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Partie 1 - Université de Strasbourg

1. Pas quand la r ducation est d j investie 11 ne faut pas s en servir quand a passe autrement Alors a n a pas d int r t C est li un certain comportement par rapport au travail par rapport au fait d tre en s ance de se concentrer de vouloir faire bien ou pas Ce n est pas valable pour tous les enfants il y en a qui investissent tr s bien du coup a n a aucun int r t Pas en d but de suivi Je pense qu il ne faut pas l utiliser d embl e mais seulement apr s un certain temps C est presque un dernier recours quand il faut essayer autrement je pense que tu peux le mettre en place quand tu connais bien l enfant je pense que je ne pourrais pas commencer une r ducation en mettant a en place d s le d but Elles voquent une question d ge Avec des jeunes ados a risque d tre infantilisant et de d sint r t C est l enfant de l arr ter Tant qu il n en est pas lass je l utiliserai au bout d un moment il dira je ne le fais pas pour le coco c est bon je sais le lire c est l enfant de rejeter le systeme 4 2 3 L enfant acteur de sa prise en charge Les orthophonistes ont galement trouv que la monnaie int rieure rendait a l enfant une place de sujet une responsabilit dans la prise en charge C est pour qu il tienne un peu les r nes de la s ance qu il soit decisionnaire Ca lui redonne toute sa vraie et bonne place d acteur
2. La monnaie coco deuxi me version Banque de cocos tubes minute 44 Avec cette nouvelle pr sentation nous avons gagn en clart cognitive tout en conservant la possibilit de manipuler le mat riel Tous les enfants prennent visiblement plaisir manier les cocos et les tubes Paul aura besoin d aide la premi re fois en raison de ses troubles praxiques mais d s la deuxi me s ance il manipule en autonomie Paul manipulant la monnaie coco avec l aide de son orthophoniste 3 3 3 Le contrat R gles d utilisation De la m me mani re nous avons cherch perfectionner notre contrat mode d emploi Pour la deuxi me version pr sent e en annexe nous avons r duit de moiti sa longueur puis nous l avons soumise Nicolas et Jean Apr s avoir constat que certains points du contrat n cessitaient encore des explications trop co teuses nous avons simplifi le vocabulaire et la syntaxe en nous servant des reformulations de Nicolas et Jean Nous avons donc abouti une troisi me version du contrat c est celle que nous avons pr sent e Paul et C dric Bien que ces deux enfants aient des profils pathologiques plus s v res que les autres la lecture du contrat n a pas d pass 15 minutes Ainsi nous estimons que cette troisi me version est satisfaisante De plus nous avons chang son intitul R gles d utilisation nous a sembl plus synth tique et explicite 45 R gles d utilisation d
3. Quand l enfant est convaincu qu il existe pleinement dans la relation de communication vient la phase de conciliation Il accepte progressivement de se rapprocher du code commun de la regle linguistique car d s lors elle permet de d velopper sa relation avec son interlocuteur L encore le travail technique risquerait de rompre le processus d apprivoisement r ciproque C est donc uniquement dans la phase dite d expression que la part technique du travail peut tre introduite C est une phase o l enfant transpose son acceptation de communication en dehors de l enceinte de la r ducation Il s adapte de mieux en mieux au monde ext rieur il devient plus coop rant Claude CHASSAGNY est explicite quant la sp cificit du recours la PRL Pour lui c est une mani re d tre et non une m thode qui ne r pond pas aux besoins de tous Il est donc opportun d y avoir recours dans des cas bien sp cifiques pour des enfants en souffrance dans leur place d interlocuteur Ainsi cette approche tr s ax e sur l abord relationnel ou existentiel de notre travail trouve son public notamment dans les centres m dico psychologiques CMP ou m dico psycho p dagogiques CMPP Par ailleurs la PRL demande un r el investissement de la part de l adulte qui veut la pratiquer Elle n cessite une r flexion pouss e une prise de position comme th rapeute ainsi qu une formation sp cifique tout particuli rement pour tre s r de traiter de
4. 55 58 58 59 60 62 65 68 Introduction Qui sont les enfants suivis en orthophonie pour troubles des apprentissages Pour en donner une d finition volontairement globale voire sur g n ralis e disons que les troubles des apprentissages recouvrent des difficult s importantes en langage oral en langage crit et ou en raisonnement logico math matique Le point commun de ces troubles est qu ils entra nent en contexte scolaire des difficult s qui peuvent aller jusqu l chec scolaire Comme l exposent LACOMBE amp VIARD dans leur m moire de fin d tudes ces enfants ont tous une r action motionnelle d fensive leur chec La r action de s duction est un comportement aimable et coop rant qui appelle une attitude complice de l interlocuteur l enfant cherche se rassurer narcissiquement malgr des difficult s il reste un objet digne d amour La r action d fensive de mise l abri est un d ni de la difficult l enfant affirme qu il se d sint resse des activit s propos es et que s il le voulait il pourrait Il met ainsi l abri son amour propre en se convainquant qu il ma trise la situation La r action de rationalisation consiste percevoir les checs comme des accidents dus un d faut d apprentissage et pas comme les effets d une d ficience Cette attitude entretien l illusion LACOMBE M amp VIARD M 1998 Enfant et orthophoniste motivation et investisse
5. ducation 49 s ance 1 semaine plus tard 5 s ance 1 semaine plus tard 6 s ance 1 semaine plus tard 3 2 4 Conclusions 3 3 Deuxi me mise en pratique de la monnaie coco 3 3 1 La Population 3 3 1 1 Nicolas et Jean 25 26 26 26 29 30 32 32 32 33 35 35 36 36 36 38 38 39 40 41 41 42 42 42 so2 os 3 34 3 3 1 2 Paul et C dric Le mat riel 2 version Le Contrat R gles d utilisation Conclusions PARTIE 4 ANALYSE ET CRITIQUES 4 1 42 4 2 1 4 2 2 4 2 3 43 4 3 1 4 3 2 4 3 3 4 3 4 44 Critique m thodologique Critique de la monnaie coco par les orthophonistes t moins Questions mergentes Indications et contre indications selon les orthophonistes t moins L enfant acteur de sa prise en charge De la p dagogie institutionnelle l orthophonie des qualit s retrouv es Indiquer un sens aux efforts qu on lui demande L enseignant dispose d un outil de rappel de la loi Cela encourage un enfant surmonter ses peurs et ses r ticences C est l occasion d duquer les enfants l usage de l argent r el Quelles r ponses aux craintes initiales DISCUSSION FINALE La demande R mun ration du travail r ussi ou du travail r alis Que faire en cas d chec du syst me incitatif CONCLUSION Bibliographie Annexes 43 43 45 47 49 50 51 51 51 52 53 53 54 54 55
6. ils analysent la r alisation du plan de travail et en d duisent les forces et les faiblesses de la methode de travail de l enfant Comme nous l avons vu en premi re partie l orthophoniste labore parfois des contrats avec ses patients Or NICOLLE nous signale les risques connotatifs d un tel terme Ainsi le plan de travail inspir des p dagogies actives ne serait il pas une alternative appropri e pour apporter plus de visibilit quant au projet r ducatif tout en vitant la d viance sugg r e par NICOLLE 2 2 2 2 Les ceintures de comportements et de comp tences Les valuations aussi sont faites l initiative des enfants gr ce aux ceintures de comportements et de comp tences chaque enfant g re l valuation de ses comp tences au rythme dont il est le seul d cisionnaire Les couleurs des ceintures inspir es de la discipline judoka octroient des droits l enfant au fur et mesure de ses progres Il gagne par exemple la libert de sortir de classe sans justification ou de se d placer dans l cole soit des gages de la confiance qu il aura gagn e aupr s des adultes au moyen d efforts fournis En prouvant les b n fices gagn s par leurs propres progr s les enfants trouvent une satisfaction 29 CONNAC Ibidem 30 VICHET M 2011 B gaiement le groupe th rapeutique comme passerelle Universit de Strasbourg 24 en r ponse leur effort ils sont concr tement encourag s cultiver le go t de l
7. si r pandu dans l univers des enfants comme en orthophonie on gagne des points des jetons des tickets pour acc der aux maneges Alors pourquoi pas de la monnaie int rieure 27 Dans cette 2 partie nous avons expos les moyens imagin s par des p dagogues pour accompagner les enfants dans leur construction intellectuelle et sociale Certains de ces outils se rapprochent de pratiques rencontr es en orthophonie Le plan de travail le quoi de neuf l importante m diation Dans ce contexte p dagogique ils ont fait l objet de r flexions pouss es Leurs qualit s ont t tudi es analys es d montr es sur le terrain Des lors ils constituent des outils concrets et valides Nous pensons qu ils peuvent galement r pondre aux besoins des orthophonistes d sireux d encourager un enfant dans son cheminement individuel d sireux de l accompagner au mieux dans sa progression personnelle d autonomisation Voyons maintenant si l outil monnaie int rieure permettrait un orthophoniste de g rer une contrainte comportementale surajout e au trouble d apprentissage 28 Partie 3 Mises en pratique En premi re partie nous avons vu qu en orthophonie nous sommes amen s travailler avec des enfants en difficult l cole voire en chec scolaire et que cette caract ristique entra ne parfois des comportements r actionnels probl matiques pour la prise en charge Nous avons alors choisi de nous interro
8. Les efforts des enfants ne visent plus des objectifs lointains sugg r s par les explications rationnelles mais l objectif tr s proche de gagner des cocos Cette imm diatet fait qu ils affectent eux m mes 53 du sens leurs efforts l adulte n est plus dans la n cessit de leur expliquer quel sens ils devraient y mettre Avec Marc j ai essay de faire valoir les int r ts d apprendre crire en expliquant que ca fait partie des choses pour apprendre grandir ou encore qu il en aura besoin pour passer son permis de conduire parce que Marc aime beaucoup les voitures Lui il m a r pondu je sais d j conduire et effectivement je le crois Apr s il ne conna t pas les panneaux mais concr tement il sait d j conduire Il n a pas de motivation concrete pour passer le code Alors ces explications ne passent pas parce que lui tout ce qu il voit c est qu il grandit quand meme qu il avance quand meme qu il passe les classes alors qu il ne sait toujours pas lire toujours pas ecrire meme si c est mieux maintenant Donc concretement il n a pas de motivation pour entrer dans les apprentissages La monnaie int rieure donne au travail une valeur r elle visible Grace elle l enfant en chec scolaire qui a perdu confiance en ses capacit s r apprendrait appr cier son travail et l estimer Il r apprendrait auto valuer la qualit du travail fourni faire reconna tre sa valeur 4 3
9. MOREL L 1987 La prise en compte du cognitif en ducation pr coce In GLOSSA 8 34 40 VIAUD M L 2005 Des coll ges et des lyc es diff rents Le Monde Puf Publications Internet NICOLLE J M 2005 Le contrat th rapeutique lt http jm nicolle pagesperso orange fr jmn sujet contrat htm gt NIMIER M L 2009 D finition du concept de comp tence extrait du m moire Savoirs de base et comp tences cl s http www pedagopsy eu ml definition competences htm gt OURGHANLIAN C 2009 Une monnaie int rieure http web me com pourghanlian liensetmarges Bricoler files Monnaie 20inte CC81rieure pdf gt 67 Annexes Annexe 1 Contrat monnaie coco de Marc 1 Version Annexe 2 Contrat monnaie coco de Nicolas 28 Version Annexe 3 Contrat monnaie coco de Paul 3 Version 68 Mode d emploi de la Monnaie Coco en date du 2 Avril 2012 1 R mun ration La Monnaie Coco est une r mun ration pour les enfants qui travaillent en s ance d orthophonie Une pochette porte monnaie sera attribu e chaque enfant R gle n 1 Les porte monnaie coco devront toujours rester dans le cabinet de l orthophoniste afin de ne pas tre perdus Les exercices ou activit s demand es par l orthophoniste seront pay es l enfant 2 Cocos si c est un peu difficile 5 Cocos si c est difficile ou 10 Cocos si c est tr s difficile Certains exercices ou activit s pourront exceptionrtellem
10. au message clair et un r pertoire de vocabulaire des motions C est un outil d tayage de la communication En voici la structure 1 Ce que tu m as fait m a fait souffrir et je vais te faire un message clair 2 Quand tu L enfant explicite le contexte du conflit 3 a m a Il formule ses motions 4 Est ce que tu as compris Il v rifie la bonne transmission du message 5 L autre enfant peut soit approuver s engager ne pas recommencer voire s excuser soit reformuler ce qu il a compris pour s assurer qu ils sont d accord soit d sapprouver et exposer le conflit au conseil coop ratif des l ves Ce mat riel ne r pond pas l objet de notre tude N anmoins nous pensons qu en tant qu outil d tayage de la communication des motions il pourrait tre opportun en contexte r ducatif C est la raison pour laquelle nous l avons bri vement expos 2 2 1 3 Le Conseil de classe coop ratif G n ralement hebdomadaire il est le lieu o se d m lent tous les diff rends rencontr s dans la semaine Des r gles de vie en communaut des lois et des sanctions auront t d battues et d cid es par le groupe On s y r f re pour d cider ensemble des issues possibles aux conflits soumis l ordre du jour Les postes responsabilit s tels qu animateur secr taire ou pr sident de jury sont tenus par les enfants tour de r le Les d cisions sont vot es et inscrites dans le journal d
11. ces questions donnent l occasion l orthophoniste de s int resser l enfant en dehors de la 27 OURY F in TIBERI D 2005 Citoyen en classe Freinet Journal d une classe coop rative Editions L Harmattan 28 TIBERI D 2005 Citoyen en classe Freinet Journal d une classe coop rative Editions L Harmattan 22 probl matique qui l am ne en r ducation Ainsi l identit du patient est reconnue comme m me qu il soit en s ance ou hors s ance Nous voyons dans la d marche de M R une volont de rassurer le patient de d dramatiser le rendez vous en t te t te avec l orthophoniste Mais dans d autres cas le temps de parole introductif semble propos un peu au hasard par l orthophoniste sans qu il n y ait eu de r flexion sur les b n fices en tirer C est pourquoi il nous a sembl enrichissant l occasion de cette exploration des p dagogies actives et pour notre futur exercice orthophonique d en expliciter les atouts ici 2 2 1 2 Le Message clair Plusieurs outils de communication sont propos s pour r soudre les diff rends rencontr s Le message clair est un temps de formulation verbale simple pour exprimer son d saccord ou sa blessure l autre Les enfants apprennent s en servir quand les tensions montent afin qu elles soient exprim es c est une alternative concr te la r action spontan e de taper Pour appr hender cet outil l enseignant fournit des fiches d entra nement
12. effort prouvant un plaisir dans l apprentissage En cela les ceintures de comportements et de comp tences induisent une prise de conscience de la responsabilit de chacun dans ses apprentissages dans son cheminement Elles pourraient r pondre l objet de notre tude N anmoins ce syst me ne nous para t pas transposable en contexte r ducatif pour plusieurs raisons En orthophonie l enfant est d j r guli rement valu il est soumis diverses batteries de tests l occasion du bilan initial et ensuite pour les bilans de renouvellement Les enfants sont vus une deux fois par semaine pour des s ances de 30 minutes nous pensons qu ajouter un syst me d valuation suppl mentaire risquerait d tre chronophage quant la r alit temporelle du suivi en plus d tre pesant pour l enfant Mais surtout les droits acquis par l enfant en contrepartie de ses efforts n ont de valeur qu en contexte de groupe et dans le lieu de vie qu est l cole sortir de la classe sans demander la permission le droit d aider un autre l ve faire un exercice Nous pensons que la situation de relation duelle de la r ducation permet difficilement de tels am nagements Le seul gage de libert que nous imaginerions proposer l enfant serait de choisir ses activit s et nous ne pensons pas que cela ait assez de valeur pour assumer la fonction de contrepartie d une valuation Ainsi nous ne retiendrons pas le syst me de ceinture
13. et de leur apprentissage Pour cela elle fait r fl chir l enfant sur le monde qui l entoure et traite le Savoir de facon explicite Elle nourrit la dynamique de l apprendre L autre a pour objet d intervenir sur les points d faillants du processus permettant l acc s cette dynamique de l apprendre Par mat riel et exercices interpos s pr cis ment choisis elle am ne implicitement l enfant se reconstruire dans ses composantes sensorielles cognitives conceptuelles instrumentales identifi es comme lacunaires C est sur le versant relationnel de la profession ou encore dans l aspect conatif que peuvent se rencontrer les professionnels de ces deux domaines Ce point constitue finalement un lien entre tous les adultes soucieux de voir un enfant se construire avec les moyens qui lui sont donn s Il est une pr occupation pour tous parents ducateurs et r ducateurs Il est donc profitable toute personne souhaitant accompagner un enfant dans sa construction d apprendre agir sur cet aspect conatif l endroit o ses fonctions l y autorisent Nous nous efforcerons ainsi d tre rigoureux quant aux param tres qui nous int ressent dans les p dagogies actives ont elles g n r des am nagements des outils qui alimentent sp cifiquement la motivation des enfants 19 2 1 Pr sentation Dans le cadre de notre m moire nous nous sommes int ress e ces pedagogies dites actives alternatives
14. et qu il n aurait pas les difficult s qu il rencontre ici notamment les difficult s d apprentissage C dric ne met pas de sens sur le travail fait en orthophonie Il ne s int resse pas la r ducation Il s chappe du travail joue avec un stylo au lieu de r pondre Si l orthophoniste ne l interpelle pas il ne revient pas de lui m me dans le travail et attend que la s ance se passe L orthophoniste d crit leurs attitudes comme des formes d opposition passive qui n cessitent qu elle les tienne bout de bras Les solliciter constamment pour attirer leur attention sur le travail r ducatif est co teux pour elle 3 3 2 Le Mat riel 2 version Notre nouvelle monnaie coco a pour unit le coco Il sera mat rialis par des haricots secs ingots plus volumineux que les cocos En effet Marc pr f rait aussi les gros cocos pour leur volume physique Nous introduisons l unit minute de jeu gagner symbolis e par un tube en plastique transparent l int rieur duquel seront plac s les cocos Ce contenant doit n cessairement tre transparent afin de conserver la visibilit des cocos l int rieur et de forme longue afin de proposer une visibilit lin aire de la succession de cocos et mieux repr senter un temps de jeu qui s accumule puis qui s coule Pour Paul et C dric qui ont des troubles du raisonnement logico math matique 43 ces tubes aident consid rablement pour la compr hension
15. il ne subit plus Si il dit non c est non ok si tu ne veux pas on ne fait pas mais il n y a pas de cocos et il n y a pas de jeu C est lui pour lui meme Ces observations sont un reflet imm diat de l origine de la monnaie int rieure C est bien l objectif premier des p dagogies actives que de sortir l apprenant d un r le passif En faisant appel sa volont pour la r alisation du travail et l utilisation des cocos on rend l enfant d cisionnaire et ainsi responsable de l volution de sa r ducation Le d sir de l enfant de gagner des cocos devient un d sir de participer le syst me d montre l enfant que son comportement fait avancer les choses et que ses progr s d pendent avant tout de lui m me Cette exp rience donne l occasion l une des orthophonistes d analyser un travers de sa pratique 52 C est tres interessant parce qu au final on se fait toutes avoir On veut leur faire atteindre nos objectifs de reeducation et on perd un peu de vue qu il faut que l enfant soit acteur On ne lui donne pas la place de sujet qu il devrait avoir Et quand les objectifs sont atteints nous en tant qu orthophoniste on est contente mais lui ne comprend pas il n a pas cette satisfaction parce que c est abstrait pour lui Enfin l infinit des cocos symboliserait le fait que les possibilit s de l enfant sont infinies la seule condition qu il essaie qu il joue le jeu En plus il est sa propre ressource e
16. le boulier Il confirme nos premi res observations l aspect 40 manipulable du mat riel est important il est s duisant 6 s ance 1 semaine plus tard Marc pr f re continuer gagner des cocos plut t que les d penser Nous lui demandons quels jeux il choisira de faire quand il s ach tera du temps de jeu Tous ses souhaits concernent des jeux du cabinet le Mastermind un jeu de logique SmartGames avec des voitures mais aussi le Lexidata qu il appelle la fus e Il demande ensuite de faire une fus e pour gagner des cocos Il propose la valeur de 1 gros coco pour la totalit de la fiche et il accepte de ne rien gagner s il y a une faute sur les 12 questions Marc semble se lancer un d fi Il a confiance en ses capacit s d y arriver Marc fait toute la fiche sans s interrompre Nous le guidons pour viter qu il ne se trompe mais aucune incitation verbale suppl mentaire n est n cessaire Il en sera de m me jusqu la fin de la s ance Marc contemple ses cocos en souriant Nous concluons avec l orthophoniste que ce syst me est tout fait probant avec Marc Il travaille et y prend plaisir 3 2 4 Conclusions Nous constatons dans la clinique des effets positifs de notre outil Marc a significativement chang de comportement et les conditions de travail en s ance sont beaucoup plus agr ables pour l enfant comme pour l orthophoniste Trouvez vous que le comportement de Marc a chang depuis l instauration
17. n cessaires 2 Jeu libre Les Cocos permettent l enfant de s acheter des minutes de jeu libre L enfant peut profiter de ses minutes de jeu libre soit en d but de s ance soit en fin de s ance soit conomiser ses cocos pour jouer pendant toute une s ance R gle n 3 10 Cocos valent 1 minute de jeu libre 33 L enfant pourra jouer n importe quel jeu du cabinet de l orthophoniste Il pourra jouer seul ou bien avec l orthophoniste et ou un e stagiaire Sous reserve de l acceptation de l orthophoniste l enfant pourra galement ramener un jeu de chez lui elle R gle n 4 les seuls jeux que l enfant ne peut pas ramener en s ance sont les jeux de console type DS Playstation etc 3 Amendes Il est demand l enfant de ne pas discuter les propositions d exercice faites par l orthophoniste C est un gage de confiance envers lui elle En effet l orthophoniste demande l enfant de faire un exercice pour des bonnes raisons Ces raisons sont g n ralement compliqu es expliquer et surtout difficiles comprendre pour les enfants R gle n 5 Une amende de 5 Cocos sera appliqu e en cas de refus de faire un travail demand Il est demand l enfant de ne pas utiliser son portable en s ance car celui ci g ne le travail Le portable doit rester dans la salle d attente ou bien tre teint pendant toute la dur e de la s ance R gle n 6 Une amende de 10 Cocos sera appliqu e en cas d Utilisation de po
18. ne le travail Le portable doit rester dans la salle d attente ou bien tre teint pendant toute la dur e de la s ance R gle n 6 Une amande de 10 Cocos sera appliqu e en cas d Utilisation de portable en s ance R gle n 7 Si l orthophoniste doit d crocher le t l phone pendant la s ance il elle versera un d dommagement de 1 Coco l enfant pour la g ne occasionn e Remarque cette r gle s applique pour le t l phone portable iJbu le t l phone fixe barrer les mentions inutiles Apr s avoir paraph des initiales de son nom chaque r gle de ce contrat mode d emploi les deux parties signerons en dessous de leur nom L Enfant L Orthophoniste Pr nom L Pr nom Nom CO Nom Z Signature X Signature R gles d utilisation de la Monnaie Coco La Monnaie Coco est une remun ration pour les enfants qui travaillent en s ance d orthophonie Les Cocos permettent l enfant de s acheter des minutes de jeu libre Pendant ce temps de jeu libre l enfant pourra jouer n importe quel jeu du cabinet de l orthophoniste seul ou bien avec Forthophoniste ll pourra galement ramener un jeu de chez lui elle R gle n 1 Le porte monnaie coco devra toujours rester dans le cabinet de l orthophoniste D A afin de ne pas tre perdu R gle n 2 c est l orthophoniste qui d cide de la valeur de l exercice ou de l activit en D A fonction des difficult s de chaque enfant donc en fonc
19. ne sont que des hypoth ses que gagneraient tre v rifi es sur le terrain Tout est envisageable partir du moment o c est le mat riel qui s adapte l enfant et pas l inverse Le gain final devra susciter un d sir chez le patient D s lors le syst me incitatif devrait pouvoir exploiter ce d sir et convaincre le patient de faire sa part du travail de la r ducation C est en associant un aspect ludique la r alisation des activit s que la monnaie coco rend l enfant participatif Ainsi du d but la fin de son emploi il sera essentiel d adapter l outil aux capacit s mais aussi aux d sirs du patient afin de poursuivre notre objectif de stimuler sa motivation En effet cet outil n a d int r t que dans les cas de comportements peu participatifs cr ant un obstacle plus ou moins important la r ducation Il a pour seul but de stimuler la motivation d un enfant afin que celui ci investisse davantage sa prise en charge orthophonique Pour cette raison si l enthousiasme de l enfant n est pas dynamis par notre am nagement si sa participation n est pas am lior e alors son emploi n est pas adapt Il sera primordial de ne pas nier cet chec et de prendre le temps d en comprendre les raisons Par ailleurs il faudra veiller ce que ce syst me incitatif n entrave pas voire ne se substitue pas une bonne relation entre le patient et son th rapeute Rappelons qu il n a t propos que pour tre au service de
20. prise en charge orthophonique Universite Henri Poincare Nancy LACOMBE M amp VIARD M 1998 Enfant et orthophoniste motivation et investissement dans la r ducation Universit Henri Poincar Nancy LEYS D 1986 La m thode et le mat riel Montessori dans la perspective de la r ducation orthophonique Universit Pierre et Marie Curie Paris NEGOVANSKA V 2010 valuation des effets de diff rentes prises en charge aupr s de proches de patients atteints d une maladie d Alzheimer These de doctorat Universit Paris Descartes RIQUIER C 2006 Le patient sujet de son travail orthophonique Universit de Strasbourg TETREL G 2008 Intervenir sur l acte d apprendre la dynamique de l orthophoniste Universit de Strasbourg VICHET M 2011 B gaiement le groupe th rapeutique comme passerelle Universit de Strasbourg 66 Articles BACHELART M BIOY A 2010 L alliance th rapeutique historique recherches et perspectives cliniques Perspectives Psy Vol 49 317 326 FOURNIER M 2007 Enqu te sur les pedagogies alternatives Sciences Humaines Vol 2 179 24 30 HUYNH C amp MAZET P 2011 L estime de soi chez les enfants ayant un trouble d ficitaire de l attention hyperactivit Perspectives Psy Vol 50 86 93 MARCELLI D 2007 Entre les microrythmes et les macrorythmes la surprise dans l interaction m re b b Spirale 44 123 129
21. questions sur les petits et les gros cocos de son porte monnaie puis demande faire une conversion Nous suspectons un manque de clart cognitive du mat riel pour Marc Il y a trop de choses trop de consignes cela d tourne le mat riel de son utilit premi re Nous proposons ensuite Marc d isoler temporairement le mat riel ce qu il accepte sans probl me D s lors il devient disponible pour l interaction et le travail peut commencer Nous proposons de manipuler les cocos sa place pour limiter la distraction Exercice de traitement visuel appariement de mots Marc ne s oppose pas La valeur est fix e 2 cocos par paire de mots Des le premier mot il v rifie que nous avons bien pay son action en cocos Apr s le deuxi me mot il veut arr ter l orthophoniste lui laisse le choix en rappelant que s il s arr te il ne gagnera pas de cocos Marc d cide alors de continuer Il se fixe un objectif de 10 cocos qu il atteindra en poursuivant le travail sur 3 paires de mots ce qu il fait de surcro t relativement vite Nous constatons un effet sur sa vitesse d ex cution le geste moteur de balayage gagne en fluidit le rep rage sur la feuille est plus pr cis L entra nement de la coordination oculo motrice gagne en efficacit L orthophoniste peut maintenant commenter la strat gie d identification de Marc et l aider l am liorer Marc v rifie apr s chaque mot combien de cocos il a accumul s il r value presque syst ma
22. stimulant une motivation certains favorisant plus l autod termination que d autres mais c est avant tout le caract re bienveillant et encourageant de l orthophoniste qui fera cho chez l enfant La psychanalyse propose les notions de transfert et contre transfert pour d crire les processus psychiques inconscients l uvre dans toute relation de communication chaque interlocuteur projette en l autre des l ments de sa propre histoire Dans son m moire C cile RIQUIER nous explique qu il revient au th rapeute d apprendre g rer le contre transfert en prenant soin de ne pas se laisser enfermer dans les projections du patient de s en d centrer pour permettre au patient d aborder un travail r flexif sur ses projections et in fine de sortir de son m canisme de r p tition Elle voque la notion de juste distance dans la relation th rapeutique ni fusion ni indiff rence la juste distance permet de rejoindre l autre tout en respectant son alt rit Il y a un consensus autour du fait que sans base relationnelle aucun travail dit technique ne peut porter ses fruits Dans une relation de soin avec un enfant cette notion est d autant plus importante car au del d veiller aux plaisirs de la communication interindividuelle nous pouvons nourrir le d sir de grandir de s accomplir comme individu en lui proposant un exemple d adulte panoui Certains praticiens ont m me choisi de placer cette dimension re
23. 1 La dimension fonctionnelle ou technique Elle implique un ensemble de techniques propres soigner directement les troubles relevant de l orthophonie Nous sommes face des enfants dont la dynamique de l apprendre n est pas fonctionnelle Il revient l orthophoniste dans un premier temps d identifier parmi toutes les composantes individuelles et environnementales lesquelles retiennent le patient d acc der la pulsion de vie qu est l acte d apprendre c est ce que la th orie psychanalytique nomme pulsion pist mophilique La d marche suivra la logique de r adaptation en fonction de la pathologie de l enfant Elle consistera mettre en place et entra ner certaines comp tences corriger des strat gies peu adapt es ou en proposer de nouvelles pour contourner la difficult et introduire ces comp tences en milieu cologique afin que les r sultats obtenus en s ance se g n ralisent en dehors du cadre th rapeutique Ainsi face un enfant en souffrance dans sa dynamique de l apprendre l orthophoniste qui travaille ses d faillances va le chercher dans ses difficult s Bien que l objectif des orthophonistes soit d viter les situations d chec en proposant un travail qui se situe dans la zone proximale de d veloppement de l enfant et qu ils aient souvent recours des jeux pour mieux capter son attention l aspect technique ou fonctionnel du travail de l orthophoniste exige de l enfant un r el e
24. 2 L enseignant dispose d un outil de rappel de la loi Nous n avons pas eu l occasion d assister un paiement d amende N anmoins l orthophoniste trouve que la monnaie int rieure simplifie les n gociations avec Marc De plus tous les enfants taient d accord avec le principe de payer une amende si on ne respecte pas les r gles En qualit d outil de m diation la monnaie int rieure situe le conflit en dehors du champ relationnel affectif Par cons quent les d saccords ne portent plus de charge affective parfois responsable de r actions motionnelles inappropri es 4 3 3 Cela encourage un enfant surmonter ses peurs et ses r ticences L orthophoniste dit au sujet de Marc qu avant il se sentait coul par ce qu elle lui demandait qu il se disait j y arriverais jamais Depuis notre proposition elle remarque qu il essaie il se dit je vais gagner un coco Donc nous retrouvons bien cette qualit en contexte r ducatif Du fait de la relation duelle l orthophoniste a la libert d adapter ses r mun rations chaque enfant Il peut proposer des primes exceptionnelles ciblant sp cifiquement les r ticences de chacun ainsi inciter l enfant s accommoder et chercher des solutions pour les surmonter 54 4 3 4 C est l occasion d duquer les enfants l usage de l argent r el Cette qualit d crite par Sylvain CONNAC est probablement r serv e l utilisation de la monnaie int rieure en c
25. GI C 2005 Surmonter sa timidit dition Retz DOLTO F 1991 S minaire de psychanalyse d enfants Tome 2 dition Seuil ESTIENNE F 1998 Voix parl e voix chant e examen et th rapie dition Masson LAFFONT J J MARTIMORT D 2002 The theory of incentives The principal Agent Model Princeton University Press LEDOUX M H 2006 Dictionnaire raisonn de l oeuvre de Fran oise Dolto Edition Payot PALAZZOLO J BOURDENET V FOUCHET M POQUIN D amp ANDRE C 2004 Cas cliniques en th rapies comportementales et cognitives Edition Masson Collection Pratiques en psychoth rapie TIBERI D 2005 Citoyen en classe Freinet Journal d une classe coop rative ditions L Harmattan 65 Memoires et Theses ARLAUD H 2008 Essai d e valuation et de m thodologie des habilet s sociales d adolescents pr sentant un b gaiement au sein d un groupe th rapeutique avec approche cognitivo comportementale tude de cas cliniques Universit Pierre et Marie Curie Paris BEGUIN M 2002 Orthophonie et psychoth rapie questions et limites dans la pratique lib rale Universit de Nantes CHASTEL R amp POULY A 2004 tude de l volution du b gaiement chez des adolescents au sein d un groupe approche cognitive et comportementale Institut des sciences et techniques de r adaptation Lyon CLAUDON M amp KUGLER E 2011 La motivation de l enfant dans la
26. P UNIVERSIT DE STRASBOURG Facult Universit de M decine de Strasbourg ECOLE D ORTHOPHONIE M moire en vue de l obtention du CERTIFICAT DE CAPACITE D ORTHOPHONISTE Un systeme incitatif inspire de la pedagogie institutionnelle une r ponse aux comportements opposants en r ducation orthophonique Pr sent par Charlotte LAFFONT Ann e Universitaire 2011 2012 Pr sidente de Jury Docteur PERI FONTAA lisabeth Phoniatre Directrice de M moire Madame HEILI LACAN Claire Orthophoniste Rapporteur Monsieur DAUBARD Pascal Enseignant Sp cialis Remerciements Je remercie les orthophonistes et les enfants qui ont accept de participer mon projet merci d avoir aliment mes r flexions Je remercie Mme Heili Lacan et Mr Daubard pour leur temps et l attention bienveillante qu ils ont bien voulu accorder mon travail Je les remercie ainsi que le Docteur Peri Fontaa d honorer de leur pr sence ma soutenance Merci J r me Pouyet et Tch ch N Guessan pour leur pr cieux temps et leurs conseils tout sp cifiques Une pens e complice pour mes amies Dvo ra H l ne et Lise une pens e amicale pour la promo toute enti re en vous souhaitant bonne continuation Un grand merci Paka pour son soutien moral infaillible et aimant qui m a permis de traverser les moments difficiles de cette 4 ann e Je d die mon m moire mon p re que j ai eu le plaisir et la surprise d
27. a coexistence de deux types de cocos petits et gros cr e une confusion pour l enfant Quant la conversion de 10 cocos en 1 gros elle s av re distrayante De plus elle surajoute un raisonnement logico mathematique qui d tourne l outil de son int r t initial Sans la conversion la quantit serait plus visible et l effet de volume qui plaisait aussi Marc serait plus pregnant Nous ne conserverons donc qu un seul type de coco La manipulation du mat riel a beaucoup plu Marc nous veillerons la maintenir De plus gr ce Marc nous avons compris l importance d avoir dans le mat riel des symboles pour les minutes de jeu gagner Pour lui c tait le gros coco La forme trop labor e que nous avons donn e notre mat riel refl te notre pr occupation d adulte d sireux de donner la monnaie coco une apparence r aliste au plus proche d une vraie monnaie avec des unit s et des dizaines Notons que pour r pondre cet objectif les pi ces et les billets sont encore beaucoup plus clairs 33 Deuxi me mise en pratique de la monnaie coco 3 3 1 La population Dans un deuxi me temps nous avons propos la monnaie coco quatre autres enfants Nous ne les avons rencontr s qu une ou deux s ances 3 3 1 1 Nicolas et Jean Ils viennent tous les deux pour un trouble du langage crit Ils ont 7 ans et demi et 8 ans et sont en CE1 L obstacle comportemental de ces deux enfants n est pas l opposition m
28. a veut r dire qu il perd 5 Cocos R gle n 6 Si l orthophoniste d croche le t l phone portable ou fixe pendant la s ance elle doit donner 1 Coco l enfant parce qu elle lui aura fait perdre du temps de travail Si vous tes d accord avec ses r gles mettez vos initiales c t de chaque r gle puis signez L Enfant L Orthophoniste Pr nom Le Pr nom j Nom f Nom LC Signature Signature Titre Un systeme incitatif inspire de la pedagogie institutionnelle une reponse aux comportements opposants en r ducation orthophonique Auteure Charlotte LAFFONT R sum Les enfants suivis en orthophonie ont parfois des comportements r actionnels leurs difficult s d apprentissage cr ant des contextes de non adh rence la r ducation Ces comportements se pr sentent alors comme des obstacles au bon d roulement des s ances d une part sur le versant technique de l orthophonie en freinant la progression de la r ducation et d autre part sur son versant relationnel en provoquant des situations conflictuelles aggravant l immobilisme du suivi D s lors de quels moyens dispose un orthophoniste pour g rer la contrainte comportementale surajout e au trouble d apprentissage C est la question que nous vous soumettons l occasion de ce m moire Nous avons choisi de puiser dans les ressources des p dagogies actives la recherche d outils susceptibles de venir en aide aux orthophon
29. acun de d cider de ses actions et de la qualit de ses comportements D s lors comment amener un enfant investir sa prise en charge Nous vous proposons un ventail de pratiques rencontr es en s ance ou encore des suggestions faites dans des m moires d tudiantes Elles cherchent toutes am liorer la motivation des enfants ou valoriser l estime de soi 1 2 1 La P dagogie Relationnelle du Langage PRL La PRL labor e par Claude CHASSAGNY partir de la fin des ann es 60 pr conise une attitude d accueil de l adulte pour encourager toute forme de langage chez l enfant pr langage langage pr verbal langage verbal oral et enfin crit Le but est que l enfant s apprenne communiquer Pour cela elle respecte trois stades dans sa progression station conciliation et expression comme nous l explique Ma lle BEGUIN dans son m moire Dans la phase de station l enfant est re u dans sa globalit sans jugement ni analyse il doit se sentir libre de proposer tout ce qui l anime en particulier son mat riel fantasmatique riche Par un regard tol rant et bienveillant l adulte offre l enfant une place inconditionnelle dans la communication une place son identit enti re Le professionnel n aborde aucunement la part technique de son travail dans cette premi re phase 10 B GUIN M 2002 Orthophonie et psychoth rapie questions et limites dans la pratique lib rale Universit de Nantes
30. ais l inattention Leurs profils comportementaux sont moins caract ristiques que ceux recherch s initialement L orthophoniste dit qu ils sont sur la lune que leur r ducation volue de mani re satisfaisante Bien que l orthophoniste ne se sente pas d munie face eux elle esp re obtenir une meilleure participation et une meilleure attention de Nicolas et Jean avec la monnaie coco 42 3 3 1 2 Paul et C dric Paul a bient t 10 ans Il est atteint du syndrome de Noonan caract ris entre autres par des troubles de l oralit des troubles d apprentissage et des troubles de la coordination motrice Paul est lecteur d un niveau d butant d but de CP mais pas scripteur notamment cause de grosses difficult s visuo praxiques Sa principale difficult est instrumentale L apprentissage de l criture sur ordinateur vient d tre initi e Paul a des conduites d vitement il veut constamment se moucher il pose des questions dont il a la r ponse ou raconte un v nement en pleine r alisation d un exercice C dric a presque 10 ans aussi il est suivi pour trouble logico math matique C est un enfant adopt qui est tr s parasit par ses origines Il est galement suivi en psycho motricit en psychoth rapie et par une autre orthophoniste pour le langage crit Il a une vision idyllique de son pays d origine loign e de la r alit Il regrette d en tre parti pense que sa vie l bas l aurait rendu plus heureux
31. ait d couvrir la d marche bien particuli re qu est la recherche prouvante mais captivante la fois Il nous a fait confronter la th orie la pratique pour mieux en percevoir la complexit particuli rement pr gnante en orthophonie Il nous a conduit interroger la place particuli re de la r ducation orthophonique par rapport une prise en charge psychoth rapique ou une intervention p dagogique Enfin nous avons eu la possibilit gr ce ce travail de recherche de nous confronter un vrai probl me personnel prouv en stage notre intol rance aux comportements opposants des enfants En effet tr s t t dans notre formation nous avons constat que nos r actions taient tr s vives et envahissantes quand nous nous sentions mise en chec par de tels comportements Nos r actions ne faisaient qu aggraver l chec relationnel avec l enfant et nous en arrivions craindre de telles situations Nous sommes aujourd hui rassur e quant notre capacit g rer ce genre de difficult s sans tomber dans le travers de la r pression qui nous est insupportable Nous aborderons donc tr s prochainement notre m tier avec un peu plus de s r nit 64 Bibliographie Ouvrages BANDURA A amp CARRE P 2007 Auto efficacit Le sentiment d efficacit personnelle Edition De Boeck CONNAC S 2010 Apprendre avec les p dagogies coop ratives D marches et outils pour l cole ESF Editeur CUN
32. ation directe est tablie entre les efforts fournis et les b n fices que l enfant en retire ce n est plus l adulte qui d cide directement de r compenser ses efforts c est lui m me qui se gagne ses r compenses de fa on autonome par rapport l adulte Nous estimons que la monnaie coco ne se limite donc pas un syst me de r compense avec la carotte et le b ton La peur que l apport de l cole ne soit vu qu en termes p cuniaires qu en plaisirs mat riels aux d pens du pur plaisir d apprendre Tout d abord le gain tant du temps de jeu il n est pas mat riel Le risque de substitution du plaisir d apprendre par des plaisirs mat riels en est donc fortement r duit Mais de plus nous mettons ici l hypoth se qu au contraire ce syst me incitatif pourrait engendrer un ph nom ne de d centration de l attention de la monnaie vers les apprentissages En effet dans la mise en pratique avec Marc son orthophoniste nous a dit la 4 s ance qu elle souhaiterait maintenant que Marc demande explicitement certaines activit s qui lui auraient davantage plu Cela montrerait qu il ne s int resse plus uniquement aux cocos mais au travail en lui m me C est ce qu il a fait la 6 s ance en demandant faire une fus e Marc a demand cette activit plus pour son aspect ludique avec la fus e qui d colle quand toutes les r ponses sont correctes que pour le travail qu elle lui fait r aliser N anmoins dans cett
33. au travail Marc ne travaillait plus pour r pondre la demande de l orthophoniste Il est devenu demandeur d activit dans le but de r pondre son propre d sir Nous nous autorisons donc dire qu un transfert de la demande s est op r de l orthophoniste vers Marc Nous estimons que c est un gage de r ussite de notre exp rience Mais dans l tat actuel de notre recherche sur cet outil il nous est impossible de g n raliser cette observation R mun ration du travail r ussi ou du travail r alis La r action de Marc lors de la 3 s ance nous a beaucoup questionn e Il a dit sur le ton de l vidence Je ne gagne pas chaque fois quand m me comme si ce n tait pas normal de gagner tout le temps Quelle diff rence y a t il entre la r mun ration du travail accompli qu il soit r ussi ou non propos dans la d finition de Sylvain CONNAC et celle du travail r ussi uniquement que Marc a fait valoir Elles ne valorisent pas la m me chose Que cherche valoriser l orthophoniste en particulier avec les enfants au comportement opposant Nous avons d abord mis l hypoth se suivante le point de d part doit tre la r mun ration du travail accompli et la finalit est la r mun ration du travail r ussi Il y aurait ainsi une volution dans le succ s que l on choisit de valoriser On commence par valoriser le succ s dans l accomplissement d une t che Cela a pour objet de s curiser l enfant lu
34. cette relation Il ne consiste aucunement remplacer un travail technique orthophonique mais bien g n rer un contexte de travail plus agr able une relation moins conflictuelle entre un enfant et son orthophoniste C est la discr tion de chaque orthophoniste d estimer pour chaque enfant le bien fond du recours la monnaie int rieure Une fois de plus nous constatons que rien n est applicable tous les enfants Une des caract ristiques de notre m tier est bien de respecter la particularit de chaque patient de ne faire que du cas par cas 61 Conclusion l occasion de ce m moire nous avons choisi de puiser dans les ressources des p dagogies actives la recherche d outils susceptibles de venir en aide aux orthophonistes confront s un probl me de motivation chez leurs jeunes patients Les comportements r actionnels aux difficult s d apprentissage de ces enfants se pr sentent comme des obstacles au bon d roulement des s ances d une part sur le versant technique de l orthophonie en freinant la progression de la r ducation et d autre part sur son versant relationnel en provoquant des situations conflictuelles aggravant l immobilisme du suivi Nous avons mis en circulation une monnaie int rieure en s ance dans le but de g n rer un syst me qui inciterait l enfant mieux participer Au cours de notre exp rience nous avons constat une am lioration de la participation de Marc notre enfant test
35. cture du contrat Si vous tes d accord avec ces r gles mettez vos initiales c t de chaque r gle puis signez Aucun des quatre enfants ne sait r ellement ce que repr sentent les initiales L orthophoniste les am ne le d duire en crivant les siennes et les leurs L Enfant L Orthophoniste Pr nom Pr nom Nom Nom Signature Signature Seul Nicolas n a pas de signature il crit nouveau ses initiales 3 3 4 Conclusions Nicolas et Jean unique s ance L orthophoniste trouve que Nicolas est plus dans une d marche active que d habitude Elle est surprise par sa volont de n gocier les cocos sa capacit discuter les r gles argumenter sa curiosit et son implication par rapport au contrat Quant Jean aucun changement notoire n est per u 47 Paul et C dric premi re s ance L orthophoniste trouve qu ils ont tous les deux fait une tres bonne s ance qu ils sont fond ils s accrochent Leur participation a gagn en quantit ainsi qu en qualit ils ont travaill davantage mais ont aussi pers v r face aux difficult s Paul et C dric deuxi me s ance Pour C dric la bonne dynamique de travail est maintenue Tout comme Marc il est tr s attach au nombre de cocos qu il accumule et v rifie constamment que l orthophoniste n oublie pas de les lui donner Il additionne mentalement ses gains sollicitant subsidiairement sa m moire de travail Il peu
36. d utilisation ont t sp cifi es afin que l objectif premier d am lioration de la participation du patient soit respect Toutefois une seconde tude de l outil demeurerait n cessaire pour compl ter notre travail et d montrer les qualit s et les limites de ce syst me incitatif Une tude pouss e sur la monnaie int rieure en contexte th rapeutique devrait respecter plusieurs points pour gagner en rigueur scientifique Il serait pertinent qu elle soit faite avec un chantillon de population plus large et qui pr senterait une plus grande diversit des comportements certains opposants et d autres pas en somme qu il soit plus repr sentatif de la patient le suivie en orthophonie pour trouble d apprentissage Cela permettrait de pr ciser les indications et contre indications de notre outil La p riode d observation m riterait d tre consid rablement allong e Un minimum d un an nous para t raisonnable bien que l id al soit une observation sur tout un suivi ce qui peut durer plusieurs ann es dans le cadre des troubles d apprentissage De plus il faudrait organiser une valuation subjective plus structur e que nos entretiens ouverts Un questionnaire par exemple fond sur les observations les hypoth ses et les questionnements soulev s dans ce m moire permettrait d analyser les r sultats au travers de statistiques Il serait galement int ressant d tudier le comportement des enfants en dehors de s ances d orthoph
37. de la monnaie coco Ah oui Parce que sinon c est un petit garcon qui m aurait dit non a tout je ne pouvais rien lui proposer en fait La n gociation est beaucoup plus facile puisqu on change de la motivation une volonte d essayer ce n est m me pas forc ment r ussir mais essayer L il se rend compte qu il peut faire des choses il se dit tout ca C est moi qui ai fait tout ca Je sens vraiment une difference c est un petit garcon qui etait presque souriant aujourd hui Pensez vous que cet am nagement a modifi votre facon de travailler avec Marc Qui parce que maintenant je peux lui en demander plus avant on etait toujours a un petit petit niveau Je savais que ce n tait pas la peine que je tape trop haut parce que d embl e je savais qu il me dirait non Et que m me si j essayais de passer un peu en force je n obtiendrais pas grand chose parce qu il serait d avance coul compl tement par ce que je lui demande parce qu il se dirait j y arriverai jamais alors que la il essaie il se dit je vais gagner un coco il y a une motivation qui n est pas abstraite il y a une motivation qui est immediate 41 N anmoins certains aspects sont insatisfaisants notamment sa trop grande complexit pour un public d enfants Tout d abord le contrat est tr s long il requi re beaucoup de temps nous proposerons donc une version plus succincte et pur e dans les explications crites Ensuite l
38. e l utilisation des jeux Ils sont des supports au langage oral la m taphonologie la m tagrammaire au langage crit au travail attentionnel mn sique logico math matique etc Existe t il du mat riel orthophonique exploitable comme m diation aux comportements d un patient Les moyens utilis s par les orthophonistes pour stimuler la motivation d un enfant sont essentiellement soutenus par la relation interindividuelle parfois m me exclusivement soutenus par le langage Voyons quels outils de m diation propose la PI pour aborder cette probl matique motivationnelle 2 2 3 Le d veloppement des motivations des l ves 2 2 3 1 Les ceintures de comportements et de comp tences Elles agissent aussi fortement sur l attitude des enfants en classe En effet ils gagnent voluer tant dans leur travail que dans leur comportement coop ratif et respectueux des autres si bien que la dynamique motivationnelle est stimul e au quotidien 2222 La monnaie int rieure Cet outil se rencontre de fa on moins syst matique dans les classes coop ratives Le recours une valeur mon taire bien que factice est controvers il provoque parfois de vives r actions chez les adultes enseignants et parents moins chez les enfants Claudine OURGHANLIAN par exemple est enseignante dans une CLIS constitu e de onze l ves qui ont des troubles du comportement Elle a d cid de mettre en circulation une monnaie int rieure malgr d
39. e projection et en r f rence aux travaux de Lydie MOREL sur la construction des liens de causalit par un ph nom ne de centration d centration ainsi qu la pens e constructiviste nous imaginons que la monnaie coco puisse accompagner une d centration progressive de la monnaie vers les apprentissages Tout d abord l enfant veut gagner des cocos gr ce la r p tition il acquiert la ma trise du processus je fais je gagne qui ne captive plus son attention d s lors celle ci se porte sur l objet qui lui permet de gagner les cocos l exercice Le gain coco devient superflu l enfant se satisfait de la r alisation des exercices Ensuite quand il ma trisera sa capacit r aliser les 42 MOREL L 1987 La prise en compte du cognitif en ducation pr coce In GLOSSA 8 34 40 56 exercices propos s par l orthophoniste il peut nouveau d centrer son attention de l exercice m me et la porter sur ses apprentissages qui sont l origine des exercices qu il r alise Il se satisferait desormais du sentiment d apprendre Nous projetons dans cette logique que l usage d une monnaie int rieure puisse hypoth tiquement redonner un certain go t pour les apprentissages des enfants en difficult scolaire ayant perdu ce plaisir pist mophilique Mais tout cela est bien th orique Il serait n cessaire pour v rifier cette hypoth se que l exp rience soit prolong e sur une longue dur e La crainte que le te
40. e bord de la classe Bref l cole s envisage comme une r elle soci t d l ves g r e par eux 23 avec le concours des ma tres en vue d activit s communes o les valeurs d coute et d entraide d fendues dans la th orie sont prouv es dans la pratique Les orthophonistes tablissent ils des r gles de fonctionnement internes au cabinet C est de rigueur dans les th rapies groupales comme par exemple avec des sujets b gues re us en petits groupes Ces r gles clarifient le cadre de la r ducation elles ont une valeur structurante et s curisante pour les patients Elles sont g n ralement d cid es d un commun accord avec eux Dans les relations duelles ces r gles peuvent tre abord es avec le contrat th rapeutique que nous avons pr sent en premi re partie Il revient ensuite la responsabilit de chaque professionnel d assurer que ces r gles soient respect es et accessibles l enfant s il veut y recourir 2 2 2 L enfant autonome dans sa d couverte des connaissances 2224 Le plan de travail Dans cette perspective o les apprenants sont acteurs de leurs apprentissages le r le de l enseignant n est plus d amener le Savoir aux enfants mais de les seconder dans leur d marche de d couverte des connaissances Ainsi chaque enfant labore son plan de travail pour la semaine tel un projet personnalis que son enseignant devra valider A la fin de la semaine ils font le point ensemble
41. e la Monnaie Coco version d finitive La Monnaie Coco sert payer les enfants qui travaillent en s ance d orthophonie Quand il aura gagn assez de cocos l enfant pourra s acheter du temps de jeu libre Ca veut dire qu 1l pourra jouer n importe quel jeu du cabinet de l orthophoniste L enfant aura m me le droit de ramener un jeu de chez lui D s l nonciation du concept de donner une r mun ration contre le travail de l enfant en s ance Nicolas et Paul assimilent la monnaie coco un jeu R gle n 1 Le porte monnaie coco doit toujours rester dans le cabinet de l orthophoniste Paul explique spontan ment les raisons pour lesquelles le porte monnaie coco doit rester au cabinet C dric lui attend que ces raisons lui soient donn es Nicolas et Jean avaient la justification crite dans le contrat R gle n 2 C est l orthophoniste qui d cide de la valeur en cocos des exercices Personne ne discute l autorit de l orthophoniste R gle n 3 1 tube rempli de 5 cocos vaut 1 minute de jeu libre Nicolas discute la valeur de conversion de cocos en minutes de jeu il demande ce que le tube de 5 cocos vaille 2 minutes puis 3 Ils se mettent d accord avec l orthophoniste pour 2 minutes ils l inscrivent sur le contrat Jean et Paul envisagent spontan ment l option de jouer pendant toute une s ance C est l occasion de calculer le nombre de cocos qui leur seront n cessaire R gle n 4 Les jeux de consol
42. e retrouver au d tour de mes r flexions Mais bien plus cette preuve m a permis de comprendre de quelle mani re il a pu tre habit par sa passion de la recherche elle m a ainsi autoris lui pardonner son manque de disponibilit mentale pour nous En effet la recherche a t pour moi mon tout petit niveau une exp rience trangement envahissante elle mobilise constamment l esprit m me quand les livres et les brouillons sont rang s et laisse par ailleurs une irr pressible sensation d inacheve Avec toute mon admiration pour ta brillante carri re et mon profond regret de n avoir pu partager tous ces moments avec toi Incentives to work hard to produce good quality products to study to invest to save etc Economics is to a large extent a matter of incentives Jean Jacques Laffont amp Al 2002 LAFFONT J J MARTIMORT D 2002 The theory of incentives The principal Agent Model Princeton University Press Sommaire INTRODUCTION Qui sont les enfants suivis en orthophonie pour troubles des apprentissages 6 PARTIE 1 COMMENT INVESTIR SA PRISE EN CHARGE ORTHOPHONIQUE 8 1 1 L orthophonie un travail sur deux dimensions 9 1 1 1 La dimension fonctionnelle ou technique 9 1 1 2 La dimension existentielle ou relationnelle 10 1 2 Comment encourager un enfant investir sa prise en charge 11 1 2 1 La P dagogie Relationnelle du Langage PRL 11 1 2 2 Soigner
43. e type DS Playstation etc sont interdits Cela semble vident pour tous R gle n 5 Si l enfant ne respecte pas une r gle il aura une amende de 5 Cocos a veut dire qu il perd 5 Cocos Nicolas discute galement la valeur de l amende mais se laisse vite convaincre par l orthophoniste 46 celle ci argumente que l amende de 5 cocos correspondant 1 tube le paiement est plus simple d un point de vue pratique car on n a pas besoin de casser un tube R gle n 6 Si l orthophoniste d croche le t l phone portable ou fixe pendant la s ance elle doit donner 1 Coco l enfant parce qu elle lui aura fait perdre du temps de travail tonnamment cette r gle est discut e par Nicolas et Jean L orthophoniste explique que si elle d croche elle n est pas disponible pour l enfant et par cons quent elle le retarde dans son acquisition de cocos Nicolas tout comme Jean ne sont pas convaincus mais finissent par accepter pour faire plaisir leur orthophoniste bon allez je mets oui Toutefois d s la premi re s ance Nicolas gagne l coco gr ce cette r gle ce qui lui fait visiblement plaisir Paul et C dric sont au contraire imm diatement s duits comme l a t Marc Le fait que cette r gle avantage les enfants par rapport l orthophoniste et que ce soit la derni re semble convaincre les enfants que ce contrat est bien inoffensif Cette r gle apporte un attrait ludique la monnaie coco d s la le
44. ences Ainsi en reproduisant le modele de l orthophoniste utilisant la monnaie coco l enfant apprendra s en servir sans tre pass par des explications co teuses pour lui En revanche s il n y adh rait pas par d sint r t pour le syst me lui m me des am nagements seraient aussi envisageables Si le temps libre de jeu n tait pas un gain assez attrayant pour motiver l enfant nous pourrions d finir avec lui des achats qui correspondraient mieux ses d sirs Le Jeu pourrait tre substitu par une recherche internet sur un sujet qui le passionne couter de la musique ou encore une activit artistique dessin musique Cela aurait toujours l avantage de permettre au patient et son th rapeute de mieux se conna tre Dans les cas de d sint r t par lassitude a priori des Affections Longue Dur e n cessitant des prises en charge sur des ann es nous pourrions aussi imaginer de faire une d rogation aux r gles initiales 45 BANDURA A amp CARRE P 2007 Auto efficacit Le sentiment d efficacit personnelle Edition De Boeck 60 et de s entendre avec les parents pour proposer l enfant un gain qu il s acheterait en dehors du cabinet L id al serait de garder la caract ristique non mat rielle du gain mais compte tenu des profils parfois lourdement pathologiques que nous sommes amen s suivre en orthophonie un gain mat riel pourrait aussi de mani re exceptionnelle tre une solution Ce
45. ent tre pay s plus R gle n 2 c est l orthophoniste qui d cide de la valeur de l exercice ou de l activit en fonction des difficult s de chaque enfant donc en fonction des efforts qui sont n cessaires 2 _ Jeu libre Les Cocos permettent l enfant de s acheter des minutes de jeu libre L enfant peut profiter de ses minutes de jeu libre soit en d but de s ance soit en fin de s ance soit conomiser ses cocos pour jouer pendant toute une s ance R gle n 3 10 Cocos valent 3 minutesde jeu libre L enfant pourra jouer n importe quel jeu du cabinet de l orthophoniste Il pourra jouer seul ou bien avec l orthophoniste et ou un e stagiaire Sous r serve de l acceptation l orthophoniste l enfant pourra galement ramener un jeu de chez lui elle R gle n 4 les seuls jeux que l enfant ne peut pas ramener en s ance sont les jeux de console type DS Playstation etc 3 Amendes ll est demand l enfant de ne pas discuter les propositions d exercice faites par l orthophoniste C est un gage de confiance envers lui elle En effet l orthophoniste demande l enfant de faire un exercice pour des bonnes raisons Ces raisons sont g n ralement e compliqu es expliquer et surtout difficiles comprendre pour les enfants R gle n 5 Une amende de 5 Cocos sera appliqu e en cas de Refus de faire un travail demand Il est demand l enfant de ne pas utiliser son portable en s ance car celui ci g
46. es pratiques se multiplient se diversifient sans pour autant respecter les directives de OCCE et ce ph nom ne engendre une grande confusion pour le grand public En 2005 la journaliste Marie Laure VIAUD cherche faire le point et m ne une enqu te sur les coles alternatives en France Ses conclusions mettent en vidence les atouts de la p dagogie institutionnelle qui a les meilleurs r sultats d ensemble quant au taux de r ussite scolaire et la socialisation des l ves avec le taux de violence le plus bas voire inexistant et les l ves qui se disent heureux de venir en classe Dans notre recherche de nouveaux moyens pour encourager un enfant investir sa prise en charge nous avons voulu en savoir plus sur la P I la pedagogie 23 FOURNIER M 2007 Enqu te sur les pedagogies alternatives Sciences Humaines Vol 2 179 24 30 24 VIAUD M L 2005 Des coll ges et des lyc es diff rents Le Monde Puf 25 VIAUD Ibidem 20 institutionnelle Quelles sont les cl s de sa r ussite en particulier dans le domaine des comportements d l ves Le terme institutionnel vient d une r flexion initialement men e au seuil des ann es 40 par le docteur Francois Tosquelles et Jean Oury alors interne Ils cherchent d sali ner les patients en leur reconnaissant la capacit de se construire dans la relation plus que dans l isolement soit la capacit prendre une part active dans les d cisio
47. es r ticences importantes entre autres la peur de se rendre complice des d rives d une soci t o le march est un danger pr sent o l argent r gne et divise et o les enfants sont une cible la peur d en revenir au vieux syst me de la carotte et du b ton la peur que l apport de l cole ne soit vu qu en termes pecuniaires qu en plaisirs mat riels aux d pens du pur plaisir d apprendre la crainte que le temps de circulation de l argent prenne le pas sur le temps consacr aux apprentissages Un autre enseignant Sylvain CONNAC en expose les intentions ducatives suivantes 33 34 35 LEYS D 1986 La m thode et le mat riel Montessori dans la perspective de la r ducation orthophonique Universit Pierre et Marie Curie Paris OURGHANLIAN C 2009 Une monnaie int rieure http web me com pourghanlian liensetmarges Bricoler files Monnaie 20inteCC 81rieure pdf gt CONNAC Ibidem 26 e Payer un enfant pour son travail c est lui indiquer un sens aux efforts qu on lui demande Il est important de pr ciser que c est le travail accompli qui est pay qu il soit r ussi ou non C est l effort qui est valoris plus que le succes l preuve e Cela conf re l enseignant un outil intervenant comme m diation entre lui et ses l ves Il dispose d un outil de rappel de la loi qui ne tombe pas dans les travers des pensums privations de r cr ations excuses
48. essus th rapeutique Il en d coula le concept du contrat th rapeutique qui s est r pandu dans la pratique psychoth rapique m dicale et param dicale En orthophonie il est g n ralement r serv aux suivis d adultes notamment en r ducation de la voix et des pathologies neurologiques Le contrat th rapeutique explicite les objectifs techniques de l orthophoniste Le th rapeute demande l approbation du patient il cherche obtenir son engagement moral et faire partager la responsabilit pour atteindre les objectifs fix s LACOMBE amp VIARD estiment que le contrat th rapeutique permet l enfant de se responsabiliser et de se sentir acteur de sa r ducation et qu il peut devenir un puissant moteur de la r ducation Il permet d offrir l enfant une visibilit du parcours qui l attend en suivi orthophonique N anmoins comme le remarque le professeur de philosophie Jean Marie NICOLLE le terme de contrat est peu adapt au contexte th rapeutique car r ducteur une relation commerciale C est une des raisons pour lesquelles il est plus d usage aujourd hui de parler d alliance th rapeutique Par ailleurs selon NICOLLE l usage du contrat th rapeutique dans un but de restaurer la confiance est tr s important lorsque apr s plusieurs checs th rapeutiques le patient n a plus confiance dans la m decine Ainsi nous pensons qu il peut aider tablir des bases rela
49. est une appr ciation une opinion que l on se fait Comment peut on appr cier ou se faire une opinion sur un sujet En en observant les effets donc ici en observant les effets de notre comp tence ou de notre autonomie La comp tence peut tre d finie comme l expression de capacit s individuelles Nos capacit s individuelles s expriment au travers de nos agissements par exemple nos capacit s artistiques s expriment au travers d un dessin d un morceau de musique que l on joue nos capacit s communicationnelles s expriment au travers de notre langage verbal et non verbal nos capacit s intellectuelles au travers des travaux intellectuels que l on r alise L autonomie est la facult de se d terminer par soi m me de choisir d agir librement ce que nous traduirons par capacit initier librement des actions Ainsi on prouve un sentiment de comp tence et d autonomie d s lors que nos actions librement initi es ou pas produisent des r sultats satisfaisants autrement dit d s lors qu ils nous procurent une satisfaction un plaisir relationnel intellectuel sensoriel Nous retiendrons que dans la perspective d optimiser une prise en charge il est b n fique que les actions men es par le patient lui procurent une satisfaction Venons en maintenant aux moyens qui permettraient l enfant de s estimer acteur de son comportement N est il pas dans la d finition m me des p dagogies acti
50. f de r tribuer l application la t nacit d un enfant sa qualit attentionnelle plut t que sa r ussite La monnaie int rieure deviendrait un processus d change de travail contre du jeu o le travail ne serait plus sujet valuation ni un jugement n gatif comme l cole Il serait juste reconnu en tant que tel et le cabinet d orthophonie resterait vierge de la valeur de performance d j bien pr gnante dans notre soci t Nous serions ainsi plus proche de valeurs th rapeutiques donnant plus d importance au cheminement qu la r ussite valorisant le travail et pas le r sultat ce qui diff rencierait significativement la s ance d orthophonie de l cole Que faire en cas d chec du syst me incitatif En cas d chec de notre am nagement sur l investissement que l enfant fait de sa prise en charge nous pensons qu il serait n cessaire d en analyser finement les raisons Si l enfant n y adh rait pas cause d une incapacit cognitive peut tre faudrait il dans un premier temps lui servir de mod le et lui proposer de reproduire nos actions en faveur d un apprentissage sans erreurs Dans ses travaux sur le concept d auto efficacit le docteur en psychologie canadien Albert BANDURA a largement pl biscit ce type d apprentissage par reproduction d un modele Selon lui 1l engendre une production qui sera proche du modele mais toujours personnalis e et ainsi permet d acqu rir de nouvelles comp t
51. ffort il n cessite sa participation active pour que l orthophoniste obtienne les r sultats envisag s Se pose alors la question qu est ce qui fait qu un enfant participe activement sa prise en charge ou pas Plusieurs m moires d orthophonie ont d j trait cette question Les r ponses renvoient syst matiquement au domaine de la motivation du stress de la confiance en soi des affects c est ce que G TETREL d signe sous l appellation aspect conatif de l apprendre v ritable moteur IGU L TETREL G 2008 Intervenir sur l acte d apprendre la dynamique de l orthophoniste Universit de Strasbourg LACOMBE amp VIARD Ibidem TETREL Ibidem Terme emprunt au sch ma linguistique de Jackobson des apprentissages Elle sugg re que l orthophoniste a les moyens d agir sur cet aspect gr ce la part relationnelle de son travail 1 1 2 La dimension existentielle ou relationnelle Elle est l approche communicationnelle de notre travail Elle contient notre potentiel transmettre le plaisir de la communication de l change ainsi que notre capacit tre encourageant et porter l enfant dans ses efforts KUGLER amp CLAUDON qui ont tudi la question de la motivation la lumi re d une th orie de psychologie humaniste la th orie de l autod termination de DECI amp RYAN font le constat suivant sur la place tenue par la composante interpersonnelle il existe certes des moyens
52. ger sur les ressources de l orthophoniste pour g rer cette contrainte comportementale parall lement au travail de r ducation Nos recherches dans les m moires de fin d tudes d orthophonie nous ont amen s consid rer la question de la motivation chez ces enfants Apr s avoir recens les diff rentes approches visant stimuler la motivation d un enfant en suivi r ducatif nous avons propos dans une deuxi me partie de puiser dans les ressources des p dagogies actives connues pour leur excellent taux de motivation chez leurs l ves Nous y avons cherch des outils ventuellement transposables en orthophonie et c est le syst me de monnaie int rieure qui a retenu notre attention Pourquoi Nous avons vu qu en orthophonie le recours la m diation est tr s pr sent dans l abord technique de la r ducation mais qu il n existe pas d outil de m diation dans la probl matique motivationnelle comme le propose la p dagogie institutionnelle S il tait transposable en contexte th rapeutique nous mettons l hypoth se que l outil monnaie int rieure permettrait aux orthophonistes de g rer des comportements qui entravent le bon d roulement de la prise en charge 3 1 Ant c dent de monnaie factice en th rapie le paiement symbolique Dans les ann es 60 Fran oise DOLTO avait d j pens introduire un syst me de monnaie factice en s ance psychanalytique Le paiement symbolique s inscrit dans la gen
53. h ma de la conversion 32 3 2 1 2 Le contrat Mode d emploi L objectif de notre travail est d obtenir une meilleure adh sion de l enfant la r ducation Il est donc important que l enfant soit parfaitement inform des r gles de fonctionnement et qu il les accepte Nous souhaitons donc lui soumettre une forme de contrat Mais riche de notre analyse de ce terme nous lui pr f rons celui de Mode d emploi Celui ci sera lu et sign par les deux parties en guise d introduction du syst me Il restera ensuite dans le dossier de l enfant ceci garantira la possibilit d y recourir en cas de diff rend En voici la premi re version Mode d emploi de la Monnaie Coco 1 re version 1 R mun ration La Monnaie Coco est une r mun ration pour les enfants qui travaillent en s ance d orthophonie Une pochette porte monnaie sera attribu e chaque enfant R gle n 1 Les porte monnaie coco devront toujours rester dans le cabinet de l orthophoniste afin de ne pas tre perdus Les exercices ou activit s demand es par l orthophoniste seront pay es l enfant 2 Cocos si c est un peu difficile 5 Cocos si c est difficile ou 10 Cocos si c est tr s difficile Certains exercices ou activit s pourront exceptionnellement tre pay s plus R gle n 2 c est l orthophoniste qui d cide de la valeur de l exercice ou de l activit en fonction des difficult s de chaque enfant donc en fonction des efforts qui sont
54. honique Nous nous proposons d exposer les outils r pondant aux grandes lignes id ologiques de la P I que sont l veil la citoyennet la vie en soci t au sein de l cole et l accompagnement de l enfant dans sa propre d couverte du savoir Ensuite nous verrons les outils sp cifiquement labor s pour d velopper les motivations des l ves 26 CONNAC S 2010 Apprendre avec les p dagogies coop ratives D marches et outils pour l cole ESF Editeur 21 2 2 1 L veil la citoyennet la vie en soci t au sein de l cole Les p dagogies coop ratives choisissent de favoriser les interrelations entre les enfants elles les consid rent capables de s organiser entre eux Il est alors de la responsabilit des adultes de fournir aux enfants les moyens d organiser et de g rer le groupe La P I choisit de pr venir les conflits avant d avoir les g rer Pour cela une place centrale est donn e la communication des temps de parole sont am nag s en classe entre autres le Quoi de neuf le Message clair ou le Conseil coop ratif qui nous semblent pertinents dans le cadre de ce m moire 2 2 1 1 Le Quoi de neuf Cette activit quotidienne ou hebdomadaire introduit le temps et l espace collectifs elle contribue f d rer l identit du groupe lieu de parole accueillant n importe quoi la v rit au mensonge l imaginaire aux fantasmes les enfants sont in
55. i de d couvrir d autres effets qu ils soient positifs ou n gatifs Voici donc le deuxi me d faut de notre tude clinique sa trop courte dur e Ainsi notre partie pratique ne r pond pas un niveau d exigence scientifique qui permettrait d affirmer nos hypoth ses Nous ferons donc une critique subjective de notre outil partir de nos observations et de celles des orthophonistes qui ont particip notre exp rimentation 50 42 Critique de la monnaie coco par les orthophonistes t moins 4 2 1 Questions mergentes Malgr les limites videntes de notre exp rience sur le terrain de nombreuses questions ont t soulev es et des hypoth ses formul es Quelles strat gies vont tre mises en place par les enfants Pour utiliser leur temps de jeu vont ils pr f rer utiliser quelques minutes de temps en temps comme l a fait Paul ou vont ils pr f rer les conomiser pour jouer pendant toute une s ance comme Marc et C dric Leur strat gie va t elle voluer Ce syst me va t il veiller leur conscience du temps Quelle r flexion feront ils par rapport au choix des jeux Vont ils s interroger sur les jeux qu ils aiment le plus faire Ces r flexions leur permettront elles de s observer un peu de mieux se conna tre Pour gagner plus de cocos vont ils tre demandeurs Vont ils tre cr atifs Est ce qu ils vont s int resser davantage la r alit de ce qui se passe en s ance Sur la q
56. i faire prendre confiance en sa capacit faire comme nous l avons vu avec Marc D s lors qu il a acquis cette confiance on peut choisir de ne r compenser plus que les t ches accomplies avec succ s D syst matiser la r compense peut d s lors cr er une excitation amener de la jouissance dans le succ s C est peut tre une n cessit pour l apprenant il risquerait sinon de ne plus voluer de stagner Mais ne retrouve t on pas ici le propre du raisonnement scolaire qui est lui m me grandement responsable du comportement opposant des enfants en difficult La r mun ration du travail r ussi rend visible le succ s mais aussi l chec et la p dagogie institutionnelle avait initialement organis la monnaie int rieure afin qu elle mat rialise les efforts plus que les r sultats Mais gr ce aux r actions de Marc nous comprenons que la valorisation du succ s g n re un plaisir une excitation qui devrait tre exploit e Notre seconde hypoth se est donc la suivante l accomplissement de la t che continuerait tre syst matiquement r mun r e et des 43 Cf supra p 27 44 Cf supra p 38 2 s ance de Marc 59 bonus de r ussite seraient attribu s en cas de succes Ainsi celui ci serait tout de m me valoris N anmoins cette notion de succ s garde une connotation tr s scolaire qui nous d range elle fait cho au syst me de notation Nous pensons qu il serait plus appropri en contexte r ducati
57. if est d instaurer un r flexe positif de d tente en lieu et place du r flexe n gatif handicapant pour la personne malaise honte peur angoisse nervement col re et ainsi se rendre disponible des comportements moins contraints plus libres choisis dans l instant par la personne Les r sultats positifs ont t prouv s dans le traitement de probl mes pathologiques notamment les phobies ainsi que dans l aide au d veloppement personnel La m thodologie des TCC en fait un travail technique n anmoins elles agissent sur l aspect conatif de la relation th rapeute patient En effet les TCC sont des m thodes collaboratives elles d pendent de l troite collaboration entre les deux parties de la rencontre Par l elles nourrissent la relation entre ces parties De plus elles ont pour objectif d accompagner la personne vers une meilleure gestion de ses motions elles soignent l estime de soi C est cela qui int ressera l orthophoniste qui aura recours aux TCC dans son travail relationnel avec le patient 12 13 th rapies comportementales et cognitives dition Masson Collection Pratiques en psychoth rapie NEGOVANSKA V 2010 valuation des effets de diff rentes prises en charge aupr s de proches de patients atteints d une maladie d Alzheimer Th se de doctorat Universit Paris Descartes CUNGI C 2005 Surmonter sa timidit dition Retz 13 Notons que les TCC semblent toutefoi
58. istes confront s un probl me de motivation chez leurs jeunes patients Nous avons ensuite mis en circulation un syst me de monnaie int rieure en s ance dans le but d inciter des enfants opposants mieux participer Mots cl s pratique th rapeutique orthophonie trouble d apprentissage chec scolaire comportement opposant enfant motivation p dagogies actives pedagogie institutionnelle monnaie int rieure Description 1 vol 72 f 30cm Annexes Bibliogr f 65 67
59. l estime de soi avec les Th rapies Cognitives et Comportementales TCC 12 1 2 3 Les moyens pr sent s dans le m moire de KUGLER amp CLAUDON 14 1 2 4 Le contrat th rapeutique 15 1 2 5 L humour 16 1 2 6 Les sentiments de comp tence et d autonomie 16 PARTIE 2 LES PEDAGOGIES ACTIVES 18 2 1 Pr sentation 20 2 2 Les outils 21 2 2 1 L veil la citoyennet la vie en soci t au sein de l cole 22 2 2 1 1 Le Quoi de neuf 22 2 2 1 2 Le Message clair 23 2 2 1 3 Le Conseil de classe coop ratif 23 2 2 2 L enfant autonome dans sa d couverte des connaissances 24 2 2 2 1 Le plan de travail 24 2 2 2 2 Les ceintures de comportements et de comp tences 24 2 2 2 3 La m diation 2 2 3 Le d veloppement des motivations des l ves 2 2 3 1 Les ceintures de comportements et de comp tences 2 2 3 2 La monnaie int rieure PARTIE 3 MISES EN PRATIQUE 3 1 Ant c dent de monnaie factice en th rapie le paiement symbolique 3 2 Premi re mise en pratique de la monnaie coco 3 2 1 L outil monnaie coco 3 2 1 1 Le mat riel 3 2 1 2 Le contrat Mode d emploi 3 2 2 La population 3 2 2 1 Marc 3 2 2 2 Son comportement 3 2 3 Description des s ances avec la monnaie coco R actions de Marc 19 s ance Pr sentation de la monnaie coco et des r gles d utilisation 2 s ance 2 jours apr s la pr sentation de la monnaie coco 39 s ance apr s 3 semaines sans r
60. lationnelle en priorit absolue quitte repousser l aspect technique jusqu tre s r qu il soit tol r par l enfant comme nous allons le voir avec la P dagogie Relationnelle du Langage L exercice de l orthophonie est un quilibre entre technique et relation qu il convient d ajuster 8 9 CLAUDON M amp KUGLER E 2011 La motivation de l enfant dans la prise en charge orthophonique Universite Henri Poincare Nancy RIQUIER C 2006 Le patient sujet de son travail orthophonique Universit de Strasbourg 10 en permanence C est chaque th rapeute de trouver l quilibre qui correspond au mieux sa sensibilit ses centres d int r t Cette caract ristique de double dimension entra ne la cohabitation de profils de professionnels tr s vari s avec des fa ons d tre orthophoniste et de faire de l orthophonie tr s diff rentes Nous pensons que ceci est une grande richesse pour la profession car tous ces profils offrent une compl mentarit sur le terrain plus m me de r pondre la grande diversit de profils des patients 1 2 Comment encourager un enfant investir sa prise en charge L importance de l adh sion d un patient sa prise en charge est aujourd hui unanimement reconnue Comment s y prend on pour inciter le comportement participatif id al La difficult r side en ce qu on ne peut pas imposer des actions quelqu un C est bien la discr tion de ch
61. lierait presque les comportements opposants qu il a pu avoir La simplicit avec laquelle se d roule cette s ance finit par tre d routante Nous avons souhait conna tre l avis de Marc sur l am nagement Voici ce qu il en dit J aime bien les cocos surtout les gros Parce qu ils sont gros et parce que les gros cocos on les change si on a l gros coco on a I minute de jeu Et j aime bien les mettre dans le boulier Tu pr f rerais qu on arr te de travailler avec les cocos Non il faut pas Tu as envie de t acheter du temps de jeu ou finalement c est surtout de gagner des cocos qui te pla t C est un peu les deux J essaye d avoir tous les petits cocos maintenant pour pouvoir avoir tout le temps du jeu Quand est ce que tu voudras te l acheter ce temps de jeu Quand je les aurai tous Tous les cocos Que nous fait entendre Marc l occasion de cet change Tout d abord qu il adh re bien au syst me avec une r elle compr hension du moyen gagner des cocos et de la finalit acheter du temps de jeu Mais quand il parle de tout le temps du jeu et tous les cocos nous devinons que sa compr hension de la conversion des cocos en minutes de jeu n est pas claire Cependant Marc nous explique aussi qu il a identifi le gros coco comme unit de conversion en minutes de jeu Le gros coco symbolise plus que le petit le gain venir Par ailleurs il exprime son plaisir manipuler les cocos avec
62. mani re ad quate le mat riel fantasmatique de l enfant comme le feraient des psychoth rapeutes sans cela la d marche risquerait d tre n faste pour l enfant Ainsi la PRL constitue bien une solution pour g rer une contrainte comportementale surajout e un trouble d apprentissage mais cette solution a des limites c est une pratique qui ne s improvise pas et qui ne correspondra pas tous les enfants dont le comportement entrave le travail fonctionnel de l orthophoniste 1 2 2 Soigner l estime de soi avec les Th rapies Cognitives et Comportementales TCC Qu elles soient sous forme d articles ou de m moires les tudes sur les avantages des TCC en orthophonie sont nombreuses Elles concernent essentiellement les domaines du b gaiement et 1 CHASTEL R amp POULY A 2004 Etude de l volution du b gaiement chez des adolescents au sein d un groupe approche cognitive et comportementale Institut des sciences et techniques de r adaptation Lyon ARLAUD H 2008 Essai d valuation et de m thodologie des habilet s sociales d adolescents pr sentant un b gaiement au sein d un groupe th rapeutique avec approche cognitivo comportementale tude de cas cliniques Universit Pierre et Marie Curie Paris PALAZZOLO J BOURDENET V FOUCHET M POQUIN D amp ANDRE C 2004 Cas cliniques en 12 des pathologies neuropsychologiques L approche cognitivo compor
63. ment dans la r ducation Universit Henri Poincar Nancy d une volution spontan e venir La r action de rejet admet que l inaptitude de l enfant dans un domaine sp cifique vient du fait que celui ci lui a mal t enseign contrairement un autre o il est performant Et enfin la r action d agression est une n gation par accusation de la comp tence et de la personnalit du r ducateur Toutes ces r actions visent selon les auteures annuler le risque de jugement ou de d valorisation subie par la connaissance des r sultats venir soit prot ger l estime de soi Mais ces r actions induisent des comportements qui peuvent devenir des obstacles au travail de l orthophoniste Les auteures citent le Docteur Cyrille CAHEN qui propose trois grands tableaux comportementaux l anti scolaire qui m prise l effort intellectuel et se d sint resse des t ches a propos es l aboulique qui ne parvient pas se mettre au travail et s en culpabilise processus qui aboutit une amotivation et le para scolaire qui conserve la volont de r ussir mais uniquement dans des domaines extra scolaires o il se sent valoris HUYNH amp MAZET identifient galement un comportement r actionnel d fensif chez les TDAH trouble de l attention avec ou sans hyperactivit et voquent un ph nom ne de distorsion positive de l estime de soi Cette distorsion positive de la percepti
64. monnaie int rieure a t elle un effet sur la demande de notre patient Contre quoi cette monnaie s change t elle finalement Et enfin que comprendre en cas d chec de ce syst me incitatif La demande Les enfants ne sont pas demandeurs d orthophonie ils ne l ont pas choisie Souvent ils le font pour faire plaisir leurs parents ils r pondent pour faire plaisir l adulte l orthophoniste C est bien l une des plus grandes difficult s dans la prise en charge des enfants ils ne sont pas l origine de la demande Cette caract ristique a nourri l id e de paiement symbolique de Fran oise DOLTO Que peut on d duire de nos observations en s ance orthophonique Cette absence de demande Marc l a bien exprim e son orthophoniste depuis le d but de sa r ducation avec son comportement opposant Pourtant d s la quatri me s ance d utilisation de la monnaie int rieure et la grande surprise de son orthophoniste une demande s est faite entendre Il s est fixe un objectif tout seul Gr ce la d marche ludique de gagner des cocos Marc a labor un programme de travail pour atteindre son but il a d fini lui m me le volume de travail 58 qu il d sirait accomplir Sa participation au travail a significativement chang Mais de plus fort de sa r ussite il a formul la demande de faire autre chose Il a m me pris plaisir se d fier lui m me pour pouvoir constater d autant mieux ses succ s
65. mportement opposant de Marc Marc demande faire la conversion avec le boulier Il n a pas besoin qu on lui rappelle le principe de conversion et se montre d j plus autonome dans la manipulation Exercices sur feuille avec plusieurs valeurs en coco 1 2 3 ou 4 cocos par ligne d exercice Marc nous surprend car il m morise tr s bien les valeurs en coco de chaque exercice et les rappelle tr s rapidement une fois l exercice termin Il semblerait que l app t du gain mobilise bien son attention De plus l orthophoniste le trouve plus appliqu Spontan ment Marc a le souci de bien faire l exercice pour gagner ses cocos Gains et conversion Avec ses gains Marc ne tombe pas sur des multiples de 10 La manipulation est alors plus complexe Nous lui proposons un support visuel facilitateur qui sch matise les valeurs de la conversion C est un peu compliqu au d but mais il s habitue bien Marc formule des hypoth ses sur ses futurs gains telles que si j en gagne encore trois je pourrai avoir un gros COCO 3 s ance apr s 3 semaines sans r ducation Marc a d abord t malade puis est parti en vacances il y a donc eu un laps de pr s d un mois sans s ance d orthophonie L attitude de Marc est chang e Son comportement est fuyant d sinvolte il donne des r ponses approximatives avec peu de d sir de r pondre aux demandes de l orthophoniste Celle ci propose alors des cocos en change de ses r ponses C est une
66. mps de circulation de l argent prenne le pas sur le temps consacr aux apprentissages La population que nous rencontrons en orthophonie a souvent des troubles associ s au trouble d apprentissage pour lequel l enfant est suivi Nous avons vu dans notre mise en pratique qu avec la monnaie coco les enfants r duquaient plut t de mani re ludique des troubles associ s Par exemple Paul a gagn en autonomie dans la manipulation des cocos et des tubes minute ses troubles praxiques en ont donc b n fici C dric entra nait sa m moire de travail sans s en apercevoir en v rifiant que l orthophoniste lui donnait bien son d Enfin la conversion des cocos en minutes sollicite un raisonnement logique Nous ne pensons donc pas que la monnaie int rieure fasse perdre du temps de r ducation De la m me mani re nous avons vu que le temps de la lecture du contrat n tait pas du temps perdu Ainsi nous pensons que les craintes nonc es par Claudine OURGHANLIAN ont t r cus es par notre exp rience L auteure a d ailleurs elle m me observ d autres effets positifs de la monnaie int rieure dans sa classe elle les d veloppe plus avant dans son compte rendu 57 Discussion finale De nombreuses questions et r flexions autour de notre exp rimentation de la monnaie int rieure en s ance d orthophonie ont d j t soulev es jusque l Nous distinguons cependant quelques l ments cl s qui m ritent d tre d velopp s La
67. n 43 entre l enfant et son orthophoniste ou un stagiaire avec les supports informatis s ils peuvent aussi comparer les r sultats avec ceux des autres patients e valuation et la surveillance 36 par comparaison avec des r sultats ant rieurs des preuves de bilans par exemple ou par une auto valuation e et les r compenses 36 elles peuvent tre mat rielles dipl mes images bonbons verbales f licitations ou consister en un choix de jeu Th oriquement ces facteurs diminueraient les sentiments d autod termination de comp tence et donc limiteraient une motivation autod termin e Cependant en tudiant plus finement les t moignages des orthophonistes KUGLER amp CLAUDON constatent que ces facteurs sont g n ralement int gr s dans un cadre ludique sans pression ext rieure et que les orthophonistes 14 KUGLER amp CLAUDON Ibidem 14 cherchent par l stimuler l enfant d montrer ses capacit s constater ses progr s ou encore dynamiser les participants Comme nous l avons d j soulign la composante interindividuelle reste pr pond rante sur tous les moyens voqu s ci dessus c est elle fait cho chez l enfant 1 2 4 Le contrat th rapeutique Les objectifs face la t che cit s dans la th orie de l autod termination sont parfois d finis au moyen d un contrat C est FREUD qui le premier a abord la notion de collaboration comme facteur n cessaire dans le proc
68. ns donc que ces enfants ne sont pas en demande de l aide de l orthophoniste Notre monnaie int rieure va s appuyer sur une caract ristique de l orthophonie qui la distingue bien de la psychanalyse le th rapeute est demandeur envers son patient il lui demande de faire des exercices des activit s Nous proposerons donc dans notre syst me une monnaie qui sera donn e par le th rapeute son patient quand il r pondra sa demande de faire le travail de r ducation 36 LEDOUX M H 2006 Dictionnaire raisonn de l oeuvre de Fran oise Dolto Tome 2 dition Payot 37 LEDOUX Ibidem 38 DOLTO F 1991 S minaire de psychanalyse d enfants Edition Seuil 31 3 2 Premiere Mise en Pratique de la monnaie coco 3 2 1 L outil monnaie coco 3 2 1 1 Le Mat riel La monnaie que nous avons invent e est la monnaie coco du nom de son symbole mat riel le haricot coco Elle comprend des petits cocos v ritables haricots cocos secs et des gros cocos grosses graines s ch es d une valeur de 10 petits cocos Chaque enfant a un porte monnaie coco son nom Il y mettra les cocos qu il aura gagn s en contrepartie du travail fourni Pour la conversion des petits cocos en gros cocos nous avons mis disposition un support en bois emprunt au jeu d Awal jeu traditionnel d Afrique de l ouest Nous l avons appel le boulier La monnaie coco premi re version Petits et gros cocos boulier et sc
69. ns propos dans notre partie pratique d exporter un outil de la p dagogie institutionnelle dans la pratique r ducative orthophonique Nous avons mis l hypoth se que cet am nagement pourrait servir aux orthophonistes lorsqu ils sont confront s des comportements faisant obstacle au travail technique ou fonctionnel comme d fini en premi re partie Apr s la p riode d observation nous nous sommes entretenue avec les deux orthophonistes qui ont accept d exp rimenter la monnaie coco Apr s une r flexion sur les limites de notre mode op ratoire nous vous soumettrons le compte rendu de nos entretiens Nous nous appuierons sur les propos des enseignants cit s dans la deuxi me partie 4 1 Critique m thodologique Nous avons mis en pratique notre outil avec cinq enfants ce qui est peu pour d gager des conclusions g n ralisables De plus notre chantillon de population ne couvrait pas l ensemble des profils comportementaux propos s en premi re partie Marc tait opposant actif Paul et C dric opposants passifs Nicolas et Jean pas opposants seulement peu attentifs Notre tude a donc un premier d faut la non repr sentativit des enfants en situation d chec scolaire Ensuite notre exp rience s est d roul e sur deux mois avec Marc et sur une ou deux s ances avec les autres ce qui est tr s court Dans ces conditions il n est pas possible d valuer la p rennit des effets positifs observ s n
70. ns qui les concernent Jean Oury partage ses r flexions avec son fr re Fernand instituteur Ils analysent le fonctionnement des deux institutions que sont l h pital et l cole ainsi que le probl me commun de la place donn e au patient et l l ve traditionnellement assujettis leur ma tre ou leur th rapeute tout sachant Ils uvrent pour que le statut d individu actif et d cisionnaire de son parcours soit reconnu l un pour ses malades l autre pour ses l ves Fernand Oury rencontre C lestin Freinet en 1949 il est imm diatement convaincu par sa p dagogie et travaille d s lors introduire les outils p dagogiques de campagne de Freinet dans l environnement urbanis des coles de grandes villes On parle de p dagogies institutionnelles au pluriel car les fr res Oury ont d velopp une approche psychanalytique ax e sur le souci de desaliener le patient et l l ve tandis que Georges Lapassade et Raymond Fondevieille entre autres se sont inspir s de la psychosociologie pour d velopper la P I autogestionnaire En fait la PI r sulte d un long cheminement de recherches d hommes en qu te d aboutissements p dagogiques compl tant la dynamique insufflee par Freinet 2 2 Les outils Comment les enseignants qui exercent ces p dagogies abordent ils leur travail pour obtenir de tels r sultats Y a t il dans leur pratique p dagogique des outils transposables dans la pratique orthop
71. on de soi serait un m canisme de defense adapt devant le nombre d echecs sociaux qu ils peuvent vivre dans leur vie quotidienne Tous ces comportements r actionnels l chec scolaire cr ent des contextes de non adh rence la r ducation o tout le monde est perdant l orthophoniste qui doit faire face la difficult comportementale avant de pouvoir aborder l objet de la consultation la r ducation qui progresse plus lentement qu elle ne le pourrait et l enfant qui per oit mal l int r t du suivi entrepris D s lors de quels moyens dispose un orthophoniste pour g rer une contrainte comportementale surajout e au trouble d apprentissage C est la question que nous vous soumettons l occasion de ce m moire 3 HUYNH C amp MAZET P 2011 L estime de soi chez les enfants ayant un trouble d ficitaire de l attention hyperactivit Perspectives Psy Vol 50 86 93 Partie 1 Comment investir sa prise en charge orthophonique 1 1 L orthophoniste un travail sur deux dimensions Le travail de l orthophoniste rev t deux aspects l un technique et l autre relationnel selon la terminologie de G raldine TETREL LACOMBE amp VIARD pr f rent les nommer dimensions l une fonctionnelle et l autre existentielle qui ne sont rien l une sans l autre En effet c est bien la coexistence de ces deux dimensions qui fait la particularit de notre m tier 1 1
72. onie afin d valuer une ventuelle g n ralisation des b n fices en situation cologique Une valuation objective pourrait tre envisag e en comparant le temps effectif de travail en r ducation ou le nombre d exercices r alis s sans la monnaie coco puis avec elle Cette valuation objective s int resserait sp cifiquement la part technique du travail sans consid rer la part relationnelle Elle devrait pour cela d apr s nous rester secondaire l valuation subjective qui demeure la r f rence dans le domaine motivationnel 63 Une tude comparative plus grande chelle peut m me tre imagin e Elle confronterait les r sultats d un groupe qui se servirait de la monnaie coco ceux d un groupe t moin sans am nagement particulier et ceux d un troisi me groupe soumis par exemple un am nagement de conditionnement op rant Un tel projet tudierait l efficacit du syst me monnaie coco de plus elle donnerait une mesure de l efficacit relative de ce syst me par rapport au conditionnement op rant pur Un tel projet n cessiterait beaucoup de temps et de travail et sa mise en uvre ne se justifierait pas selon nous pour la monnaie coco En effet c est un outil vis e modeste la lourdeur d un tel investissement semblerait disproportionn e L laboration de ce travail qui s est av r laborieux par moments nous a pourtant indiscutablement t d une tr s grande et surprenante richesse Il nous a f
73. ontexte scolaire D une part parce que le groupe permet plus d interactions et d autre part parce qu il s ach te des biens mat riels soit des biens plus consommables Ainsi les r flexions peuvent se porter sur leur relation la consommation en g n ral N anmoins le recours au contrat soul ve d autres questions sur le monde ext rieur au cabinet il donne l occasion de discuter avec l enfant sur sa compr hension du fonctionnement de notre soci t en faisant des parall les avec la vraie vie Que repr sente un accord entre deux personnes quoi a sert une monnaie Quelle monnaie utilises tu dans la vie pour t acheter des bonbons ton avis si un travail est tr s difficile est ce qu il va valoir beaucoup de cocos ou pas beaucoup C est quoi une amende Cette caract ristique ajoute la n cessit de prendre du temps pour la lecture du contrat C est comme dans la vie quand on se met d accord sur un contrat c est normal que a prenne du temps Si l enjeu c est de faire gagner l enfant un peu de prise de d cision c est bien de prendre ce temps l pour tre clair qu il sache bien o il va quoi a sert comment il peut l utiliser Par ailleurs ce contrat est une exp rimentation de l crit en situation cologique o l crit prend valeur de trace de l accord tabli entre les deux parties Le paraphe et la signature s inscrivent dans cette exp rience l crit est un peu de soi que l on d pose s
74. ophoniste dit de lui qu il n entrait pas du tout dans les apprentissages et qu il n en avait pas envie parce que a lui co tait trop et que a le mettait en danger Marc s effondrait l int rieur des qu on le mettait dans une contrainte d apprentissage En plus il est stigmatise dans la classe et 39 Par soucis d anonymat les pr noms des enfants ont t changes 40 Cf supra p 7 35 en souffre 3 2 2 2 Son Comportement Nous avons rencontr Marc en stage au premier semestre de l ann e scolaire En s ance il devenait provocateur il refusait d enlever son manteau il marchait sur des objets tomb s terre ou encore manipulait son t l phone portable au lieu de pr ter attention la r ducation Son orthophoniste le d crit ainsi 11 refusait tout il fallait tout le temps tout n gocier Je pense qu on a r ussi cr er une bonne relation tous les deux mais pour autant meme si on s entendait bien il cherchait tous les tours de passe passe pour s chapper Depuis qu elle le suit son orthophoniste dit avoir adopt diff rentes attitudes essay plusieurs strat gies pour l amener changer de comportement l attitude d coute de tol rance les explications rationnelles mais chaque fois les maigres b n fices ne perduraient pas J ai essay le plus possible de le valoriser mais malgr tout Marc avait une attitude qui me donnait presque envie de baisser les bras parce que je ne savais
75. ouvertes parall les ou coop ratives car elles portent un regard diff rent sur le r le de l apprenant dans ses apprentissages En effet ces p dagogies cherchent sortir l apprenant de la place de r cepteur passif d un Savoir port par le ma tre tout sachant h rit e du sch ma paternaliste historique europ en D s le d but du XX si cle en Europe un mouvement d ducation nouvelle na t de la rencontre des r flexions de psychologues philosophes p dagogues et m decins Les innovations p dagogiques sont nombreuses les Francais Elise et C lestin Freinet l Italienne Maria Montessori l Autrichien Rudolf Steiner le Belge Ovide Decroly l cossais Alexander Neill le Polonais Janus Korczak ils cherchent tous apporter l instruction le Savoir aux enfants les moins favoris s de leurs soci t s entre autres les victimes de guerre orphelins immigr s psychotiques Leurs priorit s sont le respect de l enfant et le d veloppement de son intelligence obtenu par des m thodes actives lui permettant de construire ses connaissances en d veloppant son autonomie Outre Atlantique la recherche en sciences de l ducation avance galement gr ce l Am ricain John Dewey Apr s la 2 guerre mondiale en France le mouvement coop ratif subit un effet de mode peu ma tris par l Office Central de Coop ration l Ecole OCCE fond en 1929 par les p dagogues C Freinet B Profit et E Bugnon L
76. perche qui va permettre de capter son attention Une fois l accroche faite il participe plus spontan ment l change s int resse au sujet pose des questions sans pour autant n gocier syst matiquement des cocos La s ance se d roule bien son comportement restera par la suite participatif Mais Marc semble fatigu et son attention sera moins soutenue en fin de s ance Nous mettons une r serve ici sur l importance de payer le travail r alis et non r ussi y 38 voqu e dans l laboration du projet L orthophoniste a d elle m me modifi cette consigne initiale et r mun re le travail r ussi Elle s en sert pour n gocier les efforts de Marc Elle nous fait remarquer que les cocos permettent Marc d tre autocritique par rapport son travail Quand elle lui demande Est ce que tu as m rit un coco l il r pond aussit t Non sans que cela ne l affecte Marc dit lui m me Je ne gagne pas chaque fois quand m me comme si ce n tait pas normal de gagner tout le temps Ainsi nous nous interrogeons sur l int r t qu aurait notre am nagement si l enfant gagnait syst matiquement des cocos r ussite ou pas Nous reviendrons sur ce point plus tard 4 s ance 1 semaine plus tard Surcharge cognitive En d but de s ance le mat riel agit comme un distracteur sur Marc Il a son porte monnaie coco en main et pr te une oreille peu attentive aux discours de son interlocutrice Il pose des
77. plus comment faire Elle diversifiait galement au maximum les supports employ s dans le but d veiller son int r t mais d s qu il fallait sortir du jeu et s investir dans le travail il fuyait Par ailleurs elle ne peut s appuyer sur l aide des parents de Marc car le p re n est jamais disponible et la m re semble d bord e d pass e par les attitudes de son fils L orthophoniste en est donc arriv une attitude r pressive Ainsi Marc provoque la r primande ce qui le fait parfois rigoler par cons quent l essentiel de la s ance se d roule en situation conflictuelle et tr s peu de travail est r alis Il semblerait que Marc d sire que la prise en charge cesse mais sa m re ne le souhaite pas Nous qualifierons son comportement d opposant 3 2 3 Description des s ances avec la monnaie coco R actions de Marc Nous avons suivi Marc pendant 6 s ances r parties sur 2 mois 1 s ance Pr sentation de la monnaie coco et des r gles d utilisation Lecture du contrat Marc int gre rapidement le principe de points qui lui permettent de gagner quelque chose Il parle tout de suite de s acheter une voiture le concept de s acheter des minutes de jeu semble l intriguer 36 de prime abord La r gle proposant une amende l orthophoniste si elle d croche son t l phone pendant la s ance pla t beaucoup Marc Paraphe et Signature du Contrat Marc fait ce qu on lui demande mais ne semble pas
78. principal tant sur la qualit de son comportement en s ance que sur la qualit et la quantit du travail technique ex cut Malgr des approximations dans la rigueur de notre partie pratique qui invitent ne pas tirer des conclusions scientifiques d finitives nous pensons que ces am liorations sont directement li es la mise en place de notre syst me incitatif Par ailleurs en fin de premi re partie nous avons retenu que dans la perspective d optimiser une 62 prise en charge il tait b n fique que les actions men es par le patient lui procurent une satisfaction Avec la monnaie coco l action de participer activement la r ducation procure l enfant la satisfaction de s acheter du temps de jeu Ceci soutient notre hypoth se de relation entre l am lioration de la r ducation et le syst me de monnaie int rieure Nous nous autorisons donc conclure que notre proposition a t un succ s Elle a permis un enfant opposant de mieux investir sa prise en charge elle a pouss deux enfants rompre avec leur opposition passive elle a int ress un enfant inattentif et en a laiss un autre indiff rent Ce syst me incitatif constitue donc une r ponse certains comportements opposants de certains jeunes patients en r ducation orthophonique Nos observations tant tr s contextualis es nos conclusions ne pr tendent pas ce jour tre g n ralisables Dans notre m moire plusieurs conditions
79. rtable en s ance R gle n 7 Si l orthophoniste doit d crocher le t l phone pendant la s ance il elle versera un d dommagement de 1 Coco l enfant pour la g ne occasionn e Remarque cette r gle s applique pour le t l phone portable et ou le t l phone fixe barrer les mentions inutiles 4 Signature du contrat mode d emploi de la Monnaie Coco Apr s avoir paraph des initiales de son nom chaque r gle de ce contrat mode d emploi les deux parties signeront en dessous de leur nom L Enfant L Orthophoniste Pr nom Pr nom Nom Nom Signature Signature 34 3 2 2 La population Notre projet initial tait de soumettre la monnaie coco une population d enfants qui repr senterait au mieux les profils r actionnels d crits en introduction au moins les trois tableaux comportementaux de CAHEN Nous l avons propos quatre enfants une de profil aboulique deux anti scolaires et un para scolaire Malheureusement trois d entre eux n ont pu r pondre notre demande l un pour probl me de sant une autre cause de l arr t du suivi orthophonique et le dernier en raison du d saccord parental Cet enfant Simon avait particip une valuation pour un m moire d orthophonie le mois pr c dent et les parents se sont rapidement oppos s une nouvelle mise en situation exp rimentale pour leur fils L orthophoniste n tait pas tr s enthousiaste non plus car elle ne partageait pas notre a
80. s de comp tences 2 2 2 3 La m diation Par ailleurs dans leurs r flexions sur la d sali nation du patient et de l l ve les fr res Oury ont soulign l importance de la m diation au sein des institutions Gr ce ce biais l l ve ou le patient peut se r f rer autre chose qu son interlocuteur enseignant ou m decin qui de son c t quitte son statut de d tenteur du Savoir La m diation est le troisi me p le qui ouvre la relation duelle sur un triangle salutaire Nous retrouvons ici l importance que rev t la triangulation du regard dans la petite enfance elle ouvre l espace d intersubjectivit d crit par WINNICOTT Ainsi la m diation pr vient des pi ges d une relation captatrice et imaginaire Elle libere la parole favorise les initiatives et les changes Il revient d s lors l enseignant d quiper sa classe en mat riel vari d organiser l espace classe pour le rendre accessible aux enfants et que l cole devienne un environnement riche et stimulant pour les l ves Cet objectif Maria me Montessori s y est grandement employ d s le d but du XX si cle Elle a labor un mat riel d une grande richesse Certains orthophonistes y ont recours pour le travail du langage oral du 31 CONNAC Ibidem 32 CONNAC Ibidem 25 langage crit ou encore des math matiques Quelle est la place de la m diation en orthophonie Elle est videmment centrale gr c
81. s r serv es un profil de patientele d j tres motiv Il s agit donc bien ici de soigner une estime de soi l s e plut t qu proprement parler de stimuler la dynamique motivationnelle 1 2 3 Les moyens pr sent s dans le m moire de KUGLER amp CLAUDON La th orie de l autod termination de DECI amp RYAN propose plusieurs comportements cens s stimuler la dynamique motivationnelle nos cons urs de Nancy en ont recens l usage fait par les orthophonistes Voici ce qui en r sulte deux de ces pratiques sont quasiment unanimement utilis es Il s agit des feed back positifs gratifications commentaires donn s apr s la r alisation d une t che encouragements la finalit tant de manifester l enfant ses capacit s en g n ral et ainsi de le renarcissiser et de la possibilit de choisir du libre choix de participation au choix plus ou moins restreint d un jeu Les autres pratiques voqu es dans la th orie ne sont pas rencontr es de fa on aussi homog ne Ces pratiques sont e les limites de temps 57 avec un chronom tre ou un objectif de dur e ne pas d passer e les objectifs face la t che 50 discut s avec l enfant parfois m me avec ses parents ce sont les buts atteindre avec l enfant Certains praticiens symbolisent les objectifs par un sch ma type Jeu de l oie pour que l enfant per oive au mieux les perspectives envisag es et qu il puisse se projeter e la comp titio
82. sans effet ou punitions humiliantes Les comportements inadapt s ont des r percussions directes sur le porte monnaie de l enfant Il n en comprend que plus clairement ce qu il perd mal se comporter De plus on vite l cueil psychologique e La paye th rapeutique r mun ration extraordinaire est une reconnaissance positive ponctuelle lorsqu un enfant a surmont ses peurs et ses r ticences et qu il a su accomplir une t che ou ajuster son comportement Cette mesure aiderait tout particuli rement certains enfants se lib rer de zones de stagnations importantes e C est l occasion d duquer les enfants l usage de l argent r el de les pr parer aux risques qu il comporte de parler des dangers qu il repr sente L usage de cet outil serait il transposable en orthophonie Pourrait il pallier le manque de m diation concernant la probl matique motivationnelle en r ducation C est ce que nous nous proposons d tudier dans la troisi me partie de ce m moire Nous verrons qu il existe d j une m diation visant symboliser les int r ts propres du patient en suivi th rapeutique le paiement symbolique Notons que ce moyen se r f re lui aussi l organisation p cuniaire de notre soci t Cela invite prendre en consid ration l effet ind niable des r mun rations sur les enfants aussi factices soient elles De plus la notion de gain ou de r mun ration renvoie aussi au fonctionnement du jeu
83. se d un regard moderne sur la relation th rapeute patient dans la mouvance qui en r action au paternalisme historique a abouti aux notions de contrat puis d alliance th rapeutique voqu es plus t t DOLTO veut responsabiliser l enfant dans sa prise en charge psychanalytique g n ralement initi e la demande d un tiers En introduisant le paiement symbolique elle l invite une autonomie de pens e se mettre en relation avec son propre d sir En voici une d finition extraite du Dictionnaire raisonn de l uvre de F Dolto de M H LEDOUX Ce paiement repr sent par un caillou un faux timbre un carr de papier color ou un ticket de m tro usag pr sentifie la dette envers l analyste et le d sir du sujet tre aide Le paiement symbolique permet l enfant de diff rencier son propre d sir de celui de ses parents et ducateurs Il symbolise son 30 autonomie sa libert Cette monnaie factice symboliserait donc la dette du patient envers l analyste pour cela son utilisation doit tre r serv e au contexte psychanalytique et non r ducatif comme nous le confirme LEDOUX Un des grands m rites de FDOLTO est d avoir explicit le cadre et le travail de la psychoth rapie psychanalytique avec les enfants Ni r ducation ni relation duelle rotis e il est un travail sp cifique Le paiement symbolique permet de juger si l enfant vient pour tre cout dans un
84. t c est intarissable si j en fais l j en ai encore 1 si je fais j obtiens c est lui qui arr te les cocos seront toujours la c est lui qui decide Il n y a pas de limite au nombre de cocos qu il peut gagner ca ne depend excepte du temps de la seance que de sa volont donc de lui m me Il prend conscience qu il est une source intarissable de possibilit de r ussir d avancer la seule limite c est lui m me Ainsi nous pouvons dire que ces orthophonistes t moins reconnaissent la monnaie int rieure une r elle utilit en orthophonie 43 De la pedagogie institutionnelle l orthophonie des qualit s retrouv es Parmi les quatre intentions ducatives de la monnaie int rieure d crites par Sylvain CONNAC lesquelles retrouve t on en contexte r ducatif 4 3 1 Indiquer un sens aux efforts qu on demande l enfant Un atout majeur de cet outil est de proposer l enfant un marqueur visible du travail qu il a achev Les cocos symbolisent chaque action accomplie par l enfant Or ces enfants en situation d chec scolaire ont bien souvent perdu confiance en leur capacit de r ussir de faire puisque g n ralement leurs actions sont li es des checs Ainsi nous estimons qu en orthophonie comme l cole la monnaie int rieure donne du sens aux efforts de l enfant de plus elle les valorise Par ailleurs l imm diatet de la r ponse tient un r le fondamental dans cette d marche
85. t ensuite v rifier ses calculs avec les cocos Il se montre tr s satisfait de voir son porte monnaie coco se remplir Paul est le seul d cider de s acheter du jeu d s la deuxi me s ance Il d pense ainsi ses 3 minutes de jeu avec un puzzle C est vendredi soir et Paul a l air plus fatigu le travail lui co te plus d efforts Le temps de jeu fait office de petite r cr ation apr s laquelle Paul se remet au travail volontiers Il semblerait que sa qualit attentionnelle ait tir un b n fice de cette petite pause L orthophoniste conclut que le syst me est tr s adapt au profil comportemental de C dric et de Paul opposants passifs Les accompagnants approuvent eux aussi la proposition Elle en amuse certains La m re de Jean dit a va l aider avoir plus de motivation il y a un enjeu Il saura pourquoi il est l Toutefois l orthophoniste remarque qu il serait b n fique d expliquer aux parents que cet am nagement est bien contextualis ce n est pas faire partout tout n est pas n gocier Il sera donc n cessaire que les parents comprennent leur tour les objectifs de la monnaie coco amener l enfant tre plus en interaction plus concern par ce qui se passe en s ance Revenons maintenant sur l analyse de la monnaie int rieure faite en contexte p dagogique et voyons si ses m rites se retrouvent en contexte th rapeutique 48 Partie 4 Analyse et Critiques Nous avo
86. tementale est issue de la recherche anglo saxonne Elle est la rencontre entre le behaviorisme dont la volont est de modifier les comportements et du cognitivisme qui analyse les motions et les id es Sa rigueur scientifique qui lui vient de la psychologie exp rimentale a particip la d monstration de son efficacit clinique bas e sur la preuve Cette nouvelle approche se r pand tr s rapidement d s les ann es 80 dans les domaines de la psychoth rapie de l enseignement et de l entreprise Les TCC proposent des outils concrets pour s entra ner se d faire d un comportement handicapant du point de vue relationnel et social Elles interviennent au niveau des processus mentaux ou cognitifs qui g n rent des motions desquelles d coulent les comportements probl matiques Tr s sch matiquement voici comment elles se d roulent tout d abord une analyse fine du fonctionnement de la personne est n cessaire quand je vis telle situation voici ce que je pense ce que je me dis id es croyances alors je ressens ceci motion et alors je fais cela comportement Une fois le sympt me et son processus de fabrication identifi s la personne apprend se d sensibiliser Les id es sont discut es les croyances sont relativis es rationalis es Puis la personne s imagine vivre une situation g n ratrice de l motion n gative Gr ce la relaxation elle ralentit l engrenage physique d l motion L object
87. tion des efforts qui sont n cessaires R gle n 3 1 tube rempli de 5 cocos vaut 1 minute de jeu libre D L R gle n 4 les seuls jeux que l enfant ne peut pas ramener en s ance sont les jeux de D A console type DS Playstation etc R gle n 5 Des amendes de 5 Cocos seront appliqu es en cas de non respect des r gles D ka R gle n 6 Si l orthophoniste doit d crocher le t l phone portable ou fixe pendant la s ance il elle versera un d dommagement de 1 Coco l enfant pour la g ne occasionn e Mettre ses initiales c t de chaque r gle puis signer L Enfant _ L O honiste Pr nom Pr nom Nom Nom L Signature Signature DA Regles d utilisation de la Monnaie Coco La Monnaie Coco sert payer les enfants qui travaillent en s ance d orthophonie Quand il aura gagn assez de cocos l enfant pourra s acheter du temps de jeu libre a veut dire qu il pourra jouer n importe quel jeu du cabinet de l orthophoniste L enfant aura m me le droit de ramener un jeu de chez lui H ge n 1 Le porte monnaie coco doit toujours rester dans le cabinet de l orthophoniste a n 2 C est l orthophoniste qui d cide de la valeur en cocos des exercices eele n 3 1 tube rempli de 5 cocos vaut 1 minute de jeu libre us n 4 Les jeux de console type DS Playstation etc sont interdits R gle n 5 Si l enfant ne respecte pas une r gle il aura une amende de 5 Cocos
88. tionnelles s curisantes condition n cessaire une prise en charge efficace Notons cependant 15 BACHELART M BIOY A 2010 L alliance th rapeutique historique recherches et perspectives cliniques Perspectives Psy Vol 49 317 326 16 ESTIENNE F 1998 Voix parl e voix chant e examen et th rapie dition Masson 17 LACOMBE amp VIARD Ibidem 18 NICOLLE J M 2005 Le contrat th rapeutique lt http jm nicolle pagesperso orange fr jimn sujet contrat htm gt 15 que d apr s l tude de KUGLER amp CLAUDON il n est utilis que par la moiti des orthophonistes 1 2 5 L humour LACOMBE amp VIARD ont choisi de d fendre les int r ts du recours l humour en r ducation orthophonique Les qualit s qu elles en exposent concernent les aspects e cognitif en cr ant la surprise l orthophoniste vient rencontrer l enfant au niveau psychique Daniel MARCELLI d veloppe cette id e avec la notion de microrythmes dans le cadre de la relation m re b b il sugg re que la surprise ainsi cr e procure du plaisir et veille les capacit s d anticipation d un enfant condition qu il soit bien install dans la s curit affective du macrorythme e social car l humour a une influence sur l autre il permet de s duire son interlocuteur e motionnel il permet de soulager des angoisses de d dramatiser les situations d chec e physiologique le rire lib re des tensions physiques et cr e
89. tiquement combien il en manque pour qu il atteigne son objectif de 10 cocos et plus 11 s en approche plus le plaisir et l excitation sont perceptibles Son nergie est r investie dans l ex cution du travail qui devient d s lors un moyen de gagner des cocos et d atteindre son objectif Marc a trouv dans l ex cution du travail une utilit ludique celle de gagner des cocos 39 Une fois son objectif de 10 cocos atteint il est satisfait et demande de passer un autre travail Il veut tout de suite les convertir en un gros coco Exercice de lecture criture par voie d assemblage logatomes Marc accepte imm diatement la proposition Il est m me souriant et volontaire Malgre quelques difficult s il ne se braque pas accepte l aide Rappel de la finalit des cocos s acheter du temps de jeu Marc ne se souvenait plus tr s bien des r gles abord es dans le contrat Nous comptons ses cocos il a l quivalent de 15 minutes de jeu ce qui lui fait visiblement plaisir Marc pr f re continuer de gagner des cocos jusqu pouvoir jouer pendant toute une s ance Il s imagine ce que a ferait s il gagnait tous les cocos de la banque Cette projection le laisse r veur 5 s ance 1 semaine plus tard Marc est d humeur joyeuse Il sourit Il travaille Sans jamais perdre de vue ses cocos Le comportement est significativement chang comme si tous les ajustements d crits pr c demment s taient stabilis s on en oub
90. travail ou se complaire dans un transfert de s duction Dans l exercice orthophonique l coute du patient par le th rapeute existe aussi Elle joue m me un r le fondamental Mais la diff rence de l analyste l orthophoniste ne travaille pas exclusivement dans le champ relationnel avec son patient Le versant technique de son travail induit qu il va demander son tour quelque chose son patient en l occurrence une participation au travail N anmoins cette qualit de monnaie factice apporte une clart cognitive quant ce qui se joue dans la relation du patient avec son th rapeute Comme l explique DOLTO le paiement symbolique permet l enfant de diff rencier la relation th rapeutique de toute autre relation avec un adulte avec un enjeu affectif diff rent i a recevoir la castration et non pas l esquiver avec un adulte il faut qu il accepte de renoncer projeter et semer sur tout le monde cette parent pseudo incestueuse pour devenir responsable de lui La monnaie factice situe explicitement la finalit de la th rapie en dehors de la relation patient th rapeute Le paiement symbolique est donn par le patient son th rapeute car la psychanalyse consiste essentiellement en l coute du patient par le th rapeute c est une r ponse du th rapeute la demande de son patient Dans notre tude nous nous int ressons aux enfants s opposant leur prise en charge Nous postulo
91. ualit de leur travail en donnant un enjeu la qualit de leur concentration ce syst me leur fera t il prendre conscience que plus on est concentr plus a permet de faire d autres choses Gagneront ils en efficacit de travail 4 2 2 Indications et contre indications selon les orthophonistes t moins C est surtout pour des enfants qui vont tre en opposition pour ceux qui sont en grosse difficult en chec Pour reprendre le vocabulaire de la premi re partie disons que ces orthophonistes recommandent la monnaie coco avec les enfants dont le comportement est anti scolaire Pour les enfants qui sont suivis en orthophonie depuis longtemps et qui n ont plus envie ne croient plus en la r ducation pour des enfants qui sont agac s par la r ducation ceux qui ne croient plus aux encouragements qui se trouvent de toutes fa ons nuls et pensent que s ils r ussissent c est gr ce au hasard Elles le recommandent galement pour les enfants d courag s autrement dit les enfants dont le comportement est aboulique Enfin elles sugg rent l emploi de la monnaie int rieure lorsque l orthophoniste se sent d muni e pour ces enfants qui donnent envie d abandonner l impression de ne pas y 51 arriver avec lesquels on est confront nos propres limites C est un biais vraiment interessant pour contourner la contrainte En revanche elles le d conseillent dans d autres cas
92. une d tente par la s cr tion d endomorphines antalgiques Nous voquons cette proposition par soucis d exhaustivit de restitution de nos recherches nous ne sommes n anmoins pas convaincues par l argumentation de nos cons urs Les auteures pr cisent que c est un outil manier avec pr caution nous pensons que ce recours est m me risqu et qu il peut avoir un int r t la seule condition qu il ne soit pas artificiel Encore une fois nous pensons que c est au praticien de trouver sa fa on propre d exercer son m tier en tant le plus fid le sa personnalit sa sensibilit et ses convictions 1 2 6 Les sentiments de comp tence et d autonomie Dans leur discussion finale KUGLER amp CLAUDON mettent en relation les cas des patients les plus autod termin s avec les pratiques de leurs orthophonistes Elles constatent que les moyens favorisant les sentiments de comp tence et d autonomie qui permettraient l enfant de s estimer acteur de son comportement tout en se sentant soutenu sont deux composantes essentielles pour une prise en charge optimale s ils sont employ s justement et de maniere adapt e Explorons plus avant ces notions 19 MARCELLI D 2007 Entre les microrythmes et les macrorythmes la surprise dans l interaction m re b b Spirale 44 123 129 20 KUGLER amp CLAUDON Ibidem 16 Comment peut on prouver un sentiment de comp tence et d autonomie Un sentiment
93. ur un papier que l on rend visible et qui s inscrit dans le temps 44 Quelles r ponses aux craintes initiales Les craintes de Claudine OURGHANLIAN cit e en 2 partie ont elles t justifi es La peur de se rendre complice des d rives d une soci t o le marche est un danger present o l argent r gne et divise et o les enfants sont une cible Malgr un vocabulaire qui faisait r f rence un syst me mon taire nous avons constat que deux enfants sur cinq Nicolas et Paul ont clairement assimil le syst me monnaie coco un jeu Il est probable que cette r f rence p cuniaire ne d range pas autant les enfants que nous adultes 41 Cf supra p 26 55 La peur d en revenir au vieux syst me de la carotte et du b ton Au fur et mesure de l avancement de notre exp rimentation nous avons compris que notre monnaie coco s inscrivait purement dans la d marche comportementaliste ce qui nous est confirm par une orthophoniste C est comme un conditionnement positif mais pourquoi pas Si l enfant y trouve son compte si ca aide l enfant N anmoins elle ajoute Je pense que par rapport la notion de recompense Marc est vraiment le profil type d enfant a qui ca fait du bien Son effort paye Ce syst me serait donc plus qu un simple conditionnement visant produire un comportement adapt chez l enfant Par le truchement de ce syst me incitatif une rel
94. ves d amener un enfant tre l acteur de ses apprentissages En restant vigilante ne pas confondre enseignement et r ducation nous nous proposons d tudier dans la deuxi me partie de ce m moire les atouts des p dagogies actives serait il envisageable de s en inspirer afin d enrichir les moyens qu ont les orthophonistes pour stimuler la dynamique motivationnelle d un jeune patient 21 NIMIER M L 2009 Savoirs de base et comp tences cl s http www pedagopsy eu ml definition competences htm 22 D finition du Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales 17 Partie 2 Les pedagogies actives Comme nous l avons expos en premi re partie nous nous int ressons aux moyens qu ont les orthophonistes pour encourager un enfant investir sa prise en charge Nous avons lu dans le m moire de nos cons urs de Nancy que dans cette perspective il tait souhaitable de permettre un enfant d tre acteur de son comportement Voyons comment les p dagogies actives s y prennent pour placer l enfant au c ur de ses apprentissages et pour qu il en soit l acteur principal Avant d aller plus avant nous souhaitons signifier le distinguo tout fait clair nos yeux entre les fonctions de l enseignement et de la r ducation fonctions qui constituent l aspect technique voqu plus t t L une a pour objet technique de pr senter les connaissances un enfant de s assurer de leur compr hension
95. vis sur le comportement de Simon Elle proposait d j Simon des jeux en fin de s ance en guise de r compense seulement si les objectifs pr d finis taient atteints 3 2 2 1 Marc Marc a 9 ans il termine son ann e de CE1 apr s un redoublement du CP Il est d abord venu en orthophonie pour des difficult s d apprentissage de l crit mais un retard de langage oral a rapidement t diagnostiqu Le dossier de Marc montre que plusieurs indications de suivis psychoth rapiques et orthophoniques ont t faites depuis la maternelle mais les th rapies taient syst matiquement interrompues sans explications L quipe p dagogique de son cole a d cid de faire un signalement pour carence ducative et sugg re une orientation CLIS Depuis la s paration des parents Marc vit seul avec sa m re et le suivi est plus r gulier Son orthophoniste actuelle le voit depuis moins d un an Lors de son bilan initial Marc lui dit qu il n aime pas l cole elle le d crit comme laconique face ses difficult s scolaires il lui donne l impression d tre en repli en souffrance l cole Pour reprendre le vocabulaire employ pr c demment disons que Marc a une r action d fensive de mise l abri face ses difficult s et que son profil comportemental est anti scolaire En revanche il est tr s volubile lorsqu il s agit des jeux vid o de voitures et de camions Marc aurait par ailleurs des phobies alimentaires Son orth
96. vit s parler de ce qu ils veulent Les p dagogues institutionnels reconnaissent plusieurs qualit s au Quoi de neuf e il est un sas de transition les enfants vacuent les tensions ventuelles se libere l esprit pour tre disponibles aux activit s venir e il permet chacun d exister au sein de la classe par sa vie extra scolaire il agit comme une interface entre leur vie priv e et leur vie scolaire Plut t que de devenir des l ves une fois en classe ils restent des enfants avec leur subjectivit leur sensibilit e il encourage la prise de parole surtout pour les plus timides car la parole leur est donn e s ils ont dire vitant les situations d chec dans la prise de parole e il am ne des sujets de conversation des nouvelles interrogations aux enfants ce qui nourrit leur recherche de connaissances Ce temps de parole introductif est fr quemment rencontr en orthophonie Par exemple M R qui travaille en cabinet lib ral Montpellier commence presque syst matiquement sa s ance par des questions anodines son patient telles que Qu est ce que tu as mang midi ou Qu est ce qui tait bien aujourd hui ou encore elle le fait parler de ses v tements Pour elle ces questions permettent d une part l enfant de commencer sa s ance par quelque chose qu il conna t par des sujets sur lesquels il a dire pour reprendre l expression propos e pr c demment D autre part
97. vraiment comprendre la finalit de l am nagement malgr nos explications Initiation du syst me Le premier travail est propos contre r mun ration de 10 cocos Cela fait sourire Marc L orthophoniste nous dira en fin de s ance que Marc a fait plus d efforts que d habitude pour proposer une r ponse elle l a trouv plus volontaire Gain et conversion Marc a gagn ses 10 cocos Nous lui expliquons le fonctionnement du boulier il faut mettre 2 cocos par creux quand les 5 premiers creux sont tous occup s alors on change tous les petits cocos contre le gros coco plac dans le dernier creux de la rang e Marc a rapidement compris le principe de conversion La manipulation des haricots secs des graines des sachets et du boulier semble s duire Marc Marc manipulant la monnaie coco 37 Lors de cette premi re pr sentation de la monnaie coco un enfant nous avons tout de suite pris conscience que les explications ne seront pas toujours ais es et qu il faudra veiller adapter la quantit d informations aux capacit s de notre interlocuteur 2 s ance 2 jours apr s la pr sentation de la monnaie coco Temps de restitution de notions abord es 2 jours avant Il y a des imperfections dans les r ponses mais une diff rence est perceptible Marc ose les r ponses m me s il a des doutes L change verbal peut avoir lieu l orthophoniste n est plus dans la situation d attente impos e auparavant par le co

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