SAFAR ZITOUN Madani
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1. 2 L talement r sidentiel en p riph rie son contenu et ses implications sociales Qui sont ces Alg rois qui sont sortis des quartiers centraux Quelles sont leurs caract ristiques sociologiques Les donn es disponibles celles d coulant du recensement de 2008 comme celles fournies par plusieurs enqu tes et travaux universitaires apportent quelques clairages in dits Evaluons tout d abord l ampleur du processus d talement urbain travers quelques indicateurs synth tiques Des gains d espace consid rables et une am lioration relative du confort r sidentiel des Alg rois Quelques travaux r alis s durant la d cennie coul e notamment partir de photos satellites trait es montrent que la tache d urbanisation s est tendue et largie progressant essentiellement dans les communes gt Ces donn es sont fournies entre autres par les enqu tes men es en 2004 par Urbanis sur l ensemble de la zone couverte par le massif de Bouzar ah dans le cadre du projet financ par la Banque Mondiale Projet de r duction de la vuln rabilit de la Wilaya d Alger aux catastrophes naturelles des enqu tes ponctuelles sur les habitants relog s de la cit de Diar El Kef Oued Koriche dans le cadre du programme de recherche PRUD Les effets du relogement et d autres travaux universitaires Angel S Sheppard S C et Civco D L The dynamics of Global Urban Expansion Universit de Colum2. 39 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales ville tertiaire europ enne h rit e de la p riode coloniale notamment la commune d Alger Centre Les fonctions de m tropole nationale jouent un r le certain a cet gard du fait des r les de commandement et de pouvoir politique et conomique centraux que joue la capitale sans pour autant expliquer leur distribution spatiale dans l agglom ration En effet malgr le mouvement de d localisation de certains si ges de minist res et d administrations centrales intervenu depuis 2005 et qui a concern entre autres le minist re de l nergie ayant migr de la commune d Alger Centre vers la commune de Hydra celui du minist re des finances qui s est d plac d Alger Centre vers Ben Aknoun la d localisation du si ge de la Sonatrach vers les hauteurs de Hydra l essentiel des administrations centrales est rest localis dans la zone hyper centrale d Alger confirmant en cela les donn es collect es par PONS en 1998 et les r sultats des diff rentes enqu tes men es par le Betur ces enqu tes montrent l excessive concentration des emplois dans le centre historique de la ville zones hyper centre et Centre ville Le tableau 4 r alis partir de la compilation de donn es sur l emploi pour l ann e 2004 tablit un taux de croissance de 5 des emplois entre 2002 et 2004 pour l ensemble de l agglom ration Il p
3. Centre ville Les Eucalyptus Centre ville Dar El Beida 44 Madani SAFAR ZITOUN personne en 1987 a 64 73 m en 2000 toutes cat gories sociales confondues gr ce principalement au vigoureux taux de croissance de Vhabitat de type individuel de 4 3 par an qui contraste avec le taux relativement modeste de progression de l habitat en immeuble qui n a pas d pass durant la p riode le taux de 1 5 annuel Encore faut 1l souligner comme nous l avions d j mentionn dans la section pr c dente l am lioration g n rale intervenue dans le T O L Taux d Occupation par Logement au niveau de la wilaya d Alger qui est pass de 6 6 en 1998 5 8 en 2008 alors qu il tait de l ordre de 6 8 en 1987 Cette am lioration g n rale reste toutefois in galement r partie puisque autant les T O L ont fortement baiss dans les communes centrales passant par exemple de 6 5 a 5 6 a Bab El Oued de 5 8 5 a Alger Centre autant ces taux n ont pas connu de baisse significative dans les communes de la ceinture ouvri re de l est alg rois comme Baraki Les Eucalyptus Bourouba qui continuent afficher des T O L se situant au niveau moyen de 6 5 personnes par logement Il semble bien cet gard sans pourtant que l on puisse g n raliser ce constat toutes les cat gories de r sidents de la capitale que l effet de centralit de localisation des m nages dans la ville en ce qu elle autorise de meil
4. Habit Inhabit penmet sue Total C secondaire aes T O L ommu Alger 15167 Don 2663 ET ETS Centre Sidi M oa 12585 1095 5 4 15469 5 4 Bab El petar SES centre Les choses apparaissent donc clairement pour ces quartiers de l hyper centre alg rois mais galement pour ceux composant la zone du centre ville on a eu affaire de mani re g n rale un processus de d compression r sidentielle g n ral qui a permis aux quartiers populaires de Bab El Oued Sidi M Hamed et La Casbah de se vider de leurs populations exc dentaires et aux habitants d Alger Centre de se red ployer dans les quartiers de banlieue gr ce a la vente de leurs logements qui ont t reconvertis en locaux a usage professionnels ou par leur mise en vacance comme logements secondaires ou vacants Les donn es compil es pour les deux zones centrales de l agglom ration tablissent clairement une perte de respectivement 10 667 et de 1957 logements habit s en immeuble pour l Hyper centre et pour le Centre ville entre 1998 et 2008 C est donc un mouvement de grande ampleur qui s est dessin durant cette derni re p riode intercensitaire Les mobilit s professionnelles une r activation du centre ville Cette d compression d mographique des quartiers centraux ne semble toutefois pas avoir t suivie d un mouvement de d concentration des activit s et des emplois qui sont rest s majoritairement concentr s dans la
5. Pens e du Midi Marseille Actes Sud 2001 pp 30 35 Safar Zitoun Madani Alger ville confisqu e par l Etat in Alger lumi res sur la ville Alger Ed Dalimen 2002 pp 319 329 Safar Zitoun Madani Tabti Talamali Amina La mobilit urbaine dans l agglom ration d Alger volution et perspectives Etude de cas Plan Bleu Banque Mondiale Sophia Antipolis 2009 p 110 Sgroi Dufresne Maria La politique urbaine a Alger continuit et ruptures th se de IIT cycle Universit de Paris 1 1983 Sgroi Dufresne Maria Alger 1830 1984 Strat gies et enjeux urbains Paris Ed Recherches sur les Civilisations 1986 Souiah Sid Ahmed Mobilit r sidentielle et recomposition socio spatiale le cas d Alger in Alger lumi res sur la ville Alger Ed Dalimen 2002 pp 236 247 UN Habitat The Challenge of Slums Global report on human settlement 2003 Londres Earthscan publications 2004 Si
6. calcul s a partir d estimations exag r es restent relativement faibles si on les compare ceux des pays voisins comme le Maroc la Tunisie et l Egypte dans lesquels les agglom rations de Casablanca de Tunis et du Caire pesent respectivement selon la m me source de donn es des poids de 12 20 et 15 par rapport a leurs populations totales Les r sultats du recensement de 2008 sont venus point nomm remettre en quelque sorte les chiffres l heure l agglom ration d Alger qui comprend les 28 communes les plus dens ment peupl es situ es dans les trois couronnes d urbanisation hyper centre centre ville et premi re couronne ne comptait en 2008 que 1 812 000 habitants soit 5 3 seulement de la population nationale totale En comptabilisant tous les habitants de la wilaya d Alger recens s a la m me date soit 2 987 160 personnes cette proportion ne s l ve qu 8 7 de l ensemble Ce qui nous loigne quelque peu de la these de la macroc phalie Alger reste donc du point de vue de son poids par rapport a la population totale et du point de vue de sa taille compar e aux capitales du pourtour de la M diterran e une agglom ration de taille plut t moyenne Le mythe de l exode rural un fantasme tenace Le poids d mographique plut t modeste d Alger n exclut certes pas son importance conomique politique et sociale et donc sa place de Source Global Urban Indicators
7. produit par le d couplage entre lieux de travail centraux et lieux de r sidence p riph rique celui des effets de l abandon du centre ville par la maigre gentry qui l animait et le faisait vivre culturellement En effet ce n est pas tant la migration des couches sociales pr datrices et affairistes vers la p riph rie qui fait probl me dans la mesure o ces derni res n ont jamais constitu un vecteur de dynamisme urbain une force d innovation et de progr s social c est plut t la migration progressive et irr versible de grande ampleur de ses couches sociales les plus dynamiques recouvertes par les CSP de cadres et professions intellectuelles sup rieures et professions interm diaires dans ces nouvelles enclaves p riph riques cat gorielles que sont les ensembles AADL 55 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales Annexe Tableau 8 Affectation des souscripteurs au programme AADL selon leur zone de r sidence ant rieure Zone Zone datteetaion Zone de r sidence Total ant rieure Premi re Deuxi me Non couronne couronne affect s Hyper Centre 1881 4178 1116 7175 7 4 16 4 4 4 28 2 Centre Ville 2974 3884 6858 11 7 15 3 27 0 3 1 0 6 18 5 2 0 24 3 SIN nur 17 9 17 9 a Soo o o o 1 0 1 0 o 1 6 1 6 Total Nb 2666 7313 14918 503 25400 10 5 28 8 58 7 2 0 100 0 Source AADL compilation auteur Bibliographie Ang
8. re m diane divisant l espace urbanis en deux parties relativement quivalentes en termes de poids d mographique En juin 1987 cette rocade divisait les 139 6 km de superficie urbanis e de la ville d Alger en parts in gales les trois quarts sur son versant nord et un quart seulement sur son versant sud En l ann e 2000 cette rocade divisait les 229 12 km de superficie urbanis e en parts relativement quivalentes 54 3 pour le versant nord et 45 7 pour le versant sud En 2008 plus de 60 des 313 km de la superficie urbanis e se situe d sormais sur le versant sud de cette rocade de contournement Les m mes tendances fortes de 3 99 de progression annuelle des superficies urbanis es taux sup rieur au taux de croissance d mographique de 1 5 observ durant la p riode 1987 2008 ont donc conduit un renversement des quilibres ant rieurs On note de ce fait que la superficie urbanis e de la wilaya d Alger a t multipli e par trois entre 1987 et 2008 faisant basculer son centre de gravit circulatoire de pr s de 3 km vers l int rieur des terres au del de la ligne de cr tes qui avait contenu son extension spatiale vers le sud jusqu aux ann es 90 On remarque enfin que ce puissant d placement du front urbain s est r alis de mani re beaucoup plus extensive qu au cours des ann es pr c dentes Les surfaces b ties sont pass es de 53 54 m par Centre ville Baraki
9. Database publi e en 2002 par PUN Habitat et contenue ans l ouvrage The Challenge of Slums Global report on human settlement 2003 Earthscan publications Londres 2004 35 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales m tropole nationale Rappelons que la ville concentre en son sein l essentiel des fonctions administratives centrales 23 de l emploi administratif y est concentr son port et son a roport sont les premiers du pays son taux d quipement en h pitaux universit s et autres centres de recherches d passent de loin toutes les agglom rations r gionales et enfin son activit industrielle est la plus toff e du pays Il reste n anmoins vrai que cette r alit d hyper concentration des fonctions primales ne semble pas avoir induit un dynamisme d mographique fort Alger ne semble plus attirer vers elle les populations la recherche d emplois et de r sidence depuis une vingtaine d ann es Son peuplement d mographique n est plus aliment par l exode rural depuis le milieu des ann es 1980 Depuis le recensement de 1987 en effet l agglom ration d Alger stricto sensu c est dire les 28 communes composant le p rim tre du Grand Alger d fini par les PUD d Alger de 1987 n est plus aliment e par des apports externes de populations Bien plus que cela c est tout le territoire de la wilaya d Alger compos de 57 communes qui a vu chuter son taux de croissanc
10. Insaniyat n 44 45 avril septembre 2009 pp 33 57 Alger d aujourd hui une ville a la recherche de ses marques sociales Madani SAFAR ZITOUN Introduction Il ne se passe pas une journ e sans que la presse nationale qui est rappelons le une presse essentiellement alg roise ne relate dans une de ses rubriques sp cialis es ou dans des articles et autres pseudo reportages les maux dont souffre la ville d Alger Les jugements de valeur sur le d clin irr versible et in luctable de la ville sur sa d gradation la salet de ses rues ses embouteillages fantastiques d passent en d mesure les descriptions quasi apocalyptiques r currentes de quartiers la d rive sans quipements et sans Ames ses meutes et autres manifestations de m contentement populaires Ces tableaux alarmistes d une quotidiennet alg roise difficile faisant le menu ordinaire des lecteurs de quotidiens seraient class s dans l ordre de l anecdotique et de l v nementiel s ils n avaient la pr tention d expliquer les choses partir de la convocation d argumentaires et de r f rents puis s dans un certain nombre de th ories sociologiques implicites pourvoyeuses d explications commodes Chacun y va de son antienne quand ce ne sont pas des st r otypes faciles d signant les autorit s publiques locales la vindicte populaire au lectorat que l on prend comme t moin d
11. bia New York by Transport and Urban Development Department World Bank Washington september 2005 205 pages 43 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales de l est et du sud de l agglom ration et partir de trois axes de communication ainsi qu en direction de la zone sah lienne l ouest Dely Brahim Ch raga et des petits centres secondaires d El Achour Draria et Baba Hassen sur les reliefs sah liens du sud ouest On note galement le processus de remplissage des communes de Mohammadia et Bordj El Kiffan qui s tendent le long de la c te est de la baie d Alger Ces travaux montrent par ailleurs que si les conditions favorables d accessibilit par les grandes voies de circulation ont contribu favoriser l urbanisme lin aire le long de ces axes dans la partie orientale de l agglom ration ce sont plut t les disponibilit s fonci res qui ont t a l origine de la croissance rapide des lots d urbanisation que sont Ch raga Draria et Baba Hassen au sud ouest La construction de la rocade de contournement du tissu urbain central dense Ben Aknoun Dar El Beida op r e au d but des ann es 80 a contribu ainsi dans une grande mesure favoriser l accessibilit et partant urbanisation du versant sud de cette voie rapide De voie de contournement p riph rique cette derni re est devenue en l espace d une quinzaine d ann es une v ritable art
12. ce qui est un taux consid rable ont proc d dans leur majorit d une logique d installation plus endog ne que les logiques ayant fonctionn avant 1987 Ce qui indique sinon un 53 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales d r glement dans les proc dures de contr le de l urbanisation au niveau de la wilaya d Alger du moins un probleme r el d offre r sidentielle pour les jeunes m nages alg rois provenant des quartiers populaires dont la seule perspective r sidentielle reste la construction de baraques dans les tissus interstitiels des anciens quartiers ou leur rection dans les communes o s est exerc e la moins forte pression administrative Conclusion La ville d Alger comme nous venons de le voir a travers cet essai synth tique n est vraiment plus ce qu elle tait une agglom ration compacte et dense qui malgr les d r glements dans ses processus de peuplement apport s par la r volution urbaine de l ind pendance avait r ussi jusqu un certain point sinon retenir du moins r g n rer par des m canismes qui lui taient propres ses lites urbaines dans son centre historique En effet durant plus d une vingtaine d ann es apr s l ind pendance le gel du march immobilier avait contribu figer la structuration sociale des espaces alg rois dans un statu quo fait du m lange et de la cohabitation dans les m mes espace
13. coup en quatre zones analytiques a partir d un crit re de densit de population au km La zone Hyper Centre regroupe les communes de Alger Centre Sidi M Hamed Bab El Oued et la Casbah la zone Centre ville regroupe les 11 communes suivantes Oued Koriche El Madania El Mouradia Belouizdad Bir Mourad Rais El Biar Kouba Bachdjarrah El 36 Madani SAFAR ZITOUN Tableau 1 La croissance d mographique de la wilaya d Alger entre 1966 et 2008 Zones ee U O O recensements en e ee 1977 1987 1998 2008 1966 1977 1987 1998 2008 Hyper 342 960 461 646 373 579 324 794 235 047 2 7 2 09 1 26 3 2 centre ville Premi re 206 259 361 328 568 447 804 428 1 004 764 couronne Doa 6 949 19 988 523 329 790 638 1 135 456 10 08 38 61 couronne Total 979 916 1 463 003 2128 419 2 562 432 2 947 446 1 3 wilaya d Alger Taux d accroissement naturel en Alg rie eee ae Ieee oe Source ONS Ces ordres de grandeurs au niveau de l ensemble du territoire de la wilaya cachent cependant des situations contrast es d tablissement r sidentiel selon l origine g ographique Il semble cet gard au vu des donn es collect es sur le lieu de naissance des chefs m nages qui se sont install s en habitat pr caire entre 1987 et 2008 que les installations d l ments allog nes aient concern les communes de l est alg rois plut t que celles des p riph ries ouest et sud o l essentiel des bara
14. e 290 en 1880 et 350 depuis les ann es 1930 c est dire le niveau alg rois actuel pour les communes de l hyper centre Il peut galement tre rapport aux situations classiques document e dans les villes d Am rique du Nord et du Nord de la M diterran e qui ont connu des degr s divers et selon des temporalit s peut tre un peu plus longues des ph nom nes de vidage et de d sertification de leurs centres villes induits la fois par l ouverture de possibilit s d installation en p riph rie d une part et par les processus de reconversion tertiaire du centre ville 4 Roncayolo La ville et ses territoires Folio essais Paris 1997 38 Madani SAFAR ZITOUN d autre part A cet gard si l on se focalise sur les quatre communes composant cet Hyper centre on remarque a travers le tableau 3 des situations diff rentes au niveau des statuts d occupation des logements qui traduisent les niveaux socio conomiques diff rents des m nages et qui sont elles m mes corr l es aux caract ristiques d habitat La commune d Alger Centre se distingue ainsi des trois autres communes de l hyper centre par des taux de vacance de logements secondaires et a usage professionnel plus lev s exprimant son caract re un peu moins populaire mais sans qu il y ait de contraste fort par rapport aux autres Tableau 3 Statuts d occupation des logements en 2008 pour les quatre communes de l hyper centre
15. e d mographique Cette baisse tr s forte des densit s s observe en ce qui concerne les quatre communes composant l hyper entre alg rois dans les deux communes de Bab El Oued et de la Casbah qui sont pass es respectivement de 852 529 et de 606 334 habitants l hectare entre 1987 et 2008 C est donc une remarquable d compression d mographique qui s est r alis e en l espace de vingt ann es qui n est pas attribuable uniquement aux effets des op rations de relogement des familles sinistr es victimes des inondations de 2001 et du s isme de 2003 et la d localisation des familles touch es par la r novation de certains lots d habitat de la Casbah qui n ont concern dans l ensemble que pr s de 5000 familles soit pr s de 32 000 habitants Les raisons de ce ph nom ne proc deraient d une logique de sortie volontaire de ces quartiers pour des raisons plus complexes que nous verrons plus loin Tableau 2 Densit s par zones Habitants hectare Centre ville 170 02 189 28 159 24 Premi re couronne 46 57 85 71 72 35 Deuxi me couronne 11 62 17 23 25 87 Total Alger 28 92 33 26 38 26 Compar d autres situations internationales ce processus de d densification peut tre assimil toutes proportions gard es celui qui a int ress la ville de Paris o les densit s l int rieur des limites intra muros sont pass es de 600 700 habitants l hectare au d but du XIX si cl
16. e d mographique passant de 1 7 par an entre 1987 et 1998 1 3 entre 1998 et 2008 Ces taux qui sont bien en de des taux de croissance naturelle enregistr s dans le pays 2 7 et 1 6 traduisent un solde d mographique n gatif ou du moins un processus d installation r sidentielle d une partie des habitants originaires de la wilaya d Alger en dehors des limites de cette wilaya principalement dans les wilayas limitrophes de Tipasa et de Boumerdes Il a certes exist entre 1987 et 1998 un ph nom ne d afflux de m nages provenant de l int rieur du pays du fait de la donne s curitaire difficile v cue durant cette p riode mais ce mouvement s est tar1 durant la derni re d cennie notamment dans la premi re couronne d urbanisation Il est tout fait clair cependant que l on a assist durant les dix derni res ann es un mouvement de p riph risation de plus en plus lointaine de l installation des populations provenant des autres wilayas notamment en ce qui concerne l habitat pr caire Le d placement du front d urbanisation se lit d ailleurs tr s nettement travers le tableau n 1 qui montre de mani re tr s nette qu en m me temps que s est produit le vidage des quartiers centraux s est r alis le remplissage de quartiers sis dans les zones de premi re et de deuxi me couronne Pour les commodit s de l analyse le territoire de la wilaya d Alger a t d
17. e leur imp ritie et de leur incomp tence ce sont des explications plus savantes que l on convoque Parmi ces derni res et entre autres r f rentiels la fameuse th orie de la rurbanisation d clinant sous un habillage conceptuel politiquement correct la th se des Universit d Alger 33 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales effets jug s particuli rement nocifs d un exode rural pens comme tant la source de tous les maux frappant la cit celle de la perte d un mod le puissant de citadinit et d urbanit qui aurait t l apanage de vrais citadins connaissant le mode d emploi de la ville et d autres mythes encore plus pr gnants car enfouis dans le subconscient collectif d une sorte d ge d or de l urbanit alg roise Le probl me qui se pose pour l analyste des r alit s urbaines alg roises n est pas tant l existence de ces repr sentations fantasm es et fantastiques de ce qui fait le lien social urbain n1 de leur reprise par les diff rents producteurs de discours sur la ville et ses probl mes En tant que repr sentations sociales ces derni res sont des constructions symboliques tout fait ordinaires dans la mesure o elles sont constitutives de ce m me lien social urbain et qu elles expriment la subjectivit des usagers de la ville C est plut t le constat du d calage grandissant qui se creuse entre c
18. el S Sheppard S C et Civco D L The dynamics of Global Urban Expansion Universit de Columbia New York Transport and Urban Development Department World Bank Washington September 2005 205 pages Ema Betur Etude de restructuration du r seau de transports collectifs urbains de la wilaya d Alger Alger 2001 Ema Betur CENEAP Enqu te m nages des d placements Alger Alger 2004 ONS Office National des Statistiques R sultats pr liminaires du recensement g n ral de la population et de l habitat 1987 1988 Alger ONS Office National des Statistiques 1999 RGPH 1998 R sultats du recensement g n ral de la population et de l habitat 1998 Coll Statistiques Alger ONS Donn es Statistiques Principaux r sultats de l exploitation exhaustive Wilaya d Alger fascicule n 527 16 2009 Prenant Andr L aggravation des contrastes sociaux travers une extension spatiale et un freinage d mographique diff renci s dans la n buleuse urbaine d Alger in Alger lumi res sur la ville Alger Ed Dalimen pp 213 235 2002 Roncayolo Marcel La ville et ses territoires Folio essais Paris 1997 p 285 56 Madani SAFAR ZITOUN Safar Zitoun Madani Strat gies patrimoniales et urbanisation Alger 1962 1992 Paris Ed L Harmattan 1997 p 292 Safar Zitoun Madani Alger ou la recomposition d une m tropole n 04 Sp cial Alger Printemps 2001 Revue La
19. entielles s est r alis e sur des assiettes fonci res appartenant des propri taires priv s ou alors dans le cadre de lotissements client les sociales plus s lectives appartenant aux cat gories sup rieures des lites politico administratives La carte n 2 ci dessous qui pr sente le taux d quipement des m nages en v hicules particuliers par communes dans la wilaya d Alger permet de pr ciser travers cet indicateur r sumant les caract ristiques socio conomiques des m nages les diff rences de statut social des auto constructeurs alg rois Elle montre le ph nom ne nouveau de translation des cat gories sociales ais es des communes du centre de l agglom ration vers les communes du Sahel alg rois 48 Madani SAFAR ZITOUN Carte n 2 Taux d quipement en v hicules particuliers des m nages alg rois WILAYA D ALGER Ouled Fayet Birkhadem BabalHiassen Cr EESE Nombre de v hicules pour 100 m nages Il appara t donc clairement travers ces deux exemples de distribution spatiale que les populations alg roises centrales se sont d ploy es diff remment dans l espace p riph rique alg rois Les plus favoris es d entre elles celles qui disposent de ressources conomiques qu elles fussent le fruit de la vente sur le march de leurs logements situ s dans les quartiers centraux forte valeur urbaine le r sultat d une aisance financi re provenant d activit s e
20. entre communes tertiaires du centre ville qui pr sentent des densit s d emploi dans ce secteur au dessus de la moyenne et les communes de la banlieue industrielle historique qui proposent des ratios d emplois secondaires lev s notamment la commune industrielle de Oued Smar qui se situe dans la zone est de la ceinture ouvri re d Alger Tableau 5 Distribution des emplois pour quelques communes Wilaya d Alger 2004 1 3 Gy 5 Emplois 6 Principales communes Emplois Emplois Emplois Epos Secondaires mano OA Tertiaires secondaire Pop 2004 km Actifs km ae km Tertiaire Source ONS compilations BETUR et auteur Sans aller dans les d tails de l analyse pour toutes les communes de l agglom ration alg roise qui montrent entre autres r sultats les d g ts en terme de perte d emplois industriels du fait du processus de d sindustrialisation qui a frapp les quartiers de Belouizdad de Hussein Dey d El Harrach durant la d cennie 1987 1998 mais aussi les taux de croissance d passant les 5 par an des emplois tertiaires dans le secteur commercial et des services si on inclut les emplois informels qui ont concern les communes d j fortement tertiaris es de l hyper centre une tendance de fond se dessine les emplois du tertiaire sup rieur n ont pas migr l instar de leurs d tenteurs vers la p riph rie malgr quelques vell it s de d localisation des grands si
21. erches sur les Civilisations Paris 1986 et Safar Zitoun Madani Strat gies patrimoniales et urbanisation Alger 1962 1992 Paris Ed L Harmattan 1997 qui d crivent bien ce processus 54 Madani SAFAR ZITOUN distinctif c est dire moins populaire rempla ant le m lange et la promiscuit sociale de l immeuble collectif par l entre soi entre gens du m me monde et la distance sociale qu offre l habitat individuel Par des m canismes plut t subtils combinant la fois les ressources financi res consid rables apport es par les plus values tir es de la r activation du march immobilier et les ressources de capital social et politique disponibles ces cat gories sociales ont r ussi en l espace de quelques ann es sortir du centre ville et se regrouper dans les nouveaux quartiers d habitat individuel prolongeant les quartiers hupp s des hauteurs d Alger Ce faisant elles ont produit cette forme de n buleuse urbaine tal e et difforme en p riph rie mal connect e au reste de l ancienne agglom ration compacte et dense mais qui malgr la formidable fr n sie de construction de locaux commerciaux les investissements consid rables consentis par les autorit s municipales et wilayales les afin de rattraper en terme de viabilit s les retards accumul s ne r ussit pas faire ville Alger s enfoncerait de ce fait encore beaucoup plus r solument dans un autre paradoxe que celui
22. ermet de saisir les contrastes tr s forts entre communes l int rieur du p rim tre urbain central hyper centre et centre ville en terme de concentration des emplois Il montre un exc dent de pr s de 40 000 emplois par rapport au nombre d actifs par km dans les cinq communes centrales d Alger centre de Belouizdad de la Casbah Sidi M hamed et El Mouradia qui s oppose au d ficit en emplois par rapport aux actifs dans les neuf autres communes du centre ville qui appartiennent la ceinture ouvri re historique d Alger dans ses deux composantes Ouest les communes de Bab El Oued et de Oued Koriche et la partie de la commune d El Biar qui la jouxte et Est les communes de Bach Dyarrah Bourouba Hussein Dey El Magharia et Kouba sans oublier l enclave d habitat populaire d El Madania ex Clos Salembier Le Betur a r alis plusieurs enqu tes m nages en 1987 1998 et 2004 Ces enqu tes fournissent l essentiel des donn es utilis es dans ce chapitre consacr la distribution des emplois dans l agglom ration d Alger L tude d valuation conomique et financi re du projet de m tro d Alger 2002 men e par le Betur et la RATP de m me que l tude de restructuration du r seau de transports collectifs urbains ont galement servi comparer et valider certains chiffres et ordres de grandeur utilis s dans l analyse 40 Madani SAFAR ZITOUN Tableau 4 Dens
23. es repr sentations dans leur trivialit comme dans leurs formes les plus savantes d une part et les r alit s concr tes sociales et symboliques qu elles recouvrent d autre part qui est pr occupant La ville d Alger a beaucoup chang depuis une trentaine d ann es dans sa forme ses modalit s de peuplement la structuration sociale de ses quartiers dont certains ont compl tement renouvel leurs composantes sociales dans son talement et la distribution de ses activit s etc Ses habitants ont connu de forts mouvements de mobilit notamment en direction de la p riph rie des g n rations enti res d entre eux n s apr s l ind pendance du pays n ont connu d autre type de r sidence que les cit s dortoirs de banlieue induisant des modifications radicales dans leur rapports l urbain et dans leur comportements et pratiques habitantes Il reste n anmoins que ces ph nom nes radicalement nouveaux n ont pas t d crits et appr ci s leur juste mesure De nombreux mythes et conceptions d suetes et d pass es continuent emprisonner la r flexion et la d voyer dans des directions fantaisistes Ce ne sont pourtant pas les donn es statistiques issues des recensements de populations et d autres enqu tes et tudes sociologiques sans oublier une litt rature grise acad mique importante qui font d faut Ce qui a manqu c est leur exploitation et leur mise en rapport partir d un regard luc
24. fs d entreprise Cadres et professions intellectuelles sup rieurs Professions interm diaires Employ s Ouvriers Militaires et assimil s Retrait s Autres personnes inactives ND Source AADL compilations auteur Carte n 4 Lieux d origine et sites de relogement des souscripteurs WILAYAD ALGER Zones Hyper Centre Centre Ville Premi re couronne Deuxi me couronne Origine des souscripteurs AADL Om Q 1250 250 Sites AADL selon taille nombre de logements par site Q 2050 410 A l instar du mouvement de sortie des quartiers centraux ayant int ress les cat gories d urbains favoris es du point de vue de leurs ressources conomiques ou du point de vue de leurs ressources informelles en capital social ou les deux a la fois qui ont pu acc der a l habitat individuel p riph rique les autres cat gories sociales appartenant aux couches moyennes de la ville les CSP de cadres et professions intellectuelles sup rieures et de professions interm diaires mais 51 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales qui ne disposent th oriquement que des caract ristiques leur permettant de s inscrire dans les dispositifs d acc s formels au logement en occurrence le programme AADL vivent le m me processus de d localisation de leur r sidence vers la banlieue lointaine En termes sociologiques ce sont donc de mani re g
25. ges de minist res organismes et entreprises publiques en dehors de ces quartiers depuis 2005 Au contraire comme nous allons le voir dans la section suivante l essentiel de la mobilit r sidentielle a t port e par les couches 42 Madani SAFAR ZITOUN favoris es de la population alg roise en terme la fois d aisance financiere g n r e par le d verrouillage du march immobilier apport par l op ration de cession des biens de l Etat initi e partir de 1981 mais galement en terme de bon positionnement d autres couches dans les fili res d acc s administratives aux lotissements qui se sont multipli s au d but des ann es 1990 C est en effet ce formidable appel d air produit la fois par le d verrouillage du march foncier induit par les nouvelles lois lib ralisant les transactions d achat et le processus de redistribution illicite du foncier mis en uvre par les DEC apr s 1992 qui a aliment l essentiel des strat gies d installation des populations alg roises en p riph rie C est ce ph nom ne formidable de translation de ces couches favoris es dans l espace alg rois qui explique la fois l accentuation des probl mes de circulation et de congestion l int rieur de la ville centrale d bordant m me sur la p riph rie mais galement un certain nombre d aspects plus structurels de la consommation de la ville par ses habitants
26. ide et d une posture m thodologique critique C est cet exercice qui se propose d interroger les conceptions sinon fausses du moins contestables du point de vue de leur scientificit des urbanisations alg roises exercice men dans le souci de d busquer et d invalider un certain nombre de mythes tenaces que nous invitons le lecteur l occasion de la parution de ce num ro sp cial sur Alger 34 Madani SAFAR ZITOUN 1 La croissance urbaine d Alger ou les paradoxes de la lib ralisation La taille excessive d Alger une mise au point n cessaire S il est une repr sentation r pandue et r currente revenant dans tous les discours c est celle d crivant Alger comme une agglom ration tentaculaire d une taille d mesur e par rapport au reste des agglom rations du pays ent rinant le mythe d une macroc phalie m tropolitaine pr judiciable au d veloppement quilibr du territoire Ce serait une sorte de pieuvre dont la t te aurait d mesur ment grandi et dont les tentacules contr leraient l ensemble des fonctions vitales du pays Des organismes aussi s rieux que PUN Habitat donnent des chiffres calcul s partir de tendances d volution observ es dans le pass qui accr ditent cette id e La ville d Alger aurait une population de 3 269 000 habitants en 2005 et de 3 741 000 habitants en 2010 soit respectivement 9 5 et 10 de la population totale du pays Ces taux m me
27. ire a la r occupation des terrasses des immeubles en sus des autres espaces mitoyens etc Carte n 5 Evolution de habitat pr caire dans la wilaya d Alger 1998 2008 Rais Hamidou Bologhine WILAYA D ALGER A n Benian Oued Kore ch Bouzar ah Bordj El Bahri ENBiar Heraoua El Magharia Bordj El Kiffan Bach Djarrah Staoueli Gu ldelConstantine Baraki Habitat pr caire en 1998 en par rapport au total par commune E 14 4 18 2 E 08 14 4 HM 7 2 108 E 36 7 2 Mo 36 Croissance habitat pr caire 1998 2008 1 Point 10 baraques La carte th matique n 5 ci dessus si elle ne montre pas ce ph nom ne de bourgeonnement de nouveaux sites de bidonvilles de deuxi me g n ration partir des anciens permet cependant de visualiser le formidable mouvement d installation qui a concern les communes de Bordj El Kiffan et de Bordj El Bahri produit par l appel d air induit par le processus de distribution informelle du foncier qui a caract ris cette zone dans les ann es 1990 et qui l instar des sites de la zone centrale et ouest de l agglom ration a attir essentiellement des m nages de naissance alg roise En tout tat de cause il est tout fait clair que les 24 300 baraques qui ont t construites entre 1998 et 2008 qui ont fait passer la proportion d habitat pr caire par rapport l ensemble du parc d un chiffre de 5 9 en 1998 9 1 en 2008
28. it s d actifs et d emplois pour les principales communes de la wilaya d Alger 3 4 5 eee p Population Nb actifs Nb Emplois pan Communes cia 2 Km Km Km Casbah Koua usw 23698 11452 4159 2356 1803 Kouba Source ONS La figure 1 ci dessous tir e de ce tableau permet de visualiser Pampleur des carts entre communes bassins d emplois et les communes bassins d actifs mais sans forc ment que les emplois propos s par les premi res Figure n 20 000 15 000 10 000 5 000 5 000 10 000 15 000 soient occup s par les actifs provenant des secondes 1 Solde densit d emplois densit s d actifs pour 15 communes d Alger 2004 CA gt oN Q 2 oe hy Se 7 KA ia EA A o ge Cg 2 4 6 8 S 30 77 Sa 16 Ox CA Q LS 2 oe oe Ys Ry de gt Le cs CA 2 o 41 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales Le tableau 5 qui pr sente la nature dominante des emplois dans chaque commune mais surtout le ratio emplois secondaires industriels par rapport aux emplois tertiaires administratifs commerciaux de services montre bien l existence d un recouvrement m me s il n est pas complet entre sp cialisation fonctionnelle des communes et leur solde en mati re d emplois On voit tr s bien cet gard la confirmation de la division fonctionnelle
29. ividuelles se sont accrues de mani re formidable dans deux zones diff rentes la premi re qui comprend les communes de Bab Ezzouar Dar El Beida Bordj el Kiffan et Bordj El Bahri dans la zone orientale du territoire de la wilaya tandis que la deuxi me tache d urbanisation regroupe les commues situ es au sud et sud ouest de la wilaya Draria El Achour Beni Messous Birkhadem Si la premi re zone a attir des client les plus populaires notamment dans les communes ouvri res de Bourouba et El Magharia la seconde proc de de m canismes de distribution qui ont attir des client les plus favoris es 47 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales Carte n 1 Croissance de l habitat individuel 1998 2008 Ra s Hamidou WILAYA D ALGER gt AR OT A SES AN Apert BS ge si ce Bologhine Sak R me Bor El Bahri 3 TBS peng Eke sind Rp PA Ce ut A Fe Mohammadia Pi 5 3 El pis LE a Bach sie ol Ei EE ya PEL B idarir L ES Croissance habitat individuel entre 1998 et 2008 1 Point 10 maisons individuelles En effet si dans la premi re zone les lotissements distribu s par les DEC ont t majoritairement le fait de pratiques de reconversion de terres appartenant au domaine priv de l Etat EAC et EAT comme les lotissements Douzi et Bousshaki Bab Ezzouar par exemple dans la deuxi me zone une partie non n gligeable des installations r sid
30. le jour sur le territoire de la wilaya d Alger dont plus de la moiti 56 7 situ s dans les 28 communes composant la deuxi me couronne d urbanisation C est dire combien les installations r sidentielles de particuliers se sont p riph ris es c est dire se sont loign es des quartiers centraux Derri re ce mouvement g n ral se cachent des m canismes d acc s au foncier diff rents quoique ayant eu ces derni res ann es une tendance s unifier sous la banni re de la sp culation immobili re qui a gomm en quelques sortes les facteurs parasites d ordre politico administratif mais qui ont eu des implications directes en terme de qualit urbanistique et juridique des lotissements et par ricochet sur leurs composantes sociales Ces habitations illicites recens es par les services de ce m me minist re montrent tableau 6 que 59 407 habitations illicites furent r alis es durant la p riode 1992 2000 avec des taux d illicit diff rents selon les da ras Celles de Dar El Beida de Baraki et de Draria avec des taux d habitat illicite se situant respectivement 52 6 23 8 et 21 ont t les plus touch es par le ph nom ne qui regroupe la fois du point de vue des crit res de d nombrement utilis s par le minist re de l habitat des constructions en dur sur plusieurs tages parfois mais galement tout ce qui ressort de l ordre de l habitat dit pr caire qui rappelons le c
31. leures possibilit s de vente sur le march de leurs logements ait jou un r le important dans leurs processus de d localisation Les habitants des cit s p riph riques de mauvaise qualit urbanistique trop surpeupl es et d grad es sont rest s en quelques sortes captifs de leurs lieux de r sidence la diff rence des m nages situ s dans des localisations centrales plus convoit es Le red ploiement des Alg rois en p riph rie des logiques contrast es Le red ploiement des populations alg roises en p riph rie s est r alis selon des modalit s assez complexes que nous ne pouvons d velopper dans le d tail dans le cadre de cet article Quelques cartes th matiques confectionn es partir d indicateurs significatifs et pertinents et quelques chiffres et ordres de grandeurs permettent de d gager les tendances et mouvements principaux Il y a lieu tout d abord de faire une distinction premi re en fonction du type d habitat habitat individuel versus habitat en immeuble collectif qui proc dent de m canismes d acc s diff rents d une part et de regarder ensuite de plus pr s l int rieur de chacune de ces cat gories les logiques de diff renciation plus subtiles 8 World Bank op cit p 114 45 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales L habitat individuel des situations contrast es Entre 1998 et 2008 64 855 maisons individuelles ont vu
32. mbles livr s a ce jour et habit s et qui contribuera dans les ann es prochaines a faire sortir les couches moyennes des quartiers centraux de l agglom ration provoquant leur parpillement sur un rayon de 50 kilom tres par rapport au centre de l agglom ration Les donn es compil es partir du fichier AADL sont parlantes sur les 25 400 souscripteurs au programme 14 003 d entre eux soit 55 de l ensemble proviennent des quartiers du centre d Alger hyper centre et centre ville et sur ce nombre 12 105 d entre eux soit 86 7 seront relog s en 1 re ou 2 me couronne Carte n 3 Logements en immeubles construits entre 1998 et 2008 WILAYA D ALGER Logements en immeubles Construits entre 1998 et 2008 1 point 10 logements La carte n 4 montre bien ce processus de d portation vers la p riph rie qui va contribuer all ger de mani re assez sensible les quartiers centraux des deux cat gories socio professionnelles cadres et professions lib rales sup rieures et professions interm diaires qui constituent avec un effectif de 18 095 m nages souscripteurs les trois quarts 75 de l ensemble des souscripteurs comme le montre le tableau T 50 Madani SAFAR ZITOUN Tableau 7 Distribution des souscripteurs AADL par cat gories socioprofessionnelles agr g es Cat gorie socioprofessionnelle Effectifs Colonne Agriculteurs exploitants Artisans commer ants et che
33. n rale les lites urbaines les plus nanties les plus actives et les plus cultiv es qui ont d sert et continuent le faire activement le centre historique de l agglom ration alg roise avec les retomb es que cela induit en terme de changements dans l animation de la vie citadine dont elles sont les acteurs principaux L habitat pr caire une logique de reproduction endog ne qui remplace la logique d installation exog ne Enfin et pour clore cette pr sentation du nouveau paysage sociologique de l agglom ration alg roise 1l reste la description et la compr hension des nouvelles logiques de distribution dans l espace et de production de l habitat pr caire Si nous parlons de logiques nouvelles c est bien parce que les donn es fournies par le recensement de 2008 sont venues confirmer le tournant dans les m canismes de formation des bidonvilles d j observ abondamment dans les ann es 1990 savoir essentiellement le fait que la majorit des nouvelles installations en bidonville dans l agglom ration alg roise ne sont plus le fait comme dans les ann es 1970 ou 1980 de populations rurales provenant d autres wilayas de l int rieur du pays Il est certain que les flux de m nages originaires de l ext rieur de la wilaya ne sont pas compl tement taris puisque l on retrouve a et la au gr des diff rentes enqu tes r alis es par les collectivit s locales des familles originaires de l hi
34. nterland de la r gion alg roise mais sans que le nombre qu ils constituent puisse inverser la tendance de fond d marr e dans les ann es 1990 celle des installations d origine locale Dans la majorit des cas r pertori s notamment dans les sites les plus anciens comme ceux de la n buleuse inscrite sur les flans du massif de Bouzar ah de part et d autre de l Oued Mkacel commune de Oued Koriche sur les hauteurs de Bologhine sur le pi mont de la corniche ouest allant Ain Benian dans la commune d El Madania ce sont des bidonvilles de deuxi me g n ration qui se sont d velopp s renfor ant des sites existants depuis plus d une trentaine d ann es ou les prolongeant physiquement Dans les enqu tes men es en 2004 par Urbanis 70 des chefs de m nages r sidant en bidonville dans cette zone taient natifs d Alger et avaient une moyenne d ge de 36 ans Et dans la majorit des cas document s aussi ces chefs de m nages taient les enfants de familles habitant proximit dans les quartiers en dur affichant 52 Madani SAFAR ZITOUN cependant un grand surpeuplement Le cas le plus net est fourni par la cit de Diar El Kef dont tous les espaces mitoyens libres ont t occup s par les rejetons des m nages occupant les immeubles d habitation offrant des espaces exig s 1 pi ce par le grand ensemble de Climat de France situ dans la commune de Bab El Oued o l on a eu affa
35. onstitue pres de la moiti des effectifs d nombr s Ce qui est le plus remarquable dans ce processus de lotissement mis en uvre par les municipalit s d l gu es c est que les lots distribu s ayant fait l objet de constructions en dur ont cibl des client les particuli res d Alg rois essentiellement des m nages arrim s des r seaux politico administratifs recrut s dans des cat gories sociales d extraction sociale souvent modeste essentiellement des petits fonctionnaires et commer ants Par ce terme de facteurs politico administratifs nous d signons les pratiques de lotissement qualifi es d illicites par le minist re de l habitat et de l urbanisme qui ont t initi s par les municipalit s FIS de la capitale entre 1991 et 1992 et qui ont par la suite t poursuivies par les maires de municipalit s d sign s ayant exerc en qualit de DEC D l gu s Ex cutif Communaux jusqu en 1997 46 Madani SAFAR ZITOUN Tableau 6 Distribution par da ras des constructions illicites Dairate Nombre total dont illicites illicites de constructions Dar El Beida 62273 32712 52 60 31756 7581 23 80 Bir Mourad Rais 44505 6024 13 50 El harrach 35784 3347 9 35 Bab el oued 42869 0 30 375578 59407 15 80 Source MHU La carte th matique n 1 qui pr sente la r partition des maisons individuelles construites entre 1998 et 2008 montre ainsi que les densit s de maisons ind
36. ques construites ont t le fait de natifs de la ville d Alger comme nous le verrons plus loin Des densit s de peuplement en r gression le surpeuplement d Alger un mythe aussi Les densit s de peuplement ont connu galement des volutions significatives tr s nettes Les donn es des recensements montrent bien un accroissement g n ral de la densit de population passant de 28 92 hab ha en 1987 38 26 hab ha en 2008 Cette volution g n rale cache cependant deux mouvements contraires une baisse tr s forte des densit s dans l hyper centre et un peu moins accentu e dans le centre ville un doublement de la densit pour la premi re couronne entre 1987 et 1998 Maqqaria Bourouba et Hussein Dey la zone 1 couronne groupe les 13 communes suivantes de la proche p riph rie Bologhine Ben Aknoun Hydra Birkhadem Bouzar ah Bab Ezzouar Baraki Bordj El Kiffan Djasr Qasentina El Harrach Les Eucalyptus Mohammadia et Oued Smar La zone 2 couronne regroupe les 28 communes restantes de la lointaine p riph rie alg roise 37 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales suivie d un repli entre 1998 et 2008 et enfin une hausse continue des densit s dans la deuxi me couronne Les quartiers centraux connaissent ainsi un d lestage tr s net de leurs populations vers les zones p riph riques selon le m me mode constat pour les taux de croissanc
37. s urbains diff rentes chelles quartiers immeubles de cat gories sociales tr s diversifi es espaces dans lesquels elles ont eu inventer de nouvelles fa ons beaucoup plus symboliques que mat rielles de cohabiter tout en marquant leurs diff rences sociales Le d gel de ce march gr ce au processus de cession des biens de l Etat initi partir de 1981 mais surtout le formidable appel d air apport par le d verrouillage du march foncier apr s 1990 ont contribu lib rer d un seul coup en l espace de quelques ann es les d sirs de mobilit et de reclassement social port s par les diff rentes cat gories sociales qui se consid raient comme m lang es dans l espace urbain alg rois Ce sont donc essentiellement les couches urbaines alg roises promues r sidentiellement par la r volution urbaine de l ind pendance et les couches sup rieures de la bureaucratie d Etat qui ont constitu le moteur de ce formidable et irr pressible mouvement de translation vers la p riph rie infirmant en cela l explication par th se des effets de ce que d aucuns diront objectifs de la crise du logement ou celle de la simple d gradation des conditions d habitat L attrait pour la p riph rie s explique plut t par la recherche v h mente d un cadre urbain plus 10 Voir ce sujet les travaux de M Sgroi Dufresnes Alger 1830 1984 Strat gie et enjeux urbains d Rech
38. xtra immobili res ou celles disposant de positions importantes dans les circuits de d cision politique se sont dirig es vers les communes du sud et sud ouest qui prolongent les quartiers hupp s des hauteurs Celles qui taient les moins bien loties en termes de ressources conomiques mais pas n cessairement en termes de position dans les fili res de distribution informelles du foncier public se sont quant elles dirig es vers des quartiers de moins bonne qualit urbaine situ s dans la zone orientale beaucoup plus populaire de l agglom ration Les programmes de logements publics du d racinement la d portation en p riph rie des classes moyennes Les programmes de logements publics ont galement contribu redessiner la g ographie sociale de l agglom ration alg roise L analyse de la localisation des programmes de logements sociaux montre que ces m mes communes du Sahel alg rois ont t fortement sollicit es m me par les Offices de Promotion et de Gestion Immobili res OPGI qui ont implant pour le compte des communes centrales de l agglom ration 49 Alger d aujourd hui une ville la recherche de ses marques sociales Alger centre Sid M Hamed par exemple de nouvelles cit s d habitat collectif dans les communes de l ouest et du sud alg rois Ce qui attire toutefois l attention c est sans conteste le programme de location vente AADL qui a contribu pour les ense
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