La pratique de la contrepartie pour les personnes exclues
Contents
1. tat Dans ce sc nario c est la cr ation d une citoyennet de seconde zone qui semble tre une source d inqui tudes l acc s au droit tant encore troitement li au statut de travailleur Il semble donc que les changements introduits dans la protection des sans emploi non prot g s par les syst mes d assurance ch mage ne suivent que partiellement la cat gorisation en types d tat provi dence g n ralement utilis e dans la litt rature compar e Non seu lement les pays appartenant une m me cat gorie peuvent s av rer fortement distincts mais les volutions les plus r centes des pratiques de contrepartie semblent difficilement compr hensibles de ce point de vue unique Au del des types d tat providence ce sont les logiques d action publique qui d terminent le sens des r formes Ces logiques sont le fruit de luttes politiques qui poussent ou tirent les propositions gou vernementales dans un sens ou dans l autre Ainsi au Danemark le choix de l activation des sans emploi est le r sultat d une n gociation serr e avec les syndicats Contraints la n gociation de peur d tre exclus de la gestion du syst me d assurance ch mage les syndicats ont impos le maintien du niveau des prestations en change de l obligation de participer des mesures actives pour les ch meurs de longue dur e f Aux tats Unis en revanche l opposition des syndicats des groupes de femmes des2. es dans la litt rature Cette premi re mani re de comparer permet notamment de tracer des lignes de d marcation claires entre la rh torique politique et la pratique de la contrepartie Il serait en effet facile de mettre dans un m me panier le workfare l am ricaine et le workfare la danoise sous pr texte qu ils font tous deux appel des obligations en change d une prestation Ceci dit on ne parle pas d obligation de travail au Danemark mais plut t d une obligation de participer des mesures qui ont pour but de faciliter le retour sur le march du travail Les termes cl s de l approche danoise sont la formation et l in citation la flexibilit et l individualisation de l intervention publique Nous sommes bien loin des exp riences am ricaines de workfare o la prestataire est per ue comme une personne d pendante du soutien de l tat et chez qui la volont de travail fait d faut Ces diff rences prennent leur sens lorsqu on les resitue dans l architecture globale 885 886 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI des syst mes de protection sociale fort bien d crite et analys e par la litt rature comparative Ceci tant dit la distinction entre les tats providence ne permet pas d appr hender les divergences fondamentales qui existent Pin t rieur des pays de type lib ral Les tats Unis repr sentent en effet un cas part qu il serait vain de vouloir assimiler aux
3. Bretagne Dans la version douce du workfare la mise en activit rel ve davantage du d veloppement de la main d uvre de la cr ation 8 d emploi et du support individuel que du travail obligatoire Dans la litt rature anglo saxonne cette version associ e au d veloppement 8 des ressources humaines fonctionne sur une base volontaire et id a lement est accompagn e de politiques de soutien service de garde aide au transport La mise en uvre implique une action concert e de plusieurs minist res et agences et se fait au nom du respect des droits de la personne Concr tement deux types de mesures sont favoris es les mesures dites d employabilit incluant l orientation la formation et l apprentissage et les mesures orient es vers le march du travail 873 874 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI que ce soit le suppl ment de revenu le d veloppement conomique communautaire ou l aide emploi autonome La litt rature d Europe continentale traite plus volontiers de la conditionnalit des prestations d assistance sociale L id e d obligation y est plus probl matique et plus floue et la discussion se rapproche de la version douce du workfare anglo saxon Le d bat s organise autour de la notion d insertion professionnelle ou sociale et associe la ques tion du ch mage celle de l exclusion sociale Cette compr hension a pr valu de longue date en France elle s impose de plu
4. e en termes de d pendance face aux programmes sociaux Les cas allemand et fran ais proposent chacun leur mani re une voie m diane qui largit les objectifs politiques de la contrepartie CONTREPARTIE ET PRATIQUES INSTITUTIONNELLES DEUX ENSEMBLES DE PAYS En d composant la nature de la contrepartie et des prestations s adressant aux ch meurs non assur s dans chacun des pays il est possible de pr ciser la nature des liens tablis entre le citoyen prestataire et l tat d finis par les divers dispositifs de protection sociale Deux grands ensembles de pays apparaissent Le premier ensemble regroupe les pays o la contrepartie est appliqu e de mani re relativement autoritaire pour l ensemble des prestataires et o l objectif premier des politiques consiste dimi nuer les d penses de l tat reli es la protection des ch meurs Le Canada les tats Unis et la Grande Bretagne correspondent grosso modo ce profil Des diff rences importantes existent tout de m me entre ces pays si on consid re la plus ou moins grande universalit avec laquelle la contrepartie est appliqu e le Canada et la Grande Bretagne travaillant davantage avec des mesures diff renci es pour certains groupes cibles mais offrant une accessibilit beaucoup plus grande au r gime d aide sociale Si la tendance se maintient aux tats Unis le programme d aide sociale risque en fait de dispara tre En Grande Bretagne c
5. est plut t le programme d assurance ch mage qui est sur la sellette l assistance 877 878 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI devenant le principal mode de protection des ch meurs Le Canada occupe pour sa part une position mitoyenne avec un programme d assurance qui reste relativement ouvert et un programme d assis tance qui se renouvelle dans certaines provinces Qu bec alors que son importance d cro t ailleurs Alberta Si le ph nom ne des sans ch que est tr s courant aux tats Unis vu la forte sp cialisation du programme d assistance et les nombreux trous de la protection sociale le ph nom ne est quasi inexistant en Grande Bretagne et peu voqu au Canada Il pourrait devenir un l ment nouveau de diff renciation entre ces deux pays suivant l volution que prendront les r gimes provinciaux d assistance sociale et les investissements futurs des gouvernements dans les mesures d emploi Le deuxi me ensemble regroupe les pays o la contrepartie est appliqu e de mani re relativement souple Dans ce cas une place relative est am nag e pour les prestataires dans la mise en uvre de la contrepartie m me si l encadrement dont ils font l objet s av re parfois contraignant et les objectifs politiques consistent davantage trouver une ou des formes alternatives de protection sociale pour les ch meurs Une volont politique de r forme se traduit souvent par un engagement fort
6. le de l aide sociale Les programmes d assistance sociale qu on esp rait r siduels au moment de la mise en place des syst mes nationaux de s curit sociale deviennent en effet des m canismes importants de soutien m me pour les personnes en mesure de travailler En corollaire sont introduits des m canismes de contrepartie qui rel vent plus directement d une logique de ch mage La n cessit de la recherche active d emploi a toujours t une caract ristique des syst mes d assurance ch mage mais cette id e devient la fois plus sp cifique et plus r pandue 871 872 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI Dans les diff rents programmes ce sont de plus en plus des actions pr cises qui doivent tre entreprises par la personne La nature de la contrepartie impos e change donc et elle concerne maintenant des programmes sociaux qui auparavant en taient largement exempts De nouveaux programmes d assistance mergent donc qui sont sp cifiquement dirig s vers les sans emploi et incluent une logique de contrepartie Ceci se fait soit par la cr ation de nouveaux dispositifs comme avec le RMI en France soit par le changement progressif de la vocation de m canismes d j en place comme au Canada avec Paide sociale Cet article compare les modalit s et les pratiques de la contre partie dans l assistance sociale dans six pays de l OCDE Allemagne Canada Danemark tats Unis France Grande B
7. repr sentants des minorit s ethniques des organisations religieuses lib rales et des repr sentants des immigr s n a pas emp ch l adoption de la derni re r forme de 887 888 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI l aide sociale les pratiques de workfare tant fortement soutenues par l opinion publique Le d veloppement de la contrepartie ne suit donc ni une logique unique ni un ensemble de trajectoires pr d termin es par les ins titutions en place Pour comprendre et valuer les exp riences et innovations en cours il faut consid rer attentivement chaque cas en tenant compte des contraintes mais aussi des opportunit s associ es une nouvelle poque du d veloppement de l tat providence Les travaux pr sent s ici ont re u l appui financier du Conseil qu b cois de la recherche sociale CQRS 1 J Ditch Full Circle A Second Coming for Social Assistance dans J Clasen dir Comparative Social Policy Concepts Theories and Methods Oxford Blackwell Publishers 1999 p 114 35 2 KR Walker Can Work Work A Preliminary Assessment of the Welfare to Work Strategy Communication pr sent e lors de la conf rence sur The Modernisation of Social Protection and Employment Florence European University Institute 15 16 avril 1999 3 Ilsemble y avoir un consensus parmi les auteurs pour distinguer ces deux versions du workfare Voir M Jones Full Steam Ahe
8. situations cana diennes et britanniques On peut m me se demander pour renouer avec une critique ancienne formul e par C Tilly s il est pertinent de parler de welfare state ou de welfare society aux tats Unis De ce point de vue le monde occidental appara t coup en deux les tats Unis faisant bande part sur la voie de la marchandisation de la solidarit sociale En revanche les similitudes sont fortes entre l Angleterre de Tony Blair et le Canada de Jean Chr tien au moins pour ce qui est des grandes provinces anglophones L influence de la tradition britannique de welfare ne semble pas se d mentir dans la p riode r cente et les deux soci t s font bien partie de la m me cat gorie Des difficult s apparaissent n anmoins quand on se penche sur la situation de la soci t qu b coise qui plusieurs gards et en d pit des contraintes propres au f d ralisme semble s tre d tach e de la famille lib rale C est ici que l analyse de la relation que l tat entretient par ses politiques et ses programmes l environnement social appara t cruciale Non seulement cette relation constitue t elle le champ prin cipal de l innovation politique au Canada et en Grande Bretagne mais elle engendre des diff rences importantes l int rieur m me du Canada Il faut presque consid rer la soci t qu b coise comme en dehors du Canada et au confluent des influences fran aise et anglo saxonn
9. LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCHE DU TRAVAIL PASCALE DUFOUR ALAIN NO L GERARD BOISMENU P Dufour A No l et G Boismenu La pratique de la contrepartie pour les personnes exclues du march du travail Ici et ailleurs dans ISUMA vol 2 n 2 2001 p 85 93 LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCHE DU TRAVAIL e d veloppement de la contrepartie ne suit ni une logique unique ni un ensemble de trajectoires pr d termin es par les institutions en place Pour comprendre et valuer les exp riences et innovations en cours il faut consid rer attentivement chaque cas en tenant compte des contraintes mais aussi des opportunit s asso ci es une nouvelle poque du d veloppement de l tat providence L architecture et le fonctionnement de la protection sociale l gard des personnes sans emploi connaissent depuis une dizaine d ann es des transformations majeures si bien que l on peut parler d une renaissance de l aide sociale dans les pays membres de l OCDE Le resserrement des crit res d admission la d centralisation de la mise en uvre et de la gestion des programmes et les discours sur la n cessit de rendre les prestations actives caract risent l ensemble des r formes Plus important encore on assiste une red finition graduelle du r
10. ad to a Workfare State Analysing the UK Employment Departement Abolition Policy and Politics vol 24 n 2 avril 1996 p 137 57 F Lesemann et T Ulysse Welfare workfare et citoyennet aux tats Unis Lien social et politiques vol 34 automne 1995 p 55 61 4 S Torjman Workfare A Poor Law Ottawa Caledon Institute of Social Policy 1996 p 1 5 B Erne et J L Laville L int gration sociale entre conditionnalit et incon ditionnalit Revue fran aise des affaires sociales vol 3 juillet septembre 1996 p 27 54 6 Bien que cette probl matique soit europ enne on la retrouve aussi au Qu bec depuis le milieu des ann es 1990 7 Les pays anglo saxons commencent galement inclure un questionnement sur l exclusion sociale On peut y voir une certaine europ anisation des concepts G J Room Social Exclusion Solidarity and the Challenge of Globalisation International Journal of Social Welfare vol 8 1999 p 166 74 J Jenson Les contours de la coh sion sociale Ottawa tudes des RCPP 1998 8 Sur la tr s volumineuse litt rature tablissant des valuations de programmes voir H Bolderson et D Mabbet Delivering Social Security A Cross National LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL 10 11 12 13 14 15 16 17 Study Rapport de recherche 59 London Departement of Social Security 1997 D F Norr
11. ation des travailleurs potentiels ou leur int gration dans des emplois du secteur public sous forme de contrat de travail aid Le passage des prestataires au sein des m canismes de contrepartie peut tre plus long que dans le premier sc nario mais la prise en charge des personnes y est davantage une affaire d tat Suivant les pays consid r s pour nous l Allemagne et la France l accent sur la formation qualifiante sera plus ou moins fort Dans les deux cas cependant la multiplication des contrats de travail aid a grandement favoris l apparition d un march secondaire du travail fonctionnant en marge des normes de l emploi salari classique L int gration des prestataires des syst mes d assistance se fait par le biais privil gi de ce march de seconde zone offrant une solution de moyen terme au ch mage en assurant une protection sociale relative des travailleurs durant le temps de leur participation Ces mesures temporaires favorisent galement le maintien d un lien avec le march du travail m me si celui ci s exprime davantage par des allers et retours entre activit et ch mage que par une int gration durable au travail Dans un troisi me sc nario l int gration des prestataires passe majoritairement par emploi normal et n cessite des politiques de formation qualifiantes ainsi qu un syst me de rotation de la main d uvre qui laisse la possibilit aux ch meurs d acc der a
12. de l tat dans des politiques de d veloppement de l emploi que ce soit par la cr ation directe d emploi le soutien l emploi marchand et non marchand ou le partage relatif des emplois disponibles Les r formes entreprises sont parfois synonymes d conomie budg taire mais elles n entra nent pas la fin de toute protection La protection sociale dont b n ficient les sans emploi est peut tre devenue moins g n reuse qu auparavant mais elle est surtout diff rente La France l Allemagne et le Danemark sont probablement les pays o la relation entre l tat et le citoyen prestataire a le plus chang D une couverture financi re contre le risque du ch mage on est pass une couverture diff renci e suivant le type de ch mage et un accompagnement accru du prestataire la diff rence du groupe de pays pr c dent c est moins la sortie des dispositifs qui prime que l int gration une activit que celle ci soit de travail de formation ou de garde des enfants L Allemagne et la France ne pr sentent pas de distinctions majeures au chapitre des relations tablies par la contrepartie entre l usager LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL et l tat En revanche le Danemark est le seul pays appliquer de mani re uniforme la contrepartie l ensemble des prestataires de l aide sociale et de l assurance ch mage tout en offrant un encadrement
13. de la dignit des personnes et une responsabilisation accrue des citoyens Elle r glerait galement la question ancienne du m rite Le contr le des finances publiques et les pressions croissantes sur les co ts des syst mes de protection sociale ont galement encourag le d veloppement de mesures actives privil giant une forme ou une autre de contrepartie que l on pr sume capable de raccourcir la dur e du ch mage La litt rature anglo saxonne parle plus volontiers de workfare alors que la litt rature d Europe continentale utilise la notion de conditionnalit Nous utilisons le terme de contrepartie comme concept g n rique incluant l ensemble des programmes introduisant des formes de conditionnalit de l aide par opposition des aides ou des prestations attribu es de mani re inconditionnelle Au sens troit le workfare se caract rise par trois l ments obli gation le travail gratuit et le principe de la responsabilit mutuelle Dans cette version forte le prestataire n a ni le choix de participer ni le choix du type de participation En cas de non conformit il perd tout simplement sa prestation en tout ou en partie Il s agit dans ce cas de dissuader la demande de prestation par l imposition de condi tions de travail obligatoires On retrouve cette forme de workfare dans certains tats am ricains dans certaines provinces du Canada et pour certaines cat gories de la population en Grande
14. de qualit qui d bouche souvent sur une int gration long terme au march du travail Le Danemark est galement le seul pays offrir une protection financi re qui reste relativement galitaire au regard des syst mes tr s diff renci s qui existent en France et en Allemagne Mais au del de ces distinctions classiques entre pays d Europe conti nentale et pays scandinaves il faut retenir ce qui les unit et en m me temps les diff rencie fortement du premier ensemble de pays savoir la recherche de nouvelles solutions politiques permettant l adaptation de l tat providence de nouveaux besoins dans un contexte de contraintes budg taires Le d veloppement important des politiques d emploi mesures en direction des personnes tout autant que mesures en direction du march du travail conjugu un encadrement r el des prestataires a produit une nouvelle forme de protection sociale pour les ch meurs davantage bas e sur le suivi des trajectoires dans le temps et la multiplication des formes de soutien que sur une aide ponctuelle et majoritairement mon taire Notons de plus que ces modes de fonctionnement n cessitent des relations moins autoritaires et moins punitives avec les prestataires comparativement ce qui pr vaut dans les pays anglo saxons CONTREPARTIE ET RELATION AU MARCH DU TRAVAIL TROIS ENSEMBLES DE PAYS Au cours des ann es 1990 les r formes des syst mes de protection sociale y pour les
15. e pour comprendre comment des mesures ambitieuses de services collectifs de garde l enfance ont pu tre si vite adopt es et mises en uvre Contrairement ce que pr tend la litt rature sur la path dependency nous avons constat que l action publique pouvait tre innovante radicale et tr s diff rente des actions pass es Dans les pays dits lib raux il semble que ce soit la politique l gard de la famille qui devienne de plus en plus le levier de d veloppement de l tat providence post industriel l exception bien s r des tats Unis L tat social n est donc pas mort Bien au contraire il est en LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL pleine transformation En revanche si ce red ploiement en faveur des familles pauvres contribue roder l intervention de l tat dans le domaine des politiques d emploi le risque est grand que les mesures implant es ne suffisent pas assurer la protection des citoyens tra vailleurs et ch meurs en particulier les femmes et les personnes sans enfant Dans les pays d Europe continentale la politique familiale est de plus en plus soumise aux objectifs de cr ations d emploi et de lutte contre le ch mage mais en aucun cas la politique demploi ne se r duit aux mesures de soutien la famille Dans ce cas l innovation politique est davantage associ e au d veloppement d un tiers secteur de l conomie soutenu par l
16. era l tat providence de demain LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL INTERPR TATION ET CONCLUSION Comme le souligne J Clasen l introduction de m canismes de contrepar tie est bien plus qu une activation de d penses auparavant passives Elle rel ve d une transformation de la nature m me des programmes d assistance ce changement g n ral affectant l ensemble des pays tudi s sont cependant associ es des variations importantes quant la forme concr te que prennent les m canismes de contrepartie D abord les programmes destin s aux personnes sans emploi non couvertes par les r gimes d assurance ch mage n occupent pas tous la m me place dans architecture globale des syst mes de protection sociale Au Danemark et en Allemagne ces programmes existent de longue date et compl tent un syst me de protection sociale bien d velopp Dans les pays anglo saxons Canada tats Unis Grande Bretagne et en France l aide sociale est plus circonscrite et sert pallier les situations ayant pour origine les insuffisances du r gime de protection sociale Dans l ensemble et malgr les r serves d usage la classification par type de r gime d tat providence demeure pertinente Tant dans l tude des relations entre la personne et l tat que dans celles avec le march on retrouve les distinctions caract ristiques des r gimes couramment utilis
17. exibilit de la main d uvre ou pression la baisse sur les salaires La distance maintenue entre le sans emploi et le travail d une part et les effets de la contrepartie sur le march du travail d autre part permettent de d finir cette deuxi me relation Enfin la contrepartie oriente les relations que l usager entretient avec son environnement social Que ce soit au sein de la sph re domes tique obligation alimentaire prise en compte des allocations familiales ou non forfait logement ou de la sph re communautaire l gitima tion de la participation hors du march la nature de la contrepartie entre en jeu De la m me fa on les cons quences des programmes sociaux sur cet environnement social peuvent tre importantes qu elles signifient un appel plus grand la solidarit familiale ou sociale ou une individualisation croissante des rapports sociaux L introduction de la contrepartie peut par exemple r duire la d pendance des personnes l tat pour transf rer celle ci d autres sph res comme la famille les amis ou les organismes de charit Deux champs de questionnement doivent donc tre consid r s Le premier concerne 875 876 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI la relation tablie par les m canismes de contrepartie avec la probl matique familiale Quels sont les mod les familiaux promus par les dispositifs Quel est le r le de la femme m re travailleuse qui est implici
18. gration la soci t active propos e aux presta taires travers les m canismes de contrepartie varie donc suivant trois logiques distinctes celle du travail tout prix any job is a good job celle du travail diff renci et celle du travail identique La section suivante explore la relation entre le prestataire et la sph re sociale Nous verrons notamment que si les m canismes de contre partie font un appel croissant aux partenaires sociaux dans la lutte au ch mage c est le rapport la sph re familiale qui est au c ur des changements les plus importants CONTREPARTIE ET ENVIRONNEMENT SOCIAL UNE FORTE DIFF RENCIATION DES SITUATIONS Il appara t plus difficile de donner une image synth tique des modes de fonctionnement de la contrepartie dans les programmes d assistance aux sans emploi en ce qui concerne cette troisi me relation Non seulement LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL celle ci s av re un crit re fort de diff renciation entre les pays mais elle tend galement d finir des diff rences importantes au sein d un m me pays comme au Canada De ce point de vue les analyses f ministes se confirment il appara t aberrant de traiter de la protection sociale unique ment du point de vue des politiques d emploi Cependant on pourrait soutenir qu il serait tout aussi aberrant de ne consid rer que la famille aux d pe
19. iberating the Post Industrial Welfare State Communication pr sent e au Congr s de l Association internationale de science politique Qu bec juillet ao t 2000 S Lambert Lower Wage Workers and the New Realities of Work and Family Annals of the American Academy of Political and Social Science vol 562 1999 p 174 90 J Clasen Unemployment Compensation and Other Labour Market Policies dans J Clasen dir Comparative Social Policy Concepts Theories and Methods Oxford Blackwell Publishers 1999 p 159 77 J Clasen Motives Means and Opportunities Reforming Unemployment Compensation in the 1990 Communication pr sent e la conf rence Welfare State Reforms for the 21st Century Agenda for Policy and Research Florence European University Institute 21 22 juin 1999 J E Lacronique et A Le Rigoleur La r forme de l aide sociale aux tats Unis l obsession du sevrage Revue fran aise des affaires sociales n 4 1996 p 95 889
20. illeurs mais l tat offre des services collectifs aux familles qui doivent permettre la r alisation de cette autonomie financi re D autre part au Danemark et en France l tat a investi en force dans les mesures actives et la formation et il soutient de plus en plus les actions du secteur communautaire du secteur priv et des collectivit s locales Cet investissement de l tat demeure moins avanc au Qu bec M me si les institutions en place sont comparables avec Emploi Qu bec notamment les modes de fonctionnement montrent que les projets de d part taient trop ambitieux pour le niveau d en gagement financier consenti par les pouvoirs publics Quoi qu il en soit dans ce groupe la solidarit envers les plus d munis reste une affaire d tat m me si la communaut est de plus en plus sollicit e On voit ici que la division en cat gories d tat providence ne dit pas tout les trajectoires nationales sp cifiques tant tr s diff renci es Est ce dire qu aucune logique de syst me ne joue dans la mise en place de r formes envers les sans emploi Quelle est l image globale qui se d gage d une analyse en termes de relations sociales La compa raison est elle encore possible ou faut il se contenter d analyse au cas par cas La conclusion g n rale qui suit nous permettra de dresser un bilan des r sultats et de situer la recherche par rapport aux approches qui tentent de comprendre ce que s
21. is Lyke Thompson dir The Politics of Welfare Reform Thousand Oaks Sage 1995 J Kwist Difficult s pr sent es par l valuation des allo cations et des politiques du ch mage Revue internationale de s curit sociale vol 51 n 4 1998 p 39 64 A No l The Politics of Workfare dans A Sayeed dir Workfare Does it Work Is it Fair Montr al IRPP 1995 p 39 52 Nous reprenons ici les l ments du losange d crit par A Evers et I Svelick dans New Welfare Mixes in Care for the Elderly vol 2 Vienne European Center for Social Welfare Policy and Research 1991 et A Envers M Pijl et C Ungerson dir Payments for Care Comparative Overview Vienne European Center for Social Welfare Policy and Research 1994 Les auteurs d veloppent le concept du Welfare Diamond qui comprend chaque extr mit l tat le secteur b n vole la famille et le march Au centre du graphique se trouve le b n ficiaire N Theodore et J Peck Welfare to Work National Problems Local Solutions Critical Social Policy vol 19 n 4 1999 p 485 510 Voir cependant T Mdntosh et G W Boychuk Dis Covered EI Social Assistance and the Growing Gap in Income Support for Unemployed Canadians in T Mcintosh dir Federalism Democracy and Labour Market Policy in Canada Kingston Queen s University School of Policy Studies 2000 p 65 158 A No l Permanent Austerity Del
22. ne b n ficient plus que d un soutien minimal de l tat et ne font pas partie de la nouvelle cible famille des tats lib raux Comme aux tats Unis on attend beaucoup des familles et du secteur communautaire sans apporter beaucoup de support L Allemagne constitue elle aussi un cas sp cifique Le pays se caract rise par des politiques encourageant les femmes se retirer du march du travail au moment de la naissance de leur enfant On note une l gitimit encore tr s forte du r le de la femme au foyer 883 884 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI y compris pour les m res seules prestataires de l aide sociale Il ny a pas de v ritable encouragement l ind pendance conomique des femmes la cellule familiale traditionnelle fonctionnant avec Phomme pourvoyeur est encore per ue comme une institution fondamentale de la soci t L tat central a pour sa part tendance transf rer les responsabilit s de la solidarit envers les sans emploi non assur s vers les collectivit s locales un peu comme dans le cas fran ais Le Qu bec la France et le Danemark forment le dernier ensemble de cas Il peut sembler incongru de les mettre sur un m me pied vu les disparit s qui existent dans le niveau de soutien aux sans emploi dans chaque soci t le Danemark tant nettement plus g n reux Ceci dit dans les trois cas l ind pendance conomique des sans emploi passe par le travail comme a
23. ns de la communaut En croisant les r sultats associ s ces deux dimensions on obtient quatre cas de figures fortement contrast s Les tats Unis semblent un cas part Ils cumulent un faible soutien aux familles des mesures s v res vis vis des m res seules et une tendance forte la privatisation de la gestion de la contrepartie Les mesures de travail obligatoires sont soutenues par des politiques de soutien compensant les faibles salaires des travailleurs C est bien la figure du producteur qui prime ind pendamment du genre Les responsabilit s de la solidarit sociale sont largement laiss es la famille et au secteur communautaire ce qui accro t la d pendance des personnes face au march Le Canada et la Grande Bretagne constituent un ensemble rela tivement homog ne Les deux pays offrent un soutien aux parents pauvres qui travaillent par la fiscalit et dans le cas du Canada gale ment un soutien aux enfants pauvres ind pendamment de la source du revenu familial Il y a une tendance similaire dans les deux pays pousser les m res seules vers le travail avec en parall le un proces sus de privatisation des mesures actives sous contr le de l tat Au total le parent producteur b n ficie d une relative protection contre le d nuement financier mais a peu acc s aux services collectifs de l tat Les autres cat gories de citoyens notamment les personnes sans enfants et sans emploi
24. nt les pr suppos s et les cons quences de ces pratiques dans le traitement des personnes sans emploi Le choix des cas Si l on sen tient la typologie dominante en analyse compar e nous pr sentons trois cas illustrant le type tat lib ral r siduel Canada tats Unis et Grande Bretagne deux cas du type corporatiste Allemagne et France et un cas du type social d mocrate Danemark Bien que la litt rature compar e reconnaisse les diff rences entre pays de m me type une des tendances r centes consiste rapprocher le cas britannique du cas am ricain en pr sumant la diffusion du mod le am LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL ricain n o lib ral dans les autres pays anglo saxons Cette pr somption semble d autant plus plausible pour la contrepartie que les politiques du premier ministre Tony Blair cet gard semblent en lien direct avec celles des tats Unis de Bill Clinton Nous avons choisi de v rifier cette assertion en analysant deux tats am ricains la Californie et le Wisconsin le cas britannique mais aussi trois provinces canadiennes l Alberta l Ontario et le Qu bec qui pr sentent pour certaines des pratiques relativement distinctes de ce que l on peut retrouver dans les deux premiers pays Le Danemark nous offre un contrepoint au mod le lib ral en proposant une mise en activit importante qui n est pas pens
25. r des relations sociales La contrepartie comme m canisme instituant un devoir en change d une prestation interpelle toute l architecture du syst me de protection LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL sociale c est dire le r le de l tat du march de la sph re domestique et du secteur communautaire La relation tablie par la contrepartie entre l usager et les institu tions publiques varie fortement suivant que l on insiste plus sur le c t punitif ou incitatif des mesures que l on institue une relation d obligation univoque comme dans le workfare version forte ou mutuelle comme dans le cas du dispositif de Revenu minimum d insertion RMI ou que l on pr voie ou non des m canismes de n gociation des activit s En d autres termes les modalit s juri diques et institutionnelles de la contrepartie d terminent la nature de la relation entre le citoyen usager et l tat social Dans nos travaux nous analysons cette relation sous deux aspects l galit formelle travers l universalit plus ou moins forte des programmes et des m canismes de contrepartie et la place accord e au prestataire dans la d termination de la contrepartie Pour le rapport au march du travail les objectifs poursuivis peuvent tre de plusieurs types insertion professionnelle maintien de l employabilit r int gration directe l emploi mais aussi fl
26. rant des primes l emploi comme au Qu bec Les formes de contrepartie propos es sont g n ralement de courte dur e comme les mesures de soutien la recherche d emploi ou les formations ponctuelles visant une mise jour des comp tences des travailleurs potentiels Dans ce sc nario l int gration vis e est pr caire associ e des petits boulots instables LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL et mal r mun r s Ici travail et pauvret ne sont pas antinomiques Bien s r des diff rences nationales et r gionales existent pensons notamment la Grande Bretagne et l Ontario qui l gitiment un retrait temporaire des femmes seules avec enfants de la participation l activit marchande sans pour autant favoriser ce retrait De m me le niveau de soutien financier des personnes pauvres est plus g n reux au Canada et en Grande Bretagne qu aux tats Unis N anmoins d un point de vue global l ensemble des pays tudi s appartenant la cat gorie des tats providence dits lib raux semblent suivre une voie similaire de pr carisation du travail et de r duction de la protection offerte aux sans emploi Dans un deuxi me cas de figure les mesures de contrepartie doivent davantage servir l int gration l emploi faisant du temps pass hors du march un temps de formation ou d apprentissage Les politiques d velopp es visent alors la qualific
27. retagne L objectif est double Il s agit d abord de prendre la mesure des diff rences institutionnelles en montrant la diversit des formes existantes de la contrepartie Nous pourrons dans un deuxi me temps proposer une interpr tation de ces variations en situant les r sultats obtenus par rapport aux connaissances acquises en politique compar e sur l volution des diff rents types d tat providence L ANALYSE DE LA CONTREPARTIE Principaux concepts Le questionnement actuel propos de la contrepartie est en relation directe avec un nouveau principe d action politique celui de l activation des d penses dites passives Du point de vue rh torique ce principe s inscrit au sein de l id al de soci t active publicis par l OCDE au cours des ann es 1980 Les politiques d assistance traditionnellement destin es garantir un niveau minimum de res sources aux personnes dans le besoin sont pr sent es comme des pi ges pour les prestataires qui transforment le soutien du revenu en trappe la pauvret et enferment les personnes dans une situa tion de d pendance face l tat Les politiques actives favoriseraient l autonomie individuelle en permettant aux sans emploi d exercer une LA PRATIQUE DE LA CONTREPARTIE POUR LES PERSONNES EXCLUES DU MARCH DU TRAVAIL activit en change de leur prestation Cette mise en mouvement des prestataires est cens e permettre le respect
28. s en plus en Allemagne et est r cemment apparue au niveau europ en Dans cette optique la contrepartie n est pas tant justifi e par l argument de la d pendance que par la n cessit de l int gration au travail dans un souci de pr servation de la coh sion sociale A la diff rence des programmes de workfare dont l objectif explicite est la sortie rapide des prestataires les programmes d insertion correspondent davantage des solutions politiques permettant un meilleur ajustement entre flexibilit du march du travail et protection sociale Dans ce cas la r flexion publique d passe g n ralement le cadre strictement individuel des d bats entourant le workfare ce d coupage g ographique concernant l interpr tation donn e la contrepartie se superposent des analyses tr s contrast es allant de la promotion la d nonciation et des valuations techniques aux analyses plus politiques et sociologiques Comme le souligne Alain No l les politiques associ es la contrepartie semblent souvent poursuivre des objectifs contradictoires qu il s agisse de modifier le comportement des prestataires d influencer le march de diminuer le co t des programmes ou de r pondre aux demandes des lecteurs Pour appr hender de mani re satisfaisante les diff rentes approches il appara t donc n cessaire de consid rer l ensemble des relations que celles ci impliquent Une comparaison parti
29. sans emploi ont eu un objectif central dans l ensemble des pays occidentaux rendre la protection contre le risque du ch mage plus direc tement productive par rapport l emploi et au retour sur le march du travail Ce souci commun des gouvernements a t motiv par des 8 perceptions distinctes des causes du ch mage et guid par des normes politiques vari es qui ne peuvent se r duire une simple dynamique d aust rit L objectif d int gration l emploi lui m d aust rit L objectif d int gration l emploi lui m me ne va pas de soi Non seulement certaines soci t s ne font intervenir l int gration au march que comme un objectif secondaire mais souvent un hiatus 879 880 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI important existe aussi entre les discours et les pratiques cet gard il est particuli rement r v lateur de s int resser l valuation des programmes destin s aux sans emploi Enfin m me lorsque l objectif d int gration l emploi est explicitement mis de lavant il ne garantit pas la fin des situations de pauvret et de marginalit L objectif de r int gration des personnes sans emploi au march du travail semble faire consensus parmi les six pays tudi s La plupart des politiques actives demploi dirig es vers les ch meurs non couverts par l assurance ch mage tentent ainsi de faciliter d une mani re ou d une autre le retour vers la pleine activi
30. t Cependant les mesures de contrepartie adopt es dans chacun des pays ne proposent pas de direction homog ne quant la nature de cette activit Pour certains l activit marchande constitue la seule alternative au ch mage alors que pour d autres Allemagne France mais aussi Grande Bretagne l activit dans le secteur communautaire ou le fait de prendre soin de ses enfants sont des solutions envisageables au moins de fa on temporaire Au del des liens th oriques que tissent les programmes d assistance sociale avec le march du travail trois sc narios ressortent de notre analyse qui se diff rencient la fois par le type de mesures propos es ou impos es au prestataire que par le degr de protection attach e l int gration qui en r sulte Les strat gies institutionnelles de sortie des dispositifs couvrent l ensemble des pays anglo saxons Elles se composent de deux l ments Le premier consiste pousser les gens en dehors en appliquant des mesures s v res et contraignantes de workfare tout en veillant ce que les conditions mat rielles attach es au statut de prestataire soient un puissant facteur de motivation de sortie Le cas am ricain en repr sente un prototype Parall lement d autres mesures peuvent viser rendre le travail payant en proposant des formules de soutien du revenu sur une base familiale ou non en permettant un cumul de revenu prestation travail ou en off
31. tement ou explicitement sous tendue par les m canismes de contrepartie Dans quelle mesure les programmes sont ils soucieux de l galit entre hommes et femmes Le second champ d interrogations traite du rapport la communaut En quoi la territorialisation ou d centralisation des politiques sociales va t elle de pair avec un r le croissant des acteurs non tatiques dans la gestion des programmes sociaux Quelles sont les nouvelles difficult s qui surgissent de ce transfert de comp tence En croisant les r sultats obtenus sur ces deux dimensions famille et communaut nous verrons dans la derni re section que la relation du prestataire l environnement social diff rencie de fa on significative les cas tudi s L analyse des modalit s de la contrepartie dans chaque pays nous permet de d gager des formes sp cifiques de contrepartie et de les comparer La grille propos e apporte un niveau de connaissance qua litatif relativement pr cis et un mode d emploi pour la comparaison qui n op re pas travers l outil de la typologie mais propose plut t de situer les pays dans un espace trois dimensions La contrepar tie n est plus seulement consid r e du point de vue du march du travail comme c est le cas dans la plupart des travaux qui portent sur les politiques actives mais est aussi resitu e dans un espace la fois politique quel est le sens des pratiques de contrepartie et social quels so
32. u march 881 882 LA R GULATION SOCIALE DES SANS EMPLOI du travail r gulier Le Danemark par exemple d finit un syst me de contrepartie autoritaire mais ax sur la formation et l accessibilit la formation tout au long du cycle de vie L int gration vis e par les politiques d activation est une int gration durable l emploi qui ne cr e pas au moins sur papier de classe distincte de travailleurs N anmoins la progression spectaculaire de emploi au Danemark ces trois derni res ann es nous emp che de statuer sur l efficacit r elle de la strat gie adopt e Dans tous les cas il semble que les mesures de contrepartie ne soient pas directement li es au succ s ou l chec de l int gration en emploi des prestataires Les am liorations r centes des niveaux d emploi seraient ainsi davantage li es la reprise conomique qu aux politiques actives En revanche il semble que certaines formes de contrepartie vitent la rupture compl te du prestataire avec son milieu les mesures d insertion sociale notamment alors que d autres augmentent les chances d int gration durable l emploi plus long terme la formation qualifiante La plus ou moins grande probabilit de l int gration des personnes sans emploi au travail semble d pendre de la nature des mesures mais galement des caract ristiques des personnes notamment l ge le sexe et le niveau de qualification La qualit de l int
Download Pdf Manuals
Related Search