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La protection juridique des informations à caractère économique

1. Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Il s agit de l article 145 du Code de Proc dure Civile 5 Art 145 S il existe un motif l gitime de conserver ou d tablir avant tout proc s la preuve de faits dont pourrait d pendre la solution d un litige les mesures d instruction l galement admissibles peuvent tre ordonn es la demande de tout int ress sur requ te ou en r f r 32 Ma tre Olivier de Maison Rouge Sur la contrefa on de secrets d affaires peu importe comment on Particule Effectivement cela peut tre une vraie id e dans la mesure o tout le probl me dans les proc dures civiles de concurrence d loyale c est une certaine administration de la preuve Sans la calquer sur la contrefa on relevant du droit de la propri t intellectuelle c est peut tre une id e m rir Une id e que j avais galement lanc e r side dans le probl me que constitue la publicit des d bats afin que le proc s lui m me ne soit pas une source d acquisition d informations Prenons l hypoth se de deux concurrents qui sont sur un secteur sur lequel ils s affrontent commercialement Si ce proc s r v le de v ritables int r ts confidentiels n a t on pas int r t faire obstacle si c est en civil cela s appelle Chambre du Conseil si c est au p nal c est du huis clos la publicit des d bats de mani re ce qu il n y ait pas d oreilles qui puissent tre pr sentes lors de l audie
2. donn es informatis es ou fichiers dont la divulgation ou auxquels l acc s est de nature nuire la d fense nationale ou pourrait conduire la d couverte d un secret de la d fense nationale Les niveaux de classification des proc d s objets documents informations r seaux informatiques donn es informatis es ou fichiers pr sentant un caract re de secret de la d fense nationale et les autorit s charg es de d finir les modalit s selon lesquelles est organis e leur protection sont d termin s par d cret en Conseil d Etat 22 que les informations concernant la fabrication des pneus pour poids lourds participaient aux int r ts essentiels du potentiel scientifique et conomique fran ais En l absence de crit res plus pr cis et plus adapt s la vie d une entreprise concurrentielle le juge a pr f r aller chercher un autre terrain pour sanctionner Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Cela me permet une excellente transition avec une question que je voulais poser la fin de la table ronde dans les textes sur les int r ts fondamentaux de la Nation textes mentionn s dans l affaire Michelin il est question de la livraison d informations une entreprise trang re Qu est ce qu une entreprise trang re Dans le cas de Michelin c est assez facile Deuxi me question en terme de d finition qu est ce que le potentiel scientifique et conomique de la Nation 7 C est un terme extr mement vague et
3. une protection au titre de la d fense nationale au titre du potentiel scientifique conomique Mais cette id e doit perdurer On pourrait essayer galement des crit res objectifs en disant qu partir du moment o de l argent public est investi dans la recherche de mani re directe ou indirecte ce moment l on est dans le cadre du potentiel scientifique conomique de la Nation Quand je dis direct ou indirect je veux dire d une 26 part les subventions mais d autre part le cr dit d imp t recherche qui va subir quelques limitations bient t M Bernard Carayon Danone en profite probablement au m me titre que SANOFI mais est ce que le yaourt f t il au go t bulgare a un int r t au regard du potentiel scientifique et technique fran ais Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Donc on en revient la seule solution qui serait d tablir une liste de secteurs strat giques comme cela a t fait dans le Code mon taire et financier M Bernard Carayon Je n en suis pas s r Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Alors quelle solution M Bernard Carayon Il y a eu effectivement une codification r glementaire dans le cadre du Code mon taire et financier soumise au contr le extr mement tatillon de la Commission Europ enne Une douzaine de secteurs sensibles ont t r pertori s Ce fut une erreur Le dispositif ant rieur tait beaucoup plus souple Quand vous listez vo
4. 23 ann es norm ment d informations qui sont pass es C est donc bien difficile en pratique de contr ler cela et c est un certain scepticisme que j exprimerai Ma tre Bertand Warusfel Pour compl ter ce que j ai commenc voquer tout l heure savoir que dans sa g n ralit la protection par le Code P nal des int r ts fondamentaux de la Nation me semble tr s difficilement applicable malgr la lettre du texte lorsqu il s agit d informations purement conomiques exploit es dans un contexte concurrentiel Pour les deux raisons que l on a d j invoqu es partir de quoi une entreprise devient trang re alors qu elle est souvent transnationale dans son implantation et par son capital Ensuite il est tr s difficile de d finir clairement quand des informations peuvent tre consid r es comme mettant en cause des l ments essentiels du potentiel scientifique et conomique national Je ne dis pas que ces textes sont inapplicables mais simplement qu ils ne peuvent tre mis en uvre que dans des cas tout fait particuliers si on pouvait apporter devant le juge des l ments compl mentaires qui prouvent indiscutablement que l instigateur tranger a agi bien au del de ce qu une entreprise concurrente aurait normalement fait et que des int r ts nationaux majeurs risquaient d tre l s s de ce fait M Dietz a indiqu qu il a signal que leur centre de recherche tait
5. CINIERI M Philippe COCHET M Georges COLOMBIER M Alain COUSIN M Jean Yves COUSIN M Jean Michel COUVE Mme Marie Louise DALLOZ M Olivier DASSAULT M Jean Pierre DECOOL M Bernard DEPIERRE M Nicolas DHUIC M Michel DIEFENBACHER M Jacques DOMERGUE M Jean Pierre DOOR M Dominique DORD M Jean Pierre DUPONT M Jean Michel FERRAND M Daniel FIDELIN M Andr FLAJOLET M Nicolas FORISSIER Mme Marie Louise FORT M Jean Michel FOURGOUS M Marc FRANCINA M Yves FROMION M Sauveur GANDOLFI SCHEIT M Claude GATIGNOL M Alain GEST M Franck GILARD M Georges GINESTA M Jean Pierre GORGES M Philippe GOSSELIN M Fran ois GROSDIDIER M Jacques GROSPERRIN Mme Arlette GROSSKOST M Louis GUEDON M Jean Claude GUIBAL M Jean Jacques GUILLET M Christophe GUILLOTEAU M Michel HERBILLON M S bastien HUYGHE M Yves JEGO Mme Maryse JOISSAINS MASINI M Marc JOULAUD M Marc LE FUR M Michel LEJEUNE Mme Genevi ve LEVY M Lionnel LUCA M Daniel MACH M Richard MALLI M Jean Fran ois MANCEL Mme Muriel MARLAND MILITELLO M Jean Claude MATHIS M Jean Philippe MAURER M G rard MENUEL M Philippe MEUNIER M Jean Claude MIGNON M Pierre MOREL A L HUISSIER M Etienne MOURRUT M Georges MOTHRON M Jacques MYARD M Jean Marc NESME M Axel PONIATOWSKI M Didier QUENTIN Mme Laure de la RAUDIERE M Fr d ric REISS M Jean Luc REITZER M Jacques REMILLER M Bernard REYN S M Arnaud RICHARD M Jean ROATTA M J
6. pour l auteur de l infraction les peines d finies aux deux pr c dents alin as sont doubl es Les personnes physiques coupables des infractions pr vues par le pr sent article encourent galement une peine d interdiction des droits pr vus aux 20 et 30 de l article 131 26 pour une dur e de cinq ans au plus Les personnes morales peuvent tre d clar es p nalement responsables des infractions d finies par le pr sent article dans les conditions pr vues l article 121 2 Les peines encourues par les personnes morales sont lo l amende pr vue par l article 737 38 du code p nal 20 les peines mentionn es l article 131 39 du m me code Dans ce cas l interdiction mentionn e au 20 de l article 131 39 porte uniquement sur l activit dans l exercice ou l occasion de l exercice de laquelle l infraction a t commise Art 226 14 2 Sont qualifi es d informations caract re conomique prot g es les informations ne constituant pas des connaissances g n rales librement accessibles par le public ayant directement ou indirectement une valeur conomique pour l entreprise et pour la protection desquelles leur d tenteur l gitime a mis en uvre des mesures substantielles conformes aux lois et usages en vue de les tenir secr tes Pr sente le caract re de d tenteur de l information la personne morale ou physique qui dispose de mani r
7. pour que lorsqu une nouvelle affaire Michelin arrivera au contentieux il existe un corpus doctrinal m thodologique qui facilite son traitement efficace Il faut galement de la formation de la formation en interne dans les entreprises de la formation des magistrats Il faut aussi que les professionnels d entreprise aient acc s des r gles de protection et de pr servation du secret Il faudrait en effet travailler avec les professionnels des diff rents secteurs pour mettre en uvre des codes de bonne conduite donc des r gles de d ontologie ce que les juristes appellent de la soft law c est dire des r gles qui soient des r f rences l int rieur d une profession d une activit Lorsqu ensuite nous arriverons devant le juge et que nous demanderons de reconna tre la r alit de l atteinte et de la sanctionner le juge pourra ainsi se baser sur ce code de conduite qui est connu des acteurs du secteur S il existe de telles r f rences professionnelles cela vient utilement renforcer la pr vention mais 39 aussi l efficacit de la sanction L adoption d un texte l gislatif ne devrait donc pas tre la fin du travail mais le d but d un processus Enfin il faudra veiller viter la perversion de ce dispositif auquel nous r fl chissions aujourd hui Je parle de perversion possible car nous sommes dans un domaine nouveau et mouvant puisque l information n a pas v ritablement de statut juridique
8. qu elle est toujours difficile identifier parce qu elle est immat rielle et parce qu elle est mall able Il pourrait donc tre facile un concurrent sans scrupules de mettre en difficult une entreprise ou une personne en all guant une soi disant violation d un secret des affaires Nous connaissons d j dans le domaine de la propri t intellectuelle des situations d abus de droit L utilisation malveillante de l arme juridique et notamment des actions p nales par exemple est quelque chose qui commence perturber assez fortement le monde conomique Il faudrait donc d j que la r daction du texte soit suffisamment pr cise pour viter trop d abus mais au del ce sera de la vigilance des professionnels et des juristes sp cialis s que d pendront la bonne utilisation et le non d voiement de ce nouveau dispositif Sinon on aboutirait un effet inverse de celui qu on recherche Ces dispositions seraient d cri es et seraient regard es avec beaucoup de suspicion notamment par les magistrats Ce serait alors la mauvaise monnaie qui chasserait la bonne cela est vrai en mati re juridique comme en mati re conomique Sous ces r serves je crois que nous avons rouvert un chantier opportun et utile Nous ne pouvons souhaiter qu une chose c est que ce ne soit pas qu un simple d bat de juristes Il faut que ce soit aussi d abord un d bat politique au sens noble du terme et que les diff rentes enti
9. article sont applicables devant le tribunal pour enfants si la personne poursuivie mineure au moment des faits est devenue majeure au jour de l ouverture des d bats et qu elle en fait la demande sauf s il existe un autre pr venu qui est toujours mineur ou qui mineur au moment des faits et devenu majeur au jour de l audience s oppose cette demande 33 niveau europ en de proc der deux jugements une version expurg e destination du public et une version plus toff e contenant les secrets d affaires l usage des parties et de leurs conseils Ma tre Bertand Warusfel Je pense que cette question de la publicit des d bats est un point sensible Mais je ne suis pas certain qu on puisse g n raliser l utilisation du huis clos sans rencontrer des difficult s en particulier au regard du respect du principe du proc s quitable article 6 CEDH et sans donner l impression que les entreprises invoquent un secret d affaires pour mieux se soustraire la transparence du d bat judiciaire J aurais pour ma part une autre proposition formuler pour viser le m me objectif et qui s inspirerait justement de la pratique tablie en mati re de contrefa on de propri t industrielle On pourrait comme dans le cas de saisie contrefa on pr voir la possibilit d une expertise tierce dans laquelle huis clos en pr sence des seuls conseils des parties un certain nombre de questions et de documents confidenti
10. cessite de viser quelques l ments concrets faciles identifier notamment pour le juge dans le cadre d un litige On a parl dans la logique de l article 39 des accords ADPIC du crit re de la valeur conomique Ce crit re me semble absolument indispensable retenir puisque c est le seul qui puisse justifier qu un l ment informationnel qui par ailleurs est comme dit la doctrine de 21 libre parcours fasse l objet d une protection S il n y a aucune valeur conomique ce sont des simples id es des simples informations que tout le monde peut partager Qu est ce qui a une valeur conomique A partir de quand A partir de quel niveau de valeur conomique l information m rite t elle d tre prot g e 2 Ce sont des questions importantes Il faut au minimum introduire un deuxi me crit re qui est pr sent dans la proposition de loi de Bernard Carayon qui est pr sent aussi dans les dispositions ADPIC qui est un l ment objectif savoir l existence de mesures de protection prises par l entreprise Il faut la fois prouver qu il y a une valeur que l on avait conscience de sa valeur et qu on a pris les mesures n cessaires pour la prot ger Cette double approche on pourrait dire cette combinaison entre un l ment mat riel et un l ment formel existe d j dans notre l gislation sur le secret de d fense Aujourd hui le secret de la d fense nationale n est plus toute i
11. comprendre que pour que soit accueillie votre plainte pour violation de secret de fabrique il faut que des experts aient mis sur la place publique en quoi il consistait Rappelons que pendant l instruction les choses se font sous le couvert du secret Des l ments tr s concrets sont donc port s la connaissance et retenus par le juge qui entend toutes les parties int ress es Mais l audience publique cela devient tr s g nant J ai senti presque physiquement que notre conseil ne pouvait pas tout simplement contrer son adversaire parce qu il aurait t oblig de d crire le savoir faire qui introduit dans les pneus marqu s GIN S pouvait int resser les concurrents Ce qui aurait t vous en convenez 11 pire que le mal Nous avons donc d une part la compr hension tr s troite du secret de fabrique laquelle l interpr tation stricte de la loi p nale conduit naturellement et d autre part la tr s grande difficult pour la victime de faire valoir son droit dans un domaine o la publicit de l audience rend les choses tr s difficiles Quant au dernier chef de poursuite l abus de confiance heureusement que nous disposions de cette infraction p nale g n rale autrement M Arbache aurait t relax L int ress a plaid qu il n y avait eu qu une tentative non r prim e dans l article 314 du Code P nal Or puisque M Arbache avait d j fait des propositions des mails des pr tenti
12. d un num ro inscrit au flanc des pneus M Arbache se proposait de livrer une innovation majeure Dans le jugement ceci devient Attendu que l ordonnance de renvoi consid re que constitue un tel secret le contenu de l un des chantillons r pertori s sous l appellation semble relatif un m lange connu sous le code GIN S M lange de gomme sous le code GIN S qui n a pourtant jamais exist Pour carter la violation du secret de fabrique le jugement poursuit Attendu cependant que ne figure au dossier d information aucun l ment technique suffisamment objectif manant en particulier d autres personnes que des salari s de la manufacture Michelin permettant d affirmer que ce m lange GIN S constituait effectivement un proc d de fabrication particulier offrant un int r t pratique ou commercial tenu secret qu aucune pr cision n a galement t apport e par la manufacture Michelin concernant le d p t d ventuels brevets pour ce proc d qui tait d j en phase de d veloppement En d autres termes dans l esprit du tribunal pour qu il y ait violation d un secret de fabrique il faut que ce secret de fabrique soit en fait un brevet non encore publi En somme il nous est reproch de ne pas avoir brevet Mais d autres motifs encore paraissent g nants aucun l ment technique suffisamment objectif manant d autres personnes que des salari s de la manufacture Michelin Faut il
13. d auteur ou mon brevet va me permettre d en interdire l utilisation sans mon autorisation ou de sanctionner a posteriori une telle contrefa on Cela dit on a des dispositions dans la propri t intellectuelle qui titre accessoire peuvent servir prot ger un secret Si quelqu un s empare d un document interne d une entreprise une tude un plan et le diffuse des tiers sans votre autorisation il se peut que ce document ait un niveau d originalit suffisant pour que cela constitue une contrefa on de droit d auteur puisque le droit d auteur n impose pas un d p t ou une publication pr alable De m me il existe depuis la directive communautaire de mars 1996 des dispositions prot geant le producteur de bases de donn es qui constituait une base et qui a consenti des investissements substantiels ce qui est souvent le cas lorsqu une entreprise d veloppe une base de donn es finalit technique ou conomique Le producteur peut alors se pr munir contre l extraction ou la r utilisation substantielle d une partie de base par un tiers non autoris Ce m canisme peut prot ger l entreprise contre le pompage du contenu d une base de donn es confidentielle Et dans ce cas comme en mati re de contrefa on de droit d auteur la propri t intellectuelle permet d engager aussi bien une action civile que p nale M Bernard Carayon Existe t il de la jurisprudence p nale Ma tre Bertand Warusfe
14. de la personne qui en a licitement le contr le de dispositions raisonnables compte tenu des circonstances destin es les garder secrets 18 savoir pour une entreprise particuli re il peut avoir une autre forme Il doit avoir fait l objet de mesures de protection destin es le garder secret Ces conditions sont cumulatives et non alternatives Ce texte a t ratifi par l ensemble des pays membres de l OMC C est un trait international qui ne conna t pas en droit fran ais de transposition telle quelle C est la raison pour laquelle la proposition de loi de Bernard Carayon y fait nomm ment r f rence tout en s inspirant galement du Cohen Act de 1996 Voil ce sur quoi nous pouvons largement nous appuyer ce sur quoi nous avons largement travaill Je finis juste pour dire que c est amusant et assez cocasse Nous avons parl de ph nom ne de globalisation A la tribune certains ont voqu le terme de patriotisme conomique On est sur un trait international qui institue l OMC qui veut s affranchir des r gles et qui malgr tout c est un plaisir de fin gourmet nous met quelques lignes de d fense pour prot ger les secrets d affaires M Francis Hagel Je vais compl ter ce que vient de dire Olivier de Maison Rouge sur le trait ADPIC Dans les l ments marquants la premi re chose est l affirmation que la protection du secret d affaires par l action en concurrence d loyale apparti
15. du secret des affaires perte de march s disparition d entreprises mise au ch mage d employ s Il me semble in vitable de r fl chir sur les valeurs patrimoniales d une entreprise ou d un territoire dans le contexte conomique tr s chaotique du XXIe si cle Je veux viter mes tudiants une fois en fonction de devenir les victimes d un vide juridique ou de l autisme des personnes qui ne veulent pas voir la r alit en face et la traiter comme il se doit Je me souviens ce propos d une filiale de l A rospatiale dont le site avait t pirat acte d lictueux qui expliquait probablement des checs syst matiques dans des appels d offres La direction de la filiale ne voulait pas admettre qu il y ait un lien de cause effet entre le piratage informatique et la perte des appels d offres Le service technique de la maison m re est donc intervenu discr tement pour rem dier ce piratage Le probl me fut r solu et la filiale remporta de nouveau des appels d offres 14 Dernier aspect mieux vaut tre tr s offensif et se choisir des tr s bons avocats pour mener des rudes et longues batailles juridiques proc duri res qui viseront puiser l adversaire Un marathon judiciaire que pr f r rent viter certaines firmes fran aises attaqu es en justice aux Etats Unis par des clients m contents Ces entreprises fran aises ont en effet pr f r payer leurs d tracteurs pour que cesse le parasitage inform
16. forc ment qu il faut tre dans l exclusif absolu civil ou p nal On peut tre aussi dans l alternatif civil et p nal au choix des entreprises en fonction des situations concr tes Le d bat que l on vient d avoir sur le fait de savoir s il fallait inclure les secrets d affaires dans le champ de la propri t intellectuelle est de ce point de vue galement int ressant Comme je dit pr c demment le droit de la propri t intellectuelle conna t la fois une protection par des dispositions civiles et par des dispositions p nales Ce qui fait d ailleurs qu en g n ral on va plus facilement au civil et qu on r serve le p nal pour les cas tr s particuliers o on a affaire des contrefacteurs particuli rement coriaces ou lorsque leurs agissements s apparentent vraiment une criminalit conomique On pourrait imaginer que si on avait un dispositif avec une d finition commune et d une part des sanctions civiles et la possibilit d agir au p nal cela permette aux acteurs conomiques qui souvent font le m me type de raisonnement lorsqu ils agissent en mati re de propri t intellectuelle de choisir suivant le type d atteinte qu ils ont subi l une des deux voies Lexemple de la propri t intellectuelle nous montre qu il n y a pas trop de contradictions entre ces deux voies En revanche a ouvre plus largement la palette des moyens 38 l autre piste de r flexion sur laquelle
17. hui et qui peuvent avoir toute leur utilit dans leur contexte particulier avoir un instrument qui nous donnerait une d finition du secret d affaires et qui serait assorti d une sanction bien calibr e pour tre la fois suffisamment dissuasive sans pour autant faire h siter le juge prononcer une peine trop lourde Nous avons pour avancer dans cette voie un support important puisque les accords ADPIC le volet propri t intellectuelle des accords de Marrakech de 1994 qui ont cr l OMC ont fait obligation dans son article 39 aux Etats membres d avoir un dispositif qui prot ge les secrets d affaires c est dire qui prot ge les informations confidentielles de l entreprise qui ont une valeur conomique Or on peut consid rer que notre droit fran ais tel qu il est aujourd hui c est dire un peu clat et peu coh rent sur le sujet ne r pond pas tout fait l objectif que les Etats ont souscrit en signant l accord ADPIC Voil quelques remarques g n rales la fois pour dire qu on ne part pas du n ant que l on a d j des moyens des sanctions et des condamnations mais que ce manque de coh rence et de visibilit est peut tre le point auquel on pourrait rem dier M Bernard Carayon Il s agit donc d un dispositif coh rent mais souvent lacunaire Passons un cas pratique Ma tre Olivier de Maison Rouge Andr Dietz directeur juridique France de Michelin est avec nous ce
18. les tribunaux que le droit p nal g n ral J interviens par exemple beaucoup sur les contrats de franchise sur lesquels outre les droits de propri t intellectuelle figurent les transferts de savoir faire C est pour contrecarrer l ventuelle divulgation de ces informations que l on mentionne dans les clauses du contrat qu il pourrait y avoir des poursuites sur le terrain du secret de fabrication Or et c est bien le probl me de ces lois qui touchent une certaine cat gorie on n y a pas malheureusement dans la pratique beaucoup recours et m me si on l crit il sera extr mement difficile de le mobiliser C est la raison pour laquelle nous avons t amen s travailler avec Bernard Carayon sur la r daction de sa proposition de loi et de son amendement Nous avons essay de faire un texte qui permettra de pallier ces diverses lacunes que cit es rapidement Ma tre Bertand Warusfel Dans son introduction mon confr re de Maison Rouge a plant le d cor La situation en droit fran ais n est pas que le secret d affaires n existe pas il y a diverses dispositions qui permettent de l appr hender y compris dans le domaine du droit de la concurrence Le c l bre arr t de la Cour de Justice des Communaut s Europ ennes l arr t AKZO du 24 juin 1986 a ainsi reconnu qu une entreprise pouvait sous certaines conditions et dans certaines limites opposer le secret d affaires aux investigations en m
19. matin pour voquer une affaire qui est devenue maintenant c l bre Nous allons peut tre voir puisque vous tes all au p nal quels ont t les motifs qui ont t retenus devant cette juridiction M Andr Dietz L affaire impliquant le Minist re public et la Manufacture Michelin contre M Arbache a donn lieu le 21 juin 2010 un jugement du Tribunal correctionnel de Clermont Ferrand Une d cision par ailleurs d finitive car sans appel M Arbache tait ing nieur en vulcanisation secteur tr s important dans le domaine des pneumatiques et nous a donn sa d mission fin 2006 S en suivit un pr avis de trois mois au cours duquel il a collect sur son ordinateur personnel un nombre non n gligeable d informations Comment l affaire est elle n e Lorsque notre principal concurrent le japonais Bridgestone nous a inform s que quelqu un cherchait lui vendre des renseignements confidentiels venant de Michelin notre service s ret a mis en place une sourici re qui consistait en un site internet japonais feintant d tre Bridgestone pour n gocier les conditions de celui ci c est dire l change d argent contre informations Rapidement interpell M Arbache est incarc r quatre mois avant d tre renvoy en correctionnelle deux ans de prison certes assortis de sursis 5 000 d amendes 10 000 de dommages et int r ts au profit de Michelin et 2 0 au titre de l article 475 1 du Code
20. ne sont prot g s que par un ensemble de textes dont la coh rence et l efficacit restent lacunaires la loi Godfrain du 5 juillet 1988 sur les intrusions informatiques qui n est efficace qu en cas d intrusion av r e la l gislation sur le droit d auteur et le droit des producteurs qui ne permet pas de prot ger efficacement l acc s et l utilisation des bases de donn es la l gislation sur les brevets qui ne prot ge pas les m thodes les savoir faire ou les id es 5 le secret de fabrication qui ne s applique qu aux personnes appartenant l entreprise ou aux salari s et ce qui est brevetable la l gislation sur la protection des logiciels qui ne s tend pas jusqu la protection des informations trait es par le logiciel consid r le secret professionnel inadapt au secret des affaires et qui ne s applique qu un nombre limit de personnes la l gislation actuelle ne permet pas de prot ger en amont l ensemble des secrets d affaires des fichiers et des donn es strat giques la duplication illicite comme la copie d un fichier sur cl USB repr sente un vol m me si le fichier d origine reste en possession de la victime 50 En d pit de la relative efficacit de l ensemble des mesures de r paration financi re il n en demeure pas moins qu elles ont essentiellement pour vocation de r parer le dommage commis et non de r primer l agissement pr judiciable Il f
21. parmi les meilleurs th oriciens fran ais de la discipline Fondateur et directeur de l Ecole de Guerre Economique via laquelle il m ne des activit s de conseil et de sensibilisation l Intelligence conomique enseignant VESSEC et l Ecole des Mines de Paris il est galement directeur associ du cabinet Spin Partners Co auteur du rapport du Commissaire g n ral du Plan Intelligence conomique et strat gie des entreprises 1994 La Documentation Fran aise La machine de guerre conomique 1992 d Economica La France a t elle une strat gie de puissance conomique 7 2004 d Lavauzelle La main invisible des puissances 2007 d Ellipses co directeur de l ouvrage collectif Les chemins de la puissance 2007 d Tatamis Olivier de Maison Rouge odemaisonrouge orange fr Docteur en droit et avocat au Barreau de Clermont Ferrand Ma tre de Maison Rouge est membre du comit scientifique de l Institut international d intelligence conomique et strat gique Il est galement membre de la commission Secrets d affaires de l Association internationale pour la protection de la propri t intellectuelle Enseignant PESC de Clermont Ferrand il a publi de nombreux articles qui font autorit dans le domaine du droit de l intelligence conomique et du secret des affaires Le patrimoine informationnel fonds de commerce du XXIe 43 si cle R v lation des secrets d affaires que
22. un peu p joratif dans ta voix une saisie contrefa on brevet Est ce que la principale probl matique lorsque l on poursuit des atteintes au secret des affaires est ce probl me de preuves 2 Est ce qu il ne faut pas cr er une forme de saisie du secret des affaires ce niveau la M Francis Hagel L il y a une difficult de proc dure et de l gitimit une saisie contrefa on c est une ordonnance du juge qui s appuie sur l existence pr alable d un titre ce qui veut dire qu il existe une protection d finie La difficult dans le cadre du secret c est qu au d part il n y a pas de titre et qu il appartient celui qui introduit l action de faire la preuve qu il existe un secret prot geable La difficult a t mentionn e tout l heure propos de la publicit des d bats Ce que le d tenteur du secret veut viter lorsqu il introduit une action c est de r v ler le secret travers cette action Il y a donc une esp ce de contradiction un dilemme devoir caract riser une information sans la r v ler dans son d tail Pour ce qui est de la saisie contrefa on en mati re de secrets il faudrait un texte sp cifique qui aujourd hui n existe pas Par contre le trait ADPIC et notre Code de proc dure pr voient la demande d informations qu une partie peut adresser au tribunal pour obtenir de l autre partie la communication d informations pertinentes par rapport l objet du litige
23. une entreprise am ricaine ou fran aise La r ponse est politique D s lors que les parlementaires am ricains d signent Sodexo la vindicte populaire au moment de ce conflit diplomatique ils consid rent donc bien que Sodexo est une entreprise fran aise La question se pose galement l occasion de l affaire Mittal Lorsque Mittal met la main sur le groupe Arcelor les observateurs disent d abord c est un groupe install au Luxembourg puis M Mittal habite Londres enfin sa fille s est mari e Versailles Mittal est donc europ en Mais lorsque Jacques Chirac alors Pr sident de la 14 Art 410 1 Les int r ts fondamentaux de la nation s entendent au sens du pr sent titre de son ind pendance de l int grit de son territoire de sa s curit de la forme r publicaine de ses institutions des moyens de sa d fense et de sa diplomatie de la sauvegarde de sa population en France et l tranger de l quilibre de son milieu naturel et de son environnement et des l ments essentiels de son potentiel scientifique et conomique et de son patrimoine culturel 25 R publique se rend en Inde le Premier ministre indien lui dit Soyez quitable avec Mittal Voil la signature politique de la nationalit du groupe Mittal Il y a d un c t les d finitions juridiques et de l autre il y a la d finition politique mais sur laquelle ne peuvent pas s adosser les juges par d finition Est ce q
24. 5015 Paris http fuvvvvv fondation prometheus or T l 09 51 21 40 52 Fax 01 73 76 95 57 E mail colloque fondation prometheus org
25. Code de la D fense nationale si vous n appliquez pas des mesures vous avez des sanctions pour ne pas avoir prot g ind pendamment de toute volont d avoir voulu espionner Si vous prenez la proposition de M Carayon vous vous apercevez qu il y a une proposition qui est l article L12 27 3 o le dirigeant ou le salari d une entreprise qui ne respecte pas les consignes de s curit de l information peut tre sanctionn et licenci En mati re d innovation la protection s op re par le brevet et le principe du brevet c est d inciter l innovation Comment incite t on l innovation 2 Premi rement en r mun rant l inventeur du brevet gr ce ce monopole qui va durer une vingtaine d ann es Deuxi mement en publiant de fa on ce que la contrepartie du monopole soit la mise disposition de tous d un certain nombre d informations qui vont faire progresser la technologie Est ce qu en allant vers un secret d affaires vu d une fa on tr s restreinte sur tous les aspects techniques on ne veut pas s opposer ce principe l et freiner l innovation 7 Ma tre Bertand Warusfel Sur la d finition je pense comme beaucoup et l exemple qui a t donn par M Dietz le montre bien que nous avons int r t avoir une d finition pr cise si nous voulons avoir une application efficace du droit et cela a fortiori s il s agit de faire une application du droit p nal interpr t strictement Ce qui n
26. La protection juridique des informations caract re conomique Enjeux et perspectives Actes du Colloque Prometheus Assembl e Nationale 18 octobre 2010 Bernard Carayon Andr Dietz Christian Harbulot Francis Hagel Olivier de Maison Rouge Thibaut du Manoir de Juaye Bertrand Warusfel PS PROMETHEUS Sommaire PREMIERE TABLE RONDE ETAT DES LIEUX DU DROIT APPLICABLE ET TEMOIGNAGES M Bernard Carayon ouverture 3 Me Olivier de Maison Rouge le secret d affaires en France d finition et contours 3 Me Bertrand Warusfel quelles armes juridiques pour appr hender le secret d affaires M Andr Dietz l affaire Michelin M Christian Harbulot la guerre conomique un art qui s enseigne 12 DEUXIEME TABLE RONDE QUELLES PERSPECTIVES POUR ASSURER UNE PROTECTION JURIDIQUE EFFICACE DU PATRIMOINE INFORMATIONNEL DE L ENTREPRISE Me Thibaut du Manoir de Juaye utilit d une loi sur le secret des affaires 17 M Francis Hagel les enseignements du Trait ADPIC sur la propri t intellectuelle 19 Me Bertrand Warusfel aspect p nal de la protection des informations conomiques 21 Me Thibaut du Manoir de Juaye d finition du potentiel scientifique et conomique 26 M Francis Hagel diff rences d appr ciation entre action civile et action p nale 30 Me Olivier de Maison Rouge concernant la publicit des d bats 33 CONCLUSION Me Bertrand Warusfel 36 ANNEXES Biographies des inter
27. OUCHET Lo c BOUVARD Mme Val rie BOYER Mme Fran oise BRANGET M Xavier BRETON M Bernard BROCHAND M Patrice CALM JANE M Fran ois CALVET Mme Jo lle CECCALDI RAYNAUD G rard CHERPION Dino CINIERI Philippe COCHET Georges COLOMBIER Alain COUSIN Jean Yves COUSIN Jean Michel COUVE Mme Marie Louise DALLOZ Olivier DASSAULT Jean Pierre DECOOL Bernard DEPIERRE Nicolas DHUIC Michel DIEFENBACHER Jacques DOMERGUE Jean Pierre DOOR Dominique DORD Jean Pierre DUPONT LILII LIZZ ZZZZZZZZZ M Jean Michel FERRAND M Daniel FIDELIN M Andr FLAJOLET M Nicolas FORISSIER Mme Marie Louise FORT Jean Michel FOURGOUS Marc FRANCINA Yves FROMION Sauveur GANDOLFI SCHEIT Claude GATIGNOL Alain GEST Franck GILARD Georges GINESTA Jean Pierre GORGES Philippe GOSSELIN Fran ois GROSDIDIER Jacques GROSPERRIN Mme Arlette GROSSKOST Louis GUEDON Jean Claude GUIBAL Jean Jacques GUILLET Christophe GUILLOTEAU Michel HERBILLON S bastien HUYGHE Yves JEGO Mme Maryse JOISSAINS MASINI M Marc JOULAUD M Marc LE FUR M Michel LEJEUNE Mme Genevi ve LEVY M Lionnel LUCA M Daniel MACH M Richard MALLI M Jean Fran ois MANCEL Mme Muriel MARLAND MILITELLO e E LIZZ 53 ss d d q d e Jean Claude MATHIS Jean Philippe MAURER G rard MENUEL Phili
28. aison rouge il faut qu il y ait la soustraction frauduleuse de la chose d autrui Mais globalement si nous prenons la jurisprudence de la Cour de Cassation nous nous apercevons que depuis les ann es 2000 pas tr s menus la Cour 17 de Cassation s approche d une reconnaissance de l immat riel en disant que c est un bien comme les autres On peut donc engager des poursuites sur la base des textes existants Pourquoi l utilit d une loi sur le secret des affaires si la Cour de Cassation a d j admis des modes de protection Cela provient du fait que la d marche de la Cour de Cassation est extr mement lente et qu il faut sans doute l acc l rer pour le bien tre des entreprises fran aises Ind pendamment de cette proposition de loi des groupes de travail se sont mont s notamment l Association Internationale pour la Protection de la Propri t Intellectuelle AIPPI laquelle appartient M Hagel qui a eu une approche qui est surtout tourn e vers le droit civil plus que vers le droit p nal Je souhaite donc poser une question aux participants est ce qu il est possible de d finir le secret des affaires Ma tre Olivier de Maison Rouge Effectivement avec Francis Hagel nous avons particip ensemble ces travaux de la question 215 au sein de et plus pr cis ment nous avons travaill sur l article 39 2 du trait ADPIC Ce trait a t r dig lors des n gociations de Ur
29. ait le risque de voir consacr e en cour d appel une mauvaise orientation L atteinte port e la strat gie commerciale de Michelin ne constitue pas une atteinte aux int r ts fondamentaux de la nation n est pas tabli que les informations recueillies par M Arbache pr sentaient un caract re ce point strat gique qu elles mettaient en jeu des l ments essentiels du potentiel conomique fran ais le seul classement du centre de recherche de Ladoux en tablissement r gime restrictif n induit pas n cessairement que les l ments essentiels du potentiel conomique de la France soient concern s Car dans les esprits il ny a d espionnage que militaire C est oublier qu aujourd hui la notion de D fense n est plus seulement limit e aux int r ts publics voire militaires mais touche tout autant les int r ts civils Enfin la violation du secret de fabrique L ordonnance 10 de renvoi caract risait assez finement la violation du secret de fabrique relativement t nu un chantillon qui livre soulign et plac c t du mot GIN S inscrit au flanc du pneu un num ro correspondant une inscription grav e sur le pneu permettant au concurrent d identifier une s rie de fabrication diff rente des s ries standards et de proc der des examens approfondis des pneus pour d terminer la nature de la modification et d couvrir ainsi un secret de fabrique En transmettant le codage
30. as les amendes civiles aussi il ne peut y avoir autre r paration financi re que celle destin e compenser le pr judice 2 PAPA A epet A ir Art 55 Les trait s ou accords r guli rement ratifi s ou approuv s ont d s leur publication une autorit sup rieure celle des lois sous r serve pour chaque accord ou trait de son application par l autre partie Accord sur les aspects des droits de propri t intellectuelle qui touchent au commerce http www wto org french docs f legal f 27 trips pdf Quant la mati re p nale o le proc s rappelons le chappe la victime tant donn que la force publique seule peut enqu ter il faut imp rativement un texte S il n existe pas de texte il ne peut y avoir de sanction Je souligne au passage que la proposition de loi de Bernard Carayon dispose d un volet relevant du droit p nal et un volet relevant du Code du travail Le vol et l abus de confiance figurent parmi les dispositions du droit p nal g n ral fran ais Il s agit d un dispositif pas si vident mettre en uvre devant les tribunaux s agissant des secrets d affaires Le vol par exemple qui se d finit comme la soustraction frauduleuse du bien d autrui est difficilement mobilisable Le vol d une information souvent transf r e sous format num rique est en effet un bien immat riel Or les tribunaux consid rent que seuls des l ments corporels sont susceptibles d appr
31. ati re de droit de la concurrence Et vous avez aujourd hui dans le Code de commerce fran ais des dispositions similaires qui encadrent les conditions certes limitatives dans lesquelles une entreprise qui fait l objet d une action devant ce qu est aujourd hui l Autorit de la concurrence peut invoquer le secret des affaires Articles L463 4 et R463 13 R463 15 1 du Code du commerce Le secret d affaires n est donc pas absent totalement de notre droit Il ya diff rentes dispositions qui peuvent permettre une entreprise ayant des l ments confidentiels prot ger d en requ rir la protection ou d en sanctionner la violation La difficult mon sens c est que ces l ments sont d une part relativement disparates c est dire qu il n y a pas dhomog n it ni de dispositions ni de qualifications et que d autre part leur sanction peut tre relativement al atoire Or il faut un certain niveau de pr visibilit en droit des affaires Avoir la fois une infraction qui soit clairement d finie et dont la sanction soit assez pr visible aurait notamment un effet dissuasif que ne remplit par le droit fran ais actuel Olivier de Maison Rouge citait la propri t intellectuelle qui n a pas pour objet de prot ger les secrets mais plut t au contraire de prot ger ce que l on a d j mis en circulation Je publie un article un roman un film ou je mets un nouveau produit sur le march et mon droit
32. ationnel plut t que d aller en justice quant bien m me elles savaient que l issue leur serait favorable Nous sommes aujourd hui devant des situations difficiles et ma vocation en tant que formateur est d essayer de garder les tudiants dans le cadre du droit tout en les informant des multiples carences op rationnelles de notre syst me juridique leur montrer la valeur de l information qui reste encore cultiver aux yeux des autorit s aux yeux du monde du droit au sens large mais aussi aux yeux des entreprises et essayer de les rendre performants Et ce n est pas un d fi facile relever 15 DEUXIEME TABLE RONDE QUELLES PERSPECTIVES POUR ASSURER UNE PROTECTION JURIDIQUE EFFICACE DU PATRIMOINE INFORMATIONNEL DE L ENTREPRISE 16 M Bernard Carayon J ai oubli de pr ciser que l Ecole de Guerre Economique n assume pas seulement la meilleure formation en France sur ces questions mais c est aussi la seule h las Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye La premi re table ronde tait consacr e aux probl matiques sur le secret des affaires Il y a un certain nombre de travaux en cours dont les amendements de M Carayon Lors de l laboration de ces textes une question s est pos e qu est ce que le secret des affaires Le secret des affaires si je faisais un petit sondage on me r pondra p le m le ce sont les fichiers client le les l ments comptables c est ce qu on a pu vo
33. aut mettre en place des mesures plus dissuasives la l gislation relative a la concurrence d loyale et aux clauses de non concurrence qui ne s applique que dans des conditions difficiles r unir et peu contraignantes pour le contrevenant la loi Informatique et libert s de 1978 qui prot ge que les informations nominatives Aussi amendement qui est soumis entend construire une protection juridique efficace et globale de l ensemble des informations et des connaissances de l entreprise afin de r soudre le probl me de l inadaptation du droit commun quant aux atteintes aux secrets d affaires dans le cadre d une action d ng rence conomique Ce nouveau droit du secret des affaires inspir du Cohen Act am ricain et du Trait relatif aux Aspects des Droits de Propri t Intellectuelle li s au Commerce ou Trait ADPIC annex la Convention de Marrakech du 14 avril 1994 instituant l OMC permettra l entreprise condition qu elle ait respect un r f rentiel de protection de l information de poursuivre quiconque aurait t appr hend en train de chercher reprendre piller ou divulguer frauduleusement ses informations sensibles 51 LISTE DES PARLEMENTAIRES SIGNATAIRES DE LAMENDEMENT 52 M Bernard CARAYON Mme Martine AURILLAC Mme Brigitte BAR GES Jean Alain BENISTI Marc BERNIER J r me BIGNON Etienne BLANC Emile BLESSIG Roland BLUM Jean Claude B
34. cessaire d en prendre compte y compris dans le domaine juridique car il n est pas normal que la notion de secret des affaires soit prise en compte aux Etats Unis et non pas en France Cette diff rence d appr ciation p nalise v ritablement les entreprises qui en sont victimes sur notre territoire Quand dans le cadre de mission de conseils je suis confront des entreprises victimes d atteinte au secret des affaires entreprises qui recourent la justice pour d fendre leur patrimoine force est de constater que l avantage est pour l instant l agresseur car il est souvent trop tard Ceci cause de la longueur des proc dures cause de la difficult des juristes trouver la bonne parade l gale et puis bien s r de la ma trise h t rog ne des magistrats dans le suivi technique des dossiers d atteinte au secret des affaires Nous devons composer avec ces lacunes Je suis oblig de faire comprendre aux tudiants que dans les dossiers qu ils vont tudier dans le cadre de leur formation figurent des dossiers qui risquent d tre incomplets et parfois faux dans l interpr tation qui est faite a post riori Je prends un exemple il y a une tude de cas c l bre sur une OPA concernant Perrier qui est pr sent e comme 13 une OPA parfaitement r ussie dans un cadre l gal et qui est vendue comme telle en tant qu tude de cas Or j ai eu l occasion de rencontrer un ancien dirigeant de Perrier de l poque qu
35. cisions de la CADA qui sont exhaustives et qui n excluent aucun type d information C est finalement la valeur conomique qui est la pierre de touche En mati re de secret et d utilisation de l information il n y a pas de propri t au sens strict Autrement dit si vous avez d velopp une technique que vous avez gard e secr te rien minterdit vos concurrents ou des tiers de d velopper les m mes techniques de mani re ind pendante Ce que les conomistes appellent l information est bien non rival Il peut tre utilis simultan ment par deux soci t s et de fa on tout fait licite Si on commence entrer dans une logique d assurance et de protection il faut 1 Trait ADPIC http www wto org french docs_f legal_f legal_f htm TRIPs 11 Commission d acc s aux documents administratifs http www cada fr 20 quand m me garder en t te cette r alit et la nature juridique particuli re du secret qui le diff rencie des droits privatifs comme le brevet ou la marque Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Pour r pondre la question concernant les assurances des groupes de travail avaient t cr s l initiative des assureurs mais ils se sont heurt s des probl mes d valuation de la valeur conomique Cette question souligne un point est ce qu il y a une responsabilit pour ne pas avoir prot g l information et ne pas avoir appliqu un certain nombre de mesures 7 Dans le
36. class comme un tablissement r gime restrictif ERR Cela n a pas t jug suffisant par le Tribunal Correctionnel m me si on pouvait penser qu il y avait la un premier indice du caract re national qui peut s attacher aux travaux effectu s dans cette entreprise Il existe d sormais dans le Code de la d fense des dispositions sur les secteurs et les op rateurs d importance vitale qui sont soumis des directives nationales de s curit pour prot ger un certain nombre d infrastructures sensibles de l conomie nationale articles L1332 1 et R1332 2 notamment Peut tre que si une affaire du m me type affectait un op rateur d importance vitale tel que reconnu par le Code de la D fense et Art L1332 1 Les op rateurs publics ou priv s exploitant des tablissements ou utilisant des installations et ouvrages dont l indisponibilit risquerait de diminuer d une fa on importante le potentiel de guerre ou conomique la s curit ou la capacit de survie de la nation sont tenues de coop rer leurs frais dans les conditions d finies au pr sent chapitre la protection desdits tablissements installations et ouvrages contre toute menace notamment caract re terroriste Ces tablissements installations ou ouvrages sont d sign s par l autorit administrative 24 que la violation se traduisait par un contournement caract ris des mesures de protection prise en application des directives nationa
37. cle L321 1 du Code de la propri t intellectuelle r prime la violation des secrets de fabriques c est dire des secrets de fabrication qui sont d tourn s par un salari notamment lorsqu il quitte son entreprise Disposition certes trop troite dans sa d finition et donc relativement peu utilis e mais qui donne lieu de temps autre des jurisprudences Mais de ce fait nous n avons pas une d finition commune et unique du secret d affaires Entre le secret de fabrique les secrets d affaires que l on peut voquer devant l Autorit de la concurrence ceux que l on peut opposer la libre communication des documents administratifs ou les droits de propri t intellectuelle dont on pourrait se pr valoir nous sommes dans des situations juridiquement diff rentes et dont les l ments constitutifs sont tout fait distincts Cela nous distingue d autres pays qui connaissent une l gislation sur le secret d affaires comme les tats Unis le Japon l Allemagne ou qui ont une jurisprudence relativement unifi e comme la Grande Bretagne Cette absence de d finition unique du secret d affaires r duit l effet p dagogique sur les salari s et les entreprises et induit une forte impr visibilit qui touche tout la fois l entreprise victime et celui qui commet l atteinte au secret D s lors l enjeu de ces d bats est de savoir si on ne pourrait pas sans faire dispara tre les dispositifs qui existent aujourd
38. de Proc dure p nale La sanction n est donc pas n gligeable Au del des sanctions il est int ressant de pr ciser que les poursuites taient fond es sur labus de confiance le rassemblement en vue de les livrer une entreprise trang re de renseignements de nature porter atteinte aux int r ts fondamentaux de la nation et enfin la violation du secret de fabrique Parce que beaucoup des informations que M Arbache se proposait de transmettre provenaient du centre de Ladoux cat goris en Etablissement R gime Restrictif donc reconnu par les pouvoirs publics fran ais comme tant d int r t vital pour la Nation le parquet et le doyen des juges d instruction ont estim que les l ments constitutifs de l atteinte aux int r ts fondamentaux taient r unis Isol ment chacune des informations que se proposaient de transmettre M Arbache n tait pas n cessairement d une tr s grande valeur En revanche la somme de ces informations r unies sur l activit poids lourds de Michelin a elle une valeur tout fait consid rable Sur les int r ts fondamentaux de la nation le tribunal correctionnel a refus et de mani re tr s argument e de faire avancer la jurisprudence Le tribunal consid re que la concurrence entre entreprises rel ve de la seule sph re priv e et n engage donc pas un int r t public l galement prot g Et une des raisons pour laquelle nous n avons pas souhait un appel t
39. e licite du droit de d tenir ou d avoir acc s cette information Apr s l article L 1227 1 du code du travail il est ins r une section 5 intitul e Violation de la protection d une information caract re conomique prot g e et comprenant deux articles L 1227 2 et L 1227 3 ainsi r dig s 48 Art L 1227 2 Le fait par tout dirigeant ou salari d une entreprise o il est employ de r v ler ou de tenter de r v ler une information caract re conomique prot g e au sens de l article 226 14 2 du code p nal est puni de la peine pr vue par cet article L 1227 3 Nonobstant l engagement de toute action p nale le fait par tout dirigeant ou salari de ne pas avoir respect les mesures d cid es par l employeur pour assurer la confidentialit d une information caract re conomique prot g e au sens de l article 226 14 2 du code p nal et dont il tait d ment inform est passible d une sanction disciplinaire telle que d finie par l article L 1331 1 du pr sent code 49 Expos sommaire La globalisation de l conomie a modifi en profondeur la valeur de l entreprise La d mat rialisation de l conomie rend plus diffus aujourd hui ce qui constitue le patrimoine d une entreprise ses hommes bien s r mais aussi leurs id es leurs savoir faire leurs r seaux relationnels et commerciaux leurs m thodes de gestion son pat
40. ean Marc ROUBAUD M Bruno SANDRAS M Daniel SPAGNOU M Eric STRAUMANN M Jean Charles TAUGOURDEAU M Michel TERROT M Dominique TIAN M Alfred TRASSY PAILLOGUES M Christian VANNESTE M Patrice VERCHERE M Jean S bastien VIALATTE M Philippe VITEL M Michel VOISIN M Andr WOJCIECHOWSKI D put s apr s l alin a 24 de l article 21 ins rer I Apr s l article 226 14 du code p nal il est ins r un paragraphe ler bis intitul De l atteinte au secret d une information caract re conomique prot g e et comprenant deux articles 226 14 1 et 226 14 2 ainsi r dig s 47 Art 226 14 1 Est puni d une peine pr vu par l article 314 1 du Code p nal le fait pour toute personne non autoris e par le d tenteur ou par les dispositions l gislatives et r glementaires en vigueur de s approprier de conserver de reproduire ou de porter la connaissance d un tiers non autoris une information caract re conomique prot g e ou de tenter de s approprier de conserver de reproduire ou de porter la connaissance d un tiers non autoris une information caract re conomique prot g e Est puni du double de ces peines le fait pour une personne autoris e de faire dans l intention de nuire d une information caract re conomique prot g e un usage non conforme sa finalit Lorsqu il en est r sult un profit personnel direct ou indirect
41. els sont tudi s En mati re de brevet notamment ou m me en cas de saisie de logiciels le saisi peut faire valoir que certains documents saisis rel vent du secret des affaires ils sont alors mis sous scell s et le juge d signe un expert qui les ouvre en pr sence des parties et op re un tri entre les informations confidentielles et celles qui sont remises aux parties pour rester dans la proc dure Je pense que l on pourrait imaginer d extrapoler un dispositif de ce genre pour concilier la n cessaire publicit de l audience et du jugement avec le souci de ne pas violer dans le litige la confidentialit du secret que l on voulait par ailleurs prot ger Le juge pourrait se contenter dans les motifs de sa d cision d indiquer qu il reprend son compte d une mani re g n rale les constatations qui ont t faites par l expert huis clos a serait une mani re d viter de tout d battre l audience d autant qu il s agit souvent de questions assez techniques comme nous l avons vu dans l exemple de l affaire Michelin Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Vous savez qu en mati re de brevet se pose aussi un probl me de publication On a trouv un artifice juridique pour viter la publication d l ments qui pourraient porter atteinte la s curit publique c est le recours la loi de 34 1881 sur la libert de la presse dans laquelle vous avez une disposition qui interdit les publications c
42. ent la famille de la propri t intellectuelle C est ce qui est dit l article 1 2 du Trait Ce qui ne signifie pas qu il s agisse d un droit privatif Le lien avec la Convention de Paris sur la propri t intellectuelle est explicit l article 39 15 qui pr cise que l action en concurrence d loyale pr vue l article 10bis de la Convention de Paris s applique la protection des secrets d affaires ce qui n tait pas mentionn auparavant Cette reconnaissance est un point extr mement important car jusque l le secret d affaires tait le parent pauvre A partir du moment o il est reconnu qu il fait partie de la 7 Art 1 2 Aux fins du pr sent accord l expression propri t intellectuelle d signe tous les secteurs de la propri t intellectuelle qui font l objet des sections 1 7 de la Partie 8 Art 39 1 En assurant une protection effective contre la concurrence d loyale conform ment l article 10bis de la Convention de Paris 1967 les Membres prot geront les renseignements non divulgu s conform ment au paragraphe 2 et les donn es communiqu es aux pouvoirs publics ou leurs organismes conform ment au paragraphe 3 Convention de Paris pour la protection de la propri t intellectuelle http www wipo int treaties fr ip paris trtdocs_wo020 html P216 38657 19 propri t intellectuelle la cons quence notable est que les sanctions qui sont nonc es dans les a
43. exister bien s r mais il ne faut pas sacrifier le civil et c est la raison pour laquelle cette r solution de l AIPPI est tr s importante On a commenc prendre contact avec les d cideurs publics les autorit s pour souligner qu en France s il y a bien eu une loi de transposition du trait ADPIC en 1996 la question du secret n a pas t trait e et on est pass c t d une opportunit Mais aujourd hui les esprits ont chang Il y a une prise de conscience la fois pour des raisons de protection du patrimoine conomique mais aussi des int r ts des entreprises en faveur d une r flexion qui embrasse aussi l action civile Il est souhaitable que l on recherche la coh rence dans la d finition du secret d affaires Pour terminer je voulais voquer un autre point marquant dans le trait ADPIC et dans les lois de transposition mais qui en g n ral n est pas envisag ou est consid r contraire au droit fran ais et qui consiste aller au del de la seule r paration sous forme de dommages et int r ts en mati re civile Une des id es que j essaie de faire progresser c est que l on ait la possibilit de mesures d interdiction d usage avec les mesures de confiscation qui peuvent en tre les accessoires non pas automatiques mais possibles et reconnues comme telles Cette possibilit est explicite dans le 29 trait ADPIC Elle n est pas d habitude trait e en mati re p na
44. i m a apport un autre clairage sur le contexte pr c dant OPA Sa version des faits diff rait sensiblement de la version retenue par les r dacteurs de l tude de cas Le groupe Perrier aurait selon lui t victime d une violation du secret des affaires la suite de la trahison d un collaborateur de la direction financi re Une enqu te fut diligent e par un cabinet priv d investigations qui prouva le cadre d lictueux des fuites informationnelles Alors pourquoi citer cet exemple Parce que c est une affaire qui n est jamais all e en justice Et lorsque demand cet ancien directeur pourquoi ne voulait il pas t moigner voici ce qu il m a r pondu Je ne veux pas tre blacklist au niveau des grandes firmes internationales Naturellement rien ne me permet de prouver que ce t moignage est valide mais il souligne un probl me r current savoir l omerta qui pr vaut dans le monde de l entreprise C est dire qu il est hors de question pour quelqu un qui se retrouve seul face de pareils enjeux de risquer la suite de sa carri re parce que ce sera vraiment le pot de terre contre le pot de fer Il est de notre devoir d informer les tudiants sur cette situation de no man land juridique qui offre beaucoup plus de marge de man uvre l attaquant qu au d fenseur Une lucidit qu il va falloir d velopper pour ne pas sombrer dans la na vet et subir les cons quences des violations
45. ir dans l affaire Michelin Si je reste sur l exemple des fichiers client le dans certaines entreprises les fichiers client le vont avoir une valeur absolument consid rable Dans d autres la valeur du fichier client le est nulle Par exemple on conna t les clients d une entreprise sous traitante dans le nucl aire Ce sont AREVA ALSTOM donc le fichier client le ne vaut rien La difficult pour le l gislateur est de prot ger de mani re objective un l ment subjectif La philosophie de la proposition de loi de Bernard Carayon a t de dire qu partir du moment o une entreprise investit pour prot ger des informations c est que ces informations doivent avoir de la valeur et c est ce qui constitue le secret des affaires On d finit finalement le secret des affaires par les mesures de protection dont il fait l objet C est une approche qui est relativement novatrice qui est inspir e du Cohen Act am ricain de 1996 Ind pendamment des travaux de Bernard Carayon il y a dans l actualit jurisprudentielle comme on l a dit un certain nombre d v nements La grande difficult pour les juristes fran ais a t de s adapter la d mat rialisation de l information Si vous prenez la d finition de l abus de confiance du recel on vous parle de choses ou de produits Est ce que information est une chose De m me quand on vous parle du vol Dans un vol comme le soulignait Me de M
46. j ai la conviction que ce texte est inapplicable faute de d finition Autre probl me comment le concilier avec les amendements de M Carayon Est ce que M Hagel veut s exprimer sur ce sujet 2 M Francis Hagel Franchement sur ce sujet je ne suis pas tr s comp tent Simplement en tant qu industriel j attirerai l attention sur la difficult d finir ce qu est une entreprise fran aise dans le contexte o des multinationales comme Michelin ou CGGVeritas op rent On a n cessairement des communications tr s fluides et tr s ouvertes entre les filiales situ es dans diff rents pays De plus il est bien difficile de concilier l efficacit et les n cessit s de communications entre coll gues travaillant sur les m mes sujets avec des imp ratifs li s des consid rations strictement nationales Une deuxi me remarque inspir e par l actualit aujourd hui avec les appels d offres dans les contrats internationaux en particulier dans les secteurs de grands quipements il est difficile pour une entreprise de soumettre une offre commerciale sans divulguer beaucoup d informations et il est impossible de contr ler l usage qui en sera fait par le client ou le prospect Quand on pense des grandes technologies comme le ferroviaire on peut se demander comment des puissances mergentes ont r ussi mettre en uvre ces technologies On se dit qu il y a eu dans les discussions des offres commerciales qui ont dur des
47. je terminerai est l vidence pour moi du fait que quel que soit le texte qui serait adopt il ne servirait rien si on n a pas r fl chi en amont la mani re de le rendre efficace dans sa mise en uvre L exemple qui a t donn des dispositions sur les int r ts fondamentaux de la Nation est mon avis relativement criant On a fait un beau texte un texte intelligent qui tait presque en avance sur son temps en 1994 Cependant on a des difficult s le mettre en uvre parce que derri re l encadrement r glementaire la discussion doctrinale la formation des magistrats n ont pas suivi Il me semble qu en mati re de secret des affaires on pourrait se trouver si on n y prend pas garde mutatis mutandis dans le m me genre de situation On aura un beau dispositif mais il faut que l on arrive le mettre en uvre Donc il faut sans doute r fl chir tout un travail qui a d ailleurs t commenc et qui se poursuit ce matin de r flexion doctrinale de d bat avec les professionnels d analyse des cas concrets pour fournir aux parties et aux juges des crit res d taill s sur ce qu est un secret d affaires sur l valuation de sa valeur et sur la bonne proportionnalit assurer entre l atteinte et la sanction C est un travail auquel la Fondation Prometheus peut sans doute contribuer mais qui doit tre poursuivi et compl t l AIPPI dans diff rents c nacles juridiques et professionnels
48. l Peu parce que la voie p nale n tait jusqu pr sent pas beaucoup utilis e Cela dit les choses pourraient changer sous l effet d un certain nombre de dispositions qui renforcent la r pression de la contrefa on suite la directive du 29 avril 2004 relative au respect des droits de propri t intellectuelle et l on pourrait assister une certaine p nalisation du droit de la propri t intellectuelle ce qui d ailleurs n ira pas sans poser quelques probl mes aux juristes Il existe maintenant des services d enqu tes sp cialis s sur les contrefa ons de propri t intellectuelle ou de piratage informatique ce qui peut tre utile Autre l ment les dispositions du Code p nal qui r priment la fraude informatique articles 323 1 et suivants introduite par la loi Godfrain de 1988 et modifi e ensuite peuvent permettre dans certains cas d appr hender et de faire sanctionner une intrusion dans un syst me de traitement de donn es qui aurait pour effet la captation d informations caract re confidentielle Les secrets d affaires sont en effet de plus en plus souvent conserv s sous forme num rique Ensuite comme la d j dit Olivier de Maison Rouge la jurisprudence permet la poursuite sur le terrain civil de la captation d informations confidentielles au titre de l action en concurrence d loyale Donc on n est pas sans instrument Enfin l article 1227 1 du Code du travail repris l arti
49. le parce que ce n est pas le sujet mais en mati re civile cela peut tre un l ment absolument majeur de la sanction M Bernard Carayon Juste une petite question sur le probl me de l action civile ou de l action p nale Pour quelles raisons selon vous y a t il une diff rence d appr ciation entre am ricains et fran ais Les am ricains ne r pugnent pas aux poursuites p nales M Francis Hagel D abord les am ricains ont une action civile extr mement active et cela depuis tr s longtemps Ils sont pionniers dans le domaine commercial Dans ce domaine les sanctions sous forme de dommages sont tr s lev es puisqu elles sont essentiellement bas es sur la valeur conomique Les juges am ricains sont tr s pragmatiques Deuxi mement les mesures d interdiction sont tr s courantes et non automatiques Parfois on a m me discut d interdictions d usage perp tuelles Sur le volet civil et commercial les am ricains sont depuis toujours tr s actifs La comp tence en mati re de secret des Etats et la diversit des jurisprudence augmentent les difficult s y a eu un effort important d harmonisation Ensuite il y a eu le volet p nal avec le Cohen Act qui est le premier texte f d ral en mati re de secret et qui compl te le dispositif mais les deux marchent ensemble Il y a des blogs sp cialis s en mati re de secret qui publient des informations sur les proc dures ou les d cisions ce qui montre q
50. les de s curit un tribunal accepterait plus facilement de sanctionner l atteinte aux int r ts fondamentaux de la nation comme d finis par l article 410 1 du Code P nal Sinon il n est pas anormal que dans une mati re p nale o la libert d aller et venir d une personne est en jeu le juge h site sanctionner s il ne peut pas caract riser avec suffisamment de certitudes les l ments constitutifs de l infraction Cela est encore accru par le fait que le Code p nal punit de peines correctionnelles voire criminelles lourdes cela peut aller dans certains cas jusqu plusieurs dizaines d ann es de d tention Cela renforce donc la circonspection du magistrat qui est assez naturellement conduit rechercher des incriminations plus proches du droit commun qui sont la fois plus pr cises dans les d finitions de l infraction et moins lourdement sanctionn es Elles seront donc plus facilement utilis es M Bernard Carayon La question de la d finition de la nationalit d une entreprise est une des questions les plus d licates qui soit en particulier pour les juristes Les crit res sont nombreux Il y a des faisceaux de crit res mais la vraie question est politique et la seule r ponse est politique Lors de l affaire irakienne l entreprise Sodexo install e aux Etats Unis fut boycott e par les Am ricains Comment savoir si cette entreprise dont toutes les cuisines arborent le drapeau am ricain est
51. les trois familles c est dire des avocats des conseils et des industriels Cela permet de bien d battre et d quilibrer les points de vue L AIPPI a consacr la protection du secret ce qu on appelle une question en 2010 qui a donn lieu des rapports au sein de chaque groupe national Un congr s vient de se tenir Paris dans lequel une r solution sur le secret a t approuv e Le point majeur de cette r solution consiste dire il faut s aligner compl tement sur le trait ADPIC C est d j un l ment tr s important de visibilit et de l gitimation de cette protection par le secret qui est souvent battue en br che au nom de la d fense du brevet alors qu en r alit les protections sont compl mentaires et non pas oppos es La deuxi me raison pour laquelle il faut insister sur cette possibilit d action c est qu un industriel n est en g n ral pas int ress par des poursuites p nales Dans des conflits de nature commerciale on peut avoir des conflits mais pour autant aller en correctionnelle c est diff rent Autre point important quand on est dans une action judiciaire le contr le de l action est tr s important Or si on porte l action au p nal c est le Minist re public qui prend cela en charge et la partie civile ou le plaignant ne peut plus intervenir Pour nous industriels il est tr s important que nous ayons une action civile efficace Le p nal a besoin d
52. lles voies de recours L intelligence juridique le droit au service de l intelligence conomique Thibaut du Manoir de Juaye juaye france lex com Avocat la Cour l intelligence conomique et la propri t intellectuelle sont ses domaines de pr dilection Ma tre du Manoir de Juaye est membre du Coll ge permanent de l Acad mie de l intelligence conomique Auteur d ouvrages r f rences Le droit de l intelligence conomique ditions LITEC Le droit pour dynamiser votre business ditions d Organisation r compens en 2005 du prix du meilleur ouvrage d intelligence conomique d cern par l Acad mie de l Intelligence conomique il est galement fondateur du magazine Regards sur l Intelligence conomique dont il fut r dacteur en chef pendant 4 ans Bertrand Warusfel bwarusfel fwpa avocats com Docteur en droit avocat au Barreau de Paris et professeur l Universit de Lille Il Bertrand Warusfel est un sp cialiste reconnu du droit de la propri t intellectuelle membre du Groupe fran ais de l Association internationale pour la protection de la propri t intellectuelle du conseil scientifique de l Institut de recherches en propri t intellectuelle de l Universit Paris 1I CCIP ou encore de l Association des praticiens europ ens des brevets Membre du comit de r daction de la Revue Propri t s Intellectuelles ses travaux et recherches s articulent autour de p
53. mesurer les enjeux et d analyser la pertinence de cette proposition Ma tre Olivier de Maison Rouge M le D put vient de planter le d cor nous allons voquer ce qui constitue pour nous juristes cette mati re encore mergente qu est le droit de l intelligence conomique et des secrets d affaires Sans m engager ici dans un cours professoral je tiens n anmoins pr ciser pour ceux qui l ignorent que l intelligence conomique s articule autour de trois axes que sont l influence le renseignement et la s curit et plus pr cis ment la s curit des informations Ce dernier point nous renvoie au c ur du sujet les secrets d affaires Or le droit positif fran ais contemporain ne d finit ni ne fournit de mode d emploi pour traiter ce secret des affaires existe en revanche des textes au plan international directement applicables en 1 Bernard Carayon Intelligence conomique comp titivit et coh sion sociale La Documentation fran aise 2003 droit fran ais via le m canisme de l article 55 de la Constitution du 4 octobre 1958 Vous l aurez compris je fais ici r f rence au trait ADPIC sur lequel nous reviendrons au cours de la deuxi me table ronde Que conna t on en France La propri t intellectuelle sur laquelle travaillent d j de nombreux juristes constituant par l m me une profession r glement e fait partie des droits dits privatifs Or les droits privatifs issus de la pr
54. nce Ca a peut tre t le probl me que Michelin a rencontr l audience o notre confr re Olivier Metzner qui pourtant peut tre bruyant par ailleurs a t tonnement taiseux Dans cette succession d id es au del du huis clos qui est d j pr vu par l article 400 du Code de Proc dure P nale il pourrait tre opportun de revenir sur la publication de la d cision elle m me En principe m me si la d cision fait tat de secrets d affaires toute d cision doit tre rendue publique Ainsi ce qui nous pr occupe certains secrets d affaires peuvent tre largement voqu s dans des jugements Cela peut tre l occasion pour des concurrents ext rieurs d acqu rir des informations d s lors qu elles ne sont plus tenues secr tes Il pourrait donc tre envisag comme a se pratique au 16 Art 400 Les audiences sont publiques N anmoins le tribunal peut en constatant dans son jugement que la publicit est dangereuse pour l ordre la s r nit des d bats la dignit de la personne ou les int r ts d un tiers ordonner par jugement rendu en audience publique que les d bats auront lieu huis clos Lorsque le huis clos a t ordonn celui ci s applique au prononc des jugements s par s qui peuvent intervenir sur des incidents ou exceptions ainsi qu il est dit l article 459 alin a 4 Le jugement sur le fond doit toujours tre prononc en audience publique Les dispositions du pr sent
55. nformation que l Etat voudrait prot ger comme cela ressortait de l ancien Code p nal qui a t jug par beaucoup comme tant trop discr tionnaire Ce sont uniquement des informations dont d une part la divulgation porterait une atteinte grave la d fense et la s curit nationale et qui d autre part ont fait l objet de mesures de protection qui ont t classifi es article 413 9 du nouveau Code p nal Donc je pense que cette combinaison doit exister galement s agissant du secret d affaires et qu elle est absolument indispensable pour qu on puisse avoir une protection qui soit la fois l gitime et efficace Pour revenir sur l affaire Michelin dont M Dietz a parl tout l heure quand on voit que le Tribunal Correctionnel ne retient pas l infraction aux int r ts fondamentaux de la Nation ce n est pas seulement parce que les magistrats n ont pas bien compris cette question c est aussi peut tre parce qu ils ont h sit affirmer 12 Art 413 9 Pr sentent un caract re de secret de la d fense nationale au sens de la pr sente section les proc d s objets documents informations r seaux informatiques donn es informatis es ou fichiers int ressant la d fense nationale qui ont fait l objet de mesures de classification destin es restreindre leur diffusion ou leur acc s Peuvent faire l objet de telles mesures les proc d s objets documents informations r seaux informatiques
56. ns le domaine du droit des affaires Sur le texte on a d j parl des crit res Je pense qu en plus nous sommes contraints par les dispositions de l accord ADPIC qui grosso modo nous enjoignent si on doit faire quelque chose de prot ger des informations qui sont gard es confidentielles par les entreprises et qui ont une valeur conomique Cela nous donne une base sur laquelle on peut envisager de b tir une d finition du secret d affaires d autant que ces crit res se retrouvent peu ou prou dans les dispositifs trangers que nous connaissons et qui doivent nous servir de r f rences Il faut qu il y ait si possible un droit international du secret d affaires si on veut que les d cisions qui soient prises en France soient compatibles avec la vie internationale des affaires La question plus complexe est celle des sanctions On en a moins parl mais il y a un vrai d bat sur le choix entre sanctions civiles et sanctions p nales Chacun voit les avantages et les inconv nients respectifs des deux dispositifs L avantage du p nal est sans doute sa valeur dissuasive mais c est aussi la mise en uvre de l action publique et des techniques d enqu tes qui font qu d faut d une saisie de contrefa ons de secrets d affaires on pourrait b n ficier de vraies enqu tes judiciaires avec tous les m canismes que l on conna t perquisitions gardes vue auditions Les sanctions civiles elles ont d autre
57. ons chiffr es des transmissions plusieurs reprises d j Fukuda de nombre d informations confidentielles ou secr tes il y avait en r alit bien plus qu une tentative Ma tre Olivier de Maison Rouge Merci pour cette analyse lumineuse du proc s Heureusement donc que nous avions cette disposition du droit p nal g n ral qui tait abus de confiance quoiqu a mon sens il manque un support mat riel il a t l charg sur son propre disque dur et non pas sur un disque dur que lui avait fourni Michelin difficile de dire si cela aurait tenu en appel Puisque nous en sommes aux exemples je vous propose de finir cette table ronde avec Christian Harbulot qui lui s int resse de pr s et depuis tr s longtemps l intelligence conomique Depuis la fondation de l Ecole de Guerre Economique il y a plus d une dizaine d ann es et dont vous tes l origine vous faites un effort de p dagogie et de sensibilisation Vous allez pouvoir travers les remont es d exp riences que vous avez eues nous faire part d autres exemples qui peuvent clairer nos lanternes ce matin M Christian Harbulot En coutant le t moignage de M Dietz je r alise presque que j ai fait une erreur de marketing en cr ant l Ecole de Guerre Economique EGE Au vu du contexte actuel fran ais je crois en r alit que j aurais d cr er une cole d espionnage conomique http www ege fr 12 Il est vrai que l es
58. ontraires l ordre public et aux bonnes m urs On pourrait tout fait rattacher la notion d ordre public nos pr occupations sur la publication des jugements Vous voyez que le secret des affaires c est peut tre une banlieue mais c est une banlieue qui n est pas forc ment calme et qui est peut tre un petit peu agit e 35 CONCLUSION 36 Ma tre Bertand Warusfel Je crois que le d bat que l on a commenc avoir ce matin autour de cette question et en arri re fond la proposition de loi que Bernard Carayon 8 d pos e nous montre que le sujet n cessite la fois une intervention l gislative mais aussi vraisemblablement un v ritable accompagnement juridique et op rationnel semble en effet qu il y ait un relatif consensus sur le fait que l on pourrait sortir de la situation actuelle et de sa lisibilit assez imparfaite par un dispositif l gislatif qui viendrait la fois d finir et sanctionner certains secrets des affaires effectivement prot g s au pr alable par l entreprise Mais s il est important que ce texte comporte des dispositions appropri es et juridiquement bien pes es il convient ensuite qu il soit mis en uvre dans de bonnes conditions et qu on vite qu il soit d voy On n en a pas encore parl mais le risque du d voiement de perversion des bonnes intentions l gislatives est quelque chose que nous autres juristes nous connaissons bien notamment da
59. opri t intellectuelle reposent sur une divulgation Ces informations tenues secr tes sont cens es procurer dans le monde de comp tition qui est aujourd hui le n tre un avantage substantiel Informations difficilement prot geables si l on part du principe qu en droit on ne sait pas encadrer ce qu est une information De nombreux codes existent mais aucun ne fournit la d finition de cette mati re nouvelle qu est le secret d affaires Aussi d faut d une l gislation adapt e et applicable il nous faut nous r f rer ce que l on conna t Evoquons les voies de recours il en existe deux types en France Les recours en mati re civile pour commencer reposent sur les articles 1382 ou 1147 du Code civil c est dire la responsabilit d lictuelle ou bien contractuelle dans la mesure o rappelons le une atteinte une information prot g e juridique commerciale conomique industrielle peut galement se rencontrer dans le cadre d un contrat lorsque vous changez La th orie de la concurrence d loyale telle que d velopp e d s 1952 par le Doyen ROUBIER s applique en France Pour les secrets d affaires ce sont le d tournement de fichiers et le d tournement de client le domaines en lesquels il existe une jurisprudence abondante et globalement satisfaisante bien que l administration de la preuve devant les tribunaux reste la principale emb che Rappelons galement que la France ne conna t p
60. opriation En outre la r alisation d une copie ne signifie pas soustraction laquelle se traduit par la disparition dans le patrimoine originel C est ce titre que la majorit des victimes r clamant r parations ont pour la plupart t conduits devant les tribunaux ma connaissance une seule jurisprudence r v latrice existe o la Cour de Cassation voque le vol de donn es immat rielles et elle date d j de 2003 L abus de confiance quant lui se d finit comme le d tournement d une chose qui avait t remise pour une finalit donn e et qui a servi un autre usage Un d tournement d information confidentielle et essentielle pour une entreprise surtout si cette information est num ris e se heurtera au m me obstacle que le vol savoir l absence d un support physique A c t de ce droit p nal g n ral imparfait mais qui a n anmoins le m rite d exister on rencontre le droit p nal sp cial rappel dans l expos des motifs de l amendement et la proposition de loi de Bernard Carayon c est la violation du secret de la correspondance la violation du secret de fabrication l atteinte aux int r ts fondamentaux de la nation Soulignons l apport des lois Godfrain r primant lintrusion dans un syst me informatique et la modification des donn es informatiques Nous ne manquons donc pas de mati re mais ce droit p nal sp cial ne s av re en r alit pas davantage mobilisable devant
61. pionnage est encore trop souvent consid r comme ne relevant que du militaire Il est vrai galement qu il y a bel et bien un probl me majeur quant l application des textes juridiques Je tiens pr ciser que je ne suis pas juriste jinterviens ici titre de t moin et de participant au groupe interminist riel sur la manipulation de l information form la demande d Alain Juillet lorsque ce dernier tait Haut responsable Intelligence Economique Ce groupe tirait d j des conclusions analogues celles d aujourd hui et Me Warusfel y faisait allusion il y a presque un marketing de droit inventer A VEGE on a d ailleurs bien compris qu il y avait une v ritable carence du c t des magistrats et nous ouvrons le dialogue avec un certain nombre d entre eux L objectif vis est de leur expliquer la nature des conflits informationnels auxquels nous sommes confront s sur le terrain conomique Chaque fois que je discute de ces questions l avec un magistrat la r ponse est assez int ressante il me renvoie la mani re dont le politique va faire monter en puissance le d bat sur cette question Les int r ts fondamentaux de la Nation une volution du Code p nal en 1992 sous l impulsion de certains services d Etat pointaient le pillage technologique d un bloc envers l autre Aujourd hui la Guerre froide est termin e mais les rapports de force conomiques ont pris une autre forme Et il est n
62. ppe MEUNIER Jean Claude MIGNON Pierre MOREL A L HUISSIER Etienne MOURRUT Georges MOTHRON Jacques MYARD Jean Marc NESME Axel PONIATOWSKI Didier QUENTIN Mme Laure de la RAUDIERE ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ Fr d ric REISS Jean Luc REITZER Jacques REMILLER Bernard REYN S Arnaud RICHARD Jean ROATTA Jean Marc ROUBAUD Bruno SANDRAS Daniel SPAGNOU Eric STRAUMANN Jean Charles TAUGOURDEAU Michel TERROT Dominique TIAN Alfred TRASSY PAILLOGUES Christian VANNESTE Patrice VERCHERE Jean S bastien VIALATTE Philippe VITEL Michel VOISIN Andr VVOJCIECHOVVSKI 54 Cr e et pr sid e par Bernard Carayon d put UMP du Tarn la Fondation d entreprise Prometheus a pour vice pr sident Jean Michel Boucheron d put PS d Ille et Vilaine Soutenue par douze grands groupes industriels elle se fixe comme objectif l analyse des enjeux de la mondialisation dans les secteurs strat giques des conomies fran aise et europ enne Elle entend produire une pens e op rationnelle DO TANK en vue de la mise en place de politiques publiques contribuant la promotion de la souverainet des secteurs conomiques strat giques ainsi que des libres et justes changes Elle publie chaque ann e un barom tre de transparence des ONG et un annuaire des Think Tanks europ ens PROMETHEUS Fondation d entreprise Prometheus 6 place de Breteuil 7
63. producteur de la base de donn es qui sont rattach s alors qu en th orie il ne s agit pas de vrais droits intellectuels mais tout au plus excusez moi l expression d une banlieue de la propri t intellectuelle Donc la protection du secret des affaires pourrait tre int gr e de la m me mani re L int r t pratique serait comme je l ai d j indiqu de b n ficier de tout le dispositif juridictionnel des avocats sp cialis s conseils en propri t industrielle sp cialistes d entreprise centres de recherche associations internationales comme l AIPPI On dispose de tout un r seau de la propri t intellectuelle qui ne cesse de se d velopper depuis une vingtaine d ann es et qui pourrait tre actif pour assurer la protection des secrets d affaires Plut t que de construire un dispositif qui serait part avec sans doute une certaine coh rence th orique mais qui n aurait pas acc s un tel r seau je pr f re une int gration la propri t intellectuelle qui serait pragmatiquement utile pour les entreprises 31 Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Est ce qu une int gration de cette nature l nous conduirait reproduire des syst mes existants dans le domaine de la propri t intellectuelle Je prends un exemple on a une saisie contrefa on de logiciel on a une saisie contrefa on base de donn es m me si c est de la banlieue je sens que la banlieue est un terme
64. rimoine informationnel c est dire un ensemble de pratiques non brevet es r sultant de l exp rience et test es En effet la valeur financi re d une entreprise d pend non seulement de ses stocks et de son mat riel d exploitation autrement dit des l ments corporels selon la conception classique mais de plus en plus de ses actifs immat riels que sont les informations essentielles li es son secteur d activit au d veloppement de sa recherche et d veloppement non brevetable son fichier client le ou fournisseurs sa connaissance de donn es strat giques son taux de marge Autant d informations juridiques financi res commerciales scientifiques techniques conomiques ou industrielles que les acteurs de l entreprise partagent et mutualisent selon un mode de gestion devenu souvent bien plus horizontal que vertical Or l utilisation croissante et les rapides progr s des nouvelles technologies de l information et de la communication fragilisent ce patrimoine malgr l am lioration des moyens de d fense technique notamment sur les syst mes informatiques pare feu antivirus C est pourquoi une protection juridique adapt e ce patrimoine s av re indispensable l atteinte et la r v lation d un tel patrimoine immat riel g n rant des cons quences d vastatrices auxquelles il convient d apporter des r ponses judiciaires adapt es En effet pour l instant les savoirs de l entreprise
65. robl matiques allant du droit des technologies et de l information l encadrement juridique des questions de s curit et de d fense en passant par l adaptation du droit public au nouveau contexte conomique et technologique 44 Il est l auteur de nombreux ouvrages Contre espionnage et protection du secret d Lavauzelle 2000 La Propri t Intellectuelle et l Internet d Flammarion 2001 Intelligence conomique et pratiques juridiques publi in Revue de Intelligence conomique n 5 octobre 1999 Entreprises innovantes et propri t intellectuelle les limites de la protection juridique du patrimoine immat riel publi in B Laperche Propri t industrielle et innovation La nouvelle conomie fausse t elle le jeu L Harmattan 2001 pp 49 69 45 AMENDEMENT AU PROJET DE LOI D ORIENTATION PROGRAMMATION POUR LA PERFORMANCE DE LA SECURITE INTERIEURE 46 ASSEMBL E NATIONALE ORIENTATION ET PROGRAMMATION POUR LA PERFORMANCE DE LA SECURITE INTERIEURE n 2827 AMENDEMENT pr sent par M Bernard CARAYON Mme Martine AURILLAC Mme Brigitte BAR GES M Jean Alain BENISTI M Marc BERNIER M J r me BIGNON M Etienne BLANC M Emile BLESSIG M Roland BLUM M Jean Claude BOUCHET M Lo c BOUVARD Mme Val rie BOYER Mme Fran oise BRANGET M Xavier BRETON M Bernard BROCHAND M Patrice CALM J ANE M Fran ois CALVET Mme Jo lle CECCALDI RAYNAUD M G rard CHERPION M Dino
66. rticles 42 50 du Trait ADPIC sont applicables la protection du secret d affaires comme aux brevets aux marques C est extr mement important Pour en revenir la d finition du secret d affaires les conditions ont t rappel es mais le premier probl me avant de parler de mesures prendre c est la d finition m me de l information Ce qui est marquant dans le trait ADPIC et que l on retrouve d ailleurs dans la proposition de M Carayon c est qu il n y a pas de restrictions sur la nature de l information On n a pas dire l information est technique commerciale financi re on parle d information Au fond on d finit le caract re prot geable simplement par la valeur conomique de l information Le trait ADPIC pose comme condition que l information a une valeur commerciale parce qu elle est secr te Cela signifie est ce qu un concurrent serait pr t payer pour obtenir cette information 7 C est la seule condition Cette absence de condition restrictive quant la nature de l information est tout fait coh rente avec les d finitions propos es dans les d cisions de la Cour de Justice de l Union Europ enne relatives au secrets d affaires et aussi en droit administratif fran ais dans un contexte qui n est pas le droit de la concurrence mais la r glementation des march s publics On dispose de d finitions extr mement utiles et pertinentes dans des d
67. s avantages en terme notamment de condamnation p cuniaire Le juge civil 8 37 notoirement la main plus lourde que le juge p nal y compris lorsqu il juge sur les int r ts civils et il y a un certain nombre de mesure dont Francis Hagel a parl notamment les mesures d interdictions interdictions d usage interdictions provisoires qui sont particuli rement int ressantes Je pense donc que le d bat sanctions civiles sanctions p nales m rite d tre pos d autant que les entreprises r pugnent la p nalisation D une part elles r pugnent la p nalisation parce qu elles ont peur de proc dures tr s longues qui leur chappent alors que les proc dures civiles sont plus courtes et mieux maitris es par l interm diaire de leurs avocats et de leurs conseils D autre part l issue de ces proc dures les peines soint des peines de pur principe sans commune mesure avec les enjeux conomiques concern s De plus les entreprises peuvent craindre que des poursuites p nales puissent cristalliser l agressivit entre concurrents et que cela les conduise demain tre attaqu es abusivement sur le terrain p nal ce dont elles n ont absolument pas envie Ily a donc une inqui tude de la trop grande p nalisation des affaires qui est r currente et qui a amen les pouvoirs publics engager quelques tentatives en ce sens Je pense donc qu il faut que l on soup se bien ces diff rents l ments Cela ne veut pas dire
68. t s professionnelles s en saisissent et s expriment afin que le texte ventuellement adopt soit l instrument de tous M Bernard Carayon Des pistes extr mement int ressantes ont t ouvertes Nous allons cr er au sein de Prometheus par l interm diaire de Thomas JANIER un groupe de travail sur ces questions Nous associerons nos intervenants et celles et ceux d entre vous qui souhaiteront participer cette r flexion Je vous remercie 40 ANNEXES BIOGRAPHIES DES INTERVENANTS 41 Bernard Carayon bcarayon assemblee nationale fr T l phone 01 40 63 68 70 Avocat de formation Bernard Carayon consacre sa vie la politique D put UMP du Tarn maire de Lavaur depuis 1995 sa connaissance des nouveaux enjeux conomiques et de la politique industrielle fait autorit au sein du monde institutionnel B tisseur d une politique publique destin e prot ger les entreprises fran aises confront es aux enjeux de la globalisation il a introduit en France la notion de patriotisme conomique Pr sident de la Fondation d entreprise Prometheus pr sident de l Institut international d intelligence conomique et strat gique il est en outre le repr sentant de l Assembl e nationale la Conf rence nationale de l Industrie ainsi qu au Conseil d Orientation du Fonds Strat gique d investissement Ma tre de conf rences l Institut d Etudes Politiques de Paris il est l auteur de nombreux rappor
69. ts pour la Commission des Finances Pour une strat gie de s curit conomique nationale 2004 de rapports l attention du Premier ministre Intelligence conomique comp titivit et coh sion sociale 2003 A Armes gales 2005 publi s la Documentation Fran aise mais galement d ouvrages Patriotisme conomique de la guerre la paix conomique 2005 ditions du Rocher et d articles relay s dans la presse internationale Andr Dietz M Andr Dietz est Directeur juridique France du Groupe Michelin Francis Hagel francis hagel cggveritas com Responsable de la propri t intellectuelle chez CGGVeritas Francis HAGEL est pr sident de la commission Secrets d affaires de l AIPPI Association internationale pour la protection de la propri t intellectuelle Membre du comit de r daction d intellectual Property Magazine il est l auteur de nombreuses publications et interventions sur le secret d affaires et ses 42 relations avec les droits privatifs la qualit des brevets les enjeux conomiques du brevet les relations entre l industrie et la recherche publique Christian Harbulot harbulot ege fr Dipl m de l Institut d Etudes Politiques de Paris historien de formation Christian HARBULOT a contribu la naissance du concept d intelligence conomique en France Sa participation au Rapport Martre 1994 fondateur de l intelligence conomique en France le place
70. ue la notion d int r t fondamental de la Nation doit faire l objet d un lifting Est ce que la notion de potentiel scientifique fran ais doit faire l objet d approche doctrinale nouvelle Ma tre Olivier de Maison Rouge Pour revenir sur les propos de Bertrand Warusfel l atteinte aux int r ts fondamentaux de la nation est un crime et non un d lit Dans l affaire Michelin cela avait t correctionnalis Ne revenons pas toujours sur cette affaire uniquement Effectivement l atteinte aux int r ts fondamentaux de la Nation ou la tentative de livraison d une information une entreprise trang re je pense qu aujourd hui nous n avons pas les outils suffisants pour y r pondre cela suscite plus d interrogations que de r ponses Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Bernard Carayon m a pos une question comment pourrait on d finir le potentiel scientifique et conomique de la France Plusieurs approches sont possibles On pourrait faire un catalogue des secteurs strat giques On a d j un exemple dans notre droit dans notre code mon taire et financier puisque sous l impulsion d Alain Juillet des textes ont t adopt s pour limiter les investissements trangers dans des secteurs strat giques fran ais D s lors est ce qu on ne pourrait pas changer la loi en visant la liste tablie par Alain Juillet Quand vous regardez cette liste vous vous apercevez qu elle ne pourra pas convenir
71. uel point c est un domaine extr mement actif Comme souvent aux Etats Unis les proc dures sont utilis es comme moyen de pression simplement par la menace de faire payer des honoraires d avocats importants M Bernard Carayon Est ce que cela constitue un mod le 30 M Francis Hagel Mutatis mutandis Il faut bien voir que le mod le am ricain a t largement import dans le trait ADPIC notamment dans ses d finitions L accent sur la valeur conomique est d origine am ricaine On utilise donc d j des outils ou des concepts qui ont t mis au point par le droit am ricain En revanche dans les sanctions dans les r gles de proc dure on ne peut pas du tout faire la m me chose parce que l on a un code de proc dure qui n a rien voir avec la proc dure judiciaire am ricaine Mais dans les outils conceptuels on a d j fait de grands pas Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Me Warusfel pouvez vous nous expliquer l utilit de rattacher le secret des affaires aux propri t s intellectuelles Ma tre Bertand Warusfel Au del de la question doctrinale je suis d accord avec Francis Hagel sur le fait qu aujourd hui la propri t intellectuelle est un dispositif juridique qui regroupe au del des droits privatifs eux m mes un certain nombre de dispositions voisines et qui sont peut tre accueillants pour la protection des secrets d affaires Je parlais tout l heure des droits du
72. uguay Round qui a institu le GATT Il a ainsi t ratifi un accord relatif aux aspects des droits de propri t intellectuelle li s au commerce Il a t annex la Convention de Marrakech du 14 avril 1994 Ce trait ADPIC sans vous donner in extenso la d finition de l article 39 25 constitue une norme juridique commune internationale d faut d une autre d finition et r pute un secret d affaires comme tant un renseignement confidentiel c est dire tenu secret d s lors qu il n est pas librement accessible au grand public Il doit y avoir une valeur conomique d o ce que disait Thibaut du Manoir de Juaye Question 215 https www aippi org download comitees 215 GR215france_fr pdf Art 39 2 Les personnes physiques et morales auront la possibilit d emp cher que des renseignements licitement sous leur contr le ne soient divulgu s des tiers ou acquis ou utilis s par eux sans leur consentement et d une mani re contraire aux usages commerciaux honn tes sous r serve que ces renseignements a soient secrets en ce sens que dans leur globalit ou dans la configuration et l assemblage exacts de leurs l ments ils ne sont pas g n ralement connus de personnes appartenant aux milieux qui s occupent normalement du genre de renseignements en question ou ne leur sont pas ais ment accessibles b aient une valeur commerciale parce qu ils sont secrets et c aient fait l objet de la part
73. ui doivent appliquer des textes et c est beaucoup plus compliqu Je crains que si on n a pas de d finition pr cise on se retrouve dans des affaires comme Michelin o l incrimination est rejet e M Bernard Carayon Dans ce domaine l comme dans d autres il faut appliquer le principe du g n ral Bigeard qui recommandait aux parachutistes d tre souples f lins et manceuvriers Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Dans les propos de Francis Hagel il y a eu un point qui m a extr mement int ress qui est une question d apparence technique Faut il faire rentrer la protection des secrets d affaires dans la propri t intellectuelle Ce n est pas du tout une question d universitaires mais je crois que cela permettra d amplifier la protection notamment au niveau international M Francis Hagel D abord cette inclusion du secret d affaires dans la propri t intellectuelle est affirm e dans le trait ADPIC Ce trait est en vigueur Il a t ratifi par tous les Etats de l OMC dont la France C est au moins une reconnaissance tout fait formelle Beaucoup de mes confr res sp cialistes en propri t intellectuelle n acceptent pas bien ce fait ou ne l ont pas encore pris en compte Il n en reste pas moins que l on peut s y r f rer Nous avons voqu VAIPPI active dans quatre vingt pays qui pr sente l int r t d accueillir les 28 sp cialistes de ce que nous appelons
74. us prenez le risque de rendre la liste obsol te tr s vite Or on ne peut pas sans arr t modifier la r glementation ou la loi parce que l instabilit juridique est p nalisante pour les entreprises Deuxi mement vous ciblez pour les pr dateurs les secteurs auxquels la France accorde une v ritable priorit strat gique Vous clairez la cible en langage militaire Troisi me erreur lorsque vous appartenez ces secteurs dits sensibles et donc prot g s vous aurez les plus grandes peines du monde trouver des investisseurs qui vous accompagneront dans vos projets parce qu ils se diront si l Etat met son nez dans nos affaires je vais avoir des ennuis Vous gelez ainsi des secteurs entiers On n a pas r sist l une tentation gosplaniste typiquement fran aise ou la construction d une Muraille de Chine Mais la Muraille de Chine a t travers e tout comme a t le Mur de Berlin Le 27 Fonds Strat gique d investissement a t cr sur une proposition que j avais faite en 2003 par Nicolas Sarkozy pour prot ger les savoir faire industriels jug s irrempla ables au pays Ce n est pas une d finition juridique Mais peu importe Ma tre Olivier de Maison Rouge On sent bien le politique Napol on disait qu une constitution devait tre courte et obscure Ma tre Thibaut du Manoir de Juaye Je vais passer d autres termes s rs mais apr s il y a les praticiens du droit q
75. venants 41 Amendement au projet de loi LOPPSI 2 46 Liste des parlementaires signataires de l amendement 52 PREMIERE TABLE RONDE ETAT DES LIEUX DU DROIT APPLICABLE ET TEMOIGNAGES M Bernard Carayon La guerre conomique que nous vivons est originale en ce qu elle ne pr sente ni visage ni image Une guerre que se livrent pourtant aussi bien les Etats que les entreprises en s appuyant plus ou moins habilement sur des dispositifs publics ou des institutions administratives faussant par l m me les r gles du march Une guerre dont les enjeux sont doubles puisqu ils concernent tout d abord la comp titivit de nos entreprises ou de nos conomies mais renvoient dans un m me temps et cela est plus pr gnant encore sur les march s dits strat giques au concept de la puissance Curieuse situation que nous vivons donc Et s il est un postulat qui doit pr valoir c est sans doute celui de se doter des meilleurs instruments des meilleures pratiques des meilleures m thodes de nos concurrents Pour r sumer lutter armes gales avec nos comp titeurs C est le sens d une politique publique d intelligence conomique qui merge et se construit sur la base des diff rents rapports et travaux que j ai conduits depuis 2003 Travaux qui m avaient permis notamment de souffler l id e de la cr ation en France d un droit du secret des affaires inspir du Cohen Act am ricain Le sens de ce colloque est de

La protection juridique des informations à caractère économique

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