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1. une visite priv e de la maison de Jean Lur at 1892 1966 membre de la section de Peinture de l Acad mie des Beaux Art La maison a t l gu e l Acad mie des Beaux Arts par la veuve de l artiste Madame Simone Lur at et est destin e devenir une fondation afin d y exposer des dessins tapisseries peintures l huile gouaches lithographies c ramiques et ouvrages de bibliophilie illustrant la richesse et la diversit de l uvre de Jean Lur at La d l gation am ricaine conduite par le Pr sident de l ICA amp CA Paul Gunther a t accueillie ensuite pour une visite de l Institut le 15 septembre par le Secr taire perp tuel de l Acad mie des Beaux Arts Arnaud d Hauterives par son Pr sident Roger Taillibert et par les membres et correspon dants de la section d architecture Claude Parent Aymeric Zublena Jean Fran ois Collignon et Fran ois Chaslin La visite guid e sous la Coupole a t conduite par Pierre Antoine Gatier inspecteur g n ral et architecte en chef des monu ments historiques Les membres de la d l gation ont termin leur visite par la biblioth que de l Institut et la biblioth que Mazarine o les conservateurs Mireille Pastoureau et Isabelle de Conihout leur ont pr sent s des documents d archives et dessins d architecture 27 28 Calendrier des Claude Abeille Est l invit d honneur du Salon des Arts de Cholet 49 du 10 au 17 octobre Edith Canat2. Laurent PETITGIRARD SECTION I PEINTURE Georges MATHIEU e 1975 Arnaud d HAUTERIVES 1984 Pierre CARRON 1990 Guy de ROUGEMONT 1997 Chu TEH CHUN 1997 Yves MILLECAMPS 2001 Jean CORTOT 2001 Zao 00 2002 Vladimir VELICKOVIC 2005 SECTION II SCULPTURE Jean CARDOT 1983 G rard LANVIN 1990 Claude ABEILLE 1992 Antoine 1993 Eugene DODEIGNE 1999 Brigitte TERZIEV 2007 PIERRE EDOUARD 2008 SECTION III ARCHITECTURE Roger TAILLIBERT 1983 Paul ANDREU 1996 Michel FOLLIASSON 1998 Yves BOIRET 2002 Claude PARENT 2005 Jacques ROUGERIE 2008 Aymeric ZUBLENA 2008 SECTION IV GRAVURE Pierre Yves TR MOIS 1978 Ren QUILLIVIC 1994 Louis Ren BERGE 2005 Erik DESMAZI RES 2008 SECTION V COMPOSITION MUSICALE Jean PRODROMIDES 1990 Laurent PETITGIRARD 2000 Jacques TADDEI 2001 Francois Bernard M CHE 2002 Edith DE CHIZY 2005 Charles CHAYNES 2005 Micha l LEVINAS 2009 SECTION VI MEMBRES LIBRES Michel DAVID WEILL 1982 Pierre CARDIN 1992 Henri LOYRETTE 1997 Francois Bernard MICHEL 2000 Hugues R GALL 2002 Marc LADREIT DE LACHARRIERE e 2005 William CHRISTIE 2008 Patrick DE CAROLIS 2010 SECTION VII CREATIONS ARTISTIQUES DANS LE CINEMA ET L AUDIOVISUEL Pierre SCH ND RFFER e 1988 Roman POLANSKI 1998 Jeanne MOREAU 2000 R gis WARGNIER e 2007 Jean Jacq
3. moi celui de toute une quipe Et puis bien s r plaisir tout go ste j en ai profit pour parcourir la nuit dans la p nombre les coursives de l Op ra Garnier et rendre r guli rement visite au buste de Victor Louis en qui je vois abusivement peut tre un a eul 93 acd 24 E ah E En haut Autoportrait Ci dessus Portrait de Joseph Louis Duc A droite Portrait de Percin huissier de l Institut aussi connu pour ses nombreux b timents publics notamment le Casino de Monte Carlo l Observatoire de Nice et l tablissement thermal de Vittel ainsi que pour ses superbes villas situ es Paris et surtout au bord de la Riviera Sollicit de toutes parts et couvert d honneur il entre d abord comme associ tranger pour l Institut puis occupe le fauteuil de Victor Baltard l Acad mie des Beaux Arts le 14 mars 1874 Comme c est l usage il rend son pr d cesseur un hommage appuy qui aux dires du peintre Jules Lenepveu a produit sur tout le monde le meilleur effet et une attention soutenue qui n est pas ordinaire C l bre pour son Op ra de Paris Charles Garnier est Son r le d terminant l Institut Au cours de ses vingt quatre ann es de pr sence 1874 1898 Garnier se montre tr s actif participant aux lections de quantit de commissions l organisation du Prix de Rome ainsi que d autres concours prix ou bourses de la
4. 1926 Photo DR Ci dessous le m caniciens dans Le Songe d une nuit d t de William Shakespeare mise en sc ne Peter Brook 1970 Photo Shakespeare Center Company d but des ann es cinquante marquent par leurs formes pur es et leur polychromie une rupture avec un r alisme illustratif g n ralement pratiqu l poque Il sera suivi par d autres cr ateurs qui outre les n cessit s port es par de nouvelles dramaturgies s engagent dans les voies d finies en 1955 par Roland Barthes auteur d un texte moralisateur de la fonction du costume Les maladies du costume de th tre Relevant son ambiguit il pr cise Le costume n est rien de plus que le second terme d un rapport qui doit tout instant joindre le sens de l uvre son ext riorit partir des ann es soixante dix on assiste une plus grande pr cision des formes et des d tails pour ce qu ils apportent de lisibilit palpable dans la repr sentation Que ce soit dans la transpo sition de costumes historiques ou contemporains il s agit de trouver une correspondance organique avec le personnage Le choix et le traitement des mati res qui servent leur composition marquent tout autant que l esth tique retenue la finalit expressive recherch e par le metteur en sc ne en compl mentarit du d cor Parmi les cr ateurs de costumes de ces derni res d cennies pour le th tre ou l op ra on peut citer les collaborations fructueuse
5. Longtemps accompa gnateur de l illusion travers les toiles peintes et la pers pective le d cor doit s ouvrir sur de nouvelles voies dans une mouvance conceptuelle croisant le constructivisme le symbolisme ou l abstraction dans un rejet du naturalisme Si les influences picturales demeurent elles se traduisent d une mani re diff rente surtout dans le th tre cho r graphique en France avec les concours d artistes tels Picasso Braque Mir Fernand L ger Sonia Delaunay ou Max Ernst dont les uvres servent parfois de toiles de fond en exprimant un univers li la th matique du bal let Au th tre dramatique les d cors voluent vers une forme de d pouillement notamment sous les influences de Christian B rard aupr s de Louis Jouvet partir des ann es trente puis de L on Gischia dans ses collabora tions avec Jean Vilar engag es partir de 1947 pour le Festival d Avignon et le Th tre National Populaire C est dans ce courant que se d veloppent les cr ations nova trices d Andr Acquart aux c t s de Roger Blin et Jean Marie Serreau et de Ren Allio avec Roger Planchon ou celles de Gilles Aillaud et de Michel Raffaelli La notion d corative et illustrative laisse place une priorit accor d e la cr ation d un espace adapt l expression de l ac tion dramatique travers une organisation spatiale sou vent architectur e de la sc ne m me de faire cho une dramaturgie et tabli
6. couvrir d autres Enfin certains chor graphes se passent de sc nographe et assument eux m mes cette dimension dans la conception du spectacle La danse implique des contraintes techniques et spatiales que le sc nographe doit int grer dans son approche tous les sc nographes s y plient ils volontiers 2 Ces contraintes sont tr s variables je me souviens par exem ple d un spectacle au Th tre Marinsky de Saint P tersbourg je crois que c tait Bayad re o les d cors des premier et troisi me actes taient tr s restreints du fait que les danseurs dansaient peu c tait plut t une sorte de pantomime qui ne demandait pas l espace de pouvoir se d ployer comme l Op ra Garnier o les danseurs ont 19 m tres d ouverture et peu pr s autant de profondeur et c est encore trop petit car ils sautent bondissent s lancent de part en part Par ailleurs la contrainte a toujours t g n ratrice de cr ativit c est valable aussi pour les sc nographes La sc nographie est elle n cessaire la danse ou les corps suffisent ils pour occuper l espace Bien s r la sc nographie est n cessaire mais parfois on peut ressentir une beaut immense dans un studio sans lumi res ni costumes avec juste le corps des danseurs 17 18 et l c est une autre motion qui se mat rialise ind pen dante de l intention ou de la volont du chor graphe Au si cle dernier il y avait la grande
7. de Chizy Sera en r sidence l Orchestre National de Lyon pour la saison 2010 2011 Times pour orchestre et Burning par l Orchestre National de Lyon direction Ylan Volkov l Auditorium Maurice Ravel les 30 septembre et 2 octobre Vagues se brisant contre le vent au Conservatoire Royal de Bruxelles le 14 octobre Membre du jury du Concours International de l Auditorium National de Madrid du 5 au 8 octobre Francois Bernard M che Est invit au Festival Musica de Strasbourg pour participer un hommage Xenakis les 1 et 2 octobre Donnera une communication dans le cadre des journ es de la Biosonorit au Mus e du quai Branly les 23 et 24 octobre Qu est ce qu un artiste communication dans le cadre du colloque international Dialogues d Ath nes gt organis par la Fondation Onassis du 24 au 28 novembre Donnera une communication au cours du colloque international sur les Universaux en musique l Universit de Provence les 3 et 4 d cembre Laurent Petitgirard Enregistrement sous sa direction pour le label Naxos de son deuxi me op ra Guru Budapest du 8 au 24 octobre Dirigera l Orchestre Colonne pour une tourn e en Egypte Alexandrie le Caire du 26 au 30 octobre ainsi que dans son po me symphonique Euphonia Salle Pleyel Paris les 8 et 14 novembre Po me pour Grand Orchestre Cordes par l Orchestre National d Ie de France dir Emile Tabakov Salle Pl
8. dramatique ou musicale Leurs volutions ont t confort es par le d ve loppement des moyens techniques qui les accompagnent la machinerie des d cors devenue de plus en plus performante et sophistiqu e les d veloppements des techniques de la lumi re et du son l utilisation de nouveaux mat riaux offrant une nouvelle gamme de possibilit s et de souplesse d applications Mais la nouveaut la plus remarqu e de ces nouvelles technologies depuis quelques ann es reste l utili sation de la vid o en captation directe ou enregistr e et la projection d images film es ou de synth se qui largissent le potentiel sc nographique et contribuent l laboration d un nouveau vocabulaire sc nique condition d tre judicieusement utilis e et en fusion avec le th tre l op ra ou la danse contemporaine Le costume dans tous ses tats Autre l ment visuel de la r alisation sc nique le costume a connu travers les si cles de profondes volutions qui ont logiquement ont accompagn les mutations des d cors pour tablir une relation la plus juste entre le corps et l espace Avec la prise en compte de la morphologie de l acteur il contribue dans sa m tamorphose une traduction signifiante de la condition sociale du personnage et de sa psychologie En France les cr ations de L on Gisha au A gauche Le Revizor l Inspecteur Gouvernemental de Nikolay Gogol mise en sc ne Vsevolod Meyerhold Moscou
9. notre exposition pr sente ce ne sont pas uniquement les ceuvres abouties avec les grands tableaux Impression soleil levant mais aussi Le train dans la neige La gare Saint Lazare et bien s r les merveilleux Nymph as mais tout le cheminement secret et parfois douloureux qui pr side la cr ation artistique 9 5 6 Siddharta 2010 chor graphie Angelin Preljocaj sc nographie Claude L v que Ballet de l Op ra national de Paris Photos Anne Deniau Op ra national de Paris Un seu l Antig n b Aux premieresid cennies du si cle dernier les liens de ma tres de la peinture et des metteurs sc ne et chor graphes ont marqu la cr ation des d cors et costumes de sc ne ils ont contribu en affirmer l originalit Pour le M Mid dans son uvre aussi marginale qu elle puisse para tre car elle r pondait tun engagement personnel dans le jeu collectif de la repr sentation and Charles Dullin le directeur du Th tre de l Atelier s appr tait cr er de Jean CocteauggBicasso avait accept de concevoir le d cor A Dullin il tendit un morceau de papier bleu AS froiss pr figuration d une seule toile de jute peinte en bleu lessive Peu avant l D emi re il se pr senta au th tre se promenant de long en large devant elle Il a commenc par frotte un b ton de sanguine sur une planche qui cause de l in galit du bois dev
10. nous rencontrons La musique de Ligeti c est tr s vite un lien entre nous Il l a choisie Je la connais Elle fait partie des enregistrements qui m accompagnent dans mes voyages Pour le reste c est plus difficile Qu est ce que je connais de la danse Bien peu de chose cause d un livre lu vingt ans son titre tait il Nijinski et la Gr ce j ai t passionn par le destin de ce danseur sans en avoir vu rien d autre que les photographies bien connues C tait un d but sans suite qui ne pouvait gu re m aider comprendre les intentions et les d sirs de Nicolas Paul Ceux ci ne s exprimaient pas de mani re claire et d finitive Comment l auraient ils pu ee L impression qu nos ges bien diff rents les m mes questions tr s g n rales nous int ressaient 99 R pliques 2009 chor graphie Nicolas Paul d cors Paul Andreu Ballet de l Op ra national de Paris Photo Christian Leiber Op ra national de Paris D cor de ballet Par Paul Andreu membre de la section d Architecture Nicolas Paul tait dans la recherche Tout cela n tait pas simple mais l impression qu nos ges bien diff rents les m mes questions tr s g n rales nous int ressaient a suffi ce qu il me confirme son d sir que nous collaborions et ce que j accepte volontiers Ce qui a suivi a t pour moi une exp rience nouvelle passionnante et instructive Comme dans toute cr ation il a fallu p
11. oeuvres appartenant une m me collection Nous avions d ailleurs mis l id e d un billet coupl pour ces deux expositions mais ce projet n a pas trouv l cho souhait Gageons que les amateurs de Monet et de peinture en g n ral trouveront le chemin du Mus e Marmottan Monet afin d approfondir ici leur perception de l oeuvre des uvres de Renoir Jondkind Boudin 99 L exposition pr sente t elle galement des uvres d autres artistes en r sonance avec celles de Monet comme c est souvent le cas dans ce Mus e Marmottan Monet qui nous a habitu s des confrontations in dites des regards singuliers des perspectives nouvelles Oui on trouve aussi des portraits de lui r alis s par ses amis par Renoir par Manet beaucoup d ceuvres qu il avait recues qu il conservait chez lui Giverny avec d autres toiles qu il avait peintes et laiss es Giverny c est un peu comme son jardin secret il y a par exemple un tableau de Ch ret d di son ami Claude Monet une eau forte de Pissarro qui lui est galement d dicac e Outre les 138 uvres de Monet on peut donc d couvrir des uvres de Renoir Jondkind Boudin qu il conservait pr cieusement et rev taient pour lui une valeur affective et symbolique Il y aussi les esquisses qu il avait faites pour les grandes d corations de l Orangerie et qu il n a pas vues achev es puisqu il est d c d trois ans avant l inauguration du lieu Ce que
12. que nous menons autour des critures contemporaines il nous est apparu comme vident que les textes que nous travaillons doivent rester incomplets afin d y l gitimer une langue pluridisciplinaire et plus particuli rement dans l utilisation que nous faisons des nouvelles technologies de la vid o et de la composition sonore Rester incomplet serait cette facon pour chacun d entre nous et dans nos disciplines respectives de se rencontrer Citons Raymond Depardon Pour viter tout voyeurisme j ai refus tout mouvement de cam ras J ai essay de me fondre dans le contexte Le principe de notre travail est de trouver des dispositifs en mouvement qui puissent capturer du hasard et donc de pouvoir en temps r el le transformer en criture Un dispositif qui de par son rapport au pr sent imm diat de la repr sentation quelque part se voudrait organique Il s agit pour nous de tenter travers divers laboratoires de recherche que nous menons tout au long de l ann e et de nos cr ations de chercher une grammaire sc nique qui int grerait l espace de l image dans le temps du th tre Comprendre une langue autrement par notre rapport aux outils num riques Langue qui se construit essentiellement dans l interaction de chacun et qui tente d inscrire dans sa relation au plateau une lecture contemplative de notre temps 19 Dossier p 4 73 T 20 LEM u x s a
13. renfrogn le front d garni le nez fort et le menton en galoche en haut ou enfin le pr fet de Seine Georges Eug ne Haussmann dont le menton pro minent et le cr ne chauve ne sont pas pargn s Invit des s ances d autres acad mies Garnier n h site pas cette occasion croquer certains visages comme celui de Gabriel Auguste Daubr e g ologue membre de la section min ralogie de l Acad mie des Sciences l historien Ernest Renan ou encore le chimiste Michel Eug ne Chevreul haut Enfin il faut ajouter cette galerie mondaine la figure de Percin huissier de l institut qui apparait lui aussi g et fatigu page pr c dente De gauche droite Portrait de Michel Eug ne Chevreul portrait du Prince Napol on caricature d Ernest Meissonier vu de dos En dessous Portrait de Charles Philippe Chennevi res En bas Une s ance l Acad mie A I S LP Gi LE cR A i um gt m ihm 2 EM as bs VE o i T E TUR Tu F x muri pr 5 Lo d F lt ba m i Mans a k mp He w y gt EAT od ke sj z s a 2 i Z ru L Si la plupart sont des portraits centr s sur le buste ou le visage du mod le quelques unes de ces caricatures offrent un cadrage plus large qui fournit des l ments de d cor comme l
14. tradition des peintres qui faisaient des d cors pour les ballets qu en est il aujourd hui Il ne faut surtout pas que cette tradition se perde Cela nous est arriv tr s r cemment avec un ballet contempo rain le d cor a t fait par un peintre c est une peinture diff rente bien s r il ne s agit plus de repr senter une perspective ou un paysage en arri re fond C est terrible quand un savoir faire se perd Tout cela doit tre int gr et valoris dans les productions d une maison comme la n tre qui a la chance de r unir une quantit importante de savoir faire pr cieux et menac s d extinction Que deviennent les d cors apr s les repr sentations Peut on changer de d cor si la production est reprise plus tard C est toujours tr s d licat des vibrations se sont ren contr es des sensibilit s se sont accord es mais il arrive parfois aussi que ce soit un chec que la rencontre n ait pas t fructueuse Quant au stockage et la conservation des d cors c est un vrai probl me On ne peut videmment pas tout garder et le d cor doit tre anim il prend son sens avec le spectacle M me s il n est pas pr vu que la pro duction soit reprise on garde les d cors le plus longtemps possible car on se sait jamais En revanche ils ne sont pas utilis s pour d autres cr ations il s agit chaque fois d une aventure particuli re d un projet sur mesure qui ne peut tre recycl Po
15. France enti re Anim d un esprit scientifique curieux d exp rimentations il porte un vif int r t aux diverses inventions soumises l Acad mie allant d une nouvelle technique de moulage une peinture la cire caut ris e en passant par un proc d in dit pour vernir les tableaux un produit permettant de nettoyer et conserver les statues en marbre et autres objets d art expos s l action corrosive des cryptogrammes fum es miasmes dont l emploi permet de supprimer le grattage et le badigeon jusqu au proc d inalt rable l eau utilis dans les anciennes fresques du temps de Tib re ou une m thode miracle d incrustation de sulfate de chaux hydrat dans les endroits en pl tre utilis aux artistes peignant fresque etc Il a t parmi les treize membres de la commission nomm e par le ministre de l Int rieur pour organiser les fun railles de Victor Hugo d c d le 22 mai 1885 et l auteur du d cor de l Arc de Triomphe et du catafalque concu cette occasion Influent aupr s de ses pairs Garnier est tr s respect et souvent courtis pour apporter sa voix tel ou tel pr ten dant Lorsqu il demande son ami d intervenir pour d courager Gilles de se pr senter comme membre libre il est d crit par G r me comme un homme de pouvoir qui a des mani res d agir en ces circonstances plein son sac Charles Garnier l Institut Exposition La red couverte d un carn
16. Lettre de r ACADEMLIE ae BEAUX ARTS im T m P m INSTITUT S AA DE FRANCE Lettre de ACADEMLIE des 2 bEAUX ARIS DE FRANCE INSTITUT Peintres et sculpteurs ont t au XX si cle des acteurs majeurs des r vo lutions qui ont marqu les d cors et les costumes de sc ne dramatique lyrique chor graphique Fondant Paris l aube du si cle le Th tre de l CEuvre un jeune animateur Lugn Poe en rupture avec le pseudo r alisme des trompe l oeil des th tres traditionnels issus du romantisme avait fait appel Bonnard Vuillard Maurice Denis pour cr er un d cor synth tique m me d imposer une vision globale de la dramaturgie nouvelle Ibsen Strindberg Jarry Claudel La r forme radicale engag e en 1913 au Vieux Colombier par Jacques Copeau r clamait un d cor sch matique visant non donner l illusion des choses mais les sugg rer le d cor devenait actif Louis Jouvet form aupr s de Copeau l a formul Auxiliaire et capital le d cor est le total des sentiments qui animeront la repr sentation Il dominera les com diens et leur donnera le ton Un d cor est un grand sentiment dramatique Lorsqu en 1947 Jean Vilar institua le Festival d Avignon m tamorphosant en th tre la Cour d honneur du Palais des Papes c est encore aux peintres Gischia Prassinos Pignon et avec eux Calder qu il confia le soin d ha bille
17. Mais la sc ne l italienne offre encore la pos sibilit de repr senter simultan ment les diff rents lieux de l action comme ce fut le cas en 1977 au Palais Garnier avec La Cerenentola de Rossini dans le dispositif v ritable d cor machine imagin Max Schoendortf 4544 Ief Le d veloppement des technologies de pointe n est par ailleurs pas ignor par les compositeurs de d cors d op ra de notre poque Evoquant Josef Svoboda et ses V pres siciliennes de Verdi de 1974 Garnier Rolf Liebermann crit Magicien de la lumi re il anime et sculpte des d cors qui n existent que par de savants effets d clairage Patrice Ch reau et Peduzzi utilisent avec prudence les lampes H M I qui distillent une lumi re froide pour un Lucio Silla de Mozart cr Bruxelles en 1985 et montr ensuite Nanterre Peter Sellars a quant lui fait appel sans avarice en 1992 l Op ra Bastille pour Saint Fran ois d Assise l outil t l visuel dont les crans comme par magie prolon geaient la dimension mystique de la musique de Messiaen Dans tous ces exemples comme c tait le cas avec les d cors peints de jadis l vocation visuelle s efforce de servir la v rit de l op ra et contribue faire r ver le spectateur Ci dessus Georges Wakh vitch 1907 1984 dessin pr paratoire pour Le Roi Lear de William Shakespeare mise en sc ne Peter Brook 1970 Collection particuli re C
18. Si je concois mes sc nographies tr s en amont c est aussi pour r p ter tout de suite dans le d cor 99 La cr ation des costumes fait elle partie int grante de la conception sc nographique ou en est elle s par e En quoi les costumes viennent ils renforcer ou au contraire se distinguer de la sc nographie S B Je ne fais jamais les costumes mais je travaille depuis quinze ans avec les m mes collaborateurs pour la lumi re Marion Hewlett les costumes Thibault Vancraenenbroeck et la sc nographie Alexandre de Dardel de sorte que nous avons d velopp une grande connivence dans notre quipe Pour les costumes je discute beaucoup avec Thibault je r agis sur ses propo Dossier Une sc nographie structurale et structurante Entretien avec St phane Braunschweig metteur en sc ne directeur du Th tre national de la Colline Propos recueillis par Nadine Eghels sitions c est un vrai travail de collaboration mais il en assume la cr ation Autant les sc nographies peuvent tendre vers une grande abstraction autant j aime que les costumes ram nent du r el C est pourquoi depuis pas mal d ann es je n utilise plus de costumes d poque mais uniquement des costumes contemporains ou parfois un mixte dans Les Trois S urs la pi ce commen ait avec des costumes d poque mais plus on avancait plus ils devenaient contemporains Au milieu d une sc nographie abstraite je souhaite que les acteurs so
19. a statue au pied de laquelle Lefuel Cavelier et Signol ont d pos leur haut de forme l importance du chapeau v ritable attribut de l Acad mie est d ailleurs tourn e dans une caricature de Charles o un ensemble de hauts de forme r sume lui seul une s ance l acad mie ci dessous 9 1 Lettre de Lenepveu Garnier de Rome le 8 juin 1874 archives Ensba Mss 545 546 2 Lettre de G r me Garnier sd archives Ensba Ms 743 3 Extrait de lettre de Louise Garnier Antoine Ban s dat e du 24 juin 1903 Biblioth que mus e de l Op ra de Paris 4 Lettre de Baudry Louise Garnier le 26 d cembre 1877 archives Ensba Mss 742 T a i 7 D _ M cm bone Exposition l il et la plume Charles Garnier et la caricature gt Ecole Nationale Sup rieure des Beaux arts de Paris Du 26 octobre au 30 janvier www ensba fr Actualit s UL LS oun ux EIL TATLELEEDT Ew Ge dora QH aha ga a dr mramimm pa cru 2d x aig 4 mms tum Fa oru uiri une w e Reps cum dd CET PT e eee L Publication Entr e principale Parution aux Editions Dilecta d Entr e principale livre d entretiens avec Roger Taillibert membre de la section d Architecture crit par Philippe Ungare Dans cet ouvrage de 80 pages les photos des cr ations de l architecte telles que la piscine olympique de Deauville 1966 le Centre d ent
20. asser au del du respect mutuel qui est une condition de d part mais tr s vite ensuite une limitation que chacun trouve sa place Pour ce qui me concerne il a fallu que je renonce apr s pas mal de recherches faire ce qui m aurait t le plus simple et que je le savais on attendait de moi la d termination d un espace par des volumes et des lignes stables architecturales Faire un lieu pour la danse qui la contraigne ou au contraire par indiff rence la laisse trop libre n tait pas possible Se borner ce qui serait un commentaire ou une explication pas davantage Tout devait partir du mouvement La musique la chor graphie et le d cor devaient conserver chacun dans son ordre une ind pendance respectueuse mais irr ductible ils devaient composer entre eux une tresse souple et solide que le chor graphe pourrait jusqu au bout de son travail reprendre et adapter pour la fin composer un ballet Pour moi ce n tait en d finitive renoncer rien de ce qui fonde toujours mon travail la r flexion sur le mouvement la travers e le passage les limites et les fronti res le feuilletage de l espace et la d termination de sa forme par ce qui l habite Nicolas Paul et moi avions chacun nos interrogations sur la m moire le reflet la disparition le d tail elles s accompagnaient sans se r soudre dans une pens e commune appauvrie Le d cor en d finitive est compos d une toile de fond d
21. besoin d aborder la sc nographie de mani re intuitive en me laissant porter par ce que le texte m voque sans savoir encore comment vont s organiser les rapports entre les personnages et sans r fl chir la mise en sc ne proprement dite La premi re question que je me pose c est de quoi ai je besoin pour raconter cette histoire sur le plateau La premi re approche En haut Une maison de poup e d Henrik Ibsen mise en sc ne et sc nographie St phane Braunschweig 2009 Photo Elisabeth Carecchio essentiellement intuitive et plastique doit ensuite pouvoir accueillir une approche plus r fl chie et labor e qui est celle de la dramaturgie et de la mise en sc ne c est sans doute pour cette raison que mes sc nographies proposent presque toujours des possibilit s de mouvements Cette mobilit sc nographique me permet de laisser ouvert le mouvement du sens jusqu au travail avec les acteurs et me garantit que comme metteur en sc ne je vais pouvoir m approprier l espace Si je concois mes sc nographies tr s en amont peu pr s un an avant le spectacle c est aussi pour r p ter tout de suite dans le d cor j ai besoin d tre au c ur de la mati re dans laquelle le spectacle va s inscrire Votre pratique de sc nographe est elle diff rente lorsque vous travaillez l op ra S B Quand j ai commenc travailler l op ra j tais intimid parce que ce ne sont pas les m mes chelles et au d bu
22. e sc ne et de trois tulles qui tombent successivement peu pr s au passage d un l ment musical au suivant et demeurent en place enfermant chaque fois une partie de l effectif entre deux limites entre lesquelles leur mouvement peut continuer se d ployer dans un plan parall le la scene Sur le fond puis les tulles c est le m me dessin qui est peint tr s agrandi chaque fois En proposant cela je pensais explicitement au film Blow up cette recherche par le photographe dans ses agrandissements successifs d un d tail toujours plus r v lateur et son chec final dans ce qui n est plus qu un brouillard L ensemble est un dispositif dont l clairage permettait de tirer des effets multiples tr s diff rents Que Nicolas Paul pouvait modifier jusqu au dernier moment et pour quoi pas reprendre de mani re tr s diff rente plus tard De ce point de vue toute illustration en le figeant la fois le montre et le trahit La lumi re tait essentielle C est Majid Hakimi qui l a r gl e avec les sp cialistes de l Op ra de Paris C est Adeline Andr qui a fait les costumes Les d cors ont t peints partir de mes dessins par les ateliers de Bastille J y suis all souvent beaucoup plus par int r t et sympathie profonde pour le travail des peintres et des sculpteurs que pour le contr ler J ai assist autant que j ai pu aux r p titions l aussi pour le plaisir de d couvrir un travail nouveau pour
23. ecours je n en ai pas prouv le besoin ou pas encore compris ce que ca pouvait m apporter Mais peut tre y viendrai je un jour Ce qui compte c est que la technologie fasse sens et qu elle ne soit pas une vaine recherche d elle m me De ce point de vue je me m fie un peu de ce qui donne parfois l impression d une recherche ultra sophistiqu e Je pr f re le raffinement la sophistication Si on utilise ces nouvelles technologies a bon escient dans une vraie n cessit dramaturgique elles peuvent tre un outil fabuleux 99 13 14 DEN YN Sc nographe sulen chantier de l uvre Rencontre avec Chantal Thomas sc nographe Propos recueillis par Dominique Darzacq critique dramatique La sc nographe Chantal Thomas est au met teur en scene Laurent Pelly ce que Richard Peduzzi est Patrice Ch reau ou encore Anna Viebrock au suisse Christoph Marthaler L alter ego sans qui l eeuvre ne serait pas la m me Depuis 1988 elle a sign pour lui une trentaine de d cors au th tre comme l op ra Parmi ceux ci ceux de la piece Le Roi de Schwartz qui lui valut d tre couronn e par le Prix du syndicat de la critique en 2004 Comment concevez vous votre r le Doit on dire sc nographe ou d corateur Aujourd hui le mot d corateur est devenu un peu tabou Sans doute parce que plus li une id e d illustration de d cor comme habit du spectacle alors qu avec la
24. es Taddei pages 25 Dossier Du d cor la sc nographie pages 24 26 Exposition Charles Garnier l Institut la red couverte d un carnet de caricatures l Ecole nationale sup rieure des Beaux Arts Par Emmanuelle Brugerolles page 27 Actualit s Publication Distinctions L ICACCA visite l Acad mie des Beaux Arts page 28 Calendrier des acad miciens LETTRE DE L ACAD MIE DES BEAUX ARTS e Directeur de la publication Arnaud d Hauterives Comit de r daction d l gu Paul Louis Mignon membres Louis Ren Berge Yves Boiret Edith Canat de Chizy G rard Lanvin Francois Bernard Michel Lucien Clergue Conception g n rale r daction et coordination Nadine Eghels Conception graphique r lisation ww cmpezon fr Impression Belzica Imprimerie Frazier ISSN 1265 3810 Acad mie des Beaux Arts 23 quai de Conti 75006 Paris http www academie des beaux arts fr Exposition MUS E MARMOTTAN MONET 7 Li L nm m nm M c EI d E Claude Monet sons En haut Auguste Renoir Claude Monet lisant 1872 huile sur toile O Mus e Marmottan Monet Paris Bridgeman Giraudon presse Ci dessus Claude Monet Portrait de Poly 1886 huile sur toile O Mus e Marmottan Monet Paris Bridgeman Giraudon presse Au c ur de l ann e Monet parall lement la r trospective des Galeries nationales du Grand Pala
25. et de caricatures l Ecole nationale sup rieure des Beaux Arts Par Emmanuelle Brugerolles Conservateur g n ral du Patrimoine charg e de la collection de dessins l Ecole des Beaux Arts commissaire de l exposition L architecte et acad micien Charles Garnier croqu de nombreuses sc nes de la vie de notre Compagnie au cours de vingt quatre ann es de pr sence aux s ances de l Acad mie des Beaux Arts repr sentant sans complaisance ses confr res travers une s rie impressionnante de portraits et de caricatures L album conserv l cole nationale sup rieure des Beaux Arts Au cours des nombreuses s ances de l Acad mie Garnier pratique comme beaucoup de ses contemporains la caricature accumulant au fil des ans une galerie tout fait exceptionnelle de portraits des personnalit s de son temps Ces petits croquis qui trouvaient le plus souvent place dans les poches de son costume d acad micien taient ensuite r cup r s par son pouse Louise qui lt le samedi les collailt provisoirement sur un album en mettant le nom et la date sous le portrait Gr ce cette sauvegarde minutieuse et r guli re les dessins de Charles Garnier mais aussi ceux d autres artistes sans doute offerts l architecte ont t consign s dans un album que Louise l gue en 1922 l cole nationale sup rieure des Beaux Arts Cet ensemble unique qui couvre galement la premi re partie de la carri re de Garn
26. eyel Paris le 13 novembre Acad miciens Antoine Poncet Exposition de sept sculptures pr sent e au Jing an Park et la galerie The Purple Roof Art Gallery Shanghai jusqu au 30 octobre Guy de Rougemont Installation p renne d une Grande sculpture et son ombre l H tel Burgundy Paris partir du 21 septembre Exposition Pastels d hier et d aujourd hui en 2 et dimensions la galerie Hambursin Boisaut Montpellier du 17 octobre au 17 novembre Pierre Yves Tr mois Exposition de peintures et sculptures dans le cadre du Pavillon francais de Shanghai Art Fair par la Galerie Artdif com du 7 au 12 septembre Vladimir Velickovic Expose ses ceuvres r centes la galerie Anne Marie et Roland Pallade Lyon du 14 octobre au 20 novembre Exposition la Galerie Nev Ankara Turquie du 10 d cembre au 10 janvier ZAO Wou Ki Le triptyque Hommage Claude Monet f vrier juin 2010 est pr sent au Pavillon francais de l exposition universelle de Shanghai jusqu au 31 octobre Exposition Zao Wou Ki et les arts d coratifs porcelaines tapisseries au Prieur de Saint Cosme 37 en octobre Page 1 Cl op tre 1918 d cor et costumes r alis s par Sonia Delaunay 1885 1979 pour les Ballets Russes de Serge Diaghilev L ACAD MIE DES BEAUX ARTS Secr taire perp tuel Arnaud D HAUTERIVES BUREAU 2010 Pr sident Roger TAILLIBERT Vice Pr sident
27. i contre Georges Wakh vitch 1907 1984 d cor de la rue pour Don Juan de WA Mozart mise en sc ne Herbert Graf Gen ve 1966 Photo Sartony Page pr c dente la sc ne sans d cor de l Op ra de Paris Bastille Photo DR 21 22 e d cor pour le ballet R pliques a t mon second d cor pour le th tre J avais fait le premier pour la pi ce Oh les beaux jours que Fr d ric Wiseman a mise en sc ne pour la Com die Francaise dans la salle du Vieux Colombier Tout tait concentr l espace et le texte les moyens sc niques taient r duits surtout par rapport ceux auxquels mes projets en Chine m avaient habitu Cette aust rit m allait bien elle facilitait le travail de l ignorant que j tais Passer du th tre au ballet du Vieux Colombier Garnier quels changements J tais nouveau ignorant C est Brigitte Lef vre la directrice de la danse l Op ra de Paris qui a pens que Nicolas Paul le chor graphe et moi m me pourrions bien nous entendre Je lui avais parl quelques temps auparavant d id es vagues que j avais d uti liser des projections pour faire varier la taille apparente des chanteurs dans un op ra La repr sentation des personnages dans la peinture gyptienne dans sa perspective mentale r duisant l espace au minimum voil ce que j aurais voulu retrouver Sans trop savoir comment Nicolas Paul avait sans doute exprim des pr occupations un peu semblables Bref nous
28. ient dans le r el et des costumes contemporains les y aident naturellement 11 12 Dossier Au fil du temps percevez vous une volution dans votre mani re d aborder la sc nographie de vos spectacles S B Quand j ai commenc faire du th tre mes sc nographies taient avant tout des machines jouer ma compagnie s appelait d ailleurs lt Th tre machine gt et je ne cherchais pas forc ment leur donner une valeur plastique partir de ma mise en sc ne du Conte d hiver suite mon travail avec Barberio Corsetti j ai volu et me suis convaincu que la sc nographie doit aussi avoir une sorte d autonomie esth tique tre aussi un objet plastique ce qui suppose la recherche de mat riaux de formes Il y a plu sieurs pistes dans mon travail et de ce point de vue chaque sc nographie se relie avec d autres mais par forc ment avec la pr c dente une piste tr s abstraite qui tend vers l archi tecture et parfois vers la sculpture un piste plus concr te et plus r aliste qui souvent coexiste et rentre en tension avec la premi re une piste qui int gre les projections d images Selon les pi ces que je monte je d veloppe telle ou telle part du vocabulaire sc nographique que j utilise En haut gauche L Or du Rhin de Richard Wagner direction musicale Simon Rattle mise en sc ne St phane Braunschweig Aix en Provence 2006 Photo Elisabeth Carecchio En haut droi
29. ier alors pensionnaire la Villa M dicis Rome o il prend d j l habitude de collecter les portraits de ses amis permet de d couvrir les r seaux mondains et amicaux tiss s par l architecte depuis sa formation jusqu la fin de sa carri re Le caract re exceptionnel de l album D une tonnante diversit ces croquis h tivement jet s sur le papier vont de la caricature cadr e serr e sur un mod le isol en pied ou en buste la sayn te burlesque retra ant la vie en commun et les divertissements de jeunes gens insouciants coulant des jours heureux la Villa Les ann es parisiennes t moignent d une vie moins dissolue et le portrait prend le pas sur la caricature en particulier l poque de l Institut o les acad miciens sont repr sent s sans com plaisance ne dissimulant ni leur ge ni l ennui qui les saisit parfois au milieu des r unions La plupart du temps ex cut s soit la mine de plomb soit la plume et l encre brune sur calque ces dessins sont souvent annot s par Charles ou Louise qui les agr mentent d un commentaire laconique La diversit des portraits Pr s de la moiti des dessins du recueil est consacr e la pr sence de Charles l Institut illustr e par un auto portrait gauche en costume d acad micien La premi re feuille qui repr sente le Prince Napol on date du 15 mai 1874 page suivante et la derni re qui offre un portrait du chi
30. int du marbre il prit une bouteille d encre tra a des motifs noircit quelques vides et trois colonnes apparurent en noir et sanguine Effet si magistral que Dullin et Cocteau applaudirent Dans les ann es 1970 la notion de d cor dans ce qu elle impliquait d illustration tendit s effa cer la recherche d une organisation de l espace sc nique conforme aux n cessit s dramaturgiques de l uvre int grant le terme de sc nographie Paul Louis Mignon historien du th tre correspondant de l Institut Dossier epuis leurs origines les grandes mutations des arts de la sc ne ont toujours t accompagn es d une volution de la plastique sc nique engageant par fois une remise en cause ou une transformation de l archi tecture du lieu de repr sentation De l Antiquit l ordre italien chacun des grands courants du th tre en t moi gne Sans remonter plus avant dans le temps on peut situer une profonde reconversion de l espace sc nique la fin du XIX si cle en particulier sous les influences des th ori ciens r formateurs Adolphe Appia 1862 1928 et Edward Gordon Craig 1872 1966 dont les d finitions du th tre n cessitent de nouvelles spatialit s et de nouvelles esth tiques Elles s expriment dans un premier temps avec les exp riences novatrices des metteurs en sc nes Vsevolod Meyerhold en Russie Max Reinhardt et Erwin Piscator en Allemagne dans les ann es vingt
31. is le Mus e Marmottan Monet d di au peintre pr sente une exposition in dite et exceptionnelle de sa collection permanente qui travers les 138 uvres de Monet et celles de ses amis offre un clairage plus intime sur la vie de l artiste A travers cette exposition compl mentaire de celle pr sent e au Grand Palais centr e sur certains chefs d uvre se r v le un Monet intime et attachant cette occasion les rotondes et la grande galerie du rez de chauss e ainsi que la rotonde des Nymph as et la salle Bernheim mettront l honneur 136 uvres de Monet ainsi que quelques toiles de ses contemporains Depuis 1932 date laquelle Paul Marmottan l gue l Acad mie des Beaux Arts la totalit de ses col lections l h tel particulier devenu mus e en 1934 n a cess de s enrichir gr ce des donations exceptionnelles Le legs de Michel Monet s inscrivant dans cette continuit apparait bien des gards comme un geste historique Tout d abord parce qu il a permis au mus e d accueillir la plus importante collection d uvres de Claude Monet au monde mais avant tout parce qu il constitue un t moignage direct de l artiste ce sont des uvres qu il conservait aupr s de lui ses propres toiles et quelques unes de ses amis qu il gardait pr cieusement L exposition regroupe ainsi une centaine de toiles et 29 dessins parmi lesquels 2 caricatures et 8 carnets de dessins mais aussi des carnets de co
32. miste Michel Eug ne Chevreul l ge de quatre vingt dix neuf ans est de d cembre 1889 page suivante Le choix des mod les est tr s vari on trouve bien s r des anciens camarades de la Villa M dicis vieillis et fatigu s l exception d Alexandre Cabanel qui se distingue par sa pres tance et son costume d homme respectable dont l ambition n chappe pas Louise Cabanel a touch son but Il est enfin de l Institutt sic Il va pouvoir s pousser du col Les artistes figurent en grand nombre peintres et sculpteurs comme Alexandre Falgui re L on Bonnat et surtout Ernest Meissonier page suivante qui apparait sous la forme d une silhouette courte et ronde aux jambes fortement arqu es 25 26 Exposition BUE 25 z EMT M peur ALES CR r f rence son go t pour l quitation ou son caract re cavalier Les confr res de Garnier ne sont pas oubli s qu il s agisse d Hector Lefuel de Charles Auguste Questel et surtout de Joseph Louis Duc architecte de la Colonne de Juillet et du Palais de Justice page 24 Aux c t s des artis tes on trouve quelques notori t s politiques lues membres libres l Institut telles que le duc d Aumale Philippe de Chennevi res ci dessus l Empereur du Br sil Dom Pedro d Alcantara le comte Emilien de Nieuwerkerke directeur des Beaux Arts partir de 1873 le Prince Napol on sur nomm Plon Plon au visage
33. mptes des lettres de correspondance autant de pi ces qui permettent de s immiscer dans la vie intime de Claude Monet montrant les multiples facettes de son travail et rendant compte de la richesse artistique d une poque qu il a su marquer de son empreinte Pas pas au fil des uvres de jeunesse et jusqu aux derniers Nymph as des portraits aux paysages urbains ou ruraux de Paris Londres en passant par la Normandie et Giverny mais aussi gr ce aux portraits de Monet peints ou dessin s par ses amis Manet Renoir Carolus Duran Lhuillier jamais le peintre n aura t autant d voil travers une exposition dans le mus e qui porte aujourd hui son nom Mus e Marmottan Monet du 7 octobre au 20 f vrier www marmottan com 4 66 Outre les 138 uvres de Monet on peut donc d couvrir Ci dessus Claude Monet La Barque 1687 huile sur toile Mus e Marmottan Monet Paris Bridgeman Giraudon presse A droite Claude Monet Nymph as Effet du soir 1897 huile sur toile Mus e Marmottan Monet Paris Bridgeman Giraudon presse Exposition Un Monet intime Rencontre avec Jacques Taddei directeur du Mus e Marmottan Monet Propos recueillis par Nadine Eghels Nous sommes au Mus e Marmottan Monet qui pr sente une nouvelle exposition consacr e Monet en pleine ann e Monet Quelle est la singularit de cette exposition au milieu de cet hommage g n ral Monet Il est assez na
34. oite ou que ca ressemble une cuvette Apr s c est moi de mat rialiser l id e abstraite et de la d velopper Mais quelle que soit la proposition initiale il me semble que notre travail s impr gne de nos univers personnels tr s li s l enfance et que nous cherchons au tr fonds de notre m moire des images mentales qui stimulent l imaginaire du spectateur Avec Laurent Pelly vous concevez galement les d cors pour l op ra Est ce que ca implique un geste diff rent La diff rence est qu l op ra il s agit de chanteurs et qu il faut les entendre le mieux possible S y ajoute le probl me des choristes et de leurs d placements Laurent en effet aime les faire travailler comme des acteurs et non comme un groupe compact qui se d place simplement de cour jardin La sc nographie doit donc r fl chir des espaces de Mille francs de r compense de Victor Hugo mise en sc ne Laurent Pelly sc nographie Chantal Thomas Th tre national de Toulouse Midi Pyr n es 2010 Photo Polo Garat Odessa d placement trouver des l ments ou des contraintes qui influent sur leur mani re de marcher comme nous venons de la faire Londres avec Manon o tout un rapport entre le sol et les diff rents lieux de l histoire faisait se croiser des all es en pente Comme l op ra on dispose de moyens plus importants qu au th tre on peut se permettre beaucoup plus de choses d avancer sur de
35. om diens et spectateurs Richard Peduzzi aux c t s de Patrice Ch reau aborde l espace sc nique avec expression architecturale forte qui ne se limite pas une r f rence un lieu ou une poque mais d gage une efficacit narrative et dramatique dans la modulation de l espace que ce soit pour le th tre ou pour l op ra Aupr s de Jacques Lasalle puis d Antoine Vitez Iannis Kokkos cultive dans la l g ret de ses compositions sc nographiques la recherche d un r alisme enchant m me de nourrir un argumentaire adapt la repr sentation Dans leur sillage et avec la singularit de leur pratique nombreux praticiens ont divers titres contribu s l largissement et au renou vellement de la cr ation sc nographique devenue au fil des ann es de plus en plus constitutive de la dramaturgie et de la mise en sc ne au th tre comme pour le lyrique De Michel Launay Nicky Ri ty ou Jean Marc Stehl de Jean Pierre Vergier Jacques Gabel ou Chantal Thomas de Daniel Jeanneteau Emmanuel Clolus ou Eric Soyer les exemples ne manquent pas et ils contribuent la modernit des arts de la sc ne et leur r sonance dans le monde d aujourd hui Suivant les cas et dans leurs diversit s les r alisations des sc nographes se nourrissent d influences diverses picturales cin matographiques plastiques plus ou moins adopt es en fonction de la repr sentation d une ceuvre
36. ourgade critique des Arts de la sc ne th tre op ra ballet de Paris du Wozzeck de Berg car la premi re sc ne lyrique francaise continuait malgr un tat de crise permanent faire appel aux peintres ainsi Carzou Chapelain Midy Jacques Dupont Wakhevitch Lila de Nobili Leonor Fini Avec le d but des ann es 1970 la France a connu un renouveau lyrique avec la venue la t te de l Op ra de Paris de Rolf Liebermann et la nomination de Bernard Lefort la direction du Festival d Aix Les peintres depuis cette poque ne sont pas totalement absents de l univers de l op ra mais beaucoup moins sollicit s Les Beaux Arts de jadis ont fait place aux Arts plastiques avec l utilisation de mat riaux les plus divers et la r introduction parfois de la sculpture dans le d cor souvent tr s architectur comme chez Ezio Frigerio Richard Peduzzi Pier Luigi Pizzi Max Bignens Yannis Kokkos entre autres La mobilit demeure en outre au centre de la sc nographie contemporaine G rard Fontaine remarque dans son tude sur Le d cor d op ra parue aux Editions Plume que l on peut introduire la mobilit non plus sur la sc ne comme le fit Torelli mais de la sc ne elle m me ce n est plus ce que porte la sc ne qui change c est la sc ne avec ce qu elle porte qui laisse place une autre sc ne L quipement sc nique de l Op ra Bastille avec ses plateaux mobiles interchangeables permet th oriquement ce r sultat
37. out chaque fois la magie des rencontres Car qu est ce qu une sc nographie sinon la concr tisation d une relation tr s forte entre des person nalit s artistiques qui en m me temps sont chacune tr s engag es dans leur pratique l Op ra de Paris on travaille tout le temps avec la m me troupe de ballet avec la m me direction artistique Dans la constitution d une quipe et l laboration d un spectacle il s agit donc chaque fois de privil gier la fois ce qui parait le plus juste le plus vident et le plus aventureux Au d part je ne suis pas certaine que les sc nographes artistes que nous sollicitons ou qui sont sollicit s par les chor graphes pourront se comprendre et s entendre avec eux C est toujours un peu risqu et c est projet par projet que les choses peuvent se mettre en place et vivre Ce n est pas forc ment parce qu un d cor est magnifique imposant que le spectacle est plus beau Est ce que parfois comme cela se produit au th tre avec les metteurs en sc ne les chor graphes sont leurs propres sc nographes et concoivent la sc nographie dans le m me geste que la chor graphie Tous les cas de figure se pr sentent Certains chor gra phes savent tr s bien avec qui ils veulent travailler parfois ils souhaitent poursuivre et approfondir une collaboration avec un sc nographe un peintre ou un plasticien D autres au contraire ont connu des compagnonnages et ont envie d en d
38. pe 9 A Mus E i MA 14 aies n vant d voquer l volution du d cor d op ra en France depuis les ann es 1970 il est utile de se souvenir de ce qui caract risait les d cors dans la p riode d apr s la Seconde Guerre Mondiale jusqu la fin des ann es 1960 C tait le recours aux peintres auxquels il faut le rappeler le directeur de l Op ra de Paris Jacques Rouch avait fait d j largement appel pendant l entre deux guerres partir de 1948 l quipe directrice du tout nouveau Festival de musique d Aix en Pro vence instaura galement une collaboration coup de maitre fut le Don Giovanni de Mozart d cor pour faire r ver par Cassandre qui dans la tradition des architectes sc nographes du si cle avait con u aussi le premier vrai th tre de plein air de la manifestation Suivirent les contributions pour Mozart d artistes visionnaires aussi diff rents que Balthus Cosi fan tutte Andr Derain L enl vement au s rail Antoni Clav Les noces de Figaro mais aussi de Fran ois Ganeau Pierre Clayette Jean Denis Malcl s sans oublier Andr Masson pour Gluck Un Andr Masson que l on retrouvera en 1963 comme d corateur pour l entr e au r pertoire de l Op ra 66 La premi re sc ne lyrique permanente entre l op ra et la peinture Le francaise continuait malgr un tat de crise permanent faire appel aux peintres 99 d Op ra ley Par Yves B
39. r et d habiter l univers dramatique des po tes par la vertu d un d cor mouvant pousant la mise en sc ne que cr aient aussit t le dessin et les couleurs des costumes sur le fond de pierre des hautes murailles Cr ateur est bien le sens de l invention des artistes plasticiens L Acad mie des Beaux Arts n a pas manqu d accueillir les peintres F lix Labisse compagnon des recherches de Jean Louis Barrault Georges Wakhevitch et Jean Carzou qui ont uvr tant l op ra qu au th tre Au tournant des ann es 1960 l arriv e d une nouvelle g n ration de met teurs en sc ne les possibilit s offertes par les inventions technologiques ont profond ment influ sur l esth tique sc nique Pour bien saisir mouvement voici un dossier tabli avec la collaboration de Jean Chollet expert sc nographe et de critiques sp cialistes Th tre encore la galerie de personnalit s croqu es par Charles Garnier l architecte mythique de l Op ra de Paris lors de r ceptions acad miques et autres Son carnet pr cieusement conserv l Ecole des Beaux Arts d couvre les personnages divers d une com die mondaine parisienne de la seconde moiti du XIX si cle La nature du trait caricatural de Garnier semble en exprimer les caract res sommaire page 2 Editorial pages 3 5 Exposition Mus e Marmottan Monet Claude Monet son mus e Un Monet intime Rencontre avec Jacqu
40. r une relation signifiante avec elle Pour marquer cette rupture le d corateur fait place au sc nographe dans une r appropriation d une terminolo gie utilis e d j dans la Gr ce antique sk n graphia 66 Le d corateur fait place au sc nographe dans une r appropriation d une terminologie utilis e d j dans la Gr ce antique 5 99 i ads I espace sc n ique un univers en mutation Par Jean Chollet journaliste critique dramatique directeur de publication de la revue Actualit de la Sc nographie de 1983 2005 Sc nographie et modernit partir des ann es 1970 de nouvelles mergences se manifestent et largissent le renouvellement des pratiques sc nographiques Suscit es par les nouvelles formes de repr sentations souhait es par une nouvelle g n ration de metteurs en sc ne elles tendent dans le rejet de l image descriptive ou de l num ration symbolique privil gier une relation troite avec l environnement architectural pour intervenir comme une proposition au jeu de l acteur l int rieur ou l ext rieur du cadre de sc ne l or e de cette p riode trois cr ateurs travers leurs rh toriques respectives en clairent la port e Guy Claude Fran ois avec le Th tre du Soleil d veloppe une prise en compte de la totalit de l espace de repr sentation en red finissant le rapport entre c
41. ra nement des athl tes olympiques fran ais dans les Pyr n es 1967 le Parc des Princes de Paris 1972 le Stade olympique de Montr al 1976 ou l Acad mie des sports de Doha 2005 r pondent aux reproductions de toiles de Roger Taillibert Le livre voque la th rapeutique de l architecture l influence qu elle a sur les hommes Il s adresse l homme de demain qui doit avoir un logement qui g n re une motion gt R T Distinctions Le film The Ghost Writer de Roman Polanski a remport le Grand Prix 2010 de la F d ration Internationale de la Presse Cin matographique Ce prix lui fut remis l ouverture du Festival de San S bastian le 17 septembre dernier Claude Parent membre de la section d Architecture a t promu Commandeur et Henri Loyrette membre libre promu Officier dans l ordre de la L gion d Honneur L ICA amp CA Visite l Acad mie des Beaux Arts L Acad mie des Beaux Arts a recu septembre dernier une d l gation compos e d une vingtaine de membres de l Institute of Classical Architecture amp Classical America a d l gation a t accueillie le 11 septembre par Yves Millecamps pour une visite de la Villa Seurat dans le 14 arrondissement ci dessous cette occasion les ama teurs d art am ricains ont pu d couvrir le village d artistes construit entre 1924 et 19277 principalement par l architecte Andr Lur at Ils ont galement effectu
42. res metteurs en sc ne c est tous les c t s de mon travail avoir r fl chir aux probl mes de la r alisation trouver des techniques nouvelles penser tout l artisanat de la lumi re la r gie plateau qu impliquent mes propositions Parce que lorsque je fais un d cor je me raconte mon histoire et imagine ce qui va s y passer j essaie galement d assister aux r p titions Il ne s agit pas tant de vendre mon d cor mais d en donner le mode d emploi faire en sorte que la sc nographie enrichisse la mise en sc ne En travaillant la maquette je me suis apercue que les murs que je n avais pas faits se voyaient sans probl me 99 15 Pour moi un d cor ne doit en aucun cas tre d coratif mais participer d un regard ou m me de plusieurs regards 99 Ds 16 Copp lia 1996 chor graphie Patrice Bart d cors Ezio Toffolutti Photos Cosimo Mirco Magliocca Op ra national de Paris Dossier La sc nographie des spectacles chor graphiques Rencontre avec Brigitte Lef vre directrice de la danse l Op ra de Paris Propos recueillis par Nadine Eghels Comment percevez vous l volution de la sc nographie des spectacles chor graphiques tout au long de votre carri re l Op ra de Paris De mani re g n rale on accorde de plus en plus d impor tance la question de la sc nographie qui est devenue un l men
43. s de Francoise Tournafond avec le Th tre du Soleil de Patrice Cauchetier avec Jean Marie Vill gier Jean Pierre Vincent ou Alain Francon de Chlo Obolensky avec Peter Brook mais aussi les cr ations de Iannis Kokkos Alain Chambon Cidalia Da Costa ou Pascale Bordet sans oublier les apports des grands couturiers Thierry Mugler et Christian Lacroix a 10 Vous signez le plus souvent la sc nographie des spectacles que vous mettez en sc ne Comment concevez vous ce travail La sc nographie fait elle partie int grante de la mise en sc ne d un spectacle d s sa conception ou s agit il de deux moments s par s de deux approches diff rentes qui se conjuguent S B Le fait que je ne fasse jamais appel un sc nogra phe ext rieur si l on met part quelques exp riences de co sc nographies avec Giorgio Barberio Corsetti il y a une quinzaine d ann es montre que je ne peux pas dissocier mon travail de metteur en sc ne de celui de sc nographe Mais je consid re qu il y a aussi une sorte d autonomie du geste plastique Quand je d cide de monter une pi ce je commence par tablir la distribution et par concevoir la sc nographie dans une phase qui se situe en amont de la dramaturgie Pour moi la sc nographie est rarement le fruit d une dramaturgie c est plut t une vision une vision qui aura ensuite bien s r des cons quences d cisives sur la dra maturgie Mais dans un premier temps j ai
44. s o la vid o tait un l ment central La Fl te enchant e et le Ring l op ra Prom th e encha n au th tre et puis d autres o la vid o intervenait de mani re ponctuelle comme un l ment possible parmi d autres Aujourd hui je ne recherche pas syst matiquement int grer des technologies nouvelles mais quand j en ai besoin je m en sers sans r sistance sans scrupules et sans r serve Je sais que c est un outil ma disposition Depuis quelques ann es on assiste un foisonnement de spectacles utilisant abondamment les nouvelles technologies comme si on ne pouvait plus faire du th tre contemporain sans elles Je pense que c est un effet de mode et d optique et que certains spectacles technologiquement tr s labor s sont en fait compl tement ringards Ce n est pas le signe d une vraie modernit mais si on utilise ces technologies bon escient dans une vraie n cessit dramaturgique elles peuvent tre un outil fabuleux Et les nouvelles technologies ce n est pas que la vid o Ce sont aussi les projecteurs asservis et ces jeux d orgues lectroniques qui permettent des effets incroyables et des subtilit s infinies dans la gradation de la lumi re Idem pour le son Le spectateur ne les remarque pas forc ment mais aujourd hui on ne pourrait plus s en passer Il y aussi le traitement num rique en temps r el qui se d veloppe beaucoup aujourd hui mais pour ma part je n y ai pas encore eu r
45. s techniques innovantes et de faire s interp n trer des univers tr s diff rents comme la vid o Aujourd hui les d cors d op ra ont largement rattrap le th tre Laurent Pelly signe tous les costumes de ses spectacles arrive t il qu ils influent sur la sc nographie Quand on sait que les costumes vont tre tr s caract ris s il est important que la sc nographie soit un peu en retrait Ainsi par exemple pour Mille francs de r compense je savais que le parti pris de costumes aux silhouettes tr s marqu es suffiraient indiquer l poque et le caract re social des personnages je n avais pas besoin ni l envie d en rajouter avec papier peint salon bourgeois et mansarde qui auraient soulign un premier degr m lo de la pi ce J ai pr f r faire un clin d oeil humour de Victor Hugo et assez vite imagin un d cor tr s graphique dans l esprit de Daumier qui en trois coups de crayon sugg re les personnages et leur environnement Chose curieuse en travaillant la maquette je me suis apercue que les murs que je n avais pas faits se voyaient sans probl me Ce que j aime beaucoup dans ma collaboration avec Laurent Pelly c est que chaque fois ca me plonge dans des univers que je ne connaissais pas forc ment tient en alerte ma curiosit et m oblige changer de registre Personnellement je n ai pas envie d tre une machine d cor Ce qui m int resse que ce soit avec Laurent ou avec d aut
46. sc nographie on est dans une conception tridimensionnelle Si on prend au mot la traduction de sc nographie crire la sc ne a me convient tout fait car il s agit bien pour moi de collaborer avec le metteur en sc ne l criture d une dramaturgie dans l espace C est dire que le d cor ne se contente pas d tre une image il est pourvoyeur de parcours provocateur de jeu Personnellement j aime amplifier l espace de jeu en jouant sur des hauteurs diff rentes soit par des escaliers soit par l organisation de diff rents plans selon les situations que sugg re le texte ou le livret C est dire que pour vous le d cor est un outil de la repr sentation Une machine jouer comme le disait Ren Allio Oui tout fait Par exemple Laurent a un esprit tr s ludique il aime jouer avec l espace et les l ments du d cor et j ai eu parfois vraiment l impression de lui fournir une machine jouer avec plein d outils qu il peut utiliser ou pas M me si nous nous connaissons et travaillons ensemble depuis vingt ans le processus n est heureusement jamais pareil il peut avoir une id e tr s pr cise de ce qu il veut et alors il exprime par un petit croquis sinon je pars de z ro et nous avan ons en changeant des propositions Parfois nous partons d une r f rence la peinture au cin ma ou l id e d un espace en soi Il peut me dire je voudrais que ce soit une b
47. seult l Op ra Bastille a t contest mais moi j ai trouv cela tr s beau Il s agit de pistes qui doivent tre explor es avec pertinence mais qu il ne faut pas refuser d embl e C est aussi une question g n rationnelle on n entend plus les m mes sons on ne voit plus les m mes images on n a plus la m me notion de rapidit qu au si cle dernier alors pourquoi ne pas l exp rimenter aussi sur nos sc nes qui si elles sont le lieu privil gi de l imaginaire ne doivent en aucun cas tre coup es de la vie En haut Copp lia 1996 chor graphie Patrice Bart d cors Ezio Toffolutti Photos Cosimo Mirco Magliocca Op ra national de Paris YN E u En haut Electronic City de Falk Richter mise en sc ne Cyril Teste collectif MxM 2007 Photo DR Ci dessus Paradiscount de Patrick Bouvet mise en sc ne de Cyril Teste Collectif MxM 2004 Photo DR Nouvelles technologies pour une scene en mTmouvement Par Cyril Teste metteur en sc ne com dien et sc nographe Apr s des tudes e formation de com dien au C sup rieur d Art dramatique aris Cyril Teste fonde le collectif M amp M avec lequel il d veloppe depuis 2001 une recherche et une ouverture sur les formes d expressions th trales en utilisant avec coh rence les nouveaux moyens techniques J CHOLLET tiques puis une Srvatoire national Du num rique la po sie l issue des diff rents travaux
48. t constitutif du spectacle plus qu un simple d cor Pour moi il est fondamental de toujours partir de l es pace nu en r f rence au livre de Peter Brook tant pour le metteur en sc ne que pour le chor graphe Par ailleurs cet espace n est jamais r ellement nu mais bon En tout cas il faut avoir l id e d une chose qui se construit Chez un des plus grands chor graphes Balanchine la sc nographie se r duit le plus souvent des pendrillons noirs avec dans le fond un cyclo bleu dont la couleur peut varier et basta cosi la sc nographie c est la danse et le corps des danseurs qui la dessine en relation avec la musique Pour moi un d cor ne doit en aucun cas tre d coratif mais participer d un regard ou m me de plusieurs regards Il faut int grer aussi la lumi re qui est fondamentale et les costumes tout cela forme un ensemble indissociable au final C est chaque fois une aventure tout fait nouvelle que ce soit avec Ezio Toffolutti un amoureux du th tre qui a travaill notamment avec Benno Besson et sign lui m me des mises en sc ne ou avec Paul Andreu grand architecte qui l oppos des immenses constructions claires auquel il est accoutum dit ici vouloir explorer l ombre ou encore avec Claude Lev que qui a su formidablement collaborer avec Angelin Preljocaj lors d une des derni res cr ations du Ballet Siddharta sur la cr ation musicale de Bruno Mantovani C est surt
49. t j ai travaill aussi avec un sc nographe comme Bernard Michel mais tr s vite je me suis mis concevoir les d cors moi m me Aujourd hui ce n est plus fondamentalement diff rent Reste qu l op ra c est la relation du visuel avec la musique qui est primordiale La musique impose parfois une dimen sion plus grandiose la sc nographie mais surtout elle oblige penser beaucoup plus la mise en sc ne en amont des r p titions on peut moins facilement arriver avec une structure ouverte qui va voluer au fil des r p titions bien qu on puisse toujours remettre certains l ments en cause au cours du travail C est en coutant la musique que j imagine tous les mouvements de d cor La musique donne d embl e une chair aux mots cela permet de concevoir les choses l avance alors qu au th tre il faut attendre le corps des acteurs Il y a aussi la question des chanteurs j ai parfois fait des d cors qui n taient pas toujours faciles pratiquer pour les acteurs avec des pentes assez fortes ou des contraintes physiques difficiles ce que l on ne peut en g n ral pas se permettre l op ra L autre contrainte majeure l op ra c est bien s r l acoustique Le plateau compl tement nu et ouvert ce n est pas vident pour les voix Pour les chanteurs plus le d cor est ferm mieux c est Travailler l op ra implique certes des contraintes mais elles sont aussi g n ratrices d motions nouvelles
50. te Brand d Henrik Ibsen mise en sc ne St phane Braunschweig Th tre National de Strasbourg 2005 Photo Elisabeth Carecchio Page suivante Docteur Faustus d apr s Thomas Mann mise en sc ne St phane Braunschweig et G Barberio Corsetti 1993 Photo Elisabeth Carecchio Je pars toujours du vide lt de quoi ai je besoin P gt il y a donc assez peu de meubles et d accessoires mais presque toujours des portes pour entrer et sortir des fen tres qui donnent l id e qu il y a un ext rieur la sc ne des chaises et des lits partir de ces l ments basiques je vais inventer des volumes des formes qui ont toujours voir avec la struc ture de la pi ce La sc nographie comporte une dimension la fois structurale et structurante La question des rapports d chelle avec les personnages est tr s importante la hauteur des parois par exemple est ce que l acteur doit avoir l air petit ou grand dans l espace De mani re g n rale je m inscris plut t dans la verticalit j utilise plus rarement la vision panoramique mais c est l inverse dans mon prochain spectacle Lulu de Wedekind Cela varie vraiment d une pi ce l autre Dans vos sc nographies int grez vous l usage des nouvelles technologies Pensez vous que la sc nographie doit voluer avec les techniques les plus innovantes ou que l on peut encore aujourd hui se satisfaire d un th tre de tr teaux S B Un th
51. tre de tr teaux certes non d ailleurs je n ai jamais pens faire du th tre de tr teaux justement parce que la dimension plastique en est absente M me si elle n est pas d corative et pas forc ment spectaculaire l image est tr s importante dans mon travail Quant aux nouvelles technologies j ai t l un des premiers les utiliser en France en 1993 dans un spectacle r alis quatre mains avec Barberio Corsetti Docteur Faustus d apr s Thomas Mann o la sc nographie reposait enti rement sur la vid o dans l esprit des recherches d avant garde qu il pratiquait depuis pas mal de temps en Italie l poque il y avait en France une forte r sistance vis vis des nouvelles technologies laquelle je n chappais pas moi m me mais en m me temps j ai toujours pens qu il fallait aussi accompagner l volution technologique et j tais tr s agac par la formule r ductrice lt le th tre c est un acteur et un texte En d couvrant la po sie incroyable du travail de Barberio Corsetti o la recherche vid o s inscrivait surtout dans un cadre chor graphique et explorait les rapports du corps de l acteur l image virtuelle je lui ai propos de mettre ses recherches au service d une dramaturgie textuelle et nous avons cr Docteur Faustus Ce travail m a ouvert d immenses perspectives j ai entrevu tout ce que l on pouvait faire et ne pas faire et j ai ensuite concu plusieurs spectacle
52. turel que nous fassions une exposition sur Monet puisque ce mus e rec le la collection la plus impor tante d oeuvres de Monet 138 pi ces et qu il est le seul mus e au monde porter son nom Dans cette ann e Monet nous avons commenc par l exposition Monet et l abstraction en partenariat avec le mus e Thyssen Bornemisza de Madrid qui a connu un grand succ s Ensuite j ai pens qu il serait int ressant de montrer un Monet plus intime travers une collection d ceuvres tr s diverses produites tout au long de la vie du peintre En effet nous poss dons ici un r sum de son oeuvre depuis ses premi res caricatures r alis es entre 14 et 18 ans jusqu sa derni re toile peinte en 1926 Au milieu de ce parcours nous avons bien s r le tableau c l brissime qui a donn son nom l impressionnisme Impression soleil levant Mais il y a aussi des choses tr s diverses et plus rarement expos es carnets de croquis pastels dessins Tout cela forme un ensemble coh rent qui retrace la vie du grand artiste mais de mani re plus personnelle que les expositions uniquement centr es sur certains chefs d oeuvre Notre exposition est donc tout fait compl mentaire de celle pr sent e au Grand Palais l une offrant au public l opportunit de d couvrir exceptionnel lement r unis pour l occasion des chefs d oeuvre dispers s aux quatre coins du monde l autre permettant de voir dans leur ensemble les chefs d
53. ues ANNAUD 2007 SECTION VII PHOTOGRAPHIE Lucien CLERGUE 2006 Yann ARTHUS BERTRAND 2006 ASSOCI S TRANGERS S M I Farah PAHLAVI 1974 leoh Ming PEI 1983 Philippe ROBERTS JONES 1986 Ilias LALAOUNIS 1990 Andrzej WAJDA 1994 Antoni TAPI S 1994 Leonard GIANADDA 2001 Seiji OZAWA 2001 William CHATTAWAY 2004 Seiichiro UJIIE 2004 Woody ALLEN 2004 SA Karim AGA KHAN IV 2007 SA Sheikha MOZAH 2007 Sir Norman FOSTER 2007 L Acad mie des Beaux Arts est l une des cinq acad mies qui constituent l Institut de France l Acad mie fran aise l Acad mie des Inscriptions et Belles Lettres l Acad mie des Sciences l Acad mie des Beaux Arts l Acad mie des Sciences Morales et Politiques
54. ur les costumes c est diff rent les ballets russes par exemple ont beaucoup r utilis leurs costumes dans diff rentes productions Parfois on peut r utiliser des l ments de d cor J avais demand Jean Claude Callotta de cr er un ballet pour la Compagnie et Daniel Jeanneteau de faire la sc nographie qui tait tr s belle une sorte d entonnoir renvers qui comportait des pendrillons un peu particuliers qu on a ap pel des Gallotta Et bien on continue aujourd hui les utiliser et les appeler ainsi De temps en temps quelqu un nous demande quel est ce terme technique inconnu Il faut donc se garder de toute position de principe et va luer chaque situation en se disant que l action de recycler constitue aussi un geste artistique Mais il faut le faire avec discernement et respect des ceuvres Les nouvelles technologies ont elles fait voluer significativement les d cors pour la danse Dans l affirmative ne risquent elles pas de prendre le pas sur le c t tr s pur d pouill du corps en mouvement Oui bien s r une tape d cisive a t franchie depuis longtemps avec l apparition de la vid o Pour moi ce n est pas un danger d exp rimenter de nouvelles techniques de voir comment les int grer la d marche cr atrice dans la mesure o il s agit d une recherche artistique et non d une solution de facilit Le travail de Bill Viola par exemple dans Tristan et Y
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