Bébé est là, vive Maman : Les suites de couches
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1. charge des accouch es La tendance est la sortie pr coce pour des raisons conomiques et parce qu il y a peu d int r t chez les profes 12 B B EST L VIVE MAMAN LES SUITES DE COUCHES sionnels Pour une sage femme ou un m decin tre affect aux suites de couches est souvent consid r comme peu valorisant peu excitant dans le contexte actuel de la m dicalisation de l accou chement Si les suites sont simples selon l expression consacr e c est qu il n y a pas de pathologie et donc les professionnels se sentent inutiles Vous serez mieux chez vous ici on ne sait s occuper que des gens malades Et les suites pathologiques heureusement sont rares On va donc simplement surveiller ce qui pourrait tre grave m dicale ment comme apr s une op ration infections h morragie an mies phl bites etc N anmoins la dose d antalgique distribu e quasi syst matiquement indique bien que les suites sont souvent sources de douleurs normales M dicalement c est fini B b et Maman n ont pas de pathologie Revenez dans six semaines et voyez le p diatre Le b b au centre du tableau M dicalement et socialement le b b est au centre du tableau Tout le monde vient le voir s int resse lui Il y a un sp cialiste pour lui le p diatre des pu ricultrices qui apprennent la m re et au p re les soins du nouveau n selon les derniers protocoles Ce mode d em2. CHAPITRE PREMIER LE MOD LE CONTEMPORAIN Docteur Bernadette de Gasquet Aujourd hui on constate une volution des valeurs la femme enceinte le b b et le p re sont tr s valoris s Les suites de couches n int res sent personne C est le temps mort de la maternit Notre soci t valorise norm ment la grossesse Jamais l enfant n a t aussi pr cieux Toutes les stars affichent en gros plan leur gros ventre symbole de bonheur et de r ussite de leur vie de femme De multiples journaux fleurissent sur la maternit et les missions t l vi s es sp cialis es battent des records d audimat Les salons sp cialis s font le plein et le budget li au premier enfant est le plus important de la vie avant m me celui de l installation en m nage ou du mariage La future maman est dans une position envi e par beaucoup de femmes et peut tre m me par beaucoup d hommes dont l int r t pour la grossesse est grandissant Mais les lendemains ne sont pas toujours chantants On a oubli d apprendre les berceuses aux mamans Dommage car le chant sur tout r p titif est un tr s bon calmant un anxiolytique puissant Avant d endormir le b b il apaise la m re Les suites de couches peuvent se d finir comme une p riode de vide vide institutionnel vide social physique vide psychique parfois Le vide institutionnel Au plan institutionnel on tend limiter de plus en plus la prise en
3. it elles sont le plus souvent satisfaites du suivi de grossesse de l ac couchement et se plaignent d tre abandonn es ensuite M me dans les lieux qui se veulent plus humanis s c est le temps vide en partie parce que le personnel ne sait pas ce qu il pourrait offrir de diff rent et parce que ce personnel est d bord et qu il n y a personne pour s occuper des mamans sans pathologie
4. ploi est assorti de recommandations imp ratives N coutez surtout pas ce que disent les grands m res ou vos amies Et si vous avez d j accouch il y a quelques ann es oubliez tout c est faux Il ne faut plus coucher le b b sur le ventre il ne faut plus donner telle vitamine il faut introduire l alimenta tion vari e beaucoup plus tard Mais soyez d tendue faites selon votre instinct Il y a quelquefois une aide pour l allaitement seule discipline post natale qui int resse les professionnels de l obst trique le nombre de formations des quipes sur ce th me est r v lateur Mais c est surtout l enfant qui est vis la m decine moderne ayant d couvert depuis peu que le lait maternel pouvait tre b n fique apr s avoir balay comme d pass e cette fonction vraiment trop archa que qui ne permettrait pas les quantifications et contr les LE MOD LE CONTEMPORAIN 13 dignes d une m decine scientifique On va aussi trouver de plus en plus d observations du compor tement des m res dans le but de d tecter un danger pour l enfant La d pression du post partum n a pas disparu avec les progr s m di caux et l augmentation du niveau d ducation et d information Elle semble m me en recrudescence et fait aussi l objet de beau coup de recherches publications surtout pour pr venir la maltraitance d enfants pourtant d sir s On sait donc bien qu il peut y avoi
5. r des choses difficiles et d terminantes dans cette p riode J ai re u un appel d une jeune femme qui avait d subir une interruption m dicale de grossesse sept mois Elle m a dit avoir t bien suivie psychologiquement mais ressentait le besoin de faire quelque chose dans son corps Elle avait t enceinte elle avait accouch elle avait besoin de revenir dans son corps pour se remettre et se resituer Mais il n y avait rien de pr vu l accouchement avait t facile le f tus tant tr s petit donc son p rin e n avait pas souffert et on ne lui pres crivait pas de r ducation seule pratique corporelle propos e aux accouch es tr s tardive voir plus loin Cela signifie bien que dans notre conception s il n y a pas de b b il n y a pas de m re C est l enfant qui fait la m re et non la m re qui fait l enfant Les r ponses institutionnelles Les r ponses institutionnelles se font toujours sur un registre m dical et morcel Antalgiques anti inflammatoires fer antid presseurs et autres m dicaments ou consultation psychologique puis plus tard consultation chez le p dopsychiatre sp cialit qui se d veloppe de mani re r v latrice Les difficult s parents enfants le mal tre des petits sont r sistants aux supervitamines super recettes d ducation et autre bifidus Quant aux s quelles ventuelles sur le corps de la femme la prescription de r d
6. ucation p rin ale d douane tout le monde mais tend confirmer qu il faudra r parer On le sait mais on ne le 14 B B EST L VIVE MAMAN LES SUITES DE COUCHES dit pas et on ne pr vient pas tous les sens du terme En ce qui concerne la sexualit la prescription de pilule contra ceptive souvent per ue comme trange par la femme qui ne s y attend pas et n est pas du tout dans cette dynamique constitue sou vent la seule prise en charge Nous verrons que les r ponses traditionnelles aux m mes besoins bien identifi s sont beaucoup plus globales initiatiques la fois corporelles et symboliques psychiques et m caniques Elles accompagnent un passage fondamental elles visent rendre les m res comp tentes et renforcer leur confiance en elles Pourrait on allier ces savoirs ces pratiques nos possibilit s th rapeutiques Il faut peut tre simplement r apprendre dans nos facult s de m decine la physiologie la naissance normale le mater nage normal et essayer de faire qu ils le restent Quelques gestes simples quelques principes de bon sens pourraient am liorer bien des choses y compris le plaisir des professionnels voir plus loin l exemple d une maternit de niveau 3 c est dire de tr s grandes dimensions et recevant des grossesses pr sentant les plus hautes pathologies Une plainte g n ralis e L coute des mamans est loquente quelle que soit la matern
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