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Le travail des députés en circonscription

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1. 16 Tableau 2 5 Motifs qui am nent les lecteurs s adresser aux parlementaires 17 Tableau 2 6 Moyenne par d put par parti du nombre de personnes accueillies de lettres et d appels t l phoniques re us par semaine 17 Graphique 2 2 Types de cas de comt aux tats Unis 18 Tableau 2 7 Priorisation des int r ts des parlementaires f d raux canadiens en 2001 20 Encadr 2 1 Priorisation des attentes des citoyens envers leurs d put s aux Etats Unis et en Grande Bretagne selon Cain Ferejohn et Fiorina 22 Tableau 2 8 Importance relative des taches des d put s au Canada selon les d put s Et SL SL EEEE EEEE EEE E N E A EEE aa DRES 23 Tableau 3 1 Le traitement des cas selon la juridiction au Canada 30 vii ton Au lendemain de son lection un nouveau d put se rend rapidement compte qu aucun mode d emploi ne l attend Dans les balises administratives en vigueur hormis ses obligations parlementaires il est libre d organiser son temps et les ressources mises sa disposition Comme un travailleur autonome il lui appartient aussi de choisir le style de d put qu il adoptera et le nombre d heu res qu il consacrera ses commettants Deux conventions issues de la tradition britannique s appliquen
2. 15 16 Ratio du budget des d put s allou par commettant pour le personnel politique selon Tableau 2 4 les provinces canadiennes a partir de Docherty 2005 76 et 78 Budget pour le Population Dollars par citoyen personnel moyenne par pour le personnel politique 2002 circonscription politique 2001 Calculs de l auteur Terre Neuve et 1 employ mais 10 686 Labrador pas de bureau de circonscription Nouvelle Ecosse 48 600 17 462 2 78 le du Prince Personnel 5 010 douard commun du caucus Nouveau Brunswick 25 000 13 264 1 88 Qu bec 104 000 57 900 1 95 122 000 Moyenne de 113 000 Ontario 153 350 110 777 1 38 Manitoba 41 925 19 462 2 15 Saskatchewan 38 868 16 878 2 30 Alberta 69 035 35 841 1 92 Colombie Britannique 2 5 employ s 49 465 D put s qu b cois a 214 000 96 500 Quotient 2 53 la Chambre des 272 000 lectoral communes Moyenne de 243 000 Comme le souligne Docherty 2005 78 Today an MP has at least one office in the riding an allowance that allows for up to four staff to be divided between the capital and the constituency Leur budget demeure cependant inf rieur a celui des repr sentants au Congr s am ricain qui permet d embaucher jusqu 18 personnes mais qui doivent servir un plus grand nombre d lecteurs 400 000 en moyenne Au niveau f d ral leur r le est n anmoins central Ainsi on most occasions co
3. Home Style House Members in their Districts Boston Little Brown 1978 Fenno Richard F Going home Black representatives and their constituents Chicago The University of Chicago Press 2003 Franks C E S Members and Constituency Roles in the Canadian Federal System Regional amp Federal Studies Volume 17 No 1 2007 pp 23 45 Frantzich Stephen E Write your congressman constituent communication and representation New York Praeger 1986 Frederick Brian Constituency Population and Representation in the U S House American Politics Research Vol 36 No 3 2008 pp 358 381 Frederick Brian Congressional representation and constituents the case for increasing the US House of Representatives Londres Routledge 2009 Freeman Patricia K et Lilliard E Richardson Jr Explaining Variation in Casework among State Legislators Legislative Studies Quarterly Vol 21 No 1 1996 pp 41 56 Gaines Brian The Impersonal Vote Constituency Service and Incumbency Advantage in British Elections 1950 1992 Legislatives Studies Quarterly Vol 23 No 2 1998 pp 167 195 Gay Oonagh MPs go back to their Constituencies Political Quarterly Vol 76 No 1 2005 pp 57 66 G linas Andr Les parlementaires et l administration au Qu bec Sainte Foy Presses de l Universit Laval 1969 G linas Andr Les parlementaires et l administration publique au Qu bec Canadian Jo
4. agir comme dignitaire local pour souligner les v nements importants survenir dans sa circonscription Qu il soit invit prendre la parole ou non repr sent par un membre de son quipe ou pr sent en personne cela conf re une importance accrue l v nement Le d put peut aussi tre appel jouer le r le de porte tendard d une cause ou d un v nement Cela implique un appui un engagement personnel qui peut prendre diff rentes formes Le r le de bienfai teur quoiqu en d clin m rite cependant d tre pr cis Il s agit d aider un indi vidu ou un groupe sans pour autant que celui ci rencontre un probl me avec 5 6 l administration A l inverse lorsqu un d put agit comme un ami puissant il inter vient en faveur d un commettant ou d un groupe aupr s d un tiers Enfin un d put peut agir en d fendant ce qu il concoit tre l int r t g n ral de sa circonscription Il peut alors se voir comme un v ritable agent de d veloppement voire comme le lobbyiste de sa circonscription Ces diff rents r les sont concurrents sans pour autant tre mutuellement exclusifs Ils occupent une place diff rente selon le style adopt par un d put selon ses int r ts et ses aptitudes personnels De son c t la cat gorisation d velopp e par Searing 1985 355 est beaucoup plus simple Il note l existence de trois types de d put s de circonscription soit 1 le travailleur social 2 l agent de d
5. Renforcer la d mocratie canadienne vol 7 no 1 2001a Massicotte Louis Do candidates reside in their electoral districts Evidence from recent federal and provincial Canadian elections A research note presented at the Annual General Meeting of the Canadian Political Science Association Qu bec 2001b McAdams John C et John R Johannes Constituency Attentiveness in the House 1977 1982 The Journal of Politics Vol 47 No 4 1985 pp 1108 1139 Montigny Eric et R jean Pelletier Le pouvoir l gislatif le S nat et la Chambre des communes dans Manon Tremblay et R jean Pelletier dir Le Parlementa risme canadien Qu bec Les Presses de l Universit Laval 2009 pp 337 378 Miller Warren E et Donald E Stokes Constituency influence in Congress The American Political Science Review Vol 57 1963 pp 45 57 Norris Pippa Joni Lovenduski Puzzles in Political Recruitment dans Mona Krook et Sarah Childs Women Gender and Politics A Reader Oxford Oxford University Press 2010 pp 135 140 Norris Pippa The Puzzle of Constituency Service Journal of Legislatives Studies Vol 3 No 2 1997 pp 29 49 Norton Philip et David Wood Back from Westminster British MPs and their Constituents Lexington University Press of Kentucky 2003 Norton Philip The Growth of the Constituency Role of the MP Parliamentary Affairs Vol 47 No 4 1994 pp 705 720 39 40 Oleszek
6. Walter J et Roger H Davidson Congress and its members Washington USA Congressional Quarterly 1981 Parker Glenn R et Roger H Davidson Why Do Americans Love Their Congres smen so Much More than Their Congress Legislative Studies Quarterly Vol 4 No 1 1979 pp 53 61 Pearse Hilary Geographic Representation and Electoral Reform Canadian Parliamentary Review Vol 28 No 3 2005 pp 26 32 Pearse Hilary MPs as Constituency Representatives Evaluating Geographic Representation in an Era of Electoral Reform Occasional Paper Canadian Study of Parliament Group 2004 Pedersen Mogens N Ulrik Kjaer et Kjell A Eliassen The Geographical Dimen sion of Parliament Recruitment among Ntive Sons and Parachutists dans Maurizio Cotta et Heinrich Best dir Democratic Representation in Europe Diversity Change and Convergence Oxford Oxford University Press 2007 pp 160 190 Pelletier R jean Les fonctions du d put bilan des r formes parlementaires a Qu bec Politique n 6 1984 pp 145 164 Price Richard et Maureen Mancuso The Ties that Bind Parliamentary Members and Their Constituencies dans R Krause et R Wagenberg ntroductory Readings in Canadian Government 2i me dition Mississauga Copp Clarke Pitman 1995 Quil s Paul et Ivan Levai Les 577 des d put s pour quoi faire Paris Stock 2001 Richardson William Brian Russell et Christopher Cooper Legislat
7. 1979 Il est n anmoins possible d observer l existence d un cart perceptuel entre ce que les d put s pensent que leurs lecteurs priorisent et la r alit Le temps pass en fonction contribuerait d ailleurs accroitre cet cart perceptuel Docherty 1997 190 Le tableau 2 8 illustre cet cart au Canada ou l inverse des lus les citoyens ne priorisent pas les cas individuels de comt Tableau 2 8 Importance relative des taches des d put s au Canada selon les d put s et les citoyens Docherty 1997 190 Taches D put s de la Nouveaux Citoyens 34e l gislature d put s de la 35e l gislature D fendre les int r ts de son comt 1 R gler des dossiers de citoyens Contr ler l activit gouvernementale Se tenir en contact avec les citoyens Accomplir son travail de l gislateur NS OP WwW PrWUMN 3 5 2 4 La situation canadienne n est pas unique Un cart perceptuel existerait gale ment aux Etats Unis alors que 37 des citoyens croyaient que leurs lus devaient mettre l emphase sur le travail en circonscription alors que les repr sentants inter rog s estimaient cette croyance a 79 Frantzich 1986 20 Quant au niveau de notori t des d put s le sondage r alis par L ger Marke ting r v lait que 29 des Qu b cois interrog s connaissaient le nom du d put de leur circonscription L ger Marketing 2004 35 Cela s av re comparable au taux de 32 qui fut observ aux Etats Unis pl
8. Home Style House Members in their Districts Review of Representatives Roll Calls and Constituency Review of Congressman s Voting Decisions Legislative Studies Quarterly Vol 4 No 1 1979 pp 121 140 L ger Marketing Connaissance et perception des citoyens l gard de l Assem bl e nationale et des d put s rapport d tude Qu bec L ger Marketing 2004 Lemieux Vincent Le l gislateur et le m diateur Analyse d une campagne lec torale Recherches sociographiques Vol 3 No 3 1962 pp 331 345 Lovink J A A Is Canadian Politics Too Competitive Canadian Journal of political Science Vol 6 No 3 1973 pp 341 379 Malloy Jonathan To Better Serve Canadians How Technology is Changing the Relationship Between Members of Parliament and Public Servants Toronto Institute of Public Administration of Canada New Directions Series No 9 2003 Mansbridge Jane Rethinking representation American Political Science Review Vol 97 No 4 2003 pp 515 528 Massicotte Louis Le Parlement du Qu bec de 1867 a aujourd hui Qu bec Les Presses de l Universit Laval 2009 Massicotte Louis et Andr Blais Me voil Trouvez moi un comt Exp riences canadiennes en mati re de parachutage politique dans Bernard Dolez et Michel Hastings dir Le parachutage politique Paris L Harmattan 2003 pp 253 270 Massicotte Louis Pour une r forme du syst me lectoral canadien Choix
9. au travail parlementaire et au contr le de l ex cutif 3 ceux qui se consid rent comme des porteurs de politiques publiques et 4 ceux qui se voient d abord comme des repr sentants de circonscription Selon Searing 1985 353 les premiers repr sentaient 2596 de la Chambre des communes Londres les deuxi mes 9 les troisi mes 40 et les quatri mes 25 Cette distinction est importante dans la mesure ou elle permet d valuer les priorit s professionnelles et de tenir compte de l ambition de chacun Les diff rents r les de circonscription En plus de distinctions th oriques sur le r le du d put au sens large le r le de celui ci peut galement varier l chelle de sa circonscription voluer dans le temps et selon le parcours politique de chacun Diff rents styles peuvent galement se manifester Dans cette veine Norton 1994 identifie sept fonctions jou es par les d put s Il s agit de 1 soupape de s ret 2 agent d information 3 dignitaire local 4 porte tendard 5 bienfaiteur 6 un ami influent 7 promoteur des int r ts de la circonscription ll convient de s y attarder bri vement D abord le contact avec un d put permet aux citoyens d exprimer leur point de vue sur les politiques publiques Le d put peut ainsi servir de courroie de transmission l inverse un d put peut servir d agent d information sur les programmes et les services gouvernementaux Par ailleurs le d put est appel
10. charge de travail du d put qu b cois Y a t il des circonscriptions qui demandent plus de travail que d autres Dans la m me veine la charge de travail en circonscription serait elle plus impor tante chez les lus de l Assembl e nationale que pour ceux de la Chambre des communes Sur le plan des caract ristiques personnelles les parlementaires qu b cois sont ils devenus des politiciens de carri re Ont ils un attachement personnel envers leur circonscription Observe t on des distinctions selon leur affiliation partisane Les femmes retirent elles encore plus de satisfaction per sonnelle dans le travail en circonscription que les hommes La litt rature nous enseigne galement que le personnel politique de circonscription joue un r le central dans le travail de circonscription Comment cela se manifeste t il au 32 Qu bec Quels sont les types de cas trait s au quotidien Existe t il une colla boration harmonieuse entre les d put s qu b cois provinciaux et f d raux De m me tout comme cela semble tre le cas Ottawa l influence de la circonscrip tion l Assembl e nationale se manifeste t elle ailleurs que lors des votes portant sur la l gislation Cet agenda de recherche en plus de dresser le profil actuel des lus nous permettrait de mieux comprendre ce qui anime leur engagement aupr s de leur communaut II cernerait galement ce que cela implique d tre d put dans le Qu bec d aujourd hui
11. d un lu Bernstein 1989 Ainsi our evidence shows that the Representative s roll call behavior is strongly influenced by his own policy preferences and by his perception of the preferences held by the constituency Miller et Stokes 1963 56 Sur le plan m thodologique il est cependant ardu d tablir un lien direct entre les pr f rences des lecteurs d une circonscription et le vote d un lu sur chacun des enjeux Stone 1979 Denzau Riker et Shelpse 1985 Le constat formul par Fenno 1977 r sume cependant bien l attitude des repr sentants am ricains Representatives will strike different postures regarding the need to explain Some will explain their votes only when they feel hard pressed by constituents and or challenger to do so They will follow the congressional adage that if you have to explain you re in trouble Fenno 1977 910 En se limitant un enjeu celui de la politique de d fense pendant l re Reagan Bartels 1991 conf re n anmoins une puissance certaine l opinion publique sur le comportement des lus au Congr s Cette influence serait plus relative en ce qui concerne les dirigeants des partis au congr s En comparant les votes enregistr s par les leaders de la majorit au S nat afin de savoir si le fait de repr senter un parti interf re avec le r le de repr sentant de circonscription Hatcher 2010 a constat que les leaders ont au d part un vote m dian mais qui devien
12. importante de d put s avait d abord retenu l objectif de repr senter leur circonscription Les r sultats obtenus sont pr sent s au tableau 1 2 Tableau 1 2 Roles des parlementaires qu b cois G linas 1969 79 R les 1 choix 2 choix 3 choix Total Repr senter sa circonscription 31 10 Promouvoir la politique de son parti 0 7 7 Surveiller le travail de l administration 1 Faire valoir ses id es personnelles sur des probl mes d int r t public tre le porte parole des corps interm diaires Contr ler les initiatives prises par le gouvernement Repr senter les lecteurs de la province L gif rer 14 8 1 23 A la m me poque Cayrol Parodi et Ysmal ont galement cern les diff rentes perceptions des r les des d put s francais entre le niveau local ou national 1971 1175 Ala diff rence de la situation qu b coise de la fin des ann es soixante on note une pr f rence plus importante pour les fonctions nationales En effet 22 des d put s francais n ont cit qu un r le national 7 privil gient plut t un r le national et 58 citent les deux niveaux d activit s Seulement 4 ne citent qu un r le local et 4 disent se situer plut t au niveau local Plus r cemment Tremblay et Pelletier 1995 ont aussi analys la perception des r les des d put s qu b cois mais en insistant sur leur genre Tout comme Briggs 2000 ils constatent que les lues
13. personnelle solide Crewe 1985 63 Dans cette veine Bogdanor 1985 296 297 identifie plusieurs facteurs permettant d expliquer la faiblesse du lien lu commettant en Grande Bretagne Tout en soulignant la puissance de l appartenance une famille politique comme vecteur lectoral il rappelle notamment l existence de plusieurs instances permettant aux citoyens avec l av nement de l tat providence d en appeler d une d cision administra tive 26 Les tudes canadiennes portant sur l impact du vote personnel sur l lection des d put s r v lent galement que seulement un faible nombre d lecteurs votent d abord pour le candidat Les d put s ne disposent donc pas d un mandat personnel ind pendant de leurs lecteurs Cross 2000 10 Apr s avoir tu di cinq scrutins canadiens 1984 1988 1993 1997 et 2000 Docherty 2003 conclut d ailleurs que le vote personnel associ aux d put s d arri re ban varie de 5 6 96 ce qui est comparable aux diff rentes tudes r alis es pr c dem ment Lovink 1973 Irvine 1982 Krashinsky et Milne 1991 mais plus lev qu en Australie ou celui ci serait de 2 3 Bean 1990 260 Docherty constate que The most attractive goal of a national political career in Canada is a seat at the cabinet table because only here members can influence public policy assure their reelection and control the parliamentary party Docherty 2003 67 En fait m me lorsque l
14. 2000 pages 71 84 Buck J Vincent et Bruce E Cain British MPs in Their Constituencies Legislative Studies Quarterly Vol 15 No 1 1990 pp 127 143 Caill Genevi ve et Jean Marie Lafortune Regards crois s sur l volution du d ficit d mocratique au Qu bec Recherches sociographiques Vol 48 No 2 2007 pp 53 71 Cain Bruce E John A Ferejohn et Morris P Fiorina The Personal Vote Constituency service and Electoral Independence Cambridge Mass Harvard University Press 1987 Cain Bruce E John A Ferejohn Morris P Fiorina The House Is Not a Home British MPs in Their Constituencies Legislative Studies Quarterly Vol 4 No 4 1979 pp 501 523 Canon David T Race redistricting and representation the unintended conse quences of Black majority districts Chicago University of Chicago Press 1999 Cayrol Roland Jean Luc Parodi et Colette Ysmal L image de la fonction parlementaire chez les d put s francais Revue francaise de science politique XXI 6 d cembre 1971 pp 1173 1206 Chin Michelle Constituents Versus Fat Cats American Politics Research Vol 33 No 6 2005 pp 751 786 Clapp Charles L The Congressman his work as he sees it Washington D C Brookings Institution 1963 Clarke Harold D Richard G Price et Robert Krause Constituency Service among Canadian Provincial Legislators Basic Findings and a Test of Three Hypo theses Revue cana
15. 3 337 Jewell Malcom E Review Legislators and Their Districts A Review Article Legislative Studies Quarterly Vol 13 No 3 1988 pp 403 412 Jewell Malcolm Legislators and Constituents in the Representative Process dans Gerhard Loewenberg Samuel Patterson et Malcom Jewell dir Handbook of Legislative Research Cambridge Mass Harvard University Press 1985 pp 97 134 Johannes John R Explaining Congressional Casework Styles American Journal of Political Science Vol 27 No 3 1983 pp 530 547 Judge David Representation in Westminster in the 1990s The ghost of Edmund Burke The Journal of Legislative Studies Vol 5 No 1 1999 pp 12 34 Judge David Representation Theory and Practice in Britain Londres Routledge 1999 King Anthony The Rise of the career of Politician in Britain And its Consequen ces British Journal of Political Science Vol 11 No 3 1981 pp 249 285 King Gary Constituency service and incumbency advantage British Journal of Political Science Vol 21 No 1 1991 pp 119 128 Krashinsky Michael et Wiliam J Milne Some Evidence on the Effects of Incumbency in the 1988 Canadian General Election dans L Seidle dir ssues in Party Election and finance in Canada Toronto Dundurn Press 1991 pp 45 78 Kuklinski James Richard F Fenno Morris P Fiorina John W Kingdon Representative Constituency Linkages A Review Article of
16. 33 Ci Anagnoson J Theodore Does constituency work have an electoral impact The case of New Zealand MPs Political Science Vol 39 1987 p 105 18 Anagnoson J Theodore Home Style in New Zealand Legislative Studies Quarterly Vol 8 No 2 1983 pp 157 175 Assembl e nationale et Ecole nationale d administration publique Session d infor mation l intention des nouveaux d put s Qu bec Assembl e nationale 1986 Barker Fiona et Stephen Levine The Individual Parliamentary Member and Institutional Change The Changing Role of the New Zealand Member of Parlia ment dans Lawrence Longley et Reuven Hazan dir The Uneasy Relationships between Parliamentary Members and Leaders Londres Frank Cass 2000 pp 105 130 Bartels Larry M Constituency Opinion and Congressional Policy Making The Reagan Defense Build Up The American Political Science Review Vol 85 No 2 1991 pp 457 474 Bean Clive The Personal Vote in Australian Federal Elections Political Studies Vol 38 No 2 1990 pp 253 268 Bernstein Robert A Elections Representation and Congressional Voting Beha vior Englewood Cliffs NJ Prentice Hall 1989 Bissonnet Michel R forme parlementaire document de travail compl mentaire propos e par le Pr sident de l Assembl e nationale monsieur Michel Bissonnet Qu bec Assembl e nationale 2004 Blais Andr et Elisabeth Gidengil Making representative de
17. 96 concluent que le temps consacr aux cas de comt s d pend de la culture politique dominante des ressources allou es et des possibilit s d avancement Ils concluent que lorsque les lus croient en la rentabilit lectorale du temps pass dans la r solution de cas de comt cela accroit leur investissement en temps et ce peu importe le niveau de ressources disponible Freeman et Richardson 1996 52 En tudiant galement les lus d tats am ricains Ellickson et Whistler 2001 constatent enfin que le temps d volu au cas de comt est plus important que celui accord aux activit s de d marchage pork et que l allocation du temps de travail refl te la perception qu entretiennent les lus envers les attentes de la population Les attentes de la population Les commettants peuvent avoir une certaine conception du travail de d put qui ne cadre pas avec celle de leurs lus La litt rature nous enseigne d ailleurs l exis tence d un cart perceptuel Elle nous permet de constater des divergences entre les tats Unis la Grande Bretagne et le Canada Dans leur ouvrage The Personal Vote Cain FereJohn et Fiorina 1987 publient les r sultats des attentes formul es par des citoyens quant au travail de leur d put aussi bien en Grande Bretagne qu aux tats Unis Leurs donn es sont issues de sondages r alis s la fin des ann es 70 Ils ont constat un lien de corr lation entre le niveau de scolarit et la prioris
18. LE TRAVAIL DES DEPUTES EN CIRCONSCRIPTION ERIC MONTIGNY o i sur la d mocratie et les institutions parlementaires E Y Chaire de recherche SET UNIVERSIT Chaire de recherche sur la d mocratie et les institutions parlementaires Eric Montigny Chaire de recherche sur la d mocratie et les institutions parlementaires D partement de science politique Facult des sciences sociales Universit Laval Pavillon Charles De Koninck bur 5447 Universit Laval Qu bec Qu bec G1V 0A6 Courriel Eric Montigny a pol ulaval ca T l phone 418 656 8905 T l copieur 418 656 7861 Nos remerciements Louis Massicotte qui a permis le d veloppement de ce projet de recherche Table des mati res Introduction 1 Chapitre 1 BEFORE du DI een irre ae ic seas ed tors 3 Diff rents cadres conceptuels ari A RE bREE RAM b RE Ehre 3 Les diff rents r les de circonscription aan ee 5 A serseri BUE PLU Poet baeo sie ope CEDE Pao Io Fais Rie cones 6 Chapitre 2 R alit s et volution du travail en circonscription 11 La forme des pr sences et le profil local du d put 14 Le b reauide CI coriScPIDHOTI si cosa re sea 15 L origine de la motivation des d put s 19 Les attentes de la population iE 21 Cha
19. McAllister Constituency Activity and Representational Roles among Australian Legislators The Journal of Politics Vol 58 No 1 1996 pp 69 90 Studlar Donley T et lan McAllister The electoral connection in Australia Can didate roles campaign activity and the popular vote Political Behavior Vol 16 No 3 1994 pp 385 410 Taylor Michelle M Formal versus Informal Incentive Structures and Legislator Behavior Evidence from Costa Rica The Journal of Politics Vol 54 No 4 1992 pp 1055 1073 Tremblay Guy L volution du r le du d put Conf rence Jean Charles Bonen fant Salle du Conseil l gislatif de l Assembl e nationale du Qu bec 12 novembre 2003 Tremblay Manon et R jean Pelletier Que font elles en politique Sainte Foy Presses de l Universit Laval 1995 Tremblay Manon Qu b coises et repr sentation parlementaire Qu bec Pres ses de l Universit Laval 2005 41 Whitefield Stephen Mind the Representation Gap Comparative Political Studies Vol 39 No 6 2006 pp 733 758 Wood David M The Conservative Member of Parliament as Lobbyist for Constituency Economic Interests Political Studies Vol 35 No 3 1987 pp 393 409
20. aluer le lien entre un lu et sa circonscription Anagnoson 1983 a tudi la forme que prend la pr sence en circonscription des d put s en Nouvelle Z lande A cette poque l ensemble des circonscriptions y taient uninominales Il a observ qu une forte majorit des d put s habitaient dans leur circonscription 83 et que seuls ceux qui exercaient une fonction minist rielle r sidaient dans la capitale De m me la plupart 8096 des d put s s journent dans leur circonscription au moins une fois par semaine pendant la session parlementaire Les activit s de comt taient galement divis es en trois cat gories 1 la pr sence des v nements publics les week ends 2 la tenue de s ances de bureau de comt et 3 la pr sence des activit s le samedi soir Il conclut que le style qu adoptera un d put dans sa circonscription est imputable des facteurs pr cis D abord un d put occupant des fonctions minist rielles sera moins pr sent en circonscription De plus il importe de tenir compte des caract ristiques personnelles du d put notamment de ses capacit s et de ses go ts ainsi que des caract ristiques sociologiques et g ographiques de l lec torat devant lequel il doit r pondre Notons enfin que plus les attentes de l or ganisation locale du parti sont lev es en termes de pr sence plus cela exerce de contraintes aupres d un d put surtout si la s lection du candidat repose sur organis
21. ation du r le de l gislateur Ils ont galement observ que les plus jeunes avaient galement tendance valo riser le r le de se tenir en contact avec les citoyens De facon tr s int ressante 21 22 ils relevent que les diff rences institutionnelles entre les deux pays expliquent l importance moins grande accord e par les citoyens britanniques envers le r le de l gislateur Dans cette veine nous devrions cependant observer des r sultats relativement semblables au Canada et en Grande Bretagne ce qui n est pourtant pas le cas voir encadr 2 1 Au Canada la t che de r gler des dossiers de citoyens arrive au dernier rang des attentes formul es par des commettants tout comme aux tats Unis Encadr 2 1 Priorisation des attentes des citoyens envers leurs d put s aux tats Unis et en Grande Bretagne selon Cain Ferejohn et Fiorina 1987 38 et au Canada selon Docherty 1997 190 Aux tats Unis Se tenir en contact avec les citoyens gt Accomplir son travail de l gislateur gt Contr ler l activit gouvernementale D fendre les int r ts de son comt R gler des dossiers de citoyens En Grande Bretagne D fendre les int r ts de son comt gt Se tenir en contact avec les citoyens gt R gler des dossiers de citoyens gt Accomplir son travail de l gislateur gt Contr ler l activit gouvernementale Au Canada Se tenir en contact avec les citoyens gt D fendre les int r ts de son com
22. ation locale de m me que le financement Dans cette veine Ingall et Crisp 2001 ont constat une relation n gative entre la vuln rabilit lectorale et la pr sence en circonscription des lus colombiens 66 d entre eux effectue raient une visite en circonscription par semaine Cette corr lation s expliquerait notamment par le besoin pour un lu si geant dans une circonscription sdre d entretenir sa base militante afin de garantir une ventuelle investiture Pedersen Kjaer et Eliassen 2007 ont plut t tudi la dimension g ographique du recrutement parlementaire au sein de syst mes politiques diff rents Leur tude longitudinale porte sur les lus du Danemark de l Allemagne des Pays Bas de la Norv ge et de la Finlande et couvre une p riode de plus de 150 ans Les d put s sont class s en quatre cat gories 1 ceux qui sont n s et qui vivent dans leur circonscription 2 ceux qui r sident dans leur circonscription sans y tre n s 3 ceux qui y sont n s sans y r sider pendant leur mandat et 4 les d put s parachu t s qui n ont pas de lien de naissance ou de r sidence avec leur circonscription lls constatent des variations importantes quant a la proportion des lus parachu t s variations notamment caus es par un h ritage institutionnel L Allemagne la Norv ge et la Finlande ont historiquement un niveau beaucoup plus lev de d put s qui sont n s et qui vivent dans leur circonscriptio
23. comparative Haliligan et al 1988 y ont associ des r sultats obtenus aupr s des d put s des tats australiens Tel qu indiqu au tableau 2 2 le temps relatif consacr a des travaux de circonscrip tion apparait plus important en Australie qu au Canada Tableau 2 2 Pourcentage du temps consacr au travail de circonscription au niveau des provinces au Canada et des Etats en Australie Halligan et al 1988 52 1 25 26 50 51 75 76 100 N Canada 19 41 31 9 247 Australie 10 24 41 24 140 Par ailleurs les donn es recueillies r v lent que les d put s australiens voluant dans des r gions rurales consacrent beaucoup plus de temps au travail en circonscription que ceux voluant dans des circonscriptions plus urbaines et que les circonscriptions ayant un profil interm diaire se rapprochent davantage de circonscriptions rurales Halligan et al 1988 57 M me si il est moins marqu le m me ph nom ne est observ au Canada Clarke Price et Krause 1975 539 Dans un sondage r alis en 2001 et 2002 aupr s de l gislateurs canadiens Docherty 2005 a plut t choisi de mesurer la division du travail entre les t ches de comt et les autres voir tableau 2 3 Il conclut que le r le d ombudsman demeure pr dominant et qu en termes de ressources l allocation du temps constitue un jeu somme nulle o une t che empi te n cessairement sur une autre Dans cette veine les resso
24. d pendant des Fiduciaire de l int r t Repr sentant du pari commettants g n ral selon Burke P P Li aux int r ts des D l gu de la Impossibilit logique commettants circonscription p g q Leurs travaux ont l avantage d illustrer le type de repr sentation en fonction de la fid lit premi re d un lu son parti ou ses commettants Dans une tude qui a marqu l analyse du travail des d put s en circonscription aux tats Unis Richard F Fenno Jr 1977 a conclu que les lus partagent leur temps entre deux r alit s et deux types d activit s D un c t il y a le travail parlementaire et de l autre celui en circonscription De m me ils doivent l gif rer et faire campagne Sur le plan th orique Fenno divise la circonscription en quatre cercles concentriques 1 la circonscription g ographique qui repose sur une assise l gale 2 la circonscription de r lection que le d put percoit en fonction de ses r sultats lectoraux par secteur 3 la circonscription de base qui repose sur les lecteurs les plus fid les et 4 la circonscription personnelle qui regroupe son entourage le plus intime sa garde rapproch e C est d ailleurs l la principale innovation de son cadre conceptuel En identifiant les caract ristiques qui contribuent d finir les diff rents styles adopt s par les d put s l gard de leur circonscription il rejoint la typologie d velopp e par Lemieux 1962 selon la
25. dams et Johannes 1985 trois types d explications peuvent tre invoqu s pour expliquer la place qu accorde un d put am ricain au travail en circonscription Dans une perspective de choix rationnel les d put s allouent leurs ressources et leur temps dans l optique de maximiser leurs chances de r lection De m me plus le co t financier et personnel de se rendre en circonscription sera lev moins les s jours y seront fr quents Sur un plan plus sociologique ils rappellent que dans l univers anglo saxon les d put s membres de partis plus gauche du spectre id ologique effectuent g n ralement plus de travail en circonscription De m me un niveau lev d ducation observ chez les commettants se traduit g n ralement par une plus faible pr sence du d put en circonscription Dans une perspective institutionnelle ils constatent galement que l anciennet constitue l un des meilleurs indicateurs pour pr dire la pr sence d un d put en circonscription Ainsi plus il sera tabli moins il sera pr sent alors qu un nouvel lu sera plus agressif Johannes 1983 attribuait galement les variations dans le travail de circonscrip tion des lus au Congr s am ricain leur ge mais aussi au volume de demandes formul es cet gard il constate que le niveau des attentes des commettants differe selon la circonscription En tudiant les lus am ricains au niveau des tats Freeman et Richardson 19
26. de l int r t national 2009 419 cela il faut ajouter que le r le d un lu est galement tributaire de la fonction parle mentaire qu il occupe Montigny et Pelletier 2009 354 En effet sa t che sera influenc e par le type de fonction parlementaire qu il sera appel jouer selon son appartenance politique et la place qu il occupe au sein d une formation politique Une r partition plus simple et plus classique fait ressortir un r le trois axes le d put est la fois l gislateur contr leur du gouvernement et d fenseur des int r ts de ses commettants Tremblay 2003 2 Pelletier constatait d ailleurs qu on a de plus en plus l habitude d attribuer aux d put s qu b cois un triple r le de l gislateur de contr leur et d interm diaire 1984 145 Il ajoute cependant que le seul v ritable l gislateur c est d sormais le gouvernement qui d finit pratiquement le programme l gislatif du Parlement appel ensuite discu 7 ter et a ent riner les d cisions prises a cet autre niveau Pelletier 1984 146 Avec justesse Massicotte rappelle qu il n en fut pas toujours ainsi Bien que le gouvernement n ait jamais perdu le contr le de l Assem bl e et ait pu assurer l adoption de son menu l gislatif les d put s furent longtemps de leur propre chef des l gislateurs actifs n h sit rent pas en certaines mati res rompre all grement les lignes de partis quitte m
27. dienne de Science politique Vol 8 No 4 1975 pp 521 542 Clarke Harold D et Richard G Price Parliamentary Experience and Represen tational Role Orientations in Canada Legislative Studies Quarterly Vol 6 No 3 1981 pp 373 390 Cody Howard MPs and the Peripheral Predicament in Canada and Britain Political Studies Vol 40 No 2 1992 pp 346 355 Commission du droit du Canada Un vote qui compte la r forme lectorale au Canada Ottawa Minist re des Travaux publics et des Services gouvernemen taux 2004 Crewe Ivor MPs and their Constituents in Britain How Strong are the Links dans Vernon Bogdanor dir Representatives of the People Parliamentarians and Constituents in Western Democracies Aldershot Gower 1985 pp 44 65 Cross Bill Les d put s les lecteurs et la d mocratie a la Chambre des communes Perspectives parlementaires Ottawa Groupe canadien d tude des questions parlementaires No 3 2000 Damgaard Erik The Function of Parliament in the Danish Political System Results of Recent Research Legislative Studies Quarterly Vol 5 No 1 1980 pp 101 121 Davidson Roger H Frances E Lee et Walter J Oleszek Congress and Its Members Washington D C Congress Quarterly 2008 Denemark David Partisan Pork Barrel in Parliamentary Systems Australian Constituency Level Grants The Journal of Politics Vol 62 No 3 2000 pp 896 915 Denzau Arth
28. e associ e des r gimes politiques comparables r v le que des changements sont survenus et ce tant sur le plan de la charge de travail des d put s que sur la facon dont ils concoivent leur carri re parlementaire En ce qui concerne le cas qu b cois cet exercice ouvre plusieurs pistes de recherche portant sur le r le actuel du d put au Qu bec sur l volution du travail en circonscription et sur les r alit s qu ils vivent sur le terrain Alors que l on as siste un d clin de la participation lectorale et une certaine crise de confiance un tel agenda de recherche s av re d autant plus pertinent Au sujet du r le de d put il serait int ressant de v rifier la validit de certaines hypoth ses En effet une majorit de d put s qu b cois voient ils toujours leur r le comme tant d abord celui de repr sentant de circonscription alors que c tait le cas l poque de la R volution tranquille De m me les d put es qu b coi ses se consid rent elles dans une plus forte proportion que leurs coll gues mas culins tre d abord des repr sentantes de circonscription et dans l affirmative quelles sont les raisons qui expliquent cette distinction Se pourrait il que l ar ne parlementaire et le jeu politique qui y est associ plaisent davantage aux hommes qu aux femmes En ce qui concerne les r alit s v cues par les d put s en circonscription serait il possible de constater une augmentation de la
29. e celles ci se retrouvent au tableau 2 6 Tableau 2 6 Moyenne par d put par parti du nombre de personnes accueillies de lettres et d appels t l phoniques recus par semaine G linas 1969 Personnes Lettres Appels Parti lib ral Au bureau du parlement 17 70 48 Au bureau de comt 79 44 74 Union nationale Au bureau du Parlement 6 22 14 Au bureau de comt 30 19 43 Au Canada le nombre de dossiers trait s est plus important dans les comt s urbains que ruraux Docherty 1997 176 Cependant les d put s qui accordent le plus de temps en circonscription sont ceux qui repr sentent des comt s ruraux et qui sont les plus jeunes En moyenne ces derniers consacraient en 1996 47 de leur temps en travail de circonscription comparativement a 43 pour les d put s urbains et 35 pour les d put s en banlieue Docherty 1997 178 Aux tats Unis Frantzich 1986 a galement tudi le type de cas trait s en circonscription et le volume de dossiers ll y a constat une croissance du nombre de lettres envoy es aux lus caus e notamment par des groupes d int r ts effectuant des campagnes cibl es d envois postaux Frantzich 1986 11 Notons aussi l importance du Frank franchise postale soit la capacit d envoyer du courrier gratuitement aux lus Ce principe aussi reconnu au Canada remonte 1660 en Grande Bretagne et fut officiellement confirm en 1764 Au
30. e d un d ficit d mocratique sur le d clin de la participation lectorale et sur la confiance envers les d put s les tudes contemporaines portant sp cifiquement sur le cas qu b cois demeurent plut t rares Nous avons donc effectu une revue de la litt rature afin de tracer le portrait des publications touchant le lien entre les parlementaires et leur circonscription En plus de textes incontournables nous avons surtout explor la litt rature portant sur des r gimes politiques comparables ayant des circonscriptions uninominales Ce texte se divise en trois parties Nous identifierons d abord les principales approches th oriques entourant le r le du d put Nous examinerons ensuite certaines tendances lourdes observ es dans 1 2 la litt rature quant l volution du travail des d put s Nous aborderons enfin l impact des contraintes institutionnelles sur celui ci Chapitre 1 E du d put Un pan central de la litt rature porte sur le r le du d put sur les diff rentes facettes de son travail et sur le type de style qu il adopte aupr s de ses commettants Avant de s attarder au cas qu b cois nous avons retenu des ca dres conceptuels distincts soit ceux de Lemieux 1962 de Studler et McAllister 1994 de Norton et Wood 1993 de Fenno 1997 et de Searing 1985 Nous aborderons galement les diff rents r les jou s par le d put l chelle de sa circonscription Diff rents cadres conceptue
31. e influence sur le type d enjeux soulev s par un d put en Chambre lors de la p riode des questions Soroka Penner et Blidook 2009 Lindex de la p riode des questions serait ainsi un indicateur plus significatif que les votes enregistr s sur les projets de loi L impact du systeme lectoral Les r gles associ es au systeme lectoral peuvent influencer le travail de d pu t s au niveau de leurs circonscriptions de diff rentes mani res sur la taille de la circonscription sur la concurrence ou non de d put s d un m me parti ou de partis rivaux sur le m me territoire sur le niveau de repr sentation des commu naut s rurales ou sur l existence de classes de d put s Massicotte 2001a 14 L attachement la repr sentation g ographique constitue par ailleurs un obstacle de taille aux tentatives de modifier le mode de scrutin majoritaire uni nominal un tour et ce m me si la proximit du lien entre les d put s et leurs lecteurs semble exag r e Pearse 2005 On a pourtant tendance oublier qu en Grande Bretagne la circonscription uninominale n est devenue le mode pr dominant de repr sentation qu en 1885 Bogdanor 1983 3 C est dire il y a tr s longtemps Heitshusen Young et Wood 2005 ont compar l impact du travail en circons cription selon le mode de scrutin au Canada en Nouvelle Z lande en Irlande en Australie et au Royaume Uni Ils ont constat que peu importe le mode de scru
32. ettre en minorit le minist re que la plupart d entre eux appuyaient De plus les d put s minist riels n h sitaient pas poser des questions leur gouvernement Tous ces comportements insolites nos yeux contem porains furent monnaie courante jusqu l aube du XXe si cle quitte s tioler par la suite 2009 136 Quant la fonction de contr le celle ci repose davantage sur les paules des d put s de l opposition en raison de la rigidit actuelle de la discipline de parti Pelletier 1984 148 et G linas 1969 101 C est dans ce contexte que le r le d interm diaire sera consolid Pelletier constatait d ailleurs ceci L gislateur d faillant et contr leur encore mal assur le d put s est souvent r fugi dans son r le d interm diaire ou ce que l on pourrait appeler plus prosaiquement le travail de comt C est un r le qui pourra accaparer une bonne partie de son temps et de ses nergies surtout dans les circonscriptions moins urbanis es C est un r le qu il remplira avec plus d enthousiasme s il se percoit comme surtout comme un mandataire charg de transmettre les d sirs et les opinions de ses lecteurs plut t qu un fiduciaire cherchant faire valoir ses id es personnelles sur des probl mes d int r t public Pelletier 1984 149 Le d put devient alors le porte parole d une r gion et est appel faire valoir les besoins de la communaut qu il repr sente Aux rencont
33. eur parti enregistre un recul au niveau national les d put s qui taient membres du cabinet au d clenchement de l lection ont plus de chance d tre r lus l inverse les d put s d arri re ban ont plus de chance d tre les premiers tre battus et ce m me s ils n ont que peu d impact sur les affaires gouvernementales Docherty 2003 78 Au del des statistiques un d put peut il tre sauv par son travail en circons cription alors que la conjoncture nationale de son parti est d favorable Dans le cas de la Grande Bretagne Crewe 1985 constate que les d put s qui ne furent lus que par une petite marge ont tendance effectuer plus de travail en circons cription Le m me ph nom ne est observ en Nouvelle Z lande Anagnonson 1987 Cela concorde avec les r sultats obtenus par Gaines 1998 qui r v lent que l avantage lectoral attribu au d put en place demeure faible et sporadique dans le syst me britannique Au sujet des lus australiens Studlar et Mc Allister 1996 r v lent m me qu une place trop importante accord e au cas individuel de circonscription nuit aux chances de r lection d un d put en le d tournant d activit s plus rentables sur le plan lectoral et en l loignant des activit s du parti Bref il est moins visible l o cela compte pour devenir une figure nationale Cela n emp che cependant pas une allocation plus g n reuse de fonds publics dans des circonscriptions c
34. font face a des r alit s familiales souvent plus complexes que leurs collegues masculins Ils notent cependant que les lus et les lues se rejoignent quant a leur facon de concevoir le r le de parlementaire l aspect d interm diaire entre l administration gouvernementale et la population domine tant chez les femmes que chez les hommes et le r le de contr le reste effac pour les deux alors que le r le de l gislateur se veut plus important pour les hommes que pour les femmes en plus elles et ils sont d avis que les fem mes et les hommes ne gerent pas le pouvoir de la m me facon Tremblay et 10 Pelletier 1995 85 Le tableau 1 3 illustre l importance accord e au r le d interm diaire ainsi que les distinctions observ es aupr s des parlementaires qu b cois selon leur genre Tableau 1 3 Perception du r le de parlementaire selon des d put s qu b cois et selon le genre Tremblay et Pelletier 1995 60 Chambre des Assembl e nationale communes n 15 n 29 R les Femmes Hommes Femmes Hommes L gislateur 3 8 3 11 Contr leur 0 1 2 Interm diaire 9 6 15 14 Ces r sultats obtenus aupr s des parlementaires qu b cois quant aux distinc tions selon le genre offrent par ailleurs une piste d explication qu il m riterait d explorer davantage afin de mieux comprendre l cart observ par Norris 1997 en Grande Bretagne quant au nombre d heures en circonscription selon qu o
35. ive Represen tation in a Single Member versus Multiple Member District System The Arizona State Legislature Political Research Quarterly Vol 57 No 2 2004 pp 337 344 Rush Michael The Role of the Member of Parliament Since 1868 Oxford Oxford University Press 2001 Russell Meg et Jonathan Bradbury The Constituency Work of Scottish and Welsh MPs Adjusting to Devolution Regional amp Federal Studies Vol 17 No 1 2007 pp 97 116 Samara The Accidental Citizen The first of a series exploring political leadership in Canada Toronto Samara 2010 Searing Donald D The role of the good constituency member and the practice of representation in Great Britain The Journal of politics Vol 47 No 2 1985 pp 348 381 Scholl Edward L The Electoral System and Constituency Oriented Activity in the European Parliament International Studies Quarterly Vol 30 No 3 1986 pp 315 332 Shepsle Kenneth A Shepsle et Barry R Weingast Political Solutions to Market Problems The American Political Science Review Vol 78 No 2 1984 pp 417 434 Soroka Stuart Erin Penner et Kelly Blidook Constituency Influence in Parlia ment Canadian Journal of Political Science Vol 42 no 3 2009 pp 563 591 Stone Walter J Measuring Constituency Representative Linkages Problems and Prospects Legislative Studies Quarterly Vol 4 No 4 1979 pp 623 639 Studlar Donley T et lan
36. ls Le travail d un d put comporte plusieurs dimensions Sur le plan conceptuel celui ci peut tre abord sous un angle institutionnel mais aussi plus personnel Dans le premier cas on abordera celui ci en fonction de son r le de parlemen taire alors que dans le deuxi me cas on analysera davantage le style de repr sentation adopt par chacun En tudiant la campagne lectorale qu b coise de 1956 l chelle d une circonscription Vincent Lemieux 1962 a tabli une opposition entre deux types de repr sentants politiques soit le l gislateur et le m diateur Selon Lemieux le l gislateur travaille l Assembl e l gislative il propose discute ou critique des mesures souvent abstraites pour ses lecteurs et dont l appli cation ne touchera habituellement que certaines cat gories parmi eux Le m diateur lui comme son terme l indique est celui qui rend plus concret le gouvernement et l administration son travail consiste tablir entre eux et des individus ou des groupes d termin s des canaux de communica tion o passent des subventions contrats emplois etc Lemieux 1962 336 Lemieux souligne que s affrontent ici deux conceptions du r le de repr sentant soit celui du repr sentant id al en vertu de la bonne doctrine d mocratique et le repr sentant r el issu de la machine politique Il en d gage d ailleurs des oppositions multiples 1 entre transmission de paroles et de bien
37. mocracy work the views of Canadians Royal Commission on Electoral Reform and Party Financing Ottawa Canada Communication Group Supply and Services Canada and Dundurn Press 1991 Bogdanor Vernon Introduction dans Vernon Bogdanor et David Butler dir Democracy and Elections Electoral Systems and their Political Consequences Cambridge Cambridge University Press 1983 pp 1 19 34 Bogdanor Vernon Conclusion dans Vernon Bogdanor dir Representati ves of the People Parliamentarians and Constituents in Western Democracies Aldershot Gower 1985 pp 293 301 Bonenfant Jean Charles L volution de la fonction parlementaire 16 septembre 1965 dans Derri re les faits les institutions Chroniques parues dans L Action de 1962 a 1973 Qu bec 1976 Bourgault Jacques Les relations entre l administration publique et le Parlement dans Manon Tremblay et R jean Pelletier dir Le Parlementarisme canadien Qu bec Les Presses de l Universit Laval 2009 pp 417 454 Bradbury Jonathan et James Mitchell The Constituency Work of Members of the Scottish Parliament and National Assembly for Wales Approaches Relationships and Rules Regional amp Federal Studies Vol 17 No 1 2007 pages 117 145 Briggs Jacqui What s in it for women The motivations expectations and expe riences of female local councilors in Montreal Canada and Hull England Local Government Studies Vol 26 No 4
38. n t directly use that word Whether because of personal identity experience region or particular political views the MPs who participated in this project stron gly felt that their communities where not being adequately represented in Parliament This outsider sentiment stood in stark contrast to the MPs strong community connections and experiences Samara 2010 20 Les entrevues r alis es ont aussi r v l que la plupart de ces anciens parlemen taires conservaient un souvenir n gatif du processus partisan de s lection des candidats En tudiant des lus provinciaux canadien Clarke et Price 1981 ont constat que l ambition s av re le plus puissant facteur permettant d expliquer le changement de style et de priorit d un lu en cours de carri re Clarke 1978 avait aupara vant tabli un lien entre la conception du r le de repr sentation les motivations personnelles le niveau d ducation la conception id ologique la comp titivit du syst me partisan et le temps pass en circonscription Ceci dit au Canada les diff rentes approches de la repr sentation adopt es par les d put s d pen dent des caract ristiques du comt mais aussi du fait qu avec le temps les lus deviennent moins anxieux quant la gestion de leur temps dans leur circonscrip tion Docherty 1997 185 Compte tenu de l existence plus importante d un vote personnel le cas am ricain apparait tre quelque peu diff rent Selon McA
39. n soit un homme ou une femme Ainsi Women invested far more time in such work 32 hours per week than men 24 hours perhaps reflecting a stronger social worker orientation Norris 1997 44 Sur le plan conceptuel la distinction entre les r les de m diateur et de l gisla teur d velopp e par Lemieux 1962 demeure toujours actuelle Dans le cas du Qu bec il apparait qu un plus grand nombre de d put s s identifiaient comme le repr sentant d une circonscription ou comme un interm diaire Le style qu adoptera un d put peut galement s av rer tributaire de plusieurs facteurs tant individuels g ographiques sociologiques et qu institutionnels Nous approfondirons d ailleurs cet l ment dans les pages qui suivent Chapitre 2 EI et evolution du travail en circonscription L examen de la litt rature portant sur l volution du travail des d put s revele deux tendances lourdes Nous assistons a la fois a une professionnalisation et a une augmentation de la charge de travail du d put En Grande Bretagne Norton et Wood 1993 31 constatent m me que cette croissance du travail en circonscription s accompagne d une charge de travail plus importante au parle ment Ils observent a la fois une professionnalisation du service aux citoyens mais aussi l apparition de politiciens de carri re plus soucieux de maintenir leur base politique Il convient de pr ciser qu un d put de carri re est une personne qui se con
40. n que les Pays Bas et le Danemark Au Canada on constate que le nombre de d put s qui ne r sident pas dans leur comt demeure faible soit 16 suite a l lection de 2000 Massicotte 2001b 11 M me si un ancrage local semble encourag par les partis politiques on note cependant une certaine croissance du nombre de d put s parachut s Massicotte 2001b 10 Sur le plan lectoral il en ressort principalement que les parachutages de ce type au niveau des lites m me les plus os s sont g n ralement couronn s de succ s Massicotte et Blais 2003 268 Le bureau de circonscription Nous avons vu pr c demment que le d put est mieux outill qu auparavant dans son r le de m diateur L poque ou le travail de circonscription incombait en bonne partie l pouse du d put est bel et bien r volue Clapp 1963 416 Franks 2007 31 souligne d ailleurs que le service en circonscription est tribu taire de la qualit du personnel politique qui y est affect Nous pr senterons les ressources affect es pour le personnel politique au Canada Nous pr senterons ensuite le type de demandes formul es par les commettants Au Canada comme l illustre le tableau 2 4 on observe des variations entre les sommes allou es par les parlements pour le personnel politique Les d put s f d raux m me avec un plus grand nombre de commettants desservir y appa raissent avantag s par rapport leurs homologues provinciaux
41. nstituency problems can be solved without the direct intervention of members The members riding staff is often more knowledgeable than the members themselves about the multitude of local programs available and the as sociated paper work that citizens require assistance in cutting through Docherty 1997 174 Par ailleurs le type de demandes formul es aupr s des bureaux de circonscription est vari Au Qu bec G linas 1969 a tent de savoir quelles taient les principales raisons qui poussaient les citoyens s adresser leur d put Comme en t moigne le tableau 2 5 il appert que le r le de repr sentant de sa circons cription tait l poque davantage associ celui d interm diaire portant sur des biens que sur des id es ou des opinions pe Tableau 2 5 Motifs qui amenent les lecteurs a s adresser aux parlementaires G linas 1969 87 2 choix 3 choix Demander des informations 13 15 6 34 Corriger une erreur administrative 6 10 12 28 Donner des renseignements 0 2 5 7 Obtenir des biens et des services 23 13 10 46 Demander des emplois dans le 7 7 12 26 secteur public Faire des suggestions 0 2 3 5 G linas a galement constat que les d put s accueillaient davantage les lecteurs dans leur bureau de comt et qu ils y recevaient le plus grand nombre d appel t l phonique Le volume de requ tes en moyenne par semaine ainsi que la destination et la forme d
42. nt diff rents paliers de repr sentants c est notamment le cas en r gime f d ral ont ils des relations harmo nieuses Quels sont les facteurs qui influencent la qualit de ces relations Les enjeux li s la double repr sentation sont pr sents au Canada tout comme en Grande Bretagne en Australie et aux tats Unis Buck et Cain 1990 ont tudi les relations entretenues entre les d put s britan niques et les lus municipaux de leur circonscription Ils relevent l existence de tensions lorsque les lus voluant sur un m me territoire ne sont pas de la m me appartenance politique Ces tensions se manifestent particulierement sur le plan de la recherche de visibilit et du m rite li au r glement d un dossier Cela est d autant plus vrai lorsque le d put est tr s actif et qu il siege dans une circons cription comp titive sur le plan lectoral Suite la d volution Russell et Bradbuy 2007 ont constat le m me ph nom ne entre les lus de Westminster et les repr sentants des nouvelles assembl es Ils ont galement relev une diminution de la charge de travail li e la circonscription des d put s cossais et gallois si geant Londres cet gard les d put s cossais de la Chambre de com munes s av raient plus enclins transmettre des dossiers leurs homologues d dimbourg que ce n tait le cas au Pays de Galles En plus des motivations partisanes cela confirmerait l importance de facteu
43. ntabilit lectorale Le travail en circonscription est il utile sur le plan lectoral Permet il au d put d accroitre ses chances de r lection Pour r pondre ces questions il importe de connaitre la proportion du vote qui est directement imputable au candidat a ses qualit s personnelles sa comp tence et son bilan plut t qu son parti ou au contexte national Cain Ferejohn et Fiorina 1987 9 Aux tats Unis m me s il existe un d bat sur la port e de l avantage lecto ral dont dispose un d put en fonction King 1991 Jewell 1988 il est g n ralement admis que le syst me politique am ricain conf re aux lus une plus grande chance de se d velopper un vote personnel en lien avec leur travail en circonscription Selon Cain Ferejohn et Fiorina The electoral advantage which accrues to a hard working congressman is far greater than that accruing to a si milarly hard working British MP Cain Ferejohn et Fiorina 1987 9 En raison de l augmentation du temps pass en circonscription et de l mergence du d put de carri re ils ont n anmoins observ une certaine croissance du vote personnel associ aux lus si geant Westminster Crewe 1985 insiste plut t sur le caract re n gligeable du vote personnel en Grande Bretagne ll soutient que l adh sion un parti demeurait toujours la force dominante puisqu un d put ne dispose pas de ressources suffisantes pour se forger une assise
44. omp titives ou repr sent es par des membres du cabinet Denemark 2000 Au Canada il est par ailleurs g n ralement tabli qu un service exemplaire en circonscription ne garantit pas la r lection mais qu un mauvais service contribue g n ralement la d faite Ceci dit la plupart des d put s canadiens consid rent qu une r putation locale bien tablie peut tre utile lors du scrutin Il est vrai que lors d un scrutin particuli rement serr cela peut faire une diff rence Docherty 2005 80 81 Cain Ferejohn et Fiorina 1979 ont galement tabli que leurs homologues britanniques partageaient cette conviction La port e du travail de circonscription en Chambre Plusieurs tudes ont t men es pour tablir l influence de la circonscription d un lu sur son travail parlementaire et ce particulierement aux tats Unis ou ceux ci n ont pas se soumettre une ligne de parti aussi stricte que dans les r gimes issus de la tradition de Westminster Nous nous attarderons d abord au cas am ricain pour ensuite traiter de la Grande Bretagne et du Canada En th orie les parlementaires am ricains sont libres de s exprimer et de voter selon les int r ts de leur circonscription En pratique certaines tudes apportent un clairage plus nuanc notamment en fonction de l importance que rev t un enjeu pour l lecteur et le niveau d homog n it d une circonscription Miller et Stokes 1963 et selon l anciennet
45. peu de visibilit accord e aux travaux en comit s parlementaires et la capacit d affecter son personnel en circonscription la configuration institutionnelle du parlement canadien encou rageraient les d put s se concentrer sur leur travail en circonscription Price et Mancuso 1995 En parlant des d put s britanniques Bogdanor 1985 293 va plus loin Perhaps just because British MPs have so little freedom on policy issues their work in their constituencies gives them their principal opportunity to develop their own source of power Gay 2005 60 va dans le m me sens The other major factor behind the growth of constituency work is the psychological reward of getting results through intervention The day to day work in Parliament can offer a depressing contrast of ineffective debate Dans le cas du Canada Docherty 1997 193 soutient galement que lorsqu un d put consid re que le chef exerce trop d emprise sur son caucus cela l incitera consacrer davantage d nergies dans sa circonscription plut t qu au parlement En somme the combination of constituency services and lack of internal oppor tunities seems to encourage Members to look for satisfaction outside the legisla tive arena Docherty 2003 76 Il importe galement de ne pas n gliger la satisfaction que retirent plusieurs d pu t s du travail en circonscription Cody 1992 348 consid rent d ailleurs qu il s agit de la seule
46. pitre 3 L influence des contraintes institutionnelles 25 larentabilit electorale eu 25 La port e du travail de circonscription en Chambre 27 Limpact du systeme lectoral eri Aia 28 Les enjeux li s a la double repr sentation 29 IUD ePTp 31 Bibliograplil 2 erecto rrr nn 33 Liste des tableaux et figures Tableau 1 1 Types de repr sentation selon la fid lit envers le parti et la circonscription 4 Tableau 1 2 R les des parlementaires qu b cois 9 Tableau 1 3 Perception du r le de parlementaire selon des d put s qu b cois et selon le genre 10 Graphique 2 1 Le travail du d put britannique en heures au parlement et en circonscription 12 Tableau 2 1 Pourcentage du temps consacr au travail de circonscription au niveau des provinces UE Fo E PENOSA O O Bi 13 Tableau 2 2 Pourcentage du temps consacr au travail de circonscription au niveau des provinces au Canada et des Etats en Australie une in 13 Tableau 2 3 Partage du temps de travail des d put s et du personnel politique au Canada 14 Tableau 2 4 Ratio du budget des d put s allou par commettant pour le personnel politique selon les provinces canadiennes
47. quelle les d put s se divisent entre deux cat gories Il y ajoute cependant deux indicateurs soit 1 l allocation des ressour ces et 2 sa propre conception de son r le comme d put Dans le premier cas il observe que l anciennet la distance entre la capitale et son comt et le lieu de r sidence de sa famille constituent des facteurs qui influencent le temps pass en circonscription Dans le deuxi me cas il identifie deux styles de d put s L un se caract rise par une approche de terrain pres des gens alors que l autre repose sur des enjeux politiques L adoption d un style repose sur des facteurs contex tuels personnels et strat giques Sur le plan contextuel Fenno distingue les comt s h t rog nes et homog nes II rappelle galement qu un d put peut adopter le style de son pr d cesseur Sur le plan personnel il souligne les aptitudes des d put s et leur personnalit respective Enfin sur le plan strat gique il consid re que dans une circonscription plus s re et plus homog ne un d put consacrera plus de temps aupr s de sa circonscription de base et qu l inverse moins s re sur le plan lectoral et plus h t rog ne il consacrera plus temps dans sa circonscription de r lection En ce qui concerne les r les jou s par les d put s d arri re ban dans un syst me de Westminster Searing 1985 353 identifie 1 ceux qui souhaitent d abord devenir ministre 2 ceux qui se consacrent d abord
48. rande Bretagne le volume des changes avec les sujets de Sa Majest a augment de fagon substantielle entre les ann es 60 et 90 Les d put s passent galementbeaucoup plus detemps dans leurcirconscription qu auparavant Norton et Wood 1993 31 Gay 2005 62 Norris 1997 36 valuait d ailleurs plus de 30 heures pas semaine le travail effectu par un d put britannique en lien direct avec sa circonscription voir graphique 2 1 12 La hausse du temps pass en circonscription s expliquerait par la croissance de l lectorat la croissance de l appareil public une plus grande connaissance populaire de la possibilit d intervention du d put et par le niveau lev de r solution des cas qui encourage le recours croissant au service du d put Les d put s seraient galement plus sensibles au travail en circonscription en raison de la volatilit accrue de l lectorat des attentes croissante en ce sens au niveau de l organisation locale des partis et l apparition de d put s de carri re Cela se traduirait d ailleurs par une distinction moins vidente entre ce qui tait autrefois du travail parlementaire et du travail en circonscription Norton 1994 Graphique 2 1 Le travail du d put britannique en heures au parlement et en circonscription adapt de Norris 1997 36 16 14 m D bats 12 m Comit s 10 m Rencontres de d put s B Rencontres avec des groupes E Cas de comt
49. res avec les commet tants afin de r gler les probl mes personnels en lien avec l appareil administratif ou transmettre de l information sur les activit s gouvernementales s ajoute alors un r le d animateur r gional ou l lu intervient avec diff rents acteurs pour stimuler le d veloppement et les projets dans sa circonscription Desch nes 1979 34 D autres facteurs institutionnels sont galement venus consolider le r le d interm diaire ou de m diateur jou par le d put qu b cois Comme le souli gne Tremblay gr ce au nombre de si ges relativement lev l Assembl e nationale et au maintien de circonscriptions loign es moins populeuses le d put peut encore de nos jours agir efficacement comme interm diaire entre ses commettants et l appareil gouvernemental 2003 3 Massicotte souligne aussi que les d put s sont aujourd hui des m diateurs mieux outill s Ainsi il serait faux de dire que ces d put s d arri re ban n ont rien gagn aux 8 r formes des derni res d cennies Toujours peu puissants les d put s minist riels et d opposition sont aujourd hui incomparablement mieux r mun r s et outill s que leurs pr d cesseurs Massicotte 2009 237 Les d put s qu b cois disposent maintenant 1 de budgets de fonctionnement et de budgets discr tionnaires variant selon l tendue de la circonscription 2 d une enveloppe budg taire permettant l ouverture d un ou de pl
50. res dela bureaucratie Demandes de groupes Il s av re cependant difficile d valuer le taux de succ s dans le traitement des cas de comt celui ci variant entre 10 et 90 selon les tudes effectu es aupr s des lus am ricains Cain Ferejohn et Fiorina 1987 68 Les variations observ es peuvent s expliquer par la professionnalisation croissante du person nel de soutien alors qu en revanche un faible taux de r ussite ne d coulerait pas n cessairement du travail des lus mais d attentes disproportionn es d lec teurs face des cas ou la possibilit d avoir gain de cause tait presque nulle Frantzich 1986 53 Ces checs ne nuisent g n ralement pas au d put dans la mesure ou le dossier a t trait ad quatement Cain Ferejohn et Fiorina 1987 68 L acc s au d put ne serait galement pas li aux contributions vers es sa caisse lectorale mais plut t au statut de r sident de circonscription Chin 2005 Frederick 2007 soul ve d ailleurs qu en termes d accessibilit la taille des circonscriptions am ricaines constitue le principal obstacle entre le commettant et son repr sentant L origine de la motivation des d put s Plusieurs raisons peuvent expliquer la priorit qu accorde ou non un d put au travail en circonscription Nous nous attarderons plus particulierement aux cas canadien britannique et am ricain Avec un nombre limit de postes minist riels le
51. rs culturels et des diff rents styles adopt s par les parlementaires Au Canada plusieurs facteurs institutionnels plaident pour que l on observe une faible interaction entre les d put s f d raux et provinciaux Franks 2007 37 souligne le partage des comp tences li au f d ralisme la domination de l ex cutif dans le processus politique les liens t nus voire inexistants entre la plupart des partis politiques provinciaux et f d raux et l existence de cartes lectorales diff rentes l exception de l Ontario Il ajoute cependant que les Canadiens ne se formalisent pas n cessairement du partage constitutionnel des comp tences lorsque vient le temps de s adresser un d put Cons quemment les d put s f d raux et provinciaux peuvent se trouver en situation de concur rence Des donn es recueilles par Docherty 2005 indiquent pourtant que la vaste majorit des d put s tant f d raux que provinciaux redirigent la plupart des dossiers qui ne rel vent pas de leur juridiction Ces donn es sont pr sent es au tableau 3 1 29 30 Tableau 3 1 Le traitement des cas selon la juridiction au Canada Docherty 2005 87 dossiers au palier transf rant un dossier transf rant un dossier appropri aun d put provincial aun d put f d ral Toujours 37 6 45 7 Souvent 47 1 38 6 Parfois 11 8 13 6 Jamais 3 5 2 2 Total N 100 85 100 184 Docherty 2005 86 87 constate galement que ceux qui ten
52. s 2 en tre activit provinciale et locale 3 entre l action tr s indirecte sur des individus et des groupes quelconques et l action directe sur des individus et des groupes d termin s Cette contribution de Lemieux est importante dans la mesure o elle tablit un pont entre les caract ristiques personnelles d un lu et une conception th orique de son r le de repr sentant en d mocratie 4 Studler et McAllister 1994 ont galement tudi une campagne lectorale mais cette fois en Australie En plus de ceux de m diateur et de l gislateur ils associent galement un r le partisan aux candidats ou certains pr f rent miser sur la place occup e au sein d un parti politique Ils constatent d ailleurs que c est davantage le cas des d put s d j en place Ce cadre conceptuel se rapproche d ailleurs de celui de Norton et Wood 1993 Ces auteurs identifient trois types de repr sentation selon le lien qu entretient le d put avec son parti et sa circonscription Tel qu illustr au tableau 1 1 un d put peut soit tre 1 le d positaire de l int r t g n ral et agir uniquement selon sa conscience 2 repr senter les orientations de son parti aupr s de la population ou 3 tre le porte parole de ses commettants au parlement Tableau 1 1 Types de repr sentation selon la fid lit envers le parti et la circonscription Norton et Wood 1993 27 Ind pendant du parti Li aux orientations du parti In
53. s 6 Consultations en bureau 4 Rencontres du parti m D placements 2 Autres fonctions locales 0 Travail parlementaire et Travail en circonscription Dans une tude portant sur le temps consacr au travail en circonscription Clarke Price et Krause 1975 ont conclu que les d put s provinciaux au Canada consacraient galement une partie importante de leur temps desservir leurs lecteurs Tel qu illustr au tableau 2 1 56 796 des d put s qu b cois estimaient consacrer entre 26 et 50 de leur temps aux dossiers de circonscription Sans pour autant expliquer les variations interprovinciales observ es ils ont cependant tabli un lien entre la conception que le d put se fait de son r le de repr sentant et le temps pass dans les dossiers de circonscription Tableau 2 1 Pourcentage du temps consacr au travail de circonscription au niveau des provinces 13 au Canada Clarke Price et Krause 1975 530 1 25 26 50 51 75 76 100 N Echantillon total 19 41 2 31 2 8 6 247 Colombie Britannique 15 30 35 20 Alberta 26 7 43 3 30 0 Saskatchewan 16 7 41 7 33 3 8 3 Manitoba 31 3 43 8 12 5 12 5 Ontario 6 8 45 8 44 1 3 4 Qu bec 13 3 56 7 16 7 13 3 Nouvelle Ecosse 31 6 26 3 31 6 10 5 19 Nouveau Brunswick 27 8 33 3 38 9 0 18 le du Prince douard 50 16 7 16 7 16 7 12 Terre Neuve 12 5 50 25 5 12 5 8 Reprenant ces donn es dans une perspective
54. sacre enti rement la vie politique Selon King He regards politics as his vocation he seeks fulfillment in politics he sees his future in politics he would be deeply upset if circumstances forced him to retire from politics King 1981 250 Ce ph nom ne contribue d ailleurs a accroitre le temps que consacre un d put a sa charge publique Afin de cerner les r alit s associ es au travail en circonscription nous effectuerons un rapide survol des principales tudes portant sur le nombre d heures pass es en circonscription sur la fr quence des s jours le lieu de r sidence et le type d activit s Nous aborderons ensuite la question du personnel politique et le type de cas trait s Nous examinerons enfin les principales motivations des d put s ainsi que les attentes formul es par les com mettants Le nombre d heures en circonscription Le travail en circonscription occupe une large part du temps dont dispose un lu Diff rentes tudes ont t r alis es afin de mesurer le temps qu ils y consa crent Nous nous attarderons celles de Gay 2005 de Wood 1993 et de Norris 1997 dans le cas de la Grande Bretagne Dans celui du Canada nous rappellerons les travaux de Clarke Price et Krause 1975 ainsi que ceux de Halligan Krause Williams et Hawker 1988 qui y ajoutent une dimension compa rative avec l Australie Nous pr senterons galement les donn es recueillies plus r cemment par Docherty 2005 En G
55. t gt Contr ler l activit gouvernementale gt Accomplir son travail de l gislateur gt R gler des dossiers de citoyens Les r sultats observ s au Canada pourraient cependant s av rer tre plus pr s de ceux observ s au Qu bec Selon une tude r alis e par L ger Marketing pour le compte de l Assembl e nationale du Qu bec en 2004 les participants des groupes de discussion repr sentatifs ont d abord retenu un r le de repr sentation envers les citoyens de leur comt De fa on plus pr cise cela s accompagne des r les suivants d couter les besoins des citoyens et de les pr senter en commission parlementaire e de faire valoir le point de vue de leur comt l Assembl e nationale de d fendre les projets qui peuvent avoir une influence sur leur r gion L ger Marketing 2004 18 D ailleurs selon un sondage qui accompagnait cette tude un peu plus de la moiti des r pondants 5696 ont une perception positive de leur d put en tant que repr sentant de leurs int r ts tandis que 2196 en ont une n gative L ger Marketing 2004 39 Pourtant en vertu de ce m me sondage la tr s grande 59 majorit des r pondants 9096 n ont jamais fait appel leur d put L ger Marketing 2004 35 Ce m me ph nom ne est observ aux tats Unis o la satisfaction s av re plus lev e envers leur d put qu envers l ensemble de la classe politique Parker et Davidson
56. t che qui peut procurer un certain plaisir aux d put s des r gions p riph riques du Canada Un sondage r alis aupr s des d put s si geant au parlement f d ral canadien en 2001 r v le d ailleurs que le service en circons cription est celui dont les d put s retirent le plus de satisfaction personnelle voir tableau 2 7 19 20 Tableau 2 7 Priorisation des int r ts des parlementaires f d raux canadiens en 2001 Docherty 2003 76 Tache Niveau de plaisir associ asa r alisation Travailler en circonscription 1 Intervenir et d velopper des politiques publiques Venir en aide a des commettants Faire valoir des enjeux au caucus a A OO N Communiquer les politiques gouvernementales Docherty 2003 a cependant not une mont e de la satisfaction envers le d ve loppement de politiques publiques par rapport aux enqu tes pr c dentes Celle ci aurait en effet supplant de peu la t che de venir en aide aux commettants II attribue ce ph nom ne a la pr sence d un plus grand nombre de d put s motiv s par des raisons plus id ologiques Ceci dit l attachement premier des parlementaires f d raux canadiens leur circonscription se confirme dans des entrevues r alis es aupr s d anciens d pu t s ayant si g cette poque Une majorit d entre eux ont indiqu s tre port candidat pour d fendre leur circonscription Ainsi MPs considered themselves outsiders even though they did
57. t de plus en plus partisan au fur et mesure que le mandat progresse Th oriquement en raison d une discipline de parti plus affirm e les circonscrip tions devraient avoir une influence plus limit e au sein de parlements de tradition britannique En Grande Bretagne la notion de fiduciaire de l int r t g n ral est certes toujours invoqu e particulierement lorsqu il s agit d expliquer un vote qui entre en conflit avec l opinion majoritaire au sein de sa circonscription Judge 1999 Ceci dit le pourcentage de ceux qui invoquent des cas de circonscription en chambre a galement connu une hausse certaine Rush 2001 206 Cela re joint d ailleurs la fonction originelle du parlement britannique qui a pr valu pendant des si cles soit de redresser des torts C est d ailleurs ce que souligne Searing 27 28 Thus the origins of the role of the constituency member are found at the end of the thirteenth century in Parliaments that were more like courts of justice than like legislative assemblies These were places for petitioning for favors and for righting wrongs place where the parleying was mainly about legal matters Actually the good constituency member is a very new version of this very old role which has been neglected for some time Searing 1985 350 Au Canada s il est vrai que les d put s ont individuellement peu d impact sur le menu l gislatif les caract ristiques de circonscription auraient un
58. t n anmoins 1 un d put se doit de repr senter tous ses commettants sans gard leur identification partisane et 2 il ne doit pas pr ten dre repr senter une autre circonscription que la sienne Gay 2005 57 M me si aucune d finition de t che particuli re n est associ e au travail en circonscription une d finition semble faire consensus sur le plan conceptuel En effet plusieurs activit s peuvent tre regroup es dans cette rubrique Pour l essentiel il s agit d assurer un soutien une aide aux individus aux groupes et aux localit s dans leurs relations avec le gouvernement Cain Ferejohn et Fiorina 1987 51 Dans les faits cela correspond une composante centrale dans le travail des parlementaires La litt rature portant sur le lien entre les lus et leurs commettants est d ailleurs abondante particulierement aux Etats Unis De la corr lation longitudinale l ana lyse de la prise de d cision en passant par l observation participative diff rentes approches furent utilis es Kuklunski 1979 On a ainsi cherch d finir le r le du d put cerner les diff rents styles de repr sentation tablir le partage de son temps de travail Sur le plan institutionnel on a notamment voulu valider la rentabilit lectorale du travail en circonscription et cerner l impact des diff rents syst mes politiques sur le travail des lus Malgr un contexte propice aux questionnements portant sur l existenc
59. tent de r gler eux m me les cas relevant d une autre juridiction le font dans un souci d efficacit plut t que de comp tition Les r gles institutionnelles contribuent faconner la conception que se font les d put s de leur travail en circonscription Ainsi dans les syst mes ou la dis cipline de parti est plus rigide l influence parlementaire des circonscriptions se manifeste ailleurs que lors de l adoption de la l gislation La nature du syst me lectoral affectera galement les liens d un d put avec sa circonscription Les tudes recens es indiquent notamment que les d put s issus de circonscriptions uninominales y consacreront plus de temps Ceci dit lorsque des d put s sont plac s en situation de comp tition sur un m me territoire certains facteurs contri buent expliquer l existence de tensions dont l affiliation partisane Au Canada il appert que la cohabitation entre les d put s provinciaux et f d raux s av re plut t harmonieuse 31 onclusion Le survol de la litt rature portant sur le travail en circonscription nous rappelle qu il s agit d une facette centrale de la tache du d put Pourtant bien peu de travaux furent r alis s pour analyser la forme qu il prend dans le Qu bec d aujourd hui Ceux r alis s par Tremblay et Pelletier 1995 misaient davantage sur l tude des genres Les travaux de G linas 1968 1969 s inscrivent dans un contexte diff rent Or la litt ratur
60. tin des motivations lectorales se cachent derri re le niveau d implication des d put s dans leurs circonscriptions et que m me si les d put s lus sous un mode uninominal un tour y consacrent plus d nergies les autres y consacrent galement un niveau d nergie non n gligeable En comparant le travail des d put s britanniques et francais si geant au Parlement europ en Scholl 1986 a galement constat un niveau d implication plus lev chez ceux manant d une circonscription uninominale plut t que plurinominale De m me Bradbury et Mitchell 2007 constatent que les d put s cossais et gallois attach s une circonscription effectuent plus de travail en circonscription que leurs coll gues issus de listes Une tude comparative de la Chambre haute et de la Chambre basse de l Arizona indique par ailleurs que les lus d une circonscription unino minale seront moins influenc s par des motivations id ologiques dans leur vote que ceux qui sont issus d une circonscription plurinominale Richardson Russel et Cooper 2004 Enfin le cas du Costa Rica est int ressant puisque son sys teme politique en plus d lire les d put s sur la base d un systeme proportionnel interdit la r lection Le service en circonscription est alors vu comme un tremplin pour une nomination au sein du pouvoir ex cutif Taylor 1992 Les enjeux li s a la double repr sentation Les d put s voluant dans des r gimes ou se c toie
61. ur William Ryker et Kenneth Shepsle Farquharson and Fenno Sophisticated Voting and Home Style The American Political Science Review Vol 79 No 4 1985 pp 1117 1134 Desch ne Gaston Le d put qu b cois Qu bec Assembl e nationale 1979 35 36 Dobell Peter C La r forme de la proc dure parlementaire le point de vue des d put s Policy Matters IRPP Vol 1 No 9 2000 Docherty David Campbell Legislatures Vancouver UBC Press 2005 Docherty David Campbell Canada Political Careers between Executive Hopes and Constituency Work dans Jens Borchert et J rgen Zeiss dir The Political Class in Advanced Democracies Oxford Oxford Scholarship Online 2003 pp 67 84 Docherty David Campbell Mr Smith goes to Ottawa life in the House of Commons Vancouver UBC Press 1997 Dupuis Jacques P R forme des institutions d mocratiques un projet en trois axes Allocution du Leader parlementaire du gouvernement et Ministre d l gu a la R forme des institutions d mocratiques Institut de recherche en politiques publiques 2003 Elickson Mark C et Donald E Whistler Explaining State Legislators Casework and Public Resource Allocations Political Research Quarterly Vol 54 No 3 2001 pp 553 569 Fenno Richard F U S House Members in Their Constituencies An Exploration The American Political Science Review Vol 71 No 3 1977 pp 883 917 Fenno Richard F
62. urces variables d une province l autre quant 14 au personnel les differences conomiques et la taille des circonscriptions sont cependant des variables importantes lorsque vient le temps de consid rer les distinctions observ es d une province canadienne a l autre Tableau 2 3 Partage du temps de travail des d put s et du personnel politique au Canada Docherty 2005 90 En circonscription Politiques l gislation D put s f d raux 35 1 52 8 Personnel politique a Ottawa 36 4 64 6 D put s provinciaux 37 32 49 1 Personnel politique dans les capitales 43 39 54 57 provinciales Il y a cependant peu de distinctions entre les niveaux de gouvernement Docherty 2005 89 constate que rassembl s dans un m me groupe les d put s provin ciaux de l Alberta de la Saskatchewan et du Manitoba consacrent moins de 30 de leur temps aux dossiers de circonscription et qu l inverse les d put s de l Atlantique y consacrent plus de 40 voire 55 Terre Neuve et Labrador On observe donc l existence de variations importantes sur le plan r gional entre l Est et l Ouest du Canada La forme des pr sences et le profil local du d put En plus du temps consacr au travail d autres indicateurs sont utilis s pour mieux comprendre les r alit s v cues par les d put s en circonscription La fr quence des s jours le lieu de r sidence et le type d activit s sont notamment utilis s pour v
63. urnal of Political Science Vol 1 No 2 1968 pp 164 179 Gellhorn William When Americans complains Cambridge Harvard University Press 1966 Halligan John Robert Krause Robert Williams et Geoffrey Hawker Constituency Service among Sub National Legislators in Australia and Canada Legislative Studies Quarterly Vol 13 No 1 1988 pp 49 63 Hatcher Andrea A Man for All Seasons Party Politics Vol 16 No 3 2010 pp 323 346 Heitshusen Valerie Garry Young et David M Wood Electoral Context and MP Constituency Focus in Australia Canada Ireland New Zealand and the United Kingdom American Journal of Political Science Vol 49 No 1 2005 pp 32 45 Herrick Rebekah et Samuel H Fisher Representing America the citizen and the professional legislator in the House of Representatives Lanham Lexington Books 2008 Houchard B atrice quoi servent les d put s Paris Larousse 2008 Ingall Rachel et Brian Crisp Determinants of Home Style The Many Incentives for Going Home in Colombia Legislative Studies Quarterly Vol 26 No 3 2001 pp 487 512 Irvine William P Does the Candidate Make a Difference The Macro Politics and Micro Politics of Getting Elected Canadian Journal of Political Science Vol 15 No 4 1982 pp 755 782 37 38 Jewell Malcom E Legislator Constituency Relations and the Representative Process Legislative Studies Quarterly Vol 8 No 3 1983 pp 30
64. usieurs ann es auparavant mais nettement inf rieur au taux de 65 observ en Grande Bretagne Cain Ferejohn et Fiorina 1987 28 Les d put s consacrent beaucoup d nergie et de temps au travail en circonscription La croissance du ph nom ne des politiciens de carriere et l octroi de ressources plus importantes pour soutenir le travail de circonscription favorisent d ailleurs une augmentation du temps consacr a cette facette du travail de d put On observe cependant un cart percep tuel quant aux attentes de la population Dans les cas recens s il appert que les d put s ont tendance accorder trop d importance aux cas individuels 24 Nous avons galement observ que la motivation des d put s a travailler en circonscription va bien au dela des consid rations lectorales 25 Chapitre 3 B des contraintes institutionnelles Le type de travail effectu en circonscription par un d put n est pas tranger aux r gles et aux caract ristiques institutionnelles du syst me politique au sein duquel il volue Ces contraintes ont galement un impact sur les dividendes qui sont associ s au travail en circonscription Nous examinerons donc la litt rature portant sur la rentabilit lectorale du travail en circonscription sur la port e du travail de circonscription en chambre sur l impact du mode de scrutin sur le travail en circonscription et sur les enjeux associ s la double repr sentation La re
65. usieurs bureaux de circonscription et l embauche de personnel ainsi 3 que de comptes de d penses leur permettant de se faire rembourser les frais de d placement et de communi cation Notons qu une am lioration des conditions de travail des d put s s est galement produite pendant la m me p riode au parlement f d ral canadien Docherty 2003 au Royaume Uni Gay 2005 et en France Gibel 1981 En d finitive m me si le d put sert de moins en moins d interm diaire natu rel entre ses lecteurs et le gouvernement au profit des groupes et surtout des m dias qui en viennent remplacer le Parlement comme Forum national devant la croissance de l appareil tatique et l interventionnisme tatique le d put sert de plus en plus d interm diaire entre la population et cette lourde machine administrative Pelletier 1984 150 Dans son ouvrage de 1969 Andr G linas fait tat des r sultats obtenus aupr s des parlementaires qu b cois quant leur conception de leur r le Il avait alors tabli 8 cat gories soit 1 repr senter sa circonscription 2 promouvoir la politi que de son parti 3 surveiller le travail de l administration 4 faire valoir ses id es personnelles sur des probl mes d int r t public 5 tre le porte parole des corps interm diaires 6 contr ler les initiatives prises par le gouvernement 7 repr sen ter les lecteurs de la province et 8 l gif rer l poque une majorit
66. veloppement local et le d put hybride qui remplit ces deux fonctions En Grande Bretagne il a constat que la majorit des d put s interrog s se consid rait comme des travailleurs sociaux 75 et qu peine plus d un d put sur dix se voyait comme un agent de d veloppement 1396 En tudiants les d put s conservateurs britanniques Wood 1987 a ga lement d montr que plus une circonscription apparait tre s re moins un d put pourrait avoir tendance jouer un r le d agent de d veloppement Le cas qu b cois Au Qu bec comme au Canada d ailleurs la litt rature portant sur la fonction de d put rappelle qu il est appel jouer plusieurs r les Nous examinerons plus particulierement les travaux empiriques de G linas 1968 1969 ainsi que ceux de Tremblay et Pelletier 1995 Nous ferons auparavant tat des discussions entourant le r le des parlementaires qu b cois Dans ses recherches portant sur les d put s qu b cois et l administration publi que G linas pr cisait qu en plus d tre un l gislateur le parlementaire tait aussi un mandataire un membre d un parti politique un interm diaire l gard des citoyens et des groupes et enfin un contr leur de l administration 1968 164 Plus r cemment Bourgault pr cisait que les parlementaires canadiens dans l usage du mod le de Westminster jouent divers r les repr sentant l gislateur contr leur intercesseur et fiduciaire
67. x tats Unis il fut instaur par le Congr s continental en 1775 Frantzich 1986 26 18 En comparaison des centaines voire des milliers de lettres recues par semaine par les lus am ricains Frantzich 1986 17 rapporte que le d put moyen de la Chambre des communes britannique en recevait moins de 50 par semaine et qu en Allemagne 50 des membres du Bundestag en recevaient moins de 25 par semaine D autres donn es plus r centes indiquent plut t que ce sont 30 lettres par jour que re oivent les d put s britanniques et qu avec l av nement du courrier lectronique et le d veloppement des op rations de marketing politique le volume de ces changes devient difficile valuer Gay 2005 58 Quant la nature des cas trait s par les lus am ricains si on note une augmen tation du nombre de cas et de leur complexit celle ci serait essentiellement la m me que celle observ e par Gellhorn 1966 63 64 au milieu des ann es 60 voir graphique 2 2 l poque les demandes d intervention pour des individus aupr s de la fonction publique taient g n ralement li es des dossiers militaires 1996 des demandes d emploi 1296 des cas de litige avec l administration 896 des cas d immigration 496 et d autres touchant des gouvernements inf rieurs 396 Graphique 2 2 Types de cas de comt aux tats Unis Frantzich 1986 42 m Demandes d information m Interventions pour des individus aup

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