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Une stratégie rentable, une - Institut de recherche en économie

1. 5 2 3 Validit cologique Au moment de l interpr tation des r sultats Il faut explorer la possibilit raisonnable d appliquer les connaissances acquises lors de cette recherche d autres contextes Il est aussi n cessaire d tablir la ressemblance entre les facteurs jug s importants dans une situation naturelle et ceux qui sont pr sents dans la situation d exp rience 267 L entraide observ e au sein des r seaux de solidarit informels de jeunes ch meurs qu b cois se situe certainement au c ur de ces facteurs dits importants dans ce genre de groupe Conform ment l analyse de Beausoleil 1988 l entraide se caract rise par trois grands facteurs qui sont l tablissement d un v cu commun entre les deux personnes et les motions semblables ressenties par rapport ce v cu la gratuit et la libert de la d marche personnelle la capacit des entraidants de s accepter en tant qu tres gaux Aussi ces trois caract ristiques sont souvent pr sentes dans les groupes de support informels ou formels r unissant des individus vivant les m mes exp riences douloureuses physiques psychologiques ou morales et la volont de surmonter leurs difficult s Dans cette dynamique de l change les membres du groupe arrivent peu peu se prendre en main am liorer leur sant gagner en autonomie et aider en retour les autres membres du groupe Des groupes de support qui
2. In American Journal of Sociology 78 6 1361 1380 1974 Getting a Job a Study of Contacts and Careers Cambridge Harvard University Press 169 p 1982 The Strength of Weak Ties a Network Theory Revisited In Social Structure and Network Analysis Beverley Hills Sage 1985 Economic Action and Social Structure the Problem of Embeddedness In American Journal of Sociology 91 481 510 1993 Les institutions conomiques comme constructions sociales un cadre d analyse In Analyse conomique des conventions Paris Presses universitaires de France 79 94 1995 Getting a Job a Study of Contacts and Careers Chicago University of Chicago Press 2nd Edition 251 p 342 GRELL Paul 1986 Living with Unemployment A Study Based on the Life Stories of 89 Young Unemployed form Montreal In Life Stories United Kingdom 2 48 56 HAGE Jerald and Catherine ALTER 1997 A Typology of Interorganizational Relationships and Networks In Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge University Press 94 123 HAGE Per HARARY Frank et John A BARNES 1983 Structural Models in Anthropology New York University of Cambridge Press 46 201 p HARARY Frank NORMAN Robert Zane et Dorwin CARTWRIGHT 1968 Introduction la th orie des graphes orient s mod les structuraux Paris Dunod 437 p HARRISON Bennett and Marcus WEISS 1
3. University of Minnesota Industrial Relations Center Working Paper 80 03 Minneapolis DESMARAIS Danielle et COMIT DE LA SANT MENTALE DU QU BEC 1995 1999 D tresse psychologique et insertion sociale des jeunes adultes Un portrait complexe une responsabilit collective Qu bec Publications du Quouvernement du Qu bec 216 p DUB Micheline 1994 Intervenir pour favoriser l int gration en emploi dans le contexte des programmes gouvernementaux In L int gration l emploi des personnes d favoris es Montr al 316 319 DUJARDIN Pierre 1988 Du groupe au r seau Paris ditions du CNRS DURKHEIM mile 1893 Pre Contractual Solidarity in Three Sociological Traditions Selected Readings New York Oxford University Press 161 174 EMPLOI ET IMMIGRATION CANADA 1988 Documents d analyse de l environnement tendances et perspectives Ottawa EMPLOI QU BEC 1998 Les jeunes et le march du travail tendances et situation r cente r dig par Andr Grenier Montr al 24 p EMPLOI QU BEC 1999 Perspectives du march du travail au Qu bec 1999 2000 r dig par Andr Grenier Montr al 28 p FARARO T J and M H SUNSHINE 1964 A Study of Biased Friendship Net Syracuse Syracuse University Youth Development Center FLACHES Andreas and Micheal W MACY 1996 The Weakness of Strong Ties Collective Action Failure in a Highly Cohesive Group In Journal of Mathematical Sociology L
4. leurs besoins sp cifiques en termes de support et d outil de diffusion Pour citer deux membres de ce r seau compos essentiellement d artistes de la sc ne j y suis all une fois mais il n y a rien dans notre domaine Plusieurs membres du R seau des universitaires ont fait entendre un m me son de cloche c est dire que leur formation en carri rologie leur avait d j permis depuis longtemps de comprendre que tous les moyens et toutes les sources doivent tre exploit s et que le r seau de solidarit informel ne constitue qu un de ces moyens Plusieurs ont d ailleurs mentionn cet effet que leur r seau est un moyen parmi d autres pour s aider dans leur recherche d emploi Seulement un de ses membres nous a confi en entrevue que le r seau repr sentait ces yeux la seule mani re efficace de se chercher un emploi et qu il est inutile d en explorer d autres Parall lement dans les cas o la composition du r seau tait moins homog ne et moins sp cialis e comme le R seau de la Basse Ville le R seau du Plateau Mont Royal ou le R seau de jumelage les taux de fr quentation des centres gouvernementaux et communautaires se sont av r s beaucoup plus lev s Ces trois r seaux repr sentent donc un cas typique o l on consid re qu il faut mettre toutes les chances de son c t et demeurer le plus actif possible en participant un maximum d activit s li es son domaine
5. un mode de r gulation sp cifique sur le march du travail r sultant d un ajustement entre des courants marchands et d autres davantage ax s sur un l aspect communautaire et solidaire de la d marche 86 N anmoins la nature du questionnement engage cette recherche dans une voie d cid ment plus transactionnelle que morphologique Comme nous l avons d j mentionn c est effectivement le contenu de ce qui circule dans les r seaux qui sera mis au premier plan Certains concepts reli s la perspective transactionnelle sont donc essentiels pour toute recherche orient e en ce sens En privil giant les approches qui rel vent de l analyse structurale le chercheur perdra une certaine exhaustivit de ses r sultats quantitatifs mais gagnera en coh rence Pour Degenne et Fors 1994 Burt 1980 et plusieurs autres il semble ce moment ci pr f rable de tenter une analyse plus raffin e sur l impact des contenus relationnels face l atteinte des objectifs du r seau et l volution de sa structure Pour ce faire l usage du langage math matique sera quasi indispensable car il peut s av rer difficile de pr ciser une mesure sans utiliser ce syst me r f renciel De plus les calculs de diff rents auteurs permettent de mieux comprendre les notions en cause ce qui est au fond tudi et en quoi elles diff rent d autres calculs et d autres notions C est pourquoi chez la plupart des auteurs cons
6. analyse qualitative sera r alis e avec l aide d un logiciel informatique tandis que l analyse quantitative consistera la quantification des textes provenant des entrevues La premi re tape de l analyse quantitative se limita essentiellement la conversion et l expression des propos recueillis en valeur math matique Les donn es n tant pas quantifi es puisqu il s agit d une enqu te par entrevues il a donc fallu analyser les propos retranscrits et dans la mesure du possible les transformer en scores ce qui a parfois repr sent un s rieux d fi Puisque les donn es sont de nature qualitative la premi re tape de l analyse quantitative a donc consist les transformer en leur attribuant une valeur num rique Ce type d analyse de plus en plus utilis e en sciences sociales s est av r e fort utile car elle offre la possibilit de traiter de mani re extr mement m thodique les informations et les t moignages pr sentant un certain degr de profondeur et de complexit Nous pensons pouvoir ainsi satisfaire aux exigences m thodologiques et de la profondeur inventive qui ne sont pas toujours conciliables Quivy et Van Campenhoudt 1988 217 Les informations furent regroup es en fonction de leur ressemblance afin de faire ressortir les th mes autour desquels elles gravitent Huit cat gories ont merg de cette premi re tape d analyse la compl mentarit des ressources ins
7. e 50 d hommes Dur e moyenne du ch mage 9 mois Niveau de scolarit des e Baccalaur at 50 personnes rencontr es en e DEC50 entrevue 4 2 6 Le r seau de la Basse Ville Historique Cr er un lieu de solidarit Le fondateur a fait passer une annonce dans les journaux communautaires du quartier et des environs Type s de services offerts De groupe de soutien et de support ce groupe passe progressivement celui d aide l int gration socioprofessionnelle Caf s rencontres Enqu te aupr s des employeurs Centre de documentation Mode de fonctionnement Les membres participent des caf s rencontres au organisation cours desquels diff rents sujets reli s l int gration 167 au march de l emploi ou aux services de divers organismes sont abord s Ces rencontres sont gratuites pour les participants et se d roulent de mani re tr s informelle c d pas de prise de notes Les membres sont galement dirig s vers d autres ressources qui peuvent leurs apporter un support mieux adapt des besoins plus complexes Age des membres Varie beaucoup mais g n ralement entre la vingtaine et la trentaine de femmes et d hommes e 33 de femmes rencontr s lors de la recherche e 67 d hommes Niveau de scolarit des e DEC33 personnes rencontr es en DEP ou DES 67 entrevue 4 3 Les principaux r sultats de l enqu te l tape cruciale de la r alisatio
8. r seau de solidarit informel en trois sous notions le r seau la solidarit et l informalit Nous nous appuierons sur les textes plus ou moins r cents d une s rie d auteurs tels que 41 Bruno Lautier mile Durkheim ainsi que Degenne et Fors afin de saisir pleinement la signification de cette mise en commun conceptuelle La premi re partie de ce chapitre s interrogera savoir pourquoi plusieurs auteurs pointent du doigt le manque d information face aux d lais prolong s d int gration l emploi des jeunes La section suivante continuera dans cette voie en exposant les diff rents mod les de r gulation sociale et les modes d acc s l emploi les plus efficaces et fr quemment utilis s par ces derniers Ainsi les diff rents outils ayant t labor s par l tat et le milieu communautaire au fil des ann es afin de lutter contre ce ph nom ne seront examin s Certaines innovations sociales ont effectivement d coul de ces exp rimentations L approche institutionnelle globalement bas e sur un ensemble de mesures et de programmes d employabilit court et moyen terme tente de r pondre aux besoins du march en fonction de la main d uvre disponible L approche communautaire offre galement divers programmes et activit s de formation tout en tant davantage orient e vers un d veloppement global de l individu c est dire une int gration durable sur le march du travail ce qui r
9. relations tel que confirm par ces derniers lors des entrevues Afin de bien soupeser l ensemble des l ments en pr sence il semble finalement int ressant de prendre en consid ration que seulement 65 de tous les individus interrog s sont membres d une association ou d un regroupement formel reli leur domaine professionnel 34 5 d tude 13 7 ou aux loisirs 17 2 En outre 35 d entre eux n appartiennent aucun autre groupe l ext rieur du r seau familial et de leur cercle d amis Contrairement aux conclusions d gag es lors de l analyse statistique l interpr tation des r sultats porte croire que l isolement compte davantage pour ces membres que plusieurs autres b n fices offerts par le r seau Or l hypoth se de l isolement semble doublement confirm e par les explications pr c dentes et vient renforcer l analyse de Beausoleil pour qui les r seaux sociaux d signent simplement les syst mes particuliers de liens unissant des personnes 1988 39 En somme l approche r seaux permet de rejoindre des client les qui ne le seraient pas autrement maison de jeunes etc de d velopper des solutions collectives qui renforcent le sentiment d appartenance et de favoriser une plus grande autonomie tout en sortant les personnes vis es d un isolement parfois assez profond 187 4 3 3 Soutenir la motivation Analyse quantitative Une caract ristique fondamental
10. 1985 Flament 1991 ainsi que Boyer et Hollingsworth 1997 font r f rence dans leurs travaux comportent de nombreuses similitudes et d importantes diff rences par rapport aux r seaux de solidarit informels examin s dans le cadre de cette recherche Selon Granovetter 1985 les r seaux sociaux se trouvent pleinement int gr s la sph re conomique et sont principalement devenus avec la modernisation industrielle des agents de r gulation conomique Ses th ories propos de la force des liens faibles et surtout celle de l encastrement illustrent quel point cet auteur consid re l conomie comme une sph re de plus en plus ind pendante par rapport au reste des relations sociales ayant court dans la soci t moderne et mettant toujours plus d emphase sur le gain individuel Les r seaux de solidarit informels tudi s lors de notre recherche font ind niablement partie de la sph re conomique puisque leur principal objectif est l int gration au march du travail Le caract re solidaire de ces groupes vient toutefois nuancer l analyse de Granovetter 1985 Nos observations et les t moignages recueillis indiquent qu au del du service rendu les b n fices de l adh sion au r seau favorisent presque tout autant une pleine participation de leurs membres la vie communautaire et sociale Les retomb es de leurs activit s d passent donc l objectif initial 299 Son analyse du fonctionnement
11. Ces chevauchements seront vit s dans une institution car ne communiquera ses consignes qu B et C qui assureront ensuite le relais aupr s de D EetF Lemieux dans sa pr sentation de la th orie des graphes souligne l importance de la coordination qui se fait par la r gulation au sein des institutions C est la nature d une telle organisation qui l am ne vouloir r guler ses membres Les responsables institutionnels exercent donc leur autorit partir de r gles sp cifiques pr vues cet effet L autor gulation des activit s d un r seau diff re radicalement de cette derni re forme de contr le mais cet aspect sera discut plus longuement dans une prochaine section sur les mod les de d cisions collectives s appliquant aux r seaux Apr s consultation des principaux ouvrages traitant de cette question le cas des associations peut tre r sum simplement La grande majorit des auteurs classent les associations dans la cat gorie des institutions Malgr le fait qu on y retrouve des individus polyfonctionnels les relations y sont g n ralement marqu es par une forte connexit des fronti res pr cises et une sp cialisation des acteurs La classification de cette forme de socialit n cessite tout de m me une certaine prudence puisqu elle doit ultimement tre jug e en fonction de la formalit ou de l informalit de sa structure et de ses op rations TConnexit lorsqu un change bas sur
12. Il serait risqu de g n raliser ses r sultats aux diff rentes sous cat gories de la population cible Malgr cela et tout en respectant les fronti res g ographiques du Qu bec plusieurs des conclusions s tant d gag es de cette recherche peuvent s appliquer de nombreux adultes cherchant s int grer de mani re permanente au march du travail Plusieurs adultes en ch mage font effectivement face aux m mes difficult s au m me sentiment d isolement et aux m mes cycles de d couragement que leurs jeunes coll gues Il existe d ailleurs des r seaux de solidarit informels ne faisant aucune discrimination en fonction de l ge au moment de l adh sion L objectif de cette recherche tait toutefois de d cortiquer de mani re bien sp cifique la situation des jeunes ch meurs au Qu bec afin de pouvoir g n rer les conclusions et les r ponses les plus pr cises possible Les forces et les faiblesses caract risant ce mode de coordination peuvent globalement s appliquer dans le cas de jeunes ou d adultes la recherche d un emploi temps partiel la lumi re des conclusions de l interpr tation des donn es il n est pas imprudent d affirmer que ces r seaux d entraide peuvent tre utiles aux jeunes ch meurs et ce peu 266 importe la nature le secteur ou le statut de l emploi recherch Puisque la plus grande force de ces r seaux se trouve dans leur rentabilit en tant qu
13. Les donn es recueillies au cours de l enqu te ne permettent pas non plus de pr sumer du nombre total de r seaux de solidarit informels au Qu bec Une telle valuation requerrait une toute autre tude s appuyant sur une m thodologie quantitative Il est aussi impossible d extrapoler ou d estimer leur nombre partir des donn es actuelles Il est enfin malheureux de ne pas pouvoir tablir de tendances long terme partir de ces analyses La dur e d existence de ces r seaux et leur r surgence un moment ou un autre de la vie de leurs membres sont des variables qu il est impossible de contr ler les r seaux tant par d finition non structur s de mani re formelle et tout fait ph m res Ici le mod le unique n existe pas CHAPITRE 1 LE CH MAGE DES JEUNES UN DIAGNOSTIC 1 1 Introduction Au Canada le manque d emploi pour les jeunes et leurs difficult s obtenir ceux qui sont disponibles demeurent l une des probl matiques socio conomiques les plus pr occupantes et ce depuis plus de trois d cennies Au Qu bec l augmentation du nombre de jeunes ch meurs commence prendre des proportions alarmantes partir des ann es 1970 pour atteindre le rapport d un ch meur sur deux au cours de la r cession de 1982 Il est d ailleurs possible de qualifier le Qu bec de soci t ch mage chronique puisque les taux demeurent tr s lev s chez l ensemble de la population active depuis d
14. cole travail demeure toujours aussi longue pour ces derniers Selon Statistique Canada ce processus prendrait en moyenne huit ans Aussi ces m mes jeunes qui avaient massivement subi les contrecoups de la crise de l emploi en 1980 et ensuite en 1992 continuent encore aujourd hui d tre affect s par l instabilit en emploi Gauthier 1994 71 Plusieurs jeunes qu b cois se retrouvent de plus dans ce qui pourrait tre appel le paradoxe exp rience inexp rience de travail Tous ont en effet besoin d une exp rience minimale de travail afin de prouver leurs comp tences aux employeurs potentiels mais se voient la plupart du temps refuser ces emplois par manque d exp rience pertinente Le taux de ch mage chez les Canadiens de 15 24 ans a diminu entre 1983 et 1996 pour passer d au del de 20 en 1983 17 5 en 1993 15 4 en 1996 et 14 en 1999 ce qui repr sente encore environ le double du taux de ch mage adulte 25 64 ans Gouvernement du Canada 1996 4 Statistique Canada 2000 Au Qu bec la baisse des ann es 1982 20 6 et 1983 20 7 s est av r e encore plus consid rable pour atteindre des niveaux de 12 9 et 11 9 en 1988 et 1989 Le taux de ch mage des jeunes se situe pr sentement un niveau de 14 3 ibid 2000 29 En compl ment ces calculs Gauthier 1994 84 rappelle qu il importe de distinguer aussi les tudiants et les travailleurs ce qui n est habituellement p
15. d butait ses travaux avec des questions ax es sur la forme des r seaux Les Am ricains pos rent donc des questions 82 telles que est ce que les mod les de relations au sein des r seaux ont un effet sur le fonctionnement des syst mes sociaux Leurs r sultats de recherche produisirent les premiers mod les de relations interpersonnelles et permirent de d velopper les premi res m thodes pour les d crire Ils eurent aussi recours la sociom trie et aux diagrammes de r seaux pour repr senter les relations interpersonnelles dans de petits groupes Les analystes structuraux commenc rent d s lors utiliser le langage math matique et la th orie des graphes pour d crire les liens entre les membres de syst mes sociaux L explication structurale des processus politiques constitue la troisi me tradition marquant l analyse structurale Elle se base sur l analyse des processus politiques comme aboutissement des liens d change et de d pendance entre les groupes d int r ts et les tats nations Peu de chercheurs travaillant sur ces probl matiques se qualifient d analystes structuraux mais tous sont motiv s par le d sir de comprendre comment sont distribu es les ressources in gales dans les syst mes sociaux en fonction des mod les de liens existants Bon nombre de ceux qui s inscrivent dans cette tradition se sont int ress s la division du pouvoir tatique entre les divers r seaux coalitions et groupes d int
16. du travail M me si nous ne d tenons pas de preuves quantitatives grande chelle le contenu explicite de ces entrevues indique que le r seau de solidarit informel peut s av rer un outil d autant plus adapt aux r alit s des jeunes femmes d sirant int grer ou r int grer le march du travail Le r seau permet ce rapprochement avec le monde de l emploi et cette flexibilit caract risant le v cu de nombreuses jeunes femmes devant concilier maternit et vie professionnelle Explication des r sultats Nous n avions nullement anticip que plus des deux tiers des membres des r seaux analys s soient des femmes Les impacts de cette forte pr sence f minine peuvent tre de plusieurs niveaux Mentionnons tout d abord que la pr sence du r seau semble repr senter un avantage particuli rement int ressant pour ces membres Les femmes ont effectivement d plor plusieurs reprises avoir peu de ressources sur auxquelles se raccrocher au moment de vivre une transition professionnelle Que ces transitions soient occasionn es par une grossesse ou un changement d orientation le fait de pouvoir rencontrer d autres personnes et changer avec elles sur les r percussions financi res personnelles et professionnelles que cette situation engendre est d une grande importance pour les femmes Le r seau semble galement jouer un r le b n fique pour leurs membres de sexe f minin qui vivent des r alit s di
17. employeurs les interrogent sur leurs qualifications ou insuffisance de qualification et du fait que la dur e du ch mage ainsi que le fonctionnement du march du travail la fois du point de vue de l offre et celui de la demande ont une influence significative sur la perception des employeurs L information semble donc tre un outil efficace pour rompre ce cercle vicieux exp rience emploi caract risant la probl matique jeune L information interne propos d emplois sp cifiques peut aider m me chez les individus qui ont en g n ral de faibles probabilit s d obtenir un emploi renouveler leur motivation face leurs recherches Ces r sultats sugg rent que l une des mani res les plus efficaces d aider les jeunes cherchant s ins rer de fa on permanente le march du travail soit de leur fournir de l information sp cifique sur l emploi ou d encourager d autres personnes leur fournir ce type d information Les r sultats obtenus dans le cadre de cette recherche viennent galement souligner quel point les r seaux de solidarit informels s av rent des milieux privil gi s pour ces jeunes qu ils exposent une foule de nouveaux renseignements circulant difficilement ou qui ne sont carr ment pas disponibles par l interm diaire d autres modes de coordination Malgr qu une proportion inf rieure 50 ait r pondu par l affirmative l ensemble des questions reli es cette hy
18. es 1980 Elle tait de 51 au recensement de 1991 Le discours de Gauthier 1994 souligne effectivement le maintien de cette d pendance Associ e au fait que les familles sont peu nombreuses elle att nue sans aucun doute les difficult s qui pourraient surgir dans les rapports avec les a n s La pauvret accrue de certains types de famille constitue un autre facteur de diff renciation entre les jeunes qui peuvent compter sur le soutien de 32 leur famille et ceux qui ne le peuvent pas L loignement de la famille combin une int gration difficile sur le march du travail vient enfin cr er une cat gorie sociale marqu e par l isolement Pour certains auteurs ce ph nom ne prend la forme de la d safiliation sociale Castel 1991 Ces transformations soutiennent effectivement l hypoth se de la d t rioration de la classe moyenne si rien n est fait pour viter l approfondissement des in galit s 1 3 4 Causes et cons quences du ch mage Les effets du ch mage chez les jeunes ne se limitent pas la p riode entre la fin des tudes et l int gration permanente en emploi On constate en effet une certaine d gradation des conditions d insertion dans la vie active ce qui provoque des carences sociales et psychologiques plus long terme ce sujet plusieurs tudes Bellemare et Poulin Simon 1983 ont clairement d montr qu au del des risques de marginalisation d finitive qui sont souvent associ s au ch mage
19. et d un r seau se retrouve int gr e dans une perspective horizontale Or selon les observations faites au cours de cette tude et comme le pr sentent Boyer et Hollingsworth 1996 au tableau 2 les communaut s se situent de plain pied dans l axe horizontal de distribution du pouvoir tandis que les r seaux se trouvent cheval sur les deux axes Ce mode horizontaliste implique aussi un type de communication de gestion et d interaction entre les membres tout fait d mocratique ouvert et souvent 58 individualiste En contrepartie les critiques et revendications ne peuvent tre contenues ou touff es tout coup ce qui peut avoir pour effet de d stabiliser plus ou moins souvent ces communaut s et de fragiliser leur sentiment de coh sion sociale Contrairement aux autres m canismes les r seaux m langent les notions d int r t personnel et d obligation sociale et ce m me dans les cas o ces derniers sont constitu s de relations in gales quant la division des pouvoirs et initiatives Boyer et Hollingsworth 1996 10 Les r seaux peuvent prendre la forme de regroupements de compagnies d tats ou d associations Les r seaux se d veloppent souvent plus ais ment sur une base r gionale que nationale ou internationale Certaines r gions se sont d ailleurs structur es en fonction de leurs r seaux corporatistes de solidarit etc pouvant m me se transformer en instance officielle Ce sont toutefoi
20. gration au sein d une organisation ou d une entreprise Le m canisme de hi rarchie correspond souvent un arrangement alternatif assez proche du march puisqu il prend galement forme travers la protection d int r ts personnels tout en les int grant aux activit s d une entreprise Le Japon est un exemple d arrangement institutionnel fortement marqu par les hi rarchies Ce dernier m canisme se distingue aussi par son environnement comp titif Des bouleversements au sein de cet environnement ne viendront affecter l organisation ou l entreprise que si sa t te dirigeante les jugent suffisamment mena ants Habituellement des ajustements mineurs arriveront maintenir un climat favorable au d veloppement Par contre d importants bouleversements 48 entra neront une r organisation majeure de la structure d cisionnelle de l entreprise Sabel 1997 155 L tat est un m canisme de coordination se distinguant fortement des autres m canismes C est en effet l tat qui sanctionne et r gule l ensemble des m canismes de coordination non tatiques et qui impose ses lois et r glements qui tablit les droits de propri t et qui labore les politiques fiscales et mon taires Simultan ment et comme c est le cas en France l tat joue aussi un r le d acteur conomique en intervenant directement dans les processus de production et d changes commerciaux L tat r gularise donc la fois
21. information se trouve donc enti rement la base des recherches li es l ensemble des processus de groupe Toujours selon Flament 1965 14 l analyse des processus de communication serait insuffisamment approfondie si on se contentait de les lier uniquement au mode socio psychologique La communication est un change de significations mais aussi une transmission mat rielle des messages Un processus de communication comme on en retrouve l int rieur d un r seau suppose donc une infrastructure mat rielle sans laquelle toute communication est impossible Un r seau de communication est donc un ensemble de possibilit s mat rielles de communication Il ajoute que le r seau est 327 un ensemble mat riel physique la structure un ensemble de communications le r seau est une possibilit de communication une r alit de communication La communication est effectivement au c ur de nos pr occupations dans le type de r seau de solidarit informel que nous ciblons communication des informations concernant les possibilit s d embauche l change de noms d employeurs potentiels etc Ainsi les contraintes physiques auxquelles se plie n cessairement toute communication peuvent d terminer au moins partiellement la nature des relations l int rieur du groupe Par exemple la fr quence des communications d pendante de leur facilit mat rielle plus ou moins grande et de leur canalisation pr f rentielle entre
22. l efficacit et la vitesse d adaptation sauf dans les industries o la technologie est complexe et change rapidement Lorsque bien d velopp s en districts industriels ils peuvent faciliter une plus grande galit et distribution du revenu Lorsque faiblement d velopp s ils ont tendance faire augmenter l in galit soci tale 54 Types de d faillance M canismes de coordination DR En Associations Hi rarchies priv es Etat institutions Mise en application Bien public et externalit Efficacit D pend habituellement de l tat pour la mise en application Ressemble au m canisme de mise en place de cartels Utile dans l tablissement des normes et de la qualit ainsi que dans l laboration de r gles de comp tition dans l industrie Utile pour fournir collectivement des biens que des membres individuels ne pourraient se procurer seuls Facilite la coop ration et X efficacit mais non pas l efficacit attribuable D troites structures associatives englobantes m nent une in galit de revenu Pourrait encourager les comportements opportunistes L id al des march s internes pourrait nuire aux travailleurs en place Les co ts administratifs peuvent d passer les avantages de la division interne du travail Lente r action aux changements environnementaux Coop ration et X efficacit d ficiente Multiplication excessiv
23. m thode semble moins rigide par rapport au second mode Giret et collaborateurs op cit 25 Il faut galement noter dans l interpr tation des donn es reli es cette premi re hypoth se que la grande majorit des personnes interrog es participent pour la premi re fois un r seau de solidarit informel 79 3 Il est possible d en conclure qu il s agit d une exp rience ou d un v nement isol et non pas d une pratique usuelle Les r seaux de solidarit ne repr sentent pas une ressource tablie et le recours ceux ci ne constitue donc pas une pratique courante pour ces individus mais bien un ajout ou une exp rience ponctuelle dans leur vie sociale et professionnelle Puisque les donn es obtenues apr s analyse indiquent que la plupart de ces groupes se forment sans l aide ou l apport d un professionnel en employabilit il est prudent d y voir un haut niveau d ind pendance en regard de l organisation et de la philosophie d intervention que l on ne retrouve pas chez les modes de coordination plus formels De plus dans l unique cas o les membres ont pu b n ficier d un soutien plus structur provenant d une organisation offrant aux jeunes des services en d veloppement de la main d uvre R seau du Plateau Mont Royal il s agissait d un organisme communautaire bien enracin dans son quartier Or il a d j t clairement d montr que l on adopte g n ralement
24. on de pr senter un curriculum vitae ainsi que des lettres de pr sentation 25 rejoint les t moignages recueillis Les jeunes ont en effet r p t que ces renseignements leur manquaient grandement et qu leurs yeux 1l existe un cart beaucoup trop important entre les programmes scolaires dans lesquels ils ont volu pendant de nombreuses ann es et la r alit du march de l emploi Plusieurs ont pr cis que le r seau de solidarit assurait un pont entre ces deux univers qui devraient en th orie tre intimement reli s Selon des explications recueillies tous ne sont vraisemblablement pas en mesure d alimenter le r seau avec la m me intensit Par contre peine une ou deux personnes s en sont plaintes La grande majorit des r pondants estiment que dans ce genre de milieu il faut tre pr t ce que chacun contribue sa mesure L effet positif de cette fa on de faire est ind niablement l absence de pression exerc e sur les individus ce qui procure un grand sentiment d aisance et de libert l ensemble des participants Cette m thode d auto information adopt e par les r seaux tudi s dans le cadre de cette recherche correspond tout fait au mode de fonctionnement de ce que les Am ricains ont appel les clubs maisons de recherche d emploi Ces clubs r unissent g n ralement des citoyens d un m me secteur r sidentiel ou professionnel qui se rencontrent chez l un d eux a
25. pendant les ann es 1980 Durant cette p riode environ la moiti des jeunes ch meurs g s de 18 24 taient classifi s comme ch meurs de longue dur e c est dire sans emploi depuis six mois ou plus Des chercheurs comme White 1990 Rees 1966 et Granovetter 1974 ont tent de comprendre dans quelle mesure le processus de prise de d cision en regard du mode d acc s l emploi privil gi tient compte des informations concernant l valuation des r alit s que les ch meurs ont affronter Plus sp cifiquement l ensemble de leur questionnement se situe autour du r le et de l efficacit de l information dans le processus de recherche d emploi chez les ch meurs et chez les employeurs qui filtrent et valuent les candidats l emploi Leurs r sultats ont globalement d montr contrairement la th orie conomique classique qui pr sume une information parfaite des acteurs au d part de la recherche d emploi que l information de part et d autre est g n ralement tr s limit e ou d vi e Selon White 1990 l information des jeunes sur les possibilit s d emploi et sur les lieux o ils peuvent chercher est difficile obtenir On note que les signaux capt s par les employeurs partir des checs des jeunes dans les programmes de formation sont d vi s et que l absence 43 d information des jeunes propos des conditions salariales auxquelles ils peuvent s attendre et des employeurs par rapport
26. pr occupations et de la compr hension qui r gne au sein du r seau Ces t moignages corroborent la th orie des liens faibles de M Granovetter 1973 1982 Comme il a d j t mentionn les relations sociales sont les voies par lesquelles circule l information Ainsi plus le r seau d un individu est diversifi plus l information dont il peut disposer est riche Plus le r seau d un individu est vaste plus grandes sont les chances qu il soit diversifi Il devient ainsi possible de classer les liens interpersonnels en liens forts et en liens faibles selon la fr quence des contacts l intensit motionnelle l importance des services rendus et le degr d intimit des changes Des liens forts et des liens faibles sont donc pr sents dans la plupart des r seaux Plus le r seau d un individu est compos de gens avec lesquels il entretient des liens forts plus ce r seau a de chances de constituer un milieu clos Les liens faibles sont ceux qui peuvent jeter des ponts entre ces milieux C est travers eux que circulent les informations et que des individus appartenant des r seaux diff rents peuvent entrer en contact L enqu te de Granovetter 195 1973 1982 d montre que ceux qui obtiennent les meilleurs emplois sont ceux qui utilisent des contacts professionnels plut t que des liens familiaux ou d amiti plut t des liens faibles que des liens forts Il semble en effet que les adh rents des r seaux tudi
27. premi rement le niveau des transactions de ces ressources ou de ces produits de l action que sont les biens les informations mais aussi les personnes Le deuxi me niveau regroupe les statuts c est dire les identifications et diff renciations qui tiennent aux postes sociaux occup s par les acteurs Les connexions normatives constituent le troisi me niveau Il s agit des connexions qui ont des finalit s ou de l information structurante comme fondement et donc de r f rences ce qui devrait tre par rapport ce qui est r ellement De plus les finalit s orientent l action et s appliquent aux niveaux pr c dents des statuts et des transactions Vient enfin un quatri me niveau s int ressant aux connexions de contr le entre les acteurs Le contr le se traduit en contraintes sur la vari t de l action Lemieux rappelle que le contr le peut s exercer aux diff rents niveaux d un syst me d action De plus le choix d tudier l un ou l autre de ces niveaux entra nera in vitablement la pr sence des trois autres dans son analyse Ceci explique en partie pourquoi les sp cialistes des r seaux sociaux ont d cortiqu le probl me en traitant de crit res distinctifs identifi s pr c demment dans ce texte soit la fr quence l intensit la durabilit la complexit des connexions etc L int r t que suscite la perspective structuraliste nous am ne laborer un peu plus longuement sur la place qu occupe pr sentemen
28. r alis e enti rement l aide du logiciel QSR NUD IST Puisque les syst mes relationnels observ s lors des entrevues et des s ances d observation de groupe taient de nature relativement simple et que les r seaux mis l tude taient g n ralement compos s de moins de vingt adh rants le recours un logiciel d identification de sous groupes d acteurs ou de syst mes communautaires s est av r inutile De plus tant donn que l information recueillie n avait au d part aucune valeur statistique et tait relativement difficile quantifier nous avons donc eu recours au logiciel offrant le plus de possibilit s pour le codage et de d coupage des verbatim ainsi que la plus grande performance en terme d analyse du discours Cr Melbourne en Australie par une compagnie sp cialis e en d veloppement de logiciels pour m thodes qualitatives QSR tient pour Qualitative Solutions and Research et NUD IST pour Non numerical Unstructured Data Indexing Searching and Theorizing QSR NUDY IST a essentiellement t labor de mani re faciliter la th orisation des r sultats d analyses et offrir un support aux chercheurs au regard du codage de donn es de la structuration d un syst me de classement de ces donn es et de la recherche de sch mas au sein de ce syst me 16La mod lisation des blocs et la th orie des graphes sont deux approches compl mentaires dans le traitement
29. r ts tandis qu un autre groupe s est davantage pr occup de questions telles que la d pendance des liens dans les syst mes d tats nations ainsi qu au sein de groupes d int r ts macrostructurels Ces analyses structurelles ont d montr entre autres que les relations asym triques d change et de pouvoir entre tats r gions et groupes d int r ts ont eu un impact plus important sur le d veloppement des pays du Tiers Monde que sur leur propre d veloppement interne Elles ont enfin conduit d autres analystes structuraux consid rer l effet du pouvoir d acc s aux ressources sur les relations sociales et les liens entre les divers groupes concern s tant relativement r cente la place qu occupe l analyse structurale dans la th orie sociologique n est certainement pas d finitive Les sciences sociales sont globalement partag es entre deux traditions diam tralement oppos es le holisme et l individualisme 83 Afin d y situer ad quatement l analyse structurale voyons bri vement les paradigmes marquants ces deux traditions Le holisme tout d abord pr tend que les structures s imposent aux individus et qu il est donc inutile de passer par un examen des int r ts individuels des membres d un r seau pour recomposer sa structure Aussi la th orie se r sume en trois nonc s a la structure prime sur l individu b elle ne se r duit pas la somme des actions individuelles et c elle exerce une contrain
30. s et faire des apprentissages La majorit a dit avoir utilis les quotidiens de leur r gion ainsi que des journaux sp cialis s dans leur domaine professionnel ou de formation Plusieurs ont aussi pluch les r pertoires et annuaires t l phoniques ou encore fait du b n volat afin de se faire conna tre par le milieu professionnel Proportionnellement peu ont fr quemment eu recours aux services institutionnels ou priv s tels que les agences de placement ou de chasseur de t tes Quant l intensit de leurs d marches presque la moiti 48 4 ont dit avoir accru le rythme de leurs efforts ou la quantit de ces derniers tandis que 42 des r pondants estiment que leur intensit est demeur e plut t stable Il tait galement important de chercher savoir si les membres des r seaux de solidarit informels taient parfois tent s d abandonner leurs d marches avant leur adh sion et s ils taient toujours tent s de les abandonner une fois s tre int gr s au groupe Les r sultats d montrent qu une assez forte proportion 57 6 des r pondants ont parfois t tent s d abandonner leurs d marches plusieurs ont m me ajout l avoir fait pendant une certaine p riode et 47 8 ont r v l tre encore parfois tent s d abandonner leurs d marches malgr leur adh sion au r seau A noter ici le nombre assez 189 lev de participants ayant r pondu ne pas savoir o
31. s sur les plans conomique professionnel et social en position d attente et d ins curit avec ceux qui ont volu ou croyaient un jour voluer dans un syst me protecteur o les emplois sont stables et permanents Dans un tel contexte les travailleurs doivent dor navant agir l image des travailleurs autonomes c est dire se comporter comme des sous traitants ayant des t ches pr cises effectuer et un niveau de rendement atteindre 16 1 2 2 La crise du Grand compromis Ce bref portrait de la crise qu b coise provoque un questionnement plus profond en ce qui concerne les causes r elles de ce bouleversement dans l organisation sociale et l organisation du travail au cours des 30 derni res ann es partir des ann es 1965 1970 l quilibre se fragilise et le compromis fordiste entre en crise Les causes se situent la fois l int rieur et l ext rieur des nations La crise se traduit par une baisse de rentabilit du mod le productif fordien une internationalisation des march s et de la production qui vient compromettre la r gulation nationale une r volte des producteurs face l ali nation des employ s au travail la toute puissance de la hi rarchie et de l tat des aspirations croissantes des citoyens plus d autonomie et une r ticence grandissante devant la solidarit administrative Vue du palier national cette crise se situe au niveau de l offre de la production tandis que
32. voient 127 dans la formalisation un moyen de d gager la fonctionnalit des r seaux sociaux par rapport d autres organisations Lemieux 1982 39 Sans d crire l tude qui sera expos e ult rieurement dans le texte il semble n anmoins important de la situer en fonction des composantes qui viennent d tre d crites Se limitant la forme et la fonctionnalit des r seaux Granovetter 1973 il met enti rement de c t les substrats pouvant expliquer certaines variations sur sa forme ou sa fonctionnalit Plus sp cifiquement il se concentre sur l impact que peut avoir la forme d un r seau sur les fonctions remplies par celui ci car les liens faibles permettent souvent de b tir des ponts entre les r seaux ponts qui ont une grande importance dans la diffusion des informations sur les emplois Granovetter 1973 arrive ainsi consolider l utilit des tudes de r seaux dans le passage entre le micro structurel et le macro structurel 3 2 3 Principes et types de regroupements Le peu d ouvrages existants sur le sujet nous confronte de nouveau la difficult rencontr e au moment d tablir des crit res qualifiant l organisation d un r seau Trois approches proposant des principes pour reconna tre les diff rents r seaux et regroupements d individus furent donc retenues Tout d abord celle de Degenne et Fors 1994 215 d crivant trois types de d finition des groupements d individus et fonctionnan
33. vue du palier international il s agit plut t d une crise de la demande Voyons tout d abord les comportements qui expliquent la baisse de rentabilit du mod le l interne Graduellement la plupart des secteurs industriels des pays capitalistes d velopp s sentent une baisse dans la profitabilit de leurs entreprises mais continuent d octroyer annuellement des hausses de salaire leurs travailleurs et leurs travailleuses lui seul ce constat pourrait justifier la baisse des profits Mais Lipietz 1989 et au Qu bec Tremblay 1994A proposent d autres facteurs moins statiques pouvant expliquer cette chute Selon eux l int gration en entreprise de jeunes employ s de femmes de gens arrivant directement des campagnes qui avait jusqu pr sent permis de maintenir un certain ordre dans l entreprise se transforme avec les ann es en un potentiel conflictuel important En effet la hausse du niveau d instruction g n ral la prise de conscience du r le des collectifs de travailleurs l aspiration universelle l panouissement et la dignit 17 dans le travail conduisent un soul vement des travailleurs qui ne tol rent plus ce cloisonnement entre les t ches de planification et d ex cution Cette analyse correspond d ailleurs la description de Manuel Castells qui brosse dans L re de l information un portrait de cette p riode marqu e par le passage d une soci t postindustrielle une soci t
34. 3 Solidarit m canique et solidarit organique 2 4 Traditions et voies de recherche 2 5 Les m thodes de recherche d emploi 2 5 1 Origine et efficacit des r seaux dans l acc s l emploi des jeunes 2 5 2 La prise en charge par le milieu 2 5 2 1 Historique de l approche communautaire 2 5 2 2 Distinction entre les approches institutionnelle et Communautaire 2 5 2 3 Profil des organismes et services offerts 2 5 2 4 valuation et conflit avec l tat 2 5 3 Les programmes gouvernementaux 2 5 3 1 Historique et objectifs des programmes 2 5 3 2 Principales mesures institutionnelles 2 5 3 3 Critique et valuation 2 6 Conclusion CHAPITRE 3 LES R SEAUX COMME M THODE D ANALYSE 3 1 Introduction 46 59 65 68 69 71 71 173 75 77 87 92 95 95 96 98 100 103 103 104 106 110 114 114 3 2 Les r seaux informels et leurs repr sentations 3 2 1 La th orie des graphes 3 2 2 Typologie des tudes de r seaux 3 2 3 Principes et types de regroupements 3 3 La nature des relations intra r seau 3 3 1 Facteurs d influence et indicateurs d affinit s 3 3 2 Pouvoir et mod les de d cisions collectives 3 4 Approches communications et performances 3 4 1 Rapports t ches r seaux et communication de la t che 3 4 2 L tude des communications informelles 3 4 3 Organisation et performance des communications 3 5 La strat gie et ses instruments 3 5 1 S lectio
35. Ainsi on a constat lors de l enqu te que certaines jeunes femmes qui avaient connu ou qui connaissent une interruption professionnelle due la maternit profitaient tout particuli rement des avantages du r seau de solidarit Ce dernier leur permet en effet de briser l isolement professionnel et de r tablir des contacts qui sans cette participation auraient tr s peu de chances de s panouir dans la sph re priv e de leur vie Dans ce cas pr cis le r seau de solidarit sert aussi combler l cart qui se cr e 258 et se creuse au fil des mois d absence du march du travail entre la sph re priv e et la sph re professionnelle Il serait donc juste d affirmer partir des r sultats de cette tude que les r seaux de solidarit informels abaissent les risques de d saffiliation sociale et professionnelle En effet les cycles motifs successifs qui ont t expos s plus t t dans cet ouvrage et qui caract risent une p riode plus ou moins longue de ch mage ont d j men de nombreux jeunes sur la voie de l exclusion sociale Voil donc une autre valeur tout fait concr te en faveur des r seaux de solidarit informels De plus aucun autre mode de coordination sauf peut tre les organismes communautaires d int gration l emploi n arrivent intervenir sur ce ph nom ne aussi efficacement que le mode r seau L effet motivant du groupe est le second volet des r sultats
36. ES 323 FORMULAIRE DE CONSENTEMENT Les jeunes ch meurs et leurs r seaux de solidarit informels Par la pr sente j accepte de participer de mani re anonyme la recherche dirig e par Marie Chantal Girard dans le cadre de ses tudes de doctorat en sociologie l Universit du Qu bec Montr al UQAM Oui Non J accepte que mon t moignage soit enregistr pour l usage exclusif de la chercheure Oui Non Toutes les informations livr es durant cette ou ces entrevue s sont confidentielles et seront enregistr es dans la recherche sous le code suivant Signature de la chercheure Date Signature du participant Date 324 FORMULAIRE DE REMERCIEMENT Montr al d cembre 1999 Objet projet de recherche intitul les jeunes ch meurs et leurs r seaux informels Madame Monsieur Votre contribution cette recherche fut des plus pr cieuses et je vous en remercie Vos propos m ont permis de mieux comprendre le mode de fonctionnement au sein d un r seau de solidarit informel chez les jeunes la recherche active d un emploi Consciente que le temps est une valeur de plus en plus rare votre contribution est d autant plus appr ci e Soyez assur que je vous ferai parvenir copie des r sultats de la recherche Il me fera d ailleurs plaisir de vous mettre au courant du d roulement de la recherche si vous en manifestez l int r t N h sitez pas me joindre le cas ch
37. Essentiellement l analyse r seau favorise l exploration d un large ventail de relations sociales dans le cadre d une structure souvent mais non exclusivement informelle Ce caract re informel de l environnement o se mat rialisent les relations pose toutefois la question de la m thodologie de recherche C est avec l objectif de surmonter cette difficult particuli re qu une vue d ensemble des divers types de regroupements de leurs principales caract ristiques de la nature des relations et du type de communication y ayant court et de leur performance fut pr sent e Ce survol permit 295 tablir la fronti re de l approche syst mique et de celle des acteurs le positionnement des r seaux informels d int gration l emploi Et plus sp cifiquement c est l approche transactionnelle ou structuraliste de tradition am ricaine que ces r seaux doivent tre associ s Or cette place th orique et sch matique occup e par les r seaux travers les autres modes de coordination que sont les march s les institutions les hi rarchies les associations et les communaut s constitua aussi le point de d part de l tude terrain qui suivit Des grandes hypoth ses analys es lors de l enqu te plusieurs furent valid es par une majorit des membres de r seaux informels interrog s La pr sentation exhaustive de ces r sultats qualitatifs et quantitatifs a en somme permis de consolider certaine
38. L tude Jeunes de Degenne et collaborateurs 1991 sur la qualit des emplois obtenus lors du passage par ce type de formation et un stage en milieu de travail r v le que l cole et les annonces sont plus efficaces pour la fraction de la population ayant les dipl mes les plus lev s et conduisent souvent des emplois de meilleure qualit Il semble donc que le dipl me joue un r le de filtre dans l acc s l emploi et que celui obtenu par le biais d un organisme communautaire n ait pas la m me valeur aux yeux des employeurs que celui obtenu sur les bancs de l cole Pour reprendre l expression de Beausoleil et collaborateurs 1988 cette prise en charge par le milieu comporte un ensemble de limites ne pas n gliger Tout d abord la variation des ressources existantes et futures associ e un probl me de continuit rend les structures d entraide fragiles et parfois instables Peu de structures sont maintenant mises sur pied et plusieurs disparaissent rapidement vivotent ou sont carr ment int gr es des institutions Il faut galement mentionner un probl me de fonctionnement provenant d une difficile gestion des besoins de chacun et des limites cr es par la grande circulation des personnes qui nuit la pr paration d une rel ve Les questions du financement et de la gestion des ressources demeurent videmment centrales et sont la source de plusieurs des autres probl mes
39. OLSON 1980 Social Networks and Social Mouvements A Microstructural Approach to Differential Recruitment in Americal Sociological Review 45 787 801 347 SPENCE M 1974 Market Signaling Informational Transfer in Hiring and related Screening Processes Harvard University Press 1981 Signaling screening and information In Studies in Labour Markets Washingtion Rosen S Edition National Bureau of Economic Reasearch ST AMAND N r e et Mich le K RISIT 1998 Pauvret et nouvelles solidarit s repenser l intervention Montr al ditions Saint Martin 160 p ST ARNAUD Yves 1989 Les petits groupes participation et communication Montr al Presses de l Universit de Montr al 176 p STATISTIQUE CANADA 1988 Guide d utilisation des donn es de l enqu te sur la population active Ottawa no 71 528 2000 Guide de l Enqu te sur la population active Ottawa no 71 543 GIF 39 p 2000 La tradition des tudes au march du travail In Perspective r dig par Geoff Bowlby Ottawa 12 1 46 52 2000 Le b n volat la hausse chez les jeunes In Perspective r dig par Frank Jones Ottawa 12 1 38 45 1993 Recensement de 1991 Ottawa no 93 324 STATISTICS CANADA 1999 Youth and the Labour Market 1998 99 In In Depth 3 4 no 71 005 XPB STOKMAN F N and J M M VAN DEN BOS 1992 A Two Stage Model of Policy making with an empirical theory
40. Questionnaires Donn es Plus de donn es R ponses la et ou entrevues qualitatives et moindre co t principalement communica quantitatives bas es sur la tion g n rale illimit es m moire et le jugement Enqu tes Enqu te Donn es sur la Relie les r seaux Efficace r seaux temporelle sur circulation de la aux variables exclusivement ECCO un pisode de communication d organisation et pour les groupes de communication et les r seaux de 500 individus et communication moins Source DAVIS Keith 1978 Methods for Studying Informal Communication In Journal of Communications Arizona State University 28 1 113 Traduit de l anglais Selon nous l tude des communications au sein d un r seau impose au minimum une s ance d observation participante au chercheur Malgr la difficult de quantification des donn es que cette m thode suppose elle demeure n anmoins essentielle la mise en 144 contexte d autres informations plus quantifiables qui seront ensuite amass es l aide 3 d une seconde m thode L observation continuelle peut s av rer efficace pour les tudes portant sur des r seaux personnels mais est difficilement applicable des r seaux sociaux ou des r seaux complets Comment en effet analyser les r actions provoqu es par la diffusion d une information tous les membres si le champs d observation se limite aux interactions d un individu avec ses inte
41. Rtotal Q37 N 27 18 27 ou 62 r pondent que leur adh sion au r seau a chang leur perception du march du travail mais les raisons n en sont pas tr s claires 207 M thodes de recherche d emploi ae Rss A pos Rtotal Q53 N 30 19 30 ou 63 3 r pondent avoir ee au sein du r seau de nouveaux moyens ou des fa ons originales et novatrices de faire de la recherche d emploi Soixante deux pour cent pensent en effet que leur participation a chang leur perception du march du travail et pr s de 64 affirment avoir d velopp de nouveaux moyens de faire leur recherche d emploi Au total 67 5 r pondent positivement cette s rie de questions En effet une majorit de r pondants disent avoir d velopp au sein du r seau de nouveaux moyens ou des fa ons originales et novatrices de faire de la recherche d emploi que leur adh sion au r seau a chang leur perception du march du travail mais pour plusieurs les raisons n en sont pas tr s claires Presque tous disent pouvoir profiter de l exp rience des autres mais peu ont chang la nature de leur implication La majorit disent que leur niveau d autonomie s est accru ou tait d j lev et la moiti des r pondants pensent apporter quelque chose de positif aux autres membres Analyse qualitative L usage de l informatique met ici en vidence le fait que la grande majorit des r pondants ont dit au cours de leur entrevue
42. acc s aux informations Tr s peu de ces r seaux communiquent en effet l ext rieur des rencontres officielles du groupe et aucun ne produit de proc s verbal la suite des rencontres r guli res Contrairement d autres modes d int gration au march du travail il est indispensable d assister aux rencontres pour tre pleinement inform La redondance de l information d pendra tout autant que l acc s de celle ci du mode de fonctionnement aucun moment de la recherche n est on autant confront aux limites de ce mode de coordination et de fonctionnement Il semble en effet que les principaux avantages d coulant de la nature informelle des r seaux cr ent des limites aussi importantes que celles qui se retrouvent dans les autres techniques de recherche D une part il existe autant de mod les de fonctionnement diff rents qu il existe de r seaux informels Cette caract ristique plut t vidente provoque n anmoins un sentiment d ins curit ou un effet brouillon avec lequel certains individus ont du mal composer L absence de tout compte rendu crit relatant le contenu des changes ou des r unions limite norm ment la possibilit de diffusion l ext rieur des rencontres que ce soit entre 232 les membres ou entre membres et non membres Cette absence de support mat riel limite galement la possibilit de d gager une sorte d histoire ou de structure historique de ces g
43. agents d apprentissage relationnel du bris de l isolement et du soutien de la motivation le type d emploi s av re presque secondaire Les bienfaits provenant de l appartenance au groupe peuvent donc tre ressentis par toutes et tous en autant qu ils soient en ch mage Tel que constat plus t t dans l explication des r sultats le degr d interaction peut n anmoins varier l g rement en fonction de l ge des sujets Les plus jeunes de cette cat gorie c est dire les 18 25 vont chercher de l information de nature plus technique que leurs a n s les 25 35 ans qui eux recherchent davantage les contacts humains et les changes informationnels Il est donc clair que tous en retirent des b n fices particuliers qui sont difficiles g n raliser pour toute une population de jeunes d adultes ou de ch meurs La m me probl matique se pose enfin en fonction du genre des membres Il semble en effet que les motivations et les b n fices retir s peuvent varier selon que l on soit une femme ou un homme Plus pr cis ment la g n ralisation des r sultats de cette recherche en fonction du genre peut s av rer p rilleuse qu il s agisse d une jeune femme responsable de jeune s enfant s ou d un jeune homme sans enfant Or cette sous sous cat gorisation ne fut pas int gr e dans la totalit des hypoth ses de recherche et il est maintenant difficile de parler en des termes aussi sp cifiques
44. ant par t l phone ou par courriel Veuillez agr er Madame Monsieur l expression de mes sentiments les meilleurs Marie Chantal Girard D partement de sociologie UQAM T l phone 450 928 3181 T l copieur 450 928 9882 Courriel mcg cam org APPENDICE E D FINITIONS ET CONCEPTS 326 D FINITIONS ET CONCEPTS Un r seau de solidarit informel se d finit tout d abord par trois sous concepts distincts En sciences sociales on d finira le r seau comme tant un ensemble sp cifique de relations entre un ensemble d fini de n uds personnes organisations Mitchell 1969 Dans le contexte de cette recherche le r seau sera plut t d fini comme une organisation form e par un certain nombre d acteurs qui sont en relation directe ou indirecte les uns avec les autres et servant de voie de communication ou de soutien dans leur recherche d emploi Nous tablirons une distinction suppl mentaire en nommant les r seaux personnel et social d un acteur le r seau d mergence ou primaire et en nommant le r seau de solidarit informel constitu de jeunes ch meurs le r seau informel d employabilit Pour Flament 1965 et Proulx 1995 tous les processus de la vie d un groupe peuvent tre tudi s partir des communications chang es dans le groupe ou du moins sans r f rence aux processus de communication qui les accompagnent L tude des communications et de la circulation de l
45. avoir toujours eu une forte estime d eux m mes ou avoir un meilleur niveau d estime d eux m mes depuis leur int gration au r seau et 63 3 ont r pondu dans le m me sens l gard de leur sentiment de confiance personnelle Certains ont cependant pr cis ne pas avoir recherch ce type de soutien travers leur participation au r seau mais bien des comp tences plus techniques et ont pr f r r pondre que ces derni res questions ne s appliquaient pas eux En somme un nombre presque gal de personnes a r pondu par la positive 38 5 et par la n gative 34 3 cette s rie de questions Une proportion significative de ces 200 personnes trouve le travail en groupe plus efficace mais tr s peu se sont fix des objectifs de groupe Celles qui se sont fix des objectifs personnels sont mitig es quant leurs chances d atteindre ces derniers Le niveau d estime de soi est assez lev et le niveau de confiance se situe quelques points en dessous Ce sont principalement pour s informer apprendre et pour briser leur isolement que les r pondants disent participer au r seau Enfin la presque totalit des r pondants estiment que le groupe n exerce aucune pression sur EUX Ces donn es indiquent globalement que l hypoth se 3b stipulant que ces r seaux ont pour effet d accro tre la motivation serait neutre Les r sultats ne permettent pas vraiment de d gager une tendance claire cet ef
46. ce soit cette forme d aide qui soit la plus ch re du point de vue conomique et la moins r pandue Il se peut tout de m me que l information circule de mani re suffisamment fluide pour que des jeunes puissent avoir acc s de pr cieux conseils travers leurs propres r seaux informels et les mettent en pratique 286 6 4 4 Les groupes jeunesse Il existe une multitude de groupes formels et informels de jeunes se r unissant autour de th mes aussi vari s les uns que les autres Puisqu ils sont difficiles parfois m me tr s difficiles r pertorier comme p n trer les effets ou la mise en application des connaissances d gag es lors de cette recherche ne peuvent avoir qu assez peu d impacts court ou moyen terme Il appara t toutefois clairement partir des quelques informations recueillies ce sujet que ces groupes sont peu sensibilis s aux bienfaits et aux b n fices de ces r seaux informels d int gration au march du travail L une des rares possibilit s qu il semble r aliste d exploiter dans ces cas consiste rejoindre les jeunes travers leur participation aux activit s d autres groupes ou organismes jeunesse plus ou moins structur s comme les Maisons de jeunes le mouvement Scout et Guide ou encore le Chic Resto Pop par exemple Malgr l absence de lien direct entre la formation professionnelle l insertion en emploi et ces organisations il serait tout de m me
47. ce type d emploi Malgr la reprise conomique et une l g re baisse du taux de ch mage global les jeunes la recherche d un emploi demeurent proportionnellement encore beaucoup plus nombreux que leurs a n s Tous les jeunes n ont par ailleurs pas les m mes chances d acc s l emploi M me si l ge la formation les circonstances ayant initi le ch mage et la nature de l emploi recherch expliquent partiellement le ph nom ne d acc s l emploi leurs chances d insertion d pendent galement des m thodes de recherche d emploi utilis es Les ch meurs de longue dur e six mois et plus effectuent sensiblement le m me type de d marches que les ch meurs de courte dur e et d apr s les r sultats d enqu tes l efficacit de chaque d marche varie peu selon l anciennet du ch mage Or le taux r el d insertion des ch meurs de longue dur e est deux fois plus faible que celui des ch meurs de courte dur e Il semble donc pertinent de chercher des pistes d explication tant du c t des m thodes de recherche d emploi que de celui des caract ristiques socioprofessionnelles ge et formation de ces ch meurs Cette recherche est d autant plus importante nos yeux que les prochaines g n rations de jeunes travailleurs et travailleuses conna tront vraisemblablement un ph nom ne de transition prolong e qui marque d j la vie des jeunes depuis une quinzaine d ann es Chez ce groupe d mographique on constate
48. ciblent diverses probl matiques reli es la sant tels que les Alcooliques Anonymes AA ou les conjoints de personnes souffrant de la maladie d Alzheimer sont des exemples de groupes dont le mode organisationnel est bas sur l entraide et dont les bienfaits ressemblent tonnamment ceux observ s dans le cadre de cette recherche Romeder 1989 Dans un champ bien diff rent il semble que le principe sous tend l organisation des cuisines collectives ressemble aussi fortement celui sur lequel reposent les r seaux de solidarit informels En effet lors de ces rencontres les participants font beaucoup plus que cuisiner ensemble et se partager les portions afin de lutter contre les effets de la pauvret et la malnutrition Ils re oivent information et formation ayant trait la valeur 268 alimentaire des divers ingr dients utilis s ainsi qu l importance d une alimentation compl te et vari e22 Ces groupes dont les services sont obligatoirement gratuits et auxquels on participe librement ne r glent pas vraiment pour eux les probl mes de leurs membres ne font pas le travail leur place Toutefois ils les guident et leur offrent la fois un support et des outils pour tenter d am liorer leur situation en comprenant les causes et en explorant les solutions possibles ainsi qu en brisant l isolement social que ces difficult s engendrent fr quemment Bien que des analyses beaucoup plus pou
49. cifique c est dire partir de ses propres r gles et proc dures en assurant leur respect ainsi qu partir de ses normes et id ologies lesquelles favorisent la 51 r duction des co ts associ s leur mise en application Boyer et Hollingsworth 1994 pr sentent dans le tableau ci dessous ces m canismes de coordination ainsi que les logiques d action r gularisant les rapports socio conomiques dans la plupart des soci t s capitalistes Tableau la Modes de gouvernance r gles d change et de conformit M canismes de gouvernance March s Communaut s R seaux Associations Hi rarchies Structure organisationnelle Entr es et sorties libres change bilat ral ou sur le march Wall Street Appartenance informelle volue sur une longue p riode de temps Adh sion appartenance semi formelle change bilat ral ou multilat ral Adh sion appartenance formelle change multilat ral R gles d change change au comptant volontaire change volontaire bas sur la solidarit sociale et un degr de confiance lev change volontaire sur une p riode de temps R serv es aux membres Opposition initi s trangers Moyens individuels de conformit Mise en application l gale du contr le R glements visant maintenir un march public Obligations impos es par des normes sociales et principes moraux Connais
50. circuleront plus facilement et de nouvelles relations pourront tre tablies lorsque ces deux r seaux auront l opportunit de se retrouver lors d un v nement une convention nationale ou internationale par exemple D ailleurs l organisation de telles rencontres se justifie son avis par le seul fait qu elles permettent le maintien et la cr ation de liens faibles Les contacts familiaux ou r seaux de liens forts procurent g n ralement de l information sur des emplois proches de celui qui transmet l information bien plus qu ils ne mettent l individu en contact direct avec la personne qui contr le l acc s l emploi En poussant plus loin cette logique force est de constater que lorsqu un individu mobilise ses liens forts les personnes sollicit es se sentent contraintes proposer une solution m me si elles ne sont pas en position de proposer quelque chose d optimum pour le demandeur Les meilleurs emplois ne sont donc g n ralement pas obtenus par cette m thode Par contre puisque ces personnes voluent dans divers milieux les liens forts entra nent plus souvent des changements de situation plus profonds que les liens faibles Depuis l laboration de ces hypoth ses plusieurs autres tudes ont t conduites sur la probl matique de l acc s l emploi Delany 1988 Langlois 1977 Nan Lin 1982 etc et donnent toutes des r sultats convergents Degenne et Fors 1994 130 r sument en trois points ces con
51. cit es par l Ego sera appel l toile La zone repr sentera le r seau personnel qui comporte aussi des connexions entre les acteurs reli s directement ou indirectement l Ego Barnes 1972 Enfin un groupe dans lequel chacun des individus est en relation avec les autres sera appel une clique partir des donn es recueillies il est ensuite possible de d gager une s rie de statistiques sur le volume la fr quence la multiplexit et la densit des relations au sein des r seaux On pourra ensuite transposer ces r sultats l ensemble de la soci t 12 Quoique imparfaits pour circonscrire la nature sp cifique des relations ces concepts de volume fr quence multiplexit et densit s av rent n anmoins fort utiles dans le d coupage des nombreuses dimensions des relations intra r seau Ils seront d ailleurs repris lors de l identification des indicateurs de recherche et int gr s plusieurs questions pos es lors des entrevues De mani re g n rale ce type de donn es demeurent en effet trop brutes pour obtenir une fine analyse d un r seau D ailleurs Degenne et Fors insistent sur le fait qu une bonne analyse structurale doit tre r alis e partir d un r seau complet car disent ils ce qui est gagn statistiquement est perdu structuralement 1994 30 La reconstitution d un r seau complet pose toutefois des difficult s quasi insurmontables dans plusieurs cas Elle ne peut tre envis
52. constituer une banque dans laquelle l employeur pourra puiser lors de l ouverture d autres postes Ces deux proc dures ob issent principalement une logique marchande dans la mesure o la confrontation entre l offre et la demande de travail n volue en fonction d aucun agent ext rieur Ainsi les ch meurs peuvent r pondre ces annonces ou pr senter une candidature sans discrimination initiale 90 Quoique compl tement absents du tableau 3 les stages de formation et le syst me d ducation peuvent galement fournir un lieu o les comp tences et les aptitudes des tudiants apparaissent durant l exercice du contrat de travail De plus la coop ration entre les firmes et les tablissements scolaires permet d conomiser une partie de ces co ts de s lection dans la mesure o l employeur a pu observer la productivit de son employ lors du stage et durant la formation L entreprise peut enfin s impliquer dans la formation du jeune dipl m et lui transmettre la culture et les m thodes de travail qui lui sont propres Contest e par plusieurs l efficacit des stages de formation comme m thode de recherche d emploi sera valu e dans la section portant sur les services institutionnels d int gration au march de l emploi L interm diaire des ressources institutionnelles ou agences publiques telles que les Centres locaux d emploi anciennement les Centres d emploi du Canada et les centres Travail Qu bec permet
53. contribuent alimenter ce dernier en informations concernant diverses r alit s du march du travail Enfin 75 affirment que leur participation augmente la quantit d informations dont ils disposent pour leurs d marches d int gration au march du travail Principale technique de recherche d emploi Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas Rtotal Q43 N 24 18 24 ou 75 affirment que le r seau ne pourrait pas constituer la principale technique de recherche d emploi dans le cadre de leur d marche 215 Unique technique de recherche d emploi de Rss dd L pos Rtotal Q44 N 24 16 24 ou 66 6 ne croient pas que ce r seau ne constituer la seule technique de recherche d emploi dans le cadre de leur d marche Une forte majorit des membres interrog s 75 croient que le r seau ne pourrait pas constituer leur principale technique de recherche d emploi tandis que 66 6 affirment qu ils ne pourraient pas avoir recours exclusivement cette technique pour leurs d marches d int gration l emploi Cinq participants ont tout de m me choisi de r pondre que cette situation ne correspond pas leur r alit la plupart confirmant qu ils utilisent d j simultan ment d autres types de services d aide l emploi Pour l ensemble des questions relatives la cinqui me hypoth se 48 3 r pondent de fa on n gative Il s en d gage tout d abord que la plupart
54. couvrant les besoins essentiels les bar mes tant tablis en fonction de l ge moins de 30 ans plus de 30 ans C est donc la client le des 33 44 ans qui a vu ses rangs de prestataires gonfler au cours des ann es suivantes Aussi pour ne pas voir dispara tre la capacit de travail de ce groupe d ge une nouvelle r forme est mise en place en 1989 qui se fonde cette fois sur des crit res d aptitude au travail APTE Action positive pour le travail et l emploi et limine la s lection en fonction de l ge Quatre grandes cat gories sont cr es les disponibles et non disponibles les participants et non participants L incitation participer devient ainsi tr s forte puisque le statut de participant s accompagne du plus haut niveau de prestation 104 Au Qu bec les objectifs de l employabilit sont d finis en fonction de l insertion professionnelle choix d emploi exigences de qualification orientation comp tences perfectionner etc En r sum il est juste de dire que l ensemble de ces mesures visent par des moyens diff rents l am lioration des caract ristiques de l offre de travail des prestataires par la formation en tablissement ou en entreprise par l acquisition ou le maintien d habitudes et d habilet s de travail dans le cr neau communautaire Extra et par le recours des services externes de main d uvre adapt s certains types de client les SEMO Le programme de subvention salariale PAI
55. d encastrement aurait par contre toujours t plus lev que les analyses des conomistes ne l ont laiss entendre Quoique la confiance la r ciprocit et les strat gies long terme soient des pr requis d une conomie capitaliste cette derni re a tout de m me besoin des r seaux informels des services communautaires et des associations diverses pour exister Ces relations sociales de longue dur e et autres crit res ne peuvent toutefois se r aliser qu au sein de familles de structures communautaires et de clans North 1991 Polanyi 1957 Polanyi Levitt 1990 dans Boyer et Hollingsworth 1994 Granovetter 1992 et Polanyi 1957 partagent en effet la vision que l tat les associations ainsi que les groupes communautaires occupent une place centrale dans l activit conomique moderne gr ce la sph re politique qui permet la transformation et ou recomposition de formes institutionnelles En somme l institutionnalisation de l ordre socio conomique comprend in vitablement une composante politique et culturelle et la construction d institutions conomiques viables d pend de leur forte d pendance envers des valeurs des normes ainsi que des institutions sociales caract re traditionnel Cette derni re vision nous ram ne aussi au concept 67 d encastrement des institutions capitalistes comme pr requis du changement institutionnel Selon Streeck 1996 199 pour qui une conomie ne peut
56. d crire les probl mes de fonctionnalit et ensuite de substance comme tant ceux qui se rapportent aux liens entre un r seau et le march du travail Et c est ce titre galement que la pr sente recherche permet de faire un pas de plus dans la mise en relation des divers modes de coordination informationnelle reli s au march du travail l int rieur de l approche syst mique Cette tude r it re en effet que les r seaux informels d int gration l emploi vision holistique se situent la fronti re de l approche syst mique et de celle d acteurs Quoique faisant d cid ment partie de l approche syst mique par leur mode d organisation les r seaux se retrouvent plus pr s de la fronti re th orique et pratique que d autres modes de coordination comme les associations et les communaut s De l autre c t de la fronti re structurelle on retrouve par contre les march s qui reposent enti rement sur une approche individualiste tout en demeurant dans l axe de l ordre social int gration Par rapport aux autres tudes enqu tes sur la question de l efficacit des r seaux d int gration au march du travail la pr sente recherche introduit parall lement de nouveaux l ments th oriques aux th ses labor es sur des sujets connexes Tout d abord par rapport la th se de l information d velopp e notamment par Michael White 1990 voulant que la th orie conomique c
57. d observer les comportements de son sujet des moments 142 pr cis de sa journ e de travail Quatri mement l enqu te sur la communication g n rale r alis e partir de questionnaires ou d entrevues et visant consolider les donn es provenant des r pondants en s appuyant sur leur jugement et ou leur m moire Et cinqui mement l enqu te r seau qui cherche confirmer des informations d terminantes en vue de l tablissement de r seaux informels Voici le tableau de Keith Davis 1978 113 synth tisant les cinq m thodes num r es pr c demment 143 Tableau 7 M thodes d tude des communications informelles M thodes Approche Principales Principal Principal op rationnelle donn es avantage inconv nient enregistr es Observation Contacts Exemples et Regard privil gi Beaucoup de participante op rationnels jugements sur la temps donn es long terme communication souvent non en cours quantifiables risque d influence Observation Observation d un Information Quantifiable Pas de mod les continuelle individu ou d un circulant identifie le r le dominants de emploi travers un informationnel communication individu ou un d un emploi risque d influence emploi chantillons chantillon Plusieurs types Plus conomique Travail de communi statistique de la d v nements de que l tude de interrompu cation communication communication l ensemble Enqu tes sur
58. dans ce contexte un mode d intervention beaucoup plus holistique et centr sur les besoins particuliers de leurs clients On peut donc y voir un rapprochement ou chevauchement plausible des strat gies d interventions et de l id ologie sous jacente entre ces deux modes de coordination 179 Apr s une coute attentive des enregistrements d entrevues on comprend galement que le r le de la grande majorit de ces r seaux de solidarit est d alimenter leurs membres de mani re continue en ce qui a trait aux ressources disponibles sur leur territoire Que ce soit des organismes communautaires des bureaux du gouvernement que ce soit li au march du travail ou encore des tablissements d ducation des services de garde de cuisines collectives on exploite tout et on discute de tout ce qui peut constituer un r seau de support lorsqu on est sans emploi Puisque cette information circule si librement et qu aucun filtre corporatiste n est impos dans ce genre de groupe il est d autant plus clair que ce sont des ressources qui voluent de mani re autonome et compl mentaire par rapport aux autres services formels d aide la recherche d emploi 4 3 2 Rompre l isolement Analyse quantitative L hypoth se 2 quant elle cherchait v rifier si les r seaux de solidarit informels ont pour effet de briser l isolement des jeunes la recherche active d un emploi Plusieurs des questions ont tent de
59. de formation r sum e par Sylvestre 1994 25 29 d montre qu au Qu bec les mesures de rattrapage scolaire ainsi que les stages en milieu de travail obtiennent des r sultats tout fait mitig s En effet les personnes ayant particip un programme entre 1987 et 1991 ont quatre ans plus tard autant de chances que les 108 non participants de se retrouver l aide sociale Sept et dix neuf mois apr s leur participation les participants n ont pas plus souvent d emploi et n ont pas exerc un emploi plus longtemps que les non participants Autre probl me le programme de rattrapage scolaire dure souvent plusieurs ann es et les r sultats indiquent qu il existe un risque de prolongement de la dur e du s jour l aide sociale de sept mois en moyenne chez les personnes nouvellement arriv es l aide sociale Les r sultats sont par contre plus encourageants du c t des stages en milieu de travail Les deux tiers re oivent effectivement une attestation et 30 occupent un emploi dans les six mois suivant le stage Au f d ral l impact sur la probabilit de trouver un emploi est globalement n gatif ou nul Les mesures d orientation et de soutien li es la recherche d emploi remportent g n ralement des cotes nulles ou positives ce qui veut dire qu elles ont des taux de placement un peu plus lev s que la moyenne Dans les SEMO Jeunes les participants qui sont dirig s vers la formation se trouvent ensuite un emploi da
60. de recherche action et de prise en charge par le milieu Montr al ditions Bor al 241 p B LANGER Paul R 1985 N o fordisme et n o tatisme la convergence anti d mocratique Montr al Universit du Qu bec Montr al Cahiers du CRISES BERKOWITZ S D 1982 An Introduction to Structural Analyses Toronto Butterworth BERNARD H R and P D KILLWORTH 1977 Informant Accuracy in Social Network Data II In Human Communication Research 4 3 18 1980 Informant Accuracy of Social Network Data IV A Comparison of Clique level Structure in Behavioral and Cognitive Network Data In Social Networks 2 191 218 BERNARD P et J BOISJOLI 1992 Les classes moyennes en voie de disparition ou de r organisation In Le Qu bec en jeu Comprendre les grands d fis Montr al Presses de l Universit de Montr al 297 334 BLANCHET L MAYER R et collaborateurs 1984 L intervention en r seau comme processus de recherche action In Revue canadienne de service social 97 127 BOIVIN H l ne 1993 Les difficult s d insertion professionnelle des jeunes quelques l ments structurants ou les jeunes dans un cul de sac In Formation Travail Travail Formation Tome 2 ditions du CRP Universit de Sherbrooke BOLTANSKI Luc et ve CHIAPELLO 1999 Le nouvel esprit du capitalisme Paris ditions Gallimard 843 p BOORMAN Scott A 1975 A Combinatorial Optimization Mode
61. des individus et des groupes ainsi que la solidarit entre ces m mes individus et voit l cologie comme fondement des rapports sociaux Piore et Sabel 1984 y vont de leur c t d une proposition mitoyenne appel e la sp cialisation souple Ce mod le inspir de l exp rience fran aise pr valant au XTX si cle qui allait de l industrie l g re la production artisanale favoriserait grandement l int gration de nouvelles conomies nationales au march mondial et augmenterait sensiblement leur niveau de comp titivit Les entreprises tant plus flexibles pour remplir les conditions du march qualit et diversit accrue des produits elles devraient tre davantage en mesure de faire face de nouvelles contraintes Associ e au mod le partenarial cette combinaison permettrait d offrir plus d autonomie aux travailleurs et aux travailleuses et d appliquer des mesures innovatrices telles que le partage et la r duction du temps de travail noter enfin que ce nouveau compromis peut aussi tr s bien s inscrire l int rieur d un cadre r solument cologiste et hautement technologique 24 1 3 Le parcours des jeunes Il serait juste d affirmer apr s un survol des r alit s sociales auxquelles renvoient les notions de flexibilit et de pr carit que ces derni res ne sont pas des situations ph m res et que les nouvelles formes d emploi qui en d coulent ne dispara tront pas m me en contexte de repr
62. des membres du groupe De 28 ans 35 ans moyenne de 32 ans de dipl m s de femmes et d hommes e 71 de femmes rencontr s lors de la recherche 29 d hommes Niveau de scolarit des e Baccalaur at 100 personnes rencontr es en entrevue 165 4 2 5 Le r seau des entrepreneurs Historique Suite des pertes d emploi 3 dans un organisme but non lucratif ces quatre anciens coll gues se sont r unis afin de d marrer un projet commun et de se soutenir dans leurs d marches d emploi respectives Type s de services offerts Rencontres d change et de soutien Partage d expertise dans le domaine de l employabilit D marrage d un projet commun d organisme but non lucratif OBNL Mode de fonctionnement Se rencontrant hebdomadairement les quatre membres organisation de ce r seau ne se sont jamais impos s de mode de fonctionnement dit structur Leurs rencontres se d roulant habituellement dans un caf ou autour d une bi re ces derniers discutaient de leurs exp riences et cheminement individuels avant de discuter plus fond de leur projet collectif Lorsque leur projet vit le jour ils formalis rent le d roulement de leurs rencontres et le r seau de solidarit se dissout pour faire place d autres types de rencontres et d changes 166 Age des membres 32 ans en moyenne de femmes et d hommes e 50 de femmes rencontr s lors de la recherche
63. disent obtenir et obtiennent des informations sur le march du travail au sein de leur r seau La grande majorit r pond aussi que leur participation ce groupe augmente la quantit d informations dont ils disposent pour leur recherche d emploi et moins de 40 pensent que tous les membres contribuent alimenter le r seau en informations diverses sur le march du travail La majorit 75 a r pondu que le r seau ne pourrait toutefois pas constituer la principale ou m me la seule 66 6 technique de recherche d emploi dans le cadre de leur d marche En fonction de ces r sultats on peut dire que ces r seaux de solidarit informels permettent l largissement des sources d information pour leurs membres 216 Analyse qualitative Il a malheureusement t impossible de d gager une terminologie sp cifique ayant trait aux hypoth ses 5a 5b et 5c dans le cadre d une analyse informatique L largissement la diversit et la redondance des informations ont en effet t v rifi s durant les entrevues en ayant recours des mots usuels comme combien de fois combien de personnes etc Or ces mots reviennent tellement fr quemment au cours de chaque entretien que l analyse informatique avec QSR NUD IST tait in vitablement fauss e le logiciel ne permettant pas de faire de telles distinctions qu un risque d erreur m thodologiquement inacceptable tait introduit Voil bien une l
64. du classement des modes d acc s l emploi Ces r seaux sont effectivement int ressants parce que moins co teux plus riches et plus d taill es en informations et plus fiables Les individus qui fournissent ces renseignements ont un int r t conomique demeurer honn tes il existe ventuellement un chevauchement entre le social et l conomique chez ceux qui entretiennent des relations conomiques r guli res ce qui alimente leurs attentes au chapitre de la confiance et de 94 l acc s l information Wood 1985 croit d ailleurs que m me si l usage de canaux de recherche informels augmente par rapport aux autres en p riode de r cession la s lection d un candidat issu de ce mode de recherche demeure quivalente du point de vue de la rigueur Les r seaux de relations sont g n ralement plus orient s vers les pratiques des agences priv es mais ils permettent tout de m me l int gration de relations dont les caract ristiques ne sont pas si loign es de celles des agences publiques La famille voit son r le se concentrer principalement vers les plus jeunes et vers des secteurs sp cifiques pour lesquels elle intervient dans la transmission du patrimoine ou du savoir Le r le des relations personnelles est finalement plus indiff renci en termes de dipl me ou d emploi Le tableau de Boyer et Hollingsworth 1997 9 pr sentant les divers modes de coordination situe effectivement les r seaux au centre de l ax
65. du travail et qu il tait difficile de faire les liens entre la mati re enseign e en cours et les comp tences requises par les employeurs Il est donc important de souligner quel point le r le du milieu scolaire deviendra primordial dans la pr paration des jeunes leurs futures responsabilit s de travailleurs et travailleuses C est pourquoi il devrait tre en mesure d informer ad quatement les tudiants quant aux diff rentes barri res et exigences auxquelles ils auront faire face plus tard De plus il serait tout aussi pertinent que les enseignants obtiennent plus d information sur les impacts psychologiques sociaux et conomiques reli s l tat de ch meur dans les soci t s qu b coise et nord am ricaine Le fait d tre conscient des diff rents cycles psycho motifs associ s ce ph nom ne peut effectivement pr venir ou retarder le processus d isolement et ultimement de d saffiliation sociale Cela peut galement encourager les jeunes chercher de l aide et s tablir des r seaux au moment de traverser cette phase souvent d courageante que repr sente l insertion en emploi Dans le m me ordre d id es le secteur ducatif s av rerait le milieu id al pour faire conna tre et faire visiter aux tudiants les diff rentes ressources disponibles pouvant leur offrir du soutien au moment d entreprendre une recherche d emploi Les tudiants apprendraient par la m me occ
66. et de l impact des liens faibles correspond tout fait aux r sultats obtenus lors de cette recherche Le d veloppement de nouvelles relations le temps pass discuter et changer partager ses difficult s et ses pr occupations et ce tout en demeurant ind pendant par rapport aux autres caract risent le type de relations existant au sein des r seaux de solidarit informels La r sultante en est d ailleurs la m me une plus grande fluidit et redondance de l information et la cr ation de nouvelles passerelles vers d autres ressources L exp rience de Catherine Flament 1991 s articule globalement de la m me mani re Elle qualifie les r seaux sociaux ou cercles sociaux par la redondance de leurs connexions la polyvalence des r les de leurs membres le degr d ouverture de leurs fronti res et par leur capacit d adaptation un environnement changeant Outre le crit re de polyvalence qui ne s est pas fortement d marqu dans les groupes participants notre tude on d note les m mes forces qu au sein des r seaux fran ais examin s par Flament 1991 Notre recherche s est davantage concentr e sur le concept de partage des t ches travail que sur celui de la polyvalence Nous avons n anmoins questionn les participants afin de savoir qui tait en charge de l organisation des rencontres et des activit s du r seau Les r sultats obtenus d montrent que se sont la plupart du temps l
67. galement aux com diens de rester actifs puisqu elles leur offrent la possibilit de pr senter de courtes sc nes et de recevoir des critiques de leurs pairs Ces derniers peuvent galement pr parer une audition avec l aide de leurs coll gues Enfin certains membres peuvent gr ce des ateliers 162 libres de cr ation faire b n ficier les autres membres de la formation suivie l ext rieur ou encore faire voluer leur m tier en pr parant des exercices pour leurs coll gues Un babillard itin rant mis la disposition des membres lors de la rencontre mensuelle Mode de fonctionnement e Le r seau se r unit une fois par mois organisation e Son comit organisateur compos de 5 6 membres actifs se r unit plus r guli rement afin de pr parer les rencontres mensuelles cela s ajoutent des ateliers libres de cr ation qui sont organis s en parall le par des membres sur des sujets de leur choix Chaque participant paie deux dollars par rencontre pour la location du local de femmes et d hommes e 69 de femmes rencontr s lors de la recherche 31 d hommes Niveau de scolarit des e Ma trise 12 5 personnes rencontr es en e Baccalaur at 25 entrevue e DEC 625 163 4 2 4 Le r seau des universitaires Historique Ce r seau de solidarit fut mis sur pied par deux tudiantes adultes du programme d Int gration scolaire et professionnelle de l UQAM Leur
68. gories d individus avec qui les changes sont probables maisonn e parent voisins amis coll gues ainsi que groupes formels et informels Les r seaux interactifs terminent enfin ce classement Ces derniers repr sentent les r seaux de personnes avec qui l individu interagit de fa on routini re fr quence et dur e et reposent sur le postulat que les individus pr sents durant les interactions font automatiquement partie des r seaux L identit est le second principe du mod le de Degenne et Fors qu ils d finissent partir d une relation de distinction ou d opposition Il peut s agir d une partie de la population qui se distingue de l ensemble L identit du r seau puise sa source au c ur des diff rences physiques spirituelles ou mat rielles qui les distinguent de tous ceux qui ne font pas partie du groupe Elle peut se concr tiser travers des rites bapt me travers des signes distinctifs un groupe de punks ou travers une partie d un ensemble criminels Dans ce dernier cas le groupe cr e son identit en d signant ceux qu il rejette Le principe d identit provoque en g n ral des comportements ou attributs particuliers qui permettent de reconna tre ceux qui en font partie et ceux qui en sont exclus 129 La compl mentarit des r les dernier principe se manifeste par une relation d change Ce principe se traduit galement par des attributs et symboles tels que la remise de dipl mes ou
69. gulateur des relations socio conomiques Pour nous il s agit principalement de bien identifier les capacit s et les limites organisationnelles de ces modes afin de mesurer ad quatement la part de l espace marchand qui devrait tre soutenu par chacun Nous reviendrons par ailleurs sur le fonctionnement des groupes formels et informels dans la section portant sur la communication en r seaux et la performance L tude des communications constitue d ailleurs l un des l ments de base permettant de mesurer partiellement l efficacit de tels r seaux ainsi que leur fonctionnement 2 3 2 3 Solidarit m canique et solidarit organique Au c ur de la multitude de relations existant entre des individus regroup s en r seaux sociaux se trouve incontestablement le sentiment de solidarit Tout d pendant du r seau et de ses membres ce sentiment peut tre fort ou faible en croissance ou en d croissance mais n anmoins pr sent un certain degr Il importe aussi de d finir et de saisir les multiples nuances de cette derni re composante de l objet central de recherche le r seau de solidarit informel Durkheim en explorant les bases de la solidarit sociale et en cherchant mieux comprendre la diff renciation des r les et la production de r gles a labor deux d finitions distinguant la solidarit organique de la solidarit m canique dans un texte datant de 1893 Precontractual Solidarity Ces con
70. horizontal et obligationnel par opposition l approche institutionnelle qui se situe davantage dans l axe vertical de distribution du pouvoir Quoique toujours motiv par l obligation et non l int r t personnel le mode institutionnel est tout de m me situ plus haut sur cette chelle et refl te ainsi la n cessit de performer et d obtenir un certain rendement qui ne sont pas compatibles avec l approche globale du secteur communautaire 2 5 2 3 Profil des organismes et services offerts Les organismes communautaires de retour au travail desservent une client le vari e stratifi e par sexe ge sources de revenu et statut de groupe cible Un organisme typique dessert de quatre neuf groupes cibles qui sont g n ralement regroup s comme suit autochtones personnes handicap es probl mes physique psychiatrique de d veloppement d apprentissage ex d tenus anglophones pour les organismes francophones immigrants et minorit s visibles La plupart des organismes sont relativement petits consid rant le nombre de clients desservis chaque ann e entre 150 et 325 Leurs budgets annuels de fonctionnement en excluant l argent destin soutenir la participation varient entre 150 000 dollars et 400 000 dollars certains peuvent atteindre approximativement un million de dollars en combinant plusieurs types de services mais cela est peu fr quent au Qu bec Environ 75 de ces organismes sont autonomes et cons
71. humaines et la coop ration entre les organismes sont les strat gies actuellement retenues par ces derniers afin d am liorer la situation concurrentielle 103 2 5 3 Les programmes gouvernementaux 2 5 3 1 Historique et objectifs des programmes Au Qu bec les pr occupations li es aux programmes ou autres formes d aide aux prestataires de la s curit du revenu ne sont pas r centes Les interventions gouvernementales en la mati re sont apparues au d but des ann es 1980 et de nombreux changements sont survenus depuis Le taux de ch mage fr lant les 14 en 1983 et l augmentation inqui tante du nombre de ch meurs de longue dur e amen rent l tat qu b cois r agir en introduisant de nouveaux outils con us pour r pondre aux besoins de cette nouvelle client le ch meuse Depuis 1984 ce sont les personnes aptes au travail qui repr sentent la majorit de la population en ch mage On assiste de plus une augmentation vertigineuse de la pr sence des jeunes dans le syst me d aide sociale Cette situation explique donc le choix fait par le Qu bec en 1984 de s orienter prioritairement vers l am lioration de l employabilit des jeunes prestataires de la s curit du revenu Selon Morin 1994 35 ce ciblage des moins de 30 ans r sulte d une double situation d une part ils sont les premi res victimes de la crise d autre part le r gime d aide sociale de l poque ne leur accorde qu une fraction du montant
72. individus de leur g n ration partageant les m mes int r ts Au Qu bec l cole et les loisirs sont des lieux propices la formation de ces r seaux Lemieux 1982 12 cet ge les r seaux sont fr quemment constitu s sur la base de l identification sexuelle les filles nouant des amiti s avec d autres filles et les gar ons avec les gar ons Plusieurs r seaux naissent galement du d sir de se regrouper volontairement entre coll gues de classe de travail personnes g es ou membres d une communaut Leurs 38 activit s varient beaucoup clubs sociaux activit s sportives artistiques relations caract re partisan all geance politique etc Mais peu importe la th matique l ge le sexe ou le niveau conomique qui en unit les membres le besoin humain de relations sociales n a certainement pas disparu Une tude r alis e par Boltanski et Chiapello 1999 207 sur les nouveaux syst mes de valeurs d montre comment la logique industrielle domine totalement au cours des ann es 1960 et prime toujours en 1990 quoique de mani re plus mitig e Cette logique marchande doit effectivement composer avec un nouveau mode d organisation et de planification socio conomique le r seau Les auteurs expliquent en effet comment la m taphore du r seau tend progressivement prendre en charge une nouvelle repr sentation g n rale des soci t s C est ainsi que la probl matique du lien de la rel
73. institutionnelles et communautaires ce qui veut dire qu ils prennent leur source dans la communaut tout en tant ax s sur la prise en charge collective par des individus de leur cadre de vie Une philosophie bas e sur un mode de vie alternatif mais ph m re qui pr dispose des apprentissages compl mentaires et des exp rimentations innovatrices Proulx 1995 86 Les r seaux de solidarit informels peuvent plusieurs gards avoir les m mes fonctions et les m mes objectifs que les groupes d entraide G n ralement associ s au secteur de la sant et du bien tre Romeder donne la d finition suivante de ces groupes Les groupes d entraide sont de petits groupes autonomes et ouverts qui se r unissent r guli rement Victimes d une crise ou d un bouleversement commun dans leur existence les membres de ces groupes partagent un v cu commun et un sentiment d galit Leur activit primordiale est l entraide personnelle qui prend souvent forme de soutien moral par le partage d exp riences et d information et par la discussion Souvent aussi les membres ont des activit s orient es vers les 331 changements sociaux Leur activit est b n vole autrement dit gratuite et libre 1989 34 La jeunesse les jeunes voil le c ur de notre objet de recherche Nous d finissons ces jeunes comme tant des personnes peu avanc es en ge soit entre 18 et 35 ans et en exp rience sur le march du
74. jeunes Des probl mes de toxicomanie d inceste de sous alimentation de sant et de violence familiale viennent sans aucun doute ralentir ou m me invalider toutes formes de d marches d insertion professionnelle d o le d bat actuel concernant les programmes gouvernementaux et communautaires qui de l avis de plusieurs devraient offrir simultan ment des volets d insertion sociale et d insertion professionnelle La sous scolarisation d un pourcentage important de jeunes qu b cois entrave tout autant leur capacit r pondre ad quatement aux exigences des employeurs Sans tre n gatives ou probl matiques en soi d autres consid rations connexes comme la maternit la parentalit l acc s des services de garde fiables et abordables constituent souvent des obstacles majeurs dans le cheminement d insertion et particuli rement dans le cas de jeunes femmes chefs de famille monoparentale On peut donc noter une fois de plus comment les contraintes conjoncturelles ou structurelles clatement de la famille traditionnelle horaires complexes des conjoints inefficacit du syst me de service de garde r pondre aux besoins des parents etc ont ensuite des r percussions sur les individus et leur flexibilit face au march du travail Toujours au plan structurel ajoutons des l ments qui visent plus sp cifiquement la d pendance envers l tat et notamment le syst me d assistance emploi Ces contraintes g n raleme
75. le soutien l emploi autonome Dans la cat gorie des programmes de formation on retrouve les mesures de rattrapage scolaire alphab tisation pr secondaire formation professionnelle etc et les stages en milieu de travail SMT courte dur e 4 12 semaines et longue dur e 13 52 semaines Il existe aussi un programme de retour aux tudes postsecondaires pour les chefs de famille monoparentale Au f d ral Park et collaborateurs 1994 ont relev trois programmes sous cette rubrique les stagiaires payants le programme relatif aux p nuries de main d uvre et les clients DIR c est dire des personnes qui de leur propre initiative poursuivent des tudes g n ralement de niveau coll gial ou universitaire temps partiel mais qui demeurent admissibles l assurance emploi parce qu elles sont toujours la recherche active d un emploi Le programme relatif aux p nuries de main d uvre aide les employeurs former des travailleurs pour que ceux ci acqui rent des comp tences dans des domaines touch s ou menac s par une p nurie de main d uvre puisse transf rer ces comp tences d autres secteurs de l industrie Enfin le programme Int gration professionnelle vise les personnes qui prouvent de la difficult acc der au march du travail particuli rement les jeunes les d crocheurs et les personnes fortement d favoris e sur le plan de l emploi Notons pour conclure la description de cette cat gor
76. les grades dans l arm e Quoique nominalement tr s diff rents les trois familles de mod les chez Wellman et Berkowitz 1988 ram nent le lecteur une s rie de concepts indicateurs fort semblables aux principes des Degenne et Fors Tout d abord les mod les de cliques qui permettent d observer de petits groupes l int rieur de r seaux plus larges Ils se fondent sur le fait que les membres d un r seau s identifient prioritairement quelques individus avec qui ils partagent de forts liens relationnels Ces derniers permettent galement de mesurer ce qui sera d fini plus tard comme la densit des relations Viennent ensuite les mod les d quivalence structurelle Plut t pr occup s par la place qu occupent les individus au sein d un r seau ils cherchent d terminer jusqu quel point les membres qui partagent les m mes types de relations sociales sont li s entre eux concept de multiplexit Les mod les d espace enfin sont fond s sur la pr somption que la mani re dont les membres d un r seau s organisent dans l espace correspond la proximit des relations sociales qui pr valent dans le groupe Comme les trois approches le sugg rent il peut tre fructueux de combiner plusieurs m thodes d analyse et m me au besoin de les adapter selon la nature des relations qui pr valent au sein du type de r seaux tudi s Voici un bref tableau synth se 130 Tableau 6 Approches et mod les de classement de
77. les m mes r alit s c est dire l investissement collectif et la survie court ou moyen terme Un second grand constat qui se d gage des r sultats de cette recherche et qui conf re un caract re tout fait original notre objet d tude est directement li au fait que les r seaux de solidarit informels de jeunes ch meurs facilitent l apprentissage de comp tences relationnelles favorisant l atteinte ou le maintien d un quilible motif et psychologique En tenant compte des r alit s sp cifiques de chacun les r seaux informels cr ent des relations de confiance n cessaires un apprentissage profitable et mettent en valeur les qualit s particuli res comme le savoir faire et le savoir tre souvent peu prises en compte dans des programmes d acquision de connaissances et des formes g n rales de 254 qualification tels les dipl mes En leur cr ant cet environnement d apprentissage les r seaux permettent aussi d accro tre la mobilit des membres de r seaux et de d velopper leur capacit se lier aux autres Les r sultats d montrent galement comment les r seaux de solidarit informels s av rent des milieux privil gi s pour ces jeunes qu ils exposent une foule de nouveaux renseignements circulant difficilement ou carr ment non disponibles par l interm diaire des autres modes de coordination Cet avantage constitue en soi une raison tout fait valable de s int
78. les th ses portant sur l information et les relations sociales qui ont fait l objet des nouvelles perc es th oriques CONCLUSION Aujourd hui encore les r seaux et leurs composantes particuli res sont des modes de coordination sociale peu trait s ou exploit s par les sociologues alors que plusieurs conomistes et anthropologues y ont puis les bases de nombreuses explications scientifiques depuis plus de trois d cennies Et pourtant ce sont les notions d int gration exclusion coh sion sociale de relations sociales d entraide et de communaut qui se trouvent au c ur de la r flexion sur l utilit des r seaux de solidarit informels Le travail entrepris dans cet ouvrage a donc eu comme point de d part une analyse des trois principaux modes d acc s l emploi pour les jeunes du Qu bec que constituent l approche institutionnelle l approche communautaire et l approche informelle L valuation de leur mandat et philosophie d intervention a clairement fait ressortir la place centrale occup e par ces r seaux en tant qu outil d int gration socioprofessionnelle Ce constat n est toutefois pas suffisant pour bien cerner et comprendre les avantages comp titifs que comportent les r seaux par rapport aux autres techniques offertes sur le march De plus comprendre comment d composer et analyser les r seaux informels paraissait indispensable au choix et la pertinence de la m thode d enqu te
79. libert et la l galit des contrats Ce mode de fonctionnement bas sur des relations contractuelles a donc pour effet de d truire ce qui restait d appartenances collectives et d approfondir le foss entre les individus plac s en individualisme positif et ceux en individualisme n gatif c est dire en soustraction par rapport l encastrement dans des collectifs ibid 1995 463 Toujours selon Robert Castel l individualisme triomphant a g n r ce ph nom ne d individualit n gative chez tous ceux qui se sont retrouv s sans t ches et sans supports priv s de toute protection et de toute reconnaissance 21 L tat providence s est construit comme une r ponse cette situation Il a cru pouvoir en conjurer les risques en tissant autour de la relation de travail de solides syst mes de garanties De sorte que le suivi de ces encha nements ou plut t de ces ruptures et de ces recompositions repr sente bien la voie sinon la plus courte du moins la plus rigoureuse pour en arriver la probl matique contemporaine dans la mesure o celle ci tient principalement au fait que ces r gulations tiss es autour du travail perdent leur pouvoir int grateur De la soci t pr industrielle la soci t postindustrielle s op re ainsi un total retournement La vuln rabilit naissait de l exc s des contraintes alors qu elle appara t maintenant suscit e par l afjaiblissement des protections 1995 32 Au m
80. limite l tude des relations sociales et motives liant les membres d un groupe La communication est un change de significations mais aussi une transmission mat rielle des messages Un processus de communication tel que ceux mis en place l int rieur des r seaux suppose donc une infrastructure mat rielle sans laquelle toute communication est impossible Ce processus se d compose en trois niveaux technique s mantique et pragmatique et s analyse selon un sch ma simple comme la transmission d un metteur un r cepteur d un signal porteur d un message issu d une source d information et achemin le long d un canal vers sa destination Voir Figure 2 Soulignons de plus que le signal peut tre transmis de diff rentes mani res par les porteurs du message et que plus le r seau est complexe moins l information est compl te La sp cialisation des fonctions assign es aux individus viendra affaiblir davantage la perception et favoriser les st r otypes et les projections Parrochia 1993 65 139 Figure 3 Syst me de communication Observateur p Source Emetteur R cepteur Source Parrochia 1993 63 Les r seaux informels pr c demment d fini comme tant un syst me social fortement connexe qui n a g n ralement pas de fronti res pr cises et dont les acteurs ne jouent pas des r les sp cialis s Lemieux 1982 118 verront leur fonctionnement valu en fonction des performances des modes phy
81. lui permirent de distinguer trois champs sociaux diff rents qui regroupent les habitants de l le un champ la base territoriale un champ social le syst me industriel et celui des relations d amiti et 125 de connaissance Dans son tude Barnes utilise le terme de r seau pour d crire un syst me de relations sociales qui se distingue principalement des deux autres par sa substance Selon Lemieux Par ces distinctions apport es entre les substrats des trois champs sociaux dont celui des r seaux l tude de Barnes peut tre qualifi e de substantielle l int rieur du champ occup par les r seaux une distinction est d ailleurs amorc e entre les substrats de parent d amiti et de connaissance L tude est galement fonctionnelle en ce que Barnes quelques reprises signale les fonctions remplies par les r seaux Ils servent dit il certaines activit s sociales comme l entraide ou les loisirs Ils servent aussi comme les relations dans le syst me industriel trouver de l emploi dans l industrie de la p che ou encore dans d autres entreprises 1982 32 Par contre des auteurs comme Epstein Lemieux 1982 35 s int ressent davantage aux descriptions v nementielles que structurelles d un r seau personnel La recherche qu il a men e au d but des ann es 1960 en Rhod sie du Nord va tout fait dans ce sens Dans le but de montrer qu un Africain d origine paysanne ne se trouve pas
82. main d uvre Romeder 1989 Quoique consid rablement diff rentes ces derni res activit s ont n anmoins des retomb es fort similaires pour les individus y consacrant temps et savoir faire Quoique moins nombreux dans ce secteur les raisons d existence des r seaux d int gration l emploi sont globalement les m mes c est dire un besoin d aide lorsque l individu fait face des difficult s graves ou une crise un besoin d appartenance pour sentir que l on fait partie d une communaut ou d un groupe de personnes amicales sur qui on peut compter un besoin d autonomie ou de prise en charge de sa vie personnelle Romeder 1989 Les r seaux sociaux forment une trame de base de la soci t et constituent une voie importante d int gration sociale Plusieurs ont ainsi choisi d y avoir recours dans une foule de situations comme l intervention le support ou la r insertion sociale Les r seaux constituent des entit s dont les fronti res ne sont jamais compl tement d limit es ils voluent s adaptent rapidement et se rendent facilement ind pendants des institutions Cette recherche se situe donc au croisement de l axe des mouvements sociaux et de celui de la sociologie du travail La relation entre les th mes de la participation des jeunes 18 35 ans de l int gration au march du travail et des r seaux de solidarit informels constitue plus sp cifiquement l objet de la recherche Ajo
83. mocratie In Les temps modernes 524 97 121 LITWAK E and I SZELENYI 1969 Primary Group Structures and their Fonctions Kin Neighbors and Friends In American Sociological Review 34 4 465 481 344 LONG David 1994 valuation de l efficacit et de la rentabilit des programmes favorisant le retour au travail des assist s sociaux aux tats Unis In L int gration l emploi des personnes d favoris es Montr al 25 31 MAISTRE C J 1979 propos de la notion de r seau Cahier du LAMSADE 25 MARRY C 1983 Origine sociale et r seaux d insertion des jeunes ouvriers In Formation Emploi 4 3 15 MARSDEN Peter V and K CAMPBELL 1984 Measuring Ties Strength In Social Forces 63 482 501 MARSDEN Peter V 1981 Introducing Influence Processes into a System of Collective Decisions In American Journal of Sociology 86 1203 1235 1981 Restricted Access in Networks and Models of Power Paper presented to the Albany Conference on Contributions of Network Analysis to Structural Sociology State University of New York Albany MARUANI Margaret et Emmanu le REYNAUD 1993 Sociologie de l emploi ditions La D couverte Collection Rep res Paris 125 p McCALLISTER L and C S FISCHER 1978 A procedure for Surveying Personal Networks In Sociological Methods amp Research 7 131 148 MCRAE S 1987 Young and Jobless London Policy Studies Ins
84. moment de l interpr tation il est essentiel de discuter la valeur th orique des r sultats et de tenter une explication qui les renforcera ou les mettra en doute 250 5 2 1 Port e des r sultats 5 2 1 1 Les conclusions phares Une fois que l explication des r sultats a permis de d gager des informations concluantes il est int ressant d envisager la valeur pratique des connaissances nouvellement acquises et de voir au del de ces informations imm diates Un second aspect de l interpr tation a donc trait la port e r elle des r sultats d une recherche particuli re Par cons quent la discussion qui suit cherche identifier avec une plus grande clart l usage concret de ces r sultats et la possibilit de les g n raliser Puisque cette recherche rel ve largement du domaine appliqu et ce malgr une analyse m thodologique assez pouss e la valeur pratique des r sultats qui en d coulent semble claire et relativement facile cerner Cette derni re repose sur le constat que les r seaux de solidarit informels ont pour effet de rendre disponible un grand nombre de moyens ou d outils aidant les jeunes la recherche d un emploi L l ment de compl mentarit confirme aussi qu il s agit d une aide de plus Quatre vingt dix pour cent des personnes interrog es dans le cadre de l enqu te l ont effectivement per u comme tel et ce bien que quelques unes aient pr f r le r seau de
85. n anmoins l occasion participer une rencontre portant souvent sur un th me qui les touche plus particuli rement Les r ponses qu ont ensuite fournies les membres par rapport au mode organisationnel de leur r seau montrent que la grande majorit de leurs apprentissages trouvent leurs sources dans les changes avec leurs pairs Pr s de 80 ont valid le fait que le mode de fonctionnement du r seau leur a permis de profiter de l exp rience des autres membres Les avantages de ce type de fonctionnement sont en effet nombreux Plusieurs de ces atouts ont d j t identifi s au cours des discussions avec les membres e Le partage d une souffrance et de difficult s communes et en cons quence __L absence de jugement et de critique provenant de ses pairs _ L absence de pression performance e La pr sence d une certaine compassion compr hension par rapport aux difficult s travers es 210 e Le fait que dans la majorit des cas le groupe soit relativement homog ne et que les discussions changes portent sur des pr occupations qui sont proches des siennes Tous ces l ments qui caract risent les r seaux informels cr ent sans aucun doute un milieu ouvert et propice l acquisition de nouvelles connaissances Plusieurs 58 5 constatent d ailleurs qu ils apportent quelque chose de positif leurs pairs en terme d exp rience et de partage C est donc dire que les personn
86. niveau de vie et promouvoir le d veloppement sous ses diverses formes Beausoleil et collaborateurs 1988 69 Ayant vu le jour et ayant t con u en r ponse des pressions autonomistes exerc es sur un tat le d veloppement communautaire sera repris par l Organisation des Nations unies comme technique d approche pour favoriser le d veloppement de milieux non int gr s l conomie de march et de populations laiss es pour compte Plus pr s de nous ce type d action est intervenu dans la lutte contre la pauvret tant aux tats Unis qu au Canada Au Qu bec comme dans l ensemble du pays les organismes communautaires offrent depuis plus de 125 ans des services aux populations dans les champs de la formation et de l emploi en utilisant une approche ax e sur les besoins de la personne Les organismes en d veloppement de l employabilit ont essentiellement pour mission d aider des individus surmonter les obstacles les emp chant de participer activement au march du travail Le secteur de la formation en milieu communautaire fait actuellement face de s rieux probl mes et doit se positionner de mani re satisfaire aux exigences d une conomie en profonde mutation la restructuration entreprise par les gouvernements ainsi qu l augmentation de la concurrence des autres fournisseurs de services de formation les commissions scolaires par exemple 96 Depuis une quinzaine d ann es ces organismes doivent
87. occupant de questions li es aux mod les de support et d changes fournissent galement de pr cieux indicateurs dont certains traitant la nature des relations intra r seau et du contenu de ces derni res Les concepts de densit de multiplexit de proximit de coh sion d identit et d change permettent en effet de qualifier les affinit s qui allient certains ou tous les membres d un groupe et seront d ailleurs int gr s au questionnaire utilis comme outil de r f rence lors des entrevues dans le cadre de la pr sente recherche De plus les th ories sur la force 156 des liens faibles et la solidarit m canique contribuent une meilleure compr hension des liens unissant ces individus L tude scientifique des r seaux est tr s certainement l une des m thodes efficaces de formalisation des relations sociales L introduction la th orie des graphes a par ailleurs confirm son utilit dans la description de la forme la substance et la fonctionnalit des relations intra r seau tout en demeurant un instrument et non la preuve Enfin pour le sociologue voulant comprendre la dynamique de la solidarit en r seau la th orie fournit d j des hypoth ses reliant les structures sociales l change de services divers et la solidarit Selon certains des syst mes d change g n ralis s produiraient un plus haut degr d change et de solidarit que des syst mes d change limit s Ces
88. ou psychologiquement d en occuper un Les tudes d montrent tout de m me que la majorit d entre eux sont motiv s et d ploient une nergie consid rable dans leur recherche d emploi Gauthier 1990 Boivin 1993 Selon les t moignages recueillis par Landry 1986 252 une majorit des r pondants consid rent qu il n est pas plus difficile de se trouver un emploi aujourd hui et qu il faut davantage s en remettre aux qualit s personnelles pour expliquer l accessibilit d un jeune au march du travail Les jeunes sont aussi particuli rement mobiles acceptation du changement professionnel et g ographique et actifs d marches et publications d annonces plut t que semi actifs en attente d offres ou inactifs passifs ni espoir ni volont Il semble galement peu probable de retrouver la majorit des jeunes dans la cat gorie des ch meurs de mauvaise volont c est dire ceux qui ont une attitude n gative et qui prouvent de la difficult occuper un emploi sans rapport troit avec leurs qualifications Ce chapitre brossera tout d abord un bref portrait conomique du Qu bec et de l volution des formes d emploi Ensuite il cherchera identifier les raisons expliquant la crise 11 profonde du mod le dominant d apr s guerre ainsi que les nouvelles formes d organisation du travail Enfin il exposera les causes et cons quences de l emploi et du ch mage chez les jeunes ainsi que leurs im
89. possible de faire passer un certain nombre d informations pouvant se r v ler utiles pour leurs participants dans un proche avenir Le tout pourrait se faire de mani re indirecte en rendant disponible de la documentation ou de courts messages ce sujet sur les babillards ou plus directement en int grant cette th matique aux activit s de l organisme Comme partout ailleurs et par souci d efficacit les intervenants travaillant ou faisant du b n volat au sein de ces organismes auraient certainement besoin d tre eux m mes inform s des b n fices et des limites de cette forme de soutien Esp rons qu en semant chez eux l id e que l entraide et le r seautage sont payants lorsqu on est la recherche d un emploi ils y reviendront le moment venu 287 6 5 Contribution th orique de cette recherche Au del des interventions pratiques qui existent au sein des milieux institutionnel communautaire et associatif reli s au d veloppement de la main d uvre et qui sont mises de l avant par l auteure les retomb es sociologiques de cette recherche r sident galement au niveau th orique Tel qu nonc clairement lors de l laboration de la probl matique le principal objectif de cette tude tait d explorer et de mieux comprendre pourquoi et en quoi les r seaux de solidarit informels se positionnent avantageusement par rapport aux autres techniques de recherche d emploi Puisque le r
90. pour avoir suscit en eux le d sir de mettre en place une telle organisation Voyons maintenant comment on peut mesurer la port e r elle de ces r sultats et l ampleur du r le que ce type particulier de r seaux informels pourrait jouer au sein de la soci t qu b coise CHAPITRE 5 LORSQUE RENTABILIT NE RIME PAS AVEC EFFICACIT 5 1 Introduction Jusqu pr sent l analyse des r sultats a fourni des informations de nature plut t factuelle L analyse principale a en effet r v l dans quelle mesure les hypoth ses de recherche occupent une place d terminante dans la d marche d int gration au march du travail des membres de r seaux de solidarit informels L interpr tation des r sultats a ensuite permis de d gager la signification profonde de ces faits et de donner aux r sultats obtenus leur sens v ritable Dans ce chapitre la discussion portera principalement sur la valeur pratique et th orique de la connaissance nouvellement acquise c est la port e r elle des r sultats Ces interrogations tenteront galement de faire ressortir les possibilit s d application des connaissances nouvellement acquises il s agira de la mise en application des r sultats 5 2 Interpr tation et valeur th orique des r sultats Les faits ont t tablis lors de l analyse des r sultats Ces affirmations sont cependant bas es sur des probabilit s et ne peuvent encore faire l objet de certitudes Au
91. pratique et de leurs performances fut d abord pr sent e La clarification de ces notions et th ories a galement permis d explorer les quelques m thodes de recherche qui se sont jusqu ici av r es efficaces lorsque mises en pratique dans de telles circonstances Depuis maintenant quelques d cennies les possibilit s de l approche r seau ont t confirm es par des sociologues anthropologues et conomistes dont les recherches ont port sur un ensemble de probl matiques li es la vie sociale telles que les relations maritales la recherche d emploi le r glement de conflits et le comportement des lecteurs lors de campagnes lectorales Dimension qualitative renvoie des pr occupations associ es la r partition des richesses et non seulement leur augmentation ainsi qu au contenu de l augmentation de la production PIB Voir Tremblay 1994 58 Dimension quantitative fait r f rence une hausse de la production nationale du PIB ete Voir Tremblay 1994 58 113 En analysant les relations interpersonnelles ces auteurs ont voulu comprendre comment les membres de divers r seaux en viennent utiliser des ressources souvent impossible produire et non marchandables afin d am liorer leurs conditions de vie La pr sente r flexion fouille justement ces relations internes afin d expliquer l activit r elle des r seaux CHAPITRE 3 LES R SEAUX COMME M THODE D ANALYSE 3 1 Intro
92. prise en charge du milieu Ce qui le distingue des autres programmes gouvernementaux ce sont des traits sp cifiques concernant tant la client le que ses interventions aupr s des femmes femmes chefs de famille monoparentale jeunes personnes handicap es immigrants ainsi qu une client le multiple pr sentant des difficult s d int gration dues des probl mes de d linquance et de toxicomanie ainsi que des probl mes li s une longue absence du march du travail perte d habitudes de travail perte d estime de soi etc 97 Ce qui distingue surtout les organismes communautaires c est le processus par lequel ils valuent les probl mes sp cifiques de la client le intervenant de mani re globale aupr s de l individu partir de son v cu de son orientation et de sa capacit de retourner sur le march du travail Un plan de travail est ensuite tabli qui l am ne am liorer son employabilit puis finalement se trouver un emploi ou se pr valoir d une mesure qui lui conviendra davantage L approche communautaire a donc pour objectif l am lioration de l employabilit des individus mais surtout de leur trouver des emplois qu ils conserveront long terme et qui correspondront leurs aspirations Wolfsof et Lodzinski 1997 1 15 Le transfert des comp tences en mati re de formation de la main d uvre et la r forme de la S curit du revenu entreprise par le gouvernement qu b cois contribuent galem
93. professionnel et la recherche d emploi En somme l ensemble des analyses et de leur interpr tation ne laissent que tr s peu de place une th se valable sur la substitution des ressources traditionnelles par les r seaux de solidarit informels Ce constat confirme d ailleurs les r sultats d enqu te de Curtis J Simon John T Warner 1992 et de James D Montgomery 1991 affirmant que les r seaux informels remplissent certaines fonctions qu aucune structure formelle ne pourrait remplir 177 Il existe en effet plusieurs m canismes de coordination qui peuvent tre compl mentaires les uns des autres tels que les march s les institutions les associations et les r seaux Lorsque bien int gr s et configur s ces derniers m canismes ont d ailleurs souvent favoris une meilleure coordination des acteurs sociaux dans les soci t s capitalistes Boyer et Hollingsworth 1994 1 Campbell Hollingsworth et Lindberg 1991 Hollingsworth Schmitter et Streeck 1994 Ces m canismes d autoajustement du march voient du reste leur efficacit reconnue massivement depuis les ann es 1980 Des variations importantes peuvent tre observ es d un Etat l autre ou d une r gion conomique l autre gr ce la combinaison des institutions qui coordonnent les comportements d acteurs conomiques L efficacit relative de ces divers m canismes a donc un effet tout aussi variable sur le fonctionnement de chaque syst me soci
94. que quelques unes plus sp cifiques La seconde cat gorie inclut un logiciel permettant de localiser des sous groupes d acteurs voluant l int rieur de larges syst mes dont les liens sont marqu s par une forte densit Alba et Moore ont utilis COMPLT Alba 1972 au cours d une de leurs recherches afin de situer les cercles sociaux existant l int rieur d un groupe de 941 personnes Burt et Minor 1983 245 La troisi me cat gorie est constitu e d un programme ayant pour fonction de d crire les triades structurelles C est Holland et Leinhardt voulant d crire les recensements de populations de r seaux qui ont b ti le programme FORTRAN Enfin la derni re cat gorie regroupe des programmes tel que JNTHOM algorithme permettant d identifier le r le structurel de deux syst mes communautaires Boorman et White 1976 Afin de manipuler les matrices d coulant souvent de la th orie des graphes ces logiciels ont t con us dans le but de fournir les tableaux de multiplication et de densit les CS 16 homomorphisme enregistr s comme matrice dans une mod lisation des blocs 154 Quoique forts utiles et souvent m me indispensables ces logiciels traitant des donn es de r seaux ne sont toutefois jamais employ s seuls Il s agit plut t d outils d analyse qualitative permettant de travailler sur le contenu des groupes sociaux Dans le cadre de la pr sente recherche l analyse quantitative par ordinateur a t
95. r seaux sociaux une analyse structurale en sociologie Paris ditions A Colin page 78 partir de la figure 4 on constate quoi ressemble une cha ne et comment elle peut se traduire L U1 U5 U6 Un cycle prendra la forme de C U2 U3 U6 U5 L U2 U3 U6 U7 constituera un chemin et C U6 U7 U4 repr sentera un circuit 119 On dira qu un graphe est complet si pour toute paire de sommets x y il existe au moins un arc de la forme x y ou y x Or la densit d un graphe pourra tre calcul e en faisant le rapport entre le nombre d arcs de ce graphe et le nombre d arcs que comporte le graphe complet ayant m me nombre de sommets Aussi si Card U K et Card de X N la densit est K N N 1 Dans les graphes orient s il y a arborescence partir d une seule racine par exemple E dans le graphe 1 quand aucun arc ne se termine en cette racine et quand un arc et un seul se termine en tout sommet diff rent de cette racine Le graphe 1 serait une arborescence si tous les arcs taient orient s vers l ext rieur comme ci dessous Graphe 3 Enfin comme l arbre l arborescence est une toile Aussi le graphe 3 pourrait bien repr senter le cas d un jeune ch meur E et de ses trois derniers employeurs F I et G qui eux connaissent d autres propri taires d entreprise dans le m me domaine Graphe 3 L arborescence K J Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils log
96. s appr cient le fait que les discussions portent sur des aspects plus professionnels ce qui les motive demeurer actifs dans leur propre recherche d emploi et que la qualit de cette recherche se soit accrue au fil des semaines 4 3 4 Accro tre la motivation Analyse quantitative Le second volet de cette troisi me hypoth se porte cette fois sur l accroissement de la motivation Il est maintenant question de savoir si les r seaux de solidarit informels ont pour effet d accro tre la motivation de leurs membres qui sont la recherche active d un emploi Une nouvelle s rie de questions portant exclusivement sur cet aspect des relations intra r seau fut labor e La plupart des questions ont trait aux raisons qui incitent les membres participer aux activit s de ces r seaux l organisation de ces activit s ainsi qu aux objectifs que leurs membres se sont fix s quant leur participation Nous avons demand aux membres pour quelles raisons ils avaient d cid de participer aux rencontres de ce groupe et s ils avaient senti une certaine pression provenant des autres membres 196 Pression Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas N31 25 31 ou 80 6 r pondent que le groupe n exerce aucune pression sur eux Raisons de la participation Score r ponse sollicit isolement information apprentissage N30 Ce sont principalement pour s informer apprendre et pour briser
97. s et une responsabilisation minimale Il ne reste donc aujourd hui que tr s peu des solidarit s l mentaires entre amis voisins etc qui constituent l outil de base permettant de lutter contre ce facteur d individualisme 1995 395 12 Le Qu bec n chappe pas ces critiques m me si ces changements perdurent depuis plus d une quarantaine d ann es Pendant toute cette p riode le ch mage est demeur lev tant au Qu bec qu au Canada ce qui place cette province dans la cat gorie des soci t s ch mage chronique Tremblay 1994C 41 58 En cons quence de nouvelles formes d emplois souvent pr caires se sont multipli es De leur c t les politiques publiques ont eu peu d effets sur le ch mage et ce d en grande partie leur nature plus passive assurance emploi qu active programmes et activit s de formation Malgr une croissance relativement forte de l emploi la situation du ch mage n a cess de s aggraver au Qu bec entre 1980 et 1990 Une comparaison des niveaux de croissance des tats Unis et de plusieurs pays de l OCDE am ne la conclusion que la croissance conomique fut nettement plus forte au Qu bec que dans la plupart des pays industrialis s ibid 41 68 L augmentation constante du taux de ch mage qu b cois l instar des autres provinces canadiennes a cependant eu pour effet d annuler les effets positifs de cette croissance D j la fin des ann es 1960 on observ
98. sans tre n cessairement oppos s cette r alit et que le r seau utilise l ensemble de ses ressources Ces r sultats permettent en somme de dire qu effectivement le r seau a pour effet de soutenir la motivation Analyse qualitative tant donn le chevauchement des concepts retenus pour les hypoth ses 3a et 3b portant tous les deux sur la motivation les mots cl s utilis s lors de l analyse de contenu assist par ordinateur taient essentiellement les m mes et les r sultats de ces analyses se trouvent la section suivante accroissement de la motivation Explication des r sultats Les r sultats portant sur le premier volet de la troisi me hypoth se voulant que les r seaux tudi s dans le cadre de cette recherche aient la capacit de soutenir la motivation de leurs jeunes membres sont on ne peut plus clairs une forte proportion des r pondants ont t tent s d abandonner leurs d marches un moment ou un autre De plus bon nombre d entre eux 47 8 affirment tre toujours tent s d abandonner et ce malgr leur adh sion au r seau Le d couragement est donc un facteur bien pr sent chez les membres de ces groupes malgr le support qu ils y re oivent 193 Les r ponses donn es par la suite fournissent quelques explications ce ph nom ne Environ 70 des r pondants soutiennent en effet que les relations entretenues avec les autres membres du groupe les soutiennent dans
99. seau permet de d velopper des solutions collectives qui renforcent le sentiment d appartenance et d accro tre l autonomie et les comp tences des populations cibles Comme Beausoleil 1988 39 le soulignait plus t t cette approche 253 exige par ailleurs une volont r elle de collaboration entre les divers intervenants du r seau des services et les groupes communautaires informels Il est aussi utile de savoir que chacun a sa place parce qu il r pond un ou des besoins diff rents Ainsi certains jeunes peuvent avoir besoin d en rencontrer d autres aux prises avec les m mes difficult s et d autres peuvent rechercher la souplesse l absence de jugement l encouragement les conseils etc Cette m thode pourrait donc tre reprise et ou largie sans crainte car elle d montre que ces jeunes ch meurs avaient de toute fa on l intention d exploiter un maximum de ressources mises leur disposition Finalement l valuation de la valeur pratique de ces r sultats nous oblige voir qu il existe n anmoins d autres besoins qui ne sont pas et ne pourront jamais tre combl s par les r seaux informels Il en est ainsi des besoins li s l expertise technique et psychologique par exemple ainsi qu la stabilit du soutien Il serait par cons quent inutile de demander l universalisation de ces services au m me titre que le sont les deux autres sources de soutien qui ne partagent pas
100. seaux personnels afin d en d gager les principales caract ristiques C est ce que Corin Sh rif et Bergeron 1983 ont appel l approche morphologique et Wellman 1983 l approche formaliste L identification de la forme du r seau l aspect structurel est ici l objet de la recherche Ses principaux indicateurs sont la taille d finie par la fr quence et le type de lien ou par l examen de la qualit du contact personnes importantes ou dont l acteur se sent le plus pr s Wellman 1983 et la densit Rappelons que la notion de densit fait r f rence au rapport entre le nombre de liens qui existent r ellement entre les membres du r seau et le nombre de liens potentiels entre ces membres Selon Corin ce concept est peu significatif dans le cas des r seaux sociaux caract ris s par une orientation importante vers la parent car la densit des liens de parent est alors beaucoup trop forte comparativement aux autres types de liens De plus certains de ces indicateurs sont en quelque sorte contamin s par d autres Godbout et Charbonneau 1995 210 Aussi la fr quence des contacts se trouve tre automatiquement influenc e par la proximit et la dur e de ces liens parentaux En ce sens la proximit psychologique serait le meilleur indicateur de la force du lien car il n est tributaire d aucun autre lien Il existe une seconde perspective pour tudier les r seaux soit la perspective structuraliste
101. soutenir la motivation de ses membres Le second volet de cette troisi me hypoth se portant cette fois sur l accroissement de la motivation des membres des r seaux de solidarit informels n a pu tre formellement valid puisque les r sultats qui s en d gage brossent un portrait plut t neutre cet gard 246 Une majorit de r pondants a par contre indiqu avoir d velopp au sein de leur r seau de nouveaux moyens et ou des fa ons originales et novatrices de faire de la recherche d emploi En lien avec cette quatri me hypoth se les r pondants ont galement ajout que la participation aux rencontres de leur groupe de soutien a chang leur perception du march du travail En ce qui a trait l information circulant au sein de ces groupes particuliers l analyse principale indique que ces r seaux de solidarit permettent d largir les sources d information rendues disponibles leurs membres et assurent galement une diversit de CES Sources Les derniers r sultats r v lent finalement que ces r seaux donnent acc s de nouvelles informations dans une proportion assez faible Il fut aussi difficile de conclure que les informations transmises peuvent servir plusieurs personnes au sein d un m me r seau redondance des sources d information Une pr sentation statistique et sch matique a permis de brosser un portrait plus complet des six r seaux constituant le c ur de la recherc
102. sultats l absence d hypoth se s cibl e s sur ce ph nom ne pr cis nous a emp ch d laborer un positionnement analytique ferme cet effet Il serait fort propos de creuser ce ph nom ne lors d une future recherche qui pourrait porter sur le fonctionnement des r seaux informels Enfin la derni re amorce de th orisation ayant merg de l analyse et de l interpr tation des donn es et offrant peut tre le plus grand potentiel d exploitation prend sa source dans la capacit qu offrent les r seaux de solidarit de r tablir le lien entre les ch meurs de longue dur e et le march de l emploi Encore une fois cette dimension n tait pas l tude dans le cadre de l enqu te Cette derni re a toutefois permis de d couvrir que malgr leur jeune ge les membres des r seaux mis l tude taient la recherche d un emploi stable depuis plus longtemps que la moyenne des ch meurs qu b cois Le r seau de solidarit informel pourrait il devenir une voix d int gration pour les jeunes marginalis s ou ayant d importants probl mes d insertion socioprofessionnelle Pourrait il permettre aux ch meurs de longue dur e peu importe leur ge d tablir la transition entre une situation d isolement vers une r insertion progressive dans un cadre de fonctionnement plus structur Ces pistes d montrent certainement beaucoup de potentiel et m riteraient d tre approfondies dan
103. sur l emploi et l entreprise En ciblant l objet de cette recherche sur les aspects du fonctionnement des r seaux plut t que sur celui du nombre d emplois obtenus il a t possible de faire un pas de plus vers une meilleure compr hension des relations sociales au sein d un groupe de jeunes n arrivant pas s int grer au march du travail d une soci t industrialis e et des plus avant gardiste en termes conomiques et technologiques Les fruits de cette recherche forcent aussi ce champ d tude qu est la sociologie du travail repenser sa d finition du concept d efficacit des r seaux en fonction non plus seulement d une int gration r elle au march du travail mais d un rapprochement s effectuant entre ce dernier et de jeunes ch meurs et d une s rie d apprentissages b n fices secondaires qu en tirent les adh rents et les adh rentes Dor navant il faudra donc parler de cette rentabilit des r seaux de solidarit informels En d finissant de telle mani re les groupes d entraide informels en recherche d emploi cette th se contribue ensuite positionner clairement les r seaux dans l ensemble des divers modes de coordination identifi s par Granovetter 1993 Boyer et Hollingsworth 1997 Une fois qu il est tabli que ces groupes pousent davantage les comportements organisationnels caract risant l approche transactionnelle ou structuraliste de tradition am
104. transmission des informations sur la t che collective L ensemble des lectures faites ce sujet aboutissent au constat que dans la presque totalit des r seaux formels et informels se trouvent un ou quelques membres centraux qui imposent une certaine structure ou un rythme op rationnel sp cifique au reste du groupe Aussi pour mieux comprendre ces syst mes sociaux le ou la sociologue aura avantage identifier rapidement le mode de communication pr valant dans le ou les r seaux l tude Structurer les rapports entre la t che et le r seau demande que l on d finisse pr alablement la t che collective Cette d finition r unit d une part l change de communications ou l interindividuel et d autre part l aspect individuel qui consid re s par ment chaque membre du groupe Flament 1965 53 Les t ches collectives peuvent g n ralement tre tudi es partir des informations poss d es initialement par les membres du groupe Les informations initiales doivent ensuite tre regroup es afin que l on puisse y puiser la solution du probl me ce qui est appel l information r sultante Pour que le r seau de communication soit pleinement op rationnel le r ponse doit par la suite tre diffus e l ensemble des membres du r seau Flament classe en trois types de mod les les rapports t ches r seaux 1965 63 Premi rement les mod les de type centralis o un seul individu centralise les informa
105. travail Cette d finition permettra d inclure la fois les jeunes qui tentent de s int grer pour la premi re fois de mani re permanente sur le march du travail et les jeunes qui ont d j int gr ce march mais qui connaissent une p riode de ch mage allant jusqu 18 mois Par le pass la jeunesse se terminait la plupart du temps 18 ans ou 21 ans ge de la majorit l gale co ncidant avec la fin des tudes Aujourd hui l allongement de la scolarit et les dysfonctionnements du syst me d emploi prolongent cette p riode Ainsi devant des perspectives d emploi peu encourageantes plusieurs jeunes ont fait le choix de retourner l cole ou d y demeurer plus longtemps On observe d ailleurs que depuis 1988 la proportion de jeunes qui fr quentent l cole temps plein a augment de pr s d un tiers au Qu bec gouvernement du Qu bec 1996 Voil pourquoi nous avons choisi d inclure dans notre d finition les jeunes g s de 20 35 ans Pour Madeleine Gauthier et Jean Pierre Simard 1990 l ge charni re dans le comportement des jeunes face l emploi qui tait de 20 ans a tendance se d placer dans les deux sens Les jeunes sont proportionnellement plus nombreux entrer sur le march du travail d s l ge de 16 ans Par contre l entr e de mani re stable dans la vie serait repouss e jusque dans la trentaine pour un grand nombre d individus Ces derniers verraient se prolonger diverses exp
106. tude l informel d crit l tat de l organisation d une rencontre ou d un document qui ne peut tre r pertori class ou reconnu par une structure institutionnelle et qui est donc sans caract re officiel L informel poss de donc ses formes c est dire des rapports sociaux structur s et structurants m me s ils ne sont pas prescrits par la loi La diff rence r side ici dans le crit re d organisation Les r sultats obtenus au cours de cette recherche permettent d ailleurs de constater que l informalit correspond davantage la notion de souplesse que de clandestinit ou d irr gularit Les conclusions de la recherche refl tent notamment la valeur des r seaux informels en soulignant leur capacit de s adapter tr s rapidement aux besoins ainsi qu aux multiples r alit s et difficult s de leurs membres Ces r seaux sont en mesure de r pondre sans d lai ces besoins tant motifs que techniques N anmoins il serait faux de laisser croire que les r seaux de solidarit informels peuvent r pondre ad quatement la totalit des besoins exprim s par leurs membres ces derniers 262 l ont d ailleurs confirm sans m nagement Les moyens mat riels et financiers restreints tout comme le manque d expertise professionnelle rendent impossible l autosuffisance de ce mode de coordination Le dernier atout l ment sp cifique au r seau de solidarit informel par rapport aux autres
107. un net avantage en faveur des r seaux de solidarit informels puisque les tudes r alis es jusqu pr sent Bourdon et Beaulieu 1997 bl ment souvent le lien de contr le qui existe entre l individu qui requiert de l aide et le professionnel qui travaille directement ou indirectement les organismes communautaires par exemple pour l tablissement qui accorde les prestations d assurance ou d assistance emploi Les personnes interrog es identifient ici encore les diff rents apprentissages que leur r seau leur permet de faire comme principale source d int r t et de motivation sans toutefois dire clairement que cet l ment permet d lever leur niveau de motivation La th se de l accroissement de la motivation reposait principalement sur les r sultats des questions portant sur les objectifs Ces r sultats se sont av r s faibles et difficilement justifiables D une part moins de la moiti des r pondants 42 8 consid rent avoir atteint ou tre en voie d atteindre leur s objectif s et d autre part 30 ne savent pas si leur participation ce r seau leur permettra d atteindre ce s objectif s Il est par contre important de noter que plus de 55 5 des membres interrog s ne se sont fix aucun objectif par rapport leur participation au r seau et leur recherche d emploi en g n ral si ce n est de se trouver un emploi stable le plus rapidement possible Or 202 m thodologique
108. une cha ne d signe une s quence continue d ar tes Le graphe 1 r unit l ensemble de ces informations et repr sente en m me temps un r seau personnel en forme d toile Graphe 1 K J Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 48 Dans ce r seau personnel Ego E occupe la place de racine face aux six autres acteurs F G H I J K Ce type de r seau est galement appel graphe marqu car un ou plusieurs sommets sont identifi s Si l on consid re E comme ascendant trois chemins de longueur 117 diverse m nent aux autres acteurs les descendants Par exemple un chemin de longueur 1 m ne F et de longueur 2 H Le graphe 1 pourrait donc repr senter le cas d un individu E et de trois amis intimes I F et G qui eux entretiennent d autres amiti s fortes avec K Jet H L ensemble des sommets d un graphe G est habituellement d sign par X et l ensemble des arcs par U L arc qui va d un sommet xi xj est dit de la forme xi xj Un graphe G X U est un couple constitu par 1 un ensemble de sommets X x1 X2 Xn 2 une famille d arcs U u u2 um l ments du produit cart sien XxX x y x X y X 3 une cha ne sera repr sent par L U1 U2 U3 Dans un r seau en forme de zone les acteurs reli s directement ou indirectement Ego ont aussi des liens entre eux et un Ego dispos
109. une liste de noms plus vari e et compl te que les 152 questions traditionnelles telles que dressez la liste des membres de votre famille ou vos amis par exemple En analysant un type de relations sociales marquant un r seau ou un groupe pr cis d acteurs qui en font partie les donn es recueillies peuvent tre de nature sociopsychologique ou plut t de l ordre des liens existant entre les individus et la structure En regard de la valeur des donn es quatre types d informations essentielles pour la compr hension de ces relations peuvent g n ralement tre d gag s lors d tudes portant sur les r seaux personnels des r pondants Premi rement un profil psychosocial de l Ego Deuxi mement une description des relations entre Ego et les autres membres du r seau Troisi mement un profil psychologique des autres membres avec qui Ego entretient une relation quelconque Et finalement une description des relations entre les autres membres 3 5 3 La technologie au service des r seaux Comme dans la plupart des disciplines en sciences sociales l utilisation de l informatique est aujourd hui devenue un outil quasi indispensable au traitement des donn es recueillies ainsi qu la production de tableaux et graphiques illustrant les conclusions de la recherche Plusieurs logiciels informatiques ont d ailleurs t labor s dans le cadre d analyses de r seaux Quoiqu un seul de ces outils informatiques n ait t utilis
110. v lent effectivement que son niveau de responsabilisation et de confiance en soi augmente lorsqu un individu d cide de s impliquer davantage dans l organisation des activit s de son r seau Comme il a t constat au cours de l laboration de la probl matique l information autant par son acc s sa circulation que son contenu se retrouve au c ur des grandes r flexions sociologiques et conomiques touchant l int gration au march du travail L ensemble des r sultats obtenus partir des trois hypoth ses de d part ce sujet ont confirm le caract re sp cifique du milieu pour ce qui est d alimenter et de varier les sources informationnelles Quoique variables selon le groupe l ouverture et l absence d instances interm diaires cr ent g n ralement un environnement favorisant la libre circulation des informations au sein des r seaux de solidarit informels Le r seau formel ou informel donne bel et bien acc s une nouvelle information Il serait toutefois risqu de la g rer de la r pertorier ou de la contr ler puisque cette derni re en viendrait in vitablement se transformer voir m me dispara tre Il s agit d identifier pr alablement de quel type d information il est question Certaines informations formelles et ou officielles peuvent tr s bien tre class es inventori es et g r es Toutes les informations ne peuvent cependant pas l tre et certainement pas
111. 16 27 ou 59 2 r pondent oui leurs liens avec les autres membres se sont approfondis au fil des rencontres Sentiment d exclusion et de solitude os H i i a Nes RE 22 30 ou 73 3 r pondent oui On apprend finalement que 78 9 ne sont membres que de ce r seau de solidarit informel mais que 34 5 d entre eux sont galement membres d une association ou d un 183 r seau formel reli leur domaine professionnel 13 7 leur domaine d tudes et 5 aux loisirs Adh sion divers groupes Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 19 24 ou 78 9 r pondent ne pas tre membre d autre s groupe s de solidarit informel s Appartenance un autre r seau Score r ponse reli au travail aux tudes autres loisir b n volat 10 29 ou 34 5 r pondent qu ils sont associ s un autre r seau reli au domaine d emploi tandis que 13 7 sont reli s aux tudes et 17 2 autres En somme 54 3 croient que leur r seau de solidarit informel a pour effet de briser l isolement marquant souvent une p riode de ch mage On peut en conclure que la plupart y rencontrent plut t des connaissances que des amis et que tr s peu ont d velopp une pratique courante dans leur vie de participer ce genre de groupe d entraide sinon emploi tude Ce sont les concepts d apprentissage et d change qui ressortent davantage en terme de b n fices quoique les con
112. 25 ans dans leur d marche de prise en charge Montr al Universit du Qu bec Montr al 287 p LANGLOIS Simon 1977 Les r seaux personnels et la diffusion des informations sur les emplois In Recherches sociographiques XVIII 2 213 246 1985 Les rigidit s sociales et l insertion des jeunes dans la soci t qu b coise In Une soci t des jeunes Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture 301 323 LAUMANN E O and F U PAPPI 1973 Networks of Collective Action Perspective on Community Influence Systems New York Academic Press LAUTIER Bruno 1991 Les vices et les vertus de l informalit In L tat et l informel Paris ditions L Harmattan 11 22 LEDRUT Raymond 1966 Sociologie du ch mage Paris Presses universitaires de France 547 p LEINHARDT Samuel 1977 Social Networks A Developing Paradigm New York Academic Press Inc 437 p LEMIEUX Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem 125 p LIMOGES Jacques 1983 Ch mage mode d emploi Montr al ditions de l Homme 1994 L int gration au travail un besoin sociopsychologique persistant In L int gration l emploi des personnes d favoris es Montr al 44 54 LIPIETZ Alain 1989 Choisir l audace Une alternative pour le XXIe si cle Paris ditions La D couverte 155 p 1990 Apr s fordisme et d
113. 998 Workforce Development Networks Community Based Organizations and Regional Alliances United States 195 p HOLLAND Paul and Samuel LEINHARDT 1975 Local Structure in Social Networks In Sociological Methodology San Francisco Jossey Bass HOLZER H J 1987 Job Search by Employed and unemployed Youth In Industrial and Labor Relations Review 40 4 601 611 JACKSON G 1987 Mesures et concepts suppl mentaires du ch mage In La population active Ottawa Statistique Canada no 71 001 JACQUES Jenny 1985 Apport de la m thode A S I dans une analyse secondaire In Bulletin de m thodologie sociologique Paris 8 4 51 KAHN L M and S A LOW 1990 The Demand for Labor Market Information In Southern Economic Journal 56 4 1044 1058 KLOVDAHEL A S 1989 Urban Social Networks Some Methodological Problems and Possibilities In The Small World Norwood Ablex Publishing 176 210 KNOBE D 1990 Political Networks Structural Perspective Cambridge Cambridge University Press KUNNAS Tarmo et Johanne TREMBLAY 1998 Comment b tir un r seau de contacts solide Qu bec dition Transcontinental 140 p 343 LAGARENNE Christine et Emmanuelle MARCHAL 1995 Recrutements et recherche d emploi In La Lettre Paris Centre d tudes de l emploi 1 13 LANDRY Bernard 1986 valuation de l intervention du mouvement qu b cois des chantiers aupr s des jeunes de 16
114. C 307 APPENDICE C CANEVAS D ENTREVUE APPENDICE D FORMULAIRES UTILIS S LORS DE LA COLLECTE DE DONN ES APPENDICE E D FINITIONS ET CONCEPTS BIBLIOGRAPHIE 312 322 325 335 IX Tableau la Tableau 1b Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 LISTE DES TABLEAUX Modes de gouvernance r gles d change et de conformit Chaque m canisme de coordination a ses d faillances particuli res Modes de coordination ou de gouvernance Part des diff rents modes de recrutement dans l acc s l emploi __ Les sociomatrices Typologie des tudes r seaux Approches et mod les de classement des divers types de regroupements M thodes d tude des communications informelles 51 53 55 89 121 124 130 143 Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 LISTE DES FIGURES Cha ne chemin circuit et cycle Types d exercice du pouvoir Syst me de communication Mod les centralis s Mod le homog ne 118 135 139 141 141 XI Graphe 1 Graphe 2 Graphe 3 Graphe 4 Graphe 5 Graphe 6 Graphe 7 Graphe 8 LISTE DES GRAPHES Graphe non orient en forme d toile La zone L arborescence La connexit forte La connexit semi forte La connexit quasi forte La connexit simple Consid rations
115. E Tel qu expliqu au premier chapitre de cet ouvrage en tant qu organes officiels du gouvernement du Qu bec ces ressources doivent offrir divers services la population qui d sire s int grer au march du travail L approche r seau n est toutefois pas int gr e et r pandue dans les pratiques de ces organismes Pourtant ces derniers sont extr mement bien plac s en tant qu organismes de premi re ligne pour informer promouvoir et stimuler la mise en place de r seaux de solidarit informels aupr s des jeunes qui viennent les consulter Puisqu il n existe pas de risque de d doublement des services de ces organismes gouvernementaux il semble qu il serait tout leur avantage d encourager leur cr ation et de se donner ainsi une chance de plus de diminuer le nombre de jeunes sur leurs listes de prestataires Il ne s agit donc pas de tenter une institutionnalisation des r seaux informels ceux ci verraient leurs impacts s amenuiser rapidement mais bien d encourager leur mise sur pied aupr s de leur client le Comment cela peut il se faire Tout d abord en encourageant la constitution de r seaux parmi les clients des CLE apr s une participation une mesure d aide 281 Nombreux sont les prestataires qui sont dirig s vers un programme visant am liorer leur employabilit Cette situation est encore plus vraie dans le cas des jeunes car malgr le moratoire actuel sur l applic
116. E vise enfin la stimulation de la demande de main d uvre en incitant les employeurs embaucher des prestataires gr ce des subventions couvrant une partie du salaire de ces derniers Morin 1994 36 2 5 3 2 Principales mesures institutionnelles L objectif de cette section est tout d abord de pr senter un portrait sch matique des mesures d employabilit et d int gration au march de l emploi qui ont t exp riment es et valu es au Qu bec et au Canada au cours des derni res d cennies pour ensuite discuter plus en profondeur de leur efficacit Ces renseignements proviennent majoritairement du minist re de la S curit du revenu du Qu bec et sont r sum s dans le document de Sylvestre 1994 Dans le cas des programmes reli s l assurance emploi programmes f d raux les renseignements sont rapport s dans le document de Park Riddell et Power 1994 Il est possible de cat goriser l ensemble des mesures en trois grands blocs la formation en institution ou en entreprise caract re g n ral ou reli e un m tier sp cifique les mesures d orientation et de soutien li es la recherche d emploi et les mesures de cr ation d emploi Ces derni res comprennent diverses formes de stages r mun r s des subventions aux organismes communautaires subvention salariale et subventions de 105 fonctionnement plus globales ou des entreprises priv es g n ralement des subventions salariales et
117. Explication des r sultats Le second volet traitant de la diversification des sources d information pour les membres des r seaux fut galement confirm par l analyse statistique des donn es En examinant bri vement ces donn es puisqu elles sont relativement peu nombreuses on constate que la diversit ou que la non diversit des informations rendues disponibles au sein des r seaux diverge consid rablement d un groupe l autre Les r pondants qui ont jug que les informations provenaient de tous les secteurs repr sent s par les membres de leur r seau appartiennent beaucoup plus souvent des r seaux plus importants en nombre Autre fait int ressant noter cette diversit des sources se retrouve tonnamment plus souvent chez les groupes qu on pourrait qualifier d homog nes c est dire dont les membres voluent dans le m me champ d activit professionnel Il semble donc que les personnes interrog es aient interpr t le terme secteur d activit comme tant les diff rents m tiers que l on peut retrouver au sein d une m me profession Dans le R seau des universitaires par exemple tous et toutes ont gradu du programme en orientation scolaire et professionnelle Les divers secteurs prendront dans ce cas la forme de travail de conseiller en orientation dans le milieu scolaire ou de conseiller en emploi dans un organisme communautaire ou de responsable du reclassement des employ s dan
118. Hollingsworth Schmitter et Streeck 1994 Ces m canismes d auto ajustement du march b n ficient du reste d une reconnaissance massive de leur efficacit depuis les ann es 1980 Le march est certainement le mode de r gulation le plus connu vu sa pr dominance aux tats Unis et dans certains pays d Europe comme le Royaume Unis Robert Boyer d crit ce m canisme comme une institution qui coordonne a posteriori les strat gies de nombreux agents d change ind pendants en concurrence les uns avec les autres mais qui finissent par entrer en interaction travers un processus de fixation des prix dans Boyer et Hollingsworth 1997 66 De plus un m canisme de march pleinement d velopp et op rationnel suppose l existence d am nagements en termes de qualit de quantit et du nombre de transactions qui reviennent r guli rement et qui sont centralis es Implicitement chaque march s int gre l int rieur d un ensemble d autres march s organisations et institutions Comme le d montre le tableau 2 les march s combinent la protection d int r ts personnels avec l intervention d agents de coordination horizontaux et refl tent la prise en compte de pr occupations telles que l offre et la demande assurant ainsi un quilibre b n fique mais non pr m dit Boyer et Hollingsworth 1997 10 Pour sa part la hi rarchie repr sente des acteurs qui sont unis et d montrent un fort degr d int
119. PPLICATION LARGIR 6 1 Introduction Ce dernier chapitre vise explorer et exposer le plus pr cis ment possible les divers contextes et conditions d application des r sultats obtenus ainsi que des conclusions ressortant de cette recherche Pour ne pas se limiter au seul secteur informel de l int gration au march du travail des propositions et pistes d action seront galement labor es en regard des milieux institutionnels de l ducation et du d veloppement de la main d uvre Le moment est enfin venu d envisager la port e de l ensemble de cette r flexion au del du pr sent et de sp cifier en quoi cette recherche contribue l avancement des connaissances en sociologie 6 2 Prospectives g n rales Puisque cette recherche se situe au carrefour de deux axes th oriques les pistes d action et propositions sugg r es d couleront la fois du domaine fondamental et du domaine appliqu De plus dans le cas de recherches relevant du domaine fondamental les connaissances acquises quoique th oriques peuvent parfois s appliquer imm diatement dans des situations concr tes Dans le domaine de la recherche appliqu e l aspect de la mise en application des r sultats est tr s important et prolonge ainsi l tape de l interpr tation des r sultats Afin de mettre en 271 application ces nouvelles informations il est pr f rable de dresser une liste de recommandations Ces recom
120. RAA et Jean Michel PLASSARD 1996 Modes d acc s l emploi des jeunes et salaires In Formation Emploi Paris 54 avril juin 15 33 GLAKIEWICZ Joseph 1979 Exchange Networks and Community Politics Beverly Hills California Sage GODBOUT Jacques et Alain CAILL 1992 L esprit du don Montr al et Paris Bor al La D couverte 345 p 341 GODBOUT Jacques et Johanne CHARBONNEAU 1995 La circulation du don dans la parent une roue qui tourne Qu bec INRS Urbanisation 217 p GORZ Andr 1989 Critique of Economic Reason New York Verso 250 p GOULD Roger V 1991 Multiple Networks and Mobilization in the Paris Commune 1871 In American Sociological Review Chicago 56 6 716 729 GOUVERNEMENT DU QU BEC 1996 L Avenir et le devenir social et conomique du Qu bec Qu bec _ 2000 Sommet du Qu bec et de la jeunesse Document d information pour le Bureau du Sommet du Qu bec et de la jeunesse Qu bec 61 p ___ 1999 Sommet du Qu bec et de la jeunesse l ments de r flexion pour le Bureau du Sommet du Qu bec et de la jeunesse Qu bec 31 p ___ 2000 Sommet du Qu bec et de la jeunesse Faits et chiffres 1999 pour le Bureau du Sommet du Qu bec et de la jeunesse Qu bec 66 p GOVERNMENT OF CANADA 1996 Take on the Future Canadian Youth in the World of Work Report for the Ministerial Task Force on Youth Ottawa 64 p GRANOVETTER Mark S 1973 The Strength of Weak Ties
121. Si plusieurs structures d entraide parviennent fonctionner sans support gouvernemental et sans se doter d un statut juridique leur d veloppement demeure limit En g n ral pass un certain seuil d activit s le milieu lui m me peut difficilement supporter un ou de multiples groupes 102 d entraide plus formels La n cessit d tablir un type de coordination plus ferme semble nuire galement la survie de ces organismes Sans qu il soit question de cr er des superstructures qui consomment temps et ressources humaines il faut souligner que les structures d entraide souffrent souvent d un parpillement qui les emp che de puiser m me des exp riences et des acquis pourtant accessibles Il va sans dire que ces divergences de pratiques et la d pendance financi re entra nent de nombreuses tensions entre l tat et le milieu communautaire De plus les programmes gouvernementaux provinciaux et f d raux vont vers des diminutions de services pour des client les qui sont sans revenu aucune aide gouvernementale Les organismes se pr parent donc pr sentement faire face la concurrence dans une situation de financement o le client pourra choisir son fournisseur de formation Les organismes pensent qu ils peuvent davantage faire concurrence aux formateurs priv s qu aux institutions publiques coll ges commissions scolaires et universit s Le marketing local le perfectionnement des ressources
122. UNIVERSIT DU QU BEC MONTR AL LES JEUNES CH MEURS ET LEURS R SEAUX UNE STRAT GIE RENTABLE UNE EFFICACIT RELATIVE TH SE PR SENT E COMME EXIGENCE PARTIELLE DU DOCTORAT EN SOCIOLOGIE PAR MARIE CHANTAL GIRARD MAI 2002 AVANT PROPOS Toi seul peut le faire mais tu ne peux le faire seul Auteur inconnu Je d sire tout d abord remercier chaleureusement mon directeur de th se Monsieur Paul R B langer professeur au d partement de sociologie de l Universit du Qu bec Montr al pour le support qu il m a fourni dans l ensemble de ma d marche au programme de doctorat Sa disponibilit et ses judicieux conseils ont certainement t essentiels l ach vement de cette th se mais son soutien ind fectible et peu commun a plus que tout compt mes yeux Des remerciements particuliers Denis Harrisson Shirley Roy et Mark S Granovetter qui m ont g n reusement soutenue divers moments de la recherche Merci aussi Ariane Martin qui fut une accompagnatrice pr cieuse et terriblement efficace au fil de ces quatre ann es ainsi qu Isabelle Hogue qui s est soumise une rigoureuse lecture de cet ouvrage Je tiens enfin exprimer ma profonde reconnaissance Alexandre pour avoir march mes c t s pendant ces nombreuses ann es pour son admirable patience et pour avoir toujours su trouver les bons mots d encouragement Merci HI R SUM La th se qui suit se situe au c
123. Wiley BULL C ORANATT O et P TEDESCHI 1987 Search Hiring Strategies and Labor Market Intermediaries In Journal of Labor Economics 5 4 2 BURT Ronald S and Micheal J MINOR 1983 Applied Network Analysis a Methodological Introduction Beverly Hills Sage 352 p BURT Ronald S 1976a Positions in Networks in Social Forces 55 93 166 1980 Models of Network Structure in Annual Review of Sociology 6 79 141 338 CASTELLS Manuel 1998 La soci t en r seaux Paris ditions Fayard 613 p CASTEL Robert 1995 Les m tamorphoses de la question sociale Une chronique du salariat Paris ditions Fayard 474 p 1996 Pour entrer dans le XXIe si cle sans brader le XXe si cle In Le D bat 89 90 97 CENTRE CANADIEN DU MARCH DU TRAVAIL ET DE LA PRODUCTIVIT 1988 La qualit des nouveaux emplois dans les services Notes de recherche Ottawa 2 CHAPMAN N J FROLAND C KIMBOLO P J et D L PANCOAST 1981 Helping Networks in Human Services Beverly Hills Sage COENEN HUTHER Jacques 1995 Observation participante et th orie sociologique Paris L Harmattan 191 p COLEMAN William D 1997 Associational Governance in a Globalizing Era Weathering the Storm In Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge University Press 127 153 CONSEIL DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA FAMILLE 1976 Promotion de la particip
124. a diff renciation des genres L analyse diff renci e selon le genre n tait pas au d part l un des l ments prioritaires de cette tude Elle s est simplement impos e Au fil des entrevues plusieurs distinctions sont apparues entre les t moignages des r pondants et ceux des r pondantes De nouveaux constats ont pu tre d gag s gr ce au logiciel QSR NUD IST qui a permis encore une fois le regroupement des r ponses en fonction du sexe des r pondants Le premier constat concerne le nombre nettement plus lev de femmes qui sont la fois membres de ces r seaux et participantes cette recherche La proportion du membership 236 f minin et celle du membership masculin au sein des r seaux inclus dans cette tude se situe autour de 35 d hommes et de 65 de femmes La pr sence des femmes fut donc sup rieure celle des hommes dans 66 6 des cas Aucune question directe l gard de cette probl matique sp cifique n a t pos e au cours des entretiens avec les participants l tablissement de conclusions claires cet effet n est scientifiquement pas possible En relisant l ensemble des propos recueillis avec la lentille de genre les nombreux t moignages des jeunes femmes apportent n anmoins quelques pistes de r flexion plus qu int ressantes et pertinentes Le second constat est l effet que les jeunes femmes mentionnent nettement plus souvent leur attachement au
125. ag e que lorsque le chercheur d sire tudier les m canismes structuraux existant dans de petites populations De plus ces r sultats ne seront jamais repr sentatifs l chelle de la soci t de masse Degenne amp Fors 1994 30 Mor no 1943 et Parlebas 1992 ont eu recours cette technique dans leurs travaux portant sur des r seaux personnels et sociaux et dans le cas pr sent l analyse d un r seau complet constitu de jeunes ch meurs serait tout fait improbable et inutile Le r seau social concept distinct du r seau complet r f re un r seau comprenant plusieurs acteurs dont aucun n est privil gi au d part dans l analyse Lemieux 1992 118 Les mouvements d un r seau personnel vont de l individuel au collectif contrairement ceux d un r seau social circulant du collectif vers l individuel Aussi l analyse de r seaux sociaux prend tout son sens et son utilit dans le cadre de recherches portant sur l ensemble des membres d un r seau et sur leurs connexions mutuelles dans un contexte o tous sont fortement ou faiblement impliqu s De l anglais Multiplexity La notion de multiplexit suppose que l on explore plusieurs types de relations simultan ment Degenne amp Fors 1994 59 13 En somme loin d tre mutuellement exclusives les trois approches se compl tent tout fait de par la nature des informations qu elles d voilent L analyse des r seaux personnels et sociaux est
126. age compl t il reste d terminer les unit s de mesure afin de quantifier cette masse de donn es Dans certains cas les classes tablies ne contenaient qu un petit nombre d l ments ce qui a permis de les d nombrer sous la forme de pr sence absence Par contre dans les classes contenant un grand nombre d l ments le d nombrement s est fait sous la forme de fr quence La fr quence est g n ralement exprim e en pourcentage ou en proportion Les moyennes ainsi obtenues tiennent compte de deux d cimales et se situent entre 1 et 100 Les r sultats se rapprochant de 1 refl tent une faible satisfaction et ceux se rapprochant de 100 refl tent un degr de satisfaction lev Les r sultats se rapprochant des lignes pointill es sur les courbes sont dans la moyenne Saint Arnaud Exprimer la fr quence de telle mani re est avantageux car cela informe imm diatement le lecteur de l importance d une classe par rapport une autre 172 Il a finalement fallu recourir l ordinateur et plus particuli rement au logiciel QSR NUD IST dont les attributs ont d j t pr sent s pour compl ter l analyse qualitative des donn es Il s agit n anmoins ici de pr ciser que dans le contexte d une analyse de contenu l usage du logiciel a comport deux avantages pr cieux premi rement passer rapidement travers une somme imposante de donn es et deuxi mement tudier des relations complexes e
127. ait un taux de ch mage plus lev au Qu bec que dans la plupart des pays de l OCDE Vers la fin des ann es 1970 ce dernier avait presque doubl 8 3 en 1978 et depuis le d but des ann es 1980 il n est pratiquement pas redescendu en bas de 10 Tremblay 1990 63 Le Canada a vu son taux descendre aux niveaux des 7 et 8 de 1988 1990 Au Qu bec la moyenne se situe donc autour de 10 ce qui justifie le qualificatif de ch mage lev ou chronique Tremblay et No l 1993 74 Avec des taux oscillant entre 9 et 16 la situation ne s est gu re r sorb e durant la d cennie 1990 Malgr une nette am lioration de la sant conomique nationale et provinciale depuis 1997 et une baisse du taux de ch mage global qui est pass sous la barre des 8 en 1999 rien n indique que le probl me du ch mage lev chez certains groupes de travailleurs et de travailleuses se r sorbera naturellement Malgr que l ann e 1998 ait t la meilleure en mati re de cr ation d emploi pour les jeunes depuis vingt cinq ans leur taux de ch mage oscillait toujours au dessus de 14 cette ann e l 13 La croissance importante du taux de ch mage peut partiellement tre imput e une forte augmentation de la population active Celle ci s explique d une part du fait que les jeunes 16 34 ans 74 5 en 1999 et les femmes 58 9 en 1999 sont de plus en plus pr sents sur le march du travail canadien D autre part du fa
128. al La soci t qu b coise b tie sur un mod le capitaliste caract re fortement social d mocrate est essentiellement coordonn e par les modes institutionnel et hi rarchique de r gulation Les r seaux informels ne viennent en aucun cas remettre en question ce mod le dominant mais contribuent plut t l enrichissement de ce m me mod le tout en y apportant un ensemble d l ments sp cifiques Pr cisons par ailleurs que la pr sente d marche ne tente en aucun cas d analyser la soci t comme s il s agissait d un ou de plusieurs r seaux mais vient plut t positionner ces derniers parmi un ensemble de modes de coordination Apr s une analyse du fonctionnement des quatre modes de coordination illustr s dans le tableau 2 chapitre 2 61 de cet ouvrage c est dire les institutions le march les ressources communautaires et les r seaux il appert que les facteurs pouvant expliquer le passage par les diff rents modes d acc s l emploi ne r pondent pas un m me fondement th orique Ces divers modes de coordination opposent globalement un mode marchand caract ris par des niveaux de qualifications plut t lev s et des emplois 178 tertiaires un mode institutionnel dans lequel se trouvent des emplois et des individus moins qualifi s travaillant plus souvent temps partiel et parfois li s des mesures jeunes et un mode organisationnel compos des r seaux et des stages et o la
129. alifi es d galitaires solidaires Allan 1979 r ciproques consenties souples et peu norm es Elles sont donc majoritairement incompatibles avec l autorit la hi rarchie et la contrainte mais permettent tout de m me une bonne dose d influence 134 3 3 2 Pouvoir et mod les de d cisions collectives La position structurale d un individu dans le processus d cisionnel du r seau est certainement une question incontournable dans toute analyse structurale compl te Comme cela a d j t mentionn chaque r seau inclus parmi ses membres un ou quelques individus centraux qui occupent une position privil gi e dans les changes et ult rieurement les d cisions Ces derniers sont au centre des communications importantes ce qui se traduit g n ralement en pouvoir De nombreuses tudes confirment en effet ce lien direct entre la centralit et le pouvoir des individus voluant dans des organisations ou des r seaux informels En partant de l analyse de Degenne et Fors 1994 153 le concept de centralit peut tre d coup en trois d finitions distinctes la centralit de degr la centralit de proximit et la centralit d interm diarit La centralit de degr consiste mesurer la position d un individu partir du nombre de connexions qu il entretient avec les autres Bref un individu occupe une position centrale s il est fortement connect aux autres membres du r seau et se trouve en position p rip
130. amis mettant sur pied une association leur permettant de d velopper un de leurs int r ts communs devrait on parler de sociabilit formelle ou informelle Et comment trancher dans le cas d un groupe de coll gues de travail qui organisent des activit s sportives durant les heures de d ner 74 La diff rence r side ici dans le crit re d organisation Un r seau formel r unira des membres et r alisera des activit s dont l organisation est constitu e Inversement le r seau informel sera marqu par une organisation non constitu e Degenne amp Fors 1994 39 Face ce faible nombre de crit res permettant d identifier clairement la nature des r seaux sur la base de leur formalit ou encore de former de grandes cat gories il revient selon nous chaque auteur de bien d finir le type de r seau qu il met l tude Bruno Lautier s est int ress aux vices et aux vertus de l informalit Pour lui le grand nombre d analyses d niant toute pertinence la notion d informel nous laisse quelque peu d muni car trois r alit s s imposent invariablement Tout d abord quels que soient les mots employ s confus ment parfois les situations d sign es existent r ellement vendeurs ambulants domestiques etc Deuxi mement l informel poss de ses formes ainsi qu une utilit bien sp cifique c est dire des rapports sociaux structur s et structurants m me s ils ne sont pas prescrits par la loi Aussi le caract r
131. analystes de r seaux ajoutent finalement que les r seaux densit forte facilitent d autres changes de mani re g n rale tandis que les r seaux faible densit auront pr cis ment l effet contraire Voir ce sujet Boot 1971 Mitchell 1969 et Kapferer 1989 CHAPITRE 4 CR ATION ORGANISATION ET UTILIT DES R SEAUX DE SOLIDARIT INFORMELS UNE TUDE 4 1 Introduction La quatri me partie de cette th se est essentiellement consacr e la pr sentation des donn es recueillies lors des entrevues ainsi que des principaux r sultats de l enqu te Nous introduirons dans un premier temps les caract ristiques dominantes et le mode organisationnel des six r seaux ayant t tudi s lors de cette recherche Nous exposerons ensuite les r sultats en fonction des grandes hypoth ses de recherche hypoth ses ayant galement servi la d termination des cat gories regroupant les informations Le portrait que brossent les r sultats de cette enqu te sera compl t par une pr sentation succincte des analyses compl mentaires effectu es partir de concepts et d indicateurs s tant d marqu s lors de la premi re phase d analyse L interpr tation que nous faisons des r sultats de l enqu te compl tera enfin ce chapitre Nous tenterons effectivement d expliquer ces r sultats et discuterons leur valeur th orique afin de comprendre les liens qui se sont cr s entre diverses variables 4 2 Six r s
132. ant sur la nature des informations que poss dent respectivement les demandeurs d emploi et les employeurs Rees ainsi que d autres conomistes avant lui confirment l efficacit des modes de communication informels dans le cadre de la recherche d emploi et expliquent comment la mesurer Son chantillon regroupant des travailleurs cat goris s cols bleus et cols blancs et travaillant dans la r gion de Chicago ont permis de d couvrir qu au del de la moiti des emplois de cols blancs avaient t obtenus partir de ressources informelles et que quatre cols bleus sur cinq avaient obtenu leur emploi par la m me m thode 40 De leur c t Curtis Simon et John Warner se sont investis dans une tude parut en 1992 confirmant les avantages des Old Boys Networks dans le placement au sein de plusieurs professions par rapport aux moyens traditionnels de recherche d emploi tels que les agences de placement Leurs observations les am nent aux constats suivants tout d abord les travailleurs recrut s de cette fa on gagnent g n ralement un salaire de d part sup rieur Par contre les augmentations de salaire ult rieures seront plus espac es Troisi mement ces travailleurs demeureront l emploi de la m me entreprise plus longtemps que ceux recrut s l ext rieur de leurs r seaux On retrouve par ailleurs dans l ouvrage de Boltanski et Chiapello 1999 490 un texte portant sur un nouvel esprit du capitalis
133. antit de vos d marches a chang depuis votre adh sion au groupe Augment diminu ou stable Q16 tiez vous parfois tent d abandonner vos d marches avant votre adh sion au groupe Q17 tes vous parfois tent d abandonner vos d marches 316 Q18 est ce que les relations que vous entretenez avec les autres membres du groupe vous aident dans votre recherche d emploi Q19 est ce que l aide que vous donnez et celle que vous recevez au sein du groupe est comparable ou la jugez vous in gale Q20 diriez vous que ce r seau vous offre du support afin de faciliter votre int gration au march du travail Q21 sentez vous que le groupe utilise l ensemble de ses ressources Q22 pensez vous que le groupe tient compte des ressources de chacun de ses membres Q23 sentez vous que le groupe exerce une certaine pression sur vous 317 Q24 pour quelle s raison s avez vous d cid de participer aux rencontres de ce groupe Q25 vous tes vous fix un ou des objectifs pr cis par rapport votre recherche d emploi Q26 vous tes vous fix un ou des objectifs commun avec le groupe Q27 croyez vous atteindre ou tre en voie d atteindre ces objectifs Q28 pensez vous que votre participation ce r seau vous permettra d atteindre l objectif que vous vous tes fix Q29 tro
134. ar sa nature m me le r seau fournit un environnement propice l observation de ses pairs et donc l apprentissage ainsi qu l obtention du niveau de support requis Les r seaux de solidarit informels favorisent en effet le soutien adapt mais se trouvent moins bien quip s pour offrir de l accompagnement troit Jean Marie Romeder 1989 d crit de mani re extr mement simple et claire le lien troit qui existe entre l entraide et le d veloppement de l autonomie dans cette forme sp cifique de support La pratique de l entraide personnelle favorise un d veloppement autonome aussi bien chez l aid que chez l aidant L entraide d un membre qui est pass par les 209 m mes difficult s a r ussi les surmonter et fait part de ses erreurs de ses faiblesses et de ses succ s cette entraide inspire se prendre en charge 1989 39 De plus se sentant accept comme gal par l aidant l aid sera fortement motiv d velopper son autonomie En effet la relation d galit qui s tablit limine des relations du type sup rieur inf rieur connaissant ignorant ou dominant domin qui tendraient cr er de la d pendance 1989 39 On peut par contre d plorer le fait que les r seaux de solidarit informels tudi s dans le cadre de cette recherche comptent peu d anciens membres qui demeurent au sein du groupe pour partager leur v cu et leur sagesse Certains reviennent
135. as fait Les premiers sont effectivement moins stables que les seconds en ce qui a trait l emploi ce qui rend la comparaison avec les autres groupes d ge difficile Dans nos soci t s le travail tudiant remplit une fonction bien particuli re remplacement des employ s en vacances emplois saisonniers emplois qui ne fournissent qu un revenu d appoint etc La plupart s entendent d ailleurs pour dire que ce n est qu une situation temporaire dans leur cheminement professionnel Le rapport r alis en 1996 pour le minist re du D veloppement des ressources humaines Canada en vue de l laboration d une Strat gie jeunesse nationale d peint enfin un portrait global de la situation canadienne On y apprend tout d abord que les jeunes qui ont actuellement entre 16 et 24 ans sont consid r s comme tant g n ralement l aise avec les nouvelles technologies La transition entre l cole et le march du travail prend plus de temps qu auparavant et les tudiants terminant avec un dipl me universitaire peuvent prendre jusqu deux ans avant de trouver du travail dans leur domaine d tudes Le rapport mentionne d ailleurs que plusieurs cat gories d emplois requi rent un niveau d instruction ainsi qu une formation de pointe sup rieure De plus la qualit des emplois varie beaucoup plus que par le pass et les jeunes offrant leurs services entrent en comp tition directe avec des travailleurs plus g s et exp riment s On const
136. asion utiliser efficacement les diff rentes ressources tape qui pourrait leur viter pertes de temps casse t te et d ceptions lors de futures d marches d int gration 278 Ce processus d exploration pourrait galement offrir ces futurs travailleurs des informations les conduisant distinguer avec plus de facilit les multiples ressources disponibles ainsi que leurs principaux avantages et inconv nients Que se soit au sujet du territoire du mode de fonctionnement ou encore des co ts associ s leur utilisation les enseignants pourraient inclure ce type de renseignements lors de discussions touchant le monde de l emploi Parall lement il est tout aussi important que les jeunes arrivent bien identifier et d coder la nature des informations dont ils auront besoin au moment de se trouver du travail tout comme ils doivent apprendre o circulent ces diff rentes informations par exemple dans les centres locaux d emploi les centres locaux de d veloppement etc Cet aspect est d autant plus important qu cette tape de leur cheminement les jeunes se sentent souvent isol s et d connect s des informations minimales n cessaires l obtention d un emploi Enfin les professeurs sont aussi les mieux plac s pour parler des r seaux de solidarit informels comme outil suppl mentaire lors d une recherche d emploi Il est certainement utile que les enseignants aient au pr alable une bonne
137. at jeune et moins jeune Consid rant qu on encourage souvent les jeunes Qu b cois et autres groupes marginalis s au plan de l emploi qui n arrivent pas s int grer au march traditionnel du travail d marrer une entreprise ou se cr er leur propre emploi consid rant aussi que le succ s d une jeune entreprise d pend norm ment de son r seau de contacts privil gi s et que les Centres locaux de d veloppement ont pour mandat de soutenir ces entrepreneurs il semble logique d associer la mission de cette ressource la facilitation de l mergence de r seaux de solidarit informels chez les jeunes En 283 effet les CLD sont parfaitement positionn s pour jouer un r le proactif dans de r seautage informel de e jeunes entrepreneurs afin qu ils puissent changer sur leurs exp riences respectives et se conseiller mutuellement cet gard e jeunes entrepreneurs avec des entrepreneurs plus exp riment s dans le but de faire b n ficier la jeune g n ration des richesses informationnelles privil gi es qu ont accumul es leurs a n s au fil des ann es Plusieurs r seaux formels de gens d affaires ont d ailleurs d j commenc implanter cette forme de mentorat et des impacts positifs semblent s en d gager tr s rapidement 6 4 2 Le milieu communautaire une vision partag e Parall lement au secteur institutionnel de la main d uvre voluent des organismes communautai
138. ate aussi que le niveau des salaires chez les jeunes stable depuis plus d une vingtaine d ann es est maintenant en d clin et que ce sont ceux qui poss dent le plus de connaissances sp cialis es et le niveau scolaire le plus lev qui s en tirent encore le mieux Enfin la g n ration actuelle de jeunes travailleurs se caract rise par sa grande diversit ethnique et raciale 30 1 3 3 Impacts sur les relations sociales Les indicateurs conomiques et quantitatifs couramment utilis s ne suffisent plus donner une vision compl te de la situation de l emploi pour les jeunes Malgr la baisse du taux de ch mage et autres mesures quantitatives l tat de pr carit croissante des emplois obtenus actuellement par ces nouveaux travailleurs ne ressort aucunement dans le cadre de ce type d analyse L cart grandissant entre les plus de 35 ans et les jeunes laisse en effet pr sager que la situation professionnelle et conomique de ces derniers n est pas en voie de s am liorer Selon Madeleine Gauthier la situation des jeunes s est d t rior e dans tous les domaines de l emploi l exception des taux de ch mage qui cachent cependant le probl me de l intermittence en emploi pour eux 1994 87 Les jeunes qui entrent aujourd hui dans le march du travail sont plac s dans une situation de concurrence face leurs p res et m res Ces derniers ont constitu la premi re g n ration de travailleurs ayant r ussi acc der a
139. ation de la rencontre de la rupture de la perte de l isolement de la s paration en tant que pr lude l instauration de nouveaux liens la formation de nouveaux projets et de l insistance sur la tension perp tuellement r activ e entre l exigence d autonomie et le d sir de s curit sont au c ur des changements actuels de la vie personnelle amicale et familiale Boltanski et Chiapello 1999 207 En sociologie l importance des r seaux sociaux formels et informels s est fait reconna tre graduellement travers les tudes sur les mouvements sociaux la mobilisation Gould 1991 les comportements de groupe le support social Edwina Uehara 1990 et depuis presque trois d cennies le march du travail Albert Rees 1966 et la recherche d emploi Granovetter 1973 1982 1985 1992 Montgomery 1991 Warner amp Simon 1992 Catherine Flament 1991 Tel que pr cis par Boltanski et Chiapello 1999 la notion de r seau qui jusqu aux ann es 1970 environ tait d un usage relativement sp cialis a depuis fait l objet d une grande attention et se trouve maintenant au c ur d un grand nombre de travaux th oriques ou empiriques relevant de plusieurs disciplines Certains auteurs consult s par Boltanski et Chiapello lors de leur tude n h sitent d ailleurs pas parler de nouveau paradigme Burt 1980 Degenne Fors 1994 Cependant et malgr l acceptation large du concept de r seau et de facteur
140. ation des groupes populaires la gestion des services publics et au d veloppement des communaut s Qu bec CORIAT Benjamin 1990 L atelier et le robot Paris ditions Christian Bourgeois CORIN Ellen Theresa SHERIF et Luc BERGERON 1983 Le fonctionnement des syst mes de support naturel des personnes g es Sainte Foy Universit Laval Laboratoire de g rontologie COSSETTE Fran ois 1999 Les sources de stress le stress ressenti et le soutien social chez les enseignants en d but de carri re Montr al Universit du Qu bec Montr al 207 p DANDURAND Pierre 1993 Enjeux actuels de la formation professionnelle Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture 19 DAVIS Keith 1978 Methods for Studying Informal Communication In Journal of Communications Arizona State University 28 1 112 116 339 DEGENNE Alain et Michel FORS 1994 Les r seaux sociaux une analyse structurale en sociologie Paris ditions A Colin 288 p DEGENNE Alain Ir ne FOURNIER Catherine MARRY et Lise MOUNIER 1991 Les relations sociales au c ur du march du travail In Soci t s contemporaines 5 75 97 DELANY John L 1978 Network Dynamics for the Weak tie Problem A Simulation Study In Harvard Yale Preprints in Mathematical Sociology 10 1980 The Efficiency of Sparse Personal Contact Networks for Donative Transfer of Resources The Case of Job Vacancy Information
141. ation du r glement le gouvernement en place veut obliger les jeunes participer une mesure dite active programme d employabilit ou retour l cole sans quoi ces derniers verront leurs prestations sensiblement r duites Selon nous il serait contre productif d imposer des p nalit s financi res aux jeunes qui refusent de participer Des tudes d Emploi Qu bec d montrent bien que le taux de participation ne s l verait pas significativement et que cette mesure aurait pour effet de marginaliser et de pr cariser encore davantage la situation financi re de jeunes d j au bord du d crochage social Il serait aussi nettement plus profitable de favoriser la composition de r seaux et de permettre ces jeunes de s impliquer au sein de groupes d entraide D ailleurs des projets pilotes permettant aux ch meurs de prolonger leurs prestations en change d une participation un r seau d employabilit ont d j t implant s il y a de cela plusieurs ann es Il est malheureusement impossible d obtenir une valuation de cette exp rimentation mais l id e de base est toujours valable et offre beaucoup de potentiel Comme dans le cas du secteur de l ducation les professionnels travaillant dans ces ressources auraient grand besoin d tre sensibilis s aux multiples avantages aux limites certaines ainsi qu aux conditions d application des r seaux de solidarit informels Ces pro
142. ative non seulement le niveau d activit en regard de la recherche d emploi mais galement l obtention effective d un nouvel emploi White 1989 ajoute que l effet de l indicateur ressource en information sur les r sultats est bien sup rieur celui des indicateurs li s la qualification et la dur e Les tudes de mod lisation statistique confirment enfin et sans aucun doute l ind pendance du concept d information ainsi que la non s lectivit de la ressource en information voir White et McRae 1989 193 Ces r sultats sugg rent que l une des mani res les plus efficaces d aider les jeunes cherchant s ins rer de fa on permanente sur le march du travail serait de leur fournir 46 une information sp cifique sur l emploi ou d encourager d autres personnes leur fournir ce type de renseignements Il semble cet gard que les programmes de formation et autres stages en milieu de travail mis sur pied sp cifiquement pour la client le jeune ne s av rent pas des milieux particuli rement strat giques pour faire circuler l information puisque l int gration ces groupes suppose toujours un certain niveau de s lectivit Vus sous l angle des employeurs les r sultats d montrent que la plupart manifestent une forte pr f rence pour le recours aux r seaux d information informels Selon eux la recommandation d employ s principal canal d information procure habituellement le filtre
143. au central d un r seau car les derniers acteurs ainsi d sign s exercent une certaine influence sur les autres membres par leur personnalit et leurs comportements Les auteurs d finissent cette centralit du r seau core network comme un ensemble de personnes qui sont probablement la source d une vari t d interactions riches dont les discussions concernant les probl mes personnels l emprunt d argent ou les loisirs Burt et Minor 1983 78 Certains individus s av rent de meilleurs informateurs que d autres Si l on convient au d part que la perception des r pondants peut tre affect e par leur r le et leur position dans la structure l chantillon devrait donc tre s lectionn en fonction de ce qu ils repr sentent Aussi pour Burt Burt et Minor 1983 154 et afin d obtenir les donn es les plus significatives possibles il serait pr f rable de d buter la construction de son chantillon par les acteurs qui sont en position de d crire les particularit s de la structure et qui d tiennent un certain pouvoir dans cette derni re McCallister et Fischer 1983 posent aussi que ces individus qui sont la source d interactions gratifiantes au sein d un r seau seront particuli rement utiles lorsqu il s agit de modeler les comportements des autres membres ainsi que leur mani re de sentir les choses Selon eux lors de pr enqu tes informelles les questions portant plus directement sur ces comportements produisent
144. ause du manque de diversit dans le financement de la faible reconnaissance de la pratique et du peu de capacit faire reconna tre leur certification de l absence d une voix commune et forte tant donn la petitesse et l isolement des organismes et du r le de d fense jou par certains organismes et qui pourrait les emp cher de s adapter un nouvel environnement plus comp titif De mani re g n rale les intervenants croient que ce mode de fonctionnement sp cifique assure un parcours plus harmonieux et transparent pour la client le qui n a pas recommencer chaque fois aupr s d un nouvel organisme C est ce qu on appelle l approche client Bourdon 1997 85 Cette pr occupation de poursuivre bien au del de l int gration pose la question de la capacit du march du travail d int grer tous ces candidats et r sulte parfois en projets exp rimentaux qui entra nent l ouverture de portes d entr e ou m me carr ment la cr ation de nouvelles places sur le march du 101 travail comme c est le cas des entreprises d insertion et des initiatives d aide la cr ation d entreprises Pour cette client le tiquet e la modification de la perception des employeurs leur gard campagne de sensibilisation colloque et promotion peut enfin multiplier leurs chances d insertion Les strat gies utilis es par les organismes peuvent aussi avoir des effets pervers
145. aux attentes des candidats deviennent alors tr s probl matiques La coordination de l information s articule g n ralement partir de mod les comme celui du march et de l interventionnisme Chaque mod le de r gulation procure ses utilisateurs un diff rent type d acc s l information ainsi qu une information de nature bien sp cifique Le mod le de march qui regroupe des modes d acc s l emploi tels que les petites annonces les sites internet et les guichets d emploi s appuie enti rement sur une logique de march offre et demande L individu porte donc l enti re responsabilit de sa d marche et effectue souvent cette derni re dans un climat d isolement Dans le mod le interventionniste des services gouvernementaux et communautaires sont offerts aux individus sans emploi sans toutefois s appuyer particuli rement dans le cas des services offerts par l tat sur des valeurs de solidarit sociale ou une philosophie particuli re d intervention Les Centres locaux d emploi CLE et les programmes d employabilit sont de bons exemples de ce type d intervention Plusieurs organismes communautaires implant s par le milieu privil gient par contre une approche holistique visant une insertion socioprofessionnelle durable de leur client le souvent fortement d savantag e sur le plan de l emploi Un troisi me mod le qui sera appel informel se basant plut t sur des r seaux de co
146. avoir fait un ou des apprentissages au sein de leur r seau de solidarit Que ce soit travers des formulations comme j ai appris 27 ou encore a m a fait comprendre ou j ai compris 53 le r seau de solidarit informel est d cid ment un milieu propice diff rents types d apprentissage 208 L ensemble de ces analyses va aussi dans le sens de la quatri me hypoth se de recherche stipulant que ces r seaux de solidarit informels ont pour effet d accro tre l employabilit de leurs membres par l acquisition de nouvelles comp tences relationnelles Explication des r sultats Les r sultats obtenus pour la quatri me hypoth se indiquent que la participation des jeunes un r seau de solidarit informel permet r ellement l acquisition de nouvelles comp tences relationnelles De ces constats se d gagent tout d abord des commentaires recueillis par rapport au niveau d autonomie que les membres ont eu auto valuer La tr s forte proportion de ceux se jugeant d j autonome et de ceux estimant avoir accru leur autonomie gr ce leur participation au r seau s explique par deux facteurs Premi rement du fait que pour s int grer ce type de regroupement non r pertori et moins courant que les autres m thodes offertes il faut d j faire preuve d un certain niveau de d brouillardise et vouloir am liorer sa situation Deuxi mement parce que de p
147. betta 1987 Were They Pushed or Did They Jump 45 peuvent aussi prendre l initiative de faire conna tre aux ch meurs les offres d emploi disponibles en fonction de leurs comp tences respectives Ainsi on observe que les trois mod les de r gulation de l information peuvent galement tre classifi s en fonction de leur statut c est dire formel ou informel Les r seaux formels d information ceux qualifi s pr c demment d interventionnistes et de march incluent les services d employabilit tatiques Centres locaux d emploi ou CLE les agences d employabilit priv es les annonces dans les journaux les bureaux de placement scolaires niveaux coll gial et universitaire etc De leur c t les ressources informelles regroupent les r f rences d anciens coll gues de travail ou d employeurs et de divers groupes d amis et de parents par exemple plusieurs gards les tudes de White et de MacRae 1989 ont fait la preuve que l information propos des emplois provenant des r seaux familiaux sph re informelle ou d agences priv es tend tre disponible pour tous les types de jeunes ch meurs de longue dur e Statistiquement les deux tiers des r pondants aux enqu tes ont dit avoir re u des informations de leur famille ou d amis alors qu un tiers re oivent ce type d information des agences priv es ou publiques De plus l information concernant les emplois semble modifier de mani re signific
148. ble des autres modes de coordination r gularisant le march l instar des ressources institutionnelles les groupes communautaires pourraient profiter de cette occasion pour ajouter leurs outils d intervention l exp rience des r seaux de solidarit informels d aide l emploi Comme dans le cas des autres secteurs les professionnels uvrant au sein des organismes communautaires pourraient tre sensibilis s aux nombreux avantages et inconv nients de ce type de ressources moins r pandues Ils seraient ainsi plus en mesure d int grer une partie des techniques utilis es dans l approche r seau et par le fait m me d en faciliter la mise en place M me s ils poss dent moins de moyens financiers techniques et mat riels que les ressources institutionnelles d aide l emploi il leur serait n anmoins possible d offrir un certain support leurs clients d sirant se r unir avec d autres ch meurs Cette aide pourrait ici aussi prendre la forme de pr ts de locaux de mat riel et d outils p dagogiques de guides d information de la participation ou des t moignages de personnes ressources travaillant dans l organisme etc Enfin les organismes communautaires constituent le milieu le plus propice qui soit pour le recensement des activit s et moyens mis au point au sein de ces groupes afin d en faire profiter un plus large public 285 6 4 3 Les ressources priv es d aide l em
149. bstitutions de services e _ L approche r seau permet de d velopper des solutions collectives qui renforcent le sentiment d appartenance et d accro tre l autonomie et les comp tences des populations cibles e Les r seaux de solidarit informels de jeunes ch meurs qu b cois favorisent l apprentissage de comp tences relationnelles favorisant l quilibre motif et psychologique chez leurs membres e Les r seaux s av rent des milieux privil gi s pour ce qui est d exposer les jeunes de nouvelles informations circulant difficilement dans d autres milieux ou ressources e Ce sont souvent des sentiments d angoisse et d inqui tude qui provoquent chez les jeunes le besoin de se regrouper dans ce genre de r seaux de solidarit e Ces r seaux se sont d velopp s cause du peu d exp rience des jeunes du peu de contacts qu ils entretiennent sur le march du travail et du peu d information qu ils d tiennent en regard de son fonctionnement e Une fois int gr s au march du travail il est plut t rare que les membres de r seaux demeurent en contact A la lumi re de toutes ces r flexions nous avons pu tablir dans quelle mesure cette nouvelle connaissance peut s appliquer une population de jeunes qu b cois et qu b coises tentant de s int grer au march du travail ainsi qu d autres contextes d intervention CHAPITRE 6 LES R SEAUX DE SOLIDARIT INFORMELS UN CHAMP D A
150. ce des d cisions pour chacun 137 On peut donc pr sumer partir de cette formule qu une grille d analyse qui ne permettrait pas d obtenir la fois des donn es sur la perception du pouvoir de chacun ainsi que sur l impact des d cisions sur ces perceptions n arriverait pas tablir clairement le processus d cisionnel collectif et le type de connexions marquant ce groupe Il s agit bien ici de perceptions car qu elles soient vraies ou fausses ces derni res influencent de mani re importante le comportement des membres du groupe ainsi que leur r le respectif au sein de celui ci 3 4 Approches communication et performances Vouloir mesurer l utilit et l efficacit d un r seau informel implique n cessairement l identification du type de r seau en cause personnel social ou complet mais galement le choix d une m thode d analyse qui permettra de d gager les informations pertinentes et significatives afin de brosser un portrait le plus explicite possible Le concept d efficacit est un indicateur d j couramment exploit en sociologie du travail L angle de traitement des chercheurs est par contre g n ralement le m me c est dire l efficacit en termes de rendement de productivit de profits et de r mun ration Le concept d efficacit se d finit globalement par la capacit de produire un maximum de r sultats avec un minimum d efforts et de ressources Au regard de la recherche d emploi chez les jeu
151. celles qui circulent au sein des r seaux informels de solidarit Les metteurs de renseignements ne se r v lent en effet qu certains individus dans certaines 260 circonstances et toujours sur une base informelle puisqu elle est consid r e comme privil gi e L repose aussi toute la force des r seaux Ces transmissions cesseraient instantan ment s il tait question de rendre l information publique Aussi l information circulant dans les r seaux de solidarit informels qui ont t tudi s est compos e d un m lange variable d information formelle et ou technique et d information privil gi e et informelle Il est donc essentiel de garder ce fait en m moire si une tentative de formalisation et de d veloppement de cette forme d entraide tait entreprise Le r seau risquerait alors fortement de perdre certaines de ses sources ou certains types d information tout en tant mieux quip pour g rer et diffuser celles dont il disposerait Autre avantage bien concret noter le r seau procure assur ment ses membres de meilleures connaissances de leur domaine professionnel ainsi que de nombreuses informations sur les r alit s du march du travail De plus le r seau favorise l acc s des informations concernant divers milieux de travail qui pourraient tres connexes celui dans lequel la ou le jeune cherche pr sentement s int grer Ce mode de coordination permet aussi l explo
152. cepts qui s av rent galement tr s 76 utiles dans le cadre d une analyse sur la m thodologie des relations sociales en r seaux seront repris pour le b n fice de cette tude Pour Durkheim les individus s associent car ils ont besoin les uns des autres Mais il ne leur est pas suffisant d entrer en relation ou encore de sentir un tat de d pendance mutuelle Afin de collaborer harmonieusement il leur devient n cessaire d tablir les r gles et les conditions de fonctionnement de cette collaboration peu importe sa dur e Les droits et obligations de chacun des membres doivent donc tre d finis clairement et tenir compte de toutes les possibilit s futures Sans cela conflits et difficult s marqueront les relations entre les individus Durkheim d peint de plus la plupart des relations sociales comme des rapports de nature contractuelle Qu il s agisse de r seaux de solidarit mergeant d une communaut d une famille d une institution scolaire ou gouvernementale des r gles crites formelles ou tacites informelles doivent toujours selon lui tre appliqu es Cependant les liens de solidarit qui unissent les individus ne reposent pas enti rement sur les conditions de ces contrats Les r seaux fonctionnant sans r gles pr tablies sont habituellement assez faibles et temporaires En somme la pulsion initiale permettant la mise sur pied d un r seau est toujours int ress e ou contractuelle mais il arr
153. cerner l impact de ces r seaux ou les diff rents b n fices qu en retirent les membres Neuf des questions pos es chaque participant portaient exclusivement sur cet aspect de leur engagement Ainsi ces questions portaient principalement sur les liens qu entretiennent les r pondants avec les autres membres du groupe sur la fa on dont ils qualifieraient ces derniers et sur la transformation ou l volution de ces liens au fil des rencontres La question portant sur la nature des liens entretenus par les membres se rapporte aux types de liens des amiti s des liens familiaux etc tandis que la seconde question que nous avons appel qualification des liens voulait principalement pousser les participants identifier ces relations sociales eux m mes Nous voulions enfin comparer ces r ponses pour y d tecter 180 les similitudes ou les incongruit s Nous avons ensuite demand aux participants quel s autre s groupe s ils s associent l ext rieur de ce r seau d int gration l emploi et de combien de groupes il s agit afin de v rifier dans quelle mesure leur identit sociale se d finit travers leur participation de tels groupes et quelle fr quence ils se rencontrent Les participantes et participants ont galement t questionn s quant au principal avantage de se r unir autour du th me de la recherche d emploi ainsi qu au sentiment d appartenance qu ils ont ou non d v
154. certains individus va d terminer le niveau de coh sion du groupe sa structure et ses divisions en sous groupes plus ou moins interd pendants Il faut enfin tudier ces r seaux de solidarit informels chez les jeunes en fonction de la proximit et l ouverture de leurs fronti res face d autres r seaux institutionnels bureaux d emploi communautaires services d int gration ou personnels famille amis Le deuxi me concept tudier est celui de solidarit Nous l avons d fini comme un tat ou un sentiment liant des femmes et des hommes g s de 18 35 ans ayant pris conscience d une communaut d int r ts qui entra ne une obligation morale d entraide et d assistance Que l on parle de r seaux de solidarit mergeant d une communaut sens am ricain community d une famille d une institution scolaire ou gouvernementale des r gles crites formelles ou tacites informelles sont toujours appliqu es Ainsi selon Durkheim 1893 la plupart de nos relations sociales sont de nature contractuelle Toutefois les liens de solidarit qui nous unissent ne reposent pas enti rement sur 328 les conditions de ces contrats Les r seaux ainsi construits sont habituellement assez faibles et temporaires En somme la pulsion de d part est toujours int ress e ou contractuelle mais il arrive que nous d passions les limites de ces ententes et que nous collaborions volontairement parce que nous le souhaito
155. ces d velopper etc L ensemble de ces mesures visent globalement par des moyens divers l am lioration des caract ristiques de l offre de travail des prestataires par la formation en tablissement ou en entreprise par l acquisition ou le maintien d habitudes et d habilet s de travail dans le cr neau communautaire et par le recours des services externes de main d uvre adapt s certains types de client les Les programmes de subvention salariale visent enfin simuler la demande de main d uvre en incitant les employeurs embaucher des prestataires gr ce des subventions couvrant une partie du salaire de ces derniers Il est possible de cat goriser l ensemble des mesures gouvernementales en trois grands blocs la formation en institution ou en entreprise caract re g n ral ou reli un m tier sp cifique les mesures d orientation et de soutien la recherche d emploi les mesures de cr ation d emploi Ces derni res comprennent diverses formes de stages r mun r s des subventions aux organismes communautaires subventions salariales ou plus g n rales de fonctionnement ou des entreprises priv es g n ralement en subventions salariales et le soutien l emploi autonome 252 C t communautaire au Qu bec les organismes communautaires offrent des services aux populations dans les champs de la formation et de l emploi en utilisant une approche ax e sur les besoins de la personne Les organismes
156. cidemment plusieurs sont victimes de discrimination ou sont d favoris s sur un march particuli rement comp titif L effet de l ge serait plut t caract ris par le ph nom ne de l explosion d mographique de l apr s guerre Ainsi les jeunes qui sont pr sentement en ch mage voient leurs perspectives professionnelles et gains mon taires affect s long terme par cette situation Il serait logique de croire que si le ph nom ne du ch mage des jeunes est exclusivement d l effet de leur ge cette probl matique devrait alors dispara tre lorsqu ils vieillissent et acqui rent de l exp rience Par contre ce groupe serait in vitablement remplac par un nouveau et ainsi de suite Or si le probl me pouvait s expliquer partir de l effet g n ration on pourrait galement penser qu il se r sorbera de lui m me puisque la g n ration suivante est num riquement moins importante Il faut donc en d duire qu une cohorte d individus n s au cours des ann es 1950 ont t sacrifi s tout au long de leur vie active ayant subi les difficult s d insertion et ensuite les coupures de personnel ou tout autre forme de cons quences provoqu es par le surpeuplement beaucoup d entr es sur le march peu de sorties 35 Selon l OCDE 1986 c est agencement dans des proportions variables selon les pays de ces deux derniers l ments ainsi que des mesures gouvernementales relatives l emploi des politiques conomique
157. composer avec un accroissement constant de la client le fortement d favoris e sur le plan de l emploi une augmentation de la client le provenant de groupes sp cifiques et une baisse des revenus familiaux travers les hauts et les bas conomiques les intervenants ne notent aucun changement majeur dans l ge et la scolarit de la client le Presque tous affirment que les changements au niveau du financement sont actuellement l l ment central D ailleurs les dirigeants et administrateurs de ces organismes affirment que l environnement est de plus en plus comp titif et environ les deux tiers d entre eux pensent que la concurrence qui existe entre les organismes d une part et entre les organismes et les commissions scolaires d autre part aura un impact majeur dans le futur Enfin presque tous pr disent une augmentation de la demande en formation Ils l expliquent par la restructuration de l conomie l augmentation du besoin de comp tences en informatique et la tendance l apprentissage continu Wolfsof et Lodzinski 1997 1 15 2 5 2 2 Distinction entre les approches institutionnelle et communautaire Il est souvent difficile pour la client le et le public en g n ral de ne pas confondre les programmes offerts par les organismes communautaires de retour au travail et ceux du minist re de la Solidarit sociale ou D veloppement des ressources humaines Canada Le d veloppement communautaire favorise une certaine forme de
158. compr hension des distinctions entre un r seau social un r seau personnel et un r seau professionnel ainsi qu entre un r seau formel ou informel pour pouvoir ensuite expliquer comment se b tir des r seaux efficaces Or la construction d un r seau social commence la plupart du temps au cours des tudes secondaires coll giales et universitaires Un premier groupe d individus jouant un r le significatif dans la vie du jeune et n tant pas compos de membres de sa famille imm diate est ainsi cr Ce r seau pourra ensuite tre d un grand support ces personnes tout au long de leur vie En plus de savoir o quand et comment se construire un r seau il serait galement profitable pour ces tudiants de comprendre les concepts de liens forts et de liens 219 faibles En saisissant que plus la relation entre deux individus est forte plus grande sera la possibilit que ces individus connaissent les m mes personnes que les liens faibles augmentent les chances d un individu de trouver des personnes aux int r ts et aux connaissances multiples dans leur r seau pouvant leur venir en aide en cas de besoin et qu en somme les liens faibles qu entretiennent les individus avec leur r seau personnel leur permettent d obtenir des emplois plus satisfaisants que lorsqu il s agit de liens forts Granovetter 1973 leurs professeurs leur enseignent comment et quel moment recourir leurs r seaux Le
159. conde Utilisation des ressources Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas N 28 12 28 ou 42 8 r pondent que le groupe n utilise pas l ensemble de ses ressources tandis que 10 35 7 r pondent oui Prise en compte des ressources Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas N 17 10 17 ou 58 8 pensent que le r seau tient compte des ressources de chacun de ses membres Pour r sumer ces r sultats mentionnons que 43 3 ont r pondu favorablement aux huit questions quantifiables portant sur ce th me On peut en conclure que les gens effectuent principalement leurs recherches dans les journaux et que l intensit de leurs d marches a augment depuis leur int gration au r seau Par ailleurs certains ont prouv de la difficult mesurer cette derni re mais pr cisent tre stimul s par les rencontres et faire des apprentissages De plus la majorit des personnes interrog es ont parfois t tent es 192 d abandonner leurs d marches avant leur adh sion au groupe et plusieurs le sont toujours mais ne le font pas puisqu ils sont encore membres Une large part des r pondants ont affirm que les relations qu ils entretiennent avec les autres membres du groupe les aident dans leur recherche d emploi et que leur r seau leur offre du support afin de faciliter leur int gration l emploi Par contre ces derniers ne trouvent pas que l aide soit quitablement divis e
160. d obtenir de si faibles taux Cela s explique par le tr s grand nombre d unit s de texte analys es 9656 c est dire des phrases qui sont s par es dans le texte par un retour de chariot Une unit d analyse peut donc tre compos e d une seule phrase ou d une r ponse comportant plusieurs phrases cons cutives L ensemble des textes d entrevue renferme aussi au del de 300 000 mots ce qui explique les taux de r sultats num riquement peu lev s 243 Voici synth tiquement les r sultats obtenus lors de cette analyse INDICATEURS VARIABLES TAUX DE REPR SENTATION UNIT S DE TEXTE 0 Acc s Flexibilit Ext rieur D passement de soi Collectif Fr quence D connection D connect 0 02 1 unit de texte Monoparental 0 03 3 unit s de texte Communaut 0 04 Famille 0 05 Pr carit 0 06 Entraide 0 08 Aide 0 09 nergie 0 10 10 unit s de texte Adaptation adapter Responsable responsabilit Enfant s Estime de soi Support supporter Implication impliqu Formel informel Connaissance conna tre Participation participer Formation former D marche s 0 11 11 unit s de texte 0 16 15 unit s de texte 0 28 27 unit s de texte 0 40 39 unit s de texte 0 46 44 unit s de texte 0 64 62 unit s de texte 0 84 50 unit s de texte 1 20 115 unit s de texte 1 80 171 unit s de texte 3 2 307 un
161. de 20 l appareil de production Elle toucherait les travailleurs dans leurs aspirations un travail plus int ressant moins routinier et ali nant Des essais ont conduit des mod les de participation tels que les cercles de qualit s la participation aux profits et la qualit totale Lipietz 1986 Bien que plusieurs employeurs accusent couramment les rigidit s du march du travail d tre responsables du peu de cr ation d emploi au Qu bec tous les exemples t moignent bien de la flexibilit des march s qu b cois canadien et tatsunien du travail Ce qui les distingue plus pr cis ment de certains pays europ ens comme la Su de et l Allemagne c est la multiplication des statuts et des formes d emploi comme le travail temporaire occasionnel temps partiel ou contrat Au Qu bec le d veloppement de ces formes de flexibilit r sulte essentiellement des ann es qui ont suivi les r cessions de 1974 1975 et du d but des ann es 1980 Nombre d entreprises ont alors cherch retrouver une rentabilit perdue au cours des ann es de r cession Tremblay 1994A 624 Pour Castel 1995 465 le fait d exister comme individu comporte des risques car il limite la possibilit de b n ficier de protections qui d coulent g n ralement de la participation des collectifs En l absence de liens et de support il n existe plus de r f rence des protections hormis les garanties juridiques qui assurent la
162. des jeunes des co ts humains et sociaux ainsi que des co ts conomiques sont in vitables et parfois insurmontables Voyons donc l aide des concepts de s lectivit et de concentration les causes expliquant partiellement du moins la forte proportion du ch mage chez ce groupe pr cis ainsi que ses cons quences Trois types de facteurs explicatifs ayant un impact sur le ch mage des jeunes peuvent tre identifi s les explications caract re structurel conjoncturel ou conomique et psychologique ou personnel La valorisation les sentiments d utilit et d estime de soi qui d coulent aujourd hui encore d une participation active sur le march du travail entra nent donc dans les cas de non insertion des sympt mes psychologiques tels qu un sentiment de d valorisation et une diminution de la motivation ce qui rend les d marches d acc s l emploi encore plus difficiles Provost et R gimbald 1994 309 Il est aussi important de faire des liens entre ce manque d estime de soi et de motivation cr ant ainsi des contraintes structurelles qui jouent un r le dans l exclusion de certains individus du monde du travail Ce sont des causes sociales 33 hors du contr le des personnes mais qui agissent sur la vie m me de ceux et celles qui tentent une int gration en emploi ibid 1994 309 Des contraintes li es la vie familiale peuvent galement tre class es parmi les causes personnelles de l exclusion des
163. des r seaux Pour en savoir davantage voir R seaux et appareils de Lemieux Qu bec 1982 page 65 155 La totalit des textes d entrevue ont aussi t trait s par ce logiciel afin de contre v rifier l analyse principale et d effectuer une s rie d analyses secondaires qu il aurait t quasiment impossible de faire manuellement NUD IST par sa flexibilit de gestion des donn es permet aussi d explorer des pistes de r flexions ainsi que des cat gorisations potentielles de donn es Les possibilit s qu offre ce logiciel sont normes Il est utilis ici principalement pour l analyse de texte Text search permettant de poser diff rentes questions li es aux sujets trait s dans les documents et de faire ressortir des terminologies ou des id es r currentes dans ces textes Les r sultats obtenus la suite de ces analyses se retrouvent essentiellement au chapitre suivant pr sentant l ensemble des r sultats de la recherche 3 6 Conclusion L analyse structurale qui s est impos e au fil des d monstrations et travers les multiples voies explor es sera finalement privil gi e au cours de cette recherche Loin de contraindre les comportements individuels cette derni re procure les outils th oriques et m thodologiques quantitatifs n cessaires l examen du ph nom ne que nous avons appel les rapports acteurs vers la structure Les analyses structurales de r seaux informels se pr
164. des sujets abord s au cours de la rencontre Les sujets ont t choisis au d but de l automne et ont t modifi s par la suite selon la disponibilit de 159 la personne ressource ou de l int r t manifest par les membres ge des membres Entre 23 et 34 ans moyenne de 27 ans de femmes et d hommes e 50 de femmes rencontr s lors de la recherche e 50 d hommes Dur e moyenne du ch mage 6 mois Niveau de scolarit des e Baccalaur at 50 personnes rencontr es en e DEC25 entrevue e DEP25 4 2 2 Le r seau de jumelage Historique Ce groupe se sp cialisait initialement dans l aide l insertion d immigrants Il est maintenant accessible des chercheurs d emploi non immigrants Lors de leur arriv e au Qu bec les fondateurs avaient effectivement senti le besoin d changer et de s informer davantage en regard des exigences du march du travail Type s de services offerts Permet aux membres de former une quipe avec un autre membre la recherche d un emploi afin de s entraider tout en multipliant la quantit de d marches effectu es 160 L objectif central de ce groupe est de permettre aux membres de se familiariser avec l ordinateur le traitement de texte et l internet Mode de fonctionnement Au fur et mesure que les membres s int grent au organisation groupe on les jumelle avec un autre membre Au d but les rencontres d quipe sont p
165. donc pas accord e au concept traditionnel d efficacit nombre de placements que dans les autres tudes sur le sujet Ici l efficacit se mesure davantage en termes de rentabilit pour les membres Il s agit de mieux valuer le chemin parcouru par les jeunes plut t que de comptabiliser si oui ou non ils se sont trouv s un emploi et en combien de temps ils l ont fait Les donn es recueillies cet gard confirment d ailleurs que les jeunes comptent moins sur le r seau pour leur trouver directement l emploi qu ils d sirent ou pour d crocher une entrevue dans une entreprise que pour les pr parer r ussir l entrevue et occuper cet emploi La valeur pratique des r sultats obtenus repose donc plus dans la rentabilit que dans l efficacit La richesse d une participation aux activit s d un r seau de solidarit informel se situe principalement dans la capacit de celui ci offrir un support adapt ainsi que des apprentissages relationnels ses membres L se trouve toute son utilit pratique car sans les comp tences acquises au sein des r seaux la probabilit que ces jeunes s int grent au march du travail s en trouverait d autant plus limit e Les participants devraient se fixer des objectifs qui tiennent galement compte de la capacit g n rale des r seaux informels et adapter leur strat gie en fonction de ce net avantage et des limites qu il comporte La derni re concl
166. duction Ce chapitre caract re m thodologique sera consacr la d termination et la compr hension de la nature des relations intra r seau Pour ce faire les notions d affinit s de fr quence de densit de force des liens et de multiplexit seront d une grande utilit Une seconde partie portera essentiellement sur l examen des formes de communication utilis es au sein des r seaux afin de comprendre la division des t ches qu on y pratique ainsi que les formes de communications utilis es pour en informer leurs membres Quoique l ensemble de ces d monstrations et pr cisions m thodologiques ne soient pas ensuite reprises int gralement lors de la r alisation de notre propre tude ces informations favorisent une meilleure compr hension des mod les de prise de d cisions collectives et de mesure de performance ou des r sultats obtenus par certains types de r seaux tels que ceux dits de recherche d emploi Cette section inclura aussi une courte typologie inspir e des ouvrages de Lemieux 1982 Granovetter 1973 1982 Degenne et Fors 1994 sur l tude des r seaux sociaux La derni re partie veillera enfin identifier les diverses strat gies de v rification applicables ce type de probl matique 115 3 2 Les r seaux informels et leurs repr sentations 3 2 1 La th orie des graphes La recension des travaux montre qu il existe plusieurs fa ons de mener une enqu te de r seau de collec
167. e avec n importe le quel de vos parents g s de 21 ans et plus Qui sont ils Il va sans dire que toutes ces questions doivent tre orient es en fonction de la nature du r seau en question Dans le cas d un r seau visant favoriser l employabilit par exemple il sera n cessaire d ajouter quelques questions permettant d identifier des personnes de qui le r pondant obtient des informations sur les emplois Bien que toutes les pr enqu tes ne puissent tre limit es cinq questions Burt pr cise n anmoins cinq tapes incontournables dans ce type de s lection des relations mettre l tude 1983 69 Il s av re effectivement n cessaire 1 D obtenir une liste de toutes les activit s impliquant une interaction concr te visites discussions de travail etc ainsi que tous les noms ou qualificatifs des types de relations pertinentes dans le contexte de cette tude coll gues amis etc 2 D identifier les deux ou trois principaux axes de diff renciation sociale par exemple l ge et le statut socio conomique 3 De constituer un chantillon de trois ou quatre r pondants de la pr enqu te choisis dans chacun des axes de diff renciation sociale 4 De r aliser des entrevues intensives durant lesquelles la totalit des questions retenues sont pos es aux r pondants ainsi que des questions sp cifiques concernant les aptitudes particuli res des personnes qu ils nomment 5 D analyser les r seaux marqu
168. e choix d intervenir prioritairement aupr s des moins de 30 ans s explique du fait qu ils sont les premi res victimes de la crise ils sont souvent les derni res personnes embauch es et les premi res licenci es De plus le r gime d aide sociale de l poque maintenant appel assistance emploi ne leur accorde qu une maigre partie de ce dont ils ont besoin pour survivre puisque les bar mes sont tablis en fonction de l ge moins ou plus de 30 ans 14 Les ann es suivantes sont ainsi marqu es par une augmentation constante du nombre des prestataires g s de 30 44 ans Parall lement la hausse du ch mage nous assistons une mutation profonde des structures du march du travail et la pr carisation de plusieurs formes d emploi Les auteurs consult s s entendent d ailleurs pour tablir un lien entre la hausse du nombre de ch meurs et la pr carisation des emplois Tremblay 1994B 174 Boltanski et Chiapello 1999 21 qui tendent cette analyse l ensemble des pays de l OCDE pr cisent qu au cours des deux derni res d cennies la restructuration du capitalisme des march s financiers et des mouvements de fusion acquisition des multinationales dans un contexte de politiques gouvernementales favorables en mati re fiscale sociale et salariale s est accompagn e galement d importantes incitations accro tre la flexibilisation du travail Aussi une partie significative des travailleurs se
169. e de plus d un chemin pour rejoindre certains d entre eux L toile du graphe 1 devient donc une zone dans le graphe 2 si l on ajoute un lien entre F et G ainsi qu entre H et J La zone se distingue donc de l toile parce qu elle contient des cycles ou des circuits Le graphe 2 traduirait donc la r alit d un r seau personnel ou social dans lequel un individu E qui tient la position de noyau central utiliserait parfois un interm diaire G pour faire circuler une information un autre membre F et ce malgr le fait qu il connaisse bien cet individu 118 Graphe 2 G H K J Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 49 Une cha ne dont le sommet initial et le sommet terminal co ncident et qui n emprunte pas deux fois la m me ar te est appel e un cycle Dans le deuxi me graphe E F et G forment un cycle ainsi que E G H J et I Un circuit est aussi d tectable lorsque le graphe est orient et que le cycle est parcouru dans un seul sens Par exemple si E va vers F F vers G et G vers E On constate alors qu il n y a pas de cycle ou de circuit dans le premier graphe Il s agit d un arbre qui peut tre qualifi de connexe sans cycle car aucun sommet n y est isol Figure 1 cha ne circuit chemin et cycle U3 7 U4 U1 U6 3 2 p1 U7 U5 Source Degenne Alain et Michel Fors 1994 Les
170. e des contr leurs frustration et in quit Requiert des m thodes de contr le externes la bureaucratie d tat juges Parlement march afin de corriger les abus de l tat Peur fournir des biens publics mais peut difficilement les fournir en quantit s pr cises Pourrait chuter en incitant le changement technique Peut tre hautement fortement bureaucratique et peut difficilement fournir des biens et des bas prix Pourrait accro tre l in galit pouvoir et privil ge Boyer Robert and Rogers Hollingsworth 1997 Coordination of Economic Actors and Social Systems of Production in Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge Press University 19 55 Une classification partir de laquelle le r le que jouent les r seaux comme mod les de coordination sera examin e plus en d tail Des modes de coordination illustr s dans le tableau 2 ci dessous seulement quatre seront conserv s les institutions les march s les ressources communautaires et les r seaux car le m canisme de hi rarchies ainsi que le m canisme des associations sont ici pris comme des organisations formelles dont le r le est de coordonner les acteurs d j engag s dans le m me type d activit s Ils constituent des formes multilat rales de r gulation qui n ont qu un impact tr s restreint sur la situation des jeunes ch meurs au Qu bec Tableau 2 Modes de coordi
171. e du r seau de solidarit informel est selon nous sa capacit soutenir la motivation de ses membres Cette qualit constitue aussi l essence de la troisi me hypoth se de cette recherche La question de la motivation doit sans contredit occuper une place centrale au sein d une analyse portant sur l impact de tels r seaux sur leurs membres Une place ce point importante qu il fut pr f rable de la fractionner en deux sous concepts soit le soutien de la motivation et l accroissement de la motivation Les r sultats de l enqu te concernant le premier sous concept d butent cette section Neuf questions v rifiaient plus particuli rement cet aspect On a demand aux participants de d crire les types de d marches d emploi effectu es pr alablement leur adh sion au groupe et de pr ciser si l intensit ou la quantit de leurs d marches avait chang depuis leur adh sion Technique de recherche Score r ponse CLE groupes annonces agence de autres communautaires journaux placement b n volat annuaires t l Principalement des annonces dans les journaux et bottin de t l phone 188 Intensit des d marches Score r ponse Augment Diminu Stable ne s applique pas N31 Dans 48 4 des cas 15 31 l intensit a augment Par ailleurs certains ont prouv de la difficult mesurer ce type d indicateur le niveau d intensit mais disent tre stimul
172. e forme d autorit externe leur tendance encourager la formation de cartels et de monopoles ainsi que leur lenteur accro tre leur efficacit et leur rapidit d adaptation et qui ne correspondent pas la r alit que nous avons observ e au sein des groupes d int gration l emploi nos yeux les r seaux de solidarit informels d int gration au march du travail se sont montr s particuli rement efficaces et rapides r pondre aux besoins de leurs membres Par contre les observations de ces auteurs par rapport l utilit des r seaux pour fournir des apprentissages de qualit ses membres leur incapacit procurer des biens publics la collectivit et assurer son bien tre g n ral sont tout fait semblables celles r alis es chez les r seaux que nous avons mis l tude Finalement il est important de souligner que ces trois auteurs sont tous des critiques de l conomie classique et de l individualisme m thodologique et sont donc favorables aux autres modes de coordination que celui de march Partageant le m me point de vue par rapport aux bienfaits de ces autres modes et plus particuli rement des r seaux informels nous pensons qu ils sont porteurs d une conception distincte du d veloppement socio conomique et qu ils favorisent une plus grande coh sion sociale ainsi qu une efficacit que l on ne retrouve pas au sein du march En ce sens cette recherche a a
173. e horizontal et vertical de distribution du pouvoir tout comme sur l axe pr cisant la source de motivation c est dire l obligation ou l int r t personnel Cette situation des plus centrale refl te quel point le fonctionnement des r seaux s inspire des pratiques efficaces d un ensemble d autres modes de coordination notamment ceux de march et de communaut tous deux situ s dans l axe horizontal de distribution du pouvoir En somme l approche r seaux permet de rejoindre temps des client les qui ne le seraient pas autrement travail de rue maison de jeunes etc de d velopper des solutions collectives qui renforcent le sentiment d appartenance et de viser une plus grande autonomie et comp tence des populations cibles Elle exige par ailleurs une volont r elle de collaboration entre les divers intervenants du r seau de services et les groupes communautaires informels Beausoleil 1994 43 95 2 5 2 La prise en charge par le milieu 2 5 2 1 Historique de l approche communautaire Traditionnellement le d veloppement communautaire est un type d intervention professionnelle directement reli e la formation et la pratique communautaire du service social Dans les faits ce courant appara t au Colonial Office de la Grande Bretagne pour qui il s agissait d une action pour s assurer la coop ration active de la population de chaque communaut dans des programmes con us pour augmenter le
174. e informel d un syst me ou d une structure n induit en aucun cas une connotation ou un degr d importance Les relations commerciales les r seaux fond s sur le voisinage la communaut des origines ou la religion illustrent diverses formes que peut prendre l informel Lautier 1991 14 Il y a finalement l importance politique du th me En 1986 dans un brutal changement d optique plusieurs organisations internationales d cidaient que le secteur informel jouait un r le positif dans les politiques de d veloppement Ainsi l informel passe soudainement du rang de probl me celui de solution Ce dernier est maintenant porteur de toutes les vertus Ses capacit s de cr ation d emplois et de revenus sont insoup onn es la solidarit qui l organise s av re bien sup rieure aux redistributions tatiques Le secteur joue le r le de mortier social et d signe non pas un r el mais une absence Or si le secteur informel tait non structur il n y aurait pas d organisation interne efficace C est donc l externe qui serait non structur ibid 17 75 Ces observations de Lautier nous renvoient la place plut t mineure que certains observateurs pourraient tre tent s de conc der premi re vue aux r seaux de solidarit informels tant donn leur caract re en apparence non structur on pourrait effectivement tre d jou par ce statut et ne pas suffisamment s attarder leur r le fondamental de r
175. e l a d montr la recherche Cette conclusion vient appuyer une seconde th se de White 1990 stipulant que m me si les individus ont en g n ral de faibles probabilit s d obtenir un emploi l information interne propos d emplois sp cifiques peut constituer un nouveau stimulus pour la recherche d emploi Les analyses ayant fait suite aux entrevues r alis es dans le cadre de la pr sente recherche confirment cet tat de choses et permettent d largir cette th orie au point de d finir les r seaux de solidarit informels comme des outils de motivation pour les jeunes ch meurs et ce travers la simple participation de leurs membres L information n tant que l un des multiples stimuli en activit au sein de ces groupes 202 Les derni res retomb es th oriques portent enfin sur la question des relations sociales nou es au sein de ces groupes d entraide Il est int ressant de constater que la th orie labor e par Degenne et ses collaborateurs 1991 liant la forme des r seaux d emploi au r sultat obtenu en fonction du statut social des int ress s ne s est v rifi e que partiellement au cours de la pr sente tude malgr le petit chantillon Les analyses compl mentaires ayant effectivement confirm les formes variables qu avaient pris les r seaux selon le niveau de scolarit et le domaine de formation de leurs membres ont aussi plut t confirm les b n fices quivalents soutir s par leu
176. e l absolue n cessit de combler ce manque d exp rience professionnelle le plus rapidement possible L id e de formation en alternance cole ou centre de formation entreprise a maintenant t tendue aux diff rents publics touch s par un risque d exclusion mais cible encore les jeunes notamment dans le cadre du nouveau R gime d apprentissage Emploi Qu bec MEQ L entreprise est ainsi encourag e faire un effort d accueil et de formation des jeunes et de ch meurs en difficult Loin de l efficacit totale cette formule souple peut cependant prendre de multiples formes en passant de la formation sur le tas la formation externe En d pit des efforts consentis le mouvement d exclusion se poursuit et tous conviennent de l importance de maintenir en activit les individus qui ne peuvent se trouver un travail dans l imm diat Est ce un manque et ou une mauvaise circulation de l information qui en sont responsables ou une absence de r seaux sociaux suffisamment tendus pour permettre un acc s efficace aux ouvertures du march Plusieurs auteurs le croient Aussi il est raisonnable de croire que l acc s l emploi des jeunes se r alisera dor navant travers des pratiques marqu es par une combinaison des diverses m thodes de recherche d emploi et ce malgr une situation conomique g n ralement plus saine que celle des ann es 1980 et du d but des ann es 1990 De nouvelles solutions doivent donc tre labor es et
177. e nombreuses ann es 8 4 pour l ann e 2000 Statistique Canada La pr carit conomique et sociale engendr e par la remise en question du mod le fordiste de d veloppement la mondialisation des march s l endettement des gouvernements et l mergence de nouveaux pays industrialis s se trouve la source de l expansion de nouvelles formes d emploi dites atypiques On retrouve parmi ces derni res le travail temps partiel contrat sur appel occasionnel ainsi que le travail autonome Un fort pourcentage de la jeune main d uvre sans exp rience et dispos ex cuter une s rie de t ches connexes s est ainsi retrouv occuper massivement ce type d emploi Malgr la reprise conomique et une l g re baisse du taux de ch mage global les jeunes la recherche d un emploi demeurent proportionnellement encore beaucoup plus nombreux que leurs a n s Avec les ann es la reconnaissance sociale d coulant de l occupation professionnelle ne s est que tr s peu adapt e aux nouvelles r gles du march du travail Les effets de cette profonde r organisation ont essentiellement pris la forme d un nivellement la baisse des conditions de travail statut pr caire perte d avantages sociaux clauses discriminatoires etc Par ailleurs ces transformations de leur situation socio conomique ont eu des impacts significatifs sur les valeurs de la jeune g n ration Cette derni re serait en effet beaucoup moins pr occu
178. e salari s qualifi s ce proc d est appel le mod le californien Le troisi me effet ind sirable d coulant de ce compromis est le retour des crises de production et des effondrements de la demande sociale du d but des ann es 1980 Puisque dans le mode de r gulation lib ral chaque entrepreneur est isol et doit valuer seul les possibilit s d investissement ainsi que le climat conomique g n ral les risques de paniques de krachs et de baisses soudaines de la production sont plus importants Il semblerait que cette m thode ne puisse survivre tr s longtemps en raison du fragile quilibre des paiements internationaux C est pourquoi Lipietz 1989 identifie le libre change comme dernier grand probl me li la dimension internationale du mod le 23 La logique internationale lib rale productiviste tant encore une fois de faire dispara tre les m canismes de r gulation tous s attendaient une am lioration du climat de croissance Ce qui arriva fut au contraire une baisse de la croissance globale due aux difficult s d ajuster les d s quilibres internationaux Devant les revendications montantes pour plus d autonomie de solidarit d galit et de libert et face aux tiraillements de la droite et de son aile plus r actionnaire extr me droite l unique r ponse possible est un projet nouveau Aussi Lipietz 1989 d veloppe une seconde alternative dans une perspective voulant favoriser l autonomie
179. eaux contacts et apr s les apprentissages et les changes de trucs et id es Ces r sultats peuvent para tre peu lev s tant donn la place que les participants la recherche ont consacr e ce sujet lors des entrevues On expliquera un peu plus loin en quoi l analyse par ordinateur de ces textes a pu apporter un nouvel clairage refl tant de mani re plus compl te cet aspect de la vie en r seau pour leurs membres Principal avantage Score r ponse id es changes contacts apprentissages briser l isolement Ce sont les concepts d apprentissage et d change qui ressortent le plus Les contacts l isolement et la motivation ressortent galement de mani re significative La grande majorit des r seaux tudi s dans le cadre de cette recherche se r unissent en moyenne une fois par semaine et ou selon les besoins exprim s par leurs membres La 182 fr quence des rencontres pouvait en effet varier entre 1 2 fois par ann e plusieurs fois par semaine Les membres interrog s ont r pondu dans une proportion de 59 2 avoir approfondi leurs liens avec les autres membres du groupe et 73 3 disent vivre ou avoir v cu un sentiment d exclusion ou de solitude par rapport leur situation de ch meur N 26 La majorit des groupes se rencontrent toutes les semaines et ajoutent des rencontres ponctuelles selon les besoins des membres or Liens d amiti A A i A sens Rtotal Q10 l
180. eaux informels d int gration l emploi 4 2 1 Le r seau du Plateau Mont Royal Afin de livrer une information uniforme et comparable nous avons opt pour une pr sentation en tableau r sumant ainsi l ensemble des renseignements recueillis sur chacun des six r seaux composant l chantillon de recherche 158 Date de mise en place Septembre 1999 Situation g ographique Montr al quartier Plateau Mont Royal Nombre de membres 10 membres Historique Projet initi par une intervenante d un Carrefour Jeunesse Emploi CJE du territoire et qui en a parl quelques clients de l organisme Des d pliants ont t imprim s et distribu s travers le territoire du carrefour et d autres jeunes se sont joints au noyau d origine Type s de services offerts Rencontre d change et d entraide portant sur des sujets reli s la recherche d emploi et la formation Mode de fonctionnement e Des rencontres hebdomadaires sont organis es par organisation les membres L organisme communautaire fournit la salle de rencontre son petit centre de documentation ainsi qu une de ses ressources qui reste apr s les heures de bureau afin d accueillir les membres ainsi que la personne invit e Divers intervenants sont invit s venir parler de leurs exp riences personnelles et se montrent disponibles pour de plus longues discussions individuelles La participation aux rencontres du r seau varie en fonction
181. effectivement un allongement soutenu de la p riode de transition des tudes au march du travail ce qui rend cette tape de la vie plus prouvante et complexe que jamais En 1998 ce passage durait en moyenne huit ans pour les jeunes au Canada Statistique Canada Bowlby 2000 Depuis le d but des ann es 1990 on note parall lement une augmentation de 42 du b n volat chez les jeunes Qu b cois par rapport une moyenne nationale de 15 C est d ailleurs au Qu bec et en Colombie Britannique que ce facteur est le plus important Plus de 92 de ces jeunes ont galement mentionn des engagements b n voles pr cisant qu il s agissait l d une bonne cause Simultan ment 51 des jeunes canadiens ont r v l faire du b n volat pour des raisons li es l emploi telles que mieux conna tre leurs capacit s mettre en application leurs comp tences et acqu rir de l exp rience Statistiques Canada Jones 2000 Il circule en effet de plus en plus d informations au sujet des groupes d entraide et plusieurs auteurs ont maintenant d montr l efficacit des r seaux sociaux comme mode d acc s l emploi par rapport aux programmes gouvernementaux et communautaires Ces possibilit s d engagement b n vole se sont principalement d velopp es dans les domaines de la sant et du bien tre mais de nouvelles formes d activit s b n voles et solidaires s tendent maintenant au champ du d veloppement de la
182. elon la derni re hypoth se les r seaux de solidarit informels permettent la redondance des sources d information disponibles pour leurs membres Afin de v rifier cette derni re affirmation une s rie de questions sp cifiques a t labor e On voulait ainsi mieux cerner cet aspect de la diffusion et de l accessibilit de l information circulant dans ces r seaux informels Ces pr occupations ont t dirig es vers l organisation du travail On a demand aux r pondants combien de membres utilisent les informations mises en commun au sein du r seau s ils effectuent des d marches conjointes avec d autres membres et s ils divisent le 224 travail au sein de leur groupe Il tait aussi int ressant de savoir si l information partag e est rendue disponible l ensemble des membres du groupe et si ceux ci proc dent entre eux un type d change Enfin il semblait pertinent que les membres eux m mes confirment ou non que leur groupe leur donne acc s de nouvelles informations et ou de nouveaux types d information Recours l information Score r ponse tous certains aucun autres N15 8 15 ou 53 3 disent que tous les membres utilisent les informations Comme les tableaux pr c dents le d montrent 53 3 des r pondants ont affirm que tous les membres de leur r seau utilisent les informations en circulation tandis que 26 6 des membres pensent que les informations ne sont r
183. elopp pour le groupe Enfin les questions v rifiaient si les r pondants vivent ou vivaient un sentiment d exclusion ou de solitude par rapport leur situation de ch meur avant et apr s l int gration au groupe Dans l ensemble les r ponses recueillies ont tr s peu surpris puisque le th me de l isolement tait ressorti plusieurs occasions au fil des entrevues De plus 72 4 ont r pondu avoir d velopp un sentiment d appartenance envers leur r seau Par contre 64 5 voient les autres membres du groupe comme des connaissances comparativement 32 2 qui consid raient plut t avoir cr des liens d amiti avec eux Sentiment d appartenance Score r ponse ne sais pas ne s applique pas N 29 21 29 ou 72 4 r pondent oui es avoir d velopp un sentiment d appartenance ce groupe Nature des liens Score r ponse amiti connaissances familial ne s applique pas 181 20 31 ou 645 r pondent qu il s agissait davantage de connaissances et 32 2 d amis Qualification des liens Score r ponse amiti connaissances familial ne s applique pas N 27 18 27 ou 66 6 r pondent qu il s agissait de connaissances et 25 9 d amis et aucun n a de lien familial avec les autres membres Au sujet des avantages se r unir au sein d un r seau de recherche d emploi le bris de l isolement s est class troisi me ex aequo avec le d sir de nouer de nouv
184. eloppement de strat gies communautaires efficaces le manque de confiance et un niveau excessif de revendications Granovetter 1993 explique en effet qu un manque d homog n it dans un groupe ou une communaut peut entra ner des malversations plus faciles cacher et ex cuter Dans ces conditions il est in vitable qu un sentiment d injustice et d insatisfaction g n rale merge donnant lieu de nombreuses revendications Ces deux conditions r unies on assistera au d chirement d une communaut plut t qu sa solidification Pour illustrer cet tat de fait Granovetter 1993 expose les cas de groupes de Chinois expatri s en Asie du Sud Est et d Italiens du secteur ouest de Boston aux tats Unis L exemple de la communaut chinoise d outre mer d montre comment surmonter ais ment ces deux difficult s Cette communaut tant fort homog ne il tait toute fin pratique impossible pour ses membres de penser frauder ou tricher Les membres de cette communaut se faisant cr dit entre eux et mettant leur capital en commun l autorit est d l gu e sans crainte de fraude ou de non respect des ententes ce qui cr e un climat de 57 confiance peu propice l expression de revendications De plus la petite taille de cette communaut d expatri s limite dramatiquement les risques de soul vements ou de mouvements de revendications excessives et assure une coh sion sociale des plus
185. ement C il y a peu de chances que B et C se rencontrent S ils se rencontrent ils partageront peu de points communs et rien ne les conduira particuli rement se rapprocher Le lien entre B et C pourra demeurer absent ou de faible intensit Puisque les liens forts cr ent g n ralement des zones de communication ferm es ce sont les liens faibles que Granovetter 1973 appelle les ponts bridges qui relieront les groupes et feront passer l information entre eux d o l importance des liens faibles pour faire circuler l information entre les cercles ferm s Aussi une information circulant par des liens forts ne sera probablement connue que par un petit cercle de personnes qu unissent ces liens Granovetter 1973 pour toutes ces raisons croit qu un individu la recherche d un nouvel emploi ou d h bergement aura plus de succ s en sollicitant l aide des membres de son r seau personnel avec qui il entretient des liens faibles car ceux ci lui permettront de sortir de son milieu et d avoir ainsi acc s aux ressources de plusieurs autres milieux De plus les liens faibles sont des facteurs importants de mobilit sociale et jouent un r le tout aussi important d agents de coh sion sociale Granovetter 1973 1373 Lorsqu un individu change d emploi il ne fait pas que passer d un r seau social un autre il cr e galement un pont entre ces deux r seaux Par la suite les informations et les id es 63 innovatrices
186. employeurs e formation professionnelle l interne avec ressources internes e formation professionnelle l externe avec ressources externes e aiguillage vers d autres organismes Parmi ces services l accueil et l valuation des besoins l tablissement d un profil d employabilit l laboration d un plan d intervention individualis les techniques de 100 recherche d emploi l information sur le march du travail le suivi et support individuel apr s l insertion sur le march du travail et les contacts aupr s des employeurs sont offerts tous les participants Par contre les services d orientation professionnelle les stages en milieu de travail et la formation sont offerts dans une plus faible proportion L aiguillage de clients vers d autres organismes est une pratique assez courante en fait rares sont ceux qui ne le font jamais Bourdon 1997 13 2 5 2 4 valuation et conflit avec l tat Interrog s par Wolfson et Lodzinski 1997 16 les travailleurs et travailleuses des organismes de retour au travail en milieu communautaire ont identifi l expertise en counseling la formation et pr paration l emploi les liens avec la collectivit l habilet bien travailler avec les client les sp cifiques la flexibilit et l adaptabilit en d veloppement de programmes comme tant les principales forces de l approche avec laquelle ils travaillent Ils se sont cependant jug s vuln rables c
187. en milieu impersonnel dans une ville de 50 000 habitants Epstein a recens les contacts personnels d un homme appel Changa tout au long d une fin de semaine S int ressant surtout la substance des diff rentes connexions que Changa r active au cours de cette fin de semaine l auteur en vient distinguer trois types de substrats soient les liens de voisinage les connexions de parent et les connexions tribales Dans sa description des v nements de la fin de semaine Epstein d note une absence presque totale de consid rations par rapport la forme et aux fonctions remplies par les connexions Il note parfois l utilit du r seau personnel pour l obtention de services mais tr s peu Par contre il se pr occupe du fait que le sujet de la situation de l emploi et du ch mage revient souvent dans les discussions de Changa Il faut enfin noter qu il s agit 126 d une tude portant exclusivement sur la substance et que le r seau personnel est ici pris en tant que sous ensemble d un syst me beaucoup plus tendu L tude de Kapferer traitant d un conflit en milieu de travail est la troisi me tude qu il est important de porter l attention des lecteurs Pr occup par la substance des relations mais n ayant pas recours des mod les math matiques pour expliquer ses donn es et formaliser les r seaux l tude Lemieux classe tout de m me cette tude parmi les tudes formelles de la substance Kap
188. endement sup rieur des r seaux de solidarit comme moyen d int gration au march du travail avait d j t d montr cette tude s est davantage concentr e sur les m canismes de fonctionnement et de constitution des relations entre les membres de ces r seaux Aussi afin de faire un pas de plus vers une compr hension pouss e des r seaux informels et d expliquer leur efficacit ce sont les relations sociales ainsi que la nature m me de cette efficacit qui ont t examin es Des conomistes et sociologues avaient r alis quelques grandes enqu tes visant d montrer dans diverses circonstances l efficacit ainsi que les possibilit s d acc s l emploi qu offrent les r seaux Bri vement ces enqu tes avaient d montr que du c t de l employeur les r seaux sont avantageux en raison de leur faible co t de la qualit des candidats pr sent s de leur proximit g ographique limitant l absent isme ainsi que les retards dus des probl mes de transport et enfin parce que souvent les employ s recrut s de cette mani re demeureront plus longtemps au service de l entreprise Du c t des individus la recherche d un emploi la recherche par l interm diaire du r seau s av re efficace puisqu elle diminue l importance 288 accord e aux dipl mes permet la n gociation de meilleurs salaires d entr e et procure aux candidats des informations privil gi es la fois
189. endues disponibles qu certains des membres du r seau D marches conjointes d emploi Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas nee Rtotal Q46 N 20 11 20 ou 55 disent qu ils ne font aucune d marche conjointe avec d autres membres 225 Division du travail Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas nee 10 22 ou 45 5 r pondent qu ils divisent le travail au sein du r seau Partage de l information Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas N 26 16 26 ou 61 5 ont dit que l information partag e est rendue disponible l ensemble des membres du groupe 7 change d information Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 14 20 ou 70 on dit qu ils proc daient un type d change Au moins 55 ont r pondu ne faire aucune d marche commune avec d autres membres m me si pr s de 46 affirment que le travail est r parti au sein de leur r seau Un petit groupe a cependant r pondu ne pas tre touch par cette r alit tant donn le mode de fonctionnement adopt dans leur r seau qui n est pas bas sur un principe de partage du travail en ce qui a trait aux d marches d int gration en emploi La majorit 61 5 croient par contre que l information est g n ralement disponible l ensemble des membres du groupe et qu il existe un m canisme d change de l information 70 226 Nouvelle
190. ent l approfondissement de l cart s parant leurs approches respectives Nous assistons pr sentement la cr ation de diff rentes classes ou types de personnes les ch meurs de courte dur e c est dire les gens qui seront rempla ables rapidement comme les personnes qui arrivent la s curit du revenu et les ch meurs de longue dur e c est dire les personnes qui sont prestataires depuis plus de six mois et qui sont de plus en plus exclues d un processus d int gration au march de l emploi Dub 1994 317 Ce sont d ailleurs les organismes communautaires qui re oivent une part importante de ces cas comparativement aux centres gouvernementaux o l on traite le plus souvent les cas moins lourds Ce sont en somme des consid rations appartenant la philosophie d intervention et au discours qui caract risent ces ressources Plusieurs remettent d ailleurs en question l tiquette communautaire qu affichent certains organismes compte tenu de leurs sources de financement et des liens qui les rattachent ces bailleurs de fonds 98 Encore une fois le tableau de Boyer et Hollingsworth 1997 9 que nous avons reproduit en ces pages nous aide situer ces deux modes de coordination par rapport aux axes de distribution du pouvoir et de la motivation d action Tel que nous le d crivions plus t t les auteurs positionnent d une part l approche communautaire dans un mode de gestion du pouvoir nettement plus
191. equiert souvent une intervention plus long terme Or dans un contexte de pr carit o des r sultats significatifs tardent venir les programmes d employabilit font l objet de nombreuses critiques tandis que d autres leur accordent toujours une certaine utilit pour ce qui est de pallier au manque de formation d une partie de la main d uvre Ce sont aussi l ensemble de ces pratiques qui seront analys es dans les pages qui suivent l ment essentiel de toute d marche th orique nous pr senterons galement les diverses traditions m thodes d analyse et voies de recherche applicables aux r seaux Nous d montrerons entre autre que l approche syst mique et plus pr cis ment l analyse structurale devraient tre privil gi es dans l tude des relations d interd pendance entre les acteurs d un r seau informel et plus sp cifiquement dans le cas des r seaux informels de recherche d emploi 42 Tout en se limitant au cas des r seaux informels la conclusion de ce chapitre tentera enfin d tablir des parall les entre les approches dominantes et de proposer quelques l ments essentiels dans le cadre d une telle r flexion sur la question des regroupements sociaux 2 2 Information et r gulation 2 2 1 L information la cl du probl me Pour toutes cat gories de ch meurs confondues l augmentation de la dur e moyenne du ch mage constitue l une des principales cons quences de la croissance du ch mage
192. eraction qui lie la personne l environnement physique et social dont elle fait partie On tente de cette mani re de r concilier les approches macro sociologiques structures sociales et leurs effets sur les individus et micro sociologiques comportements individuels ou encore d int grer analyse structurelle de la soci t et mod le de comportement individuel l individu participe la construction de son monde social Les r seaux sociaux forment donc une trame de base de la soci t et constituent une voie importante d int gration sociale Plusieurs ont ainsi choisi d y avoir recours dans une foule de situations comme l intervention le support ou la r insertion sociale Les r seaux sont enfin des entit s dont les fronti res ne sont jamais compl tement d limit es ils voluent et s adaptent rapidement et se rendent facilement ind pendants des institutions Plusieurs auteurs ont d montr l efficacit des r seaux sociaux comme mode d acc s l emploi et quelques uns des avantages de cette m thode ont d j t expos s dans la section traitant de l information comme r ponse au probl me du ch mage chez les jeunes 93 Parall lement dans une tude portant sur la nature des informations que poss dent r ciproquement les demandeurs d emploi et les employeurs Rees 1966 ainsi que d autres conomistes avant lui ont permis de confirmer et de mesurer l efficacit des modes de communication informels dans
193. erche d emploi que dans les caract ristiques socioprofessionnelles ge et formation L objectif de cette section est donc de d terminer quelles sont les principales caract ristiques des diff rents modes d acc s au march du travail travers un survol de la litt rature Diff rents travaux tant empiriques que th oriques qui se sont int ress s l tude des m thodes de recherche d emploi l ont fait soit du c t des chercheurs d emploi Granovetter 1974 et 1995 Holzer 1987 Degenne et collaborateurs 1991 Marry 1992 Giret Karaa Plassard 1996 ou du c t des employeurs Keil et collaborateurs 1984 Way 1984 Mais il semble que seul Montgomery 1991 ait tudi la probl matique en se concentrant sur les deux perspectives La m thode de recherche d emploi aussi appel e mode d interm diation ou d acc s l emploi est un concept qui exige une distinction quant au degr d intervention et d ajustement ainsi qu en fonction de l offre et la demande de travail Le choix de la m thode de recherche d emploi peut galement d pendre de l ensemble des co ts associ s au recrutement mais galement du type de connexion entre l individu et le poste vacant 88 Un survol des diverses m thodes de recherche d emploi qui se situent dans l un des principaux modes de gouvernance confirme que le r le jou par les r seaux dans l acc s l emploi est nettement dominant et ce ind pendamment des diff rents n
194. erformance r elle s am liore avec la r p tition des probl mes r solus par le groupe jusqu atteindre souvent la performance th orique maximale Le but de cet apprentissage sera donc d accro tre l organisation du groupe au niveau de l organisation optimale de ses communications 3 5 La strat gie et ses instruments 3 5 1 S lection des relations Avant de proc der au choix de la m thode d analyse qui convienne l objet d tude et de d buter la collecte de donn es il est souvent pr f rable de pr s lectionner le contenu et la nature des relations dont on aura besoin au cours de cette analyse Il existe des outils tels que des pr tests et des mod les exposant les diverses formes de relations au sein d un r seau qui permettent d j de d gager efficacement le contenu ainsi qu une solide interpr tation des relations pr dominantes 147 La premi re tape d une d marche analogue labor e par Ronald S Burt Burt et Minor 1983 35 consiste bien distinguer les relations existant de fa on naturelle des relations analytiques c est dire celles o des individus sont r ellement impliqu s contrairement aux relations recr es dans le contexte d une analyse r seau Selon Burt les analyses sociologiques men es jusqu pr sent dans les r seaux ont peu saisi la complexit de ces relations naturelles au profit d explications sur la complexit de la structure des relations sociales entre les membres du
195. erniers ne sont tout de m me pas suffisamment forts pour que des certitudes bien fond es puissent tre d gag es Il reste donc voir si les t moignages recueillis au sujet de leur mode de fonctionnement respectif permettent de faire parler les donn es statistiques 228 Afin de bien saisir toutes les implications des r ponses offertes par les membres interrog s il para t tout d abord n cessaire de visualiser les mod les de circulation de l information au sein de ces m mes r seaux Le ph nom ne de redondance d pend norm ment du r seau et de son mode sp cifique de diffusion de l information Les trois mod les rencontr s lors de cette recherche sont A Le R seau des artistes Mode d organisation Mode de diffusion de l information Rencontres et t l phones sch ma suivant 229 B Le R seau des universitaires Mode d change d informations et de ressources Rencontres et Internet 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tot Rac 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 10 9 2 1 1 1 1 0 1 0 0 1 0 6 5 3 1 1 1 1 1 0 1 1 0 1 8 7 4 1 1 1 1 1 0 1 0 1 0 7 6 5 1 0 1 1 1 1 1 1 0 0 7 6 6 1 1 0 0 1 1 1 0 0 1 6 5 7 1 0 1 1 1 1 1 1 0 1 8 7 8 1 0 1 0 1 0 1 1 1 1 7 6 9 1 1 0 1 0 0 0 1 1 1 6 5 10 1 0 1 0 0 1 1 1 1 1 7 6 Tot 10 6 8 7 7 6 8 7 6 7 72 Rac 9 5 7 6 6 5 7 6 5 6 62 Rac Relation entre acteurs Dyades form es 62 Calcul de densit 62 72 Densit 0 86 230 C Le R seau de jumelage Mode d change d info
196. es L inconfort semble s tre dissip lors des toutes premi res rencontres principalement concentr es sur le volet professionnel ce qui encouragea directement la participation des jeunes Les participants ont d ailleurs r pondu dans pr s de 25 des cas que leur principale motivation tait de briser l isolement provoqu par leur statut de ch meur Cela peut para tre peu lev ou m me contradictoire par rapport la fr quence laquelle cet l ment fut mentionn au cours des entrevues Afin de comprendre ces r sultats il est utile de creuser d autres l ments de r ponse ayant domin au cours des entretiens Apr s v rification on observe en effet que plusieurs 25 membres ont plut t d cid de parler de l importance des contacts nou s au sein de leur r seau et que les r ponses d un autre groupe 28 avaient t inscrites sous la cat gorie change d id es Or ces trois cat gories ont pour effet direct de briser l isolement et l on constate donc qu au total pr s de 80 des r pondants appuient cette id e La fr quence laquelle les membres se r unissent vient galement appuyer la th se du bris de l isolement Selon le groupe leurs membres se r unissent en moyenne une fois par 186 semaine et ou selon leurs besoins Cette fr quence para t tre suffisamment lev e pour maintenir un contact r gulier entre les membres et leur permettre d approfondir leurs
197. es d monstrations et explications provenant des ouvrages de Lemieux 1982 47 et de Degenne et Fors 1994 77 voici donc quelques l ments d introduction la th orie des graphes 116 Il faut tout d abord savoir qu il est possible de repr senter un r seau social par un graphe Ce graphe est une forme math matique compos e de points et de lignes reliant ces points ou plus techniquement de sommets et d ar tes Les sommets correspondent aux acteurs du r seau et les ar tes aux liens entre ces acteurs Un graphe qui comporte plus d une ar te entre certains couples de sommets est alors appel multigraphe Un graphe orient dont les sommets sont reli s dans une direction pr cise sera appel digraphe Enfin les ar tes d un graphe orient se nomment arcs Dans un graphe orient les arcs peuvent tre orient s en un seul sens ou dans les deux Lorsque les liens entre acteurs sont repr sent s par des arcs plut t que par des ar tes ils sont appel s connexions La base de la th orie des graphes se concentre g n ralement sur le mouvement d un sommet vers l autre d un acteur l autre Il est donc possible de savoir qu un acteur dans un graphe orient est un descendant d un autre acteur lorsqu il peut tre atteint par le premier son ascendant Un sommet dont tout autre sommet est un descendant est une racine La s quence des arcs qui m ne de l ascendant au descendant est un chemin Dans un graphe non orient
198. es si l on entend par l des rapports sociaux structur s et structurants m me s ils ne sont pas prescrits par la loi Les relations commerciales les r seaux fond s sur le voisinage la communaut des origines ou la religion en sont des exemples La preuve en est que si le secteur informel tait non structur il n y aurait pas d organisation interne efficace Il serait donc possible que l absence de r gles ou de registres cause cette apparente d sorganisation alors que les r seaux informels sont tout fait structur s mais diff remment 1991 15 22 330 Dans la m me perspective il est tout fait possible de penser de nouveaux r seaux de solidarit de jeunes prenant racines au sein de structures organis es ou institutionnelles comme des services d int gration l emploi ou des institutions scolaires et qui pour diff rentes raisons ne jouissent d aucune reconnaissance sociale et conomique L informel demeure un concept difficile cerner et d finir en dehors de son utilit conomique ou politique Par ailleurs des auteurs tels que Albert Rees de l Universit de Chicago 1966 559 qui s int ressent la transmission de l information sur le march du travail ont d crit l informel comme une source de r f rence soit pour des employeurs des employ s des connaissances ou autres Nous choisissons donc de positionner ces r seaux de solidarit informels en parall le des ressources
199. es Centres locaux d emploi CLE du gouvernement Q2 est ce que vous avez recours aux services d int gration au march du travail offerts par un organisme communautaire sur votre territoire Q3 quels types de liens entretenez vous avec les autres membres du groupe Amiti familial etc Q4 est ce que la mise en place de r seaux de solidarit mformels est fr quente dans votre milieu 314 Q5 est ce que la pr sence d un professionnel de l employabilit a contribu la mise sur pied de votre r seau 6 quel s autre s groupe s vous associez vous l ext rieur de ce r seau q group Q7 quel est le principal avantage que vous voyez vous r unir autour du th me de la recherche d emploi Q8 quelle est la fr quence des rencontres de ce r seau Q9 comment qualifieriez vous vos liens avec les autres membres du groupe Q10 ces liens ont ils chang au fil des rencontres Q11 avez vous d velopp un sentiment d appartenance ce groupe 315 Q12 viviez vous un sentiment d exclusion ou de solitude face votre situation de ch meur avant d int grer ce groupe Q13 tes vous membre d autre s groupe s de solidarit informel s Q14 quels types de d marches d emploi faisiez vous pr alablement votre adh sion au groupe Q15 est ce que l intensit ou la qu
200. es dans leur r seau Origine des informations Score r ponse Tous les milieux ISEP Arts ne s applique pas 221 7 14 donc 50 r pondent que les informations proviennent de tous les secteurs repr sent s par les membres Quantit d information accessible no Rss i rs Rtotal Q52 N 17 11 17 ou 64 7 r pondent que nr r seau leur donne acc s de nouvelles sources d information Puisque que les informations proviennent dans l ensemble de tous les secteurs repr sent s par les membres et que 64 7 r pondent que le r seau leur donne acc s de nouvelles sources d information il est possible d affirmer que ces r seaux de solidarit informels assurent une diversit des sources d information Analyse qualitative Il a malheureusement t impossible de d gager une terminologie sp cifique li e aux hypoth ses 5a 5b et 5c dans le cadre d une analyse informatique L largissement la diversit et la redondance des informations ont en effet t v rifi s durant les entrevues en ayant recours des mots usuels comme combien de fois combien de personnes etc Or ces mots reviennent tellement fr quemment au cours de chaque entretien et l analyse informatique avec QSR NUD IST tait in vitablement fauss e puisque le logiciel ne permettant pas de faire de telles distinctions qu un risque d erreur m thodologiquement inacceptable tait introduit 222
201. es de leurs membres Par contre et malgr les nombreuses possibilit s d enrichissement personnel qu offrent les r seaux de solidarit informels il semblerait que peu de participants aient cherch d velopper leur capacit de leadership Moins de 40 d entre eux estiment que le mode de fonctionnement de leur groupe leur permet de jouer un r le diff rent par rapport l ensemble des membres et seulement 45 pensent que la nature de leur participation a volu depuis leur adh sion au groupe contrairement 39 qui ne le croient pas l coute des entretiens il semble assez fr quent que les individus ayant initi les activit s du groupe demeurent dans ce r le de coordination tout au long de l existence de ce dernier et que ceux et celles ayant d montr des qualit s de meneurs au tout d but de 212 leur participation continuent exercer cette influence au fil des mois Voil donc une r alit sp cifique laquelle est confront ce mode de coordination L importance ind niable du r le que jouent les r seaux de solidarit pour les jeunes la recherche d un emploi non seulement confirme leur utilit dans le cadre du processus d int gration au march du travail mais permet de lutter contre le ph nom ne d exclusion et de d saffiliation sociale qui menace souvent les jeunes ch meurs et ch meuses moyen et long terme Les apprentissages r alis s et les comp tences acquises
202. es et de fonctionnemen t Subvention de salaires Subvention E G Subvention partielle de frais de scolarit Subvention de formation Subvention fixe E G 310 Emploi permanent Jeunes ATT en entreprise Stages pratiques et formation Jeunes inexp riment s Ch meurs longue dur e jeunes dipl m s formation et emploi Revitalisation du march du travail Exp rimenta tion Formation sp cialis e participation de l entreprise travailleurs d j sur place Secteurs mous Travailleurs d j sur place Contre licenciements massifs R gions en difficult Programme Article 38 Programme Extension Programme Coop ratives de jeunes travailleurs EIC f d ral EIC f d ral MIC provincial 311 Suppl ment de Maintien prestation et d employabilit frais de ch meurs fonctionnemen t Subvention G Centres de main d uvre parall le Consultation I E Assistance technique d marrage Source Tableau adapt de Fondation Ressources Jeunesse 1988 Le ch mage des jeunes 47 48 dans Tremblay 1990 156 158 Et revu par SEMO Jeunes APPENDICE C CANEVAS D ENTREVUE 313 LES JEUNES CH MEURS ET LEURS R SEAUX Entrevue crite no Initiales Dur e du ch mage ge Domaine de formation Scolarit Q1 est ce que vous avez recours aux services d int gration au march du travail offerts par l
203. es interrog es sont tout fait conscientes du fait qu elles apprennent beaucoup des autres et vice versa gr ce aux partage de renseignements et ou pratiques Les nouvelles connaissances acquises au sein des r seaux de solidarit sont de plusieurs ordres Il y a tout d abord l acquisition ou l augmentation de ses comp tences relationnelles Une forte proportion des changes et des discussions dans le cadre de ces rencontres portent sur les comportements adopt s par les individus lors de d marches d acc s l emploi On y discute en effet d attitudes face sa situation de ch meur de comportements et de r actions lors d entrevues d embauche de pr requis relationnels afin de plaire aux employeurs potentiels et de les convaincre On discute galement des comp tences techniques et professionnelles de base ma triser pour une recherche d emploi efficace Ces derni res sont la plupart du temps reli es l criture et la pr sentation du curriculum vitae la r daction de lettres d intention la pr paration d un portfolio lorsque la discipline le requiert ainsi qu la ma trise d outils informatiques de travail Plusieurs r seaux ne se limitent d ailleurs pas la discussion de ces th matiques mais proposent galement des exercices et des mises en situation afin d offrir le support le plus concret possible On expose aussi les diverses m thodes possibles pour prendre contact avec les em
204. es m mes individus qui assument ces responsabilit s La conception des r seaux propos e par Boyer et Hollingsworth 1997 diff re nettement plus que celle des autres auteurs ayant travaill sur cette probl matique Comme nous l avons vu lors second chapitre Boyer et Hollingsworth 1997 identifient les r seaux comme des regroupements de grandes entreprises ou de leurs sous contractants des associations et m me des regroupements d tats Ces derniers se situent donc un autre niveau malgr le fait qu on puisse les qualifier de r seaux 300 informels et que la notion de solidarit puisse aussi y tre associ e Par contre la notion de r seau utilis e par Boyer et Hollingsworth 1997 ne correspond aucune d finition de r seau personnel ou social laquelle nous ayons fait r f rence dans cet ouvrage Ces deux formes de r seaux de solidarit informels partagent n anmoins plusieurs crit res permettant une s rie de rapprochements th oriques Boyer et Hollingsworth 1997 parlent tout d abord d une combinaison d int r ts personnels et d obligations sociales d autonomie et d quit entre les acteurs d une certaine d pendance au pouvoir et l esprit d initiative ce qui s est aussi confirm dans le cas des r seaux de solidarit que nous avons tudi s Au niveau du mod le d organisation tout en faisant r f rence des entreprises priv es Boyer et Hollingsworth 1997 ont s
205. es recherches d emploi e Enfin les r seaux de solidarit informels en employabilit s av rent des milieux privil gi s pour les jeunes puisqu ils les exposent un plus grand nombre de renseignements sur le monde de l emploi et qu ils diversifient ces sources d information L analyse des entrevues a de plus permis de constater qu au del des crit res de base informel ge statut d emploi province les ayant qualifi s pour cette tude ces groupes partagent certaines similitudes mais galement d importantes diff rences les uns par rapport aux autres Au plan des ressemblances on note principalement le fait que la totalit des r seaux informels d int gration au march du travail qu il a t possible d inclure dans cette tude se situent en milieu urbain c est dire Montr al et dans la ville de Qu bec Toutes nos recherches afin de trouver des r seaux en milieu rural ou en r gion loign e se sont av r es vaines Il est par contre int ressant de r aliser quel point ces r seaux sont diff rents bien des gards Tout en faisant attention ne pas faire de g n ralisations abusives on peut dire que certains r seaux offrent des activit s caract re nettement plus technique comme le 248 r seau de Jumelage et le r seau de la Basse Ville contrairement aux r seaux des Arts et du Plateau Mont Royal par exemple qui eux se concentrent davantage sur l aspect du soutien
206. est tout de m me possible d explorer le d terminisme sous un autre angle celui du d terminisme faible En fait Durkheim ne retint de la premi re que les nonc s suivants a la structure ne se r duit pas la somme des actions individuelles et b elle exerce une contrainte exclusivement formelle qui laisse l individu libre de ses 84 actes bien que compte tenu de cette contrainte tout ne lui soit pas possible Ici la fonction d une relation d pendra de sa position au sein de la structure En appuyant ainsi la place du d terminisme faible comme l ment de l analyse structurale il est possible de dire qu un r seau ne se r duit pas une simple somme de relations et que sa forme exerce une contrainte sur chaque relation La seconde grande tradition l individualisme m thodologique chapeaute galement deux paradigmes soit l atomisme et l interactionnisme structurel L individualisme r serve aux acteurs une place pr dominante pour expliquer l action sociale La d termination des motivations des individus en est le point de d part d montrant de plus comment ces motivations conduisent des effets de composition qui n taient pas recherch s individuellement Ces effets ne r sultent que de l interd pendance ou de l interaction entre acteurs et non de contraintes ext rieures Degenne et Fors 1994 12 De son c t la conception atomistique trac e en partie par Weber peut s expliquer ainsi La sociol
207. et permettent de combattre ou d att nuer les cycles d abattement qui caract risent la plupart des cheminements vers l int gration l emploi En ce sens le r le des r seaux s inscrit tout fait dans une mission de soutien de la motivation des membres visant favoriser la poursuite de leur d marche 194 La derni re s rie de questions li es cette facette des r seaux explore le volet des ressources et de leur utilisation pleine ou partielle Les commentaires recueillis pr cisent que la plupart des membres sentent que leurs pairs donnent leur maximum et qu il est normal de devoir composer avec les limites de chacun qu elles se posent en termes de finances ou de disponibilit Tous croient toutefois que leurs pairs ont d immenses capacit s et que ces derni res pourraient tre exploit es davantage Ces r flexions correspondent la nature personnelle et informelle qui caract rise cette forme de soutien et semble pr venir une lourdeur que d autres modes de soutien imposent leurs participants Par ailleurs tel que soulign au chapitre pr c dent certains ont prouv de la difficult mesurer leur niveau de motivation mais pr cisent tre stimul s par les rencontres et les apprentissages qu ils y font L int r t de ces individus pour le r seau de solidarit s explique en partie par la th orie des liens faibles Plusieurs participants ont parl notamment de l homog n it des
208. et une conomie informationelles un syst me de production fond sur le savoir qui d veloppe et diffuse les technologies de l information tout en remplissant les conditions de leur utilisation essentiellement les ressources humaines et les infrastructures de communication 1998 243 Pour Castells les impacts sur la structure professionnelle sont de quatre ordres une disparition des emplois agricoles une lente diminution de l emploi industriel se r duisant un noyau dur de professionnels d ing nieurs et de nouveaux emplois industriels localis s dans les services une croissance lev e des services aux entreprises ainsi que ceux du domaine de la sant et de l ducation l accroissement du commerce de d tail et les services pour les travailleurs semi qualifi s Dans les ann es 1975 1980 malgr des taux de ch mage lev s et une discipline r tablie coups de menace de cong diement dans les entreprises les profits n augmentent toujours pas Cette stagnation serait due aux investissements qui sont chaque ann e de plus en plus co teux et l absence d augmentation de la marge des profits Selon Lipietz il faut voir l la fin des gains de productivit r alis s selon les principes de s paration du travail de Taylor et une incapacit des m canismes de r gulation fordiens de briser le cercle de la hausse des prix et des salaires Tel que l exposent Boyer 1986 et Coriat 1990 on remit alors en q
209. eunesse Emploi jeunesse Centre Ex Aequo MMRS provincial MMRS provincial et AC MMRS provincial et EIC f d ral MMRS provincial Secteur priv et gouvernement f d ral EIC MIC provincial CEDT provincial Consultation Subvention de salaires Suppl ment de prestation et frais de fonctionnemen t Suppl ment de prestation Suppl ment de prestation Subvention de formation et de fonctionnemen t Subvention l entreprise Subvention de salaires 309 Pr paration emploi Groupes cibles dont jeunes Emploi permanent Projet comm Aide sociale jeunes moins de 30 ans Stage et formation Aide sociale Jeunes Formation BES Jeunes Recyclage formation stage D crocheurs 18 23 ans D veloppemen t PME Emploi dipl m s prof Emploi permanent Secteur tertiaire PME Dipl m s sciences MMRS d am nagement provincial Programme concert du temps de travail Programme EIC f d ral d int gration professionnelle Programme de EIC f d ral d veloppement de l emploi Programme p nurie de main d uvre EIC f d ral Programme EIC f d ral acquisition de connaissances Programme de EIC f d ral d veloppement des collectivit s Programme EIC f d ral national d aide l innovation Subvention de pr paration et d ex cution Subvention de salair
210. eur recherche d emploi 68 4 tonnamment pr s de la moiti des r pondants jugent l change au sein des r seaux in gal mais la majorit de ces 46 4 ont pr cis que cela tait tout fait normal et qu il en tait habituellement ainsi dans la plupart des organisations Enfin 61 pensent que leur r seau leur offre un support qui facilite leur cheminement vers l emploi Soutien des membres Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 13 19 ou 68 4 disent que les relations qu ils entretiennent avec les autres membres du groupe les aident dans leur recherche d emploi R ciprocit du soutien Score r ponse gale in gale ne sais pas ne s applique pas 13 28 ou 46 4 pensent que l aide qu ils donnent et celle qu ils re oivent au sein du groupe est in gale dans ce r seau 32 pense qu elle est gale Support par rapport l int gration l emploi Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 191 13 21 ou 61 0 pensent que leur r seau leur offre du support afin de faciliter leur int gration emploi Nous avons conclu en questionnant ces membres de r seaux sur la question des ressources afin de savoir s ils sentent que le groupe utilise l ensemble de ses ressources et tient compte des ressources particuli res de chacun de ses membres Paradoxalement 42 8 ont r pondu non la premi re question et 58 8 ont r pondu oui la se
211. eurs ont pu se d velopper principalement d abord parce que leurs membres ont peu d exp rience peu de contacts sur le march du travail et peu d information quant au fonctionnement de ce dernier jeunesse et ensuite parce qu ils vivent un sentiment d isolement assez important face leur situation de ch meur Il faut galement prendre en consid ration lorsque la valeur pratique de ces r sultats est discut e qu il semble tout de m me peu fr quent que les membres de r seaux demeurent en contact les uns avec les autres une fois qu ils se sont int gr s au march du travail Malgr que nous ne disposions ni de donn es ni de r sultats statistiques ayant trait la p rennit de ces r seaux il semble en effet que dans le cas o le r seau persiste les membres y entrent et en sortent au fur et mesure que leur situation d emploi se r gularise Au moment de proposer l largissement de ce mod le il serait utile de tenir galement compte de ces r sultats afin de cibler ad quatement la client le ainsi que le contexte op rationnel optimal la coh sion sociale la coop ration la participation la cr ativit l imagination l engagement au travail le capital social la formation et comp tence savoir faire savoir tre l environnement 257 5 2 1 2 Les atouts de l approche r seau Les cinq prochaines analyses sur la port e des r sultats obtenus seront essentiellement li es ce
212. exible Diversified Quality Mass Production Production Volume Low or high Form of Competitio n Price or quality Quality Quality Quality Quels arrangements institutionnels sont n cessaires au soutien des syst mes sociaux alternatifs de production Adaptabilit Markets Networks Association y to S Environmen t Quick Built in Pooling responses flexibility information about markets amp technologies Clear rules of the game Moderate or high Efficient for products undercontrol of labor Allows learning by using Role in education and training Helps to develop quality standards or Moderate norms Allows pooling of expertise Enaction of technical norms Under strict control of high quality labor Important in providing training and skills Pro R and D The tools for policies assessing competitive ness Sharing risks in R and D Reduce strategic uncertaint Source BOYER Robert and Rogers HOLLINGSWORTH 1997 Coordination of Economic Actors and Social Systems of Production In Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge University Press 30 APPENDICE B APER U DES PROGRAMMES GOUVERNEMENTAUX OFFRANT DES RESSOURCES FINANCI RES ET DES SERVICES AUX JEUNES ET AUX ENTREPRISES CANADA ET QU BEC 308 Aper u des programmes gouvernementaux offrant des ressources financi res et des services aux jeunes et aux ent
213. ferer distingue en effet cinq types de substrat dans les connexions personnelles des deux acteurs sous observation la conversation la plaisanterie l aide au travail les services personnels et l aide financi re Les trois derniers substrats sont de l ordre de ce que Lemieux nomme les transactions de biens ou d informations alors que les deux premiers sont plut t de l ordre des statuts La conversation est en principe bilat rale mais les autres connexions peuvent tre unilat rales ou bilat rales En plus de la direction Kapferer attache beaucoup d importance au caract re simple ou multiple des connexions Il montre que les connexions multiples c est dire qui ont plus d un substrat sont g n ralement plus fortes que les connexions simples qui n ont qu un substrat Contrairement aux autres exemples cit s pr c demment cette tude de Kapferer illustre toutes les possibilit s que rec le une monographie fouill e sur une situation particuli re Elle pose aussi avec pr cision des probl mes m thodologiques d j soulev s tels que l analyse des rapports entre r seaux personnels et r seaux sociaux ainsi que les structures et les processus de r seaux Quelques mots sur l tude de Mark Granovetter 1973 portant sur la force et la faiblesse des liens sociaux sont n cessaires avant de clore ce bref survol Il s agit bien ici d une tude formelle de fonctionnalit Granovetter 1973 fait en effet partie des auteurs qui
214. fessionnels seraient ainsi en mesure de mieux valuer si cet outil correspond ou non aux besoins de la client le universelle qu ils re oivent dont plusieurs jeunes ch meurs de longue dur e 282 Autre caract ristique de ces ressources elles poss dent sans contredit plus de moyens financiers techniques et mat riels que l ensemble des autres modes d acc s l emploi Aussi il leur serait possible d offrir un certain support leurs clients d sirant se r unir avec d autres ch meurs Cette aide pourrait prendre la forme de pr t de locaux de mat riel et d outils p dagogiques de guide d information de participation ou de t moignages de personnes ressources travaillant dans les CLE etc Les CLE pourraient galement faire la promotion des succ s obtenus par leurs clients gr ce leur participation un r seau de solidarit informel Le fait de rendre cette information disponible un plus grand nombre de clients pourrait avoir un effet d entra nement chez ces derniers Finalement il serait dommage d exclure tout un pan du syst me institutionnel destin au d veloppement de la main d uvre au Qu bec Il existe en effet d autres ressources offrant des services de premi re ligne des jeunes sans emploi Il s agit des Centres locaux de d veloppement CLD Ces ressources se sp cialisent dans le d veloppement conomique local et r gional ainsi que dans le soutien l entrepreneuri
215. fet les donn es venant plut t reconfirmer l hypoth se 3a au regard du soutien la motivation Analyse qualitative Dans le cas des hypoth ses 3a et 3b le recours des mots cl s semblables souvent des synonymes fut incontournable Il a donc t difficile de distinguer avec pr cision les r sultats de l analyse informatique pour ces deux affirmations Il ressort essentiellement de l analyse que 26 des r pondants ont parl de mani re explicite du r le de leur r seau de solidarit informel en termes de motivation d encouragement ou de stimulation Sans confirmer ni infirmer ces hypoth ses l analyse sur QSR NUD IST permet de constater dans quelle proportion les r pondants ont eu recours cette terminologie pour qualifier l impact de leur r seau dans leurs d marches d emploi 201 Explication des r sultats Le second volet de ce bloc d hypoth ses portant sur la motivation g n ra des r sultats certainement plus mitig s que le premier Ces analyses peuvent tre expliqu es de plusieurs mani res Tout d abord la motivation est un tat d esprit en constante mouvance et qu il est extr mement difficile de mesurer Par ailleurs l application de pression par le groupe ou certains membres en particulier peut tre limin e d embl e puisque plus de 80 des r pondants ont sp cifi n tre en aucun cas contraints participer aux activit s de leur r seau Ce qui constitue
216. fin de faire de la recherche collective pour les membres du groupe Lorsqu un des membres fait une d marche il en profite autant que possible pour demander des renseignements au sujet d autres emplois dans le m me domaine ou d autres domaines 218 disponibles au sein de l entreprise Il s agit l d une autre mani re de diversifier les sources d information et d augmenter quantitativement cette derni re ce sujet Albert Rees 1966 et Micheal White 1990 ont d velopp une th se expos e plus t t des plus convaincantes sur l importance de l information et la probl matique de l acc s l emploi pour les jeunes Plus sp cifiquement leur questionnement porte sur le r le et l efficacit de l information dans le processus de recherche d emploi chez les ch meurs et chez les employeurs qui filtrent et valuent les candidats l emploi Leurs r sultats ont globalement d montr que contrairement ce que soutient la th orie conomique classique que les acteurs sont parfaitement inform s d s le d but de la recherche d emploi que l information de part et d autre est g n ralement tr s limit e ou d vi e Pour White 1990 l information sur les possibilit s d emploi et sur les lieux o les jeunes peuvent chercher est difficile obtenir En effet la coordination de l information s articule g n ralement partir de mod les de r gulation de la recherche d emploi et ce
217. forme la plus commune de travail atypique est certainement l emploi temps partiel dont la progression a t nettement plus forte au Canada qu aux tats Unis Schellenberg 1997 Ce taux ne cesse d ailleurs d augmenter comme le d montrent ces donn es provenant des recensements de 1986 et de 1991 alors que les travailleurs temps plein constituaient 50 3 et ceux temps partiel 5 9 de la population active en 1986 comparativement des taux de 52 4 et de 6 1 en 1991 Au Qu bec l emploi salari temps plein passe de 83 3 en 1976 70 7 en 1995 alors que la part du travail temps partiel passe de 1 3 6 5 pour la m me p riode Enfin les travailleurs autonomes ont cr 55 des nouveaux emplois entre 1990 et 1995 En incluant les agriculteurs et autres m tiers traditionnels ils forment aujourd hui 13 8 de la population active Pr s de la moiti de ces travailleurs ont d clar fournir galement de l emploi d autres personnes Gardner 1995 27 On retrouve g n ralement dans cette cat gorie des individus exer ant une profession lib rale des petits commer ants des artistes et artisans des consultants et des fournisseurs de services de tout genre Les nouvelles r gles du march du travail favorisent clairement les individus les plus performants et les plus entreprenants de leur soci t Ce mod le tendance n o lib ral a donc pour cons quences de laisser un bon nombre d individus d favoris
218. fortes l oppos la communaut italienne de Boston ouest lorsque menac e par un ph nom ne de revitalisation urbaine qui l limina ultimement n tait m me pas arriv e mettre sur pied un comit d action pour organiser et planifier les luttes venir Granovetter 1993 explique l chec de la communaut italienne par la force des liens au sein de ses r seaux internes La communaut italienne tait vraisemblablement d j fragment e en petites cliques herm tiques dont les membres n entretenaient aucun lien avec les membres d autres sous groupes Il fut donc impossible d instaurer un climat de confiance de faire taire les critiques et de construire temps des strat gies pour lutter contre le d mant lement du quartier et de la communaut En somme pour Granovetter 1993 les m canismes de couplage et d couplage g n rant des groupes tr s homog nes et d finissant les fronti res de la confiance et de l affiliation sociale devraient devenir les objets essentiels d une th orie des institutions conomiques Dans le cas qui nous occupe et prenant ici une certaine distance par rapport aux th ories de Mark Granovetter 1985 1993 stipulant que l explication passe in vitablement de la sph re de l individu isol un cadre de r f rence plus large et plus social il est important de rappeler que cette question des liens et de l homog n it des relations au sein d une communaut
219. fs communs avec le groupe Atteinte des objectifs g n ral Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas Em N21 9 21 ou 42 8 des r pondants consid rent avoir atteint ou tre en voie d atteindre ces objectifs Atteinte des objectifs par rapport une participation au r seau Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 198 6 20 ou 30 ne savent pas et 4 20 ou 20 des r pondants consid rent que leur participation ce r seau leur permettra d atteindre leur objectif Les r ponses obtenues peuvent para tre surprenantes et elles seront analys es plus en profondeur dans la prochaine section N anmoins il faut noter que plus de la moiti des r pondants 55 5 ne se sont fix s aucun objectif pr cis par rapport leur recherche d emploi si ce n est d en trouver un et pr s de 67 ne se sont fix s aucun objectif commun avec le groupe r sultats qui pourraient expliquer des taux d abstention assez lev s pour deux de ces questions Il nous a aussi sembl que l absence de suivi et d encadrement au sein des r seaux ne favorisait pas le d veloppement d un plan d action personnel et ou de groupe ce qui pourrait expliquer le fait que les participants ne s expriment pas en terme d objectif atteint par exemple Par contre 42 8 d entre eux consid rent avoir atteint ou tre en voie d atteindre ce ou ces objectifs et la grande majorit 30 45
220. galement l employeur de r duire ses co ts de d marche et de s lection Adnett 1987 et Lis e 1995 dans Giret Karaa Plassard 1996 21 Ces diff rentes tudes montrent que les chercheurs d emploi font usage des agences publiques en dernier recours lorsque les autres canaux de recrutement sont puis s De leur c t les employeurs semblent utiliser l agence pour avoir acc s au plus large ventail possible de candidatures tout en minimisant leurs frais Ce mode de recherche peu s lectif est souvent compl mentaire l utilisation d annonces mais s oppose de par sa nature au recrutement par r seaux proc d par lequel la diffusion de l information est plus s lective Le recrutement par relations personnelles ou familiales qui s ench sserait dans un mode informel de coordination tel que les r seaux de solidarit repr sentant presque 50 des acc s l emploi semble plus difficile cerner Selon certains sociologues Granovetter 1973 Degenne 1991 Marry 1983 1992 le recours aux relations familiales est loin de garantir l individu un emploi de qualit correspondant sa formation et permanent Les 91 emplois obtenus travers les relations professionnelles semblent mieux correspondre la formation des jeunes mais toujours dans des proportions moindres comparativement aux autres canaux de recrutement L utilisation des diff rentes m thodes de recherche d emploi semble donc ob ir des log
221. grands b n fices 263 5 2 1 3 Les inconv nients de l approche Malgr que la grande majorit des personnes interrog es aient eu des commentaires des plus positifs l gard de leur groupe d entraide certaines ont identifi des limites quant la culture organisationnelle du r seau et souhaitaient voir des am liorations apport es ne serait ce que pour le profit des autres membres du r seau La premi re limite fut d j identifi e dans la partie traitant de l acc s l information Il s agit de la grande difficult baliser l information qui y circule Il n existe r ellement pas ou alors tr s peu de documentation de support mat riel ou de m thode de prise de note permettant de retracer les changes et les th matiques abord es lors des rencontres C est donc ici que le terme informel peut tre interpr t dans son sens figur c est dire sans aucune r gulation Cette caract ristique rend d ailleurs toute tentative d archivage et de structuration des contenus de discussion toute fin pratique impossible Quantit d informations et de pr cieux changes sont donc perdus tout jamais et ne pourront resservir d autres ch meurs ce qui oblige les organisateurs constamment recommencer une activit ou r p ter une discussion pour le b n fice d une ou d un nouveau membre Ce mode de fonctionnement n est malheureusement pas sans cons quences pour les membres pu
222. groupe La forme que prend une relation amicale par exemple ram nera principalement aux concepts d intensit et de force de la relation tandis que son contenu v ritable devrait tre l amiti Le contenu de cette relation l amiti devient ainsi un facteur externe du mod le d analyse et se limite une description de la relation Sur ce point Burt pense que The questions of why certain networks are to be distinguished in a system how actors within the system interpret their interaction activities and how they distinguish different types of such activities are assumed to be resolved a priori 1983 36 Afin de formuler des questionnements sociologiquement profitables il faut tout d abord clarifier l ambigu t r gnant la plupart du temps dans les relations naturelles d un acteur Par exemple avant de pouvoir questionner Ego sur les individus qui exercent sur lui une influence marquante il faudra pr alablement d cider quelles activit s peuvent tre class es dans la cat gorie influence Ces classements d activit s varieront consid rablement selon le statut socio conomique et l environnement culturel des sujets Pour Burt les questions qui sont finalement s lectionn es pour l tude ne peuvent tre autre chose qu un compromis entre une th orisation extr me d intuitions de d part li es aux dimensions d interaction divisant un syst me 1983 36 Il est par contre difficile pour le ou la sociologue de d limi
223. h rique s il n est que faiblement connect Selon cette logique la centralit d un individu sera confirm e par le fait qu il d pend moins des autres pour communiquer avec l ensemble du r seau et n a pas besoin de relais pour transmettre ses messages La centralit de proximit vise juger le degr de proximit d un membre en regard de tous les autres membres du groupe L important ici n est donc pas la quantit de connexions mais la proximit de l individu par rapport aux autres membres du r seau Enfin la centralit d interm diarit origine de l id e de Linton Freeman Degenne et Fors 1994 158 selon laquelle un individu peut tre faiblement connect aux autres et tout de m me s av rer un interm diaire indispensable dans les changes Plus l individu sert ou peut servir d interm diaire pour tous les membres du r seau plus il contr le la communication 135 et est ind pendant des autres pour communiquer Cette position est donc id ale pour assurer la coordination de l ensemble Alors que la centralit de degr prend sa forme travers le nombre ou la proportion de liens avec son environnement local les centralit s de proximit et d interm diarit mesurent la capacit d un individu contr ler cette communication Les r sultats de ces mesures peuvent se traduire par une forte centralisation de connexion qui indique une communication active ou une forte centralisation de proximit ou d interm dia
224. he et de circonscrire les variables ayant eu un impact direct sur les orientations et le mode de fonctionnement adopt s dans ces groupes Les variables genre et dur e du ch mage se sont ici particuli rement d marqu es de l ensemble des analyses qui compl tent ce tableau L ensemble des explications des r sultats ont ensuite permis d tablir avec plus d assurance leur valeur th orique r elle tout en identifiant par la m me occasion les multiples limites d coulant de ces constats Quelques unes de ces grandes conclusions se r sument comme suit e Puisque l information circule sans entrave au sein des r seaux de solidarit une quantit importante de renseignements sur l ensemble des ressources humaines et 247 techniques pouvant constituer un r seau de support pour les personnes en ch mage y sont offerts e __L approche r seau permet de rejoindre des client les qui ne le seraient pas autrement e Les discussions portent globalement sur des aspects professionnels ce qui motive les membres demeurer actifs dans leur propre recherche d emploi ainsi que sur la quantit accrue de ces d marches e C est par n cessit plus que par choix que plusieurs adh rent un r seau de solidarit informel e Les apprentissages et comp tences acquises travers la participation un r seau de solidarit vitent ou retardent le d crochage social potentiel qui accompagne fr quemment de longu
225. i que les institutions sont si s v rement contraints par les relations sociales courantes que de tenter de les d lier et les diviser serait une grave erreur de compr hension Trois visions principales de cette probl matique peuvent tre cern es Une premi re partag e par l ensemble des sociologues et politologues dont Karl Polanyi 1957 1990 pose les soci t s pr marchandes comme 66 fortement encastr es dans leurs relations sociales en raison d une interrelation constante entre les sph res conomiques et sociales Une seconde labor e par quelques conomistes endosse l id e que l encastrement ayant marqu les soci t s pr marchandes se soit effrit avec la modernisation conomique et institutionnelle Pourtant ces conomistes croient que les niveaux d encastrement des relations sociales ne sont pas significativement plus fort dans l conomie moderne de march actuelle Ces comportements s expliqueraient davantage par le r sultat d une poursuite d int r ts personnels de la part d individus ind pendants et rationnels Granovetter 1992 pose enfin une troisi me explication rejetant du m me coup l ensemble des th ories pr c dentes son avis les niveaux d encastrement des comportements conomiques sont inf rieurs dans les soci t s non marchandes et ces niveaux auraient tr s peu fluctu lors de la phase de modernisation du 20e si cle Toujours selon Granovetter 1992 le niveau
226. idus ont d cid d adh rer un r seau de solidarit informel Contrairement aux personnes qui ont recours ce genre de soutien de mani re r guli re dans leur vie professionnelle et priv e il est possible de penser que les membres de ces r seaux ont g n ralement des pratiques plus individualistes et autonomistes que les personnes qui comptent sur le support de groupe d entraide dans plusieurs sph res de leur vie 203 L analyse compl mentaire met tr s bien en relief le niveau lev d incertitude et d angoisse v cu par ces jeunes C est aussi cette ins curit face au march du travail qui cr e chez ces membres en particulier le besoin de se solidariser La preuve ultime en est qu une fois la situation de ces personnes r gularis e les r seaux se dissolvent et peu de membres maintiennent le contact La raison d tre ou l l ment motivateur ayant effectivement disparu les membres se dispersent et reprennent leurs activit s courantes L interpr tation de ce volet particulier de r sultats valide n anmoins les premi res conclusions de l auteure c est dire que l absence d information sp cifique et valable sur la notion d accroissement de la motivation limine toute forme positive ou n gative d interpr tation Il faut aussi se contenter de r sultats neutres cet gard 4 3 5 Acqu rir de nouvelles comp tences Analyse quantitative La participation des jeunes un r sea
227. ie que lors de l annonce de la r forme de l assurance ch mage en 1995 le gouvernement f d ral d cidait de confier ses comp tences en mati re de formation aux provinces En r pondant ainsi aux revendications de ces derni res le f d ral tentait ainsi de favoriser la coordination des programmes provinciaux et f d raux et d viter les d doublements Malgr cette annonce le gouvernement f d ral lan a n anmoins un nouveau programme appel pr ts et subventions de perfectionnement pr ts et bourses pour couvrir des frais d tude de perfectionnement de garde de transport etc 106 On retrouve dans la cat gorie des mesures d orientation et de soutien li es la recherche d emploi des programmes tels que l encadrement personnalis de la client le non participante l valuation de la client le de la s curit du revenu par des sp cialistes ainsi que des projets Reconnaissance des activit s de d veloppement de l employabilit RADE Quoi qu ayant un profond ancrage et des pratiques communes avec le milieu communautaire les Services externes de main d uvre SEMO peuvent galement tre class s dans cette cat gorie Certains se sp cialisent d ailleurs dans l intervention aupr s des jeunes Les mesures de cr ation d emploi derni re cat gorie regroupent globalement les programmes EXTRA qui offrent un stage de travail en milieu communautaire ainsi que le programme PAIE qui offre une subvention sa
228. il offerts par les Centres locaux d emploi CLE du gouvernement ou par un organisme communautaire sur leur territoire Recours aux services d organismes gouvernementaux Score r ponse positif n gatif ne sais pas ne s applique pas N1 30 18 30 ou 60 ont r pondu oui La majorit des participants ont donc recours aux services gouvernementaux d int gration l emploi Recours aux services d organismes communautaires Score r ponse positif n gatif ne sais pas ne s applique pas N31 16 31 ou 51 6 r pondent oui Ainsi plus de la moiti des r pondants ont eu recours aux services communautaires d int gration l emploi La seconde s rie de questions cherchait plut t savoir si la mise en place de r seaux de solidarit informels tait fr quente dans leur milieu et si la pr sence d une ou d un professionnel en employabilit avait contribu la mise sur pied de leur r seau l Le symbole N repr sente le nombre total de personnes interrog es sur cet aspect de la probl matique 174 Fr quence de la mise en place de r seaux Score r ponse positif n gatif ne sais pas ne s applique pas N 29 23 29 ou 79 3 r pondent non C est dire que la majorit des participants n ont jamais ou n avaient jamais assist la mise en place d un r seau de solidarit Professionnel en employabilit Score r ponse positif n gatif ne sais pas ne s applique pas N 23 15 23
229. iladelphia Temple University Press 251 p OSTERMAN Paul 1980 Getting Started The Youth Labor Market Cambridge and London The MIT Press PAQUETTE Claude 1985 Intervenir avec coh rence vers une pratique articul e de l intervention ditions Qu bec Am rique PARK Norman RIDDELL Craig et Robert POWER 1994 valuation de la formation financ e par l assurance ch mage In Sommaire d valuation de DRHC 12 Ottawa D veloppement des ressources humaines Canada 4 p PARROCHIA Daniel 1993 La philosophie des r seaux Paris Presses universitaires de France 300 p PIORE Micheal J et Charles F SABEL 1984 Les chemins de la prosp rit De la production de masse la sp cialisation souple Paris Hachette 441 p PORTES Alejandro 1995 The Economic Sociology of Immigration Essays on Networks Ethnicity and Entrepreneurship New York 310 p PROULX Marc Urbain 1995 R seaux d information et dynamique locale Chicoutimi UQAC Collection d veloppement r gional 334 pages 346 PROVOST Monique et Andr R GIMBALD 1994 Le discours des acteurs sur l insertion sociale et professionnelle des jeunes une comparaison Qu bec Ontario In L int gration en emploi des personnes d favoris es Montr al Les Publications du Qu bec 302 313 QUIVY Raymond et Luc CAN CAMPENHOUDT 1988 Manuel de recherche en sciences sociales Paris Editions Dunod 271 p REES Albert 1966 Labor Econo
230. imite de l analyse par ordinateur Explication des r sultats Les hypoth ses du dernier bloc portant sur l acc s ainsi que l change d information au sein de ces r seaux ont quant elles obtenu des r sultats moins tranch s Le premier volet concernant l largissement des sources d information pour les membres fut confirm la fois par l analyse qualitative et l analyse quantitative des donn es de l enqu te L interpr tation de ces r sultats doit tre des plus fines et prendre en consid ration toutes les nuances des questions qui furent pos es lors des entrevues Un fort pourcentage de ceux qui ont r pondu cette question ont affirm obtenir des informations sur le march du travail alors que 40 ont r pondu que tous les membres contribuent alimenter leur r seau en informations diverses sur le march du travail C est donc dire qu une bonne quantit d informations circule effectivement dans ces r seaux mais que certains membres jouent un r le plus actif en allant chercher ces renseignements tandis que d autres jouent davantage un r le passif ou celui de receveur au sein groupe 217 Il n est donc pas tonnant que 90 des membres rencontr s estiment que leur participation au groupe augmente la quantit d informations dont ils disposent pour leur recherche d emploi Le fait que l information chang e concerne principalement le march du travail 37 5 et la fa
231. ing Smart New York McGraw Hill Editions BALAZS Gabrielle et Catherine MATHEY 1995 Opinions sur le marginalisme analyse d interviews de sp cialistes de la jeunesse Paris Centre d tudes de l emploi Presses universitaires de France Cahier 7 151 p BARNES J E 1972 Social Networks Reading Mass Addison Wesley 1979 Network Analysis Orienting Notion Rigorous Technique or Substantive Field of Study In Perspectives on Social Network Research New York Academic Press BARON C line BUREAU Marie Christine et Patrick NIVOLLE 1994 Lutte contre l exclusion professionnelle quelques rep res pour l action In L int gration l emploi des personnes d favoris es Montr al 1 23 BARTH E S and S D JOHNSON 1959 Community Power and a Typology of Social Issues in Social Forces 38 29 32 BARTH F 1969 Ethnic Groups and Boundaries London Allen and Unwin BEAUD Michel 1988 Investissement emploi et changes internationaux Montr al ACFAS 134 p 336 BAUDELOT C 1988 La jeunesse n est plus ce qu elle tait les difficult s d une description dans Revue conomique 39 1 129 224 BEAUDIN A 1988 Le ch mage des jeunes une r alit mouvante In Le march du travail Qu bec Minist re de la Main d uvre et de la S curit du revenu 78 82 BEAUSOLEIL Jacques GUEDON Marie Chantal LARIVI RE Claude et Robert MAYER 1988 Solidarit s pratiques
232. ion conjointes et tant donn le peu d outils de communication mis en place dans ces groupes il faut en d duire un pourcentage assez faible de redondance 297 la lumi re de cette analyse quelques grandes conclusions mergent et viennent donner tout son sens et toute sa valeur cette recherche En partant du particulier il est frappant de constater quel point les r seaux de solidarit informels en employabilit s av rent des milieux privil gi s pour les jeunes qu ils exposent un plus grand nombre de renseignements sur le monde de l emploi De plus puisque l information y circule sans entrave on y offre beaucoup de renseignements connexes sur d autres ressources humaines et techniques pouvant largir le r seau de support pour ces ch meurs qui doivent composer avec des moyens financiers tr s restreints Il faut souligner grands traits cette capacit qu ont les r seaux informels de solidarit de rejoindre des client les exclues du milieu professionnel depuis un certain temps et tant parfois m me en situation de semi marginalit D ailleurs les apprentissages r alis s et les comp tences acquises travers leur participation un r seau de solidarit vitent ou retardent le d crochage social potentiel qui accompagne fr quemment de longues recherches d emploi ce sujet il serait malheureux de passer sous silence cette forte intuition qui nous reste la fin de cette recherche pa
233. ique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 49 Les trois graphes pr sent s jusqu pr sent taient tous connexes car on pouvait y retrouver une cha ne entre deux sommets quels qu ils soient Dans les graphes orient s ou digraphes la connexit peut prendre diff rentes formes la connexit simple la connexit quasi forte la connexit semi forte et la connexit forte Les graphes non connexes peuvent galement tre ajout s cette liste En prenant pour mod le le graphe 1 un graphe sera fortement connexe s il existe deux chemins reliant en directions oppos es deux sommets quels qu ils soient Le r seau sera fortement connexe si chacune de ses 120 ar tes repr sente deux arcs orient s dans les deux sens Voir Graphe 4 Il s agira par contre d une connexit forte tr s vuln rable car d s l instant o l un des arcs sera supprim la connexit du r seau perdra automatiquement sa force Graphe 4 la connexit forte K J Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 51 La connexit semi forte se caract rise par l existence d au moins un chemin entre deux sommets quels qu ils soient voir Graphe 5 Elle est consid r e comme une forme inf rieure de connexit par rapport la connexit forte 121 Graphe 5 la connexit semi forte AN Source Lemieux Vincent 1982 R
234. iques distinctes et occuper des positions diff rentes sur le march du travail On observe de plus que les m thodes de recherche ob issent la fois des strat gies de la part des employeurs et des ch meurs Par ailleurs certains chercheurs affirment qu aucune th orie conomique n a encore permis d laborer un cadre analytique coh rent pour l tude de ces modes d acc s l emploi Giret Karaa et Plassard 1996 22 Plusieurs facteurs peuvent expliquer le choix de m thode s de recherche d emploi L observation de variables li es des caract ristiques personnelles indique que dans les cas o les employeurs ne poss dent que les informations donn es par le candidat le dipl me joue pleinement son r le de filtre au regard de l embauche Par contre lorsque le mode de recrutement s loigne du march plus informel le filtre par rapport au niveau d ducation ne para t pas se v rifier Ainsi les dipl mes n ont pas la m me importance dans les r seaux o les employeurs peuvent profiter d une quantit d informations plus importante sur les candidats Giret et collaborateurs op cit De plus les relations personnelles sont plus souvent utilis es par les individus peu qualifi s c libataires et dont le p re de famille est agriculteur artisan commer ant ou cadre La situation familiale n est donc pas sans influence sur le mode d acc s l emploi Les c libataires ont par exemple plus de chance d acc der l e
235. is le lot des 16 19 ans faisant leur entr e sur le 27 march du travail emplois de courte dur e temps partiel faiblement r mun r s sans perspective de carri re etc Leur enqu te longitudinale confirme sur deux points en particulier cette hypoth se du moratoire dans l installation en emploi On note premi rement une tr s forte pr sence de ce groupe de jeunes plus g s sur le march du travail et ce dans des emplois dont la dur e le r gime de travail les conditions et les avantages sociaux sont marqu s par la pr carit en particulier lorsqu on les compare aux types d emploi d croch s par les g n rations pr c dentes Deuxi mement la combinaison tudes emploi repr sente aujourd hui le genre de vie de pr s du tiers des 20 24 ans Certains carts entre les 25 34 ans et les 35 44 ans laissent galement penser que l int gration dans un emploi stable se poursuit jusqu l aube de la trentaine C est par exemple le cas d un bon pourcentage de ceux qui ont un revenu de travail n incluant aucun avantage social Gauthier amp Simard 1990 13 14 1 3 2 Un parcours obstacles Il semble que les jeunes aient eu moins de difficult que leurs parents se tailler une place sur le march du travail au cours des ann es 1960 et de la premi re moiti de la d cennie suivante Plus scolaris s et mieux form s ils ont fait leur entr e de fa on massive dans des secteurs d emploi faits leur mes
236. ise conomique Les jeunes ont toujours t touch s par le ch mage en plus grande proportion que leurs a n s Leur taux de ch mage demeure effectivement le plus lev parmi tous les groupes d ge bien que l cart ait tendu se r sorber au cours des derni res ann es Ces r sultats seraient davantage reli s au d clin d mographique conjoncturel de ce groupe c est dire une diminution du nombre r el de jeunes se pr sentant sur le march du travail qu leur facilit s int grer ce march de l emploi Tremblay 1994A 635 Les jeunes sont galement plus vuln rables aux al as de l conomie Leur taux de ch mage cro t rapidement en p riode de mauvaise conjoncture conomique et d cro t tout aussi rapidement lorsque la situation s am liore r duisant l cart avec les travailleurs plus g s Le probl me majeur auquel ils doivent faire face cette fois ci provient du fait que la reprise a t nettement plus mitig e que celle des ann es 1980 ce qui s est traduit par une plus faible cr ation d emploi Le taux de ch mage des jeunes a donc continu d augmenter au cours des derni res ann es tandis que celui de leurs a n s tend diminuer depuis 1994 Emploi Qu bec 1998 Les r centes r formes de l assurance emploi 1996 1997 et de la s curit du revenu 1998 ont de plus consid rablement affect l accessibilit des jeunes des prestations allant m me jusqu imposer des parc
237. isqu une absence une rencontre peut avoir le malencontreux effet de priver un membre de renseignements touchant directement sa situation personnelle et ou professionnelle Chaque r seau exploite au moins un autre moyen de communication entre les rencontres internet t l phone bouche oreille etc mais il semble que les changes qui se font travers ces canaux traitent moins souvent de la question du travail et plus fr quemment de questions logistiques par rapport aux rencontres La participation demeure aussi le 264 rincipal moyen de recueillir de l information au sein d un r seau de solidarit informel ce y qui a galement pour effet de limiter la diffusion de cette derni re grande chelle Parce qu il n existe aucune contrainte la participation aux activit s r guli res d un r seau est des plus fluctuantes et m me parfois d cevante pour les quelques membres ayant pris la peine de se d placer Dans ce cas encore le manque de syst me tabli de communication semble tre un des facteurs d terminants Enfin force est de constater que la dur e de vie des r seaux de solidarit informels est relativement ph m re Cette caract ristique a pour effet e de n cessiter une r implantation du r seau chaque fois que le besoin r appara t dans la vie de ses membres s ils sont encore disponibles et int ress s e de s appuyer long terme sur cette ressource quoique cela soit v
238. issement cro tront alors avec l acc l ration du changement technologique e Le probl me majeur est li la r partition entre l innovation dans les proc d s et l innovation des produits Si l innovation dans les proc d s progresse plus rapidement une baisse de l emploi en r sultera Si l innovation dans les produits l emporte la demande ainsi induite pourrait favoriser l embauche Au plan national Lipietz 1989 59 identifie enfin la crise cologique comme un des facteurs de la chute du mod le fordien Agissant sur les activit s de production et de distribution elle prend en compte le milieu o intervient cette activit l interaction entre le milieu l activit et la modification du milieu comme sous produit de l activit Ce sont les modifications volontaires et involontaires impos es par ces activit s sur le milieu qui 19 nuisent ultimement au d veloppement de l h ritage commun de l humanit et conduisent ainsi partiellement la perte d un mod le de d veloppement Du c t des causes externes de la crise Lipietz soutient que l internationalisation ne pouvait que s acc l rer dans la lutte contre l essoufflement du fordisme C est premi rement le rattrapage des conomies japonaise et europ enne la fin des ann es 60 qui d clencha une v ritable guerre commerciale entre ces deux march s et les Etats Unis Il y eu ensuite le choc p trolier de 1973 qui contraint chaque pa
239. it partir du contexte dans lequel ils sont encastr s Les formes collectives de gouvernance varieront leur tour en fonction de la nature de cet encastrement Il appert que les facteurs pouvant expliquer le passage par les diff rents modes d acc s l emploi ne r pondent pas un m me fondement th orique et opposent globalement un mode de r gulation marchand caract ris par 1 des niveaux de qualification plut t lev s et des emplois tertiaires 2 une interm diation institutionnelle par laquelle passe des emplois plus souvent temps partiel et des individus moins qualifi s et parfois li e des mesures jeunes et 3 un mode organisationnel compos de r seaux et de stages et o la m thode semble moins rigide que celle du second mode Giret et collaborateurs op cit 25 Le r seau en tant que mode de r gulation et d interm diarisation constituera donc le fondement sur lequel reposera l ensemble de cette tude puisque tel que d crit pr c demment il organise les relations sociales ainsi que l information circulant dans une soci t par rapport l acc s l emploi 65 2 2 2 2 La valeur conomique de l informel place et r le des r seaux sociaux dans le march Le r seau social occupe une place tout fait particuli re dans l organisation sociale et conomique de nos soci t s capitalistes modernes D un point de vue th orique Boyer et Hollingsworth positio
240. it analys l tude s attardera plus longuement aux raisons pouvant expliquer dans quelle mesure les r seaux sont utiles aux jeunes d sirant s int grer au march du travail et comment cette efficacit peut se traduire au regard du niveau d employabilit de ces derniers L emphase de cette recherche sera donc mise sur une mesure de l efficacit des r seaux en faisant appel des m canismes tels que le soutien motif l apprentissage de nouvelles comp tences et la rencontre de semblables Les hypoth ses centrales de cette recherche gravitent aussi autour de ces indicateurs d efficacit Comme il vient d tre mentionn la premi re hypoth se cherche savoir comment se positionnent les r seaux de solidarit informels par rapport aux autres techniques de recherche d emploi comme les ressources institutionnelles ou communautaires les agences priv es de placement les journaux les annuaires etc Selon l id e mise de l avant les r seaux de solidarit informels sont compl mentaires aux autres m thodes de recherche d emploi et ne visent en aucun cas les substituer La seconde hypoth se quant elle tente de v rifier si les r seaux de solidarit informels ont pour effet de briser l isolement des jeunes la recherche active d un emploi Dans le troisi me bloc qui contient deux hypoth ses l auteure postule que le r seau de solidarit informel d tient la capacit de soutenir la
241. it s de texte 3 3 195 unit s de texte 244 la lumi re des r sultats obtenus les six principales consid rations se d gageant des analyses crois es effectu es l aide du logiciel d analyse de texte sont la formation les d marches d emploi la participation l acquisition de nouvelles connaissances l implication et l aspect informel Le tableau ci dessous pr sente de mani re d croissante ces derni res consid rations en fonction de leur importance 245 Graphe 8 Consid rations mergentes 35 30 25 20 15 10 5 0 BUnit s de texte D marche Informel Formation Implication Participation Connaissance 4 5 Conclusion La pr sentation exhaustive des r sultats qualitatifs et quantitatifs obtenus a en somme permis de confirmer certaines des hypoth ses et d en nuancer d autres Les r sultats obtenus suite l enqu te appuient notamment l affirmation de la premi re hypoth se selon laquelle le r seau de solidarit informel constitu de jeunes ch meurs volue en compl mentarit des ressources institutionnelles et communautaires L ensemble des r pondants l enqu te ont galement r pondu par l affirmative la seconde hypoth se voulant que leur r seau de solidarit ait pour effet de briser l isolement marquant souvent une p riode de ch mage ainsi qu la troisi me hypoth se stipulant que le r seau a pour effet de
242. it que la r cession de 1990 1992 a eu un impact significatif sur le ch mage actuel puisque les pertes d emploi se sont tal es sur une dur e beaucoup plus longue que dans les ann es 1980 et qu un nombre plus important de mises pied permanentes ont t faites suite de nombreuses faillites et fermetures d entreprises Ce type de conjoncture d favorable provoque in vitablement une modification structurelle de la client le ch meuse Les choses ont chang depuis les ann es 1970 les personnes aptes au travail sont d sormais majoritaires parmi les prestataires des programmes du soutien du revenu La r cession conduit galement une augmentation massive du nombre de jeunes ayant recours la s curit du revenu En 1983 la proportion des prestataires de la s curit du revenu g s de 30 ans et moins est de 40 Morin 1994 35 En r action ce taux record le gouvernement du Qu bec s oriente en 1984 vers le d veloppement de l employabilit des jeunes prestataires de la s curit du revenu c est dire que ce dernier passe d une approche essentiellement compos e de mesures passives soutien du revenu vers une approche r solument ax e sur des mesures actives d int gration au march du travail programmes d insertion Le taux de jeunes prestataires d assistance emploi de moins de 30 ans au Qu bec passe ainsi 8 3 en 1999 et diminue de 30 au cours de la p riode d octobre 1996 octobre 2000 C
243. ive que les limites de ces ententes soient d pass es lorsqu il y a collaboration volontaire de ses membres 1893 165 166 La notion de solidarit m canique fait r f rence l identit qu une soci t se donne travers ce qu elle sanctionne Le droit p nal vient g rer les limites de ce qui est autoris aux membres de cette soci t Ici l individuel fait partie du collectif Les liens marqu s par cette solidarit seront donc suffisamment puissants pour permettre une soci t de bien int grer les individus car ils partagent les m mes fa ons de penser d agir et de sentir La solidarit organique repose inversement sur la diff renciation et la compl mentarit Elle se traduit par la participation un syst me structur dans lequel chacun occupe une place pr cise et reconna t sa position ainsi que celle des autres Selon la fonction qu ils occupent 73 dans la soci t les individus auront des mani res tr s diff rentes et personnelles de penser et d agir Ces deux formes de solidarit d crites par Durkheim r unissent les principes caract risant la formation des regroupements sociaux Aujourd hui la solidarit m canique avec ses r les peu diff renci s et interchangeables peut tre associ e au principe d identit qui caract rise les r seaux tandis que le principe de compl mentarit des r les ram ne plut t la notion de solidarit organique que l on retrouve au sein des institutions Da
244. iveaux de qualifications Les conclusions de White 1990 invitent n anmoins les lecteurs ne pas simplifier ou r duire les difficult s d employabilit des jeunes tant donn leur faible niveau d information Faudrait il en d duire que la logique de recherche des jeunes ch meurs devrait tre diff rente des autres groupes touch s par cette probl matique Probable Le tableau 3 adapt partir de celui de Giret Karaa et Passard 1996 d une part r sume l ensemble des tudes r alis es depuis 1990 tant au niveau empirique qu au niveau th orique sur les moyens d acc s l emploi dont disposent les jeunes et d autre part illustre le niveau d importance de chacun par rapport aux autres Les r sultats obtenus refl tent la forte avance que comptent les r seaux par rapport aux autres techniques En effet les r seaux se classent bons premiers dans l ensemble des tudes l exception de celles de Giret Karaa et Plassard Que ce soit dans la perspective des employeurs qui ont recours aux r seaux pour leur recrutement Way 1984 ou des jeunes qui les utilisent afin d obtenir de l information sur les emplois disponibles sur le march du travail Granovetter 1974 Degenne et collaborateurs 1991 INSEE 1994 etc les r seaux obtiennent des r sultats invariablement sup rieurs de 30 50 Si nous les pr sentons ici de mani re ind pendante Giret Karaa et Plassard ont choisi pour leur part de ne pa
245. l for Transmission of Job Information through Contact Networks In The Bell Journal of Economics 216 249 337 BOOTHBY D 1985 Le ch mage des jeunes Qu b cois Facteurs influant sur le temps ch m et probabilit de tomber en ch mage In Cahiers techniques du Bureau de la stratistique du Qu bec Qu bec BOURDON Sylvain et Nicole BERGERON 1997 Exp rimentations en int gration en emploi conduites par les corporations SEMO Association des services externes de main d uvre Montr al 118 p BOURGEOIS L on 1998 Solidarit Paris Presses universitaires du Septentrion 110 p BOYER Robert and Rogers HOLLINGS WORTH 1997 Coordination of Economic Actors and Social Systems of Production In Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge University Press 1 47 BOYER Robert et Jean Pierre DURAND 1993 L apr s fordisme Paris Syros 174 pages BOYER Robert 1986 La flexibilit du travail en Europe Paris ditions La D courverte BREIGER R L 1976 Career Attributes and Network Structure A Blockmodel Study of a Biomedical Research Spetialty In American Sociological Review 41 117 135 BRODEUR C et R ROUSSEAU 1984 L intervention de r seaux une pratique nouvelle Montr al ditions France Am rique BRUYN Severyn T 1987 The Field of Social Investment Cambridge Cambridge University Press 304 p 1977 The Social Economy New York
246. l s est fix mais d sire le faire d une mani re pr cise Dans certains cas bi 145 ce sera le plus rapidement possible en utilisant le moins de communications possibles en limitant la communication avec certains membres du r seau etc Dans les r seaux ayant un objectif d entraide par exemple il faudra g n ralement maximiser la performance c est dire maximiser la rapidit et minimiser le co t des op rations Choisir la meilleure organisation peut tre relativement facile lorsque les r seaux et les informations sont simples Cependant lorsque le nombre de groupes l tude augmente la situation se complexifie rapidement et il devient alors impossible de proc der l analyse qualitative de toutes ces informations De nombreux auteurs recommandent alors l utilisation de la th orie des graphes qui permet de calculer directement l organisation optimale partir du r seau et du mod le sans examiner toutes les organisations possibles Enfin selon Flament quelles que soient les difficult s rencontr es pour accro tre l efficacit des communications dans un r seau la solution se trouve g n ralement dans la maximisation de la performance la concision la rapidit etc La performance r elle des communications qui doit composer avec le manque de ressources le caract re informel et ph m re de la structure la base volontaire de participation etc ne pourra alors jamais d passer la performance th ori
247. lariale partielle 26 semaines aux entreprises priv es et int grale de 100 aux municipalit s et aux organismes communautaires Au f d ral le programme d veloppement de l emploi distribue galement des fonds pour l int gration de ch meurs de longue date en milieu de travail 0 Cette r vision des mesures offertes aux jeunes qu b cois met en vidence l importance de plus en plus grande que les gouvernements accordent l entrepreneurship comme source d emplois pour les jeunes comme pour les adultes d ailleurs 2 5 3 3 Critique et valuation Afin de pouvoir mesurer l efficacit et le rendement des diff rents programmes il importe d avoir en main certaines donn es qui ne sont que tr s rarement disponibles parce que non calcul es Ainsi dans une recherche exp rimentale sur la question David Long 1994 27 10Voir le tableau 3 l appendice I pour un compte rendu plus d taill des programmes jeunes d insertion en emploi 107 soul ve l utilit de deux variables dans ce type de calculs Premi rement il faut son avis conna tre les impacts nets de chaque programme ou politique sur les revenus les sommes vers es l aide sociale et autres donn es pertinentes Les r sultats qui sont habituellement disponibles sont bruts ce qui fait que le succ s des programmes est toujours sur valu puisqu ils tenaient compte de toutes formes d am liorations de situation Deuxi mement il est n cessaire de c
248. lassique suppose tort pour le fonctionnement du march du travail qu elle analyse une information ainsi qu une mobilit parfaite des acteurs L tude de White 1990 sur les jeunes 291 britanniques ainsi que celle qui vient d tre r alis e sur les jeunes qu b cois et qu b coises d montrent toutes deux qu en fait cette information est tr s limit e et que l acc s au r seau vient justement alimenter ces jeunes en informations des plus vari es De plus l information tant de plus en plus utilis e par les conomistes afin d analyser les processus l uvre sur le march du travail les suites de la pr sente recherche conduisent l auteure ajouter une dimension externe celle du march du travail dans le cadre de cette analyse En effet l information appara t comme une notion susceptible de faire le lien entre les positions th oriques des conomistes et des sociologues tant sur le march de l emploi que dans l espace existant entre les r seaux voluant parall lement au march et le march lui m me Il est maintenant n cessaire d laborer davantage cette affirmation posant la th se que les r seaux de solidarit informels compos s de jeunes ch meurs cr ent eux seuls des march s parall les de l information au profit quasi exclusif de leurs jeunes membres Les comportements des jeunes ch meurs se trouvent aussi affect s par cet acc s l information comm
249. le cadre de la recherche d emploi Avec un chantillon regroupant des travailleurs cat goris s cols bleus et cols blancs travaillant dans la r gion de Chicago il d couvrit qu au del de la moiti des emplois de cols blancs avaient t obtenus partir de ressources informelles et que quatre cols bleus sur cinq avaient obtenu leur emploi par la m me m thode De leur c t Curtis Simon et John Warner 1992 se sont investis dans une tude confirmant les avantages des Old Boys Networks dans le placement au sein de plusieurs professions par rapport aux m thodes traditionnelles de recherche d emploi telles que les agences de placement Plusieurs conclusions peuvent tre d gag es de leurs recherches Premi rement le niveau d incertitude g n ralement ressenti par l employeur au moment d une nouvelle embauche productivit de l individu diminue consid rablement lorsqu il s agit d un individu d j connu par un ou plusieurs de ses employ s Deuxi mement les travailleurs recrut s de cette fa on gagnent g n ralement un salaire de d part sup rieur mais les augmentations de salaire ult rieures seront plus espac es Troisi mement ces travailleurs demeureront l emploi de la m me entreprise plus longtemps que ceux recrut s l ext rieur de leurs r seaux tant donn la qualit sup rieure des informations qui circulent dans les r seaux informels Granovetter 1974 1995 place ceux ci au sommet
250. le jou par les r seaux formels et informels comme mode de coordination des relations sociales et de l information qui circule par rapport au march du travail CHAPITRE 2 L APPROCHE R SEAU UN MODE DE REPR SENTATION DES RELATIONS SOCIALES 2 1 Introduction L image de la soci t traditionnelle qu b coise g n ralement v hicul e par le discours populaire se compose d un ensemble de solidarit s et de relations sociales qui unissent les individus et leurs familles entre eux Par le pass ce type d organisation sociale procurait chacun une s curit morale et conomique que l tat a depuis tent d assurer en partie R elle ou inspir e par une certaine nostalgie cette perception est aujourd hui remplac e par un discours marqu d un profond sentiment d isolement d abandon et de solitude ainsi qu une mont e de l urbanisation et de l individualisme Malgr la croissance effective de ces ph nom nes la vie en soci t se situe encore aujourd hui pour la grande majorit des Qu b coises et des Qu b cois au sein de leur communaut et des relations sociales qui se construisent se d font et se transforment tout au long de leur vie Selon la culture et le milieu social dans lesquels ils viennent au monde les individus trouvent g n ralement leur place dans leur r seau de parent et leur voisinage l ge scolaire ils prennent part aux activit s de r seaux personnels et sociaux qui r unissent d autres
251. les relations entre les sph res l gislative et ex cutive la place de la constitution ainsi que les pratiques administratives De mani re comparative ce mode de r gulation particulier appara t aux yeux de certains analystes Coleman et Hall 1997 133 comme tant relativement rigide Les associations constituent une autre forme de coordination multilat rale et voluent comme dans le cas des hi rarchies et de l tat au sein d organisations formelles G n ralement les associations coordonnent des acteurs engag s dans un m me type d activit s socio conomiques Les associations de gens d affaires et les syndicats sont les formes les plus connues d associations ayant un r le d agent r gulateur au sein des conomies capitalistes Schneiberg et Hollingsworth 1990 Schmitter et Streek 1981 dans Boyer et Hollingsworth 1997 13 Les associations agissent donc titre de m canismes de gouvernance en d finissant et en procurant des biens publics en imposant des comportements et une attitude de collaboration parmi ses membres en prenant des ententes avec d autres associations et en s assurant la d l gation d une partie de l autorit tatique pour ensuite en faire b n ficier leurs membres Coleman 1997 129 Pour atteindre cette reconnaissance du milieu et assurer ce r le de coordination les associations doivent atteindre un certain niveau de d veloppement organisationnel L Allemagne est un bo
252. les membres face leur r seau Ce fort taux d montre plus d un gard que les changes qui prennent place au sein de ces groupes d passent nettement les relations sociales marquant en g n ral le service la client le ou la relation entre les professionnels et leurs clients Les r sultats obtenus par rapport aux types de liens qu entretiennent les membres entre eux indiquent que ces rencontres et ces discussions d passent les simples changes d informations utilitaires Plus de 30 d entre eux consid rent effectivement que ces liens constituent des liens d amiti alors que 64 5 les qualifient de connaissances 185 la lumi re de ces explications il appara t clairement que les relations se nouant au fil des rencontres se sont approfondies et ont contribu rompre l isolement v cu par une majorit des membres La participation aux rencontres organis es par le groupe est en soit une fa on de briser l isolement du ch meur Le rapport est direct plus les jeunes s impliquent et participent r guli rement plus leur niveau d isolement diminue Le fait qu il s agisse de r seaux professionnels semble galement avoir un lien avec la participation et par association le bris de l isolement Certains membres qui en taient leur premi re participation ce type de groupe entretenaient au d part un sentiment d appr hension face au genre de discussions et de contributions exig es des membr
253. leur isolement que les r pondants disent participer aux activit s d un r seau Les premiers r sultats obtenus d montrent avec force que la vaste majorit 80 6 des participants cette recherche ne sentent pas de pression provenant des autres membres de leur r seau de solidarit Tout en soulignant fortement le bris de l isolement comme raison justifiant leur adh sion au groupe 30 la plupart ont identifi l change d information et les nouveaux apprentissages comme principale source d int r t 36 6 Les r sultats obtenus par la suite se rapportent exclusivement la question des objectifs de participation des membres ce sujet on cherchait savoir s ils se sont fix s un ou des objectifs pr cis par rapport leur recherche d emploi s ils se sont fix s un ou des objectifs communs avec le groupe s ils croient avoir atteint ou tre en voie d atteindre ces objectifs et enfin s ils pensent que leur participation ce r seau leur permettra d atteindre l objectif ou les objectifs fix s 197 Objectifs d int gration au march du travail De Rss A Ha Rtotal Q25 N27 15 27 ou 55 5 r pondent ne pas s tre es un ou des objectifs pr cis par rapport leur recherche d emploi si ce n est de s en trouver un Objectifs communs ou de groupe Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas N 24 16 24 ou 66 6 ne s taient pas fix un ou des objecti
254. leur recherche d emploi Dans le m me ordre d id es plusieurs 61 affirment que leur r seau leur offre du support afin de faciliter leur int gration au march du travail Il semble donc que cet tat de d couragement et la tentation d abandonner la recherche fassent partie du processus normal ou typique d int gration ou de r int gration l emploi De nombreux auteurs ont expos les divers cycles caract risant une d marche traditionnelle de recherche d emploi En r sum le processus commence g n ralement par une p riode de forte nergie et de confiance en soi suivie par un cycle de prise de conscience de sa situation et des ajustements qu elle n cessite tout en gardant un bon niveau de confiance personnelle Un cycle d impatience de d motivation voir m me de d couragement plus profond s installe apr s quelques mois C est ce moment que certains d cideront d interrompre leurs d marches et deviendront des ch meurs d courag s Ce cycle peut s av rer plus ou moins long selon la r action de l individu Si ce dernier n est pas paralys par ces preuves il entreprend de nouvelles d marches et va chercher le soutien qu il lui faut pour son cheminement le cycle peut se r v ler moins difficile traverser Un ch meur peut repasser plusieurs fois par un m me cycle dont la dur e varie chaque fois La majorit des r seaux de solidarit informels procurent cet appui
255. llement entre les membres du r seau et le nombre de liens potentiels entre ces membres Godbout et Charbonneau 1995 210 vient galement influencer la qualit de ces relations intra r seau De forts liens contribuent une plus grande coh sion et solidarit dans le groupe De ces solides alliances d couleront des comparaisons de plus en plus fr quentes et incidemment de nombreux sujets d entente Pour Degenne et Fors l utilisation de ces facteurs d appr ciation peut toutefois susciter deux types de critique D une part un individu qui n aurait pas n cessairement une connaissance d taill e des relations l int rieur de son r seau pourrait difficilement d finir ces derni res partir des crit res pr sent s D autre part les donn es que cette d marche permet de recueillir au sein d un r seau social ne sont pas du m me ordre que celles qui seraient collect es dans un r seau personnel entre Ego et ses relations directes donc difficilement comparables Or si ces donn es sont ensuite trait es comme un ensemble homog ne le risque de confondre deux types de r alit s bien distinctes est donc significatif lEn anglais cette caract ristique est commun ment appel e strength 133 Il faut enfin mettre une troisi me r serve face au recours syst matique et exclusif ces facteurs comme indicateurs de mesure Selon nous l absence d un facteur d origine des diverses relations personnelles au sei
256. lors de notre recherche nous pensons qu il est n anmoins utile de pr senter bri vement les principaux logiciels d analyse r seau s tant av r s utiles lors de l tape du traitement de l information pour des recherches de nature semblable L International Network for Social Networks Analysis dirig par Barry Wellman du d partement de sociologie de l Universit de Toronto collabore activement la conception de logiciels facilitant le travail de traitement des donn es Les logiciels Social Networks 153 et Connexions sont associ s ce centre de recherche Le Center of Social Sciences de l Universit Columbia se consacre galement l laboration d outils technologiques dans la recherche sur les r seaux Le programme UNICET logiciel d utilisation g n rale est une de leurs innovations Il est possible de classer l ensemble des logiciels disponibles en quatre cat gories Dans la premi re on retrouve les programmes informatiques de fonction g n rale Le programme STRUCTURE Projet 1981 est utilis dans l analyse des contenus de relations de l tendue de ces relations des r les et des positions des acteurs ainsi que de leur cheminement des cliques des tableaux de densit des quivalences structurelles etc Plusieurs autres logiciels tels que SONET Seidman and Foster 1979 NEGOPY Richards and Rice 1981 et GRADAP Mokken and Van Veen 1981 r unissent ces fonctions ainsi
257. lus fr quentes Une fois le mode de fonctionnement bien tabli les quipes se rencontrent au besoin et proc dent souvent par t l phone Ainsi chaque individu se met galement chercher des possibilit s d emploi pour son ou sa coll gue Les recherches se font l aide des journaux d appels spontan s ou de l internet La plupart s entraident galement pour la r daction de lettres de pr sentation accompagnant le C V de femmes et d hommes e __ 80 de femmes rencontr s lors de la recherche e 20 d hommes Niveau de scolarit des e Baccalaur at 60 personnes rencontr es en e DEC20 entrevue e DEP 20 161 4 2 3 Le r seau des arts Historique La fondatrice de ce groupe d entraide a tout d abord r uni quelques amis et connaissances uvrant dans le m me milieu qu elle afin de r pondre certains de leurs besoins Son but tait de rester dans l action Plusieurs professionnels du milieu des arts se sont ensuite joints au groupe mais au fil des rencontres seuls les com diens sont demeur s membres du r seau C est gr ce au bouche oreille et en s annon ant dans le bulletin de l Union des artistes que ce r seau a depuis recrut la majeure partie de ses membres Type s de services offerts Une rencontre mensuelle qui fournit aux membres l occasion d changer et de se soutenir dans leur recherche continuelle de contrats de travail Ces rencontres permettent
258. m me pour ce qui est de la motivation et du partage de l information Il est aussi int ressant de pr ciser que chez la plupart des membres g s d une trentaine d ann es les attentes s orientent davantage vers le c t humain le partage et la croissance professionnelle et ou personnelle tandis que les plus jeunes finissants ou r cemment entr s sur le march du travail s int ressent de fa on prioritaire aux questions reli es 235 l employabilit telles que l art de bien pr senter un curriculum vit la mani re d aborder un employeur potentiel etc Explication des r sultats Puisque la recherche d limitait avec pr cision l ge possible des participants 18 35 ans les surprises furent peu nombreuses cet gard l exception du fait que les pr occupations diff rent en fonction de la tranche d ge Comme nous venons de le soulever chez la plupart des membres g s d une trentaine d ann e les attentes s orientent davantage vers le c t humain c est dire le partage et la croissance personnelle professionnelle Aussi les membres g s de 30 35 ans ayant pour la plupart d j t int gr s au march du travail semblent attir s par la formule r seau cause de son approche la fois holistique et personnalis e alors que les plus jeunes en recherchent davantage les b n fices li s l acc s l information privil gi e par exemple 4 4 2 L
259. mandations ne consistent pas n cessairement en des d ductions fond es sur les r sultats de la recherche mais en des suggestions d actions concr tes entreprendre et de pratiques adopter Elles vont donc plus loin que de simples conclusions qui laisseraient le soin au lecteur de prendre ses d cisions la lumi re du contenu du rapport de recherche Lamoureux 1992 519 La pr sente recherche tant partiellement descriptive puisqu une large part des questions pos es lors de l enqu te et de l analyse visaient d crire le plus pr cis ment possible le fonctionnement des r seaux de solidarit informels apporte un certain niveau de connaissances qui pr parent le terrain pour des recherches plus pouss es sur cette probl matique Certaines hypoth ses se sont n anmoins r v l es impossibles v rifier au moment de l analyse des donn es soit par manque d information ou cause de lacunes dans le devis de recherche Ce fut le type de difficult s rencontr es au moment de v rifier l hypoth se portant sur l information la diversification l largissement et la redondance des sources d information Il fut en effet tr s ardu de trouver les indicateurs sp cifiques pour mesurer le ph nom ne de redondance Dans ce cas pr cis le fait que cette dimension de la recherche arrive la toute fin de l entrevue avec les r pondants peut galement avoir jou sur la quantit ainsi que la quali
260. mations chang es durant les rencontres savoir si l ensemble des membres contribuent alimenter le r seau en informations diverses sur le march du travail et si leur participation ce groupe augmente la quantit d informations dont ils disposent pour la recherche d emploi Deux questions ont enfin t formul es dans le but de d terminer si le r seau pouvait constituer la principale ou la seule technique de recherche d emploi dans le cadre de leur d marche Types d informations obtenues Score r ponse march du C V et lettre programme autres internet travail La plupart disent obtenir des informations sur le march du travail Contribution des membres Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 8 20 ou 40 ont r pondu oui qu leur avis l ensemble des membres alimentent le r seau en informations 214 Quantit d informations Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas N21 17 21 ou 89 9 r pondent que leur participation ce groupe augmente la quantit d informations dont ils disposent pour leur recherche d emploi De mani re g n rale les personnes interrog es ont dit surtout changer de l information sur le march du travail 37 5 et sur la fa on de pr senter un curriculum vitae ainsi que des lettres de pr sentation 25 Quarante pour cent des r pondants estiment que l ensemble des participants aux rencontres de leur r seau
261. me et des nouvelles formes de la critique dans lequel les auteurs corroborent la th se du d veloppement de r seaux locaux et informels d insertion favorisant l int gration au march du travail Autour des dispositifs d insertion se sont multipli s depuis le milieu des ann es 80 environ des acteurs tr s divers d pendant de l tat ou li s au nouveau mouvement humanitaire qui constituent autant d interm diaires pour l insertion professionnelle dont l action de plus en plus souvent coordonn es non de fa on hi rarchique et planifi e mais sous la forme de r seaux locaux d insertion se d finit elle m me par r f rence la topique du r seau L originalit de ces acteurs de la m diation par rapport aux interventions administratives distance op rant sur des populations d finies de fa on crit rielle est en effet de d velopper des actions de proximit prenant en compte les singularit s des demandeurs et des offreurs potentiels Boltanski et Chiapello 1999 490 Une fois l utilit des r seaux de solidarit confirm e il faut maintenant s interroger quant aux diverses m thodes d analyse disponibles et s lectionner celle qui permettra d obtenir les informations les pertinentes Le pr sent chapitre pr sentera donc les principaux concepts reli s l tude de la socialit des r seaux et des nombreux types de regroupements Pour ce faire nous d cortiquerons cet objet de recherche qu est le
262. mels tudi s la fa on de Granovetter White ou Rees leur efficacit se mesure en termes de placement sur le march du travail et de co ts reli s ce type de d marches Dans le cas d une analyse portant sur la nature des relations et la circulation de l information il s agit plut t d opposer le concept d efficacit aux objectifs ainsi qu au mobile pulsion de d part qui ont provoqu leur cr ation et enfin mesurer qualitativement le contenu de ces relations Notre d finition de l efficacit est ax e et met l accent sur l tat d un r seau qui brise l isolement de ses membres soutient leur motivation et leur permet d accro tre leur employabilit 335 BIBLIOGRAPHIE ABBS Peter 1982 Social Support Networks A Critical Review of Models and Findings Melbourne Institute of Family Studies 107 p AGLIETTA Michel 1976 R gulation et crises du capitalisme Paris ditions Calmann L vy ALBA R D and C KADUSHIN 1976 The Intersection of Social Circles In Sociological Methods and Research 5 717 115 ALBA R D 1973 A Graph theoretic Definition of Sociometric Clique In Journal of Mathematical Psychology 3 113 126 ALLAN G 1979 A Sociology of Friendship and Kinship London Allen and Unwin ANSAY Pierre et Alain GOLDSCHMIDT 1998 Dictionnaire des solidarit s France et Belgique ditions Chronique sociale et Vie ouvri re 264 p BAKER Wayne 1994 Network
263. ment le fait que si peu de membres se fixent d objectif rend l argumentation de cette hypoth se tr s ardue Peut on expliquer ce ph nom ne par le fait qu il s agisse d un mode informel d aide l emploi C est possible Il semble n anmoins clair que m me au sein d un r seau de solidarit la plupart des membres choisissent de fonctionner de mani re individuelle malgr qu au del de 69 d entre eux affirment que le travail effectu en groupe soit sup rieur au travail individuel ou plus efficace que celui ci Il semble galement pertinent de demander si les bonnes questions ont t pos es en ce qui a trait au concept tudi En fait les r sultats qui se sont d gag s des questions sp cifiquement rattach es cette hypoth se sont plut t venus appuyer solidement l analyse et l explication de l hypoth se pr c dente concernant le soutien de la motivation Qui plus est ces nouveaux l ments aident maintenant faire les liens entre les concepts de d couragement de participation de motivation et d exclusion L interpr tation des r sultats s appliquant aux trois premi res hypoth ses ainsi que les informations et donn es tant qualitatives que quantitatives nous permettent d tablir un lien de cause effet entre le ch mage et les comportements des membres de ces r seaux de solidarit informels C est en effet par n cessit beaucoup plus que par choix que ces indiv
264. mentaire Certains mots cl s ont de plus t retenus Ces derniers sont ressortis de mani re constante lors des entrevues Les indicateurs sont les suivants l adaptation l nergie les connaissances l acc s la formation la documentation la flexibilit l ext rieur la pr carit 234 l implication les responsabilit s le support la participation connection d connection l entraide le d passement la communaut le collectif le formel l informel la fr quence l estime de soi les d marches les enfants la monoparentalit la famille L unique possibilit s offrant au chercheur tant donn la somme importante d indicateurs retenus tait le recours l informatique et plus particuli rement l utilisation du logiciel d analyse de contenu QSR NUD IST dont les diverses capacit s ont t d crites la section 2 6 de cet ouvrage La totalit des analyses compl mentaires effectu es au cours de cette recherche se fondent galement sur les r sultats obtenus par l interm diaire de ce logiciel 44 1 L importance de l ge La description du mode d organisation et des caract ristiques de chacun des r seaux indique la moyenne d ge des membres de chacun des r seaux ainsi que l cart d ge entre les membres les plus jeunes et les plus g s Les pr occupations exprim es semblent tre partag es par l ensemble des membres un degr plus ou moins important Il en va de
265. ments face cette r alit Du m me souffle ces conclusions viennent mettre en lumi re le fonctionnement de ces structures sociales des plus ph m res TABLE DES MATI RES AVANT PROPOS R SUM LISTE DES TABLEAUX LISTE DES FIGURES LISTE DES GRAPHES INTRODUCTION G N RALE CHAPITRE 1 LE CH MAGE DES JEUNES UN DIAGNOSTIC 1 1 Introduction 1 2 Crise et transformation du travail 1 2 1 Portrait conomique du Qu bec et volution des formes d emploi _ 1 2 2 La crise du Grand compromis 1 3 Le parcours des jeunes 1 3 1 Qui sont ils 1 3 2 Un parcours obstacles 1 3 3 Impacts sur les relations sociales 1 3 4 Causes et cons quences du ch mage 1 4 Conclusion CHAPITRE 2 L APPROCHE R SEAU UN MODE DE REPR SENTATION DES RELATIONS SOCIALES 2 1 Introduction 2 2 Information et r gulation 2 2 1 L information la cl du probl me Il MI IX XI 11 16 24 26 21 30 32 35 37 37 42 42 2 2 2 Mod les de r gulation 2 2 2 1 La th orie des liens et la recherche d emploi 2 2 2 2 La valeur conomique de l informel place et r le des R seaux sociaux dans le march 2 3 La socialit d finitions et principes 2 3 1 R seaux institutions et associations 2 3 2 Les r seaux et leurs formes de sociabilit 2 3 2 1 Personnels et sociaux 2 3 2 2 Formels et informels 2 3 2
266. mergentes XII 116 118 119 120 121 123 123 244 INTRODUCTION L int gration au march du travail est devenue pour les jeunes du Qu bec et du Canada l une des probl matiques majeures auxquelles conomistes sociologues et politiciens tentent de r pondre depuis maintenant trois d cennies Alors que les tats Unis connaissent des taux de ch mage variant entre 4 et 5 et que l ensemble des conomies nord continentales jouissent d une vigueur exceptionnelle la situation qu b coise comparable celle de certains pays europ ens est certainement pr occupante dans le contexte conomique actuel Il est d ailleurs possible de qualifier le Qu bec de soci t ch mage chronique puisque les indicateurs demeurent tr s lev s dans l ensemble de la population active et ce depuis de nombreuses ann es La pr carit conomique et sociale engendr e par la remise en question du mod le fordiste de d veloppement la mondialisation des march s l endettement des gouvernements et l mergence de nouveaux pays industrialis s se trouve la source de l expansion de nouvelles formes d emploi dites atypiques On retrouve parmi ces derni res le travail temps partiel contrat sur appel occasionnel ainsi que le travail autonome Un fort pourcentage de la jeune main d uvre qu b coise peu exp riment et dispos ex cuter une s rie de t ches connexes se retrouve massivement concentr dans
267. mics Effects of More Knowledge Information Networks in Labor Market In American Economic Review New York Vol 56 2 559 566 REID Graham L 1972 Job Search and the Effectiveness of Job Finding Methods In ndustrial and Labor Relations Review 25 479 495 RICHARDS W D and R E RICE 1981 The NEGOPY Network Analysis Program In Social Networks 3 215 223 ROMEDER Jean Marie BALTHAZAR Hector FARQUHARSON Andrew et Francine LAVOIE 1989 Les groupes d entraide et la sant nouvelles solidarit s Conseil canadien de d veloppement social Ottawa 138 p ROSE Ruth 1997 Les politiques d employabilit et d int gration en emploi Notes de cours Universit du Qu bec Montr al 10 p ROY Shirley et Danielle LABERGE 1994 Interroger l itin rance strat gies et d bats de recherche In Cahiers de recherche sociologique 22 93 112 SABEL Charles F 1997 Constitutional Orders Thrust Building and Responst to Change In Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge University Press 154 188 SCHELLENBERT Grant 1997 The Changing Nature of Part Time Work Ottawa Canadian Council of Social Development 49 p SIMON Curtis S and John T WARNER 1992 Matchmaker Matchmaker The Effect of Old Boy Networks on Job Match Quality Earnings and Tenure In Journal of Labor Economics 10 3 306 329 SNOW D A ZURCHER L A and S EKLAND
268. miques ont adh r ce type d organisation en r seau Il est selon nous important de pr ciser ce moment ci que notre int r t pour les r seaux en tant qu outil d int gration au march du travail ne nous am ne pas avancer que la soci t qu b coise fonctionne sous le mode de r gulation des r seaux De par sa combinaison d intervenants provenant tant des secteurs priv public syndical que communautaire et assurant des degr s diff rents la coordinations des acteurs socio conomiques le Qu bec est notre avis bien loin d un mod le de r gulation unique On peut n anmoins souligner leur pr sence significative dans le mod le organisationnel qu b cois et le fait que ces derniers contribuent de mani re ind niable l organisation ainsi qu au rendement de l conomie qu b coise Cette expansion a aussi nourri notre questionnement face leur sp cificit en tant que lieu de regroupement d individus courant un risque potentiel d exclusion sociale Des variations importantes d un tat l autre ou d une r gion conomique l autre peuvent d ailleurs tre observ es gr ce une combinaison des institutions qui coordonnent les comportements d acteurs conomiques L efficacit relative de ces divers m canismes aura donc un effet tout aussi variable sur le fonctionnement de chaque syst me social Chacun des m canismes op re effectivement en fonction d une logique d action bien sp
269. mis une analyse plus fine des multiples retomb es qu offrent ces r seaux leurs membres ainsi que leurs limites Sur un plan plus g n ral cette recherche n a malheureusement pas pu tenir compte non plus de la composante culturelle des r seaux Une forte intuition de l auteure ainsi que quelques t moignages dispers s permettent de croire que cette variable influence directement la fois la cr ation et le mode organisationnel des r seaux d emploi Une telle analyse comparative aurait exig une tude de tout le champ th orique sp cifique reli l immigration et ses composantes que sont l int gration citoyenne la ma trise d une langue officielle la reconnaissance des acquis scolaires et professionnels et la discrimination Certaines questions restent donc en suspens Outre la piste labor e plus t t en regard du capital et de la coh sion sociale les tudes faites ce jour ne permettent 303 pas encore de mesurer l ampleur du r le que joue chacun des membres dans ce contexte On peut concevoir que les bienfaits retir s par ces derniers varient en fonction de leur implication mais galement de la place qu ils occupent au sein du groupe Une vaste tude sur le sujet serait des plus pertinente Dans l attente de ces recherches il est tout de m me possible de b tir sur la connaissance d j acquise On sait d j que les r seaux occupent une place centrale dans le processus d in
270. modes d int gration au march du travail concerne ses exigences En effet sur la question des bienfaits ou du maximum de bienfaits qu ils peuvent en retirer les participants cette recherche ont observ que plus un membre s investit dans son groupe plus on il en retire de b n fices La participation un r seau de solidarit informel exige certainement plus d efforts mais responsabilise galement davantage ses membres Des valeurs telles que l entraide le d passement de soi et l coute des autres sont tr s r pandues dans ces milieux L engagement dans un r seau de solidarit est bas sur ces valeurs quoiqu il ne soit pas possible de g n raliser ce ph nom ne puisque l enqu te n a pas port sur cet aspect et que certains membres interrog s ont avou le faire par n cessit Il n en demeure pas moins que ce climat d entraide et de compassion cr e un environnement propice l apprentissage et donne confiance combattant ainsi directement les cycles de d couragement v cus par tous les jeunes membres Il est galement possible de dire que la participation un r seau de solidarit informel offre ces derniers la possibilit de prendre des responsabilit s similaires celles requises ou recherch es par les employeurs cet gard l ensemble des comp tences relationnelles acquises gr ce au support particulier que procure les r seaux de solidarit est l un de ses plus
271. moral On note galement la tr s grande diversit qui existe entre ces six groupes par rapport au domaine de formation et au niveau de scolarit Alors que les r seaux des Arts et des Universitaires r unissent exclusivement des membres ayant le m me bagage acad mique les quatre autres r seaux ne semblent accorder aucune importance au fait que leurs membres poss dent une formation scolaire et professionnelle disparate Cependant il en va tout autrement pour ce qui est du niveau de scolarit atteint Tous les r seaux partagent cette caract ristique et cette homog n it Cinq r seaux sont de niveau postsecondaire r seau des Arts r seau des Entrepreneurs r seau de Jumelage r seau des Universitaires et r seau du Plateau Mont Royal et un r seau est de niveau secondaire r seau de la Basse Ville Il semble en effet tr s important pour les membres de pouvoir discuter non pas avec des gens qui cherchent un emploi dans la m me profession qu eux mais bien un emploi de m me type que celui qu ils recherchent On a enfin observ lors de la pr sentation des six r seaux que tous ont un mode d organisation et de fonctionnement diff rent Ainsi leurs exigences varient consid rablement par rapport la participation plus ou moins active de leurs membres et aux responsabilit s qui leurs sont d volues Il n en demeure pas moins que tous les membres de ces r seaux ont un int r t ou un point en commun suffisamment fort
272. motivation tait la cr ation de liens professionnels entre dipl m s d j sur le march du travail et futurs dipl m s En plus des changes portant sur divers aspects du m tier de conseiller en orientation scolaire ces deux fondatrices cherchaient de plus obtenir un certain support psychologique pour ceux et celles en recherche d emploi Type s de services offerts Selon la philosophie du groupe ce sont les membres qui s offrent des services entre eux Divers comit s sont constitu s et c est travers ces derniers que les membres d veloppent leur employabilit Organisation d activit s et de conf rences portant sur leur domaine professionnel Bulletin de liaison Babillard lectronique de recrutement Mode de fonctionnement e Le principe du groupe est le suivant plus les organisation membres s impliquent plus nombreux sont les 164 avantages qu ils en retirent Des rencontres de groupe durant lesquelles les membres peuvent changer avec des personnes ressources invit es Un souper rencontre annuel pour largir le r seau de contacts et changer avec ses coll gues Quelques sous comit s sont galement mis en place afin de voir la planification et l organisation des diverses activit s du r seau Une liste d adresses lectroniques permettant la diffusion du bulletin du r seau ainsi que la circulation d offres d emploi reli es au domaine de formation des membres ge
273. motivation de ses membres et qu il a pour effet de l accro tre chez ceux qui sont la recherche active d un emploi La quatri me hypoth se value si la participation des jeunes un r seau de solidarit informel permet d accro tre leur employabilit par l acquisition de nouvelles comp tences relationnelles Enfin le cinqui me bloc constitu de trois affirmations essaie de d terminer si ces r seaux de solidarit informels permettent l largissement des sources d information pour leurs membres s ils assurent une diversit de ces sources d information et finalement s ils en permettent la redondance L ensemble de l information concernant les donn es recueillies relativement chacune de ces hypoth ses lors des entrevues ainsi que les principaux r sultats de l enqu te sont pr sent s au quatri me chapitre de cet ouvrage Plus syst matiquement le premier chapitre de la recherche tentera de circonscrire et de d finir les principaux concepts li s au ch mage chez les jeunes par rapport l ensemble des th ories sociologiques sur l organisation du travail Le second chapitre veillera plut t assurer une bonne compr hension des trois principaux modes d acc s l emploi positionn s l int rieur des m canismes de r gulation de l information qui constituent toutefois le c ur de cette section Ces derniers modes sont l approche institutionnelle globalement bas e sur u
274. mploi Compte tenu de notre d finition des jeunes celle du ch mage inclura la fois les jeunes qui tentent de s int grer pour la premi re fois de mani re permanente sur le march du travail ainsi que les jeunes l ayant d j int gr mais qui connaissent un arr t professionnel et qui cherchent un nouvel emploi Dans l introduction de ce texte nous avons d j trait en profondeur de cette notion Les analyses de Bernard Landry 1986 de Margaret Maruani et d Emmanuelle Reynaud 1993 y sont d ailleurs rapport es Par contre nous d sirons sp cifier ce moment ci que nous nous int resserons au ch mage global chez les jeunes sans 333 consid rations distinctes pour diff rents types de ch mage comme le ch mage frictionnel saisonnier structurel technologique et technique On d finit traditionnellement la notion d employabilit comme tant le potentiel d une personne occuper un emploi et r pondre aux exigences des employeurs Certains mentionneront galement l ad quation entre certaines caract ristiques de cette personne et la nature des emplois disponibles sur le march Provost 1989 76 Nous d finirons ce concept comme tant les possibilit s des individus int grer le march du travail suivant leurs connaissances leur formation ainsi que leurs capacit s physiques et intellectuelles Les services formels d int gration l emploi se consacrent donc au perfectionnement et ca
275. mploi par le syst me d ducation ou par les relations personnelles Cette variable est d ailleurs troitement reli e l ge de l individu et la dur e de sa recherche d emploi Granovetter 1974 Marry 1992 Lagarenne et Marchal 1995 Le sexe figure galement parmi les crit res de s lection de la m thode de recherche d emploi dans la mesure o les hommes semblent obtenir prioritairement leur emploi par le march puis par les r seaux et enfin par les ressources institutionnelles et les stages de formation 92 Finalement les variables r gionales ne semblent pas jouer un r le significatif dans le choix du mode d acc s l emploi Giret et collaborateurs op cit 2 5 1 Origine et efficacit des r seaux dans l acc s l emploi des jeunes La notion de r seau social fut d abord exploit e par l anthropologue Barnes 1954 dans ses travaux au cours des ann es 1950 Depuis elle a t adopt e par des chercheurs uvrant dans divers domaines R cemment elle a t utilis e pour d finir le support social fourni aux individus vivant des situations difficiles Les r seaux sociaux d signent simplement les syst mes particuliers de liens unissant des personnes Beausoleil et collaborateurs 1988 39 Emprunt e l anthropologie la psychologie sociale la sociom trie de Moreno l approche syst mique et la sociologie fonctionnaliste am ricaine l id e de r seau social insiste sur la constante int
276. n cessaire la sociographie d une soci t de masse et celle des r seaux complets une sociologie structurale Puisque les r seaux ne poss dent pas de fronti res naturelles tout chercheur doit proc der avant son enqu te au d coupage des relations qu il veut tudier ainsi qu la d limitation de son chantillon Dans le cas de cette tude sur les r seaux de jeunes ch meurs il sera aussi appropri de configurer notre objet de recherche en termes de r seau social et de r seau complet 2 3 2 2 Formels et informels La composante informelle du r seau de solidarit est une autre sp cificit permettant de circonscrire la nature de notre objet de recherche et d identifier l origine de certains avantages et de certaines limites que comportent ce mode d int gration l emploi Le caract re informel d une organisation est souvent d sign par des qualificatifs tels que non structur non d clar dissimul submerg clandestin parall le marginal invisible secondaire irr gulier souterrain etc La distinction entre un r seau formel et un r seau informel est bien souvent difficile faire Dans le pr sent contexte l informel d crit l tat d une organisation d une rencontre ou d un document qui ne peut tre r pertori class ou reconnu par une structure institutionnelle et donc sans caract re officiel N anmoins les fronti res restent impr cises Dans le cas d un r seau d
277. n cessaire pour satisfaire la demande moyenne de travailleurs G n ralement et afin d viter les cons quences n gatives d une mauvaise recommandation les employ s ont l habitude d en recommander d autres en qui ils ont confiance et qui leur ressemblent Ces individus ont g n ralement tendance provenir du m me secteur g ographique que ceux par qui ils sont recommand s et que l entreprise ce qui vite bien des d sagr ments comme les retards l absent isme et les difficult s de transport Finalement cette m thode de recrutement a pour avantage certain de n entra ner aucun co t pour l employeur si ce n est parfois un bonus vers l employ l origine de l embauche et d tre moins d pendante des comportements du march Granovetter 1974 51 et 1995 Pr cisons n anmoins que la pr f rence des employeurs face ce proc d d embauche ne veut pas dire qu ils soient toujours en mesure d y avoir recours conventions syndicales concours anciennet etc 2 2 2 Mod les de r gulation Analys s sous un angle th orique il existe plusieurs m canismes de coordination pouvant tre compl mentaires les uns aux autres tels que les march s les institutions les associations et les r seaux Lorsque bien int gr s et configur s ces m canismes ont d ailleurs souvent favoris une meilleure coordination des acteurs sociaux Boyer et 47 Hollingsworth 1994 1 Campbell Hollingsworth et Lindberg 1991
278. n d un r seau nuit la compr hension r elle du fonctionnement de ces relations Leur nature pourra en effet varier sensiblement selon le lieu d origine de la relation soit dans le cadre des activit s du r seau par l interm diaire d un autre membre du r seau ou totalement l ext rieur de ce dernier Quant l appr ciation des affinit s il est int ressant de savoir que les outils et les facteurs servant l identification des regroupements sont galement ceux utilis s pour l valuation des divers niveaux affinitaires entre les membres d un r seau Wellman et Berkowitz 1988 106 Les concepts de densit de multiplexit de proximit de coh sion d identit et d change permettent en effet de qualifier les affinit s qui unissent certains ou tous les membres d un groupe Mais au del de ces indicateurs les sociologues doivent prendre en consid ration l une des principales caract ristiques des relations affinitaires soit l homophilie entre amis ou l homogamie entre conjoints Homophiles plusieurs gards les relations sont la plupart du temps constitu es entre individus du m me groupe d ge appartenant des cat gories sociales et professionnelles semblables et issus du m me milieu culturel et conomique En cons quence il est juste de dire que d s leur cr ation les r seaux sont constitu s d individus ayant un niveau lev d affinit s Ces relations telle une amiti sont g n ralement qu
279. n des entrevues la technique d chantillonnage par grappe s est impos e tout naturellement nous compte tenu de la nature informelle de l objet de la recherche C est gr ce la d couverte d un membre d un r seau de solidarit informel ou d un individu qui en connaissait un autre faisant partie d un tel r seau que l on a ventuellement rejoint l ensemble des membres du groupe De plus puisqu une recherche exploratoire avait pr alablement t effectu e 1l a aussi t possible d avoir recours ces milieux pouvant d j fournir un bassin de r seaux de solidarit informels 168 Les membres des r seaux provenant de milieux socio conomiques diff rents contribuent aux activit s de leur r seau de solidarit en fonction de leurs exp riences ant rieures et ont tous un r seau personnel et social qui sera appel ici le r seau d mergence ou r seau primaire Une fois l existence de ces r seaux confirm e lors de la pr enqu te un chantillon de six r seaux r pondant une s rie de crit res pr cis fut constitu Ces crit res sont e des r seaux de solidarit informels e constitu s de jeunes g es entre 18 et 35 ans e pr sentement la recherche active d un emploi temps plein e originaires de la province de Qu bec Situ s en milieu urbain mais pouvant galement se situer en r gion Selon la th orie des petits groupes Saint Arnaud 1978 81 et pour tre re
280. n des relations 3 5 2 La nature des donn es 3 5 3 La technologie au service des r seaux 3 6 Conclusion CHAPITRE 4 CR ATION ORGANISATION ET UTILIT DES R SEAUX DE SOLIDARIT INFORMELS UNE TUDE 4 1 4 2 Introduction Six r seaux d int gration au march de l emploi 4 2 1 Le r seau du Plateau Mont Royal 4 2 2 Le r seau de jumelage 4 2 3 Le r seau des arts 4 24 Le r seau des universitaires 4 2 5 Le r seau des entrepreneurs 4 2 6 Le r seau de la Basse Ville 115 115 123 127 130 130 134 137 139 141 144 146 146 150 152 155 157 157 157 157 159 161 163 165 166 4 3 Les principaux r sultats de l enqu te 4 3 1 4 3 2 4 3 3 4 3 4 4 3 5 4 3 6 4 3 7 4 3 8 4 4 Analyse compl mentaire un clairage indispensable 4 4 1 4 4 2 4 4 3 4 4 4 4 4 5 La compl mentarit des m thodes Rompre l isolement Soutenir la motivation Accro tre la motivation Acqu rir de nouvelles comp tences D o provient l information La nature de l information O se dirige l information L importance de l ge La diff renciation des genres Le niveau de scolarit et le domaine de formation La dur e du ch mage Variables et consid rations mergentes 4 5 Conclusion CHAPITRE 5 LORSQUE RENTABILIT NE RIME PLUS AVEC EFFICACIT 5 1 Introduction 5 2 Interpr tation et valeur
281. n ensemble de mesures et de programmes d employabilit l approche communautaire offrant galement divers programmes et activit s de formation tout en tant davantage orient e vers le d veloppement global de l individu l approche informelle plus souvent utilis e en combinaison avec l une des deux pr c dentes et reposant g n ralement sur un ensemble de contacts et de r seaux Le troisi me chapitre cherche identifier travers les tudes portant sur le ch mage les jeunes sans emploi et les r seaux de solidarit les meilleures strat gies m thodologiques utilis es pour surmonter la difficult d un objet de recherche informel L objectif de cet exercice th orique est donc double Tout d abord identifier et d finir les divers types de r seaux sociaux afin de mieux situer les r seaux de jeunes ch meurs Ensuite explorer les multiples m thodes d analyse applicables cet objet de recherche ainsi que leurs cons quences sur la nature des informations qu il est possible de recueillir La quatri me section de ce texte pr sentera les principaux r sultats de l enqu te r alis e durant l hiver et le printemps 2000 aupr s de membres appartenant un r seau de solidarit informel Suivant une pr sentation exhaustive de chacun des r seaux participant l enqu te les r sultats provenant des analyses principales et secondaires seront ensuite d cortiqu s jetant ainsi les bases pour une interpr tation rigo
282. n exemple de soci t et d conomie voluant sous un mod le influenc par les 49 associations Une association dite d velopp e doit entre autre tre en mesure de structurer et de coordonner au nom de ses membres et d autres organisations un ventail complexe d information et d activit s Cette derni re doit galement tre autonome de ses membres et de l tat C est donc dire qu elle doit assurer sa propre survie et tre capable de s lever au dessus des int r ts particularistes de ses membres De leur c t les communaut s sont des m canismes fond s sur des valeurs de confiance de r ciprocit et ou d obligation de la part de leurs membres Les services rendus ne le sont donc pas d une mani re purement altruiste mais sont davantage bas s sur un calcul go ste de plaisirs et de souffrance Boyer et Hollingsworth 1997 10 Quoique tout fait inhabituelle pour les conomistes cette perspective est accept e par plusieurs sociologues politologues et anthropologues Ce sont en fait les micro relations entre les membres d une m me culture religion ou groupe ethnique qui facilitent les changes dans une soci t une communaut ou une r gion Toute chose tant gale plus ces relations sociales seront fortes entre les diff rents partenaires au sein d une communaut plus la concurrence conomique sera restreinte L Italie est l exemple habituellement utilis pour illustre
283. nalyse structurale ont t identifi es par Wellman Wellman et Berkowitz 1988 21 La premi re principalement britannique et prenant son lan la suite de la Deuxi me Guerre mondiale correspond au d veloppement anthropologique du concept de r seau social Malgr le fait que les Structuro fonctionnalistes anglais aient d j partiellement utilis la notion de r seau jusqu ce moment la plupart des recherches ne s int ressent presque exclusivement qu l influence de la culture sur les comportements des membres de groupes divers C est au courant des ann es 1950 que les anthropologues anglais r orientent leurs pr occupations vers les syst mes structuraux et les r seaux Ces recherches permettront ensuite de d finir le r seau comme un ensemble de liens unissant les membres d un syst me social travers les cat gories sociales et les groupes La strat gie d analyse adopt e dans le cadre de cette tradition propose de partir des relations sociales pour ensuite d gager les structures sociales inh rentes aux mod les comportementaux L empirisme britannique r sulte donc de la combinaison des analyses anthropologiques de r seaux et de leurs liens troits avec les Structuro fonctionnalistes La seconde tradition principalement am ricaine est avant tout marqu e par l augmentation de l analyse quantitative Pendant que les anthropologues anglais passaient du contenu la forme l analyse structurale am ricaine
284. nation ou de gouvernance ECDBHOBIDE ACTORS AHD Sd RE GP GRECE T Ep Thais ace Cd Ports HAO Tii VATH ar TT ETTE t H RARCHE a ANICOUTERE HIT E HE Tache CE STsrE 1 CURETE Bi rErD 4f Source Boyer Robert and Rogers Hollingsworth 1997 Coordination of Economic Actors and Social Systems of Production in Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge Press University 9 56 la lecture de ce tableau on constate que les arrangements institutionnels se font partir de la combinaison de deux dimensions soient le motif d action et la distribution du pouvoir Le m canisme de march associe donc l int r t personnel et des modes horizontaux de coordination afin d assurer un quilibre entre ses fonctions d offreur et de demandeur Il est galement int ressant de noter que plus la comp tition s intensifie sur le march plus le besoin de codifier les r gles est n cessaire afin d assurer une coordination efficace des transactions Des auteurs dont Granovetter 1993 Geertz et Davies 1978 expliquent pourquoi certaines communaut s arrivent s organiser de mani re assez simple autour d objectifs communs et mobiliser leurs ressources efficacement tandis que d autres se butent d insurmontables obstacles et ce malgr une apparente coh sion sociale Ces derniers auteurs identifient deux obstacles majeurs au d v
285. ne savent pas ou ne sont pas en mesure d valuer si leur participation ce r seau leur permettra d atteindre leurs objectifs L objectif des derni res questions reli es ce th me tait de savoir si les membres de r seaux trouvent le travail effectu en groupe sup rieur au travail individuel ou plus efficace que celui ci et comment ils qualifient leur niveau d estime d eux m mes dans le cadre de leurs d marches d int gration l emploi ainsi que leur niveau de confiance personnelle depuis leur adh sion au r seau Efficacit du travail de groupe Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 199 18 26 ou 692 pensent que le travail effectu en groupe est sup rieur au travail individuel ou plus efficace que celui ci Estime de soi Score r ponse bonne mauvaise ne sais pas ne s applique pas N 27 20 27 ou 74 des r pondants ont d j une bonne ou meilleure estime d eux m me depuis leur int gration au r seau Confiance personnelle Score r ponse bon bas ou mauvais ne sais pas ne s applique pas N 30 19 30 ou 63 3 r pondent que leur niveau de confiance personnelle depuis leur int gration au r seau est bon ou tait d j bon Comme le r v lent les r sultats pr sent s sous forme de tableaux synth se les derni res r ponses indiquent que 70 croient en l efficacit du travail collectif ou en groupe De plus les trois quarts des r pondants jugent
286. nes l efficacit d un r seau informel sera donc mesur e en fonction du nombre de placements sur le march du travail Dans ce cas pr cis la d finition devra tre largie de par la nature ph m re de l objet de recherche En effet plus un r seau sera efficace plus vite il perdra sa raison d tre et sera dissous C est donc partir de la combinaison de plusieurs indicateurs qu on peut mesurer le rendement de r seaux informels La circulation de l information est sans contredit un volet essentiel dans l valuation de l efficacit et de la performance des r seaux Aucun r seau ne peut fournir un rendement 138 satisfaisant moins que ses membres n changent de l information et qu ils ne connaissent les modes d change pr valant dans le groupe Autrement dit la connaissance du fonctionnement des transferts d information au sein des r seaux et de la position qu occupent les membres dans ces situations sont des l ments centraux de l analyse la lumi re des textes de Claude Flament 1965 on constate que tous les processus de la vie d un groupe peuvent tre tudi s partir des communications chang es l int rieur de ce groupe L tude des communications est donc enti rement la base des recherches li es la structure et au fonctionnement des groupes formels et informels Selon Parrochia 1993 61 et Flament 1965 2 l analyse des processus de communication demeure superficielle si on se
287. nnent les march s parmi les multiples possibilit s qui font en fait partie d une combinaison de m canismes de coordination avec les r seaux sociaux les ressources communautaires les institutions et le march voir Campbell Hollingsworth et Lindberd 1991 Hollingsworth Schmitter et Streeck 1994 Le r le des composantes du march y est fondamental puisque les observations de nombreux auteurs permettent d affirmer qu long terme et au fur et mesure que la mentalit de march se d veloppe dans une soci t donn e le niveau de solidarit unissant les membres d cro t Au cours de la derni re d cennie une forte croyance s est d ailleurs d velopp e dans plusieurs pays l effet que le march constitue le mode de r gulation le plus efficace pour coordonner l activit conomique Cette croyance accuse du m me souffle les tats ainsi que toute autre forme d activit collective de nuire au d veloppement socio conomique plus qu ils ne le stimulent L id ologie de march conna t aussi un retour tr s marqu au sein des institutions responsables de l laboration des politiques conomiques Parall lement la th orie de Granovetter sur la probl matique de l encastrement embeddedness 1985 1992 pose la logique pr capitaliste comme l ment essentiel de l existence des march s et du capitalisme en soi Dans ce cadre le concept d encastrement se base sur l argument que les comportements ains
288. ns le cadre de leurs travaux sur les r seaux sociaux Degenne et Fors 1994 218 tablissent un lien direct entre la division du travail la sp cialisation des t ches et la solidarit organique qui permet principalement une diff renciation des r les sociaux Il est ainsi possible d associer chaque r le social un type d interaction fille p re travailleuse employeur etc marquant la position et le statut de cet acteur au sein de son r seau 2 4 Traditions et voies de recherche Relatant les travaux de Descombes 1989 Boltanski et Chiapello 1999 219 rappellent que l approche par les r seaux ne doit pas supposer un monde organis selon des structures de base m me si elles demeurent cach es et doivent tre d voil es par un travail scientifique de r duction aux constituants l mentaires elle se donne un monde dans lequel potentiellement tout renvoie tout ou tout peut se connecter avec tout et que l on doit donc aborder sans a priori r ductionniste Les tudes faisant appel une perspective de r seau utilisent g n ralement les enqu tes quantitatives Les exemples les plus courants sont ceux o le chercheur interroge un ensemble d individus qui ne sont pas reli s entre eux propos de leur r seau personnel Dans ces cas il n y a donc qu une seule personne interrog e par r seau tudi Le travail 78 d analyse effectu sur les donn es recueillies vise comparer l ensemble des r
289. ns une proportion de 80 Rose 1997 7 Dans ces cas la formation professionnelle donne de meilleurs r sultats que la formation g n rale et la formation de longue dur e r ussit mieux que la formation de courte dur e Les mesures de cr ation d emploi se classent somme toute assez bien Pour les valuateurs le fait d avoir particip contribue l am lioration de l employabilit des stagiaires Aussi sept mois apr s leur participation un programme EXTRA 23 ont occup au moins un emploi comparativement 13 de leur groupe contr le Dix huit mois apr s l cart est de 10 points de pourcentage les salaires semblent tre l g rement sup rieurs et les emplois sont un peu plus stables que ceux occup s par les membres du groupe contr le On constate malheureusement que 17 des participants reviennent l aide sociale et que 42 se retrouvent l assurance emploi le programme PAIE permet de se qualifier pour l assurance emploi trois mois apr s la fin de la participation Il faut 109 de plus reconna tre que 51 6 des emplois en entreprise priv e auraient t cr s de toute fa on alors que ce pourcentage n est que de 10 dans le cas des organismes communautaires ou publics Du c t britannique l tude de White 1990 533 r v le que l absence d avantages comp titifs chez les jeunes ch meurs qui ont compl t une formation dans leurs emplois pr c dents est un probl me majeur des prog
290. ns vraiment Selon Romeder quatre indicateurs caract risent le concept de solidarit la r sonance la gratuit et la libert ainsi que la capacit de s adapter en tant qu tres gaux Le concept de r sonance qu il explique comme le fait de ressentir des sentiments semblables par rapport un v cu commun 1989 28 fait troitement r f rence un des l ments de d finition du petit groupe chez Saint Arnaud 1978 20 Un sentiment de forte interd pendance et d union morale des membres du groupe en dehors des r unions et des actions communes caract rise cette solidarit Le type de r seaux de solidarit auxquels nous faisons ici r f rence s associe davantage aux concepts de communities et d association volontaire que l on retrouve couramment dans la litt rature am ricaine Granovetter 1985 amp 1982 Boyer et Hollingsworth 1994 et sp cifiquement chez Theodore Caplow 1991 Ces auteurs la d finissent comme une solidarit que l on rencontre dans les communaut s constitu es d arrangements institutionnels bas s sur la confiance la r ciprocit ainsi qu un sentiment d obligation et n mergeant pas de strat gies individualistes ou goistes Boyer et Hollingsworth 1994 10 Tandis que Caplow 1990 73 parle de groupes formellement constitu s mais qui excluent toutes pr occupations conomiques Notre choix s arr te donc sur une d finition qui souligne le caract re informel de ces r sea
291. nt d nonc es par les intervenantes et intervenants du milieu communautaire sont li es la non reconnaissance par les employeurs de la formation et des acquis professionnels obtenus par les jeunes travers les diverses mesures de d veloppement de l employabilit D autres le secteur priv notamment portent un regard accusateur sur la g n rosit du r gime la d pendance et l attentisme Ces pratiques sont en effet per ues comme des entraves l insertion que seul un renforcement du principe de workfare et 34 m me d une remise en question de l accessibilit pour les jeunes des prestations de s curit du revenu peuvent contrer Le probl me viendrait donc d une culture de la pauvret qui caract riserait la r alit d une partie de la jeunesse qu b coise et canadienne Ceux qui sont en d saccord avec ces propos principalement dans le milieu communautaire consid rent que les ressources financi res dispens es par l tat sont un droit et non un privil ge et insistent sur l importance d augmenter le salaire minimum par rapport aux montants vers s par la s curit du revenu ce sujet l conomiste Diane Gabrielle Tremblay 1990 127 voque trois composantes pouvant expliquer pourquoi le ch mage se trouve concentr chez cette population l effet d ge l effet de g n ration ainsi que la p nurie d emplois L effet d ge se d finit partir du manque de formation et ou d exp rience des jeunes In
292. ntacts familiaux et de connaissances professionnelles puise ses techniques de recherche aupr s des deux autres mod les mais s appuie toutefois fortement sur des valeurs de solidarit sociale partag es par des femmes et des hommes ayant pris conscience d une communaut d int r ts qui entra ne une obligation morale d entraide et d assistance Ces divers mod les de r gulation de l information dans la recherche d emploi et donc ces logiques d actions qui coordonnent les relations l int rieur de chaque soci t en viennent ultimement d finir ces diff rents types de soci t s L information peut donc servir tablir un lien conceptuel entre les logiques d action individuelles et collectives 44 L information est en fait une variable de plus en plus fr quemment utilis e dans les analyses conomiques du march du travail en particulier par l cole n o classique du capital humain White 1990 530 La notion d information permet de plus de faire le pont entre les positions th oriques des conomistes et celles des sociologues D autres concepts associ s ce type d analyse et d j largement utilis s par des sociologues tels que ceux de signal et de filtre se sont r v l s particuli rement utiles dans l tude des d cisions visant r duire les co ts d obtention des informations ibid 530 Spence 1981 Finalement le concept d information est aussi implicite dans la notion d a
293. ntiment de confiance g n ralis n cessaire une vie conomique saine Les brusques prises de pouvoir fake over dans le monde des affaires ou institutionnel en sont de bons exemples et de par sa simple existence la confiance engendr e par les relations personnelles vient augmenter les occasions de m faits Suivant le dicton qui veut que l on ne blesse que les gens qu on aime Granovetter 1985 stipule donc que la confiance entretenue par un individu face un membre de son r seau personnel sera beaucoup plus fragile que dans le cas d un 68 tranger Plus fort est le sentiment de confiance plus grand sera le potentiel de m faits et de trahisons Ces tromperies et mensonges seront plus efficaces s ils sont planifi s et ex cut s en quipe ce qui exige galement un niveau de confiance interne Aussi l ampleur du d sordre provoqu par ces actions d pendra largement de la structure du r seau de relations sociales 2 3 La socialit d finitions et principes La socialit fondement de l analyse structurale se compose de deux membres interd pendants et n cessaires la vie en soci t la sociabilisation et la soci tation Exposant la th orie de Paul Mus 1958 Vincent Lemieux 1982 13 d finit le soci tal par tout ce qui concerne la construction d une soci t la soci t de haut en bas Le sociable repr sente ainsi la soci t de bas en haut qui demeure au niveau des voisinages des accepta
294. ntre des variables puisque ce logiciel permet les regroupements et la mise en relation de scores ainsi que l application d op rations math matiques sophistiqu es Voil en bref le mode de fonctionnement ayant rendu possible la pr sentation des r sultats qui suivent L ensemble des informations recueillies correspond aux th mes voqu s dans les hypoth ses de recherche et l analyse principale sera effectu e en fonction de ces cat gories 4 3 1 La compl mentarit des m thodes Analyse quantitative La premi re hypoth se cherchait savoir comment se positionnent les r seaux de solidarit informels par rapport aux autres techniques de recherche d emploi comme les ressources institutionnelles ou communautaires les agences priv es de placement les journaux les annuaires etc La notion de compl mentarit signifie dans ce contexte que l espace occup par ce type de mode d acc s l emploi la fois distinct et autonome est compatible avec les autres m thodes plus conventionnelles de recherche d emploi L id e mise de l avant veut aussi que les r seaux de solidarit informels s additionnent aux autres m thodes de recherche d emploi et ne visent en aucun cas les substituer 173 Afin de v rifier cette affirmation quatre questions ont t pos es aux participants Les deux premi res visaient d terminer s ils avaient recours aux services d int gration au march du trava
295. nues en quelque sorte les classiques du genre 124 Voici tout d abord un tableau situant les diverses tudes en fonction des trois substrats de l approche syst mique soit la forme la substance et la fonctionnalit Tableau 5 Typologie des tudes r seaux Forme substance 5 substance Mayer Granovetter Lemieux et al Radcliffe Brown Nadel Kapferer Epstein Lorrain Cohen Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 30 Ce tableau indique que les auteurs situ s dans la moiti sup rieure ont produit des tudes pouvant aborder les trois substrats de l approche syst mique tandis que ceux plac s dans la moiti inf rieure ne traitent r ellement d aucun de ces probl mes Toujours selon Lemieux en se limitant aux dichotomies entre les tudes de r seaux qui portent ou non une attention sp ciale la forme huit types d tudes illustr es ci haut se d gagent Dans le cadre de cet essai la pr sentation des fondements th oriques sera limit e quatre de ces tudes L article publi par Barnes en 1954 tudiant selon une perspective anthropologique la population de l le norv gienne de Bremmes r unit la fois les consid rations de substance et de fonctionnalit Il serait d ailleurs le fondateur des recherches contemporaines sur les r seaux sociaux Ses observations en Norv ge
296. ociales 53 Tableau 1b Chaque m canisme de coordination a ses d faillances particuli res Types de d faillance M canismes de coordination CRE 7 2 March s Communaut s R seaux Mise en application Bien public et externalit Efficacit Requiert une autorit de mise en application l interne Facilite la collusion ainsi que la concurrence imparfaite Ne peut fournir de biens collectifs ni g rer les externalit s Suivi inad quat des changements techniques et de l innovation Certaines relations sociales ne peuvent tre g n r es par des m canismes de march pur Facilite l in galit du revenu et de la richesse Requiert la confiance et la loyaut provenant souvent de l ext rieur famille religion groupe ethnique Compatible avec divers types de concurrence Peut int grer certains biens collectifs qualit formation mais pas d autres biens publics Membres profond ment int gr s leur communaut et ayant une capacit d innovation limit e Certains biens ne peuvent tre livr s des co ts suffisamment bas Peut mener un d veloppement d suet Requiert une autorit externe de mise en application Peut faciliter le monopole et la formation de cartels Utile pour rehausser la qualit et la formation mais peu b n fique pour le bien tre collectif Faible pour l approvisionnement de biens publics Lent pour rehausser
297. odes traditionnelles parce qu il fournit un soutien particulier Explication des r sultats Conform ment aux conclusions de l analyse statistique l interpr tation des r sultats portant sur la compl mentarit des r seaux de solidarit informels par rapport aux autres techniques d aide l emploi r affirme la v racit de l hypoth se Quoiqu elles ne soient pas mutuellement exclusives il est possible d additionner les r sultats obtenus pour ces questions c est dire 60 et 51 6 Ces donn es indiquent un taux moyen de fr quentation des ressources gouvernementales et communautaires sup rieur 70 et ce pour la totalit des r seaux tudi s Il semble que ces r sultats doivent tre interpr t s en fonction des secteurs d activit dans lesquels voluent les membres des r seaux Ainsi dans le cas du R seau des arts o l on utilise tr s peu les ressources traditionnelles d aide l emploi les entrevues r v lent clairement que le fait d adh rer un r seau informel n avait en rien chang le choix d outils de recherche d emploi des membres Selon eux les ressources traditionnelles n offrent aucun service incluant des ressources professionnelles sp cialis dans le milieu des arts et sont donc tr s peu aliment es en offres d emploi et information sur ce type de professions Pour ces jeunes artistes les moyens traditionnels ne r pondent pas 176 ad quatement
298. of U S Energy Policy Domain In The Political consequences of Social Networks Greenwitch Jai Press Inc 219 254 STREECK Wolfgang 1994 Beneficial Constraints On The Economic Limits of Rational Voluntarism In Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Los Angeles American Sociological Association pages 197 219 SYLVESTRE C line 1994 Synth se des r sultats des tudes d valuation en mati re de d veloppement de l employabilit et d int gration en emploi Qu bec Direction de la recherche de l valuation statistique Minist re de la S curit du revenu Gouvernement du Qu bec 63 p 348 TREMBLAY Diane Gabrielle et G GATEAU 1986 TUC et Travaux communautaires les enjeux de l insertion exclusion des jeunes In conomies et soci t s Paris Presses universitaires de Grenoble Tome XX 4 14 261 304 TREMBLAY Diane Gabrielle et V VAN SCHENDEL 1982 Le ch mage des jeunes au Qu bec In Revue internationale d action communautaire 4 48 TREMBLAY Diane Gabrielle 1990 conomie du travail les r alit s et les approches th oriques Montr al ditions Saint Martin et T l Universit 544 p 1994A Ch mage Flexibilit et pr carit d emploi aspects sociaux In Trait des probl mes sociaux Montr al 623 652 1994B Conjoncture conomique et emploi les nouvelles r alit s et les solutions aux probl mes des ann es 90 In L in
299. ogie elle aussi ne peut proc der que des actions d un de quelques ou de nombreux individus s par s C est pourquoi elle se doit d adopter des m thodes strictement individualistes ibid 12 Simmel en d saccord avec Weber inaugure la tradition interactionniste et lui formule la r ponse suivante En fait y regarder les choses de plus pr s les individus ne sont nullement les l ments derniers les atomes du monde humain En fait cette unit peut tre indissoluble que d signe le concept d individu n est pas en g n ral un objet de la connaissance mais seulement de l ordre du v cu En tant qu elle se r alise progressivement la soci t signifie toujours que les individus sont li s par des d terminations et des influences prouv es r ciproquement Simmel 1918 dans Degenne et Fors 1994 12 Finalement pour Barry Wellman la trousse d outils de plusieurs analystes structuraux est une combinaison de d finitions de d ductions d hypoth ses partiellement v rifi es et de g n ralisations empiriques Par ailleurs il juge important de retenir les cinq 85 caract ristiques suivantes de type commentaire assurant l unit et la distinctivit intellectuelle de l analyse structurale Wellman et Berkowitz 1988 20 1 Les comportements sont interpr t s en termes de contraintes structurelles sur l activit et non en termes de force int rieure ce qui conf rerait un caract re volontaire aux compor
300. ogrammes aussi bien gouvernementaux que communautaires permet de constater le r le croissant accord par ces derniers au d marrage d entreprise comme lieu d insertion professionnelle Cr er son propre emploi semble largement per u comme tant la solution ultime au manque d emploi dans les secteurs traditionnels Selon ces intervenants et malgr les risques inh rents au statut de travailleur autonome particuli rement chez les jeunes sans r seaux de contacts et sans exp rience cette forme de cr ation d emploi peut avoir des effets remarquables Les jeunes entrepreneurs questionn s sur le sujet font d ailleurs un bilan fort positif de leur exp rience qu ils qualifient d enrichissante sur le plan personnel et professionnel et de stimulante aux niveaux de la cr ativit et de la confiance en soi et qui leur procure un sentiment de fiert provenant la fois de la satisfaction de leurs clients mais galement de 111 la qualit de leur produit Ils admettent n anmoins que leur survie aurait t plus que menac e sans le support financier de la famille d amis ou d autres sources de revenus travail temps partiel Le probl me d acc s au capital mon taire ainsi que le manque d information sur les programmes et autres sources de financement disponibles sont donc les principaux obstacles surmonter Conscient de l id e que les jeunes souffrent d un loignement de l entreprise l ensemble des intervenants sont convaincus d
301. oient Le graphe 3 ob it cette d finition car partir de E il est possible de rejoindre tout couple de sommets La connexit quasi forte est toutefois tr s vuln rable puisque la suppression d une seule connexion enl ve au graphe cette forme de connexit Voir Graphe 6 123 Graphe 6 la connexit quasi forte E G H K J Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 54 La connexit simple se caract rise par l existence d une cha ne entre deux sommets quels qu ils soient Or un graphe sera simplement connexe d s qu un acteur ne s y trouve pas isol m me s il n y a pas de centre qui puisse rejoindre chacun des autres acteurs Voir Graphe 7 Graphe 7 la connexit simple e b K J Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 55 Enfin un graphe est non connexe lorsque au moins un des sommets est isol Ce serait le cas du graphe 7 si l on supprimait une connexion quelconque 3 2 2 Typologie des tudes de r seaux Lemieux ayant retenu les voies de recherche pr sent es plus t t dans le cadre de l approche syst mique a ensuite labor une typologie des tudes d appareils institutions ou de r seaux partir de cette typologie nous pr sentons maintenant les grands axes de certaines de ces tudes qui sont deve
302. olidarit comme moyen d int gration au march du travail 242 4 4 5 Variables et consid rations mergentes Les variables et consid rations dont il sera question ici font majoritairement r f rence des notions indicateurs variables ou dimensions de recherche ayant pr alablement servi de base de donn es pour la d termination des hypoth ses principales de recherche ou encore certains mots cl s ayant ressortis de mani re pr dominante lors des entrevues L analyse indiquant la pr sence et l importance de ces l ments dans les textes d entrevue a enti rement t r alis e partir du logiciel d analyse qualitative QSR NUD IST De plus la totalit des r sultats rapport s plus bas proviennent d op rations de filtrage informatique Puisque plus d une vingtaine d indicateurs ont t v rifi s lors de cette analyse compl mentaire la pr sentation des r sultats obtenus se d roulera en mode croissant d importance et de r currence dans les t moignages recueillis Signalons rapidement que la v rification des termes acc s flexibilit ext rieur d passement de soi collectif et fr quence n a g n r aucun r sultat valable Leurs taux de pr sence dans les textes taient tous inf rieurs 0 009 Chose importante noter les pourcentages se situent tous l int rieur d une chelle de 0 03 et de 5 2 Pour le lecteur ou la lectrice il peut para tre tonnant
303. oment o il faut choisir de nouvelles r gles et inventer un autre grand mod le d organisation les solutions possibles s av rent tr s limit es Pour Lipietz 1989 Castel 1995 ainsi que Piore et Sable 1984 seules les forces politiques exprimant les besoins des mouvements sociaux profonds pourront prendre part la production de nouveaux mod les de d veloppement Parmi les quelques propositions de sortie de crise labor es jusqu maintenant l approche du lib ral productivisme est certainement incontournable puisque c est elle qui porta au pouvoir la fin des ann es 1970 les Reagan et Thatcher et s imposa dans les principaux organismes de r gulation conomique internationaux Cette alternative a d j marqu la r alit interne et externe de plusieurs pays et certains auteurs tels que Lipietz 1989 Piore et Sabel 1984 ainsi que Tremblay 1994a font une analyse globalement n gative de ses effets Pour lutter contre la r glementation rigide la l gislation sociale et l tat providence impos s par l tat et les syndicats qui contraignent le d veloppement de l entreprise il faut selon les adeptes de cette approche que le march impose de nouveau ses propres r gles et permette la r volution technologique de suivre son cours Afin de moderniser lPour une mesure de l efficacit relative de certains m canismes de r gulation consulter l appendice I intitul Arrangements institutionnels n ce
304. ommunautaires Cette recherche originale permettra donc l atteinte d un niveau de connaissance sup rieur ainsi que l identification des nouveaux comportements des jeunes ch meurs et ch meuses du Qu bec et du m me coup de cerner le fonctionnement de ces structures informelles permettant de r pondre leurs besoins en mati re de soutien de formation et d information Du sujet g n ral de recherche d coulent quelques grandes questions permettant d explorer le c ur de ces r seaux de solidarit informels La premi re portant sur l existence m me de r seaux informels structur s est pos e comme suit existe t il au Qu bec des r seaux de solidarit informels constitu s de jeunes ch meurs qui sont mis en place et voluent en compl mentarit des ressources institutionnelles et communautaires ce questionnement pr liminaire s ajoutent de nouveaux l ments d analyse On ne peut en effet s interroger sur le fonctionnement de nouveaux r seaux de solidarit informels sans amorcer une r flexion quant leur efficacit Plusieurs hypoth ses y trouvent d ailleurs leurs racines Les notions d isolement de motivation d apprentissage de nature des liens unissant les membres d organisation interne des t ches et de communication sont autant d indicateurs permettant d tablir des liens entre cette forme de r seau et l int gration des jeunes au march du travail Une fois ce concept d efficac
305. ondon 21 1 2 3 28 340 FLAMENT C 1965 R seaux de communication et structures de groupe Paris Monographies du Nord 1 36 FLAMENT Catherine 1991 Associations r seaux et r seaux d associations une approche formelle de l organisation r ticul e In Soci t s contemporaines 5 67 74 FR CHET Guy 1994 Aspects sociaux des transitions sur le march du travail In L int gration l emploi des personnes d favoris es Montr al 188 203 1994 Scolarisation moyenne et pr carit de l emploi In Revue canadienne de l ducation 19 1 FR CHET Guy LANGLOIS Simon et M BERNIER 1990 Situation d adaptation au march du travail Qu bec Communication pr sent au Colloque de l ACSALE GALLANT Nadine 1998 tude exploratoire sur le r seau social de soutien Montr al Universit du Qu bec Montr al 169 p GAUTHIER Madeleine 1990 L insertion de la jeunesse qu b coise en emploi Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture 1991 L insertion de la jeunesse canadienne en emploi Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture 1994 Les jeunes les autres groupes d ge et l emploi In nterventions conomiques 25 69 92 GAUTHIER Madeleine SIMARD Jean Pierre 1990 l Int gration des jeunes en emploi au Qu bec en 1986 1987 Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture 22 p GIRET Jean Fran ois Adel KA
306. onna tre le co t net du programme Les administrateurs connaissent l encore le co t brut des programmes ce que doivent payer les organismes charg s de les administrer Toutefois il se peut qu une partie de ces d penses e t t encourue m me en l absence du programme Il existe d j plusieurs mesures de r ussite Il est en effet possible de mesurer le pourcentage de personnes ayant un emploi quelques mois apr s la participation le nombre de mois d emploi au cours de cette p riode ou le nombre de personnes qui ont occup au moins un emploi L tat peut galement calculer le nombre de personnes qui ne sont plus d pendantes des programmes gouvernementaux apr s un certain temps Il faut cependant faire preuve de prudence ici aussi car il est facile de d duire que le programme a t une r ussite si l individu n est plus dans les rangs de prestataires de son gouvernement ou de son minist re mais est tout simplement pass dans les rangs d un autre par exemple assurance emploi vers s curit du revenu pr ts et bourses vers s curit du revenu etc L am lioration du taux de salaire par rapport l emploi occup avant la p riode de ch mage est un troisi me type de mesures de succ s Certains essaient enfin d tablir un taux de rendement de l intervention gouvernementale en comparant les b n fices publics et les b n fices priv s aux co ts du programme Rose 1997 3 L valuation g n rale des programmes
307. ons d un individu sont multiplexes plus l impact est grand sur ses croyances et valeurs et plus son influence est forte sur les autres membres du groupe Selon Wellman et Berkowitz 1988 l asym trie est un autre facteur consid rer La plupart de nos relations sociales sont asym triques ou in gales Une relation d amiti peut avoir une signification plus grande pour l un ou l autre des individus des coll gues de travail n auront pas la m me influence comportementale l un sur l autre dans une relation patron employ par exemple Mais selon le type de relation l asym trie aura un impact diff rent sur les individus De mani re g n rale les relations asym triques sont plut t 132 rares et de tr s courte dur e au sein de r seaux unis Par contre l asym trie pourra avoir un effet unificateur sur les relations sociales au sein du groupe lorsque l ensemble de la relation entre deux groupes est asym trique Un contexte de relations asym triques id LB J permet ainsi de mesurer l influence d un acteur ou d un groupe d acteurs sur les valeurs et les comportements d autrui Pour illustrer le potentiel d influence d un rapport asym trique citons le cas de scientifiques connus internationalement mais qui ne sont pas n cessairement familiers avec les travaux d autres chercheurs moins c l bres qu ils influencent pourtant fortement La densit d finie comme le rapport entre le nombre de liens qui existent r e
308. orce ou la faiblesse d une relation s valuent partir de la dur e de la relation de l intensit motionnelle de l intimit et finalement des services r ciproques que se rendent les individus 1973 1361 Des liens forts prendront par exemple la forme de relations familiales ou de grandes amiti s tandis que des liens faibles se concr tiseront souvent travers des relations entre anciens coll gues d cole ou de travail Plus le r seau d un individu est compos de gens avec lesquels il entretient des liens forts et plus ce r seau a de chances de constituer un milieu clos Les liens faibles sont ceux qui peuvent jeter des ponts entre ces milieux C est travers eux que circulent les informations et que des individus appartenant des r seaux diff rents peuvent entrer en contact L enqu te de Granovetter 1973 d montre que ceux qui obtiennent les meilleurs emplois sont ceux qui utilisent des contacts professionnels plut t que des liens familiaux ou d amiti plut t des liens faibles que des liens forts et des cha nes de relations courtes voir th orie des graphes Lemieux 1972 Les r sultats obtenus par Granovetter 1993 dans le cadre de ses travaux portant sur la recherche d emploi et l organisation communautaire dans la r gion de Boston d montrent que l efficacit des liens forts varie consid rablement par rapport celle des liens faibles 61 La logique de l argument repose essentiellement sur l hypoth
309. ormation serve plusieurs membres la fois 233 4 4 L analyse compl mentaire un clairage indispensable Une s rie d analyses qualitatives compl mentaires a t r alis e afin de compl ter l analyse principale Ces analyses ont pour but d extraire davantage de renseignements des r sultats d gag s des entrevues et d apporter un clairage additionnel sur la v rification des hypoth ses de recherche ou de leurs objectifs Ces quelques analyses compl mentaires ont t effectu es par rapport aux informations ou variables recueillies lors de l tablissement de l chantillon de contr le Les facteurs sont l ge des membres le genre des membres leur niveau de scolarit leur domaine de formation ainsi que la dur e du ch mage Des analyses compl mentaires peuvent galement tre effectu es par rapport des facteurs qui n ont pas sp cifiquement t contr l s lors de la collecte de donn es mais qui par la suite peuvent tre v rifi s afin de savoir s ils ont r ellement jou un r le significatif dans les r sultats obtenus Lamoureux 448 Pour d terminer ces facteurs il est n cessaire de retourner la source des questionnements initiaux sur le sujet l tude Une liste des concepts des indicateurs des variables et des dimensions de recherche a t dress e et a servi de base de donn es pour la d termination des facteurs d influence lors de l analyse compl
310. orrespond 6 mois et la plus longue 23 mois La m diane donnerait toutefois une vision nettement plus r aliste car quatre des six r seaux examin s ont une dur e moyenne d au del de 13 7 mois Ces informations sont int ressantes deux points de vue On constate tout d abord que les p riodes varient assez peu l int rieur m me des r seaux Que ce soit en raison du domaine professionnel taux de ch mage plus ou moins lev ou de la nature des emplois recherch s contractuels temps complet etc il n en demeure pas moins que ces dur es d inactivit professionnelle sont relativement longues Ces facteurs conjoncturels et conomiques ne cernent pas v ritablement cette tendance D autres l ments relatifs l ge des membres ainsi qu leur formation professionnelle feront galement partie de l explication du ph nom ne noter galement que certains membres de ces r seaux ont d accepter des emplois temps partiel pour la plupart non reli s leur domaine de formation et ce uniquement pour des raisons alimentaires Ces derniers se consid rent n anmoins comme tant en ch mage c est dire la recherche active d un emploi temps complet si possible et reli leur domaine de formation 241 Dans ces cas la dur e du ch mage fut techniquement plus difficile d terminer et n est pas repr sent e dans les r sultats pr sent s ici Il est donc important de so
311. otivation et de donner des r sultats tr s mitig s quant son renforcement Une majorit a par contre verbalis clairement sa conviction d avoir d velopp de nouveaux moyens ou des fa ons novatrices de faire de la recherche d emploi gr ce leur participation aux activit s de leur r seau Au regard de cette hypoth se les r pondants ont ajout que leur participation avait galement chang leur perception du march du travail Il fut donc possible partir des informations collig es ce propos de d montrer une am lioration de l employabilit des jeunes membres interrog s par l acquisition de diverses comp tences relationnelles Ces comp tences font principalement r f rence aux concepts de confiance personnelle d efficacit de connaissance du march du travail et la connaissance des diverses techniques de recherche d emploi etc Les derniers r sultats en ce qui a trait l information circulant au sein de ces groupes d entraide ont essentiellement confirm le fait que les r seaux de solidarit permettent un largissement des sources d information rendues disponibles leurs membres ainsi qu une diversification de ces sources Il est cependant impossible de conclure que les informations qui circulent au sein des r seaux peuvent servir plusieurs membres redondance des sources d information Puisque la plupart de membres ne font que tr s rarement des d marches d int grat
312. ou 65 2 r pondent non La majorit des r pondants ont dit qu aucun professionnel de l employabilit n a contribu la mise sur pied de leur r seau cette premi re hypoth se stipulant que le r seau de solidarit informel constitu de jeunes ch meurs volue en compl mentarit des ressources institutionnelles et communautaires l ensemble des participants a r pondu par l affirmative Il est int ressant de noter que la plupart d entre eux fr quentent le CLE 60 et que plus de la moiti fr quentent les organismes communautaires 55 5 de leur territoire Pour la majorit d entre eux il s agit d une premi re participation un r seau de solidarit 79 3 et dans la plupart des cas 65 2 le r seau a t mis sur pied avec l aide d un professionnel de l employabilit plusieurs ont cependant soulign lorsque c tait le cas que l aide d un professionnel tait pr cieuse 175 Analyse qualitative L analyse des entrevues par ordinateur QSR NUD IST indique que 9 des personnes interrog es ont explicitement fait mention de la compl mentarit de leur r seau par rapport aux autres techniques de recherche d emploi Un autre 20 des r pondants a qualifi le r seau d outil de plus 16 d une autre mani re de faire et 78 de moyen autre ou alternatif Certains ont enfin pr cis que le r seau agit d autre s niveau x que les m th
313. ou transactionnelle Celle ci propose de d crire la dynamique des changes qui circulent dans le r seau Elle s av rera pertinente lorsqu on s int resse aux moyens de circulation de l information des biens mat riels ou des contr les au sein du r seau Deux perspectives sont propos es pour tudier le contenu des changes un angle normatif qui conduit interpr ter le contenu partir du r le des individus dans la relation et un angle dynamique qui observe parall lement la sp cificit du contenu des changes Corin Sh rif et Bergeron 1983 L quivalent du concept de proximit psychologique dans la litt rature anglophone est la notion de closeness 79 L approche transactionnelle s int resse de mani re plus pointue l intimit de la relation fr quence des contacts directs et indirects travers l valuation que fait la personne de la qualit de cette relation la position d Ego dans le r seau qui r v le le sens dans lequel circulent les transactions la r ciprocit la sym trie la dispersion g ographique des liens au degr d homog n it du r seau attributs sociaux des membres communs ou non Ces deux derni res approches sont en fait compl mentaires Il faut par contre noter que parmi les travaux en d coulant plusieurs se limitent l identification des membres du r seau Le sociologue qui voudra d passer cette limite devra dans un deuxi me temps se concentrer s
314. oulign des l ments tels que des alliances strat giques et des ententes entre firmes pour d crire le type d activit s y ayant court ce qui peut galement caract riser le fonctionnement des r seaux qu b cois de solidarit informels en int gration au march du travail Consid rant la nature dissemblable de ces deux formes de regroupement il peut tre surprenant de constater que tous utilisent en g n ral les m mes outils ou leviers afin d exercer leur pouvoir et de coordonner les activit s socio conomiques de leurs membres Somme toute le r seau comme mode de r gulation est donc relativement semblable au plan de la nature des activit s qu il r gule Les r gles d change qu ils s imposent comme des changes p riodiques sur une base volontaire ainsi que leur mode d adh sion semi formel viennent aussi confirmer leur mission commune Comme Granovetter 1985 Boyer et Hollingsworth 1997 soulignent le fait que les relations se nouant au sein des r seaux sont bas es sur des relations personnelles et sur un sentiment de confiance construit et nourrit essentiellement l ext rieur de la sph re conomique analyse que corrobore les r cits recueillis au cours de cette tude 301 titre de mode de coordination Boyer et Hollingsworth 1997 identifient enfin une s rie de forces et de faiblesses avec lesquelles les r seaux doivent composer entre autres leur besoin d tre encadr s par une certain
315. ourd hui le faible classement qu occupe l agence relativement la qualit de l emploi propos aux ch meurs Cependant les diff rentes tudes s entendent sur le fait que les individus acc dant l emploi par cette m thode appartiennent aux populations les plus d favoris es et plus sp cifiquement en regard de la formation et des relations 110 sociales Les entreprises de leur c t se disent globalement satisfaites de leur r le sans toutefois juger que l agence est le moyen le plus efficace pour la recherche de candidats L agence peut dans certains cas r pondre aux exigences de flexibilit de l entreprise en proposant des emplois faible co t pour l employeur et elle peut galement les aider r duire leurs co ts de s lection et de recherche en filtrant les candidats 2 6 Conclusion Apr s une r vision des trois principaux modes d acc s l emploi que sont l approche institutionnelle bas e sur un ensemble de mesures et de programmes d employabilit l approche communautaire offrant galement divers programmes et formations tout en tant davantage orient e vers un d veloppement global de l individu et l approche informelle souvent utilis e en combinaison avec l une des deux pr c dentes et reposant g n ralement sur un ensemble de contacts et de r seaux il devient possible de d gager un ensemble de pistes de recherche coh rentes Une revue non exhaustive des multiples mesures et pr
316. ours obligatoires d insertion au march du travail Concr tement tr s peu de jeunes arrivent aujourd hui se qualifier 2Cette obligation inscrite dans la loi 186 sur la S curit du revenu fait pr sentement l objet d un moratoire 25 pour recevoir des prestations d assurance emploi et ils se retrouvent maintenant beaucoup plus nombreux sur les listes de l assistance emploi anciennement l aide sociale On peut d une part dire que le manque d exp rience des jeunes leur nuit particuli rement lorsque les entreprises proc dent des compressions de personnel ou encore lorsqu elles embauchent D autre part chez les travailleurs r guliers le ch mage est habituellement cons cutif la perte d un emploi tandis que le ch mage des jeunes se produit galement durant la p riode de transition entre les tudes et l int gration au march du travail Il faut enfin mentionner les hypoth ses labor es par certains analystes tels que Michel Beaud 1988 qui posent l exclusion du march du travail des jeunes et autres client les les femmes les immigrants et les travailleurs g s 45 ans et plus par exemple comme le r sultat d un consensus patronal syndical bas sur la pr servation des emplois et des droits acquis des travailleurs syndiqu s Aussi le maintien de ces conditions se n gocie t il au prix de l exclusion de certaines cat gories de travailleurs Au Qu bec ces types d entente sont d ailleu
317. p e et ins curis e par le statut de travailleur contractuel et aussi moins attir e par l acc s la propri t que leurs a n s Malgr les multiples effets perturbateurs du ch mage et du sous emploi chez les jeunes dont il sera question un peu plus loin la perception de plusieurs jeunes a tout de m me volu avec les ann es Selon Jean Fran ois Ren 1993 46 et Bernard Landry 1986 254 258 il appert que le travail n est plus le centre mais un temps de vie parmi d autres essentiellement le levier qui permet d acc der une meilleure qualit de vie apr s les heures de boulot d faut de pouvoir se r aliser dans le travail on tend investir dans les loisirs la consommation la culture la vie priv e et on se sert du travail comme moyen pour acc der pleinement ces autres sph res de la vie Il est n anmoins difficile d attribuer d finitivement ces changements id ologiques un rejet profond des valeurs plus mat rialistes qui caract risent la g n ration pr c dente ou plut t une adaptation forc e de leur mode de vie en fonction de la pr carit professionnelle qui peut marquer toute leur carri re Malgr le r le de plus en plus instrumental jou par le travail dans la d finition identitaire des jeunes l inactivit professionnelle n est par contre pas sans cons quences Pour Dominique Schnapper 1997 17 il est vrai que l on travaille moins mais le travail demeure central pou
318. pacts sur la red finition des rapports sociaux 1 2 Crise et transformation du travail 1 2 1 Portrait conomique du Qu bec et volution des formes d emploi la suite de la Deuxi me Guerre mondiale l ensemble des pays industrialis s capitalistes se sont engag s de fa on autonome dans un processus de transformation institutionnelle qui mena un contr le accru de l tat au niveau des changes conomiques et de l laboration de syst mes sociaux touchant les champs de l ducation de la sant et des pensions de vieillesse Pour Boyer et Hollingsworth 1994 4 malgr des variations li es des sp cificit s nationales cette forme de r gulation a r ussi s implanter partir d institutions r gulatrices ancr es au c ur des tat nations Lors de crises conomiques subs quentes ce qui a par la suite t qualifi de prise en charge de l tat fut fortement critiqu Aux yeux de plusieurs dont Robert Castel l tat providentialiste aurait eu pour effet d accro tre la d pendance des individus ainsi que de r duire la motivation au travail des ch meurs et par le fait m me d entrepreneurs et de consommateurs potentiels L tat providence classique aurait selon Castel produit des effets d individualisme formidables en procurant aux individus un ensemble de protections sociales bas es sur une certaine solidarit instrumentalis e collectivement n exigeant que des investissements personnels tr s limit
319. par les jeunes gr ce leur participation ces groupes vitent ou tout le moins retardent le d crochage social potentiel qui accompagne de longues recherches d emploi Ces derni res comp tences permettent finalement de maintenir ces travailleurs en attente d un emploi le plus pr s possible du march du travail c est dire au fait de l volution de ce dernier et de ses exigences 4 3 6 D o provient l information Analyse quantitative Le dernier bloc d hypoth ses s attarde plus particuli rement aux questions d acc s et d change de l information au sein de ces r seaux de solidarit informels En d autres mots D o proviennent les informations chang es Comment les membres les obtiennent elles Comment sont elles g r es une fois diffus es travers le r seau Les trois composantes de ce bloc sont l largissement des sources d information qui porte sur la quantit des informations dont disposent les membres des r seaux la diversit 213 des sources soit la provenance ou l origine de ces informations et la redondance des informations c est dire par qui sont elles utilis es La cinqui me hypoth se s oriente donc sur l aspect de ces r seaux de solidarit informels qui selon nous permettent l largissement des sources d information pour leurs membres Les questions ciblant cet aspect ont globalement port sur le type d infor
320. partir duquel il est possible de d gager une valeur pratique La plupart des personnes interrog es ont fait mention de la source d nergie que constitue leur groupe d entraide ou encore de la drive qui les pousse poursuivre leurs efforts Il s agit donc d un excellent moyen pour soutenir la motivation Il existe cependant une limite quant la force de l affirmation que l on peut faire ici l valuation n ayant pas permis d tendre ce premier concept jusqu l accroissement de la motivation D autre part puisque des cycles de d couragement sont tout de m me ressentis par les adh rants il est impossible stipuler quoi que ce soit au del du soutien de la motivation La valeur de ces r sultats s observe galement travers les comportements individuels de chacun des membres des groupes On peut en effet dire que plus une personne s implique dans les activit s de son groupe plus elle en retire de b n fices Ce rapport de rentabilit bien r el semble aussi influencer les d cisions de plusieurs quant aux choix 259 qu ils font par rapport leur implication et au r le qu ils sont pr ts jouer au sein du r seau Enfin c est galement toutes les notions de responsabilit et d acquisition de mise en pratique de comp tences relationnelles et organisationnelles qui sont mises profit travers une participation un r seau de solidarit Les t moignages r
321. ploi Elles sont nombreuses souvent sp cialis es dans le domaine des affaires de la gestion et des ressources humaines et elles sont g n ralement assez co teuses Par contre ces ressources priv es exploitent tr s fr quemment et tr s largement le principe du r seau informel compos de liens faibles dans leur strat gie d int gration ou de r int gration l emploi preuve selon la documentation de l une d entre elles le r seau de contacts et de r f rences constitue la premi re direction prendre lorsqu un individu se cherche du travail Or cette premi re direction vise la strat gie de march dont r sultent au moins 75 des nouveaux emplois obtenus Granovetter USA Department of Labor Il faut donc consacrer les efforts et l assistance n cessaires la conception et au d veloppement de son r seau afin d avoir acc s ces positions Toujours selon cette ressource priv e l emphase c est dire au moins 75 de son temps devrait tre mise sur le d veloppement et l utilisation de ce r seau Il est d une part heureux de constater que ces ressources sp cialis es qui doivent obtenir des r sultats concrets puisqu elles sont elles m mes des entreprises priv es dont les b n fices sont bas s sur le maintien d une r putation d efficacit et de haut rendement exploitent cet outil dans sa forme la plus pure et en pr chent les avantages Il est d autre part malheureux que
322. ployeurs par exemple les candidatures spontan es La qualit de la langue est aussi un sujet fr quemment abord lors des rencontres et l objet de beaucoup d entraide entre les membres 211 Un dernier bloc de comp tences pourrait tre class sous le vocable comp tences motives ou psychologiques Une somme impressionnante de temps est investie dans des discussions portant sur divers outils et ou trucs permettant ces ch meurs de se d culpabiliser se d tendre conserver un sentiment de contr le face leur avenir de g rer les rejets checs et de mieux vivre avec ceux ci etc L ensemble de ces t moignages composent d j une solide base argumentaire venant appuyer nos r sultats statistiques Il ne faut toutefois pas oublier de souligner quel titre les r seaux tudi s ont permis leurs membres de modifier ou d ajuster leur perception du march du travail et ainsi d augmenter leur niveau de connaissances du march du travail qu b cois et du fonctionnement de la soci t en g n ral Les informations concernant le march du travail permettent dans la majorit des cas de conna tre l ensemble des options offertes l int rieur d un champ d activit ou encore d obtenir des renseignements concernant le fonctionnement des divers milieux de travail et les exigences des employeurs voluant dans ces secteurs Ces informations alimentent d autant les comp tences professionnelles et social
323. poth se il semble n anmoins scientifiquement juste apr s 220 interpr tation des r sultats de valider et d affirmer que les r seaux de solidarit informels multiplient le nombre ou la quantit d information dont chacun des membres disposent 4 3 7 La nature de l information La seconde hypoth se portant sur la circulation de l information propose que les r seaux de solidarit informels assurent leurs membres une diversit de sources d information Seulement deux l ments du questionnaire de recherche ont port exclusivement sur cet aspect On a demand aux membres de quels milieux ou secteurs d activit proviennent les informations chang es au sein de leur r seau de solidarit et si leur groupe leur donne acc s de nouvelles sources d information Bri vement l analyse des r sultats obtenus lors des entrevues indique que selon 50 des r pondants les informations proviennent de tous les secteurs repr sent s par les membres du r seau et 64 7 d entre eux croient que le r seau leur donne acc s de nouvelles sources d information Une forte proportion des r pondants a n anmoins consid r que cette question ne s appliquait pas leur situation mentionnant au passage que la plupart des membres voluaient dans le m me secteur ou qu ils ne participaient pas assez r guli rement pour pouvoir identifier clairement quelles sont les sources des informations chang
324. pplique pas N 27 21 27 ou 77 7 disent que le mode de fonctionnement leur permet de profiter de l exp rience des autres volution du r le des membres Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas sr 21 N 16 6 16 ou 37 5 disent que le mode de fonctionnement tel que celui adopt dans le r seau leur permet de jouer un r le diff rent par rapport l ensemble des membres du groupe 205 Aux questions est ce qu un mode de fonctionnement tel que celui adopt dans votre r seau vous permet de profiter de l exp rience des autres membres et est ce qu un tel mode de fonctionnement vous permet de jouer un r le diff rent par rapport l ensemble des membres du groupe les r pondants ont donn des r ponses fort diff rentes Alors que 78 croient b n ficier de l exp rience des autres au sein de leur r seau seulement 37 5 ont vu leur r le voluer par rapport aux autres membres au cours de leur participation ce r seau Une forte proportion des personnes interrog es sur ce point ainsi que sur la question de leur contribution personnelle a pens que ces derni res ne s appliquaient pas leur situation Il semble que plusieurs aient eu de la difficult penser jouer un autre r le ou prendre davantage de responsabilit s au sein de leur r seau Tacitement les r les des membres de chacun des groupes nous ont sembl effectivement assez bien d finis et compris Plusieurs que
325. pr sentatifs les r seaux doivent compter un minimum de trois et un maximum de quinze vingt individus Ce principe s applique l ensemble de l chantillon l exception d un cas o le r seau compte plusieurs dizaines de membres et qui dans son mode de fonctionnement se trouve fractionn en plus petits groupes quivalents au nombre prescrit par Saint Arnaud Notre recherche tant la fois de type exploratoire et descriptif deux instruments de mesure ont t utilis s soit l entrevue semi directive avec les jeunes et l observation participante lors de rencontres en groupe Nous nous sommes enfin engag s respecter l anonymat de tous les participants et toutes les participantes cette recherche ainsi qu prot ger la confidentialit des informations recueillies Aussi la contribution de chaque individu la recherche s est faite 169 sur une base strictement volontaire un consentement ayant t obtenu au d but de chaque entretien Pr cisons enfin que les r sultats de cette recherche ne s appliquent qu au groupe social des jeunes qu b cois et qu b coises g s de 18 35 ans et non l ensemble de la population Puisque l entrevue et l observation participante ont t utilis es lors de la collecte de donn es une approche qualitative d ductive fut privil gi e pour deux raisons Premi rement parce qu il est possible de d finir au pr alable ce que la ou le chercheu
326. que mais pourra par contre chercher l galiser Les indicateurs et mod les permettant de mesurer rigoureusement la performance effective ont d j t labor s Les faits interpr ter lors d analyses comparatives ou de l volution de la performance effective au cours de la vie d un groupe sont de trois ordres premi rement l am lioration de la performance dans les deux r seaux au fur et mesure de la succession des probl mes deuxi mement la diff rence du rythme de cette am lioration selon les r seaux et troisi mement la sup riorit constante de la performance en r seau centralis sur la performance en r seau circulaire 146 L analyse du contenu des communications n cessaire l appr ciation de la performance r elle a de plus forc les chercheurs distinguer les multiples formes d information dont les communications en r seaux sont constitu es Il existe en fait plusieurs types d information travers l ensemble des communications du groupe Il devient donc important de distinguer les informations n cessaires et suffisantes des informations redondantes ou de contr le les demandes d information des communications d organisation et les communications diverses De fa on g n rale Flament 1965 134 constate ce propos que dans toutes les exp riences sur les r seaux de communication d importants ph nom nes d apprentissage se d veloppent au cours de la vie exp rimentale des groupes La p
327. que l on pourrait appeler les atouts du r seau Le premier de ces atouts se rapporte directement aux r sultats de l enqu te qui ont tabli l efficacit des r seaux de solidarit rompre l isolement ressenti par leurs jeunes membres C est souvent travers ses liens troits avec la communaut que le r seau de solidarit arrive offrir ses membres un contact humain et personnel N ayant pas adopt au d part un mode de fonctionnement institutionnel ou formel le r seau peut faire preuve de plus d ouverture quant aux th mes de discussion abord s lors des rencontres IL est effectivement fr quent de voir une conversation portant sur des pr occupations de nature professionnelle bifurquer sur des t moignages personnels Cette souplesse du mode de fonctionnement et le caract re personnel des changes au sein du groupe am nent les membres s ouvrir sur des sujets plus vastes que la recherche d emploi et les entra nent galement dans des discussions sur l ensemble de leurs difficult s quotidiennes et les solutions diverses qu ils ont trouv es Les solutions dont il est question reposent souvent sur le recours des ressources communautaires informelles ou institutionnelles Le r seau fait donc ainsi conna tre ses membres leurs autres services et ressources disponibles sur son territoire Ce b n fice direct quest le bris de l isolement s applique galement la sph re professionnelle
328. qui se consacrent am lioration de l employabilit ont essentiellement pour mission d aider des individus surmonter les obstacles qui les emp chent de participer activement au march du travail Sylvestre 1994 Ce qui les distingue surtout des autres ressources c est le processus par lequel ils valuent les probl mes sp cifiques de leur client le intervenant de mani re globale aupr s de l individu en tenant compte de son v cu de son orientation et de sa capacit retourner sur le march du travail Un plan de travail est donc tabli qui am nera l individu am liorer son employabilit pour finalement int grer le march du travail ou un programme de formation qui lui conviendra davantage L approche communautaire a donc pour objectif le d veloppement de l employabilit des individus mais surtout l obtention d emplois qu ils conserveront long terme et qui correspondront leurs aspirations L approche informelle se compose essentiellement de r seaux sociaux formant une trame de base de la soci t et constituant une voie importante d int gration sociale Plusieurs ont ainsi choisi d y avoir recours dans une foule de situations comme l intervention le support ou la r insertion sociale Les r seaux sont des entit s dont les fronti res ne sont jamais compl tement d limit es ils voluent et s adaptent rapidement et se rendent facilement ind pendants des institutions En somme l approche r
329. r d sire v rifier sur le terrain Deuxi mement parce des tudes par questionnaire ont d j t r alis es aupr s de jeunes et que ces derniers se sont montr s r fractaires ce genre d outil L analyse de contenu et l analyse assist e par ordinateur ont ensuite permis le traitement des donn es Une s rie d entrevues individuelles et quelques entrevues de groupe ont donc t effectu es compl tant ainsi la phase de collecte de donn es Pour ce faire un questionnaire de base servant de rep re durant les entrevues fut labor m me si les entrevues se d roulaient de mani re tr s ouverte et si les participants interrog s pouvaient s tendre sur un aspect ou un autre du questionnaire sans limitation de la part du chercheur Voir questionnaire l appendice D Puisque l hypoth se de recherche ou son objectif constitue le fondement de l analyse des r sultats il a aussi fallu regrouper les donn es brutes de mani re ce que leur analyse puisse apporter des l ments de r ponse la question sp cifique de recherche Conform ment l approche positiviste les techniques utilis es nous ont permis de proc der l analyse des r sultats de fa on objective sans nous laisser influencer par nos valeurs ou autres pr conceptions 170 Afin d claircir certaines perceptions qui pourraient para tre tonnantes par rapport aux techniques d analyse utilis es pr cisons imm diatement que l
330. r seau et soul vent aussi beaucoup plus fr quemment la qualit informelle de leur groupe Il est difficile ici de ne pas faire le parall le avec le concept de Old Boys Network qui fut largement abord dans la premi re partie de cette recherche L absence plus ou moins totale de ce type de r seau informel chez l ensemble des travailleuses nous entra ne in vitablement sur une piste des plus int ressantes qui sera explor e un peu plus loin Les questions de l informalit et de la flexibilit reviennent aussi plus fr quemment dans les commentaires des r pondantes L encore les r alit s particuli res auxquelles doivent faire face les jeunes femmes laisse croire que le r seau de solidarit est une forme de soutien particuli rement bien adapt e aux besoins et contraintes de vie de ces jeunes femmes Le dernier constat li la variable du genre touche plus directement la question de l interruption professionnelle pour raisons parentales La maternit et l absence du march du travail qu elle entra ne furent mentionn es par de nombreuses participantes au cours des entrevues r alit s qu aucun r pondant n a jug n cessaire de souligner lors de 237 l entrevue Les jeunes femmes ont ainsi expliqu leur participation au r seau de solidarit informel par le fait que ce dernier leur permet de se remettre en contact avec les questions d emploi apr s une absence plus ou moins longue du march
331. r ce mod le de r gulation conomique Finalement le r seau est le dernier mode de r gulation int gr la taxonomie de Boyer et Hollingsworth 1997 9 sur les arrangements institutionnels Pour ces derniers les r seaux repr sentent une combinaison variable d int r ts personnels et d obligations sociales avec des acteurs ind pendants et gaux et ce malgr le fait que certains r seaux reposent sur une distribution in gale du pouvoir et de l initiative Les r seaux repr sentent un ensemble d acteurs provenant autant du milieu institutionnel tatique que du milieu des affaires Selon Hage and Alter 1997 98 le r seau est une mode interd pendant de r gulation entre les entreprises organisations ou entre unit s d une m me organisation Aucune organisation ou unit dans le r seau ne d tient une autorit absolue et toutes ont une certaine autonomie Aussi un r seau ne peut tre domin par aucune organisation ou 50 groupe d acteurs mais doit tre gouvern par cette collectivit laquelle op re travers un processus conjoint de d cision de r solution de probl mes et de partage des profits prestige tant plus rare il est difficile d identifier une soci t domin e par ce mode de r gulation On peut cependant trouver des zones de d veloppement conomique comme la Silicon Valley aux tats Unis ou dans certaines r gions au Nord de l Italie o une majorit d acteurs socio cono
332. r ceux qui travaillent comme pour ceux qui n ont pas d emploi il ne faut donc pas d duire que le travail a cess d tre une norme d avoir de la valeur et d organiser la vie collective L emploi demeure en effet l un des principaux agents de valorisation sociale un lieu de l expression de la dignit de soi et des changes sociaux et les impacts psychologiques de l inactivit professionnelle r sultent en un profond sentiment d chec chez les ch meurs Ren 1993 46 10 Les travaux r alis s par Ren 1993 Limoges 1994 Provost 1989 et Langlois 1985 ont clairement mis en vidence qu un taux de ch mage lev chez les moins de 30 ans peut avoir des cons quences d sastreuses pour les individus en question et pour l ensemble de la soci t Les manifestations les plus visibles s observent sur le plan financier Le manque d argent entra ne ensuite toutes sortes de privations sur le plan de la consommation des loisirs et de l panouissement personnel Par la suite ces individus peuvent tre victimes de nouvelles d pendances d ins curit et de d couragement pouvant aller jusqu des comportements d linquants et suicidaires La volont de travail et d initiative des jeunes est pourtant tr s forte Il va sans dire qu il est toujours possible d identifier un certain nombre de ch meurs d courag s c est dire ayant perdu le d sir de se trouver un emploi ou encore tant incapables physiquement et
333. r rapport au r le de gardien et de g n rateur de coh sion sociale jou par les r seaux de solidarit informels tout comme par les associations b n voles et les groupes d entraide Les r seaux repr sentent en effet des leviers essentiels la lutte contre l exclusion ainsi qu l accroissement du capital social puisqu ils sont producteurs de normes et de valeurs favorisant un sentiment de communaut et de confiance mutuelle et parce qu ils ont un impact ind niable sur la qualit de vie de leurs adh rents Il serait aussi fort int ressant que de futures recherches portent sur cet aspect du ph nom ne et tentent de mesurer quels sont les effets concrets de ces r seaux par rapport la criminalit ou la sant mentale par exemple sur le tissus social ou la coh sion sociale 298 Il est enfin fort important de noter que c est souvent par n cessit beaucoup plus que par choix que plusieurs adh rent un r seau de solidarit informel On peut voir l des implications la fois n gatives et positives comme le d veloppement d un esprit d entraide qui tait chez certains absent au d part l impression qu au fond ce sont essentiellement des acteurs pousant une philosophie individualiste qui se sont entraid s pour servir leurs int r ts propres et qui se retirent au moment o il n en ont plus besoin En r trospective il est int ressant de noter comment les r seaux auxquels Granovetter
334. ract risation des capacit s des individus la recherche d un emploi venant les consulter Au Qu bec et g n ralement en Occident il faut demeurer tr s prudent car les recherches produites sur ce sujet ont t command es par l tat qui valuent ses propres programmes Le concept d efficacit des r seaux de solidarit informels est au centre de notre deuxi me hypoth se de recherche Une d finition classique de ce concept serait la capacit de produire un maximum de r sultats donc de placements de jeunes sur le march du travail avec un minimum d efforts et de ressources L efficacit est un concept d j beaucoup tudi en sociologie du travail Cependant l angle de traitement des chercheurs est la plupart du temps le m me soit l efficacit en termes de rendement de productivit de profits et de r mun ration Le th me de l efficacit li la recherche d emploi a tout de m me int ress quelques auteurs Ces recherches pourront tre tr s utiles malgr le fait qu elles se concentrent sur l efficacit des programmes de placement gouvernementaux ou institutionnels Les 334 travaux des auteurs Lyse Marcil Fabri 1990 et Pierre Pinac 1989 sont de bons exemples d valuation de placements de client le suite un passage dans un programme gouvernemental ou une strat gie de recherche d emploi dispens e par un groupe d employabilit Lorsqu il s agit de r seaux de solidarit infor
335. rai aussi pour les autres supports offerts pour la recherche d emploi e d tudier de quantifier et d valuer les impacts moyen et long terme de ce mode de coordination Toutes ces consid rations ont aussi des implications concr tes sur les capacit s r elles des r seaux et certaines am liorations pourraient leur tre apport es en faisant toutefois attention de ne pas les d naturer 5 2 2 Validit de population Parmi les questions poser lors de l interpr tation des r sultats d une recherche on retrouve celle de la repr sentativit l chantillon Il est effectivement essentiel de savoir de quelle population les sujets tudi s sont r ellement repr sentatifs pour ensuite d terminer les limites raisonnables de cette repr sentativit 265 Au point de d part l chantillon tait constitu de six r seaux devant satisfaire aux crit res suivants Il devait s agir e de r seaux de solidarit informels e constitu s de jeunes g s de 18 35 ans e originaires de la province de Qu bec vivant en milieu urbain ou rural e pr sentement la recherche active d un emploi temps complet Puisque la s lection des r seaux ayant respect ces crit res il n est possible de g n raliser les r sultats obtenus qu la population des jeunes 18 35 ans qu b cois et qu b coises la recherche active d un emploi et faisant partie d un r seau de solidarit informel
336. rammes d insertion tout comme l impression de perte de valeur des comp tences accumul es pour l obtention d un nouvel emploi Selon lui le manque d informations et la mauvaise circulation de celles ci sont ici encore bl mer Les qualifications peuvent tre interpr t es par les employeurs comme le signal d une attitude ou d une capacit g n rale La formation et l exp rience sp cifique pour un emploi sont plus difficiles valuer par un employeur pr cis ment parce qu elles ne sont ni standardis es ni comparables Pendant la longue p riode de ch mage les signaux que constituent les dipl mes semblent devenir plus importants alors que ceux qui proviennent de l apprentissage et de l exp rience concr te semblent dispara tre totalement Pour l ensemble des programmes de formation destin s aux ch meurs le probl me de la reconnaissance de cette formation est un enjeu fondamental En France la faible part de march occup e par les agences publiques de placement par rapport aux autres canaux a t souvent mise en vidence dans la litt rature Il y a trente ans Ree 1966 indiquait que les principales critiques des employeurs am ricains l encontre des agences publiques r sidaient dans la faible s lection et la lenteur des proc dures Notamment les agences n envoyaient pas les candidats les plus adapt s mais ceux qui avaient le plus besoin d un emploi Le travail de Degenne et collaborateurs 1991 souligne encore auj
337. rapidement mises ex cution pour que la croissance conomique que conna t actuellement le Qu bec et le Canada se traduise par une baisse structurelle du ch mage des jeunes c est dire par la cr ation d emplois durables Il existe en effet une diff rence 112 fondamentale entre les notions de d veloppement et de croissance 2 Une mont e du taux de croissance conomique est effectivement bien qu incorrectement traduite en termes d am liorations directes sur l emploi par les politiciens et les m dias alors qu elle n a la plupart du temps que peu d effet r el sur l emploi De plus une bonne croissance conomique ne correspond malheureusement pas n cessairement une bonne redistribution de la richesse et une cr ation suffisante de nouveaux emplois et elle ne garantit surtout pas que les jeunes pourront en b n ficier Conform ment ce qui a t mentionn plut t l analyse de r seaux permet d explorer un large ventail de relations sociales dans le cadre d une structure souvent mais non exclusivement informelle Ce caract re informel de l environnement o se mat rialisent les relations pose toutefois la question de la m thodologie de recherche C est donc avec l objectif de surmonter ad quatement cette difficult particuli re qu une vue d ensemble des divers types de regroupement de leurs principales caract ristiques de la nature des relations y ayant court du type de communications qu on y
338. ration d autres environnements professionnels que celui qui les int resse directement et ainsi d avoir une connaissance beaucoup plus vaste des possibilit s professionnelles qui s offrent eux Certains r pondants l enqu te pensent que leur cole et les coles en g n ral sont parfois d connect es des r alit s du march du travail Dans ces cas les participants rencontr s ont affirm que leur r seau les reconnecte avec ces r alit s et leur procure des informations utiles ce sujet Au chapitre de l information le r seau peut enfin avoir des effets b n fiques concrets et non n gligeables travers la rediffusion des renseignements l ext rieur de celui ci Il est 261 malheureusement impossible d laborer tr s longuement ce propos tant donn le peu de donn es accumul es sur cet aspect pr cis L effet est n anmoins bien r el et contribue permettre aux jeunes de r pondre aux exigences de leurs futurs employeurs Un autre atout du mode r seau de coordination est sans doute la flexibilit de son fonctionnement et son adaptation aux besoins exprim s par ses membres C est en fait l une des caract ristiques majeures que l ensemble des intervenants et des chercheurs d emploi devraient prendre en consid ration Le terme informel peut porter croire que ces r seaux se caract risent davantage par leur d sorganisation Comme d fini au d but de cette
339. reprises Canada et Qu bec Nom sigle Programme Groupe de soutien au initiatives jeunesse Centre entreprise jeunesse Programme Jeunes promoteurs Programme Nouveaux entrepreneurs Soci t d investissemen t jeunesse Programme exp rimental Cr ation d emplois communautai res Minist re responsable promoteur ENGAG GRG GAJE Info subventions YMCA EIC f d ral OPDQ provincial MIC provincial MIC provincial Secteur priv et gouvernement provincial OPDE provincial Service principal offert Consultation Consultation Subvention d int r ts et garantie de pr ts Garantie de pr ts de d marrage Subvention Programme MMSR Subvention SEMO provincial S adresse E Entreprise G Groupe I Individu Descripteurs Entrepreneur ship Jeunes Incubateur Entrepreneur ship Services prix modiques Entrepreneur ship Jeunes Entrepreneursh ip Association Jeunes dipl m s Entrepreneur ship Jeunes Entrepreneur ship volet Jeunes Organismes sans but lucratif Soutiens externes de main d uvre Programme Bon d emploi plus Prog Travaux communautai Tes Programme Stages en milieu de travail Programme de rattrapage scolaire ducation plac ement orienta tion communic a tion PRO PME Programme de soutien l emploi scientifique dans les entreprises Int gration J
340. res dont certains se sp cialisent dans l int gration socioprofessionnelle des jeunes Carrefours Jeunesse Emploi Services externes de main d uvre jeunes etc Les similitudes entre l approche holistique communautaire et celle plus informelle des r seaux ont d j longuement t discut es dans le cadre de cette recherche Et malgr ces nombreux points communs l approche r seau demeure peu pratiqu e et peu r pandue dans le secteur communautaire Le personnel travaillant dans ces organismes conna t de mani re g n rale les divers avantages des r seaux informels comme m thode d int gration au march du travail Plusieurs demandent d ailleurs aux participants et participantes dans leurs ateliers de dresser une liste d individus constituant leur r seau personnel et leur sugg rent fortement d activer ces contacts afin d obtenir des informations ou des r f rences quant aux ouvertures de postes dans certaines entreprises Mais l s arr tent leurs d marches ces derniers 284 intervenants n ayant pas l occasion de pousser davantage leurs clients se constituer un r seau en d int gration au march du travail sur leurs propres bases Pourtant ces organismes communautaires o passent de nombreux jeunes cherchant divers moyens pour s int grer l emploi constituent id ologiquement un partenaire naturel et pourraient faciliter la prise de contact entre leurs clients tout comme avec l ensem
341. resser au r seau de solidarit et c est toute la notion d efficacit qui s en trouve affect e Au premier coup d il l efficacit d un r seau de solidarit informel sp cialis en employabilit devrait se mesurer par rapport au nombre de placements effectu s gr ce aux services qu il dispense Cette enqu te ne cherchant pas v rifier si les r seaux sont plus rapides ou efficaces que les autres formes de soutien en mati re de placement s est plut t concentr e sur les facteurs expliquant cette efficacit Or le fait que les r seaux offrent galement de nombreuses possibilit s d apprentissages leurs membres les rend galement efficaces et utiles en tant que mode d int gration particuli rement pour les jeunes vivant des r alit s socio conomiques difficiles Soulignons au passage que les r seaux tudi s sont tous tr s diff rents mais comportent paradoxalement un fort degr d homog n it Tous ont en effet un d nominateur commun r unissant des gens partageant des affinit s comme leur domaine de formation ce qui cr e un certain niveau d homog n it et de coh sion Ces groupes ne pourraient donc en aucun cas tre interchangeables pas plus que leurs membres Or malgr ces diff rences importantes il semble que les membres retirent les m mes avantages et b n fices de leur participation aux activit s d un r seau de solidarit informel 255 La m me valeur n est
342. ressions de la pr carit de l emploi qui taient autrefois le lot des 16 19 ans qui entraient sur le march du travail emplois de 332 courte dur e temps partiel faiblement r mun r s sans perspective de carri re etc Gauthier amp Simard 1990 7 8 Leur enqu te longitudinale appuie cette hypoth se du moratoire dans l installation en emploi sur deux points en particulier Premi rement une tr s grande pr sence sur le march du travail mais dans des emplois dont la dur e le r gime de travail les conditions et les avantages sociaux ont les caract ristiques de la pr carit en particulier lorsqu on les compare ce qui se trouve chez les g n rations a n es Deuxi mement la combinaison tudes emploi devenue le genre de vie de pr s du tiers des 20 24 ans Certains carts entre les 25 34 ans et les 35 44 ans laissent penser que l int gration dans un emploi stable se poursuit encore jusqu l aube de la trentaine comme en t moigne le pourcentage de ceux qui ont un revenu de travail sans avantages sociaux par exemple Gauthier Simard 13 amp 14 Le concept de ch mage est ici fondamental puisque qu il existe plusieurs types de ch mage et de ch meurs Dans le contexte de cette recherche nous d finissons le ch mage comme tant une p riode variant de 3 mois 18 mois d inactivit professionnelle pour des travailleurs et des travailleuses g s entre 18 et 35 ans et cherchant activement un e
343. ricaine il est ensuite possible de mieux les distinguer et les situer par rapport aux autres modes de coordination que sont les march s les institutions les hi rarchies les associations et les communaut s Une soci t telle que le Qu bec ne pourrait tre constitu e majoritairement de r seaux formels ou informels les mod les purs ou exclusifs n existant d ailleurs 289 dans aucune soci t occidentale d velopp e Les r seaux informels ne viennent donc pas remettre en question le mod le dominant de coordination mais contribuent n anmoins l enrichissement de ce m me mod le tout en y apportant un ensemble d l ments sp cifiques La soci t qu b coise essentiellement construite sur des modes institutionnels et hi rarchiques de coordination a aussi vu s installer au fur et mesure que les services d int gration l emploi se d veloppaient un certain niveau de comp tition entre ces derniers Puisqu une certaine concurrence existe d j entre les services gouvernementaux et communautaires il est logique de penser qu une forte expansion du mod le r seaux pourrait avoir le m me effet Mais tant bien loin de cette r alit les r seaux de solidarit informels jouent un r le nettement plus compl mentaire au sein de ce mod le dominant Pour reprendre ici l image de Granovetter 1993 le r seau et la communaut servent de lubrifiant pour assurer une articulation fluide des dive
344. rit indiquant qu un petit nombre d acteurs contr lent cette communication La communication id ale prendra la forme d changes en toile tel un r seau t l phonique connectant chaque individu directement avec le central et non les individus entre eux La pire situation sera celle d une communication en cercle ce qui limitera consid rablement le nombre de contacts Pour Knobe 1990 la notion de pouvoir se doit d tre subdivis e en deux autres concepts distinguant la domination et l influence La combinaison de ces deux sous l ments aboutit quatre types d exercice du pouvoir Figure 2 Influence Absente Pr sente Pr sente Pouvoir coercitif Pouvoir autoritaire Domination Absente Pouvoir galitaire Pouvoir de persuasion Degenne et Fors concluent qu il y a connexion lorsqu un change bas sur une relation est affect par les changes qui s effectuent gr ce aux autres relations 1994 165 Une connexion sera donc positive si un change vient augmenter la vraisemblance des autres changes Dans un r seau marqu par des connexions majoritairement positives la 136 coordination de l action et l int gration du groupe reposeront sur la coop ration entre les membres du r seau Dans un r seau n gativement connect la coordination de l action et l int gration du groupe reposeront sur la comp tition entre les membres du groupe Le processus d valuation du pouvoir tant dans les organisations q
345. rlocuteurs directs Le chercheur perd ainsi toute autre interaction excluant cet individu et donc l impact que provoque la diffusion de l information aupr s des autres membres Il en est de m me pour la m thode de l chantillon de communication qui limiterait selon nous la compr hension de l ensemble du syst me Les enqu tes sur la communication g n rale et les enqu tes r seaux offrent par contre d int ressantes possibilit s lorsque combin es l observation participante car l ensemble des membres sont invit s exposer leurs perceptions du groupe et de son influence De son c t l enqu te r seau permettra de creuser plus fond un ou quelques cas pr cis de communication tandis qu une enqu te sur la communication g n rale aura pour avantage de peindre un portrait plus global des relations 3 4 3 Organisation et performance des communications Tel que pr sent dans la sous section sur les t ches r seaux un r seau de communication regroupe l ensemble des communications directes possibles et le mod le de la t che d crit l ensemble des communications n cessaires L identification d une organisation efficace ou optimale n cessaire une comparaison des modes d acc s l emploi soul ve donc une difficult d appr ciation des crit res En effet ces crit res varient consid rablement selon la situation et le groupe l tude En g n ral un r seau ne cherche pas uniquement r aliser la t che qu i
346. rmations et de ressources Rencontres et t l phones 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Tot Rac 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1IL 10 2 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 3 2 3 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 3 2 4 1 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 3 2 5 1 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 3 2 6 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 3 2 7 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 3 2 8 1 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 3 2 9 1 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 3 2 10 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 3 2 11 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 3 2 Tot 11 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 41 Rae 10 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 30 Rac Relation entre acteurs Dyades form es 30 Calcul de densit 30 41 Densit 0 73 231 Lors des entrevues les participants ont confirm dans une faible majorit 53 3 que l ensemble des membres utilisent d une mani re ou d une autre les informations diffus es au sein de leur r seau Or c est presque 62 d entre eux qui ont aussi affirm que ces informations sont rendues disponibles la totalit des membres du groupe On semble donc assez convaincu de la disponibilit de l information mais il est plus difficile de savoir ce que les autres en font ce qui para t tout fait normal la lecture de la description des diff rents modes de diffusion il appara t encore plus clairement que les outils dont disposent les groupes ont un impact majeur sur la dur e de vie de l information qui y circule Selon que les membres ont recours au t l phone ou ont acc s l internet cela aura un impact majeur sur la rapidit et la facilit d
347. roisement de l axe th orique des mouvements sociaux et de celui de la sociologie du travail Son principal objectif est de mettre au jour les m canismes organisationnels des r seaux de solidarit informels ainsi que la constitution des relations sociales entre leurs membres afin de mieux comprendre en quoi ces groupes informels constituent pour les jeunes un moyen unique et efficace d acc s au march du travail En nous basant sur les fondements de la th orie de la r gulation et en posant les r seaux de solidarit informels comme mode de coordination pr pond rant dans l organisation des informations reli es l acc s des jeunes l emploi nous postulons tout d abord que les r seaux informels voluent en compl mentarit des autres modes d int gration au march du travail et aident leurs membres combattre les sentiments d isolement et de d couragement fr quemment ressentis C est toutefois la rentabilit des r seaux informels d emploi que cette tude d montre le plus vigoureusement rentabilit li e l acquisition de nouvelles comp tences relationnelles et socioprofessionnelles ainsi qu l acc s de nouvelles sources d information pour leurs jeunes adh rents Les conclusions de cette recherche permettent d identifier et de mieux faire conna tre les besoins en mati re de soutien de formation et d apprentissage des jeunes ch meuses et ch meurs qu b cois ainsi que leurs comporte
348. roupes Autre ph nom ne int ressant r sultant de l analyse statistique il y a peu de r seaux o le travail est divis entre les membres et o des d marches sont faites conjointement pourtant pr s des trois quarts des r pondants insistent sur l aspect change d informations Or la presque totalit des r seaux mettent sur pied des comit s de coordination ou de planification On peut en conclure que les membres interrog s ont tablit une nette distinction entre les notions de division du travail et de comit organisationnel notre avis l ensemble de ces faits et de ces limites ne sont cependant pas suffisants ou assez pertinents pour remettre en question la validit de l hypoth se Il est vrai que les r seaux comportent de nombreuses limites organisationnelles qui ne leur permettent pas de diffuser les pr cieux renseignements qui y circulent l ext rieur de leurs rencontres quasi hebdomadaires Il est galement vrai que les membres qui ne peuvent participer de mani re r guli re aux rencontres sont eux aussi exclus du cercle ferm de diffusion Ceux qui y sont b n ficient cependant d une mani re des plus quitables et d mocratiques de ces informations La preuve ultime en est qu une tr s forte majorit des membres affirment faire des apprentissages en participant aux activit s de leur r seau de solidarit informel Or comment ces apprentissages pourraient ils se faire sans que la m me inf
349. rs membres et ce nonobstant l indicateur r f rant la classe sociale de ces derniers C est donc l effet r seau tel que qualifi par ce groupe de chercheurs qui varie en regard du type de b n fices retir s Cette observation peut galement tre faite dans les conclusions des deux recherches sur la dimension du genre des membres de r seaux 6 6 Conclusion Les divers contextes et conditions d application des r sultats ayant d coul de cette recherche peuvent globalement se r sumer en quelques mots Que ce soit dans le secteur de l ducation ou celui du d veloppement de la jeune main d uvre qu b coise l ensemble des recommandations ont essentiellement trait la promotion des r seaux en tant qu outil d aide suppl mentaire et la diffusion de leurs avantages aupr s de leurs jeunes clients La port e th orique et sociologique de cette vaste tude fut ensuite mesur e afin d en estimer les impacts par rapport la sociologie du travail mais galement l analyse r seau Ce sont essentiellement les avanc es ayant permis la mise en relation plus pr cise des divers modes de coordination informationnelle reli s au march du travail l int rieur de l approche syst mique La suite de cette exploration s est faite par 293 rapport aux th ories des principaux auteurs ayant travaill sur la question de l efficacit des r seaux d int gration au march du travail Ce sont
350. rs modes de coordination socio conomique et nourrir la soci t Leur pr sence est donc indispensable et leur r le fondamental pour la bonne marche de la soci t mais ces derniers ne pourront jamais se substituer au mod le dominant Telle que pr sent e pr c demment la perspective transactionnelle ou structurelle facilite l tude des r seaux en proposant de d crire la dynamique des changes qui y circulent Elle s av re particuli rement pertinente et utile lors de travaux tels que ceux ci s int ressant aux moyens de circulation de l information des biens mat riels ou des contr les au sein du r seau Ces deux derni res approches sont en fait compl mentaires Il faut par contre noter que parmi les travaux qui en d coulent plusieurs se limitent l identification des membres du r seau Lemieux 1982 26 pr cise dans son ouvrage sur l analyse r seau que le sociologue qui voudra d passer cette limite devra dans un deuxi me temps se concentrer sur certaines variables caract ristiques des membres sexe ge 290 etc pour qualifier ce r seau Il rappelle cet effet que c est la position du probl me qui doit tre la premi re tape d une bonne m thode Est ce que le type de probl mes l tude ont trait la forme du r seau sa substance structure ou sa fonctionnalit Les deux premiers types de probl mes ayant d j t abord s le mandat de cette recherche fut principalement de
351. rs qualifi s de clauses discriminatoires L employabilit d un ch meur est d cid ment une situation caract re variable Elle d pend tant des conditions g n rales du march que de la pr paration et des aptitudes personnelles de l individu L employabilit se mesure globalement par le temps n cessaire un individu pour se trouver un emploi ou encore par la dur e de ch mage Aussi toutes ces mesures conduisent l identification de groupes aussi appel s client les ayant une probabilit de dur e de ch mage lev e et dont le niveau d employabilit est inf rieur la norme Les indicateurs ayant permis de les identifier sont l ge le sexe l origine ethnique le niveau de qualification la profession les conditions g ographiques et le niveau conomique Il est donc ais de comprendre pourquoi les femmes les immigrants les personnes handicap es et les jeunes se trouvent dans une situation particuli rement pr caire au cours des ann es de ch mage chronique 26 Int ressons nous plus sp cifiquement au cas des jeunes qu b cois qui compte tenu de leur repr sentation dans la population active assument une part plus importante du ch mage qu ils ne le devraient et souffrent de leur faible employabilit sur le march du travail des ann es 1990 1 3 1 Qui sont ils Les tudes portant sur la jeunesse qu b coise ont traditionnellement cibl le groupe d ge des 16 24 ans Par le pass le
352. s l ments suivants ont entres autres t identifi s par Granovetter 1973 Lagarenne et Marchal 1995 comme tant la base d un bon r seau de liens faibles 1 anciens employeurs anciens coll gues de travail anciens clients anciens camarades de coll ge de cours sp cialis s ou d universit amis et parents d amis connaissances travers les loisirs et sports amis des parents beaux parents Voisins ou anciens voisins MOa 299 le CN nr ED anciens professeurs doyens de coll ge directeurs d cole leader communautaire membres d associations professionnelles N repr sentants politiques d put s U banquiers et experts en conseils financiers EN comptable avocat notaire m decin Un propri taires ou anciens propri taires oN commer ants 280 17 agents ou courtiers immeubles assurances ou toute autre transaction importante et long terme 18 toute personne respect e dans son milieu et qui peut servir de r f rence lors d une d marche d emploi e Le r seau du d veloppement de la main d uvre la porte d entr e des chercheurs d emploi Peu importe leur ge leur sexe ou leur domaine de formation les ch meurs qu ils soient prestataires de l assurance emploi ou de l assistance emploi ou qu ils soient sans ch que transigent par les Centres locaux d emploi CL
353. s des relations de travail et la gestion de la main d uvre dans les entreprises qui explique l importance du ph nom ne cette sombre quation ajoutons enfin l l ment conjoncturel qu est la p nurie d emploi et qui caract rise les conomies qu b coise canadienne et europ enne La recherche d emploi des jeunes peu importe la forme qu elle prend se voit donc limit e par les faibles possibilit s d embauche ce sujet Bellemare et Poulin Simon consid rent que le ch mage et la p nurie d emploi ne sont pas des maux in luctables et que les soci t s peuvent si elles le souhaitent se donner les moyens de vaincre et ce tant en faveur des jeunes que des adultes Tremblay 1990 149 Contrairement la majorit des pays europ ens l explosion d mographique qu b coise s est traduite simultan ment par une baisse des salaires et une hausse du ch mage L Europe qui a galement vu ses taux de ch mage augmenter n a cependant enregistr aucune diminution relative des salaires des jeunes qui de mani re surprenante ont m me eu tendance augmenter ce qui peut galement avoir pour effet de complexifier la recherche d emploi OCDE 1986 1 4 Conclusion La pr carit conomique et sociale d coulant d un contexte de ch mage chronique se situe l origine de la progression des nouvelles formes d emploi dites atypiques dans lesquelles se retrouve un fort pourcentage de jeunes Or ces jeunes sont souven
354. s distinguer le mode institutionnel et le mode communautaire d acc s l emploi dans leur tude N ayant pu obtenir les donn es respectives pour chacun il s est donc av r impossible de distinguer les pourcentages en fonction de ces modes sp cifiques de coordination 89 Tableau 3 Part des diff rents modes de recrutement dans l acc s l emploi R seaux March Institutionnel et communautair e Relations Candidatures Annonces Agences Autres spontan es publiques Granovetter 1974 1995 Professions lib rales Techniciens Cadres Bennaroch Espinasse 30 2 28 6 15 4 14 5 11 3 1982 Degenne et collaborateurs 45 31 6 7 11 1991 INSEE Enqu te 43 1 24 2 64 7 4 18 9 emploi 1995 Giret Karaa Source adapt partir du tableau de Giret Karaa et Plassard 1996 19 Pour les employeurs l utilisation des candidatures spontan es et des petites annonces a pour avantage de minimiser les co ts de recherche tout en impliquant n anmoins une lourde d marche de s lection tant donn l absence quasi totale de filtre sur les caract ristiques des candidats La publication des annonces dans la presse se r v le peut tre plus co teuse mais la quantit importante de r ponses devient vite rentable pour l employeur En effet m me si l entreprise ne retient pas la totalit des candidatures pour un poste pr cis il lui est facile de conserver les plus int ressantes et de
355. s par des relations confuses afin de localiser les champs de contenus relationnels ambigus et substituables L ensemble de ses r ponses devrait ainsi fournir les bases n cessaires la s lection des relations dont on devra tenir compte lors de sa principale collecte de donn es 150 3 5 2 La nature des donn es Le regard port sur l tude des communications informelles a d j permis d identifier les cinq principales m thodes de collecte de donn es applicables ce type d objet de recherche soient la m thode de l observateur participant l observation continuelle l chantillon de communication l enqu te sur la communication g n rale et l enqu te r seau voir Davis Tableau IV En g n ral les gens connaissent plusieurs dizaines de personnes des niveaux tr s diff rents Certaines de leurs relations sont tr s profondes telles que les grandes amiti s et les relations familiales alors que d autres se limitent des salutations de courtoisie L enqu teur ne peut ainsi esp rer d couvrir qu une fraction de ce qui unit ces individus Ce sont souvent les vastes enqu tes qui ont permis l accumulation de nombreuses donn es utiles dans l analyse des r seaux Les enqu tes de masse avec leurs diverses m thodologies ont en effet fourni aux chercheurs les bases statistiques accompagnant et soudant leurs conclusions qualitatives Jusqu pr sent les r sultats ont d montr une pr sence disproportionn e de
356. s de ces hypoth ses et d en nuancer d autres Les r sultats obtenus viennent notamment corroborer la premi re hypoth se de non d doublement stipulant que le r seau de solidarit informel constitu de jeunes ch meurs volue en compl mentarit des ressources institutionnelles et communautaires La majorit fr quentant d j les ressources gouvernementales et certaines ressources communautaires affirme en effet que le r seau ne pourrait constituer l unique ou la principale technique de recherche d emploi L ensemble des participants l enqu te a galement donn son appui aux hypoth ses pr sentant le r seau de solidarit informel comme un moyen efficace pour les jeunes ch meurs de briser l isolement marquant souvent une p riode de ch mage ainsi que de soutenir leur motivation D une part l intensit tant en qualit qu en quantit de d marches effectu es s est accrue gr ce cette participation et d autre part les liens entre les membres se sont approfondis au fil du temps venant par le fait m me lutter contre l isolement et le d couragement 296 Il fut cependant impossible de valider l hypoth se posant les r seaux de solidarit informels comme un stimulant ayant pour effet d accro tre la motivation de leurs membres Cette derni re demeurera neutre puisque les indicateurs choisis ont plut t eu pour effet de g n rer les m mes constats l gard du soutien de la m
357. s des tudes ult rieures 274 Mais il est maintenant temps de voir ce qui a pu tre v rifi lors de l analyse et ce qui peut tre appliqu dans divers milieux reli s l int gration l emploi 6 3 Application des nouvelles connaissances et identification de leurs destinataires Apr s avoir r pertori les difficult s th oriques et m thodologiques qu a comport es cette recherche il est imp ratif de discuter des hypoth ses qui se sont confirm es mais surtout qui ont produit de nouvelles connaissances applicables dans divers milieux Le type de recherche en pr sence permet de circonscrire des contextes d application et d intervention dans les secteurs reli s au d veloppement de la jeune main d uvre Au cours de la r flexion portant sur la mise en application des conclusions il sera notamment question du milieu de l ducation Lieu universel pour rejoindre les jeunes et les placer en contexte d apprentissage ce secteur se trouve en premi re ligne pour dispenser quantit d informations au sujet des r seaux de solidarit informels Que ce soient au niveau secondaire DEP coll gial DEC technique ou universitaire baccalaur at ma trise et doctorat le secteur de l enseignement offre tous les niveaux des programmes d bouchant directement sur le march du travail et est celui qui de prime abord doit pr parer ses tudiants aux r alit s propres ce dernier ainsi qu aux diver
358. s divers types de regroupements Degenne et Fors Godbout et Charbonneau Wellman et Berkowitz 1 Coh sion 1 Personnes importantes 1 Cliques liens affinitaires 2 R seaux d change densit 3 R seaux interactifs 2 Identit 2 quivalences structurelles opposition multiplexit 3 Compl mentarit des r les 3 Espace change proximit 3 3 La nature des relations intra r seau 3 3 1 Facteurs d influence et indicateurs d affinit s Jusqu pr sent la th orie comparative a majoritairement g n r des travaux explicatifs ayant trait son impact sur les aptitudes de deux individus Tr s peu d auteurs se sont int ress s aux impacts de cette derni re th orie sur la nature de la relation entre ces deux individus Or le fait que des personnes choisissent ou sentent le besoin de se r seauter d pendra entre autres de la nature de leurs relations avec leurs pairs et de leurs int r ts communs Wellman et Berkowitz 1988 102 ainsi que Degenne et Fors 1994 29 s entendent d ailleurs sur un ensemble de facteurs qui permettent de qualifier ces relations sociales La fr quence est certainement le premier l ment consid rer Plus les membres d un groupe se rencontrent fr quemment plus il leur devient facile de d coder leurs croyances et leurs valeurs respectives C est donc au moment o les individus expriment leurs 131 pr f rences et leurs opinions sur certaines ques
359. s individus faisaient leur entr e dans l ge adulte entre 18 et 21 ans ge de la majorit l gale qui co ncidait souvent avec la fin des tudes Aujourd hui l allongement de la scolarit et les dysfonctionnements du syst me d emploi prolongent la p riode d insertion dans le monde du travail et prend davantage la forme du travail tudiant que celle d une int gration stable Devant les perspectives d emploi peu encourageantes plusieurs jeunes font maintenant le choix de retourner l cole ou d y demeurer plus longtemps Depuis 1988 la proportion de jeunes fr quentant l cole temps plein a d ailleurs augment de pr s d un tiers au Qu bec Gouvernement du Qu bec 1996 33 Voil donc pourquoi un portrait incluant dans sa d finition les individus g s entre 25 et 35 ans semble plus fid le et plus r aliste que les d finitions purement g n rationnelles Pour Madeleine Gauthier et Jean Pierre Simard 1990 7 8 l ge charni re dans le comportement des jeunes face l emploi qui tait de 20 ans a maintenant tendance se d placer dans les deux sens Les jeunes sont proportionnellement plus nombreux entrer sur le march du travail d s l ge de 16 ans Par contre l entr e de mani re stable dans la vie professionnelle est quant elle repouss e jusque dans la trentaine pour un grand nombre d individus Ces derniers voient donc se prolonger diverses expressions de la pr carit d emploi qui taient autrefo
360. s informations De Rss A Ha Rtotal Q50 N22 15 22 ou 68 1 des r pondants ont nu que le groupe leur donnait acc s de nouvelles informations Nouveaux types d information Lo Rss d i a Rtotal Q51 N20 10 20 ou 50 ont dit que le groupe o donnait d acc s de nouveaux types d information Les derniers r sultats r v lent finalement que ces r seaux donnent acc s leurs membres de nouvelles informations 68 1 et que dans une proportion de 50 ils leur donnent galement acc s de nouveaux types d information Notons qu une proportion significative de participants a r pondu cette derni re question par ne sais pas consid rant ne pas avoir t membre de leur r seau depuis suffisamment longtemps pour r pondre ad quatement ce genre de question En somme 55 2 ont r pondu favorablement cette s rie de questions Il est n anmoins difficile de conclure que les informations transmises peuvent servir plusieurs personnes au sein d un m me r seau La plupart sont accessibles tous mais il y a norm ment de variation d un r seau l autre Lorsque le travail est divis il semble que les informations soient plus accessibles Par contre les r seaux donnent acc s de nouvelles informations et tentent de les diffuser uniform ment sans toutefois le faire de mani re uniforme 227 Cette analyse valide assez faiblement l hypoth se stipulant que les r sea
361. s les r seaux de solidarit informels qui retiennent l int r t dans le cadre de cette recherche c est dire une organisation non r pertori e class e ou reconnue par une structure institutionnelle form e par un certain nombre d individus qui sont en relation directe ou indirecte les uns avec les autres et servant de voie de communication ou de soutien dans leur recherche d emploi cet effet il faut ajouter que les march s les r seaux les ressources communautaires et les institutions ont des habilet s in gales pour g rer les ph nom nes de transnationalisation et de r gionalisation ibid 1994 37 Ce sont les r seaux qui historiquement ont coordonn le plus efficacement ces mouvements gr ce leur capacit s op rationnaliser simultan ment sur le march local et le march mondial Tout chose tant gale plus forts sont les liens sociaux entre les acteurs conomiques du march plus la comp tition sera encadr e Le niveau de confiance entre les acteurs variera donc en fonction des liens sociaux qui unissent plus ou moins fortement ces derniers Granovetter 1985 Streeck et Schmitter 1985 Les comportements individuels des acteurs ne sont donc pas trangers aux choix des m canismes Puisque certains d entre 59 eux se retrouvent la fois au niveau sup rieur et inf rieur de la typologie ce sont donc les comportements individuels qui influenceront le degr d engagement des acte
362. s logiques d action coordonnant les relations l int rieur de chaque soci t en viennent ultimement d finir ces diff rents types de soci t s Chaque mod le de r gulation procure ses utilisateurs un diff rent type d acc s l information ainsi qu une information de nature bien sp cifique Dans le mod le capitaliste l individu porte l enti re responsabilit de sa d marche et effectue souvent cette derni re dans un climat d isolement Dans le mod le institutionnel des services de type gouvernemental et communautaire sont offerts aux individus sans emploi sans toutefois s appuyer particuli rement dans le cas des services offerts par l tat sur des valeurs de solidarit sociale ou une philosophie particuli re d intervention Un troisi me mod le qualifi plus t t d informel se basant plut t sur des r seaux puise ses techniques de recherche aupr s des deux autres mod les mais s appuie toutefois fortement sur des 219 valeurs de solidarit sociale partag es par des femmes et des hommes ayant pris conscience d une communaut d int r ts qui entra ne une obligation morale d entraide et d assistance L enqu te de White 1990 r v le de plus que le niveau d activit d ploy par les jeunes la recherche d un emploi est li leurs chances r elles et que leur comportement est somme toute r aliste et inform Les jeunes sont donc conscients de la mani re dont les
363. s structurants qui ont un impact 39 sur les th mes cit s pr c demment seulement quelques recherches ont permis une meilleure compr hension de ces derniers Pour la plupart et ce cause de la difficult de recueillir les donn es n cessaires les chercheurs se sont longtemps limit s aux calculs math matiques et la collecte de donn es quantitatives sur le nombre de liens sociaux le nombre d individus touch s et la fr quence des liens qui les unissent notre avis les impacts et l utilit de ces r seaux n ont pas t suffisamment explor s en rapport avec leur structure et leur fonctionnement Les multiples difficult s m thodologiques d coulant d un tel exercice am nent aussi une r flexion th orique approfondie sur l tude des r seaux tout en s int ressant continuellement leur application puisque les deux sont compl mentaires et indissociables Avant de d buter une telle d marche il est certainement pertinent de se questionner savoir si ces r seaux de solidarit existent r ellement Et dans le cas d une r ponse positive comment s organisent ils La totalit de la d marche sur ces questions se retrouve plus loin dans ce texte Quelques l ments de r ponse peuvent n anmoins tre mentionn s d s maintenant Des auteurs tels que Albert Rees 1966 et sa suite Mark Granovetter 1974 et James Montgomery 1991 ont en effet soulev ces m mes pr occupations Dans une tude port
364. s une grande entreprise priv e A l oppos moins le r seau est sp cialis c est dire que ses membres n ont pas un secteur commun d emploi moins les sources d informations sont diversifi es Dans de tels cas il semble que les jeunes changent des informations de nature diff rente ils discutent moins de d tails particuliers par rapport un m tier mais ils changent tout de 223 m me des renseignements techniques sur la recherche d emploi ou encore sur la fa on de briser la glace lorsque l on aborde un employeur etc Finalement ces r sultats expliquent aussi pourquoi 65 des r pondants croient que leur r seau leur donne acc s de nouvelles sources d information Ces donn es valident de nouveau les r sultats pr c dants selon lesquels la majorit participe et contribue aux changes d informations et les r pondants eux m mes contribuent de mani re positive aux d bats Cette courte interpr tation se r sume donc au fait que le type de diversit des sources d information d pend du niveau de sp cialisation de ses membres et dans le cas de cette recherche de leur niveau de scolarit mais que tous assurent la diversit de leurs sources d information Avec ces pr cisions l hypoth se est nouveau confirm e c est dire que les r seaux tudi s assurent une diversit des sources d information 4 3 8 O se dirige l information Analyse quantitative S
365. s voisins lorsque les descriptions sont obtenues partir de tranches de vie incluant de nombreuses rencontres face face Par contre lorsque la recherche a t orient e vers une tranche de vie qui occupe beaucoup les pens es de l acteur ses descriptions incluent davantage les membres de sa famille C est pourquoi il est n cessaire que l enqu teur soit clair et explicite quant la partie du r seau qu il veut d crire et la nature des informations qu il recherche A cela il faut ajouter une d finition pr cise du concept de relation Par le pass certains r sultats de recherches r seaux ont t consid rablement contamin s par le niveau de relation utilis pour le d finir La d finition courante d une relation est un change ou une 151 interd pendance entre deux acteurs dans le cadre de laquelle les actions de chacun affectent directement les actions de l autre McCallister et Fischer 1983 On peut toutefois interpr ter de deux fa ons la notion de relation partir de son contenu affectif les sentiments prouv s par les acteurs Laumann 1973 Wellman 1979 et du contenu normatif un ensemble d attentes d obligations et de droits liant deux individus occupant des positions sociales et culturelles quivalentes Kleiner et Parker 1976 En se basant sur des consid rations th oriques et m thodologiques McCallister et Fischer 1983 estiment qu il est pr f rable de questionner pr alablement le noy
366. sance des autres et r ciprocit ventuelle Liens contractuels D pendance par rapport aux ressources Int r t personnel Effet de la r putation Moyens collectifs de conformit Norme de propri t priv e L gitimit du march libre Normes et r gles hautement institutionnelles requiert des membres une acceptation des obligations d entreprise Relations personnelles Confiance b tit l ext rieur de la sph re conomique Certain degr de contrainte Administration partiellement priv e Organisations R serv es aux R compenses R gles priv es tat institutions complexes ayant tendance devenir bureaucratiques Hi rarchie publique Adh sion appartenance impos e et De membres change bas sur le pouvoir asym trique r gles bureaucratiques Action unilat rale change politique et conomique indirect et global Boyer Robert and Rogers Hollingsworth 1997 Coordination of Economic Actors and Social Systems of Production in Contemporary Capitalism The Embeddedness of Institutions Cambridge Cambridge University Press 15 16 aux individus Pouvoir asym trique menace de sanctions Sortie vasion fiscale migration Voix vote pression politique 52 hautement institutionnali s es Socialisation des membres la culture d entreprise utilisation de sanctions Coercition Normes ou r gles s
367. se d velopper qu en pr sence d un fort niveau d encastrement dans une soci t saine et bien int gr e cette soci t doit par contre tre aussi en mesure d y imposer des contraintes normatives ou obligations sociales venant r gulariser la poursuite d int r ts particuliers Allant au del de la th orie de Granovetter 1985 sur l encastrement Streeck pose la th se que l utilit des structures sociales d passe nettement celle de lubrifiant assurant une conduite efficace des transactions conomiques dans une soci t Pour Streeck la contribution fondamentale d une soci t est de pouvoir imposer des limites l action conomique et dont la performance de cette action est ainsi d pendante d un certain niveau de coh sion sociale Ce type d argumentation conduit ventuellement la question du maintien de la coh sion sociale lorsque le march commence dominer des relations sociales dans des secteurs li s la terre au travail ou l argent par exemple De m me pour les m thodes de recherche d emploi les m canismes de r gulation se situant dans l axe obligationnel des motivations voir Tableau 2 assurent un contrepoids n cessaire l quilibre social Tel que mentionn pr c demment Granovetter 1985 491 d fend l analyse que les relations sociales plut t que les organisations institutionnelles ou une forme de moralit sont responsables de l existence ou de l absence du se
368. se que plus la relation entre deux individus est forte plus grande sera la possibilit que ces individus connaissent les m mes personnes Aussi les liens faibles augmentent les chances d un individu de trouver dans son r seau des personnes aux int r ts et aux connaissances multiples pouvant lui venir en aide en cas de besoin En somme les liens faibles qu entretiennent les individus avec leur r seau personnel leur permettent d obtenir des emplois plus satisfaisants que lorsqu il s agit de liens forts L enqu te Jeunes de 1986 compl mentaire l enqu te annuelle sur l emploi de l INSEE France contient galement des informations originales sur les moyens gr ce auxquels les jeunes actifs de 16 26 ans ont obtenu leur premier emploi et l emploi qu ils occupent actuellement L enqu te r v le notamment propos de ces jeunes manquant terriblement de qualifications que la famille et les relations personnelles liens forts ont permis la moiti d entre eux de d crocher leur premier emploi Le r le de la famille s amenuise toutefois nettement lorsque les jeunes quittent leur premier emploi ce qui n est pas le cas des relations personnelles dont le nombre reste stable Cela confirme donc que les liens familiaux sont le plus souvent structur s en un r seau de relations polyvalentes ferm sur lui m me c est dire peu susceptible de jeter des ponts vers d autres cercles sociaux Granovetter 1973 1982 souligne q
369. seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 52 L utilisation d une sociomatrice associ e un graphe permet de d crire plus clairement les traits caract risant un graphe Si M est cette matrice chacune de ses lignes correspond un sommet G Cette ligne est g n ralement repr sent e par mij Si la connexion d un acteur ligne un autre colonne est marqu e par 1 et que l absence de connexion est marqu e par 0 la matrice pourra prendre les formes suivantes Tableau 4 Les sociomatrices D SIR Source Lemieux Vincent 1982 R seaux et appareils logique des syst mes et langage des graphes Saint Hyacinthe Edisem page 53 ou MFE 0 mfFfF l mGE 0 mGF 0 MHE 0 mHF 0 MIE 0 mIF 0 mJE 0 mJF 0 mK gE 0 mK gF 0 ou 1111111 0111111 0011000 M 1000100 0011111 0011011 0011001 mEG 1 mFG 1 mGG 1 mHG 0 mJG 1 mJG 1 mkG 1 mEH 1 mFH 1 mGH 1 mHH 1 mJH 1 mJH 1 mKH I mEI 1 mrFJ 1 mGI 0 mEJ 1 mFJ 1 mGJ 0 mHJ 0 mJJ 1 mJJ 1 mK J 0 mEK 1 mpFK l mGK 0 mHK 0 mIK I mJK I mKK I 122 Nous ferons d ailleurs appel cette forme de repr sentation des liens en r seaux dans le cadre de notre propre recherche afin d illustrer la forme des liens unissant les membres des r seaux tudi s Aussi on dira d un graphe qu il est quasi fortement connexe quand il existe un ascendant commun deux sommets quels qu ils s
370. ses techniques de recherche d int gration socioprofessionnelle Une fois sortis de l cole les jeunes tentent de se trouver un emploi S ils rencontrent alors des difficult s la plupart solliciteront de l aide aupr s des ressources institutionnelles dans le domaine Ces derni res repr sentent galement des milieux propices la diffusion de l information concernant les r seaux de solidarit informels 275 Certains souvent parce qu on leur aura recommand fr quenteront des organismes communautaires sp cialis s en int gration au march du travail pour les jeunes Ces derni res ressources peuvent elles aussi promouvoir le recours aux r seaux informels Il existe enfin un nombre important de regroupements de jeunes coll gues amis voisins etc formels ou informels et difficilement cat gorisables qui peuvent jouer un r le de premier plan dans la mise sur pied ou le soutien de r seaux informels parall les On explique juste ci apr s en quoi ces divers secteurs touchant de pr s ou de loin la question de l employabilit des jeunes peuvent constituer d excellents milieux d intervention 6 4 Pratiques d intervention sociale Les phases pr c dant l interpr tation des r sultats et l analyse des connaissances acquises nous am nent envisager diverses applications pratiques ou formuler des recommandations concr tes l gard de ces constats Voici donc les divers milieux qui res
371. sez pour votre recherche d emploi 320 Q42 de quels milieux ou secteurs d activit proviennent les informations chang es au sein de votre r seau Q43 est ce que ce r seau pourrait constituer votre principale technique de recherche d emploi dans le cadre de votre d marche Q44 est ce que ce r seau pourrait constituer votre seule technique de recherche d emploi dans le cadre de votre d marche Q45 les informations partag es au sein du r seau sont utilis es par combien de ses membres Q46 vous arrive t il de faire des d marches conjointes avec d autres membres du r seau Q47 divisez vous le travail au sein du r seau 321 Q48 l information partag e est elle rendu disponible l ensemble des membres du groupe Q49 proc dez vous un type d change d informations entre vous Q50 ce groupe vous donne t il acc s de nouvelles informations Q51 ce groupe vous donne t il acc s de nouveaux types d information entrevues programmes de formation Q52 ce groupe vous donne t il acc s de nouvelles sources d information priv es gouvernementales Q53 avez vous d velopp au sein de votre r seau de nouveaux moyens ou des fa ons originales et novatrices de faire de la recherche d emploi APPENDICE D FORMULAIRES UTILIS S LORS DE LA COLLECTE DE DONN
372. siques et structurels de communication interne communication des informations concernant les possibilit s d embauche la disponibilit de logement l existence de divers groupes de support l change de noms d employeurs potentiels etc Ainsi les contraintes physiques auxquelles se plie n cessairement toute communication pourront d terminer au moins partiellement la nature des relations l int rieur du groupe Par exemple la fr quence des communications impos e par leurs plus ou moins grandes facilit s mat rielles et la canalisation pr f rentielle entre certains individus d termineront le niveau de coh sion du groupe sa structuration et ses divisions en sous groupes plus ou moins interd pendants 3 4 1 Rapports t ches r seaux et communication de la t che Malgr leur informalit les r seaux de solidarit ont souvent un mode et des r gles de fonctionnement bien tablis Au del des affinit s partag es par les membres d un groupe il y a aussi le r le et les responsabilit s attribu s chacun Comprendre comment ces t ches sont communiqu es et qui g re ces communications devient aussi une source majeure d informations quant l articulation de l informel 140 Dans le cadre de toute recherche portant sur la structure le fonctionnement et l efficacit d un r seau il est selon nous prioritaire d identifier lors de l laboration de la strat gie de collecte des donn es le type de mod le r gulant la
373. solidarit comme mode de coordination aux autres m thodes Le premier l ment ayant des r percussions sur le choix des jeunes par rapport au x mode s de coordination utilis s d coule du fait que les utilisateurs de r seaux informels d int gration l emploi sont de mani re g n rale des ch meurs de longue dur e et ou faiblement outill s pour r pondre aux exigences du march du travail en mati re de comp tences 251 L aspect pratique de ces connaissances se refl te galement dans la confirmation sans quivoque que les trois principaux modes d int gration l emploi les ressources institutionnelles les ressources communautaires ainsi que les ressources informelles n engendrent pas de d doublement ou de substitution de services Tout au plus on retrouve quelques chevauchements dans le type d informations offertes au sein de ces ressources mais un niveau nettement insuffisant pour repr senter une menace r elle Vu le caract re informel la nature des services offerts et l approche utilis e dans les r seaux de solidarit ceux ci perdraient in vitablement leur efficacit s ils tentaient de remplacer les services institutionnalis s ou m me d adopter une mission semblable Dans le cas des ressources coordonn es par l tat les objectifs d employabilit sont d finis en fonction de l insertion professionnelle choix d emploi exigences de qualification l orientation comp ten
374. sortent comme susceptibles d offrir soit un environnement propice l closion de r seaux de solidarit informels en raison de la client le qu ils re oivent de promouvoir l utilit et la formation de tels regroupements d entraide 6 4 1 Le milieu institutionnel e Le r seau l cole Le milieu de l ducation constitue sans aucun doute la premi re et la principale occasion qu ont les jeunes d entendre parler des effets positifs que peuvent apporter dans tous les aspects de leur vie les r seaux de solidarit informels Les avantages des Old Boys Network sont effectivement reconnus depuis de nombreuses ann es 276 Il existe d j au niveau secondaire des cours de choix de carri re dont l existence a t remise en question lors de la r cente r forme de l ducation au Qu bec Malheureusement par le pass on parlait tr s rarement ou bri vement dans le cadre de ces cours des r seaux de solidarit informels comme m thode alternative de recherche d emploi et comme source d information privil gi e Il serait possible de d battre longtemps des avantages et inconv nients li s cette r forme du syst me de l ducation ainsi que des nouvelles fa ons de faire qu elle introduit Une chose est n anmoins claire les professeurs auront un r le central jouer au regard de la probl matique de l int gration professionnelle des jeunes Dor navant c est exclusivement d
375. ss es soient n cessaires il est int ressant de constater que plusieurs autres groupes partagent ces principes fondateurs ainsi qu un mode de fonctionnement similaire et dont les effets sont galement comparables 5 3 Conclusion En nous appuyant sur les faits tablis au moment de l analyse et de l interpr tation des r sultats et tout en tentant d viter les interpr tations abusives il a t possible de contextualiser et d tablir la port e r elle des conclusions de la recherche Des conclusions phares ainsi que des atouts ont en outre t d gag s puis ont finalement fait place aux nombreuses difficult s d coulant de ce mode de coordination Voici la liste succincte des principales conclusions de l tude 22 Pour plus d informations sur le d veloppement des cuisines collectives au Qu bec consulter Noraz Christel Anne Processus et strat gies d insertion sociale dans un projet communautaire Le cas de la Cuisine Collective Hochelaga Maisonneuve Montr al Universit du Qu bec Montr al 269 e Les utilisateurs de r seaux informels d int gration l emploi sont de mani re g n rale des ch meurs de longue dur e et ou faiblement outill s pour r pondre aux exigences requises sur le march du travail en mati re de comp tences e Les trois principaux modes d int gration l emploi institutionnel communautaire et informel n engendrent pas de d doublements ou de su
376. ssaires afin de soutenir des syst mes sociaux alternatifs de production 22 l appareil de production et d tre concurrentiel sur la sc ne internationale on d r glemente et favorise le libre change ainsi que les transformations technologiques Les critiques face ce mod le sont multiples Il instaure tout d abord une stratification sociale o l on retrouve en haut de la pyramide les d cideurs et les gagnants qui b n ficient des avantages de la r volution technologique Au centre se situe un petit groupe de travailleurs semi qualifi s qui peuvent compter sur un certain nombre de programmes sociaux notamment en mati re d emploi On retrouve enfin la majorit de la population qui se balance entre les emplois pr caires et le ch mage au bas de la pyramide D coulant directement des modes de r gulation lib raux productivistes du rapport salarial la pr carit d emploi est une des nombreuses cons quences n gatives observables Ces modes de r gulation ont notamment pour effet d emp cher la cr ation d un sentiment d appartenance chez le travailleur face l entreprise et la qualit des marchandises qu il produit La r ponse permettant de lutter contre ce sentiment de pr carit pourrait se trouver dans la n gociation individuelle Des employeurs envisageraient donc la possibilit d offrir des primes de l avancement et des augmentations de salaire aux employ s qui le m ritent Fond sur la concurrence entr
377. ssionnel ainsi que du niveau de scolarit La composition des r seaux tudi s durant cette enqu te se r sume globalement en deux grandes tendances les r seaux compos s de membres ayant fait ou faisant des tudes postsecondaires et cherchant de l emploi dans des champs professionnels relativement sp cialis s et fortes exigences informationnelles3 et les r seaux compos s de membres 3 Pour Manuel Castells 1998 43 le terme informationnel caract rise une forme particuli re d organisation sociale dans laquelle la cr ation le traitement et la transformation de l information deviennent les sources premi res de la productivit et du pouvoir en raison des nouvelles conditions technologiques apparaissant dans cette p riode historique ci 239 ayant fait des tudes secondaires avec ou sans sp cialisation se cherchant de l emploi dans des domaines ne n cessitant que de faibles niveaux de qualification La r gle de l homogamie tendance voulant que les conjoints se choisissent au sein du m me milieu social semble en effet trouver ici son parall le au regard du milieu d origine puisqu il s agit de r seaux ax s principalement sur la question de l employabilit Dans ce contexte l l ment unificateur se situe davantage autour de l orientation scolaire ou professionnnelle des membres Malgr ces distinctions en apparence importantes il est int ressant de constater que les motiva
378. stats 1 Plus un individu a la capacit de solliciter l aide de personne de statut social lev plus il a de chances d obtenir un r sultat positif 2 tant donn deux personnes de statut social comparable si l une utilise des liens faibles et l autre des liens forts celle ayant utilis des liens faibles se donne de meilleures chances de succ s 3 Pour un individu de statut social lev il n y a pas de rapport entre la nature du lien et le r sultat obtenu les liens forts peuvent donner des r sultats aussi int ressants que les liens faibles Par contre les personnes de statut social d favoris et les jeunes 64 devraient obtenir de meilleurs r sultats en ayant recours des personnes avec qui elles entretiennent des liens faibles plut t que des liens forts Pour conclure cette question Epstein 1969 souligne qu un r seau personnel peut tre divis en plusieurs sous groupes dont la force des liens varie et qu il devient alors n cessaire de l tudier par sous groupes Malgr cette difficult additionnelle la th orie des liens faibles demeure un outil majeur dans l analyse des relations sociales Elle procure un ancrage sur lequel se fixer et permet enfin de transposer sur une plus grande chelle les interactions observ es entre les individus au sein de r seaux En somme et pour conclure cette pr sentation des principaux mod les de r gulation le choix des m canismes individuels de r gulation se fa
379. stinctes de celles de leurs coll gues masculins Le caract re informel et la flexibilit des r seaux contribuent galement r pondre aux besoins 238 particuliers des femmes qui encore en l an 2000 doivent assumer dans une plus grande proportion les t ches familiales en plus de leurs responsabilit s professionnelles Or les r seaux de solidarit qui ont un mode organisationnel souple permettent ces jeunes femmes de participer sur une base plus ou moins r guli re aux activit s du groupe et ainsi de demeurer actives par rapport leur int gration au march du travail Les r seaux permettent enfin un rapprochement avec le march du travail dont les ch meurs et les ch meuses de longue dur e ont norm ment besoin Cependant les femmes ayant particip cette recherche ont t nettement plus loquaces que les hommes cet effet Cette participation au r seau de solidarit permet plusieurs qui ont d interrompre leur cheminement professionnel la suite d une ou de deux grossesses de maintenir ce lien essentiel avec le march du travail et de partager leurs pr occupations relatives leur r int gration 4 4 3 Le niveau de scolarit et domaine de formation Sans que les regroupements tudi s soient ou aient t compos s en fonction de crit res scolaires il n en demeure pas moins que l on retrouve au sein de ces derniers une forte homog n it sur le plan du cheminement scolaire et profe
380. stingu s efficacement et avec exactitude Cette strat gie se r sume cinq questions Premi rement qui sont vos amis les plus proches Cette question couvre le champ de l amiti tout en pr cisant le nom des personnes avec desquelles cet individu se sent particuli rement proche qu il visite et avec lesquelles il socialise le plus fr quemment La seconde question qui sont les personnes avec qui vous socialisez ou qui vous rendez visite plus d une fois par semaine assure un minimum d informations qui ne seraient pas ressorties lors de la premi re question chez les individus de statut socio conomique inf rieur Afin de mieux saisir le champ des contenus relationnels une troisi me question pourrait prendre la forme suivante avez vous connu des gens au cours des cinq derni res ann es qui sont devenus tr s importants pour vous mais non des amis proches Qui sont ils Pour mieux explorer les relations li es au travail coll gues gens de m me profession etc le chercheur peut demander par exemple avec qui discutez vous de votre travail Finalement il serait n cessaire de questionner les acteurs au sujet de leurs relations familiales Les noms fournis en r ponse cette question sont probablement ceux des 149 individus avec lesquels la personne interrog e entretient de forts liens et de fr quentes relations La question pourrait d ailleurs tre formul e comme suit Quel temps avez vous pass durant la derni re ann
381. stions visaient explorer plus en profondeur la nature de l implication des participants Ainsi on leur a demand ce qu ils pensaient apporter aux autres membres du r seau et si la nature de leur participation a chang depuis leur adh sion Contribution personnelle Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas N 19 10 19 ou 58 5 pensent apporter quelque chose de positif aux autres mise en commun de l exp rience et contributions aux changes 206 Nature de la participation Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas Enr N 20 9 20 ou 45 croient que la nature de leur participation a chang depuis leur adh sion au groupe et 38 8 ne le croient pas A ces deux questions les membres interrog s ont r pondu par l affirmative c est dire que 58 5 d entre eux pensent contribuer positivement aux activit s et discussions de leur r seau et 45 croient que la nature de leur participation a chang depuis leur int gration au r seau Nous avons enfin voulu savoir si le fait d adh rer un r seau informel d employabilit change la perception du march du travail et si les membres d un tel r seau d veloppent de nouveaux moyens ou des fa ons originales et novatrices de faire de la recherche d emploi travers leur participation aux rencontres du groupe Perception du march du travail Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas DR ER ER
382. t des donn es recueillies Tout comme dans le cas du concept de motivation il pourrait s agir d un sujet de recherche trop vaste en soi pour tre mesur dans le cadre actuel Par ailleurs il n est pas sans int r t de noter que dans ce cas il tait question d une hypoth se plusieurs volets et qu il aurait t certainement plus strat gique de se limiter pour cette recherche la notion m re ou principale Il serait cependant tout fait pertinent de fouiller ces questions lors d une seconde tude empirique plus pouss e 2 2 Parall lement des liens th oriques peuvent galement tre tablis entre les concepts examin s lors des analyses compl mentaires et ainsi g n rer des bauches de th ories On a pu v ritablement conclure des r sultats obtenus que les jeunes femmes interrog es et plus particuli rement celles ayant des responsabilit s familiales manifestent un int r t particulier pour cette forme d aide l int gration au march du travail Il semble que les exigences personnelles et professionnelles ainsi que les contraintes organisationnelles auxquelles doivent faire face les jeunes femmes d sirant int grer ou r int grer le march du travail soient prises en consid ration dans le mode de fonctionnement des r seaux de solidarit informels et que ces derniers soient particuli rement bien adapt s pour r pondre ces besoins Les jeunes femmes ont ainsi partiellement j
383. t gration l emploi des personnes d favoris es Montr al 170 185 1994C L volution du ch mage et de l emploi au Qu bec In Interventions conomiques Montr al ditions Saint Martin 25 41 68 UEHARA Edwina 1990 Dual Exchange Theory Social Networks and Informal Social Support In American Journal of Sociology Seatle 96 3 521 557 VERBRUGGE L M 1979 Multiplexity in Adult Friendship In Social Forces 58 1286 1308 WAY K 1984 Labor Market Operation recruitment Strategies and Workforce Structures In nternational Journal of Social Economics 11 7 6 31 WELLMAN Barry and Stephen David BERKOWITZ 1988 Social Structures a Network Approach Cambridge Cambridge University Press 513 p WELLMAN B et B LEIGHTON 1981 R seau quartier et communaut In Espaces et Soci t s 38 39 WELLMAN Barry 1983 Network Analysis Some Basis Principles in Sociological Theory San Francisco Jossey Bass Publishers 155 199 WHITE M and S McRae 1989 Young Adults and Long Terme Unempoyment London Policy Studies Institute WHITE Michael 1990 Information et ch mage des jeunes In Sociologie du travail Londres 4 529 541 349 WOLFSON William G and Adam LODZINSKI 1997 Human Resource Study of Community Based Training in Canada Ottawa Human Resource Study Committee Community Based Training 96 p
384. t gration de plusieurs et dans leur perception d eux m mes Autrement dit et pour reprendre les paroles d une jeune membre d un r seau d entraide Le r seau c est un moyen collectif de se sentir moins poche Une d finition connue du milieu du d veloppement de l employabilit r sume aussi assez bien l action des r seaux d emploi Pour se trouver un emploi il faut tout d abord la cr ation et le maintien d un bon r seau de contacts ensuite une connaissance fine du march du travail et finalement le d veloppement de comp tences qui vont tre pris es par les employeurs Charbonneau 1999 C est effectivement ce que les r seaux de solidarit informels d int gration au march du travail que nous avons tudi s ont d montr des degr s divers Les r seaux informels de solidarit jouent donc un r le important aupr s de leurs membres en contribuant leur bien tre en leur donnant espoir et en leur offrant de la compassion ainsi que des outils favorisant leur int gration socioprofessionnelle Voil des b n fices qui ne peuvent tre calcul s en terme de placement ou d efficacit mais dont la rentabilit est ind niable APPENDICE A QUELS ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS SONT N CESSAIRES AU SOUTIEN DES SYST MES SOCIAUX ALTERNATIFS DE PRODUCTION Nature of S S P Adaptatative Production AP Customized Production CP Diversified Quality Mass Production DQMP Fl
385. t cette analyse dans les recherches r seaux Au cours des trente derni res ann es l analyse structurale est en effet pass e d une position secondaire o l analyse de r seau tait per ue comme un compl ment m thodologique une position dominante dans les enqu tes sociales Par ailleurs la difficult que pose l utilisation d une approche math matique parfois complexe a jusqu aujourd hui fait reculer plusieurs sociologues N anmoins il devient essentiel de d passer cet inconv nient puisqu il est maintenant convenu que l tude des ph nom nes sociaux partir de m thodes con ues de mani re creuser les fondements des structures sociales est de loin pr f rable aux approches statistiques Les nouvelles questions sociologiques les nouveaux types de donn es amass es ainsi que les nouvelles fa ons de d crire et 81 d analyser les structures sociales sont certainement les plus importantes r alisations accomplies par l analyse structurale En examinant les liens entre le syst me monde les tats et les grandes entreprises sous la forme de r seaux plut t que de voisinage l analyse structurale a galement permis de d couvrir les preuves de l existence d une communaut ces niveaux Les cadres d analyse d coulant de l approche structurale permettent donc de tracer les liens entre le micro et le macro soit les r seaux interpersonnels et les syst mes sociaux Trois traditions de recherche marquant l a
386. t sans exp rience et dispos s ex cuter un ensemble de t ches sans liens directs avec le type d emploi recherch Malgr la reprise conomique et une baisse significative du taux de 36 ch mage global les jeunes en recherche d emploi demeurent encore proportionnellement beaucoup plus nombreux que leurs a n s dans la cat gorie des ch meurs de longue dur e La popularisation de concepts plus ou moins nouveaux tels que l largissement du recours la formation professionnelle les offres de pr retraites le partage du temps de travail et la cr ation de r seaux d employeurs ayant pour but de cr er un m lange hybride de sympathies personnelles d appartenances sociales communes de proximit s id ologiques et d int r ts conomiques partag s permettant ainsi une meilleure circulation de l information sur les possibilit s d emploi et l encouragement mutuel embaucher des jeunes n auront que tr s peu d effet sur la source du probl me qu b cois L conomie qu b coise apr s de nombreuses ann es d atrophie au plan de ses ressources humaines et financi res et de d veloppement d une nouvelle conomie du savoir a plus que jamais auparavant besoin de nouveaux travailleurs jeunes et moins jeunes afin de maintenir un niveau de comp titivit suffisamment lev pour se tailler une part suffisante du march national et international Le chapitre suivant permettra au lecteur de constater le r
387. t simultan ment dans le cadre d un exercice de d finition des cercles sociaux Ensuite celle de Godbout et Charbonneau 1995 213 labor e lors d une recherche sur la circulation du don dans la famille Et enfin les principes de Wellman et Berkowitz 1988 permettant d identifier les diff rentes formes d unit s structurelles dans les r seaux BDe l anglais Structural Units Chez Parsons les unit s structurelles repr sentent les r les les normes et les valeurs qui sont des unit s hi rarchis es et organis es en syst me 128 Chez Degenne et Fors le premier principe est celui de la coh sion Au sein des r seaux de solidarit le groupe se manifeste par les liens que les personnes qui le composent ont entre elles La relation repr sent e est en g n ral de type affinitaire clubs d artisanat de recherche d emploi etc Pour pr ciser ce principe de coh sion il semble pertinent de glisser ici une courte r f rence au classement de Godbout et Charbonneau qui distinguent entre autres les r seaux de personnes significatives ou importantes Ces r seaux regroupent les gens consid r s comme importants ou intimes par des individus cibles famille amis et coll gues Viennent ensuite les r seaux d change qui cherchent cerner le ou les sous ensembles du r seau d un individu pour lesquels la probabilit d changes gratifiants est la plus lev e Il s agit donc d identifier les situations et les cat
388. tacts l isolement et la motivation ressortent aussi clairement la majorit des r seaux se rencontrent toutes les semaines et au besoin et la majorit de leurs membres disent vivre un sentiment d exclusion De plus la plupart d veloppent t t ou tard un sentiment d appartenance au groupe et leurs liens avec les autres membres s approfondissent g n ralement au fil des rencontres 184 Analyse qualitative Notre seconde hypoth se fut galement confirm e lors de l analyse informatique des entretiens avec les r pondants Cette derni re analyse a permis d identifier une quantit impressionnante d extraits d entrevue portant sur cet aspect En effet 26 2 des personnes interrog es ont dit se sentir seules un moment ou un autre de leur recherche d emploi et 40 ont fait r f rence un sentiment de solitude Enfin 18 ont utilis le terme isolement lors de l entrevue ce qui fait un total de 84 et confirme sans aucun doute la v racit de cette affirmation Explication des r sultats L interpr tation des r sultats li s la seconde hypoth se testant si les r seaux de solidarit informels ont pour effet de briser l isolement des jeunes la recherche active d un emploi s av re globalement consistante avec leur analyse Le premier l ment consid rer est que plus des trois quarts des t moignages recueillis font mention du sentiment d appartenance d velopp par
389. te absolue sur ces actions Selon Degenne et Fors ces nonc s donnent lieu plusieurs interpr tations Dans sa version intentionnaliste le holisme suppose que les individus deviennent de simples supports de structure Ce sont en fait les groupes qui agissent et poursuivent des objectifs int ress s et incompatibles entre eux Lorsqu un groupe atteint son objectif il devient alors dominant par rapport aux autres 1994 10 Une seconde interpr tation plus m thodologique se centre sur le d terminisme contenu dans la structure La structure d termine l action en un sens fort ibid 10 Cette tradition du d terminisme fort est souvent rattach e Durkheim Le fait social se reconnait la contrainte qu il exerce sur l individu dont la notion elle m me suppose le processus de diff renciation sociale qui nous a fait passer de soci t s la solidarit m canique qui ont une structure telle que la notion d individu n a pas de sens des soci t s la solidarit organique o l individu devient fondamental Que l individu n apparaisse qu en raison de ce processus qui repose d ailleurs sur la division accrue du travail prouve bien qu il est second second logiquement mais aussi en fait parce qu il est d termin par les tats de la conscience collective Durkheim dans Degenne et Fors 1994 10 L analyse structurale appliqu e aux r seaux n est visiblement pas compatible avec ce d terminisme fort mais il
390. te du taux de ch mage et autres mesures quantitatives l tat de pr carit croissante des emplois obtenus actuellement par ces nouveaux travailleurs ne ressort aucunement dans le cadre de ce type d analyse L cart grandissant entre les plus de 35 ans et les plus jeunes laisse en effet pr sager que la situation professionnelle et conomique de ces derniers n est pas en voie de s am liorer Selon Madeleine Gauthier a situation des jeunes s est d t rior e dans tous les domaines de l emploi l exception des taux de ch mage qui cachent cependant le probl me de l intermittence en emploi pour eux 1994 87 En m me temps que ces recherches sont effectu es l entrepreneuriat doit composer avec un march du travail en constante volution et les deux paliers de gouvernement tentent avec plus ou moins de succ s d laborer de nouveaux types de programmes d employabilit afin de s y adapter Aussi il devient pertinent d explorer la possibilit que conjointement aux multiples programmes institutionnels de nouvelles pratiques aient merg et que de nouveaux r seaux aient t cr s pour pouvoir r agir ces changements L analyse des contenus relationnels explorant l efficacit relative des r seaux comme mode d acc s l emploi reposera donc sur cette premi re hypoth se stipulant que des r seaux de solidarit informels sont mis en place et voluent en compl mentarit des ressources institutionnelles et c
391. tements 2 Les analyses doivent mettre l emphase sur les relations inter unit s plut t que de faire des cat gories avec ces unit s 3 La question de l effet des mod les de relations entre les divers membres sur les comportements des membres du r seau est centrale Et ce partir du moment o il est admis que les relations entre membres ne se limitent pas exclusivement plusieurs relations entre deux acteurs 4 La structure est consid r e comme un r seau faisant partie de r seaux qui peuvent ou non tre subdivis s en groupes distincts Il n est pas automatiquement admis que ce soit les r seaux caract ris s par des liens forts qui constituent la base de ces structures 5 Les m thodes d analyse n gocient directement avec les mod les de contenus relationnels de structures sociales afin de combler les lacunes des m thodes statistiques qui exigent des unit s d analyse ind pendantes Ce bref survol la fois th orique et m thodologique permet de confirmer que l analyse structurale des r seaux s inscrit bien dans la perspective interactionniste ou d individualisme structural Les r seaux de solidarit informels n pousent pourtant pas parfaitement ni un courant ni l autre Le r seau occupe une troisi me voie mi chemin entre le holisme et l individualisme Notre souci dans cette section sur l acc s l information et les diff rents mod les de r gulation est de montrer comment le r seau r pond
392. ter et de synth tiser les donn es pertinentes Ceux qui recueillent des donn es quantitatives administrent g n ralement un questionnaire ferm par la poste en personne au t l phone et maintenant par courrier lectronique Lorsque l enqu te vise recueillir des donn es plus qualitatives les chercheurs ont le plus souvent choisi l entrevue en personne sauf dans les cas des r seaux d interaction o ils ont principalement opt pour un journal rempli au fil des heures et des journ es de la p riode retenue De plus la n cessit de recourir fr quemment de longues p riodes d enqu te entra ne souvent le rejet de l tude des r seaux interactifs par le recueil de journaux ou par l observation d interactions routini res Une tude des principales m thodes d observation de communications informelles a permis de constater comment ce type de recherche peut conduire de vastes enqu tes quantitatives Toutefois ce genre d investigation ne permet pas de d gager de fa on directe et pr cise les structures et les multiples relations sociales unissant les membres des r seaux Aussi pour atteindre un niveau de compr hension approfondi des structures d un r seau il est pr f rable d avoir recours des m thodes d enqu te plus syst matiques Tel que mentionn dans une section ant rieure le langage des graphes offre effectivement les outils n cessaires une description des aspects formels de r seaux sociaux partir d
393. ter le type de contenu relationnel entre deux individus quel moment peut on effectivement dire qu une relation entre deux coll gues de travail devient une amiti Par ailleurs certaines personnes ne classeront leurs relations qu en deux cat gories familiales et non familiales Cette 148 difficult confirme la n cessit de proc der une pr enqu te ou un pr test afin d identifier comment les membres du r seau l tude marquent ces distinctions Une fois ces informations obtenues l laboration d un ou de plusieurs outils d enqu te peut d buter Ces derniers doivent toutefois chercher atteindre un degr lev d efficacit c est dire minimiser l analyse de contenus relationnels redondants et d exactitude ce qui permet au chercheur de savoir comment les acteurs interpr teront ses questions La structure d un r seau d tient des informations concernant la signification des relations de la m me mani re que la forme des relations dans un r seau renferme des renseignements sur la structure sociale elle m me Burt 1983 67 Si les relations d un r seau sont confuses ces donn es seront obtenues lors de la pr enqu te partir de concepts tels que l quivalence structurelle et le prestige Burt illustre bien une strat gie utilis e lors de la pr enqu te d une tude r alis e en 1977 en Californie du Nord et partir de laquelle les contenus de relations de plusieurs groupes ont t di
394. th orique des r sultats 5 2 1 5 22 5 2 3 Port e des r sultats 5 2 1 1 Les conclusions phares 5 2 1 2 Les atouts de l approche r seau 5 2 1 3 Les inconv nients de l approche Validit de population Validit cologique 5 3 Conclusion VII 167 172 179 186 195 203 212 219 222 232 233 234 237 239 241 244 249 249 249 250 250 257 263 264 266 268 VII CHAPITRE 6 LES R SEAUX DE SOLIDARIT INFORMELS UN CHAMP D APPLICATION LARGIR 270 6 1 Introduction 270 6 2 Prospectives g n rales 270 6 3 Application des nouvelles connaissances et identification de leurs destinataires 274 6 4 Pratiques d intervention sociale 275 6 4 1 Le milieu institutionnel 275 e Le r seau l cole 275 e Le r seau du d veloppement de la main d uvre la porte d entr e des chercheurs d emploi 280 6 4 2 Le milieu communautaire une vision partag e 283 6 4 3 Les ressources priv es d aide l emploi 285 6 4 4 Les groupes jeunesse 286 6 5 Contribution th orique de cette recherche 287 6 6 Conclusion 292 CONCLUSION 294 APPENDICE A QUELS ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS SONT N CESSAIRES AU SOUTIEN DES SYST MES SOCIAUX ALTERNATIFS DE PRODUCTION _ 305 APPENDICE B APER U DES PROGRAMMES GOUVERNEMENTAUX OFFRANT DES RESSOURCES FINANCI RES ET DES SERVICES AUX JEUNES ET AUX ENTREPRISES CANADA ET QU BE
395. tions de ces individus sont globalement les m mes ainsi que leurs attentes et leurs besoins face au groupe On observe bien s r des variations en terme de parcours de formation et de milieux d emploi recherch s mais ces diff rences ne sont pas suffisamment ressorties lors des analyses de contenu tant manuelles qu assist es par ordinateur pour que ces variables aient un impact r el Mis part quelques petites nuances quant la perception des r pondants ou l expression de leur cheminement au sein de ces r seaux force est donc de constater que le niveau de scolarit ainsi que le domaine de formation ne semblent pas jouer un r le significatif dans la d termination et la nature de ces r seaux Explication des r sultats Dans le cas des variables faisant r f rence au niveau de scolarit et la dur e de la formation on a constat que les motivations des membres interrog s ainsi que leurs attentes et leurs besoins face au groupe sont globalement les m mes 240 La br ve interpr tation qui en d coule est que ces derni res variables ne semblent pas jouer un r le significatif dans la d termination et la nature de ces r seaux 4 4 4 La dur e du ch mage Les p riodes de ch mage v cues par les membres des r seaux tudi s varient consid rablement d un groupe l autre La plus br ve dur e moyenne du ch mage moyenne de l ensemble des p riodes pour chacun des r seaux c
396. tions initiales et en d duit la solution qu il communique ensuite aux autres membres ISMalgr le fait que son texte date de 1965 les r flexions de Flament concernant les processus de communication t ches r seaux demeurent encore aujourd hui l analyse et le classement les plus complets sur le sujet 141 Figure 4 Mod les centralis s CAS y X B C BS C BC Vient ensuite le mod le homog ne selon lequel chaque membre du groupe centralise pour son compte les informations initiales et en d duit la solution Figure 5 mod le homog ne A y VA B Sin a C Enfin les mod les interm diaires qui r unissent un minimum de deux individus centralisateurs ceux proc dant au regroupement des informations initiales et au moins un individu non centralisateur 3 4 2 L tude des communications informelles Les principaux types de recherche sur les communications informelles peuvent tre r sum s selon cinq m thodes r unies par Keith Davis 1978 112 voir Tableau I Premi rement la m thode de l observateur participant qui exige une int gration importante du chercheur aux activit s du groupe et une m thode de recherche tenant compte de cette participation Deuxi mement l observation continuelle qui se base sur l observation des activit s d un individu choisi sur une p riode de temps donn e et qui permet de d terminer ses mod les de communication Troisi mement l chantillon de communication permet tant
397. tions que le processus de comparaison sociale s enclenche Face la comparaison et afin de pr server un climat d entente une partie du groupe ajuste in vitablement son discours et commence comprendre et partager v ritablement les valeurs des autres membres De plus le sentiment de partager une base commune avec les membres du groupe les incitera entretenir des contacts plus fr quents avec d autres individus Selon cette th orie il faut voir que l influence exerc e par un individu sur un parfait tranger est tr s limit e Un minimum de contacts et de confiance mutuelle est effectivement n cessaire En somme plus on se voit souvent et mieux on se comprend Le deuxi me facteur influen ant la nature des relations entre les membres d un groupe est appel la multiplexit Rappelons que Degenne et Fors l interpr tent comme tant l exploitation simultan e de plusieurs types de relations 1994 59 En g n ral les gens pr f rent se comparer d autres individus leur ressemblant de fa on importante plusieurs gards opinions croyances et valeurs Mais encore ils pr f reront se comparer avec ceux qui partagent le m me type de relations sociales Par exemple des coll gues de travail discuteront entre eux de la situation conomique et du contenu des m dias tandis que des voisins changeront sur la politique municipale taxes la signalisation routi re dans le quartier etc Donc plus les relati
398. tions r ciproques etc Dans nos soci t s contemporaines occidentales la socialit prend g n ralement la forme d institutions et de r seaux La sociabilisation s op re travers des r seaux qui reposent sur des liens de statut o la personnalisation est grande Dans ce cas c est la relation qui importe avant tout La soci tation prend plut t la forme d institutions et autres organisations associations s introduisant passivement parent ami employ etc ou activement tat minist res etc dans la sociabilisation 69 2 3 1 R seaux institutions et associations Il existe plusieurs d finitions des concepts de r seaux et d institutions que Lemieux et Flament qualifient aussi d appareils Ne faisant point r f rence aux diff rentes tendances id ologiques et organisationnelles teneur parfois antid mocratique qui caract risent habituellement les appareils comme c est le cas des partis politiques ou des syndicats par exemple nous faisons plut t le choix d utiliser le terme institution dans le cadre de cette tude Toujours selon Lemieux et Flament ces deux notions se distinguent g n ralement de la mani re suivante un r seau se caract rise par la redondance de ses connexions connexit forte et repose sur des liens de sociabilit tandis qu une institution est une organisation en connexions connexit quasi forte ou hi rarchique o dominent les liens soci taux Une socialit est li e a
399. titu s en soci t s individuelles Un organisme poss de habituellement sa propre charte et est affili une entit plus grande soit un OSBL Un petit nombre d organismes se classent dans les deux cat gories La 99 plupart disposent d une seule source de financement situation qui devient de plus en plus difficile avec l augmentation de la pratique de financement par projet Les deux plus importants bailleurs de fonds sont donc le minist re de la S curit du revenu provincial et D veloppement des ressources humaines Canada f d ral Plusieurs ont recours des b n voles pour si ger leur conseil d administration ou pour agir comme experts conseils neuf personnes en g n ral et pour la prestation de services dix personnes en moyenne Les services dispens s par ces organismes varient en termes de dur e et d investissement Certains sont offerts tous les r pondants tandis que d autres ne sont disponibles qu un nombre limit d individus Les services sont globalement les suivants Bourdon 1997 14 e accueil et valuation des besoins e tablissement du profil d employabilit e laboration d un plan d intervention individualis e orientation professionnelle e techniques de recherche d emploi e information sur le march du travail e stage ou s jour d immersion sur le march du travail e suivi et support individuel apr s l insertion sur le march du travail e contact aupr s des
400. titute MEUNIER Carole 1994 Les pr alables la r ussite d une d marche d int gration en emploi In L int gration l emploi des personnes d favoris es Montr al 88 97 MILARDO Robert M 1991 Families and Social Networks In Journal of Social and Personal Relationships 8 2 296 298 MINIST RE DE LA MAIN D UVRE ET DE LA S CURIT DU REVENU 1987 La main d uvre et l emploi au Qu bec et dans ses r gions Bilan 1987 Qu bec Gouvernement du Qu bec MINIST RE DE LA SOLIDARIT SOCIALE 1999 Jeunes et s curit du revenu Qu bec 8 p 345 MITCHELL J C 1969 The Concept and Use of Social Networks In Social Networks in Urban Situations Manchester United Kingdom Manchester University Press MONTGOMERY James D 1991 Social Networks and Labor Market Outcomes Toward an Economic Analysis In American Economic Review 81 5 1408 1418 MORIN Ghislaine 1994 L valuation des programmes et l volution des politiques d aide l int gration l emploi des prestataires de la s curit du revenu au Qu bec In L int gration en emploi des personnes d favoris es Montr al 35 40 OCDE 1984 La nature du ch mage des jeunes Paris OCDE 1985 Politiques novatrices en faveur des jeunes Paris OCDE 1986 Flexibilit et march du travail Le d bat d aujourd hui Paris 157 p OFFE Claus 1992 Beyond Employment Time Work and the Informal Economy Ph
401. titutionnelles et communautaires le bris de l isolement le soutien de la motivation l accroissement de la motivation l acquisition de nouvelles comp tences l largissement des sources d information la diversification des sources d information la redondance des sources d information Puisque notre point de d part tait une s rie clairement d finie d hypoth ses le principe de classification de cette recherche s est impos rapidement Les nonc s d hypoth ses 171 contiennent en effet les l ments au sujet desquels il tait primordial d obtenir des informations Les choix effectu s dans le cadre de l analyse compl mentaire se sont inspir s des concepts et indicateurs autour desquels la probl matique de la recherche avait t construite Enfin les cat gories tablies la suite de la classification satisfont aux crit res m thodologiques d exclusivit d homog n it et d exhaustivit c est dire qu aucune des informations analys es n appartient plus d une cat gorie et que la grande majorit de ces informations ont pu tre plac es au sein de ces cat gories Ces derni res seront ensuite d finies de fa on op rationnelle par des exemples concrets de ce qu elles renferment comme informations Les informations non cat goris es g n ralement appel es informations marginales seront plut t trait es lors de l analyse compl mentaire Une fois le cod
402. ttentes dans les th ories sociologiques du choix subjectivement rationnel4 L enqu te de White 1990 r v le de plus que le niveau d activit d ploy par les jeunes la recherche d un emploi est troitement li leurs chances r elles et que leur comportement est somme toute r aliste et inform Les jeunes sont donc conscients de la mani re dont les employeurs les interrogent sur leurs qualifications ou insuffisance de qualification et de ce que la dur e du ch mage ainsi que le fonctionnement du march du travail du point de vue la fois de l offre et de la demande ont une influence significative sur la perception des employeurs voir White et MacRae 1989 174 L information semble n anmoins tre un outil efficace pour rompre le cercle vicieux exp rience emploi pr c demment identifi M me chez les individus qui ont en g n ral de faibles probabilit s d obtenir un emploi l information interne propos d emplois sp cifiques peut aider renouveler leur motivation face leurs recherches Le r seau personnel familial ou le r seau d amis peut fournir des informations propos de postes vacants par exemple Les intervenants et intervenantes de ressources institutionnelles Pour une critique des analyses du march du travail compl t es partir du mod le de l cole n oclassique du capital humain voir M Spence 1981 4Pour une discussion exhaustive sur cette question White 1990 revoie Gam
403. u ne s applique pas leur situation pour cette derni re question Il semblait en effet difficile pour certains de distinguer le point de rupture qui avait provoqu ou initi l abandon de leurs d marches De plus certains participants n arrivaient pas se rappeler ou se replacer dans le contexte pr c dant leur adh sion au r seau ce qui rendait difficile la r ponse une telle question Abandon des d marches avant l adh sion au r seau Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 15 26 ou 57 6 ont parfois t tent s d abandonner leurs d marches avant leur adh sion au groupe Abandon des d marches une fois int gr au r seau Score r ponse oui non ne sais pas ne s applique pas 11 23 donc 47 8 r pondent tre parfois tent s d abandonner leurs d marches Les questions du second volet tentaient d valuer si les relations que les r pondants entretiennent avec les autres membres du groupe les aident dans leur recherche d emploi Les participants ont aussi t questionn s sur leur investissement dans le groupe plus pr cis ment savoir si l aide qu ils donnent au sein du r seau est comparable ou gale celle qu ils re oivent et si cette aide facilite vraiment leur int gration au march du travail 190 Les r ponses ont essentiellement confirm que les liens unissant les r pondants aux autres membres du groupe produisaient un effet positif sur l
404. u de solidarit informel permet selon nous d accro tre leur employabilit par l acquisition de nouvelles comp tences relationnelles2 Voil aussi l une des hypoth ses centrales que cette tude a cherch examiner l aide de sept questions reli es cette derni re De nouveau l une de ces questions portait sur l aspect de l autonomie individuelle des membres mais la quasi totalit d entre elles portaient plut t sur des l ments tels que le fonctionnement du r seau 2 Le terme comp tences relationnelles est ici int gr au concept d apprentissage Les apprentissages en r seaux incluent les connaissances techniques comme la pr sentation d un curriculum vitae ou l utilisation d un logiciel de traitement de texte ainsi que les comp tences relationnelles comme savoir se pr senter un futur employeur soutenir une argumentation r pondre ad quatement des questions d ordre personnel ou professionnel 204 Encore une fois mais dans une plus forte proportion les r pondants ont r v l que leur niveau d autonomie s est am lior ou tait d j lev pr alablement leur adh sion au groupe d entraide 78 3 Niveau d autonomie Score r ponse bon faible ne sais pas ne s applique pas N 24 17 24 ou 78 3 disent que leur niveau d autonomie s est am lior ou tait d j bon Exp rience des autres Score r ponse oui non ne sais pas ne s a
405. ue cette propri t est effectivement plus fr quente lorsque les liens sont faibles et que leur efficacit est sup rieure par rapport l obtention d un emploi de qualit Une d monstration de la th orie des liens faibles pourrait prendre la forme suivante Dans une triade compos e de A B et C on trouve les duos A et B ainsi que A et C tous deux unis par des liens forts Dans un tel cas il y a de fortes chances pour que B et C se connaissent Puisque A et B ainsi que A et C passent beaucoup de temps ensemble et partagent une foule d activit s il y a donc de fortes chances que B et C se rencontrent en compagnie de A Une fois qu ils ont t mis en pr sence et se reconna tront un ami 62 commun il est fort probable qu ils nouent une relation entre eux De plus et tel qu expliqu dans la sous section portant sur les principaux types de regroupements deux individus entre lesquels il existe un lien fort ont tendance se ressembler c est dire avoir les m mes habitudes et les m mes go ts En cons quence si B et C ressemblent A ils tendront avoir galement des points communs avec A ce qui est un facteur favorable l apparition d un lien fort Enfin si B est li fortement A et n est pas li fortement C alors que A et C sont unis par un lien fort cela induit une dissonance qui conduira B et C rendre le syst me coh rent et donc se rapprocher Inversement si A est li fortement B mais faibl
406. ue dans les r seaux informels doit donc tre conduit partir de la mani re dont des acteurs aux int r ts diff rents arrivent r aliser des v nements vari s et influencer le cours des v nements dans le sens de leurs int r ts De plus la mesure du pouvoir sur le march concurrentiel classique diff re de celle ayant cours dans les r seaux Sur le march tout acteur peut changer des ressources avec les autres tandis que le r seau doit tenir compte notamment de la confiance qui existe entre les membres et du type de relation qu ils entretiennent Jusqu maintenant diff rents mod les d crivant les processus de d cisions collectives ont t propos s Coleman 1990 Stokman et Van de Bos 1992 mais tous exigent une collecte de donn es multiples et complexes Les indicateurs dont sont principalement constitu s les mod les et qui sont pris en compte dans l laboration des quations sont le pouvoir de d cision l importance de la d cision collective pour l acteur l estimation de la capacit de l acteur influencer l autre acteur et le nombre de ressources dont dispose un acteur pour faire pression sur les autres membres du r seau Stokman et Van de Bos 1992 proposent un mod le de d cision collective int ressant qui tient compte la fois de l influence et de la d cision P CVSP VSP CV V SP Si P pouvoir des acteurs C la matrice correspondante V d cisions collectives S l importan
407. uestion tout le compromis fordien et avec lui la l gitimit de l tat providence Car l inaptitude de ce mod le d organisation du travail la n cessit des diverses formes d organisation du travail et des technologies s adapter aux niveaux variables de qualification par exemple de son 18 r gime d accumulation et de son mode de r gulation provoqua une situation sans issue pour le patronat et les travailleurs Suite la baisse des taux de profit et d investissement on assiste une baisse du taux de cr ation d emploi et un ralentissement des hausses de salaire r el ce qui d bouche sur une augmentation marqu e du taux de ch mage et une utilisation extensive des programmes de s curit sociale On retrouve galement dans Castells 1998 303 les r sultats des travaux de Boyer d crivant ce ph nom ne combin au d veloppement simultan d une soci t informationnelle dans les pays europ ens Ces r sultats peuvent se r sumer en quelques points cl s e Toutes les autres variables demeurant constantes le changement technologique augmente la productivit et r duit sensiblement le niveau de l emploi pour une demande donn e e Les gains de productivit peuvent n anmoins servir r duire les prix relatifs stimulant ainsi la demande pour un produit donn e prix constants les gains de productivit pourraient se traduire en hausses de salaires ou de profits La consommation et ou l invest
408. uligner que dans ces cas pr cis la dur e r elle du ch mage d passe celle v cue par les autres membres du groupe En somme la p riode de ch mage est un indicateur int ressant dans ce type d tude car il jette un nouvel clairage sur les questions visant d terminer qui sont les personnes qui participent ces rencontres et celles relatives la capacit de ces groupes de briser l isolement l ment caract risant l inactivit professionnelle et faisant l objet d une partie enti re de cette recherche Explication des r sultats Les p riodes de ch mage v cues par les membres des r seaux tudi s varient consid rablement d un groupe l autre Premier fait int ressant qui se d gage de l analyse de contenu est que tous ont d j explor et ou exploit les m thodes traditionnelles d acc s l emploi Pour la grande majorit des membres le r seau de solidarit informel en employabilit ne constitue pas la premi re tape de leur cheminement mais bien souvent la derni re en liste Les individus ayant d cid de s impliquer dans un groupe semblable se situent dans deux tiers des r seaux les r seaux des Artistes de Jumelage de la Basse Ville et des Entrepreneurs dans des domaines professionnels faibles perspectives d embauche ou encore faible niveau de scolarit Ces barri res suppl mentaires peuvent certainement expliquer en partie le recours aux r seaux de s
409. ult s le langage math matique est au c ur de l analyse D ailleurs dans la grande majorit des cas le langage utilis rel ve du m me domaine celui de la th orie des graphes Aussi les principaux l ments de cette derni re th orie seront r sum s au chapitre suivant Une fois les grandes distinctions th oriques tablies et apr s avoir d montr comment les r seaux repr sentent un mode de coordination essentiel un sain d veloppement conomique et social voyons comment s op rationnalisent les trois principaux modes de r gulation en emploi 87 2 5 Les m thodes de recherche d emploi Tous les jeunes et l ensemble les ch meurs n ont pas les m mes chances d acc s l emploi Si l ge la formation les circonstances ayant donn lieu au ch mage et la nature de l emploi recherch temps complet ou temps partiel expliquent partiellement le ph nom ne d acc s l emploi les chances d insertion des ch meurs d pendent galement des modalit s de recherche d emploi Les ch meurs de longue dur e six mois et plus effectuent le m me type de d marches que les ch meurs de courte dur e Or d apr s les r sultats d enqu tes l efficacit de chaque d marche varie peu selon l anciennet du ch mage Si le taux d insertion des ch meurs de longue dur e est deux fois plus faible que celui des ch meurs de courte dur e il semble qu il soit moins utile de chercher l explication dans les modes de rech
410. une relation est affect par les changes qui s effectuent gr ce aux autres relations Degenne et Fors 1994 165 71 2 3 2 Les r seaux et leurs formes de sociabilit Face aux limites reconnues des modes institutionnels et priv s d acc s l emploi et l mergence de nouvelles pratiques plus informelles plus adaptables au contexte socio conomique et encore peu explor es cette section se limitera strictement la probl matique de la m thodologie des r seaux L accent sera d sormais mis sur les multiples formes que prennent ces cercles sociaux Les r seaux se caract risent g n ralement de quatre fa ons les r seaux personnels et sociaux ainsi que les r seaux formels et informels Il est certainement utile de rappeler que le concept de r seau d signe un Syst me social fortement connexe qui n a g n ralement pas de fronti res pr cises et dont les acteurs ne jouent pas des r les sp cialis s Lemieux 1982 118 2 3 2 1 Personnels et sociaux Le cas des r seaux personnels est relativement simple Ce sont des r seaux form s autour d un acteur individuel l Ego qu on privil gie au d part dans l analyse Les tudes portant sur ce type de r seaux cherchent habituellement mesurer l tendue d un r seau personnel partir d un chantillon repr sentatif d individus que l on interroge chacun sur leurs relations L ensemble des connaissances pour un type de relations fix temps lieu etc
411. upart des th ses sur la th orie des liens trouvent leur origine dans les travaux de Granovetter 1973 et tablissent simultan ment les fondements th oriques de modes de r gulation informels comme les r seaux Tel que mentionn pr c demment les relations sociales sont les voies par lesquelles circule l information Aussi plus le r seau d une personne est diversifi plus l information dont elle peut disposer est riche Plus le r seau d une personne est grand plus il a de chances d tre diversifi La taille du r seau est donc un autre indicateur 60 de sa richesse potentielle Par ailleurs nous savons que la taille du r seau de quelqu un augmente avec le niveau d instruction de cette personne Fischer 1982 H ran 1988 dans Degenne et collaborateurs 1991 76 Il devient ainsi possible de classer les liens interpersonnels en liens forts et liens faibles selon la fr quence des contacts l intensit motionnelle l importance des services rendus et le degr d intimit des changes confidences Bas e sur un article de Mark S Granovetter The Strength of Weak Ties 1973 1982 la mesure de ces concepts est maintenant devenue incontournable dans la presque totalit des recherches sur cette probl matique Des liens forts et des liens faibles sont donc pr sents dans la plupart des r seaux Afin de pouvoir qualifier ces relations Granovetter 1973 1982 classe les liens interpersonnels en fonction de leur force La f
412. ur certaines variables caract ristiques des membres sexe ge etc pour qualifier ce r seau Lemieux 1982 26 rappelle cet effet que c est la position du probl me qui doit tre la premi re tape d une bonne m thode Est ce que le type de probl mes l tude a trait la forme du r seau sa substance structure ou sa fonctionnalit Les deux premiers types de probl mes ayant d j t abord s les probl mes de fonctionnalit peuvent tre d crits comme tant ceux qui se rapportent aux liens entre un r seau et un autre Ces probl mes peuvent tre pos s en termes de coop ration ou de conflit et permettent d aborder des questions telles que la place d un r seau au sein d une institution en parall le une institution etc Corin Sh rif et Bergeron 1983 font finalement ressortir une approche anthropologique qui s int resse plut t la signification culturelle des comportements observ s L objectif serait ici de d couvrir et de codifier les r gles de comportement qui gouvernent une grande partie des interactions des personnes travers leurs activit s courantes Dans le contexte d une approche globale syst mique les chercheurs s int ressant principalement aux acteurs et leurs connexions doivent d terminer comment se regroupent les dimensions de l action Lemieux 1982 24 en reprenant la typologie de 80 Mitchell distingue les dimensions en quatre niveaux de substrats Il identifie
413. urant leurs heures de cours que les tudiants et les tudiantes auront l occasion d obtenir de l information quant la pratique de certains m tiers et les diff rentes techniques pour trouver un emploi Et pourquoi donc faire cet effort suppl mentaire et ajouter un nouvel l ment aux contenus de cours d j consid rablement charg s Parce que l enseignement de l exercice d une profession ne peut tre pleinement profitable pour les apprentis que si parall lement on les outille pendant qu ils sont tudiants pour obtenir cet emploi Il est aussi important de pr ciser que ces commentaires et recommandations s adressent la fois aux professeurs uvrant aux niveaux secondaire coll gial et universitaire trois cycles puisque des programmes de formation professionnelle sont offerts dans tous ces tablissements De plus la plupart des jeunes rencontr s en entrevue l exception de ceux et celles ayant tudi s en carri rologie avaient souffert d un manque d information relativement aux diverses m thodes de recherche d emploi et ce peu importe leur ge et leur niveau de formation 2771 Un grand nombre de jeunes rencontr s au cours de cette recherche ont en effet d plor le peu de liens existant entre le monde de l ducation et celui du march du travail Ces derniers sont m me all s jusqu dire que le milieu de la formation les avait mal pr par s aux r alit s et exigences du march
414. ure les services de l tat providence les lieux de d veloppement des nouvelles technologies et les industries qui connaissaient alors une certaine prosp rit Repr sentant aujourd hui la classe moyenne qu b coise cette g n ration a connu une mobilit sociale ascendante par le biais de l instruction de l acc s des emplois bien r mun r s et d un statut social lev Ph nom ne unique Peut tre Chose certaine le groupe suivant connut pour sa part les difficult s engendr es par la crise conomique du d but des ann es 1980 et en 28 cons quence la remise en question de l ouverture de postes et des conditions d emploi avantageuses qui caract risaient les conditions de travail de la vague pr c dente Malgr une reprise conomique ainsi qu une situation l g rement moins alarmante pour les jeunes comparativement celle des ann es 1980 il semble que le nombre de transitions demeure encore tr s important Les donn es recueillies lors de l enqu te longitudinale de Statistique Canada faisant l tude des transitions c est dire d un changement d tat sur le march du travail passage tudes travail travail ch mage etc pour tous les ges de la vie active indiquent un nombre de transitions nettement sup rieur chez les 20 24 ans 26 7 de m me que chez les 25 34 ans 17 3 De plus et malgr l am lioration de la situation de l emploi des jeunes canadiens en 1998 en moyenne la transition
415. ureuse et valable des r sultats Le cinqui me chapitre traitera quant lui des diff rents aspects que comporte l interpr tation des r sultats Cette r flexion s arr te tout d abord la valeur th orique des r sultats obtenus se concentre ensuite sur la valeur pratique de la connaissance nouvellement acquise la port e des r sultats et tente finalement de faire ressortir les possibilit s d application des connaissances acquises La derni re section de l ouvrage permet enfin d identifier les prospectives g n rales manant de cette recherche et d en tester la valeur cologique L auteure explique galement en quoi ce travail contribue l avancement de l analyse r seau et de la th orie des petits groupes tout en fournissant des exemples concrets de mise en application des r sultats d enqu te Avant de parcourir les r sultats de cette tude il faut mettre les lecteurs en garde Il est effectivement important de rappeler que le concept d efficacit auquel nous faisons abondamment r f rence dans ce texte n oppose pas les r seaux de solidarit informels aux autres modes d acc s l emploi mais bien les r seaux eux m mes C est d ailleurs pourquoi l enqu te de masse tait nos yeux inutile dans ce contexte puisque l tude s attarde principalement aux rapports entre les acteurs au sein des groupes L analyse en profondeur r pond nettement mieux cet objectif
416. urs dans le march les associations ou les r seaux ou leur choix de mode d acc s l emploi Pour Streeck 1994 202 malgr le fait qu un fort niveau de confiance arrive ind niablement accro tre la performance des march s et des hi rarchies il est illusoire de penser que la confiance peut tre promue et largement tendue sur la seule base d arguments conomiques La confiance se fonde effectivement sur la croyance que l autre continuera adh rer aux r gles de r ciprocit et de justice en toutes circonstances m me celles o il serait plus avantageux de se retirer L argument qui selon lui d montre la faiblesse de ce postulat r side essentiellement dans le fait que m me dans les cas o en apparence la relation de confiance entre partenaires n a pas t rompue cette derni re transaction pourrait tr s bien avoir t motiv e par l int r t personnel et non la loyaut envers son partenaire C est dire que de toute fa on les partenaires n avaient pas int r t briser cette relation et que la transaction leur tait plus profitable en maintenant ce lien privil gi 2 2 2 1 La th orie des liens et la recherche d emploi En abordant la question de la confiance et de la force des liens sociaux comme l ment central des modes de coordination il est une th orie dont on ne peut faire l conomie d une explication celle de la force des liens faibles au sein des r seaux La pl
417. usion phare de cette recherche dont il est important de pouvoir mesurer la valeur pratique gravite autour des notions de n cessit d angoisse et d inqui tude qui poussent tr s souvent les jeunes dans les r seaux de solidarit informels 21Dans le cadre de cette tude la notion de rentabilit est davantage li e l acquisition de nouvelles comp tences relationnelles et socioprofessionnelles ainsi qu l acc s de nouvelles sources d information pour les adh rents ce type de r seaux Cette conception se rapproche fortement de la notion de rentabilit sociale d fendue entre autre par Bruyn 1987 1977 qui soutient que toute conomie est sociale y compris dans l entreprise capitaliste Du point de vue de l input implicitement reconnue cette forme de rentabilit inclue 256 Ce constat est extr mement int ressant puisqu il permet de d limiter la population qu il serait possible de rejoindre avec cet outil qu est le r seau de solidarit informel Il ne faudrait donc pas entretenir de faux espoirs cet effet car les membres de r seaux interrog s au cours de l enqu te ont manifest beaucoup d inqui tude l gard de leur situation de ch meur et ont exprim clairement que ces derniers sentiments taient au nombre des quelques l ments d clencheurs de leur besoin de se regrouper Ces conclusions indiquent que les r seaux de solidarit informels compos s de jeunes ch m
418. ussi massivement des emplois qualifi s et les transformations du processus d acc s l emploi ne sont sans doute pas sans cons quences sur les rapports entre les diff rents groupes d ge de travailleurs Il est donc pr voir que les nouvelles r alit s r gulant l acc s au march du travail auront plus ou moins long terme des r percussions sur les relations g n rationnelles Il existe parall lement ces constats quatre consid rations li es la pr sence des moins de 25 ans dans les secteurs d activit les moins bien r mun r s et les moins bien prot g s qui selon la ligne de pens e de Gauthier pourraient bien conduire une red finition des rapports sociaux Les extr mes dans un milieu de travail constituent en effet l une des contradictions du march du travail occasionn es par l introduction de diff rentes formes de flexibilit dans l emploi Le cas d une entreprise o pour le m me type d emploi les employ s permanents travaillent c te c te avec les employ s temporaires et ceux temps partiel avec ceux temps plein est un bon exemple D ailleurs certaines 31 conventions collectives contribuent elles m mes cr er ces foss s sociaux et conomiques Afin d viter la fermeture d entreprises ou des mises pied certains syndicats acceptent donc de signer des conventions double chelle salariale ou paliers multiples pour r pondre la demande patronale justifi e le plus sou
419. ussi permis de comprendre davantage le fonctionnement interne des r seaux et le type d changes qui s y d roulent et ce que les tudes de r seaux se limitant la quantit des liens ne d montrent pas Les limites rencontr es dans le cadre de cette recherche sont nombreuses Tout d abord par rapport l objet d tude lui m me Le caract re ph m re des r seaux informels a notamment t soulign quelques reprises durant cette tude Par contre 302 d autres facteurs tels que la marginalit la fragilit les probl mes de fonctionnement et de leadership de ces groupes nous ont galement contraints nous satisfaire de r ponses ou d observations partielles De plus en raison de l essence m me de l enqu te plusieurs personnes interrog es ont pr f r s abstenir de tout commentaire ou de toute r f rence un processus d valuation ce qui encore une fois a nui la profondeur des r ponses recueillies Tout comme le manque de moyens de communication le manque de temps et d nergie pour structurer une pens e autour de cet outil qu ils se sont donn s ont frein la r flexion que l auteure aurait aim poursuivre leur sujet Par manque de capacit s et de ressources il nous a galement t impossible d tablir et d enqu ter syst matiquement sur les liens qu entretiennent ces groupes d entraide avec leur communaut Ces informations auraient certainement per
420. ustifi leur participation au r seau de solidarit informel du fait que ce dernier leur permet de se remettre en contact avec les r alit s associ es au march du travail apr s une p riode plus ou moins longue de ch mage Aussi et sans pourtant d tenir de preuves scientifiques grande chelle le contenu explicite des entrevues indique que le r seau de solidarit informel offre aux jeunes femmes un b n fice sp cifique que les jeunes hommes ne retirent pas et ne recherchent pas en premier lieu Il serait aussi fort int ressant qu une recherche ult rieure mette davantage l accent sur cet l ment pr cis du fonctionnement des r seaux N anmoins femmes et hommes r coltent des fruits de leur participation leur r seau de solidarit m me si la nature de ces fruits varie d un individu l autre Un second l ment non d termin au d part de l tude fut galement observ lors des entrevues 273 et de l analyse des donn es Il s agit de la fonction de l ge dans l int r t que porte les membres aux diff rents aspects de l information offerte Chez la plupart des membres dans la trentaine les attentes semblent s orienter davantage vers le c t humain partage et croissance professionnelle et ou personnelle tandis que pour les plus jeunes les questions techniques reli es l employabilit occupent une place prioritaire dans leurs int r ts Au moment de l interpr tation des r
421. utons qu il s agit d une analyse comportementale portant sur un groupe d acteurs cherchant s int grer de mani re permanente au march du travail qu b cois Aussi le ch mage est une variable ind pendante qui ne sera pas mesur e au cours de la recherche Le rendement sup rieur des r seaux de solidarit comme moyen d acc s l emploi ayant d j t d montr par des tudes telles que celle de Degenne et Fors 1994 ou de Lagarenne et Marchal 1995 la pr sente tude s attarde davantage aux m canismes de fonctionnement et la constitution des relations entre les membres de ces r seaux Ce sont les ph nom nes sociaux pouvant expliquer leur efficacit ainsi que leurs conditions particuli res d existence qui seront examin s ici En effet le th me du ch mage chez les jeunes a t passablement exploit dans le cadre d analyses psychologiques et conomiques mais ces derni res n ont jusqu ici pas encore permis de mettre en lumi re l mergence de nouveaux comportements de groupe au cours des ann es 1990 Balazs et Mathey 1975 ont identifi la pr sence de nouvelles pratiques mais se sont limit es l individu et n ont pas abord la question des pratiques ou des r seaux en mergence favorisant l int gration au march du travail Les indicateurs les plus couramment utilis s ne suffisent plus donner une vision compl te de la situation de l emploi pour les jeunes Malgr la baisse r cen
422. uvez vous le travail effectu en groupe sup rieur ou plus efficace au travail individuel 318 Q30 comment valueriez vous votre niveau d estime de vous m me face vos d marches d int gration au march du travail Q31 comment qualifieriez vous votre niveau de confiance personnelle depuis votre int gration au r seau Q32 comment qualifieriez vous votre niveau d autonomie depuis votre int gration au r seau Q33 est ce qu un mode de fonctionnement tel que celui adopt dans votre r seau vous permet de profiter de l exp rience des autres membres Q34 est ce qu un mode de fonctionnement tel que celui adopt dans votre r seau vous permet de jouer un r le diff rent par rapport l ensemble des membres du groupe ou est ce que vous exercez toujours les m mes fonctions 319 Q35 que croyez vous apporter aux autres membres du groupe Q36 est ce que la nature de votre participation a chang depuis votre adh sion au groupe Q37 est ce que votre adh sion au r seau a chang votre perception du march du travail Q38 quel type d information changez vous durant vos rencontres Q39 est ce que tous les membres contribuent alimenter le r seau en informations diverses sur le march du travail Q41 est ce que votre participation ce groupe augmente la quantit d informations dont vous dispo
423. ux de la communaut d int r ts et du sentiment d entraide qui unit ses membres 329 Le concept de solidarit se trouve donc troitement li avec celui d informalit Les r seaux de solidarit informels ont en effet une structure et un mode de fonctionnement fondamentalement diff rents des r seaux formels ou institutionnels Dans le cas qui nous occupe l informel ne se conjugue pas en termes conomiques mais fait plut t r f rence la qualit communautariste de ses changes c est dire les personnes avec qui un individu changes des biens des services des rencontres et vers lesquelles il peut se tourner en cas de besoin Caplow 1990 46 Nous d finissons donc l informel comme tant l tat d une organisation d une rencontre ou d un document qui ne peut tre r pertori class ou reconnu par une structure institutionnelle ou des r gles formelles et qui est sans caract re officiel Jusqu pr sent l informel a tr s largement t associ ce qui est non structur non d clar dissimul submerg clandestin parall le gris marginal invisible ill gal secondaire occulte noir irr gulier non enregistr souterrain etc Quoique ce type de d finition ne corresponde pas parfaitement la nature des r seaux que nous tudions Lauthier 1991 14 soul ve une r alit qui s av re n anmoins pertinente pour toute structure informelle Selon lui l informel a des form
424. ux de solidarit informels permettent une redondance des informations Analyse qualitative Tel que mentionn dans la section sur l analyse qualitative des r sultats portant sur l largissement des sources d information il a malheureusement t impossible de d gager une terminologie sp cifique li e aux hypoth ses 5a 5b et Sc dans le cadre d une analyse informatique L largissement la diversit et la redondance des informations ont en effet t v rifi s durant les entrevues en ayant recours des mots usuels comme combien de fois combien de personnes etc Encore une fois ces mots reviennent tellement fr quemment au cours de chaque entretien que l analyse informatique avec QSR NUD IST tait in vitablement fauss e puisque le logiciel ne permet pas de faire de telles distinctions introduisant par le fait m me un risque d erreur m thodologiquement inacceptable Explication des r sultats La derni re hypoth se voulant que les r seaux de solidarit informels favorisent la redondance des sources d information disponibles pour leurs membres n a pas t confirm e par une forte majorit de r pondants Il a galement t difficile de conclure que les informations qui y sont transmises peuvent servir plusieurs personnes au sein d un m me r seau Non pas que les r sultats qui y sont rattach s soient en de du seuil statistique des cinquante points de pourcentage mais ces d
425. ux positions des acteurs o les relations sont finalis es Lemieux 1982 18 Contrairement aux institutions les r seaux n ont pas de fronti res pr cises On ne sait jamais trop bien o commence et o finit un r seau Barnes 1979 Ainsi la grandeur d un r seau variera consid rablement si la compilation se fait partir du nombre de contacts hebdomadaires qu un individu entretient avec sa famille ou de contacts moins fr quents comme lors d un mariage par exemple De plus la sp cialisation des acteurs est normalement moins grande dans un r seau que dans une institution car les acteurs d un r seau sont souvent appel s jouer plusieurs r les et accomplir une plus grande S peg K 6 diversit de t ches Les connexions dans un r seau se font plus ou moins au hasard ce qui entra ne un fort degr de redondance alors que dans les institutions elles sont g n ralement organis es de SConnexit propri t des graphes dans la consid ration de leurs chemins Voir la Th orie des graphes chapitre 3 Il est important de noter que cette distinction caract rise de fa on g n rale le concept de r seau Il est toutefois possible de rencontrer des r seaux tr s hi rarchis s 70 fa on plus conomique ou avec un moins grand degr de redondance Par exemple dans un r seau de collectionneurs peut tr s bien conna tre et fr quenter C et D l ext rieur du r seau tandis que B ne conna tra que D
426. vent par la forte concurrence en particulier dans les secteurs du commerce Viennent ensuite les changements dans la stratification sociale provoqu s par une d t rioration de la situation conomique des jeunes Alors que le taux de pauvret chez les personnes g es a diminu depuis la fin des ann es 1970 et dans tous les groupes d ge le pourcentage de pauvres de moins de 25 ans s est accru Zouali 1991 Conseil national du bien tre social 1992 dans Gauthier 1994 84 De telles disparit s prennent des proportions dramatiques chez les jeunes vivant seuls les familles de 15 24 ans et les jeunes familles monoparentales L accroissement du nombre de familles deux revenus accentue encore plus la distance entre celles ci et les familles monoparentales dirig es le plus souvent par des femmes 75 qui doivent majoritairement se contenter de prestations de la s curit du revenu Ajoutons cette analyse une r flexion concernant les cons quences des rapports de plus en plus galitaires entre les sexes et la d ception des jeunes hommes qui ont sans doute t parmi les premi res victimes du climat conomique difficile des derni res d cennies Il est du reste probable que le ralentissement professionnel et conomique impos aux jeunes puisse galement avoir un impact sur les rapports entre g n rations La proportion de jeunes qui continuent habiter avec leur famille d origine s est accrue de 10 au cours des ann
427. voient maintenant dans l obligation d accepter un emploi aux conditions pr caires d faut de trouver un emploi r gulier temps plein Parall lement le d veloppement des activit s de services compte maintenant pour plus de 70 des emplois au Qu bec et en Am rique du nord ibid 1994C 53 Les entreprises confront es des exigences de plus en plus grandes en mati re d efficacit et de flexibilit sous la pression de facteurs comme la mondialisation des march s l endettement des gouvernements l mergence de nouveaux pays industrialis s ont de plus fait le choix de r duire leurs co ts en ayant recours l valuation du rendement des employ s une diminution d effectif une hausse de la sous traitance une augmentation des emplois contractuels dur e d termin e et des emplois dits atypiques tels que le travail autonome le travail occasionnel et temps partiel la lumi re d une analyse de Statistique Canada effectu e en 1993 on value qu entre un tiers et la moiti des travailleurs qu b cois et canadiens ne travaillent pas temps plein durant toute l ann e Les cat gories de travailleurs les plus durement touch s sont les femmes les jeunes hommes et les hommes vieillissants Cinquante quatre pour cent des 15 Qu b coises et des Canadiennes occupent effectivement des emplois pr caires tandis que le nombre de jeunes 15 24 ans dans cette situation repr sentent 40 de ces travailleurs La
428. ys exporter davantage pour payer ses co ts nerg tiques Une augmentation importante des transactions et du commerce mondial est alors observable Trop importante m me pour laisser aux gouvernements nationaux la possibilit de r guler leur croissance Car avec l internationalisation une hausse du pouvoir d achat se traduit galement par une augmentation des importations Aussi pour quilibrer leur balance commerciale les pays durent limiter leur demande interne et exporter leur surplus de production L ensemble des pays capitalistes d velopp s adoptant la m me strat gie le mod le se retrouva face une crise de la demande Selon Boyer 1986 cette crise se situe donc plus sp cifiquement sur le plan de l articulation de la production et de la consommation et ne remet pas r ellement en cause le caract re salarial du travail Les ajustements se situent donc au niveau de l utilisation du travail de son organisation de sa r mun ration dans l ensemble des co ts de production et dans la n cessit de maintenir l acc s des salari s la consommation pour assurer la r alisation de la production tout en r pondant aux nouvelles demandes sociales cet effet La flexibilit et la polyvalence r pondraient donc aux besoins d ajustement ci haut mentionn s Boyer 1986 Cette flexibilit devrait s appliquer la r mun ration aux statuts la dur e d embauche polyvalence de la main d uvre ainsi qu l ensemble

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