C R E AI R HONE -ALPES - Agence Wallonne pour l`Intégration des
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1. Est une violence institutionnelle toute action commise dans et par une insti tution ou toute absence d action qui cause l enfant une souffrance physique ou psychologique inutile et ou qui entrave son volution ult rieure Elle inclut les violences en bosse et les violences en creux les n gligences les insuffisances en soulignant surtout leurs cons quences en terme de souffrance et d entrave au d veloppement et l panouissement des personnes accueillies Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes Stanislas TOMKIEWICZ a montr combien la relativit de la notion m me de violence peut rendre d licate et mobile l appr ciation d actes et les intentions des acteurs leur para tre les meilleures ou guid es par l int r t de l enfant comme celles menant aux violences faites pour le bien de l enfant Dans la suite de ces travaux la d finition que nous avons pu proposer fid le une position clinique soucieuse du d veloppement et de l panouissement du sujet accueilli dans l institution sp cialis e peut tre ainsi r sum e Entre dans le champ de la violence institutionnelle tout ce qui contredit ou contrevient aux lois du d veloppement tout ce qui donne pr minence aux int r ts de l institu tion sur les int r ts de l enfant Cette d finition a t tendue par la suite aux domaines autres que ceux de l enfance en pr cisant les in2. CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 Notes bibliographiques ANCEAUX N L enfant entre maltraitance et protection Presses Universitaires de France PUF 2004 COTHENET S Faire face la maltraitance infantile formation et comp tence Presses Universitaires de France PUF 2004 CREOFF M Guide de l enfance maltrait e Dunod 2003 L GER S Analyse des signalements DGAS 2001 et 2002 in BLANC P JUILHARD J M Maltraitance envers les personnes handicap es briser le loi du silence Les rapports du S nat 2002 2003 n 339 T I 72 73 et T Il 24 26 DURNING P GABEL M Evaluations des maltraitances Rigueur et prudence Fleurus 2002 GABEL M MANCIAUX M Enfances en danger Fleurus 2002 IGUENANCE J PARRET C Accompagner l enfant maltrait et sa famille Dunod 2001 SALBREUX R Abus sexuels de l enfant ou de l adolescent avec atteinte psychique s v re in Handicap et maltraitance affronter le cumul Les Cahiers de l AFIREM 2002 10 41 61 BRISSIAUD J Y Surmonter ses blessures De la maltraitance la r silience Retz 2001 COLLECTIF Maltraitance familiale et maltraitance institutionnelle Coll ge Psychanalyse Groupale Eds 2001 DIATKINE G ARFOUILLAUX J C FR JAVILLE A Education et maltraitance Presses Universitaires de France PUF 2001 GREVOT A Voyage en protection de l enfance Une comparaison europ enne ditions CNFE PJJ 2001 REY C BADER MEUNIER B
3. peut au contraire manifester le souci institutionnel de soutenir les professionnels de les prot ger en leur proposant des rep res de conduites dans des situations d s tabilisantes inqui tantes ou d sarmantes 1 La pr vention des situations de maltraitance C est le premier souci qui guide l activit institutionnelle comment viter que surgisse ce genre d v nement C est une lapalissade d affirmer que la maltraitance se pr vient par la bientraitance terme actuel en d bat I conviendrait plut t d voquer la qualit de l accueil des usagers et des interventions que ceux ci sont en droit d attendre Nous sommes ici devant un risque de confusion entre maltraitance et qualit insuffisante d un service Les d finitions suivantes restrictives ou extensives de la maltraitance institutionnelle illustrent bien l cart dans lequel nous devons nous placer pour trouver de l int r t un protocole de pr vention L enfant maltrait est l enfant qui est victime de violences physiques cruaut mentale abus sexuels n gligence lourdes ayant des cons quences graves sur son d veloppement physique et psychologique Observatoire D centralis de l Action Sociale Entre dans le champ de la violence institutionnelle tout ce qui contredit ou contrevient aux lois du d veloppement dans ses diff rentes dimensions psycho affective cognitive physique et sociale tout ce qui donne pr minence aux int r ts
4. l ensemble des partenaires institutionnels l information des parents en cours de traitement de l v nement doit elle tre syst matique comment prendre en compte dans les protocoles les violences en creux les identifier s en saisir comment organiser le mieux possible l expression des victimes et des usagers comment initier dans les institutions des p dagogies de sensibilisation continue propos de la maltraitance bientraitance institutionnelle comment analyser les risques en terme de pr vention dans le fonctionnement continu de l institution la lumi re de ces multiples interrogations nous avons repris les protocoles v rifi leur perti nence mais nous ne pensons pas avoir enti rement r pondu chacune d entre elles Par la pr sentation de notre travail nous esp rons fournir une aide aux professionnels en offrant une structure proc durale sans ambition de pr tendre un mod le Les niveaux de sensibilisation des professionnels aux formes vari es de la violence et d acc s la culture valuative ne sont pas identiques selon les lieux d intervention On craint parfois qu une proc dure d valuation r guli re soit v cue comme un tat de suspicion permanente ou on h site s engager dans ce qui pourrait conduire une judiciarisation excessive des pratiques Nous pensons qu un protocole n est pas forc ment constitu d une suite d injonctions compor tementales ou administratives
5. approche psychodynamique de la vie institutionnelle pour lui pr f rer une approche d crivant des organisations de l ordre de la rationalit Il est noter que ce discours est congruent avec l dification de bonnes pratiques En proclamant l excellence de l institution la promotion de la bientraitance met davantage l accent sur les normes et proc dures que sur la recherche d une institution suffisamment bonne Il est l gitime de se demander si nous n assistons pas ainsi par l abandon de la r f rence la pr vention des maltraitances une sorte d euph misation au risque de perdre l intention de vigilance et l attention l autre qui ne se r solvent pas par les seuls modes proc duraux 1 Pr venir rep rer les violences l encontre des enfants et des jeunes dans les institutions sociales et m dico sociales Editions ENSP Rennes 2000 2 Violences en institutions 2 Outils de pr vention CREAI Rh ne Alpes 1995 3 Les traitements vis s que subissaient des adultes autistes dans l tablissement sp cialis consistaient en priva tion de repas enfermement dans un placard douche froide obligation de ramassage d excr ments 4 Circulaire DGA 5 SD 2 n 2002 265 du 30 avril 2002 5 Comme le groupe mis en place par le CREAI Rh ne Alpes 6 Pour reprendre l expression pertinente utilis e par l op ration pouponni re Maltraitance R f rences protocoles et proc dures 17 18 DOSSIER
6. conduite tenir en cas d actes de maltrai tance au sein de la structure Alors quand une loi d finissant simultan ment la maltraitance et le dispositif de pr vention et de traitement des situations risque allant de pair 1 Observatoire D centralis de l Action Sociale 1994 2 Autorit conf r e par la filiation ou par les fonctions exerc es w Cr ation du suivi socio judiciaire am nagement des d lais de prescription afin que le mineur puisse porter plainte apr s sa majorit pour des faits commis lors de sa minorit Le d cret ne l exige pas Article L122 33 122 39 du Code du travail La liste compl te des infractions vis es est donn e dans Actif information juin juillet 2002 n 150 151 pp 52 53 NOAUA S il s agit d un tablissement public examen du bulletin n 2 s il s agit d un tablissement priv examen du bulletin n 3 Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes Pr vention r v lation et traitement des situations de maltraitance Jacques GRECO CREAI Rh ne Alpes ll est particuli rement inacceptable que les enfants soient maltrait s dans des institutions qui ont pour mission d assurer leur protection et de favoriser leur d veloppement Pr s de 200 cas de maltraitance ont t recens s en 2002 dans les tablissements accueillant des personnes vuln rables ou en difficult s enfants ou adultes Un dysfonctionnem
7. dans des conditions fix es par d cret en Conseil d Etat constatent les infractions par des proc s verbaux qui font foi jusqu preuve du contraire Il est clair que cet article s inscrit dans le dispositif de pr vention des risques de maltraitance Exemples de documents consult s lors d un contr le fond sur l article L313 13 du Code de l action sociale et des familles dossiers et registres du personnel le plan de formation les conditions de travail absent isme d mission licenciement les valuations individuelles annuelles l organisation du travail le projet d tablissement le projet personnalis et un dossier d usager le livret d accueil le r glement de fonctionnement l acte institutif du conseil de la vie sociale et les comptes rendus de s ance les outils de communication interne tels les cahiers de r union ou cahiers de liaison e les diff rentes proc dures de signalement de pr vention et de traitement de la maltraitance les conditions mat rielles d accueil et d h bergement En conclusion il ressort de la loi 2002 2 qu aucun article n indique clairement que les institutions sociales et m dico sociales doivent s acquitter d une obligation de pr vention et de traitement des situations de maltraitance par le biais d un protocole sp cifique Seule la circulaire du 30 avril 2002 le pr voit explicitement il importe que les tablissements et services disposent d un protocole interne pr cisant la
8. de contr le rosion des r gles perte des rep res d identification de la transgression alertes pas trait es a parinsuffisance de pression institutionnelle par absence d criture des faits Protocole dispositif de veille 1 introduire une proc dure d criture registre de veille communicable l quipe de direction et auxtutelles annuellement par exemple 2 hausserle traitement de l alerte au niveau collectif transmission de l adulte d positaire de l information au cadre interm diaire la direction 3 effectuer un bilan annuel de l tat de l institution par rapport la maltraitance utilisation du registre de veille EX LE SOUTIEN DE LA PAROLE DE L USAGER Obstacles lever expression de l usager pas entendue pas prise en compte engagement furtif d une enqu te officieuse implication excessive du professionnel d positaire Protocole 4 note de service d s la r v lation par l usager exigence d une transmission imm diate au cadre interm diaire et au cadre de direction et l usager est inform que ce qu il r v le va faire l objet d une suite en interne et en externe exigence de discr tion est faite la personne d positaire l gard de la communaut institutionnelle 5 ladirection entend les personnes concern es Maltraitance R f rences protocoles et proc dures 9 10 DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 c LA PRISE EN COMPTE IN
9. de contr le de la d marche engag e DDASS CG CDES COTOREP les partenaires institutionnels de l tat du traitement de la situation 6 inviter r guli rement les familles pour leur information D RECONSTRUIRE LES BASES DE L ACTIVITE INSTITUTIONNELLE Obstacles lever perte du sens de l action de l opportunit et de l utilit de l institution risque de contourner les probl mes l origine de la situation de maltraitance rester dans une confusion de r les Protocole 7 reconstruire le projet d tablissement red finition de l opportunit et de l utilit de l institution m d termination du service rendu des objectifs de travail d termination de proc dures de travail d termination des dispositifs d information et d expression des usagers 8 r tablir les structures de l organisation pr ciser les fiches de poste laborer le r glement de fonctionnement red finir et mobiliser les instances repr sentatives 9 formaliser institutionnaliser le syst me de r unions supports participation objectifs g PR VENIR LA R APPARITION DE SITUATIONS DE MALTRAITANCE Obstacles lever isolement de la structure oubli de la situation pass e en raison des changements des personnels et de l encadrement perte de vigilance comme effet de routine Protocole 10 former de fa on continue les personnels sur les questions de bientraitance maltraitance souci de la question dans
10. la question de la maltraitance aucun n impose clairement la mise en place d un dispositif pr cis Seule une lecture attentive de cette loi et de ses d crets d application permet d en d duire comment ce dispositif peut s articuler Soulignons d abord le caract re tr s maladroit de la formulation de l article 8 de la loi afin de pr venir tout risque de maltraitance un livret d accueil doit tre remis l usager et sa famille Cela signifie t il qu une institution qui justifierait avoir remis un livret d accueil aux usagers admis apporterait par la m me occasion la preuve qu elle a cart tout risque de maltraitance Evidemment non On ne peut se contenter d une interpr tation a contrario de cet article C est dans le d cret n 2003 1095 du 14 novembre 2003 d finissant l objet et le contenu du r gle ment de fonctionnement que l on trouve un certain nombre d obligations allant dans le sens d une pr vention des risques de maltraitance Ainsi doivent tre indiqu es les mesures prises en cas de faits de violence sur autrui Sont vis es aussi bien les violences entre usagers accueillis que celles entre usagers et professionnels Un proto cole distinguant ces deux cas de figure doit donc tre labor par l institution L obligation est de garantir la s curit des usagers vis vis d eux m me mais aussi vis vis d autrui Ces faits de violence posent aussi la question d un ventuel d p t de plainte contre un usag
11. m donner r guli rement aux parents des informations sur l volution de la situation sur les actions entreprises sur les suites donn es proposer l organisme gestionnaire la mise en place d un suivi psychologique des victimes de violence et des autres enfants ou jeunes t moins de violences afin de prendre en compte le stress post traumatique envisager un suivi de la communaut professionnelle culpabilis e ou traumatis e par des r v la tions concernant des coll gues proches tenter d viter les clivages entre partisans et adversaires et les r actions de repli face des demandes v cues comme pers cutrices remobiliser rapidement l quipe de l tablissement dans une r flexion sur la poursuite de la prise en charge les modifications n cessaires les remises en cause des pratiques m etc La mise en oeuvre de ces dispositions peut parfois n cessiter l intervention d un tiers Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes Plusieurs questions ont t d j pos es lors la journ e r gionale du 28 novembre 2002 Bron quand et pourquoi passer du traitement de l v nement en interne au traitement externalis et quel niveau parents administration juge m par devoir de transparence on ne cache rien mais comment associer cependant cette exigence avec le secret la protection des enfants les faits signal s doivent ils tre livr s
12. que le contexte la finalit recherch e conduisent l utilisation de telle ou telle notion Trois productions successives inscrites chacune dans des contextes qui leur sont propres peuvent ainsi tre rep r es d abord l introduction de la notion de violence institutionnelle puis de celle de maltraitance institutionnelle associ es chacune l appel une pr vention des situations de violence et ou de maltraitance et enfin l apparition de la promotion de la bientraitance d abord enonc e avec la pr vention des maltraitances et maintenant en remplacement de celle ci De l usage du mot violence et de son application la notion de violence institutionnelle Stanislas TOMKIEWICZ disait sa satisfaction que la notion de violence institutionnelle qu il a mise en lumi re en 1982 et dont il avait fait un axe central de ses recherches se soit enfin impos e et qu un groupe de travail ait t missionn au cours de l ann e 1998 par le Minist re de l Emploi et de la Solidarit pour la production d un guide m thodologique L objectif de ce dernier tait de doter tant les autorit s de contr le que les professionnels et les organismes gestionnaires d outils de pr vention et de traitement des situations potentiellement ou effectivement porteuses de violence pour les personnes accueillies Les travaux actuels dont ceux ayant abouti ce guide m thodologique se r f rent la d finition qu il en a propos e
13. traiter les risques de maltraitance quelles obligations juridiques Audrey VIARD CREAI Rh ne Alpes Pr vention r v lation et traitement des situations de maltraitance Jacques GRECO CREAI Rh ne Alpes 14 Une pr vention des violences et maltraitances institutionnelles ou la promotion de la bientraitance UT que signifient ces glissements s mantiques Eliane CORBET CREAI Rh ne Alpes Notes bibliographiques Co DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 Pr venir et traiter les risques de maltraitance quelles obligations juridiques Audrey VIARD CREAI Rh ne Alpes Avant de s interroger sur les obligations l gales et r glementaires incombant aux institutions sociales et m dico sociales en mati re de pr vention et de traitement des risques de maltraitance nous rechercherons une d finition juridique de ce terme La recherche est rapide il n existe pas de d finition juridique de la maltraitance En vertu du principe de l galit d fini dans le code p nal il n y a pas d infraction sans texte la maltraitance en tant que telle ne constitue pas une infraction p nale Aucune poursuite p nale ne peut donc tre engag e sur ce seul fondement La maltraitance n est pas un concept juridique N anmoins si on se r f re la d finition propos e par l ODAS l enfant maltrait est celui qui est victime de mauvais traitements physiques cruaut mentale abus sexuels n gligences
14. tre port e sur la graduation des r ponses On cite le cas o l institution sanctionne plus gravement que la justice des comportements d usagers En ce qui concerne la violence en provenance d adultes ce qui ne fait pas objectivement l objet d une information judiciaire violences en creux n gligences graves peut tre saisi dans le cadre disciplinaire professionnel Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes Lorsque l intervention judiciaire ne s impose pas par la nature des faits il reste la question du sens des comportements La r it ration peut par exemple rendre n cessaire le traitement externe des faits A quel moment doit on tre alert pour donner une r ponse au niveau ad quat quel sens a ce comportement pour le sujet dans quel contexte quelles sont les ressources de l environnement pour intervenir et prot ger l agresseur comme la victime Quoi qu il en soit si des mineurs sont en cause la famille doit toujours tre inform e des faits et des mesures envisag es 3 La sortie de la crise li e la r v lation d une situation Ce protocole nous a paru n cessaire partir du constat des cons quences que peut avoir pour un tablissement la r v lation de faits de maltraitance C est un v nement caract re afflictif dont le pouvoir d sorganisateur est tr s fort des interrogations sur la mission la population accueillie la comp tence des pr
15. 2004 La circulaire DGA 5 SD 2 n 2002 265 du 30 avril 2002 relative au renforcement des proc dures de traitement des signalements de maltraitance et d abus sexuels envers les enfants et les adultes vuln rables accueillis dans les structures sociales et m dico sociales offre le cadre r glementaire pour conduire ce travail Il importe que l tablissement dispose d un protocole interne pr cisant la conduite tenir en cas d actes de maltraitance au sein de la structure information des autorit s administratives et judiciaires de la famille coute et prise en charge des victimes information et accompagnement des autres personnes accueillies d marche en direction du personnel disposi tions prendre l gard des auteurs pr sum s Ont ainsi t produits et partiellement exp riment s deux protocoles auxquels s est ajout afin de compl ter le dispositif un questionnaire permettant d assurer une vigilance des professionnels l gard de la survenue de situations de maltraitance Ce dernier reprend les divers indicateurs et clignotants d alerte d j publi s lors de journ es ant rieures de travail sur ce th me Le guide m thodologique labor par la Direction de l Action Sociale s est centr dans un premier temps sur les conditions d intervention de l autorit de contr le dans une situation de crise En ce qui nous concerne nous nous sommes int ress s en premier lieu aux conditions de r v lation d une sit
16. DOSSIER Juin 2004 Le traitement de la maltraitance dans les institutions R f rences protocoles et proc dures Les responsables de structures et les professionnels concern s par l accueil et le soin des personnes vuln rables sont aujourd hui tr s sensibilis s au risque de la survenue de situations de maltraitance dans les tablissements et services o ils exercent Les organismes de contr le ont pris le relais en instruisant des r glementations et en installant des dispositifs d inspection et l on a pu dire que la loi 2002 2 refl tait dans son contenu la suspicion du l gislateur suspicion dont les institutions sociales et m dico sociale sont aujourd hui l objet Un certain nombre d obligations en d coulent qui sont mises en lumi re dans le premier article de ce dossier Celui ci trouvera sa substance dans la pr sentation de la production r alis e par un groupe de travail compos de professionnels exer ant aupr s de populations diverses ce sont des protocoles qui visent pr venir r v ler sortir de la crise que traverse toute institution confront e au ph nom ne de la maltraitance Pour conclure nous proposons une r flexion sur l volution de la terminologie pour designer ce ph nom ne En effet apr s la p riode de sensibilisation puis de traitement on pourrait craindre la d sagr gation puis l oubli d un objet qui devrait nous obliger une vigilance permanente sommaire N Pr venir et
17. EPELBAUM C Maltraitance enfants et adolescents Doin Collection Conduites 2001 TOMKIEWICZ S La violence dans les institutions pour handicap s mentaux s v res Revue francophone de la d ficience intellectuelle 2001 12 2 235 242 ADSP dossier Maltraitances Actualit et Dossier en Sant Publique n 31 Revue du Haut Comit de la sant publique La Documentation fran aise 2000 CEDILE G La p dophilie descriptions et illustrations classifications et legislations Eska Collection Dommage Corporel Expertise Medicale 2000 GABEL M JESU F MANCIAUX M Bientraitances Mieux traiter familles et professionnels Fleurus 2000 Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes HERVE G Abus sexuel et maltraitance Syros 2000 TYRODE Y BOURCET S L enfance maltrait e Ellipses 1999 GABEL M JESU F MANCIAUX M Maltraitances institutionnelles Accueillir et soigner les enfants sans les maltraiter Fleurus 1998 MOUREN SIMEONI M C L enfant victime d agression Masson 1998 VIVET P Les enfants maltrait s Essentiels Milan 1998 GABEL M MANCIAUX M GIRODET D Enfances en danger Fleurus 1997 GABEL M MANCIAUX M GIRODET D Bientraitances Fleurus 1997 GOSSET D HEDOUIN V REVUELTA E DESURMONT M Maltraitance enfants Masson Collection Abr g s de m decine 1997 SALBREUX R Les abus s
18. STITUTIONNELLE DES FAITS R V L S ET L EXTERNALISATION Obstacles lever risque d huis clos dans un collectif qui se prot ge de toute intervention ext rieure Protocole information est faite aux familles l usager ou aux proches des usagers concern s de la d marche engag e la direction effectue le signalement l autorit comp tente procureur DDASS l information est port e au responsable de l autorit gestionnaire o NN Oo demande est faite l adulte d positaire de produire un crit 10 information de l quipe de cadres EX LE SOUTIEN DE L USAGER MALTRAIT Obstacles lever risque de laisser le maltrait avec le maltraitant voire que s effectuent des pressions sur le maltrait Protocole 11 d signation d un r f rent pour accompagner et soutenir l usager dans la proc dure 12 sil identification de la victime et du maltraitant n est pas nette suspension de l accueil des usagers concern s 13 tre attentif et organiser la r ponse aux demandes d aide psychologique des usagers et de leurs familles M MISE EN UVRE DES COOP RATIONS N CESSAIRES AUX D MARCHES Obstacles lever risque de tenir la famille en dehors de la d marche et de l amener ainsi s opposer la saisine judiciaire alors m me que les v nements le rendent n cessaire Protocole 14 prise en charge psy de l usager en lien avec la famille qui elle m me peut tre re ue avec son accord par le ps
19. accent sur l aspect mauvais dans l action de traiter l autre La premi re approche de la question de l enfance maltrait e a t m dicale avec la mise en vi dence de mauvais traitements physiques A t ainsi d crit en 1962 par KEMPE et ses collaborateurs le syndrome de l enfant battu C est dans le champ familial que les mauvais traitements ont t le plus Maltraitance R f rences protocoles et proc dures 15 16 DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 tudi s Diff rentes typologies indiquent que les actes maltraitants ou maltraitances recouvrent la fois les actes commis comme les violences et abus et les actes omis comme les n gligences ils recouvrent galement tant les formes directes que les formes indirectes comme la pr sence d un environnement instable ou dangereux Quatre formes de maltraitance parentale sont distingu es les violences physiques les violences sexuelles la n gligence grave les mauvais traitements psychologiques Ces formes sont retrouv es pour d crire les maltraitances institutionnelles mais il para t pertinent pour ce champ de distinguer d une part les situations durables et chroniques qui participent de fait la quotidiennet de la vie des r sidents et d autre part des situations d irruptions soudaines et brutales qui rel vent d un processus de crise Paul DURNING 1998 II ne s agit pas de graduer ces deux niveaux l un n tant pas moins l
20. age de leur pratique Cette installation rel ve de la responsabilit des directeurs d tablissement ou de service des organismes gestionnaires et des autorit s de contr le De la pr vention des maltraitances la promotion de la bientraitance Surgit dans ce contexte le terme de bientraitance qui signale une nouvelle mobilisation pour un meilleur traitement Ce terme apparu au cours de l ann e 2000 est largement repris depuis par la loi 2002 2 Le sens de ce recours m rite d tre interrog contrario du terme maltraitance et construit sur le m me mod le il met l accent sur le pr fixe bien et offre voir le bon c t du miroir L axe du bien contre l axe du mal Il est utile de ici rappeler les travaux de Stanislas TOMKIEWICZ et aussi d Alice MILLER alertant propos des violences faites pour le bien de l enfant Alors que la notion de pr vention des maltraitances reconna t une forme de complexit et ouvre la compr hension d une conflictualit le mod le positif de la promotion de la bientraitance qui semble s imposer quitte l analyse des risques et sources de violences et ou de maltraitances pour ancrer une construction plus impersonnelle connotation normative Ce nouveau discours ne fonctionne t il pas en quelque sorte comme une n gation des risques inh rents l accompagnement de personnes vuln rables et la rencontre avec ce que FREUD a nom m l inqui tante tranget Il s oppose l
21. comment articulons nous les dimensions individuelles et collectives quelle part faisons nous la m moire et la th orie pour fonder l action quel discours fait on propos de l usager valorisation ou d pr ciation de quelle libert d expression et d information dispose l usager de quel degr d autonomie disposent les professionnels comment sont concern s les familles ou les proches de l usager comment est con u et utilis le r glement de fonctionnement quelle valeur attribue t on aux instances repr sentatives des usagers et du personnel quelle valeur attribue t on au r seau avec des partenaires institutionnels comment sont per us les intervenants externes ou vacataires fait on r f rence aux diff rents niveaux de projet institutionnel et de quelle mani re L expression motionnelle quelle coh sion de l quipe coop ration ou privatisation de l action m comment s expriment les humeurs agressivit silence comment les professionnels parlent ils de leur activit Les indices de d t rioration quel constat fait on des lieux propret bruits d placements acc s quels discours des usagers sont entendus sentiment de pers cution ennui n gligence vacuit quelle fr quence du recours aux sanctions quel niveau de ritualisation de la vie quotidienne quelle intimit corporelle et psychologique pour les personnes Les v nements critiques
22. de l institution sur les int r ts de l enfant Violences en institutions 2 Outils de pr vention CREAI Rh ne Alpes Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 Si nous nous pla ons en posture de pr vention nous devons tre attentifs tout ce qui pourrait conduire la maltraitance en s lectionnant les facteurs suppos s produire des contraintes inutiles pour l usager et les acteurs institutionnels Il s agit alors d interroger un certain nombre d indicateurs clignotants de telle sorte que puisse tre repris modifi s am lior s certains aspects de l organisation et de l activit de l institution Proposition d un questionnaire type avec passation fr quence d termin e par les professionnels et les instances repr sentatives GUIDE D OBSERVATION r f r s questions Le climat socio motionnel m quelle repr sentation avons nous de l tablissement ou du service m comment percevons nous les relations d autorit m comment vivons nous les diff rences entre hommes et femmes entre usagers et professionnels entre anciens et nouveaux entre groupes professionnels m quelles relations entre personnel technique services g n raux et quipes ducatives quelle proximit relationnelle sexuelle entre professionnels Les strat gies ducatives les interventions aupr s des usagers sont elles personnalis es
23. e 04 72 77 60 60 t l copie 04 78 37 03 38 e mail accueil creai ra org site www creai ra org impression Ateliers FMG graphique ISSN 0766 2637
24. ent institutionnel est signal dans 70 des cas Initi en 2001 et anim par la DGAS un programme quinquennal est pr vu jusqu en 2006 mais il sera tr s vraisemblablement prorog Ce programme est repris son compte par la Mission d appui aux fonctions d inspection MAFI et ses d veloppements r gionaux les Missions r gionales et inter d partementales d inspection de contr le et d valuation MRICE de la DRASS La circulaire du 18 mars 1999 instaure d ailleurs une strat gie et une m thodologie de renforcement des fonctions d ins pection d concentr e dans le domaine sanitaire et social La DGAS l IGAS la MAFI et les MRICE ont mis profit l ann e 2001 pour laborer un certain nombre d outils d inspection M me si la campagne d inspection qui porte sur 2 000 tablissements englobe tous les secteurs celle ci se concentre principalement sur les tablissements accueillant des personnes handicap es En 2002 70 de l action d velopp e leur tait consacr e La part des tablissements accueillant des mineurs devrait atteindre environ 50 de cette programmation Certains dispositifs essentiels visant par exemple prot ger les personnes d non ant les faits de violence ont t mis en place dans le cadre de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 et par la loi du 2 janvier 2002 r novant l action sociale et m dico sociale La mission d inspection ne s est pas tromp e de cible les interrogations portent b
25. er accueilli Par exemple si cette violence est exerc e l encontre d un professionnel qui peut et doit porter plainte De quel soutien institutionnel peut b n ficier le salari Ces points peuvent tre aussi envisag s Quoi qu il en soit ces faits peuvent donner lieu des proc dures administratives ou judiciaires comme le rappelle l article 10 du m me d cret En dehors de faits constitutifs d une infraction permettant d engager des poursuites p nales l encontre de leur auteur la question de la sanction de l usager auteur par l institution reste pos e En effet il semble possible de pr voir dans le r glement de fonctionnement des sanctions L objet de ce r glement est de d finir les droits et obligations des usagers accueillis ainsi que les r gles de vie collective De fait si un usager enfreint une r gle une sanction pourra tre prononc e N anmoins ce r glement ne doit pas tre qu une liste d interdictions qui donneraient syst matique ment lieu une sanction Au contraire il incombe l institution de trouver un juste quilibre entre les droits des usagers et leurs devoirs N est ce pas une fa on d anticiper les risques de maltraitance Faisons le parall le avec le r glement int rieur destination des salari s L article L122 35 pr voit que celui ci ne peut apporter aux droits des personnes et aux libert s individuelles et collectives des restrictions qui ne seraient pas justifi es par la nat
26. erc es au sein de la soci t civile ou du cercle familial Le l gislateur s est int ress tardivement la pr vention et la r pression de faits qui pourraient tre commis dans le cadre sp cifique de l action sociale et m dico social consid rant peut tre que le droit commun tait suffisant De fait seules des circulaires traitent express ment de cette question La circulaire n 98 275 du 5 mai 1998 relative aux institutions sociales et m dico sociales rappelle l obligation qu elles ont de r pondre fermement aux violences faites aux mineurs partir de la prise en compte de la parole de la victime et la r pression de l auteur de l infraction m La circulaire n 2001 306 du 3 juillet 2001 indique qu une politique locale de pr vention des violences dans les institutions sociales et m dico sociales doit tre mise en place autour de trois axes le contr le des structures le renforcement de la vigilance au niveau des recrutements des professionnels intervenant aupr s de mineurs l information et l accompagnement des victimes familles professionnels Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes La loi 2002 2 et la maltraitance Cette loi demande implicitement aux institutions sociales et m dico sociales de pr venir et traiter les risques de maltraitance mais ne leur donne pas le mode d emploi Pour autant alors qu un certain nombre d articles font r f rence
27. exuels d enfants ou d adolescents s v rement handicap s existent ils Contraste 1997 6 7 57 80 BORN M DELVILLE J Abus sexuels d enfants Mardaga Collection Psychologie Psychanalyse 1995 COLLECTIF Enfants et adolescents victimes de maltraitance Doin 1995 CREAI Rh ne Alpes Violences en institutions 2 Outils de pr vention journ e d tude du 4 d cembre 1992 MediaSocial 1995 CREAI Rh ne Alpes Violences en institutions 1 Rep res journ e d tude du 21 mars 1991 MediaSocial 1995 GABEL ML LEBOVICI S MAZET P Maltraitance R p tition valuation Fleurus Collection P dagogie Psychosociale 1995 GABEL M LEBOVICI S MAZET P Maltraitance Maintien du lien Fleurus Collection P dagogie Psychosociale 1995 POURTOIS J P Blessure d enfant La maltraitance th orie pratique et intervention De Boeck Wesmael 1995 Recommandation R 93 2 adopt e par le Comit des Ministres du Conseil de l Europe le 22 03 93 Les aspects m dico sociaux des mauvais traitements inflig s aux enfants Les Editions du Conseil de l Europe 1995 TOMKIEWICZ S VIVET P Aimer mal ch tier bien Enqu tes sur les violences dans des institutions pour enfants et adolescents PUF Seuil 1991 Maltraitance R f rences protocoles et proc dures 19 directeur de la publication Claude VOLKMAR responsable de r daction Jacques GRECO CREAI RHONE ALPES 18 avenue f lix faure 69007 lyon t l phon
28. ien sur le fonc tionnement institutionnel Le meilleur des tablissements ou services quelle que soit la population qu il accueille peut devenir maltraitant de fa on insensible par n gligence par usure par absence d une valuation qui p riodiquement lui permet de se retourner sur lui m me en se prenant pour objet d observation Dans une institution les v nements ne se programment pas ne s affichent pas Les faits surgissent s imposent ou se taisent Trait s ou mal trait s ils laissent des traces durables jamais d finitivement r dim es Pourtant la sensibilit des opinions est grande aujourd hui sur ces questions L ventualit d une violence qui atteint les usagers et ou les professionnels est toujours pr sente aussi bonne que soit l institution Aussi ne pouvons nous nous contenter d injonctions Il convient de se doter d outils de m thodes int grer dans les pratiques des professionnels et dans l organisation des tablissements Un groupe d initiative form de cadres d tablissements m dico sociaux a engag une d marche propos de ces questions De premiers outils ont t labor s et pr sent s lors d une journ e r gio nale en novembre 2002 Bron Ce groupe a poursuivi son travail une ann e durant Nous entendons en pr senter ici les r sultats avec l accord de l ensemble des participants Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin
29. l laboration du plan de formation sensibilisation de l ensemble des groupes professionnels 12 Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes 11 Assurer la disponibilit et la r ceptivit des personnes et des groupes aux regards ext rieurs en faisant un bilan de ces activit s rencontres et visites des diff rents partenaires familles autorit s 12 Evaluer annuellement en interne avec le recours un r f rentiel de l tat de l accueil au regard des principes de reconstruction du projet d tablissement 13 Charger l quipe d encadrement de r aliser et de pr senter annuellement un bilan d activit de l tablissement au personnel faisant tat des communications avec l ext rieur et de l valuation de la qualit de l accueil En conclusion Les protocoles ne sont que des outils pour guider l attention Lorsqu ils sont annex s au projet d tablissement ils d montrent le souci des responsables de pr venir et de traiter les faits dont les usagers comme les professionnels peuvent tre les victimes Ils offrent aux personnels une s curit en d finissant la marche suivre lorsque survient malgr les efforts de pr vention ce type d v nement auquel personne n est et ne doit tre habitu Ceux pr sent s ici ne pr tendent pas la perfection ni l exhaustivit Les quipes qui envisage raient de s en saisir devront bien videmmen
30. lopp des protocoles prenant en compte les populations les plus diverses r unies sous le terme d usagers Quand nous voquons le r le et la place de la famille dans les d marches nous entendons plus largement la famille ou sans le citer le repr sentant l gal qui s y substitue le cas ch ant Maltraitance R f rences protocoles et proc dures 13 14 DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 Pour une pr vention des violences et maltraitances institutionnelles ou pour la promotion de la bientraitance que signifient ces glissements s mantiques Eliane CORBET CREAI Rh ne Alpes Alors qu un consensus s tait tabli sur la question des risques de violence et de maltraitance institutionnelle nous remarquons une modification du vocabulaire la notion de violence institu tionnelle tend peu ou prou tre remplac e par celle de maltraitance Les titres des r centes circulaires illustrent ce glissement Un autre glissement non anodin de la notion de violence institutionnelle celle de violence en institution att nuait l accent sur les violences en direction des usagers Mais la modification qui ne manque pas de nous interroger aujourd hui est l adoption de la notion de promotion de la bientraitance en lieu et place de celle de pr vention de la maltraitance Sous l apparent usage alternatif des termes et de leur conceptualisation encore floue il semble cependant
31. lourdes ayant des cons quences graves sur son d veloppement physique et psychologique Seule cette d finition fait r f rence une liste d infractions justifiant des poursuites p nales Cette d finition appelle deux remarques son champ d application doit tre tendu l ensemble des usagers accueillis dans les institutions sociales et m dico sociales Evidemment la commission de l une de ces infractions permettra de poursuivre son auteur quel que soit l ge de la victime d autres infractions telles les violences article 222 7 CP tortures 222 1 CP agressions sexuelles article 222 22 et suivants etc peuvent tre assimilables de la maltraitance Rappelons que ces infractions sont d autant plus r prim es qu elles sont commises par une personne qui a ou abuse de son autorit sur la victime Alors qu il semble urgent que le l gislateur se penche sur la d finition juridique de la maltraitance qu est il pr vu en mati re de pr vention et traitement des risques de maltraitance Des obligations sp cifiques incombent elles aux institutions Si oui de quelle nature Divers textes se sont attach s renforcer la protection des mineurs notamment la loi du 17 juin 1998 relative la r pression des infractions sexuelles Mais cette loi ne vise pas les seules institutions sociales et m dico sociales En effet la protection des mineurs a d abord t envisag e comme une protection contre des violences ex
32. ofessionnels s adjoint un sentiment puissant de culpabilit D o l utilit d une d marche de r paration et de reconstruction des rep res professionnels Les principes qui organisent ce protocole restaurer la capacit penser et agir des professionnels en ayant recours des ressources externes engager le traitement institutionnel associ au renforcement de l quipe d encadrement associer dans la d marche de restauration les responsables associatifs les tutelles conforter l externalisation des processus d information accueillir le regard ext rieur soutenir l expression des acteurs des v nements de maltraitance sortir des confusions engendr es par l histoire de l institution Les tapes EX AIDER LES PROFESSIONNELS FAIRE FACE ET LABORER LES V NEMENTS QUI ONT MARQUE LA VIE INSTITUTIONNELLE Obstacles lever sid ration des personnes difficult reprendre normalement les activit s mise en uvre de strat gies d fensives protectrices exemple refus de contact avec les enfants difficult dire d veloppement de rumeurs mises en cause personnelles Protocole 1 restaurer les capacit s de l quipe penser et agir professionnellement avec le recours des ressources externes rechercher pour l quipe d encadrement un lieu d laboration des v nements permettant d animer le pro cessus de restauration services sp cialis s installer un lieu d expression du pe
33. ondamn e d finitivement pour crime ou pour certains d lits portant atteinte la personne est incapable d y travailler ou d tre agr e Sont vis es par ce texte les atteintes volontaires ou involontaires la vie les atteintes l int grit physique ou psychique tortures harc lement moral ou sexuel les atteintes la dignit discriminations les atteintes aux mineurs et la famille abandon de famille Pour se renseigner le responsable examinera le bulletin n 2 ou n 3 du casier judiciaire selon la nature juridique de l institution concern e La loi 2002 2 renforce les contr les de l activit des tablissements et services sociaux et m dico sociaux exerc s notamment dans l int r t des usagers par l autorit qui a d livr l autorisation Lorsque le contr le a pour objet d appr cier l tat de sant de s curit d int grit ou de bien tre physique ou moral des b n ficiaires il est proc d dans le respect de l article L 331 3 des visites d inspection conduites conjointement par un m decin inspecteur de sant publique et un inspec teur des affaires sanitaires et sociales Le m decin inspecteur veille entendre les usagers et leur famille et recueillir leurs t moignages L inspecteur ou le m decin inspecteur recueille galement les t moignages des personnels de l tablissement ou service Les inspecteurs des affaires sanitaires et sociales d ment asserment s cet effet
34. ontrer Dans cet objectif un travail avait d j t engag par le CREAI Rh ne Alpes au d but des ann es 1990 afin de mettre la disposition des professionnels intervenant dans les organisations r sidentielles notamment celles dispensant une suppl ance familiale des outils adapt s Ces outils ont t pr sent s sous la forme d un guide diagnostic permettant d analyser les composantes des actions ducatives les risques de d t rioration de celles ci et de rep rer ou de pr venir d ventuels dysfonctionnements institutionnels facteurs de situations de violence De l usage du terme de maltraitance et de la notion de maltraitance institutionnelle Le mot maltraitance est d apparition r cente Le Robert Dictionnaire historique de la langue fran aise indique la date de 1987 et il s applique aux mauvais traitements inflig s des enfants Il appara t dans le cadre de travaux sur les enfants maltrait s Il est bien s r issu du verbe maltraiter lui m me issu du verbe latin tractare employ dans la langue po tique au sens de tra ner violemment mener difficilement et dans le langage courant au sens de toucher souvent d o caresser prendre soin de Maltraiter appara t vers 1550 sous la forme de maltraicter pour signifier traiter durement et s emploie couramment ensuite pour traiter avec violence l poque classique il a signifi mal nourrir quelqu un Son pr fixe mal met l
35. ourd de cons quence que l autre mais de consid rer que les manifestations de ces maltraitances diff rent et surtout que sont en jeu des processus institutionnels diff rents La proximit des deux champs violences ou maltraitances intrafamiliales et violences ou maltraitances institutionnelles appara t nettement mais aussi leur profonde diff rence puisque les acteurs en cause n ont pas le m me statut une action de suppl ance est distinguer de la substitution le suppl ant intervient la place d un autre mais il lui est ext rieur Notons que la classification du Conseil de l Europe relative aux diff rentes formes de maltraitances utilise le terme de violence pour les d crire et cite les violences physiques les violences physiques ou morales les violences mat rielles et financi res les violences m dicales ou m dicamenteuses les n gligences actives les n gligences passives la privation ou violation de droits Alors que l usage de la notion de violence et son application au champ des institutions sp ciali s es dans son intention d alerte voire de d nonciation tendaient choquer le public ou le lecteur avant qu il ne produire une prise de conscience c est actuellement l usage du terme maltraitance qui pr vaudrait et dont le degr performatif serait le plus lev dans un contexte o une culture de l valuation se construit II attire en premier l attention sur l inversion qui peut conduire mal trai
36. quelle fr quence des fugues des absences du personnel des relations conflictuelles avec les cadres des retards aux r unions des r unions qu on annule des conflits professionnels usagers proches m les stagiaires sont ils int gr s dans l institution m les personnels f minins expriment ils des plaintes sp cifiques m peut on constater des d t riorations croissantes des mat riels et de l environnement Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes 2 La r v lation des situations de maltraitance Plusieurs cas peuvent se pr senter qui demandent des modalisations du protocole dans certains de ses points m violence entre usagers violence entre usagers et professionnels violences entre professionnels violences se d roulant hors de l institution Trois principes ont guid sa construction porter de mani re contr l e la parole de l usager au niveau institutionnel installer l crit dans le traitement de l v nement mais aussi pour une mise jour collective de ce qui a trait aux questions de la maltraitance externaliser le traitement des faits Les tapes I L ALERTE R V LATION DES FAITS DE MALTRAITANCE Obstacles lever huis clos de l entretien professionnel absence de prise de d cision de la direction syst me d alliance obscure peur de la hi rarchie de la part du salari absence de r action des autorit s
37. rsonnel avec des ressources externes 2 engager le traitement institutionnel et renforcer les fonctions de l encadrement 1 produire un diagnostic l aide de ressources externes mettre en place un dispositif de traitement institutionnel des probl mes voqu s accroissement de la fr quence des r unions institutionnelles engager des proc dures de r valuation des pratiques professionnelles restaurer les fonctions d encadrement dans l animation de la r flexion institutionnelle 3 rencontrer et associer la d marche les responsables les tutelles l Association rendre possible les changes entre l quipe de cadres et l Association et solliciter le renforcement de son implication Maltraitance R f rences protocoles et proc dures 11 DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 EX PARALL LEMENT AU SOUTIEN DES PROFESSIONNELS AIDER ET SOUTENIR LES USAGERS DANS LEUR DROIT L EXPRESSION Obstacles lever usagers et famille ne se sentent pas autoris s interroger les pratiques et comportements des professionnels risques de retrait d enfants par les familles Protocole 4 organiser des groupes d expression des usagers et installer ces groupes dans le fonctionnement ordinaire de l institution EXTERNALISER L INFORMATION SUR L VOLUTION DE LA SITUATION Obstacles lever risque de se prot ger de l environnement en renfor ant l huis clos de l institution Protocole 5 informer m les autorit s
38. rsonnes accueillies Les m thodes d valuation participent cette pr vention en instituant cette nouvelle vigilance la condition de conduire une investigation d termin e sur les repr sentations l uvre au sein de l institution et les facteurs pouvant g n rer des situations de maltraitance Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER Juin 2004 CREAI Rh ne Alpes Pour l installation d un tayage des professionnels l incitation actuelle se doter de protocoles de signalement conduit effectuer des recherches afin de mod liser de tels outils protocoles de signalement de situations de maltraitance ainsi que des protocoles de sortie de crise li e la r v lation d une situation de maltraitance Toutefois pour une politique de pr vention des situations de maltraitance la mise en place de ces outils ne doit pas dispenser de reconna tre les situations d licates dans lesquelles personnes accueillies et profession nels peuvent tre particuli rement mis l preuve En effet l tude des situations singuli res comme celles de la suppl ance aux fonctions parentales ou de la relation prolong e avec des personnes qui vivent une grande d pendance ou encore celles o les personnels sont sur un qui vive permanent souligne la position bien souvent insolite des professionnels de l action sociale et m dico sociale et la n cessit imp rieuse d installer un dispositif institutionnel d tay
39. t r ts des personnes accueillies Le d veloppement est entendu ici dans ses diff rentes dimensions psycho affective cognitive physique sociale Cette position conduit interroger le fonctionnement m me des institutions en se demandant quelles peuvent tre les entraves au d veloppement du sujet accueilli dans une insti tution sp cialis e ces entraves tant imputer une qualit insuffisante de son accueil n est pas inutile non plus de rappeler que la relation ducative ou soignante est une relation de d pendance et comme telle une relation risque S agissant de l accueil des personnes g es la Commission du Conseil de l Europe donne en 1987 la d finition suivante La violence se caract rise par tout acte ou omission commis par une per sonne s il porte atteinte la vie l int grit corporelle ou psychique ou la libert d une personne ou compromet gravement le d veloppement de sa personnalit et ou nuit sa s curit financi re La Chambre criminelle de la Cour de Cassation en affirmant dans son arr t du 2 d cembre 1998 des traitements d gradants impos s des tres humains ne peuvent tre consid r s comme des mesures ducatives d finit les violences en institution au regard de la notion de traitements d gradants et d atteinte la dignit de la personne humaine Pour une pr vention de ces situations l importance de d celer les situations risque n est plus d m
40. t les adapter aux sp cificit s de leur tablissement De plus ces protocoles devront faire l objet de r actualisations la lumi re de l exp rience pour tre amend s ou compl t s et ceci en particulier lors des reprises du projet d tablissement dont un chapitre doit tre normalement consacr la pr vention des maltraitances Cet article est le fruit d un travail collectif r alis au cours des ann es 2003 2004 l initiative du CREAI Rh ne Alpes et auquel ont particip les personnes suivantes que nous remercions encore pour leur contribution Mme CANDELA ESTI 38400 SAINT MARTIN D H RES Mme DUMESTRE MARTEL FAM Les Nalettes 38180 SEYSSINS Mme LEGRU IME Saint Rome 38940 ROYBON Mme RECEVEUR Comit Commun Activit s Sanitaires et Sociales 69100 VILLEURBANNE M BEAUJARD Les Ateliers de la Monta 38029 GRENOBLE M DELAHAYE ME La B tie 38640 CLAIX M RAFFIN ME Saint R al 73250 SAINT PIERRE D ALBIGNY 1 Circulaire du 5 mai 1998 du minist re de l emploi et de la solidarit DAS n 98 275 2 Le rep rage des risques de maltraitance dans le fonctionnement et l organisation des structures constitue une dimension essentielle de la mission de surveillance confi e aux services d concentr s du minist re art L 331 5 L 331 7 L 331 8 et L 443 3 du Code de l action sociale et des familles 3 Bien que les textes cit s en r f rence se centrent plut t sur l enfance et l adolescence nous avons d ve
41. ter En alertant ainsi sur le d voiement d une mission premi re de protection et d ducation il appara t actuellement plus congruent avec le d veloppement de l valuation et plus performant pour modi fier des repr sentations et des pratiques Pr vention des maltraitances et valuation de la qualit des prestations Il est maintenant plus facilement admis que faute d inscrire l action sociale dans une recherche de la qualit toute institution d accueil et de soins produit des situations risque de maltraitance Les modifications attendues par la loi 2002 2 de la praxis des professionnels de l action sociale vont aussi dans ce sens en associant position clinique et position civique des acteurs de l action sociale l gard des personnes qui en sont b n ficiaires Les textes de cette loi articulent en effet troitement la pr vention des risques de maltraitance avec d une part l affirmation et l obligation du respect des droits des personnes accueillies et d autre part l valuation des prestations et le renforcement du contr le Ce sont en effet les processus d valuation des pratiques mais aussi d observation fine des situa tions de vie et des besoins des personnes qui apportent la meilleure garantie pour une pr vention des violences et maltraitances subies au sein des institutions sp cialis es en alimentant une dyna mique d am lioration continue de la qualit des prestations et de respect des droits et libert s des pe
42. uation de maltraitance de telle sorte qu elle se fasse dans les meilleurs d lais Il s agit ici d une part de ne pas laisser un usager en situation de d tresse tant que cette situation n est pas reconnue d autre part de permettre aux professionnels et aux responsables de l institution de faire face leurs engagements quant aux objectifs de protection de l enfance Le protocole sur lequel nous avons travaill ne peut cependant se penser sans articulation au protocole d intervention qui figure dans le guide de la DAS Ce protocole d intervention ne recherche pas les preuves d une culpabilit mais vient s assurer de l absence de danger pour les mineurs accueillis et des capacit s de l institution poursuivre la prise en charge Il convient donc de d velopper le protocole de r v lation de la situation de maltraitance vers cet objectif qui consiste s assurer que l institution est toujours en mesure d accueillir les usagers dans leur ensemble Le traitement de la crise s int resse aux moyens mis en oeuvre pour assurer la s curit des enfants et des jeunes pour assurer la qualit de la prise en charge la poursuite des soins Ce traitement passe par un accompagnement de la communaut afin d apaiser les inqui tudes et de traiter le traumatisme Le contenu de cet objectif d accompagnement de la communaut est assez pr cis ment pr sent informer la communaut des enfants et des jeunes de la situation et des mesures prises
43. ure de la t che accomplir ni proportionn es au but recherch De fait le bon sens suppose que les sanctions pr vues par le r glement de fonc tionnement soient proportionnelles l acte commis Aussi des exclusions temporaires syst matiques quel que soit l acte commis pourraient tre interpr t es comme un aveu d chec Enfin ce d cret pr voit l obligation pour l institution d indiquer la proc dure interne de signale ment mise en place en cas de sortie non autoris e des usagers La proc dure doit tre suffisamment d taill e il s agit d indiquer notamment qui signale qui et comment Son respect le moment venu suppose de s assurer au pr alable qu elle soit connue des professionnels salari s stagiaires ou b n voles qui la direction doit la remettre Evidemment cela conduit aussi s entendre sur un certain nombre de points qu est ce qu une sortie non autoris e au bout de combien de temps doit on mettre en oeuvre une proc dure de signalement Maltraitance R f rences protocoles et proc dures DOSSIER CREAI Rh ne Alpes Juin 2004 Dans la loi 2002 2 d autres dispositifs sont pr vus pour pr venir les risques de maltraitance mais aucun ne pr voit l laboration d un protocole sp cifique Il s agit plut t de renforcer la vigilance en mati re de recrutement des professionnels intervenant aupr s des usagers Ainsi l article 81 de la loi 2002 2 pr voit il que toute personne c
44. y voir la possibilit de mettre en relation avec l usager et la famille le m decin de l intersecteur siimpossibilit de suivi en interne ou si la prise en charge externe est jug e pr f rable 15 recherche de coop ration continue des autorit s de police ou de justice avec l tablissement d accueil Commentaires propos de ce protocole Le groupe de travail s est saisi de la question quand et pourquoi passer du traitement de l v nement en interne au traitement externalis et quel niveau parents administration juge en se r f rent l analyse d un magistrat La parole de l usager est ce qui d clenche le signalement ou la proc dure judiciaire II convient ainsi de s assurer a minima de la validit de la relation d un v nement y compris de l ventuelle r tractation sans pour autant engager une enqu te dont la diligence revient aux autorit s judiciaires Le degr de violence des faits relat s importe pour choisir d externaliser ou pas l v nement Si la violence manifeste coups usage d une arme ne se discute pas en revanche les violences l g res insultes gestes agressifs doivent tre appr hend s au regard des cons quences de l intervention pour l usager La r ponse apport e par les professionnels et la conscience que t moigne l usager de son geste peuvent suffire sans rajouter une couche judiciaire La justice n a pas le monopole de dire la loi L attention doit cependant
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