Recueil Dalloz 2004 p. 824 Le rejet des
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1. t regard e par certains auteurs comme un durcissement de la jurisprudence de la Cour de cassation en mati re de r pudiations musulmanes qui semble bien confirmer l int gration des principes de la Convention EDH dans l ordre public fran ais en mati re internationale et condamne d finitivement toutes les r pudiations musulmanes qui constituent par nature une pr rogative maritale Th Gar note sous l arr t pr cit Petites Affiches 24 juill 2002 n 147 p 23 24 et 25 Tel est l tat du droit au moment o vous tes appel s examiner les pourvois qui vous sont aujourd hui soumis V Les th ses en pr sence Le demandeur se pr vaut de l absence de fraude de sa part d une proc dure loyale et contradictoire devant le juge alg rien et de l obtention par l pouse de dommages int r ts D s lors l ordre public international tant sauf en application de l arr t pr cit du 3 juillet 2001 la Convention EDH ne devait pas tre motif interdire un sujet alg rien de saisir son juge naturel en vue qu il soit statu selon le statut personnel des poux sur la rupture du lien conjugal II n est pas selon le pourvoi de l esprit des droits de l homme de s imposer par l imp rialisme forc l o d autres valeurs sont appliqu es condition que la loyaut proc durale soit respect e II conclut donc la violation par la cour d appel de la Convention franco alg rienne et des princi2. rejeter le pourvoi Mots cl s CONFLIT DE LOIS Divorce R pudiation Reconnaissance en France Conflit de juridiction Recueil Dalloz Editions Dalloz 2009
3. restent interdites chaque fois que ces discriminations font appel l un des crit res prohib s par la Constitution comme la race l origine la religion les croyances ou le sexe ou en ce qu elles conduiraient remettre en cause un droit fondamental Inscrit dans le pr ambule de la Constitution de 1946 en ces termes La loi garantit la femme dans tous les domaines des droits gaux ceux de l homme ce principe est pass dans le bloc de constitutionnalit Par ailleurs sans dresser un catalogue exhaustif des applications de ce principe on retiendra simplement que notamment le code du travail contient un chapitre III du titre II du livre I du code du travail intitul Egalit professionnelle entre les femmes et les hommes b Les sources internationales du principe La Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes sign e New York le 1er mars 1980 ratifi e par la France et entr e en vigueur l gard de la France le 13 janvier 1984 dispose notamment que L expression de discrimination l gard des femmes vise toute distinction exclusion ou restriction fond e sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de d truire la reconnaissance la jouissance ou l exercice par les femmes quel que soit leur tat matrimonial sur la base de l galit de l homme et de la femme des droits de l homme et des libert s fondamentales dans les domain
4. voie de cons quence a rejet l exception de chose jug e puis renvoy les deux parties devant le juge aux affaires familiales de Paris pour qu il soit proc d la tentative de conciliation Pour statuer comme elle l a fait la Cour d appel de Paris a d abord qualifi la proc dure suivie par le juge alg rien conform ment la loi alg rienne Elle a cet gard consid r que le divorce prononc dans les conditions et circonstances qui caract risent la pr sente esp ce c est dire en r ponse la demande du mari et sa volont unilat rale de divorce constitue en r alit une r pudiation obtenue par d cision discr tionnaire du mari et sur sa seule d claration les juges ne pouvant que se borner l enregistrer sans pouvoir en appr cier l opportunit ni les responsabilit s dans la rupture La cour d appel a ensuite dit qu une telle proc dure est contraire au principe d galit des droits et responsabilit s lors de la dissolution du mariage reconnu par l article 5 du Protocole du 22 novembre 1984 n 7 additionnel la Convention EDH que la France s est engag e garantir toute personne relevant de sa juridiction III La question pos e par le pourvoi L article 1er de la Convention franco alg rienne du 27 ao t 1964 relative l exequatur et l extradition fixe les conditions que doivent remplir les d cisions rendues en mati re civile et commerciale par les juridictions de l un q
5. 001 Bull civ n 217 ne se r f re plus au principe pos dans l arr t rendu le 3 juillet mais en tait il besoin puisque la proc dure pr sentait un d faut permettant le refus de l exequatur b L arr t du 14 mars 2002 le principe de l galit fait de la r sistance L affaire pr sentait de grandes similitudes puisqu il s agissait de l application d une convention d exequatur avec un Etat dont la l gislation admet la r pudiation unilat rale du mari Maroc La cour d appel avait constat que les trois conditions rappel es ci dessus absence de fraude respect de l ordre public proc dural ou processuel et de l ordre public alimentaire taient r unies La deuxi me Chambre civile de votre Cour 14 mars 2002 Bull civ II n 40 D 2002 IR p 1177 n en a pas pour autant admis que la r pudiation pouvait dans ces conditions produire son plein effet en France Au contraire et m me si elle ne se r f re pas express ment au Protocole n 7 elle approuve sans ambigu t une cour d appel qui avait consid r qu une r pudiation constat e dans les formes de la loi marocaine ne saurait produire effet en France d s lors qu elle se heurte aux exigences de l ordre public international parmi lesquelles figure le principe de l galit de droits et responsabilit s des poux lors de la dissolution du mariage consacr l article 5 du Protocole additionnel la Convention EDH Cette position a
6. Recueil Dalloz 2004 p 824 Le rejet des r pudiations musulmanes Francis Cavarroc Avocat g n ral I Les faits et la proc dure pourvoi n 01 11 549 En 1985 M A et Mme G tous deux de nationalit alg rienne se marient en Alg rie Par la suite les poux viennent r sider en France Une douzaine d ann es plus tard deux proc dures crois es sont engag es par l un puis par l autre devant le tribunal alg rien par le mari qui forme une demande de dissolution du mariage par d claration unilat rale devant le juge aux affaires familiales du Tribunal de grande instance de Paris saisi par la femme d une requ te en divorce pour faute Le tribunal alg rien prononce le divorce le 29 mars 1998 La juridiction fran aise par ordonnance rendue le 12 mai 1998 fait droit l exception de litispendance soulev e par le mari et se prononce en faveur de son dessaisissement au profit du tribunal alg rien Sur appel la Cour de Paris rend un premier arr t par lequel elle rejette l exception et infirme l ordonnance en invitant le mari tablir l autorit de la chose jug e du jugement alg rien au regard des conditions pos es par l article 1er de la Convention franco alg rienne du 27 ao t 1964 relative l exequatur II L arr t attaqu C est celui du 22 mars 2001 au terme duquel la m me Cour de Paris a dit que le jugement alg rien ayant prononc le divorce entre les poux ne pouvait tre reconnu en France et par
7. ailleurs cette terminologie ne donne t elle pas elle m me la mesure d un cadre quelque peu triqu La primaut de la norme europ enne sur le droit interne indiscut e dans bien des domaines devrait elle ici marquer le pas alors que insensiblement l ordre public fran ais pourrait s effacer devant ce qui tendrait devenir un ordre public europ en Si oui au nom de quelle r gle de droit VII Conclusion L exequatur suppose la reconnaissance de la conformit d une d cision prononc e par une juridiction trang re l ordre public international fran ais Cet ordre public r pond une conception qui ne peut pas se dispenser de prendre en compte le principe de l galit de droits des poux principe qui d coule de sources internes et internationales Plus pr cis ment le droit europ en d autorit aujourd hui indiscut e et dont rien ne justifierait une application s lective contient cet gard des dispositions qui sont encore plus contraignantes Coh rence et harmonie juridiques paraissent exiger qu une d cision de juridiction trang re ne puisse produire des effets en France qu la condition que cette d cision ait t rendue conform ment aux principes qui s imposent au juge fran ais Et consid rons que le principe dont le respect est en cause celui de l galit est inscrit au coeur et au centre exact de notre devise r publicaine Telles sont les raisons pour lesquelles je vous propose de
8. c sur r pudiation unilat rale par le mari Formul e encore plus simplement ou peut tre de mani re plus complexe la question qui est pos e au juge qui rend la justice au nom du peuple fran ais est celle de savoir si la r pudiation d une femme par son mari l gale au regard du droit musulman lequel toutefois ne reconna t pas une r ciprocit de pr rogatives dans ce mode de dissolution du mariage est ou non susceptible d tre regard e comme compatible avec le droit fran ais Or depuis bient t 40 ans c est dire depuis le jour de la publication au Journal officiel du d cret du 11 ao t 1965 qui a d termin l entr e en vigueur de la Convention franco alg rienne relative l exequatur et l extradition les r ponses apport es par la jurisprudence ont t regard es par les observateurs comme variables IV Les r ponses de la jurisprudence 1 Les ann es 80 et le crit re des garanties proc durales Qu il suffise de rappeler pour m moire la r f rence l arr t Robhi du 3 novembre 1983 Cass 1re civ 3 nov 1983 Rev crit DIP 1984 p 325 note Fadlallah qui est repr sentatif de la tonalit de cette p riode On sait que cette jurisprudence se contentait d exiger une proc dure dans laquelle chaque partie avait pu faire valoir ses pr tentions et sa d fense Le crit re tait donc celui des garanties proc durales Cet arr t a en son temps inspir bien des commentaires de la part de la D
9. c dure contradictoire et d une compensation p cuniaire in La premi re Chambre civile r pudie sa propre jurisprudence sur les r pudiations musulmanes D 2001 Jur p 3378 Et de fait le vade mecum du juge de l exequatur para t bien avoir fait l objet d une r criture L article 5 du Protocole n 7 n appara t plus que dans l expos du moyen l arr t n a plus recours lui pour fonder la solution qu il donne car cet article ne sert plus comme dans l arr t de 1997 de prismes Un principe est pos la conception fran aise ne s oppose pas la reconnaissance en France d un divorce tranger par r pudiation unilat rale par le mari Cette reconnaissance ne saurait cependant rev tir un caract re automatique et encore faut il pour qu elle intervienne que trois conditions soient remplies absence de fraude du mari dans le choix du tribunal respect du principe de la contradiction et des garanties de la d fense compensations financi res accord es l pouse Certes comme l observe avec raison M G Canivet dans un article intitul La convergence des syst mes juridiques du point de vue du droit priv fran ais in European Review of Private Law 1 2003 p 50 65 quelques jours plus tard les juges de la cour r gulatrice se sont oppos s nouveau une r pudiation offrant au plan de la proc dure une protection amoindrie Il est exact que l arr t vis du 12 juillet 2
10. droits de la femme doivent tre les m mes que ceux du mari non seulement pendant le mariage mais encore et c est ce qui nous int resse au moment o le mariage se d fait 3 Une d finition fragile de l ordre public international en France celle qui n int grerait pas les principes de la Convention EDH Pour une femme que son mari ne veut plus pour pouse c est une chose que d tre appel e la proc dure et de pouvoir contredire une fois l instance engag e Mais cela en est une autre que de disposer de la m me action en justice que son conjoint la v rification de la r alit de l une n efface pas pour autant l anomalie originelle que constitue le d s quilibre dans la disposition du droit d agir En effet il demeure qu il y a eu demande unilat rale en r pudiation c est dire en rejet De plus techniquement il n est pas faux de soutenir que l pouse ne peut pas se d fendre en invoquant la responsabilit de la rupture et en regrettant l absence de conciliation On voit donc bien que l in galit subsiste puisque comme le dit M Kahn le mari r pudie sans avoir exposer de motifs sauf abus mais seulement sanctionn par une indemnit La norme europ enne exige que la conception fran aise de l ordre public international en cette mati re ne se d finisse pas seulement par rapport aux deux ordres publics d riv s que sont l ordre public proc dural et l ordre public alimentaire Et d
11. es politique conomique social culturel et civil ou dans tout autre domaine art ler et que Les Etats parties s engagent instaurer une protection juridictionnelle des droits des femmes sur un pied d galit avec les hommes et garantir par le truchement des tribunaux nationaux comp tents la protection efficace contre tout acte discriminatoire art 2 c plus encore ils s engagent prendre toutes les mesures appropri es y compris des dispositions l gislatives pour modifier ou abroger toute loi disposition r glementaire coutume ou pratique qui constitue une discrimination l gard des femmes art 2 f On voit que les domaines concern s sont nombreux que les objectifs sont pr cis et que les engagements sont larges c La source europ enne du principe de l galit des poux C est la plus pr cise puisque l article 5 du Protocole additionnel la Convention EDH constitue l application en mati re de mariage du principe de l galit hommes femmes Dans tous les Etats qui appartiennent au Conseil de l Europe et qui ce titre rel vent de la Convention EDH les poux sont galit de droits Ce qui s exprime en ces termes Les poux jouissent de l galit de droits et de responsabilit s de caract re civil entre eux et dans leurs relations avec leurs enfants au regard du mariage durant le mariage et lors de sa dissolution gt Le texte est limpide les
12. iscut ici Le d bat sera cantonn au strict terrain juridique toute autre approche relevant selon nous de la seule d marche du l gislateur 1 N cessit d une stabilisation jurisprudentielle Plusieurs auteurs regrettent ce qu ils regardent comme une jurisprudence en dents de scie qui donne l impression de ne pas pouvoir se fixer Sans doute cette Doctrine est elle cet gard victime d une apparence trompeuse et son analyse prend elle peut tre insuffisamment en compte les caract ristiques de chacune des esp ces dont vous avez t saisis pour ne retenir en d finitive que les solutions d gag es dans chacune d elles Cependant l occasion pourrait tre opportun ment choisie de dissiper des incertitudes en d gageant une ligne directrice et en remettant aux mains du juge de l exequatur une dition d finitive de son vade mecum 2 La primaut souhaitable du principe de l galit a Les sources internes du principe de l galit hommes femmes Le principe d galit devant la loi figure dans le tout premier article de la D claration de 1789 et le Conseil constitutionnel dans sa d cision du 27 d cembre 1973 d cision du 27 d cembre 1973 observations Favoreu et Philip in Les grandes d cisions du Conseil constitutionnel 12e d 2003 p 272 l a appliqu dans les rapports entre les sexes Sous cette d cision ces auteurs MM Favoreu et Philip crivent Les discriminations positives
13. lg rienne eu gard la question dont vous tes saisis se r f rant la proc dure et ce dans la ligne de la pr c dente jurisprudence mais encore et l est la nouveaut la Convention europ enne des droits de l Homme ou plus exactement son protocole n 7 de 1984 dans son article 5 A l occasion de ces arr ts votre chambre a en effet clairement nonc que les poux jouissent de l galit de droits et de responsabilit s lors de la dissolution du mariage reprenant ainsi la formulation du Protocole de Strasbourg pour fonder sa d cision et pour dire que la r pudiation intervenue hors la pr sence de l pouse non appel e la proc dure contredit l ordre public international En r sum dans ces esp ces qui se caract risaient par le fait que la proc dure suivie devant la juridiction trang re n tait pas conforme notre conception de l ordre public international absence de l pouse qui n avait pas t appel e la proc dure la Cour de cassation se r f rait au principe de l galit des poux pos par la Convention EDH Quelle position adopterai t elle lorsque l esp ce qui lui sera soumise ne pr sentera pas d anomalie proc durale 3 L arr t du 11 mars 1997 combinaison entre les deux conventions entre les droits de l homme et les garanties proc durales Cet arr t Cass ire civ 11 mars 1997 D 1997 Jur p 400 note M L Niboyet fait en quelque sorte le point sur l tat d
14. octrine qui a voulu y voir un signe pour les uns celui de la mansu tude de votre Cour l gard des r pudiations prononc es l tranger cf notamment I Fadlallah note sous l arr t pr cit intitul e Vers la reconnaissance de la r pudiation musulmane par le juge fran ais pour les autres celui d un laxisme critiquable De nos jours encore chacune de ces analyses a ses partisans V par exemple H Fulchiron JCP 2002 11 10095 et Th Vignal JCP 2002 II 10039 2 Les ann es 90 ou les droits des femmes rappel s par le Conseil de l Europe l apparition du crit re de l galit des poux Passant selon certains auteurs d une grande bienveillance une grande s v rit L Ganag in RCDIP oct d c 2001 p 707 abandonnant selon d autres la permissivit M L Niboyet D 2001 Jur p 3378 la Cour de cassation va dans plusieurs d cisions se prononcer sur la proc dure suivie par le juge tranger qu il soit alg rien ou marocain en prenant en consid ration un crit re tir de la Convention EDH celui de l galit des droits entre poux Ainsi les arr ts de votre chambre du ler juin 1994 Bull civ 1 n 192 D 1995 Jur p 263 note J Massip et du 31 janvier 1995 Bull civ I n 58 visent ils bien non seulement les articles de la Convention franco marocaine qui au demeurant comporte des dispositions analogues celles de la convention franco a
15. pes r gissant l ordre public international fran ais Le m moire en d fense invoque principalement les dispositions du protocole additionnel la Convention EDH qui posent le principe de l galit des droits entre poux lors de la dissolution du mariage C est ainsi qu il soutient que la r pudiation est un mode de dissolution du mariage intrins quement in galitaire en ce qu elle n oppose pas des parties disposant de chances gales de succ s mais se borne homologuer une demande du mari laquelle la femme ne peut que se soumettre II ajoute que la proc dure de la r pudiation heurte d autres principes que celui de l galit des droits et de responsabilit s dans la dissolution du mariage l pouse ne peut pas se d fendre en invoquant la responsabilit du mari dans la rupture par ailleurs cette proc dure est trop rapide et m conna t les exigences de la l gislation en mati re de divorce notamment la recherche de la conciliation VI Quelle conception de l ordre public Nous indiquons d embl e qu il ne nous appartient pas de proposer votre Cour une r ponse cette question qui puiserait ses raisons f t ce indirectement ailleurs que dans le droit A cet gard quelle que soit la pertinence des arguments d ordre sociologique philosophique ou politique au sens tymologique de ce mot qui ont pu tre avanc s par les commentateurs des diverses jurisprudences rappel es ci dessus leur bien fond ne sera pas d
16. re un juge qui s est abstenu de rechercher si la proc dure de r pudiation r pondait aux exigences de l article 5 du Protocole n 7 de la Convention EDH Ainsi donc aujourd hui l occasion de l examen des pourvois qui vous sont soumis il vous revient de dire si la r pudiation consid r e non plus dans ses applications purement proc durales mais en tant que moyen l galement donn au mari et seulement celui ci pas la femme peut tre regard e comme conforme aux prescriptions de la Convention EDH lesquelles s imposent nous comme crit re de d finition de notre ordre public international 4 Les r ponses jurisprudentielles des ann es 2000 a L arr t du 3 juillet 2001 crit re exclusif des garanties proc durales A cette question la premi re Chambre de la Cour d appel de Paris a tr s clairement r pondu non le 10 mai 2001 Deux mois plus tard votre Cour non moins clairement r pondu oui mais certaines conditions C est votre arr t du 3 juillet 2001 Bull civ n 199 auquel nous en arrivons maintenant Est ce le revirement de jurisprudence dont Mme Niboyet nous dit qu il porte un s rieux coup de frein l expansion du principe d galit entre les poux en s abstenant de r pondre au moyen du pourvoi excipant d une violation du principe de l galit des poux garanti par l article 5 du Protocole et en se contentant de v rifier les deux conditions relatives l existence d une pro
17. u droit du moment en m me temps qu il fournit au juge un vade mecum contenant un mode d emploi du prononc de l exequatur en r affirmant les prismes au travers desquels devait tre appr ci le jugement rendu l tranger c est dire d une part la Convention sur l exequatur liant la France et l Etat co signataire d autre part et c est essentiel la Convention EDH en distinguant clairement nos yeux entre la n cessaire constatation des garanties proc durales lato sensu correspondant ce qu il est convenu d appeler l ordre public proc dural exigences l mentaires dict es par le principe fondamental de la contradiction convocation pr sence etc des compensations financi res quitables ordonn es par le jugement tranger en faveur de l pouse ordre public alimentaire et la non moins n cessaire recherche laquelle doit se livrer le juge pour s assurer que la proc dure de r pudiation r pondait aux exigences des textes susvis s Convention d exequatur et Convention EDH en non ant que la conformit l ordre public international passe n cessairement par le respect de l galit des poux Il n est pas dans notre propos de dire si cet arr t fixe le curseur d appr ciation de la conformit notre ordre public international un niveau maximal minimal ou m dian l n est pas la vraie question Ne retenons qu une chose il censu
18. uelconque de ces deux Etats pour se voir reconna tre de plein droit sur le territoire de l autre Etat l autorit de la chose jug e Parmi ces conditions il en est une pr vue au d de cet article qui exige notamment que la d cision rendue par l Etat tranger ne contienne rien de contraire l ordre public de l Etat o elle est invoqu e ou aux principes de droit public applicables dans cet Etat C est pr cis ment l appr ciation de cette condition qui est l origine du pourvoi lequel fait grief la cour d appel d avoir mal appr ci l ordre public international alors que selon le m moire ambpliatif la d cision alg rienne pr sentait les conditions dont la r union est n cessaire pour ne pas heurter cet ordre public savoir le litige se rattache de mani re caract ris e aux juridictions alg riennes le juge alg rien n a pas t choisi par une manoeuvre frauduleuse tendant faire chec la saisine du juge fran ais la proc dure suivie devant le juge alg rien a t loyale et contradictoire l pouse obtenu des dommages int r ts Pos e en termes g n raux la question soulev e une nouvelle fois par ce pourvoi est celle de la d finition de la conception judiciaire fran aise de l ordre public international telle qu elle doit tre mise en oeuvre par les juridictions lorsqu elles sont saisies d une demande tendant la reconnaissance en France d un divorce tranger pronon
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