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LES APPRENTIS LIGERIENS EN 2006/2007

1. Tableau 27 Proportion d apprentis qui d clarent faire des heures suppl mentaires 2007 en Jamais on Quelques heures Quelques heures Tr rarement par mois par semaine jo Urs Total CAP 33 8 29 0 24 8 12 4 100 BEP 31 2 28 8 24 9 15 2 100 MC 21 9 43 1 21 2 13 9 100 Niveau V 32 1 29 9 24 6 13 4 100 BP BM BT 27 4 35 2 27 6 9 8 100 Bac pro 34 8 29 6 22 6 13 0 100 Niveau IV 30 3 33 0 25 7 10 9 100 BTS 29 2 31 8 27 0 12 0 100 DUT 23 7 39 5 30 3 6 6 100 Niveau II 28 9 32 1 272 11 8 100 Licence pro 26 7 28 3 25 0 20 0 100 DECF 17 1 25 7 32 2 25 0 100 Ing nieur 6 8 19 2 40 4 33 6 100 Educateur sp 28 6 52 4 9 5 95 100 IUP 12 5 16 7 45 8 25 0 100 Niveau IT et I 17 1 25 6 32 1 25 2 100 TOTAL 30 9 30 8 25 4 12 9 100 Le secteur d activit o les heures suppl mentaires sont les plus fr quentes est on n en sera pas surpris l h tellerie amp restauration 27 3 des apprentis d clarent y faire des heures suppl mentaires tous les jours Il est suivi par l agriculture 22 8 le traitement de l information 19 5 les finances et la comptabilit 16 7 ou encore les m tiers de la viande 17 A loppos des secteurs vertueux se disti
2. 2007 en Coll ge L Pro L G n amp T Sup rieur TOTAL CAP 81 8 12 4 4 5 1 3 100 BEP 68 0 19 9 11 1 1 0 100 MC 61 0 27 2 9 6 2 2 100 Niveau V 76 3 15 6 6 8 1 3 100 BP BM BT 51 7 26 6 13 3 8 4 100 Bac pro 42 2 43 6 12 7 1 4 100 Niveau IV 47 8 33 2 13 3 5 7 100 BTS 5 3 33 4 43 7 17 6 100 DUT 1 3 2 6 11 7 84 4 100 Niveau III 5 1 31 8 42 1 21 0 100 Licence pro 2 6 6 0 7 8 83 6 100 DECF 2 0 98 0 100 Ing nieur 0 7 5 4 93 9 100 Educateur sp 4 8 95 85 7 100 IUP 8 3 91 7 100 Niveau IT et I 0 8 1 7 5 1 92 4 100 TOTAL 58 4 21 7 12 6 7 3 100 coll ge et assimil s IME MFR L origine scolaire des apprentis de niveau IV est plus diverse Une presque majorit 47 8 provient du coll ge et a donc pr alablement fait un apprentissage il s agit alors davantage des Brevets professionnels et Brevets de ma trise Mais un tiers 33 2 est originaire des lyc es professionnels o ils ont pr par leur CAP ou leur BEP en totalit ou partiellement avant de rejoindre l apprentissage Les Bac pro sont presque la moiti avoir suivi ce chemin 43 6 A noter que plus d un apprenti de niveau IV sur dix 13 3 proviennent du lyc e g n ral ou technologique et que 8 4 des BP BM sont eux originaires de l enseignement sup
3. Agric Art C Cad sup P Inter Empl Ouvriers Ss activ TOT Niveau V 5 5 11 0 3 3 8 9 10 1 61 1 100 Niv IV 7 6 13 8 5 9 11 6 9 5 51 6 0 1 100 Niv IT 9 6 10 6 14 4 16 9 12 2 36 3 100 Niv HetI 13 8 13 1 16 3 18 7 9 1 28 8 0 2 100 TOTAL 6 8 11 8 NT 10 9 10 2 54 6 0 1 100 Ainsi la proportion d enfants d ouvriers est de 61 1 au niveau V de 51 6 au niveau IV de 36 3 au niveau III et de 28 8 au niveau II et I Les chiffres suivent le m me d roul si Pon prend en compte la cat gorie populaire ouvriers et employ s avec respectivement 71 2 61 1 48 5 et 37 9 La force de cet cr mage social se mesure galement en fonction de la part des enfants de cadres sup rieurs respectivement 3 3 5 9 14 4 et 16 3 ou encore en fonction de la part des enfants de professions interm diaires 8 9 11 6 16 9 18 7 tableau 5 44 L l vation du niveau de formation par apprentissage va donc bien de pair avec celle de son recrutement social Elle s observe m me au niveau plus fin des dipl mes Si Pon prend comme crit re la proportion d ouvriers on observe un premier d crochage entre le CAP et le BEP puis entre ces dipl mes et les mentions compl mentaires les BP BM et les Bac pro puis entre le niveau IV et le BT
4. L enqu te 2007 distingue parmi ceux qui souhaitent travailler ceux qui envisagent de le faire dans leur sp cialit ou dans nimporte quelle branche tableau 24 Cette nuance permet d appr cier les formes d affiliation et de d saffiliation au m tier qui se construisent l occasion de la formation en apprentissage A priori la part de ceux qui envisagent de travailler dans n importe quelle branche para t minime 7 8 soit moins d un sur 10 Elle semble en retrait par rapport l enqu te de 1995 o cette 109 proportion tait de 13 5 N anmoins si on rapporte ces 7 8 au sous ensemble des apprentis qui envisagent de travailler la signification de ce pourcentage a priori n gligeable change ce sont alors 14 5 des apprentis qui envisagent de travailler qui sont pr ts le faire dans n importe quelle branche soit un sur sept La part de ceux qui souhaitent travailler dans leur sp cialit reste tr s majoritaire 79 5 pr s de quatre sur dix et celle des apprentis tent s par l aventure miliaire est alors de 6 Ce simple calcul invite s int resser ces apprentis qui bien que form s dans une sp cialit envisagent de travailler n importe o Qui sont ceux qui renoncent ainsi une qualification pour trouver du travail En quoi se distinguent il des autres Ces questions ne sont pas sans int
5. Pens comme galitaire le Pass culture sport est n fine in galitaire il contribue au cumul des avantages Plus les apprentis sont dot s en capitaux scolaires et sociaux plus ils connaissent le Pass plus ils en poss dent et plus ils le rentabilisent Le constat fait ici pour les apprentis vaut sans doute galement chez les lyc ens S il a des vertus le Pass culture sport n est pas un outil suffisant pour d velopper le n cessaire travail ducatif et d mancipation sociale en direction des apprentis d fi sans nul doute central dans des objectifs qualit d s lors que ceux ci ont la volont de penser galement le travail c t 147 Former l Homme le travailleur et le citoyen telle tait la mission historiquement assign e par ses promoteurs l ducation professionnelle Le d bat reste actuel ce chapitre l a bien montr et les vertus mancipatrices de la culture technique un temps effac es par la doxa de l employabilit et de l acc s au travail m ritent d tre re consid r es 148 BIBLIOGRAPHIE APPAY B 1982 Les jeunes et l apprentissage Tournai Casterman 166 p ARRIGHI J J BROCHIER D 2005 1995 2003 l apprentissage aspir par le haut Bref Cereg n 217 p 1 4 BAUDELOT C et ali 1994 apprentissage pas mort n Baudelot C Mauger G Jeun
6. Tableau 16 Apprentis n apprenant pas le m tier souhait 1992 2007 en 1992 2007 Ecarts en pts CAP 19 3 28 7 94 BEP 18 0 26 2 8 2 MC 9 5 13 2 3 7 Niveau V 18 8 27 0 8 2 BP BM BT 10 3 19 0 8 7 Bac pro 10 7 23 9 13 2 Niveau IV 10 4 20 8 10 4 BTS 7 4 19 6 12 2 DUT nc 16 0 1 7 Niveau III 7 4 19 4 12 2 Licence pro nc 13 2 DECF 3 4 7 4 4 0 Ing nieur nc 19 3 Educateur sp cialis nc 9 5 FA IUP nc 0 0 HE Niveau IT et I 3 4 11 9 8 5 TOTAL 17 4 24 1 6 7 Tous les dipl mes sont touch s par cette augmentation des orientations contrari es Ainsi en CAP la part de ceux qui n apprennent pas le m tier souhait est pass e entre 1992 et 2007 de 19 3 28 7 soit un accroissement de 9 4 points en BEP elle progresse de 8 2 points C est en BTS 12 2 points et en Bac pro 13 2 points que l amplitude est la plus forte Il s agit donc bien d un mouvement d ensemble qui s il affecte davantage le niveau V concerne tous les apprentis En mobilisant la m thode statistique du Khi 2 on peut chercher mieux conna tre qui sont ces apprentis en orientation contrari e en identifiant leurs 73 caract ristiques Ces apprentis cumulent trajectoires scolaires et sociales difficiles Mais surtout le fait de ne pas apprendre le m tier souhait les conduit voir Paveni
7. La volont de poursuivre dans le syst me scolaire d sormais rare n offre pas de diff renciation suivant les dipl mes Par contre la volont de chercher du travail plut t que d entrer en apprentissage est caract ristique du niveau V la proportion en est de 20 8 en CAP et de 19 5 en BEP tableau 15 Bien qu en d clin 68 respectivement 27 6 et 22 5 en 1992 cette attitude est paradoxale On pouvait en effet s attendre ce que ce souhait de travailler id esf avec un vrai statut de salari soit une revendication plut t port e par les apprentis de niveau IV II ou plus c est dire par les apprentis d j d tenteurs d une qualification ou d une certification reconnue par un dipl me Il n en est rien ainsi la part des apprentis de niveau IV qui souhaitaient travailler plut t que d aller ou de continuer en apprentissage est de 8 2 celle des niveaux III de 5 8 et celle des niveaux sup rieurs de 2 7 Les apprentis de niveau V largement en froid avec l cole t moignent par cette attitude d un d tachement relatif avec l id e de formation Ce sont d ailleurs plut t les gar ons qui portent cette valeur en CAP ils sont 22 7 d clarer qu ils auraient pr f r travailler plut t que d entrer en apprentissage quand les filles ne sont que 15 6 en BEP les proportions respectives sont de 20 5 et 15 8 Le
8. Etre d bord Etre fatigu Sentiment N est pas Ne pas voir dans en fin de d tre satisfait de un m decin l entreprise Journ e exploit l entreprise faute de tps Jamais ou rarement 64 0 88 0 18 9 13 8 39 3 Quelques heures par mois 73 8 91 7 24 1 10 7 51 1 Quelques heures par sem 74 5 92 9 24 8 12 0 54 2 Tous les jours 84 0 95 3 44 6 22 5 66 4 Ensemble 72 2 91 3 25 3 13 5 50 2 lire ainsi 64 des apprentis qui d clarent ne faire jamais ou rarement des heures suppl mentaires se d clarent tre souvent d bord dans l entreprise Qu advient il de ces heures suppl mentaires Dans la moiti des cas 49 1 les apprentis d clarent qu elles donnent lieu r cup ration Dans un quart des situations elles sont pay es 24 6 et dans un autre quart 26 3 elles ne sont ni pay es ni r cup r es bien que dues Tableau 29 Devenir des heures suppl mentaires 2007 en Ni pay es ni Les heures sont Les heures sont r cup r es pay es r cup r es Total Jamais ou rarement 21 0 21 4 57 6 100 Quelques heures par mois 22 1 24 8 53 1 100 Quelques heures par semaine 25 5 28 7 45 7 100 Tous les jours 47 9 22 3 29 8 100 Ensemble 26 3 24 6 49 1 100 N anmoins cette distribution r v le une loi implicite plus Papprenti fait des heures suppl mentaires plus sou
9. b Quel est votre dipl me le plus lev Une seule r ponse Q Aucun DIPLAV Q CFG Certificat de formation g n rale AP Q Brevet des coll ges Dipl me Nationale du Brevet Q CAP Q BEP Q Bac technologique Q Bac g n ral 168 Q BTS Q Bac pro 0 DUT REDPRI Q Bac 2 ou plus Q Autre pr cisez sseeeeeseeeeerreeer erreen c Avez vous redoubl lors de votre scolarit une r ponse par ligne Oui pr cisez le nombre de fois dans la case Non cochez la case Au primaire Au coll ge Au lyc e 7 REDLYC Au lyc e professionnel PRO Dans le sup rieur ANPRAP 3 A quelle date tes vous entr e la premi re fois en apprentissage MOIPRA MOIS Saa Ann e A C Votre situation familiale votre entr e en apprentissage Au moment de votre entr e en apprentissage 1 O habitaient vos parents Le d partement La commune ZONPAR DPTPAR COMPAR 2 Quelle tait la situation de vos parents Q Mari s Q En concubinage ou PACS Q S par s ou divorc s Pie Q P re d c d aa Q M re d c d e Rene Q Autre pr cisez seseseeeseereeere renerne nee nl 3 Indiquez la situation professionnelle de votre p re ou tuteur et de votre m re cochez une case par colonne SITPER Votre p re ou tuteur Votr
10. 2007 en niveau V niveau IV niveau II niv IletI TOTAL rappel 1992 mari s 69 6 77 0 80 4 83 3 73 1 81 6 concubinage 5 6 3 3 1 4 1 1 4 4 5 6 s par s ou div 19 7 14 3 15 1 12 1 17 6 8 7 1 par d c d 4 8 4 6 2 5 3 3 4 5 4 1 autre 0 4 0 7 0 6 0 2 0 5 0 0 TOTAL 100 100 100 100 100 100 La taille moyenne des familles des apprentis lig riens confirme lexistence de diff rences d mographiques entre les familles des apprentis de niveau inf rieur au bac et les autres tableau 2 En effet les familles r duites de 2 enfants au plus sont plus fr quentes pour les apprentis de niveau II ou plus respectivement 42 5 et 42 2 alors qu elles sont proportionnellement plus rares aux niveaux inf rieurs Corr lativement les familles nombreuses 4 enfants ou plus repr sentent pr s d un tiers des familles d apprentis en niveau V Par contre elles ne repr sentent que 18 3 au niveau III et 13 7 au niveau II et I Si on relie ce constat la moindre divottialit des parents des apprentis du sup rieur on peut supposer que ceux ci respectent davantage la loi d volution des familles mise en exergue par Olivier Schwartz s enfermer familialement pour s en sortir socialement 1990 Pour le reste l volution globale de la f condit des familles d apprentis suit comme pour la div
11. anonymat tait parfois m connu de certains apprentis il tait syst matiquement retraduit il leur tait ainsi rappel qu il n y avait pas de nom sur le questionnaire qu ils ne seraient lus que par les chercheurs et qu en aucun cas les formateurs la direction du CFA ou encore les entreprises ne seraient mis au courant de leurs r ponses et que par cons quent ils pouvaient tre le plus honn tes possible Si par r flexe professionnel un formateur tait amen lire les r ponses des apprentis sans y avoir t explicitement invit il lui tait rappel le caract re anonyme de l enqu te En r gle g n rale les apprentis ont correctement et s rieusement r pondu au questionnaire L enqu te a souvent t per ue positivement par les CFA les formateurs mais aussi par les apprentis qui ont souvent mis le d sir de prendre connaissance des r sultats Moins d une dizaine d apprentis ont refus de r pondre au questionnaire certains ne souhaitaient pas qu on les mette dans des cases d autres parfois les m mes semblaient avoir quelques difficult s remplir le questionnaire et pr f raient le m priser plut t que de reconna tre leurs lacunes devant le groupe et se faire aider Le questionnaire tant assez complet et assez long certains apprentis ont eu besoin d une assistance pour y r pondre Un apprenti CAP carreleur a par exemple r pondu au questionnaire avec son formateur un aut
12. de produits utilis s 28 6 de fum es et d odeurs 26 4 et de manque d a ration 24 4 Le secteur de la couverture et plomberie cumule le bruit 30 7 les poussi res 48 6 et la temp rature 48 La peinture associe la g ne occasionn e par les produits utilis s 34 8 et les poussi res 59 Les m tiers du b timent et de la construction se signalent en mati re de temp rature 48 7 de poussi res 48 4 et de bruit 28 6 ceux de P lectricit propos des temp ratures 45 9 des poussi res 54 3 du bruit 40 2 et du manque d a ration 22 7 tableau 32 Tableau 32 La sant au travail en fonction des secteurs d activit s 2007 en principales surrepr sentations M canique 45 9 b timent 48 7 couverture amp plomb G n par les temp ratures 48 0 lectricit 45 9 forte amp chaud 45 8 commerce 66 5 41 Peinture 59 0 lectricit 54 3 bois 53 8 couv amp plomb 48 6 b timent 48 4 forge et chaud 47 5 g nie G n par les poussi res 26 9 civil et TP 31 0 agriculture 29 9 G n par le bruit Forge amp chaud 48 2 lectricit 40 2 bois 35 7 g nie 20 6 civil et TP 31 0 b timent 28 6 Photographie 40 1 soins personnel 38 1 G n par les produits utilis s physique chimie 37 2 peinture 34 8 forge et chaud 18 4 28 3 Physique chimie 41 9 h tellerie amp
13. tre pos e quand on constate par exemple que ce sont les secteurs d activit s les moins scolaires et les plus ouvriers qui chappent le plus information sur le Pass comme le g nie civil et les travaux publics 46 9 des apprentis de ce secteur ne connaissent pas le Pass la couverture et la plomberie 42 1 la peinture 42 le travail de la viande 39 9 ou encore l h tellerie amp restauration 37 2 N anmoins il serait tout aussi vain de n attribuer qu aux h ritages sociaux la distance et la m connaissance du Pass culture sport car ce serait renoncer jamais l id e d ducation populaire et de transformation sociale Les CFA charg s d informer les apprentis et de promouvoir ce dispositif semblent engranger des r sultats forts diff rents Sans vouloir distribuer de bons ou de mauvais points force est de constater des variations significatives suivant les tablissements Ainsi le taux de non connaissance du Pass culture sport atteint 61 7 au CFA du BTP de la Sarthe 59 3 au CFA du LP Lesnard 50 7 au CFA 144 agricole de Rouillon 42 7 au CFA de la Chambre des m tiers de la Sarthe 42 1 celui du CCI de Saumur et 41 9 au lyc e Branly en Vend e A l inverse il n est que de 3 4 la Joliverie de 4 5 aux Etabli res de 5 3 au CCI d Angers de 11 la maison familiale de St Michel Mont Mercure de 14 4 la Chambre des m tiers du Maine et Loire ou encor
14. 35 Les donn es ne sont pas disponibles pour la g n ration 1992 116 qui reste cons quent pr s d un apprenti sur quatre m me s il est en l ger retrait par rapport l enqu te de 199536 28 2 ce niveau d analyse on retrouve bien la diff rence entre filles et gar ons respectivement 21 1 et 25 2 ou entre les dipl mes CAP 28 7 BEP 30 6 BTS 12 autres apprentis du sup rieur 9 6 N anmoins d autres variations laissent penser que les probl mes de transport et ou d ge des apprentis ne r sument pas cette situation Ainsi la part des apprentis form s dans la m me commune que celle de r sidence de leurs parents monte 30 2 si le p re est au ch mage ou 34 9 si c est la m re Elle est de 29 5 si le p re n a pas de dipl me et de 25 7 s il s agit d une famille de 4 enfants ou plus Elle atteint 28 8 si l apprenti entre en apprentissage avec un niveau scolaire inf rieur la troisi me et 27 8 s il a redoubl au moins une fois au primaire Tout indique que la pratique de proximit g ographique dans le choix de Pentreprise concerne en premier lieu les apprentis les moins dot s en capitaux sociaux et scolaires Or on sait que pour les franges les plus paup ris s des quartiers urbains Beaud 2002 ou des communes rurales Renahy 2005 le territoire est enfermant Partir a en effet un co t social que les jeunes mettent en balance avec le
15. Ainsi les apprentis qui entrent en apprentissage sans dipl me ou avec le seul CFG ne 38 En France le taux d adh sion une association est de 27 pour les non titulaires de dipl me de 44 pour ceux qui ont un niveau inf rieur au bac de 51 pour les bacheliers et de 57 pour ceux qui sont titulaires d un dipl me sup rieur au bac INSEE 2003 134 sont que 12 2 faire partie d une association ceux qui entrent avec le brevet du coll ge sont 16 6 ceux titulaires du CAP ou du BEP 17 5 alors que les bacheliers ou plus sont 28 3 De m me les apprentis enfants d ouvriers 15 4 ou d employ s 16 8 sont moins nombreux d clarer un engagement associatif que ceux de professions interm diaires 22 3 ou de cadres sup rieurs 26 4 Graphe 9 L adh sion une association Analyse factorielle des correspondances 2007 ASSOCIATION OUI autres dipl mes du sup rieur BTS p re cadre sup Bacpro p re agriculteurs BEP p re prof interm diaire masculin p re artisan o commer ant p re nploy p re ouvrier BP EM ASSOCIATION NON f miri minin CAP Menti on compl Inertie 31 La variable profession du p re est ici trait e comme variable suppl mentaire 135 Le graphe factoriel ci dessus graphe 9 synth tise le poids des capitaux sociaux et culturels engag s dans l engagement associatif
16. De m me ils sont plus nombreux d clarer s amuser en entreprise 65 4 contre 43 2 en 1995 ou avoir le sentiment d tre utile 88 3 contre 85 7 N anmoins sous d autres aspects les conditions de travail des apprentis se sont durcies Les apprentis sont ainsi moins nombreux qu en 1992 ne jamais embaucher avant 7 heures du matin 75 9 contre 89 4 en 1992 ne jamais travailler apr s 20 heures 78 4 contre 88 2 ou encore ne jamais faire de journ e continue 58 1 contre 92 La tendance baissi re du temps de travail en entreprise s observe pour tous les dipl mes tout au moins lorsque la comparaison est possible La loi des 35h bien de ce point de vue entrain un mouvement structurel qui affecte durablement le temps de travail apprenti et corr lativement qui renforce l hypoth se de la scolarisation de l apprentissage chapitre 1 N anmoins les hi rarchies pr alables persistent l instar de celle qui distingue CAP et BEP du fait des BEP h tellerie amp restauration notamment ou encore de celle qui oppose BP BM et Bac pro Plus nouveau est le constat concernant les apprentis du sup rieur autres que BTS c est ici que la dur e hebdomadaire moyenne d clar e est la plus lev e avec 38h20 Ce r sultat est d au score du DECF 38h14 mais surtout celui des apprentis ing nieurs qui avec 40h15 hebdomadaire fonctionne comme sous l ancien r gime En fait le
17. Mais ce dernier re oit parfois une aide financi re de sa famille Son recrutement social est galement ouvrier mais sa m re est plus souvent ind pendante ou employ e et titulaire d un dipl me de niveau IV BP BM notamment Son p re a fait un apprentissage preuve d une certaine familiarit avec le dispositif que l apprenti de CAP a galement mais du c t maternel Ce n est pas le seul point commun entre les deux puisque le fait d tre un gar on caract rise galement CAP et BEP Les mentions compl mentaires se distinguent moins nettement Leurs origines sont variables ce sont des apprentis d j titulaires d un dipl me un CAP ou un BEP souvent Ils semblent d origine plus rurale et leurs parents sont plus souvent employ s Avec les BP BM auxquels ont t ajout s les rares brevets de technicien s ouvre un univers plus f minin On devine le poids des BP coiffure et pharmacie On ne s tonnera donc pas d y trouver plus souvent des apprentis qui vivent en couple les femmes entrant en conjugalit plus pr cocement que les hommes Le recrutement social est plus marqu par le poids des travailleurs ind pendants avec des p res artisans ou commer ants et des m res agricultrices 20 Ne sont retenus que les seuils de Khi2 par case sup rieur 1 48 Tableau 7 Caract ristiques diff rentielles des apprentis selon le dipl me morphologie et milieu social 2007 Kh12 Morphologie
18. 35 2 veulent pr parer un dipl me de niveau sup rieur et 8 5 un dipl me connexe Ce r sultat t moigne de Pinscription des apprentis dans une vision hi rarchis e de la formation Plut t que de cumuler des connaissances de niveau quivalent une majorit de ceux qui veulent continuer en apprentissage opte pour un chemin vertical Les filles sont un peu plus nombreuses que les gar ons choisir cette voie hi rarchique 36 7 contre 34 5 mais comme elles envisagent moins souvent de pr parer un nouveau dipl me connexe elles sont au final moins tent es par la poursuite une diff rence de pr s de cinq points s observe entre la proportion de gar ons qui pensent continuer en apprentissage 45 0 et la proportion de filles 40 7 Le niveau V est logiquement le plus affect par ce mouvement 46 5 des apprentis de CAP BEP et mentions compl mentaires veulent poursuivre vers apprentissage de niveau sup rieur et 11 8 vers un niveau connexe Aux autres niveaux de formation la volont de poursuivre est moindre Elle ne d passe pas le quart des apprentis En Bac pro et BP BM 16 9 envisagent de pr parer par apprentissage un dipl me sup rieur au bac Compte tenu du plafond de verre que repr sente le baccalaur at chapitre 4 on sait qu en l tat du dispositif tous n y arriveront pas 5 1 visent un dipl me de niveau quivalent Pour les BTS et les 96 DUT la volont de poursuivre est semblab
19. activit et profil de l apprenti sont sans doute fortement imbriqu s Poursuivre effectivement Ces perspectives d avenir qui ont la limite d une prospective construite sur des projets formul s dans la subjectivit individuelle ne doivent pas faire oublier que parmi les apprentis interrog s certains sont d j en situation de poursuite d apprentissage Ils sont 29 1 dans ce cas Un chiffre assez proche de celui de la g n ration 1992 27 7 La part des apprentis en provenance de Papprentissage peine donc s amplifier le recrutement endog ne tant stable sut le long terme La situation para t tendue tout au moins si Pon rapporte cette proportion d apprentis poursuivant 29 1 celle des apprentis qui souhaitent poursuivre 43 7 L cart de pr s de quinze points montre la difficult organiser une fili re de l apprentissage Certes la comparaison est ici biais e rien n indique que 102 tous les apprentis qui souhaitent poursuivre vont obtenir le dipl me condition sine qua non pour le faire et rien n indique que les apprentis qui d clarent ne pas souhaiter poursuivre ne vont pas n fine le faire La comparaison se fait ici sur des g n rations fictives Mais malgr cela elle renforce l id e que le march de l apprentissage tend saturer l cart entre la part des apprentis poursuivant et celle des apprentis qui souhaitent poursuivre tout comme la stagnation d
20. exp rience du contrat en cours Les h ritages scolaires sont discriminants dans le fait de souhaiter poursuivre ou non en apprentissage l issue d un contrat de niveau V Ainsi plus lapprenti de CAP de BEP ou de mention compl mentaire entre en apprentissage avec un niveau scolaire proche de la norme plus son intention de poursuivre est forte Les apprentis qui rejoignent lapprentissage avec un niveau inf rieur la troisi me ne sont que 43 7 vouloir poursuivre vers un dipl me sup rieur ou connexe ceux qui viennent d une troisi me professionnelle ou d insertion sont 50 ceux qui arrivent d une classe d rogatoire Clippa Segpa etc 52 2 alors que les apprentis de niveau V entr s dans le dispositif avec un niveau troisi me g n rale sont 70 8 envisager la poursuite Le clivage est sans appel les capitaux scolaires constitu s m me petits jouent un r le d terminant dans le rapport Pavenir et la poursuite de formation tableau 22 Plus on a eu des difficult s l cole moins on veut poursuivre en apprentissage Ce constat qui ne vaut ici qu propos de points de vue prospectifs avait d j t fait pour les suivis de cohorte n situ Moreau 2003 p 97 98 la p dagogie de Palternance ne disqualifie pas les h ritages scolaires Les r sultats sont similaires si l on prend en compte les redoublements scolaires La proportion d apprentis lig riens de niveau V qui envisagent de
21. hui de 73 1 La pente est r guli re et constante Elle ne traduit pas un bouleversement profond de la structure familiale mais plut t une rosion de la forme maritale du fait des s parations et des divorces aujourd hui plus fr quents m me dans une r gion comme les Pays de la Loire longtemps plus r tive la divortialit Roussel 1975 Corr lativement la proportion de parents divorc s ou s par s est pass e de 8 7 en 1992 17 6 en 2007 C est plus du double C est sans doute l volution soci tale qui explique ce constat m me s il est difficile de dire si cette divortialit est plus forte chez les parents d apprentis que chez les autres parents de jeunes du m me ge les donn es INSEE n tant pas disponibles ce niveau de cat gorisation La part des familles d apprentis o l un des parents est d c d reste quant elle stable respectivement 4 1 et 4 5 On peut n anmoins remarquer que tous les apprentis ne sont pas log s la m me enseigne en mati re familiale La proportion de couples parentaux mari s s accro t en fonction du dipl me pr par et corr lativement celle des parents s par s ou divorc s suit le chemin inverse tableau 1 Un premier indice qui laisse penser que les familles des apprentis du sup rieur diff rent de celles des jeunes pr parant un dipl me de niveau V ou IV 39 Tableau 1 Situation familiale des apprentis lig riens
22. initiatives de la r gion des Pays de la Loire en mati re d apprentissage sont toujours 34 au rendez vous Quelques r sultats de ce travail sociographique ont d ailleurs d j t utilis s dans un r cent article paru dans la revue de sciences sociales Formation Emploi Moreau 2008 Place d sormais aux principaux r sultats L apprentissage un monde tr s mal tudi par les sciences sociales Si l on carte les livres qui linstar de celui de Jean Pierre Bayard 1997 se font les chantres du compagnonnage d antan et d un pass re compos les ouvrages consacr s l histoire de l apprentissage et publi s au cours des cinquante derni res ann es sont rares Une seule exception celui de Pierre Quef paru en 1964 Les recherches sociologiques se comptent galement sur les doigts de la main une th se de Claude Mazure en 1979 une autre de Fran ois Bourdarias en 1983 un ouvrage d Andr Patris en 1977 un autre de B atrice Appay en 1982 et un rapport de recherche commandit par le CNRS publi en 1980 Ferry et Mons Bourdarias Encore s agit il l de travaux tardifs par rapport aux ann es 60 qui annoncent surtout le l ger mieux qui suivra apr s la r forme S guin de 1987 les travaux de sociologie seront un peu plus nombreux deux th ses en 1994 Ram Tarrin une autre consacr e aux apprentis ing nieurs en 1996 Grandg rard et enfin celle de Prisca Kergoat qui ausculte des appr
23. tableau 33 Certains apprentis dans certaines entreprises sont bien surexpos s aux nuisances Outre les probables cons quences pour leur sant cette situation n est pas sans effet sur leur rapport la formation Ainsi lorsque les apprentis sont g n s par des nuisances le niveau d insatisfaction vis vis de lentreprise s l ve tout comme le sentiment d tre exploit Par exemple 47 des apprentis qui sont insatisfaits de leur entreprise se d clarent g n s par les temp ratures 34 4 g n s par les poussi res 28 8 par les produits utilis s etc De m me 47 8 des apprentis qui ont le sentiment d tre exploit s subissent des nuisances de temp rature 33 6 de poussi res 26 6 de bruit 25 5 de produits utilis s etc Les corr lations sont indiscutables nuisances mauvaises conditions de travail et horaires surcharg s vont de pair avec linsatisfaction vis vis de la formation La r ussite en apprentissage est indissociable des conditions de sa r alisation 131 9 Le travail c t En sociologie parler du travail c t c est faire r f rence un classique de la discipline l ouvrage ethnographique de Florence Weber publi en 1989 qui relatait ce que font les ouvriers d une petite cit industrielle du nord de la France quand ils ne sont pas l usine Bricolage jardinage sortie vie associative loisirs etc taient au rendez vous Bien s r vu leur
24. vaut elle disqualification Certes non Si elle est relative parce que subjective elle n en demeure pas moins une r alit per ue et v cue qu il faut entendre comme telle Ce que disent les apprentis de leur vie en entreprise est sans aucun doute inexact mais 112 pas n cessairement faux Entendons par l que cela t moigne des heurs et des malheurs de la vie apprentie qui ne peuvent pas tre mesur s exactement mais qui renvoient des r alit s elles bien objectives Faute de dire la v rit les apprentis disent une part du vrai qui n est en aucun cas m prisable parce que jeune ou subjective Quelle entreprise Les conditions de recherche du ma tre d apprentissage ont d j t largement trait es au chapitre 6 C est donc davantage la morphologie des entreprises qui accueillent les apprentis lig riens que va se consacrer ce premier paragraphe Quelle entreprise pour quel apprenti Et quel apprenti pour quelle entreprise Une large majorit des apprentis lig riens est en formation en 2007 dans des entreprises de moins de 10 salari s 65 3 quand une minorit est accueillie dans des entit s de 50 salari s et plus 12 2 Par rapport la g n ration 1992 ces chiffres sont en volution tableau 25 Les petites entreprises perdent du terrain quand celles de 5 20 salari s ou de plus de 50 en gagnent Les politiques publiques visant sortir l apprentissage du petit
25. La crise catholique Paris Payot 321 p PELPEL P TROGER V 2001 Histoire de l enseignement technique Paris Hachette 319 p PROST A 1981 Mariage jeunesse et soci t Orl ans en 1911 Annales n 4 p 672 701 PROST A 2004 Histoire de l enseignement et de l ducation depuis 1930 Paris Perrin 808 p QUEF P 1964 Histoire de l apprentissage Paris LGD 298 p RAM L RAME S 1995 La formation professionnelle par apprentissage Paris L Harmattan 293 p 151 RAM S 1994 L apprentissage dans les pays de la Loire tat des lieux et enjeux sociaux Th se de doctorat de sociologie Universit de Nantes 853 p RENAHY N 2005 Les gars du coin enqu te sur une jeunesse rurale Paris La D couverte 285 p RENARD J 2004 La Vend e un demi si cle d observation d un g ographe Rennes Presses universitaires de Rennes 308 p RETI RE J N 2003 Autour de l autochtonie R flexions sur la notion de capital social populaire Politix n 16 p 121 143 RIOT L MOREAU G 2008 Des CFA ouverts au regard sociologique Rapport de recherche la R gion des Pays de la Loire 138 p ROPPERS C 2007 Plus d un millier d apprentis suppl mentaires en 2006 L ann e conomique et sociale Nantes INSEE Pays de la Loire p 25 ROSE J 1998 Les jeunes face l emploi Paris Descl e de Brouwer 257 p ROUSSEL L 1975 Le divorce et les fran ais L exp rience des divorc s
26. Poitou Charentes et Alsace que celles signal es par la G ographie de la formation professionnelle de 2007 comme tant en t te en mati re d implantation de lapprentissage en niveau V et IV g supra C est dire la permanence et la continuit de lapprentissage en terres lig riennes D autant que cette partition rejoint les paysages plus anciens des France du travail 1984 le p le associant les acad mies de Nantes de Poitiers d Orl ans Tours et de Strasbourg calque la France de l apprentissage telle que la d crivait Xavier Browaeys et Paul Chatelain en 1962 On fait donc aussi du neuf avec du vieux Si la particularit lig rienne en mati re d apprentissage teint aux politiques nationales et aux mesures r gionales elle doit aussi beaucoup au rapport l apprentissage que les populations des Pays de la Loire entretiennent Comment expliquer la particularit de ces sous sols ducatifs Il n existe malheureusement pas d tudes qui permettent d clairer cette implantation ancienne de l apprentissage dans la r gion Deux hypoth ses centrales peuvent n anmoins tre avanc es La premi re est li e ce qu il est convenu d appeler le catholicisme social inscrit dans les terres lig riennes dans la foul e du Sillon o encore des victoires MRP au lendemain de la guerre 1939 1945 Pelletier 2002 Hello 2004 Duriez et a i 2005 Ce courant de pens e multiforme porte une vision humaniste de la so
27. R sultats d taill s des enqu tes 1995 1996 et 1997 Dossier de r f rence n 19 p 1 90 KAPLAN S 1993 L apprentissage au XVIIIe si cle le cas de Paris Revue d histoire moderne et contemporaine n 40 3 p 436 479 KERGOAT P 2002 L apprentissage dans les grandes entreprises en France Etude de trois cas Th se de doctorat de sociologie Universit de Paris X 390 p LECHAUX P 1984 L apprentissage dans la r paration automobile Formation Emploi n 7 p 17 27 LELI VRE C 1990 Histoire des institutions scolaires 1789 1989 Paris Nathan 238 p 150 LEMAIRE S 1996 Qui entre en lyc e professionnel qui entre en apprentissage Education amp formation n 48 p 71 80 MAILLARD F 2005 La contribution des dipl mes professionnels la hausse du niveau national d ducation et de formation CPC info n 41 p 25 31 MARCHAND P 2001 La qualification en d bat parmi les responsables politiques conomiques et ducatifs du Nord 1860 1940 Revue du Nord n 15 p 137 145 MAUGER G 2001 Les politiques d insertion une contribution paradoxale la d stabilisation du march du travail Actes de la recherche en sciences sociales n 136 137 p 5 14 MAZURE C 1979 L apprentissage vers la formation en alternance Th se de doctorat de sociologie Universit de Paris V 611 p MONACO A 1993 L alternance cole production Paris Presses universitair
28. apprenties et celles des jeunes du m me ge n en est que plus difficile N anmoins un constat s impose en mati re de loisirs et culture l gitimes les apprentis sont tr s largement en de des jeunes de 15 24 ans Ainsi une r cente enqu te de PINSEE Tavan 2003 indique que les jeunes de 15 24 ans sont 89 aller souvent au cin ma les apprentis lig riens ne sont que 67 9 le faire M me tendance tr s amplifi e en ce qui concerne la lecture de livre 72 contre 16 1 ou encore la visite d un mus e ou d une exposition 46 contre 8 m me pente pour la pratique d un instrument de musique 16 contre 9 6 ou pour les spectacles de th tre 16 contre 5 5 On pourrait arguer qu il ne s agit l que de la culture l gitime mais quand on sait la proximit qu elle entretient avec la culture scolaire et avec la constitution de capitaux au sens de Bourdieu mobilisables dans les trajectoires sociales et professionnelles force est de constater un net d ficit des apprentis en la mati re Les enqu tes nationales montrent galement que les pratiques de loisirs et culturelles sont souvent segment es par le niveau scolaire celui ci joue plus que les contraintes financi res Tavan 2003 C est galement vrai pour les apprentis Sans reprendre ici en d tail l ensemble des r sultats on peut s lectionner quelques exemples qui illustrent bien ce ph nom ne Certaines activit s son
29. e Total EA ER EA ER F EA ER EA ER EA ER EA ER CAP 541 506 35 340 274 66 220 155 65 293 226 67 405 252 154 1799 1413 386 BEP 325 338 13 245 166 79 87 54 33 73 85 12 156 205 49 886 848 38 MC 53 46 7 30 23 7 0 0 0 43 41 2 44 28 16 170 138 40 Niveau V 919 890 29 615 463 152 307 209 98 409 352 57 605 485 120 2855 2399 456 BT BTM 16 19 3 20 20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 36 39 3 Echantillonage BP BPA 33 354 327 27 156 112 44 47 81 34 104 108 4 131 128 3 792 756 36 BM BAC PRO 143 155 12 136 154 18 22 33 11 69 69 0 103 89 14 473 500 27 Niveau IV 518 501 12 312 286 26 69 114 45 7e 177 4 234 217 17 1301 1295 6 BTS 193 218 25 180 187 7 0 0 0 90 81 9 67 65 2 530 551 21 Niveau II 193 218 25 180 187 7 0 0 0 90 81 9 67 65 2 530 551 21 DUT 76 67 9 0 0 0 10 10 0 0 0 0 0 0 0 86 77 9 LICENCE 16 56 40 29 37 8 5 28 23 0 0 0 0 0 0 50 121 71 PRO DECF 104 105 1 0 0 0 47 47 0 0 0 0 0 0 0 151 152 l DESCF Exhaustif Ing nieurs 49 23 26 45 84 59 0 0 0 0 0 0 47 41 6 141 148 7 Educateurs 22 21 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 22 21 1 sp cialis s Ma trise 22 24 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 22 24 2 Niveau II 289 296 7 74 112 47 62 85 23 0 0 0 47 41 6 485 543 58 etl TOTAL 1914 1905 9 1181 1057 124 365 408 43 672 610 62 953 808 145 5171 4788 383 EA Effectifs attendus ER Effectifs R els ce chiffre englobe les apprentis pr sents mais galement les absents et les ruptures de c
30. essor de Papprentissage scolaris La situation d j fragile des Cours professionnels va se d t riorer au lendemain de la guerre 39 45 En effet dans le prolongement de l institutionnalisation massive de l enseignement primaire et de l essor des coles professionnelles post primaires l apprentissage des m tiers ouvriers et employ s va son tour tre saisi par Penchantement scolaire la seconde guerre mondiale annonce en effet l ouverture d une longue p riode o la formation professionnelle P cole time sut celle en entreprise Dans un premier temps le r gime de Vichy met en y 14 place des centres de formation professionnelle pour assurer la formation acc l r e de professionnels qualifi s et contr ler la jeunesse ils connaissent entre 1941 et 1943 un essor certain et accueillent en 1944 entre 40 000 et 60 000 jeunes Puis la Lib ration ils deviennent des Centres d apprentissage Troger 1990 Contrairement ce que pourrait laisser entendre cette d nomination ces centres sont des coles qui se verront dot es en 1946 d instances pour assurer la formation de leurs professeurs les Ecoles normales nationales d apprentissage ENNA d un corps d inspection et en 1948 de commissions paritaires charg es d laborer les programmes et les r glements d examen CPC Cet encadrement des Centres d apprentissage montre combien l tat s investit alors dans l apprentissage scolaris Il posera ainsi les b
31. et surtout chez les autres dipl mes du sup rieur 7 A contrario la part des apprentis form s dans des entreprises de 50 salari s ou plus suit le chemin inverse 6 9 en CAP 5 9 en BEP 5 3 en BP BM mais 19 en Bac pro 36 1 en BTS et 43 7 pour les autres apprentis du sup rieur Les ing nieurs remportent la palme en la mati re 77 7 sont form s dans des grandes entreprises 50 et plus tableau 25 Tableau 25 R partition des apprentis en fonction du nombre de salari s dans lPentreprise 1992 2007 en Eau sw Juve D me fie 1 w mor ms E E EE 0 EN CRETE MT 77 7 1 6 9 100 BEP 67 36 3 28 8 14 3 7 9 5 9 100 MC 5 8 40 6 24 6 13 8 43 10 9 100 BP BM 11 1 39 2 25 9 12 2 6 3 5 3 100 Bac pro 4 6 24 2 21 2 17 2 13 8 19 0 100 BTS 5 4 14 0 15 6 16 3 25 36 1 100 Autre sup 0 2 6 8 13 8 17 2 18 4 43 7 100 Le fait d tre apprenti dans une entreprise n ayant pas d autres salari s est en net d clin on l a d j signal Cette situation renvoie l image d un apprentissage d autrefois Il cumule en effet tout un ensemble de caract ristiques qui paraissent faire 114 cho un tat ant rieur de l apprentissage celui d avant 1987 pour dire vite C est
32. ge les apprentis lig riens ne sont pas dans une situation similaire aux ouvriers souvent install s dans une vie familiale mais ils ont eux aussi un c t du travail li leur statut juv nile Jeunes parmi les jeunes ils disposent la fois de temps le hors travail et d argent leur salaire m me petit pour d velopper une vie priv juv nile Dubet 1991 et faire leur jeunesse Hongrois 1988 Habit es plus souvent qu leur tour par les pr occupations de morphologie sociale d acc s au dipl me et d insertion professionnelle les enqu tes sur les apprentis n gligent souvent cet aspect de la vie apprentie L enqu te ethnographique conduite par Laurent Riot dans 3 CFA lig riens 2008 montre pourtant combien les probl matiques juv niles comme les incivilit s la violence la consommation d alcool ou de stup fiants les grossesses pr coces etc interf rent dans la formation des apprentis et la vie du CFA Mieux conna tre les apprentis en dehors du dispositif apprenti peut donc contribuer mieux intervenir l int rieur de celui ci 132 L enqu te conduite aupr s des apprentis lig riens en 2007 rend compte de plusieurs aspects de leur vie hors travail l engagement associatif les activit s sportives ou encore la sociabilit de loisirs ou culturelle Autant d aspects qui indiquent combien la formation des apprentis ne doit pas se r sumer au versant professionnel celle ci va d
33. nuNUOI UN JA yog sde Janey u Jne Je AR NS Sain y s p 11U918p dns seineu OURUUES s n y p qu sje sijuaidde 21qu SJ S LES l s18 aUNUILUO se lojduus p eu0z ebessueidde eine yui eine 21puoidde _Jed 1d W y dip juol e gnope 21JU09 np 9 1np 21 ew a s9 1nl oAno1 no Muo s 9 109 21qu SI jee 21 EU JOANOI bessueldde Xoya aes Un Jone AM9 ojduue yuuxo1d perea np Ja 01 109 UOIJEJUAIIO UOISIO p 09 nod y4 JUIS p s u d s p UGISI P uoluuJo apoui SU Jel Lu e9Ue I ess UE e uISUO9 ebessijioidde ajuei ejouo efessnueidde a1 u pue 5 bessiju sdde 4 d puep ess ju sdde wu pessiju udde a1 d SJUEJUSP aqu au Du AD as d eu AIP 1 W S9 z Jod uonenys as d ss el d 1014 uonenys Seed aille uoryenys Sluoied s p aurjuuioo dod spoed Sep Iojdu p UOZ efessiueldd e uoenys W y GIP 5 ju nb 1 ssej eJ IUJeP J nb af JeIUJeP Yu wusp q y uob 1 apie qM luepued 1LeuueDo 512 luepued 1uoweboj Ya pued yu wabo efbnfuo9 uoenys Heud eu oies Courbe des non r ponses en pourcentage en fonction des questions et des th mes abord s 164 ANNEXE 2 Questionnaire IDENT La transposition du document initial aux annexes de ce rapport tend d former la mise en page du questionnaire Merci au lecteur de nous en excuser Cette enqu te est r alis e par la Maison des Sciences de l Homme Ange Gu pin Universit de Nantes pour le c
34. on compare par exemple ceux obtenus encore aujourd hui par les enqu tes IVA ou IPA Ce travail a donn lieu plusieurs publications dans la revue d alors de l INSEE Pays de la Loire Statistique et d veloppement ainsi qu la parution d un fascicule de 51 pages intitul Apprentis dans la r gion des Pays de la Loire dat d avril 1990 et qui rend compte des r sultats globaux de l enqu te C t universitaire outre quelques articles sign s par Christian Baudelot et alii dont celui au titre pr monitoire d Apprentissage pas mort 1994 deux th ses ont t produites l issue de cette recherche L une de S bastien Ram intitul e L apprentissage dans les pays de la Loire tat des lieux et enjeux sociaux 1994 et l autre de Laurence Tarrin titr e L apprentissage f minin dans les Pays de la Loire trajectoires sociales et professionnelles 1994 Ces deux th ses ont donn lieu un ouvrage de facture moyenne tant dans sa mise en page que dans son contenu Ram Ram 1995 La seconde enqu te lig rienne financ e par la r gion comprenait deux volets distincts Le premier tait un remake de l enqu te par cohorte pr c dente Fort de 5 Insertion dans le vie active ou Insertion professionnelle des apprentis Enqu tes effectu es par les rectorats sur le devenir des sortants du syst me scolaire ou de l apprentissage 7 mois apr s la fin de leur formation 31 cette exp rience premi
35. profiter de leur jeunesse en rejoignant de l ext rieur un mode de vie juv nile dont ils taient exclus de l int rieur Le salaire apprenti m me inf rieur au Smic joue de ce point de vue un r le primordial moins comme revenu du travail que comme argent indispensable la sociabilit juv nile Dans ces conditions il n est pas surprenant d observer dans la nouvelle enqu te conduite en Pays de la Loire en 20076 qu une large majorit d apprentis 65 se d clarent daccord avec l id e que le CFA ressemble une cole Un premier r sultat qui montre combien l apprentissage contemporain n a plus rien en commun avec la forme traditionnelle d ducation remontant au Moyen ge dont parle Laurence et S bastien Ram 1995 p 7 6 Par commodit s l ann e 2006 2007 sera d sign dans le rapport par 2007 les questionnaires ayant majoritairement pass au d but de Pann e 2007 21 Les principales lois relatives l apprentissage P P PP g 1791 loi Le Chapelier abolition des corporations et communaut s de m tiers 1851 horaire maximum pour apprenti en fonction de l ge et obligation pour les apprentis illettr s de suivre des cours 1919 loi Astier obligation de cours professionnels pour les jeunes gens et jeunes filles de moins de 18 ans employ s dans le commerce et l industrie 1925 cr ation d une taxe d apprentissage pour financer la loi Ast
36. restauration 35 4 G n par la fum e et les odeurs forge et chaud 26 4 m canique 26 1 g nie civil et TP 16 3 24 8 G n par le manque d a ration Photographie 36 1 forge amp chaud 24 4 peinture 22 5 12 6 lectricit 22 7 soins personnels 20 3 129 Il serait tentant de naturaliser ces r sultats en les renvoyant aux sp cificit s des m tiers et des secteurs d activit s Il est vrai que le travail des m taux dans la forge et la chaudronnerie est bruyant Mais les r sultats montrent que pour un m me m tier ou un m me secteur d activit il existe la fois des apprentis g n s et des apprentis qui ne d clarent pas comme tel On pourrait arguer d un seuil d int riorisation plus ou moins d velopp suivant les apprentis mais ce serait oublier les travaux faits en mati re de sant au travail qui montrent par exemple le lien direct entre conditions de travail et probl me de sant Daubas Letourneux 2000 Th baud Mony Frigul 2002 Th baud Mony 2008 Ce sont les conditions d quipement des entreprises et le statut des salari s qui font ou d font la sant au travail L enqu te ne permet malheureusement pas d identifier autrement que ce qui vient d tre fait les entreprises o la g ne des apprentis est la plus fr quente La taille
37. rieur 92 4 A d faut ils se recrutent au lyc e g n ral et technologique comme les apprentis ducateurs 9 5 ceux en IUP 8 3 ou ceux qui pr parent une licence professionnelle 7 8 On est alors tr s loin du profil des apprentis de CAP ou de BEP On retrouve cet tagement des dipl mes dans les trajectoires scolaires Ainsi le redoublement au primaire est il caract ristique du niveau V Ils sont 41 7 avoir chou au moins une fois l cole primaire quand les apprentis de niveau IV ne sont que 22 1 ceux de niveau III 7 8 et ceux de niveau II et I 2 5 seulement tableau 13 La palme revenant aux apprentis ing nieurs seuls 0 7 d entre eux ont redoubl au primaire C est dire si lorientation se pr pare de longue main et combien lapprentissage n efface pas les capitaux scolaires h rit s o tout au moins leur faiblesse Avec pr s d un redoublant sur deux au primaire les apprentis de CAP 49 1 sont particuli rement touch s Ceux qui ont le plus souvent redoubl au primaire se retrouvent d ailleurs ensuite concentr s dans certains 60 m tiers comme l agriculture 70 3 21 les m tiers de la viande 63 le b timent et la construction 62 7 ou encore la boulangerie 60 Au coll ge le parcours des futurs apprentis de niveau V est toujours chaotique 41 y redouble et cette fois ci les BEP sont autant atteints que les CAP respectivement 40 2 et 43 5 Les app
38. scolaris e ou apprentie de 16 24 ans 0 Ce taux tait en France m tropolitaine de 6 8 treize r gions d passaient ce seuil et neuf taient en de Parmi ces derni res le Nord 4 2 la Bretagne 5 6 l Ile de France et Rh ne Alpes 5 7 En t te l Alsace 9 6 le Poitou Charentes 8 6 les Pays de la Loire 8 6 et le Centre 8 1 se r v laient tre les terres o l apprentissage tait le plus ancr dans les pratiques de formation Quatre r gions on l a signal supra que la G ographie de la formation professionnelle place toujours en 2007 en t te en mati re d implantation de l apprentissage en niveau V et IV Cette anciennet de l ancrage de Papprentissage en terre lig rienne si elle s inscrit dans le m me mouvement d essor qu au niveau national et si elle doit sans aucun doute aux politiques r gionales en la mati re ne peut pas s y r sumer En effet elle existait avant m me que les r gions n acqui rent des comp tences nouvelles en ce domaine et avant m me que l Etat n insuffle partir de 1993 sa politique de d r gulation Pour paraphraser Durkheim on pourrait dire que si Papprentissage existait en R gion des Pays de la Loire avant la Fascicule publi r alis l issue d un premier suivi de cohorte des apprentis lig riens ayant sign un contrat en 1984 Sur cette enqu te cf infra 10 Les donn es publiques du RP de 1999 ne permettent pas de c
39. tre d apprentissage Autre pr cisez c L aide que vous percevez pour l h bergement vous para t elle suffisante Q Oui Q Non Q Je ne re ois pas d aide B Votre situation avant l entr e en apprentissage Avant votre premi re entr e en apprentissage 1 Quelle tait votre situation Q l ve lyc en ne ou tudiant e Q Contrat de qualification d adaptation de professionnalisation Q Service national Q Stage de formation pr cisez Q Salari e Q Demandeur d emploi inscrit e l ANPE Q Autre pr cisez soesseesesreee enrere reenen 2 a Votre derni re classe fr quent e Q C tait au COLLEGE r pondez uniquement la partie correspondante Q C tait au LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE r pondez uniquement la partie correspondante Q C tait au LYCEE PROFESSIONNEL r pondez uniquement la partie correspondante Q C tait dans le SUPERIEUR r pondez uniquement la partie correspondante C tait au COLLEGE Q En 3 g n rale 167 RESCFA RESENT RESVAC AIDHEB SITAVAP ETAVAP CLASSAV AP SPEAVA Q En 3 par alternance ou d insertion Insertion Professionnelle 3 technologique ou d couverte professionnelle Q En 47 g n rale Q En 4 par alternance ou am nag e Aide et Soutien ou d couverte professionnelle Q En 5 Q En CLIPA Classe Initiale Professionnelle en Alternanc
40. 26 Les effectifs de ce groupe de formation tant assez faible N 67 il convient de manier ce r sultat avec pr caution 84 Reti re 2003 c est dire un capital d essence locale et populaire qui on le comprendra ais ment est peu op rationnel dans la relation avec le pharmacien Le fait de trouver par l interm diaire du CFA est un peu la face invers e du capital familial puisqu il est surtout d velopp dans lapprentissage du sup rieur Souvent li la pratique de apprentissage concert il explique un quart 24 6 des entr es en niveau III et plus d un tiers 38 6 de celles en niveau II et I Chez les ducateurs sp cialis s la proportion d apprentis ayant trouv un ma tre par l interm diaire du CFA est de 87 5 mais il s agit l d une formation nouvelle aux effectifs faibles suivent ensuite les licences professionnelles 40 8 les DECF 40 5 et le dipl me d ing nieur 31 9 En BTS cette proportion est de 24 7 mais compar 1992 ce chiffre est tr s nettement en retrait 69 0 Cet exemple laisse penser que lPaccroissement fort des effectifs dans un dipl me du sup rieur tend affaiblir le r le du CFA dans la recherche du ma tre d apprentissage On peut le regretter car l apprentissage concert pourrait tre condition que les CFA jouent le jeu un outil pour corriger les sous repr sentations observ es dans apprentissage comme celles des jeunes filles ou
41. 5 La pr sence du dipl me dans la famille tend encourager les enfants en accumuler De m me l exp rience apprentie ne semble pas sans effet sur les projets des niveaux V Ceux qui auraient pr f r travailler plut t que de rentrer en entreprise ceux qui ne sont pas satisfaits de l entreprise et du CFA ceux qui ont le sentiment d tre exploit s et ceux qui d clarent faire toujours des heures suppl mentaires sont moins nombreux vouloir poursuivre dans le dispositif apprenti Par contre les apprentis qui ont l impression de r aliser un r ve sont parmi les plus nombreux 64 9 vouloir le continuer Le projet de poursuivre en apprentissage s inscrit donc la crois e d une part des h ritages scolaires et familiaux et d autre part de l exp rience apprentie Il se construit tout en nuances puisque la poursuite vers un apprentissage de niveau sup rieur n est pas de m me nature que celle qui conduit un apprentissage connexe Le choix de tenter l aventure vers le haut est tr s li aux capitaux scolaires h rit s La proportion d apprentis de niveau V qui envisagent de poursuivre un niveau sup rieur atteint des maxima si l apprenti entre en apprentissage en provenance d une troisi me g n rale s il n a pas redoubl au primaire ou au coll ge s il est titulaire du brevet si ses parents sont dipl m s Le choix de l aventure connexe est plus fr quent si apprenti a re
42. 7 Artisans com chefs d entreprise 14 1 12 2 11 8 Cadres sup rieurs et prof lib 12 0 2 2 5 7 Professions interm diaires LII 8 5 10 9 Employ s 11 6 10 8 10 2 Ouvriers 49 5 56 0 54 6 Sans profession 2 6 0 0 0 1 TOTAL 100 100 100 Nota en 1984 les cat gories cadres sup rieurs et professions interm diaires n taient pas distingu es Ce trait caract ristique de l apprentissage qu il partage avec le lyc e professionnel est l encore ancien et durable La proportion d apprentis dont le p re exerce un m tier d ouvrier ou d employ tait de 66 8 pour la g n ration 1992 et de 61 1 pour celle de 1984 La part des ouvriers se maintient avec des pourcentages respectifs de 49 5 1984 56 1992 et 54 6 2007 Par contre le poids des ouvriers non qualifi s est en net d clin respectivement 18 5 10 6 et 8 6 et ce constat s observait d s l enqu te de 1992 Tout indique que la r forme Seguin et l largissement du spectre des dipl mes offerts en apprentissage a jou en la mati re En effet la proportion de p re au ch mage a elle aussi chut au cours des ann es 90 Elle tait de 19 pour la g n ration 1984 mais de 3 7 pour celle de 1992 Elle est aujourd hui de 4 1 Ce constat renforce l id e selon laquelle la r forme de l apprentissage a loign du dispositif les franges les plus fragiles du milieu populaire qui y avait recours dans lancien tat du syst me Celles
43. 8 points tableau 34 De m me le niveau de formation pr sente une hi rarchie tr s explicite le taux d adh sion une association passe de 14 4 en niveau V 20 2 en niveau IV il atteint 29 7 en niveau III et 31 pour les autres apprentis du sup rieur Cette 37 Les classes d ge de l INSEE ne correspondent pas aux bornes d ges de l apprentissage 133 tendance est conforme au niveau nationals et s observe au niveau fin des dipl mes 12 7 en CAP 16 6 en mention compl mentaire 17 7 en BEP mais 29 9 en BTS 34 5 chez les ing nieurs et 42 9 pour les ducateurs tableau 34 Tableau 34 Proportion d apprentis qui d clarent faire adh rer une association CAP BEP MC Niveau V BP BM BT Bac pro Niveau IV BTS DUT Niveau II Licence pro DECF Ing nieur Educateur sp IUP Niveau IT et I TOTAL 2007 en Adh rent une association 12 7 17 7 14 6 14 4 20 3 20 0 20 2 29 9 24 7 29 7 30 0 26 5 34 5 42 9 37 5 31 0 18 2 Cette hi rarchie rappelle combien adh sion une association n est pas un fait de nature qui rel verait de la personnalit de Pengagement du souci de Pautre de laltruisme ou autres vertus m taphysiques Les capitaux sociaux et les capitaux culturels sont pleinement actifs dans Padh sion et Pengagement associatifs
44. ANPE 66 1 ou encore les apprentis qui auraient pr f r travailler plut t que d entrer en apprentissage 62 7 Li s par leur trajectoire ou leurs valeurs au vrai march du travail ils y retournent volontiers l issue d un court transit par le dispositif apprenti De la m me fa on les apprentis de niveau V qui souhaitent travailler apr s leur contrat sont un n gatif de ceux qui envisagent de poursuivre Leur proportion est sup rieure la moyenne 36 1 s ils affichent un profil scolaire heurt recrutement un niveau inf rieur la troisi me 49 9 recrutement en troisi me professionnelle ou d insertion 45 deux redoublements ou plus au primaire 50 sentiment d tre exploit 41 3 insatisfaction de l entreprise 41 ou du CFA 41 9 sont les ingr dients d un projet qui opte pour la fin de l apprentissage l issue du CAP du BEP ou de la mention compl mentaire Le choix de faire carri re salariale dans l arm e est peu fr quent 3 5 Il est plus pr sent en CAP 5 et est assez caract ristique de ceux qui ont connu une vie familiale accident e La part des apprentis qui envisagent ce projet est de 8 3 lorsque leur p re est d c d 7 8 lorsque la m re est d c d e ou encore de 5 5 si les parents sont s par s ou divorc s Elle est galement sup rieure la moyenne chez les apprentis de niveau V de faible niveau scolaire et en difficult s dans leur entr
45. CAP Les DUT ressemblent au BTS sur bien des points comme la faible proximit avec l apprentissage le recrutement social et le niveau de dipl me des parents Il en va de m me des apprentis en licence professionnelle souvent issus de BTS ou de DUT Le DECPF dipl me d tudes comptables est un peu part dans l univers des apprentis du sup rieur Plus f minin il a aussi un recrutement social moins lev les parents sont plus souvent professions interm diaires ou ind pendantes et leur dipl me caract ristique est le certificat d tudes primaires ce qui atteste soit de parents plus g s soit d apprentis qui sont les derniers de leur fratrie Le profil des apprentis ing nieurs enfin r v le bien des points communs avec les BTS les DUT et les licences professionnelles preuve si Pon excepte le DECPF d une certaine homog n it de l apprentissage du sup rieur Il est l instar des DUT mais l encontre des BTS et DECF plus masculin Pour le reste 50 on y retrouve la plus grande tranget vis vis de l apprentissage le fort niveau de dipl me parental et le recrutement dans les cat gories interm diaires et sup rieures Seule nuance la pr sence caract ristique de familles d agriculteurs La conclusion s impose l apprentissage n est plus un ensemble homog ne mais une mosa que L histoire scolaire des apprentis va le confirmer 51 4 De l cole La diversit d mogr
46. CAP ou d un BEP 38 1 et les bacheliers ou plus 49 1 L encore la hi rarchie est sans faille M me chose en mati re de milieux sociaux 44 4 des apprentis enfants de cadres sup rieurs ont un Pass contre seulement 33 9 des enfants d ouvriers Tout ces indicateurs vont dans le m me sens le Pass n a pas de vertu redistributive C est la proximit d habitus entre loffre 145 culturelle du Pass et certains capitaux scolaires et ou sociaux qui donne sens ces r sultats S ils ne surprennent pas le sociologue ces r sultats ne peuvent qu interroger les politiques publiques Tableau 35 Proportion d apprentis ayant d j poss d un Pass culture sport 2007 en A poss d un Pass culture sport CAP 26 0 BEP 33 3 MC 33 1 Niveau V 28 9 BP BM BT 41 2 Bac pro 41 2 Niveau IV 40 8 BTS 48 8 DUT 53 2 Niveau II 49 0 Licence pro 57 8 DECF 64 5 Ing nieur 45 9 Educateur sp 52 4 IUP 33 3 Niveau IT et I 55 5 TOTAL 35 0 Bien s r les niveaux V sont aussi les plus jeunes et le fait de ne pas avoir le permis est sans nul doute galement un frein Pacc s au Pass 28 6 des apprentis sans permis ont un Pass contre 42 4 de ceux qui poss dent le s same pour conduire un v hicule N anmoins v rification faite l handicap du permis vaut pour tous les n
47. D une inertie significative 31 Panalyse factorielle oppose sur Plage horizontal le masculin au f minin et cotr lativement les dipl mes de niveau V au BP BM et aux BTS L axe vertical distingue les apprentis qui n adh rent pas une association et corr lativement les filles et les CAP ceux qui sont engag s dans une association et particuli rement les BTS et les autres apprentis du sup rieur Se dessine ainsi un espace hi rarchique de l adh sion apprentie aux associations qui de bas en haut se d cline d une plus grande distance au mouvement associatif une plus forte adh sion Sy d ploient la fois les capitaux culturels symbolis s ici par le dipl me pr par en bas le CAP les mentions compl mentaires en haut les apprentis du sup rieur et les capitaux sociaux saisis ici par le milieu social d origine en bas les apprentis d origine populaire en haut ceux issus des milieux sup rieurs et entre les deux ceux originaires des classes interm diaires ou ind pendantes Le moindre engagement des apprentis de niveau V peut galement s expliquer par leur ge souvent mineurs ils sont par exemple moins titulaires du permis de conduire ce qui peut r duire leur mobilit Ce crit re semble en effet jouer dans l adh sion une association puisque les apprentis titulaires du permis sont 23 2 se d clarer membre d une association quand ceux qui n ont pas le s same pour conduire une automobile ne
48. En mati re de projets les apprentis lig riens sont partag s au cr puscule de leur derni re ann e 43 7 envisagent de poursuivre en apprentissage mais 49 6 comptent entrer directement sur le march du travail Le reste pr voit soit de reprendre des tudes 1 9 soit de faire autre chose sans plus de pr cisions 3 2 soit n a pas de point de vue arr t sur leur avenir 1 5 Les pr c dentes enqu tes ne mesuraient pas les projets des apprentis puisqu elles les observaient n situ sauf le suivi de cohorte r alis entre 1995 et 20002 qui interrogeait galement des apprentis en ann e terminale de formation Les chiffres taient alors du m me tiage en 1995 47 3 envisageaient de continuer en apprentissage et 46 5 d entrer sur le march du travail En plus de 10 ans alors que la structure de Papprentissage 2 N 900 95 s est nettement d form e vers le haut la volont de poursuivre en apprentissage ne s est pas d mentie Elle est particuli rement forte au niveau V 58 3 tout comme en 1995 57 Quels sont les attendus de ces projets de poursuite en apprentissage Poursuivre Deux formes de poursuite s offrent aux apprentis lissue d un contrat soit signer un nouveau contrat pour passer un dipl me de niveau sup rieur soit pour passer un dipl me de m me niveau souvent connexe C est la premi re voie qui pr vaut parmi les 43 7 d apprentis qui envisagent de continuer
49. Niv II et 1 6 15 1 9 23 2 4 2 6 2 9 TOTAL 100 100 100 100 100 100 100 Y compris agriculture L apprentissage ne fonctionnant pas comme une fili re autonome les effets de cette transformation sur le niveau scolaire du recrutement jouent plein Le profil scolaire des apprentis s tage en fonction du dipl me pr par Les r sultats de l enqu te 2007 le rappellent avec force et cet tagement va bien s r de pair avec celui observ au chapitre pr c dent en mati re d origine sociale Le dernier tablissement fr quent par les jeunes donne d j une id e du recrutement scolairement diff renci des apprentis tableau 12 Une large majorit des apprentis de niveau V tait inscrit en coll ge 76 3 particuli rement les CAP 84 8 Les autres recrutements proviennent du lyc e professionnel 15 6 mais il s agit alors plut t d apprenti de BEP 19 9 ou de mention compl mentaire 27 2 Quant aux apprentis de niveau V pr alablement inscrits au lyc e g n ral ou technologique ils demeurent minoritaires 6 8 mais repr sentent quant m me plus d un apprenti de BEP sur 10 11 1 58 Tableau 12 Etablissement scolaire d origine des apprentis lig riens
50. Paris Presses universitaires de France Ined 256 p ROUSSELET J 1961 L adolescent en apprentissage Paris Presses universitaires de France 145 p SCHI L R MONJARDET 1964 Les apprentis scolaris s Paris Editions ouvri res 327 p SCHWARTZ O 1990 Le monde priv des ouvriers Paris Presses universitaires de France 531 p STEFFENS S 2001 Le m tier vol Transmission des savoir faire et socialisation dans les m tiers qualifi s au XTX si cle Revue du Nord n 15 p 121 135 SUTEAU M 1999 Une ville et ses coles Nantes 1830 1940 Rennes Presses universitaires de Rennes 254 p TANGUY L 1991 L enseignement professionnel en France Paris Presses universitaires de France 227 p TANGUY L 1994 La formation une activit sociale en voie de d finition 7 DE COSTER M PICHAULT F Trait de sociologie du travail Bruxelles De Boeck p 169 196 TANGUY L 2000 Histoire et sociologie de l enseignement technique et professionnel en France un si cle de perspective Revue fran aise de p dagogie n 131 p 97 127 TARRIN L 1994 L apprentissage f minin dans les Pays de la Loire trajectoires sociales et professionnelles Th se doctorat de sociologie Universit de Nantes 740 p TAVAN C 2003 Les pratiques culturelles le r le des habitudes prises dans l enfance INSEE Premi re n 883 p 1 4 THEBAUD MONY A 2008 Travailler peut nuire gravement votre
51. apprendre un autre m tier 27 7 chez ceux dont le p re est d c d 27 8 ou encore chez les apprentis qui ne sont pas satisfaits de leur entreprise 28 ou du CFA 31 A linverse la proportion d apprentis qui envisagent de poursuivre un niveau sup rieur est plus forte que la moyenne 35 2 si l apprentis apprend le m tier souhait 37 9 n a pas le sentiment d tre exploit 36 9 est satisfait de l entreprise 36 5 ou du CFA 36 5 Pour y voir clair dans ces d terminants de la poursuite d apprentissage li s Phistoire et l exp rience de lapprenti il est plus juste m thodologiquement de se centrer sur une situation homog ne les variations selon les niveaux de formation des intentions de poursuite rendent l analyse g n rale un peu vaine du fait des risques 30 Dans l enqu te 1995 50 9 des CAP 60 3 des BEP 15 5 des BP BM 32 7 des Bac pro et 14 8 des BTS envisageaient de poursuivre en apprentissage C est en BTS que l accroissement est le plus fort 22 en 2006 98 d effet de structure En se concentrant sur le seul niveau V on peut mieux voir se dessiner les conditions de construction d une poursuite d apprentissage Plusieurs caract ristiques relatives apprenti et son exp rience font varier significativement le projet de poursuite des apprentis de niveau V Elles sont soit d ordre scolaire soit li es aux h ritages familiaux ou encore corr l es
52. apprentis Ainsi alors que la proportion d apprentis qui ne contactent qu une entreprise pour trouver un ma tre est de 37 6 dans l ensemble de la population elle atteint 44 6 pour les apprentis de niveau inf rieur la 3 ou en provenance de fili res du coll ge d rogatoires au g n ral Segpa Clippa etc et 45 6 pour les apprentis sans dipl me Cette rapidit de choix des apprentis dont on sait par ailleurs qu ils auront les plus faibles taux de r ussite au dipl me et taux de poursuite d apprentissage Moreau 2003 p 96 et 229 peut surprendre Tout comme celle des apprentis qui affirment qu ils auraient pr f r travailler 45 5 ne contactent qu une entreprise ou faire autre chose 45 1 ou qui disent ne pas tre entr s en apprentissage par attirance pour ce mode de formation 45 2 On pouvait s attendre eux qu ils n acceptent pas la premi re possibilit qui leur tait offerte Cette attitude un peu paradoxale prend sans doute sens dans leur volont d int gration dans un collectif de travail pour transcender un statut scolaire qui n a plus de sens pour eux m me s il faut pour cela se satisfaire de l insatisfaction en mati re de choix du m tier ou du statut C est sans doute ainsi que s explique le fait que 45 1 des apprentis qui disent avoir choisi l apprentissage par proximit de lPemployeur n ont contact qu une entreprise Ici l effet d offre prime sur le confort
53. apprentissage artisanal EFAA elle garantit le financement des nouveaux CFA qui s engagent de leur c t relever le temps de formation de 150 360 heures par an au minimum L apprentissage salari conna tra ainsi une premi re phase de scolarisation qui trouvera son aboutissement dans la loi de 1971 et contribuera l aligner sur les voies scolaires Kergoat 2002 p 43 La loi de 1971 clarifie galement les conditions du contrat d apprentissage l galise les classes de pr apprentissage et surtout r affirme les imp ratifs de formation g n rale raison de 8 heures par semaine ou d une semaine par mois En janvier 1973 un corps d inspection de lapprentissage est cr et rattach l ducation nationale preuve que celle ci y renforce son poids L apprentissage sur le tas glisse ainsi au 5 Pr vu par le loi Walter Paulin du 10 mars 1937 reconnu par l tat en 1941 l EFAA pr sente toutes les caract ristiques du dipl me professionnaliste apprentissage en entreprise primat de l enseignement et des preuves pratiques et d partementalisation Dans les ann es 50 60 les artisans l opposent au CAP et cherchent obtenir une quivalence entre ces deux dipl mes 19 sens strict des termes de la formation pratique l alternance Il s institutionnalise Combes 1986 Au milieu des ann es 80 l apprentissage en entreprise est nouveau la peine graphique 1 Apr s un l ger mieux
54. artisanat portent leurs fruits Ainsi la part des apprentis accueillis dans des entreprises sans salari s autre que l apprenti passe de 17 2 en 1992 8 4 en 2007 Celle des entreprises ayant entre 1 et 4 salari s de 44 9 33 8 A contrario la part des entreprises de 5 9 employ s gagne 6 4 points celle des entreprises de 10 19 salari s 6 5 points A l autre extr mit les grandes entreprises 50 et plus progressent de 6 1 points Le mouvement mis en exergue par Prisca Kergoat 2002 au niveau national touche donc galement Papprentissage lig rien Se elle correspond une volont politique cette volution doit galement la transformation de la structure globale de l apprentissage Celle ci tant tir e vers le haut chapitre 1 le d clin des tr s petites entreprises dans l apprentissage est peut tre en grande partie m canique En effet le constat fait en 1992 savoir que 113 la taille de Pentreprise est troitement corr l e au niveau de formation de Papprenti est toujours vrai en 2007 Ainsi la part des entreprises de moins de 5 salari s est elle majoritaire en CAP 51 2 et en BP BM 50 3 Elle est tr s largement sup rieure la moyenne en BEP 43 et en mentions compl mentaires 46 4 Par contre elle diminue nettement en Bac pro 28 8 rappelant au passage combien le niveau V de la nomenclature CEREQ n est pas homog ne et s effondre en BTS 19 4
55. cole bac et plus pas rdbt coll ge Lorie boulangerie ARR peinture CFG a commerce TS rabt coll ge ER CPE SRE m canique m tiers de la viande h tellerie restaur ati on agriculture d sint r t pour l cole b ti ment pas le m tier souhait Inertie 24 La variable niveau de dipl me l entr e en apprentissage est incorpor e l analyse au titre de variable suppl mentaire Corr l e des informations nouvelles sur le fait d apprendre ou pas le m tier souhait l int r t ou non pour l cole et le dipl me avant l entr e en apprentissage elle dessine de bas en haut un paysage qui part des secteurs d activit s de niveau V qui recrutent aux niveaux scolaires les plus bas et accueillent le plus d apprentis 79 n apprenant pas le m tier souhait et se termine par ceux qui captent les jeunes de meilleurs niveaux scolaires les moins en d samour avec l cole et les plus en ad quation avec le m tier souhait Reste savoir comment concr tement les apprentis lig riens ont trouv leur ma tre d apprentissage 80 6 Le march de apprentissage Le march de lapprentissage est construit l image du march du travail les jeunes qui souhaitent entrer en apprentissage doivent proposer leur candidature Ils le font en se pr sentant directement dans les entreprises en r pondant une annonce ou encore via une institution comme les missions locales les
56. compagnons deviennent une sorte de classe de salari s vie qui tente de s organiser pour d fendre ses int r ts Castel 1995 p 118 M me s il est pr serv dans les 10 cahiers de dol ances de 1789 l apprentissage en tant qu incarnation corporative sera sacrifi sur l autel du salariat moderne En d truisant ainsi les bases sociales du syst me corporatif la R volution n a en effet pas cherch d velopper des formes substitutives de formation des ouvriers les nouveaux modes d organisation et de division du travail r clamant peu de main d uvre form e Il s en est suivi une d qualification progressive du travail et une d gradation sensible de l apprentissage et des conditions de transmission des m tiers et des savoir faire L industrialisation naissante du XIXe n a pas pour autant fait dispara tre enti rement l apprentissage l ancienne Il garde encore un sens dans les m tiers traditionnels et artisanaux o le compagnonnage est fortement implant Pelpel Troger 2001 p 23 mais semble perdre du terrain On observe un glissement progressif du statut d apprenti celui de jeune travailleur et une diminution du nombre de jeunes auxquels on peut ne serait ce qu approximativement attribuer le titre d apprenti Charlot Figeat 1985 p 38 Certes des initiatives de philanthropie morale comme L uvre catholique des amis de l enfance cr e en 1828 L uvre des apprentis organis e pa
57. de 1984 l est Cette ann e l 35 6 des apprentis avait trouv leur ma tre en un jour ils ne sont plus que 21 2 en 2007 A l autre extr mit la part de ceux qui ont mis 1 mois ou plus pour trouver un ma tre passe de 27 en 1984 41 4 en 2007 Tableau 20 Dur e de la recherche et nombre d entreprises contact es 2007 en 1 seule 2 4 5 9 10 19 20et TOTAL Moins d 1 mois 439 578 352 217 108 374 Masmois 57 258 4 3 47 351 257 Plus de 3mois 1 9 55 119 270 536 157 TOTAL 100 100 100 100 100 100 Nombre d entreprises contact es et dur e de la recherche indiquent donc la m me tendance la plus grande difficult trouver un ma tre d apprentissage aujourd hui Les deux donn es sont d ailleurs fortement corr l es comme le montre 28 Taux de non r ponse 2 63 Cf note pr c dente 88 le tableau 20 nombre d entreprises contact es faible correspond une dur e de recherche courte et vice versa Le sch ma ci dessous pr sente une synth se de la recherche du maitre d apprentissage graphe 6 Construit partir de deux indicateurs simples la proportion d apprentis qui ont d contacter 20 entreprises ou plus en abscisse et la proportion d apprentis qui o
58. de l entreprise par exemple ne joue qu la marge en mati re de nuisances sauf pour le bruit o elle affiche une belle hi rarchie des nuisances sonores faibles dans les petites entreprises 11 6 pour les entreprises sans salari 14 5 pour celles de 1 4 salari s forte pour les grandes entreprises 33 3 pour les entreprises de plus de 100 salari s Tableau 33 La sant au travail le cumul des nuisances 2007 en poussi res le bruit produits ut fum e od a ration les temp ratures 1177 38 1 31 3 26 6 24 5 20 9 le bruit 53 9 IISTI 36 1 25 3 les prod utilis s 49 7 41 7 IIIA 32 8 la fum e od 51 2 43 7 49 5 34 6 Manque d a ration 57 6 41 2 47 8 LIATIA Lire ainsi 51 7 des apprentis g n s par les poussi res le sont aussi par les temp ratures 130 L hypoth se selon laquelle les g nes au travail ne sont pas tant le fait de sp cificit s d activit que d entreprises sp cifiques est renforc e par le constat d un cumul des nuisances Ainsi 54 4 des apprentis qui se d clarent g n s par le bruit le sont aussi par la temp rature ils ne sont que 36 5 pour l ensemble des apprentis de m me 53 99 des apprentis qui subissent des nuisances sonores sont g n s par les poussi res 26 9 pour l ensemble des apprentis etc
59. de l apprentissage du sup rieur Ainsi parmi les DUT licences pro DECE ing nieurs IUP et ducateurs qui ont d j fait un apprentissage 94 8 Pont fait dans le sup rieur et seuls 4 en Bac pro et 1 2 en BP BM Autant dire que pour eux la fili re apprentissage commence au del du bac Le comportement de BTS est il est vrai diff rent Parmi les 19 3 apprentis de BTS qui ont d j fait un apprentissage seuls 16 5 Pont fait 103 dans le sup rieur les autres provenant massivement d un Bac pro par apprentissage 72 8 M me s il est modeste ce mouvement confirme la position interm diaire occup e d sormais par le BTS dans la fili re apprentissage chapitre 4 s il recrute encore massivement dans le cadre scolaire il offre quelques perspectives d acc s au sup rieur aux apprentis de Bac pro Graphique 6 Part des apprentis ayant d j fait un apprentissage en fonction du dipl me 2007 en 100 10 80 70 60 50 30 20 10 CAP BEP MC BP BM Bacpro BTS autres dip du sup On la signal par rapport la g n ration 1992 la part des apprentis poursuivant est relativement stable 27 7 en 1992 29 1 en 2007 N anmoins la r partition par dipl me montre une volution contrast e tableau 23 Dans le sup rieur la poursuite d apprentissage est en progr s elle gagne 3 5 points en BTS 31 Les autres apprentis de BTS ayant d j fait un apprentissage
60. en effet en CAP 11 1 et en BP BM 11 1 qu il demeure le plus fr quent c est dire dans les dipl mes historiques de Papprentissage Il est un peu corr lativement plus fr quent chez les apprentis entrant en apprentissage sans dipl me 9 5 ou avec le brevet des coll ges 10 2 On le retrouve plus volontiers dans les zones d emploi dominante rurale comme le Baugeo is 17 2 le nord Sarthe 15 8 l est Vend e 15 5 ou encore le nord de la Mayenne 14 6 et donc chez les apprentis qui r sident dans des communes de moins de 1000 habitants 14 1 ou de 1000 2000 habitants 10 4 L offre du tissu artisanal joue plein dans le choix des apprentis et les m tiers y sont donc ici plus classiques Pagriculture 22 2 la coiffure 23 5 la peinture 13 7 ou encore le travail des viandes 11 1 A linverse le fait d tre apprenti dans une grande entreprise de 50 salari s ou plus pr sente le visage d un nouvel apprentissage n au tournant des ann es 1990 2000 On l a d j soulign cette situation est tr s fr quente pour les apprentis du sup rieur et donc pour ceux qui entrent en apprentissage en tant d j titulaires du bac ou plus 30 chez les enfants de cadres sup rieurs 21 1 ou interm diaires 17 4 dans les zones d emploi tr s urbanis es comme Saint Nazaire 15 3 ou Nantes 15 ou encore hors r gion 18 Cette caract ristique est galement plus f
61. encore celle des jeunes d origine immigr s Un ma tre plus difficile trouver Deux indicateurs taient mobilis s dans l enqu te 2007 pour saisir la facilit ou non trouver un ma tre d apprentissage Le premier concernait le nombre d entreprises contact es avant de trouver un maitre le second le temps mis pour trouver ce ma tre Seul le premier crit re avait t mobilis pour l enqu te de 1992 Mais le r sultat est sans ambages il est aujourd hui plus difficile pour les apprentis lig riens de trouver un ma tre d apprentissage La part des apprentis qui trouvent leur ma tre en contactant une seule entreprise est en 2007 d un peu plus d un tiers 37 6 elle a perdu presque 10 points par 85 rapport 1992 464 et par rapport 1984 41 6 27 l autre extr mit la proportion d apprentis qui doivent contacter 10 entreprises est relativement stable de 1984 18 6 1992 18 9 mais s accro t nettement depuis 29 0 en 2007 Ce mouvement est donc r cent Il correspond au fort accroissement qua connu lapprentissage depuis 1993 cf chapitre 1 Il est identique mais de moindre ampleur pour les apprentis qui ont d contacter entre 5 et 9 entreprises 9 5 en 1984 10 1 en 1992 12 5 en 2007 il est par contre contraire pour la tranche des 2 4 entreprises 25 3 en 1984 245 en 1992 209 en 2007 Mais ce comportement contre courant ne doit pas tromper la tendance e
62. est en d clin 27 7 en 1992 Le recours des relations y compris d anciens professeurs repr sente 11 7 des cas contre 15 3 en 1992 Le capital social est lui aussi en d clin tout comme le recours aux annonces 1 8 en 2007 contre 8 9 en 1992 Les institutions qu elles soient consulaires Chambre de m tiers Chambre de commerce et d industrie Chambre d agriculture ou en charge des jeunes Missions locales ANPE sont galement en net retrait 3 6 en 2007 contre 9 2 en 1992 Seul le fait de trouver son ma tre d apprentissage par l interm diaire du CFA suit le m me chemin haussier que le fait de trouver par soi m me mais de fa on tr s modeste on passe de 8 9 en 1992 9 1 en 2007 autant dire que c est la stabilit qui pr vaut ici tableau 17 Tableau 17 Trouver un ma tre d apprentissage 1 Les techniques de recherche 1992 2007 en 1992 2007 Ecarts en pts Par soi m me 32 6 52 2 19 6 Par les parents ou la famille 27 21 6 6 1 Par relations 15 3 11 7 3 6 Par petites annonces 6 3 1 8 4 5 Par le CFA 8 9 9 1 0 2 Par des institutions consul ANPE mis loc 9 2 3 6 5 6 TOTAL 100 100 1 235 La question pos e autorisait les multi r ponses Les pourcentages calcul s ici portent donc sur Pensemble des r ponses et non pas des r pondants Il en ira de m me pour Pensemble de ce paragraphe 82 Tableau 18 Trouver un ma tre d appre
63. et scolaire m me minime Ainsi en CAP pour prendre un 75 niveau homog ne d analyse la part des enfants d ouvriers varie sensiblement elle d passe les 70 dans la forge chaudronnerie et m tallurgie 75 7 dans h tellerie amp restauration 75 7 la m canique 71 7 la peinture 71 3 ou encore les m tiers de la viande 70 4 Elle n est que de 55 7 pour les soins personnels ou de 59 4 pour le bois A l inverse la part des p res exer ant une profession interm diaire ou sup rieure est respectivement de 17 1 et 12 8 dans ces deux derniers secteurs alors qu elle n atteint que 1 9 dans l h tellerie amp restauration 5 4 dans la forge chaudronnerie et m tallurgie ou encore 5 7 dans la boulangerie De m me les enfants d artisans et commer ants sont surrepr sent s dans les m tiers des soins personnels du bois et de la couverture plomberie chauffage respectivement 15 2 14 3 14 1 alors qu ils ne sont que 2 9 en g nie civil topographie 3 2 en peinture et 5 7 en h tellerie amp restauration Mais plus encore que le crit re social le pass scolaire est d terminant dans la hi rarchie implicite des m tiers ou secteurs d activit graphe 3 En prenant comme indicateurs pour les seuls CAP toujours le fait d avoir redoubl au primaire et le fait d entrer en apprentissage avec un niveau inf rieur la troisi me ou de statut d rogatoire Se
64. il s agit l du dipl me de niveau IV qui recrute le moins et depuis son origine au sein des apprentis de CAP ou de BEP tableau 23 Tableau 23 Proportion d apprentis ayant d j fait un apprentissage en fonction du dipl me comparaison 1992 2007 en 1992 2007 Ecarts en points CAP 177 13 8 o 39 BEP 234 15 5 7 9 MC 92 1 75 4 16 7 BP BM 80 5 62 9 17 6 Bac pro 56 5 55 9 0 6 BTS 15 8 19 3 135 bea o o ma f o EE RE 7 32 La g n ration 1992 ne comprenait ce niveau que des DECF 3 ing nieurs et 2 apprentis en DUT 105 Les apprentis poursuivant pr sentent des caract ristiques proches des apprentis qui d clarent vouloir le faire Un test du Khi2 effectu ce propos le montre sans ambages et on y retrouve les crit res scolaires sociaux et d int gration l entreprise aux premi res loges Les apprentis qui ont d j fait un apprentissage sont caract ris s par un meilleur niveau scolaire l entr e en apprentissage troisi me g n rale seconde ou premi re pour le niveau V ou IV par le fait que leurs parents sont dipl m s m me petitement mais aussi par la forte pr sence de parents ou de collat raux fr res s urs cousins cousines qui ont d j fait un apprentissage On les retrouve plus volontiers parmi les enfants d ind pendants et il
65. initiatives de PEtat Ce dernier ne cesse en effet par ses r formes ou ses d cisions unilat rales d influer parfois soudainement sur le cours des choses L annonce de apprentissage 14 ans suite aux r voltes des banlieues de 2005 ou encore la r cente d cision de faire basculer le Bac pro de quatre en trois ans en attestent Prise sans concertation elles s imposent au niveau r gional Or les r formes venues d en haut jouent sur les effectifs d en bas Graphique 2 L apprentissage en Pays de la Loire Evolution des effectifs apprentis de 1969 2007 Source MEN et R gion pays de la Loire y compris agriculture depuis 1998 Depuis 1993 les effectifs apprentis lig riens ont cru de fa on r guli re graphique 2 mais la courbe d volution ne diff re pas sensiblement de celle observ e pour l ensemble du territoire fran ais gf partie 1 Les diff rentes phases du renouveau 24 quantitatif de l apprentissage sont similaires en Pays de la Loire et en France Les principales r formes l gislatives se traduisent toujours par un accroissement des effectifs Celle de 1971 a un effet l g rement diff r le temps que les nouveaux CFA se mettent en place ce n est qu entre 1975 et 1980 que son influence sur le nombre d apprentis se fait sentir Celle de 1987 a un effet plus direct sur les statistiques d s 1988 et 1989 l essor reprend mais le souf
66. l apprentissage du sup rieur s est accru de 4 6 entre 2005 et 2006 quand l apprentissage de niveau inf rieur ou gal au baccalaur at ne progressait que de 3 5 Ropers 2007 Le bon classement de lapprentissage lig rien est donc port par un mouvement d ensemble Il a n anmoins ses sp cificit s propres parce qu il est ancien Ainsi que le notaient en 1990 les auteurs d un fascicule intitul Apprentis dans 8 T moignages recueillis oralement 25 la r gion des Pays de la Loire les Pays de la Loire sont une r gion fort taux d apprentissage et 17 ans un jeune sur dix y est apprenti Sept acad mies d passent les dix mille apprentis pr cisaient les auteurs ce sont dans l ordre croissant Lyon Paris Aix Marseille Rennes Bordeaux Orl ans Tours et Nantes qui en comptait 14 378 en 1987 1988 1990 p 6 Dix ans plus tard en 1999 l implantation sp cifique de l apprentissage en terre lig rienne est toujours d actualit comme le rappelle la carte pr sent e dans Le Monde apprenti Moreau 2003 p 60 En rapportant le nombre d apprentis la population apprentissable id est en ge d tre en apprentissage cette carte appr ciait la force de l apprentissage comme mode de formation incorpor par les territoires Avait t ainsi tabli un taux de p n tration de l apprentissage qui rapportait la population apprentie la population en formation initiale
67. le hand ball 3 3 Apr s les associations sportives l activit des apprentis est plus parse 11 5 font partie d une association de loisirs toujours dans le sous ensemble de ceux qui font partie d une association 9 7 d un foyer de jeunes 9 d une association humanitaire 8 7 d une association en rapport avec la musique et 5 d une association culturelle Les variations dans cette distribution sont peu marqu es Certaines sont n anmoins significatives Ainsi les filles sont un peu plus souvent engag es dans des associations humanitaires 14 1 contre 7 6 pour les gar ons ou culturelles respectivement 7 3 et 4 4 A contrario les gar ons participent plus fr quemment des associations de musique de loisirs ou aux foyers de jeunes De m me le fait d habiter dans une commune de moins de 2000 habitants diminue sensiblement l adh sion une pratique sportive la proportion est inf rieure de 6 points la moyenne g n rale sans doute cause d une moindre offre locale N anmoins les jeunes de ces communes sont plus souvent adh rents un foyer de jeunes 15 5 effet d offre l encore La pratique sportive est moins fr quente pour les enfants d agriculteurs et d employ s et les apprentis enfants de cadres sup rieurs 3 Viennent ensuite la danse 2 9 le tennis 2 9 l quitation 2 7 le cyclisme 2 6 le motocyclisme 2 5 le ping pong 2 4 le badmi
68. pour les apprentis ing nieurs Tout aussi significative est la part des apprentis qui ne connaissent pas le dipl me de leur p re T moin d un rapport au dipl me qui ne place pas celui ci au c ur des discussions et ou des strat gies familiales rapport qui distingue les familles des futurs apprentis de celles des futurs l ves de LP 45 Lemaire 1996 le fait de ne pas conna tre le dipl me paternel est d autant plus fort que le dipl me pr par est situ en bas de la hi rarchie scolaire Il est ainsi de 28 7 en CAP de 26 6 au niveau V de 16 2 au niveau IV de 8 2 au niveau TI et I et de 1 4 chez les apprentis ing nieurs et masculin Le fait est r current mais souvent omis l apprentissage est masculin au sens o les filles y sont minoritaires et depuis longtemps Moreau 2000 Les pays de la Loire n y chappent pas comme le souligne l INSEE Pays de la Loire La proportion de filles dans l apprentissage lig rien est de 28 en stabilit par rapport Pan dernier Elles sont largement minoritaires mais leur part varie fortement en fonction du niveau de dipl me pr par Elles repr sentent 23 des effectifs de niveau V mais elles sont 33 au niveau IV et 37 au niveau II Au niveau IL leur proportion atteint 53 au niveau I elles ne sont plus que 15 Ropers 2007 p 25 Nos r sultats vont bien s r dans le m me sens et permettent de dress
69. premiers restent sur le registre int grateur de l apprentissage gauche se trouve le monde part des apprentis du sup rieur d origine sociale galement sup rieure et recrut s souvent dans l enseignement sup rieur Cet apprentissage du haut entretient n anmoins quelques ponts avec celui du centre ce que traduit bien la position interm diaire du BTS un peu distante des autres apprentis du sup rieur Ils ne cultivent pas d animosit vis vis de l cole contrairement ceux de droite n ont pas redoubl ni au primaire ni au coll ge et choisissent galement l apprentissage pour trouver du travail Si le triptyque de l apprentissage ainsi dessin semble recouvrir la hi rarchie des dipl mes il se s y r sume pas La hi rarchisation de l apprentissage porte aussi sur les modes d appropriation de l apprentissage L chelle gauche dfroite fait varier le degr de culture anti cole Willis 1975 l exp rience scolaire les milieux sociaux et l usage de l apprentissage ce dernier se d cline suivant le cas en apprentissage d int gration o il s agit faute d avoir trouver une place et une identit l cole de la chercher dans un collectif de travail en apprentissage de formation o l on cherche acc der au travail par une formation et en apprentissage d insertion o il s agit apr s une trajectoire scolaire satisfaisante d acc der l entreprise et au march de l empl
70. questionnaire avec l apprenti quand ce dernier le lui rendait pour rep rer et corriger ces erreurs Des questions sans r ponse parce qu incomprises en trouvaient alors une 157 Les questions ouvertes la fin du questionnaire ont galement fait appara tre les limites en orthographe et en grammaire de certains apprentis le plus souvent des niveaux V et IV Les chercheurs ont ainsi pu constater qu un nombre significatif d apprentis avaient un rapport l crit difficile L h t rog n it des niveaux en orthographe et en grammaire et ce m me l int rieur d une m me classe appara t telle qu il semble difficile d en estimer la fr quence ou la concentration dans des sections ou des r gions particuli res La variable du genre appara t n anmoins comme tant fortement discriminante les filles ayant un rapport l crit beaucoup plus ais N anmoins si elles crivent plus volontiers elles sont galement sujettes aux fautes d orthographe et de grammaire Cependant il est parfois difficile de savoir s il s agit de fautes d lib r es ou non Les questions ouvertes mettent en vidence une utilisation de l criture SMS li e la culture du t l phone portable les qui s crivent alors ki ou plus g n ralement d une criture que l on pourrait qualifi e de simplifi e On ne peut ce niveau savoir si les apprentis sont conscients de simplifier leur criture ou non toute
71. re il s agissait cette fois ci d interroger les apprentis ayant sign en contrat en 1992 soit 7 979 jeunes Les partenaires r unis par la r gion taient les m mes que pr c demment la direction r gionale du travail de l emploi et la formation professionnelle la direction r gionale de l INSEE et le d partement de sociologie Seule petite diff rence Christian Baudelot ayant quitt l universit de Nantes pour l Ecole normale sup rieure c est Gilles Moreau le responsable scientifique du pr sent rapport qu est revenu la lourde t che de le remplacer Les apprentis ayant sign un contrat en 1992 ont t interrog s par voie postale en 1995 1996 et 1997 Le taux de r ponse a t respectivement de 68 91 et 93 Au total ce sont plus de 58 des apprentis figurant dans chantillon initial qui ont r pondu aux trois vagues de l enqu te l encore plusieurs publications ont t faites pour diffuser les principaux r sultats dans la revue de l INSEE Pays de la Loire d sormais d nomm e R f rence Pays de la Loire lors des journ es annuelles du Carif Oref ou encore l occasion de deux num ros th matiques de Dossier de R f rences le premier 1997 intitul Les apprentis dans les Pays de la Loire Profils trajectoires et insertion 1992 1996 pr sente en 94 pages une analyse des r sultats de lenqu te le second 1998 titr Les apprentis dans les Pays de la Loire r sultats d taill s d
72. rieure la moyenne En face toujours en bas s observent des acad mies o la formation professionnelle est peu d velopp e et peu apprentis e s y trouvent Versailles Cr teil et dans une moindre mesure Lyon En haut gauche Paris et Nice associent le primat du secondaire g n ral et technologique avec un apprentissage fort Enfin l espace situ en haut droite allie une formation professionnelle d velopp e o Papprentissage occupe une place sup rieure la moyenne avec Nantes Orl ans Tours Strasbourg et Poitiers 11 Dans le premier chapitre des R gles de la m thode sociologique mile Durkheim construit sa d finition du fait social en prenant l exemple de la religion De m me les croyances et les pratiques de sa vie religieuse le fid le les a trouv es toutes faites en naissant si elles existaient avant lui c est qu elles existent en dehors de lui 1981 p 4 2i Graphique 3 L espace r gional d implantation de Papprentissage en 1985 POITIERS STRASBOURG RLEANS TOURS CLERMONT F AIX MARSEILLE BORDEAUX MONTPELLIER TOULOUSE RENNES GRENOBLE BESANCON AMIENS VERSAILLES CRETEIL En abscisse part de la formation professionnelle de niveau V et IV dans le second cycle du secondaire En ordonn e part de l apprentissage dans le secondaire professionnel 20 Cette derni re cat gorie r unit 20 ans d intervalle les m mes r gions Pays de la Loire Centre
73. sont que 13 5 dans ce cas Pour autant ces raisons techniques n expliquent pas tout et les conditions d apprentissage semblent avoir galement leur part de responsabilit dans le moindre engagement associatif des apprentis Contrairement ce qu on pourrait spontan ment penser faire des heures suppl mentaires n est pas un obstacle l engagement associatif les apprentis qui d clarent en faire toujours sont plus nombreux 20 6 faire partie d une association que ceux qui n en font jamais ou rarement 15 8 Par contre le fait de travailler en horaires d cal s est un obstacle significatif l engagement associatif En effet les apprentis qui travaillent toujours avant 7 heures 14 6 136 toujours apr s 20 heures 11 4 ceux qui travaillent toujours le samedi 13 7 le dimanche 12 5 ou les jours f ri s 13 4 affichent tous des taux d adh sion une association nettement inf rieurs la moyenne 18 2 Quelles associations Le monde associatif est multiforme Les choix des apprentis tout au moins de ceux qui font partie d une association sont relativement simples En t te de fa on majoritaire vient l engagement sportif 52 7 des apprentis citent ce type d association Parmi les sports pratiqu s arrivent en premi re ligne sans trop de surprise le football 35 4 suivi de lhalt rophilie 8 du basket ball 7 8 de la gymnastique 4 6 la boxe 3 3 et
74. tissiers pour atteindre le seuil de 10 de filles Ce monde cloisonn limite le choix des jeunes filles lors de leur entr e en apprentissage Moreau 2000a et ce ne sont pas les quelques m tiers mixtes comme ceux du cheval de la n gociation et relation client d ducateur du bijou de la lunetterie ou encore des techniques de commercialisation qui att nuent ce clivage historique g n r en amont par les st r otypes de sexe Baudelot Establet 1992 et en aval par la structure du march du travail Huet 1983 Des profils diff renci s plusieurs reprises on a signal le poids des niveaux de formation ou des dipl mes dans la diff renciation d mographique ou sociale du public accueilli dans les CFA lig riens Produite par l largissement de la panoplie des dipl mes introduit par la loi S guin de 1987 cette h t rog n it de l apprentissage est aujourd hui bien install e L enqu te conduite en 2007 le confirme Autant la loi de 1971 cherchait homog n iser l apprentissage Lechaux 1984 Moreau 2008 autant les r formes entreprises depuis lui ont fait suivre le chemin inverse Il n en est que plus difficile de parler de apprenti au singulier tant ses figures sont aujourd hui diverses Pour tenter d en rendre compte de fa on synth tique on a tabli un inventaire des principes de diff renciation des apprentis en fonction du dipl me sur la base des crit res de morphologie familiale et de c
75. titre d j utilis pour le rapport de recherche remis la r gion en 2000 Il est int ressant de souligner que engagement de la r gion l occasion de ces enqu tes est double Il cherche en premier lieu clairer son administration et ses lus sur les transformations de lapprentissage mais il offre galement un soutien non n gligeable la recherche en sciences sociales sur ces th matiques Cette double finalit est suffisamment rare pour tre soulign e et remarqu e Ainsi Lucie Tanguy dans le bilan tr s complet qu elle fait des recherches sur Les formations professionnelles entre l cole et l entreprise soulignait que l universit de Nantes semble tre aujourd hui un des lieux o lapprentissage fait objet de recherches diverses parmi lesquelles on compte un certain nombre de th ses 2000 p 115 La r gion n a pas limit son investigation la sociographie et l insertion des apprentis comme en t moignent des initiatives prises dans les ann es 90 l instar du sondage command TSO sur les ruptures de contrat ou du rapport tabli par le CREAI sur les l int gration des apprentis handicap s N anmoins elle a souhait en 2005 renouveler un travail de grande ampleur Cette troisi me tape affiche un profil diff rent Par les partenaires tout d abord puisque la collaboration s tablit principalement avec les sociologues de la MSH Ange Gu pin et du centre associ CEREQ de Nant
76. vivre en couple La proportion de c libataires est m me sensiblement plus forte aujourd hui 86 contre 83 1 La comparaison est faite il est vrai un an plus tard pour le calendrier de la g n ration 199216 ce qui peut expliquer cette faible diff rence Par dans l acc s la conjugalit En effet plus le niveau de dipl me pr par est lev plus la proportion d apprentis c libataires d cro t elle est par exemple de 89 7 au niveau V de 82 au niveau IV de 79 4 en BTS et de 74 pour les autres 16 La question du statut matrimonial de l apprenti n avait t pos e qu en 1995 pour les apprentis de la g n ration 1992 soit 1 an apr s la fin th orique de leur apprentissage alors que les apprentis interrog s sur ce point en 2006 2007 ne sont eux qu en ann e terminale de leur apprentissage 38 apprentis du sup rieur De m me l effet de genre joue la proportion d apprentis c libataires est de 91 4 quand celle des apprenties s tablit 74 5 Cette diff rence s observe pour tous les niveaux de dipl me Elle est de toute fa on vraie pour toutes les cat gories de jeunes quel que soit leur statut Du c t des parents des apprentis l tat matrimonial s est par contre sensiblement modifi e les apprentis dont les parents sont mari s sont moins nombreux aujourd hui De 87 9 pour la g n ration 1984 cette proportion est pass e 81 6 pour celle de 1992 pour atteindre aujourd
77. 148 bac 3 certificat e p re et m re n ont pas fait un apprentissage e parents mari s e famille de 2 enfants maximum e vit en concubinage e adh rent association titulaire d une licence sportive 49 On retrouve ce poids paternel des ind pendants parmi les Bac pro ce qui en fait un trait caract ristique du niveau IV tout comme le fait que les parents sont dipl m s m me petitement Ils le sont un peu plus chez les Bac pro dont les p res sont parfois titulaires du baccalaur at Deux diff rences n anmoins entre les BP BM et les Bac pro Le genre tout d abord puisque les seconds sont plus masculins et la familiarit avec l apprentissage fr quente pour les p res des premiers rares pour ceux des seconds Les BTS ouvrent un autre monde plus f minin mais surtout socialement diff rent Si s y trouvent encore des parents employ s ou agriculteurs ceux qui exercent des professions interm diaires ou sup rieures font ici leur entr e en force tout comme ceux qui sont titulaires de dipl mes sup rieurs au baccalaur at Il s agit de familles qui n ont pas de grande proximit avec l apprentissage ni le p re ni la m re n ont fait un apprentissage et dont la f condit est r duite 2 enfants maximum Le fait que les apprentis de BTS ne versent pas de pension leurs parents et le fait qu ils adh rent des associations et sont souvent titulaires d une licence sportive en font la face invers e du
78. 61 1 avaient tr buch au coll ge soit un cart de 23 2 points On peut toujours arguer que la politique de redoublement s est modifi e au cours des vingt derni res ann es surtout au coll ge N anmoins le rapport l cole des apprentis semble bel et bien un peu moins tendu En effet si Pon se centre sur les seuls CAP lig riens pour viter les effets de structure dus la transformation de la r partition des apprentis suivant les niveaux de dipl mes on s aper oit que les r sultats scolaires de la g n ration 2007 sont sensiblement meilleurs que ceux de la g n ration 1992 Les diff rences ne sont pas normes mais la pente est l Ainsi la part des apprentis qui entrent en CAP sans dipl me a nettement d cru elle est pass e de 44 5 en 1992 34 7 en 2007 tableau 8 Celle des titulaires du CFG certificat 53 de formation g n rale et celle des titulaires du brevet des coll ges suivent le chemin inverse La premi re passe de 1 8 16 7 et la seconde de 29 2 35 9 Il est vrai que parall lement la part des apprentis s inscrivant en CAP et d j titulaires d un CAP d un BEP ou d une mention compl mentaire d cline nettement de 22 4 9 8 Mais il s agit sans doute plus l d un effet d offre la pratique de la poursuite d apprentissage au niveau contigu ayant perdu de la vigueur au profit de la poursuite d apprentissage vers le niveau IV Tableau 8 D
79. 7 1992 2007 CAP 41h34 37h13 BEP 43h53 38h05 MC 39h59 37h32 BP BM BT 40h52 37h06 Bac pro 41h31 37h34 BTS 41h18 37h04 Autres apprentis du sup 38h20 DUT 36h38 Licence pro LHN 37h48 DECF EL 38b14 Ing nieur 40h15 Educateur sp 36h12 IUP A 37h20 Ensemble 41h40 37h50 Les premiers r sultats indiquent une am lioration sensible des conditions de travail des apprentis Ainsi la dur e hebdomadaire moyenne de travail en entreprise indiqu e par les apprentis passe de 41h40 pour la g n ration 1992 37h30 pour la g n ration 2007 tableau 26 Il est vrai que la loi sur les 35 heures s pare ces deux observations Elle s applique aux apprentis m me si dans les faits leur moyenne est sup rieure la loi Ainsi 52 1 des apprentis d clarent plus de 35h par semaine et 21 9 plus de 40 heures N anmoins la pente est l le temps de 118 travail des apprentis en entreprise a globalement diminu D autres indices vont dans le sens d une att nuation des difficiles conditions de travail des apprentis lorsqu on compare l enqu te 1995 cette fois ci celle de 2007 la part des apprentis qui d clarent tre d bord s lorsqu ils sont dans l entreprise passe de 81 1 72 3 et celle de ceux qui ont le sentiment d tre exploit s de 39 2 25 3
80. 75 2005 en fonction des niveaux de formation 400 00 350 00 300 00 250 00 200 00 1 sup rieu 150 00 Ensembl sources minist re de l Education nationale et minist re de Agriculture Niveau V CAP BEP et assimil s niveau IV BP BM Bac pro et assimil s sup rieur BTS DUT et autres dipl mes du sup rieur 18 On d nombre aujourd hui plus de 380 000 apprentis et les entr es en apprentissage ont atteint en 2005 le niveau record de 260 000 Parall lement l apprentissage scolaris voit ses effectifs la peine le nombre d l ves en lyc e professionnel stagne La scolarisation de apprentissage salari L expression scolarisation de l apprentissage salari peut sembler paradoxale tant les termes scolaire et salaire paraissent antinomiques L tat d l ve pr suppose en effet une fronti re nette avec celui de salari Pourtant le salut de l apprentissage n a t possible dans les ann es 60 70 qu en renfor ant le peu d cole qu il incorporait Sortir l apprentissage salari de sa mauvaise passe supposait de linscrire dans le mouvement g n ral favorable la scolarisation qui touche alors le pays La circulaire du 16 mai 1961 rempla ant les anciens Cours professionnels Astier par des Centres de formation d apprentis CFA imposera le CAP comme r f rence unique et condamnera terme l Examen de fin d
81. 9 4 20 3 16 0 13 0 BEP 38 0 26 1 17 6 15 1 14 8 11 8 MC 38 0 212 26 3 2A 27 7 22 6 Niveau V 37 3 27 5 19 3 19 0 16 2 13 2 BP BM BT 34 5 31 1 21 7 21 2 16 2 13 5 Bac pro 435 28 1 22 1 19 0 20 8 11 8 Niveau IV 37 8 29 9 21 9 20 5 18 3 12 9 BTS 34 3 21 8 26 0 14 5 14 7 10 7 DUT 19 3 13 0 20 8 9 1 6 5 5 2 Niveau II 33 6 21 4 25 7 14 2 14 3 10 4 Licence pro 29 8 9 9 17 4 1 7 8 3 13 2 DECF 14 5 3 9 6 6 0 0 7 2 2 6 Ing nieur 19 0 12 8 25 2 10 1 15 0 9 5 Educ sp 48 0 0 28 6 0 0 48 0 0 IUP 20 8 12 5 8 3 0 0 12 5 12 5 Niveau IT et I 19 3 15 5 3 1 9 7 7 5 Gar ons Gar ons 381 38 1 31 31 9 Laon 24 3 17 5 17 2 12 7 Filles 330 160 128 23 144 124 128 En effet suivant les m tiers ou les secteurs d activit les g nes ressenties par les apprentis diff rent C est ainsi que s explique le cas singulier de la g ne occasionn e par les produits o la proportion de filles d passe celle de gar ons lci les centrations d apprentis g n s se trouvent dans des secteurs f minins comme les soins personnels 38 1 ou relativement mixtes comme la physique chimie 40 1 ou la photographie 40 1 Certains secteurs sont particuli rement marqu s par les nuisances et cumuls les plaintes des apprentis Il en va ainsi de la forge amp chaudronnerie qui affiche des taux sup rieurs la moyenne en mati re de bruit 48 2 de poussi res 47 5 de temp rature 45 8
82. A l inverse elles sont pr s d une sur deux 48 0 avoir d contacter 10 entreprises ou plus alors que les gar ons ne sont qu un sur cinq 20 3 tre dans la m me situation Cette forte diff rence renvoie bien s r la concentration des filles dans certains m tiers g chapitre 3 Ainsi la part des apprentis qui doivent contacter 10 entreprises ou plus est de 71 7 dans la pharmacie et de 60 dans les soins personnels domaines minemment f minins quand elle n est que de 9 1 dans le b timent 87 Le fait d avoir un p re artisan ou commer ant joue en faveur d une recherche rapide Les apprentis originaires de ces cat gories sociales sont 47 7 n avoir contact qu une entreprise Ils sont suivis de loin par les enfants d agriculteurs 39 3 et d ouvriers 38 5 Le fait d avoir un p re au capital social lev ne joue pas en faveur d une recherche rapide les enfants de cadres sup rieurs ne sont que 25 2 trouver un ma tre d apprentissage du premier coup Il est rare de trouver ainsi une hi rarchie sociale invers e mais il est vrai que les apprentis issus des milieux sociaux ais s sont plus souvent qu leurs tours inscrits dans les dipl mes du sup rieur l o la recherche est la plus difficile Corr lativement la dur e de recherche est plus longue La comparaison avec 1992 n est pas possible mais celle avec la g n ration des apprentis
83. ANPE DUT e en provenance de IUT2 deuxi me ann e universit BTS2 IUT1 a 77 pas de redoublement au primaire ni au coll ge e pas de d sint r t pour l cole Lic Prof en provenance de IUT2 BTS2 n 121 pas de redoublement au primaire ni au coll ge ni dans le sup rieur e pas de d sint r t pour P cole en provenance d coles du sup rieur BTS2 IUT2 troisi me ann e d universit ou plus DECF ancien contrat aid qualif adaptation prof n 152 pas de redoublement au primaire ni au coll ge ni dans le sup rieur e pas de d sint r t pour l cole Ing nieur en provenance d IUT2 troisi me ann e d universit ou plus BTS2 n 148 pas de redoublement au primaire ni au coll ge e pas de d sint r t pour l cole 62 Deux tentatives vont tre conduites ici successivement La premi re va chercher rendre compte des diff rences de parcours scolaires dont les principales asp rit s ont t d j mises en exergue tableau 14 La seconde cherchera construire une articulation entre les parcours scolaires des apprentis tudi s dans ce chapitre et leur histoire sociale d crypt e dans le chapitre pr c dent graphe 1 L inventaire des caract ristiques diff rentielles des apprentis selon le dipl me construit selon la m me m thode statistique que celui relatif la morphologie et au milieu social expos au chapitre pr c dent indique bien combi
84. Le choix de l apprentissage 67 Le choix de l apprentissage est de plus en plus v cu comme un choix personnel 79 6 des apprentis lig riens justifient ainsi leur entr e dans lapprentissage Ils n taient que 62 7 en 1992 La part de ceux qui auraient pr f r poursuivre au lyc e ou dans le sup rieur chute de 11 5 1992 2 8 2007 et celle de ceux qui souhaitaient travailler passe de 24 1 1992 14 6 2007 On peut de ce point de vue parler d un net d clin des entr es en apprentissage par d faut Tableau 15 Le choix de l apprentissage 1 2007 en Choix Poursuivre Voulaient Autre personnel P cole travailler choix TOTAL CAP 71 6 2 8 20 8 4 7 100 BEP 75 5 2 7 19 4 2 4 100 MC 89 1 2 9 7 3 0 7 100 Niveau V 73 9 2 8 19 6 3 7 100 BP BM BT 84 5 2 8 9 9 29 100 Bac pro 88 7 3 6 5 6 2 0 100 Niveau IV 86 1 3 2 8 2 25 100 BTS 90 4 2 4 5 8 1 5 100 DUT 89 5 3 9 5 3 1 3 100 Niveau III 90 3 24 5 8 1 4 100 Licence pro 92 5 3 3 3 3 0 8 100 DECF 96 0 0 7 3 3 0 0 100 Ing nieur 98 0 0 0 1 4 0 7 100 Educateur sp 95 2 0 0 4 8 0 0 100 IUP 100 0 0 0 0 0 0 100 Niveau II et I 95 8 1 1 2 7 0 4 100 TOTAL 79 6 2 8 14 6 3 1 100
85. P hors tle pro 18 8 11 8 17 ou terminale 2 0 2 6 Enseignement sup rieur 0 2 1 4 100 100 Sections am nag es Ses Segpa Clipa Cpa Cppn etc Le constat est le m me en BEP La tendance est t nue mais bien pr sente Ainsi la part des entrants en BEP titulaires du brevet passe de 50 2 en 1992 61 1 en 2007 et celle des titulaires du baccalaur at de 0 8 2 6 Les jeunes qui entrent en apprentissage au niveau V s y pr sentent donc aujourd hui avec un meilleur niveau scolaire qu avant L volution est modeste mais tenace puisqu elle avait d j t soulign e lors de l analyse des r sultats de 1992 INSEE 1997 p 13 En 1974 la part des apprentis de CAP en provenance de troisi me tait de 28 9 Elle passe 34 3 en 1984 Elle est on l a dit de 48 1 en 1992 et de 60 6 en 2007 Celle des apprentis de CAP en provenance de sections am nag es ou d un niveau inf rieur ou gal la quatri me s effondre de 42 4 en 1974 comme en 1984 on passe 28 6 en 1992 puis 21 1 en 2007 Ces r sultats imposent une double conclusion D une part ils confirment P l vation du niveau scolaire de recrutement des apprentis constat e depuis la r forme Seguin D autre part ils renforcent l hypoth se formul e au chapitre pr c dent d un vincement progressif de l apprentissage des franges les plus fragilis es du milieu populaire 55 Un pass scolaire tag suivant le dip
86. Pont fait en BP BM 3 9 ou en CAP et BEP 6 8 Ces derniers ont d ensuite reprendre la fili re scolaire pour acc der au niveau baccalaur at 104 et malgr une mesure d licate du fait de la structure des populations compar es les autres dipl mes du sup rieur paraissent en forte progression C est donc essentiellement l apprentissage du sup rieur qui contribue au maintien et ou la l g re am lioration de la proportion d apprentis ayant d j fait un apprentissage Par contre tous les autres niveaux la tendance est la baisse En mention compl mentaire et en BP BM le mouvement est franc les apprentis qui pr parent ces dipl mes ont de moins en moins souvent fait au pr alable un autre apprentissage Ce r sultat est symptomatique car il affecte deux dipl mes caract ristiques pour ne pas dire monopolistique dans le cas du BP BM de Papprentissage Il s agit l d une pierre qu on pourrait ajouter au jardin de la scolarisation de l apprentissage salari d crite dans le chapitre 1 tout indique que ces dipl mes typiques de l apprentissage chappent de plus en plus Pendog nie Certes ils se pr parent toujours sous ce statut mais la part des apprentis qui y acc dent est fortement concurrenc e par la part des jeunes en provenance du syst me scolaire En niveau V le d clin de l origine apprentie est moins marqu sauf peut tre en BEP En Bac pro il est quasi nul mais
87. Quelques heures par semaines Q Tous les jours d Vos heures suppl mentaires sont elles Q Ni pay es ni r cup r es Q Elles me sont pay es Q Je les r cup re e Vous arrive t il de travailler cochez une case par ligne Jamais ou 1 fois par 2 fois par 3 fois par Toujours ou rarement mois mois mois presque Avant 7 heures du matin Apr s 20 heures du soir En journ e continue Le samedi Le dimanche Les jours f ri s 173 DPTENT COMEN E ZONET NBSALN ET ORMID ORSOI NBHEUR S HEURSU P Partie r serv e Ne tien inscrire w WAV7H WAP20H WJOUR WSAM WDIM WEFERIE 5 O prenez vous vos repas le midi le plus souvent Q Je rentre chez moi ou chez mes parents Q Je mange la cantine ou au restaurant de l entreprise Q Je vais dans un caf ou un restaurant Q J ach te un sandwich Q J apporte mon repas Q Mon patron a pr vu manger pour moi 6 Pouvez vous avoir des tickets restaurants par votre entreprise Q oui U non 7 Lorsque vous tes en entreprise vous arrive t il De ne pas savoir quoi faire Q oui Q non D tre reconnu e votre juste valeur Q oui U non D tre d bord e Q oui Q non D tre fatigu e la fin de la journ e Q oui Q non De vous amuser Q oui Q non D avoir le sentiment d tre exploit e Q oui U non D avoir l impression d tre
88. S et enfin entre ce dernier et les autres dipl mes du sup rieur tableau 6 Tableau 6 Origine sociale des appentis lig riens selon le dipl me PCS du p re 2007 en Cad Agric Art C sup P Inter Empl Ouvriers Ss activ TOT CAP 5 1 10 2 7 7 8 99 64 4 0 1 100 BEP 6 3 12 8 4 7 10 0 9 9 56 3 100 MC 4 7 11 8 2 4 13 4 15 0 52 8 100 BP BM 7 8 13 3 5 4 11 3 10 52 1 0 1 100 Bac pro 7 3 14 5 6 5 12 1 8 4 51 2 100 BTS 10 0 10 3 13 4 16 9 12 3 37 2 100 Autre sup 12 0 13 3 19 3 18 4 9 6 27 2 0 2 100 TOTAL 6 8 11 8 5 7 10 9 10 2 54 6 0 1 100 Tous ses l ments confortent l id e que la p dagogie de lalternance n est pas une p dagogie alternative au sens o l instar de l cole elle ne disqualifie pas le poids des h ritages sociaux Dit autrement l apprentissage n interdit pas les mobilit s sociales ascendantes mais comme l cole il ne les favorise pas La prise en compte des dipl mes des parents renforce cette analyse La part des apprentis ayant un p re titulaire du baccalaur at ou d un dipl me sup rieur est de 22 9 au niveau TII et de 29 3 en niveau II et I elle n est que de 8 2 au niveau V Celles de ceux dont le p re n a pas de dipl me passe de 12 3 en CAP 6 5 en BTS et 4 3
89. Vous est il arriv de ne pas consulter un m decin sp cialiste ou g n raliste pour des Ne rien inscrire raisons d argent Q Oui Q Non AA F Vos projets 1 A la fin de votre contrat d apprentissage actuel envisagez vous de une seule r ponse PROJET Q Continuer en apprentissage pour pr parer un dipl me sup rieur Q Continuer en apprentissage pour pr parer un dipl me de m me niveau Q Reprendre les tudes dans un lyc e ou l universit Q Chercher du travail dans votre sp cialit Q Chercher du travail dans n importe quelle branche 176 Q S engager dans l arm e Q Autre pr cisez de PARIS 2 Pour trouver du travail seriez vous pr t e une r ponse par ligne Partir de votre r gion Qoui O non ARERI Partir en R gion Parisienne Q oui U non CHANG Travailler en Int rim Q oui Q non 3 Changer de m tier moui Q non SMIC tre pay e au SMIC oui Onon CHAINE Travailler la cha ne Q oui Q non Travailler mi temps Q oui Q non S Passer des concours Q oui Q non CONCO UR 3 Si la fin de votre contrat d apprentissage vous n avez pas votre dipl me envisagez EERE vous de redoubler Q Oui Q Non 4 Diriez vous que vous tes plut t d accord ou plut t pas d accord avec les propositions suivantes cochez une case par ligne Plut t d accord Plut t
90. age du patron dans les repr sentations mentales L importance de l artisanat en Pays de la Loire comme en Vend e ou en dans les Mauges angevines a contribu construire une image du petit patron impliqu et actif localement contraire celle du patronat propre la grande industrie des filatures des mines ou de la sid rurgie Il en est ressorti une figure quasi sociale du patron pendant de celle du cur ou de linstituteur Renard 2004 La forte implantation de la CAPEB caract ristique des Pays de la Loire t moigne de cet tat d esprit plus favorable la collaboration qu la lutte des classes Une tradition d apprentissage et d enqu tes Faut il y voir un lien La r gion des Pays de la Loire n est pas seulement une terre d apprentissage ancienne Elle est aussi la r gion qui a le plus t t et le plus souvent initi et financ des enqu tes sur les apprentis Cette seconde particularit m rite d tre soulign e tant les tudes et les recherches sur l apprentissage ont t pendant longtemps rares cf encadr en fin de chapitre La premi re enqu te lig rienne clairement identifi e a port sur la cohorte des apprentis ayant sign un contrat en 1984 Elle associe autour de la R gion des Pays de la Loire trois partenaires La direction r gionale du travail gardienne des contrats d apprentissage la direction r gionale de INSEE et le d partement de sociologie et son laboratoire de re
91. alis GROUPF Z ORM Q Autre pr cisez 4 Dans quel m tier CRE EEE EE AUTMET 5 a Auriez vous finalement souhait apprendre un autre m tier Q Oui Q Non b Si oui lequel SPEPREC AP Avant ce contrat avez vous fait un autre apprentissage Q Non c est mon premier contrat Q Oui pr cisez DIPREC D ns quel m tier insaanu ata i aaran eaS iA AR Pour quel dipl me Quelle tait la dur e DUPREC Qians Q2ans 3ans a Avez vous obtenu ce dipl me Q Oui en totalit Q Oui en partie E Q Non AP 172 L entreprise dans laquelle vous tes actuellement 1 Dans quel d partement et dans quelle commune se trouve votre entreprise D partement s eeseeee eieren rererere reren Commune EEE LEE a aaa 2 Combien de salari s y a t il dans votre entreprise tablissement Qi 4 Q5 9 Q10 19 Q 20 50 Q 50 99 Q Plus de 100 3 A part vous combien y a t il d apprentis dans votre entreprise tablissement Nombre d apprentis 4 a Dans l entreprise quels sont vos horaires journaliers habituels Le matin de Hit names Ho L apr s midi de His Asian Hs b Quel est habituellement votre nombre d heures de travail par semaine ne A A te Heures c Faites vous des heures suppl mentaires Q Jamais ou tr s rarement Q Quelques heures par mois Q
92. aphe montre clairement que certains th mes ont t plus ignor s que d autres Il en va ainsi de la situation familiale qui semble davantage laisser les apprentis sans r ponses Les questions sur les m tiers et les dipl mes des parents ayant un taux de non r ponse sup rieur 6 Lors de la passation ces taux taient pressentis en effet nombres d apprentis nous ont fait part de leur ignorance concernant les professions et les dipl mes de leurs parents D autres encore n ont pas d comprendre la notion de profession certains ont pos la question nous traduisions alors profession par m tier mais d autres sont certainement pass s la question suivante sans commentaire Autre question ayant un fort taux de non r ponse l aide de la r gion sur le logement Ce taux s explique davantage par la place de la question dans le questionnaire plac e sous un tableau elle est pass e inaper ue Si les chercheurs ont pu parfois en relisant le questionnaire lorsque l apprenti le lui rendait corriger cette erreur ils n ont pas pu l viter compl tement Les autres pointes du taux de non r ponse sont davantage dues la nature des questions comme par exemple le devenir des heures suppl mentaires qui ne concernait qu une partie des apprentis les autres n ayant pas y r pondre Plus que de non r ponse il s agissait alors de non concern s 163 Entre apprentissage Situation Avant Pro
93. aphique et sociale de l apprentissage constat e au chapitre pr c dent pose corr lativement la question de la diversit des origines scolaires des apprentis D s lors que l ventail des dipl mes propos s en apprentissage s est ouvert les conditions d acc s l apprentissage se sont transform es Il est loin le temps de l enfermement dans le contrat unique et le dipl me unique qui pr valaient avant 1987 Pour autant au lieu de constituer une fili re autonome dont on franchirait les chelons ann e par ann e du CAP au dipl me d ing nieur l apprentissage ressemble davantage un changeur routier on peut en sortir ou y rentrer tout moment ou d cider d y rester M me s il s est construit historiquement contre l cole l apprentissage en demeure d pendant dans la mesure o on y pr pare les m mes dipl mes et surtout dans la mesure o l immense majorit des jeunes qui deviennent apprentis arrivent en ligne directe du syst me scolaire Ainsi l enqu te conduite en 2007 en Pays de la Loire indique que 91 9 des apprentis taient sous statut scolaire ou tudiant l ann e pr c dant leur entr e en apprentissage Cette proportion tait de 94 4 pour la g n ration 1992 une diff rence modeste due l accroissement des apprentis anciens salari s 2 8 en 2007 0 7 en 1992 ou anciens ch meurs 2 4 en 2007 0 8 en 1992 corrig par une l g re diminution des apprentis en prove
94. aract ristiques sociales R alis sur la base du calcul du K 2 le tableau qui suit tableau 7 permet de d tecter les modalit s ou items qui pr sentent des attractions significatives avec chacun des dipl mes Ce n est donc pas tant le fait qu une caract ristique soit majoritaire en fr quence qui est r pertori ici mais le fait que son cart l ind pendance pond r 1 Pour des raisons d effectifs le cas des apprentis ducateurs n a pas t pris en compte dans Panalyse 47 soit significatif La pertinence de cet indicateur est de souligner les sp cificit s de chaque groupe ici les dipl mes par rapport aux autres Sous cet angle L apprenti de CAP pr sente les caract ristiques d un apprentissage ancien Issu d une famille nombreuse 4 enfants et plus de parents ouvriers sa m re est plus souvent qu son tour au foyer et ses parents plus souvent s par s ou divorc s Il ne conna t pas toujours le dipl me de ses parents sa m re n en d tient d ailleurs parfois aucun Au mieux ses parents sont titulaires du CAP ou du brevet des coll ges Non engag dans une association non titulaire d une licence sportive l apprenti de CAP entretient une pratique qui t moigne d une ancienne vision de la jeunesse Prost 1981 il reverse une partie de son salaire sa famille en guise de pension C est galement le cas de apprenti de BEP qui lui aussi paie pension
95. ases d une culture technique faite la fois de r seaux de solidarit de morale au travail de qualification reconnue et d ouverture vers l ext rieur Troger 2002 Le succ s de la formation des ouvriers et des employ s et par l cole ne doit rien au hasard elle est le produit d une alliance entre d une part les communistes et la Conf d ration g n rale du travail CGT pour qui il s agit d un enseignement prol tarien par excellence enseignement du peuple travailleur enseignement de classe 4 et d autre part des fractions importantes du patronat dont la puissante Union des industries m tallurgiques et mini res UIMM qui souhaitent une main d uvre rapidement form e pour la reconstruction de l apr s guerre Le succ s sera au rendez vous En 1947 on recense 117 000 l ves dans les Centres d apprentissage apprentissage scolaris pour environ 200 000 apprentis inscrits aux Cours professionnels relevant de la loi Astier apprentissage salari Un nouveau mode de formation de masse des ouvriers et des employ s est en train de prendre racine en France c est l anc tre du Coll ge d enseignement technique CET d hier et du Lyc e professionnel LP d aujourd hui Le rapport entre apprentissage salari et apprentissage scolaris jouera vite en faveur de ce dernier en 1959 les deux dispositifs ont peu pr s le m me poids avec 4 D claration de Ren Girard secr taire la formation pro
96. asse mais il para t difficile de rester cal sur cette vision quand 15 des apprentis lig riens pr parent un dipl me sup rieur au baccalaur at Les enqu tes nationales donnent quelques indications sur l origine familiale et scolaire des apprentis mais les donn es issues des contrats d apprentissage sont plut t succinctes Ainsi elles sont silencieuses sur le milieu social d origine des apprentis tout comme elles ignorent la d mographie familiale des apprentis Il importe donc d tudier la morphologie familiale et sociale des apprentis pour montrer combien l apprentissage est d sormais polys mique et l apprenti polymorphe D mographie familiale 37 Le premier constat d mographique qui s impose est celui du vieillissement des apprentis L ge moyen en ann e terminale est pass de 18 ans et 1 mois en 1986 19 ans et 5 mois en 1994 et atteint aujourd hui 20 ans et 1 mois En vingt ans les apprentis ont vieilli de deux ans Certes l ge s tage en fonction du dipl me pr par graphique 4 mais le vieillissement s observe d s le CAP puisque ces apprentis ont vieilli de 6 mois en 20 ans C est donc un mouvement structurel qui affecte l apprentissage les apprentis sont des jeunes plus vieux Graphique 4 Age moyen des appentis lig riens Apprentis en ann e terminale en 2007 autres sup Ensemble Pour autant les apprentis ne sont pas plus nombreux que ceux de 1992
97. b n ficie davantage aux premiers qu aux secondes Plus le niveau de formation s l ve plus l appartenance la m me zone d emploi de l entreprise et du domicile parental s tiole Le pourcentage passe de 81 2 en niveau V 74 7 en niveau IV 62 7 en niveau III pour finir 48 en niveau TI et I Le fait que les dipl mes du sup rieur supposent des entreprises plus grandes plus in galement r parties sur le territoire donne sens cette diff rence S lever c est partir plus loin Il est probable galement que les effets d ge jouent ce niveau un CAP ou un BEP de 16 ans n a pas les m mes moyens de transport sa disposition qu un apprenti bachelier ou post bachelier de 20 ans La possession ou non permis de conduire et ou l offre de transport public interf rent dans le territoire de recherche de l entreprise Ces explications sont cr dibles 83 5 des CAP et 78 5 des BEP n ont pas de permis de conduire contre seulement 17 4 des BP BM 16 4 des Bac pro et 5 7 des apprentis du sup rieur Suffisent elle pour autant rendre compte de la totalit du rapport l espace des apprentis que souligne le fait que le domicile des parents et l adresse de l entreprise soient proches Pas s r C est tout au moins ce que laisse penser l tude des apprentis qui font leur apprentissage dans la m me commune que celle o r sident leurs parents Ils sont 23 9 dans ce cas Un chiffre
98. ble de cette rupture Le CFA vous a t il soutenu Avez vous des regrets Les r sultats de l enqu te postale aupr s des apprentis absents se sont av r s assez satisfaisants Sur 346 absents identifi s au d part 181 questionnaires nous ont t retourn s ce qui quivaut un taux de retour si l on exclut les 17 mauvaises adresses de 55 Concernant les ruptures de contrat le bilan est un peu plus mitig Seuls 11 questionnaires nous sont revenus sur les 38 pr vus initialement dont un vierge Si l on exclut les 7 mauvaises adresses le taux de retour est 35 Le tableau suivant fait le point sur la r partition des effectifs esp r s et r els en fonction du d partement du dipl me et du niveau de formation Sur les 5171 apprentis attendus 4788 ont effectivement r pondu l enqu te ce qui signifie que 92 59 des apprentis pr vus ont pu r pondre l enqu te Si Pon consid re les contraintes rencontr es d crites plus haut ce chiffre reste tr s honorable et permet une bonne repr sentativit de l ensemble des apprentis De plus le traitement statistique a t fait partir d un redressement sur la r partition par dipl me 160 Tableau 1 R partition des apprentis attendus et r els par dipl me d partement et niveau de formation Loire atlantique Maine et Loire Mayenne Sarthe Vend
99. chambres consulaires ou encore l ANPE C est l apprentissage individuel Parfois notamment pour l apprentissage du sup rieur l organisation est diff rente Le CFA recrute en amont les futurs apprentis charge pour eux de convaincre ensuite une entreprise souvent en choisissant parmi celles qui font partie du portefeuille du centre de formation C est l apprentissage concert Lechaux 1984 Combes 1988 Comment proc dent les apprentis lig riens pour trouver une entreprise et au final qui recrute qui La moindre efficacit des ressources familiales La fa on dont les apprentis ont trouv un ma tre m me si elle ne correspond qu la mani re dont ils ont trouv leur ma tre refl te sans doute l ensemble des d marches qu ils ont entreprises Une majorit d entre eux d clarent avoir obtenu laccord d un employeur pour un contrat d apprentissage par eux m mes entendons 81 pas l en se pr sentant directement aux entreprises ou la suite d un stage Cette d marche qui suppose une certaine mise en sc ne de soi Moreau 2003 a t celle de 52 2 des apprentis Elle semble de plus en plus fr quente puisque cette proportion m tait que de 32 6 en 1992 Vient ensuite la mobilisation familiale parents ou autres membres de la famille qui concerne plus d un cinqui me des recrutements d apprentis 21 6 Cette mobilisation du capital familial si elle reste forte
100. cherche LERSCO UA 889 CNRS alors dirig par Christian Baudelot Le fait que ce dernier ait t pr c demment enseignant l ENSAE l cole de formation des cadres de l INSEE a sans nul doute favoris la mise en place d un tel dispositif Cette enqu te s est d roul e en trois phases La premi re tape a 30 consist collecter et exploiter l ensemble des 7104 contrats d apprentissage conclus en 1984 dans la r gion La direction r gionale de INSEE ayant assur le chiffrement des informations du contrat La seconde phase conduite par le d partement de sociologie de l universit de Nantes a cherch recueillir des donn es qualitatives par entretiens et observation participante et des donn es statistiques par une interrogation de 1200 apprentis inscrits en ann e terminale en 1988 1989 Ce questionnaire a t largement con u pour compl ter les informations tir es des contrats d apprentissage en mati re notamment de parcours scolaire de recrutement social ou encore de recherche du ma tre d apprentissage La troisi me tape prise en charge essentiellement par l INSEE Pays de la Loire a consist en une interrogation par voie postale sur le devenir en 1988 des 7104 apprentis ayant sign un contrat en 1984 Il s agissait donc d un premier suivi de cohorte technique poque rare et peu prouv e empiriquement Globalement le taux de r ponse s l ve 78 score tout fait satisfaisant si l
101. ci t et une projet gale distance du marxisme et du lib ralisme Sa pr sence explique entre autres la faible emprise du Parti communiste qui hormis quelques bastions ouvriers Saint Nazaire Tr laz ou Le Mans et Allonnes n a jamais r ussi s implanter en Pays de la Loire Corr lativement il donne sens au d collage tardif la fin des ann es 1970 des scores du Parti socialiste aux lections lig riennes Tout indique d ailleurs que le PS lig rien contemporain doit beaucoup ce courant de pens e comme en atteste la biographie 12 Mouvement r publicain populaire Issu du courant d mocrate chretien qui a d j fond le parti d mocrate populaire en 1924 le MRP est cr e trois mois apr s le lib ration de Paris le 26 novembre 1946 Dirig par des hommes issus de la R sistance Maurice Schuman Georges Bidault Fran ois de Menthon Pierre Henri Teitgen il est de tonalit humaniste Il sera pr sent aux lections pr sidentielle de 1965 par la candidature de son pr sident d alors Jean Lecanuet 29 de l un de ses leaders Besson 2004 ou encore la conversion progressive des syndicalistes CFTC versus CFDT l Union de la gauche Davodeau 2005 En recherchant une voie alternative au entre marxisme et au capitalisme le catholicisme social a sans doute favoris une vision de la formation qui privil giait la relation d homme homme entre apprenti et son ma tre Seconde hypoth se Pim
102. ci sont d sormais renvoy es vers les dispositifs d insertion par alternance ou vers le lyc e professionnel Le fait que la proportion de m res ayant un emploi salari ou ind pendant passe de 52 en 1984 56 7 en 1992 puis 80 5 pour 2007 va dans le m me sens Ce sont les familles populaires les mieux 43 affili es au march du travail au sens de Castel 1995 qui se maintiennent dans Papprentissage Les autres milieux sociaux voluent diff remment Les ind pendants sont tendanciellement la baisse C est particuli rement vrai pour les agriculteurs ce qui refl te avant tout leur volution dans la population active tableau 4 Les cadres sup rieurs et les professions interm diaires suivent le chemin inverse de 12 ils sont pass s 16 6 et leur progression para t concentr e sur la derni re p riode Elle Pest aussi sur certains dipl mes En effet l enqu te 2007 confirme pleinement l hypoth se d un tagement social du recrutement des apprentis en fonction du niveau de formation mise la suite de l enqu te sur la g n ration 1992 INSEE Pays de la Loire 1997 p 14 Plus on s l ve dans la hi rarchie des dipl mes plus la part des cat gories populaires d cro ft et plus celle des cadres sup rieurs et interm diaires s accro t tableau 5 Tableau 5 Origine sociale des appentis lig riens selon le niveau de formation PCS du p re 2007 en
103. ctivit 1995 Cap coiffure 100 Cap lectricit Cap pharmacie Cap bois Cap h tellerie Cap commerce sections sp cialis es 0 Cap m canique Cap boulangerie 65 auto Cap boucherie Cap b ti ment Cap Cap penture agriculture 3 me ou blus 0 Espace du recrutement des CAP en fonction des caract ristiques scolaires des apprentis Source enqu te suivi de cohorte Pays de la Loire 95 00 En abscisses proportion d apprentis pass s par une section sp cialis e SES CPPN CPA en ordonn es proportion d apprentis de niveau troisi me ou plus Une analyse factorielle des correspondances r alis e cette fois sur Pensemble des niveaux V2 confirme cette hi rarchie des m tiers graphe 5 Elle indique en largissant au BEP une relative stabilit des constats effectu s pour le CAP Le secteur des soins personnels caracole toujours en t te des m tiers bon recrutement scolaire suivi d un peu plus loin par le bois et ici le secteur de la couverture 24 Certains groupes de formation aux caract ristiques trop peu significatives pour ce type de m thode statistique ont t cart s de l analyse 78 plomberie et du chauffage En bas de la hi rarchie implicite on retrouve l agriculture le b timent et les m tiers de la viande Graphe 5 La hi rarchie endog ne des m tiers en niveau V Analyse factorielle des correspondances 2007 soins personnels pas de d sint r t pour l
104. d activit ne puisent pas leurs apprentis dans les m mes territoires Ainsi la proportion d apprentis originaires de communes de moins de 2000 habitants est elle nettement sup rieure la moyenne dans la forge chaudronnerie et constructions m talliques 41 2 Pagriculture 40 7 les soins personnels 40 4 le bois 40 3 ou encore le travail des viandes 39 5 A contrario les apprentis originaires de ces communes sont plus rares dans les fili res financi res et comptables 19 4 technologiques 17 3 ou de secr tariat 12 6 7 Sans surprise ce sont les m tiers artisanaux qui recrutent davantage en milieu rural populaire La majorit des apprentis est d origine ouvri re L enqu te de 2007 le confirme avec 54 6 d apprentis dont le p re est ouvrier Si l on ajoute ceux qui exercent un m tier d employ 10 2 ce sont plus des 2 3 des apprentis qui se recrutent dans les cat gories populaires 64 8 Le r sultat est encore plus significatif si Pon prend en compte la cat gorie socioprofessionnelle de la m re 72 sont ouvri res ou employ es 17 Pour des raisons de comparabilit avec les enqu tes pr c dentes la nomenclature des m tiers utilis e ici est celle des sp cialit s de formation dite NSF 42 Tableau 4 Origine sociale des appentis lig riens PCS du p re 1984 1992 2007 en 1984 1992 2006 Agriculteurs 10 2 10 3 6
105. d un choix ad quat de m tier ou de formation Leur souci premier est de trouver une place March masculin march f minin 90 Graphe 7 La recherche du ma tre d apprentissage Analyse factorielle des correspondances 2007 autres dip du sup rieur 5 9 sa g 3 mois par le CFA Ba ipio 1019 moins d un mois BEP par annonces BTS gar ons par cham consul ANPE mis loc FA RAR ANA cap Par dEr me MC par relations filles 2049 BT BP BM unjour plus de trois mis 50 Inertie 30 2 On a d j signal les plus grandes difficult s des filles trouver un ma tre d apprentissage Cette caract ristique m rite attention car elle est durable on l observait d j nettement partir des donn es de l enqu te r alis e en 1992 INSEE Pays de la Loire 1997 p 34 Cette plus grande difficult d acc s des filles Papprentissage par le nombre et par la recherche du ma tre ne s est pas att nu e au cours des 25 derni res ann es C est dire si ce constat est structurel et combien il rappelle avec force que l apprentissage n est ni galitaire ni universel S il est vrai que l apprentissage est dot de vertus en ce qui concerne l insertion sur le march du travail alors les difficult s qu y rencontrent les filles n en sont que plus injustes C est ce dont t moigne l analyse factorielle propos e 91 ci dessus graphe 7 en rendan
106. de l enseignement technique Th se de doctorat histoire Universit de Paris I 443 p CAM P 2000 Le cycle court quelles fonctions sociales 7 ERTUL S L enseignement professionnel court post baccalaur at Paris Presses universitaires de France p 91 118 CASTEL R 1995 Les m tamorphoses de la question sociale Une chronique du salariat Paris Fayard 490 p CHARLOT B FIGEAT M 1985 Histoire de la formation des ouvriers 1789 1984 Paris Minerve 621 p CHARMASSON T dir 2005 Formation au travail enseignement technique et apprentissage Paris Editions du CTHS 299 p 149 CNEPTLV 2007 G ographie de la formation professionnelle Paris Editions du CNEPTLV 86 p COMBES M C 1986 La loi de 1971 sur apprentissage une institutionnalisation de la formation professionnelle Formation Emploi n 15 p 18 32 COMBES M C 1988 La loi de 1987 sur l apprentissage Formation Emploi n 22 p 83 100 CROZIER M FRIEDBERG E 1977 L acteur et le syst me Paris Le Seuil 493 p DAUBAS LETOURNEUX V 2000 Casser avant d tre cass Sant au travail n 33 p 35 39 DAVODEAU E 2005 Les mauvaises gens Paris Delcourt 184 p DONNAT O 1998 Les pratiques culturelles des fran ais Paris La documentation fran aise 359 p 1996 DUBET F 1991 Les lyc ens Paris Le Seuil 405 p DURIEZ B FOUILLOUX E PELLETIER D VIET DEPAULE N 2005 Les catholiques dans la R pub
107. des Chambres de m tiers Q Par l interm diaire des Chambres d agriculture Q Par l interm diaire des Chambres de commerce et d industrie Q Par l interm diaire de l ANPE de la Mission Locale ou de la PAIO ae Q Autre pr cisez seeeeesesreeee renerne r serv e Ne tien inscrire 4 a Combien d entreprises avez vous contact es avant de trouver votre ma tre d apprentissage Q Une seule Q De2 4 Q De5 g Q De 10 19 Q De 20 49 Q Plus de 50 b Combien de temps vous a t il fallu pour le trouver 7 a 1 jour TPSMAIT Q 1 mois Q De 1 3 mois Q Plus de 3 mois 171 5 Qui est votre ma tre d apprentissage Q Quelqu un que vous ne connaissiez pas avant IAE Q P re ou m re Q Autre membre de la famille pr cisez Q Un ami un voisin Q Autre pr cisez seeseeesesreerre renerne nee E Votre p riode d apprentissage MOIDBC Le contrat actuel ANDBCO 1 a Indiquez la date de d but du contrat mois et ann e St Mois Ann e b Quelle est la dur e de votre contrat TERTS Q fans A2ans OQ3ans 2 S agit il d un redoublement TEE Q Oui Q Non AP 3 Quel dipl me pr parez vous Q CAP ou CAPA agricole Q BEP ou BEPA agricole Q MC Q BT Q BP ou BPA ou BM DIPLO Q Bac Pro Q BTS ou BTSA agricole Q DUT Q Licence Pro Q DECS ou DESCF Q Ing nieur des techniques Q Educateur sp ci
108. doubl au primaire et au coll ge s il n avait aucun dipl me avant l entr e en apprentissage ou sil n a pas atteint le niveau 3 me g n rale tableau 22 Ceux l quand ils sont pr s envisager une 101 poursuite d apprentissage pr f rent viter une formation qui risque de leur renvoyer et les confronter leurs difficult s scolaires pass es Bien s r cette toile de fond qui articule projets de poursuite et caract ristiques sociales et scolaires ne suffit pas rendre compte de la totalit de ce qui conduit un apprenti envisager ou non une poursuite d apprentissage Les historiens de l ducation ont depuis longtemps montr que l offre de formation avait galement son poids dans le choix des individus Suteau 1999 Marx n avait pas dit autre chose en affirmant contre le sens commun que l offre fait la demande Les apprentis de niveau V n y chappent sans doute pas Ainsi dans la forge et chaudronnerie les soins personnels ou encore le bois et P lectricit la proportion d apprentis qui envisagent de poursuivre est nettement sup rieure la moyenne respectivement 72 6 89 3 64 7 et 64 Elle est par contre plus faible dans le b timent 54 1 l agriculture 53 7 la peinture 47 1 et l h tellerie amp restauration 46 4 Mais on l a vu au chapitre 5 c est aussi le m tier qui choisit l apprenti Les effets constitutifs des projets de poursuite secteur d
109. du fait de la r forme de 1971 ses effectifs redeviennent stagnants Il se trouve une fois encore en porte faux face au processus de prolongation de la scolarit qui avec la politique des 80 au bac et la cr ation du baccalaur at professionnel reprend de la vigueur Il demeure cantonn un seul dipl me le CAP qui perd en l gitimit sur le march du travail et que le lyc e professionnel vient d invalider en ouvrant les sections de baccalaur at professionnel moyens constants Il lui faudra donc entamer une seconde phase de scolarisation Mais contrairement la premi re les effets seront plus profonds et durables Sur le plan formel l apprentissage salari largit d s la r forme de 1987 le spectre des dipl mes auxquels il peut pr parer du seul CAP il glisse sans coup f rir la quasi totalit des dipl mes professionnels et techniques du syst me scolaire BEP BP BM Bac pro BTS et plus tard dipl me d ing nieur licence professionnelle ou encore DESS dipl me d tudes sup rieures sp cialis es cette occasion le temps en centre de formation s accro t de nouveau et passe de 360 400 heures minimum mais il peut repr senter pour certains dipl mes la moiti du temps global de formation Ainsi le baccalaur at professionnel par ailleurs le plus altern des dipl mes de lyc e professionnel devient le plus scolaris des dipl mes professionnels de l apprentissage L
110. du ma tre d apprentissage Analyse factorielle des correspondances 1992 par p re ou m re sr san sis edessns un seul ntreprise CAP couvreur par CAP m tallier relation CAP ma on i CAP b niste CAP thermique BEP viandes f qu n t EA cuisine CAP peinture gar on SCAP lectricit CAP m canique CAP chare uti er CAP sanitaire deux entrepri sb Art 1 CAP boul BEP m can CAP agric CAP boucher DECF par pare ICAP amp enuise rie CAP carreleur par C FA BP m canique BTS H BEP agriculture BEP h tel restauration CAP carrossier CAP serveur cinq n entreprises Bpro commerce par soi m me BEPvnt petites annonces CAP vente CAP BP coiffure autres coiffure dames MC pham BP pharma cie CAP coiffure mixte filles organisn CAP pharmacie dix entreprises ouj plus Inertie 30 94 7 Trajectoires apprenties Contrairement aux pr c dentes enqu tes la cuv e 2007 ne pr voit pas de suivi longitudinal de type cohorte du devenir des apprentis On l a d j dit chapitre 2 la connaissance de l insertion des apprentis est d sormais assez fournie soit court terme enqu tes IPA soit moyen terme par l interm diaire des enqu tes g n ration du Cereq La nouvelle sociographie r alis e en Pays de la Loire permet n anmoins de saisir quelques l ments des trajectoires apprenties tant au niveau des projets que des cheminements au sein de Papprentissage
111. e 30 1 Pour la clart du graphique les items n gatifs exemple ne chasse ne sont pas repr sent s 141 Pour rendre compte de toutes ces diff rences qui sont autant de c sures et de segmentations dans la population apprentie il faut nouveau avoir recours une analyse factorielle des donn es qui seule peut d crire la complexit de l espace des pratiques de loisirs et culturelles des apprentis lig riens graphe 10 Se dessinent ainsi trois espaces En bas celui du masculin populaire avec la chasse et la p che la p tanque les foyers de jeunes le caf les spectacles sportifs et la discoth que Sy retrouvent les apprentis les plus jeunes mais galement les moins dot s en capitaux culturels Dans la partie sup rieure au centre et gauche se concentre l univers f minin qui se caract rise la fois par la couture et le tricot la lecture les visites aux familles le t l phone et les magasins Le fait f minin de ces pratiques att nue les effets des dipl mes Enfin la partie sup rieure droite r unit les apprentis du sup rieur et si l on excepte le tricot et la couture les pratiques de loisirs et culturelles l gitimes lecture de romans de revue mus e exposition et spectacle de th tre L ensemble est travers de bas en haut par la hi rarchie des dipl mes Cet espace r v le combien le monde apprenti est un archipel Le travail d ducation populaire que les CFA doivent prendre en char
112. e CPA Classe Pr Apprentissage CIPPA Cycle d insertion professionnelle par alternance MOREA Module de repr paration l examen par alternance Q En SEGPA section d enseignement g n ral et professionnel adapt anciennement Section d ducation sp cialis e SES Q Autre pr cisez e oeeeesesreeere eener ne enne 4 technologique C tait au LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE Q En terminale g n rale Q En terminale technologique Q En terminale BT Brevet Technicien Q En 1 g n rale Q En 1 technologique Q En 1 BT Brevet Technicien Q En 1 d adaptation Q En 2 g n rale et technologique O En 2 sp cifique Q Autre pr cisez eoeeeenesreer eneee nenne C tait au LYCEE PROFESSIONNEL Q En terminale Bac Pro Q En terminale BEP 2 me ann e de BEP Q En terminale CAP 2 ann e de CAP Q En 1 Bac Pro O En 2 professionnelle 1 re ann e de BEP Q En 1 ann e de CAP Q En MC O Autre pr cisez R Pr cisez la s rie ou la sp cialit te C tait dans le SUPERIEUR Jll Q 1 ann e d universit Q 2 ann e d universit Q 3 ann e d universit ou plus Q 1 ann e IUT Q 2 ann e IUT Q En IUP Q En 1 ann e de BTS Q En 2 ann e de BTS Q Autre pr cisez Pr cisez la discipline ou la sp cialit
113. e de 14 7 au CFA agricole Nature de La Roche sur Von Conna tre le Pass est une chose l utiliser en est une autre En effet les r sultats montrent qu une partie non n gligeable des apprentis qui connaissent Pexistence du Pass culture sport n y ont pas recours Ainsi 50 8 des apprentis qui ont d clar conna tre le Pass culture sport n en ont jamais poss d Qui sont donc ceux qui franchissent le pas Ils sont au final peu nombreux un gros tiers seulement 35 des apprentis lig riens ont d j poss d un Pass culture sport plus de 6 sur 10 65 n en ont jamais eu En l absence de donn es comparatives il est difficile de dire si ces scores sont diff rents de ceux obtenus en lyc e professionnel ou en lyc e g n ral et technologique d faut on peut chercher qui parmi les apprentis utilise le Pass et corr lativement qui n en b n ficie pas Sous cet angle la segmentation obtenue est proche de la hi rarchie relative la connaissance du Pass Le premier discriminant de l acc s au Pass est le niveau scolaire et de formation tableau 35 L utilisation du Pass va de pair avec un minimum de capitaux scolaires La hi rarchie est ici presque parfaite si l on excepte les apprentis d IUP Le m me constat vaut pour le niveau de dipl me l entr e en apprentissage Les apprentis sans dipl mes ne sont que 22 5 acc der au Pass ceux titulaires du brevet sont 32 1 ceux d tenteurs d un
114. e des m tiers de CAP on retrouve l agriculture le b timent les m tiers de la viande et du pain en haut les soins personnels coiffure le bois et l lectricit N anmoins derri re cette stabilit globale apparaissent certains mouvements Ainsi le CAP de peinture semble avoir gagn quelques places en positif sans doute cause de sa f minisation qui y importe 23 Un des crit re est le m me mais en lecture invers e recrutement niveau 3 e ou plus 47 est recrutement inf rieur la troisi me ou de statut d rogatoire en 2006 Pautre est remplac par la part des recrutements en sections sp cialis es redoublement en primaire pour 1995 noter que certains groupes de formation forge et ali photographie g nie civil et topographie autre alimentation verre et c ramique couverture et 4 7 n taient pas pris en compte dans l analyse de 1995 pour cause d effectifs trop faible FT de meilleurs profils scolaires l inverse h tellerie amp restauration le commerce et surtout la m canique automobile semblent d cliner dans la hi rarchie implicite des recrutements Le b timent qui a engag de fortes campagnes de communication n a pas beaucoup gagn Si ces initiatives lui ont permis de mieux remplir les CFA elles ne semblent pas avoir modifi durablement le niveau scolaire de son recrutement en CAP tout au moins Graphe 4 Origine scolaire des apprentis de CAP Variations par secteur d a
115. e la proportion des apprentis qui poursuivent montrent bien une difficult r currente d j identifi e lors des pr c dentes enqu tes la poursuite suppose souvent de trouver un nouveau ma tre d apprentissage la t che est loin d tre ais e et le taux d chec la poursuite d apprentissage restera sans doute aussi lev en 2007 qu en 1992 notamment en niveau V Moreau 2003 p 228 C est en mention compl mentaire et au niveau IV que la part des apprentis ayant d j fait un apprentissage est la plus forte 75 4 des MC 62 9 des BP BM et 55 9 des Bac pro sont dans ce cas Le r sultat ne surprendra pas il correspond la pression exerc e en termes de v ux par le niveau V Corr lativement ce sont donc les marges de l apprentissage qui recrutent le moins en son sein dessinant ainsi une courbe en U invers graphique 6 En amont au niveau V le r sultat est sans surprise les CAP et les BEP se recrutent essentiellement au coll ge En aval le r sultat est plus surprenant Il confirme la fois le plafond de verre d j signal et la difficult de l apprentissage fonctionner comme une fili re Les optimistes pourront toujours souligner juste titre que pr s d un apprenti du sup rieur sur cinq a d j fait un apprentissage auparavant 19 3 en BTS et 17 pour les autres apprentis du sup rieur mais ces chiffres camouflent mal le champ clos d une part importante
116. e m re Salari e PCSPERI A son compte pr cisez le nombre de salari s ATE Au ch mage Au foyer Retrait e En invalidit longue maladie SIMER 169 D c d e Autre pr cisez 4 Pr cisez pour chacun crire dans les cases Votre p re ou tuteur Votre m re Quelle tait sa profession Indiquez sa profession ant rieure s il ou elle tait au ch mage retrait e en invalidit en longue maladie ou d c d e Le secteur d activit de sa profession ex agriculture coiffure 5 Quel est le dipl me le plus lev que vos parents ont obtenu Cochez une case par colonne Votre p re ou tuteur Votre m re DIPPER Aucun Certificat d tudes Brevet des coll ges DIPMER CAP BEP Brevet de ma trise ou brevet professionnel Baccalaur at ou Brevet de technicien Sup rieur au BAC Autre pr cisez 5 Combien aviez vous en tout de fr re s et de s ur s sans vous compter 6 Parmi les membres de votre famille quels sont ceux qui ont suivi un apprentissage une r ponse par ligne P re moui Q non M re oui O non Au moins un grand p re Q oui Q non Au moins une grand m re Q oui Q non SOEUAP Au moins une s ur Qoui U non Au moins un
117. e pair avec une ducation populaire En la mati re la d marche des Pass culture jeune du Conseil R gional tait int ressante observer L engagement associatif L adh sion une association n est pas facile mesurer avec exactitude Il arrive qu un individu n associe pas son adh sion un organisme parents d l ves mutuelle club sportif etc comme tant une adh sion associative Ainsi dans l enqu te 2007 26 des apprentis titulaires d une licence sportive ne se d clarent pas membres d une association Tous ne le sont peut tre pas mais ces chiffres indiquent que les r sultats pr sent s ici saisissent autant la repr sentation associative que sa r alit A peine un apprenti sur cinq 18 2 d clare faire partie d une association Compar e aux taux nationaux cette proportion est faible L INSEE indique un taux de 45 pour l ensemble des fran ais de plus de 15 ans INSEE 2003 Certes il existe en mati re d adh sion aux associations des effets d ge la jeunesse tant sur ce point en retrait Mais m me en int grant approximativement ce crit re le score des apprentis reste en de dans l enqu te nationale de l INSEE le taux d adh sion des 16 29 ans est de 37 soit presque deux fois plus que celui des apprentis Conform ment aux diff rences de genre observ es au niveau national les filles apprenties adh rent moins que les gar ons L amplitude est de
118. e reflux des images n gatives associ es l apprentissage Elle tait d autant plus utile que la r gion des Pays de la Loire a une tradition d enqu te et d tudes sur l apprentissage maintenant bien ancr e Ces travaux toujours r alis s en collaboration avec l Universit de Nantes pour en garantir la 1 Apprentis en ann e terminale en 2006 2007 id est interrog s l ann e de leur dipl me Cf en annexe la note m thodologique scientificit permettent un travail de comparaison entre les apprentis d aujourd hui et ceux d hier Ce sera notamment le cas dans ce rapport qui rapproche d s que possible les r sultats obtenus en 2006 2007 avec ceux d enqu tes r alis es au d but des ann es 1990 C est ainsi par exemple que Pon a pu montrer combien la recherche du ma tre d apprentissage est d sormais plus ardue et combien les ressources familiales ou de relations personnelles sont de moins en moins efficaces pour trouver une place d apprenti Que contient ce rapport Beaucoup de choses mais pas tout La m thode sociographique essentiellement bas e sur l enqu te par questionnaires conduit une production de donn es chiffr es qu il convient de classer d interroger et d interpr ter Le lecteur n chappera donc pas dans les pages qui suivent aux pourcentages aux tableaux crois s et autres analyses factorielles des correspondances Cette production de donn es quantitatives n est pas
119. e secteur de la m canique Mais c est surtout par un num ro sp cial consacr en 1989 la formation professionnelle des jeunes que Formation Emploi m rite son titre de vigie gt s y trouvent r unis les rares sociologues et historiens que la question passionne Catherine Agulhon Jean Pierre Briand Lucie Tanguy Vincent Troger etc ainsi que Pierre Caspard entr dans Phistoire par le cri d alarme qu il pousse face au chantier d sert de la formation professionnelle initiale Il semble qu aujourd hui cette protestation ait t en partie entendue Tanguy 2000 Chamarsson 2005 15 Cette fonction de vigie s est traduite galement par la publication d articles consacr s lapprentissage l tranger Grande Bretagne Etats Unis Allemagne Australie ex RDA Belgique 36 3 Qui sont les apprentis lig riens Qui sont les apprentis lig riens La question est simple la r ponse un peu moins Se contenter de d finir les apprentis par leur statut de salari revient nier toute l histoire sociale familiale et scolaire individuelle ou collective qui les a conduit choisir cette voie de formation De m me que les qualifier de jeunes en chec scolaire comme le veut une image un peu ancienne revient faire fi de toutes les transformations qu a connues l apprentissage depuis une trentaine d ann es Certes tous les apprentis n taient sans doute pas des premiers de cl
120. eau V 44 8 en niveau IV 33 9 en niveau III et 16 pour les autres apprentis du sup rieur Plus longtemps les apprentis ont t l cole moins le d samour avec celle ci est un justificatif du choix de l apprentissage Trois arguments parfois avanc s pour expliquer l orientation en apprentissage des jeunes ne trouvent pas cr dit leurs yeux Celui d une d cision parentale est largement disqualifi ils ne sont que 3 5 l admettre Celui qui fait de l orientation scolaire la cause de leur entr e en apprentissage est aussi battu en br che seuls 11 4 l approuvent principalement des CAP 13 3 Enfin l argument selon lequel c est la proximit du l employeur qui donne sens l entr e en apprentissage n est admis que par 10 8 des apprentis Tableau 15bis Le choix de l apprentissage 2 1992 2007 en 1992 2007 Ecarts en pts Attirance pour le m tier choisi 77 2 87 8 10 6 Pour avoir un salaire nc 81 2 Attirance pour le mode de formation 54 7 72 9 18 2 Pour trouver plus facilement du travail 55 1 59 3 4 2 Par d sint r t pour l cole 44 8 51 4 6 6 Sur le conseil de l orientation scolaire 16 4 11 4 4 9 En raison de la proximit de l employeur 9 6 10 8 1 2 Par d cision des parents 7 4 3 5 3 9 Par rapport l enqu te de 1992 le palmar s n est pas modifi tableau 15bis Par contre toutes les valeurs ne gagnent pas auta
121. elations est sp cifiquement mobilis au profit des gar ons et notamment des CAP et des BEP De m me il confirme que le r le d interm diaire jou par le CFA est caract ristique des BTS et des autres apprentis du sup rieur L apprentissage concert par construction r gulateur est l apanage des apprentis du haut Signalons enfin la position particuli re des BP BM tiraill s entre un p le masculin o la recherche est plut t ais e et un p le f minin o elle est malais e Ainsi pour ces dipl mes la proportion de gar ons ayant contact moins de cinq entreprises pour trouver un ma tre d apprentissage est de 74 7 elle n est que de 29 4 pour les filles La proportion de gar ons ayant d contacter vingt entreprises ou plus est de 7 3 pour les filles la part est de 42 5 Enfin 45 5 des gar ons 92 de BP BM ont trouv leur ma tre d apprentissage par relations ou par leur famille les filles ne sont que 18 4 dans ce cas Ce type de r sultats indique bien le niveau de cristallisation du dualisme de genre au sein du march de l apprentissage PP g 93 Pour m moire on reproduit ci dessous l analyse factorielle de m me nature r alis e partir de l enqu te lig rienne de 1992 graphe 8 La conclusion s impose nous bougeons mais lentement avec la l g ret d un hippopotame constip disait le sociologue Richard Hoggart 1991 p 270 Graphe 8 La recherche
122. en le rapport l cole varie en fonction du dipl me pr par par les apprentis Le plafond de verre se dessine autour du baccalaur at qui joue un double r le Pour les apprentis de CAP marqu s par des redoublements fr quents au primaire et au lyc e par des orientations d rogatoires la fili re g n rale d s le coll ge et par un d sint r t affich pour l cole il est un horizon difficile m me sous la forme professionnelle Les BEP tout autant f ch s avec l cole et qui ont souvent redoubl au coll ge peuvent peut tre esp rer l atteindre tout au moins si on en croit le profil caract ristique du Bac pro qui partage avec le BEP beaucoup de points communs except le d sint r t pour l cole Pour les apprentis du sup rieur le baccalaur at est le socle de leur arriv e dans l apprentissage Acquis essentiellement sous la forme scolaire parfois compl t par une formation dans le sup rieur il en est en fait le point de d part On d couvre alors des apprentis marqu s par le non redoublement au primaire ou au coll ge des apprentis qui d clarent n avoir pas choisi l apprentissage par d sint r t pour l cole et qui estiment plus de 75 que le CFA ressemble une cole La principale ligne de d marcation qui s tablit au sein des apprentis du sup rieur distingue les BTS des autres Les premiers viennent plus directement du lyc e quand les autres ont des exp riences plus ou
123. ent Briand 1989 Suteau 1999 m me si elles ne concernent qu une infime partie de la jeunesse et plus souvent qu leur tour les hauts niveaux de qualification Discussions controverses et initiatives locales ne changeront gu re le tableau de l apprentissage au d but du XX En 1906 10 seulement des apprentis b n ficient d un contrat crit et les deux tiers n ach vent pas leur apprentissage sur les 875 000 jeunes de moins de 18 ans qui travaillent dans l industrie et le commerce 3 5 ont re u une formation professionnelle en cole 8 5 suivent des cours professionnels parall lement leur activit et 800 000 soit pr s de 90 ne b n ficient d aucune formation professionnelle hors de l atelier ou de l usine En un si cle l apprentissage en entreprise n a pas trouv la voie de son renouveau Apprendre un m tier l cole ou en entreprise Les d bats qui s instaurent alors opposent les tenants de l apprentissage in situ aux partisans de lP cole Moreau 2002 Les premiers d fendent un apprentissage en entreprise adapt au march local du travail et supposant une adh sion loyale du jeune en formation aux valeurs patronales En t moigne parmi d autres cette r ponse faite en 1913 par le vice pr sident d une chambre de commerce un questionnaire pr fectoral sur l emploi de fonds destin s l organisation de cours professionnels ces cours donneront ils les r sultats esp r s Peut tre
124. entis dans les grandes entreprises 2002 Sy ajoutent quelques ouvrages Ram et Ram 1995 Pasquier 2003 Moreau 2003 L inventaire n est sans doute pas exhaustif mais rend bien compte du statut domin 95 de l apprentissage dans la recherche en sciences sociales tout au moins jusqu aux ann es r centes c est l un bon reflet de son image sociale Il est vrai qu il est affect d un mal qui frappe plus g n ralement de champ de la formation professionnelle initiale puisque le lyc e professionnel est galement atteint un rapide inventaire des th ses soutenues en France depuis 1960 indique que parmi celles consacr es la formation et l ducation moins de 5 concernent le lyc e professionnel quand 27 sont d volues l enseignement sup rieur Lointain petit canton rural oubli de la formation professionnelle l apprentissage en entreprise n en a t que plus invisible Dans ce paysage un peu vide la revue Formation Emploi occupe une place part D s le num ro 7 en 1984 l apprentissage s affiche sous la plume de Marie Christine Combes et de Patrick Lechaux La premi re continuera d ailleurs son travail sur ce th me en publiant toujours dans cette revue des analyses d sormais classiques de la loi de 1971 1986 puis de celle de 1987 1988 le second pr sente dans ce num ro 7 une approche tr s fine de l articulation entre entreprises et Centres de formation d apprentis CFA dans l
125. eprise 6 5 pour ceux recrut s un niveau inf rieur la troisi me 8 1 pour ceux qui ont redoubl deux fois au primaire 8 2 pour ceux qui sont insatisfaits de leur entreprise ou encore 6 5 parmi ceux qui ont le sentiment d tre exploit s 108 L engagement militaire tout au moins son hypoth se se formule plus volontiers parmi les apprentis les moins bien int gr s dans le dispositif soit cause de leur niveau scolaire soit cause de leur rapport l entreprise La fuite vers un autre possible professionnel semble pour eux une voie de salut esp r e face une vie qui ne leur fait ni cadeaux familiaux ni cadeaux scolaires Tableau 24 Proportion d apprentis qui envisagent de travailler apr s leur apprentissage 2007 en Travailler dans sa Dans n importe S engager dans sp cialit quelle branche arm e Total CAP 24 9 9 3 5 39 2 BEP 19 7 6 2 3 4 29 3 MC 38 7 6 7 2 47 4 Niveau V 24 0 8 1 4 3 36 4 BP BM BT 68 0 5 4 2 7 75 7 Bac pro 47 5 10 9 2 8 61 2 Niveau IV 60 7 6 2 4 70 BTS 58 4 7 0 2 0 67 4 DUT 26 6 3 2 4 3 34 1 Niveau II 56 6 6 8 2 1 65 5 Licence pro 68 7 6 1 1 5 76 3 DECF 68 3 3 1 0 0 71 4 Ing nieur 77 6 15 4 0 0 93 Educateur sp 66 7 4 2 0 0 70 9 IUP 65 5 0 0 0 0 65 5 Niveau I et I 70 6 7 0 0 4 78 0 TOTAL 38 3 7 8 3 5 49 6
126. eprise Il aborde la question souvent d licate des conditions de travail mais galement celle plus nouvelle de la sant au travail 8 La vie en entreprise Enfin pour clore ce rapport le lecteur est invit d couvrir apprenti en dehors de son temps de travail travers ses loisirs ses pratiques culturelles et ses engagements associatifs 9 Le travail c t L ensemble peut tre lu d une traite l instar d un rapport ordinaire Mais rien s 3 n interdit au lecteur de picorer a et l au gr de ses humeurs ou de ses centres d int r t Chaque chapitre est relativement autonome et rien n interdit de commencer par Le march de l apprentissage pour finir par La g ographie sociale De plus pour une premi re lecture rapide les passages non ant les id es et les constats les plus significatifs sont surlign s en gras ils indiquent l essentiel sans imposer le d tail de la pourtant indispensable administration de la preuve 1 Un peu d histoire L apprentissage est une forme traditionnelle d ducation remontant au Moyen ge Ainsi commence l ouvrage de Laurence et S bastien Ram intitul La formation Professionnelle par apprentissage et publi en 1995 aux ditions l Harmattan Rien n est plus inexact S il existe bien une filiation lexicologique entre apprentissage des corporations et du compagnonnage et l apprentissage en entreprise contemporain c est sans doute le seu
127. er un palmar s des m tiers masculins et f minins de l apprentissage qui montre les limites des campagnes de promotion encourageant la f minisation des m tiers dit masculins En t te des m tiers consid r s comme f minins se trouvent ceux de coloriste de commerce et gestion des rayons de vente d quipement courant qui accueillent 100 de filles Suivent de pr s les stylistes visagistes les assistants de direction les pr parateurs en pharmacie ou la coiffure avec plus de 94 de filles Viennent ensuite la vente de produits alimentaires l assistanat de gestion et les fleuristes qui voisinent ou d passent les 90 C t monopole masculin se trouvent le gros uvre du b timent les installations sanitaires et thermiques les serruriers et m talliers le pl tre l lectronique la menuiserie le monde de la maintenance automobile v hicules industriels et motos l lectricit la couverture le b ton arm les conducteurs d engins de travaux publics les charpentiers et la carrosserie qui 18 Il est noter que ces campagnes de communications cherchent rarement promouvoir la masculinisation des m tiers f minins 46 n accueillent aucune fille Peu apr s les bouchers les ma ons les boulangers ou encore les carreleurs affichent au maximum une proportion de 3 de filles La m canique g n rale et de pr cision les ing nieurs BTP ne font gu re mieux 4 et il faut atteindre les barmans et les p
128. es Par la forme galement puisque le suivi de cohorte n est plus l ordre du jour Il est vrai que le paysage de la connaissance sur l apprentissage s est grandement modifi depuis les ann es 90 Le renforcement de la qualit des enqu tes IPA mais surtout les enqu tes nationales g n rations du CEREQ permettent aujourd hui de mieux saisir l insertion des apprentis y compris comparativement avec la forme scolaire D o lPabandon du principe du suivi de cohorte De plus la r gion souhaitait que ces nouvelles enqu tes 33 mettent l accent sur la qualit de l apprentissage Deux volets ont ainsi t d finis Le premier porte sur la vie en CFA et est bas sur les monographies comparatives de trois CFA lig riens Il a donn lieu un rapport s par Riot Moreau 2008 Le second volet objet de ce rapport porte essentiellement sur la sociographie des apprentis d aujourd hui Il a une triple vis e En premier lieu il cherche comparer les r sultats contemporains avec les donn es ant rieures En second lieu il vise d voiler les aspects non ou mal connus de la vie apprentie En effet beaucoup d informations recueillies par la d marche sociographique comme l origine sociale des apprentis la recherche du ma tre d apprentissage les conditions de travail etc ne sont saisies dans aucune enqu te nationale Elles n existent donc que par les enqu tes locales et la r gion des Pa
129. es de 2000 10 000 habitants respectivement 38 8 et 33 3 Corr lativement l apprenti d origine urbaine plus de 10 000 habitants se fait plus rare 27 1 alors que les entit s urbaines h bergent 40 2 de la population des Pays de la Loire Il n y a pas proprement parler de hi rarchie d origine territoriale en fonction du dipl me pr par tableau 3 Si les BTS et les autres apprentis du sup rieur se recrutent plus souvent dans les villes de plus de 20 000 habitants l cart avec le niveau V n est pas vraiment significatif Tout au plus peut on dire que le recrutement dans les petites communes moins de 2000 habitants est l g rement plus fort pour le niveau V et IV Mais globalement la caract ristique rurale du recrutement des apprentis transcende les cat gories de dipl mes 41 Tableau 3 Origine g ographique des appentis lig riens 2007 en niveau V niveau IV niveau III niv I et I TOTAL moins 2000 hbts 34 0 35 9 31 0 29 9 34 0 2000 4999 hbts 25 6 27 1 27 4 29 2 26 3 5000 9999 hbts 12 1 13 3 11 8 14 12 5 10 000 19 999 hbts 8 8 7 5 8 6 7 4 8 4 plus de 20 000 hbts 19 3 16 2 21 2 19 5 18 7 TOTAL 100 100 100 100 100 Plus significative est l origine g ographique en fonction du m tier ou du groupe de m tiers pr par Tout indique en effet que les secteurs
130. es de France 277 p MOREAU G 2000a les faux semblables de lapprentissage Travail genre et soci t s n 3 p 67 86 MOREAU G 2000b Les nouvelles fronti res de apprentissage tude en Pays de la Loire Revue fran aise de p dagogie n 131 p 65 74 Moreau G 2000c Les BTS par apprentissage un monde part 7 ERTUL S 2000 L enseignement professionnel court post baccalaur at TUT STS Paris Presses universitaires de France p 157 175 MOREAU G dir 2002 Les patrons l Etat et la formation des jeunes Paris La Dispute 243 p MOREAU G 2003 Le monde apprenti Paris La Dispute 274 p MOREAU G 2005 Jeunesse et travail le paradoxe des apprentis Formation Emploi n 89 p 35 46 MOREAU G 2007 Affiliations et d saffiliations aux m tiers de la m canique automobile le cas des apprentis rapport de recherche la DGESCO minist re de l Education nationale 138 p MOREAU G 2008 Apprentissage une singuli re m tamorphose Formation Emploi n 101 p 119 133 PASQUIER B 2003 Voyages dans l apprentissage chroniques 1965 2002 Paris L Harmattan 273 p PASQUIER D 2005 Cultures lyc ennes la tyrannie de la majorit Paris Autrement 172 p PATRIS A 1977 L apprentissage une forme d ducation Paris Berger Levrault 302 p PATUREAU F 1992 Les pratiques culturelles des jeunes les 15 24 ans Paris La documentation fran aise 221 p PELLETIER D 2002
131. es enqu tes 1995 1996 et 1997 r capitule les principales donn es statistiques de l enqu te 91 pages Sur le plan universitaire plusieurs m moires de ma trise ont t soutenus sur l apprentissage et plusieurs articles publi s prenaient exclusivement ou partiellement appui sur les r sultats de cette enqu te Moreau 2000 2000b A la diff rence de la pr c dente recherche les fichiers informatiques de ce nouveau suivi de cohorte ont t conserv s par l universit de Nantes et permettent donc d envisager des comparaisons dans le temps Le second volet de cette seconde enqu te tait pris en charge par les sociologues seuls dans le cadre de la Maison des sciences de l Homme Ange Gu pin Il consistait en un suivi de cohorte qualitatif questionnaires et entretiens d un chantillon de 900 apprentis lig riens inscrits en seconde ann e d apprentissage la rentr e 1995 14 Soit 700 de moins que le nombre de contrats sign s en 1992 ceux ci tant int gr s l enqu te nationale g n rations du CEREQ qui se mettait en place au m me moment 32 interrog s r guli rement jusqu en janvier 2000 Le taux de r ponse cette date tait de 73 Ces travaux ont galement donn lieu publication d articles Moreau 2000c Moreau 2002 Les deux volets de cette seconde enqu te initi e par les Pays de la Loire a servi en partie de base la publication du livre Le monde apprenti Moreau 2003
132. es r formes suivantes ne d mentiront pas la volont de renforcer le temps pass en CFA une circulaire de juillet 2001 du minist re de l ducation nationale rappelle que le passage aux 35 heures ne doit pas r duire le temps de formation en CFA ce qui r quilibre m caniquement le razio entre temps pass en CFA et temps pass en entreprise au profit du premier Plus r cemment l annonce faite fin 2007 par le ministre Darcos de la mise en place du Bac pro en trois ans ne fera que renforcer cette tendance En effet en r duisant la dur e de formation trois ans pour le m me contenu cette mesure contraint d accro tre le 20 temps en CFA C est tout au moins ce qu indiquent les exp rimentations de Bac pro en trois ans conduites jusqu ce jour en apprentissage Sur le plan informel la r forme de 1987 va introduire dans lapprentissage salari une logique jusqu alors relativement faible les capitaux sociaux et scolaires jouent d sormais fortement dans la r ussite au dipl me la trajectoire de formation et le recrutement des apprentis Moreau 2003 2008 De plus le mouvement de scolarisation diffus affecte la mentalit des apprentis et les repr sentations de l apprentissage Moreau 2005 Les nouveaux apprentis quittent des tablissements scolaires o ils se vivent comme des malgr nous scolaires et o leur paup risation d origine rend difficile int gration au mode de vie lyc en pour mieux
133. esse populaire Paris L Harmattan p 15 54 BAUDELOT C ESTABLET R 1992 Aeg les filles Paris Le Seuil 243 p BAUDELOT C ESTABLET R 2000 Avoir 30 ans en 1968 et 1998 Paris Le Seuil 217 p BAYARD J P 1997 Le compagnonnage en France Paris Payot 476 p BEAUD S 2002 80 au bac et apr s Les enfants de la d mocratisation scolaire Paris La D couverte 330 p BEAUD S PIALOUX M 1999 Rezour sur le condition ouvri re Paris Fayard 469 p BERTHET T 1999 Les r gions et la formation professionnelle Paris LGD 231 p BESSON A 2004 Jean Marc Ayrault une ambition nantaise Nantes Coiffard Edition 440 p BOURDARIAS F 1983 Apprentissage sous contrat apprentissage du contrat Th se de doctorat de sociologie Universit de Nantes 343 p BOURDIEU P 1972 Les strat gies matrimoniales dans le syst me de reproduction Annales conomies soci t s et civilisations n 4 5 p 1105 1125 BOURDIEU P 1979 La distinction Paris Minuit 670 p BOURDIEU P 1984 Questions de sociologie Paris Minuit 277 p BRAUDEL F 1986 L identit de la France Les bommes et les choses Paris Flammarion 531 p BRIAND J P 1989 L apparition du pr apprentissage dans les grandes villes au d but du XX si cle Formation Emploi n 27 28 p 42 64 BROWAEYS X CHATELAIN P 1984 La France du travail Paris Presses universitaires de France 267 p BRUCY G 1993 Histoire des dipl mes
134. estionnaires mais bien pour suivre une formation L accueil dans les CFA a le plus souvent tait cordial les directeurs tant l pour pr senter leur tablissement et nous aiguiller en son sein Sur certains CFA des directeurs ont pu nous oublier ou oublier de pr venir leurs formateurs dans ces cas pr cis la compr hension et la souplesse des formateurs est saluer la plupart ont bien voulu sacrifier leur cours au profit de l enqu te seule une personne a refus cat goriquement de le faire mais ses coll gues pour viter un aller retour inutile au chercheur Nantes Laval quatre heures de route se sont organis s pour que l enqu te puisse avoir lieu Suite au premier oubli un rappel syst matique de l intervention tait fait par t l phone la semaine pr c dente 2 La passation des questionnaires La passation des questionnaires a eu lieu de novembre 2006 mars 2007 les chercheurs ont t pr sents sur toutes les passations de mani re informer les apprentis sur les objectifs de enqu te et veiller au bon d roulement de la passation La pr sence des formateurs a t largement sollicit e par les chercheurs notamment pour rep rer les apprentis susceptibles d avoir des difficult s de compr hension Connaissant les niveaux en lecture et en criture des uns et des autres ils ont ainsi permis aux chercheurs de porter une attention toute particuli re ces l ves L implication ou non des formateu
135. et milieu social p re ouvrier m re ouvri re au foyer e masculin CAP e ne conna t pas le dipl me du p re et de la m re p re CAP brevet m re sans n dipl me brevet CAP e m re a fait un apprentissage 1412 parents s par s ou divorc s parents concubins e verse une pension aux parents ne fait pas partie d une association et n a pas de licence sportive e famille de 4 enfants ou plus e p re ouvrier m re artisan commer ant employ e e masculin BEP e ne conna t pas le dipl me du p re et de la m re p re BEP m re BP BM BEP n 848 le p re fait un apprentissage p re d c d parents concubins e verse une pension aux parents e re oit une aide financi re de ses parents MC e p re employ m re employ e n 138 le p re a fait un apprentissage ne re oit pas d aide financi re de ses parents e parents habitent dans une commune de moins de 1000 habitants p re artisan commer ant m re agricultrice f minin BP BM p re certificat CAP m re certificat BEP e p re a fait un apprentissage BT e parents mari s n 795 ne re oit pas d aide financi re des parents e vit en concubinage Bac pro p re artisan commer ant m re ouvri re e masculin a 500 p re bac BEP m re brevet CAP le p re n a pas fait d apprentissage p re cadre sup rieur profession interm diaire agriculteur em
136. eur accompagnement Il convient enfin de saluer pour clore cette pith te la R gion des Pays de la Loire ses lus et ses fonctionnaires pour la confiance qu ils ont accord la sociologie une discipline souvent d cri e en lui offrant l occasion de prouver qu en mati re de connaissance de r flexion critique et de recherche les sciences sociales ont quelques vertus heuristiques qu il est trop ais de renvoyer au rayon des savoirs inutiles sm SOMMAIRE Rapport mode d emploi 1 UN PEU D HISTOIRE La fin d un ancien r gime Apprendre un m tier l cole ou en entreprise L essor de l apprentissage scolaris Le retour de l apprentissage en entreprise La scolarisation de l apprentissage salari 2 ET DE G OGRAPHIE SOCIALE Le bon classement de la r gion des Pays de la Loire L hypoth se des sous sols ducatifs Une tradition d apprentissage et d enqu tes 3 QUI SONT LES APPRENTIS LIG RIENS D mographie familiale Un recrutement rural populaire et masculin Des profils diff renci s 4 DE L COLE Les apprentis n aiment pas l cole mais moins Un pass scolaire tag suivant les dipl mes La polymorphie apprentie 5 VERS L ENTREPRISE Le choix de l apprentissage Les orientations contrast es chaque m tier son apprenti 6 LE MARCH DE L APPRENTISSAGE La moindre efficacit des ressources familiales Un ma tre plus di
137. eux qui pr f reraient continuer en apprentissage 49 6 dont 38 3 qui envisagent de travailler dans leur sp cialit 7 8 de travailler dans n importe quelle branche et 3 5 de s engager dans l arm e Un peu logiquement les apprentis qui souhaitent travailler l issue de leur contrat sont la face invers e de ceux qui souhaitent poursuivre en apprentissage Ils sont nettement moins nombreux en niveau V 36 4 qu en niveau IV 70 II 65 5 ou II et I 78 C est en BEP et en CAP qu ils sont les plus rares respectivement 29 3 et 39 2 mais 33 La question autorisait les multi r ponses mais le nombre de r ponses 5385 s carte peu du nombre de r pondants 4754 preuve que le projet des apprentis est relativement arr t 107 galement en DUT 34 1 un r sultat qui atteste que ce dipl me est en apprentissage l image de la voie scolaire un dipl me et transition Cam 2000 En BP BM 75 7 chez les ing nieurs 93 les ducateurs sp cialis s 70 9 les licences professionnelles 76 3 ou encore le DECF 71 4 la perspective du travail normal est bien implant e tableau 24 Les dipl mes du sup rieur confirment ainsi leur statut d apprentissage d insertion chapitre 5 De m me on retrouve parmi les scores lev s de projet d insertion sur le march du travail les apprentis qui travaillaient avant d entrer en apprentissage 68 8 ceux qui taient inscrits l
138. fessionnelle de la CGT lors du congr s de ce syndicat en 1946 15 des effectifs respectifs de 293 000 et 307 000 huit ans plus tard en 1967 l apprentissage scolaris a pris l avantage avec 546 000 l ves pour 429 000 apprentis salari s en 1972 l cart est d finitivement creus avec respectivement 677 000 l ves et 303 000 apprentis Trois ans plus tard on ne d nombre plus que 170 000 apprentis salari s pour 733000 apprentis scolaris s Il s en est fallu de peu que l apprentissage salari disparaisse jamais de la carte des formations professionnelles les Trente glorieuses ont impos l id e qu un m tier s apprend l cole Le retour de Papprentissage en entreprise Dans les ann es 60 les experts de la planification et de l ducation nationale avaient condamn apprentissage en entreprise pas un mot son propos dans le rapport de la commission de l Education nationale du Ve plan 1966 1970 L apprentissage salari est alors vu par les technocrates comme une survivance honteuse condamn e au nom du progr s conomique et technique une poque o Pon croit un peu na vement la disparition prochaine du travail ouvrier Prost 2004 p 637 M me les sp cialistes de l apprentissage portent sur lui un jugement s v re les apprentis form s sur le tas se voient g n ralement condamn s des petits m tiers d existence pr caire mal r tribu s et de main d uvre sai
139. fficile trouver 10 12 14 16 19 23 27 30 37 41 42 46 47 53 56 61 67 12 T5 81 85 23 37 52 67 81 March masculin march f minin 7 TRAJECTOIRES APPRENTIES Poursuivre Poursuivre effectivement Travailler 8 LA VIE EN ENTREPRISE Quelle entreprise Quelles conditions de travail La sant au travail 9 LE TRAVAIL C T L engagement associatif Loisirs et culture Le Pass culture sport Bibliographie Annexes notes m thodologiques questionnaire 90 96 102 106 LIS 118 126 133 138 142 154 165 95 112 132 149 154 RAPPORT MODE D EMPLOI Les r sultats pr sent s dans ce rapport ont t fa onn s partir d une enqu te par questionnaires aupr s de 5000 jeunes constituant un chantillon repr sentatif des apprentis lig riens D une ampleur sans pr c dent cette recherche r sultait de la volont de la r gion des Pays de la Loire de faire le point dans le cadre des objectifs qualit qu elle s est fix s en la mati re Cette recherche tait d autant plus justifi e que l apprentissage se transforme profond ment L essor des apprentis du sup rieur qui contribuent aujourd hui pour beaucoup l accroissement quantitatif de l apprentissage et la stagnation des effectifs de CAP et de BEP sont deux exemples qui illustrent ces transformations Il y en a d autres que la recherche rel ve et notamment l
140. fl retombe tr s vite C est en fait surtout la loi quinquennale de 1993 qui intervient durablement sur les effectifs d apprentis Il est vrai que la suppression de l agr ment pr alable des ma tres d apprentissage qu elle instaure ouvre le march de l apprentissage en le d r gulant Certains directeurs de CFA ayant d ailleurs vu revenir cette occasion des entreprises dont ils avaient tout fait pour se d barrasser N anmoins la solidit de l accroissement quantitatif de l apprentissage observ e apr s 1993 n est pas due qu sa d r gulation Il ne faut jamais oublier qu existe galement un effet de stock du fait de la r forme S guin de 1987 d sormais les apprentis peuvent rester dans le dispositif l issue d un premier contrat ce qui n tait pas le cas dans l tat ant rieur du syst me Et le taux de pression en mati re de poursuite d apprentissage demeure fort pr s d un apprenti lig rien sur deux 49 8 interrog en 2007 souhaite continuer l issue de son apprentissage une proportion similaire celle observ e en 1995 52 4 De plus lessor de lPapprentissage de niveau sup rieur au baccalaur at a vit que l apprentissage ne connaisse le m me repli qu l occasion des r formes de 1971 ou 1987 Quasi confidentiel au d but des ann es 90 il repr sentait alors 0 6 des apprentis lig riens il p se aujourd hui hauteur de 15 A tire d illustration
141. fois si cette forme d criture tait d lib r e cela montrerait que certains apprentis ne font pas de distinction entre envoyer un sms leur ami et le reste de leur correspondance questionnaires mais aussi devoir au CFA lettre de motivation aux entreprises etc ce qui peut avoir de f cheuses cons quences Par ailleurs la conjugaison et les accords disparaissent r guli rement parfois m me la fin des mots ou certaines lettres quand celles ci sont muettes Les heures deviennent les heur trop devient tro et la th orie devient la t orie Il est galement possible de trouver des phrases l int rieur desquelles apostrophes et espaces sont supprim s L apprenti crit alors lorganisation lambiance il est impeut nerveux je naime pas ce qu il maprend Ce sont parfois aussi les pluriels particuliers de la langue fran aise qui sont ignor s le contact avec les chevals ou les doublements de consonnes bone entente Les verbes sont parfois absents des phrases Cette un patron l coute le je ne sais pas peut s crire chai pa je c est pas ou je s pa les confusions sont galement fr quentes entre verbes adjectifs possessifs ou d monstratifs cet ces c est peuvent tre employ s indiff remment Des r ponses aux questions ouvertes sont parfois difficiles interpr ter comme par exemple cet appre
142. fr re Q oui U non Au moins un oncle ou une tante Q oui Q non Au moins un cousin ou une cousine Q oui Q non de COUSAP 170 D Votre entr e en apprentissage 1 Pourquoi tes vous entr e en apprentissage une r ponse par ligne Par attirance pour le m tier choisi Q oui Q non Re Par attirance pour ce mode de formation Q oui U non Par d cision des parents ou tuteurs Q oui U non DESECO Z rs A DA L Par d sint r t pour l cole Q oui U non Sur le conseil de l orientation scolaire Q oui U non ORIENT Pour trouver plus facilement du travail Q oui Q non TROUTR En raison de la proximit de votre employeur U oui 0 non A a PROXEM Pour avoir un salaire Q oui U non Autres cas pr cisez SALAIRE 2 R pondez l une des affirmations une seule r ponse Q L entr e en apprentissage correspond mon choix personnel Sos Q J aurais pr f r poursuivre mes tudes au lyc e ou dans le sup rieur Q J aurais pr f r travailler sans tre en alternance Q J aurais pr f r faire autre chose pr cisez essceeesresrersrrrrrsrrreens 3 Comment avez vous trouv votre ma tre d apprentissage Q Par vous m me Q Par votre p re ou m re Q Par un autre membre de votre famille Q Par relations amis voisins etc Pi Q Par petites annonces Q Par le CFA Q Par l interm diaire d un ancien professeur Q Par l interm diaire
143. ge n en est que plus d licat Il ne peut qu tre segment et cibl tout au moins s il ambitionne de porter en lui un objectif d mancipation sociale Le Pass culture sport Face aux in galit s d acc s aux loisirs et la culture que l on observe chez les apprentis mais sans nul doute galement chez les lyc ens la r gion des Pays de la Loire a initi en 1999 un Pass culture sport Il s agit d un dispositif incitatif pour favoriser l acc s des lyc ens y compris BTS et des apprentis aux pratiques culturelles et sportives par le biais de tarifs pr f rentiels Ainsi en 2004 chaque Pass contient six ch ques qui peuvent tre utilis s pour diff rentes consommations culturelle 4 142 ch ques sportive 1 ch que et collective 1 ch que classe titre d exemple toujours en 2004 avec un Pass achet 7 euros un jeune pouvait b n ficier d une entr e de cin ma d une place de spectacle et de la visite d un lieu estampill patrimoine gratuites ainsi que d un bon d achat pour un livre de 8 euros soit un pouvoir d achat de 60 euros environ Les r sultats de cette politique de volontarisme culturel sont surtout connus en termes de production Ainsi en 2004 la r gion travaillait avec 451 partenaires pour la mise en place du Pass et 123 304 ch ques individuels avaient t utilis s par les jeunes lig riens dans le domaine culturel livres films spectacles et patr
144. gpa Clippa etc on peut d crire espace des hi rarchies de recrutement des diff rents m tiers Ce dernier se d cline des secteurs d activit s qui recrutent le moins d apprentis ayant redoubl au primaire ou ayant suivi au coll ge une scolarit d rogatoire deux indicateurs relativement li s ceux qui en accueillent le plus Parmi les premiers se trouvent notamment les soins personnels l lectricit et le bois pour ne citer que les plus importants en effectifs Poppos on trouve l agriculture la m canique la boulangerie le b timent la forge et m tallurgie et les m tiers des viandes Entre les deux la peinture la couverture plomberie et chauffage l h tellerie amp restauration et le commerce 76 Graphe 3 Origine scolaire des apprentis de CAP Variations par secteur d activit 2007 p agricultur m caniqut boulangeri forge chaudr m t g B timen peinture viandes couv plomb chau J h tellerie res commerci g Civil topograph photogra phie soins personne a lectricit verre et c ramiqu 20 40 60 redoublement primaire en Or cette hi rarchie endog ne des m tiers est relativement stable dans le temps Ainsi une analyse similaire faite sur le suivi de cohorte 199523 publi e dans Le Monde apprenti p 191 et reproduite ici l identique graphe 4 donne des r sultats tr s proches En bas de la hi rarchie endog n
145. heval m tiers de la boulangerie m tiers de l horticulture m canique finance de la p tisserie des des soins personnels de la comptabilit banque viandes bois ma onnerie sant du commerce h tellerie restauration b timent lectricit fleuriste m tiers de organisation du couverture peinture travail DECPF ing nieur BEP masculin CAP niveau V f minin CAP niveau IV MC BP BM faire quelques heures faire des heures faire des heures suppl mentaires par suppl mentaires jamais suppl mentaires tous les semaine rarement ou quelques unes jours travailler de temps en par mois travailler souvent ou tous temps avant 7h les jours ne jamais travailler avant les jours apr s 20h les f ri s et le dimanche 7h apr s 20h ou les jours jours f ri s le dimanche pas le sentiment d tre f ri s sentiment d exploitation exploit ne pas tre reconnu dans apprenti chez ses parents ne pas tre d bord dans l entreprise a trouv le ma tre entreprise tre d bord d apprentissage par relation ne pas avoir le sentiment ne pas s amuser en ou par la famille d tre exploit entreprise est reconnu dans satisfait de l entreprise ne pas r aliser un r ve entreprise pas satisfait de l entreprise satisfait de l entreprise ne pas envisager de continuet en apprentissage redoublement en cas redoubler connexe ou travailler d chec continuer vers
146. i ont affect la soci t fran aise au cours des deux derniers si cles La fin d un ancien r gime Longtemps en France la transmission des m tiers est pass e par le compagnonnage Les corporations et les communaut s de m tiers du Moyen ge avaient vocation contr ler le march du travail dans un espace o le savoir professionnel s apparentait une propri t priv que l apprenti devait acheter Kaplan 1993 et parfois voler Steffens 2001 et o les coles de m tiers taient quasiment inexistantes La rupture s est op r e la R volution de 1789 la naissance du salariat moderne sur la base de la libert et du contrat a mis fin au travail r gl aux monopoles exerc s par les corporations et au contr le malthusien de l acc s aux m tiers Castel 1995 La loi Le Chapelier du 14 juin 1791 abolissant les corporations et les communaut s de m tiers r sulte d une situation de crise min de l int rieur le syst me des communaut s de m tiers est en difficult depuis plusieurs si cles Kaplan 2001 L essor dans la premi re moiti du XVII des contrats d allouage sorte d apprentissage parall le s il sert parfois aux corporations g rer les tensions du march du travail g n re un salariat de fait l allou ne pouvant pas transmettre son savoir faire De plus l acc s la ma trise est de plus en plus rare et bient t pratiquement r serv aux fils de ma tres comme les allou s les
147. ide des donn es de l ann e 2005 2006 et les effectifs des sections peuvent varier d une ann e l autre d autre part certains apprentis peuvent tre absents lors de la passation ou avoir rompus leur contrat Par exemple sur les 60 ma ons pr vus dans un CFA du b timent de Saint Herblain en Loire Atlantique seuls 37 apprentis taient pr sents Par ailleurs le refus de participation d un CFA a logiquement entra n une baisse de l effectif baisse d autant plus significative que le CFA en question est l un des plus importants de la r gion et qu ce titre un nombre lev d apprentis tait concern par l enqu te Pour pallier ces carts constat s entre les pr visions et la r alit des questionnaires ont t envoy s aux apprentis absents lors de l intervention des chercheurs au sein des CFA ainsi qu aux apprentis ayant rompu leur contrat Un premier courrier leur a donc t adress courant avril comprenant une notice explicative le questionnaire ainsi qu une enveloppe affranchie pour le retour Une relance aupr s des non r pondants a t effectu e le mois suivant Le questionnaire adress aux apprentis dont le contrat a t rompu a subi quelques modifications afin d tre en ad quation avec la situation actuelle de ces individus Des questions concernant la rupture du contrat d apprentissage ont galement t ajout es Quand votre contrat a t il t rompu Pourquoi Qui est responsa
148. ier 1928 obligation d un contrat crit d apprentissage 1971 instauration un contrat type d apprentissage salaire dur e droits sociaux etc et d une proc dure d agr ment des ma tres g n ralisation des Centres de formation d appentis CFA et renforcement de la tutelle de l Education nationale sur l apprentissage 1977 cr ation d une prime par apprenti pour les petites entreprises 1987 loi S guin ouverture de l apprentissage l ensemble des dipl mes professionnels et techniques et report 25 ans l ge limite pour la signature d un contrat d apprentissage 1992 loi Cresson revalorisation du salaire des apprentis et possibilit de pr parer le dipl me d ing nieur par apprentissage 1993 loi Balladur suppression de l agr ment pr alable des ma tres d apprentissage et augmentation des aides aux entreprises qui accueillent des apprentis 2006 loi d galit des chances possibilit d un apprentissage junior 14 ans en r alit 15 ans Abandonn e en 2007 22 2 et de g ographie sociale Avec 30 649 apprentis recens s en 2007 contre 14 687 vingt ans plus t t la r gion des Pays de la Loire occupe une place singuli re dans le paysage de l apprentissage la premi re du point de vue acad mique et une des toutes premi res sous l angle des r gions Un r cent article du CEREQ Arrighi Brochier 2005 la situe galement
149. iers des apprentis comme le fait d assister un spectacle sportif 37 2 de jouer aux cartes 27 4 ou d aller un concert 26 8 celles qui peinent toucher plus de 15 des apprentis comme les foyers de jeunes 14 1 la lecture de romans 16 1 la p tanque 18 4 ou la p che 18 8 et enfin celles qui sont plut t rares chez les apprentis comme la couture ou le tricot 2 3 les spectacles de th tre 5 5 la chasse 6 9 la visite de mus e et d exposition 8 ou encore la pratique de la musique 9 6 Dans ces activit s minoritaires toutes n ont pas la m me charge symbolique La musique le th tre les mus es ou encore la lecture de romans sont charg s de l gitimit culturelle d autres comme le chasse la p che le tricot ou la couture et la p tanque sont caract ristiques 4 Les pourcentages renvoient la proportion d apprentis qui d clarent le faire souvent ou assez souvent Il en ira ainsi dans l ensemble de ce paragraphe 138 de la culture populaire Hoggart 1970 Verret 1988 et consid r es comme moins nobles voire domin es Cette opposition se retrouve dans le champ des valeurs de distinction Bourdieu 1979 au point que les enqu tes nationales sur les pratiques de loisirs et culturelles Patureau 1992 Donnat 1998 Tavan 2003 sont muettes propos de la p che du tricot de la p tanque de la chasse ou des cartes La comparaison entre les pratiques
150. ign de mani re al atoire en prenant appui sur la m thode des quotas trois crit res ont alors permis de d terminer une population aussi repr sentative que possible A La r partition des apprentis par niveaux de formations a t respect e B De m me que la r partition par groupes de formation 154 C Enfin g ographiquement la part des apprentis interrog s est proportionnelle au nombre d apprentis en ann e terminale par d partement Ainsi un tiers des 4415 apprentis de Loire Atlantique des 3678 apprentis de Maine et Loire des 1112 apprentis de Sarthe des 1102 de Mayenne et des 2800 apprentis de Vend e Ce qui repr sente une r partition id ale de 1457 apprentis en Loire Atlantique 1214 apprentis en Maine et Loire 367 apprentis en Mayenne 696 apprentis en Sarthe et 924 apprentis en Vend e Le travail d chantillonnage ayant commenc l t 2005 il s est bas sur les effectifs de l ann e 2005 2006 Les chiffres ainsi d termin s ne correspondent pas la r alit du terrain puisque les effectifs des sections peuvent diff rer d une ann e l autre N anmoins on peut supposer que la distribution des apprentis reste globalement la m me ce qui ne remet pas en cause la validit de l chantillon Les Centres de formation pour apprentis ont donc t choisis en fonction des trois facteurs num r s plus haut l aide de cette r partition id ale les groupes d apprentis co
151. ilis e ici est celle de lanalyse factorielle des correspondances Elle a en commun avec la pr c dente d avoir recours au calcul du Khi2 mais pr sente l avantage de proposer une repr sentation graphique dans l espace des modalit s ou items pris en compte Le premier axe horizontal oppose les apprentis du sup rieur le fait de provenir d une terminale g n rale ou technologique donc de la voie scolaire de n avoir pas 64 redoubl au primaire et d avoir un p re qui appartient plut t aux cat gories interm diaires et sup rieures sa figure invers e origine scolaire inf rieure la troisi me redoublement au primaire milieux populaires et niveau V C est en fait un axe qui hi rarchise l apprentissage en fonction des milieux sociaux et des trajectoires scolaires Le second axe vertical se construit autour du choix de l apprentissage par d sint r t ou pas pour l cole Autour du d sint r t se trouvent plut t des apprentis en provenance de troisi me qui ont redoubl au coll ge mais pas au primaire qui s opposent ceux qui n ont pas choisi apprentissage par d sint r t pour l cole et qui ont parfois tr buch au primaire mais pas au coll ge Ce second axe distingue surtout une fa on ancienne d entrer en apprentissage contre l cole et une mani re nouvelle sans animosit vis vis de celle ci Il en ressort un espace de l apprentissage triptyque droite les app
152. imoine Par contre du point de vue de la r ception le dispositif Pass est mal identifi S agissant d une offre galitaire tous les jeunes de lyc e ou de CFA y ont droit on pr suppose un peu facilement que tous l utilisent galement L enqu te conduite aupr s de apprentis lig riens en 2007 permet de tester cette vision des choses Le r sultat est sans appel le syst me Pass bien qu galitaire pest en rien redistributif Ceux qui en b n ficient sont pour dire vite ceux qui en ont le moins besoin Le premier niveau d in galit s observe en mati re de connaissance ou non du dispositif Bien que promu et distribu de mani re in gale par l interm diaire des CFA le Pass culture sport demeure inconnu pour 30 des apprentis inscrits en deuxi me ann e en 2007 Le premier clivage tient au niveau de formation les CAP sont ainsi 45 9 d clarer ne pas conna tre le Pass quand les BTS ne sont que 10 7 et les apprentis ducateurs 4 8 La hi rarchie d in galit de connaissance du dispositif est limpide 39 4 des apprentis de niveau V ignorent l existence du Pass quand ceux de niveau IV ne sont que 17 5 ceux de niveau III 11 5 et les autres apprentis du sup rieur 19 5 Ce sont donc les apprentis les plus faibles en capitaux culturels et scolaires qui m connaissent le plus le Pass Un r sultat que lon retrouve lorsqu on prend en compte le niveau d entr e en apprentissage Le taux de no
153. ins de dix huit ans qui sont employ s dans le commerce et l industrie soit en vertu du contrat crit d apprentissage soit sans contrat La loi pose donc le principe d un enseignement professionnel de masse gratuit et obligatoire dans un contexte o l on recherche une pacification morale et sociale Leli vre 1990 et o se diffuse l id e d adolescence Thierc 1999 Les Cours professionnels nouvellement d finis par cette loi peuvent tre organis s par les communes les d partements mais galement par des chefs d entreprises industrielles et commerciales Le dispositif sera compl t au fil du temps En 1925 est institu e une taxe d apprentissage destin e p naliser les entreprises qui n assument pas leur responsabilit en mati re de formation et financer le dispositif Bien que soutenus par une propagande intense les Cours professionnels seront pourtant tr s in galement d velopp s en 1927 ils n existent que dans 500 communes On peut m me parler sur la dur e d un chec en 1939 184 135 jeunes sont inscrits dans les cours relevant de la loi Astier alors qu environ 1 510 000 jeunes de moins de 18 ans sont employ s dans le commerce ou l industrie Les Cours professionnels Astier ne touchent donc que 12 du public qui aurait d selon la loi tre oblig d y assister La loi Walter Paulin du 10 mars 1937 autrement plus ambitieuse ne pourra pas y rem dier faute de d crets d application L
154. ipl me avant l entr e en apprentissage des CAP Comparaison 1992 2007 en 1992 2007 Aucun dipl me 44 5 34 7 CFG 1 8 16 7 Brevet 29 2 35 9 Cap Bep Mc 22 4 9 8 Bac ou quivalent 2 0 2 5 Sup au bac 0 1 0 4 TOTAL 100 100 FCFG certificat de formation g n r Du point de vue de la derni re classe fr quent e avant l entr e en apprentissage le profil des CAP se transforme galement tableau 9 La part des entrants de niveau inf rieur ou gal la quatri me d cro t l g rement celle des apprentis en provenance de sections am nag es Segpa Clippa Ses Cppn Cpa etc chute nettement passant de 18 6 en 1992 12 7 en 2007 Pour les recrutements par le haut le mouvement est modeste mais l encore orient dans le sens d une l vation du niveau scolaire de recrutement En 1992 2 2 des apprentis de CAP provenait de premi re de terminale ou du sup rieur ils sont 4 en 2007 N anmoins lessentiel du recrutement des apprentis en CAP se fait l issue de la troisi me 48 1 en 1992 60 6 en 2007 avec un essor tr s net des troisi mes d rogatoires alternance professionnelle technologique 54 Tableau 9 Derni re classe avant l entr e en apprentissage des CAP Comparaison 1992 2007 en 1992 2007 6 5 OA 10 0 8 4 Sections am nag es 18 6 12 7 3 prof alter techno 10 9 25 6 3 g n rale 37 2 35 Snde g n rale ou techno 2 3 2 5 Section en L
155. ise formatrice par des r formes l gislatives et des incitations financi res d cid es par les gouvernements de Droite comme de Gauche 17 l apprentissage salari reprend des couleurs comment faire comprendre toute la noblesse de l apprentissage sous contrat de travail de l alternance comme concept moderne et novateur de p dagogie diff renci e s exclame en 2002 Michel Dr ano premier vice pr sident de Assembl e permanente des chambres de m tiers dans un rapport au gouvernement Moderne novateur diff renci l enseignement des m tiers l cole para t d finitivement disqualifi De fait l apprentissage salari se renouvelle Les anciens cours relevant de la loi Astier se transforment progressivement en centres de formation d apprentis CFA la loi de 1971 lui conf re le statut d une forme normale d ducation professionnelle la palette des dipl mes s largit consid rablement l occasion de la r forme S guin de 1987 l ge maximum d entr e est relev 25 ans et le dispositif est d centralis Berthet 1999 Apr s une nouvelle r forme en 1993 l apprentissage en entreprise conna t un essor quantitatif in gal jusque l graphique 1 au point de former en 2000 pr s d un tiers des jeunes pr parant un dipl me professionnel de niveau inf rieur ou gal au baccalaur at Moreau 2003 Graphique 1 30 ans d apprentissage en France Effectifs apprentis de 19
156. ison est l g rement biais e du fait de ces pourcentages ne sont pas calcul s hors non r ponse contrairement 1992 et 2006 Ici le taux de non r ponse et de 1 5 Il en ira de m me pour ce paragraphe 86 ou plus en 1992 ils sont aujourd hui 38 5 dans ce cas Il s agit donc bien d un mouvement de fond mais qui concerne surtout les apprentis des niveaux IV II et plus ceux qui connaissent le plus fort taux de croissance Tableau 19 Nombre d entreprises contact es 1992 2007 en Une seule Une seule 10 et plus 10 et plus 1992 2007 1992 2007 CAP 46 9 42 0 17 8 24 6 BEP 43 8 41 7 15 1 23 1 MC 41 8 31 4 32 7 33 6 BP BM BT 47 5 36 4 22 53 7 Bac pro 46 1 33 1 24 1 29 2 BTS 40 5 28 4 31 6 38 5 DUT nc 15 6 nc 45 5 Licence pro nc 13 0 nc 22 2 DECF 58 6 30 3 18 9 40 8 Ing nieur ne 10 1 nc 54 1 Educateur sp nc 40 0 nc 15 IUP nc 37 5 nc 0 0 TOTAL 46 4 37 6 18 9 29 0 La difficult ou la facilit trouver un ma tre d pend galement du sexe de l apprenti On y reviendra dans le paragraphe suivant mais on peut d ores et d j noter que les filles sont en la mati re bien plus p nalis es que les gar ons Elles ne sont que 23 7 trouver leur ma tre du premier coup quand les gar ons sont 44 0 dans ce cas
157. iveaux de formation La hi rarchie des dipl mes est la m me dans le sous ensemble 146 des apprentis qui n ont pas le permis C est donc bien que si celui ci est un frein il n est pas la cause premi re de l in gal acc s au Pass Le plus remarquable sur ce sujet est le cumul des in galit s puisqu possession gale d un Pass correspond un usage in gal de celui ci Ainsi 82 1 des CAP possesseurs d un Pass culture sport utilise le ch que cin ma quand les BTS sont 96 3 le faire et les autres apprentis du sup rieur 95 5 M me chose en ce qui concerne le ch que livre mais avec des carts nettement plus importants 40 9 en CAP 78 en BTS et 85 4 pour les apprentis du sup rieur Idem pour le ch que spectacle avec des proportions respectives de 36 8 65 3 et 65 2 tableau 36 Tableau 36 Utilisation des ch ques th matiques par les d tenteurs d un Pass culture sport 2007 en Ch que Prat sport Ev nement cin ma Livre Patrimoine ou artistique Spectacle sportif CAP 82 1 40 9 18 5 40 2 36 8 49 6 BEP 85 6 49 1 16 3 47 1 45 7 47 1 MC 93 3 60 0 13 3 53 3 48 9 40 9 BP BM BT 89 9 61 3 12 6 44 8 46 3 48 6 Bac pro 90 3 58 3 13 7 46 1 50 7 52 0 BTS 96 3 78 0 23 1 60 3 65 3 60 4 Aut app du sup 95 5 85 4 27 5 55 3 65 2 56 7 Ensemble 88 4 57 0 17 4 47 4 48 2 51 0
158. jets Sant k p 5 Le CFA Loisirs L entreprise Contrat Situation familiale entre apprentissage actuelle S pn D E TE 19 eiSIes Se JEJShes 2 09 y s1 u Jdde 6 safn nb us Nid 191 w d1 anb Ja INA Shueidd SOOULIBA OWU u w jqnop 1 Jeu IS SINO2U09 s p sse w u ey sus J391 ep 16Bueuyo wi Ju du s ed uolb 1 u Je uol u ej ap 11ie pessyu idde sde pod Synpoid sej Jed u oljes e enbueu fed u 6 soj is nod se ed u 5 inepo e uny ej ed 6 oinjei duo el Jed D yng ed u p p u Juspe p sed Up wu sdw 8 sed ajanu un JION un p ssod e ssed gou sSeuuoo nyods 29u59 uoi eroosse p 80A u j Dosse Ju 1 ype pods an ead i s un f p S1940 S1JE9 91NN09710911 ssey eu Siue YSIA jeu qui euoud snu Jiods epe19ods Suisebeuu Se aJre e uo ne IE Jes ne Jaje Ssaid l sS nA 1 Oil SUEUUO1 911 SIWE J YA I Sie Z9U9 9Jpue S Snb yJ09sIp 31 U 99009 enbIsnu JO UUN1 SUI Sedo uolb 1 pre l E pitu s del US s p 81P 1950481 aJpuaidde 2109 v 49 po sueIy uol pie Y49 uodsueiy ap y low SJINPUO9 p siwu d Seed p p d Sjueled ueuIy pie sjuoed uorsu d SI A yess ajees N UN J IJE 1 n 817 0 JUSLUrUeS Jlojdx 817 p JUeLuUUes JOWE S n6ne 917 piod p 817 n uoo 1 911 RA iong pes sed u J sx Pau Sedos S il pand J JJILALI fd eup 191E p wes jee
159. l me L autre facteur qui joue en faveur d une l vation du niveau scolaire de recrutement des apprentis est la transformation structurelle de la population concern e Les nouveaux dipl mes accueillent de nouveaux profils d apprentis C est ainsi que s expliquent les diff rences observ es entre le dernier dipl me obtenu avant l entr e en apprentissage entre 1992 et 2007 tableau 10 La proportion d apprentis sans dipl me perd 10 points passant de 26 6 16 1 celle des titulaires du CFG en gagne plus de 5 et celle des d tenteurs du brevet 3 points C est surtout au niveau du baccalaur at que les transformations sont les plus voyantes Le nombre de jeunes qui entrent en apprentissage avec un niveau gal ou sup rieur au bac s accro t consid rablement En 1992 ils repr sentaient 4 6 des apprentis en 2007 ils p sent 19 9 Pr s d un apprenti sur cinq rejoint le dispositif en tant titulaire d un baccalaur at ou d un dipl me de niveau sup rieur pr par sous statut scolaire ou tudiant Tableau 10 Dipl me avant l entr e en apprentissage Comparaison 1992 2007 en 1992 2007 Aucun dipl me 26 6 16 1 CFG 1 1 6 8 Brevet 22 6 25 4 Cap Bep Mc 45 1 31 8 Bac ou quivalent 4 1 15 5 Sup au bac 0 5 4 4 TOTAL 100 100 CFG certificat de formation g n rale 56 Graphique 5 Evolution des effectifs apprentis lig riens 1970 2005 par principaux niveaux de f
160. l point commun L apprentissage n est plus ce qu il tait L essor d une soci t industrialis e puis d une conomie tertiaire le d veloppement massif de la scolarisation primaire au tournant du XIX et XXe coll ge unique dans les ann es 60 puis politique des 80 au bac depuis le mitant des ann es 80 ont fa onn un monde o la formation professionnelle initiale s est avant tout scolaris e Prost 2004 Au point d ailleurs que le mot apprenti n tait plus dans les ann es 50 70 strictement r serv aux jeunes apprenant un m tier n situ Ainsi Andr Patris 1977 signale que longtemps la diff renciation entre enseignement technique scolaris et apprentissage n tait pas vidente En t moignent par exemple les coles professionnelles cr es aux lendemains de la guerre 35 49 appel es centres d apprentissage Troger 1990 et la publication en 1964 aux ditions ouvri res d une tude socio psychologique intitul e Les apprentis scolaris s enti rement d di e aux l ves de coll ge d enseignement technique CET la nouvelle d nomination des centres d apprentissage Schi l Monjardet 1964 Etablir h tivement un lignage direct entre le Moyen ge et apprentissage en entreprise rel ve donc au mieux de Pinattention au pire de la facilit L apprentissage salari et son renouveau ne sont compr hensibles qu au regard des transformations sociales scolaires et mentales qu
161. laires des apprentis alors tous en CAP variaient nettement en fonction du m tier pr par M me sil n utilisait pas le terme il mettait ainsi en vidence une hi rarchie endog ne des m tiers tout au moins du point de vue du recrutement des apprentis Le constat est encore d actualit D o un intitul de paragraphe quasi ponyme Il est vrai et en partie logique que le niveau de recrutement scolaire des apprentis varient suivant le dipl me pr par On a suffisamment insist sur ce point qui fait aujourd hui la polymorphie apprentie pour ne pas y revenir Il est moins vident que ce m canisme fonctionne galement au sein d un m me dipl me Certes on sait que le taux de pression nombre de candidatures nombre de places disponibles varie suivant les m tiers Encore que ce taux est tr s mal mesur pour l apprentissage dans la mesure o aucun organisme ne centralise les candidatures Dit autrement on ne sait rien ou pas grand chose des jeunes qui cherchent entrer en apprentissage et qui n y parviennent pas N anmoins le recours aux stages ou aux tests pr alables et la consultation des livrets scolaires pratiqu e par les employeurs avant l embauche d un apprenti rappellent la r alit de la s lection l entr e en apprentissage Moreau 2003 Bien s r elle est d autant plus forte que les candidatures sont nombreuses Mais sous couvert de motivation elle camoufle une s lection sociale
162. le en intensit celle observ e en niveau IV 22 8 mais c est essentiellement des dipl mes de niveau sup rieur qui sont vis s 21 9 tout comme en niveau II et I mais l avec une intensit globale plus faible 14 3 tableau 21 Tableau 21 Proportion d apprentis qui envisagent de poursuivre leur apprentissage 2007 en Niveau sup rieur Niveau connexe Total CAP 42 9 125 55 1 BEP 54 7 11 6 66 3 MC 39 9 7 3 46 6 Niveau V 46 5 11 8 58 3 BP BM BT 11 9 5 1 16 9 Bac pro 25 0 5 3 30 3 Niveau IV 16 9 5 1 22 0 BTS 21 0 1 0 22 0 DUT 38 3 0 0 38 3 Niveau II 21 9 0 9 22 8 Licence pro 12 2 0 8 13 0 DECF 23 0 0 0 23 0 Ing nieur 1 9 0 0 1 9 Educateur sp 0 0 4 2 4 2 IUP 31 0 0 0 31 0 Niveau IT et IT 13 9 0 4 14 3 TOTAL 35 2 8 5 43 7 L observation de projets de poursuite par dipl me donne une hi rarchie plus fine En t te toutes cat gories se trouvent les BEP les 2 3 envisagent de continuer en apprentissage 66 3 Viennent ensuite les CAP dont plus de la moiti sont partants pour un nouveau contrat 55 1 Suivent les DUT 38 3 les IUP 31 0 et les Bac pro 30 3 qui se d marquent sur ce point nettement des BP BM 16 9 Dans le sup rieur la poursuite d appren
163. le secteur de la m canique d crit mieux ce processus d affiliation distanci e qui affecte les Bac pro Moreau 2007 ils se 110 sentent mal Paise mal reconnus dans leur travail et sont tent s par une sortie vers des m tiers de la vente du service et vers la figure du technicien Le titre de bachelier premier grade universitaire tend leur faire refuser tout enfermement dans un secteur C est ainsi que dans les m tiers de la m canique ils s opposent aux CQP de niveau IV qui leur sont parfois propos s comme alternative au Bac pro Les r sultats de l enqu te lig rienne 2007 semblent indiquer que la question de lidentit professionnelle des Bac pro form s par apprentissage n est pas cantonn e au secteur de la m canique m me si on y retrouve un fort taux d apprentis se d clarent pr ts travailler dans n importe quelle branche 12 7 Elle se retrouve galement dans le commerce 11 5 l agriculture 10 8 les m tiers de la viande 9 5 et ceux de h tellerie amp restauration 9 5 Elle r v le chec d un projet celui de technicien d atelier qui devait loigner les titulaires du Bac pro de la condition ouvri re mais qui tend dans les faits les y enfermer Dans les projets des apprentis la place de l int gration dans l entreprise appara t souvent en filigrane de leur d termination et de leurs choix Il est temps maintenant de regarder de plus pr s et d
164. lique Paris Editions de l Atelier 365 p DURKHEIM E 1981 1895 Les R gles de la m thode sociologique Paris Presses universitaires de France 149 p FERRY C MONS BOURDARIAS F 1980 L apprentissage sous contrat le ph nom ne de sa r surgence apr s la loi de 1971 Rapport de recherche CNRS Universit de Tours 250 p FIZ M 1994 Le peuple adolescent Paris Juillard 180 p GRANDGERARD C 1996 Emergence d un contre mod le de formation et nouvelle Drofessionnalit de l ing nieur la voie de l apprentissage Th se de doctorat en sciences de l ducation Universit de Paris VIII 503 p GRIGNON C 1971 L ordre des choses Paris Minuit 363 p HELLO Y 2004 Blancs bleus rouges Histoire politique de la Vend e 1789 2002 La Cr che Geste ditions 399 p HOGGART R 1970 La culture du pauvre Paris Minuit 420 p HOGGART R 1991 33 Newport street Paris Gallimard Le Seuil 288 p HONGROIS C 1988 Faire sa jeunesse en Vend e Maul vrier H rault ditions 217 p HUET M 1983 La concentration des emplois f minins Economie et statistique n 154 p 33 46 INSEE Pays de la Loire 1990 Apprentis dans les Pays de la Loire Nantes Ed de INSEE 51 p INSEE Pays de la Loire 1997 Les apprentis dans les Pays de la Loire Profils trajectoires et insertion 1992 1996 Dossier de r f rence Etudes n 12 p 1 95 INSEE Pays de la Loire 1998 Les apprentis dans les Pays de la Loire
165. lle et y ajoutent la formation la citoyennet Mais d s qu il s agit de traduire concr tement dans des structures cette volont quasi commune de former des ouvriers ou des employ s qualifi s les divergences entre le patronat et les acteurs ducatifs et municipaux apparaissent Les premiers d fendent l initiative priv e la prise en charge par des professionnels et les cours du soir consid rant que la qualification ne s acqui re qu apr s un apprentissage sur le tas Les lites ducatives et politiques r ticentes l absence de contr le de l tat ou des municipalit s d fendent d s 1890 le primat du cadre scolaire dans le prolongement des tudes primaires avec des enseignants sp cialis s qui apprennent la th orie et la pratique Entre les premiers tenants de l id e professionnaliste Brucy 1993 p 55 et les seconds promoteurs de la scolarisation des apprentissages Prost 2004 p 625 le foss demeure profond Le l gislateur cherchera un compromis entre ces deux visions de la formation professionnelle La loi Astier vot e par la chambre des d put s le 4 juillet 1919 3 D claration de Ferdinand Buisson militant r publicain et la c lu d put en 1902 par ailleurs titulaire de la chaire de Sciences de l Education qu il a contribu cr er l Universit de la Sorbonne 15 institue l obligation de cours professionnels gratuits pour tous les jeunes gens et filles g s de mo
166. m tiers du petit et gros uvre que le capital familial est le plus mobilis et efficace la part des apprentis ayant trouv par l interm diaire de leurs parents ou leur famille atteint ainsi 35 3 en peinture 34 5 pour la ma onnerie 31 5 pour la couverture plomberie et chauffage et 27 6 en lectricit Ce constat ne s explique pas seulement par le fait que ces entreprises sont plus communes car il ne vaut pas par exemple dans le secteur de la pharmacie o l entregent familial n intervient qu hauteur de 3 3 Pour que le r seau familial fonctionne au profit des jeunes qui cherchent un apprentissage il convient donc qu il existe en plus d une ventuelle proximit g ographique une proximit sociale entre les parents des aspirants apprentis et ceux qui dirigent les entreprises surtout lorsqu il s agit de former de futurs CAP et BEP d origine on l a vu plus populaires Ainsi s explique que les milieux sociaux qui affichent les plus forte proportion de mobilisation du capital familial soit ceux des employ s de commerce 29 1 des artisans 28 6 des contrema tres 26 2 des ouvriers non qualifi s 24 7 ou encore des commer ants 24 7 de m me se comprend les meilleurs scores obtenus quand le p re fait un apprentissage 26 2 ou m me la m re 25 8 Les parents peuvent dans ces cas mobiliser leur capital d autochtonie au sens o l a d fini Jean No l
167. manche ou les jours f ri s Les apprentis qui vivent cette situation sont la fois au niveau V et dans le sup rieur On les retrouve dans les secteurs de l h tellerie de la restauration de la finance de la banque de la m canique ou encore des m tiers de lofganisation du travail management Cet apprentissage malheureux ne peut pas tre consid r comme le seul fait d entreprises atypiques tant il se concentre dans certains secteurs et tant il concentre les m contentements et les insatisfactions au point de risquer de mettre en p ril la sant des apprentis Ce sont ceux l qui d clarent plus souvent qu leur tour ne pas consulter un m decin faute de temps La sant au travail 126 La sant au travail est un aspect des conditions de vie des apprentis longtemps n glig e par la recherche les pr c dents questionnaires taient silencieux sur ce th me comme si parce que jeunes les apprentis n taient pas soumis cette probl matique Les corr lations tablies supra entre mauvaises conditions de formation des apprentis et rapport distanci la sant montrent bien que la question mest pas vaine Le questionnaire 2007 abordait ce th me travers une s rie de 6 questions relatives la g ne occasionn es par le bruit la temp rature la fum e et les odeurs les poussi res le manque d a ration et les produits utilis s C est la temp rature qui d range le plus les apprentis dans leur tra
168. moins r ussies de formation en IUT ou BTS par voie scolaire Ce constat renforce l id e d j formul e que les BTS occupent une place un peu interm diaire entre le niveau IV et les autres apprentis du sup rieur 63 Ce que confirme la seconde tentative de synth se qui cherche allier parcours scolaire et morphologie sociale des apprentis pour mieux rendre polymorphie apprentie Graphe 1 La polymorphie apprentie Analyse factorielle des correspondances 2007 compte de la DECF ing nieur sup rieur IUP licercepro ducateur DU T pas redoublemnet au coll Tle g n ou techno redoublement au primaire inf rieur 3 me BTS 3 aai 7 pas de d sint r t pour l cole Tle pro agriculteurs travail i app trouver du travail CaP cadre sup rieur le CFAressemble une cole Fi F7 prof interm Enploy s Ouvriers le p re a fait un app le p re n a pas fait d app H MC BTEPEM artisan pom le CFAne ressemble pas une cole LP lt Tle pro app trouver du travail Bacpro BEP Eu SIn d sint r t pour l cole RENE pas de redoublement au primaire snde ou t re 3 me engras origine scolaire en itadiquesoulign dp me pr prar en italique profession du p re redoublement au coll Inertie 33 6 Les variables dipl me pr par et profession du p re sont incorpor es lanalyse au titre des variables suppl mentaires La m thode statistique mob
169. n connaissance du Pass est de 51 4 chez les apprentis Ou ann e terminale celle de l examen pour les formations en 1 ou 3 ans 143 sans dipl me ou titulaires du CFG de 32 3 chez les d tenteurs du brevet de 21 1 chez les titulaires d un CAP ou d un BEP et de 14 9 pour les bacheliers ou plus On pourrait multiplier les exemples qui indiquent que la connaissance du Pass culture sport est in gale suivant les caract ristiques sociales ou scolaires des apprentis Ainsi ignorance du Pass atteint 35 8 quand le p re de l apprenti est sans dipl me et 37 7 quand c est la m re qui n est pas dipl m e De m me 30 7 des apprentis d origine ouvri re ne connaissent pas le Pass quand ceux enfants de cadres sup rieurs ne sont que 24 dans ce cas Il serait vain d interpr ter ces r sultats en termes de d ficit de communication et d information Des sociologues comme Richard Hoggart 1970 ont depuis longtemps montr que les milieux sociaux n adoptent de nouvelles pratiques culturelles ou de loisirs par exemple que s ils trouvent dans leur efhos de classe les moyens de se les r approprier Ce sont on l a vu les apprentis les moins dot s scolairement et socialement qui chappent le plus l information sur le Pass culture sport Est ce parce qu ils ne disposent pas de l information ou parce qu ils n en voient pas l int r t du fait qu elle est charg e de culture l gitime La question m rite d
170. n est durable Or elle contribue forger un rapport n gatif l entreprise et l apprentissage tableau 28 En effet faire tous les jours des heures suppl mentaires est nettement associ avec le fait d tre souvent d bord dans l entreprise d tre fatigu en fin de journ e de n tre pas satisfait de l entreprise et avec le sentiment d tre exploit Ce dernier point tant particuli rement fort 44 6 des apprentis qui font des heures suppl mentaires tous les jours ont ce sentiment ils ne sont que 189 s ils n en font jamais ou rarement Travailler plus c est donc aimer moins Or dans un contexte de formation qu est l apprentissage une mauvaise relation lentreprise n est pas n cessairement le gage d une bonne professionnalisation Cette situation peut aussi avoir des effets sur la sant des apprentis puisque ceux qui font des heures 122 suppl mentaires tous les jours sont beaucoup plus nombreux 66 4 que ceux qui n en font jamais 39 3 d clarer ne pas aller voir un m decin faute de temps Ici le risque est double les heures suppl mentaires contribuent accumuler la fatigue dans un corps moins soumis faute de temps l expertise m dicale Tableau 28 Corr lation entre heures suppl mentaires et vie apprentie 2007 en
171. naire d une quinzaine de pages visant conna tre leurs conditions d apprentissage mais galement leur origine sociale et g ographique leur situation familiale leur mode de transport et d h bergement leur loisir etc Pour d terminer la population interrog e de mani re ce qu elle repr sente au mieux l ensemble de la population apprentie des Pays de la Loire plusieurs choix ont t op r s Tout d abord seuls les apprentis en ann e terminale ont eu r pondre au questionnaire leur pratique plus longue de apprentissage devant leur permettre un regard plus distanci et plus complet sur ce mode de formation En 2005 2006 ces apprentis repr sentaient pr s de 15000 jeunes Parmi eux la population a t divis e en deux 1 Les apprentis de niveaux I et IT ont t interrog s de mani re exhaustive L apprentissage dans le sup rieur s tant d velopp r cemment et la population concern e ne repr sentant que 467 apprentis un zoom sociographique a t effectu pour permettre de saisir au mieux cette nouvelle population 2 Pour les apprentis des niveaux V IV et III seul un tiers d entre eux ont t retenus pour l enqu te La premi re tape du travail a consist recenser l ensemble des apprentis en ann e terminale en 2005 2006 et conna tre pr cis ment leur r partition par d partements par niveaux et par groupes de formation Un tiers des apprentis a ensuite t d s
172. nance de stages 1 2 en 2007 1 6 en 1992 et du service national 52 respectivement 0 1 et 0 7 C est donc principalement sur ce passage de l cole vers l entreprise que va s attarder ce chapitre et son suivant Les apprentis n aiment pas l cole mais moins L antienne est ancienne les apprentis n aiment pas l cole Ils sont d ailleurs une majorit 51 4 affirmer dans l enqu te lig rienne que le d sint r t pour l cole est une des raisons de leur choix de apprentissage ils taient 44 8 dans ce cas en 1992 Leur histoire scolaire atteste ce d samour Moreau 2003 31 6 d entre eux ont redoubl au primaire et 37 9 au coll ge Et ceux qui ont persist au lyc e ou dans le sup rieur d esf ceux qui y ont t expos au risque redoublement comme disent les d mographes ne sont pas en reste 34 4 de ceux qui sont pass s au lyc e g n ral et technologique y ont redoubl les proportions tant de 10 9 au lyc e professionnel et 22 8 dans le sup rieur Les enqu tes de 1984 et de 1992 sont silencieuses sur les redoublements de ces g n rations d apprentis mais lenqu te r alis e aupr s des apprentis en ann e terminale en 1995 indique que les performances scolaires des apprentis d aujourd hui ne se sont pas particuli rement d t rior es En 1995 ils taient 36 5 avoir redoubl au primaire soit 5 points de plus que ceux de 2007 et surtout
173. ncern s par l enqu te ont pu tre d termin s pr cis ment par dipl me par groupes de formation par d partements et enfin par centres de formation Phase 2 La passation des questionnaires 1 Prise de contact avec les Centres de formation pour apprentis Une fois l chantillon d termin la passation des questionnaires a pu s organiser Pour permettre un meilleur taux de r ponses la passation s est d roul e directement dans les CFA les chercheurs ont donc contact les directeurs des tablissements pour pr senter l enqu te et fixer les modalit s de leur intervention La longueur du questionnaire n cessitait qu une heure soit lib r e ce qui s est r v l plus ou moins facile selon les CFA En effet plusieurs raisons ont compliqu cette t che D une part le chercheur souhaitait pour maximiser ses d placements rencontrer plusieurs groupes pr cis le m me jour ex CAP menuisier MC carreleur Bac pro peintre of le principe de l alternance ne permettait pas toujours de rassembler ces groupes sur le site la m me semaine des rendez vous ont donc parfois t pris sur plusieurs semaines D autres CFA souvent les plus grands ont pris l initiative de r unir plusieurs groupes non seulement le m me jour mais parfois dans les m mes cr neaux horaires limitant ainsi nos interventions et s vitant une surcharge de travail Le chercheur avait alors g rer un nombre important d apprentis ce qui
174. ne POI Plut t d accord Plut t pas d accord Le CFA ressemble une cole Le CFA me permet d apprendre des choses que je ne fais pas en entreprise Le CFA me permet de me reposer apr s mes semaines en entreprise Le CFA est un lieu o l on peut dire des choses qu on ne peut pas dire en entreprise 3 O prenez vous vos repas le midi le plus souvent Q Je rentre chez moi ou chez mes parents REPCFA Q Je mange la cantine ou au restaurant scolaire Q Je vais dans un caf ou un restaurant Q J ach te un sandwich Q J apporte mon repas 4 L aide que vous percevez pour la restauration vous para t elle suffisante Q Oui O Non Q Je ne re ois pas d aide AIDREST THEATR a DISCO Vos loisirs AMIS 1 Parmiles activit s suivantes quelles sont celles que vous fa tes souvent ou assez DNAMI souvent ou jamais ou tr s rarement cochez une case par ligne ROMAN Souvent ou Jamais ou REVUE Assez souvent tr s rarement Pratiquer un instrument de musique TRESE Assister un concert BAR Assister une pi ce de th tre RNN Sortir en discoth que Vous rendre chez des amis TEIE Inviter des amis chez vous SHOP Lire des romans SPESPOR Lire des revues MUEXPO TELNET 175 VISFAM PECHE CHASSE Lire la presse quotidien Aller dans un bar avec des amis Aller au cin ma Regarder la t l vi
175. nguent par une plus grande raret des apprentis qui 121 d clarent faire des heures suppl mentaires tous les jours C est le cas de la couverture 7 3 de l lectricit 7 6 du secr tariat 7 1 des soins personnels 7 9 ou encore de la pharmacie 7 9 L enqu te conduite aupr s des apprentis de la g n ration 1992 montrait Peffet cumulatif de la question des heures de travail horaires lourds allaient souvent de pair avec horaires d cal s Moreau 2003 p 218 C est toujours le cas aujourd hui malgr la baisse globale du volume horaire par les apprentis Ainsi les apprentis qui travaillent toujours ou souvent apr s 20 heures sont respectivement 31 2 et 29 3 faire des heures suppl mentaires tous les jours Ceux qui ne travaillent jamais ou rarement apr s cette heure ne sont que 8 7 Le m me constat un peu moins intense s observe pour le travail avant 7 heures avec des proportions respectives de 16 7 22 et 11 3 La pente est identique pour le travail le week end 21 8 des apprentis qui d clarent travailler toujours le dimanche et 25 9 de ceux qui le font souvent font des heures suppl mentaires tous les jours contre 10 5 de ceux qui ne sont jamais ou rarement l entreprise le jour dominical Pour les jours f ri s les proportions respectives sont de 23 7 19 7 et 9 9 Horaires d cal s et horaires surcharg s forment donc bien un tout De ce point de vue la situatio
176. nsi t privil gi s Ils n puisent pas les donn es au sens o ce rapport ne met pas fin l interrogation des r sultats Il est toujours possible de revenir ensuite sur ceux ci pour r pondre de nouvelles interrogations jaillies par exemple de la lecture du rapport Ainsi va la recherche un enchev trement des actes pist mologiques disait le philosophe Bachelard Chacun de ces 9 th mes constitue un chapitre Les deux premiers Z Un peu d histoire 2 et de g ographie sociale ont vocations de cadrage Ils redonnent sens aux questions relatives l apprentissage en entreprise en prenant la distance du temps et de l espace Le troisi me 3 Qui sont les apprentis est le premier donner les r sultats de l enqu te en proposant une classique photographie des apprentis qui d crit la fois leur recrutement social et rappelle combien ce monde masculin est diversifi Les deux chapitres suivants 4 De l cole 5 vers l entreprise d crivent les trajectoires scolaires et l orientation vers les m tiers Ils montrent en d tail la polymorphie apprentie laquelle conduit logiquement un clatement du march de lPapprentissage 6 Le march de l apprentissage Le septi me chapitre interroge les cheminements des apprentis ceux d j parcourus au sein du dispositif et ceux venir pour les ann es futures 7 Trajectoires apprenties L avant dernier th me pr sente l apprenti au travail dans son entr
177. nt en vitalit C est lattirance pour le mode de formation qui progresse le plus de 18 2 points les apprentis de 1992 n taient que 54 7 mettre en avant cet argument et ceux de 1984 30 L attirance pour le m tier gagne 10 6 points le d sint r t pour l cole 6 6 points et le choix de lapprentissage pour trouver plus facilement du travail 4 2 L argument de la 22 La question sur le salaire n avait pas t pos e en 1992 70 d cision parentale et celui de la d cision de l orientation scolaire minoritaires sont en perte de vitesse respectivement 3 9 points et 4 9 points Celui de la proximit de l employeur est stable 1 2 point Graphe 2 Le choix de Papprentissage Analyse factorielle des correspondances 2007 vou at poursuivre ses tudes vou ait faire autre chose BP BM pas d attirance pour le mode de formation app trouver du travail f minin MC pas de d sint r t pour l cole pas r t coll ge z CAP i pas e r otprimaire AUTRES SUP rdbt primaire i choix personr l rdbticall ge RA attir ance pour le mode de for mation mas ulin i BTS app tr uver du travail pitt A BAC PRO voul ait travailler d sint r t pour l cole BEP Inertie 31 3 Les variables redoublement au primaire et redoublement au coll ge sont incorpor es l analyse au titre des variables suppl mentaires Une analyse factorielle des correspondances donne
178. nt mis 1 mois ou plus pour trouver un ma tre il repr sente l espace des m tiers et des dipl mes de l apprentissage en fonction de la facilit ou non d y acc der Graphe 6 Facilit ou difficult de la recherche du ma tre d apprentissage Espace des m tiers et des dipl mes 2007 en Chime physiqu org Du travai sant soins personne finances compt secr tara photographi BTS autres suf Verre et c ramiq m caniqui MC BP BN forge m t bac pre i lectricit g Ea boulangeri agric BEF peinture CAF couv Plomb char h tel restauratic b timent viandes commerci 30 20 entreprises ou en On retrouve dans ce graphique Pesprit de la hi rarchie dessin e au chapitre pr c dent propos du recrutement dans les diff rents secteurs d activit les m tiers les plus rapidement accessibles sont aussi ceux qui recrutent aux niveaux 89 scolaires les plus faibles comme ceux de la viande du b timent ou encore de l agriculture et dans une moindre mesure de la peinture et de l h tellerie amp restauration l oppos e ceux rep r s comme demandant un bon niveau initial de scolarisation comme les secteurs de la sant des soins personnels ou de la photographie font partie des plus difficiles d acc s Temps de recherche et nombre d entreprises contact es d une part niveau scolaire d autre part se r v lent ainsi cort l s dans le m canisme de s lection des
179. nti qui propos des relations avec son ma tre d apprentissage d clare c est la gere entre moi et ma patronne doit on dans ces cas l entendre que la relation est bien g r e c est la g re a g re on g re ou que c est la guerre entre les deux parties La deuxi me solution pourrait tre la bonne si cet apprenti fonctionne comme cet autre qui crit engel pour engueuler De m me la complicit devient complisiter Au del de ces lacunes il est apparu que nombre d apprentis surtout ceux des niveaux V et IV taient assez peu inform s sur leurs droits au travail Ainsi certains ne savaient pas s ils faisaient ou non des heures suppl mentaires et s ils en faisaient si celles ci taient r mun r es r cup r es ou non Ils ne savaient pas non plus s ils pouvaient avoir des tickets restaurants par le biais de leur entreprise 158 Les chercheurs ont galement t confront s quelques situations pour le moins inattendues S il s agit le plus souvent de cas isol s il faut n anmoins s interroger sur ces quelques points qui peuvent sembler inqui tants Un formateur s est absent durant toute la dur e de la passation laissant le chercheur seul avec son groupe d l ves Il est revenu plus d une heure apr s Les apprentis mont confi qu il tait habituel que leur formateur les laisse seuls pendant que lui allait picoler Les b timents d un CFA se
180. ntissage 2 Les techniques de recherche en fonction du dipl me 2007 en Soi Parents Relations Annon CFA Institu m me famille ces tions TOTAL CAP 50 6 247 127 25 5 3 42 100 BEP 49 3 27 7 12 1 1 2 5 6 4 1 100 MC 54 2 16 1 11 6 1 3 12 9 3 9 100 Niveau V 50 4 25 2 12 5 2 0 5 7 4 2 100 BP BM BT 575 21 5 11 1 1 7 52 29 100 Bac pro 57 8 16 3 10 8 E 11 5 1 9 100 Niveau IV7 57 2 19 7 11 0 1 7 7 9 2 5 100 BTS 51 4 0 9 9 7 1 245 35 100 DUT 50 6 91 117 13 273 0 0 100 Niveau II 51 4 9 8 9 8 1 0 24 6 3 4 100 Licence pro 49 2 53 5 4 2 3 40 8 0 0 100 DECF 438 4 6 10 5 0 7 40 5 0 0 100 Ing nieur 49 4 48 12 7 0 6 31 9 0 6 100 Educ sp 12 5 0 0 0 0 0 0 87 5 0 0 100 TUP 78 6 3 6 0 0 0 0 17 9 0 0 100 Niveau IT et I 47 7 3 8 8 7 1 0 38 6 0 2 100 TOTAL 52 2 21 6 11 7 1 8 91 3 6 100 Toutes les techniques de recherche du ma tre d apprentissage ne sont pas mobilis es de la m me fa on suivant les apprentis Le fait de trouver par soi m me s quivaut globalement suivant les niveaux de formation mais il pr sente un l ger retrait pour les appren
181. nton 2 1 le judo 1 8 les sports automobiles 1 8 le karat 1 6 la natation 1 5 et le rugby 1 2 Toutes les autres activit s sportives repr sentent moins de 1 137 se distinguent par un plus fort investissement dans les associations de musique 13 5 ou humanitaires 15 2 Au final m me s il est parfois clivant le type d association segmente moins la population apprentie que le fait d adh rer ou non une association Loisirs et culture Invit s se prononcer sur les activit s culturelles ou de loisirs qu ils pratiquent souvent ou assez souvent versus jamais ou tr s rarement les apprentis offrent le visage d un monde segment On y trouve bien s r des pratiques qui sont largement partag es par les apprentis celles qui ont une moindre charge culturelle et qui sont surtout li es la sociabilit amicale et juv nile Il en va ainsi des visites aux amis 96 6 des invitations d amis 86 du caf 81 2 des magasins 78 2 des visites aux familles 73 6 du t l phone et d internet 73 3 des sorties en discoth que 70 4 ou au cin ma 67 9 Moins partag es sont les pratiques sportives 51 3 la lecture de la presse 54 5 ou de revues 56 9 l un apprenti sur deux s exclue Dans le champ des activit s de loisirs et culturelles minoritaires se distinguent trois cat gories de pratiques Celles qui concernent entre un quart et un t
182. oi via Papprentissage Reste voir comment ce triptyque se d cline lorsqu il s agit de passer du statut d l ve ou d tudiant celui d apprenti 66 5 VETS l entreprise La question du choix fait par les acteurs sociaux est toujours probl matique en sociologie Il donne lieu d bats entre les tenants de l acteur Crozier Friedberg 1977 et ceux de l agent agissant Bourdieu 1994 Les apprentis on l a vu dans les deux chapitres pr c dents sont li es par des h ritages sociaux et scolaires De ce point de vue ils sont agis N anmoins des jeunes de profils identiques ou proches ne s orientent pas en apprentissage C est donc bien que d autres l ments jouent par ailleurs soit en termes d offre de formation de sous sols ducatifs 4 chapitre 2 d interactions ou encore dans le domaine de la socialisation et des valeurs Moreau 2005 De cette fa on on pourrait dire que certains jeunes sont choisis par Papprentissage tout autant qu ils le choisissent un peu l instar du fils a n des paysans tudi es par Pierre Bourdieu dont la terre h ritait tout autant qu ils en h ritaient 1972 Pour comprendre cela il faut creuser le double sillon des d terminants et des valeurs qui conduisent tel ou tel jeune vers l apprentissage ou vers tel ou tel m tier Se d voilera ainsi un peu mieux le basculement qui les fait passer de P cole vers l entreprise
183. ompte de la R gion des Pays de la Loire Pour toutes informations contactez Gilles Moreau gilles moreau univ nantes fr Conform ment la loi 78 17 du 16 janvier 1978 relative l informatique aux fichiers et aux libert s les r ponses fournies i q P DPTCFA PTC antarnat tinnisanonamant nnnfidantiallac at na oamrennt mA D tallionamant da ntatintinnan nnnasrman A Votre situation actuelle COMSIT 1 a Votre mois et ann e de naissance Mois Ann e 19 b Vous tes Q Un homme Q Une femme c Votre nationalit Q Fran aise Q Autre pr cisez eeoeeeeseereerr enrere reenen d Vous tes Q C libataire Q En concubinage ou PACS Q Mari e Q Autre pr cisez seeeeiesesrer reene reenen i DPTAP 2 a Votre logement principal D partement assisscsseeseeerereererererrsrens COMUN Commune AP 166 b O habitez vous lorsque vous tes en CFA en entreprise en week end Cochez une case par colonne Lorsque vous tes en CFA Le week end et pendant les vacances Lorsque vous tes en entreprise Chez vos parents Chez les parents de votre conjoint Chez des parents loign s Chez l habitant ou des amis Dans un internat Dans un foyer Dans votre propre logement seul e ou en couple Dans votre propre logement avec des amis Chez le ma
184. onna tre le nombre de scolaires de 25 ans d o une borne sup rieure 24 ans inf rieure d un an l ge limite d entr e en apprentissage 25 ans Le taux de p n tration de l apprentissage est dans ces conditions l g rement surestim 26 d centralisation c est qu il existe en dehors d elle Tout indique donc qu il existe en terres lig riennes des sous sols ducatifs qui favorisent le recours Papprentissage L hypoth se des sous sols ducatifs L apprentissage en entreprise pr sente la caract ristique historique d tre in galement r parti sur le plan g ographique Une comparaison des diff rentes r gions sur la base des acad mies faite en 1985 d est l or e de la d centralisation et surtout avant les r formes de 1987 et 1993 souligne d j la particularit lig rienne En croisant deux indicateurs la part de la formation professionnelle de niveau V et IV dans le second cycle du secondaire abscisse et la part de l apprentissage dans le secondaire professionnel ordonn e on obtient une repr sentation graphique de l espace d implantation de l apprentissage graphique 3 Se dessinent ainsi quatre configurations professionnelles r gionales En bas gauche se regroupe une France du Nord Amiens Lille Nancy Metz et Reims qui se caract rise par une formation professionnelle forte mais essentiellement scolaris e la proportion d apprentis y est nettement inf
185. ontrat ayant r pondu au questionnaire cart entre les pr visions et la r alit 161 4 Codage et traitement des donn es Pour permettre une analyse des questionnaires un travail de codage tout d abord t n cessaire Dans les marges des questionnaires en face de la question ont t pr vues des cases permettant de noter des num ros renvoyant une r ponse Lors d une tude statistique laboration d un questionnaire se couple avec celle d un plan de codage chaque question est effet reli e la mani re dont elle sera trait e Toutes les questions n induisent pas le m me type de r ponses et donc la m me mani re de les trait es Trois types coexistent e Les variables choix unique VCU e Les variables choix multiples VCM e Les variables num riques VNUM Les VCU ne permettent qu une seule r ponse par exemple Vous tes un bomme ou une femme Dans ce cas le plan de codage associe un chiffre chaque r ponse Un homme 1 Une femme 2 Non r ponse blanc Dans le cas d un apprenti gar on on notera donc 1 dans la case correspondante Les VCM induisent la possibilit de plusieurs r ponses Par quel moyen de transport vous rendez vous de votre domicile au CFA 1 pied en v lo en scooter mobylefte en voiture moto en bus tramway en train 7 autre Dans ce cas les apprentis pouvaient tr s bien venir en bus puis pied ou en train puis en bus p
186. ormation 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Hors agriculture Une telle transformation renvoie bien s r au poids des diff rents dipl mes ou niveaux de formation parmi les apprentis qui s est profond ment modifi depuis la r forme Seguin comme en attestent le graphique 5 et le tableau 11 Les apprentis de niveau V voient sur le long terme leurs effectifs au mieux stagner au pire r gresser Ils taient en Pays de la Loire 18 000 en 1970 uniquement des CAP 14 000 en 1990 et 15 800 en 2005 Par contre ceux de niveau IV apparus la fin des ann es 80 passent de 1400 en 1990 pr s de 7500 en 2005 Quant aux apprentis du sup rieur rares en 1990 peine 100 ils atteignent en 2005 plus de 3700 L volution au cours des derni res ann es confirme ce mouvement de fond tableau 11 Le niveau V passe de 65 1 en 2000 56 7 en 2006 Dans quelques ann es il sera 57 minoritaire Le niveau IV progresse r guli rement il a gagn plus de 4 points en 6 ans Le niveau III une progression au cours des derni res ann es plus modeste 2 5 points tout comme le niveau II et I 1 3 point mais leur cheminement est constant et r gulier Tableau 11 R partition des apprentis lig riens Par niveau de formation 2000 2006 en 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Niv V 65 1 62 5 61 0 59 4 58 4 57 1 56 7 Niv IV 23 3 24 3 25 0 26 2 27 1 27 7 27 9 Niv II 10 0 11 5 12 1 12 1 12 2 12 6 12 5
187. ortialit les transformations soci tales La proportion de petites familles 2 enfants au plus tait de 24 4 pour la g n ration 1984 constitu e alors uniquement de CAP elle est pour les CAP de 2007 de 33 9 M me si ceux ci vivent dans des structures domestiques plus grandes que les autres apprentis leurs familles n en demeurent pas moins galement affect es par les changements en mati re de f condit 40 Tableau 2 Taille des familles des appentis lig riens 2007 en niveau V niveau IV niveau II niv HetI TOTAL rappel 1992 1 2 enfants 33 0 36 9 42 5 42 2 35 4 34 2 3 enfants 36 4 41 1 39 3 44 1 38 2 34 2 4 et plus 30 6 22 0 18 3 13 7 26 5 31 6 TOTAL 100 100 100 100 100 100 Un recrutement rural La caract ristique est ancienne les apprentis sont plus souvent d origine rurale Lemaire 1996 Elle est durable 34 1 des apprentis interrog s en 2007 sont issus d une commune de moins de 2000 habitants Cette proportion tait de 32 8 pour la g n ration 1984 En plus de 20 ans alors m me que la r partition spatiale de la population s est modifi e et alors m me que l apprentissage s est transform cette particularit est rest e stable Comparativement la population lig rienne les apprentis sont surrepr sent s dans les communes de moins de 2000 habitants 34 1 contre 26 5 pour la population lig rienne ainsi que dans les commun
188. parmi celles o l accroissement des effectifs au cours des dix derni res ann es est le plus fort Cette situation ne s est pas faite ex nihilo Elle est le produit pour reprendre une expression ch re Fernand Braudel 1986 d un sous sol ducatif propice Papprentissage et aux enqu tes sur les apprentis Le bon classement de la r gion Pays de la Loire La toute r cente dition de G ographie de la formation professionnelle 2007 confirme le palmar s de la r gion Pays de la Loire Que l on prenne la part des apprentis dans les effectifs en formation professionnelle initiale de niveau CAP BEP ou celle des apprentis dans les effectifs en formation professionnelle initiale de niveau bac on obtient le m me r sultat la r gion des Pays de la Loire caracole de t te tout 7 Certaines r gions comme Provence Alpes C te d Azur Rh ne Alpes ou encore l Ile de France tant constitu es de plusieurs acad mies 23 comme les r gions Centre Poitou Charentes et Alsace et dans une moindre mesure les r gions Bourgogne et Provence Alpes C te d Azur Comment expliquer cette particularit lig rienne Il serait na f de consid rer que les politiques r gionales n y sont pour rien Mais il le serait tout autant de faire comme si elles en taient la seule cause En effet bien que relevant fortement du pouvoir r gional l apprentissage salari reste d pendant de facteurs exog nes commencer par les
189. pas d accord PROPOS Les apprentis devraient avoir les m mes vacances scolaires que les PROPO6 l ves qui sont au coll ge ou au lyc e Il vaut mieux pr parer un CAP un BEP ou un Bac Pro en apprentissage O plut t qu en lyc e professionnel Pour r ussir dans la vie il vaut mieux PROPO8 avoir un m tier dans les mains plut t que d avoir fait des tudes g n rales Ceux qui vont en apprentissage sont ceux qui ne r ussissent pas l cole Partie r serv e Ne rien inscrire G Votre avis sur cette p riode d apprentissage RAI 1 Etes vous satisfait de votre apprentissage Q Oui Q Non 2 A propos des relations avec votre ma tre d apprentissage pouvez vous pr ciser SATISAP 177 Ce que vous avez aim Ce qui vous a d plu 3 A propos de votre formation en CFA pouvez vous pr ciser 178 Ce que vous avez aim Ce qui vous a d plu Partie r serv e Ne rien inscrire AA Nous vous remercions d avoir pris le temps de r pondre ce questionnaire MERCI 179
190. ploy m re profession interm diaire cadre sup rieur f minin BTS e p re bac 2 bac 3 bac m re bac bac 2 bac 3 sup rieur bac 3 n 551 p re et m re n ont pas fait d apprentissage e parents mari s e ne verse pas de pension aux parents e vit en concubinage adh rent une association titulaire d une licence sport e famille de 2 enfants maximum p re cadre sup rieur m re profession interm diaire cadre sup rieur D T e p re bac 2 bac 3 sup rieur bac 3 BT m re bac 2 bac 3 bac n 77 p re et m re n ont pas fait d apprentissage e re oit une aide financi re des parents e p re cadre sup rieur profession interm diaire m re profession interm diaire Lic Prof P re bac 2 bac 3 bac m re bac bac 2 bac 3 certificat n 121 P re et m re n ont pas fait un apprentissage e vit en concubinage adh rent une association e p re profession interm diaire agriculteur artisan commer ant m re profession DECF interm diaire e f minin n 152 p re certificat m re certificat bac e p re et m re n ont pas fait un apprentissage parents mari s e vit en concubinage adh rent association p re agriculteur cadre sup rieur profession interm diaire m re cadre sup rieur profession interm diaire agricultrice e masculin Ing nieur p re bac 2 bac 3 bac sup rieur bac 3 certificat m re bac ou BT bac 2 n
191. poursuivre en apprentissage est en 2007 de 62 7 s ils n ont pas redoubl au primaire de 53 sils ont redoubl une fois et de 43 6 s ils ont redoubl deux fois ou plus Les chiffres sont respectivement de 61 7 50 4 et 43 6 pour les redoublements en coll ge Les r sultats vont dans le m me sens si l on prend en compte les dipl mes obtenus par les apprentis de niveau V avant leur entr e en apprentissage tableau 22 De m me on observe un cart de 8 points entre les projets des apprentis de niveau V 99 qui ont choisi l apprentissage par d sint r t pour cole 55 2 et ceux qui pensent le contraire 63 2 La pente est r currente la trajectoire apprentie est indissociable de la trajectoire scolaire et plus celle ci a t conforme plus celle l sera prolong e Tableau 22 Proportion d apprentis de niveau V qui envisagent de poursuivre leur apprentissage 2007 en Niveau sup rieur Niveau connexe Total Niveau inf rieur la troisi me 30 8 12 9 43 7 Niveau 3 prof ou insertion 37 1 12 9 50 0 Niveau d rogatoire Clippa etc 37 1 15 1 52 2 Niveau 3 g n rale 58 4 12 4 70 8 2 ou plus redoublement primaire 33 5 10 1 43 6 1 redoublement primaire 40 5 12 5 53 0 Pas de redoublement primaire 51 3 11 4 62 7 2 ou plus redoublement coll ge 31 5 15 3 46 8 1 redoublement coll ge 44 0 10 4 50 4 Pas de redoublement coll ge 49 2 12 5 61 7 Auc
192. pouvait poser probl me notamment avec les apprentis du niveau V qui n cessitaient un suivi plus troit De pr f rence l enqu te se d roulait aupr s de petits groupes maximum vingt personnes pour permettre l attention et la disponibilit des chercheurs La prise de rendez vous s est faite de mani re tr s diff rente selon les CFA Elle a parfois t tr s rapide les interventions se faisant dans la semaine suivant la prise de contact parfois beaucoup plus longue Pour le chercheur ce premier contact fut une r elle source d informations notamment sur le rythme de alternance l organisation du CFA et sa gestion des emplois du temps qui peuvent tre tr s variables d un CFA 155 l autre Par ailleurs les directeurs de CFA se sont parfois montr s r ticents l id e de faire perdre du temps de formation leurs apprentis la plupart du temps ils ont pr f r lib rer des cours d enseignements g n raux Cependant en r gle g n rale toutes les prises de contact ont t fructueuses Plus rarement certains directeurs nous ont fait part de leur nervement face ce genre de d marche une enqu te de plus pour faire quoi quoi a va servir sans toutefois s y opposer Enfin un directeur de CFA cat goriquement refus de soumettre les apprentis de son centre l enqu te l argument avanc tant que les employeurs m avaient pas financer leurs apprentis pour r pondre des qu
193. r gional au req des Pays de la Lo LES APPRENTIS LIGERIENS EN 2006 2007 ENQU TE SOCIOGRAPHIQUE RAPPORT AU CONSEIL R GIONAL DES PAYS DE LA LOIRE Auteurs Laura Delavaud CENS Cart C req Pays de la Loire MSH A Gu pin Gilles Moreau GRESCO EA 3815 Universit de Poitiers Laetitia Poulain Car C req Pays de la Loire MSH A Gu pin avec la participation de St phane Guyard CENS universit de Nantes et de Sophie Orange GRESCO EA 3815 Universit de Poitiers Direction scientifique Gilles Moreau GRESCO EA 3815 Professeur de sociologie l Universit de Poitiers Juillet 2008 UNIVERSIT DE NANTES Cette recherche s inscrit dans le cadre du Contrat d objectifs et de moyens pour la modernisation et le d veloppement de l apprentissage mis en place par la R gion des Pays de la Loire pour la p riode 2005 2010 Elle n a t possible que parce que de nombreux CFA ont accept d ouvrir les portes de leurs tablissements pour la passation des questionnaires aupr s des apprentis Que la direction de ces CFA et leurs personnels en soient ici vivement remerci s de m me que les apprentis qui ont massivement accept de nous consacrer du temps pour r pondre nos questions Ce travail a t suivi par un Comit de pilotage qui a su au fil de ses r unions aiguiller et valider ce travail de recherche Que ses membres soient galement remerci s pour leur disponibilit et la pertinence de l
194. r quente dans les secteurs d activit nouveaux de l apprentissage comme les sciences techniques et chimie 63 2 ou encore les m tiers de l organisation du travail 50 5 Pour autant la taille de l entreprise n a aucun effet sur le rapport Papprentissage On pouvait en effet penser que les petites entreprises seraient plus humaines pour apprenti ou l inverse que les grandes seraient plus r gulatrices du point de vue des conditions de travail Il n en est rien Saza n est pas plus beautiful que large et vice versa On ne trouve en effet gu re plus d apprentis insatisfaits de leur employeur dans les entreprises sans salari s 14 3 que dans celle qui en ont 50 ou plus 12 2 La remarque vaut d ailleurs quelle que 115 soit la taille de l entreprise Ce n est pas dans la d mographie des entreprises que prennent racine les satisfactions ou les insatisfactions L entreprise o sont form s les apprentis est tr s souvent proximit du domicile de leurs parents Dans 76 4 elle est situ e dans la m me zone d emploi En 1995 cette proportion tait identique 76 6 Elle s observe dans les zones d emploi les plus urbanis es comme Nantes 89 5 mais galement en milieu plus rural comme dans l ouest de la Vend e 894 Elle est plus fr quente pour les gar ons 79 6 que pour les filles 69 6 ce qui confirme une fois encore cf chapitre 3 et 6 que l apprentissage
195. r t l aune des discours sur l ad quation formation emploi et sur les d ficits de main d uvre qui affecteraient certains secteurs La tentation de l chapp e belle et donc de la d saffiliation au m tier appris est sensiblement plus forte que la moyenne 7 8 en CAP 9 3 mais galement en Bac pro 10 9 Le premier chiffre ne surprend pas outre mesure Il peut tre rapproch des projets vers l arm e qui peuvent galement tre assimil s une forme de d saffiliation au m tier appris d ailleurs il semble indiquer un profil d apprentis similaire ce sont en effet en niveau V les apprentis recrut s avec un niveau inf rieur la troisi me qui sont les plus prompts envisager de travailler dans n importe quelle branche 13 3 tout comme ceux qui ont redoubl deux fois ou plus au primaire 14 5 ou encore ceux qui sont insatisfaits de leur entreprise 13 9 On est l en face de jeunes en qu te d une place qui utilisent lapprentissage comme apprentissage d int gration chapitre 5 Plus surprenant est le score des Bac pro 10 9 Ces derniers d j titulaires d un niveau V et donc d une qualification reconnue dans leur secteur d activit se d clarent pr ts apr s 4 ans de formation le quitter C est la fois surprenant et trangement co teux sur le plan social Ce constat semble r v ler un probl me de formation des Bac pro en apprentissage Une tude r cente sur
196. r de fa on sp cifique Issus de fa on caract ristique de parents s par s ou divorc s d une famille de 4 enfants ou plus leur p re est souvent sans dipl me Ils sont pass s par des classes d rogatoires au coll ge Segpa Clippa 3 me sp cifique et ont souvent redoubl au primaire parfois plusieurs fois voire au coll ge Leur entr e en apprentissage se fait souvent avant la troisi me au mieux avec le certificat de formation g n rale CFG et principalement en CAP Pourtant ils auraient pr f r faire autre chose poursuivre leurs tudes bref ils entrent en apprentissage par d faut Leur choix ne s est pas fait par attirance pour ce mode de formation ou pour le m tier mais pour avoir un salaire et plut t par orientation scolaire et ou par d cision des parents On les retrouve en h tellerie amp restauration ou dans les m tiers de la viande Ils auraient voulu apprendre les m tiers de l lectricit de la m canique ou du commerce Ils versent une pension leurs parents ou leur m re quand celle ci ce qui est fr quent vit seule et estiment que leur salaire ne permet pas de subvenir leurs besoins Ils ne sont pas satisfaits de leur entreprise n ont pas le sentiment d tre utile d y tre reconnu Au contraire ils estiment tre exploit s Lorsqu ils font des heures suppl mentaires elles ne sont ni pay es ni r cup r es Dans leur travail ils se d clarent g n s par le manque d a
197. ration par le bruit par les produits utilis s par les poussi res et la temp rature En un mot ils sont loin de r aliser un r ve Cons quence ils ne chercheront pas redoubler en cas d chec Ils ne sont pas satisfaits non plus du CFA qui leur permet surtout de se reposer apr s la semaine de travail A l issue de leur apprentissage ils sont pr ts travailler dans n importe quelle branche s engager dans l arm e ou m me reprendre des tudes Pour trouver du travail ils envisagent de changer de m tier de travailler en int rim ou la cha ne ou de partir Paris Le portrait peut faire penser Zola La m thode retenue concentre il est vrai les traits caract ristiques d un groupe celui des apprentis contrari s dans le choix de 74 leur m tier en un seul profil Celui ci t moigne pourtant bien d une r alit Pexistence d un nombre significatif d apprentis qui font preuve d une faible affiliation au dispositif apprentissage et au m tier appris Autant dire que ces jeunes l ne trouvent pas dans l apprentissage les points d appui pour re donner sens leur formation et peut tre leur vie A chaque m tier son apprenti Dans le compte rendu publi de la premi re grande enqu te sur les apprentis lig riens 1984 Christian Baudelot titrait un de ses articles chacun son m tier 1990 p 26 30 Il y montrait notamment que les profils sociaux et sco
198. re BEP soigneur d quid s avec le chercheur Si pour des raisons d anonymat le chercheur pr f rait intervenir directement plut t que de laisser le formateur s en charger il tait parfois pr f rable de confier cette tache au formateur malgr les r serves d ontologiques Le cas du CAP carreleur est r v lateur dans un petit groupe de gar ons les apprentis en difficult sont vite rep r s en lui proposant de l aide apprenti s est braqu en disant qu il n avait pas besoin d aide il n a pas souhait reconna tre ses difficult s devant une inconnue qui plus est une fille Le formateur qui le conna t bien il ne sait presque ni lire ni crire mais il travaille bien c est un bon carreleur mosa ste a su avec d licatesse l aider r pondre au questionnaire Le chercheur a ainsi pu constater quelques cas rares d illettrisme et plus souvent des probl mes de vocabulaire titre dexemple voici quelques expressions sur lesquelles ont pu butter les apprentis reconnu sa juste valeur profession exploit s subvenir ses besoins beaucoup galement ne faisaient pas de distinction entre commune et d partement confondait l aide de la CAF et de la R gion ne diff renciaient pas le CFA d un lyc e professionnel ne savaient pas ce qu tait une mutuelle sant Pour viter que ces lacunes ne faussent trop l enqu te le sociologue devait relire rapidement le
199. rentis de niveau IV qui avaient pass sans trop d emb che le primaire sont la peine au coll ge quatre sur dix y redoublent 40 quand ceux de niveau III ne sont wun sur quatre 24 6 et ceux de niveau sup rieur qu un sur treize 7 2 q q p q Tableau 13 Redoublement des apprentis lig riens Primaire et coll ge 2007 en Primaire Coll ge CAP 49 1 40 2 BEP 28 7 43 5 MC 34 3 37 2 Niveau V 41 7 41 0 BP BM BT 24 9 38 2 Bac pro 17 3 43 0 Niveau IV 22 1 40 0 BTS 8 0 24 5 DUT 3 8 24 7 Niveau II 7 8 24 6 Licence pro 3 3 11 7 DECF 3 3 6 6 Ing nieur 0 7 3 4 Educateur sp cialis 0 0 9 5 IUP 4 2 8 3 Niveau IT et I 2 5 2 TOTAL 31 6 37 9 proportion d apprentis ayant redoubl au moins une fois au primaire La polymorphie apprentie 21 Lire ainsi 70 3 des apprentis en CAP d agriculture ont redoubl au primaire 61 L expression peut para tre barbare C est pourtant celle qui traduit le mieux la m tamorphose qua connue l apprentissage au cours des vingt derni res ann es Moreau 2008 En effet P tagement des parcours scolaires des jeunes qui entrent en apprentissage en fonction du dipl me pr par tout comme P tagement des recrutements sociaux selon le m me crit re invitent penser Pappren
200. rentis entr s en apprentissage cause d un mauvais rapport l cole Ils ont redoubl au primaire parfois au coll ge Ils ont parfois d quitter la voie g n rale d s le coll ge Le choix de l apprentissage est pour eux sans doute d autant plus ais que souvent le p re de culture ouvri re a t lui m me apprenti La coh rence de leur vision du monde leur fait penser que le CFA ne ressemble pas une cole L apprentissage est clairement pour eux une alternative l cole Au centre se trouvent des apprentis qui entretiennent un rapport moins n gatif l cole Ils sont de milieux sociaux plus divers employ s ind pendants ou encore professions interm diaires sont pass s plus souvent par le lyc e professionnel voire par une tentative en seconde ou en premi re Ce sont un peu ces malgr nous scolaires dont parle St phane Beaud 2002 une bonne volont mais peu efficace scolairement Ce sont sans doute eux qui constituent les nouveaux apprentis porteurs de nouveaux modes d affiliation l apprentissage Moreau 2005 Ils n ont pas choisi l apprentissage par d sint r t pour l cole et pensent que le CFA ressemble une cole N anmoins ils insistent sur le fait que le choix de l apprentissage a t fait pour trouver du travail contrairement aux pr c dents qui d clarent l inverse Il 65 s agit donc ici de jeunes qui privil gient Papprentissage formateur quand les
201. res suppl mentaires ou rarement Ils sont aussi nombreux d clarer en faire quelques unes par mois 30 8 Un quart en font toutes les semaines 25 4 et 12 9 tous les jours tableau 27 Les filles sont moins affect es que les gar ons par les heures suppl mentaires elles ne sont que 9 9 en faire tous les jours 14 3 pour les gar ons et sont plus d un tiers 34 n en faire jamais ou tr s rarement 29 4 pour les gar ons Voil enfin un point propos duquel l apprentissage leur est plut t b n fique On retrouve logiquement dans la pratique des heures suppl mentaires la hi rarchie des dipl mes correspondant aux volumes horaires hebdomadaires d clar s preuve que les r ponses des apprentis au questionnaire sont relativement coh rentes Ainsi la part des apprentis qui d clarent faire tous les jours des heures suppl mentaires est de 25 lorsqu ils pr parent un dipl me de niveau II ou I Elle atteint 33 6 pour les apprentis ing nieurs Elle n est que de 13 4 en niveau V 12 4 en CAP 152 en BEP et 10 9 en niveau IV 9 8 en BP BM et 13 en Bac pro Si Pon prend Pautre extr mit les apprentis qui 120 d clarent ne jamais ou rarement faire des heures suppl mentaires la hi rarchie est inverse tableau 27 32 1 au niveau V 30 3 au niveau IV mais seulement 17 1 pour les apprentis de niveau II et I avec une fois encore des ing nieurs tr s en retrait 6 8
202. rieur Ce dernier chiffre est en partie li au secteur param dical qui recrute certains de ses apprentis au sein des tudiants en chec l issue de la premi re ann e de m decine Avec le niveau III s ouvre un autre monde Ici les apprentis en provenance du coll ge sont rares 5 1 et sont surtout le fait des BTS Ce premier r sultat 59 confirme l hypoth se du plafond de verre mise lors des pr c dentes enqu tes Moreau 2003 il est assez exceptionnel de commencer un apprentissage en CAP et en BEP et de le terminer en BTS ou en DUT Pour ces dipl mes c est le recrutement au lyc e g n ral et technologique qui domine 42 1 surtout pour les BTS 43 7 Vient ensuite le lyc e professionnel 31 8 l encore principalement pour les BTS En fait les deux dipl mes qui constituent ce niveau diff rent fortement ce qui pose au passage la question de la coh rence de la notion de niveau II En effet le DUT recrute essentiellement dans l enseignement sup rieur 84 4 alors que la part des apprentis de BTS dans la m me configuration n est que de 17 6 En fait le DUT est plus proche dans son recrutement scolaire des dipl mes de niveau II et I ce qui d signe a contrario le BTS comme une figure interm diaire entre l apprentissage de niveau IV et les autres apprentis du sup rieur En effet ces derniers proviennent massivement de l enseignement sup
203. rs dans l enqu te semblait dans de nombreux cas assez r v latrice de la relation entretenue entre l enseignant et ses apprentis Investissement tr s disparate puisque certains ont pr f r se mettre l cart ils ont alors profit de cette heure pour corriger quelques copies par exemple rappelant de temps autres les apprentis l ordre tandis que d autres beaucoup plus actifs ont pris connaissance du questionnaire et des objectifs de l enqu te Ils ont manifest une r elle envie d aider le chercheur et ou les apprentis Sur de nombreux points leur participation a t tr s b n fique les l ves avaient parfois moins de difficult s solliciter leur professeur plut t que le chercheur ils ont souvent incit les apprentis r pondre s rieusement aux questionnaires et ne n gliger aucune question m me les questions ouvertes les formateurs ont galement t d un pr cieux soutien lorsque plusieurs l ves sollicitaient laide du chercheur en m me temps Cependant si le concours des formateurs a de nombreux atouts il a galement ses effets pervers En effet toute une partie du questionnaire tant relative au CFA une pr sence trop forte des formateurs pouvait induire une forme d auto censure de la part des apprentis 156 Pour palier cela le statut d anonymat de l enqu te tait longuement explicit en d but de s ance Les premi res passations ayant montr que le terme
204. rtir de 1842 ou encore plus tard en 1867 la Soci t de protection des apprentis tenteront bien de revaloriser l apprentissage mais leur influence demeurera limit e La loi du 4 mars 1851 ne sera gu re plus efficace Elle a le m rite de mettre fin cinquante ann es de silence l gislatif sur l apprentissage et d obliger les ma tres accorder deux heures par jour l apprenti pour qu il apprenne lire crire et compter mais se soucie surtout dans l esprit de la R volution de n apporter aucune entrave la libert du travail aucune surveillance de l apprentissage n est organis e Inefficace la loi ne permettra ni une augmentation significative du nombre d apprentis ni une am lioration de leurs conditions d embauche On commence alors parler d une crise de l apprentissage li e en fait la question des qualifications la fronti re entre l apprenti et le jeune travailleur s estompe de plus en plus Cette crise s inscrit dans un sch ma g n ral de transformation du monde du travail accroissement du nombre d ouvriers et passage 11 de l ouvrier type de 1850 le tisserand domicile ou le fileur d une grande usine celui de 1914 le m tallurgiste ou le m canicien Elle prend galement sens dans un d bat plus g n ral sur la formation o commencent s opposer savoirs scolaires et savoirs d exp rience Les premi res initiatives locales en mati re d coles professionnelles et techniques se d velopp
205. s acquis d une identit locale et d un capital d autochtonie Reti re 2003 difficilement convertible sur un autre territoire Il est donc fort probable que la proximit g ographique de l entreprise formatrice et de la r sidence des parents t moigne pour les moins dot s des apprentis d un rapport difficile la mobilit Mobilit g ographique mais galement mobilit professionnelle car les deux sont li s Il n est pas surprenant dans ces conditions d observer qu un des plus fort taux de correspondance entre commune parentale et commune de l entreprise s observe chez les apprentis qui auraient pr f r travailler 30 5 ou faire autre chose 28 8 plut t que d entrer en apprentissage Ceux justement dont on a dit supra Chapitre 4 qu ils cherchent avant tout une place et qu ils voient dans l apprentissage avant tout une fonction d int gration int gration locale pourrait on pr ciser 36 Thidem 117 Quelles conditions de travail Les conditions de travail des apprentis ont longtemps t un th me d licat pour le chercheur En souligner les exc s c tait tre contre l apprentissage Ferry Mons Bourdarias 1980 p 28 5g Le sujet reste difficile mais l heure o l accent est mis dans beaucoup de r gions sur la qualit de l apprentissage il est surtout indispensable Tableau 26 temps de travail moyen en entreprise d clar par les apprentis 1992 200
206. s estiment plus souvent qu leur tour tre reconnus dans l entreprise et r aliser un r ve De plus ils apprennent le m tier souhait ont trouv leur ma tre en moins d un mois et ce n est sans doute pas neutre les heures suppl mentaires qu ils font leur sont pay es Bon niveau scolaire famille famili re de l apprentissage et bonne int gration dans l entreprise et le m tier on retrouve les ingr dients identifi s chez les apprentis qui expriment la volont de poursuivre dans l apprentissage Travailler Une autre alternative s offre aux apprentis lig riens qui vont passer la fin de l ann e 2007 leur dipl me s inscrire sur le vrai march du travail le grand celui des adultes Pr alablement certains se poseront peut tre la question d un ventuel redoublement en cas d chec au dipl me Autre forme de poursuite d apprentissage le redoublement n est pas tr s fr quent en apprentissage Dans l enqu te 2007 seuls 5 5 des apprentis interrog s sont redoublants Les BEP 7 7 et les CAP 7 3 sont un peu plus nombreux mais le redoublement est rare en mention compl mentaire 0 7 en BP BM 2 1 et parmi les apprentis du sup rieur hors BTS 0 5 Ce faible taux de redoublement plusieurs raisons la 106 premi re mise en exergue par les suivis de cohorte est la difficult des apprentis qui souhaitent redoubler trouver un ou rester chez le
207. s gar ons confirment ainsi l vidence du travail qui les habitent Moreau 2000 Les arguments avanc s pour justifier le choix de l apprentissage y compris par les apprentis qui y sont entr s par d faut sont multiples En premier lien vient Pint r t pour le m tier 87 8 particuli rement en niveau V et IV 98 0 et 89 8 Arrive ensuite le salaire quasi galit 81 2 un argument auquel sont plus sensibles les niveaux III IT et I 88 0 L attirance pour le mode de formation est galement promue par les apprentis Ils sont 72 9 avancer cet argument et ce sentiment est d autant plus fort que le niveau de formation s l ve la proportion est de 66 6 en niveau V de 76 4 en niveau IV de 91 9 en niveau III et de 94 4 pour les autres apprentis du sup rieur On retrouve cette hi rarchisation de largumentaire pour les apprentis qui estiment que le choix de l apprentissage leur permettra de trouver plus facilement du travail Ils sont 53 4 adh rer cette id e au niveau V 60 au niveau IV 81 9 au niveau III et 82 7 au niveau II et I L apprentissage d insertion s il se retrouve tous les niveaux est bien davantage le fait des apprentis du sup rieur Quant au d sint r t pour l cole il est on l a vu partag 51 4 des apprentis lig riens approuve cette justification pour 69 donner sens leur choix mais la hi rarchie est ici inverse 59 4 en niv
208. s ils sont organis s d une mani re pratique c est dire s ils se font le soir apr s la journ e de travail et sont exclusivement dirig s par des professionnels Les seconds insistent plus volontiers sur le r le de l cole sur la formation du citoyen et de l lecteur et sur la reconnaissance nationale des dipl mes 12 pour eux une cole professionnelle n est pas avant tout un tablissement industriel et la question est de savoir si une d mocratie lib rale et g n reuse est oui ou non en tat d assurer aux enfants de ses classes laborieuses un compl ment d cisif d instruction intellectuelle et morale L tude des discours du monde politique conomique et ducatif r alis e dans le Nord de la France illustre bien cette confrontation Marchand 2001 Face au d veloppement du machinisme et notamment de la machine vapeur les acteurs r gionaux s entendent d s 1870 pour constater combien la formation empirique est insuffisante donc pr judiciable l employeur Il s agit de former du personnel qualifi et non pas des savants mais dans une conception extensive de la qualification qui inclut la moralisation de l ouvrier Le patronat nordiste d fend un id al de collaboration de classes l acc s la qualification devant aller de pair avec la loyaut l gard des dirigeants d entreprise Les acteurs conomiques et politiques s accordent pour associer probit morale et qualification professionne
209. sant Paris La d couverte 294 p TH BAUD MONY A FRIGUL N 2002 Insertion et sant au travail zn Moreau G Les patrons l Etat et la formation des jeunes Paris La Dispute p 205 214 THIERCE A 1999 Histoire de l adolescence 1850 1914 Paris Belin 329 p 152 TROGER V 1990 Histoire des centres d apprentissage 1939 1959 Les enjeux conomiques politiques et culturels de la scolarisation de la formation ouvri re Th se de doctorat d histoire Universit de Paris IV 383 p TROGER V 2002 L identit perdue des enseignements techniques et professionnels zn MOREAU G Les patrons l Etat et la formation des jeunes Paris La Dispute p 51 64 VERRET M 1988 La culture ouvri re Saint s bastien ACL Edition 296 p WEBER F 1989 Le travail a v t Paris Editions INRA EHESS 212 p WILLIS P 1977 L cole des ouvriers Actes de la recherche en sciences sociales n 16 p 50 61 153 ANNEXE 1 Notes m thodologiques chantillon passation et traitement des donn es Le d roulement d une enqu te statistique passe par trois phases l chantillonnage la passation des questionnaires et le traitement des donn es Phase 1 la d finition de chantillon Pour saisir au mieux la population apprentie de la R gion Pays de la Loire un nombre repr sentatif d apprentis a t interrog par questionnaires Pr s de 5000 jeunes ont ainsi eu r pondre un question
210. sion Faire du shopping Assister un spectacle sportif Visiter un mus e une exposition Passer du temps au t l phone ou sur Internet avec des proches Rendre visite des membres de votre famille Aller la p che Aller la chasse Faire du tricot ou de la couture Jouer la p tanque Jouer aux cartes Aller dans un foyer de jeunes ou un centre de loisirs Pratiquer une ou plusieurs activit s sportives ADASSO 2 Etes vous adh rent e d une association Q Oui Q Non LICENSP 3 Avez vous une licence dans un club de sport Q Oui Q Non QUELSP Si oui pour quel sport 4 sussissessrsssssnnnnns 4 Connaissez vous le Pass culture sport Q Oui Q Non 5 En avez vous d j poss d un Q Oui Q Non ENS Si oui quels ch ques avez vous utilis s ENIR Pass cin ma Q Oui Q Non Pass livre Q Oui Q Non Faye Pass Patrimoine Q Oui Q Non PATRI Pass engagement citoyen Q Oui Q Non Pratique artistique ou sportive Oui Q Non Pass Spectacle Q Oui Q Non ARBEO Ev nement sportif Q Oui Q Non SPEC Pass classe et groupe Q Oui Q Non EVESPO GROUP Votre sant 1 Avez vous une mutuelle Q Oui Q Non Q Je ne sais pas 2 Etes vous jour dans vos vaccins Q Oui Q Non Q Je ne sais pas 3 Vous est il arriv de ne pas consulter un m decin sp cialiste ou g n raliste parce que vous n aviez pas le temps Q Oui Q Non me r serv e 4
211. sonni re et instable Rousselet 1961 p 19 Dans ce contexte on ne saurait mieux pr ciser le reproche adress l apprentissage en entreprise l ignorance des apprentis Prost 2004 p 639 La formule est s v re mais elle rend compte d une r alit au d but des ann es 70 encore pr s d un quart des apprentis ayant sign un contrat n est inscrit aucun cours et moins de 40 des pr sent s sont re us l examen Kergoat 2002 De son c t d s la fin des ann es 60 apprentissage scolaris peine pr server sa culture technique et sa fonction de promotion ouvri re alors que l acc s aux Centres 16 d apprentissage puis aux CET tait r glement par un concours dont le taux de r ussite 59 en 1955 atteste de sa s lectivit Tanguy 1991 p 34 la suppression d finitive des examens d entr e en 1967 le fait basculer peu peu dans un r gime de rel gation scolaire Grignon 1971 Enseignement jusque l s lectif et malthusien il est devenu un enseignement de masse vers lequel ont t dirig s les l ves dont les r sultats scolaires ou le comportement taient jug s incompatibles avec les exigences de la fili re g n rale Maillard 2005 p 25 La modification progressive du corps enseignant au d triment des anciens ouvriers promus professeurs d atelier tendra par ailleurs expurger l habitus ouvrier de la socialisation la condition du salaria
212. st laccroissement des difficult s pour trouver un ma tre On savait le march de l apprentissage tendu car l accroissement des effectifs suppose corr lativement une augmentation du nombre d entreprises qui accueillent des jeunes en apprentissage Or l enqu te de 1992 avait d j montr qu il existait des tensions tout au moins si on se fiait au taux d chec la poursuite d apprentissage Moreau 2003 p 228 Rappelons une nouvelle fois qu on ne sait rien des jeunes qui tentent sans succ s d entrer en apprentissage L aggravation de la situation concerne tous les dipl mes tableau 19 Ainsi en CAP la part de ceux qui ne contactent qu une entreprise passe entre 1992 et 2007 de 46 9 42 0 en BEP de 43 8 41 7 En ce qui concerne ceux qui doivent contacter 10 entreprises ou plus l cart est en CAP de 6 8 points et en BEP de 8 Mais c est aux niveaux sup rieurs que le mouvement est le plus net En Bac pro la proportion d apprentis qui trouvent un contrat d s le premier contact passe de 46 1 33 1 elle perd 13 points entre 1992 et 2007 et celle de ceux qui en contactenti0 ou plus varie de 24 1 29 2 En BTS le mouvement est aussi franc 40 5 des apprentis de BTS trouvaient une entreprise du premier coup en 1992 ils ne sont plus que 28 4 en 2007 31 6 devaient contacter 10 entreprises 27 Pour 1984 les chiffres sont extraits de louvrage de Ram et Ram 1995 La compara
213. t compte de fa on synth tique des facilit s et difficult s d acc s au ma tre d apprentissage en 2007 Fondamentalement l analyse factorielle s organise selon le genre et selon la dur e de la recherche Le premier axe horizontal oppose les gar ons aux filles ceux qui trouvent en une journ e ou en ne contactant qu une entreprise ceux celles qui mettent 1 3 mois ou plus de 3 mois pour trouver une entreprise et qui doivent en contacter une vingtaine voire m me cinquante ou plus Le second axe vertical distingue les apprentis dont la recherche du ma tre est de dur e moyenne 1 3 mois et dont le nombre d entreprises contact es est galement moyen 2 4 ou 5 9 aux autres extr mes soit ceux qui trouvent en 1 jour soit ceux qui trouvent en plus de trois mois D o un march de Papprentissage en demi lune ou en arc de cercle tel qu il est symbolis par le trait rejoignant sur le graphique le nombre d entreprises contact es Cet arc gradue la difficult de la recherche du ma tre d apprentissage du plus facile o l on retrouve le CAP le BEP et les gar ons au moyennement facile ou moyennement difficile selon le principe de la bouteille moiti pleine ou moiti s vide plus caract ristique des Bac pro au plus difficile o se concentrent les filles et dans une moindre mesure les apprentis de BTS Ce graphique montre aussi que le capital familial ou plus largement social famille r
214. t industriel Tanguy 1991 p 178 Enfin la disparition des coles normales nationales d apprentissage ENNA en 1991 l occasion d une r forme g n rale de la formation des enseignants en France et de la cr ation des Instituts universitaires de formation des ma tres IUFM signera le d litement quasi d finitif de la culture technique et de son projet d mancipation sociale Troger 1990 2002 L effondrement de pans entiers de l industrie l invisibilit croissante de la classe ouvri re Beaud Pialoux 1999 le d clin de la figure de l ouvrier professionnel comme force d identification Tanguy 1991 et l essor du ch mage feront le reste Accus s l instar de l ensemble du syst me scolaire de fabriquer des ch meurs les lyc es professionnels seront somm s d accro tre leurs liens avec le monde conomique Les stages en entreprise seront alors syst matis s et les vertus formatrices de l entreprise per ues sous l angle de la nouveaut Tanguy 1994 Les dispositifs en alternance se multiplient Monaco 1993 L acc s un emploi d ouvrier ou d employ rel ve d sormais d une alchimie complexe o des sas d insertion et des statuts d rogatoires au droit commun contribuent la d stabilisation du mod le juv nile d acc s au salariat caract ristique des ann es 50 70 Rose 1998 Baudelot Establet 2000 Mauger 2001 Dans ce nouveau paysage soutenu par la promotion id ologique de l entrepr
215. t plus fr quentes chez les apprentis du sup rieur Il en va ainsi de la pratique d un instrument de musique 13 6 en BTS 12 9 pour les autres apprentis du sup rieur contre 7 9 en CAP du fait d assister un concert respectivement 34 9 31 1 et 24 6 de lire des romans 25 3 35 et 11 des revues 66 5 74 5 et 47 1 ou la presse 68 6 70 9 et 45 8 139 ou encore de visiter des mus es ou des expositions 10 9 11 6 et 6 8 A contrario les dipl mes de niveau V se distinguent par les sorties en discoth ques 74 8 en CAP 72 1 contre 50 1 pour les apprentis du sup rieur la pratique de la p che respectivement 22 2 20 et 6 de la chasse 8 5 6 9 et 3 de la p tanque 20 2 19 6 et 10 7 ou encore par la participation un foyer de jeunes 17 7 21 8 et 2 9 M me au sein de l apprentissage l univers jeune n est pas homog ne ce qui confirme une fois de plus la faiblesse des th ories qui opposent les classes d ge au non d une suppos e culture jeune Fize 1994 Pasquier 2005 La jeunesse n est pas un peuple sans classe ni classement le monde apprenti le rappelle plus les apprentis pr parent des dipl mes lev s dans la hi rarchie des certifications plus leurs pratiques de loisirs et culturelles se rapprochent de la culture l gitime plus ils sont proches du niveau V plus elles s en loignent La segmentation des pra
216. t t t d s la p riode de formation professionnelle 127 Dans la m me logique la g ne occasionn e par les conditions de travail affecte sensiblement moins les filles que les gar ons tableau 31 Par exemple la proportion d apprenties qui se plaignent des poussi res est de 16 quand celle des apprentis est du double 31 9 La diff rence est du m me ordre pour le bruit 12 8 pour les apprenties 24 3 pour les apprentis Il n y a que pour la g ne occasionn e par les produits utilis s que cette hi rarchie s invetse avec respectivement 20 3 et 17 5 C est qu en plus du niveau de formation et de l appartenance de sexe la contrainte des nuisances au travail est caract ris e par un effet de m tier Tableau 31 La sant au travail en fonction du niveau de formation 2007 en G n par les G n par les G n par le G n par les G n par Manque temp ratures poussi res bruit produits fum el odeurs d a ration CAP 36 8 28 8 1
217. tiques de la sociabilit et des sorties juv niles ne construit galement en fonction du genre La pratique de la musique cart en faveur des gar ons de 6 5 points le spectacle sportif 24 2 points la p che 17 2 points la chasse 7 4 points la p tanque 16 3 points l appartenance un foyer de jeunes 9 points ou encore la pratique sportive 17 5 points montrent combien la sociabilit masculine se distingue de celle des femmes En la mati re l galit des centres d int r t n est pas de mise Il en va de m me pour la sociabilit f minine qui conserve l apanage de certaines activit s la lecture de romans cart en faveur des filles de 18 2 points de revues 13 4 points les magasins 16 3 points le t l phone 10 2 points les visites aux familles 12 6 points ou encore malgr sa faible fr quence le tricot ou la couture 4 8 points 140 Graphe 10 Les pratiques de loisirs et culturelles des apprentis Analyse factorielle des correspondances 2006 tricot et couture lire des romans AUTRES DIPL MES DU SUPERIEUR f minin visiter mp e et expo aller Au th tre BP BM lire revues MENTION COMPL lire presse visiter la famille tel etinternet cin ma faire les magasins aller des concerts inviter amis musique aller voir amis faire du aller au caf discoth que spectacle spor tif EP CAP A masculin p tanque foyer jeunes p hce Inerti
218. tis de niveau II et I 47 7 et une sensible asp rit pour ceux de niveau IV 57 2 tableau 18 Ce dernier l ment qu on retrouve en Bac pro 57 8 en BP BM 57 0 mais aussi en mention compl mentaire 54 2 s explique sans doute par le fait que ces apprentis sont plus souvent des apprentis qui poursuivent parfois dans la m me entreprise leur apprentissage un niveau sup rieur ou contigu Leur recherche est alors sp cifique Ce constat valait d ailleurs galement dans l enqu te de 1992 o ces trois dipl mes se distinguaient d j par une surrepr sentation sur cet item Le fait de devoir trouver par soi m me est galement 83 tr s fr quent dans certains m tiers comme le verre et la c ramique 77 5 26 la pharmacie 67 7 et les soins personnels 66 2 La mobilisation du capital familial est davantage le fait des apprentis de niveau V et particuli rement du BEP 27 7 C tait d j le cas en 1992 Elle est par contre beaucoup plus faible au niveau III 9 8 et surtout au niveau II et I 3 8 Tout indique que le type d entreprise contacter pour pr parer un dipl me du sup rieur rel ve moins des connaissances et comp tences familiales soit on le verra parce que ce sont de plus grandes entreprises soit parce qu elles sont moins nombreuses soit parce qu elles utilisent des modes de recrutements de leurs apprentis plus formalis s Kergoat 2002 C est dans le secteur des
219. tissage dans son h t rog n it plut t que dans son unit Comment en rendre compte synth tiquement Tableau 14 Caract ristiques diff rentielles des apprentis selon le dipl me Parcours scolaires 2007 Kh12 Trajectoire scolaire e en provenance du coll ge MFR 3 re ou 4 me alternance Clippa Segpa 4 me 3 me CAP1 CAP e 1 ou 2 redoublement s au primaire 1 redoublement au coll ge a 1412 d sint r t pour l cole e en provenance de 3 me seconde coll ge 3 me alternance MFR BEP e 1 ou 2 redoublement s en coll ge 1 redoublement en LP n 848 d sint r t pour l cole MC e en provenance de CAP2 Coll ge LP 3 me alternance 3 me n 138 1 redoublement au primaire en provenance de CAP2 MC LP 3 me premi re ann e d universit CAP1 BP BM BT 1 redoublement au coll ge 1 redoublement dans le sup rieur n 795 pas de d sint r t pour l cole Bac pro en provenance de BEP2 LP Bac prol 3 me seconde g n rale ou technologique n 500 pas de redoublement au primaire 1 redoublement au coll ge e en provenance de tle pro tle techno lyc e tle g n rale premi re ann e d universit BTS1 BTS LP IUT1 seconde ann e d universit n 551 a redoubl 1 fois dans le sup rieur pas de redoublement en primaire ni au coll ge e pas de d sint r t pour l cole e ancien salari vient de P
220. tissage est peu envisag e par les futurs ing nieurs ou les futurs ducateurs Il s agit l il est vrai de formations dont la finalit professionnelle est clairement identifi e par les apprentis et d sign e par l intitul 97 m me du dipl me pr par Globalement pour les principaux dipl mes les ordres de grandeur sont les m mes qu en 1995 50 Le choix d une poursuite connexe tableau 21 est caract ristique des apprentis de CAP et de BEP plus d un sur dix l envisagent Elle est par contre rare chez les apprentis du sup rieur o l offre de formation propose sans doute moins d issues de ce type La projet de poursuite n est pas seulement li e au niveau de dipl me et aux possibilit s objectives de poursuite qui existent Il peut aussi se formuler diff remment en fonction de consid rations familiales et scolaires ou au regard de Pexp rience v cue par les apprentis Ainsi la volont de poursuivre vers un dipl me quivalent est plus forte pour les apprentis qui souhaitaient apprendre un autre m tier 12 2 ou encore chez ceux qui ne sont pas satisfaits de leur entreprise 10 3 Mais c est la poursuite vers un dipl me de niveau sup rieur qui est la plus marqu e par les consid rations sociales Elle est ainsi plus faible chez les apprentis qui taient avant leur contrat d apprentissage salari s 17 8 ou inscrits l ANPE 22 9 chez ceux qui auraient pr f r travailler 25 ou
221. trouvent en tr s mauvais tat les apprentis se plaignent de l tat d labr des b timents et du manque de chauffage Les murs sont effectivement fissur s quelques trous permettent aux l ves de se faire passer des messages crits sur des bouts de papier Les chercheurs ont plusieurs reprises t alert s sur les probl mes de d linquance auxquels formateurs ducateurs et direction se trouvent confront s Un formateur d plorait d ailleurs de ne pas voir ce type de questions dans le questionnaire parce qu ils ont de plus en plus de probl mes de ce genre g rer un apprenti a fait explos la plomberie de son entreprise plusieurs apprentis ont des probl mes de transport li s des retraits de permis pour exc s de vitesse La brigade des stup fiants est arriv e dans un CFA alors m me qu un chercheur arrivait pour une passation de questionnaires pour contr ler les apprentis noter que le chercheur n a jamais eu autant d absents dans une classe que ce jour l Un CFA placarde dans son hall des coupons de journaux de faits divers conduite en tat d ivresse vol l talage etc tous commis par des jeunes Les chercheurs se sont trouv s plusieurs reprises face des jeunes en tr s grande d tresse sociale De nombreux jeunes voquent travers le questionnaire leur difficult financi re Un jeune vit seul dans une caravane et utilise un cyclomote
222. ttra plus ais ment de trouver du travail et qui appr cient ce mode de formation Parmi ces derniers les apprentis du sup rieur sont les plus droite ce qu il veut dire qu ils repr sentent en quelque sorte la forme la plus pure ou homog ne de ce mode de pens e quand ceux qui voisinent avec le centre portent encore en m lange quelques uns des points de vue du groupe de gauche L essentiel reste n anmoins la d clinaison de trois valeurs de gauche droite le choix de lapprentissage par d faut qui d cline lorsqu on va vers la droite le choix de l apprentissage comme mode de formation qui s accentue en suivant la m me direction et le fait de penser que l apprentissage permet plus facilement de trouver du travail qui suit le m me chemin Apprentissage d int gration apprentissage de formation et apprentissage d insertion sont nouveau au rendez vous Les orientations contrari es Si l apprentissage para t tre de moins en moins un choix par d faut le fait d apprendre le m tier souhait s est par contre nettement d grad En 1992 12 17 4 des apprentis lig riens d claraient ne pas apprendre le m tier souhait En 2007 ils sont 24 1 un pourcentage qui atteint 27 au niveau V et d cline ensuite pour s tablir 11 9 pour les apprentis de niveau II et I tableau 16
223. u point de vue des apprentis ce qui s y passe 34 Elle est par contre absente dans les soins personnels 2 3 le bois 3 7 la couverture amp plomberie 5 3 et l lectricit 5 4 111 8 La vie en entreprise L entreprise est en quelque sorte la bo te noire des recherches sur Papprentissage Il est tr s rare en effet que les enqu tes sur les apprentis prennent appui sur l observation des apprentis en situation de travail et ou sur des enqu tes quantitatives ou qualitatives aupr s des ma tres d apprentissage Monde de la production et de la productivit l entreprise est rarement ouverte une investigation scientifique qui demande du temps et de la disponibilit C est donc par l interm diaire de ce qu en disent les apprentis qu elle est saisie Ce constat a priori de bon sens n est pas sans poser des questions d ordre pist mologique au chercheur La parole des apprentis sur leur entreprise et leur ma tre d apprentissage est unilat rale tout comme celle de lentreprise et du ma tre d apprentissage sur les apprentis est souvent monopolis e par les porte parole officiels des entrepreneurs Chambres consulaires repr sentants syndicaux etc Ce chapitre n chappera pas ce biais Ce sont ici les apprentis qui parlent de leur vie en entreprise Ils n en per oivent bien s r qu une r alit subjective la leur que l enqu te sociographique va objectiver Cette subjectivit
224. u test du Khi2 a t mobilis Il permet d tablir les corr lations statistiques fortes et caract ristiques qui existent entre les diff rentes fa ons de g rer les heures suppl mentaires et d autres crit res sociaux Les principaux r sultats sont pr sent s dans le tableau 30 La comparaison est sans ambages La fa on dont sont g r es les heures suppl mentaires va de pair avec tout un fonctionnement et des repr sentations de Papprentissage La premi re opposition concerne les heures pay es ou r cup r es Dans les deux cas il s agit d apprentis qui ne font pas beaucoup d heures suppl mentaires au pire quelques unes par semaine Mais la gestion de cette situation est sexu e Dans un cas elles sont pay es comme dans les secteurs masculins de Partisanat historique du b timent au sens large ou des m tiers du pain et de la viande secteurs o l on 124 travaille parfois t t ou le dimanche mais sans exc s Ici les apprentis plut t de niveau V ont plus souvent qu leur tour trouv leur ma tre par relation Il est possible que le poids de ce capital d autochtonie chapitre 6 interf re dans la gestion des heures suppl mentaires en rendant plus co teux socialement les abus Tableau 30 Principales caract ristiques associ es aux diff rents traitements des heures suppl mentaires 2007 test du khi2 Ni pay es ni r cup r es Pay es R cup r es m tiers du c
225. uis pied etc Plusieurs chiffres taient alors not s dans la case dans nos exemples 5 1 ou 6 5 1 FR ER SES Enfin la VNUM concerne les questions o les r ponses sont num riques Quelle est la distance entre votre domicile et le CFA La r ponse num rique de l apprenti est alors reprise telle quelle ex 10km 10 Ainsi cod s les questionnaires peuvent faire l objet d un traitement statistique Les param tres du plan de codage sont d abord renseign s sur le logiciel Modalisa et l ensemble des chiffres de chaque questionnaire est ensuite saisi Le long travail pr alable de codage permet ainsi un gain de temps puisque chaque r ponse est retraduite en chiffres Ces donn es centralis es permettent l laboration de statistiques 162 Il est important de noter que toutes les questions n ont pas fait l objet de r ponses Pour le sociologue le fait de ne pas r pondre et ce quelle qu en soit la cause doit faire l objet d une analyse La courbe ci dessous est un outil qui permet de visualiser par le biais du taux de non r ponse les questions auxquelles les apprentis ont le moins r pondu Ce graphe est d coup suivant les th mes du questionnaire ce qui permet une meilleure lisibilit On le voit le taux de non r ponse est rarement sup rieur 4 et se situe le plus souvent aux alentours de 1 ce qui signifie que globalement les apprentis ont bien r pondu aux questions Par contre ce gr
226. un ne pas consulter un apprentissage de niveau m decin faute de temps sup rieur 125 L autre versant celui de la r cup ration des heures suppl mentaires est f minin Les heures sup sont plus rares dans ces secteurs qui pourtant concentrent les services la personne coiffure pharmacie commerce Il est possible que la r cup ration renvoie la p riodicit de ces activit s qui permet ce m canisme il y a toujours plus de monde dans les salons de coiffure le vendredi ou le samedi que le mardi ou le jeudi Ici les horaires sont peu d cal s les jours f ri s rares et l apprenti n a pas le sentiment d tre d bord sur son lieu de travail Il elle fait d ailleurs preuve d une bonne volont formatrice en envisageant la poursuite d apprentissage et le redoublement en cas d chec l examen Heures suppl mentaires pay es ou r cup r es ont en commun d tre corr l es une satisfaction des apprentis vis vis de l entreprise formatrice C est un des points qui les oppose l autre profil celui du monde des heures ni pay es ni r cup r es Ici se cumule du m contentement sentiment d tre exploit refus de redoubler en cas d chec l examen sentiment de ne pas tre reconnu dans l entreprise de ne pas s y amuser Ce marasme est la conjonction d heures suppl mentaires non pay es ni r cup r es nombreuses avec des horaires d cal s le soir le di
227. un dipl me avant apprentiss 39 5 14 3 53 8 CFG avant apprentissage 42 3 12 54 3 Brevet avant apprentissage 55 3 12 5 67 8 P re sans dipl me 39 8 9 6 49 4 P re titulaire du CEP ou du brev 47 6 15 9 63 6 P re titul d un dipl prof ou bac 50 8 12 0 62 5 Aurait pr f r travailler 29 9 8 6 38 5 Pas satisfait de l entreprise 34 7 14 1 48 8 Pas satisfait du CFA 39 7 10 6 50 3 Sentiment d tre exploit 38 4 12 7 51 1 Fait toujours des heures sup 39 7 12 8 52 5 Satisfait de l entreprise 48 6 11 3 59 9 Satisfait du CFA 49 2 12 61 2 l impression de r aliser un r ve 53 8 11 1 64 9 TOTAL 46 7 11 9 58 6 100 Le rapport de la famille parentale cole et au dipl me semble galement jouer en faveur ou non d une poursuite d apprentissage Sylvie Lemaire avait d j signal cette tendance des parents des futurs apprentis moins croire en l cole que les parents des futurs l ves de LP Lemaire 1996 Ce constat semble toujours d actualit en niveau V tout au moins lorsque le p re n est pas dipl m la volont de poursuivre en apprentissage est nettement plus faible 49 4 que lorsque le p re est titulaire du CEP ou du brevet 63 6 ou d un autre dipl me inf rieur ou gal au bac 62
228. une bonne photographie de l articulation entre dipl me pr par histoire scolaire et valeurs associ es l entr e en apprentissage graphe 2 Le choix des apprentis s claire ainsi dans la correspondance entre orientation repr sentations et niveaux de formation Le premier axe horizontal oppose les apprentis qui n ont pas choisi apprentissage pour 71 son mode de formation ceux qui auraient pr f r travailler et les CAP ceux qui appr cient le mode de formation par apprentissage aux filles aux BTS et aux autres dipl mes du sup rieur Le second plus vertical distingue les apprentis qui optent pour l apprentissage par d sint r t pour l cole et qui sont souvent en BEP de ceux qui ne sont pas en d samour avec le scolaire les filles et plut t les BP BM Il en ressort un tagement qui confirme celui pr sent dans la pr c dente analyse factorielle g chapitre 4 m me si ici elle se lit l inverse de gauche droite On y retrouve la structure en triptyque de apprentissage avec sur la gauche les apprentis dont une partie aurait bien voulu ne pas tre apprentis mais qui par ailleurs ne voulaient plus tre scolaire qui cumulent les trajectoires scolaires heurt es et qui n ont pas choisi apprentissage par attirance pour ce mode de formation ou pour trouver plus facilement du travail Ils s opposent aux autres moins f ch s avec l cole qui pensent que l apprentissage leur perme
229. une fin en soi Elle est le support la description et analyse Si elle est riche en vertus objectivantes qui permettent de conna tre de d construire les pr notions d viter les effets de loupe etc la m thode de quantification sociographique ses revers D une part elle conduit un style r dactionnel un peu r barbatif Il faut l avouer lire ou crire avec des nombres toutes les deux lignes mest pas chose amusante D autre part elle oblige s lectionner l information Le questionnaire comprenait plus de 150 questions ayant donn lieu la construction de 183 variables Rien qu en croisant chacune d elle avec toutes les autres on obtient 33 489 tableaux crois s Sans compter les possibles extractions de population les tris plats le profilage des modalit s des variables par le test du Khi2 et le nombre presque infini d analyses factorielles r alisables C est l la limite du chiffre en soi il ne dit rien C est au chercheur qu il revient de le faire parler et donc de retenir ceux qui lui semblent pertinents Il lui faut donc s lectionner les th mes les sujets et les approches sans tomber dans l arbitraire car toute corr lation n est pas causalit C est l que le corpus disciplinaire sert de guide 2 Reproduit en annexe comme Pont t les questions et les centres d int r t formul s lors des r unions du Comit de pilotage qui a suivi et encadr cette recherche 9 th mes ont ai
230. ur ma tre d apprentissage Moreau 2003 p 228 La seconde est li e aux apprentis eux m mes tous ne sont pas pr ts redoubler en cas d chec l examen Ainsi dans l enqu te 2007 les avis sont partag s 47 5 des apprentis accepteraient de redoubler en cas d chec l examen mais 52 5 ne l envisagent pas Cette derni re proportion atteint 72 pour les dipl mes du sup rieur hors BTS et 748 pour les mentions compl mentaires Il s agit l de parcours en bout de course C est en BEP et en CAP que la proportion d apprentis qui refuseraient de redoubler en cas d chec l examen est la plus faible mais avec respectivement 43 6 et 51 5 ces r sultats indiquent n anmoins qu ce niveau de dipl me premier palier de l insertion professionnelle on trouve encore pr s de la moiti des apprentis qui pr f rent affronter le march du travail sans dipl me ou avec le seul brevet plut t que de redoubler Cette attitude qui atteste une fois encore combien les individus ne d veloppent pas une simple rationalit conomique dans leur rapport la formation pose clairement la question de son co t social puisqu il s agit l de jeunes qui risquent de se pr senter sans qualification reconnue sur le march du travail Qu ils aient ou non leur dipl me les apprentis qui envisagent de chercher du travail l issue de leur contrat sont on l a d j dit peu pr s aussi nombreux que c
231. ur pour venir au CFA alors qu il r side une cinquantaine de kilom tre de celui ci Une autre n a pas de domicile fixe Un autre encore arrive ivre 8h du matin apr s avoir vid une bouteille de whisky on apprend par ailleurs qu il a de graves probl mes familiaux Des apprentis du b timent CAP s endorment sur leur bureau le formateur mest pas surpris certains font plusieurs centaines de kilom tres matin et soir pour se rendre sur leur chantier et doivent donc se lever quatre heures du matin et se coucher tard tous les jours de leur semaine de travail Cette phase de passation a ainsi t l occasion pour les chercheurs de se confronter une r alit qu ils n auraient pu appr hender travers les seuls chiffres Il faut n anmoins prendre garde de ne pas g n raliser ces anecdotes de terrains qui laissent pourtant transpara tre des situations pour le moins d licates 159 3 Des effectifs attendus la r alit du terrain explication de quelques distorsions Le travail d chantillonnage avait permis d acc der un effectif et une r partition id ale des apprentis concern s par l enqu te en fonction du dipl me pr par du groupe de formation et du d partement du CFA l issue de la passation cet effectif et cette r partition sont quelque peu diff rents Plusieurs raisons expliquent ces d calages entre les pr visions et la r alit D une part l chantillon a t r alis l a
232. utile Q oui Q non De r aliser un r ve oui U non 8 a Votre salaire vous permet il de subvenir vos besoins Q Oui Q Non b Versez vous une partie de votre salaire vos parents ou d autres membres de votre famille Q Oui Q Non c Vos parents ou d autres membres de votre famille vous aident ils financi rement Q Oui Q Non Si oui quelle est cette aide Q Argent de poche Q Loyer de votre domicile Q Aide pour lachat de nourriture Q Pr t d argent Q Pr t de v hicule Le CFA 1 a A quelle distance de votre domicile ou du domicile de vos parents se trouve votre CFA na EEan NA Kilom tres b Combien de temps vous faut il pour vous y rendre Miss heures minutes c Avez vous votre permis voiture Q Oui Q Non d Quel moyen de transport utilisez vous pour vous rendre au CFA Q A pied 174 REPENT TICKET RECONN DEBORD AMUS EXPLOIT UTIL AIDEPA Partie r serv e Ne rien inscrire a DISTDO DURTRA MOYTRA NS Q En v lo Q En scooter mobylette Q En voiture moto Q En bus ou tramway Q En train Q Autre pr cisez AIDTRA z x NS e L aide que vous percevez pour vos d placements vous para t elle suffisante Q Oui Q Non Q Je ne re ois pas d aide 2 Diriez vous que vous tes plut t d accord ou plut t pas d accord avec les propositions suivantes cochez une case par lig
233. vail 36 5 d entre eux se d clarent particuli rement g n s par elle Viennent ensuite les poussi res 26 9 et le bruit 20 6 Les g nes occasionn es par les produits utilis s 18 4 la fum e et les odeurs 16 3 et le manque d a ration 12 6 sans tre n gligeable sont moins souvent cit es En mati re de sant au travail Papprentissage n chappe pas aux in galit s observ es dans le monde du travail Les apprentis de niveau II et I sont tr s nettement pr serv s Ainsi la g ne occasionn e par la temp rature n affecte que 19 3 des apprentis de niveau II et I quand elle touche 37 3 des niveaux V et 37 8 des niveaux IV 43 5 en Bac pro de m me seuls 8 1 des apprentis de niveau sup rieur au BTS se plaignent des poussi res quand ce sont 27 5 des niveaux V et 29 9 des niveaux IV qui le font m me remarque pour les produits utilis s avec des proportions respectives de 3 1 19 et 20 5 On pourrait multiplier les exemples qui attestent de la moindre exposition aux nuisances des apprentis du sup rieur tableau 31 Cette tendance m me si elle est nuanc e du fait des r sultats un peu divergents des ing nieurs et des licences professionnelles renvoie directement aux in galit s d esp rance de vie entre milieux sociaux observ es dans la soci t et dont on sait qu elles sont en grande partie li es aux conditions de travail Il s agit donc l de quelque chose qui se construi
234. vent elles ne sont ni pay es ni r cup r es 123 tableau 29 A linverse moins il en fait plus elles sont pay es ou r cup r es Ainsi pr s de la moiti 47 9 des apprentis qui font des heures suppl mentaires tous les jours d clarent qu elles ne sont ni pay es ni r cup r es alors que cette proportion n est que de 21 pour ceux qui en font jamais ou rarement contrario lorsque ces derniers en font elles sont pay es dans 21 4 des cas ou r cup r es dans plus de la moiti de cas 57 6 Pour les apprentis qui en font tous les jours ces pourcentages sont respectivement de 22 3 et de 29 8 L effet cumulatif des mauvaises conditions de travail joue donc plein Les apprentis qui font le plus d heures hebdomadaires sont ceux qui font souvent voire tous les jours des heures suppl mentaires souvent avec des horaires d cal s le soir le matin le dimanche et les jours f ri s mais sont galement ceux qui font le plus souvent des heures suppl mentaires gratuites zd esf ni pay es ni r cup r es L apprentissage conserve aujourd hui encore des poches importantes o la r glementation du travail s incline face la culture des m tiers et ou la mauvaise foi des employeurs Il tait int ressant de mieux identifier ce qui caract risait ces trois mani res de g rer les heures suppl mentaires des apprentis les r cup rer les payer ou ne faire ni Pun ni Pautre Pour ce faire le recours a
235. volume horaire r alis par les apprentis du sup rieur et particuli rement par les ing nieurs est sans doute d une nature diff rente Si les heures des niveaux V et IV rel ve du champ de la productivit et donc des classiques heures suppl mentaires celles qui s imposent aux ing nieurs et dans une moindre mesure aux DECF renvoient sans aucun doute l incorporation d un habitus de cadre Ici il 119 ne s agit pas tant de faire faire des heures en plus que de faire int rioriser par Papprenti que ses futures responsabilit s seront celles de quelqu un qui ne compte pas ses heures Formation professionnelle et socialisation un statut social vont alors troitement de pair Tout n est pour autant pas rose dans cette am lioration tendancielle du volume de travail des apprentis 37 heures ne sont pas 35 Cette diff rence indique la persistance du recours aux heures suppl mentaires dans l apprentissage En soi la pratique n est pas ill gale mais s agissant de jeunes en formation et parfois de jeunes mineurs elle interroge Est ce cet ge et sous ce statut qui reste un statut d apprenant que doit s imposer la pratique des heures suppl mentaires Et surtout qu advient ils de ses heures faites en plus de la dur e l gale Le questionnaire 2007 avait choisi contrairement aux pr c dents de faire le point de fa on plus pr cise sur ces questions 30 9 des apprentis d clarent ne pas faire d heu
236. ys de la Loire avec sa tradition en la mati re offre des possibilit s de comparaison temporelle sans gales En troisi me lieu il ouvre sur des th matiques peu exploit es jusqu alors comme la sant au travail ou encore les pratiques et consommations culturelles Les objectifs fix s cette nouvelle sociographie exigeaient un dispositif d enqu te rigoureux et ambitieux puisque pr s de 5000 apprentis en ann e terminale ont t interrog s dans les CFA lig riens n 4788 Le choix de la population s est fait sur la base d un chantillon au tiers ce qui garantit largement sa repr sentativit De plus pour mieux saisir le profil des apprentis du sup rieur dont le nombre s accro t fortement mais dont les effectifs demeurent proportionnellement faibles il a t convenu de les interroger en exhaustivit Le d tail du protocole d enqu te et de la m thodologie est expos en annexe de ce rapport de m me que le questionnaire utilis Comme pour les pr c dentes enqu tes le travail a t suivi et ses tapes valid es par un Comit de pilotage mis en place par la r gion De m me comme pour les pr c dentes enqu tes la mise en place du dispositif a mobilis des charg s d tudes sociologues docteurs ou en fin de th se qui ont trouv l l occasion d exercer leur m tier et ten faire reconna tre les comp tences preuve que le croisement recherche et tudes qui caract rise historiquement les

LES APPRENTIS LIGERIENS EN 2006/2007

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