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Quentin Drouet

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1. a n est pas fait a reste un des objectifs principaux de la Kitchen Peux tu me parler de la relation artiste ing nieur O se trouve la fronti re entre les deux Quels rapports entretiennent ils Je pense que la musique contemporaine a beaucoup fait voluer les choses elle s est toujours positionn e en cr ant ce que l on appelle IRCAM des postes d assistants On a toujours besoin d un personnage cl dans une production artistique m me si l artiste est technicien ou pas J en suis persuad Pourquoi Parce que l artiste m me s il a une connaissance technique m me s il est le meilleur programmeur de Max de Dgiter de n importe quel logiciel a n est pas important Ce qui est important c est qu un moment donn il puisse sortir justement de cette technologie dans sa d marche de travail dans sa m thodologie de travail pour qu il puisse se reposer sur quelqu un qui va faire peu pr s la m me chose que lui mais qui ne va pas le faire comme lui qui va le faire diff remment Et ce diff remment c est cela qui est tr s important C est dire que typiquement on voit que les artistes quand ils cr ent ils vont utiliser toujours le m me chemin pour arriver un r sultat comme tout le monde d ailleurs il va toujours au plus court comme il sait faire parce qu il est dans un cadre de production Et c est ce qui est mon avis tr s dommageable On peut faire mieux justemen
2. 2 La naissance de l informatique et de la num risation 16 B Internet Nouveau m dia moteur de la diffusion num rique au niveau social 22 l Historaue du m d Uisso r E A E A A E E nn tt 22 2 Internet support de plusieurs services et outils 24 3 La cyberculture nouvelle forme de culture 25 Il Un art d coulant des autres formes artistiques mais leur apportant de nouvelles ROOMS nr nn nt E A nn toile lee 28 A La Simulation La Vinoalit immat nalit sse inst nn nant 30 PESIMUINON ne en eene E a RENE e Aa RE Rs nl ee Eey 30 PARA AEEA E E E E E 31 3 Immat rialit des cr ations artistiques 31 B L int ractivit hyperm dias ss 34 1 La relation entre deux nii s sprint ma nn ane 34 2 L esth tique de la COMMUNICATION ins csneessesssss esse 36 8 hypertext hyoerm dids asian she ele nn tante aies 37 4 Des d buts de l art en R seau au netart iii iii 41 C Une forme artistique permettant de rassembler ces nouveaux concepts MASTAA ER na M EC ee me tuto 48 l Le r le d int rfac s diverses sitter ter ne E ne E A aS 51 2e kes installations d s OUYSNES i noiae n a a a R A a ea a E a aS 53 3 Les dispositifs immersion ou environnements immersifs ssssssssssesssssessessesssesssesres 54 D La Transdisciplinarit L Hybridation 57 1 La synth se des arts ou l utopie d un art total 58 2 Lar de la MiSS en S SNEE LE TR e net eat na
3. Arts Multim dias Num riques Leurre ou r elle mutation des arts pr existants 2 M moire de recherche sous la direction de Mr Pierre Morelli universit demetz Remerciements Dans le cadre de la r daction de ce travail les rencontres furent riches en discours conflits amiti s et motions De nombreuses personnes m ritent ces remerciements car chacune m a aiguill vers des hypoth ses plus ou moins abord es ici Je tiens remercier tout particuli rement Robin quipier de luxe de tous les instants Pierre pour ces id es d innovations dont il accouche chaque instant Marie pour sa joie sa bonne humeur et quelquefois sa d tresse Francisco pour ses encouragements Anne et la Ga t Team pour le formidable projet que l on est en train de modeler ensemble Mes relecteurs bien s r et une pens e profonde galement une personne qui nous a merveill par sa simplicit et sa joie de vivre mais qui n est malheureusement plus parmi nous pour assister nos r ussites que l on aurait aim partager avec elle Drouet Quentin Arts Multim dias Num riques Leurre ou r elle mutation des arts pr existants Universit de Metz Ma trise Conception et Mise en Oeuvre de Projets Culturels 2 Chaque nouvelle technologie cr e un milieu vu en soi comme corrompu et d gradant mais qui transforme cependant son pr d cesseur en forme d art Quand l criture tait une nouveaut
4. l 3 DU technologique au num rique nuanian a aa a a aN i i i 63 lll Une prise de conscience de son existence et de son potentiel 73 A La prise de conscience des collectivit territoriales 74 l LeS ECM er autres SMUCTUrSS nan nn nine ne ap E EENT die 74 2 De tr s rares centres d di s la cr ation l exemple concret du CICV Pierre Schaeffer Mise en on te ne a AE a te RE ee le UM a 75 g QUEIQU SSUBV NTIONS annee din nant tin mettent tend 77 B DSnovvEeleS initiates RER a a a N ea ne as 80 1 La r organisation sc nique des lieux culturels 82 2 Le concept de M dia Th TTE iii ia iat 83 3 Media th tre la structure Re es nn eee ann es 84 4 Media th tre la structure Mobile sean eee ainsi 86 5 Exemple de mise en place du dispositif mobile le festival AM PM Arts Multim dias dans l Pays de M ntb laraj ars nnen aiaei eE i A 87 C Des Initiatives au niveau de la formation universitaire et autres eseseeseeessseesee 89 l Les Laboratoires de Rechercher niena ian A R E a ai 89 2 Le Fresnoy Centre National d Arts Contemporains s ssssessssssssssesesressssssssssssesrrreeesss 90 D Un besoin de trouver des moyens efficaces de diffusion 92 1 L organisation d expos le pr dominance actuelle du Curateur 92 2 L xempl d ASCENIC ss nn RU Same in teens 94 CONCIUSION SRE de ne PAR TETA 97 Bibliographie non exhaustive 99 Webographie non exhaustive rer 102 ANN
5. l IRCAM On a fait les premi res exp riences c tait horrible rien ne marchait Berliot m appelle et me demande de travailler pour lui Le r ve Je quitte l IRCAM instantan ment j en ai plus rien faire et je pars en Italie Concerts dans le monde entier NY Milan Allemagne je me suis retrouv directeur technique et assistant musical de structures de 25 techniciens 60 personnes sur sc ne de la technologie comme tu peux m me pas t imaginer j ai travaill avec les plus grandes universit s pour mettre au point des syst mes de tracking vid o notamment sur le d veloppement de EyesWeb avec Antonio Caburi On a mis au point le premier syst me HF pour pouvoir commander des capteurs Du coup avec Berliot j ai eu beaucoup d opportunit s pour continuer mes d lires de capteurs essayer de travailler sur des syst mes de vid o et de tracking que je trouvais et que je trouve toujours non performants et puis les capteurs etc Je commen ais tourner un peu en rond et j ai d cid de construire ma propre structure J en avais marre de passer des mois essayer de d velopper des trucs qui ne marchaient pas quand je voulais faire quelque chose l IRCAM il fallait que j attende trois mois pour r ussir avoir un bout de capteur avec une interface je sentais qu il y avait un manque Il manquait un endroit o l on puisse arriver o les gens sont l ils d lirent et hop en une semaine on fai
6. quipements et les comp tences n cessaires la mise en uvre de tel ou tel projet Il s agit donc d un plateau d assemblage et non pas d un centre de production int gr Le M dia Th tre existe sous diff rentes formes et concepts cin ma lectronique i cin ma th tre lectronique op ra digital etc Son d but de reconnaissance et sa pertinence s imposent du fait m me des uvres propos es par les artistes majeurs de notre poque Ce n est videmment pas la recherche de la modernit qui int resse ces artistes c est bien la naturelle impertinence avec laquelle ils utilisent et m langent les savoirs faire archa ques du th tre de la danse de la musique avec ceux du cin ma de la t l vision de l informatique et des r seaux Cette capitalisation des comp tences est un point central et structurant des d marches les plus radicales et les plus puissantes de la cr ation contemporaine Il est essentiel mais il n est pas suffisant Ce qui est par contre d terminant c est l imbrication totale la fusion l irr ductible n cessit des diff rents l ments constitutifs du propos dramaturgique Cette exigence quand elle est mal comprise condamne beaucoup de projets artistiques au naufrage ou la production de spectacles technologis s fond s sur le spectaculaire sur le bluff Il n existe ce jour aucun lieu adapt en Europe susceptible d accueillir en production les p
7. t cr par les artistes mais il convient aux besoins qu ont ces derniers de rester en contact pour des raisons qui peuvent tre aussi bien sociales que li es la cr ation Les c l bres correspondances par courrier entre artistes qui furent publi es en leur temps sont transpos es aux moyens accessibles actuellement comme le courrier lectronique Prenons l exemple de la derni re installation de Gary Hill A rat in the Tomb propos e l exposition Panorama 5 du Fresnoy Studio National d Art Contemporain o le vid aste d voile sa correspondance de plusieurs ann es avec Joachim Montessuis compositeur de musique lectronique Cette oeuvre a une histoire longue et tortueuse qui continue de se d velopper alors m me que j cris ces lignes L artiste Joachim Montessuis m avait demand de cr er une pi ce sonore pour un CD collectif de bruit art et po sie intitul Erratum Apr s plusieurs changes d e mail sur une p riode de quelques ann es il y eut un moment d illumination peut tre quand Joachim eut besoin d un titre pour des questions administratives o la raison d tre de l oeuvre devint claire notre correspondance tait devenue l oeuvre Apr s tellement de r flexion de n gociation et de manoeuvres autour de l espace de ces sons potentiels de leur contextualisation et de leur nom de leur dur e et de leur descriptions encore venir c est l absence de son qui en vint repr sente
8. www gary hill com Gary Hill http www woostergroup org le Woostergroup http www sensorband com atau Atau Tanaka http www bongiovanni info Pierre Bongiovanni http www fredforest org Fred Forest http epidemic cicv fr geo art jmb prj 1_cinema index html Si Poteris Narrare Licet de Jean Michel Bruy re Parutions en ligne http www fluctuat net Webzine culturel g n raliste http www newmedia art org Encyclop die Nouveaux M dias http www synesthesie com Revue Th matique en ligne http www mouvement net Revue sp cialise dans la danse http archee qc ca Webzine sur le cyberart et la cyberculture artistique http www mediologie org Les cahiers de m diologie Universit de Metz Ma trise Conception et Mise en Oeuvre de Projets Culturels 103 Annexes Conf rence de Pierre Bongiovanni la Gaiet Lyrique Entretien de Thierry Codyus La Kitchen Conf rence de Pierre Bongiovanni 21 Mai 2003 Th tre de La Ga t Lyrique Paris Transcription de l association Je dirige un centre de production qui s appelle le CICV le Centre International de Cr ation Vid o que j ai cr il y a douze ans et qui accueille des artistes d un peu partout dans le monde qui produisent chez nous que l on accompagne et qui produisent de la vid o des installations vid os du cin ma au sens Cannes du terme des expositions des installations et depuis deux troi
9. Il faut un espace o tout est mobile Mon r ve ce serait un lieu totalement vide a n est pas compliqu tout le monde peut le faire mais o en un claquement de doigt tout puisse s agencer Ce th tre des m dias devrait pouvoir se transformer instantan ment en Guignol en sc ne musicale en Op ra lyrique de fa on tellement rapide qu il en devient imaginaire Avoir un espace vide que l on peut recr er de n importe quelle fa on Pour moi ce serait tr s int ressant avoir un lieu qui n a pas de limites Les univers virtuels seraient peut tre une r ponse Evidemment Et c est in fine vers quoi on se dirige Pour l instant on imagine des lieux physiques vides mais le virtuel ouvre des portes beaucoup plus grandes L artiste cr e son propre lieu le spectateur met une paire de lunettes et navigue dans cet espace Plus besoin de se d placer tu ouvres des mondes parall les C est une r alit qui sera la notre j en suis persuad Quand je te disais que ce serait g nial qu en cliquant des doigts le plateau s agence instantan ment on sait tr s bien que techniquement c est impossible Le virtuel permettrait cela Il suffirait de charger un programme et le spectateur change instantan ment de lieu d univers Plus besoin de tout d monter C est ce qu ils tentent de faire au Merlan il y aura bient t plein d endroits qui seront dans cet esprit Mettre la sc ne au plafond voil ce qui s
10. Parcours de th tre Centre national du th tre Actes Sud Papiers Ascott Roy in T l no a in Louise Poissant dir Esth tique des arts m diatiques Collection Esth tique tome 1 Sainte Foy Canada Qu bec Presses de l Universit du Qu bec 1995 p 363 383 Ascott Roy in Esth tique des arts m diatiques 1995 Presse de l Universit du Qu bec Atlan Henri in Entre le cristal et la fum e Paris Seuil 1979 Barthes Roland in S Z Seuil Paris 1970 Bauchard Franck in Cr ation th trale et technologie num rique in revue c art n 1 1999 p 180 Beauchard Franck in Aux fronti res du th tre in revue c art n 2 sp cial Textualit s amp Nouvelles Technologies 2000 p 380 Bremond Claude Pavel Thomas in De Barthes Balzac Fictions d un critique critiques d une fiction Biblioth que Albin Michel Id es 1998 Bush Vannevar in 4s we may think The Atlantic Monthly 176 juillet 1945 Bureaud Annick in nterfaces pour la sensorialit sous la direction de Louise Poissant Presse de l Universit du Qu bec Qu bec 2003 Bureaud Annick in Pour une typologie des interfaces artistiques juillet 1999 Couchot Edmond Hillaire Norbert in L art num rique Paris Flammarion 2003 Couchot Edmond in La Technologie dans l art De la photographie la r alit virtuelle N mes d Jacqueline Chambon 1998 271 p De M redieu Florence in Arts et Nouvelles Technologies Art Vid o Art Nu
11. Platon transformait l ancien dialogue oral en forme d art l apparition de l imprimerie ce fut le Moyen ge qui devint objet d art La vision lisab thaine du monde tait une vision du Moyen ge Et l re industrielle a fait de la Renaissance une oeuvre d art comme le montre les oeuvres de Jacob Buckhardt Siegfried Giedion son tour nous a montr l ge de l lectricit comment voir tout le processus de la m canisation comme un processus artistique MacLuhan Marshall 1993 McLuhan Marshall in Pour comprendre les m dias Les prolongements technologiques de l homme Montr al Biblioth que qu b coise 1993 561 p Pr ambule Quel objet pi ce manifestation ou toute autre repr sentation peut tre qualifi d artistique Qui la l gitimit de les d nommer comme tels et pourquoi Le r le de l art est de porter un regard cr atif critique interrogatif sur le monde tout en bousculant les modes de pens es ordinaires Il entretient des relations constantes avec son environnement qu il soit politique conomique ou social La d finition de ce terme reste ambigu dans notre esprit Son volution au fil des si cles a incit les th oriciens et autres critiques laborer des classifications en fonction des p riodes spatio temporelles de r alisation des diff rents courants qui ont cr et mis en oeuvre des modes de repr sentations diff rents Ont elles encore lieu d tre
12. Quelle position adopte t il ces nouvelles formes artistiques C est toujours la m me chose Le minist re a toujours de bonnes intentions C est tr s bien heureusement que la Kitchen existe heureusement qu on l a fait mais en m me temps les moyens que l on nous donne sont des moyens de recherche On ne nous donne pas du tout de moyens de fonctionnement C est dire que jusqu ce jour je n ai pas r ussi s duire qui que ce soit pour aborder concr tement la question du fonctionnement Ce que je peux affirmer c est qu il ny a pas ce jour d analyse pertinente qui permette de dire que la question du fonctionnement n est pas la seule question prendre en compte Il faut prendre conscience de l importance du suivi des artistes de l importance d un accueil en r sidence Evidemment on va me reprocher que c est tr s litiste a veut dire que je peux accueillir un artiste pendant trois mois et un seul C est certain qu il n y a aucune rentabilit visible Le minist re peut instantan ment me dire Tr s bien vous avez de bonnes id es mais vous allez produire 4 artistes par an et vous voulez que je vous donne 60 000 Euros Vous plaisantez ou quoi Quelle serait la solution La solution j esp re que les nouveaux lieux qui vont se cr er la Ga t Lyrique le M dia Th tre ou d autres auront de tels profils J esp re que les gens qui y travaillent sont conscient
13. d autres commentaires des 9 gloses en volution constante aux personnes qui s y int ressent aux forums Levy Pierre 1998 Pimentel Ken et Teixeira Kevin in La r alit virtuelle de l autre c t du miroir 1994 338 pages Levy Pierre in L universel sans totalit essence de la cyberculture Soci t s N 59 De Boeck diteur 1 1998 Disponible l adresse http empresa portoweb com br pierrelevy pierreluniversel html I Un art d coulant des autres formes artistiques mais leur apportant de nouvelles notions Le num rique infiltre de plus en plus profond ment des pratiques artistiques qui lui pr existent avec leur esth tique propre et les transforme plus ou moins sensiblement II est galement possible de dire que dans la mesure o tous les anciens m dias sont p n tr s par les technologies l art num rique est globalement constitu pour sa plus grande part actuellement de ces uvres hybrides Il en va ainsi des arts graphiques qui ne se con oivent plus sans l ordinateur de la photo de la vid o et d une partie du cin ma sans compter les jeux vid o apparu r cemment et dont certains auraient la possibilit aujourd hui de pr tendre la d nomination d Oeuvre On remarque aussi qu avec l volution des techniques interactives qui franchissent un second niveau de complexit l art num rique s oriente de plus en plus vers les arts du spectacle Un v
14. le soutien d une direction ou d un tablissement du minist re la contribution en conseils en expertises ou en intervenants dans le cas de colloques et d aide financi re Le DICREAM n est pas contrairement ce l on pourrait penser fond e sur la question de l utilisation des nouvelles technologies ou du num rique mais plut t comment des disciplines comme les arts plastiques le th tre la danse la musique le cin ma se d cloisonnent et comment elles interrogent le num rique d une mani re critique La notion de transdisciplinarit est plus fondamentale que la simple utilisation des technologies Le RIAM R seau pour l Innovation dans l Audiovisuel et le Multim dia co financ par les minist res de l Industrie de la Recherche et de la Culture est galement une possibilit pour l artiste multim dia de financer ses projets cependant il impose des r gles strictes de cr ation B De nouvelles initiatives M me si quelques structures culturelles non n gligeables de conception architecturale plus ou moins anciennes ont accord une place plus ou moins grande dans leurs programmations aux cr ations artistiques issues des technologies num riques elles se retrouvent souvent confront es aux sp cificit s techniques que leur exposition n cessite L espace important occup par les outils mis en oeuvre qu ils soient dispos s en r gie ou sur la sc ne de repr sentation et la disponibilit de nombreux flux
15. lectriques r seaux sont des l ments au bon fonctionnement plus que contraignants Parmi ces lieux les plus importants en ce qui concerne la programmation sont notamment la Maison des Arts de Cr teil ou Le Man ge Sc ne Nationale de Maubeuge Mons toutes les deux dirig es par Didier Fusillier galement l heure actuelle Directeur G n ral de Lille 2004 Capitale Europ enne de la culture qui travaille en collaboration dans le cadre de la direction artistique de ces lieux et v nements avec Richard Castelli actuellement le plus important producteur ind pendant fran ais concernant les arts alli s aux nouvelles technologies dans le cadre de sa soci t Epidemic Ces deux personnes font partie des personnalit s incontournables des arts multim dias en France Ils organisent galement conjointement chaque ann e les festivals VIA cr en 1995 et EXIT en tous points similaires du cot de la programmation l un se d roulant Maubeuge et l autre I3 Via ayant lieu quelque temps avant EXIT une ann e et inversement l ann e Cr tei suivante Ces deux v nements sont les produits du m lange des arts de la sc ne danse musique et th tre et du design de l architecture des nouvelles critures des images lectroniques m lant ainsi des cr ateurs de tous horizons artistiques et g ographiques Spectacles expositions colloques et diff rentes rencontres sont mis en oeuvre afin de vulgariser
16. ou encore chez Mark Reaney qui teste de nouveaux outils et d couvre des dispositifs sc niques in dits Ce type d attitude s accompagne d une conception de l acteur dont la pr sence demeure encore requise dans la mesure o elle permet une confrontation entre le vivant et le virtuel tandis que sa disparition dans l effigie o la marionnette fut parfois souhait e par certains r formateurs du th tre comme Edward Gordon Craig Aujourd hui les technologies num riques investissent les arts de la sc ne le plateau sc nique s est transform en un environnement num rique complexe Riches des th ories et des utopies de leurs pr d cesseurs les metteurs en sc ne actuels imaginent des spectacles hybrides o les disciplines th tre musique danse et les m dias utilis s vid o images projet es images virtuelles son lumi re se m langent au gr des cr ations Depuis l av nement du num rique jamais les fronti res n ont t aussi minces Selon Franck Bauchard Les strat gies po tiques philosophiques et technologiques des cr ations sc niques devraient refl ter notre compr hension du monde et la mani re dont nous concevons un r le et une fonction pour le th tre Elles sont certes complexes mettre en oeuvre ll ny a plus en effet aujourd hui de mod les p dagogiques pratiques ou th oriques pour mener ces explorations Tout au plus peut on renouer en les transformant avec les exp riences
17. performances projections en plein air concerts dans tous les domaines des arts visuels et musiques lectroniques Chaque v hicule a une fonction qui lui est propre Le premier fourgon aux flancs ouverts est am nag en r gie audio Le second savoir un v hicule de type monospace sert au transport de mat riels secondaires et de personnes Le troisi me un fourgon a la fonction de studio itin rant de tournage avec fonds de couleur et bleu incrust lieu dans lequel les prises de vue sont faites lors d interviews par ZIbidem exemple Il est notamment quip d un syst me de chauffage et de climatisation d une cam ra num rique sur pied de microcravates et microperches d clairages de studio de mobilier l ger et enfin d une plate forme de vid oprojection sur sa galerie projecteur 10 000 Lumens cran de quatre m tres sur trois et une sonorisation ext rieure Enfin la caravane de ce dernier v hicule la plus importante en terme de taille a pour fonction le studio de montage permettant de modifier imm diatement les vid os produites station Dell deux crans logiciel Xpress DV d Avid et un lecteur enregistreur DVCAM mais galement de salon d accueil et de r union quip 1 moniteur 1 lecteur DV 1 lecteur DVD 1 PC consultation Internet 5 Exemple de mise en place du dispositif mobile le festival AM PM Arts Multim dias dans le Pays de Montb liard La premi re utilisation de cet
18. pr ne l art total sous la direction d un r gisseur connaissant tous les aspects du m tier En 1911 dans L art du th tre il conceptualise un th tre qui doit mobiliser l imagination du spectateur et qui doit agir sur ses sens Craig invente les screens des crans modulables qui bougent sur la sc ne et qui voquent ce qui se joue sans avoir recours des l ments r alistes Dans ce syst me l acteur est d pourvu d affect il est un pur instrument qui ressemble une marionnette une surmarionnette comme il l appelle L auteur lui appara t comme un fournisseur du metteur en sc ne rien de plus de la m me mani re que les machinistes ou les r gisseurs En France la grande th orie d Antonin Artaud tend affirmer clairement que ce n est pas le texte qui fait le th tre mais que c est la mise en sc ne qui est le v ritable fondement de la cr ation th trale Artaud centre donc sa r flexion sur le mouvement des acteurs qu i ont pour dessein de d mat rialiser le texte par leurs d placements dans l espace mais il prend galement en consid ration la musique le son les clairages les accessoires les costumes Il s oppose cat goriquement au th tre tel qu il est en Occident et revendique haut et fort l importance capitale de la mise en sc ne sans laquelle le th tre n est rien Le langage th tral doit d sormais s adresser aux sens du spectateur et plus seulement son esprit Dans la conc
19. r seau afin de complexifier davantage le dispatch terrestre Une grande diversit g ographique est galement un crit re important Carl Y et La Boite Blanche 2003 La diffusion a galement lieu de deux qualit diff rentes afin que l auditeur n ait aucun probl me de r ception suivant le type de connexion Internet dont il dispose Carl d finit le terme nomusic qui caract rise leur festival comme l affirmation du r gne du bruit en tant que liquide amiotique la musique lectronique tant son enveloppe sa consistance son placenta Nous nous rebellons contre le p re genre musical Notre g niteur doit mourir pour que nous existions Le festival constitue pour lui Le but est d tre nomade Son lieu de repr sentation se situe uniquement sur le r seau ainsi que le lieu de fabrication Les artistes sont chez eux et forment un relais g ographique autour de la plan te NOMUSIC tournament se veut tre une promenade sonore dans un monde sans fronti re C est un clich photographique pris du r seau sur ce qu il peut produire dans le domaine de l exp rimentation sonore Le rassemblement se fait par un appel projet sur le Web suivi d une s lection qui n a de crit res que notre subjectivit Carl Y et La Boite Blanche in Trax avril 2003 http www fluctuat net cyber chroniques02 nomusic htm bidem L art en r seau est directement li au principe d interactivit Il
20. soit regrouper les paquets gr ce une interclasseuse Enfin les op rateurs alimentaient la tabulatrice avec les cartes perfor es pr c demment trait es La tabulatrice apr s avoir t programm e gr ce un tableau de connexion permettait de r aliser diff rents traitements de donn es d imprimer et de perforer les nouveaux r sultats Elle fonctionnait une cadence de 150 cartes par minute Elle tait command e par des caract res de contr le dans les positions 11 et 12 Lorsque la tabulatrice rencontrait une carte de contr le elle commen ait une nouvelle op ration par exemple elle se mettait compter dans une zone diff rente Les cartes de contr le taient de couleur vive afin d tre facilement rep rables dans une pile par l op rateur Parall lement des machines seront con ues pour r pondre des besoins sp cifiques d utilisateurs et ainsi optimiser et diminuer les temps de traitement comme la Reporteuse pour l impression sur des cartes l Introducteur Positionneur de Compte pour l impression sur des fiches comptables etc l origine toutes ces machines taient m caniques Par la suite on chercha augmenter la capacit et la rapidit des traitements en leur ins rant des fonctions r alis es par des circuits lectroniques Par exemple l poque l unit de calcul de la tabulatrice tait tr s lente Le Gamma 3 calculateur lectronique fut donc connect au tableau
21. supprimer la fragilit des cat gories des diff rentes disciplines qui pendant des si cles ont repr sent les savoirs consid r s comme les plus absolus et fondamentaux Jacques Sirot 1997 alors qu elles sont constamment red finies au cours de l volution des savoirs et la transformation des cultures les interf rences entre disciplines leur incidence et leur nature changent fatalement au cours de l histoire Ils annoncent ainsi une rupture avec les repr sentations artistiques du pass en employant le concept d hybridation des arts de transversalit Cette notion met en exergue les initiatives artistiques mettant en valeur des interactions entre des personnes provenant de disciplines diff rentes L artiste n est alors plus la personne qui utilise correctement le pinceau mais devient celle qui a le potentiel de r unir dans la m me cr ation l utilisation combin e des divers l ments lui permettant de mener bien son projet La transdisciplinarit est un terme couramment employ en fran ais les anglophones ont plut t tendance parler de l inter de la pluri et de la multi disciplinarit Cependant le pr fixe trans introduit le sens de au del de travers et qui marque le passage ou le changement Nous privil gions ces caract ristiques de transversalit et de transcendance estimant que la rencontre synergique entre disciplines est une activit la
22. antissement des communications Il mit donc au point un r seau hybride d architectures toil es et maill es dans lequel les donn es se d placeraient de fa on dynamique en cherchant le chemin le moins encombr et en patientant si toutes les routes taient encombr es Ainsi si l un ou plusieurs des sites et lignes de connexion venait tre d truit les messages parviendraient leur destinataire par des itin raires alternatifs Le grand progr s de ce r seau tait de r partir les ressources sur tout le territoire plut t que de les concentrer en un seul lieu Cependant malgr ces concepts r pertori s sur onze volumes le Pentagone refusa Ce n est que quelques ann es apr s que le projet fut repris 1969 pour relier quatre instituts universitaires et devenir ARPANET il mettait alors en relation le Stanford Institute l universit de Californie Los Angeles l universit de Californie Santa Barbara et l universit d Utah D s sa cr ation il sera un m ta r seau un r seau de r seaux qui va peu peu relier la communaut scientifique et universitaire mondiale Un autre avantage d Arpanet est qu il permettait des ordinateurs de toutes marques de communiquer ensemble En effet il suffit de respecter quelques r gles pour configurer le paquet d information mettre l Internet protocol IP pour que celui ci arrive bonne destination quelque soit le type de machine mettrice et r ceptric
23. aujourd hui Pour qu une oeuvre soit reconnue comme telle doit elle forc ment tre compar e d autres Doit elle tre consid r e comme tant du m me type et ainsi faire partie d une cat gorie ferm e homog ne Sa reconnaissance rel ve t elle r ellement d une ressemblance avec d autres L utilisation de nouveaux outils n cessite t elle obligatoirement l ouverture de nouvelles cat gories Telles sont les questions qui me tourmentent A ces interrogations plutot que de pr tendre apporter des r ponses nous tenterons d ouvrir quelques pistes de r flexion Pour ce faire nous prendrons pour point de d part les expressions Arts Multim dias et Arts Num riques d velopp es ces trente derni res ann es par plusieurs th oriciens Nous tenterons alors de montrer pourquoi l utilisation de ces deux notions remettent quelque peu en cause l id e de disciplinarit de l art Par l expression disciplinarit est d sign e l attitude du monde artistique constamment cloisonner les diff rentes formes Table des mati res R merciements sans fsrasnite e nent aia i e ee s anne t ee cena 1 Pr ambule een nd ten nes diese it ei eee 4 Table des moti res s sains di ent N a ie 6 INTOQUENOMES SSSR Ne E NN 8 lHIStTOriqUe n ee nn a nee ln en tn NN ir ne ein ee 11 A Le num rique de la naissance d un outil la gen se d un m dium 13 1 L ordinateur moteur de l aventure num rique 13
24. bref cette oeuvre Forest Fred in Repenser l art et son enseignement les coles de vie l Harmattan Paris 2002 266p page 203 Consultable l adresse http declerck chez tiscali fr giga livre php Artistes et chercheurs ATR Laboratoire de Recherche dans l int gration des M dias et des Communications Kyoto Japon simule une vie artificielle organique donc le vivant donnant presque l illusion de l autonomie dans un environnement virtuel et dont le rendu est immat riel puisqu il n est qu une simple image projet e B L int ractivit hyperm dias L interactivit est actuellement un des termes incontournables de l art contemporain mais reste une notion relativement floue dans l esprit de chacun Un grand nombre d oeuvres utilisant les nouveaux processus d criture qu ils soient d ordre textuels plastiques ou sc niques participent l laboration de cette notion Elle consiste en la possibilit pour le spectateur de participer la r alisation de l oeuvre Ainsi les artistes qui mobilisent cette notion doivent pr voir un ensemble de possibilit s qui laissent une partie de la r alisation de l objet ou de la repr sentation l initiative des spectateurs de sorte que ces derniers en deviennent les coauteurs Ainsi dans un grand nombre de pratiques contemporaines la participation des spectateurs est devenue dans une certaine proportion un principe de composition 1 La re
25. c est pas grave d pensez rien etc Il a donc fallu et il faut encore et c est pas encore gagn tre dans une situation de balance entre trouver des projets qui sont eux relativement lucratifs j entends par l de l ingienering avec des grandes entreprises ou encore de la d finition de produits que l on peut vendre et diffuser internationalement qui nous permettent d avoir de l argent et de g rer toute la partie fonctionnement et de l autre c t des projets d artistes que l on aimerait bien aider qui n ont pas beaucoup d argent et qui souhaiteraient faire un mouton cinq pattes Mais on est de plus en plus dans une d marche o c est l artiste qui am ne son budget par l interm diaire du DICREAM par exemple Quand il dit Je vais travailler avec la kitchen c est quand m me un bon point pour lui pour avoir des sous parce que quelque part les gens qui donnent des sous se disent Comme c est des pros comme c est une entreprise il y aura un r sultat a n est pas de l imaginaire C est clair que si nous on s engage faire quelque chose jusqu maintenant on a toujours r ussi trouver la solution ou une des solutions pour r soudre le probl me Du coup les gens sont rassur s a permet de d gager des budgets et donc nous on essaie d tre au plus serr au niveau des budgets pour avoir un fonctionnement classique d entreprise mais pour en m me temps essayer de favoriser tou
26. culture de la production artistique on a prit l habitude de consid rer qu un op ra a co te tr s cher donc on y va quoi Mais quand il s agit de th tre le th tre vit dans une conomie qui est une conomie d immense pauvret Il y a l une diff rence de statut Je pense que c est uvre qui change les mentalit s il faut donc pouvoir produire Ce qui est important c est la production Bien s r que la diffusion est importante mais il faut d abord produire La seule chose qui ne soit pas frapp d obsolescence c est notre cerveau voil ce que je pense Le probl me c est que l on a paum le code d acc s et c est un peu emb tant Alors il y a un travail norme fournir pour retrouver ce code d acc s et le remettre fonctionner Il ny a pas d obsolescence dans le cerveau et il n y a aucune obsolescence lorsque l on met un com dien nu sur une sc ne nue avec une communaut rassembl e autour de lui On ne peut rien faire de mieux que a c est impossible a n emp che pas que la question de la technologie est une question politique au sens disons les mots au sens du techno fascisme industriel et qu il est assez normal mes yeux que des artistes voulant porter un regard critique sur la technologie l utilisent pour pouvoir porter un regard critique dessus Y compris sur une sc ne de th tre Il y a des gens qui sont capable d crire avec un stylo sur une f
27. d di s pourront tre install s appareillages traditionnels lumi re et son d un th tre moderne appareillages audio vid o permettant la captation le montage les effets sp ciaux la diffusion appareillages informatiques d veloppement logiciel dispositifs interactifs dispositifs r seaux hauts d bits dispositifs gradins et techniques totalement mobiles et r agen ables volont Le plateau sc nique est compos de plusieurs l ments modulables permettant d adopter toutes les configurations interm diaires entre le dispositif frontal et les dispositifs circulaires spectateurs Pierre Bongiovanni http 1www scenum tv l int rieur ou l ext rieur du cercle spectateurs statiques ou en mouvement Un espace de jeu aux dimensions variables est r serv aux acteurs danseurs performers musiciens L accueil des spectateurs est aussi modulable en fonction des sc nographies pr vues mobiles ou fixes assis debout couch s L id e centrale est que tout reste mobile Le plateau est totalement vide et les diff rents collectifs artistiques qui l investissent peuvent moduler l espace leur guise En ce moment on travaille avec un italien qui s appelle Maurizio Squillante L op ra Wings of Daedalus va se cr er Rome il ne viendra jamais Paris Il y a 14 cam ras sur sc ne une partie des cam ras sont int gr es dans le corps des danseurs C est un op ra avec de la vraie musique et des
28. de connexion de la tabulatrice Cette connexion permettait la tabulatrice gr ce au c blage des instructions en d rivation d am liorer sa puissance de calcul arithm tique et logique Le support des donn es volua lui aussi Les cartes perfor es furent remplac es suivant les fonctions et pour des raisons de commodit s et de performances par plusieurs supports disque magn tique souple pour la saisie bandes disques et tambours magn tiques pour le stockage lampes tubes vide transistors ferrites pour les m moires Cette volution marque l ouverture aux fonctions int gr es dans une seule machine L ordinateur na t d s que toutes les fonctions n cessaires au traitement de l information sont int gr es dans un seul appareil et contr l es par des programmes La m canographie avec toutes ses machines sp cialis es va progressivement dispara tre Actuellement les cartes perfor es restent encore utilis es par exemple dans certains tats des tats Unis pour les lections ou dans certaines pharmacies pour l approvisionnement des m dicaments 2 La naissance de linformatique et de la num risation Les premiers v ritables ordinateurs apparaissent dans les ann es 1940 A cette poque les applications son essentiellement militaires industrielles ou t l communicationnelles M me si les premiers ordinateurs taient analogiques son volution fait de lui la premi re machine tre capa
29. de la sc ne mais leur fusion organique d o doit rena tre une expression dramatique retrouvant la perfection originelle du drame eschylien et rompant d finitivement avec l op ra traditionnel Il est d velopp par Richard Wagner dans son essai Das Kunstwerk der Zukunft une uvre d esprit r volutionnaire crite en 1850 Selon lui l go sme des arts doit tre vaincu et remplac par leur communisme Les artistes comme les arts doivent donc vaincre leur go sme et tous uvrer dans un d sir commun Il d plore que les arts aient suivi des voies de plus en plus s par es malgr quelques tentatives de r union la Renaissance et l poque baroque Le drame s est abaiss jusqu devenir l op ra Il faut qu il revive et devienne l uvre d art de l avenir ce qui sera rendu possible par la nouvelle r union des arts Pour cela Wagner pr ne dans son essai la r union de la danse la musique et la po sie arts purement humains dont la dimension est le temps Cette r union doit tre aid e et soutenue par les arts de l espace que sont l architecture la peinture et la sculpture La musique est ses yeux une mer originelle d motions N ayant pas par elle m me de force morale elle doit tre f cond e par la volont morale du Verbe De cette union de la Musique et du Po te na tra l uvre d art de l avenir Les autres arts sont pour Wagner secondaires mais il ne faut pas ou
30. es en fichiers La m canographie permet donc de traiter plus ou moins rapidement de gros volumes de donn es et d informations Elle trouve son origine au d but du XVIIIe si cle avec l utilisation de cartes perfor es par Joseph Marie Jacquard dans son m tier tisser m canique Jacquard Une s rie de cartes d finit le motif tisser La s rie de cartes perfor es peut se comparer aux instructions d un programme informatique actuel Dans le domaine artistique l orgue de Barbarie peut constituer un exemple de l utilisation de ce type d instrument Au XIXe si cle Charles Babbage reprend l id e d une machine cartes perfor es pour la construction d une machine analytique Cette machine devait fonctionner au moyen d un programme suite d instructions perfor es sur des cartes Les programmes taient crits gr ce un langage de programmation tr s simple Le premier programme fut con u et crit par Lady Ada Lovelace Elle observa po tiquement De m me que le m tier tisser de Jacquard tisse des fleurs et des feuilles la machine analytique tisse des motifs alg briques H las la machine analytique ne vit jamais le jour car le financement et la technologie m canique de l poque n taient pas suffisants pour en permettre la r alisation Cinquante ans plus tard Herman Hollerith cr e le premier prototype d une Verroust G rard in Histoire pist mologie de l informatique et R volution te
31. est notamment Hamlet Machine Op ra lectronique mis en sc ne en 1995 par Dominik Barbier et coproduit par le CICV Pierre Schaeffer Cette oeuvre est issue d un texte ponyme d Heiner M ller dramaturge contemporain mal compris de son temps puisqu il pr conisait une mise en sc ne th trale bouleversant les codes et mani res de l poque en remettant en cause par exemple la frontalit de la repr sentation sc nique La version labor e par Dominik Barbier se d finit comme une sc nographie mutante dans les territoires hybrides des arts vivants et des arts lectroniques une mise en sc ne du texte mais aussi des manuscrits une mise en sc ne du processus de l criture et de l imagination cr atrice celle de l auteur et finalement celle du spectateur Construction mentale flashes d placements d ambulation rapport non frontal immersion Autant de mots cl qui nourrissent l imaginaire du spectateur Ce spectacle qui aura mis sept ann es pour voir le jour s annonce comme une uvre sans pr c dent dans l univers du spectacle vivant Un an de travail et de r flexion avec Heiner M ller lui m me 1995 puis la complicit artistique avec Jean Jourdheuil dans une analyse nouvelle partir des manuscrits in dits ont assur la mise en sc ne une intelligence du texte et une connaissance des sources privil gi es et constituent les assises solides partir desquelles il devient possible de
32. et de la lecture du cin ma de l architecture et du patrimoine de la recherche et de la technologie de l action territoriale de la langue fran aise et cr er ainsi un Fonds sp cifique d aide aux cr ateurs d uvres originales dans l univers num rique Pour apporter une aide efficace aux artistes et simplifier leurs d marches le fonds d aide la cr ation artistique multim dia est institu et g r par le DICREAM au travers d une commission regroupant toutes les directions du minist re mais reste dans le cadre du CNC Centre National de la Cin matographie L aide financi re attribu e par ce fond se divise en trois aides diff rentes aide la maquette aide la r alisation aide aux manifestations collectives d int r t national Le premier cas a pour objet de permettre un ou plusieurs artistes en cas de demande conjointe de formuler un projet mettant en valeur sa d marche artistique et pr sentant les caract ristiques conomiques et juridiques de son projet Son montant est compris entre 5 000 et 10 000 L aide la r alisation est destin e aider la finalisation du projet artistique sous forme de subvention dont le montant ne peut d passer 50 du budget global de l op ration Enfin l aide aux manifestations collectives d int r t national peut tre de plusieurs natures dont les plus notables sont le haut patronage de la ministre le parrainage du minist re le partenariat du minist re
33. fois transformatrice et formatrice d un nouveau champ de recherche Ainsi l utilisation de la notion ouvre des portes bien des interpr tations Cette notion de transversalit est appliqu e le plus souvent aux arts vivants notamment le th tre Jacques Sirot in 7ransdisciplinarit et gen se de nouvelles formes artistiques 1997 1 La synth se des arts ou l utopie d un art total a La synth se Wagn rienne La synth se des arts n est pas une id e r cente Au V me si cle avant J sus Christ d j le th tre grec est un spectacle total qui associe paroles musique danse d cors Les auteurs de trag dies grecques sont autant crivain que compositeur ou chor graphe ils mettent leurs uvres en sc ne font r p ter les acteurs les musiciens et le ch ur qui au d but du genre tenait le premier r le Au moyen ge les cath drales sont le lieu de spectacles hors normes o musiciens danseurs com diens jongleurs po tes peintres etc travaillent ensemble l laboration de ce que l on appelle l poque des myst res Ils sont jou s sur une estrade dress e dans la nef souvent face la chaire Le but est avant tout d expliquer l inexplicable de montrer le sacr de frapper les imaginations pour attirer les fid les Certains myst res exigent une v ritable machinerie Le jour de la Pentec te tout au long du Moyen Age et surtout dans les derniers temps l us
34. les intuitions ou les th ories de Meyerhold Schlemmer Gropius Piscator Svoboda Polieri La d mat rialisation de la sc ne par la technique la volont de placer le spectateur au c ur de l action sc nique l exaltation d l ments sonores visuels cin tiques de l espace urbain au sein du th tre la r conciliation au th tre de l homme et de la machine le dynamisme cin tique du th tre total repr sentent autant de pistes explor es par les avant gardes qui trouvent aujourd hui une nouvelle r sonance Bauchard Franck 2000 R ve d un art total c est dire d un art o l image le son le texte le jeu de l acteur son corps seraient autant d l ments qui agenc s entre eux permettraient de transcender ces pistes avant gardistes L apparition du num rique modifie les modes de cr ation en introduisant de nouvelles possibilit s jusque l insoup onn es Dans une conf rence en 2003 introduisant son projet de Sc ne Num rique Pierre Bongiovanni actuel directeur du CICV Pierre Schaeffer et du chantier de pr figuration du th tre de la Ga t Lyrique Paris qui qualifie lui m me ce type de spectacle de mutant d voile ce sujet quelque chose qui nous a alert s tr s t t et tr s profond ment c est que l on a constat depuis trois ans de fa on tr s claire et si l on est un peu attentif depuis une dizaine d ann es l arriv e dans la t te des a
35. me que celui ci soit totalement t l charg et donc totalement pr sent sur la machine de l utilisateur Le lecteur de contenu streaming va ainsi r cup rer une partie du document qu il met dans une m moire tampon d nomm e buffer Lorsque le programme estime qu il a suffisament de donn es dans son cette partie de m moire lui permettant de lire le contenu audio ou vid o sans accroche m me en cas de petit ralentissement r seau la lecture d marre Certaines interventions utilisent elles m me plusieurs sources sonores provenant de diff rents lieux reli s en r seau La plateforme Nomusic constitue un rendez vous unique dans notre espace temps Pas d archives simplement un flux audio disponible pendant la dur e d une rotation plan taire Cette pratique a pour but de favoriser l aspect de performance de l v nement ils fixent donc un rendez vous sur le r seau comme s ils taient sur un autre m dium tel que la t l vision il ne jouent ainsi aucunement avec la possibilit de conservation et de mise disposition sur le moyen et long terme des informations caract ristique propre Internet Le r le de l quipe de Nomusic est alors de coordonner gr ce une interface logicielle ces diff rents points g ographiques sans interruption en d pla ant l audit pendant 24 heures de pays en pays sans jetlag c est dire d viter toute perturbation sonore d e au caract ristiques du m dium principalement le d cala
36. ordinateur du domaine purement industriel et militaire vers le grand public En effet la g n ralisation du microprocesseur ensemble de circuits regroup s sur un circuit int gr unique en est le d clencheur dont la suite logique fut le micro ordinateur dont le premier a t r alis par le fran ais Fran ois Gernelle le MICRAL Cette r alisation initia la cr ation de nombreuses soci t s aux Etats Unis dont le repr sentant le plus connu est tr s certainement APPLE Son mod le APPLE 2 en est le plus repr sentatif En r ponse cette invetion IBM lan a au d but des ann es 80 un certain nombre d volutions qui ont apport es le Personal Computer PC S ensuivirent ensuite dans la continuit l utilisation des interfaces de relation homme machine actuelles telles que l cran cathodique la souris le clavier Selon la loi de Moore les co ts de l informatique sont divis s par deux tous les dix huit mois ce qui permit aux fabricants de mettre en oeuvre des techniques nouvelles labor es dans les universit s importantes telles que le Massachusets Institute of Technology MIT Les recherches les plus importantes portent sur la rapidit de r alisation des t ches demand es par l utilisateur la machine des interfaces de plus en plus volu es pour permettre le dialogue entre l homme et la machine une progression des espaces de stockages d informations La baisse constante des co t induit une g n ralisation e
37. qu avant Hiroshima et en 1850 ou en 2003 L l ment suivant que je voudrais aborder c est qu il y a aujourd hui des artistes qui viennent nous voir et qui nous parlent de choses que l on ne comprend pas Je vais donner des exemples en citant des noms Par exemple Jean Michel Bruy re qui est un artiste avec lequel on travaille depuis longtemps dit par Voil je vais faire quelque chose dans une bo te dans cette bo te on va mettre des enfants ces enfants viennent de Dakar en fait ils sont form s au th tre dans des ateliers de th tre Dakar et on va mettre des musiciens et le public va rentrer et a va tre une itin rance et au bout d une heure une heure et demi d itin rance les gens se retrouvent dehors dans la rue et ils ne savent pas ce qu il leur est arriv Quand on essaie de parler avec un responsable culturel de cette question il nous dit c est quoi C est un spectacle de th tre Non C est une exposition Non C est une installation Non C est une performance Non C est une uvre humanitaire Non Alors c est quoi Et bien on ne sait pas Et alors on s adresse qui Et bien on ne sait pas Et imaginons que l on arrive s adresser quelqu un qui ait les moyens parce que des gens qui comprennent ce que je suis en train de dire il y en a de plus en plus mais qui ont la possibilit d ouvrir leur tiroir caisse il n y en a pas beaucoup Donc Jean Michel Bruy re
38. velopp une plateforme de travail collaboratif en r seau pour la d couverte des arts lectroniques l intention des coll ges du Doubs et du Territoire de Belfort Son action est aujourd hui reconnue dans le monde entier o il appara t comme un acteur innovant en mati re de cr ation artistique et culturelle A ce titre il est d ailleurs consult par plusieurs institutions Unesco Conseil de l Europe et un nombre important de personnalit s internationales de l art de la recherche et des technologies multim dia sont membres de son association 3 Quelques subventions Contrairement aux autres formes artistiques qui ont leurs organismes de T http www metapole net subventionnement propres les arts num riques ont longtemps attendu avant d obtenir un geste du Minist re de la Culture et de la Communication dans cette voie En effet la subvention minist rielle d di e aux arts num rique est le DICREAM Dispositif pour la cr ation artistique multim dia Face l aspect transdisciplinaire de ses cr ation qui peut simultan ment faire appel l image fixe et anim e au son au texte aux arts plastiques l architecture au patrimoine ou au spectacle vivant les arts num riques contraignent le Minist re de la Culture laborer un syst me nouveau de coop ration et de travail en r seau des huit grandes directions du minist re des arts plastiques de la musique de la danse du th tre du livre
39. y a un dernier point que je voudrais aborder avant que l on discute Le probl me est tr s simple J habite dans un village qui vote 30 Front National et je suis de surcro t le seul tranger ou presque Donc il n y a pas de pr dateurs potentiels dans ce village part moi et les chasseurs Quand les gens chez qui je vais acheter des p tes me demandent C est quoi votre m tier Vous fa tes quoi Parce que l on a vu un article dans le journal on n a absolument rien compris Vous fa tes quoi comme m tier Les gens ne savent pas ce que je fais ils ne savent pas ce que l on fait Pourtant on fait des journ es portes ouvertes on installe des uvres dans les villages on a montr une installation gigantesque de Jean Michel Bruy re dans un gymnase on pr pare une r trospective des Corsino dans diff rents endroits du Pays de Montb liard on n arr te pas d aller montrer des choses dans les granges dans les garages etc Les montrer on sait faire mais le probl me que j ai que l on a dans nos quipes c est lorsque l on nous dit Qu est ce que vous fa tes En plus c est de l argent public on doit quand m me rendre des comptes c est un minimum Et puis c est beaucoup d argent public Enfin pas assez mais c est beaucoup Il y a un imp ratif c est de r pondre Et moi je n ai pas trouv la r ponse tout de suite Je suis en train de commencer trouver la r ponse Donc je ne vous
40. 5 6 12 OK d accord la sono c est bon c tait la meilleure possible les quipes techniques c tait les meilleurs possibles et ils ont commenc jouer avec tout a a a donn des d sastres et a a donn des splendeurs Qu est ce que l on peut offrir de mieux des artistes que la possibilit du d sastre et de la splendeur Alors on s est dit qu il fallait acc l rer le mouvement dans ce sens et puisque l on va avoir une bo te vide il faut r sister absolument la tentation de mettre dans cette bo te vide toute la technologie disponible Donc on s est ficel nous m mes on s est attach des poteaux et on s est dit elle vide il faut qu elle reste vide Mais comme on est quand m me un peu pervers on s est dit on va d tourner notre propre contrainte et ce que l on est en train de fabriquer en ce moment et qui fonctionne une r gie num rique mobile Qu est ce que a veut dire C est des voitures et des camions il y en a un qui sait faire du son l autre il sait faire du montage vid o l autre il sait faire de l dition web donc on est en train de constituer une caravane dont les studios sont des studios sur des roues Au bout du studio il y a un moteur Et l id e c est d avoir une structure vide permettant des chor graphes des plasticiens des metteurs en sc ne de cr er sans aucune contrainte d espace o les des r gies des studios sur roulettes v
41. EXES LE an A nn est i Lacets EE ENT EET 104 Conf rence de Pierre Bongiovanni iii 105 Thiery Coduys Er KIf en sinistres hits seine EEEE Taaa 117 Note post r dactionnelles ssssssssssssssssssssnne nn 129 Introduction Dans les p riodes de grandes mutations notamment celle dans laquelle nous vivons l art interroge la science et utilise les d marches et les r sultats de cette derni re Pendant la Renaissance la perspective bouleversa la peinture Aujourd hui la perspective a trouv ses limites aux yeux des artistes afin d exprimer leur vision du monde Ils se fondent d sormais sur de nouveaux proc d s et de nouvelles techniques de reproduction de l environnement qui les entourent comme la r alit virtuelle Si les artistes consid r s en leur temps l avant garde comme Mozart vivaient aujourd hui ils utiliseraient tr s certainement les technologies les plus r centes de notre soci t pour r aliser leurs cr ations Gageant que ce dernier tout naturellement produirait de la musique sur ordinateur L art multim dia est un terme qui l heure actuelle reste encore tr s vague dans les esprits des non sp cialistes A son origine cette expression utilis e pour la premi re fois en 1973 par l am ricain Stanley Gibb faisait r f rence l ensemble des productions artistiques combinant images sons mouvements sc niques etc La premi re oeuvre recens e de ce type date de 1958 lors de l e
42. Surround 5 1 une voix pour les basses et cinq autres dispos es dans le syst me d coute la num risation s effectue sur chaque canal Plus les fr quences et les plages de r solutions sont lev es plus le son n cessite d espace de m moire pour tre stock Dans le cas d un CD audio chantillonn 44 100Khz sur 65 536 valeurs de profondeur de codage il est produit 172Ko de donn es par seconde sans compression Par la suite il est possible de compresser ce son de diff rentes m thodes mp3 ogg streaming audio adpcm afin que l occupation en m moire soit moins volumineuse Cependant la pratique de ces proc d s engage une d gradation plus ou moins importante de la qualit sonore elle est g n ralement utilis e dans le cas o l int grit compl te des donn es n a pas besoin d tre totalement conserv e Les autres m thodes de num risation pour les m diums tels que l image et le texte reposent quelque peu sur les m mes principes Ce type de traitement des diff rents m dias permet l utilisateur de tous les traiter sur une machine unique son ordinateur personnel et ainsi d viter des co ts de productions excessifs dus l utilisation d outils diff rents respectif chacun De plus les outils r cents permettent d agir en temps r el c est dire modifier les donn es sans d lai entre la sortie d informations et l entr e de donn es l output suit imm diatement l input B Internet Nouv
43. a rendu les m dias et le grand public attentifs Internet Con u pour tre accessible avec tous les types d ordinateur station de travail terminal en mode texte ordinateur personnel PDA et de n importe o dans le monde le Web constitue un formidable outil de communication Le fait qu il ne soit pas restreint la post e d emmetteurs le diff rencie des autres m dias telles la t l vision et la radio Il n est galement aucunement tributaire de l espace temps c est dire que lorsqu un site est cr il reste consultable sur le net ind finiment et de n importe quel endroit connect au r seau sauf bien entendu en cas de suppression de la part de son propri taire ou de fermeture de la machine qui l h berge La logique de diffusion des m dias traditionnels est ainsi supplant e par celle de la mise disposition Ainsi la notion de libert d expression prend tout son sens m me si ces derniers temps les diff rents gouvernements tentent peu peu de le ma triser suite aux menaces terroristes qui l utilisent pour communiquer entre leur diff rentes factions La taille du web est exponentielle avec le nombre d utilisateurs en avril 2004 la soci t Netcraft a en effet compt plus de vingt et un millions de sites Il existe diff rents types de communication sur l internet Les moyens synchrones Chat visioconf rence qui permettent une relation en temps r els entre diff rents utilisateurs s opposent a
44. able celle que cr eraient les entit s les processus ou les environnements r els ou imaginaires qui sont simul s Au sens large c est le caract re de ce qui est en attente de r alisation et quoi l on accorde une forme de r alit selon laquelle cette r alisation est contingente 3 Immoat rialit des cr ations artistiques Contrairement aux autres formes artistiques l art num rique n a pas vocation produire un objet physique fini comme dans la peinture ou la sculpture Il consiste plut t en un processus qui le plus souvent r clame l action du destinataire de l oeuvre Cela a des cons quences importante sur la notion de la propri t de l oeuvre et par cons quent sur le march de l art En effet on ne vend plus un bien mais un processus se mat rialisant L vy Pierre http www mediologie org presentation abecedaire5 html tr s souvent par un programme informatique et qui est donc concr tement qu une suite de chiffres et de lettre sur un disque dur d ordinateur Ainsi sa capacit de reproductibilit sans limites bouleverse les politiques d acquisition des mus es et m me la notion de mus e et de collection L oeuvre num rique est ce titre allographique Dans son livre Repenser l art et son enseignement les coles de vie Fred Forest voque pleinement cette id e Au lieu de cristalliser son attention sur des mod les historiques fig s ou des modes passag res l enseignement doit insi
45. adre de sa production conna t une v ritable explosion Aujourd hui bon nombre de cr ations contemporaines y font r f rence que ce soit dans le domaine des arts plastiques de la mise en sc ne o encore de la chor graphie Cette forme artistique a donc une histoire vieille de plus de quarante ans une existence actuelle et surtout un avenir plus que prometteur puisque les techniques sur lesquels elle se base ne cessent d voluer Elle compose de nos jours une large partie du paysage de la cr ation artistique que ce soit en France mais aussi partout dans le monde Cependant il a depuis toujours t rejet de l art contemporain hors de son syst me Alors que d autres formes artistiques telles que la photographie le cin ma le mail art et d autres formes d expressions s appuyant elles aussi sur des techniques propres ont t accept es par le syst me artistique l art multim dia a quant quelques exceptions pr s toujours t rejet par le syst me institutionel les critiques les d cideurs les historiens et par le march M me si d autres types d expression furent en leur temps critiqu s comme le cin ma du d but du si cle consid r comme le th tre des pauvres et se jouait dans des caf s aucune ne l a t aussi longtemps et fortement que l art num rique L utilisation des technologies num riques n est pourtant pas arriv e ainsi sur la sc ne contemporaine du jour au lendemain Les artistes ont toujour
46. adresse http hypermedia univ paris8 fr Verroust cours TITRE HTM oO Universit de Metz Ma trise Conception et Mise en Oeuvre de Projets Culturels Drouet Quentin Arts Multim dias Num riques Leurre ou r elle mutation des arts pr existants W e D O g ra O h i e non exhaustive Structures Culturelles li es aux nouvelles technologies http www arslonga org Espace Culture Multim dia Paris 20 me France http www maccreteil com Maison des Arts Cr teil France http www lemanege com Centre Culturel Transfrontalier Mons en Baroeul France http www scenum tv Projet de Sc ne Nationale Num rique Montb liard France http www ircam fr Institut de Recherche et Coordination Acoustique Musique Paris France http www la gaite de paris info Futur centre d di au arts Multim dia et aux Musiques Nouvelles Paris France http www zkm de Zentrum f r Kunst und Medientechnlogie Karlsruhe Allemagne http www le fresnoy tm fr Le Fresnoy Studio National des Arts Contemporains Tourcoing France http www virtualcentre media net R seau de centres de cr ation europ ens Manifestations culturelles http resonances ircam fr R sonnaces Festival annuel organis par l Ircam http www lille2004 com Capitale Europ enne de la Culture 2004 Lille France http www festival automne com Entreprises li es l art et aux nouvelles technologies http epidemi
47. age tait de jeter du haut des vo tes de la cath drale sur la foule serr e des assistants des pluies de fleurs voire des toupes enflamm es symbolisant le Saint Esprit parfois des g teaux ou du pain et des roseaux on l cha t aussi dans le ch ur une colombe ou un pigeon En Italie surtout de grandes machines savantes et cach es par d extraordinaires d cors de bois ou de cartons peints cr aient de belles illusions d optique faisant voler les anges pr s des vo tes et descendre le Saint Esprit Heers Jacques 1997 La collaboration des arts synth se de la po sie et de la musique r appara t la Renaissance d velopp e avec le drame en musique puis l op ra Poursuivie au 18 me si cle elle inclut finalement la danse les arts plastiques l architecture et hante depuis Heers Jacques in F te des fous et carnavals coll Pluriel 1997 p 28 toujours l imagination cr atrice des hommes du spectacle Mais c est avec Richard Wagner et ses confr res europ ens qu une conception nouvelle de cette union des arts est formul e au fil d une lente volution intellectuelle du compositeur Elle influencera une grande part de la cr ation artistique sera au centre de d bats passionn s entre tenants et opposants de ce que l on a appel l uvre d art totale ou plus fid lement peut tre l uvre d art commune Ce concept n exprime plus une simple union ou r union des arts
48. ale Europ enne de la Culture au d but 2004 mise en oeuvre par Richard Castelli o une partie du commissariat a t attribu des curateurs sp cialis s dans les arts num riques la n cessit pour lui de r aliser ces toiles s est amenuis e car il expose d sormais au sein de plusieurs grands lieux culturels fran ais et mondiaux le Lieu Unique Nantes l Espace Landowsky de Boulogne Billancourt notamment De grands v nement artistiques contemporains se sont dot s ces derni res ann es de commissaires sp cialis s dans le domaine Lille 2004 Nuit Blanche Paris la prochaine Nuit des Lumi res Lyon et permettent chaque fois une visibilit plus importante des arts num riques aux yeux des m dias des tenants du march de l art et surtout du public Parall lement cela quelques structures se sont cr es dans le but de jouer le r le d interm diaire entre l artiste le lieu de diffusion et le public Elles jouent le m me r le qu un tourneur dans le domaine de la musique ou d un distributeur pour le cin ma Cependant l heure actuelle l instar des activit s qui leurs correspondent dans le cadre des autres cat gories artistiques elles voluent dans un domaine encore trop peu d frich pour avoir les m mes facilit s d intervention aupr s des autres agents qui constituent leur secteur d activit Par cette id e j entends que les arts num riques sont une forme d art r cente cont
49. ance d une sp cificit propre au th tre indissociable d une sanctuarisation de la sc ne semble s opposer aux technologies num riques Face la radio la t l vision et maintenant au cyberespace le th tre veut se d finir comme un espace fond sur la copr sence de l acteur et du public Il affirme le vivant contre l artificiel l imm diatet contre la m diation l authenticit de la pr sence contre les vertiges du virtuel et ce conform ment aux conclusions h tives d un d bat esth tique datant des ann es soixante Bauchard Franck 1999 On voit bien que l introduction de la technologie num rique au th tre d passe de simples consid rations techniques et m me esth tiques pour alimenter un d bat philosophique la pr sence de l acteur et la copr sence de l acteur et du public Il n emp che que le spectacle vivant a toujours su utiliser les inventions techniques et technologiques de son temps Synth se des arts spectacles hybrides mises en sc ne atypiques etc la cr ation avant gardiste n a eu de cesse d exp rimenter de nouvelles pratiques sc niques Pour beaucoup la cause est d avance entendue avant m me de s appliquer une observation des relations qui aujourd hui unissent th tre et technologies num riques Des pratiques de cr ation apparaissent travers le monde qui esquissent l aide de nouveaux outils ce que sera peut tre le th tre de demain Les technologies num riques
50. ant de r gles gr ce l automatisation des calculs En effet la translation en s ries de 0 et de 1 des informations mises par le public ont habilit les machines pouvoir les traiter en simultan e et beaucoup plus rapidement contrairement l lectronique qui se base principalement sur le fait qu il y ait ou non passage de courant lectrique Dans un CD Rom par exemple l utilisateur peut naviguer selon son choix sauter des tapes revenir sur ses pas ou demander de l aide Le programme peut alors sugg rer ou m me imposer au spectateur le d roulement du r cit L apparition des DVD vid o ces derni res ann es ont apport cette notion dans le domaine de l audiovisuel par le choix linguistique du d roulement du film de regarder telle partie du contenu La notion Conseiller du Pr sident de la Cit des Sciences et de l Industrie de la Villette d hypertextes apporte la notion d interactivit au monde de l dition que ce soit au sujet des livres lectroniques ou ebooks qui commencent tre de plus en plus consult s mais galement au niveau des sites Web Il y a quelques ann es l interactivit a t quelque peu introduite dans l dition classique de livres avec notamment la collection Le livre dont vous tes le h ros L utilisateur se d pla ait au gr de ses choix et de ses r sultats lors de lanc s de d s et allait de chapitre en chapitre tout en sortant de la logique narrative lin aire Il e
51. appelle la sc ne Partant de l on a plut t cherch d velopper de l lectronique embarqu e cf Yvan au Merlan Ce qui est s r c est que l on doit s affranchir du contexte sc nique On doit s affranchir de la contrainte qui dit que je joue d ici l Je crois que les artistes vont aller de plus en plus vers cette id e d un affranchissement total de la contrainte d espace On a bien vu ce que a donne lorsque l angle de cam ra est mal r gl et que la cam ra n arrive plus capter le mouvement du personnage c est foutu a ne marche plus a veut bien dire que tu es enferm dans un contexte A la Kitchen on a donc privil gi l identit du corps peu importe o il se trouve C est pour cela que nous avons d velopp des syst mes HF compl tement autonomes o les capteurs sont sur le corps et d clenche des processus ext rieurs de tous genres La position g ographique ne compte pas c est de l lectronique embarqu e C est un choix esth tique Quel serait pour toi le M dia Th tre id al Ce serait un lieu qui ne poss de rien Un lieu vide en fait Un lieu vide avec une telle intelligence technologique dedans qu il pourrait devenir instantan ment plein Ce que je regrette c est l imposition de normes de r gles Ces lieux o tout est pr vu la sc ne est d j l les haut parleurs sont l A mes yeux ce serait une grande erreur d imaginer un lieu o tout est d j implant
52. ar exemple qu est ce que c est que l analyse des syst mes c est quoi la culture num rique a veut dire quoi la cybern tique si vous avez a dans la t te on lit les proph ties de fa on tout fait trange On retrouve ensuite dans les travaux d un certain nombre d artistes ou de th oriciens du d but du si cle des choses tr s fortes qui ont des noms diff rents Par exemple on voit curieusement que quelqu un comme Eisenstein qui entre parenth ses fait ses premiers films entre 22 et 25 ans je ne sais pas si vous imaginez ce que a veut dire faire son propre cin ma 22 ans et l on assiste la m me chose avec Orson Welles on voit dans les textes d Eisenstein la fin de sa vie dans les ann es 47 48 juste avant sa mort et alors que la censure stalinienne l emp che de tourner on voit dans ses textes un certain nombre de choses tout fait incroyables comme par exemple un texte que je vous recommande et qui s appelle La maison de verre o Eisenstein imagine un spectacle cin matographique qui permettrait de voir ce qui se passe dans cette pi ce en m me temps qu on verrait ce qui se passe dans la p Mouvement i ce du dessus dans la pi ce du dessous et dans les pi ces d c t C est une conception on va dire qui a t reprise par beaucoup d artistes et pas mal de th oriciens sous le terme de spectacle total qui renvoie apr s d autres consid rations th oriques et id ologiques q
53. as deviennent de v ritables partenaires de l utilisateur humain avec qui ils nouent un dialogue symbolique Ce dernier se r sume concr tement un logiciel dont l cran est souvent le support mais il peut tre galement les enceintes sonores et dont les interfaces permettant cette relation de complicit entre l utilisateur et la machine sont tr s vari es souris joystick t l commande capteurs Ce type de syst me peut tre de trois types diff rents Statique il r agit constamment de la m me mani re Dynamique il r pond de mani re diff rentes en int grant la teneur de l action de l interacteur Autonome il cr e ses propres r gles et g re seul les interactions qui ne sont pas pr vues pr alablement par le concepteur Il est alors possible d accorder aux dispositifs une sorte d intelligence artificielle une volution ind pendante de leur cr ateur et un v ritable dialogue homme machine Une oeuvre int grant l interactivit peut ainsi tre qualifi e d ouverte Jo l de Rosnay car c est une action d une personne ext rieure au processus de cr ation pr c dant l exposition ou l utilisation personnelle qui va d terminer le r sultat final aux yeux du visiteur Chaque interacteur modifie ainsi l ensemble pr sent sa convenance M me s il tait possible d envisager une certaine forme d interaction auparavant les technologies num riques ont ainsi permit l artiste de g rer un nombre import
54. au seuil du troisi me mill naire L Harnattan Paris 1998 Fred Forest y distingue trois cat gories d interactivit La premi re fait appel des dispositifs l mentaires comme un simple ordinateur Dans ce cas de figure l utilisateur se retrouve face une machine qui n englobe pas l int rieur d un espace Ibidem Dans une autre les oeuvres offrent une manipulation physique de l installation qui peut s exercer sur des objets r els ou virtuels en immersion dans l image La troisi me cat gorie emploie des capteurs de toutes sortes dont les d clenchements s effectuent en relation avec les gestes et mouvements des publics ce qui suppose l origine dans l intention artistique la construction d un espace sensible Nous assistons alors la fin de la pens e lin aire et du narratif dans l art Sans transition nous basculons du domaine de la repr sentation dans celui de la pr sentation ce n est plus l image fixe l objet le geste donn qui sont offerts mais le processus m me de transformation dans lequel ces l ments sont engag s respectivement solidaires et interd pendants L observateur l artiste est lui m me partie int grante d un contexte d un processus d un syst me dont il est un des agents des interactions produites Ibidem D apr s Annick Bureaud Ce courant a pour but de faire prendre conscience au visiteur de la pr sence de la technolo
55. aux chiffres de O 9 compl t es de 2 lignes 11 et 12 permettant de coder les caract res alphab tiques et sp ciaux point d interrogation point d exclamation etc Dans chaque colonne on peut repr senter un chiffre en perforant un trou dans la ligne de 0 9 choisie Pour la repr sentation des lettres de l alphabet il faut perforer une combinaison de deux trous pour obtenir une lettre Par exemple 12 et 1 pour obtenir un A ou encore 12 et 2 pour obtenir un B En utilisant ce codage il suffit d affecter un certain nombre des colonnes de la carte une m me cat gorie de donn es que l on pourra ensuite trier interclasser et partir desquelles on effectuera des calculs Les r sultats seront de nouveau perfor s sur d autres cartes que l on pourra conserver quivalent de nos m moires actuelles et r utiliser pour d autres calculs ou d autres traitements Les cartes taient ainsi utilis es pour tablir la paie des ouvriers pour la facturation le contr le des stocks mais aussi pour le calcul de la bombe atomique et pour l laboration des trajectoires d une fus e ou d un missile La machine d Hollerith donne tr s vite naissance d autres machines m canographiques destin es des applications statistiques comptables et scientifiques Le d veloppement de ces machines a pour cons quence l apparition d une nouvelle mani re de travailler avec la cr ation des ateliers de perforation d
56. ble de traiter des donn es num riques ce qui est un r elle r volution car les ing nieurs s aper oivent alors petit petit qu il est possible de transformer tous les types d informations imaginables en s ries de chiffres Alors outil tr s peu performant d ses pi tres qualit s en mati re de stockage en m moire son histoire correspond une suite d volutions technologiques Tout d abord la miniaturisation les composants qui interviennent dans sa fabrication sont de plus en plus petits encore notre poque Puis la vitesse de traitement de donn es et la capacit de m moire Enfin la pr cision des outils permettant de l utiliser cran souris Les machines deviennent ainsi au fil du temps de plus en plus complexe en ce qui concerne leur architecture mais atteignent galement des performances et une maniabilit meilleures chaque g n ration Le cheminement de l ordinateur travers le si cle dernier est comparable avec celui de la t l vision qui a elle m me t l initiative d un courant artistique l art vid o L ordinateur une suite d avanc e technologiques Depuis la fin de la seconde guerre mondiale plusieurs g n rations d ordinateurs se sont succ d es apportant chacune des avanc es technologiques La premi re correspond jusqu en 1958 aux machines tubes lectroniques et relais lectrom caniques La m canographie en fait partie mais vu ses co ts lev s l informatiq
57. blier que le Gesamtkunstwerk s accomplit au th tre ce qui rend indispensables d cors et mise en sc ne SlOuvrage collectif L uvre d art total CNRS ditions Paris 1995 http www ivry cnrs fr artsduspectacle publications catalogueshs fiches 20shs arttotal arttotal html Tous les arts jusqu aux d cors costumes jeux de lumi re mise en sc ne pantomime doivent concourir l illusion th trale La sc ne est un endroit magique o tous les arts vivent en harmonie et produisent le sortil ge Le spectacle veille en nous des nergies psychiques qui sommeillaient et il permet la communion effective 2 Tel est l id al du chef d uvre d art total le Gesamtkunstwerk Schneider Marcel Par del le drame en musique les conceptions wagn riennes eurent un impact essentiel sur le th tre et sur les arts plastiques De ces principes les artistes et dramaturges du 20 me si cle ont r alis des transpositions nombreuses et vari es plus ou moins fid les la pens e du ma tre mais sources d un renouvellement profond des pratiques sc niques b L cole du Bauhaus L cole du Bauhaus est l une des figures embl matiques de la recherche passionn e de la synth se des arts Ce mouvement est n en Allemagne de la fusion de l Acad mie des Beaux Arts et de l cole des arts d coratifs du grand duch de Saxe A l origine ses objectifs d passaient la simple id e de proposer une nouvel
58. bon 1998 271 p Ascott Roy in Esth tique des arts m diatiques 1995 Presse de l Universit du Qu bec Utiliser le r seau que ce soit dans l optique de se l approprier comme mat riau ou simplement dans le cadre de la diffusion oblige l artiste faire face son instabilit En effet contrairement aux autre m dias de masse tels que la t l vision et la radio il est directement li des contraintes dues sa sp cificit Il est couramment compar un tuyau plus il est important et plus nombreuses sont les informations passer l int rieur Son d bit va constamment en s accroissant cependant chaque utilisateur ne b n ficie pas des m mes capacit s La bande passante peut tout simplement varier du simple au centuple d un utilisateur l autre Les diff rences de d bit s apparentent l id e de bruit qui figure dans le sch ma g n ral de la communication de Shannon et Weaver ing nieurs des laboratoires de la compagnie Bell Telephone qui travaillaient apr s la guerre l am lioration des transmissions dans les t l communications En effet dans une situation de communication le bruit est un facteur de perturbation et de d sordre Il doit donc tre sinon limin au moins neutralis Contrairement cette id e Henri Atlan a d montr que si le bruit n a en ce qui concerne la transmission d informations que le sens d une perte ou d un oubli il peut avoir un niveau sup rieur une fonct
59. c cicv fr Producteur http www la kitchen fr Lieu de cr ation et de d veloppement Association culturelles et Centre de recherche universitaires li es au nouvelles technologies http hypermedia univ paris8 fr Dpartement hyperm dias de l Universit Paris 8http www ivry cnrs fr artsduspectacle Laboratoire de Recherche sur les Arts du Spectacle du CNRS http www er ugam ca nobel gricis menu_ f htm Groupe de Recherche Interdisciplinaire su r la Communication l Information et la Soci t GRICIS de l Universit de Quebec Au Canada UQAM http www er uqgam ca nobel gricis menu_ f htm D partement de Communication de l Uqam Dictionnaire des arts m diatiques http www gratin org GRATIN Groupe de Recherches en Art et Technologies Interactives Universit de Metz Ma trise Conception et Mise en Oeuvre de Projets Culturels 102 Drouet Quentin Arts Multim dias Num riques Leurre ou r elle mutation des arts pr existants et ou Num riques http www olats org Observatoire Leonardo des arts et des technosciences http www artsens org Un lieu de ressources pour les technologies d interaction distance http www arscenic org Associatin d di e aux Arts Multim dias et aux Nouvelles Sc nographies Artistes th oricien s et oeuvres http icare cicv fr Icare d Ivan Chabannaud http www nomusic org Nomusic http www incident net Plateforme Web du collectif Incident http
60. cadrer un v nement dans une th matique un contexte pr cis Souvent d cri par les artistes eux m mes jugeant que leur propre r le est devenu minime par rapport celui du curateur pour eux il n est plus possible de r pondre de mani re vidente la question de savoir qui est l auteur de ce qui a t r alis puisque c est le commissaire de l exposition qui r clame aujourd hui la production de telle ou telle oeuvre M me si ce r le dans la conception d v nement est fortement d cri il reste tout de m me un bienfait pour les arts manquant de renomm e les art num riques en particulier C est l artiste chinois Du Zhenjun qui me l a signal m me s il a crit r cemment un manifeste mettant mal ce m tier Il m a r v l au cours d une discussion que c est suite leur arriv e dans les arts multim dias que certains artistes du dit domaine se sont r v l aux yeux de la profession et du grand public En effet il y a tr s peu de temps encore cet artiste devait afin de survivre et de cr er les oeuvres qu il souhaitait passer plusieurs mois par an peindre des toiles classiques afin de les vendre Or depuis qu il a particip de grands v nements artistiques majeurs en France le Festival d Automne en novembre 2003 dans une exposition r trospective montrant l ensemble de ses cr ations pr sent e par Pierre Bongiovanni ou dans le cadre de l exposition Cin ma du Futur de Lille 2004 Capit
61. chnologique Cours l Universit de Paris VIII 1994 Disponible l adresse http hypermedia univ paris amp fr Verroust cours TITRE HTM s rie de machines qu on appellera m canographiques En 1889 Herman Hollerith fait construire la premi re machine m canographique fonctionnant l aide de cartes perfor es selon un code sp cifique cette poque toutes les questions sont pos es de fa on binaire oui ou non Il imagine donc de coder la r ponse par la pr sence ou l absence de trou dans une colonne de la carte La pr sence d une perforation dans une colonne tablit un contact lectrique qui permet d aiguiller la carte concern e vers les bo tes de tri o elle est compt e Il utilise cette machine appel e tabulateur pour le traitement des donn es du recensement am ricain de 1890 Cette machine permit de d pouiller le recensement am ricain en 2 5 ans seulement alors qu il avait fallu 8 ans pour celui de 1880 La Tabulating Machine Company qu il fonda pour construire ses machines m canographiques devient en 1924 l International Business Machines Corporation IBM cette m me poque d autres soci t s comme la Compagnie des Machines BULL en France se d veloppent en utilisant une technologie identique La carte perfor e 12 lignes et 80 colonnes telle qu on l a connue jusqu au d but des ann es 1980 fut mise au point par Joseph T Wilson IBM Les 12 lignes correspondent
62. construire une d marche artistique ambitieuse dont l objectif est de d velopper une v ritable criture multim dia contemporaine l chelle d un spectacle sans perdre le lien intime avec le projet original de l auteur et l incandescence de sa po sie Bien que ces nouvelles formes de spectacles ne soient pas repr sentatives de la majorit des cr ations contemporaines dans le domaine du spectacle vivant elles mettent tout de m me en vidence la question du rapport de la technologie l art Aujourd hui de nombreux artistes exp rimentateurs se concentrent sur l appropriation critique des outils Fhttp www scenum tv dans la perspective d une analyse des m dias contemporains D autres au contraire usent de la technologie comme d un artifice au service du spectaculaire L utilisation des nouvelles technologies doit servir l criture th trale la dramaturgie du spectacle Elle doit en outre permettre la production d un discours critique sur notre soci t en rendant compte du monde qui nous entoure c est en cela qu elle trouve toute sa place au sein de l environnement sc nique Il Une prise de conscience de son existence et de son potentiel Dans un contexte conomique plus que morose de ces derni res ann es on peut dresser un bilan plus que n gatif de la politique culturelle de l Etat fran ais quant aux rapports de l art et de la technologie Mais il existe des initiatives
63. croissant que les artistes et le public pr tent aux technologies de l image et du son et l outil informatique au service de la cr ation Cependant trop de r alisations ne trouvent aucun lieu de diffusion faute de moyens faute de correspondre des crit res conomiques ou esth tiques A l chelle europ enne les projets artistiques li s aux technologies d tes de l information et de la communication se d veloppent galement et sont soutenus par des programmes sp cifiques Culture 2000 par exemple et financ s par la Commission Europ enne De http www arscenic org_ Shttp www scenum tv telles initiatives participent la reconnaissance institutionnelle des Arts Num riques Multim dias N anmoins il reste beaucoup faire dans ce domaine Si l on veut que ces nouvelles formes artistiques continuent exister et rencontrent leur public la question de la diffusion de ces uvres doit faire partie du d bat Beaucoup trop nombreux sont les artistes qui apr s s tre d men s dans les m andres de la production et de la r alisation sont confront s seuls et sans aucune ressource la fatidique phase de diffusion de leur uvre Pourquoi l artiste a t il tant de difficult s trouver des opportunit s afin d exposer ses cr ations Pourquoi des artistes comme Miro ou Rubens sont ils expos s constamment aux quatre coins du monde au sein d importants mus es alors que des artistes contemporains qui ut
64. d aste am ricain Atau Tanaka compositeur de musique sont Gary Hil lectronique et performer m rite Gr gory Chatonsky cr ateur de la plate forme artistique en ligne incident net ou encore le cin aste Bruno Dumont Dans un b timent de l architecte Bernard Tschumi largement salu comme lun des plus int ressants de cette fin de si cle Le Fresnoy propose au public des programmations de films d auteurs des expositions d art contemporain des concerts des spectacles et divers v nements artistiques tout au long de l ann e Les uvres produites au Fresnoy par les artistes professeurs invit s et les tudiants sont galement pr sent es dans diverses http www gary hill com Shttp www sensorband com atau Shttp www incident net Drouet Quentin Arts Multim dias Num riques Leurre ou r elle mutation des arts pr existants manifestations en France et l tranger Universit de Metz Ma trise Conception et Mise en Oeuvre de Projets Culturels 91 D Un besoin de frouver des moyens efficaces de diffusion L art multim dia ne montrant le bout de son nez que r cemment dans le cercle tr s ferm des critiques d art et par cons quent n existant que r cemment aux yeux des professionnels du domaine artistique il est n cessaire dor navant de cr er le public qui lui correspond et ainsi convaincre les lieux de diffusion de son potentiel Ainsi de grandes expositions inter
65. de cela Je pense qu l heure actuelle il faut absolument passer par une phase de collaboration Les r sidences ne doivent pas tre uniquement sur un point Il faudrait par exemple que le CICV le Palais de Tokyo la Kitchen travaillent ensemble sur un projet pr cis Et puis ensuite la Kitchen pourrait travailler avec Le Fresnois sur un tout autre projet Les collaborations et les partenariats doivent voluer Il ne faut pas cantonner un projet un lieu de production S il y avait cette ouverture de travail je pense que l on pourrait faire des choses tr s originales Il faut viter les cloisonnements toujours Et c est le projet qui doit entra ner les collaborations et non pas le contraire Il faut chaque fois red finir les choses Ce qui m int resse aussi c est que les artistes qui n ont pas un sou puissent acc der de la technologie de pointe Je voudrais que la technologie soit au service de l art et non l inverse Que l on ne dise pas j ai de la technologie donc je vais faire de l art La collaboration est mes yeux le seul moyen pour r duire les co ts de r alisation Chaque structure accompagne l artiste dans ce qu elle sait faire avec les moyens qu elle peut mettre sa disposition Sinon on fait tous la m me chose Les artistes ach tent leur PC dernier cri ils cr ent seuls sur leur station de travail et tout le monde fait la m me chose avec les m mes moyens Peux tu me pa
66. de chose avec le corps parce qu il a un potentiel norme Avec cet outil les performeurs sont non seulement capables de se mettre en relation avec l ext rieur mais on est aussi capable de d finir un vrai nouveau langage Il existe deux grands personnages qui ont travaill sur l analyse des gestes qui ont r fl chi le corps comme moyen d expression comme vecteur d un langage citer Artaud et sa th orie Derri re ces quelques tentatives le terrain est vierge Tout est inventer tout est faire Donc chacun plonge dedans On peut de fa on globale adopter deux positions ceux qui croient encore que l on peut d limiter le lieu avec une batterie d outils technologiques de cam ras etc pour pouvoir analyser tout ce qui se passe sur la sc ne pour en sortir un comportement que l on pourra ensuite mettre en relation avec une action ceux qui et les membres de la Kitchen en font partie pensent que la sc ne n existera plus dans tr s peu de temps La sc ne n a aucun int r t en soi la repr sentation artistique n a pas besoin de d limitation physique Si on part de ce constat on ne se pose plus le probl me de la distance Je me fous d avoir un performeur ici un autre ailleurs ou qui soit dans un environnement d limit Bien s r il faut un lieu pour montrer la repr sentation mais ce lieu n est pas d limit l int rieur de ce lieu il ne doit pas y avoir d endroit pr cis que l on
67. de francs et me demande de faire la banque de son dedans Et je me suis retrouv je pense tre la personne qui en France avait fait la plus belle banque de son d chantillonnages divers et vari s J en ai vite eu tr s marre Le dernier travail que j ai fait c tait une pub pour L Or al pour les liposomes actifs ou je sais pas trop quelle conneries J ai d croch compl tement et j ai continu bosser dans des petits boulots int rimaires Et en parall le de a j ai eu la chance de rencontrer deux personnes qui m ont beaucoup aid Christine Groult qui travaillait dans le domaine de l lectro acoustique et Marc Monet un compositeur compl tement trash qui m a nomm plus ou moins responsable de son studio Tout ce qui m excitait tait regroup le son les ordinateurs l informatique Marc Monet fait une production avec IRCAM et lui a impos que je fasse partie du projet Pour moi c tait le temple des dieux j tais assistant musical L IRCAM me voit d un autre il je me suis retrouv professeur dans plusieurs coles priv es Pendant deux ou trois ans a a continu comme a et j avais la particularit de conna tre aussi bien l informatique que la technique du son j ai pas arr t de faire des concerts dans le monde entier Il faut dire aussi que j tais tr s int ress par le corps et le geste J ai donc d velopp le premier gilet interactif avec des fils avec Patrice Perrault
68. demande pas de croire ce que je vais vous dire mais je vais vous dire ce que moi je crois Je leur dis voil il y a aujourd hui des gens que l on appelle des artistes des gens qui font de leur vie une interrogation sur les formes les symboles les repr sentations et qui mettent ces formes ces symboles ces repr sentations en question a s appelle des artistes Ils crivent ce sont des po tes ils font de la peinture de la sculpture ils chantent ils dansent ils se servent de leur corps ils expriment quelque chose dans quoi nous nous reconnaissons ou pas mais qui pose question Et bien aujourd hui dans les d marches artistiques il y a un certain nombre de grands points qui sont souvent pr sents Le premier concerne la question du corps Les artistes font du corps une question sur laquelle on peut r fl chir et travailler Le corps bien videmment a ne veut pas dire uniquement la viande Le corps comme corpus de donn es de datas comme base de donn es Autrement dit comme lieu d information Lieu qui re oit de l information et qui en transmet Beaucoup d artistes travaillent sur ce sujet et on peut montrer des uvres qui parlent de a Y compris le corps fantasm le corps d ifi le corps massacr le corps Deuxi me sujet qui int resse de plus en plus d artistes c est la rue C est dire que l on voit aujourd hui des artistes et je suis bien plac pour en parler puisque je suis un d
69. e D couvrant ses capacit alors qu il tait quasiment au point le gouvernement am ricain d cida de prendre le contr le en 1975 de l ARPANET en le confiant une organisation la United States Defense Communications Agency renomm e par la suite DISA Defense Information Systems Agency Dans les ann es 80 de nombreux r seaux utilisant la norme IP ont commenc prosp rer Le plus connu d entre eux est certainement le NSFNET cr e par la National Science Fondation Il tait compos de plusieurs centres quip s de puissants ordinateurs et reli s aux universit s par des lignes t l phonique ayant une bande passante de 56000 bits par seconde N anmoins pour des raisons de co t toutes les universit s n taient pas directement reli es aux serveurs centraux mais seulement aux universit s voisines Pour atteindre les ordinateurs surpuissants de la NSF il tait alors n cessaire de faire passer le message l universit voisine qui elle m me le transmettait une autre universit et ainsi de suite avant d arriver l ordinateur cible Bien s r les lignes utilis es sont vite arriv es saturation et il a fallu multiplier le d bit par 20 en 1987 Aujourd hui Internet regroupe plus de 90 000 r seaux interconnect s dans plus de 100 pays Ainsi Internet est compos d une multitude de r seaux r partis dans le monde entier Chaque r seau est rattach une entit propre universit fournisseur d acc s
70. e avec justesse et talent pour cr er une v ritable uvre d art Une pi ce de th tre est compos e d l ments divers C est la premi re fois que je vois tous ces l ments se combiner avec autant de ma trise pour cr er ce Gesamtkunstwerk o le texte occupe une place aussi importante que le son ou la vid o Les rapports du th tre et de la technologie sont aujourd hui plac s sous le signe de la d fiance et du paradoxe Autant la technologie est convoqu e en coulisse afin de faire progresser les performances de la r gie les jeux d orgue sont aujourd hui num ris s et peuvent tre mis en r seau autant il se maintient une r sistance son int gration dans les processus de cr ation et son exhibition sur la sc ne La technique au th tre a la r putation d tre un mal n cessaire qui entrave l exercice de l art plut t qu il ne le favorise d plorait d j Piscator un des grands exp rimentateurs historiques des technologies dans les domaines de la m canique de l optique et de la projection cin matographique la fin des ann es cinquante Comme le note Franck Bauchard inspecteur pour le th tre au Minist re de la Culture Lista Giovanni in La Sc ne moderne Actes Sud 1997 p 232 Shttp www woostergroup org S Piscator Erwin La technique n cessit du th tre moderne in Le lieu th tral dans la soci t moderne Paris 1963 actuellement l insist
71. e des outils techniques disponibilit de l quipe de professionnels permettant l artiste de pr ciser ses points de vue et de mutualiser des comp tences avec d autres quipes de cr ation Il est d sormais entendu que dans les domaines des NTIC les artistes font figure d exp rimentateurs Encore faut il leur donner une chance libert financements perspectives d exercer leur talent de d ployer leur esprit critique de confronter leurs visions de participer au d bat de soci t Qu il s agisse des outils qu ils contribuent faire voluer au del des applications initialement pr vues par les concepteurs les d veloppeurs et les fabricants de mat riel ou des usages qu ils explorent ind pendamment des protocoles g n ralement admis les artistes repr sentent un facteur puissant d innovation et de cr ativit Leur r le va en effet bien au del de l habillage de l enrobage de la d coration ou du suppl ment d me il est consid rer du point de vue du regard critique qu ils portent sur les m dias favorisant ainsi une appropriation ou un rejet lucide de ces technologies par les citoyens Favoriser l acc s des artistes aux potentialit s des NTIC repr sente donc un enjeu essentiel Aucune action durable ne peut s envisager hors d un ancrage local fort Il s agit de mettre en uvre des actions contribuant d velopper les usages culturels et sociaux des nouvelles technologies Cela concer
72. e se pose plus le probl me de la distance Je me fous d avoir un performeur ici un autre ailleurs ou qui soit dans un environnement d limit Bien s r il faut un lieu pour montrer la repr sentation mais ce lieu n est pas d limit l int rieur de ce lieu il ne doit pas y avoir d endroit pr cis que l on appelle la sc ne Ce qui est s r c est que l on doit s affranchir du contexte sc nique On doit s affranchir de la contrainte qui dit que je joue d ici l Je crois que les artistes vont aller de plus en plus vers cette id e d un affranchissement total de la contrainte d espace C est l que r side entre autre le concept de M dia Th tre 4 Media th tre la structure mobile La partie mobile du projet consiste en une caravane compos e de trois v hicules utilitaires deux avec remorques l g res et une avec caravane de grande dimension permettant de d localiser les possibilit s de production multim dia et vid o et ainsi permettre une grande diversit des champs d action puisque ce n est plus le sujet qui se d place vers les dispositifs techniques mais le contraire Cette Sc ne num rique mobile est une r gie Audio vid o web compl te qui ne n cessite que le raccordement lectrique et Internet haut d bit du type ADSL par exemple Cela permet ainsi d aller l encontre des sujets de travail mais galement d aller l encontre du public en lui pr sentant des spectacles
73. eau m dia moteur de la diffusion num rique au niveau social 1 Historique du m dium La suite logique des innovations apport es par l outil informatique est la naissance d un m dium propre ses sp cificit s Par le terme m dium nous entendons la notion de support servant recevoir conserver o transmettre un message ou une information En bref ce terme correspond tous les moyens qui permettent de v hiculer des informations L criture a contribu l laboration de la presse qui a inversement favoris la diffusion de l criture qui auparavant restait tr s proche de la culture religieuse ou savante L imprimerie a ainsi favoris sa divulgation ainsi que les diverses politiques d ducation Pour Internet le ph nom ne est similaire C est en 1962 alors que le communisme faisait force que l US Air Force a demand un petit groupe de chercheurs de cr er un r seau de communication qui puisse r sister une attaque nucl aire Le concept de ce r seau reposait sur un syst me d centralis ainsi si jamais une ou plusieurs machines avait t d truites le r seau aurait continu fonctionner Il s agissait donc d un r seau purement militaire et indestructible Paul Baran est l acteur principal de la cr ation d Internet c est lui qui a eu l id e de cr er un r seau sous forme de grande toile Il avait r alis qu un syst me centralis tait vuln rable car la destruction du noyau provoquait l an
74. elles de l espace danseur qui constitue pour lui la transition vers le grand v nement th tral C est aussi cette p riode que le Bauhaus se tourne vers l industrie Toutes les pi ces produites seront une interrogation de la m canisation Oscar Schlemmer parle de l ge du romantisme de la machine qu il met en sc ne dans le ballet triadique ou dans des ballets m caniques inspir s des sciences et des math matiques La mise en place de jeux de lumi res et de d cors alimente le travail engag sur la relation l espace Il n y a pas dans ces recherches d utilisation litt raire du th tre mais bien l exp rience d une co habitation simultan e de plusieurs disciplines artistiques Un d cloisonnement au service d une r alisation commune le spectacle 2 L art de la mise en sc ne Au d but du 20 me si cle de nombreux th oriciens du th tre d veloppent l id e d un th tre total o l art de la mise en sc ne occupe le premier r le La notion de mise en sc ne est extr mement r cente elle date du XIX me poque o Andr Antoine fixe la fonction de la mise en sc ne dans le th tre Selon Adolphe Appia le th tre se pr sente comme une synth se d l ments texte jeu de l acteur d cor clairage musique et non comme une synth se des arts De cette distinction proc de son ind pendance artistique le th tre cessant d tre soumis aux exige
75. enaissance la d couverte de la perspective a permis la construction des sc nes l italienne Les crans de projection apparaissent d s le XVIIe si cle avec les lanternes magiques tandis qu la fin du XIXe si cle apparaissent les spectacles lectriques Comme le fait remarquer Giovanni Lista La sc ne a toujours int gr les r sultats du progr s technique lui permettant d am liorer ses capacit s d expression les plus concr tes Son statut minemment mat riel surtout pour ce qui est de la sc nographie exige en effet une sorte de 59 continuelle mise jour correspondant l volution incessante des technologies Lista Giovanni 1997 Picon Vallin B atrice Les nouveaux d fis de l image et du son pour l acteur Vers un super acteur Article para tre dans Etudes th trales L acteur entre personnage et performance n 26 Louvain la neuve 2003 Lista Giovanni La Sc ne moderne Actes Sud 1997 p 212 Mais ce sont les avant gardes futuristes et le Bauhaus en particulier qui ont labor les premi res formes d un th tre abstrait o les valeurs de la technologie sont reconnues de fa on autonome Au d but du si cle Max Reinhardt multiplie les innovations techniques praticables transparents escaliers roulants crans cin matographiques effets d optique tout y est Il cherche ainsi concevoir une nouvelle uvre totale capable d intensifier le plaisi
76. encore Ces membres sont issus des diff rents secteurs de la cr ation artistique de la recherche universitaire de la culture et de l conomie Ses ressources financi res lui sont attribu es en grande partie par les diff rentes collectivit s territoriales de sa r gion mais galement du minist re de la culture Cette structure culturelle reconnue de part le monde trois principales fonctions http www arslonga org http resonances ircam fr http www ircam fr R sidence internationale d artistes il accueille chaque ann e plus de 150 artistes auxquels il propose un accompagnement artistique et humain ainsi qu un plateau technique performant image et son num rique synth se 3D multim dia et Web Depuis 1990 plus de 1500 artistes qui pour la plupart utilisent les technologies num riques dans leur travail ont pu r aliser leur s projet s au CICV vid os films installations vid o dispositifs interactifs performances et spectacles multim dia environnements virtuels projets artistiques sur Internet etc Les artistes utilisant les NTIC y d couvrent une large palette d outils dont ils rep rent les potentialit s techniques et appr hendent les formations n cessit es par l approfondissement de tel ou tel domaine Ils sont en demande et en attente d initiatives concr tes dans ce domaine La r sidence de cr ation est un moment privil gi e qualit de l accueil et de l environnement performanc
77. eption d Artaud toute la structure de la sc ne doit donc lui parler l clairage les l ments du d cor les costumes Le travail du metteur en sc ne est de 5 Ibidem p 804 combiner tous ces l ments entre eux pour recr er un nouveau langage th tral Au langage articul Artaud pr f re le langage des signes il s inspire pour cela du th tre oriental qui est avant tout fond sur les signes puisque c est un th tre cod comme un id ographe La repr sentation d un objet est la repr sentation d une id e un oiseau avec un oeil ferm est la repr sentation de la nuit Cette manipulation du sens et de la signification ne se fait plus par un travail sur le texte mais il se fait directement sur la sc ne Le r sultat d une telle repr sentation a une valeur expressive beaucoup plus forte que celle que produit le langage articul C est une red couverte du mot par son sens qui produit un choc motif et qui permet au spectateur de se remettre en contact avec la Cr ation 3 DU technologique au num rique Comme le disait Meyerhold au th tre il n y a pas de techniques interdites il n existe que des Le th tre n a jamais boud les inventions de son temps techniques mal utilis es qu elles soient m caniques lectriques filmiques ou lectroniques Les Grecs appr ciaient les machines apparitions les feintes m di vales se servaient de la machinerie et la R
78. er l laboration de projets artistiques issus d autres structures culturelles ou institutionnelles Encourager de nouvelles formes de coop ration sur le plan artistique notamment par des ententes de partenariat et de co diffusion En bref Arscenic se d fini comme l interm diaire privil gi entre l artiste et les lieux de repr sentation entre l artiste et son publics mais galement entre les artistes eux m mes Conclusion Si l on observe la situation cr e par un certain nombre d expositions ces derni res ann es il semble que la notion d oeuvre telle que les poques pr c dentes nous l ont transmise soit en pleine r volution o volution En effet l utilisation d crans vid os l apparition d v nements sur le r seau Internet la cr ation d oeuvres in progress permettent un d roulement une transformation par phases successives gr ce l interactivit que conf re la pratique des nouvelles technologies ce qui confirment pleinement cette id e Elles prouvent que la cr ation contemporaine num rique est une relation de processus et non plus de r alisation d un produit final r el La critique constamment voqu e par les meneurs des groupes r fractaire est que l infrastructure et la sc nographie montrer des oeuvres par l interm diare d une webcam par exemple prennent le pas sur l oeuvre m me Mais cependant ne la constituent il pas Ces deux notions n en font elles pa
79. erait g nial Les co ts de r alisation dans un th tre classique seraient exorbitants Avec le virtuel ce n est plus de l ordre de l utopique c est r alisable tr s facilement Note post r dactionnelles Suite la r daction de ce m moire le CICV Pierre Schaeffer a vu ses portes se fermer Ce sujet ayant largement t d battu dans la presse g n raliste et culturelle il n est pas de mon devoir de m exprimer ce sujet Je trouve cela cependant fort dommageable de la part d un minist re d sirant prochainement promouvoir un peu plus l art num rique NB Vous trouverez des articles ce sujet dans Lib ration et Mouvement par exemple Drouet Quentin Arts Multim dias Num riques Leurre ou r elle mutation des arts pr existants Travail de recherche r alis enti rement sur une plateforme GNU Linux Mandrake avec OpenOffice org v1 1 2 Universit de Metz Ma trise Conception et Mise en Oeuvre de Projets Culturels 130
80. es directeurs artistiques de Nuit Blanche Paris je travaille avec un certain nombre d artistes dont la pr occupation est de savoir comment installer une uvre dans l espace urbain Et d ailleurs c est quoi l espace urbain D abord est ce qu on a le droit de le faire parce qu au fond on peut se poser la question Est ce que c est de la d coration Est ce que a doit tre du festif de l hyper festif du pas festif du tout a veut dire quoi cette volont que les artistes ont d investir l espace urbain Et c est assez facile d expliquer qu au fond dans cette d marche artistique il y a la volont de l artiste de se m ler de ce qu est l espace urbain c est dire l espace de la politique c est dire l espace du vivre ensemble Et de questionner cela Il y a un troisi me lieu qui est un lieu d activit intense en ce moment pour les artistes c est videmment le r seau Et a fait tr s longtemps d s que l on a su connecter deux machines entre elles avec un c ble que l on a commenc faire des choses avec a Et puis il y a un quatri me espace qui est en train de s ouvrir c est la sc ne C est dire que de la m me mani re qu un jour quelqu un a mis une prise lectrique dans un th tre a a chang le th tre de la m me mani re aujourd hui il y a des gens qui installent des r seaux haut d bit dans les th tres et a change le th tre Et il y a des
81. es ateliers de tri d interclassement et d impression leur apog e dans les ann es 50 ces machines se composaient de diff rentes unit s qui demandaient une sp cialisation de la part des employ s Les femmes travaillaient majoritairement la perforation et la v rification tandis que les hommes taient plut t affect s au tri et la manipulation des bacs de cartes La perfo perforait les donn es sur les cartes d abord trou par trou puis par la suite en utilisant un clavier alphanum rique Elles pouvaient traiter jusqu deux cents cartes par heure La v rificatrice devait contr ler les fautes de frappe cet effet elle reprenait les cartes perfor es pr c demment par la perforatrice et tapait de nouveau les m mes donn es S il y avait une erreur la machine se bloquait en signalant seulement la colonne erron e La v rificatrice retirait la carte en y joignant le bordereau de saisie et le renvoyait l atelier de perforation en aucun cas la m me personne effectuait la perforation et la v rification d un m me lot de cartes Apr s la v rification de la saisie des donn es les op rateurs s paraient les cartes en treize piles diff rentes colonne par colonne au moyen d une trieuse une pile pour chacune des 12 perforations et une pour l absence de perforations Ensuite les op rateurs pouvaient en fonction des utilisations ult rieures soit comparer les informations contenues dans deux paquets de cartes
82. es ou encore de lier plusieurs documents entre eux Cela devait permettre un parcours personnalis de la documentation et ainsi cr er plusieurs cheminements possibles au sein d un corpus documentaire Jamais r alis e cette invention est consid r e comme l anc tre de l hypertexte C est Ted Nelson qui invente le terme d hypertexte utilis afin de d signer un ensemble de documents sur supports informatiques li s les uns aux autres par des liens activables Son projet Xanadu est comparable tr s nettement l Internet actuel puisqu il devait permettre aux utilisateurs d acc der instantan ment une banque de donn es num ris es Dor navant gr ce Internet et les liens hypertextuels qui en font partie ce projet prend r alit puisque les savoirs ne sont plus en un point central telle qu une biblioth que mais distribu s sur un r seau o sont connect s des milliers d ordinateurs accessibles de tout endroit dans le monde Jusqu pr sent il tait n cessaire de passer par les outils mis en place au fil des si cles citations index renvois pour mettre en relation deux documents alors que dor navant une simple pression sur une souris ou un clavier suffit Cela permet un acc s instantan l information n cessaire et laisse libre court aux vell it s de l utilisateur en ce qui concerne l ordre dans lequel il choisi de visionner les documents Il correspond une nouvelle forme d nonciation une nouvelle conceptio
83. est tout d abord bas sur les notion d hypertexte et d hyperm dia qui permettent par leur flexibilit la non lin arit des donn es Le d placement dans l cran du curseur que l on manipule nous donne un r le dans le d roulement de notre recherche Les liens permettent aussi de d tourner de la recherche et d aller explorer d autres types d informations compl mentaires contigu s proches Longtemps handicap par des probl mes de capacit de d bits d informations le Net art de plus en plus la possibilit de s accro tre suite l augmentation de ces m mes d bits mais galement suite aux progr s r alis s au niveau de la compression des donn es num ris es En effet il est dor navant possible de diffuser de la vid o de qualit correcte sur internet alors qu il y a quelque temps les seules possibilit s taient de compresser et donc de d grader norm ment ces images anim es rendant leur visualisation difficile M me si les artistes jouaient de ces inconv nient techniques cette volution leur est essentielle C Une forme artistique permettant de rassembler ces nouveaux concepis l installation L installation est une forme d art hybride elle met en relation des formes de communication et des pratiques artistiques de formes h t rog nes D j utilis s par les arts plastiques et la vid o notamment la d nomination dans le domaine num rique se d marque de ses pr d cesseurs par l adjonct
84. esth tiques 3 Les dispositifs immersion ou environnements immersifs Ils plongent le spectateur dans des environnement virtuels o ils peuvent interagir avec l uvre au moyen d interfaces diverses sensibles leurs gestes leurs d placements certaines actions corporelles marcher respirer souffler caresser viser etc Kevin Pimentel et Ken Teixeira d finissent la notion en 1994 comme telle La cr ation d un environnement n cessite l immersion des sens dans un monde g n r par l ordinateur pour que l on ressente l impression d tre l La question est moins de savoir si le monde virtuel est aussi r el que le monde physique que de savoir s il est assez r el pour que l utilisateur accepte de faire abstraction pour un certain laps de temps de son incr dulit C est le m me ph nom ne mental qui op re lorsque nous sommes plong s dans un roman ou absorb s par un jeu vid o On oublie la qualit graphique de l interface pour accepter la viabilit du monde cr par ordinateur comme on accepte la r alit d une voix au t l phone m me si la communication est de mauvaise qualit On joue le jeu La puissance de son effet se mesure sa capacit focaliser l attention Pimentel Ken et Teixeira Kevin 1994 L interactivit dans ce type de r alisation est double elle joue sur la navigation dans le monde virtuel mais galement la dynamique m me de l environnement E
85. euille de papier blanc qui sont capable de travailler avec des ing nieurs logiciel qui sont capable de cr er des dispositifs multim dias interactifs ou pas d imaginer des situations virtuelles on a aujourd hui des g n rations de cr ateurs qui me semble t il sont capable de jouer dans tous les compartiments du jeu en m me temps et qui ne travaillent pas sur des logiques de s paration mais qui sont chez eux qui se sentent chez eux partout Je vais essayer de r pondre la question Qu est ce que l on fait quand c est vide Evidemment on ne vend pas un projet comme celui l des lus marqu s par la culture industrielle puisque l on est dans une r gion o l on fabrique des voitures sochaux Donc eux savent construire des bo tes qui roulent et des bo tes pos es Par exemple un lu a sait inaugurer un b timent Si je dis par exemple aux responsables politiques de ma r gion Je vais faire un m ga th tre et vous allez voir comme c est g nial parce que les Offenbach et les Meyerhold de notre temps qui ont 25 ans aujourd hui vont venir bosser Montb liard ils vont me dire exit Si je leur dis je fais un centre de production multim dia qui va permettre de rassembler un plateau de comp tences inou et de valoriser les comp tences des universit s technologiques des laboratoires de recherche qui sont d j install es ils disent Bingo on construit Dans n
86. eurs le th tre multiplie ses moyens d action et peut tre source d motions fortes dont l interaction a des effets S Ibidem p 213 Sthttp www fluctuat net scenes interview piconvallin htm physiques puissants et contradictoires tout en visant un renforcement de la vie imaginaire par le d clenchement de processus d associations Picon Vallin B atrice 1999 L h ritier direct de la sc ne technologique de la premi re moiti du si cle est le sc nographe Josef Svoboda C est en 1958 au pavillon tch coslovaque de l Exposition universelle de Bruxelles qu il pr sente la Laterna Magika un spectacle dont la th tralit est ax e sur le temps et l espace le mouvement et la lumi re Il invente un th tre o agissent des acteurs vivants et des projections de films en noir et blanc ou en couleurs ainsi que des dessins anim s et des diapositives le tout ayant pour support des objets en mouvement La mise en sc ne regorge de trucages surprenants cr ant des effets po tiques comme l apparition d un acteur sur la sc ne alors que l instant d avant il n tait qu l image ou encore le d doublement des personnages Lista Giovanni 1997 Le but recherch est d exprimer les sentiments des personnages En 1968 il installe au centre du plateau du Mariage de Gombrowicz une paroi qui joue la fois sur la transparence l opacit et la r flexion Elle coupe transversalement la sc ne et l
87. fait des choix tout au long de sa visite il est toujours l l ment d clenchant mais contrairement aux pi ce interactives simples il d clenche cette fois ci les diff rentes s quences qui composent l oeuvre Son r le est de les organiser d actualiser par son activit la structure issue du syst me dans lequel il se trouve Ce syst me est ainsi fait de permanents renvois entrelac s dans l oeuvre elle m me mais qui peut galement renvoyer vers d autres oeuvres En parcourant une oeuvre hypertextuelle ou hyperm diatique on est partie prenante d un syst me se reconfigurant constamment chaque action de l interacteur un syst me ou l on n a jamais l occasion d avoir une vue d ensemble mais perp tuellement une vision locale qui peut tre souvent consid r e comme un nouveau point de d part Ainsi ces syst mes donnent acc s par diff rentes interfaces des banques de donn es musicales visuelles exp rimentales des documentaires ou des fictions dans lesquels le spectateur peut naviguer sous un mode interactif Ces environnements hyperm diatiques sont normalement compos s d un ordinateur d un moniteur permettant un affichage graphique et vid o d un lecteur de CD I de CD ROM ou de vid odisque d un modem etc Ces pi ces donnent lieu de nombreuses recherches artistiques portant la fois sur le design du contenu de l interface et de l environnement Poissant Louise M me si cette notion la notio
88. fficacit de cette technologie et l tendue de son champ d application dans le domaine artistique Si l art num rique s appuie sur une technologie dite avanc e il ne se tient pas dans de seuls effets technologiques Couchot Edmond 2003 Couchot Edmond Hillaire Norbert in L art num rique Paris Flammarion 2003 Ibidem 2 Virtualit Pour tayer ce concept nouveau caract risant les arts contemporains li s aux technologies num riques nous nous baserons notamment sur les travaux de Pierre L vy universitaire fran ais en poste au Canada Dans le language courant virtualit s oppose r alit que l on peut r sumer l antinomie entre l absence physique et la pr sence D apr s Pierre L vy Le mot virtuel vient du latin m di val virtualis lui m me issu de virtus force puissance Dans la philosophie scolastique est virtuel ce qui existe en puissance et non en acte Le virtuel tend s actualiser sans tre pass cependant la concr tisation effective ou formelle L arbre est virtuellement pr sent dans la graine En toute rigueur philosophique le virtuel ne s oppose pas au r el mais l actuel virtualit et actualit sont seulement deux mani res d tre diff rentes L vy Pierre 1995 Au sens strict la virtualit constitue l impression de r alit produite par les simulations informatiques dans la mesure o elles cr ent une perception sensorielle compar
89. ge provenant des d bits lors de transmissions Au cours de la prochaine dition septi me du nom le 13 octobre 2004 48 participants figureront dans une nouvelle formule baptis e NOMUSIC ARENA la pr c dente Nomusic Final Battle ayant r unit d j 36 cr ateurs Chaque heure durant ce voyage sonore de vingt quatre heures sur chaque continent deux artistes distants jouent en m me temps chacun sur un canal diff rent car l v nement est diffus en st r o sur le Web L internaute pr sent a alors la possibilit d couter les deux sets musicaux en m me temps en laissant ses enceintes configur es normalement mais il pourra galement choisir d couter plut t l un que l autre en basculant du cot gauche ou droit NOMUSIC ARENA peut tre ainsi consid r e comme une joute sonore continue sans gagnants sans affrontements Au sujet du choix des participant les protagonistes sont clairs et pr cis Nous ne parlons pas de s lection mais d vidences en coh rence avec ce type de dispositif d thique et d espace critique que cela soul ve Tous les participants jouent leurs propri t s sonores non copyright es Nous ne laissons pas de place aux DJ s conventionnels assujettis mais uniquement aux participants qui nous semblent tre en d passement d une certaine forme de conventionnalit sonore Nous encourageons les participants utiliser eux m me des sources simultann es ou non provenant du
90. gens qui installent des proc dures d interaction dans les th tres et a change le th tre Et de cette fa on par des notions relativement simples et structur es que l on a tous en commun et qui ont toutes un point commun c est qu elles traitent d information et de transfert d information qui sont le corps la rue le r seau et la sc ne on introduit l id e que la sc ne pourrait tre ce lieu o se croisent et se rencontrent la fois des disciplines diff rentes des comp tences diff rentes et donc peut tre la production de r cits contemporains qui se d ploieraient de fa on diff rente En cr ant une structure vide dont les outils techniques sont mobiles on r duit le c t fig congel du protocole de production Je vais vous donner des exemples Quand Muntadas est venu ici il m a dit Pierre c est g nial J ai dit quoi g nial II me dit t as la place pour montrer des uvres de moi qui n ont jamais t montr es Paris Je lui demande pourquoi parce que c est quand m me un artiste r put il me r pond qu il n y a pas de lieux Paris avec la place qu il faut ici il y a la place Ok Deuxi me exemple Jean Pierre Balpe a fait avec Miguel Chevalier une pi ce monumentale au Mexique qui s appelle Metapolis On a envie de le faire ici II va falloir qu on s arrache les tripes pour arriver le monter ici parce qu il faut trouver des moyens techniques financ
91. gie nouvelle mati re que l on peut modeler travailler mais qui nous forme en retour L oeuvre est enti rement r flexive le contenant est le contenu la forme est le fond le signifiant est le signifi et r ciproquement tautologie parfaite et brillante Bureaud Annick 2003 3 L hypertexte L hyperm dias 21bidem 2Forest Fred in Apr s l art contemporain Pour un art actuel L art l heure d Internet au seuil du troisi me mill naire L Harnattan Paris 1998 Bureaud Annick in nterfaces pour la sensorialit sous la direction de Louise Poissant Presse de l Universit du Qu bec Qu bec 2003 a De l oral l hypertexte technologique Avant l antiquit l ensemble des informations n tait v hicul que par la parole Les anciens d tenaient la m moire collective et la transmettaient aux plus jeunes par le biais de discours Ensuite apparut l criture tr s certainement l volution fondamentale dans le d veloppement de la pens e elle n est pas seulement un moyen d inscription du langage sur un support d finit afin de le conserver et de la transmettre Elle d contextualise la parole de son cadre spatial l auteur n est plus parmi les auditeurs ainsi que de son cadre temporel il a crit le texte avant sa divulgation L nonc est ensuite recontextualis dans l environnement du lecteur L criture a tout une histoire propre qu il n est pas lieu ici d tudier en d tail Pour la compr
92. graphes tels John Jesurun Jerome Sirlin ou encore Robert Lepage radicalisent les recherches li es au multim dia John Jesurun m le le spectacle vivant aux images t l visuelles et cin matographiques pour provoquer un effet de r el et imposer une interrogation sur la r alit Il imagine des spectacles o le public ne voit qu une partie de la sc ne l autre partie tant accessible gr ce des moniteurs vid o Slbidem p 220 SSellars Peter in Les Voies de la cr ation th trale ouvrage collectif CNRS Editions 2003 p 327 Jerome Sirlin projette quant lui des paysages oniriques en trois dimensions en utilisant les images holographiques ce qui lui permet d alt rer compl tement le terrain physique et mental du spectateur Robert Lepage emploie la vid o pour d multiplier les personnages fractionner le temps narratif multiplier les dialogues les points de vue et d composer ainsi l histoire Fond dans les ann es 70 le Wooster Group est un collectif d artistes qui travaille au d veloppement et la production de spectacles de th tre multim dias Le Wooster Group a jou un r le important dans l utilisation technique du son et de la vid o dans l univers du th tre Selon Peter Sellars lui m me le Wooster Group parle le langage que le th tre parlera dans 15 20 ans Je parle ici du vocabulaire de la sc ne de l art de savoir utiliser la lumi re le son et l imag
93. hension ad quate et compl te d un texte il est n cessaire de faire appel aux autres crits avec lesquels il entretient des relations plus ou moins troites conscientes ou inconscientes implicites ou explicites permettant de restituer son environnement de cr ation ce ph nom ne est qualifi d intertexte par Julia Kristeva Il est ainsi n cessaire de rassembler une somme cons quente d informations permettant de fixer le contexte de l oeuvre C est notamment dans le domaine scientifique o est apparu cette notion puisqu un biologiste ou autre chimiste doit lire bon nombre de th ses travaux de recherche avant d entamer les siens Afin de palier cette difficult Vannevar Bush conseiller scientifique du pr sident Roosevelt imagina un dispositif documentaire baptis memex qu il d crit comme un dispositif gr ce auquel un individu peut archiver ses livres ses notes et ses communications et qui est m canis afin de pouvoir tre consult tr s rapidement avec une grande souplesse C est une extension de sa propre m moire Bush Vannevar 1945 Utilisant le format du microfilm il permettait de projeter plusieurs documents simultan ment de microfilmer de nouveaux documents ou de se les procurer sous cette Kristeva Julia in Semeiotik Paris Seuil 1969 Bush Vannevar in As we may think The Atlantic Monthly juillet 1945 p 106 107 forme ajouter ses propres notes et commentair
94. hent la fois ce qui fait sa sp cificit et son originalit profonde en rupture avec la longue histoire des techniques Essentiellement technique de simulation et par l capable d importer tout ce que la science produit comme mod les logico formels Couchot Edmond 2003 le num rique peut simuler un nombre consid rable de techniques qui lui pr existent la peinture la photographie la vid o le cin ma n importe quel instrument de musique la voix humaine sans qu on se rende compte que des algorithmes sont l uvre derri re ces simulations Mais l ordinateur fait aussi ce que les techniques traditionnelles ne savent pas faire porter un tr s haut niveau d automatisation un nombre consid rable d op rations donner au spectateur la possibilit de dialoguer avec l uvre et de participer son laboration voire comme en attestent les derni res recherches imiter ses modes de perception ses comportements certains aspects de son intelligence Plus qu une technologie le num rique est une v ritable conception du monde insuffl e par la science qui en constitue le soubassement masqu Ce qui oblige repenser l art dans son rapport la science et la technique En outre la p n tration du num rique ne se limite pas aux pratiques artistiques mais contamine la presque totalit de la sph re des activit s humaines Le num rique est notre nouveau milieu naturel Tout cela explique l e
95. hi pr curseur dans le domaine au d but des ann es 70 ont remplac les processus de fabrication bas s sur les ouvriers vers les machines dirig es par des commandes num riques Il en va de m me dans bon nombre d utilisations Cette innovation est alors centrale dans le d veloppement des soci t s actuelles puisqu elle influe non seulement sur le domaine de la communication de l conomie mais aussi de l artistique Ainsi la technologie num rique a accouch d outils utilis s par chacun et d un m dium prenant de jours en jours de plus en plus de poids par rapport aux autres qui parall lement deviennent peu peu obsol tes Il est n cessaire de comprendre ces volutions au fil du temps car ces bases mat rielles nouvelles rendent alors r alisables les utopies d autrefois A Le num rique de la naissance d un outil la gen se d un m dium 1 L ordinateur moteur de l aventure num rique Pour cette partie nous nous baserons principalement sur les cours de G rard Verroust de l Universit de Paris VII La m canographie consiste employer des machines ou des dispositifs m caniques pour les op rations arithm tiques et logiques calculs tris classements effectu es sur des documents administratifs comptables commerciaux techniques scientifiques Les informations sont enregistr es sur des cartes perfor es qui sont des supports facilement manipulables Elles peuvent tre lues automatiquement et ordonn
96. iennent s encastrer dans cette bo te quand il s agit de produire dans la bo te et qui sortent de la bo te quand il s agit d aller produire ailleurs L id e sur laquelle on travaille c est l id e de mobilit de fluidit et de contamination C est dire qu partir d un certain moment l id e c est que cette quipe technique et que mat riel partent pour aller s adosser la structure o qu elle soit qui a besoin de cette comp tence pr cise pour faire quoi Pour faire de la production Le probl me du M dia Th tre et des spectacles dont je parle c est qu en plus de la difficult qu il y a le produire et la difficult qu il y a le montrer une autre difficult qui vient se s ajouter l dessus c est la difficult d en parler Parce qu il y a encore peu de corpus critiques sur ces questions l On ne sait pas encore tellement comment parler de a on a un peu peur d en parler Sur le spectacle Hamlet Machine de Dominique Barbier par exemple on voit bien la difficult que les m dias ont faire un travail critique simplement digne sur la cr ation num rique simplement digne simplement lisible avec de vraies id es On voit bien qu ils sont pris par la rapidit et la vivacit de la cr ation contemporaine et en m me temps un peu paralys s quant la possibilit de porter l dessus un regard critique regard critique voulant dire de la production d intelligence Il
97. iers etc Donc Hamlet Machine Marseille ne viendra jamais Paris sauf si la Grande Halle de la Villette l ach te a veut dire que les artistes eux sont pr ts toujours je crois tudier non pas la transformation d une uvre en autre chose mais tudier l installation d une uvre relativement un contexte C est dire que lorsque Bruy re cr e Enfants de nuit Salzbruck en Allemagne il le cr e dans un lieu particulier Lorsqu il va au festival d Avignon c est un autre lieu il refait tout Ce n est pas le m me spectacle mais c est le m me L il le cr e Amsterdam c est autre chose parce que ce n est pas le m me lieu et ce ne sont pas les m mes moyens mais c est toujours le m me propos la pr cision la radicalit du propos l int grit artistique est respect e mais les quipes artistiques ont l habitude de plus en plus de travailler en fonction des lieux Ce que je pense c est que si l on cr e des lieux il faut qu ils pr sentent le moins de contraintes possible pour les gens dont le m tier est de cr er Et ce que je pense tr s profond ment c est qu il n y a pas assez de lieux de cr ation il n y a pas assez de lieux de production et il n est absolument pas normal que l on ait pas les outils n cessaires soit pour pr senter ce que l on a cr ailleurs c est quand m me tr s paradoxal moi je connais beaucoup d artistes qui ont cr et montr des choses q
98. if d signe la fa on dont la pr sentation mat rielle d une oeuvre les circonstances de sa diffusion s inscrivent dans une vis e syst mique Le dispositif cr e l illusion il est lui m me sa propre r alit gt http Awww newmedia art org francais glossaire htm Encyclop die Nouveaux M dias Contrairement d autres pratiques artistiques dites classiques l installation n est pas simplement un art o la vision du spectateur est le seul sens mis en jeu il peut tre qualifi d art de l exp rience Ainsi il n existe seulement si il y a de la part du visiteur une action qui d clenche des v nements ce qui diff rencie d un objet Le d roulement du processus imagin par le cr ateur artiste est d pendant de la volont du spectateur Encore faut il que le destinataire ait l envie d utiliser le dispositif Il est n cessaire alors l artiste de jouer avec ces divergences La premi re oeuvre que l on peut qualifier de multim dia interactive est n e il y a 49 ans une installation r agissant en temps r el son environnement par un syst me de capteurs et anc tre de toutes les installations interactives actuelles Cette oeuvre la Tour Spatiodynamique et Cybern tique est une cr ation de Nicolas Sch ffer plasticien n en 1912 et d c d en 1992 r alis e avec l aide de Pierre Henry musicien et de Jacques Bureau ing nieur de la compagnie Philips Construite par la soci t Mills en ju
99. ilisent les moyens de leur poque pour cr er qui eux ont besoin de l tre pour vivre ne le sont ils pas Pourquoi seules des structures alternatives prennent le risque de les promouvoir A notre avis deux raisons majeures renforcent cette id e D une part la frilosit des structures conventionnelles qui cause de probl mes techniques budg taires ou simplement d opinions sont r fractaire aux oeuvres multim dias qui s opposent au march conventionnel de l art De l autre part un public averti quasi inexistant qui par manque d informations de connaissances th oriques ne fait pas forc ment l effort de curiosit personnel de se porter vers d autre formes qu il ne conna t d j L art contemporain n est pour ainsi dire pas abord dans la scolarit d un tudiant L outil num rique quant lui l est seulement dans une perspective pratique telle que la r daction de documents l utilisation dans le simple but de la communication la recherche d information ou l envoi de courriels Nous g n ralisons certainement un peu trop la situation cependant dans la pratique et suite nos diverses exp riences ce constat semble relativement r aliste Il est donc du ressort d autres agents de faire ce travail de promotion en apportant des l ments concrets de compr hension des publics d horizons divers Il est n cessaire de multiplier par tous les moyens les occasions de permettre aux citoyens de se confronter aux pr occu
100. in 1955 l occasion du Salon des Travaux Publics au Parc de Saint Cloud en bordure de Seine cette sculpture monumentale a t con ue selon les pr ceptes de Nicolas Sch ffer d crits dans son livre de 1954 Le Spatiodynamisme dans lequel il pr sente sa vision tr s pr cise de la sculpture et sugg re galement d y adjoindre d autres formes d art comme la musique ou la danse Ses intentions vont se concr tiser l ann e suivante dans cette tour au cours d un salon des travaux publics qui lui permet de rassembler les financements et les acteurs technologiques n cessaires La sculpture avait 50 m de haut sous la forme d une structure m tallique l g re et longiligne dans une architecture a r e associ e des plaques rectangulaires color es install es diff rents niveaux de la sculpture Quant au dispositif interactif et sonore Nicolas Sch ffer le d crit dans son livre La sonorisation des sculptures spatiodynamiques est possible d une fa on simple et harmonieuse en extrayant et utilisant des sons des diff rents l ments qui composent la sculpture Ces sons pourront tre tri s amplifi s et malax s par la suite pour produire un certain nombre de sons harmoniques vari s lesquels seront enregistr s sur bande magn tique ou par n importe quel autre moyen appropri C est de nouveau un hom ostat qui ferait fonctionner ces sons d une fa on toujours impr vue r alisant une synth se totale entre la plastique e
101. inclus dans un dispositif tr s minimal Par la simple action du touch de l utilisateur les ombres s animent de mani re toute particuli re une tulipe rouge pousse dans la sali re le sucrier attire des fourmis Les deux japonais ont ainsi imagin pour chaque pi ce de leur installation une tr s courte histoire l aspect visuel rappelant les contes pour enfants L interacteur a alors la possibilit de cr er diverses petites sc nettes son bon vouloir L interface imagin e ici par les cr ateurs joue un r le d terminant dans l interaction des visiteurs elle est totalement in gr dans le dispositif en tant qu e contenu m me de l oeuvre Une autre installation o l interface joue un r le n cessaire est tr s certainement le dispositif iCinema de Jeffrey Shaw produit par le ZKM Zentrum f r Kunst und Medientechnologie de Karlsruhe Allemagne en 1997 L environnement de projection est un grand d me gonflable de 12 m tres de diam tre et 9 m tres de haut d nomm DOME EVE o EVE signifie Extended Virtual Environment Ce dernier peut h berger un auditorium d environ 50 personnes Au milieu de ce d me se dresse une colonne sur laquelle est mont un projecteur vid o haute r solution Un syst me moteur informatis permet ce projecteur d effectuer une rotation 360 degr s et un mouvement vertical d environ 90 degr s Par cons quent la zone de projection rectangulaire d environ 2 m tres de large peut
102. index html il s agit de provoquer un effet perceptif multimodal plut t qu un effet d immersion complet Jeffrey Shaw est un artiste remarquable en ce qui concerne les installations multim dia interactives Il cr e en 1989 Legibe City La cit lisible o le visiteur parcourt chevauchant une bicyclette fix e au sol les rues d une ville virtuelle tablie sur les plans d agglom rations r elles telles Manhattan Amsterdam et Karlsruhe projet e sur un cran et dans laquelle des lettres en 3D ont pris la place des immeubles Les immeubles lettres constituent alors des mots et des phrases Choisir un parcours consiste d couvrir des phrases et construire du sens par les associations textuelles ainsi cr es Guidon et p dales permettent au cycliste de se diriger et de r gler sa vitesse par ses efforts physiques Les images calcul es sont projet es en vid o sur un grand cran sur un petit cran pos devant le guidon le cycliste peut suivre sa progression sur un plan de la cit I doit s efforcer de ne pas quitter la chauss e sinon c est la chute l image perd son intelligibilit L interactivit fait de l oeuvre d art un espace latent susceptible de tous les prolongements sonores visuels et textuels Le sc nario programm peut lui m me se modifier en temps r el en fonction de la r ponse des op rateurs le champ de l interactivit est prometteur d innovations techniques mais galement
103. internet arm e et se voit attribu un identifiant unique appel Autonomous System AS Afin de pouvoir communiquer entre eux les r seaux s changent du trafic soit en tablissant une liaison directe soit en se rattachant un n ud d change point de peering Chaque r seau est donc connect plusieurs autres r seaux Lorsqu une communication doit s tablir entre deux ordinateurs appartenant des AS diff rents il faut alors d terminer le chemin effectuer parmi les r seaux Aucun l ment d Internet ne conna t le r seau dans son ensemble les donn es sont simplement redirig es vers un autre n ud selon des r gles de routage Ce qui fait la force mais aussi la faiblesse d Internet c est qu il n a pas de directeur ou de chefs qui contr le les informations disponibles En ce qui concerne l attribution des adresses et la cr ation de nouveaux standards un groupe de volontaires appel s AIB Architecture Internet Board se r unit r guli rement et donne les indications n cessaires pour un fonctionnement correct du r seau Longtemps sujet des limitations techniques comme le d bit d information pouvant mettre et recevoir les diff rents intervenants l utilisation de ce r seau n tait optimum seulement pour l utilisation textuelle les autres formes de donn es comme le son et les images devant tre norm ment compress es Cependant les technologies r centes que sont l ADSL et sa future volution ouv
104. ion de certaines notions pr cit es dans le chapitre pr c dent Elle devient interactive en s ouvrant notamment au spectateur sous diverses formes comme la manipulation de diverses interfaces telles que la souris le clavier le joystick ou l intervention par l interm diaire de capteurs de pression ou de mouvement Une installation est con ue pour utiliser l espace ce n est donc pas un simple objet mais plut t un dispositif c est dire un ensemble d l ments dont le tout correspond l oeuvre Contrairement la notion d environnement qui propose l espace comme oeuvre l installation est un espace clos car c est le dispositif qui importe Elle est alors transposable d autres lieux contrairement son oppos L installation permet l artiste de faire une mise en sc ne des l ments constituants de la repr sentation Le terme indique un type de cr ation qui refuse la concentration sur un objet pour mieux consid rer les relations entre plusieurs l ments L installation tablit un ensemble de liens spatiaux entre l objet et l espace architectural qui poussent le spectateur prendre conscience de son int gration dans la situation cr e L exp rience de l oeuvre par le spectateur constitue un enjeu d terminant L oeuvre est un processus sa perception s effectue dans la dur e d un d placement Engag dans un parcours impliqu dans un dispositif le spectateur participe la mobilit de l oeuvre Le disposit
105. ion positive savoir la production de la diversit accro tre la complexit Enfin Roger Cavaill s annonce en 1994 propos du bruit qu il soit perte ou stimulus oubli d information ou stimulation insolite le bruit repr sente toujours l l ment al atoire le facteur impr vu et finalement le visage moderne du hasard Cavaill s Roger 1994 Ce syst me de consultation alors instable et non galitaire quant la r ception est donc un d fi pour les artistes Ces derniers doivent jouer avec lui afin de trouver le moyen id al de faire passer les notions et m dias qu il souhaite divulguer L exemple de Nomusic est flagrant dans le cas de l utilisation du r seau comme support Deux fois par an ce site cr par les artistes Carl Y et La Boite Blanche r unit plusieurs artistes musiciens Des musiciens lectroniques du monde entier transmettent leur Atlan Henri Entre le cristal et la fum e Paris Seuil 1979 Cavaill s Roger Histoires parall les du bruit et du chaos in Litt rature et th orie du chaos Saint Denis Presses universitaires de Vincennes 1994 Shttp www nomusic org performance live en direct via la technologie du stream relay par un seveur distant Cette technique est un principe d envoi de contenu en direct en r alit en l ger diff r Tr s pratique sur Internet il permet de commencer la lecture d un fichier audio ou vid o avant m
106. ique c est un v ritable casse t te J tais il y a quelques jours Marseille pour voir Hamlet Machine de Dominique Barbier Hamlet Machine on a commenc travailler sur la production de ce spectacle il y a 7 ans il a t cr la semaine derni re Il faut tre barjo pour tenir 7 ans avec Hamlet Machine a existe Le probl me de Dominique Barbier qui m a encore appel ce matin c est voil on a travaill 7 ans on a fait un spectacle qui s appelle Hamlet Machine d un des dramaturges qui est l un des plus importants de ce si cle qui s appelle Heiner Muller on va le jouer 5 fois et apr s c est FINI Il y a l un norme probl me de distribution C est quoi Hamlet Machine c est une immense salle dans les friches de la Belle de Mai avec un dispositif qui fait que le spectateur se ballade avec son tabouret qu on lui remet avec le ticket et qu il est donc dans une situation de mouvance totale d errance totale dans le dispositif et qu il est confront un r cit c est Hamlet Machine c est vraiment le Hamlet Machine de Heiner Muller Mais ce r cit est un r cit d sint gr parce que c est ce qu voulu Heiner Muller et ce que les gens de th tre n ont jamais compris Les gens de th tre n ont jamais compris que Hamlet Machine n tait pas un texte de th tre ils n ont jamais compris que c tait un hypertexte J ai eu la chance d en parler une fois avec Heiner Muller lui
107. l autre entre la musique et l image Ces proc d s sont naturellement utilis s dans d autres domaines que l art o elles trouvent tout leurs sens dans l a rospatiale pour l entra nement des astronautes dans la m decine dans l arm e Il est souvent reproch aux installations multim dias int ractives une certaine disparition de l artiste car en fin de compte c est le public participant qui produit le r sultat finalement visible ce n est la qu une erreur d interpr tation Les interacteurs n ont qu une part de cr ativit qui compl te celle de l artiste et qui peut s exprimer mais les artistes sont toujours pr sents Ils portent en effet toujours leur travail et leur r flexion leur art sur le processus le programme qui est une nouvelle fa on de repr senter le monde Une repr sentation participative D La Transdisciplinarit L Hybridation Par le pass les professionnels du domaine de l art que ce soient les critiques o m me le march repr sent aujourd hui par les ventes d objets l H tel Drouot ou chez Sotheby s ont constamment identifi l artiste sa qualit de maniement du pinceau et du burin outils qui par le biais de quelques m tamorphoses techniques ont t plus ou moins modernis s Ainsi jusque dans les ann es 90 seules les valeurs s res taient d fendues Contrairement cela il existe une certaine branche du monde artistique qui voudraient amputer l art de son histoire
108. lation entre deux entit s On peut entendre l interactivit comme un type de relation entre deux syst mes qui fait que le comportement d un syst me modifie le comportement de l autre Elle implique ainsi une relation entre deux entit s l une tant g n ralement d ordre humaine que l on peut galement qualifier d metteur ou interacteur l autre technique d termin e comme le r cepteur Une interaction consiste ainsi en un change ponctuel d informations entre les deux intervenants une action de cause effet puisqu il y a un agissement d une part et une r action d autre part Ce processus de transmission est cyclique pour Paquelin l action de l un g n re un traitement chez l autre qui r agit selon des r gles fix es par le concepteur pour l un et qui pour l autre r agit selon ses connaissances et ses motivations Paquelin Didier 1999 Cette notion s oppose alors l id e d automatisme et bouleverse totalement le rapport Paquelin Didier in Analyse d applications multim dias pour un usage p dagogique la recherche de l intentionnalit partag e Universit Michel de Montaigne Bordeaux 3 France 1999 qu entretient l utilisateur avec la machine et ainsi celui entre le visiteur et l oeuvre d art L interactivit elle est un ensemble d interactions C est dans cette notion que r side le caract re r volutionnaire des nouveaux m dias passant de l tat de simple outil ces m di
109. le ducation artistique En effet le premier manifeste de l cole fond e en 1919 par Walter Gropius sous le nom de Staatliches Bauhaus contenait un appel lyrique l unit de tous les arts sous l gide de l architecture en vue de cr er un nouvel art de b tir qui serait le symbole d une foi nouvelle Le manifeste est un appel la synth se des arts l uvre d art totale la communaut d artistes ainsi qu l union entre l art et l artisanat Le Bauhaus s efforce de r unir toutes les activit s artistiques en un tout de r unifier toutes les disciplines des arts appliqu s sculpture peinture m tiers de l art et de l artisanat en un nouvel art de b tir dont elles seront les composantes indissociables Le but supr me certes loign du Bauhaus est l uvre d art globale le grand difice dans lequel le monumental et le d coratif ne se distingueront plus Il veut 2 Schneider Marcel in Wagner Richard Encyclop dia Universalis Corpus 23 p 804 fonder une communaut d artistes responsables Gropius Walter 1969 L art vivant trouve sa place au Bauhaus partir de 1921 A l instar de l architecture le th tre f t longtemps consid r comme le lieu id al de la synth se des arts Pour Oscar Schlemmer l un des ma tres du Bauhaus c est l homme danseur qui fera na tre la synth se 54 C est cet homme des arts il ob it aux lois du corps autant qu c
110. les gens qui font du web sont au quatri me tage les gens qui g rent l organisation sont au premier tage dans les tages interm diaires ont trouve les gens qui font de la cr ation multim dia et au rez de chauss e on a les parties conviviales Et le seul moment chez nous o les gens se parlent c est quand ils mangent ensemble Pour travailler a n est pas tr s pratique Et donc nous sommes rapidement arriv s l id e qu il fallait que l on change de lieu et on est arriv convaincre nos collectivit s qu il fallait nous construire une bo te vide Ils nous ont dit G nial nous ce que l on sait faire c est construire des bo tes En plus si vous la voulez vide g nial Donc on est en train d y travailler et au printemps 2005 on aura une bo te vide Alors vous allez dire qu est ce qu on peut bien faire avec une bo te vide Et bien justement c est a l int r t c est d imaginer un outil o tout est possible Lors des derniers festivals organis s par le CICV on a essay de r aliser des sc nes exp rimentales et chaque fois que l on a organis ces sc nes exp rimentales a a fantastiquement bien march a ne veut pas dire que l on a pr sent que des uvres g niales a veut dire que l on a mis en place des plateaux techniques compl tement ouverts tr s sophistiqu s et que quand les artistes sont arriv s l dedans ils ont dit d accord il y a combien de vid o projecteurs
111. les sciences et ses applications dans le domaine des arts D autres lieux http www maccreteil com http www lemanege com 80http www lille2004 com 8ihttp epidemic cicv fr http www mouvement net html fiche php doc_to_load 3284 Shttp www mouvement net html fiche php doc_to load 3277 culturels importants re oivent des v nements ponctuels de ce type La Conciergerie monument historique parisien a accueilli du 4 au 16 novembre 2003 dans le cadre de la Gait Lyrique Hors les Murs et du Festival D Automne exposition tre humain trop lourd de Du Zhenjun artiste chinois r v lation de ces deux derni res ann es pour ses installations multim dias interactives traitant de sujets graves li s de simples moyens Du Zhenjun traite avec l g ret l gance et humour des th mes graves l enfermement la monstruosit l esclavage l ali nation des humains des causes d risoires et des entreprises mortif res Ces uvres ci dans ce lieu l placent le visiteur dans une situation in dite se laisser envahir par la majest et la l g ret de l ensemble alors que pr cis ment cet ensemble nous convie un devoir de m moire et de r flexion L artiste y a ainsi pr sent neuf installations repr sentatives de l ensemble de son travail Malgr ces diverses initiatives les n cessit s techniques ne sont que tr s rarement combl es elles sont la plupart du tem
112. lle donne l utilisateur la possibilit de se promener de fa on ind pendante comme s il tait dans un univers r el Le cr ateur y fixe par la suite des contraintes des r gles et donne ainsi diff rents degr s de libert telles que nager courir marcher L artiste a galement libre court sur les lois qui r gissent l espace r el il a la possibilit ainsi de permettre au visiteur de transgresser les lois de la nature traverser les murs par exemple supprimer l apesanteur permettre de voler Le premier artiste r aliser un dispositif de ce type a t Jaron Lanier musicien inventeur originaire de la C te Ouest am ricaine Son voyage inaugural dans la projection virtuelle des graphismes trois dimensions habill de gants et d un casque ne date que de 1989 Ce type de cr ation trouve galement tout son sens dans les jeux vid os Prenons l exemple de la cr ation Icare d Ivan Chabannaud produite en 1996 par le CICV Pierre Schaeffer centre international de recherche et de cr ation C est une installation de r alit virtuelle permettant l immersion dans un environnement o le spectateur s envole de ses propres ailes interpr tant ainsi le mythe grec d Icare Con ue par le plasticien et cr ateur d environnements Ivan Chabanaud assist de l ing nieur informaticien Bruno Herbelin elle int gre une composition musicale et sonore de Roland Cahen Par la suite en 1998 elle utilise des technologies de
113. m me c tait clair pour lui que a ne s appelait pas Hamlet Machine pour faire technologique a s appelait Hamlet Machine parce que c est une machine penser Et l on ne peut pas repr senter cela dans un th tre l italienne c est impossible a n a pas de sens c est un contre sens Alors il y a d autres gens j ai cit Meyerhold Orson Welles mais il y a d autres gens qui ont vu a dans le cin ma vous les connaissez c est par exemple des gens comme Vertov et aujourd hui il y a beaucoup d artistes qui savent a qui le sentent qui Pont compris qui sont dans cette dynamique l Et ce sont des artistes qui viennent des diff rents univers de la cr ation a peut tre des chor graphes je vous renvoie aux derni res cr ations de Buffard et Chopinot ou de Gallotta et Jean Baptiste Barri re a peut tre des musiciens des cin astes des crivains des po tes qui aujourd hui sont en mesure de proposer des hybrides des monstres que moi j appelle quand m me des spectacles qui racontent r ellement une histoire et cette histoire a des caract ristiques dans l ordre du r cit qui est un v nement important puisqu il rassemble une communaut qui participe un rituel de repr sentation Sachant que la mani re de raconter une histoire aujourd hui la mani re de l crire et de la repr senter n est pas forc ment tout fait la m me apr s Auschwitz qu avant Auschwitz apr s Hiroshima
114. m rique Bologne Italie Larousse 2003 Forest Fred in Apr s l art contemporain Pour un art actuel L art l heure d Internet au seuil du troisi me mill naire L Harnattan Paris 1998 Forest Fred in Repenser l art et son enseignement les coles de vie l Harmattan Paris 2002 266 p Consultable l adresse http declerck chez tiscali fr giga livre php Genette G rard in L oeuvre de l art immanence et transcendance Coll Po tiques Paris Seuil 1994 304 p Gropius Walter in Programme du Bauhaus de Weimar in Manifeste du Bauhaus in Bauhaus 1919 1969 Heers Jacques in F te des fous et carnavals coll Pluriel 1997 Kristeva Julia in Semeiotik Paris Seuil 1969 Levy Pierre in L universel sans totalit essence de la cyberculture Consultable l adresse http empresa portoweb com br pierrelevy pierreluniversel html Lista Giovanni La Sc ne moderne Actes Sud 1997 McLuhan Marshall in Pour comprendre les m dias Les prolongements technologiques de l homme Montr al Biblioth que Qu b coise 1993 561 p Paquelin Didier in Analyse d applications multim dias pour un usage p dagogique la recherche de l intentionnalit partag e Universit Michel de Montaigne Bordeaux 3 France 1990 Popper Frank in L art l ge lectronique Hazan Paris 1993 Picon Vallin B atrice Les nouveaux d fis de l image et du son pour l acteur Vers un super acteur Article para
115. met de mettre en relation leurs machines les unes avec les autres et donc dans la continuit leurs personnes Sur le plan id ologique cet universel sans totalit illustre la vocation premi re du cyberspace qui est d exprimer la diversit de l humain de permettre que chaque noeud du r seau peut devenir producteur ou emmetteur d informations nouvelles Ainsi les fronti res de la cyberculture sont ind finies intotalisables constamment largies par de nouveaux liens chaque fois que vous avez un nouveau noeud dans le r seau un nouveau site vous avez une nouvelle source d h t rog n it et de diversit Le Cyberespace consiste quant lui l ensemble form e par la circulation continue d informations depuis les circuits internes des processeurs d ordinateurs jusqu aux r seaux plan taires de t l communications L expression est directement issu du livres de sciences fiction du canadien William Gibson Neuromancien telles que le mentionnent Kevin Pimentel et Ken Teixera Cyberespace Cyberspace ou espace cybern tique est le nom donn par Gibson cet univers informatique alternatif dans lequel les donn es existent comme des villes Benkirane R da in Comment l intelligence collective peut surgir sur le Net Entretien avec Pierre Levy Le Temps Gen ve 22 f vrier 2001 Disponible l adresse http www archipress org press levy htm de lumi re Les travailleurs de l info
116. n de l image des interfaces dans des studios performants Et c est l qu il faut du technicien Il peut tre tout fait classique il peut tre aussi artiste hybride Il y a enfin cette derni re phase qui la plupart du temps se vit seul o l artiste met tout en branle lui m me o il va tout organiser tout seul C est l mon sens qu il faut qu il y ait quelqu un Et c est typiquement ce que je voudrais que la Kitchen fasse tre l toutes les phases de cr ation mais surtout au moment o l artiste a toute sa mati re devant lui tous ses inputs Comment les organiser Le fait de l aider organiser les l ments va faire que l artiste va se lib rer des contraintes de technologie pour essayer de se d tacher de lui m me pour avoir un regard sur lui m me et sur son projet C est ce que je voudrais obtenir pour viter d avoir cette esp ce d autarcie le c t individuel Elaborer remettre en cause jeter la poubelle il ne faut pas avoir peur de jeter la poubelle On a pas le recul n cessaire pour le faire Je ne dis pas que gr ce cette m thode son uvre sera forc ment mieux forc ment g niale C est un moyen pour que l artiste progresse dans son processus de cr ation m risse artistiquement Penses tu que l Etat ait compris les enjeux de la cr ation num rique Sont ils au courant des probl matiques li es aux m thodes de production la diffusion des oeuvres
117. n d hypertextes ou hyperm dias prend tout son sens aujourd hui gr ce aux ventuels apports des technologies r centes le concept tait bel et bien pr sent auparavant et certaines cr ations d artistes peuvent y tre directement affili es Poissant Louise in Dictionnaire des Arts m diatiques http Awww comm ugam ca GRAM C comm mul multi28 html targetcom1 En bref l interactivit permet l artiste de rompre avec la lin arit du discours cependant elle n cessite de nouveaux dispositifs afin d tre exploit s dans l ensemble de ses capacit s Ainsi de nouvelles formes d objets ou cr ations artistiques ont vu le jour ces cinquante derni res ann es ce qui a permit aux artistes d utiliser au maximum les outils r cents qui leurs sont mis disposition 4 Des d buts de l art en R seau au netart L art r seau s est d velopp partir du concept de happening introduit au d but des ann es 1960 par Allan Kaprow ainsi que de la cr ation de la New York Correspondence School par Ray Johnson dans les ann es 1970 Le d roulement de la manifestation artistique a autant sinon plus d importance que le r sultat Ses caract ristiques sont le non professionalisme des participants et la non d termination de son d roulement o des objets quotidiens ou technologiques sont utilis s comme des moyens de s ouvrir l exp rience artistique Issu de th ories labor es en musique il a t marqu par deux courants
118. n de l criture A ce propos Roland Barthes compare dans son ouvrage S Z deux formes que prend ses yeux le texte lisible et scriptible Barthes Roland 1970 La forme lisible correspond l criture classique qui pour lui est une vision obsol te de la litt rature au caract re univoque dont l crivain garde le contr le total Quant la d finition du scriptible r volution de la litt rature o chaque lecture l utilisateur est cens r crire le texte de sa propre mani re jouer avec ses donn es pour produire une infinit potentielle de sens D apr s Thomas Pavel Barthes voit la relation cette nouvelle forme nonciatrice comme la division du travail entre un auteur producteur et un lecteur consommateur Barthes Roland in S Z Seuil Paris 1970 p 557 559 Bremond Claude Pavel Thomas in De Barthes Balzac Fictions d un critique critiques d une fiction Biblioth que Albin Michel Id es 1998 b Lin aire non lin arit Le concept des hyperm dias et les premi res technologies permettant de les r aliser sont apparues d s les ann es 60 mais on ne les a appliqu es qu partir des ann es 80 m me p riode o les artistes ont commenc s y int resser Les oeuvres hyperm diatiques imposent au spectateur une implication qui ne correspond plus simplement au type action r action mais elles prennent des airs de parcours L interacteur
119. nationales telles que Lille 2004 Capitale Europ enne de la culture La F te des Lumi res de Lyon ou encore la tr s c l bre Nuit Blanche de Paris ont fait ou font appel des curateurs sp cialistes dans le domaine souvent de grands producteurs en la mati re afin de s lectionner des artistes de valeur Ces initiatives permettent en ne proposant au public que des pi ces de qualit de cr er des expositions d envergure et artistiquement impressionnantes 1 L organisation d expos le pr dominance actuelle du Curateur Francisation d un terme anglais d signant les commissaires d exposition le curateur est un r le qui dans le monde artistique contemporain on accorde de plus en plus de place Pour tre bref sa fonction consiste cr er les expositions donner une l gitimit de montrer telle pi ce accompagn e de telle autre Il est diff renci des conservateurs des mus es ou autres directeurs artistique car il est rarement attach une institution et travaille plut t en freelance Il se d place ainsi d v nements en v nements Le pr curseur et inventeur de ce m tier est le suisse Harald Szeemann Lorsqu il con oit une manifestation le curateur doit entre autre cr er un espace d tude critique vis vis d une forme artistique En effet dans un univers o diversit est le ma tre mot il est n cessaire de nommer une personne qui soit capable de re
120. nces d un art quel qu il soit Gropius Walter Programme du Bauhaus de Weimar in Manifeste du Bauhaus in Bauhaus 1919 1969 catalogue d par le Mus e National d Art Moderne et le Mus e d Art moderne de Paris Paris 2 avril 22 juin 1969 p 13 Schlemmer Oscar Th tre et abstraction La Cit L Age d Homme Lausanne 1978 p 33 Ibidem p 34 Antoine Andr L invention de la mise en sc ne Anthologie de texte d Andr Antoine r unis et pr sent s par Jean Pierre Sarrazac et Philippe Marcerou Coll Parcours de th tre Centre national du th tre Actes Sud Papiers Les diff rents l ments une fois agenc s les uns aux autres forment l uvre d art Le metteur en sc ne est l homme capable de jongler avec l ensemble de ces l ments pour cr er une alchimie parfaite Appia d finit la mise en sc ne comme Fart de projeter dans l espace ce que le dramaturge n a pu que projeter dans le temps ce qui montre bien que l criture dramatique est une double criture l criture litt raire qui appartient l auteur et l criture sc nique dont le metteur en sc ne est responsable Il s agit pour lui de trouver un rapport organique entre l acteur et son environnement et non plus simplement d illustrer une uvre Il con oit la mise en sc ne comme une entreprise synth tisante L anglais Edward Gordon Craig imagine quant lui une r volution de la mise en sc ne et
121. ne les conditions de l innovation sociale et culturelle l heure des nouveaux m dias mais aussi les conditions permettant de rendre tous intelligibles les enjeux conomiques sociaux et culturels des NTIC et enfin les conditions de la transmission c est dire la r flexion sur les protocoles ducatifs et p dagogiques mis en uvre de mani re privil gier la recherche de contenus dignes plut t que la consommation passive des produits de la modernit Le CICV participe r guli rement aux rencontres professionnelles et conf rences internationales en Europe et en Am rique Autriche Canada Etats Unis Gr ce Finlande etc r alise des missions d tudes et d expertises la demande du Minist re des Affaires Etrang res du Conseil de l Europe de l Unesco et accueillent de nombreuses missions trang res C est ainsi que le CICV a tiss des liens avec les institutions et artistes des pays visit s et des d l gations re ues Il intervient aussi au niveau local par la mise en oeuvre de projets artistiques culturels p dagogiques et conomiques Il a ainsi mis en place un dispositif europ en de formation de Jeunes Entrepreneurs du multim dia a con u des s minaires sp cialis s l intention des tudiants ing nieurs de l Universit Technologique Belfort Montb liard Il propose des expositions multim dia interactives des manifestations et v nements en Franche Comt en France et l tranger et a d
122. ne doit subir aucune pression dite spatiale quant sa monstration vis vis du public il doit sortir des lieux existants et s tendre la vie citadine d o l id e de manifestations Hors les murs o ce n est pas les visiteurs qui vont vers les oeuvres mais les ouvres qui vont la rencontre du public M me si cette r flexion sur les nouveaux dispositifs sc niques semblent li s l apparition grandissante des technologies dans la vie quotidienne elle trouve ses racines dans les recherches des grands artistes du d but du si cle et particuli rement dans les crits et propositions artistiques des metteurs en sc nes russes du d but du XX me si cle que sont Vertov et Meyerhold 2 Le concept de M dia Th tre Le M dia Th tre est un lieu d di la cr ation artistique permettant de rassembler sur le m me plateau technique et sous le m me toit tout ou partie des m tiers du spectacle vivant op ra th tre danse de l art contemporain des arts visuels et multim dia installations vid o art net art du cin ma et de la t l vision captation montage effets sp ciaux de l informatique d veloppement logiciel syst mes d interaction des r seaux Il ne s agit videmment pas d imaginer une structure poss dant en propre l ensemble de ces comp tences et mat riels Il s agit de concevoir un plateau technique permettant d accueillir et de r unir les
123. ne sont plus con ues comme une extension de la vid o ou du cin ma mais sont au contraire oppos es la forme pr enregistr e des images Le clivage discriminant ne se situe plus entre le vivant et la technique mais entre temps r el et temps diff r Le mouvement de reth tralisation du th tre du d but du si cle dont l ambition tait d affirmer l autonomie du th tre l gard de la litt rature constitue un cadre de r f rence de ces nouvelles exp riences de cr ation Comme nous l avons vu pr c demment la volont d chapper au ogocentrisme du th tre conduisait concevoir la sc ne comme le r ceptacle et le vecteur de l interdisciplinarit l espace d une aventure du sensible o la musique les arts plastiques le cin ma l architecture etc formeraient les composantes d un nouveau th tre En revanche les artistes utilisant les nouvelles technologies se gardent de s inscrire dans des logiques de rupture et d fendent une Bauchard Franck Cr ation th trale et technologie num rique in revue c art n 1 1999 p 180 attitude exp rimentaliste qui tend d tourner recomposer distordre les syntaxes et les langages usuels Les spectacles s exposent comme des tapes de recherche et d exp rimentation non pas comme des propositions closes et achev es On retrouve cet exp rimentalisme chez Robert Lepage qui pr sente son spectacle Elseneur comme une premi re approche de Hamlet
124. nt hyperm dia de l Universit Paris VIII de Saint Denis N de la rencontre entre des litt raires et des informaticiens qui fond rent il y a plusieurs ann es un groupe de recherche pluridisciplinaire d nomm Paragraphe il abrite dor navant plusieurs laboratoires et propose plusieurs formations universitaires dans le domaine des Technologies de l Information et de la Communication Il accueille ainsi en son sein de nombreux chercheurs et th oriciens travaillant sur le sujet et notamment Jean Pierre Balpe travaillant depuis longtemps sur l hypertextualit Pierre L vy sur la Virtualisation et la cyberculture et jusqu il y a peu Edmond Couchot artiste et chercheur sp cialiste des arts num riques en g n ral Les mondes de la recherche de l industrie de l art se sont ainsi contamin s les uns les autres un rythme tr s rapide sous la pression de l industrie cin matographique mais aussi gr ce aux progr s spectaculaires r alis s dans la recherche spatiale m dicale et militaire ouvrant alors pour l art de nouveaux espaces d intervention Le minist re a galement entrepris la connexion des coles d art au r seau et entre elles via Renater 2 Les r gions Rh ne Alpes PACA Midi Pyr n es et Bretagne font ce jour office de r gions pilotes Une tude r cente command e l IDATE value la progression des connexions Shttp nypermedia univ paris8 fr Enfin le dispositif de sou
125. ntion de la num risation qui a remplac petit petit dans bon nombre de secteurs techniques les proc d s analogiques et manuels Les technologies permettent leur utilisateur et notamment l artiste de g rer un nombre beaucoup plus important de r gles par rapport aux outils pr existants gr ce l automatisation des calculs et la possibilit de donner la machine utilis e plusieurs t ches simultan es pourvoir La codification des syst mes techniques num riques permet de traduire diff rents types de donn es iconiques images fixes images anim es textuelles et sonores en une matrice de chiffres O et 1 et interpr tables de mani re g rer ces m dias de fa on optimale Elle modifie ainsi profond ment le statut de ces diff rents m dias puisqu elle les d livre de leur support distinct pour chacun Il est galement envisageable de reproduire artificiellement des processus de direction de commande et d information qui 2 La num ration proc de d une r duction allographique Elle s pare les propri t s constitutrices des propri t s constituantes support Le r sultat peut ensuite tre interpr t par l ordinateur Cf GENETTE 1994 les repr sente Elle change ainsi fondamentalement les relations de l homme au monde puisqu elle se substitue lui pour la r alisation de t ches fastidieuses Ainsi bon nombre de grandes industries initi es par les fonderies du groupe japonais Mitsubis
126. on propres Quels sont leurs besoins dans la phase de production Les structures culturelles ont elle pris conscience de ce ph nom ne Cette interrogation nous am ne une remise en cause de nos mani res de penser de travailler de partager de notre fa on de mettre en uvre des actions et des projets et tout simplement de nos pratiques La troisi me partie y sera alors enti rement consacr e en insistant particuli rement sur le cas fran ais Nous prendrons le parti de vulgariser au maximum le vocabulaire employ pour d finir l art num rique En effet l utilisation de termes accessibles est la premi re ouverture vers l appropriation du plus grand nombre de concepts Afin d illustrer nos propos nous nous baserons sur un corpus documentaire cons quent et sur deux entrevues retranscrites en annexes de Pierre Bongiovanni directeur du CICV Pierre Schaeffer et de Thierry Coduys de a Kitchen I Historique Depuis l apparition de l appareil photographique les artistes ont constamment entretenu des relations la fois enthousiastes et m fiantes l gard de la m canique de la machine et des d veloppements technologiques La m fiance devenant indiff rence ou id ologie r fractaire tandis que les partisans de la technologie se sont pour leur part pisodiquement rebell s contre les r gles convenues de l art Une des r volutions technologiques de ces cinquante derni res ann es les plus marquantes a t l inve
127. on des vell it s de l auteur ou sa volont de d stabilisation du public Pour ce faire l artiste l utilise sous sa forme usuelle souris clavier mais peut galement lui donner des formes sp cifiques incongrues D apr s Annick Bureaud l artiste peut entretenir trois rapports diff rents vis vis de l interface dans son processus les ignorer volontairement ou non les int grer comme constituantes artistiques et esth tiques essentielles de l oeuvre et les rendre ainsi d une certaine mani re transparentes les mettre en exergue les prendre comme sujet comme contenu m me de la cr ation Bureaud Annick 1999 Le courant de l esth tique de la communication voqu e plus haut est troitement li cette derni re utilisation Ainsi dans leur installation Tool s life Kyoko Kunoh et Motoshi Chikamori utilisent en Bureaud Annick in Pour une typologie des interfaces artistiques juillet 1999 Installation pr sent e au cours de l exposition Cin mas du Futur dans le cadre de Lille 2004 Capitale Europ enne de la culture voir catalogue de l exposition guise d interface des objets usuels de la vie de tous les jours Se basant sur une interactivit d ordre tactile la cr ation se pr sente sous la forme d une table basse sur laquelle les artistes ont dispos des ustensiles en m tal priori anodins tels une pince spaghetti un r veil ou encore un simple gobelet le tout
128. otre position c est que je dirige une institution que j ai cr e il y a 12 ans et je dirige une institution qui est obsol te Et je ne dis pas que nos machines sont obsol tes je dis que nous sommes obsol tes que notre institution est obsol te Je ne dis pas qu elle est obsol te parce que les machines sont obsol tes mais parce que la mani re de penser est obsol te et les structures de fonctionnement que l on a mis en uvre pour penser Donc j ai plusieurs strat gies possibles Soit je g re l obsolescence ce qui est la strat gie facile soit j essaie de faire comprendre aux uns et aux autres qu il faut muter il faut changer de route Moi l institution que je dirige c est simple c est une institution qui accueille des artistes qu en g n ral nous choisissons que l on choisit de fa on arbitraire il n y a pas de commissions il n y a pas d experts Et on produit un certain nombre d artistes qui font l un certain nombre de choses et connaissent des destins plus ou moins splendides C est un endroit merveilleux c est un ch teau dans un petit village il n y a pas grand chose dans ce village il y a un Shopi c est le dernier village avant la Suisse apr s il n y a plus rien Il y a la campagne les cureuils c est tranquille c est un endroit super sympa mais a n est pas un outil adapt ce que l on veut faire aujourd hui Pourquoi Parce que les gens qui font de la vid o sont au sous sol
129. otre projet de M dia Th tre il y a une entit fixe et une entit mobile c est une premi re approche Il y a une deuxi me approche qui est de dire qu il y a une entit de cr ation au sens artistique du terme et une entit d ing nierie a veut dire que l on va d velopper des projets d ing nierie a veut dire que s il faut un certain moment mobiliser tout ou partie de cette caravane ou de ce b timent pour faire de la formation on le fera C est dire que lorsqu une partie des quipements partiront parce qu il s agira de cr er quelque chose Rouen Stuttgart Rome dans la partie fixe on d veloppera de l expertise Dans la partie fixe il y aura videmment des petits satellites c est dire des home studios qui permettront des artistes qui ont simplement besoin de solitude et de gros r seaux de travailler C est dire que a n est jamais compl tement vide Quand a n est pas un lieu de cr ation a peut tre un lieu de formation ou un lieu d exp rimentation ou de recherche Au fond le paradoxe est le suivant on a toutes les comp tences qu il faut dans les universit s il y a toutes les comp tences qu il faut et en France et en Europe on en a beaucoup de comp tences il y a donc tout ce qu il faut Ce qui manque simplement je crois c est rendre les choses plus fluides pour produire les grandes uvres de cette poque Je le crois mais quasiment au sens chamanique Je pense
130. particuli res de plus en plus locales r gionales dans le domaine de la cr ation et de la diffusion de l art num rique de la formation de la recherche et de l enseignement de la r flexion th orique initiatives qui t moignent d une dynamique r elle On enregistre un nombre croissant d actions et de projets hors des circuits traditionnels cr ation de nouvelles galeries expositions soutiens aux artistes accueil en r sidence d bats publications en ligne etc en m me temps que l int r t du public augmente pour cette forme d art A La prise de conscience des collectivit territoriales Ces derni res ann es l Etat et certaines collectivit s territoriales ont enfin pris des positions afin de contribuer l volution des arts multim dias en France Etant donn que le m c nat dans notre pays contrairement aux pays anglo saxons comme les Etats Unis est encore tr s marginal mise part quelques grandes fondations encore trop peu nombreuses le minist re de la Culture et de la Communication ses repr sentants r gionaux que sont les DRAC mais surtout les collectivit s locales ont cr des pr mices d initiatives dans ce domaine En effet plus encore que le cin aste l crivain ou m me le plasticien le cr ateur lectronique se trouve fort d pourvu quand il fait face au devis de production Peu d aide publique pour cr er et g rer un serveur web pas de commission d achat pour les installations
131. pations des artistes contemporains Arscenic a ainsi pour vocation de d velopper et de vulgariser la diffusion de l Art Num rique en France et l tranger Fort de son exp rience et de ses contacts privil gi s avec la sph re artistique contemporaine l association entend d velopper des r seaux de diffusion sp cifiques aux arts num riques et nouvelles sc nographies afin d tendre leur visibilit l ensemble des structures culturelles nationales et internationales mus es galeries Sc nes Nationales Centres Dramatiques Nationaux festivals biennales lieux d exposition L association d veloppe alors trois objectifs diff rents la production la promotion et la diffusion d uvres artistiques au plan national et international R pondre aux enjeux de la cr ation contemporaine par la promotion et la diffusion de formes artistiques hybrides influenc es par l utilisation de plus en plus r pandue du num rique la mise en place d un r seau international de comp tences pour favoriser et encourager la diffusion de la cr ation num rique contemporaine Faire d couvrir un large public des uvres contemporaines du monde entier travers diff rentes actions culturelles expositions formations ateliers d bats rencontres D cloisonner diff rents milieux de cr ation et faire communiquer leurs publics l organisation d v nements culturels L association se donne galement la possibilit de particip
132. principaux l un de type musical dont John Cage a t le principal instigateur l autre de type th tral interpr t par Allan Kaprow En 1984 lorsque Kit Galloway et Sherrie Rabinowitz cr ent le premier caf lectronique lieu de rencontre o se trouvent des appareils t l phoniques des fax des crans de visualisation ainsi que des ordinateurs servant de terminaux de t l communications o l on peut entrer en contact avec des personnes se trouvant dans des caf s semblables situ s dans la m me ville le m me pays ou ailleurs dans le monde l art r seau prend une direction t l communicationel D apr s Roy Ascott dans son manifeste Teleno a Nous sommes en train de cr er une culture dans laquelle l artiste devient un syst me complexe et largement distribu dans laquelle la connaissance et la perception tant humaines qu artificielles ont leur place un art qui merge d une multiplicit d interactions dans un espace de donn es Ascott Roy 1995 Ainsi en 1977 Kit Galloway et Sherrie RabinoWitz cr ent A Space With No Geographical 2Ascott Roy T l no ia in Louise Poissant dir Esth tique des arts m diatiques Collection Esth tique tome 1 Sainte Foy Canada Qu bec Presses de l Universit du Qu bec 1995 p 363 383 Boundaries afin de d montrer que plusieurs artistes performers loign s de plusieurs milliers de kilom tres puissent film s simultan ment en vid o par
133. ps d tourn es souvent au d triment de l esth tique de l exposition Ces lieux n tant pas r fl chis pour ce type de manifestation il est courant de voir les installations les unes jouxtant les autres Dans le cadre d objets multim dias alliant souvent sons et images il est difficile d attribuer chacun un espace d finit dans lequel il ne rentrerait pas par exemple en collision sonore avec les autres Les outils techniques n cessaires au bon fonctionnement d une exposition ou d un spectacle num rique sont galement causes de tracas Certains artistes jouent avec leur pr sence sur la sc ne de repr sentation cependant pour d autres leur pr sence reste un probl me C est pourquoi ces derni res ann es des personnes minentes de ce secteur ont r fl chi la mani re de penser ces lieux de diffusion afin d apporter aux artistes toutes les solutions leurs difficult s de mise en sc ne li es aux l ments n cessaires Shttp www monum fr m_conciergerie fs_index dml lang fr Shttp www la gaite de paris info Shttp www festival automne com public 2003 program expos 04_duzhe fst_01 htm http www arscenic org rubrique artistes 8Bongiovanni Pierre http www bongiovanni info du html 2003 1 La r organisation sc nique des lieux culturels Afin de r pondre aux nouveaux enjeux de la cr ation contemporaine et notamment ceux des cr ations et spectacles vivants li s aux no
134. qu il faut se mobiliser pour produire des grandes uvres Il me reste deux ou trois choses vous dire La premi re c est que nous sommes en train de cr er une association qui va r unir des gens qui sont int ress s par cette question de la repr sentation du r cit du th tre de l op ra et de la technologie La deuxi me chose c est qu il y a beaucoup de gens qui commencent travailler et qui font des sujets de recherche l dessus Par exemple B atrice Picon Vallin au CNRS est en train de cr er un groupe qui commence s rieusement r fl chir sur ces questions du point de vue th orique et pratique avec des contributions de plusieurs pays Ce que nous souhaitons c est que sur ces questions qui nos yeux sont radicalement politiques et pertinentes qui sont les questions de la production artistique soient prises en compte leur juste valeur Nous n avons pas envie que les minist res pensent notre place on a plut t envie de se laisser emporter par les projets artistiques Thierry Coduys La Kitchen Entretien r alis par Quentin Drouet en Ao t 2003 Parle moi un peu de toi de ton parcours Comment es tu arriv l Pourquoi avoir cr la Kitchen J ai arr t l cole en troisi me J ai alors d cid de travailler tout de suite Et le seul dipl me que j ai actuellement c est un CAP de p tissier une bonne introduction dans lunivers artistique Je suis devenu musicien l ge de
135. quand il fait une proposition de type spectacle lui dit qu il est en train de faire son boulot de metteur en sc ne il dit qu il fait son travail d artiste Le probl me c est qu il est dans un registre de la cr ation qui ne permet pas ce qui on la possibilit de le produire de le produire et ceux qui ont la possibilit de l acheter au sens distribution de l acheter Donc ses spectacles sont pour l instant condamn s des formes d itin rance qui sont relativement marginales donc tr s ch res donc nouveau tr s ch res donc nouveau marginales Et des artistes comme a il y en a videmment beaucoup Un de ceux qui mon sens crit tr s bien sur ces probl mes l je vous recommande de le lire c est Peter Sellars Les Voies de la cr ation th trale la revue du CNRS vient de consacrer un ouvrage indispensable dans lequel il y a des textes entiers de Peter Sellars dans lesquels il d finit notamment la notion d Op ra Et quand il dit Op ra a ne veut pas dire Op ra a veut dire uvre ouverte et il en parle tr s bien Le texte en question est particuli rement pr cieux parce qu il met en vidence des visions contemporaines qui impliquent des dispositifs de production de r cit et de repr sentation diff rents de ceux que l on conna t aujourd hui Et c est l que l on arrive l id e de M dia Th tre Un l ment suppl mentaire qui nous a amen pr ciser et radicaliser n
136. r du th tre chez le spectateur Erwin Piscator int gre la sc ne les plateaux tournants les projections cin matographiques et les haut parleurs Il travaille dans l exc s dans la provocation et la machinerie est un moyen de transmettre ce sentiment au spectateur Pour lui la technologie sc nographique est un outil au service de la transmission d id es Selon B atrice Picon Vallin chercheur au CNRS Meyerhold a donn les racines au th tre de l avenir Pour Meyerhold le metteur en sc ne est un auteur Lorsqu il a mont en 1926 Le R vizor il a fait inscrire sur l affiche Gogol auteur de la pi ce Meyerhold auteur du spectacle Cela ne veut pas dire qu il m prise la litt rature dramatique mais qu il appr hende le th tre travers des modes d expression non verbaux Pour lui le th tre met avant tout en jeu des corps des corps en mouvement Il utilise la technologie au service de la mise en sc ne en pla ant l acteur au centre du dispositif Dans son th tre de la place B low il am liore l quipement sc nique en y installant des appareils de projection cin matographique et d autres destin s pr senter des images gigantesques sur le Cyclorama de la coupole Dans bon nombre de ses spectacles il installe des crans de projection sur les murs et les plafonds des th tres Meyerhold pense intimement que en s ouvrant des arts consid r s jusque l comme min
137. r le processus de pens e entourant la cr ation d une oeuvre sonore Le titre rat in the tomb est un jeu de mot sur erratum et sur nos nombreux changes d e mail Ce second glimpse est une installation dans laquelle on entend la voix de Joachim lire ses e mails en ordre chronologiques mon c t de la correspondance tant imprim en lettres minuscules lire avec les lunettes de grossissement En tant que support de diffusion sa couverture mondiale int resse tous les artistes Elle instaure progressivement selon Edmond Couchot un autre espace perceptif symbolique et culturel qui double et rend caduques dans certains cas les r seaux de diffusion de l art traditionnellement tout puissants comme les mus es les galeries les expositions Couchot Edmond 1998 Roy Ascott est un des artistes les plus inspir s de sa g n ration dans l art des r seaux Selon lui l art ancien tait fait pour tre vu de l ext rieur Le nouvel art est fait pour tre construit de l int rieur Ou bien vous tes l int rieur du r seau ou bien vous n tes nulle part Et si vous tes l int rieur du r seau vous tes partout Ascott Roy 1995 Le Fresnoy Studio National des Arts Contemporains Extrait du Dossier de Presse de l exposition PANORAMA 5 jamais vu 2004 Couchot Edmond in La Technologie dans l art De la photographie la r alit virtuelle Nimes d Jacqueline Cham
138. rairement aux arts qui composent le spectacle vivant tels que la danse ou le th tre par exemple Ils ne sont pas non plus un secteur g n rant de l conomie propre comme la vente d albums musicaux pour la musique ou celle des DVD pour le Cin ma Ils ont donc une reconnaissance moindre et tout le travail reste r aliser 2 L exemple d Arscenic J ai cr en janvier 2004 en collaboration troite avec Robin F lix l association sous le r gime de la loi 1901 Arscenic d di e la Promotion et la Diffusion des Arts Multim dias et des Nouvelles Sc nographies Cette structure a pour vocation d accompagner les artistes dans leurs diff rentes d marches Suite une exp rience commune au CICV Pierre Schaeffer centre de production vid o et num rique que j ai d j voqu pr c demment au cours de laboration d AM PM festival urbain et itin rant d Arts Multim dias dans le Pays de Montb liard nous en avons conclu un constat simple Comme nous l avons d j tay dans les chapitres pr c dents des artistes de plus en plus nombreux utilisent les technologies num riques comme moyens d expression Depuis quelques ann es cette cat gorie de cr ations s acc l re gr ce notamment des programmes de soutien tels que le DICREAM l existence de structures de production et de repr sentation d di es au co ts sans cesse d croissants des technologies Bien que peu nombreux ils d notent l int r t
139. re des produits de les s rialiser de pouvoir r pondre la probl matique d ingienering des artistes C est donc lui qui a permis la Kitchen de pouvoir tre vivante aujourd hui et d avoir une activit sur trois domaines un domaine de production classique un domaine de hardware pour r pondre aux probl matiques artistiques et un domaine plut t agent pour s occuper des artistes On a fait norm ment de choses norm ment d installations qui ont eu beaucoup de succ s de nombreux prix des entreprises comme France T l com sont venues nous voir on a fait de l ingienering avec eux on a d velopper leurs v tements en fibre optique etc En plus de a on travaille actuellement sur un programme subventionn par la DMDTS le projet YANIX La Kitchen est maintenant une structure un peu particuli re puisqu on a d un c t une activit d entreprise classique et d un autre c t une activit subventionn e par le minist re sur un domaine et un seul Parlons de l activit d entreprise Comment vous fonctionnez financi rement L activit d entreprise est tr s complexe parce qu elle est double niveau Un premier niveau c est que nous il faut que l on trouve un quilibre Il est clair qu une entreprise il faut qu elle puisse gagner autant d argent qu elle en d pense Et c est compl tement contraire un esprit artistique qui consiste dire Venez chez nous restez un mois chez nous
140. rent l Internet d autres supports de communication dominants de notre poque comme la t l vision et la radio En effet les fournisseurs d acc s ou FAI fran ais actuels proposent dor navant des d bits maximums de 5 Mb en r ception ce qui correspond dix fois ce qu il tait possible d obtenir il y a quatre ans et 100 fois il y a huit ans Si ces caract ristiques ne sont encore pas accessibles l ensemble de la population elles devraient petit petit gagner de plus en plus de foyers 2 Internet support de plusieurs services et outils Internet n est pas utilisable directement par l utilisateur il sert en effet de support de nombreux syst mes ou protocoles diff rents il ne repr sente que le r seau de communication entre ordinateurs sur lesquels ces services se basent Le World Wide Web ou le Web ou la Toile ou WWW ou W3 litt ralement la toile d araign e mondiale est un syst me hypertexte r parti sur le r seau informatique Internet en utilisant le protocole http Il est principalement constitu de pages Web regroup es dans des sites Web Les pages se r f rencent entre elles avec des hyperliens donnant ainsi l image d une toile Par extension le terme Internet peut d signer tort le World Wide Web alors que celui ci n en est qu une des utilisations nombreuses D velopp au sein du CERN Organisation europ enne pour la recherche nucl aire c est sa cr ation au d but des ann es 90 qui
141. res des associations des comit s d entreprises des clubs de personnes g es est effectu e par le personnel du CICV afin de r unir un public le plus diversifi possible Les images prises le jour m me sont diffus es sur crans et sur le web tout au long de la journ e Le convoi de v hicule peut tre par la suite mis la disposition ou lou d autres structures culturelles le n cessitant que ce soit la caravane seulement ou l ensemble accompagn du personnel Il est d sormais possible de pr voir son utilit au sein de festivals de diff rentes natures Ainsi elle retrouve sa premi re fonction pour des festivals d arts multim dias mais elle peut galement servir au sein d autres manifestations musicales notamment pour de la webdiffusion ou tout simplement pour un montage rapide d images tourn es peu de temps auparavant C Des Initiatives au niveau de la formation Universitaire et autres 1 Les Laboratoires de Recherche Les avanc es des grands laboratoires de recherche universitaires et industriels notamment am ricains vers la cr ation artistique ont galement largement contribu cette volution c est le cas en particulier pour le Xerox Parc en Californie le MIT Boston les centres de recherche T l coms au Japon et une pl iade de laboratoires plus modestes diss min s sur toute la plan te En France le plus remarquable en la mati re est tr s certainement le d parteme
142. riations lectriques amplitude temps de fa on p riodique plus il est fr quent plus la qualit est importante mais plus la n cessit d espace de stockage l est galement Dans la seconde tape l chantillon ainsi obtenu est quantifi il est transform en un nombre entier positif pris dans une plage donn e la plus proche possible de la valeur analogique mesur e La largeur de cette plage est alors appel e profondeur de codage ou r solution Ce qui d termine cette r solution est l oreille humaine qui est un syst me tr s complexe Il faut que le son soit le plus net possible afin de ne pas d ranger l appareil auditif humain et plus la r solution est importante plus le son est clair pour lui Par exemple dans le cas d un CD audio on dispose de 65 536 valeurs distinctes afin de repr senter ces Variations du plus faible au plus fort Ainsi l erreur de quantification correspondante n est pas perceptible c est ce que l on appelle la qualit Hi Fi Dans le cadre de la r alisation d autres supports tels que les CDROM qui ne n cessitent pas obligatoirement une telle restitution on diff rencie les qualit s d mission en fonction de la sp cificit du son restituer le son Hi Fi la musique courante et la parole les bruitages l mentaire tels que les jingles Dans le cas d utilisation de voix multiples comme la st r o deux voix gauche et droite ou les dispositifs r cents des DVD comme le Dolby
143. ritable retour au corps est en train de s effectuer Interactif conversationnel participatif collaboratif le num rique bouleverse non seulement les rapports traditionnels entre l auteur l uvre et le spectateur mais les m canismes m mes de la circulation de l art sa contribution la culture Pour r sumer l art num rique appara t comme un art de l hybridation un art paradoxal dans la mesure o il est la fois sp cifique et transversal aux autres arts Couchot Edmond 2003 L art multim dia apporte ainsi un certain nombre de notions nouvelles aux arts qui lui pr existent Les notions de virtualit de simulation d hybridation ou d interactivit sont d sormais omnipr sentes dans la cr ation contemporaine et contribuent ce que le num rique soit une nouvelle mani re de r fl chir le monde de modifier les usages artistiques M me si elles sont nouvelles d une mani re pratique certaines ont galement t r fl chies par de grands artistes qui ne sont pas contemporains Ainsi aujourd hui l artiste ne se contente pas seulement de montrer ses sentiments les choses qu il ressent mais il joue galement le r le d exp rimentateur Par cette affirmation nous entendons qu il fait partie de la premi re cat gorie de personnes qui dans le domaine public sont volontairement exclues l arm e et les industries de pointe appr hendent les technologies dernier cri Il joue alors le r le d in
144. rler de ta vision du spectacle vivant de l environnement sc nique Quels sont les transformations inh rentes l utilisation des technologies num riques Vers quelles formes de spectacle allons nous Ayant particip la r alisation de centaines de spectacles en tant que technicien j ai pu m apercevoir que le spectacle est constitu de la m me fa on depuis des centaines d ann es C est dire que l on a la sc ne et le public en face une situation de frontalit Artistiquement on fini par s ennuyer norm ment lorsque l on est spectateur Alors il y a deux niveaux de recherche qui se sont d velopp s en parall le une probl matique li e l artiste comment peut il interf rer sur autre chose que sur son propre jeu Entrent en jeu les notions de transversalit d hybridation de corr lation Je ne suis plus que com dien mais je peux influer sur la musique sur l image Comment faire des ponts de communication entre des l ments diff rents une probl matique li e au spectateur comment transformer son statut Comment le rendre plus dynamique moins passif Comment le sortir de cette frontalit On a commenc voir appara tre des spectacles o la sc ne tait au centre o il y avait 4 sc nes ind pendantes inter reli es par une mise en sc ne originale etc Il y a une quinzaine d ann es les capteurs sont apparus comme une chose vidente Comment faire pour aller plu
145. rmation et des organisations criminelles de voleurs de donn es utilisent un syst me particulier de R alit Virtuelle appel un deck ou tremplin pour sauter dans le Matrix et parcourir ses autoroutes de donn es Le deck leur donne la possibilit de se rendre physiquement n importe o dans le Cyberespace Pimentel Ken et Teixeira Kevin 1994 Le cyberespace est aujourd hui l environnement dans lequel la cyberculture se fonde Pour Pierre L vy il dissout la pragmatique de communication qui depuis l invention de l criture avait conjoint l universel et la totalit En effet il n y a pas d universalit sans criture c est elle m me qui a permis d tendre l espace de communication en donnant la possibilit aux messages crits de subsister en dehors de leur contexte d mission et de r ception or il remarque que cette pr tention l universalit de l criture et aujourd hui des nouveaux m dias de masse s accompagne d une dangereuse tentation totalisante celle d instaurer en chaque lieu le m me sens Aujourd hui la croissance d Internet et de la culture num ris e r alise une forme d universel qui ne totalise pas le sens Ainsi le cyberespace ram ne une situation d avant l criture du fait de la mise en r seau des intelligences il n y a plus d mission d un message hors contexte Quel que soit le message il est connect d autres messages
146. ropositions artistiques impliquant une mobilit totale des dispositifs sc niques et la mutualisation de l ensemble des outils et des comp tences n cessaires au Media Th tre Les projets artistiques existent mais ils sont g n ralement produits dans des conditions techniques et financi res difficiles et sont tr s peu diffus s En France peu ou pas de producteurs engag s l exception de Richard Castelli et Pierre Bongiovanni pas de th oriciens l exception tr s notable de B atrice Picon Vallin et Franck Bauchard pas de corpus critique s rieux dans les m dias grands publics des amorces de r flexion jamais finalis es coup d tudes et de rapports financ s par l administration culturelle et enterr s avec enthousiasme d s leur publication 3 Media th tre la structure fixe Le M dia Th tre sert avant tout fabriquer des spectacles op ra th tre chor graphies et des expositions impliquant un plateau num rique complet C est galement un lieu de formation pour les professionnels du spectacle et un lieu de diffusion destin recevoir du public Le m dia Th tre h bergera un espace num rique de production enti rement quip plateau technique de 1500 m2 studios de post production son et image r gies vid o 2D 3D et design graphique acc s au Web et r seau haut d bit cam ras plateau crans et sc nes modulables ponts techniques lumi re et son Des quipements techniques
147. rtistes de nouvelles pr occupations que l on ne peut plus r duire quelque chose qui serait de la vid o du cin ma du th tre ou de la chor graphie ou une exposition d art contemporain On a vu arriver des projets qui impliquaient de plus en plus de d marches crois es de comp tences crois es d univers crois s et on a vu de plus en plus d artistes arriver avec des projets qui impliquaient de raconter une histoire ou de produire un r cit A partir du moment o l on a vu arriver des artistes depuis quelques ann es nous disant qu ils voulaient cr er un spectacle et ce spectacle implique que le dispositif ne soit pas comme il est l strictement frontal ou implique que l on utilise diff rents types de savoir faire ou implique que l on utilise une forme de mobilit du spectateur dans le dispositif ou implique des appareillages de type image ou sonore ou lectrique ou lectronique ou r seau on a bien vu l qu il y avait un probl me Le probl me c est que l on ne sait pas faire on ne sait pas faire en terme d conomie de production en terme de distribution culturellement non plus on ne sait pas faire c est dire qu on ne sait pas comment en parler 7Beauchard Franck Aux fronti res du th tre in revue c art n 2 sp cial Textualit s amp Nouvelles Technologies 2000 p 380 72Cf Annexes Conf rence de Pierre BONGIOVANNI p 1 2 Un des projets auxquels il fait r f rence dans ce discours
148. s cin astes photographes Pourquoi se borner les mettre de c t Ainsi de nombreux th oriciens se penchent l heure actuelle sur des r flexions au sujet des rapports qu entretiennent les nouvelles technologies et par cons quent les sciences en collaboration avec la dimension artistique Comme dans tout sujet ces mouvements de r flexion sont divis s dans les deux cat gories l mentaires que sont le pour et le contre Ce travail de recherche ne pr tend nullement apporter une r flexion essentielle dans ce domaine mais plut t expliquer ce que apr s la lecture de plusieurs ouvrages et la fr quentation de diverses structures culturelles s y int ressant j ai assimil comme tant la notion d Art Num rique Multim dia Enfin si L onard de Vinci ou d autres artistes de sa trempe avait trente ans aujourd hui il serait vraisemblablement po te cosmonaute et metteur en sc ne la fois Cet homme savait d j tout faire il a explor tous les univers techniques et esth tiques de son poque de l art de la guerre la m decine de la peinture l architecture de la rationalit au chamanisme ouvrant la voie de la modernit qui ne fait que commencer se d ployer sous nos yeux aujourd hui Bibliographie sn exnausve Antoine Andr in L invention de la mise en sc ne Anthologie de texte d Andr Antoine r unis et pr sent s par Jean Pierre Sarrazac et Philippe Marcerou Coll
149. s ans des spectacles Et c est quelque chose qui nous a alert tr s t t et tr s profond ment c est que l on a constat depuis trois ans de fa on tr s claire et si l on est un peu attentif depuis une dizaine d ann es l arriv e dans la t te des artistes de nouvelles pr occupations que l on ne peut plus r duire quelque chose qui serait de la vid o du cin ma du th tre ou de la chor graphie ou une exposition d art contemporain On a vu arriver des projets qui impliquaient de plus en plus de d marches crois es de comp tences crois es d univers crois s et on a vu de plus en plus d artistes arriver avec des projets qui impliquaient de raconter une histoire ou de produire un r cit Alors partir de l on a essay de comprendre un peu ce qui se passait et on s est rendu compte qu en fait l id e de M dia Th tre ou d Op ra lectronique n est pas une id e nouvelle C est dire que l on retrouve cette id e dans diff rents termes dans la litt rature et dans les travaux des chercheurs et on peut remonter assez loin Par exemple selon la mani re que l on a de lire les proph ties de L onard de Vinci en tout cas moi je les lis comme a m arrange et a m arrange de lire dans les proph ties de L onard de Vinci qu il a d j vu un certain nombre de choses je vous renvoie donc aux carnets de L onard de Vinci Si vous avez dans la t te un certain nombre de crit res et de connaissance p
150. s cherch int grer les inventions techniques et ou technologiques de leur temps Il s agira tout d abord de montrer la nature de cette int gration travers un historique rapide de ce en quoi consiste ces nouveaux outils L utilisation de ces nouveaux outils entra ne galement un bouleversement de l ensemble des disciplines et favorise le d veloppement des arts dans une perspective d interdisciplinarit d hybridation ouvrant de nouveaux champs d investigation pour la cr ation contemporaine Se basant sur des arts mill naires les remodelant en y int grant une surcouche technologique qui peut prendre des formes diff rentes images de synth se r alit virtuelle dispositifs interactifs art en r seau ce type de cr ation bouleverse les modes de production et de diffusion et contraignent l apparition de nouvelles modalit s de repr sentation Elles induisent ainsi un questionnement sur leur bien fond Apportent elles r ellement quelque chose d essentiel en comparaison des m thodes pr existantes Ouvrent elles de nouveaux horizons alors inexplor s Ce sont ces nouvelles notions apport e par l utilisation des technologies num riques dans le domaine artistique que nous allons voquer dans la seconde partie de la recherche Enfin ces pi ces artistiques d une forme nouvelle peuvent elles tre accueillies dans les dispositifs de diffusion conventionnels ou n cessitent elles des espaces de repr sentati
151. s loin dans la perception que l on a d un com dien d un danseur d un musicien sur sc ne Prenons un acteur Il est un endroit pr cis il va se retourner parler avancer reculer Le spectateur n a qu une perception globale de l ensemble de la sc ne Si maintenant on consid re que le spectateur peut tre l il au milieu de la sc ne et qu en fonction de ses d placements l acteur puisse changer la position de ta vision a ouvre alors de nouvelles perspectives pour la vision du spectateur mais aussi pour le jeu de l acteur Du coup ce que l on a appel interpr tation l acteur peut s en servir comme une donn e pour l envoyer un ordinateur L ordinateur peut alors analyser cette interpr tation et selon sa configuration d clencher un v nement suivant diff rents param tres Je pense que les artistes ont eu un moment donn un manque artistique important un d ficit de cr ation Chacun avait un peu de mal s affirmer tout le monde tournait un peu en rond dans son domaine de pr dilection L envie de m langer des choses est n e de ce d ficit que d autre chose Un musicien a d cid un jour de jouer avec un vid aste parce qu il s est dit je vais faire de la valeur ajout e mon spectacle va tre dix fois mieux parce qu il y a de l image et du son C est l gitime mais a n a pas toujours fonctionn Et puis bien entendu la volont de cr er des passerelles des tran
152. s partie part enti re L art d aujourd hui ne se baserait il pas sur la cr ations d environnement et non pas sur la production d un simple objet Les esprits critiques d noncent ainsi la soci t spectaculaire dans laquelle nous nous trouvons le besoin de montrer constamment de nouvelles approches jamais jusqu alors r alis es ce qui d apr s eux trouble norm ment le spectateur qui ne se retrouve pas dans une situatrion de compr hension Cependant le r le de l Art n est il pas de pousser la r flexion l auditoire L Art n est il pas une mani re de repr senter le monde qui volue continuellement et par cons quent ne doit on pas inventer chaque jour de nouvelles perspectives L Art Num rique ne doit pas tre consid r comme une forme artistique totalement diff rentes des autres L apport des technologies ne sont qu un moyen d apporter l art en g n ral les capacit s alors irr alisables qu ont toujours souhait les artistes plus anciens L interactivit est dor navant r alisable simplement par l utilisation des diverses interfaces l utilisation de nombreuses formes hybridant l art en lui permettant d incorporer plusieurs facettes L Art Num rique existe il alors en tant que forme esth titique unique Les artistes pratiquant ces l ments techniques se d finissent pourtant toujours de la m me mani re que leurs pr d cesseurs plasticien crivains musiciens sculpteurs metteurs en sc ne
153. s tenant du march actuels comme Microsoft D sormais ce ne sont plus les fabricant des machines qui dominent l industrie informatique mais l diteur des logiciels les plus vendus c est galement lui qui en influence les utilisations La num risation un exemple concret le son Prenons l exemple concret du son jusqu il y a tr s peu de temps enregistr sur un syst me de bandes magn tiques fragiles et susceptibles toute variation de l environnement ext rieur poussi re humidit ou sur des disques vinyls o les sinuosit s de la piste reproduisent les variations du signal lectrique des ondes capt es par le microphone Le son tait alors enregistr uniquement de mani re analogique c est dire se basant sur les variations lectriques mises Le proc d de num risation se compose de deux tapes En premier lieur l chantillonnage consiste en la mesure des intervalles r guliers de temps de la valeur du signal lectrique d livr par le microphone De M redieu Florence in Arts et Nouvelles Technologies Art Vid o Art Num rique Bologne Italie Larousse 2003 p 19 On utilise diff rentes fr quences en fonctions du types de donn es souhait es la qualit pour un CD audio est de 44100kHz alors que pour une simple conversation t l phonique comprenant simplement la parole humaine une fr quence de 11025Khz suffit amplement En bref on ne retient que certains points de la courbe de va
154. six ans Musique classique conservatoire Et puis les groupes de rock de punk Et c est en devenant vendeur d autoradios la Fnac que j ai rencontr quelqu un qui m a propos de travailler dans un studio d enregistrement le studio Gang l poque Mon premier boulot a t de faire les retour casque pour France Gall super passionnant C est donc France Gall qui m a propuls Je me suis tr s vite lass dans les studios et l l informatique musicale est arriv e On voyait de plus en plus e choses le MIDI commen ait percer c tait l poque r volutionnaire Les synth tiseurs taient de plus en plus modernes le num rique faisait place l analogique l chantillonnage arrivait J tais de plus en plus attir de l autre c t de la barri re de l autre c t de la console de mixage Soit en tant que musicien soit avec la technologie mais pas comme technicien son J avais aucune connaissance de physique d acoustique et tout a mais j ai eu beaucoup de chance et j ai rencontr un ing nieur Supelec qui tait professeur Supelec et qui m a propos de suivre des cours avec lui Il m a tout appris Le num rique les math matiques l acoustique de fa on autonome On bossait ensemble il me donnait des exercices faire J ai commenc comprendre comment a marchait Et aubaine un producteur m offre un chantillonneur qui co tait l poque plusieurs millions
155. st possible de consid rer ce type de lecture cmme un processus d immersion o la lecture est personnalis e 2 L esth tique de la communication Ce courant de pens e consiste en l tude des processus communicationnels dans l exp rience esth tique et par extension l tude des formes esth tiques de communication Il a t men par Fred Forest et Mario Costa en 1982 et qualifie un art ax sur la relation plut t que sur l objet privil giant le contexte d interaction humaine plut t que le proc d ou le m dium et int grant les technologies couramment utilis es dans la soci t Elle con oit de transposer directement les principes sensibles observ s dans l volution de notre environnement et du monde sur le fonctionnement de l art lui m me et de consid rer d sormais celui ci non plus en tant qu objets isol s mais en tant que relations et int gration Les oeuvres les donn es les syst mes d art devront tre appr hend s comme des touts int gr s Des touts int gr s qui ne pourront en aucune mani re se diviser ou se r duire l inventaire des parties constitutives mat rialis es Ce qui fonde l oeuvre ce n est plus son support mat riel ni sa repr sentation visuelle picturale mais ce qui pr cis ment n est pas perceptible nos sens tout en l tant notre sensibilit Forest Fred 1998 2 Forest Fred in Apr s l art contemporain Pour un art actuel L art l heure d Internet
156. ster sur l volution m me du concept d art le changement du statut de l art dans sa relation la soci t en faire prendre conscience aux tudiants en d monter les m canismes en nous expliquant comment nous passons de l objet fini tel qu il tait pens hier aux notions de processus de transformation de d mat rialisation de flux de fluidit de r seaux Forest Fred 2002 La pi ce de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau Interactive Plant Growing cr e en 1993 est un exemple flagrant de l immat rialit que prend le r sultat artistique dans l art num rique Leur travail fait appel l utilisation d une interface naturelle en utilisant comme langage la vie artificielle et les processus d images en volution Il s agit ainsi de contr ler la croissance d entit s num riques savoir des plantes virtuelles depuis notre monde r el En s approchant ou en touchant les v ritables plantes le visiteur peut initialiser et contr ler la pousse de plantes de synth se projet es sur un cran La structure de ces organismes est programm e l aide d algorithmes elles peuvent pousser en trois dimensions par une s rie de rotations de variations de tailles et de couleurs En d autres termes la pousse artificielle se d roule en temps r el dans l espace tridimensionnel de l ordinateur La croissance est alors flexible aucunement pr d termin e et l image r sultante est constamment diff rente En
157. sversalit s Parce que m me si au d part elles ne sont pas bonnes terme elles le seront Donc il fallait cr er un syst me de passerelles Les capteurs ont t une fa on intelligente de mettre en relation tous ces l ments Au d but c tait tr s primaire Si l acteur se situait ici la lumi re tait rouge S il se d pla ait l bas elle tait bleue Il y a un double niveau le jeu de l acteur et sa position sur la sc ne Ce qui est n de a c est ce que l on a appel l interactivit C est dire le fait de pouvoir interagir de fa on consciente ou inconsciente sur d autres l ments de la sc ne C est quelque chose qui est de l ordre de la magie et surtout du pouvoir Le pouvoir du corps Toucher ou ne pas toucher quelqu un courir marcher jouer avec mes rictus avec mes gestes travailler sur l influx nerveux La technologie num rique a r pondu la question on peut bien entendu faire des passerelles En utilisant de la technologie d analyse des cam ras des capteurs des interfaces pour mettre en relation tous ces l ments entre eux Le num rique a permis de connecter entre elles toutes ces informations afin de relier un espace de repr sentation un autre espace Le num rique a amen cette potentialit d interconnections A la Kitchen on a toujours t tr s orient sur ces questions Pour moi il faut revenir la question du corps Je pense que l on peut faire beaucoup
158. t possible de diff rencier ces cr ations en deux cat gories suivant leur m thode de pr sentation M me si ce ph nom ne para t r cent d s 1920 l artiste fran ais Marcel Duchamp cr e Rotative plaque verre expos e pour la premi re fois New York Cette oeuvre offrait d j un exemple d interaction avec la machine puisque elle incitait le spectateur Sch ffer Nicolas in Le Spatiodynamisme 1954 Ibidem Ibidem mettre en marche la m canique optique et se tienne un m tre de distance 1 Le r le d interfaces diverses L interface est le point de rencontre de nature mat riel ou logiciel entre des syst mes utilisant des langages diff rents l homme et la machine informatique en sont les exemples les plus fr quents La relation entre les deux convenues dans la pratique ordinaire reste importante dans le domaine artistique En effet dans ce cas particulier elle constitue la relation qu entretient le visiteur avec l oeuvre l artiste peut alors jouer sur un mode d utilisation compliqu ou ais pour sa cr ation et ainsi rendre plus ou moins ambigu le parcours que le public doit poursuivre travers l oeuvre En effet l interface correspond l aspect formel de l oeuvre elle n est donc pas dans une cr ation artistique contrairement l utilisation basique de l outil informatique un simple moyen d acc s l information Elle joue un r le autrement plus important qui est la compr hensi
159. t si l on ajoute un pivot central D un seul coup il va y avoir un autre regard Typiquement l artiste va dire Tiens j aurais pas fait comme a Et ce J aurais pas fait comme a est tr s important C est lui qui ouvre de nouvelles portes Pourquoi j ai pas pens a Et pourquoi j ai pas pens comme a etc C est dire qu il y a une continuelle bullition qui me para t tre une tr s bonne m thode pour un artiste pour aller au del de ce qu il a comme acquis ou niveau de la technologie Il n alors une confrontation de ressources humaines parce qu il va avoir un regard comme un miroir de lui m me Rappelons nous que la technologie n a aucun int r t part d tre un outil Et c est un outil de cr ation mais c est un outil qui doit aussi r pondre la cr ation Il va tre constamment dans un turn over qui ne va pas tre unique c est un miroir d formant devant lui Je crois beaucoup au bouillonnement Il y a d abord une phase individuelle de r flexion Et puis ensuite une phase mini collective durant laquelle on doit confronter un certain nombre d id es de mati res de contenus des images des bruits des objets m me si rien n est encore organis C est important car cela permet de d brider un certain nombre de choses sans trop prendre de risque encore Il y a ensuite une troisi me phase qui consiste aller chercher du contenu fabriquer du contenu laborer du so
160. t de la technologie on fait des moutons 5 pattes on r pond la probl matique artistique D o l id e de monter la Kitchen J ai vraiment d cid de monter un lieu Paris et l aubaine incroyable j avais par l interm diaire d un ami d pos un projet en commun avec une amie pour un projet des stations du centenaire de la RATP qui voulait r aliser 10 stations de m tro originales Nous avions d pos un projet sur le th me de la musique et on a gagn C tait important pour moi parce que c est la premi re fois que je gagnais un concours et a m a permis de r ellement d marrer la Kitchen Elle a donc t r ellement fond e en d cembre 99 Au d but on tait 3 une administratrice un ing nieur et moi m me Et puis on a rapidement cr un d partement artistique Kitchen Com pour s occuper des artistes monter des projets artistiques etc La premi re ann e a t catastrophique on a eu un chiffre d affaire quivalent notre perte c tait la catastrophe pas une thune de l tat videmment et puis l ann e d apr s on a commenc r fl chir comment faire des interfaces des produits etc a a t tr s flottant pendant un bon petit moment et puis depuis un an et demi c est vraiment le paradis puisque Cyrille Henri nous a rejoint et que gr ce lui on a pu monter un vrai d partement hardware qui lui a t significatif pour la Kitchen parce que a a t la possibilit de fai
161. t le son de telle sorte que nous pouvons dire que c est la sculpture qui composera sa propre musique avec sa propre mati re sonore et avec le maximum de souplesse en s adaptant imm diatement tout changement d ambiance Sch ffer Nicolas 1954 Ses deux collaborateurs l un sp cialiste de la spatialisation sonore et l autre ing nieur lectronicien vont r aliser le syst me interactif sous la direction du plasticien Elle est d crite par Sch ffer comme telle en 1955 Gr ce aux appareils enregistreurs plac s dans la tour tout changement dans l ambiance se communique l homeostat changement de temp rature de l hygrom trie du vent des couleurs de la lumi re des sons des mouvements divers dans le voisinage gr ce aux cellules photo lectriques Sch ffer Nicolas 1954 Il fait part galement du comportement de la structure Ces changements d clenchent constamment des combinaisons sonores toujours vari es et in dites altern es avec des silences Ce proc d permet la tour de composer sa propre musique avec sa propre mati re sonore qui sera toujours adapt e l ambiance parce que justement ce sont les diff rents facteurs composant l ambiance qui d clenchent des sonorit s Sch ffer Nicolas 1954 Actuellement de nombreuses oeuvres d un type similaire fleurissent bas es sur le m me principe de captation de traitement et de diffusion d information en temps r el Il es
162. t une banalisation de l instrument qui correspond l actuelle quatri me g n ration De tels http fr wikipedia org wiki Apple_Il 5PDG d Intel fabricant de microprocesseurs qui estimait que les ordinateurs multiplient leurs performances par deux tous les 18 mois laboratoires pluridisciplinaires au sein d Universit s permettent galement des artistes et techniciens de travailler ensemble C est dans ces conditions qu est n l art par ordinateur dans les ann es 60 Les techniciens s adonnant des essais et d couvrant petit petit les possibilit s graphiques de ces instruments C est vers 1965 avec les oeuvres de quelques pionniers Frieder Nake Georg Nees et Michael Noll que l on peut v ritablement commencer parler de recherches esth tiques effectu es avec l aide et le support de l ordinateur Tous insisteront l poque sur la dimension exp rimentale de leurs travaux De M redieu Florence 2003 Jusque dans les ann es 70 l industrie informatique n tait bas e que sur le hardware les aspects mat riels les logiciels permettant d utiliser ces machines taient alors gratuits et servaient quelque peu de mode d emploi les diff rents utilisateurs se les changeaient Ce sont les Etats Unis qui d cid rent de s parer la dimension Software logicielle du Hardware afin de cr er une conomie propre la vente de logiciels et c est la suite de cette d cision que sont n s le
163. te caravane dans l laboration d une manifestation culturelle a t pour le festival itin rant urbain AM PM organis en 2003 par la Communaut d Agglom ration du Pays de Montb liard CAPM et dont la conception a t confi e au Centre International de Cr ation Vid o Pierre Schaeffer CICV Durant 9 mois d Avril D cembre le convoi a sillonn le Pays de Montb liard et s est install l espace d une semaine par mois dans une commune Ces v hicules sont dot s de mat riels vid o audio informatique et web permettant ainsi d aller la rencontre des habitants et de promouvoir la cr ation num rique sous toutes ses formes en utilisant cette plate forme technique itin rante Le public a t invit d couvrir une installation multim dia dans un lieu d fini de leur commune L artiste est pr sent il explique sa d marche et accompagne les spectateurs en r pondant leurs questions Ce premier contact sert de pr texte un change avec la population L quipe du CICV participe cet change et sollicite les gens en leur proposant de participer aux interviews op r es au sein de la caravane L appr hension des technologies par leur utilisation dans le domaine artistique constitue un moyen efficace afin de d montrer leur potentiel Ensuite des interviews des habitants sont r alis es sur le th me vivre dans le Pays de Montb liard une m diation culturelle en direction des instituts scolai
164. techniques mat rielles et logicielles pas d aide la production de web movies N anmoins quelques associations ou structures d di es ont pu suite la volont de certains voir le jour 1 Les ECM et autres structures Depuis 1997 Le minist re de la Culture et de la Communication soutient la mise en place de lieux d acc s publics au multim dia au sein de structures culturelles et socio culturelles en d veloppant le programme ECM Espace Culture Multim dia afin de r duire ce que l Etat fran ais appelle la fracture num rique Cette politique a t lanc e par Catherine Trauttman Des municipalit s ou des r gions ont cr des centres d di s la cr ation num rique qui constituent souvent des l ments moteurs de la vie culturelle Ces structures sont cr es par les mairies et prennet la forme juridique de r gie directe ou d associations Elles mettent en uvre des actions et des programmes de sensibilisation d initiation et de formation au multim dia partir de contenus culturels ducatifs et artistiques et de projets d usages de ces technologies en valorisant de mani re prioritaire la dimension culturelle des ces technique comme outils d acc s la culture et au savoir et comme outils d expression et de cr ation Les ECM r alisent sur le terrain un travail de cr ation et de mise en valeur des pratiques artistiques de la culture multim dia Elles organisent ainsi des v nements cult
165. terface entre les utilisations v ritablement professionnelles et celles r alis es par le grand public Ainsi un artiste utilisant les technologies nouvelles c est celui qui non seulement poursuit consciemment ou inconsciemment une finalit esth tique avec une certaine pers v rance mais c est aussi celui qui choisit de faire la part belle la pens e rationnelle et au calcul math matique Popper Franck 1993 Des collaborations entre artistes et ing nieurs soutenues par des m c nes de la sph re industrielle ont t mises en place lors des Experiments in Art and Technology men es en 1968 d apr s l initiative de Billy Kluver des Bell Telephone Laboratories Sans avoir attendu l Internet des artistes comme Robert Adrian utilisent depuis pr s d une vingtaine d ann es les r seaux t l phoniques et t l visuels pour g n rer des changes et des collaborations artistiques b tissant ainsi des communaut s internationales de cr ateurs utilisant les technologies de communication Couchot Edmond Hillaire Norbert in L art num rique Paris Flammarion 2003 Popper Frank in L art l ge lectronique Hazan Paris 1993 Sirot Jacques in Transdisciplinarit et gen se de nouvelles formes artistiques 1997 A La Simulation La Virtualit Immat rialit 1 Simulation C est la technique que l on doit les aspects paradoxaux de l art num rique Ces paradoxes sont l gion et cac
166. tes les impulsions artistiques qui peuvent tre mises en place En plus de tout a j aimerai d s l ann e prochaine d velopper un projet qui me tient c ur faire de la r sidence d artiste Dans un cadre pas du tout financier mais dans un cadre de recherche et de d veloppement pour lequel on a besoin de fonds On esp re que la DRAC qu un certain nombre d organismes d entreprises vont nous aider l ann e prochaine pour non seulement faire de l accueil d artiste internationaux 1 personne la fois que ce soit un vid aste un compositeur un metteur en sc ne du moment que parmi l un des enjeux il y ait de la technologie et in fine cr er un petit festival qui permettrait de pouvoir pr senter des artistes compl tement diff rents Et o se ferait la diffusion Justement elle ne se ferait pas ici Tout est monter imaginer Elle pourrait se faire dans des lieux adapt s pour a la Ga t Lyrique serait un lieu videmment formidable pour le faire Avoir deux jours dans l ann e la Ga t Lyrique pour organiser le Festival de la Kitchen a serait super un lieu de diffusion dans lequel c est la Kitchen qui met en place toute sa technologie c est dire qu elle am ne toute sa valeur ajout e ses techniciens ses technologies son mat riel et du coup elle fait la production ex cutive et l accueil et la production financi re qui pourrait se faire avec diff rents partenaires Mais
167. ticiper au m me spectacle par mixage en temps r el gr ce la transmission par satellite des images et des sons Ainsi parall lement au d veloppement rapide des technologies du num rique celui des t l communications a permis certains artistes d explorer les nouvelles dimensions de l espace et du temps sp cifiques au m dium qui s ouvraient devant eux Internet est un nouveau medium de plus apr s l dition le mail art le fax art la performance l art vid o toutes ces attitudes qui ont travers le 20 me avec les diff rents courants artistiques qui les ont pratiqu s comme le Bauhaus Fluxus et autres Sa caract ristique premi re est qu il se situe la fois dans le virtuel et le concret Le World Wide Web est galement un espace sans lieu r el donn un temps ordonn selon le principe de la simultan it Il n est donc pas structur par les distances et cr e ainsi des perturbations dans les logiques habituelles Aller sur Internet c est se recontextualiser dans un corpus la fois plan taire et global mais en m me temps local devant un cran L Internet espace anonyme devient alors un espace mental virtuel Est il un support de communication de diffusion ou un mat riau part enti re Si la plupart des artistes ont fonctionn en r seau depuis que le monde existe le terme r seaux d artistes est sp cifiquement apparu l poque o se sont d velopp es les t l communications Internet n a pas
168. tien la formation professionnelle dans l enseignement sup rieur se manifeste par la cr ation de licences professionnelles et de DESS pour la production de contenus multim dias p dagogiques par la mise en place de formations communes engageant des coop rations entre d partements universitaires techniques et artistiques et par le Plan de d veloppement d coles de l Internet permettant de labelliser toutes les formations ing nierie commerce juridique contenus Une Villa de l ducation sur le mod le de la Villa M dicis pourrait galement voir le jour d di e aux pratiques p dagogiques et aux technologies de l information et de la communication 2 Le Fresnoy Centre National d Arts Contemporains R alisation du Minist re de la Culture et de la Communication du Conseil R gional Nord Pas de Calais et de la Ville de Tourcoing le Fresnoy est un centre de formation de recherches et de production dans tous les domaines artistiques de l image et du son Il accueille des tudiants avanc s pour un cursus de deux ans sous la direction d artistes professeurs invit s qui r alisent eux m mes de nouveaux projets Les tudiants admis laborent au cours de l ann e un projet artistiques accompagn s dans leur travail par des directeurs de projet artistes ayant d j fait leur preuve sur la sc ne contemporaine Pour l ann e scolaire 2003 2004 les grand noms ayant associ leur patronyme cette structure fameux vi
169. traitement sonore et de spatialisation issues de l IRCAM Le spectateur est invit visiter un environnement Pimentel Ken et Teixeira Kevin in La r alit virtuelle de l autre c t du miroir 1994 338 pages http icare cicv fr virtuel au moyen d un casque d immersion pour la visualisation et le son et par quatre capteurs de mouvements qui repr sentent ses ailes pour son d placement dans les airs Ce mouvement a rien est observ sur un cran par les autres spectateurs Le visiteur muni de ce casque volue dans un monde virtuel pyramidal o il peut se d placer horizontalement et s lever dans les airs en battant des deux bras ou planer diff rentes hauteurs dans un monde imaginaire peupl d objets mythiques S il atteint le soleil il s y br le les ailes et retombe Le principe d Icare repose sur la g n ration de formes en temps r el sous forme de polygones selon la position de l utilisateur dans les coordonn es du monde et les diff rents objets avec lesquels il entretient une relation La musique quant elle y est enti rement g n rative c est dire qu elle d pend et volue constamment en fonction des v nements issus de l oeuvre et donc selon les actions des participants Elle fait appel la notion de point de vue par rapport aux objets et se comporte comme une navigation sonore Ainsi on distingue dans cette oeuvre deux niveaux d interactivit l une entre le navigateur et l oeuvre et
170. tre d plac e avec pr cision en tout endroit de la totalit de la surface de l cran que repr sente l int rieur du d me Autre l ment important le mouvement du projecteur est contr l par l un des visiteurs gr ce un petit appareil fix sur sa t te et qu il peut pointer dans toutes les directions vers lesquelles il souhaite d placer l image plusieurs dispositifs existent pour diff rentes modalit s de repr sentation dans le cas d expositions permanentes sur une dur e longue c est une interface guid e par la main moins fragile mais galement moins int ressante qui est utilis e En d autres termes le projecteur devient une lampe torche qui permet Shttp www zkm de d clairer certaines parties d un environnement d images plac es dans l obscurit mais existantes Le spectateur joue un r le interactif en dirigeant sa lampe torche cin matographique pour explorer cet espace se d placer d un endroit l autre s attarder dans les endroits qui l int ressent r pondre ses envies personnelles et sa curiosit Ce dispositif ouvre aux cin astes tout un horizon d expression cr ative en leur permettant de modeler une sc nographie cin matographique panoramique que les spectateurs pourront explorer leur guise Chaque sc ne du film devient alors unique et celui ci peut tre visionn plusieurs reprises chaque s ance permettant de d couvrir de nouveaux l ments Cette technologie ouvre ainsi a
171. tre dans Etudes th trales L acteur entre personnage et performance n 26 Louvain la neuve 2003 Picon Vallin B atrice Meyerhold in Les Voies de la cr ation th trale CNRS Editions 1999 p 16 Pimentel Ken et Teixeira Kevin in La r alit virtuelle de l autre c t du miroir 1994 338 p Piscator Erwin in La technique n cessit du th tre moderne in Le lieu th tral dans la soci t moderne Paris 1963 Schlemmer Oscar inTh tre et abstraction La Cit L Age d Homme Lausanne 1978 Schneider Marcel in Wagner Richard Encyclop dia Universalis Corpus 23 Sch ffer Nicolas in Le Spatiodynamisme 1954 Consultable l adresse http www olats org schoffer spatiody htm Drouet Quentin Arts Multim dias Num riques Leurre ou r elle mutation des arts pr existants Sellars Peter in Les Voies de la cr ation th trale ouvrage collectif CNRS Editions 2003 Sirot Jacques Sally Jane Norman in 7ransdisciplinarit et gen se de nouvelles formes artistiques Rapport d tude la D l gation aux Arts Plastiques du Minist re de la Culture Paris 1997 101p Consultable l adresse http www culture gouv fr culture mrt bibliotheque norman norman pdf Veinstein Andr in Encyclop dia Universalis Richard Wagner Corpus 23 p 804 Verroust G rard in Histoire pist mologie de l informatique et R volution technologique Cours l Universit de Paris VIII 1994 Disponible l
172. u cin aste de nouveaux espaces de cr ation un nouvel horizon d expression La premi re composition d di e ce dispositif est Si Poteris Narrare Licet de Jean Michel Bruy re immense fresque vivante contant le mythe antique de Diane et Act on La l gende est divis e en 3 niveaux distincts celui du bas raconte comment Act on surprit Diane nue en train de se baigner ce qui est formellement interdit par les Dieux et qui d apr s le mythe co ta la vie au chasseur Au centre on d couvre Chiron dans des postures m taphoriques L ancien ma tre d Act on assiste impuissant la mise mort de son l ve Enfin le dernier niveau situ en haut du d me repr sente selon Bruy re les neuf jeunes cyniques jouant tristement la com die de l il humain pr somptueux qui pr tend voir le monde jusque dans la nudit de dieu Le visiteur du iCINEMA est mis dans la position physique et dans l tat motionnel du visiteur d une uvre peinte monumentale mais pour la contemplation d un film qu il la possibilit de visionner sa guise de haut en bas de gauche droite en diagonale ce qui conf re l oeuvre une dimension magique 2 Les installations dites ouvertes Elles sont les plus courantes car elles ne n cessitent pas d espaces strictement isol s Leur technologie est aussi moins complexe et plus accessible Dans ce type d installations http epidemic cicv fr geo art imb prj i_cinema
173. ue de l poque restait r serv e aux grands organismes publics et priv s Ils ne trouvent leurs utilit que dans les traitements de calculs importants des laboratoires militaires et de recherche La seconde g n ration est influenc e par le transistor invention du trio Bardeen Brattain et Shockley qui permit de rendre ces machines beaucoup plus fiables moins encombrantes plus simples d emploi et surtout moins on reuses d s les ann es 60 On distinguait alors deux champs d utilisation majeurs le domaine scientifique et la gestion En 1964 IBM mit sur le march une machine qui va marquer le d but de la troisi me g n ration Utilisant la microprogrammation invent e en 1951 par Wilkes l octet comme format unique de repr sentation de donn es et toute une s rie de logiciels con us pour cette plate forme le nouvel outil annonce les pr mices de l informatique actuelle L importance de cette volution technologique a conduit bon nombre de pays et d entreprises le copier le Japon notamment C est galement cette poque qu apparaissent les outils d utilisations les plus notables le modem permettant la transmission distance de donn es travers les r seaux t l phoniques les premiers syst mes de visualisation crans les premi res imprimantes aiguilles et x rographiques ou machines crire lectriques connectables Les ann es 70 furent l poque charni re de l informatique marquant le passage de l
174. ue je ne vais pas d velopper ici Et puis ce n est pas par hasard que la nourriture de quelqu un comme Eisenstein c est le th tre et a n est pas n importe quel th tre C est d un c t le th tre de Kabuki et de l autre c t c est le th tre revu et revisit par Meyerhold Meyerhold qui au passage en 1927 cr e des spectcales de th tre avec des crans partout C est dire que a n a pas commenc avant hier a a d j un peu d histoire notre affaire En 1927 Meyerhold cr e des spectacles avec des crans sur les c t s au dessus et derri re et en 1933 Orson Welles fait la m me chose A partir du moment o l on a vu arriver des artistes depuis quelques ann es nous disant On veut cr er un spectacle et ce spectacle implique que le dispositif ne soit pas comme il est l strictement frontal ou implique que l on utilise diff rents types de savoir faire o implique que l on utilise une forme de mobilit du spectateur dans le dispositif ou implique des appareillages de type image ou sonore ou lectrique ou lectronique ou r seau on a bien vu l qu il y avait un probl me c est que on ne sait pas faire on ne sait pas faire en terme d conomie de production en terme de distribution culturellement non plus on ne sait pas faire c est dire qu on ne sait pas comment en parler C est dire que lorsque l on fait un op ra lectronique X pour le vendre et assurer sa survie conom
175. ue l on ne verra jamais Paris il faut aller l tranger pour les voir c est un peu paradoxal simplement parce que l on a des t tes qui sont fa tes d une certaine mani re et que l on s emp che d avoir la libert de penser que l on peut pousser les murs et que des espaces vides sont des espaces propices Un espace vide a n est pas rien c est un espace qui peut tre propice o tout est possible Le reste a n est que de la mobilit L id e de la mobilit et de la caravane a n est que de dire Vous fa tes un truc on va travailler ensemble on vient adosser nos camions votre hangar C est a l id e c est tout Mais a ne suffira pas il manquera des l ments de la puissance de calcul il manquera toujours quelque chose En ce moment on travaille avec un italien qui s appelle Maurizio Squillante L op ra va se cr er Rome il ne viendra jamais Paris Il y a 14 cam ras sur sc ne une partie des cam ras sont int gr es dans le corps des danseurs C est un op ra avec de la vraie musique et des vrais danseurs et des vrais chanteurs et des vrais musiciens Mais il y a un dispositif qui implique une mutualisation technique qui fait que l on va chercher un bout chez V2 un bout au CICV un bout ici un bout l c est tr s bien mais un certain moment va se poser le probl me de la diffusion de cette chose l Et l op ra c est tr s particulier parce que dans la
176. ui sert de surface de projection Une s rie de projecteurs visibles de la salle surplombe ce miroir cran et joue avec ces deux surfaces Avec ce dispositif Svobodva tend visualiser les rapports existants entre un univers r el et un univers r v C est Jacques Polieri qui fonde en France une ligne de recherche tourn e vers la machine D s le milieu des ann es 50 il explore les nouvelles technologies il tudie tous les syst mes de projection simultan e et con oit les connexions les plus labor es entre le mouvement la lumi re l image l espace et le son En 1960 il construit ce qu il appelle le Th tre annulaire mobile Dans cet espace le public se trouve sur une plate forme centrale en rotation alors que le spectacle se d roule tout autour sur une paroi circulaire Nicolas amp Picon Vallin B atrice Meyerhold in Les Voies de la cr ation th trale CNRS Editions 1999 p 16 Lista Giovanni in La Sc ne moderne Actes Sud 1997 p 214 Slbidem p 216 Sch ffer s int resse le premier la mat rialisation du mouvement Influenc par le mouvement cybern tique il s int resse aux notions de contr le et de mouvement en th tralisant la machine Pour lui la sculpture peut tre cybern tique Adepte d un art total il travaille avec Maurice B jart En 1955 le chor graphe compose sp cialement pour l une de ses machines les plus abouties C YS P 1 un ballet qui associe sculpt
177. ure anim e et danseurs humains Pourvue d un cerveau lectronique la sculpture int gre de fa on statistique des param tres ext rieurs en captant toutes les variations qui interviennent sur le plan de la couleur de la lumi re et du son dans l espace environnant Ibidem Apparaissent d j pendant la premi re moiti des ann es 60 l Art vid o et le computer Art qui vont avoir des retomb es dans le domaine th tral L image projet e est petit petit remplac e dans les ann es 70 par l image t l visuelle En Italie le metteur en sc ne Virginio Puecher utilise les moyens conjugu s d images projet es de t l visions en circuit ferm et de micros pour introduire sur la sc ne un effet de r alit Une r gie t l constitu e de cinq crans tourn s vers les spectateurs est install e devant le plateau Entre cette r gie et la sc ne se trouvent les rails sur lesquels circule une cam ra Au th tre l un des tenants du multim dia est sans aucun doute le metteur en sc ne Peter Sellars Il travaille notamment sur la relation entre image et musique et sur l laboration d un v ritable langage de l image au th tre La vid o surveille le th tre elle grossit les traits montre le visage d un acteur de dos son profil lorsqu il est de face et fabrique des portraits clat s qui permettent de mieux cerner la psychologie des personnages D autres metteurs en sc ne et sc no
178. urels sur ce th me des cours ou des cr ations en collaboration avec des artistes professionnels Ainsi certains ECM s associent d autres structures culturelles dans le cadre de la conception d v nements importants c est notamment le cas d Ars Longa association parisienne 7 avec l Ircam lors du festival R sonnances en 2002 Le r seau de ces ECM est compos l heure actuelle de plus de 135 structures diss min sur l ensemble du territoire fran ais 2 De tr s rares centres d di s la cr ation l exemple concret du CICV Pierre Schaeffer Le Centre International de Cr ation Vid o Pierre Schaeffer est implant H rimoncourt dans le Pays de Montb liard Doubs Association but non lucratif loi 1901 il est install depuis plus de dix ans au Ch teau Eug ne Peugeot h rimoncourt Il est un pionnier dans le domaine de la cr ation artistique et culturelle de l exp rimentation et des technologies de la communication Les membres de son association sont toutes des personnes minentes du domaine des nouveaux m dias et des TIC On retrouve ainsi dans sa composition actuelle des professeurs de l Universit Paris VIII et notamment de son d partement Hyperm dia tels que Jean Pierre Balpe et Edmond Couchot des soci taires de l Institut de Recherche et Coordination Acoustique et Musical IRCAM tel que Roland Cahen mais galement des personnes du CNRS comme B atrice Piccon Vallin et bien d autres
179. uvelles technologies les structures d accueil en r sidence mais galement les structures de diffusion doivent modifier leur dispositifs sc niques Jusque l elles taient adapt es la cr ation et la repr sentation de spectacles que je qualifierait de classique c est dire avec une repr sentation frontale de la part des acteurs Dor navant les nouveaux metteurs en sc ne et chor graphes recherchent une participation plus grande de la part du public leur spectacles il est alors n cessaire de cr er des espaces de repr sentations modulables afin que chaque demande de la part des artistes puisse tre r alis e Pierre Bongiovanni fondateur en 1992 du Centre International de Cr ation Vid o Pierre Schaeffer pr s de Montb liard y r fl chit depuis un certain temps Ce centre de cr ation d di aujourd hui la cr ation contemporaine li e aux nouvelles technologies est sur le point de muter en une structure d nomm e Scenum pour SCEne NUM rique exp rimentale bas e sur la r flexion du M dia Th tre initi e par son directeur Cette initiative suit le processus de r flexion qu il a mis en uvre dans le cadre des trois festivals d arts multim dia urbain Nuits Savoureuses en 1999 Interf rences en 2000 AM PM en 2003 et de sa mission chantier d animation de la Ga t Lyrique qui lui a t confi e par Bertrand Delano maire de Paris Ainsi l art
180. ux relations asynchrones mails forums qui eux induisent un temps de latence dans la r ponse Ces deux utilisations du r seau sont les plus fr quemment sollicit es mais il en existe d autres telles que le partage de fichiers utilisant les protocoles FTP ou Peer to peer les connexions s curis es entre deux machines en SSL 3 La cyberculture nouvelle forme de culture La cyberculture correspond au rapport qu entretient la culture avec la robotique la micro informatique les r seaux ou l automatisme Elle concerne des aspects culturels vari s musique sexe th tre mysticisme rapport au corps et est souvent associ e divers mouvements politiques et courants artistiques Pour Pierre L vy elle est une transformation profonde de la notion m me de culture et est difficilement s parable des transformations sociales du dernier quart de si cle urbanisation galopante mondialisation conomique augmentation du niveau ducatif contact entre cultures Il rappelle que le r seau internet n a pas de centre que tout nouveau site toute nouvelle liste de discussion est l origine de diversit Pour lui la cyberculture est d termin e par deux notions que sont l universalit sans totalit et le Cyberespace La premi re notion s entend ais ment sur le plan technique il s agit d un r seau d pourvu de centre dont les usagers utilisent le m me protocole de communication le TCP IP qui leurs per
181. vrais danseurs et des vrais chanteurs et des vrais musiciens Mais il y a un dispositif qui implique une mutualisation technique qui fait que l on va chercher un bout chez V2 un bout au CICV un bout ici un bout l c est tr s bien mais un certain moment va se poser le probl me de la diffusion de cette chose l La r ponse est toute trouv e Le M dia th tre permettra de pallier ce manque flagrant de lieux de diffusion Pierre Bongiovanni l a imagin pour qu il offre le moins de contrainte possible pour que les spectacles les plus fous puissent tre vus En cela il r pond au r ve de bon nombre d artistes Thierry Codyus fondateur de La Kitchen r ve lui aussi d un lieu qui ne poss de rien Un lieu vide en fait Un lieu vide avec une telle intelligence technologique dedans qu il pourrait devenir instantan ment plein Ce que je regrette c est l imposition de normes de r gles Ces lieux o tout est pr vu la sc ne est d j l les haut parleurs sont l mes yeux ce serait une grande erreur d imaginer un lieu o tout est d j implant Il faut un espace o tout est mobile Il pense en effet que la Sc ne n existera plus dans tr s peu de temps La sc ne n a aucun int r t en Shttp www la kitchen fr 1Cf Annexes Entretien avec Thierry Coduys soi la repr sentation artistique n a pas besoin de d limitation physique Si on part de ce constat on n
182. xposition universelle de Bruxelles Le spectacle Lanterna Magika pr sent par un groupe d artistes de Tch coslovaquie incluait alors dans sa mise en sc ne des performeurs de la musique la projection de diapositives et d images de films Ce spectacle tait donc en quelque sorte une mise en sc ne r pondant la d finition du multim dia Cependant de nos jours la d finition du multim dia repose galement sur la notion de num rique Ainsi le multim dia perd quelque peu de son sens tymologique pur puisque dans son usage courant il fait r f rence l utilisation des nouveaux outils de production que sont l ordinateur les cam ras num riques les samplers sonores Ces instruments permettent de repr senter des donn es par des l ments binaires le 0 et le 1 permettant une plus grande mall abilit des informations et objets utilis s contrairement aux outils analogiques qui demandent l utilisation de dispositifs plus lourds et ne permettant pas de modifier ces donn es aussi ais ment temps r el Les artistes sont alors m me de cr er des environnements en jouant avec une multitude de technologies diff rentes Multim dia et num rique se recoupent parce qu ils partagent un m me principe la r union de plusieurs formes Depuis une dizaine d ann es et apr s trois d cennies de quasi clandestinit l art multim dia eu gard l utilisation des nouvelles technologies num riques dans le c

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