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Desperate Housewives, La représentation de la femme au foyer

1. Cette tude d taill e de la place de l action m nag re dans la vie des quatre h ro nes de Desperate Housewives nous permet de consid rer la s rie sous un autre angle que celui abord pr c demment Certes l aspect narratologique peut rejoindre l aspect sociologique que nous venons de d gager c est par exemple parce que Susan a un statut social diff rent des autres femmes qu elle peut jouer un r le plus riche que ses amies dans l intrigue principale Mais ce n est pas le seul l ment qui perce au travers de notre analyse il y a plus Jusqu ici nous avions principalement consid r la s rie comme un m lange d intrigues principales et secondaires qui pr sentaient des personnages selon des traits de caract res les rapprochant et ou les loignant les uns des autres dans un jeu d attribution et de diff renciation assimilable une construction litt raire des protagonistes de l intrigue Cette constatation nous avait d j permis d approcher la fa on dont les personnages touchaient le public Mais avec notre tude sociologique nous nous trouvons dans une approche en toute logique sociale nous avons en effet tudier les caract ristiques des personnages en les rapprochant des th ories du sociologue Jean Claude Kaufmann et donc de rapports la r alit des m nages Et il en ressort la chose vidente malgr ses situations parfois peu cr dibles caricaturales voire m me jug es trop n
2. savoir enqu ter dans une communaut virtuelle par le biais d outils d velopp s en premier lieu dans un but de divertissement se trouve tre une fa on originale et non totalement fiable de mener une enqu te de ce type Malgr tout cette solution s av rait la plus propice notre tude qui se focalisait principalement sur la fa on dont les personnages de la s rie sont per us par le public francophone et comment ce public consid re les h ro nes de fiction que sont nos quatre femmes au foyer D un point de vue humain le forum a apport son lot d avantages et d inconv nients L atout principal nous l avons d j abord s av re tre la facilit de la d marche que le sondage offre il suffit de deux clics de souris pour participer l enqu te Cette simplicit a pouss un nombre cons quent d inscrits de passage habituellement inactifs participer l enqu te mise en avant sur la page d accueil du site Entre 600 et 2200 participants selon les sondages se sont mobilis s pour faire avancer l tude et certains utilisateurs ont pris le temps d expliquer leur choix m me si nous le verrons les participations comment es sont particuli rement d s quilibr es 92 Le principal souci de cette m thode ce niveau c est que les r sultats du sondage ainsi que les avis donn s par les participants sont consultables par l ensemble des membres de la communaut En consid rant
3. fait rien d o un rabattement parfois sadique sur le personnage de la femme au foyer 119 responsable de tout et donc du meilleur comme du pire C est justement l que se situe la subtilit de l aspect critique de la s rie qui montre des femmes en pleine d b cle dans un milieu qui ne cherche pas les comprendre poussant m me parfois le vice jusqu les enfoncer un peu plus dans les probl mes A ce titre la premi re saison de Desperate Housewives peut tre consid r e comme particuli rement critique et acide de part la mise en sc ne de situations cocasses complexes et parfois humiliantes pour des femmes qui font de leur mieux sans toujours parvenir au r sultat souhait De ce fait le public voit en la s rie un d fouloir provoquant un plaisir parfois sadique vis vis des m nag res mais il d veloppe aussi en particulier le public f minin une compassion certaine envers une ou plusieurs h ro nes non paul es et incomprises C est l un des aspects r v l s par la troisi me et derni re partie de ce m moire qui en apprend beaucoup sur la fa on dont le public francophone per oit la s rie et ses h ro nes bien que fictionnelles il appara t lorsqu on interroge le public que ces femmes sont appr ci es ou non selon le rapport qu elles entretiennent avec la r alit du t l spectateur ou de la t l spectatrice Ceci peut sans doute s expliquer par la fa on dont la s rie s a
4. me marier avec l une d entre elle a serait Lynette car elle est authentique les autres aucune envie Vot pour Bree Van De Kamp je trouve cette nana hyper sexy Elle a vraiment quelque chose d envo tant dans sa fa on d tre Au niveau de son r le elle est un peu psychotique maniaque n vros e tout ce qui caract rise une Femme J aime bien Bree dans la s rie mais je pr f rerais Gabrielle dans mon lit Eh bien pour moi a sera Gabrielle C est la plus dr le de toutes avec son cot garce qui aime le fric et la haute couture mais au fil des pisodes on d couvre aussi son cot sentimentale et peu sure d elle En plus elle est vraiment sublime gt 37 Ibid p 139 110 Je suis quand m me assez tonn que la plupart des votants pour Lynette justifient leur choix par le fait que c est la plus r aliste Je regarde rarement les s ries pour voir la vie de mon voisin d en face j ai mes jumelles pour a Je peux comprendre les gens qui ont besoin de s identifier un personnage moi aussi j ai regard Dawson dans ma jeunesse mais d une part ce n est pas vraiment la question du sondage et d autre part j aurais du mal m identifier une femme au foyer Ces quatre t moignages nous viennent donc de t l spectateurs masculins s tant pr t s au jeu du sondage S il appara t comme relativement logique que la mani re de d signer un personnage pr f r
5. Gabrielle X Qu tes Secondaires Adjuvants Opposants Aident les h ro nes dans les S opposent aux h ro nes dans qu tes secondaires Jes qu tes secondaires Edie Julie McCluskey Goldfine Andrew Juanita 35 Umberto ECO Op cit 41 Pour ce qui est des Opposants et des Adjuvants ils se retrouvent quant eux d doubl s et s av rent tre en nombre bien plus cons quent dans la ligne des intrigues secondaires Ce sch ma actantiel adapt Desperate Housewives peut en r alit s adapter la quasi totalit des s ries t l vis es am ricaines dont au moins une intrigue perdure tout le long d une saison donn e On pourrait d gager un second sch ma adapt aux s ries o la qu te principale s tendrait sur plusieurs saisons voire jusqu la fin de la s rie Mais ce genre de cas s av re plus rare Revenons en d sormais aux premiers actants de la sph re de la lutte les adjuvants Les adjuvants sont par d finition les personnages ou l ments qui aident le sujet dans sa qu te Ils ont donc un statut important dans le d roulement de la s rie en particulier celle qui concerne la vie intime des h ro nes Les adjuvants sont peu pr sents dans la trame principale ce qui justifie le fait que l enqu te concernant la mort de Mary Alice s tende sur l int gralit de la saison Avancer seul est difficile A l inverse ces personnages se r v lent importants pour fa
6. NANCY INSTITUT EUROPEEN DE CINEMA ET D AUDIOVISUEL UNMIS Audrey OEILLET Desperate Housewives La repr sentation de la femme au foyer am ricaine et sa r ception par le public francophone M moire de Master 1 Audiovisuel pr sent sous la direction de M Thierry BAUBIAS Soutenu en Juin 2007 Illustration de Chlo Ma s Remerciements En pr ambule ce m moire je tiens remercier les personnes qui m ont aid ou soutenu durant la r alisation de mon travail de recherche Tout d abord mon directeur de m moire Thierry Baubias qui aura t un support indispensable tout au long de cette ann e et dont les conseils m ont permis d avancer efficacement Je remercie galement Nicolas Cougoulic de m avoir autoris mener mon enqu te au sein de la communaut S ries Sub et sans qui la troisi me partie de ce m moire n aurait pas t ce qu elle est ce titre je ne remercierais galement jamais assez tous les membres de la communaut s tant pr t s au jeu des sondages Enfin j exprime toute ma gratitude mes parents et mon fr re dont le soutien perp tuel m a grandement encourag mon ami Alexis Sannier pour ses conseils avis s en mati re de traduction et de relecture ainsi que Chlo Ma s pour l illustration originale de page de garde Sommaire INTRODUCTION ane te Ain ne nn Ces m nag res qui fascinent Une s re mult genres ne ne Le tn
7. aventure ou plut t les m saventures commencent pour son entourage Mais cet v nement n est qu un pr texte pour pr senter des faits qui existaient d j bien avant le suicide d une m nag re en apparence sans histoire sert de v ritable probl matique la s rie pour introduire son aspect critique Ainsi donc la premi re partie de notre travail nous aura r v l que la construction de la di g se et en particulier des personnages et des liens qu ils entretiennent n a absolument rien d anodin Les axes d attribution et de diff renciation tels que les d finit Andr Gardies jouent un r le pr pond rant et essentiel dans le tissage des liens entre les h ro nes Et que l on parle par la suite de narratologie de sociologie ou de mythologique ces liens reviennent sans arr t et renforcent les valeurs mises en avant durant toute la saison ainsi le rapprochement des h ro nes malgr leurs diff rences s opposent l loignement des personnages masculins mis l cart des enjeux m nagers de part leur statisme et leur incompr hension dont le sous entendu machiste n est plus prouver Les femmes font tout alors que les hommes ne font rien ou si peu se contentant m me parfois d un statut d homme objet peu enclin une volution positive opposant la d marche f ministe de la femme au patriarcat masculin La femme est une combattante une guerri re du quotidien qui prot ge son terri
8. Desperate Housewives s loigne de ces crit res fran ais peu logieux de par son recul culturel et use d une facette de la com die qui chappe au genre comique d valoris chez nous Paradoxalement la s rie s inspire tr s largement du genre th tre du Vaudeville de part ses quiproquos et ses tromperies matrimoniales Un genre th tral qui s av re quant a lui bien fran ais En second lieu on peut lire cette premi re saison comme une intrigue polici re puisque pour r soudre le myst re de la mort de Mary Alice les quatre amies devront litt ralement mener l enqu te ce qui les am nera de fa on camoufl e et peut tre m me inconsciente user de pratiques d investigations similaires celles aper ues dans maintes s ries polici res Id e relev e par le fait que parall lement aux recherches dilettantes des h ro nes une enqu te plus professionnelle d faut d tre l gale est men e Principalement focalis sur le fil rouge de la saison ce deuxi me axe ouvre donc de nouvelles perspectives quant la classification de la s rie puisque le t l spectateur malgr son statut de t moin favoris de bon nombre de sc nes priv es se retrouve n anmoins d sarm face au myst re de Mary Alice Il se retrouve donc lui aussi en train de mener l enqu te comme dans n importe quelle s rie d investigation malgr l absence de v ritable situation syntaxique puisque la s r
9. Lynette a du mal g rer ses quatre enfants surtout sans le soutien de son mari toujours absent Gabrielle trompe son poux Carlos avec le jardinier Convaincue que la volage Edie Britt a un rendez vous avec le s duisant plombier Mike Delfino Susan se rend chez sa rivale pour l espionner et met accidentellement le feu sa maison Episode 2 Un chien dans un jeu de filles Pour sauver leur couple du divorce Bree et son mari Rex commencent une th rapie conjugale aupr s du docteur Goldfine Lynette tente d tre plus s v re avec ses enfants mais chaque tentative se retourne contre elle Lasse que Carlos tente d acheter son affection avec des cadeaux Gabrielle essaie de lui faire comprendre qu elle ne se satisfait plus d un bonheur mat riel mais sa tentative tombe l eau lorsque Carlos lui ach te une voiture pour se faire pardonner En tentant une man uvre d sesp r e pour s duire Mike Susan envoie le chien de ce dernier chez le v t rinaire provoquant la col re du plombier Dans le m me temps Susan est soup onn e par Martha Huber voisine tr s curieuse d tre impliqu e dans l incendie de la maison d Edie Episode 3 Les copines d abord Susan Lynette Gabrielle et Bree d cident d organiser un repas en l honneur de Mary Alice Mais la soir e tourne au vinaigre lorsque apr s une dispute Rex quitte le domicile conjugal laissant Bree seule avec tous les invit s Apr s avoir t ape
10. e compliqu e mais rarement expos e aux regards des voisins La m nag re de Ma Sorci re bien aim e soumise autant que d vou e va alors faire place au fil des pisodes des m nag res qui ne se fondent non seulement pas dans un moule unique mais qui se montrent combatives face aux probl mes aussi originaux soient ils Desperate Housewives ne se pr sente pas comme tant fid le la r alit comme le dit Barthes au sujet de Flaubert Le langage de l crivain n a pas charge de repr senter le r el mais de le signifier A ce titre le but de la s rie n est clairement pas de se montrer fid le la vraie vie des m nag res il suffit d observer les situations v cues par les personnages pour en d celer l originalit mais d en capturer l essence Or c est bel et bien l objectif du mythe qui transforme l histoire en nature L un des enjeux importants dans cette approche mythologique de notre sujet se trouve dans le double axe narratif que nous avons constat plus haut La di g se de la s rie est rappelons nous constitu de deux trames maintes fois voqu es La trame principale Mary Alice sa mort ses raisons qui s tend sur toute la saison et la trame secondaire qui est tiss e d une multitude d intrigues priv es plus ou moins cons quentes Ces deux trames jouent en v rit deux r les bien distincts dans la d marche mythologique de la s rie D s
11. est le clich un fonds commun d id es ou de traitements d une id e qui est la disposition de tous et dont la valeur persuasive est traditionnellement reconnue pour des raisons esth tiques parce qu ils sont fertiles dans le domaine de l invention ou parce qu ils font partie des id es couramment admises par l auditoire et peuvent par l renforcer son adh sion Les auteurs de St r otypes et clich s usent de l exemple d un roman de Balzac qu il est facile pour nous d assimiler notre s rie Dans Eug nie Grandet les clich s sont utilis s pour construire un monde vraisemblable de lieux et de personnages Mais 1ls servent aussi d mystifier les valeurs d une soci t Une telle analyse souligne quel point le clich est au c ur de l esth tique r aliste le romancier se sert de sa banalit et de ses virtualit s repr sentatives dans un syst me socioculturel que le lecteur est suppos partager C est la m me chose que l on retrouve dans Desperate Housewives m me si nous ne sommes pas dans la 7 Ibid p 66 7 D finition Wikip dia du lieu commun 7 Op cit p 67 84 litt rature le clich est bel et bien pr sent car comme pour n importe quel autre m dia la s rie peut tre assimil e un texte Ainsi on retrouve une s rie de clich s avant tout socioculturels d s le d but du pilote Le premier plan que l on aper oit donne une vue d ensemble du quartier
12. et proposait elle aussi quatre r ponses Oui d une fa on Non pas du tout g n rale Oui mais pas toujours 31 Oui mais pas toujours 51 Non pas du tout et Je ne me suis jamais pos la question L encore la nuance entre les deux premi res r ponses devait servir constater si les t l spectateurs s paraient ou non intrigue principale violente et intrigues secondaires plus m nag res Les r sultats sont les suivants 51 personnes 7 4 ont r pondu Oui d une fa on g n rale 349 personnes 50 6 ont choisi Oui mais pas toujours 212 personnes 30 7 ont choisi Non pas du tout 78 personnes 11 3 ne se sont jamais pos es la question L cart entre les deux premi res r ponses est ici particuli rement large et la plus forte opposition se trouve entre le Oui mais pas toujours et le Non Il y a donc bel et bien chez les Oui une d marche de s paration entre ce qui n est pas r aliste et ce qu il l est comme le prouvent certains t moignages J ai vot galement j ai choisi la 2e proposition Oui parfois Si l on s en tient au cadre g n ral de la s rie le quartier d une banlieue bourgeoise on peut encore qualifier Desperate Housewives de cr dible Beaucoup de m canismes de socialisation sont replac s dans ce contexte et conservent une part de v rit laquelle les t l spect
13. leurs diff rences le premier fait que l on remarque lorsqu elles nous sont pr sent es tour de r le c est que d tre une femme au foyer n inscrit pas le personnage dans un moule unique et nous nous retrouvons bien devant quatre femmes diff rentes ne se confondant pas dans un seul et unique arch type Si chacune des h ro nes est belle et bien une m nag re elles poss dent toutes diff rents traits de caract res qui apparaissent au fil des pisodes et aident mieux cerner le personnage Une constatation g n rale mise en avant par Andr Gardies dans son ouvrage Le r cit filmique qu il nomme L axe de l attribution Tout au long du texte sont distribu es des caract ristiques se rapportant un personnage 1l appartient alors l analyse de recenser et de r unir ce qui est diss min afin de tracer un premier portrait Plus loin l auteur ajoute le h ros du r cit crit s toffe v ritablement mesure qu avance le texte tandis qu au cin ma il entre dans le film aussit t porteur de ses traits essentiels A ce titre on peut ais ment rapprocher le statut de la s rie t l vis e celui du r cit crit dans la mesure o l inverse d un film qui poss de une dur e avoisinant les deux heures une s rie s tend sur une saison enti re pouvant aller c est le cas pour Desperate Housewives Jusqu seize heures L allongement du temps du r
14. nag re de la m re c libataire car tout est mis en corr lation ainsi la d gradation de son mariage avec Carl est mis en relation avec la d gradation du gratin qui va crescendo A leur domicile on ne voit jamais Susan et Julie manger autour d une table lorsqu elles assistent un repas c est toujours chez quelqu un autre chez Bree chez Lynette ou bien encore chez Mike Delfino qui cuisine m me son propre repas de bienvenue pourtant instigu par Susan De fait partir du moment o Susan sort avec Mike les moments table se font plus fr quents Kaufmann explique pourquoi dans son ouvrage Casseroles amour et crises Ce que cuisiner veut dire Le repas est un architecte de la vie familiale qui dit et redit jour apr s jour la place et le r le de chacun La table d une certaine mani re met en forme la vie de famille De la m me mani re on voit Susan s activer de temps autre dans la maison de Mike plus que dans la sienne la cr ation du couple r active des n cessit s m nag res car encore une fois l action m nag re sert la construction du foyer Mais cette logique pour fonctionner doit voir dispara tre les l ments qui cartaient la m nag re de ces t ches fondamentales dans cette construction C est justement ce qui bloque l volution de ce nouveau cocon familial Malgr sa nouvelle famille Susan va continuer enqu ter sur le d c s de Marie Alice et va d
15. qui constitue notre unique champ d tude Mais certains exemples se r v leront n anmoins int ressants Ainsi donc S ries Sub de part son aspect accueillant et ouvert tous ses milliers de visiteurs quotidiens et sa communaut active s av re donc tre un choix judicieux et int ressant en mati re de r colte d informations L existence au sein de cette 88 communaut d une sous communaut d amateurs de Desperate Housewives a facilit le d marrage de l tude Le tout tait de choisir correctement la marche suivre pour parvenir tirer de cette enqu te des r sultats exploitables et corrects malgr le caract re souvent impr visible et parfois m me indomptable des outils disponibles sur ce type de sites qui ne sont pas pr vus l origine pour des tudes de ce genre 89 Les outils propos s par S ries Sub De fa on g n rale S ries Sub fonctionne gr ce au langage d encodage de pages web PHP Sql ce qui signifie en termes plus profanes que toute information dispos e sur le site est enregistr e dans une base de donn es virtuelles consultable tout instant Les messages des forums sont pr sents en permanence sur le site permettant ainsi au visiteur int ress de retrouver rapidement la trace de telle ou telle conversation lue parfois des mois auparavant Encod en dynamique S ries Sub est un site en constante volution focalisant sa d marche communautaire
16. rappelons nous de Lynette qui d sireuse de faire entrer ses enfants dans une cole priv e sollicite Bree pour avoir de Ibid p 43 70 Ibid p 44 71 Ibid p 43 82 l aide Bree dont les enfants sont all s dans cette cole comprend les besoins de son amie et accepte de l aider voire m me de mentir pour qu elle arrive ses fins Le lien social qui les uni cet instant est guid par leur appartenance au m me st r otype elles sont m res toutes les deux et savent ce que traverse l autre L appartenance au m me groupe entra ne de fait une solidarit qui s av re tre logique avant m me d tre affective Ces constatations sur l usage du st r otype dans Desperate Housewives nous confortent donc dans plusieurs id es En premier lieu il renforce l aspect f ministe de la s rie en accentuant la th matique du seules contre tous d j voqu e auparavant on a affaire autant une lutte des genres qu a une lutte des classes o la femme au foyer doit lutter pour la reconnaissance de son statut de son travail de sa valeur Ensuite il appara t en second lieu que la construction de ce st r otype fait partie int grante de la reconstruction du mythe que nous avons voqu il unifie un groupe qui correspond notre vision moderne de la m nag re L ouvrage de Amossy et Herschberg Pierrot voque d ailleurs l tude de Roland Barthes qui donne au st r otype une plac
17. re tant litt ralement partag entre Susan et sa mature de fille il appara t comme logique que les t ches m nag res le soient aussi Enfin Gabrielle est quant elle l illustration de l extr me passif elle ne fait absolument rien pour entretenir sa maison laissant le soin une femme de m nage de s en occuper Pire m me La jeune pouse va jusqu d consid rer son petit personnel qu elle estime juste bon r curer les sols et force sa technicienne de 46 Ibid p 30 60 surface mentir pour l aider couvrir son adult re Mensonge et m nage sont visiblement pour Gabrielle deux t ches ingrates qu il vaut mieux laisser faire aux autres D un extr me l autre on trouve donc une volution progressive de la place des t ches m nag res dans la vie des h ro nes Cet ventail de proc d s n est certainement pas d au hasard chaque h ro ne poss de sa propre fa on de faire et de voir les choses tout comme les t l spectateurs et surtout les t l spectatrices Couvrir le panel de r action le plus vaste possible appara t donc comme une fa on de renforcer l attachement au personnage ainsi que le processus d identification C est principalement la symbolique qui parle et chaque attitude poss de des significations purement sociologiques qui renvoient tant bien que mal une certaine r alit A la fa on de Jean Claude Kaufmann qui interroge des personnes de tout ty
18. ro nes au cours de la saison En partant sur la base de 42 minutes en moyenne par pisode on en arrive donc 966 minutes soit 16 1 heures 24 La femme au foyer la plus pr sente l cran au cours de la saison se trouve tre Susan qui comptabilise 3h25 d apparition La forte pr sence de ce personnage au sein des pisodes tient principalement au fait qu il est non seulement au c ur d une intrigue personnelle importante mais que cette m me intrigue personnelle renvoie au fil conducteur de la saison de par le personnage de Mike qui est impliqu dans les deux histoires Au d but on suit donc Susan au travers de ses p rip ties pour conqu rir Mike puis on l accompagne ensuite dans son enqu te sur la mort de Mary Alice et sur le pass de Mike Les deux tant li es elles finissent petit petit par se m langer rendant indissociables l histoire de Susan et l affaire Mary Alice Susan endosse ainsi un r le extr mement important dans le processus d am lioration de la trame principale un r le d agent Une expression que l on doit Claude Bremond dans son article La logique des possibles narratifs L am lioration du probl me est attribu e l intervention d un agent dou d initiative qui l assume en tant que t che accomplir l agent qui assume la t che au profit d un b n ficiaire passif joue par rapport ce dernier le r le d un moyen non plus iner
19. tre b n fique pour sa relation avec Bree qui voit toute intrusion dans son intimit comme une terrible violation Il y a donc une vraie logique dans l association parfois improbable entre les h ro nes et les adjuvants qui interviennent dans leur existence 45 Les personnages opposants A l inverse des adjuvants qui aident les h ro nes les personnages opposants n ont que rarement d autre objectif que de les enfoncer un peu plus dans les difficult s L autre diff rence c est qu ils n ont pas n cessairement besoin d tre particuli rement actifs pour cela ce qui explique la pr sence de personnages masculins dans cette cat gorie dont certains ont d j t cit s pour leur passivit au c ur de l histoire On trouve plusieurs cat gories de personnages opposants qui sont en majorit num rique par rapport aux adjuvants auxquels ils se confrontent lorsqu ils se mettent en travers de la route des h ro nes Les opposants et les adjuvants se situent toujours selon Greimas dans la m me sph re narratologique savoir celle de la lutte qui se trouve sur l axe du pouvoir Les h ro nes plac es quant elles sur l axe du vouloir semblent donc laisser les adjuvants se battre pour elles contre les opposants ou subissent tristement la pr sence de ces derniers lorsque aucun alli n est pr sent Ce sch ma est pr sent de nombreuses fois dans la saison et pour toutes les h ro nes A
20. une s rie diff re dans Desperate Housewives c est que si effectivement chaque personnage un probl me vident ledit probl me finit toujours par voluer et g n ralement pas dans le bon sens Une constatation renforc e par l id e que chacune de ces femmes conserve au fond d elle m me le malaise d une vie priv e compliqu e A la d couverte de l existence des h ro nes le t l spectateur ne peut s emp cher de dresser un tat des lieux de la situation De toute vidence elle ne pourrait pas tre pire Mais l volution des diverses situations prouvera par la suite le contraire notamment lorsque lesdites h ro nes font abstraction de leur r gle d or garder farouchement leurs probl mes pour elles Ainsi Lynette Gabrielle Susan et Bree si elles sont effectivement amies ne partagent pas du tout les m mes pr occupations mais leurs vies s entrecroisent n anmoins sur bien des points Malgr les divergences d opinions de points de vue sur les Umberto ECO Innovation et R p tition Entre esth tique moderne et post moderne R seaux n 68 novembre d cembre 1994 Ibid 17 v nements et des statuts sociaux divers et vari s les th matiques r currentes mettent les personnages en relation sans pour autant toujours les rassembler secret oblige Leurs traits de caract res leurs soucis leurs secrets les unissent ou au contraire les loignent Cette constatation r
21. E E EE 81 Pe chehe sinini n aai a ia i aa aa Ei a aaa SEESE ara TAE NERAK RAE aiaa iie 84 TROISIEME PARTIE LA RECEPTION DE LA SERIE PAR LE PUBLIC FRANCOPHONE D INTERNET nn rrrsnnerrensnnnnenensnnnnnnsnenennennnennnne 87 Quel r le pour Int rnet 55 srsrnssessonesrnnsstenssss teens ne nes nn sense h SSe end este on siens tenants s Saa 87 Pr sentation de SeriesSub la communaut l tude Les outils propos s par S ries Sub sisi EA TERAS EAOn KERA 11 VS E EEEE EE AES La r ception de la s rie par les internautes seen Premier SOndaAge ste Mes A ne nn ATE nn EA GA Ne et ane ts Second sondage Troisi me sondage L interpr tation des choix des internautes seen 104 Affection pr sence l cran et r p tition ss 104 Affection et rapprochement du personnage ss 107 Affection et rapport au non di g tique Les diff rents types de publics s 010 CONCEUSION ne de li ane a ane qre me dns free ane asie 118 BIBLIOGRAPHIE jiii iniaa nan et nn it us se 124 WEBOGRAPRI 2 2 Sn Ses 125 ANNEXES IRIS dur A ne nee de AT A Te A nt ee AD NE l Guide des pisodes de la premi re SaiS0n ssseeeeneenneneesenenessee I Evolution de la pr sence des h ro nes au cours de la saison sessssssosessesosseseecossssosseecsossosseessossosesossososseecssssesse X Introduction Ces m nag res qui fascinent La vie des femmes au foyer am ricaines est loin d tre rose Tel est le postulat de Desp
22. Greimas que nous avons remani dans notre partie consacr e l aspect narratologique de la s rie l analyse sociologique effectu e reste relativement restreinte au cadre de la s rie L une des premi res originalit s de Desperate Housewives est bien videmment de mettre en sc ne des femmes au foyer De ce fait la concentration de notre tude sur cet aspect de la s rie en limite les possibilit s de transposition de notre d marche une autre s rie moins que cette derni re ne poss de des crit res sensiblement proches N anmoins le champ explor dans nos recherches savoir le seul axe de l tude de la m nag re au sein de la s rie est loin d tre ferm et plusieurs pistes apparaissent finalement sous forme d bauche seulement compte tenu de la richesse de la s rie On FA Se pourrait imaginer titre d exemple exploiter davantage l aspect mythologique de la m nag re non pas uniquement dans Desperate Housewives mais plut t en retra ant un historique t l visuel de sa repr sentation des ann es 60 Ma sorci re bien aim e nos 122 jours Une telle perspective permettrait sans doute d tablir de fa on plus vaste la destruction reconstruction d un st r otype qui s il n arr te pas d voluer socialement conserve encore de nombreux myst re au niveau de sa repr sentation En d finitive en nous concentrant sur la repr sentation de la femme au foy
23. Karen McCluskey l inverse est assez g e pour ne pas pr senter de danger pour le couple de Lynette mais elle est suffisamment active pour surveiller ses enfants Son arthrite la rend de plus d pendante de l aide de Lynette qui lui rend de ce fait ses services sans rien lui devoir au final Dans les deux cas le compromis est de taille Dans la m me optique lorsque l adjuvant est masculin il n est jamais une menace pour le mari l amant ou le petit ami Le docteur Albert Goldfine comme nous l avons constat est pr sent comme l antagoniste parfait de Rex Van de Kamp dans la mesure o il aide Bree psychologiquement surmonter ses probl mes de couple l o son mari fait preuve d une parfaite incompr hension Goldfine est un confident professionnel tenu par le secret qui peut de ce fait tout entendre Il permet donc Bree de s exprimer librement sans crainte Malgr ses videntes qualit s ce m decin n est pas une menace pour Rex de par son physique peu engageant et sa volont de ne pas entretenir de relation priv e avec ses patients Il a donc tout d un adjuvant de choix Andrew Van de Kamp qui joue un r le important dans la r solution des probl mes de Gabrielle poss de un statut ambigu du fait qu il n a pas conscience que son acte dramatique envers Juanita Solis aide sa voisine plus qu elle ne la peine Cependant Andrew poss de une position similaire celle de Goldfine en temps q
24. au personnage et non l actrice elle m me Paradoxalement c est bel et bien l actrice qui pr te son corps au personnage et en aucun cas l inverse Pourtant les t l spectateurs parlent du physique de Bree ou de Gabrielle jamais du physique de Marcia Cross ou d Eva Longoria On suppose donc que 113 c est sur les crit res propos s par les personnages que les t l spectateurs se basent pour donner dans ce cas pr cis leur opinion A l inverse on remarque dans ces derniers t moignages que les crit res sont non seulement totalement non di g tiques mais que les fa ons de t moigner de la pr sence de l actrice et de montrer son int r t pour l une ou l autre sont vari es Ainsi le premier t moignage est un m lange voire m me un amalgame entre le personnage de Bree personnage g nial l actrice Marcia Cross excellente et le r le que cette derni re avait interpr t il y a plusieurs ann es dans une autre s rie Melrose Place Le message pass ici par le t l spectateur semble donc tre le suivant Bree est un excellent personnage car Marcia Cross est une actrice de talent que j avais d j rep r dans Melrose Place Le fait que la personne ajoute au d but de son t moignage qu elle appr cie le personnage depuis le premier pisode peut donc d couler du fait que connaissant le pass de l actrice il ne pouvait pas tre d u La m me personne associe en
25. avoue dans le creux de l oreille qu il est l amant de Gabrielle Carlos rentre dans une rage folle en plein milieu de l audience et est envoy en prison Alors qu il est sur le point de tuer Paul Mike apprend toute la v rit et d cide de l pargner De son cot Tom annonce Lynette sa d cision de devenir p re au foyer se sera donc elle de retrouver un emploi et de faire vivre leur famille Enfin alors qu elle attend le retour de Mike dont elle ignorait les intentions Susan est prise en otage par Zach qui d sire tuer Mike pour venger son p re ISon de la sa eroines au cours z uosjes ej p sinos ne s uroiay s p 22u8591d ej p uopnjong Evolution de la pr sence des h 92 40 0 ES c0 0 6L 0 0 9r 50 0 CL 40 0 8 80 0 S0 0t 0 LELLO 8S cl 0 Fe FL 0
26. cit entra ne en toute logique un allongement du temps di g tique qui permet de s immiscer plus profond ment dans le quotidien des personnages La distribution des caract ristiques est donc plus lente et l analyse est plus fine A GARDIES Le r cit filmique Hachette Paris 1993 7 Ibid p 56 Ibid p 57 14 Les quatre femmes nous sont pr sent es par Mary Alice alors qu elles se rendent justement au repas suivant l enterrement de cette derni re La nourriture qu elles apportent cette occasion sert d amorce leurs portraits individuels qui permettent une intrusion directe dans leur intimit et nous permet de commencer les consid rer selon leurs caract ristiques propres Le jeu du dis moi quel plat tu apportes je te dirai qui tu es commence avec le poulet r ti de Lynette Scavo ancienne working girl qui fut contrainte de quitter son travail pour devenir m re au foyer La naissance de deux autres enfants et l absence de son mari constamment en d placement ne lui laisse m me pas le temps de cuisiner et l oblige commander poulet r ti compris chez le traiteur Lynette est pr sent e par Mary Alice comme une femme plus d bord e par ses enfants turbulents que par son ancien travail dans la publicit situation ironique que la d funte ne manque pas de souligner d autant que la Lynette travailleuse est d peinte comme un v ritable requin dans son domaine Le deuxi me
27. contemporaine qui rythmera n anmoins par la suite chaque d but d pisode le titre m me de la s rie suffit pour nous mettre sur la piste du th me de la s rie L o sa lointaine anc tre Ma Sorci re bien aim e se voulait tre un chatoyant mode d emploi de la m nag re parfaite dont l unique pr occupation se devait d tre le bien tre de son mari Desperate Housewives dont la traduction en fran ais signifie Femmes au foyer d sesp r es se veut beaucoup plus critique en d voilant des femmes modernes dont les faiblesses si elles ne sont pas r v l es en public apparaissent sans artifice dans le domaine priv Comme Lynette Susan Bree et Gabrielle cachent leur d sespoir derri re leur tincelante vie publique de pacotille la s rie elle m me masque son aspect critique derri re ses apparences de com die dramatique et vaudevillesque pour se donner un ton l ger et facile d acc s tout en exploitant au mieux la facette critique des situations mises en sc ne Face ces l ments nouveaux on peut se demander si l histoire mettant en avant le suicide d une femme au foyer n est pas uniquement un pr texte exposer le quotidien de ses voisines c est le secret qui amorce l intrigue et le myst re n aurait pas exist si la v rit avait t expos e d s le d part Mais la s rie ne se donne pas pour objectif d exposer au grand jour tous les secrets du voisinage de Wisteria Lane on
28. couvrir des indices mettant en cause de pr s ou de loin son petit ami Mike Le couple rompt et Susan redevient m re c libataire r cup rant par la m me occasion son statut social de base avec tout ce qu il inclut nouveau les t ches m nag res et les repas autour d une table disparaissent pour revenir au grignotage frigo ouvert et l enqu te intensive Le contexte familial joue donc un r le important dans la d termination sociale de la m nag re Malgr ses diff rences avec ses amies on ne peut cependant pas l inverse de Gabrielle consid rer Susan autrement que comme une m re au foyer 60 JC KAUFMAN Casseroles amour et crises ce que cuisiner veut dire Editions Hachette Paris 2005 61 ru Ibid p 93 68 d abord parce qu elle a une fille charge c est ind niable ensuite parce que m me si on ne la voit pas toujours en train d effectuer ses t ches m nag res il appara t comme vident qu elle n est pas aid e par du personnel sa condition socioprofessionnelle elle est dessinatrice et travaille domicile en est l une des preuves tangibles Susan r alise donc ses t ches m nag res seules mais de fa on moins active Elles ne font pas partie de ses difficult s quotidiennes c est pourquoi la narration les exclue au profit de ses aventures ext rieures le personnage correspond donc correctement au profil de Kaufmann lorsqu il parle de foyer solitaire
29. d ce qui souligne d j l vidence de la fictionnalit le temps du r cit de Mary Alice savoir l imparfait combin aux actions l cran constitue un paradoxe qui renforce l aspect fictif de l uvre En d finitive il appara t comme vident au regard du personnage que la s rie n aurait pas pu exister en tant que telle si Mary Alice en avait t absente M me si son r le appara t somme toute limit par les instances narratologiques elle reste l un des l ments centraux de la saison puisqu en tant que personnage elle est au c ur de l intrigue Son r le d observatrice omnipr sente et fantomatique permet de justifier l intrusion du spectateur dans la vie priv e des autres personnages offrant ainsi une explication cr dible la narration de la s rie qui reste malgr tout totalement ancr e dans la fictionnalit renforc e elle aussi par la pr sence de la voix off 2 Ibid p 22 34 Les personnages secondaires Les hommes ces objets Si les hommes sont bel et bien pr sents dans la s rie ils sont dans l ensemble relativement passifs autant en acte qu en parole Cette inactivit au sein de l intrigue se pr sente de diff rentes mani res qui peuvent tre aussi symboliques que concr tes et se trouve tre proportionnelle l implication de la femme dans le couple Plus la ma tresse de maison s active ce qui est g n ralement toujours le cas et plus l hom
30. d adult re pouse assumant seule la maison etc de leur statut social matrimonial voire m me ethnique Mais chacune de ces femmes aussi diff rentes soient elles les unes des autres poss dent toutes des caract ristiques st r otyp es les faisant appartenir au groupe des femmes au foyer De plus comme nous avons pu le voir en regardant de plus pr s la conversation mise en sc ne dans le pilote les h ro nes de la s rie luttent contre une id ologie commune l incompr hension qu a autrui en particulier la gent masculine des probl mes rencontr s par les m nag res Cette constatation appuie la d finition du Dictionnaire encyclop dique de psychologie cit e par Amossy et Herschberg Pierrot qui donne au st r otype la fonction entre autre de manifester la solidarit du groupe lui donner plus de coh sion et le prot ger contre toute menace de changement L appartenance un st r otype est donc dans ce cas un fait voulu par l individu qui permet de clarifier son appartenance un groupe et le mettre en position de force vis vis du reste de la soci t c est tr s clairement cet aspect solidaire qui ressort de la s rie M me lorsque les m nag res sont seules face leurs difficult s cette notion d appartenance un groupe n est jamais loin et l id e de pouvoir se rapprocher d une personne semblable car appartenant au m me st r otype est souvent une pens e r confortante
31. dans cette relation pour prot ger son mariage Enfin le dernier homme poss der une importance certaine malgr sa passivit se trouve tre Carl l ex mari de Susan D sormais en couple avec une jeune femme blonde du nom de Brandy Carl rend visite Susan pour assumer ses responsabilit s paternelles envers Julie Malgr la fa on dont il a trait Susan la fin de leur mariage il se montre toujours attach son ex femme et sous entend plusieurs fois qu il ne suffirait que d un seul mot d elle pour qu il revienne dans sa vie Carl est de par ce comportement passif et soumis une v ritable source de dilemme pour Susan qui ne sait que tr s rarement o elle en est Moins Carl agit et plus il torture son ex pouse qui se retrouve d chir e entre son envie d avancer vers l inconnu et les souvenirs de son mariage La seule force de Carl est donc d exercer une pression sur Susan de par sa seule pr sence dans sa vie Paradoxalement c est quand il tentera de la s duire nouveau qu il lui permettra de d couvrir qu elle ne l aime plus la poussant de fa on incontr l e dans les bras de Mike Carl peut donc tre consid r comme un objet transitoire vers le nouveau centre d int r t de Susan qui se trouve donc tre Mike Delfino Ainsi on constate que les hommes pr sents de fa on r currente dans Desperate Housewives sont surtout l pour s atteler des t ches que l on peut d fini
32. de chacune des h ro nes de la s rie on ne peut pas ignorer le rapport qu elles entretiennent avec le travail Bree et Gabrielle de leurs cot s laissent le soin leurs maris respectifs de travailler pour le foyer Elles ont n anmoins toutes les deux une conception diff rente de la chose Pour Bree qui s inscrit dans une perspective conservatrice ce sch ma est ce qu il y a de plus logique Gabrielle quant elle a quitt son travail de mannequin pour suivre son homme d affaires de mari Il est donc normal pour elle de se faire entretenir Peut on dire pour autant que ces deux femmes sont inactives professionnellement parlant Pas vraiment ou du moins pas tout le temps Nous l avons constat Bree est une femme arm e When Rex started going to those medical conferences I wanted at the back of his mind that he had a loving wife at home with a loaded Smith and Wesson Quand Rex se rend ses conf rences m dicales je veux qu il ait l esprit qu la maison l attend une femme amoureuse avec un Smith et Wesson charg Plus qu une m re plus qu une m nag re Bree appara t ainsi comme une v ritable gardienne de la famille et de ses valeurs aussi bancales soient elles La femme au foyer n est pas ici pr sent e comme faible et totalement d vou e malgr son investissement quotidien elle s annonce comme capable de d fendre ses int r ts Ce qu elle fera d ailleurs en aff
33. de John Alors qu elle garde les enfants de Lynette Bree se permet de mettre une fess e l un d eux ce qui met leur m re dans une col re sans pr c dent l gard de Bree Cette derni re et Rex d couvrent par ailleurs qu Andrew est homosexuel en allant le voir au camp de redressement La nouvelle fait l effet d une bombe mais Bree est d cid e retirer son fils de l tablissement pour le ramener la maison VII Episode 19 Une voisine qui vous veut du bien Lynette aide Karen McCluskey alors qu elle a un malaise devant sa porte Cette derni re convaincue que sa voisine lui a sauv la vie devient envahissante D abord agac e Lynette comprend que sa voisine souffre de solitude Sophie se montre elle aussi tr s oppressante l gard de Susan qui a des difficult s se remettre de son histoire avec Mike Bree invite un pr tre venir d ner pour tenter de remettre Andrew dans le droit chemin ce dernier lorsqu il d couvre quel point ses tendances sexuelles perturbent sa m re d cide d en jouer pour la faire souffrir Priv e d argent Gabrielle se laisse convaincre par John de lui emprunter sa carte bancaire pour faire des achats Mais la jeune femme habitu e d penser sans limite vide rapidement le compte bancaire de son jeune amant Elle convainc alors Carlos de d chirer le contrat sans quoi elle fera plus jamais l amour avec lui Enfin Mike approche sans le savoir de la
34. du Signe en s miologie Le mythe se nourrit du sens de son sujet En d autres termes il efface le pass historique pour en faire une sorte de v rit valeur g n rale L objectif du mythe n est pas de montrer la r alit mais clairement de la d former par l absence de sens concret et orient partir du moment o il arbore un sens le mythe n en n est plus un Il faut donc le limiter au maximum a des g n ralit s Une id e qui prend forme dans Desperate Housewives lorsqu on tente de percer le contexte spatio temporel de l uvre Si l on conna t le lieu Wisteria Lane car il est cit par les personnages et l poque la n tre de part les indices technologiques les voitures par exemple la s rie n offre en r alit aucun indice concret pour d terminer un contexte pr cis On ne parle pas de l actualit on ne lit pas les journaux livr s on ne regarde rien de pertinent la t l vision En a Desperate Housewives est un texte qui accompli parfaitement l objectif mythologique mis en avant par Roland Barthes Il est totalement d politis selon les termes de l auteur La fonction du mythe c est d vacuer le r el il est la lettre un coulement incessant une h morragie ou si l on pr f re une vaporation bref une absence sensible Le fait qu il puisse poss der un nombre illimit de Signifiants contribue cette valeur Dans Desperate Housewiv
35. duo de plat personnage est celui de la paella de la non moins pic e Gabrielle Solis Mary Alice ne nous indique pas si le plat a t r alis par Gabrielle ou si c est une commande comme pour Lynette Cependant il suffit de regarder Gabrielle pour comprendre qu elle n a pas grand chose en commun avec cette derni re On apprend par la voix off qu elle tait mannequin dans un proche pass et un flash back se met en place via un raccord dans le mouvement associant la d marche de la Gabrielle actuelle celle qui d filait sur les podiums On d couvre ainsi que la jeune femme n a pas beaucoup chang depuis son mariage avec Carlos Solis un homme d affaire richissime qui l a demand e en mariage peu de temps apr s leur rencontre Mais malgr leur maison luxueuse et leur garde robe haute couture les Solis n apparaissent pas comme un couple parfaitement heureux dans l intimit Ils se disputent en se rendant aux obs ques mais finissent par se taire en arrivant devant la maison Il s agit l de faire bonne impression tout simplement Vient ensuite Bree Van de Kamp et ses g teaux dont on nous dit tr s distinctement qu ils sont fait maison Aucun doute ne plane sur le fait que Bree est la m nag re parfaite La fa on dont sont pr sent es ses activit s rappelle le listing fait en d but d pisode pour montrer les diff rentes t ches m nag res effectu es par Mary Alice avant son suicide La voix off e
36. effet bon nombre d l ments pouvant tre d sormais qualifi s de l gendaires car associ s in luctablement l image de la m nag re telle qu on la concevait dans les ann es 60 aux Etats Unis La question qui sera en premier lieu abord e dans cette partie concernera non seulement le r emploi dans la s rie du mythe de la m nag re mais aussi la fa on dont il est actualis L analyse du mythe sera appuy e par les th ories de Roland Barthes expos es dans son ouvrage Mythologie Il s agira ensuite de d terminer les symboles qui sont employ s dans la s rie pour en d finir la fonction et donc pr ciser l aspect critique de l uvre Ce second axe sera aussi l occasion d approcher le th me du f minisme tr s pr sent dans la s rie le plus souvent ici aussi illustr par des symboles Ces analyses permettront par la suite de 12 consid rer l usage qui est fait du st r otype et du clich au sein de la s rie Deuxi me partie la repr sentation sociale de la femme au foyer am ricaine Au final toutes les informations obtenues dans les deux premiers axes nous serviront dans la troisi me et derni re partie consacr e l tude de la r ception de la s rie par les internautes Par souci de recul la s rie tant relativement r cente le public concern par cette enqu te sera exclusivement compos d internautes francophones fr quentant une communaut d di e aux s ries t l vi
37. elle espionne Mike travers la fen tre de sa cuisine rappelons nous de l image du l che vitrine De plus sa fille Julie g e de quatorze ans a largement d pass l tape du maternage intensif se montrant m me tr s souvent plus mature que sa m re Susan est donc libre l ou ses amies sont encha n es par leurs obligations pour leurs enfants ou leur poux De fait ses intrigues prennent bien plus souvent place l ext rieur de chez elle qu l int rieur constatation qui rejoint la th orie de Kaufmann Les personnes vivant seules dans leur logement sont rarement des solitaires elles ont m me en moyenne plus de contacts que les personnes vivant en couple car leur vie sociale en dehors du foyer est plus intense Voici donc une nouvelle fa on d expliquer la forte Ibid p 90 67 pr sence de Susan dans l intrigue principale sa position sociale le lui permet plus qu aux autres personnages Autre constatation susceptible d expliquer le non investissement dans les t ches m nag res la m diocrit de Susan pour ces derni res en particulier pour la cuisine Un trait de comp tence du personnage mis en avant d s le pilote de la s rie o la m nag re fait tr s forte impression lors de sa premi re rencontre avec Mike ce dernier d couvre avec effarement que Susan n est m me pas capable de cuisiner un gratin de macaroni correct Ici est mis en avant la pi tre r ussite m
38. es f ministes ne sont jamais r ellement abord es de fa on directe dans la s rie mais sont pourtant omnipr sentes En nous appuyant sur des tudes sociologiques nous allons donc tenter d en percer les myst res Les t ches m nag res L un des premiers l ments venant l esprit lorsqu on voque la femme au foyer s av re tre dans bien des cas les t ches m nag res Dans Desperate Housewives on pourrait plus pr cis ment envisager que ce th me pr cis renverrait les t l spectateurs sur un personnage particulier savoir Bree Van de Kamp tant l intendance de sa maisonn e fait partie int grante de son existence Pourtant m me si ce personnage tiendra sans aucun doute le haut du pav dans l tude qui va suivre se limiter lui serait une grossi re erreur Car les quatre h ro nes aussi diff rentes soient elles entretiennent toutes un lien particulier avec les t ches m nag res Et ces derni res s annoncent particuli rement r v latrices des protagonistes de la s rie pour peu qu on les analyse avec les outils qui s imposent A ce titre le travail de Jean Claude Kaufmann nous sera particuli rement utile Ce sociologue travaille norm ment en effet sur la formation des normes de la soci t contemporaine Un fil conducteur qui l a motiv creuser dans son livre Le c ur l ouvrage du cot des t ches m nag res Cet ouvrage est particuli rement int ressant pour nous p
39. et Zach en train de s embrasser et file voir Paul pour le mettre en garde au sujet de son fils Bree accepte de donner une nouvelle chance son mari de sauver leur couple mais continue de sortir avec George en amis seulement Ce dernier frustr trafique les m dicaments de Rex pour l emp cher de gu rir Gabrielle re oit la visite des parents de John qui acceptent de ne pas la tra ner en justice si elle parvient convaincre leur fils d aller l universit Lynette re oit la visite de Rodney Scavo le p re de Tom et d couvre qu il trompe sa femme durant ses d placements Outr e Lynette met son beau p re dehors et se dispute avec Tom qui ne semble pas particuli rement choqu par la situation Lynette s inqui te pour son couple Episode 14 Y a pas de mal se faire du mal Durant une effraction Mike re oit une balle dans le ventre Il n annule pas son d ner de Saint Valentin avec Susan mais s effondre durant le repas apr s avoir perdu beaucoup de sang Apr s s tre fait interroger par la police Susan soup onne Mike d tre l assassin de Martha Gabrielle se fait virer de son emploi de mannequin chez un vendeur de matelas et se retrouve vendeuse en cosm tiques dans une boutique De son cot Lynette entretient une guerre pu rile avec sa voisine d en face Karen McCLuskey qui accuse raison ses enfants de vol Quant Bree elle d couvre que Rex a des tendances sado masochiste
40. existence sociale menac e Le fait que Susan sache tout est certes tr s difficile vivre pour elle qui passe pour une personne d testable et m prisable v ritable cho l ex mari de son amie mais le probl me le plus d rangeant s av re tre l accusation d Helen Rowland vis vis de Susan qui endosse de ce fait tout ce qui la r pugne le plus Gabrielle n a alors aucun autre 21 moyen de sauver son amiti avec Susan et de la lib rer de ses fausses accusations que de se d noncer elle m me Malgr ce geste le probl me de l pouse volage est loin d tre r gl puisqu elle a perdu la confiance de son amie qui se sent totalement trahie Au travers du regard diffamateur de Susan Gabrielle aper oit celui de Carlos le mari qu elle a tromp La crainte de tout perdre appara t comme aussi forte que l humiliation que pourrait procurer sa possible arrestation pour d tournement de mineur Mais au final c est Carlos qui est arr t par le FBI pour un d tournement d un tout autre ordre La solitude de Gabrielle n est d s lors plus symbolique Priv e de son mari et de son amant elle appara t comme totalement d munie aussi bien d un point de vue affectif que d un point de vue social Susan qui ne voyait plus au travers de Gabrielle qu une femme go ste et volage voit partir de cet instant un reflet de ce qu elle tait apr s son divorce savoir une femme seule et abandonn e Ce no
41. hommes de leur vie les deux femmes n ont personne avec qui partager leur intimit D s lors elles entrent toute deux dans un processus de frustration qui ne pourra que les enfoncer davantage dans leur d pression Contrainte de vivre seules et en silence l intimit n tant jamais explicit e par les h ro nes lorsqu elles sont entre elles Lynette et Gabrielle cherchent de la satisfaction l o elles peuvent en trouver Et l encore si la forme diverge le fond reste cependant similaire En manque d affection Gabrielle va donc logiquement se tourner vers un autre homme dans le dos de son mari en prenant pour amant John Rowland son tr s jeune jardinier qui lui donnera bien plus que de la simple affection En agissant ainsi la jeune femme brave toute morale Elle trahit les liens du mariage qui dans son cas ont t scel s par la 1 Thid p 59 18 Religion Elle est donc une p cheresse au sens proprement religieux Elle se rend par la m me occasion coupable de d tournement de mineur puisque John n a que 17 ans L attitude de Gabrielle appara t donc comme totalement r pr hensible sur tous les points Et pourtant le spectateur ne s en meut pas vraiment D couverte par les parents de John elle est finalement oblig e de mettre un terme cette relation adult rine Et sa solitude retrouv e am ne la compassion du public De son cot il arrive Lynette d utiliser ses propres enfants pou
42. http www thefutoncritic com news aspx id 20041020abc03 10 se rend compte d s le pilote que si on assiste en tant que t l spectateur aux sc nes de la vie intime des personnages ces histoires restent entre les murs o elles sont expos es Alors que les quatre amies tenteront de percer le myst re de la mort de Mary Alice tout en s effor ant de garder pour elles leurs propres secrets nous tenterons au travers de cette tude de d coder les cl s de la repr sentation qui est faite de la m nag re am ricaine Si l originalit la fois sc nique et g n rique de Desperate Housewives est comme nous l avons vu riche et cons quente notre tude s en servira principalement comme pr texte l analyse des quatre h ro nes mises en avant dans la s rie pour tenter de cerner la fa on dont la femme au foyer am ricaine est repr sent e au travers de ces personnages et comment cette ou plut t ces repr sentations sont per ues par le public francophone Une tude en trois temps Cette tude nous demandera donc de passer par diff rentes tapes qui constitueront une approche m thodologique la fois clectique et transversale si la premi re partie sera majoritairement consacr e une tude narratologique de la s rie pour en cerner enjeux narratifs les sch mas r currents ou encore la position hi rarchique des personnages pour en tirer une s rie de postulats critiques la seconde partie se focalisera d
43. il faut par exemple avoir une vaste connaissance de l organisation des banlieues am ricaines pour fixer rapidement le d cor de la s rie d autres sont clairement parlants d s que l on s y trouve confront Nous pouvons ainsi consid rer que les quatre h ro nes couvrent chacune un clich parfaitement assimilable par le public de la s rie Le t l spectateur se trouve donc confront une s rie de codes qu il peut comprendre m me s il n a pas la m me culture que celle dans laquelle s ancre la s rie le clich permet d offrir un spectacle quasi universel car il est un lieu commun dans lequel tout le monde se retrouve Le fait que la s rie mette en sc ne plusieurs clich s assimil s n anmoins au m me st r otype la femme au foyer permet au public une adh sion plus personnelle l un ou l autre des personnages par le biais des caract ristiques que lui renvoie la fiction vis vis de sa propre r alit 85 Il appara t ainsi comme une vidence que st r otype et clich jouent chacun un r le important dans la construction de la coh rence de la di gi se mais aussi dans la fa on dont le public va recevoir la s rie Cette id e constituera la troisi me et derni re partie de notre tude 86 Troisi me partie la r ception de la s rie par le public francophone d Internet Dans cette troisi me partie nous allons donc tudier au travers de sondages la fa on dont u
44. in R seaux n 68 novembre d cembre 1994 p 41 48 LIEBES Tamar KATZ Elihu Six interpr tations de la s rie Dallas in Herm s 11 12 CNRS Editions 1993 p 125 144 SCHRODER Kim Christian Qualit culturelle la poursuite d un fant me in Herm s 11 12 CNRS Editions 1993 p 95 110 A propos de la s rie COLLECTIF Desperate Housewives derri re les portes closes Fleuve Noir Paris 2006 190 p Webographie Sociologie amp F minisme ECHENE Agn s Quelle alternative au patriarcat in Sisyphe Septembre 2004 http sisyphe org article php3 id_article 1324 SELLIER Genevi ve Gender Studies et tudes filmiques in Les mots sont importants Septembre 2005 http Imsi net spip php article463 ST AMOUR Johanne Les revendications des femmes feraient de l ombre aux probl mes des hommes in Sisyphe mars 2005 http sisyphe org article php3 1d_article 161 125 Annexes Guide des pisodes de la premi re saison pisode 1 Quatre voisines et un enterrement Mary Alice Young une femme au foyer visiblement sans histoire se suicide son domicile de la banlieue tranquille de Wisteria Lane Pour ses quatre amies Bree Van de Kamp Susan Mayer Lynette Scavo et Gabrielle Solis son geste est totalement incompr hensible mais les pousse une remise en question de leur existence en tant que m nag res Rex Van de Kamp annonce sa femme Bree qu il d sire divorcer
45. l cran au cours de la saison se retrouve la premi re place dans les choix des t l spectateurs alors que Susan qui cumule plus d une heure de plus tombe la troisi me place Seule Bree reste stable dans l ensemble Si cette constatation peut para tre de prime abord quelque peu tonnante le caract re r p titif des intrigues secondaires tel que nous l avons d j constat ne semble pas tre totalement innocent dans cette inversion du classement Dans le cas pr cis de Susan tr s pr sente mais relativement mal aim e l aspect r p titif de ses actions appara t soit clairement soit en filigrane dans les critiques des spectateurs son gard Suzan sic qui est miss catastrophe joue vraiment tr s bien la gaffeuse maintenant il est vrai que son r le a tendance se r p ter mais a n emp che en rien sa qualit d actrice 8 U ECO 1994 Op cit 104 Le caract re r p titif du r le du personnage est ici clairement voqu par la personne interrog e qui prend par la m me occasion un certain recul vis vis de la fiction pour se rattacher l actrice comme si cette prise de conscience de la r p tition au sein de la fiction brisait quelque peu la di g se Autre t moignage qui illustre la m me id e d une fa on diff rente SUSAN pour moi c est la pire toujours aimer 25 hommes en m me temps c est la seule femme qui n a pas grandi heureusement qu
46. la visite d une amie rendant Susan jalouse Edie avoue cette derni re avoir envie de la secouer pour la faire r agir car il lui serait nettement plus simple de voler Mike elle qu a une autre femme Edie Britt est donc une opposante dans le sens o le d sir de comp tition influence ses choix Mais pour recr er cette comp tition elle peut se transformer l espace d un instant en un personnage adjuvant prenant m me partie dans l intrigue principale pour aider Susan a avancer dans l enqu te sur la mort de Marie Alice Pour reprendre les th ories de Claude Bremond on peut consid rer qu Edie devient alors une alli e de l alli e du b n ficiaire passif Une aide cependant int ress e puisque la femme au foyer jusqu ici mise l cart demandera int grer le groupe des h ro nes l change de service correspond donc la premi re forme exprim e par Bremond l aide est fournie dans l attente d une compensation future l alli se comporte alors en cr ancier du b n ficiaire Dans tous les cas Edie se montre clairement sur l axe du pouvoir puisqu elle agit pour ou contre Susan Le vouloir ne lui suffit pas C est ce qui l carte principalement du statut d h ro ne Priv e de Martha Huber Edie se rapproche de Carl l ex mari de Susan ce qui ennuie beaucoup cette derni re N anmoins Carl ne fait rien Il est encore une fois une source de probl mes pass
47. le d part nous l avons constat la trame principale effrite le mythe de la m nag re offrant des interrogations sur la v ritable vie de la femme au foyer C est cette m me trame qui entra ne la rencontre avec les quatre h ro nes qui vont se poser les m mes questions que le spectateur Jusque l nos constatations pr c dentes restent inchang es 4 Ibid p 210 56 c est le d part au sens propre du terme de la trame secondaire qui va faire voluer le mythe Car si l intrigue principale joue un r le destructeur du mythe de la m nag re tout au long de la saison pour atteindre son paroxysme avec la r v lation des actes malsains de Mary Alice la m nag re mod le tait en r alit bien loin d en tre une au dernier pisode de la saison les intrigues secondaires en mettant en sc ne les quatre m nag res dans leur vie priv e sem e d emb ches vont contribuer instaurer une nouvelle vision de la femme au foyer principalement gr ce au Signifiant priv Le Signifiant public reste quant lui attach l intrigue principale dans la mesure o les personnages cherchent d couvrir la v rit sur la d funte m nag re sans pour autant d voiler leurs soucis personnels De ce fait le Signifiant public participe activement la d mystification de la femme au foyer par le biais de l intrigue principale alors que le Signifiant priv en reconstruit un autre par le bia
48. le plus rire gt Je vote Bree sans aucune h sitation Tout d abord elle para t si parfaite qu on la croirait sortie d Edward aux mains d argent avec son jardin impeccable ses cheveux qui ne bougent pas quand elle tourne la t te ses tenues toujours tr s classes sa froideur apparente Ensuite la carapace se brise et on d couvre une femme comme nous toutes fragile et d licate mais galement tr s fi re Elle repr sente le c t compl tement n vros de la plupart des femmes bah oui c est pas pire d aller astiquer sa cuisine quand on est angoiss e que de se relever en pleine nuit pour classer tous les livres de la maison par ordre alphab tique une veille de partiel Et puis elle est un peu trop extr me bien s r mais elle nous montre que m me la plus parfaite des femmes peut faire des mauvais choix et m me doit en faire pour apprendre en faire de bons par la suite Ces quelques exemples de t moignages de femmes en disent long sur la fa on dont le public f minin s approprie les personnages et leur existence pour les frotter la r alit quotidienne On peut distinguer ici deux fa ons diff rentes d approcher le personnage l une d elle est l identification directe non pas au personnage lui m me mais son statut Lynette est per ue par certaines t l spectatrices comme tant r elle quelqu un qu on pourrait croiser au travail o devant une cole un personnage
49. les saisons suivantes De plus si le sch ma g n ral des pisodes ne change pas dans la premi re saison les variations apparaissent dans la seconde avant tout par souci d volution et de renouvellement Les 23 premiers pisodes de la s rie qui cumulent un total de 16 heures de programme seront donc suffisants pour nous fixer sur le sort r serv aux femmes au foyer d sesp r es L objectif de l tude qui va suivre se focalisera donc principalement sur la fa on dont la femme au foyer am ricaine est repr sent e dans la s rie Desperate Housewives et tentera au travers des diff rents axes d tudes d en d terminer les enjeux critiques avant de s achever sur une tude de la r ception de la s rie par le public Ce questionnement am nera en premier lieu une analyse approfondie de lunivers de la s rie de ses personnages et des relations qui existent entre eux Cette tude purement narratologique permettra de d terminer entre autre les m canismes de l intrigue les sch mas r currents ainsi que la place des h ro nes vis vis des autres protagonistes de la s rie Enfin la situation de Mary Alice personnage d c d mais n anmoins pr sent en tant que voix off sera aussi voqu e dans cette m me partie Premi re partie tude de la di g se les personnages et leur univers La seconde partie sera consacr e l tude de la dimension mythologique de la s rie Desperate Housewives recycle en
50. lorsque cette derni re d couvre que Rex la trompe Mais comme souvent la non r v lation d une r alit g nante emp che les rapprochements les plus vidents Enfin arrive en quatri me position Lynette qui cumule 2h30 de pr sence Le caract re minemment r p titif de sa situation avec ses enfants est sans nul doute responsable dans la premi re partie de la saison de la faible dur e di g tique accord e au personnage A partir de l instant o la m re de famille rencontre de nouvelles difficult s avec l effritement de son couple ses apparitions se font de plus en plus longues Cette p riode correspond la baisse de pr sence de Bree dans la s rie c est dire la mi saison Alors qu on croyait que la vie de Lynette ne pouvait pas tre plus probl matique elle rencontre de nouveaux obstacles qui s accumulent aux pr c dents P 27 Le fait que la pr sence de ce personnage soit moindre par rapport aux pr c dents rend ses actions d autant plus claires et distinctes Avec Lynette on a l impression d aller droit aux faits l o Susan ou Gabrielle font tra ner l action Une constatation qui fait appara tre cette m re de famille comme d pass e par le caract re r p titif de sa vie mais aussi comme battante qui r agit et tente d outrepasser les difficult s Comme nous l avons vu pr c demment Lynette n est pas vraiment proche de Gabrielle du fait de leurs diff rences familiales
51. m me si elles poss dent d ind niables points communs Par contre Bree est une alli e de choix pour elle en partie parce qu elle la consid re comme un mod le de m re et d pouse Cette situation est cependant paradoxale car Lynette nous l avons vu a parfaitement conscience que la vie de Bree n est pas si rose que cette derni re le laisse pr tendre Malgr tout c est la seule de ses trois amies qui est apte la comprendre de par les probl mes qu elle rencontre avec ses enfants et dans son couple Face ces pr sences individuelles tr s lev es les sc nes de groupe o les h ro nes sont toutes les quatre pr sentes l cran ne repr sentent qu une heure de temps sur la totalit de la saison Principalement orient es sur le fil conducteur de la saison qu est 1l arriv Mary Alice ces sc nes confortent aussi dans l id e que les quatre personnages partagent tr s peu des soucis de leur vie priv e les uns avec les autres Les r unions se font g n ralement dans des lieux intimes o aucun autre personnage ne vient intervenir ou bien dans des lieux neutres qui n appartiennent aucune des quatre amies comme pour souligner qu aucune d entre elles n est au centre de ces r unions Le moment privil gi de ces rencontres se trouve tre dans la cuisine de Lynette o les quatre amies se r unissent chaque semaine pour jouer au poker M me s il est rare que les probl mes personne
52. malaise de sa femme pousse Rex faire culpabiliser de plus en plus son pouse la poussant ainsi de plus en plus dans ses n vroses Ainsi s installe un cercle vicieux qui d truit le couple Le mari appara t ici comme tant dans son bon droit avoir une vie plus simple moins aseptis e moins 76 parfaite Pourtant une s ance chez le psychologue mettra en avant la r alit qui perturbe inconsciemment Bree Rex ne la remercie jamais pour ce qu elle fait Pire m me il la m prise alors que son existence est parfaite Se consid rant comme au sommet du d sespoir le mari ignore les sentiments de son pouse Comme annonc dans le dialogue retranscrit Bree pratique le tir et poss de une arme on trouve ici un nouvel l ment de domination dans le couple qui place l autorit f minine au dessus de l autorit masculine Paradoxalement cette impression de domination domestique ne suffit pas Rex qui prouve le besoin d tre domin certes mais sexuellement Refusant de communiquer avec sa femme qui selon lui ne pourrait pas comprendre 1l va donc voir ailleurs rejoignant ainsi le comportement de Carl le d sespoir masculin est entra n par les femmes trop oppressantes pas assez compr hensives La critique de Johanne St Amour fait aussi son chemin Lorsqu on voque le monde du travail l aussi revendications et incompr hensions pr dominent Malgr le statut de femme au foyer que poss
53. mythologue qui va tenter de percer la signification du mythe et va voir au travers lui l alibi de ce qu il repr sente Enfin la troisi me assimilation celle qui nous int ressera dans notre cas place l individu en tant que lecteur du mythe dans un contexte qui oscille entre r alit et fiction proposant ainsi une vision dynamique de ce qu il propose On touche donc ici une d marche qu il nous faudra effectuer car comme le dit Barthes C est le lecteur de mythes lui m me qui doit en r v ler la fonction essentielle Le mythe semble donc tre une entit puissante qui si elle peut tre tudi e appara t comme difficile briser Ce que stigmatise le mythe semble donc tre condamn rester sous son emprise Pourtant selon l auteur il existe une arme contre le mythe qui serait de le mystifier son tour en produisant un mythe artificiel et ce mythe reconstitu sera une v ritable mythologie Puisque le mythe vole du langage pourquoi ne pas voler le mythe L exemple tudi par Barthes savoir le roman de Flaubert Bouvard et P cuchet nous renvoie nouveau sur notre sujet Barthes expose en effet une id e int ressante sur l objectif de Flaubert au travers de son uvre que le mythologue caract rise comme tant un mythe au second degr Flaubert pour qui la bourgeoisie n tait qu une laideur esth tique cr e dans son uvre un paradoxe entre la nature m me de s
54. non seulement la qu te mais aussi certains l ments qui l entourent Mais pas tous car si la totalit des actants se retrouvent dans l intrigue principale les intrigues secondaires sont quant elles sans r elles finalit s pour plusieurs raisons En premier lieu parce que comme nous l avons vu en appliquant les th ories d Umberto Eco elles sont l avant tout pour meubler les pisodes et se r p ter inlassablement au fil de la saison Ensuite elles ne s arr tent jamais d finitivement A l instar de l enqu te portant sur la mort de Mary Alice qui s arr te la fin de la saison les intrigues secondaires elles continuent sur la saison suivante alors qu une nouvelle intrigue principale fait son apparition et ainsi de suite Destinataire et Objet sont donc absents de la ligne suivie par les intrigues secondaires Le Sch ma actantiel de A J Greimas appliqu Desperate Housewives Destinateur Opposants II Destinataire Pousse les h ro nes agir S opposent aux h ro nes dans Personne pour qui agissent les Pourquoi M A s est suicid e la qu te principale Paul h ro nes La m moire de M A d une Young Martha Huber part mais aussi pour elles m mes Adjuvants Il Aident les h ro nes dans la qu te principale peuvent faire aussi partie des opposants Objet Sujets NA Ce que cherchent les Les 4 h ro nes Qu te Principale h ro nes La v rit Susan Bree Lynette
55. p 40 78 carri re C est exactement ce sch ma qui est en sc ne chez les Scavo Lynette a quitt son travail pour lever les enfants du couple alors que Tom de son cot prend de plus en plus de responsabilit s au travail se faisant ainsi de moins en moins pr sent C est cause de ce ras le bol cette impression d tre d consid r e de par son statut de m re au foyer que Lynette fait d lib r ment chouer l ventuelle promotion de Tom qui aurait eu un poste plus cons quent mais qui lui aurait demand de longues absences suppl mentaires Comme chez les Solis on assiste alors un revirement brutal de la situation Tom d missionne et d cide de rester la maison alors que sa femme retournera travailler Si la saison s ach ve sur cet v nement ce dernier ne place pas la femme dans une position de faiblesse bien au contraire Car si Lynette contrainte de reprendre le travail va simplement retourner un environnement qu elle conna t d j Tom va quant lui faire l exp rience de l inconnu et va ainsi s immerger dans le monde du foyer qu il consid rait comme une sin cure mais qui est bien loin d en tre une Le f minisme s affiche donc dans la s rie par une d nonciation des barri res sociales malheureusement encore tr s pr sentes aux Etats Unis comme en Europe d ailleurs La femme au foyer n a pas une vie facile fortiori quand elle est aussi m re Desperat
56. parvient Episode 11 Nous sommes deux s urs cruelles Felicia la s ur de Martha arrive Wisteria Lane o est organis e une battue pour retrouver la disparue Mike avoue Susan qu il est amoureux d elle Contrainte par ses probl mes financiers Gabrielle reprend le mannequinat pour payer ses factures Pour se venger de son mari convalescent Bree sort avec George le pharmacien de la famille Tom surprend Claire toute nue alors qu elle faisait la lessive tout moustill Tom remonte imm diatement faire l amour sa femme Mais Claire honteuse confesse l incident Lynette qui comprend que son mari est attir par la nounou Elle d cide donc de virer Claire Enfin le corps de Martha est retrouv dans les bois et Paul dissimule des preuves chez Mike pour le faire accuser Episode 12 Il veut faire un b b tout seul Susan accompagne Edie pour aller disperser les cendres de Martha et lui avoue que c est elle qui a mis le feu sa maison Edie finit par lui pardonner mais lui demande de l introduire dans le groupe d amies Carlos assign a r sidence remplace les pilules contraceptives de Gabrielle par des placebos pour qu elle tombe enceinte En repoussant les avances de George Bree le blesse d une balle dans le pied De son cot Lynette fait passer son jeune fils pour un canc reux de mani re a assister un cours de yoga Episode 13 Mon beau p re mon mari et moi Susan surprend Julie
57. poss d L int r t pour lui se transforme alors Pour John son changement de statut est diff rent du fait qu il change par sa seule volont Le d veloppement de l humanisation se fait au d triment de la personne qui utilise l objet savoir Gabrielle Cette transformation non d sir e devient alors une menace Dans tous les cas de figure une constatation est n anmoins parfaitement limpide La femme dans le couple est la seule r ellement agir pour maintenir flot les relations qu elle entretient avec l homme ou les hommes pr sents dans sa vie On se retrouve dans Desperate Housewives face un emploi invers des th ories f ministes Cet tat de fait prend sa source dans l origine m me de la s rie Dans son article Gender Studies et tudes filmiques Genevi ve Sellier reprend les id es de la th oricienne Laura Mulvey qui critiquait en 1975 le r le du cin ma hollywoodien comme instrument de la domination patriarcale A travers des concepts de f tichisme et de voyeurisme dans leur conception freudienne Mulvey analysait le cin ma dominant construit sur et par un regard masculin celui du cin aste derri re la cam ra relay par celui des personnages masculins dans fiction transformant le corps f minin en objet morcel En d autres termes l homme se trouvant derri re la cam ra exprime ses d sirs au travers des hommes qu il met en sc ne au d triment des femme
58. proche de ce qu on 108 peut tre ou que l on pourrait rencontrer dans la r alit Les participantes mettent en avant sa volont sa r partie sa recherche de l panouissement L id e d une qu te quotidienne se fait largement ressentir dans les t moignages en faveur de ce personnage qui est vu de fa on positive A l inverse Bree est cit e pour son cot n vros et sa volont de masquer la r alit son entourage On est ici plus dans les d fauts que dans les qualit s mais ce sont ses d fauts qui la rendent attachante et visiblement proche du public C est aussi avec elle que l on retrouve la seconde fa on d approcher le personnage savoir par un sentiment de compassion Sentiment aussi pr sent avec Lynette dont le calvaire quotidien touche mais fait rire aussi Ainsi le premier t moignage associe les difficult s du personnage un vrai d lice et Bree est vue par l avant derni re spectatrice comme celle dont on ne voudrai t pas avoir la vie Mais c est celle qui fait le plus rire Un m lange de compassion donc car sa vie appara t comme difficile et peu enviable mais aussi de plaisir sadique car le personnage fait malgr tout rire Un personnage fort et un personnage plus faible apparaissent donc comme les deux chouchous du public f minin qui les cite parfois en m me temps Cette fa on de consid rer les personnages d coule donc clairement d un rapport f
59. r solution de toute l affaire Mary Alice et bien plus encore Episode 20 Mon mari tout prix Gabrielle d couvre qu elle est enceinte par la faute de Carlos qui s appr te quant lui retourner en prison apr s son proc s Le probl me c est qu elle ne sait pas qui est le p re Lynette fait une crise de jalousie Tom lorsqu elle apprend qu il travaille avec son ex petite amie Rex demande George de s loigner de sa femme mais le pharmacien continue de trafiquer les m dicaments de Rex dont l tat de sant se d grade de plus en plus La cuisine de Susan explose la suite d une fuite de gaz Susan soup onne Paul Young d tre responsable de cet acte valeur d avertissement Elle comprend alors qu elle est proche de d couvrir la v rit Episode 21 Deux hommes et couffin Satur e d avoir sa m re la maison Susan d cide de la pousser se r concilier avec son fianc Morty Pour redonner du souffle son couple Lynette organise un jeu de r les sexuel pour Tom et se d guise en soubrette Malheureusement rien ne se passe comme pr vu et Tom rentre la maison avec un coll gue qui surprend Lynette en petite tenue Gabrielle avoue John qu il est peut tre le p re de l enfant et ce dernier est pr t tout pour assumer ses responsabilit s Kendra l amie de Mike explique tout Susan qui comprend que son ex petit ami n est pas quelqu un de mauvais Enfin E
60. ries succ s C est le cas de ceux de Desperate Housewives distribu s par le site Et m me s il est difficile d estimer clairement le nombre exact de fois o les sous titres concernant la s rie ont t t l charg s le chiffre varie chaque jour et a d j atteint 16000 t l chargements pour les sous titres d un seul pisode la forte demande du public est telle qu il est cependant facile de classer Desperate Housewives dans le quintet de t te des s ries les plus sollicit es Et comme nous l avons vu S ries Sub ne se contente pas uniquement d offrir en t l chargement des sous titres de s ries Le site s inscrit en effet dans une r elle 87 d marche communautaire comme il en existe aujourd hui un nombre en constante croissance sur Internet Ainsi chaque s rie succ s poss de son propre forum un espace de discussion o les admirateurs de la s rie peuvent venir d battre et discuter A ce titre nos femmes au foyer ne font pas exception et disposent d un espace cumulant pr s de 4000 messages les concernant l heure actuelle chiffre tant cela va de soi en volution constante En ce qui concerne les utilisateurs eux m mes difficile de faire une estimation pr cise de la fourchette d ge dans laquelle s inscrivent les membres les plus actifs Le public majoritairement cibl appara t n anmoins tre celui des jeunes adultes avec un c ur de cible aux alentours des 25 ans
61. son entourage qu elle est capable de surmonter les preuves en gagnant sa vie mais aussi en entretenant sa maison Surmontant cette preuve avec brio Gabrielle acc de au statut social de femme au foyer part enti re Une r surrection sociale qui va la mettre en confiance en particulier vis vis de son mari qui va devenir d pendant d elle comme c est le cas pour les poux de Bree ou Lynette Lorsque Carlos sort de prison et est assign r sidence les t ches sont totalement invers es et alors que Gabrielle travaille l ext rieur son poux est contraint aux t ches m nag res L exemple de Gabrielle d montre que la s rie exploite m me implicitement la th matique du combat social de la m nag re l gard de son entourage Certes cette r volution dans l existence de la jeune femme ne dure qu un temps et les vieilles habitudes reprendront rapidement le dessus Mais cette id e de combat quotidien restera tout de m me bien pr sente Enfin attardons nous un moment sur Susan Mayer Pourquoi avoir gard ce personnage pour la fin alors que dans notre chelle d implication dans l action m nag re elle arrivait en troisi me position Pour une raison simple Susan l inverse de ses trois amies est une femme c libataire En a son investissement est tr s diff rent des autres femmes On ne la voit presque jamais faire le m nage part quelques fois la vaisselle alors qu
62. son existence merveilleuse alors sa vie n tait sans doute pas aussi conforme que a Ce que l on remarque la lumi re de cette constatation c est qu en usant des th ories de Barthes on en revient au postulat premier de la s rie savoir la vie des femmes au foyer est elle une vie panouie A cet instant dans l intrigue il est impossible d avancer une th orie ce sujet c est pourquoi nous consid rons le mythe de la femme au foyer tel qu il tait con u sur le mod le de la m nag re am ricaine des ann es 60 comme seulement fissur 55 Mais par la suite l histoire se d veloppe et nous am ne la rencontre des quatre h ro nes dont nous nous sommes d sormais accoutum s et qui poss dent chacune des traits de caract res diff rents dont certains renvoient directement au mythe de la femme au foyer Car elles le sont toutes nous l avons vu malgr leurs oppositions Ce groupe de personnages rapidement va se poser la m me question que le t l spectateur Pourquoi Mary Alice s est elle suicid e On assiste alors une mise en ab me de la r alit sur la fiction Le mythe se brise alors de plus en plus du fait que les personnages eux m mes s interrogent sur leur r alit qui est pour nous la di g se tandis que le t l spectateur va petit petit commencer d velopper une vision critique de la vie de la m nag re l cran en suivant les h ro nes dans leur vie priv
63. terne ane en es med ne a RON net R EE nt Un divertissement critique Une tude en trois T MPS nr ni nan A E E E A A A E R A RSR E PREMIERE PARTIE LA DIEGESE LES PERSONNAGES ET LEUR UNIVERS 14 Les h romes ni eiee a eae nasen a aeanoea aaaeei Eanan e esakera na soren ten ee et Attribution et diff renciation tude des personnages principaux La hi rarchie entr les Deroin Sonninen ka a E EEE ARAE EERE AREER Mary Alice un personnage part tude de la voix off sienne Les personnages SeCONdAIrES ssseseseeneenenenenenenensenenenenenenenensenenensnesnennnsse 35 L s homm s ces obj ts si fier non ne Re ne A E eme tes en ee An 35 Les personnages adjuvants ss E aae eenaa iae aeiaai anaa o aaea 41 Les pers nnages OppPosaNtS 25 e T EENAA A EAE E SA E E IRENE EEEN EES 46 SECONDE PARTIE LA REPRESENTATION SOCIALE DE LA FEMME AU FOYER AM RICAINE ol de rende da Suaeda a nro ida did ras en ma en ne 51 L image de la m nag re du mythe la r alit ou de la r alit au mythe sers 51 myth Selon Roland Barth s 54 ten nn Reel ee MN nee NA ne te sn 51 Ea place du mythe dans la s rie ses en ee eE EAE EELA N 55 Sociologie des th mes abord s par la s rie Les t ches M NAS T S rentar i Re ee en Ts SR nr en Le f minisme une revendication pr sente mais invisible La repr sentation comme moyen critique le st r otype et le clich ss 81 C ST T O YPO set E nissan Rene ti enrn een nne
64. une personne trang re au couple les fondations du foyer sont donc inexistantes ou quasi inexistantes Il faut se concentrer sur le chez soi pour parvenir le construire nous rappelle le sociologue lorsqu il voque dans son ouvrage la d l gation m nag re ajoutant qu un changement remettrait en cause les acquis de la m nag re Pas d acquis pas de scrupule employer une femme de m nage et donc pas de construction L argent et la p nibilit des t ches m nag res sont deux arguments de taille pour Gabrielle qui a selon elle une vie tr s charg e sans pour autant avoir d enfant ou de contrainte r elle au sein de son foyer N anmoins lorsque Carlos se fait arr ter pour d tournement de fonds son statut social celui l m me qui lui offrait tous ces avantages change radicalement Yao Lin qui se laissait d consid rer au quotidien commence vivement s inqui ter pour son salaire et m prise petit petit sa patronne qui n a plus les moyens de pression d autrefois Puis Yao Lin d missionne et Gabrielle se retrouve seule dans une grande maison dont elle doit assumer toute la charge La jeune femme va alors se transformer un temps du moins en tornade m nag re pour prouver aux autres ainsi qu elle m me qu elle est capable de grandes choses Il faut voir en cette transformation plusieurs symboliques Tout d abord l investissement du personnage da
65. 40 Non c est juste un divertissement 26 Oui mais il faut bien chercher 28 consid rant cette dimension comme tant vidente et celles qui y avaient peut tre seulement r fl chit la lecture de la question Le r sultat se d compose ainsi 241 personnes 40 des participants ont opt pour la r ponse Oui a saute aux yeux 171 personnes 28 pour la r ponse Oui mais il faut bien chercher pour l apercevoir et le comprendre 156 personnes 26 ont choisi la troisi me r ponse Non c est juste un divertissement rien de plus 36 personnes 6 avouent ne jamais avoir y avoir r fl chi 7 http www seriessub com forum index php topic 6295 0 html 96 La principale information v hicul e par ce sondage concerne le recul d un grand nombre de personnes interrog es vis vis de l aspect critique de la s rie d accord ou pas d accord avec cette dimension 94 des sond s prennent une position nette par rapport la question Les 6 restants d clarent ne s tre jamais pos la question La question propos e tait volontairement floue concernant l aspect critique Ainsi les personnes interrog es qui ont t moign s ont parfois interpr t diff remment la dimension critique de la s rie la fixant parfois sur la soci t am ricaine en g n rale ou plus pr cis ment sur la femme au foyer ou l un des aspects particuliers de la m nag re Le prem
66. La fourchette 18 30 ans semble tre judicieuse dans cette tude cette derni re ayant particuli rement motiv les tudiants participer par solidarit surtout en ce qui concerne les questions portant sur l aspect critique et r aliste de la s rie L int r t affectif vis vis de la s rie a t un facteur d terminant dans la r ussite de cette enqu te ainsi il est fiable de consid rer que toutes les personnes interrog es ont vu plus d un pisode de Desperate Housewives et les chances sont grandes que beaucoup aient visionn s la totalit de la premi re saison certaines personnes interrog es avouent d ailleurs s tre arr t l et ne pas avoir regard la suite L un des int r ts du site tant d acc der des sous titres permettant de visionner en exclusivit la version originale des nouveaux pisodes avant leur diffusion en France il y a fort parier qu une forte majorit des participants l enqu te avait au moment de r pondre aux diff rents sondages d j visionn la seconde saison voire une partie de la troisi me saison Ce fait se ressent particuli rement dans certains t moignages en particulier lorsqu est abord le personnage pr f r qui volue comme nous l avons vu sur une continuit qui d passe le cadre strict d une seule et unique saison Dans la mesure du possible nous tenterons de laisser de cot ces t moignages trop ancr s hors de la premi re saison
67. Mark Cherry renvoyant donc directement l h ritage litt raire o l crivain parle au travers de la bouche de ses personnages 2 O DUCROT Le Dire et le dit Les Editions de Minuit Paris 1984 7 Ibid p 200 G GENETTE Figure III Editions du Seuil Paris 1972 J CHATEAUVERT op cit p 43 33 M me si elle appara t comme omnisciente dans le r cit le r le de ce personnage hors norme est limit comme l explique Ch teauvert lorsqu il se penche sur le statut de la voix off d une part la responsabilit du narrateur verbal est limit e son discours tandis que d autre part on met en relation la segmentation qu induit ce m me narrateur verbal dans le r cit filmique en ce qu il amorce un nouveau segment de r cit Mary Alice tant morte elle n agit plus et ne poss de qu un r le d observatrice m me si ses paroles amorcent clairement le r cit que ce soit au niveau de l intrigue de d part qu au niveau de la totalit des pisodes Son r le est donc beaucoup plus limit qu il en a Pair de prime abord puisqu en aucun cas elle n influence le r cit en tant que voix off malgr son omnipr sence Elle en voit malgr tout beaucoup plus que n importe quel autre protagoniste de l histoire La pr sence de Mary Alice en tant que voix off souligne par ailleurs le caract re totalement fictif du r cit Outre le fait que le personnage qui intervient est d c
68. Quand on ne dit pas carr ment que les probl mes des hommes sont caus s par les femmes elles m mes D un c t il y a n gation des probl mes des femmes les droits sont maintenant acquis d un autre c t trop souvent on affirme que non seulement on en oublie les probl mes des hommes mais que les femmes en sont responsables Le d sespoir des 6 J ST AMOUR Les revendications des femmes feraient de l ombre aux probl mes des hommes Sisyphe org mars 2005 amp Ibid 75 hommes serait donc l ouvrage des femmes Difficile d en arriver cette conclusion dans Desperate Housewives qui critique comme St Amour les pr jug s qui les placent toujours dans la situation de p cheresse biblique o la femme est la cause de tous les maux de la Terre Comme le souligne Susan les femmes n ont rien envier personne au niveau des ennuis Il y a une chose que cette transcription ne nous donne pas les indices de mise en sc ne Pourtant un l ment de mise en sc ne dans ce dialogue est particuli rement r v lateur du sentiment ambiant Il intervient juste apr s la phrase de Gabrielle It s like my grandmother always said an erect penis doesn t have a conscience Comme le disait toujours ma grand m re un p nis en rection n a pas de conscience Apr s avoir r duit l homme ses simples attributs sexuels une simplification non seulement r ductrice mais aussi particuli remen
69. a fiction fiction qui devient d s lors le r f rent de la r alit alors que l inverse serait sans doute plus appropri Ainsi certains t l spectateurs majoritairement masculins d finissent le statut de la femme au foyer r elle en se basant sur les h ro nes de la s rie Le public solidaire qui accorde de l int r t l attachement affectif et la compassion qu il entretient vis vis du personnage Ici aussi on d note un int r t au vraisemblable mais dans une perspective plus sociale Sans le savoir les t l spectateurs principalement des t l spectatrices en r alit lorsqu ils se basent sur ce type de crit re d acceptation ou d opposition adh rent ou r futent un st r otype celui de la m nag re comme nous avons pu le d finir dans notre partie sur le st r otype et le clich C est la cat gorie de public la plus propice l identification vis vis des personnages et sa perspective sociale en fait une cat gorie privil gi e des femmes dont l identification un personnage f minin appara t comme tant plus naturelle que pour un homme Le public recul qui se focalise sur le non di g tique Si les t l spectateurs appartenant cette cat gorie du public parviennent donner leur opinion sur les personnages et g n ralement en d signer un comme tant leur favori ce n est en 116 rien en ce basant sur un rapport affectif entre
70. abrielle qui finit par accepter l aide de son amie Episode 17 Il suffira d un signe Juanita d c de l h pital suite une erreur m dicale Soulag e que sa belle m re ait emport son secret dans sa tombe Gabrielle se voit en plus proposer par le directeur de P h pital un gros ch que pour viter les poursuites judiciaires La jeune femme accepte et n en parle pas son mari bien d cid e encaisser l argent apr s le retour en prison de ce dernier Mike tente d expliquer sa situation Susan dans une lettre mais elle la lui rend sans la lire Totalement d pass s par la violence Andrew Rex et Bree l envoient dans un camp de redressement Enfin Lynette fait la connaissance d une m re de famille sourde l cole de ses fils Alors que l entente est cordiale Lynette s immisce dans les probl mes conjugaux du couple d amis et pousse le mari demander le divorce Son pouse malentendante furieuse accuse Lynette d en tre responsable et cette derni re culpabilise Episode 18 Les grands malheurs de Sophie Sophie la m re de Susan d barque l improviste chez sa fille apr s s tre disput e avec son fianc Carlos d couvre que Gabrielle lui a cach l argent de l h pital et la force signer un contrat postnuptial pour s assurer qu elle sera encore l sa sortie de prison Pour se venger de la violence de son mari la jeune femme retourne dans les bras
71. ages plus loin Il me semble que la critique la plus vidente adress e ces desperate housewives est leur fa on de vouloir absolument sauver les apparences au risque m me parfois de n gliger leurs propres familles on voit cela en particulier chez le personnage de Bree dans la premi re saison et en g n ral C est une critique de la soci t du para tre selon moi Dans cette remarque c est la m nag re qui est directement critiqu e Mais on en revient tout de m me une consid ration g n rale avec l expression soci t du para tre qui ne se focalise pas uniquement sur la femme au foyer La critique part d un point mais semble tre tout de m me consid r e comme plus vaste par le spectateur Il est int ressant de constater que la plupart des personnes interrog es d gagent l aspect critique de l intrigue principale pleine d enqu tes et de meurtres pour se focaliser sur les intrigues plus personnelles des h ro nes ce n est absolument pas une critique de la soci t am ricaine mais c en est bel et bien une vis vis des riches banlieues am ricaines o l apparat est de mise Je veux dire par l que ces banlieues tellement diff rentes des n tres ne sont pas aussi idylliques que leur apparence voudrait le faire croire Certes je suis conscient que des histoires de meurtres s questration ou autres ne sont pas si courantes que a dans ces lieux mais hormis ces faits j a
72. aires que par leurs actions concr tes au sein des diff rentes intrigues 50 Seconde partie La repr sentation sociale de la femme au foyer am ricaine L image de la m nag re du mythe la r alit ou de la r alit au mythe Le mythe selon Roland Barthes Pour comprendre la fa on dont op re l aspect mythologique de la s rie nous allons nous servir du travail effectu par Roland Barthes dans son ouvrage Mythologies et en particulier la seconde partie de l tude intitul e Le mythe aujourd hui o Barthes d finit le mythe selon de nombreux points en particulier en le confrontant la s miologie de Ferdinand de Saussure Pour l auteur le mythe est un syst me de communication c est un message c est un mode de signification c est une forme ajoutant ensuite puisque le mythe est une parole tout peut tre mythe qui est justiciable d un discours Nous voici donc fix sur les limites de la mythologie qui s annoncent de ce fait inexistantes puisque comme l indique Barthes aucune loi n interdit de parler des choses Le mythe poss de la base un fondement forc ment historique puisque c est P Histoire qui permet de passer du r el au mythe en transformant les faits en parole Dans ce fait r side les principaux enjeux de la d finition du mythe selon Roland Barthes enjeux qui ressortent de l amalgame fait vis vis de la s miotique et du s
73. aison de Desperate Housewives s est av r judicieux dans un sens puisqu elle place tout le contexte de l intrigue les bases des personnages l aspect critique et sociologique C est aussi sans nul doute la mati re la plus propice une analyse narratologique comme celle que nous avons tent de mener ici Mais se concentrer sur la seule premi re saison de la s rie appara t aussi comme restrictif car alors que la troisi me saison s ach ve aux Etats Unis beaucoup de choses ont chang dans la construction des intrigues et ce que l on aborde le fil conducteur de la saison ou bien les multiples intrigues secondaires qui rythment les pisodes Cette perspective semble vidente lorsque l on se concentre sur les t moignages laiss s par les membres de la communaut de S ries Sub adeptes du t l chargement de s ries par Internet les saisons deux et trois sont consid r es comme tant bien plus commerciales que la premi re sombrant dans une r p tition qui ne s duit plus le t l spectateur perdant ainsi petit petit leur impact critique et leur int r t tout court Le public n est pas dupe et nous non plus notre tude aurait n cessairement t diff rente si 121 nous avions trait la s rie dans sa globalit Chose impossible faire en v rit d une part parce que la troisi me saison s est vue int gralement diffus e aux Etats Unis durant la r daction de ce m moire et d autre p
74. ait entre la fiction et la r alit par les lectrices Une id e bien loin d tre nouvelle reprise par exemple par Pierre Zima cit par Jacques Leenhardt Bien que la lecture soit presque toujours individuelle elle est ins parable du syst me normatif de la collectivit ou des collectivit s auxquelles appartiennent l individu De fait il appara t comme tant impossible de s parer le v cu de l individu de la fa on dont il re oit et interpr te un texte Ceci semble donc expliquer clairement pourquoi les t l spectatrices se rapprochent des personnages qui leurs paraissent cr dibles de part leur lien avec leur propre r alit C est aussi pour cette raison qu une certaine solidarit appara t entre la spectatrice et le personnage qui se retrouvent dans une certaine mesure dans une situation parfois particuli re et parfois plus g n rale similaire Il est possible d aller encore plus loin dans la caract risation de la r action du public f minin vis vis de ces deux personnages en reprenant l une des interpr tations r alis e par Tamar Liebes et Elihu Katz propos de la s rie Dallas dans leur article Six interpr tations de la s rie Dallas Les deux sociologues experts en communication y 35 Pierre Zima cit par Jacques Leenhardt dans Th orie de la communication et th orie de la r ception R seaux n 68 novembre d cembre 1994 86 T Liebes E Katz Six interpr
75. ald Le Dire et le dit Les Editions de Minuit Paris 1984 237 p GARDIES Andr Le r cit filmique Hachette Paris 1993 155p GENETTE G rard Figure III Editions du Seuil Paris 1972 286 p GREIMAS Algirdas Julien S mantique Structurale Larousse Paris 1966 262 p MOINE Rapha lle Les genres du cin ma Armand Colin Paris 2005 190 p Article BREMOND Claude La logique des possibles narratifs in L analyse structurale du r cit Editions du Seuil Paris 1981 p 66 82 S miologie Ouvrage BARTHES Roland Mythologies Editions du Seuil Paris 1957 233 p Sociologie Ouvrages AMOSSY Ruth HERSCHBERG PIERROT Anne St r otypes et Clich s Armand Colin Paris 2005 128 p KAUFMANN Jean Claude Le c ur l ouvrage Nathan Paris 1997 330 p KAUFMAN Jean Claude Casseroles amour et crises ce que cuisiner veut dire Hachette Paris 2005 342 p MARGAIN C cile La femme au foyer est elle l avenir du f minisme Num ro 1 Paris 2007 168 p 124 Th ories de la r ception Articles DAYAN Daniel Le double corps du spectateur in Accus de r ception Le t l spectateur construit par les sciences sociales Paris L Harmattan Champs Visuels 1998 p 186 ECO Umberto Innovation et R p tition Entre esth tique moderne et post moderne in R seaux n 68 novembre d cembre 1994 p 11 26 LEENHARDT Jacques Th orie de la communication et th orie de la r ception
76. ans aucun doute son fils Andrew Si Rex de part son attitude passive n aide pas sa femme Andrew la provoque et agit de fa on consid r e entra nant de graves cons quences pour la famille paradoxalement b n fique pour d autres Andrew est sans nul doute l opposant le plus brutal de tous car il agit uniquement dans le but de nuire sa m re sans esp rer en tirer l instar d Edie autre chose qu un plaisir sadique de satisfaction Andrew change n anmoins de comportement apr s son coming out dans l pisode Une Voisine qui vous veut du bien L 1l avoue clairement ses intentions au r v rend de la paroisse fr quent par la famille Il d sire porter un coup fatal sa m re lorsqu elle s y attendra le moins Si cet acte n appara t pas dans la premi re saison Andrew agit suffisamment dans cette derni re pour d sesp rer Bree d j mise en difficult par ses probl mes de couple Probl mes qui se r v lent tre en r alit 48 l origine du comportement d Andrew qui accuse ouvertement sa m re d tre l origine de la d t rioration de leur famille C est en s opposant une nouvelle fois Bree qu Andrew au volant de la voiture neuve offerte par son p re renverse violemment Juanita Solis Si ce drame renforce la position d opposant d Andrew envers Bree il en fait cependant un adjuvant pour Gabrielle m me si cette situation restera inconnue jamais des deux pa
77. art parce que la s rie a r cemment t reconduite non pas pour une mais pour quatre saisons suppl mentaires s offrant ainsi la quasi certitude d une diffusion annuelle sur la cha ne ABC jusqu en 2011 A la lumi re de ce que nous avons pu d duire de notre tude en particulier sur l aspect r p titif de la s rie et au travers des r actions du public francophone ce choix peut appara tre comme tant discutable Mais ceci est une toute autre histoire une tude d une telle ampleur analyser la s rie et non une seule saison n cessiterait un recul impossible prendre dans la mesure o la s rie n est pas termin e Malgr tout une tude de la s rie dans sa continuit serait sans doute pertinente et r v latrice d une volution de sa politique narrative et de sa politique critique au fil des saisons des succ s et des baisses d audience Mais un tel travail ne pourrait se faire concr tement qu apr s l arr t de la s rie De plus notre tude s est principalement focalis e sur la femme au foyer dans Desperate Housewives et non sur Desperate Housewives elle m me Certes pour mener notre analyse bien nous avons d explorer certains aspects de la s rie telle que sa construction narrative ou encore la valeur de sa voix off Au final si certaines id es abord es dans ce m moire peuvent s appliquer pour d autres s ries t l vis es je pense notamment au sch ma actanciel de
78. ateur voit l cran Cas cependant unique dans notre tude ce t moignage a le m rite d exister et prouve qu il est possible de prendre la repr sentation de la femme au foyer voire de la femme en g n ral au premier degr en regardant la s rie 88 Ibid p 130 111 L approche physique des h ro nes est une vision diff rente de l appr ciation des personnages Dans ce cas le choix se base sur l esth tique et non sur le caract re ou l appartenance sociale de l h ro ne Cette fa on de consid rer les personnages et implicitement de consid rer la s rie d montre un certain recul de ce type de public vis vis de la fiction il n y a dans ce genre de t moignage pas de crit re d identification mais au contraire une prise de position ext rieure totalement ext rieure au contexte m me dans lequel se situe la di g se L o le public f minin tend g n ralement expliquer son choix par un processus d identification le public masculin va au contraire prendre du recul pour expliquer le sien C est dans ce m me ordre d id es que rentre le dernier t moignage o la personne explique qu elle est tonn e par cette notion de r alisme que l on retrouve dans les opinions des autres personnes Au final l interrog masculin admet qu il est compliqu pour lui de s identifier une femme au foyer Cette constatation tient moins la diff rence de sexe qu l accept
79. ateurs peuvent se raccrocher et s identifier Toutefois le microcosme de Wisteria Lane cristallise norm ment de situations clich s qui sont transform es de mani re quelques fois extr me la manipulation le meurtre 78 http www seriessub com forum index php topic 6294 0 html 100 l adult re C est une des cl s du succ s de la s rie mais c est galement ces l ments qui nous rappellent que c est une fiction Cet avis repris par plusieurs personnes durant l enqu te semble bien illustrer la motivation g n rale des sond s ayant choisit la seconde r ponse On distingue clairement une s paration entre les intrigues m nag res jug es cr dibles et l intrigue principale jug e clich qui renvoie l aspect fictif de la s rie La dissociation de ces deux crit res renvoient donc au oui parfois alors que lorsqu ils ne sont pas s par s l invraisemblance domine et fait pencher la balance vers le non moi j ai r pondu pas r aliste Tout d abord les situations pr sent es dans la s rie saison 1 suicide de la m re au foyer parfaite mari tueur vol d enfants fils mis l asile pour qu il ne parle pas ce n est absolument pas r aliste et c est quand m me le principal th me de cette saison avec tous les personnages qui gravitent autour Toutes les histoires parall les tromper son mari avec le jardinier mineur mettre ses enfants en camp de redress
80. ation du caract re r aliste de la s rie s identifier un personnage revient accepter que ce dernier entretient un lien plus ou moins fort avec la r alit L o les femmes prouvent une solidarit avec les h ro nes les hommes s en loignent et choisissent des crit res diff rents pour d finir leurs choix ce n est pas qu ils ne peuvent pas s identifier une m nag re c est avant tout qu ils ne le veulent pas Le sexe est donc un facteur d terminant et somme toute logique dans le processus de rapprochement du personnage N anmoins dans les deux cas le choix n est pas impossible et seuls les crit res de consid ration changent On peut ainsi consid rer en se basant sur ces crit res qu une majorit de femmes auront vot pour Bree et Lynette alors que les hommes se seront plus rapproch s de Gabrielle en particulier Susan quant elle restant l exception relativement partag e mais clairement d savantag e par l agacement qu elle suscite comme nous avons pu le remarquer A ce stade il nous reste encore un point de vue envisager et qui situe les opinions des t l spectateurs totalement l ext rieur de la di g se il s agit de la r f rence allant non pas au personnage mais l actrice qui l interpr te TP 112 Affection et rapport au non di g tique M me si elle est minoritaire aupr s des personnes interrog es cette fa on de r pondre not
81. avantage sur l aspect mythologique et sociologique de la s rie Enfin la partie finale usera des th ories de la r ception pour traiter du comportement et de la mani re dont le public francophone re oit la s rie Mis part l objectif formel de cette tude concernant Desperate Housewives il s av re bon de consid rer les enjeux particuli rement int ressants qu elle contient concernant l usage qu il va y tre fait des outils th oriques employ s pour l occasion En effet T explosion de la production et de l int r t suscit par les s ries t l vis es am ricaines si elle est certaine n a pas encore v ritablement pouss les th oriciens d velopper ou adapter les th ories du cin ma au fonctionnement des s ries Cette constatation va donc nous pousser exploiter des outils qui ont t la base d velopp s pour une approche cin matographique ou tout simplement pour une approche textuelle g n rale Nous avons en v rit d ores et d j amorc cette pratique d s l vocation des genres dans les pages pr c dentes D passer l tude cin matographique pour l adapter une approche de la s rie sera donc un enjeu suppl mentaire de notre tude 11 Notre objectif principal se trouvant dans la repr sentation des h ro nes nous ne nous focaliserons que sur la premi re saison de la s rie qui fixe le contexte de toutes les situations m me celles se retrouvant ensuite dans
82. avec des maisons typiques des banlieues am ricaines visiblement ais es C est l le premier clich que nous offre la s rie bien avant que les personnages n entrent en sc ne La connaissance de ce code permet au spectateur de situer rapidement le contexte de ce qu il est en train de regarder en un coup d il il sait qu il est dans une banlieue des Etats Unis Peu importe o exactement a n a pas de r elle importance il a d j connaissance de l essentiel Dans ce d cor vient ensuite se greffer un groupe de femmes au foyer qui s il s av re uni le m me st r otype rappelons nous est compos de personnages h t roclites une m re au foyer d bord e une femme au foyer mod le une m re c libataire maladroite et une pouse d pensi re et volage Quatre femmes diff rentes pour quatre clich s diff rents La construction de l univers de la s rie passe donc clairement pas l utilisation de clich s puisque ces caract ristiques socioculturelles servent l assimilation du contexte de l uvre ainsi que des personnages qui la composent Toujours dans la logique de Amossy et Herschberg Pierrot le clich participe aussi activement la d mystification des valeurs d une soci t puisqu il les simplifie les r duit une essence assimilable par toutes les personnes susceptibles de les comprendre Si certains clich s peuvent appara trent comme tant plus subtils que d autres
83. bonne mani re Ainsi les personnages ont comme n importe qui leur propre mani re d agir face aux situations auxquelles ils sont confront s Les t ches m nag res sont l reste savoir quand comment et par qui elles seront effectu es Avec les quatre personnages suivis dans leur quotidien Desperate Housewives couvre un tr s large ventail de possibilit s concernant les t ches m nag res Tout d abord il y a Bree incarnation de l extr me actif puisqu elle fait tout elle m me Cuisine m nage jardinage lessive r paration d objets tout y passe et c est souvent a le probl me pour Bree qui fait passer les t ches m nag res avant tout le reste Vient ensuite Lynette qui r alise elle aussi tout toute seule mais avec bien moins de plaisir que Bree Pour Lynette frotter et ranger n a rien d une chappatoire c est seulement le d coulement logique de son statut de m re au foyer Le r sultat est aussi le reflet de son aptitude jouer son r le il sera donc d terminant pour elle malgr la contrainte qu il repr sente au quotidien Susan quant elle si elle n est pas exempte de t ches m nag res n en r alise que tr s rarement l cran part la vaisselle parfois la lessive et de temps en temps quelques menus travaux de jardinage Un investissement relativement limit qui tient en partie l aide que lui apporte sa fille Julie au quotidien Le r le de m
84. ccuper ses journ es pers cuter les enfants de sa voisine La d couverte du pass de la vieille femme un fils d c d alors 42 qu il tait jeune et un mari disparu lui aussi depuis longtemps et d une souffrance physique accentu e par l absence de soutien permet d clairer son caract re de prime abord d testable et la rend finalement touchante Karen devient la nourrice ponctuelle des enfants de Lynette ce qui permet cette derni re de d compresser sans pour autant appara tre comme une menace physique et sentimentale comme pouvait l tre la jeune Claire C est le seul personnage qui aide vraiment Lynette au cours de cette premi re saison les autres personnages se contentant de donner des conseils qui tournent g n ralement mal ou encore de la juger sans la conna tre Pour Bree le soutien vient de son th rapeute le Dr Goldfine qui lui permet non seulement d avancer du point de vue de sa situation familiale mais qui l aide aussi indirectement avancer dans l explication du suicide de Mary Alice puisque Goldfine tait aussi le th rapeute de cette derni re Indirectement ce personnage aide donc le quatuor d h ro ne faire avancer l intrigue principale Le fait qu il soit m decin lui donne un statut s r et convaincant malgr sa posture physique qui ne le pr sente pas comme un homme forc ment assur Par sa profession qui se r sume aider psychologiquement les gens et sa
85. ce tant humaine que professionnelle a a t un vrai d lice pour moi Finalement je crois que j aime Lynette parce qu elle est r elle que je croise tous les jours d autres Lynette au taf ou devant les coles Moi aussi j ai vot Lynette C est vrai que c est le seul personnage avec lequel j arrive m identifier un minimum Elle a une bonne r partie elle sait ce qu elle veut 83 K C SCHRODER Qualit culturelle la poursuite d un fant me Herm s 11 12 CNRS Editions 1993 84 mh Ibid p 101 107 J ai vot pour Lynette car c est la plus f ministe de toutes les DH Au risque de d tonner je ne trouve pas que cette s rie soit vraiment f ministe au contraire Lynette a r ussi surmonter le carcan de la femme au foyer pour revenir au combat et travailler nouveau Malgr les petits monstres qui lui servent d enfants elle garde la forme la motivation et surtout la t te haute Elle n h site pas craquer quand il le faut mais c est finalement le personnage le plus r aliste et celui qu on admire le plus Bree est celle que je pr f re aga ante de mani res polies et tellement attachante La vraie prout prout de base qui part tenir sa maison ne sait pas du tout tenir ses gosses ses relations avec les hommes et reste toujours imp n trable en public m me si le ciel lui tombe sur la t te bref celle dont je ne voudrais pas avoir la vie Mais c est celle qui me fait
86. cerne que le d but de l introduction de l pisode pilote savoir la pr sentation de la derni re journ e v cue par Mary Alice En approximativement deux minutes la s rie pose les bases du mythe de la m nag re tel qu on pouvait d j le d couvrir dans Ma Sorci re bien aim e Mary Alice pr sente cet instant l cran et en voix off d voile sa journ e type faire les courses accomplir les t ches m nag res quotidiennes et servir sa famille Mais cet exemple nous le savons depuis l introduction pr sentait dans un premier degr prononc le r le de l pouse parfaite avec toute l ingratitude de cette position et la soumission matrimoniale de circonstance correspondant l poque cibl e c est dire les ann es 60 Puis sans qu on ne s y attende et ce bien que la voix off nous y ait pr par en qualifiant cette journ e premi re vue banale de journ e extraordinaire la m re au foyer se suicide d une balle dans la t te A partir de cet instant le personnage bascule sur ce que l on a appel pr c demment le Signifiant priv Le mythe commence d s lors s effriter puisqu il n est plus conforme ce qu il tait l origine de part une prise de position narrative Si cette femme au foyer visiblement sans histoire d vou e sa famille et donc conforme l image mythique de la m nag re en vient se suicider apr s avoir fait la d monstration de
87. ces ces diff rents niveaux c est pourquoi nous allons nous concentrer de fa on plus pouss e sur la derni re enqu te concernant le personnage pr f r 102 Troisi me sondage pos e en premier lors de cette tude pour les raisons que nous avons d j cit e h ro nes de la s rie il s av rait donc important d tudier la fa on dont les personnages sont per us par le public auquel nous nous int ressons et dont Susan nous savons d sormais qu il a un avis Bree sur les dimensions r aliste et critique de Quelle est votre Desperate Housewife pr f r e est la question qui a t Quelle est votre Desperate Housewife pr f r e Gabrielle Notre tude portant sur les 1 Lynette 28 24 la s rie Les participants avaient donc choisir entre Bree Lynette Susan et Gabrielle et ont t tr s nombreux voter 2090 votes et une centaine de messages ont ainsi t r colt s Les r sultats se d composent ainsi 578 personnes 28 ont choisi Lynette 569 personnes 27 ont choisi Bree 507 personnes 24 ont choisi Susan 440 personnes 21 ont choisi Gabrielle Ce classement et les avis qui l accompagnent se pr sentent comme tant un int ressant compl ment l analyse de la s rie men e jusqu ici Pour comprendre les r sultats de ce sondage il va tre n cessaire pour nous de d couper notre analyse en trois parties cons
88. ces de sa fille et se croyant seule la maison invite Mike Puis elle entend du bruit croit la pr sence d un cambrioleur alors que Zach se cache dans la chambre voisine Le spectateur le sait depuis longtemps mais pas Susan Au final la sc ne s ach ve sur la d couverte du gar on apr s un instant comique o Susan a assomm Mike en le prenant pour un voleur Le temps de pr sence des personnages autres que les h ro nes est correctement refl t dans cet exemple au final on en revient toujours aux quatre personnages principaux mais les personnages secondaires pr parent en quelque sorte le terrain pour la suite des v nements Leur pr sence est donc capitale et il est parfaitement justifi qu ils prennent un cinqui me de la dur e de la saison pour cette raison 30 Mary Alice un personnage part tude de la voix off Voix off de la s rie et personnage au c ur de l intrigue de la saison Mary Alice poss de un statut tout fait original dans la s rie En effet si elle poss de le statut privil gi de narratrice omnipr sente 1l ne faut pas oublier qu elle meurt au tout d but de l pisode pilote Sa pr sence dans le r cit en tant que voix off appara t donc comme tant probl matique et paradoxale A l inverse sa pr sence dans le r cit en tant que protagoniste semble l tre beaucoup moins Concr tement en image le personnage de Mary Alice n appara t qu une douzaine de minu
89. ch ma du Cours de Linguistique g n rale concernant le Signe Signe Signifiant image acoustique Signifi concept Le mythe quant lui transforme le Signe en Signifiant confirmant ainsi qu il n est que parole comme nous l avons d j constat plus haut De fa on plus concr te il est finalement tr s simple d assimiler Desperate Housewives une parole dans la mesure o c est l id e que la s rie v hicule qui lui donne son sens et qui utilise le mythe de la m nag re pour l exposer au regard des t l spectateurs Le message re u est donc une parole t l visuelle certes mais bel et bien un message Pour tre mythe il suffit juste de signifier quelque chose Le mythe ne peut se d finir ni par son objet ni par sa 38 Roland BARTHES Mythologies Editions du Seuil Paris 1957 Ibid p 181 51 mati re car n importe quelle mati re peut tre dot e arbitrairement de signification la fl che que l on apporte pour signifier un d fi est elle aussi une parole Barthes consid re que la mythologie est un m lange de s miologie et d id ologie comme science historique car elle tudie des id es en forme c est dire des id es qui disposent d un bagage de signifiants m me si ce n est pas forc ment le cas premi re vue En d autres termes le mythe a toujours une signification m me si elle est cach e et il est toujours motiv ce qui l oppose l arbitraire
90. cun respect de la chronologie nous explique Kaufmann Ici encore le personnage de Bree offre un exemple crucial en fin de saison lorsque Rex attend son op ration dans sa chambre 48 Ibid p 68 Ibid p 67 50 Ibid p 66 51 Ibid p 69 62 d h pital Tourment e Bree se d gage nouveau de ses craintes et explique son poux qu elle va commencer son m nage de printemps en nettoyant leur service en argent car il lui rappelle la joie prouv e lors de leur mariage Le m nage est donc bel et bien l occasion de se rappeler d heureux souvenirs A cet instant il ne reste pour ainsi dire que a de convenable au personnage pour tenir le coup face sa vie qui s effondre Bree s estime donc heureuse de poss der au moins a d o une certaine insouciance Mais cet univers fini par s crouler totalement lorsque Rex d c de l h pital justement au moment o Bree se trouve chez elle en train de nettoyer son argenterie On imagine sans difficult qu partir de cet instant le plaisir procur par cette t che s clipse pour laisser place au d sespoir le plus profond Par cet v nement tout s croule pour le personnage pass pr sent et avenir fusionnent dans un m me instant et les t ches m nag res n apparaissent plus comme un r confort le personnage s effondre alors La symbolique li e l action m nag re est donc particuli rement marqu e dans le cas de Bree pour qui l
91. d une oppression familiale vidente dans la vie de Lynette la rapproche fatalement de Bree Van de Kamp elle aussi m re au foyer mais dans un tout autre genre Ses enfants tant tous deux adolescents Bree peut plus facilement masquer les probl mes qu elle rencontre avec Andrew son a n De ce fait elle reste en apparence une m re et une pouse mod le ce qui est loin d tre le cas Les apparences mensong res poussent Lynette entrer dans une comp tition virtuelle avec Bree Virtuelle car Lynette ne parlera pas de ses probl mes son amie m me si ces derniers sautent aux yeux Les enfants tant tr s jeunes ils n ont aucune conscience de la v ritable situation de leur m re qui sombre petit petit dans la d pression L le soutien de Bree va se r v ler somme toute important pour Lynette Bree est d ailleurs la seule personne garder souvent les enfants de son amie La relation entre Bree et Lynette si elle est pleine de compassion et de loyaut n est cependant pas exempte de jugement Ainsi lorsque Lynette d couvre que son amie a pris l initiative de mettre une fess e l un de ses fils turbulents sa col re est telle qu elle d verse face Bree une v rit tr s difficile entendre de la bouche d une autre elle n est pas la m re parfaite laquelle elle cherche ressembler Les sentiments prouv s par Lynette entra nent une confession de sa part faite son mari Sa propre m r
92. de la r ception ont depuis bien longtemps tabli qu un texte n existait pas r ellement tant qu il n tait pas sujet une interpr tation Une id e reprise par Kim Christian Schroder dans son article Qualit culturelle la poursuite d un fant me En lui m me un texte n a ni existence ni vie et de ce fait aucune valeur positive ou n gative tant qu il n est pas interpr t par un individu c est dire avant que cet individu ne produise de la signification Si l on veut tablir des crit res de qualit il est alors logique que ces crit res s appliquent non pas au texte lui m me mais aux lectures provoqu es par le texte chez les membres du public L application au texte d un sens de lecture ne tient donc qu au lecteur et c est ce sens qui d termine directement son degr d affection pour un personnage plut t qu un autre L int r t port par les spectateurs ou plus principalement par les spectatrices une h ro ne plut t qu a une autre tient tr s souvent au lien que le personnage poss de avec la r alit per ue par le lecteur La simple lecture de quelques t moignages recueillis ermet de s en assurer P Je ne sais pas si beaucoup de m res de famille nombreuse tra nent sur ce forum Mais d couvrir Lynette dans la saison 1 en rupture coinc e entre son d sir de maternit id ale son envie de fuite d panouissement personnel son besoin de reconnaissan
93. dent d s le d part que Bree prend enti rement en charge l intendance de la maison Rex ne semble pas d sireux de s investir dans ce type de t ches C est donc principalement le manque d actes affectifs de gratitude ou de confiance qui fait d faut dans le comportement de ce p re de famille d cid donner tous les torts sa femme qu il aime malgr tout mais qu il repousse pour ne pas avoir assumer ses propres travers La mise en sc ne du statut de l homme au sein du couple dans la s rie renvoie tr s clairement aux diff rentes tudes consacr es aux Gender Studies depuis les ann es 60 dans les milieux f ministes La fa on dont sont montr s le mari et ou le p re de famille dans Desperate Housewives se r v le tre la fois traditionnelle mais explicitement critique ce qui souligne un paradoxe important Dans un cadre qui se trouve hors mariage le statut de l homme change quelque peu puisque qu il n a pas en premier lieu de v ritable responsabilit vis vis d une femme en particulier Sollicit par une ou plusieurs femmes il devient alors une v ritable poup e de chiffons Citons d abord Mike Delfino s duisant plombier qui se trouve tre la proie de Susan et d Edie Si Mike se trouve tre l incarnation d un fantasme f minin maintes fois utilis au cin ma et la t l vision il est aussi l incarnation de la passivit et laisse les femmes mener la danse dans leur je
94. die aper oit George et Bree en train de d ner au restaurant Honteuse Bree rompt toute relation avec le pharmacien mais celui ci est loin d tre d accord VII Episode 22 Quatre voisines et un autre enterrement 1 George tente d loigner Bree de Rex et y parvient presque Toujours convaincu que Gabrielle une liaison Carlos la suit et la d couvre en train de parler avec Justin le colocataire de John Carlos passe le jeune homme tabac mais ce dernier se r v le tre gay lui aussi Carlos est alors arr t pour deux crimes homophobes Lynette pousse l ex petite amie de Tom accepter une promotion pour l loigner de son poux Promotion qui tait en r alit destin e Tom lui m me Lorsque ce dernier d couvre la v rit il d missionne mais ne dit rien Lynette Mike et Susan d cident de vivre ensemble Mais avant Mike a des choses r gler il kidnappe Paul Young avec intention de l assassiner Episode 23 Quatre voisines et un autre enterrement 2 Apr s une violente dispute avec Bree Rex a une nouvelle attaque Les m decins d couvrent qu il a t empoisonn et Rex pense imm diatement une vengeance de Bree Il lui crit une lettre o il inscrit Bree je te comprends et je te pardonne puis il d c de quelques heures plus tard sans conna tre la v rit En apprenant la nouvelle Bree s effondre en larmes seule chez elle John se rend au proc s de Carlos et lui
95. diff re selon le sexe du lecteur les hommes se montrent plus r ticents l id e de s identifier un personnage f minin les fa ons de r pondre la question s annoncent n anmoins vari es Si le premier t moignage tend rester dans la logique pr c dente en transposant le personnage de Lynette dans un possible pour justifier son choix si je devais me marier avec l une d entre elle je choisirais la plus r aliste selon mor les deux commentaires suivants r sument leur choix avec un crit re physique dominant Le second t moignage va m me plus loin car il caract rise Bree selon ses traits dominants et les assimile une g n ralit de la gent f minine Difficile ici de ne pas qualifier ces id es de machistes Mais toujours en se basant sur les profils tablis par Liebes et Katz on peut rapprocher ce comportement ce t moignage Au niveau de son r le elle est un peu psychotique maniaque n vros e tout ce qui caract rise une Femme gt de la critique s mantique constat e dans Dallas Comme les th oriciens de l h g monie s y seraient attendus il va de soi pour le spectateur r f rentiel que JR Personnage de Dallas NDR existe r ellement et ce type de spectateur parle comme si Dallas tait une esp ce de documentaire Ainsi donc on assiste avec ce type de t moignage un amalgame tr s fort entre r alit et fiction et une g n ralisation de ce que le spect
96. due la surprise entra n e par la d couverte d une r alit jusque l inconnue renforcer davantage les liens entre les personnages Pour confirmer cette tendance reprenons le th me de l adult re qui lie nouveau deux personnages Gabrielle qui trompe son mari avec son jardinier John et Susan qui a quant elle subit un an auparavant les ravages d un mari volage Si les situations s av rent voisines elles ne rapprochent pas les deux personnages dans un premier temps mais les inscrits dans une dualit Gabrielle tant coupable d adult re de son cot et Susan en tant victime de l autre Mais tant que le secret de Gabrielle reste scell les relations entre les deux amies sont parfaites l entraide et les confidences tant particuli rement pr sentes entre les deux femmes Cette forte complicit va bien videmment rendre la situation d autant plus compliqu e lorsque Susan va d couvrir par un pur hasard le secret de son amie Pire encore Par un malheureux quiproquo elle va tre prise pour cible par la m re de John qui va la soup onner d tre la ma tresse de son jeune fils Le choc est alors double pour Susan qui se retrouve non seulement accus e de quelque chose qu elle n a pas commis mais qui revit en plus la plus douloureuse preuve de sa vie au travers du comportement de Gabrielle Celle ci se retrouve alors face ce qu elle redoutait le plus Voir son secret d couvert et son
97. e tait violente avec elle et ses s urs lorsqu elles taient petites L imperfection de sa propre m re appara t donc cet instant au travers de Bree elle m me imparfaite au del des apparences Son attitude s v re et stricte combin e l apparente froideur dont elle fait preuve lorsqu elle annonce son geste Lynette est sans doute autant responsable de la r action de cette derni re que le geste lui m me La souffrance est cependant r ciproque puisque Bree qui cherche tout prix masquer son chaos familial d couvre cet instant qu elle a 20 chou dans la seule t che o elle parvenait encore exceller Masquer les apparences La r alit prend alors le pas sur le monde imaginaire qu elle s tait construite Mais de cette violente dispute ressort une constatation qu aucun des deux partis ne peut plus d sormais ignorer Les deux m res vivent des situations similaires Malgr des efforts permanents et un malaise palpable aucune autre personne ne peut mieux comprendre ce que traverse Lynette que Bree et r ciproquement L effet de miroir est ici tr s fort puisque les probl mes de l une font totalement cho ceux de l autre Et le dominateur commun se trouve tre la r v lation d un secret pourtant bien gard D s lors la divulgation ou la fuite d un secret n appara t pas n cessairement comme un v nement mauvais et peut apr s une p riode d loignement souvent
98. e vidence il est difficile de s parer ces concepts de l id e de mythe que nous avons d j abord Le st r otype La notion de st r otype contrairement ce qu on pourrait imaginer est avant tout l apanage des sciences sociales De ce fait le st r otype va logiquement se focaliser sur le statut social mais aussi ethnique de l individu pour le cat goriser tr s souvent de fa on p jorative c est pourquoi le st r otype est tr s proche du pr jug Amossy et Herschberg Pierrot affirment que l image que l on se fait des autres passe par celle des cat gories auxquelles chacun d eux se rattachent On touche ici aux st r otypes ethniques et raciaux entra nant bien souvent les pr jug s comme le souligne l ouvrage Or nous le savons depuis notre tude du mythe Desperate Housewives offre un univers apolitique o seule la lutte des sexes est pr sente de fa on sous entendue difficile de voir en la pr sence du couple Solis seuls personnages estampill s latinos par un nombre cons quents d indices et ce depuis le d but de la s rie musique mari jaloux belle m re protectrice plats pic s un message pr judiciable au st r otype auquel on peut les associer Nous ne sommes pas dans une s rie raciste l int r t d tudier le st r otype ne se situe pas dans notre cas dans son cot p joratif Qu en est il alors des aspects positifs du st r otype Amossy et H
99. e N cessairement la r p tition d une m me situation n appara t plus lorsqu elle est abusivement utilis e que comme un pr texte la production d une suite d o la lassitude du public Le fait que ce caract re r p titif soit accentu par l omnipr sence l cran d un personnage en particulier Susan va entra ner un amalgame entre le caract re r p titif et commercial du texte et le personnage concern et va donc susciter une certaine antipathie de la part du public vis vis de P h ro ne Ainsi donc le caract re r p titif de la situation du personnage de Susan enferm toute la premi re saison et toujours apr s cette derni re dans des d boires sentimentaux omnipr sents semble pouvoir expliquer son bas classement dans le sondage La forte pr sence l cran du personnage n est donc pas n cessairement b n fique l attachement du public qui se lasse plus vite Ce n est certes pas l unique raison nous le verrons par la suite mais ce facteur reste n anmoins important et souligne nouveau la facult du public d velopper un point de vue critique vis vis de la s rie 106 Affection et rapprochement du personnage Cette forme de r ception est sans nul doute la plus cons quente en ce qui nous concerne et pour cause elle semble expliquer de fa on claire comment Lynette Scavo et Bree Van de Kamp tiennent le haut du pav dans ce sondage Les th ories
100. e appara t en retrait lorsqu elle est seule la maison De ce fait on a l impression que la m nag re ne vit v ritablement qu au travers des difficult s qu elle rencontre Sa pr sence est donc cons quente en d but et en fin de saison avec une l g re baisse entre les pisodes 11 et 16 Bree se montre particuli rement proche de toutes ses amies m me s il est parfois flagrant que ce qu elle pense de leurs actes va l encontre de ce qu elle affiche Parce qu elle prouve tout prix le d sir de faire bonne figure Bree appara t comme un mod le de vertu et la seule qui compte ses yeux se r v le tre le maintien de cette image D s lors les relations qu elle entretient avec Lynette Susan et Gabrielle sont extr mement amicales M me dans les moments difficiles elle ne refuse pas de venir en aide ses amies non pas parce qu elle y prend un plaisir particulier mais parce qu un refus reviendrait briser son image de personne serviable D s lors elle interagit avec toutes les autres h ro nes qui lui demandent souvent des services Elle garde les enfants de Lynette r dige une lettre de recommandation mensong re pour eux et accepte que Gabrielle cache des objets de valeur dans son garage Susan est la personne qui sollicite le moins Bree et peut tre est elle la moins proche d elle alors que paradoxalement elle pourrait se r v ler tre la plus m me de comprendre ce que traverse Bree
101. e qui incarne l un des personnages les plus proches du public 114 On peut donc consid rer que l amalgame fait entre le personnage et l actrice influence le choix final du t l spectateur Mais a ne sous entend pas n cessairement un recul de la part de ce dernier la seule indication donn e par ce comportement c est que la connaissance de l univers de la s rie d passe la di g se Ainsi nous avons pu constater trois variantes dans la mani re que peuvent avoir les t l spectateur pour s approprier ou non les h ro nes de la s rie Il aurait sans doute t possible avec une enqu te plus pr cise et plus pouss e sur une dur e peut tre plus longue de d gager d autres tendances Mais malgr les videntes limites de cette s rie de sondages les faits sont l La r alit dans Desperate Housewives si elle est consid r e par les t l spectateurs comme n tant pas toujours l est tout de m me pr sente dans la repr sentation du quotidien un fait que nous avons d ailleurs longuement d montr auparavant Et c est cette m me r alit qui rend les personnages cr dibles ou non aux yeux des gens Si une redondance trop forte finit par user le personnage l inverse a tendance viter la lassitude et renforcer dans un m me temps la cr dibilit du protagoniste Et cette cr dibilit s av re tre un facteur d terminant dans l adoption du personnage par le public En
102. e Housewives d nonce le comportement des gens ici les poux qui estiment que la condition sociale du travailleur se d finit par le fait que la personne qui travaille vraiment ram ne de l argent nourrissant ainsi le foyer et donc lui permettant de fonctionner correctement C est clairement la pens e de Tom Scavo qui est ainsi inscrit dans une organisation qui lui convient tous les niveaux il assume sa famille il ne se fatigue pas trop avec les enfants et s investit dans son plaisant emploi A cot de cela il est donc consid r comme tant normal que l pouse fasse son travail au sein du foyer Comme semble le penser Rex Van de Kamp qui ne prend pas la peine de remercier sa femme car ce qu elle fait lui appara t comme logique et dans son cas trop appuy ce qui justifie d autant plus l absence d excuse N anmoins 1l appara t comme compliqu de d finir de fa on nette la pr sence du f minisme dans la s rie l inverse des t ches m nag res qui apparaissent clairement les id es f ministes se cachent derri re des th mes r currents mais 1l avance masqu tout au long de la saison Cependant sa pr sence est d sormais av r e m me si elle appara t S6 Ibid p 41 79 principalement en filigrane Le f minisme comme les t ches m nag res appara t comme un cho de la r alit sociale de la m nag re qui volue face des pr jug s toujours tenaces La modernit n
103. e capitale dans le mythe Le st r otype devient la forme g n rique du d j dit et pour Barthes le symbole de la forme d assertion Le st r otype est donc bel et bien n cessaire dans le mythe et sa construction puisqu il sert la fois de base reconnue le d j dit et en m me temps cr dibilisante la forme d assertion le tout cr ant un univers social coh rant La coh sion sociale est clairement mise en avant d s le d but de la s rie dans son pilote Lorsque Susan s effondre en larmes devant ses amies Mary Alice annonce la constatation suivante We all have moments of desperation Nous avons toutes des moments de d sespoir A cet instant les d s sont d j jet s le We le Nous s av re d terminant dans le processus de cr ation du groupe L uniformit est ainsi mise en avant Ce n est pas seulement Susan qui est tromp e pas seulement elle qui est d sesp r e non toutes peuvent l tre et se sentent concern es lorsque l une d elle est bafou e Et c est ce jeu d ventualit s amor ant des traits caract ristiques semblables tous les membres du groupe qui les rapproche Et c est ce rapprochement qui rend possible l amorce de l intrigue tout simplement 7 Ibid p 62 83 Le clich A l inverse du st r otype qui est assimil aux sciences sociales et la psychologie le clich prend sa source dans la litt rat
104. e du second degr Ce lecteur du second degr est celui qui aime la s rialit des s ries non pas tant cause du retour de la m me chose qu cause de la strat gie des variations autrement dit il appr cie la mani re dont une m me histoire est retravaill e pour avoir lair diff rente Fatalement ce lecteur du second degr ne peut donc qu tre d u par l ennui prouv par une r p tition abusive sans variation c est ce qu il se passe avec le personnage de Susan Mayer Eco explique que le lecteur ayant conscience de cet effet 81 Ibid 82 Ibid 105 de r p tition devient imm diatement un lecteur critique dans la mesure o 1l se trouve capable de d celer la s rialit et ses possibles variations Dans les deux t moignages cit s au dessus l aspect critique est bel est bien pr sent des degr s n anmoins diff rents Le caract re r p titif pousse aussi progressivement la s rie devenir de plus en plus commerciale aux yeux des t l spectateurs Lorsque nous nous sommes pench s sur le sondage concernant l aspect critique de la s rie l un des t moignages soulignait que la dimension commerciale tait moins pr sente dans la premi re saison que dans les pr c dentes Sans reprendre la remarque faite par Eco et cit e pr c demment nous savons d sormais que la r p tition dans les s ries est pr sente pour allonger la vie des personnages et d s lors de l intrigu
105. e fait de laver cuisiner jardiner est non seulement un m tier part enti re mais aussi une fa on de se lib rer de ce qui l oppresse au quotidien Son attitude est fr n tique comme pour la femme dont parle Kaufmann qui ne peut contr ler ses actes m me si ces derniers perturbent sa vie conjugale L environnement contribue donc fortement au comportement de la m nag re et dans le cas de Bree il cr e un paradoxe tr s fort puisque ce qui la pousse s enfermer dans le m nage se trouve justement tre les critiques de sa famille l gard de son comportement Dans le cas de Lynette Scavo le contexte est tout fait diff rent Pour elle n y a aucun plaisir effectuer les t ches m nag res c est juste une obligation entra n e par son statut de m re au foyer De ce fait l entrain est tout fait diff rent de celui de Bree ce qui fait d ailleurs souvent culpabiliser Lynette qui se trouve alors convaincue que son attitude face ses enfants et sa vie au foyer fait fatalement d elle une mauvaise m re Nous le savons d sormais clairement ce qui a chang la vie de Lynette c est l arriv e de ses enfants Une situation une nouvelle fois d peinte par Jean Claude Kaufmann toujours dans son livre Le c ur l ouvrage le b b devient en quelques instants le point de fixation partir duquel l ensemble des pens es et des actions m nag res sont r organis es Le premier temps est mar
106. e fois son m nage termin 71 Episode 8 Le d lire suicidaire de Lynette la met face la d funte Mary Alice elle m me Episode 9 Lynette installe une cam ra pour surveiller la nounou Episode 4 Pour prot ger sa liaison avec John Gabrielle force sa femme de m nage faire les poussi res avec de vieilles chaussettes Episode 12 Assign r sidence Carlos est contraint aux t ches m nag res alors que Gabrielle doit travailler pour subvenir aux besoins du couple les r les sont invers s 12 Le f minisme une revendication pr sente mais invisible De toute la saison jamais le mot f minisme n est cit que ce soit par les h ro nes ou par les autres personnages de la s rie Mais a ne signifie pas pour autant que la th matique est absente nous sommes d sormais habitu s pour avancer dans cette tude lire entre les lignes Avan ant de mani re masqu e le f minisme est donc n anmoins bien pr sent dans Desperate Housewives Outre l illustration de l environnement familial comme un combat quotidien pour la m nag re au niveau de l entretien de la maison et de la gestion de sa prog niture nous distinguerons ici deux approches f ministes de la s rie en premier lieu les conflits entre hommes et femmes Nous en avons d j parl en voquant l homme objet mais nous nous pencherons 1c1 sur les discussion
107. e pensions Qu en est il de nous Les personnages doivent alors Ibid p 211 57 voluer dans un quotidien probl matique tout en ayant conscience que c est sans doute le m me univers qui a tu Mary Alice Puis critique dans l image pr sent e au spectateur donc les codes initiaux le mythe d origine en r alit sont remplac s par d autres actualis s au fil des pisodes et assimil s au fur et mesure Si le spectateur non entra n r agir ses changements va se contenter de regarder Desperate Housewives pour ce qu elle est l origine une s rie am ricaine mettant en sc ne des m nag res quadrag naires il ne pourra n anmoins pas chapper aux codes mis en place dans la s rie Il rira s indignera compatira mais dans tous les cas le mat riel s miologique contenu dans cette repr sentation le fera r agir Et le texte ainsi aura remplit ses objectifs La construction du nouveau mythe passe par l exploration de certaines vastes th matiques En s appuyant sur des sources sociologiques nous allons d sormais tenter de comprendre ce que d voile l usage de ces th mes qui renvoient pour la plupart des probl matiques de la soci t actuelle 58 Sociologie des th mes abord s par la s rie De toutes les th matiques abord es par la s rie nous en rel verons trois qui si elles ne sont pas uniques ont une importance particuli re Les t ches m nag res et les id
108. e sa fille est l pour elle M me si sa maladresse tous les niveaux la rend sympathique ses histoires sont les m mes tout au long des 3 saisons on s ennuie L impression que le personnage ne grandit pas renvoie directement l un des objectifs de la r p tition tel que le con oit Umberto Eco Habituellement on con oit une s rie en boucle pour des raisons commerciales il s agit de trouver un moyen de maintenir la s rie en vie de parer au probl me naturel du vieillissement du h ros Au lieu de lancer les personnages dans de nouvelles aventures qui impliqueraient leur marche inexorable vers la mort on leur fait perp tuellement revivre leur pass Dans le cas du personnage de Susan dont la spectatrice cit e consid re qu elle ne grandit pas sous entendant ainsi qu elle ne m rit et ne vieillit pas pour reprendre le terme de Eco l aspect r p titif d une situation emp che non seulement l volution du personnage mais enferme le public dans une spirale qui devient ennuyeuse Eco voque ce sujet dans son essai la construction d un double lecteur mod le Le premier se sert de l uvre comme d une machine s mantique et est victime des strat gies de l auteur qui va le conduire petit petit travers une suite de pr visions et d attentes le second value l uvre en tant que produit esth tique et appr cie les strat gies mises en uvre pour produire un lecteur mod l
109. elle et ses trois amies Susan incluse La jeune femme n a d une part pas d enfants ce qui lui vite les consid rations contraignantes de Lynette et la d votion maternelle de Bree D autre part ce qui met Gabrielle a l cart de ses voisines c est qu elle n a jamais eu r ellement tenir une maison son r le de m nag re est donc sur ce point parfaitement contestable Son statut de femme au foyer tient d ailleurs plus une interpr tation litt rale du terme femme au foyer que d une v rit sociale tablie Gabrielle est devenue rapidement mannequin a pris l habitude de se faire servir dans son m tier puis elle s est mari e un homme riche qui a entretenu cette servitude Elle n a donc jamais d velopp d aptitude l action m nag re ce qui explique que les d l guer ne la d range pas le moins du monde Mais ce non investissement dans la tenue de son foyer Gabrielle le paie au quotidien Nous avons clairement tablis gr ce nos deux premiers exemples que si l organisation des t ches m nag res au sein d une famille avait une symbolique sociale forte elle mettait aussi en avant le ressenti de la m nag re voire m me de la famille toute enti re L action m nag re construit et fixe le foyer dans des bases solides ou moins solides mais qui sont 65 dans tous les cas bel et bien pr sentes Or chez les Solis la totalit de l action m nag re est effectu e par
110. ement lorsque les points communs qui les unissent les rapprochent les unes des autres L deux situations s av rent possibles La divulgation d un secret ou d une 22 faiblesse qui rapprochera fatalement les personnages acteurs de la situation et en consolidera l amiti La seconde option se r v le moins positive car si les personnages ont effectivement les m mes soucis et d ficiences il arrive qu ils n en parlent pas D s lors la proximit ne sera jamais concr tement tablie C est pour cette raison que Lynette et Gabrielle qui comme nous l avons vu partagent pourtant de nombreux points communs ne se r v lent pas tre un exemple concret de ce que nous avons appel l effet de miroir Leur statut social divergent les laisse irr m diablement l cart malgr tout ce qui pourrait les rapprocher 23 La hi rarchie entre les h ro nes Si les quatre h ro nes vivent ind pendamment les unes des autres leur vie priv e force est de constater qu elles n ont pas du tout le m me temps de pr sence par pisode pour r gler leurs probl mes C est l le premier point hi rarchique que l on distingue dans la s rie En outre le temps de pr sence peut s av rer plus important lorsque les personnages entrent en interaction les uns avec les autres Et si les interactions sont toujours pr sentes elles sont toutes per ues diff remment pour chacune des h ro nes Pour s en rendre c
111. ement se faire craser dans la rue par un mec bourr alors que y a une voiture toutes les heures tout a est beaucoup trop exag r pour pouvoir tre r aliste C est donc en fait toutes les p rip ties des personnages et surtout la fa on dont ils les g rent qui ne me semble pas r aliste Apr s si on prend les histoires de chacun s par ment pour ce qui concerne la gestion des enfants du travail des amiti s il y a un peu de vrai dans la s rie la m re immature la m re poule la m re autoritaire Ici la personne interrog e reprend en premier lieu tous les l ments improbables de l intrigue principale pour expliquer son choix et les compl te par des l ments d intrigues secondaires N anmoins elle termine par la possibilit que la s rie poss de un peu de vrai lorsqu il est question du milieu domestique qui est justement ce sur quoi le sondage s attardait Il n y a donc pas ici de r elle dissociation entre les diff rentes parties de l histoire et tout est g n ralis ce qui peut expliquer le choix de la personne 101 Ces deux premiers sondages d montrent donc de fa on vidente le partage du public vis vis d un m me programme consid r comme potentiellement cr dible ou critique pour certains et r duit au simple statut de divertissement sans dimension r flective pour d autres Le nombre limit de r actions nous emp che cependant de d duire davantage de tendan
112. emp che clairement pas de vieux sch mas que l on pouvaient imaginer cul s de perdurer La s rie se fait donc porte parole de ces femmes que la soci t ne consid re pas toujours leur juste valeur en usant de ces th matiques pour appeler une r flexion voire m me une v ritable d marche critique Nous avons d ores et d j explor de nombreuses facettes de la s rie Desperate Housewives dont nous savons d sormais qu elle cache derri re son statut de simple divertissement t l visuel l bauche de r elles questions de soci t Il nous reste encore d terminer de quelle mani re le t l spectateur est interpell sur ses sujets de soci t s Pour cela nous allons nous pencher sur le r le de deux instances utilis es dans la s rie le st r otype et le clich 80 La repr sentation comme moyen critique le st r otype et le clich St r otype et clich sont deux concepts souvent amalgam s Pourtant ils sont bels et bien diff rents et concernent chacun un aspect particulier de la repr sentation l un est clairement social l autre puise ses origines dans la litt rature Et s ils sont tous les deux pr sents dans la s rie leur objectif du fait de cette diff rence n est pas le m me Pour d terminer le r le de chacun dans la s rie qui nous int resse nous nous baserons principalement sur l ouvrage St r otypes et Clich s de Ruth Amossy et Anne Herschberg Pierrot Et de tout
113. ents traditionnellement associ s au genre Pour ce qui est de Desperate Housewives c est cette derni re cat gorie qui est mise en avant Desperate Housewives est une s rie qui soul ve certains probl mes au niveau m me de sa classification probl mes pos s par l vidence d axes de lectures multiples la s rie R MOINE Les genres du cin ma Armand Colin Cin ma Paris Ibid p 54 Ibid p 55 pouvant tre consid r e selon au moins trois axes par le spectateur et a fortiori elle peut tre class e dans trois genres diff rents en premier lieu l axe comique de nombreuses situations pr tent en effet sourire voire m me tr s souvent rire Cette facette de la s rie la fait ouvertement pencher en faveur de la Com die ou plut t de la Comedy car si le premier terme poss de une connotation r solument francophone le second renvoie quant lui une d nomination am ricaine et donc bien diff rente Rapha lle Moine soul ve d ailleurs un point important ce sujet dans son ouvrage Le statut hi rarchique des genres cin matographiques renvoie ainsi des l gitimit s ou des 1ll gitimit s culturelles plus g n rales Le cas de la com die en France genre traditionnellement peu valoris quand il s agit de films fran ais Plus globalement une com die fran aise est consid r e par la critique comme tant soit vulgaire soit m canique soit bourgeoise Ainsi donc
114. envoie au second axe mis en avant par Andr Gardies l axe de diff renciation L analyse diff rentielle contrairement au principe d attribution ne se fonde pas sur les traits propres tel ou tel personnage mais tablit des crit res en fonction desquels se ventilent les diff rents protagonistes d un m me r cit Le personnage se caract rise alors par un paquet de traits diff rentiels Pour r unir ou loigner les personnages entre eux il faut donc mettre ce qui les caract rise en commun Et cet usage dans notre cas donne des combinaisons vari es et tonnantes Prenons en premier lieu les personnages de Lynette Scavo et Gabrielle Solis En apparence ces deux femmes n ont rien en commun La premi re est une m re au foyer modeste totalement d pass e par ses enfants la seconde est un ancien mannequin qui vit dans l opulence et dans le refus proclam d enfanter Pourtant ces deux femmes au foyer sont li es par leur situation solitaire et par la frustration qui s ensuit Car Lynette et Gabrielle bien que mari es font g n ralement cavalier seule face aux probl mes qu elles rencontrent Tom le mari de la premi re est un cadre constamment en d placement qui n aide que tr s rarement sa femme dans les t ches m nag res Quant Carlos l poux de la seconde il s av re lui aussi beaucoup trop accapar par son travail pour tre l coute de son pouse D laiss es par les
115. epas o sera convi le patron de ce dernier Toujours sous l emprise des m dicaments Lynette r ussit son d ner avec brio et vol la vedette son mari qui se rend compte que quelque chose ne va pas Rex campe sur sa d cision et veut toujours divorcer de Bree Juanita Solis surprend Gabrielle au lit avec John et les prend en photo mais dans la rue elle est renvers e par Andrew le fils de Bree et Rex Episode 8 On n ira pas tous au Paradis Gabrielle culpabilise de l tat comateux de Juanita et apprend que John a confess leur liaison un pr tre Elle cherche alors savoir ce que ce dernier sait v ritablement Pour prot ger Andrew Bree et Rex font en sorte que la voiture de leur fils se fasse voler dans un quartier mal fam Susan d couvre que Mike trempe dans des affaires louches lorsqu elle d couvre des liasses de billets dans sa maison Le plombier est furieux et met Susan dehors De son cot Lynette ressent des pulsions suicidaires et de fortes hallucinations dues la drogue Elle fini par craquer dans les bras de Susan et de Bree Episode 9 Vol au dessus d un nid de nounous Consciente qu elle ne peut plus maintenir seule la cadence Lynette entreprend d embaucher une nourrice pour ses enfants Mais pas n importe laquelle elle veut la meilleure Elle cherche donc en d baucher une de chez ses employeurs actuels Gabrielle toujours pleine de remords organise un d fil de mode caritatif c
116. er am ricaine telle qu elle appara t dans Desperate Housewives nous avons acquis la certitude qu il vaut mieux employer un terme pluriel lorsque l on parle de cette cat gorie de femmes Rien que sur la repr sentation de la diversit au sein de l univers m nager la s rie appara t comme une repr sentation moderne de la soci t qui ne reste pas fig e dans le carcan des clich s des ann es 60 Malgr ses l ments et situations loufoques malgr sa voix off hors normes la s rie s ancre dans une certaine r alit et dans une d marche critique qui interpelle et pousse les t l spectateurs r fl chir Desperate Housewives ne donne pas tout d embl e au public ce dernier doit faire la d marche pour en saisir le sens cach pour les uns vident pour les autres En a aussi ce drama succ s s inscrit i me dans la lign e des s ries lanc es au d but du 2 si cle qui ne sont plus l uniquement pour divertir mais pour voquer le quotidien d un point de vue sociologique caustique voire m me cynique on s meut s indigne s amuse de ce que l on voit l cran mais en v rit c est le spectacle de la vie mis en sc ne qui se d roule sous nos yeux Il suffit simplement de les ouvrir en grand pour le comprendre 123 Bibliographie Narratologie Ouvrages CHATEAUVERT Jean Des Mots l image la voix over au cin ma Nuit Blanche Editeur Qu bec 1996 244 p DUCROT Osw
117. erate Housewives s rie d outre atlantique diffus e depuis octobre 2004 sur la cha ne ABC et qui bat quotidiennement les records d audience du dimanche soir tous networks confondus En l espace de trois saisons cette s rie qui met en sc ne un quatuor de m nag res face leur quotidien aussi prouvant que d routant est devenu un v ritable ph nom ne de soci t d passant rapidement les fronti res tats uniennes pour gagner le vieux continent Un succ s fulgurant qui en a tonn plus d un commencer par Mark Cherry sc nariste et producteur gay vinc des cha nes de t l vision suite l arr t de sa pr c dente s rie Contraint de retourner vivre chez sa m re faute de revenus Cherry trouvera en cette derni re l inspiration n cessaire pour mettre sur les rails son nouveau projet la th matique simple mais jusque l inexploit e sur le petit cran Que se passe t il chez nos voisins une fois la porte ferm e Eloquente question que celle sous entendue d s le d marrage du pilote de la s rie o Mary Alice Young une m re au foyer visiblement sans histoire ach ve sa journ e de t ches m nag res quotidiennes en se suicidant avec un revolver Si par cet acte l intrigue principale qui rythmera la saison est lanc e les pr mices d une visite de l intimit jusqu ici inexplor e des femmes au foyer est lanc e Desperate Housewives fascine c est un fait on ne compte plus ce jou
118. erschberg Pierrot s y int ressent dans le chapitre Les fonctions constructives du st r otype les psychologues sociaux en viennent reconna tre le caract re in vitable voire indispensable du st r otype Source d erreurs et de pr jug s il appara t aussi comme un SR AMOSSY A HERSCHBERG PIERROT St r otypes et Clich s Armand Colin Paris 2005 68 mh Ibid p 32 81 facteur de coh sion sociale un l ment constructif dans le rapport Soi et l autre Ainsi le st r otype associ un groupe social particulier permet de d finir l appartenance de l individu ce groupe par rapport aux caract ristiques qu il poss de C est dans ce sens que le st r otype favorise l int gration sociale de l individu En m me temps 1l assure la coh sion du groupe dont les membres adh rent majoritairement aux st r otypes dominants Le st r otype est donc un outil capital dans la construction de l identit sociale Et Desperate Housewives pr sente ce titre un groupe de choix celui de nos d sormais biens connues femmes au foyer d sesp r es En v rit nous avons d j constat cette id e maintes reprises dans notre tude aussi bien un degr social qu un degr narratologique il y a bien des fa ons de rapprocher les h ro nes les unes des autres que ce soit du point de vue de leur statut au foyer m re d enfants difficiles probl me
119. es ont constate la pr sence d au moins quatre Signifiants qui sont les quatre h ro nes En v rit ces personnages rec lent chacun plusieurs Signifiants de part leur motivation cacher aux yeux des autres la v rit sur leur vie priv e par exemple Bree poss de au moins deux facettes celle de la m nag re mod le l coute de ses voisins et toujours de bon conseil c est ce qu on appellera le Signifiant public D autre part Bree est une femme n vros e incapable de g rer ses angoisses autrement que par le biais des t ches m nag res c est le Signifiant priv Une dualit que l on retrouve chez nos quatre h ro nes et qui peut m me se retrouver tripl e lorsque le 4 Ibid p 182 Ibid p 217 52 personnage m ne une double vie dans le priv c est le cas de Gabrielle qui trompe son mari Le mythe de la m nag re se retrouve donc par touches dans les personnages dispers s dans leurs diff rents Signifiants Il est ainsi g n ralis au maximum et ne prend un sens v ritable que lorsqu on combine la totalit de ces l ments C est aussi partir de cet instant que la vision de la s rie devient critique L autre l ment d importance d crit par Barthes dans son ouvrage se r v lent tre les trois mani res de recevoir le mythe En premier lieu la m thode qui consiste recevoir le mythe comme un symbole La seconde quant elle rejoint la d marche du
120. es personnages ce qu ils croient tre ou veulent tre et le monde qui les entourent Dans une attitude semblable celle voqu e auparavant avec Desperate Housewives ont peut consid rer que les deux personnages sont constitutifs de plusieurs Signifiants Ils font partie d une certaine Bourgeoisie mais restent n anmoins en conflit avec cette classe La d marche critique de l crivain au travers d une uvre qui expose ce Ibid p 209 53 qu il n appr cie pas va contribuer cr er une rh torique qui va d mystifier le mythe de base pour en cr er un nouveau via l uvre finale D s lors cet aspect du concept mythologique nous entra ne dans notre contexte nous poser la question suivante Quel est l usage v ritable que fait Desperate Housewives du mythe de la m nag re et n est elle pas elle m me un contre mythe 54 La place du mythe dans la s rie La question est d sormais pos e de quelle fa on Desperate Housewives s inspire t elle du mythe cul de la femme au foyer quelles sont les relations qu elle entretient avec ce mythe et qu elle est dans le cas o la situation se pr senterait la nouvelle forme de mythe mise en place dans la s rie En se basant sur la d marche de Roland Barthes on peut distinguer deux temps distincts dans l utilisation du mythe de la m nag re Et le premier de ces temps s av re tre en r alit extr mement court puisqu il ne con
121. eur semble cependant totalement inconnu de Tom l poux de la m re d s uvr e Ce dernier qui sillonne les routes pour son travail n est que tr s peu pr sent dans l ducation de ses enfants et lorsqu il rentre la maison il appara t la plupart du temps comme puis par ses voyages en faisant comprendre Lynette que lui il travaille alors qu au m me moment sa femme s acharne faire la lessive Une preuve flagrante de l inconscience du mari vis vis du quotidien surcharg de sa femme alors que lui de son cot s enferme de plus en plus dans son travail C cile Margain une journaliste fran aise souligne cet loignement dans le couple lorsque les enfants 264 apparaissent dans son ouvrage La femme au foyer est elle l avenir du f minisme Une tude plus r cente de l INED r v le qu en 2004 2005 51 des m res de deux enfants sans pr ciser leur age ne travaille pas Et 69 des mamans de trois enfants sont sans emploi Seules les femmes soumettent leur vie professionnelle aux exigences familiales Les p res eux font en g n ral peu de concessions 1ls r duisent leur activit vingt fois moins qu elles L auteur ajoute plus loin que 6 seulement des p res changent leurs habitudes de travail apr s la naissance de l enfant et pas dans le bon sens une fois p res un quart des hommes affirment s investir davantage dans leur amp C MARGAIN op cit S Ibid
122. fin lorsque le t l spectateur s approprie l h ro ne au travers de son actrice cela ne veut pas dire que le recul vis vis de la s rie est obligatoirement fort On ressent surtout une id e de lien entre la fiction et la r alit entre le personnage et la com dienne Une proximit renforc e par l aspect intime de la s rie qui nous fait d couvrir le quotidien de ses personnages Il n est d ailleurs pas anodin que les actrices pr f r es du public soient les interpr tes des personnages eux aussi ch ris par les t l spectateurs 115 Les diff rents types de publics La mani re dont les t l spectateurs francophones re oivent la s rie ne peut donc pas tre consid r e selon un seul et unique mod le En effet au travers de ces r sultats et outre les l ments concernant la s rie elle m me on distingue clairement diff rents types de publics r unis au sein de la communaut Il semble que l on puisse diviser le public selon trois fa ons de s accorder avec la s rie Le public r f renciel qui accorde de l int r t au vraisemblable cette cat gorie du public se focalise sur les aspects du texte qui peuvent tre rattach s la r alit v cue par les t l spectateurs eux m mes Si cette attitude peut se r v ler judicieuse lorsque la probl matique de la s rie est comprise elle peut aussi appara tre comme relativement ambigu lorsque la r alit est d form e par rapport l
123. hez elle Durant l v nement Susan d couvre sa liaison avec John et se fait m me accuser par la m re de ce dernier d tre sa ma tresse Gabrielle est donc contrainte d avouer la v rit la m re de John qui lui promet des repr sailles Mais dans le m me temps Carlos est arr t par le FBI pour d tournement de fonds Bree d couvre que son fils se drogue et est bien d cid e lui faire payer d autant que ce dernier n prouve aucune culpabilit au sujet de l accident De son cot Julie cache dans sa chambre Zach qui lui fait des r v lations sur la mort de sa m re Quant Martha Huber elle est assassin e par Paul Young apr s que ce dernier ait d couvert qu elle faisait chanter sa d funte femme IV Episode 10 Une voisine nomm e D sir Alors qu il trompe Bree avec une voisine Rex a une attaque cardiaque Pleine de ranc ur et d go t e par son mari Bree lui annonce son intention de ne rien lui laisser apr s leur divorce Susan d couvre que Julie cachait Zach chez elles et les relations entre la m re et la fille ne sont pas au beau fixe Depuis la prison Carlos demande Gabrielle de br ler des documents compromettant Gabrielle comprend alors que son mari est bel et bien coupable quoi qu il en dise et d cide de se venger en le laissant croupir en prison Enfin Lynette jalouse de Claire la nounou cherche la rendre moins sympathique qu elle aux yeux de ses enfants et y
124. i l impression que DH retranscrit plus ou moins bien la vie quotidienne dans ces quartiers Et par l m me elle induit une dimension critique par le fait qu une bonne partie des personnages soient capables de passer par des stratag mes douteux voir r pr hensibles pour arriver leurs fins passer pour une femme au foyer mod le femme divorc e qui cherche le prince charmant tout prix etc Cette derni re opinion illustre bien cette id e de diff rentiation faite par les participants l enqu te entre ce qui appara t comme tant critique et ce qui ne l est pas dans le cas o la personne sond e r pond oui la question c est g n ralement qu elle fait le tri entre ce qui appara t comme tant r alis et ce qui ne l est pas pour ne garder que les aspects 98 probables de l intrigue et donc plus propices la critique Les avis de personnes ayant r pondu Non auraient permis de confirmer plus pr cis ment cette id e de dissociation Fort heureusement le second sondage donne des l ments de confirmation concernant l aspect r el de la s rie 99 Second sondage La seconde question pos e en f Trouvez vous la repr sentation de la vie marge de la premi re tait Trouvez domestique r aliste dans la s rie vous la repr sentation de la vie Je n y a jamais BS pens Oui en g n ral 0 domestique r aliste dans Desperate 11 7 Housewives
125. ichant plus tard Rex sa d termination ne rien lui laisser apr s leur divorce 77 Gabrielle quant elle passe le plus clair de son temps ne rien faire de productif Elle est n anmoins oblig e d agir lorsque Carlos va en prison puis est assign r sidence son retour La domination dans le couple se retrouve alors invers e Gabrielle travaille dur pour ramener de l argent la maison tandis que Carlos se contente de faire le minimum dans la maison Consciente de sa position de force Gabrielle le menace de ne plus l entretenir et affirme sa position dominante En v rit cette position a toujours exist car si Carlos ramenait largent du couple il tait tout de m me la merci de sa femme adepte du chantage sexuel pour arriver ses fins Ici c est donc uniquement le statut social qui se trouve invers mais la situation de domination reste au final identique celle en plus depuis le d but de la saison Lynette Scavo vit aussi un rapport trange avec le monde du travail ancienne working girl consid r e par ses anciennes coll gues comme un v ritable requin dans le domaine de la publicit elle a t contrainte de quitter son travail ador lorsqu elle tait enceinte de ses jumeaux D sormais m re de quatre enfants elle est plus stress e et plus surcharg e de travail que lorsqu elle tait employ e dans une soci t Un paradoxe qui s il n chappe ni Lynette ni au spectat
126. ie use avant tout d une d marche narrative dans cet axe Enfin le troisi me axe se r v le tre le plus important pour amorcer l tude que nous allons mener l axe dramatique correspondant la cat gorie de s ries drama S par du Ibid p 27 premier axe qui peut malgr tout r v ler le comique d une situation qui la base ne l est pas et du second axe qui rec le lui aussi bon nombre d l ments tragiques ce troisi me niveau de lecture se focalise principalement sur l existence priv e des h ro nes s engageant placer le spectateur un rang privil gi pour les observer dans leur intimit D s lors le regard du spectateur qui s infiltrera dans le domaine priv par le biais de la fantomatique Mary Alice sera un regard critique non seulement vis vis des personnages mais aussi vis vis de ce qu ils repr sentent savoir une tranche non n gligeable de la population am ricaine qui se trouve tre aussi mais est ce vraiment un hasard une part de march capitale dans la mesure de l audimat les m nag res de moins de cinquante ans Un divertissement critique Desperate Housewives appara t ainsi comme une s rie nettement plus complexe qu on pourrait le croire aux premiers abords Si le pilote ne nous offre pas en p ture le g n rique plut t loquent puisque d tournant de nombreuses uvres d art pour les transformer en sc nes de la vie quotidienne
127. ier membre expose son avis ainsi Bien s r que oui La s rie critique l id e comme quoi les femmes sont pour rester la maison pour faire manger nettoyer et s occuper des enfants Elle veut aussi montrer comment les femmes pensent ce qu elles encaissent sans rien dire etc Apr s quelques messages d approbation une autre personne ajoute Je dirais m me plus surtout la saison 1 Car m me si a continue par la suite on sent parfois que le c t commercial court au galop pour ne pas faire forc ment que du bien Mais la saison 1 est mythique L vidence de la critique appara t donc croire ces personnes favorables cet aspect de la s rie dans sa premi re saison plus que dans les autres qui apparaissent comme tant plus commerciales c est dire loign e d une impression de r el De plus il est bien l question d une critique non pas de la m nag re mais de la fa on dont cette derni re est per ue On rejoint l notre id e de critique f ministe L usage du mot mythique pour caract riser la premi re saison n est non plus un hasard cette premi re approche des personnages constitue comme nous l avons vu une reconstruction de la vision mythologique de la m nag re Cette saison oppos e aux autres consid r es comme tant commerciales s av re donc fondatrice d o l usage d une telle expression 97 Autre point de vue quelques mess
128. ilis s pour les productions cin matographiques on mettra en opposition les s ries de type sitcom encore souvent tourn es sur un plateau totalement artificiel et avec un public use des m mes proc d s techniques que les longs m trages Cet tat de fait nous permet donc de nous appuyer sur le livre de Rapha lle Moine intitul Les genres du cin ma pour nous interroger sur la s rie qui nous int resse Dans son ouvrage Moine s appuie particuli rement sur le travail de Rick Altman et de sa d finition s mantico syntaxique du genre pour d terminer les enjeux du genre et la fa on dont le public classe une uvre dans un genre sp cifique Le genre poss de des traits s mantiques et des traits syntaxiques qui organisent de fa on sp cifique les relations entre ces traits s mantiques En bref les donn es s mantiques sont le contenu du film et de la situation syntaxique de la structure narrative dans laquelle il s ins re Ainsi un genre se d finit selon cette th orie la fois par des personnages des lieux des fa ons sp cifiques de filmer mais aussi par l agencement particulier de ces l ments dans la di g se Moine apporte n anmoins une nuance qui dans notre cas est essentielle Les films ne se rattachent pas tous un genre de la m me fa on certains participent activement l laboration de la syntaxe du genre d autres reprennent d une mani re moins syst matique les l m
129. ire voluer les intrigues secondaires des personnages principaux Le r le des adjuvants l inverse de celui des opposants comme nous pourrons le constater s av re tre clairement d termin On peut dans tous les cas de figure relever la pr sence d un adjuvant primordial pour chacune des h ro nes Un r le dont les maris et amants sont chaque fois exclus de par leur passivit d sormais constat e Pour Susan c est sa fille Julie qui lui est d une aide pr cieuse pour avancer dans sa relation avec Mike Julie prend parfois le pas sur sa m re et inverse m me dans certains cas le rapport m re fille en d fendant Susan contre les actes douteux de Edie Britt par exemple Cette situation ambigu est d ailleurs relativement mal v cue par Julie qui finit par se rebeller contre la faiblesse de sa m re au cours de la saison Mais l amour filial reprend rapidement le dessus et Julie reprend son r le de confidente rapidement Au travers de sa fille Susan voit une alli e de choix qui elle peut faire faire beaucoup de choses discutables pouvant tre excus es par son jeune ge C est sans aucun doute cette ambigu t entre la morale g n rale et le comportement que sa m re lui pousse avoir qui donne Julie une grande maturit parfois difficile assumer quand on a que 14 ans De son cot Lynette trouve une alli e inattendue en la personne de Karen McCluskey voisine aigrie par la solitude qui semble o
130. is des intrigues secondaires d veloppant ainsi un jeu de vraisemblances collant notre poque On en revient ainsi l attitude d crite par Barthes pour vaincre le mythe le mythifier son tour en en faisant le point de d part d une troisi me cha ne s miologique de poser sa signification comme premier terme d un second mythe La boucle est alors boucl e et le mythe s il est bris est effectivement reconstruit imm diatement Face de telles constatations difficile d luder l aspect mythologique de la s rie et la fa on dont elle applique les th ories de Barthes Sans jamais imposer d opinion politique sans jamais employer les termes propres au f minisme la s rie reconstruit par touches travers des symboles de la vie quotidienne contemporaine compliqu e pour les femmes au foyer correspondant ce que le mythologue consid re comme tant la substance id ologique ou bien des indices de mise en sc ne la valeur s miologique une version actualis e moderne du mythe de la m nag re tel qu il avait t con u aux Etats Unis dans les ann es 60 La d marche est ici et malgr l absence d engagement explicite totalement critique Critique tout d abord de par le recul impos aux h ro nes vis vis de leur propre condition une amie qui avait visiblement tout pour tre heureuse se suicide elle n tait donc sans doute pas aussi panouie que nous l
131. is ont t remplac s par des d bats et des messages d viant du sujet initial Le sondage a alors t ferm Si cette question a t pos e en premier c est avant tout pour minimiser l impact de la diffusion de la troisi me saison durant l tude Comme nous l avons d j consid r il s av re vident qu une grande partie des participants avait d j vu la seconde saison au moment de l tude cette derni re influen ant fatalement l avis des membres et le faussant quelque peu pour nous Lancer ce sondage avant les autres a donc t un moyen de ne pas subir davantage cette contrainte avec l arriv e de la troisi me saison sur les crans de t l vision am ricains et donc fatalement sur les crans d ordinateurs fran ais Les deux seconds sondages ont t ouverts du 15 avril au 1 mai 2007 et ont eu beaucoup moins de succ s Pour vous Desperate Housewives a t elle une r elle dimension critique et Trouvez vous la repr sentation de la vie domestique r aliste dans Desperate Housewives ont eu respectivement 610 et 690 participations vot es et une vingtaine de t moignages chacun Une participation et un int r t plus faible qui ont finalement eu raison des topics qui ne sont pas rest s actifs sur une longue riode L aspect plus aust re et plus acad mique des deux questions pos es a sans nul P pect p 95 doute repouss une grande partie des participants actifs lors du p
132. iser violement contre la fatigue la rendre totalement d pendante Cette fi vre m nag re qui atteint Lynette durant cette courte p riode va aussi l achever physiquement et psychologiquement La d tresse v cue par le personnage ainsi que les aveux de ses amies Bree toujours en avant vont la motiver prendre une nourrice pour l aider Mais de nouveaux ennuis commencent La danse du propre est d abord une histoire de famille l id al domestique est de pouvoir faire soi m me Mais ce n est pas toujours possible Poids des t ches manque de temps un jour ou l autre le cercle de la danse s largit avec de nouveaux personnages tr s diff rents des professionnels du travail m nager et familial Elargissement probl matique car le registre de la famille ses discr tions et ses secrets commodes ne peut plus r agir ses pas de danse Il faut expliciter penser valuer tout le contraire de ce que l on fait habituellement L encore l analyse de Kaufmann rejoint parfaitement la fiction L arriv e de Claire dans la vie de Lynette va se r v ler tr s compliqu e pour la m re de famille qui va gagner certes du temps pour elle mais qui va avoir l impression de perdre le contr le de ses enfants et de sa maison les enfants r clament la nourrice lorsqu elle n est pas l Lynette va donc se 52 mn Ibid p 81 5 Collectif Desperate Housewives derri re les portes closes Fleu
133. ive C est Edie qui cause le trouble en d voilant certains secrets du mari infid le lors d un repas provoquant ainsi la col re de Susan et laissant un Carl sans aucune r action Cet homme a donc une valeur de renforcement du pouvoir d Edie plus qu une v ritable valeur opposante Du cot de Lynette il appara t vident que les opposants principaux sont ses enfants Ces derniers de par leur comportement extr mement turbulent et provocateur constituent l preuve principale de leur m re pour la totalit de la saison L arriv e ou la pr sence de ces enfants l cran est automatiquement synonyme de situation d plaisante pour Lynette La force de ces personnages opposants c est qu au del de leur propre rayon d action le mot pouvoir a ici un sens terriblement sadique puisqu il est appliqu au sens propre du terme sans aucun d tour qui consiste g n ralement salir voler crier ou provoquer ils ont la facult d attirer vers Lynette de nouveaux opposants de toute sorte Les enfants de 3 Claude BREMOND op cit 37 Ibid p 72 47 Lynette transforment litt ralement leur m re en un v ritable aimant opposants la mettant dans des situations toujours plus honteuses et d licates dont elle est contrainte de se sortir seule sous le regard de ses nombreux juges Ici encore la passivit des opposants est lourde car l absence d action entra ne fatalement la n cessit pour la m
134. ividuelles le tout comment par une voix off hors norme car appartenant au personnage d funt a fortiori le personnage au c ur des interrogations de l intrigue principale Le t l spectateur a ainsi toutes les cl s en main puisqu il a le concept les enjeux de l histoire les personnages principaux dont le profil permet d j un d but d identification ainsi que les codes narratologiques mis en place Une structure efficace certes mais qui ne diff re pas de fa on significative des autres organisations de s ries du m me format En somme s il est int ressant de consid rer cette structure son originalit s av re insuffisante pour justifier par elle m me le succ s de la s rie aupr s d un public si vaste et si international Avant de s enfoncer un peu plus dans les m andres de la vie des femmes au foyer am ricaines telle qu elle est d peinte dans cette s rie il appara t comme n cessaire d en saisir tous les axes de lecture pour en comprendre le succ s Pour cela une approche approfondie des genres avec lesquels elle flirte s av re profitable Les genres utilis s pour consid rer les s ries sont m me si a n a pas toujours t le cas aujourd hui sensiblement similaires ceux utilis s pour classifier les films Une volution qui tient principalement au fait que la r alisation de s ries du type de Desperate Housewives qui se fait via des plateaux et des d cors aussi complexes que ceux ut
135. k on his face and he said you know Susan most men live lives of quiet desperation Oui et apr s il a pris cet air Zen et il a dit tu sais Susan la vie de la plupart des hommes est un d sespoir silencieux LYNETTE Please tell me you punched him S il de plait dis moi que tu l as frapp SUSAN No I said really And what do most women lead lives of noisy fulfilment Non je lui ai dit vraiment Et quelle genre de vie m ne les femmes un panouissement affich GABRIELLE raises her eyebrows Hmm MARY ALICE Good for you Bien pour toi SUSAN I mean of all people did he have to bang his secretary I had that woman over for brunch Je veux dire de toutes les femmes pourquoi il est all coucher avec sa secr taire J avais invit cette femme un brunch GABRIELLE Its like my grandmother always said an erect penis doesn t have a conscience Comme ma grand m re le disait toujours un p nis en rection n a pas de conscience LYNETTE Even the limp ones aren t that ethical m me mous ils n ont aucune thique BREE This is half the reason I joined the NRA Well when Rex started going to those medical conferences I wanted at the back of his mind that he had a loving wife at home with a loaded Smith and Wesson C est pour cette raison que j ai rejoins la NRA Ainsi quand Rex se rend ses conf rences m dicales je veux qu il ait l esprit qu la maison l attend une femme amoureuse avec u
136. le direction Cette structure n est absolument pas hasardeuse et d montre de fa on claire les th ories de Umberto Eco au sujet du caract re r p titif des intrigues de s ries t l vis es Dans son essai Innovation et R p tition Entre esth tique moderne et post moderne Eco analyse les diff rents types de r p tition dans les mass media et en vient en toute logique parler des s ries t l vis es S il caract rise ce m dia de r p titif c est tout simplement parce que sous sa carapace d objet de lecture en continuelle volution se cache en r alit l un des programmes le plus r p titif puisque les v nements v cus sont toujours sensiblement les m mes Desperate Housewives en est un exemple tr s probant puisque si les personnages vivent dans chaque pisode des situations les mettant en sc ne pour chacune des h ro nes c est toujours le m me probl me Cette constatation appara t comme vidente lorsque l on cherche analyser la situation des personnages m me si cette stagnation en apparence ne les d leste pas d un r el int r t psychologique et contribue l entr e dans la di g se comme le souligne Eco Les d fauts les gestes les habitudes du personnage d crit nous permettent de reconna tre en lui un vieil ami Ces traits familiers aident entrer dans le r cit Les r p titions sont donc tr s utiles L ou l analyse que Eco fait de la structure d
137. le sans sentiment La r action des h ro nes face cela appara t comme l exacte r action de Susan au moment du dialogue avec son mari Puis vient cette nouvelle citation de l poux volage You know Susan most men live lives of quiet desperation Tu sais Susan beaucoup d hommes m nent une vie vraiment d sesp rante Une phrase qui retourne la situation en faveur de l homme qui se consid re comme bien plus tourment que sa femme justifiant ainsi son comportement Carl n a donc pas de raison de s excuser de son comportement D ailleurs au fil de la saison cette situation se d grade davantage l ex mari ne se sentant pas coupable de son comportement et refusant de demander pardon Susan qui aurait pourtant bien besoin pour tourner la page la v rit pour lui c est que les probl mes des hommes sont masqu s par ceux des femmes Une critique de cette critique appara t dans bien des articles f ministes Citons par exemple l article de Johanne St Amour dont le titre Les revendications des femmes feraient de l ombre aux probl mes des hommes r sume bien le contenu de la r flexion Un autre pr jug tr s tenace ces derniers temps est que les revendications des femmes font de l ombre aux probl mes v cus par les hommes Il y aurait donc lieu selon cet adage de ne pas trop crier les probl mes des femmes Elles prennent trop de place au d triment de la r alit des hommes
138. ls ressortent dans ce genre de situation le temp rament de chacune des h ro nes se r v le malgr tout Ainsi Susan est toujours la plus z l e dans la recherche d indices sur le suicide de Mary Alice et c est souvent elle qui rapporte de nouvelles informations Gabrielle quant elle est la personne la plus souvent absente de ces rendez vous car elle est souvent plus occup e g rer sa double vie qu couter les rumeurs Bree de son cot prend par aux discussions et aux d bats car c est pour elle l occasion de d couvrir si des bruits courent sur sa famille comme lorsque Andrew renverse Juanita Enfin ces r unions permettent Lynette de passer du temps entre amies sans ses enfants 28 Cette s rie de constatation en dit long sur la construction de la s rie en particulier sur l importance de ce que nous appelons l intrigue principale puisque la dur e consacr e cette derni re durant la saison se r v le finalement tr s faible Le point de d part de la s rie nous aurons l occasion d en reparler lorsque nous aborderons son aspect mythologique savoir la mort de Mary Alice se r v le tre doublement important pour la suite de la s rie d une part parce que cet v nement entra ne le fil conducteur de la s rie mais surtout car il sert de pr texte l intrusion dans la vie des personnages qui m nent une existence similaire celle de la d funte et c est principalement
139. me qui l assiste est inerte En corollaire un homme seul doit agir en cons quence C est le cas de Paul Young le mari de la d funte Mary Alice qui assume de mani re solitaire la vie sans sa femme C est n anmoins la seule exception de la saison Exception faite de Susan qui est divorc e et de Gabrielle qui a un amant chacune des autres femmes au foyer a un mari qui partage sa vie et chacun a l impression d tre le meilleur poux qui soit et surtout le plus tourment par son travail ou sa vie priv e Dans le cas de Carlos et Tom maris respectifs de Gabrielle et de Lynette leur comportement se r sume se rendre au travail dans le but de faire vivre leur famille Les hommes ont une fonction purement mat rielle et m canique puisqu ils sont cantonn s la mission de ramener de l argent la maison La subtilit de ce statut tient au fait que ces personnages masculins s enferment eux m mes dans cette fonction qu ils consid rent comme au dessus du reste et qu ils jugent indispensable en tout point au fonctionnement de leur m nage L argent est la solution de tout pour Carlos qui pense qu en offrant des cadeaux Gabrielle il la comblera ce qui est loin d tre le cas L inversion de leur situation lorsque Gabrielle prend sur elle la responsabilit de faire vivre le couple plonge Carlos dans un malaise difficile vivre pour lui car il d couvre avec tonnement que ses ressources financi res taie
140. ment on peut voir dans ce qui d truit sa famille une tentative de reconstruction de cette derni re car comme le souligne Kaufmann travers ce geste m nager personnel voire secret la m nag re recompose du familial Paradoxalement la famille se fabrique travers d actions fortement individualis es la personnalisation de P 7 Ibid p 39 61 l change avec l objet n est qu un moment d un processus plus large Concernant ce rapport direct avec l objet la s rie nous offre un superbe exemple concernant Bree Rappelons nous lorsque cette derni re seule apr s le d part de son poux Rex re oit la visite de celui ci alors qu elle est en train de r parer une tasse br ch e Constern par l attitude de sa femme le mari demande Bree pourquoi elle ne jette pas tout simplement l objet cass pour en racheter un autre neuf et entier Ce quoi la m nag re r pond qu elle pr f re r parer ce qu elle poss de d j Une phrase double sens qui renvoie l tat de la tasse ab m e la situation du couple qui se d t riore de plus en plus Tout comme elle r pare son objet Bree d sire r parer son mariage plut t que de le laisser sombrer de fa on d finitive Le m nager joue donc un r le extr mement important car il donne l impression voire m me parfois l illusion que la femme au foyer poss de un contr le certain sur son existence De fa on proche au person
141. mme un devoir de faire vivre sa famille ce qui ses yeux justifie de ne pas trop en faire lorsqu il revient la maison Ce sch ma implicitement consid r comme un mod le pour le mari rappelle la configuration matrimoniale rencontr e aux Etats Unis dans les ann es 50 Pour C cile Margain auteur de La femme au foyer est elle l avenir du f minisme c est tout simplement du machisme les machos tapissent dans l ombre au foyer leur fief et dernier espace interdit en partie la r gence publique Dans cet univers domestique les m les s attribuent toujours la fonction de chasseur ils rapportent la nourriture Une telle preuve de bravoure leur donne des droits celui de ne pas participer au m nage et de se reposer Il faut surtout qu ils reprennent des forces pour leur prochaine escapade La femelle doit y veiller Le sch ma d crit rappelle s y m prendre l organisation du foyer des Scavo Sch ma qui plonge Tom et Lynette dans une incompr hension mutuelle qu il leur faudra r soudre pour sauver leur mariage A l inverse Rex le mari de Bree se d shumanise au contact de sa femme qu il juge d ailleurs comme tant elle m me inhumaine Rex est pr sent comme l oppos de Tom qui juge la configuration de son mariage L homme au travail la femme la maison conform ment au plan d establishment cit pr c demment comme tant 7 L expression pater familias es
142. n Smith et Wesson charg MARY ALICE Lynnie Tom s always away on business Do you ever worry he might Lynnie Tom est toujours en d placement Tu n as jamais eu peur qu il LYNETTE Oh please the man s gotten me pregnant three times in four years I wish he was having sex with someone else Oh je ten prie l homme qui m a mise enceinte trois fois en quatre ans Je r ve qu il aille coucher avec une autre BREE So Susan is he going to stop seeing that woman Donc Susan va t il arr ter de voir cette femme SUSAN I don t know smiles tearing up I m sorry you guys I just I just don t know how I m going to survive this Je ne sais pas D sol e les filles c est juste C est juste que je ne sais pas comment je vais survivre a 74 MARY ALICE Listen to me We all have moments of desperation But if we can face them head on that s how we find out just how strong we really are Ecoute moi Nous avons tous nos moments de d sespoir Mais si l on y fait face avec la t te haute on peut d couvrir quel point nous sommes fort Outre la toute derni re phrase de ce dialogue qui renvoie non seulement au titre de la s rie mais aussi l intrigue principale on retrouve dans cette conversation un nombre cons quent de r flexions f ministes La discussion tourne la base autour du mari de Susan Carl qui pour minimiser sa tromperie l a transform e en une simple relation sexuel
143. nage de Bree Kaufmann tudie dans son ouvrage la situation v cue par une femme qui au bord du gouffre elle venait de perdre son emploi a trouv refuge dans l action m nag re elle ne fit pas la moindre distinction entre mobilisation pour le travail et agitation m nag re le combat contre la salet et le d sordre s inscrivait comme le combat professionnel dans un unique mouvement de lutte pour la vie C est ainsi que les choses devinrent encore plus brillantes malgr la crise dans laquelle elle se d battait et plus loin l auteur ajoute que la maniaquerie de cette femme pose probl me dans sa vie de couple ici le relationnel est entrav par le m nager Non seulement les objets passent avant les personnes mais ils sont devenus un obstacle la vie conjugale Difficile une fois encore de ne pas faire le rapprochement avec la famille de fiction o mari et enfants se rebellent contre une m re qui cherche garder le contr le de son univers par le biais des t ches m nag res Ces derni res outre une impression de contr le renvoient aussi souvent au souvenir d une existence plus sereine transformant l acte de faire le m nage en un v ritable plaisir La sensation de plaisir s inscrit dans un imaginaire composite fait de symbolique des corps d amour tissant des liens familiaux Les poques aussi sont m lang es Pass pr sent avenir les sc nes s enchev trent sans au
144. ne communaut d internautes francophones re oit et per oit Desperate Housewives Il appara t en premier lieu n cessaire de pr senter cette communaut et de parler d Internet en tant qu outil pour en percevoir dans le m me temps ses limites en mati re d tude de r ception Quel r le pour Internet Pr sentation de SeriesSub la communaut l tude Parce qu elle est sans nul doute la communaut francophone la plus ouverte et la plus accessible en mati re de s ries t l Series Sub appara t comme tant un choix judicieux pour r aliser notre tude sur le terrain virtuel qu est Internet Cr e en janvier 2006 cette communaut regroupe ce jour environ 132500 inscrits Dont un millier de membres actifs Comme son nom l indique S ries Sub est une communaut sp cialis e dans les s ries t l vis es en particulier la diffusion de sous titres de s ries majoritairement r alis s par des amateurs conform ment au terme fansub signifiant litt ralement sous titres de fan La diff rence entre le nombre d inscrits et le nombre d actifs s explique par le fait que le t l chargement de ces sous titres ne peut se faire qu avec un acc s priv la base de donn es n cessitant donc une inscription sur le site La pr sence des visiteurs est donc permanente et d passe tr s souvent le millier de connect s en simultan lors des soirs de sorties de sous titres de s
145. nouveau on peut constater une s paration nette entre les opposants f minins et masculins Les femmes qui tiennent ce type de r le sont l inverse des adjuvantes dangereuses pour les personnages Pour Susan l opposant principal se trouve tre Edie Priv e de son domicile par Susan qui y met le feu inconsciemment dans le pilote de la s rie ce personnage est en marge des autres car sans r elle intimit On retrouve donc Edie dans l intimit des autres et plus particuli rement de Susan par l interm diaire de Mike Elle est pr sent e comme une femme calculatrice et sans grand scrupule ce qui la rapproche fortement de Martha Huber sur ce point N anmoins Mme Huber est un opposant nettement plus redoutable car elle n h site pas s immiscer dans la vie de la plus grande partie des gens du quartier Elle est d ailleurs responsable de la mort de Mary Alice dans la mesure o elle est le myst rieux corbeau qui a envoy la fameuse lettre Mais le cot redoutable de Martha ne s tend pas sur une longue dur e dans la mesure o elle meurt en milieu de saison Edie se r v le en v rit tre un personnage plus profond qu il en a l air Malgr des apparences sommes toutes un peu malsaines elle sort et couche avec de nombreux 46 hommes durant la saison elle conna t le fair play et n insiste plus aupr s de Mike lorsqu il est avec Susan Dans l pisode Ca Plane pour elle o Mike re oit
146. ns les t ches m nag res longtemps d test es appara t comme une volont de maintenir le foyer flot avec ses propres moyens C est en effet durant cette personne que Gabrielle acquiert le maximum de volont pour sauver son mariage du naufrage et conserver les privil ges qui vont avec Faire le m nage au sens des choses c est aussi faire le m nage au sens des personnes constituer la famille On retrouve dans le m me temps le rapport aux objets caract ristiques de l existence de la personne lorsque Gabrielle cache ses objets chez Bree pour viter les huissiers de les saisir il y a bien videmment une notion de mat rialisme mais aussi la volont de ne pas voir son histoire dispara tre cause d une erreur de son mari Mais la seconde symbolique s av re bien plus int ressante Gabrielle comme nous Pavons constat n est la base qu une femme qui vit gr ce aux richesses de son mari Son statut social s appuie uniquement sur l argent qui lui permet de vivre de loisirs de d tente et de shopping les t ches ingrates tant assur es par une tierce personne 5 Ibid p 120 57 Ibid p 121 Ibid p 71 66 totalement m pris e Mais lorsque le mari va en prison l argent est saisi et Gabrielle s croule financi rement et donc socialement Seule apr s le d part de la bonne elle n a donc plus rien et doit retrouver une place au sein de la soci t elle va donc prouver
147. nt la seule chose qui lui permettait de garder sa femme sous contr le Carlos passe donc d un statisme matrimonial excus par son travail une inactivit totale caus e paradoxalement par son emploi De plus m me lorsqu il s agit de d couvrir si sa femme le trompe Carlos s en remet sa m re dont la curiosit provoque la chute En voulant s impliquer le moins possible dans ses responsabilit s au sein de son couple Carlos s enfonce de plus en plus dans l immobilit 35 De son cot Tom consid re que son travail est plus fatiguant que celui de Lynette qui reste la maison pour s occuper des enfants Son statut nourricier est l excuse perp tuelle pour justifier son manque d application dans le couple qui s effrite inexorablement Son comportement lorsqu il rentre de d placement normalement fatigu le met selon lui dans une position plus d sagr able que celle de sa femme qui reste la maison toute la journ e s occuper des enfants et des t ches m nag res Parce qu il est le chef d une famille de 4 enfants et qu il n a aucune conscience du quotidien prouvant de son pouse Tom appara t comme l homme le plus macho de la s rie car il est d sireux de conserver au sein de sa famille un sch ma o le mari subvient aux besoins de la maison et ce m me s il est mainte fois explicit que Lynette gagnait beaucoup mieux sa vie que lui En bon pater familias Tom consid re donc co
148. ompte le seul moyen efficace s av re tre de prendre chaque pisode un par un et de minuter la dur e de pr sence des personnages en insistant sur les actions r alis es sur cette p riode Il en r sulte d s le pilote des diff rences flagrantes de dur es d apparition des personnages Si les pisodes sont g n ralement toujours domin s par la situation d un personnage en particulier on remarque rapidement que cet int r t pour l une ou l autre des h ro nes de l intrigue diff re totalement du minutage Ainsi un personnage pourra vivre un v nement important en moins de temps qu un autre personnage en utilisera pour une situation bien moindre Sur la totalit de la dur e de cette premi re saison savoir 16 heures r parties sur 23 pisodes les quatre h ro nes tiennent le haut du pav de fa on individuelle durant Temps de pr sence l cran des diff rentes instances de la s rie approximativement 11 heures 15 Les 4 heures 45 restantes sont partag es entre les Autres Personnages Susan personnages secondaires les flash back 22 21 renvoyant l intrigue principale et bien Le is Groupe entendu les r unions des h ro nes qui ne x Bree 0 repr sentent finalement qu une heure de 17 Lynette temps sur toute la saison Les intrigues 16 Gabrielle 17 secondaires semblent donc avoir un r le majeur 1 Voir Annexe 2 p X Evolution de la pr sence des h
149. ons concernant cette approche ethnographie de la r ception de la s rie par le public francophone Il est donc temps d sormais de nous pencher sur les r sultats de cette enqu te men e entre novembre 2006 et avril 2007 sur le site communautaire S ries Sub 94 La r ception de la s rie par les internautes Premier sondage Trois sondages ont t propos s aux membres de S ries Sub sur des dur es variables Le premier qui est pour nous le plus important portait sur une question simple Quelle est votre Desperate Housewife pr f r e Un sondage qui a entra n 2090 votes sur la p riode allant du 22 novembre au 22 d cembre 2006 date de cl ture des votes A cette participation massive s ajoute une centaine de t moignages de participants dont la plupart sont des membres actifs de la communaut qui se sont pris au jeu et ont expliqu leur vote par des messages parfois tr s argument s Le fort engouement des membres du site vis vis de ce sondage ne s explique pas uniquement par la mise en avant de l enqu te sur la page d accueil de la communaut le facteur de simplicit de la question entre aussi consid rablement en jeu Contrairement aux sondages suivants il n y avait pas l de r elle mise en avant d une tude de la s rie La question portait uniquement sur un choix subjectif et non sur une obligation de r flexion Le topic est rest tr s actif durant pr s de trois semaines puis les av
150. ore Mary Alice intervient in luctablement au d but la fin et ponctuellement au sein des pisodes et totalise une prise de parole de 68 minutes sur la totalit de cette premi re saison T moin privil gi des v nements elle est la seule vraiment savoir ce que pensent et cachent les personnages de l intrigue mais ne le r v le pas toujours Son r le que Jean Ch teauvert d finit comme tant celui de narrateur verbal dans son ouvrage Des Mots l image la voix over au cin ma est principalement d embrayer les pisodes via les personnages qui sont eux bien vivants Dans le contexte filmique un narrateur verbal n a pas assumer de but en blanc la narration d un segment de film quelques mots une formule inchoative d un r cit suffisent pour placer un personnage en position de sujet embrayeur Du coup la fonction narrative se voit imm diatement modul e dans le contexte filmique r duite quelques mots qui suffisent tablir une relation d attribution C est exactement la situation que l on constate dans Desperate Housewives puisque Mary Alice dans la totalit des pisodes sert de moteur au r cit qui red marre chaque fois par une nouvelle tape d intrigue secondaire Elle introduit donc la situation initiale des pisodes par le biais d une constatation contextuelle et focalis e sur un ou plusieurs des personnages pr sents dans l intrigue A partir de ce
151. ormes la s rie porte en elle de r elles convictions sociales souvent trait es de fa on l g res ou symboliques mais malgr tout bien pr sentes Ainsi Gabrielle personnage peu appr ci par le public nous aurons le temps de nous attarder sur ce point dans notre troisi me grande partie de part ses diff rences qui sont de r elles diff rences sociales parvient lutter quand les circonstances l exigent pour acqu rir un nouveau statut qui la rapproche de ses amies Mais tout ceci se fait mots couverts rejoignant de ce fait la reconstruction du mythe 69 voqu e pr c demment l essence suffit L id e est masqu e et lorsqu elle est d couverte le mythe n est plus c est bel et bien la r flexion qui na t A la lumi re de cette analyse il est de plus en plus difficile d ignorer l aspect critique de la s rie qui sous ses apparences l g res d voile une critique sociale de plus en plus vidente 70 Episode 1 Bree est pr sent e comme une femme au foyer multi t ches capable de tout faire toute seule Mais il ne s agit ici que de pures apparences Episode 6 Bree r pare une tasse au lieu de la jeter pr textant qu il vaut mieux essayer de r parer ce que l on poss de d j Because I think it is better to fix what you already have Episode 23 L annonce de la mort de Rex n a d emprise sur Bree qu un
152. pe et de tout ge pour d terminer ce que cachent leurs habitudes nous allons donc tenter de comprendre le fonctionnement des personnages vis vis de ces t ches m nag res Pour Kaufmann chaque individu a son syst me de gestes qui lui est propre Th oriquement libre d inventer sa guise le regard des autres lui dit cependant quelles sont les normes et les limites ne pas d passer Une id e claire qui suppose cependant une chose que l entourage joue effectivement un r le de fronti re Si Bree appara t comme tant la plus port e par les t ches m nag res c est avant tout parce qu elle entretient des rapports tr s marqu s avec le statut traditionnel de la femme au foyer tel qu il tait con u dans les ann es 60 Intemporelle sur ce point elle ne correspond pas aux normes actuelles et affiche une perfection qui fait d elle un mod le de r ussite d s lors l id e mise en forme par le sociologue s gare puisque le personnage hors normes est finalement pris comme mod le par les autres femmes au foyer C est n en pas douter la raison pour laquelle Bree Van de Kamp a autant de mal consid rer son attitude comme malfaisante vis vis de sa famille qui s av re tre la seule instance qui ne l admire pas Critiqu e par sa famille pour ses actions m nag res la femme au foyer d veloppe une n vrose telle qu elle va s enfermer encore plus dans la spirale du m nage tonnam
153. pproprie des v rit s m nag res majeure partie symboliques et les glisse dans les intrigues intimes des personnages c est ce que nous avons vu en mettant en relation les enqu tes du sociologue Jean Claude Kaufmann avec les situations v cues par les h ro nes Le rapport entre la forte pr sence d une attitude m nag re cr dible dans la vie du personnage influence clairement l int r t port par le public au personnage en question c est pourquoi une grande partie des votants au sondage du personnage pr f r on choisit Bree Van de Kamp ou Lynette Scavo sans doute les deux femmes les plus impliqu es dans leurs t ches m nag res quotidiennes D s lors il ne faut pas sous estimer l importance de la cr dibilit de la s rie dans les raisons de son succ s Ce n est certes pas le seul crit re prendre en compte la multiplicit des genres t l visuels abord s vaudeville comedy investigation polici re drama Y humour omnipr sent dans la s rie le suspense le m lange d une intrigue faisant office de fil conducteur et de petites histoires individuelles dont les r les comme nous avons pu le voir sont multiples et bien entendu le casting lui m me nous avons d ailleurs pu constater que les actrices taient parfois un crit re important dans le choix de vote des t l spectateurs sont autant d aspects consid rer pour expliquer le succ s P P P 120 consid rable de la s rie e
154. qu par l angoisse du chaos Puis la tourmente 63 se calme un peu l action reste forte mais est davantage canalis e Qu en est il pour notre m re au foyer Il est en r alit difficile de consid rer que l existence de Lynette n est rien d autre qu un chaos permanent Quatre enfants en bas ge ne lui facilitent pas la vie et cela s en ressent bien souvent sur l tat de sa maison qui nous est pr sent e comme constamment d rang e Ce n est pas qu e Lynette n aime pas ses enfants mais comme beaucoup de femmes elle n aime pas tre une m re intervient le sc nariste Mark Cherry dans un ouvrage consacr la s rie Une phrase qui r sume bien l tat d esprit en r alit inconscient du personnage Confront e un bataillon de voisines m res comme elle qui apparaissent comme tant des mod les absolus Bree en t te de file Lynette est constamment sur la sellette une situation dans laquelle elle se met en v rit elle m me Il appara t vite aux yeux du t l spectateur que cette m re au foyer est totalement d pass e par son quotidien mais qu elle ne veut pas se plier une facilit qui la ferait passer pour incomp tente C est pourquoi elle ne se fait en premier lieu pas aider et accomplit ce que Kaufmann appelle l id al de faire soi m me La cadence folle de son existence la pousse prendre des m dicaments qui vont en plus de l immun
155. que chaque personne susceptible d exposer son opinion puisse lire celle d autrui avant tout chose 1l n est pas difficile de consid rer l influence des uns sur les autres Ainsi nous le verrons la question portant sur le personnage pr f r si elle s av re de loin la plus int ressante pour notre tude a fini par tourner en v ritable d bat pour certains des participants les plus actifs de la communaut Preuve flagrante que ce genre de r flexion n est pas aussi innocente qu elle semble l tre de prime abord De plus il ne faut pas carter l id e que le simple fait de poser des questions aux t l spectateurs influence leur fa on de voir la s rie et provoque chez eux une r flexion qui n est pas naturelle dans la plupart des cas A ce titre Daniel Dayan en reprenant les critiques du chercheur anglais John Hartley d nonce cette fa on qu a l ethnologie de manipuler le public Sous pr texte d ethnologie le public dont les ethnologues recueillent la parole est un public qu ils ont au pr alable constitu voire fabriqu Un fait qui se v rifie tr s simplement dans notre cas par la simple constatation de la limitation du public au strict cadre de la communaut S ries Sub Le fait de limiter le public vis et de l inciter r fl chir des questions qu il n a pas l habitude de se poser appara t donc comme une limite importante qui d passe le cadre formel des ou
156. que de Mary Alice dans cette s quence particuli rement symbolique de l tat d pressif de Lynette donne une illustration b n fique et profitable de la mort face l adversit de la vie quotidienne Pourtant les apparences sont trompeuses sur le d c s de cette femme au foyer visiblement mod le Comme toutes les familles les Young avaient eux aussi des secrets bien gard s et c est l un de ces myst res qui a entra n la mort de y 8 Les pisodes 22 et 23 s par s pour la diffusion fran aise ne forment qu un pisode dans la version originale 31 Mary Alice Ce suicide est donc une fa on suppl mentaire de mettre en avant le caract re biaisant des secrets quels qu ils soient Th me qui sera mainte fois r utilis dans la s rie comme nous avons d ores et d j pu le constater par ailleurs Comme n importe quel r cit Desperate Housewives fonctionne suivant le sch ma actanciel de Greimas La s rie poss de ses sujets ses opposants ses adjuvants et son principal objet de qu te qui s av re tre la r solution du myst re de la mort de Mary Alice par ses quatre amies d sireuses de conna tre la v rit Destinateurs et destinataires s av rent donc tre aussi les sujets Bree Susan Gabrielle et Lynette sont donc li es avec Mary Alice non seulement par l amiti mais aussi par ce fameux sch ma Elles appartiennent toutes la sph re de la qu te de Greimas Au niveau son
157. quement sur la participation au sondage lui m me et non pas sur les d veloppements susceptibles d tres donn s par les participants Si le sondage apparaissait d s le d part comme la solution la plus simple pour recueillir le maximum de donn es dans un temps relativement court le sondage le plus cons quent est rest ouvert un mois les deux autres essouffl s plus rapidement ont t ouverts durant deux semaines il fallait tout de m me aiguiller les visiteurs vers ces derniers pour les motiver participer l tude Le concours de Nicolas Cougoulic 90 cr ateur et administrateur de S ries Sub a t un atout essentiel dans l volution des trois sondages post s sur le site L tude ayant b n fici d une publicit en page d accueil de la communaut les visiteurs dont certains totalement inactifs habituellement ont collabor massivement en donnant leur avis par le biais du sondage et parfois m me en d taillant leur opinion dans un message rattach la question qui leur tait pos e Les r sultats s en sont vus toff s parfois de fa on spectaculaire en particulier pour le sondage traitant du personnage pr f r des internautes spectateurs de la s rie Gr ce au simple outil de sondage du forum nous avons donc obtenu des r sultats int ressants concernant la fa on dont la s rie est per ue par le public francophone N anmoins avant de nous y pencher d avantage il s av
158. r les articles les parodies les livres dit s reprenant s rieusement o non l image de la m nag re revisit e par la t l vision am ricaine qui s y tait d j pench il y a fort longtemps avec rappelons nous une sitcom pr nomm e Ma Sorci re bien aim e Du haut de ses 43 ans cette sitcom a longtemps t le symbole t l visuel d une famille mod le unie travailleuse et toujours furieusement optimiste Cette symbolique tenait surtout gr ce son h ro ne Samantha Stevens femme au foyer exemplaire et accessoirement sorci re d vou e corps et me son mari Jean Pierre quant lui arch type de l poux motiv subvenir aux besoins de sa famille V ritable guide du mariage heureux tel qu il devait tre dans les ann es 60 Ma Sorci re bien aim e brasse tout au long de ses huit saisons la totalit des comportements et situations rencontr s par la femme au foyer de l apr s guerre aux Etats Unis la sorcellerie tant en sus Mais aujourd hui cette repr sentation parait bien lointaine m me si Desperate Housewives appara t n anmoins comme un parfait cho de cette image l optimisme la magie et le premier degr en moins Une s rie multigenres Car la force premi re de Desperate appara t d s le d but du pilote lorsque l intrigue d marre de fa on violente sur la mort du premier personnage rencontr Et o ce personnage d c d continue nous parler nou
159. r ue en compagnie de son amant par une fillette du voisinage Gabrielle tente d acheter son silence en lui offrant des jouets De son cot Lynette tente de montrer Tom que la vie de m re au foyer est loin d tre aussi facile qu il l imagine Quant Susan elle doit g rer les rapports conflictuels qu elle entretient avec Carl son ex mari Il Episode 4 Le blues de la businesswoman Lynette h site donner des m dicaments contre l hyperactivit ses trois gar ons turbulents Bree seule la maison apr s le d part de Rex a beaucoup de mal g rer ses enfants et surtout son fils Andrew Carlos soup onne Gabrielle de le tromper avec le r parateur du c ble Apr s l avoir frapp il se rend compte que ce dernier est gay Carlos est alors recherch par la police pour crime homophobe Susan de son cot est victime de chantage de la part de Mme Huber qui poss de une preuve de son implication dans l incendie de la maison d Edie Susan entreprend donc d aller r cup rer cette preuve chez la ma tre chanteuse avec l aide de sa fille Julie Episode 5 Une chanson douce que me chantait ma belle maman Susan et Julie d couvrent que quelqu un s est introduit chez leur voisine et a laiss un tournevis sur les lieux du crime Susan remet l indice un policier qui lui propose de sortir avec lui ce qu elle accepte Ce qu elle ne sait pas c est que le tournevis appartient Mike Bree
160. r comme tant 32 A ce sujet le site fran ais Allocin indiquait dans un article dat du samedi 29 juillet 2006 qu une association de jardiniers am ricains avait d pos plainte contre la cha ne ABC accusant la s rie de v hiculer une image tendancieuse de la profession Bon nombre de jardiniers auraient en effet t victime de harc lement sexuel suite la diffusion de la premi re saison de Desperate Housewives 38 m caniques plus que psychologiques Le statut du mari est clairement d fini par son r le nourricier que cela lui convienne c est le cas de Tom Scavo ou non dans le cas de Rex Van de Kamp Carlos Solis m me s il n a pas d enfant conserve un objectif similaire a ses deux confr res puisqu il se fixe pour but de rendre sa femme heureuse Lorsqu il rencontre des difficult s dans sa vie priv e avec l accident de sa m re sa mort puis ses d boires judiciaires il semble vouloir chercher une motivation nouvelle dans sa vie Le d sir de cr er une famille fait alors surface Les cas de Mike Delfino et de John Rowland sont totalement diff rents car ils ne poss dent pas de responsabilit s contractuelles l gard d une pouse ou d une famille Ils ne sont que des objets de convoitise ou d assouvissement sexuel dont l int r t change selon les cas Mike passe d objet homme lorsque Susan obtient ce qu elle veut l objet convoit n est plus car il est
161. r servir sa propre cause Ainsi lorsque les jumeaux s amusent coller du chewing gum dans les cheveux de leur jeune fr re Lynette ne trouve pas d autre solution que de raser le cr ne de son fils le faisant passer aux yeux de la r ceptionniste de son cours de yoga pour un canc reux Si elle ne confirme pas cette id e Lynette ne d ment pas et profite de la situation pour aller son cours transformant ainsi une contrainte parentale en privil ge social autoris par une maladie imaginaire N anmoins lorsqu elle d couvre que son jeune fils se pose des questions sur sa sant la m re de famille fini par avouer la v rit et en assume pleinement les cons quences privil giant sa famille son propre confort Encore une fois malgr son comportement extr mement discutable le personnage ne perd pas son capital sympathie Pourquoi Tout simplement parce que dans les deux cas le personnage cherche retrouver un statut qu il a perdu et qui lui manque Gabrielle au travers de John cherche retrouver son statut de femme aim e pour ce qu elle est ce que ne lui donne plus Carlos qui ne jure que par l argent et les biens mat riels La bou e de sauvetage que constitue pour elle le jeune Rowland s av re donc cruciale pour son mince quilibre Gabrielle avoue d ailleurs son amant qu il l emp che d avoir envie de se faire sauter la cervelle c est dire atteindre le stade de non retour qu a
162. re de famille de faire ses preuves face ses responsabilit s et se donner en spectacle pour tenter de sauver un semblant d apparence La notion de spectacle est totalement explicit e plusieurs fois dans la saison en particulier lors de la s quence avec la ma tresse d cole dans l pisode Le Blues de la businesswoman Lynette contrainte de s parer seule ses jumeaux pour les mettre dans des classes diff rentes agit sous les yeux de l institutrice qui l pie par l entreb illement de la porte en mangeant des cacahu tes Spectatrice de la situation comme si elle tait au cin ma ou devant sa t l vision l institutrice est l exemple type d opposant que rencontre Lynette tout au long de la saison attir e par les enfants elle assiste avec jubilation au d clin de leur m re sans rien faire alors que son propre statut professionnel lui permettrait d utiliser son autorit et donc de son pouvoir L humiliation n en est que plus forte pour Lynette qui malgr son d sir de r soudre le probl me qui correspond l axe du vouloir n y parvient pas et se donne gratuitement en spectacle Comme pour Carl qui accentue le r le d Edie les enfants de Lynette trois gar ons attirent donc les opposants les plus farouches du personnage Il n y a pas d ge pour tre un m le g nant dans Desperate Housewives Pour Bree le personnage qui s oppose le plus elle est s
163. re n cessaire de fixer d s maintenant les limites d une telle tude concernant non seulement les donn es r colt es mais aussi Internet et enfin les participants eux m mes 91 Les limites de notre tude Lors de l laboration et l organisation de cette tude il est rapidement apparu qu un nombre relativement cons quent de contraintes viendrait limiter l impact des r sultats de cette s rie de sondages Outre le temps quelque peu r duit dans lequel s est inscrit cette d marche d tude de la r ception de la s rie Internet lui m me ne peut pas tre consid r comme d une fiabilit absolue dans les r sultats obtenus et ce pour plusieurs raisons techniques d une part et humaines d autre part D un point de vue technique si l usage du sondage permet de toucher une fourchette tr s importante d utilisateurs il est impossible de savoir si les personnes interrog es n ont particip qu une seule fois l enqu te Car si le syst me du forum emp che un utilisateur de voter plus d une fois chaque sondage il est possible qu une personne poss de plusieurs comptes et donc participe plusieurs reprises Cependant l enqu te n ayant aucune autre valeur que celle de l entraide communautaire on peut supposer que les participants aient fait preuve de bonne foi en ne cherchant pas fausser les informations donn es Il appara t comme relativement vident que ce genre de d marche
164. re question est tout de m me suffisamment pr sente pour retenir un moment notre attention Certains t moignages relient en effet la m nag re pr f r e directement avec l actrice qui l interpr te Pour moi c est Bree depuis le premier pisode Le personnage est la base g nial mais l excellente Marcia Cross qui avait d j illumin tout Melrose Place donne Bree Van de Kamp une dimension absolument extraordinaire Sinon m me si c est la Desperate Housewife que j aime le moins Felicity Huffman donne une force au personnage de Lynette absolument incroyable je trouve Je me rappelle encore de la sc ne de la saison 2 o elle dansait sur le bar quand elle allait chasser des mecs pour sa boss g nial Pour moi deux personnages sont largement au dessus du lot Bree et Lynette avec deux actrices vraiment formidables Bree et Susan mais je craquais pour elle en Lois Lane Felicity Huffman c est de loin la meilleure actrice de la s rie Y a rien jeter tout est parfait dans son interpr tation elle sait tout faire Exceptionnelle L o lorsque les sond s masculins ventaient la plastique de Gabrielle ou de Bree le doute vis vis de l amalgame entre personnage fictif et actrice pouvait tre permis ici il l est beaucoup moins Dans le premier cas de figure que nous avons d j abord les personnes interrog es r pondent selon des crit res physiques associ s
165. remier sondage on remarque d ailleurs en explorant les messages des deux derni res questions qu un nombre significatif d intervenants se caract rise comme tant des tudiants int ress s la d marche de recherche avant de se consid rer comme fans de la s rie M me si nous allons aborder les r sultats des trois enqu tes c est principalement le sondage sur le personnage pr f r qui va retenir le plus notre attention D abord parce qu il se rapporte notre sujet de base savoir les h ro nes de la s rie et ensuite parce que le fort taux de participation permet une analyse plus large des r sultats et nous permettra d aller encore un peu plus loin dans notre r flexion sur l impact de la repr sentation de la m nag re dans Desperate Housewives Commen ons donc par tudier les deux sondages ayant eu le moins de succ s La question Pour vous Desperate Pour vous Desperate Housewives a t elle une Housewives a t elle une r elle dimension critique proposait quatre r ponses aux participants Oui a saute aux yeux Oui mais il faut bien chercher pour l apercevoir et le comprendre Non c est juste un divertissement rien de plus et Je n y ai Jamais r fl chi Les deux premi res r ponses taient nuanc es pour permettre de distinguer les personnes r elle dimension critique Je n y ai jamais r fl chi 6 Qui a saute aux yeux
166. repr sentation en elle m me Goldfine s oppose clairement Rex le mari de Bree Pour Gabrielle la situation est plus complexe En effet la jeune femme a tendance plus que les autres agir seule car elle ne peut d voiler sa situation personne sans briser l apparence idyllique de son mariage Elle est totalement mur e dans sa tromperie De ce fait le seul personnage qui l aidera de fa on b n fique sera celui qui l aidera entretenir son mensonge et ce personnage se trouve tre d autre part un opposant important pour l intrigue Il s agit d Andrew Van de Kamp le fils de Bree En effet Andrew en renversant avec sa voiture Juanita Solis la m re de Carlos avant qu elle n ait eu le temps de d voiler la v rit son fils aide sans le savoir Gabrielle conserver son secret et donc son confort De toute la saison c est donc Andrew qui aide le plus Gabrielle m me si c est sans le savoir A la lumi re de ce listing de personnages adjuvants on constate diff rentes constantes En premier lieu dans le cas o le personnage concern se trouve tre une femme elle ne peut jamais tre assimil e une rivale que ce soit au niveau de la s duction ou au niveau m nager Julie est la fois trop jeune pour s duire et 43 suffisamment jeune pour qu on lui pardonne ce qui peut passer aux yeux des gens comme des erreurs juv niles et sa maturit pr coce en fait une excellente confidente
167. rire dans la routine Par ailleurs on apprend que le divorce a t prononc il y a un an et que Susan vit d sormais avec sa fille Julie Ces quatre portraits ne sont pas anodins Ils pr sentent certes les quatre h ro nes de la s rie mais 1ls sont mis en sc ne de fa on m thodique de sorte les faire coller une certaine r alit g n rale Ils r sument aussi parfaitement les probl mes rencontr s par chacun des personnages probl mes qui seront au c ur m me de leurs p rip ties personnelles Avant de d velopper davantage cette id e de probl me personnel il nous faut avant toute chose saisir de quelle mani re les v nements v cus par les h ro nes sont trait s Chacune est pr sent e avec un souci pr cis Ses enfants pour Lynette sa vie sentimentale pour Susan et ainsi de suite Si jusque l on peut supposer que ces probl mes ne sont qu un l ment parmi tant d autres dans la vie du personnage il suffit d observer le d roulement des v nements pour se rendre compte que chacun de ces tourments voqu s en d but de pilote se r v lent tre en r alit le sacerdoce de chacune des h ro nes Chaque pisode met en effet en sc ne tour de r le les quatre h ro nes qui vivent leur vie Le temps de pr sence est variable mais l intrigue de chacune de ces femmes au foyer suit un fil conducteur d pisode en pisode poussant ainsi leurs 16 sc nettes personnelles dans une seu
168. rtis concern s L acte d Andrew est donc par cons quent salvateur pour Gabrielle puisque Juanita la m re de Carlos est sa principale opposante Le contact entre les personnages secondaires parasite ainsi l existence des personnages principaux en bien ou en mal selon les partis Juanita est un opposant sur de nombreux tableaux Tout d abord dans ses actions Le seul objectif de cette m re protectrice est d vincer sa belle fille de la vie de son fils de pr f rence en prouvant son adult re Juanita ne cache pas ses intentions vis vis de Gabrielle et va m me jusqu la menacer de repr sailles au cas o elle ferait du mal Carlos Malgr tout Juanita se contente la plupart du temps de suivre sa bru partout o elle se rend pour limiter son champ d action La force de Mama Solis est autant dans sa d termination faire tomber Gabrielle que dans sa facult lui ter toute libert par sa simple pr sence Juanita s oppose aussi Gabrielle sur le plan repr sentatif ainsi que sur le r le qu elle tient La m re de Carlos effraie la femme de ce dernier car elle symbolise tout ce qu elle n est pas elle m me et plus encore tout ce qu elle se refuse devenir savoir une m re de famille possessive et conome L antagonisme de ces personnages est particuli rement marquant sur ce point et renforce d autant plus le besoin qu ont les deux femmes s imposer l une et l autre aux ye
169. s et accepte de jouer le jeu Episode 15 C est ma premi re piscine party Les preuves tant accablantes Mike se fait arr ter tort pour le meurtre de Martha Huber Susan qui refuse d y croire d couvre qu il a d j t en prison Et si Mike est rapidement disculp Susan n arrive plus lui faire confiance Bree d couvre que sa fille Danielle a l intention de coucher avec John avec qui elle sort d sormais Tom se voit offrir une promotion qui l loignerait encore plus du domicile familial Lynette met alors tout en uvre pour que le poste soit donn quelqu un d autre Enfin Gabrielle subit le chantage de son nouveau jardinier qui la menace de r v ler sa liaison avec John Carlos si elle refuse de coucher avec lui VI Episode 16 La plus belle pour me faire coffrer L ancienne ma tresse de Rex incarc r e pour prostitution tente de n gocier sa peine de prison en r v lant le nom de ses clients La liste est rapidement r v l e et les Van de Kamp sont montr s du doigt La plomberie de la maison des Solis part en morceaux et le couple qui n a pas les moyens de faire r parer a toutes les difficult s du monde surmonter le probl me Apr s une soir e bien arros e Susan et Edie rentrent chez Paul Young par effraction Les enfants de Lynette sont faussement accus s d avoir apporter des poux l cole et d avoir contamin les autres enfants Bree offre de l argent G
170. s Mais cette constatation se retrouve invers e dans Desperate Housewives non pas parce que ce n est pas un homme aux commandes de la s rie mais parce que ce dernier Mark Cherry nous l avons d j cit se r v le tre 33 Genevi ve SELLIER Gender Studies et tudes filmiques Genre et Soci t n 38 2005 age Ibid 39 un homosexuel d clar D s lors sa vision de l individu masculin et f minin va tre n cessairement affect e si l on en croit la th orie de Mulvey reprise par Sellier par son propre point de vue La femme objet d Hollywood est ainsi remplac e par l homme objet dans Wisteria Lane le regard du cr ateur passant n cessairement au travers de celui de ses h ro nes Le d calage du sexe permet un recul qui explique l aspect critique de la s rie 40 Les personnages adjuvants Comme nous avons pu le constater en tudiant le personnage de Mary Alice la structure de Desperate Housewives repose sur le mod le du sch ma actantiel de Greimas N anmoins il est n cessaire de sp cifier l usage de l ensemble de ce sch ma dans la s rie En effet lorsqu on consid re que la base du sch ma actantiel de Greimas est le conte qui ne compte qu une seule qu te un probl me se pose d embl e avec notre exemple puisque Desperate Housewives comporte deux trames sensiblement distinctes Cette situation nous oblige donc revoir le sch ma en circonstance en d doublement
171. s es am ricaines dont nous analyserons en premier lieu des objectifs ainsi que le fonctionnement Le comportement et les justifications des participants face des sondages concernant l affection qu ils portent aux personnages nous permettront de d terminer quels sont les param tres qui rentrent en compte dans les relations qu entretiennent les t l spectateurs avec les protagonistes de Desperate Housewives Confront s aux faits constat s dans les deux premiers axes de l tude ces donn es une fois compar es mettront en avant les raisons qui poussent le public francophone a accorder plus de cr dit l une ou l autre des h ro nes au d pend des autres Nous constaterons ainsi que certaines de ces raisons d passent souvent l ordre du di g tique et donc renvoie la question de la cr dibilit des personnages tel que nous l aurons vu pr c demment Troisi me partie l imaginaire de la femme au foyer la r ception de la s rie par le public francophone d Internet 13 Premi re partie La di g se les personnages et leur univers Les h ro nes Attribution et diff renciation tude des personnages principaux Comme nous l avons d ores et d j constat en nous penchant sur le pilote Desperate Housewives est une s rie qui compte quatre h ro nes de styles tr s diff rents visiblement r unies par un seul point commun Elles sont toutes femmes au foyer Ce statut unique s opposant
172. s t l spectateurs en nous pr sentant l intimit des personnages qui se rendent son enterrement et qui s av rent tre les quatre fameuses h ro nes de la s rie d termin es d couvrir pourquoi leur amie s est suicid e La prise de recul du spectateur est donc ici imm diate puisque le personnage qui servira de m diateur narrateur s av re tout simplement d c d Un point de vue original et d terminant qui intervient donc d s le d but du pilote D une fa on g n rale le pilote s av re tre un rouage capital dans le lancement d une s rie t l vis e Son statut est unique car il sert d amorce la totalit de la s rie et une importante valeur commerciale puisqu il a pour mission de promouvoir la s rie l tranger en vue de la vendre des t l visions d autres pays D s lors le pilote se doit de situer rapidement et clairement le contexte et les personnages de l histoire et d exposer de fa on attractive le fil conducteur et les intrigues secondaires qui rythmeront la saison La totalit des enjeux de l histoire ainsi que les r gles de narration qui seront appliqu es par la suite doivent tre d termin s d s cet pisode strat gique D s lors on constate que ce premier pisode place toutes les fondations sur lesquelles sera b tie la totalit de la saison une intrigue principale qui r unira les principaux personnages qui eux m mes vivront leur lot de p rip ties ind
173. s des femmes au foyer au sujet de leurs conjoints Puis nous nous attarderons sur le lien qu entretiennent les h ro nes avec le monde du travail lorsqu il fait partie de leur vie Tout le long de la saison les h ro nes sont confront es des v nements incluant de pr s ou de loin leur conjoint Mais comme nous l avons d j constat rares sont les moments o ces derniers prennent v ritablement parti dans les conflits Ca ne signifie pas pour autant qu ils soient totalement absents surtout des conversations A ce titre le pilote de la s rie pose rapidement les bases de l une des probl matiques de la s rie les hommes s imaginent bien plus malheureux que leur femme Dans le pilote alors qu elle se r unit avec ses trois amies apr s l enterrement de Mary Alice Susan se souvient d une conversation de groupe portant sur l adult re de son mari de l poque Carl Conversation qui d rive rapidement sur les hommes en g n ral et dont voici la transcription originale MARY ALICE to SUSAN So What did Carl say when you confronted him Donc Qu a dit Carl quand tu l as interrog SUSAN You ll love this he said it doesn t mean anything it was just sex Tu vas aimer a il a dit que ce n tait rien que c tait juste du sexe BREE Oh yes page one of the philanderer s handbook Oh oui premi re page du manuel du beau parleur 73 SUSAN Yeah and then he got this Zen loo
174. sibles narratifs L analyse structurale du r cit Editions du Seuil Paris 1981 16 Ibid p 71 1 Ibid p 77 78 25 les encouragements et conseils dont elle a besoin pour faire voluer sa situation aupr s de Mike Cette confiance qu elle accorde son amie mannequin augmente son ressentiment envers elle lorsqu elle d couvre qu elle trompe Carlos avec le jeune jardinier Susan revit alors au travers de Gabrielle ce que Carl son ex mari lui a fait subir en la trompant avec sa secr taire M me si elles finissent par se r concilier Susan garde en elle beaucoup d amertume du fait de l effet de miroir qui ressort de cette situation comme nous avons pu le constater auparavant En seconde position arrive Gabrielle qui est pr sente l cran durant 2h42 Ce cas diff re norm ment de celui de Susan car Gabrielle est sans doute la femme au foyer la plus ind pendante du reste des personnages et de la trame principale de la saison Il n est pas rare de la suivre durant tout un pisode sans qu elle n entre en interaction avec aucune des autres h ro nes La pr sence de Gabrielle l cran suit une constante stable dans la saison et est constamment relanc e par les multiples rebondissements quelle rencontre dans son existence sulfureuse Ce traitement coup de toute interaction refl te parfaitement le caract re go ste du personnage qui pr f re clairement se concentrer sur ses probl mes priv s aussi fu
175. strat gie visiblement efficace tant donn le succ s constant de la s rie permis par la fid lisation du public au fil des saisons Pour conclure sur le sujet tournons nous bri vement vers les autres personnages de l intrigue qui cumulent tout de m me 22 du temps total de la saison M me si nous aurons l occasion d en reparler par la suite 1l appara t comme n cessaire de d terminer leur importance sur cet aspect temporel de la di g se 29 Les personnages secondaires qui partagent l cran avec les h ro nes ont d important le fait que comme elles ils sont ind pendants Zach et Paul Young par exemple peuvent voluer durant deux pisodes d affil e de leurs cot s sans jamais intervenir dans l existence des m nag res mais en contribuant l avanc e ou au recul des intrigues principales ou secondaires Leur r le est important aussi bien au niveau di g tique qu au niveau extra di g tique ces personnages font d une part voluer l histoire et d autre part permettent au spectateur d acc der des informations encore inconnues des h ro nes pour ainsi prendre une longueur d avance sur elle et d velopper une r flexion un suspense ou plus l g rement une situation cocasse Prenons pour exemple les deux pisodes o Julie la fille de Susan cache Zach dans sa chambre pour que son p re ne le renvoie pas en h pital psychiatrique Susan n est pas au courant des manigan
176. suite Lynette son actrice talentueuse un fait admis alors que le personnage de fiction de son cot n est pas particuli rement appr ci Le renvoi la r alit est donc ici pr sent pour se justifier et le d tachement entre l actrice et le personnage d montre une prise de recul qui emp che sans doute une identification Dans le troisi me t moignage on trouve nouveau une r f rence l un des pr c dents r les de Teri Hatcher l interpr te de Susan qui a durant 6 ans incarn e Lois Lane dans la s rie Superman Si le nom de l actrice n est pas cit le fait de renvoyer l un de ses r les pr c dents d montre bien que le t l spectateur sort du cadre de la s rie pour aller justifier son choix Le rapport affectif avec l actrice est ici suffisamment fort pour qu un personnage d une autre s rie justifie son choix dans ce tout autre contexte Enfin le quatri me t moignage s inscrit dans une d marche assez diff rente voire inverse Aucun personnage n est cit dans la phrase seul le pr nom de l actrice est utilis Cet exemple pr sente deux tendances li es d une part il sous entend d avoir une connaissance de lunivers extra di g tique pour tre compris puisqu il faut savoir que F licity est le pr nom de l actrice qui incarne Lynette D autre part l absence du nom de famille sugg re qu une sorte de proximit s est instaur e entre le t l spectateur et l actric
177. sur ce point que la s rie se structure L organisation narrative est telle que si la quasi int gralit des v nements des pisodes se focalise sur la vie priv e des h ro nes les endroits cl s de la s rie en particulier les cliffhangers c est dire les v nements qui surgissent en fin d pisode pour instaurer une tension dramatique et motiver les spectateurs voir la suite renvoient souvent l intrigue principale ce qui renforce son statut de pr texte suivre la s rie et qui explique la faible pr sence relative cependant de cette intrigue cl au sein des pisodes puisqu elle est un facteur de suspense non n gligeable De plus le rappel de ce fil conducteur se r v le tre une parfaite excuse pour rapprocher Mary Alice la voix off de la s rie sur le devant de la sc ne la fin de chaque pisode qui donne par la m me occasion une conclusion valeur g n rale en reprenant les situations v cues par les personnages alors que son intervention en d but d pisode concernait uniquement l un des protagonistes en particulier On glisse donc petit petit d un cas particulier une constatation g n rale argument par la voix off qui se r v le tre l actrice majeure du fil conducteur de la saison La boucle est ainsi boucl e puisque l pisode poss de ses propres conclusions en circuit ferm de par les intrigues secondaires mais laisse la saison ouverte de par son intrigue principale Une
178. sur une rencontre virtuelle des diff rents membres A ce titre l un des outils propos s dans l espace forum r pond une d marche simple de questionnement qui peut tre d taill e ou non par la personne qui y prend part il s agit tout simplement de l outil Sondage Le module de sondage du site s av re tre la base de l tude men e sur S ries Sub pour plusieurs raisons D une part la cr ation d un sondage sur un site communautaire de ce type est rapide ce qui permet de poster rapidement une nouvelle question si le besoin s en fait sentir ou encore de pr ciser des points de d tails parfois n cessaires apr s avoir lanc ladite question En second lieu le sondage une fois int gr au site est facile d acc s et tout le monde peut y participer d un simple clic garantissant ainsi un nombre tr s correct de participations d bouchant sur un chantillon repr sentant correctement la communaut interrog e Cet aspect s av rait fondamental dans cette tude surtout lorsque l on consid re le nombre cons quent de membres inscrits sur le site Il fallait donc mobiliser non seulement les membres actifs mais aussi les membres de passage n ayant pas le d sir de s engager dans une discussion ou une justification quelconque Nous verrons que sur ce point les r sultats d un des trois sondages propos s dans le cadre de l enqu te ont d pass les attentes de base qui se focalisaient uni
179. t associer au concept sociologique de patriarcat qui fait du p re le chef indiscutable de la famille Le patriarcat r duit l tre de la femme la seule maternit et ce qui l entoure A ECHENE Quelle alternative au patriarcat Sisyphe Septembre 2004 8 Et d ailleurs mis en place au premier degr dans la s rie Ma Sorci re bien aim e qui reste aujourd hui le mod le de repr sentation de la vie de la m nag re am ricaine dans les ann es 1950 7 C MARGAIN La femme au foyer est elle lavenir du f minisme Editions N 1 Paris 2007 Ibid p 46 36 satisfaisante pour lui Rex est un homme r sign par la perfection de sa femme qui ne lui laisse aucune surprise Il aimerait briser les conventions ce que Bree qui se r v le tre le strict oppos de Lynette refuse Rex baisse alors rapidement les bras et choisit ce qui lui semble tre la seule solution le divorce Une situation qui laisse penser que le mari d sesp r a tout tent pour sauver son mariage ce qui n est pas exactement le cas Le comportement de Rex l gard de sa femme et de sa famille en g n ral est lui aussi emprunt d un statisme particuli rement choquant commencer par une absence totale de communication Convaincu d s le d part que Bree ne le comprendra pas sur ses besoins en particulier d ordres sexuels Rex emp che son couple de s ancrer dans une confiance qui lui serait clairement b n fique S il s av re vi
180. t autant de crit res permettant de diviser les t l spectateurs dans diff rentes cat gories de publics Par cons quent l tude men e ici nous a permis de d montrer que des aspects critiques et r alistes taient bels et bien pr sents voire m me fortement pr sents en filigrane dans la s rie et que de ces crit res d coulaient l empathie des t l spectateurs pour les h ro nes de la di g se La d marche que nous avons utilis e pour soutenir nos propos a aussi permis de d montrer que l usage de th ories relativement anciennes ou bien de travaux r alis s sur des bases strictement cin matographiques ou litt raires pouvaient s appliquer l analyse d une s rie t l vis e L utilisation d ouvrages caract re purement sociologique savoir les tudes de J C Kaufmann a aussi donn des r sultats tonnants quant l analyse de la repr sentation sociale des t ches m nag res dans la s rie La combinaison de th ories venant de domaines diff rents aura donc t un crit re d terminant dans la poursuite de cette tude outre les d couvertes faites sur la s rie elle m me cette tude prouve aussi que la pluridisciplinarit permet d aller plus loin dans la r flexion et qu explorer des pistes diff rentes n est pas un gage de confusion au final Cependant notre tude tout comme la s rie elle m me poss de aussi ses limites Inscrire notre analyse uniquement dans la premi re s
181. t sexiste soulignant bel et bien une attitude f ministe dans le ton Gabrielle casse une noix avec un ustensile pr vu cet effet Le geste est rapide et le plan tr s court mais il est bel et bien pr sent tel une sorte d image subliminale Associ aux paroles des personnages difficile de voir autre chose dans ce geste qu une m taphore de la castration masculine aux paroles r ductrices on lie un geste symbolique mais concret A partir de l la tendance appara t comme affich e et ce dans les deux sens Le sexisme sera bel et bien pr sent et ce dans les deux sens chez les hommes et chez les femmes Le fait que les femmes en parlent entre elles et contestent le comportement des hommes ne fait pas non plus avancer le d bat clairement Elles ne fixent que la probl matique sans r ellement l aborder avec les personnes concern es En r sulte en toute logique une situation conflictuelle bas e sur une incompr hension mutuelle Prenons nouveau l exemple de Bree et de Rex Van de Kamp D un cot Rex souffre de la perfection de sa femme qu il consid re comme sans surprise et sans d faut De son cot Bree cherche tout prix rester au sommet de sa perfection m me si pour cela elle doit entretenir l illusion d une vie parfaite malgr la tristesse de sa situation Bree se cache derri re les t ches m nag res pour esquiver la r alit de sa situation ainsi que ses responsabilit s L incompr hension du
182. tations de la s rie Dallas Herm s 11 12 CNRS Editions 1993 109 dressent gr ce aux concours de plusieurs couples de t l spectateurs de diff rentes nationalit s six fa ons de recevoir et critiquer la s rie Parmi ces derni res la critique pragmatique appara t comme tr s proche de notre propre exemple Globalement l int r t des commentaires pragmatiques est de cr er un lien r flexif entre le texte et la d finition que font les lecteurs de leurs propres exp riences ou de leurs r les On peut donc clairement rapprocher la d marche qui est faite sur les personnages de Lynette et Bree en particulier la critique pragmatique mise en avant par Liebes et Katz pour les raisons voqu es plus haut les personnages sont soit proches de la r alit des lectrices soit sont suffisamment cr dibles pour entra ner de la compassion Il y a donc bel et bien une prise de conscience d une certaine r alit domestique de la s rie par le public confirmant ainsi nos th ories pr c demment labor es sur la mise en sc ne relativement cr dible de la vie de la m nag re dans la s rie Les r actions masculines quant elles apparaissent plus vari es et place bien souvent Gabrielle comme premier choix selon des crit res plus superficiels ou encore physiques Mais ce n est pas le seul personnage prenant place dans les pr f rences des spectateurs pour ce qui est sur c est que si j avais
183. te mais dou d initiative et d int r t propre c est un alli Le r le d alli de Susan vis vis de Marie Alice b n ficiaire passif par excellence puisqu elle est d c d e s ajoute donc au statut basique de la m nag re dans le cycle narratif de l histoire C est donc la haute implication de Susan dans la r solution du suicide de son amie qui augmente sa pr sence l cran et non sa trame priv e La fusion des deux trames entra ne aussi le m lange de ce que Bremond appelle le processus de d gradation S il choisit de poursuivre le r cit le narrateur doit r cr er un tat de tension et pour ce faire introduire des forces d oppositions nouvelles ou d velopper des germes nocifs laiss s en suspend L o les autres personnages subissent fatalement le processus de d gradation n cessaire la poursuite des intrigues priv es sur la saison suivante Susan de part son fort degr d investissement dans l intrigue principale en subit les effets de plein fouet en plus de ceux entra n s par sa vie priv e La forte pr sence du personnage a donc un prix Du fait de sa grande implication dans cette contre enqu te Susan discute beaucoup avec ses trois amies au sujet de Mary Alice Elle n a donc pas de pr f rence concr te entre les trois N anmoins on constate ais ment que Susan trouve en la personne de Gabrielle 15 C BREMOND La logique des pos
184. tente de questionner Zach le fils de Mary Alice pour essayer de comprendre ce qui a pu la pousser au suicide Lynette et Tom cherchent inscrire leurs jumeaux dans une cole priv e tr s ch re et tr s litiste ils sollicitent l aide de Bree dont les enfants sont pass s par l Juanita Solis la m re de Carlos s invite chez son fils au grand dam de Gabrielle C est en v rit Carlos qui l a appel e l aide persuad que son pouse a une liaison Episode 6 Mes fils ma bataille Susan apprend que Paul le mari de Mary Alice a fait interner leur fils Elle d cide de l espionner Lynette participe activement l organisation du spectacle donn dans la nouvelle cole de ses fils mais se retrouve en comp tition avec d autres m res de famille elle na pas d autre choix que de se droguer pour maintenant la cadence Gabrielle d couvre que sa belle m re est accro aux jeux et se sert de cette faiblesse pour l loigner d elle Enfin Bree comprend que le probl me dominant dans son couple est sexuel et tente de faire parler Rex au sujet de ce malaise Mais ce dernier reste ferm M Episode 7 Ca plane pour elle D sormais ensemble Susan et Mike se pr parent pour leur premier rendez vous Mais ce dernier tombe l eau lorsque Mike re oit la visite d une amie ce qui rend Susan jalouse Appuy e par Edie elles d cident de les suivre Lynette est charg e par son mari Tom d organiser un r
185. tenu avec le personnage en question ni en consid rant l aspect r aliste de la s rie L encore le rapport entretenu avec le non di g tique ne peut pas tre consid r comme tant toujours conscient pourtant il est continuellement pr sent Ainsi la mise en avant de l attitude aga ante d un personnage l cran est parfois expliqu e par le t l spectateur par le blocage constant de l volution du personnage C est donc l aspect r p titif du sc nario tendant vers le commercial qui nerve le public L autre exemple o le recul est plus frappant est celui o le t l spectateur explique son choix de personnage pr f r en se basant sur l actrice qui l interpr te Ici le t l spectateur est conscient que son opinion d passe la s rie et les crit res socio r alistes de cette derni re n entrent pas en ligne de compte Il n existe donc pas un moule unique lorsque l on parle de publics de t l vision Pour s en rendre compte 1l suffit simplement de confronter les t l spectateurs des questions qu ils ne se posent pas naturellement Certes nous avons d j constat que cette mani re de mesurer les opinions des t l spectateurs est une pratique qui force d une certaine mani re la r flexion du public Mais c est aussi la seule fa on de d terminer les diff rences de r action pouvant se trouver au sein d une m me communaut rassembl e autour d un m me programme A ce ti
186. tes dans la totalit de la saison pr cis ment dans l pisode pilote et dans le double pisode final Malgr cela elle est sans doute le personnage f minin le plus important de la s rie car elle se r v le en tre l l ment d clencheur de par son suicide Les quatre h ro nes se r unissent pour parler d elle voquer son acte incompr hensible ou tout simplement les souvenirs qu elles ont avec elle Mary Alice est le pr texte de l histoire de la s rie Malgr le caract re inexplicable de son acte suicidaire en d but de saison la mort de Mary Alice n appara t pas comme tant un tabou aupr s de ses amies Bien au contraire il exprime un v ritable malaise v cu par une femme qui ressemble toutes Lorsque Susan se r volte face au suicide de la m nag re elle alerte ses amies en soulignant que la d funte tait une femme comme elles Une comparaison qui provoque un lourd silence dans l assembl e et pour cause puisqu un tel d sespoir renvoie toutes ces femmes leur propre vie priv e m me si elles gardent leurs tourments pour elles Mary Alice est le sujet de discussion qui revient presque dans toutes les sc nes rassemblant les h ro nes Toujours cit e en tant que m re et pouse vertueuse ce qui rend son geste toujours plus inexplicable elle appara t m me dans un des r ves d une Lynette au bord de la crise de nerfs o elle lui tend un revolver salvateur L apparence ang li
187. tiles peuvent ils tre au lieu de consacrer du temps aux probl mes des autres Mais l inverse Gabrielle se permet souvent de profiter de la gentillesse d autrui pour servir sa propre cause Ainsi lorsqu elle doit cacher ses biens de valeur pour viter qu ils soient saisis elle va voir Bree pour lui r clamer son aide C est l un des seuls moments de la saison o les deux femmes sont seules toutes les deux le second cas se trouvant tre la sc ne o Bree pr te de l argent Gabrielle qui se trouve alors dans un v ritable n ant financier Bree est donc une amie sur qui elle peut compter A l inverse Gabrielle n est pas proche de Lynette dans l intimit L hypoth se formuler ici tient la diff rence de situation familiale des deux femmes Lynette femme au foyer avec quatre enfants appara t Gabrielle qui ne veut surtout pas d enfant comme quelque chose qu elle ne sera jamais On peut supposer qu elle est effray e par ce que Lynette repr sente non seulement pour elle mais aussi pour Carlos qui lui d sire fonder une famille Par cons quent Gabrielle si elle appr cie n anmoins Lynette pr f re la garder une certaine distance 26 Vient ensuite Bree pr sente 2h40 l cran Son apparition dans les pisodes est relativement instable et d pend de sa situation ce moment pr cis Bree est beaucoup plus pr sente lorsqu elle est en conflit avec son entourage et l invers
188. tils propos s par le Web N anmoins les r sultats une fois tudi s d montreront que si les personnes interrog es appartiennent la m me communaut il est possible de les s parer et de les classer dans diff rentes cat gories de public Apr s cette s rie de constatations positives et n gatives il appara t clairement que le r sultat de cette tude ne pourra pr tendre aucun r el int r t sociologique et donnera plut t des r sultats d un point de vue ethnologique en particulier au niveau de l organisation des publics Le principal but approch ici est celui d apporter une ouverture notre travail portant sur Desperate Housewives en d terminant en premier lieu le niveau de recul que peut avoir le spectateur sur la fiction nous le verrons plus pr cis ment avec les deux premiers sondages que nous aborderons concernant l aspect critique et l aspect r aliste de la s rie En second lieu nous nous pencherons sur le P T6 D DAYAN Le double corps du spectateur Accus de r ception Le t l spectateur construit par les sciences sociales Paris L Harmattan Champs Visuels 1998 93 troisi me sondage celui concernant le personnage pr f r Ce dernier sera le plus important des trois pour nous puisque les h ro nes de la s rie nous int ressent particuli rement Enfin nous aborderons l id e de publics dans une derni re sous partie qui nous permettra de tirer des conclusi
189. tituant les trois diff rentes fa ons dont peut s tablir le lien entre le t l spectateur et le personnage de fiction P http www seriessub com forum index php topic 4175 0 html 103 L interpr tation des choix des internautes Affection pr sence l cran et r p tition Le premier des trois rapprochements qu il semble n cessaire de faire est celui de l impact de la pr sence des personnages l cran sur les pr f rences des spectateurs Nous l avons constat tr s t t dans notre tude avec l essai de Umberto Eco les v nements v cus par les h ro nes s inscrivent dans un processus de r p tition Nous avons aussi constat que la pr sence de chacune des femmes au foyer l cran tait relativement d s quilibr e par rapport aux autres personnages offrant une variation de plus d une heure entre Susan la plus pr sente et Lynette la plus en retrait Avec les r sultats du sondage concernant le personnage pr f r on se retrouve devant un r sultat qui appara t comme tant l inversion quasi parfaite des r sultats donn s par le calcul du temps de pr sence des personnages l cran Classement du temps de pr sence des Classement du r sultat du sondage sur personnages l cran le personnage pr f r 1 Susan 1 Lynette 2 Bree 2 Bree 3 Gabrielle 3 Susan 4 Lynette 4 Gabrielle Ainsi Lynette h ro ne la moins pr sente
190. toire souvent d autres femmes lorsqu elles sont Opposantes ou souvent gr ce l aide d autres femmes lorsque ces derni res sont des Adjuvantes Un statut minimis par l homme travailleur garant des 118 repas chasseur qui s octroie la t che la plus prestigieuse peut tre mais bien loin cependant d tre la plus compliqu e mener bien La seconde partie de notre tude plus sociale nous a permis de d couvrir les rouages de la construction mythologique de la nouvelle image de la femme au foyer v hicul e par la s rie et nous a par la m me occasion permis de mesurer la dimension sociale de la s rie et par l m me son aspect critique La vie de nos voisins n est pas aussi simple que ce qu ils veulent montrer ou plut t ce qu ils veulent nous faire croire D s le d part d s cette mort inopin e qui retourne tout le voisinage de Wisteria Lane les bases de la s rie sont plac es et par la m me occasion le mythe de la m nag re tel qu il avait t labor la fin des ann es cinquante et dans le courant des ann es soixante vole en clats au bout d peine cinq minutes Par une construction et un embo tement intelligent d une intrigue principale qui casse petit petit les bases de la repr sentation conventionnelle de la femme au foyer avec des intrigues secondaires qui d voilent l intimit des quatre h ro nes de la s rie qui de leur cot reconstruisent
191. tre cette tude a permis certains rapprochements id ologiques des membres l int rieur m me de la communaut S ries Sub rapprochements qui n avaient pas t r alis s auparavant par manque d int r t pour les questions pos es ou tout simplement par manque de sollicitation Cette division du public en trois cat gories reste n anmoins une bauche uniquement adapt e dans cette forme notre seule tude Il serait sans doute int ressant de r it rer l exp rience avec une autre s rie en posant des questions similaires de mani re d terminer si ces trois d finitions pourraient s adapter correctement un autre contexte que celui de la repr sentation de la femme au foyer 117 Conclusion Apr s avoir explor les h ro nes et leur quotidien dans Desperate Housewives sous un angle narratologique puis sociologique et enfin tudi la fa on dont les spectateurs re oivent ces repr sentations force est de constater que la s rie n appara t plus nos yeux comme une simple com die l g re que l on regarde en soir e pour se d tendre N anmoins nous l avions d j envisag d s notre introduction le succ s de la s rie cachait n cessairement quelque chose de plus profond que la routine du quotidien r v l e aux t l spectateurs Dans Desperate Housewives rien n est gratuit Les apparences se paient au prix fort et ce d s le d but du pilote Une femme au foyer se suicide et l
192. trice fantomatique est souvent subtilement sugg r e qu elle en est un au travers des s quences o elle prend la parole en particulier au d but et la fin des pisodes et o la cam ra semble planer En outre cette d monstration souligne le fait que Mary Alice est la fois narratrice de l histoire et personnage du r cit C est son r le de narratrice qui la distingue des autres personnages puisqu elle a le choix du sujet qu elle d sire voquer Le spectateur est sa merci en ce qui concerne la collecte d information sur les situations et les protagonistes eux m mes En se basant sur le tableau que G rard Genette tablit dans Figure I on peut donc consid rer la s rie comme tant un r cit extradi g tique homodi g tique puisque sa narratrice raconte une histoire dont elle fait partie Mais elle se d marque des autres personnages car comme le souligne Ch teauvert C est sa fonction de narrateur son r le dans le r cit filmique qui le distingue des autres personnages et non pas son statut de r alit qui participe la fiction Que Mary Alice soit morte ou vivante dans le r cit n est donc pas ce qui lui donne un statut sup rieur aux autres personnages c est avant tout son r le de narratrice qui la met au dessus des autres Le discours teint d humour et d ironie qui filtre au travers de la bouche de la d funte reste n anmoins celui du cr ateur et sc nariste de la s rie
193. tte op ration l pisode est lanc et m me si elle intervient arfois l int rieur m me des pisodes on ne la retrouve dans son r le concret de P 1 A J GREIMAS S mantique Structurale Editions Larousse Paris 1966 20 J CHATEAUVERT Des Mots l image la voix over au cin ma Nuit Blanche Editeur Qu bec 1996 21 y Ibid p 164 32 narrateur verbal qu la fin o la constatation nonc e en d but d pisode se transforme chaque fois en une v rit applicable tous les personnages En outre Mary Alice est continuellement absente de l image car elle est morte mais elle est n anmoins bel et bien pr sente en tant que voix off Oswald Ducrot dans Le Dire et le dif diff rencie le locuteur selon deux axes Le locuteur en tant que tel par abr viation L et le locuteur en tant qu tre au monde 4 L est le responsable de l nonciation consid r uniquement en tant qu il a cette propri t est une personne compl te qui poss de entre autre propri t s celle d tre l origine de l nonc ce qui n emp che pas que L et soient des tres de discours constitu s dans le sens m me de l nonc Les deux fonctions peuvent tre associ es au m me personnage ce qui est le cas dans Desperate Housewives Si Mary Alice est d c d e en tant que cela ne remet pas en cause son r le en tant que L Sa pr sence en tant qu noncia
194. u adjuvant masculin dans le fait qu il n est pas une menace pour Gabrielle C est un adolescent de surcro t homosexuel Gabrielle n a donc strictement rien craindre de lui Inconsciemment ces deux personnages sont li s dans le secret de l accident de Mama Solis L importance des personnages adjuvants repose donc sur leur implication dans la r solution des probl mes des h ro nes mais aussi sur le fait que leur position les emp che d aggraver les situations des protagonistes qu ils aident ce qui se r v le tre la condition sine qua non pour que l intrigue puisse concr tement voluer Il appara t comme difficile voir impossible de les contraindre un seul et unique mod le il n y a pas d adjuvant type dans Desperate Housewives chacun participant l intrigue a sa mani re et avec un objectif diff rent voire dans le cas d Andrew totalement inconscient 44 Les adjuvants sont majoritairement autonomes condition qu ils vivent pr s du domicile des h ro nes et donc fassent partie int grante de leur environnement La proximit d un foyer est ainsi synonyme d intimit et rend logiquement le personnage ma tre de sa vie et libre de ses choix Ainsi le seul personnage faisant exception s av re tre le Docteur Goldfine dont on ne sait rien et que l on d couvre toujours dans des lieux neutres savoir son cabinet ou un restaurant Cependant cet aspect du personnage s av re
195. u de s duction L homme est ici un objet de convoitise que la femme cherche tout prix attirer dans ses filets Le jeu de s duction s en trouve donc renforc ainsi que la sacralisation de la situation Une fois que l objet tant d sir est enfin La figure du plombier muscl et s duisant est en effet redondante au cin ma et la t l vision Dans le cadre des s ries citons entre autre Bon Jovi plombier salvateur dans la saison 5 de Ally McBeal 37 obtenu par Susan il perd de l int r t pour Edie qui accepte de quitter la course tout en surveillant une hypoth tique reprise du duel L objet s humanise alors et devient symbole de renouveau de sentiments quittant ainsi la symbolique purement sexuelle qui lui tait associ jusque l en t moigne les nombreux plans sur Mike torse nu et ruisselant de sueur offert au regard de Susan au travers de la fen tre de sa cuisine repr sentation moderne d un l che vitrine peine dissimul Le m me genre de situation est rencontr pour John l amant de Gabrielle mais le contexte s av re bien plus compliqu puisque la situation de la jeune femme s enlise lorsqu elle se rend compte que son jardinier encore une fois une figure de fantasme tombe amoureux d elle L humanisation de l objet pose dans ce cas probl me puisque le but de Gabrielle tait de conserver une relation sans sentiment Elle est donc contrainte de prendre du recul
196. uisque Kaufmann plusieurs ann es avant la cr ation de la s rie et dans une optique totalement diff rente d termine plusieurs tendances de femmes au foyer aussi diverses qu oppos es en interrogeant des femmes au foyer ou non aux m thodes et aux m urs bien diff rentes Ainsi le sociologue pr sente des c libataires des femmes au foyer mari es jeunes ou plus g es ou encore des femmes qui travaillent Chacune d entre elles ont des mani res diff rentes de tenir leur maison et t moignent sans le savoir du statut cosmopolite de l univers m nager contemporain C est gr ce ses th ories que nous allons avancer dans notre tude des t ches m nag res au sein de la s rie 4 J C KAUFMANN Le c ur l ouvrage Editions Nathan Paris 1997 59 Nous l avons d j constat maintes et maintes fois le statut de femme au foyer que partage les h ro nes de la s rie n est pas n cessairement facteur ou le facteur de rapprochement qui les regroupe Malgr cela cette consid ration particuli re inclue un certain nombre de caract ristiques dont les t ches m nag res Mais l encore la mani re d agir diff re Kaufmann le souligne tr s t t dans son tude il n y a plus une bonne mani re de faire mais une infinit de possibles Contre cette multiplicit d stabilisante chacun doit trouver le moyen de se river sa mani re personnelle g n ralement d finie comme la mani re la
197. un nouveau mythe de la m nag re Desperate Housewives d voile ses revendications d une part il n y a pas une femme au foyer mais des femmes au foyer Les diff rences g n ralement tr s marqu es qui existent entre ces quatre femmes ne les emp chent pas d appartenir au m me groupe social au m me st r otype ce lien social les unit malgr leurs diff rences et leur permet de vivre des situations en interaction les unes avec les autres ou bien leur permet de s opposer d en certain cas permettant aux personnages de gagner progressivement en paisseur et donc de les rendre plus int ressants pour le public D autre part casser le mythe pour mieux le reconstruire sous entend une prise de conscience de la part des sc naristes du fait que la femme au foyer cathodique si l on peut dire les choses ainsi avait besoin d une actualisation D s lors l aspect critique ne peut pas tre cart Nous l avons vu en tudiant le caract re f ministe de la s rie Marc Cherry son cr ateur est fonci rement du cot des femmes Il regarde le monde travers leurs yeux Cette constatation s av re utile pour aiguiller le sens de la critique au sein de Desperate Housewives qui malgr des m nag res poussives Gabrielle et son argent Bree et son m nage etc attaque bien plus l entourage de ces femmes qu elles m mes D s lors l vidence appara t difficile de critiquer les actes d une personne qui ne
198. ure d s lors les d finitions que l on peut en tirer s av rent nombreuses et vari es Malgr tout st r otype et clich sont relativement proches la diff rence la plus fondamentale qui puisse exister entre les deux c est que le st r otype est ancr dans la r alit alors que le clich est ancr dans la fiction Le clich est donc une sorte de st r otype fictionnel Avec Desperate Housewives si nous sommes dans un texte il n est pas litt raire cartons de ce fait les d finitions stylistiques et po tiques qui n ont pas d int r t pour nous pour nous int resser au contexte sociocritique dans lequel le clich peut tre plac Amossy et Herschberg Pierrot reprennent dans le chapitre intitul Etude sociocritique du clich et du st r otype les travaux fondateurs de Claude Duchet dans ce domaine Dans les travaux inspir s de cette approche les clich s et les st r otypes apparaissent comme des relais essentiels du texte avec son en dehors avec la rumeur anonyme d une soci t et ses repr sentations Ils sont les lieux sensibles de condensation et de production du sens dans le texte litt raire Les clich s seraient donc n cessaires l uvre pour que cette derni re soit re ue correctement par les lecteurs qui pourraient d s lors rapprocher la fiction de la r alit par le biais de traits communs ou plut t devrais je dire de lieux communs topoi puisque c est ce qu
199. uvel effet de miroir brise la dualit qui existait auparavant entre les deux personnages et les rapproche en les unissant dans le partage d un secret certes mais avant tout dans l adversit A l instar de Bree et de Lynette qui partagent beaucoup vis vis de leurs enfants Susan et Gabrielle sont les deux personnes les plus m me de se comprendre sur le sujet pointilleux de la solitude matrimoniale Gr ce cette approche th matique des personnages on peut d ores et d j constater que les liens qu entretiennent ces femmes entre elles d passent le simple fait qu elles soient toutes des femmes au foyer Chacune d entre elles porte sur ses paules le poids d un foyer qui s effrite et qui menace de s effondrer sans elles Les stigmates du pass sont souvent un facteur important de leur pr disposition tenir leur foyer flot pour ne pas reproduire les erreurs d antan La r surgence de ces souvenirs douloureux qu elle soit directe ou indirecte est dans tous les cas significative des craintes du personnage et nous en rapproche de ce fait davantage Malgr tout leur courage et leur volont ces femmes font face des pressions et des critiques qui les blessent et les d passent la plupart du temps V ritables h ro nes du quotidien elles sont souvent d valu es par leur entourage Le seul moyen pour elles de trouver du r confort semble donc tre ces r unions qui interviennent parfois indirect
200. ux de Carlos A ce sujet si l accident puis la mort de Juanita appara t comme favorable pour Gabrielle qui peut de ce fait pr server le secret de sa liaison avec John un temps seulement d ailleurs comme nous avons pu le constater la situation de Gabrielle en fin de saison seule enceinte et financi rement d savantag e laisse penser que Juanita a atteint son objectif Une vengeance posthume en somme Ainsi on constate que contrairement aux adjuvants dont la plupart avaient une intimit bien d termin e sous entendant une autonomie et une vie priv e les personnages jouant le r le d opposant sont surtout pr sents dans la vie des personnages qu ils 49 contrarient et sont particuli rement adeptes du parasitage Edie dans la vie de Susan et de Mike Andrew dans la vie de sa m re les enfants de Lynette qui attirent des spectateurs bien loin d tre les bienvenus et la belle m re de Gabrielle Juanita piste sa bru jusque dans les cabines d essayage des grands magasins pour tre certaine de ne rien rater Peu importe de ce fait que ces personnages aient ou non une vie priv e percevable par le spectateur ou m me par les h ro nes car leur existence au sein de la di g se ne se r sume que par une suite d intrusion dans l existence des autres En d finitive c est la seule chose retenir de cette cat gorie de personnages qui brille avant toute chose par leurs comportements parasit
201. v cu la d funte Mary Alice Malgr tout son mariage pr domine et l pouse d laiss e con oit quitter John pour garder Carlos et accessoirement son confort mat riel Lynette de son cot d sire se sentir plus panouie et plus f minine Pour a elle accepte d user de stratag mes indignes pour acc der un semblant de privil ge Mais l instar de son amie elle finit par laisser ses privil ges de cot pour sa famille Dans les deux cas le d vouement fait passer la famille avant le reste La raison pour laquelle il est difficile d en vouloir ses deux femmes de ne chercher qu un r confort relatif dangereux et finalement de courte de dur e Episode 12 Il veut faire un b b tout seul 19 A ce titre Lynette et Gabrielle partagent beaucoup malgr leurs diff rences Mais ni l une ni l autre ne le saura jamais puisque ce genre d v nement reste toujours priv car les apparences comptent bien plus que la r alit souvent sordide et ouverte au jugement La vie Wisteria Lane tant suffisamment triste pour les personnages qui la vivent d voiler une intimit perturb e n appara t pas comme tant facteur de positivisme et emp che donc tout rapprochement entre les individus souvent de maux similaires Les difficult s que rencontre Lynette avec ses enfants constituent selon la th orie mise par Umberto Eco son probl me principal et de ce fait r current La dominance
202. ve Noir Paris 2006 p 24 Ibid p 82 Ibid p 116 64 servir du premier pr texte louable pour mettre Claire la porte et reprendre le contr le de sa maisonn e malgr toutes les difficult s que cela implique Il y a ici encore une notion claire et nette de construction autour des t ches m nag res l existence de Lynette est l image de son activit au sein de sa maison En r alit elle se r sume principalement a et s apparente donc son ressenti g n ral ainsi qu l image qu elle donne voir La m re au foyer ne se croyant pas sa place dans cette image qu elle donne elle vit son existence de m nag re comme une contrainte absolue et ce ressentiment se r percute fatalement sur sa vie familiale A partir du moment o elle prend conscience qu elle n est pas pire qu une autre m re et que son r le lui tient finalement c ur lorsqu elle le voit accompli aupr s de ses enfants par une autre qu elle Lynette fait un pas en avant et reprend le dessus sur son existence Et ce qui n tait qu une contrainte ou une obligation avant s impose comme partie int grante de son r le de m re Concernant la d l gation des t ches m nag res Gabrielle Solis n a absolument pas de probl mes tout son m nage tous les repas sont pris en charge par une bonne Yao Lin que sa patronne d consid re totalement D s le d part on d note deux diff rences de taille entre Gabri
203. xplique que cette perfection est reconnue par tous sauf par sa 15 famille Encore une fois les apparences contrastent avec la r alit mais la situation est l g rement diff rente pour Bree puisque l ambiance pesante qui r gne dans sa famille se ressent lorsqu elle arrive avec son mari Rex et ses enfants l enterrement Bree se montre parfaitement organis e portant dans ses mains deux paniers diff rents l un tant pour les invit s et l autre uniquement pour Zack et Paul le fils et le mari de Mary Alice Bree se montre tr s froide face aux circonstances privil giant les contingences m nag res aux questions d ordre sentimental A cet instant elle parait totalement insensible Le dernier personnage rencontr est Susan Mayer et son gratin de macaronis Le plat offre un pr texte tr s original pour retracer sa vie de couple chaque version du gratin tant particuli rement repr sentative de sa situation conjugale Trop sal le jour de l emm nagement trop cuit le jour o Susan d couvre du rouge l vre sur la chemise de son mari et cram le soir o son mari quitte la maison pour sa secr taire Le parall le entre la cuisine de Susan et sa vie conjugale appara t comme un bilan de sa propre personne Non seulement sa vie sentimentale est d sastreuse mais en plus elle est une pi tre ma tresse de maison La mise en sc ne r p titive de la suite d v nements montre que le couple n a pas su s insc

Desperate Housewives, La représentation de la femme au foyer

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