Home

Logique de la conception

1. n cessit Je citerai encore la question controvers e de la preuve de la maxime pragmatiste et surtout de sa nature et enfin les enjeux de son travail de classification dans la nomenclature en 10 divisions En termes math matiques il me para t s agir de la figure hypoth tiquement boucl e que l on obtient par triadisation de trois triades ces derni res tant respectivement repr sentatives de chacune des cat gories philosophiques et logiques fondamentales prim it second it tierc it Refaire ce n ud est en premier lieu une question d exp rimentation s miotique et en second lieu une question de forme topologique me semble t il Cette conjecture est un v ritable enjeu scientifique pour la th orie et la pratique Sur le plan th orique l enjeu est celui d une 27 explication simple d un syst me s miotique qui est lui extraordinairement complexe par sa nature m me Sur le plan pratique nombre de cons quences peine aper ues pour le moment pourraient alors se faire jour J esp re l avoir montr bien s r pour ce qui concerne une logique de la conception mais plus largement c est galement un enjeu pour tous les domaines dont le sujet porte sur une instrumentation des signes qui offre un caract re op ratoire Pour fixer les id es citons par exemple en sciences de l ducation ce qui est l uvre dans la dialectique explication compr hension dont les deux p les me paraisse
2. propos de quoi il se d veloppe et son projet ou but ce pour quoi il se d veloppe Ce qui fait l unit entre la conception technique et la science de la conception r side pr cis ment dans la mise en relation de nature intellectuelle entre un sujet et un projet ind pendamment du fait qu elle fonctionne au plan pratique ou au plan suppos des lois de la pens e ind pendamment aussi du fait qu il s agisse de la conception de produits mat riels immeubles ou ponts ou immat riels des logiciels De plus les traits g n raux communs qui viennent d tre soulign s permettent de penser que ce que l investigation th orique des ph nom nes de conception permettra de d couvrir pourra tre de quelque utilit l immense vari t des cas de conception technique R ciproquement les pratiques ing nieuriales constituent le laboratoire vivant dans lequel la science de la conception pourra exp rimenter ses d couvertes 1 2 Repr senter une activit guid e par l Esprit ou par le Monde Comme op ration de nature intellectuelle la conception se trouve au centre d une seconde tension interne la Philosophie de l Esprit entre un aspect intentionnel singulier et un aspect objectif ou encore raisonnable Au centre du probl me se trouve l aspect cr atif de la conception technique et la place occup e par l imagination Du p le intentionnel on ne peut gu re faire plus que des commentaires lors de s m
3. enqu te scientifique dont l tude rel ve d une discipline qu il appelait m thodeutique Jusqu ce point nous n y voyons pas de diff rence significative avec la d marche d laboration en conception technique Cependant la m thode de la conception technique doit ajouter quelque chose celle de l enqu te scientifique parce que les finalit s en sont diff rentes La science se propose de d couvrir la v rit des choses sans que des limites puissent lui tre assign es de l ext rieur quant sa dur e ni aux ressources qui lui sont ou seront consacr es l avenir Tel n est pas le cas de la conception technique qui travaille sous la double contrainte du temps limit et des ressources disponibles en situation On peut voir cette diff rence comme celle qui existerait entre un processus abstrait dont l horizon temporel et les ressources seraient suppos es infinies et un processus concret pour lequel c est l inverse En particulier le processus de conception technique doit n cessairement se terminer C est pourquoi nous proposerons d ajouter aux l ments m thodologiques fondamentaux du raisonnement de conception les concepts de but et de d cision qui fonctionnent comme contraintes suppl mentaires En r alit ces deux concepts ont fait et font encore l objet de nombre de travaux notamment en G nie Logiciel et ce ne peut tre le fruit du hasard La notion de but vise substituer la notion
4. Scientifique de l Universit de Caen 1991 1996 Charg du cours G nie Logiciel l ISMRA ENSI de Caen 1994 Th se de Doctorat en Informatique de l Universit de Caen mention f licitations du Jury Directeur A Nicolle Membres A Flory Pr sident Lyon J L Le Moigne Rapporteur Aix M L onard Rapporteur Gen ve A Nicolle Caen S Pinson Paris Dauphine et K Zreik Caen Qualification aux fonctions de Ma tre de Conf rences 30 1995 Ma tre de Conf rences 27 section D partement Informatique IUT de Caen Charg des enseignements d Analyse et Conception des Syst mes d Information 2000 Charg du cours Design Patterns Ma trise d Informatique Universit de Caen 2002 Charg du cours Mod lisation de Bases de Donn es Licence Professionnelle Activit s du Tourisme IUT de Caen 2004 Charg du cours Interpr tation des textes et diagrammes en collaboration dans le Master me Recherche Informatique 2 Ann e Langue Image Document de l Universit de Caen Activit s d administration et autres responsabilit s collectives 1987 1989 Chef du D partement GEA IUT de Caen 1986 1990 Membre du Conseil d Administration de l Universit de Caen Pr sident de la Commission des Statuts 1992 1995 Membre du Conseil d Administration de l IUT de Caen 1993 1994 Charg de mission pour l ouverture du D partement Informatique de l IUT de Caen Campus III 1995 1997 Chef d
5. agir de la conception d un ensemble d immeubles dans le but d urbaniser un nouveau quartier de quelque ville ou encore de la conception d un pont permettant de passer d une rive l autre d un fleuve Nous distinguons la conception technique de la conception ordinaire celle qui consiste par exemple le matin au r veil se faire une id e de la journ e qui s annonce Cette forme universelle de la pens e est celle qui concerne imm diatement la philosophie Nous distinguons enfin ces deux qualifications ordinaire et technique d une logique de la conception qui se propose de d gager les r gles plus abstraites des processus de pens e ce qui est souvent entendu aujourd hui sous le terme de th orie de l Esprit La difficult de notre entreprise de recherche tient ce que ces trois aspects ne peuvent tre consid r s de mani re ind pendante les uns des autres En effet si la conception technique peut se contenter de prendre son Univers du Discours comme un donn une logique de la conception devra rendre compte de cet Univers comme d une condition de possibilit du d veloppement de toute conception une condition qu il lui faudra caract riser au del de ses manifestations occasionnelles dans le temps et l espace Et pourtant la diff rence est davantage relative qu absolue la conception technique n chappe pas elle non plus se poser la question de la faisabilit de ses projets ce qui
6. de l acte cr atif en conception en m me temps qu il marque la place de l Imaginaire dans la pens e Point d entr e dans un proc s il n a cependant pas besoin de postuler une origine absolue de ce proc s c est donc essentiellement une posture ou prise de position dans un espace qui lui chapp De m me en conception technique le point de d part n est pas susceptible d tre r glement ni normalis si tous les points de d parts sont diff rents selon les situations et les concepteurs tous sont cependant possibles et ce titre quivalents C est peut tre ce qui explique le succ s d usage des mod les organis s en r seaux d arcs et de n uds en conception des syst mes d information quel que soit le n ud par lequel on d bute la construction du r seau sa structure boucl e constitue une garantie minimale de parvenir un r sultat unique malgr des variations ventuelles de parcours et de nombre de n uds Nous ajouterons cependant une remarque verser au dossier d une thique de la conception Il n est pas certain que la propri t d indiff rence du point de d part soit g n ralisable tous les ph nom nes de pens e en particulier dans les sciences thiques o le point de d part est par d finition porteur d une valeur positionn e dans un espace d id ologies Dans l investissement des lieux l actualisation de la relation triadique au moyen de choses concr tes deux
7. l crit lui m me ou croquis ou dessin constitue une coupure qui rend possible l abandon du r le d auteur pour passer de l autre c t celui du lecteurf Nous avons pris l habitude de rendre compte de ce fait positif par ce qui se passe lorsqu il ne se produit pas et qui est observable chez les d butants en conception technique Persuad s qu ils sont de l assimilation compl te entre ce qu ils ont crit et leur propre pens e il leur est impossible de penser que leur diagramme peut signifier autre 6 Pour que ce changement de posture soit efficient il faut supposer son asym trie cf Chap 4 de l ouvrage le cas du r gulateur et du pr sentateur ainsi que l effet de pliage qui en r sulte 16 chose que ce qu ils y ont mis Ce blocage redoutable interdit toute pens e critique de sa propre pens e en fait il interdit tout d veloppement de la conception puisque pr cis ment pour passer un tat suivant du diagramme il faut pouvoir interpr ter son tat actuel c est dire passer de la position d auteur celle de lecteur Un artifice utile pour lever ce blocage est bien s r de travailler une conception plusieurs on peut esp rer qu il se trouvera en compagnie de l auteur un lecteur qui ne consid rera pas le diagramme comme tant sien C est aussi dans cet artifice que peut r sider l apport essentiel d une conception assist e par ordinateur Au niveau le plus l mentaire l e
8. l AFIA n 28 Janvier 1997 8a Des perspectives orient es donn es processus et comportement au _ concept de Repr sentation comme syst me s miotique pour la conception de l information 5 Rencontre MCX Aix en Provence 4 5 juillet 1996 20 Trois arguments et trois propositions pour concevoir des syst mes d information organisationnels S minaire De l objet au syst me GRASCE Aix en Provence 10 11 Mars 1994 21 Contribution l ouvrage collectif de synth se M thodes d analyse et de conception orient es objet des syst mes d information Groupe de travail COOSI AFCET 1993 ISBN 2 903677127 3 22 Faut il renouveler les m thodes de conception de syst mes d information AFCET Interfaces Sp cial objets n 103 104 Mai Juin 1991 pp 59 66 Th se Processus de conception des syst mes d information avec un mod le d acteurs Essai sur le Syst me de Repr sentation Th se de Doctorat de l Universit de Caen Sp cialit Informatique 18 f vrier 1994 Expos s et contributions aux Groupe de travail SMA du PRC GDR I3 et AFIA Groupes de travail Syst mes d information puis COOSI de l AFCET S minaire de DEA Universit de Lyon IL Projet PIC GIS Sciences Cognitives CNRS S minaire RIAS MRSH Universit de Caen S minaires du GREYC Universit de Caen 34
9. le probl me de la documentation des logiciels et le probl me de la r utilisation d j mentionn Le gain en abstraction des langages et composants informatiques fait qu ils sont aujourd hui en mesure d auto documenter leurs propres architectures de construction mais aussi de les associer aux sp cifications fonctionnelles qui ont pr sid ces constructions les classes d interfaces par exemple Ces propri t s sont aussi des pr requis pour pouvoir r utiliser les logiciels En somme il est devenu indispensable en pratique de repr senter la repr sentation de l information pour la repr sentation des programmes et r ciproquement Autrement dit la technique nous demande aujourd hui une conception unifi e de conceptions qui restent cependant diff rentes puisque les corr lats objet et interpr tant du mod le d information et respectivement du mod le informatique ne sont pas les m mes C est encore la question pos e par l initiative Model Driven Approach de l Object Management Group dans la proposition qui consisterait distinguer et relier un type de mod les ind pendants des plate formes g n riques d implantation et des types sp cifiques de mod les d pendant de ces plate formes Que les motivations de la proposition puissent appara tre comme commerciales n enl ve rien la nature scientifique du probl me lui m me selon nous 12 2 1 2 Le processus de conception comme mouvement des signes actuali
10. ne diff re en rien d une condition de possibilit La seconde caract ristique g n rale est ce pour quoi des conceptions peuvent se d velopper La conception technique consid re des r sultats livrables en temps et en heure dont la qualit doit tre mesur e au regard des besoins et des usages du produit de conception Aussi requiert elle un cahier des charges suivi d une validation et valuation de ses r sultats La science de la conception devra rendre compte des finalit s de toute conception sa v rit au sens de la nature des garanties logiques qu elle peut apporter simples possibilit s contingences ou n cessit s Et pourtant la conception technique n chappe pas elle aussi la question des fins ou des buts ne serait ce que parce que son proc s n est jamais fini qu il s agisse d un logiciel ou d un b timent leur degr actuel de validit sera re contr ler ult rieurement puisqu ils ne peuvent chapper leur statut de sujets potentiels d une re conception Ce point a t r cemment et implicitement acquis en ing nierie du logiciel lorsqu il a t admis qu il nous fallait concevoir des logiciels r utilisables Souvent consid r e par l ing nierie comme une sorte de r gle de l art vitant de repartir de rien chaque nouvelle conception l objectif de r utilisabilit des logiciels mettra n cessairement la conception technique en position de d finir ses propres but
11. peuvent se conjoindre permettant ainsi des comparaisons d tats Comparer des tats de choses c est raisonner Le r le du raisonnement en conception nous semble tre le parent pauvre des travaux de recherche dans le domaine Tout juste peut on faire mention de tentatives aujourd hui oubli es pour l essentiel qui ont pu pr coniser la mod lisation des syst mes d aide la conception comme des syst mes experts ce qui n cessitait en particulier d expliciter des r gles de la conception Bien que d une autre mani re l approche que nous proposons s inscrit dans cette tradition Elle a malheureusement t supplant e par la croyance que nous ne partageons pas selon laquelle les r gles de la conception se trouveraient exprim es dans le syst me formel de notation des diagrammes Si le mouvement de la conception est gouvernable par des raisonnements il reste les sp cifier et ceci va nous conduire pour les mettre ensemble aborder le probl me de la m thode 2 2 1 La trilogie l mentaire d duction induction abduction En suivant des distinctions tablies en logique depuis l Antiquit on peut quivaloir un tat quelconque de diagramme avec une proposition Cet tat indique de mani re distincte le sujet dont il tient lieu mais il ne professe rien quant son interpr tant nous avons montr que celui ci est seulement venir plus tard Que l indication donn e de son sujet par le diagramm
12. philosophique de finalit une notion ing nieuriale d objectif remplir dans un laps de temps d termin Cette substitution modifie tr s certainement la nature de la relation fins moyens telle qu elle est tudi e par la philosophie mais nous laisserons cette discussion de c t La notion de d cision se d rive de la pr c dente le processus de conception se trouvant contraint par les buts qui lui sont assign s des choix sont faire en certains points de son parcours qui concernent la suite de son d veloppement des choix tablis selon des crit res d efficience dans le contexte d un projet En conception technique l espace de recherche est limit par les n cessit s d une situation actuelle ce qui n est pas le cas de la m thode scientifique si on la consid re dans son caract re g n ral Enfin ces deux ajouts but et d cision peuvent faire droit des m thodes ou des strat gies particuli res la conception technique dont l objectif est d organiser le 10 Voir par exemple le concept de rationalit limit e d velopp par Herbert Simon 22 processus selon la sp cificit des buts et l horizon temporel attribu aux d cisions associ es Sur ce point et compte tenu de ces sp cificit s variables pour chaque cas de projet on peut se demander s il est souhaitable d dicter une m thode g n rale valable pour tout projet de conception technique Peut tre vaudrait il mieux consid rer qu
13. plus connue aussi bien que la plus couramment utilis e La contribution fondamentale de Peirce la logique nous semble tre d avoir identifi deux autres formes alternatives de raisonnement dont l une est l induction Bien que connue depuis longtemps d velopp e pour les besoins particuliers de nombre de sciences en plein essor au XIX me si cle Peirce y a reconnu une forme de raisonnement qui fait part gale avec la d duction en inversant la figure du syllogisme d ductif Ces haricots proviennent de ce sac pr misse majeure et cas particulier Ces haricots sont blancs pr misse mineure et fait d observation Donc tous les haricots de ce sac sont blancs conclusion qui inf re la r gle par induction Bien s r cette conclusion n a pas la m me force contraignante que celle de la d duction puisqu elle est seulement probable Elle peut cependant initier un calcul de probabilit s justement La d couverte tout fait originale de Peirce r side dans la possibilit d une autre figure en cons quence d une seconde inversion possible du syllogisme d ductif Il s agit de ce qu il baptise inf rence hypoth tique dans un premier temps et ult rieurement abduction Tous les haricots de ce sac sont blancs ancienne r gle actuellement fait d observation Ces haricots sur la table sont blancs fait d observation Ces haricots proviennent du sac hypoth se Cette troisi me modalit du raisonnement offre une con
14. ristique permettra d ailleurs d autres syst mes ou coles qui ont une conception diff rente du rapport logique philosophie de nier tout caract re logique la formation d hypoth ses dans sa d finition peircienne On lui opposera alors le plus souvent un calcul math matique et probabiliste concernant des choix d cisionnels entre hypoth ses 20 concurrentes ce qui dans le contexte peircien est tout fait impossible Pour Peirce qui se recommande au contraire d une logique exp rimentale la formation d hypoth se appartient la logique bien que pour partie seulement Ceci le conduit noncer ce que nous appellerons la forme m thodologique de l abduction The form of inference therefore is this The surprising fact C is observed But if A were true C would be a matter of course Hence there is reason to suspect that is true Cette seconde formulation prend en compte la nature du principe directeur qui gouverne l agencement du raisonnement abductif propos dans l exemple des haricots De cette mani re le principe directeur de l inf rence est int gr dans la forme de l inf rence elle m me Les deux anciennes pr misses taient deux observations ind pendantes dont la mise en rapport tait absente sinon dans la conclusion qu elles engendraient D sormais la premi re pr misse ajoute la notion de surprise Dans le cours de la conception ou de la pens e une habitude se p
15. 8 From Data Process and Behaviour Perspectives to Representation as a Semiotic System for IS Modeling CESA 96 IMACS Multiconference Lille July 9 12 1996 32 4a Epistemological Status of Models used in Information System Modeling International Conference on Systems Concepts ISCO3 Working Group 8 1 IFIP Marburg 28 30 mars 1995 Poster 9 Abstract agents actors and resources template for Information Systems Modeling International Conference IEEE on Systems Man and Cybernetics Le Touquet 17 20 octobre 1993 Communications accept es des manifestations d audience nationale avec comit de s lection 6a Le processus de repr sentation un cadre pr liminaire pour une approche exp rimentale du cas des diagrammes Conf rence Ing nierie des Connaissances 2000 10 12 Mai 2000 Toulouse 10 Le diagramme la p riph rie ou au c ur de la cognition Rencontres interdisciplinaires sur les repr sentations graphiques dans les syst mes complexes naturels et artificiels 9 Journ es de Rochebrune 30 01 4 02 2000 ENST Paris pp 11 Le processus de repr sentation par diagrammes 01Design 99 6 Table Ronde sur les sciences et techniques de la conception Conception des nouveaux syst mes d information 14 15 d cembre 1999 Saint Ferr ol Europia Productions pp 123 144 12 Le diagramme le mod le et le signe Rencontres interdisciplinaires sur les syst mes complexes et artificiels 7 Journ es de Roch
16. UNIVERSITE DE CAEN BASSE NORMANDIE LABORATOIRE GREYC UMR CNRS 6032 EQUIPE ISLAND Logique de la conception M moire pour l obtention de l Habilitation Diriger des Recherches sp cialit informatique soutenu le 9 juin 2005 Bernard MORAND Composition du jury Jacques COURSIL Professeur Cornell University examinateur Jean Pierre GIRAUDIN Professeur l Universit P Mend s France de Grenoble examinateur Robert MARTY Professeur m rite l Universit de Perpignan rapporteur Alain MILLE Professeur l Universit Claude Bernard de Lyon 1 examinateur Anne NICOLLE Professeur l Universit de Caen rapporteur Colette ROLLAND Professeur l Universit de Paris 1 Sorbonne rapporteur Ce m moire d Habilitation Diriger des Recherches est pr sent comme un compl ment l ouvrage Logique de la conception Figures de s miotique g n rale selon C S Peirce paru en 2004 aux ditions L Harmattan Collection l Ouverture Philosophique J ai vit autant que possible de r p ter dans ce document ce qui a d j t expos dans le livre Ce dernier propose une relecture critique de la partie logique de l uvre de Peirce une uvre controvers e sur nombre de points essentiels Cette relecture critique tant pr suppos e le but du m moire est de fournir un compl ment centr sur le probl me de la conception en r organisant des l ments souvent diss min s dans l
17. ai utilis une formule essentiellement iconique pour rendre compte des rapports entre ces trois registres analyse synth se analyse Si je pense avoir soumis la discussion un cadre explicatif des deux premiers l ments et de leurs relations notamment la place occup e par l Imaginaire et le fondement du signe le troisi me temps celui de la seconde analyse reste inachev En effet pour que la formule fasse syst me il faut montrer en quoi elle est suffisante c est dire en quoi son d veloppement redonne la formule elle m me il faudrait aussi donner la signification d une telle cl ture du syst me L hypoth se d velopp e l occasion de la relation entre les deux sortes de classifications du signe est que si Peirce semblait bien avoir une conception de cette cl ture n cessairement d ordre logique il tait vers la fin de sa vie en qu te d une d termination plus pr cise Je n ai pas de sources qui permettent d en attester mais beaucoup restent l tat de manuscrits et de micro films seulement une s rie d indices convergents A titre d exemple je citerai son travail sur le troisi me niveau des Graphes Existentiels qu il appelait Gamma Graphs Souvent consid r aujourd hui comme relevant des logiques modales ce travail me semble avoir t beaucoup plus ambitieux en essayant de trouver un syst me de notation qui permette de manipuler la conjonction logique entre possibilit actualit
18. caract res sont souligner Le premier est que l objet du signe ne peut tre imm diatement de nature mat rielle un objet du monde physique ou une substance Les objets 3 C est dire embrayeur selon le terme retenu par Philippe Boudon en conception architecturale 4 Nous prendrons le risque d une pr vision s il devait y avoir un jour une math matique de la conception elle sera n cessairement une topologie mat riels ne peuvent se reproduire que dans d autres objets mat riels dans un proc s de causalit s efficientes du type agent patient selon la formule c l bre qui enseigne que rien ne se perd rien ne se cr e tout se transforme La relation du signe son interpr tant mettant du m me coup son objet dans cette relation consiste en un transfert de la forme de l objet non de sa substance L objet du signe tant quelque chose d in form ne peut donc tre que signe lui m me une forme ce qui n emp che bien s r pas chacun des trois corr lats actualis s de poss der une mat rialit comme dans le cas d un document qu il soit manuscrit imprim ou lectronique Le second caract re est que l interpr tant se trouve d termin pr cis par l objet du signe via le signe lui m me D une certaine mani re l interpr tant ne se contente pas de reproduire l objet mais il peut encore lui ajouter quelque choscf En tant que r ceptacle d un transfert de forme l interpr tant est l
19. chnique mais aussi d en valuer les limites La seconde direction est celle de l analyse s miotique des contenus de diagrammes Par rapport la pr c dente elle fonctionne plut t rebours partant de l tat actuel des connaissances de conception par diagrammes il s agit de v rifier ce qui est pr dit par la th orie Un sujet particuli rement int ressant consiste partir de diagrammes UML par exemple trouver comment ils peuvent se situer parmi les 4 types de diagrammes distincts qui ont t propos s dans le livre Un autre sujet que j avais d j abord il y a quelques ann es mais de fa on pr matur e sans doute consiste identifier dans les diagrammes de conception les types de signes l uvre ainsi que les combinaisons autoris es ou interdites Bien qu il soit dominante iconique et ce titre sujet d un r gime interpr tatif unique celui qui est le moins contraint tous nos diagrammes de conception de syst mes informatiques s aident aussi d index et de symboles Identifier leurs fonctions respectives dans la t che de conception serait de la plus grande utilit Ceci passe par la mise au banc d essai de l architecture hypoth tique des 66 classes de signes qui a t propos e et en particulier le rep rage en situation concr te des diff rents registres interpr tatifs qui sont pr dits par la nomenclature Le b n fice attendu de ces travaux pourrait tre celui d une am liorat
20. clusion faible une simple ventualit Elle explique cependant comment des hypoth ses peuvent se former On constate d ailleurs que dans cette forme d argument les deux pr misses reposent sur l observation C est bien s r la forme privil gi e des 19 raisonnements de conception aussi bien que la raison d tre de nos diagrammes des observations faites par le lecteur sur tat courant du diagramme conduisent des hypoth ses que nous avons qualifi es plus haut de questions Enfin cette forme fait droit part enti re l aspect cr atif du processus de conception En effet la diff rence de la d duction et de l induction une information nouvelle est produite bien que le statut en soit hypoth tique Malgr sa tr s faible force probante l abduction n en constitue pas moins le carburant du processus de conception parce qu elle initie un changement d tat du processus sa faiblesse m me oblige essayer de la v rifier par des tests ce que nous avons qualifi plus haut de r ponses Les relations entre tats de diagrammes paraissent bien avoir recours ces trois formes de raisonnement Depuis un tat quelconque le changement de r le de l auteur en lecteur peut initier une question elle m me inscriptible dans un nouvel tat titre hypoth tique L acc s une ou des r ponse s pourra conduire un nouvel tat du diagramme par n cessit d duction et diagramme d riv ou se
21. e cas du mod le que constitue le ma tre penser pour son l ve de l enfant mod le ou encore du mod le de vertu le trait commun est celui d un objet id al repr sentatif d une cat gorie d un ordre ou d une qualit Le r gime d emploi est alors celui de l imitation Dans un autre cas non exclusif du pr c dent le mod le est un objet destin en faire des copies des reproductions le moule de fonderie le mod le du peintre le mod le d criture mis par l instituteur au tableau les prototypes de l informaticien et du constructeur automobile de Formule 1 Par extension le mod le peut tre lui m me cette reproduction comme dans le cas de la maquette ou du mod le r duit L op ration dominante y est celle de r f rence ou de mise en correspondance Le r gime d emploi est dans ce second cas celui de la r plication et de la simulation Enfin en math matiques th orie des mod les le mod le est une structure formelle qui fait droit la v rit logique d une th orie Le r gime d emploi est alors celui de la d monstration Sur ces trois modes d emploi possibles imitation r plication d monstration une notation comme UML par exemple est muette parce que le pr suppos est que les propri t s s mantiques et syntaxiques de la notation sont auto suffisantes pour la conception Une simplification similaire affleure encore dans le qualificatif de semi formel g n ralement attribu a
22. e celle ci est r inventer chaque occasion de projet dans son environnement et selon la culture technique des quipes participant au projet 23 3 PERSPECTIVES DE RECHERCHE Cette activit de recherche se d roule au sein du laboratoire GREYC UMR 6032 du CNRS dans l quipe Interaction S miotique Langue et Diagrammes ISLanD dirig e par le Pr Anne Nicolle Conform ment l esprit dans lequel mon travail a t d velopp ces derni res ann es je souhaite le poursuivre en continuant de relier l enqu te sur les aspects fondamentaux de la s miotique notamment ceux qui sont rest s en suspens dans l ouvrage avec un travail sur la conception technique En effet le bilan que je fais est que au moins pour la question de la conception mais tr s probablement de mani re plus large les p les apparemment oppos s de la recherche fondamentale et de la recherche technologique s alimentent l un l autre La recherche fondamentale a besoin de son laboratoire au sein duquel elle peut observer tester et valuer ses propositions La recherche technologique a besoin de la pr c dente pour conna tre les lois des ph nom nes sur lesquels elle travaille prendre une distance d autant plus indispensable qu elle se trouve aux prises avec l volution tr s rapide des technologies langages et mod les de programmation de sp cification ou de communication m thodes et outils de conception de logiciels Faute de cette dis
23. e soit faite l aide d une notation conventionnelle comme UML garantit dans une certaine mesure la reconnaissance partag e de 18 la forme du sujet indiqu par tous les lecteurs inform s de la notation mais elle ne garantit rien quant la validit du diagramme lui m me En raisonnant par l absurde si elle offrait cette garantie il ne serait pas n cessaire de recourir dans nos diagrammes usuels des termes emprunt s la langue naturelle pour d signer les objets du diagramme noms de classes d associations etc Ces qualifiants en langue naturelle fonctionnent comme des index dont l interpr tation reste ext rieure la construction diagrammatique elle m me En d finitive tout comme la proposition un tat de diagramme laisse son interpr tant tre ce qu il peut Peirce Par contre la combinaison de plusieurs propositions peut dans certaines conditions constituer un argument qui lui ne laisse pas son interpr tant i e sa conclusion tre ce qu il peut Le cas d cole est bien s r celui du syllogisme d ductif nous reprenons ici un exemple de Peirce Tous les haricots de ce sac sont blancs pr misse majeure ou r gle Ces haricots sur la table proviennent du sac pr misse mineure ou cas particulier Donc ces haricots sont blancs conclusion par d duction La conclusion d une d duction est n cessaire et contraint donc l interpr tant Il s agit de la forme de raisonnement la
24. ebrune Quelles relations entretenons nous avec nos mod les 2 6 f vrier 1998 ENST 98 S 001 Paris pp 77 93 13 De Merise la conception orient e objets quelles ruptures quelles continuit s pour le processus de conception Congr s Merise et les autres Versailles 5 7 octobre 1994 pp 311 330 14 Processus de conception des syst mes d information objectifs fonction et statut des mod les Communication la Troisi me table ronde francophone sur la conception 01Design 93 Tunis 18 20 novembre 1993 9a Agents acteurs et ressources un mod le orient repr sentation des connaissances pour les syst mes d information Congr s INFORSID Lille 11 14 mai 1993 pp 259 276 15 Ajouter un niveau d abstraction aux mod les de donn es Congr s INFORSID Clermont Ferrand 19 22 mai 1992 pp 457 475 Communications accept es une manifestation d audience nationale sans comit de s lection 16 Cinq approches pour d finir le concept d architecture logicielle Journ e du PRC GdR 13 Lyon 13 d cembre 2001 17 Note de synth se sur la question de l Organisation en Sciences de Gestion Journ es d tude du groupe de travail Colline 1999 ons 18 Le Dire et le Savoir propos d un cas de conversation professionnelle Rencontre MCX Poitiers Juin 1997 33 19 Note de lecture de l ouvrage Vers une informatique cognitive dans les organisations Le r le central du langage V Prince Masson Bulletin de
25. elle courrait selon nous deux risques L un serait sa dissolution dans la discipline de r f rence dans laquelle elle est employ e Ainsi en va t il aujourd hui nous semble t il du G nie Logiciel dans l Informatique mais on pourrait aussi citer de la m me mani re la dissolution de la conception architecturale dans l Architecture ce qui a conduit Ph Boudon inventer l Architecturologie ou encore la dissolution de la Cartographie dans la G ographie qui semble avoir conduit les travaux de Bertin rester sans lendemain L autre risque est celui de l institution d un lieu de rencontres transdisciplinaires certes n cessaire aux changes comparatifs sur la diversit des faits de conception mais qui marquerait en creux sa propre insuffisance th orique La difficult r side aussi dans le positionnement de cette science en gestation par rapport ses voisines dans un champ qui va de la psychologie la sociologie ou la linguistique aux sciences de l information et de la communication aux sciences de l ducation ou encore l intelligence artificielle A divers titres nous l avons r p t elle ne peut pas non plus tre coup e de la philosophie Mais pr cis ment n est ce pas aussi le cas de la Logique C est une r ponse cette difficult qu laborait C S Peirce d s la seconde moiti du XIX me si cle alors m me que nombre de ces disciplines taient encore balbutiantes en posant l quivale
26. en premier lieu le caract re ins cable de cette relation triadique que l on peut reformuler comme il ne peut y avoir de conception au sens plein du terme ni sans objet ni sans interpr tant En effet la nature de la relation fait que le signe autrement dit le mod le ou le diagramme est une m diation qu il fonctionne comme un courtier pourrions nous dire entre l objet et l interpr tant Selon Peirce le philosophe cette fois non seulement toute pens e authentique est interm diation mais inversement tout ph nom ne de pens e r side en signes Du point de vue du sujet qui nous occupe ici la conception cette relation signe fondamentale repr sente la condition de possibilit de toutes les conceptions Mais elle ne nous dit rien quant leurs actualisations ni leurs d veloppements ou proc s La question n est dans la citation pr c dente que seulement point e pour plus tard au moyen du concept de fondement du signe Comme les corr lats de la relation n y sont que des places des lieux virtuels le fondement ne peut tre comme un compte rendu superficiel pourrait le laisser croire un point de vue Ce ne pourrait tre la rigueur qu un point partir duquel il n y a encore rien voir un point aveugle Cependant celui ci fonctionne comme initiateurf ke l actualisation d un signe concret et notamment de la survenance d un interpr tant concret Dans ce fondement se joue selon nous la possibilit
27. ent pas d une exclusion mutuelle mais bien de rendre compte d une relation entre deux univers La seconde articulation concerne la relation entre ce dont le mod le est mod le que l on nomme souvent Univers du Discours ou contexte et les sujets qui laborent des mod les Cette articulation repose l ancienne question de la relation entre le Monde d une part et l Esprit d autre part Bien qu historiquement d volue la philosophie il n est pas possible d viter l tude de cette relation parce qu elle se situe au c ur m me de l activit de Repr sentation qu il s agisse de science ou de technique Nous essayons de clarifier ces deux articulations dans cette premi re partie en laissant de c t pour le moment un troisi me aspect celui du caract re cr atif du processus de conception S il est bien vident que mod liser repr senter conduit engendrer un nouveau monde comme c est le cas par exemple lors de la mise en exploitation d un l A cet gard l informatique ne para t d ailleurs pas fondamentalement se distinguer de nombre d autres disciplines souvent exp rimentales qui proc dent elles aussi par mod lisation 2 Une question que nous avons pris l habitude de reformuler en langue ordinaire Comment peut on se faire une id e de quelque chose nouveau logiciel dans une entreprise nous consid rons en effet qu il s agit d une propri t du processus davanta
28. es a des racines aussi profondes qu anciennes en G nie Logiciel malgr une terminologie qui a vari au cours du temps La rupture culturelle qui s est produite au d but des ann es 80 lorsqu on a reconnu la n cessit du principe de mod lisation en conception technique s est accompagn e d une division de la conception en niveaux s par s qui appara t avec le recul du temps comme mal fond e Nous visons ici la distinction historique et fondatrice entre le niveau conceptuel le niveau interne dit aussi logique et le niveau externe Le dernier fut rapidement d volu des arrangements de la structure informatique interne d information arrangements sp cialement adapt s aux utilisateurs les vues externes des bases de donn es se r duisaient des op rations de d rivation particuli res sur la base facilit es par les constructions autoris es du langage de requ te Restaient alors deux piliers en vis vis le mod le conceptuel et le mod le logico physique de la base de donn es lesquels correspondaient aussi deux populations distinctes de concepteurs les premiers en charge des sp cifications fonctionnelles des 11 syst mes les seconds en charge des sp cifications techniques Nous n entrerons pas ici dans le compte rendu des difficult s de cohabitation de ces deux populations l poque Ce qui importe est le fait qu une dichotomie des pr occupations s est instaur e entre les concepteurs de mod l
29. es conceptuels et les concepteurs de bases de donn es Comme les premiers partaient avec l existant informationnel alors que les seconds taient principalement concern s par le syst me informatique construire l id e s est trouv e renforc e qu il y aurait deux sortes de conception encore aujourd hui reconnues dans la terminologie consacr e sous l gide du monde anglo saxon analysis et design Par un curieux effet historique de boomerang les anciens concepteurs ceux des mod les conceptuels qui s opposaient aux techniciens en charge de la cuisine informatique sont devenus simples analystes en charge du recueil des besoins et s opposent aux concepteurs de la nouvelle g n ration celle de l orient objets en charge de la conception des syst mes informatiques Bien s r ces changements de postures sont certainement en phase avec le d veloppement du niveau de complexit et d abstraction des logiciels Ce que nous apporte le mod le triadique et s miotique de la conception est la possibilit de consid rer ces volte face dans un syst me gouvern par des r gles identiques qu il s agisse du mod le d information ou du mod le informatique Le b n fice serait seulement celui d une plus grande l gance intellectuelle si cette possibilit n tait pas aussi demand e par l tat actuel de la technique informatique et ce dans nombre de domaines Nous en citerons seulement deux
30. f rences en Informatique D partement Informatique Institut Universitaire de Technologie de Caen Universit de Caen Adresse professionnelle IUT Rue Anton Tch khov BP 53 14123 Ifs Cedex Adresse lectronique morand iutc3 unicaen fr Adresse personnelle 2 avenue de la Cit Mini re 14190 Saint Germain Le Vasson Cursus de formation et cursus professionnel 1962 Admission Ecole Normale d Instituteurs de Caen 1965 Baccalaur at S rie M Math matiques Acad mie de Caen 1967 2 me Ann e Licence es Sciences Economiques Universit de Lyon Admission Ecole Normale Sup rieure de l Enseignement Technique de Cachan S rie D 1969 Licence es Sciences Economiques Bac 4 Universit de Paris mention Passable 1970 Diplome d Etudes Sup rieures de Sciences Economiques Universit de Paris Panth on Certificat d Aptitude au Professorat l Enseignement Technique CAPET S rie D2 1971 1972 Service national 1972 1981 Professeur Certifi de Sciences et Techniques Economiques Lyc e Jean Rostand Caen 1981 1995 Professeur Certifi d tach l IUT de Caen d partement G E A Charg des enseigne ments d Informatique g n rale en 1 re Ann e de Syst mes d Information en 2 me Ann e 1985 Charg du cours et TD de M thodologie d informatisation cycle B du CNAM Caen 1990 Charg du cursus valeur C fili re Informatique d entreprise CNAM Caen 1990 Dispense de DEA en vue de pr parer la th se Conseil
31. ge qu un pr requis de son investigation 1 1 Mod liser instrumenter ou tudier La tension entre science et technique tend faire de la conception une ing nierie C est pourquoi il est possible de d crire une vari t innombrable de faits de conception aussi bien que leur succession dans des processus se faire une id e c est aussi la mani re dont une id e en am ne une autre Dans une tape de constitution initiale d une science de telles descriptions sont indispensables parce qu elles permettent de d gager des caract ristiques g n rales du ph nom ne Sans pr tendre au d veloppement exhaustif d un tat des connaissances du domaine nous mettons en exergue certaines de ces caract ristiques La premi re d entre elles concerne ce propos de quoi des conceptions peuvent se d velopper En G nie Logiciel il est d usage de l identifier comme l Univers du Discours une expression que l on doit au logicien Georges Boole ou domaine d int r t La conception technique tend ainsi consid rer cet univers comme un donn ou encore comme un probl me r soudre Nous entendons ici le terme de conception technique un double titre une conception a propos d un sujet technique dans un but technique Il s agit par exemple de la conception d un syst me informatique dans le but de mettre en place un r seau de communication interne dans une entreprise Il pourrait aussi s
32. gencement fini d op rations r glable par avance Dans la conception finitude aussi bien que possibilit de r gulation par planification paraissent manquer Sur cette distinction cruciale se joue le probl me d une conception automatis e ou plus exactement le caract re du type d assistance dans la Conception Assist e par Ordinateur A la question Une science de la conception est elle possible la r ponse nous appara t donc comme positive Il faut pour cela admettre a la nature s miotique des mod les b que la pens e se 5 L affirmation nonc e ici en une phrase a en fait demand beaucoup de travail Peirce un r sultat de l tude minutieuse du syllogisme dont il consid rait la conclusion comme un interpr tant Dans certains cas le mode de caract rise comme m diatisant le Monde et l Esprit c que le mod le est le moyen instrumental de la conception en m me temps qu il en est la finalit Pour autant cette r ponse positive n enl ve rien la difficult de proposer les lois d une telle science combinaison des deux pr misses peut logiquement conduire une conclusion qui contient davantage que ses pr misses consid r es ind pendamment l une de l autre c est le cas de l abduction 10 2 ENSEIGNEMENTS ESSENTIELS PROPOSES PAR LA SEMIOTIQUE A LA CONCEPTION TECHNIQUE Etant suppos que nos mod les ou diagrammes de conception sont des signes au sens peircien il re
33. inaires incapables que nous sommes d tablir par nous m mes et avec certitude ce qui se passe dans nos propres t tes de concepteurs Aussi faut il admettre qu une meilleure mani re de comprendre les ph nom nes de conception consiste s appuyer sur les faits de conception observables dans le laboratoire auquel il vient d tre fait allusion A d faut d ailleurs il n y aurait aucun espoir de constitution d une science de la conception Sachant que nous avons disposition les traces laiss es par les concepteurs une m thode exp rimentale semble indiqu e m me si elle ne peut se dispenser de th ories auxquelles les exp riences doivent tre confront es Trois classes de probl mes paraissent pertinentes cet gard le statut de ces traces en elles m mes la relation de l activit de conception son sujet et enfin sa relation son but Les concepteurs s aident tout au long de leur activit de sch mas qu on les nomme mod les diagrammes croquis etc En G nie Logiciel ceux ci sont d un usage si fr quent qu ils font l objet de normalisations internationales de fa on pouvoir signifier la m me chose pour tous cf UML Mais ce qui reste non normalis bien que tout aussi essentiel est le mode d emploi de la notation en situation concr te de conception Ceci nous renvoie ce que l on entend par mod le ou diagramme Le terme de mod le peut en effet se comprendre de diff rentes fa ons Dans l
34. ion de l outillage de la conception technique en particulier l am lioration de la notation ou encore la prescription de modes d emploi d une notation plus adapt s certains genres pr d finis de situations de conception Pour ces travaux qui sont titre principal de l ordre de l exp rimentation il se trouve qu un projet de contrat de taille cons quente avec une soci t priv e est en cours de mise en place au GREYC Son 25 sujet Repr sentation Interactive de Processus M tier est tout fait de nature fournir un terrain d exp rimentation qui viterait les d fauts d un terrain artificiellement construit Logiciels d aide la conception J ai soulign dans le livre l int r t de distinguer entre un logiciel visant l tude g n rale des ph nom nes de conception lequel rel verait d un souci de recherche th orique et un logiciel d aide la conception qui rel verait de l outillage intelligent de la conception technique Ce dernier est celui qui est vis au paragraphe pr c dent Cependant et j ai expliqu cette distinction nouveau sur la question de la m thode 2 2 2 l cart n est pas consid rable si ces propositions se trouvent valid es il suffirait de prendre en compte par adjonction les concepts de but et d cision ainsi que la particularisation de la m thode g n rale Evaluer ce qui change dans les r sultats et dans les mod les lorsqu on passe d u
35. itue quelquefois une tentation dans les travaux qui insistent juste titre sur l aspect de cr ativit pure des ph nom nes de conception Mais l adopter reviendrait ruiner l entreprise que nous nous proposons Le premier contre argument r side dans une observation de sens commun S il n y avait pas de r gles qui gouvernent les processus de conception technique on voit mal comment des personnes tr s diff rentes dans des environnements tr s vari s aussi bien du point de vue historique que du point de vue des types de probl mes trait s seraient parvenues construire des syst mes logiciels qui fournissent certes plus ou moins bien des solutions informationnelles non seulement similaires mais reproductibles Sous la trivialit de cette remarque se joue peut tre une diff rence de second ordre entre la conception dans le domaine des arts et dans celui de l ing nierie Le second argument contraire est que la destin e d un processus de conception technique ne lui est pas singuli re parce qu il contient dans son propre fonctionnement les moyens de son contr le et ces moyens sont communs tous les processus Ceux ci r sident dans les modalit s de l articulation de l analyse avec la synth se Toute synth se est le sujet potentiel d une nouvelle analyse une r gle que nous notons par la formule analyse synth se analyse Autrement dit les mouvements avant et arri re depuis un tat quelconque de diagramme
36. l esquisse et le plan de l architecte ou entre la conception des besoins en information et celle du syst me informatique qui les r alise Nous prenons cependant le parti de consid rer qu il s agit de vari t s d un m me ph nom ne dont il est raisonnable d esp rer rendre compte dans un m me cadre th orique Autrement dit les singularit s sont des manifestations la fois concr tes et discr tes d une mani re de faire g n rale et continue Ce postulat met au premier plan d une science de la conception la question de la m thode par laquelle l activit de conception peut se d velopper dans des contextes divers et selon des processus temporellement situ s La s miotique peircienne nous rappelle le caract re essentiel de l observation du contr le critique qui permet qu une conception puisse se d velopper et enfin du changement de l tat des choses produit par l acte de conception Ces traits sont selon nous r unis dans les diagrammes de conception dont il se r v le qu ils sont bien davantage que de simples supports annot s ou de simples enregistrements de celle ci Consid rer la conception comme ph nom ne de pens e pourra para tre la fois trivial et mission impossible L approche poss de cependant le m rite d ancrer la probl matique dans la logique d une mani re scientifique et homog ne C est ce prix qu une science de la conception pourra prendre son autonomie d faut
37. l s agit d un concept fondateur dans son syst me ou bien simplement d un concept d riv d j impliqu par d autres C est cette seconde explication qui a ma pr f rence mais elle vaudrait d tre justifi e Pour cela il faudrait reprendre sa vision diff rentielle au sens math matique du terme du processus de pens e Dans le cours de la pens e ou de celui d une conception qui en suit une autre deux tats successifs d un m me diagramme par exemple une seule quantit diff rentielle peut tre saisie Elle n est pas suffisante pour galiser deux objets pour conclure que a a il faut encore pouvoir rattacher la diff rence a a a lui m me soit annuler la diff rence Cette annulation exige quelque chose d ant rieur au proc s lui m me un ant rieur qui lui est donc ext rieur collat ral en ce moment Cet ant rieur serait l exp rience et marquerait ainsi la place de la m moire tout autant que du social dans le syst me peircien ma connaissance il n a pas d velopp ce point mais il serait de nature ouvrir le noyau logique de sa s miotique non seulement vers une socio s miotique mais aussi vers une approche cognitive en s miotique 11 On peut d ailleurs se demander s il n y en a pas deux l une physique et l autre math matique 29 ANNEXE CURRICULUM VITAE Nom Morand Pr nom Bernard Date de naissance 4 octobre 1947 Fonctions actuelles Ma tre de Con
38. lier Accessoirement l objectif tait de montrer le caract re actuel du premier pour les secondes J ai donc d lib r ment laiss de c t l tude de certains aspects de ce syst me dont certains sont tr s probablement fondamentaux par exemple les Graphes Existentiels ou encore certains points philosophiques importants Au chapitre de l actualit de 26 cette pens e J ai vit de prendre de front la question pist mologique telle qu elle se pr sente aujourd hui le rapport de la s miotique peircienne la linguistique la s miologie d inspiration structuraliste la psychanalyse aux math matiques l informatique aux sciences de l information et de la communication et plus largement aux sciences cognitives Par inclination personnelle mais aussi pour des raisons scientifiques ces questions m int ressent et je pense donc continuer m y int resser Au del de ces insuffisances g n rales certaines questions qui me paraissent m riter l int r t y compris du strict point de vue de la conception technique sont rest es dans l ombre Renouer les trois figures du signe Le fil directeur de l ouvrage consiste en une succession de figures dont la fonction est de montrer les diff rences de registres entre la forme signe logique Chap 2 la dynamique des proc s s miotiques Chap 3 et la structure relationnelle des signes ph nom nes qui se manifestent la conscience Chap 4 J
39. n arc sur sa page ou son cran de mod lisation est en fait ce qui permet de discr tiser le mouvement continu de la pens e ou pour reprendre une formule po tique de suspendre le vol du temps de la conception Ceci rend compte notre avis du fait d observation r current selon lequel tous les concepteurs recourent des critures quelle que soit leur mat rialit esquisses croquis dessins cartes ou formules Nous rassemblerons ces diverses critures dans la suite de ce document sous le terme de diagramme Bien s r ces suspensions du temps peuvent tre plus ou moins variables en longueur et tr s probablement elles sont moins fr quentes pour l expert que pour le novice Une propri t tr s importante de ce fait d criture sur laquelle nous reviendrons est qu elle constitue selon nous la condition du raisonnement de conception c est dire de l inf rence Ceci veut dire que dans la perspective d un outillage informatis de la conception l objectif devrait tre moins celui de l enregistrement ou de l administration de contenus de mod les que celui de leurs modalit s possibles d expression au moyen d une interface homme machine Les actualisations intermittentes de la forme signe l int rieur d un mouvement de nature continue fournissent un principe explicatif nombre de faits de conception observables en pratique En tant qu criture actuelle le diagramme n cessite un d coupage spatio tem
40. n de ses tats ult rieurs ce qui fonde la n cessaire nature dialogique du processus de conception cf suivant Nous concluons ces caract risations du processus de conception par ce que la s miotique nous apprend relativement au concept d information un concept utilis mille fois dans une journ e d informaticien sans qu une d finition en soit le plus souvent clairement propos e Le ph nom ne d information appara t en effet comme logiquement ins parable du processus de conception et plus g n ralement de pens e Cette affirmation nous para t valoir aussi bien pour la conception d objets mat riels que d objets immat riels Si elle explique que le sujet de la conception ait rapidement pris une telle importance dans le domaine des objets informationnels et informatiques elle peut aussi permettre de mieux situer la diff rence avec la conception d objets mat riels Le processus de conception ob it aux m mes propri t s g n rales mais dans les deux cas ce qui diff re tient dans le type des contraintes techniques qui s exercent sur le processus physiques dans un cas logiques dans l autre Pour Peirce l information se produit dans le mouvement des signes comme cart diff rentiel entre deux points d un intervalle positionn s sur le continuum de la s miose La loi g n rale est nonc e comme un produit de deux relations la relation du signe ses objets qu il appelle largeur d une part la relatio
41. n du signe ses interpr tants qu il appelle profondeur d autre part Les deux relations expriment des quantit s logiques une quantit d objets et une quantit d interpr tants et elles sont de nature dynamique c est dire que les deux quantit s d pendent des bornes de l intervalle temporel auxquelles on consid re le signe dans le processus Dans deux cas limites tout autant qu absolus et en fait jamais atteints l information est nulle il s agit d un signe qui soit serait d pourvu d objets soit serait d pourvu d interpr tants Entre ces deux extr mes un gain d information peut r sulter d une augmentation d objets quantit d interpr tants constante ou d une augmentation d interpr tants quantit d objets constante ce dernier cas correspond par ailleurs ce qui a t appel abstraction hypostatique Une r gle semblable vaut pour la perte d information ce qui pourrait rendre compte des ph nom nes d obsolescence du signe Au del des aspects th oriques concern s par cette d finition originale nous retiendrons que l information ne peut se trouver ni dans les objets ni dans les interpr tants en eux m mes ce qui invaliderait la plupart des approches actuelles de l ing nierie de l information qui visent des contenus qu ils soient extraire rechercher ou communiquer Si l information est bien quelque chose qui se produit dans le cour
42. nce entre s miotique et logique et en posant la philosophie comme une science 1 3 La science de la conception comme branche de la s miotique Nous avons donn pr c demment une raison en faveur de cette approche concevoir ou former des concepts c est mettre en relation un sujet et un projet Ce que la s miotique peut nous apprendre est la nature de cette relation qui se confond avec celle du signe selon Peirce Un signe ou representamen est quelque chose qui tient lieu pour quelqu un de quelque chose un certain gard ou titre Il s adresse quelqu un c est dire cr e dans l esprit de cette personne un signe quivalent ou peut tre un signe plus d velopp Ce signe qu il cr e je l appelle interpr tant du premier signe Le signe tient lieu de quelque chose son objet Il tient lieu de cet objet non pas tous gards mais en r f rence une sorte d id e que j ai quelquefois appel e le fondement du representamen Cette d finition tablit que le signe est une mise en relation trois places la place du signe celle de ce dont il tient lieu son objet sujet ou propos et la place de ce quoi il s adresse son interpr tant ou projet Cette d finition purement abstraite et logique ne pr suppose en rien la mani re dont les places peuvent tre concr tement occup es Par contre cette mani re concerne imm diatement ce que nous avons appel la conception technique L important est de souligner
43. ne configuration l autre serait un objectif susceptible d apporter des renseignements utiles sur la nature de la diff rence Architectures logicielles Il s agit ici davantage d une th matique de recherche laquelle je suis attach depuis longtemps que d une perspective nouvelle ouverte par les travaux r cents Cependant au moins au m me titre que les diagrammes elle me para t utile pour informer le sujet de la conception technique Le probl me principal des architectures logicielles c est pr cis ment qu elles sont d sormais concevoir alors qu elles ont t depuis les d buts de l informatique impos es par l tat de l art de la technologie voire par les architectures mat rielles elles m mes Des techniques nouvelles s y font jour aussi bien en termes de d veloppement logiciel Frameworks architectures base de composants qu en termes de conception Design Patterns lesquels reposent dans ma lecture s miotique des choses sur les propri t s de la relation d iconicit 3 2 Travaux ouverts en s miotique g n rale L une des motivations essentielles de l ouvrage tait de porter la connaissance du public les r sultats de mon travail d une d cade sur l uvre de Peirce Pour diverses raisons je ne le consid re pas comme achev En effet j ai centr le propos sur la partie du syst me peircien qui me semblait pertinente pour la conception en g n ral technique en particu
44. ne tr s longue exp rience Mais il s agit aussi de toutes les disciplines de l ing nieur dont pr cis ment le point commun r side dans la question de la conception technique un point 24 commun refl t dans le label de g nie g nie civil g nie industriel chimique des proc d s etc Les r sultats que nous propose la s miotique sont de nature permettre non seulement des changes d exp riences dans ces domaines tr s diff rents mais surtout permettre la capitalisation des exp riences sectorielles dans une probl matique de recherche commune clairement identifiable D autre part ce que la conception technique peut apporter la s miotique est l exp rimentation de ses r sultats Test des r sultats de la s miotique Deux grandes directions de travail m apparaissent ce titre La premi re est la v rification exp rimentale et informatiquement instrument e du mod le am liorer et critiquer sans doute qui a t d velopp pour les raisonnements de conception Ce mod le que nous esp rons complet est suffisamment riche pour faire l objet d un programme de recherche part enti re dynamique des trois formes de raisonnement succession des tats de diagrammes dans un dialogue auteur lecteur tierce personne buts et d cisions L objectif de cette exp rimentation est de v rifier que les outils th oriques dont nous disposons ont bien un caract re op ratoire en conception te
45. nt tre une r plique de la formule analyse synth se Cette question redouble aussi celle des moyens par lesquels nos machines informatiques peuvent contribuer et dans quelle mesure assister nos propres processus de conception dans ce mouvement de l analyse et de la synth se quelle est la part qui peut tre assur e par l ordinateur quelle est la part qui doit tre le fait de l esprit humain et enfin la mani re dont les deux parties peuvent se conjoindre pour faire sens Th orie de l information et de la communication Le concept d information tel qu il est th oris par la s miotique peircienne semble a priori compl tement tranger l tat actuellement re u de la question en math matique ou physique de l information Cette incompatibilit apparente nous para t devoir et pouvoir tre questionn e Elle n a pas t abord e directement dans mes travaux mais elle me semble concerner le probl me de la mat rialit du signe J ai trait du signe dans une approche logique comme d une sorte d essence abstraite Or du fait que son actualisation passe par son incorporation dans un r seau organis et organique il y a tout un travail de recherche mener sur la physique de ces r seaux s miotiques savoir les mati res dans lesquelles ils s incorporent Au risque de sugg rer ici une sorte de pot pourri s miotique j ajouterai que les artistes plasticiens auraient vraisemblablement quelque ch
46. ose nous apprendre ici Peut tre la nature mat rielle du signe vue comme cons cutive son actualisation est elle susceptible du traitement probabiliste bien connu en math matique de l information Quant l informatique elle est concern e via la question de l encodage de la cryptographie aussi bien que par le paradigme de Syst me de Traitement de l Information Toutes ces question sont prospectives l extr me on peut cependant envisager que la s miotique leur apportera un jour son propre clairage Observation et exp rience collat rales Je conclurai cette revue des questions de s miotique g n rale ouvertes dans mon travail par un point plus particulier mais que je crois important notamment pour les processus de conception L approche non r f rentielle de la conception peircienne de l objet du signe conduit une difficult apparente qui est celle de l identification de cet objet en situation La question se pose bien s r pour moi dans le 28 registre du signe actualis Autrement dit dans le cours d un processus de conception comment l objet du signe et donc du diagramme peut il tre reconnu reconnu per u comme identique un autre La r ponse r currente de Peirce est celle d une observation collat rale mais il ne pr cise pas ma connaissance ni la raison d tre ni v ritablement les conditions de cette identification A ce titre on est m me en droit de se demander s i
47. ouvrage du fait des choix d exposition qui ont d y tre faits Pour des raisons similaires les r f rences bibliographiques ne sont pas reproduites dans le m moire et je renvoie le lecteur celles de l ouvrage La premi re partie du m moire est consacr e au positionnement pist mologique de la question de la conception un positionnement que je consid re comme un pr alable n cessaire l avanc e des recherches dans ce domaine qu il s agisse de conception technique ou de th orie de la conception La deuxi me partie est consacr e aux principaux enseignements que je tire de mon incursion en s miotique peircienne quant au sujet de la conception notamment celle des syst mes d information et informatiques La troisi me partie propose les perspectives de recherche ouvertes par l ouvrage aussi bien d un point de vue th orique que du point de vue de l ing nierie de la conception des syst mes d information Une annexe fait le point de mes publications activit s de recherche d enseignement et d administration 1 UNE SCIENCE DE LA CONCEPTION EST ELLE POSSIBLE Produire un syst me informatique produire des programmes passe par une activit de mod lisation Le fait est aujourd hui admis par la communaut des informaticiens aussi bien en pratique qu en th orie Au plan pratique l usage est d sormais bien tabli de proc der une analyse du probl me au moyen de diagrammes dont les no
48. porel dans son objet il autorise la poursuite du mouvement de la conception dans trois directions avant arri re et au dessus enfin les coupures successives permettent de rendre compte du ph nom ne d information comme d un syst me de diff renciations temporellement situ L objet d un diagramme de conception consid r dans l un quelconque de ses tats dans le processus constitue lui m me une portion de ce que l on appelle 13 commun ment le r el Ce dont le diagramme est mod le ou signe a donc fait l objet d une attention particuli re de la part du concepteur c est dire d un d coupage Cette op ration reste le plus souvent implicite pos e comme telle davantage que v ritablement fond e de l int rieur du processus C est ce que l on peut observer dans la plupart des m thodes des ing nieurs concepteurs lesquelles se donnent ou posent un domaine un contexte voire une liste de cas d utilisation La pertinence ou faut il dire la v rit logique de ces choix n a jamais besoin d tre questionn e d embl e parce que c est pr cis ment le d veloppement ult rieur du processus dans un mouvement de corrections successives qui permettra d en pr ciser les contours Ce fait de conception est l origine d une autre querelle m thodologique mal fond e elle aussi usuelle en conception technique Il s agit de la querelle top down versus bottom up L erreur tient ce q
49. rants purement philosophiques l habitude ainsi que le caract re action r action du rapport ext rieur int rieur Chemin faisant ce qui tait une forme l mentaire d argument logique devient principe g n ral qui met ensemble unifie les deux autres formes d argument la d duction et l induction au sein de la m thode La formation d hypoth se 8 De tels choix rel vent pour lui de crit res d efficacit et d conomie de la recherche Nous simplifions l extr me cet exemple pour les besoins de l explication En fait la question est plus complexe si l on tient compte de la possibilit d une association trois non d composable entre X Y et Z 21 initiatrice et premi re dans le d veloppement d un pas de conception devient forme compl te et ultime de la m thode de contr le du proc s de conception tout entier C est tr s exactement ce que Peirce d finira dans sa maxime pragmatiste Nous pensons avoir montr que toutes ces consid rations qui sont d un grand niveau de g n ralit et d abstraction tout autant que le r sultat du travail de toute une vie pour Peirce nous informent sur ce qui est l uvre dans nos processus quotidiens en conception technique La forme m thodologique de l abduction nous propose en effet un mod le syst matique qui relie criture diagrammatique observation dialogue et raisonnement Ce syst me tait pour Peirce celui de la m thode de l
50. rend qui se heurte un moment ou un autre un fait ext rieur Cette prise en consid ration de l habitus est issue de la philosophie Dans le contexte de la conception technique le fait surprenant se trouve dans la r ponse de la tierce personne qui dit par exemple Votre diagramme associe une classe X avec une classe Y mais chez nous a n existe pas Cet nonc de la tierce personne est un fait ext rieur et surprenant parce qu il s exerce contre ce qui tait tenu pour acquis dans le diagramme En r action cette surprise le fait surprenant engendre But un jugement de perception qui ce titre de jugement rel ve de plein droit de la logique Poursuivons notre exemple imaginaire Supposons que l observation du diagramme permette par exemple le jugement suivant Mais si la classe X tait associ e la classe Z qui se trouve elle m me associ e la classe Y il est vident que l association entre X et Y n existerait pas Cette seconde pr misse est elle aussi bas e sur l observation mais elle conduit la conclusion in vitable selon laquelle si Z est associ Y alors X et Y ne le sont pas entre euxf c est une d duction Enfin la conclusion est que cela vaut la peine de s assurer que la classe X peut effectivement tre associ e la classe Z une induction On voit donc ici comment la forme abductive initiale se trouve transmut e en principe m thodologique par adjonction de consid
51. rmation Si l usage n en tait pas aussi solidement tabli en G nie Logiciel il faudrait apr s Peirce lui pr f rer d terminer 2 1 3 La nature dialogique du processus de conception Elle a t caract ris e ci dessus par la propri t que poss de un tat quelconque de diagramme de se lire comme une question destin e ses successeurs potentiels Nous insistons sur ce point parce que nous pensons que cette propri t est essentielle pour l outillage aussi bien que pour l enseignement de la conception technique A nouveau la pr condition de la compr hension de ce caract re dialogique r side dans la reconnaissance de la fonction essentielle de l criture diagramme En introduisant une coupure dans le mouvement de la pens e le diagramme permet l organisation de deux r les celui d auteur et celui de lecteur Ces r les ne sont en fait pas autre chose que les organes de l analyse et de la synth se respectivement Tout un chacun a fait l exp rience suivante un moment ou un autre lorsque nous sommes en train d crire quelque chose le fait que nous en soyons l auteur pris dans le cours d une criture fonctionne comme un emp chement d assumer le r le de lecteur La psychologie permettrait certainement de rendre compte de mani re plus pr cise de cette observation mais au fond elle tient ce que le cours de la conception ou de la pens e ne peut tre interrompu tout moment Cependant
52. s s Si l approche s miotique nous propose une forme originale en r ponse certains besoins des mod les en conception technique elle nous sugg re encore une distinction aussi utile qu importante celle qui existe entre forme et actualisation ou individuation de cette forme Bien que la structure triadique du signe soit un invariant de la conception celle ci se reproduit et se manifeste dans la dimension temporelle de la conception C est pourquoi il est possible de parler de processus de conception bien que le sens de cette expression ne soit pas celui d une succession d op rations mais plut t celui d une succession d tats Ce fait est connu de tout concepteur tout comme un moment donn de la pens e en appelle un autre moment qui lui fait suite un tat donn d un mod le en cours de construction en appelle sa version suivante Le postulat de Peirce est que ce mouvement qu il appelait s miose est un mouvement continu auquel nous ne saurions attribuer ni d but ni fin Le concepteur qui croit commencer avec une feuille blanche sur laquelle il va tracer son mod le commence en fait avec une somme d critures d j produites par d autres concepteurs qui l ont pr c d Le point important que nous apprend la s miotique est le caract re absolument n cessaire d une criture ce qui encore une fois est ind pendant du type de la notation employ e L criture par laquelle le concepteur trace u
53. s au sein de son environnement La troisi me caract ristique g n rale est relative l activit de conception proprement dite La conception technique d finit le plus souvent cette activit comme un agencement d tapes et d op rations permettant d atteindre un r sultat demand c est dire une m thode un proc d ou une proc dure La science de la conception devra rendre compte de la nature m me d un tel proc s la mani re dont il peut logiquement se contr ler dans un mouvement dialectique fins moyens autrement dit la mani re dont les id es s organisent Il s agit aussi de m thode mais cette fois dans le sens philosophique du terme Et pourtant la conception technique commence p n trer aujourd hui dans ce m me territoire largement ignor jusqu pr sent En G nie Logiciel la notion de d veloppement it ratif et incr mental de la conception en lieu et place d une planification en tapes successives mettra n cessairement en relief le probl me des modalit s de contr le de la dynamique de ce type de d veloppement sa progression aussi bien que ses conditions de terminaison La conception en tant qu elle est une instrumentation et bien qu elle puisse tre distingu e d une logique de la conception n est selon nous qu une esp ce du m me genre La raison tient ce qu il s agit d une instrumentation d un type particulier le mod le doit mettre en rapport son sujet ce
54. s d un processus continu dans un flux donc on ne voit pas comment elle pourrait se trouver en stock sinon pr cis ment par une transformation du flux en stock qui resterait lucider Cette remarque nous conduit rappeler la d finition de Bateson 15 probablement tr s diff rente de celle de Peirce dans ses attendus et pourtant si semblable dans son nonc l information est une diff rence qui cr e une diff rence Les carts diff rentiels de largeur et de profondeur sont galement des points de rep re essentiels pour fixer la signification des op rateurs couramment utilis s en conception technique Par exemple l op ration de g n ralisation qui consiste augmenter le nombre d objets qui tombent sous un concept en r duisant sa quantit d interpr tants dans le mod le objet nous dirions ses attributs se produit information constante relativement la situation connue avant de g n raliser Sp cialiser une op ration qui appara t comme r ciproque de la pr c dente proc de par une r duction des objets compens e par une augmentation des interpr tants elle fonctionne aussi information constante Sp cifier une op ration trop souvent confondue avec la pr c dente parce que l on croit tort qu elle consiste laborer une esp ce d un genre donn consiste en fait accro tre la somme des interpr tants d une quantit d objets inchang e elle augmente l info
55. si s apparenter aux ph nom nes du vivant des organes des organismes s y diff rencient comme porteurs de r les 2 2 Les raisonnements de conception Si comme nous l avons montr le processus de conception se d finit comme un mouvement continu certes interrompu par des critures diagrammes la question se pose de caract riser sa ou ses trajectoires aussi bien que les ventuelles r gles de celle ci En premier lieu cette question pourrait tre rejet e comme non pertinente sous l argument qu il serait impossible que ce mouvement soit 7 Peu de m thodes ou d outils du G nie Logiciel ont exploit cette possibilit notre connaissance On peut cependant citer Structured Analysis and Design Technique SADT qui en avait fait un principe m thodologique Citons encore un outil de la soci t Cecima qui avait install sur les diagrammes Entit Association une fonction qui paraphrasait en phrases de la langue naturelle les conventions de notation des cardinalit s des associations Superflu pour les concepteur experts le dispositif tait cependant tr s utile aux d butants en les obligeant ainsi r fl chir sur ce que signifiait leur dessin 17 gouvernable ou contr lable ou encore en raison du fait qu il nous renverrait aux aptitudes individuelles du sujet concepteur Dans ce cas la conception resterait tout jamais une nigme ventuellement d l gu e la psychologie Cette position const
56. ste d terminer en quoi ce pr alable est susceptible d informer les activit s de conception technique elles m mes Le premier l ment qui m rite d tre soulign est la s paration des pr occupations entre la structure sous jacente cette activit sa forme la dynamique de son processus les modalit s de son d veloppement et sa relation son environnement l auteur lecteur d une conception Le second l ment concerne les op rations de nature intellectuelle qui concourent la production d une conception et de mani re li e les niveaux de garantie apport s par ces types d op rations en un mot ce que Peirce appelait la m thode En effet il ne nous appara t pas de diff rences significatives sur ce plan entre les m thodes de la science et celles de la conception technique 2 1 Les trois plans de la conception forme mouvement et dialogue 2 1 1 La forme signe est imm diatement pr sente en conception technique Conception de quelque chose pour quelque chose est l vidence une relation trois participants entre le mod le ce dont il tient lieu et ce qu il vise C est d ailleurs le fond de notre argument suffisant en lui m me en faveur d une approche s miotique de la conception Cette forme irr ductible dans son principe est cependant couramment per ue en deux morceaux en ing nierie du logiciel sous la dichotomie analyse analysis et conception design Cette mani re de voir les chos
57. tanciation je pense que la recherche vis e technologique ne peut ni analyser ni anticiper ou pr voir les volutions auxquelles elle est confront e Enfin cet aller retour que je crois indispensable pour le chercheur l est encore davantage pour l enseignant fortement pr occup comme je le suis de transmission des savoirs L enseignant d une discipline technologique est certainement celui qui a le plus besoin de cette distanciation s il veut tre en mesure de s lectionner les connaissances qu il faut enseigner aujourd hui pour qu elles soient augment es par ses tudiants demain En mati re de perspectives je ne cacherai pas le sentiment de me trouver face un trop plein dont j ai la conscience d tre incapable de l puiser Je s lectionnerai donc ci dessous quelques points en forme de liste non ordonn e qui me paraissent actuellement essentiels comptant sur l exp rience ult rieure pour les mettre en ordre 3 1 Travaux ouverts en ing nierie de la conception Bien qu ils soient li s la perspective s miotique des centres d int r t plus sp cifiques la conception technique peuvent tre rep r s L un r side dans le fait que la conception technique ayant t replac e dans un contexte plus g n ral il est possible d envisager des op rations de recherche communes diff rents secteurs de l ing nierie L Architecture y dispose de l avantage de la primaut historique et d u
58. tations tendent se standardiser l chelle de la plan te toute enti re Unified Modeling Language Au plan th orique la qualit d une recherche en informatique est valu e ses r sultats bien s r mais aussi au moyen du mod le sur lequel elle se fonde Ces faits posent des questions scientifiques essentielles en particulier si l on s inqui te du caract re transmissible des savoirs de quelle nature sont ces mod les et diagrammes Par quels moyens ou processus sont ils produitsf P Quels sont les crit res de leur valuation Nous pla ons ces questions comme les sujets centraux d une science de la conception supposer que celle ci soit possible Herbert Simon s en tait fait l avocat d s 1969 dans The Sciences of the Artificial mais il ne semble pas que le d fi en ait t relev depuis lors si l on excepte les contributions importantes en provenance de la syst mique et notamment de Jean Louis Le Moigne en France Si l on prend ces questions au s rieux on voit imm diatement que la r ponse sera difficile En effet elle implique une double articulation de la probl matique La premi re articulation concerne le rapport entre les aspects techniques et les aspects scientifiques de la conception entre l instrument et les lois des ph nom nes le mod le est il un outil au service d une m thode scientifique ou bien peut il tre lui m me sujet de science On ajoutera qu il ne s agit probablem
59. u D partement Informatique IUT de Caen 2000 2002 Directeur des Etudes 2 Ann e d partement Informatique IUT de Caen Encadrement de travaux de recherche 1990 Direction de 15 m moires d ing nieurs CNAM soutenus en Informatique d Entreprise Les sujets couvrent nombre de th mes innovants en informatique syst mes r partis objets r gulation optimis e de syst mes physiques bases de donn es objets syst mes d aide la d cision interfaces graphiques gestion de documents lectroniques langages de scripts change de donn es informatis optimisation physique d une base de donn es relationnelle bureautique communicante etc Encadrement d un m moire de DEA Nicolas H ron Co encadrement de la th se de Sylvain Sauvage Patrons de conception pour les SMA Animation de la recherche Membre de deux jurys de th se en 27 section et d un jury en Sciences du Langage Membre r gulier du Comit de Programme du Congr s INFORSID Participant actif du GdR PRC I3 et membre du comit de programme du Workshop Objets Composants Mod les depuis sa cr ation Membre de l AFIA et de PARCo 31 Contribution active aux forums lectroniques Peirce list USA et GdSemiocom France PUBLICATIONS Certains articles de substance tr s similaire ayant fait l objet d une double publication en Fran ais et en Anglais sont identifi s par une r f rence unique Les r sum s sont accessibles 1 Logiq
60. ue de la conception Figures de s miotique g n rale d apr s Charles S Peirce 289 p L Harmattan Collection L Ouverture Philosophique 2004 Chapitre d ouvrage 2 Arguments pour une s miotique de la conception dans Intelligence en conception Ouvrage collectif coordonn par Ph Deshayes et B Yannou para tre Articles publi s dans une revue d audience nationale 3 Les sens de la signification Pour une th orie a priori du signe Intellectica Revue de l Association pour la Recherche Cognitive Vol 2 n 25 1997 pp 229 279 4 Statut pist mologique des mod les en conception des syst mes d information Revue Ing nierie des Syst mes d Information Vol 3 n 5 1995 pp 665 700 Communications accept es une manifestation d audience internationale avec comit de s lection 5 Models Transformations From Mapping to Mediation Workshop WISME UML Conference Dresde 2002 6 Representation Process and Abductive Reasoning An Experimental Approach of the Diagrammatic Case International Conference on Enterprise Information Systems ICEIS 2000 July 4th 7th 2000 Stafford UK Publi dans l ouvrage Entreprise Information Systems II Kluwer Academic Publishers 2002 7 Modeling Is it Turning Informal into Formal International Workshop lt lt UML gt gt 98 Beyond the Notation 314 June 1998 Mulhouse Lecture Notes on Computer Science n 1618 Bezivin amp Muller eds Springer Verlag 1999
61. ue l on consid re alors que les propri t s d une bonne conception tiennent dans les qualit s de l objet de celle ci abstraites versus concr tes au lieu des qualit s de son d veloppement En effet que l on commence par macro d coupage ou micro d coupage c est dire quelle que soit la fen tre ou le cadre que le diagramme pr tend repr senter c est le mouvement de la conception qui permettra de s assurer de sa validit pratique Cette querelle aujourd hui apais e en apparence ne demande qu resurgir lorsque l on essaie de pr ciser la notion de d veloppement incr mental et d interroger les r gles de l incr mentation elle m me Selon nous la reconnaissance du r le actif des critures diagrammes dans le processus permet d clairer la r ponse En effet l arr t sur image que constitue un tat quelconque de diagramme fait droit au d veloppement de la conception dans trois directions L objet du diagramme se trouvant augment c est dire inform par toutes ses critures pr c dentes l tat actuel peut tre compar aux tats qui lont pr c d pour contr le nous appelons ce mouvement arri re analyse conform ment l tymologie du terme Le m me tat peut encore tre consid r l arr t si l on peut dire pour proc der une op ration particuli re d abstraction dite hypostatique par Peirce proposant une version plus g n rale de l crit
62. ui aussi signe Nous obtenons ainsi dans l actualisation de la relation signe la possibilit d une suite infinie d interpr tants successifs d un m me objet et qui le d terminent progressivement Ce mouvement de la vie des signes rend compte d une propri t famili re aux concepteurs qu elle qu en soit la cat gorie conception ordinaire ou technique Cette propri t consiste dans les op rations duales de d montage et remontage A partir d un point d entr e quelconque dans le processus il est possible de discr tiser le flot des signes vers l arri re et nous l appellerons analyse ce que l on fait lorsqu on examine comment un tat provisoire d une conception a t obtenu au regard du pr c dent On peut aussi poursuivre partir du m me tat et vers l avant pour engendrer de nouvelles conceptions Nous appellerons ce second mouvement synth se Dans cette double op ration r side la possibilit de contr ler le mouvement lui m me par comparaison d tats et donc une nouvelle fois par triadisation une comparaison qui ne se r duit pas ses compar s est une interm diation authentique Cette propri t d finit selon nous le caract re distinctif du processus de conception On voit en effet qu il ne peut tre confondu avec le concept informatique de processus par exemple lequel fonctionne toujours vers l avant et dont le contr le consiste dans la sp cification d un a
63. ulement probabilit induction et diagramme contr ler Nous disposons alors d une bo te outils au nombre de trois pour raisonner sur des diagrammes savoir dans quel ordre utiliser chacun d eux nous renvoie au probl me de la m thode 2 2 2 Articulation des trois formes l mentaires de raisonnement dans un principe m thodologique La question de la m thode surgit d s lors que l on s int resse aux mani res dont le cours de la conception peut se contr ler lui m me une question de dialectique fin moyens une fois de plus Si l on s accorde pour dire que les trois formes d argument qui ont t expos es constituent les moyens du processus de la conception il faut disposer d un principe d organisation qui leur soit commun pour que ces formes puissent se conformer aux m mes fins C est notamment sur cette base que Peirce fonde le rapport qu il propose d tablir entre logique et philosophie La logique est le moyen de la philosophie d o le caract re scientifique de cette derni re et la philosophie constitue la finalit de la logique Il se trouve que l abduction comme forme l mentaire d argument logique permet de manifester cette rencontre entre logique et philosophie Nous nous sommes tonn s du fait que ses pr misses constituent toutes les deux des observations de fait et contrairement aux autres formes d argument il n y a donc pas proprement parler de r gle ni de cas Cette caract
64. ure elle m me Nous avons longuement d velopp ce point dans le livre au titre des m ta signes un point essentiel pour les techniques de l informatique actuelle m ta mod les langages de balisage langages de description pour le Web s mantique etc Le r sultat principal est que la th orie du signe conduit n accorder aucun statut original ce type d op ration contrairement aux approches ontologiques ou s mantiques en vigueur dans ces domaines En effet elle se positionne comme une propri t simple du processus de conception et non pas encore une fois comme une propri t intrins que de ses objets Nous proposons donc de traiter cette op ration comme un cas de l autre mouvement permis par toute criture diagramme sa progression vers un tat ult rieur que nous appelons synth se En effet cette direction permet au diagramme de s enrichir par nouvelles d terminations c est dire par ajouts En suivant notre approche s miotique cette progression renvoie non plus la question des objets du diagramme mais celle des interpr tants ou tats futurs d un tat 14 quelconque Du m me coup elle fait rentrer dans la d finition l mentaire du processus de conception la relation de ces tats futurs aux objets que sont ses tats ant rieurs en un mot la question des buts de la conception technique En termes plus concrets un tat quelconque de diagramme est une question adress e l intentio
65. ux diagrammes produits sous l gide de la notation Une approche intentionnelle de la conception voire constructiviste dispose le plus souvent que le concepteur doit mettre en forme logiquement ou intuitivement ce qui au d part est r put informel Mais ce que le laboratoire de la conception technique sera susceptible de nous apprendre est que si le sujet de la conception est certes initialement vague il n en est pas pour autant d pourvu de forme vague ne veut pas dire informel Cette remarque essentielle nous permettra de comprendre que l activit de conception ordinaire ou technique suit les m mes r gles que celle du sujet propos duquel elle se d veloppe se faire une id e c est mod liser et dans l autre sens les mod les sont de m me nature que les id es Mod les et id es r pondent une d finition unique qui est celle du Signe sur laquelle nous reviendrons Une autre manifestation de la m me tension entre le caract re subjectif et objectif de la conception tient dans l opposition entre singularit s et g n ralit ou ce qui revient au m me entre son but individuel et son but collectif Les descriptions qui peuvent tre faites de conceptions techniques singuli res mettent en vidence des variations selon les domaines aussi bien que selon leur degr d laboration Il y a bien s r des diff rences entre la conception architecturale et la conception de logiciels il y en a aussi entre
66. xhibition l cran d une criture d auteur par simple r criture ou paraphrase transforme cet auteur en lecteur oblig supposer qu il ne se confonde pas lui m me avec l ordinateur Par ailleurs la nature dialogique du processus de conception est visible dans le fonctionnement concret de la conception Lorsque nous disons qu un tat du diagramme interroge son suivant il s agit d une propri t th orique du processus En pratique on peut se demander qui prendra en charge la r ponse cette interrogation Un candidat pr f rentiel est bien s r une tierce personne En effet ce ne peut tre ni l auteur ni son double rev tant l habit de lecteur et seulement poseur de question Il s agit plut t de ce lecteur particulier qui se trouve en situation de pouvoir comparer de mani re collat rale le diagramme avec son objet C est bien pourquoi en conception de logiciel mais aussi de b timent ce troisi me r le doit tre jou par le destinataire du produit en cours de conception Ceci est un fait reconnu depuis longtemps du moins dans son principe et il a une cons quence importante quant la question de la validation d une conception Il y a bien s r et en effet le crit re de coh rence interne qui n a pas t abord ici mais il y a aussi un crit re d appr ciation externe qui lui est tout aussi essentiel L individuation de la forme signe dans et par le processus de conception semblerait ain

Logique de la conception

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents