Dossier de presse - Les Archives du Spectacle
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1. proq E jua UOUISI SJI SIE 13ut g 1913 Sa IP IUI SaAep og OZUNJ Ip IDD22DW 39 9JU 1S 2pw up E2 p JYouof 1ltagu un p 1uod af ins II A9 S awwoy ur lugurug luo3 un 3u 182 uol unq png O Jo xoa SUR ou 3j SUEP JEUISUINES un SUBP UWAP JUUN SNOU INVI np AIS 1 Aqns 5u3ss 191Jex Mod pu otu s pou ur nb jueine q iuainos mb SpaNSUASUO sdur a1 S 1ed 3191 z3sse 182 INIP np suas np uonsanb B g astu 21192 35u3 Is snos J ssed f Ip j qts sodun SIE W st85UE1 T 3 Ip3tuoO ej 3p YJE g sinofno1 BIIQPUNI IP HOW 2P ISULE p aJuedE32p UoOISIA es no J pieyonyg uos nb nnoqe surow dno3ng q 2g123ds 33 10A NINOI P 1 llt suo5 p AYIP SUONLNIS S P a exopui ed snid ep juta3p ooejd snou jJjou8ur serey INJE np AJ 23AE IS IWIJW Nad un s psene S ap 3tAu SUOP E UQ 3uttu sed 1s u NIAU anej 35 Inod ng af sods p 1uop su otu s f 3330au puour np a5u JotA B anp uolss sqo un nb e u mb 2 153ds un sre mjes 2p 1utod pi a1in ne sed z snoa N ANE 3sou5 INEd ua Is uonejuasa1das 3p 31u n s m u xn p p moq ne mb 39 ptA 38 appes ej nb juepuane ua nE le d af Ins 1U313 sj Jones sed 1u3uu tA JU SU ID UI02 s s sju tu ssipne ddg xne unos dnos IE uostres p Inq p 22 p 31s 1uo3 snid f IPL 3 ds uJ s JOUBUET senpe EAIEM 3p anen u lru d luooO el Sade p nj2. France Aubervilliers Le commerce de pain Brecht 1972 Th tre National Populaire de Villeurbanne Le prince de Hombourg Kleist 1984 Th tre National de Strasbourg Le Roi Lear Shakespeare mars 1987 Si de l bas si loin Beckett H lderlin Lorca o Neill Nov 87 Suisse Schauspielhaus Zurich Der Wald 1974 Mercedes T Brasch 1983 Stichtag T H rlimann 1985 Th tre Kl ber M leau Lausanne Les serpents de pluies Enquist 1985 Th tre de Carouge Gen ve La cerisaie Tchekhov 1984 coproduction TNP Villeurbanne Mademoiselle Julie August Strindberg 1988 production de ia Compagnie Matthias Langhoff Autriche Burgtheater Wien dipe Sophocle mai 88 Du 1 Juillet 89 au 30 juin 91 il est directeur du Th tre Vidy Lausanne 1989 La mission Heiner M ller Au Perroquet Vert Arthur Schnitzler Coproduction Th tre Vidy Lausanne Th tre de la Ville Paris 1990 Macbeth W Shakespeare Coproduction Th tre Vidy Lausanne Th tre National de Chaillot La Duchesse de Malfi John Webster Claude Duneton Coproduction Th tre Vidy Lausanne Th tre de la Ville Paris L otage Brendan Behan Coproduction Th tre Vidy Lausanne Th tre de la Ville Paris 1991 Don Giovanni W A Mozart au Grand Th tre de Gen ve dipe Tyran Sophocle M ller Barcelone Chamb ry 1992 1996 1992 D sir sous les ormes Eug ne O Neill production Th tre National de
3. tre condam n ll ajoutait que lt si compl te que soit la catastrophe une marge infime subsiste dont on ne sait si elle r serve l esp rance ou si elle l carte pour tou jours C est ce qu on prouve exactement devant le du Sa lut gt o l on voit un officier s employer d fendre prement sous les yeux carquill s d un observateur venu de loin les raffinements de cruaut en vi gueur sous sa tutelle quand le condamn avant de mourir est vou voir la sentence inscrite dans sa chair par une machine sophistiqu e dont les rouages subtils doivent l accompagner jusqu la r demption L tu diant en droit avait donc tout saisi de l essence de la loi moile ment butin e sur les bancs de l universit de Prague De cette nouvelle Langhoff l aide d un d cor extravagant de touffeur exotique d Jean Marc Stehl qui joue de surcro t avec une fausse candeur succulen te le Voyageur sorte d envoy de l ONU un mixte si l on veut de Jimmy Carter et d Alec Guinness dans le Pont de la rivi re Kwa soit le parfait puritain aux mains blanches fait une authentique machine de guerre contre l humanitarisme baveux qui nous englue Il est clair que la r pugnante all gorie qui s of fre nos yeux n est que la r plique m me pas major e de ce dans quoi nous clapotons ici et l univers de bourreaux f t s enrichis blanchis s rs long terme d une
4. Bretagne Rennes Repr sentations Rennes et au Th tre des amandiers Nanterre 1993 Trois S urs Anton Tchekhov coproduction Th tre National de Bretagne Rennes Th tre de la Ville Paris Il est nomm co directeur du Berliner Ensemble o il r alise le d cor de Fatzer 1994 Philoct te Heiner M ller Rennes et au Th tre Garonne Toulouse 1995 Richard Il Shakespeare au festival d Avignon et au TGP de Saint Denis 1996 Danse de mort Strinberg la Com die Fran aise Jean Marc Stehl Jean Marc Stehl a fait ses tudes aux arts d coratifs pour des mises en sc nes de Fran ois Simon Philippe Mentha Roger Blin Charles Apoth loz Et d s 1968 il participe galement comme com dien plusieurs spectacles Il travaille ensuite Paris avec Gracilla Martinez et Maurice Guillaud au Centre Culturel du Marais I suit une activit d acteur et de d corateur au Th tre de Poche de Gen ve ainsi qu au Th tre de Vidi et au Th tre Kieber M leau de Lausanne Apr s avoir t acteur dans un t l film tourn Gen ve et dans Polenta film de Maya Simon il est d corateur du Film de Coline Serreau Qu est ce qu on attend pour tre heureux gt De 1971 1976 il est administrateur d une Estancia en terre de Feu au Chili En 1982 il signe les d cors de L oiseau vert gt mise en sc ne de Benno Besson la Com die de Gen ve Suivront au th tre Ki ber M leau de Lausanne
5. impunit imm mo riale L art doit exag rer nous for cer ouvrir les yeux H faut suivre Langhoffsur ce terrain l sous peine de passer c t de sa r flexion en actes capitale en effet sans peur sur l tat du monde Marcial Di Fonzo Bo nagu re d j sous la f rule de Langhoff un Richard HI d an thologie porte ici la parano a du jeune militaire sur une ligne de cr te confinant au sublime Quel que chose d essentiel a lieu ict du c t du conte noir pour adultes du cauchemar en toute lucidit avec cette s re audace des embard es de Kafka vers l tran ge dont parlait Gide J P L Traduction fran aise de Laurence Ca lame Au Th tre de la Ville jusqu au 8 novembre as f
6. lie d amiti avec Winfried Paprzycki A travers cette amiti et d autres il apprend le m pris l gard des politiciens quelques en soient leurs couleurs 1959 apprentissage de ma on seule profession pour laquelle il obtient un dipl me 1965 sa fille Anna na t de son second mariage 1978 il quitte la R D A pour des raisons politiques parce qu il veut aussi voyager mais avant tout par amour pour sa future femme Laurence Il habite en R F A en Suisse et s installe finalement Paris avec sa femme et ses fils Caspar et Anton Apr s de longs et fastidieux efforts il obtient la nationalit fran aise en 1995 lI n a jamais souffert de graves probl mes de sant l exception de deux h patites virales et d un foie l g rement endommag Matthias Langhoff vissen sene Allemagne Berliner Ensemble 1962 1970 Der Ideine Mahagony Der Messingkaut Der Brotladen Das Gesicht der Simone Marshall Brecht Volksb hne Berlin Est 1970 77 Der Wald Ostrovski Die R uber Schiller Die Wildente Ibsen Die Schlacht Heiner M ller Der B rgergeneral Goethe Shauspielhaus Bochun 1980 83 Marie Woyzeck B chner Clavigo Goethe Der Kirschgarten Tchekhov Verkommenes Ufer Heiner M ller Milchpulver Brenton Titus Andronicus William Shakespeare Leiber Georg T Brasch Schauspielhaus Hamburg Le Prince de Hombourg Kleist 1978 Prawda Brenton et Haare 1986 Fatzer Brecht 1986
7. rouages du pouvoir les appareils les bourreaux et les victimes les puissants et les faibles interconnexion de machines et de mati res premi res peuplent les paysages kafka ens Le d sir de puissance est un sentiment de fascination pour ces rouages l envie de mettre en mouvement quelques unes de ces roues d tre soi m me l une de ces roues ou tout au moins la mati re sur laquelle ces roues agissent La lt Colonie p nitentiaire gt est le lieu tranger tr s loin de nous une colonie justement implant e et d velopp e dans l arbitraire de nos lois dans notre avidit de pouvoir et de possession sous la botte de nos arm es dans la peur de la diff rence une sc ne pour notre culture la plus ancienne le mus e de cire de nos religions Le condamn dit son tortionnaire Jette ton fouet ou je te bouffe Les raisons de la sentence de mort qui p se sur lui ne lui sont pas communiqu es il devra les lire dans ses blessures La colonie est un enfant d prav cach m pris celui que la famille a toujours d savou et qui s en est chapp Trait comme un animal Un animal domestique qui se m tamorphose trop souvent en un carnassier Le lieu de la Colonie p nitentiaire d rob nos yeux dans un d luge d informations et d images retouch es est partout Dans les camps de r fugi s de la Croix Rouge comme des Nations Unies puissantes et impuissantes dans Grozny pacifi sous la loi martiale comme
8. Ile du salut Rapport 55 sur la Colonie p nitentiaire Franz Kafka Matthias Langhoff Mise en sc ne Matthias Langhoff Op ra Com die Du 26 au 30 novembre 1997 vendredi samedi 20h45 mercredi et jeudi 19h00 dimanche 15h00 Attention nouvel horaire cette saison Dur e 2h40 sans entracte De Franz Kafka en g n ral et de la Colonie P nitentiaire en particulier par Jacques Laurans Mardi 25 novembre 18h00 Librairie Moli re Rue des Etuves Montpellier Location r servations 04 67 60 05 45 Op ra Com die Tarifs i G n ral 100 F 3 galerie 75 F R duit 80 F 3 galerie 60F Moins de 26 ans 70 F 3 galerie 50F Coll giens lyc ens 60 F 3 galerie 40F Ile du S alut Matthias Langhoff Doutes Inhibitions impulsions de travail Avec les dents j ai t oblig d arracher les testicules des trois autres d tenus Ils hurlaient de douleur Alors les gardiens leurs ont mis dans la bouche de l huile pour moteurs et leurs ont transperc les l vres avec du barbel Tous les prisonniers doivent regarder le martyre des victimes Cette souffrance a dur trois heures et puis ils sont morts Les noms des personnes ainsi tortur es taient Jasmin Hrnic Fikret Harambasic et Emir Karabasic Au tribunal international de La Haye charg de juger les crimes de guerre se d roule le proc s de Duscan Tadic gardien serbe au camp d internement bosniaque d Omarska
9. O 2p fon snid af Iqgu nosur snjd f 152 9 ouren u yru d 3ttuo oO B Z9SI 2Y 13J ds s p u sed au p 3nne JUN uruto3 31 rugut 3un INO syde 152 Inb 29 INEJ 1U uItII JOIA 9n023s sJ AJ9d utsrutssad p 3110 sutour no snid 3sop JUN 2348 smb u 3s u Inayjour pue 3 un p uoneutlsqo 13 n gs p SIA tssn 152 I SIA JOUBUET sel IBJN 2948 1t3J nos Jro noA sed ou p sru1J3d 352 I SAU99S s J IYBAUS e mb r qno 1A ISSNE INO SIFUI 9 Q62182 s 11935 J no s 121d np no JPBJIA tp p 29p1 pues8 ej E 3 531Ip uonis oddo u sup 1ue1nv rstaip mod J 1S3 2151118 199 podBue senmew Ims 19 duro3 sed Inez au t siojg osuo5 ua snou xn rui Imod puout np 31Jpios p 2 nuow snou nb ng ulnp puane uo IS 1teptoins noz un p sn j ugp uotssed ej e JPA P UOSIEI B 3 pt ImMey U9 JUIN mb uuotss 3 sqo J DUJO 3nb spur t pinsqeB 2137 mb uonu A 19 ur uou p uollne1 t5nos un 13 tuo o3 anua DUN 210q1E UOHEAJ9SQO p UOISSHU UI INIJL OA f 1 9q u Jeanes uoq un p ame e uwepuos IJ IULUME 1S3 1n01 IF UOtIESIJIAI3 EJ 3p SIUI steaneu s f ed wojugy nbuyy 31193 ua s u tuz sajes sonbnsejd xn tA s nbj nb sed spie8os s p 294989 JUIUINJLA 19 61910909 3p INEU UD 394 33d 153 JUWIEPUOI np sop INS 11our p 32u lu3s B 1115sur mb anenuayuod uruoetu g Jeun foq un nb sed 1s u gai 23e ueaf xn niduuos 1099p 97 1nol saide inof 1sure 12
10. aduction de H Meschonic mise en sc ne de C Regy M nagerie de verre Paris Richard Ill de W Shakespeare mise en sc ne de MLanghoff Festival d Avignon Laur at du prix de la r v lation th trale du syndicat de la cririque La terrible voix de Satan de G Motton mise en sc ne de G R gy TGP Saint Denis Peau d Ours de H Calet mise en sc ne de C Collin MC 93 Bobigny Les Contes d Hoffmann d Offenbach mise en sc ne d A Arias Th tre du Ch telet C est la vie de C Lacroix mise en sc ne d A Arias Op ra Comique Paris Les Indes Galantes de Rameau mise en sc ne de W Cristie et Arias Festival d Aix en Provence Assistant la mise en sc ne 1989 1990 1991 1990 1991 Ateliers dirig s 1994 1995 1996 Cin ma 1997 1987 De Alfredo Arias au Th tre de la Commune Aubervilliers Famille d artistes de Kado Koster Les escaliers du Sacr C ur de Copi Les Indes Galantes de Rameau Festival d Aix en Provence de K Kostzer C est la vie de Christian Lacroix Op ra Comique Paris Les Contes d Hoffmann de Offenbach Th tre du Ch telet De Kado Kostzer God save the Queen Th tre de la Commune Aubervilliers De Philippe Lena l La Pastorale de Charpentier Le Cargo Grenoble L exc s L Usine de Leslie Kaplan Centre P nitentiaire de Rennes Acad mie Exp rimentale des Th tres Ruth Trad H Meschonic Verbier Festival Academy Les Romans du Th tre Th
11. dans les usines de montagnes de l industrie microinformatique sino am ricaine aux Philippines dans les prisons des dictatures militaires des pays libres d Afrique comme dans les camps de prisonniers de guerre bosniaques remplis de population civile dans les territoires palestiniens occup s par Isra l ou dans les bureaux pour les trangers dans les pr fectures et sous pr fectures fran aises Le paysage des machines de Kafka s tendait dans l avenir au del du temps et de l espace Am rique mon tariste Union Sovi tique bureaucratique Allemagne fasciste toutes ces puissances malfaisantes qui du temps de Kafka frappaient tout juste la porte Le changement n est qu une nouvelle roue ajout e la machine ou l une de ses roues qui se d tache pour former une nouvelle machine A partir des pi ces d tach es de la bureaucratie sovi tique on tablit des lois pour les trangers assortis de quota d immigration et de contr les d empreintes digitales Kafka crit en prenant le point de vue d en bas tout y est politique Ce ne sont pas des textes oniriques ni des tableaux d atmosph re sur la solitude et le d sespoir Pas plus de fantasmes que d all gories Ce sont des rapports extr mement r els sur des situations et des v nements individuels l int rieur d un environnement r pressif Ses textes sont aussi pr cis et v ridiques que les contes racont s aux enfants par les grand m res clairs encore avant d t
12. de lt Simone Boccanegra gt de Verdi mise en sc ne de Matthias Langhoff ainsi que les d cors et costumes du Roi Cerf deGozzi mise en sc ne de Bonno Besson et il r alise les costumes des Trois S urs de Tchekov mise en sc ne de Matthias Langhoff au Th tre de la Vill dont il joue le r le de Ivan Romanovitch Tcheboutykine En 1995 il r alise les d cors et costumes de Lapin Lapin de Coline Serreau mise en sc ne de Benno Besson ainsi que les d cors et les costumes de Moi de Labiche mise en sc ne de Benno Besson et il est acteur dans Philoct te de Heiner M ller mise en sc ne de matthias Langhoff En 1996 il joue dans lt lle du Salut rapport 55 sur la colonie p nitentiaire mise en sc ne de Matthias Langhoff dont il r alise les d cors et costumes 1984 1986 1990 1991 1994 Th tre 1996 1995 1994 1993 1991 1990 Marcial Di Fonzo Bo Escuala del Teatro Payro F Yeny J Kogan C Rivas Stages M Gonzales N Arestrup A Maratrap P Pradinas A Gautr Ecole du Th tre National de Bretagne C Colin C Regy D G Gabily M Langhoff B R gent H P Cloos R Fichet C Cullier M Fran ois P Mangelli M Nebhenzal C I Cotenceau L Touz T Vergez M Viard M Marion A Marcon A Neddam R Cantarella entre autres lle du Salut Rapport 55 de la Colonie p nitentiaire mise en sc ne de Matthias Langhoff Th tre de la Ville Paris Paroles du Sage tr
13. ectaient de meurtres Racine m chait les fibres de l horreur et les recrachait dans l assiette de son roi pour l instruire Brecht a achet sa libert en r digeant un mode d emploi pour et contre la terreur S il est vrai que la coutume n excuse pas l usage elle cr e des habitudes on se sent chez soi Mais comme le r cit de Kafka se situe hors du temps et de l espace il ne permet de le dissocier du temps et de l espace o de l interpr ter tort dans un contexte de temps et d espace Il s tire et nous emprisonne comme les portes de l enfer o les fosses des meurtriers dans les vieux contes que les grands m res racontent aux enfants pour les endormir Pas les contes crits qui s vaporent dans une morale non ceux que l on transmet par oral qui suivent des chemins sombres et tortueux pleins de trappes et d attrapes ceux qui donnent l impression de ne pas avoir t racont jusqu la fin ceux qui font peur sans chercher faire peur devant lesquels les enfants ferment les yeux sur le chemin qui m ne du jour la nuit Comme des poup es les chevaliers et les brigands le boudin et la saucisse au foie l homme noir et le bonhomme de verre envahissent leurs r ves Ou un voyageur et un officier au pays des contes lt La Colonie p nitentiaire gt prend la place que le th tre s tait r serv le royaume de l innocence Et elle nous rend ainsi tellement coupables A une poque o les fronti res sont transgr
14. eg np of gt 2 2AY 941D P DS SIDU JUDIFUDAD id a nboaoad 33 sodo4d uos atooua 1 SDHNPDA IUIS UI ANIJ UI 2S149 AP Se u31 anod naipyjoy appnpads 22 2307 i osue _ epue3s un I J E JITA Y1 JA JYLYJHL NV lt 1n1vS NQ FU gt 14 Octobre 1996 L HUMANITE CULTURE Ka fka par Langhoff La machine fait loi ELAS On s habitue la Hi Du coup d s que s offre au regard une tentative de th tre un tant soit peu violente on se sent d sar on n Prenez lt Ile du Salut gt que Matthias Langhoff tire de lt la Colonie p nitentiaire de Franz Kafka 1 r cit contemporain du lt Proc s gt et de la guerre de 14 C est de la boxe poings nus n anmoins du noble art On y prend sourdement partie la soci t d hier d aujourd hui comme sanglante g henne rep ti tive avec un humour glacial Et l on se dit la fin lorsque l le des anciennes utopies d cid ment orphelines de leurs lt bons sauvages gt se transforme sous ses palmiers pour agence de voyage en parc d attractions pr historiques avec des humains t tes d animaux que l humani t justement n est pas sortie de la pr histoire N est ce pas ce que dit Marx Maurice Blanchot notait que l criture de Kafka participe d un d sastre absolu gt et qu elle torture le plus tragiquement l espoir non parce que l espoir est condamn mais parce qu il ne parvient pas
15. ess es le cas limite devient n cessit m me si tout se dresse contre lui L horreur quotidienne colle nos plaisirs Le silence est un mariage avec les assassins Mais le doute persiste l gard d un th tre qui serait le vaste cimeti re de la r surrection un point de rencontre pour des trouvailles avec les victimes enfouies Ile du salut Rapport 55 sur la Colonie p nitentiaire Franz Kafka Matthias Langhoff Texte fran ais Laurence Calame Mise en sc ne Matthias Langhoff Assist de Gabrielle Calderoni et Jean Lambert Wild D cor et costumes Jean Marc Stehl Peinture Catherine Ranki Lumi re Fr d ric Duplessier Son Pablo Bergel Maquillages et masques Elizabeth Daynes Construction de la machine Olivier Borne Musique Luigi Nono Leggio li de lt La lontananza nostalgica utopica futura avec Marcial Di Fonzo Bo L Officier Jean Lambert Wild Le Soldat G rard Morel Le Gardien Charlie Nelson Le Condamn Jean Marc Stehl Le Voyageur Claude Duneton Une voix et Ari le Chanty Beno t Daynes Manu Lacroix Peter Wilkinson Luis Yerly Spectacle cr le 8 octobre 1996 au Th tre de la Ville de Paris Production Th tre de la Ville de Paris et le T N P Villeurbanne Production d l gu e Th tre national de Bretagne Avec le concours de la Com die de G n ve du Th tre Populaire de Lorraine Thionville du De Singel International Kunstcentru
16. lt Othello gt de Shakespeare et le Misanthrope de Moli re au Burgtheater de Vienne En 1984 il est de retour la com die de Gen ve pour les d cors du M decin malgr lui gt de Moli re I sera ensuite au Th tre de la Com die de Gen ve et au Th tre de la Ville Paris le d corateur du Dragon d Evgu ni Schartz et lt Lapin Lapin gt de Coline Serreau En 1988 il signe les d cors et costumes de La Fl te enchant e de Mozart au Grand Th tre de Gen ve mise en sc ne Benno Besson En 1989 il r alise les d cors et costumes du Don Giovanni de Mozart mise en sc ne Matthias Langhoff l Op ra de Gen ve En 1990 il est acteur dans Mille francs de r compense de Victor Hugo mise en sc ne de Benno Besson o il r alise les d cors et les costumes En 1991 il r alise les d cors du film Romuald et Juliette de Coline Serreau et le d cor du spectacle Je me souviens Perec de Samy Frey En 1992 il joue dans C ur Ardent d Ostrovski mise en sc ne de Benno Besson dont il cr les d cors et costumes En 1993 il r alise les d cors et costumes de Qui sait tout gros b ta de Coline Serreau mise en sc ne de Benno besson il obtient pour ce d cor le Moli re de la meilleure sc nographie Puis il est com dien et r alisateur du lt D sir sous les ormes de O Neill mise en sc ne Matthias Langhoff En 1994 il r alise les d cors et les costumes
17. luent pour prouver qu il est impossible de vivre et que l on ne peut compter que sur la ruse la tromperie et le sabotage C est ce qui constitue l axe de ses textes ils montrent que l on peut comme dans certains arts martiaux asiatiques utiliser la force de l adversaire pour le faire chuter Sabotage signifie litt ralement jeter un sabot dans les rouages C est de cette fa on que Kafka paralyse la machinerie de la Colonie p nitentiaire une machine giorieuse et punitive qui la fois juge torture fait expier et r dempte qui doit produire un corps martyris et un esprit radieux et qui pourtant se met hoqueter grincer et finit par se disloquer lt la machine tombait manifestement en ruines son fonctionnement tranquille tait une illusion gt rire de Kafka le rire du saboteur Ile du S alut Matthias Langhoff par lui m me N le 9 mai 1941 Vers minuit Zurich o ses parents sont exil s Son p re communiste sorti d un internement dans les camps de concentration de B rgenmoer et de Lichtenburg Sa m re juive d origine italienne A l ge de deux ans et demi il perd son grand p re ador Gustave Langhoff D s la fin de la guerre il retourne en Allemagne avec ses parents et la famille s installe dans la zone d occupation britannique puis peu apr s dans la zone sovi tique qui devient par la suite R publique D mocratique Allemande II fr quente le syst me scolaire staliniste et se
18. m Anvers Ile du S alut A propos de La colonie p nitentiaire Une trange machine pour les ex cutions l gales et publiques La mort est prise en charge par un syst me m canique utilis comme syst me punitif r pressif et laid par un appareil militaire La machine met mort le condamn en crivant automatiquement sur son corps l aide d une herse la loi qu il a enfreinte Un voyageur charg par une administration sup rieure de visiter cette le de d port s est invit assister l ex cution d un condamn Un jeune officier passionn ment partisan de ce rituel barbare essaie d enthousiasmer le voyageur pour cette proc dure judiciaire que l on n appr cie plus beaucoup la colonie p nitentiaire Mais comme lui non plus ne croit plus sa mission il renonce l ex cution lib re le condamn et se suicide avec sa machine La machine se d truit elle m me dans cette action Dans une lettre son diteur qui tait g n par le manuscrit de la Colonie p nitentiaire Kafka crivit lt En claircissement cette derni re nouvelle je n ajouterai que ceci il n y a pas qu elle soit p nible mais notre poque en g n ral et la mienne en particulier a t et est galement tr s p nible La nouvelle fut crite juste avant le d clenchement de la premi re guerre mondiale il ne s agit pas de la guerre qui ne joue ici aucun r le mais de l appareil et de l Etat militaire Les
19. o se sont pr cis ment d roul s ces massacres Meurtres tortures viols et participation l extermination d un peuple lui sont reproch s dans 34 chefs d accusation La Cour de justice se heurte certaines difficult s de proc dure qui risquent fort de rendre tout jugement impossible Par peur de repr sailles ou par honte beaucoup de victimes ne sont pas pr tes renoncer l anonymat de leurs t moignages La d fense parle d une lt diabolisation publique gt de l accus qui rendrait possible de fausses d clarations ou des exag rations Par ailleurs le sup rieur hi rarchique de Tadic le g n ral Mladic accus d avoir ordonn les massacres vit en toute qui tude dans sa pompeuse villa situ e quelques m tres de la base britannique de l OTAN On peut s attendre ce que la Cour de justice de La Haye ne rende pas de jugement rigoureux les interf rences entre les r gles de la justice civile et les int r ts de la politique mondiale font craindre qu une condamnation m me morale ne serait pas trop clairement prononc e L oubli de l horreur d hier et le refoulement de la peur de demain font le reste Au th tre lt la colonie p nitentiaire gt de Kafka est un cas limite O s ach ve le droit la repr sentation Certes une poque sanglante apporte batailles sur batailles et l abattoir trouve parfois m me sa place sur sc ne Shakespeare crivait sans m nagement S n que et son public se d l
20. oldat muet qui le surveille Le Voya geur Stehl lui m me en short et casque colonial venu d Europe pour inspecter cette colonie Et l officier en costume trop lourd pour le soleil tropi cal conservateur et manipulateur de la machine tuer qu il va utiliser devant le Voyageur On n en voit rien mais on saura tout et c est horrible car l officier reprenant le texte de Kafka ne cache rien du sinistre appareil Le principe en est d inscrire dans la chair des condam n s au moyen d une herse h riss e de pointes la sentence de leur ch timent De plus en plus profond Pendant douze heures La description est lon gue p nible elle a l autre soir vid en partie la salle L ex cution commence la machine gronde et tout s enraye La machine d abord tr s vieille L offi cier ensuite v n rant sa machine mais conscient d tre le dernier la d fendre d autant que la mise mort n est jamais pr c d e d aucun juge ment les victimes ne savent m me pas pourquoi ils doivent mourir Devant l vidente r ticence du Voyageur il se subsutuera au condamn Et mourra sous la herse tandis que la machine d glmgu e rendra tous ses essieux Rude donc et long Mais impres sionnant et fort D autant que face Jean Marc Stehl l officier int griste dirait on habit jusqu la folie par son id ologie terrifiante est incarn avec une conviction hallucinante qui nous pou
21. re alt r s par des beaux esprits litt raires Ecrire c tait pour lui lt sauter hors du rang des meurtriers gt et lt la litt rature est l affaire du peuple Ile du S alut A propos de lt La colonie p nitentiaire gt suite On raconte que lorsque Kafka faisait des lectures publiques de ses textes il tait le plus souvent pris de tels fous rires qu il devait s interrompre un bon moment Ce rire n est rien d autre que la couture imperceptible qui traverse son uvre en reliant les petites m saventures aux grandes fatalit s Des histoires simples et tr s embrouill es dans lesquelles la quotidiennet devient d mesur e et l exc s habituel Il semble que plus le destin est sombre plus le d cor est grotesque chez Kafka on n obtient pas l un sans l autre et bien souvent les histoires sont comme tir es d un stock poussi reux avec des coulisses branlantes des accessoires de papier m ch des planches qui grincent et des barbes coll es Jamais l inconvenance n est touff e la tension rel ch e et le comique de Kafka se refuse tout quilibre heureux dans lequel le ridicule se d voilerait et qui tablirait un ordre l gitime o la saine raison humaine triompherait Le rire tra ne l effroi dans son dos et marche dans un cercle ferm c est ainsi que ce comique interdit toute complicit avec les lt assassins gt et s adresse aux victimes Les textes et la biographie de Kafka ne font qu un ils conf
22. sse jusqu au malaise par un formi dable com dien Marcial di Fonzo Bo laur at des critiques l an dernier pour son interpr tation de lt Richard II mont par Langhoff en Avignon On reste sous le choc jusqu ce qu la fin pour peut tre nous permettre de d compresser Langhoff nous laisse par tir sans saluts au fil d un superbe dernier post lude o dans la for t d sert e par les hommes r dent lente ment des personnages t tes de singe de lion de crocodile ou de tortue Une soir e singuli re et d rangeante ANNIE COPPERMANN sur Th tre de la Ville 42 74 22 77 jusqu au 8 novembre 1996 1996 Octobre LE NOUVEL OBSERVATEUR tutno01 ua sind aqua ou g nn nbsng Z 2Z r Zr 10 ANA P1 ap 24108 104 apo all Anou uuoq un JU uIBIA sed 1s3 U 27 JJou8 ueq sete Jed ana sawwoy sap ngunuiuo5 ep 183 0 s n de s to1d 15 sin 1ep 1d SIOJ E tsl n8g xne Yuana s3 eanes xnewnue p sanbseu S p 1u81JOd 13 SHOU S381J IP SNIJA s tutttou S P S p182Z sintu smey p 220129 8unf aun sue e oD sp s nbnseuey suotsta s p un p a1ne3q el 4 MES np A s p Bew 3J ru1 p e nb xn38 g1no2 snyd s anod suopeu ig 191 SEd 153 7 StOJ ef g mo 9uuorssed 13 219dsgx 2119 19159101 t 98153ds un p 12420193p 1ssne 1n d uO tu 3431 xn ru mod stoOJIBd IBJA 153 9 IJA un JIU 13 J91 1UIWSIE 1n d UQ EHJEM IP s21x31 s SN
23. tre de l Ath n e Paris Sc nes d Acteur Th tre du Rond Point Paris L homme que j aime de St phane Giuisti Tango Nuestro de Jorge Zanada II fait partie du Th tre des Lucioles depuis sa cr ation en 1994 et a t en r sidence au Th tre G rard Philipe Saint Denis pour la saison 1996 97 Octobre LES ECHOS TH TRE L LE DU SALUT de Matthias Langhoff d apr s Franz Kafka Un hallucinant cauchemar inspir e de La Colonie p niten tiaire de Kafka Matthias Lan ghoff nous invite une atroce ex cution capitale insoutenable et pourtant difficile oublier or en 1914 tandis qu il tait en train d crire Le Pro c s parue Leipzig en 1919 La Colonie p nitentiaire est l une des plus inqui tantes nouvelles de Kafka Peut tre parce qu elle correspond une des p riodes les plus noires suici daires de la vie de l crivain en m me temps qu avec le d but de la guerre Matthias Langhoff metteur en sc ne d origine allemande qui vit d sormais en France et dont aucune mise en sc ne r cente n a pu laisser indiff rent de lt La Mission gt et lt Au perroquet vert gt i y a sept ans la tr s agit e Danse de mort gt que va reprendre je mois pro chain la Com die Fran aise en passant par le D sir sous les ormes pr sent y a quatre ans Nanterre a l vidence vu id une sorte de m ta phore n cessaire la violence de notre ac
24. tuelle soci t et l indiff rence ou l impuissance de ceux qui l observent Cette colonie lointaine et inhu maine pourrait tre dit il Grozny ou aux Philippines ou dans les bureaux pour les trangers dans les pr fectures et sous pr fectures fran aises gt Il n a d s lors ren fait bien au contraire pour att nuer la cruaut du r cit Langhoff a d abord enti rement r crit le bref 40 pages en format de poche r cit de Kafka II l ouvre avec un pr lude la salle reste dans le noir la voix cass e chuchot e de Claude Du neton nous conte sur fonds de grince ments de m ts et de cordages le cau chemar d un homme prisonnier d un bateau jonch de cadavres ensanglan t s Longue mise en condition Le rideau se l ve enfin sur un tr s beau d cor du d corateur favori de Langhoff qui est galement celui de Bruno Besson Qui saitout et Gros b ta et Lapin lapin et qui ici joue aussi lun des deux r les princi paux impressionnant et fort Nous sommes dans la for t tropicale quelques immenses cocotiers d plum s surplombent une construction dont seul le haut appara t en forme de petit wagon au dessus d une sorte de protec tion en plastique un peu sale Par terre des d chets divers du sable quelques vieilles chaises de rotin Quatre hommes sont l Un condamn un os dans le nez encha n un arbre et qui creuse semble t il sa tombe Un jeune s
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