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Comprendre les causes de non recours à la CMU complémentaire

1. 1 Conduites notamment par l ODENORE Observatoire D partemental du Non Recours Dispositif initialement d nomm Cr dit d Imp t et parfois mentionn ant rieurement comme Aide la Mutualisation Le fonds CMU a ainsi financ trois tudes dont celle ci sur cette question ODENORE MSH Alpes Le non recours la CMU C des allocataires du RMI mesures et analyses septembre 2006 LEGOS Universit Paris Dauphine Comprendre les causes du non recours la CMU C septembre 2006 Philippe WARIN Pas de politique d acc s aux droits sociaux sans information sur les publics vuln rables Recherches et pr visions n 87 mars 2007 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 4 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 PREMIERE PARTIE PRESENTATION DE L ETUDE I La CMU Compl mentaire et l Aide l Acquisition d une Compl mentaire Sant ACS 1 Contexte A la fin des ann es 1990 les probl mes d acc s aux soins pour une partie de la population s accentuaient et ce malgr la g n ralisation progressive de l assurance maladie Si pour une forte proportion de la population d assur s sociaux la charge du ticket mod rateur les d passements d honoraires et une partie des prestations factur es quand il n existe pas de tarif opposable lunetterie proth ses dentaires etc sont p
2. Un travailleur social 31 4 Un professionnel de sant 8 3 Autres 19 0 TOTAL CIT 121 Autres un d pliant A la t l vision A l ANPE A la mairie L information quand elle est ainsi transmise de mani re informelle peut dans bien des cas se r v ler impr cise ou incorrecte et induire tant des demandes injustifi es que l absence de demande quand les renseignements communiqu s sont erron s et laissent pr sager d une non ligibilit IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 36 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 1 Le non recours la CMU C Le non recours la CMU C proc de pour une partie de la population ligible d un d ficit d information On constate cependant une corr lation entre cette m connaissance et le degr de ma trise de la langue fran aise c est au sein de la population d clarant ne pas savoir lire ni crire que l absence d information se r v le le plus r pandu Ce constat pose le probl me de la conception et de la diffusion d une information accessible tous et de la fonction indispensable de m diateurs aptes relayer cette information aupr s de tous ceux qui n ont pas acc s ais ment la lecture ou la compr hension de la forme crite DIFFICULTES LANGUE Le ne sais ni lire Je sais lire et Je n ai pas de TOTAL ni
3. X ileceFrance COMPRENDRE LES CAUSES DE NON RECOURS A LA CMU COMPLEMENTAIRE ET A L AIDE A L ACQUISITION D UNE COMPLEMENTAIRE SANTE Etude financ e par le Fonds de Financement de la CMU Brigitte BERRAT sociologue et Virginie PAUL charg e d tude IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne SYNTHESE On entend g n ralement par non recours le fait que bon nombre d ayants droit diff rentes prestations d aide sociale ne font pas valoir leurs droits Si cette notion est aujourd hui de plus en plus utilis e dans le discours socio politique fran ais et soulign e par diff rentes recherches r centes en sciences sociales il est plus difficile d une part de la quantifier pr cis ment au niveau national et d autre part de donner une interpr tation sociologique coh rente de ses causes L exemple du non recours la Couverture Maladie Universelle Compl mentaire CMUC et l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant ACS conforte cette difficult Selon les chiffres avanc s par la Direction de la S curit Sociale 6 millions de personnes seraient en droit de b n ficier de la CMUC et 2 millions de l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant Or l institution comptabilise au 30 avril 2006 4 8 millions d assur s CMUC et pour ACS 210 000 attestations de droits d livr es concernant 400 000 personnes ce qui signifie math matiquement que plus de 2 9 millions de p
4. f L valuation du r seau social l isolement relationnel constitue une caract ristique importante pour pr s de la moiti de l chantillon 46 6 d clarant disposer d un r seau social inexistant ou tr s r duit Nb cit Fr q RESEAU SOCIAL Non r ponse Important Peu important Tr s r duit Inexistant TOTAL CIT Ces caract ristiques confirment la forte pr carit tant sur le plan du statut social que sur le plan relationnel de la population aupr s de laquelle a t conduite l enqu te IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 33 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Il Les logiques de non recours la CMUC et l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant ACS Sur les 242 questionnaires recueillis 167 68 6 concernent un non recours la CMU C et 75 31 4 concernent un non recours l aide l acquisition d une compl mentaire sant ici nomm e aide la mutualisation gt Degr de connaissance de la CMU C Nb cit Fr q CONNAISSANCE CMU C Je n en ai jamais entendu parler J en ai d j entendu parler mais je ne sais pas exactement de quoi il s agit J en connais l existence mais je ne l ai jamais demand Je l ai demand mais je ne l ai pas obtenu Je l ai obtenu pendant un temps mais je n ai pas renouv
5. Conclusion 58 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 3 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Introduction On entend g n ralement par non recours le fait que bon nombre d ayants droit diff rentes prestations d aide sociale ne font pas valoir leurs droits Si cette notion est aujourd hui de plus en plus utilis e dans le discours socio politique fran ais et soulign e par diff rentes recherches r centes en sciences sociales il est plus difficile d une part de la quantifier pr cis ment au niveau national et d autre part de donner une interpr tation sociologique coh rente de ses causes L exemple du non recours la Couverture Maladie Universelle Compl mentaire CMUC et l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant ACS conforte cette difficult d valuation et d explication des causes Selon les chiffres avanc s par la Direction de la S curit Sociale 6 millions de personnes seraient en droit de b n ficier de la CMUC et 2 millions de l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant Or l institution comptabilise au 30 avril 2006 4 8 millions d assur s CMUC et pour ACS 210 000 attestations de droits d livr es concernant 400 000 personnes ce qui signifie math matiquement que plus de 2 9 millions de personnes en droit de pr tendre une aide n en b n ficient pas Reste sa
6. du service public qui est celui du non recours Le non recours renvoie pr cis ment la situation de personnes qui ne per oivent pas tout ou partie des prestations ou des droits qu elles peuvent faire valoir Ce ph nom ne renvoie essentiellement la question de l acc s aux prestations sociales et donc plus particuli rement certains services publics Ce ph nom ne pr sente plusieurs cas de figure le non recours total quand l individu ne per oit pas la prestation ou partiel quand l individu per oit une partie seulement de la prestation laquelle il a droit le non recours temporaire lorsque l individu finit par demander la prestation ou permanent quand il ne demande la prestation aucun moment de son ligibilit Au vu de ces premiers travaux le ph nom ne de non recours tiendrait trois grandes causes qui agiraient de fa on combin e Le manque d information li e la prestation une information administrative dont la qualit ou la quantit peut tre insuffisante une ignorance de l existence des dispositifs une mauvaise compr hension des r gles une m connaissance de sa propre ligibilit une mauvaise connaissance des proc dures et des lieux o s adresser sont les raisons le plus souvent voqu es D s lors les populations les premi res concern es sont celles en situation pr caire d pourvues de connaissances ma trisant difficilement les dispositifs et les langages adm
7. quentes chez les hommes et les femmes b n ficiaires du RMI que dans la population t moin L instabilit des ressources li e la pr carit de l emploi peut compliquer l acc s la CMU C ou ACS et induire des renoncements pour des soins on reux La variable ch mage peut augmenter par ailleurs les probabilit s d tre en non recours d gradation statutaire de la personne repli sur soi isolement social Le genre Les femmes sont plus nombreuses que les hommes b n ficier de ressources inf rieures au seuil de pauvret Et selon diff rentes tudes elles sont plus nombreuses renoncer des soins De plus certains soins leur sont sp cifiques soins gyn cologiques frottis mammographie etc Ayant des enfants elles ont fr quemment tendance faire passer la sant de ceux ci avant la leur L ge Les jeunes b n ficient d une moins bonne protection sociale De plus les jeunes s inscriraient plus que d autres dans une logique de r sistance aux soins Ceux qui connaissent un cumul de difficult s rupture familiale niveau de dipl me bas sans ressources h bergement pr caire etc seraient potentiellement enclins au non recours aux soins Les personnes g es sont elles aussi concern es les anciennes g n rations ne consomment pas la m decine de la m me mani re que les plus jeunes habitude d un syst me de soins moins d velopp qu aujourd hui poids de l autom dication elles at
8. re plus diversifi e au regard d autres crit res a L ge si l ensemble des tranches d ge est repr sent l chantillon est compos pour pr s de moiti par des personnes g es de plus de 55 ans Nb cit Fr q AGE Moins de 25 ans 25 34 ans 35 44 ans 45 54 ans 55 64 ans 65 74 ans Plus de 75 ans TOTAL CIT 9 242 100 b Le statut social l chantillon refl te la pr carit des situations sociales observable dans l ensemble des tablissements choisis soit une minorit de salari s 18 4 dont l essentiel en situation d emploi pr caire une forte proportion de ch meurs ou allocataires du RMI 37 9 une part importante de retrait s 23 4 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 31 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Nb cit Fr q STATUT EMPLOI Salari en CDI 2 3 Salari temps partiel 9 6 Salari en CDD 0 8 Salari en Interim 5 7 Ch meur indemnis 24 9 Allocataire du RMI 13 0 Allocataire de l AAH 1 9 Invalidit 4 2 Retrait 23 4 Autre 14 2 TOTAL CIT 100 Autres ch meur non indemnis rupture de droits tudiant Le nombre de citations es sup rieur 242 du fait de personnes ayant un double statut tudiants not en autres salari s c La situation familiale l chantillon est compos exc
9. rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 CONCLUSION L int r t de cette tude sur le non recours aux droits constitu s par la CMU C et l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant ACS tait de s adresser une population rep r e non par son statut allocataire du RMI par exemple mais par un lieu de r sidence foyers et r sidences sociales dont la fonction est d accueillir une population en situation de pr carit sociale et conomique Cela a permis d identifier un taux de non recours la CMU C de 23 7 parmi la population tudi e et un non recours quasi total PACS Bien s r la d finition de ce taux r sulte d une m thodologie sp cifique appliqu e une population particuli re et ne saurait tre g n ralis sans prudence Il n en constitue pas moins un point de rep re sur une question pour laquelle les l ments quantitatifs sont peu nombreux Certaines raisons de non recours ont pu tre identifi es confirmant assez g n ralement les r sultats d autres tudes sur ce sujet gt La m connaissance des droits en l absence d une information suffisamment accessible compr hensible et personnalis e pour des publics ayant une plus ou moins grande ma trise de la langue fran aise ou du langage administratif gt Les difficult s ou le d couragement pour faire valoir ses droits aliment s par un sentim
10. 35 02 ENQUETE SUR LE NON RECOURS A LA CMU C DONNEES STATISTIQUES FOYER O Nombre Nombre de Nombre de Nombre de Nombre Nombre de RESIDENCE de personnes b n ficiaires b n ficiaires de non Non recours SOCIALE personnes pouvant CMU C de PACS recours PACS pouvant pr tendre rencontr s rencontr s la CMU C rencontr s pr tendre PACS rencontr s la selon listing CMU C selon listing Sonacotra Argenteuil Butte Blanche Sonacotra Argenteuil Parc Sonacotra Argenteuil Les Indes Sonacotra Argenteuil Quai Saint Denis Bezons Sonacotra Cormeilles en Parisis Sonacotra Sannois Gambetta En Pierrefitte BE Le RA A A A Saint Denis Sonacotra Pas de listing Chilly Mazarin Sonacotra Pas de listing Ste Genevi ve des Bois Adef Aubervilliers Ponceaux Samca O 7 e Saint Gratien IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 29 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Nombre Nombre de Nombre de Nombre de Nombre Nombre de de personnes b n ficiaires b n ficiaires de non Non recours RESIDENCE personnes pouvant CMU C de PACS recours PACS SOCIALE pouvant pr tendre rencontr s rencontr s la CMU C rencontr s pr tendre PACS rencontr s la selon listing CMU C selon listing Courbevoie Choisy le Roi Aftam 87 n d 16 Vitry sur Seine Concorde Rondenay E
11. Les assur s au titre de la r sidence doivent s acquitter d une cotisation de 8 de leurs revenus fiscaux La cotisation nest pas due sur la part des revenus inf rieure un plafond d termin De plus les b n ficiaires du RMI ou de la CMU compl mentaire sont exon r s de cette cotisation Les personnes dans cette situation sont prises en charge par le r gime g n ral au titre de leur r sidence en France les personnes qui cessent de remplir les conditions pour relever d un r gime obligatoire b n ficient compter de la date laquelle ces conditions ne sont plus remplies d un maintien de droit aux prestations des assurances maladie maternit invalidit et d c s article L 161 8 du code de la S curit sociale Ce maintien de droits pour les prestations en nature est de 4 ans article R 161 3 du code de la S curit sociale Les ch meurs non indemnis s les jeunes sans activit cessant d tre ayant droit de leurs parents les personnes s par es de leur conjoint se trouvent le plus souvent dans cette situation et n ont pas besoin de faire jouer le crit re de r sidence pour tre assur social car ils b n ficient du maintien de droits 8 La CMUC prend en charge le ticket mod rateur en soins de ville consultation et prescriptions ou l h pital le forfait hospitalier et dans certaines limites fix es par la r glementation les d passements tarifaires pour proth ses ou appareillages principalement
12. SPHINX primo SPHINX Plus et SPHINX Lexica IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 18 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 La m thodologie de cette enqu te avait t labor e de mani re sp culative sur la base d une estimation statistique tablie au cours d tudes pr c dentes au sein de foyers et r sidences sociales une estimation globale de quelques 50 des r sidents de ces tablissements disposant de ressources inf rieures au plafond requis pour b n ficier de PACS incluant de fait les niveaux de ressources permettant l acc s la CMUC Une fr quence estim e environ un quart un tiers des r sidents ne faisant pas valoir l int gralit de leurs droits la CMUC ou ACS pouvant en faire partie L objectif tait de s lectionner des tablissements dont la population r sidente pr sentait des profils relativement diversifi s selon diff rents crit res tels que l ge le sexe la nationalit le statut socioprofessionnel etc Initialement le chiffre escompt en termes de passation tait de 400 500 questionnaires 3 Organisation de l enqu te L quipe d enqu te a t compos e de trois coordinatrices form es en sociologie ou en psychologie sociale et d une dizaine d enqu teurs encadr s par le responsable d tudes Tous avaient une exp rience et ou une formation dans le domaine de
13. ai travaill beaucoup et la retraite je gagne peu Je l ai demand e mais je n ai pas de nouvelles alors qu habituellement je l ai tout de suite Pendant trois ans je l ai obtenue en temps et en heure mais cette fois je n ai pas de r ponse depuis un mois et je n ai pas le papier J ai fait la demande il y a plus de trois mois mais je n ai pas de r ponse Je ne peux pas faire le dossier il manque le loyer d octobre et la dame a dit non parce qu il faut les 3 derniers loyers et il y en a que deux Parce que je n ai pas pay le loyer parce que je n ai pas d argent j ai un petit souci Et elle a dit non Franchement c est pas bon a J ai jamais eu des soucis mais l je peux pas avec la famille au bled Mais elle a dit non tu ram nes le papier c est tout Je suis parti au bled pendant 6 mois mais j ai pas fait attention quand j ai voulu rentrer en ao t qu avec les billets d avion je pouvais rentrer qu en septembre Et le papier de la CMU je devais le faire en ao t Alors apr s je suis all la S cu j ai dit la v rit Le monsieur a dit que ce n est pas bon que j avais pas le droit parce que j tais parti trop longtemps J ai dit que je savais pas c est la premi re fois que c est comme a Depuis trois mois je n ai plus rien parce que le contr leur est pass et je n tais pas l alors il a tout coup J en ai parl avec l assistante sociale elle m a dit qu il falla
14. aide PACS pouvait tre imputable une faible pr valence de probl mes de sant identifi s Or il n en est rien puisque seulement la moiti de la population enqu t e estime que son tat de sant est actuellement bon ou excellent dans l un des domaines cit s physique moral dentaire ou visuel IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 50 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Mauvais Passable Moyen Bon Excellent TOTAL 22 21 9 51 53 32 6 79 15 3 37 100 242 52 15 7 38 21 1 51 31 0 75 10 7 26 100 242 EL Par ailleurs plus de deux personnes sur cinq d clare souffrir actuellement d un probl me de sant et pour certains il s agit de probl mes importants n cessitant un suivi m dical r gulier diab te maladies cardiovasculaires maladie de Parkinson affections r nales graves pilepsie figurent notamment parmi les pathologies voqu es PB SANTE ACTUEL 57 4 Il appara t galement une alt ration de la sant morale pour une part importante des personnes rencontr es sentiment de tristesse fr quent pour 48 6 d entre elles sentiment d incapacit faire des projets pour 30 2 sentiment que out demande un effort pour 46 1 inqui tude pour l avenir pour 57 9 Jamais Rarement Assez souvent Tr s souvent TOTAL Je me sens
15. an et par contrat g r 17 Augmentation de 25 de b n ficiaires entre 2000 et 2005 18 Parmi lesquelles 620 000 b n ficiaires du minimum vieillesse 19 BOISGUERIN B 2006 Les b n ficiaires de la CMU au 31 d cembre 2005 Etudes et R sultats DREES n 512 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 8 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Il est difficile de donner une interpr tation sociologique coh rente des causes de ce ph nom ne les travaux existants montrant que le non recours n a pas d explication causale unique Il est le produit de plusieurs facteurs li s non seulement au b n ficiaire et son comportement mais aussi aux organismes charg s de verser la prestation et enfin la fa on dont la prestation a t con ue Pour l Observatoire du non recours aux droits et services ODENORE Une des difficult s majeures des agents publics qui interviennent aupr s de populations en difficult s ou d favoris es est souvent l absence de relations avec les populations Certes les agents ploient sous le flot des demandes et des urgences multiplication des comportements d ayant droit parfois d t rioration des relations avec une mont e des probl mes d agressivit et d incivilit Mais en m me temps ils constatent un ph nom ne plus pr occupant encore en tout cas si on consid re la question majeure de l effectivit
16. cadre de cette tude conna t pour une part cons quente des probl mes de sant importants et qu elle renonce fr quemment des soins pour des raisons financi res principalement L enjeu est d importance car le taux de fr quentation du syst me de sant est fortement influenc par la pr sence d une couverture compl mentaire y compris pour les b n ficiaires de la CMU C dont le recours aux soins est sensiblement le m me que les autres personnes ayant une couverture compl mentaire 5 CREDES Sant soins et protection sociale en 2002 Questions d conomie de la sant n 78 d cembre 2008 IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 59 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02
17. d sinsertion sociale I peut s agir du sentiment de honte percevoir certaines aides d assistance et inversement la fiert ne pas y recourir ou encore la m fiance ou le refus des services et des contr les sociaux Les stigmates associ s au statut de demandeur ou de b n ficiaire peuvent tre li s parfois au souvenir de mauvaises exp riences avec les services publics et notamment les services sociaux Le rapport de IGAS Quelle intervention sociale pour ceux qui ne demandent rien propose de distinguer pour ce qui concerne les usagers non b n ficiaires d une prestation alors qu ils y sont ligibles les personnes qui ne savent pas qu elles pourraient b n ficier d un type d aide les personnes qui ne veulent pas se servir d informations dont elles disposent les personnes qui ne peuvent pas se servir des informations dont elles disposent De mani re plus syst matique le rapport de synth se tabli par Mary DALY sur l acc s aux droits en Europe regroupe les difficult s rencontr es en sept grandes cat gories depuis la d finition ou la cr ation d un droit social jusqu aux modalit s de sa mise en uvre processus proc dures et ressources en passant par la situation de l usager effectif ou potentiel qui tente d exercer ses droits GAULEJAC de V TABOADA L ONETTI I 1994 La lutte des places Insertion et d sinsertion Marseille Paris Hommes et perspectives Descl
18. des contraintes Je n aime pas la vision que la soci t a de la CMU Je n aime pas tre catalogu J aime la discr tion Parce qu il y a trop de monde Pour le RMI je ne voulais pas l avoir parce que je voulais travailler Parce que c est trop compliqu j ai 80 ans qu est ce qui me reste maintenant je suis bon jeter la poubelle De temps en temps je suis triste et je laisse tomber Parce qu ils ne veulent pas m entendre pas me comprendre ils ne comprennent pas ma demande La CMU C parce que je ne suis pas souvent malade L accueil des agents est d courageant J ai renonc parce qu ils me demandent des papiers et des disponibilit s que je n ai pas II faut parfois une heure d attente pour tre re u cinq minutes La CMU ils ont d j refus donc je me suis dit que a ne servait rien de faire une seconde demande J ai le sentiment de devoir dire trop de choses sur moi Je n insiste pas apr s un refus Parce que souvent les administrations fran aises c est trop long trop compliqu il y a trop de choses r gler une perte de temps gt Les relations avec les caisses d assurance maladie une confiance sensiblement meilleure qu l gard des administrations en g n ral Si 93 4 des personnes interrog es connaissent le lieu o se trouve le centre CPAM dont ils d pendent la plupart s y rendent rarement L informati
19. des tiroirs A la t te du client Mais il va falloir que je le fasse Car je sais que les accidents arrivent Je ne suis pas un parasite Je veux me prendre en charge Parce que c est tr s mal venu d tre pauvre Je veux pas faire la charit Je me d brouille J ai fait un peu d conomies Des droits pour les soins d accord mais pour autre chose non Je suis fier je n aime pas a Je ne veux pas je ne veux pas qu mander 57 Voir par exemple concernant la CMU Caroline DESPRES La couverture m dicale universelle des usages sociaux diff renci s Sciences sociales et sant Vol 23 n 4 d cembre 2005 IRTS lle de France Montrouge Neuilly sur Marne 56 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 De m me l expression d un sentiment de g ne ce que le m decin connaisse les difficult s financi res de son patient n est partag e que par 14 9 des personnes interrog es et la g ne b n ficier de soins gratuits par 15 7 CONNAISSANCE DIFF PAR MEDECIN Oui beaucoup Oui un peu Pas du tout 84 7 Ne sait pas Cela ne le regarde pas Il y a des choses personnelles qu on n a pas envie de dire La preuve c est pour a que je n ai pas la CMU Je n ai pas envie qu on me mette dans un tiroir avec les id es re ues C est un secret personnel chacun a sa situatio
20. envers la CPAM appara t galement faible mauvais ou passable pour 43 8 contre 23 8 dans l chantillon total gt Ceux qui l ont obtenue mais n ont pas renouvel leur demande 21 6 36 cas Les personnes rencontr es invoquent pour une part d entre elles la n gligence pour expliquer leur non renouvellement de dossier pour la CMU C L organisme est en Martinique et je n ai pas fait le transfert qu il fallait Jai perdu ma carte Vitale mais c est ma faute je n ai pas fait les d marches qu il fallait IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 40 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Je savais que j avais droit la CMU je l ai obtenue pendant un an mais je n ai pas fait le renouvellement Pour l instant j attends un peu pour renouveler ma demande de CMU je n ai pas rempli le papier Mais je suis en bonne sant donc je n en ai pas besoin J avais pas la t te a alors j ai pas renouvel et en plus je n ai pas de probl me de sant alors a m a pas paru important J ai loup la date de renouvellement j ai tard dans les papiers et puis j ai laiss tomber Ma femme a t tr s malade l ann e derni re alors je suis parti au bled pendant six mois et je n ai pas refait la demande c est ma faute Et je sais pas si je peux demander maintenant Il arr
21. et entre les services Manque d int gration et de consultation avec les ONG et les usagers Complexit des proc dures Obstacles li s aux modalit s de prestation de service Information et communication Absence d une information de bonne qualit _ Inad quation de la forme et du contenu de l information fournie Utilisation insuffisante des nouveaux canaux d information IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 11 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Obstacles psychologiques Concernant les prestataires et socioculturels Pr jug s l gard de certains groupes Compr hension insuffisante des cultures minoritaires Concernant les ayants droit potentiels Peur et ins curit li es aux proc dures administratives et leurs modalit s concr tes Faible estime de soi Obstacles culturels Attention insuffisante Groupes vuln rables accord e aux groupes Existence de cat gories sociales d favoris es qui manquent vuln rables et aux r gions des ressources n cessaires pour faire valoir leurs droits aux d favoris es prestations et aux services Cumul des difficult s chez ces cat gories sociales R gions d favoris es Existence de r gions ou de localit s particuli rement d favoris es Absence d investissements dans certaines communaut s et localit
22. protection sociale mais concerne n anmoins une personne sur six au sein de notre chantillon TYPE DE RENONCEMENT _ _ _ Renoncement demander 34 0 certains droits d marches Renoncement r cent en 16 5 mati re de protection sociale Les motifs voqu s sont divers mais t moignent le plus souvent d un d couragement apr s plusieurs tentatives infructueuses trop long trop compliqu trop fatigant trop contraignant pourraient r sumer les propos de certains Le sentiment d intrusion dans la vie priv e est galement cit mettant en vidence une r sistance ce qui peut tre parfois per u dans la relation avec les administrations comme une forme de contr le social IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 48 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Ils me fatiguent Etant malade je ne peux pas courir longtemps 11 n y a rien faire avec l administration On y va tout le temps a ne marche pas on se dit bon je ne continue plus Parce que ces gens l me soup onnent de frauder Je n ai pas demand le RMi et la CMU Je ne sais pas combien de temps il faut je n ai pas regard je ne sais pas quel est le formulaire et les papiers demander Et j aime pas qu on me fasse r pondre certaines questions La CMU en particulier Parce qu il y a
23. s Obstacles climatiques et g ographiques contribuant l isolement de certaines zones ou r gions Le rapport DALY attire aussi le regard sur des causes personnelles qui mettent les services et les droits hors de port e des individus qui en ont le plus besoin interruptions pr coces de la scolarit probl mes li s au manque d instruction et l illettrisme manque de confiance en soi et absence de certaines aptitudes en mati re de gestion du temps ou de la capacit travailler en groupe faire des choix ou prendre des d cisions Ce que pr cise Philippe WARIN en mettant aussi l accent sur les repr sentations des prestataires l gard de la population ayant droit et leurs cons quences sur le traitement des demandes Les diff rences de niveaux d instruction de ma trise de la langue d usage d exp riences sociales rendent forc ment in gales les conditions d acc s aux droits Le rapport DALY note cependant l impr paration des prestataires face cette diversit des prestataires qui pr f rent se retrancher bien souvent derri re une repr sentation administrative et impersonnelle des ayants droit Warin 2007 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 12 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 2 2 Les hypoth ses et les variables retenues pour l tude Comme nous venons de le voir pr c dem
24. 00 166 ACS 42 1 32 57 9 44 100 76 TOTAL 43 8 106 56 2 136 100 242 IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 35 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Pour les autres il conviendrait de s adresser principalement soit la Mairie soit la Pr fecture soit encore une assistance sociale De fait le mode d information sur les droits en g n ral reste pour ces personnes fr quemment informel par le canal du bouche oreille par un membre de la famille un ami ou coll gue TYPE DE NON RECOURS CMU C A MUT TOTAL INFO DROITS A un membre de la famille 10 8 10 5 10 7 A un ami ou coll gue 36 1 32 9 35 1 Au responsable de la r sidence 3 0 6 6 41 A un e assistant e social e 31 3 32 9 31 8 Aux services de la mairie 12 7 5 3 10 3 A l institution concern e 15 1 18 4 16 1 A un crivain public 4 2 3 9 4 1 A personne 13 9 15 8 14 5 Autres 4 8 7 9 5 8 Ceux qui connaissent l un ou l autre des dispositifs en ont ainsi t inform s pour une part de mani re informelle 41 4 par un membre de la famille un ami ou coll gue pour une autre part 39 7 par un professionnel principalement un travailleur social plus rarement un professionnel de sant Fr q SOURCE INFO Un ou des membres de ma famille 8 3 Un ami ou coll gue 33 1
25. 006 un niveau inf rieur celui existant avant la majoration du 1er juillet 2005 930 56 contre 931 73 au 30 juin 2005 Cette disposition de la loi de finances r pond mal au souci de coh rence invoqu dans l expos des motifs de la loi Elle introduit en effet des bar mes diff rents selon qu il s agit d une premi re demande ou d un renouvellement Son effet imm diat est d abaisser le plafond de ressources pour b n ficier de la CMUC et donc de limiter la d pense Il est attendu de cette mesure ainsi circonscrite aux nouveaux entrants une conomie estim e 7 M soit une exclusion de plus de 20 000 b n ficiaires prioritairement des familles avec enfants en contradiction avec les engagements pris par le Gouvernement au printemps 2005 d admettre 300 000 enfants suppl mentaires dans le dispositif L ensemble de ce dispositif gagnera it donc tre simplifi et rendu plus coh rent 12 compter du 01 01 2007 5 La loi du 13 ao t 2004 a instaur un dispositif d aide l acquisition d une couverture compl mentaire g r par le fonds CMU Il s est substitu compter du 1er janvier 2005 au dispositif pr c demment mis en place par les r gimes d assurance maladie et distinct des contrats de sortie Il reste cependant financ par le fonds national d action sanitaire et sociale FNASS des r gimes obligatoires 14 Sous r serve qu il s agisse d un contrat responsable c est dire de contrats d assur
26. 31 5 dans l chantillon total Parce qu ils disent qu ils font et ils font jamais Parce qu il n y a pas de r ponse Parce qu ils ne comprennent pas ma demande Quand on ne r pond pas ma demande ou que je dois me d placer trop loin Elles disent avoir renonc leurs droits aupr s de la CPAM galement plus fr quemment 33 3 vs 16 5 Parce que j avais d autres probl mes c tait long compliqu Je suis all e demander la CMU mais je n ai pas eu de r ponse donc j ai abandonn J avais droit la CMU et on me l a refus e J avais des difficult s et ils ne voulaient pas prendre en compte pas ma demande ils n avaient pas le temps Je pensais pourtant avoir le droit la CMU J ai laiss tomber Pour la CMU j ai demand et on m a refus mon dossier alors que je pense y avoir droit Mais au bout de deux fois j ai abandonn Pour la CMU il y a deux ans ils ont dit non j ai pas le droit alors j ai pas insist Quand j ai voulu la CMU C et que la demande a t non parce que je suis la retraite j ai pas insist Enfin leur degr de confiance envers les assistantes sociales semble plus faible que dans l ensemble pas du tout confiance ou plut t non 27 3 contre 18 6 tout comme leur confiance envers les administrations mauvais ou passable 57 6 contre 40 3 Le degr de confiance
27. A noter que le caract re transitoire se transforme vite en une s dentarisation forc e pour les personnes du fait de demandes de logement d pos es aupr s des traditionnels bailleurs sociaux qui se r v lent infructueuses lls retombent dans le m me sch ma d assignation r sidence que la population traditionnelle La population demeurant dans ces tablissements est majoritairement masculine se situant dans une tranche d ge allant de 25 80 ans M me si dans la s lection des sites a t recherch e une mixit l gard du genre gale proportion si possible la r alit du faible effectif de femmes vivant en foyers s est d elle m me impos e La population est g n ralement isol e sur le plan relationnel les r sidents sont isol s c libatairis s leur famille demeurant toujours dans leur pays d origine ou c libataires en rupture familiale conjugale et parentale Elle est galement souvent en situation de rupture sociale sans groupe d appartenance ou dans des relations fragiles vis vis de la communaut d origine Elle se trouve aussi en situation de pr carit et par cons quent relativement isol e sur le plan professionnel retrait s ou pr retrait s ch meurs de longue dur e salari s en int rim sans qualification professionnelle travailleurs handicap s allocataires du RMI etc 1 2 Le contexte r sidentiel En termes d habitat les foyers et ou r sidences soc
28. E EE PR PRE ENS RE EEE Paris 12 me EE BE RE BR ES RS RS Paris 20 me Sonacotra Pas de listing 6 4 9 Athis Mons Sonacotra Pas de listing jour 11 Bagnolet RS T S s PE a RE a O Adef Paris Violet Oooo _ SE Champigny FE Le Roi Vient Villemonble ES sur Seine Es Bobigny Sonacotra Aubervilliers o OOo _ TOTAL Au total pour les foyers pour lesquels les informations sont disponibles gt 425 b n ficiaires de la CMU C gt 132 non b n ficiaires gt Ce qui donne un taux de non recours la CMU C 132 557 de 23 7 IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 30 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 DEUXIEME PARTIE COMPRENDRE LES RAISONS DU NON RECOURS I Caract ristiques de la population rencontr e L enqu te se d roulant dans des lieux sp cifiques des foyers de Travailleurs Migrants dont certains sont d ores et d j transform s en r sidences sociales P chantillon pr sente n cessairement des caract ristiques dominantes au niveau du genre et de la nationalit et ce m me en ayant tent de choisir des tablissements pr sentant une relative mixit gt Une majorit dhommes 89 7 gt Une majorit de personnes n es l tranger 83 5 parmi eux 79 1 vivent cependant en France depuis plus de dix ans En revanche l chantillon se pr sente de mani
29. L acc s aux droits sociaux Presses Universitaires de Grenoble 2007 7 Pour pouvoir b n ficier de la couverture maladie universelle de base il faut r sider en France de fa on stable et r guli re La r sidence stable est r put e acquise apr s 3 mois de r sidence Cette condition est applicable tous fran ais ou trangers En outre les personnes trang res doivent avoir un titre de s jour en cours de validit ou un document attestant qu elles ont demand le renouvellement du titre de s jour ou encore une attestation de d p t de demande d asile c est la r sidence r guli re Le d lai de trois mois n est pas opposable aux personnes inscrites dans un tablissement d enseignement ou effectuant un stage dans le cadre d un accord de coop ration aux b n ficiaires de certaines prestations prestations familiales prestations logement RMI ou autre et aux personnes de nationalit trang re reconnues r fugi es ou ayant demand le statut de r fugi Les personnes sans domicile au moment de la demande doivent lire domicile aupr s d un Centre IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 5 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 La seconde quant elle est une couverture compl mentaire maladie dont b n ficient gratuitement les personnes disposant de ressources inf rieures un plafond La couverture maladie universelle c
30. Les comportements li s la sant sont orient s plus ou moins par l entourage Il semble que le renoncement aux soins soit plus fr quent chez les m nages de petite taille Par ailleurs le r seau social est un facteur protecteur en cas de difficult s de vie mobilisation de ressources mat rielles et affectives aide dans la vie quotidienne Le capital sant Les difficult s de sant peuvent notamment alt rer la mobilit et rendre complexes les d placements vers les administrations Elles peuvent galement quant elles affectent l estime de soi conduire des attitudes de retrait et de non recours L ensemble de ces indicateurs et de ces variables a constitu le cadre de r f rence pour l laboration du questionnaire tabli pour la r alisation de cette tude IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 17 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Il M thodologie d enqu te 1 La conception du questionnaire La conception du questionnaire a vis d cliner en indicateurs les hypoth ses et variables pr alablement labor es Le questionnaire cf Annexe 1 comprend 150 questions dont la plus grande partie est ferm e Nous avons cependant tenu faire figurer un certain nombre de questions ouvertes de mani re recueillir expression directe ou les commentaires des personnes interrog es Sept th mes g n r
31. ainte G n ralement la passation des questionnaires s effectuait soit dans la chambre du r sident soit dans l espace collectif la cuisine ou la caf terie ce dernier ayant parfois comme contraintes des allers retours des autres r sidents la pr sence d une tierce personne des interruptions li es la curiosit des r sidents demande de renseignements ou de visites de courtoisie de r sidents d j rencontr s La passation du questionnaire tait individuelle en face face durant en moyenne trois quarts d heure IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 25 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Les questions taient certes r dig es en langue fran aise mais comme le confirme en partie l importance de la dur e de s jour en France des enqu t s de l chantillon ainsi que l exp rience de pr c dentes tudes la quasi totalit des items taient compr hensibles par tous 3 Les difficult s de enqu te En r f rence la population source de l enqu te nous esp rions pouvoir interroger 400 500 r sidents n ayant pas fait valoir leurs droits la CMUC ou ACS Si rien ne peut confirmer ou infirmer ces sp culations force est de constater que m me en largissant la population source et dans les d lais de r alisations de l enqu te le chiffre escompt n a pu tre atteint puisque seulement 242 questio
32. analyse Rapport pour le Fonds CMU septembre 2006 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 41 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 2 Le non recours l aide la mutualisation ACS La connaissance de ce dispositif se r v le tr s faible puisque 92 des personnes interrog es dont les niveaux de ressources permettraient d en tre b n ficiaires t moignent d une m connaissance totale ou partielle On notera cependant que gt Dix personnes sur 75 situations tudi es cotisent une mutuelle gt Plus du tiers des personnes potentiellement concern es par l aide la mutualisation ACS d clarent n avoir jamais cotis une mutuelle Avez vous d j Nombre Fr quence b n fici d une mutuelle 61 3 Nesaitpas um 27 gt Pour une partie de la population aupr s de laquelle a t conduite l enqu te le principe de la mutuelle est soit m connu soit jug trop on reux Une mutuelle li e avant tout au travail et l entreprise C est le patron qui s occupait de a J avais une mutuelle d entreprise Je ne l ai plus parce que je ne travaille plus Avant j tais salari j avais une mutuelle mais plus maintenant Je ne travaille plus et je n ai pas beaucoup d argent J avais la mutuelle quand je travaillais Une mutuelle jug e trop on reuse Je n arr
33. ance maladie compl mentaire soumis aux dispositions de la loi du 13 ao t article L 871 1 du CSS visant responsabiliser les assur s et instituer un parcours de soins Sous peine de perdre le b n fice d aides publiques les mutuelles soci t s d assurance ou institutions de pr voyance ne doivent pas prendre en charge les p nalit s financi res minoration des remboursements ou majoration des honoraires subies par les assur s en cas de non respect du parcours de soins IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 7 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Cette aide varie en fonction du nombre de b n ficiaires et de leur ge appr ci au 1er janvier de l ann e consid r e Le montant de l aide correspond une r duction de la prime annuelle d assurance compl mentaire que l assur devrait payer l organisme s il ne b n ficiait d aucune aide A titre d information pour l ann e 2006 l aide est de 100 par personne de moins de 25 ans 200 par personne g e de 25 59 ans et 400 par personne g e de 60 ans et plus L application de cette aide ram ne donc percevoir dans tous les cas un revenu se situant entre 547 19 et 656 63 pour en b n ficier Dans le cadre de l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant les prestataires b n ficient de la dispense de l avance de frais sur la partie pr
34. aux ont t abord s dans le questionnaire la connaissance des dispositifs CMUC et Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant le recours aux droits le rapport aux administrations l rapport la Caisse d Assurance Maladie le rapport la sant et la maladie l estime de soi __le rapport au syst me de soin Les r ponses aux questions ouvertes se sont r v l es particuli rement utiles pour comprendre les comportements et attitudes de certaines personnes face aux diff rents domaines La grille du questionnaire a t mise en forme partir du logiciel SPHINX et plus particuli rement partir de SPHINX Primo 2 La s lection des lieux d enqu te et de la population cible Nous avons choisi de r aliser l enqu te au sein de foyers et r sidences sociales de r gion parisienne g r s par diff rentes institutions Sonacotra d nomm aujourd hui Adoma Adef et Aftam Ces tablissements accueillent comme on le verra ult rieurement une population en situation de pr carit sociale et financi re ce qui nous autorisait penser qu une partie d entre elle relevait des dispositifs de la CMU C ou de l ACS 33 Ce dispositif s appelle au moment de l enqu te Cr dit d Imp t ou Aide la Mutualisation c est ce second terme que nous avons utilis dans le cadre du questionnaire 34 Logiciel d enqu te et d analyse des donn es Ce logiciel est compos de trois logiciels
35. auxquels elles pourraient pr tendre et que seuls 15 d clarent alors m me que cela se r v le inexact au regard de la CMU C ou de l ACS avoir fait valoir tout ce quoi elles pouvaient pr tendre TYPE DE NON RECOURS CMUC AIDE MUT TOTAL BENEFICE INTEGRAL DROITS 13 9 19 7 15 7 42 8 35 5 40 5 En cours 6 0 0 0 41 Ne sait pas 37 3 44 7 39 7 TOTAL 100 100 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 45 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Ces r sultats peuvent tre mis en lien avec les analyses de l ONPES qui montre dans l une de ses tudes sur les difficult s administratives des personnes d munies que seulement 40 d entre elles ont le sentiment de b n ficier de toutes les aides auxquelles elles peuvent pr tendre en raison de leur situation Dans notre tude la part de la population dans cette situation se r v le encore bien plus faible IV Attitudes g n rales en mati re de rapport aux administrations Ces diff rentes observations concernant le rapport aux droits se trouvent confirm es par les attitudes exprim es quant aux rapports avec les administrations de mani re g n rale gt Une population parfois en difficult s dans la relation avec les administrations Les personnes rencontr es voquent dans leurs relations avec les administrations des di
36. ce d information sur la n cessit annuelle de cette d marche gt Les difficult s ou le d couragement pour faire valoir ses droits aliment s par un sentiment de complexit dans les d marches et les d cisions des administrations constituent galement de mani re transversale un facteur de non recours 63 6 des personnes interrog es consid rent en effet que l acc s aux droits est de mani re g n rale complexe Mais ce sont aussi les difficult s rencontr es dans les relations avec les administrations qui peuvent g n rer des attitudes de d couragement et de renoncement 43 2 partagent la crainte de ne pas tre compris pour 37 5 les r ponses des agents se r v lent fr quemment incomprises et 34 9 d clarent avoir du mal exprimer leur demande De fait 34 0 d clarent toutes prestations confondues avoir d j renonc demander certains droits et 31 5 avoir d j renonc aux d marches pour faire valoir leurs droits gt Un autre facteur de non recours semble li l influence du v cu de situations de pr carit qui soit alt rent l estime de soi et la confiance en soi et g n rent des attitudes de repli ou l incapacit aller vers autrui la sant morale se r v le alt r e pour une part importante des personnes interrog es sentiment de tristesse fr quent pour 48 6 d entre elles sentiment d incapacit faire des projets pour 30 2 sentim
37. crire crire mais j ai probl mes beaucoup de difficult s CONNAISSANCE CMU C Non r ponse 40 0 21 3 38 7 100 Je n en ai jamais entendu parler 55 6 28 9 156 100 J en ai d j entendu parler mais je ne sais pas exactement de quoi il s agit 24 1 17 2 58 6 100 J en connais l existence mais je ne l ai jamais demand 48 38 1 57 1 100 Je l ai demand mais je ne l ai pas obtenu 36 4 21 2 42 4 100 Je l ai obtenu pendant un temps mais je n ai pas renouvell ma demande 19 4 27 8 52 8 100 TOTAL 33 9 24 4 41 7 100 Nous avons tent de rechercher les ventuelles caract ristiques des personnes d clarant tel ou tel motif de non recours Cependant les effectifs correspondant chaque cat gorie tant faibles les corr lations effectu es ne peuvent tre qu hypoth tiques sans qu une validation statistique ne puisse les attester de mani re certaine gt Ceux qui ne connaissent pas le dispositif de mani re totale ou partielle soit 44 3 74 cas sembleraient Plus fatalistes la maladie leur appara t pour 58 1 comme le fruit du destin contre 47 3 dans l chantillon total Moins mobiles 31 2 d clarent des probl mes de mobilit contre 23 2 dans l chantillon total Disposant moins souvent d un m decin traitant 32 4 n en disposent pas contre 25 6 dans l chantillon total Sensiblement plus nombreux ne pas savoir s ils b n ficient de l int gral
38. d clare avoir un degr de confiance mauvais ou passable l gard des administrations L instauration d une relation de confiance par davantage d coute et de disponibilit des agents se r v lerait certainement n cessaire pour favoriser le recours leurs droits d une partie des usagers notamment les plus en pr carit En effet comme le souligne l ODENORE dans l un de ses rapports il n est pas facile d tre usager d s lors que les rapports avec les administrations et les services publics sont per us comme difficiles ou probl matiques 5 ODENORE Travaux Non recours et Urgence sociale Recherche DGAFP 2002 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 47 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 CONFIANCE ADMINISTRATIONS 44 4 12 4 Mauvais Passable Bon Excellent Ne sait pas gt Une population tent e par l abandon des d marches et des demandes pour faire valoir ses droits En effet un tiers environ des personnes interrog es d clare avoir d j renonc faire valoir ses droits et un tiers galement pas forc ment les m mes avoir renonc aux d marches n cessaires Ce pourcentage est l encore sup rieur celui voqu par l ONPES soit 17 dans l enqu te cit e pr c demment Le renoncement aux droits ou aux d marches est moins fr quent en mati re de
39. de justificatifs C est lourd Pour un petit d tail on peut vous refuser vos droits gt Une faible compr hension des d cisions ou un sentiment d injustice TYPE DE NON RECOURS CMUC AIDE TOTAL OPINION DECISIONS MUT Non r ponse 0 0 1 3 0 4 Plut t justes 25 3 25 0 25 2 Plut t injustes 28 3 32 9 29 8 Ne sait pas 45 8 40 8 44 2 Autres 0 6 0 0 0 4 TOTAL 100 100 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 44 L encore le sentiment que les d cisions relatives l octroi de droits n ob issent pas une logique toujours rationnelle voire per ue comme juste au regard du besoin ressenti est susceptible de g n rer des attitudes de d couragement puis de renoncement beaucoup les r gles d obtention apparaissent opaques et peu fiables On peut penser ici que dans bien des cas le manque d information renforce le sentiment d arbitraire On perd de plus en plus de droits Si oui je comprends mais si ils disent non je ne comprends pas car si je d pose une demande c est que j en ai besoin Il faut quelqu un qui sache bien lire les phrases Il y a des mots que je ne comprends pas Il faut quelqu un qui prenne le temps Non parce que le matin c est blanc l apr s midi c est noir Je vais quelque pa
40. e une position sociale de retrait C est pourquoi une coute attentive des pr occupations du moment probl mes li s au cadre de vie et ou des projets de r habilitation probl mes 4 Aliment e par tout un v cu r sidentiel et personnel en passant par la venue de d marcheurs peu scrupuleux des allers et venues d associations d enqu teurs se soldant par l absence d actions ou de changements du cadre de vie etc mais aussi la crainte d interventions du gestionnaire des forces de l ordre difficult s cerner si les charg s d tudes ne sont pas r ellement missionn s par une instance administrative etc IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 24 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 administratifs li s au statut socio conomique lecture du courrier avis sur les actualit s etc tait g n ralement n cessaire avant durant et apr s la passation du questionnaire cet effet chaque enqu teur avait en sa possession une liste d associations et pouvait ainsi informer conseiller et r orienter les r sidents vers diff rentes structures sanitaires et sociales Si la pr sente tude avait comme objectif premier de comprendre les raisons de non recours la CMUC ou PACS au travers d entretiens individuels directifs rendre compte seulement de l analyse quantitative et qualitative des r sultats obtenus partir d
41. e France Montrouge Neuilly sur Marne 10 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Types d obstacles Caract ristiques Enonc du droit et ad quation de ses mesures d application l gales et autres Suivi et application inad quats Manque de pr cision du droit Limitation du droit certaines cat gories de population Lacunes du filet de protection sociale Absence d un seuil de base ou d un crit re minimal Conditions restrictives l acc s ou au statut d ayant droit _ Inad quation entre la nature des dispositions et le besoin satisfaire Suivi inad quat Protection inad quate contre la non ex cution du droit Discrimination et ou traitement diff rentiel Responsabilit insuffisante envers les usagers Ressources insuffisantes Du point de vue des prestataires Insuffisance de nombreuses ressources financement personnel installations quipement Incapacit garantir ou fournir les ressources long terme _ D s quilibre dans l affectation des ressources aux diff rents chelons de l administration Du point de vue des ayants droits potentiels Insuffisance de nombreuses ressources financi res intellectuelles et ducatives aptitudes et contacts sociaux Gestion et proc dures Dilution des responsabilit s entre les diff rents niveaux de l administration
42. e ci intervenant quand la douleur devient in fine totalement insupportable RESISTANCE Pas du tout Plut t non Cela d pend 19 9 Plut t oui Tout fait 41 9 gt La consultation d un m decin un acte fr quemment diff r Comme d autres tudes le montrent les comportements des populations pr caris es en mati re de recours aux soins sont parfois loign es de la norme m dicale attendre que a passe se reposer prendre les m dicaments que l on a sous la main ou prendre des tisanes ou pices se r v lent des attitudes fr quentes Ce n est que lorsque la douleur devient insupportable ou perdure que le recours au m decin est mis en uvre D s lors le recours aux soins se fait fr quemment dans l urgence Nb cit Fr q ATTITUDE DOULEUR Non r ponse 0 4 Consulter imm diatement un m decin 35 5 Vous reposer 30 2 Prendre des m dicaments que vous avez sous la main 28 5 Prendre des tisanes ou pices 13 2 Attendre que a passe 45 5 Autres 3 3 TOTAL OBS Plusieurs r ponses possibles 5 Isabelle PARIZOT et Pierre CHAUVIN Quel acc s aux soins pour les plus d munis Sciences Humaines Hors s rie n 48 Mars 2005 IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 53 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 gt La maladie g n re avant t
43. e de Brouwer Le contr le social d signe l ensemble des moyens la disposition d une soci t pour obtenir que ses membres agissent conform ment aux normes sociales en vigueur Le but du contr le social est donc d assurer l ordre social et le respect du syst me de valeurs du groupe L ob issance la norme provient tout d abord d une int riorisation des r gles et valeurs lors de la p riode de socialisation On peut aussi noter le r le des entrepreneurs de morale ces personnes qui par leur statut ou leur volont fabriquent les r gles de conduite du groupe et les imposent par leur pouvoir symbolique Le respect d une norme se fait de mani re consciente lorsqu on adh re de mani re r fl chie la r gle mais aussi de mani re inconsciente en agissant par habitude et sans r flexion sur le sens de la norme Cependant le propre d une norme est d tre connue et non strictement appliqu e il existe toujours des individus qui pratiquent des transgressions Quelle intervention sociale pour ceux qui ne demandent rien Rapport pr sent par Mika l HAUTCHAMP Pierre NAVES et Dominique TRICART Membres de l Inspection G n rale des Affaires Sociales Rapport 2005 026 Mars 2005 L acc s aux droits sociaux en Europe Rapport pr sent par Mary DALY Editions du Conseil de l Europe octobre 2002 Synth se pr sent e par Philippe WARIN L apport des experts europ ens Informations sociales 2004 IRTS lle d
44. ell ma demande Autres gt Degr de connaissance de l ACS CONNAISSANCE ACS Je n en ai jamais entendu parler J en ai d j entendu parler mais je ne sais pas exactement de quoi il s agit J en connais l existence mais je ne l ai jamais demand Je l ai demand mais je ne l ai pas obtenu TOTAL CIT Ces premiers r sultats indiquent clairement que le dispositif Aide la Mutualisation ACS est tr s peu connu tout au moins au sein de la population aupr s de laquelle a t conduite l enqu te Cette m connaissance totale ou partielle se r v le moins r pandue pour ce qui concerne la CMU C plus de la moiti 55 8 des personnes interrog es en connaissent l existence m me s ils nen sont pas b n ficiaires aujourd hui alors que leur niveau de ressources leur en ouvrirait la possibilit IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 34 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 De m me la population ligible appara t mal connue le crit re des conditions de ressources est fr quemment ignor surtout pour l aide la mutualisation ACS la CMU C est per ue pour 18 7 des personnes interrog es qui pourraient en relever comme r serv e aux allocataires du RMI Connaissance Seulement Seulement Seulement A des Ne sait Autres TOTAL Population des aux aux personnes pas cible personnes allocata
45. en dentaire et en optique Les soins sont pris en charge 100 en tiers payant et les professionnels de sant ont l obligation de respecter les tarifs reconnus par la s curit sociale Le l gislateur avait renvoy au pouvoir r glementaire la d termination de cette condition composition de la famille d finition des ressources prendre en compte et d termination du plafond La loi de finances pour 2003 a encadr l volution de ce plafond en pr voyant que la r vision qui intervient chaque ann e au er juillet tient compte de l volution pr visible des prix de l ann e civile en cours le cas ch ant corrig e de la diff rence entre le taux d volution retenu pour fixer le plafond de l ann e pr c dente et le taux d volution des prix de cette m me ann e IRTS lle de France Montrouge Neuilly sur Marne 6 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Les revenus du demandeur sont major s d une somme forfaitaire repr sentative des aides au logement per ues ou de lavantage que repr sente l occupation d un logement titre gratuit ou par son propri taire Ce forfait logement est de 12 du montant mensuel du RMI 433 06 en 2006 pour une personne seule de 14 pour les foyers de deux personnes et plus L application de ce forfait ram ne donc 547 18 le montant du plafond de ressources d une personne seule p
46. ent de complexit voire d arbitraire dans les d marches et les d cisions des administrations Voir notamment le num ro sp cial de la revue Recherches et Pr visions n 43 mars 1996 ainsi que la pr sentation des travaux de l ODENORE et d autres organismes sur le site www msh alpes prd fr odenore IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 58 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 gt L influence du v cu de situations de pr carit qui soit alt rent l estime de soi et la confiance en soi et g n rent des attitudes de repli ou l incapacit aller vers autrui soit positionnent l acc s aux droits comme secondaire au regard d autres pr occupations ressources emploi logement gt Plus marginalement le refus de prestations ou de dispositifs jug s porteurs de stigmatisation et d une identification publique d une situation sociale de pauvret Mais cette tude met aussi en vidence l influence des cloisonnements administratifs et les d faillances de l accompagnement social si l on consid re le nombre d allocataires du RMI rencontr s qui ne b n ficient pas de la CMU C alors que leur affiliation devrait tre syst matique Les situations de non recours actif ou passif apparaissent d autant plus essentielles prendre en consid ration que la population concern e tel que cela ressort dans le
47. ent que tout demande un effort pour 46 1 gt Pour certains par ailleurs l acc s aux droits peut appara tre dans l imm diat comme secondaire au regard d autres pr occupations ressources emploi logement m me si se soucier de sa sant constitue pour 84 2 une pr occupation gt Plus marginalement le non recours se r v le parfois li au refus de prestations ou de dispositifs jug s porteurs de stigmatisation et d une identification publique d une situation sociale de pauvret 9 1 des personnes interrog es se d clarent g n es de b n ficier d un droit sp cifique pour les personnes en difficult s et 14 9 ce qu un m decin connaisse leurs difficult s financi res Les situations de non recours actif ou passif apparaissent d autant plus essentielles prendre en consid ration que la population concern e tel que cela ressort dans le cadre de cette tude conna t pour une part cons quente des probl mes de sant importants 42 6 d clarent tre actuellement affect es par un probl me de sant important et qu elle renonce fr quemment des soins pour des raisons financi res principalement 40 5 affirment avoir renonc des soins au cours des douze derniers mois L enjeu est doublement d importance d une part parce que le taux de fr quentation du syst me de sant est fortement influenc par la pr sence d une couverture compl mentaire y compris pou
48. ents modes d information et de communication mis en uvre et leur accessibilit Le rapport la sant la maladie et au syst me de soins La perception de la sant est influenc e par la qualit de l insertion sociale des individus Plus l insertion est de qualit plus la probabilit de se d clarer en bonne ou tr s bonne sant est forte Par ailleurs selon les cat gories sociales la perception individuelle de la sant la connaissance et la reconnaissance des probl mes de sant sont fortement variables Pour une partie des personnes en situation de pr carit la sant ne constitue pas une priorit dans leur vie Concernant les repr sentations de la maladie il appara t dans les tudes conduites ce sujet que la maladie sanction et la maladie destin e seraient des repr sentations significatives dans le non recours aux soins Revenu Minimum d Insertion Georges MENAHEM Sp cificit s des usages pr caires des syst mes de soins quelques hypoth ses Working Paper Mars 2000 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 13 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Enfin le mode de recours aux soins est tr s diff rent selon la situation socio conomique des individus Les plus pauvres ont souvent recours aux soins hospitaliers ou d urgence Lorsqu ils ont recours la m decine en ville c est plu
49. ersonnes en droit de pr tendre une aide n en b n ficient pas Reste savoir qui sont ces personnes O les trouver Et quelles sont les raisons de leur non recours L int r t de cette tude tait de s adresser une population rep r e non par son statut allocataire du RMI par exemple mais par un lieu de r sidence foyers et r sidences sociales dont la fonction est d accueillir une population en situation de pr carit sociale et conomique L enqu te r alis e par questionnaire au sein de 29 tablissements d lle de France a permis d identifier un taux de non recours la CMU C de 23 7 parmi la population tudi e et un non recours quasi total ACS Bien s r la d finition de ce taux r sulte d une m thodologie sp cifique appliqu e une population particuli re et ne saurait tre g n ralis sans prudence Il n en constitue pas moins un point de rep re sur une question pour laquelle les l ments quantitatifs sont peu nombreux Notons que dans l ensemble des situations de non recours la CMU C 20 6 concernent des allocataires du RMI alors que leur affiliation devrait tre syst matique Certaines raisons de non recours ont pu tre identifi es confirmant assez g n ralement les r sultats d autres tudes sur ce sujet 1 Conduites notamment par l ODENORE Observatoire D partemental du Non Recours Dispositif initialement d nomm Cr dit d Imp t et parfois mention
50. es questionnaires en omettant tout le versant relationnel et humain v cu au cours de cette enqu te par les charg s d enqu te serait nos yeux une perte d informations cons quente pour les futures orientations qui seront r fl chies propos es et ou d cid es par les instances en charge de cette mission Force est de noter que durant la phase de r alisation l enqu te a jou un r le social cons quent aupr s des personnes participantes concernant l acc s et le recours aux droits et plus particuli rement celui de la CMUC et de ACS 2 3 Le cadre et la passation du questionnaire Pour les trois r sidences sociales et une dizaine de foyers acc s au logement et ou la chambre tait direct c est dire sans n cessit d avoir un pass pour y acc der Pour le reste les unit s de vie taient dot es chacune d une porte verrouill e rendant ainsi l acc s aux chambres plus difficile L obtention de pass n tait pas syst matique Dans le cas de non obtention les charg s d enqu te faisaient preuve de patience avant qu une porte ne s ouvre En effet beaucoup de r sidents s enferment dans leur chambre soit pour dormir soit pour regarder la t l vision ou couter la radio Une fois lotis dans celles ci ils n entendent pas forc ment les bruits ext rieurs N anmoins dans l ensemble la pr sence du responsable et la coop ration des participants ont permis de pallier cette contr
51. fficult s que d autres tudes ont souvent soulign es comment formuler clairement sa demande pour tre certain d tre compris comment tre s r que l on a r uni tous les documents ou justificatifs qui sont exig s Ces questionnements g n rent une appr hension dans les contacts avec une administration tel point que pour certains cela constitue une v ritable preuve Difficult face Jamais ou Souvent ou l administration Rarement Toujours demande r ponses des agents questions trop personnelles Craindre de ne pas tre compris 56 8 43 2 Craindre d tre rejet 77 0 23 0 Craindre de ne pas avoir tous 67 7 32 3 les documents demand s 51 Observatoire National de la Pauvret et de l Exclusion L acc s aux droits des personnes en difficult s Rapport 2000 52 Voir notamment Mission R gionale d Information sur l Exclusion Acc s aux droits quelles am liorations Mai 2002 Yasmine SIBLOT Faire valoir ses droits au quotidien Les Presses de Sciences Po 2006 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 46 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 La premi re demande pour l exprimer a va mais pour demander une seconde fois c est plus compliqu Les questions personnelles si c est sur le sujet je n ai pas de crainte La peur de ne pas tre compris c e
52. iales se d clinent g n ralement en trois grandes cat gories 39 En effet la repr sentation collective du foyer Sonacotra dans le sens commun comme dans la litt rature sociologique renvoie plut t l image d un homme seul habitant l pour les seules n cessit s de son activit professionnelle Cependant depuis le milieu des ann es 1980 l entr e certes peu massive des femmes dans les r sidences conduit nuancer cette vision en att nuant l g rement le dimorphisme sexuel de la structure de la population in BERNARDOT M 1995 Le mode de vie des r sidents en foyers pour isol s la Sonacotra La Documentation Fran aise Sonacotra Paris IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 21 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 des foyers de taille interm diaire offrant des logements de type F6 et construits avant 1967 Ils sont de petite hauteur rarement sup rieure quatre tages Ces b timents sont distribu s par couloir central ce qui entra ne une r partition des unit s de vie en double par pallier des foyers de grande taille offrant des logements de type F1 2 construits entre 1967 et 1975 Ce sont des b timents construits sur le mode de la barre haute qui offrent les plus grandes capacit s avec des tailles souvent sup rieures 250 personnes Enfin des foyers de petite taille de types d
53. inistratifs De surcro t comme le souligne Antoine TERRACOL Une fois qu une possible ligibilit est connue la collecte d informations concernant les bar mes et les conditions d attribution des minima sociaux ainsi que les ventuels d placements dans les centres d aide sociale ou autres prestataires induisent des co ts pour les agents qui pensent tre ligibles 2 L ODENORE signale les travaux de recherche initi s par la CNAF voir en particulier la revue Recherches amp Pr visions le n 43 de mars 1996 est un document de r f rence il offre des d finitions des analyses du ph nom ne des donn es statistiques et des informations bibliographiques 2 TERRACOL A Co t de perception et taux de non recours aux minima sociaux en France 2001 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 9 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Le non recours provient parfois d erreurs de la part des services charg s de contr ler la validit des demandes Le traitement administratif des demandes peut conna tre des d faillances qui ont pour cons quence de priver certains ayant droits d un acc s effectif aux prestations La complexit des dispositifs d acc s ou de prestation a aussi des co ts d ordre psychologique ce qu on appelle la motivation faire valoir ses droits Cette fois cela concerne une population en voie de
54. ires personnes sous qui du RMI ayant la conditions Type de non travaillent CMU de de recours base ressources CMU C 18 7 48 2 24 1 12 0 100 27 6 50 0 100 14 5 41 7 322 100 Autres Les gens d munis Sans papiers d tenus lib r s l SDF Personnes g s ou handicap es Aux personnes malades Autant que la population ligible le lieu de constitution d une demande n est pas clairement identifi plus d un tiers l ignorent pour la CMU C pr s des trois quarts pour l aide la mutualisation ACS CONNAISSANCE LIEU DEMANDE TYPE DE NON RECOURS CMU COMPLEMENTAIRE ACS 61 4 38 6 100 27 6 72 4 100 50 8 49 2 100 Ces l ments confirment que le manque d information se situe pour une partie de la population ligible diff rents niveaux m connaissance du dispositif en lui m me mauvaise compr hension des r gles d attribution et de sa propre ligibilit m connaissance des lieux o s adresser pour formuler une demande Ce dernier point se confirme lorsqu on interroge les personnes sur la connaissance d un lieu o ils peuvent s adresser de mani re g n rale pour obtenir des renseignements sur leurs droits plus de la moiti d entre elles ignore o elle pourrait obtenir des informations en la mati re CONNAISSANCE LIEU INFO DROITS Oui Non TOTAL TYPE DE NON RECOURS CMU COMPLEMENTAIRE 44 6 74 55 4 92 1
55. ise en charge par l Assurance Maladie lors de leurs consultations m dicales dans le cadre du parcours de soins coordonn La dispense d avance de frais leur est accord e m me s ils d cident de ne pas choisir un organisme de protection compl mentaire 2 Probl matique et hypoth ses de l tude 2 1 Probl matique Si ces dispositifs ont permis significativement de lever le frein financier constat en 1999 les chiffres escompt s dans l expos des motifs de la loi au niveau du nombre de personnes ligibles sont en de des pr visions En effet la Direction de la S curit Sociale estimait 6 millions le nombre de personnes pouvant pr tendre la CMUC et 2 millions celui relatif l ACS Au 31 d cembre 2005 soit six ans apr s l entr e en vigueur de la Couverture Maladie Universelle Compl mentaire sont comptabilis s 4 8 millions d assur s CMUC En ce qui concerne ACS 210 000 attestations de droits avaient t d livr es la m me date et concernaient 400 000 personnes Comment expliquer cet cart 15 D cret n 2005 1343 du 28 10 2005 16 Les organismes participant au service de la prestation compl mentaire en mati re de sant mutuelles assureurs organismes de pr voyance d duisent du montant de la contribution due 2 50 du montant hors taxes des primes ou cotisations aff rentes la protection compl mentaire un forfait port compter du 1er janvier 2006 340 par
56. it de leurs droits 51 4 contre 40 5 dans l chantillon total IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 37 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 gt Ceux qui connaissent le dispositif mais n en ont pas fait la demande 12 6 21 cas Pour ce groupe peu nombreux dans l chantillon seuls les l ments qualitatifs peuvent tre exploit s Ils mettent en vidence diff rentes argumentations Une g ne face un droit sp cifique Je ne veux pas faire la charit je me d brouille j ai fait un peu d conomies des droits pour les soins oui mais pour autre chose non Je ne veux pas je ne veux pas qu mander Le RMI je ne voulais pas l avoir parce que je voulais travailler Le RMI je ne voulais pas en b n ficier Je n aime pas que les gens sachent que je n ai pas d argent C est comme si on tait des clochards Le d couragement face aux d marches L accueil des agents d courage Pour la CMU il y avait trop de papiers fournir C est trop complexe J ai abandonn pour la CMU parce que je manquais d informations J ai l impression qu on d range ils te font courir pour les papiers ils disent oui puis apr s non J en ai marre de faire de toute fa on je suis foutu D autres priorit s L pour l aide pour la sant mais je
57. it attendre J ai travaill 25 ans et maintenant je ne suis plus rien L il faut que j attende la reprise du contr leur je suis all voir la dame de la CAF elle a dit que j tais suspendu que je ne pouvais rien faire Ca m a t refus une fois je pensais que j avais plus jamais droit De mani re g n rale ces personnes semblent renoncer plus fr quemment leurs droits 48 5 contre 34 dans l chantillon total et invoquent diff rents arguments C est trop compliqu j ai 80 ans qu est ce qui me reste maintenant je suis bon jeter la poubelle IIS ne veulent pas m entendre ils ne veulent pas me comprendre ils ne comprennent pas ma demande La CMU on ne me l a pas accord e alors que je savais que j y avais droit Pour le logement pour la CMU pour tout Vous parlez vous parlez il ny a rien chaque fois Je n ai plus APL ni la CMU parce que mes papiers sont p rim s Et je ne peux plus me d placer IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 39 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 La commission de la s curit sociale a refus ma demande de CMU en 2003 ils m ont fait courir pour rien Moi je suis malade cardiaque ils ne veulent rien comprendre Elles semblent galement renoncer aussi plus fr quemment aux d marches 42 4 contre
58. ive galement que certains ignorent ou n aient pas compris qu ils doivent proc der chaque ann e une demande de renouvellement Je savais pas qu il fallait renouveler je croyais que c tait pour tout le temps et que tant que tu retrouves pas d argent et de situation ils te laissent avec gt Un nombre non n gligeable d allocataires du RMI non affili s la CMU C Notre chantillon rassemble 34 cas d allocataires du RMI non affili s la CMU C soit 20 6 des situations de non recours ce dispositif alors qu ils sont b n ficiaires de plein droit la demande pouvant tre faite au m me moment que le dossier de demande de RMI Nb cit Fr q CONNAISSANCE CMU C Je n en ai jamais entendu parler J en ai d j entendu parler mais je ne sais pas exactement de quoi il s agit J en connais l existence mais je ne l ai jamais demand Je l ai demand mais je ne l ai pas obtenu Je l ai obtenu pendant un temps mais je n ai pas renouvell ma demande Autres momor O OOOO aj Un tiers d entre eux affirment ne pas tre inform s de l existence de ce dispositif ou insuffisamment tandis qu un tiers d clarent ne pas avoir renouvel leur demande Cette situation d j relev e par d autres tudes pose bien videmment le probl me de l instruction et du suivi des dossiers par les administrations concern es 5 ODENORE Le non recours la CMU C des allocataires du RMI mesure et
59. ive pas avec mon salaire Il faut payer a et a Je ne travaille plus c est trop cher les mutuelles C est bien trop cher Je l avais quand j avais un travail Mais l je suis ray j ai 60 ans La cotisation est ch re je ne peux pas la payer C tait trop cher alors je l ai enlev e Je ne travaille plus et je n ai pas beaucoup d argent J avais la mutuelle quand je travaillais IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 42 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 La mutuelle c est trop cher Je n arrive pas payer Avec le manger le logement et les enfants Quand je travaillais je l avais Apr s la retraite c tait trop cher C est trop cher je suis la retraite et je ne touche pas beaucoup J ai t oblig d arr ter parce que c est trop cher Concernant ce dispositif le d ficit d information appara t certes important mais plus central nous semble le rapport la mutualisation entretenu par la population concern e la m connaissance d une souscription possible quand on ne travaille pas ou plus la conviction qu une ventuelle souscription serait bien trop on reuse rendent certainement complexe la communication autour de ce dispositif afin que ses avantages et son int r t puissent tre pleinement entendus et compris IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 43 1 rue du 11 n
60. ivers F1 appartements construits ou r habilit s depuis 1976 Il faut entendre par unit de vie un espace commun cuisine salle d eau et toilettes et un certain nombre de chambres soit collectives soit 19m pour 3 ou 4 lits chambre soit individuelle 4 5m 7 5m chambre Le nombre de chambres peut varier entre 5 et 20 par unit Sur l ensemble des foyers visit s seules 4 r sidences sociales offraient des logements de type F1 studio kitchenette salle d eau et pi ce principale G n ralement le foyer en tant que lieu de vie fait l objet de nombreuses critiques par la plupart des r sidents Ce cadre de vie ne leur offre l heure actuelle aucune perspective de mobilit ils partagent un m me sentiment de ghetto sation et de non reconnaissance en tant que citoyens part enti re En termes de gestion et de fonctionnement interne chaque site est g r par un responsable Ce dernier assure d une part des fonctions de gestionnaire telles que tenir une permanence d accueil g rer l encaissement des redevances et loyers suivre les impay s mettre jour les dossiers CAF ATL ou APL assurer l intendance du b ti et des logements avec sous sa responsabilit une quipe assurant l entretien des parties communes r parations m nage fourniture et blanchissage des draps etc et d autre part une fonction sociale lui demandant d tre l coute des ventuelles difficult s rencontr es a
61. l intervention sociale tudiant e s en service social charg s d tudes etc Les coordinatrices avaient une triple mission celle de pr parer le terrain d tude avant l arriv e des enqu teurs prendre contact avec les responsables obtenir les listings des r sidents indiquant leurs niveaux de ressources et prendre connaissance des lieux ainsi que du mode d acc s pour entrer dans les unit s de vie recenser le nombre de b n ficiaires potentiels de la CMUC et de l ACS distribuer dans les bo tes aux lettres une lettre 3 Diagnostics sanitaires et sociaux labor s par les gestionnaires de foyers travailleurs migrants et les DDASS inscrits et financ s dans le cadre des PRAPS Programmes R gionaux d Acc s la Pr vention et aux Soins Des indicateurs comme l inadaptation du b ti le fort vieillissement des r sidents et une pr carisation de la population jeunes ch meurs invalides etc ont amen responsables politiques administrations et gestionnaires de foyers de travailleurs migrants repenser le r le et la fonction premi re de ces lieux en les r habilitant et en leur d livrant le statut de r sidence sociale r novation du b ti projet social Les objectifs de ces diagnostics sont de conna tre l tat de sant des r sidents ainsi que leur niveau de protection sociale comprendre les diff rents obstacles qu ils rencontrent en mati re d acc s aux soins analyser leurs pratiques et leurs re
62. les ligibles ACS la distinction se faisant partir du plafond fix pour la CMUC soit 537 au 1 juillet 2005 Dans les d partements suivants 75 91 92 93 94 94 Aide Personnalis e au Logement Aide Transitoire au Logement cette derni re est une aide vers e par le FAS pour toute chambre dont la surface est inf rieure 7 m2 et qui ne b n ficie pas de l APL aide personnalis e au logement Son versement devait se terminer en 2002 Il en est de m me pour le montant de l APL et de l ATL IRTS lle de France Montrouge Neuilly sur Marne 23 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 L chantillon de travail pour la seconde phase quant lui fut restreint la population dont les ressources taient inf rieures ou gales 548 plafond fix pour la CMUC au 1 juillet 2006 apr s d duction du forfait APL En effet au regard des premi res analyses r alis es partir des donn es recueillies lors de la premi re phase le non recours PACS semblait s expliquer en premi re intention majoritairement par une m connaissance de l existence de cette prestation 2 2 L acc s et l entr e en relation avec la population concern e L exp rience de terrain montre que l entr e en relation avec la population r sidant dans les foyers et r sidences semble de prime abord assez facile du fait d un accueil chaleureux c
63. lors souvent de tenter d apprivoiser le mal car seule l att nuation de la souffrance est possible pas la gu rison Son attitude l gard des soins est dans ces cas plus empreinte de fatalisme et beaucoup moins active que celle des malades ordinaires Concevoir la maladie comme manant du hasard ou de l environnement ext rieur la maladie v nement ou de comportements risque la maladie sanction est en revanche plus propice une attitude active en mati re de soins REPRESENTATION MALADIE 19 2 13 8 11 7 Du hasard Du destin De l environne De comportem Autres ment ext rieur ents risque Ne sait pas 55 Georges MENAHEM Sp cificit s des usages pr caires des syst mes de soins quelques hypoth ses Working Paper Mars 2000 IRTS lle de France Montrouge Neuilly sur Marne 52 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Il n en reste pas moins qu au sein de l chantillon se retrouve de mani re dominante une conception du corps et de la sant qui fait valoir comme on le retrouve fr quemment au sein des classes populaires notamment masculines la r sistance la douleur 73 des personnes interrog es se d clarent plut t ou tout fait r sistantes la douleur Cette repr sentation de soi g n re on le sait un retard la consultation m dicale cell
64. lusivement de personnes isol es sur le plan r sidentiel m me si une partie d entre elles sont mari es 47 9 notamment parmi les travailleurs migrants dont la famille demeure toujours dans le pays d origine Nb cit Fr q SITUATION FAMILIALE C libataire Mari e Divorc e ou s par e Veuf ve omn DRE ECS d Le niveau d tudes seule une minorit de la population composant l chantillon dispose d un niveau d tudes gal au sup rieur au baccalaur at 21 1 en revanche pr s de la moiti 43 4 n a jamais t scolaris e principalement des travailleurs migrants NIVEAU SCOLAIRE Non r ponse Jamais scolaris Ecole coranique Ecole primaire BEPC BEP CAP Baccalaur at Bac 2 Sup rieur Bac 2 TOTAL GT CE IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 32 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 e Les difficult s de ma trise de la langue fran aise le faible niveau de scolarisation explique l analphab tisme ou lillettrisme d une proportion importante de l chantillon 33 9 ne savent ni lire ni crire et 24 4 reconnaissent d importantes difficult s en la mati re DIFFICULTES LANGUE Je ne sais ni lire ni crire Je sais lire et crire mais j ai beaucoup de difficult s Je n ai pas de probl mes Autres TOTAL CIT
65. me que la situation matrimoniale Ce retour r gulier est indispensable au maintien du lien familial tant avec son pouse qu avec ses enfants aupr s desquels il faut perp tuer le sentiment d une autorit paternelle Ce retour est important aussi tant pour la participation la vie conomique du village et aux prises de d cisions essentielles que pour le maintien du prestige de migrant enrichi Enfin l aller retour devient parfois un v ritable mode de vie en particulier chez les pr retrait s et retrait s quand la formule adopt e est celle d une migration pendulaire un peu particuli re y compris avec des pays loign s Dans ces cas l ann e se partage en p riodes pass es alternativement dans le foyer et dans la r sidence familiale BERNARDOT M 1995 Le mode de vie des r sidents en foyers pour isol s la Sonacotra La Documentation Fran aise Sonacotra Paris IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 27 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Par ailleurs les enqu teurs se sont heurt s un certain nombre de refus de r ponse soit de personnes semblant viter toute interaction soit de personnes manifestant leur d sint r t pour l enqu te estimant parfois qu elles en ont vu d autres et que cela ne sert rien S ajoutent aussi ces refus ceux mis par des r sidents ayants droit ACS Les r sidents conce
66. ment le non recours aux droits r sulte d une diversit de facteurs Pour ce concerne notre tude relative des dispositifs de protection sociale compl mentaire nous avons fait l hypoth se que le non recours pouvait tre li de mani re variable selon les individus et leurs caract ristiques sociales A leur rapport aux droits A leur rapport la sant la maladie et au syst me de soins A leur rapport aux administrations et aux institutions A leur rapport identitaire leur situation sociale Le rapport aux droits La CMUC comme l ACS constituent des dispositifs sp cifiques de couverture compl mentaire pour une population sp cifique Le b n ficiaire doit faire valoir ses droits y compris les allocataires du RMI auxquels la CMUC est accord e sans examen de ressources Cette d marche peut constituer d j en elle m me un premier frein dans le recours aux droits En effet ici est il demand implicitement aux personnes de devoir manifester qu elles s identifient elles m mes aux cat gories qui les d signent et qu elles fassent usage de cette nouvelle identit dans un certain nombre d interactions Cette identification par cat gorisation impose des individus la mani re dont ils doivent voir leur propre vie et ce sont aussi des cat gories de jugement Par ailleurs conna tre ses droits ne suffit pas il est galement n cessaire d en conna tre le mode d emploi ce qui renvoie aux diff r
67. n ant rieurement comme Aide la Mutualisation Voir notamment le num ro sp cial de la revue Recherches et Pr visions n 43 mars 1996 ainsi que la pr sentation des travaux de l ODENORE et d autres organismes sur le site www msh alpes prd fr odenore gt La m connaissance des droits en l absence d une information suffisamment accessible compr hensible et personnalis e pour des publics ayant une plus ou moins grande ma trise de la langue fran aise ou du langage administratif 26 9 des personnes interrog es n ont jamais entendu parler de la CMU C et 17 4 en ont d j entendu parler sans savoir exactement de quoi il s agit quant ACS 86 7 des personnes ligibles n en ont jamais entendu parler parall lement les crit res d ligibilit les lieux o d poser une demande sont mal connus par une part importante de la population ayant fait l objet de l enqu te gt En ce qui concerne la CMU C les autres motifs de non recours concernent pour 12 6 des personnes qui tout en connaissant le dispositif n en ont pas fait la demande pour 19 8 des personnes qui en ont fait la demande un moment donn mais ne lont pas obtenue et pensent d s lors que m me si leur situation financi re a chang elle leur sera de nouveau refus e pour 21 6 des personnes qui ont obtenu la CMU C pendant un temps mais n ont pas renouvel leur demande soit par n gligence soit par absen
68. n et s occupe de ses projets Moi je ne m occupe pas de ce que sont les gens alors je ne vois pas pourquoi on sait pour moi Il y a qu un ami qui sait ma situation Socialement c est g nant les gens te regardent difficilement Parce qu il va se dire que je n ai pas d argent J ai peur qu il m accueille mal Peut tre la mani re dont il me regarderait La piti quoi Je n aime pas que les gens sachent que je n ai pas d argent C est comme si on tait des clochards SOINS GRATUITS Oui beaucoup 3 7 Oui un peu 12 0 Pas du tout 84 2 Ces diff rentes attitudes ne sont certes pas n gligeables mais elles ne sauraient tre suffisantes pour expliquer les pratiques de non recours De m me l exp rience de refus de soins en disposant de la CMU C n appara t que tr s marginalement au sein de l chantillon L encore cela ne saurait en soi constituer un facteur d terminant de non recours REFUS SOINS Un pharmacien parce que je n avais pas d argent Il ne voulait pas de Rmistes il fallait payer Par rapport la CMU le dentiste a dit qu il ne ferait pas les soins si j avais la CMU Le dentiste il n acceptait pas la CMU 58 Notons qu au sein de l chantillon 78 9 consultent un m decin g n raliste lib ral 8 9 en h pital ou clinique et 12 2 au sein d un centre de soins ou d un dispensaire IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 57 1
69. n n gligeable qui est celui des allers retours au pays d origine ayant pour cons quence premi re l absence prolong e de r sidents Ces deux facteurs ont in vitablement eu les r percussions que sont gt Une part plus forte qu envisag e de personnes d ores et d j b n ficiaires de la CMU Compl mentaire gt Une part non n gligeable de personnes potentiellement concern es absentes r guli rement lors du passage de l enqu teur 4 Programmes R gionaux d Acc s la Pr vention et aux Soins 8 noter que pour ces sites quelques questionnaires ont t tout de m me r alis s G n ralement les r sidents enqu t s indiquaient leur connaissance de la permanence et de la mission des personnes pr sentes certains disaient m me avoir particip des r unions d information sur les diff rents droits et ou prestations Pour les r sidents salari s les r sidents plus g s ou les trangers ce retour est une mani re d organiser le mode de vie particulier du migrant conomique Le mode de l aller retour se rencontre chez des r sidents qui n envisagent leur s jour dans le foyer que comme limit dans le temps Les dur es de s jour dans le pays d origine sont quelquefois importantes par exemple chez les travailleurs saisonniers Cela implique une organisation budg taire particuli re pour le financement de ces trajets Le fait d avoir des enfants augmente la fr quence des retours de m
70. nement social dans lequel le logement est situ a aussi son influence quant l offre de sant disponible en quantit et en qualit La distance g ographique aux institutions de protection sociale et l offre de sant peut galement induire des renoncements pour les personnes rencontrant des difficult s de mobilit et d autonomie difficult s se mouvoir cause de troubles fonctionnels s orienter dans la ville utiliser les transports en commun etc 31 C HERZLICH Sant et maladie Analyse d une repr sentation sociale Paris La Haye Mouton 1969 32 Voir par exemple Isabelle PARIZOT Sylvain PECHOUX Fabienne BAZIN Pierre CHAUVIN Enqu te sur la sant et le recours aux soins dans les quartiers de la politique de la ville du 20 arrondissement de Paris Rapport pour la Mission Ville de la Pr fecture de Paris Septembre 2004 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 16 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 La trajectoire en mati re de protection sociale Avoir b n fici au cours de sa vie d une protection sociale compl mentaire mutuelle ou aide m dicale a pu favoriser une socialisation ces dispositifs compr hension de leur fonctionnement et de leur int r t et le recours des droits sp cifiques quand ceux ci sont mis en place par le l gislateur Le r seau social soutien social
71. nnaires ont t recueillis Plusieurs l ments sont prendre en compte pour expliquer l cart entre r sultats escompt s et r sultats r els Des difficult s relatives au terrain d tude Il est important de rappeler que m me si les gestionnaires participants ont fait preuve d une parfaite collaboration dans la mise disposition de sites cette derni re leur demandait n anmoins dans sa r alisation effective une certaine disponibilit De ce fait les principales difficult s rencontr es se sont surtout situ es au niveau de gt L acc s aux foyers l ouverture de certains sites fut retard e et ou annul e en relation avec la disponibilit ou non du responsable de site au moment de la sollicitation gt L absence de listing des r sidents l absence de listing introduisait d une part une inconnue quant au nombre de personnes ligibles et d autre part une perte de temps assez cons quente puisque cette m thode demandait de faire du porte porte gt Des listings N 1 labsence de mise jour a biais consid rablement les chiffres escompt s au d part les crit res de revenu mensuel et de statut indiqu s se r v laient non conformes la situation socio conomique d clar e par le r sident Exemple allocataire du RMI indiqu sur le listing alors que la personne se r v le salari e changement de chambre d c s A noter aussi qu un nombre consid rable de personnes se situait ju
72. ompl mentaire permet d avoir le droit une compl mentaire sant gratuite C est donc la possibilit d acc der aux m decins l h pital etc sans d pense charge et sans avance de frais La CMUC est accord e pour un an sous conditions de ressources l ensemble des ressources du foyer des 12 mois pr c dant la demande est pris en compte et ne doit pas d passer un plafond Les droits sont ouverts par les organismes d assurance maladie obligatoire mais les b n ficiaires peuvent ensuite choisir l op rateur de leur couverture compl mentaire Caisse d Assurance Maladie soci t d assurance institution de pr voyance ou mutuelle Cette prestation est donc attribu e sous condition de ressources le montant du plafond de ressources pour une personne seule est fix 598 23 mensuels depuis le 1er juillet 2006 Ce plafond est augment de 50 au titre de la deuxi me personne membre du foyer de 30 au titre de la troisi me et de la quatri me personne et de 40 par personne suppl mentaire compter de la cinqui me personne communal d action sociale ou d un organisme agr par l autorit pr fectorale Les pupilles de l Etat sont assur s au titre de la r sidence Ne peuvent tre assur s au titre de la r sidence les membres du personnel consulaire et diplomatique ainsi que leur famille les personnes venues en France pour y recevoir des soins et les retrait s des organisations internationales
73. onduites sur des prestations ou des dispositifs li s l assistance mettent en avant le sentiment de stigmatisation que cette d pendance suscite parmi les b n ficiaires Cette dimension se r v le pr sente au sein de la population interrog e dans le cadre de cette tude mais moins marqu e cependant qu on aurait pu le penser 16 9 des personnes d clarent ressentir une g ne devoir rencontrer une assistante sociale 9 1 se d clarent g n s de b n ficier d un droit sp cifique pour les personnes en difficult s chaque fois sont voqu s la dignit ou la fiert la volont de se d brouiller par soi m me et de ne pas qu mander GENE ASSISTANTE SOCIALE Oui 16 9 Non 68 2 Ne sait pas 14 9 Je n aime pas demander et j ai honte de ma situation J ai l impression de r clamer lis font le contr le savoir ce que je fais combien je gagne je n aime pas a Cela renvoie l image de quelqu un de d chu Parce qu il faut toujours demander et demander ce n est pas vident Je veux du travail c est tout GENE DROIT SPECIFIQUE Oui 9 1 Non 85 1 Ne sait pas 5 8 Question de dignit d orgueil je pr f re pas Avec tout le respect pour les gens qui per oivent Je suis rarement malade C est gratuit mais pas bien per u par les m decins Ca m ennuie beaucoup d tre per u CMU La CMU je n aime pas ce proc d Qu on classe les gens dans
74. ordialit caf ou th propos etc N anmoins cette aisance ne garantit nullement la passation d un questionnaire En effet la premi re r action apr s pr sentation est g n ralement empreinte de m fiance Une courte p riode d adaptation et de familiarisation tant pour les r sidents que les charg s d enqu tes est n cessaire Cette premi re phase permet d une part la population de cerner l quipe d enqu te et le bien fond de l action men e et d autre part a l quipe de se familiariser avec le cadre de vie et le fonctionnement interne Pour ce faire en plus de la sensibilisation faite par le responsable du site des notes d information ont t distribu es dans les boites aux lettres et ou affich es dans diff rents endroits accompagn es d changes avec des r sidents pr sents sur le moment et parfois la rencontre avec un repr sentant de l amicale des r sidents dans les tablissements o celle ci est constitu e Dans l ensemble si les enqu teurs n ont eu faire face qu un nombre restreint de refus de la part de r sidents correspondant aux crit res requis ils ont t confront s r guli rement des situations o souffrances difficult s angoisses culpabilit s se manifestaient explicitement ou non Il est noter que la majorit des personnes enqu t es a fait preuve d une grande humilit dans l acceptation de participer alors qu elle adopte fortement en temps ordinair
75. our b n ficier de la CMUC Depuis le 1 janvier 2005 les personnes qui malgr leurs faibles ressources ne sont pas ou plus b n ficiaires de la CMUC gratuite peuvent pr tendre lorsque leurs ressources n exc dent pas de plus de 20 le plafond de la CMUC une aide l acquisition d une compl mentaire sant ACS Les b n ficiaires potentiels font la demande de l aide aupr s de leur Caisse d Assurance Maladie qui leur d livre une attestation valable six mois remettre l assureur ou mutuelle de leur choix contre la souscription d une assurance qu ils choisissent galement librement 10 Aux termes des articles R 861 6 et 7 du code de la s curit sociale 11 Selon Georges LANE conomiste L article 155 de la loi de finances pour 2006 est venu compliquer l extr me ce dispositif II augmente son montant en portant le taux de 14 16 du RMI pour les foyers de deux personnes et de 14 16 5 pour les foyers de trois personnes et plus Cette mesure ne s applique cependant qu aux nouveaux entrants et ne concerne que les b n ficiaires d aides personnelles au logement les modalit s d appr ciation forfaitaire des avantages en nature procur s par le logement restant inchang es Cette mesure r duit le plafond de ressources ouvrant droit la CMUC pour tous les foyers l exception des c libataires Elle a un impact maximum pour les foyers de trois personnes et a ramen le plafond durant le 1er semestre 2
76. out des difficult s financi res Pour une population en situation de pr carit les cons quences de la maladie sont redout es d une part elle induit un co t ventuel en termes de traitement d autre part elle pr sente le risque de ne plus pouvoir se d placer ou travailler ce qui est susceptible d entra ner un manque gagner Il n est donc pas tonnant que ces diff rentes dimensions apparaissent principalement au sein de la population enqu t e CONSEQUENCES MALADIE 24 3 Des d penses Une Une Une Autres suppl mentair impossibilit de impossibilit de d pendance es travailler se d placer par rapport aux autres gt Se soucier davantage de sa sant une pr occupation Pour autant la population interrog e manifeste dans sa grande majorit 84 2 le souhait de pouvoir se soucier davantage de sa sant de meilleurs revenus et une meilleure protection sociale en seraient pour beaucoup la condition SE SOUCIER SANTE IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 54 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 RAISONS SE SOUCIER SANTE 14 6 12 9 Avoir plus Avoir plus de Avoir plus d in Avoir moins de Avoir un Avoir une Avoir Etre moins d argent temps formations soucis logement meilleure quelqu un qui n gligent autonome protection s occupe de sociale moi gt Un taux im
77. ovembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Ill Attitudes g n rales en mati re de rapport aux droits gt Une population estimant plut t complexe l acc s aux droits de mani re g n rale TYPE DE NON RECOURS CMU C TOTAL OPINION ACCES DROITS Plut t facile 16 9 14 5 Plut t complexe 60 8 63 6 Ne sait pas 19 9 19 8 Autres 2 4 2 1 TOTAL 100 100 Le sentiment de complexit dans l acc s aux droits semble pouvoir constituer un facteur de non recours dans la mesure o un tel sentiment alt re la motivation faire valoir ses droits le nombre de papiers et justificatifs demand s chaque fois la r currence des d marches constituent des motifs de d couragement et parfois de renoncement C est contraignant Il y a un tas de papiers fournir Il faut bien qu ils puissent voir si les b n ficiaires sont en r gle mais c est contraignant et pas efficace On ne sait jamais quand on commence on sait pas trop ce qu il faut ramener Il faut courir il faut beaucoup de papiers qu il faut pr parer La retraite la maladie le ch mage il faut des papiers Pour avoir un droit il faut r clamer et moi malheureusement je ne connais pas mes droits ni comment les avoir Ca ne s obtient pas en un claquement de doigts il faut claquer plusieurs fois Il faut fournir beaucoup
78. ovembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 SOMMAIRE Page Introduction 4 Premi re partie Pr sentation de l tude La CMU Compl mentaire et l Aide l Acquisition d une Compl mentaire Sant ACS 1 Contexte 5 2 Probl matique et hypoth ses de l tude 8 2 1 Probl matique 8 2 2 Hypoth ses et variables 13 II M thodologie d enqu te 1 La conception du questionnaire 18 2 La s lection des lieux d enqu te et de la population cible 18 3 Organisation et r partition des t ches au sein de l quipe 19 4 Traitement statistique des donn es 20 Ill Description de l enqu te 20 1 Donn es contextuelles sur le terrain d tude 20 2 Proc dure et d roulement 23 3 Les difficult s de l enqu te 26 IV Les r sultats statistiques de l enqu te taux de non recours 28 Deuxi me partie Comprendre les raisons du non recours 31 Caract ristiques de la population rencontr e 31 Il Les logiques de non recours la CMU C et PACS 34 1 Le non recours la CMU C 37 2 Le non recours PACS 42 IIl Attitudes g n rales en mati re de rapport aux droits 44 IV Attitudes g n rales en mati re de rapport aux administrations 46 V L tat de sant ressenti et le rapport au syst me de soins 50 VI Le sentiment de stigmatisation li l assistance une attitude minoritaire 56
79. portant de renoncement aux soins Les pr occupations financi res se r v lent ici comme dans d autres tudes un facteur important de renoncement aux soins 40 5 des personnes interrog es d clarent ainsi avoir renonc des soins pour des raisons financi res au cours des douze derniers mois Nb cit Fr q RENONCEMENT SOINS Oui au cours des douze derniers mois 98 140 5 Oui mais il y a plus longtemps 29 12 0 Non jamais 115 47 5 TOTAL CIT 242 100 Si ce renoncement concerne dans plus d un tiers des cas des soins dentaires pour une personne sur cinq il se r v le concerner des soins primaires tels que la consultation d un m decin g n raliste Le non b n fice de la CMU C ou de I4ACS appara t en ce sens d autant plus dommageable que l on sait que le taux de recours aux m decins notamment est fortement influenc par la pr sence d une couverture compl mentaire RENONCEMENT TYPE SOINS La consultation d un g n raliste La consultation d un sp cialiste L achat de m dicaments Des examens compl mentaires Des soins dentaires 35 4 Des soins ophtalmologiques 13 4 Autres IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 55 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 VI Le sentiment de stigmatisation li l assistance une attitude minoritaire Il est fr quent que des tudes c
80. pr sentations en mati re de recours aux soins appr cier la connaissance ou la m connaissance de cette population par les professionnels les services les structures de proximit intervenant dans le champ de la sant et de l action sociale Chiffre permettant statistiquement d obtenir des taux de significativit IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 19 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 d information adress e aux r sidents retenus et ou afficher plusieurs notes d information celle d encadrer et de coordonner les enqu teurs remise des listings r partition des foyers et des b timents r cup ration des questionnaires et v rification etc et enfin celle d enqu ter Chaque coordinatrice encadrait 2 3 voire 4 enqu teurs Ces derniers avaient comme objectif de r aliser la passation d un certain nombre de questionnaires mais aussi d informer chaque enqu t rencontr des d marches suivre pour recourir la CMUC et ou PACS 4 Le traitement statistique des donn es Le traitement des donn es a t r alis galement partir du logiciel SPHINX Plus2 Ce logiciel int gre des techniques d analyse multidimensionnelle plus avanc es analyse factorielle typologie etc et permet d analyser tout fichier contenant des nombres et ou du texte quelle que soit son origine traitement des question
81. r les b n ficiaires de la CMU C dont le recours aux soins est sensiblement le m me que les autres personnes ayant une couverture compl mentaire d autre part parce que l acc s aux soins et l impact sur la sant qu il est cens avoir ne peuvent avoir que des effets favorables pour une population pr caris e et fragilis e en mati re d insertion sociale et professionnelle CREDES Sant soins et protection sociale en 2002 Questions d conomie de la sant n 78 d cembre 2003 leceFrance COMPRENDRE LES CAUSES DE NON RECOURS A LA CMU COMPLEMENTAIRE ET L AIDE A L ACQUISITION D UNE COMPLEMENT AIRE SANTE Etude financ e par le Fonds de Financement de la CMU RAPPORT FINAL Avril 2007 Brigitte Berrat sociologue et Virginie PAUL charg e d tude IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Avec la collaboration de Julie DEVILLE et de Mireille EBERHARD sociologues coordinatrices d enqu te Et d tudiantes assistant e s de service social en premi re ann e de formation l IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne Promotion 2005 2008 Nous remercions l ensemble des gestionnaires et responsables d tablissements qui nous ont permis la r alisation de cette enqu te IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 2 1 rue du 11 n
82. re de questionnaires escompt Par cons quent 29 foyers ont t s lectionn s au total h bergeant plus de 6000 personnes 2 1 Le mode de s lection de la population ligible Pour recenser le nombre de r sidents ligibles aux prestations CMUC et ACS nous avons demand chaque responsable d tablissement rencontr l ventuelle mise disposition d une liste sur laquelle apparaissaient les informations suivantes les num ros de chambre et les montants mensuels ou annuels des revenus et ou des APL ATL les autres donn es socio conomiques n tant pas n cessaires imm diatement car elles taient demand es le cas ch ant dans le questionnaire Concernant cet outil il est important de pr ciser queles ressources indiqu es se r f rent non pas celles de l ann e en cours N 2006 mais celles de l ann e pr c dente N 1 2005 Pour pallier cette contrainte informationnelle deux questions introductives au questionnaire taient pos es aux r sidents pr alablement s lectionn s Ces questions permettaient de v rifier la concordance entre les ressources indiqu es et celles r ellement per ues Pour la premi re phase la population chantilonn e est d finie par les r sidents dont les revenus sont inf rieurs 625 par mois apr s d duction forfait APL plafond fix pour PACS au 1 juillet 2005 A partir de cet chantillonnage sont distingu es les personnes ligibles la CMUC de cel
83. rises en charge par un assureur compl mentaire mutuelle institution de pr voyance ou soci t d assurance souvent en lien avec l activit professionnelle pour la proportion restante ce n est pas le cas En l absence de protection compl mentaire et en ajoutant cela la n cessit dans notre syst me de faire l avance des frais ces d penses si infimes puissent elles para tre sont synonymes a fortiori de co t suppl mentaire et par cons quent font l objet d conomies possibles Afin de supprimer ce frein financier acc s aux soins en remplacement de l assurance personnelle et de l aide m dicale d partementale la Couverture Maladie Universelle de base CMU et la CMU Compl mentaire CMUC ont t mises en place en 2000 Ces dispositifs illustrent les modes de r ponse d sormais privil gi s par les politiques sociales dans l ensemble des pays europ ens un ciblage accru des b n ficiaires le but tant de concentrer sur les populations les plus d saffili es les truly needy une solidarit sp cifique La premi re est une couverture maladie qui permet l acc s l assurance maladie pour toutes les personnes r sidant en France de mani re stable et r guli re depuis plus de trois mois et qui n ont pas droit l assurance maladie un autre titre activit professionnelle etc Loi n 99 641 du 27 juillet 1999 mise en application le 1 janvier 2000 Philippe WARIN
84. rn s ont effectivement justifi leur refus de r pondre du fait qu ils ne comprenaient pas pourquoi cette aide leur laissait un reste charge alors qu ils avaient largement cotis durant leur vie professionnelle remarques surtout mises par des personnes g es IV Les r sultats statistiques de l enqu te le taux de non recours Sur ses deux phases l enqu te s est donc d roul e au total au sein de 29 tablissements h bergeant quelque 6000 personnes Pour huit tablissements les donn es ne sont pas compl tes le nombre de personnes ligibles ne pouvant tre d termin tandis que le nombre de personnes rencontr es d j b n ficiaires de l un ou l autre dispositif n a pas t relev avec suffisamment de fiabilit En revanche au sein des vingt et un autres tablissements on comptabilise 557 personnes rencontr es ligibles la CMUC parmi lesquelles 132 n en taient pas b n ficiaires soit un taux de non recours s tablissant 23 7 En ce qui concerne l Aide l acquisition d une Compl mentaire Sant le taux de non recours ne peut tre estim aucune des personnes ligibles rencontr es en ayant b n fici 75 personnes ligibles ont cependant t interrog es au sein de seize tablissements IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 28 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92
85. rt on me dit a je vais ailleurs on me dit autre chose Pour une personne comme moi qui ne conna t pas la loi c est un probl me Le rapport avec l administration est tr s difficile et complexe Je comprends que la personne ne rentre pas dans les crit res d passe le seuil et que sa demande soit rejet e mais je ne comprends pas pourquoi les administrations ne font rien pour aider les personnes qui d passent un peu ce seuil Les termes utilis s sont compliqu s Mais ils ont sorti un dictionnaire administratif dont je me sers Mais c est compliqu l administration On se perd dans les termes et tous les papiers Il ne suffit pas de savoir lire et crire pour comprendre les papiers Il faudrait plus de clart dans les papiers ll y a trop de confusion Ce qui pourrait tre expliqu simplement aux gens est intellectualis pour semer la confusion dans les esprits L histoire de prendre en compte l ann e pr c dente Ils pourraient prendre en compte le moment gt Une population estimant fr quemment ne pas b n ficier de l int gralit de ses droits ou l ignorant La faible connaissance de lunivers des droits sociaux ainsi que la perplexit l gard des proc dures et d cisions administratives explique vraisemblablement pour partie que pr s de 40 des personnes interrog es reconnaissent ignorer si elles b n ficient actuellement de l int gralit des droits
86. s moins scolaris s puisque d termin e en partie par l aptitude entrer en relation avec les administrations L ge d interruption des tudes peut servir d indicateur La variable ducation jouerait sur l cart la m decine en g n ral et au m decin en particulier attitudes de patience et de r sistance recherche d une autonomie personnelle se d brouiller par soi m me remise en cause de l efficacit et de l utilit de la m decine notamment en termes de soins pr ventifs a ne sert rien La variable ducation aurait aussi un lien avec l expression des maladies difficult s verbaliser sa douleur et ses sympt mes La trajectoire personnelle Les attitudes l gard des institutions d pendent en partie des modes de socialisation depuis la jeunesse et des ruptures intervenues dans les apprentissages sociaux Lorsque le lien de filiation et le lien d int gration sont rompus ou fragilis s depuis l enfance il existe une forte probabilit que le lien de citoyennet fond sur la participation aux institutions soit galement rompu ou la limite de l tre Certaines ruptures sociales v cues pendant l enfance augmentent par ailleurs le risque d tre confront des difficult s l ge adulte La trajectoire r sidentielle L instabilit du logement semble jouer un r le dans les difficult s acc der des prestations et galement en mati re de renoncement aux soins L environ
87. s ouvertes des interviews non directives etc Ill Description de enqu te Il nous semble important de resituer en premier lieu quelques donn es contextuelles g n rales relatives l environnement dans lequel s est d roul e l enqu te pour ensuite mieux appr hender ses diff rentes phases et les difficult s rencontr es 1 Donn es contextuelles sur le terrain d tude et sa population 1 1 Le contexte social Si les foyers taient au d part r serv s des populations particuli res les travailleurs migrants ils tendent de plus en plus h berger aujourd hui deux types de populations 37 Leur nombre variait selon le nombre de sites ouverts 38 Le nombre tait fix en fonction de celui de l chantillon de chaque foyer IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 20 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Ces m mes travailleurs migrants qui sont pour la plupart aujourd hui la retraite Une population nouvelle qui n est pas sp cifiquement immigr e et qui est constitu e de personnes en situation de pr carit jeunes en insertion allocataires du RMI ch meurs r fugi s politiques familles monoparentales etc Face la crise du logement et l urgence des situations des services sociaux ou des associations trouvent dans les foyers un logement transitoire faible co t
88. sais pas si je vais y aller le probl me pour moi c est pas a c est le boulot et la paie Pour le reste j ai plus le courage j en ai marre de toute fa on a va changer quoi Je ne sais pas si je vais le faire L absence de maladie Je ne l ai pas demand parce que je ne suis pas souvent malade La CMU pour l instant je ne suis pas malade la sant va bien et je suis rembours 70 je paie le reste Je demanderai peut tre la CMU si je suis malade Le refus de soins avec la CMU 1 seul cas Par rapport la CMU le dentiste a dit qu il ne me ferait pas les soins de toute fa on si j avais la CMU gt Ceux qui l ont demand e mais ne l ont pas obtenue 19 8 33 cas Les personnes rencontr es ici partir du moment o elles ont connu un refus ont tendance ne pas renouveler leur demande m me en cas de changement de situation IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 38 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Voici comment certaines expliquent le refus dont elles ont fait l objet et qui les a conduites interrompre leurs d marches Je n ai pas renouvel ma carte de s jour et je ne peux pas bouger je ne peux pas rester debout longtemps Alors mon renouvellement de la CMU a t refus J ai demand il y a deux ans J ai eu un refus Je ne comprends pas j
89. sation via notamment l instauration de la carte Vitale a rendu moins n cessaire qu auparavant le d placement au guichet de la CPAM voire la seule visite afin d y d poser une demande de remboursement Si cette organisation permet une conomie de d marches elle peut cependant avoir l effet pervers de rar fier les relations entre usagers et agents et par l m me les occasions d information personnalis e sur les droits et les dispositifs d aide existants IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 49 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 FREQUENCE CPAM Assez Tr s souvent souvent Jamais Rarement Parmi les usagers qui fr quentent de temps autre un centre CPAM un quart d plore une insuffisance de conseils et ou de prise en compte de leur demande Il reste que le degr de confiance l gard de cette administration appara t sensiblement meilleur qu l gard des administrations en g n ral 22 7 vs 40 3 L e passable Excellent 26 5 60 3 Prise en compte de la demande 26 0 60 7 Degr de confiance 22 7 72 7 V L tat de sant ressenti et le rapport au syst me de soins Il paraissait important dans le cadre de cette enqu te d explorer l tat de sant tel qu il tait ressenti par les personnes interrog es afin de cerner si le non recours la CMU C ou l
90. st qu il y a trop de gens qui profitent donc c est s r qu il faut qu ils contr lent Le probl me chaque fois il manque le document II manque toujours quelque chose c est ennuyeux Il y a des mots des administrations qu on ne ma trise pas Pareil quand ils envoient un courrier il y a des mots que l on ne comprend pas Et quand on ne sait pas le droit on peut douter Les exp riences concr tes au guichet sont galement susceptibles de g n rer du d couragement au regard des d marches accomplir temps d attente sentiment d une insuffisante disponibilit et dun manque d coute de la part des agents sont cit s par pr s du quart des personnes interrog es Jamais Rarement Souvent Toujours 19 8 22 5 53 22 0 67 1 159 53 0 125 Manque de respect 26 100 237 100 57 100 54 25 54 Manque de disponibilit Manque d coute Manque de confidentialit Mauvais accueil D couragement en raison de l attente 1 61 7 145 25 1 59 6 100 235 54 2 128 19 9 47 7 100 236 1 79 2 187 34 100 236 Exp rience de conflits 14 4 gt Une confiance tr s relative envers les administrations Appr hension des d marches exp riences insatisfaisantes sentiment d arbitraire peuvent sans doute expliquer que quelque 40 des personnes interrog es
91. ste au dessus du plafond de ACS beaucoup de revenus se situant entre 670 et 700 48 Sur l ensemble de l chantillon des r sidents pr sents seuls 6 r sidents n ont pu faire l objet d une passation du fait d une non ma trise totale du fran ais IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 26 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Des difficult s relatives la population Sur l ensemble des foyers ayant fait l objet de l enqu te plus de la moiti avaient connu ant rieurement la r alisation de diagnostics inscrits dans le cadre de PRAPS M me si la mise en place d actions post diagnostic reste g n ralement un stade embryonnaire des informations portant sur les droits avaient t g n ralement abord es et ou d livr es durant les diagnostics De plus dans certains foyers et ou r sidences environ une huitaine des permanences de travailleurs sociaux taient assur es une deux fois par semaine Un foyer faisait m me l objet d une action portant sur l aide la prise en charge de personnes vieillissantes 56 ans et plus avec la pr sence d un intervenant rattach un CLIC dont la mission se d clinait de la mani re suivante constitution de dossier CMUC ou ACS suivi m dical information sur les droits en mati re de couverture sociale et maladie etc A cela s est ajout un ph nom ne no
92. t t un g n raliste qu un sp cialiste ou un chirurgien dentiste Le rapport aux administrations et aux institutions Le public en situation de pr carit est contraint une multiplicit de relations administratives relations a priori bureaucratiques et impersonnelles avec d ventuels effets de domination Par ailleurs les personnes en situation de pr carit sont susceptibles de craindre le stigmate dans leur rapport avec les institutions Etre reconnu et ou cat goris comme pauvre ou en difficult s est socialement difficile surmonter et ce processus d identification s effectue au moment de la demande d aide Le caract re critique de l interaction peut tre accentu par le fait de d voiler une partie de soi de son intimit une personne trang re repr sentant une institution Par ailleurs vis vis des populations en situation pr caire et instable le niveau d exigence administrative croit en proportion inverse de leurs moyens d y faire face les formulaires administratifs sont complexes remplir et d autre part c est bien souvent lorsqu on a le moins a de ressources que l on en demande le plus de justifications Le rapport identitaire La d pr ciation et la d valorisation de soi peuvent tre les cons quences de la situation de pauvret ou de pr carit ce qui d termine un besoin de reconnaissance sociale Chacun demande le droit d tre reconnu comme personne avant d
93. tendent davantage avant de consulter et consultent peu en urgence La nationalit Les ventuelles difficult s linguistiques peuvent rendre difficile la ma trise des termes administratifs et m dicaux Ses cons quences se font ressentir sur chacune des dimensions du non recours au sujet des droits l assurance maladie dans l information la d marche pour les faire valoir etc de la d marche de contact avec un tablissement de soin prise de rendez vous Observatoire National des Zones Urbaines Sensibles Etat de sant et recours aux soins dans les zones urbaines sensibles Donn es issues de l Enqu te d cennale sant 2002 03 Michel GRIGNON Agn s COUFFINHAL Paul DOURGNON Florence JUSOT Florence NAUDIN Mesurer l impact des d terminants non m dicaux des in galit s sociales de sant IRDES Rapport de recherche juin 2004 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 15 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 d placement etc de la consultation explication des sympt mes compr hension du diagnostic etc de l observance du traitement Les modes de socialisation familiale peuvent galement faire merger des particularit s culturelles pr f rence par exemple pour des m thodes traditionnelles de soins etc Le niveau d ducation La non demande de protection sociale aurait tendance concerner le
94. tre reconnu comme cas social L estime de soi peut tre d finie comme la valeur que l individu attribue ses capacit s en cons quence de l approbation des autres elle constitue la traduction subjective de lacte de reconnaissance En cas de r probation explicite ou implicite l estime de soi est bien s r susceptible de se trouver profond ment alt r e Les variables Les attitudes et les repr sentations sont par ailleurs susceptibles de varier au regard de certaines caract ristiques sociales de la population concern e Nous en avons retenu dix a priori dans le cadre de cette tude 77 Marc COLLET Dynamiques de pr carisation modes d adaptation identitaire et interaction avec les logiques de sant M moire de DEA de Sociologie Paris 8 Septembre 2001 28 Axel Honneth La lutte pour la reconnaissance Cerf 2000 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 14 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Le statut social La population en situation de pr carit conna t fr quemment une instabilit et une complexit de sa situation l gard de l emploi et du ch mage De m me le statut familial peut tre marqu par une instabilit et des modifications fr quentes Une tude de l Observatoire National des Zones Urbaines Sensibles ZUS montre ainsi que les d pressions s v res sont respectivement 7 et 1 6 fois plus fr
95. triste 21 6 52 100 241 Tout me demande un effort y x y 13 0 31 100 239 Je manque de confiance en moi Je me sens incapable de faire des projets f Je suis inquiet pour mon avenir j 25 0 60 100 240 J ai l impression d tre rejet par les autres i f 2 9 7 100 240 IRTS Ile de France Montrouge Neuilly sur Marne 51 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 Comme l ont montr de nombreuses tudes vivre des preuves ou des ruptures r p tition alt re l estime de soi tout comme la confiance en soi Or l une et l autre doivent tre bonnes pour se pr occuper de sa sant Sans en faire une cause exclusive du non recours aux droits on peut penser que celui ci t moigne parfois d un repli et de l vitement des contacts avec autrui dont les administrations gt Les repr sentations de la maladie un destin pour pr s de la moiti des personnes enqu t es Les repr sentations de la maladie telles qu elles apparaissent dans cette tude sont int ressantes dans la mesure o domine une repr sentation fataliste dans laquelle la maladie est per ue comme relevant du destin Si l on en croit Georges MENAHEM cette repr sentation induit que l attitude du malade est celle d tre une victime victime de l intrusion dans son corps d un objet tranger Sa r action sera a
96. u sein du foyer telles que des probl mes de cohabitation d hygi ne etc Les sigles qui suivent concernant les types de foyers F6 F1 2 F1 tirent leur origine des diff rents types de b timents issus des divers modes de financement du logement social mis en place par diff rents organismes financiers 41 Chaque mois le r sident s acquitte d une redevance qui inclut l ensemble des frais inh rents son logement loyer charges d eau de chauffage et d lectricit mobilier prestations collectives IRTS le de France Montrouge Neuilly sur Marne 22 1 rue du 11 novembre 92120 MONTROUGE Tel 01 40 92 01 02 D partement Etudes et recherche Tel 01 40 92 35 02 2 Proc dure et d roulement de l enqu te L enqu te s est donc d roul e au sein de foyers et r sidences sociales g r s soit par la SONACOTRA d sormais ADOMA soit par l ADEF soit par l AFTAM en r gion Ile de France et ce en deux phases la premi re durant la p riode du mois d avril 2006 au mois de juillet 2006 Douze tablissements avaient t s lectionn s en premi re intention Le nombre de r sidents rencontr s dans chacun de ces tablissements se r v lant insuffisant l chantillon a t largi au total 20 tablissements La seconde phase a eu lieu durant la p riode d octobre 2006 d cembre 2006 avec la mise disposition de 9 nouveaux sites largissement du terrain d tude afin de tenter d atteindre le nomb
97. voir qui sont ces personnes O les trouver Les raisons de leur non recours Si certains consid rent que cet cart peut tre d en grande partie une erreur d estimation du chiffre escompt ils ne peuvent nier qu il est aussi la v ritable expression d un non recours pour une partie de la population ligible R aliser une tude sur le non recours la Couverture Maladie Universelle Compl mentaire CMUC et l Aide l acquisition dune Compl mentaire Sant ACS relevait donc d une double n cessit d une part l tat de la question montre que tr s peu d tudes y sont consacr es d autre part le Fonds de financement de la CMUC souhaitait comprendre les causes de non recours ces deux prestations Comme le souligne Philippe WARIN L administration publique est tenue de faciliter l acc s aux droits sociaux Pour tre performantes dans la mise en uvre des nouvelles mesures de protection sociale il leur faut savoir rep rer les populations vis es et s assurer que les prestations et les aides les atteignent Or sur ce plan le b t blesse plusieurs endroits Pour ce qui concerne l acc s la CMU C et PACS l enjeu est vident ces dispositifs sont cens s am liorer l acc s aux soins et par l m me avoir un impact sur la sant des populations les plus d favoris es avec les cons quences favorables que l on peut en attendre en terme d insertion sociale et professionnelle

Comprendre les causes de non recours à la CMU complémentaire

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