DU SUICIDE AU MEURTRE
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1. la mort une au tre personne sur ses sollicitations Traduit de ce chef en Cour d Assises et sur la r ponse du jury qu il tait coupable d assassinat sur la demande du d funt il fut condamn mort La Cour de Cassation rejette son pourvoi attendu que le meurtre n est excusable que dans les cas pr vus par les articles 321 et 322 du Code P nal qu il importe peu que la mort ait t donn e du consentement par la provocation ou par l ordre de la per sonne homicide puisque ce consente ment cette provocation ou cet ordre ne constituent ni un fait d excuse aux termes des articles pr cit s ni une cir constance exclusive de la culpabilit de l action aux termes des articles 327 et 328 du Code P nal 2 MORT ENSEMBLE Il y en a trois variantes le double suicide lorsque chacun des agents ex cute l acte sur lui m me le double homicide lorsqu il y a deux agents actifs chacun don nant la mort l autre l homicide suivi de suicide ou de tentative de suicide lorsqu il y a un seul agent actif qui tue l autre et se tue ou tente de le faire L affaire COPILLET cit e par PUECH M vaut d tre rappel e COPILLET et Juliette BLAIN s taient donn s rendez vous au Bois de Boulogne dans le dessein de se donner la mort ensemble COPIL LET avait un pistolet dans chacune de ses mains Il s appliqua l un sous le menton et dirigea le second contre Juliette q2. La po sition de la Cour de Cassation est la suivante Le consentement de la victime ne saurait excuser l auteur du meutre La tentative de suicide du survi vant n apporte pas une exception ce principe La tentative de meurtre ne saur tre d clar e excusable par le consentement de celui qui en a t victime m me si cette tentative a t r ciproque 3 EUTHANASIE L euthanasie en question est celle de l euthanasie sur demande ou consen tement de la victime La diff rence entre cette forme et l homicide sur demande affaire LIFLOCH r side en cela qu ici la victime est mouran te conform ment la d finition que le LAROUSSE en donne L euthanasie est la science d adoucir la mort en att nuant les souffrances qui la pr c dent ou ce qu en crit Francis BACON lorsqu il cr e le mot en 1605 L euthanasie c est la mise en uvre de tous les moyens pour vaincre la douleur et procurer une mort douce et paisible L opinion dominante dans la juris prudence hexagonale consid re n anmoins l homicide consenti ou sur demande de la victime comme un homicide ordinaire article 63 du Code P nal et suivants 4 ORTHOTHANASIE Dans le cas de l euthanasie l acteur intervient d une mani re positive pour h ter la venue de la mort Dans l orthothanasie en revanche l action de l auteur est n gative Elle consiste laisser mourir le malade de sa mort naturelle pa
3. viter de prononcer des peines trop lourdes en retenant sur certai nes formes d homicides du consen tant soit le premier terme de l arti cle 64 du Code P nal consid rant que l auteur tait en tat de d men ce au temps de l action soit enco re plus souvent le deuxi me terme du m me article 64 consid rant que l auteur a agi sous l empire d une force laquelle il n a pu r Aussi bien si le droit existe et que chacun en a une lecture particuli re il revient au magistrat d intervenir dans les conflits de droit Sur ce point n anmoins du suicide et de son inscription l gale il appara t certain que si le l gislateur tait plus pr cis des condamnations trop s v res ou des acquittements regrettables pourraient tre vit s RESPONSABILIT DU CLINICIEN Dans les cas d euthanasie et d or thothanasie la responsabilit m cale est mise en cause et les inculp s h sitent rarement faire face leurs responsabilit s faisant des d clara tions assez provocantes pour l opi nion publique voire compromettan tes pour le l gislateur et les juges Il est incontestable que ce sujet oc cupe une place centrale dans la prati que professionnelle du m decin Il y a un r le actif et est un acteur pri vil gi de la forme de participation active au suicide quand il y a consentement du malade Cette dimension est beaucoup moins courante dans la p
4. consentant contient en lui m me tous les l ments du meurtre il n en est pas moins vrai encore qu il se distin gue de ce dernier par un l ment de plus qui se manifeste dans les sollici tations de la victime L homicide du consentant devrait tre un d lit sp cial On ne peut confondre un assas sin vulgaire avec celui qui aveugl par la passion entra n par une sug gestion qui le fait renoncer lui m me la vie tue la victime consentante et tente apr s de se donner la mort ou avec celui qui met fin en lui donnant la mort sur sa pri re aux souffrances d un malade atteint de maladie incu rable Ce n est pas dire que le fait de vrait tre impuni l impunit serait dangereuse pour l effet exemplaire de la loi Mais l assimilation avec le meurtre et l assassinat est injuste l effet des circonstances att nuantes tant insuffisant les jurys acquittent le plus souvent La v rit est entre les icide avec le consente ment devrait tre un d lit sp cial puni d une peine diff rente de celle du meurtre Plus que l attitude des ju l gard de l homicide du consentant ce sont les textes de lois qui sont mis en caus c dentes affaires LIFLOCH et CO PILLET o le Code s applique de fa on stricte ou encore en ce qui concerne l impunit de l aide au sui cide par d faut de d lit pr a faut au moins constater qu il existe un vide juridique qui fait obligation aux jurys faute d autres moyens d
5. parole le passage par la parole en quelque sorte rendu au jourd hui n cessaire par la publica tion du livre SUICIDE MODE D EMPLOI de GUILLON C et LE BONNIEC Y 1982 un livre et un mouvement qu il serait dom mage de voir tomber dans l oubli Sur cette question du suicide con trairement au vol ou au meurtre les titudes et prises de position sont extr mement divergentes et parfois m me franchement oppos es non seulement d un pays l autre en ter mes de l gislation internationale mais galement entre les groupe ments et les soci t s d un m me pays Elles varient aussi peut tre m me surtout en fonction d int r ts parfois l mentaires dont l Antiqui t apporte un bon exemple A ROME l origine de la criminalit du suicide a t fiscale crit en son temps Charles de MONTESQUIEU La coutume s introduisit de pr venir la condamnation par une mort volon taire On y trouvait un grand avanta ge On obtenait les honneurs de la s pulture et les testaments taient ex cu t s cela venait de ce qu il n y avait point de loi ROME contre ceux qui se tuaient eux m mes Mais lorsque les empereurs devinrent aussi avares qu ils avaient t cruels ils ne laiss rent plus ceux dont ils voulaient se d faire le moyen de conserver leurs biens De l vint la r pression du suicide de celui qui voulait se soustraire une poursuite criminelle et la con
6. rence qui int resse tout particuli rement le clinicien des sciences humaines surtout s il est expert inscrit sur les listes 29 IMPUNIT DU SUICIDE Faut il punir la tentative de suicide le suicide lui m me Le suicide est il un acte licite En vertu du principe que la Loi ne saurait sanctionner ce qu elle n interdit pas il est raisonna ble d avancer que le suicide est un acte licite Il en d coule qu une par ticipation un acte licite est par d finition licite c est dire non pu nissable Pour FAHMY ABDOU A 1971 La raison de l impunit de la l sion de soi m me en g n ral et du suicide en particulier r side dans le fait que l acte commis r unit en un m me in dividu ces deux sujets sujet actif et sujet passif coupable et victime L individu ne peut entrer en rapport juridique avec lui m me Tout rap port juridique suppose deux termes Si cette d marche rel ve d un cou rant de pens e rigoureux et contem porain d nu de consid rations psy chologiques et morales il faut gar der l esprit que le Code rel ve d un courant de pens e datant de la pre mi re moiti du XIX me si cle En cette p riode le juriste GAR RAUD crit Celui qui attente sa vie n a pas en effet le plus souvent cette libert d es prit et cette ma trise de soi m me qui sont les conditions de l imputabilit p nale Quel que soit le motif qui l a d
7. termin au suicide s il se tue c est toujours parce que sa volont a t plus faible que son mal moral ou physique Or le Code ne punit pas celui qui a agit dans un moment o il tait priv de raison Art 64 du C P de 1810 et toujours actuel Et rejoint les positions du psychiatre ESQUIROL sur le m me sujet l homme n attente ses jours que lorsqu il est dans le d lire et que les suicid s sont des ali n s Pour ces motifs le suicide est rest impuni Il faudrait alors se deman der puisque certains groupements affirment que le suicide est un droit imprescriptible et que d autres consid rent qu en la mati re le li bre arbitre est entam et du ressort de la maladie mentale av r e s il n est pas opportun d envisager une inscription sociale du suicide o les experts pourraient proposer leur avis 30 PARTICIPATION AU SUICIDE LA PARTICIPATION PASSIVE Le suicide en droit fran ais chap pe toute r pression p nale La complicit du suicide n est donc pas sanctionnable d s lors qu elle suppo serait un d lit principal Par cons quent celui qui par abus d autorit ou machination incite une personne se donner la mort et l am ne se tuer ne tombe pas plus sous le coup de la loi p nale qu un autre individu qui fournit les armes le poison et les instruments destin s au suicide alors qu il sait qu ils doivent y servir De la m me fa on celui qui aide et assiste
8. un individu dans les faits qui pr parent ou facilitent son suicide est exempt de poursuites L impunit est admise par la doctri ne et la jurisprudence Crim 27 Avril 1815 S 1816 1 317 galement Trib Lisieux 21 f vrier 1937 D H 1936 261 Depuis cet arr t de la Cour de Cassation la jurisprudence se prononce en ce sens ainsi l affaire C LHUILLIER cit e par PUECH M Il s agissait d une dame dont le mari tait mort par violence elle fut accu s e du meurtre La d fense se basait sur le fait suivant l accus e a simple ment particip au suicide de son mari en lui procurant les moyens de se d truire Il n y a donc pas lieu pour suite Le jury argumenta si elle est coupable de l homicide de Louis Fran ois son mari comme y ayant coop r en fournissant les moyens n cessaires sa destruction Par l arr t du 23 f vrier 1815 l accus e fut condamn e mort par la Cour d As sises Sur pourvoi de C LHUIL LIER la Cour de Cassation annula cette d cision en d clarant que cette r ponse du jury qui caract risait dans le m me fait tout la fois le crime d assassinat et la complicit d un fait de suicide qui n est puni par aucune loi p nale il r sultait une contradic tion qui ne laissait plus d l ments pour asseoir un arr t que cette condamnation contient donc une fausse application de la loi p nale Au sens strict du Code P nal les commentaires sont limit s Pour tant
9. DU SUICIDE AU MEURTRE D s RAYMOND S G 1 MOLTO SANTONIJA J 2 et BORNSTEIN S J 3 Celui qui dans l intention de s enle ver la vie se donne ou accomplit sur sa propre personne un acte de nature se donner la mort sera coupable de tentative de suicide et accus comme tel d homicide Art 174 il pourra lui tre appliqu jusqu deux ans de r clusion et une amende pou vant aller jusqu 1 000 dollars Art 178 1 Docteur en psychologie Psycho logue des h pitaux pert pr s la Cour d Appel de ROUEN H pital psychiatrique de Navarre EVREUX 2 M decin assistant en psychiatrie adresse ci dessus 3 Psychiatre des h pitaux Expert National agr par le bureau pr s la Cour de Cassation Responsable de l Attestation Universitaire de Psy chiatrie l gale la Facult de M de cine du KREMLIN BICETRE Ces deux articles du Code P nal de l Etat de New York remontent 1881 et sont toujours en vigueur Se lon toute probabilit ces disposi tions n ont jamais t appliqu es Leur existence et leur caract re d ex tr me s v rit paraissent devoir se justifier par le fait qu en ce qui concerne toutes les questions aff rentes la vie et la mort il est convenable d en dire quelque chose d faut de savoir qu en faire Sinon relever que l inscription l gale du suicide dans le Code peut servir de pont entre le passage l acte et le passage la
10. au lieu uniquement d aider son mari se suicider est il insens de penser que C LHUILLIER ait uniquement assist au suicide de celui ci de fa on passive Sur ce re gistre difficilement appr ciable l ap plication stricte de la loi aurait valu l inculp e le reproche d abstention fautive de porter secours au suicid c est dire qu elle serait tomb e sous le coup de l article 63 nouveau du Code P nal refus d assistance personne en danger De ce point de vue il est assez ten tant de suivre le raisonnement de FAHMY ABDOU A 1971 Notons qu il est illogique de laisser la complicit de suicide impunie alors que le refus d assistance est pu nissable Nous pensons donc que la complicit de suicide devrait tre pu nie par la loi p nale Le consente ment de la victime s il diminue pour une bonne part la responsabilit du coupable n est pas suffisant pour l excuser LA PARTICIPATION ACTIVE La personne en cause ne se limite plus une simple assistance ou quelques conseils Elle porte elle m me le coup mortel la victime Il en existe quatre modalit s 1 HOMICIDE SUR DEMANDE Lorsque cet homicide est commis et qu il n est pas suivi d un suicide o d une tentative de suicide de la part de l agent actif L affaire LIFLOCH cit e par FAHMY ABDOU A 1971 est ici int ressante LIFLOCH tait accus d avoir vo lontairement donn
11. d lit principal H P Navarre EVREUX le 17 F vrier 1986 BIBLIOGRAPHIE CARAYON M 1985 S O S suicide ou comment ne pas se suicider Paris Edit du Levain COSTA I MOLINARI and COLS 1977 El suicidio Monographies M diques Barcelona FAHMY ABDOU A 1971 Le consentement de la victime Librairie g n rale de droit et de jurisprudence Biblioth que de Sciences Criminelles Tome XI Paris GUILLON C et LE BONNIEC Y 1982 Suicide mode d emplo re technicit actualit Pari tions Alain Moreau LAMBERT L 1968 Trait de droit p nal sp cial Paris Ed Police Revue LEMPERRIERE Th 1982 Psychia trie de l adulte Paris Masson MENAHEM R 1984 Les mots qui tuent R flexions sur Suicide mode d emploi In psychologie m dicale Tome 16 n 12 p p 2108 2106 PENNEAU J 1977 La responsabili t m dicale Paris Editions Sirey PUECH M Les grands arr ts de la jurisprudence criminelle Paris Edi tions Cujas Tome 1 RAYMOND S G et MOLTO SAN TONJA J 1985 La responsabilit des suicidants In La psychiatrie pratique du m decin n 25 D cembre VIDAL et MAGNOL 1949 Cours de droit criminel 9e dition Tome II PUBLICATIONS COLLEC TIVES G E PSS 1978 Journ es communes du Grou pement d Etudes et de Pr vention du Suicide G E P S Psychologie m dicale Tome 10 n 3 1979 X mwe r union du G
12. fiscation de ses biens Pour cer tains d entre nous RAYMOND S G et MOLTO SANTONIA J 1985 le livre SUICIDE MODE D EMPLOI exhume nouveau cet aspect qui m rite d tre pr sent sous l clairage du libre arbitre et de la responsabilit des suicidants No tamment en s interrogeant sur les ef fets d une inscription sociale du sui cide pour rompre ses cons quences sur la descendance suicide trans g n ration et faire en sorte de respon sabiliser les acteurs du suicide Les conduites l gard du suicide sont d sormais dict es par la com pr hension sur la base d une aide m dico psycho sociale qui aboutit trop souvent pour la personne en cause un tat de d pendance dont il est ensuite difficile de se d faire Encore faut il de ce point de vue distinguer la mort par suicide et ce le relevant d autres causes Ce sera l objectif de cet article Classiquement le l gislateur distin gue quatre causes de mort la mort naturelle la mort accidentelle l ho micide meurtre art du Code P nal le meurtre est l homicide commis involontairement et le sui cide En premi re lecture le probl me est extr mement simple Il se complique notablement avec l appa rition de nouveaux concepts tels aide au suicide homicide sur deman de euthanasie et orthothanasie Ils se situent en effet en lisi re du suici de et du meurtre Aussi est il extr mement difficile de faire la diff ren ce une diff
13. le suicide On le concevrait si chacun avait tir sur soi Mais le m me individu a tir simulta n ment les deux coups de pistolet Se rait il vrai que la tentative de suicide justifie le meurtre Le meurtre n est excusable que dans les cas po tivement pr vus par la loi et l homici de ne cesse d tre un crime ou un d lit que lorsqu il est command par l au torit l gitime ou les lois en vi gueur La Cour de Cassation se rangeant l opinion du Procureur G n ral cassa cette d cision atten du que la protection assur e aux per sonnes constitue une garantie publi que que d s lors le consentement ne saurait l gitimer cet acte qu il ne peut r sulter une exception ce principe de la circonstance que l auteur du fait consenti de meurtre a voulu en m me temps attenter sa propre vie Dans l affaire LIFLOCH l agent a commis un seul acte Il a tu sa victi me sur ses sollicitations homicide Dans l affaire COPILLET la m me personne avait la fois tu sa victime et tent de se suicider homicide ten tative de suicide Pour la Cour de Cassation m me dans le cas d une r solution commune de mourir en semble en frappant chacun l autre le principe reste le m me et le survi vant est poursuivi comme meutrier Il est uniquement responsable de son acte lui On ne peut le poursuivre comme complice de la tentative d homicide dont il est l objet
14. r abstention ou par omission de soins En la ma ti re l opinion des juristes et de la jurisprudence est extr mement fer me l obligation d intervenir n est pas subordonn e son efficacit On se trouve ici dans le cadre du d lit d omission de porter secours au sens de l article 63 nouveau du Code P nal alin a 2 Cet article s appli que ainsi toute personne qui h te la mort du malade par abstention ou par omission de soins HOMICIDE DU CONSENTANT Que la victime soit mourante eutha nasie ou non que l auteur d cide de se donner la mort son tour homici de suicide ou ne le d cide pas toutes ces formes sont appel es de la m me mani re en droit fran ais homicide du consentant La loi ad met peu de nuances sur ce plan et ne pr voit rien en mati re d homici de du consentant Les textes relatifs au droit commun des crimes et d lits et adapt s aux circonstances L arti cle 295 du Code P nal stipule que l homicide commis volontairement est qualifi de meurtre Il peut en glober l hypoth se de l homicide avec le consentement de la victime car ainsi que le soutient l opinion en vigueur se trouvent dans cet homici de sui generis tous les l ments constitutifs du meurtre VIDAL et MAGNOL 1949 se prononcent sur cette question en ces termes Exacte dans son principe la posi tion du droit fran ais est excessive 31 S il est vrai que l homicide du
15. ratique du clini cien des sciences humaines psychia tres et psychologues A la diff ren ce de ceux qui se trouvent en situa tion de devoir pratiquer l euthana sie le clinicien de cette derni re dis cipline ne cherche pas la mort de ce lui qu il accompagne Il doit plut t subir cette forme d euthanasie que les patients lui imposent du fait de leur suicide On entre ici dans le registre de l va luation du risque suicidaire de la le v e brutale de l inhibition avec ris que de passage l acte Le sui est un sujet qui occupe une place centrale dans la pratique profession nelle de ce type de clinicien Et tout se passe comme s il devait seul sumer le s le sur le registre de la responsabi morale Quand ce qu il a pu redouter se produit il est rare qu il soit tenu de rendre des comptes Il y a rarement des cons quences m dico l gales faisant suite au suicide Les cliniciens ne sont g n ralement pas inculp s et il faut obser ver un silence prudent autour de cette question contrairement ce qui se passe pour l euthanasie Il arrive par fois qu une personne porte plainte Sur ce point commente J PEN NEAU 1977 le Conseil d Etat conserve un relatif lib ralisme dans l appr ciation de la faute Mais s agit il vraiment d une faute et d un exc s de lib ralisme Il peut s agir plus sim plement d un souci de coh rence v vis d une notion le suicide qui ne constitue pas un
16. roupement d Etudes et de Pr vention du Suicide G E P Psychologie m dicale Tome 11 n 1 1980 XI r union du Groupement d Etudes et de Pr vention du Suicide G E P S Psychologie m dicale Tome 12 n 4 1981 XII r union du Groupe ment d Etudes et de Pr vention du Suicide G E P S Psychologie m di cale Tome 13 n 8 1983 XII r union du Groupe ment d Etudes et de Pr vention du Suicide G E P S Psychologie m dicale Tome 15 n 1 1984 XIV e r union du Groupe ment d Etudes et de Pr vention du Suicide G E P S Psychologie m dicale Tome 16 n 12 33
17. ui en tenait elle m me le ca non sur son sein Au signal donn par elle m me il pressa les deux d tentes la fois Juliette tomba morte mais COPILLET ne re ut qu une blessure dont il gu rit La chambre du conseil du tribunal de la Seine ren dit une ordonnance de non lieu un meurtre un assassinat dit cette or donnance est toujours dict soit par la col re soit par la vengeance soit par la cupidit aucun de ces senti ments n animait l inculp le d ses poir seul l a guid S ils eussent surv cu tous les deux les accuserait on de meurtre ou d assassinat r ciproque Non videmment Il y a eu suicide seulement crime r prouv par les lois de Dieu et par la morale le plus af freux des crimes puisqu il n est pas donn l homme de s en repentir mais qui n est pas atteint par les lois p nales Sur l ordre du Garde des Sceaux le Procureur G n ral pr s la Cour de Cassation a demand dans l int r t de la loi l annulation de cette ordonnance l audience le Procu reur G n ral DUPIN s leva avec violence contre cette d cision de la chambre du conseil le suicide conventionnel nous dit il c est la premi re fois qu on entend parler de ce pacte d un nouveau genre Dans l esp ce un homme libre et ind pen dant accepte la mission de donner la mort son semblable et un pareil acte serait licite Parce qu on aurait dit tuons nous et non tuez moi ce serait un doub
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