Leviers de l`insertion CSEF Tournai
Contents
1. Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 Ces partenaires ont identifi s les r pondants parmi leurs anciens usagers et ont as sur la r alisation des interviews sans qu aucun ne soit amen rencontrer un de ses ex stagiaires Pour correspondre la population de r f rence les sujets devaient r pondre des crit res d ligibilit pr cis dont Le double imp ratif de ne pas poss der de dipl me du niveau secondaire et d occuper un emploi minimum mi temps depuis plusieurs de mois Au total 16 travailleurs ont pu tre interview s suivant un guide d entretien coll gialement labor SONECOM a effectu les analyses et la r daction du rapport Les r sultats ont t discut s et interpr t s par l ensemble du groupe de travail L ambition finale tait de d gager des pistes pour am liorer les dispositifs existants Pour guider conceptuellement les questionnements et les interpr tations nous avons choisi de nous r f rer l approche par les capabilit s AC d velopp e par l conomiste Amartya Sen Ce cadre g n ral permet d int grer de nombreuses va riables contextuelles situationnelles sans se limiter des facteurs internes aux indi vidus Elle offre un angle d analyse qui s int resse aux processus et aux trajectoires individuelles Depui2. C est un contact avec les gens c est aider les gens Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 professionnelles on en rel ve de deux types les capabilit s qui ouvrent la voie des fonctions polyvalentes et celles plus pointues qui se rapportent davantage une sp cialisation Par ailleurs motivation implication autonomie et rigueur sont des qualit s perceptibles chez beaucoup de ces travailleurs IL faut aussi pingler leur volont de faire socialement et humaine ment uvre utile Toute capabilit d velopp e par un individu induit dans son chef des pr tentions l gitimes Celles identifi es par l tude sont r alistes et vis e durable Pour certains parachever leur for mation est une ambition affich e Pour tous eh oui conser ver l emploi actuel ou acc der un emploi plus int ressant est une fin laquelle ils estiment pouvoir pr tendre Ils nourrissent en ce sens l espoir d un traitement juste fond sur le m rite En termes de reconnaissance institutionnelle Les aspirations exprim es portent sur l obtention d un bar me quitable ou d un meilleur statut professionnel Les capabilit s s valuent en termes de robustesse Pour la plupart des individus ins r s qui ont t interview s le risque de retour en arri re pa
3. Libert de r fl chir et d voquer ouvertement avec sa hi rarchie des projets professionnels ult rieurs Leviers relationnels e Feeling positif avec le s professionnel s en charge du suivi individualis du CPMS SAS de l ISP Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 e Connaissance mutuelle effective et approfondie entre le demandeur d emploi et l employeur potentiel e Relations interpersonnelles de qualit avec les coll gues avec les clients e Poursuite ou r surgence des contacts avec les responsables de l organisme d ISP pr c demment fr quent e Sentiment d tre consid r comme un travailleur comme les autres e Stabilit et bien tre familiaux e Soutien de la part de proches moralement organisation de la vie quotidienne e Emancipation de relations probl matiques avec des proches e Posture d ouverture l autre Leviers individuels constitu s sous l action de facteurs multiples en ce compris l in cidence des dispositifs e D marche d entr e en autonomie e Acc s un logement satisfaisant e Avoir appris des traumatismes et des ratages r silience et exp rience e Capacit endurer des situations difficiles puis rebondir e Valeurs morales et priorit donn e au travail et l abn gation par rapport l
4. ab sence d un management visage humain dont sont typiques Pour l instant je recule Je re recule J ai peur des critiques on a l impression qu on est nul Ils sont humains Voil Ils sont humains Quand je travaillais l usine on tait un num ro C est ce qui manque dans certains endroits de la chaleur ETA Entreprise de Travail Adapt El Entreprise d Insertion Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 les marques de confiance la qualit des relations ou encore les accommodements pratiques Une composante biographique agit galement Ainsi les capa bilit s peuvent elles se voir conforter lorsque le sujet prend des engagements entr e en autonomie nouveau logement mise en couple En revanche elles sont p nalis es par la gestion de s quelles psychologiques ou le re surgissement de difficult s priv es On prend conscience qu on est parti pour une septan taine d ann es devoir faire tout toute seule 6 La libert de choix des individus L on s interroge ici sur les opportunit s r elles qui s offrent l individu et qu il valorise On ne peut gu re conclure que transiter par un dispositif de r laccrochage ou de r Jinser tion ouvre un large ventail d occasions professionnell
5. aussi des probl mes physiques les concernant En termes de revenus on ne peut conclure une situation r el lement satisfaisante En effet ces travailleurs toujours peu qualifi s sont souvent contraints de compl ter leur salaire heures suppl mentaires travail au noir pour boucler financi Si je fais pas le con comme dans toute entreprise je suis parti jusqu ma retraite J aime bien mais la longue c est mal au poignet mal aux genoux mal au dos on le sent quand m me On a une bonne ambiance et j crois que j vais pas cher cher ailleurs L pour gagner plus Faut pas tre trop gourmand comme on dit Ici j ai un CDI et mon patron m estime bien Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 rement les fins de mois Toutefois aucun ne met en balance revenu du travail et allocations de ch mage L aspect de l emploi qui prime leurs yeux n est d ailleurs pas p cuniaire c est en fait l int r t personnel qu ils portent au m tier intrins quement et pour la valorisation sociale qu il conf re B n ficier d espaces de n gociation et d une rudesse limit e des t ches entre aussi en ligne de compte Quand ces conditions sont r unies les travailleurs d passent ais ment les difficult s quotidiennes comme des tensions inte
6. de ges tion des travailleurs qui favorisent ou non la fixation des capabilit s etc et d ordre biographique entr e dans un nouveau logement etc L tude conclut l importance cruciale de la mise en rapport direct avec le milieu du travail Le constat ne porte pas seulement sur la plus value que retire le stagiaire en termes de maitrise pratique ou d appr hension de ses propres convenances pro fessionnelles Ces apports sont certes pr sents mais c est avant tout l opportunit donn e au candidat l emploi de se faire connaitre personnellement en profondeur par un employeur potentiel qui merge comme l l ment cl Les travailleurs inter view s ont presque tous t engag s sur leur lieu de stage de formation ou dans une structure o ils ont t personnellement introduits par un accompagnateur Ils insistent sur l atout que repr sente le fait d tre connu par un responsable qui recrute Il est pr cieux d avoir pu faire la preuve de ses savoirs savoir faire et sur tout savoir tre tellement essentiels de nos jours comme crit re de s lection pour les fonctions peu qualifi es On peut mettre l hypoth se que ce public lorsqu il n est pas pr valu gr ce une exp rience directe est consid r avec une circonspec tion qui rend ardue la concr tisation de l engagement l int ress lui m me prou vant des difficult s pour convaincre lors d un simple entretien d embauche Un autre enseignement
7. de l tude touche au concept de qualit Ces individus ins r s apr s un parcours sem d embuches se caract risent par la recherche d une qualit de vie et d emploi Ils ne veulent pas supporter des conditions de travail trop p nibles ou se laisser consid rer comme un simple num ro qui n a pas voix au chapitre Mis en pr sence d un autre type d emploi ils ont pris conscience qu ils ne tol reront plus de telles situations Insistons sur le fait que le caract re qualitatif de la position investie n existe pas en soi en fonction de crit res absolus qui vaudraient pour chacun et pour tout le monde C est au regard de crit res personnels qui dans Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 maints cas ont pu tre clarifi s gr ce aux dispositifs ressources que les personnes se sont ins r es de facon intimement satisfaisante Cela tant la situation professionnelle actuelle n est pas v cue comme le nirvana par l int gralit de ces travailleurs Quelques uns sont en strat gie d ascension pas pas D autres demeurent assez peu panouis dans l emploi par rapport une situa tion id ale Mais sans conteste ils se jugent tous mieux lotis qu avant d acc der cet emploi et souhaitent le conserver autant que possible 10 Les recommandations Au terme de no
8. elle Sont prioritairement vis es Les structures intervenant aupr s des adolescents En t te de liste figurent Les tablissements d enseignement dont le sp cial ils sont le th tre o se joue amplement l avenir de chaque jeune mais il semble tr s malais d articuler avec eux une d marche sur la dur e Citons aussi la formation en alter nance CEFA IFAPME l Aide la Jeunesse AMO SAJ des organismes tels que l AWIPH ou encore les associations socioculturelles et sportives La cr ation d une plateforme op rationnelle de coordination des suivis r unissant ces divers intervenants est donc une piste creuser Le CSEF de Tournai Ath Les sines met actuellement en place un Plan d Actions prioritaires pour l Emploi qui ambitionne de mobiliser les forces vives du territoire afin de d velopper des espaces et outils communs Cette initiative peut repr senter une belle occasion d avancer sur ce terrain en s int ressant aux publics les plus jeunes Singuli rement il serait opportun de formaliser des changes entre Les acteurs de l ISP d une part et Les structures intervenant aupr s des jeunes en scolarit obli gatoire d autre part Les coles devraient pouvoir tre impliqu es au premier chef de m me que les CPMS et les SAS Leurs usagers respectifs stagiaires adultes vs l ves pourraient tre amen s se rencontrer lors de s ances de partage d ex p riences L on pourrait aussi imaginer la transmission de do
9. leur a re mis le pied l trier On n est pas aid pour entrer dans les coles oh non Pour moi c tait des turcs de bonnes femmes Ve me suis pris une claque Je ne savais m me pas que les CV les candidatures c est la facon de rechercher un emploi Arr ter de travailler c est pas bon pour la retraite mais je savais pas a avant Ils m ont bien vraiment aid e Ils voyaient que j tais pas b te 5 Les rapports entre efficience conomique responsabilit individuelle et quit sociale sont questionn s par AC Nos soci t s mettent disposition des individus un certain nombre de ressources sens es permettre aux moins bien lotis d acc der des positions sociales meilleures Beaucoup de ces politiques sociales res sourcistes font en fait peser des contraintes paternalistes sur les b n ficiaires en change de ces dotations Ainsi les publics pr caires sont ils particuli rement invit s faire preuve d autonomie tout en voyant leur ibert r duite Par Le prisme d une s rie de facteurs de conversion individuels sociaux et environnementaux es individus se montrent diversement en mesure d exploiter les ressources mises leur disposition pour se forger des capabilit s Socialement construite une capabilit n est pas seulement ce que peut l individu c est aussi ce qu il doit pouvoir La facult de choisir entre diff rentes opportunit s r elles et valoris es p
10. lus On rel ve aussi des facteurs de conversion au niveau indivi duel Ainsi l instabilit des lieux de r sidence prise d autono mie s paration de m me qu une mauvaise sant ou un han C est la gal re A pied ou en bus je l ai fait avant mais plus jamais Quand tu as une voiture euh tu as tout le monde autour de toi Il faut que je comprenne les autres personnes comment elles vivent y a une diff rence dans chaque r gion J me suis toujours d mer d e toute ma vie Heureusement je ne suis pas parti un peu de travers comme une personne que je connais Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 dicap titre personnel ou familial interf rent n gativement Ces situations sont assez courantes chez le public tudi La plupart de ces personnes ayant d sormais r ussi com pensent leurs faiblesses par un temp rament affirm volon tariste caract ris par un rejet de l inactivit Rebondir regar der vers l avenir sont devenus des leitmotivs Plusieurs disent mieux appr hender les opportunit s que par le pass L tude identifie assez clairement un mod le de coh rence in terne commun beaucoup de ces personnalit s une image de soi favorable ou restaur e une revendication de respect une
11. CSEF Tournai Ath Lessines Comit Subr gional de l Emploi et de la Formation Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude initi e par Le CSEF de Tournai Ath Lessines et r alis e par la Sonecom Ynse L analyste du social Mai 2012 P Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude initi e par Le CSEF de Tournai Ath Lessines Table des mati res 15 L rcadre de l tude ane ia due 2 2 La situation des publics concern s 4 3 Le recours aux dispositifs ressources 5 4 Les facteurs de conversion des ressources en capabilit s 6 5 Les capabilit s d velopp es par les individus 7 6 La libert de choix des individus tnet ternate 9 7 Les r alisations accomplies par les individus 10 8 Les leviers de l insertion recens s 12 9 Les conclusions 13 10 Les recommandations ss ur dues uns 15 1 Le cadre de l tude Le pr sent document synth tise les r sultats d une tude initi e par le Comit Subr gional de l Emploi et de la Formation CSEF de Tournai Ath Lessines dans le cadre de son projet Concertaction Les travaux se sont d roul s de juillet 2011 mai 2012 sous la conduite d un expert m thodologique le bureau SONECOM Ils ont consist en un recueil de leviers la r ussite de l insertion socioprofessionnelle dans le cas de personnes ayant connu de grandes difficult s durant leur scolarit et ayant b n fici de l in
12. a d tente e Regret d avoir interrompu les tudes initiales e R bellion contre l exploitation e Refus d sormais des contrats pr caires e Volontarisme d termination e Rejet voire peur de l inactivit e Disqualification d valorisation des demandeurs d emploi qui ne cherchent pas s en sortir e Emergence et clarification du projet personnel 9 Les conclusions Les attributs moraux et les valeurs cardinales des sujets interview s le travail la famille qu elles ont fond e le courage portent la majeure partie d entre eux adopter une attitude volontariste pour r ussir leur vie ou la subir dignement dans certains cas plus malheureux En cela ils se conforment assez bien aux attentes des politiques socio conomiques lib rales actuelles qui attendent que chacun se prenne en main Nombre de ces individus d sormais l emploi pr sentent le profil de personnes dynamiques rejetant l inactivit Ils ont engrang partir de leur ducation appris de leurs exp riences positives et souvent n gatives En chemin ils ont trouv des perspectives et du sens se lancer dans cette qu te Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 Quasiment tous sont des accident s de la vie ils ont connu des drames personnels la maladie des mauvai
13. ar l indi vidu lui m me est intrins que la mise en place d une capabilit Du fait des capabilit s qu ils d veloppent es individus font montre de pr tentions l gitimes des positions qu ils sont en mesure d occuper en droit d ambitionner Pour favoriser la r alisation des droits g n r s par les capabilit s des actions contextualis es doivent tre men es Pour acc der des r alisations de valeur les obstacles que rencontrent les individus sont in gaux Cela invite d ployer des politiques d insertion r ellement capabilisantes et non exclusivement ressourcistes concevoir des proc dures favorisant la conversion des ressources Le crit re pour exami ner les r alisations auxquelles est parvenu un individu se situe dans le registre du subjectif sont elles en ad quation avec sa situation ses valeurs ses pr f rences On ne peut gu re concevoir de r alisations qui vaudraient universellement Les r alisations d un individu sont une fen tre sur sa libert positive Cette der ni re correspond l tat de celui qui m ne la vie qui correspond au projet qu il s est donn hors m canismes de r signation Par cons quent dans l AC la base informationnelle de l analyse espace d investigation est fondamentalement large Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessin
14. as bon La population de Tournai c est l horreur ce sont tous des assist s Je souhaite tout le monde de continuer ses tudes Parce que c est dur Si on n aime pas le m tier a ne sert rien 5 Les capabilit s d velopp es par les individus Les dispositifs d ISP peuvent r ellement participer la trans formation de la situation et des perspectives de leurs b n fi ciaires Pour ceux ci obtenir un emploi subventionn constitue ensuite une condition favorable voire n cessaire dans bien des cas sur la voie de la capacitation Se voir confier des respon sabilit s par un employeur nous a t rapport plusieurs fois comme source de renforcement notable Si le public de tra vailleurs auquel l tude s est int ress e ne s investit que tr s peu dans des mobilisations collectives profil individualiste il tend par contre valoriser les solidarit s quotidiennes entre stagiaires et entre coll gues Elles repr sentent un stimulant positif Ces divers param tres contribuent fa onner des capabili t s effectives Quelles formes rev tent elles chez ces travail leurs ayant r ussi leur insertion Au plan des qualifications Franchement ici ILn y a pas une personne qui est plus haute et une personne qui est plus basse Nos tartines on les mange tous ensemble hein J ai d couvert que je voulais travailler dans l humain C est mon r ve de rentrer dans la police
15. e la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 attitude clairement passive ils sont essentiellement pilo t s par les intervenants Tel r pond simplement aux convo cations tel autre ne peut se permettre de refuser un CDI tel autre conserve une impression de paralysie Ce mod le ci minoritaire correspond une situation d peinte comme moins panouissante En fait le public originellement pr caris doit effectuer un ap prentissage de l expression des pr f rences personnelles On est saisi de constater que certains ont t d stabilis s lorsqu il se sont vus confront s une alternative tout en s en trouvant heureux leur parcours ant rieur leur en ayant offert tr s peu L tat de libert positive est celui o l individu m ne la vie laquelle il aspire lui m me Dans le cas qui nous occupe et si l on se concentre sur la question professionnelle on peut r su mer comme suit les crit res qui pr valent aux yeux des int res s s jouir d un statut social travers l emploi occup avoir un espoir raisonnable de p rennit du poste ou quivalent dans le secteur baigner dans un climat professionnel positif attribuer du sens son activit chapper aux st r otypes pouvoir conti nuer se qualifier tre m me de se loger et de se d placer L attei
16. enjeu essentiel pour l quilibre vie priv e travail Beaucoup ont eu des exp riences professionnelles an t rieures Malheureusement ces derni res furent pr caires ou chaotiques dans maints cas On a souffert physiquement ou par manque de consid ration Notons qu hors circuit professionnel au sens strict plusieurs sujets de cette tude ont d velopp informellement diverses comp tences J ai fait ma plus grosse connerie J ai refus le travail parce que le plus grand n allait pas encore l cole Vouloir travailler avec cinq enfants charge Je savais bien ce que les employeurs en pensaient en me regardant C est simple tu te tais et tu travailles J ai vu qu y avait des entrepreneurs qui taient pourris mais pourris y prenait ses ouvriers comme des chiens 3 Le recours aux dispositifs ressources Prenant la forme de rencontres ponctuelles l intervention des CPMS n immerge pas le b n ficiaire dans un cadre structurant comme le font les programmes d ISP De ce fait du point de vue du jeune qui a t suivi leur impact apparait souvent peu manifeste L acc s l ISP est assez al atoire c est souvent incidemment que l int ress prend connaissance de cette offre Une fois en formation on appr cie la dimension collective R trospective ment les travailleurs qui ont entam l un parcours de r ussite reconnaissent une plus value multidimensionnelle claire au dispositif qui
17. es 2012 Selon ce public qui se juge volontiers abonn aux sp cialistes de tous poils l approche empathique constructiviste pas de solution toute faite qui y est mise en uvre est opportune Quasi tous ont fortement appr ci cet accompagnement Ce sentiment positif est souvent associ un intervenant en par ticulier incarnation L valuation est plus n gative chez ceux qui a contrario se sont sentis pilot s L impression d avoir progress est univoque La pr carit des acquis en interpelle toutefois certains qui estiment que la sor tie de l organisme expose une d perdition du b n fice si les tapes suivantes ne s enchainent pas favorablement L immersion en milieu professionnel gr ce aux stages repr sente un apport fondamental Qu elles soient n gatives ou positives ces exp riences aident se positionner Elles per mettent de faire la preuve d aptitudes personnelles de se faire re connaitre Beaucoup d bouchent sur une perspective d emploi C est l un aspect essentiel Les sujets interview s le soulignent y compris ceux qui ont pu tre quelque peu frustr s cet gard Si j avais pas eu ma conseil l re je serais nulle part Ici on va sur chantier et si a ne va pas il n y a pas de panique l je te remontre On est vite l ch es dans la nature Des trucs que j ai appris L franchement je ne sais m me pas si j arriverais les r ussir 6 m
18. es Nos r sultats indiquent que l volution est qualitative plus que quantitative On note dans maints cas un largissement des horizons Sous un angle interne la personne remet en ques tion des voies troites qui lui semblaient in luctables Sous un angle externe un niveau d information plus lev des connais sances directes dans le monde du travail du fait du stage par exemple et un accompagnement actif contribuent toffer Les perspectives Ceci aboutit un meilleur ciblage des recherches De quelle latitude ont profit les travailleurs interview s Une partie assez importante d entre eux a eu son mot dire quant au choix d un employeur d un service ou d une volution de fonction Ils l ont hautement appr ci Hormis le secteur la coh rence horaire et g ographique a repr sent un crit re important pour leurs choix professionnels La plupart rejette d sormais tout poste mal consid r ou pr caire Quelques uns gagnant en ind pendance ont rompu avec un projet pro fessionnel parental ou conjugal pr concu pour eux Bien entendu certains ont pos des choix par d faut il est des situations de vie o un emploi ne se refuse tout simplement pas On note de la r signation chez quelque personne et m me un net sentiment de d terminisme familial Les processus de choix en cours d insertion peuvent tre clas s s en deux cat gories On rel ve premi rement des d marches dominante active a
19. eurs en g n ral int gre un grand nombre de param tres qui constituent la r alit du b n ficiaire de sorte traduire l esprit du dispositif son cas particulier plut t qu lui appliquer strictement un canevas pr tabli vi demment ceci requiert du temps pour maitriser les dossiers individuels la r vision de certaines fonctions et une formation ad quate pour le personnel concern 10 2 Coop rer pour un accompagnement pr coce int gr et efficace On constate que les publics en difficult d insertion ont fr quemment eu affaire plusieurs types d institutions Leurs besoins appellent donc des r ponses concer t es Or actuellement Les collaborations se font La marge puisque les politiques sont morcel es Cloisonnement et ruptures de suivi emp chent d examiner globa lement les voies qui s offrent aux individus accompagn s Etudier ensemble quelles sont les possibilit s dans tel cas concret aiderait ne l cher personne s assurer Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 qu un relais est pris Chaque instance pourrait apporter son angle de vue son exper tise ses moyens Dans le chef de nombreux acteurs de la sous r gion associ s cette tude ISP CPMS SAS la volont de coop rer davantage avec d autres institutions est r
20. exigence envers soi voire du z le et une propension faire sienne la devise du qui veut peut Au sein du panel rencontr le syst me de valeurs dominant est empreint d abn gation d int grit Le travail et La respon sabilit individuelle en sont au faite Force est de constater qu il s agit l d atouts pour apporter des r ponses ad hoc aux attentes soci tales contemporaines Se rem morant leur propre parcours depuis leur prime jeu nesse beaucoup regrettent de s tre gar s par moments d avoir vivot patin Particuli rement parmi les femmes le principal enseignement retenu est qu il ne faut pas faire primer Les options de vie priv e sur les tudes et Le professionnel ce stade de leur existence ces travailleurs recommandent d couter les conseils mais aussi d oser s imposer et croire en ses envies sans crainte de recourir divers supports possibles structure personne Trouver sa voie aimer ce que l on fait c est leur yeux d terminant Je suis dynamique moi Question de travail y a rien qui me fait peur J Rester chez moi j aurais pas pu Le respect ca va dans les deux sens toujours Si j arrive en retard je ne supporte pas ca y a des moments o je pr f re ne pas venir La valeur des bonnes valeurs de la vie je l ai Si on n a pas de travail on n a rien Travaille fais ton argent et apr s tu profiteras profiter sans argent c est p
21. idualit Nous avons aussi relev l importance de le soutenir au niveau de la sollicitation d em ployeurs potentiels Si l int ress est l emploi la continuation du suivi par les professionnels de l ISP peut consister via visites ou contacts s enqu rir de ses possibilit s d volution favorable acc s la formation continu e progression dans l organigramme mobi lit professionnelle etc De nombreux travailleurs en r cente insertion demeurent la merci d une rechute ventuelle leurs capabilit s n tant pas encore vraiment consolid es IL importe de leur m nager un cadre appropri Autant que faire se peut il s agit de leur viter l inconfort de demeurer longuement dans l expectative quant la suite de leur contrat et de les pr munir au mieux contre une retomb e au ch mage Au del de l action des structures d ISP elles m mes l on peut pr coniser une poli tique visant primo favoriser la stabilit des emplois peu qualifi s et secundo s assurer que Les emplois temporaires aient une v ritable vocation transitionnelle Les incitants financiers l emploi s ils visent les PME peuvent mener des inser tions p rennes dans la m me structure ou ailleurs si l ch ance de l aide n est pas une question lud e mais bien abord e d embl e L enjeu est de d mystifier ce terme afin de permettre au travailleur et l employeur avec le placeur accompagnateur de pr parer la suite d envisage
22. iguill par ses accompagnateurs l indi vidu est auteur de choix v ritables A titre d exemple les t moi gnages font tat de strat gies d lib r es visant stopper le papillonnage professionnel quitter un job probl matique faire le forcing pour d crocher un poste accumuler des com p tences sp cifiques creuser son trou chez l employeur solliciter des relais A l oppos des travailleurs adoptent une Ce truc l je ne l avais pas en t te quoi J tais habitu travailler dans une usine et dans ma t te c tait l usine quoi lAvant c tait toujours des usines qui m appelaient Faire un tri de ce qu ils veulent faire dans la vie et essayer de prendre un emploi qu ils n ont jamais fait parce que ca peut bien leur plaire trouver la bonne personne qui peut les aider Ce qu on me propose je prends parce que maintenant Je dois m estimer heureuse de ce que j ai parce que je n ai pas de dipl me Toutes les filles de ma famille sont dans le m nage Bon un moment donn il faut faire un choix A l ONEM ils m ont dit qu ils me privaient de ch mage pendant 10 jours J ils ne m ont pas donn plus parce qu ils savent tr s bien que Mc Donald c est des enfoir s Je voulais m int grer fond Ils ont marqu comme quoi je postulais et j ai re u une lettre comme quoi je devais aller l entretien Les leviers d
23. ion leur diffi cult cerner par quel bout prendre Leur avenir en main C est pourquoi Les programmes qui permettent de faire merger les potentialit s de chaque stagiaire et l aident faire le tri de ce qui lui sied ou pas comme projet Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 sont minemment importants Il faut les pr server voire les promouvoir davantage L valuation r guli re des progr s avec le stagiaire semble utile dans cette optique D gager du sens est une condition p dagogique sine qua non pour des acquis du rables Les dispositifs doivent aussi afficher coh rence et rigueur pour faire acc der la port e des apprentissages professionnels mais aussi sociaux Par exemple la r gularit la ponctualit et l autonomie doivent tre de r gle en formation puisqu in dispensables pour s ins rer dans l emploi 10 4 Apprendre aux secteurs socio conomiques mobiliser les capabi lit s du public issu de l ISP Quand on a soi m me travers de grandes difficult s on peut tre enclin venir en aide aux plus fragiles On note incontestablement chez de nombreux ex stagiaires une disposition assurer un renvoi d ascenseur qu il serait regrettable de ne pas exploiter Aussi ne faut il pas h siter en orienter certains vers des fonctions im
24. ique en mobilisant l approche des capacit s partir d entretiens sociologiques avec les b n ficiaires et les acteurs publics La notion m me de capacit peut tre approch e par de telles m thodes qualitatives situ es narratives dans une perspective biographique en revenant sur les choix faits dans le pass et sur leurs raisons 4 La libert au prisme des capacit s Amartya Sen au del du lib ralisme sous la dir De J DE MUNCK et de B ZIMMERMANN coll Raisons pratiques Paris Editions de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales 2008 Articles de cet ouvrage essentiellement consult s e J DE MUNCK Qu est ce qu une capacit pp 21 50 e N FAVARQUE Faire surgir des faits utilisables pp 51 80 e B ZIMMERMANN Capacit s et enqu te sociologique pp 113 137 Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 L AC met en vidence le r le des facteurs de conversion pour qu un individu valo rise les ressources notamment publiques mises sa disposition et d veloppe les capabilit s requises pour parvenir des r alisations aussi d nomm es fonction nements telles que l insertion dans l emploi par exemple Le mod le fait aussi la part belle l influence de la libert de choix existence d alternatives r elles sur la concr tisation de
25. nnaissance et un usage de leur part de ces potentialit s les capabilit s d velopp es par les demandeurs d emploi ne trouvent pas se r aliser faute d opportunit s r elles En plus de la dynamique en amont prospection aupr s des publics cibles de l ISP dispositifs ducatifs une autre en aval d marche de sensibilisation du march de l emploi est donc renforcer L action de communication au niveau de la sous r gion comme plus largement au niveau de la Wallonie gagnerait viser davantage les divers secteurs socio conomiques pour stimuler la rencontre des offres et des demandes Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 10 5 Assurer la p rennit des capabilit s et des r alisations L apr s formation n est pas une fin mais un d but L articulation du parcours d inser tion l tape suivante est donc essentielle Un accompagnement prolong va dans le sens de d passer la simple action ressourciste par une action capacitante qui aide se rapprocher d une effectivit du droit au travail pour ce public Pour l ex stagiaire qui n a pas encore la chance d occuper un emploi il ne faut id a lement pas cesser le suivi Il peut tre pr judiciable de le laisser seul face une bureaucratie qui tend nouveau nier les particularit s de son indiv
26. nte effective de cet tat est fonction de param tres mat riels et existentiels Dans quelle mesure est elle obser v e chez les sujets de l tude au registre professionnel Trois situations typiques se d gagent D aucuns manifestent ouver tement leur grande satisfaction par rapport des conditions qu ils jugent d sormais optimales D autres se d clarent sur orbite en vue de parvenir cet objectif Enfin une poign e reconnait que la situation reste bien en de de ses esp rances intimes On apprend tous les jours Pour moi c est la place de r ve je vis que par pein ture j ai les yeux peinture peinture La Ville j arr terai pas parce que c est une place en or C est mon l ment Je mords sur ma langue J ai une famille nourrir Ca va j ai pas le choix c est des horaires qui me conviennent 7 Les r alisations accomplies par les individus L insertion dans l emploi semble stable pour la majeure par tie des sujets du panel et c est fondamental leurs yeux On peut d crire leur attitude cet gard comme optimiste et plut t philosophe ils estiment que leur carri re devrait logiquement suivre un cours favorable quitte devoir affronter un ven tuel changement d employeur Les causes qui pourraient les y contraindre sont prioritairement la perte de moyens financiers dans le chef de l employeur baisse des contrats fin d une aide l emploi mais
27. oi e Milieux de travail d activit adapt s et secteur de l conomie sociale e Filet de s curit pour Les porteurs de projet ind pendant e Emplois vacants du fait de l activit conomique contrats subventions e Obtention assez rapide d un CDI e Logement social Leviers organisationnels e Promotion locale des dispositifs organismes d ISP existants e Ad quation entre formation suivie et projet personnel conformit aux go ts personnels et non aux attentes parentales ou soci tales e Approches psychop dagogiques permettant la prise de conscience d atouts per sonnels cach s e Dispositifs assurant l entremise concr te entre le demandeur d emploi et Les structures d accueil en stage les employeurs potentiels e Possibilit de choisir entre plusieurs lieux de stage plusieurs employeurs plu sieurs fonctions plusieurs services e R elle accessibilit g ographique du lieu de travail e Compatibilit d horaires avec les imp ratifs familiaux e Emplois auxquels on peut donner du sens de la valeur de l utilit e Fonctions professionnelles composante humaine dimension d aide vocation sociale e Syst me de management bas sur la confiance le dialogue la souplesse e Consid ration respect effectif et manifest envers l int ress dans le cadre profes sionnel e Evaluations professionnelles favorables e Possibilit d voluer de poste en cours de contrat e
28. ois apr s C oo poar a que je suis entr l ils savaient d j ma valeur Je leur conseillerais de faire du travail de r el L parce que c est ca qui manque dedans 4 Les facteurs de conversion des ressources en capabilit s Parmi les facteurs qui semblent infl chir le d veloppement de capabilit s par les b n ficiaires des dispositifs ressources cer tains sont li s au contexte nombre de postes disponibles sta giaires et salari s attitude des employeurs envers les femmes avec enfants existence d entreprises adapt es El ETA r gles ONEM et conditions d acc s l emploi subsidi pouvant tre v cues comme un frein g n rant un sentiment d injustice possession d un v hicule personnel qualit de l offre de trans ports accessibilit du logement information diffus e sur l aide sociale D autres facteurs d influence touchent au capital social dont disposent les individus Ceux ci font g n ralement montre d une grande mod ration au plan relationnel Echaud s par des d ceptions amicales nombreux sont ceux qui adoptent une attitude prudente envers l ext rieur Ceux qui ne souffrent pas d enfermement ou ont produit un effort d ouverture sociale s en r jouissent Ils jugent que cela p se significativement sur la facult s ins rer socio professionnellement Certains de ces travailleurs d clarent avoir obtenu leur emploi avec l appui de contacts bienveillants en ce compris des
29. omme cela se pratique pour la d termination d indicateurs de bien tre g n raux par des organes statistiques belges et internationaux IWEPS OCDE pourquoi ne pas consolider des indicateurs de qualit de l emploi en associant des travailleurs leur d finition comme bien entendu les associations syndicales La L gislation sociale belge est d j toff e il ne s agirait pas de r inventer la roue mais bien d int grer davantage les param tres qualitatifs dans la r gulation et l observation du march de l emploi l Allemagne souvent cit e en exemple pour sa politique conomique n a pourtant gu re favoris la qualit de l emploi ces derniers temps Au del de ce recentrage g n ral sur la qualit un m me emploi n a pas la m me valeur pour tous un poste mi temps dans le nettoyage comblera un tel car il cor respond ses aspirations mais laissera un sentiment d insatisfaction tel autre dont les crit res sont diff rents Les professionnels de l insertion ont prendre en compte les conditions de libert positive de tout sujet La pr sente tude tend en effet confirmer qu une insertion professionnelle r alisation est a priori plus robuste plus durable lorsqu elle contribue cr er les conditions de cette libert positive D s lors les indicateurs d insertion gagneraient mieux int grer la question du degr d ad quation entre la position socioprofessionnelle vis e ou occup e et Les atten
30. pli quant une dimension relationnelle voire de soutien social L empathie dont ils font preuve peut trouver s exprimer professionnellement et ils poss dent une exp rience sur laquelle s appuyer Cela tant l int gralit du public issu de l ISP ne trouvera videmment pas s ins rer dans le secteur social Or il ne parait pas s emparer prioritairement des emplois vacants dans l conomie traditionnelle Est ce une question de profil de perception de la part des employeurs de faiblesse des relations entre les organismes de forma tion et ces secteurs d activit Quoi qu il en soit Le trait d union est renforcer au moyen de contacts intensifi s L id e d un param trage optimal des comp tences des demandeurs d emploi pour les besoins en main d uvre est un mythe l action doit aussi porter sur len vironnement conomique lui m me Le CSEF entend poursuivre ce dessein dans la sous r gion Il convient d uvrer au niveau du monde marchand pour rendre ce milieu plus propice l int gration des ex stagiaires de l ISP Les employeurs sont loin de tous cerner la teneur des capabilit s d velopp es l aide de ces dispositifs au del des savoir faire strictement techniques Or les comp tences qu ils conf rent ainsi que les ventuels titres officiels qui les sanc tionnent n ont pas une valeur uniquement pour leurs titulaires Elles en ont aussi une pour les employeurs susceptibles de les activer Sans une co
31. r les possibilit s et de mettre en place les ventuelles actions n cessaires formation compl mentaire volution de poste recherche ou verte d un autre emploi etc On pourrait parler d anticipation collaborative L impli cation active des employeurs pourrait tre stimul e par l imp ratif d assurer une valuation formelle et r guli re avec le travailleur en contrepartie de toute aide re ue Activa PTP etc 10 6 Revendiquer des indicateurs qualitatifs pour les politiques d em ploi et leurs statistiques Les simples objectifs chiffr s concernant le placement des ch meurs entrent en contradiction avec l ambition de r alisation de soi de libert positive des individus Au plan politico institutionnel ONEM FOREM il faut pr coniser des indicateurs pu blics de nature qualitative concernant l emploi diff rentiation plus nette entre les emplois convenables et les autres Des crit res objectivables existent Selon des travailleurs interrog s pour cette tude ces distinctions seraient d ailleurs recon nues de fait par les institutions publiques qui par exemple ne sanctionneraient que mod r ment un travailleur lorsque celui ci a pris l initiative de quitter pr matur ment un poste manifestement peu qualitatif Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 C
32. rait plut t faible Les capabilit s sont solidement ancr es N anmoins il faut s attendre un tasse ment en cas de stagnation ou de d ception professionnelle Quant la menace majeure elle est en partie li e aux acci dents de la vie auxquels ce public reste vraisemblablement plus expos que d autres Pour la sauvegarde de leurs capabi lit s les plus fragiles sont d pendants du maintien de milieux professionnels adapt s comme les ETA et les Elf offrant un cadre garant de bien tre professionnel aux dires des salari s concern s IL faut bien consid rer que les capabilit s en processus de constitution ou de fixation subissent des mises l preuve de divers ordres Au plan institutionnel tout d abord divers caps p sent sur elles volution du statut sur le territoire belge dans le cas des migrants acc s ou non une formation qualifiante d pendant notamment des crit res d inscription et de la tem poralit de la programmation obtention ou non d un emploi subsidi v nement autour duquel se cristallise souvent le choc entre la rationalit du sujet je suis motiv et celle du syst me juridico institutionnel vous n tes pas dans les conditions date d ch ance de l aide l emploi etc Les capabilit s en cours de r alisation sont aussi confront es des r alit s organisationnelles dans le monde du travail Ainsi se voient elles renforc es en pr sence vs mises mal en l
33. rperson nelles par exemple Si l on largit le questionnement relatif aux r alisations ac complies l panouissement g n ral on observe un reten tissement positif sur l existence des personnes Le triangle bonheur familial emploi satisfaisant bonnes conditions de logement rassemble les l ments d cisifs Certains se sentent aujourd hui pleinement eux m mes Pour d autres le pro cessus reste inachev et penser soi demeure un luxe que l on ne s autorise gu re Mes enfants peuvent dire papa il travaille papa il r pare On fait tout ce qu il faut pour eux l Cette recon naissance ca me fait envie de faire encore plus On s arrange Je n ai jamais t aussi panouie dans ma vie Une volution sociale On attrape des comp tences et apr s heu moi ca m a donn une meilleure qualit de vie Aussi bien pour moi que pour ma famille Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 8 Les leviers de l insertion recens s Leviers institutionnels e Statut stabilis pour les trangers e Possibilit s nombreuses de stages chez des employeurs vari s e Possibilit s d encha ner les formations vers du plus qualifiant e Certifications e Recouvrance de droits Article 60 e Aides publiques l empl
34. s quelques ann es l AC est mobilis e dans le champ de l inter vention publique notamment pour l tude des contextes de formations Nous nous sommes essentiellement appuy s sur un ouvrage collectif publi dans cette optique e CSEF M Marc MYLE Mme Laurence DEBAISIEUX Mme Sandrina GOSSART e SONECOM Mme Muriel WILIQUET Les partenaires de l tude e CPMS CF de Tournai M Guy MAHIEU e CPMS libre 1 de Tournai M Charles UYSTPRUYST M Fran ois CAUCHETEUX e CPMS Sp cialis libre de Tournai Mme Maryse DUPIRE Mme C line BLONDEAU e CIEP HO M Jacky QUINTART Mme Fiona EFESOTTI Mme France CASPERS e SAS HO M Antoine VANDENHOVEN e Mode d emploi asbl Wallonie picarde Mme Emilie MATON e L Envol CPAS de P ruwelz M Vernher HENNEUSE e CERAT asbl Mme Ludivine DELMOTTE Mme Isabelle HENOUMONT Lire amp Ecrire HO Mme Delphine HANOTIAU e D clic emploi asbl M Olivier VAN SPITAEL 3 N FAVARQUE Faire surgir des faits utilisables dans La libert au prisme des capacit s Amartya Sen au del du lib ralisme sous la dir De J DE MUNCK et de B ZIMMERMANN coll Raisons pratiques Paris Edi tions de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales 2008 pp 70 71 La facon dont les politiques locales d emploi par l interm diaire de dispositifs individualis s cherchent augmenter les opportunit s d insertion ou de retour l emploi peut galement tre tudi e d un point de vue descriptif et crit
35. s r alisations et la possibilit d atteindre l tat de libert positive correspondant une situation de vie valoris e par le sujet Le sch ma ci dessous pr sente la formalisation de d part de l tude selon ce cadre conceptuel Sant physique et mentale Sentiment d efficacit personnelle Structure familiale et r seau social Normes sociales et culturelles March de l emploi secteurs significatifs strat gies des employeurs indicateurs conomiques niveaux salariaux Localisation des emplois politiques d emploi publiques Services la collectivit mobiliti garde d enfants Opportunit s effectives d emploi Alternatives de carri re valoris es y Fonctionne ments effectifs Dispositifs Apprentissages effectifs Occupation d ISP Comp tences prof d un emploi Employabilit valoris Accessibilit effective de l emploi Capacit Ressources gt ensemble de possibilit s 2 La situation des publics concern s Conviction d tre en mesure d accomplir les tapes pour parvenir un but Selon Bandura il d pend de quatre facteurs l existence de r ussites ant rieures Les exp riences vicariantes les encouragements ext rieurs l tat motionnel dans l action Le public qui nous occupe se caract rise par une faiblesse du Mon p re est marginal socle familial d origine Les parents repr sentent fr quemment un poids plut t qu
36. s traitements ou un placement en institution Ils ont surpass cela et occupent d sormais une position socioprofessionnelle stabilis e Sans r si lience sans prise d autonomie par rapport leurs d mons personnels ce n eut gu re t possible Comme pr alable l insertion professionnelle il y a donc eu une relconstruction de l individu le plus souvent accompagn e par les CPMS SAS ou l ISP La perte de temps avant d enclencher cette remont e est fr quemment regret t e Si l itin raire tait refaire certains choix seraient diff rents ne pas stopper l cole ne pas avoir d enfant trop t t ne pas s emp trer dans des situations profes sionnellement usantes Certains n ont pas eu vent pr cocement de l existence de dispositifs susceptibles de les aider Il semble donc utile d agir Le plus t t possible d anticiper l accompagnement individualis en visant d j le public en obligation scolaire Prolonger l action en aval apparait galement b n fique Les int ress s redoutent parfois le fait de devoir affronter seuls l apr s formation Les moments charni res de mise l preuve des capabilit s se situent r guli rement au del de la prise en charge Ils correspondent des param tres d ordre institutionnel obtention d un statut officiel en Belgique acc s une nouvelle formation ou un emploi subsidi ch ance de l aide l emploi occup etc d ordre organisationnel modalit s
37. ssiers individuels de jeunes apr s accord de l int ress en vue d une prise de contact par l ISP Le but Une meilleure information sur l offre de formation et l vitement de certaines pertes de temps Le passage de t moin supposerait une r elle collaboration entre profes sionnels plus substantielle qu une formalit administrative Bien s r ces suggestions impliquent un investissement en temps peu compatible avec les moyens humains actuels de la plupart des organismes Des mesures d all gement administratif et l id e de d tacher sur un terrain de proximit des experts aujourd hui attach s des administrations centrales sont ventuellement inves tiguer dans certains secteurs pour renforcer sans surco t les capacit s locales de guidance des jeunes en accrochage ou en r insertion 10 3 Cultiver l aptitude de l individu re devenir acteur de sa trajectoire Via cette tude plusieurs travailleurs t moignent d une volution notable de leur propre responsabilit personnelle plus jeunes ils n avaient pas compris les exi gences requises envers soi pour contr ler son devenir socioprofessionnel Ils se fourvoyaient dans des comportements dysfonctionnels par rapport aux attentes de l cole et abordaient ensuite le march du travail avec une forme de l g ret La maturit venant ils ont saisi Les codes Jouissant d un peu de recul d aucuns ont observ ce m me pi tinement chez de jeunes condisciples en format
38. tervention d une structure d accompagnement ou de formation et ce en Wallonie picarde L objectif tait d identifier des facteurs favorables au moyen d une approche qua litative par interviews aupr s de sujets dont on peut consid rer qu ils se trouvent aujourd hui d ment ins r s dans l emploi Le projet avait une port e participative SONECOM a concu le dispositif d enqu te en collaboration avec un groupe de travail compos d op rateurs de l insertion so cioprofessionnelle ISP de Centres Psycho m dico sociaux CPMS et d un Service d Accrochage scolaire SAS 1 L approche qualitative poursuit un objectif de compr hension et non pas de mesure Le but est de d crire des sch mas et logiques socialement typiques tant t dominants et tant t plus marginaux en d passant les histoires de vie singuli res La collecte des donn es repose sur une s lection raisonn e des sujets partir de crit res pr cis visant leur diversification L analyse cat gorielle de contenu soumet ensuite l ensemble du mat riau une grille interpr tative transversale inspir e par un r f rentiel th orique SONECOM fonde sa m thode d analyse sur les deux ouvrages de r f rence suivants e BARDIN L 1989 L analyse de contenu Paris PUF Le Psychologue e CRESWELL J W Qualitative Inquiry and research design Choosing among five approaches University of Nebraska Lincoln 2007 Sage Publications Les responsables de l tude
39. tes de l individu M me lorsqu ils poss dent des comp tences similaires les travailleurs ne sont pas des pions interchangeables sur le damier de l emploi A la question du quoi il faut int grer celle du qui Offreurs comme demandeurs de travail ont y gagner Les implications ici d gag es ont non seulement une pertinence pour les publics vuln rables mais aussi pour l ensemble des travailleurs Les partenaires de la pr sente tude l estiment en tout cas eux qui ont c ur de pr ner un mod le cono mique pas exclusivement fond sur la rentabilit mais accordant l tre humain et la vie sociale la primaut qui leur revient 7 Ariane FONTENELLE Etat de la question Le mod le conomique allemand lEV F d ration Wallonie Bruxelles mai 2012 Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion La demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 Production Comit subr gional de l emploi et de la formation de Tournai Ath Lessines Editeur responsable Marc Myle Rue Child ric 53 7500 Tournai 069 882863 http www cseftournai ath lessines be
40. tre analyse compr hensive on peut mettre en exergue quelques axes de travail dans l optique d am nager Les dispositifs existants pour y int grer davan tage de facteurs qui contribuent des parcours de r ussite 10 1 Prendre en consid ration la personne et la complexit de sa situation Se d marquant d une logique de l institution pour privil gier une logique de la per sonne plusieurs partenaires de l tude avaient d embl e exprim leur conviction qu il convient d appr hender au mieux l individu dans sa globalit Critiquant la vis e r ductrice se centrant sur la seule finalit de placement du demandeur d emploi ils insistaient sur les objectifs d mancipation et de citoyennet Nos r sultats concluent la pertinence d une approche globalisante Il apparait indiqu de faire La part belle aux singularit s de chaque parcours person nel de fonder l accompagnement sur la situation et les aspirations de l individu pour bien consid rer les facteurs transitionnels et identifier la porte qu il s agit de pousser Cette prise en compte de la situation sp cifique et globale de la personne pour l ai der concevoir son orientation professionnelle revient d terminer quelles condi tions les ressources peuvent faire clore des capabilit s qui elles m mes pourront donner lieu des r alisations valoris es Dans cet esprit il convient que le travail des professionnels accompagnateurs CEFA conseillers FOREM plac
41. un soutien L enfance a g n ralement t pre drogu et con Le foyer c tait mieux que la famille isolement violence maladie Adolescents beaucoup ont t C tait tout le temps se livr s eux m mes pour de bonnes ou de mauvaises raisons d brouiller toute seule familiales Leur scolarit en a t fortement perturb e Ils se sont progressi C est ma m re qui me vement d sengag s de l cole Des tensions avec d autres l ves faisait rater l cole et ou une incompr hension mutuelle avec le corps enseignant C tait l enfer les ont emp ch s de transformer l essai ressources scolaires Je voulais trouver un non exploit es Leur bilan c est un rendez vous manqu avec l enseignement que tous d plorent avec le recul truc facile en fait Les leviers de la r ussite de l insertion socioprofessionnelle Etude r alis e par SONECOM avec des op rateurs partenaires de la sous r gion la demande du CSEF de Tournai Ath Lessines 2012 S ils ont leur tour des enfants ceux ci conditionnent for tement leur existence Leur investissement est fort vis vis d eux C est un facteur absolument d terminant dans le cas des jeunes m res La faiblesse de leurs ressources sociales les fixe au foyer loign es de l emploi nombre d entre elles le regrettent r trospectivement La mobilit souvent compliqu e pour ce public modalit s co ts constitue un
Download Pdf Manuals
Related Search