IMAGES ICONIQUES Souvent dépassés professionnellement par l
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1. Corbusier d clarait dans une de ses conf rences en 1923 Les difices municipaux sont au centre bien ordonn s mais tout c t commence un lotissement de maisons familiales on ne peut pas mettre les maisons familiales au centre d une ville Il faut selon Le Corbusier r former la ville traditionnelle en se fixant 4 objectifs principaux d congestionner le centre ville par la suppression des rues corridors densifier le centre ville par la construction de gratte ciels accro tre les moyens de circulation par la cr ation d autodromes de gares d h liports am liorer l hygi ne de vie et le calme utile au travail attentif exig par le rythme nouveau des affaires par la cr ation de vastes jardins sur 95 du sol Plug in City de Peter Cook et Archigram 1964 Archigram est le nom d un groupe de six architectes qui auto publient leurs projets et th ories partir de 1961 Plug in City litt ralement la ville branch e est leur projet le plus embl matique Archigram part du principe que la ville traditionnelle est tyrannique par essence Paradoxalement et l inverse des Situationnistes qui critiquent le renouvellement technologique incessant Archigram voit dans les nouvelles technologies l av nement d un environnement quotidien propice notre panouissement individuel Plug in City est un syst me ouvert non formel une ville en mouvement sur laquelle peuvent s appliquer les dynamiques2. Tony Garnier propose dans son projet de Cit Industrielle d associer la ville traditionnelle et les lieux de production usines ateliers entrep ts Le site est imaginaire mais rappelle par certains aspects sa ville natale de Lyon dont il deviendra d ailleurs architecte en chef partir de 1908 L chelle de sa ville industrielle est d environ 35000 habitants soit peu pr s la m me que celle de la cit jardin de Ebenezer Howard Les logements les usines les lieux des loisirs et les r seaux des circulations pi tonnes et automobiles sont ici pour la premi re fois tr s nettement s par s Les il ts n ont pas de cours int rieures et sont largement plant s Le vocabulaire technique et formel utilis est celui du b ton arm pilotis baies horizontales toitures en terrasses Ce projet th orique dessin et d crit avec beaucoup de d tails annonce notamment ceux de Le Corbusier Une Ville Contemporaine de Le Corbusier 1922 Ce projet manifeste tout comme celui de Tony Garnier ne sera bien s r jamais construit mais permettra son auteur d approcher le r el autrement que par les voies troites de la contrainte et de la convention Plan Voisin pour Paris de 1925 Une Ville Contemporaine est un plan photomontage texte propos pour 3 millions d habitants A propos de la Cit Industrielle largement publi e dans sa revue L Esprit Nouveau 1920 et dans son livre majeur Vers une Architecture 1925 Le
3. hui porter ses premiers fruits Les difices les plus embl matiques de cette nouvelle mani re d aborder l urbanisme par l architecture et non plus l inverse progressent vers des formes de complexit et d expression de plus en plus radicales Le purisme longtemps consid r comme l apanage de la modernit et qui a pu d g n rer dans certains cas jusqu au n ant formel des ann es soixante ne concerne plus d sormais qu une partie de l oeuvre comme par exemple un l ment de structure ou d enveloppe L unit du projet ne s obtient plus par une vision globale et souvent r ductrice de l difice Elle est recherch e par l quilibre et le rapport que les volumes et les vides les usages multiples entretiennent entre eux et avec la ville existante Il est frappant de constater que l avanc e des recherches en architecture vers une richesse et un tonnement toujours plus grands s accompagne parall lement d une perte voire d une absence de discours formul s L vanescence des doctrines la fin des grands r cits qui serait le propre de notre condition post moderne semble maintenant s tablir sur les rivages de l architecture Ce constat n est pas inqui tant pour qui veut bien admettre qu une r flexion th orique et conceptuelle sur un sujet aussi difficile que celui de la ville peut trouver des l ments de r ponse au travers d applications r elles situ es et limit es Par contre les d fenseur
4. la contradiction qu il porte en lui m me comment exister au minimum comment r duire la mat rialit de l difice aux lignes de son design comment exprimer au mieux que l homme moderne entend d sormais s affranchir de toutes les lourdeurs du pass L usine Johnson Racine de Frank Lloyd Wright 1936 Cet ensemble de b timents construits pr s de Chicago est pos dans un vaste paysage typique de l Am rique du Nord la plaine L architecture de Wright aime se confronter l immensit terre d lection des esprits pionniers et cr ateurs Ce projet important de l entre deux guerres peut tre analys comme la r sultante parfaite de plusieurs caract res La d limitation d un espace par stabilisation de l immensit La mat rialisation du projet dans un vocabulaire et une syntaxe sp cifiques structure enveloppe couleurs acoustique mobilier La capacit d offrir une int riorit dynamique et riche en parcours spatiaux La coh rence et la douceur de l ambiance int rieure sont une r ponse la violence urbaine g n ralis e La cr ation par diff rents dispositifs originaux d un bain de lumi re ma tris L usine Johnson n a pas chang tout y est respect et l on p n tre l dans l un des sanctuaires de l architecture du XX si cle Le b timent est lev au rang de l incunable et d montre qu une image iconique malgr les usages successifs qui s y d veloppent est rarement al
5. ville
6. IMAGES ICONIQUES Souvent d pass s professionnellement par l ampleur et la complexit des t ches qu ils auraient pu contribuer r soudre une petite partie des architectes du XIX si cle d cident de s attaquer en th orie ou en pratique des domaines jusqu alors inexplor s Certains le feront la mani re de Etienne Louis Boull e D autres la mani re de Henri Labrouste Quelque soit la mani re qu ils adoptent ces architectes pionniers sont g n ralement coup s des notables avides de d corum et de relev s des ruines d un autre mill naire Leur courage est d abord d accepter de traiter des sujets r put s sales des entrep ts des gares des ponts des usines des logements ouvriers C est aussi de s efforcer d employer les nouveaux mat riaux et notamment l acier C est enfin d explorer des champs formels en rupture avec les vocabulaires d coratifs ou n oclassiques en vogue Nous ne retracerons pas ici les tapes majeures de l architecture industrielle du XIX si cle largement d crites dans les encyclop dies Il convient toutefois de citer les oeuvres les plus marquantes et les plus d terminantes qui annoncent l apparition des images iconiques du XXe si cle le Pont suspendu de Clifton sur l Avon 1836 1864 I K Brunel la Biblioth que Sainte Genevi ve 1850 H Labrouste Paris le Crystal Palace 1851 Paxton Londres les Halles de Baltard 1858 V Baltard
7. Paris la Galerie des Machines 1889 Dutert et Contamin Paris la Tour Eiffel 1889 G Eiffel Paris le Fair Store 1891 W Le Baron Jenney Chicago la Gare d Orsay 1900 V Laloux Paris la Bourse d Amsterdam 1909 H P Berlage la A E G Turbinenfabrik 1909 P Behrens Qu est ce qu une image iconique L histoire de l architecture est un texte constitu de doctrines et d images On peut comparer la forme de cette histoire au grand livre imagin par Borges qui se r crit de lui m me et ne livre jamais la m me signification chaque nouvelle lecture Une premi re approche conventionnelle de l histoire de l architecture consiste accepter de s enfermer dans une vision chronologique et lin aire des v nements construits dessin s ou crits Cette vision est n cessaire dans un premier temps Elle correspond au stade de d couverte d une discipline avec ses r gles ses mati res ses tendances et ses richesses La limite de cette d marche initiale est atteinte lorsque l on peut intuitivement estimer tre en mesure de comprendre son pr sent architectural afin d agir sur son futur proche Dans un second temps l histoire de l architecture appara t comme un palimpseste un r cit multiples entr es La lecture objective de cette histoire peut alors devenir tr s al atoire Les garements dans l interpr tation de telle ou telle th orie ou de tel ou tel difi
8. ce sont fr quents et privil gient parfois l ordre de la sensation sur celui de la r flexion Mais il n y a pas d autre issue que celle de l aventure personnelle et ou collective de l architecture Ce choix fait il est prudent de travailler dresser une carte des rep res avant de poursuivre l aventure Les images iconiques font parties des rep res possibles En choisir quelques unes est un premier pas vers la construction de sa propre histoire d architecte Les images iconiques peuvent tre class es en deux cat gories La premi re rassemble des groupes d difices La seconde des difices autonomes Les groupes d difices sugg rent une ville ou une vision possible de ce que pourrait tre une ville Les difices autonomes r sument en un point un mode de constitution de l espace dont les principes sont transposables l chelle de la ville Sur le plan typologique la question du logement collectif et individuel y occupe bien entendu une place pr pond rante Tous les ingr dients techniques et culturels de la production de masse peuvent s y panouir dans la mesure o le logement devient au XXe si cle un produit service au m me titre que l automobile des ann es vingt ou les objets industriels de l apr s guerre Les groupes d difices Cit Industrielle 1901 T Garnier Une Ville contemporaine 1922 Le Corbusier Ville de gratte ciel 1924 L Hilberseimer Ville de Chandiga
9. constructives et esth tiques des process industriels les plus en pointe La ville ne g re plus seulement la quantit d habitants et de v hicules mais elle fait du nombre et de la singularit ses meilleurs alli s Evry 1 par l Atelier d Urbanisme et d Architecture 1972 Fond en 1960 par Jacques Allegret l A U A regroupera jusqu en 1985 ann e de sa dissolution de nombreux architectes Son projet le plus ambitieux est celui pour Evry second prix du concours d architecture pour le Quartier 1 de la ville nouvelle Le th me du projet est celui d une rue moderne qui int gre transports en commun automobiles commerces quipements collectifs et habitations Le syst me propos est lin aire complexe car non r p titif et rappelle certains gards les id es d velopp es par Henard la fin du si cle dernier La pertinence du projet malheureux de l A U A est d offrir une r ponse formelle et territoriale la question des villes nouvelles fran aises alors en plein d veloppement Il repr sentait une bonne alternative aux r ponses en vogue et faussement inspir es des cit s jardins anglaises Le projet a la grandiloquence d un Concorde et utilise le savoir faire reconnu des techniques nationales du b ton arm presqu exclusivement r serv es aux travaux publics Roosevelt Island par Rem Koolhaas et l O M A 1975 Avant de devenir architecte Rem Koolhaas crivait des sc narios pour le cin ma Il aba
10. dirigeants chers Le Corbusier d acc der directement leurs appartements depuis leurs a ronefs La Hong Kong Bank bouleverse la typologie du gratte ciel le vieux mod le inaugur par le projet de Gratte ciel en verre de Mies n a plus cours Foster outre un tr s grand perfectionnisme d montre avec un talent incontestable que rentabilit et g n rosit ne sont pas antinomiques que densit et complexit peuvent enrichir l objet urbain jusqu au point o il devient m taphore de ville Cette seconde cat gorie d images iconiques est repr sent e par les difices autonomes dont les principes de constitution de l espace sont transposables l chelle de la ville Le choix de ces cinq b timents comporte bien entendu sa part de subjectivit et exclu volontairement des projets plus r cents et par cons quent directement impliqu s dans les th ories et les approches urbaines les plus actuelles Quelque soit la part de fascination qui teinte toujours l analyse et le regard port s sur des b timents trop neufs il est possible d y d celer une permanence de cette notion d image iconique A partir des ann es soixante dix la volont d entamer un d but de synth se entre les acquis des connaissances purement spatiales des cinquante derni res ann es et une culture classique de la ville appara t Cette synth se plus ambitieuse que le simple r gionalisme critique avanc par Kenneth Frampton commence aujourd
11. ie de cette cat gorie les architectes ou th oriciens suivants Hildefonse Cerda 1815 1876 Frank Lloyd Wright 1867 1959 Tony Garnier 1869 1948 Charles E Jeanneret dit Le Corbusier 1887 1965 Ludwig Mies Van der Rohe 1886 1969 Archigram avec Peter Cook 1936 Rem Koolhaas 1944 Afin de mieux comprendre le travail inter actif entre l image et le texte nous commenterons bri vement quelques groupes d difices ou difices autonomes Ces oeuvres v ritables projet texte peuvent tre comprises comme les l ments fragmentaires d une doctrine plus g n rale sur la ville Nota Nous n avons pas class le cas de Cerda dans les images iconiques Son oeuvre est en effet directement inspir e des travaux des ing nieurs du XIX si cle Ing nieur lui m me Cerda travaille uniquement partir de sch mas et de plans pour organiser et ordonner la ville II n est pas visionnaire au sens de celui qui imagine et livre au public une image de ville Son oeuvre n en demeure pas moins incontournable dans la mesure o il est l un des premiers urbanistes architectes inscrire dans les faits les contraintes techniques de la modernit et tenter d en d gager une esth tique propre On pourrait dire que l image iconique de Cerda est une ville Barcelone efficace et rationnelle La Cit Industrielle de Tony Garnier 1901 Tr s influenc par les cercles radicaux socialistes de Jaures et Zola
12. ndonne cette forme d expression et part s installer New York pour plusieurs ann es au d but des ann es soixante dix C est peut tre cette exp rience new yorkaise associ e un go t prononc pour l image qui donne son oeuvre construite et dessin e le caract re d une pop e architecturale Il reviendra d am rique avec dans ses bagages un livre culte Delirious New York L ouvrage op re une relecture radicale de New York ville symbole de la modernit L iconographie tr s riche et souvent cocasse met en vidence les attitudes parfois surr alistes des architectes qui ont construit les gratte ciels new yorkais Ce livre n est en fait qu un pr texte talentueux pour introduire une s rie de dessins tableaux fictionnels r alis s par Rem Koolhaas et ses amis La fiction de l O M A ne retient de Manhattan que la grille support d un projet de ville La Cit du Globe Captif Plusieurs gratte ciels sont d velopp s en d tails des hotels des palaces des centres de jeux et de sports Il r gne tout au long de Delirious New York un parfum de condition post atomique solution extr me pour reb tir l re de la congestion sur un mode v ritablement picurien Ces cinq exemples ont comme premier trait commun d tre rest s dans les cartons En second lieu l exception peut tre de l A U A qui r alisa son projet dans le cadre d une proc dure professionnelle de concours ces tudes sur la ville sont aut
13. ng nieurs Leicester de James Stirling 1960 Ce premier projet important de James Stirling peut tre regard comme la juxtaposition d une nappe horizontale les ateliers et d une petite tour les salles de cours La vie industrieuse et la vie intellectuelle sont ici oppos es selon deux syst mes g om triques l horizontal et le vertical deux registres techniques la brique et le verre deux critures la r p tition et le fragment L ensemble fait penser un m lange subtil entre une usine et un ch teau On retrouve galement dans ce projet qui ouvrira grandes les portes du high tech britannique des l ments typiques de l architecture industrielle du si cle pr c dent et de l architecture des d buts du Mouvement Moderne brique rouge chemin e de haut fourneau contreforts la Viollet Le Duc pans de verre de serres botaniques bo tes accroch es en porte faux la Melnikov Malgr sa complexit de vocabulaire incroyable et la volont de d cliner pratiquement tous les th mes formels de composition l oeuvre de Stirling reste unitaire et compr hensible Il s en d gage une sorte de gaiet et de lyrisme certains parleront m me d humour L motion ressentie dans ce b timent est sp cifique celle d clench e par les oeuvres contemporaines l homme conscient le t moin capte des sensations partir d une oeuvre travaill e dans un espace de libert codifi celui de l auteur L appropriati
14. o commandit es Leurs auteurs partent toujours du principe que la ville est inventer que leur contemporan it urbaine ne convient plus Enfin ces travaux sont g n ralement annonciateurs de projets construits plus modestes par leur chelle mais homoth tiques sur le plan de l criture formelle et po tique C est un peu comme s il fallait repenser le monde dans son entier avant d en d placer la premi re pierre Nous nous attarderons maintenant sur cinq autres exemples d difices que l on peut consid rer comme d authentiques images iconiques Le Gratte ciel en verre de L Mies Van der Rohe 1921 Bien que l oeuvre de Mies Van der Rohe soit riche de b timents construits le projet dessin de Gratte ciel en verre r sume lui seul la qu te de l architecte Ce c l bre photo montage oppose une tour de verre au plan libre et courbe un ensemble de petites maisons moyen geuses Les trente niveaux de la tour parfaitement r p titifs forment un volume sans ar tes et enti rement habill de verre clair Les nez des planchers sont minces et dessinent strictement le plan de base du solide Cette oeuvre majeure de Mies installe le th me de la transparence dans l histoire de l architecture moderne Elle condense l esth tique et la technique d une certaine modernit toujours d actualit Mais la fascination pour ce gratte ciel de laquelle nombre de bons esprits ne parviennent toujours pas se d partir tient
15. on de l oeuvre est une d marche volontaire et non plus subie presqu un acte La g n rosit de Stirling est de r pondre en architecte qui comprend son poque mais n oublie pas pour autant d y faire perdurer une certaine forme du plaisir La Hong Kong et Shanghai Bank de Norman Foster 1986 Ce gratte ciel est le plus cher du monde Le kilogramme d architecture est ici aussi co teux que le kilogramme de machine Ce d tail anecdotique nous rappelle si besoin tait l une des obssessions cycliques des architectes du XX si cle concevoir et construire des b timents comme des objets industriels Le pari maximaliste de Foster se retrouve jusque dans les d tails les plus infimes du b timent vis boulons clips divers joints et baguettes en tout genre Le gratte ciel se compose de plusieurs immeubles de bureaux superpos s m nageant entre eux des vides et des failles vertigineux Les services et circulations comme pour le Centre Georges Pompidou de Piano et Rogers sont rejet s en p riph rie afin de lib rer de toute contrainte les surfaces habitables L ascension int rieure s effectue au moyen de batteries d escaliers m caniques expression d une promenade architecturale r gl e par l lectronique La lumi re p n tre au coeur des immenses atriums du gratte ciel gr ce des capteurs solaires en mouvement permanent Comme il se doit l acc s noble se fait par le ciel un h liport coiffe la tour et permet aux
16. rh 1950 Le Corbusier Brasilia 1957 L Costa Plan pour Tokyo 1960 K Tange Toulouse Le Mirail 1964 G Candilis Plug in City 1964 P Cook Archigram Le Capitole de Dacca 1972 L Kahn Evry 1 1972 A U A Universit de Calabre 1972 V Gregotti et Associ s Roosevelt Island New York 1975 R Koolhaas et O M A Les difices Monument la II Internationale Moscou 1920 V Tatline Gratte ciel en verre 1921 L Mies Van der Rohe Immeuble rue des Amiraux Paris 1922 H Sauvage Pavillon de l Esprit Nouveau Paris 1925 Le Corbusier B timent du Bauhaus Dessau 1926 W Gropius Johnson Wax Building Racine 1936 F L Wright La Cit Radieuse Marseille 1947 Le Corbusier Ecole d Ing nieurs Leicester 1960 J Stirling Centre Beaubourg Paris 1976 R Piano et R Rogers T te D fense Paris La D fense 1983 J Nouvel Neue Staatsgalerie Stuttgart 1984 J Stirling Hong Kong et Shanghai Bank Hong Kong 1986 N Foster On peut remarquer qu certaines images iconiques sont associ s un ou plusieurs textes th oriques sorte de mode d emploi situ d un principe plus g n ral D autres images valent uniquement pour leur impact visuel magique Il est fr quent que dans le premier cas l auteur de l image soit galement crivain critique ou essayiste On citera comme faisant part
17. s d une approche globale des probl mes avant toute forme d intervention pratique et physique sont en droit de s mouvoir lorsqu ils assistent l av nement d une supr matie du faire sur le dire Le compromis historique et pour le moins lucide consiste accepter que la discipline de l architecture soit d finitivement pass e d un champ exact et codifi un champ d tude exp rimental Les conventions et les modes d valuation n en sont pas pour autant exclues mais n cessitent d tre elles m me r examin es r guli rement la lumi re des groupes de projets tudi s des sujets abord s des lieux modifi s L extr me libert qui pr side la conception du projet chez les architectes engag s dans l aventure actuelle g n re il est vrai le pire et le meilleur Le pire est dans la majorit des cas le r sultat d une imitation servile et paresseuse des mod les ant rieurs La d termination pr cise des raisons outre un manque d aptitude personnelle ou de rigueur morale qui conduisent nombre d architectes b tir des monstres froids pourrait faire l objet d un constat sp cifique Le meilleur plus rare et par cons quent moins facilement identifiable est contenu dans les projets et les b timents qui portent en eux m mes la question de la ville et son corollaire organiser la densit Les images iconiques sont une mani re d organiser cette densit dans l espace a rien conqu rir sur la
18. t r e par le temps et ses modes La Cit Radieuse Marseille de Le Corbusier 1947 Ce b timent vaisseau fi rement pos en p riph rie du centre ville de Marseille est une d monstration pratique des recherches sur l habitat entreprises par Le Corbusier d s les ann es vingt L autre appellation d Unit d Habitation voque la volont de l architecte de rassembler en un point de la ville un dispositif architectural et fonctionnel qui autorise toutes les formes de croisi re urbaine La ville est assimil e un plan libre et horizontal sur lequel la r p tition de nos folies ne trouvera de limite que dans l imagination des architectes et des politiques Cette concentration formelle et humaine rompt radicalement avec les anciennes r gles urbaines comme la mitoyennet l ancrage au sol l intimit de l chelle Le logement y est magnifi jusque dans ses d tails les plus quotidiens Les hautes loggias des s jours donnent aux fa ades une chelle g ante qui gomme toute trace domestique propre l habitat Le toit du b timent lieu des activit s ludiques et ducatives est le pr texte une symphonie sculpturale de volumes Au pied de la Cit Radieuse on ne peut s emp cher de r ver ce que serait la ville si les d rives du type et de la forme n avait au fil des ans fait de cette autre image iconique le responsable impuissant de tous les massacres urbains et architecturaux ult rieurs L Ecole d I
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