Comment lutter contre les causes réelles de la pauvreté ?
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1. niveau de vie la prise en compte du revenu mon taire n est pas suffisante car il faudrait tenir compte du revenu en nature que beaucoup tirent de la propri t de leur logement ou de la r alisation de travaux domestiques N anmoins on aurait tort de jeter le b b avec l eau du bain ces taux de pauvret sont des indicateurs qui ont le m rite d exister et de refl ter une composante importante de la situation Morale de cette histoire il n est pas s rieux de stigmatiser la France comme tant un pays tr s fortement touch par la pauvret Mais ce n est pas une raison pour ne rien faire d autre que chanter cocorico 2 Principe de la ligne lutter contre la pauvret devrait d abord consister r tribuer correctement les actions utiles et s organiser pour qu un maximum de personnes puissent accomplir de telles actions L assistance est un pis aller La doctrine sociale de l Eglise et les principes de la R publique fran aise se rejoignent pour aller vers une politique visant donner tout tre humain des occasions de se rendre utile et de tirer des revenus des services qu il rend plut t que de l assistance En quelque sorte Chr tiens et Fran ais se reconnaissent dans une version un peu transform e d un c l bre proverbe chinois donne un poisson au pauvre tu le nourris un jour et tu ne fais rien pour sa dignit apprends lui p cher et ne lui confisque pas le produit de sa p c2. fait pas partie de ces conditions Recevoir de quoi vivre sans rien faire d utile si l on est capable de travailler ce n est certes pas la perfection Risquons une application au cas d licat des demandeurs d asiles et des immigr s clandestins L administration et le cas ch ant les tribunaux mettent souvent fort longtemps statuer sur le sort de ces personnes en attendant elles peuvent tre prises en charge dans des structures d accueil mais il leur est interdit de travailler L acc s la ligne au gain de leur pain quotidien leur est ainsi refus De telles dispositions sont indignes tant du point de vue r publicain que du point de vue chr tien Dire cela ne signifie nullement partager l id ologie selon laquelle la France devrait accueillir toute la mis re du monde J adh re la phrase suivante du Compendium de la doctrine sociale de l Eglise n 298 La r glementation des flux migratoires selon des crit res d quit et d quilibre est une des conditions indispensables pour obtenir que les insertions adviennent avec les garanties requises par la dignit de la personne humaine Et je pr cise simplement que la dignit des migrants inclut au premier chef l acc s au travail Seconde application il y en aurait bien d autres mais il faut se limiter la parentalit Notre soci t ne reconna t pas comme elle le devrait l utilit y compris conomique de la fonction pare
3. m nag re tout cela doit tre adapt au cas particulier de chaque personne d pendante Cela rel ve de ce que l on peut appeler l artisanat technologique il s agit d artisanat et non de production en s rie mais une partie des intervenants a recours de la haute technologie qu il s agisse de m decine de m canique d lectronique de domotique etc Le probl me du pauvre classique c est dire d sargent ressemble par certains aspects celui de la personne d pendante Il ne parvient pas par ses propres moyens disposer d un revenu suffisant pour vivre confortablement La famille pauvre pareillement manque des ressources propres qui permettraient chacun de ses membres de vivre correctement Il s agit donc d un manque d autonomie cette personne ou cette famille a besoin d une aide ext rieure Dans les deux cas l aide a pour but premier de maintenir ou de restaurer un certain niveau d autonomie Parfois 1l faut remettre en selle quelqu un qui a perdu son employabilit d autres fois l ambition des aidants doit raisonnablement se limiter des objectifs plus modestes tels que la sociabilit la capacit de s occuper de sa propre sant d effectuer certaines d marches etc Quand on discute avec des responsables de Centres d h bergement et de r insertion sociale les CHRS on voit que pour beaucoup de leurs clients l objectif d une remise au travail ne sa
4. Comment lutter contre les causes r elles de la pauvret Jacques BICHOT professeur m rite l universit Lyon 3 vice pr sident de l Association des conomistes catholiques 1 Les taux de pauvret observ s en France sont parmi les plus bas de ceux des pays d velopp s C est ce que montre une tude de l OCDE L indicateur retenu est le niveau de vie du m nage quotient de ses revenus mon taires par le nombre d unit s de consommation qu il repr sente 3 seuils sont utilis s pour caract riser la pauvret 40 50 et 60 du revenu m dian celui du m nage qui a 50 de plus pauvres et 50 de plus riches gt En retenant 40 grande pauvret la France a 2 8 de pauvres Deux pays seulement font mieux le Danemark 2 1 et la Su de 2 5 La Finlande est galit la plupart des pays europ ens sont entre 3 et 7 le Japon est 9 5 et les USA 11 4 gt En retenant 60 conception extensive de la pauvret la France vient en 4 position avec 14 1 de pauvres Su dois 11 4 Danois 12 3 et Norv giens 12 4 font mieux L Allemagne 17 2 le Canada 19 et l Italie 19 7 font moins bien Le Japon 20 8 et les Etats Unis 23 9 sont en queue Certes le taux de pauvret mon taire n est pas un indicateur excellent car bien d autres facteurs que le revenu mon taire entrent en ligne de compte et m me si on se limite l aspect
5. ette dynamique par des interventions intempestives par une multiplication des r glementations et par une valse des mesures une instabilit juridique et institutionnelle Je pense aussi que si l hypertrophie de nos codes du travail des imp ts et de la s curit sociale cr ent du sous emploi et de la pauvret il en va de m me de l incapacit des pouvoirs publics canaliser les activit s financi res et endiguer toutes sortes de parasitismes la libert qui g n re des emplois est celle des enfants de Dieu et celle de la devise r publicaine et de la D claration des droits de l homme et du citoyen pas celle du renard dans le poulailler Conclusion tre des serviteurs diligents mais conscients de leurs limites Pour lutter contre les causes r elles de la pauvret il me semble que nous devons r fl chir ce que dit J sus en Luc 14 28 33 Qui de vous en effet s il veut b tir une tour ne commence par s asseoir pour calculer la d pense et voir s il a de quoi aller jusqu au bout Qui veut s attaquer au mal pr sent dans notre soci t aux dysfonctionnements de notre conomie ne doit pas agir seulement en suivant ses bons sentiments il lui faut s asseoir et r fl chir la meilleure mani re de proc der C est d ailleurs un message de Benoit XVI dans Caritas in veritate toute charit bien ordonn e commence par l analyse des probl mes et la recherche des solutions en mobilisant tout
6. he tu lui permets de se nourrir sa vie durant et tu contribues restaurer sa fiert C t r publicain citons la Constitution de 1793 dont le pr ambule consiste en une version enrichie de la D claration des droits de l homme et du citoyen de 1789 L article 21 de cette nouvelle D claration dispose La soci t doit la subsistance aux citoyens malheureux soit en leur procurant du travail soit en assurant les moyens d exister ceux qui sont hors d tat de travailler Ce texte indique ainsi que les personnes capables de travailler ne doivent pas tre entretenues ne rien faire mais mises en situation de se rendre utiles et d en tirer une juste r mun ration C est la strat gie de la ligne et de son mode d emploi le don du poisson devant tre r serv ceux qui ne peuvent pas p cher C t eccl sial on citera le D cret Apostolicam actuositatem de Vatican II selon lequel il ne faut pas offrir comme don de la charit ce qui est d j d en justice Cela s applique non seulement la juste r tribution du travail effectu mais aussi l occasion d exercer un travail La Constitution pastorale Gaudium et Spes galement de Vatican IL rappelle que le bien commun est un ensemble de conditions sociales qui permettent tant aux groupes qu chacun de leurs membres d atteindre leur perfection d une fa on plus totale et plus ais e Or qui oserait dire que l acc s au travail ne
7. notre potentiel intellectuel Une fois que nous aurons fait cela et agi en cons quence nous aurons toujours des pauvres avec nous comme le dit J sus en Matthieu 26 11 Son royaume n est pas de ce monde il n y aura jamais de soci t parfaite Nous devons lutter contre la pauvret en mobilisant toute notre nergie mais aussi en sachant que ce faisant nous sommes des serviteurs et que le serviteur n est pas plus grand que le ma tre Le but ultime n est pas l radication de la pauvret mais la pr sence de l amour indissociablement humain et divin qui s exprime travers les comportements et les pens es des pauvres et des nantis
8. ntale Par exemple les prestations familiales sont con ues de plus en plus comme une assistance une redistribution en faveur des familles pauvres Le dernier rapport Attali remis voici 15 jours au Pr sident de la R publique conseille ainsi la mise sous conditions de ressource des allocations familiales Cela reviendrait donner certains parents au titre de la charit r publicaine dite solidarit ce qui est due en stricte justice tous les parents en raison de l utilit qu ils pr sentent pour la soci t en levant des enfants A quand la mise sous conditions de ressources des traitements des enseignants 3 La lutte contre la pauvret requiert la fois une strat gie conomique et sociale d ensemble et une compl te personnalisation des prises en charge Commen ons par la n cessit du sur mesure Soit le probl me de la d pendance qui est un cas particulier de pauvret quand on devient d pendant physiquement ou psychiquement m me si l on a une retraite confortable on entre dans la cat gorie de ceux dont les bien portants disent le pauvre Chaque d pendance est un cas particulier qui volue Les personnes d pendantes ne doivent pas tre trait es comme des poulets que l on l ve en batterie toutes au m me r gime Les appareillages et les proth ses les r gimes les lieux d habitation les activit s aussi bien que les traitements m dicaux et les s ances de kin ou l aide
9. urait tre atteint en tous cas pas en quelques mois D autres personnes en situation de pauvret traversent simplement une mauvaise passe et ont besoin d un coup de main mais d un coup de main au bon moment et poss dant des caract ristiques adapt es leur probl me Pour l un ce sera des soins pour tel autre une formation pour un troisi me un soutien psychologique pour un autre encore une cure de d sintoxication il arrive aussi qu il suffise d un simple d pannage financier d une remise de dettes d une aide pour accomplir certaines formalit s Ainsi dans une forte proportion les personnes et les famille en situation de pauvret rel vent non pas d une assistance standardis e mais d une aide adapt e leur cas particulier C est la condition de l efficacit c est aussi une exigence de respect des personnes Ceci ne doit pas faire perdre de vue que le traitement de la pauvret le plus personnalis qui se puisse concevoir ne donnera pas de tr s bons r sultats si les politiques macro conomiques ne sont pas intelligentes En la mati re la doctrine sociale de l Eglise ne fournit aucune recette Nous sommes invit s par des textes comme Caritas in Veritate r fl chir par nous m mes mettre sous pression nos petites cellules grises pour trouver les bonnes solutions Personnellement je pense que l emploi cr e l emploi en un cercle vertueux et qu il faut surtout viter de freiner c
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