Les actes de la conférence
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1. E Libert galit Fraternit R PUBLIQUE FRAN AISE Minist re de l cologie du D veloppement durable des Transports et du Logement CONSEIL G N RAL DE L ENVIRONNEMENT ET DU D VELOPPEMENT DURABLE PAYSAGE GLOBAL ET TERRITOIRES Anim par Michel BRODOVITCH Inspecteur g n ral de l administration du d veloppement durable Actes des Matin es du CGEDD le 7 MARS 2012 la Grande Arche de la D fense PARIS Les Matin es du CGEDD Paysage global et territoires Sommaire Ouverture 2 Christian LEYRIT Vice pr sident du CGEDD Expos s Bernard LASSUS 4 Paysagiste plasticien Maguelonne DEJEANT PONS 8 Chef de la division du patrimoine culturel du paysage et de l am nagement du territoire Conseil de l Europe Raffaele MILANI 12 Professeur d esth tique l universit de Bologne et directeur de recherche sur les villes l Istituto dei Studi superiori Echanges avec la salle 15 Ouverture Christian LEYRIT Vice pr sident du CGEDD Bonjour tous merci d tre venus si nombreux pour cette nouvelle dition des Matin es du CGEDD composant un public tr s vari d architectes de paysagistes d urbanistes de responsables de collectivit s de soci t s d autoroutes ou encore de responsables des Minist res de la Culture de l Enseignement sup rieur et de l Education Nationale Ces Matin es qui existent depuis maintenant quelques mois2. d accorder des cr dits cette op ration car nous avions mis en vidence le fait que l appellation b gonia tait n e Rochefort Le r le du paysagiste va donc jusqu la gestion conomique J esp re bien que nous trouverons une solution pour l a roport de Nantes Le paysage est aujourd hui une discipline mille feuilles Des entit s diff rentes qui n ont pas la m me surface s y enchev trent C est un mille feuilles dont les feuilles n ont pas t coup es Voil la probl matique du paysage comment constituer le savoir qui permettra de r pondre cette globalit Nous manquons terriblement de connaissances et de savoir dans l articulation de ces diff rents domaines Il est tr s difficile de trouver comment rapprocher des champs disciplinaires diff rents qui ne peuvent pas et qu il ne faut surtout pas r duire au m me d nominateur commun Crazannes a t le premier chantier dans lequel les paysagistes sont vraiment intervenus sur les reliefs Auparavant ils intervenaient sur des plantations Or les arbres et les plantes ce n est pas du durable C est du fragile Le durable c est le terrassement Le fond de l action paysag re c est le terrassement Christian Leyrit a jou un grand r le dans le domaine du paysage et le d veloppement paysager Je souhaite qu un jour l on s int resse ce que la direction des routes et le Minist re ont fait pour le paysage Je tiens le rappeler A Crazannes nous avon
3. une approche multidisciplinaire et interdisciplinaire de bien gouverner le territoire dans son ensemble Ces crit res indiquent des parcours vari s et complexes entre modernit et tradition Le rapport homme paysage se con oit alors en raison de leur coop ration un m me destin aventureux C est le travail qui introduit l homme dans le r gne des transformations auxquelles lui m me proc de mais pour le paysage c est aussi toute une s rie de mutations physiques et naturelles ind pendantes de l homme qui d terminent l ordre de ses signes volutifs IIs semblent tous deux raconter quelque chose l un par un ensemble de donn es rosions du temps catastrophes destructions par signes superpos s et entrecrois s l autre par un syst me d ouvrages d images et d motions qui sont eux m mes des donn es d sordonn es d une divagation sans but Nous pourrions penser en quelque sorte un carrefour de r cits celui du territoire paysage et celui des hommes La pierre et la terre d un c t le sculpteur l architecte et le paysan de l autre Tout cela gravite en bonne partie du moins autour de la m moire qui est li e au th me central de l identit des lieux identit qui appara t toujours composite si ce n est m me parfois un produit illusoire Nous utilisons cette expression identit pour affirmer justement une valeur dot e de l h t rog n it et du devenir Le paysage est l expression de la nature
4. j jet un caillou dans un puits pour conna tre la profondeur dudit puits Vous avez attendu que le caillou touche le fonds Plus le temps est long et plus le puits est profond Tout le monde conna t la sensation et l motion que procure cette attente Imaginez que le caillou n arrive pas C est ce que j avais propos dans une r alisation destin e l Universit de Montpellier Cela poussait l imagination Cette r alisation a malheureusement t refus e Par des tudes de ce genre c est le nouveau paysage que je sugg re Maguelonne DEJEANT PONS Chef de la division du patrimoine culturel du paysage et de l am nagement du territoire Conseil de l Europe Je suis tr s heureuse d avoir t invit e intervenir devant vous Le paysage ne doit pas tre harmonis et banalis A travers la convention europ enne du paysage le Conseil de l Europe essaie de sensibiliser les citoyens les gouvernements et les pouvoirs publics cette richesse qui nous entoure Le Conseil de l Europe organisation internationale dont le si ge est Strasbourg regroupe 47 Etats membres Il a t cr au lendemain de la seconde guerre mondiale afin promouvoir la paix la d mocratie et les droits de l homme Le Conseil de l Europe est essentiellement connu pour le travail qu il r alise avec la Cour europ enne des droits de l homme Nous consid rons que le th me de l environnement du cadre de vie et du paysage fait partie des pr
5. le changement climatique les modes de consommation et les migrations est tudi Aux grandes infrastructures il convient de pr f rer des infrastructures grandes Le premier prix du paysage a t d cern au Parc de la De le situ pr s de Lille et le deuxi me prix la ville de Carbonia au sud de la Sardaigne Une rencontre de tous les candidats ce prix est d ailleurs bient t pr vue Carbonia o des sites totalement d grad s ont t r g n r s ce qui a permis de recr er de l emploi Tous les candidats pr sent s par les diff rents pays refl taient des projets tout fait exemplaires route paysag re en Wallonie reprise en main d un village en Norv ge etc Des ouvrages rassemblent p riodiquement des rapports d experts sur certains th mes identifi s Le paysage peut tre appr hend par le biais du territoire mais galement par le biais de politiques ou de l gislations qui pourraient tre modifi es C est l enjeu du choix de ces sujets Un nouvel ouvrage paru r cemment rassemble des tudes sur les paysages et l espace p riurbain les infrastructures de transport ou encore l ducation D ailleurs l enseignement du paysage est maintenant obligatoire dans certaines coles primaires et secondaires La Catalogne poss de son observatoire du paysage Les r gions fran aises ont r alis des brochures d une grande richesse Tout ce mat riel sera mis en ligne Lorsqu un pays ratifie la convention il
6. occupations des citoyens A ce titre il est une dimension importante des droits de l homme Le Conseil de l Europe a pour mission de se soucier des grands probl mes de soci t Les th mes de l environnement et plus globalement du d veloppement durable font partie de ces grands probl mes de soci t Le Conseil de l Europe labore des conventions et organise des conf rences minist rielles dont l une traite de l am nagement du territoire Le concept de durabilit est inscrit dans ses pr occupations Plusieurs conventions du Conseil de l Europe concernant de pr s ou de loin la th matique du paysage peuvent tre consid r es comme patrimoniales Ainsi trois conventions traitent du patrimoine culturel et une convention traite de la nature D une certaine mani re la convention europ enne du paysage fait le lien entre ces diff rents textes par rapport au territoire Certaines personnes disent que le paysage est une po sie Bien entendu les habitants sont au centre de ces questions Comment travers ce travail donner un sens aux territoires La convention europ enne du paysage a t adopt e par le Comit des Ministres du Conseil de l Europe constitu des ministres des affaires trang res des Etats membres Ce texte s applique tous les minist res des pays concern s Le concept de paysage traverse une p riode de transformation rapide et profonde avec des avanc es significatives Cette convention constitue une r e
7. uvre dans tous les pays europ ens qui ont ratifi la convention et m me dans ceux qui ne l ont pas ratifi e Afin de promouvoir ces travaux la convention du paysage encourage les pays coop rer par del les fronti res Elle pr voit galement la mise en place d un prix du paysage Les crit res de ce prix sont le d veloppement territorial durable l exemplarit la participation du public et la sensibilisation Ce texte entr en vigueur en 2004 a t ratifi par 36 Etats et sign par 3 autres Une c r monie de c l bration dix ans de la convention s est tenue en 2010 Florence Tous ces pays s y sont rassembl s Bien que le sujet soit complexe la convention a suscit un tr s grand engouement Andorre Malte et la Suisse ratifieront bient t la convention et la Russie envisage galement de le faire La convention du paysage est l une des conventions du Conseil de l Europe avoir t ratifi e le plus rapidement Un tr s grand r seau de coop ration internationale s est mis en place ces derni res ann es Le concept de paysage est de plus en plus reconnu par les pouvoirs publics et les populations De nouvelles formes de coop ration sont apparues Des structures de travail pour le paysage se mettent en place avec des observatoires des centres et des instituts Des nouvelles lois et des nouveaux r glements sur le paysage ont t adopt s Les Etats commencent coop rer Des prix du paysage ont t cr s da
8. a besoin de savoir ce qui se passe dans d autres pays non pour les copier mais pour s en inspirer Enfin le paysage est important car toute la production litt raire l art la musique et la peinture s en inspirent Que souhaitons nous offrir aux g n rations futures Peut tre essayer de limiter les d g ts et faire mieux pour que ce concept complexe entre petit petit dans les esprits et dans les politiques tous les niveaux Raffaele MILANI Professeur d esth tique l universit de Bologne et directeur de recherche sur les villes l Istituto dei Studi superiori Je remercie vivement le CGEED de m avoir invit C est un honneur pour moi de c toyer Monsieur Lassus dont je suis tr s heureux d avoir cout la parole Monsieur Lassus est l un des plus grands cr ateurs de paysage en Europe Mon intervention reposera sur trois points paysage global et territoire l art du paysage et l habitat territoire Je me r f rerai trois philosophes en particulier La constitution d un paysage naturel comme un ensemble d objets esth tiques est l uvre de l homme et de son histoire C est toujours l homme qui mod le et transforme le paysage en un id al esth tique Il faut aussi pr ciser que m me ce que nous pouvons appeler l art du paysage est le r sultat du travail de l homme si ce n est une image un r ve de l homme C est la raison pour laquelle nous d non ons g n ralement toute alt ration
9. du mythe de la culture de l histoire de l conomie il est comme une immense sculpture vivante qui volue dans le temps et dans l espace Si l on veut pr ciser sa relation avec la nature il faut faire appel la pens e clair e de Rosario Assunto Lisons dans I I paesaggio e l estetica 1973 Le paysage est une nature o la civilisation se refl te en s identifiant ses formes lesquelles une fois que la civilisation une civilisation avec toute son historicit s y est reconnue se pr sentent nos yeux comme des formes la fois de la nature et de la civilisation Presque tout le paysage que nous consid rons comme naturel est un paysage model par l homme en quelque sorte c est une nature o la culture a imprim ses propres formes sans toutefois la d truire en tant que nature mais plut t en la modelant pour des raisons qui n taient pas esth tiques au d part mais qui impliquaient ce que nous pourrions appeler une conscience esth tique concomitante et nous finissions par exalter en la mettant en vidence la vocation formelle dont la nature en tant que mati re apparaissait dot e au gr des circonstances Dans la perspective de notre r flexion la signification du paysage part non pas de la repr sentation artistique le paysage dans la repr sentation picturale ou de la sensibilit effervescente de l esprit de l homme mais du niveau de l op rativit humaine de la vision du monde et du
10. le Languedoc Roussillon et la Toscane Le congr s des pouvoirs locaux et r gionaux du Conseil de l Europe a consid r qu il serait utile de diffuser cette id e au niveau europ en Un groupe de travail s est donc mis en place autour d experts de la nature et de la culture La convention a t ouverte la signature des Etats en 2000 Il fallait que dix Etats la ratifient pour qu elle entre en vigueur ce qui s est fait tr s rapidement la convention tant entr e en vigueur en 2004 Pourquoi un texte sur un sujet aussi complexe et impalpable que le paysage L id al aurait t que nous n ayons pas besoin d intervenir Toutefois les volutions de nos soci t s avec toutes les activit s qui s y d roulent ont malheureusement transform les paysages et conduit une tr s grande banalisation et globalisation si bien qu il est devenu n cessaire d intervenir pour trouver des rem des ces tendances La convention exprime ce souci de parvenir au d veloppement durable Elle vise tablir un quilibre harmonieux concept lui aussi tr s difficile d finir C est un objectif vers lequel tendre en recherchant des compromis entre des int r ts et des besoins qui sont parfois contradictoires La mani re d y parvenir est de d finir des objectifs de qualit Une convention est un trait international qui lie des gouvernements Il n est pas traditionnel d avoir une convention internationale sur un tel sujet Le paysage est fixe et
11. les canaux taient dessin s par des hommes de l art dans un souci paysager des sites L objectif de cette s ance consistera donc placer le paysage au c ur des questions d avenir de la ville du territoire au c ur des questions conomiques et sociales Le paysage est ce qui fonde notre sentiment d appartenance un territoire ce qui g re l quilibre environnemental de la plan te Il est source d attractivit conomique Lorsque Bernard Lassus parle de paysage il insiste sur sa dimension multiple chappant au simple aspect visuel Il y int gre le sonore l olfactif et par dessus tout la subjectivit de sa perception Le r le du paysagiste consiste rendre la ville et la vie douces d enrichir l imaginaire et le r el de d passer le rationnel pour toucher l app tence lincommensurable Bernard Lassus tentera sans doute de nous faire prendre confiance de l insuffisance de la prise en compte de la dimension paysag re dans l urbanisme contemporain Bernard Lassus est venu au paysage partir des arts plastiques Son uvre s en ressent tant la dimension artistique y est pr gnante Il est reconnu au plan international pour ses crits ses recherches et ses uvres Citons notamment Le jardin des retours Rochefort qui lui a valu le Grand Prix du Patrimoine du Minist re de l Agriculture il y a presque vingt ans Dans le domaine des infrastructures citons les aires de Crazannes et de N mes Caissargues pour lesquelles
12. lui ai ensuite demand pourquoi il n avait pas d guis son terril avec de l herbe comme cela se faisait beaucoup Il m a dit que c tait hors de question car les terrils sont la m moire des mineurs Il n a donc pas transform le terril mais il l a transform po tiquement avec Blanche Neige Cette r alisation a consid rablement transform ma vision personnelle des choses et mon attitude professionnelle C tait un moment tout fait int ressant et crucial Cette personne n avait pas am nag un jardin Elle avait cr un paysage J ai beaucoup h sit quant la mani re de poursuivre cet expos Plut t que de vous parler de la ville de Sarcelles je vais vous parler d un sujet plus d licat et d actualit l a roport de Notre Dame des Landes pour lequel Vinci a sollicit mon concours Ce sujet est difficile II d montre que l attitude du paysagiste d passe de tr s loin le probl me du visuel J ai propos un urbanisme paysager Il a t retenu La probl matique tient au bocage Quelle relation peut s tablir entre un bocage patrimonial et l exploitation agricole Les agriculteurs ne veulent pas du bocage Quelles sont les relations tablir entre ceux qui veulent sauver le patrimoine que repr sente le bocage et l exploitation rurale par les agriculteurs Ce probl me n est pas simple r gler J ai formul un certain nombre de propositions notamment que le syst me de haies puisse tre reproduit dans les par
13. morphologique du paysage comme une mutilation irr parable de la nature lorsque celle ci se trouve soumise un regard esth tique Car tout paysage renvoie une m moire et la m moire un tat affectif Toute blessure implique une modification de l essence m me du lieu laquelle correspond en nous une blessure motive D truire un paysage signifie d truire la repr sentation m me qu en ont labor notre esprit la civilisation po tique et artistique et tout ce que la culture de l homme a r alis historiquement pour lui Huizinga l un des plus grands historiens du XX si cle avait parl dans l un de ses derniers crits 1943 du d clin du paysage de la disparition d une nature imm diate intacte qui entourait autrefois presque partout l habitat humain Et il avait pouss un cri d alarme Ce serait une grave erreur de penser que l on veut rappeler ici une beaut disparue remplac e d sormais par une autre beaut Il est question ici au contraire d une destruction de civilisation du fait que la terre devient incapable d accueillir la vraie civilisation puisqu elle est travaill e pour l exploitation et le rendement d une quantit de plus en plus grande de produits utiles Il existe cependant une certaine in vitabilit de la destruction Au cours des si cles et surtout au XX si cle l aspect du territoire et la repr sentation du paysage ont consid rablement chang en raison essentiellement de la f
14. oriser un paysage distinct de l environnement et du territoire comme si c tait un lot destin la seule cr ation de jardins de parcs ou de zones vertes prot g es Il s agit d une humanisation de l habitat territoire qui peut englober dans un ensemble composite les chelles de grandeur de l expansion urbaine avec son brassage d activit s de peuples et de cultures le rapport avec la campagne et les activit s agricoles les dimensions et l utilisation des parcs et des jardins les niveaux de l cologie et de la compatibilit ambiante la r volution des transports le juste rapport entre la conservation de zones naturelles et de zones urbaines face un contexte infini de mutations et cela tout en att nuant d une part le danger d une mus ification des paysages et en favorisant de l autre une naturalisation ad quate des villes La dimension est la fois esth tique tique et anthropologique l art de bien faire les choses est galement une recherche visant une meilleure qualit de vie Il est ainsi souhaitable de voir appliquer des pratiques correctes afin de cr er une ambiance du v cu et du vivant Par ailleurs d s l antiquit l homme avait redessin les formes de la nature environnante pour parvenir une image et une exp rience de coh sion sociale Aujourd hui l poque de la globalisation nous sommes tenus face une d faite du mythe du paysage de poursuivre cette d marche et de
15. tout en respectant le concept m me de concertation En la mati re nous avons un progr s consid rable effectuer Il faut parvenir trouver la place de chacun dans le d bat C est un probl me essentiel mais tr s mal pos Certains l cartent de mani re syst matique quand d autres le pr nent de mani re b tifiante Nous sommes pris entre ces deux exc s alors qu il nous faut inventer une nouvelle forme de concertation qui respecte les probl mes pos s et les connaissances Quelle est la place de la connaissance dans la concertation L une des raisons des difficult s actuelles tient au camouflage des interventions de certains domaines qui sont les n tres parce que notre langage n est pas suffisamment intellectuel Pour passer un doctorat il faut trouver des concepts qui soient transmissibles d une discipline une autre Cette notion m me de concept c est dire ce qui peut tre translat d une discipline une autre est pr cis ment ce que nous ne rencontrons plus Tant que nous n aurons pas de concept effectivement transmissible nous ne pourrons pas parler Les lus comprennent certaines notions car ils les vivent au quotidien Au fond un certain niveau d abstraction les probl mes que nous rencontrons dans nos m tiers sont les m mes mais les ma tres d ouvrage ne le savent pas Le grand probl me est le manque de conceptualisation des d marches d architecture d urbanisme et de paysage qui nous permettrait pourt
16. aissais parfaitement les limites que je pouvais contempler loisir tous les moments de la journ e dans toutes les circonstances Tout avait du sens Mon identit est l Elle n a pas chang Je me suis mis vivre Je voyage beaucoup en Chine dans les grandes steppes kazakhes mongoles et pr tib taines Elles me rappellent qu il ny a pas de ma tre d ouvrage du paysage Chacun est ma tre d ouvrage de son paysage Aussi il n existe pas de belle solution de politique du paysage Il y a le talent cr atif et p dagogique des experts et des paysagistes Ce th me magnifique concerne tous nos m tiers aussi bien dans les grands espaces que dans l urbanisme Oui il y a un paysage dans les villes C est l ambiance de la rue Ces ambiances font galement partie de mon identit Elles font donc partie du paysage De la salle Bernard THUAUX J aimerais juste ajouter pour poursuivre sur la d mocratisation du paysage que l un des objectifs du 1 consistait galement donner une galit des chances aux territoires l o l autoroute passait Nous avons voulu donner des atouts et faire r fl chir les territoires qui risquaient de p tir d un manque d id es Christian LEYRIT En conclusion une question me vient l esprit les pr occupations d aujourd hui densification nergie ne prennent elles pas le pas sur les pr occupations paysag res La pression est tr s importante autour de la ville durable N existe t il pa
17. ant de communiquer avec des personnes qui ont une formation intellectuelle et universitaire Si nous faisions un effort dans ce sens nous pourrions r pondre la fois la ma trise d ouvrage et la concertation Christian LEYRIT Le r le de l Etat davantage que d dicter de nouvelles r glementations devrait tre de faire en sorte que le ma tre d ouvrage se pose des questions Prenons l exemple de la travers e du Massif Central entre Clermont et B ziers et entre Vierzon et Brive C est cette occasion que nous avons invent le 1 paysage d veloppement Le trac de l autoroute posait beaucoup de questions Il y a 365 petites communes entre Clermont et B ziers donc des dizaines d changeurs et la probabilit tait grande qu chaque changeur l intercommunalit cr e sa zone d activit pour d velopper son territoire Nous avons pens que cela d truirait la seule v ritable richesse de ces territoires la qualit de leurs paysages sous couvert d activit s conomiques g n r es par l autoroute En dehors de l entr e de l autoroute nous avons donc d cid de lancer le 1 paysage d veloppement pour des actions ext rieures l Etat s engageait verser 1 du co t de l ouvrage condition que les collectivit s mettent galement 1 pour des am nagements visant avoir un d veloppement conomique qui ne soit pas destructeur du paysage L enjeu de la perception du paysage et des villes par les milliers d aut
18. conscience aux acteurs locaux qu ils d truisaient un patrimoine universel extr mement riche C est un grand apport de Bernard Lassus Ce qui est important c est de r fl chir aux diff rentes chelles du paysage De la salle J aimerais rebondir sur cette question de la protection Madame Dejeant Pons a li la notion de conservation la notion de gestion Quelle est la port e juridique de la convention europ enne du paysage Est il possible de s appuyer sur elle pour attaquer le classement d un site ou d un patrimoine historique effectu par l Etat fran ais sans aucune tude de r emploi ou d impact Maguelonne DEJEANT PONS La convention du paysage est contraignante C est un trait international qui lie les gouvernements qui ont ratifi le texte Les d finitions que j ai cit es font autorit mais je ne connais pas le cas particulier que vous voquez Michel BRODOVITCH Avez vous un site particulier en t te De la salle Je pense la halle Sernam qui vient d tre class e par l Etat sans concertation et contre l avis de la Ville de Paris sans n cessit absolue et sans aucune tude de r emploi de ce site qui se trouve au c ur d un projet urbain De la salle Je travaille la direction des infrastructures J ai la chance de m occuper du 1 paysage Encore beaucoup de maires en font la demande mais les services de ma trise d ouvrage sont tr s pris par les normes environnementales qui sont impos es aux
19. continuer dans la pens e que nous avons soulign e ce matin Nous ne pouvons pas rester nostalgiques du paysage ancien Il faut se transformer en d cidant de quelle mani re Plusieurs discussions sont en cours en Italie Nous avons des probl mes d architecture dans le sud du pays En Italie aussi il y a beaucoup de r glements mais dans le sud il n y a ni r elle concertation ni r glement Un autre genre d invention est n cessaire Dans certaines villes le probl me est presque militaire Nous avons diff rentes consid rations de la nature et du paysage Il existe des diff rences philosophiques du paysage L Allemagne est un pays tr s proche de nous mais elle a choisi une autre notion celle de la nature La ville est devenue autre chose C est l habitat territoire Il faut galement m diter sur l espace ouvert qui se trouve entre les zones agricoles et la ville qui s agrandit Il faut laborer un projet sur l habitat territoire De la salle Vous avez parl des autoroutes Depuis des d cennies nous avons eu l occasion de les am liorer et de les int grer au paysage Peut tre existe t il maintenant des difficult s de concertation mais nous n avons pas t pris au d pourvu La premi re autoroute a t ouverte en 1937 Notre soci t s affole aujourd hui dans le domaine de l nergie autour des oliennes et des gaz de schiste Est il possible d organiser ces nouvelles nergies avec les outils professionnels la conve
20. d sur un certain nombre de notions Des orientations ont t annonc es Certains points sont discuter Nous sommes oblig s d organiser notre salle d attente vers des horizons divers No a t le premier vouloir partir Nous ne pourrons pas abandonner cette dimension de l homme qui veut partir Nous ne pouvons pas chapper cela Nous ne pouvons pas avoir une attitude r gressive Nous ne pouvons qu avoir une attitude inventive L invention est notre avenir Nous inventons un nouveau naturel C est ce devant quoi nous sommes plac s Cette hypoth se me semble historiquement assez facile d fendre Il nous faut aujourd hui trouver une nouvelle discipline pour cet am nagement du territoire Les concepts paysagers et les connaissances ne sont pas suffisants par rapport aux probl mes qui sont pos s Les probl mes pos s ne sont pas suffisamment clair s et explor s Ce n est qu ce prix que nous pourrons trouver les enseignements et les disciplines qui permettront de faire face cet habitat territoire Nous avons un norme effort intellectuel accomplir Nous sommes dans une crise de manque intellectuel J en suis absolument convaincu La France a t une cole de pens e pendant des si cles jusque tr s r cemment mais d apr s ce que j entends des universit s trang res que je rencontre nous avons perdu cette potentialit Il n y a plus de mouvements d id es plus d objectifs intellectuels La pens e fran ais
21. duc de Millau se fasse en courbe L cul tait un autre probl me tr s difficile r gler II est de la largeur du tablier Le viaduc de Millau est un haut lieu Il s agit d une valorisation r ciproque entre un site et un ouvrage Je me suis galement occup de l aire de repos Nous avons r cup r une ferme locale afin que le viaduc soit visible en contraste avec une ferme Il ny a rien entre cette Vieille ferme locale et le viaduc ce qui n a d ailleurs pas t simple obtenir de la part du Pr sident du Conseil g n ral qui voulait absolument mettre des petits b timents La d marche paysag re est encore aristocratique Nous sommes toujours domin s par Versailles et Louis XIV II nous faut passer d un paysage aristocratique un paysage d mocratique C est l un des grands probl mes d aujourd hui Gr ce Colas et son Pr sident j ai pu exp rimenter les jardins multiculturels J ai t amen faire des arbres en acier Nous sommes devant une invention n cessaire Tout le probl me du paysage tient aux rapports entre le sachant et celui qui ne sait pas Il faut d truire la sup riorit du sachant sur celui qui ne sait pas Il doit y avoir quivalence entre ceux qui fr quentent un jardin Nous avons tabli une cha ne logique de sens Le troisi me arbre c est moi qui l ai invent De la sorte il n y a plus de sachants Nous avons tr s largement d pass les probl mes esth tiques Vous avez tous d
22. e a pourtant servi d incitation mentale pendant des ann es et des si cles Ce n est plus le cas aujourd hui Nous ne pouvons pas faire l impasse sur le fait que nous sommes oblig s de revenir une invention fondamentale Nous devons reposer les probl mes L habitat territoire se pose aujourd hui L ancienne ville est termin e Le d bat parisien sur les tours est d risoire Nous sommes bien au del de cela Comment habite t on un territoire Le rural et urbain sont des notions finies en tant que telles Cette opposition n existe plus Autrefois on habitait des terres qui n taient pas cultivables Aujourd hui ce n est plus du tout la m me chose Nous ne pouvons plus poser les probl mes partir du rural ou partir de l urbain ou comme un conflit II nous faut inventer autre chose Nous sommes plac s devant une obligation absolue de l invention C est la seule r ponse que je peux vous faire Michel BRODOVITCH Quel r le peuvent jouer les ma tres d ouvrage dans ce d bat Bernard LASSUS Ils sont l pour poser les bonnes questions Comme je l ai dit dans mon expos il m a fallu plusieurs ann es pour poser la bonne question au mineur qui avait install Blanche Neige dans son jardin C est le m me probl me II faut arriver se poser les bonnes questions De la salle Je suis architecte charg de mission la direction r gionale de l quipement et de l am nagement d Ile de France J ai t introduit au paysag
23. e en 1986 par un colloque sur la mort du paysage J aimerais entendre Bernard Lassus ce sujet Bernard LASSUS Un certain paysage est mort C est absolument vident C est bien de cela dont nous devons prendre conscience Voil pourquoi j insiste sur cette n cessite de l invention et d abord l invention du questionnement Pourquoi le paysage est il mort Il tait vident que le rapport la nature allait changer Notre rapport la nature a compl tement chang Il s est totalement transform Dans les am nagements autoroutiers mon probl me n est pas de m exprimer comme certains pourraient le penser mais de faire en sorte que l artificiel devienne nouveau naturel Actuellement c est la seule d marche que je vois pour soigner les blessures cr es par les infrastructures aux yeux de certains Je n aime pas que les routes traversent car cela me fait penser une p e donc une blessure Les routes et les infrastructures doivent passer Elles ne doivent pas traverser Pour le moment nous devons essayer de r duire les blessures et d inventer des l ments De la salle J ai travaill 17 ans dans une soci t d autoroute notamment avec Bernard Lassus lorsqu il r v lait le paysage et le territoire aux millions de personnes qui traversent la France Je suis aujourd hui architecte des b timents de France dans l Essonne Je me suis lanc dans les territoires chelle humaine Depuis 2 ans je suis d sesp r de voi
24. il a obtenu les rubans d or du Minist re de l Equipement et je ne citerai pas les multiples distinctions internationales que Bernard Lassus a galement obtenues Nous avons galement l honneur et le plaisir d accueillir deux autres orateurs Maguelonne Dejean Pons travaille au Conseil de l Europe depuis 1987 Elle a d abord travaill la Cour Europ enne des droits de l homme puis la mise en uvre de la convention de Berne relative la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l Europe Depuis l an 2000 elle est charg e de la mise en uvre de la convention europ enne du paysage ainsi que de la pr paration des conf rences du Conseil de l Europe des ministres responsables de l am nagement du territoire L intitul de la revue du Conseil de l Europe Futuropa pour une nouvelle vision du paysage et du territoire exprime les id es qui animent cette d marche consid rer le territoire comme un concept d une vidente modernit mosa que des quatre dimensions du d veloppement durable naturelle culturelle sociale et conomique et consid rer le territoire comme unique cadre de vie et lieu de rencontre des populations d terminant pour le bien tre mat riel mental et spirituel des individus Docteur d Etat en droit et ancienne avocat Maguelonne Dejean Pons a publi de nombreux ouvrages et articles sur le droit international de l environnement la diversit biologique le paysage et le droit de l homme l en
25. in nombre de ph nom nes plant s Il se trouve que nous sommes dans une zone horticole II m est apparu absolument essentiel de rendre compte de cette politique horticole Rochefort nous avions d couvert dans les ann es 80 que les bateaux ramenaient des plantes Des milliers de plantes ont p n tr en France au XVIII si cle par le port de Rochefort C est notamment le cas du ch vrefeuille J ai donc propos ce qui a t accept que l on montre ces plantes qui ont t rapport es l avion d aujourd hui constituant une m taphore du bateau d autrefois Nous aurons donc des plantes qui taient l avant des plantes du bocage des plantes qui sont arriv es par bateau des plantes acclimat es et des plantes non acclimat es De cette mani re les gens qui arriveront et qui partiront prendront connaissance de ces v g tations Nous voyons ainsi se superposer les diverses couches de ce qu il faut amener dans cet a roport en tant que paysage A Rochefort nous avions mis en vidence en 1982 le probl me des plantes en particulier les tontines paniers d osier plac s sur les ponts des bateaux par lesquels les botanistes rapportaient des plantes d Asie ou d Oc anie Qu est ce qui a t ramen Rochefort Le b gonia Nous avons mis ce fait en vidence Le Conseil de l Europe a alors d cid de financer l organisation d une zone horticole Rochefort pour cultiver le b gonia En fait le commissaire europ en a accept
26. kings Nous avons pr vu un certain nombre de haies Celles ci sont susceptibles d accueillir des oiseaux Or les oiseaux sont pr judiciables l a roport D une certaine mani re il nous faut sauver les haies tout en vitant les oiseaux Pour cela j ai propos de construire des haies artificielles et de ne choisir que des plantes dont les oiseaux ne sont pas friands Nous menons en ce moment m me ce travail d tude des plantes et des fruits que les oiseaux n aiment pas Ceux qui arrivent en avion pourront d couvrir le bocage Qu est ce qu un bocage C est un syst me de surface bord par des haies Ces surfaces sont diff rentes en couleur car ce ne sont pas les m mes cultures J ai donc sugg r que l on mette des herbac es de faible hauteur jusqu la piste Nous tudions actuellement leur implantation Nous allons essayer ces herbac es de moins de 30cm de hauteur de mani re ce que les oiseaux n y nichent pas Le probl me de la haie et de la surface est tr s int ressant Le terrain de Notre Dame des Landes est chahut Le champ visuel est en permanence occup et obtur par des crans de haies En revanche la piste est vaste et grande Il nous faut donc tudier les probl mes de terrassement Nous ferons une double pente par rapport la piste la piste sera horizontale et le bocage restera mouvement comme il l est actuellement L architecte qui construira le b timent a accept d abriter dans l a roport un certa
27. la plate forme paysage et prospective Monsieur Lassus vous nous avez parl de ma tres d ouvrage clair s et exemplaires au sens o ils savent anticiper prendre le paysage comme fil d Ariane d s l amont et prendre le conseil d un paysagiste Pour aller plus loin vers une probl matique qui soit pleinement ancr e dans les volutions des demandes sociales et des pratiques de gouvernance je vous propose de la compl ter cette probl matique par la question suivante comment faire pour que beaucoup de maitres d ouvrages soient exemplaires Dit autrement comment d ployer le processus d innovation aupr s des acteurs locaux de terrain Il y a encore beaucoup de pain sur la planche Qu en pensez vous Bernard LASSUS Votre question est difficile Je pense que le paysage est devenu la discipline d avenir condition de savoir la nourrir intellectuellement Dans une certaine mesure l architecture a t remise en selle En revanche les th ories urbanistiques se sont effondr es sous le poids des r glementations Les probl mes d urbanisme ne sont plus r gl s que par une cohabitation entre des solutions maladroites et des r glementations trop complexes L accumulation des contraintes annule les possibilit s d invention et d organisation Nous en sommes l C est ce qu on appelle la d cadence Les Romains l ont bien connue Comment sortir de cette accumulation qui nous paralyse compl tement Nous devons nous mettre d accor
28. lle innovation par rapport aux autres documents internationaux concernant le patrimoine culturel et naturel Elle a t le moteur d volutions intervenues dans de nombreux Etats europ ens ind pendamment de leur adh sion la convention L esprit et la philosophie de la convention se retrouvent dans son pr ambule qui se r f re au concept de d veloppement durable Au sens du Conseil de l Europe le d veloppement durable repose sur quatre piliers le pilier environnemental et cologique le pilier culturel le pilier social et le pilier conomique Tous ces termes sont d clin s On se r f re au patrimoine culturel de l Europe aux valeurs naturelles et aux aspects sociaux consid rant que le paysage est un l ment important pour la qualit de vie des populations La convention nonce galement que le paysage peut g n rer une activit conomique et cr er des emplois Le d fi consiste donc cr er des emplois en valorisant ces biens qui nous sont offerts gratuitement et dont nous ne saisissons pas suffisamment la valeur La convention consid re que cela implique des droits et des responsabilit s pour chacun Le d fi des ann es futures consistera identifier ces droits et ces responsabilit s qui s imposent aux pouvoirs publics aux populations aux associations et au secteur priv La convention du paysage trouve son origine dans une charte du paysage m diterran en tablie dans les ann es 90 par l Andalousie
29. mension prospective et proactive en traitant du devenir des territoires La convention du paysage n a pas pour objet de paralyser les volutions et de geler le territoire Elle a plut t pour objet d accompagner les transformations d une mani re qui soit plus intelligente et plus sage Le but n est pas de stopper le d veloppement mais de le rendre plus intelligent en faisant en sorte qu il tienne compte de nos richesses La multitude de d cideurs rend le probl me complexe Comment essayer l image de ce que font certains pays de se rassembler pour changer sur les bonnes pratiques Comment les espaces naturels pourraient ils diffuser leurs bonnes pratiques leur savoir et leur savoir faire Comment propager ses connaissances sur les territoires qui ne sont pas encore prot g s C est notre d fi Bernard LASSUS Le dialogue avec la ma trise d ouvrage est un autre probl me de la concertation Les paysagistes ont une peur certaine de l intellectualisme La concertation est un sujet extr mement important et tr s difficile Le probl me de la concertation a t horriblement simplifi vers une forme de populisme un peu minable La concertation ne peut pas se faire sur un faux plan d galit L est toute la difficult Il faut qu il y ait un sachant et celui ci doit prendre ses responsabilit s Or nous n avons pas encore suffisamment r fl chi la mani re dont le sachant peut prendre ses responsabilit s dans la concertation
30. ne bouge pas Les Etats ont tout de m me souhait s acheminer vers un trait international Cela d montre que nous sommes parvenus une nouvelle g n ration de trait s internationaux qui ne traitent pas d l ments sectoriels mais qui prennent en consid ration les probl matiques dans leur grande envergure Les objectifs de la convention sont doubles Les Etats s engagent au niveau national promouvoir g rer et am nager les paysages ainsi qu organiser une coop ration europ enne afin de progresser dans les meilleures pratiques et d changer leur savoir faire Tel qu il est d fini le paysage ne concerne pas que des sites exceptionnels Le territoire est appr hend dans son ensemble La convention s attache m me davantage aux territoires d grad s ou ordinaires qu aux territoires exceptionnels qui font d j l objet d une grande attention de la part d autres trait s internationaux ou d autres outils Le but consiste prendre en compte des espaces ignor s consid rant que des tres humains y vivent Ces espaces sont donc dignes d attention Toute notre plan te et tout le territoire peuvent tre vus sous un nouveau regard Chacun peut s emparer de cette convention comme d un mode d emploi d une m thode de travail La perception qu ont les populations d une partie de territoire n est pas uniquement visuelle Elle implique tous les sens Il faut revaloriser l aspect gustatif tactile ou encore olfactif du
31. ns diff rents pays Cela g n re beaucoup d initiatives Des programmes universitaires des expositions et des festivals traitent galement du paysage Les activit s men es ont pour objet de sensibiliser l importance du th me accro tre le nombre de ratifications suivre la mise en uvre du texte soutenir cet exercice de bonne gouvernance et promouvoir la coop ration europ enne Des rencontres p riodiques sont organis es avec les repr sentants des Etats afin de suivre la mise en uvre de la convention Le comit des Ministres a adopt des recommandations qui sont en fait des lignes directrices afin que chaque Etat puisse appliquer la convention R guli rement des questionnaires sont adress s aux gouvernements pour savoir ce qui se passe dans ces pays Cette information est ensuite remont e au niveau europ en Un syst me d information sera bient t mis en place afin de mieux visualiser toutes ces connaissances Des ateliers et des colloques sont organis s pour traiter de certains th mes Des ouvrages sont disponibles L entr e de ville est la carte de visite d une ville Il en va donc de l int r t des collectivit s locales de soigner leurs entr es de ville Le paysage refl te galement la fiert nationale et l identit d un pays Le patrimoine rural est un atout extraordinaire pour certains pays d Europe centrale et orientale L impact sur les territoires des ph nom nes de soci t que sont par exemple
32. ntion europ enne et la concertation avec les collectivit s Ne risquent elles pas d affecter les paysages et partant de l le tourisme donc notre commerce ext rieur Maguelonne DEJEANT PONS Ce sujet questionne nos choix de soci t Nos soci t s sont elles suffisamment raisonnables pour g rer des territoires avec bon sens et viter des dommages irr m diables Si nous d truisons certains espaces comment les recr er Un grand lien devra tre effectu dans les ann es futures entre paysage et am nagement du territoire Nous avons besoin de prendre du recul afin d appr cier de quelle mani re l am nagement d une r gion ou d un pays impacte le paysage Comment viter que les villes ne deviennent trop grandes et ing rables Comment cr er de l emploi dans les campagnes Tout cela impacte le paysage La d mocratie territoriale et le r le de la participation publique pour l am nagement du territoire sont tr s importants Il existe des passerelles entre ces sujets et le paysage Les citoyens font souvent preuve d un grand fatalisme Or il suffit parfois de replacer un sujet l chelle tr s concr te d une ville ou d un quartier pour mettre en lumi re le fait qu il est possible d agir Je pense notamment aux Agendas 21 qui pourraient ajouter le volet paysager Ces outils sont surtout appr ci s pour leur aspect fonctionnel lutte contre la pollution protection de la nature Ils pourraient galement avoir une di
33. omobilistes venant de l Europe enti re qui allaient d couvrir la France travers ses autoroutes tait donc tr s important C est seulement partir de cette p riode que la perception de la ville ou d un site est devenue un facteur pr pond rant de choix des trac s Nous n avons pas crit qu il tait interdit de lancer des zones d activit Nous avons lanc une d marche extr mement longue Nous avons fait r diger des livres blancs par des bureaux d tudes et des paysagistes Vous ne vous imaginez pas quel point cette d marche a fait prendre conscience des maires de toutes petites communes de la valeur du paysage Je pense notamment au d partement de l Aveyron Ceci a permis de d velopper une approche tout fait particuli re et je suis absolument persuad que la prise de conscience de ces maires est rest e dans leurs actions au quotidien L Etat n est pas l pour faire des r glementations toujours plus complexes Il doit encourager la prise de conscience des v ritables valeurs par des approches extr mement astreignantes Concernant la valeur paysag re par rapport l conomie je reviendrai sur l autoroute Bordeaux Clermont qui passait par le parc des volcans d Auvergne proximit de la cha ne des puys La valeur paysag re de cette cha ne n a pas t d fendue par les acteurs locaux mais par des trangers Nous avons compl tement chang le trac Cette vision ext rieure nous a permis de faire prendre
34. orce et de la vitesse des ph nom nes de transformation On peut observer de grandes mutations parall lement aux profondes modifications de la sensibilit humaine et de la connaissance Et cela s est produit dans la r alit physique tout comme au sein des modes de la culture et de l histoire des valeurs du symbole et de la critique des donn es de la tradition et de l volution Dans les merveillements pass s li s la vision du jardin en tant que paysage et du paysage en tant que jardin l homme avait organis les formes de la r alit environnante pour cr er une image et une exp rience de coh sion sociale Au del de l opposition pol mique entre technique et nature que nous pose d une mani re m me dramatique l enqu te de la science et de la philosophie il appara t une cat gorie dynamique plurivoque et transculturelle le paysage pr cis ment qui d s l antiquit et jusqu au XVIII si cle lorsqu il devient id al esth tique propose la contemplation et le travail en un dessein unique La th orie et l exp rience semblent fondues dans le temps des transformations et des m moires Toutefois la r cente conqu te humaine de l espace cultiv la crainte d exploiter les ressources ambiantes un travail sans rel che sur la mati re et sur la forme ont fait galement appara tre des crit res d dification mod r e et de projet disciplin ainsi que de tutelle et de conservation qui permettent gr ce
35. ous pouvons transformer la tulipe sans la transformer physiquement Le paysage nous pouvons le transformer Ce n est pas l il qui voit c est le cerveau Le mus e de Villeneuve d Ascq vient de consacrer une salle aux habitants paysagistes C est un travail que j ai initi voil quarante ans Nous avons mis en vidence contre le fonctionnalisme qui r gnait l poque la cr ation populaire Beaucoup de gens ne pouvaient pas se satisfaire des grands ensembles et de l absence totale de libert Assez curieusement ce ph nom ne n a pas du tout tendance s att nuer Plusieurs ouvrages lui sont consacr s Ce n est absolument pas un ph nom ne secondaire Il s est m me multipli Je ne vous cache pas que certaines r alisations sont tout fait extraordinaires Nous avons un art des jardins populaires tonnant et pour le moins m connu En 1967 un mineur du nord maire de sa commune avait r alis une norme peinture repr sentant l histoire de Blanche Neige Il avait mis Blanche Neige de dos dans son jardin Elle regardait un terril d un c t et un norme remblai de chemin de fer d un autre Je n ai compris que cinq ans plus tard la question poser son auteur Je lui ai demand que regarde Blanche Neige En fait elle regardait la for t Elle regardait les animaux Ce mineur avait plac Blanche Neige au fond du jardin pour constituer un paysage pour l inventer Il a transform le terril et les remblais en for t Je
36. r la mis re architecturale urbaine de notre pays au travers des ma tres d ouvrage que je rencontre J ai t content de voir que l un des points avanc s par le Conseil de l Europe consiste chercher la r ponse dans la concertation La concertation c est le retour une dimension humaine des choses L volution des r gles d aujourd hui fait de l laboration des PLU une fausse concertation C est dans le r veil l chelle de l homme et dans l organisation de la concertation que l on peut trouver une r ponse peut tre dans un nouveau paysage quel qu il soit Raffaele MILANI Sur la concertation il faut souligner l importance d un nouveau paysage En Italie nous avons un grand probl me avec l autoroute nous nous sommes arr t s la fronti re fran aise Ce probl me concerne les habitants Il faut envisager une solution politique Les gouvernements l ont trouv e ces derniers mois mais il subsiste des r sistances parmi une partie des habitants Nous ne pouvons pas arr ter des grands travaux comme cela Le probl me n est pas qu conomique Il touche galement la mobilit II faut m diter ce point Nous ne pouvons pas trouver la solution l int rieur de la convention europ enne Il y a comme une petite guerre Le sujet de la concertation devait tre m dit avant Nous ne l avons pas fait Le pr c dent gouvernement italien n a pas vraiment m dit la concertation Notre Premier Ministre est convaincu qu il peut
37. regard qui projette et contemple regard o l exp rience des formes se propose en un dessein particulier de connaissance et d exp rience Dans ce parcours la beaut vari e du paysage naturel et du paysage labor est consid r e dans le cadre pr cis ment d un art issu de la production de l organisation de l imagination de l invention de la jouissance On peut donc parler d un art du paysage un ensemble de formes et de donn es perceptives un produit du travail et de l imagination L homme mod le les territoires avec les cultures am liore l am nagement des lieux soigne la r alisation des jardins poursuit le r ve des sites incontamin s par sa pr sence fournit ou invente des images du monde labore un univers d impressions Il repr sente ces donn es dans un sentiment de perception n cessaire pour le traduire dans la reconnaissance des formes et plus encore dans leur vocation jusqu en laborer une interpr tation vivante et une annulation cathartique Nous avons un passage continuel du regard qui projette comme de la jouissance contemplative l action et en m me temps de la dimension de la poiesis celle de l imagination Le paysage est donc la fois r el un art d l action et la culture d un peuple et mental li la repr sentation et la vision du monde des individus Le paysage dans son statut morphologique ne poss de ni canons ni techniques mais il s emploie r v ler des forme
38. routiers Nous sommes oblig s de r aliser de belles routes aux normes avant de nous lancer dans la politique du paysage Derni rement nous avons quand m me men une op ration tr s int ressante pour moiti en conc d et pour moiti en route nationale De la salle Pierre MALLIER De mani re assez personnelle je ferais volontiers une proposition les grandes instances qui d livrent les prix d urbanisme seraient bien avis es de penser l ancien directeur des routes Christian Leyrit son grand conseiller en paysage Bernard Lassus et leur assistant diligent Bernard Thuaux dans leurs prochaines nominations Quand je regarde Bernard Lassus j ai deux chansons en t te D abord une chanson de Claude Nougaro C est mon ami et c est mon ma tre Il est toujours mon ma tre C est lui qui m a appris la lecture du paysage comme un mille feuilles Cette image m a r v l ce que je savais du paysage et ce que j en comprenais Aujourd hui il ajoute un nouvel l ment auquel j adh re D s lors que l humanit sera dans sa grande majorit totalement urbaine sa relation la nature est probl matique J entends qu il faut basculer du naturel l artificiel Je suis int ress La seconde chanson laquelle Bernard Lassus me fait penser est une chanson de Georges Brassens Au pied de mon arbre je suis heureux J ai eu un arbre celui de mon enfance Il fait d finitivement partie de mon identit C est l espace dont je conn
39. s en relation avec l intervention mat rielle et immat rielle de l homme Nous y retrouvons une fusion entre l esprit et la mati re Pour citer Dufrenne nous pourrions dire par exemple qu un certain coin de paysage peut tre consid r comme une uvre d art dans le sens d une r flexion sur la nature naturans et sur la nature naturata car les lieux sont la fois des objets culturels et naturels relation de donn es objectives et cr ations de l homme ayant comme finalit un change entre le naturel et l artificiel L homme en imitant la nature agit en tant que naturante gr ce au g nie de celle ci que les hommes ont int rioris Dans cette acception du travail et dans cette direction du go t on peut aussi affirmer que l art et la cat gorie esth tique sont ici corr latifs La grande transformation des derni res d cennies le poids norme des bouleversements caus s au paysage au territoire la ville font entrer en jeu l image d un nouvel am nagement complexe de l environnement qui devient un habitat territoire dessiner projeter construire aimer exploiter pour le bien de tous Un ordre de grandeur impensable jusqu pr sent pour une intervention humaine devient possible et imaginable L habitat territoire est le grand enjeu de cette premi re moiti du si cle Il n est pas question d laborer je ne sais quelle esth tique de l habitation comme le voudraient certains ou de th
40. s gratt jusqu d couvrir des ruines d anciennes carri res Ces anciennes carri res nous ont permis d introduire dans la lin arit du parcours de cette autoroute non plus uniquement des d blais mais galement des ruptures et des ouvertures sur le paysage Nous avons utilis de la dynamite Il tait ensuite plus simple de s occuper des terrassements Les courbes de niveau posaient un autre probl me Il fallait casser cette politique des d blais et des remblais C est la base D sormais il n y a plus de coupures brutales Les riverains et la plupart des lus sont contents de l arriv e de l autoroute et de la mani re dont celle ci a r v l le paysage du d partement Au Puy les terrassements ont limit les remblais et les d blais Le principe de la double pente est absolument essentiel pour les terrassements Vu de l ext rieur ce ne sont pas les d blais qui posent probl me mais le remblai Il est parfaitement possible de reprendre une partie des d blais et de faire des d p ts au pied du remblai afin d en abaisser la hauteur Les remblais de 15m de hauteur d truisent compl tement une vall e Il faut vraiment s en occuper Ce n est pas toujours simple mais cela permet de r troc der une partie des surfaces aux agriculteurs Cette m thode de la double pente abaisse le remblai jusqu 3m de hauteur Visuellement ce n est pas g nant En revanche un remblai de 15m casse tout J ai r ussi obtenir que le via
41. s une forme d opposition entre ceci et cela Je vous remercie Document r dig par la soci t Ubiqus T l 01 44 14 15 16 http Awww ubiqus fr infofrance ubiqus com
42. se veulent un lieu d change Nous tenons aujourd hui notre cinqui me s ance Comme d habitude les d bats dureront 3 heures Ils seront anim s par trois intervenants dont un tranger en l occurrence Raffaele Milani qui vient d Italie D une mani re g n rale les th mes que nous abordons touchent l am nagement aux transports et aux modes de vie en passant par les questions durables nerg tiques paysag res et autres Ils correspondent aux p les d int r t du CGEDD Apr s la mobilit la s curit et l nergie nous discuterons aujourd hui du paysage qui est au c ur de l avenir durable de nos territoires Je suis particuli rement heureux que Bernard Lassus paysagiste et plasticien ait accept d introduire ce d bat Dans mes anciennes fonctions de directeur des routes j ai tabli avec lui un compagnonnage de pr s de dix ans Bernard Lassus s est montr un conseiller particuli rement efficace Il a permis toute une g n ration d ing nieurs travaillant sur les infrastructures d avoir un regard diff rent Les ing nieurs avaient l habitude de r pondre aux questions qu on leur posait Or beaucoup de questions ne leur taient pas pos es Bernard Lassus les leur a pos es Gr ce lui ces ing nieurs ont pu apporter des r ponses tout fait nouvelles Notre volont a consist faire sortir la route de son objet technique pour renouer avec un pass prestigieux lors duquel ces routes mais galement les ponts et
43. st l un des grands probl mes du paysage Beaucoup pensent que le paysage c est d abord le regard Je commencerai donc par la probl matique du regard C est le choix de l apparence Ce probl me est complexe Quels sont les choix partir desquels nous sommes pr sents Quel est le choix que nous faisons de ce qui nous entoure et de son apparence Cela peut prendre des proportions tr s grandes L abandon de personnalit auquel se livrent certains insectes est une le on extr mement int ressante Je me suis toujours passionn pour les arbres Une feuille d arbre est plate et ressemble une lame de couteau Nous l oublions car nous connaissons la feuille dans l arbre C est un volume pas un l ment C est une multiplicit de reflets Les feuilles se refl tent les unes aux autres Elles constituent un volume Ce volume c est l arbre En r alit il s agit d un volume de lumi re r fl chie Des milliers de feuilles transforment la qualit et la couleur de cette lumi re C est un l ment primordial de l arbre Cela nous apprend beaucoup de choses Si je d coupe un carton blanc et que je l introduis dans une tulipe il devient rose Le volume entre les p tales de la tulipe est de la lumi re rose D un seul coup par ce travail de paysage nous venons de transformer la tulipe Elle ne sera plus seulement ce qu elle tait mais sera galement un volume de lumi re ros e Toutefois il est possible d enlever le papier Ce faisant n
44. tenter de reconstruire son tissu naturel d licat dans les termes cit s ci dessus Nous ne pouvons pas nous soustraire cet acte de responsabilit sous peine de destruction L habitat territoire peut alors devenir par la puissance de ses interventions un art du post paysage et de la post m tropole et faire na tre l harmonie dans l norme confusion actuelle Les philosophes ont toujours pens la ville entre m moire et destination dans l id e de r affirmer une promesse de civilisation fond e sur le principe de relation II faut poursuivre sur la voie qui unit exp rience et imagination forme v cue et projet Dans cette perspective nous pouvons nous laisser guider par la langue et le geste de l action humaine dont a parl Hannah Arendt dans Vita attiva 1958 en percevant sa force pour l avenir de la vie entendue comme le bien supr me Echanges avec la salle Michel BRODOVITCH Le lien avec la nostalgie est tr s int ressant Je relie ce point avec le travail sur la convention du paysage qui essaie par la promotion des id es et des pratiques de retrouver les bonnes chelles d intervention Bernard Lassus est la fois po tique et pragmatique Chaque fois qu il pr sente un concept il voque sa r alisation II est philosophe et la fois bricoleur J aime beaucoup son id e de puits et j esp re vraiment qu il pourra la r aliser La parole est maintenant la salle De la salle Je suis sociologue et je co anime
45. territoire Toutes ces composantes peuvent tre appr hend es L aspect mental est galement important Nous sommes le produit des territoires dans lesquels nous vivons Ces territoires nous transforment sans m me que nous ne nous en rendions compte Cette relation sensible et motionnelle de l tre humain par rapport ses lieux de vie n a pas t suffisamment trait e par le pass Elle est pourtant fondamentale Sur un m me territoire il faut tout la fois prot ger g rer et am nager Toutes les zones prot g es doivent tre g r es Dans certains territoires des l ments d j identifi s doivent tre prot g s et d autres doivent tre am nag s au sens de la convention Les Etats signataires s engagent mettre en application les quatre grands objectifs que sont la reconnaissance juridique du paysage la d finition et la mise en uvre des politiques du paysage les proc dures de participation du public et l int gration du paysage dans l ensemble des politiques sectorielles Par exemple la Suisse a plac le paysage au centre d une marguerite dont chaque p tale est une politique Il a t demand chaque minist re ce qu il faisait pour le paysage C est ainsi qu une politique a t d finie pour chaque secteur concern Il est n cessaire de sensibiliser l ensemble de la soci t de former et d duquer les enfants et les tudiants Des objectifs de qualit doivent tre d finis Ce travail est en
46. vironnement Enfin Raffaele Milani est professeur d esth tique l universit de Bologne en Italie Il est galement directeur du laboratoire de recherche sur les villes Notamment auteur d Esth tique du paysage art et contemplation son regard sur les paysages en tant qu exp rience esth tique compl tera parfaitement les interventions de Maguelonne Dejean Pons et de Bernard Lassus Ces deux derniers invit s sont d ailleurs d j li s notre Minist re dans le cadre des programmes de recherche sur le paysage et le d veloppement durable men s par la direction de recherche et de l innovation du commissariat g n ral pour le d veloppement durable Le d bat sera anim par Michel Brodovitch inspecteur g n ral de l administration et du d veloppement durable rapporteur devant la commission sup rieure des sites et membre de la commission nationale des monuments historiques Expos s Bernard LASSUS Paysagiste plasticien Je suis tr s touch d tre ici et d avoir l occasion de pr senter quelques travaux une assistance aussi multiple Je commencerai par une image classique qui montre comment le paysage se situe depuis des centaines d ann es I se situe comme tant un rapport entre ce que l on peut toucher et mesurer et l immat riel l abstrait C est donc un rapport entre le mesurable et l incommensurable Ce rapport est toujours pr sent dans les uvres de jardin et de paysage Le probl me de l apparence e
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