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Violences

1. Cliquez sur le nom d un intervenant pour acc der sa biographie sa bibliographie et sa fiche de lecture Olivier Douville C cile Lavergne Eirick Prairat Alice Cherki Alain Bentolila Serge Tisseron Serge Portelli Joseph Rouzel Arlette Pell Daniel Derivois Benjamin Moignard Jean Marie Forget DERPAD 75 rue de Turbigo 3 Paris T l 01 53 42 36 15 Fax 01 53 04 03 72 www derpad com infos derpad com Olivier Douville N en 1953 psychologue psychanalyste praticien Espace Analytique membre de l Association Fran aise des Anthropologues et de l Association Rencontres Anthropologie Psychanalyse et recherches sur le processus de Socialisation ARAPS Olivier Douville est membre du Centre de Recherche Psychanalyse M decine et Soci t de l Universit Paris 7 Bibliographie Chronologie de la psychanalyse du temps de Freud 1856 1939 Editions Dunod 2009 10 entretiens en psychologie clinique de l adulte sous la direction de Olivier Douville et Benjamin Jacobi Editions Dunod 2008 De l adolescence errante Variations sur les non lieux de nos modernit s Editions Pleins Feux 2007 Prix Oedipe 2008 Fiche de lecture De l adolescence errante dent canara Editions Pleins Feux 2007 prix dipe 2008 L errance atteste d un d sordre de l orientation des corps dans les espaces publics sa r alit actuelle nous fait rencontrer de jeun
2. Editions r s 2011 L enfant et la apprentissages malmen s avec Marika Berg s Bounes Editions r s 2010 L enfant agit avec Marika Berg s Bounes Editions r s 2010 Les violences des adolescents sont les sympt mes de la logique du monde actuel Editions Fabert 2010 Les troubles du comportement o est l embrouille Editions r s 2009 L adolescent face ses actes et aux autres Editions r s 2005 Ces ados qui nous prennent la t te Editions Fleurus 1999 Fiche de lecture La violence des adolescents sont les sympt mes de la logique du monde actuel Editions Fabert 2010 Ce que manifestent les adolescents affirme Jean Marie RS none Forget est toujours d rangeant pour les adultes et ce alors m me SONT LES SYMPT MES que le foss des g n rations dont on annon ait le comblement DE LA LOGIQUE serait plut t sur le point de se creuser favoris par l absence ou DU MONDE ACTUEL la disparition de marqueurs initiatiques N a t on pas vu resurgir en France remarque l auteur la nostalgie du service militaire La pr carisation grandissante du march du travail et l usage par la publicit et le marketing de l adolescence ne font que prolonger cette p riode d incertitude et de d pendance des plus jeunes vis vis de leurs parents Les enfants au moment de l apprentissage de la langue dans un mod le id al acceptent de mettre un frein leurs pulsions imm diate
3. le d pistage de troubles cens s annoncer un avenir d linquant laune des crispations s curitaires Serge Portelli s interroge sur la place du juge Trop pr occup par les victimes on dit qu il sort de son r le Trop pr occup par les d linquants il devient laxiste Trop m ticuleux et patient il sacrifie aux crit res d efficacit il se montre inadapt au nouveau principe qui fait du magistrat un maillon de la cha ne p nale Dernier avatar de cette conception a minima du m tier de juger le projet pr sidentiel de supprimer le juge d instruction au profit du procureur La d pr ciation du juge instructeur est d j l uvre dans les emprunts une culture anglo saxonne tel que le plaider coupable la fran aise convocation sur reconnaissance pr alable de culpabilit et l instauration des peines planchers Les mineurs d rogent encore ces bar mes de peines mais jusqu quand Le sort du juge des enfants est galement en question Une nouvelle r forme de l ordonnance de 1945 est r guli rement voqu e qui alignerait toujours plus cette juridiction sur la justice des majeurs pour la rendre plus rapide et plus r pressive sans compter la v ritable d capitation qui r sulterait de l abaissement de l ge de la majorit 16 ans Joseph Rouzel ducateur sp cialis pr sent psychanalyste et formateur Joseph Rouzel a cr l Institut europ en psychanalyse et trav
4. matiques figures et usages Presses Universitaires de Nancy 2007 De la d ontologie enseignante Editions puf Hors Collection 2005 Sanction et socialisation Editions puf P dagogie th orique et critique 2002 Penser la sanction les grands textes Editions L Harmattan 1999 La sanction Petites m ditations l usage des ducateurs Editions L Harmattan 1997 Eduquer et punir G n alogie du discours psychologique Presses Universitaires de Nancy 1994 Fiche de lecture La sanction en ducation Editions puf 2011 Eirick Prairat fait remonter la notion moderne de sanction au Gorgias de Platon livre dans lequel le philosophe oppose aux sophistes et aux rh toriciens la recherche du bien et de la v rit Socrate y affirme qu il vaut mieux subir l injustice que la commettre et que la punition est pr f rable l impunit car elle lib re l me de la m chancet Apr s ce pr ambule philosophique Erick Prairat se lance dans un aper u juridique de la violence domestique Aux lumi res grecques succ de la duret romaine civilisation o le pater familias a droit de vie ou de mort sur son pouse et ses enfants IL faut attendre l av nement du christianisme pour assister l abrogation de ces pr rogatives non seulement le p re se voit interdire l infanticide mais il peut tre de surcroit d chu de l autorit paternelle s il abandonne ses enfants les livre la prostitution
5. a fort faire son sujet Daniel Derivois constate que l espace scolaire est le lieu de la confrontation de l h ritage familial avec le social de confrontation du savoir sur soi avec les savoirs scolaires Les adolescents ayant subi par exemple des traumatismes dans l enfance ou l adolescence y am nent de la mati re prouver dans un autre espace sur d autres p les identificatoires que sont les professionnels du scolaire Nous sommes face une machine familiale institutionnelle sociale complexe pr vient Daniel Derivois cette machine transmet et auto alimente de la violence Parmi elle note t il figure aussi de la culpabilit h rit e qui cherche d sesp r ment un objet qui fonde son existence et notamment dans la r p tition des actes d agressions Daniel Derivois fait part enfin de son exp rience d accompagnant psychologue Il pr cise le comment de son activit aupr s de l enfant actualis dans l adolescent et d adolescent parental actualis dans l adolescent par dessus tout pr cise t il on accompagne un processus une travers e un projet un p riple qui ne se fait pas seul tant il exige le recours malais mais indispensable l inter interdisciplinaire interprofessionnel interinstitutionnel interculturel C est ce prix qu on parviendra d passer le clivage adolescent victime d linquant car l acte commis est d linquant mai
6. auteur n voque pas celle en cours dans les ghettos il pr f re s int resser celle des dominants sur les domin s celle des bons locuteurs sur les autres dont celle des politiciens sur les citoyens les moins arm s pour la d crypter La t l vision emploie une technique celle de la pr visibilit Pr visibilit des programmes pr visibilit des sc narios qui n interrogent pas le langage mais au contraire anesth sient et bercent le contraire rel verait pour ses responsables d une erreur de strat gie la t l vision pr visible et la vulgate politicienne l auteur oppose la libert du verbe et fait le r cit de cet exercice dans une maternelle Les enfants tracent une croix sur le sol de la cour de r cr ation l un d eux se place au dessus un autre est charg de tracer l ombre projet e par terre La man uvre se r p te tout au long de la journ e puis la ma tresse demande aux enfants ce qu ils voient au sol Une fleur r pondent t ils en ch ur mais cela ne satisfait pas la ma tresse qui pers v re jusqu ce que l un des enfants note que a a tourn un premier pas pour expliquer l astronomie et par l m me hisser plus haut le langage la fleur la rotation la terre La d pr ciation du verbe et de la parole a pour pendant le m pris grandissant dans lequel est tenu la valeur travail travail pr caire flux tendu d localis au profit des gains imm
7. de la loi et des valeurs sociales aux esprits simples Arlette Pell voit dans cette violence le passage n cessaire un ensemble vide pr alable une autre origine une autre criture un autre ordre politique une autre pens e bien que ne soit pas fait table rase de ce qui pr c de Pour la premi re fois ajoute l auteur il sera montr que depuis toujours la pluie humidifie la terre qu un feu s che un v tement mouill et que cette r alit n a plus besoin de contrepartie mythique Une autre grande rupture se situe la charni re de deux mondes en 476 Les invasions barbares provoquent l effondrement de l empire romain d Occident empire chr tien c est l une des dates commun ment admises pour d signer la fin de l Antiquit et le d but du Moyen ge Les pa ens crient victoire et voient l une punition des dieux Quant aux Chr tiens ils accusent leurs propres p ch s et s accommodent du ch timent divin L v que d Hippone n est pas pour rien dans cette d monstration doloriste qui constituera l un des traits majeurs du catholicisme durant les dix si cles venir Saint Augustin met au dessus de tout le Royaume de Dieu Sa pens e participe de la dissolution de la crise occidentale en renfor ant la subjectivit coupable et le d sinvestissement de la vie terrestre au profit d une vie meilleure apr s la mort Le sp cialiste du Moyen ge Jacques Le Goff
8. des processus proprement scolaires des conduites fabriques de d viantes et des pratiques d linquantes d linquance L ouvrage de Benjamin Moignard s appuie sur un travail de Benjamin Moignard terrain men en deux endroits dans le quartier populaire des Pivoines au coll ge des Po tes situ dans une ville de banlieue parisienne dont l auteur pr f re ne pas r v ler l identit et appelle Iris afin de garantir l anonymat des adultes et des adolescents qui ont collabor l enqu te et d autre part au Br sil dans la favela de Roca au sein du coll ge Paulo Freire Rio de Janeiro Le quartier des Pivoines b n ficie de toutes les classifications et de toutes les mesures de discrimination positive en vigueur au moment de la publication de l ouvrage zone franche zone urbaine sensible Grand Plan Ville Les Renseignements G n raux l ont galement class parmi les quartiers sensibles touch s par le repli communautaire La Favela de la Roca pass e du statut de bidonville au stade de quartier part enti re reste soumise la double pression de l exclusion sociale et du narcotrafic Les niveaux et la forme de violence qui y r gne demeurent beaucoup plus intenses que ceux observ s en France remarque Benjamin Moignard Toutefois cette violence semble pargner le coll ge de la Roca Enseignants personnels encadrants l ves tous t moignent d une atmosph re apais e L auteur qui a tudi
9. enfants psychotiques de toxicomanes et enfin de jeunes en rupture sociale En d saccord avec les usines gaz que sont devenus les centres de formation j ai cr il y a 10 ans l Institut europ en psychanalyse et travail social PSYCHASOC Montpellier L ouvrage qui met en sc ne ce cheminement pour ma s ur et moi m me passe par des chemins diff rents mais est ancr dans des convictions politiques et thiques communes Conviction que l on peut rassembler sous le terme de communiste au sens noble du terme au del des d rives que l on a fait subir cette noble id e Une thique du sujet ne se soutient que de la prise en compte des espaces collectifs o il s ins re Autrement dit nous menons de front travail social et engagement politique Au sens o Jacques Lacan affirmait L inconscient c est le social La lutte contre l usure et l isolement des travailleurs sociaux trouvailleurs soucieux comme je les d signe souvent prend tout son lan dans ce que je viens de dire Il s agit de faire savoir ce que l on fait Non seulement pour rendre des comptes l gitimement exig s par les financeurs Etat Collectivit s locales etc mais aussi de rendre compte Les travailleurs sociaux en mal de reconnaissance n ont que cette voie pour obtenir cette reconnaissance r clam e cor et cris Peu de citoyens savent et encore moins comprennent ce que fabriquent Les trav
10. le fonctionnement de l tablissement durant plusieurs mois le confirme l ambiance g n rale est r solument bonne et l agressivit entre les l ves ou entre les l ves et les professeurs est consid rablement plus r duite que ce que nous avons pu constater en France Des statistiques de l Unesco cit es par l auteur abondent dans le m me sens Si 24 des l ves en France disent avoir subi des coups au coll ge ce chiffre est cinq Se Monde fois moins lev au Br sil C est un pays o il convient de le souligner le taux de scolarisation depuis les ann es 2000 a fait un bond spectaculaire qui lui permet pr cise le chercheur de se rapprocher consid rablement de grandes puissances comme la France m me si des points noirs subsistent notamment une sous repr sentation des coli res dans le primaire et un taux de scolarisation d faillant chez les plus de quatorze ans Autres nuances d importance quant au climat apais qui pr vaut dans le coll ge Paulo Freire celui ci doit beaucoup la bienveillance des narcotrafiquants La mainmise des groupes criminels sur la marche conomique de la favela ne se r sume pas au seul usage de la violence aveugle Les gangs pr servent des zones sanctuaris es l cole en fait partie Ensuite les niveaux d exigence et d enseignement propos s en de des normes commun ment admises pourraient avoir un lien avec l absence de violence entre l
11. pour l ind pendance de l Alg rie Expuls e vers la m tropole en 1957 elle rallie l ann e d apr s la Tunisie la RDA puis en 1962 l Alg rie devenue ind pendante Trois ans plus tard elle rentre en France Bibliographie La fronti re invisible violences de l immigration Editions des cr puscules 2006 Prix Oedipe 2006 Frantz Fanon portrait Editions du Seuil 2000 Les Juifs d Alg rie Editions du Scribe 1987 Retour Lacan Editions Fayard 1981 Fiche de lecture La fronti re invisible Violences de l immigration Editions des cr puscules 2008 Prix dipe 2006 Dans La fronti re invisible Violences de l immigration i jii Alice Cherki voque les blessures des d racinements et leurs avatars chez les fils et filles des descendants de migrants L auteur La fronti re invisible pointe du doigt les difficult s prouv es par les familles immigr es Vidienter di Fsmgetion leur arriv e en France quand les parents peu instruits assistent impuissants l chec scolaire de leurs enfants Alice Cherki y voit une impossibilit de r solution d un conflit de type dipien elle estime que le gar on inconsciemment s interdit de faire mieux que le p re et de le d passer ce qui pourrait le valoriser aux yeux de la m re et l exposer l exclusion Ce conflit en souffrance entra ne des troubles du comportement et des violences chez beaucoup de gar ons issus de ces familles m me si le pr
12. protestante et l apparition des ordres catholiques port s vers l enseignement J suites Oratoriens participent d un climat d mulation favorable l enseignement De nouvelles universit s ouvrent leurs portes au XVI me si cle catholiques Reims D le Douai Pont Mousson r form es Montauban Montpellier Sedan ou Saumur L cole est alors brutale et le restera des si cles durant fouet f rule martinet arr t expulsion fondent la pratique p dagogique Reste que les ch timents corporels s espacent les coups se rar fient Plusieurs facteurs l expliquent primo l essor du courant mutualiste qui voit la c l bration de l autodiscipline et des jurys mixtes adultes l ves Ses instigateurs estiment qu il s agit d un bon moyen pour propager les vertus de la responsabilit chez les jeunes fran ais Secundo le courant hygi niste pr ne la mod ration et l abandon progressif des violences physiques et psychologiques La Ill me r publique dont l apog e r formatrice en mati re d enseignement culminera en 1905 avec la s paration de l Eglise et de l Etat reprendra son compte ces avanc es au sein des coles publiques Enfin les p dagogies nouvelles d fendues par des personnalit s telles que Maria Montessori C lestin et Elise Freinet ou Roger Cousinet favorisent un adoucissement des m urs disciplinaires L tude selon eux ne doit plus seulement rimer avec contrainte et asc s
13. qu ils jugent obscurantistes Les guerres de religions ensanglantent toute l Europe du XVI me si cle et scellent de nouvelles fronti res th ocratiques Au XVII me si cle la r volution copernicienne amplifi e par les travaux de Kepler et Galil e branle les croyances chr tiennes Penser le cosmos sans les mythes penser un univers tout math matisable note Arlette pell rel ve chaque instant d une mutation de la pens e dont les effets lorsqu ils se g n ralisent provoquent une nouvelle conomie psychique et un nouveau lien social Peut tre pouvons nous voir avec la science classique le jalon fondateur d une irr sistible victoire de la raison et de la connaissance Un tat de fait bien compris par le capitalisme qui parach ve l exclusion du sujet et dont le discours conclut l auteur n offre aucun lieu pour interroger sa condition d tre parlant Daniel Derivois Docteur en psychologie et psychopathologie clinique licenci en sciences de l ducation il est psychologue clinicien et intervient aupr s d enfants et d adolescents fragilis s Ma tre de conf rences en psychologie interculturelle l Universit de Lyon 2 il travaille notamment l laboration d une clinique de la mondialit Bibliographie Les adolescents victimes d linquants Editions De Boeck 2010 Psychodynamique du lien drogue crime l adolescence Editions L harmattan 2004 Fic
14. ail social Psychasoc et l association Psychanalyse sans fronti re Bibliographie Parole d duc Educateur sp cialis au quotidien Editions r s 2011 L acte ducatif Clinique de l ducation sp cialis e Editions r s 2010 Le travail social est un acte de r sistance Editions Dunod 2009 La supervision d quipes en travail social Editions Dunod 2007 La parole ducative Editions Dunod 2005 Le quotidien en ducation sp cialis e Dunod 2004 Psychanalyse pour le temps pr sent Amour obscur noir d sir Editions r s 2002 Le transfert dans la relation ducative Editions Dunod 2002 La pratique des crits professionnels en ducation sp cialis e Editions Dunod 2000 Le quotidien dans les pratiques sociales Editions Th t te 1998 Le travail d ducateur sp cialis Ethique et pratique Editions Dunod 1997 Ethnologie du feu Gu risons populaires et mythologie chr tienne Editions L Harmattan 1996 Fiche de lecture Le travail social est un acte de r sistance Dunod 2009 Interview extraits de Joseph Rouzel pour les A i Editions Dunod par Brigitte Cicchini Le travail social est un acte Le point commun entre ma s ur Fanny et Facic moi m me c est l engagement dans un m tier du de resistance social engagement au sens politique et clinique Ma Josph Rouzel Fanrry Rouzel s ur apr s des tudes dans le champ de l animation et du travail social a exe
15. ailleurs sociaux eux de le faire savoir Ce sont des m tiers de l ombre invisibles Ecrire prendre la parole dans des colloques t moigner de sa pratique parler la radio la t l etc voil donc une premi re voie qui s ouvre contre l usure et l isolement Je re ois beaucoup de professionnels ducateurs assistants sociaux psychologues directeurs qui sont us s de cette perte de sens Ils viennent en formation pour se ressourcer retrouver le go t et la saveur du m tier Voici donc une deuxi me voie se former en permanence interroger sa pratique revisiter les fondamentaux les valeurs les principes qui cimentent l action sociale et dont les Droits de l homme et la d mocratie r publicaine et la que assurent les fondations Et enfin derni re voie ne jamais oublier le collectif qui se d cline en quipe institution et r seau de partenaires Un tablissement est une entit abstraite faite de textes de r f rence de budget d organigramme de r glements etc Pour faire institution instituer la vie comme le dit si bien Pierre Legendre il est indispensable de prendre en compte les multiples articulations entre tous ceux qui constituent l tablissement et lui donne vie usagers comme professionnels Voici donc une autre fa on de lutter contre l usure et l isolement se parler La parole tisse le lien social Arlette Pell Psychanalyste exer ant Paris membre de la Fonda
16. ant la d fense de la soci t c est mancipation du sujet qui est primordiale Le deuxi me objectif politique r affirme la pr minence de la loi garante du vivre avec autrui et du vivre devant la loi Pour terminer l objectif social vise domestiquer les pulsions r orienter un comportement et permettre au sujet de renouer le lien social Eirick Prairat s int resse ensuite aux principes qui r gissent la sanction principe de signification qui doit insiste l auteur exclure le principe de la punition collective car il incrimine des innocents et d truit l autorit de l ducateur qui travers son utilisation d montre son impuissance pratiquer la justice Le principe d objectivation garantit que la sanction vise un acte non son auteur une mani re d viter les proc s d intention et les tiquetages abusifs Ensuite le principe de privation d un exercice de droit n a de sens rappelle l auteur que si l institution encadrante prend bien soin de d finir de mani re lisible les droits et les devoirs en vigueur en son sein Enfin le principe de socialisation rappelle la n cessite d un geste d apaisement ou d excuse de la part de l auteur de la faute l attention de la victime ou du groupe Alice Cherki Psychiatre et psychanalyste n e Alger en 1936 Alice Cherki fut interne en psychiatrie l h pital de Blida en 1955 avant de prendre part la lutte
17. ar ils aiment ma triser ce qui les entoure Sur ce dernier aspect de la r p tition si l auteur se montre favorable au dvd choisi par les parents et regard par le tout petit de nombreuses reprises c est b n fique pour l acquisition de la m moire notamment en revanche il remet en cause l inanit et la r p tition dont gavent les enfants les programmes de ces cha nes pr tendument sp cialis es Un risque encore accru par leur flux continu Il conduit l enfant s ennuyer mais pas de cet ennui parfois b n fique et source d imagination mais d un ennui qui confine la tristesse voire une forme de d pression Dans ce cas pr cis le petit cran se fait m diateur tranquillisant chez la nounou et ou chez les parents puis s leur retour du travail La t l peut alors rev tir un r le de nurse cathodique qui pr sente pour l enfant un risque de d pendance risque d autant plus r el que ces m mes t l visions proposent des missions sp ciales endormissement et d autres sp cial r veil Enfin toujours selon ses d fenseurs la t l pour b b est adapt e son public puisque les enfants comprennent un d but de narration d s l ge de neuf mois interview d un psychologue non cit parue dans le magasine Elle du 3 12 2007 Serge Tisseron s inscrit en faux contre une telle assertion D apr s lui entre 6 et 24 mois les seules interactions possibles avec u
18. ar la mort d Enkidu que la maladie terrasse Cette perte bouleverse Gilgamesh Freud y voit l affliction du jumeau frapp par la perte de son fr re d une part de lui m me traumatisme a e l ai l S ra P Fi cE dont d coule la crainte castratrice et laquelle Gilgamesh tente vainement d opposer son d sir d immortalit Parfois la rupture historique se fait doublement symbolique comme se pla t le rappeler Arlette Pell avec l exemple du pharaon Amenhotep IV allias Akhenaton Ce souverain r sout de mani re spectaculaire le conflit du p re non seulement il fait dispara tre de tous les actes et b timents officiels le nom de son g niteur et pr d cesseur dynastique mais il met aussi en place ce qui ressemble fort au premier monoth isme travers le culte officiel rendu Anton dieu solaire et Unique L amorce monoth iste sera br ve la mort d Akhenaton le panth on des divinit s gyptiennes reprend ses droits Avec Le miracle Grec s tablissent les bases de la philosophie de la raison de la logique Le pr socratique X nophane brocarde les idoles et va jusqu pr ner l abandon des l gendes d Hom re car dangereuses tout comme Platon d conseille dans la R publique l enseignement des po tes et de la mythologie source de confusion pour la jeunesse Aristote se fait plus subversif lui qui estime que les dieux ont t invent s pour inculquer le respect
19. at riels et financiers Le geste humain a perdu de sa valeur un geste flou correspond un verbe mou Serge Tisseron Psychiatre et psychanalyste docteur en psychologie en 1976 sa th se de m decine prend la forme d une bande dessin e Ses recherches portent sur trois domaines les secrets de famille les relations que nous tablissons avec les diverses formes d images et la fa on dont les nouvelles technologies bouleversent notre rapport aux autres nous m me au temps l espace et la connaissance Bibliographie L empathie au c ur du jeu social Editions Albin Michel 2010 Les dangers de la t l pour les b b s Editions r s 2009 Virtuel mon amour penser aimer souffrir l re des nouvelles technologies Editions Albin Michel 2008 La R silience Editions puf 2007 V rit s et mensonges de nos motions Editions Albin Michel 2005 Petit manuel l usage des parents dont les enfants regardent trop la t l vision Editions Bayard 2004 Journal d un psychanalyste Editions Marabout Poche 2004 Comment Hitchcock m a gu ri Editions Albin Michel 2003 Enfants sous influence les crans rendent ils les jeunes violents Editions 10 18 2003 L Intimit surexpos e Editions Hachette Litt ratures 2002 Prix du Livre de t l vision Les Bienfaits des images Editions Odile Jacob 2002 Prix Stassart de l Acad mie des sciences morales et politiques Psychanal
20. ction cela survient quand les images sonores perceptives n ont pu dans l ensemble de la langue tenue leur disposition trouver d inscription possible Ces images passent alors sous formes de d charges motrices autrement dit elles deviennent troubles du comportement Car pour se souvenir il faut oublier nous dit Alice Cherki et le sujet devenir ainsi auteur acteur dans sa limite dans sa diff rence g n rationnelle sexu e et mortelle Toutefois la m moire de l oubli se heurte bien souvent la m moire comm moration celle qui d coule des images fig es des images effigies n es de la p trification historique dans laquelle s est fig e l appr hension du devenir apr s colonial un apr s colonial anti d mocratique dans lequel le surgissement d une autre histoire a t emp ch et une identit positive et homog ne impos e rendant impossible le surgissement d un tiers mancipateur Cette implacable assignation d une histoire confisqu e rejaillit dans les t tes des immigr s et de leurs descendants dont de surcroit le pays d accueil au moment de se pencher sur son ancienne colonie se plait aux raccourcis humanitaires et simplificateurs Difficile alors pour l immigr et ses fils et filles de s immiscer dans le pays de l ailleurs Alice Cherki les appelle les enfants de l actuel marqu s de l emp chement la repr sentation psychique par oppositio
21. d rive du langage corollaire l errance La construction mytho historique que produit l adolescent afin de s orienter dans son existence s en trouve durablement touch e les transmissions interg n rationnelles aussi La dissolution des traces se traduit affirme l auteur par un renouvellement inou des fictions d origine lesquelles ne peuvent plus tre tay es par des romans familiaux sociaux des fictions de groupe de grands romans La violence fait d s lors substitution parfois de mani re spectaculaire comme les voitures les bus incendi s Cette violence dit Olivier Douville tout en pr cisant qu il s agit d une hypoth se ne pourrions nous pas supposer qu elle vise non le corps mais sa gourmandise d espace et de franchissement L errance constituerait alors et paradoxalement un refuge selon l auteur l effacement des r 3 traces conduit tout droit en des lieux que sp cifie l absence de toute ambiance et de toute mise en rapport l affectif des topos o la corpo r ification des alt rit s est r duite une s rie d v nements minimaux interchangeables monotones Des lieux o ne se posent ni question ni demande C est aussi ajoute Olivier Douville un moyen d chapper l Autre cet Autre qui conduirait un tat de psych assimilable un v cu autistique L errance s accompagne le plus souvent d abandon des
22. de personnes Serge Portelli estime que le danger est que ses leaders soient tent s de faire un tri contestable dans l encha nement des facteurs qui ont conduit au drame mettant l accent sur les seules d faillances suppos es des services de l tat Pour certaines formations politiques c est l occasion d encourager des discours victimaires dans un seul but lectoral Cette alliance affirme Serge Portelli vise surtout promettre grands coups de slogans irr alisables tel que le fameux tol rance z ro une soci t d barrass e du crime Le slogan rel ve du marketing politique Pour convaincre de sa faisabilit le pouvoir se propose de publier les statistiques de sa mise en uvre La d monstration s av re gesticulante toute enti re tourn e vers une masse de petites affaires ou la police s agite et la justice est pri e de suivre L imp ratif de r sultat a pour effet de d noncer une hypoth tique culture de l excuse en cours chez les magistrats et montre la voie d une inhumanit en marche Chiffre performance rentabilit l homme et la justice ont peu de place dans le dispositif Le grand regret des tenants de cette doctrine ajoute Serge Portelli est de ne pas pouvoir pour l instant punir les malades mentaux Aux Etats Unis la doctrine continue de faire rage et cr e en son sein une effrayante soci t p nitentiaire 2 3 millions de personnes y sont inca
23. e mais aussi enrichissement stimulation panouissement Ce mouvement atteindra son paroxysme travers les exp riences libertaires de Summerhill en Angleterre et des maitres camarades Hambourg Si l tablissement anglais perdure l exp rience allemande sombre dans les convulsions de l ph m re R publique de Weimar En France Mai 68 bouleverse la vulgate disciplinaire A bas la discipline vive le discours de substitution Pourtant Eirick Prairat l affirme le discours lib ral au mauvais sens du terme n a pas signifi la fin des pratiques punitives jamais l cart entre discours et pratique n a t aussi fort 1990 sonne la fin de la r cr ation les vieilles antiennes autorit loi sanction ressurgissent c est moins un retour au statu quo ante note l auteur qu un moment de red couverte puisqu il s agit de revitaliser l autorit mais en l expurgeant de toute trace d autoritarisme de repenser la sanction mais en la purifiant de son intention expiatrice La mont e des actes d indisciplines et de violence r active les r flexions sur la sanction Une sanction pour tre ducative doit selon l auteur poursuivre trois objectifs une fin thique car contrairement aux pr ceptes g n ralement admis d une sanction n cessaire la seule protection de la soci t la sanction est avant tout indispensable l enfant pour en faire un sujet responsable Av
24. e recherche et monitrice au d partement de philosophie de l Universit Paris Ouest Nanterre La D fense Cette ann e elle est financ e par le prix jeune chercheur de la Fondation des Treilles Bibliographie La violence comme praxis r volutionnaire chez Frantz Fanon la fabrique subjective d un homme nouveau in Violences anthropologie politique philosophie EuroPhilosophie 2010 Introduction Probl mes publics valuation et militantisme in Trac s Hors s rie 2009 Les pragmatiques l preuve du pragmatisme Esquisse d un air de famille avec Ya l Kreplak in Trac s n 15 2008 Pragmatismes vers une politique de l action situ e avec Thomas Mond m in Trac s n 15 2008 T 2 Eirick Prairat Apr s avoir enseign la philosophie puis les sciences de l ducation l IUFM de Lorraine il est pr sent professeur de sciences de l ducation l Universit Nancy 2 Ses travaux philosophiques et historiques portent sur la question de la sanction des normes et plus largement sur les enjeux thiques du travail enseignant Bibliographie L autorit ducative d clin rosion ou m tamorphose Presses universitaires de Nancy 2011 La sanction en ducation Editions puf Que sais je 2011 Questions de discipline l cole et ailleurs Editions r s 2010 1 re dition 2005 De la d ontologie enseignante Editions puf Quadrige 2009 La m diation probl
25. es murs de l cole br silienne Ses responsables semblent privil gier le travail ducatif parfois tr s occupationnel au d triment de l acquisition des savoirs En banlieue parisienne au coll ge des Pivoines les t moignages et les observations du chercheur font tat d une tension permanente Benjamin Moignard le soutient les personnels de l tablissement la mettent tr s largement sur le compte d un handicap socioculturel en vigueur l ext rieur de l cole Assertion dont l quation simpliste se r sumerait cette maxime les enfants de pauvres ne sauraient tre que de pauvres enfants J Y Rochex la Scolarisation de la France C est ainsi ajoute Benjamin Moignard que les quelques actions ducatives au coll ge des Po tes engag es pendant l ann e visent d abord fixer des rep res aux l ves combler les manques qui sont souvent renvoy s un d ficit li l ducation parentale et parfois une question culturelle signe d un glissement pr occupant d un handicap socioculturel un handicap socio ethnique L auteur ne nie pas les difficult s des l ves dans les quartiers mais il se refuse Les expliquer par le seul manque Selon lui cette lecture exon re les structures et les acteurs ducatifs de toutes responsabilit s dans la production des difficult s rencontr es Or Benjamin Moignard le note les rotations et les d parts pr matur s de
26. es sujets redoutant plus que tout de se trouver assign s fix s par l autre et retenus ainsi dans une demeure commence OLIVIER DOUVILLE ii s p DE L ADOLESCENCE Olivier Douville Selon lui l errance perdure lorsqu il n est plus ERRANTE suppos le moindre lieu pouvant accueillir Les sujets et les mettre 192 toee Vaniations sw les non Feux l preuve de rencontre d cisives cette errance ne serait pas de nas modenri s d finir comme le mouvement d un voyageur mais plut t comme la trace de quelqu un se d pla ant d un point fixe sans parvenir relier les diff rentes tapes par lesquelles il est pass Elle est r v latrice de l tat de m lancolisation actuel affectant le lien social et survient le plus souvent dans des territoires urbains indistincts des barres d habitation qui ne font pas quartier des quartiers qui ne font pas ville L auteur voit d autres raisons Em ce malaise notamment une responsabilit du politique celui ci ne jouant plus son r le de tiers et conduisant au brouillage des lieux des espaces et des g n rations Il y a aussi ajoute Olivier Douville la perte de l Histoire et des transmissions qui en r sultent L Histoire s en trouve comme dilapid e c est un trait symptomatique de la fa on dont la modernit crit le pass avec comme effet ajoute Olivier Douville de renvoyer l adolescent une
27. estime que Les hommes du Moyen ge vivent dans une sorte de cauchemar L obsession du salut et la peur de l enfer les plongent dans un univers partag entre d une part Dieu et les anges et d autre part Satan et les d mons En 529 l empereur Justinien ordonne la fermeture de toutes Les coles de philosophie Thomas d Aquin l autre grand penseur du Moyen ge chr tien organise l enseignement scolastique faisant la distinction entre ce qui reste dans les m andres des myst res et ce qui peut se concevoir rationnellement En somme selon Arlette Pell c est un retour du refoul de la philosophie grecque qui subvertira la pens e unique de la th ologie la hi rarchie catholique h sitera condamner Thomas d Aquin avant de finalement le r cup rer et le canoniser Les progr s de l an mille l essor des Universit s et les pr curseurs des humanistes qui puisent dans les racines de l antiquit sapent le dogme catholique Parmi ces pr curseurs P trarque dont l exaltation de l amour de la beaut et des tres s carte du glacis dogmatique romain A la Renaissance les arts et les sciences rivalisent d innovations mais une crise couve attis e par les grandes pid mies la guerre de Cent ans et les r voltes paysannes Luther puis Calvin promeuvent une religion chr tienne affranchie de ses innombrables clercs qui cesse de subordonner le salut des pratiques rituelles et sacramentelles
28. eveur s dentaire Mais que mettre au centre de cette clairi re pr sent d frich e un chef un despote un roi un pharaon un souverain Tout commencement rec le une violence refoul e affirme l auteur z Sigmund Freud voyait au centre de la clairi re d frich e le p re de la Horde la cl de vo te de son essai Totem et Tabou un i p re abusif et monstrueux qui se r serve lui seul l acc s aux femmes et que ses fils r volt s assassinent et d vorent Mais pris de remords les parricides rigent un totem l effigie du d funt et promulguent deux r gles intangibles l interdiction de l inceste et du meurtre Vers le troisi me mill naire avant J C en M sopotamie la ville sort de terre puis son tour la cit tat sa t te un roi d essence divine demi dieu qui commande aux hommes et intervient dans la marche des ph nom nes naturels Gilgamesh est l un d eux il aurait r gn sur la cit d Ourouk dans l Irak actuelle Son nom donne aussi son titre l un des premiers r cits litt raires de l histoire de l humanit l pop e de Gilgamesh Dans celui ci lass du joug qu impose le souverain ses sujets le peuple obtient des dieux l arriv e d un trouble f te Enkidu un double animal que le roi d cide de combattre Peu peu les rapports entre les deux rivaux voluent la rivalit mortelle succ de l amiti brutalement interrompue p
29. he de lecture Les adolescents victimes d linquants Editions de Boeck 2010 Incasables inclassables difficiles dangereux voyous jeunes malfaiteurs sauvageons racailles etc Les mots ne manquent pas pour tenter de qualifier ces adolescents qui chappent nos cadres habituels de pens e remarque Daniel Derivois L auteur s int resse plus particuli rement aux adolescents victimes d linquants qui ayant t victimes ou ayant h rit de maltraitances dans l enfance ou l adolescence affichent des comportements d viants violents agressifs d linquants tout en se mettant constamment en danger par toutes sortes de moyens Daniel Derivois le regrette la soci t leur r pond par des m canismes de d fense elle les rejette dans des zones urbaines sensibles les place souvent abusivement dans des foyers les incarc re les met en chec scolaire les psychiatrise les surm dicalise les surm diatise les ethnicise les racialise utilise la r pression outrance de boeck pour les calmer Daniel Derivois d nonce l aveuglement des dispositifs institutionnels qui accueillent des adolescents victimes d autres des adolescents d linquants d autres encore des adolescents victimes et des adolescents d linquants L auteur y voit le refus ou l impossibilit des intervenants admettre la pr sence des deux p les en conflit chez le m me adolescent Pour y rem dier il faudrait di
30. identit Cette activit voit l enfant s identifier chacune des situations qu il imagine il est successivement celui qui commande et celui qui est command conducteur voiturette et obstacle Puis le jeu collectif enrichit cet univers de sa dimension sociale L cran de t l interdit tout cela il encourage l adoption d identit s sommaires et caricatur es analogues celles de ses h ros agresseurs redresseurs de tort victimes Du coup conclut Serge Tisseron on assiste de la part d enfants jeunes des attitudes d intol rance la frustration d impulsivit voire de violence qui taient encore inconnues il y a encore dix ans T i Serge Portelli Magistrat vice pr sident du tribunal de grande instance de Paris pr sident de la 12 me chambre correctionnelle Serge Portelli a t de novembre 2001 juin 2002 conseiller du Pr sident de l Assembl e Nationale Raymond Forni pour la justice l int rieur les droits de l homme et les questions juridiques Il est membre du Syndicat de la Magistrature Apr s avoir enseign l Institut d Etudes Politiques de Paris l universit de Caen et l Ecole Nationale de la Magistrature Serge Portelli intervient depuis 1995 l Ecole de psychologues praticiens Bibliographie Juger Editions de l Atelier 2011 La castration chimique ou comment ch trer la d mocratie L Etat Pyromane Editions Delavil
31. imations et le pittoresque de son langage l expression d une culture vivace et singuli re dont il faudrait c l brer les vertus au nom d une n cessaire galit Ses laudateurs iraient m me jusqu affirmer que cette langue fournirait au fran ais force nouvelle et enrichissement all gations contre lesquelles l auteur s inscrit en faux car l efficacit d un message r side dans l quilibre entre la volont d viter les ambigu t s et Le souci laiss l interlocuteur de l interpr ter sa fa on Or la population des ghettos ne dispose que d un vocabulaire limit flou et impr cis aux acceptions multiples tout peut tre cool niqu trop etc Son efficacit rel ve de la seule connivence de ses utilisateurs Quant l enrichissement auquel cette langue contribuera it il est illusoire car in gal dans son partage puisqu il ne profite qu aux seules personnes disposant d j d une langue commune et ma tris e et dont le seul souhait dans l emploi de ce vocabulaire des quartiers serait de donner sa langue un coup de jeune et de pr tendue modernit des tics qu encourageraient les m dias Cette mode n emp che pas la stigmatisation des pauvres du langage condamn s ne s exprimer que dans l imm diatet la connivence et priv s du droit l gitime de laisser l autre une trace singuli re Cela engendre la violence mais l
32. la 2010 Le sarkozysme sans Sarkozy Editions Grasset et Fasquelle 2009 R cidivistes Chroniques de l humanit ordinaire Editions Grasset 2008 Nicolas Sarkozy une R publique sous tr s haute surveillance Editions L Harmattan 2007 Fiche de lecture Juger Editions de l Atelier 2011 La justice le plus terrible pouvoir Une citation de Maximilien Robespierre qu emploie Serge Portelli au d but de son dernier livre intitul Juger L auteur souligne que l histoire enseigne la difficult prouv e par les magistrats de s affranchir de l appareil d tat Longtemps les juges ont t l instrument du pouvoir une situation qui culmine avec la catastrophe de Vichy et le serment d all geance Philippe P tain que les juges sont appel s prononcer C en est alors fini de la s paration des pouvoirs jusqu la Lib ration et le pr ambule de la Constitution fran aise de 1946 qui remet les droits de l Homme au centre de la loi Serge Portelli voque ensuite le pr sent et les inqui tudes qu il nourrit c est ainsi qu il en vient aborder la question essentielle ses yeux des conditions de la garde vue Sa r forme a t conduite en cette ann e 2011 en r affirmant et en accroissant les droits du justiciable S il est encore trop t t pour valuer ses effets force est de constater qu il tait urgent de l gif rer affirme Serge Portelli Le
33. leurres toxiques tels que la consommation encourag e par le lib ralisme la survalorisation de l objet d amour dans une redite de l amour courtois ou bien encore plus spectaculaire de manifestation sur le corps scarification anorexie mutilation Olivier Douville se montre d ailleurs assez critique l encontre des bienveillances contemporaines qui entourent les pratiques de piercing et de tatouage Il refuse d y voir un rite de passage lointain h ritage ethnologique Le rite de passage fait pr cis ment passer dans une pratique collective d appartenance l inverse des ph nom nes observ s chez les adolescents et qui se fondent sur des repr sentation absolues d une auto fondation excitante et t tanisante Olivier Douville oppose aux d rives de l errance le havre d une institution comme un cadre permettant des mises en repr sentation et en symbolisation comme un lieu ajoute t il parfois n cessaire entre l individu et le social et non comme un lieu prescripteur d identit s closes et de traitements exp ditifs Le clinicien ne pr tend pas en ces circonstances dit il conduire la fameuse cure psy standard mais bel et bien une coute psychanalytique C cile Lavergne N e en 1982 l ve l Ecole Normale Sup rieure agr g e de philosophie titulaire d un master de sociologie C cile Lavergne est membre du comit de r daction de la revue Trac s allocataire d
34. n aux analysants freudiens enfants du sexuel et lacaniens enfants du langage Un demi si cle apr s la d colonisation que propose la d mocratie soft L individu mis en place d objet avec assistance maternelle dont le d sir est r duit au besoin et qui l on promet un droit toutes les sauces droit l immortalit droit l enfant le tout pouvoir le tout avoir sans manque et sans limite tout devient produit consommable li la marchandise et la productivit r pond Alice Cherki Un mirage qui fait peu de cas des r alit s des cit s th tre des checs scolaires o les enfants issus de l immigration sont rattrap s par ce qui s est jou travers la violence du fait colonial qui ram ne la violence faite au sujet Reste l errance des tres ni d racinement ni nomadisme mais signe t moin d une impossibilit de se repr senter L errance dans sa forme culminante conduit la toxicomanie la violence aux tats limites Du silence de l nonciation d coule l impossible d placement Alice Cherki rapporte les t moignages des agents de missions locales stup faits de la terreur qu inspire aux jeunes des quartiers l ventualit d un trajet de 20km en train Pour l auteur la construction psychique passe par la s paration d avec l origine la construction de montages symboliques et l tablissement de liens paradoxaux entre m moires consciente et inco
35. n enfant sont celles en jeu au cours du dialogue tonico postural pr coce Ce terme un peu barbare repris des travaux de Daniel Stern recouvre les mimiques les grimaces les signes que s changent l adulte et l enfant et qui permettent celui ci l apprentissage de l empathie LR as ag A en tentant d approcher l tat mental de son interlocuteur Un bienfait que ne lui prodiguera jamais la t l vision bien au contraire Le tout petit face l cran a l illusion d entrer en contact avec les personnages ou les formes entrevues il sourit mais la chose l cran n en fait pas de m me un autre plan la remplace le b b se retrouve seul l interaction se brise avant m me d exister Il vient de faire l exp rience de L instabilit Au cours de son d veloppement le tout petit fabrique ses premi res images au moment de l apprentissage de l insatisfaction quand il attend sa m re quand il pleure parce qu il a faim quand il r clame un jouet etc Dans ces instants l le b b d veloppe une strat gie d attente il hallucine l assouvissement de son d sir gr ce sa repr sentation mentale Bri vement l enfant se calme puis pleure ou s agite de nouveau si rien n est fait Serge Tisseron estime que ces pisodes hallucinatoires pr coces suscitent le d sir d entrer dans les images comme dans une r alit et justifie de cette mani re le pouvoir de fascination
36. nombre des gardes vue est pass de 380 000 pr s de 525 000 en 2010 700 000 si on y ajoute les infractions routi res En mars 2010 ces statistiques n emp chent pas le pouvoir de pr senter un avant projet du futur code de proc dure p nal regrette Serge Portelli projet qui pr voit la suppression du juge d instruction tout en maintenant le statut du parquet dont le procureur est un magistrat non ind pendant du pouvoir ex cutif et l impossibilit toujours faite l avocat d une pr sence aupr s de son client plac en garde vue Finalement trois juridictions conduiront un assouplissement des conditions de garde vue le Conseil constitutionnel la Cour europ enne des droits de l homme et la Cour de cassation Toutes trois rendront des conclusions r affirmant le caract re indispensable de la pr sence du d fenseur pendant celle ci l auteur affirme pourtant que cette victoire n carte pas les menaces d un nouveau p ril le s curitarisme Un pr cepte politique qui privil gie la d fense des personnes et des biens au d triment des libert s individuelle Courant politique dont l un des instruments est la r cup ration des mouvements d opinions exprim s au lendemain de faits divers marquants comme l affaire Dutrou en Belgique et les manifestations qui ont suivi Sans nier le caract re digne et l gitime de ces Marches blanches qui ont r uni des centaines de milliers
37. nsciente Ne pas faire cette c sure suscite l irruption violente la surface consciente de ce qui n a pu acc der la repr sentation IL y a le risque de l errance il y aussi celui de la d rive d rivants et d ambulants viennent s accrocher une origine paradoxalement anhistorique et atemporelle une identit fantasm e qui fait des immigr s des exil s de leur propre exil leurs descendants des jet s par terre habit s et non pas h ritiers Alain Bentolila Alain Bentolila est professeur de linguistique l universit de Paris 5 Sorbonne Il a fond en 1991 le r seau des Observatoires de la lecture qui rassemble aujourd hui plus de 800 coles en France et l tranger Il a dirig ou collabor deux missions nationales de lutte contre l illettrisme Bibliographie Parle ceux que tu n aimes pas Le d fi de Babel Editions Odile Jacob 2010 Quelle cole maternelle pour nos enfants Editions Odile Jacob 2009 Urgence cole le droit d apprendre le devoir de transmettre Editions Odile Jacob 2007 Prix de la for t des livres Le Verbe contre la barbarie Editions Odile Jacob 2007 Prix Essai France T l vision Tout sur l cole Editions Odile Jacob 2004 Le propre de l homme parler lire et crire Editions Plon 2000 De l illettrisme en g n ral et de l cole en particulier Editions Plon 1996 Grand prix de l Acad mie Fran aise La grammaire p
38. obl me ne concerne pas seulement les populations immigr es Toutefois il est particuli rement pr gnant au sein de celles ci du fait de l impossibilit pour l enfant d acc der une identification au anaoga cours de l apprentissage du fran ais Instituteurs ou ducateur peuvent y rem dier la condition que leur autorit et leur enseignement soient investis par les parents que les membres de la famille assument une s paration anticip e et une brisure de la relation dipienne L enfant peut alors trouver une image identificatoire indispensable la cr ation d un espace de m diation ou la langue des affects la langue des parents non transmise l enfant laissera la place la langue de l apprentissage la langue de la connaissance si la langue fran aise est la langue unique d apprentissage du langage ils ces enfants ont t port s nourris berc s dans une autre langue celle l m me d affects et de pulsions langue sans mots construits pour eux C est dire l importance du lien de d l gation qui doit s instaurer entre parents d une part et ducateurs ou instituteurs d autre part C est primordial notamment pour l acquisition de la m moire un processus en p ril si l enfant ne surmonte pas le d calage entre la langue des parents qu il re oit b b et qu il ne parle pas et l enseignement du fran ais qu il re oit plus tard IL y a alors risque d chec de tradu
39. ou l inceste Les ch timents corporels perdurent au Moyen ge et la Renaissance Seules quelques voix tentent d en mod rer l usage Jean Gerson la t te de l universit de Paris conseille de substituer la contrainte et la coercition la vigilance et l exemplarit Un peu plus tard rasme d nonce les ch timents dont l abus dissipe les vertus curatives et les transforme en un aliment insipide et peu tonique l heure de la Renaissance une vision humaniste vient corriger le principe chr tien qui voit dans l enfant un petit tre marqu du p ch originel et qu il convient d amener co te que co te la culture Au XVI me si cle l enfant commence tre consid r comme une promesse riche d une humanit venir L id e de l enfant sujet assorti de droits fait son chemin Avec des Eirick Prairat puf Seia 4 retours en arri re En 1804 le code Napol on r introduit les ch timents corporels inflig s par le p re une pratique auparavant interdite la R volution A l examen des ch timents exerc s au sein de la famille Eirick Prairat s int resse galement l cole L institution gagne en importance lors de la Renaissance du fait des pr occupations sociales qui s emparent des populations de plus en plus inqui tes face une jeunesse turbulente livr e elle m me L cole fait alors office d espace de socialisation La R forme
40. our tous Bescherelle 3 Editions Hatier 1984 Fiche de lecture Le verbe contre la barbarie Apprendre nos enfants vivre ensemble Editions Odile Jacob 2007 Prix Essai France T l vision A nos enfants nous devons apprendre que la langue n est ALAIN BENTOLILA pas faite pour parler seulement ceux que l on aime mais qu elle LE VERBE CONTRE est faite surtout pour parler ceux que l on n aime pas C est LA BARBARIE la conviction de l auteur qui au d but de son ouvrage retrace Apprendre nos enfants vivre ensemble grands traits l apprentissage du langage chez le nouveau n apprentissage en marche bien avant que ne soient mis les premiers mots Tout commence par des gestes des mimiques qui traduisent successivement un tat int rieur la r ponse des sollicitations ext rieures et enfin une v ritable volont de communication L enfant regarde le monde par l entremise des yeux de sa m re qui lui d signe les tres ou les choses qui m ritent d tre soulign s appel s ou nomm s L enfant s empare son tour des FA objets leur adjoint des sons des noms Mais construire le sens HU 4 des mots rappellent Alain Bentolila ne consiste pas affecter un bruit un petit morceau de monde c est au contraire faire prendre aux mots suffisamment de recul pour que s estompe le contour des objets concrets et que s ouvre l univers des id alit s s manti
41. pour b b s D s 1947 et l arriv e du petit cran dans les foyers am ricains ses programmateurs fournissent une mission destin e aux plus jeunes c est Lovely Doody les aventures d une marionnette pianiste et d un public d enfants En 1977 les producteurs de La guerre des toiles inventent le produit d riv les figurines bandes dessin es et peluches rapportent autant que le film en lui m me Depuis l arriv e de ces produits le contenu des fictions peut d couler de l article vendre par exemple une abeille ou un cureuil pour des c r ales au miel ou aux noisettes En 1998 une officine marketing publie l tude selon laquelle le caprice de l enfant pourrait intervenir dans pr s d un tiers des achats de ses parents Le ph nom ne a t baptis nag factor ou facteur caprice En 2000 les t l visions pour b b font leur apparition aux Etats Unis Serge Tisseron s emploie ensuite d crypter les arguments des propagandistes de ces cha nes L auteur l affirme leur discours se fond sur l affirmation de choses contestables nos programmes sont adapt s aux tout petits et ignorance de ce qui est certain le danger des programmes permanents Ainsi les d fenseurs de ces t l visions affirment qu elles sont adapt es leur public car leurs programmes sont simples de courte dur e sans publicit d nu s de violence et les enfants adorent tout ce qui est r p titif c
42. qu exerce la t l vision L adulte par une posture critique peut s en d fendre l enfant non Apr s l image hallucin e l enfant apprend faire le distinguo entre l image de l objet qu il a sous les yeux et l image qu il se fait du m me objet absent B b songe l apparition de sa m re et soudain il la voit arriver Dans un environnement favorable c est l apprentissage de la toute puissance C est comme un monde magique dont le tout petit a le sentiment confus que peu peu il r pond ses seuls d sirs Contrairement aux id es re ues la toute puissance est b n fique l enfant elle l autorise se sentir au monde comme agent de transformation et non pas le subissant seulement L encore c est l change avec l adulte qui le conduira quitter ce sentiment de toute puissance Faut il tout que la t l vision n interf re pas dans l change qu aux mimiques et aux jeux parents enfants dialogue tonico postural ne se substitue pas le leurre t l visuel qui pourrait faire accroire l enfant que c est lui qui agit sur les images du petit cran Si nous acceptons cette ventualit ne nous tonnons pas que nos enfants pr f rent ensuite leurs crans notre compagnie s exclame l auteur Serge Tisseron s inqui te galement de la t l vision et de son empi tement sur le jeu solitaire un stade essentiel dans la d couverte par le petit de son
43. ques Bien des enfants m me en bonne sant ne parviennent pas ce stade du parler hors la vue de l objet Leur univers s mantique ne s agrandit pas le silence l envahit leur discours se limite au constat la d signation et la demande La lecture rel ve alors de l obstacle quasi infranchissable car mart le Alain Bentolila la qualit de l apprentissage de la langue d pend de celle de la m diation des adultes aux c t s de l enfant L auteur au moment d voquer les ventuelles responsabilit s familiales dans cette faillite parle des enfants mal entendus parce que peu cout s dont les proches n ont pas su ou pu les accompagner la conqu te du verbe C est donc l cole maternelle d offrir une bou e de sauvetage mais l encore regrette l auteur l institution est tout aussi d sarm e Alain Bentolila se montre tout aussi s v re l encontre du coll ge inadapt l ducation de masse mise en pratique depuis la fin de la s lection son entr e d cr t e en 1965 Une mesure qui a form des ghettos scolaires ouvert des voies cach es de rel gation et tol r des couloirs honteux d illettrisme Les ghettos des quartiers rassemblent les plus pauvres des individus et au premier rang de cette pauvret c est celle de la langue dont p tit cette population L auteur d nonce celles et ceux qui voient travers les approx
44. rc pendant plusieurs ann es aupr s d adultes malades mentaux en privil giant des espaces d expression Aujourd hui elle accompagne des personnes en fin de vie avec toute la souffrance li e cet accompagnement qui est fait de rencontres de morceaux de vie quotidienne partag s de tristesses et de joies la difficult tant que ce genre de travail se fait dans une totale solitude D o son recours l criture pour se ressourcer mettre des mots sur l insupportable t moigner faire savoir ce qu est la vie de ces personnes vieillissantes rel gu es dans les oubliettes de l espace social Je partage avec elle cet engagement pas de travail social sans un positionnement politique ferme Les travailleurs sociaux ces fantassins de l intervention sociale sont aux avant postes de la mis re de linjustice de la s gr gation Ils luttent corps perdu avec les moyens du bord contre une situation sociale qui ne cesse de se d grader Une situation qui pi tine les plus faibles les plus d munis les tranges et les trangers C est une position thique qui nous r unit Pour ma part j ai exerc longtemps dans le champ de l ducation sp ciale D abord dans les ann es 70 en franc tireur dans une communaut en Catalogne du nord puis dans un lieu d accueil dans le Gers Et une fois accomplies Les tudes d ducateur sp cialis Toulouse j ai travaill aupr s d adultes puis d
45. rc r es Par comparaison ils sont 1 5 million en Chine 700 000 en Russie 3000 personnes patientent dans les couloirs de la mort l ombre des prisons nord am ricaines 30 000 autres sont condamn s la perp tuit r elle Le mod le am ricain dont le versant new yorkais promulgu par Rudolph Giulani gentrification marche forc e de l hyper centre loignement des plus pauvres a parfois t cit en exemple abandonne les politiques de r insertion des d tenus et notamment pour ceux condamn s pour faits de p dophilie d ment r pertori s et fich s Certains de ces r pertoires sont librement consultables sur internet En France un tel fichier existe r serv aux magistrats policiers et pr fets Serge Portelli estime que ces man uvres autour du FIJAIS fichier judiciaire national automatis des auteurs d infractions sexuelles rel vent du principe de pr caution dont les exc s sont parfois inattendus Ainsi appara t dans le rapport parlementaire dit B nisti du nom du d put de 2004 sur la S curit int rieure la pr conisation la plus spectaculaire qui consistait tenter de recenser d s la petite enfance dans les cr ches des pr dispositions de futurs faits de d linquance Les scientifiques n taient pas en reste L ann e suivante l Inserm d posait un rapport sur les Troubles des conduites chez l enfant et l adolescent Il tait propos d s l ge de 36 mois
46. roite Le t l spectateur surtout jeune ou tr s jeune d pourvu d une parole adulte clairante a vite fait de prendre pour argent comptant ce qui s offre sans limite ses yeux L cran devient un regard qui m impose d tre l image directe qu il veut que je sois et qui vient se substituer mes rep res habituels d identification mon image invers e L entreprise de t l vision peut ainsi assouvir son propre d sir celui d un monde d illusion o le d sir de chacun pourrait trouver un assouvissement assur par l ad quation que les objets de consommation offriraient l attente de chacun DERPAD
47. s une fonction de message sous forme d apostrophe la r v lation d un trait d identit du sujet et la volont paradoxale de n en rien savoir De mani re assez inattendue l auteur range dans cette cat gorie la musique rap dont les chanteurs investiraient d un transfert sauvage enseignants directeurs d cole ducateurs soignants etc Une mani re pour ces musiciens de contourner le d ficit symbolique de leur entourage L ouvrage accuse galement la t l vision de responsabilit dans la propagation mim tique de la violence notamment dans les cas d agressions en r union film es et diffus es sur internet L auteur l affirme si aucune explication n est esp rer dans le vide int rieur que r v lent les interrogatoires des jeunes en revanche il conviendrait d examiner l imp ratif de spectacle auquel conduit les obsc nit s du petit cran D ailleurs Jean Marie Forget ne s arr te pas la th se de la simple reproduction dans la rue des horreurs t l visuelles il soutient galement que la t l se r v le source de violence car oppos e l apprentissage de la langue par l enfant apprentissage qui co ncide avec un autre bouleversement le moment o l enfant contemplant sa singularit travers la vision de son reflet invers dans le miroir comprend qu il n est pas sa M re qu il n est pas un Autre Or l image t l n est pas invers e un bras droit est bien d
48. s enseignants et des encadrants concourent consid rablement l engendrement de la violence ce turn over emp chant un suivi moyen et long terme indispensable une strat gie de progr s dans les tablissements en zone d favoris e Autre facteur d une responsabilit de l cole dans la production de violence son r le dans la constitution des bandes La mise en relation de ses membres tant grandement favoris e par la constitution des classes d excellence au coll ge des Po tes il s agit de classes bilingues europ ennes ou options latin et sport notamment et dont les l ments les plus durs sont naturellement cart s Enfin accuser les manques et les d ficits socio culturels dans l laboration de la violence scolaire c est affirmer la toute puissance d un syst me normatif celui des classes moyennes non seulement comme mod le dominant mais aussi comme mod le unique de socialisation regrette Benjamin Moignard Jean Marie Forget Jean Marie Forget psychiatre et psychanalyste membre de l A L I l Association lacanienne internationale a travaill de nombreuses ann es au sein du secteur adolescent de l Association de Sant Mentale du 13e arrondissement de Paris Il participe l animation d un s minaire sur les adolescents l A L I et aux travaux de l cole de psychanalyse de l enfant de Paris Bibliographie Le corps porte parole de l enfant et de l adolescent
49. s et consentent faire passer la satisfaction de l adulte avant la leur L irruption l adolescence du d sir sexuel dans le r el du corps met fin la concorde pass e et suscite un profond bouleversement auquel l ducation n apporte pas toutes les r ponses L adolescent ne peut plus compter sur les adultes lui maintenant d en r f rer aux marques de sa propre identit inconsciente encore jamais sollicit e ce point Cette p riode d h sitations et d appr ciations personnelles exige reconnaissance et bienveillance des adultes quand au m me moment l adolescent doit faire face des choix d orientation de formation de conjoints etc C est souvent l occasion pour le sujet d entrer en conflit avec son parent de rejeter ses recommandations de lui communiquer maladroitement ce qui fait limite en lui Cette opposition r v le son refus de se plier l exigence d un tiers dont il estime qu elle vise l effacer ou le r duire et lui offre l avantage de le soustraire au questionnement de son identit inconsciente Ce sont des affrontements ou dans le fond il se d bat avec son imagination souligne l auteur Des manifestations de violences peuvent en d couler il s agit de paroles mises en sc ne ou d une mise en actes aussi appel e acting out Ce type de manifestation comporterait trois caract ristiques principale
50. s pas l adolescent D linquant victime ne sont pas des identit s mais des artifices des constructions id ologiques qui profitent de la vacance identitaire de l adolescence dans le monde Benjamin Moignard Maitre de conf rences en sociologie l Universit Paris Est Cr teil coordinateur de l Observatoire universitaire de l ducation et de la pr vention et chercheur l Observatoire International de la Violence l cole Benjamin Moignard m ne des recherches sur la vio lence l cole sur les politiques compensatoire et les internats d excellence Bibliographie Ecoles et Violences les le ons br siliennes in Enfance et Psy d cembre 2009 L cole et la rue fabriques de d linquances Editions puf 2008 Le coll ge comme espace de structuration des bandes d adolescents dans les quartiers populaires le poids de la s gr gation scolaire in Revue Fran aise de P dagogie n 158 janvier mars 2007 Fiche de lecture L cole et la rue fabriques de d linquance Editions puf 2008 L id e selon laquelle les tablissements situ s dans des quartiers populaires seraient d abord victimes de leur environnement a fait flor s constate Benjamin Mo ignard dans son livre l cole et la rue fabriques de d linquance Pourtant ajoute t il c est tr s souvent l int rieur m me des tablissements scolaires que se d veloppent en interaction L cole et la rue avec
51. sures de la d linquance et mesures de la maltraitance Le droit la psychologie la psychiatrie l ducation sp cialis e la criminologies posent des regards forc ment parcellaires sur la question m me si reconna t Daniel Derivois des efforts sont faits pour bouger les lignes comme les avanc es permises par les travaux de Serge Brochu sur les relations drogue crime ou de Michel Born sur l existence des caract res multifactoriels de la d linquance Daniel Derivois num re ensuite les r alit s pouvant contribuer la construction du syndrome de l adolescent victime d linquant la r alit biologique qui voit le corps de l adolescent devenir champ de violences subies et violences agies s ajoute d autres facteurs les r alit s familiales sociales urbaines mat rielles disponibilit des drogues desarmes inter culturelles la vuln rabilit du migrant et de ses descendants L auteur d nonce galement les r alit s politiques et juridiques la trop grande tendance porter devant la justice des comportements qui m riteraient d apr s lui davantage une r ponse ducative les r alit s m diatiques le fantasme de l adolescence d linquante que se plairait entretenir la presse les r alit s institutionnelles et le manque d adaptation de celles ci Toute la difficult est d apporter une r ponse cette mosa que de facteurs favorables au syndrome d linquant victime Dans ce contexte l cole
52. t il recourir une approche clinique et d complex e qui consisterait appr hender le sujet dans sa totalit sa singularit en situation et en volution dans un univers monde et global Par monde et global l ouvrage entend le n cessaire abandon de ce que Daniel Derivois nomme vieilles postures n o coloniales et clivages id ologiques Civilis s Barbares Noirs Blancs Eux Nous Nationaux trangers Daniel Derivois plaide pour un processus incluant le pass infantile et le futur adulte du jeune un processus interg n rationnel qui engloberait ses parents et grands parents ainsi que ses projets ventuels de descendance Il s agirait d une clinique du d placement chez un m me adolescent d placement des traces traumatiques dans les comportements d linquants une clinique de l environnement les adolescents victimes d linquants ont y F d o S ae la plupart du temps v cu des environnements carenc s d faillants disloqu s et enfin une clinique de l accompagnement durant laquelle le professionnel devrait parvenir entendre et ne pas seulement couter Tout fonctionne selon Daniel Derivois comme si une fois install dans la d linquance l adolescent n tait plus en danger et qu il ne pouvait plus tre reconnu comme victime Ce clivage s inscrit aussi dans les champs disciplinaires et pist mologiques qui s parent trop fr quemment me
53. tion europ enne pour la psychanalyse Arlette Pell est codirectrice de l association SAPP Supervision et analyse psychanalytique des pratiques professionnelles Depuis 30 ans elle re oit en supervision des professionnels des services de la protection de l enfance et de l adolescence Bibliographie Ce que nous enseignent les ruptures majeures Editions L Harmattan 2011 L inconscient est il politiquement incorrect Editions r s 2008 Le Placement Familial une vieille histoire r inventer Editions r s 2002 Pour suivre les parents des enfants plac s Editions r s 1996 A l aube du sens la parole l enfant Editions r s 1995 Fiche de lecture Ce que nous enseignent les ruptures majeures Editions l Harmattan 2011 Arlette Pell Violence naturelle ou sociale et religieuse qui le dira Pour qu un carr de sol soit vid de tout il y faut une ENO IENENT EES d chirure une faille dans le tissu v g tal il faut le m canisme RUPTURES MAJEURES d expulsion C est en citant Michel Serre L origine de la g om trie Flammarion 1993 qu Arlette Pell relate la r volution n olithique et l entr e dans l Histoire une Histoire dont l auteur propose dans son dernier ouvrage de dresser le recensement subjectif des grande ruptures qu elles soient historiques mythiques ou th ologiques Voici 10 000 ans les Hommes passent du statut de chasseur cueilleur celui d l
54. yse de la bande dessin e Editions Flammarion 2000 Nos secrets de famille Histoires et mode d emploi Editions Ramsay 1999 Le Myst re de la chambre claire Les Belles Lettres Editions Flammarion 1999 Comment l esprit vient aux objets Editions Aubier 1999 Secrets de famille mode d emploi Editions Ramsay Marabout 1997 Tintin et le secret d Herg Editions Presses de la cit 1993 Tintin et les secrets de famille Editions Aubier 1992 La Honte psychanalyse d un lien social Editions Dunod 1992 La Bande dessin e au pied du mot Editions Aubier 1990 Herg Editions Seghers 1987 Tintin chez le psychanalyste Editions Aubier 1985 Histoire de la psychiatrie en bande dessin e Editions Savelli 1978 Fiche de lecture Les dangers de la t l pour les b b s Editions r s 2009 Cet ouvrage fait suite la p tition et aux actions engag es par Serge Tisseron psychiatre et psychanalyste contre Serge Tisseron l arriv e en France de cha nes de t l vision d di es aux iak tout petits Baby TV et Baby First La p tition a re u 30 000 Les dangers de la t l signatures et depuis le 1er novembre 2008 lesdites cha nes pour les b b s doivent porter la connaissance des parents que regarder la t l vision peut freiner le d veloppement des enfants de moins de 3 ans Serge Tisseron d c le quatre dates cl dans lessor selon ses propres termes de l emprise des t l s

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