Les redoublements de Richard
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1. Article Les redoublements de Richard Max Tremblay Jean Jacques Bernier Vie des Arts vol 44 n 176 1999 p 28 30 Pour citer cet article utiliser l information suivante http id erudit org iderudit 53101ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 06 41 DE LA R ALIT L AR ALIT Les edoi pi MESE i ei ak Argi ENE tS pie riya ir _ En NUS Va a DE RICHARD MAX TREMBLAY Jean Jacques Bernier Recusa D DOUBLEMENTS QUIVALENCES D PLACEMENTS SUBSTITUTIONS LES PEINTURES PHOTOS DE RICHARD MAX TREMBLAY REC LENT D INFINIS REBONDISSEMENTS Richard Max Tremblay est photographe et peintre Ou pein2. r f rence la photo oraphie plac dans une salle mal clair e qui oblige un visiteur se pencher pour mieux voir en projetant ainsi malencon treusement son ombre sur la partie m me qu il veut d chiffrer est le sujet le plus imm diatement identifiable du tableau Celui ci est aussi en noir et blanc l ex ception dans sa partie gauche de la re production d une des s lections chroma tiques du m me Richter qui elle est en couleurs Deuxi me sujet une citation de La disparition roman de Georges P rec trac e au plomb sur une toile simplement pr par e appuy e sur la premi re toile et cadr e de mani re d border laissant ainsi la vedette aux mots et aux fragments plut t qu au sens du texte la difficult du voir est augment e la fois par l vanescence de la mine de plomb et par la conscience de ne pas appr hender le texte dans son entier Troisi me l ment dans une petite pi ce dont l ouverture se trouve gauche du tableau une lampe de chambre noire plac e tout pr s de la surface d une table blanche y projette un cercle de lumi re rouge dont les contours sont flous encore une fois Pour qui conna t l uvre de P rect l indice donn par le titre est pr cieux on sait qu il s imposait pour chacune de ses uvres des contraintes diverses il s agis sait pour La disparition d crire un ro man d o la lettre e serait absente un d fi qui allait conna tre son poi
3. la r tine est sensible etc DES QUESTIONS SUR L ART ACTUEL R v lateur des strates non seulement de sa propre histoire mais des modes de per ception qui entourent le pictural comme le photographique r sultat de r gles auto impos es qui l enrichissent plut t que de l appauvrir le travail de Richard Max Tremblay apporte une r flexion qui touche plusieurs questions de l art actuel et pos s de une profondeur qu un bref article peut difficilement rendre Sa prochaine partici pation au Mois de la photo permettra peut tre de mieux l appr hender sinon la cerner O 1 Four une pr sentation g n rale de l uvre litt raire de G orges P rec el un tour d horizon de ses rapports avec les arts visuels voir Sens Georges P rec Vie des Arts no 166 Hors champ DU 7 MAI AU JUIN 1999 MONTR AL T L GRAPHE 206 RUE DE L H PITAL VIEUX MONTR AL Le Mois de la photo SEPTEMBRE OCTOBRE 1999 ESPACE D REN HARRISON 372 RUE SAINTE CATHERINE QUEST MONTR AL 30 VIE DES ARTS M i6
4. 4 Quelques constatations s imposent d s l abord c est de fa on vidente partir d un r f rent photographique que le pictural s est constitu Ce r f rent avait pour origine une situation d exposition Le rendu pictural s est ensuite effectu en avant recours des traite ments facilement identifiables la photogra phie Le r sultat a par la suite t plac en situation d exposition Il y a donc redouble ment et l ventuel visiteur de Hors champ est cause d un redoublement suppl mentaire en venant compl ter la mise en sc ne et r p ter aux veux d un nouvel arrivant le sujet du tableau Chacune des op rations prises isol ment vise reproduire Le r sultat ne devrait donc id alement pas tre tr s diff rent de la Hors champ Le mar 1999 Hors champ Le muri 1099 id tall photographie initiale qui dans la mesure de la pr cision photographique n tait pas tr s diff rente de la sc ne initiale Pourtant le r sultat est indubitablement diff rent Et c est l une des caract ristiques du travail actuel de Richard Max Tremblay que de souligner presque m thodiquement toutes les tapes par lesquelles passent ses uvres d en r v ler les strates Il ne s agit pas ici d une quelconque recette de fabrication mais plut t de Ihis torique d une non transformation au sens o rien n est ajout l uvre qui n y existe d j dont le r sultat est une transformation total
5. e Un peu de la m me mani re que ces prises de vue en acc l r qui r v lent le m canisme de l closion d une fleur ou celui de la croissance d un cristal le travail de Tremblay permet de d terminer le moment o l uvre retourne son sens sur elle m me le redouble ou le multiplie le moment de la simple op ration qui la fait passer du particu lier au g n ral ou l universel selon le cas Seul ajout tranger au sujet de d part la pi ce est peinte en jaune Cette touche accomplit plusieurs fonctions elle fait d abord exploser la limite physique de l u vre et renforce ainsi le redoublement d j signal le visiteur qui p n tre dans cette pi ce entre galement dans l uvre Elle fait aussi r solument basculer l uvre qui on l a vu oscillait entre le photographique et le pictural dans ce dernier champ Enfin par son omnipr sence et l intensit de sa vibra tion la couleur jaune teint le tableau trans forme ses tons de gris pour en faire un cama eu l int gre le dig re presque Ce qui nous am ne l uvre suivante Hors champ La disparition 1999 L AFFAIRE P REC REBONDIT Cetie deuxi me installation est construite partir d une s rie de r f rents et selon le m me principe que l uvre pr c dente ses divers l ments se r v lent tre des VIE DES ARTS N If 29 quivalences du pr texte initial Une photo eraphie d un paysage flou de Gerhard Richter qui fait lui
6. nt culminant avec La vie mode d emploi bas sur des struc tures math matiques et consid r comme son chef d uvre La s lection chromatique de Richter reproduite dans l installation de Richard Max Tremblay n est pas sans parent avec cet esprit et le fait que P rec ait parl de la description d un tableau au sujet de La vie mode d emploi fait naitre un soup on au sujet de l installation de Tremblay d autant plus que celui ci respecte au plus haut point une autre des caract ristiques de P rec qui avait une perception de la po sie comme activit consistant avant tout d placer les choses Bellos Ce soup on m nerait penser que la s rie de redoublements et de retournements d j signal e propos de Hors champ Le mur compliqu e ici d quivalences de d placements et de substitutions pourrait se continuer presque l infini pour peu qu on ait l imprudence de se lancer dans une analyse descriptive ou plus simplement de tenter d en suivre mentalement les re bondissements et qu une fois puis par l effort on y serait projet nouveau par la d couverte de la derni re partie de l instal lation qui passe une nouvelle fois par la r f rence photographique la lampe qui m ne au pictural la tache rouge mais au moyen d une projection lumineuse virtuelle qui pourtant existe gr ce la vibration physique vibration qui malgr tout n impressionne pas la pellicule mais laquelle
7. tre et photographe Simultan ment alternativement cons cu tivement mais pas al atoirement Hors champ l exposition qu il pr sentait r cem ment dans l espace de Montr al T l graphe permettait de mesurer quel point les carac t ristiques de ces disciplines un mot h rit d un syst me de classement qui semble de moins en moins viable au vu de l art actuel concourent insuffler une synergie son travail en s y fusionnant Complication sup pl mentaire pour le critique les uvres de Hors champ prenaient au surplus la forme d installations mot fourre tout auquel on doit avoir recours lorsque les d finitions classiques ne suffisent plus 28 VIE DES ARTS N l7 LA RADIOGRAPHIE Hors champ Le mur 1999 par exem ple il s agit d un tableau tir d une photo graphie celle d un attroupement de visiteurs devant un tableau didactique et qui nous tournent donc le dos lors de ce qu on pr sume tre une exposition Le rendu est en noir et blanc passant par tous les tons de gris et l image est l g rement floue toutes qualit s qui sugg rent le photographique Ce tableau est accroch sur le mur du fond d une pi ce tout en longueur que le visiteur d couvre imm diatement en entrant dans l espace de la galerie et que ses murs lat raux conver gents font paraitre plus profonde encore La pi ce est enti rement peinte en jaune le plancher restant blond Hors champ iLa teie afeurs 19
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