pend de ce que l on entend par formation a peut tre des formations institutionnelles inscrites au plan de formation mais a peut tre aussi un groupe de travail l int rieur d un service sur une th matique donn e Comment se positionner dans la prise en charge des patients si c t on ne voit pas tout un tas de choses Par exemple l alimentation du d ment l entourage familial la pr sence de l entourage familial enfin plein de choses comme a D un sujet obligatoirement on va vers d autres c est un peu le probl me de la formation quand on va une formation il faut en suivre d autres en g n ral Ce n est pas un probl me
253. ps pour telles ou telles choses et finalement on est pris par le temps et 1l faut quand m me faire ce qu il y a faire Des fois il y a des urgences Quelqu un qui fait des compensations cardiaques et puis on y arrive pas on est tout seul Je me rappelle de nuit notamment on avait re u une femme assez jeune qui venait des urgences et elle nous avait fait une embolie pulmonaire une heure apr s tre arriv e dans le service On n tait pas tr s bien nous parce qu elle venait des urgences elle avait tait entour e elle monte chez nous et elle fait une embolie L interne de garde n tait pas sur place le temps qu il arrive on a essay de g rer au mieux Mais malgr tout cette dame est d c d e Apr s nous on avait les familles quoi expliquer quoi dire Des fois on est pas satisfait effectivement parce qu on se dit si on avait mais avec des si on fait beaucoup de choses Je ne dis pas qu il faut tre fataliste Il faut se donner les moyens de tout pouvoir mettre en uvre mais il y a des fois o malgr tous les moyens qui sont mobilis s on n y arrive pas Dans n importe quelle situation c est pareil Par exemple devant l absent isme r current de certains personnels il faut faire face au quotidien Il nous manque tant de personnel c est pas grave Moi mon positionnement en tant que faisant fonction de cadre c est d expliquer les choses Quand il y a sur un effe
254. que c est vraiment int ressant dans tout ce que l on a dit cette id e de protocole je pense que c est vraiment pas mal Pour prendre un exemple concret il y a des fois des patients qui ont besoin d tre recharg en potassium Le potassium c est un lectrolyte important qui s il est mal dos peut occasionner des troubles du rythme cardiaque voire un arr t cardiaque En r animation chirurgicale il nous faut une prescription pour pouvoir administrer du potassium En r animation cardiaque par exemple qui est un service sp cialis encore plus l dedans il y a un protocole qui dit que si le patient on dose dans le sang le potassium et si le patient est dans cette fourchette l l infirmier de lui m me va pouvoir administrer cette dose de potassium a On arrive au terme de l entretien si vous avez des remarques faire s il y des points sur lesquels vous aimeriez revenir ou des aspects qui n ont pas t abord s mais par rapport auxquels vous souhaiteriez vous exprimer je vous invite le faire Non mais c est int ressant a fait r fl chir par exemple je n y avais pas pens avant en fait mais je pense que le protocole c est un outil un super outil pour augmenter l autonomie de l infirmier sa satisfaction et au del peut tre diminuer indirectement l puisement 9 professionnel Entretien 4 45 minutes 123 Infirmi re Dipl me d Etat obtenu en 1983 Pouv
255. que de l puisement professionnel in Revue de l infirmi re N 128 mars 2007 pp 16 17 WARNET Sylvie 2007 Pr venir et soigner l puisement professionnel in Revue de l infirmi re N 128 mars 2007 pp 18 23 ZARIFIAN Philippe 2001 Le mod le de la comp tence Paris ditions Liaisons 130 p ZARIFIAN Philippe 2003 quoi sert le travail Paris La Dispute 187 p Sites Internet http www presst next fr presst publication_en_francais html Site des publications relatives l tude presst next et aux travaux ult rieurs 84 http www has sante fr Site de la Haute Autorit de Sant permettant l acc s de nobreux rapports sur le monde hospitalier et les probl matiques de sant publique Notons la publication en avril 2008 du rapport BERLAND Yvon MAFFIOLI Claude recommandation pilot e et coordonn par RUMEAU PICHON Catherine travaux conduits sous la responsabilit de D l gation transferts nouveaux m tiers Comment favoriser des formes nouvelles de coop ration entre professionnels de sant Haute Autorit de Sant HAS avril 2008 http www sante gouv fr ondps Site de l Observatoire national des professions de sant riche en rapports et documentations sur les volutions d mographiques et techniques des professions de sant http www ladocumentationfrancaise fr rapports publics 084000156 index shtml Site de La documentation fran aise o sont consultables les rappo
256. r compenser Je pense que l puisement professionnel est surtout l 121 Dans les d bats qui animent la profession il y a la revendication de davantage d autonomie comment faut il l entendre Tout simplement a passe par le fait que le m decin prescrit et l infirmier administre met en place a c est une chose il y a ce rapport l de toute fa on Si on rentre dans ce rapport strict il n y a aucune autonomie de l infirmier Ceci dit apr s par exemple par rapport quelqu un qui a beaucoup d exp rience c est clair qu il peut faire et mettre en place de mani re ad quate des choses qu il n a peut tre pas le droit de faire Il peut le faire a c est certain quelqu un qui a de l exp rience Mais apr s par rapport a y a tout le m canisme des protocoles qui se met en place savoir c est notifi que par rapport a par rapport ces l ments si a et si a tu peux mettre en place ceci ou cela L autonomie je pense qu elle se d veloppe beaucoup et c est tr s int ressant de travailler comme a M me si c est une autonomie indirecte on va dire a passe par un protocole mis en place par un comit de soignants c est vraiment int ressant pour l infirmier de travailler comme a 2 Ces protocoles ils se d cident quel niveau au niveau du service de l tablissement ou des autorit s de tutelle Les trois Il y a des protocoles mis en place p
257. r aupr s de cas tr s lourds Cependant la charge motionnelle est n cessairement pr sente car prendre en charge un patient c est fout simplement un rapport humain et le patient nous renvoie des choses Finalement la charge motionnelle ou le c t affectif seraient des facteurs d puisement professionnel sur le long terme dans le cas de situations motionnellement lourdes qui se r p teraient Moi personnellement j ai eu un cas un cas tr s important quelqu un qui avait t physiquement frapp et qui tait vraiment dans un sale tat Par rapport a beaucoup de membres de l quipe ont t affect s Et a peut tre que si c est redondant a peut aussi rentrer dans un cadre d puisement professionnel La charge motionnelle se r v le tre un facteur d puisement professionnel davantage pr gnant lorsqu elle est associ e un sentiment d chec dans les circonstances o tenter de sauver une vie est un d fi qui engage toute la personne du soignant tant physiquement que moralement 49 Un grand bless qui arrive on va se battre pendant deux ou trois heures pour le r animer et on le perd Bien s r il y a une d ception et a peut nous affecter suivant les cas Mais je pense qu on a quand m me des pr dispositions pour aller dans ce genre de service Au cours de l entretien la notion d autonomie du travail infirmier est abord e notamment la mise en place
258. r exemple je vais faire d une fa on pendant que ma coll gue d en face qui a cinquante ans va faire autrement Donc d j il faudrait une uniformisation des pratiques Il faudrait des formations qui permettent une uniformisation des pratiques quitte les imposer m me si a ne fait pas plaisir mais le probl me c est que il faut qu on arrive quelque chose de coh rent Il faut que tout le monde marche pareil Et puis augmenter la collaboration m decin infirmier qu il y ait un v ritable travail entre m decins infirmiers et les aides soignantes parce que les m decins ont tendance trop vite oublier les aides soignantes alors que sans les aides soignantes les h pitaux a ne tournerait jamais jamais Parce que ce sont elles qui sont proches du patient plus que l infirmi re et pourtant c est l infirmi re qui a tous les lauriers mais c est l aide soignante qui les m rite parce que c est elle qui se casse le dos et ce n est pas l infirmi re 152 Qu il y ait une reconnaissance des aides soignantes parce que je pense que le jour o il y aura cette reconnaissance elles se donneront aussi plus parce que pour l instant elles savent tr s bien que de toute fa on elles sont mal vues elles n ont pas de place elles sont l heureusement hein mais en m me temps pourquoi leur demander leur avis Donc il faudrait qu il y ait un vrai travail de collaboration et une uniformisation des pratiques
259. rait r fl chir une certaine r partition du travail mais on n en est pas encore l Donc nous a nous rajoute du travail en plus Quand les conditions s y pr tent a c est produit derni rement j tais dans un service o il n y avait pas trop de patients c tait hyper satisfaisant de bosser comme a En plus au niveau humain a rapproche les coll gues Tu vas m me aller faire des lits ou des choses comme a et puis tu es avec ta coll gue tu es au 127 m me niveau il n y a pas de probl me Par rapport au patient nous en g n ral on n a pas le temps de faire les toilettes alors quand on a l opportunit d tre avec une aide soignante de faire la toilette on voit mieux si le patient il a mal son tat cutan enfin plein de choses comment il r agit comment il se comporte En fait je pense que celles qui sont les plus proches des patients ce sont les aides soignantes Elles y passent quand m me beaucoup de temps Et c est vrai qu au niveau de la connaissance d un patient il n y a rien de tel Parce qu on le d couvre autrement dans son intimit vraiment diff remment il y a des relations diff rentes qui s tablissent C est une autre qualit de soins mais le probl me c est que a n est pas encore r alisable actuellement La sectorisation on l a plut t faite dans le service de m decine aigu Mais il y a une urgence qui arrive et c est toi de perfuser L l
260. ravail en quipe est il important pour vous et comment est il organis Moi j ai toujours travaill en quipe je n ai jamais travaill seule C est pour cela d ailleurs que je ne voulais pas faire de soins domicile ou ce genre de choses parce que j aime le travail d quipe C est vrai que c est mieux quand a se passe en harmonie C est pour a que je cherche toujours ce que les gens s coutent s entendent bien On essaie par rapport l quipe d instaurer le travail en bin me mais chaque fois qu on essaie a pose toujours probl me et pourtant ce serait l id al On arrive travailler ensemble entre infirmi res ou entre aides soignantes Mais l id al c est ce que l on a essay de faire dans l tablissement o je suis en ce moment c est de travailler en bin me de sectoriser de se prendre un groupe de patients et de travailler compl tement infirmi re aide soignante ce qui permet de voir la globalit de faire un soin global ce qui est nettement plus int ressant plus valorisant et apporte plus de reconnaissance pour les aides soignantes aussi Mais on est souvent bloqu par des contraintes diverses C est une question de charge de travail l infirmi re a les soins qui rel vent de sa fonction on va lui demander d aider la toilette donc a fait a en plus mais en m me temps il y a le travail administratif que l aide soignante ne va pas pouvoir faire Il faud
261. re autre chose Mais a d pend de comment on se situe vis vis de son m tier et c est une r ponse individuelle Moi au jour d aujourd hui je ne suis pas fatigu e je ne me vois pas autrement que finir ma carri re l h pital Mais a d pend des moments de vie de chacun des rencontres que l on peut faire des opportunit s C est vrai qu il y a des moments o on est plus fatigu que d autres il faut avoir le ressort pour repartir J ai fait pratiquement sept ans de nuit un moment donn j arrivais de moins en moins dormir C est vrai qu on est un peu d cal au niveau du rythme J avais l impression de faire trois journ es en une Physiquement je ne tenais plus debout Je ne dormais plus que trois heures donc forc ment Alors je me suis dit Stop l il faut que j arr te Je ne peux pas continuer comme a il va falloir que je fasse quelque chose Tout 102 d pend de comment on se positionne ce moment l est ce que l on se dit De toute fa on je n ai pas le choix il faut que je continue je ne peux pas faire autrement et finalement c est je ne dis pas que c est de pire en pire parce que apr s tout il y a des gens qui continuent comme a et qui s en satisfont ou est ce qu on se dit Il faut vraiment que je fasse autre chose et je vais aller voir ailleurs Moi c est ce que j ai fait je me suis dit Pourquoi ne pas envisager une formation
262. rement il faut dire On a appris ce matin la visite que Monsieur Untel avait un cancer Mais on n est pas au courant surtout il ne faut pas en parler 1l faut attendre le m decin doit aller le voir Il faut r guli rement redire les choses et tout le monde Les transmissions c est un moment o l quipe infirmi res aide soignantes et parfois ASH sont pr sentes Tout le monde entend les m mes choses mais tout le monde n int grera pas les m mes choses Il y en a qui vont entendre seulement le d but de la phrase d autres qui ne vont entendre que la fin Et le probl me c est que les choses sont vite r p t es mais pas toujours telles qu elles ont t dites lors des transmissions et c est vrai que c est difficile parfois de trouver la limite entre ce que l on doit dire et ne pas dire Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel Alors pour moi l puisement professionnel a d pend des cat gories professionnelles Il y a des m tiers beaucoup plus physique d autres o la charge mentale est plus importante Par exemple si on prend la cat gorie des aides soignantes par rapport la p nibilit de leur travail et la manipulation des patients la fatigue physique est tr s pr sente Une aide soignante qui a travaill dix ou quinze ans en g riatrie moi je comprends qu elle soit puis e fatigu e parce qu il faut voir quand m me les manipulat
263. res N 55 ao t 2005 pp 27 28 DELMAS Philippe MAYRAND Martine et al 2006 Sortir du management panique Tome 1 Pr server la sant des cadres et promouvoir celle de leur quipe Reuil Malmaison ditions Lamarre 248 p DELMAS Philippe MAYRAND Martine et al 2006 Sortir du management panique Tome 2 Le savoir et l art de d cider Reuil Malmaison ditions Lamarre 198 p DELPLANQUE R gine 2005 Organisation du travail et nouveaux risques pour les salari s in Soins cadres N 54 mai 2005 pp 20 22 DEVIN Bernard JOUVENOT Christian LINQUIER Nathalie SCHAAP Laurence Coordinateur 1998 De la formation la trans formation Dossier in Travail et Changement N 237 pp 9 16 DUQUETTE Andr DELMAS Philippe 2001 Le travail menace t 1l la sant mentale des infirmi res in Soins cadres N 40 novembre 2001 pp 63 65 79 ESTRYN BEHAR Madeleine 1997 Stress et souffrance des soignants l h pital Paris ditions Estem 245 p ESTRYN BEHAR Madeleine POINSIGNON Henri 1989 Travailler l h pital Paris Berger Levrault d 189 p ESTRYN BEHAR Madeleine FOUILLOT Jean Pierre 1990 tude de la charge mentale et approche de la charge psychique du personnel soignant Analyse du travail des infirmi res et aides soignantes dans 10 services de soins in Documents pour le m decin du travail INRS N 42 pp 131 144 FERNAGOU OUDET Solveig 2005 Organisation du
264. rn out appara t quand la r alisation d un r le actif participant la d finition de soi est menac e ou interrompue et qu aucun r le alternatif n est sous la main Hallsten 1993 p 99 Le burn out est une r action affective au stress permanent et dont le noyau central est la diminution graduelle avec le temps des ressources nerg tiques individuelles qui comprennent l expression de l puisement motionnel de la fatigue physique et de la lassitude cognitive Shirom 2003 p 248 La diversit de ces d finitions pourraient induire l id e que nous sommes en pr sence d un concept aux contours encore flous Cependant ces d finitions ne s opposent pas mais elles se compl tent les unes d crivent l tat de la personne atteinte d puisement professionnel ou burn out les autres le processus de l puisement 21 Les d finitions en termes d tat font ressortir les l ments suivants __l puisement motionnel et mental le d veloppement d attitudes n gatives envers autrui la diminution des performances et la d pr ciation de soi Les d finitions en termes de processus soulignent l cart entre l investissement de l individu au travail attentes intentions efforts id aux et la r alit du travail quotidien conditions et r sultats Elles pr sentent ce d s quilibre comme tant l origine d un stress qui peut tre ressenti ou ignor mais q
265. rs Avec ils ont obligation de former des gens Et c est pour a que nous on a une coll gue qui est infirmi re anesth siste qui a t form e par la clinique on a une autre coll gue qui revient de l cole d IBOD d infirmi re de bloc On a une autre infirmi re dont on parle pour la mettre l cole d IBOD et moi on est entrain de me parler de faire l cole d IAD malgr que je n ai pas la plus grande anciennet puisque je suis une des derni res arriv es dans l tablissement et tonnamment d ailleurs parce que par ordre chronologique ce n est pas moi que a revient si ce n est qu ils savent que moi j adore l anesth sie et que la salle de r veil a voir directement avec l anesth sie Donc voil il y a des possibilit s de formation L puisement professionnel a voque quoi pour vous La surcharge de travail qui est omnipr sente dans le milieu infirmier Par manque d infirmi res et aussi on manque d infirmi res parce que l on manque de moyens En tous cas c est les id es qui sont v hicul es Mais je pense que c est une r alit Partout on entend parler du manque d infirmi res S il y avait plus d infirmi res on aurait moins de travail et on aurait plus de temps J ai une amie qui est en cole d infirmi re et cette amie l conna t une infirmi re qui travaille dans une structure hospitali re et actuellement c est une catastrophe parce
266. rts publics en particulier le Rapport sur la d termination la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail remis par Philippe NASSE et Patrick LEGERON Xavier Bertrand Ministre du Travail des Relations sociales et de la Solidarit le 12 mars 2008 http www chu rouen fr Centre Hospitalier Universitaire de Rouen http www aderest org Association pour le D veloppement des tudes et Recherches pid miologiques en Sant Travail http www afsset fr Agence fran aise de s curit sanitaire et de l environnement et du travail http www anmtph fr Association nationale de m decine du travail et d ergonomie du personnel des h pitaux http www inrs fr Institut National de Recherche et de S curit http www invs sante fr Institut national de veille sanitaire http www anact fr Agence National pour l Am lioration des Conditions de Travail http www istnf fr Institut de sant au travail du nord de la France http www sante securite travail gouv fr Site du Minist re du travail http www sfhh net Soci t Fran aise d Hygi ne Hospitali re http www hesa etiui rehs org fr Institut syndical europ en pour la Recherche la Formation et la Sant et S curit http www osha europa eu Agence europ enne pour la s curit et la sant au travail http www fuss ca Fondation canadienne de la recherche sur les services de sant http www aqhsst qc ca Association qu b coise pour l hygi
267. s 2 2 2 Burn out des infirmi res et perception de la r alit Marc Loriol distingue trois moments dans la construction sociale d une cat gorie de perception de la r alit Un premier temps est celui de la d couverte ou de l invention de la z 3 s j 17 notion un second celui de sa promotion qu il qualifie d entreprise morale un PS e 5 y see se 18 troisi me temps celui de l institutionnalisation de la nouvelle d finition a La d couverte L expression burn out est emprunt e au domaine de l a rospatiale o elle d signe un accident particulier la retomb e au sol d une fus e apr s avoir br l trop rapidement tout son carburant En 1960 Graham Green publie A Burn out Case r roman dans lequel un architecte aigri devenu cynique d cide de se mettre l cart du monde dans lequel 18 Ibid V Ibid p 54 Ibid 1 GREEN Graham 1960 A burn out case ditions Traduit en fran ais sous le titre La saison des pluies aux ditions 27 il volue en s exilant dans des r gions lointaines d Afrique Cet usage litt raire de l expression n en fait pas un concept mais il souligne la force m taphorique que l expression conservera en devenant un concept dans les champs s mantiques de la psychologie et de la m decine C est en 1969 dans un article sign H B Bradley Community based treatment for young adult offenders Si publi dans Cr
268. s arr ter par exemple si un soir vous n avez vraiment pas envie de travailler vous avez l impression que vous n avez pas le droit de vous dire bon bah ce soir je n ai pas envie d aller bosser Malgr tout il y a beaucoup d arr ts je pense qu il y a beaucoup d arr ts maintenant plus que quand j ai d marr la profession j ai l impression Mais il y a un manque de personnel et par manque de personnel on s puise On ne peut pas demander une infirmi re de travailler deux cent l heure On a l impression d tre mont es sur piles Et il y a un moment o la pile elle explose On comprend on comprend Et je vois quand des coll gues sont arr t es longtemps parce que le personnel a le droit d tre malade aussi on ne s int resse m me pas eux alors qu ils sont arr t s pour des graves maladies On a l impression qu on ne s y int resse pas Et la direction les chefs on va dire nos chefs nous quoi s y int ressent encore moins Et je me dit souvent les chefs ils sont l ils ont une usine g rer du personnel il faut qu il y ait du monde et c est tout J ai l impression hein bon apr s Mais je pense qu on le retrouve dans d autres professions Il n y a pas que sp cialement la n tre Nous on fait de cette profession disons le m tier d infirmi re c est noble a fait beau On nous dit Ah tes infirmi re C est bien c est beau c
269. s pour pouvoir le faire ou alors qu il y ait quelqu un qui soit attach ne faire que a Mais pour avoir tout a il faut qu on prouve notre temps de travail pour cette ducation th rapeutique Ce qui n est pas vident Prouver que l ducation th rapeutique a lieu de vivre en fait sur l h pital a lieu d exister sur l h pital Donc il faut qu on prouve qu il y a des patients qui en ont besoin qu on prend du temps que a prend du temps de le faire pour pouvoir justement apr s avoir un poste une infirmi re qui puisse en faire tout le temps a veut dire qu on travaille 120 130 rires En fait l h pital veut qu on argumente le fait qu on a besoin d une infirmi re pour faire a Mais il faut qu on argumente avec des chiffres Une infirmi re qui a pass tant de temps qui a eu tant de consultations dans le mois Malheureusement quand on n a pas le temps de le faire on ne le fait pas Comment argumenter un poste d infirmi re plein temps quand on n a d j pas le temps ou juste le temps de faire ce que l on a faire C est pas vident Mais en fait l h pital c est un peu a tout le temps C est a tout le temps Est ce que malgr tout vous pensez que votre travail est reconnu Reconnu aupr s des patients oui Aupr s des m decins de la hi rarchie non pas vraiment Je ne trouve pas Apr s par rapport l ducation reconnu aupr s de la directio
270. s quilibre dans la relation La deuxi me tape la tension strain correspondrait la r ponse ce d s quilibre sur le plan affectif et s exprimerait travers un sentiment de fatigue d anxi t d puisement Cit in LORIOL Marc 2005 La construction sociale de la fatigue au travail L exemple du burn out des infirmi res hospitali res in Sant e conjugu e N 35 2005 p 55 29 motionnel La troisi me tape serait celle des attitudes et comportements d fensifs de l individu sur le mode de la fuite psychologique et du renoncement une tentative de r solution du probl me En 1981 avec Jackson Maslach d veloppe un mod le du burn out sous la forme d une structure trois dimensions 1 l puisement motionnel qui signifie une perte profonde de la motivation et le sentiment d un puisement de ses ressources personnelles 2 la d personnalisation qui correspond la dimension interpersonnelle la mise distance d autrui dans la relation de travail et au d veloppement d attitudes permettant de limiter les implications personnelles 3 la r duction de l accomplissement personnel qui renvoie une d pr ciation de soi une d valorisation de son travail et de ses comp tences et affecte le sentiment d auto efficacit D puisement motionnel qui repr sente la dimension affective du syndrome est central La d personnalisation et la r duction de l accomplis
271. s deux c t s de l Atlantique nous sommes demeur dans une r f rence trop g n rale au concept de burn out et nous n avons pas formul de d finition de l puisement 72 professionnel De ce fait nos hypoth ses ont un degr de g n ralit qui laisse trop de place aux interpr tations intuitives qui peuvent tre justes mais qui ne prouvent pas suffisamment leur validit Un panel plus important et diff renci aurait t n cessaire pour conforter la validit interne de nos r sultats effectuer un traitement quantitatif et permettre une g n ralisation de nos r sultats Il aurait t souhaitable en particulier d effectuer des entretiens avec des personnes ayant v cu une situation d puisement professionnel afin de faire une tude comparative des discours de ces personnes et de celles qui n ont pas prouv un puisement professionnel les contraignant mettre un terme temporaire ou d finitif leur activit professionnelle Le temps nous a manqu mais il aurait t int ressant de r aliser et d exploiter des entretiens avec des formateurs en IFSI des m decins du travail et des cadres de sant C est galement le manque de temps et l ampleur du sujet qui nous ont fait renoncer l exploitation formalis e de la litt rature parcourue sur les Magnets Hospitals aux Etat Unis et sur les exp riences d organisation et de management r alis es au Canada 6 Conclusion et prop
272. s le contexte c est un patient d ment qui n a plus la m me perception dans le temps qui ne sait plus se rep rer Il faut savoir expliquer au patient ne pas perdre patience non plus nous en tant que soignant ce qui peut arriver quand on a des probl mes c t des fois a peut interf rer Moi j ai toujours eu comme r gle de fonctionnement de ne pas m langer la vie priv e et la vie professionnelle C est mon avis un des principes pour pouvoir avancer Tout le monde a des probl mes tout le monde a des soucis l ext rieur comme l int rieur de son travail 96 M me si je suis satisfaite il y a des moments o effectivement des d cisions ou des conflits d quipe ne me satisfont pas Il m est arriv de ne pas tre d accord avec une d cision prise par exemple vis vis d une coll gue des choses qui avaient t dites Mais je pense qu il faut savoir aussi se d tacher de tout a ne pas s investir trop dans les conflits personnels Non pas que je sois inhumaine non pas que je ne sois pas sensible mais il faut aussi prendre du recul dans beaucoup de situations a vient avec l exp rience C est vrai que j ai eu une exp rience de faisant fonction de cadre et en tant que cadre on ne peut pas rentrer dans toutes les histoires de tout le monde C est impossible parce que si on veut respecter des valeurs comme l quit la confiance et tout a on ne peut pas s inve
273. s pathologies qu on rencontre ici C est vraiment tr s tr s sp cialis par rapport ici Ma coll gue a fait la formation pour faire l ducation th rapeutique ce n tait pas propos au plan de formation Nous on l a fait gr ce un laboratoire Apr s c est la formation professionnelle qui prend le relais mais la base c est nous qui trouvons les formations que l on a envie de faire Alors au d marrage oui j ai fait des formations du genre Aider vivre jusqu la fin a permet d avoir un change avec les autres coll gues des autres services et de voir ce qu elles vivent de se dire qu il y a des services mieux et des services pires donc a rassure et a permet d changer En fait c est plut t des changes Je n ai pas le souvenir de formations qui taient dans le plan de formation et qui m aient franchement int ress e part celle ci Aider vivre jusqu la fin o j tais jeune infirmi re et que je suis arriv e en 94 avec tous les d c s VIH et o ce n tait pas facile C est la formation qui m a le plus marqu cette p riode l c tait peut tre aussi l o j en avais le plus besoin aussi Apr s les autres formations non Et par rapport aux conditions de travail tout a ils ne proposent pas de toute fa on de formations Mais nous ici on cherche plus des formations sur la sp cialit sur la pathologie pour mettre en place des choses
274. s presque Il y a peu de m decins et de plus en plus de travail je pense Et puis apr s oui justifier notre charge de travail pour justifier qu on travaille rires et qu on n est pas l se tourner les pouces En m me temps a permettrait de valoriser notre travail Mais les m thodes qu on applique l h pital je ne suis pas persuad e qu elles mettent vraiment en valeur notre travail malheureusement Ce nouveau proc d de codage les SIPS je ne pourrai pas vous dire exactement Ils prennent trois crit res c est l autonomie du patient les soins techniques et le relationnel Donc c est c t de 1 20 20 c est plus de la r animation Nous sur l h pital de jour nos gens sont autonomes Alors nos soins techniques a vaut 1 Tout ce que l on fait si on passe un quart d heure vingt minutes avec un bilan c est 1 Donc c est le plus bas alors qu on a pass du temps on a l impression que a ne vaut rien C est une m thode qui se g n ralise sur beaucoup d h pitaux Alors apr s ce sont les h pitaux qui choisissent d adopter cette technique plut t qu une autre Mais en gros c est vraiment pour identifier notre charge de travail que ce soit sur l autonomie du patient mais aussi sur le c t relationnel ce qu on ne voyait pas avant non plus Alors c est bien et ce n est pas bien parce que sur les soins techniques on y perd mais les soins relationnels qui sont impor
275. s qui ont beaucoup plus d exp rience que moi qui ont vingt ans vingt cinq ans de m tier et qui n en peuvent plus qui n en peuvent plus de travailler elles ont l impression m me d tre de ne pas tre la hauteur Parce qu elles en ont marre des conditions de travail a n volue pas Elles se plaignent mais a n volue pas Et puis je parle notamment des aide soignantes parce qu elles elles ont un travail norme norme norme Elles sont deux elles ont quasiment vingt enfin on va dire quinze toilettes compl tes C est un travail norme elles n en peuvent plus et je comprends mais je me dis que a ne changera pas de toute fa on a ne va pas s arranger La population vieillit et en quatre ans je me suis rendu compte que maintenant on a des centenaires Avant il n y en avait pas beaucoup maintenant il y a de plus en plus de centenaires avec des poly pathologies Donc je ne pense pas que a voluera c est pour a que j essaie de positiver Je me dis on n a pas le choix Apr s il faut changer de domaine si on s puise ou alors changer d tablissement peut tre que c est l tablissement qui veut a mais je ne pense pas c est partout pareil Pr c demment vous exprimiez le fait que vous travaillez dans une quipe soud est ce que vous pourriez travailler dans une quipe o l on ne ressent pas suffisamment de soutien d engagement commun Il y a quatre
276. s rel guent a comme un soin aide soignant alors que la toilette au niveau du recueil de donn es au niveau de la douleur c est tr s important C est l qu on se rend compte si le patient est souffrant C est pas en le voyant et en posant une perfusion qu on s en rend compte Donc rien que la toilette c est un soin important parce que on peut aider manipuler et on peut faire les pansements Si on fait tous les soins deux d un coup les soins aide soignants et les soins infirmiers d j on d range moins le patient On est moins l dans la chambre on est moins le manipuler on lui fait moins mal Donc d j 149 comment faire une bonne prise en charge globale du patient quand il y a un acteur puis un autre puis un autre non ce n est pas possible Faut vraiment travailler ensemble si on ne travaille pas ensemble on ne peut pas prendre correctement en charge le patient Comment se passe la collaboration avec le m decin Le m decin va venir l heure qu il souhaite Les chirurgiens c est un peut part parce qu ils sortent du bloc des fois ils sortent tard mais bon ils peuvent aussi nous faire tourner en bourrique Mais les m decins s ils ont envie de venir 20h30 ils vont venir 20h30 Ils savent tr s bien qu 21 heures ce sont les gros soins mais ils d cident de passer avant Il n en ont absolument rien faire parce que leurs imp ratifs sont plus importants et l i
277. s rencontr es Ainsi une quipe qui n est pas la hauteur qui n apporte pas ce que l on attend d elle ou pire encore qui est source de difficult s en privant l individu d une ressource fondamentale ou en affectant ses ressources appara t cause d puisement professionnel Sans tre l origine des difficult s elle peut appara tre responsable du fait que l on ne puisse plus les assumer D ailleurs dans les services o la charge motionnelle est lourde il est toujours fait r f rence la qualit de l quipe non seulement sur le plan technique mais sur le plan humain La n cessaire prise en charge d une part de la relation soignant soign par la relation soignant soignant est porteuse d un ordre naturel des choses interne cette derni re c est l quipe de suppl er aux d faillances de l individu l inverse est contre nature Cela ne signifie videmment pas qu il y aurait d un c t le soignant en tant qu individu et de l autre c t l quipe ce qui serait absurde puisque le soignant en tant qu individu est partie int grante de l quipe de travail mais cela signifie qu en retour de la part qu il prend ou de la contribution qu il apporte la constitution du collectif de travail que constitue l quipe il attend de celle ci qu elle joue pleinement son r le de ressources professionnelles et de soutien psychologique 70 4 3 Retour la probl matique
278. s trois grandes dimensions qui structurent le mod le propos par Maslach et Jackson le MBI va tre un outil privil gi des premi res recherches men es sur l puisement professionnel dans le domaine du soin en France la fin des ann es 80 No lle Lidvan Girault dans le cadre d une th se de doctorat de psychologie soutenue en 1989 traduit et utilise le MBI pour la premi re fois en France aupr s d une population de cinquante deux m decins et six infirmi res de services de m decine d urgence De la fin des ann es 80 aujourd hui plusieurs enqu tes ont t men es dont l impact va actualiser la th matique de l puisement professionnel dans le domaine du soin Chantal Rodary biostatisticienne entour e de trois m decins du travail d une infirmi re g n rale et d un psychiatre va mener une enqu te comparative aupr s de cinq cent vingt infirmi res de l Institut Gustave Roussy sp cialis sur le cancer et de l h pital Bic tre Les r sultats de l enqu te montrent un taux d puisement professionnel plus important parmi le personnel soignant de l h pital Bic tre alors que le nombre de d c s est plus important l Institut Gustave Roussy Ce constat va permettre de souligner l importance d une strat gie de pr vention fond e sur la formation au soin relationnel dans les situations difficiles comme les d c s les infirmi res de l Institut Gustave Roussy tant jug es
279. s votre service Comment fonctionne le travail en quipe Quels en sont les moments importants Quel est l int r t principal du travail en quipe continuit des soins prise en charge globale du patient Pouvez vous me donner un ou des exemple s de coop ration Pourriez vous continuer travailler dans un service o le travail en quipe serait vraiment insatisfaisant Environnement et conditions de travail Avez vous le sentiment d une surcharge de travail Est elle physique ou psychique Quel est le plus difficile assumer une surcharge de travail physique ou psychique Dans une journ e de travail le temps de parole et d change vous semble t il suffisant Vous sentez vous parfois ou dans certaines situations isol e Disposez vous de suffisamment d autonomie Pensez vous que votre travail est reconnu puisement professionnel Qu est ce que pour vous l puisement professionnel tablissez vous une relation entre l puisement professionnel et la charge motionnelle dans le cadre de la relation aux patients tablissez vous une relation entre l puisement professionnel et le travail en quipe Formation L puisement professionnel ou le burn out a t il t voqu lors de votre formation en IFSI Allez vous r guli rement en formation Quelles formations avez vous suivies 92 Fin de l entretien Nous arrivons la fin de cet entretien si vous avez une remarque
280. sement personnel sont des composants attitudinaux ou cognitifs En 1982 Alaya Pines met l accent sur l id e d une qu te existentielle des individus au travail Le burn out ne surviendrait pas du simple fait de contraintes li es l environnement de travail quelles que soient la force de ces contraintes mais lorsque l individu ne pouvant plus utiliser ses comp tences comme il le souhaite est priv de la signification qu il recherche dans son travail C est une approche motivationnelle o le burn out surviendrait cause de l cart entre motivations et attentes d un c t et r alit de l autre Mais nous savons qu une th orie ou un mod le n est pas une preuve de la r alit Les mod les du burn out ne prouvaient pas la r alit de celui ci C est l usage de l instrument de mesure cr par Maslach et Jackson en 1981 le Maslach burn out inventory MBD qui va permettre de donner corps au concept en l mancipant de la m taphore En effet en utilisant le MBI Maslach et Jackson pouvaient dans un m me mouvement d limiter et pr ciser les contours du syndrome et faire appara tre des infirmi res en chair et en os 25 concern s par le burn out 7 Voir annexe 1 p 91 25 LORIOL Marc 2005 La construction sociale de la fatigue au travail L exemple du burn out des infirmi res hospitali res in Sant e conjugu e N 35 2005 p 55 30 Construit partir de
281. si contrario qu est ce qui tait le plus difficile ou le plus p nible Le plus p nible Le plus dur En tous les cas moi quand je suis parti de l h pital c tait le manque de consid ration C tait r ellement ce que je ressentais Enfin moi j ai travaill dans une grosse structure aussi c tait vraiment grand Et puis moi je faisais partie d un p le de remplacement donc un peu d essoufflement parce que effectivement toutes les semaines changer ou toute les deux semaines se remettre en question se r adapter chaque quipe chaque fa on de faire c tait une vraie difficult Je l ai fait cinq ans je crois qu au bout de cinq ans enfin en g n ral on y reste pas tellement plus Il y a aussi la hi rarchie qui est tr s pr sente ou pesante Chacun a sa t che remplir mais quelque fois il y a quand m me des heurts a je crois que c est le plus p nible Les horaires aussi mais on conna t moi j ai eu une formation qui a dur trois ans et demi pendant trois ans et demi on fait des stages et pendant les stages on sait tr s bien que l horaire c est commencer 6h 6H15 finir 14h 14h15 et le soir c est 21h Alors quand on a une vie de famille 21h les enfants sont couch s par exemple Ou inversement quand c est le week end et qu on est d apr s midi on s en va 13 heures et tout le monde n a pas encore fini de manger On s en va l ap ro
282. simultan e Cette nouvelle terminologie exprime une volution du champ de la formation en prise avec les changements en cours sur les plans conomiques et sociaux savoir une nouvelle fa on de raisonner davantage en phase avec les enjeux conomico strat giques actuels du d veloppement des comp tences C est le point de vue que d veloppe Guy Le Boterf Raisonner en termes d ing nierie des comp tences et non plus seulement en termes d ing nierie de formation ne revient pas seulement pr ciser ou moderniser le 10 vocabulaire ou des concepts Cette volution se traduit par le passage d une ing nierie de la formation une ing nierie de la professionnalisation Il existe en effet plusieurs moyens de d velopper des comp tences d acqu rir des ressources n cessaires cette construction du professionnalisme La formation est un moyen certes important mais c est un moyen sn 2 parmi d autres d y contribuer et ce n est pas le seul Cette opposition que trace Guy LE BOTERF entre ing nierie de formation et ing nierie des comp tences permet de mettre en vidence la distinction entre un dispositif de formation dont le centre de gravit est un programme ou un cursus lin aire de formation et une modalit d acquisition de comp tences qui contextualis e renvoie une situation de travail et s inscrit dans l organisation du travail De fait la mise en place d un dispositif de professionnalisat
283. sionnel serait la ran on d une distance soignant soign non suffisamment professionnelle Il faudrait n tre ni trop proche du malade et de sa famille afin de ne pas tre submerg e par la souffrance n1 trop loign afin de ne pas perdre la motivation originelle et l enthousiasme n cessaire au m tier La juste distance se construit elle doit s apprendre et les lieux de son apprentissage sont la formation initiale la formation continue l occasion notamment de stage la gestion du stress et de fa on plus informelle les groupes de parole qui doivent permettre en sus de 77 Cit par LORIOL Marc 2005 La construction sociale de la fatigue au travail L exemple du burn out des infirmi res hospitali res in Sant e conjugu e N 35 2005 p 57 32 lib rer la parole une analyse des pratiques une r flexion qui aide faire la distinction entre son moi personnel et son moi professionnel Exigence de reconnaissance sociale de la profession d une part exigence de professionnalisation l gard des infirmi res d autre part et enfin troisi me logique d action exigence d une rationalisation des moyens dans la fonction publique hospitali re que pourrait mettre en chec une non prise en compte de la probl matique de l puisement professionnel des personnels soignants Cette derni re logique d action va impulser le mouvement d institutionnalisation de la notion de burn o
284. sionnelle Oui oui c est vrai que c est important a C est important Il faut savoir rester soignant Il ne faut pas passer la barri re Les malades ne sont pas des copains Ce ne sont pas nos maris ce ne sont pas nos amants Il faut rester professionnel Et c est plus facile de soigner quand m me quand on est professionnel Regardez dans le VIH il y a des gens qui s y connaissent tr s tr s bien mieux que nous des fois Moi je me rappelle au d marrage du VIH on ne savait rien et il y avait des malades qui bossaient tellement les livres qu ils s y connaissaient 139 mieux que nous C tait une pression mais il ne faut jamais montrer qu on ne sait pas quelle que soit la situation 1l faut se montrer professionnelle comp tente et puis le malade a reste un malade Est ce que les soignants qui ne parviennent pas trouver cette distance professionnelle terme abandonnent la profession Peut tre peut tre mais moi je pense que quand on arr te cette vie d infirmi re c est plus quand on a une vie familiale avec des enfants un mari Le m tier d infirmi re ou de soignant on va dire soignant en g n ral ce n est pas toujours vident de le concilier avec la vie familiale Travailler la nuit travailler les f tes Il y a d autres m tier comme conduire un train tre h tesse de l air c est exactement pareil Mais nous on a l impression qu on n a jamais le droit de
285. soignant soign alors a je m en souviens bien mais le probl me c est que ma guidante ne voulait absolument pas que je critique Dans mon m moire il fallait que j analyse positivement toute la situation Il ne fallait pas que je remette en cause le service ou les pratiques la seule personne que je pouvais remettre en cause c tait moi Mais on ne remettait pas en cause un service ou des pratiques Il y a vraiment un souci parce que finalement on va essayer de cacher quelque chose alors que d j la relation soignant soign elle n est pas ais e parce que c est deux personnes avec leurs interactions et de toute fa on a ne peut pas a ne colle pas forc ment tout le temps Enfin moi j tais dans une situation o il ne fallait pas dire Ma guidante refusait compl tement 148 On peut se demander si ce non dit que vous voquez ne contribue pas une culpabilisation du soignant Ah oui Je pense que c est quelque part leur dire c est vous qui tes en chec ce n est pas autour ce n est pas l institution c est vous Alors que c est faux Parce que cet puisement il est trop g n ral il est trop pr sent pour que seules les personnes individuellement en soient responsable Enfin c est une id e parce que sinon ce ne serait pas si fr quent Quelle est la relation entre prise en charge globale du patient et travail d quipe La prise en charge globale dans l id al ce
286. sont pas l forc ment l aux transmissions En g n ral c est l infirmi re apr s qui vite fait passe l info les choses importantes qui les concernent En fait il y a beaucoup de choses au niveau des transmissions infirmi res qui ne concernent pas les aides soignantes qui concernent plus le devenir l administration Donc c est rare que les aides soignantes soient vraiment l pour les transmissions En g n ral c est l infirmi re de l quipe qui transmet aux aides soignantes apr s des points particuliers Dans votre travail qu est ce qui vous donne le plus de satisfaction D j par rapport la douleur Nous c est notre objectif Quelqu un qui a ce qu on appelle une chirurgie lourde quand on arrive bien palier a parce que l on a quand m me des traitements lourds D j quand on arrive soulager le patient on se sent satisfait Apr s je sais que dans notre m tier on nous apprend enfin on a t form comme a c est qu on n a pas s attendre de la reconnaissance C est un peu la philosophie quand on est l cole de soins infirmiers qu il ne faut pas chercher se faire reconna tre dans notre m tier Mais c est clair que a fait toujours plaisir quand un patient nous remercie Mais rien que le fait que le 109 patient on le voit avec le sourire on voit l volution on voit chaque jour que a va mieux qu il a le sourire On est content On vo
287. ssenti un engagement commun je pense que si les mentalit s n voluent pas je ne vais pas positiver pendant dix ans a c est s re Donc je pense que l pour l instant je positive apr s je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir le faire De fait l int gration un collectif de travail soud partageant une communaut de pratiques et d engagement appara t comme un facteur important de la pr vention de l puisement professionnel La charge motionnelle inscrite dans la relation soignant soign la confrontation au corps malade et la mort sont exclues de la sph re des facteurs de l puisement professionnel Moi c est ce qui me passionne en fait et je ne le vois pas du tout du c t d un puisement a me passionne Donc je n y pense pas Je ne vous en n ai pas parl parce que je n y pense pas Pour moi cette relation soignant soign m me si elle est quelque fois difficile c est justement ce qui met du piment dans ma vie et c est ce que j aime J aime a Ainsi la relation soignant soign est totalement d douan e de toute participation un processus d puisement professionnel tandis que la relation soignant soignant serait potentiellement impliqu e Analyse 10 J est une jeune infirmi re qui a trois ans d exercice professionnel en structure hospitali re Elle a travaill en chirurgie et travaille actuellement depuis sept mois en salle de r veil e
288. ssionnel Spontan ment Important Spontan ment Important voqu voqu Entretien 1 1 1 1 0 Entretien 2 1 1 1 1 Entretien 3 1 0 0 0 Entretien 4 0 0 0 1 Entretien 5 0 0 0 0 Entretien 6 0 0 0 1 Entretien 7 0 0 0 0 Entretien 8 1 0 1 1 Entretien 9 0 0 1 1 Entretien 10 0 0 0 1 Total 4 2 4 6 68 Avant de commenter les r sultats de ce tableau une premi re remarque s impose On peut s tonner de la pr sence de 0 sur une m me ligne dans les deux cases correspondant soit l vocation spontan e de l une ou l autre des relations soit l importance qui leur est accord e voire de la pr sence de 0 dans toutes les cases d une ligne Cela correspond aux cas o ni la relation soignant soign ni la relation soignant soignant n ont t voqu e spontan ment ou ne se sont vues accorder une importance particuli re parce que d autres l ments ont t mentionn s comme facteurs du processus d puisement professionnel savoir la charge ou surcharge de travail souvent associ e au manque de personnel les horaires dont le travail de nuit les jours f ri s et les nombreux week end travaill s enfin le d faut de reconnaissance et les relations avec la hi rarchie Bien que nous ayons pris en compte ces l ments dans les analyses d entretiens nous n avons pas voulu les faire appara tre dans ce tableau de fa on ne pas d centrer nos r sultats par rapport notre probl matiqu
289. st difficile je m aper ois que les gens ne r pondent pas puisqu ils sont sous respirateur et qu il y a aussi un taux de mortalit important et que c est trop dur pour moi psychologiquement j en parle mon cadre et en g n ral il n y a aucune difficult pour en sortir Parce que le cadre va bien comprendre la difficult et que ce serait compl tement stupide de laisser quelqu un en difficult dans un 164 service au risque pour le patient d tre mal soign finalement parce que la personne se sent incapable de faire les choses Voil Donc oui normalement la hi rarchie nous permet assez facilement de bouger au sein de l h pital Maintenant apr s c est une capacit personnelle Certaines personnes se sentent vraiment incapables de bouger parce qu elles se sentent li es entre au service et qu elles ne se sentent pas capables d assumer ailleurs parce que c est une autre quipe et surtout parce que c est une autre pathologie et qu elles ont peur de ne pas tre la hauteur Il y a peut tre aussi un probl me de r actualisation des connaissances Normalement on fait trois ans et demi d tudes et les seules choses qui vont changer dans les services ce sont les protocoles du service Quand j allais dans un nouveau service souvent les gens me disaient Oh l l a doit tre super dur quand m me de changer d aller en chirurgie d aller en machin Je leur r pond
290. st un niveau au dessus de nous si vous voulez elles elles font des gestes qui sont un peu plus importants que nous parce qu elles ont le droit de les faire Apr s vous allez en maternit vous avez des sages femmes qui sont un peu plus lev es que nous dans le m tier et qui ont un droit de prescrire elles se sentent encore un peu plus sup rieures que nous Il y a quand m me cette symbolique de la prescription qui est importante Mais apr s au fil du temps on s aper oit que on laisse a aux gens qui prescrivent Moi je sais mais je ne vais pas trop m aventurer sur ce terrain l moi je laisse les gens qui en ont les capacit s et le droit de le faire Parce que faut quand m me faire attention parce que si demain on nous donne encore a apr s demain on nous donnera encore autre chose on nous en donnera encore plus et puis il faudra qu on fasse tout Donc je crois que des fois il faut quand m me faire attention Et puis on manipule des substances qui ne sont pas toujours faciles Il faut savoir reconna tre qu on est une infirmi re et qu on doit rester une infirmi re Souvent au niveau institutionnel la seule r ponse qui est propos e en mati re de pr vention de l puisement professionnel ce sont les formations la gestion du stress inscrites au plan de formation des tablissements avez vous un avis sur cette r ponse Alors moi je ne sais pas mais je crois que ce ph nom ne il est normal C
291. stir dans tout On est l pour entendre et couter les choses Moi j ai entendu et cout plein de choses mais j ai aussi gard tout ce que l on m a confi et je crois que la valeur elle se construit aussi petit petit Les gens nous per oivent aussi petit petit comme a Moi je suis plut t quelqu un de serein qui apaise et je suis tr s contente quand certaines coll gues me disent Ah c est bien c est toi a va bien se passer parce que c est rassurant l image qu elles me renvoient Je me souviens d une coll gue infirmi re qui venaient d un service de long s jour o il y avait peut tre un peu moins de soins techniques Moi j tais en m decine g riatrique o il y avait des soins un peu plus techniques Elle tait compl tement paniqu e lorsqu il fallait mettre une seringue auto pousseuse ou d autres soins un peu plus techniques Elle me disait Ah Sylvie Sylvie viens vite m expliquer et je lui r pondais Ne t inqui te pas on va y arriver Avec une aide soignante c est pareil Quand une aide soignante a un mal fou faire la toilette un patient parce qu il s oppose ou qu il est r tract je propose mon aide Tant pis si mon tour n est pas fini huit heures et demie il sera fini neuf heures moins le quart mais un quart d heure attribu une coll gue au moment d une difficult c est pas grave Le travail en collaboration pour moi c est
292. suis bien consciente Mais ce n est pas vouloir mettre un voile sur le fait qu il y ait de l puisement l h pital Je pense que vous l avez bien compris je suis tr s consciente et m me de plus en plus consciente qu il y a des gens qui sont puis s physiquement et moralement l h pital Mais tr s honn tement la dur e de vie de travail l h pital va quand m me en augmentant Moi au d but quand j ai commenc ma carri re une infirmi re travaillait sept dix ans maximum l h pital Aujourd hui on s aper oit quand m me que les infirmi res elles vont jusqu leur fin de carri re l h pital Aujourd hui on demande plus avec de moins en moins de monde Il faut se perfectionner de plus en plus tre la pointe de l outil informatique des transmissions des modes de communication qui sont un peu nouveau C est aussi soi personnellement de s investir pour suivre les changements Parce que apr s on peut avoir des raisons d tre puis C est a que je veux dire tout d pend de comment on s investit Voil Entretien 2 40 minutes Infirmier Dipl me d tat obtenu en 2004 106 Pouvez vous me d crire votre travail votre fonction vos missions Moi je suis dipl m e depuis 2004 je travaille en chirurgie Chez nous c est la douleur notre souci principal c est la douleur des patients En chirurgie on se charge du patient avant le bloc e
293. suis devenu e plus insensible aux gens depuis que j ai ce travail 12 Je crains que ce travail ne m endurcisse motionnellement 13 Je me sens plein e d nergie 14 Je me sens frustr e par mon travail 15 Je sens que je travaille trop dur dans mon travail 16 Je ne me soucis pas vraiment de ce qui arrive certains de mes malades 17 Travailler au contact direct avec les gens me stresse trop NE ES EE m me e me 18 J arrive facilement cr er une atmosph re d tendue avec mes malades ol 11010101 ojlo N IN N INININININ N ININ N w OT Go O9 VU UD IUT Aa aa Aa A IA A IRIBIBIRIBR A IAIA A O On UE Jaaaj aa aaaf En OS IN OS ISIN Ai II A 19 Je me sens ragaillardi e lorsque dans mon travail j ai t proche de mes malades N 3 P un oN 20 J ai accompli beaucoup de choses qui en valent la peine dans ce travail 21 Je me sens au bout du rouleau 22 Dans mon travail je traite les probl mes motionnels tr s calmement 23 Pai l impression que mes malades me rendent responsable de certains de leurs probl mes 0 0 0 0 D ININ N 3 3 3 3 AJA gt a JAJA En OA IADA A Instructions pour le calcul des indices de l chelle de Maslach PUISEMENT PROFESSIONNEL questions 1 2 3 6 8 13 14 16 20 Degr de burn out 88 gt Total
294. suis rentr dans le pool de remplacement on m avait clairement dit que ce serait des remplacements sur de la m decine des remplacements sur de la chirurgie et des remplacements sur la g riatrie et que j tais amen e donc y aller travailler Les premi res fois on y va avec le n ud au ventre en se disant Est ce que je vais tre la hauteur Et on se rend vite compte que oui mais oui Parce que en effet on y fait la m me chose sauf comme je vous le disais avec des protocoles diff rents Donc les m decins exigent des choses diff rentes de nous mais une fois que vous avez appris plus ou moins ces choses l vous saurez le faire Apr s effectivement selon l exp rience qu on aura eu pendant nos tudes on sera plus enclin aller en m decine ou en chirurgie ou en r animation par exemple Moi par exemple je ne suis jamais all en vrai service de r animation je ne me serai pas sentie capable d y travailler mais c est une id e que je me fais parce que je sais que le jour o je serai amen e y aller si un jour je devais retravailler l h pital je sais que je serai comp tente parce qu on exigera pas de moi des choses que je ne saurai pas puisque je vais les apprendre au fur et mesure dans le service et que ce ne seront que des protocoles Apr s si on doit caricaturer les choses soit on aime faire que des pansements et on va en chirurgie soit on va en m decine parce qu on n aime faire
295. suivant Alors que l domicile on va y consacrer presque le m me 161 temps mais on va y revenir tellement souvent qu il va se cr er un lien avec le patient Et comme il n y a pas trois mille infirmi res le patient se souvient forc ment de nous de notre pr nom A l h pital les gens sont soign s par celle du matin celle de l apr s midi celle du soir L en fait ils ont trois interlocutrices puisque nous sommes trois infirmi res faire les soins en faisant un turn over r gulier donc c est pareil aussi mais il y a moins d interlocuteurs avec le patient A l h pital aux yeux du patient on est une parmi tant d autres Et puis le cadre c est pareil comme il encadre beaucoup de gens on est une parmi tant d autres Peut tre qu la fin c est pesant C est pesant d tre une parmi tous les num ros On a envie aussi quelque fois d tre un peu reconnu d tre au dessus du panier Mais c est s rement peut tre m me impossible l h pital a je n en sais rien Mais a a peut tre une insatisfaction de plus en plus importante qui fait qu on ait envie de s en aller Comment se passait le travail en quipe le travail en collaboration avec les coll gues les m decins Moi je suis quelqu un d assez positif alors je n ai jamais eu vraiment de difficult s de relation de communication que ce soit en lien avec le m decin ou en lien avec les aides soign
296. t Dans ce genre de service je pense que la prise en charge des malades fait que les gens s impliquent Apr s a d pend plus ou moins des soignants et de leur caract re aussi En salle de r veil on a du relationnel j essaie d en avoir le maximum m me si c est sur une courte dur e Je n ai jamais eu l impression dans ce que j ai pu vivre ici ou dans des stages lorsque j tais l ve d tre fatigu e motionnellement cause des patients sinon cause des soignants Au contraire je pense qu humainement m me si certains moments on peut quand m me avoir du mal limiter l empathie et que le soir on rentre du travail et l on peut repenser des situations ou des patients il y a des patients que je n oublie pas les premiers patients que j ai vu mourir je ne les oublie pas en m me temps il y a des moments qui nous apporte beaucoup Par exemple c tait mon premier stage l cole d infirmi re il y avait un monsieur qui avait un cancer et qui allait d c der et j ai demand sa femme Est ce que a va et elle m a r pondu Oui oui oui oui il va bien il va bien et je lui dis Non est ce que vous a va Et elle tait tellement tonn e que je lui demande qu elle m a prise dans ses bras et qu elle s est mise pleurer Je n ai pas pleurer j ai contr l mais en m me temps voil il y a de motion On n est pas des machines Mais je n
297. t l organisation du travail un nouveau d fi pour la formation in Education Permanente N 141 octobre d cembre 1999 146 p BOUTINET Jean Pierre 2005 Gens de m tiers et gens de progets in Soins cadres N 55 ao t 2005 pp 69 70 BOUVET de Armelle SAUVAIGE Monique 2002 Ethique et pratique infirmi re en milieu hospitalier enjeux et d placements in Perspectives soignantes N 14 15 septembre d cembre 2002 pp 305 317 T11 BUGEL Peter 2005 Le Burn out in Sant conjugu e N 32 avril 2005 pp 33 36 CANOUI Pierre MAURANGES Aline FLORENTIN Anne 2004 Le burn out Le syndrome d puisement professionnel des soignants de l analyse aux r ponses Paris ditions Masson 228 p CARPENTIER ROY Marie Claire 1990 Plaisir et souffrance des infirmi res au travail l empreinte de l imaginaire f minin Pr venir N 20 pp 23 30 CARRE Philippe CASPAR Pierre et al 1999 Trait des sciences et des techniques de la formation Paris ditions Dunod 2 me dition 2004 632 p CLOT Yves 1999 La fonction psychologique du travail ditions PUF Paris 2006 5 me dition 247 p CONJARD Patrick DEVIN Bernard 2003 D veloppement des comp tences De la formation l organisation dossier in Travail et Changement N 290 ao t 2003 pp 7 18 COOPER Cary L 1998 Le comportement de pr disposition au stress le comportement de type A in Les facteurs psy
298. t apr s le bloc op ratoire Nous on n intervient pas au niveau du bloc On se charge de la pr paration de l entr e avant le bloc et on les revoit apr s l op ration avec des surveillances post op ratoires jusqu la sortie jusqu au devenir la convalescence qui sera d termin e en fonction de la chirurgie Quelles sont les attentes des patients Beaucoup d coute C est clair que je reviens sur la douleur chacun per oit la douleur de fa on diff rente On a une chelle de valeur analogique l EVA mais un chiffre a ne veut rien dire a nous oriente mais apr s d un patient l autre chacun va dire une EVA enfin en gros de z ro dix Z ro c est pas de douleur 10 c est une douleur insupportable Certains vont dire 6 d autres patients eux vont dire 4 alors qu ils ont super mal Alors on essaie de faire ce que l on appelle des soins personnalis s M me si les grandes lignes sont peu pr s pareilles pour tout le monde on essaie un peu de personnaliser d adapter en fonction des besoins de chaque patient Et en ce qui concerne les familles Rassurer les familles par rapport la situation car il est clair qu elles ne le sont pas forc ment Elles sont surprises par rapport aux tuyaux les drains tout a c est toujours impressionnant pour les familles et elles ont besoin d tre rassur es En plus moi je travaille dans un service o il y a beaucoup de can
299. t autre chose Des fois j ai l impression que c est un peu de la foutaise tout a a fait bien dans une entreprise c est un peu la mode En m me temps je pense aussi que a ne fait pas de mal d y aller de se reposer un petit peu Quand on est en formation on se repose un petit peu quand m me On r fl chit un petit peu On est assis Et puis on r fl chit Et puis on discute avec les autres On discute avec les autres c est important Puis on discute d autres choses et des fois 142 on s aper oit que dans d autres services c est pire que nous puis on repart et on se dit bon bah nous a allait bien en fin de compte Oui y a d autres services c est pire que nous On arrive au terme de l entretien si vous avez des remarques faire quelque chose ajouter par rapports aux diff rents points que l on a abord s ou d autres aspects de votre m tier je vous invite le faire C est int ressant votre truc Mais je vais vous dire un truc tout b te moi je ne me sens pas puis e Je me l ve le matin je suis contente d aller travailler je n y vais pas reculons Je suis contente d aller travailler et le fait d envisager la retrait je me dis il va falloir que tu y penses un jour ce n est pas encore dans ma t te Pas encore Je n ai pas encore fait ce chemin l ce passage o un moment il faut s arr ter de travailler Ce pas l n est pas encore fait
300. t d jeuner mais elles le donnent aussi Des fois on peut avoir des patients qui sont plus ou moins conscients dont l tat s aggrave et dans ce cas l je leur dis Attendez stop on va voir je m en occupe et je vais voir si la personne est capable de manger ou pas Parce qu il peut y avoir des probl mes de fausse route ou des choses comme a Mais en g n ral les transmissions c est 126 aides soignantes et infirmi res Souvent il y a le m decin l interne et la surveillante quand c est des journ es de grandes visites o elle va nous apporter des informations parce qu elle elle a le temps ou elle prend le temps de suivre la grande visite Une fois par semaine chaque personne est revue Il y a des staffs o on peut retrouver psychologue m decin kin plus rarement aides soignantes et infirmi res mais souvent c est r duit peau de chagrin Comme partout j ai fait beaucoup de services et dans des tablissements diff rents c est souvent a Mais le staff pluridisciplinaire est hyper int ressant quand il est r alisable parce que l on apprend plein de choses on met nos connaissances en commun et c est vraiment tr s instructif a permet de mieux tudier par exemple un retour domicile des choses comme a alors que l on va piocher mais c est partout pareil enfin moi j ai fait beaucoup de services et c est souvent a toujours il y a l id al et la r alit Le t
301. t davantage de souligner l ambigu t qu introduit la confrontation du ressenti initial et de l interpr tation finale Ambigu t amplifi e par le fait que ce qui est avanc comme raisons du ressenti initial est ce qui est donn comme cause de l puisement professionnel en g n ral Mais je pense que l puisement professionnel c est oui la longue travailler avec une charge de travail telle qu on en a en ce moment avec aussi des coll gues qui enfin certaines coll gues qui sont tout le temps en train de se rebeller pour je ne sais quoi Cette ambigu t peut tre interpr t e comme le signe la fois d une confrontation entre les tensions inh rentes la vie professionnelle et les tensions internes la vie personnelle et d une difficult concilier les tensions respectives de l une et de l autre Si le d faut de conscientisation de cette confrontation et de la n cessaire conciliation n est pas en soi un obstacle une reprise du travail qui d douane l puisement professionnel il n est pas 63 non plus une garantie de la stabilit de l quilibre D ailleurs l usage r p titif d un je positive peut tre interpr t comme le recours une m thode Cou qui tente de remplir le vide laiss par ce d faut de conscientisation Cette analyse nous semble corroborer par la r ponse donn e la question sur la possibilit de continuer travailler dans une quipe o ne serait pas re
302. t fatigant Mais le travail que je fais maintenant est aussi fatigant que celui que je faisais avant je suis debout toute la journ e je pi tine toute la journ e et je ne m assois pas plus d une demie heure pour mon repas le midi Mais j adore ce que je fais et je le fais dans de bonnes conditions donc je passe au dessus Avant en bloc op ratoire je le faisais dans de mauvaises conditions avec un stress une mauvaise ambiance et je me faisais tout le temps engueuler la fatigue physique s en ressentait plus mais parce qu il y avait une fatigue morale La fatigue morale fait que la fatigue physique se ressent plus La je ne me sens pas fatigu e parce que j adore ce que je fais et du coup ce n est pas d terminant mais quand on n aime pas ce que l on fait ou les conditions dans lesquelles on le fait le moindre petit probl me va tre major va sembler mille fois plus important Ainsi les relations interindividuelles et leur incidence sur l organisation du travail 9 et l environnement de travail seraient d terminantes au sens o elles cr eraient un milieu propice ou non propice au processus d puisement professionnel 4 2 2 Synth se des analyses Pour v rifier nos hypoth ses nous avons choisis de relever dans les r ponses des interview s la question Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel la confirmation not e 1 ou l infirmation not e 0 des items suivants l
303. t je me suis rendu compte que a me plaisait Du coup j ai eu un stage pr professionnel en fin de formation o j ai voulu recommencer l exp rience de la salle de r veil ce qui fait que c est l aupr s des infirmi res en salle de r veil que je me suis fait mon exp rience Apr s mon dipl me j ai travaill en bloc op ratoire et j ai eu l occasion de faire du r veil et comme je m y int ressais beaucoup car c tait mon projet professionnel du coup j ai toujours pos des questions J ai essay de faire du r veil quand je pouvais c est comme a qu on se forme Et quand je suis arriv sur L ce qui est tr s bien j ai t doubl pendant trois semaines comme a j ai eu le temps de me remettre dans le bain et de mon c t j ai relu mes cours Et apr s c est l exp rience Le dipl me d infirmier c est l autorisation d exercer mais il n y a pas forc ment les savoirs derri re au niveau pratique et de l exp rience C est comme le permis de conduire on a les bases mais apr s il faut se 197 d brouiller Donc voil a s est fait tout seul en fait Quand on est int ress a se fait plus vite que quand on ne l est pas Qu est ce qui peut tre difficile vivre au travail Qu est ce qui est le plus p nible Dans mon nouveau service a fait sept mois que j y suis et du coup je n ai pas la lassitude de ce travail l j en suis combl e
304. t la S curit sociale la M decine du Travail et les Comit s d Hygi ne et de S curit La modernisation de l outil industriel dans le contexte d une forte croissance conomique de 1955 1975 s accompagne d une diminution d un tiers du taux des accidents du travail Des pr occupations nouvelles vont se d velopper et s expriment en 1970 dans les concepts d am lioration des conditions de travail et de s curit int gr e En 1973 est cr e l Agence Nationale pour l Am lioration des Conditions de Travail ANACT et en 1976 la loi formule le principe de l int gration de la pr vention des risques professionnels l ensemble des situations de travail incluant la formation la s curit du salari sur son poste de travail Parall lement la cr ation du Conseil sup rieur de la pr vention des risques professionnels organise la concertation avec les partenaires sociaux sur le plan national pour la d finition des politiques de sant et de s curit au travail Cette volution est sanctionn e au niveau de l entreprise par la refonte de l ancien Comit d Hygi ne et de S curit CHS qui 15 devient en 1982 un Comit d Hygi ne de S curit et des Conditions de Travail CHSCT dont les comp tences sont largies Des premi res mesures concernant l hygi ne et les accidents du travail de la fin du XIX si cle une politique d int gration de la pr vention des risques professio
305. t qui est rest longtemps chez nous et qui communiquait par mail Les gens en g n ral nous donne des nouvelles quand ils ont t un certain temps chez nous et nous on leur dit avant qu ils partent de nous donnez de leurs nouvelles Et on a souvent des nouvelles a c est la satisfaction du travail Ca ne s explique pas c est de l humain Mais franchement l tu te dis J ai bien fait mon boulot 131 travers cet exemple on peut voir l importance du travail transdisciplinaire et de la collaboration a c est vraiment ce qu il faudrait faire Moi quand j ai fait le dipl me de soins palliatifs on nous a bien dit Travaillez en transversalit Je veux dire faire appel tous les acteurs des soins les b n voles l quipe mobile de soins palliatifs Mais apr s il faut que dans une quipe tout le monde s entende bien que tout le monde soit au m me niveau d entente Il y a des m decins qui ne vont pas forc ment vouloir avoir envie de faire appel des coll gues ils disent qu ils se d brouillent tr s bien tout seul rire Il y a souvent des d calages et en plus toutes les contraintes parce qu ils ont souvent un emploi du temps un peu surcharg nous aussi C est la difficult mais je pense qu il faut que cela vienne de la volont de certaines personnes Sinon a ne peut pas se faire correctement Dans les d bats qui animent la profession il y a la revendication
306. tait mal pass la veille Et je n avais pas t mise au courant que le patient on lui avait re modifi son traitement parce que sinon j aurai pu justifier qu il ne le change pas Mais voil Il n y a pas vraiment de relation enfin la relation m decin infirmi re est parfois tr s difficile Alors je ne vais pas dire que c est avec tous les m decins bien au contraire mais avec la majorit des m decins la relation n est l que pour relever les prestations m dicales Simplement quand on nous demande de le faire au moins nous demander le r sultat En m me temps ils ont aussi leur charge de travail a se comprend Mais par rapport l ducation th rapeutique je trouve qu ils se d chargent du patient parce qu en fait l ducation th rapeutique la base c est les m decins qui doivent la faire sauf que les m decins ont de moins en moins le temps il y en a de moins en moins donc maintenant on a remis a sur les infirmi res Ok c est int ressant pour nous c est motivant d tre autour d un bureau de pouvoir prendre le temps avec un patient de lui expliquer sa pathologie et tout nous on va parler le m me langage que le patient trouver les mots justes pour leur faire comprendre Parce que malheureusement il y a des patients qui ne savent m me pas de quoi ils sont malades parfois Donc les m decins nous font la prescription pour qu on les prennent en charge et puis apr s on n en entend
307. tants chez nous sont mis en valeur Le temps qu on passe parler le temps qu on passe prendre les patients en ducation th rapeutique Quand on passe une heure avec un patient on peut le faire ressortir C est une m thode c est soit par rapport un soin qui se r p te donc c est a 172 qui fait que a monte dans les points soit c est un acte qui dure un certain temps donc il y a plusieurs cr neaux aussi 20 minutes c est 1 au del c est 4 et apr s 10 Je pense que c est pour que la direction se rende compte de la charge de travail du personnel Pour savoir si on est assez nombreuses ou trop nombreuses aussi Donc c est double tranchant Qu est ce qu voque pour vous l puisement professionnel L puisement professionnel a peut arriver parfois avec certains patients des fins de vie difficiles quand la barri re entre l affectif et le professionnel n est pas tr s grande et quand on met beaucoup du notre L affectif lors des fins de vie parfois c est difficile pour nous Chaque fois on s en prend un petit coup derri re la t te Mais ce n est pas la relation au patient qui nous use le plus il y a la hi rarchie comme je le disais tout l heure mais aussi la relation entre coll gues qui n est pas vidente Par rapport l hospitalisation o les quipes tournent on ne travaille jamais avec les m mes ici on travaille tout le temps avec les m mes
308. tater que la plupart du temps ce d sir de changement s inscrit dans le contexte d une usure professionnelle C Le m moire Notre m moire a une vis e exploratoire Il fait se rencontrer deux domaines qui n ont pas a priori d espace commun l ing nierie de formation et dans les termes de l puisement professionnel la sant mentale au travail L ing nierie de formation dans son histoire r cente renvoie l id e d acquisition de comp tences et de professionnalisation alors que l puisement professionnel fait r f rence au domaine de la psychologie et la m decine du travail De fait se tourner vers une discipline dont l un des objectifs est la professionnalisation en vue de pr venir l puisement professionnel a l apparence d un paradoxe L ing nierie de formation 1 1 Une histoire r cente C est dans le courant des ann es 70 que l usage de l expression ing nierie de formation appara t et se d veloppe en France Le contexte conomique est celui d une croissance forte et d une consommation de masse en expansion qui l une comme l autre n ont pas encore subi le contrecoup du choc p trolier La demande en formation est forte dans les pays anciennement industrialis s mais elle ne l est pas moins sinon plus ou diff remment dans les pays en voie de d veloppement qui viennent d acqu rir leur ind pendance Dans ces derniers l objectif est de former d
309. te fa on a ne peut pas a ne colle pas forc ment tout le temps Enfin moi j tais dans une situation o il ne fallait pas dire Ma guidante refusait compl tement L importance du travail en quipe est soulign e dans le cadre de la prise en charge globale du patient sous la forme positive de l int r t de la collaboration infirmi re aide soignante quand je suis en m decine ou en orthop die je suis toujours en bin me et j insiste sur le fait qu on soit vraiment en bin me parce que j ai besoin d elles elles ont besoin de moi on a vraiment besoin l une de l autre donc je trouve que c est important Mais galement sous la forme n gative de relation trop distanc e et in galitaire avec le corps m dical les m decins s ils ont envie de venir 20h30 ils vont venir 20h30 Ils savent tr s bien qu 21 heures ce sont les gros soins mais ils d cident de passer avant Il n en ont absolument rien faire parce que leurs imp ratifs sont plus importants et l infirmi re ne va pas oser leur dire On est finalement dans une forte position hi rarchique entre les deux et on a du mal s en d coller D j on voit des m decins qui nous tutoient alors que nous on les vouvoie et l d j il n y a pas de travail en collaboration quand il y a cette diff renciation Moi je pense que si on est deux se vouvoyer il peut y avoir un travail en collaboration deux se tutoyer pareil mais un v
310. temps On ne prend pas le temps avec les patients Je travaille de nuit le temps de tout pr parer les transmissions c est de neuf heures et quart dix heures moins le quart le temps de relever tous mes dossiers et de pr parer mes injections on ne d marre pas avant dix heures et demi onze heures moins le quart et mon dernier patient je le vois minuit et demi Pendant ce temps l mon aide soignante a commenc une petite partie Il faut s organiser parce que sinon elle m attend De neuf heures et quart dix heures et demi onze heures moins le quart elle m attend Donc du coup on s organise autrement Elle s occupe des dossiers c est dans ses comp tences donc a vite les tensions Et du coup moi a m avance et comme a je fais le suivi dans les chambres Si on travaillait vraiment en 111 bin me le probl me c est que les derniers patients on les verrait vers une heure du matin alors que ce n est que le premier tour Alors moi j essaie toujours de m arranger de finir avant minuit pour pouvoir revoir minuit les patients qui n allaient pas entre vingt deux heures et minuit Et apr s 1l y a toute l administration C est clair qu il faut vraiment s organiser Le travail n est pas fait en bin me la base A la base nous on est deux infirmiers on a dix patients chacun on se d brouille tout seul Tandis que l j ai vingt malades et j ai quelqu un avec moi une aide soignante Qu
311. tence et navigation professionnelle Editions d organisation Paris 2 dition 1990 11 1 2 1 Les organisations formatrices Dans le cadre des organisations formatrices le recours la formation est envisag comme devant favoriser les apprentissages individuels au moyen de formations con ues en lien troit aux pratiques de travail quotidiennes L objectif est celui d une professionnalisation au moyen d actions permettant de d velopper l adaptation des comp tences la complexit des t ches qui d finissent le poste de travail 1 2 2 Les organisations qualifiantes L objectif est un d veloppement des comp tences individuelles et collectives au moyen de formations dipl mantes et du recours aux situations de travail formatrices dans la perspective d une synergie des comp tences individuelles et collectives L effort individuel de d veloppement de comp tences est reconnu socialement et financi rement Se professionnaliser est alors une thique professionnelle qui participe la strat gie de d veloppement de l organisation Se former est partie int grante de la culture de l organisation La paternit de l expression organisation qualifiante revient Antoine Riboud qui l employa dans son rapport Modernisation mode d emploi adress e au premier ministre en 1987 Elle s inscrit dans un double contexte conomique et social Sur le plan conomique l enjeu tait l accroissement de la c
312. tes Mais le contexte professionnel volue Il y a vingt ans on ne comptait pas notre temps Aujourd hui les gens comptent leur temps Peut tre raison aussi parce que l investissement personnel des agents n est pas forc ment reconnu Il y a des gens qui disent Stop on arr te apr s tout on est pay que pour a et on ne fait que pour a J entends tout fait ce raisonnement l ce n est pas un raisonnement que moi j ai mais je l entends tout fait Il faut aussi pouvoir entendre les choses Alors on peut tr s bien comprendre Mais il faut aussi pouvoir dire les choses quand une coll gue s en va et qu elle dit J ai fini je m en vais on peut lui dire aussi Attends tu n as peut tre pas tout fait fini Je pense qu on peut aussi se donner le droit de dire une coll gue Attends moi je voudrais que tu m expliques a ne t en vas pas sans me dire a Et quelles sont les attentes que vous percevez de la part des patients Ce que les patients nous demandent c est qu on soit plus pr s d eux En g riatrie en gros ce qui est important c est le relationnel c est la pr sence autour des patients Je les comprends parce que ce qu elles voient les personnes g es c est qu elles sont plus pr s de la mort que de la vie quelque part Elles m ont appris qu il faut vraiment profiter de tous les 99 instants Elles ont l impression non
313. teurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant sous la direction de KALIMO Ra ja EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Organisation Mondiale de la Sant Gen ve 1988 pp 127 133 LE BOTERF Guy 2003 Ing nierie et valuation des comp tences Paris Editions d Organisation 563 p LE BOTERF Guy 2005 Gestion des comp tences D finition n cessit faisabilit in Gestions hospitali res N 451 d cembre 2005 pp 772 776 LE BOTERF Guy 2007 Construire les comp tences individuelles et collectives Paris ditions Eyrolles 271 p LE GOFF Jean Pierre 1996 Les illusions du management Paris ditions La D couverte 163 p LEJEUNE Colette 2002 Les carts th orie pratique sont ils formateurs in Perspectives soignantes N 14 15 septembre d cembre 2002 pp 235 240 LERT Fran ois MORCET Jean Fran ois 1997 Organisation du travail stress et puisement professionnel chez les infirmiers exer ant l h pital Identification des situations risque extraits in Bulletin signal tique de la Direction de l Hospitalisation et de l Organisation des Soins janvier 2001 pp 10 36 81 LEVI Lennart 1998 D finitions et aspects conceptuels de la sant en milieu professionnel in Les facteurs psychosociaux en milieu de travail et leurs rapports la sant sous la direction de KALIMO Raija EL BATAWI Mustafa Carry L COOPER Organisation Mondiale de la Sa
314. tient ne sont pas tr s lev s par rapport tout ce qu il y a autour Sur une journ e de huit heures c est vrai que le temps pass aupr s des patients n est pas tr s important C est dommage C est pas comme a qu on voit notre m tier au d marrage Malheureusement a fait partie des contraintes et de plus en plus on nous en rajoute Il y a l informatique toute la gestion de notre charge de 171 travail qui doit appara tre pour justifier notre travail aupr s de la direction par exemple Maintenant on cible a alors c est des m thodes un peu bizarre pour justifier de notre travail aupr s de la direction Du c t administratif il y a des choses qui sont n cessaires comme prendre des rendez vous tout a voil Mais en m me temps c est des choses qui sont lourdes parce que ce n est pas facile si c tait si simple a irait tr s vite Maintenant il faut envoyer des courriers ils nous le renvoient ou alors faut envoyer un mail un fax c est des trucs qui prennent beaucoup de temps Quand on a trois rendez vous prendre pour un patient on est oblig de laisser repartir le patient et de le rappeler chez lui apr s Parce qu on ne peut pas le faire attendre c est jamais disponible et puis j ai des rendez vous c est mars 2009 sur l h pital je trouve a un peu aberrant aupr s des patients Mais c est partout pareil Maintenant a devient comme a dans toutes les sp cialit
315. tif de travail soud surtout l h pital a ne marche pas C est important au niveau de l ambiance et du sentiment que l on peut compter sur les autres sur l entraide en particulier par rapport la crainte des erreurs notamment pour les nouveaux arrivants dans le service 48 Dans la suite de l entretien C tablit un lien entre le travail en quipe et la pr vention de l puisement professionnel En effet quand on lui demande si l puisement professionnel a t abord au cours de sa formation en IFSI il r pond Pas sp cialement mais je dirai quand m me indirectement dans la mesure o on nous inculque beaucoup l esprit d quipe et le fait de passer la main un coll gue Peut tre qu il s agit de favoriser les changes entre coll gues pour pallier cet puisement professionnel plut t que d avoir des aides ou des id es ou des plans mettre en place venant de l ext rieur du service Pour C l puisement professionnel est la fois physique et moral mais la dimension physique lui appara t la plus imm diatement vidente la plus pr gnante ou perceptible au quotidien Douze heures intensives tu as les pattes cass es la fin C est Surtout a La prise en compte de la dimension morale de l puisement professionnel est complexe De son point de vue le professionnel qui fait le choix de travailler en r animation est moralement pr t s investi
316. tigue puisement motionnel attitudes cyniques etc ne sont ils pas imputables au stress ou la d pression Pourquoi en faire les sympt mes du nouveau syndrome que serait le burn out Degr s de stress et niveaux de d pression ne sont ils pas suffisants pour rendre compte des tats de souffrance psychologique m me si le lien entre cette souffrance et la situation professionnelle est av r En 1976 Christina Maslach rapproche les strat gies d ploy es par les personnels soignants pour faire face la charge motionnelle de leur profession de celles des avocats aux Etats Unis qui commis d office travaillent aupr s de personnes en difficult s sociales Elle forge l hypoth se que la relation d aide est au c ur du syndrome de burn out et tandis que Freudenberger insistait sur les facteurs personnels elle situe r solument les causes du burn out dans l environnement de travail En 1980 Cherniss d veloppe une approche transactionnelle du burn out sous la forme d un d s quilibre entre d un c t les ressources personnelles ou et organisationnelles estime de soi sentiment d auto efficacit soutien des coll gues et de l encadrement et de l autre c t les exigences du travail Le burn out est d crit comme un processus en trois tapes de l volution de la transaction entre l individu et son environnement de travail La premi re tape serait celle de la perception du stress provoqu par le d
317. tion s 2 slt 34 23E etude PRESS IENEXE ne ont Rs Rate 37 23l Presenta on esere ae a ne a 37 2 3 2 Satisfactions et insatisfactions 38 2 3 3 Le soutien psychologique 12 at miss cerner 39 Probl matique et hypoth ses 41 3 E Les intentions SLR A Rand nee 41 3 2 La probl matique esse asie ina dansent 41 33 Les hypotheses iris Nine M literie toc 42 3 3 1 Premi rehypothese ren ne En nai 42 3 3 2 Deuxi me hypothese sin nain ta due n e 42 Exploitation des ntr tiensisisess ue een ann ane 43 4 1 Choix m thodologiques hr ne hist seules 43 PA Re DANS nee Un Sn im tete 43 4 1 2 Le guide d ntreti nis ss trahi Midieiteitemethiihens 43 4 1 3 Transcription des entretiens et analyse 44 4 2 V rification des RYPOLHESON ESS nn tn ne ne 45 4 2 1 Analyse des entretiens miissnasiss sudo ereere 45 AdSense MR ETNE 45 Analyse 2 aena en ont a ane aG 47 Analyse D ne mr ne MN ne Ce 50 Analyse Aerer nt nr NS nn diese 52 Analyse Sands nine E r A a a 54 Analyse Graae a EE EN EA EAKR 56 SA NICE PPT an A E TE E E E 60 Analyse S teen ac guen aa atera Mans 61 Analyse DES Ne An nn 65 Analyse RUES ne nn Re a sn 67 4 2 2 Synth se des analyses Mason rte 70 4 3 Retour probl matique iris 74 Critiques et limites de ce travail vasnitinsedibi sans 75 Conclusion et propositions 76 Bibliographie
318. tout seul Voil On l a d j relat mais on souffre de sous effectif et malheureusement on doit faire avec On a une conscience professionnelle alors on le fait Mais il faut que a ne dure qu un temps Quand c est de temps en temps on comprend ils sont en gal re de personnel Mais il ne faut pas que a dure des mois et des mois Le deuxi me aspect voqu est le type de patient il y a des sp cialit s o moi je n irai jamais travailler Des sp cialit s que psychologiquement je ne pourrai pas assumer Par exemple la g riatrie ou la psychiatrie les maladies chroniques ou ce genre de choses c est des choses que je ne pourrai pas faire sur du long terme Ce qui est enjeu ici est la charge motionnelle dans la relation soignant soign mais elle n est pas voqu e dans les termes d une difficult laquelle il serait confront sinon dans ceux d une difficult contre laquelle il faut savoir se pr munir par un choix professionnel celui d exercer dans des services o l on est en mesure d assumer les pathologies rencontr es et les situations auxquelles le soignant doit faire face Cependant la charge motionnelle inh rente la relation soignant soign est toujours pr sente quels que soient les services dans lesquels le soignant exerce et de ce point de vue est soulign la n cessaire distance professionnelle qui se construit avec l exp rience dans un rapport peut tre ambig
319. travail et d veloppement des comp tences le cas des organisations qualifiantes in Personnel vol 462 septembre 2005 pp 64 65 FRAISSE St phane ROBELET Magali VINOT Didier 2003 La qualit l h pital entre incantations manag riales et traductions professionnelles in Revue fran aise de gestion 2003 5 N 146 pp 155 166 FRANCESCHI CHAIX Catherine 1992 Le syndrome de burn out tude clinique et implication en psychopathologie du travail Th se de m decine pr sent e et soutenue la Facult de M decine de Limoges en octobre 1992 in Recherches en soins infirmiers N 32 mars 1993 pp 5 60 FREUDENBERGER Herbert J 1974 Staff burn out in Journal of social issues 30 1 pp 159 165 GOLLAC Michel interview de V ronique MERLIN 2005 Des coop rations n cessaires mais de plus en plus difficiles in Sant et Travail N 52 juillet 2005 pp 28 30 HESBEEN Walter 2005 Qu te de sens et souffrance dans les pratiques professionnelles in Soins cadres N 55 ao t 2005 pp 24 26 HEES Marc 2000 Changements et r sistances in Perspectives soignantes N 7 avril 2000 pp 52 62 HOLCMAN Robert 2002 Quelle sp cificit de l organisation du travail dans les services de soins T ches standardis es et t ches sp cifiques par type d agent in Gestions hospitali res d cembre 2002 pp 785 794 HOFFMAN Axel 2005 Qestions r ponses sur le burn out
320. travail sont dans le domaine des soins palliatifs de contribuer au soulagement des patients et la s r nit des familles Ce qui la passionne ce sont les soins palliatifs Ce qui lui est le plus difficile ou le plus p nible vivre fait r f rence aux conditions et la charge de travail en particulier au manque de personnel Les p riodes de vacances o l effectif est r duit sont pour elle des p riodes difficiles car d une part elle aime la rigueur alors que dans un contexte de surcharge de travail pour tre rigoureux c est difficile d autre part elle a un caract re tre assez stress et la surcharge de travail en ne permettant pas la rigueur accro t le stress Donc je suis stress J ai souvent peur d oublier des choses Je revois cent mille fois les choses Je me demande par exemple si je n ai pas oubli de faire une injection Comme on est en effectif r duit on a beaucoup plus de travail En ce moment j ai du mal aller 62 bosser parce que je me dis Est ce que a va tre encore stressant aujourd hui Est ce qu il va y avoir autant de boulot Je le ressens tr s mal en ce moment Ce stress n est pas voqu lorsque la question de l puisement professionnel est pos e Ce qui est relat est un v nement personnel une d pression qui fut ressentie comme un puisement professionnel mais interpr t e apr s coup comme ne relevant pas de l puisement pro
321. ts en disant Fais un bisou tata et il y a des patients qui disent qu on est leur deuxi me famille Ils se sentent bien ils viennent ici ils se sentent bien Du moins pour certains pas pour la majorit parce qu il y a des gens pour lesquels venir l h pital c est tout de suite une projection sur leur maladie automatiquement Mais il y a des patients c est un peu leur deuxi me petite maison Ils savent qu il y a des gens leur coute et qu ils sont un peu coucouner quand ils viennent C est enrichissant pour nous 169 Enfin moi j adore J ai choisi les maladies infectieuses par rapport au rapport au patient J ai pass mon dipl me d Etat ici en hospitalisation et la sortie de mon DE je suis all travailler l bas par rapport la relation soignant soign J ai trouv qu elle tait tr s forte Elle a beaucoup chang en quatorze ans par rapport la pathologie qui a volu aussi mais il y a toujours des patients pour lesquels c est la deuxi me maison le lieu d coute le lieu d changes avec nous et qui nous parlent de leurs probl mes familiaux de leurs probl mes professionnels Ce n est pas que bas sur le soin en fait Il y a une diff rence avec le service en hospitalisation Par rapport au sida en hospitalisation aussi des liens s tablissent sur la dur e les patients qu on suit sont hospitalis s une fois ils peuvent tre hospitalis s plus tard M
322. u avec l habitude c est clair qu il faut vraiment avoir du recul Il faut savoir fermer la porte dans notre m tier M me si on s implique dans notre travail il faut garder une certaine distance quand m me une distance th rapeutique parce sinon on p te un boulon c est impossible de durer Mais enfin on s y habitue avec l exp rience Les cons quences de l puisement professionnel sur la prise en charge des patients sont mentionn es en r f rence son exp rience n gative du travail en quipe lors de sa pratique professionnelle aux urgences l puisement professionnel peut se r percuter sur une mauvaise prise en charge du patient Par exemple quand j tais aux urgences ce n tait pas mon travail en soi mais c tait l quipe et a se r percutait sur la prise en charge des patients Il y avait vraiment un malaise dans le service C tait vraiment n importe quoi et je n ai pas attendu comme certaines d tre vraiment us pour partir J ai pr f r partir avant Je vois des coll gues qui 47 sont compl tement us es professionnellement et on voit que a se r percute elles sont moins patientes et je sais que je ne voudrai pas tre comme a A travers les propos de B il appara t que si la charge motionnelle inscrite dans la relation soignant soign est une difficult laquelle est confront e de fa on permanente le soignant la qualit des relations soignant soigna
323. u sein de l quipe mais galement construire des choses ensemble La prise en charge du patient on ne la fait pas seule en tant qu infirmi re On intervient un moment donn dans la journ e mais on sait tr s bien que si on fait par exemple une prise de sang telle heure et on donne les m dicaments telle heure on sait tr s bien que entre deux va forc ment intervenir l aide soignante ASH le m decin la kin la di t ticienne On n est pas tout seul La prise en charge du patient il faut bien comprendre que c est une globalit en fait Moi j ai toujours travaill comme a et je dirai m me vraiment travaill en collaboration en proximit avec essentiellement les aides soignantes mais galement avec les ASH et avec les m decins Tout d pend comment on se positionne dans sa fonction est ce qu on veut est ce qu on vient travailler en se disant je ne fais que mon travail et grosso modo c est tout ou est ce que je viens pour contribuer un peu une ambiance de travail et essayer de faire avancer les choses Moi je sais que si je peux suivre une visite avec le m decin je suis tr s contente de pouvoir la suivre parce que a me permet de comprendre des choses de savoir ce que le m decin dit au patient Parce que des fois il y a un d calage entre ce qui se dit ce qui se comprend ce qui n est pas dit ce qu on pense avoir fait comprendre au patient Et finalement nous en repassant apr
324. uction sociale d une cat gorie ici celle de l puisement professionnel du personnel soignant se situe un niveau micro et s exprime dans les termes de coproduction d un diagnostic 5 C est le moment de l interaction entre la personne qui prend conscience de sa souffrance au travail et du besoin prouv d une aide aupr s d un professionnel de sant et ce dernier qui en intelligence avec elle pose le Ibid 1 Ibid p 53 B Ibid 14 Infra p 30 15 Ibid 26 diagnostic qui se traduit concr tement par l actualisation d un r le de malade 17e 16 particulier Ces trois approches ne s excluent pas elles correspondent des niveaux diff rents de la r alit La premi re approche l analyse de la production sociale d une situation correspond un niveau mezzo dans la mesure o l organisation est le lieu de l impact des effets combin s des ph nom nes constitutifs de la situation socialement produite et analys e La seconde approche la construction sociale des cat gories de perception de la r alit situe l analyse un niveau macro car le lieu de la construction est l espace publique et institutionnel dans lequel interagissent des logiques d actions relevant tant du domaine conomique que politique Enfin la troisi me approche se situe un niveau micro celui des individus qui coproduisent le diagnostic et de la personne sur laquelle le diagnostic est po
325. ue est difficile Quelque fois on n a m me pas notre mot dire Pourtant c est un travail d quipe Ou quelque fois l infirmi re va dire De tout fa on moi lui il est incomp tent a arrive quelque fois On a des internes qui arrivent c est le d but ils ne savent pas trop la fille elle est l depuis vingt ans elle conna t par c ur son boulot elle sait tr s bien que ce qu il est entrain de faire ou de prescrire a ne suffira pas Alors apr s il y a la fa on de faire ou de dire qui va tre diff rente Mais a doit tre normalement un vrai change un vrai dialogue Alors j imagine que celle qui a fait vingt ans son boulot au fur et mesure parce que les internes restent six mois au bout de six mois a va lui plaire mais les quatre premiers mois vont tre difficile Elle va tre contente que deux mois Donc sur une ann e finalement elle va tre contente que quatre mois Et a je pense qu au bout du compte effectivement peu peu au bout de cinq ans elle va tre fatigu e parce qu elle ne va pas tre contente de ce qui va se faire dans son service parce que a fait beaucoup trop longtemps qu elle est dans le m me service a je n en ai pas parl non plus mais moi quand j ai commenc on nous disait les professeurs nous disaient que en g n ral c tait bien de pouvoir tourner car notre travail nous le permet Quand on est infirmi re on est infirmi re point Apr s
326. uerait l identification du facteur pathog ne qui serait l origine de cette maladie or quel que soit le mod le th orique auquel on se r f re la seule origine possible serait la relation soignant soign car dans toutes les d finitions du burn out la racine du 33 syndrome est l puisement motionnel qui sous la forme de la charge motionnelle renvoie cette relation Ainsi la condition d une reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle et de l ach vement de son mouvement vers l institutionnalisation serait la reconnaissance d un caract re pathog ne de la relation soignant soign ce qui est videmment absurde Mais si le burn out ne peut pas tre class parmi les maladies professionnelles alors il rel verait de la cat gorie des maladies personnelles et ses causes seraient endog nes dans la personne et non exog nes dans l environnement de travail C est une interpr tation implicite dont une expression brutale et radicale rejette toute la responsabilit sur l individu les causes de l puisement professionnel ne seraient pas tant contextuelles qu individuelles chacun serait responsable de son puisement professionnel et pour cette raison les plus sensibles au stress devraient apprendre le g rer Une version plus mod r e se formulerait travers une relative prise en compte du contexte l puisement professionnel serait un risque du m tier auquel aucun professionn
327. uestions et parfois on se dit Pourquoi les m decins n entendent pas ces choses l On est amen faire le lien entre les patients les familles les m decins les questions et les d cisions des uns et des autres mais tr s honn tement moi bien se situer se positionner c est un travail qui m a toujours plus Qu est ce qui vous donne le plus de satisfaction dans votre travail Tout parce que moi je suis quelqu un de plut t optimiste Est ce que c est parce que j ai travaill dans des services lourds parce que j ai eu une exp rience de nuit J ai travaill presque sept ans de nuit C est une exp rience suppl mentaire que je ne regrette pas parce que a m a aussi donn une certaine conception de mon travail l importance de la continuit des choses Moi je suis dans cette logique l Tr s honn tement tout me satisfait J ai travaill plus de treize ans en g riatrie j avais des coll gues qui me disaient Mais attends tu n en as pas marre d tre avec des d ments des gens qui crient toute la nuit qui n arr tent pas d uriner de faire des salet s tout a Mais je dis non parce que professionnellement je n tais pas fatigu de a C est vrai que des fois physiquement moralement on en a marre Quand on va recoucher un patient dix fois dans la nuit la dixi me fois je vous avoue qu on en a un petit peu marre Mais en m me temps il faut se remettre dan
328. ui se d veloppe dans le temps et acqui re une dimension chronique Que l on se r f re aux d finitions en termes d tat ou celles en termes de processus ce qui est central est la relation de l individu au travail et l accomplissement de soi dans le cadre de cette relation C est un point d autant plus important qu il inscrit l mergence du concept d puisement professionnel dans le contexte d un changement de paradigme de la relation de l homme au travail 2 1 2 L puisement professionnel une probl matique contemporaine a Mauvaise fatigue et puisement professionnel Dans Le temps de la fatigue Marc Loriol identifie le burn out ou syndrome de l puisement professionnel comme une des entit s contemporaines de mauvaise fatigue La mauvaise fatigue en opposition la bonne fatigue ne peut pas tre surmont e gr ce un simple repos r cup rateur Elle n est pas le produit de la seule d pense d nergie dans le cadre d une activit d ploy e mais elle est associ e l id e de contraintes non assum es ou non accept es psychologiquement De ce point de vue elle n est pas une fatigue objective que l on pourrait qualifier de normale mais elle appara t subjective et rev t un caract re LORIOL Marc 2000 Le temps de la fatigue Paris Anthropos p 48 22 me pathologique Si travers l exemple donn de l ac die des moines
329. uisement professionnel Ce lien pourrait tre un garde fou afin que l adaptation au changement ne soit pas une mutation impos e comme elle l est trop souvent 5 Critiques et limites de ce travail Comme nous l avons soulign ce travail avait une vis e exploratoire Mais il se pr sente davantage comme un d frichage qu une trajectoire d finie qui tracerait une voie poursuivre Nous voyons trois raisons cet tat de fait une clarification plus approfondie demeure effectuer des concepts de burn out et d puisement professionnel la n cessit d une enqu te reposant sur un panel nettement plus important et diff renci la non exploitation de la litt rature relatant les exp riences d organisation et de management r alis es notamment outre Atlantique au Canada et aux Etats Unis en ce qui concerne les Magnets Hospitals La clarification des concepts nous semble n cessaire car il appara t que le concept de burn out ne recouvre pas exactement celui d puisement professionnel mais qu il y ait une distorsion entre l expression anglaise et la traduction fran aise commun ment employ e La question sous jacente est celle ci doit on aborder l puisement professionnel avec les cat gories et les mod les du burn out Faute d avoir r aliser cette clarification qui de mon point de vue ne peut pas se faire par un simple travail litt raire mais impliquerait une enqu te de terrain de
330. uligne les tensions existantes entre l activit et son double objet ce qui est r alis et les autres et la subjectivit Notre propos n est pas de nous immiscer dans ce d bat mais de souligner que c est dans les termes de celui ci qu est aujourd hui pos e la question de la sant mentale au travail c Et la formation Comme nous le soulignions dans notre introduction la sant mentale n entre pas a priori dans le cadre des pr occupations de l ing nierie de formation Cependant de plus en plus fr quemment des stages de formation la gestion du stress et des stages de remise en forme apparaissent dans les plans de formation de certaines grandes entreprises ou d tablissements publics La programmation de ces stages indique une sensibilisation aux situations de stress et d puisement professionnel et la tentative d apporter des r ponses au 19 moyen de la formation Mais ce type de r ponses renvoie davantage l re du catalogue qu aux d veloppements actuels de l ing nierie de formation En effet la programmation de ces stages ne s appuient pas sur une analyse des causes de l puisement professionnel et ou des situations g n ratrices de stress dans le contexte du travail En cons quence les liens entre l activit des personnels l organisation du travail et le d veloppement des comp tences ne peuvent pas tre tablis Ainsi il semble que ces r ponses en ter
331. up plus capable de vous dire ce qui ne va pas que ce qui va bien et l ce qui se passe j en suis tr s tonn e d ailleurs c est que si jamais a ne va pas on va me le dire mais on est capable de me dire aussi quand a va bien et c est tr s agr able et a motive effectivement a fait prendre confiance en soi a motive pour bien faire Apr s la reconnaissance elle n est pas toujours l non plus Quand le m decin doit prendre le relais six heures parce que je termine ma journ e six heures et qu huit heures du soir il me demande Oh fait vous terminez quand et que je lui dit a fait deux heures et qu il s en va faire ses visites que je reste une heure encore et qu il n en a rien faire l il n y a pas beaucoup de reconnaissance Mais a d pend des m decins a d pend de l quipe Je crois que a d pend surtout du caract re des gens ces syst mes de reconnaissance J ai vu les deux extr mes l o je suis actuellement et d autres endroits o l on n en a rien faire que vous soyez fatigu de toute fa on c est normal vous tes l pour travailler et point barre De toute fa on on ne se pose m me pas de question on ne s int resse pas de savoir si vous tes fatigu e pas fatigu e Ce manque de reconnaissance oui effectivement a d motive compl tement a c est clair Pensez vous que vos comp tences sont pleinement utilis es Je pense
332. us rentrez de votre travail et que vous en parlez on ne vit pas les m mes choses que vous la maison et vous avez besoin d changer avec des gens qui connaissent qui connaissent le patient qui connaissent la situation et qui sont habitu s aussi ces situations Effectivement s il n y a pas une bonne ambiance a doit tre encore plus dur Mais moi je suis vraiment persuad e que ce n est pas a qui est l origine de l puisement professionnel a peut jouer a c est vrai mais encore une fois c est l quipe Je pense que c est l quipe et puis c est aussi les sup rieurs en fonction de comment on organise votre emploi du temps comment on organise votre travail si votre travail est reconnu que vous puissiez prendre des vacances sans qu on vous rappelle sur votre temps de vacances La consid ration humaine du soignant par ses coll gues soignants et par les sup rieurs Je pense que c est surtout a Et puis apr s le physique oui c est fatigant Mais le travail que je fais maintenant est aussi fatigant que celui que je faisais avant je suis debout toute la journ e je pi tine toute la journ e et je ne m assois pas plus d une demie heure pour mon repas le midi Mais j adore ce que je fais et je le fais dans de bonnes conditions donc je passe au dessus Avant en bloc op ratoire je le faisais dans de mauvaises conditions avec un stress une mauvaise ambiance et je me faisais tout
333. ut c L institutionnalisation La prise en compte de la probl matique de l puisement professionnel par l institution hospitali re s est exprim e travers des campagnes d information et de pr vention la mise en place de groupes de paroles et la programmation de stage sur la gestion du stress dans les plans de formation des tablissements Cependant l puisement professionnel n a pas t reconnu comme maladie professionnelle et de ce point de vue l institutionnalisation est demeur e inachev e Il nous semble int ressant d interroger cette interruption du mouvement vers une institutionnalisation afin de mettre en vidence les significations implicites dont est porteuse la question de la reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle Une maladie professionnelle n est pas strictement une maladie qui se d clare dans un contexte de travail mais une maladie dont l origine est li e un facteur pathog ne pr sent dans l activit et ou l environnement professionnels A titre d exemple consid rons le cancer de l amiante le cancer ne se d clare pas n cessairement dans le temps de l activit professionnelle mais c est la manipulation ou l exposition des produits contenant de l amiante lors de l exercice de cette activit qui est consid r e comme la cause principale de la maladie Ainsi reconna tre le burn out dans le domaine du soin comme maladie professionnelle impliq
334. ut en recourant une nouvelle image Je me suis rendu compte au cours de mon exercice quotidien que les gens sont parfois victimes d incendies tout comme les immeubles sous l effet de la tension produite par notre monde complexe leurs ressources internes en viennent se consumer comme sous BRADLEY H B 1969 Community based treatment for young adult offenders in Crime amp delinquency vol 15 N 3 pp 359 370 FREUDENBERGER Herbert J 1974 Staff burn out in Journal of social issues vol 30 pp 159 165 7 Hoffman Axel 2005 Burn out biographie d un concept in Sant conjugu e avril 2005 N 32 p 37 28 l action des flammes ne laissant qu un vide immense l int rieur m me si l enveloppe TONE 23 externe semble plus ou moins intacte On voit que la dimension m taphorique de l expression demeure Entre 1974 et 1980 quarante huit d finitions diff rentes du burn out sont propos es Le recours la m taphore et la multiplication des d finitions t moignent de la difficult op rer la transition d une expression imag e un concept scientifique reconnu par la communaut des psychologues et des m decins Cette difficult met en question l existence de la r alit que expression d signerait Ne pourrait on pas se satisfaire du mot d pression pour d signer l tat d une personne qui puis e moralement s effondre Les sympt mes tels que fa
335. vail En effet aujourd hui le travail est de plus en plus con u comme participant l panouissement personnel de l individu C est en grande partie au moyen de l activit professionnelle que se construit l identit sociale pour soi et pour autrui L puisement professionnel s inscrit dans cette nouvelle relation au travail qui induit l implication et l engagement professionnel les attentes la charge motionnelle et les exigences de r sultats et de performances tous ces ingr dients de l puisement professionnel qui sanctionnent un attachement psychique profond de l individu l activit professionnelle 2 1 3 Les causes g n rales de l puisement professionnel 7 Le mot ac die d origine grecque akndEi signifiait en grec ancien la n gligence l indiff rence Dans sa traduction latine acedia il d signait l tat de tristesse et de d couragement des moines qui ne s adaptaient pas au mode de vie qui leur tait impos 23 La distinction traditionnelle des causes de l puisement professionnel s op re trois niveaux organisationnel interindividuel et intra individuel a Niveau organisationnel Ce niveau est celui du contenu de l activit des conditions et du contexte de travail Les variables recens es sont la surcharge de travail les horaires la nature des t ches leur reproductibilit ou leur monotonie la standardisation des proc dures les rythmes de trav
336. voir des formations Parce que les formations ne se font pas sur le temps de travail a d pend ce n est pas obligatoire que ce soit sur le temps de travail On r cup re mais a peut tre un soir sur un jour de repos Donc je n ai pas eu l occasion mon petit a deux ans il a eu de gros probl mes de sant donc je n ai rien fait d autre Avant qu il naisse oui j ai fait une formation en soins palliatifs justement puisque a me branchait et puis une autre 188 formation sur les pansements aussi pour me sp cialiser un peu Je n en ai pas fait d autres Mais on a vraiment l occasion d tre en formation quand il le faut et quand c est n cessaire Avez vous le sentiment que vos comp tences sont pleinement utilis es ou le sentiment que vous avez des comp tences qui pourrez l tre mais qui ne le sont pas sp cialement du fait par exemple de l organisation du travail de ce qui est demand ou pour d autres raisons Je ne sais pas Nous avons une formation qui est tr s tr s large Quand je suis arriv en pneumologie il y avait des choses que je ne connaissais pas du tout j ai appris les accomplir c est vrai que maintenant j ai vraiment l impression d tre sp cialis en pneumologie je fais les choses automatiquement et je pense que si je devais changer de service il faudrait que je r apprenne beaucoup de choses Mais au niveau de comp tences que je n utiliser
337. vont assurer les soins mais il faut mettre c t une aide avec l assistante sociale 134 la psychologue la psychiatrie parfois des associations pour prendre en charge les patients s ropositifs Puis c t on a une part de maladies infectieuses des septic mies des m ningites des infections urinaires des pneumopathies enfin tout ce que l on peut imaginer en pathologies infectieuses Et puis on a aussi une part de maladies tropicales les gens qui vont l tranger et qui reviennent soit avec une crise de paludisme soit autre chose enfin toutes les maladies que l on peut imaginer ou qu on peut attraper Mais mon r le la plus grosse activit c est quand m me le VIH Tel que vous en parlez il appara t qu il y a un travail en collaboration important Oui On ne peut pas travailler tout seul Il faut travailler avec tous les partenaires qui existent aussi bien quand les gens sont au dehors de l h pital en ville les infirmi res lib rales les structures d accueil et les partenaires sociaux tout tout pour que a se passe le mieux possible Quelles sont les attentes des patients et est ce qu elles entrent toutes dans le cadre de votre fonction Dans pas mal de domaines je r ponds leurs questions leurs attentes mais malheureusement la maladie tant tr s grave je ne peux pas me projeter dans leur futur je ne peux pas dire quelqu un dans deux ans vous irez m
338. vrai que souvent les gens nous demande de mourir Et a c est difficile Pour moi je le vis difficilement Parce que en 184 fait pour eux ce serait la solution alors qu on ne peut pas on ne peut pas r pondre leur 9 3 demande et a c est difficile Par rapport ce genre de difficult est ce qu il y a un soutien psychologique Non L o je travaille notamment on n a aucun soutien psychologique Il y a des psychologues qui sont pr sents dans le service pour les patients Pour les personnels il n y a pas de psychologue Par contre heureusement on en discute entre coll gues on change et c est vrai heureusement qu il y a les coll gues Au d but de ma carri re qui est courte mais j ai d j volu au d but de ma carri re je me disais que je ne me ferai jamais au d c s d un patient Et les anciennes m ont dit mais ne t inqui te pas on ne s y est jamais fait C est int ressant de pourvoir changer parce que l je me suis dit Ah alors c est normal je r agis normalement c est logique a fait du bien de pouvoir changer avec ses coll gues Donc le soutien psychologique il passe essentiellement travers l quipe On a aussi notre cadre qui nous coute pas mal On peut ventuellement demander la psychologue mais c est enfin moi de mon c t personnellement je n irai pas la voir puisqu elle est plut t pour moi une amie qu une psychologue

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