Marc HENRY-BAUDOT
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1. o quel effet le texte exerce t il sur ses lecteurs ordre de configuration liens de causalit canaux par lesquels passe la communication o comment l auteur communique t il son message au lecteur ordre chronologique ou non Au cours de notre mini session nous avons fait le choix de privil gier l analyse narrative Six outils de strat gie de communication l intrigue le squelette du r cit ce qui lui donne son unit Ce qui fait qu une s rie d actions devient une histoire continue L intrigue est quelquefois embo tement dans des r cits qui s imbriquent les uns dans les autres ex Luc 10 25 37 On a g n ralement la succession des phases suivantes o 1 prise en main du probl me qui est souvent une situation de complexit ou de manque o 2 mobilisation de comp tences pour d nouer le probl me un savoir un pouvoir o 3 transformation d nouement effet de bascule o 4 sanction au sens de les conditions de l avanc e la gestion des personnages l habillage du r cit Les personnages sont plus ou moins toff s Il y a des personnages principaux secondaires des figurants Certains sont des premiers r les qui peuvent tre typ s typologis s h ros anti h ros complice opposant la focalisation comme un photographe l auteur utilise plusieurs focales le grand angle 35 mm qui donne une information neutre un cadrage qui d passe le temps et l espace du r cit2. IVN DN personnalistes et citoyens RENCONTRES INTERCULTURELLES LIRE LES ECRITURES Torah Bible et Coran amp Sessions de formation propos e par La Vie Nouvelle Au del des certitudes et des aprioris pour comprendre et se comprendre un enjeu pour notre soci t Dossier de r f rence Sommaire 1 Pr sentation 2 Historique 1 Intervenants 4 Th mes et textes tudi s 5 Partenaires 6 valuation des participants 7 Evolution Perspectives 1 Pr sentation des sessions Les sessions sont ouvertes tous ceux qui d sirent vivre un parcours de lecture entre personnes de cultures diff rentes sous la forme de regards crois s Le programme est compos d expos s d exercices de lecture en petits groupes et de soir es de d tente et de partage Ecoute de l autre d couverte d un Livre qui n est pas celui de sa tradition culturelle regards crois s coop ration dans lacte de lecture questionnement sur ses propres compr hensions prise de conscience que les interpr tations ne sont pas sacr es alors que pour les croyants la Parole port e par les textes lest voil l objectif qui est propos pour les sessions de Lire les Ecritures La Bible et le Coran deux livres Et m me pour ce qui est de la Bible une collection de livres biblia en grec Lire ces livres ensemble suppose des conditions de lecture qui m ritent d tre affranchies d s le d part P
3. Rachid Benzine Nicole Fabre 13 4 3 Note sur le Mythe Notes prises lors des changes En Judaisme Au minimum il faut se replacer dans le texte et couter ce que cela peut vouloir dire Ou alors les textes ne sont que justifications de ce que nous croyons L universalit Dans la Torah le probl me du peuple c est de se structurer en tant que peuple De m me l islam au d but ne pense pas s tendre jusqu au Maroc Les valeurs qu on trouve dans les vangiles ou dans les textes sont des probl mes de tout homme ou femme mais par ex La vie future la r surrection n int ressent pas les chinois D mythologiser purer quelque chose de d j pr sent Le texte a une fonction sociale pour structurer un groupe au sein de cela qu il en sorte des messages mais ils mettent plut t en sc ne la violence pour mieux la g rer L universel n int resse pas Israel mais Ecoutes Israel Jacob Moise a s largit peu a peu Elargissement du message par la diaspora et non par un empire Le judaisme ne sait pas r pondre au monde pa en qui l interroge J sus n est pas all aux villes de la c te mais un discours interne Paul au contraire va se d placer r surrection et mythe de mytia et toute la mythologie grecque aller et retour dans l enfer Pas de traces de cela dans le judaisme En christianisme on red couvre les textes travers des contes bibliques L Occident s est fourv
4. t pour rapprocher Bible Coran et Bouddhisme Lutter contre les id es re ues notamment sur l Islam Relire les contes Gilgamesh Akkadiens etc La session pourrait elle tre sous forme d un Universit d t avec un temps plus long Poursuivre cette approche multi religieuse avec ouverture sur la culture juive et musulmane pourquoi pas au sein de Vie Nouvelle Mieux connaitre le Coran pour r agir aux caricatures ambiantes Partager avec les amis de LVN ce que nous avons v cu ici Pourquoi pas un atelier diverses cultures Mieux comprendre le Coran sa structure des pistes pour aborder sa lecture par un non musulman Approfondir les mythes communs entre nos 3 religions monoth istes Se d barrasser de nos lunettes habituelles pour lire les textes Voir comment on peut s inspirer des m thodes pour tudier un sujet dans l atelier spiritualit de LVN Un change interconfessionnel apais La question du mythe et de l approche symbolique doit tre mieux d finie car c est une question anthropologique 16 7 Evolution perspectives Que pouvons nous envisager pour le devenir des sessions Lire les Ecritures Quelques hypoth ses 1 Chercher p renniser la structure des sessions en ayant un financement annuel permettant de couvrir tous les frais p dagogiques intervenants salles moyens vid os restitutions etc All g e de ces charges la session peut esp rer r duire le
5. autres textes de son corpus pour r affirmer sa pertinence dans le pr sent le recours aux textes d amont vite de faire table rase du pass pour que celui ci aide revisiter le sens du pr sent et de l avenir la nourriture d une lecture rel ve de la complicit spirituelle du lecteur notamment dans une communaut de partage de la Parole On parle aussi de dialogisme dans la mesure o plusieurs textes se font cho et participent au traitement d un sujet en toute v rit en tentant de faire surgir consensus et ou dissensus D autres critiques voquent la polyphonie l objectif tant de contribuer une construction commune avec plusieurs textes en vitant bien s r toute cacophonie 1 3 En r sum l intertextualit est d abord le processus de production du texte passant par la transformation de textes ant rieurs L int r t est dans cette transformation qui permet de changer le statut du texte ant rieur de proposer des modifications de sens d en faire en fin de compte une appropriation actualis e Il y a dans certains cas un accomplissement des Ecritures Car le travail d intertextualit joue toujours de l aval vers l amont L intertextualit est r criture et r valuation 2 Le texte et son lecteur L initiative pour ce que nous avons pr sent jusque l est celle de l auteur Mais peut on parler d intertextualit lorsque c est le lecteur qui met en relation le texte qu il lit avec un autre
6. e de Lyon La mosqu e de Villeurbanne TAWHID Union des jeunes musulmans Institut des hautes tudes de management Marrakech Maroc Maison du soufisme Tassin ADYAN fondation libanaise pour les Etudes inter religieuses et la solidarit Spirituelle Liban M dias France 2 missions religieuses jour du seigneur source de vie pr sence protestante RCF Paris Lyon Radio bleue Drome Ard che T l rama Beur FM Arte Associations partenaires et r seau Marseille esp rance Radio bleue Drome Ard che RCF Radio chr tiennes de France Site OUMMA com Site SAFIR NEWS com Site SALAM NEWS Le Monde des Religions CECR Centre d tudes des cultures et des religions CCEJ Centre chr tien pour l tude du juda sme MRJC Rh ne Alpes Publications revues La Croix R forme Panorama Croire aujourd hui La Vie T moignage chr tien Respect Magazine Incroyance et foi Le Monde des religions Revue SENS 15 6 EVALUATION Suggestions des participants et id es utiles recueillies au cours d une session Avez vous des suggestions pour am liorer le fonctionnement l animation des ces sessions Avec quelles id es utiles et quels projets partez vous Lire le Coran autrement Constituer des ateliers sur m taphore parabole figures de langages Partager les questions sur mythes et histoire et notamment la question du serpent _ Confortement de la volont de cr er une soci
7. le temps pass ensemble tait un facteur important puisqu il permettait que s instaure un vrai climat de convivialit entre les participants et une grande richesse des partages D autre part la qualit et la disponibilit des experts garantissaient une approche s rieuse et m thodique de la lecture des textes La parit entre les cultures souhait es au d part n tait pas r alis e mais cela n tait pas un obstacle majeur En 2007 une deuxi me session s est tenue au Coll ge de Chambon sur Lignon lieu symbolique et propre l tude dans son cadre de montagnes et a r uni 39 personnes dont 12 de culture musulmane et une de culture juive Le rabbin Daniel Fahri du mouvement juif lib ral de Paris a rejoint la session pour une soir e tandis que Rachid Benzine et Nicole Fabre bibliste animaient les 5 journ es d tude En 2008 une troisi me session a r uni l Abbaye de Saint Antoine pr s de Lyon 51 participants dont 19 de culture musulmane des tudiants d une Ecole de management marocaine EHM et 2 de culture juive La participation des jeunes Marocains a permis pour la premi re fois de mettre en place des groupes de travail quilibr s entre cultures et g n rations diff rentes Aux 2 intervenants Rachid Benzine et Nicole Fabre s est joint le rabbin Michel Libermann du mouvement juif lib ral de Lyon En 2009 dans le m me lieu la quatri me session a r uni 38 personnes dont 3 de culture musulmane et 3 de culture
8. me livret des mises en sc ne fort vari es peuvent tre tir es on le voit bien au th tre et l op ra Or ces contes int ressent le lecteur spectateur celui ci se sent concern au point m me d avoir envie de se mobiliser en tous cas il y est invit Cela fait prendre conscience que le r cit int gre trois composantes une histoire racont e avec un contenu informatif un sc nario une mise en r cit une mise en sc ne selon un parti pris par l auteur une interpellation du lecteur spectateur auquel un message est d livr La lecture d un texte cherche donc retrouver l articulation des diff rents l ments de ces trois niveaux d criture qui sont aussi trois niveaux de lecture Un conte Le r cit raconte nonce des faits articul s entre eux la fois selon un ordre chronologique qui peut tre chahut avec retours en arri re anticipations et selon un ordre de configuration qui m nage les liens de causalit et les r f rences Un sch ma permet de situer le r cit dans son environnement Contexte s l Auteur s Message s Lecteur s Code s e L gende Message cf ci dessus les trois composantes du r cit Auteur il a v cu en un temps en un lieu connus ou non Lecteur il est de tous les temps celui de l auteur mais aussi le n tre et de tous lieux Contexte le monde repr sent la fonction r f rentielle Code le langage l ens
9. texte Et parce que nous b n ficierons de la connaissance et de la p dagogie de trois intervenants issus de trois domaines culturels diff rents m me de guider la lecture Ils seront l nos c t s comme des instituteurs ou des grands parents ouvrent des champs nouveaux aux enfants en apprentissage de la lecture gt Afin de nous retrouver chacun au m me niveau les organisateurs de la session ont d cid de ne pas faire conna tre l avance les textes qui seront lus Ainsi nous plongerons ensemble aussi d complex s que possible sans avoir t influenc s par un recours pr alable des commentaires qui nous auraient peut tre t toute ing nuit _ Quels conseils suivrons nous Ecoutons c est une bonne entr e en mati re des crivains m me de nous aider cadrer l initiative que nous nous proposons de faire vivre gt Le livre est comme une table d h te invitant le lecteur s y installer afin de ne pas esquiver les questions que l crivain lui m me se pose Philippe CLAUDEL crivain et enseignant Le Rapport de Brodeck 2007 gt Chaque matin je lis un chapitre de la Bible Je ne suis pas un homme religieux je ne vais jamais la synagogue Je lis la Bible en tant qu uvre litt raire superbe Il y a des chapitres port e universelle d autres sp cifiquement juifs Il y a des pisodes historiques philosophiques po tiques Il y a tout simplement de belles hi
10. tudes juives Schechter de J rusalem Nicole FAB RE Bibliste protestante Lyon n e en Alsace en 1955 tudes de th ologie protestante Strasbourg aum ni re des Hospices civils de Lyon Ils sont assist s par une quipe de 8 10 animateurs compos s de b n voles qui ont une exp rience des sessions et animent les petits groupes de lecture En 2005 et lors des premi res sessions d autres experts sont intervenus Elizabeth PARMENTIER bibliste protestante Michel LIBERMANN rabbin Daniel FAHRI rabbin 3 Historique En 2005 le Pasteur Roby Bois membre du Secteur Spiritualit de La Vie Nouvelle mouvement personnaliste n en 1947 a pris l initiative de rassembler pendant plusieurs jours des personnes de cultures diff rentes chr tiens musulmans juifs ou agnostiques pour partager la lecture des textes anciens Torah Bible et Coran L intuition tait que ces textes fondateurs pour une part importante de notre culture taient mal connus r put s difficiles ou m me inaccessibles pouvaient tres d poussi r s red couverts interpr t s et partag s avec une grande richesse Une premi re session de 5 jours s est donc tenue l Abbaye des Tourelles pr s de Montpellier avec 28 participants dont 8 de culture musulmane et une de culture juive Elizabeth Parmentier bibliste et Rachid Benzine universitaire accompagnaient et animaient la session pendant les 4 journ es Le succ s de cette session a confirm que
11. vers lequel sa propre lecture l a guid Il est vident que tout texte appelle la m moire du lecteur d autres textes qu il a lus dans un pass plus o moins lointain 2 1 Convocation Le lecteur est toujours convoqu une sagacit pour constater que le texte entre en relation avec d autres plus anciens c est le cas de la Torah du Premier et du Second Testaments et aussi du Coran qui n est sans doute pas descendu du ciel vierge de relations avec d autres crits humains mais aussi et surtout un engagement o repenser son mode de compr hension des textes dans un processus qui passe pour ceux l par une m tamorphose une transposition et une assimilation o envisager l Ecriture comme un espace un r seau une biblioth que plusieurs stylos et finalement une Parole plusieurs voix cf la polyphonie ci dessus 2 2 2 Deux interrogations 2 2 1 La l gitimit de la lecture Des risques et leur antidote que penser d une lecture fondamentaliste qui ne s accrocherait qu aux mots en oubliant leur contexte Le sens du texte se construit plut t entre auteur et lecteur et peut voluer avec les conditions dans lesquelles se trouvent des lecteurs diff rents lisant pourtant le m me texte Le sens ne constitue pas un d p t paralys et embaum pour demeurer tel quel durant des si cles l encontre du point de vue des lecteurs fondamentalistes ou d une lecture qui s vader
12. a met en synopse Cor V 15 17 et Le 1 76 79 le Cantique de Zacharie Ci apr s les correspondances proph te est dans chacun des deux textes il explicite pour vous appelle donner son peuple la connaissance La Lumi re fait r f rence l Astre d en Haut les fait sortir des t n bres redit pour illuminer ceux qui sont dans les t n bres et l ombre de la mort Dieu guide sur les chemins de la paix pour afin de guider nos pas dans les chemins de la paix 3 3 Le Nouveau Testament Reportons nous la r sonance dont parlait Christian Salenson lors d une session Aiguebelle en 2006 au cours de laquelle il traitait de la th ologie de Christian de Cherg L intertextualit consiste en ce que le Coran va faire parler le texte biblique et celui ci va faire parler le Coran il y a r sonance Ce qu il dit lui vient faire r sonner ce que je porte dans ma tradition Le dialogue s value la place faite au dedans de soi pour l autre de l autre tradition religieuse Il y a une place pour l alt rit une hospitalit int rieure Il s agit de vivre la fois dans la solidarit des autres croyants dans leurs Ecritures saintes et dans la singularit des disciples de J sus Telle qu elle est pr sent e ici la compr hension de l intertextualit est videmment plus large que celle que nous avons pr cis e ci dessus correspondant davanta
13. ait dans l imaginaire et le fantaisiste Il y a certainement un risque de faire des rapprochements arbitraires qui ne m neraient au mieux qu une interpr tation all gorique Cette limite a t rep r e par exemple lors de jeux d interpr tation biblique partir de l intertextualit r alis s l Universit Laval de Qu bec Jean Jacques Lavoie la lecture suppose une p dagogie qui n est pas seulement d ordre intellectuel mais aussi spirituel cf Nicole Fabre laquelle nos sessions contribuent aussi nous lesp rons 2 2 2 L intertextualit et la th matique Pour pr parer cette session et cette mini session nous nous sommes interrog s sur l avantage qu il y aurait travailler l intertextualit dans le cadre d une th matique Les deux approches doivent mon sens tre s par es ou bien on d cide de traiter un sujet et on pioche dans la Bible ou le Coran pour trouver des textes voquant ce sujet Exemple des rivalit s dans la fratrie entre Esa et Jacob Gn 27 41 45 entre Rachel et L a Gn 30 1 24 entre Joseph et ses fr res Gn 37 1 5 12 36 entre les fils de David 2 S 9 20 entre Marthe et Marie Lc 10 38 42 entre les deux fils Le 15 11 32 On traitera alors du sujet mais on ne travaillera pas l intertextualit puisque Luc ne se r f re pas Gn ou bien on travaille l intertextualit et on s applique remonter aux seuls textes auxquels celui que l on lit fa
14. blic a travers des partenariats avec d autres mouvements en France ou l tranger Maroc En 2014 la venue de 15 tudiants marocains du tre annul e au dernier moment par d faut de visas d livr s par la France 4 Th mes et textes tudi s 4 1 L intertextualit 1 Un texte pr sente souvent une parent avec un autre texte g n ralement plus ancien Cette relation s appelle l intertextualit Tout texte quelle que soit sa nature profane ou sacr et son genre narratif prescriptif laudatif r v le des cousinages avec d autres textes Selon son projet l auteur peut le reconna tre ou au contraire le cacher Et le lecteur peut avoir avantage se reporter aux r f rences qui sont faites d autres textes notamment pour une meilleure compr hension du texte qu il a sous les yeux Mais le lecteur peut aussi cr er de lui m me des liens avec d autres lectures qu il a faites pr c demment Pour ce qui nous concerne l approche de ces relations entre textes commencera par le bon usage des notes de bas de pages de nos Livres Le texte et son auteur 1 1 Constat et d finitions Ce terme recouvre un mode d interpr tation du contenu d un texte en recourant un autre texte auquel le premier fait allusion ou qu il cite nomm ment L intertextualit rel ve donc du dialogue entre deux textes que l auteur lui m me a sollicit Selon le critique Mikhail Bakhtine Tout texte se situe la jonc
15. e du Coran Cor V 20 26 en r f rence d autres textes du Coran Cor CX 1 4 Cor Il 58 IV 154 VII 161 explicitation de sens et des textes de FAT Dt 17 14 15 18 18 Nb 13 28 14 3 5 9 19 25b Ex 32 11 14 constat d une histoire culture commune Ces textes n llustrent pas un th me m me si l on retrouve la question de la terre en Cor V 20 26 et en Gn 28 13 15 mais un mode d criture et de lecture les textes s clairent par eux m mes 4 3 Quelques outils m thodologiques pour la lecture des r cits Au cours de la mini session de Mauressargues qui a regroup sept membres du Comit de pilotage de Lire les Ecritures les 9 11 f vrier 2012 une petite bo te outils a t mobilis e pour accompagner la lecture des trois textes propos s Gn 18 1 16 Le 10 25 37 et Coran 18 60 82 Ci apr s un condens pr sentant la m thodologie laquelle nous avons eu recours Le format de cette note oblige une pr sentation tr s synth tique Un r cit Les trois textes tant des r cits les lecteurs ont observ les personnages entra n s dans l action celle ci relevant d une intrigue que les narrateurs ont concoct e en suivant leur imagination en ayant recours des effets Les histoires racont es des contes sont mises en sc ne dans le texte il serait certainement possible de les porter aussi l cran ou au th tre On sait que d une m me histoire d un m
16. emble de signes verbaux la fonction linguistique Remarques laxe horizontal Auteur Message Lecteur est celui de la communication un message est d livr par une personne une autre Faxe vertical Contexte Message Code est celui de la repr sentation ce message s inscrit dans un contexte notamment culturel et il est v hicul selon un code surtout linguistique 12 Trois cat gories d analyse naturellement compl mentaires L analyse historico critique celle qui a t d velopp e de fa on prioritaire durant les XIXe et XXe si cles s int resse au contexte la fonction r f rentielle le regard est tourn vers l auteur et les conditions de son travail Que dit le texte qui permet de reconstruire le contexte le milieu historique de production du r cit Les analyses structurale et ou s miotique plus r centes s int ressent aux codes la fonction linguistique le regard est tourn vers le lecteur Comment le texte fait il sens Quelle est l organisation des signaux o dans l analyse structurale comment le discours est il re u selon des articulations qui peuvent varier d un lecteur l autre o dans l analyse s miotique l attention est port e sur les sens et symboles qui naissent de la lecture La derni re l analyse narrative s int resse laxe horizontal de la communication On part du principe que le narrateur passe une sorte de pacte de lecture avec son lecteur
17. ge une lecture dite spirituelle Pour r sumer l intertextualit des Ecritures c est la Bible interpr t e par elle m me le Coran interpr t par lui m me Et peut tre dans des lectures crois es chacun de ces Livres clair par lautre Cette pr sentation ne pr tend qu accompagner les exercices concrets de lecture en vis vis Au fur et mesure de lectures crois es cette premi re approche sera donc enrichie des enseignements tir s par chacun Et puisque nous avons parl de citation je fais mienne celle d Edmond Jab s po te gyptien de langue fran aise 1912 1991 dont les seuls titres de l uvre devraient nous inspirer Le Livre des questions Le Livre des ressemblances Le Livre des marges et Le Livre de l Hospitalit Voici la citation qui nous encourage dans notre entreprise Ne demande pas ton chemin celui qui le conna t mais celui qui comme toi le cherche 10 4 2 Exemple de textes propos s la lecture Pr sentation de l intertextualit Lecture d un texte du NT Ac 2 14 36 en r f rence des textes de FAT Jl 3 1 5 Ps 16 8 11 Ps 110 1 le travail de la citation et l allusion Lecture d un texte de l AT Gn 28 13 15 en r f rence d autres textes de FAT Gn 12 1 21 34 structuration IS 11 12 Gn 3 17 19 inscription du contenu dans un ensemble plus large et question du vocabulaire Lecture d un text
18. ine qui signifie chercher tudier interpr ter est une sorte d actualisation biblique aux formes et aux genres litt raires vari s en sautant d un texte l autre avzec beaucoup de dext rit Le but est notamment de tirer du texte de la Torah des r gles de conduite halakah ou d en identifier les grands v nements de l histoire du salut haggadah Cette interpr tation est tellement importante pour les Juifs que leurs Ecritures comprend Torah crite et Torah orale 8 1 2 Les auteurs de la Bible h bra que ont ils fait r f rence des textes ant rieurs Cela est sans doute difficile dans une m me filiation culturelle puisqu ils sont l origine chronologique des religions du Livre En revanche on sait les emprunts et donc les r f rences qui ont t faits d autres cultures Un seul exemple le Psaume 104 qui pr sente tant de similitudes avec l Hymne Aton dont l auteur est le pharaon Akh naton Am nophis IV 1353 1335 a C qui a impos quelques temps toute l Egypte le culte unique d Aton le disque solaire Se reporter la Nouvelle Bible Segond qui cite de larges extraits de Hymne Aton 3 2 Le Coran Ne prenons l encore qu un exemple puisque notre lecture de Cor V 20 26 nous en donnera d autres Il semble que le Coran ait fait lui aussi des incursions r f rentielles hors de sa sph re culturelle et religieuse Michel Cuypers dans Le Festin une lecture de la sourate al M id
19. it r f rence que la r f rence soit l initiative de l auteur ou celle du lecteur 2 3 Invitation de ce mode de lecture dans l Ecriture elle m me Cette fa on de pr c der est elle m me inscrite dans l Ecriture Ne relevons ici qu une citation de Luc en Le 10 26 Qu est il crit Comment lis tu r pond J sus en insistant la fois sur le contenu du texte et sa r ception par le scribe venu l interroger Nous lisons aussi dans la Sourate La famille d Imr n au verset 64 Dis O gens du Livre venez une parole commune entre nous et vous 2 4 En somme auteur et lecteur si l on peut dire sont complices pour que le texte vive des r f rences qu il suscite depuis son criture jusqu ses lectures Nous reconnaissons bien l l objectif que nous nous donnons dans ces sessions qui insistent sur le statut de lecteur individuel ou collectif Toutefois nos sessions veulent croiser les textes et donc les lecteurs de trois milieux culturels diff rents ou deux si l on consid re le jud o christianisme comme un m me terreau La question est maintenant celle ci y a t il intertextualit d un texte d un milieu culturel celui produit ou lu dans un autre Tentons de r pondre 3 Des lectures qui sautent les cl tures 3 1 La Bible h bra que 8 1 1 Consid r du point de vue du lecteur la Bible h bra que est perp tuelle interpr tation Le midrash d une rac
20. juive Les experts intervenant taient Rachid Benzine Nicole Fabre et le rabbin Yeshaya Dalsace L abbaye Saint Antoine a t choisie pour la qualit du cadre historique mais aussi par sa nourriture v g tarienne qui pouvait convenir tous Devant le succ s de ces rencontres les organisateurs ont d cid de renouveler l exp rience pendant les 3 ann es venir en 2011 2012 et 2013 et d en largir l audience un public nouveau dans une soci t marqu e par ses clivages culturels ou sociaux avec les risques d j rep r s de l antis mitisme du racisme de la s gr gation ou de la simple ignorance de l autre dans sa diff rence En 2011 une cinqui me session s est tenue proximit de Lyon au Centre des Carti res Chaponost du 1 au 6 juin pour 50 participants En 2012 la sixi me session s est tenue du 17 au 20 mai au centre Jean Bosco Lyon avec 51 participants En 2013 et 2014 les septi me et huiti me sessions se sont tenues du 8 au 11 mai au centre Jean Bosco Lyon avec 50 et 56 participants Apr s 3 ann es dans un m me lieu lyonnais il est constat que cette continuit port quelques fruits des relations suivies avec des associations musulmanes locales et la venue en cours ou en fin de sessions de personnalit s de l interculturel pour des soir es repas ou ap ritifs Le comit de pilotage largi 2 participants de culture musulmane r fl chit un renouvellement et rajeunissement du pu
21. l objectif normal 50 mm celui que constate tout spectateur de la sc ne Et avec le t l objectif 135 mm le narrateur associe le lecteur l int riorit d un personnage ex Il se dit en lui m me gt la temporalit Deux temps m ritent d tre distingu s celui de l histoire racont e qui est celle du calendrier Et surtout le temps du r cit racontant qui se joue de l ordre chronologique retour en arri re par exemple les citations d Ecritures ou projection dans le futur comme les annonces de la Passion le r cit racontant joue aussi avec la vitesse l auteur insistant sur certains aspects alors que d autres ne sont qu voqu s et m me parfois pass s sous silence le cadre il est g ographique social le plus souvent symbolique ex du r cit tudi dans la sourate 18 le point de vue du narrateur au travers du r cit le narrateur d voile son syst me de valeurs son id ologie Qui cherche t il rendre sympathique antipathique Utilise t il le quiproquo l ironie Gr ce ces outils les textes propos s ont pu tre mieux compris ils racontent les uns et les autres des voyages au cours desquels il arrive quelque chose d important aux protagonistes Ces l ments pourront tre pr sent s et pour certains d taill s au cours de la prochaine session Lire VF Jean Paul Gandin janvier 2012 partir de notes de Daniel Marguerat C cile Turiot
22. nt r surrection n est pas pensable ca va plus loin que a Il n y a pas d universel mais depuis un processus d universalit Ce ne sont pas des textes universels mais il faut trouver un rapport sain avec les textes in galit du savoir L herm neutique de la transmission d un texte le livre comme de grands contes pour refigurer l identit du croyant La question du merveilleux Que deviennent ces textes dans un monde d senchant 14 4 Partenaires Les sessions ont r guli rement t annonc es par des associations ou publications fid les les faire conna tre Associations organismes Universit catholique de Lyon GRIC groupe de recherche islamo chr tien SRI secr tariat des relations avec l Islam Groupe des foyers islamo chr tiens GFIC Communaut s assomptionnistes Les dioc ses de France Eglise r form e de France Foyer protestant de la Duch re Lyon GAIC Groupe d amiti s islamo chr tiennes AJCF Amiti s jud o chr tiennes Lyon provence AJCF Amiti s jud o chr tiennes de France La Maison islamo chr tienne La fraternit d Abraham CO exister Paris Les fils d Abraham Hospitalit d Abraham Revue Eglise Lyon Les amis de la Vie Conf rence des baptis s Le Parvis MCC Communaut juive lib rale Ile de France Judaica Marseille provence Institut universitaires d tudes et de culture juive Universit d Aix Marseille ISTR Marseille La grande mosqu
23. osons donc quelques questions simples Pour qui sont ces livres A qui sont ils destin s Sans doute pouvons nous dire qu ils appartiennent au patrimoine de l humanit Comme de nombreuses villes sites ou monuments de haute qualit historique paysag re ou architecturale class s par l UNESCO M me si des hommes ont fait de ces livres les textes fondateurs de leur religion Bible Premier et Nouveau Testaments et Coran sont la disposition de tous les hommes et de toutes les femmes M me si nous devons reconna tre que tous les humains n y ont pas galement la m me facilit d acc s Ces livres sont en effet plus accessibles dans certaines cultures que dans d autres et ils ne sont videmment qu la disposition de ceux qui savent lire ou pour le moins qui participent un groupe culturel dont l un des membres est en capacit de les leur lire gt C est pourquoi les sessions Lire les Ecritures s adressent toute personne concern e par de tels Ecrits sans consid ration de sa foi de sa croyance ou de son appartenance ventuelle telle ou telle Eglise Agnostiques ath es et croyants sont les bienvenus en particulier les croyants sont invit s dans l approche des textes qui seront lus et tudi s faire abstraction de leur adh sion intime Les participants seront avant tout des hommes et des femmes citoyens la fois curieux et concern s donc responsables gt M me si la lecture des
24. oy en voulant atteindre la v rit par la connaissance Le texte de la Gen se n a pas situ l arbre au centre mais ce qui est au centre c est la Vie ou la connaissance Les mythes une structure de langage qui permet de parler de la v rit sans vouloir la saisir N opposons pas mythe et r alit car la vie me d borde toujours un vrai qui s chappe Je sais qui est mon p re mais je ne sais pas d ou vient ma vie Mathieu vangile adress aux juifs utilise le mythe Marc tr s peu de mythe et peu de r surrection il utilise peu l imaginaire Comment J sus est il roi mais l inverse de notre savoir faire Par ex Marie et Joseph en Egypte Voir J sus comme finalit du NT on se plante car Il ne fait qu ouvrir une r alit qui n est pas lui Foi en JC ou foi de JC Ex Texte de Nic e et de David sur la Trinit en qui aucun ne se dit en elle sans renvoyer l autre En lisant un texte savoir qu il y a d j beaucoup de choses en arri re plan En Islam Dans le dialogue inter religieux les gens ne parlent pas de la m me chose Dieu parle C est d j un mythe Dans les textes il y a des l ments de structure mythique Qu est ce que la v rit Mythe d mythologiser symbole Par ex Abraham construit la Kaaba a t il voulu tuer son fils Les H breux ont ils t esclaves en Egypte La travers e du christianisme Marc s arr te sur les peurs des femmes au tombeau l v neme
25. s co ts de participation et s ouvrir un public plus large plus jeune milieu tudiant en particulier Dans la suite de 1 on pourrait tenir plusieurs sessions dans l ann e dans diff rentes villes ou des mini sessions de 12 15 personnes l exemple de ce qui a t fait Lyon en 2012 Les fiches p dagogiques devraient alors tre labor es La pr sence de tous les intervenants n est plus indispensable Un savoir faire des animateurs se met en place Cr er un v nement annuel pour 100 150 participants pendant 5 jours genre Universit d t de l interculturel et de l interreligieux en ins rant la session Lire les Ecritures dans un ensemble plus large et peut tre m diterran en Cet v nement pourrait avoir des chos dans le Maghreb ou les contacts existent d j par exemple une session Marrakech d j voqu e Solution a minima qui consisterait r diger des actes simplifi s des sessions Comment construire un dialogue des cultures a partir des textes fondateurs de celles ci Une sorte de mode d emploi de m thodologie Dont nous avons les l ments Cette solution implique le financement d une quipe de r dacteurs Le texte pourrait tre illustr par une vid o montrant des moments de la session et pouvant tre diffus e Mise jour octobre 2014 17
26. stoires Ces lectures m aident entendre le monde Amos OZ crivain isra lien Une histoire d amour et de t n bres Gallimard 2003 et Vie et mort en quatre rimes Gallimard 2007 gt Le Coran est une parole infinie qui a t inscrite dans un texte fini Pour que je retrouve ce caract re infini spirituel il faut dialoguer avec le texte l interroger constamment La signification n est pas dans le texte Elle merge d une fusion entre le monde du texte univers du lecteur et le contexte de lecture Rachid BENZINE sp cialiste d herm neutique coranique contemporaine Les nouveaux penseurs de l islam Albin Michel 2004 Intervenant dans les sessions Lire les Ecritures 2 intervenants Les sessions sont anim es chaque ann e par trois experts qui passent les trois ou quatre journ es avec les participants Ils les guident dans les travaux en petits groupes et les clairent sur les m thodes et les contenus par des expos s en pl ni re Rachid BENZINE universitaire auteur de Le Coran expliqu aux jeunes 2012 Islamologue n Kenitra Maroc en 1971 Son centre d int r t est l herm neutique coranique contemporaine Il est enseignant l Institut d Etudes politiques d Aix en Provence Yeshaya DALSACE rabbin Paris N paris en 1965 Etudes de droit Paris formation professionnelle en Art dramatique au Th tre national de Chaillot rabbin dipl m d un Master de l Institut universitaire d
27. textes vient au cours de la session r veiller chez les croyants des r miniscences ou alimenter leur foi ou chez les agnostiques offrir des arguments leur mani re de voir et d tre chacun aura le souci de se d connecter de ces consid rations Comme si nous nous mettions ensemble lire des textes de la litt rature Malraux ou Giraudoux de la philosophie Platon ou Bergson ou des textes dits sacr s dans des cultures encore plus loign es de la n tre sutras de l hindouisme commentaires theravada du bouddhisme ou encore recueils shinto stes devant lesquels pour la plupart nous serions vierges de toute influence Qu est ce que lire Lire suppose une posture d accueil et de disponibilit de la part du lecteur En laissant de c t toute la connaissance que l on croit d tenir de tel ou tel passage r cit po me ou prescription entendu quelquefois depuis de longues ann es l office Le texte provoquera alors une interpellation il appara tra totalement tranger et m me trange Ecrit dans un vocabulaire qui n est pas celui que nous utilisons quotidiennement ou usant de constructions litt raires inhabituelles et m me incompr hensibles au premier abord 3 gt La session pourra alors tre un lieu privil gi de lecture Parce qu il s agira d une lecture en groupe chacun aura donc avantage couter le texte mais aussi ses voisins lecteurs qui auront l vidence quelque chose dire sur le
28. tion de plusieurs textes dont il est la fois la relecture l accentuation la condensation le d placement et la profondeur On peut aussi distinguer quatre cas selon le fond le texte en r f rence et la forme la fa on de l annoncer la citation r f rence litt rale et explicite l allusion r f rence ni litt rale ni explicite le plagiat r f rence litt rale et non explicite le commentaire r f rence non litt rale mais explicite Aujourd hui les approches d intertextualit en ont pr cis les contenus et modalit s selon les cat gories suivantes l intertextualit pr sence effective d un texte dans un autre citation r f rence la paratextualit relation d un texte son environnement textuel pr face notes la m tatextualit discours sur un texte commentaire recension l architextualit classement d un texte dans un genre litt raire modes d criture l hypertextualit relation d un texte B dit hypertexte un texte A ant rieur dit hypotexte traduction pastiche d rivation d un texte l autre dans une page web la transtextualit transparence en filigrane d un texte dans un autre Il est probable que dans nos Ecritures chacune de ces approches puissent tre rep r es 1 2 Int r t Concr tement il peut tre affich trois avantages de l intertextualit le texte vit aujourd hui de relectures d
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