L`arrêt n° 06-89330 du 13/11/2007
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1. 000 au procureur de la R publique soit dans les 5 jours suivant sa cl ture cette date r sultant clairement de la feuille de transmission au parquet qu il y a donc lieu de rejeter l argumentation tir e de la nullit du proc s verbal la proc dure tant r guli re au regard de l article 18 de la loi du 4 ao t 1994 alors que les proc s verbaux font foi jusqu preuve du contraire que le pr venu d montrait que la date du proc s verbal tait le 6 juin mais que la feuille de transmission au parquet mentionnait que le proc s verbal aurait t tabli le 5 juin et que le num ro de poursuite prouvait que le proc s verbal avait t d pos au http www legifrance gouv fr affichJuriJudi do oldAction rechJuriJudi amp idTexte JU 01 09 2013 Cour de cassation criminelle Chambre criminelle 13 novembre 2007 06 89 330 In Page 2 sur 4 parquet non le 9 juin mais le 13 juin 2000 que la cour d appel s est born e noncer que le proc s verbal a t dress par la DGCCRF le 6 juin et transmis au procureur le 9 juin sans rechercher si les dates des 6 juin et 9 juin n taient pas en contradiction avec les nonciations des pi ces produites que d s lors la cour d appel n a pas l galement justifi sa d cision Attendu qu avant toute d fense au fond la pr venue avait invoqu la nullit du proc s verbal tabli par les agents de la DDCCRF base de la poursuite au motif qu il n avait pas t adress au pr2. Cour de cassation criminelle Chambre criminelle 13 novembre 2007 06 89 330 In Page 1 sur 4 FE D Legifra nee R PUNLIQUE FRAN AISE cn LE SERVICE PUBLIC DE LA DIFFUSION DU DROIT R f rences Cour de cassation chambre criminelle Audience publique du mardi 13 novembre 2007 N de pourvoi 06 89330 Non publi au bulletin Rejet M Cotte pr sident pr sident SCP Piwnica et Molini SCP Waquet Farge et Hazan avocat s Texte int gral REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS LA COUR DE CASSATION CHAMBRE CRIMINELLE a rendu l arr t suivant Statuant sur les pourvois form s par LA SOCI T SAP FRANCE LA SOCI T CONCURRENCE partie civile contre l arr t de la cour d appel de VERSAILLES 18e chambre en date du 17 novembre 2006 qui dans la proc dure suivie contre la premi re pour contraventions la loi relative l emploi de la langue fran aise a sur renvoi apr s cassation prononc sur les int r ts civils Joignant les pourvois en raison de la connexit Vu les m moires produits en demande et en d fense Attendu qu il r sulte de l arr t attaqu et des pi ces de proc dure que la soci t Concurrence a fait l acquisition d un progiciel de gestion int gr e dit par une soci t allemande et distribu en France par la soci t SAP France que la notice d utilisation et tous les documents d accompagnement de ce produit tant r dig s en langue anglaise la
3. ainsi des frais suppl mentaires les fabricants du produit la CJCE a consid r ainsi en mati re d tiquetage qu en l absence d harmonisation communautaire les Etats membres peuvent adopter des mesures exigeant que ces mentions soient libell es dans la langue du pays o le produit est vendu ou dans une langue ais ment compr hensible pour le consommateur qu il ne peut tre s rieusement soutenu par l appelant que la traduction e t entra n des frais trop importants tant en outre rappel que dans les critures et les pi ces produites il est tabli que d s les mois suivants les notices taient multilingues que d s lors aucune contrari t n existe entre la loi du 4 ao t 1994 et l article 28 du trait CEE qu il n y a donc pas lieu de poser la question pr judicielle la CJCE telle que pr conis e par l appelant que la petite ou moyenne entreprise qui ach te un logiciel doit donc tre en mesure d en comprendre le fonctionnement quand bien m me elle puisse par la suite s adresser un professionnel pour l installation et la maintenance et que c est juste titre que le premier juge a consid r qu en l esp ce la loi prot ge le consommateur en imposant l usage de la langue nationale et ce particuli rement dans un domaine o les contresens et erreurs de manipulation sont fr quentes et o en outre la langue anglaise si elle peut tre ma tris e de fa on g n rale peut ne pas l tre dans un domaine techniq
4. aupr s de la soci t SAP la cour d appel n a fait qu user de son pouvoir d appr cier souverainement dans la limite des conclusions des parties l indemnit propre r parer le dommage n de l infraction D o il suit que le moyen ne saurait tre accueilli Et attendu que l arr t est r gulier en la forme REJETTE le pourvoi Ainsi jug et prononc par la Cour de cassation chambre criminelle en son audience publique les jour mois et an que dessus Etaient pr sents aux d bats et au d lib r dans la formation pr vue l article 567 1 1 du code de proc dure p nale M Cotte pr sident M Blondet conseiller rapporteur M Farge conseiller de la chambre Greffier de chambre Mme Lambert En foi de quoi le pr sent arr t a t sign par le pr sident le rapporteur et le greffier de chambre Analyse D cision attaqu e Cour d appel de Versailles du 17 novembre 2006 http www lesifrance gouv fr affichJuriJudi do oldAction rechJuriJudi amp idTexte JU 01 09 2013
5. ficult s et d marches subis par la soci t Concurrence du fait des infractions de non usage de la langue fran aise et a rejet la demande d indemnisation du pr judice commercial li l impossibilit pour la soci t Concurrence d exercer son activit par le biais d un site internet aux motifs que la soci t Concurrence a tabli par divers courriers et documents le retard qu elle a subi dans la mise en place du logiciel et les difficult s qu elle a rencontr es pour pouvoir l utiliser du fait de l absence de document en langue fran aise utilisable imm diatement qu elle a d galement faire de multiples d marches pour pouvoir r aliser enfin son projet que ce pr judice est en lien direct avec les infractions relev es que toutefois la soci t Concurrence ne peut s rieusement pr tendre que ce retard serait lui seul d terminant d un pr judice commercial tel qu il est d crit et chiffr dans ses critures qu en effet il n est pas tabli que l aggravation sic pr tendue du chiffre d affaires soit la seule cons quence des infractions qu il n est pas non plus produit de documents comme de multiples r clamations de clients ou de ruptures de commandes qu elle convient elle m me qu il est difficile d valuer un pr judice conomique que d s lors le pr judice s il est bien r el et direct peut tre valu une somme de 5 000 euros alors que d une part l auteur de l infraction est tenu de r pare
6. i par les agents de la DDCCRF la citation qu il lui avait fait d livrer et s tant born viser dans l acte de poursuite le proc s verbal recueillant la plainte de la soci t Concurrence la preuve des infractions sur lesquelles celle ci fondait sa demande de r paration ne pouvait tre rapport e Attendu que pour carter cette argumentation l arr t prononce par les motifs repris au moyen Attendu qu en cet tat et d s lors qu il n est pas soutenu que la demanderesse n aurait pas eu acc s l ensemble des pi ces de la proc dure en vue de leur discussion contradictoire l audience et n aurait pas dispos du temps et des facilit s n cessaires la pr paration de sa d fense l arr t n encourt pas la censure D o il suit que le moyen ne peut qu tre cart Sur le troisi me moyen de cassation pris de la violation des articles 28 30 et 129 A 234 du trait CEE 3 de la directive du 22 d cembre 1969 2 de la loi n 94 665 du 4 ao t 1994 591 et 593 du code de proc dure p nale d faut et contradiction de motifs manque de base l gale en ce que l arr t attaqu a d clar les faits constitutifs de l infraction pr vue et r prim e par l article 4 du d cret n 95 240 du 3 mars 1995 et 2 alin a 1 de la loi du 4 ao t 1994 constitu s a d clar recevable la constitution de partie civile de la soci t Concurrence et a condamn la soci t SAP France lui payer les sommes de 5 000 euros au t
7. ielles faites par le contr leur mettant ainsi en vidence les 29 contraventions vis es la poursuite lorsqu ont t d couverts les divers documents dont pas un n tait r dig en langue fran aise qu aucun texte n exige que le proc s verbal de la DGCCRF soit joint la citation qu au demeurant cette citation vise le proc s verbal de plainte laquelle a t suivie d une enqu te corroborant les d clarations du plaignant ces l ments valant moyens de preuve qu il y a lieu de rejeter galement cette argumentation confirmant en cela le premier juge alors que la constatation des infractions n a de valeur probante que si elle a t r alis e conform ment la l gislation en vigueur que les infractions la loi du 4 ao t 1994 ne peuvent tre constat es et prouv es que par des proc s verbaux de la DGCCRF que les proc s verbaux de la DGCCRF doivent tre adress s au procureur de la R publique et joints la citation qu il r sulte des nonciations de la cour d appel que le proc s verbal de la DGCCRF n tait pas annex la citation ni vers la proc dure par le minist re public que d s lors la cour d appel qui s est born e noncer qu aucun texte n exigeait que le proc s verbal de la DGCCRF soit joint la citation a viol les dispositions susvis es Attendu que la soci t SAP a soutenu pour sa d fense que le minist re public n ayant pas joint le proc s verbal de constatation tabl
8. itre de dommages et int r ts et de 5 000 euros au titre de ses frais irr p tibles d appel aux motifs que l article 28 du trait CEE interdit les restrictions quantitatives l importation ainsi que toutes mesures d effet quivalent entre les Etats membres sous r serve de l article 30 du m me trait qu il n y a pas de directive communautaire fixant les r gles appliquer en mati re d utilisation de la langue dans les http www lesifrance gouv fr affichJuriJudi do oldAction rechJuriJudi amp idTexte JU 01 09 2013 Cour de cassation criminelle Chambre criminelle 13 novembre 2007 06 89 330 In Page 3 sur 4 notices d utilisation des produits de l esp ce cette question tant du ressort des Etats membres que toutefois la plupart des Etats membres ont consid r qu il est n cessaire d informer le consommateur dans sa propre langue la Commission europ enne encourageant l information multilingue tout en permettant aux Etats d utiliser la langue du pays de commercialisation du produit que d s lors pour les produits commercialis s en France l utilisation de la langue est r gl e par la loi du 4 ao t 1994 qui impose d utiliser la langue fran aise pour la d signation l offre la pr sentation la publicit crite ou parl e et les modes d emploi d un article ou d un produit que sur le principe d imposer des exigences linguistiques des modes d emploi de produits import s d un Etat membre qui contraindrait
9. mpagnement d un produit en langue fran aise susceptible de cr er une entrave au droit communautaire tait incompatible avec l article 28 du trait CE Attendu que l arr t qui a rejet par les motifs repris au moyen cette exception n encourt pas les griefs all gu s d s lors que la mesure d effet quivalent des restrictions quantitatives l importation qui pourrait r sulter de la l gislation prescrivant l emploi de la langue fran aise dans les modes d utilisation des produits est justifi e conform ment l article 30 du Trait par la protection des consommateurs sur le territoire national D o il suit que le moyen irrecevable pour le surplus en ce qu il reproche la cour de renvoi d avoir statu en conformit de l arr t de cassation qui l a saisie ne saurait tre accueilli II Sur le pourvoi de la soci t Concurrence Sur le moyen unique de cassation pris de la violation des articles 2 alin a 1 de la loi du 4 ao t 1994 imposant l usage de la langue fran aise 2 3 et 593 du code de proc dure p nale d faut de motifs manque de base l gale en ce que l arr t attaqu a condamn la soci t SAP verser la somme de 5 000 euros en r paration du http www lesifrance gouv fr affichJuriJudi do oldAction rechJuriJudi amp idTexte JU 01 09 2013 Cour de cassation criminelle Chambre criminelle 13 novembre 2007 06 89 330 In Page 4 sur 4 pr judice conomique li aux retards dif
10. ocureur de la R publique dans les cinq jours suivant sa cl ture comme le pr voit sous peine de nullit l article 18 de la loi du 4 ao t 1994 Attendu que pour rejeter cette exception l arr t rel ve qu il r sulte des pi ces de la proc dure que dress le 6 juin 2000 le proc s verbal a t adress au procureur de la R publique le 9 juin 2000 dans les cinq jours suivant sa cl ture Attendu qu en l tat de ces motifs la cour d appel qui n tait pas tenue d entrer dans le d tail de l argumentation de la pr venue a justifi sa d cision D o il suit que le moyen ne saurait tre admis Sur le deuxi me moyen de cassation pris de la violation des articles 16 et 18 de la loi du 4 ao t 2004 L 215 1 du code de la consommation 551 591 du code de proc dure p nale d faut et contradiction de motifs manque de base l gale en ce que l arr t attaqu a d clar les faits constitutifs de l infraction pr vue et r prim e par l article 4 du d cret n 95 240 du 3 mars 1995 et 2 alin a 1 de la loi du 4 ao t 1994 constitu s a d clar recevable la constitution de partie civile de la soci t Concurrence et a condamn la soci t SAP France lui payer les sommes de 5 000 euros au titre de dommages et int r ts et de 5 000 euros au titre de ses frais irr p tibles d appel aux motifs qu en l esp ce la poursuite se fonde bien sur les d clarations de M X mais aussi sur les constatations mat r
11. r enti rement le dommage qui r sulte directement de l infraction sans qu il soit n cessaire que cette infraction en soit la cause unique et d terminante qu en exigeant que le retard caus par la soci t SAP du fait des infractions de non usage de la langue fran aise soit lui seul la cause d terminante de la diminution du chiffre d affaires subi par la soci t Concurrence la cour d appel a viol les textes pr cit s alors que d autre part l infraction de non usage de la langue fran aise qui a emp ch la mise en place d un site internet de vente en ligne est l origine certaine et directe de la perte d une chance de r aliser un chiffre d affaires au moyen de ces ventes qu en omettant de statuer sur ce chef de pr judice dont la soci t Concurrence sollicitait l indemnisation p 26 8 1 p 30 8 11 p 31 8 4 p 32 8 11 la cour d appel a viol les textes pr cit s alors que enfin s agissant de la r paration de la perte d une chance de r aliser un chiffre d affaires sur un nouveau march l absence de r clamations de clients ou de rupture de commandes constituent des motifs inop rants de sorte que la cour d appel n a pas l galement justifi sa d cision Attendu qu en valuant comme elle l a fait la r paration du pr judice r sultant pour la soci t Concurrence de l atteinte port e son droit d avoir acc s dans la langue fran aise la description et au mode d utilisation du produit acquis
12. soci t Concurrence a saisi la direction d partementale de la concurrence de la consommation et de la r pression des fraudes DDCCRF qui a constat que SAP France avait commercialis plusieurs de ces progiciels en m connaissance des dispositions des articles 2 de la loi du 4 ao t 1994 1er et 4 du d cret du 3 mars 1995 que le minist re public a fait citer la soci t SAP France devant le tribunal de police qui l a d clar e coupable de vingt neuf contraventions mais a d bout la soci t Concurrence partie civile de ses pr tentions faute d un pr judice direct et certain qu apr s avoir constat l extinction de l action publique par l amnistie la cour d appel de Paris a par arr t du 4 juillet 2003 d bout la partie civile de ses demandes que sur le pourvoi de la partie civile la Cour de cassation a cass et annul en ses seules dispositions civiles l arr t de la cour d appel de Paris et renvoy la cause et les parties devant la cour d appel de Versailles En cet tat Sur le pourvoi de la soci t SAP France Sur le premier moyen de cassation pris de la violation des articles 18 de la loi du 4 ao t 1994 537 et 591 du code de proc dure p nale d faut et contradiction de motifs manque de base l gale en ce que l arr t attaqu a rejet la demande d annulation du proc s verbal dress par la DGCCRF aux motifs que le proc s verbal dress par la DGCCRF le 6 juin 2000 a t transmis le 9 juin 2
13. ue que les divers documents relev s par la DGCCRF soit le manuel d utilisation du logiciel de 100 pages r dig es en anglais et divers documents institu s Early Watch Aller User Guide R 3 Licensing the SAP system release restrictions for R 3 tous r dig s en langue anglaise constituent donc bien des infractions la loi du 4 ao t 1994 que les constatations faites sont suffisantes et ne justifient pas la mesure d expertise demand e qu il ne peut tre v ritablement soutenu que l information en ligne dont il n est d ailleurs pas justifi dans la mesure o l appelant indique justement ne pas pouvoir utiliser ce logiciel et dont il est argu par l appelant qu elle aurait t install e post rieurement puisse au jour des faits pallier l absence de documents crits r dig s en langue fran aise que la mat rialit des infractions est d s lors constitu e et qu il n y a donc pas lieu expertise 19 alors que les effets restrictifs la libre circulation des marchandises ne doivent pas tre hors de proportion par rapport au r sultat recherch que constitue une restriction l importation prohib e par l article 28 du trait CEE l obligation g n rale et absolue faite tout industriel de pr voir que les modes d emploi d un produit devraient tre traduits dans une langue nationale qu il en va ainsi de la loi du 4 ao t 1994 en ce qu elle oblige tout mode d emploi tre traduit en fran ais sans a
14. utre examen 29 alors que l emploi de la langue fran aise est impos dans le seul but de prot ger le consommateur et que la mesure d effet quivalent des restrictions quantitatives l importation qui pourrait r sulter de la l gislation prescrivant l utilisation de la langue fran aise dans les modes d emploi des progiciels est justifi e par la protection du consommateur sur le territoire national que pour consid rer que l infraction tait tablie la cour d appel s est born e noncer que la documentation tait r dig e en anglais sans rechercher si cette documentation n tait pas destin e exclusivement des professionnels et non aux consommateurs m connaissant ainsi les textes susvis s que d s lors la cour d appel n a pas justifi l galement sa d cision 39 alors que l utilisation de la langue fran aise est impos e pour les documents constituant un mode d emploi du produit que le pr venu faisait valoir que les documents mentionn s par le proc s verbal de la DGCCRF ne constituaient pas des modes d emploi et n taient que des documents d installation qu en se bornant num rer les divers documents relev s par la DGCCRF sans rechercher si ces documents constituaient un mode d emploi la cour d appel n a pas donn de base l gale sa d cision Attendu que la soci t SAP a soutenu que l obligation p nalement sanctionn e de r diger le mode d emploi ou d utilisation et les documents d acco
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