L`économie sociale et solidaire en Amérique latine depuis Rio+20
Contents
1. Par exemple sur la liste RIPESS LAC au cours des trois derni res ann es plusieurs messages ont circul pour inviter les acteurs de ESS appuyer et faire conna tre les r sistances des projets de d veloppement coordonn es par des organisations indig nes paysannes et cologiques en Bolivie une nouvelle autoroute dans la r gion de TIPNIS au P rou le projet minier Conga dans la r gion de Cajamarca en quateur un projet m ga minier dans la r gion d Azuay au Br sil un projet de barrage Belo Monte qui menace la communaut Kayapo On peut le soup onner certaines des mobilisations lanc es pour r sister des projets de d veloppement mentionn s ci dessus entra nent des polarisations au sein m me de la gauche dans la mesure o elles touchent des gouvernements progressistes comme ceux qui se retrouvent pr sentement au Br sil en quateur et en Bolivie Une diversit d approches conceptuelles Dans la r gion de l ALC comme ailleurs dans le monde on assiste depuis 5 ans une popularit croissante de l expression conomie sociale et solidaire ESS En fait l expression conomie solidaire demeure davantage utilis e que celle d conomie sociale Dans la litt rature th orique d velopp e depuis 20 ans par plusieurs intellectuels organiques des r seaux d ESS en ALC pensons aux crits de Paul Singer Antonio David Cattani Jos Luis Coraggio Euclide Mance Miguel Alonzo Macias Boris Mar2. soit vu et fait comme une contribution importante certes mais une parmi d autres dans la construction d un mod le alternatif de d veloppement Une alternative pour 2050 ou pour 2020 Quand on parle du projet alternatif d conomie et de soci t dans lequel s inscrivent les pratiques d ESS d aujourd hui se projette t on sur un horizon long terme en 2050 par exemple ou bien sur un horizon moyen terme en 2020 par exemple Cette question peut para tre bizarre et terre terre Je la trouve n anmoins incontournable Il me semble que dans les r seaux d ESS au Nord on se r f re ces ann es ci plus spontan ment une alternative moins achev e et moyen terme tandis que dans les r seaux d ESS en ALC on se r f re plus spontan ment une alternative plus achev e ou r volutionnaire diraient certains et long terme Par exemple c est ce que fait Alain Lipietz 2012 dans son Green Deal en fixant 2020 l horizon qui guide ses propositions de r forme La m me perspective temporelle se retrouve dans le document sur les 20 propositions faites aux Chefs d tat des Rencontres du Mont Blanc RMB 2011 l occasion des activit s de Rio 20 en juin 2012 Or dans les mouvances qu b coises d ESS au GESQ par exemple on se retrouve facilement dans cette fa on de placer l horizon alternatif moyen terme Par contre dans les r seaux latino am ricains d ESS du moin
3. VIE A ECONOMIQUE Volume 5 num ro 1 L conomie sociale et solidaire en Am rique latine depuis Rio 20 Yves Vaillancourt Professeur m rite de l UQAM Membre du GESQ Groupe d conomie solidaire du Qu bec Introduction Ce texte s appuie sur certaines donn es et id es tir es d un livre en pr paration portant sur les alternatives de gauche dans les pays de l Am rique latine et des Cara bes ALC L originalit de la recherche qui le sous tend provient de ce que les alternatives de gauche en mergence dans les pays de l ALC y sont examin es partir d une perspective qui assume ses racines nordiques c est dire une fa on de voir que l on retrouve souvent en Europe et au Nord des Am riques au Qu bec notamment Cette perspective s int resse un renouvellement de la social d mocratie ou une configuration d conomie plurielle qui mise notamment sur l essor et la reconnaissance des pratiques de l conomie sociale et solidaire ESS Ce texte justement se penche plus particuli rement sur les pratiques et les discours des acteurs de l ESS en ALC depuis Rio 20 Il comprend deux parties une premi re qui identifie certaines caract ristiques de l ESS dans les pays de ALC Une seconde qui permet de partager quelques pistes d analyse critique voire certaines interrogations nordiques i e formul es partir de la fen tre des r seaux qu b cois d ESS concernant les r se
4. mouvement de ESS dans la r gion de ALC La premi re lecture plus descriptive se penche sur les pratiques de ESS en ALC telles que je les vois ce qui fait ressortir leur exceptionnelle vitalit ainsi que leur contribution novatrice dans les transformations sociales La seconde lecture plus analytique porte davantage sur le discours des acteurs et r seaux de l ESS en ALC Elle se concentre sur ce que les acteurs disent qu ils font ou encore sur certaines conceptualisations qualifi es d importantes plut t que de dominantes qui mergent dans les recherches et r flexions men es en ALC sur l ESS Au terme d un tel exercice on pourrait se demander s il est possible de r concilier les deux lectures puisque la premi re donne une image plus optimiste et la seconde une image plus pessimiste Cette image plus pessimiste de ce que l on pourrait appeler la th orisation de PESS en ALC se fonde mon sens sur trois l ments Page 1 1 VIE A ECONOMIQUE 1 Le discours sur 1 ESS en ALC auquel nous avons conf r de l importance se caract rise par la r f rence un projet d conomie et de soci t alternatives tr s lointain tr s long terme tr s maximaliste tr s utopique telle une nouvelle civilisation s apparentant une sorte de grand soir ou d horizon quasi eschatologique 2 L alternative tr s long terme d ici 50 ans ou plus souffre de ne pas tre m diatis e par
5. riless org es novidad 157 la iv conferencia internacional emes ocurrira en julio en belgica gt Elle s est impliqu e aussi en novembre 2012 en partenariat avec l Institut Karl Polanyi de l Universit Concordia de Montr al dans l organisation du 12 Congr s International Karl Polanyi tenu Buenos Aires http polanyi concordia ca conf Le RULESCOOP Red de Universidades Eurolatinoamericanas qui se pr sente comme un r seau d universit s europ ennes et latino am ricaines qui int grent des centres ou des groupes de recherche reconnus en conomie sociale et solidaire Le 7 Congr s international RULESCOOP aura lieu du 3 au 7 d cembre 2013 l Universit UNISINOS au Br sil et portera sur le th me Consolider l conomie coop rative et solidaire dans une soci t soutenable http www congresorulescoop2012 es presentacion Le CIRIEC Centre International de Recherches et d Information sur l conomie Publique Sociale et Coop rative a des organisations nationales dans quelques pays de l ALC notamment au Br sil au Venezuela en Argentine en Colombie et s emploie en d velopper une nouvelle pr sentement au Costa Rica Il faut mentionner la revue Coyapa Revista Venezolana de Economia Social qui a t lanc e en 2000 avec le soutien du CIRIEC du Venezuela de m me que la Revista cooperativismo y Desarrollo qui est soutenue par le CIRIEC de Colombie et a c l br la publication
6. de faire des transitions entre le long terme le moyen terme et le court terme et d arriver le faire dans un territoire concret une communaut locale une r gion un pays un continent ou la plan te Un exemple parmi d autres et pas le moindre a trait la transition cologique de l conomie comment faire une transition entre l extractivisme d aujourd hui et le non extractivisme de demain Comment les acteurs et r seaux de l ESS peuvent ils faire leur part pour contribuer ces transitions Bibliographie Boff Leonardo 2012 Econom a verde versus econom a solidaria Con Nuestra Am rica 16 juin 2012 http connuestraamerica blogspot ca 2012 06 economia verde versus economia html Cattani Antonio David Ed 2004 La Otra Econom a Buenos Aires UNGS et Altamira Coraggio Jos Luis Ed 2007 La econom a social desde la periferia Contribuciones Latinoamericanas Buenos Aires Universidad Nacional de General Sarmiento et Altamira Guerra Pablo 2012 Las legislaciones sobre econom a social y solidaria en am rica latina entre la autogesti n y la visi n sectorial Revista de la Facultad de Derecho Universidad de la Rep blica Montevideo Uruguay no 33 http revista fder edu uy index php RD article view 8 N m Sp VIE El ECONOMIQUE Larraechea Ignacio et Marthe Nyssens 1994 L conomie solidaire un autre regard sur l conomie populaire au Chili da
7. on pense au mot d ordre R SISTER ET CONSTRUIRE qui tait sorti de la Rencontre intercontinentale du RIPESS au Qu bec en 2001 et auquel nous sommes demeur s tr s attach s au GESQ que les courriels et crits qui circulaient sur la liste du RIPESS LAC illustraient plus fr quemment la dimension r sister que la dimension construire Par exemple comme je l ai voqu dans la premi re partie de l article un tr s grand nombre d interventions ont t faites pour inviter les r seaux de ESS appuyer les r sistances des projets de d veloppement impuls s par des transnationales et des gouvernements parfois progressistes en Amazonie par exemple et qui comportent des risques sociaux et environnementaux pour les communaut s locales indig nes et paysannes Par contre j ai relev moins d interventions pour attirer l attention sur des pratiques novatrices de ESS en cours dans divers pays de l ALC je sais pourtant qu elles sont nombreuses comme en t moigne un bel article d Humberto Ortiz 2012 pratiques qui t moignent du fait que l ESS d s maintenant en ALC participe la transformation de la soci t S il est un autre monde il est dans celui ci dit luard cit par Sibille 2012 Le lien entre l ESS et l cologie ne ressort pas uniquement dans la r sistance des communaut s locales aux projets des multinationales et des gouvernements y compris progressistes en Bolivie e
8. ACHAMAMA et recherchent le Buen Vivir un concept central dans la Constitution de 2008 de l quateur maintenant repris dans plusieurs r seaux de l ESS en ALC Comme le dit Ren Ramirez ministre du gouvernement de Correa le Buen Vivir est un concept mobile en construction un chemin dont la destination n a pas encore t atteinte un nouveau paradigme de d veloppement Il convie une harmonie des tres humains entre eux et avec la nature Dans ce contexte l harmonie avec la nature est comprise comme une incitation respecter les droits de la nature c est dire prot ger et conserver la nature telle qu elle est D o l omnipr sence dans les d bats publics des positions favorables au non extractivisme et la fragilit politique des projets d extraction des ressources naturelles qui risquent d avoir des retomb es environnementales et sociales n gatives pour les communaut s des territoires concern s D o l importance cardinale dans les mouvements sociaux indig nes paysans cologiques et dans plusieurs r seaux d ESS des mobilisations en faveur de la protection de l eau de la terre et de la vie C est ainsi que la D claration de Rio de Janeiro lors de la 5 Rencontre de RIPESS LAC en juin 2012 insiste sur le devoir d appuyer la d fense du droit l alimentation et l eau qui implique repousser l extractivisme et les agro commerces nationaux et transnationaux
9. ALC Comparativement dans les milieux qu b cois et europ ens de l ESS le document de PONU a t fortement critiqu Mais l expression conomie verte n a pas t jet e avec l eau du bain Des chercheurs proches de nos r seaux comme Alain Lipietz Louis Favreau et Jean Gadrey ont fait ressortir que l conomie verte pouvait tre int ressante ou d testable mais que tout d pendait du mode d emploi qui en tait fait C est la raison pour laquelle nous nous int ressons aussi au livre Green Deal de Lipietz 2012 non pas en raison de l expression utilis e mais en raison du mode d emploi conf r l expression dans l ensemble du livre C est pour des raisons semblables que je m int resse avec d autres l orientation strat gique du FIDESS RMB qui est r sum e dans le mot d ordre Changer de cap de m thode d chelle avec l ESS Ce changement de cap doit surgir non pas d ici 2050 mais d ici 2020 En fin de compte une part de l explication concernant les diff rences entre nos r seaux nordiques d ESS et les r seaux de l ALC ne serait elle pas li e au fait qu en ALC on ferait l analyse de certains enjeux actuels de ESS en partant d un paradigme long terme tandis que dans les r seaux nordiques on part davantage de projets de transformation moyen terme Conclusion Pour r sumer je dirais que mon article propose deux lectures de l volution r cente du
10. a n Humberto Ortiz etc le concept d conomie solidaire renvoie la fois secteur de l conomie comprenant des coop ratives des associations des mutuelles etc et une perspective th orique et politique qui mise norm ment sur l autogestion en l associant principalement la participation des travailleurs la d mocratisation et la ma trise des lieux de travail Cons quemment l conomie solidaire ne vise pas seulement largir un page D VIE e ECONOMIQUE secteur de l conomie mais aussi influencer l ensemble de l conomie et de la soci t partir de ses principes autogestionnaires C est l ensemble de l conomie et de la soci t qui doit devenir autre c est dire solidaire Par contre l expression conomie populaire que l on caract rise parfois comme pouvant tre solidaire ou non solidaire semble pr sentement en train de s imposer dans certains milieux La signification du concept d conomie populaire qualifi e de solidaire ou pas doit beaucoup des efforts de conceptualisation faits depuis les ann es 1980 au Chili par Luis Raceto Larraechea et Nyssens 1994 Guerra 2012 et depuis les ann es 1990 en Argentine par Jose Luis Coraggio Les travaux pionniers de ces chercheurs ont t repris dans des documents officiels en quateur depuis l arriv e au pouvoir du gouvernement de Rafael Correa en 2007 En effet plus
11. aqu all y en todas partes La Jornada 6 juillet 2013 Page 1 3
12. aut mentionner deux regroupements nationaux particuli rement vigoureux le Forum br silien d conomie solidaire FBES et le Groupe d conomie solidaire du P rou GRESP La liste d envoi de RIPESS LAC dans Internet rejoint plus de 350 personnes et organisations Chaque semaine plusieurs dizaines de messages sont Page 2 VIE A ECONOMIQUE envoy s les uns plus informatifs les autres plus analytiques Au cours des dix derni res ann es RIPESS LAC a organis 5 conf rences continentales et en organisera une 6 en Am rique centrale en 2014 Pr sentement le comit de coordination du RIPESS LAC est pr sid par le Colombien Luis Eduardo Salcedo La RILESS R seau des chercheurs latino am ricains en conomie sociale et solidaire existe depuis 2007 Elle est anim e par deux chercheurs reconnus Jose Luis Coraggio de l Universit Nationale General Sarmiento UNGS en Argentine et Luiz Ignacio Gaiger de l Universit UNISINOS au Br sil Elle dite la revue la Otra Economia http revistaotraeconomia wordpress com et organise des congr s internationaux ax s sur la recherche en ESS tel le 2 Congr s international de la RILESS tenu PUNGS en d cembre 2010 Depuis 2010 la RILESS s est impliqu e dans l organisation des conf rences du r seau europ en EMES r seau de chercheurs sur les entreprises sociales comme en t moigne le programme du 4 congr s d EMES en Belgique en juillet 2013 lt http
13. aux de l ESS dans la r gion de l ALC Caract ristiques de PESS en ALC Importance des pratiques de l ESS dans l agroalimentaire L ESS est pr sente dans tous les pays de l ALC sous des formes qui varient d un pays l autre Elle a des assises dans les coop ratives financi res qui ont surgi dans plusieurs pays au XIX si cle On la retrouve pr sentement sous des formes nouvelles dans la petite production agroalimentaire les fonds communs autog r s et le microcr dit Les acteurs de l ESS ce sont des hommes et des femmes qui s associent pour produire commercialiser transporter et consommer la nourriture et autres biens et services dont ils ont besoin pour vivre et se reproduire par exemple travers le commerce quitable C est l une dynamique solidaire qui a pris de l importance dans plusieurs pays de l ALC C est le cas au Honduras o la Red Comal R seau de commercialisation communautaire alternative depuis 15 ans a permis des dizaines de milliers de familles de petits producteurs de se regrouper pour collectiviser leurs pratiques de production d achat et de consommation en visant l autonomie alimentaire La Red Comal lors du coup d tat de 2009 Page 1 VIE 4 ECONOMIQUE s est r v l e aussi tre un lieu d apprentissage et de d fense de la d mocratie qui inqui te Poligarchie hondurienne d o la r pression subie par ses dirigeants www redcomal org hn Di
14. de son 100 num ro en juin 2012 http www ciriec ulg ac be Les RMB Rencontres du Mont Blanc et le FIDESS Forum international de dirigeants de l conomie sociale et solidaire qu on appelle le FIDESS RMB depuis des changements de statuts effectu s en juillet 2012 se pr sentent comme suit sur leur site Internet Depuis 2004 les RMB r unissent des dirigeants d conomie sociale et solidaire de tous les continents pour favoriser la visibilit et la reconnaissance internationale de l conomie sociale et solidaire Elles entendent d montrer qu il est possible d entreprendre autrement pour concilier efficacit sociale civique environnementale et conomique d 00 go a VIE 4 ECONOMIQUE Depuis 2011 le FIDESS RMB a d ploy des efforts pour se d velopper ailleurs qu en Europe et pour largir son membership dans la r gion de l ALC en priorisant le Br sil l Argentine la R publique dominicaine et l Am riquecCentrale Il incite les organisations de ESS et les pouvoirs publics s engager court et moyen terme dans la transition cologique de l conomie Lors des v nements de Rio 20 le FIDESS RMB a non seulement particip aux activit s parall les du Sommet des Peuples mais a aussi organis un Side Event tr s couru sur l ESS dans le cadre du programme d activit s officiel de PONU La 6 dition du FIDESS RMB aura lieu Chamonix en novembre 2013 et permett
15. des alternatives ou des objectifs strat giques moyen terme d ici 5 15 ans comme c est le cas dans les propositions des RMB et de Lipietz moins utopiques mais plus atteignables 3 partir de la d finition de l alternative long terme qui met la barre tr s haute exemple il faut arriver tout de suite une soci t non extractiviste post capitaliste non raciste f ministe sans classes post d veloppement etc et de l absence d alternatives m diatrices moyen terme le discours des acteurs et r seaux de l ESS en ALC risque de rencontrer trois difficult s a le risque en valuant les gouvernements l aune de l alternative long terme y compris les plus progressistes comme ceux de la Bolivie et de l quateur de finir par les voir et les traiter comme s ils taient des cancres par rapport la soci t id ale vis e comme alternative long terme b la difficult de mettre en valeur les bons coups que les acteurs de l ESS accomplissent et les br ches qu ils font d s maintenant c la difficult de proposer aux pouvoirs publics des objectifs de transformation et des politiques concr tes qui rel vent non pas uniquement de l utopie long terme mais aussi des objectifs strat giques de transformation moyen terme En un mot le d fi que pose le dialogue Nord Sud entre r seaux d ALC et plus largement entre mouvements sociaux c est de d velopper l art d am nager et
16. e meilleur ou pire qui pourrait merger d ici 20 ou 40 ans c est dire d ici 2030 ou 2050 Si PESS s inscrit dans cette histoire de longue dur e dont parle Wallerstein il devient ventuellement plus facile d affirmer que l alternative vis e long terme devra tre la fois anticapitaliste et post n olib rale Les r seaux d ESS en ALC s int ressent ils l conomie plurielle En suivant ces derni res ann es les d bats dans les r seaux de l ALC et en y participant occasionnellement il m est arriv souvent de me demander et de demander mes amis de l ALC s ils s int ressaient comme nous l conomie plurielle Voir http www4 uqo ca crdc geris crdc publications CahierGESQVaillancourt pdf Je lai fait parfois en leur disant si vous vous int ressez de plus en plus la pens e de Polanyi comme vous le dites exemple au RILESS ou encore aux propositions des RMB comment conjuguez vous cela avec le paradigme alternatif long terme qui continue proclamer la rupture avec le capitalisme Certains m ont r pondu que c tait pour des raisons tactiques D autres ne m ont pas encore r pondu OS d 00 y Aa VIE e ECONOMIQUE Dans l intervalle j ai fait deux observations en suivant attentivement depuis 2008 les d bats en cours sur la liste RIPESS LAC et en portant attention aux liens entre ESS et la transition cologique de l conomie 1 Pai observ si
17. ent les institutions publiques par exemple dans la sant et l ducation adopter des politiques d achat qui d montrent une pr f rence pour les produits de l ESS C est ce qui se passe au Venezuela en Bolivie et en quateur Dans un article r cent Pablo Guerra 2012 tablit une liste de quatre pays de ALC qui ont adopt une loi pour reconnfitre officiellement PESS tout en attirant l attention sur les orientations diff rentes de ces l gislations Il fait r f rence au Honduras en 1985 la Colombie en 1998 l quateur en 2011 et au Mexique en 2011 en nous faisant comprendre que les pays qui ont fait le plus pour soutenir le d veloppement de l ESS ne sont pas n cessairement ceux qui ont adopt une l gislation sp cifique sur l ESS Centralit de la question cologique On a pu le constater lors des v nements entourant Rio 20 les acteurs de l ESS en ALC sont tr s sensibilis s la question cologique telle qu elle est v cue par les communaut s indig nes et paysannes dans les zones rurales affect es par des projets de d veloppement des ressources naturelles exploitations p troli res gazi res et mini res am nagement de barrages hydro Page4 VIE e ECONOMIQUE lectriques constructions d autoroutes en Amazonie etc Les r seaux de l ESS en ALC sont tr s attach s aux cosmologies ancestrales des communaut s indig nes qui valorisent les droits de la M re Terre P
18. he pr sente dans le mouvement de l ESS ou dans d autres mouvements sociaux qui a critiqu le document officiel de PONU et l expression conomie verte de la m me mani re que le courant dominant de l ESS dans les r seaux de l ALC Mais je parle ici des diff rences entre les positions des courants dominants de l ESS au Qu bec et en ALC Page 1 0 VIE e ECONOMIQUE Pour se rendre compte de ces diff rences il suffit de noter les nombreuses r f rences positives faites dans les r seaux d ESS en ALC un texte de Leonardo Boff 2012 une figure br silienne de la th ologie de la lib ration Le titre du texte est d j significatif L conomie verte contre l conomie solidaire Il s agit d une charge intempestive contre le document de PONU dont le d faut principal serait d tre d finitivement anthropocentrique c est dire pas assez attentif aux droits de la nature Dans une m me envol e Boff associe l conomie verte de m me que le d veloppement durable du Rapport Brundland de PONU en 1987 une conomie de d vastation laquelle il oppose un autre paradigme de l conomie de pr servation conservation et soutien de toute la vie On se retrouve nouveau ici avec un registre d argumentation qui fait r f rence l alternative long terme et maximaliste dont j ai parl plus haut Ce registre a t repris fr quemment dans les r seaux de l ESS en
19. i que des droits de la nature et de la Pachamama Cette fa on de voir l alternative se retrouve aussi dans les d clarations finales de plusieurs rencontres continentales du RIPESS LAC dont celle de Rio de Janeiro en juin 2012 L alternative vis e par l ESS est elle anticapitaliste Dans un courant important qui traverse les crits et les discours concernant les alternatives vis es en ALC dans les r seaux d ESS les positions anticapitalistes sont plus clairement et fr quemment affirm es comparativement ce qui se passe dans les r seaux nordiques d ESS du moins au Qu bec Je donne trois exemples 1 Dans le courant de la litt rature latino am ricaine sur l conomie solidaire qui la relie l autogestion en milieu de travail partir d une perspective marxienne l anticapitalisme est une dimension centrale Cattani 2004 Coraggio 2007 2 Le 7 juin 2012 Boris Mara n intervient une autre fois sur la liste RIPESS LAC et plaide pour ouvrir une discussion urgente vitale relative aux nouvelles options de vie qui signifient une rupture d finitive avec le capitalisme 3 La D claration de Rio de Janeiro rendue publique la fin de la 5 Rencontre de l conomie solidaire et du commerce quitable le 13 juin 2012 l objectif du d passement du capitalisme est pr sent comme la finalit de l ESS Certains pourraient dire qu il faut prendre avec un grain de sel des mots comme anticapitali
20. ieurs documents gouvernementaux et la Constitution de 2008 adoptent cette terminologie L conomie populaire dans le Sud renvoie ce qu on appelle souvent conomie informelle dans le Nord Elle repr sente 20 40 de l conomie et des emplois dans les pays de l ALC Elle renvoie une part importante de la production d aliments pour la consommation domestique la construction et r novation de maisons populaires relevant de l autoconstruction des milliers de petits artisans et commer ants qui vendent leurs produits et services dans les rues et les march s des milliers de banques communales de caisses d pargne d initiatives de microcr dit g r es tr s majoritairement par des femmes des t ches de surveillance dans les unit s domestiques les difices et les lieux priv s et publics etc Ces pratiques d conomie populaire ne sont pas spontan ment solidaires Elles le deviennent lorsque les acteurs acceptent de s associer pour produire commercer et consommer autrement c est dire de fa on moins individuelle et comp titive et davantage collective et coop rative Cette transformation de l conomie populaire non solidaire en conomie populaire solidaire exige entre autres le support de politiques publiques pertinentes Interrogations nordiques Trois remarques en guise d introduction de cette deuxi me partie 1 Je m exprime sur un mode plus interrogatif qu affirmatif d une part
21. n quateur et au Br sil qui promeuvent l exploitation des ressources naturelles et le d veloppement des infrastructures routi res en causant des pr judices sociaux et environnementaux aux communaut s locales Ce lien ressort aussi sur un registre moins d nonciateur et plus constructif dans des initiatives des acteurs de l ESS notamment de coop ratives pour relever des d fis li s la crise alimentaire et la crise climatique Je pense des projets pour faire la transition cologique de l agriculture en contrant la d forestation en traitant les eaux us es et en triant les d chets en choisissant de cultiver en terrasse pour viter l rosion et d utiliser des engrais organiques etc Voir Louis Favreau et Andr Beaudoin 14 mai 2013 http jupiter ugo ca ries2001 carnet J ajoute que je ne pense pas qu il faille se mettre construire sans r sister Ce qui importe c est de conjuguer les deux r sister et construire d noncer et proposer 2 J ai observ l occasion du d bat sur l conomie verte dans les r seaux de ESS du Sud et du Nord d clench par la publication d un document officiel des Nations Unies dans le cadre des activit s de Rio 20 que la critique du document onusien et de l conomie verte tait beaucoup plus radicale et virulente en ALC qu au Qu bec Je reconnais facilement qu au Nord des Am riques et en Europe il y a aussi une mouvance de gauc
22. ns Laville Jean Louis Ed 1994 L conomie solidaire Une perspective internationale Paris Descl e de Brouwer 177 222 Lipietz Alain 2012 Green Deal La crise du lib ral productivisme et la r ponse cologiste La D couverte Paris 185 p Mara n Boris et Dania L pez 2010 Econom a solidaria y sociedad alternativa en Am rica Latina Hacia una agenda de investigaci n desde la descolonialidad Alternativas Red Mexicana de Acci n frente al Libre Comercio RMALC Revista electr nica A o V no 67 Oct 28 de 2010 12 p Ortiz Humberto 2012 Nuevos actores sociales econ micos pol ticos y religiosos en America latina y el Caribe Medell n vol XXXVIII no 149 Enero Marzo 2012 105 125 Rencontres du Mont Blanc RMB 2011 Cinq chantiers et 20 propositions pour changer de mod le l heure de RIO 20 Document adopt lors du Forum International des dirigeants de l conomie sociale Les Rencontres du Mont Blanc Chamonix France novembre 2011 4 p Voir http alternatives economiques fr blogs sibille 2011 12 08 5 chantiers et 20 propositions de less pour changer de modele a lheure Sibille Hugues 2012 La voie de l innovation sociale Rue de l chiquier Paris 128 p Vuotto Mirta 2012 La produccion de conocimiento sobre las cooperativas en Am rica Latina Revista Cooperativismo amp Desarrollo vol 20 no 100 67 77 Wallerstein Immanuel 2013 Levantamientos
23. parce que je n ai pas les r ponses toutes les questions que je soul ve et d autre part parce que je souhaite am nager un espace propice au d bat Nord Sud Sud Sud et Nord Nord 2 Je compte me pencher davantage sur certaines diff rences qui ressortent quand on essaie de mettre en dialogue le courant dominant de ESS au Qu bec et un courant important pour ne pas dire dominant de l ESS en ALC ce qui laisse entendre qu il y a plus d un courant id ologique et politique au sein des mouvances d ESS tant au Qu bec qu en ALC 3 Je m int resse particuli rement certaines diff rences qui ont trait la mani re de conceptualiser le lien entre les pratiques d ESS aujourd hui et la construction de l conomie et de la soci t alternatives de demain Est ce que l ESS constitue l alternative Quand on examine les dynamiques d ESS partir de nos appartenances nordiques il y a une question qui surgit souvent L ESS est elle elle m me l alternative pour la construction d une Page 6 VIE 4 ECONOMIQUE nouvelle conomie et d une nouvelle soci t Les t tes de r seaux de ESS dans la r gion de PALC sont port es r pondre par l affirmative cette question Cela m avait frapp Montevideo en novembre 2008 lors du d bat en assembl e pl ni re sur le contenu de la d claration finale dans le cadre de la 3 Rencontre continentale du RIPESS LAC Spontan ment plusieurs intervenan
24. ra de formuler des propositions et des engagements d ESS pour les Objectifs du Mill naire pour le D veloppement OMD post 2015 https www rencontres montblanc coop Reconnaissance in gale de l ESS d un pays l autre Dans certains pays les pratiques d ESS existent mais elles ne sont pas vues ni conceptualis es ni analys es En somme on peut affirmer que ESS sous une forme ou l autre existe dans tous les pays de l ALC Par contre son degr de reconnaissance varie d un pays l autre Dans la majorit des pays il y a depuis des d cennies des segments de textes l gislatifs constitutionnels et administratifs qui concernent le d veloppement des coop ratives C est le cas m me en Ha ti et au Paraguay Toutefois depuis une dizaine d ann es dans certains pays de l ALC les autorit s publiques ont pris des initiatives pour reconna tre et soutenir non seulement les coop ratives mais PESS dans son ensemble Ces initiatives proviennent de gouvernements nationaux provinciaux et municipaux La reconnaissance de l ESS par les pouvoirs publics prend plusieurs formes Dans certains cas les dans les documents et les projets gouvernementaux C est ainsi que l ESS occupe une place dans des documents l gislatifs et constitutionnels au Br sil au Venezuela en quateur en Bolivie en Colombie en Argentine en Uruguay etc Dans d autres cas la reconnaissance va plus loin lorsque les politiques incit
25. s dans les crits et les discours sur le sujet on se projette plus facilement dans un calendrier plus long terme Cette tendance est bien illustr e par l invitation pol VIE A ECONOMIQUE lanc e par Boris Mara n sur la liste RIPESS LAC le 5 juillet 2012 pour proposer une r flexion sur l ESS Ce chercheur p ruvien ancr UNAM au Mexique crit Ce qui nous int resse c est l tude de l conomie populaire solidaire parce que nous la comprenons comme tant une expression de r sistance de formulation et cristallisation de projets alternatifs au capitalisme fond s non seulement sur une autre mani re de faire l conomie otra economia mais aussi sur une autre mani re de vivre en solidarit et de gouverner En r sum nous voyons l conomie solidaire comme un projet alternatif de soci t en termes non seulement conomiques mais aussi politiques et id ologiques Dans d autres crits Mara n et d autres intervenants souscrivant la m me approche laquelle doit beaucoup au grand sociologue marxiste p ruvien Anibal Quijano insistent sur le fait que l alternative vis e par les r seaux d ESS doit rompre avec le colonialisme du savoir et du pouvoir miser sur l radication de l exploitation de la domination et de la discrimination Mara n et L pez 2010 et tre faite dans une perspective non extractiviste respectueuse du Buen Vivir ains
26. sme d passement du capitalisme et autres expressions semblables Je les prends au s rieux et considere qu il est bel et bien question d radication du secteur des entreprises priv es capitalistes ou encore comme le dit Mara n de rupture d finitive avec le capitalisme Si ce n est pas cela j aimerais conna tre d autres explications Dans l intervalle dans nos r seaux d ESS au Qu bec par exemple le courant de pens e dominant que ce soit dans les r seaux plus proches du Chantier de l conomie sociale ou plus proches du PageG VIE e ECONOMIQUE GESQ se d finit plus spontan ment comme antin olib ral mais pas comme anticapitaliste C est ce qui explique l int r t que nous avons dans les mouvances qu b coises de l ESS pour r fl chir sur l apport de l ESS au d veloppement de ce que nous appelons l conomie plurielle en concertation avec des contributions de chercheurs de certains r seaux nordiques tels le CIRIEC international EMES les RMB l ACI l Institut Polanyi etc Dans la vision de l conomie plurielle ou de ce qu Hugues Sibille 2012 22 appelle biodiversit conomique ou biodiversit entrepreneuriale un coup de barre est donn en direction de l largissement et de la reconnaissance de l ESS et de ses principes r ciprocit et solidarit avec l argument que le poids politique de ESS demeure jusqu pr sen
27. t trop inf rieur son poids conomique 10 des emplois etc Ensuite une importance cl est accord e la r affirmation et la d mocratisation de l conomie publique et de ses principes redistribution quit territoriale souci de l int r t g n ral Toutefois dans l conomie plurielle le secteur priv capitaliste et ses principes profitabilit concurrence ne disparaissent pas Le secteur priv doit cependant se contenter d un p rim tre plus restreint et se soumettre un environnement r gulateur exigeant sur le plan des normes sociales et environnementales Donc dans l conomie plurielle le capitalisme est mis au pas mais ne dispara t pas L alternative vis e moyen terme se pr sente alors comme antin olib rale mais pas comme anticapitaliste C est n anmoins une grande transformation analogue celle propos e par Polanyi et reprise par Lipietz 2012 Il y a peut tre un lien faire ici entre ce que j ai dit plus haut sur l alternative long terme et moyen terme et ce qu Immanuel Wallerstein 2013 crivait r cemment sur la fa on de voir l histoire en privil giant les longues p riodes plut t que les courtes p riodes En s int ressant aux longues p riodes Wallerstein avance l id e que nous sommes au milieu d une transition structurelle qui depuis 1968 part d une conomie monde capitaliste appel e s effacer en faveur d un nouveau type de syst m
28. tenu sept conf rences r gionales au fil des ann es et impuls grandement la recherche empirique et th orique sur les coop ratives en ALC Une s lection des travaux pr sent s dans les conf rences de la RLIC est publi e dans un num ro sp cial de la Revista de la Cooperaci n Internacional de l ACI dit e en espagnol Vuotto 2012 La COLACOT Conf d ration latino am ricaine de Coop ratives et Mutuelles de Travailleurs existe depuis 1975 Elle a pr sentement des enracinements dans une vingtaine de pays et se d die la promotion de l ESS dans la r gion de l ALC Elle est pr sid e par Luis Francisco Verano Paez figure embl matique du mouvement coop ratif et de la promotion de la paix en Colombie http www colacot net Le RIPESS LAC R seau intercontinental de promotion de l conomie sociale et solidaire Am rique latine et Caraibes est la composante continentale la plus dynamique du RIPESS international http www ripess org C est un regroupement continental dans lequel on retrouve pr sentement sept organisations nationales trois organisations sectorielles de port e latino am ricaine dont la Mesa de Coordinacion Latinoamericana de Comercio Justo et une dizaine d organisations de port e sous r gionale Le RIPESS LAC s int resse la promotion de l ESS dans la grande majorit des pays de la r gion LAC Parmi les organisations nationales actives dans le RIPESS LAC depuis ses origines il f
29. ts voulaient qu il soit dit simplement que l ESS tait l alternative la crise ce moment l je me disais qu au Qu bec on pr f rerait dire que l ESS faisait partie de l alternative mais ne la constitue pas elle seule Depuis ce temps je me suis souvent demand si nos diff rences taient une affaire de mots ou de contenus Je m interroge toujours ce sujet Pourquoi pr f rons nous dire au Qu bec et en Europe que l ESS contribue faire surgir l alternative qu elle est un morceau de l alternative qu elle fait partie de la solution qu elle peut apporter beaucoup dans l laboration et la r alisation de projets de transformation alternatifs qu elle est un mouvement social qui doit travailler en partenariat avec d autres mouvements sociaux syndical paysan f ministe indig ne pacifiste etc pour laborer et r aliser l alternative court moyen et long terme Autrement dit pourquoi soutenons nous que l ESS toute seule n est pas LA solution Il me semble que cette interrogation m rite r flexion et d bat la veille de la 6 Rencontre intercontinentale du RIPESS Manille l automne 2013 puisque le th me central de cette rencontre est B TIR L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE COMME UN MOD LE ALTERNATIF DE D VELOPPEMENT http www ripess org programme manila 2013 Si ce libell tait soumis au d bat je proposerais un amendement pour que le fait de b tir PESS
30. vers r seaux d acteurs de PESS Dans la r gion de l ALC on trouve plusieurs r seaux et regroupements d acteurs de l ESS Certains r seaux sont plus anciens par exemple dans le domaine coop ratif D autres sont plus r cents et v hiculent les pr occupations des diverses composantes de IESS Certaines organisations s adressent aux praticiens d autres aux chercheurs ou encore aux deux cat gories d acteurs la fois Plusieurs personnes et organisations appartiennent divers regroupements ou r seaux la fois Voici une liste incompl te de ces r seaux L ACI Americas http www aciamericas coop est le bureau r gional de l Alliance coop rative internationale ACT organisation fond e Londres en 1895 qui regroupe repr sente et assiste les coop ratives du monde entier Le si ge social de l ACI Americas est Costa Rica depuis 1990 Sa 18 Conf rence r gionale aura lieu en octobre 2013 Sao Paolo Un des comit s th matiques de PACI internationale bas sur des activit s de recherche est pr sid par Sonja Novkovic de Saint Mary s University d Halifax Nouvelle cosse Canada Le r seau de chercheurs latino am ricains d pendant du comit est repr sent principalement par des chercheurs du Br sil et de Argentine dont les liens avec l ACI Americas demeurent t nus La Red latinoamericana de investigadores en cooperativismo RLIC coordonn e par Mirta Vuotto et Sigismundo Bialoskorski a
Download Pdf Manuals
Related Search