Home

Monnaie, méthode et marché

1. Am rique latine et les d mocraties europ ennes pourraient elles entretenir une politique de collaboration troite avec les tats Unis si leurs citoyens souffrent des politiques am ricaines en mati re de commerce ext rieur Ceci a t crit avant la r daction de la Charte des Nations Unies le 1 janvier 1942 Note de l dition am ricaine non coh rent avec la date du manuscrit NdT Si le nationalisme conomique n est pas abandonn le d sarmement le plus radical n emp chera pas les agresseurs vaincus d entrer nouveau sur la sc ne des intrigues diplomatiques de construire nouveau des blocs et des sph res d int r ts monter une nation contre les autres r armer et finalement ourdir de nouvelles attaques Le nationalisme conomique est le principal obstacle la paix durable XI Nationalisme conomique et coop ration conomique pacifique Cet article est tir d un discours prononc en 1943 La t che de celui qui a le privil ge de parler des probl mes de relations internationales devant une audience constitu e de citoyens s rieux et consciencieux est bel et bien ingrate Sil souhaite accomplir son devoir et montrer les choses telles qu elles sont il ne peut s emp cher de dissiper des illusions des d voiler des sophismes et d exposer la complexit des probl mes en jeu Les responsables des preuves que l humanit traverse aujourd hui sont des bandes de va
2. La distinction que fait Weber entre l action sociale et une autre action a du point de vue de notre probl me peu d importance Le point principal est que Weber distingue de mani re tout fait correcte entre la sinnhaftes Handeln action r fl chie ayant un sens et les 2 La premi re dition fut publi e en 1853 sous le titre Die politische konomie vom Standpunkte der geschichtlichen Methode La deuxi me dition fut publi e en 1883 sous le titre Die politische konomie vom geschichtlichen Standpunkte Il s agit en majeure partie d une r impression de l dition originale augment e de plusieurs ajouts 7 Les partisans de l ancienne cole historique ne d fendaient pas l id e de faire de la politique un moyen d intervention ou une base du raisonnement conomique au contraire de ce que pr conisaient les partisans de la jeune cole historique Note de l dition am ricaine Jean Charles L onard Sismondi tait un conomiste et historien suisse Il pensait que l objet de l conomie devait tre l homme et la r forme sociale et non la richesse et le laissez faire Sismondi fut le premier pratiquer l analyse moderne par p riodes en 1819 Note de l dition am ricaine r actions purement physiologiques du corps humain La sinnhaftes Handeln est gouvern e par le Sinn sens que l agent individuel lui donne nous devrions le traduire ainsi par le sens que l agent lui donne
3. ou tat d exploitation C est une pure manipulation s mantique Les auteurs n essaient m me pas de d montrer que ces inqui tants b n fices qu ils essaient de soustraire l imp t ne sont ni un revenu ni un profit Tout ce qu ils font est de leur donner un autre nom S il tait suffisant pour viter de payer l imp t sur le revenu de changer l expression tat des pertes et profits en tat d exploitation toutes les firmes individuelles et toutes les soci t s le feraient Le m me verbalisme se manifeste dans la proposition de la Ligue Coop rative de remplacer par le terme restitution d pargne ceux de remise dividende client ou ristourne l achat 5 Les coop ratives nient le fait qu elles b n ficient d exemptions fiscales et sont donc privil gi s par rapport aux activit s cherchant le profit Leurs exemptions fiscales disent elles ne sont pas un privil ge car l homme d affaires individuel pourrait facilement b n ficier de la m me libert Laissez lui rendre au consommateur la diff rence entre le prix co tant et le prix de vente comme le font les coop ratives et le probl me est r solu Il est vident que ce raisonnement ne s applique pas l exemption fiscale accord e la part des profits d une coop rative qui n est pas distribu e mais r investie Elle ne s applique pas non plus la part qui provient des vent
4. taient plus appropri s L arm e fran aise avait t organis e la h te num riquement trop peu nombreuse et constitu e de soldats tant pour partie des v t rans fatigu s par d incessantes guerres et pour une autre partie des recrues inexp riment es Ses g n raux n taient pas la hauteur de leur t che et il y eut en particulier la grave erreur de Grouchy De l autre c t les Britanniques et les Prussiens se battaient sous les ordres directs de Wellington et de Gneisenau leur moral tait excellent ils taient bien organis s richement quip s et nombreux Jusqu quel point ces diverses circonstances et de nombreuses autres ont elles contribu au r sultat On ne peut pas r pondre cette question partir des informations tir es des donn es de cet exemple il y plusieurs interpr tations possibles Les avis de l historien ce sujet ne peuvent ni les confirmer ni les r futer la fa on dont nous pouvons confirmer ou r futer ses affirmations sur le fait que l avant garde ou l arm e de Bl cher soit arriv e telle heure sur le champ de bataille Prenons un autre exemple Nous avons de nombreux chiffres disponibles propos de l inflation allemande au cours des ann es 1914 1923 La th orie conomique nous donne toutes les connaissances requises pour comprendre parfaitement les causes du changement des prix Mais ces connaissances ne nous donnent pas de valeurs quantitatives pr cise
5. thique et de la jurisprudence ne pouvait tre tudi e scientifiquement que par l Histoire Leur empirisme radical les emp chait de pr ter la moindre attention la possibilit d une science a priori de l action humaine Le dogme positiviste que Dilthey Windelband Rickert et leurs successeurs ont d moli n tait pas relativiste Il postulait une science la sociologie qui d duirait du traitement des donn es empiriques fournies par l Histoire un ensemble de connaissances cens rendre l esprit les m mes services pour l action humaine que la physique rend pour ce qui concerne les v nements de la sph re de la nature Ces philosophes allemands ont d montr qu une telle science g n rale de l action ne peut pas tre labor e par un raisonnement a posteriori L id e qu elle puisse tre le produit d un raisonnement a priori ne les effleurait pas 3 L insuffisance des travaux des conomistes classiques venait de leur tentative d tablir une ligne de d marcation nette entre les activit s purement conomiques et toutes les autres pr occupations et actions humaines Leur grand exploit fut de d couvrir qu une r gularit pr valait dans l encha nement des ph nom nes du march r gularit pouvant tre compar e la r gularit dans l encha nement des v nements naturels Cependant en traitant du march et ses rapports d change ils furent d rout s par leur
6. INSTITUT COPPET Monnaie m thode et march LUDWIG VON MISES www institutcoppet org Monnaie m thode et march Ludwig von Mises traduit par Herv de Quengo Introduction de Richard Ebeling traduite par Colin Halard AS INSTITUT COPPET Paris d cembre 2011 Institut Coppet www institutcoppet or Cette uvre est diffus e sous licence Creative Commons Table des mati res A VAN DrODOS surement doremi een Introductio sessi aena en sde ss dde te des etss oise ledit iranien a es O I Science sociale et science de la nature sesssosesooesoocssocessccssocesooesoosesoeesoecesocesoossoosessess 17 II Le traitement de l irrationnel dans les sciences sociales 26 III Le relativisme pist mologique dans les sciences de l action humaine 41 IV La place de la monnaie parmi les biens ConomiqueS ssseseessessoesoesseescesocsseesoesees 52 1 Les services mon taires et la valeur de la monnaie ssssonsneesossssososeoeessssssesereesese gt 52 2 L offre et la demande de monnaie La vitesse de circulation de la monnaie 55 3 Les fluctuations de la valeur de la monnaie 57 4 Les substituts de monnaie ss 58 5 Le calcul conomique et le probl me de la stabilit de la valeur cceneeeeeeeesen 59 V La non neutralit de la monnaie eesessssosoooossssssssosoosossssssosooeosssssssssosooeossssssososeosssssss 03 VI La pertinence de
7. L tude du processus d change dans une situation de d s quilibre devait soulever diverses questions propos des informations d tenues par chacun des agents conomiques de l influence du facteur temps l gard des relations entre les p riodes d ajustement et de production et le changement et de la fa on dont ces agents essaient de pr voir l tat futur du march afin de guider leurs propres actions L analyse conomique issue de Jevons et Walras contracta une forme fondamentalement statique puisqu elle consistait essayer de d finir les conditions n cessaires la r alisation d un tat d quilibre L approche autrichienne issue de Menger rev t en comparaison une forme essentiellement dynamique qui la place clairement l cart des autres coles de pens e Les fondements pos s par Menger en 1871 furent repris et d velopp s dans les deux derni res d cennies du XIX me si cle et durant la premi re d cennie du XX me si cle Les deux conomistes qui contribu rent le plus cette entreprise et qui en fait l Ecole autrichienne dut sa reconnaissance mondiale furent Eugen von B hm Bawerk et Friedrich von Wieser B hm Bawerk fit usage de l analyse de Menger quand il s int ressa la th orie du capital et l origine et la formation de l int r t Wieser reconnaissant la justesse de la conception de Menger selon laquelle la valeur et l utilit marginale r sultent des est
8. La propagande coop rative souligne amplement le fait que les coop ratives sont des associations volontaires De telles affirmations d forment totalement la v ritable situation En premier lieu le gouvernement intervient d une fa on consid rable dans la d cision finale d un individu sur le point de choisir entre adh rer ou non une coop rative La coop rative est privil gi e au d triment de tous les contribuables qui n ont pas de carte de membre Si pour deux lignes de bus en concurrence la ligne rouge et la ligne bleue les tickets de la premi re sont soumis une taxe alors que ceux de la seconde en sont exempts il serait trompeur de dire qu un passager pr f rant la ligne bleue effectue son choix de mani re volontaire Il agit sous la contrainte parce que en raison de l intervention du gouvernement la ligne rouge est p nalis e En second lieu la triste r alit est que dans de nombreuses communaut s les membres ont recours la pression sociale et des menaces plus ou moins ouvertes afin d accro tre les adh sions Il est vrai que ces abus sont moins fr quents aux tats Unis que dans les pays europ ens Mais cela ne prouve pas que les adh rents am ricains des coop ratives sont des citoyens l esprit plus d mocratique Cela montre tout simplement que les tats Unis sont encore un pays dans lequel les lois et la l gislation sont appliqu es Les coop ratives ne sont ni plus ni moins d mocratiq
9. La propri t du capital n est pas une source de revenu automatique mais un moyen dont l utilisation fructueuse peut produire un revenu Pour tirer un revenu de la propri t sous forme de capital il faut tre capable de l investir de fa on avantageuse Celui qui n a pas cette aptitude ne peut pas compter sur un revenu d coulant de sa possession de capital et peut tout perdre Pour r duire ces difficult s et les incertitudes au niveau le plus bas possible les capitalistes acqui rent des terres des obligations d tat et des titres avec hypoth que Mais ici les d fauts d un manque de stabilit de la valeur de la monnaie commencent causer des probl mes Dans le cas des cr dits court terme les effets des changements du pouvoir d achat de la monnaie sur la valeur du titre seront limin s ou au moins r duits par le fait que les taux d int r t du march pour les pr ts court terme grimperont et baisseront avec les fluctuations du prix des biens Cet ajustement n est pas possible dans le cas des pr ts long terme La raison ultime qui se trouve derri re la recherche d une valeur stable de la monnaie est le d sir de cr er un moyen permettant de sortir la propri t du capital du domaine du temporel et pour la faire entrer dans le domaine de l ternel Or la solution au probl me de la stabilit de la valeur ne peut tre obtenue que si tout mouvement tout changement est limin du syst
10. Le principal argument du raisonnement protectionniste est aujourd hui nouveau comme l poque de la th orie mercantiliste le point de vue mon taire La restriction des importations serait indispensable au maintien de l quilibre mon taire d un pays Il est vrai que l on ne parle plus du danger de perdre les r serves de pi ces de m taux pr cieux en circulation au profit des pays trangers Mais la seule raison en est que pratiquement aucun pays n a conserv aujourd hui une v ritable circulation de pi ces d or comme la plupart le faisaient jusqu au d clenchement de la guerre Le protectionniste moderne insiste plut t sur la n cessit de garantir le taux de change entre la monnaie nationale et les monnaies trang res Ce qu il refuse d admettre c est que ce taux de change ne d pend pas en d finitive de la balance des paiements et qu il n y a pas de danger de voir la situation se d t riorer tant qu il n y a pas de sur mission de billets dans le pays La question laquelle il faut r pondre est exactement la m me que celle pos e dans les le ons de Senior sur La Transmission des m taux pr cieux d un pays un autre La diff rence ne tient qu la formulation pas au fond Le probl me est de savoir s il existe un r ajustement automatique de la balance des paiements ou si le gouvernement est oblig d intervenir pour viter des cons quences d sastreuses La cha ne de raison
11. Les partisans de cette doctrine doivent consid rer le moindre doute sur l minence intellectuelle et morale des masses comme une tentative de substituer le despotisme au gouvernement repr sentatif Toutefois les arguments avanc s en faveur du gouvernement repr sentatif par les lib raux du XIX si cle les hommes tant d nigr s de Manchester et les champions du laissez faire n ont rien voir avec les doctrines de l galit naturelle inn e des hommes et de l inspiration surhumaine des majorit s Ils se basent sur le fait expos le plus clairement par David Hume que ceux qui sont la t te du pays constituent toujours une petite minorit face l immense majorit de ceux qui sont soumis leurs ordres Tout syst me de gouvernement est en ce sens un gouvernement minoritaire et ne peut perdurer que tant qu il est soutenu par la croyance de ses sujets qu il vaut mieux pour eux tre loyaux aux hommes en place que d essayer de les remplacer par d autres individus pr ts appliquer des m thodes de gestion diff rentes Si cette opinion dispara t la foule entrera en r bellion et remplacera par la force les dirigeants impopulaires ainsi que leur syst me par d autres hommes et un autre syst me Mais l appareil industriel complexe de la soci t moderne ne pourrait pas tre pr serv dans une situation o la seule mani re qu ait la majorit d imposer sa volont serait la r volution L objectif du
12. Ni les auteurs n1 les lecteurs de ces diatribes passionn es ne sont conscients du fait que leur doctrine sous entend que la majorit de la nation est constitu e de cr tins incapables de s occuper de leurs affaires et ayant grand besoin d un tuteur paternel Ils sont tellement pr occup s par leur envie et par la haine des hommes d affaires succ s qu ils n arrivent pas voir que leur description du comportement des consommateurs contredit tout ce que la litt rature socialiste classique avait l habitude de dire sur l minence des prol taires Les anciens socialistes attribuaient au peuple aux masses laborieuses aux travailleurs manuels toutes les perfections de l intelligence et du caract re A leurs yeux le peuple n tait pas des b b s mais les cr ateurs de ce qui est grand et bien dans le monde et les b tisseurs d un meilleur futur pour l humanit Il est certain que l homme ordinaire est de nombreux gards inf rieur l homme d affaires moyen Mais cette inf riorit se manifeste en premier lieu par ses capacit s limit es penser travailler et donc contribuer davantage l effort productif conjoint de l humanit La plupart des gens qui accomplissent de mani re satisfaisante des travaux de routine se r v leraient incapables de la moindre activit r clamant un minimum d initiative et de r flexion Mais ils ne sont pas trop idiots quand il s agi
13. abandon de ce qui constitue le caract re unique des actes humains le fait qu ils rev tent tous une signification subjective dans l esprit de l acteur Selon Mises les d placements d objets physiques d un individu un autre ne pouvaient tre qualifi s d change que dans la mesure o les acteurs attribuaient ce sens leurs propres actions Cependant pour Mises le refus de consid rer la mesure et la quantification comme des outils n cessaires de la science sociale n avait pas pour corollaire de verser dans l historicisme i e d adopter la th se selon laquelle il n y a ni lois ni constantes dans le monde social Mises soutenait que les lois r gissant les ph nom nes sociaux peuvent toujours en Un devenir et un tant NdT derni re analyse tre rattach es la logique de l action qui elle m me se confond avec la logique de la pens e et de la raison Les processus de march qui tendent galiser les prix et les co ts d rivent de la loi de l offre et de la demande Ils sont tous r ductibles au principe guidant les actions des individus offreurs et demandeurs la valeur d un moyen donn ne doit pas exc der la valeur de l objectif pour l obtention duquel il est utilis Cet aspect de la th orie mis sienne doit tre pris en compte pour comprendre l insistance particuli re de Mises sur le fait que la th orie conomique est la fois vraie a priori et empir
14. action et du changement Dans un monde vivant il n y a pas de place pour la neutralit de la monnaie La monnaie bien entendu est un facteur dynamique et en tant que tel ne peut pas tre tudi e dans les conditions de l quilibre statique Laissez moi souligner bri vement certaines conclusions majeures d duites d une r flexion sur la non neutralit de la monnaie Nous devons tout d abord comprendre que l abandon du concept fallacieux d une monnaie neutre d truit le dernier bastion des avocats de l conomie quantitative Pendant tr s longtemps d minents conomistes ont cru qu il serait un jour possible de remplacer l conomie qualitative par une conomie quantitative Ce qui rend vains de tels espoirs est le fait que nous ne disposons en conomie quantitative d aucun rapport constant entre les grandeurs Ce que l conomiste constate quand il tudie les relations entre la demande et les prix n est pas comparable au travail du sp cialiste des sciences de la nature qui d termine par le biais d exp riences dans son laboratoire des relations constantes par exemple la masse de certaines substances Ce que l conomiste trouve n a qu une valeur historique il est historien dans ses tudes statistiques pas exp rimentateur Les travaux du regrett Henry Schultz constituait de l histoire conomique et nous apprenons de ses recherches ce qui s est pass pour certains biens dans une p riode d
15. adopt rent la fin tait arriv e Le mark s effondra Le gouvernement ne tirait plus d avantage de l mission des billets parce que la d pr ciation se produisait alors plus rapidement que l accroissement de leur nombre Une nation qui a connu l inflation jusqu son effondrement final n acceptera pas une seconde exp rience de ce type tant que la m moire de la pr c dente ne se sera pas effac e Aucun gouvernement allemand ne pourrait r ussir dans ses tentatives d augmenter la quantit de devises par des missions en faveur du Tr sor tant qu il restera des hommes et des femmes ayant t les t moins et les victimes de l inflation de 1923 Rendus prudents l exc s par ce dont ils avaient souffert ils auraient d clench une panique d s le d but de l inflation La hausse des prix serait bien plus forte que l accroissement de la quantit de papier monnaie elle anticiperait la hausse attendue du nombre des billets Plus le gouvernement mettrait de monnaie moins elle permettrait d acheter Plus les salaires des fonctionnaires et des soldats augmenteraient moins grand serait le nombre de biens qu ils permettraient d acheter Le gouvernement chouerait dans sa tentative d am liorer sa situation financi re par l mission de billets Du point de vue de l administration l inflation serait inefficace L conomiste pourrait insister sur le fait que cette le on aurait pu tre apprise moind
16. est donn e l historien c est pr cis ment cela qui ne peut pas tre enti rement expliqu et que l on ne peut pas faire remonter d autres entit s En ce sens l individualit est irrationnelle Le but de la compr hension intuitive particuli re qu emploient les disciplines historiques est de saisir le sens de la nature individuelle par un processus psychologique Elle montre que nous sommes face quelque chose d unique Elle fixe les jugements de valeurs les buts les th ories les croyances et les erreurs en un mot toute la philosophie des agents individuels et la fa on dont ils regardaient les conditions dans lesquelles ils devaient agir Elle nous plonge au milieu de l action Bien entendu cette compr hension intuitive sp cifique ne peut pas tre s par e de la philosophie de l interpr te Le degr d objectivit scientifique qui peut tre atteint dans les sciences de la nature et dans les sciences aprioristes de la logique et de la prax ologie ne peut jamais tre atteint par les sciences morales ou historiques Geisteswissenschaften dans le domaine de la compr hension intuitive On peut interpr ter de diff rentes mani res L Histoire peut tre crite de diff rents points de vue Les historiens peuvent tre d accord sur tout ce qui peut tre tabli de mani re rationnelle et n anmoins se trouver en grand d saccord quant leurs interpr tations L Histoire doit par cons quent toujours t
17. fument des cigarettes ou voyagent par le train Il les taxe selon les crit res pr vus par ces conditions Il en va de m me de l imp t sur le revenu Ce dernier n est pas une p nalit pour avoir fait des profits Son id e est que les gens dont le revenu est plus lev ont une plus grande capacit de payer que ceux ayant de faibles revenus Il n est pas besoin d tudier si ce principe de taxation selon la capacit est sain et s il n en est pas d j arriv au point de montrer sa propre absurdit Mais les adh rents des coop ratives emp tr s dans leur pr jug selon lequel les profits priv s gagn s par les hommes d affaires sont un mal devant tre radiqu consid rent l imp t sur le revenu comme une amende impos e aux profiteurs L imp t sur le revenu est d apr s eux le moyen l gal de balayer l entreprise la recherche du profit et de donner aux coop ratives le r le que visent les partisans les plus ambitieux des coop ratives savoir le monopole exclusif de l approvisionnement des consommateurs pour tous les biens et services qu ils demandent et le contr le des usines produisant ces biens Au fond de l argument des coop ratives se trouve l id e que vendre un bien un prix d passant les co ts encourus est injuste et devrait tre puni par la confiscation d au moins une partie du b n fice Mais si cela tait vrai cela s appliquerait tout autant aux b n fices des
18. homme dans sa qualit de producteur sans lui nuire dans sa qualit de consommateur La primaut de la consommation telle que manifest e dans le fonctionnement sans entraves de l conomie de march capitaliste vient du fait que la consommation est la seule fin et le seul but de la production S1 le mouvement coop ratif devait attaquer les erreurs de cette politique pr tendument en faveur des producteurs il rendrait un fier service la promotion du bien tre Cependant malgr l hommage qu elles semblent rendre ce qu elles appellent la primaut du consommateur les coop ratives de consommation sont loin de lever des objections aux pratiques restrictives de notre poque Elles comptent au contraire parmi les soutiens les plus enthousiastes de ces m thodes d sastreuses Un grand nombre de leurs membres sont pr cis ment ceux qui r clament importun ment de telles politiques en faveur des producteurs les agriculteurs et les syndiqu s Tout ce discours pompeux sur les pr tendus bienfaits de la coop ration est vain car les coop ratives sont d accord avec l existence de grands privil ges pour les producteurs L agriculteur peut conomiser quelques sous comme membre d une coop rative mais il perd de grandes sommes en raison de la limitation du rendement et de l hostilit au progr s technique que manifestent les syndicats Le salari peut au mieux faire l conomie de quelques sous quand il ach
19. international Chaque nation aujourd hui d sire augmenter le volume de ses exportations mais aucune ne fera le sacrifice des int r ts particuliers d une industrie existante ou m me d une industrie qui est encore cr er C est cette disposition qui contribue continuellement diminuer le volume du commerce international Le peu de r sultats obtenus par la Soci t des Nations l chec des conf rences conomiques mondiales et des conf rences et n gociations plus sp ciales entre des groupes de nations plus restreints s expliquent par le fait que l esprit de collaboration pacifique est absent du monde d aujourd hui Sous l empire des id es militaristes les efforts visant l tablissement d une collaboration internationale resteront jamais st riles Le monde n a pas besoin d autres conf rences et d autres conventions Il a besoin d un changement radical de mentalit X L autarcie et ses cons quences Manuscrit dat du 5 mai 1943 1 Remarques terminologiques Il existe une ambigu t consid rable concernant la terminologie devant tre utilis e pour traiter des probl mes des relations conomiques internationales Il semble par cons quent appropri de d buter par une d finition claire de certains termes Le chauvinisme est une surestimation des r alisations et des qualit s de sa propre nation et un d nigrement des autres nations En tant que tel il ne conduit aucune acti
20. meilleure qualit dans un magasin individuel malgr la remise des coop ratives Il est ainsi prouv que le profit de l homme d affaires individuel n est pas d des prix excessifs pour le consommateur Il est touch par une entreprise qui dans la majorit des cas sert mieux et meilleur march le consommateur que la coop rative altruiste Les coop ratives n ont aucune raison de se vanter des ristournes Le d taillant individuel donne davantage au consommateur soit sous la forme d une meilleure marchandise soit par des prix plus bas soit encore par d autres services La fabrication dans les coop ratives et dans les autres entreprises de production Le d veloppement spectaculaire des activit s de fabrication et d autres activit s de production et de transport de la part des coop ratives et de diverses unions de coop ratives fut comme il a d j t mentionn une cons quence du fait que les privil ges fiscaux des coop ratives sont devenus d autant plus pr cieux que les taxes pay es par les groupes commerciaux non exempt s sont devenues de plus en plus lourdes Les diff rences entre une usine de production poss d e et g r e par une coop rative ou une union de coop ratives et une usine similaire poss d e et g r e par une soci t commerciale ou une entreprise individuelle la recherche du profit sont de deux ordres 1 La gestion des premi res est moins efficace que celle des secon
21. tablissement d un socialisme universel n cessiterait l abandon de toute planification conomique rationnelle Selon Mises l intervention de l Etat sur le march devait cr er long terme les m mes probl mes que ceux cr s par le socialisme dans une forme seulement un peu mod r e Dans la mesure o ces interventions entravent la formation des prix et la direction de la production par le march libre les forces animant le march i e les efforts des entrepreneurs pour satisfaire de mani re concurrentielle et de la fa on la plus efficace possible les demandes des consommateurs taient contrecarr es De surcro t comme chaque intervention de l Etat g n rerait des distorsions dans la structure de prix l Etat serait continuellement confront un dilemme lui imposant soit d tendre ses contr les et r gulations dans l espoir de compenser les d s quilibres caus s par ses pr c dentes interventions soit de revenir sur les interventions existantes et permettre un retour une forme de march concurrentiel Mises insistait sur le fait qu une conomie interventionniste dite conomie mixte tait intrins quement instable ce type d conomie devant logiquement conduire soit une extension progressive des interventions tatiques jusqu la planification centralis e soit une r tractation de la sph re tatique permettant l ordre de march de pr dominer de nouveau La concl
22. tatisme et de socialisme dans laquelle chaque nation s empresse de s isoler et de rechercher l autarcie 1l est tout fait faux d affirmer qu aucun homme ne peut tirer le moindre b n fice de la conqu te Chaque citoyen a un int r t mat riel supprimer les mesures par lesquelles les gouvernements trangers nuisent ses int r ts conomiques L autarcie ou autosuffisance conomique est une situation dans laquelle il n y a aucun commerce ext rieur chaque nation ne consomme que les biens produits l int rieur de ses propres fronti res Aucune nation contemporaine n est dispos e admettre ouvertement qu elle recherche l autarcie Mais comme chaque nation d sire restreindre les importations et que les exportations doivent n cessairement diminuer de mani re concomitante nous pouvons qualifier d autarciques les politiques conomiques de la d cennie ayant pr c d la guerre actuelle 2 La mont e du protectionnisme moderne Dans les ann es 1860 l opinion publique tait presque unanime pour penser que le monde tait la veille d une re de libre change et de paix ternels Certes il n y avait qu une seule grande nation avoir pous sans conditions le principe du libre change le Grande Bretagne Mais il semblait qu une tendance g n rale l abolition graduelle des barri res commerciales pr valait dans toute l Europe Chaque nouveau trait commercial entre des natio
23. un privil ge accord un groupe particulier de producteurs am liore sur le court terme les conditions mat rielles de ceux qui sont favoris s aux d pens du reste de la population Dans une soci t fond e sur la division sociale du travail chaque groupe sp cialis n est qu une minorit Si un privil ge est octroy une telle minorit le r sultat est coup s r une am lioration de la condition de ses membres Mais il n y a pas d espoir pour une telle minorit de conserver durablement la possession exclusive d une position privil gi e Aussi cr dule que soit le reste du peuple ses membres finiront par d couvrir qu ils sont les gogos payant la note de privil ges accord s un groupe relativement petit Ils ne tol reront pas qu un tel tat de choses perdure Soit ils aboliront les privil ges octroy s aux autres soit ils garantiront des privil ges similaires pour eux m mes Malheureusement ce qui pr vaut aujourd hui est la seconde possibilit Face au probl me du privil ge les non privil gi s ne demandent pas l abolition de tous les privil ges Ils demandent des privil ges pour eux aussi Ils sont trop born s pour comprendre que ce syst me s il est conduit jusqu au bout de ses cons quences logiques est l apog e de cette absurdit Ce qu un homme peut gagner comme producteur par un privil ge accord sa branche de production il le perd comme consommateur en achetant les produits
24. une th orie ajoutent des chapitres dans lesquels ils tentent de v rifier la th orie d velopp e en en appelant aux faits Ce n est pas la fa on de proc der du sp cialiste des sciences de la nature Celui ci part de faits exp rimentaux tablis et construit sa th orie en les utilisant Si sa th orie permet de tirer une pr diction sur un point non encore d couvert dans les exp rimentations il d crit le type d exp rimentation qui serait cruciale pour sa th orie la th orie semble tre v rifi e si les r sultats sont conformes la pr diction Il s agit de quelque chose de radicalement diff rent de fort diff rent de l approche des sciences sociales Pour confronter la th orie la r alit nous n avons pas besoin d essayer d expliquer de mani re superficielle des faits interpr t s diff remment par d autres personnes de sorte qu ils semblent v rifier notre th orie Cette proc dure douteuse n est pas une fa on permettant d avoir une discussion raisonnable Ce que nous devons faire est la chose suivante nous devons nous demander si les circonstances particuli res de l action que nous avons suppos e dans notre raisonnement correspondent celles o nous nous trouvons dans la partie de la r alit tudi e Une th orie de la monnaie ou plut t de l change indirect est correcte ou non sans qu il y ait besoin de se r f rer la question de savoir si le syst me conomique r el tud
25. D apr s le marxisme les int r ts des prol taires de tout le monde sont identiques Les conflits internationaux ne proviennent que de la pr minence accord e aux int r ts particuliers des classes bourgeoises Le nationalisme la haine entre les nations les aspirations imp rialistes et militaristes dans les relations internationales sont li s au r gime capitaliste Un monde domin par le r gime populaire serait pacifique et ennemi des conflits internationaux Les prol taires sont tous amis et fr res Aveugl s par ce dogme les marxismes ne voient pas que la pauvret de la grande masse des prol taires de l Europe et de l Asie qu ils d plorent provient de ce que ceux ci sont oblig s de demeurer de vivre et de travailler dans des r gions o les conditions naturelles de production sont moins favorables parce que les prol taires de r gions plus heureuses leur refusent l acc s de leur pays Ce serait appliquer avec cons quence la doctrine marxiste de la superstructure que de dire que les prol taires de l Europe et de l Asie sont exploit s par les prol taires du Nouveau Monde que l imp rialisme et le militarisme modernes constituent la superstructure du conflit des int r ts conomiques entre les prol taires des nations plus favoris es et les prol taires des nations moins favoris es Mais les marxistes se gardent bien de parler de ces conflits Il est tr s int ressant de noter que les crits
26. Il n est pas trop hardi d affirmer qu propos de ce probl me primordial les experts progressistes ne sont pas diff rents de ceux que l on d nonce commun ment comme pers cuteurs r actionnaires du travail Mais alors la doctrine selon laquelle un conflit irr m diable d int r ts pr vaut entre les employeurs et les employ s est priv e de tout fondement scientifique Une hausse durable des taux de salaire pour tous ceux qui d sirent toucher un salaire ne peut tre obtenue que par l accumulation de capital suppl mentaire et par l am lioration des m thodes techniques de production que permet cette richesse additionnelle Les int r ts bien compris des employeurs et des employ s co ncident Il est tout aussi probable que seuls quelques petits groupes comprennent que les libre changistes s opposent aux diverses mesures du nationalisme conomique parce qu ils les consid rent comme nuisibles au bien tre de leur propre nation et non parce qu ils souhaitent sacrifier les int r ts de leurs compatriotes ceux des trangers Il est hors de doute que presque pas un Allemand dans les ann es critiques pr c dant l arriv e Hitler au pouvoir ne comprenait que ceux qui combattaient le nationalisme agressif et souhaitaient ardemment viter une nouvelle guerre n taient pas des tra tres pr ts vendre les int r ts vitaux de la nation allemande au capitalisme tranger mais des patriotes voula
27. acheter dans le magasin de la coop rative de la m me mani re que tout le monde membre ou non de la coop rative a le droit d acheter dans tout magasin individuel La phrase la coop rative ach te pour ses membres n est pas une description plus exacte de la situation r elle que la phrase le d taillant individuel ach te pour ses clients Le point essentiel est que le surplus du montant total des ventes par rapport aux co ts totaux surplus distribu par la coop rative entre ses membres ne d coule pas des divers achats sp cifiques effectu s par le membre individuel mais de la bonne gestion de l entreprise coop rative dans son ensemble sur une p riode donn e Un tel surplus n appara t que si les directeurs de la coop rative sont assez habiles pour acheter des prix suffisamment bas pour que la vente ult rieure se passe d une fa on r mun ratrice La nature conomique d une coop rative ne diff re pas de celle d un magasin priv Le succ s ou l chec d une coop rative r sulte des m mes sources que ceux d un magasin individuel de d tail Le succ s engendre des profits l chec des pertes L utilisation des profits des coop ratives S1 la gestion des affaires d une coop rative a r ussi sur une p riode donn e et que le bilan montre par cons quent un surplus net c est dire un profit ce profit est trait de la m me 1277 Cf J Baker Inquiry on Cooperative Enterp
28. action humaine la prax ologie et plus particuli rement sa branche jusqu ici la mieux d velopp e l conomie ou catallaxie Mais elles portent aussi sur la discipline historique Il faut se rendre compte que ce sont des motivations politiques qui ont suscit cette temp te Les partis politiques et les groupes de pression dont les programmes ne peuvent pas r sister une critique bas e sur le raisonnement impartial se raccrochent d sesp r ment un semblant d espoir via une telle vasion La science n a toutefois pas le droit d carter une objection quelconque uniquement en raison des motivations qui l ont suscit e elle n a pas le droit de pr sumer l avance qu une r probation doit n cessairement tre sans fondement parce que certains de ses partisans sont imbus d un pr jug partisan Elle est oblig e de r pondre toute critique sans s occuper de ses motivations sous jacentes et de son origine La remise en cause de la raison et de la rationalit n est pas n e en Allemagne Comme toutes les autres doctrines et philosophies elle trouve son origine en Europe occidentale Mais elle a davantage prosp r sur le sol allemand que partout ailleurs Elle fut pendant longtemps la doctrine officielle des universit s prussiennes Elle a fa onn la mentalit allemande actuelle et les philosophes nazis l ont fi rement baptis e philosophie sociale allemande Les Sraatswissenschaften allemandes ont r
29. al de l poque du lib ralisme classique tait la libert la libert d tablir les plans de sa propre vie Les gens aspirent aujourd hui substituer la planification l conomie de march et se battent pour cela La planification dans le sens qu ils donnent ce terme veut dire des plans faits par d autres me diront ce que je dois faire et comment le faire Je vivrai toute ma vie comme un gar on l internat comme un soldat dans l arm e comme un prisonnier dans sa cellule Je verrai entendrai lirai et apprendrai ce que mes sup rieurs consid reront comme adapt ma personne Je serai un rouage dans une vaste machine dont le fonctionnement est dirig par les autorit s Il n y a qu une philosophie qu une id ologie qu une quasi religion que les gens sont libres de professer et de diffuser Tout cart par rapport aux principes de ce dogmatisme est un crime m ritant la mort Il Le marxisme constitue ainsi le rejet le plus radical et le plus inconditionnel de tous les id aux de libert Il ne reconna t aucun droit l existence pour les opinions dissidentes Dans ses efforts pour extirper toute trace d une id e qu ils consid rent h r tique il n est nullement inf rieur n importe quel pers cuteur inquisiteur et chasseur de sorci re des poques les plus sombres Mais il parade comme seul continuateur l gitime de toutes les luttes pass es en faveur de la libert Le f
30. alisations Leur leitmotiv est de calomnier l entreprise priv e et d insinuer que ses profits sont obtenus en trompant les consommateurs Quand un marchand individuel est m content du rendement de son magasin il essaie d am liorer sa gestion Quand une coop rative travaille de fa on peu satisfaisante la premi re id e qui vient aux employ s responsables et aux directeurs n est pas de recourir une r forme ad quate de l exploitation Il leur est plus facile de demander davantage d exemptions fiscales et encore plus de cr dit public bon march Les auteurs n innombrables livres brochures et p riodiques publi s par la propagande coop rative se pr occupent tellement des aspects politiques du coop ratisme qu ils ne posent jamais la question laquelle on ne peut r pondre sans d molir totalement les dogmes fondamentaux du mouvement coop ratif Ils ne demandent jamais Les p res du coop ratisme avaient ils raison de supposer que l limination du profit permettra d approvisionner le consommateur meilleur prix qu il ne l est par l entreprise la recherche du profit Si la r ponse cette question tait positive il serait impossible d expliquer comment l entreprise individuelle m me sans tenir compte des privil ges accord s aux entreprises pourrait concurrencer les coop ratives L chec spectaculaire des coop ratives de consommation dans les agglom rations urbaines des tats U
31. avait rien qui n avait pas t d j observ et expliqu de mani re satisfaisante par le th oricien au cours des inflations pr c dentes En lisant la narration historique du professeur Graham m me ceux qui furent les t moins de l inflation seront toujours surpris de l incroyable incomp tence en mati re de probl mes mon taires manifest e par tous les secteurs de la nation allemande Pour un conomiste le fait le plus tonnant est la m diocrit de la politique d escompte de la Reichsbank Voil le verdict du professeur Graham D s les premiers jours de la guerre jusqu la fin juin 1922 le taux de la Reichsbank resta inchang 4 il fut mont 6 en juillet 7 ao t 8 en janvier et 10 en novembre 1922 12 en janvier 1923 19 en avril 30 en ao t et 90 en septembre Mais ces augmentations n taient rien quand on les mesurerait l aune de la disparition progressive de la charge d une dette pendant sa dur e de vie Bien que apr s septembre 1923 une banque ou un particulier devait payer au taux de 900 par an pour un pr t de la Reichsbank cela ne dissuadait pas d emprunter Il aurait t profitable de payer un pr tendu int r t en r alit une assurance une charge de milliers ou de millions de pour cent par an car la monnaie dans laquelle le pr t devait tre rembours se d pr ciait une vitesse qui aurait laiss loin derri re m me des taux aussi lev s A u
32. capitaliste est de produire davantage et moins cher sa mise en pratique exige d accumuler de grandes quantit s de capital par le biais de l pargne La charit ne peut pas am liorer le niveau de vie moyen L pargne et l accumulation du capital le peuvent Le socialisme ne peut pas changer ces faits ontologiques de base Dans une communaut socialiste ou communiste aussi toute am lioration du niveau de vie moyen est conditionn e par une accumulation pr alable de capitaux suppl mentaires La seule guerre contre la pauvret pouvant r ussir consiste liminer les obstacles qui retardent l pargne et abolir les conditions conduisant la consommation du capital Nous autres tres humains soumis aux faiblesses et aux erreurs de l existence humaine ne pouvons pas savoir comment nos affaires terrestres pourraient appara tre une intelligence surhumaine Mais nous pouvons observer que tous les peuples non capitalistes reconnaissent implicitement la sup riorit de nos m thodes capitalistes en r clamant ardemment leurs produits Quand les bolcheviques s empar rent du gouvernement de la Russie eux et leurs amis des autres pays taient pleinement convaincus que leur plan quinquennal qui fut l objet d une bruyante propagande transformerait la Russie en paradis terrestre Le monde a d sormais l exp rience d un demi si cle de gestion communiste dans les pays qui offraient en Europe et dans l Asie
33. conomique que les peuples militaristes Il peut tre raisonnable d expliquer la protection g r e par un monopole gouvernementale du bl que la Suisse accorde sa production nationale de bl comme une mesure d fensive Mais il est impossible d utiliser la m me explication pour les restrictions suisses sur les importations de porcelaine de verre et d argenterie Le pays applique le syst me des quotas sur les voitures bien qu il n y ait pas de production nationale et aucun espoir de pouvoir ainsi en aider une 6 Protection et contr le gouvernemental de l conomie La politique d une nation forme un tout int gr La politique ext rieure et la politique int rieure sont troitement li es elles constituent un syst me unique Le nationalisme conomique est le corollaire des politiques int rieures actuelles avec leurs interventions du gouvernement dans l conomie et leur planification nationale tout comme le libre change tait le compl ment de la libert conomique l int rieur du pays Il peut y avoir protectionnisme dans un pays connaissant le libre change l int rieur de ses fronti res mais si le libre change int rieur n existe pas le protectionnisme est indispensable Le pouvoir d un gouvernement national est limit au territoire soumis sa souverainet Il n a pas le pouvoir d intervenir directement sur les conditions l tranger S il y a libre change la concurrence
34. cus toute l conomie comme produit fallacieux de l esprit britannique et autrichien et les historiens allemands ont d nigr les r ussites de l historiographie occidentale Nous ne devons cependant pas oublier qu une longue lign e de philosophes et d historiens allemands ont brillamment r ussi lucider les probl mes pist mologiques de l Histoire Bien entendu aucune place n est donn e dans le Panth on de l Allemagne actuelle ceux qui nous devons ces contributions Il serait logique de donner au d but d une tude consacr e aux probl mes du rationnel et de l irrationnel une d finition pr cise des deux termes Mais il est impossible de se conformer cette exigence l gitime Le fait que les objections dont nous devons parler utilisent les termes de mani re vague et ambigu est pr cis ment un de leur trait caract ristique Elles pr tendent que la pr cision et la rigueur logique seraient des moyens Pour une pr sentation critique de ces th ories cf The Structure of social Action New York Macmillan 1937 de Talcott Parsons Raymond Aron La Sociologie allemande contemporaine Paris Alcan 1935 inadapt s pour appr hender la vie et la r alit et pratiquent d lib r ment l obscurit Elles ne recherchent pas la clart mais la profondeur Tiefe Elles sont fi res d tre impr cises et de parler par m taphores Le probl me que nous avons tudier est le
35. d un raisonnement malheureux bien s r Des livres savants pleins d id es bien entendu d id es erron es ont soigneusement labor les doctrines dont l application a conduit au choc des nations des guerres sanglantes et la destruction Il y a environ quatre vingts ans l opinion publique du monde entier tait presque unanime pour croire que l humanit tait au seuil d une poque de coop ration pacifique sans troubles entre toutes les nations Il n y avait aucun mouvement pacifique organis en ce temps Les gens ne basaient pas leur conviction que les guerres dispara traient sur l action des soci t s pacifistes mais sur le fait que le lib ralisme tait sur le point d abolir les racines de la guerre Dans un monde de gouvernements populaires et de libre change total il n existe pas disaient ils de conflits entre les diff rentes nations La guerre deviendrait obsol te parce qu il serait inutile de se battre et de faire des conqu tes Les princes et les rois affirmaient ils sont avides de conqu tes parce qu ils peuvent accro tre leur pouvoir et leur revenu personnel en annexant une province Mais une nation d mocratique ne peut pas obtenir le moindre profit de l agrandissement de son territoire La seule chose qu il faille faire en faveur de la paix ternelle est d carter les tyrans qui s opposent au gouvernement d mocratique Quelques guerres et r volutions sont encore in vitables
36. du point de vue des sophismes mercantilistes un formidable mal Les Alli s d siraient en m me temps faire payer l Allemagne et ne pas recevoir les paiements Ils ne savaient tout simplement pas ce qu ils voulaient Mais les Allemands savaient tr s bien ce qu ils recherchaient eux Ils ne voulaient pas payer Et ils y parvinrent Il en va exactement de m me propos des dettes interalli es 8 Totalitarisme et autarcie On met au cr dit de Ferdinand Lassalle fondateur du parti social d mocrate allemand et loquent champion du contr le gouvernemental de l conomie la maxime L tat c est Dieu D minents savants par exemple l ambassadeur Carlton Hayes qualifi rent le nationalisme de nouvelle religion de credo de notre temps Les gens tablissent une distinction entre les partis de gauche et de droite Les premiers disent ils sont les progressistes les partisans du contr le gouvernemental de l conomie les socialistes et les communistes et les seconds les r actionnaires les nationalistes Cette classification est fallacieuse Les principes socio conomiques des deux groupes ne diff rent que sur des points mineurs Tous deux aspirent au contr le int gral de l conomie par le gouvernement Il est difficile de dire dans lequel de ces deux groupes totalitaires 1l faut ranger les plus minents intellectuels qui ont annonc l actuelle h t rodoxie Il n y a pas de doute qu
37. immigration de travailleurs ni les importations de marchandises produites l tranger par une main d uvre peu co teuse ni l exportation de capital il est sur la voie de l isolement conomique complet Les pays anglo saxons et quelques autres pays occidentaux sont doublement responsables du taux peu lev des salaires et du niveau peu lev de vie des r gions surpeupl es premi rement parce qu ils ont rendu l immigration pratiquement impossible et deuxi mement parce qu ils se sont oppos s l importation des produits fabriqu s En voulant maintenir leur propre niveau de vie au point le plus lev qu il avait atteint ils exercent une pression sur le niveau de vie des autres pays particuli rement de l Europe centrale orientale et m ridionale et au Japon Ils r duisent leurs importations de marchandises fabriqu es mais en m me temps leurs exportations de denr es alimentaires de mati res premi res et de produits fabriqu s 1l en r sulte une baisse du volume total du commerce international La tendance riger des barri res au commerce toujours plus efficaces et isoler toujours davantage les pays au point de vue conomique est par cons quent un r sultat de la politique qui vise combattre le ch mage en prot geant la production L id e sur laquelle repose cette politique est trompeuse Les bas salaires l tranger s effondrent davantage et les ventes du pays l tranger
38. impulsion fut donn e sans qu on se soit assur une protection Cette protection n est pas plus n cessaire si le d placement doit s effectuer d un pays dans un autre Soumis un examen plus serr l argument tir de l industrie naissante livre son caract re purement politique Il ne peut tre consid r comme un argument conomique judicieux en faveur de la protection Or il a jou un r le important soit dans les crits des conomistes soit dans les politiques conomiques Mais l histoire conomique ne nous fournit pas un seul exemple de protection des industries naissantes qui n ait d g n r en une protection permanente et tenace Les industries de l Am rique de l Australie et des pays orientaux de l Europe ont fortement b n fici dans leur enfance des bienfaits de cet argument Maintenant qu elles ont l ge adulte elles sont encore prot g es et m me beaucoup plus efficacement et il n est pas question de les d clarer majeures en abolissant cette protection L argument de l industrie naissante appartient aujourd hui au pass Dans le monde actuel ce sont d autres arguments qui font triompher le protectionnisme et sa cons quence logique le d sir d autarcie Ces arguments sont celui du prestige national celui de la guerre celui des salaires celui du surpeuplement et celui de la monnaie ou des changes 1 L argument du prestige mondial Selon List chaque nation doit pass
39. int r t plus lev Si le Royaume Uni ou la France n avaient pas investi de grandes sommes d argent l tranger au cours des cinquante ou soixante ann es ayant pr c d la guerre le taux de l argent Londres et Paris aurait t bien plus bas qu il ne le fut en r alit Si cette poque quelqu un avait propos en Angleterre des restrictions sur les investissements trangers du point de vue de la main d uvre comme le Liberal Industrial Report le fit apr s la guerre cela aurait t compr hensible au moins du point de vue d une politique de classe courte vue Mais de fa on trange c taient les pays importateurs de capitaux et non les pays exportateurs de capitaux qui se plaignaient le plus des cons quences des mouvements internationaux de capitaux en croyant qu ils devaient entra ner des taux d int r t plus lev s alors que leurs effets allaient en sens contraire Fait surprenant on d veloppa en Autriche dans les ann es 1870 une th orie selon laquelle la monnaie de papier autrichienne isolait le pays de la solidarit des march s mon taires internationaux et permettait ainsi la banque d mission d accro tre le cr dit tout en conservant un taux d int r t relativement bas sans aucun inconv nient Cette th orie erron e fut d ment r fut e par Wilhelm Luccam alors directeur de la banque centrale autrichienne Mais elle surv cut n anmoins en Autriche et connut de plus en plus de
40. l cole de leur sixi me leur dix huiti me ann e et autant que possible devaient faire des tudes sup rieures La division intellectuelle et sociale entre une minorit 4 Tbid p 93 instruite et la majorit de ceux dont l instruction tait insuffisante devait dispara tre L ducation ne serait plus un privil ge elle ferait partie de l h ritage de tout citoyen Les statistiques montrent que ce programme a t mis en pratique Le nombre des tablissements secondaires des enseignants et des l ves se multiplia Si la tendance actuelle continue pendant quelques ann es le but de la r forme sera pleinement atteint tout Am ricain sera dipl m du secondaire Mais le succ s de ce plan n est qu apparent Il ne fut rendu possible que gr ce une politique qui tout en conservant le nom de lyc e high school a totalement d truit sa valeur savante et scientifique L ancien lyc e ne d livrait ses dipl mes qu des l ves ayant au moins acquis un minimum de connaissances dans certaines disciplines consid r es comme tant de base Il liminait dans les classes inf rieures ceux qui n avaient pas les capacit s et les dispositions pour r pondre ces exigences Mais dans le nouveau r gime du lyc e la possibilit qu ont les enfants de choisir les mati res qu ils souhaitent tudier a t fort mal utilis e par les l ves idiots ou paresseux Non seulement les mati res fondamental
41. l vidence fausse que tous les hommes seraient biologiquement gaux Elle affirmait que tous les hommes sont n s gaux en droits et que cette galit ne peut tre abrog e par aucune loi humaine qu elle est inali nable ou plus exactement imprescriptible Seuls les ennemis mortels de la libert individuelle et de l autod termination les champions du totalitarisme interpr t rent le principe de l galit devant la loi comme d coulant d une pr tendue galit psychique et physiologique de tous les hommes La d claration fran aise des droits de l homme et du citoyen du 3 novembre 1789 avait nonc que tous les hommes naissent et demeurent gaux en droits Mais la veille de l instauration du r gime de la Terreur la nouvelle d claration pr c dant la Constitution du 4 juin 1793 proclamait que tous les hommes taient gaux par la nature Depuis lors cette th se bien qu en contradiction manifeste avec l exp rience biologique est demeur e l un des dogmes de la gauche Nous lisons ainsi dans l Encyclopaedia of the Social Sciences que les enfants humains sont leur naissance quelle que soit leur h r dit aussi gaux que des automobiles Ford Toutefois le fait que les hommes naissent in gaux en ce qui concerne leurs capacit s physiques et mentales ne peut pas tre discut Certains surpassent leurs cong n res en sant et en vigueur en intelligence et en aptitudes en
42. me conomique Il ne suffit pas de stabiliser les rapports d change entre la monnaie et une moyenne du prix des biens il faudrait aussi fixer les rapports d change entre tous les biens Si la politique mon taire s abstient de tout ce qui pourrait causer de violents changements ayant leur origine du c t de la monnaie dans les rapports d change entre la monnaie et les autres biens conomiques si elle choisit une monnaie marchandise qui n est pas soumise de brusques fluctuations de valeur provenant soit de sa propre offre soit de la demande industrielle pour d autres usages non mon taires si elle restreint l mission de moyens fiduciaires alors elle a fait tout ce qu il tait possible de faire pour att nuer les effets pr judiciables qui d coulent des changements du pouvoir d achat de la monnaie Si la politique mon taire se limitait ces t ches elle contribuerait davantage l limination des maux per us qu avec des efforts visant consciemment r aliser un id al hors de port e Parmi ceux qui comprennent la signification et les implications du concept th orique d tat stationnaire personne ne peut nier que toutes les tentatives de transplanter ce concept du monde de la th orie conomique dans la vie r elle sont vou es l chec V La non neutralit de la monnaie Cet essai fut pr sent e lors d une conf rence devant un groupe Paris de 1938 et nouveau
43. me dition Indianapolis Ind Liberty Classics 1981 pp 146 53 38 Knies Geld und Kredit p 322 Ibid pp 322 et suivantes M me Menger l a fait voir ses Grunds tze Principles of Economics 1871 New York New York University Press 1981 pp 52 53 pour la traduction anglaise effectivement dans un sens objectif D s qu on en arrive l 1l est tout fait logique de se demander si l utilit fournie par un bien satisfait un v ritable besoin ou simplement un besoin fictif Cette fa on de penser peut par la suite conduire l id e que la valeur des m taux pr cieux qui servent uniquement r pondre au d sir de bijoux et ne satisfont aucune n cessit physiologique au contraire de ce que font ind niablement la nourriture ou les v tements d un point de vue grossi rement mat rialiste est enti rement imaginaire qu elle r sulte d institutions sociales inappropri es et de la vanit humaine A l inverse il se peut que la valeur des m taux pr cieux soit admise comme l gitime car m me le d sir de bijoux est r el et justifi L utilit objective des m taux pr cieux n est pas ni e au contraire la validit g n rale de l exigence de services mon taires est mise en doute parce qu il a exist autrefois une soci t sans monnaie et que de toute fa on une telle soci t est concevable Vouloir que la qualit de bien r clame une utilit natu
44. nag re moyenne est en r gle g n rale capable de distinguer ce qui est bon et salutaire pour sa famille de ce qui ne l est pas La d mocratie politique et la d mocratie conomique d pendent l une de l autre Une constitution d mocratique est le corollaire politique soit d une communaut primitive de propri taires de fermes familiales soit d une conomie de march Un syst me socialiste implique des pouvoirs dictatoriaux illimit s pour le chef Ce qui a cr le gouvernement repr sentatif dans les pays de la civilisation occidentale ce fut le remplacement progressif du syst me f odal en voie de d sagr gation par le capitalisme Ce qui a inaugur une nouvelle re de dictatures sanglantes ce furent les lents progr s de l immixtion du gouvernement dans les affaires Le syst me socialiste n abolit pas seulement la d mocratie du march Il est tout aussi incompatible avec la d mocratie politique La plupart des gens sont tromp s cet gard par la terminologie inappropri e du discours politique actuel qui tablit une distinction fallacieuse entre des partis de gauche et des partis de droite Dans les parlements europ ens du d but du XIX si cle les partis combattant l absolutisme et r clamant davantage de parlementarisme si geaient traditionnellement la gauche du pr sident et leurs adversaires les soutiens de l absolutisme sa droite Aux tats Unis on qualifie aujourd hui les d fenseurs de l
45. pargne additionnelle tout comme la non consommation d une pargne d j accumul e ne sont jamais automatiques mais toujours le r sultat d une abstinence intentionnelle de consommation imm diate Par cette abstinence l pargnant s attend tre pleinement r compens soit en gardant quelque chose pour une consommation ult rieure soit en acqu rant la propri t d un bien du capital L o il n y a pas d pargne aucun bien du capital ne voit le jour Et il n y a pas d pargne sans but Un homme diff re sa consommation pour am liorer des conditions futures Il peut vouloir am liorer ses propres conditions ou celles de certaines autres personnes donn es Il ne s abstient pas simplement de consommer pour le plaisir de quelqu un d inconnu Il ne peut y avoir de bien du capital qui ne soit pas poss d par un propri taire donn Les biens du capital voient le jour en tant que propri t d un individu ou d un groupe d individus qui pouvaient consommer certaines choses mais qui ont renonc cette consommation pour une utilisation ult rieure La fa on dont les biens du capital voient le jour comme propri t priv e d termine les institutions du syst me capitaliste Bien entendu les h ritiers actuels de la civilisation capitaliste laborent galement le plan d un corps social mondial qui obligerait chaque tre humain se soumettre tous ses ordres Dans un tel univers socialiste tout
46. partition injuste des colonies et des mati res premi res C est tout particuli rement en vue des n gociations venir au sujet d une nouvelle r partition des mati res premi res et des colonies qu ils d sirent atteindre l autarcie parce qu ils veulent pouvoir jeter dans les plateaux de la balance une p e ac r e Peut tre comprendrons nous mieux maintenant le r le jou par l autarcie dans les plans de ces deux puissances Elles n envisagent pas l autarcie dans les limites actuelles du territoire national comme une mesure durable mais seulement comme une mesure temporaire en vue de la pr paration de la prochaine guerre pour la supr matie C est cette guerre que M Hitler fait fr quemment allusion dans son livre Mein Kampf s Bien entendu la politique de l autarcie n appara t pas plus raisonnable si on la consid re comme une pr paration la prochaine guerre que si on la consid re comme une institution militaire durable Cf Hitler Mein Kampf 42 dition Munich 1933 pp 726 743 757 766 Certains experts militaires estiment que la guerre future sera enti rement diff rente de la derni re guerre mondiale Ils supposent que l agresseur parviendra tr s rapidement ses fins s il attaque l improviste un pays qui n est pas conscient du danger et qui n est par cons quent pas pr t r sister D un seul coup cet berfallskrieg peut amener la victoire d cis
47. ratives parlent de ces conomies p cuniaires dans un style ampoul Les membres des coop ratives sont des gens qui veulent acheter au prix le plus bas possible Les employ s des coop ratives sont des gens qui croient que l emploi le plus r mun rateur qu ils puissent trouver est un emploi aupr s de leur employeur une coop rative En prenant la d fense des privil ges fiscaux et d autres pr rogatives accord es aux coop ratives ces membres et ces employ s se battent pour leurs propres int r ts mat riels Ils veulent am liorer leur propre niveau de vie ils ont envie de consommer davantage Il n est pas convenable de leur part d avoir recours des phrases qui ne sont appropri es que pour d crire le travail de moines d vots faisant preuve d abn gation ou de religieuses soignant des personnes atteintes de la l pre 15 Thid pp 196 197 116 Thid p 422 117 Cf E S Bogardus Dictionary of Cooperation New York et Chicago Cooperative League of the U S A 1943 et 1945 p 54 FR Cf Kallen The Decline and Rise of the Consumer p 294 Une entreprise coop rative cherche faire baisser le prix du savon ou de l essence ce n est pas une manifestation concr te de la fraternit humaine Lors de leurs achats les coop ratives n gocient avec les fournisseurs en embauchant de l aide elles n gocient avec les employ s Les relations contractuelles mutuelles entre l association coop
48. tique du principe du parti unique et supprimait en cons quence toutes les id es dissidentes Il y avait pourtant une diff rence manifeste entre les applications bolchevique et fasciste de ce principe Par exemple il y avait en Italie un ancien membre du groupe parlementaire des d put s communistes qui resta loyal jusqu sa mort aux principes communistes le professeur Antonio Graziadei Il touchait une pension du gouvernement laquelle il avait droit comme professeur m rite et tait libre d crire et de publier chez un 147 Qf Bismarck Gedanken und Erinnerungen New York 1898 vol I p 1 148 Cf H Laski article Liberty dans Encyclopedia of the Social Science IX p 443 des diteurs italiens les plus importants des livres marxistes orthodoxes Son absence de libert tait certainement moins grande que celle des communistes russes qui comme le professeur Laski avait choisi de le dire avaient sans doute un sentiment total de libert Le professeur Laski prenait plaisir r p ter le truisme selon lequel la libert signifie toujours en pratique la libert au sein de la loi Il ajoutait que la loi vise toujours assurer la s curit d un mode de vie jug satisfaisant par ceux qui dominent la machine de l tat C est une description correcte des lois d un pays libre si elle signifie que la loi vise prot ger la soci t contre les conspirations voulant enflammer la gu
49. traitant des restrictions la migration sont tr s rares par rapport aux publications concernant les autres mesures de la politique conomique actuelle Il est encore plus frappant de constater combien les marxistes s efforcent de d velopper des hypoth ses artificielles et futiles pour expliquer que l imp rialisme provient de difficult s qui seraient inh rentes au r gime capitaliste Les ennemis du marxisme fascistes et nationalistes ne sont pas plus pr ts discuter le probl me des barri res la migration Leur philosophie est contraire l migration Ils d sirent conserver tous leurs hommes pour la guerre future Ils veulent conqu rir les pays les plus riches et se les annexer Ils refuser d envoyer leurs enfants comme migrants dans les pays trangers Leur rem de la situation du Volk ohne Raum peuple sans espace est la conqu te La pression de la population d Italie fortement aggrav e par les restrictions que la migration a connues apr s la guerre n incite pas M Mussolini critiquer la politique des pays qui refusent les immigrants italiens Il n en fait pas mention sur la liste de ses griefs Au contraire d sireux d accro tre sa force militaire il se prononce contre l migration et d sire augmenter le taux des naissances Il y a encore une troisi me raison de sous estimer l importance des barri res la migration Les repr sentants les plus minents de l esprit internatio
50. un tat d esprit dans lequel les classes les nations et les individus se trompent quant leurs v ritables int r ts et s accrochent des doctrines nuisant leur propre bien tre Malgr leurs affirmations r p t es que l tre cr e par un processus myst rieux les bonnes id es ils louent les grands hommes pour les avoir d couvertes reconnaissent que certaines personnes imaginent des id es inadapt es leur tre et croient que la propagande est n cessaire pour impr gner les gens des doctrines convenant leur tre Eux aussi par cons quent admettent que ce sont les doctrines et non le simple tat des choses qui engendrent les conflits Il existe un autre sophisme largement r pandu selon lequel les hommes seraient pour des raisons inn es ou cause de leur environnement pr dispos s en faveur d une Weltanschauung repr sentation du monde ou d une philosophie particuli res Les hommes ayant diff rentes philosophies seraient en d saccord sur tout leurs opinions ne pourraient jamais s harmoniser aucun accord ne pourrait tre atteint Cela aussi si c tait vrai rendrait la soci t et la coop ration sociale impossibles Mais ce n est pas vrai Tous les hommes malgr les lignes qui les divisent veulent les m mes choses dans ce monde Ils veulent prot ger leur propre vie et celles des membres de leur famille contre tous les dommages et veulent accro tre leur bien tre mat riel Ils lu
51. une l autre Le nationalisme conomique est le corollaire des politiques int rieures actuelles d intrusion du gouvernement dans les affaires et de planification nationale tout comme le libre change tait le compl ment de la libert conomique int rieure Il peut y avoir du protectionnisme dans un pays connaissant le libre change l int rieur de ses fronti res mais l o il n y a pas de libre change int rieur le protectionnisme est indispensable Le pouvoir d un gouvernement national est limit au territoire sur lequel il exerce sa souverainet Il n a pas le pouvoir d intervenir directement sur la situation l tranger L o le libre change ext rieur existe la concurrence trang re s opposerait m me court terme aux buts poursuivis par les diverses mesures d intervention gouvernementale dans les affaires int rieures L o le march int rieur n est pas dans une certaine mesure isol des march s trangers il ne peut tre nullement question de contr le par le gouvernement Plus une nation va loin dans la voie de la r glementation publique et de l autoritarisme plus elle est pouss e vers l isolement conomique La division internationale du travail devient suspecte parce qu elle emp che le plein usage de la souverainet nationale La tendance l autarcie est fondamentalement une tendance de la politique conomique int rieure elle r sulte des tentatives pour rendre l t
52. velopp e avec les m mes m thodes de recherche que celles qui ont permis de d velopper la science physique partir de l exp rience La r futation de la doctrine positiviste concernant l Histoire a t faite par plusieurs philosophes allemands en premier lieu Wilhelm Windelband et Heinrich Rickert Ils ont attir l attention sur ce qui constitue la diff rence fondamentale entre l Histoire r cit de l action humaine et les sciences de la nature L action humaine est intentionnelle elle cherche atteindre certaines fins choisies et ne peut pas tre tudi e sans faire r f rence ces fins et P Histoire est en ce sens nous devons insister uniquement en ce sens finaliste Alors que pour les sciences de la nature le concept de fins et de causes finales leur est tranger Il y a ensuite une deuxi me diff rence fondamentale Dans les sciences de la nature l homme est capable d observer au cours d une exp rience de laboratoire les effets du changement d un seul facteur tous les autres facteurs susceptibles de produire des effets demeurant inchang s Ceci permet de trouver ce que les sciences de la nature appellent des faits tablis par l exp rience Ce type de technique de recherche n est pas disponible dans le domaine de l action humaine Toute exp rience concernant l action humaine est historique c est dire est une exp rience de ph nom nes complexes de changements produits par l op
53. Ce projet fut le sch ma directeur de l tat providence moderne Son objectif tait d accro tre le revenu du travailleur moyen pour atteindre un meilleur niveau de vie Ceci fut fait par l intervention politique et par une l gislation favorisant le travailleur Les syndicats ouvriers prosp r rent cette poque et la s curit sociale fut institu e pour la premi re fois Note de l dition am ricaine du ch mage et engendre de mauvaises affaires Ils r clameraient un retour aux conditions en vigueur avant l intervention du gouvernement c est dire un retrait de la mesure n faste Mais les choses sont diff rentes quand il y a une protection emp chant les firmes trang res de faire concurrence sur le march int rieur ou rendant pour le moins une telle concurrence tr s co teuse L entrepreneur national peut alors r agir l accroissement des co ts par une hausse des prix Le gouvernement et les partisans de sa politique triomphent ils sont convaincus que leurs m thodes pour am liorer le bien tre mat riel des travailleurs a r ussi Mais ce qu ils ne voient pas c est que le public doit payer la note et que les travailleurs doivent supporter des prix plus lev s Il en va de m me en ce qui concerne les hausses de salaire r sultant de la contrainte et de la pression syndicales Les taux de salaires sur un march du travail libre sont plus lev s aux tats Unis que dans tout autre pays l
54. Grande Bretagne et l Australie et entre la Grande Bretagne et l Allemagne ou entre l Allemagne et l Australie Le fait que son roi est en m me temps le souverain de l Australie ne comporte aucun avantage pour l acheteur britannique de laine pas plus que le fait que les citoyens de l Australie parlent l anglais et sont les descendants d anc tres britanniques L acheteur allemand se mesure avec l acheteur britannique danois ou polonais sur le march de la laine dans des conditions de parfaite galit Supposons au contraire que la Bavi re soit s par e du Reich N tait l intervention gouvernementale dans le syst me mon taire et le contr le des devises le commerce entre la Bavi re et le reste du Reich n en serait nullement affect Ce que les Saxons ach tent en Bavi re doit se payer soit par des exportations directes soit par un commerce triangulaire que la Bavi re fasse partie du Reich ou non C est une erreur de croire que les achats de marchandises import es font br che dans le stock de devises de la nation Il est faux de dire un homme N achetez pas cette marchandise trang re parce qu il faudra consacrer cette op ration une partie du tr sor national de devises trang res La quantit de devises trang res est essentiellement mobile Les avoirs en devises trang res sont en flux et en reflux continuels Ils s puisent et se reconstituent tous les jours En achet
55. Mises a t l un des trait s les plus remarquables de th orie mon taire dans la litt rature allemande Il souligne que Mises tait devenu une personnalit reconnue du fait de son r le dans la fin de l hyperinflation autrichienne du d but des ann es 20 Fritz Machlup notait qu au d but des ann es 20 Ludwig von Mises tait le seul pour autant que je sache souligner le ph nom ne de la consommation du capital caus par l inflation et la fiscalit du gouvernement autrichien en raison de leurs effets sur la balance des capitaux Dans son tude historique de la th orie des co ts James Buchanan souligne que Ludwig von Mises tait la principale source d inspiration de l cole subjectiviste d velopp e dans les ann es 30 la London School of Economics et reprise plus r cemment par l cole autrichienne contemporaine Pourtant durant la majeure partie de l apr s guerre les crits de Mises n ont eu aucun retentissement aupr s des conomistes bien qu il continu t donner des conf rences qu il publi t de nombreux livres durant cette p riode et qu il poursuivit ses activit s d enseignement l Universit de New York jusqu sa retraite en 1969 l ge de 89 ans Sa prise de position l gard de la th orie keyn sienne permet de comprendre cette situation curieuse partir de 1945 la th orie keyn sienne a occup les esprits des conomistes de mani r
56. T est peut tre int ressant pour l histoire des id es de savoir que le jeune Sigmund Freud avait collabor comme traducteur l dition allemande des uvres compl tes de John Stuart Mill dit es par Theodor Gomperz l historien autrichien de la philosophie grecque ancienne Joseph Breuer tait lui aussi comme l auteur de ces lignes peut en attester familier des grands ouvrages de la philosophie utilitariste Un homme n agirait pas non plus s il ne voyait aucune possibilit d am liorer sa condition quand bien m me elle ne lui conviendrait pas A proprement parler seul un accroissement de satisfaction une diminution du malaise devrait tre appel fin et donc tous les tats qui apporteraient un tel accroissement devraient tre qualifi s de moyens Dans le langage de tous les jours les gens utilisent une terminologie vague Ils appellent fins des choses qui devraient tre plut t appel es moyens Ils disent Cet homme n a qu une fin savoir accumuler davantage de richesses au lieu de dire Il consid re l accumulation d une quantit plus grande de richesses comme le seul moyen d obtenir davantage de satisfaction S ils devaient utiliser ce mode d expression plus ad quat ils viteraient de faire certaines erreurs courantes Ils se rendraient compte que personne d autre que l individu lui m me ne peut d cider ce qui le satisfait lui le plus et ce qui le satisfait moins Ils comprendr
57. a en fait plus de monnaie du tout mais un syst me de compensation sans substance et sans importance qui ne peut pas tre consid r comme de la monnaie au sens usuel du terme Il s agit plut t d un syst me comptable irr alisable et m me inimaginable d un num raire tel certains conomistes pensent que la monnaie id ale devrait tre Si l on peut appeler cela de la monnaie ce serait alors une monnaie neutre Mais nous ne devrions jamais oublier que l tat d quilibre est purement hypoth tique que ce concept n est rien d autre qu un outil pour nous aider dans notre travail intellectuel Incapables de faire des exp riences les sciences sociales doivent forger ce genre d outils Mais nous devons tre tr s prudents en les utilisant Nous devons tre conscients que l tat d quilibre statique ne peut jamais tre obtenu dans la vie r elle Encore plus important est le fait que dans cet tat hypoth tique l individu ne fait pas de v ritables choix n agit pas et n a pas trancher entre des possibilit s incompatibles La vie dans cet tat hypoth tique est donc priv e de son l ment essentiel En construisant cet tat hypoth tique nous voulons seulement comprendre les raisons de l action qui sous entendent toujours un changement en imaginant des conditions o aucune action n a lieu Mais un monde sans changement serait un monde mort Nous n avons pas traiter de la mort mais de la vie de l
58. ant d autres avantages ne recherchaient que l panouissement du Collectif persuad s ou contraints par des chefs surhumains toutes les affirmations de la prax ologie resteraient valides et l Histoire n aurait aucune raison de changer de m thode d approche 8 La v ritable raison du d nigrement populaire des sciences sociales est la r pugnance accepter les restrictions impos es par la nature aux tentatives humaines Cette r pugnance est potentiellement pr sente chez tout le monde et tr s forte chez le n vros Les hommes se sentent malheureux parce qu ils ne peuvent pas avoir deux choses incompatibles en m me temps parce qu ils doivent payer un prix pour tout et ne peuvent jamais atteindre la pleine satisfaction Ils bl ment les sciences sociales parce qu elles ont d montr la raret des facteurs qui pr servent et renforcent les forces vitales et cartent le malaise Ils les d nigrent parce qu elles d crivent le monde tel qu il est et non tel qu ils aimeraient qu il soit c est dire comme un univers d occasions illimit es Ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre que la vie est pr cis ment une r sistance active contre les conditions d favorables et ne se manifeste qu au cours de cette lutte et que la notion d une vie lib r e de toute limitation et de toute restriction est m me inconcevable pour un esprit humain La raison est le principal quipement de l homme dans la lutt
59. au sein de la cat gorie des substituts de monnaie d une distinction entre certificats mon taires substituts mon taires enti rement couverts par de la monnaie et moyen fiduciaire substitut mon taire non couvert par de la monnaie Mais il s agit l avant tout d une question de convenance terminologique Cette question gagne cependant en importance en raison de la difficult et de la complexit des probl mes Ce n est pas comme on l affirme encore si souvent l octroi de cr dits mais l mission de moyens fiduciaires qui cause les effets sur les prix les salaires et les taux d int r t que la th orie bancaire a tudier Il est par cons quent inappropri de qualifier la th orie bancaire de th orie des moyens fiduciaires 5 Le calcul conomique et le probl me de la stabilit de la valeur La vieille conception largement accept e de la monnaie comme talon des prix et de la valeur est hors de propos pour la th orie moderne Mais le fait que la th orie subjectiviste de la valeur n a pas accord plus d attention l importance de la monnaie dans le calcul conomique ainsi qu au probl me du calcul conomique en g n ral n est pas un oubli totalement anodin Traditionnellement l conomie th orique s pare la th orie de l change sans interm diaire change direct de la th orie de l change avec interm diaire change indirect Cette division de la catallax
60. avaient dit la seule race v ritablement humaine tous les autres peuples n tant que des bons rien et des perdants Ils 70 1928 sont agressifs parce qu ils croient que le nationalisme agressif est la meilleure et la seule m thode pour promouvoir leur bien tre mat riel M Carlton Hayes anciennement de l Universit de Columbia et aujourd hui ambassadeur des tats Unis en Espagne et le professeur Walter Sulzbach anciennement de l Universit de Francfort et aujourd hui Pomona College en Californie nous ont offert de brillantes analyses du chauvinisme Mais ils se trompent tous les deux en confondant nationalisme et chauvinisme Le chauvinisme n a par ailleurs pas engendr le nationalisme Son seul r le dans le projet des politiques nationalistes est d tre un ornement dans les manifestations et les festivals du nationalisme Les gens sont remplis de joie et de fiert quand les orateurs officiels les saluent comme l lite de l humanit louent les m rites immortels de leurs anc tres et lPinvincibilit de leurs forces arm es Mais quand les mots s vanouissent et que la c l bration touche sa fin les participants retournent chez eux et vont se recoucher Ils ne montent pas sur le cheval de bataille Le nationalisme ne peut pas tre expliqu ou excus par une intoxication de chauvinisme C est une politique de politiciens machiav liques lucides c est le r sultat d un raisonnement
61. cessaire de r former de mani re radicale la th orie conomique ce changement ne prendra pas la direction sugg r e par les critiques actuels Leurs objections ont t tout jamais profond ment r fut es 5 Pour tre complet nous devons faire remarquer qu il existe un troisi me usage du terme entrepreneur en droit usage qu il faut distinguer soigneusement des deux autres mentionn s plus haut II Le traitement de l irrationnel dans les sciences sociales Publi pour la premi re fois dans Philosophy and Phenomenological Research num ro 4 Juin 1944 1 L une des manifestations de l actuelle r volte contre la raison est la tendance critiquer les sciences sociales pour tre purement rationnelles La vie et la r alit disent les critiques sont irrationnelles il est tout fait erron de les traiter comme si elles taient rationnelles et ouvertes une interpr tation par le biais du raisonnement Le rationalisme ne fixe son attention que sur des questions secondaires ses connaissances sont superficielles et manquent de profondeur il n entre pas dans l essence des choses C est une absurdit de faire entrer de force dans d arides plans rationnels dans des abstractions exsangues la grande vari t des ph nom nes du vivant Ce qu il faudrait c est une science de l irrationnel et une science irrationnelle La cible principale de ces attaques est la science th orique de l
62. change entre la monnaie et les biens Rattach e au concept de la vitesse de circulation de la monnaie se trouve l image mentale que la monnaie ne deviendrait utile qu l instant de la transaction mais ne serait que st rile et inutile sinon Une distinction entre monnaie active et monnaie st rile est galement faite lorsque l on parle de la th saurisation mon taire et que l on proc de une comparaison entre la quantit de monnaie th sauris e et la quantit de monnaie qui serait n cessaire pour rendre des services mon taires ce qui la distingue du cas pr c dent est la fa on dont on trace la fronti re entre monnaie active et monnaie st rile Les deux distinctions doivent tre cart es Le service que rend la monnaie ne se confine pas aux transactions Elle ne remplit pas son r le uniquement au moment o elle passe d une main une autre Elle rend aussi des services quand elle reste dans la caisse en qualit de bien le plus commercialisable en anticipation de son futur usage comme moyen d change g n ralement employ La demande de monnaie des individus tout comme celle de la totalit de l conomie est d termin e par le d sir de conserver des liquidit s et non par le volume total des transactions effectuer durant une certaine dur e Diviser la quantit de monnaie en deux parties l une destin e rendre de v ritables services mon taires et l autre servant de r se
63. clament que la politique bancaire soit li e aux r sultats de ces mesures de sorte que les banques soient oblig es de faire de la stabilit du pouvoir d achat de l unit mon taire le but de leur politique de cr dit Par cons quent avant d aller plus loin nous devons tudier la question de savoir si les diverses m thodes propos es pour mesurer les fluctuations du pouvoir d achat fournissent effectivement un instrument pouvant tre utilis avec profit pour les objectifs de la politique conomique 4 Les diverses m thodes de mesures des fluctuations du pouvoir d achat et leur importance vis vis du probl me de la stabilisation L hypoth se que les changements du pouvoir d achat de la monnaie sont susceptibles d tre mesur s de mani re exacte se fonde sur la croyance que les modifications des rapports d change entre les biens et services individuels sont suffisamment prises en compte lorsque l on utilise une moyenne g n rale C est sur cette fiction que se base le concept de niveau des prix la seule chose qui semble n cessaire c est de d terminer si ce niveau a mont ou baiss dans l ensemble Le d sint r t reconnu vis vis des changements relatifs entre les prix des biens et services individuels a t entretenu par le fait que parmi les cons quences des changements du pouvoir d achat les effets pris en compte ont t principalement ceux qui avaient pour origine la fonction
64. communiste du monde est un objectif assez fr quent des gouvernements de l Occident Il est la mode chez certains snobs de vanter le despotisme illimit de la Russie ou de la Chine Et le pire de tout partir des imp ts collect s sur les revenus du secteur priv certains gouvernements en particulier celui des tats Unis donnent de nombreuses subventions aux gouvernements qui doivent faire face aux immenses d ficits pr cis ment parce qu ils ont nationalis beaucoup d entreprises tout sp cialement les chemins de fer les services de poste et de t l graphie ainsi que de nombreux autres Dans les parties pleinement industrialis es de notre globe dans les pays de l Europe de l Ouest de l Europe centrale et de l Am rique du Nord le syst me de l entreprise priv e non seulement survit mais s am liore sans cesse et augmente les services qu il rend Les hommes d tat les bureaucrates et les politiciens regardent de travers le monde des affaires La plupart des journalistes les crivains de fiction et les professeurs d Universit propagent diverses versions du socialisme La g n ration montante est impr gn e de socialisme l cole On n entend que tr s rarement une voix critiquant les id es plans et actions socialistes Mais pour ces personnes du monde industriel le socialisme n est plus une force vivante Il n est plus question de nationaliser d autres branches de l industrie
65. concerto ou le bruit d une chute d eau Il est la mode de nos jours de qualifier de laboratoires les bureaux statistiques Ceci est trompeur Le mat riau que fournissent les statistiques est historique ce qui veut dire le r sultat d un ensemble complexe de plusieurs forces Les sciences sociales ne b n ficient pas de l avantage de pouvoir observer les cons quences du changement d un seul l ment les autres conditions restant constantes Il s ensuit que les sciences sociales ne peuvent jamais utiliser l exp rience pour v rifier leurs nonc s Chaque fait et chaque exp rience que nous avons traiter est ouvert diverses interpr tations Bien entendu l exp rience d un ensemble complexe de ph nom nes ne peut jamais prouver ou r futer une affirmation la mani re dont une exp rimentation prouve ou r fute Nous n avons aucune exp rience historique dont le sens est jug pareillement par tous Il n y a pas de doute que jusqu pr sent dans l Histoire seules les nations qui ont bas leur ordre social sur la propri t priv e des moyens de production ont atteint un stade relativement lev de bien tre et de civilisation N anmoins personne ne consid rerait qu il s agit d une r futation incontestable des th ories socialistes Dans le domaine des sciences de la nature il y a aussi des avis diff rents concernant l interpr tation des faits complexes Mais la libert d explication est limi
66. cons quence de leur adh sion aux principes du contr le de l conomie par le gouvernement Tel tait le cas de l Allemagne de l Italie et du Japon Ils disaient vouloir obtenir une juste part des ressources de la terre et voulaient ainsi une nouvelle distribution des r gions produisant les mati res premi res Mais ces autres pays n taient pas vides leurs habitants n taient pas pr par s se consid rer comme des d pendances de leurs mines et de leurs plantations Ils n aspiraient pas l autorit allemande ou italienne D o la naissance de conflits 9 La souverainet dans le monde d aujourd hui Le principe de la souverainet nationale n est pas un obstacle la division internationale du travail ni la collaboration pacifique de toutes les nations au sein du cadre d une Grande soci t mondiale condition que chaque nation adh re sans r serves aux politiques de la d mocratie et du capitalisme Dans l environnement socio conomique de la soci t de march laissez faire laissez passer l tat n est pas un Dieu omnipotent mais comme Lassalle avait l habitude de le dire avec m pris un simple veilleur de nuit L tat n est pas une fin encore moins la seule et ultime fin mais un simple moyen destin promouvoir le bien tre des citoyens Le fait de reconna tre le caract re indispensable de la propri t priv e des moyens de production et de l change sur un marc
67. contraire moins grand et leur emploi revient plus cher En recherchant de tels succ dan s il peut arriver un jour ou l autre qu on invente quelque chose de nouveau qui soit plus satisfaisant que la marchandise pr c demment en usage Toutefois pour le moment on ne peut s appuyer sur de vagues probabilit s il faut compter avec les r alit s Nous avons envisager ce fait que les nations d sirent se rendre conomiquement ind pendantes en rempla ant certaines mati res premi res et denr es alimentaires import es par un succ dan plus cher et moins bon produit sur leur sol Elles croient que ces inconv nients sont compens s par le fait que le pays se lib re de la production trang re et pourra s en passer par cons quent en temps de guerre Elles estiment que lorsque des probl mes de d fense nationale se posent il est possible de n gliger la question du prix de revient La seule chose qui ait du prix leurs yeux c est l ind pendance Toutefois ce raisonnement est fallacieux Il n est pas vrai qu il soit sans importance que la production d une marchandise utile la guerre soit plus ou moins co teuse Les prix de revient plus lev s indiquent que la m me quantit de capital et de travail produits moins Si un pays bellig rant est forc d employer plus de capital et plus de travail pour obtenir une quantit donn e de marchandise il en sera moins abondamment pourvu que ses adversaires En pa
68. convaincus que le capitalisme tait pour toujours raide mort et que le socialisme seul pouvait par cons quent diriger toutes les nations Mais eux aussi devaient admettre qu ils n avaient pas de plan d action Le plan du Socialisme de Guilde qui re ut une publicit flamboyante tait simplement un non sens comme tout le monde dut rapidement l admettre Il disparut discr tement de la sc ne politique britannique Mais bien s r la d b cle intellectuelle du socialisme et particuli rement du marxisme l Ouest ne chang rent pas les conditions l Est en Russie et dans les autres pays d Europe orientale et la Chine entreprit une nationalisation compl te Pour eux ni la r futation critique des doctrines des marxiens et autres socialistes ni l chec de toutes les exp riences de nationalisation n avaient de signification Le marxisme devint la quasi religion des nations arri r es qui avaient h te d obtenir les machines et avant tout les armes mortelles d velopp es l Ouest Mais ces nations rejetaient la philosophie qui avait produit les r sultats sociaux et scientifiques de l Ouest La doctrine politique de l Est r clamant une socialisation imm diate totale de toutes les sph res de la vie et l extermination sans piti de tous les opposants re ut un soutien plut t sympathique de la part des nombreux partis et politiciens influents des pays occidentaux Construire des ponts en direction du secteur
69. coop ration internationale dans le domaine de la politique mon taire il faut dire un mot de l influence de la politique bancaire sur le pouvoir d achat En raison des inconv nients r sultant des manipulations du pouvoir d achat le principe qui sous tend l talon or pur est qu il est pr f rable de faire d pendre la quantit mondiale de monnaie des hasards de la production d or Telles que sont les choses aujourd hui un talon or pur nous donnerait un syst me mon taire o le prix des biens ba sserait lentement Il est peu probable que des d couvertes d or surviennent nouveau une chelle telle que le pouvoir d achat de l or diminue Mais qu il monte ou qu il baisse le pouvoir d achat avec un talon or pur se modifie en tout cas lentement et les changements se produisent pendant une tr s longue p riode dans le m me sens Avec un talon or pur un accroissement de la quantit mondiale de monnaie au sens large ne peut venir que de la production et de la mise en circulation sous forme de monnaie d or nouveau Une baisse de la quantit de monnaie ne peut venir que du d tournement de l or de son usage mon taire vers des usages industriels Une caract ristique de l talon or est que les banques ne peuvent pas accro tre la quantit de leurs billets et les d p ts vue sans une couverture en or sup rieure au montant en circulation au moment o le syst me a t introduit La loi sur la b
70. coop ratives qu ceux des soci t s commerciales Etudions en d tail les arguments avanc s par les coop ratives en faveur de leurs privil ges fiscaux 1 La transaction entre une coop rative et ses membres ne serait pas une vente et un achat Le processus explique un minent porte parole des coop ratives M James Peter Warbasse pr sident m rite de la Ligue Coop rative des tats Unis est simple Un groupe de gens r unissent un certain montant d argent avec lequel elles ach tent des biens pour les mettre dans les rayons de leur magasin de vente Ils poss dent les biens et ne peuvent donc pas se les vendre eux m mes Quand un membre veut certains de ces biens il va au magasin et prend par exemple une bo te de petits pois Les petits pois sont d j lui il les a d j pay s Or cette description est impropre et trompeuse du d but la fin Le groupe d individus dont parle M James Peter Warbasse ne se contente pas de r unir une certaine somme d argent Ils cr ent une association organis e dans le cadre d une loi bien pr cise de leur tat Ils agissent intentionnellement de cette fa on et en pleine connaissance de la loi parce qu ils souhaitent que cette association soit reconnue par la l gislation et les tribunaux comme une entit juridique qui ne puisse poursuivre et tre poursuivie que sous sa raison sociale de sorte que les associ s individuels ne soient pas oblig s de r pondre
71. d tude de points de vue autres que celui du jugement moral Ils furent oblig s de reconna tre une r gularit qu ils compar rent celles dont ils avaient d j l habitude dans le domaine des sciences de la nature Depuis l poque de Cantillon de Hume des Physiocrates et d Adam Smith la th orie conomique a fait des progr s continus bien que non constants Au cours de ce d veloppement elle est devenue bien plus qu une th orie du fonctionnement du march dans le cadre d une soci t bas e sur la propri t priv e des moyens de production C est depuis un certain temps une th orie g n rale de l action humaine des choix et des pr f rences des hommes 2 Les l ments de la connaissance sociale sont abstraits et irr ductibles de quelconques images concr tes pouvaient tre appr hend es par les sens Pour les rendre plus faciles visualiser certains aiment recourir au langage m taphorique Pendant un temps les m taphores biologiques taient tr s populaires Il y avait des crivains qui pouss rent cette m taphore des extr mit s ridicules Il suffira de citer le nom de Lilienfeld Cf par exemple La Pathologie Sociale de Paul von Lilienfeld Paris 1896 Quand un gouvernement emprunte de largent la maison Rothschild la sociologie organique se repr sente l op ration de la fa on suivante La maison Rothschild agit dans cette occasion parfaitement en analogie av
72. d crire les antagonismes contemporains est certainement un euph misme Ce que nous avons en face de nous ce sont des conflits consid r s comme irr conciliables et conduisant des guerres presque perp tuelles des guerres civiles et des r volutions Pour autant qu il y ait la paix la raison n en est certes pas l amour de la paix sur la base de principes philosophiques mais le fait que les groupes concern s n ont pas encore termin leur pr paration au combat et qu ils attendent pour des questions d efficacit un moment plus propice pour frapper les premiers Alors qu ils luttent les uns contre les autres les gens ne sont pas en d saccord propos du consensus sur les doctrines sociales contemporaines C est un dogme presque universellement accept que de dire qu il existe des conflits irr m diables entre les int r ts des diff rents groupes Les avis ne diff rent g n ralement parlant qu en ce qui concerne la question de savoir ce qu il convient de consid rer comme des groupes authentiques et par cons quent quels sont les v ritables conflits Les nationalistes disent que ce sont les nations ce qui veut dire les groupes linguistiques en Europe qui constituent les v ritables groupes et pour les marxistes ce sont les classes sociales Mais il y a unanimit propos de la doctrine selon laquelle un groupe authentique ne peut prosp rer sans que ce soit au d triment d autres groupes authen
73. de biens mat riels n cessaires pour obtenir une unit de production est plus lev e et de son expansion l o la quantit de ces biens est plus faible Avec le libre change pour les produits et le capital et des barri res l immigration pour la main d uvre il pr vaudrait en Am rique une tendance conduisant pr f rer les branches de la fabrication dans lesquelles les salaires forment une part plus petite des co ts de production totaux Le pays favoriserait davantage l expansion de l industrie lourde et moins les branches exigeant comparativement plus de main d uvre Les importations qui en r sulteraient n aboutiraient ni une mauvaise situation de l conomie ni au ch mage Elles seraient compens es par une augmentation de l exportation de biens pouvant tre produits le plus avantageusement dans notre pays Elles augmenteraient le niveau de vie en Am rique et l tranger 6 Le lecteur doit garder l esprit que ces lignes ont t crite en 1943 Note de l dition am ricaine Les industries de transformation am ricaines n ont besoin d aucune protection Elles sont les premi res dans le monde en dehors de quelques branches particuli res comme la couture parisienne et le tissu anglais Les conditions de production naturelles sont extr mement favorables aux tats Unis l offre de capital y est plus abondante que partout ailleurs l ing niosit de ses entrepreneurs l efficacit
74. de l conomie appliqu e est de d couvrir les m thodes appropri es pour parvenir des fins donn es dans le domaine de la coop ration sociale Mais si les scientifiques chouent dans ces tentatives ou si les agents n utilisent pas correctement les moyens recommand s le r sultat ne r pond pas aux attentes des agents Or une action mal adapt e la fin recherch e est encore une action Si nous disons qu une action inadapt e et inopportune est irrationnelle nous ne lui nions pas sa nature d activit intentionnelle et ne r futons pas l affirmation selon laquelle la seule fa on de concevoir ce concept et son essence nous est fournie par la prax ologie L conomie ne traite pas d un homo conomicus imaginaire comme des fables tenaces le lui reprochent mais d un homo agens tel qu il est souvent faible stupide irr fl chi et mal duqu Il lui importe peu que ses motifs et ses motions soient qualifi s de nobles ou de bas Elle ne pr tend pas que l homme recherche exclusivement davantage de richesses mat rielles pour lui ou sa famille Ses th or mes sont neutres vis vis des jugements de valeur ultimes et valent pour toute action quelle que soit son efficacit tudier quelles sont les fins que poursuivent les gens et quels sont les moyens qu ils utilisent pour r aliser leurs plans ne rel ve pas du domaine de la prax ologie mais de celui de l Histoire 5 Une erreur fr quente consiste supp
75. de l or a continuellement baiss Il n est nul besoin d analyser ce qui a t g n ralement crit sur l ampleur de ce changement ou sur ses raisons Mais il faut souligner un point avec une insistance sp ciale parce qu il a t en r gle g n rale malheureusement totalement oubli dans les r cents d bats autour du probl me Je veux parler du fait que la principale cause de la chute du pouvoir d achat de l or au cours de la p riode en question r side dans les politiques mon taires des divers gouvernements bien plus que dans les conditions de production d or Dans leurs politiques mon taires les diff rents gouvernements ont d lib r ment cherch conomiser l or ces efforts aboutissant une baisse bien plus forte du pouvoir d achat de lor que celle qui se serait produite si aucune tentative n avait t faite pour retirer l or de la circulation r elle Si nous avions des pi ces d or effectivement en circulation tous les jours partout dans le monde comme c tait le cas il y a quelques d cennies en Allemagne et en Angleterre et si les banques d mission des tats plus petits et plus pauvres conservaient des r serves mon taires en or v ritable et non pour la majorit en titres d or exigibles aupr s des pays trangers la d pr ciation de l or n aurait pas eu lieu du tout ou ne se serait du moins pas produite aussi fortement que ce qui s est r ellement pass entre 1896 et 19
76. de la coop ration sociale si l on veut que la soci t fonctionne de fa on satisfaisante Ainsi la majeure partie des gens simples les masses qui n aiment pas penser et r fl chir les gens inertes qui mettent du temps comprendre les nouvelles id es compliqu es doivent d cider Leurs convictions doctrinales aussi grossi res et na ves soient elles fixent le cours des v nements L tat de la soci t ne r sulte pas des th ories qui ont le soutien du petit groupe des esprits avanc s mais des doctrines que les masses de gens ordinaires consid rent comme bonnes On croit habituellement que le conflit entre les doctrines sociales est d au choc des int r ts particuliers de diff rents groupes Si cette th orie tait exacte la cause de la coop ration humaine serait sans espoir Si l unanimit ne peut pas tre obtenue parce que les int r ts bien compris des individus s opposent entre eux ou parce que les int r ts de la soci t sont contraires aux int r ts des individus alors aucune paix durable et aucune coop ration amicale entre les hommes ne pourra jamais tre atteinte L tat actuel de la civilisation qui suppose la paix ne pourrait alors pas se maintenir et le sort de l humanit serait vou l chec Les nazis auraient alors eu raison de consid rer la guerre comme la seule forme normale naturelle et d sirable des relations humaines Les bolcheviques auraient alors eu raison de ne pas discu
77. de nationalisme conomique la seule m thode pour viter la guerre est de s armer Surveillez vos fronti res jour et nuit L exp rience de Gen ve n a pas chou parce que l Am rique n avait pas rejoint la Soci t des nations ou parce sa Charte n tait pas satisfaisante Elle a chou parce qu il tait vain de chercher la coop ration pacifique entre des nations se battant entre elles de mani re in branlable dans la sph re conomique Cette guerre n a pas t caus e seulement par le nazisme et par les Japonais L incapacit de toutes les autres nations arr ter temps la mont e du nazisme et riger une barri re contre la nouvelle agression germanique contribua tout autant l arriv e du d sastre que les v nements de l volution int rieure en Allemagne Il n y avait pas de secret autour des ambitions des nazis et de leurs amis italiens et japonais Les nazis eux m mes en faisaient la publicit dans d innombrables livres et brochures ainsi que dans leurs journaux et p riodiques Personne ne peut reprocher aux agresseurs d avoir concoct leurs coups de mani re clandestine Il tait en r alit facile de tout conna tre de leurs plans Cette Seconde Guerre mondiale ne se serait jamais d clench e si les nazis s taient attendus rencontrer d s le premier jour l hostilit d un front uni et convenablement arm de toutes les nations qui sont aujourd hui alli es pour l
78. de revenus les plus lev es La plus grande part est consomm e par ceux l m mes qui travaillent dans les usines les magasins et les bureaux La pr tendue loi de l in vitabilit de l appauvrissement progressif de la classe laborieuse qui a t r fut e de mani re spectaculaire par l Histoire tait pour Marx et est encore pour ses successeurs l une des deux lois fondamentales de l conomie et de l volution historique La loi qui l accompagnait bien avant que Marx ne l adopt t tait connue sous le nom de loi d airain des salaires expression que Marx n aimait pas pour des raisons purement personnelles bien que toutes ses doctrines conomiques expos es dans le Manifeste communiste et dans Le Capital soient bas es sur cette loi d airain Or il y a deux choses plut t importantes dire au sujet de cette pr tendue loi d airain premi rement elle avait d j t r fut e comme pur non sens et comme contraire aux faits par tous les hommes raisonnables avant que Marx ne publie son livre Le Capital et deuxi mement elle est logiquement incompatible avec l autre loi fondamentale du marxisme la loi de l appauvrissement progressif des masses salari es Cette pr tendue loi d airain des salaires d clare que les salaires ne peuvent jamais s lever au dessus du minimum requis pour maintenir le travailleur dans sa simple existence de travailleur Toute hausse des salaires au dessus de ce mo
79. des autres branches galement privil gi es Ce qui reste n est qu une d t rioration du bien tre mat riel de tous en raison d une baisse g n rale de la productivit du travail Cela semble une tr s bonne chose pour les producteurs de lait que d interdire la margarine et pour les musiciens que d interdire la musique enregistr e Mais si l on arr te pareillement le progr s dans chaque branche de production personne ne gagne et cela nuit tout le monde Les revenus des producteurs de lait et des musiciens sont augment s mais les prix de tous les biens qu ils veulent acheter augmentent concomitamment Ce qui reste c est que tous les individus passent c t des avantages qu ils pourraient obtenir du progr s technique Cette politique absurde et autodestructrice des privil ges d file aujourd hui sous l tiquette trompeuse de politique favorable aux producteurs Le pire p ch du capitalisme pr tendent les d fenseurs des privil ges des producteurs c est qu il donne la primaut au consommateur oisif et non au producteur industrieux Ils n arrivent pas voir que les producteurs et les consommateurs sont les m mes personnes Ce n est que la r flexion de l analyse conomique qui distingue l homme en tant que producteur de l homme en tant que consommateur Dans la vie et en r alit ces deux aspects de chaque individu sont indissociablement li s On ne peut pas favoriser l
80. des nations diff rentes Que personne ne s avise de r clamer une protection pour de nouvelles maisons entreprenant de nouvelles affaires contre l crasante concurrence de vieilles maisons travaillant dans la m me ville dans la m me province ou dans le m me pays voil qui peut d j tre consid r comme une preuve que l argument est moins conomique que politique videmment chaque entreprise nouvelle doit prouver des difficult s vari es jusqu au moment o elle fonctionne sans heurts Il est des inconv nients qui condamnent les affaires tre mauvaises pendant une p riode d initiation plus ou moins longue S il n y a aucune chance que ses pertes soient compens es et au del par des gains ult rieurs alors la cr ation de la nouvelle entreprise n est pas une op ration r mun ratrice Dans ce cas c est pur gaspillage que d ajouter de nouvelles maisons ou de nouvelles entreprises celles qui existent d j A cet gard il importe peu que le nouveau centre de production se situe dans le pays m me ou l tranger L histoire offre nombre d exemples qui prouvent que des industries se sont d plac es dans le m me pays d un endroit moins propice un autre qui l tait davantage cela bien qu aucune mesure ne soit venue prot ger l enfance du nouvel tablissement En pareil cas dans les calculs de l homme d affaires les pertes du d but devaient tre d pass es par les gains ult rieurs L
81. des super coop ratives et plus particuli rement pour leurs entreprises de production et de transport a t fourni par de tels profits 4 Un examen des principes et des m thodes selon lesquelles les coop ratives dirigent leurs op rations commerciales et des r gles comptables qu elles utilisent montre clairement qu elles sont guid es comme toutes les autres entreprises commerciales par la n cessit de faire un b n fice ou un profit et d viter les pertes Leur r pugnance utiliser le terme de profit en ce qui concerne leurs activit s n est que pur verbalisme sans aucun fondement substantiel Ouvrons un document officiel de la Ligue Coop rative des tats Unis publi sous le titre Learning the Langage Apprendre les mots Les auteurs y admettent librement que nous c est dire les coop ratives faisons des affaires pour gagner de l argent Ainsi disent ils de nombreux adh rents posent la m me question que l homme d affaires individuel savoir Avons nous fait des profits ou subi des pertes L homme d affaires individuel appelle le relev qui nous donne la r ponse tat des pertes et profits Mais les auteurs de la brochure n aiment pas cette appellation Les comptables et les membres des coop ratives disent ils devraient viter l usage de l expression tat des pertes et profits et lui pr f rer soit tat des d penses et des recettes
82. devant le New York City Economics Club en 1945 Les conomistes de la monnaie avaient r ussi au XVI et XVII si cles faire dispara tre les sophismes populaires concernant une pr tendue stabilit de la monnaie La vieille erreur disparut mais une nouvelle apparut le mirage de la neutralit de la monnaie Bien entendu les conomistes classiques firent de leur mieux pour d molir ces erreurs David Hume le fondateur de l conomie politique britannique et John Stuart Mill le dernier de la lign e des conomistes classiques ont tous deux trait du probl me d une fa on magistrale Et nous ne devons pas non plus oublier Cairnes qui ouvrit dans son essai sur le cours de la d pr ciation la voie une analyse r aliste du probl me en jeu Malgr ces premiers pas dans la direction d une compr hension correcte les conomistes modernes ont incorpor le sophisme de la monnaie neutre dans leur syst me de pens e Le raisonnement de l conomie moderne de l utilit marginale part de l hypoth se d une situation de troc pur Le m canisme de l change des biens et des transactions du march est tudi en supposant que seul l change direct a cours Les conomistes d crivent une entit purement hypoth tique un march sans change indirect sans moyen d change sans monnaie Il n y a pas de doute que cette m thode est la seule possible que l limination de la monnaie est n cessaire et que nous
83. du nord ouest les conditions les plus propices la production agricole et qui taient galement extr mement riches en min raux et en autres ressources naturelles Les r sultats obtenus par les m thodes de gestion socialistes furent tout bonnement catastrophiques Il n est nul besoin de souligner le fait qu aucun observateur honn te ne nie que les m thodes de production capitalistes sont de loin sup rieures celles pr conis es par les partis socialistes et communistes La sup riorit du syst me de production capitaliste est due au fait qu il r mun re tout le monde selon sa contribution la satisfaction de ses semblables Il stimule ainsi tout le monde au sein du syst me de la division sociale du travail se donner le plus de peine Mieux un homme sert les autres mieux c est pour lui Dans une conomie de march capitaliste les consommateurs sont souverains En sa qualit de producteur de biens et de services tout le monde est oblig de se mettre au service des consommateurs Le salari est r mun r en fonction du prix que le consommateur est pr t payer pour sa contribution aux qualit s du produit Si l employeur payait davantage le travailleur il subirait des pertes en vendant ses articles S il le payait moins il obtiendrait un b n fice et ce fait attirerait de nouveaux concurrents dont les efforts pour d baucher les travailleurs feraient remonter les taux de salaire au point d quilibre Il
84. elle est exp rience d une chose pass e et la th orie conomique est par cons quent diff rente de celle habituellement suppos e La th orie conomique ne d coule pas de l exp rience C est au contraire l outil indispensable pour appr hender l histoire conomique L histoire conomique ne peut ni prouver ni r futer les enseignements de la th orie conomique C est au contraire la th orie conomique qui nous permet de concevoir les faits conomiques du pass 4 Mais afin de nous orienter dans le monde des actions humaines nous avons besoin de faire plus que de saisir le sens de l action humaine A la fois l agent et l historien qui se contente d observer ne doivent pas seulement comprendre les concepts de l action telle que l conomie les con oit ils doivent en outre comprendre intuitivement au sens bergsonien du terme verstehen le sens du choix humain Cette compr hension intuitive de la signification de l action constitue la m thode sp cifique de la recherche historique L historien doit tablir les faits autant que possible en utilisant tous les moyens fournis par les sciences th oriques de l action humaine la prax ologie et l conomie qui est sa branche jusqu ici la mieux d velopp e et des sciences de la nature Mais 1l doit ensuite aller plus loin Il doit tudier les conditions particuli res et uniques du cas en question Individuum est ineffabile L individualit
85. en t te sont diff rentes Les donn es sont diff rentes mais pas le m canisme de l change et de la coop ration sociale Toutes les questions de principe auxquelles Senior eut faire face sont identiques celles auxquelles doit r pondre notre th orie Nous pouvons nous carter de Senior propos du traitement des points fondamentaux de la valeur et de l change mais nous devons toujours r soudre les m mes probl mes Et malgr tous les changements de la pens e et du raisonnement conomiques des conditions sociales et des aspects politiques de l organisation bancaire et de la vie des affaires en g n ral personne ne peut lire ces anciens opuscules sans en tirer profit IX Les illusions du protectionnisme et de l autarcie Extrait de La Crise mondiale Collection d tudes publi e l occasion du dixi me anniversaire de l Institut des Hautes tudes Internationales Gen ve Publi en fran ais dans la s rie Fausses solutions de vrais probl mes N 1 Librairie de M dicis Paris 1938 Introduction La division du travail tait une conqu te de l esprit de lib ralisme Un commerce international existe depuis les temps les plus recul s Plusieurs marchandises dont la production tait limit e des r gions remplissant certaines conditions sp ciales faisaient l objet d un commerce r gulier Un commerce occasionnel apparaissait lorsque quelque v nement extraordinaire
86. est ce type de p riode que nous traversons actuellement D minents conomistes cherchent la cause de la d pression dans les mesures de restriction des banques Mais la racine du mal ne se trouve pas dans les restrictions elle se trouve dans l expansion qui les a pr c d es La politique des banques ne m rite pas la critique parce qu elle a enfin mis fin l expansion du cr dit mais plut t pour l avoir laiss e commencer Pensons ce qui se passerait si les banques devaient perp tuellement poursuivre une politique d expansion du cr dit une fois qu elle a commenc Pour maintenir la situation artificiellement cr e elles seraient forc es de recourir des expansions du cr dit en augmentation continuelle dont le r sultat serait une hausse toujours plus forte et plus rapide des prix Mais une fois que le monde des affaires se rend compte qu il n y a aucune fin en vue l accroissement progressif du cr dit c est dire que les prix monteront de mani re ininterrompue il anticipera de fa on sp culative les hausses de prix en demandant aux banques de plus en plus de cr dits car chaque achat cr dit deviendra une transaction profitable et il en r sultera une inflation progressive Mais l inflation ne peut pas durer ternellement sans aboutir une panique et un effondrement de tout le syst me mon taire c est une v rit sur laquelle il n est plus n cessaire de s tendre car elle
87. est contourn e en consid rant ce papier monnaie comme un titre sur une monnaie m tallique authentique c est dire sur une monnaie ayant une valeur mat rielle Les fluctuations du taux de change du papier monnaie sont expliqu es par des changements concernant la probabilit de remboursement en esp ces En raison du d veloppement de la th orie mon taire des derni res d cennies je John Law Consid rations sur le Num raire et le Commerce Paris Buisson 1851 pp 447 et suivantes consid re qu il est superflu de s opposer cette th orie J ai essay de donner une r futation empirique et n ai pas rencontr d opposition la hauteur D une certaine fa on la deuxi me erreur est li e la premi re elle nie la possibilit qu il y ait une monnaie dont la substance ne produise que des services mon taires et rien d autre On s accorde en g n ral pour dire que les services mon taires peuvent cr er de la valeur comme tout autre service en g n ral Nous devons exprimer sans r serves notre accord avec Knies quand il affirme que l or et l argent auraient t tout aussi peu propices que les autres biens accomplir le r le de monnaie s ils n avaient pas servi auparavant avant d tre adopt s pour leurs services mon taires de biens conomiques satisfaisant des besoins humains un besoin conomique g n ral un besoin largement ressenti
88. est totalement modifi e Si l picier inefficace A est exempt d une taxe que son concurrent plus efficace B est forc de payer alors la capacit qu a de r sister la concurrence de B est renforc e Les v ritables co ts de fonctionnement de A c est dire ses co ts de fonctionnement hors taxes sont toujours plus lev s que ceux de B Mais face cette diff rence entre les v ritables co ts de fonctionnement il faut tenir compte de l avantage que A obtient de l exemption fiscale Bien que la gestion de A soit gaspilleuse bien qu elle absorbe un montant de capital et de travail qui sans la moindre d t rioration des services rendus au public pourrait tre rendu disponible pour satisfaire d autres besoins qui ne sont pr cis ment pas satisfaits en raison du gaspillage de son magasin peut continuer faire des affaires Le gouvernement prot ge A contre les cons quences de sa propre inefficacit Une exemption fiscale n est par cons quent pas simplement un sujet qui ne concernerait que et B et qui n affecterait pas les int r ts des autres gens Ce que le gouvernement obtient en taxant seulement B au lieu de r partir l imp t de fa on gale entre A et B ce n est pas uniquement une perturbation de la situation de concurrence mutuelle entre et B Le principal effet conomique et social consiste pr server une entreprise travaillant co ts lev s aux d pens d une entreprise travail
89. exception de la Nouvelle Z lande Les conditions naturelles du travail sont plus favorables et le capital est plus abondant aux tats Unis d un autre c t l immigration est limit e Si les syndicats am ricains essaient de faire monter les salaires au dessus du niveau du march niveau lev en fait compar celui du reste du monde les m mes probl mes se pr sentent L chec manifeste et imm diat des m thodes syndicales ne peut tre vit que par une hausse des prix n cessitant la protection Si le libre change avait cours aux tats Unis les prix en tenant compte des co ts de transport ne pourraient pas d passer les niveaux du march mondial Un employeur que les syndicats ont forc payer des salaires plus lev s que lui permettent ses affaires devrait r duire sa production et licencier des travailleurs Si l industrie concern e exporte une partie de ses produits elle est dans une situation particuli re Elle n est pas libre d augmenter le prix des biens export s Mais le protectionnisme fournit une autre voie Les producteurs nationaux forment un cartel font payer un prix de monopole sur le march int rieur compensant ainsi par une partie du profit de monopole les pertes subies en vendant bas prix l tranger Ce fut notamment le cas en Allemagne L Allemagne qui est oblig e d exporter une grande partie de ses biens manufactur s tait depuis le fin des ann es 18
90. fait que l intervention du gouvernement dans le m canisme de formation des prix est soumise certaines conditions qui ne peuvent pas tre contr l e par de simples d crets gouvernementaux Tout aussi fatale pour la formation des id es allemandes en th orie mon taire tait l influence de Bendixen directeur d une soci t d hypoth que qui inspir par Knapp crivit certaines brochures exposant les principes de la Banking School Le trait le plus frappant de la contribution de Bendixen tait que tant peu familier de la litt rature mon taire il croyait sinc rement raconter quelque chose de totalement neuf En passant en revue la politique mon taire et bancaire allemande entre le d clenchement de la guerre et la catastrophe de 1923 le point le plus surprenant est l ignorance absolue y compris sur les principes les plus l mentaires de la science mon taire de la part de litt ralement tous les hommes d tat politiciens banquiers journalistes et soi disant conomistes allemands Il est impossible pour un tranger de se rendre compte jusqu o allait cette ignorance Pour cette raison dans les trois derni res ann es de l inflation allemande certains trangers en vinrent croire que les Allemands avaient ruin leur propre devise de mani re intentionnelle afin d entra ner d autres pays dans leur chute et d chapper au paiement des r parations Pr ter une telle accusation de satanisme secret
91. fausse seule une th orie correcte pourrait la r futer et remplacer une solution incorrecte par une solution correcte 9 Les sciences sociales n ont pas n glig d accorder toute leur attention tous les ph nom nes que les gens peuvent avoir l esprit en faisant allusion l irrationnel L Histoire a d velopp une m thode sp cifique pour les traiter l intuition La prax ologie a b ti son syst me de telle sorte que ses th or mes valent pour toute action humaine que les fins poursuivies soient qualifi es selon un point de vue quelconque de rationnelles ou d irrationnelles Il n est tout simplement pas vrai que les sciences sociales soient coupables d avoir laiss de c t une partie du domaine qu elles devaient expliquer Les propositions visant construire une nouvelle science dont l objet serait les ph nom nes irrationnels n ont aucune valeur Il ne reste plus de terres vierges pour une telle science Les sciences sociales sont bien entendu rationnelles Toutes les sciences le sont La science est l utilisation de la raison en vue d une description syst matique et d une interpr tation des ph nom nes Il n existe pas de science qui ne soit bas e sur la raison Aspirer une science irrationnelle est contradictoire L Histoire devra un jour comprendre historiquement la r volte contre la raison comme lun des facteurs de l histoire des derni res g n rations Certaines contr
92. gouvernement Pour les lib raux du XIX si cle l tat et le gouvernement apparaissaient comme des institutions devant donner aux gens la possibilit de vivre et de travailler en paix Tout le reste que ce soit le d veloppement du bien tre mat riel ou la culture des facult s morales intellectuelles et artistiques tait de la responsabilit des particuliers Les citoyens taient oblig s de respecter les lois du pays et devaient payer des taxes pour payer les frais de l appareil gouvernemental Dans leurs comptes l tat tait un article de d pense Aujourd hui l individu consid re l tat comme le grand fournisseur Organis avec ses camarades en groupe de pression il attend l aide mat rielle des autorit s Il est convaincu que les fonds de l tat sont in puisables et qu il pourra toujours tondre le riche L tat que les citoyens soutiennent en payant des imp ts devrait tre d mocratique L tat dont les citoyens per oivent des subventions ne peut pas rester d mocratique Les gens qui se font concurrence pour b n ficier de la g n rosit se soumettent humblement au candidat dictateur le plus offrant Ce que les masses ne voient pas dans leur soif de lucre c est qu elles devront payer elles m mes le prix des cadeaux que leur donne le gouvernement L inflation principale source des fonds de l tat P re No l fait dispara tre leurs conomies Pendant que ceux qui investissent dans
93. gouvernement repr sentatif est d viter la r surgence d une telle perturbation violente de la paix et de ses effets pr judiciables sur la morale la culture et le bien tre mat riel Le gouvernement par le peuple c est dire par des repr sentants lus permet le changement pacifique Il garantit l accord entre l opinion publique et les principes suivant lesquels les affaires de l tat sont men es Pour ceux qui croient en la libert la loi de la majorit n est pas un principe m taphysique d coulant d une distorsion intenable des faits biologiques mais un moyen pour assurer le d veloppement pacifique ininterrompu de l effort civilisateur de l humanit V La doctrine de l galit biologique inn e de tous les hommes a engendr au XIX si cle un mysticisme quasi religieux propos du peuple mysticisme qui s est transform en dogme de la sup riorit de l homme ordinaire Tous les hommes naissent gaux Mais les membres de classes sup rieures ont malheureusement t corrompus par la tentation du pouvoir et par le go t de ce luxe qu ils s taient procur Les maux qui frappent l humanit ont pour cause les m faits de cette inf me minorit Une fois que ces faiseurs de mal seront expropri s la noblesse inn e de l homme ordinaire et le g nie cong nital du peuple r gneront Un bonheur inesp r pour tous est en r serve pour l humanit Pour les r volutionnaires
94. groupes d experts dans divers domaines Le commerce du v tement offre des habits pour les gens de tailles normales mais aussi des marchandises pour les consommateurs anormaux Alors que dans la sph re politique seule la volont de la majorit compte et que la minorit est forc e d accepter ce qu elle peut d tester pour de s rieuses raisons Dans l conomie de march les acheteurs d terminent avec chaque sou d pens la direction des processus de production et par cons quent les traits essentiels de toutes les activit s commerciales Les consommateurs assignent chacun sa position et sa fonction dans l organisme conomique Les propri taires des facteurs mat riels de production sont virtuellement les mandataires ou les administrateurs des consommateurs S ils chouent dans leurs tentatives de servir au mieux le consommateur ils subissent des pertes et s ils ne r agissent pas temps perdent leur propri t La propri t f odale tait acquise soit par conqu te soit par une faveur du conqu rant Une fois acquise le propri taire et ses h ritiers pouvaient en b n ficier pour toujours A l inverse la propri t capitaliste doit tre acquise nouveau chaque fois en la mettant au service des consommateurs Chaque propri taire de facteurs mat riels de production est forc d ajuster ses services la plus grande satisfaction de la demande sans cesse changeante des consommateurs Un homme peut comm
95. humaine tant ce qu elle est la soci t ne peut pas exister s il n y a pas de dispositions prises pour emp cher des individus indisciplin s d entreprendre des actions incompatibles avec la vie en communaut Afin de pr server la coop ration pacifique il faut tre pr t avoir recours la suppression violente de ceux qui perturbent la paix La soci t ne peut se passer d un appareil social de coercition et de contrainte c est dire d un tat et d un gouvernement Un nouveau probl me se pose alors comment faire en sorte que les hommes en charge des fonctions gouvernementales n abusent pas de leur pouvoir et ne transforment pas en pratique les autres individus en esclaves Le but de toutes les luttes pour la libert est de maintenir dans certaines limites les d fenseurs arm s de la paix les gouvernants et leurs agents Le concept politique de libert individuelle signifie libert vis vis d une action de la part des pouvoirs de police L id e de libert est et a toujours t particuli re l Occident Ce qui s pare l Orient de l Occident est avant tout le fait que les peuples de l Orient n ont jamais con u l id e de la libert La gloire imp rissable des Grecs antiques fut d tre les premiers saisir la signification et l importance des institutions garantissant la libert Les recherches historiques r centes ont fait remonter l origine de certaines r alisations scientifiques aup
96. il n y a qu une question sont ils oui ou non adapt s pour atteindre les fins recherch es La plupart de nos contemporains ont pour id e que le pire de tous les crimes est de forcer un homme par le recours la violence se comporter selon les commandements d une doctrine religieuse ou politique qu il m prise Mais l historien doit rapporter le fait qu il y eut des poques o seule une minorit partageait cette conviction et o des horreurs indescriptibles furent commises par des princes et des mayorit s fanatiques Il a raison de souligner que Louis XIV en condamnant le protestantisme infligea des torts irr parables la nation fran aise Mais il ne doit pas oublier d ajouter que le Roi n avait pas conscience des cons quences de sa politique et que m me s il avait pu les anticiper il aurait peut tre n anmoins consid r que l uniformit religieuse tait un bien pour lequel le prix payer n tait pas trop lev Les chirurgiens qui accompagnaient les arm es des temps pass s faisaient de leur mieux pour sauver les vies des soldats bless s Mais leurs connaissances th rapeutiques taient lamentablement inadapt es Ils saignaient l homme bless que seule une transfusion de sang aurait pu sauver et en fait ils le tuaient ainsi En raison de leur ignorance leur traitement tait contraire leur but Il serait trompeur et inopportun de le qualifier d irrationnel Les docteurs d aujourd hui
97. ils croyaient et c est l l essence du sophisme de la neutralit de la monnaie que ces changements du pouvoir d achat apparaissaient simultan ment sur tout le march et qu ils toucha ent tous les biens dans la m me proportion L expression la plus frappante de ce point de vue se trouve dans l usage m taphorique actuel du terme niveau propos des prix Les changements de l offre et de la demande de monnaie toutes choses gales par ailleurs feraient monter ou baisser tous les prix et 48 David Hume On Money dans Writings on Economics Eugene Rotwein ed University of Wisconsin Press Madison 1970 pp 33 46 John Stuart Mill Principles of Political Economy Sir William Ashley ed 1909 livre 3 chapitre 8 John E Cairnes Essays in Political Economy London MacMillan 1873 pp 1 65 Note de l dition am ricaine salaires en m me temps Le pouvoir d achat de l unit mon taire changerait mais les rapports entre les prix des biens individuels resteraient les m mes Bien entendu les conomistes ont d velopp depuis plus de cent ans la m thode des indices afin de mesurer les changements du pouvoir d achat dans un monde o les rapports entre les prix des biens individuels voluent constamment Mais ce faisant ils n abandonnaient pas l hypoth se que les cons quences d un changement de l offre ou de la demande de monnaie taient une modification proportionnell
98. importe peu de savoir comment les gens jugent ce syst me de r mun ration d un point de vue plus ou moins partial On peut qualifier d injuste le fait qu un chanteur d op ra ou un champion de boxe gagnent plusieurs fois ce que touche un docker ou une femme de m nage Mais il faut alors bl mer la nature pour n avoir pas dot plus de monde des qualit s requises pour le chant ou la boxe La production de biens pr ts tre consomm s r clame l utilisation de biens du capital c est dire d outils et de mat riaux semi finis Le capital na t de l pargne c est dire du renoncement temporaire consommer La part qui revient aux propri taires des biens du capital n te rien aux travailleurs ou aux consommateurs C est le prix que les capitalistes per oivent pour avoir retard leur consommation La production en g n ral cela n existe pas Le principal probl me de la production est de planifier que faut il produire en quelle quantit et quelle qualit comment et o La production est n cessairement toujours une production destin e satisfaire des besoins futurs Comme les conditions futures sont incertaines la production est toujours sp culative Elle peut entra ner un surplus ou un d ficit pour l entrepreneur Dans une conomie de march tout le monde est libre de choisir la fa on dont il pr voit de servir ses semblables Il n y a et ceci caract rise le syst me capitaliste
99. insatisfaisants et le prix payer augmentait sans cesse Et pire que tout les r sultats financiers de la gestion des serviteurs publics taient d plorables Les d ficits de ces quipes taient une lourde charge pour le tr sor national et obligeaient encore et toujours augmenter les imp ts Au d but du vingti me si cle il n tait plus possible de nier le fait vident que les autorit s publiques avaient scandaleusement chou dans leurs tentatives d administrer les diff rentes organisations qu elles avaient acquises dans la mise en place de leur socialisme d Etat Telles taient les conditions lorsque le r sultat de la Premi re Guerre Mondiale rendit les Partis socialistes souverains en Europe centrale et en Europe de l Est et renfor a consid rablement leur influence en Europe de l Ouest Il n y avait dans ces ann es pratiquement aucune opposition s rieuse en Europe aux plans prosocialistes les plus radicaux Le gouvernement r volutionnaire allemand fut form en 1918 par des membres du parti marxiste social d mocrate Il n avait pas moins de pouvoir que le gouvernement russe de L nine et comme le dirigeant russe consid rait le socialisme comme la seule solution possible et raisonnable tous les probl mes politiques et conomiques Il savait galement tr s bien que les mesures de nationalisation adopt es par l Empire allemand avant la guerre avaient donn des r sultats financiers insatisfai
100. irr m diable aux objectifs que les coop ratives de consommation pr tendent rechercher Les coop ratives de consommateurs disent qu elles veulent faire baisser le prix des choses n cessaires la vie Les coop ratives d agriculteurs cherchent ouvertement augmenter le prix des denr es alimentaires et d autres articles comme le coton le tabac et la laine Il est par cons quent bien trange qu il y ait une amicale collaboration et une amiti entre ces deux types de coop ratives et qu elles soient unies dans des alliances coop ratives Les coop ratives de consommateurs traitent la l g re cette contradiction en soulignant que les deux branches du mouvement coop ratif sont d accord quant leur empressement liminer les interm diaires superflus Il serait ainsi possible d augmenter le prix pay l agriculteur pour son produit tout en diminuant en m me temps le prix pay par le consommateur lors de son achat La d fense est boiteuse Il n est tout d abord pas vrai que l limination de l homme d affaires priv qu est l interm diaire ait r duit les co ts de vente Elle les a au contraire augment s La preuve en est que les coop ratives agricoles de vente ne peuvent faire face la concurrence priv e sans l aide d exemptions fiscales et de cr dit bon march Deuxi mement l limination de l interm diaire n est qu une question secondaire dans le programme d taill des groupe
101. l me d une pierre qui tombe Mais ils ont la possibilit d observer la chute d une pierre au cours d exp rimentations et de d couvrir par l ce qu ils appellent les lois de la chute des corps A partir des r sultats d une connaissance exp rimentale de ce type ils chafaudent leurs th ories en allant du particulier au plus g n ral du concret au plus abstrait L conomie traite des actions humaines et non comme on le dit parfois des biens des quantit s conomiques ou des prix Nous n avons pas le pouvoir de faire une exp rimentation avec les actions humaines Mais nous avons tres humains nous m mes une connaissance de ce qui se passe l int rieur de l homme qui agit Nous ne savons rien sur le sens que les agents attachent leurs actions Nous savons pourquoi les hommes d sirent changer les conditions de leur vie Nous ne savons rien du malaise qui constitue la raison finale des changements que suscitent les hommes Un homme parfaitement satisfait ou un homme qui bien qu insatisfait ne voit aucun moyen d am liorer sa condition n agirait pas du tout L conomiste est ainsi d j comme le dit Cairnes d s le d but de ses recherches en possession des principes ultimes gouvernant les ph nom nes qui forment l objet de son tude alors que l humanit n a pas de connaissance directe des principes physiques ultimes C est l que r side la diff rence radicale entre les scienc
102. l immobilier et dans les actions profitent de la baisse progressive du pouvoir d achat de l unit mon taire au cours de l inflation les investissement des couches moins riches constitu s en majorit par des d p ts dans des caisses d pargne des obligations et des polices d assurance fondent La popularit dont jouissent les mesures inflationnistes aupr s des masses salari es qui en sont davantage les victimes que le reste de la nation montre clairement leur incapacit voir o se trouvent leurs v ritables int r ts XX Le r le des doctrines dans l histoire humaine Article probablement crit en 1949 ou 1950 mais non publi cette poque 1 R flexion et comportement Les historiens d autrefois s occupaient presque exclusivement des actes et des exploits des rois et des guerriers Ils accordaient peu ou pas d attention aux changements lents des conditions sociales et conomiques Ils ne se souciaient pas des volutions des doctrines des principes et des mentalit s M me un v nement aussi unique que le d veloppement du christianisme tait peine mentionn par les historiens des deux premiers si cles Il y a environ cent vingt ans une nouvelle approche de l Histoire vit le jour L histoire culturelle tudie le d veloppement des institutions sociales politiques et conomiques les changements concernant la technique et les m thodes de production les volutions du mode de vie et la
103. la port e des derni res d couvertes qui nous laissent entrevoir que les physiciens devront eux aussi reconna tre que le r sultat d une observation diff re selon la fa on dont l observateur l approche Il semble trop t t pour tirer des conclusions des contributions de Louis de Broglie de Werner Heisenberg et d autres scientifiques contemporains Ils consid rent les faits comme quelque chose d ind pendant des id es de l observateur et l exp rience sociale comme quelque chose de logiquement et chronologiquement ant rieur aux th ories Ils ne comprennent pas que l acte par lequel du flux des v nements nous en extrayons certains et les consid rons comme des faits donn s est un acte n cessairement guid par nos id es th oriques ou comme pr f rent le dire certaines personnes par nos pr jug s doctrinaux Pourquoi consid rons nous que la balance des paiements des tats Unis est un fait alors que nous ne pr tons pas attention la balance des paiements de l tat du Maryland ou celle de la ville de Boston ou du quartier de Manhattan Pourquoi devons nous lorsque nous parlons des probl mes de la monnaie allemande prendre en compte l tat de la balance des paiements de l Allemagne Parce que les recherches de l conomiste qui proc de de cette fa on sont guid es par une th orie de la monnaie tr s pr cise et je dois le signaler fausse Les statisticiens se trompent quand ils croient que ce
104. le moment o l une des m thodes donne des r sultats diff rents il en irait de m me pour les mesures visant faire baisser le pouvoir d achat de la monnaie Toute autre politique suivie par un pays donn entra nerait de s rieux conflits d int r ts internes et si elle tait suivie par une organisation internationale commune elle aboutirait de graves conflits entre les nations Selon toute probabilit au premier signe d un tel conflit toutes les tentatives de r solution internationale uniforme des questions de politique mon taire et bancaire devraient tre abandonn es L objet de ce m morandum n est pas d tudier les mesures qui devraient tre prises pour atteindre ces buts Son objectif n est que de d terminer la meilleure m thode pour s assurer des changements du pouvoir d achat La digression explicative ci dessus tait n cessaire afin de r pondre cette question Nous pouvons maintenant donner une r ponse concr te 7 Les mesures du changement du pouvoir d achat comme crit re de la politique mon taire et bancaire Les consid rations ci dessus restreignent consid rablement les fonctions que pourraient remplir un instrument de mesure des changements du pouvoir d achat Le probl me n est plus celui de satisfaire l exigence impossible d un crit re pr cis de mesure des changements du pouvoir d achat la question est uniquement d obtenir une estimation approch e du sens que pre
105. le plus malheureux de cette confusion m thodologique peut se voir dans la mauvaise et fatale interpr tation actuelle des d veloppements politiques et conomiques r cents des nations civilis es Le grand mouvement lib ral des XVIII et XIX si cles cherchait abolir l autorit des princes h r ditaires et des aristocraties et tablir l autorit de repr sentants lus du peuple Tous les types d esclavage et de servitude doivent tre abolis Tous les membres de la nation devraient b n ficier de leurs pleins droits et privil ges de citoyens Les lois et la pratique des repr sentants du gouvernement ne devraient pas faire de discrimination entre les citoyens Le programme r volutionnaire lib ral est vite entr en conflit avec un autre programme qui d coulait des postulats des anciennes sectes communistes Ces sectes dont plusieurs taient inspir es par des id es religieuses avaient propos la confiscation et la redistribution des terres ou d autres formes d galitarisme et de communisme primitif Leurs successeurs proclamaient qu un tat totalement satisfaisant des conditions humaines ne pourrait tre obtenu que quand les facteurs mat riels de production seraient poss d s et dirig s par la soci t et les fruits des efforts conomiques distribu s galement parmi les tres humains La plupart des auteurs communistes et r volutionnaires taient convaincus que ce qu ils voulaient tait non
106. les conomistes sur les effets des taux de salaires minimums qu ils soient fix s par d cret gouvernemental ou par la pression et la contrainte syndicales La plupart des gens consid rent comme allant de soi que l obligation de payer un taux de salaire minimum sup rieur au niveau qui se serait tabli sur un march du travail non entrav est une politique b n fique pour tous ceux qui souhaitent toucher un salaire Ils ne soup onnent pas que ces taux minimums doivent Karl Marx La guerre civile en France 1919 conduire un ch mage permanent pour une fraction consid rable de la force de travail potentielle Ils ne savent pas que m me Marx niait cat goriquement que les syndicats puissent augmenter le revenu de tous les travailleurs et que les marxistes coh rents des premiers temps s taient par cons quent oppos s toutes les tentatives de d cr ter des taux de salaire minimums Ils ne comprennent pas non plus que le plan de Lord Keynes pour atteindre le plein emploi plan adopt avec enthousiasme par tous les progressistes est essentiellement bas sur une r duction du niveau des taux de salaire r els Keynes recommande une politique d expansion du cr dit parce qu il croit que la baisse progressive et automatique des salaires r els r sultant de la hausse des prix ne rencontrerait pas une r sistance aussi forte de la main d uvre que les autres possibilit s de diminution des taux de salaire
107. les cheveux en quatre et en s adonnant aux syllogismes subtils concernant les concepts de profit d pargne de gain de b n fice de co t etc les partisans des coop ratives ont vit la discussion sur la principale question Dans un pays libre comme les tats Unis l immense majorit du public qui ach te pr f re se fournir aupr s de l entreprise individuelle et non chez les coop ratives Ces derni res insistent toujours sur le fait qu elles rendent leurs consommateurs la diff rence entre le prix de revient et le prix de vente sous la forme d une ristourne d un dividende vers au client alors que l entreprise priv e selon eux garde cette diff rence sous forme de profit Mais le consommateur intelligent prend en compte tous les termes du contrat lorsqu il doit choisir entre entreprise priv e et entreprise coop rative la qualit de la marchandise tout autant que son prix et que la valeur des services suppl mentaires rendus par le vendeur En se posant la question d acheter ou non dans une coop rative il prend aussi en compte la ristourne attendre C est un fait qu aux tats Unis cette comparaison entre magasin individuel et magasin coop ratif se fait dans l immense majorit des cas au b n fice de l entreprise individuelle Le comportement de la population am ricaine pour ses achats t moigne du fait qu on ach te moins cher ou pour une meilleure qualit ou encore moins cher et
108. les coop ratives locales tendent s unir pour former une organisation nationale Les soci t s nationales de la plan te sont r unies dans l Alliance Coop rative Internationale L id al avou des champions du coop ratisme est d abolir tout type de concurrence par l limination non seulement de la libre entreprise mais aussi des entreprises poss d es et g r es par l tat Ils r vent d un monde comprenant une Union Coop rative Mondiale qui disposerait d un pouvoir quasi supr me dans l re des coop ratives de consommation Cette Union supr me et sans rivale pour ce qui concerne la fois la production et la distribution devrait jouir d une situation de monopole dans chaque domaine des activit s conomiques Elle aurait pr cis ment le m me pouvoir totalitaire exclusif que les nazis donnaient leur Reichswirtschaftsministerium et les bolcheviques leur Gosplan Dans notre monde imparfait toutefois les coop ratives sont forc es de mod rer leurs pr tentions Elles d sirent grandement s associer et conspirer pour liminer la concurrence ainsi que pour limiter le commerce Leurs activit s offrent l exemple classique d une association la fois horizontale et verticale Elles tendent se ramifier dans tous les domaines y compris ceux qui ne sont que tr s vaguement en rapport avec leurs activit s principales Dans leurs efforts elles sont grandement encourag es par le souti
109. limit e du pass des tats Unis et du Canada Ils ne nous disent rien sur ce qui s est pass ailleurs ou une autre p riode pour les m mes biens ni sur ce qu il leur arrivera dans le futur Mais il persiste encore la croyance qu il en irait diff remment pour la monnaie Je peux citer par exemple le livre du professeur Fisher sur le pouvoir d achat de la monnaie Purchasing Power of Money qui se fonde sur l hypoth se que le pouvoir d achat de l unit mon taire change en proportion inverse de la quantit de monnaie Je pense que cette hypoth se est arbitraire et erron e 2 Dans son trait Theory and Measurement of Demand Chicago University of Chicago Press 1938 il tablit sa th orie des cycles des r coltes Note de l dition am ricaine W Irving Fisher The Purchasing Power of Money deuxi me dition New York Macmillan 1920 p 157 Il n est pas possible d chapper la conclusion qu un changement de la quantit de monnaie MO doit normalement entra ner un changement proportionnel du niveau des prix Note de l dition am ricaine La deuxi me conclusion que nous devons tirer est la futilit de tous les efforts visant rendre le pouvoir d achat de la monnaie stable Expliquer les avantages d une politique mon taire saine et les inconv nients de l inflation et de la d flation sortirait du cadre de ma courte allocution Mais nous ne devons pas confondre le concept poli
110. long terme exprim s en or Elles ne peuvent rien faire pour liminer les autres effets des changements du pouvoir d achat qui sont tout aussi aigus que ceux de la premi re cat gorie et peut tre m me encore plus importants Sil l on a cela en t te on comprendra qu aussi radicales que puissent appara tre ces propositions elles ne seraient en aucun cas aussi draconiennes en pratique Elles sont loin d tre aussi pr f rables l ancien programme plus modeste de l cole de la monnaie saine que l on ne serait tent de le penser de prime abord Cet ancien programme n essayait pas de stabiliser la valeur de la monnaie il se contentait de chercher liminer autant que possible tous les facteurs susceptibles de donner naissance des changements brusques et excessifs du pouvoir d achat C tait de ce point de vue que l on se d cida en faveur de l talon or parce qu on avait l impression que celui ci offrait une stabilit si ce n est absolue au moins relative S est il pass quelque chose pour d cevoir les attentes entretenues il y a quelques d cennies par les partisans anglais et continentaux de l talon or classique 54 A i D AS us PE LE Le lecteur doit se souvenir que ceci a t crit en 1930 Note de l dition am ricaine 3 Les causes du changement du pouvoir d achat dans les derni res d cennies Depuis la seconde moiti des ann es 1890 le pouvoir d achat
111. manque totalement d esprit d autocritique et d appr ciation r aliste des faits Elle est pleine de vanit d orgueil et d autosatisfaction Elle ressasse encore et toujours les m mes vieilles erreurs d j r fut es une centaine de fois et ne pr te aucune attention la moindre id e nouvelle Elle refl te ainsi fid lement la st rilit intellectuelle d un mouvement qui doit son d veloppement exclusivement la partialit bienveillante des politiciens Conclusion Le mouvement coop ratif est enti rement fond sur l id e totalement fausse mais toujours populaire que le profit est un p age injuste que l homme d affaires fait payer aux clients et sur 142 Cf Warbasse The Cooperative Way a Method of World Reconstruction p 126 l affirmation que le vendeur ne devrait en toute justice pas demander plus que ce que lui a co t la marchandise Les coop ratives ont t cr es comme moyens d abolir enti rement la pratique perverse de vente au dessus des co ts Cent ann es de pratique des associations coop ratives ont clairement prouv qu elles ne sont pas capables de saisir leur chance sur un march libre Elles ne peuvent perdurer par leurs propres efforts On ne peut au moins pas nier qu il n y a pas d exemple de coop rative qui ait r sist la concurrence de l entreprise priv e sans favoritisme de la part du gouvernement Dans tous les pays du monde le mouvement coop ratif do
112. me si aucun contemporain ne la met en doute Afin d largir nos connaissances dans le domaine du comportement humain nous devons tudier les probl mes de la th orie prax ologique et conomique d une part et l Histoire d autre part Mais l tude de l Histoire doit tre centr e autour de l tude du d veloppement des id es et des doctrines La premi re tape de toute tentative d tude des changements sociaux conomiques et politiques doit tre l tude des changements dans les id es qui ont guid les hommes provoquer ces changements 4 Doctrines et probl mes politiques Les probl mes que les politiciens ont traiter ne sont pas pos s par la nature et les conditions naturelles ils sont pos s par l tat des convictions doctrinales Il existait aux XVI et XVII si cles un probl me religieux pour lequel aucune solution satisfaisante ne semblait possible A cette poque les gens n arrivaient pas comprendre que des hommes de confessions diff rentes pouvaient vivre pacifiquement ensemble dans le m me pays On fit couler des flots de sang des pays florissants furent d vast s et des civilisations d truites par des guerres destin es instaurer l uniformit religieuse Nous ne connaissons aujourd hui aucun probl me sur cette question En Grande Bretagne aux tats Unis et dans de nombreux autres pays catholiques et protestants de toutes confessions coop rent et collaborent sans a
113. moyens si aucun cr dit suppl mentaire n est accord suite une expansion du cr dit qu en vendant ses biens et sa situation est identique la pr c dente Une personne ou une autre peut retirer ses capitaux d un pays mais cela ne peut jamais constituer un mouvement de masse Il n y a qu une exception apparente le d p t d pargne qui peut tre retir imm diatement ou court terme de la banque Quand un d p t d pargne peut tre retir instantan ment et que la banque d mission rend ce retrait imm diat possible en avan ant des cr dits pour remplacer ces fonds retir s alors l expansion du cr dit et l inflation font monter le taux de change Il est vident que ce n est pas la fuite des capitaux mais l expansion du cr dit en faveur des caisses d pargne qui est la racine du mal Le n ud du probl me se trouve dans la politique des d p ts Les banques qui ne promettent pas plus qu elles ne peuvent tenir sans l aide extraordinaire de la banque centrale ne mettent jamais en p ril la stabilit de la monnaie nationale Et m me les autres banques qui ont t assez imprudentes pour accepter des engagements qu elles ne peuvent pas tenir ne repr sentent un danger que lorsque la banque centrale essaie de les aider Si la Banque centrale les abandonnait leur sort leurs difficult s particuli res n auraient aucun effet sur les taux de change Le fait que l mission suppl mentaire
114. nationalisation des diverses industries britanniques Dans l tat actuel du droit international toute nation souveraine est libre de se comporter comme il lui plait pour toutes les possessions situ es l int rieur de ses fronti res Un gouvernement tranger peut protester sur le plan diplomatique et soutenir les demandes d indemnisation de ses citoyens Mais si le gouvernement de la nation qui nationalise n est pas dispos c der devant de telles avances diplomatiques cela cl t l affaire Il suffit de se r f rer des pr c dents comme les exemples de la Russie en 1917 ou de l expropriation de l industrie du p trole au Mexique Le gouvernement tranger peut soumettre le cas la Cour Internationale de Justice Mais il n est en pratique pas possible de faire respecter les d cisions de cette Cour Si le gouvernement tranger a recours l ultima ratio regum l intervention militaire cela constituerait une agression dans le cadre de la charte des Nations Unies Les experts du droit international et les juristes des Nations Unies criront certainement des rapports et des trait s tr s profonds sur l aspect l gal du conflit anglo iranien De telles d clarations ne valent pas le papier sur lequel elles sont imprim es La simple v rit est que si le gouvernement d Iran ne change pas de lui m me d avis parce qu il peut esp rer tirer quelque b n fice mat riel ou politique d un tel changement r
115. nature et fournirent une ample protection aux industries nationales en croissance Au milieu du XIX si cle ils taient d j particuli rement aux tats Unis plus efficace cet gard que ceux des puissances les plus protectionnistes d Europe l Autriche et la Russie Cependant les optimistes esp raient qu au moins les tats Unis d passeraient ce qu ils qualifiaient de vestiges du pass colonial Les optimistes avaient totalement tort Les nations protectionnistes n abandonn rent pas la protection mais augment rent leurs tarifs en outre les pays qui connaissaient le libre change se tourn rent eux m mes vers la protection La Grande Bretagne et la Suisse autrefois championnes du libre change sont aujourd hui des partisans fanatiques des m thodes les plus radicales du nationalisme conomique 3 Remarques sur la th orie du commerce ext rieur Le retour au protectionnisme l aggravation progressive des restrictions commerciales par la multiplication des taxes sur les importations et l application de nouvelles m thodes pour emp cher les importations ainsi que l volution du syst me des tarifs en syst me dans lequel tous les types de transactions commerciales avec des trangers y compris le tourisme la consultation de m decins trangers et l ducation dans les coles trang res n cessitent la d livrance d une licence sp ciale de la part des autorit s tout cela ne r sulte pas d u
116. ne peuvent tre vit es Nos guerres internationales ou civiles ne sont pas contraires aux doctrines sociales g n ralement accept es de nos jours Elles en sont le r sultat logique parfait Il La premi re question laquelle nous devons r pondre est la suivante qu est ce qui unifie ces groupes dont les conflits sont notre objet Dans un syst me de castes la r ponse est vidente La soci t y est divis e en castes rigides L appartenance l une d elles attribue chaque individu certains privil ges privilegia favorabilia ou certains handicaps privilegia odiosa En r gle g n rale un homme h rite sa caste de ses parents y reste toute sa vie et transmet son statut ses enfants Son destin personnel est ins parablement li celui de sa caste Il ne peut attendre d am lioration de sa situation en dehors d une am lioration de la situation de sa caste ou de son tat Une solidarit d int r ts pr vaut ainsi entre tous les membres d une m me caste tandis qu un conflit d int r ts pr vaut entre les diverses castes Chaque caste privil gi e cherche obtenir de nouveaux privil ges et pr server les anciens Chaque classe non privil gi e cherche abolir les exclusions dont elle est victime Au sein d une soci t de castes il existe un antagonisme irr m diable entre les int r ts des diff rentes castes Le capitalisme a substitu l galit devant la loi au syst me des caste
117. ne sont pas irrationnels bien que les praticiens probablement mieux inform s de l avenir qualifieront certaines de leurs techniques th rapeutiques de nuisibles et contraires leurs buts 5 A chaque fois que l on applique la distinction entre rationnel et irrationnel aux fins ultimes cela veut dire que les jugements de valeur sous tendant le choix de la fin en question rencontrent l approbation ou la d sapprobation de la part de l orateur ou de l auteur Or la promulgation de jugements de valeur ne rel ve pas du travail d un homme en tant que prax ologue conomiste ou historien Cela rel ve plut t de la religion de la m taphysique ou de l thique L histoire des religions n est pas la th ologie et la th ologie n est pas l histoire des religions Quand la distinction entre rationnel et irrationnel porte sur les moyens cela veut dire que l orateur ou l auteur affirme que les moyens en question ne servent pas leurs buts c est dire qu ils ne sont pas faits pour atteindre les fins recherch es par les gens qui y ont recours C est certainement l une des t ches principales de l Histoire que de traiter de l ad quation des moyens employ s par les hommes dans leurs tentatives de parvenir aux fins recherch es Il est galement certain que le principal but pratique de la prax ologie et donc de sa branche la mieux d velopp e l conomie est de faire une distinction entre les moyens permettan
118. opposition obstin e de la part des partisans des anciennes id es Mais la r sistance disparut tr s t t et les exp riences de laboratoire ainsi que l application de la nouvelle th orie dans la pratique technique y mirent fin pour toujours Aucun test similaire ne pourrait tre mis en avant en faveur des grands succ s conomiques de Hume Ricardo et Menger Ils doivent passer l examen minutieux du raisonnement abstrait Il y a aussi une deuxi me diff rence importante Dans le cadre d une soci t capitaliste o existe la propri t priv e des moyens de production une nouvelle id e peut tre mise en pratique dans un champ limit avec de faibles ressources C est ainsi que des hommes comme Fulton et Bell purent r ussir r aliser des plans qui faisaient rire la majorit de leurs contemporains Mais les changements sociaux doivent tre effectu s par des mesures n cessitant le soutien de la majorit Un libre changiste ne peut pas instaurer le libre change avec le soutien de quelques amis la paix ne peut pas tre tablie par un petit groupe isol d amoureux de la paix Pour que les doctrines sociales r ussissent le soutien de l opinion publique est n cessaire Les nombreux millions de gens qui voyagent par chemin de fer et qui coutent la radio sans avoir la moindre id e de la fa on dont sont construits et g r s les chemins de fer ou dont marche la radio doivent appr hender les probl mes bien plus d licats
119. par rapport la soci t de statut du pass et au despotisme totalitaire des r gimes dictatoriaux contemporains aucune obligation for ant l individu adopter un style de vie donn et lui attribuant une place d finie dans la soci t Les consommateurs souverains avec leur envie constante d avoir plus de biens s empressent toujours de confier les fonctions entrepreneuriales ceux qui sont le plus qualifi s pour diriger les affaires commerciales Et les entrepreneurs sont toujours la recherche des meilleurs l ments pour assurer la technique et l encadrement Dans un r gime capitaliste tout le monde a la chance d atteindre une position o il peut servir au mieux les consommateurs c est dire ses semblables La souverainet des consommateurs n est contest e par aucune institution capitaliste Chaque bien du capital doit tre investi dans les branches o 1l contribue satisfaire les plus urgents des besoins non encore satisfaits du public Le succ s sans pr c dent du capitalisme est d au fait que dans son cadre les int r ts long terme de l individu co ncident toujours avec ceux des autres individus En servant ses propres int r ts l individu sert galement ceux des autres ou au moins ne leur fait pas de tort L insuffisance de la soci t socialiste se manifeste dans le fait que dans le cadre d une gestion prudente les int r ts d un individu ne sont pas toujours en accord avec ceux de
120. par un groupe de nations au seul b n fice d autres nations Il aurait soulign que le libre change sert au mieux les deux parties et qu il est inad quat de parler cet gard de libre change entre des gens qui donnent et d autres qui re oivent Mais quoi qu il en soit le principal point est le fait que les gouvernements des deux plus grandes puissances du monde et le dirigeant de la plus grande communaut religieuse sont d accord sur l importance du probl me du commerce Il y a encore loin de cette reconnaissance th orique du probl me une solution satisfaisante Les obstacles surmonter sont normes et il ne faut rien de moins qu un changement radical des doctrines g n ralement accept es Mais si quelque chose est source d optimisme c est le fait que les gens commencent se rendre compte que le libre change est une condition indispensable une paix durable 7 La Charte atlantique r sultait de plusieurs r unions entre le pr sident am ricain Franklin D Roosevelt et le premier ministre britannique Winston Churchill en ao t 1941 Le c ur de la Charte tait un programme en 8 points destin garantir un avenir meilleur pour l humanit par le renoncement la recherche de nouveaux territoires le droit l autod termination et l autonomie pour tous les peuples l acc s au commerce et aux mati res premi res et une fois la paix instaur e toutes les nations devaient abando
121. pas tre contr l s par la volont Si nous devions attribuer un sens pr cis au terme rationalit tel qu il est appliqu au comportement nous ne pourrions trouver d autre signification que la suivante l attitude d hommes d sireux de susciter certains effets Les termes rationnel et irrationnel sont utilis s le plus souvent pour bl mer certains modes d action concrets Une action est dite irrationnelle parce que le critique d sapprouve la fin c est dire la fa on dont l individu agissant veut obtenir satisfaction ou parce que le critique croit que les moyens employ s ne sont pas adapt s produire l effet imm diat recherch Mais souvent qualifier une action d irrationnelle implique des loges les actions poursuivant des buts altruistes inspir es par des motifs nobles et accomplies au d triment du bien tre mat riel de l agent sont consid r es comme irrationnelles Nous n avons pas nous tendre sur les contradictions et les incoh rences logiques que sous entend l usage des mots La fa on dont on qualifie les fins importe peu la prax ologie science des moyens et non des fins Il est vident que les mortels ne sont pas infaillibles et qu ils choisissent parfois des moyens qui ne peuvent pas conduire aux fins recherch es Le r le de la technologie et de la th rapeutique est de trouver les bons moyens pour parvenir des fins donn es dans le domaine du savoir faire technique Le r le
122. pas seulement les capitalistes mais aussi tous les autres individus qui tirent b n fice de l accroissement de la quantit de capital disponible par t te Il n existe pas pour pouvoir augmenter le salaire de tous ceux qui d sirent vendre leur travail d autre moyen que d acc l rer l accroissement de capital par rapport celui de la population L exp rience quotidienne a montr tous les hommes ne souffrant pas de pr jug s inalt rables que toutes les tentatives de nier cette v rit fondamentale taient vaines Le point essentiel concernant les industries capitalistes dont la bonne sant excitait l envie des auteurs anticapitalistes est et tait que les principaux consommateurs de leurs produits sont les m me gens qui uvrent leur production A peine quelques ann es apr s la publication du premier volume du Capital Jevons Menger et Walras d velopp rent l approche de l utilit marginale pour traiter des probl mes conomiques approche qui d montrait clairement l int r t qu avaient les travailleurs accro tre le capital disponible Personne n ose aujourd hui nier que ce qui manque le plus pour permettre la moindre am lioration du bien tre du peuple c est une quantit de capital plus abondante La m thode pr capitaliste pour lutter contre la pauvret tait la charit On demandait ceux qui le pouvaient ou on les y obligeait de donner ceux qui avaient moins La m thode
123. pertes et des profits de l entrepreneur et dans celle de la relation entre les co ts et les prix Tout notre raisonnement conomique fonctionne avec ces concepts sp culatifs Il est vrai que la m thode a ses dangers elle donne facilement l occasion de faire des erreurs Mais nous devons l utiliser parce que c est la seule m thode disponible Bien entendu nous devons faire tr s attention en l employant A la question vidente Comment une d duction purement logique partir de principes a priori peut elle nous dire quelque chose sur la r alit nous devons r pondre que la pens e et l action humaines ont toutes deux la m me origine en ce qu elles sont toutes deux des produits de l esprit humain Les r sultats corrects de notre raisonnement aprioriste ne sont donc pas seulement logiquement irr futables mais en m me temps applicables avec une certitude apodictique totale la r alit condition que les hypoth ses faites correspondent la r alit La seule fa on de refuser une conclusion de l conomie est de d montrer qu elle contient une erreur logique Savoir si les r sultats obtenus s appliquent la r alit est une autre question Ceci ne peut tre tranch qu en d montrant que les hypoth ses sous jacentes ont ou non une contrepartie dans la r alit que nous d sirons expliquer La relation entre exp rience historique car toute exp rience conomique est historique au sens o
124. peu ou pas de r gles concernant l expansion de monnaie et de cr dit Note de l dition am ricaine 57 A Dee Les conomistes empiristes r alistes 5 Membres de la nouvelle cole historique allemande qui utilisaient leurs situations universitaires pour faire la propagande de la r forme et de l intervention politique dans l conomie Ces professeurs taient appel es les socialistes universitaires ou socialistes de la chaire Note de l dition am ricaine de Bendixen qui dans les derni res ann es avant le d clenchement de la guerre dominaient la th orie mon taire et bancaire allemande Knapp professeur de science politique l Universit de Strasbourg tait un statisticien qualifi et avait consacr beaucoup de temps dans les archives afin d tudier la politique prussienne concernant la paysannerie Il n y a pas la plus petite indication dans ses crits qu il ait jamais jet un coup d 1l sur Ricardo ou tout autre conomiste britannique sp cialiste de la monnaie Les allusions occasionnelles aux id es de Ricardo que l on trouve dans les crits de Knapp attribuent Ricardo des id es plut t contraires ce que nous pouvons lire dans ses livres et opuscules Knapp ignorait compl tement le probl me des prix Selon lui le r le de la th orie mon taire ne serait rien d autre que le classement purement formel des divers types de monnaies Il n avait pas la moindre id e du
125. physique et la physiologie Elle devra toujours arriver un point au del duquel toute nouvelle analyse choue Elle ne peut alors rien tablir de plus que le fait qu elle se trouve en face d un cas unique ou individuel L acte mental permettant de traiter de ce genre de faits historique est dans la philosophie de Bergson une intuition savoir la sympathie par laquelle on se transporte a l int rieur d un objet pour co ncider avec ce qu il a d unique et par cons quent d inexprimable L pist mologie allemande appelle cet acte das spezifische Verstehen der Geisteswissenschaften ou plus simplement Verstehen Je sugg re de le traduire en anglais par Specific understanding compr hension sp cifique ou plus simplement par understanding compr hension Le Verstehen n est pas une m thode ou un processus intellectuel que les historiens devraient appliquer ou que l pist mologie leur conseille de pratiquer C est la m thode que tous les historiens et tous les autres ont toujours utilis e pour commenter les v nements sociaux du pass et pour pr voir les v nements futurs La d couverte et la d limitation du Verstehen fut l une des plus importantes contributions de l pist mologie Ce n est pas le projet d une science qui n existerait pas encore et qui serait b tir 5 Cf Henri Bergson La Pens e le mouvant 4 dition Paris F Alcan 1934 p 205 L
126. plus lev leur portent pr judice de deux fa ons en rendant l immigration impossible et en fermant leur march l importation de leurs produits N anmoins ces pays surpeupl s ne font qu aggraver leur situation en fermant eux m mes leur propre march car par l ils ne peuvent que provoquer un nouvel abaissement de leur niveau de vie Dans ce cas galement la protection et l autarcie sont des rem des qui ne peuvent qu aggraver le mal 6 L argument de la monnaie ou du change tranger L argument de la monnaie ou du change tranger invoqu en faveur du protectionnisme diff re de la plupart des autres arguments en ce sens qu il est purement conomique Malheureusement c est lui aussi un argument faux Le maintien d une monnaie saine n a rien voir avec le commerce ext rieur C est la vieille et fondamentale erreur de tous les genres de mercantilisme de croire qu une balance passive du commerce chasse la monnaie du pays Mais la balance du commerce n est qu un poste de la balance des paiements Un exc dent des importations par rapport aux exportations est compens peut tre m me surabondamment par les actifs d autres postes La balance des paiements est par d finition toujours en quilibre Si les deux colonnes de la balance des paiements ne s quilibrent que par exportation d or il faut que les prix baissent Les prix bas ont pour effet d augmenter les exportations et d
127. poss der un compte bloqu dans une banque ruritanienne particuli rement s il constate que le pouvoir d achat et l quivalent en devises fortes de l unit mon taire ruritanienne se r duit de plus en plus Le gouvernement am ricain pr conise pour remplacer l investissement priv l tranger d avoir recours l investissement public et des pr ts accord s soit directement par les banques gouvernementales nationales ou internationales soit garantis par de telles banques L id e est que les gouvernements et en premier lieu le gouvernement am ricain devraient combler le vide que les politiques anticapitalistes des pays sous d velopp s ont d lib r ment cr Mais l exemple de l Iran montre que de tels investissements et pr ts gouvernementaux ne sont pas non plus l abri des entreprises pr datrices Pourquoi le gouvernement am ricain devrait il d verser des fonds am ricains en Ruritanie si le parlement ruritanien est libre de les utiliser comme bon lui plait Ne reste t il plus d occasions d investissement aux tats Unis Il est assez peu r aliste de penser que le Congr s continuera tol rer une politique subventionnant les pays trangers aux d pens du contribuable am ricain Il est inutile de nous faire des illusions Les espoirs que le tant discut Point Quatre puisse se substituer de fa on satisfaisante au march d sagr g des capitaux internationaux se sont montr s erron
128. producteurs qu ils soient employeurs ou employ s de chaque marchandise constituent toujours une minorit par rapport l ensemble des consommateurs Ils r ussissent faire prot ger leurs int r ts particuliers contre l int r t de la majorit pour cette seule raison qu ils ont l appui de l opinion publique persuad e que cette protection avantage la nation Il y a cent ans les cochers et les postillons n ont pas trouv de protection contre la concurrence crasante de la vapeur et du chemin de fer parce qu cette poque l esprit lib ral n aurait pas voulu d un privil ge qui avantageait un petit groupe au d triment du public en g n ral Aujourd hui le d sir des chemins de fer d obtenir une sauvegarde dirig e contre l automobile para t justifi au l gislateur Aujourd hui chaque int r t particulier est certain de trouver l appui de l opinion publique C est l opinion publique qui est responsable de l existence des privil ges et non pas ceux qui d sirent en jouir Examin e du point de vue de la politique int rieure la protection appara t comme une cat gorie de mesures relevant de l interventionnisme gouvernemental 8 Le conflit international des int r ts conomiques Dans notre monde h riss de barri res la migration naissent de tr s graves conflits d int r ts conomiques entre les nations En restreignant l immigration quelques nations r ussissent re
129. que ces succ dan s aient un co t de production plusieurs fois plus lev que celui de la marchandise import e La seule chose qui compte c est qu ils puissent tre produits dans le pays C est dans cet esprit que ces pays ont cherch produire du caoutchouc synth tique du p trole synth tique de la laine synth tique etc Dans le raisonnement qui est la base de cette th se d inspiration militariste en faveur de l autarcie une erreur frappante s est gliss e Chaque fois que la technique moderne r ussit remplacer une mati re premi re pr c demment en usage par un article dont dans le cas le moins favorable le rendement n est pas moins bon et l utilisation n est pas plus co teuse que ceux du produit naturel il est vident que ce nouvel article a tendance chasser l ancien du march C est de cette fa on que la garance a t remplac e par l aniline de cette fa on que la soie et le coton ont perdu du terrain qui a t gagn par la rayonne Dans ces conditions le nouvel article ne peut plus tre appel un succ dan pas plus que l automobile n est le succ dan d un char ou le canon de l arc et de la fl che Mais l n est pas le probl me Les succ dan s dont il s agit appartiennent une cat gorie inf rieure et sont incapables de rendre des services meilleurs et meilleur march que la marchandise qu ils sont appel s remplacer leur rendement est au
130. que les gouvernements et les groupes de pression ayant recours l action violente n ont pas pleinement r ussi dans leurs tentatives de sabotage du fonctionnement du march l industrie a fourni aux masses des commodit s dont les princes et les nababs les plus riches du pass n auraient m me pas r v S1 l on compare les conditions conomiques dans les r gions les plus prosp res de la terre avec celles des pays dits sous d velopp s on ne peut s emp cher de comprendre la justesse du principe fondamental du lib ralisme conomique du XIX si cle Faces aux fantaisies et aux illusions r volutionnaires des agitateurs socialistes et communistes les conomistes ont oppos la th se suivante il n existe qu une m thode permettant d am liorer la situation de toute la population savoir acc l rer l accumulation de capital par rapport l accroissement de la population La seule m thode pour rendre tout le monde plus prosp re est d augmenter la productivit du travail humain c est dire la productivit d une heure de travail et ceci ne peut se faire qu en mettant entre les mains du travailleur des outils et des machines en plus grand nombre et de meilleure qualit Ce qui manque dans les pays habituellement d crits comme sous d velopp s c est l pargne et l accumulation de capital Rien ne remplace l investissement en capital S il fallait une autre preuve de ce principe fondamental il
131. qui parle dans ses nonc s de conditions visionnaires sur lesquelles comme ils l admettent ouvertement nous ne connaissons et ne pouvons rien conna tre la raison et la science n ont rien dire L homme qui pense ne consid re pas le monde avec un esprit qui serait pour ainsi dire une feuille de papier lock enne sur laquelle la r alit crirait sa propre histoire La feuille de papier de son esprit est d une qualit sp ciale qui permet l homme de transformer la mati re premi re de la sensation en perception et les donn es perceptives en une image de la r alit C est pr cis ment cette qualit sp cifique du pouvoir de son intellect la structure logique de son esprit qui fournit l homme la facult de voir davantage dans le monde que ne voient les tres non humains Ce pouvoir est un outil pour le d veloppement des sciences de la nature Mais lui seul il ne permettrait pas l homme de d couvrir dans le comportement de ses semblables plus qu il ne peut voir dans le comportement des toiles ou des pierres dans celui des amibes ou dans celui des l phants Lorsqu il a affaire ses semblables l individu n a pas seulement recours l a priori de la logique mais aussi l a priori prax ologique tant lui m me un tre agissant il sait ce que veut dire poursuivre des fins choisies Il voit plus de choses dans l agitation et dans le mouvement de ses semblables que dans les ch
132. r it r es selon lesquelles l abolition de ces privil ges ruinerait le mouvement coop ratif sugg rent qu ils ont eux m mes bien peu confiance dans le pouvoir des coop ratives tenir bon face la concurrence du secteur priv Le fait m me que le d taillant individuel soit capable de r sister la concurrence d un magasin coop ratif t moigne de la sup riorit conomique de l entreprise libre la recherche du profit La coop rative jouit en effet de nombreux privil ges fiscaux elle est soutenue par une organisation dont le capital d passe de loin celui du d taillant moyen et elle b n ficie d autres privil ges Dans ses tentatives de concurrence le secteur priv est handicap sur tous les plans institutionnels et politiques Il ne doit son succ s qu sa plus grande efficacit et au fait qu il rend de meilleurs services au consommateur La propagande pro coop rative d borde d arguments pr tendant montrer pourquoi le commerce de d tail la recherche du profit doit n cessairement tre gaspilleur et co teux et pourquoi les coop ratives sont plus conomiques et peuvent vendre meilleur prix Si ces affirmations taient vraies les coop ratives auraient depuis longtemps m me en l absence des abondantes subventions dont elles jouissent sous la forme de privil ges fiscaux pris la place des d taillants individuels Mais la r alit reste que les coop ratives ne sont pas capables de
133. rative et ses membres sont d termin es avec pr cision par le r glement de la soci t par des arr t s et des statuts soigneusement labor s par des avocats Appliquer le terme de fraternit de telles questions purement p cuniaires guid es par le principe do ut des donnant donnant est une insulte l intelligence du peuple S il s agit l de fraternit alors les activit s d I G Farben le plus grand fabricant mondial de produits de soins m dicaux seraient pareillement des manifestations de la fraternit humaine La phras ologie de la litt rature de propagande du mouvement coop ratif est c urante Ils parlent de valeurs spirituelles de culture et de libert quand il est question de r duire le prix de divers biens de quelques centimes Dans son Utopie Platon mentionne l ancien adage les amis poss dent toutes les choses en commun Si cela est vrai les membres des coop ratives se trompent lourdement en appelant leurs associations soci t s amicales Ils n ont pas de choses en commun Ils ont un syst me pointilleux de comptabilit et d audit Les droits et les devoirs de membres des coop ratives sont d finis avec soin 2 Les principes et les m thodes des coop ratives Les origines du coop ratisme Le syst me mondial de la division du travail prit naissance dans l aide occasionnelle que s accordaient mutuellement des voisins Jean plus efficace pour
134. relatifs et les structures de production Cela a t clairement expliqu par un autre Autrichien Oskar Morgenstern Recourant l exemple du processus d inflation Morgenstern soutenait que Si rien n est dit de l origine de cette monnaie additionnelle de l endroit o elle est inject e de ses diff rentes magnitudes et de la fa on dont elle se diffuse dans l conomie par quelles voies et quelle vitesse on dispose de tr s peu d information La m me somme globale aura des cons quences diff rentes selon qu elle est inject e via des pr ts aux consommateurs ou aux producteurs via le Minist re de la d fense ou via des allocations ch mage etc Selon les conditions conomiques existantes chaque point d injection produira des cons quences diff rentes pour un m me montant agr g de monnaie de sorte que l analyse mon tariste devra tre combin e avec une analyse d taill e des changements intervenant dans les flux de biens et de services Mises et les Autrichiens insistent sur la n cessit d analyser les ph nom nes macro conomiques en termes de processus micro conomiques ce qui conduisit Schumpeter conclure que la m thode des Autrichiens consistant mettre en lumi re les comportements ou d cisions des individus et d finir la valeur mon taire d change en fonction des biens individuels plut t qu en tenant compte du niveau des prix a ses m rites particuli rement pour l
135. rent les arm es allemandes britanniques et hollandaises battre Napol on Waterloo en 1815 Note de l dition am ricaine La technologie nous dit quelle doit tre l paisseur d une plaque d acier pour qu elle ne soit pas travers e par une balle tir e une distance de 300 m tres par un mauser Elle peut ainsi r pondre la question de savoir pourquoi un homme tant abrit derri re une plaque d acier d une paisseur connue a t ou n a pas t bless par un coup de feu L Histoire est incapable d expliquer avec la m me assurance pourquoi Louis Philippe a perdu sa couronne en 1848 ou pourquoi la r forme a mieux r ussi dans les pays scandinaves qu en France Ce type de probl mes n autorise pas d autre traitement que celui de la compr hension intuitive L intuition n est pas une m thode que l on pourrait utiliser la place du raisonnement a priori de la logique des math matiques et de la prax ologie ou des m thodes exp rimentales des sciences de la nature Son domaine r side l o les autres m thodes chouent dans la description d un cas unique et individuel non ouvert la poursuite de l analyse c est son r le qualitatif et dans l appr ciation de l intensit de l importance et de la force des divers facteurs qui ont produit un effet conjointement c est son r le de substitut l impossible analyse quantitative Le sujet de l intuition historique es
136. ricaine Ce fut la litt rature politique des Grecs antiques qui donna naissance aux id es des Monarchomaques la philosophie des whigs aux doctrines Althusius de Grotius et de John Locke l id ologie des p res des constitutions modernes et des d clarations des droits Ce furent les tudes classiques caract ristique essentielle de l ducation lib rale qui maintinrent vivant l esprit de libert dans l Angleterre des Stuarts dans la France des Bourbons et dans l Italie soumise au despotisme d une constellation de princes Un homme comme Bismarck qui tait avec Metternich le principal ennemi de la libert parmi les hommes d tat du dix neuvi me si cle t moigne du fait que m me dans la Prusse de Fr d ric Guillaume II le Gymnasium ducation bas e sur la litt rature grecque et romaine fut un bastion du r publicanisme Les tentatives passionn es visant liminer les tudes classiques du cursus de l ducation lib rale et d truire ainsi en r alit sa v ritable nature constitu rent l une des manifestations principales du renouveau de l id ologie servile C est un fait qu il y a une centaine d ann es seules quelques personnes anticipaient la force irr sistible que les id es antilib rales taient destin es acqu rir en tr s peu de temps L id al de la libert semblait tre si fermement enracin que tout le monde pensait qu aucun mouvement r actionnaire ne pour
137. s III C est la d sagr gation du march des capitaux internationaux qui engendre la triste situation des pays sous d velopp s Ces pays ont b n fici dans les derni res d cennies des m thodes modernes de lutte contre les pid mies et contre les autres fl aux m thodes d velopp es par l Occident capitaliste Les taux de mortalit ont baiss et la dur e de vie moyenne a t allong e La population s est consid rablement accrue Mais les politiques conomiques de ces nations emp chent d augmenter le montant insuffisant de l pargne et de l accumulation du capital dans ces pays elles conduisent m me parfois directement une consommation du capital Comme il n y a plus aucune importation de capitaux trangers digne d tre mentionn e le quota de capital investi par t te d cro t Il en r sulte une baisse de la productivit marginale du travail Mais en m me temps les gouvernements et les syndicats essaient de faire appliquer des taux de salaires exc dant la productivit marginale du travail Le r sultat est un ch mage en voie de d veloppement Ne comprenant pas les causes du ch mage les gouvernements essaient de l liminer par diverses mesures qui bien que totalement futiles sont si co teuses qu elles d passent de loin le revenu public et qu elles sont financ es par l mission de monnaie factice suppl mentaire L inflation d courage encore plus l pargne et la formation d
138. s agit pas d un profit mais d conomies faites dans la conduite de l entreprise Les coop ratives fondent sur cette doctrine leurs grandes revendications d une situation privil gi e et particuli rement d une exemption fiscale Il est possible d imaginer une m thode pour mener une entreprise coop rative de fa on ce qu aucun surplus ne se d gage Les coop ratives pourraient vendre chaque article un prix qui comprendrait uniquement les co ts pay s par la coop rative elle m me lors du traitement de cet article Aucune coop rative n a en r alit adopt cette proc dure Les coop ratives vendent un prix sup rieur leurs co ts A la fin d une p riode donn e il reste condition que la conduite des affaires ait connu le succ s un profit net c est dire un surplus des recettes issues des ventes par rapport aux co ts Mrs Beatrice Potter Webb Lady Passfield cette apologiste inflexible des pires exc s du bolchevisme essaya d expliquer pourquoi les coop ratives ne r alisaient pas l id al d Owen consistant liminer le profit des transactions commerciales pourquoi elles ne vendaient pas leurs articles au prix co tant augment des d penses de gestion Selon Mrs Webb la responsabilit en incombait l imperfection des institutions mon taires La vente de petites quantit s prix co tant affirmait elle implique l usage de fractions non repr sent es par les
139. se sont effondr s parce que les gouvernements les ont d truits dans l intention de supprimer le commerce international 7 La protection du point de vue de la politique int rieure Les nations ont recouru la protection parce qu elles ont cru que dans le commerce les int r ts nationaux sont en conflit avec les int r ts trangers et qu il est par cons quent n cessaire de prot ger le march int rieur contre les marchandises trang res M me si ces id es erron es n avaient pas eu de suites des consid rations de politique int rieure auraient amen sensiblement le m me r sultat Dans le monde actuel l on consid re commun ment que l tat a le devoir de prot ger le producteur le moins habile contre la concurrence du plus habile De cette fa on le gouvernement emp che le plus habile de tirer enti rement parti de sa sup riorit Il restreint le champ d action des grands magasins au b n fice des boutiquiers Il impose toute une industrie une quote part de r duction de la production au lieu de laisser le march liminer les producteurs les moins aptes Il rend la route la concurrence avec le rail plus difficile Il cherche par son intervention cr er des positions de placement meilleures pour les marchandises qui sont produites en quantit plus grande que ne le demande le public Les gouvernements forts des tats autoritaires qui disent que leur mission est de conduire et non de se lai
140. semblables et cherch rent un bouc missaire Ils se consolaient et essayaient de convaincre les autres que la cause de leur chec n tait pas leur propre inf riorit mais l injustice de l organisation conomique de la soci t Avec le capitalisme d claraient ils la r alisation de ses objectifs n est possible que pour un petit nombre La libert dans une soci t de laissez faire ne peut tre atteinte que par ceux qui ont la richesse ou l occasion de l obtenir Ainsi concluaient ils l tat doit intervenir afin de r aliser la Justice sociale ce qu ils veulent dire en r alit tant afin de donner la m diocrit frustr e selon ses besoins III Tant que les probl mes du socialisme n taient qu un sujet de d bats les gens manquant de discernement et de compr hension pouvaient tre victimes de l illusion que la libert pourrait tre pr serv e dans un r gime socialiste Une telle illusion ne peut plus tre entretenue depuis que l exp rience sovi tique a montr tout le monde quelles sont les conditions dans une communaut socialiste Aujourd hui les apologistes du socialisme sont forc s de d former les faits et de d naturer la signification des mots quand ils veulent faire croire la compatibilit du socialisme et de la libert Feu le professeur Laski qui fut en son temps un membre minent et le pr sident du Parti travailliste britannique soi dis
141. sents semblent cependant offrir une possibilit de changement Le keyn sianisme orthodoxe est tomb en discr dit le march libre suscite de plus en plus l int r t et la sympathie des conomistes et le public se sent de plus en plus pr occup par l tendue des interventions tatiques dans les affaires sociales et conomiques un changement de tendance semble possible 5 Le pr sent volume crit par l une des figures les plus remarquables de la pens e conomique du XX me si cle et puisqu il traite de presque tous les probl mes majeurs du moment il pourrait constituer un mode d emploi pr cieux pour une telle r volution th orique et pratique Les essais contenus dans cet ouvrage dont beaucoup n avaient jamais t publi s auparavant abordent une s lection de th mes majeurs de la pens e mis sienne Ils incluent des discussions sur presque tous les aspects de la th orie sociale et conomique jug s par Mises d une importance capitale De surcro t ils comportent souvent des illustrations pratiques du syst me mis sien qui ne figurent pas dans ses autres livres Les trois premiers essais sur la m thode soulignent avec soin les diff rences entre les sciences sociales et naturelles abordent la question de l importance pour un syst me d analyse social d tre neutre au point de vue des valeurs et expliquent la distinction que Mises tablissait entre la science de l action humaine la pra
142. serait planifi par l autorit supr me et ne serait laiss e au camarade individuel aucune autre sph re d action que la capitulation inconditionnelle devant ses ma tres Les camarades trimeront mais tous les r sultats de leur travail seraient la disposition de la haute autorit Tel est l id al du socialisme ou du communisme galement appel de nos jours planification Le camarade individuel pourra jouir de ce que l autorit supr me lui donnera pour sa consommation et son plaisir Toute autre chose tous les facteurs mat riels de production seront poss d s par l autorit Telle est l alternative L humanit doit choisir d un c t la propri t priv e des facteurs mat riels de production Dans ce cas la demande des consommateurs du march d termine ce qui doit tre produit en quelle quantit et de quelle qualit De l autre c t tous les facteurs mat riels de production sont propri t de l autorit centrale et donc chaque individu d pend enti rement de la volont de celle ci et doit ob ir ses ordres Seule cette autorit d termine ce qui doit tre produit la nature et la quantit de ce que chaque camarade a le droit d utiliser et de consommer Si l on ne permet pas aux individus de garder comme leur propri t les choses produites pour une utilisation temporairement diff r e on limine toute incitation cr er ces choses et on enl ve l homme agissant la possi
143. sociaux russes cette mystique tait un substitut aux pratiques cultuelles de la religion russe orthodoxe Les marxistes se sentaient mal l aise face aux fantaisies enthousiastes de la plupart de leurs rivaux dangereux Mais la propre description par Marx des conditions merveilleuses de la phase sup rieure de la soci t communiste tait encore plus optimiste Apr s l extermination des sociaux r volutionnaires les bolcheviques adopt rent eux m mes le culte de l homme ordinaire comme principal masque id ologique du despotisme illimit d une petite clique de chefs du parti La diff rence caract ristique entre le socialisme communisme planification capitalisme d tat ou tout autre synonyme que l on puisse pr f rer et l conomie de march capitalisme syst me de l entreprise priv e libert conomique est la suivante dans l conomie de march les individus en leur qualit de consommateurs sont souverains et d terminent par leurs achats ou leurs non achats ce qui doit tre produit alors que dans l conomie socialiste ces questions sont r gl es par le gouvernement Dans un r gime capitaliste le client est l homme dont les fournisseurs recherchent la fr quentation et qui ils disent merci et au Marx Critique du programme de Gotha plaisir de vous revoir apr s la vente Dans un r gime socialiste le camarade re oit ce que le big brother daigne lui donne
144. sont pas touch s dans la m me mesure Le processus de d pr ciation progressive a modifi le revenu et la richesse des diff rents groupes sociaux Tant que cette d pr ciation se poursuit tant que la quantit suppl mentaire de monnaie n a pas puis toutes ses potentialit s d influence sur les prix tant qu il reste encore des prix n ayant pas du tout chang ou n ayant pas chang autant qu ils le feront il se trouvera dans la communaut certains groupes favoris s et d autres d savantag s Ceux qui vendent les biens ou les services dont les prix sont les premiers monter sont en mesure de vendre de nouveaux prix plus lev s tout en achetant ce qu ils veulent aux anciens prix encore inchang s Inversement ceux qui vendent des biens ou des services dont les prix demeurent inchang s pendant un certain temps vendent aux anciens prix tout en devant d j acheter aux nouveaux prix plus lev s Les premiers r alisent un b n fice particulier ce sont les profiteurs les seconds perdent de l argent ce sont les perdants dont les poches fournissent les gains suppl mentaires que per oivent les profiteurs Tant que l inflation est en cours il y a un transfert perp tuel des revenus et des richesses de certains groupes sociaux vers d autres Quand toutes les cons quences de l inflation sur les prix sont termin es un transfert de richesse entre les groupes sociaux s est produit Il en r sulte qu il y a d
145. succ s avec les ans au sein de toute l Europe particuli rement en Allemagne et m me en Am rique Quand les gens affirment habituellement de nos jours que les choses ont si profond ment chang depuis l poque o fut d velopp la th orie classique de la monnaie et des devises trang res que l on ne peut plus appliquer ses r sultats la situation moderne ils ne donnent malheureusement aucune preuve Il est totalement faux de pr tendre que l augmentation du taux d escompte n aurait aujourd hui aucune cons quence ou des cons quences faibles sur les mouvements de l or et sur les taux de change Il n y a aucune preuve que l ancienne politique d escompte soit inapplicable la situation actuelle Le fait est que les partis au pouvoir pr f rent les cons quences d une d pr ciation de la devise nationale aux cons quences r sultant de la non intervention sur le taux de l argent du march tudions s par ment les diff rents exemples d cart par rapport la l ancienne parit or Il y eut le cas de l Angleterre en 1931 La Grande Bretagne dut choisir entre une politique de d fense de l talon or par la hausse du taux d escompte comme on l avait fait maintes reprises et une politique de d valuation Elle se d cida pour la deuxi me solution parce que celle ci permettait de maintenir constant le niveau des prix et des salaires britanniques au sein d un monde o les prix en or b
146. suffit de regarder l empressement de toutes les nations attard es pour obtenir des capitaux trangers pour leurs industries III En tudiant le pour et le contre de la gestion socialiste on n glige malheureusement de pr ter suffisamment attention aux effets commun ment consid r s comme non conomiques On oublie de faire attention l aspect humain du probl me Le trait distinctif de l homme r side dans son initiative La vie d un animal prend exactement le cours sp cifique tous les membres de l esp ce laquelle il appartient Un cart par rapport cette ligne ne peut provenir que d une force ext rieure par l intervention d une volont humaine L homme est au contraire en position de choisir entre les diverses mani res de se conduire qui lui sont ouvertes Son destin d pend dans une certaine mesure du mode suivant lequel il r agit aux conditions de son environnement et suivant lequel il s int gre dans le syst me social de la coop ration pacifique Il est dans les limites trac es par la nature l origine de sa bonne fortune Ne pas tre contraint dans la poursuite de ses propres plans par autre chose que le fait d accorder une libert identique ses semblables voil ce qu on appelle habituellement la libert La libert ne signifie pas une licence d brid e permettant de se laisser aller n importe quel acte de f rocit et elle n entre pas en conflit avec l existence d
147. suivant Est il vrai ou non que les sciences sociales se sont gar es parce qu elles utilisent le raisonnement discursif Devons nous chercher d autres voies d approche que celles offertes par le raisonnement et l exp rience historique 2 Le domaine des sciences sociales est celui de l action humaine L histoire traite des v nements pass s les pr sentant sous divers aspects Elle comprend l histoire proprement dite la philologie l ethnologie l anthropologie est une branche de l histoire dans la mesure o elle ne fait pas partie de la biologie ainsi que la psychologie dans la mesure o elle n est ni de la physiologie ni de l pist mologie ni de la philosophie L histoire conomique l conomie descriptive et la statistique conomique sont bien entendu de l histoire Le terme de sociologie est utilis de deux fa ons diff rentes La sociologie descriptive traite des manifestations historiques de l action humaine qui ne sont pas prises en compte par l conomie descriptive elle recoupe en partie les domaines relevant de l ethnologie et de l anthropologie La sociologie g n rale d un autre c t traite l exp rience historique d un point de vue plus proche d une quasi universalit que les autres branches historiques L histoire proprement dite par exemple traite d une ville particuli re ou des villes au cours d une p riode donn e ou d un peuple donn ou d une ce
148. survenait qui cr ait des occasions inusit es Toutefois quelque importants qu aient t les effets civilisateurs de ce commerce international quelque important qu ait t son volume si l on consid re les difficult s d ordre technique que les transports avaient surmonter le r le qu il a jou dans la satisfaction des besoins des march s est n gligeable Une tr s petite partie seulement de la consommation quotidienne de l individu moyen provenait de l tranger Les marchandises import es pouvaient tre en majeure partie consid r es comme des articles de luxe car les gens pouvaient s en passer sans endurer de trop grandes privations Au d but du XIX si cle le blocus continental napol onien m me s il avait t tout fait effectif n aurait pu avoir d effets notables sur la consommation des masses de l Europe centrale A cette poque le sucre m me il ne s agissait bien entendu alors que du sucre de canne et le coton passaient pour des marchandises de luxe Le d veloppement du commerce international tait d l abolition de la plus grande partie des entraves au commerce qu une fiscalit mal inspir e et une politique mercantile fourvoy e avaient suscit es Le lib ralisme avait abattu ces barri res et par l fray la voie une intensification sans pr c dent des relations commerciales internationales Lorsque Cobden et Bastiat taient au summum de leur prestige tout l
149. t priv e des moyens de production tait abolie par la loi car sans droit de propri t il ne peut exister de transactions sans possibilit de faire des transactions les offres et surench res sont galement impossibles et sans offres et surench res il ne peut y avoir des prix r els Par ailleurs les interventions dans l conomie de march si elles n abrogent pas les prix entra nent en revanche des distorsions dans les flux d information et r duisent en cons quence les b n fices de la division sociale du travail C est pourquoi Mises affirmait avec certitude de mani re scientifique qu en derni re analyse il ne pouvait y avoir d autre choix qu un ordre de march g n ralis Dans la critique mis sienne de l interventionnisme repara t de nouveau la m thode d analyse des processus micro conomiques d j mise en uvre dans ses travaux mon taires Une intervention de l Etat affecte le syst me conomique D s ce moment les prix relatifs et les relations de production subissent une perturbation en cons quence de laquelle les agents de march modifient leur comportement et incitent ainsi d autres agents adapter leurs propres actions la nouvelle configuration ce qui aboutit au final un nombre croissant de distorsions et de d s quilibres entre chaque niveau d offre et de demande Mises en d duisait qu long terme une intervention isol e pouvait avoir pour cons quences de rendre la
150. tait d termin ne pas s arr ter d mettre de nouveaux billets et que cette augmentation de leur quantit devait forc ment conduire une hausse progressive des prix leur comportement changea Tout le monde s empressa de ne pas conserver d argent dans sa poche Le service que rend la monnaie tient au fait qu elle est le bien que l on peut vendre dans les meilleures conditions En conservant de l argent dans son porte monnaie tout le monde a la possibilit d acheter de la fa on la plus commode n importe lequel des biens qu il peut vouloir un jour Mais quand cette monnaie perd son pouvoir d achat de jour en jour la conserver implique une perte Quiconque re oit de la monnaie la d pense par cons quent imm diatement y compris en achetant quelque chose dont il n a pas l usage sur le moment et n utilisera peut tre m me pas dans le futur Dans les derniers jours de l inflation les employ s touchaient leur paie quotidiennement Ils la remettaient tout de suite leurs femmes et ces derni res la d pensaient aussi vite que possible en achetant n importe quel prix une chose ou une autre Personne ne souhaitait conserver de largent tout le monde le laissait tomber comme s il s agissait de charbons ardents Quand cette tendance qui tait appel e la Bourse Flucht in die Sachwerte fuite des investissements dans les biens r els devint g n rale de sorte que m me les gens les moins pratiques l
151. te dans un magasin coop ratif mais les privil ges en faveur de l agriculture lui co tent bien plus cher Il n existe qu une voie v ritablement efficace pour faire avancer les int r ts des masses de consommateurs savoir la voie de l entreprise priv e libre Ne pas emp cher le producteur plus efficace de l emporter sur un rival moins efficace est une m thode bien meilleure que toutes les autres pour approvisionner l agriculteur et le consommateur des villes plus abondamment et moindre co t En d tournant l attention du peuple de la principale plaie conomique savoir la politique de restriction et de privil ges pour les producteurs et en se concentrant sur la question d risoire de permettre l conomie de quelques sous l o de fortes sommes sont en jeu le mouvement coop ratif fait plus de mal que bien Les membres des coop ratives n ont certainement aucun droit se glorifier du titre de d fenseurs des consommateurs Leurs r sultats sont en r alit bien maigres quand on les compare ceux des hommes d affaires ayant r ussi fabriquer davantage de produits de meilleure qualit et meilleur march La place des coop ratives dans le cadre du syst me concurrentiel Le lib ralisme conomique aujourd hui d nigr comme Manchesterisme affirme que le gouvernement ne doit mettre aucun obstacle sur la route de ceux qui veulent servir leurs concitoyens Selon l interpr tation lib rale d
152. tendue troisi me m thode va l encontre de son but et que les diverses mesures d intervention gouvernementale dans l conomie non seulement n atteignent pas les fins recherch es mais qu elles doivent au contraire aboutir une situation qui du point de vue du gouvernement et des partisans de sa politique est m me moins satisfaisante que la situation qu on cherchait modifier Nous n avons pas non plus analyser les le ons tirer de l exp rience historique Depuis plus de soixante ans tous les gouvernements des nations civilis es ont essay divers modes d interventionnisme conomique Le r sultat a toujours t le m me un chec patent La Sozialpolitik du Reich allemand inaugur e la fin des ann es 1870 et dont le vieux Kaiser fit solennellement la publicit le 17 novembre 1881 et le New Deal am ricain en sont les exemples les plus illustres Du point de vue du sujet qui nous occupe dans cet article nous devons souligner un autre aspect Tout acte d interf rence du gouvernement avec l conomie augmente les co ts de production nationaux et perturbe donc les conditions de concurrence Dans le cadre du libre change cela conduirait imm diatement une baisse des ventes pour les producteurs nationaux une restriction de la production et un licenciement des travailleurs Les gens comprendraient rapidement que le syst me de l interventionnisme ne marche pas et qu il cr e 68
153. th orie unifi e de la valeur et des prix M me si nous n utilisons pas consciemment la terminologie et la classification de Knies dans toutes les discussions importantes nous faisons comme si nous les avions totalement adopt es Il faut cependant galement noter que le r le particulier de la monnaie au sein des biens conomiques a t plut t sur valu Les probl mes de la d termination du pouvoir d achat de la monnaie ont t la plupart du temps trait s comme s ils n avaient rien ou tr s peu voir avec les probl mes de l change non mon taire Ceci a donn un statut particulier la th orie mon taire et a m me nuit au d veloppement de la compr hension conomique Aujourd hui encore nous rencontrons sans arr t des tentatives visant d fendre certaines sp cificit s injustifi es de la th orie mon taire La remarque souvent cit e de Roscher Les mauvaises d finitions de la monnaie peuvent tre divis es en deux groupes principaux Celles qui pensent que la monnaie vaut plus que le bien le plus vendable et celles qui pensent qu elle vaut moins ne s applique pas seulement la question de la d finition de la monnaie M me chez ceux qui consid rent que la th orie de la monnaie fait partie de la catallaxie certains vont trop loin en soulignant sa place particuli re Cette branche de notre science offre plein de difficult s et il n est pas n cessaire de construire des probl mes art
154. trang re contrecarrerait d j court terme les objectifs vis s par les diverses mesures de l intervention gouvernementale dans l conomie int rieure Si le march int rieur n est pas dans une certaine mesure isol des march s trangers il ne peut plus y avoir de contr le gouvernemental Plus une nation s engage dans la voie de la r glementation et de l embrigadement publics plus elle est pouss e l isolement conomique Nous n avons pas analyser le probl me de savoir si l interventionnisme conomique c est dire l interf rence du gouvernement avec l conomie peut parvenir aux fins poursuivies par le gouvernement et par les progressistes qui soutiennent ce syst me Ses partisans les Sozialpolitiker allemand l aile droite des Fabiens britanniques les institutionnalistes am ricains les partisans mod r s du New Deal et de nombreux autres groupes ont pr tendu que l interventionnisme tait possible et praticable en tant que forme permanente d organisation sociale Ils ont affirm qu il est aussi loign du socialisme que du capitalisme qu il est une troisi me solution au probl me de l organisation conomique de la soci t mi chemin entre le communisme et le laissez faire et que tout en retenant les avantages des deux il vite les inconv nients inh rents de chacun La th orie conomique moderne a cependant d montr de mani re irr futable que cette pr
155. tre attribu au terme de pens e irrationnelle que de dire qu il s agit d une pens e logiquement fausse menant des conclusions erron es 6 La philosophie du relativisme historique l historicisme n a pas r ussi comprendre qu il existe quelque chose de constant qui d une part constitue le domaine de l Histoire ou des v nements historiques domaine distinct de ceux des autres v nements et qui d autre part permet l homme de traiter de ces v nements c est dire de raconter leur succession en essayant de trouver leur encha nement en d autres termes de les comprendre Ce ph nom ne constant est le fait que l homme n est pas indiff rent l tat de son environnement comprenant la condition de son propre corps et qu il essaie dans la mesure o il peut le faire de substituer par une action intentionnelle un tat qu il aime mieux un tat qu il aime moins En bref l homme agit Ce point diff rencie lui seul l histoire humaine de l histoire des changements se produisant hors du champ de l action humaine de l tude de l histoire de la nature et de ses diverses subdivisions comme par exemple la g ologie ou l volution des diff rentes esp ces d tres vivants Dans l histoire humaine nous traitons des fins poursuivies par les agents c est dire des causes finales Dans l histoire de la nature comme dans toutes les autres branches
156. un cartel s ils refusaient de le faire de leur propre chef comme ce fut le cas par exemple pour la potasse et que le gouvernement prussien lui m me en sa qualit de propri taire et d op rateur des mines de charbon avait rejoint le cartel du charbon Un trait caract ristique des gouvernements et partis politiques actuels est qu ils promettent dans le m me souffle des prix bas pour les consommateurs et des prix lev s pour les producteurs Comme il est au del du pouvoir d un quelconque gouvernement d abaisser par une intervention les prix en dessous du niveau qui se d velopperait sur un march concurrentiel libre il en r sulte toujours une politique de hausse des prix Les gouvernements pr tendent lutter contre le monopole mais ne prennent jamais la mesure qui rendrait vaines dans la plupart des branches de l industrie toutes les tentatives d tablir un monopole savoir abolir les taxes sur les importations Le fait que les gouvernements et les parlements favorisent les prix de monopole est clairement d montr par leurs actions concernant les projets monopolistes internationaux Si les tarifs protecteurs aboutissent la formation de cartels nationaux dans divers pays la cartellisation internationale peut dans de nombreux cas tre obtenue par des accords mutuels entre les cartels nationaux De tels accords sont souvent beaucoup aid s par une autre activit des gouvernements favorisant les monopoles les brevet
157. une conomie de troc le ph nom ne de l int r t ne pourrait jamais tre isol de l valuation des futurs mouvements de prix des biens individuels Supposer l existence d un syst me de march hautement d velopp sans l interm diaire d un moyen d change g n ralement accept serait une fiction scientifique digne de la th orie du comme si de Vaihinger Nous n tudierons pas ici l importance du calcul mon taire pour l action rationnelle et la coop ration sociale ce n est pas une t che pour la catallaxie mais pour la sociologie Le champ de la th orie mon taire est suffisamment large s il se limite un traitement exhaustif des questions qui le concernent directement Hans Vaihinger 1852 1933 tait un philosophe allemand qui affirmait que Une id e dont l erreur ou l inexactitude th orique et par l sa fausset est reconnue n est par pour cette raison particuli rement sans valeur et sans utilit car une id e peut avoir une grande importance pratique en d pit de sa nullit th orique The Philosophy of As If La Philosophie du comme si traduction anglaise de C K Odgen New York Harcourt Brace 1935 p viii Note de l dition am ricaine Le r le supr me de la monnaie dans la sph re des biens conomiques a t tabli par la pratique du calcul en termes mon taires qui exprime le prix de tous les autres biens conomiques en fonction du montant mo
158. unicit et le caract re individuel qui restent la base de tout fait historique quand tous les moyens d interpr tation fournis par la logique la prax ologie et les sciences de la nature ont t puis s est une donn e ultime Mais alors que les sciences de la nature ne peuvent rien dire de plus sur leurs donn es ultimes que le fait qu elles en sont l Histoire peut essayer de rendre ses donn es compr hensibles Bien qu il soit impossible de les r duire leurs causes si une telle r duction tait possible elles ne seraient pas des donn es ultimes l observateur peut les comprendre parce qu il est lui m me un tre humain Nous pouvons appeler sympathie ou intelligence sympathique cette facult de comprendre Mais nous devons nous garder de l erreur consistant confondre l intuition avec l approbation quand bien m me elle n est que conditionnelle et circonstanci e L historien l anthropologue et le physiologiste enregistrent parfois des actions qui sont leur avis tout simplement r pugnantes et c urantes elles ne les comprennent qu en tant qu actions c est dire en tablissant les buts sous jacents et les m thodes techniques et prax ologiques employ es Comprendre un cas particulier ne veut pas dire l expliquer encore moins l excuser L intuition ne doit pas tre confondue avec l acte d empathie esth tique en vertu de laquelle un individu cherche le plaisir esth tiqu
159. vitable de l application des th ories qui ont domin la philosophie conomique et sociale des cinquante derni res ann es Nos probl mes sont l aboutissement de nombreuses r flexions laborieuses L inflation allemande plus que tout fut la cons quence de la th orie bancaire et mon taire qui a hant pendant de nombreuses ann es les hommes qui occupaient dans les universit s les chaires d conomie ceux qui dirigeaient la politique financi re du Reich et les r dacteurs en chef des journaux et p riodiques les plus influents La particularit centrale des ces fausses th ories tait un rejet total de la th orie quantitative et de tous les enseignements de la Currency School L empirisch realistische Volkswirt qui cartait toute th orie et en particulier les th ories venant de l tranger tait fermement convaincu que la th orie quantitative et les th ories de la Currency School n taient rien d autres qu une inexplicable b vue commise par Ricardo et ses successeurs Les Kathedersozialisten allemands ne perdaient pas leur temps tudier l conomie politique anglaise Ils n taient par cons quent pas au courant des probl mes sur lesquels portaient la longue controverse entre la Banking School et la Currency School Leur seule source de connaissance sur ce sujet tait le livre publi en 1862 par Adolph Wagner sous le titre Theorie der Peelschen Bankakte Wagner n avait aucun talent
160. 2 Avant de commencer l analyse des objections faites l absolutisme de l conomie il est n cessaire de faire remarquer que le rejet de l conomie par le relativisme pist mologique n a rien voir avec le rejet positiviste des m thodes effectivement pratiqu es par les historiens 3 Karl Knies Geld und Kredit 3 volumes Berlin Weidmann 1873 79 Note de l dition am ricaine Max Weber Wirtschaft und Gesellschaft volume 1 de Grundriss der Sozial konomik T bingen 1922 Traduction anglaise de A M Henderson et Talcott Parsons The Theory of Social and Economic Organization Glencoe Ill Free Press 1947 Note de l dition am ricaine Gustav Schmoller tait le fondateur de la jeune cole historique allemande ou cole historico thique Son programme combinait une approche historique des ph nom nes conomiques avec la poursuite de politiques conomiques et sociales fond es sur des principes moraux Lujo Brentano tait un minent partisan et disciple de Schmoller avec lequel il tait cependant en d saccord sur des questions de m thodologie Note de l dition am ricaine Selon le positivisme le travail des historiens ne serait que bavardage ou au mieux accumulation d une grande quantit de mat riaux qu ils ne savent pas utiliser Ce qu il faudrait c est une science des lois d terminant ce qui se passe dans l Histoire Une telle science devrait tre d
161. 20 Il est sans doute vrai que les gouvernements individuels n ont pas compris que les cons quences pour tous les pays poursuivant cette politique seraient une hausse g n rale des prix Ce que chaque tat avait en vue c tait une baisse des co ts de circulation dans son propre pays Ils taient avant tout sous l influence de l id e fallacieuse qu il serait possible d obtenir une baisse des taux d int r t par diverses mesures de politique mon taire y compris une concentration des r serves nationales d or dans les sous sols des banques centrales Mais quoi que les gouvernements individuels puissent avoir l id e en suivant cette politique une chose est indiscutable le r sultat devait forc ment conduire toutes choses gales par ailleurs une baisse du pouvoir d achat de l or et une hausse du prix des biens exprim s en or Il est par cons quent remarquable que l opinion publique ait consid r la hausse des prix durant cette p riode comme exclusivement due aux conditions de production de l or ind pendamment des politiques gouvernementales et n ont pas r ussi r aliser que la hausse des prix n aurait jamais pu prendre l ampleur qu elle eut si une politique diff rente avait t suivie par leurs gouvernements Si les gouvernements avaient suivi une politique diff rente et que la hausse du prix des biens exprim s en or pour cette raison n avait pas eu lieu ou en tout cas pa
162. 70 jusqu au d clenchement de la Premi re Guerre mondiale loin devant les autres nations en mati re de Sozialpolitik et de syndicalisme Son syst me tant admir et glorifi de l Arbeiterschutz de l assurance sociale et des n gociations collectives ne pouvait marcher que parce que les industries allemandes abrit es derri re une protection int grale avaient b ti des cartels et vendaient sur le march mondial bien moins cher que sur le sol national Le pr tendu succ s du soziales K nigtum der Hohenzollern royaume social des Hohenzollern et du parti social d mocrate allemand tait apparent En leur qualit de consommateurs les travailleurs eux m mes devaient en subir le fardeau Cartels et monopoles taient les compl ments n cessaires de l interventionnisme allemand Des mythes populaires ont d form la r alit Ils enseignent que la tendance au monopole serait inh rente au capitalisme Les champions allemands du contr le gouvernemental des affaires ont r p t maintes reprises que l entreprise priv e si on la laisse libre et hors de tout contr le gouvernemental doit conduire au monopole et que cette tendance inextricable rend la nationalisation des entreprises n cessaire Ils passaient sous silence le fait que la cartellisation n tait possible que parce que le gouvernement et le parlement avaient d cr t des taxes sur les importations que la loi elle m me ordonnait aux entrepreneurs de former
163. Aucun des nombreux gouvernements sympathisants de la philosophie socialiste ne pense s rieusement sugg rer des mesures de nationalisation suppl mentaires Au contraire Par exemple le gouvernement am ricain et tout Am ricain raisonnable auraient des raisons d tre fiers si l on pouvait se d barrasser de la Poste avec son inefficacit proverbiale et son d ficit gigantesque Le socialisme a commenc l ge de Saint Simon comme une tentative de donner un coup de jeune la vieillesse de la civilisation occidentale de l homme caucasien Il a essay de pr server cet aspect quand plus tard il prenait le colonialisme et l imp rialisme comme cibles principales Aujourd hui c est le cri de ralliement de l Est des Russes et des Chinois qui rejettent l id ologie de l Ouest mais qui essaient passionn ment de copier sa technique 88 Le cabinet travailliste britannique a rendu hommage l id ologie de son Parti en traitant de l industrie de l acier Mais tout le monde sait qu il ne s agit que d une fa ade pour cacher quelque peu le grand chec de tout ce que les diff rents partis de la Gauche britannique ont essay de faire depuis des d cennies XIV De l galit et de l in galit Article publi pour la premi re fois dans Modern Age printemps 1961 I La doctrine du droit naturel qui inspira les d clarations des droits de l homme au XVII si cle ne sous entendait pas la proposition
164. Cet article ne cherche pas savoir ce qui permet une telle science prax ologique d exister ce qu est sa nature logique et pist mologique et quelles m thodes elle utilise L tude des probl mes pist mologiques des sciences sociales a t n glig e pendant longtemps M me des auteurs qui comme David Hume l archev que Whately John Stuart Mill et Stanley Jevons taient eux m mes d minents conomistes ne parlaient dans leurs crits logiques et pist mologiques que des sciences de la nature et ne se souciaient pas de la nature sp cifique des sciences de l action humaine L pist mologie des sciences sociales est la plus jeune branche de la connaissance En outre la plupart de ses travaux ne se r f rent qu Phistoire l existence d une science th orique ayant t longtemps ignor e Le travail pionnier de Senior et de Cairnes n a port ses fruits que r cemment Les conomistes manquent totalement de formation philosophique et les philosophes ne sont pas familiers de l conomie L importance de la ph nom nologie pour la solution des probl mes pist mologiques de la prax ologie n a pas t not e du tout Mais cet article ne porte pas sur ces points Nous devons nous occuper des critiques qui accusent les conomistes et les historiens d avoir n glig la r alit de l irrationnel Action veut dire comportement conscient ou activit intentionnelle Elle diff re en ta
165. De tels r actionnaires ne sont pas consid r s dignes d avoir un nom pour les identifier Dans certaines chambres parlementaires de l Europe du XIX si cle les membres du parti d fendant le gouvernement par le peuple et les libert s civiles si geaient la gauche du pr sident C est de l que vint la d signation de gauche pour les identifier et celle de droite pour se r f rer leurs adversaires les avocats du gouvernement despotique Dans l usage am ricain actuel ces termes ont t invers s Les partisans de la dictature du prol tariat des m thodes russes et chinoises de tyrannie illimit e de la part des gens en place sont de nos jours dits de gauche alors que les d fenseurs du gouvernement constitutionnel et des libert s civiles sont dits de droite Selon cette terminologie il faut appliquer le terme d homme de gauche non seulement L nine qui a dissous le 6 janvier 1918 l Assembl e constituante par la force militaire mais tout autant ses pr d cesseurs dans le traitement impoli des parlements Oliver Cromwell et les deux Napol ons Mais Karl Marx qui a violemment rejet cette m thode bonapartiste de suppression de l opposition dans l un de ses plus c l bres pamphlets pourrait bon droit tre qualifi de membre de l extr me droite La v rit est qu aucun type de r gime socialiste ou communiste n est compatible avec la pr servation des libert s civiles e
166. Les coop ratives d achat sont entr es en jeu dans le domaine de la production de nombreuses branches de l industrie Mais ces entreprises ne sont pas des coop ratives de producteurs Elles ne sont pas la propri t des gens qui y travaillent Elles sont la propri t de diverses coop ratives ou unions de coop ratives Les employ s sont embauch s comme les salari s embauch s par toute autre entreprise Ils n ont pas leur mot dire sur la conduite des affaires Les b n fices vont aux propri taires c est dire aux coop ratives ou aux unions de coop ratives pas aux employ s Il n est nullement question d abolir le syst me des salaires Tout ce qui reste des ambitieux projets des pionniers de la coop ration dont on chante les louanges c est trois types d organisations coop ratives les coop ratives de consommation les coop ratives agricoles d achat et les coop ratives agricoles de vente C est une surestimation dithyrambique que de dire en parlant des coop ratives que la voie coop rative L 113 est une m thode de reconstruction du monde Ce ne sont pas les coop ratives mais l industrie priv e la recherche du profit qui est la source du progr s conomique L conomie de march capitaliste le syst me de l entreprise priv e la recherche du profit est fondamentalement un syst me de coop ration sociale dans le cadre de la division du travail Les diverses branches industrielles e
167. Monarchical Socialism in Germany New York C Scribner s Sons 1913 La Russie devint communiste en 1917 et beaucoup de nations semi civilis es suivirent son sillage parce que leurs intellectuels ne connaissaient rien en dehors de ce qui pouvait tre appris de la lecture des crits de Marx et Engels L nine par exemple pensait ainsi pouvoir rejeter de mani re convaincante tous les doutes sur le bon fonctionnement de la direction socialiste des entreprises en soulignant que ces organisations socialistes fonctionneraient sur le mod le de la poste A ses yeux les choses principales pour organiser la premi re phase de la soci t communiste taient l enregistrement et le contr le et il affirmait que ceux ci avaient t simplifi s l extr me par le capitalisme qui les a r duits aux op rations les plus simples de surveillance et d inscription et la d livrance de re us correspondants toutes choses la port e de quiconque sait lire et crire et conna t les quatre r gles d arithm tique Un non sens aussi flagrant pouvait tre racont ces soi disant intellectuels ignorants de Russie qui se vantaient d tre l avant garde du marxisme et de ce fait du progr s et de la civilisation Il r confortait les chauvins de toutes les nations arri r es qui ressentaient un sentiment de malaise en comparant la culture de leur propre pays avec celle de l Occident Mais cela n attirait pas le
168. Paul l argent que ce dernier a d pens pour cet achat Il importe peu de savoir si Paul s aper oit ou non qu il aurait pu acheter une cravate quivalente dans son propre lieu de r sidence un prix bien plus bas Il a donn Paul le pouvoir discr tionnaire d agir comme son agent pour l achat d une cravate et doit en subir les cons quences Il est par cons quent vident que la doctrine de membres de coop ratives selon laquelle un magasin individuel vend des articles ses clients alors qu un magasin coop ratif ach te des articles pour ses membres n est que fadaises La coop rative ne vend pas moins qu un magasin individuel et doit inciter ses propres membres acheter dans le magasin coop ratif par des m thodes identiques celles pratiqu es par les d taillants individuels savoir en demandant des prix plus bas que la concurrence Les achats de la coop rative ne sont pas plus intimement li s ses ventes que les achats et les ventes de toute entreprise individuelle de commerce de d tail tre membre d une coop rative ne fait obligation personne d acheter le moindre bien dans le magasin ou la station service de la coop rative encore moins obligation de rembourser la coop rative lors de lachat d un bien qu il peut faire de tout ce qu elle a d pens lors de l acquisition de l article en question plus les d penses de fonctionnement Le membre individuel de la coop rative a le droit d
169. S il sent qu il ne peut pas y parvenir sans l aide d autres personnes il doit choisir des partenaires ad quats ou pr ter ses fonds des personnes de ce type Il y a ainsi l int rieur du syst me de l conomie de march un m canisme pour ainsi dire qui oblige inexorablement les propri taires de tous les facteurs mat riels de production investir dans les lignes qui rendent les meilleurs services aux consommateurs D une mani re similaire les consommateurs d terminent le niveau des r mun rations de ceux qui travaillent pour un salaire ou un traitement L employeur est dans la n cessit de payer chacun de ses employ s le plein prix que les consommateurs sont dispos s lui d frayer pour ce qu a apport ce travailleur aux qualit s du produit Il ne peut pas payer davantage car l emploi de ce travailleur signifierait une perte il ne peut pas non plus le payer moins car alors ses concurrents d tourneraient les chercheurs d emploi de son usine Ce n est pas le jugement de l employeur mais celui des consommateurs qui compte dans l octroi de hauts salaires aux acteurs et athl tes populaires et de bas salaires aux balayeurs et aux femmes de m nage Le fait que ce syst me b n ficie toutes les nations et tous les individus au sein de chaque nation a t d montr de mani re spectaculaire par l accroissement sans pr c dent du chiffre de la population qu elle a entra n A chaque fois
170. a demande sp cifique de monnaie peut tre reli e une relation d change existant d j sur le march entre la monnaie et les biens m me si la demande motiv e par l autre usage du bien servant monnaie dispara t Ce n est que tr s lentement et avec difficult que l esprit humain s est lib r du mode de pens e grossi rement mat rialiste qui a conduit une r sistance prolong e l id e que l utilisation d un bien comme moyen d change g n re comme pour tout autre usage de ce bien une demande qui donne naissance un prix et qui est capable de modifier ce prix Si la capacit d une chose satisfaire un besoin humain ainsi que la reconnaissance de cette capacit sont consid r es comme des pr alables l tablissement de la qualit de bien d une chose on s approche de l id e consistant distinguer des biens r els et des biens non r els parmi les objets de l action conomique D s que l conomiste se situe sur ce terrain il perd pied et sort involontairement du domaine de l objectivit scientifique il entre dans le domaine des jugements thiques de la morale et de la politique Il comparera alors les choses objectivement utiles celles qui ne sont qu imagin es tre utiles Il tudiera si et dans quelle mesure les choses que l on pense tre utiles et donc trait es comme telles le sont 37 Voir Mises The Theory of Money and Credit deuxi
171. a distinction entre fins conomiques et fins pr tendument non conomiques n a plus de sens Les jugements de valeur des consommateurs finaux expriment non seulement la qu te d un nombre plus grand de biens mat riels tangibles mais aussi la qu te d autres int r ts humains Le point de vue troit d une science de la richesse mat rielle est d pass A parti de la discipline de la richesse se d veloppe une th orie g n rale de tous les choix faits par les agents th orie g n rale de tous les types d action humaine la prax ologie Par leur comportement sur le march les gens montrent non seulement leurs d sirs d acqu rir davantage de biens mat riels mais tout autant leurs autres pr f rences Les prix du march ne refl tent pas uniquement le c t mat rialiste de l homme mais aussi ses id es philosophiques thiques et religieuses L observance des commandements religieux construire et entretenir des lieux de culte arr ter de travailler pendant les jours saints viter certains aliments soit tous les jours soit certains jours et semaines s abstenir des boissons enivrantes et du tabac aider les gens dans le besoin et beaucoup d autres est l un des facteurs qui d terminent l offre et la demande des biens de consommation et donc la conduite des affaires La prax ologie est neutre vis vis des fins ultimes que les individus veulent atteindre Elle ne traite pas des fins ultimes ma
172. a entra n la l gislation limitant l mission de billets de banque et qui impose aux banques centrales de conserver des fonds de r serve d un certain montant Mais le cas des d p ts d pargne est diff rent Comme l pargnant n a pas besoin de la somme d pos e la demande ou br ve ch ance il n est pas n cessaire que les caisses d pargne et les autres banques acceptant ce type de d p ts promettent de rembourser la demande ou court terme C est n anmoins de ce qu elles ont fait Et elles se sont ainsi expos es aux dangers d une panique Elles n auraient pas couru ce danger si elles n avaient accept les d p ts d pargne qu la condition de notifier tout retrait plusieurs mois l avance L opinion publique pense que le v ritable danger du maintien de la stabilit mon taire r side dans la fuite des capitaux Cette id e est fausse Le capital investi dans l immobilier dans des usines industrielles ou dans des participations dans des compagnies poss dant des biens de cette nature ne peut pas s envoler Vous pouvez vendre ce type de bien et quitter le pays avec l argent re u Mais moins qu il n y ait un accroissement du cr dit l acheteur vous remplace Si c est un tranger alors la fuite de capital du natif du pays est compens e par l arriv e de capitaux de l tranger Si l acheteur est un autre habitant du pays alors il ne peut se procurer les
173. a libert conomique et constitutionnelle d hommes de droite et les partisans d une dictature socialiste ou communiste d hommes de gauche Une v ritable confusion des langues digne de Babylone 102 Cf Frank A Fetter The Principles of Economics deuxi me dition New York The Century Company 1910 p 394 Note de l dition am ricaine Bien d autres choses doivent tre dites sur les r alisations du syst me capitaliste et sur l chec de toutes les exp riences socialistes et semi socialistes Et il faut avant tout se r f rer la critique fondamentale du socialisme par les conomistes savoir le fait qu un syst me socialiste serait incapable de mettre en uvre le moindre mode de calcul conomique et qu il manquerait ainsi d une m thode permettant de distinguer entre ce qui satisfait plus et ce qui satisfait moins les besoins humains Un syst me socialiste mondial ne m riterait donc pas le nom de syst me conomique Ce serait plut t des t tonnements dans l obscurit incapables de distinguer ce qui est de son propre point de vue c est dire du point de vue des gestionnaires socialistes et du peuple qu ils ont approvisionner plus ou moins d sirable Cette incapacit calculer ne trouble aujourd hui pas encore les dictateurs des nations communistes Ils peuvent utiliser et utilisent dans ce but les prix tablis sur les march s des nations capitalistes La grandeur et
174. a monnaie Nous ne contestons pas que la majorit des syst mes propos s sont bien adapt s pour fournir une indication approximative des changements du pouvoir d achat qui se produisent et qu ils ont pro tonto une grande valeur ducative pour attirer l attention du public sur le fait que des changements se sont produits Nous ne contestons pas non plus qu en r gle g n rale et sur de br ves p riodes les r sultats calcul s par les diff rentes m thodes ne divergent pas grandement les uns des autres Mais il faut n anmoins insister autant qu il est possible de le faire sur le fait que tous ces calculs ne sont que des approximations qu ils ne sont pas exacts et qu un calcul exact est fondamentalement impossible Il est n cessaire de souligner ce point non pas seulement pour calmer la conscience des th oriciens mais afin d attirer l attention sur l effet d une port e consid rable qu il a vis vis de l application pratique des indices dans la politique mon taire et bancaire Comme il existe diff rentes m thodes de calcul d un indice pour les changements du pouvoir d achat toutes tant galement justes et fausses correctes et incorrectes et comme elles donnent toutes des r sultats diff rents il est in vitable que une fois que les indices cessent de n avoir qu un int r t acad mique et exercent une influence directe sur l conomie politique ce probl me purement scientifique devienne u
175. a routine de son environnement La noble confiance en soi de l homme occidental a trouv une expression triomphante dans des dithyrambes comme l hymne du ch ur de Sophocle d Antigone propos de l homme et de son effort d entreprise et comme la Neuvi me Symphonie de Beethoven Rien de ce genre n a t entendu en Orient Est il possible que les descendants des b tisseurs de la civilisation de l homme blanc renoncent leur libert et se rendent volontairement la suzerainet du gouvernement omnipotent Qu ils cherchent la satisfaction dans un syst me o leur seule t che serait de servir de rouages dans une vaste machine construite et dirig e par un planificateur tout puissant La mentalit des civilisations arr t es doit elle balayer les id aux pour lesquels des milliers et des milliers ont sacrifi s leurs vies Ruere in servitium ils plong rent dans la servitude observa tristement Tacite en parlant des Romains de l poque de Tib re
176. a valeur d coule de l utilit il doit alors tre vrai que le choix des m taux pr cieux comme moyens d change doit leur donner de la valeur Si l on souhaite qualifier d imaginaire la valeur du m tal utilis comme monnaie dans la mesure o elle d coule de ses services mon taires il faut consid rer toute valeur comme imaginaire Car aucune chose n a de valeur que par l usage auquel on l applique et raison des demandes qu on en fait proportionnellement sa quantit Avec ces mots Law anticipait la th orie subjectiviste de la valeur il ne faut pas lui nier la place qu il m rite dans l histoire de notre science L importance de ses r alisations n est pas diminu par son incapacit d velopper toutes les implications de son id e fondamentale ni par le fait qu il s gara dans l imp n trable for t de l erreur et peut tre m me de la faute Les chercheurs qui vinrent apr s lui furent galement incapables de faire plein usage du contenu de l id e fondamentale et clairement d velopp e par Law Nous rencontrons encore des malentendus concernant trois aspects Premi rement certains auteurs nient cat goriquement que le service fourni par la monnaie puisse g n rer de la valeur Ils n expliquent malheureusement pas pourquoi les services mon taires devraient tre diff rents des services offerts par la nourriture ou les v tements La difficult pos e par le papier monnaie
177. able De mani re concomitante la balance commerciale des nations cr anci res devient d favorable Les termes favorable et d favorable sont bien entendu trompeurs Il n est pas d favorable d tre une nation riche et de recevoir des paiements importants correspondant aux int r ts aux dividendes et aux profits obtenus l tranger La Grande Bretagne tait au si cle dernier la nation la plus riche du monde non pas malgr mais cause de sa balance commerciale tr s d favorable Les tats Unis dans les ann es de leur glorieuse expansion conomique et g ographique avaient offert des occasions d investissement tr s propices au capital tranger Les capitalistes d Europe occidentale fournissaient une partie du capital n cessaire la construction des chemins de fer am ricains et la cr ation des mines et des industries de transformation am ricaines Par la suite les Am ricains commenc rent rapatrier les actions et les obligations poss d es par les trangers ces op rations activ rent la balance commerciale de la nation Avec la Premi re Guerre mondiale les choses chang rent L Am rique devint une nation cr anci re la nation exportant le plus de capitaux Sa balance commerciale favorable dans les ann es 1916 1940 les exportations d passaient les importations d environ 30 milliards de dollars a d sormais une autre signification elle r sulte des pr ts accord s l t
178. adies En parlant d action humaine nous avons l esprit la conduite qui d apr s l agent est la plus appropri e pour parvenir une vie qu il souhaite atteindre que son avis soit ou non partag par un spectateur ou un historien mieux inform La fa on dont les m decins contemporains traitent le cancer n est pas irrationnelle bien que nous esp rions d couvrir un jour des m thodes th rapeutiques et prophylactiques plus efficaces Un r cit concernant les actions d autres personnes est trompeur s il utilise le terme irrationnel pour d crire les activit s d individus dont les connaissances taient moins bonnes que celles de l auteur du r cit Comme aucun auteur ne peut revendiquer pour lui l omniscience il devrait au moins ajouter en qualifiant une action d irrationnelle la restriction de mon point de vue Une autre fa on dont l pith te irrationnel est souvent employ se r f re non pas aux moyens mais aux objectifs de certains modes de conduite Certains auteurs appellent ainsi Il est inutile de se plonger dans une analyse des deux autres sous classes num r es par Weber Pour une critique d taill e de la doctrine de Weber voir mon essai Sociologie und Geschichte dans Archiv f r Sozialwissenschaft vol 61 1929 repris dans mon livre Grundprobleme der National konomie I na Gustav Fischer 1933 pp 64 121 soit en l approuvant soit en de le d sapprouvant irra
179. aient Quelle est la valeur de l or ou du fer c est dire la valeur en g n ral valable pour tous les temps et pour tous les peuples et pour l or ou le fer en g n ral pour tout l or ou le fer disponible ou non encore extrait Ils ne pouvaient pas r ussir de cette fa on ils d couvrirent uniquement de pr tendus paradoxes qu ils ne purent pas r soudre Tous les succ s de la th orie conomique moderne ont t attribu s au fait que nous avons appris proc der diff remment Nous comprenons que les individus agissant sur le march ne se trouvent jamais devant le choix entre tout l or existant et tout le fer existant Ils n ont pas d cider lequel de l or ou du fer est le plus utile l humanit dans son ensemble mais doivent choisir entre deux quantit s limit es qu ils ne peuvent pas avoir ensemble Ils d terminent laquelle de ces deux possibilit s est la plus favorable pour eux dans les conditions et l instant o ils prennent leur d cision Ces actes de choix accomplis par des individus confront s une alternative sont les causes ultimes des rapports d change qui ont cours sur le march Nous devons diriger notre attention vers ces actes de choix et ne pas nous int resser du tout la question m taphysique et purement th orique voire vaine de savoir quel bien en g n ral appara trait le plus utile aux yeux d une intelligence surhumaine observant notre condition terrestre d un point d
180. aient que les jugements de valeur sont purement subjectifs et qu un tat de satisfaction ou de bonheur absolu ne tenant pas compte des d sirs de l individu concern cela n existe pas En fait celui qui met un jugement sur une pr tendue fin la r duit du rang de fin celui de moyen Il la juge du point de vue d une fin sup rieure et demande s il s agit d un moyen adapt pour parvenir cette fin sup rieure Mais la fin la plus haute le but ultime de l action humaine est toujours de satisfaire le d sir d un individu Il n y a pas d autre crit re permettant de juger de la plus ou moins grande satisfaction en dehors des jugements de valeur individuels qui diff rent d une personne une autre et qui changent avec le temps chez une m me personne Ce qui fait qu un homme se sent mal l aise ou mieux son aise est tabli par chaque individu avec sa propre volont et son propre jugement partir de son valuation personnelle Personne n est en position de d cr ter ce qui pourrait rendre un autre homme plus heureux L esprit d intol rance inn et le complexe dictatorial n vrotique poussent les gens oublier joyeusement la volont et les aspirations des autres personnes Or quelqu un qui met un jugement sur les buts et les d sirs d un autre homme ne dit pas ce qui rendrait cet autre homme plus heureux ou moins m content il ne fait qu affirmer quelle est la situation de cet autre hom
181. aine aujourd hui La technique indique dans quels buts les divers facteurs de production pourraient tre employ s elle montre ainsi les objectifs qui pourraient tre atteints s ils taient consid r s souhaitables Choisir au milieu de cette d routante profusion de possibilit s de production celles qui ont le plus de chances de pouvoir satisfaire les plus urgents des futurs besoins des consommateurs est dans une conomie de march le r le sp cifique de l entrepreneur Si tous les entrepreneurs avaient raison dans leur appr ciation de l tat futur du march le prix des divers facteurs compl mentaires auraient d j atteint aujourd hui le niveau correspondant cette situation future Comme dans ces conditions aucun entrepreneur n aurait acquis une partie ou la totalit des facteurs de production compl mentaires des prix inf rieurs ou sup rieurs ceux que les v nements post rieurs montrent tre les bons aucun profit et aucune perte ne pourraient survenir On fait un profit en ayant d pens moins que l on re oit plus tard des acheteurs du produit et l on subit une perte si l on ne parvient vendre qu des prix ne remboursant pas les frais d pens s au cours de la production Ce qui d termine le profit ou la perte est le choix de l objectif fix aux activit s entrepreneuriales et le choix des m thodes pour y parvenir C est donc l investissement qui entra ne soit un prof
182. aissaient Les opinions divergent sur la validit de cette politique et il n y a pas de doute qu elle aurait t consid r e comme particuli rement malsaine du point de vue des id es de Senior Mais il n y a rien dans la situation qui ne pourrait tre expliqu du point de vue des enseignements th oriques de Senior Il est vrai que sa d cision aurait t tr s diff rente de celle des dirigeants de la Grande Bretagne en 1931 Il aurait pens que les salaires nominaux devaient baisser pari passu avec les prix et qu il n y avait rien d alarmant dans une situation o le prix des mati res premi res achet es par l Angleterre chute plus rapidement que le prix des biens manufactur s qu elle exporte Mais Senior en discutant de ces probl mes avec MM Norman et Keynes aurait dit l issue de la conversation Je vois messieurs que vous poursuivez d autres buts Mais il n aurait eu aucune raison de dire Vous avez faire face une situation que ma th orie ne couvre pas Un changement radical a pourtant eu lieu sur un autre point Dans le syst me bancaire moderne les dettes court terme jouent un r le pr dominant Les banques des pays pr teurs ont pr t d normes sommes aux banques des pays emprunteurs Elles avaient litt ralement le droit de reprendre cet argent br ve ch ance Mais en fait de tels retraits ne pouvaient pas se faire d un coup car les banque emprunteuses avaient pr t cet a
183. ait contester que la victoire des alli s ait t due en grande partie leur sup riorit en mat riel Ensuite il faut consid rer que pour la production des succ dan s quelques mati res premi res sont aussi n cessaires Dans de tr s rares cas seulement ces mati res premi res peuvent tre trouv es en quantit suffisante sur le march national Pour la plupart elles doivent tre import es elles aussi soit parce qu on ne les produit pas du tout dans le pays soit parce qu on ne les y produit pas en quantit suffisante Pour la fabrication du textile par lequel l Allemagne d sire remplacer le drap de laine il faut aussi de la laine et l on peut se demander si l Allemagne sera capable de d velopper sa production de laine au point de pouvoir fabriquer toute celle dont elle aura besoin En tout tat de cause elle ne pourra d velopper sa production de laine qu en restreignant celle d un autre produit agricole tant donn qu il faudra pour cela du terrain et que le terrain est rare en Allemagne Si l Allemagne ou l Italie cherchent produire des succ dan s partir du bois elles se rendront compte que leur production de bois ne suffira pas Lorsque l Italie se propose de fabriquer du drap partir des produits laitiers elle se trouve en pr sence de ce fait que sa production de lait est galement limit e et qu elle doit par cons quent importer de la cas ine La production de succ dan s ne s
184. ait que marxisme put atteindre malgr tous ses d fauts intrins ques la puissante position qu il occupe dans le monde d aujourd hui est d ce que les hommes d tat les politiciens et l immense majorit de nos intellectuels et de nos hommes d affaires sont totalement ignorants des d fauts les plus flagrants du raisonnement marxiste Regardons la th se centrale du marxisme la doctrine de l in vitabilit de la grande r volution sociale qui transformera le capitalisme en ce bonheur absolu et ternel qu est le socialisme L av nement de cette r volution dit Marx est in vitable parce que les lois immanentes de la production capitaliste doivent faire cro tre la masse de mis re d oppression d esclavage de d ch ance et d exploitation de la classe laborieuse un point tel que les prol taires seront finalement pouss s la r bellion exproprieront leurs oppresseurs et instaureront le syst me socialiste amen durer ternellement L appauvrissement progressif des masses laborieuses c est dire le d faut inh rent au mode de production capitaliste conduit ainsi la grande catastrophe sociale o naissent la r volution radicale et finale et de ce fait l ge du bonheur ternel Comparons maintenant la pr vision sans r serves de Marx avec les faits des cent ann es qui se sont coul es Personne ne niera que dans tous les pays capitalistes le niveau de vie moyen des salari s
185. analyse des processus d inflation elle tend remplacer une image simple mais inad quate par une image moins nette mais plus r aliste et porteuse de davantage de r sultats L importance d une telle approche il faut le souligner d passe le cadre purement th orique Les crises continuelles dans la th orie macro conomique sont dues la m connaissance des diff rentes facettes des dynamiques micro conomiques Concentrant toute leur attention sur les effets des politiques conomiques l gard de la demande totale de l emploi agr g et du niveau g n ral des prix la garde pr torienne de la d sormais vieillissante Nouvelle conomie demeure encore aveugle aux effets pervers des politiques qu ils pr conisent Des injections mon taires r currentes par le banque centrale the Federal Reserve System ont provoqu des perturbations dans la structure des prix cr des emplois artificiels et provoqu ainsi un malinvestissement massif du travail et du capital Les politiques fiscales ont tant fauss les structures d incitation que le niveau d pargne des Am ricains est parmi les plus bas du monde occidental Quant aux couches d interventions et de r glementations superpos es au fil du temps elles ont s v rement r duit l utilisation effective de la capacit productive existante et r tr ci le champ des opportunit s ouvertes aux innovations entrepreneuriales Les temps pr
186. analyse partait de l utilit objective de l unit mon taire pour l ensemble de l conomie ce que l on exprimait comme la v locit de la monnaie par rapport sa quantit et ce que l on comparait ensuite la somme des transactions La vieille tendance reprise des Cam ristes de baser l analyse des probl mes conomiques de l conomie nationale sur la totalit et non sur les agents humains semble difficile radiquer Malgr tous les avertissements des conomistes subjectivistes nous continuons observer des rechutes L un des moindres maux est que les jugements thiques concernant les ph nom nes sont pr sent s sous l apparence de l objectivit scientifique Par exemple l activit productive c est dire l activit dans une communaut socialiste imaginaire dirig e par le critique est oppos e l activit en vue du profit c est dire l activit des individus dans une soci t bas e sur la propri t priv e des moyens de L cole cam riste dans les pays de l Europe centrale des XVII et XVIII si cles d fendait un tat paternaliste total Son programme ce focalisait sur la mani re de r glementer au mieux l industrie le commerce et les questions fiscales afin de financer l tat militaire et administratif croissant Cette cole s en tenait aux principes de base du mercantilisme pr conisait la dissolution du syst me des guildes et la stan
187. ances aux trangers par des mesures conomiques par exemple avec des barri res l immigration ou au commerce en confisquant les investissements trangers en r pudiant les dettes trang res en d valuant sa devise et par un contr le des changes Le nationalisme conomique aboutit la guerre si quelques nations croient tre assez puissantes pour liminer par l action militaire les mesures prises par les pays trangers qu elles consid rent comme nuisant leurs propres int r ts Les libre changistes veulent rendre la paix durable par l limination des racines du conflit Si tout le monde est libre de vivre et de travailler o il le veut s il n y a aucune barri re la libre circulation de la main d uvre du capital et des biens et si l administration la l gislation et les tribunaux ne pratiquent aucune discrimination entre les citoyens et les trangers le citoyen individuel ne s int ressera pas la question de savoir o se situent les fronti res politiques et si son pays est plus ou moins grand Il ne pourrait tirer aucun profit de 65 Les hommes de Manchester comme les lib raux britanniques du XIX si cle pensaient que le meilleur moyen d assurer la paix tait une conomie de laissez faire int gral Le libre change tait un pr alable n cessaire pour pr server une paix durable sur le plan int rieur comme sur le plan international Note de l dition am ricaine la conqu
188. angements se produisant sans son environnement non humain Il peut chercher conna tre les fins que leur comportement essaie d atteindre Il y a quelque chose qui caract rise ses yeux les mouvements des microbes dans un liquide observ sous microscope des mouvements des individus dans la foule qu il peut observer l heure de pointe dans le terminal de la grande gare centrale de New York Il sait qu il y a une certaine raison au fait qu un homme coure partout ou reste tranquille Il observe son environnement humain avec un outil intellectuel qui n est pas n cessaire ou plus exactement qui est franchement une g ne lorsqu il tente d explorer l tat de son environnement non humain Cet outil intellectuel est l a priori prax ologique L empirisme radical des historicistes s est gar en ignorant ce point Aucun r cit d un comportement humain ne peut se passer de faire r f rence l a priori prax ologique Il y a quelque chose qui vaut de mani re absolue pour toute action humaine quels que soient l poque le lieu et les caract ristiques raciales nationales et culturelles des agents Il n y a pas d action humaine qui puisse tre trait e sans faire r f rence aux concepts cat goriels de la fin et des moyens du succ s et de l chec des co ts de la perte et du profit Ce que la loi d association de Ricardo plus connue sous le nom de loi des avantages comparatifs d crit vaut de mani re ab
189. anque Bank Act de Peel de 1844 et les diverses lois bancaires plus ou moins bas es sur elle constituent des tentatives de cr er un talon or pur de ce type La tentative fut infructueuse parce que ses restrictions sur la circulation ne concernaient que les billets de banque laissant de c t les d p ts vue permettant de tirer des ch ques Les fondateurs de la Currency School n avaient pas r ussi voir la similitude fondamentale entre les paiements par ch ques et les paiements par billets de banque En raison de cette erreur les responsables de la l gislation ne purent parvenir leur but Si cet oubli m avait pas t pr sent dans les lois bancaires et si par cons quent toute expansion du cr dit par les banques avait t bel et bien interdit le monde aurait dispos d un syst me mon taire dans lequel m me sans les d couvertes d or en Californie en Australie et en Afrique du Sud les prix auraient montr une tendance g n rale la baisse La majorit de nos contemporains trouvera en cela un motif suffisant pour consid rer un tel syst me mon taire comme mauvais en soi car ils croient fermement que bonnes affaires et prix lev s sont une seule et m me chose Mais c est un pr jug Si nous avions connu une lente baisse de prix depuis quatre vingts ans ou plus nous nous serions habitu s rechercher les am liorations du niveau de vie et les hausses du revenu r el au travers d une baiss
190. ans cesse transf rer les moyens de production dans les mains de ceux qui les emploient de la fa on la plus conomique en satisfaisant au mieux les besoins des consommateurs Elle tend liminer les producteurs moins efficaces et donner la direction du contr le de la production aux plus efficaces Pour comprendre la signification de cette fonction assur e par le march il est n cessaire de se rendre compte que l on fait du tort au bien tre mat riel de tout un chacun lorsque les facteurs mat riels de production ou le travail humain sont employ s quelque part d une fa on qui fait qu ils ne produisent pas autant qu une gestion plus appropri e le permettrait En comparaison des m thodes plus conomiques de fonctionnement des m thodes moins conomiques conduisent r duire la production totale Elles appauvrissent la nation dans son ensemble et tous ses membres individuellement En l absence d interf rence dans le monde des affaires de la part du gouvernement une entreprise qui utilise un montant plus lev de capital et de travail qu il n est n cessaire dans des circonstances donn es ne peut pas survivre Comme ses co ts sont plus lev s des concurrents plus efficaces l obligent en fin de compte se retirer des affaires Seules demeurent les organisations les plus efficaces Mais d s que le gouvernement intervient par des subventions du cr dit bon march ou des exemptions fiscales la situation
191. ans le monde accueillir favorablement l id al conceptuel d un syst me conomique stable Toutefois ceci ne pourra jamais signifier un syst me conomique dans lequel tous les prix demeurent inchang s Tout ce que l on peut essayer est de mettre sur pied un syst me qui ne soit pas expos aux graves chocs ayant leur origine du c t de la monnaie Bon nombre d auteurs ont parl en faveur d une modification de la base l gale des contrats de dette en voulant les exprimer non plus en or mais d apr s une quantit donn e de biens Le but de telles propositions est d tablir ce que l on appelle un talon marchandises ou un talon tabulaire On pensa pendant longtemps qu un tel talon serait n cessairement quitable J ai suffisamment montr je pense comme d autres conomistes avant moi qu il est peu probable que cette hypoth se soit universellement accept e Mais m me si nous ignorions les objections au caract re quitable des talons marchandises ou tabulaires nous ne pourrions pas manquer de constater ce qui a d j t signal savoir que l instauration d un tel talon ne peut liminer qu une partie des cons quences sociales des changements du pouvoir d achat On pourra peut tre dire que c est d j beaucoup d liminer les cons quences portant sur les dettes m me si le d licat probl me de l limination de la deuxi me cat gorie de c
192. ans le syst me conomique une nouvelle dispersion de la richesse et des revenus et que dans ce nouvel ordre social les besoins des individus sont satisfaits des niveaux relatifs diff rents de ceux qui pr valaient auparavant Dans ce nouvel ordre les prix ne peuvent pas tre un simple multiple des prix pr c dents Les cons quences sociales d un changement du pouvoir d achat de la monnaie sont de double premi rement comme la monnaie est le moyen permettant d effectuer des paiements diff r s les relations entre les cr anciers et les d biteurs sont modifi es Deuxi mement comme les changements du pouvoir d achat n affectent pas tous les prix et salaires au m me moment et dans la m me mesure il y a un transfert de richesse et de revenu entre les diff rents groupes sociaux L une des erreurs de toutes les propositions de stabilisation du pouvoir d achat fut de ne pas prendre en compte cette deuxi me cons quence Nous pourrions dire que la th orie conomique en g n ral n a pas accord assez d attention cette question Dans la mesure o elle l a fait elle s est principalement concentr e sur la seule r action d un changement du taux de change de la devise du pays Mais ce n est l qu une application particuli re d un probl me qui a une bien plus grande port e Ce qui est fondamental pour la th orie conomique est qu il n y a pas de relation constante entre les changements de la quanti
193. ant des produits trangers le consommateur cr e du fait qu il diminue ses achats de marchandises nationales le montant de devises trang res n cessaires pour ce qu il ach te Le fait qu il existe des barri res au commerce ne modifie pas le fonctionnement de ce m canisme Ces barri res font il est vrai qu il est plus difficile d exporter et de se procurer des devises trang res mais le fl chissement des exportations et des entr es de devises trang res conduisent automatiquement une restriction des achats l tranger Lorsque les prix les salaires et les gains des industries d exportation baissent les groupes qui sont affect s par cette circonstance sont oblig s soit de restreindre leurs achats de marchandises trang res soit leurs achats des produits nationaux Dans le premier cas la demande de devises trang res fl chit Dans le second les prix de ces marchandises dont il se vend de moindres quantit s sur le march national tombent et il devient plus facile de les exporter Si un pays d sire jouir des avantages d une monnaie saine et d une stabilit des devises trang res il faut qu il carte l inflation et le gonflement du cr dit S il pr f re les pr tendus avantages de la d pr ciation il faut alors qu il laisse le march fixer la valeur de son unit mon taire Dans l un et l autre cas il n y aura pour lui aucune difficult d ordre mon taire traiter a
194. ant non communiste voire anticommuniste nous disait qu il n y avait aucun doute qu en Russie sovi tique un communiste a un sentiment total de libert et il a galement sans aucun doute le sentiment aigu que la libert lui est refus e dans l Italie fasciste La v rit est qu un Russe est libre d ob ir tous les ordres dict s par ses sup rieurs Mais d s qu il s carte d un centi me de centim tre de la bonne fa on de penser telle qu elle est tablie par les autorit s il est liquid sans merci Tous les politiciens fonctionnaires auteurs musiciens et scientifiques qui furent purg s n taient coup s r pas des anticommunistes Ils taient au contraire des communistes fanatiques des membres importants du parti que les autorit s supr mes en reconnaissance de leur loyaut envers les principes sovi tiques avaient promus des postes lev s Leur seule infraction tait de n avoir pas su adapter assez rapidement leurs pens es politiques livres ou compositions aux derniers changements des id es et des go ts de Staline Il est difficile de croire que ces gens avaient un sentiment total de libert si l on n attache pas au mot de libert un sens qui est pr cis ment le contraire de celui que tout le monde lui avait toujours associ L Italie fasciste tait certainement un pays o il n y avait pas de libert Elle avait adopt le c l bre mod le sovi
195. apital soit sans tre tax es du tout soit sans l tre au niveau de l entreprise priv e Dans tous les pays du monde les coop ratives jouissent d abondants privil ges Aux tats Unis la fois les lois f d rales et les lois des tats garantissent que les activit s ordinaires des associations coop ratives ne sont pas soumises aux lois anti trusts Le minist re de l agriculture fournit gratuitement aux coop ratives agricoles des conseils techniques statistiques et l gaux Les agences gouvernementales accordent des pr ts faibles taux d int r t aux coop ratives Les privil ges les plus importants sont ceux octroy s dans le domaine de la taxation Certaines exemptions ne comptent pas pour beaucoup comme par exemple l exemption des taxes d autorisation annuelles En revanche celles qui concernent l imposition sur le revenu sont d une importance primordiale D s ses d buts la l gislation f d rale de l imp t sur le revenu en a exempt les coop ratives Ces exemptions ont t accrues et tendues par les lois ult rieures Par ailleurs elles devenaient d autant plus utiles et avantageuses que les taux de taxation atteignaient des niveaux confiscatoires Avec les taux d imposition actuels elles sont quivalentes des subventions consid rables faites aux frais de tous les contribuables et de toute la nation Les probl mes fondamentaux des privil ges fiscaux En d fendant et en justifiant l
196. apol on Bonaparte le futur empereur Napol on II dit La quantit des marchandises qu un pays exporte est toujours en raison directe du nombre des boulets qu il peut envoyer ses ennemis quand son honneur et sa dignit le commandent A l encontre de telles opinions nous devons opposer les accomplissements des conomistes classiques et des politiques lib rales qu ils ont inspir es Pour la premi re fois dans l histoire de l humanit apparut une philosophie sociale qui d montrait l accord harmonieux des int r ts bien compris de tous les hommes et de tous les groupes d hommes Extinction du Paup risme Paris La Guilot re 1848 p 6 Marx Der B rgerkrieg in Frankreich dit par Pfemfert Berlin Politische Aktions Bibliothek 1919 p 54 Pour la premi re fois une philosophie de coop ration humaine pacifique vit le jour Ceci repr senta un bouleversement radical des crit res moraux traditionnels C tait la mise en place d un nouveau code thique Toutes les anciennes coles de morale taient h t ronomes Elles consid raient la loi morale comme une contrainte impos e l homme par des d crets insondables du Ciel ou par la voix myst rieuse de la conscience Bien qu un groupe puissant ait le pouvoir d am liorer son propre bien tre terrestre en infligeant des dommages des groupes plus faibles il devait se soumettre la loi morale et renoncer favoriser ses propres i
197. apr s l entr e en guerre du principal pays catholique Dans le cadre d un nouvel ordre fond sur des principes moraux il n y a pas de place pour cet go sme froid et calculateur qui tend conomiser les ressources conomiques et mat rielles destin es tous un point tel que les nations les moins favoris es par la nature n y aient pas acc s A cet gard c est pour nous une source de consolation que de voir admise la n cessit d une participation de tous aux richesses de la terre y compris dans les nations qui selon ce principe font partie de la cat gorie de ceux qui donnent et non de ceux qui re oivent Le Pape ne s tait pas tromp en affirmant que ces principes sont reconnus par toutes les nations par celles qui selon lui donnent tout autant que par celles qui selon lui re oivent La preuve en est fournie par le Point Quatre de la Charte atlantique On y lit Ils c est dire les gouvernements des tats Unis et du Royaume Uni s efforceront dans le respect int gral de leurs obligations d j existantes de favoriser l acc s de tous les tats petits ou grands vainqueurs ou vaincus et dans des conditions gales au commerce et aux mati res premi res du monde qui sont n cessaire leur prosp rit conomique Le Pape n est videmment pas un conomiste Si c tait un conomiste il n aurait pas consid r le libre change comme une concession accord e
198. ar leurs ma tres La grandeur des habitants de l Europe et de leurs descendants qui se sont tablis dans les autres continents a consist abolir ce syst me et lui substituer un tat de libert et de droits civiques pour chaque tre humain Ce fut une longue et lente volution souvent interrompue par des pisodes r actionnaires et de grandes parties du globe n en sont encore aujourd hui que peu affect es A la fin du XVIIT si cle le progr s triomphal de ce nouveau syst me social s est acc l r Sa manifestation la plus spectaculaire dans la sph re morale et intellectuelle est connue comme les Lumi res ses r formes politiques et constitutionnelles appel es le mouvement lib ral alors que ses effets conomiques et sociaux sont habituellement rattach s la R volution industrielle et l mergence du capitalisme moderne Le traitement des historiens sur les diff rentes phases de cette p riode jusqu ici momentan e et importante de l volution humaine tend se confiner des investigations sur les aspects sp ciaux du cours des affaires Ils n gligent la plupart du temps de montrer comment les v nements des divers champs de l activit humaine ont t li s les uns avec les autres et d termin s par les m mes facteurs id ologiques et mat riels Un d tail sans importance attire parfois leur attention et les emp che de voir les faits les plus importants sous le bon clairage Le r sultat
199. aravant attribu es aux Hell nes des sources orientales Mais personne n a jamais contest que l id e de la libert trouva son origine dans les cit s de la Gr ce antique Les crits des philosophes et historiens grecs la transmirent aux Romains puis plus tard l Europe moderne et lAm rique Elle devint une pr occupation essentielle de tous les plans occidentaux pour tablir la bonne soci t Elle engendra la philosophie du laissez faire laquelle l humanit doit toutes les r ussites sans pr c dent de l ge du capitalisme Le but des institutions politiques et judiciaires modernes est de sauvegarder la libert des individus contre les empi tements de la part du gouvernement Le gouvernement repr sentatif et l tat de droit l ind pendance des cours et des tribunaux par rapport l interf rence des agences administratives l habeas corpus l examen juridique et le redressement des erreurs de l administration la libert d expression et de la presse la s paration de l glise et de l tat ainsi que de nombreuses autres institutions visaient un seul objectif limiter le pouvoir discr tionnaire des fonctionnaires et mettre les individus l abri de l arbitraire L poque du capitalisme a aboli tous les vestiges de l esclavage et de la servitude Elle a mis fin aux punitions cruelles et a r duit la peine pour les crimes commis au minimum indispensable pour d courager les d linquants Ell
200. ard et la pauvret de leurs peuples sur le dos de l Europe et de l Am rique C tait exact mais pour des raisons fort diff rentes de celles auxquelles ils pensaient L Europe et l Am rique ne sont pas la cause du triste sort des nations sous d velopp es mais elles l ont prolong en mettant dans la t te de leurs intellectuels des id ologies qui constituent le plus s rieux obstacle toute am lioration de la situation Les socialistes et les interventionnistes de l Occident ont empoisonn les esprits de l Est Ils sont responsables du pr jug anticapitaliste de l Est et de la sympathie qu prouvent les intellectuels orientaux l gard du syst me sovi tique en tant que r alisation la plus intransigeante des id es marxistes Tous les pays sous d velopp s sont inond s de traductions des crits de Marx L nine et Staline et des livres de toutes les nuances du socialisme et de l anticapitalisme non marxistes Mais ce n est que tr s rarement que des livres pr sentant le fonctionnement de l conomie de march et analysant de mani re critique les dogmes du credo socialiste ont t publi s dans les langues de ces nations Il n est pas tonnant que leur lectorat croie que la description du capitalisme que fournit le Manifeste communiste corresponde exactement aux conditions am ricaines actuelles et que par exemple le travailleur descend toujours plus bas avec le progr s de l industrie et q
201. argarine et de limiter les importations de viande et de c r ales Mais hormis les d clarations pleines de col re de quelques ent t s de telles demandes ne furent jamais faites L honn tet des marchands tellement calomni s et leur totale acceptation du principe de la libre concurrence se manifest rent par l attitude qu ils montr rent face aux coop ratives Ils ne demand rent pas la police de r duire au silence ces diffamateurs et calomniateurs insidieux Tout ce qu ils demand rent c est que les coop ratives ne soient pas favoris es par des privil ges et des pr rogatives Pleinement partisans de la maxime fondamentale de la libre entreprise et de la libre concurrence tout ce que les hommes d affaires priv s recherchaient c tait une galit de traitement pour toutes les formes d entreprises commerciales Ils ne demandaient ni privil ges en leur faveur ni discrimination hostile l encontre d une quelconque association rivale Tout ce qu ils demandaient c tait que le gouvernement rest t neutre Ni privil ges ni discrimination La libert pour le public de choisir entre les nombreux vendeurs concurrents et de pr f rer le magasin lui rendant les meilleurs services ne devrait pas tre limit e par des aides r elles accord es aux entreprises moins efficaces Pour la souverainet du consommateur et le b n fice de tout le monde il devrait y avoir galit de traitement entre tous les types et toute
202. as tre surmont e tant que les substituts de monnaie ne sont pas clairement d finis et divis s en certificats mon taires et moyens fiduciaires en vue de traiter l octroi de cr dits par l interm diaire de l mission de moyens fiduciaires s par ment autrement qu avec les autres types de cr dit Les pr ts n impliquant pas d mission de moyens fiduciaires c est dire de billets de banque ou de comptes de d p t non couverts par de l argent sont sans cons quence sur le volume mon taire La demande de monnaie peut tre influenc e par le pr t tout autant qu une autre institution de l ordre conomique Sans connaissance des donn es du cas particulier nous ne pouvons pas dire dans quel sens se fera cette influence L opinion courante selon laquelle une expansion du cr dit conduit toujours faire baisser la demande de monnaie est incorrecte Si beaucoup de pr ts contract s pr voient les gros remboursements certaines dates la fin du mois ou du trimestre par exemple le r sultat sera une augmentation et non une r duction de la demande de monnaie Les cons quences de cette augmentation de la demande de monnaie s exprimeront dans les prix s il n y a pas d arrangements de compensation d une part et dans la pratique des banques consistant augmenter le volume des moyens fiduciaires les jours critiques d autre part Tout d pend de la s paration nette entre monnaie et substituts de monnaie et
203. as faire autre chose que d appliquer leur norme ultime leurs doctrines Nous pourrions ajouter nous et la grande majorit de nos semblables ne partageons pas cette folie nous ne cherchons pas la destruction mais le progr s de la civilisation et sommes pr ts la d fendre contre les assauts de ses adversaires Il y a encore un deuxi me point de vue duquel juger une doctrine Nous pouvons nous demander si elle est logiquement coh rente ou contradictoire Mais ce jugement n est que secondaire et doit tre subordonn au crit re d opportunit nonc plus haut Une doctrine contradictoire n est fausse que parce que sa mise en uvre n atteindra pas les fins poursuivies Ce serait une erreur de qualifier de pragmatique cette m thode d valuation des doctrines Nous ne nous int ressons pas la question de la v rit Nous devons prendre en compte des doctrines c est dire des recettes pour l action et pour celles ci il n y a pas d autre crit re que celui disant si ces recettes fonctionnent ou non Il ne serait pas plus correct de qualifier notre point de vue d utilitariste L utilitarisme a rejet toute norme provenant d une loi morale h t ronome devant tre accept e et respect e sans gard pour les cons quences qui en r sultent Du point de vue utilitariste un acte est un crime parce que ses cons quences sont nuisibles la soci t et non parce que certaines personnes croient qu elles entende
204. asses de la population autres que celle des entrepreneurs commenc rent avoir de l influence sur l valuation de la situation conomique g n rale que le monde commen a se rendre compte que les hausses de prix ne sont pas un pur bienfait Pour l homme d affaires une p riode de hausse des prix est une p riode d expansion et de boom pour le rentier le fonctionnaire et en g n ral ceux qui ont un revenu relativement fixe une hausse des prix signifie une hausse du co t de la vie Les hommes d affaires qui veulent de l argent bon march au travers de l intervention des banques ne pr tent pas attention la le on qu enseignaient les anciens conomistes de la Currency School et plus r cemment Wicksell et tous les partisans modernes de la th orie mon taire du cycle conomique ou de mani re plus pr cise de la th orie du cr dit de circulation du cycle conomique Le point essentiel de cette le on est que tous les efforts des banques pour faire baisser artificiellement les taux d un march mon taire libre par le biais d une expansion du cr dit peuvent initialement conduire une hausse de l activit conomique mais que sur le long terme ils doivent in vitablement donner naissance une situation de crise et de d pression Ceux qui croient que les changements du pouvoir d achat sont susceptibles d tre mesur s de mani re exacte sont parfaitement coh rents lorsqu ils r
205. at fictif des choses qui n existe jamais nulle part Ce qu elles permettent c est une expression math matique de la d finition de l quilibre statique Comme les conomistes math maticiens partent de l id e pr con ue que l conomie devrait tre tudi e en termes math matiques il consid rent l tude de l quilibre statique comme le monde de l conomie La nature purement instrumentale de ce concept a t clips e par cette pr occupation Les math matiques ne peuvent bien s r rien nous dire sur la fa on dont cet quilibre statique pourrait tre atteint La d termination math matique de la diff rence entre une situation r elle et la situation d quilibre ne remplace pas la m thode avec laquelle les conomistes logiques ou non math maticiens nous font comprendre la nature des actions humaines qui aboutiraient n cessairement l quilibre si aucun autre changement ne se produisait dans les donn es Les travaux sur l quilibre statique constituent un malencontreux refus d tudier les principaux probl mes conomiques La valeur pragmatique de ce concept d quilibre ne doit pas tre sous estim e mais c est un instrument ne permettant de r soudre qu un seul probl me En tout tat de cause la construction math matique de l quilibre statique n est que secondaire en conomie La situation est semblable pour l utilisation des courbes Nous pouvons repr senter le prix d un
206. at tout puissant dans le domaine conomique Dans un tel monde de nationalisme conomique tout citoyen a un int r t mat riel supprimer les mesures par lesquelles les gouvernements trangers nuisent ses int r ts Tout citoyen est donc d sireux de voir son propre pays fort et puissant parce qu il s attend tirer un avantage personnel de sa puissance militaire Les petites nations ne peuvent viter de souffrir du nationalisme conomique des autres nations Mais les grandes nations mettent leur confiance dans la valeur de leurs forces arm es Le bellicisme actuel n est pas le r sultat de la cupidit des princes ou des oligarchies de Junkers c est une politique de groupes de pression dont la marque distinctive r side dans les m thodes employ es mais pas dans les motivations ou les objectifs Il est par cons quent inutile de dire aux agresseurs comme le font les pacifistes Ne vous battez pas m me une guerre victorieuse ne rapporte rien vous ne pouvez tirer aucun profit de vos conqu tes Ces agresseurs sont convaincus que la victoire paie Les Japonais raisonnent ainsi Si nous conqu rons l Australie et permettons ainsi 20 millions de Japonais de s y tablir nous augmenterons le taux des salaires et le niveau de vie de tous les Japonais que ce soit pour les migr s ou pour ceux qui sont rest s au pays Il n y a qu un contre argument qu ils acceptent la victoire du pays attaqu A notre poque
207. ative ach te 10 000 livres d un article pour 2 000 dollars et que ses frais de vente sont de cinq cents par livre le prix de vente doit tre de 25 cents par livre pour qu il n y ait pas de perte Mais si au cours de l intervalle temporel s parant l achat de la vente le prix de vente au d tail baisse et atteint 18 cents la coop rative est forc e de vendre perte en perdant sept cents par livre soit une perte totale de 700 dollars Bien entendu une coop rative qui ne ferait que de telles transactions malheureuses tournerait rapidement mal Dans le cas d une coop rative prosp re sur une p riode donn e le montant total des profits doit au moins tre gal au montant total des pertes Mais pour chaque entreprise commerciale coop rative ou autre les diverses transactions individuelles contribuent de diff rentes fa ons au r sultat final de l ensemble des affaires trait es sur une p riode donn e Certaines transactions sont plus rentables d autres soit moins rentables ou conduisent des pertes de montants divers Ce sont ces dures r alit s qui obligent les coop ratives ne pas vendre un article un prix exactement proportionnel leur part dans les co ts totaux prix de gros augment de co ts de vente et de fonctionnement Si elles essayaient de le faire elles ne pourraient pas vendre du tout la partie de leur stock achet des prix paraissant d raisonnables du point de vue de la structure actuelle de
208. autres Si un gouvernement national emp che l usage le plus productif des ressources de son pays il nuit aux int r ts de toutes les autres nations Le retard conomique d un pays ayant des ressources naturelles est une provocation pour tous ceux dont la situation pourrait s am liorer par une exploitation plus efficace de cette richesse naturelle Le protectionnisme et l autarcie aboutissent une situation o les ressources d un pays ne sont pas utilis es autant qu elles le seraient avec le libre change Par exemple le fait que les tarifs des nations dont le sol offre les possibilit s physiques les plus favorables la production de bl les tats Unis le Canada et l Argentine emp chent l importation de biens manufactur s obligerait les Europ ens m me en l absence de tarifs douaniers europ ens sur le bl faire pousser du bl sur un sol moins fertile que les millions d hectares de sol non cultiv de ces pays mieux dot s par la nature L isolement conomique d un pays ne nuit pas seulement au bien tre mat riel de ses propres citoyens Il est tout aussi pr judiciable aux int r ts conomiques des trangers Voil pourquoi au milieu du si cle pass la Grande Bretagne et la France ont pouss la Chine ouvrir ses ports et pourquoi les tats Unis appliquent une politique similaire l gard du Japon 10 Les tats Unis et les affaires du monde Non seulement l isolement c
209. bien comme le point d intersection de deux courbes la courbe de demande et la courbe d offre Mais nous devons comprendre que nous ne savons rien sur l allure de ces courbes Nous connaissons a posteriori les prix que nous supposons tre les points d intersection mais nous ne connaissons pas la forme de la courbe soit l avance soit pour le pass La repr sentation des courbes n est donc rien de plus qu un moyen didactique permettant de rendre la th orie graphique et donc plus facilement compr hensible L conomiste math maticien est enclin consid rer le prix soit comme une mesure de la valeur soit comme l quivalent du bien Nous devons r pondre cela que les prix ne sont pas mesur s en monnaie mais qu ils sont le montant de monnaie chang contre un bien Le prix n est pas l quivalent du bien Un achat se produit uniquement quand l acheteur estime que le bien vaut plus que le prix et que le vendeur estime qu il vaut moins Personne n a le droit d carter ce fait et de supposer une quivalence l o il y a une diff rence de jugements de valeur Quand l une des parties consid re le prix comme quivalent au bien aucune transaction n a lieu Nous pouvons dire en ce sens que toute transaction est une occasion pour les deux parties 3 Les physiciens consid rent l objet de leurs tudes de l ext rieur Ils n ont aucune connaissance sur ce qui se passe l int rieur dans
210. bilit de s lever au dessus du niveau des animaux non humains Ainsi les auteurs adversaires de la propri t c est dire socialistes ou communistes doivent construire le cadre d une soci t dans laquelle tous les hommes sont forc s d ob ir inconditionnellement aux ordres donn s par une autorit centrale par un grand dieu appel tat Soci t ou Humanit Il La signification sociale et la fonction conomique de la propri t priv e ont t largement mal comprises et mal interpr t es parce que les gens confondent les conditions de l conomie de march avec celles des syst mes militaristes vaguement mis sous le terme de f odalisme Le seigneur f odal tait un conqu rant ou le complice d un conqu rant Il tait d sireux d emp cher tous ceux qui n appartenaient pas son groupe de vivre autrement qu en le servant humblement ou en servant un de ses camarades de classe Toute la terre ce qui voulait dire dans une soci t primitive quasiment tous les facteurs mat riels de production tait poss d e par les membres de la classe poss dante et n tait laiss e aux autres qui taient appel s avec d dain les vilains aucune autre possibilit que la reddition sans condition la noblesse arm e h r ditaire Ceux qui n appartenaient pas cette aristocratie taient des serfs ou des esclaves et devaient ob ir et trimer tandis que les produits de leur labeur taient consomm s p
211. ble ne pas avoir de sens et qu il n est utilis qu avec une restriction sp ciale par exemple de la grande ou moyenne ou petite industrie de Wall Street de l industrie de l armement de l industrie allemande etc Le type entrepreneur qu utilisent l Histoire et la politique ne peuvent jamais avoir la pr cision conceptuelle qu a le concept prax ologique d entrepreneur Vous ne rencontrerez jamais dans la vie des gens n incarnant qu une fonction unique 5 Les remarques pr c dentes justifient la conclusion suivante il y a une diff rence radicale entre les m thodes des sciences sociales et celles des sciences de la nature Les sciences sociales doivent leur progr s l usage de leurs m thodes sp cifiques et doivent continuer selon les voies que r clame la nature particuli re de leur objet Elles ne doivent pas adopter les m thodes des sciences de la nature C est une erreur de recommander aux sciences sociales d utiliser les math matiques et de croire qu elles pourraient de cette fa on devenir plus exactes L application des math matiques ne rend pas la physique plus exacte et plus certaine Citons la remarque d Einstein Dans la mesure o les propositions math matiques se r f rent la r alit elle ne sont pas certaines et dans la mesure o elles sont certaines elle ne se r f rent pas la r alit Il en va diff remment avec les propositions prax ologiques Celles
212. cepter L existence des sorci res et la pratique de la sorcellerie sont abondamment attest es par des comptes rendus l gaux mais nous ne les accepterons pas Les jugements de nombreux tribunaux affirment que certaines personnes ont d valoris la monnaie d un pays en d s quilibrant la balance des paiements nous ne croirons cependant pas que de telles actions puissent avoir ces effets Il n est pas du r le de l Histoire de reproduire le pass Tenter de le faire serait futile et n cessiterait une duplication humainement impossible L Histoire est une repr sentation du pass en termes de concepts Les concepts sp cifiques de la recherche historiques sont les concepts types Ces types de la m thode historique ne peuvent tre cr s qu en utilisant la compr hension intuitive et n ont de sens que dans le cadre de l intuition laquelle 1ls doivent leur existence On ne peut par cons quent pas consid rer comme utile l intuition n importe quel concept type logiquement acceptable Une classification est acceptable sur le plan logique si tous les l ments d une classe se caract risent par un trait commun Les classes n existent pas dans la r alit elles sont toujours le produit d un esprit qui d couvre en observant les choses des similitudes et des diff rences C est une autre question de savoir si une classification logiquement acceptable et bas e sur des consid rations solides peut tre utilis e pour expli
213. ces des meilleurs produits Si les deux types d articles les bons et les mauvais taient galement aid s par la pr tendue ruse des vendeurs seuls les meilleurs b n ficieraient de l avantage d tre meilleurs Il n est pas n cessaire que nous tudions les probl mes pos s par l abondante litt rature sur la pr tendue stupidit des consommateurs et sur la n cessit de les prot ger avec un gouvernement paternaliste Ce qui importe ici est le fait que malgr le dogme populaire de P galit de tous les hommes la th se selon laquelle l homme ordinaire est incapable de traiter les affaires ordinaires de sa vie quotidienne est soutenue par une grande part de la litt rature populaire de gauche III La doctrine de l galit physiologique et intellectuelle inn e des hommes explique logiquement les diff rences entre les tres humains comme la cons quence des influences post natales Elle insiste en particulier sur le r le jou par l ducation Dans la soci t capitaliste dit on l enseignement sup rieur n est un privil ge accessible qu aux enfants de la bourgeoisie Ce qu il faut c est accorder tout enfant le droit d acc s toutes les coles et donc duquer tout le monde Suivant ce principe les tats Unis se sont embarqu s dans la noble exp rience de faire de tout gar on et de toute fille une personne instruite Tous les jeunes gens et jeunes femmes devaient aller
214. chec de l id ologie socialiste nous est fourni par les petits terrains dont l exploitation pour le compte des travailleurs ruraux fausse d nomination pour viter de parler de profit priv a elle seule vit les famines dans un pays qui compte une bonne partie du sol arable le plus fertile du monde L urgence du probl me de la productivit sovi tique est due au fait que dans les industries de transformation il n existe aucun exp dient analogue port e de main Il Les projets de r forme tant d battus du professeur Liberman et d autres auteurs russes ne portent pas sur les caract ristiques essentielles du syst me sovi tique de planification centralis e de toutes les activit s habituellement qualifi es d conomiques Ils ne traitent pas non plus en quoi que ce soit des probl mes du calcul conomique Pour les planificateurs russes actuels ce probl me n a pas encore une importance primordiale car uvrant au milieu d un monde ayant un syst me de prix ils sont en mesure de compter sur les prix d termin s sur les march s de l Occident Ce que les r formateurs veulent obtenir c est une am lioration dans la conduite des usines et des ateliers fabriquant les biens de consommation par le biais de l adoption de nouvelles 112 pi NO Dr 5 Yevsei Liberman commen a crire en Union sovi tique dans les ann es 1960 que les profits devraient tre l indice d efficacit d une entrepr
215. ci se r f rent avec toute leur exactitude et toute leur certitude la r alit de l action humaine L explication de ce ph nom ne r side dans le fait que les deux la science de l action humaine et l action humaine elle m me ont une racine commune la raison humaine Ce serait une erreur de penser que l approche quantitative pourrait les rendre plus exactes Toute expression num rique est inexacte cause des limites inh rentes du pouvoir de mesure humain Pour le reste nous devons renvoyer ce qui a t dit plus haut sur la nature purement historique des expressions quantitatives dans le domaine des sciences sociales Les r formateurs souhaitant am liorer les sciences sociales par l adoption des m thodes des sciences de la nature essaient parfois de justifier leurs efforts en attirant l attention sur le retard des premi res Personne ne niera que les sciences sociales et l conomie en particulier soient loin d tre parfaites Tout conomiste sait combien il reste faire Mais deux consid rations doivent demeurer l esprit Premi rement l actuel tat insatisfaisant de la situation conomique et sociale n a rien voir avec une pr tendue insuffisance de la th orie conomique Si les gens n utilisent pas les renseignements de l conomie comme guide pour leurs politiques ils ne peuvent pas mettre sur le dos de la discipline leur propre chec Deuxi mement s il peut un jour sembler n
216. cialisme 1922 Le lib ralisme 1927 et Une critique de l interventionnisme 1929 Mises s tait donc saisi de cette question Il comprit qu elle devait mettre en jeu des probl matiques de connaissance de changement et d ajustement les th mes meng riens une fois de plus Dans le monde walrassien de l quilibre g n ral o il est au contraire pr sum que les conditions d offre et de demande sont connues et o tous les march s ont atteint des prix d quilibre il peut sembler premi re vue que le r sultat de march et le r sultat planifi sont de m me nature et peuvent tre identiques Mais que faudrait il penser si au lieu de la situation envisag e par Walras l conomie devait se r v ler ne pas tre en quilibre et si des variations constantes de l offre et de la demande taient des rouages n cessaires du syst me En d autres mots qu en est il du monde r el Comment se coordonnent une multitude de plans et d actions individuels pour que puisse tre assur e une tendance vers une allocation efficace des biens de consommation et des moyens de production Ainsi que Mises l expliquait dans une conomie de march cette coordination est accomplie par le m canisme des prix des entrepreneurs en concurrence ench rissent pour acqu rir l usage ou la propri t de facteurs de production dont la quantit est limit e en se basant sur leurs propres anticipations du niveau a
217. clusivement de la production d or Mais nous n aurions certainement pas les brusques transitions d une forte hausse des prix une baisse tout aussi forte comme nous l avons v cu deux fois au cours des dix derni res ann es 6 Les objectifs accessibles de la r forme D s le d part toute politique syst matique visant influencer le pouvoir d achat de la monnaie devrait tre confin e dans d troites limites si l on ne veut pas qu elle fasse plus de mal qu en laissant les v nements suivre librement leur cours Pour commencer il est n cessaire de renoncer totalement la tentative aussi peu scientifique qu impraticable de maintenir stable le pouvoir d achat de la monnaie De plus nous devons nous d faire de l id e qu une baisse du pouvoir d achat serait d une certaine fa on pr f rable une hausse du pouvoir d achat Enfin nous devons comprendre que les th ories bas es sur l id e que le taux d int r t pourrait tre abaiss par une politique bancaire sont fausses toutes les tentatives dans ce sens peuvent effectivement provoquer au d but un essor de l conomie mais ne peuvent au bout du compte que conduire une crise et une d pression due au d tournement du capital vers de mauvaises voies Il convient aussi de garder l esprit que les propositions de transformation radicale de la constitution des banques des diverses nations du monde n ont aucune chance d tre a
218. cord e ne peut pas avoir le moindre rapport avec la diff rence chiffr e entre ces co ts totaux et les recettes issues de la vente de la production finale III En r alit le probl me de la r forme dont on d bat avec passion aujourd hui dans les pays communistes ne concerne pas la rentabilit des diverses usines et des divers processus productifs Il tourne en fait autour d un probl me diff rent Est il possible dans un pays socialiste de r mun rer un travailleur et en particulier le principal dirigeant d une usine en fonction de la valeur que les consommateurs le peuple donnent sa contribution la r alisation du produit ou du service Dans l conomie de march ou capitaliste l employeur est oblig de payer un travailleur qu il emploie le prix que les consommateurs sont pr ts lui rembourser en achetant le produit S il payait plus il subirait des pertes perdrait ses fonds et serait limin des rangs des entrepreneurs S il essayait de payer moins la concurrence des autres employeurs l emp cherait de trouver des auxiliaires Dans un r gime socialiste il n y a pas de lien de ce genre entre les sommes d pens es pour la production d un bien et son appr ciation par les consommateurs Il ne peut donc pas en g n ral y tre le moins du monde question de r mun rer les travailleurs en fonction de leur productivit telle que les consommateurs la jugent Ce n est que dans des cas excepti
219. ction ne peut que retarder cet effet elle ne peut pas l viter Mais c est pr cis ment ce d lai temporaire que les partisans de l interventionnisme recherchent Ils dissimulent la futilit et l ineptie de leurs politiques ch ries Si les effets n fastes de leurs mesures devaient appara tre imm diatement le public comprendrait plus vite leur inutilit Mais comme ils sont repouss s les partisans du contr le gouvernemental et du syndicalisme ont entre temps l occasion de se vanter que les employeurs avaient tort en pr disant que l augmentation artificielle du taux des salaires et les charges impos es l industrie par la taxation discriminatoire et la l gislation du travail rendraient leurs usines non rentables et entraveraient la production Le nationalisme conomique est le compl ment n cessaire des tentatives d interf rer avec les conditions conomiques int rieures 7 Le protectionnisme de la part des nations cr anci res Les barri res douani res oppos es aux importations sont particuli rement absurdes quand elles sont rig es par des nations cr anci res Si les nations d bitrices paient des int r ts et remboursent le capital de leurs dettes conform ment aux termes stipul s et si elles n emp chent pas les investisseurs trangers de faire sortir les profits conomiques obtenus leur balance commerciale doit montrer un exc s des exportations sur les importations c est dire devenir favor
220. cune chance de r ussir de sauver malgr les preuves indiscutables du contraire la th se de l galit de tous les hommes la naissance est motiv e par une doctrine erron e et intenable concernant le gouvernement populaire et la loi de la majorit Cette doctrine essaie de justifier le gouvernement populaire en se r f rant la pr sum e galit naturelle de tous les hommes Comme tous les hommes sont gaux chaque individu participe au g nie qui a clair et stimul les plus grands h ros de l histoire intellectuelle artistique et politique de l humanit Seules de n fastes influences post natales ont emp ch les prol taires d galer l clat et les exploits des grands hommes Par cons quence nous dit Trotsky une fois que cet abominable syst me capitaliste aura fait place au socialisme l homme moyen se sera hiss au niveau d un Aristote d un Goethe ou d un Marx La voix du peuple est la voix de Dieu elle a toujours raison Si le d saccord appara t entre les hommes il faudrait bien entendu supposer que certains se trompent Il est difficile de ne pas en d duire qu il est plus vraisemblable que la minorit se trompe plut t que la majorit La majorit a toujours raison parce qu elle est la majorit et qu en tant que telle elle port e par la vague du futur L on Trotsky Literature and Revolution R Strunsky trans Londres Geroge Allen and Unwin 1925 p 256
221. currence entre eux mais ils doivent encore d fendre quotidiennement leur situation face des nouveaux venus cherchant les liminer Le fonctionnement du march carte constamment des capitalistes et des entrepreneurs incapables et les remplace par des parvenus Il rend sans arr t riches des hommes pauvres et pauvres des gens riches Les traits caract ristiques de la classe poss dante est d tre compos e de membres changeant continuellement d tre ouverte tout le monde qu il faut conna tre une suite ininterrompue de succ s commerciaux pour continuer y appartenir et que ses membres sont d sunis en raison de la concurrence qu ils se livrent entre eux L homme d affaires succ s n a pas int r t une politique de protection des capitalistes et des entrepreneurs incapables face aux vicissitudes du march Seuls les capitalistes et les entrepreneurs incomp tents la plupart issus des derni res g n rations ont un int r t go ste de telles mesures stabilisatrices Toutefois dans un monde capitaliste pur fid le aux principes d une politique des consommateurs ils n ont aucune chance de s assurer de tels privil ges Mais notre poque est celle de la politique des producteurs Les doctrines h t rodoxes actuelles consid rent que la premi re t che d un bon gouvernement est de placer des obstacles sur la route d un innovateur succ s au seul b n fice des concurrents moins ef
222. dardisation des lois Note de l dition am ricaine production La premi re sera consid r e comme le mode de production juste et la seconde comme le mode injuste Plus important est le fait que si l on pense en fonction de la totalit de l conomie d une soci t on ne pourra jamais comprendre le fonctionnement d une soci t bas e sur la propri t priv e des moyens de production Il est faux d affirmer que la n cessit de la m thode collectiviste pourrait tre prouv e en montrant que les actions des individus ne peuvent tre comprises que dans le cadre de l environnement de l individu Il en est ainsi parce que l analyse conomique ne d pend pas de la compr hension psychologique des motifs de l action mais uniquement d une compr hension de l action elle m me Il importe peu la catallaxie de savoir pourquoi le pain les v tements les livres les canons ou les articles religieux sont d sir s sur le march seul compte le fait qu une certaine demande existe Le m canisme du march et par cons quent les lois de l conomie capitaliste ne peuvent tre saisies que si l on commence par les forces agissant sur le march Mais sur le march il n y a que des individus agissant en tant qu acheteurs et vendeurs on n y trouve jamais la totalit En conomie th orique la totalit ne peut tre comprise qu au sens d un collectif conomique o les moyens de producti
223. davantage de capital et d hommes que celles proposant des conditions moins propices Il y a des zones peupl es de mani re plus dense et d autre de mani re moins dense La libert de migration et les transferts de capital tendent faire dispara tre la diff rence entre la surpopulation et la sous population relatives Ils tendent galiser les taux de salaires et les taux d int r t et de fa on concomitante les niveaux de vie Dans un monde sans la moindre mobilit des hommes certains pays sont comparativement surpeupl s et d autres comparativement sous peupl s Il y a des diff rences notables entre les taux de salaires et entre les niveaux de vie Les restrictions impos es la mobilit du capital accentuent ce r sultat Ricardo a d montr ce que sont les cons quences du libre change dans un tel monde Sa loi des avantages comparatifs n a jamais t r fut e M me si tous les autres pays adh rent au protectionnisme chaque nation sert le mieux ses propres int r ts avec le libre change 4 Grande industrie et protectionnisme Pour les soi disant progressistes la grande industrie est le bouc missaire de tous les maux Les int r ts de classe go stes des capitalistes et des entrepreneurs disent ils ont pouss les nations vers l hyper protectionnisme Le nationalisme moderne n est rien d autre que le masque id ologique des int r ts de classe des exploiteurs La grande industrie n a cep
224. de consid ration n importe plus Nous parlerons plus loin du r le jou par les barri res l immigration 2 L argument de la guerre La raison principale invoqu e pour justifier le protectionnisme et la lutte pour l autarcie dans le monde actuel est la guerre Pour les pays militaristes tre pr t faire la guerre est la grande affaire et la guerre elle m me le moyen normal de parvenir leurs fins Ils ne consid rent par cons quent la paix que comme le temps pendant lequel l on pr pare la guerre venir Les activit s conomiques du pays doivent d s le temps de paix tre organis es de fa on pouvoir le moment venu servir des fins de guerre Ce syst me comporte l autarcie par rapport tous les produits n cessaires une nation en guerre Lorsque les lib raux recommandaient la libert des changes et la division internationale du travail c tait parce que la paix entre toutes les nations civilis es tait l article principal de leur foi politique Il faut nous rendre compte que la condition sine qua non du libre change est la bonne volont et la paix entre les nations La division du travail l int rieur d un pays pr suppose la paix entre ses diff rentes parties et provinces Au moyen ge et m me plus tard lorsque la division du travail tait l tat embryonnaire les contr es et les villes m me pouvaient se faire la guerre Comme chaque partie du pays produisait tou
225. de consistant vendre des prix sup rieurs aux co ts ne doit certainement pas tre excus e en se r f rant au pr tendu fait que les coop ratives ne savent pas quels sont leurs co ts Les v ritables raisons de ces m thodes sont tr s diff rentes de celles avanc es par ces doctrines apolog tiques Un surplus du produit des ventes par rapport aux co ts n appara t que si la transaction a t un succ s M me l homme d affaires le plus ing nieux ne peut pas toujours viter des pertes Il peut parfois se tromper sur la tendance des prix et d penser plus pour l acquisition d un article que ne le justifient les d veloppements ult rieurs effectifs Le monde des affaires est toujours sp culatif car il est bas sur l anticipation de l avenir dont d coulent les pertes et les profits commerciaux Dans un monde sans changement o demain ne diff re pas d aujourd hui il n y aurait ni pertes ni profits Notre monde n est heureusement pas en stagnation Les conditions sont en perp tuel changement et il existe au moins aux tats Unis une tendance continue l am lioration Dans une telle situation les prix fluctuent sans cesse Celui qui ach te afin de vendre ne peut tirer un profit que s il a achet un prix inf rieur celui auquel il le vend diminu de ses frais de vente totaux L entreprise coop rative n est pas une exception Elle aussi est soumise la loi du march Si une coop r
226. de des divers biens et services V Marx n tait pas l auteur de l id e socialiste et il n a contribu en rien aux tentatives futiles pour d montrer la justesse et la praticabilit des plans visant instaurer une communaut socialiste Il rejetait avec passion tous ces efforts comme non scientifiques Il revendiquait l pith te de scientifique pour son propre socialisme et pour le pronostic de l in vitabilit de l av nement du socialisme Selon lui cela devait trancher la question pour les contemporains de Darwin et Maxwell Comment un homme honn te pourrait il oser douter de ce que la science enseignait En critiquant tout ce qui existait comme d sesp r ment contamin par l environnement capitaliste le marxisme acquit l aur ole de repr senter l impeccable grandeur de la science pure et l ge d or venir Marx s opposait toutes les revendications du nationalisme et du chauvinisme Mais parmi les facteurs qui contribu rent l adoption des enseignements marxistes ces sentiments nationalistes jou rent un r le non n gligeable Le capitalisme moderne s est tout d abord d velopp en Angleterre Les chauvins d Europe occidentale et centrale avaient le sentiment d sagr able que leurs propres peuples n taient que les imitateurs de m thodes invent es et perfectionn es par les Britanniques Avec la diffusion des m thodes capitalistes dans toutes les r gions du globe ce type de resse
227. de grandes quantit s de billets de banque pour permettre le remboursement du montant total ou d une grande partie des d p ts d pargne du pays fasse monter le cours des devises trang res est facile comprendre Ce n est pas simplement le d sir des capitalistes de fuir avec leurs capitaux mais l expansion de la monnaie circulante qui met en danger la stabilit mon taire Si les banques centrales ne croyaient pas qu il tait de leur devoir d touffer les cons quences de la mauvaise politique des banques de d p t elles auraient non seulement maintenu la stabilit du taux de change sans l aide de mesures artificielles et en m me temps inefficace mais elles auraient oblig les banques de d p t se mettre d accord avec leurs clients propos du paiement des sommes dues Par le biais de tels accords elles auraient ajust les paiements dus aux paiements recevables Les accords finaux auraient t faits une fois pour toutes et pour toutes les dettes nationales et trang res Pour r sumer nous n avons pas le droit de dire que Senior avait traiter dans ses crits sur la monnaie et les sujets mon taires de probl mes diff rents des n tres Le r le de la th orie mon taire et bancaire n est sur le plan des principes pas diff rent aujourd hui de ce qu il tait au temps de Senior Bien s r les conditions de notre syst me bancaire des institutions et les consid rations que les politiciens gardent
228. de la migration valait non seulement pour les pays agricoles de l Europe mais m me pour l un des pays les plus industrialis s l Allemagne Lorsque l agriculture allemande notamment celle des provinces orientales de la Prusse ne put plus soutenir Sur un march non privil gi la concurrence de la production agricole de pays plus fertiles comme la Russie la Roumanie les tats Unis le Canada et l Argentine l Allemagne s est mise avancer pas pas dans la voie du protectionnisme parce qu elle d sirait dans la mesure du possible r duire les pertes qui lui valait l migration Mais nous ne nous attarderons pas sur ce point car l heure actuelle les migrations internationales de grande amplitude sont devenues impossibles Si les consid rations de population influen aient la politique commerciale des pays relativement surpeupl s qui taient par cons quent des pays d migration dans un certain sens elles d terminaient en sens inverse celle des pays relativement sous peupl s Ces derniers pays et surtout ceux de l Am rique latine d siraient augmenter leur population en renfor ant leur immigration et la protection tait leurs yeux l un des moyens d attirer de la main d uvre Mais maintenant cela aussi appartient au pass Dans les conditions actuelles o les migrations se r duisent un minimum et ou aucun pays important n ouvre ses portes des nouveaux venus ce genre
229. de police internationale pour faire appliquer les r glements de l autorit mondiale et les d cisions du tribunal international Mais comment ce gouvernement mondial serait il organis La Soci t des nations n tait pas un gouvernement mondial mais plut t un club des nations Vous tes libres d adh rer un club et vous tes tout aussi libre d en partir La majorit n a pas le droit d imposer sa propre volont une minorit dissidente De telles conditions d association sont bien entendu incompatibles avec un gouvernement L essence 7 La Charte de la Soci t des nations fut sign le 28 avril 1919 et tait compos e de 26 articles proposant un accord pour r gler pacifiquement de mani re collective les conflits en vue d obtenir une coop ration conomique et sociale mondiale Il faut garder l esprit que la Premi re Guerre mondiale venait juste de se terminer en Europe avant cette tentative Tant qu il y a des restrictions portant sur les march l importation ou l exportation et des interventions du gouvernement destin es prot ger les industries il y aura in vitablement des heurts conduisant des conflits Note de l dition am ricaine du gouvernement est la contrainte et la coercition face aux individus qui ne sont pas dispos s ob ir spontan ment Dans une constitution d mocratique la majorit a le pouvoir de faire respecter sa volont aux minorit s dissidentes Le premie
230. de raisonnement Mais il est inacceptable de dire oui cela s est produit les cons quences furent celles ci mais dans un sens sup rieur c tait tout le contraire La connaissance humaine ne peut pas transcender le savoir offert par la raison et par l exp rience S 1l y a un quelconque sens sup rieur dans le cours des v nements il est inaccessible l esprit humain 7 Une cole de pens e enseigne qu il existe un antagonisme ternel irr conciliable entre les int r ts de l individu et ceux de la collectivit Si l individu poursuit go stement son propre bonheur il arrive malheur la soci t La coop ration sociale et la civilisation ne sont possibles qu au prix du bien tre de l individu L existence de la soci t et son panouissement requi rent des sacrifices permanents de la part de ses membres Il est par cons quent impensable d imaginer une origine humaine et purement rationnelle la loi morale et la coop ration sociale Un tre surnaturel a donn l humanit la r v lation du code moral et a confi de grands chefs la mission de faire appliquer cette loi L Histoire n est pas le jeu combin de facteurs naturels et d une activit humaine d lib r e qui dans certaines limites peut tre expliqu e par la raison mais le r sultat de l interf rence de 2 Cf Ibid pp 386 87 facteurs transcendantaux sans cesse r p t s L Histoire est un d
231. de ses inventeurs et de ses cr ateurs ainsi que le savoir faire de ses travailleurs ne sont surpass s par aucun pays L quipement technique des usines et les m thodes de gestion conomique sont sans quivalent Le principal argument avanc en faveur du protectionnisme am ricain est l argument du taux des salaires Le niveau de vie am ricain dit on doit tre prot g face au dumping des industries produisant des co ts du travail inf rieurs Les salaires r els sont plus lev s aux tats Unis que dans presque tous les autres pays parce que l Am rique est comparativement sous peupl e tandis que la plupart des autres pays sont comparativement surpeupl s Comme l immigration est limit e il ne pr vaut pas une tendance l galisation des taux de salaire Dans les pays o les conditions physiques sont moins favorables qu en Am rique le taux des salaires doit n cessairement tre inf rieur Il n y aurait qu un moyen pour faire monter le niveau de vie extr mement bas de la Chine laisser les Chinois migrer librement vers les pays offrant des conditions de production naturelles plus favorables o le capital est plus abondant et o la population est comparativement moins dense Le niveau comparativement lev du taux des salaires r els du march c est dire du taux des salaires qui pr vaudraient en l absence de toute pression ou contrainte syndicale ne r sulte pas aux tats Unis du pro
232. des 14 Thid p 46 2 Les premi res jouissent de privil ges dans le domaine fiscal et dans celui de l obtention de cr dits privil ges qui sont refus s aux secondes Ceux qui sont pr ts mettre en doute la premi re de ces affirmations sont incapables d expliquer pourquoi la concurrence de ces entreprises privil gi es n a pas totalement d truit leurs rivales non privil gi es Un expert minent M A G Black ancien directeur de ladministration charg e du cr dit aux agriculteurs d clarait avant la Deuxi me Guerre mondiale que quand les taxes absorbent une large part des b n fices des entreprises priv es la forme coop rative procure v ritablement un avantage norme Cet avantage norme est enti rement encaiss par la bureaucratie coop rative pour compenser l inefficacit de sa gestion Aucune part de cet avantage n est revers e aux consommateurs car ceux ci si l on tient compte de la qualit des produits ou des services rendus ne sont pas approvisionn s par les coop ratives des prix nets les prix nets tant les prix moins la ristourne inf rieurs ceux des firmes individuelles non exempt es de taxes Les ouvriers employ s dans les usines des coop ratives ne touchent pas non plus des salaires plus lev s que les autres ouvriers Le Tr sor en accordant ces privil ges fiscaux aux activit s de production des coop ratives renonce des revenus qu il pourrait empocher si ce
233. des dettes de l association Il n est par cons quent pas vrai que les adh rents poss dent les biens et ne peuvent donc pas se les vendre eux m mes Les biens sont propri t de l association et non des adh rents individuels Si un membre d sire les acqu rir d une mani re l gale et non par le vol ou par le d tournement de fonds il doit les acheter l association Il ne doit pas les prendre dans les rayons Il n y a cet gard pas la moindre diff rence entre une soci t commerciale et une coop rative L adh rent de la coop rative n a pas plus de titres prendre une bo te de petits pois dans les rayons du magasin coop ratif que n en a l actionnaire d un grand magasin en ce qui concerne les bo tes figurant dans les rayons du grand magasin Il ne s agit pas seulement d un d tail juridique C est l l ment vital de la coop rative qui est consid r e par la l gislation comme une personne dont l actif et le passif sont distincts de l actif et du passif de ses membres Tout le syst me des entreprises coop ratives s effondrerait imm diatement si ce principe devait tre abandonn 2 M me si nous devions accepter l argument pervers selon lequel les coop ratives ne vendraient en r alit pas lorsqu elles vendent leurs adh rents cela n expliquerait pas tous ces cas fr quents o les coop ratives vendent des non adh rents Il est paradoxal que des associati
234. des sciences de la nature nous ne savons rien des causes finales Toute sagesse science ou connaissance humaine ne traite que de la partie de l univers qui peut tre per ue et tudi e par l esprit humain En parlant d action humaine comme de quelque chose de constant nous faisons r f rence cette seule partie de lunivers Il y a des auteurs qui supposent que l tat de l univers le cosmos pourrait changer et se transformer en un tat dont nous ne savons absolument rien et que tous ce que nos sciences de la nature disent du comportement du sodium et des leviers par exemple serait faux dans ce 3 H Hartmann On Rational and Irrational Action dans Psychoanalysis and the Social Sciences volume 1 1947 p 371 31 Quand les sciences de l action humaine font r f rence aux fins elles parlent toujours des fins que poursuit l agent Ceci les distingue des doctrines m taphysiques connues sous le nom de philosophie de l Histoire qui pr tendent savoir les fins vers lesquelles une entit surhumaine les forces productives mat rielles par exemple dans le contexte du marxisme dirige le cours de v nements ind pendamment des fins que les agents veulent atteindre nouvel tat Ils nient en ce sens tout type d universalit aux nonc s chimiques et m caniques et sugg rent de les traiter comme des nonc s historiques Face cette variante d hyperhistoricisme agnostique
235. diligence m ont port au sommet Ces m rites personnels m auraient assur une position dirigeante dans n importe quel syst me conomique J aurais galement b n fici en tant que chef d une branche importante de la production d une position enviable au sein d une communaut socialiste Mais mon travail quotidien dans un r gime socialiste serait bien moins fatiguant et aga ant Je ne serais plus oblig de vivre dans la crainte qu un concurrent puisse me d passer en offrant quelque chose de mieux ou de moins cher sur le march Je ne serais plus forc de me soumettre aux d sirs capricieux et d raisonnables des consommateurs Je leur donnerais ce que moi l expert estime qu ils doivent recevoir J changerais le travail mouvement et prouvant d homme d affaires pour le poste digne et sans heurts de fonctionnaire Mon style de vie et de travail ressemblerait bien plus au comportement seigneurial d un grand du pass qu celui d un directeur frapp d ulc re d une soci t moderne Laissons les philosophes s occuper des d fauts v ritables ou imaginaires du socialisme Quant moi de mon point de vue personnel je ne vois aucune raison pour laquelle je devrais m y opposer Les administrateurs des entreprises nationalis es de toutes les r gions du monde et les officiels russes en visite sont d accord avec mon point de vue Il n y a bien entendu pas plus de bon sens dans les illusion
236. diminuent dans la m me proportion que ses importations Il est vain de vouloir faire dispara tre le ch mage par une politique de barri res au commerce Que les salaires ne puissent se maintenir un taux plus lev que le taux d quilibre qu condition de laisser inemploy e une fraction consid rable des travailleurs c est un fait qui se v rifie dans le cas d un pays isol tout autant que dans celui d un pays qui ach te et qui vend l tranger C est une erreur de croire qu la longue le ch mage peut tre occasionn par la concurrence trang re ou pour mieux dire le fait que le march national n est qu une partie du march international constitue l un des facteurs qui d terminent la hauteur laquelle s tablit l quilibre du taux des salaires Au point d quilibre du taux des salaires le ch mage devient un simple ph nom ne transitoire La concurrence trang re peut abaisser le point d quilibre des salaires mais elle ne saurait provoquer imm diatement un ch mage durable et de vaste envergure Si un pays veut soustraire son march national l influence des march s trangers du travail il faut qu il cesse de participer la division internationale du travail Mais alors il retire son peuple tous les avantages de la collaboration conomique internationale Cela signifie qu avec le temps les salaires r els doivent baisser La politique de l isolement conomiqu
237. dispos affirmer que l exp rience a d montr que la propri t priv e est un pr alable n cessaire et indispensable la civilisation L exp rience conomique et sociale ne nous enseigne rien Les faits doivent tre interpr t s par nos th ories ils sont ouverts diff rentes explications et conclusions Tout d bat concernant la signification de faits historiques revient tr s rapidement une tude des th ories a priori et les examine minutieusement sans faire r f rence l exp rience Ces th ories ont une priorit logique elles sont ant rieures l exp rience historique et nous ne comprenons le sens de cette exp rience qu avec leur aide Ces th ories et doctrines bonnes ou mauvaises adapt es ou pr judiciables la survie ne font pas que guider le comportement humain elles sont en m me temps l outil intellectuel par le biais duquel nous percevons leur action dans l Histoire Nous ne pouvons pas observer de faits sociaux sans l clairement que nous donnent les th ories et les doctrines Le m me ensemble d v nements pr sente diff rents aspects selon le point de vue dont l observateur le regarde Certaines id es tr s en vogue se sont m chamment m prises sur ces objectifs Le positivisme l empirisme et l historicisme ont cru que les faits sociaux pouvaient tre tablis de la m me fa on que la physique tablit des faits physiques Nous n avons pas besoin d examiner en d tail
238. dividende Si le dividende est pay en parts le r sultat est en r alit un accroissement de la part du capital r investi dans la coop rative La valeur des parts poss d es par les adh rents est la m me que le profit soit simplement conserv par la coop rative ou qu il soit distribu sous forme de parts suppl mentaires chaque adh rent Dans les deux cas la proportion du montant total de l ensemble des actifs nets de la coop rative que poss de l adh rent individuel est la m me Les coop ratives n emploient qu en partie leurs fonds dans la direction de leurs propres affaires Elles ont fond de vastes entreprises de vente en gros et des unit s de production de grande taille Elles ont organis ces entreprises en une hi rarchie de super coop ratives de super super coop ratives et de super super super coop ratives Chacune de ses associations fait ses propres profits et soit les conserve comme profits non redistribu s soit les distribue entre ses adh rents savoir les unions coop ratives d un rang inf rieur Le mouvement coop ratif est il conomiquement sain La vaste litt rature de propagande des coop ratives glorifie les r alisations du mouvement coop ratif En partant de d buts modestes les coop ratives se sont d velopp es en grandes entreprises poss dant une forte r serve de capitaux Elles comptent des millions d adh rents plusieurs milliers d organisations plus d une centaine de
239. dues possibles par l instauration d institutions morales et juridiques prot geant l pargne des individus et son investissement dans des buts productifs de la rapacit des dirigeants Alors qu l Est la propri t priv e tait en pratique la merci des fonctionnaires les syst mes juridiques de l Occident la consid raient comme le principe de base de l organisation de la soci t IV L conomie de march et le syst me capitaliste ont t d peints comme une d mocratie de consommateurs dans laquelle chaque sou donne un droit de vote De telles descriptions m taphoriques sont toujours facultatives Mais si nous acceptons la m taphore dans ce cas nous ne devons pas oublier de souligner certaines diff rences tr s importantes entre les deux syst mes qualifi s de d mocratie Premi rement Dans la d mocratie politique du gouvernement repr sentatif on vote pour des hommes L lecteur renonce en pratique ses pr rogatives en faveur de l lu Dans la d mocratie du march l objet du processus lectoral n est pas un homme mais les r alisations d un homme les produits de son labeur L lecteur n exprime pas une confiance aveugle dans le comportement futur de l un des candidats Il approuve ou d sapprouve un service d j accompli Deuxi mement L lecteur moyen n est en g n ral pas qualifi pour juger de mani re pertinente les probl mes de politique gouvernementale Mais la m
240. dus ou groupes d individus III La croyance actuelle d apr s laquelle il existe un irr m diable conflit d int r ts entre les groupes est s culaire Il s agissait de la proposition fondamentale de la doctrine mercantiliste Les mercantilistes taient suffisamment coh rents pour d duire de ce principe que la guerre tait une caract ristique inh rente et ternelle des relations humaines Le mercantilisme tait une philosophie de guerre Je veux citer deux manifestations tardives de cette doctrine Tout d abord une proposition de Voltaire son poque le sortil ge du mercantilisme avait d j t bris Les Physiocrates fran ais et l conomie politique britannique taient sur le point de la remplacer Mais Voltaire n tait pas encore familier des nouvelles doctrines bien que l un de ses amis David Hume en tait son principal champion Il crivit ainsi en 1764 dans son Dictionnaire Philosophique tre bon patriote c est souhaiter que sa ville s enrichisse par le commerce et soit puissante par les armes Il est clair qu un pays ne peut gagner sans qu un autre perde et qu il ne peut vaincre sans faire des malheureux Nous avons ici exprim en excellent fran ais la formule de la guerre moderne la fois conomique et militaire Plus de quatre vingts ans plus tard nous pouvons trouver une autre proposition Son fran ais est moins bon mais sa formulation est plus directe Le Prince Louis N
241. e une poque o ce probl me tait presque enti rement n glig sur le Continent particuli rement en Allemagne D un autre c t les auteurs anglais et am ricains ont consacr tr s peu d attention la deuxi me cat gorie de cons quences caus es par les changements du pouvoir d achat Il en r sulte que de nombreux projets et de nombreuses propositions destin s liminer les cons quences d favorables de tels changements se sont en g n ral exclusivement pr occup s de l effet sur les dettes en laissant de c t les autres cons quences de ces changements Si les changements du pouvoir d achat touchaient tous les biens et services simultan ment et dans la m me proportion l effet sur les revenus et les d penses des gens serait identique et personne ne se retrouverait avec un sou de plus ou de moins suite au changement en dehors du cas des dettes discut dans les paragraphes pr c dents Ce n est toutefois jamais le cas D minents conomistes depuis David Hume et John Stuart Mill ont essay en vain de construire un exemple th orique o un changement du pouvoir d achat pourrait affecter tous les biens et services simultan ment et dans la m me mesure Il est impossible de construire un tel cas Les changements du pouvoir d achat se font toujours d abord sentir en un point particulier du syst me conomique et ses effets ne se propagent qu ensuite par tapes successives en partant de ce po
242. e compl ter la monnaie constitu e de m taux pr cieux Les propositions d Irving Fisher et de John Maynard Keynes vont encore plus loin en recommandant une monnaie manipul e bas e sur un syst me d indice Les d fauts de la notion de valeur stable et les contradictions d une politique mon taire bas e sur elle n ont pas tre montr s nouveau Dans la vie de tous les jours les actions des sujets conomisant concernant les estimations de valeur ne couvrent habituellement que de br ves p riodes si nous ignorons pour le moment les contrats d endettement long terme sur lesquels nous reviendrons plus en d tail par la suite Les calculs conomiques de l entrepreneur se limitent aux mois et aux ann es venir Seule la situation de l avenir imm diat peut tre pr dite et prise en compte dans les calculs conomiques M me en dehors des difficult s que repr sentent les changements du pouvoir d achat de la monnaie il serait impossible de pr voir la situation conomique d un futur plus lointain avec un quelconque degr de fiabilit Le d sir d une r serve stable de pouvoir d achat est n avec des tentatives visant prot ger la richesse et les revenus des vicissitudes du march Le but tait de conserver la richesse et le revenu pour l ternit La mentalit agraire pensait avoir trouv une telle r serve de richesse sous la forme de la terre La terre resterait to
243. e conomie d mocratique et qu elle la r alise pleinement Le processus du march est un vot r it r chaque jour au cours duquel chaque sou donne un droit de vote Les acheteurs en pr f rant les biens qui en raison de leur prix et de leur qualit sont les mieux adapt s satisfaire leurs besoins rendent chaque entreprise rentable ou non rentable font grandir les entreprises de petite taille et enrichissent les d butants sans le sou Dans le cadre du march rien ne compte en d finitive hormis les dollars du consommateur Il est vrai que ces bulletins de papier ne sont pas distribu s de fa on gale au sein de la population Le riche d pose plus de bulletins dans l urne que son concitoyen moins prosp re Mais tre riche est en soi le r sultat d un vote effectu car dans l conomie de march non seulement l acquisition mais aussi la pr servation des richesses requiert de r ussir de fa on continue tre le meilleur dans l approvisionnement des consommateurs Le capitaliste qui n investit pas ses fonds dans les affaires permettant de satisfaire les besoins les plus pressants du public est p nalis par des pertes et voit sa fortune compl tement dispara tre s il ne modifie pas sa conduite temps La d mocratie politique telle qu elle s incarne dans le gouvernement repr sentatif est le corollaire de la d mocratie conomique du march Du point de vue d une application coh rente du mat rialisme d
244. e la m me quantit suppl mentaire de monnaie Les premiers en b n ficier les propri taires de mines dans le cas de l or le Tr sor dans le cas du papier monnaie gouvernemental disposent d s lors d encaisses plus lev es et sont en position d offrir davantage de monnaie sur le march pour se procurer les biens et les services qu ils d sirent acheter Le montant additionnel de monnaie qu ils offrent sur le march fait monter les prix et les salaires Mais tous les prix et salaires n augmentent pas et ceux qui augmentent ne le font pas tous dans la m me proportion Si la monnaie suppl mentaire est d pens e pour des buts militaires seuls les prix de certains biens et seuls les salaires de certains types de travail augmentent les autres restant inchang s ou connaissant m me une baisse temporaire Ils peuvent baisser parce qu il existe alors sur le march certaines personnes dont le revenu n a pas mont mais qui sont n anmoins oblig es de payer davantage pour certains biens savoir ceux que demandent les premiers b n ficiaires de l inflation Ainsi les changements de prix qui r sultent de l inflation ne concernent initialement que certains biens et services puis se diffusent plus ou moins lentement d un groupe vers les autres Il faut du temps avant que la quantit additionnelle de monnaie n puise toutes ses potentialit s de changements de prix Mais m me la fin les diff rents articles ne
245. e E O Lorimer Londres Constable 1931 pp 381 82 italiennes Il n avait pas assez de forces pour pr server son autorit royale en Allemagne et fut oblig d abandonner la plupart des droits de la couronne et d accorder de grands privil ges aux princes Ce qui s ensuivit dit Kantorowicz de mani re assez exacte fut l ind pendance presque souveraine pour tous les princes de son territoire qui emp cha de mani re d finitive l unification du peuple allemand dans un tat allemand Jusque l Kantorowicz se situe encore sur la base d un Verstehen normal et est en parfait accord avec tous les autres historiens s rieux Mais arrive ensuite l interpr tation du visionnaire et du mystique il ajoute Pourtant en un sens sup rieur Fr d ric IT paracheva l unification de l Empire allemand Il renfor a le pouvoir des princes avec une habilet politique plus grande croyant que le pouvoir et l clat de son propre sceptre imp rial ne p lirait pas en mettant la lumi re mais gagnerait en splendeur et brillerait d autant plus fort que les princes que l Imperator C sar regardait comme des gaux autour de sa position de juge seraient puissants brillants et majestueux Les princes ne sont plus des colonnes soutenant le poids du tr ne comme une charge Ils deviennent des piliers signifiant une force s lan ant vers le haut pr parant la glorieuse l vation du prince des princes e
246. e Lassalle tait aussi le pr curseur du national socialisme et le premier Allemand avoir aspir la position de F hrer Le Fran ais Georges Sorel avocat de l action directe c est dire des activit s syndicales violentes et de la gr ve g n rale tait la fois le ma tre penser de L nine et de Mussolini Le programme socio conomique du fascisme italien le stato corporativo est une r plique exacte de projets du socialisme de guilde britannique son expos le plus lucide se trouve dans le livre de Sidney et Beatrice Webb Fabiens anglais et auteurs prosovi tiques enthousiastes Constitution for a Socialist Commonwealth of Great Britain 1920 Non seulement Mussolini mais de nombreux et minents collaborateurs fran ais et nazis allemands Werner Sombart par exemple taient marxistes avant de se tourner vers la droite La v rit est que le nationalisme moderne est un corollaire de la politique int rieure du contr le gouvernemental de l conomie Il a t d montr que ce contr le chouerait d j clairement court terme si le pays n tait pas isol du reste du monde Un gouvernement aspirant un enr gimentement total de l conomie doit galement aspirer l autarcie Tout type de relation conomique internationale porte atteinte son pouvoir d intervenir dans les affaires int rieures et limite l exercice de sa souverainet L tat ne peut pas pr tendre tre un Die
247. e Schmoller qui apr s l tablissement du Reich en 1870 occup rent les chaires d conomie dans les universit s allemandes Cette fa on de diviser l histoire des id es en sous p riodes r sulte d un esprit de clocher qui conduisait les auteurs allemands minimiser tout ce qui avait t fait l tranger Ils n arrivaient pas comprendre que l opposition historique ce que l on appelait l absolutisme de l conomie avait t inaugur e hors de l Allemagne Son repr sentant le plus minent tait plus Sismondi que Roscher et Hildebrand Mais il est bien plus important de se rendre compte du fait que tous ceux qui en Allemagne comme dans les autres pays critiquaient la doctrine conomique en raison de son pr tendu mat rialisme apr s la publication des livres de Jevons Menger et Walras se battaient contre des moulins vent 4 Le concept de Max Weber d une science g n rale de l action humaine laquelle il donne le nom de sociologie ne fait plus r f rence la distinction entre action conomique et autres activit s Mais Weber acceptait en pratique toutes les objections faites par l historicisme l encontre de l conomie en faisant une distinction entre une action authentiquement rationnelle et les autres types d action Sa doctrine est si troitement li e des particularit s intraduisibles de la langue allemande qu il est plut t difficile de les exposer en anglais
248. e a limin la torture et autres m thodes contestables inflig es aux suspects et aux contrevenants Elle a repouss tous les privil ges et promulgu l galit de tous devant la loi Elle a transform les sujets de la tyrannie en citoyens libres Les am liorations mat rielles furent le fruit de ces r formes et de ces innovations concernant la direction des affaires du gouvernement Comme tous les privil ges disparurent et que tout le monde avait obtenu le droit de contester les int r ts tablis de tous les autres on laissa les mains libres tous ceux qui avaient l ing niosit n cessaire pour d velopper toutes ces nouvelles industries qui rendent aujourd hui les conditions mat rielles du peuple plus satisfaisantes Le chiffre de la population s est multipli et pourtant la population plus nombreuse a pu b n ficier d une vie meilleure que ses a eux Il y a galement toujours eu dans les pays de la civilisation occidentale des avocats de la tyrannie de la loi de l arbitraire absolu d un autocrate ou d une aristocratie d un c t de la suj tion de tous les autres de l autre Mais l poque des Lumi res ces voix devinrent de plus en plus rares La cause de la libert pr valut Dans la premi re partie du dix neuvi me si cle l avanc e victorieuse du principe de libert semblait tre irr sistible Les philosophes et les historiens les plus minents avaient la conviction que l volution his
249. e biologique pour la pr servation et l allongement de son existence et de sa survie Elle n aurait aucune fonction et ne se serait pas d velopp e du tout dans le paradis d un fou Ce n est pas de la faute des sciences sociales si elles ne sont pas en mesure de transformer la soci t en utopie L conomie n est pas une science lugubre parce qu elle part de la reconnaissance du fait que les moyens permettant d arriver aux fins sont rares En ce qui concerne les pr occupations humaines qui peuvent tre totalement satisfaites parce qu elles ne d pendent pas de facteurs rares l homme n agit pas et la prax ologie science de l action humaine n a pas les tudier Tant qu il y a raret des moyens l homme se comporte de mani re rationnelle c est dire qu il agit Il n y a jusque l pas de place pour l irrationnel Il est vident que l homme doit payer un prix pour conserver des institutions sociales lui permettant de parvenir des fins dont il estime qu elles ont plus de valeur que le prix pay que les sacrifices effectu s Il est vain de faire passer le m contentement impuissant de cet tat de choses comme une r volte contre une orthodoxie pr tendument dogmatique des sciences sociales S1 les m thodes rationnelles de la th orie conomique d montrent qu un a aboutit un p aucun appel l irrationnel ne peut faire que a aboutisse q Si la th orie tait
250. e combattre Mais une telle union ne put pas tre mise sur pied temps entre des nations menant une guerre conomique permanente entre elles Mon r le n est pas de d battre des v nements du pass J ai uniquement mentionn ces faits pour d montrer ce qu il faut faire pour l avenir Il n est pas difficile de r diger des propositions apparemment excellentes pour une reconstruction d apr s guerre et pour une paix durable lorsque l on est dispos faire abstraction de la dure r alit et que l on se laisse aller des r veries Si le nationalisme conomique n existait pas si le libre change int gral tait en vigueur il ne serait m me pas n cessaire de pr voir des institutions et des dispositions sp ciales pour garantir la paix En l absence d int r ts conflictuels il n y a pas de guerre Mais nous ne devons pas esp rer que le nationalisme conomique disparaisse dans un futur proche car toutes les nations sont fermement r solues ne pas revenir ce qu elles appellent le laissez faire int rieur Voil ma principale objection la plate forme pacifiste pr sent e par le distingu savant anglais Sir Norman Angell Le raisonnement de Sir Norman serait tout fait correct s il n y avait pas de conflit d int r ts conomiques Mais cette hypoth se est malheureusement illusoire Les pacifistes sugg rent une autorit mondiale un tribunal mondial pour trancher les conflits et une force
251. e dans un ph nom ne L Einf hlung empathie et le Verstehen sont deux attitudes radicalement diff rentes C est une chose diff rente de comprendre historiquement une uvre d art de d terminer sa place sa signification et son importance dans l encha nement des v nements d une part et de l appr cier motionnellement en tant qu uvre d art d autre part On peut regarder une cath drale avec les yeux d un historien Mais on peut regarder la m me cath drale comme admirateur enthousiaste ou comme simple touriste indiff rent On peut regarder une cha ne de montagnes avec les yeux d un naturaliste d un g ologue d un g ographe ou d un zoologue ou avec ceux d un amateur de belles choses avec r pugnance comme les anciens avaient l habitude de le faire ou avec l enthousiasme moderne pour le pittoresque Les m mes individus sont capables de diff rents modes de r action de jugement esth tique et de compr hension scientifique soit par le Verstehen soit par les sciences de la nature L intuition tablit le fait qu un individu ou un groupe d individus s est lanc dans une action donn e manant de jugements de valeur et de choix donn s et poursuivant certaines fins Elle essaie de plus d appr cier les effets et l ampleur des effets engendr s par une action Elle essaie d attribuer chaque action son importance c est dire son poids sur le cours des v nements L hi
252. e de biens de meilleure qualit et meilleur prix L homme d affaires est pleinement conscient du fait qu il n y a pas d autre moyen pour accro tre la consommation que d accro tre la production Comme la consommation apporte le plaisir et est en elle m me agr able 1l n est pas n cessaire de s tendre abondamment sur son caract re agr able Il est sur rogatoire d enseigner aux gens quel plaisir on a consommer davantage et de meilleurs biens M me un esprit peu instruit sait tout de la douceur d un niveau de vie plus lev Mais le labeur et les difficult s exig s par la production sont p nibles Il y a tr s peu de gens qui ne profitent pas d une occasion d augmenter leur propre consommation Mais il y a beaucoup de gens qui regardent leur travail avec d dain La tentation de l oisivet est tr s grande et constitue un s rieux danger pour la soci t C est pourquoi les parents et les ducateurs ont voulu depuis des temps imm moriaux enseigner la philosophie du travail la g n ration montante Les jeunes gens doivent apprendre que le plaisir d une bonne vie doit se payer par l effort et en travaillant dur Ils doivent comprendre que celui qui veut consommer doit d abord produire Il ne peut tre question d une conomie de la consommation L conomie doit toujours tre une conomie de la production en vue de la consommation Il est vain de parler de la primaut de la co
253. e de choisir entre les termes d une alternative qui s offrent un acheteur que de prendre une d cision concernant les affaires de l tat et de la haute politique La m nag re ordinaire peut tre tr s intelligente pour acqu rir les biens dont elle a besoin pour nourrir et habiller ses enfants Mais elle peut tre moins apte choisir les repr sentants appel s mener les affaires en mati re de politique trang re et de pr paration militaire Il y a une autre diff rence importante Sur le march non seulement les besoins et les d sirs de la majorit sont pris en compte mais galement ceux des minorit s pourvu qu elles Pour une critique de cette analogie outre la suite de l article de Mises voir l analyse de James Buchanan Vote et march Journal of Political Economy LXII 1954 pp 334 343 repris dans le recueilFiscal and political economy 1960 Chapel Hill chapitre 4 NdT 35 On peut m me soutenir que la d mocratie comme syst me de gouvernement vote majoritaire conduisant la dictature de la majorit comme l ont soulign de nombreux auteurs n est pas vraiment compatible avec le lib ralisme Voir le livre Against Politics d Anthony de Jasay qui d nonce l expression de d mocratie lib rale comme exprimant une contradiction dans les termes NdT ne soient pas trop insignifiantes en nombre Le commerce des livres dite pour le lecteur moyen mais aussi pour des petits
254. e des prix avec un revenu mon taire stable ou en baisse plut t qu au travers des hausses du revenu mon taire En tout cas une solution au d licat probl me de la r forme de notre syst me mon taire et de notre syst me de cr dit ne doit pas tre cart e d un revers de la main parce qu elle implique une baisse du niveau des prix Avant tout nous ne devons pas nous laisser influencer par les f cheuses cons quences de la r cente chute rapide des prix Un lent d clin continu des prix ne peut en aucune mani re tre compar avec ce qui se passe dans le syst me actuel savoir des hausses soudaines et importantes du niveau des prix suivies de chutes tout aussi brusques et fortes En raison de cette omission de la Currency School le monde a acquis un syst me mon taire qui est non seulement soumis aux fluctuations de la production d or mais aussi celles de la politique bancaire Encourag s par une opinion publique ne cherchant le salut que dans des taux d int r t faibles et dans la hausse des prix les banques essaient perp tuellement apr s les p riodes de d pression de donner un lan artificiel l activit conomique au moyen de l accroissement du cr dit Elles cr ent une p riode de hausse des prix et continuent leur politique expansionniste jusqu au moment o elles sont enfin oblig es de s arr ter et elles entra nent alors une fois de plus une baisse des prix par la restriction du cr dit C
255. e diff rentie en tant que telle de la r action fonctionnelle des organes du corps Elle r sulte de la volont d un homme Bien entendu nous ne savons pas ce qu est la volont Nous appelons simplement volont la facult de l homme choisir entre diff rentes situations pr f rer l une et carter l autre et appelons action un comportement recherchant un tat et renon ant un autre L action est l attitude d un tre humain poursuivant certaines fins La prax ologie ne s occupe pas du probl me m taphysique du libre arbitre par opposition au d terminisme Son id e fondamentale est le fait incontestable que l homme est en mesure de choisir entre diff rentes situations propos desquelles il n est pas indiff rent et qui sont incompatibles entre elles c est dire qu il ne peut pas jouir de toutes la fois Elle n affirme pas que le choix d un homme est ind pendant de certaines conditions ant rieures physiologiques et psychologiques Elle ne discute pas des motifs d terminant un choix Elle ne se demande pas pourquoi un client pr f re un type de cravate un autre ou une automobile un cheval avec boguet Elle traite du fait de choisir en tant que tel avec les l ments conceptuels de choix et d action La prax ologie ne s occupe pas non plus des buts ultimes de l activit humaine Nous aurons galement traiter de ce probl me Pour le moment il nous suffit de souligner que
256. e et le plus simple est le syst me mon taire Si une nation remplace l usage de la monnaie dans le commerce international par des chambres de compensation bilat rales elle se prive des avantages du commerce triangulaire elle perd la facult d acheter sur le march le moins cher et de vendre l o elle pourrait obtenir pour ses marchandises les prix les plus lev s Il faut qu elle ach te l o elle peut vendre quelque chose m me si le niveau des prix y est tr s lev et il faut qu elle vende l o elle d sire acheter quelque chose m me si le niveau des prix y est tr s bas L talon or tait et demeure le meilleur syst me et m me le seul syst me applicable d organisation internationale du commerce triangulaire Le fait qu il ne fonctionne plus n est pas d des d fauts inh rents sa nature ni un changement des conditions qu il pr suppose C est simplement que certains gouvernements ne d sirent plus laisser fonctionner son m canisme Ces gouvernements combattent la division internationale du travail et veulent par cons quent d truire l instrument le plus important du commerce international Ce n est pas une faillite de l talon or et ce n est pas l tat peu satisfaisant du syst me mon taire international qui rendent n cessaire une politique de restrictions au commerce pour des motifs mon taires Bien au contraire l talon or et le syst me mon taire international
257. e et simultan e de tous les prix La m thode des indices tait destin e leur fournir un moyen de distinguer entre les cons quences des changements de prix ayant leur origine du c t de la demande ou de l offre des biens individuels de ceux ayant une origine du c t de la demande ou de l offre de monnaie L hypoth se erron e d une neutralit de la monnaie est la base de toutes les tentatives visant tablir la formule qualifi e d quation des changes En utilisant une telle quation l conomiste math maticien suppose que quelque chose l un des termes de l quation change et que des changements correspondant des autres termes doivent n cessairement s ensuivre Ces termes de l quation ne correspondent pas des aspects de l conomie des individus mais des aspects de la totalit du syst me conomique et les changements ne concernent par cons quent pas les individus mais l ensemble du syst me conomique la Volkswirtschaft en tant que tout Ce faisant les conomistes appliquent par m garde au traitement des probl mes mon taires une m thode radicalement diff rente de la m thode catallactique moderne Ils reviennent cette ancienne m thode d analyse qui voua l chec tout le travail des anciens conomistes En ces temps anciens les philosophes s occupaient dans leurs sp culations de concepts universels comme l humanit ou d autres notions g n riques Ils se demand
258. e gaspillage technique de certaines quantit s de main d uvre ou de mati res c est dire leur emploi dans une production qui retient une main d uvre ou des mat riaux particuliers pouvant tre employ s ailleurs pour satisfaire davantage la demande des consommateurs L histoire conomique de deux ou trois derniers si cles offre une ample illustration des effets b n fiques de cette m thode capitaliste Le niveau de vie moyen des masses de l Europe occidentale et centrale tait vu d aujourd hui horriblement bas Ce qui a amen un changement radical ce ne furent pas des d crets autoritaires mais les id es et les actes dhommes entreprenants dont l nergie et la diligence avaient t provoqu es par la motivation du profit Ce furent ces hommes qui dans un processus qui continue encore heureusement transform rent les conomies presque compl tement autarciques de leurs nations en syst mes dominante industrielle et l isolement des diverses r gions conomiques en march mondial Le niveau de vie actuel de ces pays tr s lev si on le compare celui de tous les autres pays l exception des tats Unis est enti rement d l exportation de biens manufactur s la plupart produits avec des mati res premi res import es Le calcul conomique permit toutes ces am liorations et adapte chaque jour de nouveau les activit s des affaires l tat en perp tuel changement de l offre et de la deman
259. e keyn sien des dangers de l pargne et de l accumulation du capital Ils ne se r f r rent jamais au fait que c est la nature en non les capitalistes qui a rendu les moyens de subsistance rares Selon eux l tat dispose de fonds in puisables permettant au gouvernement de d penser sans limites Aujourd hui m me ils n ont pas encore compris que l imp t progressif a d j puis ce pr tendu surplus dans tous les autres pays et qu il l puisera tr s bient t aussi aux tats Unis Endoctrin s par ces principes les dipl m s des universit s occidentales retourn rent dans leur pays et essay rent de mettre en pratique ce qu ils avaient appris Ils taient sinc rement convaincus que pour cr er la prosp rit pour tous il suffisait d appliquer les formules du pseudo progressisme occidental Ils pensaient qu industrialisation voulait dire syndicats taux de salaires minimums et indemnit s de ch mage et que commerce et change signifiaient contr les en tous genres Ils voulaient nationaliser avant d avoir permis l conomie de construire des usines et des entreprises pouvant tre expropri es Ils voulaient mettre en place un nouveau commerce quitable fair deal dans des pays o la mis re tenait pr cis ment au fait de n avoir pas connu ce qui est aujourd hui d cri comme l ancien et in quitable commerce Tous ces intellectuels radicaux des pays sous d velopp s mettaient le ret
260. e la situation socio conomique de la plupart Mais malheureusement les politiques de presque toutes les nations sabotent cette volution de la fa on la plus scandaleuse Les gouvernements des tats Unis de la Grande Bretagne de la France et de l Allemagne pour ne pas parler de la plupart des petites nations ont men ou m nent encore les politiques les plus radicalement inflationnistes Tout en parlant continuellement de leur sollicitude envers l homme ordinaire ils ont vol sans honte toujours et encore au travers de l inflation d origine gouvernementale ceux qui avaient souscrit des polices d assurance qui cotisent un plan de retraite qui poss dent obligations et d p ts bancaires IV Les auteurs de l Europe de l Ouest qui la fin du XVIII si cle et dans les premi res d cennies du XIX si cle ont d velopp des plans pour l tablissement du socialisme n taient pas familiers des id es sociales et des conditions de l Europe centrale Ils ne pr taient aucune attention au Wohlfahrtstaat l tat providence des gouvernements monarchiques allemands du XVII si cle Ils ne lisaient pas non plus le livre classique sur le socialisme allemand le Geschlossener Handelsstaat de Fichte publi en 1800 Quand bien plus tard dans les derni res d cennies du XIX si cle les nations de l Ouest en premier lieu l Angleterre se sont engag es dans les m thodes fabiennes d une progression t
261. e les intellectuels sont plus ou moins favorables au principe socialiste Ce qui emp che ces soi disant liberals et progressistes d adopter les m thodes de socialisation int grale de L nine est le fait qu ils ne peuvent viter de reconna tre contrec ur la lamentable insuffisance des m thodes socialistes de gestion conomique Ils craignent que tout pas suppl mentaire sur la voie de la socialisation des entreprises ne d t riore s rieusement la quantit et la qualit des produits de toutes les industries Tout le monde sait que cela toucherait en premier lieu tous les travailleurs car les principaux b n ficiaires des m thodes capitalistes de conduite des affaires sont les masses d individus travaillant dans les bureaux et dans les ateliers Tr s peu ont le courage bien entendu de faire publiquement r f rence ce fait mais tout le monde en est conscient 108 V I L nine State and Revolution New York International Publishers 1917 pp 43 et suivante Etat et r volution chapitre III paragraphe 1 10 Ibid pp 83 et suivante tat et r volution chapitre V paragraphe 4 enregistrement est le terme utilis dans la traduction fran aise du texte de L nine la traduction anglaise cit e par Mises utilise le terme de comptabilit accounting 110 Cf Ibid pp 83 et suivante Les auteurs socialistes pr marxistes avaient d velopp des plans d taill s concernant l organisation e
262. e mettre un frein aux importations Dans les pays o la monnaie n est pas purement m tallique les pertes d or forcent la banque resserrer le cr dit L ajustement s op re alors par les pr ts court terme de l tranger qu attire le taux lev d int r t ainsi dans un cas comme dans l autre l quilibre se r tablit automatiquement A la longue un pays qui ne s est pas lanc dans une politique d inflation et d expansion du cr dit ne s expose jamais voir sortir ses stocks mon taires Au contraire s il y a inflation et si par suite d un exc s de monnaie les prix montent et l unit mon taire se d pr cie rien ne peut emp cher le jeu du m canisme qui est d crit par la loi de Gresham Si le gouvernement attribue le m me pouvoir lib ratoire l gal au papier monnaie d pr ci et aux pi ces d or ces derni res disparaissent de la circulation tant donn qu on se trouve en pr sence d une inflation et d une expansion du cr dit le r ajustement automatique ne peut se produire l talon or est remplac par une monnaie de papier qui se d pr cie de plus en plus au fur et mesure que l inflation gagne du terrain C est en vain que les gouvernements s efforcent d emp cher la d pr ciation en restreignant les importations Si les citoyens ne peuvent plus acheter de marchandises trang res ils ach teront plus de produits nationaux Les prix de ces produits monteront alo
263. e monde tait persuad que les entraves au commerce taient destin es dispara tre jamais de m me que les autres survivances d un sombre pass telles que l absolutisme la superstition l intol rance l ignorance et les guerres La th orie du commerce ext rieur telle que l a b tie Ricardo a montr de fa on irr futable que la libert des changes est seule capable d assurer aux efforts conomiques une productivit maxima et que tout protectionnisme doit n cessairement entra ner une diminution des fruits du capital et du travail Durant cent vingt ans un flot de livres et de brochures a cherch infirmer cette th orie et prouver que de la protection peut sortir quelque bien En vain Ils n ont pas pu faire br che dans cette id e qu au point de vue du ravitaillement du consommateur en marchandises le libre change est plus efficace que tout autre syst me Jamais aucune proposition n a t avanc e qui f t de nature branler les bases de la doctrine libre changiste La plus fameuse objection qui ait t formul e dans le pass a t tir e de la n cessit d une ducation industrielle Mais tout ce qu on pouvait dire de l incapacit o sont les industries de cr ation r cente de se d fendre avec succ s contre les producteurs anciens et fortement tablis est vrai dans le cas o les concurrents appartiennent la m me nation comme dans le cas o 1ls appartiennent
264. e n est nullement le moyen d am liorer le niveau de vie d une nation 5 L argument du surpeuplement L argument du surpeuplement invoqu en faveur du protectionnisme n est autre que l argument des salaires consid r du point de vue des pays surpeupl s Dans ces pays les salaires sont bas et sous le r gime actuel des barri res aux migrations il n y a aucun espoir de relever les salaires par l migration Les salaires d quilibre sont bas dans ces pays Mais aussi longtemps que les salaires effectifs ne d passent pas le taux d quilibre il ne se produit pas de ch mage durable sur une grande chelle Les salaires d quilibre peuvent bien entendu tomber extr mement bas par rapport ceux de l tranger Les bas salaires sont tr s peu satisfaisants et les gouvernements et les syndicats ouvriers y cherchent les uns et les autres un rem de Malheureusement le seul rem de efficace l migration ne peut pas tre envisag Les salaires minima qu ils soient impos s par une intervention du gouvernement ou par les contrats collectifs ne font qu augmenter le ch mage Pour combattre celui ci on s efforce alors de prot ger la production nationale mais en le faisant on augmente le prix des marchandises et on abaisse encore davantage le niveau de vie Les r criminations des pays surpeupl s contre les pays plus favoris s sont justifi es Les pays o les salaires ont un point d quilibre
265. e of the Civil Code vol 1 in Works J Bowrings ed Londres Simpkin Marshall 1943 p 309 8 Sur le concept prax ologique du pr sent voir Human Action L Action humaine 3 dition Chicago Henry Regnery 1966 pp 100 plans en faits La planification consciente de l avenir est une caract ristique sp cifiquement humaine La provision opportune pour des besoins futurs est ce qui distingue l action humaine des comportements de chasse des animaux ou des sauvages La pr m ditation la prise en compte pr coce des besoins futurs conduit produire pour une consommation diff r e intercaler un temps entre l action et la jouissance du r sultat associ adopter ce que B hm Bawerk a appel des m thodes d tourn es de production Aux facteurs de production donn s par la nature s ajoutent les facteurs cr s par l homme gr ce au report de la consommation L environnement mat riel de l homme et son style de vie sont radicalement transform s Il en sort ce qu on appelle la civilisation humaine Cette civilisation n est pas l accomplissement des rois des g n raux ou d autres F hrers Elle n est pas non plus le r sultat du travail de l homme ordinaire Elle est le fruit de la coop ration de deux types d hommes ceux dont l pargne c est dire la consommation diff r e rend possible l utilisation de m thodes d tourn es demandant du temps et ceux qui saven
266. e plus puissant gouvernement ne soit pas libre de tout faire qu il existe certaines conditions inalt rables de l existence humaine non susceptibles d tre influenc es par la plus puissante intervention voil des propositions qu elle n admit jamais L tude de la th orie conomique tait inutile selon elle car les diverses constructions de l conomie th orique passaient toutes c t du fait que le gouvernement aurait le pouvoir En fran ais dans le texte de changer toutes les conditions Elle tait dispos e admettre que le syst me ricardien repr sentait une description fid le de l tat de l Angleterre son poque mais elle niait qu il puisse tre applicable l Allemagne Dans le domaine des lecteurs de Brandebourgs et des Rois de Prusse tout tait diff rent Elle rempla a par cons quent dans le cursus universitaire l tude de la th orie conomique par l histoire du gouvernement prussien Elle enseigna qu il n y avait rien d important dans la vie sociale en dehors de la puissance et sa conception de la puissance tait tr s mat rialiste A ses yeux la puissance c tait les soldats et les canons Elle ne comprit jamais la d couverte de Hume selon laquelle tout gouvernement se fonde sur l opinion Mais retracer cette volution impliquerait d crire toute l histoire de la transition de l esprit allemand de la pens e lib rale de Goethe Schiller et Humboldt au
267. e pratiquement monolithique si bien que toute personne qui osait critiquer l difice th orique ou les propositions de politique conomique de la Nouvelle conomie tait promise une mort acad mique certaine C est exactement ce que fit Ludwig von Mises en examinant et en critiquant scrupuleusement le corpus de la doctrine keyn sienne En retour il fut pratiquement ostracis par le reste de la profession Dans les ann es 70 le terrain intellectuel commen ait bouger Devant l chec abyssal des politiques keyn siennes on commen a s interroger sur les fondations de l difice Toute une litt rature autocritique mergea alors tandis qu une myriade d ex g tes se disputaient l interpr tation de ce que Keynes avait vraiment voulu dire Ces r flexions amen rent la conclusion que Keynes avait pratiquement voulu dire tout et n importe quoi selon que l on choisissait tel volume de ses uvres ou tel passage dans un livre plut t que tel autre Le d clin du keyn sianisme favorisa un renouveau intellectuel une concurrence ouverte et apparition d conomistes comme on n en avait pas vu depuis les ann es 30 Parmi ceux ci figur rent en bonne place les id es de Ludwig von Mises et de l cole autrichienne d conomie dont il tait l un des membres les plus illustres 2 La publication en 1871 des Principes d conomie politique de Carl Menger marque le d but de l cole autrichie
268. e que l activit bancaire est malsaine Elle ne le devient que quand les banques promettent explicitement ou implicitement une chose qu elles ne peuvent pas faire rembourser l pargne d pos e la demande ou br ve ch ance Les d p ts autorisant tirer des ch ques ont un autre but Ils constituent les liquidit s de l homme d affaire l instar des pi ces et des billets de banque Le d posant veut en disposer au jour le jour Il ne r clame pas d int r ts ou au moins confierait son argent la banque y compris sans int r ts La banque certes n aurait rien y gagner si elle devait garantir la disponibilit de la totalit du montant de ces d p ts Elle doit pr ter l argent court terme l industrie Si tous les d posants r clamaient simultan ment le retrait de leurs d p ts elle ne pourrait pas r pondre la demande Le fait qu une banque qui met des billets ou qui propose des d p ts permettant de tirer des ch ques ne d tient pas dans ses coffres la totalit du montant correspondant aux billets en circulation et aux d p ts et ne peut par cons quent jamais rembourser en une fois le montant total de ses engagements de ce type constitue l pineux probl me de la politique bancaire C est la prise en compte de cette difficult qui doit d terminer la politique de cr dit des banques mettant des billets ou des d p ts autorisant l mission de ch ques C est ce point qui
269. e qui conduisit aux merveilleuses r ussites conomiques et politiques du capitalisme moderne C est gr ce elle que bien plus de gens vivent aujourd hui sur la surface de la terre qu il n y en avait la veille de la R volution industrielle et que dans les pays les plus avanc s dans la voie du capitalisme les masses jouissent d une vie plus confortable que les gens ais s des poques pass es Le fondement scientifique de cette thique utilitariste venait des enseignements de l conomie L thique utilitariste repose sur l conomie et d pend d elle Ce serait bien entendu une erreur de raisonnement que de supposer l avance qu une telle science de l conomie est possible et n cessaire parce que nous sommes partisans de son application concernant le probl me de la pr servation de la paix L existence m me d une r gularit dans les ph nom nes conomiques et la possibilit d une tude scientifique et syst matique des lois conomiques ne doit pas tre postul e a priori La premi re t che de toute pr occupation concernant les probl mes habituellement qualifi s d conomiques est de poser la question pist mologique l conomie existe t elle oui ou non Nous devons r aliser la chose suivante si cet examen minutieux des fondements pist mologiques de l conomie devait confirmer les affirmations de l cole historique allemande ou des Institutionnalistes am ricains expli
270. e sous l tiquette chacun selon ses besoins et que son corollaire politique et constitutionnel l autocratie sans limite de dirigeants autoproclam s le soit sous l tiquette de la d mocratie populaire Dans le pass la propagande fanatique des socialistes et de leurs amis les interventionnistes de tout type rencontrait encore l opposition de quelques conomistes hommes d tat et hommes d affaires Mais m me cette d fense souvent faible et inepte de l conomie de march s est presque tarie Les bastions du snobisme et de l aristocratie de l Am rique les universit s chics et copieusement dot es ainsi que les riches fondations sont aujourd hui les p pini res du radicalisme social C taient des millionnaires et non des prol taires qui taient les instigateurs les plus efficaces du New Deal et des politiques progressistes qu il a engendr Il est bien connu que le dictateur russe fut accueilli lors de sa premi re visite aux tats Unis avec plus de chaleur par les banquiers et les pr sidents des grandes soci t s que par les autres Am ricains La teneur des arguments de tels hommes d affaires progressistes tait la suivante Je dois la position minente que j occupe dans ma branche industrielle ma propre efficacit et mon propre travail Mes talents inn s mon ardeur acqu rir la connaissance requise pour diriger une grande entreprise ma
271. e vue transcendantal Les probl mes mon taires sont des probl mes conomiques et doivent tre trait s de la m me fa on que tous les autres L conomiste de la monnaie ne doit pas tudier des entit s universelles comme un volume du commerce correspondant au volume total des changes commerciaux ou comme une quantit de monnaie correspondant toute la monnaie en circulation dans l ensemble du syst me conomique Il peut encore moins faire usage de la n buleuse m taphore de la vitesse de circulation Il doit se rendre compte que la demande de monnaie provient des pr f rences des individus dans une soci t de march Comme tout le monde souhaite avoir une certaine quantit de liquide parfois plus parfois moins 1l y a une demande de monnaie La monnaie n est jamais simplement pr sente dans le syst me conomique dans la Volkswirtschaft elle n est jamais simplement en circulation Toute monnaie disponible figure toujours dans les encaisses de quelqu un Chaque pi ce peut un jour parfois plus fr quemment parfois plus rarement passer des encaisses de quelqu un vers celles d un autre Les d cisions des individus vis vis du montant de leurs encaisses liquides constituent le facteur ultime de la formation du pouvoir d achat Les changements de la quantit de monnaie et de la demande de monnaie destin e augmenter ses encaisses ne se produisent pas dans la totalit du syst me conomique s
272. ec l action d un groupe de cellules qui dans le corps humain coop rent la production du sang n cessaire l alimentation du cerveau dans l espoir d en tre indemnis es par une r action des cellules de la substance grise dont ils ont besoin pour s activer de nouveau et accumuler de nouvelles nergies Ibid p 104 Telle est la m thode qui affirme d elle m me qu elle est b tie sur un sol ferme et explore le devenir des ph nom nes pas pas en allant du simple au complexe cit dans Ludwig von Mises Le Socialisme Librairie de M dicis 1952 p 332 note 1 Remarque ajout e dans l dition am ricaine Aujourd hui la m taphore m canique est bien plus utilis e La base th orique de son emploi se trouve dans la vision positiviste des sciences sociales Le positivisme cartait joyeusement tout ce que l Histoire et l conomie enseignaient L Histoire ses yeux n est tout simplement pas une science et l conomie est un type particulier de m taphysique A la place des deux le positivisme postule une science sociale qu il faudrait b tir par la m thode exp rimentale comme la physique newtonienne l a fait de mani re id ale L conomie doit tre exp rimentale math matique et quantitative Son objet est de mesurer parce que la science est la mesure Toute affirmation doit tre susceptible de v rification par les faits Chaque affirmation de cette pist mologie est erro
273. elle des institutions d mocratiques Le pouvoir supr me est aux mains des acheteurs et les vendeurs ne r ussissent qu en satisfaisant du mieux possible les d sirs des acheteurs La propri t priv e des facteurs de production force les propri taires les entrepreneurs servir les consommateurs D minents conomistes ont appel le march une d mocratie dans laquelle chaque sou donne un droit de vote III La d mocratie politique et constitutionnelle ainsi que la d mocratie de march sont toutes deux administr es selon les d cisions de la majorit Les consommateurs en achetant ou en s abstenant d acheter sont souverains sur le march comme les citoyens au travers de leurs votes lors de pl biscites ou d lections des repr sentants sont souverains pour la conduite des affaires de l tat Le gouvernement repr sentatif et l conomie de march sont le produit du m me processus d volution ils d pendent l un de l autre et ils semblent aujourd hui dispara tre ensemble dans la grande contre r volution r actionnaire de notre poque Pourtant la r f rence cette homog n it frappante ne doit pas nous emp cher de nous rendre compte que en tant qu instrument destin satisfaire les v ritables d sirs et int r ts des individus la d mocratie conomique du march est bien sup rieure la d mocratie politique du gouvernement repr sentatif Il est en g n ral plus facil
274. ellent d mocratie et libert est l exact contraire de ce qu ils repr sentent A leurs yeux la dictature sovi tique est la v ritable d mocratie et l extermination sans piti de tous ceux qui ne sont pas d accord avec les dirigeants constitue l authentique libert La coop rative est un type d organisation commerciale qui n est ni d mocratique ni anti d mocratique C est l un des modes l gaux de propri t collective Dans une soci t libre les coop ratives ont le droit de fonctionner de la m me fa on que tous les autres types d entreprises commerciales Si les coop ratives ne b n ficiaient d aucune faveur gouvernementale on aurait le droit de dire qu elles doivent leur r le et l augmentation de leur chiffre d affaires au soutien volontaire de leurs clients tel qu il se manifeste dans le processus 130 En 1891 Cf Webb The Cooperative Movement in Great Britain p xxiii d mocratique du march Mais ce n est pr cis ment pas le cas Les coop ratives sont abondamment subventionn es par le favoritisme gouvernemental Ce qui fait grossir le nombre de leurs membres ce n sont ni leurs propres r alisations n1 les services qu elles rendent aux clients mais l accumulation des faveurs de la part du gouvernement En adh rant la coop rative le consommateur n approuve pas l id e coop rative ce qu il cherche est une part des b n fices que le gouvernement accorde aux adh rents
275. ement survivre d s que les larges privil ges des coop ratives leur sont accord s Alors que le syst me fiscal la fois du gouvernement f d ral et des tats freine consid rablement l accumulation de capital pour les soci t s les entreprises individuelles et les personnes physiques il encourage cette accumulation du capital pour les coop ratives Ces derni res sont pleinement conscientes du formidable potentiel de cette situation Elles ont forg le slogan Les usines sont libres Leur minent porte parole en parlant d un exemple de transaction d une coop rative de consommateurs dit C tait une bonne affaire pour les adh rents de la coop rative car sans aucun sacrifice de leur part ils taient devenus propri taires d une grande entreprise de fabrication Or il n existe rien qui ne puisse tre acquis sans sacrifice Il est vrai que les membres de la coop rative sont devenus propri taires de l entreprise de fabrication en question sans aucun sacrifice de leur part Mais ce n tait le cas que parce que le gouvernement avait oblig d autres gens faire un sacrifice au b n fice des adh rents de la coop rative Il les avait forc payer des imp ts plus lev s afin de lib rer les coop ratives du fardeau fiscal La coop rative a achet l usine gr ce une subvention re ue sous la forme d une exemption fiscale Les coop ratives lorsqu elles parlent de leur expansi
276. emp r e vers le socialisme elles ne se sont pas pos la question de savoir pourquoi les gouvernements continentaux qu ils m prisaient comme attard s et absolutistes avaient d j adopt depuis longtemps ces principes pr tendument nouveaux et progressistes de r forme sociale Les socialistes allemands de la deuxi me partie du XIX si cle ne pouvaient pas eux viter de rencontrer ce probl me Ils devaient faire face Bismarck l homme dont la prosocialiste Encyclopedia of the Social Sciences dit qu il fut consid r avec raison comme le partisan le plus fameux du socialisme d tat de son poque Lassalle a jou avec l id e de favoriser la cause du socialisme par une coop ration avec ce paladin tr s r actionnaire des Hohenzollern Mais la mort pr matur e de Lassalle mit fin de tels plans et galement peu apr s aux activit s du groupe socialiste dont il tait le chef Sous l influence des disciples de Marx le Parti socialiste allemand se transforma en une opposition radicale envers le r gime du Kaiser Ils vot rent au Reichstag contre tous les projets propos s par le gouvernement Bien s r en tant que parti minoritaire leurs votes ne pouvaient pas emp cher l approbation par le Reichstag des lois en faveur du travail et parmi celles ci la loi tablissant le fameux syst me de s curit sociale Dans un seul cas ils purent parvenir liminer une mesure de socialisation souten
277. en direct et indirect que leur accordent divers services du gouvernement f d ral et du gouvernement de l tat Mais l inf riorit inh rente de la m thode coop rative quand il s agit de faire du commerce contrebalance tous les privil ges et faveurs Le progr s que les coop ratives de consommateurs ont faits dans leur voie vers leur objectif final savoir le contr le monopoliste des march s de d tail est comparativement lent parce qu il n est pas facile de tromper la m nag re Le fait qu aux tats Unis les coop ratives de consommation sont petites et insignifiantes quand on les compare avec celles de nombreux pays europ ens est la preuve de la plus grande sagacit des consommateurs am ricains et de leur plus grande capacit distinguer entre une bonne et une mauvaise marchandise CR Kallen The Decline and Rise of the Consumer p 436 Les coop ratives sont elles d mocratiques Plus la faiblesse des arguments conomiques avanc s en faveur du coop ratisme devient vidente plus ses propagandistes soulignent son pr tendu caract re d mocratique Selon eux le coop ratisme est d mocratique alors que l industrie la poursuite du profit est r actionnaire l instauration de la d mocratie politique r clamerait l instauration de la d mocratie conomique savoir la supr matie des coop ratives La v rit est que l conomie de march est la seule r alisation possible du principe d un
278. en vue d accomplir cette t che Mais une fois que la d mocratie sera assur e dans le monde la paix y sera assur e elle aussi Tels taient les principes du pr sident Wilson Assurer la d mocratie dans le monde et y assurer la paix tait une chose aux yeux de ce grand humaniste liminer le Kaiser et ses Junkers et vous aurez tabli la paix ternelle La guerre contre les Hohenzollern mais pas contre le peuple allemand devait tre la derni re guerre la guerre pour l abolition de toutes les guerres Mais malheureusement le pr sident Wilson et ses collaborateurs l esprit noble n avaient pas compris que leur th se principale n est correcte que si le libre change int gral a cours Si les lois l administration et les tribunaux ne pratiquent pas de discrimination entre les citoyens et les trangers si tout le monde est libre de vivre et de travailler tranquillement o il le veut 71 Carleton J H Hayes The Historical Evolution of Modern Nationalism New York Richard R Smith 1931 Walter Sulzbach National Consciousness Washington D C American Council on Public Affairs 1943 Note de l dition am ricaine 72 2 F Les Junkers taient membres de l aristocratie prussienne devant all geance au Kaiser Note de P dition am ricaine si le transfert de main d uvre de capital et de biens d un pays l autre n est soumis aucune r glementation ou taxation peu importe alors
279. ence nouvelle Le climat intellectuel d alors aurait rendu une telle lutte inutile Mais aujourd hui les producteurs de beurre se battent avec succ s contre la margarine et les musiciens contre les enregistrements musicaux Les conflits internationaux d aujourd hui ont la m me origine Les fermiers am ricains ont l intention de barrer l acc s aux c r ales au b tail et la viande en provenance d Argentine Les pays europ ens agissent de la m me mani re vis vis des produits am ricains et australiens Les racines des antagonismes actuels entre les groupes doivent tre trouv es dans le fait que nous sommes sur le point de revenir un syst me de castes rigides L Australie et la Nouvelle Z lande sont des pays d mocratiques Si nous oublions le fait que leurs politiques int rieures nourrissent des groupes de pression nationaux en lutte les uns contre les autres nous pourrions dire qu ils ont construit des soci t s homog nes avec galit devant la loi Mais avec leurs lois sur l immigration emp chant l acc s non seulement d immigrants de couleur mais aussi d immigrants blancs ils ont fait de l ensemble de leurs habitants une caste privil gi e Leurs citoyens sont en situation de travailler dans des conditions garantissant une plus grande productivit du travail d un individu et donc des salaires plus lev s Les travailleurs et les agriculteurs trangers auxquels on a refus l entr e sont e
280. encer sa carri re dans les affaires comme h ritier d une grande fortune Mais ceci ne va pas n cessairement l aider dans sa comp tition avec les nouveaux venus L ajustement d un syst me de chemins de fer existant la nouvelle situation cr e par l arriv e des voitures camions et avions fut un probl me plus difficile que les nombreuses preuves auxquelles les nouvelles entreprises devaient faire face Le fait qui fit appara tre et prosp rer les m thodes capitalistes dans la conduite des affaires est pr cis ment l excellence des services rendus aux masses Rien ne caract rise mieux l am lioration fabuleuse du niveau de vie que le r le quantitatif jou par les industries de divertissement dans les affaires modernes Le capitalisme a transform de mani re radicale les v nements humains Les chiffres de la population se sont multipli s Pour les quelques pays dans lesquels n1 les politiques du gouvernement n1 la pr servation obstin e des voies traditionnelles de la part des citoyens n ont plac d obstacles insurmontables sur le chemin de l entrepreneuriat capitaliste les conditions de vie de l immense majorit se sont am lior es de mani re spectaculaire Des quipements jamais connus jusque l ou consid r s comme des luxes extravagants sont d sormais disponibles pour l homme ordinaire Le niveau g n ral d ducation de bien tre mat riel et spirituel augmente d ann es en ann es Tou
281. ences sociales modernes ont t pos es au XVIII si cle Jusqu cette poque nous ne trouvons que l Histoire Bien s r les crits des historiens sont pleins d insinuations qui pr tendent valoir pour toute action humaine quels que soient le moment et le milieu et m me quand ils ne mettent pas en avant de telles th ses ils basent forc ment leur compr hension des faits et leur interpr tation sur des hypoth ses de ce type Mais aucune tentative n tait faite pour clarifier ces suppositions implicites par une analyse sp cifique Par ailleurs la croyance dominante dans le champ de l action humaine tait que l on ne peut utiliser de crit re autre que celui du bien et du mal Si une politique ne parvenait pas sa fin son chec tait attribu l insuffisance morale de l homme ou la faiblesse du gouvernement Avec des hommes bons et des gouvernements forts tout semblait possible Puis au cours du XVII si cle survint un changement radical Les fondateurs de l conomie politique d couvrirent une r gularit dans le fonctionnement du march Ils d couvrirent qu tout tat du march correspondait une certaine structure de prix et qu une tendance restaurer cet tat se manifestait chaque fois que quelque chose essayait de la modifier Cette prise de conscience ouvrit un nouveau chapitre dans les sciences Les gens se mirent comprendre avec tonnement que les actons humaines pouvaient tre un objet
282. endant pas peur de la concurrence trang re Les producteurs d automobiles am ricains et les compagnies d lectricit allemandes ne craignent pas qu un quelconque concurrent tranger ne les d passe sur leur march national Ils ne r clament pas non plus des taxes protectrices dans les pays trangers vers lesquels ils souhaitent exporter en fait les taxes sur les importations dans ces pays nuisent consid rablement leurs int r ts S ils ne sont pas dispos s perdre ces march s ils sont forc s de construire des usines suppl mentaires dans les pays prot g s et de produire des co ts plus lev s Au lieu de proposer aux consommateurs des marchandises fabriqu es dans des usines grande chelle situ es dans les sites offrant les conditions les plus avantageuses ils sont oblig s de produire une bonne partie de leur production dans de petites usines situ es dans des endroits moins appropri s Sans le protectionnisme il ne serait jamais venu l esprit de M Ford de fabriquer des automobiles au Canada en France en Allemagne et dans d autres pays Le trait caract ristique de la grande industrie actuelle est que les entreprises ont des filiales dans de nombreux pays Elles n ont pas d int r t poursuivre la production dans ces filiales Elles concentreraient en l absence de toute protection la totalit de leur production dans les usines o les co ts sont les plus bas S 1l tait vrai que la gra
283. endiquent pour leur race ou pour leur groupe linguistique l h g monie la surface de la plan te exactement comme Marx la revendique pour la classe prol tarienne A l poque lib rale du XIX si cle le groupe lib ral le plus coh rent l cole britannique de Manchester s attendait ce que l adoption g n rale du libre change et du laissez faire am ne la paix perp tuelle A notre poque il n est plus du tout question d une telle abolition de la guerre Il y a d un c t des gens qui d testent les guerres trang res et qui pr chent la r volution et la guerre civile et de l autre de gens qui veulent la paix au sein de leur propre nation ou race et une guerre sans merci contre tous les trangers 101 T y a un d faut dans ce point de doctrine un privil ge sp cial accord ses auteurs les bourgeois Marx et Engels Ils appartiennent dit le Manifeste communiste un groupe d id ologues bourgeois qui se sont hauss s jusqu la compr hension th orique de l ensemble La philosophie des Lumi res consid rait que sa plus pr cieuse r alisation tait le principe de tol rance la libert de conserver ses id es dans les questions religieuses et philosophiques sans tre harass par le gouvernement Elle tait tout aussi d sireuse de donner tout le monde le droit de choisir la mani re dont il pr voyait de s int grer au sein du syst me de coop ration sociale Le grand id
284. ent Et il ajoutait que l histoire conomique du XIX si cle tait un r cit presque ininterrompu des 103 James Clark Maxwell a d velopp la th orie des ondes lectromagn tiques Note de l dition am ricaine 1 Encyclopaedia of the Social Sciences volume 2 New York Macmillan 1930 p 573 progr s du socialisme Quelques ann es plus tard un minent homme d tat britannique Sir William Harcourt affirma Nous sommes d sormais tous socialistes En 1913 un auteur am ricain Elmer Robert qualifia la politique conomique du Gouvernement imp rial allemand de socialisme monarchique Ce furent pr cis ment ces actions socialistes des divers gouvernements et municipalit s qui attir rent pour la premi re fois l attention g n rale vers les principaux probl mes du socialisme l inefficacit intrins que de la gestion publique des entreprises La mauvaise qualit des services et des d ficits croissants taient les traits caract ristiques de presque toutes les entreprises nationalis es ou municipalis es Tous le monde tait d accord pour dire qu une r forme radicale de leur gestion des affaires tait n cessaire Mais aucune suggestion pratique n apparut Les Allemands dont la d faite lors de la Premi re Guerre mondiale avait d truit le moral et l quilibre politique taient en 1918 encore plus d sireux d adopter le socialisme int gral que les Russes Ils co
285. enthousiaste de la part des aristocrates et des propri taires terriens qui voulaient pr server leurs anciens privil ges et de la part des petites entreprises et des employ s qui d siraient en acqu rir de nouveaux Les coles historiques europ ennes et l institutionnalisme am ricain ont gagn le soutien politique et populaire g n ralement refus aux doctrines th oriques Cependant tablir ce point ne doit pas nous conduire minimiser le s rieux et l importance des probl mes sous jacents Le relativisme pist mologique tel qu il est exprim dans les crits de certains historicistes par exemple Karl Knies et Max Weber n tait pas motiv par un z le politique Ces deux minents repr sentants de l historicisme taient autant qu il tait humainement possible de l tre dans le milieu des universit s allemandes de leur poque libres de toute pr f rence affective pour une politique interventionniste et de tout pr jug contre la science conomique trang re c est dire britannique fran aise et autrichienne En outre Knies a crit un ouvrage remarquable sur la monnaie et le cr dit et Weber a donn le coup de gr ce aux m thodes utilis es par les coles de Schmoller et Brentano en d montrant le caract re non scientifique des jugements de valeur Il y avait certainement dans l argumentaire des partisans du relativisme historique des points qui m ritent des claircissements
286. er de ce fain ant et de ses gains imm rit s S1 les coop ratives n avaient pas b n fici d amples privil ges fiscaux elles auraient tr s rapidement appris de la pratique que cet argument apparemment plausible est totalement faux Le d taillant n est pas un simple interm diaire dont on peut se passer Le commerce de d tail est une fonction n cessaire dans la marche de l conomie de march C est l un des m canismes qui r ajustent quotidiennement la production aux demandes changeantes des consommateurs Bien qu en r gle g n rale le d taillant ne modifie pas les propri t s physico chimiques de la marchandise il augmente sa valeur en la proposant pr te l emploi pr cis ment dans les lieux et au moment o on la demande le plus instamment Les services que rend le d taillant au public ne sont pas surpay s car la concurrence toujours tr s vive dans le domaine de la distribution maintient leurs prix dans les marges les plus troites possibles En parlant des coop ratives de consommateurs on ne soulignera jamais assez que ces coop ratives malgr leurs pr rogatives fiscales ne sont pas en mesure de supplanter le marchant individuel C est un fait qui d truit toutes les verbeuses dissertations de la litt rature coop rative L l ment politique dans le mouvement coop ratif D s ses d buts le mouvement coop ratif fut avant tout un mouvement politique Ce n tait dans les projets de s
287. er par diverses phases d volution conomique Lorsqu elle est parvenue la phase supr me elle n a pas d velopp seulement son agriculture mais aussi son commerce et son industrie Jusqu ce moment l elle ne peut faire jouer harmonieusement toutes ses forces productives De cette philosophie toutes les nations du monde qui taient en retard au point de vue de la production industrielle ont conclu que le fait de n avoir pas une industrie moderne et une production moderne de grande envergure tait un signe d inf riorit Tandis que les romantiques dans les pays industriels d sirent le retour d une re plus agricole dans les pays agricoles les romantiques r vent d une industrialisation de leur propre pays Ils estimaient qu une nation dont la richesse est fond e uniquement sur l agriculture et sur la production de mati res premi res ne peut jamais atteindre le niveau de civilisation morale et intellectuelle propre aux nations qui sont la t te du monde occidental Ils d sirent une re industrielle parce qu ils aspirent la pl nitude de la culture moderne C est ce romantisme qui explique que dans les pays pr dominance agricole les programmes des partis nationalistes comportent toujours la production de l industrie et attribuent moins d importance aux besoins de l agriculture Avant la guerre lorsque l immigration dans les pays industriels de l Europe et d outre mer tait encore
288. erait le r armement des agresseurs vaincus et pr serverait ainsi la paix A l inverse 1l est assez vident qu un retour la situation qui pr valait dans la p riode de l entre deux guerres aboutirait en fin de compte une nouvelle guerre Les nations qui doivent former cette union doivent abandonner des points essentiels de leur souverainet l autorit supranationale Elles doivent mettre leurs politiques trang res et leurs forces arm es en commun et doivent s arr ter de se battre les unes contre les autres dans le domaine conomique Elles doivent mettre sur pied une union douani re et une union mon taire permanentes Bref elles doivent former une nouvelle f d ration Il n est pas n cessaire de s tendre plus en d tail sur le projet de M Streit ou sur d autres projets similaires pour d autres r gions du monde par exemple pour l ensemble de l Europe la Paneurope du comte Coudenhove Kaleigi ou pour l Europe de l Est ou la zone du Danube La marque distinctive de tous ces plans est de proposer la formation d une nouvelle f d ration supranationale Nous sommes revenus notre point de d part Ce n est pas seulement une communaut mondiale des nations qui est incompatible avec la continuation du nationalisme conomique il en va de m me pour une union f d rale d un plus petit groupe de nations Ce qui rend vains tous ces projets pour tablir un ordre d apr s guerre c est
289. erre civile et renverser le gouvernement par la violence Mais le professeur Laski commet une grosse erreur quand il ajoute que dans une soci t capitaliste un effort de la part du pauvre pour modifier de mani re radicale les droits de propri t du riche met imm diatement en danger tout l difice des libert s Prenons le cas de la grande idole du professeur Laski et de tous ses amis Karl Marx Quand en 1848 et 1849 ce dernier prit une part active l organisation et la conduite de la r volution d abord en Prusse puis plus tard aussi dans d autres tats allemands il fut tant un tranger sur le plan l gal expuls et d m nagea avec sa femme ses enfants et sa bonne d abord Paris puis Londres Par la suite quand la paix revint et que les instigateurs de la r volution avort e furent amnisti s il fut libre de retourner dans toutes les r gions allemandes et fit souvent usage de cette possibilit Il n tait plus un exil et choisit de son propre chef de demeurer Londres Personne ne le brutalisa lorsqu il fonda en 1864 l Association internationale des travailleurs organisme dont l unique but avou tait de pr parer la grande r volution mondiale Il ne fut pas arr t quand au nom de son association il visita plusieurs pays du continent Il tait libre d crire et de publier des livres et des articles qui pour utiliser les mots du professeur Laski tait certaineme
290. ersonnel efficaces dans la gestion de l entreprise et ont donn la pr f rence aux gens vers s dans les affaires politiques la propagande et le lobbying et familiers des politiciens et des bureaucrates Dans les pays de l Europe continentale dont les activit s coop ratives sont largement vant es par les partisans des coop ratives am ricaines et donn es comme mod les pour leurs propres activit s les coop ratives sont totalement d pendantes des divers partis politiques Tous les partis importants en particulier les sociaux d mocrates les socialistes catholiques les partis chr tiens non catholiques et les divers partis nationalistes ont cr leur propre syst me de coop ratives qui collaborent troitement avec les dirigeants politiques L entreprise priv e a tr s envie de r ussir en am liorant la qualit de ses produits et de ses services et en baissant ses prix Elle a recours la publicit pour faire conna tre au public les articles qu elle met en vente Une publicit d un marchand la recherche du profit met en relief les propres r alisations de l annonceur et les avantages que les clients potentiels 14 Cit dans Tax Free Manufacturing Coop rative Associations pr par par la National Tax Equality Assocation 1945 p 2 pourraient en tirer Elle ne d nigre jamais les concurrents La propagande des coop ratives est incapable de trouver assez de choses m ritoires dans leurs propres r
291. ervention politique en mati re de commerce ext rieur afin d accro tre les exportations pour faire venir de la monnaie m tallique dans le pays en entravant les importations Ils appelaient cette forme de th saurisation une balance des paiements favorable Note de l dition am ricaine d autres conditions plus favorables restent inusit es nuit toutes les nations et chaque individu 3 Il est vain d essayer d am liorer la balance commerciale par des restrictions sur les importations Car hormis les transactions de capitaux investissements trangers pr ts trangers et paiements qui en r sultent les dons et les tributs la valeur totale des biens vendus et des services rendus aux trangers est exactement gale la valeur des biens et des services re us 4 L avantage d coulant du commerce ext rieur r side enti rement dans les importations Les exportations ne sont que le paiement des importations S il tait possible d importer sans exporter du tout le pays importateur ne souffrirait pas il Jouirait de la prosp rit On a sans arr t affirm que la situation avait chang depuis l poque de Ricardo et que ses conclusions n taient plus valables dans les conditions actuelles Toutefois ceci aussi est erron Ricardo supposait qu il n y avait aucune mobilit du capital et de la main d uvre mais que par ailleurs il y avait une certaine mobilit des biens S il n y a pa
292. es branches du capital les guerres sont faites par les industries de munition les marchands de mort l alcoolisme par les capitaux de l alcool le fabuleux trust du whisky et les brasseries Cette philosophie n est pas seulement bas e sur la doctrine pr sentant les gens ordinaires comme des idiots candides pouvant facilement tre pris au pi ge des astuces d une race de marchands rus s Elle sous entend de plus le th or me absurde selon lequel la vente d articles dont le consommateur a r ellement besoin et qu il serait content d acheter s il n tait pas hypnotis par les astuces des vendeurs serait non rentable pour le commerce alors qu inversement seule la vente d articles peu utiles ou franchement inutiles l acheteur voire nuisibles ce dernier rapporterait de gros profits Car si l on ne faisait pas cette hypoth se il n y aurait aucune raison de conclure que dans la concurrence du march les vendeurs de mauvais articles s en tireraient mieux que les marchands de meilleurs produits Les m mes ruses sophistiqu es que celles qui permettent nous dit on aux malins commer ants de convaincre le public acheteur peuvent galement tre utilis es par ceux qui proposent une marchandise de qualit et de valeur sur le march Mais alors les bons et les mauvais articles se feraient concurrence dans des conditions gales et il n y a aucune justification au jugement pessimiste quant aux chan
293. es aux non adh rents et d un investissement pr alable dans les filiales En mettant de c t ces points mineurs il faut remarquer que le concept de prix co tant ou de prix de revient est diff rent pour les coop ratives et pour le propri taire individuel d un magasin ou d une station service Pour une coop rative il comprend les salaires et les autres paiements effectu s aux employ s et aux directeurs de l entreprise 132 Cooperative League of U S A Brochure num ro 43 133 s f Etat des r sultats est l expression comptable consacr e en fran ais qui n a donc pas la connotation que veulent viter les coop ratives NdT 134 Jbid p 18 135 Cf W E Regli A Primer of Bookkeeping for Coop ratives 2 dition 1937 p 5 36 Warbasse The Cooperative Way a Method of World Reconstruction p 158 coop rative Pour le petit picier il ne comprend pas la r mun ration du travail accompli par cet picier Si le petit picier ou le propri taire d une station service devaient rendre aux consommateurs la diff rence entre le prix de revient et le prix de vente il n aurait pas le moindre revenu il travaillerait pour une r compense c leste alors que seul le personnel des coop ratives toucherait sa paie Comment le travail et le capital sont gaspill s par les coop ratives L minence de l conomie de march concurrentielle consiste en premier lieu dans le fait qu elle tend s
294. es comme l arithm tique l mentaire la g om trie la physique l Histoire et les langues trang res sont vit es par la majorit des lyc ens mais chaque ann es des gar ons et des filles qui ont des difficult s lire et crire en anglais d crochent des dipl mes l issue du lyc e Il est caract ristique que certaines universit s estiment n cessaires de proposer des cours sp ciaux pour am liorer les capacit s de lecture de leurs tudiants Les d bats souvent passionn s concernant le cursus lyc en qui se sont d roul s depuis plusieurs ann es d montrent clairement que seul un nombre limit d adolescents sont intellectuellement et moralement capables de profiter de leur pr sence sur les bancs de l cole Pour le reste de la population lyc enne les ann es pass es dans les salles de classe sont une pure perte Si l on baisse les exigences scolaires des lyc es et des tablissements d enseignement sup rieur afin de permettre la majorit des jeunes les moins dou s et les moins travailleurs d obtenir des dipl mes on ne fait que nuire la minorit de ceux qui ont la capacit de profiter de l enseignement L exp rience des derni res d cennies de l ducation en Am rique d montre le fait qu il existe des diff rences inn es concernant les capacit s intellectuelles de l homme et qu aucun effort ducatif ne peut les radiquer IV Les tentatives d sesp r es mais n ayant au
295. es concepts types des sciences morales et historiques Geisteswissenschaften ne sont pas des moyennes statistiques La plupart des traits utilis s pour la classification ne sont pas objet de d termination num rique et ceci rend lui seul impossible de construire des moyennes statistiques bas es sur eux Ces concepts types en Allemand on utilise le terme deal Typus afin de les distinguer des concepts types des autres sciences en particulier de ceux de la biologie ne doivent pas tre confondus avec les concepts prax ologiques utilis s pour concevoir les cat gories de l action humaine Par exemple le concept d entrepreneur est utilis par la th orie conomique pour d signer une fonction sp cifique qui est la prise en compte d un futur incertain cet gard tout le monde doit dans une certaine mesure tre consid r comme un entrepreneur Bien entendu il ne revient pas la th orie conomique de distinguer des hommes dans cette classification mais d y distinguer des fonctions et d expliquer les sources du profit et des pertes L entrepreneur est en ce sens l incarnation de la fonction qui aboutit des pertes ou des profits En histoire conomique et dans le traitement des probl mes conomiques actuels le terme entrepreneur signifie une classe d individus qui participent aux affaires mais qui peuvent de nombreux autres gards tre tellement diff rents que le terme g n ral d entrepreneur sem
296. es conduisent aux armements au protectionnisme aux barri res qui emp chent les marchandises la main d uvre et le capital de circuler au militarisme et la dictature C est une erreur de croire qu aussi longtemps que de telles conditions r gneront il sera possible d abaisser les obstacles au commerce international Si les th ories protectionnistes et autarquistes sont tenues pour bonnes il n y a aucun motif d abaisser les barri res du commerce Seule la conviction que ces th ories sont fausses et que le libre change est la meilleure politique peut les jeter bas Il est illogique de vouloir des barri res au commerce peu lev es ou bien les barri res au commerce sont utiles et alors elles ne sauraient tre trop hautes ou bien elles sont nuisibles et il faut les raser La politique de protectionnisme mod r pratiqu e avant la guerre tait le r sultat d un quilibre instable entre deux doctrines oppos es maintenant que la th orie du protectionnisme a chass celle du libre change dans l opinion publique il n y a plus de limites aux barri res du commerce C est en vain qu on esp rait changer cet tat de choses au moyen d un accord international Si un pays estime de son avantage d accro tre le libre change il lui est loisible d ouvrir ses fronti res unilat ralement Mais s il consid re que le libre change lui porte pr judice il ne sera pas plus dispos l accorder dans un trait
297. es de ceux au pouvoir Mais dans un r gime capitaliste tout le monde est libre de contester les int r ts de n importe qui Celui qui pense pouvoir approvisionner le public mieux et moins cher que les autres peut essayer de d montrer son efficacit Le manque de fonds ne peut pas frustrer ses projets Car les capitalistes sont toujours la recherche d hommes pouvant utiliser leurs fonds de la mani re la plus rentable Le r sultat des activit s industrielles d un homme ne d pend que du comportement des consommateurs qui ach tent ce qu ils pr f rent Le salari ne d pend pas plus de l arbitraire de son employeur Un entrepreneur qui n arrive pas embaucher les travailleurs les plus adapt s au travail concern et les payer suffisamment pour les emp cher de prendre un autre emploi est p nalis par une r duction de son revenu net L employeur n accorde pas une faveur ses employ s Il loue leurs services moyen indispensable au succ s de son entreprise de la m me fa on qu il ach te les mati res premi res et les quipements de lusine Le travailleur est libre de trouver l emploi qui lui convient le mieux Le processus de s lection sociale d terminant la position et le revenu de chacun continue sans cesse dans une conomie de march De grandes fortunes diminuent et finissent par dispara tre compl tement alors que d autres personnes n es dans la pauvret grimpent vers des positions minentes e
298. es de la soci t capitaliste pour les capitalistes et les entrepreneurs tout autant que pour les salari s Un trait caract ristique de toutes les id es anticapitalistes est leur incapacit de comprendre le r le que jouent l pargne capitaliste et sa cons quence l accumulation de capital dans les efforts des hommes pour survivre Les animaux et les sauvages vivent au jour le jour Ce qui caract rise l homme c est qu il accumule des biens lui permettant de s engager dans des m thodes d tourn es prenant davantage de temps afin de r pondre ses besoins Toute la grandeur culturelle et spirituelle de l homme est conditionn e par l accumulation de capital pargner en vue de permettre des m thodes de production d tourn es est la m thode fondamentale et unique pour am liorer le statut physiologique intellectuel et moral de l humanit Tout ce qui distingue la situation mat rielle des tats Unis de celle des autres pays que l on qualifie de pauvres arri r s sous d velopp s ou barbares est d la plus grande quantit par t te de capital accumul et utilis investi dans les processus de production La nature a bien mieux dot de nombreuses r gions de la surface du globe qu elle ne la fait pour les territoires initialement habit s par les hommes blancs qui ont d velopp les m thodes de production capitalistes modernes Toutes les r alisations de la civilisation occidentale ont t ren
299. es dettes exprim es en or parce que les parties contractantes de tels engagements ne prennent pas en compte les changements du pouvoir d achat de l or En g n ral le monde adh re l id e que l or a une valeur stable aussi na ve que cette vision puisse tre et quand bien m me elle est incapable de r sister la moindre analyse pr cise Toutefois m me si cette id e n tait pas r pandue il serait impossible dans le cas d engagements long terme de s adapter aux changements du pouvoir d achat de l or il n existe aucune mani re pour faire la moindre estimation du signe ou de l ampleur des futurs changements du pouvoir d achat sur une longue p riode temporelle future Le cas des engagements court terme est diff rent Si l on s attend ce que le prix des biens monte durant les prochaines semaines ou les prochains mois le taux d int r t des pr ts court terme augmentera en cons quence et il baissera si l on s attend ce que le prix des biens chute Le probl me de l effet des changements du pouvoir d achat ne survient par cons quent que dans le cas des dettes long terme et non dans celui des engagements court terme b La deuxi me cat gorie de cons quences des changements du pouvoir d achat Des auteurs anglais et am ricains ont tudi l influence des changements du pouvoir d achat sur la teneur des dettes avec une exceptionnelle minutie depuis plus d un si cl
300. es initiateurs pas tant un instrument destin am liorer la situation de ses adh rents qu une arme utiliser pour d truire la bourgeoisie et le mode de production capitaliste ou bourgeois Parce qu ils appr cient les coop ratives de ce point de vue les partis socialistes s entendent toujours avec le mouvement coop ratif Hormis les coop ratives agricoles un grand nombre des membres des coop ratives de consommation sont socialistes Dans les r ves de ces adh rents socialistes le paradis socialiste du futur sera organis comme une union d unions de coop ratives de consommation L ouverture d un nouveau magasin coop ratif et le d veloppement et l am lioration des coop ratives d j existantes sont des pas en avant sur la route qui m ne au salut social de l humanit En fait tout ceci est un discours tout fait confus et contradictoire Dans le cadre d un syst me socialiste de production 1l ne peut pas tre question de coop ratives Le socialisme est l antith se absolue de toute libert accord e aux consommateurs Il supprime le march l change marchand et tous les droits des acheteurs Sous un r gime socialiste l individu doit se satisfaire de ce que l autorit daigne lui donner Le socialisme c est la supr matie du tsar de la production Il est bien entendu possible pour une communaut socialiste de conserver le mot de coop rative et d appeler coop ratifs
301. es sciences de la nature peuvent tre qualifi es par les th ologiens et les m taphysiciens de moyens inad quats pour r soudre les myst res du monde et pour r pondre aux questions fondamentales de l existence Mais personne ne peut nier qu elles ont r ussi am liorer la condition externe de la vie humaine Le fait que l on compte aujourd hui davantage de gens vivant sur la surface de la terre qu il y a quelques centaines ou quelques milliers d ann es et que tout citoyen d un pays civilis jouit d un confort plus grand que celui qu ont connu les g n rations pr c dentes constitue une preuve de l utilit de la science Toute op ration chirurgicale r ussie contredit le scepticisme des r leurs blas s La recherche scientifique et son application la lutte pour la vie humaine ne peut toutefois tre faite qu au sein d une soci t c est dire dans un monde o les hommes coop rent selon le principe de la division du travail La coop ration sociale est un produit de la raison et de l esprit On ne peut la consid rer comme un don de Dieu ou comme un ph nom ne naturel que dans la mesure o nous devons comprendre que le pouvoir de penser est une disposition naturelle de l homme L homme a cr la fois la technique et la soci t en faisant bon usage de ses facult s Le progr s des sciences de la nature et des sciences sociales le d veloppement du savoir faire technique et de la coop ration soc
302. es sociales les sciences morales Geisteswissenschaften et les sciences de la nature Ce qui permet la science de la nature est le pouvoir de l exp rimentation ce qui permet la science sociale est le pouvoir d appr hender ou de comprendre le sens de l action humaine Nous devons distinguer deux modes tr s diff rents de compr hension de la signification de l action nous la concevons et nous la comprenons Nous concevons le sens d une action c est dire que nous prenons une action en tant que telle Nous voyons dans l action une tentative de parvenir un but par l utilisation de moyens En concevant le sens d une action nous la consid rons comme une tentative intentionnelle d atteindre un certain but mais nous ne prenons pas en compte la qualit des fins choisies et des moyens utilis s Nous concevons l activit en tant que telle ses qualit s et ses cat gories logiques prax ologiques La seule chose que nous faisons dans le fait de concevoir est de mettre en lumi re par l analyse d ductive tout ce qui est contenu dans le premier principe de l action et de l appliquer aux diff rents types de conditions imaginables Cette tude rel ve de la science th orique de l action humaine la prax ologie et en particulier de sa branche jusqu pr sent la mieux d velopp e l conomie la th orie conomique L conomie ne se base donc pas sur l exp rience et elle n en d coule pas on ne la ti
303. es sociales il n existe pas de faits purs Ce que nous consid rons comme un fait est toujours le r sultat de la fa on dont nous regardons le monde 144 Le texte anglais contient l amusante coquille Werner Broglie Louis Heisenberg au lieu de Louis de Broglie Werner Heisenberg J ignore si cette coquille est un lapsus de Mises ou une erreur de l dition am ricaine NdT 145 see sy Re L un des trois conomistes l origine de la r volution marginaliste avec Menger et Walras chacun ayant fait ses d couvertes de mani re ind pendante NdT Une intelligence surhumaine parfaite verrait la m me chose d une fa on diff rente Nous autres au vingti me si cle voyons les m mes choses d une autre fa on que Platon Saint Thomas ou Descartes Nos faits sont diff rents des leurs et les faits des hommes qui vivront cent ans apr s nous seront nouveau diff rents Un fait social est une parcelle de la r alit per ue par une intelligence humaine Ce qui constitue un fait ce n est pas seulement la r alit c est tout autant l esprit de l observateur Un chiffre isol ou une s rie isol e de chiffres ne veulent rien dire Un fait isol comme l assassinat de C sar par Brutus ne veut rien dire non plus R unir des nonc s concernant des faits isol s n approfondit pas notre compr hension et ne remplace pas les th ories et les philosophies Mais toute tentative de combine
304. es valeurs num riques leur donner Pour le comportement humain il n existe pas de relations constantes de ce genre il n y a pas d talon pouvant tre utilis pour mesurer et il n y a pas d exp rimentations pouvant tablir une uniformit de ce type Ce que le statisticien tablit en tudiant les relations entre les prix et l offre ou entre l offre et la demande n a qu une importance historique S il d termine qu une hausse de 10 de l offre de pommes de terres dans l Atlantide entre les ann es 1920 et 1930 a t suivie d une baisse du prix des pommes de terre de 8 il ne dit rien du tout sur ce qui s est pass ou pourrait se passer pour un changement de l offre de pommes de terre dans un autre pays ou un autre moment Des mesures comme celles de l lasticit de la demande ne peuvent pas tre compar es avec la mesure du physicien par exemple sur la densit ou la masse sp cifique des atomes Tout le monde se rend naturellement compte que le comportement des hommes concernant les pommes de terre et tous les autres biens varie Des individus diff rents donnent une valeur diff rente aux m mes choses et le jugement change aussi pour le m me individu quand les conditions changent Nous ne pouvons pas ranger les individus dans des classes dont tous les membres r agiraient de la m me fa on et ne pouvons pas d terminer les conditions qui aboutissent la m me r action Dans ces circonstances
305. est bien entendu pas totalement appliqu e aujourd hui Les gouvernements n ont pas encore obtenu le pouvoir officiel de contr ler les prix et les taux de salaires Mais la r sistance oppos e la promulgation de tels pouvoirs s affaiblit de plus en plus Le gouvernement des tats Unis dans ses efforts pour poursuivre son insouciante politique inflationniste menace continuellement la nation avec le spectre du contr le g n ral des prix et des salaires Et seules quelques voix protestataires se font entendre Les gens qui se d clarent favorables la pr servation de l conomie de march sont trait es d extr mistes et leurs arguments ne sont pas jug s dignes d tre r fut s M me les membres de groupes minoritaires se joignent cet enthousiasme en faveur d un gouvernement omnipotent bien que ce syst me les priverait de la seule possibilit qu ils ont de surmonter l animosit de la majorit en excellant rendre service au public aux consommateurs Presque toutes les institutions d ducation vitant soigneusement pour la plupart les termes sensibles de communisme et de socialisme font la propagande de la planification int grale et de la production pour l usage Le temps o les gens et la jeunesse en premier lieu tenaient la libert en haute estime est r volu Nos contemporains souhaitent ardemment le plan une discipline stricte dans la vie le travail et les loisirs de t
306. est amplement confirm e par les exp riences de la p riode inflationniste des quinze derni res ann es et a t expliqu e dans de nombreux ouvrages sur le sujet Par cons quent lorsque l on pr tend a et l que la r cente chute des prix serait due au changement de la politique des banques c est litt ralement parlant vrai Un examen plus minutieux des faits montrera cependant que t t ou tard la politique d expansion des cr dits doit arriver sa fin et que les funestes cons quences dont elle est responsable seront d autant plus graves qu elle aura dur longtemps Le mal n est pas dans les restrictions mais dans la politique expansionniste qui les a pr c d es Une derni re raison l actuelle chute des prix est le fait que les banques avec l assentiment de l opinion publique et l instigation directe de la presse du monde des affaires et des gouvernements ont fait usage de leur pouvoir d mettre de la monnaie suppl mentaire c est dire d augmenter artificiellement le cr dit Si les banques ne faisaient pas usage de ce pouvoir ce qui ne serait le cas que si on retirait explicitement aux banques centrales leurs privil ges d mission de la monnaie de r serve ou si l opinion publique condamnait vigoureusement cette pratique nous n aurions pas de fluctuations conomiques Nous aurions probablement des prix baissant lentement car le pouvoir d achat de la monnaie d pendrait ex
307. est l inutilit de la distinction entre statique et dynamique et entre conomie court et long terme La mani re dont nous devons tudier les changements mon taires nous offre la meilleure preuve que toute id e conomique correcte doit tre dynamique et que les concepts statiques ne sont qu instrumentaux Et en m me temps nous devons nous rendre compte que toute bonne th orisation conomique est une progression graduelle des effets court terme vers les effets long terme Mais le point le plus important de la th orie du dynamisme de la monnaie tient dans son utilisation en vue du d veloppement de la th orie mon taire du cycle conomique L ancienne th orie britannique de la circulation tait d j dans un sens restreint une explication mon taire du cycle Elle tudiait les cons quences d une expansion du cr dit partir de la seule hypoth se qu il y avait augmentation des cr dits dans un pays pendant que les choses restaient inchang es dans le reste du monde Cela semblait suffisant pour expliquer le cycle conomique en Grande Bretagne dans la premi re moiti du XIX si cle Mais l explication d une fuite vers l ext rieur ne nous donne pas de r ponse la question de savoir ce qui se pourrait se passer dans un pays totalement isol ou dans le cas d une expansion simultan e du cr dit dans le monde entier Or seule la r ponse cette seconde question pourrait tre consid r e comme satisfa
308. estin et la raison ne peut pas sonder ses profondeurs Le conflit entre le bien et le mal entre le collectivisme et l individualisme est donc ternel et insoluble Ce qui s pare les philosophies morales et sociales et les partis politiques est une divergence concernant leur vision du monde une disparit portant sur les jugements de valeur ultimes Ce d saccord est enracin dans les plus profonds recoins de l me et du caract re inn d un homme aucune ratiocination aucun raisonnement discursif ne peuvent l liminer ou r concilier ses contraires Certains hommes sont n s avec la disposition divine gouverner d autres avec la capacit d pouser spontan ment la cause du grand ensemble et de se soumettre de leur propre gr l autorit de ses champions mais la plupart des gens sont incapables de trouver le bon chemin ils cherchent le bonheur de leur propre mis rable personne et doivent tre ma ftris s et soumis par les dictateurs conqu rants La philosophie sociale ne peut consister en rien d autre qu reconna tre la v rit ternelle du collectivisme et d masquer les grossi res erreurs et les pr tentions de l individualisme Elle n est pas le r sultat d un processus rationnel mais plut t d une illumination par laquelle l intuition b nit l lu Il est vain de rechercher une v rit sociale et morale authentique en utilisant les m thodes rationnelles de la logique Dieu ou le Welfgeis
309. et substituer une supr matie de producteurs la supr matie des consommateurs Il pr vaut une tendance g n rale au sein des gouvernements et des partis politiques actuels prot ger le producteur moins efficace de la concurrence du producteur plus efficace L essence m me de l interf rence du gouvernement dans le monde des affaires est de paralyser le fonctionnement de l conomie de march libre ce qui tend invariablement atteindre cette fin que l on appelle de nos jours assez improprement la libert vis vis des besoins Tout en faisant une flamboyante publicit leur pr tendue pr occupation du bien tre mat riel des masses ceux qui occupent les bureaux politiques se sont fermement engag s dans des pratiques restrictives qui r duisent la quantit de biens disponibles pour la consommation Ils appellent ces actions nuisibles politique sociale New Deal progressisme et insultent leurs adversaires en les traitant de r actionnaires et de Bourbons conomiques Les partisans les plus enthousiastes des restrictions sont les groupes de pression organis s d agriculteurs et de salari s Induits en erreur par de fallacieuses doctrines pseudo conomiques ces groupes de pression croient qu ils peuvent am liorer leur propre bien tre mat riel par toutes sortes de restrictions et de limitations du rendement par des subventions et d autres privil ges Il est certes vrai qu
310. et persistant Mais Knies fait erreur quand il ajoute il ne suffit pas que cet usage initial des m taux pr cieux ait pr c d leur usage pour services mon taires il faut que cet usage continue pour que les pi ces de m taux pr cieux ne perdent pas leur utilit mon taire Si les gens cessaient d utiliser l or et l argent pour satisfaire leurs d sirs de bijoux ou de d coration etc l autre usage des m taux pr cieux celui de moyen d change serait galement limin Knies n a pas r ussi d montrer la validit de cette affirmation Il n est en aucun cas vident qu un bien conomique qui rend les services d un moyen d change commun ment utilis devrait perdre sa capacit servir de monnaie pour la simple raison que son usage pour d autres buts dispara trait peu peu Le fait que l adoption d un bien comme moyen d change exige l usage ou la consommation pr alable de ce bien pour d autres buts vient de ce que la demande sp cifique de ses services en tant que moyen d change pr suppose une valeur d change objective d j existante Cette valeur d change objective qui se modifiera par la suite avec la demande de ce bien en tant que moyen d change en plus de la demande pour son autre usage se base exclusivement sur cet autre usage quand il commence tre utilis comme moyen d change Mais une fois qu un bien conomique est devenu monnaie l
311. et par la fin qu il veut atteindre avec elle Cette d finition semble constituer une distinction claire entre d une part l action humaine la qu te d une fin donn e et d autre part les r actions physiologiques quasi automatiques des nerfs et des cellules du corps humain Mais Weber continue ensuite en distinguant quatre sous classes au sein de la classe de la sinnhaftes Handeln La premi re de ces sous classe est appel e zweckrationales Handeln action ayant un but rationnel et est d finie comme une action poursuivant une fin donn e La deuxi me sous classe est appel e wertrationales Handeln action ayant une valeur rationnelle et est d finie comme une action d termin e par la croyance en la valeur intrins que inconditionnelle unbedingter Eigenwert d une certaine fa on de se conduire en tant que telle sans consid ration de succ s du point de vue de l thique de l esth tique ou d autres principes Ce que Weber n a pas vu c est que chercher se conformer des id es thiques esth tiques et religieuses n est pas moins une fin que toute autre fin que les hommes cherchent atteindre Un catholique qui se signe un juif qui s abstient de manger et de boire le jour de l expiation un amoureux de la musique qui saute un d ner pour couter une symphonie de Beethoven poursuivent tous des fins qui de leur point de vue sont plus d sirables que ce quoi ils doivent renoncer en vue d obtenir ce
312. eurs usines mines et exploitations agricoles dans les mains de l tat C est ce que le gouvernement travailliste est impatient d achever en Grande Bretagne et que le gouvernement iranien impr gn d un authentique esprit fabien est en train de faire dans son propre pays S il est juste que les Britanniques nationalisent les mines de charbons de Grande Bretagne il ne peut pas tre mal que les Iraniens nationalisent l industrie p troli re iranienne Si Mr Attlee tait 76 David Ricardo On the Principles of Political Economy and taxation vol 1 de The Works and Correspondence of David Ricardo Piero Sraffa ed Cambridge Cambridge University Press 1951 1973 p 137 Note de l dition am ricaine 7 Lord Clement Attlee dirigeant du Parti travailliste de Grande Bretagne de 1935 1955 et socialiste engag Il fut premier ministre d Angleterre de 1945 1951 Note de l dition am ricaine coh rent il aurait d f liciter les Iraniens de leur grande r ussite socialiste Mais aucun socialiste ne peut ou n a jamais t coh rent Les Britanniques n ont aucun espoir de dissuader les Iraniens de nationaliser les puits raffineries et ol oducs poss d s par les Britanniques en attirant l attention sur les inconv nients que cela engendrera assur ment pour le peuple iranien Ils ne tiennent eux m mes aucun compte de ce type de discours r actionnaire quand il est question du probl me de la
313. eurs privil ges fiscaux les coop ratives insistent d lib r ment sur des difficult s d risoires et des syllogismes juridiques afin de d tourner l attention du public de la question essentielle Comme il a d j t signal depuis le d but de la l gislation f d rale concernant l imp t sur le revenu la volont tait d en exempter les coop ratives La galaxie politique de la nation et du Congr s tait telle qu aucune loi ne pouvait passer sans les votes de certains s nateurs et repr sentants pour qui ces exemptions fiscales avaient une supr me importance Ainsi toutes les d finitions et dispositions des lois fiscales taient formul es de fa on laisser les coop ratives en paix Quand l exp rience pratique de l application des lois et les jugements des tribunaux apport rent la preuve que ces privil ges n taient pas aussi grands que l auraient voulu les coop ratives et quand avec une charge fiscale devenant de plus en plus lourde l app tit d exemptions des coop ratives s accrut ces formulations furent sans cesse r dig es nouveau Bien que certains membres du Congr s essay rent de faire pr valoir le principe constitutionnel fondamental de l galit devant la loi les pr rogatives des coop ratives taient en pratique toujours largies par ces nouvelles r dactions Dans cette situation il est facile de comprendre pourquoi les adh rents des coop ratives d siraient fortement faire t
314. fabriques d usines de puits de p trole de raffineries et d ol oducs Leur chiffre d affaire annuel est norme Leur bonne sant ne se limite pas aux tats Unis C est un ph nom ne mondial L Alliance Coop rative Internationale comptait au commencement de la Deuxi me Guerre mondiale des membres r unissant plus de 70 millions d individus r partis dans trente huit pays diff rents Quel formidable succ s Toutefois un examen plus attentif nous permet de d couvrir quelques d fauts dans ce tableau s duisant En premier lieu on observe que le coop ratisme est bien plus puissant l tranger qu aux tats Unis Avant la guerre les coop ratives finlandaises s occupaient d environ 30 du commerce de d tail de leur pays en Su de le chiffre tait de 12 et de 10 en Grande Bretagne en France et au Danemark Mais aux tats Unis il tait inf rieur 1 C est un fait surprenant Pr cis ment dans le pays o le niveau de vie de l homme ordinaire est le plus lev le r le jou par les coop ratives dans le domaine de vente au d tail 128 Cf ML Steward Cooperatives in the U S a Balance Sheet Public Affairs Pamphlets num ro 32 1944 p 6 est tr s modeste quand on la compare la fois la situation l tranger et au chiffre d affaires total du commerce int rieur Les tats Unis sont les premiers dans le monde en ce qui concerne le bien tre mat riel mais sont plut t en
315. faire mieux que le distributeur individuel que ce soit en ce qui concerne le niveau des prix c est dire le prix net pay par l acheteur ou que ce soit en ce qui concerne les autres services rendus la client le Le fait que l crasante majorit des m nag res am ricaines se fournissent chez les d taillants individuels et qu tout prendre sur chaque dollar d pens par les consommateurs moins d un cent l est dans les magasins coop ratifs constitue un t moignage frappant de la reconnaissance par la nation de la sup riorit du commer ant priv Il n est pas n cessaire de d masquer les sophismes inclus dans toutes ces d monstrations sophistiqu es des pr tendus d fauts de l entreprise priv e La m nag re qui passe devant le magasin coop ratif pour se rendre dans celui du d taillant individuel les d molit de fa on plus convaincante que ne le pourrait aucun th oricien L erreur fondamentale de la doctrine coop rative est le contresens qu elle fait sur le r le jou par les distributeurs et les d taillants Selon les d fenseurs de la doctrine coop rative la vente au d tail est une activit st rile parce qu elle n ajoute rien aux propri t s physiques et chimiques de la marchandise Le marchand ne serait qu un interm diaire superflu dont l intervention fait monter les prix sans am liorer la qualit du produit et sans rendre le moindre service de valeur On pourrait facilement se d barrass
316. ffort industriel et au bien tre conomique de toute la nation que les coop ratives participent aux activit s de production Dans l conomie de march libre pr vaut une tendance n investir le capital disponible pour r aliser de nouveaux projets que dans les entreprises dont on s attend le plus ce qu elles vitent le gaspillage et l inefficacit Cependant le favoritisme en faveur des coop ratives contrebalance cette tendance Comme d un c t le gouvernement taxe lourdement les entreprises individuelles et taxe deux fois les soci t s commerciales et que d un autre c t il laisse libres les coop ratives cela donne aux usines coop ratives inefficaces l apparence trompeuse de l efficacit et l occasion d amasser des b n fices Les d fenseurs du coop ratisme vantent le fait qu aujourd hui aux tats Unis les propri taires d usines approchent les coop ratives et proposent de leur vendre leurs entreprises que les banques viennent vers elles leur disent o il y a une usine qui pourrait tre achet e bon march et proposent de leur pr ter l argent pour l acqu rir De telles offres ne sont toutefois pas comme le pr sument les d fenseurs du coop ratisme la preuve de la sup riorit du mode coop ratif de production Elles montrent simplement que des usines qui parce qu elles produisent co ts trop lev s sont condamn es sur le march libre peuvent continuer tranquill
317. ficaces et ce aux d pens des consommateurs Dans les pays dominante industrielle la principale caract ristique de cette politique est de prot ger les agriculteurs nationaux face la concurrence d une agriculture trang re travaillant dans des conditions physiques plus favorables Dans les pays dominante agricole elle consiste l inverse prot ger l industrie de fabrication nationale de la concurrence des industries trang res produisant moindres frais Il s agit d un retour aux politiques conomiques restrictives abandonn es par les pays lib raux au cours des XVIII et XIX si cles Si l on n avait pas limin ces politiques cette poque le formidable progr s conomique de l re capitaliste n aurait jamais pu tre obtenu Si les pays europ ens n avaient pas ouvert leurs fronti res aux importations de produits am ricains coton tabac bl etc et si les anciennes g n rations am ricaines avaient interdit de mani re stricte l importation de biens manufactur s europ ens les tats Unis n auraient jamais atteint leur degr actuel de prosp rit conomique C est cette politique qu on dit favorable aux producteurs qui rassemble plusieurs personnes qui autrement se consid reraient simplement comme des concurrents en groupes de pression ayant des int r ts communs Quand les chemins de fer naquirent les cochers ne purent envisager d action commune contre cette concurr
318. forme manuscrite et n avaient Jamais t publi s J en ai s lectionn plusieurs ainsi que d autres articles qui taient d j parus dans des revues mais n taient d sormais plus dit s Ce livre en est le r sultat Lorsque je lai sollicit Richard Ebeling a crit une introduction tr s d taill e A la lecture il appara t imm diatement qu il comprend les travaux de mon mari en profondeur Je suis heureuse que ce volume soit dit par le Ludwig von Mises Institute Margit von Mises New York septembre 1989 Introduction Traduction Colin Halard Institut Coppet L Dans les ann es 20 et les ann es 30 Ludwig von Mises tait consid r comme l une des plus grands conomistes du continent europ en F A Hayek a affirm que la critique de Mises sur l impossibilit du calcul conomique dans un r gime socialiste a laiss une impression profonde sur ma g n ration Ce livre Le socialisme NdT a chang la vision du monde de tous ceux d entre nous qui l avaient lu Lord Lionel Robbins quand il pr sentait les th ses de l cole autrichienne d conomie sur la monnaie et les cycles conomiques des lecteurs anglophones en 1931 soulignait l extraordinaire renaissance de l cole de Vienne sous la direction du professeur Mises Dans son tude exhaustive de la Th orie mon taire allemande Howard Ellis consid re que La th orie de la monnaie et du cr dit de
319. future valeur de la monnaie doive tre faite avec les plus grandes r serves Mais il faut tout autant se souvenir que m me si la production d or des derni res ann es devait baisser et m me si l talon or devait tre adopt partout y compris en Chine et en Russie cela n impliquerait pas n cessairement une baisse des prix Ce serait le cas si la politique d conomie de l or qui s est r pandue petit petit durant les derni res d cennies dans tous les pays du monde tait maintenue voire accentu e Le probl me est rendu particuli rement complexe par le fait qu il est troitement li la question de l mission mon taire par le biais de l expansion des cr dits c est dire par des billets de banques et des comptes vue non couverts par de l or L opinion publique qui consid rent un taux d int r t bas comme l id al de la politique conomique encourage plus ou moins ouvertement les banques d mission suivre une politique d expansion du cr dit afin de faire passer le taux de l argent sous le taux du march c est dire sous le taux qui pr vaudrait sur le march mon taire si les banques n intervenaient pas Le fait que cette politique doive n cessairement conduire une hausse des prix n est pas une objection pour l homme d affaires au contraire il consid re les hausses de prix comme un signe de prosp rit Ce ne fut pas avant que les int r ts de certaines cl
320. gement et la nature du profit dans une conomie de march l conomiste construit un syst me fictif o il n y a aucun changement Aujourd hui est pareil hier et demain sera comme aujourd hui Il n y a pas incertitude sur l avenir et l activit ne comporte par cons quent aucun risque Sans tenir compte de l int r t la somme des prix des facteurs de production compl mentaires est exactement gale au prix du produit ce qui signifie qu il n y a plus de place pour le profit Mais ce concept fictif n est pas seulement irr alisable dans la vie r elle il ne peut m me pas tre pouss de mani re coh rente jusqu ses derni res conclusions Les individus de ce monde fictif n agiraient pas ils n auraient pas faire de choix ils se contenteraient de v g ter Il est vrai que l conomie pr cis ment parce qu elle ne peut pas faire d exp rimentations est oblig e d utiliser ce concept fictif ainsi que d autres du m me type Mais son usage devrait se limiter aux buts pour lesquels il est con u Le but du concept d quilibre statique est d tudier la nature des relations entre les co ts et les prix et donc la nature du profit En dehors de cela il est inapplicable et s en servir est inutile Or tout ce que les math matiques peuvent faire dans le domaine des tudes conomiques est de d crire un quilibre statique Les quations et les courbes d indiff rence se r f rent un t
321. ges intitul s respectivement Th orie et histoire 1957 et Le fondement ultime de la science conomique 1962 Mises soutenait que le caract re sp cifique qui distingue les sciences naturelles des sciences sociales r sidait dans le caract re volontaire et intentionnel de tout projet humain L Homme avant toute autre chose est un tre qui agit qui interroge son environnement est conscient des possibilit s d am liorer son sort qui s ouvrent lui et qui s efforce de mettre en uvre des moyens pour atteindre des fins quand il consid re que les circonstances lui offrent des chances de succ s Intentionnalit sensibilit aux circonstances r ceptivit aux opportunit s constituent selon Mises autant d attributs des individus dont la forme concr te est d finie en fonction des perspectives et interpr tations adopt es par les acteurs eux m mes La science sociale repose donc sur une m thodologie la fois individualiste et subjectiviste L alpha et om ga d un ph nom ne social est l appr hension subjective de son environnement par chaque homme agissant Certes les lois de la nature et l environnement physique d limitent le cadre l int rieur duquel les hommes sont susceptibles d agir mais c est la perception par chaque individu de ce qui est possible et de ce qui peut tre atteint qui constitue la baguette de sourcier permettant la conception de chaque action Nous reconnaissons aussi dans le
322. gn et dans de nombreux cas bien davantage preuve qu ils n taient pas dou s d une grande comp tence dans le domaine des affaires Il n tait en fait nullement n cessaire d tre tr s comp tent en affaires pour se montrer plus malin que l une quelconque des grandes banques allemandes Le fait que leurs directeurs et gestionnaires taient v ritablement incomp tents a t d montr par la faillite ult rieure des institutions qu ils dirigeaient Il fallut des ann es pour que les hommes d affaires allemands comprennent que le mark n tait plus une unit convenant aux calculs conomiques Ils crurent pendant tr s longtemps que les profits que montrait un compte de r sultats calcul s en marks taient de v ritables b n fices Ils ne comprenaient pas qu un calcul effectu dans une monnaie plus stable aurait conduit un autre r sultat Bien entendu les hommes d affaires d couvrirent cette v rit un peu plus t t que le grand public Ils remplac rent alors le Markrechnung calcul en marks par le Goldrechnung calcul en or Ce fut le d but de la fin Le mark dut forc ment s effondrer quand sa d pr ciation impossible arr ter ne pouvait plus tre ignor e Tant que l inflation tait en cours les dirigeants ouvriers socialistes et les socialistes de la chaire y taient tous favorables et enseignaient que ce n tait pas l accroissement de la quantit de monnaie mais le comportement antipa
323. grale amis de l inflation des d ficits budg taires et de la taxation confiscatoire enseign rent leurs tudiants le farouche individualisme la politique de laissez faire et l entreprise priv e sont les pires maux qui aient jamais frapp l humanit Ils ont enrichi quelques requins et condamn les masses de gens honn tes une pauvret et une d ch ance sans cesse plus grandes Mais heureusement cet ge sombre du capitalisme approche de sa fin Les gens ne se laisseront plus tromper par les fausses doctrines des sycophantes de la bourgeoisie des apologistes d prav s d un ordre social manifestement injuste Nous les d fenseurs inflexibles de la justice et des richesses pour tous avons pour toujours d moli les sophismes et les paralogismes des auteurs orthodoxes L tat providence apportera la prosp rit et la s curit tous L conomie de l abondance se substituera l conomie de la raret La production pour l usage remplacera la production pour le profit Les gens seront lib r s de tout besoin c est dire que tout le monde obtiendra tout ce qu il veut Ces professeurs n ont jamais parl du truisme selon eux manifestement absurde selon lequel il n existe pas d autre moyen pour am liorer la condition d une nation quelconque ou de l humanit dans son ensemble que d accro tre le quota de capital investi par t te Au contraire Ils se laiss rent aller exposer le dogm
324. h sans entraves restreint l exercice de la souverainet Bien qu officiellement libres d exercer leurs pouvoirs les gouvernements individuels sont soumis la supr matie d un principe qui emp che l apparition des conflits internationaux Dans l tat g r conform ment aux id es de l interventionnisme de l tatisme et du socialisme la souverainet devient illimit e et absolue L tat totalitaire pr tend tre omnipotent supr me et au dessus de tout principe de toute loi de tout r glement ou de toute consid ration pour qui ou quoi que ce soit Rien ne compte en dehors de son go sme sacr Le droit est ce que l tat d clare tre tel Cette vision excessive de la souverainet nationale est incompatible avec la situation actuelle de l volution conomique Elle ne peut pas coexister avec la division internationale du travail Elle fait du tort toutes les autres nations et doit conduire au conflit L humanit ne peut pas revenir librement d un tat sup rieur de la division du travail un tat inf rieur L autarcie de chaque nation nuirait tr s sensiblement au niveau de vie de tous les peuples Il n existe pas aujourd hui d affaires int rieures d une nation individuelle qui n aient pas d effet sur le bien tre du reste du monde Chaque nation a un int r t mat riel au bien tre conomique des autres nations parce que la mauvaise gestion d un pays nuit galement aux
325. h nom ne n cessaire de notre poque et qu ils attachent une valeur morale soit la guerre entre les nations soit la guerre entre les classes IV Le fait le plus remarquable de l histoire de notre poque est la r volte contre le rationalisme l conomie et la philosophie sociale utilitariste et c est au m me moment un retour contre la libert la d mocratie et le gouvernement repr sentatif Il est courant de distinguer dans ce mouvement une aile droite et une aile gauche Cette distinction est fallacieuse La preuve en est qu il est impossible de classer dans l un de ces deux groupes les grands chefs de file de ce mouvement Hegel tait il un homme de la gauche ou de la droite Les h g liens de gauche comme ceux de droite avaient sans le moindre doute raison de consid rer Hegel comme leur ma tre Georges Sorel tait il de droite ou de gauche L nine et Mussolini sont tous les deux ses disciples intellectuels Bismarck est g n ralement consid r comme un r actionnaire Mais son projet de s curit sociale constitue le point culminant du progressisme actuel Si Ferdinand Lassalle n avait pas t le fils de parents juifs les nazis l auraient d sign comme le premier dirigeant ouvrier allemand et comme le fondateur du parti socialiste allemand et l auraient consid r comme l un de leurs plus grands hommes Du point de vue du lib ralisme authentique tous les partisans de la doctrine du conflit forme
326. hangements de l offre dans la formation des rapports d change pour le cas de l change indirect que pour celui de l change direct on ne pouvait s opposer la th orie quantitative qu en admettant sa validit en principe mais en affirmant qu en d pit de sa validit g n rale un autre principe liminait r guli rement son effet Cette tentative fut faite par la Banking School avec sa fameuse th orie de la th saurisation et son rejeton la th orie de l ajustement Voir galement Edwin Cannan Money quatri me dition Westminister P S King and Son 1932 pp 72 et suivantes z Benjamin Anderson The Value of Money New York Macmillan 1917 automatique de la circulation des substituts de monnaie la demande de monnaie au sens large Aujourd hui ces deux th ories ont t vaincues Comme c est le cas pour tant de th ories les partisans de la th orie quantitative lui ont fait plus de tort que ses ennemis Nous avons d j mentionn l insuffisance des th ories bas es sur le concept de v locit de la monnaie Il tait tout aussi erron d interpr ter la th orie quantitative comme disant que les changements de la quantit de monnaie r sultaient de changements proportionnels du prix des biens On oubliait dans ce cas que tout changement dans la relation entre l offre et la demande de monnaie devait n cessairement entra ner une modification de la distribution des richesses et des revenus et
327. i utilise l change indirect ou se contente du troc La m thode utilis e dans ces consid rations th oriques a priori est la m thode des constructions sp culatives L conomiste ainsi que le profane dans son raisonnement conomique construit l image d un tat de choses inexistant Le mat riau de construction est tir d une compr hension des conditions de l action humaine Que l tat de choses que ces constructions sp culatives d peignent corresponde ou non la r alit n a pas d importance quant leur efficacit instrumentale M me des constructions irr alisables peuvent rendre de grands services en nous donnant l occasion de saisir ce qui les rend irr alisables et sur quel point elles diff rent de la r alit La construction sp culative d une communaut socialiste est indispensable au raisonnement conomique en dehors du fait de savoir si une telle soci t pourrait ou non tre r alis e L une des constructions sp culatives les mieux connues et les plus fr quemment employ es est celle de l tat d quilibre statique mentionn plus haut Nous sommes parfaitement conscients du fait que cet tat ne pourra jamais tre r alis Mais nous ne pouvons pas tudier les implications des changements sans imaginer un monde sans changement Aucun conomiste moderne ne niera que l utilisation de ce concept sp culatif ait rendu des services inestimables dans l explication de la nature des
328. i d un choix heureux Mais en tous les cas je tiens protester contre la croyance que le but de la politique mon taire serait de rendre la monnaie neutre et qu il serait du devoir des conomistes de d terminer une m thode pour y parvenir Je veux souligner que dans un monde vivant et changeant dans un monde d action il n y a pas de place pour une monnaie neutre La monnaie est non neutre ou elle n existe pas 32 FA Hayek Prices and Production deuxi me dition New York Augustus M Kelley 1935 pp 31 et 129 131 Note de l dition am ricaine VI La pertinence des m thodes d valuation des changements du pouvoir d achat pour guider la politique bancaire et mon taire internationale M morandum pr par pour la D l gation sur lor de la commission financi re de la Soci t des nations F Gold 51 Gen ve 10 Octobre 1930 Ce m morandum a t red couvert dans les archives de la Soci t des nations par Richard Ebeling diteur de la version am ricaine du recueil Introduction Les expressions fluctuations du pouvoir d achat de l or et mesure des fluctuations du pouvoir d achat de l or ne peuvent tre utilis es sans avoir en m me temps une id e du but pour lequel il est essentiel d avoir une d finition pr cise de ces termes Ils ont volu pour r pondre principalement des exigences pratiques et non purement th oriques tant conscients des effets ind sirable
329. iale sont inextricablement li s entre eux Les deux proviennent de l esprit Nous n avons pas nous tendre sur le fait qu il existe des probl mes que les sciences de la nature ne peuvent pas r soudre Dans la mesure o la m thode exp rimentale du laboratoire peut marcher les sciences de la nature peuvent parvenir des formulations que l on peut consid rer comme des faits incontest s Les sciences de la nature fonctionnent par t tonnements Le fait que les exp riences effectu es en laboratoire obtiennent les r sultats attendus et que les machines fonctionnent de la mani re voulue nous fournit une v rification au del de tout doute du corpus de nos connaissances physiques Mais dans le domaine des sciences sociales nous ne jouissons pas de l avantage de la m thode exp rimentale Nous devons sans cesse r p ter ce point parce qu il est impossible de surestimer son immense port e et parce qu il est totalement n glig par l pist mologie et l conomie actuelles Les th ories qui b tissent ou qui d molissent la coop ration sociale ne peuvent tre d montr es ou r fut es que par le raisonnement pur Elles ne peuvent pas tre laiss es au simple examen de l exp rience Ceci explique parfaitement pourquoi le conflit des doctrines sociales semble tre dans un tel tat d sesp r Quand Lavoisier rempla a la th orie des phlogistons par une th orie plus satisfaisante il rencontra tout d abord une
330. ialectique marxiste 1l faut d crire le parlementarisme le gouvernement par le peuple et toutes les libert s accord es par la d claration des droits comme tant la superstructure id ologique et politique du syst me capitaliste de l entreprise priv e En tout tat de cause les marxistes taient assez coh rents pour d sapprouver et d nigrer la d mocratie vue comme ploutocratie et le parlementarisme consid r comme invention bourgeoise Il n y eut jamais d adversaires plus inflexibles de tout type d institution d mocratique que les bolcheviques Ce n est que lorsque les nazis les ont conduits implorer l aide des nations capitalistes occidentales qu ils ont commenc s arroger le titre de d mocrates Ce n est qu alors que les communistes et leurs alli s de l Europe occidentale et de l Am rique ont d couvert que les coop ratives taient des institutions d mocratiques et m me les parangons de la d mocratie conomique En ayant recours cette innovation s mantique les agitateurs d fendant les coop ratives adopt rent une terminologie qui trouve ses origines chez Mrs Beatrice Potter Webb Lady Passfield C est Mrs Webb qui a d guis le mouvement syndical en d mocratie industrielle et d crit le mouvement coop ratif comme l un des aspects de cette d mocratie industrielle Il n est nul besoin d tudier de pr s ces affirmations Ce que Mr et Mrs Sidney Webb app
331. ible Un pl biscite r p t tous les jours et toute heure d termine sans cesse nouveau les gains de chacun et sa place dans la soci t En achetant et en s abstenant d acheter les consommateurs attribuent la propri t des facteurs mat riels de production ceux qui ont r ussi satisfaire le mieux et le moins cher possible les besoins les plus urgents non encore satisfaits La propri t des facteurs mat riels de production ne peut tre acquise et conserv e qu en servant les consommateurs mieux que les autres C est pour ainsi dire un mandat public renouvelable La supr matie des consommateurs n en est pas moins totale en ce qui concerne le travail le facteur humain de la production Les taux de salaire sont d termin s par le prix que le consommateur en achetant le produit est dispos payer l employeur pour la contribution du travailleur au processus de fabrication C est donc ainsi le jugement du consommateur qui fixe le montant de la r mun ration de chaque travailleur Et n oublions pas l immense majorit des consommateurs sont eux m mes des salari s et ce sont eux qui d cident ce titre leur propre r mun ration L efficacit unique du syst me capitalisme tient ce qu il incite chacun utiliser ses forces au maximum pour servir ses semblables Ce n est pas un vague altruisme mais un go sme bien compris qui pousse un homme mettre toute sa force au service des autres Le
332. ibutions particuli rement remarquables ce probl me ont d j t publi es La th orie conomique n est pas parfaite Aucune uvre humaine n est b tie pour l ternit De nouveaux th or mes peuvent s ajouter ou remplacer les anciens Mais dans les d fauts de l conomie actuelle on ne trouvera certainement pas le fait d avoir chou saisir le poids et l importance des facteurs commun ment qualifi s d irrationnels 7 Cf Benedetto Croce History as the Story of Liberty traduction anglaise de S Sprigge New York W W Norton 1941 p 33 IHI Le relativisme pist mologique dans les sciences de l action humaine Publi pour la premi re fois dans Relativism and the Study of Man dit par Helmut Schoeck et James W Wiggins Princeton N J D Van Nostrand 1962 1 Jusqu au XVII si cle les historiens pr taient peu ou pas d attention aux probl mes pist mologiques de leur discipline Lorsqu ils traitaient de l objet de leurs tudes ils se r f raient toujours certaines r gularit s qui comme eux m mes et leur public le pensaient seraient valable pour tout type d action humaine quels que soient l poque et le lieu g ographique de cette action et quelles que soient les qualit s et les id es personnelles des agents Mais ils ne se posaient pas la question de savoir si ces r gularit s avaient une origine ext rieure ou si elles taient inh rentes la nature
333. ie est indispensable et sans elle il aurait t impossible de produire des r sultats utiles Mais il convient d tre toujours conscient que l hypoth se selon laquelle les biens conomiques sont chang s sans l interm diaire d un moyen d change g n ralement employ n est r aliste que pour des cas impliquant l change de biens de consommation et de biens de production de l ordre le moins lev c est dire les plus proches des biens de consommation L change direct de biens de consommation et de biens de production troitement li s est bien entendu possible il existe de nos jours et a exist par le pass Toutefois l change de biens d un ordre plus lev pr suppose l usage de la monnaie Le concept de march comme essence de la coordination de tous les l ments de l offre et de la demande dont la th orie moderne d pend et doit d pendre est inconcevable sans l usage de la monnaie Ce n est qu avec l usage de la monnaie qu il est possible de comparer l utilit marginale des biens pour leurs diff rents emplois possibles Ce n est que l o la monnaie existe que nous pouvons analyser clairement la diff rence de valeur entre les biens pr sents et les biens futurs Ce n est qu au sein d une conomie mon taire que cette diff rence de valeur peut tre comprise de fa on abstraite et s par e des changements portant sur l valuation de biens conomiques particuliers Dans
334. ie ne tiennent compte que des ajustements apr s l v nement et en fonction des changements d un pouvoir d achat calcul sur la base d un syst me de valeurs moyennes Il faut faire une distinction entre deux syst mes de ce type L ancien syst me est celui de l talon tabulaire et n effectue les ajustements que dans le cas des paiements diff r s c est dire qu il se contente de modifier le montant nominal des dettes sans toucher le moins du monde au syst me mon taire Le second syst me repr sent par le dollar stabilis d Irving Fisher et de la monnaie manipul e de J M Keynes comprend un ajustement du pouvoir d achat de la monnaie en circulation dans son ensemble Dans ce cas encore une fois il n y a pas d ajustement jusqu ce que le changement du pouvoir d achat ait pris place et apr s que son incidence in gale et irr guli re a exerc son effet De tels ajustements ex post facto ne font rien pour liminer ou att nuer les effets de la seconde cat gorie de cons quences ils ne peuvent tre appliqu s qu aux effets de la premi re cat gorie C est le point essentiel qu il est n cessaire d indiquer En g n ral on peut dire que toutes les propositions visant stabiliser la valeur de la monnaie ne s int ressent qu une partie des effets des changements du pouvoir d achat Elles ne peuvent liminer que les effets portant sur la teneur des contrats de dette
335. ien ne peut l emp cher d exproprier l industrie p troli re Car il est vident que la Grande Bretagne n a rien gagner par des moyens militaires M me dans le cas tr s improbable d une victoire les Britanniques d couvriraient qu il est tr s inconfortable d tre assis sur des ba onnettes dans le bureau d une entreprise Il y a en outre le spectre d une occupation russe de la majeure partie de l Iran et le danger encore plus mena ant d une nouvelle guerre mondiale Il Les cons quences imm diates de l expropriation du p trole iranien sont effectivement tr s tristes Cela affecte gravement les plans militaires des puissances occidentales et bouleverse la situation du march mondial du p trole Les cons quences plus long terme de l affaire sont encore plus importantes L investissement tranger des citoyens et des entreprises priv es taient presque d j arriv au point mort il y a quelques ann es L investisseur priv a appris par l exp rience qu investir l tranger quivaut pratiquement perdre sa propre fortune Il est vrai que tous les pays n ont pas recours l expropriation franche des propri taires et la r pudiation des emprunts Mais beaucoup de bons pays ont en r alit eux aussi vol les investisseurs et les cr anciers trangers par le contr le des changes et par une taxation discriminatoire Il est de peu d usage pour un Am ricain ou pour un Suisse de
336. ient diriger elles m mes les usines leurs usines sans aucune interf rence de la part des exploiteurs inutiles Le but de ce mouvement tait l abolition du salariat et l organisation de l industrie sous la forme de coop ratives de producteurs Chaque ouvrier devait recevoir une part gale de l usine de l atelier ou de la ferme o il tait employ Il devait recevoir une part gale des produits ou des b n fices de cette unit Il devait devenir son propre employeur contr lant le fonctionnement et conservant les produits de la coop rative Personne ne niera que toutes les tentatives visant mettre en uvre ces plans tir s par les cheveux ont lamentablement chou S il existe des coop ratives de producteurs aujourd hui leur nombre est tellement n gligeable que presque personne ne fait attention elles M me les livres traitant du coop ratisme vitent de faire r f rence aux projets d unions coop ratives de producteurs Les agriculteurs sont des producteurs Mais les coop ratives agricoles ne r unissent pas les agriculteurs en leur qualit de producteurs agricoles elles ne les rassemblent que comme acheteurs de divers quipements et mat riel requis pour leur production et comme vendeurs de leurs produits L agriculteur individuel demeure un entrepreneur ind pendant et n est pas en ce qui concerne ses activit s de production int gr dans une unit de production coop rative
337. ificiels les vrais probl mes proposent un d fi suffisant 1 Les services mon taires et la valeur de la monnaie Il est clair que la conception na ve du profane qui pense que les choses ont de la valeur en elles m mes c est dire qu elles ont une valeur intrins que conduit n cessairement tracer 33 Karl Knies Geld und Kredit deuxi me dition Berlin Weidmann 1885 pp 20 et suivantes La catallaxie est la partie de la prax ologie qui traite tout particuli rement des ph nom nes du march Le terme a t utilis pour la premi re fois par l v que Richard Whately dans Introductory Lectures in Political Economy 1831 Note de l dition am ricaine 3 Wilhelm Roscher Gundlagen der National konomie 25 me dition Stuttgart et Berlin J G Cotta sche Buchhandlung Nachtfolger 1918 p 340 la fronti re entre la monnaie et les substituts de monnaie autrement qu on ne le ferait en consid rant que la valeur d une chose d coule de son utilit Ceux qui con oivent la valeur comme la r sultante des propri t s inh rentes aux choses doivent n cessairement tablir une distinction entre la monnaie ayant une valeur physique et des moyens d change offrant des services mon taires mais n ayant pas de valeur mat rielle Cette approche conduit in vitablement opposer la monnaie normale la monnaie anormale la mauvaise monnaie qui en r alit ne serait pas de la monnaie du tout Au
338. iller avec succ s face aux probl mes conomiques Leur g nie intellectuel et artistique s vanouit Leurs artistes et leurs auteurs copi rent carr ment les mod les traditionnels Leurs th ologiens philosophes et sp cialistes du droit s adonn rent des ex g ses constantes des uvres anciennes Les monuments rig s par leurs anc tres s effondr rent Leurs empires se d sint gr rent Leurs citoyens perdirent vigueur et nergie et devinrent apathiques face l appauvrissement et au d clin progressifs Les anciens ouvrages de philosophie et de po sie orientales peuvent tre compar s avec les plus grandes uvres occidentales Mais pendant plusieurs si cles l Orient ne g n ra aucun livre important L histoire intellectuelle et litt raire des poques modernes ne fait gu re mention du nom d un quelconque auteur oriental L Orient n a plus particip en quoi que ce soit l effort intellectuel de l humanit Les probl mes et les controverses qui agit rent l Occident demeur rent trangers l Orient En Europe il y eut de l agitation en Orient il y eut stagnation indolence et indiff rence La raison en est vidente Il manque l Orient la chose primordiale l id e de libert vis vis de l tat L Orient n a jamais lev la banni re de la libert il n a jamais essay de souligner les droits de l individu face aux pouvoirs des dirigeants Il n a jamais remis en questio
339. ils ne se produisent pas dans les foyers individuels Ces changements ne se produisent jamais dans les foyers individuels au m me moment et dans la m me proportion pour tous les individus et ils n agissent donc jamais sur les jugements de valeur au m me instant et dans la m me mesure C est pr cis ment le m rite de Hume et de Mill que d avoir essay de construire un exemple hypoth tique o les changements de l offre de monnaie pourraient affecter tous les individus de mani re ce que les prix de tous les biens augmentent ou baissent au m me moment et dans la m me proportion L chec de leurs tentatives a offert une preuve n gative et l conomie moderne a ajout une preuve positive du fait que les prix des diff rents biens ne sont pas touch s au m me instant et dans la m me mesure La formule simplifi e de l ancienne th orie quantitative ainsi que celle des conomistes math maticiens contemporains d apr s lesquels les prix c est dire tous les prix montent ou baissent proportionnellement l augmentation ou la r duction de la quantit de monnaie sont r fut es Pour simplifier et abr ger notre analyse tudions uniquement le cas de l inflation La quantit de monnaie suppl mentaire ne vient pas se mettre initialement dans les poches de tous les individus ceux qui en b n ficient en premier ne re oivent pas tous le m me montant et tous les individus ne r agissent pas de la m me fa on fac
340. imations subjectives des individus d montra que le co t tait lui aussi un ph nom ne subjectif et pouvait tre d fini comme l opportunit qui parmi toutes celles qui ont d tre cart es ou abandonn es afin d atteindre le but d sir aurait rev tu le plus d attrait aux yeux de la personne ayant fait le choix consid r 3 Les apports de Ludwig von Mises l Ecole autrichienne se sont tendus sur six d cennies et ont concern presque tous les aspects de la science conomique Les crits de Mises les plus controvers s et les plus importants furent indubitablement ceux consacr s aux questions de m thodologie En effet Mises aspirait poser les fondations philosophiques de l difice entier de la science conomique telle qu elle avait t d velopp e depuis les premi res analyses d Adam Smith jusqu leur reformulation par Carl Menger sur la base d un strict respect de l individualisme m thodologique Les diff rents crits de Mises ayant trait la m thodologie s talent quasiment sur sa carri re enti re Ses premiers expos s en la mati re furent regroup s en 1933 dans un livre intitul Les probl mes pist mologique de la science conomique Leur contenu fut ensuite retravaill et int gr dans un v ritable trait d conomie r dig en allemand Economie nationale 1940 adapt en anglais en 1949 sous le titre de l Action humaine avant d tre repris dans deux ouvra
341. immuables par exemple l galit de la richesse et des revenus Aux yeux de certains d entre eux la propri t priv e est moralement condamnable en tant que telle Ils accusent les conomistes de l loge pr tendu de la richesse mat rielle et du d nigrement de pr occupations plus nobles Ils condamnent le syst me de l entreprise priv e comme immorale et pr conisent le socialisme en raison de sa valeur morale pr tendument plus grande D apr s eux la Russie sovi tique se conforme davantage aux principes immuables de l thique que les nations de l Occident pratiquant le culte de Mammon Face tout ce discours motionnel il est n cessaire de le souligner une nouvelle fois la prax ologie et l conomie qui est sa branche jusqu pr sent la mieux d velopp e sont neutres vis vis des principes moraux Elles ne traitent que de la poursuite de fins choisies par les agents sans chercher savoir si ces fins sont approuv es ou condamn es d un certain point de vue Le fait que l immense majorit des hommes pr f rent une quantit plus grande de biens mat rielle une quantit moins forte est une donn e de l histoire elle ne tient aucune place dans la th orie conomique L conomie ne d fend pas le capitalisme et ne rejette pas le socialisme Elle essaie simplement de montrer les effets in luctables de chacun de ces deux syst mes Celui qui n est pas d accord avec les enseignements de
342. important s ils ne mentionnaient pas le fait que certains de ces produits sont distribu s ou mis sur le march par des coop ratives et que certains des processus les plus simples de la fabrication sont galement effectu s dans des usines poss d es par des associations coop ratives Il n y a pas un Am ricain dont la vie quotidienne ne serait pas moins confortable si l on avait emp ch l entreprise priv e d accomplir tout ce qu elle a apport au cours des cent derni res ann es En revanche la grande majorit de la nation ne serait en aucun cas dans une moins bonne situation s il n y avait jamais eu de coop ratives N anmoins les gouvernements agissent comme si l entreprise priv e tait une chose r pr hensible et comme si le salut de l humanit tait totalement d pendant des coop ratives Ils tablissent ouvertement et clairement une discrimination l encontre de l entreprise priv e en soumettant ses b n fices une taxation crasante dont les b n fices obtenus par une coop rative sont exempts Ils tablissent en particulier une discrimination contre les soci t s en taxant leurs revenus la fois au niveau de l entreprise et au niveau des actionnaires percevant des dividendes Des taux confiscatoires de l imp t sur le revenu des personnes r duisent le montant du capital disponible pour le fonctionnement des entreprises priv es alors que les coop ratives sont autoris es accumuler du c
343. incapacit r soudre le probl me de la valeur Dans les transactions commerciales entre individus on n accorde pas de valeur aux objets en fonction de leur utilit pensaient ils parce que sinon le fer aurait davantage de valeur que l or Ils ne voyaient pas que ce paradoxe apparent n tait d qu la mauvaise fa on dont ils formulaient la question Les jugements de valeur des agents ne portent pas sur le fer ou lor en tant que tels mais toujours sur des quantit s finies de chacun de ces m taux entre lesquels l agent est forc de choisir parce qu il ne peut pas avoir les deux Les conomistes classiques n arriv rent pas d couvrir la loi de l utilit marginale Ce d faut les emp cha de faire remonter les ph nom nes du march aux d cisions des consommateurs Ils ne pouvaient traiter que des actions des hommes d affaires pour qui les jugements de valeur des consommateurs ne constituent que des donn es La fameuse formule acheter au prix le plus bas et vendre au prix le plus lev n a de sens que pour un homme d affaires Elle n a pas de sens pour le consommateur Forc s ainsi de limiter leur analyse aux activit s commerciales les conomistes classiques labor rent le concept d une science de la richesse ou de la production et de la distribution des richesses La richesse d apr s cette d finition tait tout ce qui pouvait tre achet ou vendu Les tentatives vi
344. influen ant les uns les autres il ne sera jamais possible de d montrer l existence entre ces donn es statistiques de liens de causalit semblables ceux tablis entre des ph nom nes individuels tels que les prix individuels etc La critique fondamentale l encontre cette approche macro conomique qui demeure dominante aujourd hui porte sur le fait que les l ments agr g s entrant dans cette analyse n ont en eux m mes aucune existence en dehors des calculs men s par les conomistes Le niveau des prix par exemple est une moyenne statistique arr t e un instant t d une s lection de prix affect s de coefficients Mais les individus ne sont jamais confront s sur le march un quelconque niveau des prix Ce qu ils ont appr hender est une gamme de prix d termin s repr sentant les ratios d change entre la monnaie et chacun des autres biens ou services Toute variation mesur e dans le niveau des prix ne peut tre qu une moyenne tablie ex post partir d une s rie de variations dans les prix individuels Les facteurs causaux ayant entra n les changements dans les d cisions des agents auront t des alt rations dans des ratios d change individuels et sp cifiques entre la monnaie et divers biens et non un niveau des prix statistique tabli par un analyste conomique a posteriori lorsque les changements dans les prix individuels auront d j exerc ou seront toujo
345. int Quand le volume de la monnaie est augment ceux entre les mains desquels la nouvelle monnaie additionnelle passe en premier sont capables avec leur revenu accru de continuer payer les anciens prix du march pour les biens et services c est dire des prix tablis sans encore prendre en compte la nouvelle quantit de monnaie Dans ce cas l accroissement du revenu mon taire quivaut une augmentation du revenu r el et peut m me parfois conduire une augmentation du capital Inversement ceux dont les revenus sont les derniers tre augment s sont d savantag s en raison du fait qu ils sont oblig s de payer une grande partie des biens et des services qu ils ach tent des prix tablis en tenant compte de la nouvelle quantit de monnaie c est dire avant que leurs revenus n aient augment en cons quence Ce processus tait clairement visible dans tous les pays au cours de la p riode inflationniste de la guerre et de l apr s guerre Mais il prend le plus d importance dans le domaine des relations conomiques internationales Cairnes a fait un r cit admirable de son d roulement dans ses Essays in Political Economy o il retrace les effets des d couvertes d or et de la d pr ciation progressive qu elles ont entra n e Une tude des cons quences sociales des changements du pouvoir d achat ne peut pas se r duire un examen de leurs effets sur l endettement Les effets de d calage
346. ion quels que soient l poque le lieu et les conditions culturelles o elle a lieu Quoi que fassent les conomistes soutenant l historicisme ou l institutionnalisme qu ils conseillent leur propre gouvernement ou ceux des pays trangers arri r s cela est contradictoire S il n existe pas de loi universelle d crivant les effets n cessaires de certaines mani res d agir rien ne peut tre pr dit et aucune mesure destin e donner le moindre r sultat ne peut tre recommand e ou rejet e Il en va de m me pour les auteurs qui tout en rejetant l id e qu il y ait des lois conomiques valant pour tous les temps partout et pour tous les peuples supposent que chaque p riode de l histoire a ses propres lois conomiques qui devraient tre d couvertes a posteriori par l tude de l histoire de la p riode concern e Ces auteurs peuvent nous dire qu ils ont r ussi d couvrir les lois gouvernant les v nements jusqu hier Mais du point de vue de leur propre doctrine pist mologique ils n ont pas le droit de supposer que ces m mes lois d termineront ce qui se passera demain Tout ce qu ils ont le droit d affirmer est ceci l exp rience du pass montre que a entra n B mais nous ne savons pas si demain n entra nera pas d autres effets que B Une autre variante du rejet de l conomie est la doctrine des tendances Ses partisans supposent joyeusement que les tendance
347. ion plus juste de la richesse et des revenus En laissant de c t le fait de savoir si ces politiques sont oui ou non b n fiques pour les nations conomiquement avanc es il faut souligner qu elles n ont videmment aucun sens quand elles sont appliqu es dans des nations conomiquement attard es L o il y a tr s peu distribuer une politique de redistribution soi disant plus juste ne sert rien du tout IV Lors de la seconde moiti du XIX si cle les patriotes les plus perspicaces des nations sous d velopp es commenc rent comparer la situation peu satisfaisante de leurs propres pays la prosp rit de l Occident Ils ne pouvaient s emp cher d observer qu Europ ens et Am ricains avaient bien mieux r ussi que leurs propres peuples combattre la p nurie et la famine Rendre leurs propres peuples aussi prosp res que ceux de l Occident devint leur but premier Ils envoy rent donc l lite de leur jeunesse dans les universit s d Europe et d Am rique pour y tudier l conomie et apprendre ainsi le secret de la hausse du niveau de vie Des Hindous des Chinois des Africains et des membres d autres nations en retard remplissaient les salles de cours coutant avidement les mots des fameux professeurs anglais am ricains et allemands Voil ce que ces professeurs Marxistes Fabiens Vebleniens socialistes de la Chaire partisans du gouvernement omnipotent et de la planification int
348. iquement v rifi e La th orie conomique est une science aprioriste selon Mises parce que la logique de l action et ses pr suppos s les cat gories fins et moyens co ts et b n fices etc sont n cessairement ant rieures dans l ordre de la pens e au choix de toute fin concr te ou l application de tout moyen concret et donc l analyse de toute chose comme tant une fin ou un moyen La th orie conomique doit galement tre tenue pour vraie empiriquement puisque la logique m me de la pens e humaine s oppose ce que l on con oive une action humaine consciente qui n op rerait pas au moyen de ces cat gories de sorte que la th orie conomique refl te les qualit s essentielles de tout comportement humain S1 les cat gories de l action humaine peuvent servir de syst me de classement permettant au scientifique en science sociale et l conomiste d ordonner et de rendre intelligible la complexit du monde social ces cat gories restent d une nature purement g n rique en ce sens qu elles ne fournissent aucune information sp cifique concernant les fins et les moyens effectivement choisis par les individus ou les r sultats concrets qui pourraient r sulter d une s rie d actions Ainsi l lasticit de chaque type d offre et de demande et la vitesse d ajustement sp cifique chaque genre de prix de production et de pr vision d pendront de circ
349. is des moyens choisis pour y parvenir Elle ne s int resse qu la question de savoir si les moyens retenus sont ou non adapt s pour atteindre les buts recherch s L norme quantit de litt rature anti conomique publi e au cours des cent cinquante derni res ann es ne tourne qu autour d un argument Ses auteurs r p tent sans cesse que l homme tel qu il est et agit ne poursuit pas seulement des r jouissances mat rielles mais galement d autres buts sup rieurs ou plus nobles ou id aux De ce point de vue la soi disant cole historique attaqua ce qu elle appelait l absolutisme de la doctrine conomique et pr conisa une approche relativiste Le th me de ce papier n est pas de chercher savoir si les conomistes de l cole classique et leurs pigones taient r ellement coupables d avoir n glig d accorder suffisamment d attention aux pr occupations non mat rialistes de l homme Mais il faut souligner que toutes les objections lev es par l cole historique par exemple par Knies dans son fameux livre sont inutiles et ne valent pas en ce qui concerne les enseignements de l conomie moderne Il est habituel dans la litt rature politique allemande de faire une distinction entre une ancienne cole historique et une jeune cole historique Parmi les champions de l ancienne cole on peut citer Roscher Bruno Hildebrand et Knies La jeune cole est constitu e des partisans d
350. isante dans les conditions r gnant au XX si cle Seule la r ponse cette seconde question est importante si nous devons juger des propositions d limination des changements cycliques que ce soit par une r duction des relations internationales de l conomie nationale ou par une expansion internationale du cr dit comme le permettent les accords de Bretton Woods La gloire de la th orie mon taire du cycle conomique est de nous fournir une r ponse satisfaisante ces graves probl mes ainsi qu certains autres Je ne souhaite pas vous r clamer davantage de votre temps et voudrais seulement ajouter quelques remarques sur le traitement du probl me par certains jeunes conomistes Je ne suis pas moi m me responsable du terme de monnaie neutre J ai d velopp une th orie des modifications du pouvoir d achat et de ses cons quences sociales J ai d montr que la 5 Les accords de Bretton Woods de 1945 mirent en place un talon or international qui d finissait la valeur du dollar 1 35 me d une once d or Note de l dition am ricaine monnaie se comporte comme un agent dynamique et que l hypoth se de changements du pouvoir d achat inversement proportionnels aux changements dans la relation entre l offre et la demande de monnaie est erron e Le terme de monnaie neutre a t imagin par des auteurs plus r cents 2 Je ne souhaite pas tudier la question de savoir s il s est ag
351. ise En 1966 fut institu un plan accordant l autonomie 43 entreprises diff rentes dans diverses industries Le r sultat fut une augmentation de la productivit et du revenu des travailleurs conduisant une plus grande pargne individuelle et davantage de biens exportables Socialism The Grand Delusion dit par Brian Crozier et Arthur Seldon New York Universe Books 1986 pp 138 39 Ce plan fut un succ s embarrassant pour les avocats du socialisme d tat Note de l dition am ricaine m thodes de r mun ration des directeurs des superviseurs et des chefs d quipe Les salaires de ces personnes devraient par cons quence tre d cern s de fa on ce qu ils aient un int r t p cuniaire produire des articles jug s satisfaisants par les consommateurs C est une grave erreur d utiliser une quelconque r f rence au concept de profit en traitant de cette question ou de d clarer que la m thode de paiement propos e pourrait vouloir dire quelque chose comme un partage des profits une participation aux b n fices Il n y a pas de place dans un syst me socialiste pour la constitution ou le calcul d une grandeur que l on pourrait appeler profit ou perte L objet de la production est d utiliser les facteurs de production mat riels et humains disponibles en vue de la plus grande satisfaction possible de besoins futurs pour lesquels il ne peut y avoir aucune connaissance cert
352. isme tait condamn d s le d but car il tait compl tement englu dans le sophisme du r alisme conceptuel 1 e le raisonnement consistant attribuer des grandeurs statistiques des propri t s et des qualit s ind pendantes de leurs constituants Comme l a soulign un autre conomiste autrichien proche de Mises F A Hayek l adoption d une telle approche macro conomique a constitu une entrave significative au d veloppement des th ories de la monnaie et du cycle mon taire En effet c est la th orie conomique elle m me qui est mise au rebut lorsque l on essaie d tablir des relations causales directes entre la quantit totale de monnaie le niveau g n ral des prix et le montant total de la production En effet aucune des ces grandeurs en tant que telle n exerce d influence sur les d cisions des individus alors que c est sur le postulat de la connaissance des d cisions des individus que sont fond es la plupart des propositions de la th orie conomique C est cette m thode individualiste que nous devons tout ce que nous savons des ph nom nes conomiques Par cons quent si la th orie mon taire s obstine essayer d tablir des relations causales entre des agr gats et des moyennes g n rales elle ne pourra que rester l cart du d veloppement des autres branches de la science conomique En effet ni les agr gats ni les moyennes ne s
353. isme Aujourd hui tous les habitants des pays socialistes savent que cette critique tait pleinement justifi e Tous leurs projets visant am liorer la qualit et accro tre la quantit des biens et des services conomiques tournent autour de ce probl me Tous ont pour but malheureusement en vain de d couvrir un sch ma qui pourrait int resser les membres d un syst me socialiste l effet de leur propre contribution l effort collectif Que les socialistes reconnaissent ce point et qu ils soient anxieux de trouver une solution constitue d j une r futation spectaculaire de deux des arguments avanc s avec le plus d empressement en faveur du socialisme D une part les socialistes affirmaient que dans une conomie de march les salari s ne cherchaient pas am liorer la production de leur propre travail Ils s attendaient ce que le socialisme apport t des am liorations sans pr c dent aux contributions des travailleurs chacun y tant incit par la connaissance de ne point travailler pour un exploiteur mais pour ses propres int r ts Par ailleurs les socialistes calomniaient la recherche du profit la d crivant comme l institution la plus pernicieuse et la plus socialement nuisible et se laissaient aller des r veries sur les bienfaits de ce qu ils appelaient la substitution de la production pour l usage la production pour le profit Un aveu tout aussi important de l
354. it l Histoire dans les cinquante derni res ann es Les masses des nations civilis es et industrialis es de l Occident furent facilement amen es par des agitateurs fanatiques accepter des doctrines anticapitalistes et voter en faveur de partis visant soumettre les activit s conomiques aux ordres des autorit s Dans les pays civilis s se situant de ce c t du Rideau de fer la masse des lecteurs et les membres du gouvernement sympathisent pleinement avec les principes socialistes et on ne tol re presque aucune critique des id es socialistes dans les tablissements d ducation et dans la presse Mais il reste le fait ind niable de l irr m diable insuffisance des m thodes de travail socialistes sans m me parler de l impossibilit absolue de tout type de calcul conomique dans un syst me socialiste englobant le monde entier La gestion publique de n importe quelle entreprise ou firme conduit in vitablement l chec financier et un service de mauvaise qualit L inefficacit de la gestion bureaucratique des affaires est proverbiale La seule pens e d une extension de la gestion publique dans l industrie fait fr mir m me les politiciens socialistes les plus sectaires 105 Sidney Webb dans Fabian Essays in socialism publi pour la premi re fois en 1889 New York Humboldt 1891 p 4 16 Cf G M Trevelyan Shortened History of England Londres Longmans 1942 p 510 107 Elmer Roberts
355. it soit une perte Comme dans un syst me socialiste seule la soci t investit seule celle ci peut faire un profit ou subir des pertes Mais dans un syst me socialiste les facteurs mat riels de production sont des res extra commercium des biens extra conomiques Cela veut dire qu ils ne peuvent tre ni achet s ni vendus et qu aucun prix ne peut tre d termin pour eux Il est par cons quent impossible de savoir si une activit de production donn e aboutit une perte ou un profit La grandeur du capitalisme tient pr cis ment au fait qu il tend placer la direction de la production entre les mains des entrepreneurs qui ont le mieux r ussi r pondre aux demandes des consommateurs Dans une conomie planifi e il manque un processus de s lection int gr de ce genre Il y importe peu que les autorit s planificatrices se trompent ou non Les consommateurs doivent prendre ce que les autorit s leurs donnent Les erreurs commises par l autorit planificatrice n apparaissent pas parce qu il n y a aucune m thode permettant de les d couvrir Dans une conomie de march l aspect critique du profit d montre qu aux yeux des consommateurs un entrepreneur a mieux servi ces derniers que les autres Pertes et profits sont ainsi le r sultat d une comparaison et d une estimation des performances des diff rents fournisseurs Dans le syst me socialiste il n y a rien qui puisse permettre de comparer les bie
356. it son d veloppement et son expansion actuelle quels qu ils puissent tre des exemptions fiscales un cr dit public bon march et d autres privil ges En affirmant avec v h mence que l abolition de ces privil ges reviendrait supprimer les coop ratives leurs porte parole avouent qu ils consid rent eux m mes ces privil ges comme un l ment indispensable la survie du coop ratisme Le monde des affaires n est pas une fin en soi Il existe et fonctionne pour le b n fice du public La seule justification de l exploitation d une affaire r side dans le fait qu un nombre suffisant de gens se fournissent volontairement aupr s d elle Si les gens n ach tent pas d eux m mes dans un magasin il n est certainement pas du r le du gouvernement que de le favoriser aux d pens du revenu de la population et d y amener ainsi comme clients des gens qui d sirent partager les b n fices de ces faveurs Une entreprise commerciale qui doit sa survie aux pressions politiques et non au soutien volontaire du public qui ach te est parasitaire Sa pr servation conduit un gaspillage de travail et de facteurs mat riels de production elle r duit la somme totale de biens disponibles la consommation elle est perverse du point de vue du bien tre commun Le type coop ratif d organisation commerciale ne peut justifier son existence qu en renon ant aux privil ges dont il jouit aujourd hui Ce n est que dan
357. itres garantis par la propri t terrienne Plus tard les titres sur l tat et autres cr atures du droit public furent ajout s aux titres garantis On pensait que l tat aurait une existence ternelle et on accordait une foi inconditionnelle sa promesse de payer Les bons du gouvernement apparurent par cons quent comme un moyen de mettre sa richesse et ses revenus l abri des incertitudes de la vie en les pla ant dans la sph re de l ternit Nous n avons pas perdre davantage de temps sur l erreur de cette id e Il suffit d indiquer que m me les tats peuvent tomber et que les tats r pudient leurs dettes Contrairement l opinion dominante il n existe dans l ordre social capitaliste aucune richesse qui produise un rendement automatique Afin de tirer un revenu de la propri t des moyens de production cette propri t doit tre employ e dans une entreprise succ s ou pr t e un entrepreneur prometteur Mais pour les entrepreneurs le succ s n est jamais certain Il peut arriver qu une firme d cline et que le capital investi s vanouisse en partie ou en totalit Le capitaliste qui n est pas lui m me un entrepreneur mais ne fait que pr ter aux entrepreneurs est moins expos au danger de la perte que l entrepreneur mais m me lui court le risque que les pertes de l entrepreneur soient si grandes que ce dernier devienne incapable de rembourser le capital emprunt
358. ive Quant savoir cependant si une attaque par surprise aurait plus de succ s dans une guerre venir qu elle n en a eu dans les derni res guerres le point est des plus douteux Une attaque foudroyante a fondu sur la Saxe en 1756 et sur la Belgique en 1914 mais elle n a pu ni dans un cas ni dans l autre d cider de l issue de la lutte ni terminer la guerre au contraire elle n a fait que mettre le feu aux poudres Il n y a aucune raison de croire que les choses se passeraient de fa on diff rente dans l hypoth se d une nouvelle guerre mondiale D autre part dans une guerre o l agresseur met tous ses atouts dans une attaque qui doit amener un succ s rapide la sup riorit d quipement et d armement joue un plus grand r le que dans tout autre Pour le succ s d un tel projet l inf riorit de l armement qui provient de l emploi de succ dan s peut avoir des cons quences fatales Au point de vue militaire la substitution de succ dan s aux mati res premi res convenables semble donc constituer un inconv nient tous gards Lorsque les puissances de l Europe centrale partirent en guerre en 1914 sans s tre assur des possibilit s de ravitaillement en mati res premi res trang res elles pouvaient compter sur les stocks consid rables de ces marchandises que d tenaient normalement le commerce et l industrie Ces stocks taient suffisants pour les deux premi res ann es de guerre O
359. jourd hui il n est pas n cessaire de parler de cette th orie Pour la th orie subjectiviste moderne de la valeur la question a t tranch e depuis longtemps Personne ne d fendrait plus ouvertement un concept selon lequel la totalit ou une partie de la th orie de la valeur et des prix serait bas e sur une valeur d change intrins que c est dire ind pendante des jugements de valeur des agents Une fois cela admis on a d j adopt le principe fondamental de la th orie subjectiviste de la valeur c est dire de la th orie de l utilit marginale Pour les conomistes pr scientifiques les pr d cesseurs des Physiocrates et des conomistes classiques c tait un important probl me que d int grer la th orie de la valeur de la monnaie et celle de la valeur des autres biens Victime d un pr jug grossi rement mat rialiste ils voyaient la source de la valeur dans l utilit objective des biens De ce point de vue il est vident que le pain qui peut encore nourrir et les v tements qui peuvent prot ger du froid auront de la valeur Mais d o la monnaie tire t elle sa valeur elle qui ne peut nourrir ou tenir au chaud personne Certains r pondaient que sa valeur provenait d une convention et d autres affirmaient que la valeur de la monnaie tait imaginaire L erreur de cette analyse fut rapidement d couverte John Law l a expliqu e tr s succinctement Si toute l
360. l conomie devrait essayer de les r futer par le raisonnement discursif et non par l insulte par les insinuations et en en appelant des normes arbitraires pr tendument thiques IV La place de la monnaie parmi les biens conomiques Publi pour la premi re fois dans Die Wirtschaftstheorie der Gegenwart tome 2 dit par Hans Mayer Frank A Fetter et Richard Reisch Vienne Julius Springer 1932 Karl Knies recommandait de remplacer la traditionnelle division des biens conomiques en biens de consommation et en biens de production par une division tripartite biens de production biens de consommation et moyens d change Les questions de terminologie de ce type ne devraient toutefois tre tranch es que sur la base de leur utilit favoriser le travail scientifique les d finitions les concepts et la taxonomie des ph nom nes doivent prouver leur utilit au travers des r sultats de la recherche qui en fait usage Lorsque l on applique ces crit res la classification et la terminologie sugg r es par Knies il appara t qu elles sont extr mement appropri es Il n y a en r alit pas de th orie de la catallaxie qui ne les utilise pas La th orie de la valeur de la monnaie fait toujours l objet d un traitement sp cial et distinct quand il s agit d expliquer la formation des prix des biens de production comme ceux des biens de consommation bien qu elle fasse l vidence partie d une
361. l implication ou de la d duction Ils ne peuvent saisir que les propositions simples du calcul la voie vers les math matiques leur est bloqu e Il est inutile d essayer de les familiariser avec des probl mes pineux et avec les th ories imagin es pour les r soudre Ils simplifient et compl tent d une fa on maladroite ce qu ils entendent ou lisent Ils d forment et d naturent les propositions et les conclusions Ils transforment toute th orie et toute doctrine afin de l adapter leur niveau d intelligence Le catholicisme a une signification diff rente pour le cardinal Newman et pour les foules de gens na fs La th orie darwinienne de l volution est autre chose que sa version populaire selon laquelle l homme descendrait du singe La psychanalyse freudienne ne s identifie pas au pansexualisme sa variante pour les masses Le m me dualisme peut tre constat pour toutes les doctrines sociales conomiques et politiques Toutes les doctrines sont enseign es et accept es au moins de deux fa ons diff rentes voire contradictoires Un gouffre infranchissable s pare l enseignement sot rique de l enseignement exot rique Comme l tude des doctrines n est pas un but en soi elle doit pr ter moins d attention aux doctrines populaires qu aux doctrines des auteurs philosophiques et leurs livres Bien entendu les doctrines populaires d coulent des th ories logiquement labor es et pur es des scie
362. l incomparable efficacit de l conomie de march sont dues au fait que toutes les actions conomiques peuvent tre calcul es Ceci veut dire qu il est possible de se figurer quels sont les co ts de chaque action ce quoi il faudra renoncer afin d obtenir la chose dont nous essayons de d terminer les co ts en termes mon taires Il y a aussi beaucoup d actions qui co tent plus que les choses simples qui ont un prix sur le march Mais ces choses sont des objets dont la valeur est d termin e directement par ceux qui en jouissent Si une municipalit envisage un projet qui en dehors de ses co ts mon taires n cessite de d molir un symbole historique elle peut tenir enti rement compte de sa port e motionnelle en lui attribuant une valeur mon taire donn e Le calcul conomique est la force vitale qui anime toute manifestation de l action et de la coop ration humaines dans les domaines habituellement qualifi s d conomiques Il constitue le triomphe de l esprit humain l outil intellectuel et chr matistique qui permet l homme de cr er tout ce qui l ve sa vie au dessus de celles des brutes Telle que nous nous en souvenons l histoire des activit s conomiques et des r alisations techniques n enregistre que les innovations et les changements radicaux les tournants de l volution intellectuelle de l humanit Elle se r f re par exemple l adoption de la machine vapeur et
363. la prax ologie n a pas mettre en doute les fins ultimes mais doit seulement tudier les moyens utilis s pour parvenir certaines fins C est une science des moyens pas des fins tudier si un moyen concret convient pour parvenir en se conformant aux lois de la nature des fins donn es rel ve du champ du savoir faire pratique c est le r le des diverses branches de la technologie La prax ologie ne traite pas de probl mes techniques mais des concepts de choix et d action en tant que tels des l ments purs que repr sentent le fait de se fixer des buts et celui d utiliser des moyens La prax ologie n est pas bas e sur la psychologie et ne fait pas partie de la psychologie C est une grosse erreur de qualifier la th orie moderne de la valeur de th orie psychologique et ce fut une confusion de la rattacher la loi de la psychophysique de Weber Fechner La prax ologie traite du choix et de l action ainsi que de leur r sultat La psychologie traite des processus internes qui d terminent les divers choix concrets On peut mettre de c t la question de savoir si la psychologie peut parvenir expliquer pourquoi un homme dans un cas concret a pr f r rouge bleu ou du pain une chanson En tout cas une telle explication n a rien voir avec une branche de la connaissance pour laquelle les choix concrets sont des donn es ne n cessitant aucune explication ou analyse Ce n est pas ce que choisit
364. la doctrine actuelle de l intrusion du gouvernement dans les affaires conomiques Dans tous les pays il se trouve de puissants groupes de pression qui s opposent toute remise en cause de leurs privil ges acquis Je n ai pas le moins du monde exag r les cons quences n fastes du nationalisme conomique Au contraire J ai essay de ne pas parler du d licat probl me des barri res 74 Trait renon ant la guerre en tant qu instrument de politique nationale et accord par les membres signataires de ne pas chercher r gler un conflit en dehors des moyens pacifiques Il y avait des exceptions destin es permettre l usage de l action militaire en cas d autod fense et pour faire respecter les obligations d un trait Le trait ne pr voyait pas de sanctions en cas de rupture de l accord de sorte que les 63 nations l ayant sign le 24 juillet 1929 le consid raient comme une un document formel Note de l dition am ricaine l immigration Je suis suffisamment optimiste pour croire que ces seules barri res n emp cheraient pas les tentatives de coop ration internationale Mais le protectionnisme les emp che Et le protectionnisme est indispensable si le gouvernement intervient dans les affaires conomiques Je ne me r f re pas au probl me de nations bellicistes comme l Allemagne le Japon et l Italie Quelles que puissent tre leurs aspirations elles ne pourraient jamais se lancer dans une n
365. la politique allemande est une erreur Le seul secret de la politique allemande tait le manque total de familiarit de l Allemagne avec la th orie conomique Ainsi Herr Havenstein gouverneur de la Reichsbank croyait sinc rement que l mission continuelle de nouveaux billets n avait rien voir avec la hausse du prix des biens des salaires et des devises trang res Il attribuait cette hausse aux machinations des sp culateurs et des profiteurs et aux intrigues de la part des ennemis de l int rieur et de l ext rieur C tait l en fait la croyance g n rale Personne ne pouvait s aventurer s y opposer sans courir le risque d tre d nonc la fois comme tra tre son pays et comme un d fenseur des profits excessifs Aux yeux du public et des dirigeants la seule raison pour laquelle la situation mon taire n tait pas en bonne sant tait la regrettable cl mence du gouvernement propos des profits excessifs Pour restaurer une bonne monnaie la seule chose n cessaire semblait tre de supprimer nergiquement les objectifs go stes d individus antipatriotiques Il serait tr s int ressant de montrer que cette attitude tait la cons quence in vitable de tout le syst me de philosophie conomique et sociale enseign par l cole de Schmoller D apr s la perspective tatiste de cette cole la puissance le pouvoir Macht constitue le facteur d cisif de la vie sociale Que m me l
366. lant bas co ts pr server un gaspillage particuli rement inutile et l vidence nuisible des facteurs de production rares Ce inefficace choy par le gouvernement afin de lui permettre de faire concurrence B c est la coop rative en tant qu elle b n ficie d exemptions fiscales et d autres faveurs gouvernementales Il ne sert rien que les amis du coop ratisme essaient de justifier ces privil ges fiscaux en ayant recours des arguments m taphysiques La simple v rit est la suivante le gouvernement intervient pour permettre aux coop ratives de r sister la concurrence des entreprises priv es concurrence laquelle elles ne pourraient de l aveu de tous r sister sans aides Les p res de l id e coop rative et les fondateurs des premi res coop ratives croyaient tort qu elles pourraient rendre service au public des co ts plus faibles que ceux de l entreprise priv e Toutefois un si cle d exp riences coop ratives a d moli cette hypoth se en montrant qu elle est pure illusion Les coop ratives n ont pas r sist l preuve du temps L o elles prosp rent et dans la mesure o elles prosp rent elles doivent leur existence aux divers privil ges octroy s par le gouvernement en particulier aux exemptions fiscales et au cr dit bon march accord par le gouvernement Ces privil ges sont d autant plus grands pour les coop ratives et nuisent d autant plus l e
367. lasses ais es Ce nouveau principe n avait pas t invent par des politiciens ou des chefs d tat pendant longtemps il ne fut pas remarqu par les membres de l aristocratie de la petite noblesse des patriciens urbains Ce fut pourtant le tout d but d un ge nouveau et meilleur pour les hommes quand certains dans l Angleterre hanovrienne commenc rent importer du coton depuis les colonies am ricaines certains se charg rent de la transformation en biens de coton pour des consommateurs faible revenu alors que d autres exportaient ces m mes biens vers les ports de la Baltique pour les changer contre du bl qui en Angleterre apaisait la faim de pauvres affam s Le trait caract ristique du capitalisme r side dans la d pendance inconditionnelle des changistes envers le march ce qui veut dire envers la satisfaction la plus grande possible et au meilleur prix des demandes les plus urgentes des consommateurs Pour chaque type de production le travail humain est n cessaire comme facteur de production Mais le travail en tant que tel aussi bien et consciencieusement r alis que possible n est rien d autre qu une perte de temps de mati re et d effort humain s il n est pas employ pour la production de biens et de services qui lorsqu ils sont pr ts tre consomm s satisfont au mieux et au meilleur prix les demandes les plus pressantes du public Le march est le prototype de ce qu on app
368. le d arriver ces fins ils proposent l expropriation radicale de tous les facteurs mat riels de production et la conduite de toutes les activit s de production par la soci t c est dire par l appareil social de coercition et de contrainte plus commun ment appel gouvernement ou tat Les partisans de ce programme socialiste ou communiste rejettent le syst me conomique capitaliste pour de nombreuses raisons Leur critique souligne le pr tendu fait selon lequel ce syst me n est pas seulement injuste mais galement intrins quement inefficace et est donc la cause ultime de toute la mis re et la pauvret dont souffre le genre humain Une fois que la mauvaise institution de la propri t priv e des facteurs de production aura t remplac e par la propri t publique les conditions humaines deviendront merveilleuses Chacun recevra ce dont il a besoin Tout ce qui s pare l humanit de cet tat parfait sur terre r side dans l injustice de la distribution des richesses Le vice essentiel de cette fa on de traiter des probl mes fondamentaux du bien tre mat riel et spirituel des hommes peut se voir dans sa pr occupation vis vis du concept de distribution Tel que l envisagent ces auteurs et ces doctrinaires le probl me socio conomique consiste donner chacun son d sa part quitable de ce que Dieu ou la nature a donn tous les hommes Ils ne voient pas que la pauvret est la condition ini
369. le menace pour l ind pendance politique am ricaine Les nationalistes allemands ont toujours soulign que le but ultime de leurs ambitions tait la conqu te d un vaste domaine colonial sur le continent am ricain L auteur de ces lignes n est pas familier de la langue japonaise et ne sait pas si les conomistes et publicistes japonais furent aussi directs dans leurs d clarations crites Mais il sait d apr s des conversations avec de nombreux professeurs et tudiants japonais que ceux ci consid raient que leurs principaux ennemis taient les Am ricains et non les Chinois Par gard pour ses propres int r ts vitaux l Am rique ne peut pas rester neutre vis vis des affaires du monde et ne peut pas vivre dans l isolement politique Il faut comprendre que tout conflit international impliquera galement t t ou tard l Am rique et qu elle doit avoir pour pr occupation principale de mettre en place un ordre d apr s guerre qui permettra la paix de perdurer Divers plans ont t propos s pour un tel projet de paix durable Personne ne peut pr dire aujourd hui lequel sera mis en uvre Toutes ces propositions n cessitent toutefois obligatoirement une coop ration troite et permanente entre toutes les nations ou au moins l int rieur d un groupe de nations celles qui sont unies aujourd hui dans la guerre Si les conflits ne sont pas limin s il ne peut tre question d alliance politique durable A
370. leurs niveaux de salaires lev s face la tendance l galisation des taux de salaire tendance inh rente un syst me permettant la libre circulation de la main d uvre d un pays un autre Ils essaient de sauvegarder le succ s court terme de politiques en faveur du travail en barrant l acc s des articles produits l tranger au march int rieur de leurs propres pays Ils cr ent ainsi les tensions qui doivent conduire une guerre lorsque les victimes d une telle politique estiment pouvoir liminer par la violence les mesures des gouvernements trangers qui nuisent leur bien tre Notre poque est pleine de s rieux conflits d int r ts entre les groupes conomiques Mais ces conflits ne sont pas inh rents au fonctionnement d une conomie capitaliste libre de toute entrave Ils sont le r sultat n cessaire des politiques gouvernementales intervenant dans le fonctionnement du march Ce ne sont pas des conflits entre des classes marxistes Ils r sultent de ce que l humanit est revenue aux privil ges de groupe et donc un nouveau syst me de castes Dans une soci t capitaliste la classe poss dante est constitu e des gens qui ont r ussi satisfaire les besoins des consommateurs et de leurs h ritiers Toutefois le m rite et le succ s pass s ne leur donne qu un avantage temporaire et sans cesse contest par d autres personnes Non seulement ils doivent sans arr t se faire con
371. lever les salaires de leurs citoyens mais elles ne le font qu aux d pens des citoyens d autres nations Le heurt des int r ts conomiques internationaux en est la cons quence Il n existe pas de conflits graves concernant les mati res premi res ou les colonies dans un monde de paix et de commerce pacifique o chacun a le droit d acheter aux m mes conditions que tout le monde Mais il y a conflit lorsque les citoyens de quelques pays d Europe et d Asie sont emp ch s d aller dans les pays o ils pourraient gagner davantage que dans le leur Le niveau de vie lev des tats Unis et des dominions britanniques trouve son corollaire dans le niveau de vie bas des pays de l est du centre et du sud de l Europe de l Inde de la Chine et du Japon Les citoyens des tats Unis et des dominions britanniques d fendent leur niveau de vie lev en fermant leurs portes aux arrivants Il s ensuit qu l int rieur de leurs fronti res des millions d hectares sont en friche alors qu il faut cultiver dans d autres pays une terre bien moins fertile On ne saurait dresser un tableau de la situation actuelle conomique et politique du monde sans faire ressortir cette anomalie Il y a trois raison qui expliquent pourquoi ce probl me d importance vitale est n glig par tout le monde dans les discussions politiques actuelles En premier lieu nos id es conomiques et politiques sont fauss es par la doctrine marxiste
372. libre le mobile principal de cette politique protectionniste tait dans beaucoup de pays europ ens le d sir de rendre l migration inutile Les conditions de la production industrielle taient tous gards plus favorables en Europe centrale et occidentale que dans les Balkans par exemple Sous un r gime de laisser faire exc dent de population de ces nations qui ne pouvait trouver du travail dans la production agricole devait migrer en Europe centrale et occidentale et au Nouveau Monde Lorsque les gouvernements de ces nations de l Europe orientale ont encourag la production industrielle en usant d un protectionnisme strict c est qu ils d siraient mettre un frein l migration qui selon eux portait pr judice la grandeur et la puissance politique et militaire de l tat Ils craignaient qu la longue les migrants ne perdissent l tranger leur attachement la m re patrie ses habitudes sa langue et sa civilisation La protection de la production industrielle tait une politique de conservation nationale et raciale Elle avait pour but d loigner les citoyens du pays du creuset de l Europe occidentale des tats Unis et des autres nations am ricaines Aujourd hui cette id e a perdu sa valeur L immigration n est plus libre les exc dents de population sont sans exutoire car il n existe presque plus de pays o il soit possible d immigrer Avant la guerre l argument
373. lig de tenir compte Les conditions dans lesquelles se trouvent d autres nations ne sont pas tr s diff rentes bien que pour aucune d entre elles la situation g ographique ne soit aussi d favorable que pour la Suisse La tendance l autarcie r sulte dans ces cas aussi de l esprit de guerre qui maintenant infecte le monde La menace de guerres futures met en danger le maintien de la division internationale du travail et chaque gouvernement f t ce le plus pacifique et le plus international d esprit doit se pr munir contre cette ventualit 4 L argument des salaires L un des effets de la division internationale du travail est de cr er l interd pendance des salaires dans tout le monde Dans un r gime o la mobilit de la main d uvre du capital et des marchandises sur toute la surface du globe serait totale il devrait y avoir une tendance l galisation aussi bien du taux des b n fices que du taux des salaires pour un travail de m me esp ce Le capital et le travail devraient passer des r gions o les conditions naturelles de la production sont moins favorables dans les r gions o elles le sont plus jusqu r alisation de cette galit Dans le r gime actuel toutefois il existe des barri res qui s opposent tr s efficacement au transfert soit du capital soit de la main d uvre d un pays dans un autre d o des diff rences consid rables dans le taux des b n fices et le ni
374. lini qui d fendait la violence la brutalit et la cruaut Il y avait enfin les professeurs allemands qui affirmaient que la chose la plus d sirable pour une nation tait d tre toujours en guerre Telle est la dure r alit Les guerres mondiales ne sont toutefois pas men es afin de se conformer aux enseignements de ces auteurs distingu s La Trahison des clercs la trahison des intellectuels pour reprendre l expression par laquelle le Fran ais Julien Benda avait stigmatis cette attitude de nombreux auteurs est un ph nom ne historique d plorable Mais elle n est pas responsable des terribles v nements de notre temps Elle n a pas entra n les conflits qui sont la cause de ces guerres De nombreuses personnes confondent chauvinisme et nationalisme et consid rent le chauvinisme comme la cause principale du choc des nations Le chauvinisme consiste surestimer de mani re pr tentieuse les qualit s et r alisations de sa propre nation et d nigrer tous les autres peuples Il s agit d une disposition d esprit qui ne se manifeste gu re plus chez les philistins l esprit troit que la vanit et l arrogance personnelles Ce n est certainement pas une vertu Mais elle ne conduit pas l action et aux aventures politiques Les Allemands ne se sont pas lanc s dans les conqu tes parce qu ils taient comme le Fran ais Joseph Arthur comte de Gobineau et l Anglais Houston Stewart Chamberlain le leur
375. liste Ils essayaient par cons quent de combattre la menace de la d pr ciation du Reichsmark en contr lant les transactions utilisant des devises 6l Cf p 65 du livre de Graham trang res et en confisquant les avoirs trangers d tenus par des Allemands Ils ne comprenaient pas que la seule garantie contre la chute de la valeur d une monnaie est une politique de restriction inflexible Mais bien que le gouvernement et les professeurs n eussent rien appris les gens eux avaient appris Quand l inflation de guerre survint personne ne comprenait en Allemagne ce qu un changement de la valeur d une monnaie voulait dire L homme d affaires et le travailleur croyaient tous deux qu une augmentation du revenu exprim en marks tait une v ritable hausse de revenu Ils continuaient calculer en marks sans pr ter la moindre attention la chute de la valeur du mark Ils attribuaient la hausse des prix des marchandises la raret des biens due au blocus Quand le gouvernement mettait des billets suppl mentaires ils pouvaient acheter avec eux des biens et payer des salaires parce qu il existait un retard entre le moment de cette mission et la hausse correspondante des prix Le public tait pr t accepter les billets et les conserver parce qu il ne s tait pas encore rendu compte qu ils perdaient constamment de leur pouvoir d achat Ceci continua pendant des ann es Mais quand ils comprirent que le gouvernement
376. listes pour comprendre qu en l absence d une id ologie convenable un projet universel ne peut marcher qu apr s une longue p riode de transition Ils tiennent compte du fait que la mentalit agressive de deux cents cinquante millions d Allemands d Italiens de Japonais de Hongrois de Roumains et de Slovaques ne peut pas changer du jour au lendemain Ils cherchent un exp dient une mesure d urgence pour ainsi dire pour l imm diat Il n est pas de mon intention de faire la publicit d un quelconque rem de Au contraire je suis plut t sceptique quant ces propositions Mais je crois qu il est du devoir de tout homme s rieux et consciencieux de les examiner soigneusement M Clarence Streit a rendu un grand service l humanit m me si l examen de son projet montre qu il est impossible mettre en uvre dans les conditions id ologiques actuelles Il a essay de trouver une issue au dilemme revenir au libre change parfait ou des guerres incessantes L id e de base de M Streit est la suivante afin d viter une nouvelle agression il est n cessaire de rendre permanente et durable la coop ration entre les d mocraties occidentales aujourd hui unies dans la lutte contre l Allemagne et le Japon L alliance militaire et politique actuelle doit tre transform e en une union permanente en un bloc solide qu aucune intrigue trang re ne pourrait d truire Une telle union puissante emp ch
377. lit des int r ts de classe aboutit une lutte de classes sans piti qui conduit in vitablement la victoire de la classe la plus nombreuses et la plus injustement trait e le prol tariat L ge ternel du socialisme na t alors Selon cette doctrine il ne peut y avoir aucune discussion pacifique concernant un quelconque probl me s rieux entre des peuples appartenant des classes diff rentes Ils ne peuvent jamais aboutir un accord Car le r sultat de leurs r flexions sera toujours id ologique c est dire d termin par les int r ts particuliers de leur classe La guerre entre les classes est permanente Elle ne prendra fin qu avec la liquidation radicale de toutes les classes exploiteuses et de leurs sycophantes ces mis rables individus qui trahissent leurs camarades de classe Il y a eu bien longtemps avant Marx des doctrines pr chant la guerre totale menant extinction radicale ou la mise en esclavage du vaincu Il y eut le sinistre aphorisme sans cesse r p t que personne ne peut obtenir un profit sans que d autres subissent des pertes Ce fut pr cis ment le haut fait de la doctrine lib rale classique que d avoir d montr par une cha ne de raisonnement irr futable la solidarit des int r ts bien compris de tous les individus et de toutes les classes quel que soit le crit re utilis pour d finir les appartenances Mais toutes ces tentatives pour offrir u
378. llettr es est si fermement enracin qu aucune exp rience d favorable ne peut l branler Plus les informations sur l tat r el de la situation dans les pays communistes arrivent dans les nations occidentales plus les rangs chaque jour plus nombreux des partisans de la dictature du prol tariat deviennent fanatiques IV Le changement radical qui a jet dans l oubli l id al de libert et qui chante jusqu aux cieux les louanges de la soumission inconditionnelle au plan se refl te dans l alt ration du sens de presque tous les termes utilis s pour d signer les partis politiques et les id ologies Au XIX si cle le mot lib ral qui d coule de libert se r f rait ceux qui aspiraient au gouvernement repr sentatif au r gne du droit et non des hommes et qui cherchaient restreindre le pouvoir du gouvernement la pr servation des rapports pacifiques entre les hommes face toutes les attaques possibles de la part de gangsters du pays ou d ennemis ext rieurs Aujourd hui tre liberal signifie aux tats Unis d fendre le contr le gouvernemental absolu sur toutes les activit s de politique int rieure et en politique ext rieure sympathiser avec toutes les r volutions visant tablir une dictature communiste Il ne reste plus aucun terme pour d signer ceux qui sont en faveur de la pr servation de l conomie de march et de la propri t priv e des facteurs mat riels de production
379. lon eux apportent la prosp rit dans un environnement capitaliste Il existe pourtant une branche de la litt rature chaque jour plus importante qui d peint effront ment l homme ordinaire comme un type inf rieur les livres sur le comportement des consommateurs et sur les pr tendus m faits de la publicit Bien entendu ni leurs auteurs ni le public qui soutient leurs crits ne disent ouvertement ou ne croient qu il s agit de la v ritable signification des faits qu ils rapportent D apr s ce que ces livres nous racontent l Am ricain typique serait constitutionnellement incapable d accomplir les t ches les plus simples de la vie quotidienne d une m nag re Il ou elle n ach terait pas ce qui est n cessaire la gestion convenable des affaires de la famille Avec leur stupidit inn e ils seraient trop facilement persuad s par les ruses et les artifices du monde des affaires d acheter des choses inutiles ou sans valeur Car la principale activit du commerce serait de faire des profits en ne fournissant pas aux clients les biens qu ils d sirent mais en d versant sur eux des marchandises qu ils ne prendraient jamais s ils pouvaient r sister aux artifices psychologiques de Madison Avenue L incurable faiblesse inn e de la volont et de l intelligence de l homme moyen conduirait les acheteurs se conduire comme des b b s Ils sont des proies faciles pour la filouterie des marchands
380. lors que le protectionnisme et plus encore l autarcie engendrent des conflits La Deuxi me Guerre mondiale n a pas t caus e par le seul nazisme L chec de toutes les autres nations riger temps une barri re contre une possible agression eut un r le aussi grand dans la gen se du d sastre que les plans des nazis et des autres puissances de l Axe Si les nazis s taient attendus rencontrer d s le premier jour des hostilit s un front uni et convenablement arm de toutes les nations qui sont aujourd hui alli es pour le combattre il ne se serait jamais aventur attaquer Mais la s curit collective est irr alisable entre des nations se battant prement les unes contre les autres dans la sph re conomique Le nationalisme conomique a divis les nations pacifiques Si les Nations Unies ne r ussissent pas liminer le nationalisme conomique la situation d apr s guerre ne sera pas diff rente de celle qui pr valait dans l entre deux guerres Une troisi me guerre bien plus effroyable sera alors in vitable Chaque nation doit choisir Les tats Unis aussi L alternative est la suivante unit entre les nations pacifiques ou retour au chaos d o sortira un nouveau conflit L unit est cependant incompatible avec le protectionnisme Chaque jour qui passe montre nouveau que la politique de bon voisinage entre les r publiques am ricaines se heurte au nationalisme conomique Comment l
381. m e et ne travaillaient plus dans les usines parce que le contr le gouvernemental de l conomie r duisait la productivit parce que le blocus emp chait les importations en provenance de l tranger et parce que les travailleurs souffraient de malnutrition Il est impossible d tablir par des m thodes autres que le Verstehen quel point ces facteurs et certains autres facteurs importants ont contribu la hausse des prix Les probl mes quantitatifs rel vent d une sph re de l action humaine qui n est pas ouverte une autre solution L historien peut faire la liste de tous les facteurs qui contribuent faire appara tre un certain effet et de tous les facteurs qui s y opposent et peuvent retarder ou att nuer le r sultat final Mais il ne pourra jamais relier les diverses causes aux effets produits d une mani re quantitative Le Verstehen est dans le domaine de l histoire le substitut pour ainsi dire de l analyse quantitative et de la mesure qui sont impossibles pour les actions humaine se situant en dehors du champ de la technologie 16 Emmanuel Grouchy l un des g n raux de Napol on signala trop tard Napol on en raison d une erreur de jugement les mouvements des forces britanniques dans ce qui allait devenir la derni re tentative de l arm e fran aise pour viter la d faite Waterloo Note de l dition am ricaine 7 Gebhard von Bl cher commandait les forces prussiennes qui aid
382. m me de l action humaine Ils savaient tr s bien que l homme n est pas capable d atteindre tout ce qu il veut atteindre Mais ils ne se demandaient pas si les limites du pouvoir d un homme taient enti rement fix es par les lois de la nature et une intervention divine miraculeuse d une part et par le pouvoir sup rieur d hommes plus forts d autre part Comme tout le monde les historiens faisaient eux aussi une distinction entre un comportement compatible avec la loi morale et un comportement la violant Mais comme tout le monde ils taient parfaitement conscients du fait que le non respect des lois de l thique ne conduisait pas n cessairement dans cette vie terrestre l chec dans la qu te des fins poursuivies Quoi qu il puisse arriver au p cheur dans l autre vie et au jour du Jugement Dernier l historien ne pouvait s emp cher de s apercevoir que sur terre le p cheur pouvait parfois s en tirer tr s bien et bien mieux que de nombreux contemporains tr s pieux Des perspectives enti rement nouvelles se sont ouvertes quand les conomistes ont d couvert qu une r gularit pr vaut dans l encha nement et l interd pendance des ph nom nes du march Ce fut le premier pas vers une th orie g n rale de l action humaine de la prax ologie Pour la premi re fois les gens prirent conscience du fait que pour r ussir l action humaine ne devait pas seulement se conformer ce que l on ap
383. m tamorphose des coutumes et des habitudes Ces tudes conduisent n cessairement la d couverte du r le dominant jou par les id es guidant le comportement humain Tout ce que les hommes font r sulte de th ories de doctrines de principes et de mentalit s gouvernant leurs r flexions Rien n est vrai et important dans l histoire humaine en dehors de l esprit Les modifications des syst mes de pens e qui occupent l esprit humain constituent les probl mes essentiels de la recherche historique Les habitudes et les institutions sont le produit de l esprit En tant qu animal l homme doit s adapter aux conditions naturelles r gnant sur terre ou dans la r gion o il vit Mais cette adaptation est l uvre de son cerveau L interpr tation g ographique de l Histoire a oubli de tenir compte de ce point d cisif L environnement ne joue qu au travers de l esprit humain Sur le m me sol o les colons blancs ont d velopp la civilisation am ricaine moderne les aborig nes indiens n avaient m me pas r ussi inventer la roue et la voiture chevaux Les conditions naturelles qui font du ski un moyen de d placement tr s utile taient pr sentes la fois en Scandinavie et dans les Alpes Mais alors que les Scandinaves ont invent le ski les habitants des Alpes ne l ont pas fait Pendant des centaines voire des milliers d ann es ces paysans s enfermaient dans leurs maisons montagnardes durant les long
384. mais connu L histoire de la litt rature conserve les noms et parfois aussi les crits de r veurs sans pouvoir qui prirent plaisir inventer les plans d un paradis sur terre La caract ristique commune de tous ces projets tait que les habitants de cette utopie propos e taient destin s tre soumis de mani re inconditionnelle aux ordres tout d abord de son fondateur et par la suite de ses successeurs Ce que les utopies envisageaient n tait en r alit que des prisons embrassant tout Peut tre peut on trouver comme excuse certains de leurs auteurs le fait qu ils taient des psychopathes L esprit critique qu engendr rent les Lumi res d truisit le prestige de tous les projets utopiques et de ce fait aussi l id e communiste Le r le historique de Karl Marx fut d enseigner une pist mologie la lumi re de laquelle l id e discr dit e pouvait rena tre tout en se mettant l abri de toute tentative de r futation Cette th orie marxiste tient en trois dogmes Tant qu il n y aura pas le socialisme l humanit sera divis e en classes sociales dont les int r ts vitaux sont irr m diablement oppos s les uns aux autres La pens e d un homme est n cessairement toujours d termin e pas son appartenance de classe Ses pens es refl tent les int r ts particuliers de sa classe qui s opposent de mani re i O APA 101 incurable aux int r ts des membres des autres classes Le conf
385. me qui lui conviendrait le mieux lui le censeur C est de ce point de vue que nous devons appr cier les nonc s de l eud monisme de l h donisme et de l utilitarisme Toutes les objections mises l encontre de ces coles sont caduques si l on attache aux mots bonheur douleur plaisir et utilit un sens formel Le bonheur et le plaisir sont ce que les gens consid rent comme tel sont utiles les choses que les gens jugent tre des moyens appropri s pour atteindre les buts poursuivis Le concept d utilit tel qu il a t d velopp par l conomie moderne signifie capacit rendre certains services estim s utiles d un certain point de vue Voil ce que veut dire le subjectivisme axiologique subjectivisme de la th orie de la valeur de l conomie moderne C est en m me temps le crit re de son impartialit et de son objectivit scientifique Il ne traite pas de ce qui devrait tre mais de ce qui est Son objet est par exemple d expliquer la formation des prix tels qu ils sont non tels qu ils devraient tre si les hommes agissaient autrement qu ils ne le font en r alit 4 La prax ologie n emploie pas le terme rationnel Elle traite du comportement intentionnel c est dire de l action humaine Le contraire de l action n est pas le comportement irrationnel mais une r ponse de r action face des stimuli de la part des organes corporels et des instincts qui ne peuvent
386. membres des 81 Si le lecteur cherche un point de vue iconoclaste sur ce sujet il peut se reporter l article de Hans Hermann Hoppe The Political economy of monarchy and democraty and the idea of a natural order dansThe Journal of libertarian studies N 11 2 1995 pp 94 121 et dans Time Preference Governement and the Process of De Civilisation Le Journal des conomistes et des tudes humaines vol V N 4 1994 Hoppe pourtant grand admirateur de Mises y d veloppe l id e selon laquelle le passage de monarques h r ditaires un gouvernement lu participe d un ph nom ne de d civilisation Son argument est prax logique et fond sur l id e que les monarques tant propri taires priv s ont int r t pr server leur richesse donc leurs sujets alors que les lus ont int r t tout d penser avant de perdre le pouvoir ou faire du client lisme pour tre r lu leur horizon politique tant bien plus limit car ils ne sont pas propri taires ce qui se fait aux d pends des citoyens NdT 82 De ji 22 z Le terme socialisme a t cr seulement plusieurs d cennies plus tard et ne fut pas couramment utilis avant les ann es 1850 83 Lib ral est utilis ici dans le sens qu il avait au XIX si cle et qui pr vaut encore dans l usage europ en En Am rique lib ral est de nos jours largement synonyme de socialisme ou de socialisme mod r c
387. mis Quand il mourut en 1883 de nombreux journaux n estim rent pas n cessaire de rapporter le fait Toutes les doctrines conomiques et sociologiques de Marx et toutes ses interpr tations de P Histoire ont t d finitivement r fut es Le formidable succ s du marxisme l adoption de ses programmes par la Russie et par les autres pays slaves de l Europe de l Est ainsi que par la Chine constitue en soi une r futation spectaculaire des principes fondamentaux des th ories marxistes essentielles Car d apr s ces enseignements 1l fallait s attendre soit ce que tous les pays deviennent au m me moment communistes soit ce que les nations les plus avanc es sur le plan industriel de l Europe occidentale et de l Am rique du Nord prennent la t te Tout ceci et bien plus a d j t dit pour d montrer la futilit de toutes les r alisations pr tendument scientifiques de Marx Mais une fois tout cela dit reste le fait que les id es de cet auteur sans le sou dont le nom m me tait inconnu de la plupart des hommes d tat et des politiciens de son temps a influenc dans les soixante dix ou quatre vingts derni res ann es le d roulement des affaires du monde plus que toute autre philosophie Quoi que l on puisse penser de Marx il ne faut pas rabaisser le r le qu il joue dans notre monde Il est l un des grands chefs de file politiques peut tre le chef de file politique le plus influent que le monde ait ja
388. mon taire d talon des paiements diff r s les autres cons quences sociales des changements du pouvoir d achat caus es par le fait que tous les biens et services ne sont pas touch s en m me temps et dans la m me proportion ont t laiss s presque enti rement de c t Mais m me en supposant qu il est tout fait suffisant de calculer les changements du pouvoir d achat de la monnaie pour une moyenne du prix des biens et des services il reste un grand nombre de difficult s fondamentales qui n ont pas de solution unique Il y a premi rement la question de la moyenne S agit il de la moyenne arithm tique de la moyenne g om trique de la moyenne harmonique ou d une autre forme de moyenne connue en math matiques Il n y a pas de r ponse d finitive cette question Deuxi mement quelle m thode faut il suivre pour pond rer les prix individuels c est dire quels coefficients d importance faut il attribuer aux biens et services individuels L non plus il n y a pas de solution unique C est pr cis ment parce qu il n y a pas de solution unique ces deux questions c est dire pas de solution dont on puisse dire qu elle est indubitablement la bonne et que toutes les autres sont fausses que nous sommes conduits la conclusion que la m thode des indices est fondamentalement inadapt e quand il s agit d obtenir une mesure pr cise des changements du pouvoir d achat de l
389. montre que rechercher davantage de commodit s n est pas in vitable mais r sulte d un choix Bien s r l immense majorit pr f re la vie la mort et la richesse la pauvret Inversement il est arbitraire de consid rer que seule la satisfaction des besoins physiologiques du corps sont naturels et donc rationnels tout le reste tant artificiel et donc irrationnel L un des traits caract ristiques de la nature humaine est de ne pas rechercher uniquement de la nourriture et un abri comme tous les autres animaux mais d aspirer d autres types de satisfaction d avoir aussi des besoins sp cifiquement humains Ignorer ce point constituait l erreur fondamentale de la loi d airain des salaires 6 Les jugements de valeur concrets ne sont pas susceptibles d analyse Nous pouvons penser qu ils sont totalement d pendants de leurs causes et conditionn es par elles Mais tant que nous ne savons pas comment des faits ext rieurs physiques et physiologiques ont donn naissance dans l me humaine des pens es et des volont s donn es aboutissant des actes concrets nous devons faire face un dualisme insurmontable En l tat actuel de notre connaissance les affirmations fondamentales du positivisme et du monisme ne sont que des postulats m taphysiques d nu s de tout fondement scientifique La raison et l exp rience nous montrent deux domaines s par s le monde physique exter
390. n changement dans la th orie du commerce ext rieur Les tentatives d sesp r es des avocats de la protection pour r futer les affirmations des conomistes classiques concernant les cons quences du libre change et de la protection ont lamentablement chou Tout ce qu ils purent d montrer fut que dans des conditions sp ciales les int r ts de certains groupes de la population peuvent retirer des b n fices temporaires de la protection Mais les conomistes ne lont jamais ni Ce qu ils affirmaient taient la chose suivante 1 Si la protection est accord e une seule branche de la production ou uniquement quelques unes les privil gi s obtiendront un b n fice aux d pens du reste de la nation 2 Si la protection est accord e dans la m me proportion toutes les branches de la production nationale l ckenloser Schutz der nationalen Arbeit comme l appelait les Allemands personne ne peut obtenir de profit net Le profit que fait d une part un homme en tant que producteur 1l le perd de l autre en tant que consommateur En outre tout le monde est frapp par le fait que la production est d tourn e des lignes o sa productivit physique est la plus grande le fait que l on exploite dans des conditions moins favorables alors que Les mercantilistes du XVII si cle pensaient que la th saurisation de m taux pr cieux tait le meilleur moyen d accumuler des richesses Ils pr conisaient l int
391. n e Les sciences sociales en g n ral et l conomie en particulier ne peuvent pas se baser sur l exp rience au sens o ce terme est employ dans les sciences de la nature L exp rience sociale est une exp rience historique Bien entendu toute exp rience est exp rience d une chose pass e Mais ce qui distingue l exp rience sociale de celle qui forme la base des sciences de la nature est qu il s agit toujours de l exp rience d un ensemble complexe de ph nom nes L exp rience laquelle les sciences de la nature doivent toutes leurs succ s est l exp rience de l exp rimentation Lors des exp rimentations les diff rents l ments du changement sont observ s de fa on isol e Le contr le des conditions du changement fournit l exp rimentateur la possibilit d attribuer chaque effet sa cause suffisante Sans se soucier du probl me philosophique sous jacent il proc de en amassant des faits Ces faits sont les briques que le scientifique utilise pour construire ses th ories Ils constituent le seul mat riau sa disposition Sa th orie ne doit pas tre en contradiction avec ces faits Ce sont les choses ultimes Les sciences sociales ne peuvent pas faire usage d exp rimentations L exp rience laquelle elles ont affaire est exp rience de ph nom nes complexes Elles sont dans la position o serait l acoustique si le seul mat riau du scientifique tait l interpr tation d un
392. n rale la situation du monde avant que comme nous le disent la fois les marxistes et les conservateurs le go t de la propri t de la bourgeoisie au cours d un processus qui se d roula pendant des si cles et qui continue encore dans de nombreuses r gions du monde n branle le syst me politique social et conomique du bon vieux Horace Kallen Behaviorism dans l Encyclopaedia of the Social Sciences tome 2 New York Macmillan 1930 p 498 Karl Marx Critique du programme de Gotha Lettre Brackedu 5 mai 1875 New York International Publishers 1938 pour la version anglaise temps L conomie de march le capitalisme a radicalement transform l organisation politique et conomique de l humanit Permettez moi de r capituler certains faits bien connus Alors que dans les conditions pr capitalistes les hommes sup rieurs taient les ma tres que les masses inf rieures devaient servir avec le capitalisme les plus dou s et les plus capables n ont pas d autre moyen pour rer profit de leur sup riorit que de servir au mieux de leurs possibilit s les d sirs de la majorit des gens moins dou s Dans l conomie de march le pouvoir se trouve entre les mains des consommateurs Ils d cident au bout du compte en achetant ou en s abstenant d acheter ce qui doit tre produit par qui et comment quelle qualit et en quelle quantit Les entrepreneurs capi
393. n taire correspondant et qui fonde les d cisions conomiques sur la seule valeur de l unit mon taire L un des r sultats de cette pratique est une opposition entre la monnaie et les autres biens opposition du type de celle que nous rencontrons dans l expression le co t lev de la vie et plus encore dans la th orie mercantiliste Mais une cons quence plus f cheuse de l attribution d une telle importance la monnaie fut le d veloppement de l id e d une valeur stable de la monnaie qui malgr sa na vet et son manque de pr cision a exerc une influence permanente sur la politique mon taire A mesure qu on en vint reconna tre que la monnaie ne poss de pas une valeur stable un postulat politique survint selon lequel la monnaie devrait avoir une valeur stable ou au moins tre con ue de fa on ce qu elle se rapproche aussi pr s que possible de cet id al Les avocats de l talon or ainsi que ceux de l talon bim tallique ont vendu leurs syst mes mon taires comme tant la meilleure garantie de la plus grande stabilit possible de la valeur de la monnaie Bon nombre de propositions se basent sur l id e que la plus grande constance possible du pouvoir d achat de la monnaie est le but ultime et le plus important de la politique mon taire L une de ces propositions pr voit la cr ation d une devise marchandises un talon tabulaire pour les contrats long terme et destin
394. n champ de s rieux conflits d int r t En supposant que le dollar soit stabilis conform ment aux propositions d Irving Fisher ou qu une monnaie manipul e ait t introduite conform ment au syst me de Keynes ou que la politique de cr dit des banques centrales soit rendue d pendante des r sultats des mesures d indice les divers groupes d int r ts se rangeraient imm diatement dans un camp favorable telle ou telle m thode de calcul selon qu ils aient int r t une hausse ou une baisse des prix Le pouvoir d achat de l unit mon taire qui est avec l talon or ind pendant dans une certaine mesure de l influence politique directe et qui est en d finitive bas sur le profit qu il y a tirer de la production d or deviendrait le jouet des partis politiques et l enjeu des batailles politiques Un changement soudain de la politique de pouvoir d achat du gouvernement ou m me l anticipation d un tel changement serait l occasion de graves perturbations dans les diff rents pays Et la position vis vis du commerce international serait totalement intol rable Imaginez simplement les cons quences si certains tats ou tous les tats essayaient au travers d une organisation conjointe ventuellement nomm e par la Soci t des nations de poursuivre une politique mon taire uniforme bas e sur les r sultats de mesures d indice Les antagonismes commerciaux entre les diff
395. n l arbitraire des despotes Et par cons quent il n a jamais tabli le cadre l gal qui prot gerait la richesse des citoyens priv s contre la confiscation de la part des tyrans Au contraire dup s par l id e que la fortune du riche est la cause de la mis re du pauvre tous ces peuples ont soutenu la pratique des gouvernants consistant exproprier les hommes d affaires qui r ussissaient L accumulation de capital grande chelle fut ainsi emp ch e et ces nations durent se passer de toutes les am liorations demandant un investissement consid rable en capital Aucune bourgeoisie ne put se d velopper et il n y eut par cons quent aucun public pour encourager et soutenir les auteurs artistes et inventeurs Toutes les voies permettant de se distinguer taient ferm es aux fils du peuple l exception d une seule Ils pouvaient essayer de trouver une issue en se mettant au service des princes La soci t occidentale tait une communaut d individus pouvant concourir pour les plus hautes r compenses La soci t orientale tait une agglom ration de sujets totalement d pendants des bonnes gr ces des souverains La jeunesse alerte de l Occident regarde le monde comme un champ d action dans lequel elle peut gagner la c l brit l minence les honneurs et la richesse rien ne semble trop difficile son ambition L humble prog niture des parents orientaux ne sait faire rien d autre que de suivre l
396. n mondiale sont pratiquement analphab tes Il y a des conflits d int r ts conomiques Les citoyens des pays comparativement sous peupl s ne veulent pas accueillir l immigration issue de pays comparativement surpeupl s Aucun pays n est pr t ouvrir ses fronti res aux produits trangers Les p res de la Soci t des nations et les partisans de tous les projets de communaut mondiale des nations n avaient pas tenu compte de ce que nos contemporains n avaient pas du tout la seule mentalit qui permette la coop ration internationale pacifique Ils taient empress s de b tir des institutions des bureaux et des tribunaux de r diger les articles de trait s et de pactes Mais ce qu il faut c est changer l opinion publique et remplacer l esprit de haine et de rivalit mutuelles par un esprit de coop ration mutuelle Les pacifistes ont parfaitement raison d affirmer que notre civilisation est bas e sur la division internationale du travail et qu elle est vou e l chec si nous ne parvenons pas liminer la guerre Mais nos contemporains sont poss d s par l id e qu interdire l acc s aux produits trangers et aux immigrants est la meilleure fa on de servir les int r ts de leur nation Un retour au libre change au laissez faire laissez passer est pour eux hors de question Nous devons tout d abord essayer de changer cette mentalit Un petit groupe d conomistes veut d montrer que le na
397. n taux d int r t de 900 en septembre 1923 la Reichsbank distribuait pratiquement la monnaie et il en allait de m me des taux d int r t des mois pr c dents lorsque la d pr ciation ne se d veloppait pas encore conomiste d fendant l id e que le contr le absolu de la totalit de la planification conomique serait une fonction du gouvernement Note de l dition am ricaine toute allure La politique des autorit s de la Reichsbank en encourageant l escompte des traites commerciales de sorte qu elles puissent ainsi contrecarrer la raret du cr dit tait une nouvelle preuve de la d termination digne d Alice au pays des merveilles des directeurs de cette institution courir toujours plus vite de fa on ne pas se laisser d passer par eux m mes La raret du cr dit tait uniquement due la d pr ciation de la monnaie et le rem de rescrit tait d augmenter le volume des moyens de paiement P g Mais il ne faudrait pas oublier que la Reichsbank n tait pas seule dans cette folie Les banques priv es elles aussi pr taient de l argent tout sp culateur fournissant un nantissement Il tait tr s facile de devenir riche en achetant des actions avec de l argent emprunt aupr s des banques Certains se constitu rent de cette fa on de grosses fortunes en tr s peu de temps et sans effort Tous ces profiteurs tant admir s et envi s ont depuis lors perdu tout ce qu ils avaient ga
398. nal d aujourd hui sont les intellectuels des nations de langue anglaise N tait leur noble attitude la cause de la paix et de la collaboration internationale serait d sesp r e Mais ces intellectuels sympathisent avec les syndicats ouvriers qui dans les pays de langue anglaise se sont faits les champions des barri res l immigration Les inconv nients de ces barri res sont encore aggrav s par les obstacles qui s opposent au transfert des capitaux Il est difficile de dire si c est la politique des pays d biteurs ou celle des pays cr diteurs qui est responsable de la cessation des migrations de capitaux Les pays qui ont import du capital ont d truit le caract re international des transactions de capital en proc dant des r pudiations ouvertes et en adoptant le contr le des changes Mais les pays qui exportent des capitaux portent aussi leur part de responsabilit car ils ont limit les sorties de ces capitaux La cons quence en a t que les populations forc es par des restrictions l immigration de travailler dans des r gions o les conditions naturelles de la production sont moins favorables et o les salaires sont n cessairement bas ont vu leur existence rendue plus dure encore par la p nurie de capital qui abaisse le rendement de la main d uvre et par l r duit les salaires davantage encore Il peut sembler frappant que l opinion publique se pr occupe davantage l heure actuelle d
399. ncontre qu une opposition timide et honteuse quand bien m me il y en a une pendant une br ve p riode Nous marchons en avant vers la r alisation du socialisme VI Les lib raux classiques des XVII et XIX si cles fondaient leur appr ciation optimiste de l avenir de l humanit sur l hypoth se que la minorit des gens minents et honn tes serait toujours capable d entra ner par la persuasion la majorit des gens inf rieurs sur la voie menant la paix et la prosp rit Ils avaient confiance dans le fait que l lite serait toujours en mesure d emp cher les masses de suivre les joueurs de fl te et les d magogues et d adopter des politiques devant se terminer par un d sastre Nous pouvons laisser de c t la question de savoir si l erreur de ces optimistes r sidait dans leur surestimation de l lite dans celle des masses ou dans les deux la fois En tout tat de cause c est un fait que l immense majorit de nos contemporains soutient de mani re fanatique des politiques cherchant en d finitive abolir l ordre social dans lequel les citoyens les plus intelligents sont oblig s de servir du mieux possible les masses Les masses y compris les soi disant intellectuels pr conisent avec passion un syst me o ils ne seraient plus des consommateurs donnant des ordres mais les pupilles d une autorit omnipotente Peu importe que ce syst me conomique soit vendu l homme ordinair
400. nde industrie tait favoris e par la protection il n y aurait pas de protection notre poque d anticapitalisme virulent On peut difficilement nier que la tendance g n rale des politiques conomiques de tous les pays au cours de derni res d cennies fut d infliger autant de mal que possible la grande industrie La structure actuelle de l conomie ainsi que l emplacement et la taille des usines individuelles sont adapt s aux conditions que le protectionnisme a engendr es Une transition vers le libre change conduirait un remaniement g n ral car de nombreuses usines sont aujourd hui situ es dans des endroits o les co ts de production sont si lev s qu elles ne peuvent pas sans la protection faire concurrence avec les industries travaillant dans des lieux offrant des conditions plus propices Les int r ts imm diats de nombreuses entreprises s opposent par cons quent au libre change Mais ils ne sont pas la cause de la protection ils en sont plut t la cons quence S il n y avait pas eu de protection du tout les capitalistes n auraient pas investi leurs fonds dans des lieux o ils ne peuvent esp rer un profit qu avec la protection Alors que certaines entreprises sont menac es par le libre change les int r ts de la majorit de l industrie et de la nation dans son ensemble ne le sont pas Au contraire Tout le monde tirerait avantage d un arr t de la production l o la quantit
401. ne baisse galement du montant des devises trang res offertes au fonds d galisation des changes et achet es par lui La p nurie de devises trang res est la cons quence fatale d une politique qui pr tend imposer au march un prix trop bas pour l or et les monnaies trang res et la p nurie sera d autant plus grande que le contr le sera plus strictement appliqu Les exportations disparaftraient compl tement n taient les primes pay es par le gouvernement pour compenser les pertes que subit l exportateur du fait qu il est oblig de vendre ses devises trang res un prix inf rieur leur valeur sur le march Si un pays qui a adopt ce r gime se plaint d un manque de devises trang res il faut qu il se rende compte que le mal provient de sa propre politique Pour la formation du prix des devises il est la longue parfaitement indiff rent que les citoyens ach tent les produits nationaux ou les produits trangers Le probl me des transferts est un probl me illusoire Qu un Allemand ach te du coton ou qu il ach te n importe quel produit national comme du charbon par exemple cela ne fait aucune diff rence pour le syst me mon taire de son pays Dans les deux cas il faut qu il s abstienne d acheter quelque chose d autre Il doit d penser moins de marks pour d autres objets qu il ne l aurait fait s il n avait pas achet de coton ou de charbon La vraie question pour lui es
402. ne base rationnelle la coop ration pacifique entre les hommes dans le cadre de la soci t apparaissent vaines la lumi re de l pist mologie marxiste Il n existerait pas tant que la soci t sans classes n a pas t instaur e par la liquidation radicale de toutes les classes exploiteuses de doctrine dont la v rit puisse tre reconnue par tous les gens raisonnables Il n y aurait que des id ologies de classe c est dire des doctrines convenant aux int r ts particuliers de la classe du penseur et s opposant implacablement aux int r ts de toutes les autres classes et de leurs membres Il ne pourrait nullement tre question de discuter du pour et du contre d une quelconque id ologie issue d un membre d une classe exploiteuse La seule chose faire pour la d truire est de r v ler l appartenance de classe de son auteur L essence de tout ce que dit Marx est ceci La tendance de l volution historique conduit in vitablement l instauration d un id al tat parfait tous les gards appel socialisme Ceux qui nient la v rit de cette affirmation ont de mauvais pr jug s et doivent tre liquid s sans piti Leur cause est jug e car en vertu des lois in luctables du devenir cosmique l avenir appartient au socialisme Le succ s politique de la propagande marxiste fit revivre les aspirations d autres groupes militants Il y a des ennemis jur s du socialisme qui rev
403. ne des v nements physiques et physiologiques et le monde interne des pens es des sentiments et de l action intentionnelle Aucun pont ne relie autant que nous le sachions aujourd hui ces deux sph res Des v nements externes identiques aboutissent parfois des r ponses humaines diff rentes et des v nements externes diff rents produisent parfois la m me r ponse humaine Nous ne savons pas pourquoi Nous n avons pas encore d couvert d autres m thodes pour tudier l action humaine que celles offertes pas la prax ologie et l Histoire La suggestion du panphysicalisme d appliquer les m thodes de la physique aux actions humaines est vaine La st rilit de la recette panphysicaliste est hors de doute Malgr la propagande fanatique de ses partisans personne ne l a jamais utilis e Elle est tout simplement inapplicable Le positivisme constitue l chec le plus manifeste de toute l histoire de la m taphysique Les jugements de valeur concrets et les actes qui en r sultent sont pour l Histoire des donn es ultimes L Histoire essaie de rassembler tous les faits pertinents et elle doit dans cette tentative faire usage de toutes les connaissances fournies par la logique les math matiques les sciences de la nature et aussi en particulier par la prax ologie Mais elle ne pourra jamais r ussir r duire tous les faits historiques des v nements ext rieurs susceptibles d tre interpr t s par la
404. ne pouvons pas nous passer du concept d un march ne connaissant que l change direct Mais nous devons comprendre qu il ne s agit l que d un concept hypoth tique n ayant aucune contrepartie dans la r alit Le march r el est n cessairement un march d changes indirects et de transactions mon taires C est de cette hypoth se d un march sans monnaie que d coule l id e fallacieuse d une monnaie neutre Les conomistes aimaient tant l outil qu offrait ce concept hypoth tique qu ils surestim rent la port e de son applicabilit Ils commenc rent croire que tous les probl mes de la catallaxie pouvaient tre analys s au moyen de ce concept fictif Conform ment cette id e ils consid r rent que la t che principale de l analyse conomique tait d tudier l change direct Apr s cela tout ce qu il restait faire tait d introduire les valeurs mon taires dans les formules obtenues Mais cela ne constituait leurs yeux qu un travail d importance secondaire parce qu ils taient convaincus que l introduction des valeurs mon taires ne modifiait pas le fonctionnement fondamental du m canisme qu ils avaient d crit Le fonctionnement du m canisme marchand expos par le concept du troc pur n tait pas affect par les facteurs mon taires Bien s r les conomistes savaient que le rapport d change entre la monnaie et les biens tait soumis des variations Mais
405. ne voit aucun d faut revenir celles de Louis XIV et de Colbert 10 Keynes The General Theory a Employment Interest and Money Londres 1939 p 264 Pour un examen critique de cette id e voir Albert Hahn Deficit Spending and Private Enterprise Postwar Readjustments Bulletin N 8 U S Chamber of Commerce pp 28 29 V C est un fait que la philosophie dominante de notre poque est une philosophie du conflit irr conciliable et de la dissociation Les gens donnent la plus haute valeur leur parti leur classe leur groupe linguistique ou leur nation et croient que leur propre groupe ne peut prosp rer qu aux d pens des autres Et ils ne sont pas pr par s tol rer des mesures qui leurs yeux seraient consid r s comme un abandon des int r ts vitaux du groupe Un r glement pacifique avec les autres groupes est ainsi hors de question Consid rons par exemple l intransigeance implacable du l ninisme du nationalisme int gral fran ais ou des nazis Il en va de m me en ce qui concerne les questions int rieures Aucun groupe de pression n est pr t renoncer la moindre de ses pr tentions pour des consid rations d unit nationale Il est vrai que des forces puissantes contrecarrent encore heureusement ces tendances la d sint gration et au conflit Aux tats Unis le prestige traditionnel de la Constitution est l un de ces facteurs Il a tu dans l uf les tentatives faites par divers g
406. nements par laquelle Senior d montre que l intervention du gouvernement est superflue ce sujet part d une situation o les importations et les exportations de biens dominent les relations commerciales internationales Dans la situation actuelle il semble n cessaire de tenir compte de l importance du cr dit et par l m me d insister non seulement sur le prix des biens mais 62 Nassau W Senior Trois le ons sur La Transmission des m taux pr cieux d un pays un autre et la th orie mercantiliste de la richesse Trois le ons sur La Valeur de la monnaie Trois le ons sur Le co t d obtention de la monnaie et certains effets du papier monnaie priv et gouvernemental Num ros 3 4 et 5 de la Series of Reprints of scarce Tracts in Economic and Political Science Londres London School of Economics and Political Science 1931 amp Les mercantilistes croyaient que l or et les autres m taux pr cieux constituaient la v ritable richesse et pr conisaient donc d augmenter au maximum les exportations d un pays tout en minimisant les importations Note de l dition am ricaine aussi sur les taux d int r t Ceci ne change bien entendu rien l essence du probl me mais a de grandes cons quences sur l aspect politique et thique de la question Des consid rations de cette nature jouent aux yeux du public un plus grand r le qu on ne le pense en g n ral En discuta
407. nergie et en r solution et sont par cons quent mieux pr par s que le reste de l humanit pour la poursuite des affaires terrestres tait galement admis par Marx Il parlait de l in galit des dons individuels et donc de la capacit productive Leistungsf higkeit comme de privil ges naturels et des individus in gaux et ils ne seraient pas des individus diff rents s ils n taient pas in gaux Dans les termes de l enseignement psychologique populaire nous pouvons dire que certains ont la capacit de mieux s adapter que les autres aux conditions de la lutte pour la survie Nous pouvons par cons quent sans faire le moindre jugement de valeur distinguer de ce point de vue des hommes sup rieurs et des hommes inf rieurs L Histoire montre que depuis des temps imm moriaux certains hommes sup rieurs ont tir avantage de leur sup riorit en prenant le pouvoir et en soumettant les masses d hommes inf rieurs Dans la soci t de statut il y a une hi rarchie de castes D un c t il y a les seigneurs qui se sont appropri toutes les terres et de l autre leurs serviteurs les hommes liges les serfs et les esclaves les sous fifres sans terres et sans le sou Le devoir des inf rieurs est de trimer pour leurs ma tres Les institutions de la soci t ont pour objet le seul b n fice de la minorit dirigeante des princes et de leur suite les aristocrates Telle tait en r gle g
408. nfluenc par les conditions dans lesquelles vit l homme En disant que nous devons consid rer les id es humaines comme la source ultime du comportement humain nous ne voulons pas pr tendre que l esprit est quelque chose d indivisible ou quelque chose de final au del de quoi rien d autre n existe ou une quelconque chose non soumise aux limites de l univers mat riel Nous n avons pas traiter des probl mes m taphysiques Nous devons simplement tenir compte du fait que l tat actuel des connaissances ne nous permet pas de comprendre comment l homme int rieur r agit aux choses ext rieures Des hommes diff rents ou les m mes hommes des instants diff rents r pondent de mani re diff rente aux m mes stimuli Pourquoi certaines personnes s agenouillent elles devant les idoles alors que d autres pr f rent mourir plut t que de commettre un acte d idol trie Pourquoi Henri IV changea t il de religion pour obtenir le tr ne de France alors que son descendant Henri de Chambord refusa d abandonner le drapeau blanc fleur de lys bien qu il savait qu en agissant ainsi il perdait la couronne de France Il n y a pas d autre r ponse possible de r elles questions que de faire r f rence aux id es qui contr lent la conduite des hommes Les diff rentes lectures de la tr s populaire interpr tation mat rialiste marxiste de l Histoire sont fondamentalement erron es L tat de la technique et cel
409. nis voil le seul probl me tudier dans un livre s rieux et honn te sur le coop ratisme Comment cet chec a t il pu se produire malgr toutes les taxes impos es l entreprise priv e et tous les larges privil ges accord s aux coop ratives Les d fenseurs du coop ratisme pensent qu ils se sont suffisamment dispens s de r pondre cette question en couvrant d insultes et d injures tous ceux qui ne sont pas d accord avec eux Le langage ordurier qu emploie la litt rature en faveur des coop ratives dans ses pol miques est tout fait choquant Mais le fait m me qu ils aient recours de tels termes injurieux prouve qu ils sont pleinement conscients de leur incapacit r pondre aux objections soulev es par les conomistes Il n est pas non plus n cessaire de jeter de la poudre aux yeux en s tendant sur les succ s du coop ratisme dans d autres r gions du monde Le fait que l Islande est rapport e sa population le pays le plus coop ratis du monde ne compense pas le fait que les tats Unis pays ayant le niveau de vie le plus lev sont en ce qui concerne les coop ratives de consommation celui qui est le moins coop ratis Le d veloppement du coop ratisme dans ces pays d Europe de l Est qui n ont jamais connu d institutions lib rales ne comptera certainement pas pour grand chose aux yeux des citoyens des pays libres La litt rature coop rative
410. nisation sociale Il est vrai que la plupart de nos contemporains dans leur acceptation du polylogisme ne vont pas aussi loin que les marxistes racistes etc coh rents Mais une doctrine perverse n est pas rendue moins critiquable si elle s exprime de mani re timide et mod r e C est un fait que la science sociale et politique contemporaine fait un usage abondant du polylogisme bien que ses champions s abstiennent de pr senter clairement et ouvertement les fondements philosophiques des enseignements du polylogisme Ainsi par exemple la th orie ricardienne du commerce ext rieur est simplement cart e en indiquant qu il s agissait de la superstructure id ologique des int r ts de classe de la bourgeoisie du XIX si cle Quiconque s oppose aux doctrines en vogue de l intervention du gouvernement dans les affaires ou du syndicalisme est selon la terminologie marxiste stigmatis comme d fenseur des int r ts de classe injustes des exploiteurs La fa on m me dont les sp cialistes des sciences sociales les historiens les r dacteurs de journaux et les politiciens utilisent les termes capital et travail ou traitent des probl mes du nationalisme conomique prouve qu ils ont enti rement adopt la doctrine du conflit irr m diable entre les int r ts des diff rents groupes S il est vrai qu il existe un tel conflit irr conciliable ni la guerre entre les nations ni la guerre civile
411. nne Carl Menger est g n ralement cit aux c t s de William Stanley Jevons et L on Walras comme l un des cofondateurs du marginalisme qui succ da l conomie classique et sa th orie de la valeur travail Dans ce trait fondateur cependant Menger produisit une contribution unique la th orie conomique qui le distingue de Jevons et Walras Chacun d eux avait saisi le r le essentiel de l utilit marginale la valeur est une question de pr f rences entre des alternatives et ces pr f rences sont appr ci es la marge c est dire en se focalisant sur chaque unit additionnelle d un bien ou d un service qui aurait pu tre obtenue ou aurait d tre abandonn e l occasion de l acte de choix Tant pour Jevons que pour Walras cependant l int r t du concept d utilit marginale r sidait dans sa capacit d montrer les conditions n cessaires la r alisation d un quilibre dans un environnement donn Selon Menger l oppos l quilibre tait une notion purement hypoth tique dont la seule utilit se r sumait symboliser les conditions sous lesquelles plus aucun d sir d changer n existerait entre des parties l importance du concept d utilit marginale dans la conception meng rienne tait qu il permettait d analyser le processus d change en lui m me et peu importait cet gard que ce processus about t ou non une situation d quilibre
412. nnent ces changements Jusqu pr sent presque toutes les propositions qui ont t faites visaient donner un crit re de mesure exact le seul crit re exact le seul crit re scientifique Nous devons toutefois comprendre que la seule chose que nous recherchons c est un crit re conventionnel ce qui veut dire un crit re arbitrairement choisi Il ne s agit pas d un reproche que l on pourrait faire notre proposition car tout crit re est ouvert des objections de poids et quel que soit le crit re effectivement retenu la d cision est toujours arbitraire La justification de notre proposition tient simplement au fait que d s le d part nous avons fix des objectifs bien plus troits la politique mon taire et bancaire qui serait guid e par notre crit re contrairement aux projets recherchant la stabilisation Notre politique n entre en jeu que lorsque le changement du pouvoir d achat a t v rifi sur une tr s longue p riode avec une telle certitude que personne ne peut le mettre en doute elle cesse d s qu elle a r ussi faire revenir le pouvoir d achat un niveau auquel il est possible d avoir des doutes sur le fait que la tendance combattre existe encore Dans ces circonstances il n est nul besoin de critiquer les propositions particuli res qui ont t faites pour mesurer les changements du pouvoir d achat Des douzaines de volumes ont t crits sur le sujet et les conomi
413. nner l usage de la force La Charte fut pas la suite incorpor e dans la D claration des Nations Unies le 1 janvier 1942 Note de l dition am ricaine XII Le triste sort des nations sous d velopp es Article datant de 1952 mais non publi cette poque I L investissement tranger fut une r alisation du capitalisme de laissez faire Il ne s est d velopp petit petit qu au XIX si cle crivant en 1817 Ricardo pouvait encore affirmer que la plupart des gens riches se satisfont d un faible taux de profits dans leur propre pays plut t que de chercher un emploi plus avantageux pour leur fortune dans les nation trang res Ce qui poussait les entrepreneurs et les capitalistes investir l tranger n tait bien entendu pas l altruisme mais l empressement faire des profits en approvisionnant du mieux possible et aux plus bas prix les consommateurs du pays avec les biens qu ils demandaient de fa on la plus urgente Ils partaient vers les pays trangers afin de proposer sur le march national directement ou indirectement c est dire par l change triangulaire des mati res premi res et des denr es alimentaires qui n auraient sinon pas pu tre obtenues du tout ou alors des prix plus lev s Si les consommateurs avaient pr f r acqu rir une plus grande quantit de biens pouvant tre produits au pays sans l aide de ressources trang res plut t que de la no
414. nous devons comprendre que l conomiste statisticien est un historien et non un exp rimentateur Pour les sciences sociales la statistique constitue une m thode de recherche historique Dans toute science les consid rations qui conduisent la formulation d une quation sont de nature non math matique La formulation de l quation rev t une importance pratique parce que les relations constantes qu elle comprend sont tablies de fa on exp rimentale et parce qu il est possible d introduire des valeurs sp cifiques connues dans la fonction d terminant ces inconnues Ces quations sont ainsi la base de la conception technique elles ne sont pas seulement le couronnement de l analyse th orique mais aussi le point de d part du travail pratique Mais en conomie o il n y a pas de relations constantes entre les grandeurs les quations n ont aucune application pratique M me si nous pouvions carter toutes les objections concernant leur formulation nous devrions encore comprendre qu elles n ont aucune utilit pratique Mais l objection principale que nous devons faire au traitement math matique des probl mes conomiques vient d ailleurs il ne traite en r alit pas de la r alit des actions humaines mais d un concept fictif que l conomiste construit uniquement pour des raisons utilitaires Je veux parler du concept d quilibre statique Afin de pouvoir appr hender les cons quences du chan
415. ns civilis es et politiquement avanc es apportait une r duction des tarifs douaniers et comportait la clause de la nation la plus favoris e Les enseignements de Ricardo et de John Stuart Mill de Cobden et de Bastiat rencontraient l approbation g n rale Les gens taient assez optimistes pour compter sur le fait que les barri res commerciales et la guerre taient vou es dispara tre avec d autres vestiges de l ge des t n bres comme le despotisme l intol rance l esclavage et la servitude la superstition et la torture Toutefois la majeure partie du monde connaissait encore les tarifs Il y avait deux groupes de pays protectionnistes Il y avait d un c t les pays du continent europ en qui s taient depuis longtemps embarqu s dans une politique mercantiliste de protection Les gens taient convaincus que ces nations apprendraient rapidement que le protectionnisme ne favorise pas mais p nalise s rieusement leur propre bien tre mat riel et reviendraient au libre change De l autre c t il y avait les anciennes colonies les pays peupl s par les descendants de colons europ ens Ces pays avaient autrefois consid r les taxes sur les importations comme le moyen le plus pratique de taxer leurs citoyens Leurs tarifs n avaient l origine que des objectifs fiscaux Avec l volution progressive de la civilisation conomique et l accroissement du chiffre de la population ces tarifs chang rent de
416. ns fabriqu s et les services rendus par le plan et ses ex cuteurs avec quelque chose d autre provenant d ailleurs Le comportement des personnes que le plan et ses ex cuteurs sont suppos s approvisionner n indique pas s il aurait t possible ou non de recourir une m thode plus performante pour r pondre leurs besoins Si l on parle de profits propos du socialisme on ne fait qu engendrer la confusion Il n y a pas de profits en dehors du syst me de profits et pertes Si les autorit s promettent au directeur d une usine de chaussures une prime calcul e comme un pourcentage des ventes ils ne le font pas participer aux b n fices On peut encore moins parler dans ce cas de retour au syst me du profit Les profits ne peuvent tre calcul s que si l on d duit la totalit des co ts de la totalit des recettes Une op ration de ce genre est impossible dans les conditions du cas voqu Toute l usine avec tous ses quipements a t plac e par les autorit s sous la responsabilit du directeur et on lui a donn avec elle tous les mat riaux n cessaires ainsi que l ordre de produire avec l aide des ouvriers affect s cette entreprise une quantit donn e de chaussures devant tre livr e dans des magasins donn s Il n existe aucune m thode permettant de d terminer les co ts de l ensemble des op rations ayant pr c d la premi re d cision du directeur La prime qui lui est ac
417. nsid raient cela comme la meilleure m thode pour assouvir leur vengeance contre les nations capitalistes victorieuses les tats Unis la Grande Bretagne et la France Mais il fallait d abord surmonter un grand obstacle il restait le probl me non r solu de trouver une m thode qui permettrait une gestion satisfaisante des entreprises socialis es La r volution allemande confia cette t che un comit de professeurs d universit et de sommit s socialistes Ce fut v ritablement un spectacle absurde L aile r volutionnaire des sociaux d mocrates victorieux apr s une lutte de plus d un demi si cle et pleinement convaincus que gr ce leur action l humanit avait atteint le plus important tournant de son histoire fut forc e d admettre qu elle ne savait pas comment r aliser le principal point de son programme le seul point qui compt t et attendait qu un comit d experts et de professeurs lui dise quoi faire Et bien entendu ce comit dont les membres les plus connus taient le docteur Hilferding et le professeur Schumpeter produisit une collection de volumes traitant de divers sujets mais ne r solut pas le probl me pour lequel il avait t mis en place Il n indiqua aucune m thode permettant une gestion raisonnable et succ s des affaires selon des principes diff rents de ceux de la recherche capitaliste du profit Il est important de garder ces points en t te si l on veut comprendre le cours que pr
418. nsommation 1 La production doit immanquablement pr c der la consommation Il est futile de propager une pr tendue philosophie de la consommation qui s opposerait la philosophie de la production Dans leur z le excessif les champions du coop ratisme ont aussi mis un pied dans le domaine de la th ologie Ils voudraient nous faire croire que les enseignements sociaux des religions chr tienne et juive ont naturellement conduit la formation de coop ratives Ils trouvent les b atitudes de J sus dans la pratique et les principes des coop ratives Il semble appropri de laisser l examen de cette question dogmatique aux docteurs des diff rentes glises et aux rabbins Les v ritables objectifs du mouvement coop ratif L objectif avou des coop ratives de consommation et des coop ratives agricoles d achat est d offrir leurs membres des biens et des services des prix inf rieurs ceux qu ils auraient d payer en l absence de ces associations C est une activit parfaitement l gitime Nous aurons examiner si et comment les coop ratives atteignent v ritablement ce but pargner de l argent en effectuant un achat est certainement une bonne chose Nous pouvons comprendre la satisfaction qu un homme retire d une telle r duction de ses d penses Nous pouvons de tout c ur le f liciter de son succ s Mais c est d une chose assez diff rente lorsque les champions des coop
419. nt prouver par le raisonnement que les m thodes qu ils pr conisent serviront mieux long terme les int r ts de leurs partisans Ils ne demandent pas de sacrifices autres que temporaires qui ce qu ils promettent seront r compens s plus tard par un butin cent fois plus grand Les professeurs et les rimailleurs nazis disent Effacez vous devant la splendeur de l Allemagne donnez vos pauvres vies afin de faire vivre la Nation allemande pour toujours dans la gloire et dans la grandeur Mais les politiciens nazis utilisent un argument diff rent Battez vous pour pr server votre avenir et votre bien tre futur Les ennemis sont fermement r solus exterminer la noble race des h ros aryens Si vous ne r sistez pas vous tes perdus Mais si vous accepter le d fi avec courage vous avez une chance de vaincre l assaut Beaucoup mourront en action mais ils n auraient pas surv cu si les plans diaboliques de nos ennemis ne rencontraient aucune r sistance Si nous nous battons bien davantage sera sauv Nous avons le choix entre deux possibilit s seulement d une part une extermination certaine pour nous tous si les ennemis l emportent d autre part la survie de la grande majorit dans le cas de notre victoire Il n y a aucun appel l irrationnel dans ce raisonnement purement rationnel bien que non raisonnable Mais m me si la doctrine collectiviste tait correcte et que les peuples renon
420. nt pargner leurs concitoyens l preuve d un massacre absurde La terminologie usuelle qui classe les gens comme amis ou ennemis du travail et comme nationalistes ou internationalistes montre que cette ignorance des enseignements l mentaires de l conomie est un ph nom ne quasi universel La philosophie du conflit est fermement implant e dans les esprits de nos contemporains L une des objections soulev es l encontre de la philosophie lib rale recommandant une soci t de march libre est la suivante L humanit ne peut jamais revenir un quelconque syst me du pass Le capitalisme est fichu parce qu il constituait l organisation sociale du XIX si cle poque r volue Toutefois ce que ces pr tendus progressistes soutiennent quivaut un retour l organisation sociale des poques ayant pr c d la R volution industrielle Les diverses mesures du nationalisme conomique sont une copie conforme des politiques du mercantilisme Les conflits juridictionnels entre les syndicats ne diff rent fondamentalement pas des luttes entre les auberges et les guildes m di vales Tout comme les princes absolus de l Europe des XVII et XVIII si cles ces modernes recherchent un syst me dans lequel le gouvernement d cide de la direction de toutes les activit s conomiques de ses citoyens Il n est pas coh rent d exclure par avance le retour aux politiques de Cobden et de Bright si l on
421. nt r ts go stes aux d pens du faible Observer cette loi morale revient sacrifier un avantage que pourrait s assurer l individu ou le groupe A la lumi re de la doctrine conomique les choses sont totalement diff rentes Il n existe pas dans une soci t de march non entrav e de conflits entre les int r ts go stes bien compris des divers individus ou groupes Sur le court terme un individu ou un groupe peuvent retirer un profit en violant les int r ts d autres groupes ou individus Mais sur le long terme en se livrant de telles actions ils nuisent leurs propres int r ts go stes tout autant qu ceux des personnes auxquelles ils ont port pr judice Le sacrifice qu un homme ou un groupe fait en renon ant certains gains court terme de peur qu ils ne mettent en p ril le fonctionnement pacifique de l appareil de coop ration sociale n est que temporaire Il revient abandonner un petit profit imm diat pour des avantages incomparablement plus grands long terme Tel est le c ur des enseignements moraux de l utilitarisme du XIX si cle Observez la loi morale pour votre propre bien non par crainte de l enfer ou par gard envers d autres groupes mais pour votre propre b n fice Renoncez au nationalisme conomique et la conqu te non par gard envers les trangers mais pour le b n fice de votre nation et de votre tat Ce fut la victoire partielle de cette philosophi
422. nt au fond de leur me une voix myst rieuse le qualifiant de crime Nous ne parlons pas de probl mes d thique Le seul point que nous devons souligner est que les gens n utilisant pas les moyens appropri s ne parviendront pas aux fins qu ils d sirent atteindre 6 Doctrines sot riques et croyances populaires Tout essai entrepris pour tudier le comportement humain et les changements historiques doit faire une large part au fait que les hommes sont intellectuellement in gaux Entre les philosophes et les savants qui imaginent de nouvelles id es et construisent des syst mes de pens e labor s d une part et les lourdauds l esprit troit dont la pauvre intelligence ne peut saisir que les choses les plus simples d autre part il existe de nombreuses volutions interm diaires Nous ne connaissons pas les causes de ces diff rences de capacit s intellectuelles nous devons simplement reconna tre leur existence Il n est pas permis de s en d barrasser en expliquant qu elles sont toutes le r sultat de diff rences concernant l environnement l exp rience personnelle et l ducation Il ne peut y avoir de doute qu la racine de ces diff rences se trouve l h t rog n it inn e des individus Seule une petite lite est capable d absorber des encha nements de raisonnements tr s fins La plupart des gens sont simplement impuissants lorsqu ils se trouvent face aux probl mes les plus subtils de
423. nt aucune r f rence l exp rience Vous ne pouvez ainsi pas discuter du syst me sovi tique sans retomber dans un d bat sur les principes g n raux du capitalisme et du socialisme Vous ne pouvez pas discuter d une loi sur les salaires et les horaires sans retomber sur la th orie des salaires des profits des int r ts et des prix c est dire sur la John E Cairnes The Character and Logical Method of Political Economics 1875 New York Augustus M Kelley 1965 pp 89 97 Note de l dition am ricaine th orie g n rale d une soci t de march Le fait brut laissons de c t la question pist mologique de savoir si une telle chose peut exister est susceptible d tre interpr t diff remment Ces interpr tations r clament une explication partir d une analyse th orique Non seulement l conomie ne d coule pas de l exp rience mais il est m me impossible de v rifier ses th or mes en en appelant cette derni re Toute exp rience de ph nom nes complexes nous devons le r p ter peut tre et est expliqu e de diff rentes fa ons Les m mes faits et les m mes chiffres statistiques sont invoqu s comme conformation de leurs dires par des th ories contradictoires Il est instructif de comparer la technique suivant laquelle les sciences traitent de l exp rience avec celle des sciences de la nature Nous avons de nombreux livres d conomie qui apr s avoir d velopp
424. nt aux conditions de vie de la barbarie et de la p nurie primitives si les industries sp cialis es devaient s arr ter Quand une coop rative ach te certains biens elle tient compte des int r ts de ceux de ses membres qui demandent ces articles Mais c est tout autant le cas lorsque les hommes d affaires et les agriculteurs sont r solus produire toutes les choses dont l homme moyen a besoin pour sa propre consommation La d cence r clamerait que les d fenseurs des coop ratives cessent de se glorifier de leur propre id alisme et de leur propre d sint ressement Tous ceux dont le travail contribue au commerce des coop ratives gagnent leur vie avec cet emploi R tablir la v rit ce n est pas d nigrer ces individus Ils ne sont pas des citoyens moins honn tes et moins utiles qu un industriel agriculteur ou salari Mais ils ne peuvent pas tre appel s id alistes dans un sens qui ne puisse s appliquer toute autre personne ayant un m tier lucratif La soci t civile n est pas fond e sur un simple id alisme et sur l altruisme Sa force motrice c est l go sme bien compris de tout homme raisonnable L go sme bien compris pousse chacun s int grer au syst me de la division sociale du travail En rendant des services utiles ses semblables il sert ses propres int r ts vitaux La r f rence l id alisme l altruisme et d autres id es grandiloquentes similaires est par
425. nt du probl me des restrictions commerciales en se r f rant principalement aux prix des biens on imagine un producteur go ste qui demande des prix plus lev s au pauvre consommateur Dans ce cas la sympathie est du c t du consommateur Mais en ce qui concerne les taux d int r t la sympathie va au pr teur Alors qu propos du prix des biens l opinion publique se divise en deux camps de sorte que les amis des prix lev s s opposent aux amis des prix bas propos de l int r t il n existe qu une seule opinion celle en faveur des taux bas Comme le sujet de la controverse semble r sider dans le dilemme entre d une part maintenir un taux d escompte national bas au prix de restrictions sur les importations et d autre part laisser le prix de l argent monter avec le libre change la balance penche du c t des restrictions sur les importations On rencontre dans tous les pays une formidable opposition aux taxes sur les importations que l on essaie de justifier par la n cessit de faire monter le niveau national des prix afin de favoriser la production nationale L opposition est tr s faible quand des taxes sur les importations ont pour objectif affich le maintien d un taux d int r t bas Il n y a aucun doute que dans les pays o le capital est tr s abondant le taux d int r t serait bien plus bas s il n y avait plus d occasions d exporter des capitaux vers des pays ayant un taux d
426. nt que telle des processus biologiques physiologiques et instinctifs se produisant dans les tres humains Il s agit d un comportement pouvant tre ma tris et dirig par la volont et l esprit Son domaine co ncide avec la sph re au sein de laquelle l homme est libre d influencer le cours des v nements Dans la mesure o un homme a le pouvoir de produire un effet ou un changement il agit n cessairement qu il fasse quelque chose ou qu il abstienne de faire quoi que ce soit L inactivit et la passivit le fait de laisser faire les choses r sultent d un choix et constituent donc une action chaque fois qu une autre forme de comportement serait possible Celui qui tol re ce qu il pourrait changer agit tout autant que celui qui intervient pour obtenir un autre r sultat Un homme qui s abstient d exercer une influence sur l op ration des facteurs physiologiques et instinctifs qu il pourrait influencer agit lui aussi L action ce n est pas seulement faire mais aussi omettre de faire ce qu il est possible de faire Le terme de prax ologie a t utilis pour la premi re fois par Espinas dans un essai publi dans la Revue Philosophique volume 30 pp 114 et suivantes et dans son livre Les Origines de la Technologie Paris F Alcan 1897 pp 7 et suivantes Il fut utilis plus tard par Slutsky dans son essai Ein Beitrag zur formal praxeologischen Grundlegung der konomik Acad mie O
427. nt un seul parti homog ne L arme principale des antilib raux de gauche et de droite consiste couvrir leurs adversaires d injures Le rationalisme est d clar superficiel et non historique L utilitarisme est d nigr comme un mesquin syst me d thique d agioteurs Dans les pays non anglo saxons il est de plus qualifi de produit de la mentalit de camelot britannique et la philosophie du dollar am ricaine On m prise l conomie en l affublant des termes orthodoxe r actionnaire royalisme conomique et id ologie de Wall Street Il est triste que la plupart de nos contemporains ne connaissent pas l conomie Toutes les grandes questions des controverses politiques actuelles sont de nature conomique M me si nous devions laisser de c t le probl me fondamental du capitalisme et du socialisme nous devons nous rendre compte que les sujets d battus quotidiennement sur la sc ne politique ne peuvent tre compris que par le raisonnement conomique Mais les gens y compris les dirigeants les politiciens et les r dacteurs des journaux vitent toute tude s rieuse de l conomie Ils sont fiers de leur ignorance Ils ont peur qu une familiarit avec l conomie n interf re avec l assurance et la suffisance na ves avec laquelle ils r p tent des slogans ramass s en route Il est hautement probable que pas plus d un lecteur sur mille ne sait ce que disent
428. nt un effort pour modifier de mani re radicale les droits de propri t du riche Et il mourut tranquillement dans sa maison londonienne 41 Maitland Park Road le 14 mars 1883 Ou prenons le cas du Parti travailliste britannique Son effort pour modifier de mani re radicale les droits de propri t du riche ne fut pas comme le professeur Laski le savait parfaitement emp ch par la moindre action incompatible avec le principe de libert Marx le dissident pouvait vivre crire et pr coniser la r volution parfaitement l aise dans l Angleterre victorienne tout comme le Parti travailliste pouvait se lancer dans toutes les activit s politiques tranquillement dans l Angleterre post victorienne En Russie sovi tique pas la moindre opposition n est tol r e C est la diff rence entre la libert et l esclavage IV Les critiques du concept l gal et constitutionnel de libert et des institutions cr es pour le mettre en pratique ont raison de dire que la libert par rapport aux actions arbitraires de la part des fonctionnaires n est en elle m me pas suffisante pour rendre un individu libre Mais en soulignant cette v rit indiscutable ils enfoncent des portes ouvertes Car aucun avocat de la 14 Cf Laski loc cit p 446 150 Cf Laski loc cit p 446 151 Sur les activit s de Marx dans les ann es 1848 et 1849 voir Karl Marx Chronik seines Lebens in Einzeldaten publi par l Ins
429. ntant conduirait un accroissement de la population et alors la concurrence d un nombre plus grand pour obtenir un emploi obligera les salaires revenir ce minimum Nous n avons pas traiter de l erreur inh rente cette pseudo loi Mais si l on adopte son raisonnement afin de d montrer qu long terme aucune hausse du taux des salaires au dessus de ce minimum n est possible alors il faut aussi supposer qu aucune baisse du taux moyen ne peut se produire L appauvrissement progressif des masses laborieuses que d crivent les c l bres observations de la fin du chapitre 24 du Capital ne peut pas survenir dans le syst me capitaliste tel qu il est d peint et analys par Marx dans les chapitres pr c dents de cet ouvrage La th se principale du grand pronostic historique de Marx l appauvrissement progressif des masses salari es contredit la th se principale de la doctrine conomique de Marx la loi d airain des salaires En outre comme il a d j t dit elle a t spectaculairement r fut e par les faits III Pour bien valuer la signification et les cons quences historiques de la philosophie marxiste nous devons la confronter aux enseignements conomiques du milieu du XIX si cle En r gle g n rale les conomistes de cette poque taient d accord pour dire que l am lioration du bien tre mat riel de toutes les couches de la population d pendait de l accumulation du capital Ce ne sont
430. ntemporains En th orie mon taire par exemple Mises fit l une des premi res applications r ussies de la loi de l utilit marginale pour expliquer la valeur de la monnaie en soulignant le r le de l incertitude et des anticipations dans les actions des agents de march Son uvre devenue classique La th orie de la monnaie et du cr dit 1912 1924 1935 et sa monographie La stabilisation mon taire et les politiques cycliques 1928 de m me que certains passages de L action humaine vont cependant au del Adoptant le vocabulaire de la science conomique contemporaine Mises essaya de d velopper un fondement micro conomique la macro conomie Recourant la th orie du capital de B hm Bawerk et la distinction tablie par Knut Wicksell entre la monnaie et le taux d int r t naturel il labora une m thode d analyse dynamique mettant en vidence comment des changements dans l offre de monnaie pouvaient g n rer des glissements dans la distribution du revenu provoquer une allocation inad quate des ressources par le biais de distorsions dans la d termination des prix relatifs et conduire des fluctuations dans le cycle conomique Ce qui distinguait les th ories de Mises de la th orie quantitative de la monnaie d Irving Fisher par exemple c tait pr cis ment son refus d op rer des pirouettes analytiques pourtant pratiqu es par Fisher et par d autres pour tablir des relations en
431. ntifiques et des savants Elles sont secondes et non premi res Mais comme la mise en uvre des doctrines sociales n cessite leur acceptation par l opinion publique et que cette derni re se tourne la plupart du temps vers la version populaire d une doctrine l tude de cette derni re n est pas moins importante que celle de sa version pure Pour l Histoire un slogan populaire peut parfois fournir plus d informations que les id es formul es par les savants Il y a des croyances populaires et g n ralement accept es qui sont tellement contradictoires et si manifestement ind fendables qu aucun penseur s rieux n a jamais os les exposer de mani re syst matique Mais si une telle croyance est source d action elle n est pas moins importante pour la recherche historique que toute autre doctrine mise en pratique L Histoire ne doit pas limiter ses efforts aux doctrines correctes ou aux doctrines soigneusement pr sent es dans des crits savants elle doit tudier toutes les doctrines qui d terminent l action humaine XXI La libert est une id e occidentale I L histoire de la civilisation occidentale est celle d une lutte incessante pour la libert La coop ration sociale dans le cadre de la division du travail est l unique et ultime source du succ s de l homme dans son combat pour la survie et dans ses efforts pour am liorer autant que possible les conditions mat rielles de son bien tre Mais la nature
432. ntiment s accrut de plus en plus Les peuples slaves en Europe et les habitants de l Asie et de l Afrique taient tourment s par le fait que dans tous les domaines litt raire artistique scientifique social technique et conomique ils suivaient le sillage des nations avanc es de l Europe et de leurs descendants En condamnant le capitalisme comme le pire de tous les maux ayant frapp l humanit le marxisme r tablit leur quilibre moral A la lumi re de la philosophie marxisme ne pas tre responsable de l mergence de ce syst me injuste et nuisible n est plus consid r comme la preuve d une inf riorit morale et intellectuelle mais au contraire comme un crit re d minence Sous l influence de l id e socialiste les gouvernements et les municipalit s s engag rent dans diverses entreprises de nationalisations et de municipalisations Le Gouvernement imp rial allemand avec sa t te le prince Bismarck que l Encyclopaedia of the Social Sciences appelle le principal repr sentant du socialisme d tat de son poque tait le principal partisan de ces politiques Mais la tendance vers le socialisme pr valait aussi dans tous les autres pays Dans les ann es 1880 d j Sidney Webb chef de file du socialisme fabien d clarait que la philosophie socialiste n tait que l affirmation consciente et explicite de principes d organisation sociale d j en grande partie adopt s inconsciemm
433. objection th orique pour la raison que la fa on dont les nombreuses tapes interm diaires de la production devraient tre prises en compte dans le calcul rel verait d un choix purement arbitraire Les r sultats seraient forc ment grandement influenc s par le nombre de fois o l on consid re un produit comme un bien distinct au cours des tapes interm diaires de sa production et o on l inclut comme tel dans les calculs Les difficult s insurmontables que l on rencontre dans la mise au point d une liste des produits du consommateur final sont dus l impossibilit d tablir un quelconque talon invariable pour prendre en compte les changements de qualit du produit Afin d liminer le probl me des variations de qualit tous les syst mes indiciels sont forc s de se restreindre un nombre relativement faible d articles principalement les mati res premi res pour lesquels la qualit peut tre d finie sans qu il y ait d bat Outre les variations de qualit les changements des modes de consommation dus ce que le consommateur introduit de nouveaux articles dans son panier de biens consommables constituent d immenses difficult s pour les mesures statistiques Nous arrivons de nouveau la conclusion que des conflits entre les divers int r ts dans chaque pays et plus encore entre les nations surviennent obligatoirement d s que ces calculs statistiques sortent du domaine de la th orie et p
434. oci t commerciale de l autre Toutes les r alisations sans pr c dents de l industrialisme moderne qui ont procur une am lioration constante du niveau de vie pour une population sans cesse croissante ont t le r sultat de ces deux types d organisation C est exclusivement l industrie la recherche du profit qui a transform le monde des chevaux des bateaux voiles et des moulins vent en monde de la machine vapeur de l lectricit et de la production de masse pour r pondre aux besoins des masses C est l entreprise priv e la poursuite du profit qui accumula le capital c est dire les machines et les outils qui seuls avaient le pouvoir d accro tre la productivit du travail et donc de faire monter les taux salariaux M me les partisans les plus sectaires du coop ratisme n osent revendiquer le moindre de ces m rites pour les coop ratives Le mieux qu ils puissent dire au b n fice des coop ratives est qu elles ont plus ou moins bien copi en tirant bien s r avantage des privil ges importants qui leur taient accord s les m thodes techniques prouv es des entreprises recherchant le profit Il serait impossible de r crire l histoire de notre poque sans mettre la premi re place les efforts de l entreprise priv e qui approvisionne quotidiennement les foyers avec des produits nouveaux de meilleure qualit et moins chers Mais les historiens n oublierait rien d
435. on conomique des pays n ayant pas adopt les m thodes de l Internationale communiste soit bien plus satisfaisante que celle de leur propre pays S ils pouvaient r ussir laisser leurs camarades dans l ignorance compl te des r alisations du capitalisme occidental ils ne se soucieraient pas de la faible efficacit de leurs propres usines et fermes Mais d s qu une parcelle d information sur la richesse de l Occident p n tre en Russie ses ma tres sont pris par la crainte d une r action procapitaliste dans leur propre demeure Cette peur les pousse d une part fomenter la s dition dans tout le bloc capitaliste de la terre et d autre part discuter de divers projets visant effectuer certaines r formes mineures de leurs m thodes de gestion Personne n est aujourd hui plus fermement convaincu de l incomparable sup riorit des m thodes capitalistes de production que les tsars de la production des pays se situant derri re le Rideau de fer La force actuelle du communisme est enti rement due la mentalit des pseudo intellectuels des nations occidentales qui jouissent encore de la libre entreprise I L conomie de march le capitalisme est un syst me social fond sur la supr matie des consommateurs Dans son cadre il n y a qu une seule m thode pour gagner sa vie et acqu rir des biens savoir essayer de servir ses semblables les consommateurs du mieux poss
436. on passent leurs privil ges sous silence Elles attribuent leur succ s exclusivement au fait qu elles ne sont pas oblig es de 137 Jbid pp 45 46 F8 Thid p 46 1 Thid pp 46 47 faire des profits Il n est pas n cessaire de recommencer l examen de tous les probl mes concern s par ce sujet tudions la chose d un point de vue purement pragmatique Le point fondamental du raisonnement des pionniers et des p res du coop ratisme est les d taillants et les distributeurs ces interm diaires parfaitement inutiles augmentent le prix des articles parce qu ils veulent faire des profits Les coop ratives limineront le profit et seront donc en position de vendre leurs membres les biens des prix inf rieurs ceux pratiqu s par l entreprise priv e la poursuite du profit Comme tout le monde cherche acheter au prix le plus bas le d veloppement des coop ratives liminera tr s rapidement le d taillant individuel L histoire a totalement r fut cette doctrine Les coop ratives ne sont pas en position de r sister la concurrence des entreprises priv es la recherche du profit Elles auraient disparu depuis longtemps si elles m avaient pas joui d importants privil ges de la part du gouvernement Le fait m me que malgr ces privil ges elles n aient pas une plus grande part de march dans le domaine de la vente au d tail est une preuve de leur inefficacit inh rente En coupant
437. on d isolement mon taire r sultat l une des plus importantes r alisations facilitant le commerce international savoir l unification mon taire assur e par l talon or et son corollaire des taux de change relativement stables serait perdue Mais une action internationale ne peut tre tent e dans ce domaine que si l on vite d s le d part tout conflit d int r ts L att nuation des gros changements du pouvoir d achat de la monnaie dans un sens ou dans l autre est un point sur lequel toutes les nations seront facilement d accord et dans un tel but les m thodes notre disposition sont suffisantes pour mesurer les changements du pouvoir d achat Essayer de faire davantage que cela serait demander une organisation internationale de porter un fardeau trop lourd pour elle Avec l adoption d une politique telle que celle qui a t indiqu e ci dessus le probl me de la mesure des changements du pouvoir d achat est relativement facile r soudre Mais avec une politique poursuivant des buts plus importants le probl me serait totalement insoluble VIL La grande inflation allemande Recensement du livre de Frank D Graham Exchange Prices and Production in Hyper Inflation Germany 1920 23 Princeton N J Princeton University Press 1930 Texte paru pour la premi re fois dans Economica mai 1932 1 Tous les malheurs dont l Europe a souffert ces vingt derni res ann es sont le r sultat in
438. on discours l histoire du mouvement coop ratif y compris pour les ann es s parant notre g n ration de l ann e 2044 Voici ce qui dit M Smith sur l histoire future du mouvement coop ratif La grande industrie utilisa toute sa ruse et tout son pouvoir pour le briser en ayant recours aux armes et l oppression financi re Ces tentatives ayant chou des bandes arm es furent employ es pour d truire les tablissement coop ratifs et tuer leurs adh rents p 443 Sans commentaire l humanit primitive un Jean mythique offrit volontairement ses services son non moins mythique voisin Paul Dans l tude des coop ratives toutefois une telle proc dure est assez courante Nous pouvons admettre pour les besoins du raisonnement que le coop ratisme trouve son point de d part dans les relations amicales entre voisins Le villageois Jean alla en ville pour acheter cinq livres de caf Son voisin Paul lui demanda d acheter galement cinq livres pour lui Quand Jean revint et tendit les cinq livres de caf Paul ce dernier lui remboursa ce qu il avait d pens pour les acheter Peut tre que les deux se mirent aussi d accord pour partager les frais de transport encourus par Jean Par ailleurs si l achat de dix livres de caf fut fait un prix de gros Jean faisait b n ficier son ami Paul de la diff rence Paul jouissant ainsi aussi des avantages inh rents l achat en gros Tou
439. on dont les agriculteurs ont besoin d autre part Les deux objectifs sont en eux m mes parfaitement l gitimes et pourraient hormis le probl me des privil ges fiscaux et de cr dit tre approuv s par tout le monde 113 J P Warbasse The Cooperative Way a Method of World Reconstruction New York Barnes and Noble 1946 14 H M Kallen The Decline and Rise of the Consumer Chicago Packard 1945 Il est cependant impossible de consid rer les coop ratives agricoles comme un ph nom ne isol et de ne pas voir qu elles ne sont qu un moyen au sein d un syst me complexe de politiques agricoles et d activit s politiques des organisations d agriculteurs En tant que groupe de pression les agriculteurs organis s visent faire monter le prix des produits agricoles Afin de r aliser ce but un r le important est assign aux coop ratives de vente Elles sont un rouage d une machine politique construite en vue de l augmentation du prix des denr es alimentaires ce qui est un objectif radicalement oppos celui des coop ratives de consommateurs de la population non rurale Une tude sur les coop ratives n a pas pour but de mettre en relief tous les aspects de ce grand antagonisme entre les organisations politiques de producteurs de biens alimentaires et celles de la masse des consommateurs de ces biens Ce qu il faut n anmoins dire c est que les objectifs des coop ratives agricoles s opposent de mani re
440. on politique Le patriotisme est l ardeur vis vis du bien tre de l panouissement et de la libert de sa propre nation Mais les patriotes ne sont pas d accord entre eux quant aux moyens utiliser pour parvenir cette fin Les libre changistes c est dire les lib raux au sens ancien rattach au terme de lib ralisme qui sont aujourd hui la plupart du temps d cri s par les soi disant progressistes comme des orthodoxes des r actionnaires des royalistes conomiques des hommes de Manchester ou des partisans du laissez faire veulent rendre leur propre nation prosp re par le biais du libre change et par son incorporation pacifique la communaut mondiale de la division internationale du travail Ils pr conisent le libre change non pas pour le bien des autres nations mais du point de vue des int r ts bien compris ou long terme de leur propre nation Ils sont convaincus que m me si toutes les autres nations s accrochent au protectionnisme une nation sert le mieux son propre bien tre par le libre change Les nationalistes au contraire croient qu une nation ne peut pas am liorer son propre bien tre autrement qu en nuisant aux autres nations Le nationalisme agressif ou militaire recherche la conqu te et la soumission des autres nations par les armes Le nationalisme conomique essaie de promouvoir le bien tre de sa propre nation ou de certains de ses groupes en infligeant des nuis
441. on seraient totalement hors de l orbite de l change et ne pourraient donc pas tre vendus contre de l argent Il n y a alors pas de place pour une th orie des prix ni pour une th orie de la monnaie Cependant si nous voulons saisir les probl mes de la valeur dans une conomie collectiviste nous ne pouvons de mani re ironique qu utiliser la m thode d analyse connue sous le nom de m thode individualiste Les tentatives faites pour r soudre le probl me de la valeur de la monnaie par le biais de l conomie dans son ensemble plut t qu au travers des facteurs du march ont trouv leur apog e dans une quation tautologique sans aucune valeur pist mologique Seule une th orie qui montre comment les jugements de valeur subjectifs des acheteurs et des vendeurs sont influenc s par les changements des diff rents l ments de l quation des changes peut l gitimement tre qualifi e de th orie de la valeur de la monnaie Les acheteurs et les vendeurs du march ne se soucient jamais des l ments de l quation des changes parmi lesquels deux la vitesse de circulation et le niveau des prix ne peuvent pas tre connus des participants du march Seule l importance attach e par les divers agents du march au maintien un certain niveau de leurs encaisses mon taires d une part et la possession des divers biens en question d autre part d termine la formation du rapport d
442. onnels qu il est possible de s parer la contribution d un travailleur de celles de tous les autres de sorte qu il devienne possible de d terminer l valuation individuelle qu en font les consommateurs et par cons quent sa r mun ration en fonction de cette valuation Un exemple toutes les places d un op ra sont vendues au prix habituel m Mais si un fameux t nor chante la partie principale l op ra affiche complet m me si le prix d entr e passe m n Il est vident que de tels cas sont extr mement rares et qu on ne doit pas s y r f rer en traitant du probl me de la d termination des salaires dans un r gime socialiste Bien s r une direction socialiste peut d terminer pour plusieurs types de travail les t ches normales accomplir par le travailleur et r compenser d une part ceux qui accomplissent davantage tout en p nalisant d autre part ceux qui ne parviennent pas produire leurs quotas Mais une telle norme ne d pend en aucune fa on d un quelconque ph nom ne du march Elle r sulte d une d cision plus ou moins arbitraire des autorit s Dans l conomie de march les salaires pay s aux gens fabriquant des biens ou rendant des services ne pouvant pas tre vendus sur le march et pour lesquels on ne dispose par cons quent d aucun prix sont d termin s indirectement par la structure du march L employeur en r gle g n rale le gouvernement dans ce type de cas doit suffi
443. onomique mais aussi l isolement politique est impraticable dans le monde actuel L h misph re occidental tait autrefois l abri de l agression Des milliers de kilom tres d oc an le s paraient des ventuels envahisseurs L avion a radicalement modifi les choses Les 1solationnistes am ricains ne l ont pas encore compris Ils raisonnent de cette fa on Il est regrettable que les peuples d Europe se battent entre eux qu ils aient d truit leur glorieuse civilisation et qu ils soient par cons quent vou s la famine et la mis re Il est tout aussi regrettable que des choses similaires se passent en Asie Malheureusement nous ne pouvons pas les sauver de ce d sastre Ils doivent apprendre eux m mes que la coop ration pacifique leur apporterait davantage de b n fices que la guerre et l extermination mutuelle Nous ne pouvons pas maintenir la paix dans le monde entier La seule chose que nous puissions faire est de nous occuper de nous m mes et de pr server l ind pendance de l h misph re occidental Nous resterons neutres n interviendrons pas dans les affaires des autres continents et pr serverons ainsi notre mode de vie am ricain Mais ce qui se passe dans le reste du monde n est pas sans int r t pour l Am rique L instauration de deux grands empires totalitaires l un de l autre c t de l Atlantique le second de l autre c t du Pacifique aurait constitu une formidab
444. ons quences devait tre laiss pour plus tard Ce point de vue n est cependant pas acceptable Il n y a pas de doute que le probl me d un talon pour les paiements diff r s est extr mement important mais ici comme pour d autres questions l conomie se d brouille toute seule coup s r pour les dettes court terme et peut tre m me pour les dettes long terme La circonstance qui a fait que dans les derni res d cennies ceux qui ont pr t de l argent long terme c est dire les propri taires d obligations ont essuy des pertes a entra n une certaine prudence sur le march des obligations long terme Cette tendance est nette aujourd hui mais elle tait galement perceptible dans les pr c dentes poques de d pression m me si ce n tait pas dans la m me mesure La r pugnance de ceux qui auraient sinon achet des obligations cons cutive aux exp riences malheureuses de ces derni res d cennies est responsable de la grande diff rence entre les taux mon taires court terme et les taux d investissement du capital long terme Si cette attitude prudente persiste ceux qui d sirent obtenir des cr dits long 5 Voir Ludwig von Mises Monetary Stabilization and Cyclical Policy 1928 dans On the Manipulation of Money and Credit dit par Percy L Greaves Jr Dobbs Ferry N Y Free Market Books 1978 p 99 et suivantes Note de l dition am ricaine te
445. ons pratiquant tous les types de transactions en gros et en d tail dans le domaine de l exportation et de contrats gouvernementaux aient recours un tel pr texte boiteux L emploi des b n fices bruts totaux issus des ventes par rapport tous les frais engag s peut tre class en trois cat gories a Une part est mise de c t comme amortissement afin de remplacer l quipement usag b Une part est r investie dans l entreprise et augmente le capital investi soit de l unit elle m me soit des ses filiales c Une part est retir e de l entreprise et va aux ayants droit au propri taire de l entreprise individuelle aux actionnaires de la soci t commerciale ou aux membres de la coop rative Les parts b et c constituent ensemble le revenu net du point de vue l gal Les d fenseurs des coop ratives lorsqu ils pr tendent que les ristournes la client le ne sont pas des profits ne font allusion qu la part c Or la part b n est pas moins importante elle est m me plus importante car la principale fonction sociale et historique du profit est d accumuler des 31 Cf Warbasse The Cooperative Way a Method of World Reconstruction p 115 capitaux suppl mentaires Le r le norme que le r investissement des profits et que l investissement des profits dans de nouvelles entreprises a jou dans l volution de l activit des coop ratives est bien connu Presque tous le capital en actions
446. onstances historiques Ce point est limpidement expos par Mises dans Le traitement de l irrationalit dans les sciences sociales l un des essais inclus dans ce recueil Il y a pl thore de donn es chiffr es disponibles concernant l inflation en Allemagne pendant les ann es 1914 1923 La th orie conomique met notre disposition toute la connaissance requise pour une compr hension parfaite des causes de ces changements de prix Mais cette connaissance ne nous fournit aucune pr cision quantitative La science conomique est qualitative et non quantitative Dans la sph re de l action humaine il n y a aucune relation constante entre magnitudes L augmentation des prix en Allemagne l poque de la premi re guerre mondiale n tait pas seulement due une augmentation de la quantit de billets de banque en circulation D autres facteurs y ont contribu L offre de biens de consommation avait diminu parce que de nombreux travailleurs tant sous les drapeaux ne pouvaient plus travailler dans les usines parce que le contr le tatique sur l conomie r duisait la production parce que le blocus emp chait les importations et parce que les travailleurs souffraient de malnutrition Il est impossible d tablir au moyen de m thodes autres que la Verstehen compr hension interpr tative dans quelle mesure chacun de ces facteurs contribu rent la hausse des prix La Verstehen es
447. oser que le d sir de se procurer les n cessit s vitales de la vie et de la sant est plus rationnel que la poursuite d autres biens Il est vrai que la recherche de nourriture et de chaleur est commune aux hommes et aux autres mammif res et qu en r gle g n rale quelqu un qui n a pas de nourriture ou d abri concentre ses efforts pour satisfaire ces besoins urgents et ne se soucie pas des autres choses La volont de vivre de pr server sa propre vie et de tirer avantage de toute occasion lui permettant d augmenter sa force vitale est une caract ristique premi re de la vie pr sente dans tout tre vivant Toutefois c der cette pulsion n est pas pour l homme une n cessit inextricable Tous les autres animaux sont inconditionnellement pouss s par les pulsions les poussant pr server leur vie et prolif rer Ils sont oblig s sans volont de leur part d ob ir l impulsion du moment Il en va diff remment avec l homme Ce dernier a la facult de ma triser ses instincts Il peut diriger la fois ses app tits sexuels et sa volont de vivre Il peut renoncer sa vie lorsque les seules conditions dans lesquelles il pourrait vivre semblent intol rables L homme est capable de mourir pour une cause ou de se suicider Vivre est pour l homme le r sultat d un choix d un jugement de valeur Il en va de m me avec le d sir de vivre dans l abondance L existence m me de l asc tisme d
448. ourner la discussion autour du probl me consistant d terminer si oui ou non les coop ratives font des profits au sens technique que les lois fiscales attribuent ce terme La d finition l gale actuelle du revenu a t influenc e par la volont d en exempter les coop ratives Il n est pas surprenant que les coop ratives puissent l interpr ter en leur faveur Bien s r ces interpr tations sont contradictoires et ind fendables Aucun artifice dialectique ne peut conduire une d finition acceptable du revenu qui puisse comprendre le b n fice gagn par une soci t et en exclure celui gagn par une coop rative Mais exemption des coop ratives ne d pend pas de la d finition du revenu telle qu elle est inscrite dans la loi Les coop ratives sont explicitement exempt es la fois par les lois f d rales et par les lois des tats Un d bat concernant ce que la loi devrait tre doit tre radicalement diff rent de l interpr tation de la loi existante Alors que cette derni re se limite strictement la lettre et l esprit de la loi la premi re question ne conna t qu un crit re le bien tre public et l efficacit conomique Les taxes sont per ues afin d obtenir les fonds n cessaires pour conduire les affaires du gouvernement Contribuer une partie de ces fonds est un devoir civique Ce n est pas une amende Le gouvernement ne p nalise pas ses citoyens parce qu ils poss dent une maison
449. ous fix e par les d crets d un dictateur paternel Il Le seul but de la production est de permettre la satisfaction de besoins c est dire la consommation La grandeur de l conomie de march doit se voir dans le fait que toutes les activit s de production y sont dirig es en fin de compte par les consommateurs L homme est souverain en sa qualit de consommateur En tant que producteur il est oblig d ob ir aux souhaits des consommateurs En achetant ou en s abstenant d acheter les consommateurs d terminent tout se qui se passe dans la sph re qu on d signe habituellement sous le nom d affaires conomiques Leur comportement d termine au bout du compte la place et le r le de chacun dans l appareil social de production Ils assignent la propri t des facteurs mat riels de production ceux qui ont r ussi les orienter vers les emplois o ils satisfont le mieux les besoins les plus pressants des consommateurs La propri t des facteurs mat riels de production la richesse ne peut tre acquise et conserv e dans une conomie de march capitaliste qu en servant les consommateurs mieux et moins cher que les autres Une telle propri t est un mandat public pour ainsi dire confi au propri taire sous la condition qu il l utilise de la meilleure mani re possible et au b n fice du consommateur Le capitaliste ne peut jamais se reposer dans ses efforts pour servir le public mieux et moins cher
450. ouvelle guerre si toutes les r publiques am ricaines la Grande Bretagne les colonies britanniques et les petites d mocraties europ ennes sont unies au sein d un solide bloc de peuples pacifiques Mais un tel bloc ne peut pas durer avec le protectionnisme Si les leveurs argentins se sentent victimes de la politique des tats Unis propos des importations de b uf et si les couturi res de Paris souffrent des mesures britanniques concernant les importations dans l industrie de l habillement ils ne voudront pas rester dans l union Mais d un autre c t ils ne sont pas pr ts voir presque tous les pouvoirs aujourd hui entre les mains de leurs gouvernements nationaux transf r s une autorit supranationale Ils s indignent d j de la concentration d un nombre de plus en plus grand de pouvoirs dans leurs capitales nationales respectives et 1ls seraient encore plus choqu s par l instauration du corps bureaucratique cent fois plus gros de la nouvelle autorit supranationale La coexistence pacifique de nations souveraines n est possible que si chaque nation individuelle est convaincue qu il serait contraire ses propres int r ts go stes d entraver la libre circulation du capital de la main d uvre et des produits Une telle politique de libre change pr suppose le libre change int rieur le laissez faire g n ralement d cri aujourd hui Le contr le de l conomie par le gouvernement abouti
451. p rent et sont press s d intensifier leur coop ration pr cis ment parce qu ils d sirent poursuivre leurs int r ts goi stes Les sacrifices que fait l individu pour maintenir la coop ration sociale ne sont que temporaires s il s abstient de faire des actions antisociales qui pourraient lui apporter de petits gains imm diats il obtient un profit bien plus grand des avantages qu il tire de la plus grande productivit du travail accompli dans le cadre de la coop ration pacifique de la division du travail Le principe d association explique ainsi les forces qui rassemblaient les hordes et les tribus primitives et qui agrandirent petit petit les unit s sociales jusqu ce 7 Tels sont les enseignements de l cole historique allemande en sciences sociales dont les derniers repr sentants sont Werner Sombart et Othmar Spann Il est peut tre noter que la philosophie catholique n adh re pas la doctrine collectiviste D apr s les enseignements de l glise romaine la loi naturelle n est rien d autre que les pr ceptes de la raison correctement appliqu s et l homme est capable d en acqu rir la pleine connaissance m me sans l aide de la r v lation surnaturelle Dieu a cr l homme en lui accordant des capacit s amplement suffisantes pour parvenir sa derni re fin Et par dessus tout Il a d cid de permettre l homme d atteindre encore plus facilement la b atitude en mettant sa po
452. pelle les lois de la nature mais aussi certaines lois sp cifiques de l action humaine Il existe des choses que m me la police la plus efficace d un gigantesque gouvernement ne pourrait pas faire arriver bien qu elles ne semblent pas impossibles du point de vue des sciences de la nature Il tait vident que les affirmations de cette nouvelle science ne pouvaient pas manquer de froisser trois points de vue Il y a tout d abord tous les gouvernements Les despotes tout comme les majorit s ne sont pas heureux d apprendre que leur pouvoir n est pas absolu Ils se lancent sans arr t dans des politiques vou es l chec et chouent parce qu ils ne tiennent pas compte des lois de l conomie Mais ils n apprennent pas la le on Au lieu de cela ils emploient des nu es de pseudo conomistes pour discr diter ce qui est abstrait c est dire dans leur terminologie les vains enseignements de la bonne conomie Il y a ensuite des doctrines thiques qui accusent l conomie de mat rialisme thique Selon elles l conomie enseigne que l homme devrait exclusivement ou avant tout chercher satisfaire les app tits de ses sens Ils refusent obstin ment d apprendre que l conomie est neutre vis vis du choix des fins ultimes car elle ne traite que des m thodes pour parvenir aux fins choisies quelles que puissent tre ces derni res Il y a enfin des auteurs qui rejettent l conomie en raison de
453. peut tre obtenue que par la conviction que la coop ration pacifique apporte plus de satisfaction que le combat Les nazis se sont engag s dans la voie de la conqu te parce que leurs doctrines leur enseignaient qu une guerre victorieuse tait indispensable leur bonheur Les habitants des cinquante tats am ricains vivent pacifiquement ensemble parce que leur doctrine leur enseigne qu une coop ration pacifique r pond mieux leurs objectifs que de faire la guerre Lorsqu une fois il y a une centaine d ann es une doctrine diff rente eut prise sur les esprits am ricains il en r sulta une sanglante guerre civile Le principal sujet de la recherche historique doit ainsi tre l tude des doctrines sociales conomiques et politiques Ce que font les hommes quand ils r digent des lois et des constitutions quand 1ls organisent des partis politiques et des arm es quand ils signent ou rompent des trait s quand ils vivent pacifiquement ou suscitent des guerres ou des r volutions est une application de ces doctrines Nous sommes n s dans un monde fa onn par des doctrines et vivons dans un environnement qui change continuellement de par l effet de doctrines changeantes Le destin de tout homme est d termin par l uvre de ces doctrines Nous semons mais le r sultat de notre labeur et de notre peine ne d pend pas que des actes de Dieu le comportement des autres est tout aussi important pour notre r colte et ce compo
454. pi ces existantes Et pourtant le fait que la divisibilit des pi ces n est pas illimit e n a jamais emp ch le commerce de tr s bien ajuster les prix chaque niveau requis par la structure du march Dans la vente au d tail des fruits et d autres n cessit s de la vie courante des prix comme cinq unit s pour sept cents et trois unit s pour onze cents sont assez courants Il n y a pas de raison pour que les coop ratives n adoptent pas le m me proc d En fait elles l adoptent car 1l est indispensable Mais quand elles l adoptent leur objectif n est pas d liminer le profit mais plut t la n cessit de rivaliser avec leurs concurrents Mr Jacob Baker explique ces pratiques des coop ratives d une autre fa on Selon lui cela conduirait bien trop de comptabilit que de calculer le co t de gros et la part proportionnelle des d penses de gestion pour chaque douzaine d ufs et pour chaque livre de beurre Un homme d affaires toutefois qui ne se repr senterait pas clairement ce que sont ses propres co ts et t tonnerait l aveuglette dans le noir serait un incomp tent maladroit et se dirigerait vers la faillite La concurrence oblige chaque vendeur qu il soit un marchand la recherche du profit une station d essence ou un magasin coop ratif pr tendument altruiste ne pas demander plus que le prix du march Mais chaque vendeur doit savoir si ses transactions
455. pour le citoyen individuel que son pays soit plus grand ou plus petit et o se trouvent les fronti res politiques Aucun citoyen ne peut s attendre tirer le moindre profit de l annexion son pays d un bout de terrain appartenant autrefois une autre nation Les guerres ne paient plus elles sont inutiles La r alit dans laquelle nous vivons et tranchons nos questions politiques est tr s diff rente de celle de l utopie lib rale que d peignaient et que recherchaient Fr d ric Bastiat et Richard Cobden Notre poque n est pas celle du laissez faire laissez passer mais celle du nationalisme conomique Tous les gouvernements d sirent promouvoir le bien tre de leurs citoyens ou de certains groupes parmi leurs citoyens en faisant du tort aux trangers Les biens trangers sont exclus du march int rieur ou n y sont autoris s qu apr s le paiement d une taxe d importation La main d uvre trang re est cart e du march int rieur du travail Les capitaux trangers sont susceptibles d tre confisqu s Le nationalisme conomique doit n cessairement aboutir la guerre chaque fois que ceux qui en subissent les dommages croient tre suffisamment forts pour liminer par le recours l action arm e violente les mesures nuisant leur propre bien tre La politique d une nation forme un tout La politique trang re et la politique int rieure sont troitement li es elles se conditionnent l
456. pour le raisonnement conomique Il acceptait sans aucune critique toutes les affirmations de la Banking School il tait absolument impossible de trouver dans son livre les objections qu opposait la Currency School face aux th ories de la Banking School L autre grande autorit sur les probl mes mon taires et bancaires Wilhelm Lexis tait encore moins dou pour le raisonnement conomique Il tait comme Wagner totalement incapable de comprendre quoi que ce soit la th orie ricardienne des changes internationaux la th orie de la parit des pouvoirs d achat Les deux taient fermement convaincus que les taux de change taient gouvern s par la balance des paiements Par cons quent les pr tendus conomistes qui taient redevables de leur ducation aux enseignements de tels hommes taient pr ts accepter sans critique les doctrines de Knapp et 5 La th orie quantitative dit que le niveau g n ral des prix est en avant tout fonction de la quantit de monnaie Note de l dition am ricaine 5 Pour Mises les coles britannique de la Currency School et de la Banking School en gros d fendaient la banque centrale La Currency School d fendait toutefois des r gles d expansion mon taire et d expansion du cr dit certains th oriciens pr conisant m me des r serves couvertes 100 en esp ces La Banking School pr conisait une politique discr tionnaire de la part de la Banque centrale avec
457. ppliqu es actuellement ou dans les ann es venir Tout ce que l on peut faire c est d entreprendre des actions att nuant les cons quences durant les p riodes o la tendance la hausse continue du pouvoir d achat est clairement marqu e et d entreprendre une action contraire dans les p riodes montrant une tendance tout aussi nette la baisse continue du pouvoir d achat L action ne doit ni dans un cas ni dans l autre aller jusqu s opposer la tendance naturelle li e la production d or que ce soit pour endiguer ou pour inverser son effet Qu elle soit entreprise par chaque nation s par ment ou qu elle fasse partie d un programme de coop ration internationale une telle action ne devra tre appliqu e qu avec la plus grande prudence Pour emp cher une politique influen ant le pouvoir d achat de devenir le jouet des diff rents int r ts conomiques en raison de l impossibilit de trouver une quelconque m thode de calcul d indice qui soit correcte en soi il est essentiel de restreindre cette interf rence aux changements du pouvoir d achat dans un sens ou dans l autre qui sont reconnus sans r serve par tous les partis Ceci implique que l action visant accro tre le pouvoir d achat de la monnaie ne pourrait tre prise que lorsqu une baisse du pouvoir d achat n est mise en doute par aucune des diff rentes m thodes possibles et qu elle devrait tre refus e d s
458. qu ils tudient ne sont que de purs faits Le statisticien essaie de d couvrir des corr lations entre diff rentes s ries de chiffres quand son raisonnement th orique lui fait penser qu il existe une relation causale entre eux En l absence de telles hypoth ses th oriques 1l ne pr te aucune attention des corr lations videntes alors qu il est prompt d montrer qu une corr lation existe quand sa th orie pr con ue en postule une J evons croyait avoir r ussi d montrer une corr lation entre les crises conomiques et les taches solaires D un autre c t aucun statisticien n a jamais accord la moindre attention la d couverte d une corr lation entre le nombre des cigognes et des changements des chiffres de la natalit Dans la vie et dans la r alit toutes les choses sont reli es entre elles L Histoire est un flux continuel d v nements enchev tr s dans une structure uniforme Les limitations de nos forces intellectuelles nous emp chent de les saisir comme un tout dans un seul acte de perception Nous devons les analyser tape par tape en commen ant par isoler de petites choses et en continuant lentement par l tude de probl mes plus compliqu s L acte par lequel nous extrayons certains changements de la totalit du flux de la vie et les consid rons comme des faits n est pas une fonction de la r alit C est le r sultat du fonctionnement de notre esprit Dans le domaine des scienc
459. qu ils veulent Seul un jugement de valeur personnel peut nier leurs actions le qualificatif de zweckrationales c est dire de recherche d une fin donn e Et que veulent dire dans la d finition de Weber les mots Sans consid ration de succ s Le catholique se signe parce qu il consid re qu un tel comportement fait partie d une conduite d ensemble devant le mener vers ce qui pour lui est le plus important succ s du p lerinage terrestre de l homme Il est tragique que Max Weber l minent historien de la religion l homme qui a essay de lib rer la pens e sociologique allemande de sa soumission na ve certains jugements de valeur n ait pas r ussi voir les contradictions de sa doctrine D autres tentatives pour distinguer entre action rationnelle et action non rationnelle ou irrationnelle taient galement bas es sur de grossiers malentendus et ont chou La plupart qualifiaient d irrationnelle une conduite guid e par des id es et des attentes erron es concernant les effets de certaines m thodes Les pratiques magiques sont ainsi aujourd hui dites 1rrationnelles Elles n taient certainement pas adapt es l atteinte des fins poursuivies Toutefois les gens qui y avaient recours croyaient qu elles constituaient la bonne technique de la m me fa on que les m decins crurent jusqu au milieu XIX si cle que la saign e tait une m thode pr venant et soignant diverses mal
460. quant qu il ne peut y avoir de th orie conomique et que les principes sur lesquels les conomistes ont b ti leur syst me sont illusoires alors les conflits violents entre les diverses races nations et classes seraient in vitables La doctrine militariste de la guerre et de l effusion de sang perp tuelles devrait alors remplacer la doctrine de la coop ration sociale pacifique Les avocats de la paix seraient des fous Leur programme serait issu de la m connaissance des probl mes fondamentaux des rapports humains Il n existe pas de doctrine sociale autre que celle des conomistes orthodoxes et r actionnaires qui permette de conclure que la paix est d sirable et possible Bien entendu les nazis nous promettent la paix apr s leur victoire finale quand toutes les autres races et nations auront appris que leur place dans la soci t est de servir d esclaves la race des seigneurs Les marxistes nous promettent la paix apr s la victoire finale des prol taires plus pr cis ment selon les mots de Marx apr s que la classe laborieuse aura travers de longues luttes toute une s rie de processus historiques transformant totalement la fois les circonstances et les hommes C est une bien maigre consolation en v rit En tout cas de telles affirmations ne modifient pas la proposition selon laquelle les nationalistes et les marxistes consid rent le conflit violent des int r ts de groupe comme un p
461. que par cons quent les prix des diff rents biens et services ne pouvaient pas tre touch s simultan ment et dans la m me proportion Nulle part l usage de formules con ues sur le mod le de la m canique en lieu et place d une attention accord e au probl me de l influence des facteurs du march n a fait plus de mal que dans ce cas Des conomistes voulurent travailler avec l quation des changes sans noter que les changements du volume mon taire et de la demande mon taire ne peuvent survenir que d une seule fa on au d but seuls les jugements de valeur et avec eux les actions de quelques agents conomiques seront influenc s les changements du pouvoir d achat qui en r sultent ne se diffusant dans l conomie que suivant un sch ma progressif En d autres mots le probl me des changements de la valeur de la monnaie ont t trait s par la m thode statique bien qu il n y ait jamais eu le moindre doute concernant le caract re dynamique du probl me 4 Les substituts de monnaie Le probl me sp cifique le plus d licat et le plus important de la th orie mon taire est celui des substituts de monnaie Le fait que les services mon taires puissent galement tre rendus par des titres mon taires s rs remboursables sur demande entra ne des difficult s consid rables dans la tentative des th oriciens de la monnaie pour d finir la quantit et la demande de monnaie Cette difficult ne peut p
462. quer une donn e pr cise Il n y a par exemple aucun doute qu un type ou une classe fascisme regroupant non seulement le fascisme italien mais aussi le nazisme allemand et le syst me espagnol du g n ral Franco le syst me hongrois de l amiral Horthy et quelques autres syst mes peut tre construit de mani re logiquement acceptable et qu on peut lui opposer un type appel bolchevisme qui comprendrait le bolchevisme russe le syst me de Bela Kun en Hongrie et le bref interm de sovi tique de Munich Mais savoir si cette classification et la d duction qu on en tire suivant laquelle le monde des vingt derni res ann es se diviserait en deux camps les fascistes et les bolcheviques est la bonne fa on pour comprendre la situation politique actuelle est une question dont on peut discuter Il est possible de comprendre cette p riode de l Histoire d une mani re tr s diff rente en utilisant d autres types Vous pouvez faire une distinction entre la d mocratie et le totalitarisme et faire rentrer dans le type d mocratie le syst me capitaliste occidental et dans le type totalitarisme la fois le bolchevisme et ce que l autre classification qualifie de fascisme Le fait que vous appliquiez l une ou l autre des typologies d pend de la fa on dont vous voyez l ensemble des choses C est l intuition qui d cide de la classification employer et non la classification qui d cide de l intuition L
463. r l un des r sultats de la politique d autarcie et de pr paration conomique la guerre sera que dans une nouvelle campagne ces stocks seront peu pr s inexistants C est le paradoxe de l autarcie en tant que pr paration conomique la guerre d affaiblir le potentiel militaire de la nation en diminuant l efficacit de ses armes L tat actuel de la division internationale du travail place les nations qui se proposent de recourir la guerre devant un dilemme insoluble Elles doivent consid rer d une part qu elles ne peuvent combattre sans importer continuellement des mati res premi res et des denr es alimentaires et d autre part que le remplacement de ces marchandises import es par des succ dan s produits sur place r duit leur force militaire En temps de paix les nations peuvent acheter toutes les mati res premi res et les denr es alimentaires qu elles d sirent et qu elles sont dispos es payer Evidemment cette situation fait d pendre la nation des fournitures de l tranger et l int gre dans le syst me international de la division du travail mais quant consid rer cet tat de choses comme plein d inconv nients parce qu il rend la guerre impossible c est c der un incorrigible atavisme 3 L argument de la guerre dans les pays neutres Il est des pays fortun s qui ont d cid de rester neutres dans toutes les guerres Pour eux l argument de la guerre invoq
464. r diff rents faits que ce soit en tablissant des corr lations ou par d autres m thodes r sulte de nos th ories et de nos doctrines Dans le contexte de doctrines diff rentes des v nements identiques rev tent une signification diff rente La m me exp rience les m mes v nements sont consid r s d une mani re tr s diff rente par des gens qui ne s accordent pas sur les th ories L exp rience du bolchevisme russe n est pas la m me pour les lib raux au vieux sens du terme et pour les socialistes pour les libres penseurs et pour les catholiques pour les nazis et pour les nationalistes slaves pour les conomistes et pour les patrons du cin ma Il en va de m me pour le New Deal am ricain pour la chute de la France pour le Trait de Versailles et pour tous les autres faits historiques Bien entendu tout parti est fermement convaincu que seule sa propre interpr tation est bonne et correspond aux faits et pense que toutes les autres id es sont radicalement fausses et influenc es par de mauvaises th ories Mais le conflit des doctrines ne peut pas tre r solu en faisant taire tous ceux qui ont des id es diff rentes Un parti qui r ussit faire que son id e soit la seule l gale et qui parvient mettre hors la loi toutes les autres ne modifie pas la nature de ses principes Une doctrine reste une doctrine m me si elle est accept e par tous et qu elle n est pas contredite Elle peut tre fausse m
465. r et doit se montrer content de ce qu il re oit quoi que ce puisse tre Dans l Occident capitaliste le niveau de vie moyen est incomparablement plus lev que dans les pays communistes de l Est Mais il faut admettre qu un nombre sans cesse croissant d habitants des pays capitalistes et parmi eux galement les pr tendus intellectuels aspirent aux pr tendus bienfaits du contr le gouvernemental Il est inutile d expliquer ces gens quelle est la situation de l homme ordinaire la fois comme producteur et comme consommateur dans un syst me socialiste L inf riorit intellectuelle des masses se manifesterait tr s clairement dans leur volont d abolir le syst me o ils sont eux m mes souverains o l lite des hommes les plus dou s se met leur service et dans leur d sir ardent de revenir un syst me o l lite leur marcherait dessus Ne nous faisons pas d illusions Ce n est pas le progr s du socialisme dans les nations attard es celles qui n ont jamais d pass le stade de la barbarie primitive et celles o la civilisation s est arr t e il y a plusieurs si cles qui d montre l avanc e triomphale du principe totalitaire C est au sein de notre monde occidental que le socialisme fait le plus de progr s Tout projet voulant r duire ce que l on appelle le secteur priv de l organisation conomique est consid r comme hautement b n fique comme un progr s et ne re
466. r pas n cessaire pour pouvoir transformer l impuissante Soci t des nations en une institution plus efficace est de mettre en place une proc dure de vote et de d termination de la volont de la majorit Mais comment faudrait il effectuer le vote Si chaque nation a un droit de vote le Luxembourg et l Estonie auraient eux deux deux votes et la Grande Bretagne un seul Les vingt r publiques d Am rique centrale et d Am rique du Sud auraient 20 votes contre un seul pour les tats Unis Une autre solution serait d accorder chaque nation un nombre de votes correspondant au chiffre de sa population Ce serait v ritablement d mocratique Mais alors les peuples Asie et d Afrique d passeraient de loin les peuples les plus avanc s ceux qui ont cr la civilisation occidentale Que se passerait il si la majorit d clarait que les barri res l immigration taient contraires aux principes fondamentaux de la coop ration internationale et qu elles devraient tre abolies Les citoyens d Australie ou de Nouvelle Z lande accepteraient ils une telle d cision Ne nous faisons pas d illusions Il existe des diff rences de civilisation et de niveaux de vie qui rendent inutiles tous les plans visant instaurer imm diatement un gouvernement d mocratique mondial Il y a plus de 600 millions de Chr tiens dans le monde et plus de 1 500 membres d autres groupes religieux Presque les deux tiers de la populatio
467. r pourquoi les ing nieuses propositions d minents conomistes quant la cr ation de monnaies stables bas es sur des indices n ont jusqu ici pas t mises en pratique Jusqu pr sent c tait plus qu une attitude purement conservatrice qui conduisait les hommes d tat et les hommes d affaires s opposer ces propositions c tait plut t la reconnaissance de leurs d fauts inh rents Ces objections ont un poids particulier quand le probl me est tudi du point de vue international Il est tonnant que m me des gens conscients de l importance de l change international des biens et de la monnaie pensent que la stabilit des prix nationaux est plus importante que celle des taux de change La cons quence de telles propositions si elles taient mises en uvre serait que chaque pays poursuivrait une politique mon taire bas e sur le syst me indiciel qu il consid re tre le meilleur avec pour r sultat d exposer les taux de change dont les mouvements avec l talon or sont confin s entre des marges troites des fluctuations abruptes et importantes Personne ne peut manquer de voir que cela introduirait un facteur d instabilit et d incertitude majeur dans les relations commerciales internationales et encore plus important concernant l tat de l endettement international 5 L talon or pur et l talon de change or influenc par les banques Avant d tudier le r le de la
468. raison et l exp rience par des jugements arbitraires Ils d duisent de l intuition une connaissance sur les v nements historiques que les documents disponibles ne permettent pas ou qui est contraire aux faits tablis apr s un examen attentif des documents disponibles Ils ne s abstiennent pas de tirer des conclusions contredisant les affirmations de la th orie conomique qu ils ne peuvent pas r futer sur le terrain de la logique Ils n ont pas peur de dire des absurdit s Leur seule justification est la r f rence l irrationalit de la vie Prenons un autre exemple tir d un livre s rieux et savant traduit en anglais M Ernst Kantorowicz historien du cercle sot rique du po te et visionnaire Stephen George dans sa biographie de l empereur allemand Fr d ric II donne un r cit correct des changements constitutionnels qui se produisirent durant le r gne de ce monarque de Hohenstaufen La situation de Fr d ric tait extr mement pr caire en Allemagne parce que son royaume h r ditaire normand de Sicile le conduisit des conflits avec le pape et les cit s r publiques 18 L important probl me des divers modes conflictuels de Verstehen par exemple les interpr tations catholique et protestante de la R forme ou les diverses interpr tations de la mont e du nazisme en Allemagne doit tre trait dans un essai sp cifique Cf E Kantorowicz Frederick the Second 1194 1250 traduction anglaise d
469. rait jamais r ussir l radiquer Il est vrai que c eut t une aventure sans espoir que d attaquer ouvertement la libert et de d fendre sinc rement un retour la suj tion et l esclavage Mais l antilib ralisme s empara des esprits en se camouflant comme superlib ralisme comme la r alisation et le couronnement des id es m mes de la libert Il arriva d guis en socialisme communisme planisme Aucun homme intelligent ne pouvait manquer de comprendre que les socialistes les communistes et les planificateurs visaient l abolition la plus radicale de la libert individuelle et tablir l omnipotence du gouvernement Pourtant l immense majorit des intellectuels socialistes taient convaincus qu en luttant en faveur du socialisme ils se 146 Cf Otto von Bismark Gedanken und Erinnerungen vol 1 New York Cotta 1898 p 1 battaient pour la libert Ils se disaient eux m mes de gauche et d mocrates et revendiquent m me de nos jours pour eux l pith te lib ral Les intellectuels et des masses qui les suivirent comprenaient parfaitement dans leur subconscient le fait que leur chec atteindre les vastes buts que leur ambition les poussait poursuivre tait d leurs propres insuffisances Ils savaient tr s bien qu ils n taient soit pas assez intelligents soit pas assez travailleurs Mais ils ne voulaient pas s avouer leur inf riorit ni l avouer leurs
470. ranger et des investissements dans des pays trangers Mais en m me temps la politique douani re am ricaine a rendu le paiement des int r ts et le transfert des dividendes plus p nibles pour les nations d bitrices La m me politique fut appliqu e par les autres nations cr anci res par exemple la Grande Bretagne la France les Pays Bas la Belgique et la Suisse Les nations d bitrices n taient il est vrai pas tr s enthousiastes pour payer ce qu elles devaient les d biteurs ne sont en g n ral pas tr s empress s pour respecter les termes du contrat Mais la conduite des nations cr anci res qui nuisait sensiblement leurs int r ts leur donnait un pr texte opportun pour refuser de payer Elles eurent recours la d valuation de leur monnaie au contr le des changes des moratoires et pour certaines d entre elles une r pudiation ouverte et la faillite La politique des nations cr anci res fut particuli rement paradoxale dans le cas des r parations allemandes et des dettes interalli es Si l Allemagne avait effectivement pay les r parations sur ses propres fonds et non avec les cr dits que les trangers pour la plupart am ricains lui octroyaient ces paiements auraient n cessairement rendu d favorable la balance commerciale des pays recevant les paiements leurs importations auraient d pass leurs exportations parce qu elles touchaient les r parations Mais cet effet semblait
471. ration conjointe d une multitude de facteurs Une telle exp rience ne peut pas tablir de faits au sens o ce terme est employ dans les sciences de la nature Elle ne peut ni v rifier ni r futer aucun th or me Si l on ne pouvait pas l interpr ter l aide d une th orie d coulant de sources autres que l exp rience historique elle resterait une nigme inexplicable Certes bien s r ni Rickert et les autres auteurs du groupe auquel il appartenait celui des philosophes allemands du sud ouest ni les historiens qui partageaient leur analyse n allaient aussi loin Pour eux professeurs dans les universit s allemandes la fin du XIX si cle et au d but du XX si cle l id e m me qu il puisse y avoir une science affirmant que ses th ses auraient une validit g n rale pour toutes les actions humaines quels que soient l poque le lieu et les caract res raciaux ou nationaux de la population restait une id e inconnue Pour les hommes vivant dans le climat intellectuel du Deuxi me Reich allemand c tait une chose entendue que les pr tentions de la th orie conomique abstraite taient futiles et que les wirtschaftliche Staatswissenschaften aspects conomiques de la science politique allemandes discipline exclusivement historique avaient remplac la g n ralisation inepte de l cole de Hume Adam Smith et Ricardo Selon eux l action humaine en dehors de la th ologie de l
472. re pas de l exp rience C est un syst me d ductif qui part de l appr hension des principes de la raison et du comportement humains En fait toute notre exp rience dans le champ de l action humaine est bas e sur le fait que nous avons cette compr hension dans notre esprit et sommes conditionn s par cela Sans cette connaissance a priori et les th or mes qui en d coulent nous ne pourrions pas le moins du monde comprendre ce qui se passe dans l activit humaine Notre exp rience de l action humaine et de la vie sociale repose sur la th orie prax ologique et conomique Il est important de prendre conscience du fait que cette proc dure et cette m thode ne sont pas particuli res la seule recherche scientifique mais constituent la fa on quotidienne ordinaire d appr hender les faits sociaux Ces principes a priori et les d ductions qu on en tire sont utilis s non seulement par l conomiste professionnel mais par tous ceux qui traitent des faits et des probl mes conomiques Le profane ne proc de pas de fa on significativement diff rente de celle du scientifique il est seulement parfois moins critique moins scrupuleux en examinant chaque maillon de la cha ne de d ductions et est donc parfois plus sujet l erreur Il suffit d observer la moindre discussion sur les probl mes conomiques actuels pour comprendre que son d roulement se transforme tr s vite en une analyse des principes abstraits ne faisa
473. re plaisir au gouvernement ses sup rieurs 1l distribue la marchandise comme une faveur et engage le b n ficiaire tre reconnaissant envers le sublime donateur envers le grand dictateur Les gens qui associent le mot de socialisme avec l image de magasins coop ratifs bien propres abondamment approvisionn s dans lesquels des vendeurs courtois sont au service des consommateurs se trompent lourdement Les magasins coop ratifs sont propres abondamment approvisionn s et disposent d un personnel d employ s serviables parce qu ils sont en concurrence avec le commerce de d tail priv la poursuite du profit Les magasins d un syst me socialiste seraient tr s diff rents Les tendances monopolistes et totalitaires au sein mouvement coop ratif Les directeurs des coop ratives sont pleinement conscients du fait que les coop ratives ne seraient pas capables de r sister la concurrence de l entreprise priv e si elles devaient lutter dans des conditions gales C est parce qu ils le comprennent que d une part ils d fendent avec passion leurs pr cieux privil ges et que d autre part ils sont pouss s vers des tentatives monopolistes et totalitaires Les crits et les discours de la propagande coop rative n ont jamais essay de cacher leurs ambitions monopolistes Ils d nigrent la concurrence en tant que telle et vantent de fa on exub rante les bienfaits ce qu ils appellent l unit Dans chaque pays
474. re r crite Les nouvelles philosophies r clament une nouvelle repr sentation du pass La compr hension intuitive des sciences historiques n est pas un acte de pure rationalit C est une reconnaissance du fait que la raison a puis toutes ses ressources et que nous ne pouvons rien faire de plus que d essayer autant que nous le pouvons de donner une explication de quelque chose d irrationnel qui r siste la description exhaustive et exceptionnelle Voil les t ches que doit accomplir la compr hension intuitive Il s agit n anmoins d un outil logique et elle devrait tre employ e en tant que telle Il ne faut jamais en abuser dans le seul but de passer en fraude l obscurantisme le mysticisme et autres l ments similaires dans les travaux historiques Ce n est pas une carte blanche accord e au non sens Il est n cessaire de souligner ce point parce qu il arrive parfois que les abus d un certain type d historicisme soient justifi s par un appel une intuition mal interpr t e Le raisonnement de la logique de la prax ologie et des sciences de la nature ne peut en aucune circonstance tre r fut par la compr hension intuitive Aussi fortes que puissent tre les preuves apport es par les sources historiques et aussi compr hensible soit un fait du point de vue des th ories de son poque s il ne rentre pas dans le cadre de nos connaissances rationnelles actuelles nous ne pouvons pas l ac
475. relle ne se limitant pas aux exigences particuli res d un quelconque ordre social pr suppos est une hypoth se inacceptable Un mat rialisme encore plus grossier tait cependant derri re l id e de ceux qui voulaient nier aux services mon taires leur pouvoir de cr ation de valeur parce que la monnaie en jouant son r le ne perdait pas sa capacit servir d autres buts en d autres mots parce que sa substance n tait pas consomm e lorsqu elle remplissait son r le de monnaie Tous ceux qui ont ni la capacit des services mon taires d terminer sa valeur d change n avaient pas compris que la demande constitue le seul l ment d cisif Le fait qu il existe une demande de monnaie qui est le bien le plus facile commercialiser le plus vendable contre lequel les propri taires d autres biens sont dispos s les changer signifie que la fonction mon taire est capable de cr er de la valeur 2 L offre et la demande de monnaie La vitesse de circulation de la monnaie Le plus d sastreux des carts injustifi s de la th orie mon taire par rapport la th orie de l change direct fut l incapacit fonder l analyse du probl me fondamental de la th orie de la valeur de la monnaie sur la relation entre la quantit et la demande de monnaie de la part des unit s conomiques individuelles ou entre l offre et la demande de monnaie sur le march Au contraire l
476. rennent une importance conomique pratique Les r flexions pr c dentes peuvent tre r sum es comme suit tout conomiste est capable de proposer un syst me pour estimer approximativement les changements du pouvoir d achat et chacun pense s approcher le plus de la solution de ce probl me insoluble Mais aucun conomiste n est capable de d montrer de fa on convaincante un tiers impartial la n cessit qu il y aurait de pr f rer son syst me tous les autres Le choix d une m thode de calcul des indices est toujours plus ou moins arbitraire Si des cons quences pratiques d une grande port e r sultent de tels choix comme cela est n cessairement le cas s ils servent de base la politique mon taire il n y aura pas d accord possible entre les diverses nations ou entre les divers groupes sociaux au sein des nations car les int r ts particuliers de chaque nation et de chaque groupe social en seront affect s Les arguments ci dessus peuvent sembler non seulement drastiques et sceptiques mais premi re vue en opposition avec les r sultats d une centaine d ann es de recherche laborieuse sur ces probl mes par une s rie d conomistes des plus minents Mais en r alit mes commentaires ne constituent rien d autre que la conclusion qui ressort in vitablement de toute la litt rature sur le sujet Ce qui leur donne un poids particulier c est le fait qu ils sont les seuls explique
477. rents pays s intensifieraient automatiquement avec un l ment d amertume tr s particulier introduit imm diatement dans le conflit par le fait que le monde est divis en deux groupes les pays d biteurs et les pays cr anciers Les divers auteurs qui ont argument en faveur d un certain type d talon tabulaire sont devenus tellement convaincus de la justesse de leurs propres m thodes sp cifiques de calcul qu ils n ont pas vu ce d faut fondamental de leurs syst mes Irving Fisher de nouveau attache trop d importance l affirmation que les diverses m thodes de calcul des indices ne donnent pas de r sultats tr s diff rents Il n est pas vrai qu elles ne diff rent pas mais m me s il en tait ainsi il faut se souvenir qu en raison de la grande importance des manipulations du pouvoir d achat m me de petites diff rences suffiraient donner naissance de graves conflits d int r t dans chaque pays et de fa on encore plus importante des conflits entre les pays M me si les difficult s fondamentales se dressant devant les calculs d indices taient surmont es les difficult s pratiques demeureraient encore tr s grandes La mani re la plus juste d arriver aux prix des biens et des services serait de ne consid rer que les biens et services pr ts tre consomm s c est dire sur le point d tre livr s au consommateur final Tout autre syst me s croulerait en dehors de toute
478. repr sentent un profit ou une perte S il l ignorait et vendait en dessous de ses 124 Cf B Potter Webb The Cooperative Movement in Great Britain 10 dition Londres G Allen 1920 p 65 125 Cf J Baker Inquiry on Cooperative Enterprise Washington D C U S Goverment Printing Office 1937 p 7 propres co ts il perdrait rapidement sa situation dans le cadre de la division sociale du travail Si le calcul conomique montre un homme d affaires qu il ne peut pas offrir un article donn sans perdre de largent il doit en g n ral arr ter cette branche d activit Dans des cas exceptionnels 1l peut continuer d lib r ment fournir cet article eu gard des consid rations sp ciales comme ne pas d tourner la client le de son magasin ou autres consid rations similaires Mais m me dans ce cas il doit tre parfaitement conscient de la signification de sa d cision Dans la gestion commerciale il n y a pas de place laiss e l ignorance et la n gligence Calculer les co ts aussi pr cis ment que possible est la colonne vert brale du commerce De fait l immense majorit des coop ratives bien dirig es ont totalement adopt les m thodes comptables bien rod es telles qu elles ont t d velopp es par des g n rations d hommes d affaires Elles se sont m me vant es de leurs r ussites dans le domaine de la comptabilit et des relev s de compte financiers La m tho
479. res frais de la th orie plut t que de l exp rience Si le peuple allemand avait pr t plus d attention aux enseignements de la th orie conomique il aurait pu apprendre toutes ces choses sans avoir les payer si cher Il s agit l d un commentaire m lancolique qu il faut faire apr s coup Mais en tout tat de cause l histoire mon taire des quinze derni res ann es en Allemagne et dans de nombreux autres pays europ ens prouve qu aucune nation ne peut se permettre de traiter la th orie conomique par le m pris VIII Les le ons de Senior concernant les probl mes mon taires Publi pour la premi re fois dans The Economic Journal septembre 1933 Les c l bres le ons sur la monnaie et le commerce international de Nassau William Senior ont t r dit es par la London School of Economics and Political Science dans leur collection de r impressions Nous vivons dans un monde o les barri res commerciales deviennent de plus en plus insurmontables Pour d fendre le syst me de la protection et de la prohibition on entend nouveau les m mes arguments que Senior et ses coll gues conomistes avaient r fut s et que Ricardo avait d j r fut s des ann es auparavant Pourquoi cette critique avis e de la th orie mercantiliste de la richesse n a t elle pas r ussi convaincre l opinion publique Y a t il un point faible dans la d monstration de la futilit de la doctrine protectionniste
480. res ou quelques autres sans d pendre de l tranger pour les fournitures dont il a besoin L Allemagne et l Italie d sirent l une et l autre tre en mesure de soutenir une guerre contre la France et les nations alli es la France sans souffrir d un manque de denr es alimentaires et de mati res premi res Cela ne signifie pas qu elles veulent r ellement attaquer la France ni qu elles pensent que la France veuille les attaquer c est l un probl me que nous n avons pas discuter mais elles consid rent comme un handicap insupportable un tat de choses dans lequel elles seraient incapables de recourir la guerre en tant qu ultima ratio La libert telle qu elles la con oivent c est la possibilit d tre pr tes faire la guerre lorsque le chef de la nation le juge n cessaire Il est bien vident que cette notion de la libert est l usage exclusif des grandes nations Une petite nation n oserait jamais formuler dans ces termes ses aspirations l ind pendance M Hitler et M Mussolini soulignent que leur revendication est justifi e parce qu une grande nation ne saurait vivre dans les conditions qui peuvent para tre satisfaisantes une petite nation Ils r clament des territoires o ils pourront produire des mati res premi res sur un sol qui sera le leur et lorsqu ils d clarent que leurs nations ne sont pas satisfaites ils appuient leur assertion en faisant ressortir la r
481. retard pour ce qui est du d veloppement des coop ratives de consommation Il est ainsi vident que la prosp rit des citoyens moyens ne d pend pas de l panouissement des coop ratives mais d autres facteurs La deuxi me id e qui vient l esprit d un observateur impartial est que les coop ratives n ont pas eu l occasion de tester leur efficacit dans des conditions de concurrence gales vis vis des autres types d entreprises Dans tous les pays du monde elles ont t copieusement choy es par l interm diaire de privil ges et en particulier par des exemptions fiscales et des cr dits bon march Elles n ont pas r sist la concurrence des d taillants et des fabricants individuels ou r unis en soci t commerciale par leurs propres moyens et gr ce leurs propres r alisations Les subventions de fait qu elles ont re ues aux d pens du revenu du peuple ont t suffisamment importantes pour leur permettre de se d velopper malgr une lamentable inefficacit et une gestion inepte et gaspilleuse L exp rience de la longue histoire du mouvement coop ratif ne peut rien d montrer en faveur des m thodes coop ratives Elle d montre simplement que les privil ges fiscaux notre poque de taxation confiscatoire ont une grande valeur et rendent prosp res leurs d tenteurs L ardeur avec laquelle les porte parole des coop ratives se battent pour pr server ces privil ges et leurs affirmations
482. rgent l industrie qui ne pouvait pas du tout le rembourser ou seulement apr s un certain d lai Les relations de cr dit internationales se fondaient sur une fausse hypoth se de liquidit Au moment o les pr teurs voulurent faire valoir leur droit au remboursement il n y avait que deux solutions une franche d claration de faillite de la part des banques d bitrices ou l intervention du gouvernement suspendant les paiements en direction des pays trangers L introduction du contr le des changes dans certains pays du continent europ en au cours de l t 1931 fut un exp dient destin remplacer un moratoire explicite L activit bancaire n est pas plus saine quand on la consid re du point de vue de la situation nationale Les comptes autorisant tirer des ch ques et les comptes d pargne sont deux choses totalement diff rentes L pargnant souhaite confier son argent pour une p riode longue 1l veut toucher des int r ts La banque qui re oit son argent doit le pr ter l industrie Un retrait de l argent confi par l pargnant ne peut avoir lieu que dans la mesure o la banque est capable de r cup rer l argent qu elle a pr t Comme le montant total des comptes d pargne est utilis par l industrie du pays un retrait int gral est impossible Un pargnant individuel peut r cup rer son argent aupr s de la banque mais tous ne peuvent pas le faire au m me instant Cela ne veut pas dir
483. rigide que l Histoire ait jamais connu Ses avocats l admettent implicitement en disant qu il est une m thode d ing nierie sociale c est dire un syst me qui traite les tre humains tous les tres humains l exception du dictateur supr me la fa on dont les ing nieurs traitent les mat riaux sans vie avec lesquels ils fabriquent des maisons des ponts et des machines Il ne reste l individu pas d autre choix qu entre la reddition inconditionnelle et la r bellion sans espoir Personne n est libre de s carter du r le que lui attribue le plan Du berceau au cercueil toutes les actions d un homme ainsi que son comportement au cours de ses heures de loisir lui sont pr cis ment prescrits par les autorit s Telle est la situation dans le r gime auquel aspirent ardemment l immense majorit de nos intellectuels et les masses de gens ordinaires Les enfants et les petits enfants des g n rations pleines d enthousiasme pour la libert sont sous l enchantement de l image d une utopie dans laquelle eux m mes ne seraient rien d autres que des pions dans les mains d autres gens Pour ceux qui connaissent bien la longue histoire des luttes en faveur de la libert c est une curieuse impression que de voir aujourd hui jeunes et vieux professeurs et ignorants artistes et rustres d sirer le r gne sans limites de big brother Cet engouement de l intelligentsia ainsi que des masses 1
484. rise p 6 fa on que dans une entreprise priv e Il est soit distribu soit r investi dans l affaire en plus du fonds de roulement soit encore en partie distribu et en partie r investi Il importe peu de savoir quelles formes l gales on a recours pour cette accumulation de profits non distribu s et quel nom on donne dans les livres comptables cet ajout au fonds de roulement La seule chose qui compte est que le montant total du profit obtenu ou une partie de celui ci n est pas distribu et est ajout au capital En ne distribuant pas les profits les coop ratives accumulent des capitaux suppl mentaires de la m me fa on que les autres types d entreprises commerciales L accumulation du capital est toujours le r sultat d une non consommation du montant total des profits obtenus L volution des coop ratives parties de simples magasins ind pendants pour aboutir de grandes entreprises a entra n une vari t tr s complexe de droits concernant ses adh rents Il y a les membres lecteurs qui poss dent des parts ordinaires correspondant au capital habituel des entreprises Il existe des parts de membres non actifs qui n ont pas le droit de voter et ne participent donc pas au contr le de la coop rative Il y a des parts pleinement pay es et d autres partiellement Il est donc possible de choisir parfois des m thodes d accumulation du capital suppl mentaire qui semblent correspondre au paiement d un
485. rme seront oblig s de payer une prime en raison des risques de baisse du pouvoir d achat en plus de l int r t du pr t sinon ils devront trouver satisfaction sur le march court terme o comme il a d j t indiqu il est possible de tenir compte des changements probables du pouvoir d achat Dans le cas de la seconde cat gorie de cons quences sociales des changements du pouvoir d achat aucun m canisme d ajustement similaire n est pr sent Certaines personnes sont enclines ignorer cette seconde cat gorie parce que ses effets ne sont que temporaires ce n est vrai que dans le sens o l effet des changements irr guliers et incidence in gale du pouvoir d achat sur la situation du revenu et du capital cesse d op rer quand les changements ont p n tr la totalit du syst me conomique Toutefois les effets sur la situation du revenu et du capital persistent Ce qu un homme a gagn un autre l a perdu A cet gard la seconde cat gorie d effets ne diff re donc pas de la premi re Toutes les propositions faites pour stabiliser le pouvoir d achat de la monnaie ont le d faut d avoir pour objet d uniquement liminer la substance des contrats d endettement Elles laissent enti rement de c t le deuxi me effet de ces changements en croyant que c est uniquement ou principalement l effet sur les dettes qui compte Toutes ces propositions de stabilisation de la valeur de la monna
486. rnement par le petit nombre Et partout o l conomie de march est remplac e par le socialisme l autocratie fait un retour Peu importe que le despotisme socialiste ou communiste soit camoufl par l usage de pseudonymes comme dictature du prol tariat ou principe du F hrer Il revient toujours assujettir le grand nombre quelques uns Il est difficile de se tromper plus lourdement sur la situation pr valant dans la soci t capitaliste qu en qualifiant les capitalistes et les entrepreneurs de classe dirigeante cherchant exploiter les masses de gens honn tes Nous ne nous poserons pas la question de savoir comment les hommes qui sont dans les affaires dans un r gime capitaliste auraient essay de tirer avantage de leurs talents sup rieurs dans toute autre organisation de la production imaginable Dans le capitalisme ils sont en concurrence les uns avec les autres pour servir les masses des gens moins dou s Toutes leurs r flexions visent perfectionner les m thodes d approvisionnement des consommateurs Chaque ann e chaque mois chaque semaine quelque chose d inconnu auparavant appara t sur le march et est rendu accessible au grand nombre Ce qui a multipli la productivit du travail ce n est pas une certaine quantit d efforts de la part des travailleurs manuels mais l accumulation de capital par les pargnants et son emploi raisonnable par les entrepreneurs Les invention
487. roupes de pression locaux pour briser l unit conomique de la nation par la mise en place de barri res commerciales entre les tats de l Union Mais m me ces nobles traditions peuvent sur le long terme se r v ler insuffisantes si elles ne sont pas soutenues de mani re positive par une philosophie sociale qui proclame la primaut des int r ts de la Grande Soci t et l harmonie des int r ts bien compris de tous les individus XVI Cent ans de marxisme socialiste Article apparemment crit en 1967 I En cette ann e 1967 au cours de laquelle l Universit de Chicago c l bre son soixante dixi me anniversaire le mouvement politique actuellement le plus puissant du monde le marxisme comm more les deux dates les plus importantes de son histoire Il y a cent ans la premi re pierre litt raire du marxisme fut pos e avec la publication du premier tome de Das Kapital seul volume publi par Marx en personne Et cinquante ans plus tard en 1917 le premier gouvernement marxiste fut mis au pouvoir dans les vastes tendues auparavant soumises l autorit des tsars de Russie Il semble appropri de choisir ces jubil s pour juger du r le qu a jou et que joue encore le marxisme dans l volution du monde moderne Karl Marx n tait connu de son vivant qu aupr s de petits groupes de gens sans influence Dans les cercles des agitateurs r volutionnaires o il voluait il comptait plus d ennemis que d a
488. rs et leur exportation diminuera Ainsi l intervention du gouvernement qui est dict e par un d sir d am liorer la balance du commerce en restreignant les importations finit par abaisser les deux plateaux de la balance Elle comprime simultan ment les importations et les exportations et am ne une r duction du volume global du commerce ext rieur Si le gouvernement d sire le succ s de sa politique il faudra qu il enl ve aux citoyens leurs encaisses mon taires Il faudra qu il pr l ve des imp ts ou qu il mette un emprunt sur le march national et qu il retire de la circulation la monnaie qu il aura ainsi recueillie Cela quivaut une politique de d flation Bien entendu la d flation est le seul moyen efficace d abaisser le taux des changes trangers et de restituer l unit mon taire son ancien pouvoir d achat Mais si le gouvernement ne se r sout pas la d flation il n a aucun moyen de r duire les prix pay s pour les devises trang res Il existe deux types diff rents de contr le des devises Il y a des pays qui d sirent simplement maintenir les prix auxquels s changent les devises trang res Ils estiment que quelque chose doit tre fait pour entraver les progr s de la d valuation et que le contr le des changes est le bon moyen employer cet effet Ils ne d sirent cependant pas forcer les citoyens acheter et vendre des devises trang res un prix inf rieur celui q
489. rt e une fa on bien plus simple et plus s re pour conna tre la loi dont l observation d cidera de son destin Cf G H Joyce article Revelation dans The Catholic Encyclopedia volume 13 New York Encyclopedia Press 1913 pp 1 5 qu apparaisse enfin la Grande Soci t cum nique Il n y a sur le long terme pas de conflit irr conciliable entre les int r ts go stes bien compris des individus et ceux de la soci t La soci t n est pas un Moloch auquel l homme doit sacrifier sa propre personnalit Elle est au contraire pour tout individu le principal outil pour parvenir au bien tre et au bonheur C est l arme la plus appropri e de l homme dans sa lutte pour la survie et pour le progr s Elle n est pas une fin mais un moyen le plus minent de tous les moyens permettant de r aliser tous les d sirs humains Nous n avons pas entreprendre une critique d taill e des affirmations de la doctrine collectiviste Il nous suffit seulement d tablir le fait que les actes des partis soi disant collectivistes ne se conforment pas avec les principes de cette philosophie Les repr sentants politiques de ces partis se r f rent l occasion dans leurs discours des slogans collectivistes et encouragent la propagation de chansons du parti ayant la m me teneur Mais ils ne demandent pas leurs partisans de sacrifier leur propre bonheur et leur propre bien tre sur l autel de la Collectivit Ils cherche
490. rtaine zone g ographique Max Weber dans son principal trait parle de la ville en g n ral c est dire de l ensemble de l exp rience historique concernant les villes sans se limiter certaines p riodes historiques certaines zones g ographiques ou certains peuples nations races et civilisations Le sujet de toutes les sciences historiques est le pass elles ne peuvent pas nous apprendre quoi que ce soit qui puisse tre valable pour toutes les actions humaines ce qui signifie aussi pour le futur Les sciences de la nature traitent elles aussi des v nements pass s Toute exp rience est bien entendu exp rience d une chose disparue il n y a pas d exp rience des manifestations futures Mais l exp rience laquelle les sciences de la nature doivent toutes leurs succ s est l exp rience d une exp rimentation au cours de laquelle les divers l ments du changement peuvent tre observ s de mani re isol e Les faits amass s de cette mani re peuvent tre utilis s pour l induction proc dure d inf rence particuli re qui a fait la preuve de sa pertinence bien que sa valeur pist mologique et logique soit encore un probl me non r solu L exp rience dont les sciences sociales ont traiter est toujours une exp rience de ph nom nes complexes Ils sont ouverts diverses interpr tations Ils ne nous proposent pas des faits pouvant tre utilis s de mani re comparable celle dont les science
491. rtement est guid par des doctrines 5 L opportunit des doctrines Il ne revient pas la recherche scientifique de juger les diff rentes doctrines du point de vue de convictions pr con ues ou de pr f rences personnelles Nous n avons pas le droit de juger les id es des autres d apr s nos propres normes morales Nous devons liminer de notre raisonnement toute id e de fins et de valeurs ultimes Il n est pas du devoir de la science de dire aux gens ce qu ils devraient essayer d atteindre comme bien principal Il n y a qu un crit re que nous devons appliquer en traitant de ces doctrines Nous devons nous demander si leur application pratique r ussira atteindre les fins que les gens souhaitent obtenir Nous devons examiner l aptitude des doctrines du point de vue de ceux qui y ont recours afin de parvenir certains buts Nous devons chercher savoir si elles sont adapt es l objectif qu elles doivent servir Nous ne croyons pas qu il se trouve des hommes qui prennent le vieux principe fiat justitia pereat mundus que la justice se fasse le monde d t il dispara tre dans son sens litt ral Ils ne veulent pas d truire la soci t par la justice mais au contraire la prot ger de la destruction Mais s il y avait des gens pour consid rer que la fin ultime de leurs efforts tait de d truire la civilisation afin de r duire l humanit au statut de l homme de Neandertal alors nous ne pourrions p
492. rticulier le fait pour ce pays d avoir employer plus de main d uvre pour la production de la m me quantit de marchandise repr sentera une v ritable calamit Ce sont autant de bras qui manqueront dans les tranch es car les hommes ne peuvent se battre et travailler en m me temps D j au temps de la grande guerre les puissances de l Europe centrale se plaignaient que la production des mat riels de guerre exige t un trop grand nombre d hommes jeunes Et il y a un deuxi me grand inconv nient Les succ dan s sont moins bons que les marchandises qu ils doivent remplacer S ils taient aussi bons ce ne seraient pas des succ dan s mais la marchandise qu il convient d employer et l adversaire lui aussi ne manquerait pas de s en servir Le fait que l une des deux parties est forc e d utiliser des mat riaux qui conviennent moins bien constitue un lourd handicap La partie la mieux outill e tirera de sa sup riorit d quipement un avantage la fois moral et mat riel La meilleure arm e se d moralise constater que l adversaire est mieux nourri mieux arm et mieux prot g contre les dangers qu elle ne l est elle m me Dans la guerre mondiale rien n a autant d courag les soldats des puissances centrales que lorsqu apr s avoir conquis des tranch es sur les alli s ils constataient que ceux ci taient mieux arm s mieux quip s et mieux nourris qu eux m mes Personne ne saur
493. rve de monnaie est une proc dure arbitraire Bien entendu aucun d g t n en r sultera si par ailleurs la demande de monnaie tait s par e en demande de th saurisation et en demande de v ritables services mon taires Mais une formule qui ne repr sente et qui ne r sout qu une partie arbitrairement d finie du probl me doit tre rejet e si nous pouvons en fournir une autre qui traite et r sout l ensemble du probl me de mani re uniforme 3 Les fluctuations de la valeur de la monnaie L un des plus tranges ph nom nes de l histoire de la th orie mon taire est la r sistance obstin e rencontr e par la th orie quantitative La formulation imparfaite qu en donn rent bon nombre de ses partisans se heurta in vitablement une opposition beaucoup de gens comme par exemple Benjamin Anderson attribuant au concept une signification tr s diff rente de celle commun ment accept e R sultat ce qu ils appellent th orie quantitative et laquelle il s oppose n est pas la th orie elle m me mais uniquement une variante de celle ci Ce n est pas particuli rement tonnant Ce qui est tr s surprenant est que l on a essay et que l on essaie encore aujourd hui de nier que des changements de la relation entre la quantit et la demande de monnaie modifient le pouvoir d achat de l unit mon taire Il n est pas suffisant de l expliquer par les int r ts particuliers des inflationnistes ta
494. s L conomie est comme l on dit qualitative et non quantitative Cela n est pas d un pr tendu retard de l conomie Il n existe pas dans le domaine de l action humaine de relations constantes entre les grandeurs Pendant longtemps de nombreux conomistes ont cru qu il en existait une de cette nature La d molition de cette hypoth se infond e fut l une des plus importantes r alisations de la recherche conomique moderne La th orie mon taire a prouv de mani re irr futable que la hausse des prix entra n e par un accroissement de la quantit de monnaie ne peut jamais tre proportionnelle cet accroissement Elle a ainsi d truit par son analyse des processus la seule place forte d une erreur bien enracin e Il ne peut exister de mesure dans le champ de l conomie Tous les chiffres statistiques disponibles n ont d importance que pour l histoire conomique ce sont des donn es historiques comme les chiffres concernant la bataille de Waterloo ils nous disent ce qui s est pass dans un cas historique unique et non r p table La seule fa on de les utiliser est de les interpr ter par le Verstehen La hausse des prix en Allemagne au cours de la Premi re Guerre mondiale n tait pas seulement due l accroissement de la quantit des billets de banque D autres changements y contribu rent galement L offre de marchandises diminua parce que des millions de travailleurs taient dans l ar
495. s est am lior dans une proportion inattendue et sans pr c dent Ces personnes jouissent de commodit s dont n auraient pas r v les princes et les seigneurs les plus riches des poques pass es Marx et tous les autres individus ayant d velopp des doctrines similaires ne sont absolument pas parvenus comprendre que le trait caract ristique du capitalisme est d tre une production de masse destin e satisfaire les besoins des masses Aux poques pr capitalistes le commerce de transformation ne servait qu l approvisionnement des gens ais s L innovation apport e par le capitalisme a consist tablir des usines produisant pour le grand nombre Ainsi par exemple l industrie textile et l industrie de l habillement n ont pas remplac l activit d artisans qui filaient tissaient et coupaient auparavant pour l homme ordinaire Une telle classe d hommes d affaires vendant aux couches inf rieures de la population n existait pas aux poques pr capitalistes Les activit s que les industries du textile et de l habillement ont remplac es taient celles de la gente f minine de la famille Dans les premiers temps du capitalisme les usines fabriquant des biens de consommation travaillaient presque exclusivement pour les couches les plus pauvres de la population Et aujourd hui aussi seule une fraction de tous les produits de l industrie est consomm e par ceux qui appartiennent aux tranches
496. s les vari t s d entreprises commerciales La nature des profits des coop ratives Il y a trois l ments diff rents compris dans la conception du profit tel qu on le comprend habituellement dans le langage courant et dans les statistiques l int r t sur le capital investi la r tribution du propre travail de l entrepreneur dans la conduite des affaires et enfin le v ritable profit Dans le cas des soci t s commerciales et des coop ratives le deuxi me de ces trois l ments est absent car les propri taires de l entreprise sont l galement distincts de ceux qui travaillent au sein de l entreprise m me si ces derniers poss dent une part de la soci t ou sont membres de la coop rative Le v ritable profit est le surplus qu une entreprise gagne de la vente des prix exc dant le montant total des co ts Il n est pas besoin d tudier de pr s les conditions n cessaires l mergence de v ritables profits de leur importance sur le plan conomique et du r le qu ils jouent dans le fonctionnement de toutes les affaires conomiques Une telle analyse rel ve des trait s traitant de th orie conomique Les coop ratives pr tendent que l objectif de leur gestion des affaires n est pas de faire des profits et que le surplus qu elles font passer dans la poche de leurs consommateurs proportionnellement leurs achats n est pas un dividende mais une ristourne la client le qu il ne
497. s autres Dans l conomie de march le montant de la r mun ration du travailleur individuel est d termin par la valeur que son travail ajoute la marchandise Mieux il travaille plus haute est sa paie Il a un int r t personnel faire du bon travail Mais avec le socialisme l individu n a pas de motivation personnelle pour le pousser utiliser pleinement ses forces S il travaille avec plus de ferveur toute la peine et tous les ennuis engendr s par le surmenage le d rangent lui et lui seul alors qu il ne peut au mieux jouir que d une fraction infinit simale des rentr es suppl mentaires apport es par ce surmenage Dans le syst me socialiste dans lequel tous les fruits du travail des divers individus sont appropri s par l office supr me de gestion de la production puis distribu s entre les camarades sans consid ration de la valeur de leur contribution individuelle il n y a aucune incitation conduisant un individu faire usage de sa force L exp rience quotidienne prouve sans arr t la justesse de cette affirmation Et personne ne se rend mieux compte de sa v racit que les hommes la t te des affaires de la Russie communiste Le citoyen individuel des pays capitalistes sait qu il s en tirera d autant mieux qu il est davantage et mieux en mesure de contribuer au bien tre de ses semblables En travaillant pour satisfaire les autres il travaille toujours pour lui Ceci vaut pour tous les membr
498. s avec l ampleur qu elle a eu on n aurait jamais parl l poque d un chec de l talon or Et si aujourd hui au moment de la baisse des prix la demande d abandon de l talon or est encore plus forte on ne peut que dire encore une fois que le grand effondrement des prix qui fut le grand v nement conomique des derni res ann es constitue une r action in vitable apr s l expansion pr alable du cr dit Les erreurs de la politique de cr dit peuvent tre mises sur le compte de nombreuses choses mais l talon or n en fait certainement pas partie Il est par cons quent tout fait injustifi de dire que les v nements ont montr le caract re inapplicable de l talon or Ce n est pas le vieil talon or classique avec sa circulation d or effective qui a chou ce qui a chou est le syst me conomisant lor et la politique de cr dit des banques centrales d mission Tout ce que l on peut dire c est qu aucune conclusion ne peut tre tir e pour l avenir Certains craignent aujourd hui que la transition vers l talon or des pays qui jusqu ici ne l avaient pas adopt coupl avec un d clin de la production d or conduira dans le futur une baisse du prix en or des marchandises c est dire une hausse du pouvoir d achat de l or Ces craintes ne peuvent certainement pas tre cart es d un revers de la main bien que toute proph tie sur la
499. s de certains changements des prix nous cherchons des moyens pour liminer ces effets ou mieux encore pour liminer les causes qui les engendrent Par cons quent toute tude se r f rant ces expressions doit d buter par une r flexion sur ce que nous estimons ind sirable pourquoi nous l estimons ind sirable et ce qui pourrait tre fait en vue de l liminer sans le remplacer par quelque chose d encore plus ind sirable 1 Les effets sociaux des changements du pouvoir d achat de l or Il y a deux raisons distinctes pour lesquelles les changements du pouvoir d achat de l or affectent la situation du revenu et du capital Si ces facteurs n taient pas l uvre les changements du pouvoir d achat seraient une question qui n aurait pas plus d importance sur le plan des cons quences sociales que des changements dans le syst me des poids et mesures ou des changements de calendrier Si a il n y avait pas de paiements diff r s c est dire pas de dettes ou de cr ances exprim es en or toutes les transactions mon taires tant pay es en liquide et si b les changements du pouvoir d achat affectaient l ensemble du syst me conomique et tout bien particulier au m me moment et dans la m me proportion nous n aurions aucun raison de nous soucier des cons quences du pouvoir d achat de l or a Endettement et changement du pouvoir d achat Les changements du pouvoir d achat affectent l
500. s de ces capitalistes et de ces entrepreneurs qu il n y en a dans les r veries des socialistes et communistes en tout genre VII Les tendances id ologiques tant ce qu elles sont aujourd hui il faut s attendre ce que dans quelques d cennies voire avant le mauvais augure de l ann e 1984 tous les pays auront adopt le syst me socialiste L homme ordinaire sera lib r de la t che ennuyeuse de mener le cours de sa propre vie Les autorit s lui diront quoi faire et ne pas faire il sera nourri log blanchi duqu et distrait par elles Mais il sera avant tout relev de la n cessit d utiliser son propre cerveau Tout le monde recevra selon ses besoins Mais c est l autorit qui d terminera ce que sont les besoins d un individu Comme ce fut le cas dans les poques pass es les hommes sup rieurs ne seront plus au service des masses mais les domineront et les gouverneront Ce r sultat n est cependant pas in vitable C est le but vers lequel tendent les tendances dominantes dans notre monde contemporain Mais les tendances peuvent changer et elles ont jusqu ici toujours chang La tendance au socialisme peut elle aussi tre remplac e par une autre R ussir un tel changement est la t che de la g n ration montante XV Le choc des int r ts de groupe Article publi pour la premi re fois dans Approaches to National Unity 1945 I Utiliser l expression de tensions de groupes pour
501. s de l volution qui se sont manifest es dans le pass se poursuivront Ils ne peuvent toutefois pas nier que dans le pass les tendances ont chang et qu il n y a aucune raison de croire que les tendances actuelles ne changeront pas elles aussi un jour Ceci devient ainsi particuli rement vident quand les hommes d affaires qui s int ressent la continuation des tendances actuelles consultent des conomistes et des statisticiens La r ponse qu ils re oivent est toujours la suivante les statistiques montrent que la tendance qui vous int resse continuait encore le jour de nos donn es statistiques les plus r centes si aucun facteur perturbateur n appara t il n y a pas de raison pour que cette tendance se modifie nous ne savons toutefois rien nous permettant de dire si de nouveaux facteurs de ce type appara tront oui ou non 8 Le relativisme pist mologique doctrine essentielle de l historicisme doit tre clairement distingu du relativisme thique des autres coles de pens e Il y a des auteurs qui combinent relativisme prax ologique et relativisme thique Mais il y a aussi des auteurs qui font montre d un absolutisme thique tout en rejetant le concept de lois prax ologiques universellement valables De nombreux adeptes de l cole historique et de l institutionnalisme jugent ainsi le pass historique du point de vue de ce qu ils consid rent comme tant des principes moraux indiscutables
502. s de la nature utilisent les r sultats de leurs exp rimentations pour pr voir les v nements futurs Ils ne peuvent pas servir de mat riaux de construction pour b tir des th ories La prax ologie est une science th orique et syst matique pas une science historique Son domaine est l action humaine en tant que telle sans tenir compte des circonstances environnementales et accidentelles des actions concr tes Elle cherche obtenir une connaissance Valable dans tous les cas o les conditions correspondent exactement celles 7 Max Weber The City traduction et dition en anglais par Don Martindale et Gertrud Neuwirth New York the Free Press 1958 Note de l dition am ricaine 8 Le texte anglais de Mises utilise les mots experience et experiment Le premier terme a t traduit par exp rience connaissance et le second par exp rimentation exp rience de laboratoire pour viter la confusion Note du traducteur suppos es par les hypoth ses et les d ductions Savoir si les gens changent des biens et des services directement par le troc ou indirectement en faisant usage d un moyen d change c est une question concernant l environnement institutionnel sp cifique laquelle seule l histoire peut r pondre Mais chaque fois et partout o l on utilise un moyen d change toutes les lois de la th orie mon taire sont valables pour les changes ainsi effectu s
503. s de pression agricoles Leur principal objectif est d augmenter les prix des denr es alimentaires et des autres produits agricoles par l interm diaire de diverses mesures gouvernementales La vaste litt rature de propagande sur les coop ratives traite bien plus des coop ratives de consommation que des deux types de coop ratives agricoles Elle passe sous silence le conflit entre les int r ts des consommateurs urbains de produits agricoles et les tentatives des coop ratives d agriculteurs de faire adopter par le gouvernement diverses mesures de restriction sur ces produits La plupart des arguments avanc s en faveur du coop ratisme se r f rent exclusivement aux coop ratives des consommateurs urbains Cet aspect est particuli rement paradoxal aux tats Unis o les coop ratives de consommateurs urbains ne jouent qu un r le insignifiant comparativement aux coop ratives agricoles La philosophie et la th ologie de la consommation Le capitalisme n a besoin ni de propagande ni d ap tres Ses r alisations parlent d elles m mes Le capitalisme livre les biens Mais les coop ratives ne peuvent elles se passer d une propagande v h mente Elles appellent leur campagne de promotion ducation coop rative La consommation est la fin et le seul objectif de la production Tous ce que vise l industrie la recherche du profit c est de rendre service au consommateur dans un effort incessant pour offrir davantag
504. s des temps anciens Dans une soci t de march libre dit l conomiste lib ral il n y a ni privil gi s ni d favoris s Il y pr vaut une pleine harmonie des int r ts bien compris nous dirions aujourd hui long terme de tous les individus et de tous les groupes L conomiste lib ral ne conteste pas le fait qu un privil ge accord un groupe pr cis de gens peut favoriser ses int r ts court terme aux d pens du reste de la nation Une taxe sur les importations de bl augmente le prix du bl sur le march int rieur et augmente ainsi le revenu des agriculteurs nationaux Comme il ne s agit pas d un essai sur les probl mes conomiques il n est pas n cessaire de pr ciser les conditions sp cifiques du march n cessaires pour que le tarif douanier ait cet effet Mais il est peu probable que les consommateurs la grande majorit acceptent durablement un tat de choses qui leur soit d favorable au seul b n fice des cultivateurs de bl Soit ils aboliront le tarif douanier soit ils essaieront de s assurer une protection similaire Si tous les groupes jouissent de privil ges seuls ceux qui sont privil gi s un bien plus grand degr que les autres en tirent un v ritable b n fice Avec un privil ge gal pour tous les groupes le profit d un homme en sa qualit de producteur et de vendeur est absorb d un autre c t par les prix plus lev s qu il doit payer en sa qualit de consommate
505. s et autres privil ges accord s aux inventions nouvelles Toutefois l o des obstacles techniques emp chent la construction d un cartel national comme c est presque toujours le cas pour la production agricole aucun accord international de ce genre ne peut se faire Les gouvernements interviennent alors nouveau L histoire de la p riode de l entre deux guerres est une liste sans fin d interventions tatiques destin es favoriser la restriction et le monopole par des conventions internationales Il y eut des projets pour tablir des trusts du bl des restrictions sur le caoutchouc l tain et le sucre etc Bien entendu la plupart se sont rapidement effondr s Mais cet chec fut plut t le r sultat de l inefficacit du gouvernement que de la pr f rence de ce dernier pour l conomie concurrentielle Nous devons comprendre que m me le protectionnisme ne peut pas faire marcher l intervention gouvernementale dans l conomie pour lui permettre d atteindre les fins recherch es Tout ce qu il peut faire c est retarder pour un temps plus ou moins long l apparition des cons quences non d sir es de l interventionnisme Son chec doit finalement survenir Les projets pour faire monter par d cret ou par la pression syndicale le revenu des salari s au dessus du niveau fix par le march libre doivent n cessairement conduire t t ou tard un ch mage de masse prolong ann e apr s ann e la prote
506. s la mesure o les coop ratives sont capables de r sister par leurs propres moyens sans le soutien d exemptions fiscales de cr dit public bon march et d autres faveurs que le coop ratisme peut tre consid r comme une m thode l gitime de faire des affaires dans une soci t libre XIX Quelques observations sur les politiques et les m thodes conomiques actuelles Article crit en 1951 mais non publi cette poque I Si aucun changement radical ne se produit tr s rapidement dans les tendances politiques dominantes le syst me du contr le gouvernemental int gral des activit s humaines triomphera d ici quelques ann es dans tous les pays situ de ce c t du Rideau de fer La doctrine accept e de nos jours par tous les hommes d tat et par tous les politiciens n embrassant pas ouvertement tous les enseignements du communisme et du totalitarisme affirme qu il est du devoir du gouvernement d intervenir dans le fonctionnement du march chaque fois que le r sultat de ceci appara t socialement souhaitable aux yeux du gouvernement Cela veut dire les individus dans leurs activit s de production et au cours de leurs achats et de leurs ventes sur le march ne sont libres que dans la mesure o ils font pr cis ment ce que le gouvernement attend d eux mais il ne leur est pas permis de s carter de la ligne approuv e par les autorit s La doctrine de l omnipotence gouvernementale n
507. s les vestiges de la libert et transformer tout le monde en esclaves des gens au pouvoir Le socialisme est irr alisable en tant que syst me conomique parce qu une soci t socialiste n aurait aucune possibilit de recourir au calcul conomique C est pourquoi il ne peut pas tre consid r comme un syst me d organisation conomique de la soci t Il est une fa on de d sint grer la coop ration sociale et de conduire la pauvret et au chaos V En traitant de la question de la libert on ne fait pas allusion au probl me conomique essentiel de l antagonisme entre capitalisme et socialisme On souligne plut t que l homme occidental contrairement aux Asiatiques est un tre adapt la vie en libert et form par la vie en libert Les civilisations de Chine du Japon de l Inde et des pays musulmans du Proche Orient tels qu ils existaient avant que ces nations ne se familiarisent avec le mode de vie occidental ne peuvent certainement pas tre cart es comme simple barbarie Ces peuples il y a d j plusieurs centaines voire plusieurs milliers d ann es engendr rent de merveilleuses r alisations dans les arts industriels en architecture en litt rature en philosophie et dans le d veloppement des institutions ducatives Ils fond rent et organis rent de puissants empires Mais leurs efforts s interrompirent alors leurs cultures s engourdirent et ils perdirent leur capacit de se d brou
508. s leur histoire ne justifie de les consid rer comme chappant aux lois de la causalit Mais nous devons nous rendre compte que nous ne savons rien tout simplement rien de la mani re dont l homme cr e ou produit ces id es et ces mentalit s Ce n est qu en ce sens que nous avons le droit de dire que ces doctrines sont des faits ultimes Nous pouvons admettre qu il existe des doctrines dont l application aide l homme dans sa lutte pour la vie et que d autres doctrines sont pr judiciables Il y a des doctrines d veloppant la coop ration sociale et des id es destructrices conduisant la d sagr gation de la soci t Mais rien ne nous donne le droit de croire que les doctrines destructrices doivent n cessairement perdre leur prestige parce que leurs cons quences sont mauvaises La raison doit remplir une fonction biologique c est le principal outil de l homme dans son adaptation aux conditions de vie naturelles Mais ce serait une erreur de croire qu un tre vivant doive toujours r ussir dans la lutte pour la vie Certaines esp ces v g tales ou animales ont disparu parce qu elles n ont pas r ussi s adapter Certaines races et nations sont mortes certaines soci t s et civilisations se sont d sagr g es La nature n emp che pas l homme d avoir des id es pr judiciables ni de b tir des doctrines nocives Le fait qu une doctrine ait t labor e et ait r ussi trouver de nombreux partisan
509. s m thodes d valuation des changements du pouvoir d achat pour guider la politique bancaire et mon taire internationale sssssssssesssesssse 70 TOO ON te nl ee ee de nr rer ee ans 70 1 Les effets sociaux des changements du pouvoir d achat de l or 70 2 Analyse des tentatives de stabilisation 12 3 Les causes du changement du pouvoir d achat dans les derni res d cennies 74 4 Les diverses m thodes de mesures des fluctuations du pouvoir d achat et leur importance vis vis du probl me de la stabilisation ssssesssssssessesseessersesseesseesessersseeseese 76 5 L talon or pur et l talon de change or influenc par les banques 78 6 Les objectifs accessibles de la r forme 80 7 Les mesures du changement du pouvoir d achat comme crit re de la politique mo taite t DANCAITE HR ee a ie lets 81 VII La grande inflation allemande essoesssesssocesoocsocesoocesscessocesocesoosesoeesocessocesocsssosessess DS VIII Les le ons de Senior concernant les probl mes mon taires 89 IX Les illusions du protectionnisme et de l autarcie seems J4 MAFOU TION ane EET a en een 94 1 L areument du prestige mondial sas nn nie mn nenle s nds 95 2E argument de la gerrena r a E EREA nee nn 96 3 L argument de la guerre dans les pays neutres esesessesessressesressereresreesersrerreesreseese 100 4 Trareumentdes salaires ransti eiee e ae E Ea E E E aE EEES E Oasis 101 5 L argument du surpe
510. s mois d hiver et regardaient avec envie les villages inaccessibles situ s plus bas dans la vall e et les demeures inabordables de leurs fr res fermiers Mais ce d sir n activa pas leur esprit d invention Quand il y a quelque quarante ou cinquante ans des citadins import rent le ski comme sport de plein air dans les montagnes les natifs rican rent devant ce qui leur apparaissait un amusant jouet Ce n est que plus tard qu ils apprirent quel point ces jouets pouvaient leur tre utiles La th orie de l environnement g n ral qu ont d velopp e plusieurs sociologues du XIX si cle n apporte gu re plus que cette th orie de l environnement naturel Tout homme est influenc par les conditions sociales et culturelles du milieu o il doit vivre et travailler Mais ces institutions et ces conditions sont elles m mes d j le produit de doctrines dominant la conduite des g n rations pr c dentes Elles doivent elles m mes tre expliqu es et en appeler elles ne remplace pas une explication Taine avait raison quand propos de l histoire de l art il se r f rait au milieu dans lequel les artistes et les po tes produisaient leurs uvres Mais l histoire g n rale doit aller plus loin elle ne doit pas accepter de consid rer les conditions de l environnement comme des donn es au del desquelles on ne pourrait pas remonter Nous n avons pas l intention de nier que l esprit humain soit i
511. s n est pas une preuve qu elle n est pas destructrice Une doctrine peut tre moderne la mode accept e par la plupart et tre n anmoins pr judiciable la soci t la civilisation et la survie des hommes Nous devons tudier l histoire des doctrines parce qu elles seules nous donnent la cl de la compr hension des changements sociaux conomiques et politiques 3 L exp rience et les doctrines sociales Dans le domaine des sciences de la nature et particuli rement en physique nous avons l occasion d utiliser la m thode exp rimentale Le scientifique isole dans son laboratoire les diverses conditions du changement et observe leur action Tout nonc peut tre v rifi ou r fut par le r sultat des exp riences Dans le domaine des sciences du comportement humain nous ne pouvons pas avoir recours la m thode exp rimentale et ne pouvons pas faire d exp riences Chaque exp rience est exp rience d un ensemble complexe de ph nom nes Nous ne jouissons jamais de l avantage de pouvoir observer l effet d un seul facteur toutes les autres choses tant gales par ailleurs L exp rience ne peut par cons quent jamais v rifier ou r futer nos nonc s et nos th ories concernant les probl mes sociaux C est un fait ind niable qu aucune nation n a jamais atteint un quelconque degr sup rieur de civilisation sans propri t priv e des moyens de production Mais personne n est
512. s nations industrialis es occidentales Les Am ricains ne pouvaient pas tre bern s par la promesse que le syst me socialiste r ussirait et rendrait tout le monde heureux en prenant la poste comme mod le et en organisant la soci t tout enti re comme un seul bureau et un seul atelier avec galit de travail et galit de salaire Telle est la situation dans les pays de la civilisation occidentale Les gens sont en r gle g n rale des admirateurs enthousiastes du marxisme et du socialisme ou du communisme Les dirigeants qu ils lisent manquent rarement une occasion de faire preuve de leur fanatisme anticapitaliste en perturbant s rieusement le fonctionnement de l conomie de march Mais une fois que l occasion leur est donn e de mettre totalement en pratique leurs plans de socialisation int grale de l conomie ils reculent Personne ne s attend plus ce que les sociaux d mocrates de l Allemagne de l Ouest ou le parti travailliste britannique mettent en uvre le principe fondamental de leur programme socialiste La seule chose qu ils fassent c est harceler les hommes d affaires et prendre plaisir saboter les efforts de ces derniers pour am liorer les m thodes de production Ce qui s pare aujourd hui les nations n est pas l opposition id ologique entre capitalisme et socialisme Dans les pays non communistes aussi les gouvernements et l immense majorit de ceux que l on appell
513. s non plus la moindre mobilit des biens alors chaque nation vie en parfaite autarcie et il n est plus question d un quelconque commerce ext rieur Les conditions suppos es par Ricardo ont volu au cours du XIX si cle Des millions de travailleurs ont migr des pays comparativement surpeupl s et ont immigr dans les pays comparativement sous peupl s qui offraient des conditions de travail plus favorables et par cons quent des taux de salaires plus lev s Aujourd hui les choses ont chang et la situation est en r gle g n rale la m me qu l poque de Ricardo Le march international du capital est d sint gr Les capitalistes vitent d investir l tranger parce que la taxation discriminatoire l expropriation et la confiscation le contr le des changes et la r pudiation des dettes rend cela trop risqu Les gouvernements des pays o les capitalistes pouvaient envisager d investir sont pr ts mettre un embargo sur les exportations de capital parce qu ils les consid rent comme contraires aux int r ts des groupes de pression les plus influents du pays les ouvriers et les exploitants agricoles Dans un monde de libre circulation parfaite du capital de la main d uvre et des biens il pr vaut une tendance l galisation des conditions mat rielles dans tous les pays Les r gions de la surface du globe qui offrent les conditions naturelles les plus favorables la production attirent
514. s ont r ussi vendre leurs articles en Lapoutanie 143 Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte 1852 De nombreux autres exemples pourraient tre cit s mais il suffit d en mentionner un la guerre contre la pauvret aux tats Unis La seule m thode pour r duire la pauvret et pour offrir au gens davantage de biens de consommations c est de produire plus mieux et moins cher C est ce que l industrie la recherche du profit recherche et qu elle r ussit faire pourvu que suffisamment de capitaux aient t accumul s par l pargne Tout ce qu un gouvernement peut faire dans ce processus c est de prot ger le fonctionnement du march contre les agressions violentes et frauduleuses Ce qui diminue la pauvret n est pas de prendre quelque chose Paul pour le donner Pierre mais de rendre les biens plus facilement accessibles en produisant plus mieux et moins cher Il n y a rien dans cette suite d v nements auquel le terme de guerre conviendrait Un syst me gouvernemental qui d pense chaque ann e des milliards de dollars pris aux contribuables pour rendre plus chers les aliments essentiels le coton et de nombreux autres articles devrait certainement avoir la d cence de ne pas se vanter de mener une pr tendue guerre contre la pauvret VI Ce qui distingue le plus nettement la mentalit de nos contemporains de celle de leurs grands parents est la fa on dont ils envisagent leur rapport au
515. s prix de d tail 6 Cf Learning the langage of Study and Action Cooperative League of U S A Pamphlet num ro 43 La connaissance de cet tat de choses d molit compl tement la doctrine coop rative concernant les ristournes la client le ou les dividendes vers s cette m me client le Ces ristournes n ont rien voir du tout avec les achats des membres individuels Elles ne sont pas ajust es la marge s parant les co ts des prix auxquels les achats concrets ont t factur s aux membres Elles repr sentent la distribution du profit total gagn par la coop rative sur une p riode donn e Elles n ont pas la moindre relation avec les achats individuels Un membre qui n ach te que des articles dont la vente engendre des pertes pour la coop rative n en a pas moins qu un autre droit une ristourne proportionnelle au montant total de ses achats Si la coop rative tait uniquement un agent de ses membres les membres auraient l obligation de payer leur part des achats de la coop rative et de rembourser tous les co ts pay s par elle que ce soit ou non avantageux pour eux Ils auraient l obligation d acheter m me si cela signifiait pour eux payer un prix sup rieur ce qu ils auraient d pens en achetant ailleurs C est la conclusion qu il faut tirer de la fable tant discut e de Jean et Paul Si Jean demande Paul de lui acheter une cravate New York il doit prendre la cravate et rembourser
516. s techniques seraient rest es des futilit s inutiles si le capital n cessaire leur utilisation n avait pas t pr alablement accumul par l pargne L homme ne pourrait pas survivre en tant qu tre humain sans le travail manuel Ce qui l l ve toutefois au dessus des b tes n est pas le travail manuel et l accomplissement des t ches routini res mais la sp culation l anticipation qui subvient aux besoins d un futur toujours incertain Le trait caract ristique de la production est d tre un comportement gouvern par l esprit On ne peut pas carter ce fait par le biais d une s mantique o le mot travail signifierait uniquement travail manuel Il Soutenir une philosophie soulignant l in galit inn e des hommes va l encontre des sentiments de nombreuses personnes Les gens admettent plus ou moins contrec ur qu ils ne sont pas les gaux des c l brit s des arts de la litt rature et de la science au moins dans leurs sp cialit s et qu il ne peuvent rivaliser avec les champions sportifs Mais ils ne sont pas pr ts conc der leur propre inf riorit dans d autres activit s humaines D apr s eux ceux qui les d passent sur le march les entrepreneurs et hommes d affaires succ s doivent leur sup riorit exclusivement la bassesse Eux m mes gr ce Dieu sont trop honn tes et trop scrupuleux pour avoir recours ces comportements malhonn tes qui seuls se
517. s usines taient propri t de soci t s commerciales ou si aucun privil ge n tait accord aux coop ratives Les d penses publiques doivent tre r duites d autant Il faut renoncer certains b n fices que peut rendre une allocation budg taire Qui en profite La r ponse est personne Le montant de la baisse du revenu est gaspill par l ineptie la n gligence et la maladresse Si ce n tait pas vrai les coop ratives pourraient soit en vendant au m me prix que les autres firmes obtenir d normes profits soit en baissant leurs prix ruiner leurs rivales Elles auraient atteint dans les deux cas depuis longtemps ce qu elles consid rent comme le but ultime de leur mouvement savoir une situation o les coop ratives produiraient dans leurs propres usines tout ce dont leurs adh rents ont besoin Le simple fait que leurs succ s ont t bien plus modestes d montre qu il y a dans le coop ratisme lui m me un facteur qui freine sa progression malgr l norme soutien qu il re oit du gouvernement Nous ne pouvons pas ne pas appeler inf riorit conomique ce facteur Comment le favoritisme nuit aux coop ratives Le favoritisme ne nuit pas moins aux b n ficiaires de la faveur que ceux aux d pens desquels elle est accord e Il corrompt et affaiblit le prot g En faisant confiance la tutelle politique les coop ratives ont souvent n glig de nommer des employ s des directeurs et du p
518. sa pr tendue approche non historique Les conomistes affirment que ce qu ils appellent les lois de l conomie ont une validit absolue ils disent qu il existe dans le d roulement des affaires humaines quelque chose qui demeure inchang dans le flot des v nements historiques De l avis de nombreux auteurs il s agit d une th se injustifi e dont l acceptation compliquerait norm ment le travail des historiens En traitant de cette vari t du relativisme nous devons tenir compte du fait que sa popularit n est pas due des consid rations pist mologiques mais des consid rations pratiques L conomie a indiqu que beaucoup de politiques appr ci es ne pouvaient pas aboutir aux r sultats poursuivis par les gouvernements qui y avaient recours mais engendraient des effets encore moins satisfaisants du point de vue de ceux qui pr conisent et font appliquer ces politiques que la situation qu elles taient destin es alt rer Aucune autre conclusion ne peut tre tir e de ces enseignement que de dire que ces mesures taient contraires au but recherch et que leur abrogation feraient du bien aux int r ts bien compris ou long terme de tout le monde Ceci explique pourquoi tous ceux dont les int r ts court terme taient favoris s par ces mesures critiquaient s v rement la science lugubre Les doutes pist mologiques de certains philosophes et historiens re urent un cho
519. samment r mun rer ces personnes pour viter qu elles ne pr f rent un emploi dans l orbite du march Une telle d termination indirecte du niveau des salaires est galement impossible dans un syst me socialiste Bien entendu le gouvernement est toujours libre d octroyer tout fonctionnaire qu il emploie un salaire gal la valeur que le dirigeant ou le planificateur supr me attache aux services de cet homme Mais cela n a aucun lien avec le probl me social sur lequel porte la discussion XVIII Notes sur le mouvement coop ratif Texte publi comme premi re partie de Cooperatives in the Petroleum and Industry rapport pour la Petroleum Industry Research Foundation for the Empire State Petroleum Association et la Illinois Petroleum Marketers Association 1947 1 L id e coop rative Les coop ratives ne sont pas une m thode de reconstruction du monde Malgr leur expansion r guli re et la croissance de leur chiffre d affaires les coop ratives telles qu elles existent et fonctionnent aujourd hui ne sont que l ombre de ce qu elles taient cens es tre dans les projets ambitieux de leurs premiers promoteurs Robert Owen William King et Ferdinand Lassalle pr voyaient une organisation coop rative de la production industrielle destin e assurer un nouveau type de soci t Ils voulaient liminer totalement les capitalistes et les entrepreneurs D s lors les associations d ouvriers deva
520. sant acqu rir des richesses taient consid r es comme une sph re d activit s s par e Toutes les autres pr occupations humaines semblaient n tre aux yeux de la science que des l ments perturbateurs En fait peu d conomistes classiques taient satisfaits de cette restriction du domaine de l conomie Mais leur qu te d un concept plus satisfaisant ne pouvait pas r ussir avant que les marginalistes ne substituent la th orie de la valeur subjective aux divers essais avort s des conomistes classiques et de leurs pigones Tant que l tude de la production et de la distribution des richesses fut consid r e comme le sujet de l analyse conomique il fallut distinguer entre les actions conomiques et non conomiques des hommes L conomie apparaissait alors comme une branche de la connaissance ne traitant que d une partie de l action humaine Il y avait en dehors de ce domaine des actions sur lesquelles les conomistes n avaient rien dire C tait pr cis ment le fait que les adeptes de la nouvelle science ne traitaient pas de toutes ces pr occupations de l homme qu ils qualifiaient d extra conomiques qui semblaient de nombreux observateurs ext rieurs repr senter une d pr ciation de ces sujets dict e par un pr jug mat rialiste insolent Les choses sont diff rentes pour l conomie moderne et sa doctrine de l interpr tation subjectiviste de la valeur Dans son contexte l
521. sants des services plut t pauvres et que les mesures socialistes prises pendant les ann es de guerre n avaient pas eu de succ s Le socialisme tait leurs yeux la grande panac e mais il semblait que personne ne comprenait ce que cela voulait vraiment dire ni comment l amener convenablement Ainsi les dirigeants socialistes victorieux ont fait ce que tous les gouvernements font quand ils ne savent pas quoi faire Ils ont nomm un comit de professeurs et d experts Les Marxistes avaient pendant plus de cinquante ans d fendu la cause de la socialisation comme point central de leur programme comme rem de pour apaiser tous les maux de la Terre et conduire l humanit vers un nouveau jardin d Eden D sormais ils avaient pris le pouvoir et tout le monde attendait qu ils tiennent leurs promesses D sormais ils devaient socialiser Mais d s le d but ils durent confesser ne pas savoir comment le faire et demandaient aux professeurs ce que la socialisation voulait dire et comment la mettre en pratique Ce fut le plus grand fiasco intellectuel que l Histoire ait jamais connu Ceci mit fin aux yeux des gens raisonnables tous les enseignements de Marx et de la cohorte d utopistes moins connus Le destin des id es et plans socialistes ne fut pas meilleur en Europe de l Ouest que dans le pays de Marx Les membres de la Soci t fabienne n taient pas moins perplexes que leurs amis continentaux Comme eux ils taient trop
522. sch ma mis sien tous les l ments dynamiques qui dominaient les Principes d conomie politique de Menger l imperfection de la connaissance le temps et le changement les anticipations et les pr visions Chacun de ces l ments est d j contenu dans le concept d action intentionnelle parce qu une action i e tout comportement conscient dirig vers un but d fini n a de sens que lorsque l acteur est en mesure de faire un choix Et tout choix i e toute s lection parmi des opportunit s qui s excluent mutuellement n a de r alit que si aucune certitude n est acquise concernant le futur Mises soulignait de m me que le temps et le changement sont ins parables de l id e d action puisque la pens e m me de l action implique qu il existe un becoming et un became L approche m thodologique subjectiviste adopt e par Mises pour analyser les relations entre le temps et l action la signification des notions de fins possibles et de moyens disponibles ou les concepts de co ts con us comme les opportunit s abandonn es et de b n fices con us comme l anticipation d am liorations psychiques le conduisit rejeter ce qu il appelait l imp rialisme positiviste i e l obligation de transposer dans le champ des sciences sociales des m thodes consid r es comme appropri es pour les sciences naturelles Le recours aux r gles positivistes de la science objective aurait impliqu l
523. ses magasins de distribution Les communistes de l Union sovi tique tout comme les nazis de l Allemagne hitl rienne ont eu recours cette astuce Mais personne ne peut tre dupe d un tel exp dient terminologique L un des traits caract ristiques du syst me capitaliste que les marxistes ont surnomm syst me d esclavage o le travail est une marchandise est que le salari est libre de d penser ses revenus comme il l entend La d cision d acheter ou de ne pas acheter de la part du consommateur d termine au bout du compte ce qui doit tre produit en quelle quantit et quelle qualit La supr matie du consommateur est garantie par l ordre concurrentiel de la production industrielle o tous les producteurs quelque diff rents puissent tre leurs produits rivalisent entre eux pour obtenir la plus grande part possible des dollars du consommateur S 1l n y avait qu une seule agence de production savoir le gouvernement cette concurrence cesserait la m nag re devrait alors prendre dans le magasin ce que l agent du gouvernement serait dispos lui donner Dans un r gime capitaliste le commer ant qu il soit marchand son compte ou employ d une coop rative cherche servir sa client le une fois la vente accomplie 1l remercie le client d avoir choisi son magasin et lui demande d y revenir galement dans l avenir Dans un r gime socialiste le commer ant cherche fai
524. sessoesocsscesoesocsscescesocssocsseesossoesseessese 147 XV Le choc des int r ts de groupe seesseseesseesoesecsseesoesocsscesoesocsscesoesoosscesseesceseesseessese L55 XVI Cent ans de marxisme socialiste ssseeeeeeessssssssesseossossse 104 XVII Quelques observations sur le mouvement r formateur russe 176 XVIII Notes sur le mouvement coop ratif essessoesecsseesoesocsseesoesocssoesocsseesoesoosseesseessese ISI LE Id e COUP AVE sn nn sabre ne tan nn ne lt nn de 181 2 Les principes et les m thodes des coop ratives 185 3 Les privil ges pr rogatives et immunit s des coop ratives 199 CON IUSION ranun ian Sud nt A a Sn ne An a ds dns 208 XIX Quelques observations sur les politiques et les m thodes conomiques actuelles XX Le r le des doctrines dans l histoire humaine 215 1 Reflexion etcomportement ir ee tn An NS ent 215 2 Le r le social d s donnes nue insannin siasi 216 3 L exp rience et les doctrines sSOCIAles fon ans h en m l iantene 217 4 Doctrines et probl mes Doliques ssss nn insu ent men Ne sn 219 5L opport nit des dOCRiINES EE RTS NE aE RAT nent 223 6 Doctrines sot riques et croyances populaires Vs 223 XXI La libert est une id e occidentale 0000sssossssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssse 225 Avant propos A la mort de mon mari en 1973 j ai d me plonger dans ses papiers Certains d entre eux taient encore sous
525. seulement parfaitement compatible avec le programme ordinaire des amis d un gouvernement repr sentatif et de la libert pour tous mais en tait la continuation logique l ach vement de tous les efforts fournis pour apporter le bonheur parfait aux hommes L opinion publique tait largement pr par e accepter cette interpr tation Comme il tait habituel d appeler de droite les adversaires de la demande lib rale d un gouvernement repr sentatif et de gauche les groupes lib raux les groupes communistes et plus tard les socialistes taient consid r s comme plus gauche que les lib raux L opinion populaire commen a croire qu alors que les partis lib raux ne repr sentaient que les int r ts de classe go stes de la bourgeoisie exploiteuse les partis socialistes combattaient pour les v ritables int r ts de l immense majorit le prol tariat Mais tandis que ces r formateurs ne faisaient que parler et laborer des plans fallacieux d action politique un des v nements les plus grands et les plus b n fiques de l histoire de l humanit tait en cours la R volution industrielle Son nouveau principe qui transforma les affaires humaines plus radicalement que toute autre innovation religieuse thique l gale ou technique ne l avait fait auparavant tait la production de masse destin e une consommation de masse et non plus seulement la consommation des
526. situation laquelle elle tait suppos e rem dier pire que ce qu elle tait initialement Ainsi avec les outils de la th orie conomique moderne Mises fut capable d laborer une s quence sophistiqu e d analyses venant confirmer les arguments des conomistes classiques tendant ce que soit pris en compte dans l valuation de toute politique conomique tant de ce qui se voit les effets court terme initiaux de l intervention que de ce qui ne se voit pas les cons quences de long terme 4 Dans les ann es d apr s guerre la critique m thodologique implicite dans les crits de Mises ne pouvait qu entrer en conflit avec la mentalit keyn sienne de l poque Pour un grand nombre de probl mes th oriques et pratiques la micro conomie tait r put e constituer un instrument d analyse inefficace Une approche micro conomique subjective telle que celle de Mises tait condamn e tre rejet e En lieu et place pour les probl mes sp cialement macro conomiques il tait soutenu que nouveaux outils avaient besoin d tre forg s Des recherches taient lanc es pour tenter de d couvrir les relations fonctionnelles quantitatives cens es relier divers agr gats conomiques par exemple l investissement total et l emploi total ou le revenu total et la consommation totale Ces recherches s av r rent un chec complet et il n aurait pu en tre autrement Le keyn sian
527. solue pour tout type de coop ration humaine volontaire dans le cadre de la division du travail Ce que les lois conomiques tant raill es d crivent est pr cis ment ce qui doit toujours et partout se passer condition que les conditions particuli res qu elles supposent soient pr sentes Bon gr mal gr les gens comprennent qu il y a des choses qu ils ne peuvent pas obtenir parce qu elles sont contraires aux lois de la nature Mais ils r pugnent admettre qu il y a des choses que m me les gouvernements les plus puissants ne peuvent pas obtenir parce qu elles sont contraire une loi prax ologique 7 Le cas des auteurs qui appartiennent aux diverses coles historiques r alistes et institutionnelles d conomie est diff rent de celui des historiens qui r pugnent reconna tre l a priori prax ologique Si ces savants taient coh rents ils limiteraient leurs tudes ce 32 Otto Neurath Foundations of the Social Sciences International Encyclopedia of Unified Science volume 2 num ro 1 Chicago University of Chicago Press 1956 p 9 qu on appelle l histoire conomique ils s int resseraient exclusivement au pass et s abstiendraient soigneusement d affirmer quoi que ce soit sur le futur La pr diction concernant les v nements venir ne peut tre faite que sur la base de la connaissance d une r gularit dans la succession des v nements qui vaille pour toute act
528. sser conduire et qui obligent leurs sujets se plier leur volont pr conisent l interventionnisme de la m me fa on que les gouvernements d mocratiques auxquels ils reprochent leur faiblesse Tout gouvernement qu il soit parlementaire ou dictatorial est pr t aujourd hui intervenir en faveur de l int r t particulier de groupes dont il veut assurer appui Des petits groupes sont parfois m me consid r s comme tr s importants pour les buts politiques du souverain qu il soit d mocratique ou dictatorial Le cas de l argent aux tats Unis est un excellent exemple de la possibilit qu une position strat gique sp ciale peut donner m me un petit groupe d influencer la politique d un grand pays De m me dans chaque pays des groupes d industriels et de membres de syndicats ouvriers m me petits provoquent certaines mesures de protection et de restriction Il semble l gitime nos contemporains que leurs compatriotes qui trouvent de la difficult r sister la concurrence trang re soient prot g s L on estime qu un gouvernement qui ne cherche pas aider un producteur moins habile n glige le premier de ses devoirs Mais ce serait expliquer trop simplement les choses que de dire qu au fond de la protection r side l go sme de l int r t particulier qui est en opposition avec l int r t g n ral Cet int r t particulier est toujours celui de groupes de la minorit Les
529. stes les plus fins l ont trait Ce serait une parfaite erreur que d essayer d ajouter une nouvelle proposition celles qui ont d j t faites Ce qu il faut toutefois comprendre c est que toute proposition de ce type est in vitablement d fectueuse L avantage de la suggestion propos e ici se trouve dans le fait qu elle permet dans une certaine mesure d avoir une vue g n rale des changements du pouvoir d achat qui puisse servir de base la politique mon taire et bancaire sans entra ner des conflits et des oppositions d int r ts Il est clair qu une bonne partie des propositions qui ont t faites pour mesurer les changements du pouvoir d achat taient d s le d part impraticables quels que soient leurs avantages th oriques C est tout particuli rement le cas pour les propositions basant les calculs du changement du pouvoir d achat sur les salaires et les prix au d tail Les seules propositions pratiques sont celles qui prennent comme base principale les prix de gros m me dans ce cas il sera n cessaire afin de contourner les difficult s li es aux variations de qualit d effectuer une s lection et de restreindre le calcul aux articles dont la qualit est incontestablement constante Les tentatives syst matiques de contr le du pouvoir d achat ne peuvent tre faites que par un accord international Si des pays ind pendants prenaient de telles actions ils se retrouveraient en situati
530. storien nous donne un compte rendu de tous les faits et v nements concernant la bataille de Waterloo qui soit aussi complet et exact que le permettent les donn es disponibles Tant qu il parle des forces en pr sence et de leur quipement des op rations tactiques des chiffres des soldats tu s bless s et faits prisonniers de la suite chronologique des divers v nements des plans des chefs militaires et de leur ex cution il se situe sur le terrain de l exp rience historique Ce qu il affirme est soit exact soit contraire aux faits les documents disponibles lui donnent raison ou tort ou l issue est incertaine parce que les sources ne nous donnent pas assez d information D autres experts seront en accord ou en d saccord avec lui mais ils le seront sur la base d une interpr tation raisonnable des preuves disponibles Jusque l l ensemble du d bat doit tre men avec des affirmations et des n gations raisonnables Mais le travail accompli par l historien ne s arr te pas l La bataille s est termin e par une cuisante d faite de l arm e fran aise Il y a de nombreux faits tablis de mani re indubitable sur la base de preuves documentaires qui pourraient expliquer ce r sultat Napol on souffrait d une maladie il tait nerveux il manquait de confiance en lui Son jugement et sa compr hension de la situation n taient plus ce qu elles avaient t de nombreux gards ses plans et ses ordres n
531. syst me du calcul conomique exprim en monnaie moyen d change commun ment employ permet de calculer pr cis ment tous les projets l avance ainsi que le r sultat de chaque action accomplie apr s coup et permet aussi ce qui est tout aussi important d affecter chaque facteur la proportion de sa contribution au r sultat l1 C est ce quoi le jargon de l industrie d Hollywood se r f re lorsqu il utilise le terme de recettes du box office Mais cela vaut tout autant pour les autres industries Le trait caract ristique du socialisme est pr cis ment le fait qu il remplace ce syst me marchand reposant sur la supr matie des consommateurs par un syst me dictatorial le plan Dans une conomie planifi e les individus ne sont pas pouss s par le d sir d am liorer leur propre condition mais par l ob issance ou par la crainte d tre punis Il est impossible aux travailleurs individuels d am liorer leurs propres efforts eux seuls subissent la charge des sacrifices n cessaires mais seule une fraction infinit simale du produit de leurs efforts suppl mentaires leur reviendra A l inverse ils peuvent go ter tous les plaisirs de la n gligence et de la paresse dans l accomplissement des t ches qui leur sont confi es parce que la baisse du produit national qui en r sulte ne r duit que tr s peu leur propre part Les conomistes ont toujours soulign ce d faut inh rent au social
532. t d autres obligations pesantes qui doivent alors tre support s par tous les autres citoyens producteurs Producteurs et consommateurs Le trait caract ristique de la soci t libre du capitalisme concurrentiel est la souverainet illimit e des consommateurs Les capitalistes les propri taires du sol et les entrepreneurs sont oblig s par la loi irr m diable du march d employer leur ing niosit et les facteurs mat riels dont ils disposent de fa on satisfaire au mieux et au prix le plus bas les besoins les plus urgents et non encore assouvis des consommateurs Les hommes d affaires ne sont pas des tsars irresponsables Ils sont soumis sans condition la supr matie des consommateurs S ils ne parviennent pas ob ir aux ordres du public des consommateurs ils subissent des pertes S ils ne modifient pas rapidement leur conduite des affaires de fa on s adapter aux demandes du public ils sont forc s de quitter le monde des affaires et d abandonner leur poste minent Les consommateurs en achetant ou en s abstenant d acheter rendent riches des gens pauvres et pauvres des gens riches Ils d terminent qui doit poss der le capital et le sol et qui doit diriger les entreprises Ils d terminent ce qui doit tre produit de quelle qualit et en quelle quantit L conomie de march est une d mocratie des consommateurs Il est vrai que des l ments funestes cherchent saper l conomie de march libre
533. t des conflits d int r ts nationaux auxquels on n a jusqu pr sent pas trouv de solution pacifique C est une illusion de croire que de tels conflits pourraient tre tranch s par l arbitrage de tribunaux impartiaux Un tribunal ne peut rendre la justice que d apr s les articles d un code Mais ce sont pr cis ment ces prescriptions et ces r gles qui sont contest es Faisons abstraction du probl me des barri res l immigration et concentrons notre discussion sur le probl me des seules barri res commerciales Les peuples des r gions comparativement surpeupl es de l Europe et de l Asie l immense majorit de la population de la plan te consid rent les barri res commerciales des zones comparativement sous peupl es comme le principal obstacle au progr s de leur bien tre mat riel Ils disent ne pas avoir acc s aux mati res premi res et au commerce mondial Je ne souhaite pas citer l nonc de ces griefs par les repr sentants de nations d agresseurs Il existe dans le monde actuel une autorit qui est au dessus des partis Le Pape n est pas partie prenante dans le conflit Il y a des catholiques des deux c t s et le Pape n est d aucun c t Il est donc particuli rement important de conna tre les id es du plus haut dignitaire de l glise romaine concernant le futur ordre mondial Voici ce qu a dit le pape dans son message radiodiffus du 24 d cembre 1941 quelques jours seulement
534. t de monnaie et les prix Les changements de la quantit de monnaie affectent les prix et les salaires individuels de mani re diff rente L utilisation m taphorique de l expression niveau des prix est trompeuse L avis contraire et erron se basait sur une consid ration qui peut tre repr sent e ainsi imaginons deux syst mes absolument ind pendants et B en quilibre statique Tous les deux sont identiques sur tous les points sauf qu la quantit totale de monnaie M dans et toute encaisse individuelle m dans correspondent dans B une quantit totale Mxn et une encaisse individuelle mxn Avec ces hypoth ses tous les prix et salaires dans B sont bien s r n fois ceux de Mais il en est exactement ainsi parce qu il s agit de nos hypoth ses Personne ne peut toutefois imaginer une m thode qui permettrait de transformer le syst me A en syst me B Il est bien entendu inacceptable d utiliser l quilibre statique si nous voulons tudier un probl me dynamique En mettant de c t tout scrupule quant l usage des termes dynamique et statique je voudrais dire ceci la monnaie est n cessairement un agent dynamique et ce fut une erreur d analyser les probl mes mon taires de mani re statique Il n y a bien entendu plus de place pour la monnaie dans un concept d quilibre statique En laborant le concept d une soci t statique nous supposons qu aucun changement ne se produit Tou
535. t d atteindre les fins poursuivies et ceux qui ne le permettent pas Mais comme cela a t indiqu il n est pas opportun et plut t trompeur d utiliser les termes rationnel et irrationnel cette distinction Il est plus appropri de parler de moyens r pondant au but recherch et de moyens n y r pondant pas Ceci vaut galement propos de la fa on dont les termes rationnel et irrationnel sont employ s par les psychanalystes Ils appellent comportement irrationnel ce qui est principalement motionnel ou instinctif ainsi que toutes les fonctions inconscientes et font en ce sens une distinction en d finissant l action irrationnelle instinctive ou motionnelle qui s oppose l action rationnelle et la pens e irrationnelle qui s oppose la pens e rationnelle Que cette terminologie soit adapt e au traitement des probl mes th rapeutiques de la psychanalyse ou non nous pouvons laisser les psychanalystes en d cider Du point de vue prax ologique les r actions spontan es des organes du corps humain et l activit des pulsions instinctives ne constituent pas une action A l inverse c est manifestement le r sultat d un jugement de valeur que de qualifier d irrationnelles les actions motionnelles par exemple l action par laquelle un homme peut r agir la prise de conscience de la d tresse de ses semblables Il est de plus vident qu aucun autre sens ne peut
536. t dans le royaume de l histoire autant qu il est possible de l tre le substitut de l analyse quantitative et du mesurage lesquels ne sont pas transposables aux actions humaines en dehors du domaine de la technologie pp 28 29 Mises soulignait de m me que faire des pr visions en mati re d conomie se r duisait fondamentalement essayer de se comporter comme un historien du futur Cela revient en effet se projeter soi m me dans le futur et anticiper la fa on dont les acteurs de march classeront pendant une p riode de temps d termin e des entit s vari es entre les cat gories moyens et fins quelles pr visions ils formeront l gard des comportements qu il leur serait le plus avantageux d adopter et d analyser les cons quences d sir es ou non d une multitude de plans individuels qui se rencontrent et se m langent dans l ar ne sociale au cours d une p riode venir Les contributions de Mises la science conomique ont toujours t d une fa on ou d une autre des tentatives d appliquer cette m thodologie des probl mes particuliers Comme F A Hayek le faisait remarquer avec finesse la plupart des particularit s de la pens e de Mises qui semblaient premi re vue tranges et inacceptables ses lecteurs pouvaient tre rattach es au fait que dans le d veloppement constant de l approche subjectiviste il avait toujours un temps d avance sur ses co
537. t e dans ce cas par la n cessit de ne pas contredire les affirmations v rifi es de fa on satisfaisante lors des exp rimentations Dans l interpr tation des faits sociaux on ne rencontre pas de limites de ce genre On pourrait tout affirmer sur elles si nous n tions pas contraints par les limites de principes dont la nature logique sera abord e plus loin Nous devons toutefois mentionner ici que toute discussion concernant la signification de 3 Le texte anglais de Mises utilise les mots experience et experiment Le premier terme a t traduit par exp rience connaissance et le second par exp rimentation exp rience de laboratoire pour viter la confusion NdT l exp rience historique se transforme en une discussion sur ces principes en abandonnant toute r f rence suppl mentaire l exp rience Les gens peuvent commencer par d battre de la le on tirer d une taxe sur les importations ou du syst me sovi tique russe 1ls se retrouveront vite en train de discuter de la th orie g n rale du commerce interr gional ou de la th orie non moins pure du socialisme et du capitalisme L impossibilit de l exp rimentation signifie en m me temps impossibilit de mesure Le physicien doit traiter de grandeurs et de relations num riques parce qu il a le droit de faire l hypoth se que certaines relations invariables entre les propri t s physiques demeurent L exp rimentation lui fournit l
538. t accorde l lu l intuition juste le reste de l humanit doit simplement renoncer penser et doit ob ir aveugl ment l autorit venant de Dieu La v ritable sagesse et les fausses doctrines de l conomie et de l Histoire rationalistes ne pourront jamais tre d accord sur leur appr ciation des faits historiques et sociaux ou sur les mesures politiques et sur les actions d un individu La raison humaine n est pas un outil appropri pour acqu rir la v ritable connaissance de la totalit sociale le rationalisme et ses d riv s l conomie et l histoire critique sont fondamentalement faux L hypoth se fondamentale de cette doctrine savoir que la coop ration sociale est contraire aux int r ts des individus et ne peut tre obtenue qu aux d pens du bien tre individuel a t depuis longtemps d molie Ce fut l une des grandes r ussites de la philosophie sociale britannique et de l conomie classique d avoir d velopp une th orie de l volution sociale qui n ait pas besoin de faire r f rence l apparition miraculeuse de chefs dot s d une sagesse et de pouvoirs surhumains La coop ration sociale et son corollaire la division du travail servent mieux les int r ts go stes de tous les individus concern s que l isolement et le conflit Tout pas en direction d une coop ration pacifique apporte tous les gens concern s un avantage imm diat et visible Les hommes coo
539. t ce qui tait n cessaire la guerre celle ci ne suscitait pas de probl mes de fournitures de vivres d quipements et d armes Les bellig rants avaient besoin d argent pour conduire la guerre mais une fois qu ils en poss daient ils pouvaient acheter ce dont ils avaient besoin Il en va tout autrement dans le monde moderne o r gne la division internationale du travail Les pays europ ens comptent plus ou moins sur les denr es alimentaires et sur les mati res premi res import es de l tranger La fabrication des armes et du mat riel de guerre modernes n est possible que dans de grandes entreprises hautement sp cialis es qui doivent exercer leur activit en temps de paix d j afin de pouvoir fonctionner sans surprise en temps de guerre Une nation qui ne produit pas toutes les mati res premi res et les denr es alimentaires et toutes les armes et autres mat riels militaires l int rieur de ses fronti res en manquera en temps de guerre Lorsque partir des ann es quatre vingt dix du si cle dernier l Allemagne commen a ses pr paratifs en vue d une guerre d cisive ses pr visions conomiques se bornaient au ravitaillement en produits alimentaires L une des raisons de prot ger l agriculture tait alors la n cessit de rendre le pays ind pendant des fournitures trang res en temps de guerre Mais personne ne s tait avis qu un pays bellig rant pouvait souffrir de la p nurie d a
540. t ceci n tait que camaraderie Mais c est faire preuve d une inacceptable na vet que de se r f rer ces personnages mythiques Jean et Paul au sujet des coop ratives telles qu elles fonctionnent aujourd hui Ces coop ratives sont de grandes entreprises comptant des millions d adh rents ne se rencontrant jamais Leur chiffre d affaires se monte des milliards de dollars Elles sont organis es suivant une hi rarchie complexe de coop ratives simples de super coop ratives et de super super unions Elles ont mis en place de gigantesques organisations verticales Elles font des affaires avec le gouvernement et s adonnent au commerce international Elles poss dent des usines des puits de p troles et des moyens de transport elles effectuent des op rations financi res et s engagent dans toutes les activit s commerciales et industrielles Leurs affaires sont si compliqu es que leur traitement n cessite l emploi d une arm e de directeurs d administrateurs d employ s de bureau de comptables et d avocats Il y a des coles sp cialis es dans la formation du personnel des coop ratives De nombreuses universit s ont cr des chaires d enseignement des m thodes coop ratives en gestion des affaires et en comptabilit ainsi que du droit des coop ratives Il est ridicule d voquer les spectres de mythiques Jean et Paul pour tudier ces normes entreprises Dans les crits de ceux qui se battent po
541. t ceci n est pas la r alisation des gouvernements ou de mesures charitables Le plus souvent c est l action gouvernementale qui emp che les d veloppements avantageux que tend apporter le fonctionnement r gulier des institutions capitalistes Examinons un cas sp cial Dans les temps pr capitalistes l pargne et donc l am lioration de la condition conomique d un individu n taient r ellement accessibles en dehors de pr teurs professionnels d argent les banquiers qu aux gens qui poss daient une ferme ou une boutique Ils pouvaient investir leur pargne dans l am lioration ou l expansion de leur propri t Les autres prol taires sans propri t ne pouvaient pargner qu en cachant quelques pi ces dans un coin qu ils consid raient s r Le capitalisme a rendu l accumulation d un certain capital au travers de l pargne accessible tout le monde Les institutions d assurance vie les banques et les obligations offrent la possibilit d pargner et de g n rer des int r ts aux masses de gens faible revenu et ces gens utilisent largement cette possibilit Sur le march des pr ts des pays avanc s les fonds fournis par de telles personnes jouent un grand r le Ils peuvent tre un facteur important en rendant le fonctionnement du syst me capitaliste familier ceux qui ne sont pas eux m mes employ s dans le secteur financier Et avant tout ils peuvent am liorer encore et encor
542. t comment mener de telles m thodes Sans l pargne et sans les fructueuses tentatives pour utiliser intelligemment cette pargne il ne serait nullement question d un niveau de vie digne de l homme L pargne simple ce qui veut dire s abstenir de consommer imm diatement afin de permettre une plus grande consommation une date ult rieure n est pas une sp cificit humaine Certains animaux la pratiquent aussi Conduits par des d sirs instinctifs certaines esp ces animales s engagent dans ce que nous devrions appeler une pargne capitaliste si elle tait faite en pleine connaissance de ses effets Mais l homme seul a lev le report intentionnel de la consommation en un principe fondamental d action Il s abstient momentan ment de consommer afin de pouvoir b n ficier plus tard des services continus d appareils qui n auraient pas pu tre produits sans un tel report de la consommation L pargne consiste toujours s abstenir d un type de consommation imm diate pour rendre possible une augmentation ou une am lioration de la consommation ult rieure C est l pargne qui accumule le capital la d s pargne qui fait baisser le stock de capital disponible En agissant l homme choisit entre augmenter sa comp tence par une pargne additionnelle et r duire le montant de son capital en maintenant sa consommation au dessus d un niveau qu une comptabilit correcte consid re comme son revenu L
543. t d tre assez riche pour acheter du coton ou du charbon et de disposer de la quantit de marks n cessaire S il ach te plus de marchandises import es il devra se passer des produits de son pays Ces derni res marchandises deviennent par cons quent meilleur march et peuvent s exporter plus facilement de telle sorte que des entr es d argent compensent les sorties Si pour un motif quelconque les exportations ne peuvent se d velopper la demande accrue de devises trang res entra ne un rel vement du prix de ces devises et par cons quent de celui des marchandises import es et ce mouvement ascendant des prix oblige les citoyens restreindre leurs achats de marchandises import es Sous ce r gime galement l automatisme du march fonctionne sans heurt Supposons que par une r partition nouvelle des r gions productrices de mati res premi res certaines parties de l Australie et du sud des tats Unis d Am rique deviennent possessions allemandes Rien ne serait chang dans le domaine conomique et mon taire Le consommateur allemand aurait payer tout juste autant pour le coton et pour la laine qu il le fait en ce moment Il ne serait ni plus ais pour lui n1 plus difficile pour les Britanniques ou pour les Am ricains d effectuer des achats dans ces territoires r cemment c d s Bien entendu dans les circonstances actuelles galement le commerce ne s op re pas de fa on diff rente entre la
544. t d appr hender intellectuellement les ph nom nes qui ne peuvent pas tre totalement expliqu s par la logique les math matiques la prax ologie et les sciences de la nature dans la mesure o ils ne peuvent pas tre expliqu s par la science et la raison Ceci montre que la recherche scientifique a atteint un point au del duquel elle ne peut pas aller et partir duquel le Verstehen essaie de la remplacer On peut si l on pr f re qualifier le Verstehen d irrationnel parce qu il comporte des jugements individuels ne relevant pas d une critique par des m thodes purement rationnelles Toutefois la m thode de l intuition n est pas un passe droit permettant de s carter des r sultats certifi s obtenus par des preuves documentaires et de leur interpr tation par le biais des enseignements des sciences de la nature et de la prax ologie Le Verstehen d passe ses limites lorsqu il s aventure contredire la physique la physiologie la logique les math matiques ou l conomie Les abus qu ont faits de nombreux savants allemands partisans de la geisteswissenschaftliche Methode et les tentatives fallacieuses de l cole historique allemande pour substituer une imaginaire verstehende National konomie l conomie prax ologique ne peuvent pas tre mis sur le dos de la m thode elle m me Les Geisteswissenschaften allemandes ont pr ch l vangile ce qui devait tre une science irrationnelle Ils ont remplac la
545. t de g rer convenablement les affaires de leur famille Les maris qui sont envoy s par leurs femmes au supermarch pour acheter du pain et reviennent les bras charg s de leurs sal s favoris ne sont certainement l Par exemple John K Galbraith The Affluent Society Boston Houghten Mifflin 1958 Note de l dition am ricaine 2 Vance Packard Babes in Consumerland The Hidden Persuaders New York Cardinal Editions 1957 pp 90 97 Ibid p 95 pas repr sentatifs La m nag re qui ach te sans se soucier du contenu parce que l emballage lui pla t ne l est pas non plus On admet en g n ral que l homme moyen fait montre de mauvais go t Le monde des affaires qui d pend totalement de la client le des masses de ce genre de personnes est par cons quent forc de mettre sur le march de la litt rature et des arts inf rieurs L un des grands probl mes de la civilisation capitaliste est de savoir comment permettre les r alisations de haute qualit dans un environnement social o r gnent les gens ordinaires Il est en outre bien connu que la plupart des gens s adonnent des habitudes qui engendrent des effets non d sir s D apr s les meneurs de la grande campagne anticapitaliste le mauvais go t les dangereuses habitudes de consommation des gens et les autres maux de notre poque sont simplement cr s par les relations publiques ou les activit s marchandes des divers
546. t de gouvernement repr sentatif ou constitutionnel Le gouvernement repr sentatif et les libert s civiles constituent le corollaire politique ou constitutionnel du capitalisme tout comme le despotisme illimit est le corollaire du socialisme Aucun bavardage s mantique ne pourra rien y changer Le mouvement socialiste n est pas la continuation du mouvement lib ral du XIX si cle mais la r action la plus radicale qui lui ait t oppos e L tat total la mode de L nine et Hitler est l incarnation des id aux de tous les grands tyrans de tous les temps V Sans le vouloir les mots qu un homme choisit lorsqu il parle et crit r v lent quelque chose sur les id es qu il n est pas dispos exprimer directement Le mot r volution signifiait l origine un mouvement tournant puis une transformation Mais depuis les R volutions am ricaine et fran aise il signifie en premier lieu violence guerre civile guerre contre les pouvoirs en place Quand Arnold Toynbee utilisa pour son r cit plut t partial de l volution de l industrialisme moderne en Angleterre publi pour la premi re fois en 1884 le titre de R volution industrielle il d voila sans le vouloir son interpr tation de l Histoire comme succession de conflits violents de meurtres et de destructions La m me disposition d esprit explique l usage de l expression de conqu te d un march pour d crire le fait que les marchands ruritanien
547. t des revenus consid rables Quand il n y a pas de privil ges et que le gouvernement n accorde pas sa protection des avantages tablis et menac s par la plus grande efficacit de nouveaux venus ceux qui ont acquis la richesse par le pass sont oblig s de la regagner chaque jour nouveau dans une comp tition avec tous les autres Dans le cadre de la coop ration sociale avec division du travail tout le monde d pend de la reconnaissance de ses services de la part du public acheteur dont il est lui m me membre Tout le monde en achetant ou en s abstenant d acheter est un membre de la cour supr me qui attribue tous et donc lui m me une place donn e dans la soci t Tout le monde joue un r le dans le processus qui donne certains un revenu plus lev d autres un revenu plus faible Chacun est libre de faire une contribution que ses semblables sont pr ts r compenser en lui offrant un revenu plus lev La libert dans un r gime capitaliste veut dire ne pas d pendre davantage de l arbitraire des autres que les autres ne d pendent du sien Aucune autre libert n est concevable quand la production est accomplie par la division du travail et il n y a pas d autarcie conomique parfaite possible Il n est pas n cessaire de souligner que l argument essentiel avanc en faveur du capitalisme et contre le socialisme n est pas le fait que le socialisme doive n cessairement abolir tou
548. t du roi des rois qui est n au ciel sur les paules de ses pairs et qui son tour exalte la fois les princes et les rois Il est vrai que certaines phrases utilis es par les princes de la Di te avant l extorsion du privil ge avaient une r sonance similaire Les princes taient polis ils ne voulaient pas que l empereur devienne trop amer et d siraient dorer la pilule qu ils le forc rent avaler Quand Hitler r duisit la Tch coslovaquie au statut de vassale lui aussi dora la pilule en tablissant le protectorat Aucun historien n oserait cependant d clarer que dans un sens sup rieur Hitler paracheva l ind pendance du pays en lui accordant la protection du puissant Reich Fr d ric IT d sint gra le Saint Empire par les privil ges accord s aux princes Il est absurde d affirmer que dans un sens sup rieur 1l le paracheva Aucun discours m taphorique et aucun appel l irrationnel ne peuvent rendre une telle proposition plus acceptable L intuition donne le droit l historien de d terminer le r le jou par les deux privil ges en question dans l volution de la structure politique de l Empire de d terminer pour ainsi dire l ampleur de leur effet Il peut par exemple exprimer lavis que le r le qui leur est habituellement attribu a t exag r et que d autres v nements ont t plus destructeurs que ces privil ges et il peut essayer de d montrer sa th se son mode
549. t entreprises sp cialis es coop rent les unes avec les autres L objectif de chacune d elles est de collaborer pour produire tous les biens et services que veulent les consommateurs Au sein de chaque entreprise les diff rentes divisions et subdivisions fabriquent de mani re coop rative des produits qui sont fournis d autres entreprises qui les utilisent leur tour pour fabriquer des produits plus labor s En fin de compte quand tous ces processus coop ratifs se terminent le produit fini aboutit au consommateur De ce point de vue le syst me capitaliste appara t comme une organisation coop rative englobant le monde entier organisation dans laquelle chaque individu assure son propre bien tre en rendant service ses semblables De nos jours les coop ratives se sont arrog l usage exclusif de l pith te coop ratif Ce qui sous entend qu elles seules seraient coop ratives et qu aucune autre entreprise industrielle ne le serait C est en r alit un triste exp dient s mantique Face cette attitude pr tentieuse de la part des diverses associations coop ratives il est n cessaire de souligner le fait qu elles ne contribuent en rien faire progresser substantiellement la situation mat rielle des gens Pendant de nombreuses d cennies ils s en sont tr s bien sortis avec l aide charitable que leur accordaient les autorit s Mais il n y a pas trace de la moindre innovation importante qui doi
550. t le fonctionnement d une communaut socialiste Il tait facile pour les conomistes de d montrer le caract re impraticable et absurde de ces projets Marx vita soigneusement de traiter de ce probl me pineux et condamna comme fantaisies utopiques toutes les tentatives des anciens socialistes pour le r soudre Il r p tait sans cesse que le socialisme devait n cessairement survenir en tant que stade le plus lev de l volution de l humanit et qu il arrangerait tout du mieux possible Mais le point crucial est que chaque pas en direction de la r alisation des id aux socialistes a invariablement abouti et aboutira toujours l chec conomique et que les socialistes sont incapables de d couvrir la moindre m thode pour viter ce r sultat Ce qui a arr t et arr te le progr s des politiques socialistes est le fait que les gens ont aujourd hui l occasion de comparer le fonctionnement du socialisme avec celui du capitalisme Les socialistes de l Allemagne de l Est la soi disant R publique d mocratique allemande ont admis de mani re spectaculaire la faillite des r ves marxistes quand ils ont construit un mur pour emp cher leurs camarades de fuir vers la partie non socialiste de l Allemagne X VII Quelques observations sur le mouvement r formateur russe Publi pour la premi re fois dans The Freeman Mai 1966 Les chefs du gouvernement communiste russe sont perturb s par le fait que la situati
551. t pr cis ment ce quoi s opposent les syndicats ouvriers des pays les mieux pourvus Sans une modification de la r partition des travailleurs sur toute la surface de la terre il est cependant impossible d arriver l galit des salaires En vertu du syst me actuel des restrictions l immigration les salaires trouvent leur point d quilibre un niveau autre que celui qu ils atteindraient dans un monde o la main d uvre pourrait circuler en libert dans certains pays ils sont plus hauts dans d autres plus bas Mais il existe pour chaque r gion l int rieur de laquelle aucune barri re n emp che le d placement de la main d uvre d un lieu un autre un taux uniforme d quilibre des salaires pour chaque genre de travail Aussi longtemps que les salaires effectivement pay s ne d passent pas ce niveau d quilibre l emploi et le ch mage sont normaux Il est dans la nature du taux d quilibre de faire co ncider l offre et la demande sur le march du travail Si les syndicats ouvriers des pays jouissant de conditions de production plus favorables limitaient leurs activit s restreindre l immigration et s ils se contentaient de l l vation des salaires d quilibre r sultant de ces restrictions ils n accro traient pas le ch mage Mais si les syndicats ouvriers cherchent comme on les voit faire relever les salaires au dessus de ce taux d quilibre ils provoq
552. t se passe de la m me mani re qu auparavant Aujourd hui est identique hier et demain sera comme aujourd hui Mais dans ces circonstances personne n a besoin d encaisses mon taires Les encaisses liquides ne sont n cessaires que lorsque l individu ne conna t pas la situation laquelle il sera confront dans un avenir incertain Si tout un chacun savait quand et ce qu il devra acheter il n aurait pas besoin de liquidit s priv es et pourrait confier tout son argent une banque centrale sous forme de d p ts terme les ch ances correspondant aux dates et aux montants n cessaires pour ses paiements futurs Comme tout le monde agirait pareillement la banque centrale n aurait pas besoin de r serves pour r pondre ses obligations Bien s r le montant total qu elle devrait payer aux acheteurs contrebalancerait tous les jours exactement ce qu elle recevrait en d p t des vendeurs Si nous supposons qu il a exist un jour dans ce monde d quilibre statique et avant que cet quilibre ne soit atteint une unique monnaie m tallique disons de l or nous devons supposer qu en se rapprochant progressivement des conditions d quilibre les citoyens ont de plus en plus mis leur or en d p t et que la banque qui n en avait pas l usage l a vendu aux bijoutiers et d autres en vue d une consommation industrielle Avec l av nement de l quilibre il n y a plus de monnaie m tallique il n y
553. talistes et propri taires qui n arrivent pas satisfaire au mieux ou de la fa on la moins co teuse les plus urgents des d sirs non satisfaits des consommateurs sont forc s de quitter le monde des affaires et d abandonner leur situation favorite Dans les bureaux et dans les laboratoires les plus fins esprits s occupent faire fructifier les r alisations les plus complexes de la recherche scientifique pour produire des quipements et des dispositifs toujours meilleurs pour des gens qui n ont aucune id e des th ories permettant la fabrication de telles choses Plus une entreprise est grande plus elle est forc e d adapter sa production aux caprices et aux lubies changeantes des masses ses ma tres Le principe fondamental du capitalisme est la production de masse destin e approvisionner les masses C est la client le des masses qui fait grandir les entreprises L homme ordinaire est souverain dans l conomie de march C est le client qui a toujours raison Dans la sph re politique le gouvernement repr sentatif est le corollaire de la supr matie des consommateurs sur le march Les lus d pendent des lecteurs comme les entrepreneurs et les investisseurs d pendent des consommateurs Le m me processus historique qui a substitu le mode de production capitaliste aux m thodes pr capitalistes a substitu le gouvernement du peuple la d mocratie l absolutisme royal et aux autres formes du gouve
554. te d une province Dans un tel monde id al Jeffersonien de d mocratie et de libre change la guerre ne paie pas Les nationalistes au contraire affirment que la paix est en elle m me un mal et que la guerre est comme le disait l auteur anglais John Ruskin le fondement des arts et de toutes les hautes vertus et facult s de l homme Les nazis consid raient par cons quent que l tat le plus souhaitable pour une nation tait d tre toujours en guerre et Mussolini exaltait la vie dangereuse Les Japonais adh raient aux m mes principes Le pacifisme est la croyance que la seule chose requise pour abolir la guerre est de b tir une organisation internationale et d tablir un tribunal international mondial dont une force de police mondiale devrait faire respecter les d cisions Les nobles fondateurs de la Soci t des nations se laiss rent guider par ce type de pacifisme Ils avaient raison de penser que les gouvernements autocratiques taient bellicistes alors que les nations d mocratiques ne peuvent retirer aucun profit de la conqu te et sont donc partisanes de la paix Mais ce que le pr sident Wilson et ses collaborateurs n avaient pas vu tait que cela ne vaut que dans un syst me de propri t priv e des biens de production de libre entreprise et d conomie de march non entrav e L o il n y a pas de libert conomique les choses sont totalement diff rentes A notre poque d
555. tectionnisme et n a pas besoin d tre prot g par des tarifs La suppression de la protection ne diminuerait pas le niveau de vie am ricain elle l augmenterait Les industries de transformation am ricaines concentreraient leurs efforts sur les branches o leur sup riorit est la plus grande Leurs produits permettraient d acheter une plus grande quantit des produits dont la production aurait cess aux tats Unis parce que la sup riorit am ricaine est plus faible dans ces domaines La consommation am ricaine totale ne baisserait pas elle augmenterait Les taux de salaire nominaux pourraient baisser Mais ils baisseraient moins que le prix des biens de consommation actuellement augment s de mani re artificielle par la protection 5 Protection et d fense On a affirm que les nations aspirent l autarcie parce qu elles sont bellicistes et veulent tre ind pendantes de l offre trang re La v rit est que l Allemagne aspirait l autarcie et qu elle souhaitait par cons quent conqu rir davantage de Lebensraum c est dire de territoires suffisamment vastes et riches pour permettre aux Allemands de vivre dans l autosuffisance conomique avec un niveau de vie qui ne soit pas inf rieur celui des autres nations Le nationalisme conomique n est de plus pas un ph nom ne particulier aux nations agressives Les nations pacifiques sont tout autant impr gn es de l esprit du nationalisme
556. temporel que je viens de d crire doivent galement tre pris en compte Mais c est pr cis ment lorsque nous essayons de le faire que nous prenons conscience des difficult s immenses qui se pr sentent Si nous ne tenons compte que de l effet des changements du pouvoir d achat sur l endettement nous sommes enclins supposer que la seule chose requise est de d terminer un chiffre moyen pour le pouvoir d achat de la monnaie en laissant la mont e d un prix tre compens e par la baisse d un autre Mais cela ne suffit pas si nous prenons en compte la deuxi me cat gorie de cons quences des changements du pouvoir d achat car ces cons quences sont pr cis ment dues au fait que certains prix ont mont tandis que d autres restent encore la tra ne Par cons quent si nous proc dons selon les lignes des propositions de stabilisation du pouvoir d achat c est dire en corrigeant les changements du pouvoir d achat apr s qu ils se sont produits conform ment un certain syst me d indice nous n aurons rien fait pour liminer cette cat gorie particuli re de cons quences sociales 2 Analyse des tentatives de stabilisation A l vidence avant que nous ne commencions traiter de notre sujet nous devons comprendre l objectif en vue duquel ces mesures doivent tre appliqu es Les graves perturbations qui suivent le train des d pressions conomiques cycliques ont conduit de nombreuses personnes d
557. tendu exact qu aujourd hui toutes les branches gouvernementales coop rent en vue d emp cher le progr s technique ainsi que l mergence de nouvelles entreprises et de nouveaux millionnaires Mais il reste encore malgr tous ces handicaps de la place pour le succ s d un self made man La majorit des dirigeants d entreprise actuels ne sont pas les fils et encore moins les petits fils des millionnaires d autrefois Pour autant qu une famille parvienne pr server sa place au sommet de l chelle sociale pendant plusieurs g n rations elle doit son rang minent la capacit et l ardeur de ses jeunes g n rations Il n y a rien dans le fonctionnement de l conomie de march libre qui puisse sur le long terme offrir aux positions acquises une protection garantie contre la concurrence de m thodes de production am lior es de nouveaux produits d une meilleure qualit et des prix plus bas C est pr cis ment parce qu une telle protection n existe pas dans le march libre que ceux qui parce qu ils se laissent gagner par la routine par manque d inventivit par incomp tence par paresse et par n gligence mettent en p ril leur propre prosp rit r clament la protection du gouvernement Le principe de non ing rence dans les conditions du march et consistant laisser sa chance tout le monde s applique tout autant aux nouvelles m thodes de l organisation des affaires La constitu
558. ter avec leurs adversaires mais de les exterminer La civilisation occidentale ne serait alors rien d autre qu un mensonge hont et ses r alisations comme l affirmait Werner Sombart seraient l uvre du diable Ce que nous devons comprendre c est que les probl mes sociaux r sultent de l tat des doctrines sociales Ce qu il convient de prendre en compte est de savoir si l on peut concevoir un mode d organisation sociale pouvant tre consid r comme satisfaisant du point de vue des int r ts bien compris de chaque individu Si la r ponse cette question est n cessairement n gative alors nous devons voir dans les conflits de notre temps le pr lude la d sint gration in vitable de la soci t Si d un autre c t la r ponse est positive nous devons tudier l tat d esprit qui a engendr les conflits dans un monde o un autre r sultat est au moins concevable En tout cas les conflits sont une cons quence des doctrines M me ceux qui croient que les conflits constituent le r sultat in vitable d un antagonisme r el et n cessaire ne nient pas que ces antagonismes r els doivent tre per us par la raison afin de guider l action des hommes L homme ne peut agir dans son propre int r t que s il sait ce que sont ses int r ts et ce qu il faut faire pour les promouvoir Les marxistes et les nationalistes sont tous deux d accord pour dire qu il pourrait y avoir et qu il y a eu
559. tiale l esp ce humaine Ils ne comprennent pas que tout ce qui permet l homme d lever son niveau de vie au dessus de celui des animaux est le r sultat de son activit planifi e Le r le conomique de l homme n est pas de distribuer des cadeaux dispens s par un donateur b n vole mais de produire Il essaie de changer l tat de son environnement de mani re rendre les conditions plus favorables la pr servation et au d veloppement de ses forces vitales Il travaille Pr cis ment r pond le critique superficiel des conditions sociales C est le travail et rien d autre que le travail qui produit tous les biens dont l utilisation l ve la condition de l homme au dessus de celle de l animal Comme tous les produits r sultent du travail seuls ceux qui ont travaill devraient avoir le droit d en profiter Ce raisonnement semblerait plut t plausible pour peu que l on se r f re des conditions et des circonstances r gissant des tres fabuleux et non humains Mais il se r v le la plus fatale de toutes les illusions populaires quand on l applique l Homo sapiens La grandeur de l homme se manifeste dans sa pleine conscience du flux temporel L homme vit consciemment dans un univers changeant il distingue t t ou tard entre le pass le pr sent et le futur Il fait des plans pour influencer le cours futur des affaires et essaie de convertir ses 2 Jeremy Bentham Princip
560. ticuli rement inopportune en ce qui concerne les coop ratives agricoles Les agriculteurs sont des hommes d affaires et des entrepreneurs du type d nonc par la litt rature coop rative comme go stes sans c ur et durs cuire Ils ne labourent pas la terre pour une r compense c leste mais pour leur propre profit Ils n approvisionnent pas les march s avec des c r ales pour accomplir un acte de charit envers les consommateurs mais pour gagner de l argent et acheter les produits des m tiers de transformation Ils utilisent le pouvoir politique et forment des groupes de pression afin d obtenir des privil ges sp ciaux augmentant leurs revenus Ils sont tr s d sireux de payer moins d imp ts que le reste de la population de recevoir des subventions tir es des fonds publics d tre prot g s par des taxes sur les importations et de b n ficier de milliers d autres privil ges et pr rogatives Il n y a certainement aucun id alisme dans les lois anti margarine Les tentatives des coop ratives agricoles pour permettre aux agriculteurs d conomiser de largent sont parfaitement saines et l gitimes tant qu elles ne demandent pas des privil ges sp ciaux aux d pens de toute la population Les agriculteurs sont des fabricants et il est tout fait normal pour eux de chercher faire baisser les co ts de production Mais c est une autre affaire s 1ls cherchent atteindre cet objectif en chappant l imp t e
561. tion sous forme de soci t d une entreprise commerciale ne doit pas son r le actuel une aide quelconque de la part de la l gislation et des fonctionnaires de l Administration Au contraire Elle rencontra d s ses d buts l hostilit de ceux au pouvoir Cette hostilit s est d velopp e au cours des derni res d cennies pour devenir une pers cution non dissimul e Les autorit s pratiquent la discrimination l encontre des soci t s commerciales sous de multiples aspects tout d abord dans le domaine de la taxation Les soci t s commerciales sont singularis es et paient des taxes bien plus lourdes que des entreprises non constitu es sous forme de soci t commerciale Mais l immense efficacit de cette forme de soci t commerciale a r sist victorieusement aux assauts du pouvoir en vue de la d truire Les coop ratives sont entr es sur la sc ne du monde des affaires avec des diatribes enflamm es contre les marchands et plus particuli rement contre les d taillants C eut t compr hensible si les d taillants avaient demand aux autorit s de supprimer ces nouveaux concurrents qui semblaient attendre moins des services qu elles rendaient leurs membres que de l insulte envers les firmes en place Une demande de l industrie de d tail visant interdire les coop ratives et supprimer totalement leur activit n aurait pas t plus perverse que les tentatives des agriculteurs d interdire la m
562. tionalisme conomique nuit aux int r ts bien compris de tous les hommes de toutes les nations et que tout le monde devrait vouloir le libre change non pas pour le bien des trangers mais pour le bien de leur propre peuple M me si toutes les autres nations s accrochent au protectionnisme chaque nation sert au mieux son propre bien tre avec le libre change J esp re que ces tentatives r ussiront Mais un changement radical d id ologies prend beaucoup de temps Des ann es doivent s couler des g n rations doivent passer de nouvelles poques doivent surgir avant qu un tel changement ne puisse tre attendu m me dans le cas le plus favorable Nous ne devons pas abandonner l id e d une communaut des nations mais proposer quelque chose pour la p riode de transition Nous ne devons pas oublier la t che de notre poque simplement parce qu un futur plus lointain apportera une solution parfaite Nous avons aujourd hui faire face un probl me urgent Nous devons viter une troisi me guerre mondiale A la veille de la victoire nous devons pr voir un syst me qui rendra impossible aux nations militaristes de s embarquer dans une nouvelle agression Tels sont les objectifs de diverses propositions sugg r es par des auteurs distingu s Ces hommes ne rejettent pas l id e d une Soci t des nations universelle ou de statuts comme celui du pacte Kellogg Briand Ils sont seulement suffisamment r a
563. tionnel le comportement de gens pr f rant les pr occupations religieuses l ind pendance nationale ou d autres buts commun ment qualifi s de non conomiques une quantit plus abondante de satisfactions mat rielles Face cette terminologie particuli rement inad quate et trompeuse il est inutile de souligner sans cesse le fait qu aucun homme n est invit donner son avis sur les jugements de valeur des autres concernant les fins ultimes Quand les Huguenots pr f r rent perdre tous leurs biens terrestres les punitions les plus cruelles et l exil l adoption d une foi qui leur avis tait 1dol tre leur comportement n tait pas irrationnel Louis XIV n tait pas non plus irrationnel quand il priva son territoire d un grand nombre de ses citoyens de la plus haute valeur afin de se conformer aux pr ceptes de sa conscience L historien peut tre en d saccord avec les fins ultimes que poursuivaient les pers cuteurs et leurs victimes Mais cela ne l autorise pas qualifier d irrationnels les moyens auxquels ils eurent recours pour parvenir leurs fins Les termes rationnel et irrationnel sont tout autant hors sujet quand on les applique aux fins que lorsqu on les applique aux moyens En ce qui concerne les fins ultimes tout ce qu un mortel peut affirmer est son approbation ou sa d sapprobation du point de vue de ses propres jugements de valeur En ce qui concerne les moyens
564. tique d une monnaie saine avec le concept th orique d une monnaie stable Je ne souhaite pas discuter des contradictions internes de ce concept de stabilit Du point de vue qui nous occupe il est plus important de souligner que toutes les propositions de stabilisation en plus des autres d fauts sont bas es sur l id e de la neutralit de la monnaie Toutes sugg rent de d faire les changements de pouvoir d achat ayant d j eu lieu s il y a eu une inflation elles souhaitent une d flation de la m me ampleur et vice versa Elles ne comprennent pas que par ce proc d elles ne supprimeraient pas les cons quences du premier changement mais ajouterait simplement les cons quences sociales d un changement suppl mentaire Si un homme a t bless en se faisant craser par une automobile le rem de n est pas de laisser la voiture lui rouler dessus en marche arri re La popularit de tous les projets de stabilisation nous invite faire une r flexion philosophique Une des faiblesses g n rales de l esprit humain consiste consid rer l tat de repos et l absence de changement comme plus parfait que l tat de mouvement L absolu ce vieux fant me de la sp culation philosophique malavis e est encore en nous son nom moderne est stabilit Mais la stabilit c est dire l absence de changement est nous devons le r p ter absence de toute vie La troisi me conclusion que nous pouvons tirer
565. tiques D apr s cette vision des choses le conflit repr sente l tat naturel des relations entre les groupes Cette philosophie sociale s est mise l abri de toute critique en affirmant le principe du polylogisme Marx Dietzgen et les repr sentants radicaux de la sociologie de la connaissance enseignent que la structure logique de l esprit est diff rente selon les classes sociales Si quelqu un s carte des enseignements du marxisme c est soit qu il fait partie d une classe non prol tarienne et est donc de par sa constitution incapable de saisir la philosophie prol tarienne soit si c est un prol taire par qu il est tout simplement un tra tre Les objections port es l encontre du marxisme ne servent rien parce que leurs auteurs sont des sycophantes de la bourgeoisie D une mani re analogue les racistes allemands d clarent que les logiques des diverses races sont essentiellement diff rentes Les principes de la logique non aryenne et les th ories scientifiques d velopp es par son application ne sont pas valables pour les Aryens Or si cela est vrai la d fense de la coop ration pacifique entre les hommes est sans espoir S1 les membres des divers groupes ne peuvent m me pas se mettre d accord sur les th or mes physiques et math matiques ou propos des probl mes biologiques ils ne trouveront certainement pas une formule permettant le fonctionnement harmonieux de l orga
566. tiques Mais il s adonne ces habitudes uniquement parce qu il se f licite de leurs r sultats D s qu il se rend compte que la poursuite de son comportement habituel l emp che d atteindre des fins qu il estime plus d sirables il change d attitude Un homme lev dans une r gion o l eau est propre prend l habitude de boire de se laver et de se baigner sans faire attention S il se rend dans un lieu o l eau est pollu e par des microbes malsains il prendra grand soin de respecter des proc dures dont il ne s tait jamais souci auparavant Il se surveillera en permanence pour ne pas se faire de mal en se laissant aller sans r fl chir ses r actions automatiques et sa routine traditionnelle L abandon d une pratique tablie dont un homme a pris l habitude n est pas chose facile C est la principale le on retenir par tous ceux qui aspirent s lever au dessus du niveau des masses Arr ter la consommation de drogues cr ant une accoutumance r clame souvent l emploi de proc dures th rapeutiques Le fait qu un acte soit accompli pour ainsi dire spontan ment dans le cours habituel des affaires ne veut pas dire qu il n est pas d une volont consciente S adonner une routine que l on pourrait changer est une action L action est la r ponse de l esprit aux stimuli c est dire aux conditions dans lesquelles la nature et les actions des autres plonge un homme Elle s
567. tistes et socialistes des fonctionnaires et des politiciens qui subiraient des cons quences f cheuses suite une diffusion de la connaissance propos de la politique mon taire Nous n arriverons jamais une r ponse en empruntant la voie de l cole historico r aliste qui suivant l exemple marxiste explique toutes les id es par des id ologies Cela n a jamais t un probl me d expliquer pourquoi une id ologie particuli re se d veloppe et est d fendue par certaines classes qui croient pouvoir en tirer un b n fice direct m me si cet avantage direct est plus que compens par des inconv nients indirects Ce qu il faut toutefois expliquer c est plut t comment naissent les th ories incorrectes et comment elles trouvent des partisans Comment se fait il que tant de monde en soit venu supposer sans justification qu une certaine politique b n ficie soit la soci t tout enti re soit de nombreux groupes au sein de cette soci t Cependant la th orie de la monnaie en tant que telle ne s int resse pas aux aspects psychologiques qui expliquent les raisons de l impopularit de la th orie quantitative et la tendance adopter d autres explications la valeur de la monnaie Elle s int resse plut t la question suivante quels l ments des doctrines s opposant la th orie quantitative pourraient ils tre utiles Comme il tait tout aussi impossible de nier l importance des c
568. titut Marx Engels L nine de Moscou 1934 pp 43 81 152 En 1845 Marx renon a volontairement sa nationalit prussienne Quand plus tard au d but des ann es 1860 il envisagea de faire une carri re politique en Prusse le gouvernement refusa de lui rendre sa citoyennet Une carri re politique se ferma ainsi devant lui Peut tre que ce fait lui fit d cider de rester Londres libert n a jamais pr tendu que restreindre l arbitraire de l administration est tout ce dont on a besoin pour rendre un citoyen libre Ce qui donne l individu autant de libert qu il est compatible avec la vie en soci t c est le fonctionnement de l conomie de march Les constitutions et les d clarations des droits ne cr ent pas la libert Elles ne font que prot ger la libert qu accorde le syst me conomique concurrentiel aux individus contre les empi tements de la part des pouvoirs de police Dans l conomie de march les gens ont l occasion de lutter pour obtenir la position qu ils souhaitent atteindre dans la structure de la division sociale du travail Ils sont libres de choisir la vocation dans laquelle ils pr voient de servir leurs semblables Dans une conomie planifi e ils ne disposent pas de ce droit Les autorit s d terminent le m tier de chacun L arbitraire des sup rieurs assure la promotion d un homme un meilleur poste ou la lui interdit L individu d pend enti rement des bonnes gr c
569. torique tendait l tablissement d institutions garantissant la libert et qu aucune intrigue et aucune machination de la part des champions de la servilit ne pourraient emp cher cette tendance vers le lib ralisme Il En traitant de la philosophie sociale lib rale il existe une disposition ne pas voir le pouvoir d un facteur important qui uvra en faveur de l id e de libert savoir le r le minent Jou par la litt rature de la Gr ce antique dans l ducation de l lite Parmi les auteurs grecs il y avait aussi des champions de l omnipotence du gouvernement comme Platon Mais la teneur principale de l id ologie grecque tait la poursuite de la libert D apr s les crit res des institutions modernes les cit s grecques doivent tre consid r es comme des oligarchies La libert que les hommes d tat philosophes et historiens grecs ont glorifi e comme tant le bien le plus pr cieux de l homme tait un privil ge r serv une minorit En la d niant aux m t ques et aux esclaves ils d fendaient en fait la loi despotique d une caste h r ditaire d oligarques Ce serait pourtant une s rieuse erreur de consid rer leurs hymnes la libert comme des mensonges Ils n taient pas moins sinc res dans leurs louanges et dans leur recherche de la libert que ne l taient deux mille ans plus tard les propri taires d esclaves qui sign rent la D claration d Ind pendance am
570. traite de la situation de ce qu on a appel l re de la machine vapeur En ayant recours ce genre de simplification on oublie facilement que le concept de machine vapeur embrasse une grande vari t de m thodes employ es pour utiliser la vapeur Les exemples les plus anciens et les plus primitifs de moteur vapeur ont connu une longue s rie de transformations et d am liorations qui adapt rent le proc d divers usages Dans la technologie de l conomie capitaliste rien n est permanent ou stable il y a au contraire une tendance continuelle adapter quotidiennement les m thodes de production de mani re satisfaire du mieux possible et le moins cher possible les besoins des consommateurs Un millier ou plusieurs milliers de changements la plupart seulement tr s faibles certains ayant bien entendu des cons quences normes ont transform l automobile telle qu on la construisait dans les ann es 1890 en ce qu on appelle aujourd hui une automobile Ce qui permet sur le plan intellectuel cette disposition inh rente l am lioration est le syst me de comptabilit double entr e Il permet l entrepreneur de calculer les co ts de chaque aspect de sa production et donc de d couvrir les m thodes les plus appropri es pour mener ses affaires C est l outil intellectuel qui autorise la comparaison des degr s d utilit des diverses m thodes de production Il permet d liminer l
571. travailler le fer fabrique un soc de charrue pour Paul qui est moins efficace dans cet art D une autre c t Paul plus efficace dans le travail du cuir fabrique une paire de chaussures pour Jean qui est moins dou pour ce type de production Il ne s agissait que d amiti et de sentiment de sympathie entre bon voisins C est en partant de ces d buts modestes que s est d velopp e la merveilleuse sp cialisation de l industrie telle qu elle fonctionne aujourd hui Il serait absurde de se r f rer ces origines lointaines de la division du travail pour traiter de la situation industrielle actuelle Personne n est assez d raisonnable pour fonder ses affirmations et ses pr tentions sur le fait que l change de biens et de services fut l origine une manifestation de pure solidarit fraternelle Aucune entreprise sid rurgique moderne ne demande de privil ge ou de subvention en raison du fait qu autrefois l poque de 119 Cf Bogardus Dictionary of Cooperation p 54 120 Cf Kallen The Decline and Rise of the Consumer p 294 121 Thid p 435 e Platon Les Lois livre 5 p 739 1233 Le r sultat le plus surprenant de la propagande coop rative est le livre d j cit du professeur Kallen Pages 436 459 le professeur Kallen introduit un personnage fictif le Pr sident Robert Adam Owen Smith qui en l an 2044 prend la parole devant l Union Coop rative du Monde et qui raconte dans s
572. tre des variations de la masse mon taire et des changements dans le niveau des prix g n ral Mises insistait sur le principe d une adh sion stricte l individualisme m thodologique Toute explication des variations mesur es statistiquement dans le total de l emploi ou de la production ou dans le niveau des prix devait tre diss qu e au moyen d une analyse s quentielle pas pas des actions et r actions individuelles sur le march des plans d ajustement ou de r ajustement cons cutifs toute augmentation ou diminution de l offre de monnaie Les agr gats macro conomiques devaient de la sorte tre d compos s en diff rents composants micro conomiques par une analyse rigoureuse du m canisme de transmission d une injection mon taire Les m mes consid rations m thodologiques traversent galement les c l bres tudes comparatives de Mises sur les diff rents syst mes conomiques Dans les ann es 1880 et 1890 d j Wieser et surtout B hm Bawerk avaient s v rement critiqu la th orie marxiste de la valeur travail et mis en lumi re des d fauts fondamentaux dans ses postulats et dans la rigueur de sa d monstration alors que presque aucune r flexion n avait t men e quelque conomiste que ce soit socialiste ou non sur la viabilit d un syst me tatique de planification conomique comme alternative l conomie de march Dans une s rie de trois livres Le so
573. triotique des profiteurs qui tait la cause de la d pr ciation du mark Apr s la fin de l inflation ils chang rent d avis Ils accusent d sormais les capitalistes d avoir d lib r ment cr l inflation pour s enrichir Pour l opinion publique allemande tout malheur est d aux machinations de la classe exploiteuse 3 Pour un conomiste l inflation allemande a apport quelques illustrations int ressantes de ses principes th oriques mais aucune exp rience qui n y fut point conforme La th orie conomique et mon taire n eut rien apprendre de neuf en cette circonstance Bien s r la science politico conomique allemande du type Schmoller Knapp avait tout en apprendre Mais en r alit l exception de quelques jeunes hommes ses partisans refusaient d en tirer la conclusion In branlables ils croyaient encore la th orie qui attribuait les changements de la valeur de la devise nationale aux variations de la balance nationale des paiements Ils attribuaient l chec de la politique d inflation au manque d nergie de la part du gouvernement et au manque de patriotisme de la part du peuple Le politicien allemand n a pas non plus appris quoi que ce soit de plus de l inflation Le gouvernement et la Reichsbank croyaient tous deux que les troubles mon taires provenaient d une balance d favorable des paiements de la sp culation et du comportement antipatriotique de la classe capita
574. ttent entre eux non pas parce qu ils souhaitent atteindre des buts diff rents mais au contraire parce qu ils supposent poursuivant les m mes fins que la satisfaction que les autres peuvent tirer entrave leur propre progr s Il y a eu autrefois des asc tes qui renon aient pleinement et honn tement toute ambition terrestre et qui se satisfaisaient de vivre la vie d un poisson dans l eau Nous n avons pas nous tendre sur leur cas parce que ces rares saints ne sont certainement pas responsables des luttes pour la nourriture et les objets de luxe Quand les gens sont en d saccord sur les doctrines sociales ce n est pas sur leur Weltanschauung que porte leur d saccord c est sur les m thodes pour obtenir davantage de richesses et de plaisirs Tous les partis politiques agissant sur la sc ne de l Histoire promettent leurs disciples une vie meilleure sur terre Ils justifient les sacrifices qu ils obtiennent de leurs partisans en les pr sentant comme des moyens n cessaires pour acqu rir davantage de richesses Ils d clarent que ces sacrifices ne sont que temporaires qu ils constituent des investissements qui engendreront de multiples profits Le conflit des doctrines est un d bat sur les moyens pas sur les fins ultimes Les conflits politiques sont issus de doctrines qui affirment que la seule voie vers le bonheur est d infliger du mal aux autres gens ou de les menacer de violence La paix au contraire ne
575. tuels tant donn les conditions g ographiques et politiques de notre monde il para t impossible que les pays europ ens surpeupl s forcent les pays qui ne veulent plus d immigrants modifier leur attitude C est pourquoi M Hitler dans Mein Kampf propose comme but de la politique allemande non pas la conqu te de territoires d outre mer mais la conqu te de territoires europ ens seulement Toutefois ces pays europ ens qui entourent l Allemagne en dehors du fait qu ils sont d j surpeupl s ne pourraient donner l migrant allemand ce qu il d sire Ce serait faire la politique de l autruche que de nier l existence de conflits tr s graves entre les nations de notre monde mais il faut nous dire que ni la guerre ni le protectionnisme ni l autarcie ne peuvent apporter une solution aux probl mes qui se posent Conclusion Le lib ralisme est une philosophie de paix et de collaboration internationale C est le point de d part de cette doctrine sociale et conomique que les int r ts bien con us de tous les individus et de toutes les nations doivent s harmoniser dans une soci t o r gnent la propri t priv e et le libre change Pour le lib ral la d mocratie et la paix d rivent de ses id es sur la vie le travail et la coop ration humaine Mais le lib ralisme est pour le moment l apanage d une minorit petite et sans influence Le monde est domin par d autres id es Ces id
576. u en faveur de l autarcie par les militaristes est sans valeur Ils n ont pas l intention de conqu rir des territoires et leur seul d sir est de vivre en paix et de vaquer sans ennuis leurs affaires Mais supposer m me qu ils r ussissent appliquer cette politique et repr senter un lot pacifique dans un oc an de sang ils peuvent souffrir des cons quences de la guerre A cet gard la situation de la Suisse pendant la guerre mondiale a t caract ristique Son ravitaillement en denr es alimentaires et en mati res premi res import es tait la merci des bellig rants Si la Suisse n avait pu s entendre avec eux elle n aurait obtenu ni combustible ni denr es alimentaires et aurait t pour elle la famine Dans un pays tel que celui ci une politique visant l autarcie afin d carter les dangers que repr senterait pour lui une nouvelle guerre mondiale para t plus raisonnable que dans les pays qui d sirent attaquer Il n est pas au pouvoir de la Conf d ration suisse d emp cher ses voisins de recourir la guerre Elle ne peut que prot ger ses propres int r ts par le moyen non seulement d armements mais encore de mesures destin es assurer son ravitaillement en temps de guerre Mainte mesure politique conomique suisse qui pourrait para tre compl tement d raisonnable dans un monde paisible et dou de bon sens se justifie par une situation internationale dont le pays est ob
577. u capital l int rieur du pays Les gouvernements de tous ces pays sous d velopp s parlent inlassablement de la n cessit d industrialiser et de moderniser les m thodes d pass es de la production agricole Mais leurs propres politiques sont le principal obstacle toute am lioration et tout progr s conomique Il ne peut absolument pas tre question d imiter les proc d s techniques des pays capitalistes s il n y a pas le capital disponible D o ce capital pourrait il venir si la formation int rieure de capital ainsi que l afflux de capitaux trangers sont sabot s Il y a environ deux cents ans la situation en Angleterre n tait gu re meilleure peut tre m me pire que ce qu elle est aujourd hui en Inde ou en Chine Le syst me de production alors en vigueur tait lamentablement peu adapt Il ne restait en son sein plus assez de place pour une part sans cesse croissante de la population Des masses de pauvres sans ressources vivaient grand peine au bord de la famine L aristocratie terrienne r gnante ne connaissait aucun autre moyen pour s occuper de ces mis rables que les maisons de pauvres les hospices et la prison C est alors qu arriva la R volution industrielle Le capitalisme de laissez faire transforma les mendiants affam s en personnes autonomes et gagnant leur cro te Il am liora la situation petit petit jusqu ce que la fin de l re victorienne le nivea
578. u de propositions macro conomiques pourraient r sister un tel test cela reviendrait dire au revoir au presque entier corpus des lois macro conomiques Intimid Blaug d clare qu il doit y avoir quelque chose de faux dans un principe m thodologique qui auraient des cons quences si d vastatrices En r ponse Blaug je ne peux faire mieux que de citer un autre conomiste Arthur W Marget qui l instar de Mises fut emport par le raz de mar e de l euphorie keyn sienne parce que lui aussi mettait en question les fondements du syst me de Keynes C est une proposition m thodologique fondamentale postul e par les versions modernes de la fh orie g n rale de la valeur que toutes les cat gories relatives P offre et la demande doivent tre li es de mani re non quivoque aux cat gories qui se pr sentent elles m mes l esprit des op rateurs conomiques individuels individus ou soci t s commerciales dont les calculs forment les offres et demandes telles qu elles apparaissent sur le march Le genre de probl me soulev par la n cessit d tablir des relations entre les d cisions micro conomiques et ces processus macro conomiques n est pas r solu par l introduction arbitraire d une fonction de l offre agr g e et d une fonction de la demande agr g e pour l conomie consid r e dans sa globalit puisque a
579. u de vie moyen de l homme ordinaire devint le plus lev d Europe bien plus haut que ce que les gens des poques ant rieures consid raient comme un niveau suffisamment ais Ce que les nations sous d velopp es doivent faire si elles veulent sinc rement radiquer la p nurie et am liorer les conditions conomiques de leurs masses d indigents c est adopter les 7 Le Point Quatre Point Four de la Charte atlantique traitait de l galit de l acc s au commerce et aux mati res premi res dans le monde et cherchait garantir toutes les nations de meilleures conditions de travail l adaptation conomique et la s curit sociale Note de l dition am ricaine politiques de ce farouche individualisme qui ont apport le bien tre l Europe occidentale et aux tats Unis Elles doivent avoir recours au laissez faire elles doivent carter tous les obstacles entravant l esprit d entreprise et emp chant l accumulation du capital l int rieur du pays et l afflux de capitaux de l tranger Mais ce que les gouvernements de ces pays sont en fait en train de faire est exactement le contraire Au lieu d imiter les politiques qui ont cr la richesse et le bien tre relatifs des nations capitalistes elles ont choisi les politiques occidentales contemporaines qui ralentissent l accumulation suppl mentaire du capital et mettent l accent sur ce qu elles consid rent comme une distribut
580. u omnipotent s il doit se soucier de la capacit de ses citoyens faire concurrence aux firmes trang res Le r sultat de l ing rence du gouvernement dans l conomie est le totalitarisme et le totalitarisme n cessite une autosuffisance conomique Il en va de m me propos des tats socialistes autoproclam s c est dire de ces tats qui ont ouvertement nationalis toutes les entreprises conomiques et qui s en vantent Le socialisme s il n est pas men l chelle mondiale est imparfait si le pays socialiste d pend des importations de l tranger et doit donc encore produire des biens pour les vendre sur un march Peu importe que ces pays trangers auxquels il lui faut vendre et aupr s desquels il doit acheter soient ou non socialistes Le socialisme doit toujours rechercher l autarcie Le protectionnisme et l autarcie signifient une discrimination l encontre de la main d uvre et du capital trangers Ils ne se contentent pas de diminuer la productivit de l effort humain et donc le niveau de vie de toutes les nations ils engendrent en outre des conflits internationaux Il y a des nations qui en raison du manque de ressources ad quates ne peuvent pas nourrir et v tir leur population partir des ressources du pays Ces nations ne peuvent pas rechercher l autarcie autrement qu en se lan ant dans une politique de conqu te Le bellicisme et la soif d agression sont pour elles la
581. u principe de la souverainet du consommateur seuls les consommateurs devraient d cider si une entreprise commerciale est bonne ou mauvaise C est ce que signifie le slogan tant d cri laissez faire laissez les consommateurs choisir eux m mes et non un F hrer choisir pour eux L conomie de march donne sa chance tout le monde Ce dont un homme a besoin pour devenir capitaine d industrie ce n est que de bonnes id es et de la capacit de les faire marcher Il n est pas besoin d h riter de richesses ou de poss der des capitaux pour r ussir Les capitalistes suivant leurs propres int r ts go stes et d sirant trouver l investissement le plus profitable pour leurs fonds sont toujours la recherche des hommes ing nieux auxquels ils peuvent confier leur fonds Les partisans de l omnipotence totalitaire du gouvernement voudraient nous faire croire que dans la situation actuelle l re de ce qu ils appellent le capitalisme m r ceci n est plus vrai Aujourd hui disent ils les conditions sont s v res Le nouveau venu sans le sou n a plus la moindre occasion de remettre en question les int r ts acquis des anciennes firmes et des grandes entreprises Le pauvre est condamn rester pauvre pour toujours et le riche devient chaque jour de plus en plus riche Cette fable ne d forme pas moins la situation r elle que ne le font les autres fables marxistes et keyn siennes Il est bien en
582. u probl me fictif des mati res premi res et laisse de c t le probl me si grave des relations internationales contemporaines celui de la mobilit de la main d uvre Mais soit que nous consid rions la question des mati res premi res ou celle de la migration comme le point crucial de l internationalisme il faudra nous rendre compte que ni la suppression du commerce international ni la guerre ne constituent des rem des efficaces M me une nation qui souffre de la pauvret de son territoire dont elle ne peut tirer assez de mati res premi res et dont les citoyens ne peuvent migrer n aurait pas se louer de la protection Il est remarquable que la preuve irr futable apport e par Ricardo de la sup riorit du libre change est pr cis ment fond e sur un raisonnement qui part de l hypoth se que le capital et la main d uvre ne circulent pas librement d un pays l autre comme ils le font l int rieur d un pays Cette hypoth se de l immobilit du capital et de la main d uvre tait exacte du temps de Ricardo Elle n tait pas vraie pour la fin du XIX si cle et pour le d but du XX Elle est vraie de nouveau de nos jours Il est par cons quent faux de dire que le raisonnement de Ricardo n est plus valable pour notre poque parce que les conditions se sont modifi es Au contraire les conditions sont redevenues les m mes Mais la guerre n est pas davantage la solution des conflits ac
583. ucun scrupule Le probl me a t r solu il a disparu avec le changement de doctrine concernant le r le du gouvernement civil D un autre c t nous avons un nouveau probl me traiter le probl me de la coexistence de diff rents groupes linguistiques au sein d un m me territoire Il y a cent ans ce n tait pas un probl me et ce n est pas un probl me mena ant aujourd hui en Am rique Mais c est une menace terrible en Europe centrale et en Europe de l Est Les Am ricains ont encore du mal comprendre qu il y l un v ritable probl me parce qu ils ne sont pas familiers des doctrines qui l ont cr Il serait inexact de dire que les grandes questions politiques qui engendrent les conflits les guerres et les r volutions ne sont que des probl mes apparents et de les prendre la l g re Ils ne sont pas moins r els et authentiques que tout autre probl me de la conduite des hommes Ils r sultent de toute la structure des id es et des raisonnements qui guident la politique actuelle Ils existent bel et bien dans l environnement social d termin par ces doctrines Ils ne peuvent pas tre r solus par une simple recette Il se peut qu ils s teignent un jour avec la disparition de toute la structure des id es qui les ont cr s Nous devons s parer les probl mes techniques des probl mes politiques L adaptation de l homme aux conditions naturelles de la vie r sulte de son tude de la nature L
584. ucune de ces fonctions ne concerne des donn es entrant directement dans les calculs des entrepreneurs individuels dont les d cisions et actions micro conomiques donnent lieu aux processus macro conomiques Une telle solution bien au contraire m conna t compl tement la vraie nature des relations entre l analyse micro conomique et l analyse macro conomique Jusqu r cemment un bon nombre de th oriciens macro conomistes renon aient toute vell it d tablir des connections micro conomiques La nouvelle litt rature d velopp e ces derni res ann es cherche satisfaire cet objectif en suivant des lignes principalement statiques savoir une analyse des choix th oriques cens s guider les agents conomiques dans leurs d cisions relatives aux prix aux genres de production aux opportunit s d emploi les quantit s micro conomiques tant alors additionn es pour former des agr gats macro conomiques Les Autrichiens suivant les suggestions de Mises ont tent une analyse nettement plus dynamique Le c ur de la proc dure du pas pas adopt e par Mises est de d montrer comment les changements dans les diverses donn es micro conomiques d clenchent des effets qui se d ploient au fil du temps et modifient les actions des individus lesquelles leur tour produisent des changements non seulement dans les quantit s agr g es mais aussi dans les prix
585. ue la bourgeoisie est incapable d assurer l existence de son esclave dans le cadre de son esclavage Il n est pas surprenant qu ils consid rent le syst me sovi tique comme le mod le d un avenir meilleur Nous devons comprendre qu il est impossible d am liorer la situation conomiques des pays sous d velopp s en leur accordant des aides Si nous leur envoyons des denr es alimentaires pour combattre les famines nous permettons simplement leur gouvernement d viter de devoir abandonner leur d sastreuse politique agricole Dans le pass par exemple le principal probl me de la Yougoslavie tait de trouver des march s trangers pour absorber ses normes surplus de c r ales de cochons de fruits et de bois Aujourd hui ce pays qui poss de les terres les plus fertiles d Europe en dehors de la Russie et de la Roumanie est frapp par la famine Si nous envoyons ces pays pauvres des biens manufactur s et leur pr tons des dollars nous payons en r alit les d ficits de leurs syst mes nationalis s de transport et de communication et de la socialisation de leurs mines et industries de transformation La v rit est que les tats Unis subventionnent dans le monde entier le pire chec de l Histoire le socialisme Sans ces aides g n reuses la poursuite des projets socialistes serait devenue depuis longtemps impossible Rendre ces nations sous d velopp es plus prosp res n est pas un probl me po
586. ue par le gouvernement l tablissement d un monopole du gouvernement sur le tabac Mais toutes les autres mesures de nationalisation ou de municipalisation de Bismarck furent adopt es malgr l opposition passionn e du Parti socialiste Et la politique de nationalisation de l Empire allemand qui gr ce aux victoires de ses arm es jouissait d un prestige sans pr c dent dans le monde entier fut adopt e par de nombreuses nations de l Est et du Sud de l Europe Les doctrinaires socialistes allemands ont essay en vain d expliquer et de justifier la contradiction manifeste entre leur plaidoyer fanatique en faveur du socialisme et leur opposition obstin e toutes les mesures de nationalisation Mais malgr le soutien des partis 8 Voir W H Dawson Births in Encyclopedia of the Social Sciences vol 2 New York Macmillan 1930 p 573 Sur les pi tres excuses de Friedrich Engels et de Karl Kautsky voir mon livre Socialism Le Socialisme traduit en anglais par J Kahane New Haven CT Yale University Press 1951 pp 240 soi disant conservateurs et chr tiens aux politiques gouvernementales de nationalisation et de municipalisation celles ci perdirent rapidement leur popularit aupr s des dirigeants comme aupr s des dirig s Les industries nationalis es fonctionnaient plut t mal sous la direction d administrateurs pay s par les autorit s Les services rendus aux consommateurs devenaient tr s
587. uent un ch mage persistant fort dont p tit une grande partie des classes ouvri res C est l de toute vidence dans un organisme conomique fond sur la division du travail et l change l effet n cessaire d un taux de salaires d passant le taux d quilibre Les employeurs attribuent la pression de la concurrence trang re l impossibilit o ils sont d employer plus d ouvriers aux taux r sultant de contrats collectifs L opinion publique tient par cons quent les barri res rig es contre les importations de l tranger pour des mesures efficaces de lutte contre le ch mage sans abaissement du niveau des salaires L un des arguments les plus go t s en faveur du protectionnisme consiste dire qu il convient de d fendre le niveau de vie du pays contre le dumping des marchandises produites par la main d uvre peu co teuse Or on appelle dumping l importation de marchandises produites par une main d uvre moins co teuse et l on consid re l interdiction d admettre ces marchandises comme pleinement justifi e Les pays qui d une part jouissent par la volont de la nature et par leur richesse en capitaux de conditions de production plus favorables et qui d autre part ne veulent pas laisser entrer d immigrants trangers tiennent donc pour justifi s les droits de douane lev s les contingentements rigoureux et m me la compl te autarcie Si un pays ne veut admettre ni l
588. ues que toute autre organisation commerciale laquelle l conomie de march d mocratique offre l occasion de montrer ce qu elle est capable de faire Cependant les coop ratives n osent pas prendre le risque d essayer une telle preuve et cherchent la protection du favoritisme 3 Les privil ges pr rogatives et immunit s des coop ratives Le biais du gouvernement en faveur des coop ratives Aucun tre humain ne peut se lib rer de la partialit et d un biais particulier en faveur de certaines personnes institutions ou choses Un gouvernement est toujours compos d hommes mortels et n est donc jamais indiff rent aux querelles entre peuples partis et id ologies Seule l idol trie de l tat pr sente les dirigeants comme des administrateurs et des arbitres incorruptibles des affaires terrestres Les observateurs r alistes savent combien diff rents sont les v ritables administrateurs et gens au pouvoir Ce qui ne va pas avec les gouvernements contemporains n est pas simplement qu ils ont des pr f rences et des biais excessifs mais encore plus qu ils sont guid s par des pr jug s aveugles Le r sultat est que leurs meilleures intentions sont d ues et qu elles causent immanquablement des ravages L ensemble des progr s conomiques modernes est fond sur le fonctionnement de deux types principaux d organisation commerciale la propri t et l association individuelles d une part la s
589. ui des forces productives sont tous deux plus un produit du fonctionnement de l esprit qu un facteur d terminant l tat d esprit On raisonne de mani re circulaire lorsqu on tente d expliquer la pens e par une chose qui r sulte elle m me des id es humaines L vidente v rit que l homme doit s adapter aux conditions naturelles du monde o il vit ne justifie pas du tout la m taphysique mat rialiste na ve et grossi re de Marx Cette adaptation est effectu e par la pens e Pourquoi les n gres d Afrique n ont ils pas d couvert un moyen de combattre les bact ries qui menacent leurs vies et leur sant et pourquoi les savants europ ens ont ils d couvert des m thodes efficaces pour lutter contre ces maladies Aucun mat rialisme ne peut r pondre ces questions de mani re satisfaisante 2 Le r le social des doctrines La science ne peut pas nous fournir une explication compl te pour tout Chaque branche de la connaissance doit s arr ter certains faits qu elle doit consid rer au moins pour le temps pr sent peut tre pour toujours comme des faits ultimes et au del desquels elle ne peut pas aller Ces faits ultimes sont simplement donn s notre exp rience on ne peut pas les faire remonter d autres faits ou d autres forces ils sont inexplicables Nous leur donnons des noms comme lectricit ou vie mais devons confesser notre ignorance sur ce que sont P lectricit ou la
590. ui est pratiqu sur le march Dans de telles conditions le contr le des devises est assez b nin tant donn qu on ne cherche pas imposer sur le march un prix inf rieur pour les devises trang res comme ces devises sont achet es et vendues au prix du march il importe peu que les transactions soient libres ou qu elles soient le privil ge d une institution comme la banque centrale ou comme le fonds d galisation des changes videmment si le gouvernement ou si cette institution charg e des affaires de change emp chent certaines importations de s effectuer cela afin d conomiser des devises trang res ils restreignent galement les exportations et par cons quent le volume du commerce ext rieur Mais il n existe dans ces circonstances aucun motif urgent de prendre des mesures tr s nergiques cet gard tant donn que le contr le des devises ne diminue pas imm diatement la quantit de devises trang res disponibles Il en va autrement lorsque le contr le des devises a pour but d imposer au march des devises trang res un prix inf rieur celui qui se pratiquerait si les transactions taient libres S1 tout citoyen est tenu de vendre toutes ses devises au fonds d galisation des changes ce prix l gal ou officiel qui est plus bas que le prix du march tout se passe exactement comme si l on imposait un droit sur les exportations Le volume des exportations tombe entra nant u
591. ujours la terre et les fruits de l agriculture seraient toujours d sirables on croyait ainsi que la propri t terrienne tait une forme de richesse qui assurerait un revenu constant Il nous est facile aujourd hui l re de l agriculture organis e selon le mode capitalistique de montrer l erreur de ce raisonnement Un fermier autosuffisant travaillant sur ses propres terres est capable de s isoler pour toujours des changements se produisant autour de lui Mais pour une affaire op rant dans une soci t bas e sur une division du travail intensive la situation est tr s diff rente Le capital et la main d uvre ne doivent tre utilis s que sur les meilleurs terrains Produire sur Irving Fisher Stabilizing the Dollar New York Macmillan 1925 pp 79 et suivantes John Maynard Keynes A Tract on Monetary Reform Londres Macmillan 1923 pp 177 et suivantes 7 Ludwig von Mises Monetary Stabilization and Cyclical Policy 1928 dans On the Manipulation of Money and Credit dit par Percy L Greaves Jr Dobbs Ferry N Y Free Market Books 1978 pp 83 103 Note de l dition am ricaine une terre de moins bonne qualit ne rapporte aucun rendement net M me les terrains peuvent voir leur valeur chuter de mani re s v re ou m me perdre toute valeur lorsque des terres de meilleure qualit deviennent disponibles en grande quantit Ce type de raisonnement passa rapidement de la terre aux t
592. ukra enne des Sciences Annales de la Classe des Sciences Sociales conomiques 4 1926 10 Cf Nassau W Senior Political Economy 6 dition Londres J J Griffen 1872 John E Cairnes The Character and Logical Method of Political Economy 2 dition Londres Macmillan 1875 Lionel Robbins An Essay on the Nature and Significance of Economic Science 2 dition Londres Macmillan 1935 Mises Epistemological Problems of Economics 1933 New York 1981 3 dition Chicago Henry Regenry 1966 Alfred Schutz The Phenomenology of the Social World 1932 Evanston Ill Northwestern University Press 1967 F A Hayek The Counter Revolution of Science 1952 Indianapolis Ind Liberty Press 1979 ll Le livre de Josef Back Die Entwicklung der reinen konomie zur national konomischen Wesensissenschaft I na Gustav Fischer 1929 n est pas satisfaisant en raison du manque de connaissances conomiques de l auteur Cependant ce livre m riterait d tre mieux consid r qu il ne l a t La majorit du comportement quotidien d un homme est une simple routine Il accomplit certains actes sans leur accorder une attention sp ciale Il fait beaucoup de choses parce qu il a t habitu durant sa jeunesse les faire parce que d autres personnes se comportent de la m me fa on et parce que c est habituel dans son milieu Il acquiert des habitudes il d veloppe des r actions automa
593. un tat c est dire d un appareil social r primant violemment le recours la force brute de la part d individus ou de bandes indisciplin es Au contraire elle ne peut fonctionner que si la coop ration pacifique des individus est prot g e de cette fa on contre l oppression et l usurpation Le gouvernement constitutionnel par des gouvernants lus le gouvernement repr sentatif est une institution destin e donner aux citoyens une supr matie dans le domaine de l administration des affaires publiques aussi proche que possible de la souverainet dont ils jouissent en leur qualit de consommateurs dans l conomie de march Supplantant le r gne des seigneurs aristocratiques des ges f odaux et de tous les syst mes d esclavage et de servitude il s est d velopp dans les pays de civilisation occidentale en m me temps que disparaissait progressivement l conomie autosuffisante des familles des villages des comt s et des nations et que se d veloppait le syst me plan taire de la division internationale du travail Il constitue le corollaire politique de la d mocratie conomique de l conomie de march et laisse la place un r gime dictatorial chaque fois et partout o la coop ration volontaire des hommes dans le syst me du march libre est abolie par la mise en uvre d un quelconque mod le de gestion socialiste Car l conomie planifi e est le syst me d esclavage le plus
594. un esprit humain ne peut chapper la n cessit d agir 3 Toute action humaine cherche substituer une situation plus satisfaisante une situation qui l est moins L homme agit parce qu il se sent mal l aise et croit avoir le pouvoir de soulager dans une certaine mesure son malaise en influen ant le cours des v nements Un homme parfaitement content de l tat de ses affaires n aurait aucune raison de changer les choses il n aurait ni souhaits ni d sirs il n agirait pas parce qu il serait parfaitement heureux 12 Cf Max Weber Marginal Utility Theory and the So Called Fundamental Law of Psychophysics 1905 Social Science Quarterly 1975 p 21 36 Mises Human Action 3 dition Chicago Henry Regnery 1966 pp 125 27 5 Ernst H Weber 1795 1878 affirmait avec sa loi psychophysique que la plus petite augmentation notable de l intensit d une sensation humaine r sulte toujours d une augmentation proportionnelle du stimulus qui la suscite Gustav T Fechner 1801 1887 la d veloppa sous la forme de la loi de Weber Fechner qui dit que pour augmenter l intensit d une sensation en progression arithm tique il est n cessaire d accro tre l intensit du stimulus en progression g om trique Mises Made Easier A Glossary for Ludwig non Mises Human Action Percy L Greaves Jr Dobbs Ferry N Y Free Market Books 1974 p 147 Note de l dition am ricaine 14
595. un homme mais le fait qu il choisit qui compte pour la prax ologie Les motifs et les ressorts de l action ne concernent pas la recherche prax ologique Peu importe pour la formation des prix de la soie que les gens demandent de la soie parce qu ils veulent se prot ger contre le froid parce qu ils la trouvent belle ou parce qu ils veulent tre sexuellement plus attirants Ce qui compte est qu il y ait une demande de soie d une certaine intensit Certes la psychologie moderne a fourni quelques r sultats qui peuvent susciter l int r t de la prax ologie Il tait autrefois habituel de consid rer le comportement des fous et des n vros s comme n ayant pas de sens et comme tant 1rrationnels Le grand m rite de Breuer et de Freud est d avoir r fut cette id e Les n vros s et les fous diff rent des gens que nous appelons normaux et sains propos des moyens qu ils choisissent pour parvenir la satisfaction et propos des moyens qu ils emploient pour arriver ces premiers moyens Leur technologie est diff rente de celle des gens sains mais ils n agissent pas d une mani re totalement diff rente Ils poursuivent des fins et utilisent des moyens pour arriver leurs fins Une personne mentalement d rang e chez laquelle il reste une trace de raison et qui n est pas litt ralement retomb e au niveau intellectuel d un animal est encore un tre agissant Quiconque poss de les vestiges d
596. un privil ge entre en jeu par exemple un tarif douanier sur les chaussures privilegium favorabile ou une loi tablissant une discrimination leur gard au b n fice d autres gens privilegium odiosum C tait contre cette doctrine que Karl Marx avait expos sa doctrine du conflit irr m diable des int r ts de classe Il n y a pas de castes au sein du capitalisme ou de la d mocratie bourgeoise Mais il y aurait des classes sociales les exploiteurs et les exploit s Les prol taires auraient un int r t commun l abolition du r gime des salaires et l tablissement de la soci t socialiste sans classes Les bourgeois de l autre c t seraient unis en vue d essayer de pr server le capitalisme La doctrine marxiste de la lutte des classes est enti rement bas e sur son analyse du fonctionnement du syst me capitaliste et sur son appr ciation du mode de production socialiste Son analyse conomique du capitalisme totalement erron e a t d molie depuis longtemps La seule raison que Marx avait avanc e en vue de d montrer que le socialisme serait un meilleur syst me que le capitalisme tait sa pr tention avoir d couvert la loi de l volution historique savoir le fait que le socialisme devait arriver avec l inexorabilit d une loi de la nature Comme il tait pleinement convaincu que le cours de l Histoire tait un mouvement de progr s continuel de modes de production sociale inf rie
597. uplement 58h 103 6 L argument de la monnaie ou du change tranger 103 7 La protection du point de vue de la politique int rieure eeneeeseneeeeeseeerereesreerse 107 8 Le conflit international des int r ts conomiques sssssssesessseesseeessresserssereseeesssees 108 CONCIDSIOM sest ceys ers ee SN en TS 110 X L autarcie et ses Cons quences esseessessoesecsseecoesccsseesoesocsscesoesocsseesoesocsseesoesoesseesseeseese LIT 1 Remarques terminologiques Les TS Re en nt de 111 2 La mont e du protectionnisme modernes ins nettes N Teens de 112 3 Remarques sur la th orie du commerce ext rieur 113 4 Grande industrie et protectionnisme ss 114 5 Protection t d fense nent Nuit nds ati dti hs 116 6 Protection et contr le gouvernemental de l conomie 117 7 Le protectionnisme de la part des nations cr anci res 119 8 Totalitarisme EL AUATC IEEE oTa REA nl At Re c ns nc 120 9 La souverainet dans le monde d aujourd hui 121 10 Les tats Unis et les affaires du MONde nn 122 XI Nationalisme conomique et coop ration conomique PACIFIQUE ses 125 XII Le triste sort des nations sous d velopp es seessescesseesoesocsscesoecocssecsseesoesessseessese 133 XIII Capitalisme contre socialisme esssesssccssocesocesoocssocesoccssocesooesoocesoesssecssccesessssssssse 138 XIV De l galit et de Pin galit e seesoesocsseesoesocs
598. upprime pas le probl me des mati res premi res elle le transporte seulement dans d autres branches de la production C est au point de vue conomique une des caract ristiques des collectivit s industrielles modernes de ne pouvoir se passer des mati res premi res import es et pay es par les produits fabriqu s qu elles exportent Ces pays industriels modernes sont donc en relation avec le reste du monde de la m me fa on que les centres industriels sont en relation avec les r gions productrices d articles agricoles et de mati res premi res de leur propre pays De m me qu il est impossible pour une ville de faire la guerre la campagne qui la ravitaille en denr es alimentaires et en mati res premi res de m me il est impossible pour un pays industriel de faire la guerre au reste du monde Telle est la situation o se trouvent les pays industriels de l Europe d pr sent L conomiste lib ral d duit de ce fait la n cessit de la paix internationale Il est d avis que la guerre est incompatible avec l tat actuel de division internationale du travail Mais le militariste qui estime que la guerre est l activit la plus haute et la plus noble d une nation croit que cette division internationale du travail est un esclavage pour son pays parce qu elle l emp che de faire la guerre Pour lui l ind pendance de son pays est r alis e lorsque celui ci est en tat de faire la guerre tous les aut
599. uquel s tablira la demande relative des consommateurs pour chacun des produits existants ou venir Les prix de ces facteurs de production r sultent de l interaction entre d une part les pr visions tablies par les entrepreneurs relativement aux prix que les consommateurs pourraient accepter de payer pour l achat des produits cr s au moyen de ces facteurs de production et d autre part les pr visions des propri taires de ces facteurs de production relativement la rentabilit des autres emplois possibles de ces facteurs Parall lement le processus continu de profit et de perte assure que le contr le conomique de ces facteurs de production en quantit limit e tende toujours se placer dans les mains des entrepreneurs ayant d montr le plus d exactitude dans leurs pr visions relatives aux changements dans les conditions de march Mises soutenait que le socialisme s opposait totalement ce processus de march En l absence de propri t priv e des moyens de production il est impossible d organiser un march partir duquel les prix des ressources rares pourraient tre tablis Or en l absence de v ritables prix de march refl tant l tat constamment changeant de l offre et de la demande il n existe aucune technique rationnelle qui permettrait de r aliser les calculs n cessaires pour d terminer quelles sont les m thodes de production les moins co teuses C est pourquoi concluait Mises l
600. ur et d acheteur Mais au del de cela tous sont perdants parce que le tarif douanier d tourne la production des lieux offrant les conditions de production les plus favorables vers des lieux offrant des conditions moins favorables et parce qu il r duit ainsi le montant total du revenu national Les int r ts court terme d un groupe peuvent tre servis par un privil ge aux d pens d autres personnes Les int r ts bien compris c est dire long terme sont certainement mieux servis par l absence de tout privil ge Le fait que des gens aient la m me situation dans le cadre de la soci t de march libre n entra ne pas une solidarit de leurs int r ts court terme Au contraire c est pr cis ment le fait qu ils occupent la m me place au sein du syst me de la division du travail et de la coop ration sociale qui en fait des concurrents et des rivaux Le conflit court terme entre les concurrents peut tre annul et remplac par la solidarit des int r ts bien compris de tous les membres de la soci t capitaliste Mais en l absence de privil ges accord s des groupes il ne peut jamais conduire une solidarit de groupe et un antagonisme entre les int r ts d un groupe avec le reste de la soci t Dans un r gime de libre change les fabricants de chaussures sont simplement des concurrents Ils ne peuvent tre r unis dans un groupe ayant une solidarit d int r ts que si
601. ur pr server les privil ges des coop ratives ces derni res sont d crites comme les agents de ses membres Cependant quelle que soit la mani re dont les juristes d finissent le terme d agent du point de vue des lois en vigueur dans la nation lois qui sont apr s tout susceptibles d tre modifi es par le corps l gislatif il est vident que du point de vue conomique les coop ratives ne peuvent en aucune fa on tre consid r es comme tant davantage des agents ou des mandataires de leurs membres que ne l est toute autre entreprise travaillant dans le cadre de la division du travail Si on dit que la coop rative est un agent de ses membres parce qu elle transmet l essence qu elle ach te ses membres alors le terme convient galement aux activit s de tout autre entreprise L entreprise de sid rurgie est alors l agent de tous ceux dont le bien tre d pend de l utilisation de l acier S 1l n y avait pas d aci ries tout individu devrait produire l acier dont il a besoin pour son propre usage L existence d une aci rie permet aux individus d viter de devoir s occuper d une branche importante de la production Les entreprises sid rurgiques ne fabriquent pas des produits pour leur propre usage mais pour celui de tous Les gens pourraient vivre sans les services rendus par les coop ratives et ce sans changement radical de leur niveau de vie et de leurs activit s quotidiennes Mais ils retourneraie
602. uriens Ils ont toujours t des individus mauvais et le resteront tout jamais Mais le but principal d une organisation sociale est d viter qu ils ne fassent du mal Le fait que notre poque ait failli cet gard est une preuve qu il y a quelque chose de fondamentalement erron dans nos institutions et dans nos politiques Si MM Hitler et Mussolini taient n s cinquante ans plus t t ils ne seraient probablement jamais devenus c l bres Ce ne sont pas eux qui ont cr le chaos Ce sont les conditions chaotiques qui les ont mis la t te de deux grandes nations et leur ont donn le pouvoir de nuire des millions de gens pacifiques En revenant sur l histoire des cent derni res ann es nous devons nous rendre compte du triste fait que d minents auteurs ont pr ch l vangile de la guerre de la violence et de l usurpation et qu ils ont d nigr les tentatives de promouvoir la paix et la bonne volont entre les nations Ce ph nom ne ne se limitait pas l Allemagne Il y avait par exemple l cossais Thomas Carlyle qui glorifiait le Roi de Prusse Fr d ric II agresseur et tyran sans piti Il y avait l Anglais John Ruskin le fanatique amateur d art qui d clarait que la guerre tait le fondement des arts et de toutes les hautes vertus et facult s de l homme Il y avait le Fran ais Georges Sorel p re du syndicalisme fran ais et ma tre penser la fois de L nine et de Musso
603. urriture et des mati res premi res import es il aurait t plus avantageux d augmenter la production nationale plut t que d investir l tranger Mais l investissement tranger profitait autant aux nations qui le recevaient qu aux nations qui investissaient Ces nations r ceptrices taient arri r es et sous d velopp es dans la mesure o elles avaient mis du temps d velopper les conditions id ologiques et institutionnelles qui sont les pr alables indispensables l accumulation de capital grande chelle Tout en tant g n reusement dot es par la nature elles manquent des capitaux n cessaires l exploitation de leurs ressources dormantes En raison du manque de capitaux disponibles la productivit marginale du travail et par cons quent les taux des salaires taient faibles compar s la situation des pays capitalistes L afflux de capitaux trangers a fait monter les taux salariaux et am lior le niveau de vie moyen des masses Les socialistes proposent une interpr tation diff rente des probl mes en jeu D apr s eux une entreprise commerciale est une combinaison destin e exploiter les travailleurs qu elle emploie Son existence et son fonctionnement sont en eux m mes contraires aux lois de la morale Il n existe qu un moyen de mettre fin cette exploitation savoir la socialisation c est dire l expropriation des capitalistes et entrepreneurs priv s et le transfert de l
604. urs en train d exercer leurs effets sur l conomie Le m me raisonnement vaut pour tout changement mesur dans le total de la production ou de l emploi De tels calculs sont disons le encore une fois de simples additions et moyennes tablies ex post partir d une s rie de variations intervenues dans des taux de production ou des possibilit s d emploi sp cifiques On ne peut tablir de s paration entre les variations globales et les v nements particuliers ayant contribu produire ces variations Toute tentative d op rer une telle s paration interdirait d analyser les conditions ayant permis ces changements ainsi que les forces qui ont jou soit pour conserver soit pour faire varier davantage les niveaux de production et d emploi atteints Bien des conomistes ne pouvaient accepter la conclusion in vitable selon laquelle la majeure partie des th ories macro conomiques ont eu pour effet d engager la science conomique dans une impasse Dans une discussion sur la m thodologie qui incluait une appr ciation critique des th ories de Mises et de l Ecole autrichienne le Professeur Mark Blaug a per u ce qu un individualisme m thodologique strictement interpr t impliquerait pour la science conomique Une telle interpr tation conduirait en effet abandonner toutes les propositions macro conomiques qui ne peuvent tre r duites des propositions micro conomiques et puisque pe
605. urs et moins d sirables vers des modes sup rieurs et plus souhaitables et que par cons quent tout stade post rieur de l organisation sociale devait n cessairement tre meilleur que les pr c dents il ne pouvait avoir de doutes quant aux bienfaits du socialisme Ayant consid r de mani re tout fait arbitraire comme acquis le fait que la vague du futur dirigeait l humanit vers le socialisme 1l croyait avoir fait tout ce qu il fallait pour d montrer la sup riorit du socialisme Marx ne s est pas seulement abstenu de toute analyse de l conomie socialiste Il a proscrit ce genre tudes les qualifiant de totalement utopiques et de non scientifiques Chaque page de l histoire des cent derni res ann es contredit le dogme marxiste selon lequel les prol taires seraient n cessairement enclins aux id es internationales et sauraient qu il existe une solidarit in branlable entre les salari s du monde entier Les d l gu s des partis travaillistes de divers pays se sont mis d accord entre eux au sein de diverses Associations internationales des travailleurs Mais tandis qu ils s adonnaient des discours st riles sur la camaraderie et la fraternit internationales les groupes de pression des travailleurs de plusieurs pays taient occup s lutter les uns contre les autres Les travailleurs des pays comparativement sous peupl s prot gent par le biais de barri res l immigration
606. usion laquelle aboutissait Mises selon laquelle une conomie de march tait la seule solution raisonnable au probl me conomique n impliquait selon lui aucun jugement de valeur Bien au contraire 1l la concevait comme la solution purement scientifique d un probl me tout aussi scientifique Une fois que la soci t a d pass le stade d une conomie purement primitive ou plus exactement afin qu elle puisse d passer un tel tat il doit exister des structures institutionnelles permettant l approfondissement de la division du travail La complexit croissante et l miettement de la connaissance qui r sultent de la division du travail rendent impossible la r ussite de toute coordination qui serait effectu e par une autorit centrale de planification Seul un m canisme bien sp cifique peut permettre la possibilit d une telle coordination et ce m canisme selon Mises c est justement celui des prix L information relative la multitude des pr f rences des consommateurs et des pr visions des entrepreneurs pourrait efficacement tre diffus e au sein d une nation d un continent et m me en pratique dans le monde entier via des variations dans les prix de march des biens finis et des facteurs de production Des prix de march r els refl tant des pr f rences r elles des pr visions r elles une information r elle propos des conditions de raret seraient rendus impossibles si la propri
607. utres marchandises que les denr es alimentaires C est la grande guerre qui a enseign cette le on Aujourd hui les puissances qui consid rent la guerre comme le moyen de satisfaire leurs aspirations dynamiques visent l autarcie afin de ne pas avoir faire appel aux fournitures trang res dans la conflagration venir Ce sont ces puissances qui ont syst matiquement labor la th orie et la pratique de l autarcie pour les fins de la guerre Leurs efforts ont t stimul s par la menace de l article 16 du Pacte de la Soci t des Nations o sont inscrits des mesures conomiques contre la nation qui recourt la guerre D sireuses de se suffire elles m mes en temps de guerre ces nations cherchent dans toute la mesure du possible s affranchir des importations de mati res premi res Elles veulent remplacer les mati res premi res et les denr es alimentaires import es par celles qu elles peuvent produire chez elles Elles favorisent au moyen des mesures de protectionnisme les plus strictes la production des denr es alimentaires et des mati res premi res qui peuvent tre obtenues l int rieur de leurs fronti res Elles cherchent remplacer les mati res premi res qu elles ne peuvent produire sur le sol national par des succ dan s fabriqu s dans le pays Elles ne tiennent pas compte dans leurs efforts du prix de la production Aux yeux des partisans de cette politique peu importe
608. uvant tre r solu par une aide mat rielle C est un probl me intellectuel et spirituel La prosp rit n est pas une simple question d investissement de capitaux C est une question id ologique Ce dont les pays sous d velopp s ont le plus besoin c est de l id ologie de la libert conomique de l entreprise priv e et de l initiative individuelle de cette id ologie qui permet laccumulation et le maintien du capital ainsi que l emploi du capital disponible en vue de satisfaire au mieux et au meilleur prix les besoins les plus urgents des consommateurs Les tats Unis ne peuvent pas contribuer l am lioration de la situation conomique des pays sous d velopp s autrement qu en leur transmettant les id es de la libert conomique XIII Capitalisme contre socialisme Article publi pour la premi re fois dans The Intercollage Review printemps 1969 I La plupart de nos contemporains sont tr s critiques sur ce qu ils appellent l in gale distribution des richesses La justice telle qu ils la voient r clamerait une situation dans laquelle personne ne b n ficierait de ce qui est consid r comme un luxe superflu tant que d autres continueraient manquer des biens n cessaires pour pr server la vie la sant et la bonne humeur La condition id ale de l humanit serait pr tendent ils une distribution gale de tous les biens de consommation disponibles Comme m thode la plus radica
609. uvement coop ratiste et le terreau conomique sur lequel des conflits de groupes peuvent germer Les deux derniers essais sur les id es soulignent qu en derni re analyse en politique et en conomie le principal conflit est celui qui oppose non des nations et des arm es mais les id es qui gouvernent les actions des hommes Le c l bre conomiste allemand Wilhelm R pke racontait que la lecture du livre intitul La nation l Etat et l conomie 1919 crit par Mises l issue de la Premi re guerre mondiale avait t pour lui de bien des mani res diff rentes une r ponse apaisante des questions qui tourmentaient un jeune homme fra chement revenu des tranch es Avec la fin de la supr matie keyn sienne et le commencement d une nouvelle bataille des id es parmi les conomistes et les hommes politiques les crits de Ludwig von Mises devraient une fois de plus tre d une aide pr cieuse aux nouvelles g n rations d hommes de troupe dans le combat des id es C est dans cet esprit que ce volume d essais intitul Monnaie m thode et processus de march est pr sent au public Richard M Ebeling Ancien charg de cours aupr s de Ludwig von Mises Hillsdale College Hillsdale Michigan Septembre 1989 I Science sociale et science de la nature Publi pour la premi re fois dans le Journal of Social Philosophy and Jurisprudence 7 num ro 3 Avril 1942 1 Les fondations des sci
610. ve son introduction aux coop ratives Alors que l entreprise priv e cras e par les taxes dont les coop ratives sont exempt es am liore ann e apr s ann e la qualit augmente la quantit de ses produits et inonde les march s de nouveaux articles inconnus auparavant les coop ratives sont st riles Ce ne sont pas les coop ratives mais l industrie priv e la recherche du profit qui est la source du progr s conomique Si nous jetons un coup d il l int rieur du foyer d un ouvrier ou d un fermier am ricain moyen et la vie quotidienne de sa famille nous pouvons nous rendre compte des normes changements apport s par l activit de l entreprise priv e Les coop ratives n ont jou aucun r le dans cette transformation miraculeuse L av nement du consommateur n est pas le r sultat du mouvement coop ratif C est une r alisation de la production pour le profit men e par de farouches individualistes et des imp rialistes conomiques Les coop ratives agricole de vente et les coop ratives de consommation Au sein du mouvement coop ratif de tous les pays 1l est possible de distinguer deux groupes principaux les coop ratives agricoles et les coop ratives de consommation de la population non agricole Les objectifs des coop ratives agricoles sont de commercialiser les produits agricoles d une part de distribuer des provisions agricoles et des biens de consommati
611. veau des salaires Il n en demeure pas moins que l interd pendance de ces deux pays est une r alit L un des facteurs qui d terminent les salaires au Japon est le fait que les Japonais ne sont pas libres d migrer car aucun pays n admet l immigration de Japonais L un des facteurs qui d terminent les salaires aux tats Unis c est que l immigration dans ce pays est restreinte La main d uvre ne peut circuler librement du Japon aux tats Unis mais il men existe pas moins un lien entre le niveau des salaires dans les deux pays Ce lien r sulte de la facult de d placement du produit du travail Les marchandises produites par n importe laquelle de ces deux nations peuvent entrer en concurrence Dans un monde o existerait le libre change des marchandises celles ci devraient tre vendues au m me prix par le producteur compte non tenu du co t des transports La possibilit pour les syndicats ouvriers d un pays de relever le niveau des salaires semble donc limit e par la concurrence des marchandises produites l tranger par une main d uvre moins on reuse Les syndicats ouvriers des pays b n ficiant de conditions de production plus favorables et de salaires plus lev s d sireraient que les salaires se rel vent dans les pays les moins favoris s Mais ce r sultat ne pourrait tre atteint qu en transf rant de la main d uvre des pays moins favoris s dans les pays les plus favoris s et c es
612. vec les pays trangers Ce n est que lorsqu on veut fixer les changes trangers au dessous du prix du march en adoptant le contr le des changes que l on provoque la p nurie de devises trang res La situation en Allemagne dans le syst me conomique du monde comme celle d ailleurs de beaucoup d autres nations europ ennes reposait et repose encore sur l industrie Ces pays importent surtout des mati res premi res et des denr es alimentaires et exportent principalement des produits fabriqu s En restreignant les achats de mati res premi res le gouvernement allemand restreint aussi les exportations de produits fabriqu s En utilisant les mati res premi res des fins de r armement au lieu de les affecter la fabrication de produits exportables il r duite la quantit de devises trang res disponibles Mais l Allemagne n offre que l exemple le plus en vue d une politique suivie aujourd hui par de nombreux pays Dans un syst me conomique fond sur le marchandage et les changes directs entre deux parties seulement nul doute que ces deux parties n obtiennent satisfaction Le r le de la monnaie est de procurer les m mes facilit s au commerce triangulaire Cette fonction compensatrice de la monnaie n est pas limit e au commerce local Elle s exerce de la m me fa on dans le commerce de ville ville de r gion r gion et de pays pays Le syst me de compensation le plus efficac
613. vie alors que nous savons ce que sont l eau ou le tonnerre L individualit constitue une donn e ultime de ce type pour l Histoire Toute recherche historique atteint t t ou tard un point o elle ne peut pas expliquer les faits autrement qu en invoquant l individualit Nous sommes pleinement conscients du fait que tout individu est tout instant le produit de son pass A la naissance il vient au monde avec des qualit s inn es constituant un pr cipit de Histoire de tous ses anc tres de leur destin et de leurs vicissitudes Nous appelons cela son h ritage biologique ou ses caract ristiques raciales Durant sa vie l individu est constamment influenc par son environnement la fois par la nature qui l entoure et par son milieu social Mais nous ne savons pas expliquer comment tous ces facteurs agissent sur sa pens e Il reste toujours quelque chose que nous ne pouvons pas analyser Nous ne pouvons pas expliquer pourquoi Descartes est devenu un grand philosophe ou Al Capone un gangster Notre dernier mot est l individualit Individum est ineffabile En tudiant ces doctrines leurs origines leur d veloppement leurs implications logiques et leur effet dans la soci t nous ne pr tendons pas qu elles constituent des faits ultimes Les doctrines n ont pas de vie propre elles sont le produit des r flexions humaines Elles ne forment qu une partie de l univers et nous pouvons admettre que rien dan
614. x ologie et les m thodes de l cole historique allemande Les cinq essais suivants sur la monnaie traitent de la position singuli re de la monnaie dans l change conomique des distorsions caus es sur l activit conomique par l expansion mon taire et des cons quences d vastatrices d une inflation galopante L analyse de Mises sur les limites de toute politique de stabilisation de l activit conomique bas e sur le ciblage d inflation est particuli rement int ressante Les quatre essais suivants sur le commerce se focalisent sur les distorsions conomiques et les inefficacit s g n r es par une politique conomique nationaliste Bien qu crits principalement durant les ann es 40 et le d but des ann es 50 ces essais sont plus que jamais d actualit Dans un contexte o les pays du tiers monde poursuivent de mani re agressive des politiques d autosuffisance alimentaire et o les pays industrialis s occidentaux font de plus en souvent le choix du protectionnisme les avertissements de Mises quant au risque de conflits internationaux et de guerres dans un monde sans libert du commerce sont particuli rement bienvenus Les sept essais portant sur des comparaisons entre syst mes conomiques analysent les affrontements politico conomiques entre l ordre de libre march et la planification centralis e collectiviste Ils comprennent des tudes d taill es sur le socialisme le mo
615. x id es militaristes de Treitschke Schmoller et Houston Stewart Chamberlain Il faudrait crire l histoire de l h g monie prussienne de cette nation que l on appelait la nation des po tes et des penseurs et l histoire de l Empire fond par Bismarck et perdu par Guillaume II Il est vident que cela d passerait le cadre de ces lignes 2 Dans ces circonstances 1l est facile de comprendre que les livres allemands traitant de l histoire de la p riode inflationniste sont en majorit de peu de valeur Ils sont remplis de pr jug s et manquent souvent tellement de cette compr hension th orique qui doit n cessairement pr c der toute description historique qu ils ne peuvent pas m me offrir une image acceptable du grand v nement historique Pour cette raison cet ouvrage d un Am ricain qualifi est particuli rement bien venu Dans son livre Exchange Prices and Production in Hyper Inflation Germany 1920 1923 le professeur F D Graham de l Universit de Princeton s est donn beaucoup de peine pour fournir un r cit fiable En jugeant ce pr cieux livre nous devons garder l esprit que la totalit de l exp rience de l inflation allemande n a rien apport qui puisse surprendre le th oricien de l conomie Il y eut beaucoup de choses totalement inexplicables pour un fatiste Volkswirt du type de Schmoller d ailleurs toute cette affaire tait totalement inexplicable pour eux Mais il n y
616. xclus de la jouissance de telles possibilit s Si un syndicat ouvrier am ricain interdit l acc s son industrie aux Am ricains de couleur il transforme la diff rence raciale en une question de caste Nous n avons pas discuter du probl me de savoir s il est vrai ou faux que la pr servation et le d veloppement futur de la civilisation occidentale r clame le maintien d une s gr gation g ographique entre les divers groupes raciaux L objet de cet article est de traiter des aspects conomiques des conflits de groupe S il est vrai que des consid rations raciales rendent inopportun d offrir un d bouch aux habitants de couleur des zones comparativement surpeupl es ceci ne contredirait pas l affirmation selon laquelle il n existe pas d irr m diables conflits d int r ts entre les groupes dans une soci t capitaliste sans entraves Cela d montrerait seulement que des facteurs raciaux rendent inopportun de pousser le principe du capitalisme et de l conomie de march jusqu ses cons quences ultimes et que le conflit entre les diverses races est pour des raisons habituellement qualifi es de non conomiques irr conciliable Cela ne r futerait en aucun cas l affirmation des lib raux selon laquelle au sein d une soci t de libre entreprise et de libre circulation des hommes des biens et des capitaux il n y a pas de conflits irr m diables entre les int r ts bien compris des divers indivi

Monnaie, méthode et marché

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Monnaie, m&eacute;thode et march&eacute;

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Monnaie, méthode et marché