Hervé Paraponaris
Contents
1. qu il pr f re prendre la pause Car le hold up conceptuel op r par Marcel Duchamp avec le ready made est minemment plus fondateur C est un braquage autrement plus p rilleux qui s attache d construire un syst me plut t qu b tir une 1 Nom Chris Burden Motif d inculpation usage d une arme feu sur un avion de ligne de marque Boeing Titre de l uvre 747 1973 2 Nom Alain Declercq Motif d inculpation usage d une arme feu sur un avion militaire de type B52 Titre de l uvre B 52 2003 3 Nom Philippe Meste Motif d inculpation entre autres attaque d un porte avion l aide d un bateau quip de lance roquettes Titre de l uvre Attaque du port de Toulon 13 novembre 1993 4 Nom Robert Rauschenberg Motif d inculpation d t rioration d une uvre de Willem de Kooning Titre de l uvre Erased de Kooning Drawing 1953 5 Nom Jake et Dinos Chapman Motif d inculpation d t rioration de gravures de Goya et d aquarelles d Adolf Hitler Titre des uvres nsult to injury 2003 If Hitler Had Been a Hippie How Happy Would We Be 2008 6 Nom Piero Manzoni Motif d inculpation escroquerie vente de merde en bo te au prix de l or Titre de l uvre Merda d artista 1961 7 Nom Wim Delvoye Motif d inculpation escroquerie vente de merde sous vide au prix de l or Titre de l uvre Cloaca Faeces 2002 8 Nom Pierre Pinoncelli Motif d inculpation D gradations au marteau d une2. devient la matrice intarissable d un travail de reconstruction l objet d une strat gie ouverte de r cidive Further Replica L artiste prend d abord au pied de la lettre la notion de r cidive Une nouvelle collection donc r surgence du geste Further Replica the Collection Ici la r p tition s offre comme une nouvelle forme d appropriation une citation de Guy Debord en t te Tout peut servir Il va de soi que l on peut non seulement corriger une uvre ou int grer diff rents fragments d uvres p rim es dans une nouvelle mais encore changer le sens de ces fragments et truquer de toutes les mani res que l on jugera bonnes ce que les imb ciles s obstinent 22 Raoul Vaneigem Trait de savoir vivre l usage des jeunes g n rations dition Gallimard 1967 Re dition Folio actuel Paris 1992 p 147 23 La s rie Lewis 501 2008 s inscrit directement dans cette probl matique li e aux id ologies dont les images publicitaires se font les colporteurs Elle met en contradiction les valeurs id ales de la soci t de consommation et son exacte contraire savoir des vies non contr l es non norm es hors la loi 24 Jean Baudrillard La soci t de consommation dition Deno l Paris 1970 Re dition folio essais Paris 2003 p 95 nommer des citations Pour l artiste il s agit de remettre en sc ne une r alit disparue et de donner voir son geste comme la nouvelle possibilit d un rapport au mond
3. d un geste qui se rapporte non pas leur r alisation propre pas de texture expressionniste ici mais une attitude originelle qui pr existe conceptuellement leur ex cution C est alors le champ des possibles qui s ouvre l artiste un terrain de connaissances explorer jusqu n en plus pouvoir pour questionner avec une ent tante obstination la structure de toute chose En tant qu artistes on en est arriv vouloir cr er un objet d art qui est un objet situationniste en lui m me et de lui m me par la mani re dont il est fabriqu explique l artiste Peter Halley Plut t que d aborder des questions d actualit je pense qu une uvre d art doit aborder des questions critiques les questions politiques du moment si elles existent concernent videmment les gens en tant qu individu mais dans une uvre d art ce sont les questions structurelles qui sont importantes Et par la mise en place d un langage plastique d finitivement assujetti au monde Herv Paraponaris parvient penser une esth tique socialement affect e Une esth tique faite d emprunt de libert de rigueur et de justesse qui b tit une uvre profond ment contestataire Il faut lutter contre les simplifications du discours pol mique moraliste politique ou religieux pour embrasser cet art du refus du renoncement Il faut laisser derri re soi les certitudes du monde pour entendre cette critique de l organisation comme un manifeste dont le titre
4. uvre majeure du XXe s Titre Sans titre 1993 et 2002 9 Nom Sam Rindy Motif d inculpation D gradation au rouge l vres d une uvre majeure du XXe s Titre Sans titre 2007 10 Nom Alberto Sorbeli Motif d inculpation Prostitution en mus e Titre de l uvre Au Louvre 1994 11 Nom Santiago Sierra Motif d inculpation possession et distribution de drogue dure des personnes vuln rables Titre de l uvre 10 Inch Line Shaved on the Head of Two Junkies Who Received a Shot of Heroin as Payment 2000 12 Nom Gianni Motti Motif d inculpation Usurpation d identit la 53 me session de la commission des droits de l homme l ONU Titre de l uvre ONU 1997 13 Nom Cyprien Gaillard Motif d inculpation D gradation du mat riel de s curit incendie et d gradation d une uvre majeure du XXe s et de son environnement naturel Titre de l uvre Real Remnants of Fictive Wars VI 2007 mythologie personnelle Et c est pr cis ment l que se d ploie l art d Herv Paraponaris l endroit m me o la faillite d une structure peut se mettre en uvre et interroger l ensemble d une organisation Tout contre Duchamp donc Mais pas seulement L article 311 1 du code p nal d finit le vol comme la soustraction frauduleuse de la chose d autrui Tout comme la propri t la condamnation de l acte de vol semble difier le socle d un fonctionnement social En 1993 alors qu il commence constitu
5. Louise Lawler si elles s inscrivent dans la lign e de la critique institutionnelle parviennent largir le champ de la pens e l espace public la repr sentation sociale ou le langage dans lequel l artiste intervient Leur production n enferme pas l art dans des limites en vue d exp rimentations formelles ou perceptuelles mais cherche plut t ses affiliations avec d autres pratiques dans l industrie culturelle et ailleurs elle tend aussi concevoir son sujet diff remment Le d placement des objets ou des images pr existants ouvre les portes du champ social et politique l uvre Pour Herv Paraponaris ce mouvement signe l introduction du r el dans l art il lui permet d affirmer sa pr sence en dehors de la sc ne artistique dans l espace vital de la soci t Il s agit en effet pour lui de produire des zones de porosit de frottements voire de percussions Tout comme le faisaient les artistes de la simulation il a accept le statut de l art en tant que signe social troitement li d autres signes au sein de syst mes producteurs de valeur de pouvoir et de prestige Donner voir une uvre s apparente alors une prise de position dans le contexte de l art tout autant que dans celui plus large de la soci t contemporaine Si partir des ann es 1980 les questions li es l appropriation se voyaient principalement contenues par l image th orie de l image si c tait galement la mo
6. pourrait d tourner un c l bre axiome d clamer avec la voix r solue de la r volte le vol c est le don Guillaume Mansart 33 L chelle de respect de l identit correspond l indice d ad quation de l objet vol et de son propri taire Comme les objets sont profond ment relatif au sujet cette mesure tente de souligner la personnalit travers la propri t 34 Peter Halley De la critique la complicit d bat avec Ashley Bickerton Jeff Koons Sherrie Levine Haim Steinbach et Philip Taaffe publi dans Flash Art n 129 Milan t 1986 reproduit dans Art en th orie 1900 1990 une anthologie par Charles Harrison et Paul Wood Hazan Paris 1997 pour l dition fran aise p 1174
7. Potlatch Un membre appelle l attention de l Acad mie sur une brochure publi e au mois de juin dernier par le titulaire de la pension Suard sous ce titre Qu est ce que la propri t et d di e par l auteur l Acad mie Il est d avis que la compagnie doit la justice l exemple et sa propre dignit de repousser par un d saveu public la responsabilit des doctrines antisociales que renferme cette production Lettre des Membres de l Acad mie de Besan on en r ponse au courrier de Pierre Joseph Proudhon introduisant son m moire Qu est ce que la propri t 24 Ao t 1840 Que le champ de l art ait depuis toujours eu la facult de produire une somme d uvres h t roclites p nalement r pr hensibles et qu un texte de 24 944 signes ne suffirait pas noncer lui seul n a qu une importance relative dans la mise en perspective de la pratique artistique d Herv Paraponaris Sur la photo de famille grand angle Chris Burden devant Alain Declercq pas loin de Philippe Meste Robert Rauschenberg et Jake amp Dinos Chapman Piero Manzoni c t de Wim Delvoye Pierre Pinoncelli et Sam Rindy Alberto Sorbelli Santiago Sierra Gianni Motti au premier rang les plus jeunes Cyprien Gaillard Sur le gradin d bordant des repris de justice de l art contemporain Herv Paraponaris pourrait videmment avoir une place de choix Oui mais voil c est assur ment c t de la Mari e
8. ar le marketing qui a int gr de longue date les le ons des avant gardes et a su fourvoyer les formes minimales Tout en re d tournant les stratag mes de la marchandisation de masse en direction du mus e l artiste rejoue ce que Steinbach nomme le logo g n ralis il inscrit son travail dans le contexte global des changes et des produits valeur symbolique de l uvre qui sera d ailleurs r affirm e avec la s rie Further replica After justice qui est r alis e partir de sacs en plastique Ce faisant il disqualifie au passage l espace 18 Herv Paraponaris pr sente la premi re fois sa collection la FIAC sur le stand de la Galerie Nelson en 1994 Il la montre ensuite dans son atelier en 1995 puis au Mac de Marseille en 1996 19 Haim Steinbach Shopping en compagnie d Haim Steinbach entretien avec Robert Nickas in Flash Art avril 1987 Reproduit dans Robert Nickas vivre libre ou mourir dition les presses du r el Dijon 2000 p 33 20 La r conciliation de l art et de la vie s est produite mais selon les termes de l industrie culturelle et non selon ceux de l avant garde crit Hal Forster dans son ouvrage Le retour du r el 1996 Edition La Lettre vol e 2005 pour la version fran aise p 49 21 Sur chacun des sacs en plastique blanc ordinaire figurait l nonc du vol tel que la justice l avait d finit sur le proc s verbal institutionnel pour le red finir au mieux comme le lieu
9. d un recel au pire comme une sorte de surface marchande de l industrie culturelle L uvre d Herv Paraponaris met galement en question la notion mus ale de collection et le pouvoir d ankylose de l institution La fonction du spectacle id ologique artistique culturel crit Raoul Vaneigem consiste changer les loups de la spontan it en bergers du savoir et de la beaut Les anthologies sont pav es de textes d agitation les mus es d appels insurrectionnels l histoire les conserve si bien dans le jus de leur dur e qu on en oublie de les voir ou de les entendre Cette constatation faite Herv Paraponaris soumet son uvre vivante la tranquille anesth sie du mus e il teste jusqu l exc s sa capacit de r sistance jusqu au rejet jusqu sa disparition Car dans un monde qui fait de la propri t la pierre angulaire de sa construction Tout ce que je vous ai vol appara t comme une uvre profond ment anxiog ne Non seulement elle n adh re pas au programme de production consommation g n ralis e mais elle en est la n gation m me l exacte oppos e de la dynamique sociale des besoins qui attise le fonctionnement conomique de la soci t occidentale Ce contre pied affirme de front le refus de signer le grand registre des valeurs du way of life capitaliste Les besoins ne visent plus tellement des objets que des valeurs crit Jean Baudrillard et leur satisfaction a d abord le sens d une adh s
10. e Des objets disparaissent nouveau ils s accumulent se c toient puis se livrent sans faire d histoire expos s sur leur table monochrome cal s sous leur faux plafond et macul s d une lumi re de n on en couleur qui les fait briller cent fois plus qu une quelconque t te de gondole Le double pour poser sans d tours la question de la perte de l origine de la survivance de la fuite du r f rent de la simulation et la boucle est boucl e Further Replica the Collection est une entropie le mouvement d un d sordre grandissant qui dit la d liquescence du sujet Elle est un r plicant comme les andro des de la nouvelle de Philip K Dick Les andro des r vent ils de moutons lectriques 1966 et du film de Ridley Scott Blade Runner 1982 une origine augment e Un mod le cannibale qui d signe la perte autant que le d sir de remettre a car les mots sont toujours dire Alors il y a ce protocole qui pr cise les choses chacune de ses expositions l uvre s augmentera d un nouvel objet Et la dynamique kleptomane est lanc e Further Replica the Collection peut tre per ue comme la premi re tape d une collection de collection qui se poursuivra avec Further Replica the Puppet C est partir de deux que commence l accumulation et Herv Paraponaris semble r pondre aux sir nes de la consommation par l addition de sa n gation Additionner des objets vol s c est r pondre aux pulsions des beso
11. er une collection d objets vol s Herv Paraponaris prend un certain plaisir occulter la loi II souhaite avancer contre la concorde et inscrire farouchement son uvre dans le champ conomique et social La soustraction consiste dans le fait de d placer mat riellement la chose pr cise le code p nal Le simple mouvement d une g ographie une autre devient alors pour l artiste le moyen d un questionnement d une mise en cause d un assaut th orique L acte d appropriation en tant que geste artistique tel que l a pens Marcel Duchamp a crit quelques pages importantes d une histoire r cente de l art Que ce soit travers le Pop art le situationnisme le Nouveau r alisme ou dans la production d un ensemble d artistes am ricains qui pratiquaient d s les ann es 1980 la simulation le rapt des objets ou des images li s la soci t de consommation et au monde des m dias a suscit de nombreuses interpr tations Aujourd hui crit Robert Nickas en 1988 la question n est pas tant que de plus en plus d artistes introduisent de nouveaux objets dans le monde mais bien qu ils se saisissent des choses d j l dans le monde et revendiquent pour elles le statut artistique soit au travers d une re pr sentation directe soit par le biais de leur orchestration Pour le critique d art Hal Foster les strat gies de r cup rations mises en place par des artistes comme Martha Rosler Sherrie Levine Allan MacCollum ou
12. ins sans l asservissement la soci t de consommation Et puisque plus largement les objets sont profond ment relatif au sujet non seulement un corps mat riel qui r siste mais une enceinte mentale o je r gne une chose dont je suis le sens une propri t une passion la r plique r cidiviste pourrait tre comprise comme le moyen de se construire une identit trouble Dans le monde de la marchandisation le syst me des objets d finit la personnalit du moi et c est alors une identit d emprunt que s octroie Herv Paraponaris Une identit bancale et g n rique qui se fond dans les objets des autres comme Les Poulpes qu il peignait la rouille en 1991 se m laient leur contexte pour se dissimuler et disparaitre Tout ce que je vous ai vol vanouie c est donc un syst me rhizomatique que l artiste chaffaude La restriction devient le moyen d un exercice de survie esth tique de l objet Il labore alors une sorte de base de donn es fixes qui permet lorsqu on la manipule de produire un ensemble sans limite de m tamorphoses organise les informations met en place des indices et des chelles qui lui permettront de r activer le discours critique de l uvre Une donn e apr s l autre il fabrique sa matrice Inventaire date du vol nom et statut du propri taire lieu encombrement tout s articule pour construire la grammaire complexe d un implacable langage formel Further Replica es
13. ion ces valeurs Le choix fondamental inconscient automatique du consommateur est d accepter le style de vie d une soci t particuli re ce n est donc plus un choix S approprier des objets en dehors des protocoles marchands c est exprimer la conscience de cet tat de fait c est soutenir la contestation corps perdu Tout ce que je vous ai vol est un syst me qui renverse l ordre tabli et menace les valeurs et id es re ues Une subversion Qui s offre comme un moyen de conserver la possibilit de faire des choix Et plus que les objets ce sont les valeurs qui sont ici le n ud du probl me Puisque penser sans ambages les termes d une opposition aux dogmes moraux conomiques et politiques c est prendre le risque de se frotter l appareil du pouvoir c est la justice qui saisira jusqu l absorber dans les limbes de son syst me digestif l int gralit des objets de la collection C est que le mod le vit mal ses antagonismes et si c est avant tout de symboles qu il s agit ici c est pourtant avec un pragmatisme redoutable que la proc dure a englouti l uvre d Herv Paraponaris D un vol un autre D mat rialisation Les phases 2 et 3 peuvent alors d buter Apr s l appropriation m tamorphose et redistribution Le programme global d Herv Paraponaris sonne comme une m taphore de l acte de cr ation lui m me capter transformer redonner voir Car au moment m me de sa disparition Tout ce que je vous ai vol
14. n art s mantique qui dit l efficience du simulacre mais comme celui d une analyse des forces qui s attache ce que le monde encore de r el l exp rience II met en place les termes d un langage qui s appuie sur la nature m me du d placement plut t que sur la valeur ontologique des objets Quant il choisit partir de 1994 de pr senter sa collection 8 titr e Tout ce que je vous ai vol les objets ne sont pas class s en regard de leur valeur d usage ou d un tout autre indice qui les d signerait dans leur nature d objet lIs le sont d une part en s appuyant sur le d roul chronologique de leur enl vement d autre part travers le lieu de leur origine c est dire travers le statut de leur propri taire initial association entreprise individu institution Indiquer travers un code couleur cette topographie d appartenance souligne cette volont de d signer le rapt avant la substance du rapt Les diff rents l ments de la collection dans leur agencement m me se donnent alors invariablement voir comme des actes r ifi s Lors de l exposition la pr sentation des objets dans l espace mus al s organise comme on mettrait en forme des informations une donn e apr s l autre et avec divers documents relatifs aux victimes des vols Trois exemplaires de presse gratuite vol s le 11 09 93 au pr judice de l Oreille bien faite association loi 1901 Marseille table orange tiquette de publipostage au
15. nom de l association Un short de coton bleu taille 48 vol le 01 10 1993 au pr judice de 36 15 Fanny minitel rose Marseille table jaune flyer promotionnel 36 15 Fanny Un uf en marbre blanc un il de b uf diapositive de cath drale table jaune carte de visite En tout ce sont 42 objets qui s arrangent avec mesure sur un ensemble de tables color es qui indexent leurs origines l aplat orange pour l association le jaune pour l individu le vert pour l entreprise le bleu pour l institution S appuyant sur le d pouillement visuel la mise en espace g n rale semble n anmoins renvoyer directement aux dispositifs promotionnels aux sc nographies commerciales C est qu il y a l ce qui pourrait tre consid r comme un autre type d appropriation Je trouve que la barre la surface ou le plan d une seule couleur est le code de s duction dominant de la soci t occidentale analyse l artiste Haim Steinbach lors d une visite dans un magasin Sander West Brodway NY L arrangement des couleurs et des objets c t c te dans un ordre r p titif ou altern est un dispositif typique du XXe si cle pour structurer l espace visuel Aujourd hui une barre ou une configuration de barres est avant tout per u comme un logo g n ralis dans le syst me d changes des signes En organisant ses surfaces color es Herv Paraponaris r it re cet agencement commercial Il repositionne dans le champ de l art un motif d rob p
16. ouvertes suivant leurs caract ristiques et leur pertinence sur les chelles mises en place Une documentation du syst me de surveillance du Mus e d art contemporain de Marseille encombrement 4 p nibilit 1 rapidit 3 qualit esth tique 3 respect de l identit 8 sensibilit 3 une toile Un litre de Fernandez citron vert encombrement 6 p nibilit 6 rapidit 7 qualit esth tique 8 respect de l identit 8 sensibilit 7 trois toiles L inventaire se complexifie il multiplie les crit res pour contenir au mieux le sujet Il s ancre au r el avec une pr cision scientifique qui laisse n anmoins sa part la subjectivit Cette m me subjectivit qui pr sidait initialement au choix des objets voler Cette r alit chiffr e qui renvoie directement aux objets fant mes sert penser les termes de l laboration de sculptures de peintures de dessins de documents de r cits Herv Paraponaris d ploie des strat gies d vocations permettant la r surgence d une uvre qui devient l immuable jalon d une pratique ouverte l exp rimentation Par des syst mes d quivalences l ensemble des informations permet de structurer des formes de les agencer dans l espace de penser leur accrochage en regard de l indice de risque ou d un tout autre l ment appropri Le th or me s applique avec rigueur et autorise la transformation Les uvres s offrent comme des passages l acte Elle portent en elles la radicalit
17. rt de l auteur et donc la perte de la subjectivit qui tait d battue partir du d but des ann es 1990 Herv Paraponaris choisit de qualifier le geste avant le signe et affirme ainsi l autorit d un point de vue Pour les artistes de la simulation les 14 Robert Nickas L entropie et les nouveaux objets dans El Paseante n 10 1988 Reproduit dans Robert Nickas vivre libre ou mourir dition les presses du r el Dijon 2000 p 42 15 Hal Foster Signes de subversion dans Recodings Art Spectacle Cultural Politics Seattle 1985 Reproduit dans Art en th orie 1900 1990 une anthologie par Charles Harrison et Paul Wood Hazan Paris 1997 pour l dition fran aise p 1155 16 Hal Foster Ibid 17 Roland Barthes puis Michel Foucault ont eu une importance capitale dans le d bat sur l autorit leurs textes La mort de l auteur Barthes 1968 et Qu est ce qu un auteur Foucault 1969 ont irrigu la pens e de nombreux artistes des ann es qui s appuyaient galement largement sur les crits de Jean Baudrillard notamment Simulacre et simulation sorti en 1981 images produite par la soci t leur origine leur langage leur valeur d usage d change sociale permettent de dire les structures de son discours Chez Herv Paraponaris c est la d signation du geste lui m me qui produit la valeur politique de l uvre Il red finit l appropriation non plus comme le moyen d u
18. t une uvre de synth se on y trouve l ensemble des renseignements n cessaires la compr hension global du projet Sous la forme d un banc test de m me nature que ceux que l on trouve dans les brochures de comparaison de produits notamment audiovisuels Herv Paraponaris passe au crible les diff rents objets qui constituaient sa collection 36 objets vol s saisis par la police non restitu s par la justice 36 objets au banc d essai au regard de leur qualit esth tique du respect de l identit 25 Guy Debord Mode d emploi du d tournement 1956 cit par Nicolas Bourriaud in Post production les presses du r el Dijon 2003 p 31 26 Cf la perte d un p re dans l interview d Herv Paraponaris avec Paul Ardenne 27 Cf galement la s rie de dessins r alis s avec Hugo Paraponaris 2005 2006 28 Cf galement la s rie de dessins Contrefacto 2005 29 Cf galement Ruins of Mercy 2007 2008 30 Cf galement Looping 1988 31 Jean Baudrillard Le syst me des objets ditions Gallimard Paris 1968 Re dition tel Gallimard 2004 p 120 32 Sur les 42 objets vol s 6 ont t l gu s par leur propri taire la collection apr s sa saisie Seuls 36 objets ont fait l objet d une proc dure et ont donc disparu de leur propri taire de leur encombrement de la sensibilit de la rapidit et de la p nibilit de l acte index sur le risque encouru Les 36 diagrammes dessinent des formes plus ou moins
Download Pdf Manuals
Related Search