Home

Les Cahiers n°10

1. la demande par les hautes autorit s pour r pondre des probl mes rencontr s soit syst matiquement diff rentes tapes de processus tels que la conduite des programmes d armement avis sur les dossiers d orientation ou l laboration des documents de doctrine des tats majors Par exemple la DARPA a permis d quiper une brigade de l Arm e de terre d un senseur d un co t unitaire de 45 pour r pondre la demande exprim e concernant une m thode de d tection et de caract risation des traumatismes c r braux r sultant de l explosion des explosifs improvis s En sortie en dehors des r ponses aux questions pos es elle devrait imp rativement consacrer une partie de son potentiel tudier des questions dont elle se serait saisie elle m me partir des informations et analyses ainsi rassembl es Sa mission comporterait ainsi une fonction de veille et d alerte sur les volutions technologiques qui pourraient tre int gr es comme donn es d entr e pour de futurs usages Cette obligation d initiative est essentielle si l on observe que des ruptures n es l ext rieur du champ d int r t de la d fense actuelle peuvent se r v ler importantes pour la d fense de demain soit en cr ant des vuln rabilit s nouvelles soit en rendant possible de nouvelles capacit s Par ailleurs il convient de rechercher la fois des ruptures long terme concernant des syst mes de grande ampleur exemples pass s le
2. un petit nombre de pays un avantage technologique durable pour des application commerciales et r ciproquement les recherches men es des fins civiles ont contribu fortement l am lioration et la r duction des co ts des armements correspondants Il est probable que les efforts d innovation dans des domaines tels que l a ronautique l espace le stockage de l nergie ou encore l lectronique l informatique la robotique continueront d int resser les responsables aussi bien de l conomie que de la d fense dans les ann es venir Tous les conflits pass s auraient pu fournir des illustrations du m me type Pendant la guerre de 1870 si les Fran ais avaient mal anticip l usage qui pouvait tre fait des chemins de fer pour l acheminement des hommes et du mat riel les Prussiens avaient eux d velopp un syst me de bogies variables pour s affranchir de la vari t des normes d cartement des rails leurs canons balles se r v l rent en revanche une source de surprise et d effroi peu exploit e toutefois d faut d une doctrine ad quate Le second conflit mondial fut celui des radars des porte avions des engins balistiques et de la bombe nucl aire g Le renseignement photographique a rien se d veloppe partir des initiatives de quelques personnes jusqu devenir un instrument cl de la man uvre dans une perspective aussi bien tactique que strat gique les pilotes contribuent aux r glages des t
3. conomiques ECA Patrick Peras Directeur business d veloppement EDF G rald Piat Ing nieur chercheur chef de projet CREATEAM Innovation HCI Henri Conze Pr sident ancien D l gu aux tudes g n rales et D l gu g n ral pour l armement du minist re de la d fense Institut des textes et manuscrits modernes ITEM Pierre Marc de Biasi Directeur Mines ParisTech Sophie Hooge Directrice de recherche Yohan Amsterdamer Etudiant Smartsystem ric Seulliet Pr sident du conseil de surveillance G rard Ayache Pr sident du directoire Thal s Plateau d innovation T Xchange Hengelo Pays Bas Johan de Heer Directeur Edward Faber Paul Porskamp Thomas de Groot Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 35 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement MANDAT DU GROUPE DE TRAVAIL N 11 011 CGARM EG du 20 mai 2011 De fa on g n rale la mise en place d une d marche d innovation est une imp rieuse n cessit pour les organisations que leur environnement mouvant confronte sans cesse de nouveaux d fis Dans le domaine de la d fense c est un l ment essentiel pour acqu rir un avantage par rapport aux menaces ou aux adversaires potentiels en particulier en disposant des quipements les mieux adapt s un co t acceptable A cet gard un r cent rapport concernant l innovation la DGA a soulign l int r t de stimuler une innovation
4. et l imagination peuvent aussi constituer des freins la cr ativit En outre ce processus rationnel et prudent conduit accumuler des strates de sp cifications successives sans les remettre p riodiquement en cause ce qui favorise l inflation des co ts C est l extrapolation d une courbe de d veloppement de ces co ts au fil des g n rations de mat riels qui avait conduit Norman Augustine alors PDG du groupe Lockheed Martin affirmer que l int gralit du budget du DoD en viendrait tre absorb e par l acquisition d un unique appareil Une organisation optimis e tend voluer dans la continuit Le souci d efficacit d administrations comme celles de la d fense destin r pondre des exigences de productivit comparable celles d organismes priv s dont les conditions de fonctionnement sont souvent davantage pr visibles et reproductibles les rend moins aptes pr parer l impensable Plus globalement dans ses interventions concernant les secteurs conomiques et technologiques l tat tend aligner sa logique sur celle des acteurs priv s si bien que son financement n apporte plus les m mes contributions l innovation de rupture L attitude de la d fense qui tend laisser au march le r le de moteur des technologies duales contrairement la politique des tats Unis est une illustration parmi d autres de cette attitude De m me la rentabilit d une entreprise de d fense qui v
5. organisation du minist re de la D fense y compris pour les tudes amont Elle conduit structurellement limiter des innovations majeures qui sont toujours sources de risques la DGA des efforts volontaristes consentis pour identifier de nouvelles id es de syst mes brouillage lectronique l aide d essaims de drones les flottantes n ont pu tre men s terme faute de ressources suffisantes Dans les grands programmes d armement en cours l approche en mati re de concept est plut t suiveuse par rapport aux tats Unis parce que c est globalement l attitude qui conduit au meilleur rapport efficacit sur co t Plus g n ralement au pays de Descartes ce souci d efficacit a conduit d finir des processus rationnels qui ont aussi un c t st rilisant l innovation ne peut pas tre compl tement mod lis e Incertitude et prise de risque ne sont pas dissociables d une d marche ambitieuse Condition n cessaire de la cr ativit et de toute innovation qui ne soit pas seulement incr mentale l imagination ne s active jamais davantage qu en condition ludiques Une expression rationnelle du besoin ne fait pas naturellement merger des id es de bouleversements d usages Ce n est pas une particularit fran aise Selon l historien militaire John Chambers aucune des armes ayant le plus substantiellement transform la guerre du XX me si cle n a d son d veloppement initial un besoin doctrinal
6. Certains des maillons de cette cha ne sont les moments de cr ativit En leur absence le processus d innovation ne s enclenche pas l inverse s ils ne sont pas accompagn s d une volont d agir dans la dur e il n ont aucune chance de produire les effets escompt s La cognition cr ative renvoie une vari t de capacit s cognitives peu sollicit es dans le syst me scolaire ou peu mesur es dans les bilans intellectuels classiques La pens e divergente en est un bon exemple car elle joue un r le important lorsqu il s agit d explorer un th me ou un probl me dans diff rentes directions elle s oppose la pens e convergente qui cherche la bonne r ponse la solution optimale La pens e m taphorique la capacit mettre en lien des l ments rarement 11 5 A 3 3 Source Les lois de l innovation les le ons de l histoire de Fran ois Caron Source le rapport sur l innovation la DGA Source le rapport sur l innovation la DGA Source principale 120 ans d innovation en a ronautique de Jean Carpentier 12 13 14 Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 37 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement associ s l aptitude croiser deux matrices de pens e sur des th mes assez loign s la flexibilit oppos e l attachement ses connaissances et positions ant rieures en sont d autres illustrations L innovation et la d c
7. Paradoxalement cette orientation ne serait sans doute pas celle qui conduirait lui donner le plus grand format possible parce que son action b n ficierait de moyens accrus que ces organismes consacreraient logiquement une mission reconnue majeure pour tous Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 28 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 5 APPLICATION A LA R NOVATION INDUSTRIELLE NATIONALE 5 1 UNE APPROCHE FONDEE SUR LA CONVERGENCE DES ENJEUX DE REINDUSTRIALISATION ET DE D FENSE La diminution particuli rement forte en France de la part de l industrie dans le produit int rieur brut qui a t constat e au cours des derni res ann es est largement reconnue comme une menace majeure pour notre situation conomique De nombreuses r flexions ont t men es pour chercher des voies de redressement notamment par l innovation Un certain nombre d actions ont t entreprises La tenue d tats g n raux de l industrie la cr ation du Fonds strat gique d investissement le lancement du Programme d investissements d avenir n en sont que quelques exemples parmi les plus r cents Il ne s agit pas ici de reprendre dans son ensemble une question aussi largement d battue mais seulement d apporter une contribution partir du point de vue de la d fense et des r flexions qui pr c dent sur les moyens de favoriser une innovation de rupture au del des seul
8. monstrations d ampleur limit e tr s en amont de la mise sur le march de produits nouveaux Elles doivent donc chapper aux difficult s qui viennent d tre soulign es m me si celles ci sont susceptibles de se retrouver lorsqu il s agira d exploiter les innovations escompt es Transposer l exploration des ruptures de d fense toute l conomie Pour cette cr ation deux options s offrent a priori soit tendre le champ d action de l A2RD d crite pr c demment soit constituer une deuxi me agence vocation purement civile Les convergences qui viennent d tre rep r es conduisent pr coniser la premi re voie tant observ que dans les deux cas le r alisme justifie la cr ation dans une premi re tape d un organisme centr sur le domaine de la d fense Dans ce sch ma la mission de l A2RD dont la d nomination serait revue en cons quence serait tendue l anticipation de toutes ruptures susceptibles d imposer des transformations majeures de notre industrie Elle devrait donc commencer par recenser les secteurs essentiels sur lesquels devrait se concentrer son action afin d assurer sa l gitimit et d viter de diluer ses efforts par une approche trop large Cette mission d exploration confi e un organisme public serait justifi e en particulier par le fait que si les PME sont l origine de nombreuses innovations dans tous les domaines conomiques leurs dimensions ne leur permettent pa
9. une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Une dur e de trois ans coh rente avec les dur es d affectation pratiqu es dans les arm es permettrait de combiner une certaine ind pendance et une exp rience r cente tout en tant assez courte pour ne pas compromettre le retour des fonctions plus traditionnelles Les profils des personnes mises disposition devrait tre choisis suivant des crit res diversifi s anciens et plus jeunes bien int gr s au syst me et promis des carri res brillantes ou au contraire ayant subi une certaine marginalisation qui les encourage dans une vision critique Des moyens d changes et de simulation Pour exercer ses missions dans des conditions d efficacit maximale coh rentes avec l effort consenti pour constituer cette quipe l A2RD devrait disposer en propre d un minimum de moyens de trois types fond s principalement sur des syst mes num riques A Un environnement favorisant un travail collaboratif cr atif notamment une salle de r union intelligente permettant de partager un environnement virtuel et de capter les id es et analyses produites pour les capitaliser au fil de l eau La disposition mat rielle des locaux gagnerait faire l objet d une recherche des meilleurs pratiques pour favoriser une prise de distance par rapport au quotidien et stimuler l imagination des participants A Des moyens de communication de stockage et de partage des informatio
10. chars dont les succ s l exportation prouvaient la pertinence tandis que les forces continuaient d voluer et d agir sur des th tres vari s Au vingt et uni me si cle il est probable que les budgets de d fense volontairement limit s de la France et de l Europe ne leur permettront pas de maintenir la position majeure qui est aujourd hui garante de notre s curit sans une rupture conceptuelle Pour r aliser cette rupture face des menaces de plus en plus difficiles appr hender la premi re tape serait de donner une haute priorit la mise en place de moyens d anticipation adapt s la guerre froide de l innovation Cette d marche consisterait au fond consid rer que le renforcement des moyens de renseignement et d analyse dont le besoin a t identifi notamment dans le cadre du dernier Livre Blanc doit faire une large place l anticipation de ruptures majeures et s appuyer en cons quence sur des Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 27 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement explorations largies et approfondies des cons quences possibles des transformations du monde associ es aux mutations technologiques et conomiques La construction de la force de frappe a concern toutes les arm es mais d abord la DGA dont elle a largement contribu susciter la cr ation Il pourrait en tre de m me pour les ruptures de d fense Ce
11. d un fonctionnement en r seau dans la vie administrative et conomique Cette n cessit s impose particuli rement en mati re d innovation d une part parce que les id es nouvelles viennent souvent du rapprochement de points de vue diff rents d autre part parce que leur acceptation est naturellement facilit e par des concertations une tape pr coce Il a d ailleurs t observ qu aux tats Unis au del des r seaux professionnels les individus avaient davantage recours leurs r seaux personnels pour leur travail et que ce comportement avait un effet positif sur l innovation De plus les chercheurs ont soulign que les liens faibles tablis entre des personnes travaillant dans des sph res peu interconnect es parce que socialement distantes sont les plus favorables l innovation C est pourquoi il est naturel que les entit s d di es la recherche d innovation comme les centres d innovation collaborative voqu s plus haut m nent une action particuli rement volontariste pour se relier des r seaux plus vastes Cette d marche est illustr e par la cr ation de l Institut de la Vie Num rique port par le p le de comp titivit Cap Digital Constitu d un r seau coordonn de centres de cr ation d exp rimentation ou d innovation regroupant eux m mes des quipes de recherche et des usagers rassemblant des acteurs acad miques et des entreprises de toutes tailles cet institut vise app
12. d appropriation ali nation renvoie au fait que la pratique de certains outils permet de d velopper une comp tence alors que d autres enferment l usager dans un r le de consommateur Or en r ponse l offre technologique l usager d veloppe une logique propre articulant des facteurs affectifs psychologiques cognitifs culturels et sociaux au sein d un projet Les utilisateurs d placent adaptent compl tent ou d voient le donn technologique jusqu ce que le dispositif finisse par s installer dans un creux fa onn par des normes et des mythes chaque fois l usage d joue l intentionnalit inscrite dans l outil Dans certains cas cependant le prescripteur s efforce de contrecarrer ces pratiques non conformes a Source Innover dans le sens de l usage de Philippe Mallein ae Selon le European Network of Living Labs ENoLL un Living Lab est un environnement de test et d exp rimentation dans la vie r elle permettant aux producteurs et aux usagers de coproduire les innovations Les Livings Labs ont t caract ris s par la Commission de l Union europ enne comme des partenariats publics priv s personnes PPPP d di s l innovation ouverte centr e sur les usages Leurs quatre principales activit s sont les suivantes 1 la co cr ation par les usagers et les concepteurs producteurs 2 l exploration de comportements et d usages mergents ainsi que l identification d opportunit s de march 3 l exp rime
13. de la d fense et de la s curit qui au del des pr occupations commerciales l gitimes est une responsabilit essentielle des tats Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 4 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement SOMMAIRE Synth se La recherche d innovation de rupture est devenue capitale pour la d fense 1 1 Innovation et d fense deux enjeux li s essentiels pour l avenir de nos soci t s 1 2 L volution du monde impose un effort accru pour faire na tre l innovation de rupture 1 3 La pr sente tude une d marche pluridisciplinaire appuy e sur des exp riences concr tes Analyse freins l innovation de rupture pour la d fense et voies d am lioration 2 1 Les m thodes actuelles de construction du syst me de d fense favorisent surtout l innovation incr mentale et technologique e La priorit absolue donn e la ma trise des co ts et des d lais n incite pas la rupture e Une expression rationnelle du besoin ne fait pas naturellement merger des id es de bouleversements d usages e Une organisation optimis e tend voluer dans la continuit e Diff rents traits culturels ajoutent leurs effets aux limitations pr c dentes 2 2 Des exemples de d marches entreprises pour d velopper l innovation de concept et d usage dans diff rents domaines peuvent tre mis profit e Aux tats Unis la DARPA repr sente une r po
14. donc tre multidisciplinaire et comprendre un suivi de l avanc e des connaissances produites sur l innovation Cf par exemple Philosophie et innovation ou philosophie de l innovation de Thierry M nissier a Th orie Concept Knowledge d velopp e par Armand Hatchuel et Beno t Weil au sein de Mines Paris Tech Les technologies tant satur es de repr sentations sociales de fictions et d imaginaires le pari de la chaire est de prendre ces derniers comme mati re premi re des processus d innovation Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 42 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement
15. et en particulier au succ s des op rations militaires futures la ma trise de leurs co ts ou de leurs dommages collat raux Dans le domaine militaire l innovation se rapporte aux capacit s des arm es et leurs piliers doctrine organisation ressources humaines entra nement soutien quipements ainsi qu aux facteurs d environnement d terminants pour leur acquisition conomie de D fense BITD coop ration internationale L innovation d armement13 L innovation d armement est la branche de l innovation de d fense se rapportant au pilier capacitaire quipements Elle fait partie d un processus d ensemble int grant l innovation dans les autres piliers capacitaires avec notamment le processus CD amp E pour l innovation de doctrine et la d marche dite de transformation pour l innovation organisationnelle et relative aux ressources humaines Les activit s connexes l innovationt L innovation et la cr ativit La cr ativit est la capacit individuelle ou collective de d couvrir une solution nouvelle originale un probl me donn voire de renouveler la mani re de poser ce probl me pour ouvrir le champ des types de solutions in dits L innovation est une cha ne constitu e d un ensemble de maillons tous indispensables si le continuum n est pas assur que ce soit dans la transmission de la connaissance ou dans le financement des diff rentes tapes le processus d innovation est interrompu
16. exp riences britanniques et fran aises les engins blind s finissent par d montrer leur potentiel la fin de 1917 il ne s agit l que de quelques exemples de grande ampleur les innovations ayant t abondantes dans pratiquement tous les domaines Plus r cemment dans un contexte de mondialisation des changes commerciaux et d mergence de puissances conomiques nouvelles la clef qui a t g n ralement reconnue pour maintenir l emploi et pr server le niveau de vie de nos r gions est la course l innovation Le but est d anticiper la demande future des consommateurs ainsi que les contraintes d environnement venir afin de proposer les premiers des r ponses adapt es qui fassent appel de pr f rence des technologies indisponibles dans les pays mergents faible co t de main d uvre Au del de l identit des d marches les apports mutuels des efforts consentis par une m me nation pour se doter d quipements de d fense appropri s et pour renforcer son industrie sont difficilement contestables L exemple des Etats Unis est particuli rement clairant cet gard Cette compl mentarit est illustr e par des innovations bien connues comme la propulsion r action des avions les r seaux lectroniques internet issu d Arpanet ou le rep rage des positions l aide des satellites GPS et maintenant Galileo dans tous les cas le d veloppement de produits vocation initiale militaire a conf r
17. gl e la question de la propri t intellectuelle lorsque les sujets trait s ont des d bouch s relativement court terme Une autre voie serait de mener des d bats parall les en affectant les concurrents potentiels des groupes diff rents Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 24 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 4 AUTRES PISTES DE DEVELOPPEMENT DE L INNOVATION DE RUPTURE POUR LA DEFENSE Trois pistes vont tre sommairement d crites 4 1 UNE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES QUI DONNE UNE PLACE A PART ENTIERE A L INNOVATION DE CONCEPT Les propositions qui suivent peuvent s appliquer l ensemble des organismes du minist re de la D fense m me si elles s appuient plus particuli rement sur une exp rience de la fonction armement Elles pourraient probablement tre transpos es au del du domaine de la d fense Une formation sp cifique Il est couramment admis qu en France la formation dans les coles d ing nieurs ou de techniciens est davantage orient e vers la ma trise et l utilisation pertinente des technologies connues la mod lisation rationnelle des probl mes et la conduite rigoureuse des projets plut t que vers la remise en cause des id es dominantes et l innovation Sans rejeter ces priorit s il serait certainement opportun de donner aujourd hui une place plus grande ce dernier aspect Cette volution pourrait s appuyer sur
18. l tat vous les paie on pourrait galement rappeler un passage de l article paru en 1910 dans la revue La vie maritime de jeunes officiers enthousiasm s par les exploits de Bl riot se sont passionn s pour les a roplanes Ils projettent de faire acheter par la Marine un certain nombre de biplaces et de monoplaces Il y a mieux encore ils r vent d un b timent de fort d placement dont les plages avant et arri res seraient dispos es pour permettre aux a roplanes de se lancer dans les airs ou de revenir leur garage apr s avoir accompli leur besogne d clairage ou de destruction Ces militaires se figurent na vement que le canon ne sera plus comme il l a toujours t l ultima ratio dans un combat naval Nous demandons au ministre de faire cesser cette abominable plaisanterie Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 12 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement D abord s agissant d un domaine qui fait appel des techniques particuli rement vari es et complexes les experts sp cialis s jouent un r le important Or de tels experts sont naturellement r ticents accepter des ruptures qui remettent en cause ou rendent inutiles des connaissances qu ils ont assimil es au prix de longs efforts et sur lesquelles ils fondent leur sup riorit De m me on peut consid rer que les ing nieurs qui la diff rence des chercheurs n attenden
19. l application de ce concept la recherche collaborative d innovations de rupture qui a donn naissance des centres d innovation d usage qui selon la d finition du Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 14 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement European Network of Living Labs ENoLL mettent un environnement d exp rimentation de services ou d usages repr sentatif de la vie r elle la disposition de producteurs et d usagers pour leur permettre de mener en partenariat un ensemble d activit s exploration de comportements et d usages mergents A conception en commun d outils ou de services nouveaux A exp rimentation de ces concepts par le d ploiement de sc narios de vie l int rieur de communaut s d utilisateurs A valuation de ces concepts suivant diff rents crit res Sous des formes diverses 38 centres de ce type avaient t labellis s en France en octobre 2011 par l association ENoLL Le laboratoire technico op rationnel aujourd hui en place au centre de la DGA d Arcueil s inscrit dans cette ligne Les nouveaux centres d innovation sont eux m mes appel s se regrouper en r seaux La multiplication des acteurs et des informations accessibles la prise de conscience accrue de la complexit des situations et des liens entre des probl matiques autrefois consid r es comme s par es ont mis en vidence la n cessit
20. les conclusions d tudes comme le programme PIMREP Paris Tech Innovation Management and Research Program d o il ressort en particulier les id es suivantes A Il importe en premier lieu de former au travail collaboratif des l ves qui jusque l ont t form s et valu s en privil giant les r alisations individuelles A La formation l innovation doit elle m me porter sur les comportements individuels stimulation de l initiative promotion de l autonomie et sur les connaissances et m thodes de nature favoriser une intervention dans des processus de conception innovante avec une vis e strat gique A Cette formation l innovation peut s inscrire dans diff rents niveaux d ambition la sensibilisation des tudiants expos s le d veloppement de leurs capacit s d initiative d fis l acquisition de m thodes et de connaissances relatives la gestion de l innovation les projets et stages les parcours int gr s combinant diff rentes activit s dans la dur e et de fa on coh rente A En tout cas l objectif pour les coles d ing nieurs est de former non pas des personnes cr atives mais des acteurs aptes d velopper l innovation au sein de leur organisme Pour l insertion cibl e de comp tences cr atives dans l organisation il est en effet possible de s appuyer sur la s lection des personnes et sur leur formation dans des coles particuli res comme les coles de design Des tapes de
21. minimales s imposent pour assurer l ex cution des missions qui ont t d finies Dans ce cadre plusieurs niveaux peuvent tre envisag s Une structure permanente d di e Il importe de combiner d une part des effectifs affect s de fa on assez stable pour maintenir une comp tence de m thode ainsi qu une capitalisation raisonnable de l exp rience et des r flexions men es d autre part le recours pour chaque tude des participants ponctuels r mun r s ou b n voles qui apportent des id es nouvelles et sont indispensables pour couvrir le champ de comp tences souhaitable Les membres de la structure permanente devraient lui tre rattach s hi rarchiquement plein temps ce qui suppose un tableau d effectifs propre afin de pr server l ind pendance d esprit car il entre dans la culture fran aise d tre loyal l organisme o l on est affect et la disponibilit indispensables Une part des effectifs pourrait tre affect e pour une dur e assez longue une dizaine d ann es pour remplir avec la meilleure efficacit des fonctions de soutien d appui m thodologique et de m moire Les principaux dirigeants et responsables d tudes devraient tre des acteurs exp riment s mis disposition par leurs organismes d origine arm es administration recherche notamment ou embauch s sur contrat dur e d termin e Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 20 42 Rapport issu d
22. n rale une cellule charg e d apporter un soutien ces r flexions individuelles et de conduire le processus de suite Une meilleure prise en compte des capacit s d innovation dans les valuations Dans tout environnement aussi bien scolaire ou universitaire que professionnel il est naturel que tous ceux qui veulent r ussir adaptent leur comportement aux r gles d valuation et de s lection Une disposition simple serait de donner une place ou davantage de poids dans les formulaires d valuation l inventivit et aux risques pris par l int ress de fa on les valoriser Une diversit accrue des profils Le principe des quipes pluridisciplinaires est aujourd hui bien connu Pour aller plus loin dans le sens de la capacit d innovation de rupture une voie serait de compl ter les recrutements suivant des crit res traditionnels optimis s en fonction des objectifs de l organisme concern comp tences techniques ou en mati re juridique financi re ou de ressources humaines capacit s de gestion ou de commandement par l embauche d un petit nombre de personnes exotiques artistes crivains philosophes susceptibles de porter un regard d cal sur les questions trait es Bien entendu une telle diversification serait entreprendre avec pr caution Les personnes originales auraient davantage leur place dans des services fonctionnels couvrant des champs larges que dans des quipes op rationnelles re
23. ou une demande de l institution militaire L a ronautique doit ses origines une s rie de pr curseurs comme Cl ment Ader Otto Lilienthal et les fr res Wrights La radiodiffusion se d veloppe entre les deux guerres sans soutien majeur des militaires En mai 1939 c est une quipe de scientifiques dirig e par Fr d ric Joliot qui d pose un brevet concernant le principe de l arme atomique Si les militaires fran ais y accordent un grand int r t apr s son usage par les Am ricains Hiroshima et Nagasaki c est d abord pour chercher s en prot ger avec la guerre d Indochine la priorit va l effort conventionnel et cet int r t n est pas li la perception d une rupture l volution vers son emploi comme arme politique et strat gique tant imputable au g n ral de Gaulle et aux travaux de quelques officiers le g n ral Gallois notamment Bien entendu l innovation militaire n en r sulte pas moins de la rencontre de deux processus l un concr tis par l apparition d une offre l autre par la formation d une demande La n cessit d une Source L imagination mode d emploi Une science de l imaginaire au service de la cr ativit de Jean Jacques Wunenburger Cl ment Ader fut le premier conna tre l ordre de grandeur de deux param tres essentiels pour le vol la portance et la tra n e Otto Lilienthal exp rimenta lui m me la m thode du vol plan j Les fr res Wright priren
24. ou de moyens existants pour satisfaire un besoin non encore exprim Comme il s agit d une anticipation correspondant la d couverte d un besoin latent elle exige une intuition prospective Ce type d innovations le plus original le plus risqu mais le plus prometteur peut conduire la remise en cause du comportement du client voire de son mode de vie Tr s souvent elle est pluridisciplinaire et rev t un caract re transversal ce sont les g n ralistes l coute des d couvertes et des inventions dans des domaines vari s qui sont les mieux plac s pour innover L innovation hybride combinaison des deux types pr c dents r alis e g n ralement au sein de groupes multidisciplinaires compos s de sp cialistes de la connaissance chercheurs experts scientifiques ing nieurs et des usages architectes syst me utilisateurs finaux Les innovations selon leurs effets16 sont les suivantes 15 16 A L innovation incr mentale am liore les mat riels ou les pratiques d j en place mais n a d impact ni sur le mod le conomique de l entreprise ni sur les habitudes et comportements des usagers L innovation majeure voire radicale modifie substantiellement les habitudes et comportements des usagers sans pour autant que le mod le conomique de l entreprise qui la met en uvre s en trouve boulevers Ce fut le cas par exemple de la t l phonie mobile qui capitalisa sur les comp tences et actifs des o
25. qui ne soit pas par principe fond e seulement sur la production de nouvelles technologies Cette tude a rappel que l innovation repose sur deux d marches indissociables en constante interaction le d veloppement de connaissances nouvelles et celui de concepts nouveaux Or par contraste avec les dispositifs de financement de la recherche qui ont t progressivement perfectionn s la capacit d laborer de nouveaux concepts de capacit s militaires est demeur e relativement artisanale Dans cette perspective le groupe de travail s attachera formuler quelques propositions d actions concr tes visant favoriser ce type d innovation Cette tude s appuiera sur les travaux d j r alis s Le nombre des propositions formul es sera restreint deux ou trois maximum mais le degr de pr cision de leur description sera suffisant pour envisager une mise en uvre rapide L une de ces propositions consistera sp cifier le plateau d innovation que la DGA a sugg r de mettre en place autour de son laboratoire technico op rationnel dans les conclusions de sa r cente tude cf annexe jointe En particulier sur cet axe les travaux comprendront des volets concernant la gouvernance du dispositif son organisation ses ressources ses modes de fonctionnement ses productions et son interface avec les organisations et les processus existants cf annexe Au del de ces propositions le groupe s interrogera sur le parti tire
26. s dans des domaines assez larges par exemple environnement ch ssis de contribuer aux volutions de rupture suivant un processus qui peut tre sch matis comme suit A Chacun de ces experts a t invit r fl chir individuellement pour proposer des pistes d innovation il est apparu qu environ 15 de ces pistes s inscrivaient en rupture n cessitant une connaissance peu ma tris e ou faisant d faut A L ensemble des id es obtenues a t soumise l examen collectif de ces experts qui se sont trouv s fortement stimul s chacun formulant de nombreuses propositions nouvelles tant dans son domaine d expertise que dans celui des autres A Chacun des concepts ainsi identifi s a t confi l un des experts qui a constitu un groupe ad hoc pour l approfondir avant de le transmettre ventuellement l organisation de base sous la forme d un projet Les d marches entreprises pour faire merger des innovations de rupture s appuient sur la cr ation de dispositifs nouveaux comme les living labs centres d innovation d usage L importance de la simulation pour r duire les risques dans le d veloppement des syst mes complexes est maintenant largement reconnue C est il y a une vingtaine d ann e que la DGA se dotait d un centre de maquettage destin pr ciser avec les utilisateurs les fonctionnalit s des syst mes d information en phase de conception ou de r alisation On peut consid rer que c est
27. GA d j cit la cr ation d un plateau d innovation de d fense A En troisi me lieu l identification de deux ou trois autres pistes destin es mettre en uvre concr tement les voies de progr s recens es pr c demment A Enfin la recherche d applications des id es pr c dentes au del du seul domaine de la d fense la question de la r novation industrielle nationale Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 10 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 2 ANALYSE FREINS A L INNOVATION DE RUPTURE POUR LA D FENSE ET VOIES D AM LIORATION 2 1 LES METHODES ACTUELLES DE CONSTRUCTION DU SYSTEME DE DEFENSE FAVORISENT SURTOUT L INNOVATION INCREMENTALE ET TECHNOLOGIQUE Des r alisations comme la force de dissuasion les exportations d armement montrent que la France s est montr e globalement efficace dans un domaine o son influence est certainement sup rieure son poids conomique ou d mographique dans le monde Mais cette m daille a un revers et les facteurs qui ont permis ces succ s apparaissent diff rents gards comme des obstacles structurels l innovation de rupture Quatre aspects peuvent tre soulign s La priorit absolue donn e la ma trise des co ts et des d lais n incite pas la rupture Cette priorit qui tait la condition indispensable pour concilier l ambition nationale avec un budget raisonnable gouverne l
28. IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 21 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement conviendrait que l A2RD dispose d une certaine latitude pour r aliser rapidement les op rations suivantes qui r pondent d ailleurs des besoins rencontr s par d autres services du minist re A embauche de sp cialistes reconnus ce qui suppose un niveau de r mun ration lev au regard des crit res objectifs de dipl mes et de dur e d exp rience dans le cadre de contrats non renouvelables dur e limit e A commande d tudes de d monstrations ou d quipements pour son fonctionnement On peut imaginer que cette latitude s obtienne par une application souple des possibilit s l gales et r glementaires motiv e par le p rim tre limit et les particularit s de la mission de l A2RD dans des conditions qui seraient approuv es par les commissions de contr le habituelles A d faut un statut d tablissement public pourrait tre envisag l exemple de l Agence de l innovation industrielle qui tait soutenue par la Caisse des d p ts et consignations Plusieurs niveaux d ambition possibles La fixation de l effectif et du budget de l A2RD pourrait s appuyer sur les r f rences et orientations suivantes A La transposition des ordres de grandeur connus pour la DARPA 240 personnes et 3 Md en appliquant un facteur de 10 entre la France et les tats Unis conduirait un bud
29. INGENIEURS y ET SCIENTIFIQUES DE FRANCE J J CAHIER N 10 D fense et Innovation de rupture Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Cahier dit avec le soutien de TOTAL Q TOTAL COMIT DEFENSE DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement DATE 22 Octobre 2012 Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 2 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement SYNTHESE De tout temps la pr paration de la d fense a t une course l innovation L enjeu est de surprendre et de dominer l adversaire par l emploi le plus adapt de moyens nouveaux ou dont les performances sont sans cesse am lior es Pour mener cette course la France a r guli rement consenti des efforts importants combinant des r flexions sur les op rations futures et des recherches technologiques en pr alable au lancement de grands programmes d armement Si l on consid re la p riode coul e depuis le milieu du vingti me si cle ces efforts ont conduit des succ s ind niables op rationnels ou industriels dont la constitution de la force de frappe et les exportations de nombreux syst mes d armes sont des manifestations particuli rement visibles Mais l organisation mise en place bien adapt e des innovations incr mentales am liorations des mat riels ou des pratiques pr
30. Rassembler des correspondants de tous les p les en un r seau unique p le de d fense virtuel Il est aujourd hui largement reconnu que des rapprochements interdisciplinaires sont sources d avanc e majeures scientifiques ou techniques Par ailleurs si les p les de comp titivit pr sentent l avantage d une proximit g ographique les moyens modernes de communications permettent d associer utilement des sp cialistes d une m me question implant s dans des lieux loign s Dans cet esprit il serait souhaitable de compl ter les actions propos es plus haut dans le cadre de chaque p le par le regroupement des correspondants les plus actifs dans un r seau unique qui constituerait un p le de d fense virtuel Ce r seau devrait b n ficier de l ensemble des missions et attributions d un p le de comp titivit part enti re Le minist re de la D fense jouerait envers lui le m me r le que les services d concentr s de l tat et les R gions dans les autres cas Ce p le de d fense virtuel deviendrait le forum le mieux adapt pour traiter les questions ouvertes destin es pr parer des innovations qui s appuieraient sur l ensemble des apports de la soci t civile L Agence d anticipation des ruptures de d fense serait l outil naturel pour conduire ce partenariat Par sa structure et ses comp tences A2RD serait bien plac e pour mener dans un esprit d ouverture l innovation radicale une telle ac
31. a cha ne de r alisation des programmes successifs centr s sur des innovations incr mentales a produit des r sultats int ressants qui r pondent bien l objet de la pr sente tude par exemple orientations vers la furtivit des avions de combat place donn e aux drones Il convient toutefois de formuler deux observations e Au contraire le sociologue Philippe Mallein a mis au point une m thode Cautic partant des paradoxes pour stimuler l innovation Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 13 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement A Ilest accept un taux d checs important acceptable dans le cadre d un budget de d fense tr s lev il est soulign par exemple que le risque de l chec ne doit pas occulter celui de ne pas entreprendre A L accent est mis sur l innovation base technologique laquelle la mentalit am ricaine a toujours accord une place minente plut t que sur une innovation qui porterait d abord sur l usage Par exemple l Agence travaille aujourd hui sur la capacit d atteindre Mach 20 avec un engin sans pilote man uvrant programme HTV 2 pour acc der tout point de la plan te en moins d une heure En France des tablissements publics et des entreprises ont mis en place des syst mes d di s l innovation de rupture Les quelques exemples sommairement pr sent s ci dessous font ressortir une certaine
32. age vers la recherche de ruptures Selon Eric Von Hippel l histoire montre qu une technologie ne s impose pas en raison de sa sup riorit mais parce qu elle a t choisie par les usagers et a b n fici de ressources appropri es pour r aliser son potentiel Cette constatation est notamment illustr e par l examen des solutions qui ont acquis des positions dominantes dans l informatique ou l enregistrement et la diffusion des images Un exemple met particuli rement bien en vidence l effet de cliquet li aux usages initiaux et ce que les conomistes appellent la d pendance de l innovation au sentier emprunt les claviers aujourd hui install s sur les ordinateurs AZERTY entre autres avaient l origine comme objectif de ralentir la vitesse de frappe pour viter les blocages m caniques des premi res machines crire Il est donc essentiel de rendre l innovation compr hensible par le client Dans le m me esprit les analyses men es pour faire progresser les m thodes d ing nierie de syst mes ont sugg r que la r ussite reposait en grande partie sur un dialogue de qualit entre les acteurs En mati re de d fense l volution des conditions des conflits et la dur e de vie des syst mes imposent de renouveler sans cesse le regard port sur l usage de ces syst mes et de chercher le faire voluer parall lement un autre principe de base qui est de leur conf rer une grande polyvalence Toutes ces obser
33. ait manquer sans se d truire lui m me une cons quence s impose le devoir fondamental d un tat comme la France ou d un ensemble de nations li es comme l Union europ enne est d assurer le maintien ou le d veloppement de ses capacit s industrielles de base f t ce au d triment de la pr servation compl te de la libre concurrence commerciale Quelles seraient notre ind pendance et notre s curit si toutes nos machines tous nos logiciels et nos instruments de communication taient import s m me si l quilibre de nos changes tait maintenu par des activit s telles que le tourisme la cr ation artistique ou des services financiers Il faut d ailleurs constater que cette priorit semble bien appliqu e par de grands pays dans le monde qu il s agisse des tats Unis ou de la Russie de l Inde ou de la Chine Bien entendu tant du point de vue de l conomie que de la d fense il n est plus possible de consid rer ind pendamment l industrie traditionnelle productrice de biens mat riels et la r alisation de logiciels ou de services associ s De plus en plus les entreprises cherchent accro tre leur valeur ajout e par exemple en incluant la maintenance dans leurs prestations ou leur comp titivit par des efforts dans des domaines tels que la logistique Elles se voient confier une responsabilit dans la protection de l environnement qui impose des recherches directive Reach ou des dispositifs d organisation re
34. ans un ensemble coh rent de secteurs d activit qui couvre l ensemble du territoire national Une contribution de la d fense au financement des p les de comp titivit a d ores et d j t organis e L id e serait de consacrer une part significative de ces ressources la recherche de ruptures en particulier par les mesures esquiss es dans les paragraphes qui suivent Organiser dans chaque p le des changes exploratoires sur des questions int ressant la d fense La fonction de base des p les de comp titivit est de renforcer les relations entre leurs membres pour favoriser des synergies de toutes natures et le lancement de projets communs Dans ce cadre il serait naturel de financer des ateliers de r flexion ou des appels projets sur des th mes correspondant une rencontre entre l objet de chaque p le de comp titivit et la d fense Par exemple Mat riaux et protection des combattants v hicules du futur et op rations ext rieures gestion de l eau et s curit globale Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 26 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement De telles activit s permettraient de rassembler des informations et de r cup rer des id es de rep rer des acteurs int ressants par leurs comp tences ou leur cr ativit de susciter parmi ceux ci des r flexions susceptibles de faire germer des propositions spontan es fructueuses
35. ation num rique Temporalit des diff rentes activit s Alors que l ensemble recherche d veloppement industrialisation suit l ordre chronologique il n en est pas de m me pour la recherche et l innovation qui ne sont pas strictement corr l es dans le temps Il arrive bien souvent que l innovation s effectue avant m me que la recherche ait t entreprise et que ce soit l innovation qui d clenche un ensemble de recherches Ce fut le cas par exemple pour de nombreuses innovations en a ronautique Les diff rentes cat gories d innovation On peut d abord distinguer diff rentes cat gories d innovation selon leur objet L innovation technologique r sulte soit d une invention soit d une am lioration technologique Il peut s agir d une innovation portant sur un produit permettant de mieux satisfaire un besoin d j reconnu ou d une innovation de proc d en am liorant par exemple le co t la reproductibilit ou la fiabilit L innovation marketing correspond la transposition d un produit ou d un proc d industriel existant dans un autre secteur Dans le domaine militaire on peut lui rattacher l innovation op rationnelle L innovation en organisations se situe souvent de hauts niveaux d cisionnels Elle consiste cr er des organismes nouveaux Grand tat Major et Kriegsakademie ont contribu la victoire prussienne en 1870 Ce genre d innovations est souvent tr s f cond il peut pr parer l av
36. aux qui combinent des usages et des technologies Ce dispositif sera d nomm ci dessous Agence d anticipation des ruptures de d fense AARD ou A2RD Ce terme rappelle la d nomination de la DARPA laquelle s est r f r le groupe Il exprime une ambition qui suppose la r organisation d un minimum de moyens du minist re et d passe la seule instauration d un processus de travail comme le serait un plateau d innovation Il est coh rent avec la d finition du dictionnaire qui voque une certaine individualisation et un r le de mise en relation sans imposer une personnalit juridique s par e cette Agence pourrait tre un simple service de l administration Le groupe s est interrog sur le p rim tre des ruptures envisager fallait il se limiter la d fense traditionnelle ou y associer l ensemble des questions de s curit Il para t raisonnable de se calquer cet gard sur le champ d action du minist re de la D fense Dans ces conditions les analyses pr sent es plus haut permettent de formuler concernant cette A2RD des recommandations pr cises qui porteront sur ses missions et son insertion dans l ensemble du syst me de d fense ses moyens son organisation et ses modes de fonctionnement 3 1 UNE ACTION DEDIEE A L INNOVATION DE RUPTURE A LA FOIS AUTONOME ET PLEINEMENT INSEREE DANS LES PROCESSUS D ELABORATION DU SYSTEME DE DEFENSE L enjeu est de mettre en service plus vite budget d
37. carri re centr es sur l innovation Il est propos deux mesures qui prolongent d une certaine mani re la formation voqu e pr c demment La premi re consiste identifier des postes dominante centr e sur l innovation recherche prospective et les ins rer dans les parcours recommand s aux ing nieurs ou aux officiers La deuxi me id e est d allouer aussi souvent que possible entre deux postes une p riode de quelques mois permettant la personne concern e de prendre du recul et de formuler des suggestions Il s agirait d une part de d velopper des r flexions et des id es d actions n ayant pu qu tre esquiss es dans l exercice des fonctions qui viennent d tre exerc es d autre part pour le titulaire de s interroger plus profond ment sur la pertinence de sa mission ant rieure la coh rence des moyens associ s et les modes d interaction avec les entit s qui taient en lien avec elle On peut observer que cette derni re mesure concourrait d une part faire merger p riodiquement des id es d am lioration d autre part d velopper chez les responsables un tat d esprit plus ouvert en permanence des points de vue en rupture par rapport aux pratiques habituelles Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 25 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Sa port e serait encore accrue s il tait mis en place aupr s de la direction g
38. ce sur l usage fait des id es cr atives produites L tat a un r le sp cifique assurer en mati re d innovation Il convient de souligner que l innovation est intrins quement li e l exercice de la souverainet puisque cette capacit constitue un enjeu pour la survie d un organisme ou d une communaut ainsi qu il a t remarqu plus haut Il en r sulte que l tat dans le domaine conomique et plus encore en mati re de d fense doit se donner les moyens d tre un acteur moteur de l innovation et non se contenter de d l guer Plus pr cis ment il s agit au minimum A de jouer un r le de catalyseur pour encourager l innovation chez les diff rents acteurs A d tre capable d intervenir pour valuer les innovations puis pour les faire passer au stade de projets Ces fonctions supposent une comp tence technique et un suivi raisonnablement d taill du d roulement des affaires Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 16 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement En ce qui concerne le r le de catalyseur diff rentes modalit s particuli res m ritent d tre cit es le soutien au capital risque pour financer les petites entreprises innovantes tant observ qu en cas de succ s les grands groupes ont de plus en plus tendance les racheter contrairement au mod le allemand consistant favoriser la survie et la croissance de le
39. cher que dans une deuxi me tape sur la d finition d indicateurs afin d tre en mesure de dresser un premier bilan apr s environ deux ans de fonctionnement Une attention particuli re port e au point de d part des r flexions Les tudes ont montr que la formulation des questions constituait une tape capitale qui doit tre men e avec une grande exigence Elle pourrait en particulier s appuyer sur les d marches suivantes A Prise de distance par rapport aux mod les mentaux existants en tentant de faire la part entre les habitudes et les contraintes objectives dans la d finition des syst mes d armes actuels exemple pourquoi rassembler dans un seul v hicule les fonctions d un char d aujourd hui A R flexion sur un concept dominant pour se demander quelle partie de ce concept est mise en cause par l volution pr visible exemple dissuasion et prolif ration A Croisement pour traiter une situation donn e des missions r aliser des contraintes ou limitations des recherches en cours et technologies mergentes exemple maintien de la paix refus des pertes par l opinion publique automatismes et t l communications C est ce stade qu il conviendrait de d terminer un niveau d ambition s agit il d une question fondamentale d un domaine dans lequel il importe de viser une position de pointe ventuellement au prix d un effort financier important ou bien l objectif est il d abord de s acquitt
40. convergence des pr occupations et des principes d organisation ou de m thode susceptibles d inspirer la d fense EDF a constitu en 2000 un plateau d innovation destin produire des concepts d offres nouvelles et orienter les recherches en cons quence Ce plateau s appuie en particulier sur des quipes pluridisciplinaires ing nieurs ergonomes sociologues qui interviennent sur toute la dur e du processus plut t que de faire intervenir les diff rentes sp cialit s de fa on s quentielle une m thode visant conjuguer connaissance et cr ativit en particulier en utilisant les diff rentes comp tences disponibles pour reformuler les questions et en cherchant cumuler les l ments produits au cours de s ances successives Le CEA a d cid de compl ter son approche traditionnelle de l innovation appuy e sur la recherche technologique par la cr ation d un laboratoire d innovation collaborative regroupant des partenaires acad miques et industriels de cultures vari es caract ris notamment par Ja mise disposition de moyens d changes en r seau un lieu de r alisation de maquettes ou de simulations destin es tester des id es aupr s des usagers dans des domaines tels que les transports futurs la s curit la pr vention ou la gestion des crises des engagements entre les partenaires concernant la propri t intellectuelle Le groupe Renault a d sign des experts charg
41. cultures mais aussi de l individualisme Elle est galement favoris e par une certaine instabilit de l environnement politique Une autre id e est que la recherche d efficacit quotidienne conduit s parer les r alisateurs des innovateurs Mais il convient d int grer leurs actions au niveau de la direction strat gique Ainsi c est Joffre lui m me qui d s octobre 1914 r clame l achat d urgence d appareils photographiques pour l aviation en d cembre 1915 il re oit le colonel Estienne permettant ce dernier de b n ficier de conditions favorables au d veloppement de son concept de blind sur chenilles Enfin l analogie avec les tres vivants fait ressortir l influence positive de la biodiversit au sein d un cosyst me La naissance des innovations de rupture dans une entit entreprise ou administration pourrait tre favoris e en encourageant ses membres d velopper leurs r seaux professionnels au del des contacts li s leur mission de base Observons que cette recherche syst matique d changes avec des correspondants vari s ext rieurs au minist re de la D fense et aux grands industriels de l armement constitue un des principes de fonctionnement de la structure permanente du Conseil g n ral de l armement rendu possible par une certaine disponibilit qui la distingue de beaucoup de services de la DGA L innovation de concept suppose une d marche particuli re Selon la litt rature l al
42. cyclage De leur c t les Forces de d fense ont bien compris qu elles devaient se doter de syst mes d armes plut t que d quipements s par s Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 29 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 5 2 UN ELARGISSEMENT NATUREL DES MESURES PRECONISEES POUR LA D FENSE Les propositions faites pour pr parer les ruptures sont bien adapt es aux contraintes majeures qui limitent le soutien l innovation Les politiques de soutien l innovation dans le domaine conomique naturellement labor es partir de l identification des faiblesses des entreprises et des obstacles aux changements comportent g n ralement des aides financi res et des garanties destin es favoriser l octroi de pr ts bancaires des incitations fiscales ou encore des participations aux fonds propres des entreprises Toutes ces mesures pr sentent deux limitations fondamentales d une part elles sont co teuses en deniers publics ce qui imposerait logiquement une comparaison toujours difficile entre l effet positif des incitations et l effet n gatif des pr l vements fiscaux qui permettent de les financer d autre part elles doivent respecter la r glementation des aides d tat destin e pr server la libre concurrence En revanche les mesures qui ont t pr conis es pour favoriser l innovation de rupture portent essentiellement sur des analyses ou des d
43. e dans la premi re partie conduit esquisser quelques recommandations sur la d marche d ensemble la formulation des questions traiter la constitution des groupes de travail Une gouvernance souple dans un cadre pr cis Deux cueils sont viter brider la cr ativit par des r gles trop strictes ou inversement ne fixer que des orientations vagues insuffisamment stimulantes au risque de n aboutir qu peu de r sultats utilisables Le comit d orientation devrait donc fixer des th mes assez larges qui feraient l objet d un examen g n ral par la structure permanente qui en d duirait un certain nombre de projets traiter parall lement aux r ponses aux demandes cibl es Cet examen g n ral pourrait donner lieu des conclusions ins r es dans un rapport annuel Chaque projet se verrait fixer un d lai et son traitement devrait comporter quatre tapes clefs A Formulation des questions A Recherche de r ponses par un processus cr atif A S lection des concepts et passage de l id e cr atrice au sch ma d innovation l aide de simulations et de d monstrations ventuelles Pr sentations aux acteurs concern s du syst me de d fense afin d obtenir une large acceptation Par ailleurs il serait de bonne gestion d valuer le retour sur investissement global de l activit de l A2RD Mais le bons sens commanderait de chercher d abord produire des r sultats concrets et de ne se pen
44. e de la D fense des r ponses aux demandes et des propositions spontan es des activit s partag es entre long terme et court terme e Un rattachement direct au Ministre e Un comit d orientation largement ouvert vers l ext rieur du minist re 3 2 Des moyens d duits de l exemple de la DARPA en visant seulement une r allocation des ressources du minist re e Une structure permanente d di e e Des moyens d changes et de simulation e Un budget d expertises d tudes et de d monstrations e Une latitude administrative pour les ressources humaines et la passation des contrats fond e sur le p rim tre limit et les particularit s de la mission e Plusieurs niveaux d ambition possibles 3 3 Des modes de fonctionnement sp cifiques e Une gouvernance souple dans un cadre pr cis e Une attention particuli re port e au point de d part des r flexions e Un compromis entre ouverture et protection des r sultats Autres pistes de d veloppement de l innovation de rupture pour la d fense 4 1 Une gestion des ressources humaines qui donne une place part enti re l innovation de concept Une formation sp cifique Des tapes de carri re centr es sur l innovation Une meilleure prise en compte des capacit s d innovation dans les valuations Une diversit accrue des profils 4 2 Un partenariat avec les p les de comp titivit e Se concentrer sur une cat gorie de partenaires e Organiser dans chaque p le de
45. e des activit s et des enjeux sociaux Au del du recours des experts ou des participants occasionnels dans le cadre d tudes particuli res l existence d un comit d orientation faisant une large place des personnalit s du monde de l administration de la recherche et de l entreprise minist res r galiens ANR CIDEF s lectionn es pour leur cr ativit personnelle et leur int r t pour la d fense anciens de l IHEDN favoriserait certainement cette ouverture ainsi que l ind pendance des propositions Ce comit pourrait aussi comprendre des volontaires plus jeunes du minist re de la D fense s lectionn s par tirage au sort l image des Conseils de la fonction militaire Ce comit d orientation fixerait des th mes g n raux apporterait des points de vue de toutes natures et des avis sur les propositions de l A2RD contribuerait valoriser ces propositions tout en laissant la responsabilit directe de gestion et de proposition la direction de l agence Afin de concilier ouverture et s curit les personnalit s ext rieures devraient tre d sign es intuitu personae peut tre habilit es au secret de d fense en tout cas soumises des engagements de confidentialit surtout si certaines occupent des fonctions dans des entreprises multinationales 3 2 DES MOYENS DEDUITS DE L EXEMPLE DE LA DARPA EN VISANT SEULEMENT UNE REALLOCATION DES RESSOURCES DU MINISTERE Un certain nombre d exigences
46. enant compte des imp ratifs ext rieurs li s la concurrence et au march Il doit avoir une perception aigu des progr s susceptibles de s accomplir dans des secteurs vari s et doit tre totalement ouvert aussi bien au chercheur qu l innovateur Il doit faire converger un ensemble de connaissances de techniques et de solutions d j prouv es pour r soudre les probl mes pratiques auxquels il se trouve confront L usager Pour simplifier dans un premier temps l usager peut tre d fini comme la personne prouvant un besoin implicite ou explicite Comme c est lui qui sera le b n ficiaire des solutions d velopp es pour satisfaire ce besoin son r le dans l innovation est de plus en plus valoris Dans l innovation horizontale l usager s engage en participant directement la production d innovations partir des technologies et des services sa disposition avec le souci pratique de trouver par soi m me des solutions adapt es ses besoins Certaines des ruptures les plus significatives dans les comportements de communication les logiciels libres le Wifi le p2p les blogs ne se sont pas r v l es le fruit d un plan de d veloppement industriel mais celui d une dynamique horizontale pr sentant plusieurs caract ristiques 0 17 s s F Source principale 120 ans d innovation en a ronautique de Jean Carpentier E L abduction parfois baptis e m thode du d tective constitue une troisi me
47. end ses produits au plus juste suppose qu elle a trouv un large march ce qui augmente la probabilit que la technologie d velopp e soit accessible aux adversaires ventuels de celui qui l a financ e Un autre aspect de l optimisation qui n est propre ni aux administrations ni la d fense est la sp cialisation taylorisation des acteurs et des activit s par exemple la conception et la production D o la perte d une vision globale qui pourrait tre f conde Diff rents traits culturels ajoutent leurs effets aux limitations pr c dentes De fa on g n rale comme le notait Machiavel l innovateur a pour ennemis tous ceux que l ordre ancien favorisait Pendant la premi re guerre mondiale le colonel Estienne se heurte au g n ral Mourret le directeur du service automobile quand il s agit d industrialiser le concept d engin blind chenilles qu il a mis au point avec Schneider On pourrait aussi multiplier les propos faisant sourire posteriori Mais il existe des freins plus sp cifiques dans le cas de l innovation de d fense en France Ainsi celui tenu par le directeur du service a ronautique du GQG au d but du premier conflit mondial en r ponse la demande d un jeune capitaine innovant si cela vous amuse de faire de la photographie en avion je n y vois pas d inconv nient mais vous trouverez d excellents Kodak dans le commerce partir de 100 sous et il n y a pas de raison pour que
48. enir moyen ou long termes Arm e de l air autonome apr s l apparition de l aviation cole a ronautique et de m canique en 1909 faciliter les synergies entre disciplines tablissement de recherche pluridisciplinaire ouvrir de nouvelles perspectives de d bouch s Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 38 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Les innovations selon leur origine sont A La d marche d innovation bottom up r sulte des id es spontan es ou des d couvertes des individus quelle que soit leur place dans l institution par exemple un chercheur dans un laboratoire une PME un expert la DGA un op rationnel sur le terrain un internaute sollicit par une op ration de crowdsourcing La d marche d innovation top down est d ploy e par les institutions sur la base d un besoin exprim par leurs autorit s hi rarchiques PEMA pour trouver de nouvelles solutions op rationnelles la DGA pour trouver des applications d finies aux nouvelles technologies l industriel pour se lancer sur de nouveaux march s Les innovations selon leur contenu propre sont A A L innovation forte densit de connaissances typiquement il s agit des applications de la recherche L innovation forte densit de cr ativit typiquement il s agit de l innovation de concepts L innovation de concept consiste en une combinaison nouvelle de produits
49. ent oriente de fait ses points de vue Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 19 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement On peut ajouter qu un tel rattachement serait source de cr dibilit tant vis vis de l industrie que d autres administrations ce qui inciterait les entreprises investir dans les activit s de l A2RD et faciliterait ainsi la recherche de contributions ou de correspondants niveau lev En fait si l on observe qu un souci naturel de coh rence et de saine organisation conduit limiter les rattachements directs au plus haut niveau ce choix serait conforme la volont de manifester que l anticipation de ruptures constitue une fonction et une pr occupation essentielles pour le minist re Un comit d orientation largement ouvert vers l ext rieur du minist re Ainsi qu il a t observ plus haut cette ouverture de l A2RD vers l ext rieur s impose pour de nombreuses raisons A Int r t de diversifier les approches et les points de vue pour chapper aux pesanteurs d une pens e unique et renforcer la cr ativit A Avantage profiter du foisonnement de comp tences et d initiatives orient es vers l innovation dans notre soci t pour limiter les redondances et conomiser les moyens du minist re de la D fense A Prise en compte du fait que le champ des affrontements est de plus en plus intimement m l l ensembl
50. er moindres frais d une fonction incontournable en acceptant d tre suiveur notamment par rapport aux tats Unis parce que c est la voie la plus vidente pour r duire les co ts Ces d marches pourraient tre men es soit de fa on libre dans un cadre interne l A2RD soit dans un dialogue avec le demandeur d une tude particuli re pour reformuler le besoin exprim par ce dernier Dans tous les cas il serait opportun de rechercher un th me de d part qui rec le une certaine complexit d interpr tation ou des ambigu t s car l exp rience a montr que ces caract ristiques favorisaient la diversit des id es produites exemple du v hicule d carbon cet objectif de r duction de l empreinte s applique t il aux performances ou l ensemble du cycle de vie Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 23 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Un compromis entre ouverture et protection des r sultats Une grande partie des tudes devra tre effectu e en groupe afin d associer et de confronter des points de vue vari s Cependant les tudes sur la cr ativit sugg rent de combiner cr ativit individuelle et cr ativit de groupe le travail deux ou trois constituant une modalit part enti re Une autre observation est qu un nombre d acteurs relativement limit moins d une dizaine favorise les changes et les conclus
51. erche et industrie L id e serait de tirer les cons quences de la convergence qui a t soulign e entre les int r ts de l conomie et de la d fense pour mener une d marche commune d anticipation des ruptures susceptibles de concerner les capacit s nationales les plus sensibles Les trois organismes les plus naturellement concern s seraient la DGCIS Direction g n rale de la comp titivit de l industrie et des services qui aujourd hui cherche identifier les technologies critiques pour l avenir l ANR Agence nationale pour la recherche et la DGA Un tel partenariat prolongerait les coop rations d j concr tis es au profit de l innovation duale comme la proc dure RAPID de traitement de propositions spontan es Il s agirait de confronter des observations et des analyses en vue de d finir en commun des actions exploratoires que chacune des administrations lancerait ensuite dans son domaine de comp tence 5 3 UNE HARMONISATION DES CONCEPTIONS DE PART ET D AUTRE DE l ATLANTIQUE Les propositions qui pr c dent pourraient parfaitement tre mises en uvre sans pr caution particuli re Cependant en dehors des innovations directement li es des armements leur port e serait limit e par la conjonction de deux obstacles D une part l int r t de grandes entreprises n est pas n cessairement de d velopper des ruptures susceptibles de remettre en cause des produits qui font leurs plus grands profits actuel
52. es am liorations incr mentales issues de la recherche A cet gard il est clair qu ind pendamment de ses cons quences financi res et en termes d emplois la d croissance de l activit industrielle est une menace pour nos capacit s de d fense Plus pr cis ment nul ne songe contester que la disposition d armements de pointe est l une des composantes indispensables d une d fense vraiment efficace De m me les restrictions des exportations de leurs armements les plus avanc s par les tats qui les d tiennent pour pr server leur propre s curit constituent une pratique largement r pandue dont la l gitimit n a jamais t contest e Il en r sulte que la ma trise d une d fense passe par celle des moyens industriels de r alisation de tels armements Or les conditions de cette ma trise en particulier en France ont t marqu es depuis au moins un demi si cle par deux tendances majeures dont la premi re peut d ailleurs expliquer la seconde D une part la plus grande partie des technologies mergentes avaient des applications la fois civiles et militaires D autre part le minist re de la D fense s adressait de plus en plus des industriels ind pendants jug s conomiquement plus efficaces plut t qu des arsenaux publics pour se procurer ses quipements essentiels Si l on admet comme le g n ral de Gaulle que la d fense est la premi re raison d tre de l tat et qu il n y saur
53. forme de raisonnement diff rente de la d duction et de l induction et serait la seule permettant de produire des connaissances nouvelles Afin de comprendre un ph nom ne surprenant on pose l hypoth se d une r gle permettant de consid rer ce ph nom ne comme un cas s y conformant Alors que dans une d duction on tire la conclusion q d une pr misse p le raisonnement abductif consiste expliquer q par p consid r ici comme une hypoth se explicative Ce d veloppement est inspir de l article La trajectoire des innovations ascendantes de Christophe Aguiton et Dominique Cardon Dans cet article les termes d innovation ascendante et d innovation horizontale sont synonymes 20 P n r Zee ge r P La dynamique horizontale pr sente trois caract ristiques principales d abord les innovations prennent naissance dans les besoins et les solutions des utilisateurs que les industriels n identifient pas ou auxquels ils ne veulent ou ne peuvent r pondre ensuite l usager innovateur a int r t r v ler et partager son invention avec les autres utilisateurs enfin la diffusion de l innovation s effectue en r seau chacun profitant des am liorations que les autres utilisateurs veulent bien y apporter Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 40 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Dans le m me esprit l innovation par
54. get annuel d environ 200 M En revanche cette m thode ne serait pas transposable pour les effectifs tant donn que les questions analyser ne seraient pas r duites dans les m mes proportions et qu une petite structure comporte des fonctions de bases proportionnellement plus importantes A L application du taux de 15 20 des recherches l innovation de rupture qui a t cit plus haut conduirait un budget de 100 150 M si l A2RD avait pour attribution de financer le d veloppement de technologies nouvelles au del de l exploration et de l valuation de concepts A Diff rentes exp riences CGARM AII MRIS sugg rent qu un effectif d environ 30 personnes est bien adapt une structure l g re mais charg e de d velopper une politique ambitieuse qui rayonne sur l ensemble du pays A Un ordre de grandeur de 15 M a t retenu pour le financement apport par la d fense aux p les de comp titivit On peut consid rer que l objectif la fois stimuler et orienter les principaux foyers d innovation technologique et industrielle au profit de la d fense est d ampleur comparable celui de l A2RD Sur cette base il appara t raisonnable de fixer trois niveaux possibles d effectif permanent et de budget global intervention et fonctionnement associ s trois niveaux d ambition A 100 personnes et 100 M pour un organisme qui en plus des recherches et tudes de concepts prendrait une par
55. ications d usage montrent que la notion d usager est en r alit beaucoup plus complexe que ne le laisse penser la d finition donn e pr c demment Cette d finition le r duirait en effet un simple utilisateur manipulant des objets Or il ne viendrait l id e de personne de d finir les usages de l automobile par la seule utilisation de la m canique et du moteur combustion sans chercher d crire les habitus par lesquels elle s incorpore culturellement Si l usager est difficile d finir c est en premier lieu qu il se r v le parfois difficile de savoir de quoi il est usager par exemple l environnement num rique allant de l cran tactile au monde virtuel et du bouton like au graphe dynamique d un r seau social ce qu il traite pratique ou fabrique va de l appareil ou de l unit d information les plus l mentaires aux s rendipit s sociocognitives les plus complexes En second lieu l usage n cessite une appropriation supposant la r union de quatre conditions la ma trise technique et cognitive de l artefact l int gration significative de l objet dans la pratique quotidienne l ouverture vers des possibilit s de cr ation la repr sentation collective des usages par les politiques publiques et l innovation La question de l autonomie des acteurs est centrale Les r glages de la marge de man uvre laiss e l usager montrent qu il fait lui m me l objet d une mod lisation par les concepteurs La dialectique
56. incipalement sous tendues par les progr s de la technique sans impact sur les concepts op rationnels n a pas permis d anticiper des ruptures majeures issues de l usage inattendu de possibilit s nouvelles A titre d exemple il aurait t souhaitable d identifier plus t t l importance que prendrait la capacit des avions de combat chapper la d tection des radars les possibilit s d emploi des engins sans pilote sur les champ de bataille ou la menace que constitueraient les explosifs improvis s dans les op rations de maintien de la paix Or l volution du monde rend une telle capacit d anticipation de plus en plus cruciale pour plusieurs raisons Les contraintes budg taires en Europe les efforts des pays mergents pour rattraper l avance technologique des tats dits occidentaux la prolif ration des menaces de toutes origines issues de l expansion acc l r e des technologies dans les soci t s contemporaines font que la ma trise des innovations de rupture appara t indispensable pour maintenir les moyens d assurer notre s curit un co t conomiquement et socialement acceptable De fa on remarquable cette probl matique rejoint largement une pr occupation majeure de notre temps la lutte pour la comp titivit commerciale et la r novation industrielle Car d une part les voies commun ment utilis es pour gagner la course l innovation conomique le financement de la recherche et le soutien des proje
57. ions inattendues surtout si les profils conduisent des d bats d id es Au contraire des groupes plus larges de m me que des proc dures de recherche de consensus comme le vote conduisent des r sultats plus conventionnels Une question structurante est l int gration de partenaires ext rieurs la d fense qui enrichirait les d bats tout en posant des difficult s du point de vue de la s curit Une r ponse possible serait de r server les d bats les plus g n raux un cercle restreint de partenaires proches mais de diversifier les groupes charg s de traiter des questions cibl es La communication se ferait par une s rie d interfaces constituant autant de pare feux entre les personnes disposant d informations pr cises sur le contexte militaire concern celles charg es d apporter des solutions innovantes partielles des fonctions soigneusement d limit es et celles qui prospecteraient l ext rieur des id es et des connaissances utiles ces travaux Quoiqu il en soit l ouverture devrait rester tous les stades une pr occupation majeure avec un recours aussi large que possible des participants vari s mais bien connus et d ment habilit s Le r le des utilisateurs devrait varier durant la vie d un projet il serait particuli rement important lors de la formulation initiale de besoin ainsi que dans la phase de s lection et de validation des id es nouvelles La participation des industriels suppose r
58. ions purement num riques il n est pas exclu que l exploration et l valuation de nouveaux concepts n cessite des d monstrations mat rielles de nature et d ampleur difficiles cerner a priori C est pourquoi de telles d monstrations devraient n cessairement tre sous trait es soit directement soit par recours des centres d exp rimentation ou aux capacit s de sp cification et de conduite d op rations de la DGA Une latitude administrative pour les ressources humaines et la passation des contrats fond e sur le p rim tre limit et les particularit s de la mission L objectif de r duction des co ts de fonctionnement par les conomies d chelle et l limination des redondances conduit mutualiser les fonctions administratives et confier le support de petites structures notamment la gestion des ressources humaines et la passation des contrats des entit s de grande dimension Cependant il importe de ne pas perdre le b n fice de d penses significatives consacr es au renforcement d une fonction jug e prioritaire ici l innovation de rupture en limitant l efficacit de l organisme cr par des r gles trop contraignantes Dans le cadre de son Cyber Fast Track program la Darpa est en mesure d adjuger un march en moyenne une semaine apr s avoir re u la proposition tout en respectant les r gles en vigueur dans l ensemble du minist re de la D fense En particulier il Comit D fense d
59. irs d artillerie indirects et profitent de leurs missions de reconnaissance pour l cher quelques bombes sur les concentrations de troupes adverses 3 P E A a 7 Le casque Adrian est con u pour viter les blessures la t te les premi res transfusions sanguines d humain humain sont utilis es par le service de sant des arm es m me si les premi res b n ficiaires en furent des femmes apr s leur accouchement on peut noter que l on ignorait l poque l existence des groupes sanguins ce qui entrafnait un fort taux d chec de ces transfusions Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 8 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 1 2 L VOLUTION DU MONDE IMPOSE UN EFFORT ACCRU POUR FAIRE NAITRE L INNOVATION DE RUPTURE Par nature une innovation na t d une id e inattendue Elle a besoin d tre soutenue mais il semble paradoxal de vouloir en planifier le jaillissement C est pourquoi le soutien l innovation aussi bien vis e civile que militaire s est traditionnellement appuy sur deux piliers le financement de moyens et de travaux de recherche d une part de projets port s par des innovateurs d autre part Cette mani re de faire bien adapt e des innovations incr mentales principalement sous tendues par les progr s de la technique tait pertinente dans des p riodes de stabilit ou de d veloppement sur une longue dur e de grande
60. it D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 39 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Les diff rentes figures impliqu es dans l innovation17 Le chercheur Dans son travail d approfondissement des connaissances scientifiques le chercheur proc de en associant observation r flexion et exp rimentation Sa d marche est principalement abductive 8 et fond e sur une logique rigoureuse permettant d avancer progressivement sur un sentier balis par les r sultats d exp rience Pour trouver le chercheur doit chercher cette tautologie recouvre une r alit profonde car il faut cerner les limites des connaissances scientifiques et tenter de les approfondir de les tendre de les appliquer de nouveaux domaines L innovateur Pour innover il importe moins de chercher que de r fl chir dans des domaines diff rents et de tenter de transposer les r sultats obtenus dans des domaines a priori distincts Bien souvent le chercheur est trop limit par son domaine de comp tence qui s tend davantage la verticale qu l horizontale Au contraire l innovateur doit constamment observer l horizon dans toutes les directions Comme ce tour d horizon doit aussi s appuyer sur une connaissance approfondie des tentatives pr c dentes la connaissance de l histoire des sciences et des techniques est indispensable L ing nieur L ing nieur doit s appuyer sur les fruits de la recherche en t
61. lier le financement de travaux de d monstration aurait l avantage de jouer un r le de catalyseur pour mettre en relation tr s en amont des partenaires potentiels susceptibles de contribuer efficacement l mergence et la promotion d id es nouvelles Ces premiers d monstrateurs constitueraient aussi des supports de communication utiles au politique Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 18 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Cependant il ne para t pas r aliste de confier l A2RD la conduite d taill e de programmes de d monstration de grande ampleur normalement assur e par des services existants Elle devrait donc passer le relais assez t t pour viter les redondances d attributions et faciliter l appropriation de ses propositions par les d cideurs Ainsi la mission et la m thode de base de l A2RD pourraient tre d finies comme suit A Production et premi re valuation de nouveaux concepts de syst mes sous syst mes et quipements avec leurs concepts d emploi associ s A Exploration simultan e de nouveaux besoins capacit s de produire les effets militaires connus de fa on enti rement nouvelle et des effets militaires nouveaux et de solutions permettant de les satisfaire Des r ponses aux demandes et des propositions spontan es des activit s partag es entre long terme et court terme L A2RD devrait tre consult e soit
62. location optimale de ressources consacr es des technologies ou des usages nouveaux serait de 10 20 du budget de recherche et d veloppement d une entreprise En effet la d couverte de solutions vraiment innovantes un probl me suppose de le traiter fond en explorant ses diff rentes facettes en assimilant en profondeur la situation vis e Il importe de ne pas se limiter une mod lisation sch matique mais de prendre le temps de faire jouer l imagination et de se pencher sur des d tails ou des param tres susceptibles d exercer une influence inattendue Il para t utile de rappeler m me si cette observation peut sembler banale que toute r flexion sur la pr paration de l avenir devrait syst matiquement combiner un certain stade deux d marches centr es la premi re sur les usages la deuxi me sur la recherche et le d veloppement de produits Diff rentes tudes ont aussi fait ressortir qu en dehors de l engagement de la direction les travaux destin s d boucher sur des innovations de concept doivent s appuyer sur les conditions suivantes A l expression de buts larges clairs et simples la mission de la DARPA est tr s simple cr er et pr venir la surprise strat gique un environnement physique et humain diversifi notamment en associant des sp cialistes de sciences humaines aux techniciens un cadre financier qui permette de d velopper les id es mergentes un retour d exp rien
63. ns n cessaires pour effectuer un travail en r seau avec de nombreux correspondants synchrone t l conf rences ou asynchrone messagerie Des moyens de simulation num rique pour l valuation pouvant tre raccord s l environnement virtuel cit plus haut Il serait bien entendu souhaitable que les moyens les plus lourds et les moins sp cifiques par exemple ordinateurs de grande capacit destin s la simulation soient partag s avec d autres organismes sous r serve que l A2RD dispose d un acc s r gulier qui ne soit pas frein par de lourdes proc dures administratives Un budget d expertises d tudes et de d monstrations Une quipe d effectif limit devra n cessairement recourir de nombreuses prestations ext rieures compte tenu de la diversit des exp riences n cessaires Il n est pas r aliste de penser que des correspondants b n voles suffiront sauf se contenter de contributions sommaires apport es en fonction de leur disponibilit par les seuls interlocuteurs qui se sentiront directement concern s par les questions de d fense Il est donc souhaitable que l A2RD puisse d multiplier ses capacit s en passant des contrats d expertise et d tudes En ce qui concerne les comp tences disponibles dans des tablissements publics une modalit possible serait de lui attribuer un droit de tirage sur l activit de diff rents centres de recherche Par ailleurs au del des simulat
64. nse riche aux objectifs vis s ici e En France des tablissements publics et des entreprises ont mis en place des syst mes d di s l innovation de rupture e Les d marches entreprises pour faire merger des innovations de rupture s appuient sur la cr ation de dispositifs nouveaux comme les living labs centres d innovation d usage e Les nouveaux centres d innovation sont eux m mes appel s se regrouper en r seaux 2 3 Les obstacles analys s et les exp riences observ es sugg rent quelques recommandations g n rales e Les organisations devraient int grer l innovation un niveau sup rieur dans l ensemble de leur dispositif e L innovation de concept suppose une d marche particuli re e L tat a un r le sp cifique assurer en mati re d innovation e Pour la d fense le dialogue entre ing nieurs et op rationnels devrait s orienter davantage vers la recherche de ruptures Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 5 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 3 Recommandations pour une Agence d anticipation des ruptures de d fense 3 1 Une action d di e l innovation de rupture la fois autonome et pleinement ins r e dans les processus d laboration du syst me de d fense e Une mission ambitieuse mais bien d limit e produire valuer proposer de nouveaux concepts e Des interfaces avec de nombreux processus du minist r
65. ntation de sc narios de vie concernant des communaut s d utilisateurs 4 l valuation de la valeur des concepts des produits et des services selon des crit res socio ergonomiques socio cognitifs et socio conomiques 23 z F 2e 3 C est une d marche que cherche promouvoir Pierre Musso dans le cadre de la chaire Mod lisation des imaginaires innovation et cr ation 74 Les l ments de ce passages s inspirent parfois librement parfois tr s troitement de L intelligence de l usager de Louise Merzeau Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 41 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement L tude du ph nom ne innovation De nombreuses disciplines ont pris l innovation comme objet d tude notamment l conomie la sociologie la psychologie les sciences du management il existe m me une philosophie de l innovation L innovation se r v le en effet un ph nom ne complexe justiciable d une vari t d clairages Nombre des recherches entreprises ont permis des avanc es pratiques int ressantes comme la mod lisation de la conception innovante26 dans la d cennie 2000 ou sont porteuses de nouvelles avanc es potentielles comme celles r alis es au sein de la chaire Mod lisations des imaginaires innovation et cr ation r cemment mise en place au sein de T l com Paris Tech Toute d marche recherchant l innovation doit
66. ntention des principaux d cideurs de notre pays Le rapport sur l innovation la DGA date de la fin 2010 Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 9 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 1 3 LA PR SENTE TUDE UNE D MARCHE PLURIDISCIPLINAIRE APPUY E SUR DES EXP RIENCES CONCR TES La pr sente tude a t men e par un groupe de travail constitu d acteurs de l industrie de l administration et de la recherche ing nieurs mais aussi psychologues sociaux en fonction principalement mais non exclusivement dans des secteurs int ressant l armement Diff rents t moins ou experts ont t entendus Il est bien pr cis que les discussions ont t de libres changes d opinions individuelles de sorte que le pr sent rapport ne saurait engager ni les membres du groupe m me s il leur doit l essentiel de son contenu ni les organismes auxquels ils appartiennent en dehors du pr sident le pr sident du Comit d fense du CNISF et du secr taire du groupe La r flexion a port principalement sur quatre points A D abord un recensement des principaux freins l innovation de rupture en mati re de d fense et des voies possibles d am lioration appuy sur des r sultats de recherche ainsi que sur quelques exp riences pratiques observ es dans diff rents domaines A Ensuite un examen d taill en vue d approfondir une recommandation du rapport de la D
67. oine Coursimault Consultant ind pendant Xavier Cusset EADS Innovation Works Olivier Defour DGA Catod Thierry Dupoux Safran Sagem Brigitte Lecat CRPCC LAUREPS Universit Rennes 2 Arnauld Leservot CEA LIST Emmanuel Lisack IGA 2S Alain Moulet CGARM puis Pr sident d Am nagements vivants Dominique Palabost Jusqu son affectation au CASPOA St phanie Quiguer CRPCC LAUREPS Universit Rennes 2 Arnaud Reichart ENSTA ParisTech Thomas Reydellet Thales Corporate J r me Rosello Sagem doctorant ESCP Europe Carl Tr moureux Secr taire du groupe de travail CGARM Xavier Truel DGA SASF Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 34 42 PERSONNES AYANT PARTICIP A DES R UNIONS OU A DES ATELIERS en dehors de diff rents acteurs du minist re de la D fense Cap Digital Patrick Cocquet D l gu g n ral Fran oise Colaitis D l gu e adjointe en charge de la strat gie et des communaut s Olivier Jonas Soci t et Tecdev Philippe Roy D l gu adjoint en charge des projets Henri Verdier Pr sident Dassault syst mes Olivier Alloyer EBC management Anne Asensio Responsable du design studio Nicolas David Client executive for D FENSE Alain Dugousset D FENSE amp security industry leader liane Fourgeau Worldwide Catia systems sales EADS Renaud Bellais Charg d tudes
68. onn des fonctions ou des outils radicalement nouveaux en rassemblant dans un organisme d di les moyens pouvant contribuer le plus directement l innovation de rupture Un souci majeur est d viter durablement deux cueils submerger peu peu l A2RD de t ches courantes parce qu elle aurait t rendue incontournable ou au contraire la d connecter du reste du minist re au point qu elle manque d information pertinente et de cr dibilit Les orientations qui suivent tiennent compte de cette pr occupation Elles s inspirent nettement de l exemple de la DARPA avec deux diff rences significatives D une part il convient par r alisme budg taire de viser des moyens beaucoup plus r duits et une exigence plus directe de r ponse aux pr occupations des autres services D autre part le principe est de donner une place plus grande la r flexion sur les usages c t des analyses de possibilit s technologiques Une mission ambitieuse mais bien d limit e produire valuer proposer de nouveaux concepts La mission de base devrait satisfaire deux crit res principaux A D une part il s agit fondamentalement de rechercher des ruptures d usages associ es des quipements nouveaux A D autre part la recherche des concepts ne devrait pas se limiter un exercice de cr ativit mais comporter une premi re s lection et des l ments d valuation afin de pouvoir susciter l int r t des d cideurs En particu
69. ouverte scientifique L innovation et la d couverte ne sont pas opposer mais distinguer nettement La d couverte scientifique qui est du domaine de l invention se produit lors d un travail de recherche le plus souvent caract re fondamental Elle ne donne pas imm diatement naissance des innovations de la d couverte scientifique il r sulte g n ralement le d gagement d un nouveau champ d exploration Si de fa on g n rale l innovation est un processus de destruction cr ative c est principalement l innovation fond e sur une d couverte scientifique qui a le potentiel d amorcer un nouveau cycle de croissance long terme L innovation et la recherche appliqu e La recherche appliqu e exploite les connaissances scientifiques obtenues par la recherche fondamentale Elle se concr tise souvent par des brevets suivis de publications destin es susciter l int r t des industriels Le r sultat de la recherche appliqu e n est pas imm diatement pr t d boucher sur le march car il faut au pr alable passer par le stade du d veloppement puis par celui de l industrialisation L innovation et le d veloppement exploratoire Il s agit de pr parer le passage au stade industriel c est dire s assurer que le produit est r alisable qu il tiendra ses promesses en termes de performances et soutiendra la comparaison avec la concurrence L valuation de ces promesses peut tre faite de fa on exhaustive par la simul
70. p rateurs de la t l phonie fixe L innovation strat gique transforme le mod le conomique de l entreprise qui la d ploie sans avoir d impact majeur sur les habitudes et comportements des usagers Ainsi la descente en gamme de Renault avec sa Logan a t elle n cessit une transformation de ses m thodes de conception et de production et m me la cr ation d une nouvelle marque Dacia Il n est pas rare qu une nouvelle g n ration d entreprises profite d une transition pour d stabiliser les acteurs historiquement dominants sur le march L entreprise Kodak par exemple qui s tait d embl e montr tr s active sur la photographie num rique notamment en se constituant un portefeuille de brevets dans ce domaine a r cemment d pos son bilan faute d avoir t capable de faire voluer son mod le conomique L innovation de rupture ne n cessite pas seulement une volution du mod le conomique de l entreprise qui la met en uvre elle transforme profond ment les habitudes et comportements des usagers On pourrait l illustrer par le passage de la locomotion hippomobile la locomotion automobile Comme dans le cas pr c dent la transition s accompagne souvent d un renouvellement des acteurs du march Source le rapport sur l innovation la DGA Les l ments de ce paragraphe s inspirent librement des travaux de Markides et Geroski ainsi que de ceux de Clayton Christensen et de Philippe Silberzahn Com
71. que quelques exemples c t de perspectives sans doute encore futuristes comme des manipulations financi res climatiques ou d ordre g n tique Dans ces conditions il n est pas tonnant que l anticipation ait t identifi e comme une des composantes majeures de la d fense et de la s curit nationale Il s agit la fois de donner nos arm es les moyens de s adapter au plus vite des changements venir de la conflictualit voire de cr er elles m mes la surprise pour une efficacit accrue avec des moyens budg taires limit s afin de conserver une longueur d avance sur les menaces potentielles de certains tats C est dans ce contexte que diff rentes tudes ont t men es sur les capacit s d innovation de notre syst me de d fense et ont conduit formuler diff rentes recommandations C est ainsi qu un rapport de la Direction g n rale de l armement DGA a soulign l int r t de stimuler une innovation qui ne soit pas fond e seulement sur la production de nouvelles technologies mais qui soit centr e sur l laboration de concepts nouveaux Cette r flexion a t poursuivie en commun par le Conseil g n ral de l armement CGARM et le comit d fense du Conseil national des ing nieurs et scientifiques de France CNISF dont elle rejoint le souci de contribuer aux r flexions pour une r novation industrielle de la France dans la mouvance du Livre blanc r cemment diffus par le CNISF l i
72. r des efforts d innovation dans le domaine de la d fense ou sur la fa on de les transposer pour contribuer la vitalit et au d veloppement de l industrie nationale Cette tude conduite la demande du Conseil g n ral de l armement constituera galement une contribution aux travaux du comit d fense des ing nieurs et scientifiques de France Les r sultats seront formalis s dans un rapport remettre pour la fin du mois de d cembre 2011 Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 36 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement GLOSSAIRE L innovation L innovation De fa on g n rale l innovation peut tre d finie comme un processus de recomposition des savoirs existants qu ils soient tacites ou formalis s empiriques ou codifi s d ordre technique ou scientifique Plus pr cis ment l innovation consiste prendre en compte des connaissances nouvelles pour am liorer ou pour imaginer et d velopper des produits des services des proc d s voire des organisations L innovation peut cependant r sulter aussi d une prise de conscience transformant le regard port sur un ph nom ne une situation L innovation de d fense L innovation de d fense est l ensemble des id es ou projets nouveaux de nature contribuer directement ou indirectement par le biais de facteurs d influence au succ s de l action de l tat dans le r glement des crises futures
73. r des formations et des parcours pour l innovation de rupture e Instituer un p le de comp titivit virtuel des ruptures transversales e Donner une mission nouvelle un partenariat entre les minist res charg s de d fense recherche et industrie 5 3 Une harmonisation des conceptions de part et d autre de l Atlantique e Reprendre certaines pratiques d autres pays e Faire reconna tre l Europe qu un maintien des capacit s industrielles est un enjeu de d fense et de s curit Liste des personnes ayant contribu aux travaux Mandat du groupe Glossaire Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 7 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 1 LA RECHERCHE D INNOVATION DE RUPTURE EST DEVENUE CAPITALE POUR LA DEFENSE 1 1 INNOVATION ET DEFENSE DEUX ENJEUX LIES ESSENTIELS POUR L AVENIR DE NOS SOCIETES De tout temps la d fense a t une course l innovation dont les enjeux sont d anticiper la menace de se donner les moyens d y faire face en surprenant autant que possible les adversaires potentiels Le premier conflit mondial en fournit une illustration difiante l usage op rationnel des sous marins n s la fin du si cle pr c dent de l association du moteur lectrique courant continu et de l accumulateur ne rencontre pour un temps aucune opposition s rieuse l a ronautique militaire conna t un essor extr mement rapide apr s quelques
74. s la d fense Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 30 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Mais des mesures particuli res sont n cessaires pour prolonger cette formation par des parcours ou des incitations qui s adressent des professionnels du secteur priv C est ainsi que les actions suivantes pourraient contribuer faire merger des id es nouvelles et d velopper l esprit d innovation de rupture dans l ensemble de nos soci t s lancement de concours d id es dont le prix serait le financement d une d monstration attribution de bourses des salari s d sireux d effectuer une p riode sabbatique sur la base de diff rents crit res capacit s d inventivit d montr es ant rieurement programme de nature faire merger des r ponses originales des besoins av r s Il conviendrait l aussi de d finir soigneusement la diffusion des connaissances produites et les conditions de propri t intellectuelle d autant plus que les b n ficiaires auraient t s lectionn s dans un cercle plus large Instituer un p le de comp titivit virtuel des ruptures transversales La recherche de ruptures est davantage pluridisciplinaire que l innovation incr mentale classique ce qui justifie un tel p le au del du seul domaine de la d fense Donner une mission nouvelle un partenariat entre les minist res charg s de d fense rech
75. s changes exploratoires sur des questions int ressant la d fense e Rassembler des correspondants de tous les p les en un r seau unique p le de d fense virtuel e L Agence d anticipation des ruptures de d fense serait l outil naturel pour conduire ce partenariat Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 6 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 4 3 Une dimension nouvelle donn e la pr paration des ruptures de d fense pour renforcer la posture d anticipation e Consid rer la pr paration des ruptures de d fense comme un enjeu majeur du minist re l image de la cr ation de la force de dissuasion e Commencer par donner une priorit accrue la mission d anticipation de la DGA e Cette volution exigerait une adaptation des comp tences et des modes de fonctionnement de la DGA e Cette ambition n cessiterait une participation de l ensemble du minist re que l A2RD serait bien plac e pour animer 5 Applications la r novation industrielle nationale 5 1 Une approche fond e sur la convergence des enjeux de r novation industrielle et de d fense 5 2 Un largissement naturel des mesures pr conis es pour la d fense e Les propositions faites pour pr parer les ruptures sont bien adapt es aux contraintes majeures qui limitent le soutien l innovation e Transposer l exploration des ruptures de d fense toute l conomie e Promouvoi
76. s D autre part le passage de l id e l acte qui peut tre consid r comme un point faible de la France suppose des d penses importantes dont le financement public est limit par la politique de libre concurrence de la Communaut europ enne en dehors du domaine de la d fense comme il a d j t rappel et au del des programmes de recherche qui eux b n ficient d efforts ind niables cette politique restreint les possibilit s de soutien la r alisation de produits nouveaux Pour accro tre cette port e une id e serait de s inspirer de l exemple des tats Unis largissant ainsi la r f rence la seule DARPA Reprendre certaines pratiques d autres pays Ainsi qu il a t observ plus haut les tats Unis comme bien d autres tats n ont jamais h sit utiliser des financements militaires pour soutenir des industries qu ils consid rent comme strat giques Un exemple embl matique est celui de l a ronautique Il est connu de tous que Boeing a t aid par des contrats de recherche de d fense acqu rir une position minente dans la construction d avions de transport commerciaux tandis que les avances remboursables dont Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 31 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement b n ficie Airbus sont soumises des r gles subtiles dont l application est consommatrice de temps et d efforts adminis
77. s d appliquer leur dynamisme l valuation ou la d monstration de ruptures de grande ampleur L clairage qui pourrait leur tre fourni permettrait de mieux les aider et les inciter d velopper leurs activit s vers des technologies d avenir Les principales caract ristiques recommand es pour A2RD resteraient pleinement adapt es mission d valuation et de proposition de concepts spontan es ou en r ponse aux demandes structure permanente disposant de moyens sp cifiques notamment pour mener des d monstrations et faisant appel des r seaux de correspondants comit d orientation largement ouvert En revanche quelques adaptations seraient envisager La question du rattachement se poserait Ministre de la d fense conjointement Ministres charg s de la d fense et de l industrie ou Premier ministre Il conviendrait de d terminer qui repr senterait le point de vue des utilisateurs dans les travaux associations sociologues services de diff rents minist res Le recours aux moyens et la participation financi re des entreprises serait certainement largi La question principale porterait sur la diffusion des r sultats obtenus Promouvoir des formations des parcours et des incitations au profit de l innovation de rupture Les dispositions qui ont t voqu es plus haut pour former des ing nieurs et des cadres plus aptes int grer l innovation dans leurs activit s ne sont pas sp cifique
78. s de la technologie est pour partie d coupl de celui des programmes qui peuvent voir se succ der deux ou trois g n rations de technologies successives 2 2 DES EXEMPLES DE DEMARCHES ENTREPRISES POUR DEVELOPPER L INNOVATION DE CONCEPT ET D USAGE DANS DIFFERENTS DOMAINES PEUVENT ETRE MIS A PROFIT Aux tats Unis la DARPA repr sente une r ponse riche aux objectifs vis s ici Cr e sous sa forme actuelle en 1958 en r action la surprise que constituait le lancement du premier satellite le Spoutnik par une puissance adverse la DARPA a pour but de permettre aux tats Unis d tre les premiers imaginer des ruptures int ressant la d fense Ses caract ristiques qui m ritent d tre soulign es sont les suivantes A Un petit format 120 directeurs de programmes et une quipe de soutien quivalente et une organisation simple courtes lignes hi rarchiques permettant un fonctionnement souple et des d cisions rapides A Des responsables de projets exp riment s en postes pour quelques ann es A Des moyens financiers importants son budget est de presque 3 milliards de dollars comparer environ 12 milliards de dollars pour l ensemble des recherches militaires permettant de r aliser des d monstrateurs A Une grande autonomie rattachement haut niveau et ind pendance par rapport la programmation militaire En d finitive le mod le de la DARPA organisme d di aux innovations radicales s par de l
79. s drones la guerre dans l espace ou le cyberespace ou des ruptures plus court terme qui portent sur des quipements ou des composants exemples le chargement des fusils par la culasse qui a permis la victoire des Prussiens Sadowa la lutte contre les dispositifs explosifs improvis s Les premi res sont l objet fondamental du dispositif et une seule suffirait justifier son existence mais la recherche des secondes aiderait les quipes rester en contact avec la r alit et serait un enjeu de cr dibilit pour l A2RD de nature veiller l int r t de l ensemble de l institution A cet gard l A2RD ne devrait pas exclure de proposer des innovations incr mentales apportant une premi re r ponse partielle des demandes urgentes M me si de telles r ponses sont normalement du ressort d autres services l Agence pourrait apporter une contribution originale parce qu elle prendrait naturellement davantage de recul en s appuyant sur une palette de points de vue plus vari e Un rattachement direct au Ministre Un tel rattachement para t hautement souhaitable pour deux raisons principales A Seul un rattachement haut niveau apporterait l autonomie n cessaire pour proposer des innovations de rupture et se d gager des demandes court terme A Les r flexions devant combiner troitement usages et technologie l A2ZRD devrait s appuyer sur les comp tences des tats majors et de la DGA sans que son rattachem
80. s inventions initiales comme le train l avion le char ou le missile Elle convient moins bien notre poque en particulier pour la d fense du fait de la convergence de trois facteurs A D une part beaucoup de grandes inventions qui ont transform le vingti me si cle sont arriv es maturit et leur progression se fait rendements d croissants ce qui facilite les efforts des pays mergents pour rattraper l avance technologique de l Europe et des tats Unis Ceux ci ne pourront rester en t te que s ils sont les premiers ma triser les prochaines ruptures D autre part depuis la fin de la guerre froide des tats comme la France ont nettement r duit la part de leurs ressources consacr e leur d fense Une avance dans les concepts leur sera de plus en plus n cessaire pour maintenir par rapport de nombreuses menaces une sup riorit que le niveau technique de leurs armements suffisait autrefois garantir A Enfin l expansion acc l r e des connaissances dans les soci t s contemporaines a provoqu un foisonnement de concepts radicalement nouveaux qui m lent troitement la technique et les usages C est ainsi qu en l espace de quelques d cennies les responsables de la d fense ont d faire face de nombreuses menaces inattendues avions commerciaux convertis en kamikazes utilisation d internet pour d vier l opinion ou pour organiser des r seaux terroristes explosifs improvis s n en sont
81. sollicitation l intention des principaux d cideurs du minist re Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 3 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Cette initiative pourrait tre compl t e par diff rentes mesures de gestion des ressources humaines formation sp cifique tapes de carri re centr es sur l innovation prise en compte des capacit s associ es dans l valuation des personnes diversit accrue des profils dans certaines quipes Une autre suggestion associ e serait d engager une coop ration renforc e avec les p les de comp titivit pouvant prendre la forme d un p le de d fense virtuel Dans une deuxi me tape cette d marche pourrait tre tendue au profit de l ensemble des acteurs conomiques en partenariat avec les minist res charg s de l industrie et de la recherche Enfin pour que cette action visant la r novation industrielle puisse prendre toute son ampleur il serait utile de la compl ter par une action diplomatique L objectif serait d orienter la politique europ enne aujourd hui domin e par le souci de pr server un libre change au b n fice direct des consommateurs vers une priorit plus grande donn e au soutien d innovations destin es r pondre des enjeux collectifs d avenir Il s agirait de faire reconna tre nos partenaires qu un certain maintien des capacit s industrielles est une condition
82. streintes charg es de missions pr cises Il serait galement prudent de recruter ces collaborateurs particuliers pour une p riode limit e la fois pour viter qu ils perdent la longue leur regard ext rieur et pour ne pas faire durer trop longtemps des situations d inadaptation compl te Ce r sultat pourrait tre obtenu soit en recourant des contrats dur e d termin e soit par change avec d autres minist res ou des entit s publiques ou priv es dans le cadre de politiques de mobilit des personnels 4 2 UN PARTENARIAT AVEC LES POLES DE COMPETITIVITE Se concentrer sur une cat gorie de partenaires Ainsi qu il a t observ plus haut une intensification des changes avec les acteurs de l innovation dans l ensemble de la soci t permettrait au monde de la d fense de b n ficier d un apport plus riche d id es et d informations vari es qui favoriserait l closion de concepts nouveaux Mais le foisonnement est tel dans ce domaine qu il importe de faire un choix parmi les partenaires potentiels d une part afin de limiter les moyens n cessaires au dialogue d autre part pour mieux ma triser la circulation des informations sensibles A cet gard le choix des p les de comp titivit pr sente l avantage d un acc s par le biais de moins d une centaine de correspondants aux centres de recherche et aux entreprises de toutes dimensions qui ont l ambition de collaborer sur des projets innovants d
83. sures pour assurer son industrie un minimum de comp titivit globale n cessaire sa survie et la ma trise de capacit s essentielles tout en soutenant la libre concurrence dans la plupart des secteurs particuliers Il est noter qu une pr sentation de ce concept en r f rence aux tats Unis devrait favoriser l adh sion des partenaires europ ens de tradition lib rale Cette reconnaissance permettrait l Agence de recherche des ruptures de jouer ouvertement un r le largi dans l esprit qui a permis la DARPA de susciter Internet Elle permettrait de donner une plus grande ampleur aux autres mesures qui ont t sugg r es jusqu ici notamment en accordant des subventions plus importantes ou en orientant la commande publique au profit d volutions qui seraient consid r es comme capitales pour l avenir de notre industrie Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 32 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement ANNEXES Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 33 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement PERSONNES AYANT CONTRIBU AUX TRAVAUX CONSTITUTION DU GROUPE DE TRAVAIL Jacques Bongrand Pr sident du groupe de travail et Pr sident du Comit D fense des IESF Ing nieur g n ral de l armement 2 me section Directeur de l Agence de mobilisation conomique R gion Lorraine Ant
84. t en compte de fa on syst matique et coh rente l ensemble des exp rimentations ant rieures Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 11 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement expression rationnelle du besoin est donc parfaitement reconnue particuli rement dans le cas de syst mes complexes comme ceux de la d fense Ainsi il a t observ que les trois principales causes d checs de l ing nierie syst me sont le manque d informations provenant des utilisateurs des exigences et sp cifications incompl tes le changement de ces exigences et sp cifications en cours de projet Il existe aussi un risque important d accueillir les nouveaut s au cas par cas sans vision d ensemble et de d couvrir trop tard les probl mes d architecture qu elles provoquent C est pourquoi l expression des besoins de d fense est le r sultat de processus collectifs labor s Il en r sulte que l usager effectif est plus souvent repr sent qu associ directement de sorte que ses aptitudes peuvent tre sur valu es ou sous estim es par exemple on a pu sous estimer les aptitudes d op rateurs utiliser des dispositifs informatiques auxquels les plus jeunes ont t largement accoutum s dans leur enfance La prise en compte d exp riences pass es celles des chefs tant assez souvent les plus anciennes trop t t dans le processus la part insuffisante laiss e la spontan it
85. t majeure l orientation des tudes de briques technologiques non d di es des programmes identifi s les contrats tant pass s par la DGA A 30 personnes et 20 M pour un organisme pleinement en charge des missions d crites plus haut avec des comp tences technologiques limit es A 15 personnes et 5 M pour une A2RD qui fonctionnerait en s appuyant principalement sur des r seaux de correspondants b n voles et des contributions de l industrie de fa on atteindre globalement les moyens de l hypoth se pr c dent Il convient de souligner ce stade que la cr ation d une telle Agence correspondrait une ambition forte m me si elle est jug e n cessaire et qu un manque de moyens au d part risquerait de d naturer ce concept Ce risque est jug s rieux dans l hypoth se basse si les entreprises peinent apporter les contributions attendues Comme il s agit d am liorer l efficacit d ensemble budget constant les moyens et les missions des services du minist re centr s sur l innovation ou la prospective long terme devraient tre revus en coh rence avec l hypoth se retenue Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 22 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 3 3 DES MODES DE FONCTIONNEMENT SPECIFIQUES Il n entre pas dans l objet du pr sent rapport de d finir des r gles de fonctionnement d taill es Mais l analyse pr sent
86. t pas d avoir une connaissance compl te des ph nom nes pour les appliquer des r alisations concr tes sont pouss s par une saine prudence prolonger des concepts d j mis en pratique plut t qu faire table rase de toute exp rience pass e Il convient aussi de souligner que le droit l chec est beaucoup moins ancr dans nos mentalit s europ ennes qu aux tats Unis Et si la sanction de l exp rience n est pas imm diate il est certainement pr f rable pour celui qui veut faire carri re parmi de nombreux concurrents de justifier brillamment l opinion dominante plut t que de s y opposer avec clat de se donner l image d un organisateur efficace m me un peu trop conventionnel plut t que celle que d un r veur imaginatif fourmillant d id es au r alisme incertain Ainsi la suite des performances d cevantes des premiers tanks d ploy s sur la Somme le colonel Swinton leur promoteur fut d mis de ses fonctions de chef des unit s de blind s britanniques De plus un aspect de notre mentalit cart sienne d j cit e est l absence d ducation la gestion du flou et de la contradictiontt Or contrairement aux am liorations progressives la mise en uvre d une rupture par rapport un ordre tabli n cessite d accepter une perte temporaire de coh rence Par exemple les concepts de base d un programme d armement reposent sur les technologies connues durant la phase de conception Mais le temp
87. ticipative part du principe que les id es des acteurs du terrain ont de la valeur pour agir en compl ment de l innovation institutionnelle Au minist re de la D fense le dispositif d innovation participative a t mis en place en 1988 la tenue jour de la situation tactique dans le Golfe lors de la guerre Iran Irak gr ce des ordinateurs portatifs d ploy s artisanalement bord des avions et du Clemenceau ayant marqu les esprits Les significations d usage concernent la mani re dont les utilisateurs vivent l innovation par rapport aux techniques qui leur sont coutumi res par rapport leurs pratiques quotidiennes par rapport leurs identit s professionnelles et priv es et par rapport leur environnement2i La diffusion d un nouveau produit ou service et son acceptation par le march d pendant plus de ses significations d usage que de ses seules qualit s techniques fonctionnelles ou commerciales il est devenu un enjeu de chercher favoriser l innovation en partant des usages Une vari t de techniques et de d marches ont ainsi t con ues dans ce sens c est par exemple le cas des Living Lab centres d innovation d usage o les utilisateurs sont des acteurs partenaires part enti re La recherche d innovation en partant de la culture par opposition aux innovations pouss es par la technologie et tir es par le march ouvre d ailleurs un champ d exploration enti rement d fricherz3 Les signif
88. tion d animation vis vis de correspondants ext rieurs R ciproquement elle serait ainsi directement destinataire d informations particuli rement pertinentes pour remplir ses missions au sein du minist re Bien entendu il lui reviendrait la responsabilit de transmettre ces informations tous les autres services int ress s Cette orientation conduirait logiquement retenir l hypoth se haute de dimensionnement de l A2RD Dans ces conditions il lui serait confi la gestion de la part du budget de la d fense qu il a t d cid de consacrer aux p les de comp titivit 4 3 UNE DIMENSION NOUVELLE DONNEE A LA PREPARATION DES RUPTURES DE DEFENSE POUR RENFORCER LA POSTURE D ANTICIPATION Cette piste est bien s r la plus ambitieuse Elle repose sur une analogie avec la p riode qui a suivi la deuxi me guerre mondiale et la cr ation de la force de dissuasion Consid rer la pr paration des ruptures de d fense comme un enjeu majeur du minist re l image de la cr ation de la force de dissuasion Dans les ann es mille neuf cent cinquante il est apparu que la France ne pourrait pas retrouver un rang de puissance majeure par la seule reconstruction de ses forces classiques Il s agissait bien de r aliser une rupture Celle ci a t r ussie en consacrant une haute priorit la mise en place de la dissuasion nucl aire parall lement la conception et la r alisation d avions d h licopt res de bateaux et de
89. tratifs mais qui n en sont pas moins contest es outre Atlantique Alors m mes que les tats europ ens ont pu voir leurs alli s am ricains regretter qu ils ne consacrent pas davantage de ressources la s curit commune L id e serait de recourir dans un p rim tre d industries strat giques d finir conjointement des m thodes analogues celles des tats Unis Ce rapprochement des conceptions permettrait d viter de gaspiller une nergie pr cieuse dans des conflits internes un ensemble occidental qui sans renoncer sa diversit aurait certainement int r t pr server ses solidarit s historiques et culturelles face l mergence de g ants comme la Chine ou l Inde Bien entendu une telle d marche ne pourrait pas aujourd hui tre entreprise isol ment l chelle nationale Une premi re tape serait de l inscrire dans un cadre europ en Faire reconna tre l Europe qu un maintien des capacit s industrielles est un enjeu de d fense et de s curit Les trait s europ ens reconnaissent une exception de d fense qui autorise les tats membres s affranchir des r gles de libre concurrence pour l acquisition de mat riels particuli rement sensibles Il para trait logique d largir les conditions de cette exception en se fondant sur la convergence qui a t observ e plus haut En d autres termes il s agirait de faire reconna tre qu un tat souverain peut l gitimement prendre des me
90. ts des entreprises ne favorisent pas directement l anticipation de ruptures majeures que les d cideurs des entreprises concentr s sur des cr neaux particuliers et des quilibres financiers court terme ne sont pas les mieux plac s pour pr parer D autre part l Histoire a montr que les efforts d un tat pour d velopper des industries de pointe et pour disposer d une capacit autonome se doter des quipements n cessaires sa d fense taient indissociables et s paulaient mutuellement Les domaines de l a ronautique et de l espace l exemple des tats Unis l illustrent clairement Toutes ces constatations conduisent formuler plusieurs recommandations pour mieux se pr parer afin de remporter la guerre froide de l innovation La premi re proposition serait de d dier une petite part des moyens du minist re de la D fense l exploration syst matique de concepts de ruptures d usage associ es des quipements nouveaux Cette exploration consisterait en la production et une premi re valuation d id es nouvelles par une quipe limit e disposant de moyens de simulation charg e d animer des r seaux de correspondants ext rieurs Cette d marche r aliserait une transposition l chelle de nos moyens des activit s de la DARPA am ricaine qui toutefois ne donnerait pas la m me pr pond rance aux aspects technologiques Il s agirait d laborer avec une large autonomie des propositions spontan es ou sur
91. tte id e tait d ailleurs en germe dans la cr ation des architectes de syst mes de forces et des officiers de coh rence op rationnelle en 1997 La piste propos e serait de mettre l accent sur la prospective des ruptures associ es aux transformations globales de la soci t plut t que sur la pr paration d volutions et la recherche de coh rence capacitaire fond es sur le rapprochement des avanc es technologiques et des besoins militaires Cette volution serait coh rente avec la maturit aujourd hui atteinte par les industriels de la d fense lorsqu il s agit de d velopper de nouvelles g n rations d quipements dans une logique de progr s incr mental Commencer par donner une priorit accrue la mission d anticipation de la DGA Parmi les grands organismes qui composent le minist re de la D fense la DGA est sans doute celui dont la vocation premi re est la plus orient e vers les transformations long terme En effet il suffit g n ralement d un petit nombre d ann es voire de quelques mois pour adapter une tactique mener une n gociation r organiser un dispositif op rationnel ou des services administratifs Un programme d infrastructure s tend sur une dur e l g rement plus longue Mais les d lais n cessaires la conception et la production d un nouveau syst me d armes ou la mise au point d une technologie radicalement nouvelle peuvent atteindre des dizaines d ann es C est donc la DGA q
92. ui est la premi re concern e par la pr paration des ruptures long terme dont la dimension technique est incontournable m me si elle n en constitue qu un des aspects C est la DGA qui serait le premier outil mettre en uvre pour donner cette pr paration une dimension nouvelle au sein du minist re en termes de priorit s effectives et de moyens consacr s Elle pourrait ainsi retrouver un lan de m me nature que celui qu elle a connu sa cr ation Cette ambition n cessiterait une participation de l ensemble du minist re que l A2RD serait bien plac e pour animer La mise en uvre d une priorit de cette ampleur supposerait des impulsions et des marques d attention r guli res du Ministre comme ce fut le cas pour la dissuasion Seule l autorit sup rieure peut mettre en place un m canisme d allocation des ressources qui pr serve les innovations en rupture par rapport au mod le d affaires de l organisation Car il est bien connu que dans le cas contraire la tendance naturelle et l gitime tous les chelons de la hi rarchie est de porter l effort sur la poursuite continue et coh rente des op rations entreprises la pr paration de r alisations et d v nements visibles la r action aux probl mes court terme Dans cette hypoth se l A2RD serait l outil naturel pour laborer ces impulsions et les adresser de facon coordonn e l ensemble des organismes concern s au del de la seule DGA
93. urs sous traitants A la mise disposition de formations ou de sp cialistes au profit de petites entreprises de fa on les aider pallier leurs lacunes sans brider leur capacit d initiative A l aide cibl e sur les projets collaboratifs qui prend en compte le fait que la coop ration entre entreprises et centres de recherche est consommatrice d efforts et de ressources financi res court terme mais fructueuse long terme c tait une orientation de base de l Agence de l innovation industrielle reprise par l Agence de mobilisation conomique en Lorraine tant observ que le Cr dit imp t recherche aujourd hui dispositif majeur de financement de la recherche et d veloppement est en principe neutre vis vis de la coop ration Pour ce qui est de l intervention directe le minist re de la D fense peut de plus favoriser des innovations en achetant des d buts de s rie de fa on financer les frais fixes et offrir aux mat riels nouveaux une premi re exp rience en service La finalit peut tre soit d abord conomique et industrielle pour des armements destin s l exportation soit essentiellement s curitaire quand l objectif premier est d approfondir l int r t de disposer de moyens d action suppl mentaires sans avoir encore conclu sur l opportunit ou la possibilit d un d ploiement grande chelle Pour la d fense le dialogue entre ing nieurs et op rationels devrait s orienter davant
94. uyer des entreprises et leurs clients soit d velopper de nouveaux produits num riques soit les utiliser dans leur propre secteur 2 3 LES OBSTACLES ANALYSES ET LES EXPERIENCES OBSERVEES SUGGERENT QUELQUES RECOMMANDATIONS GENERALES Il ressort quatre orientations principales qui vont maintenant tre pr sent es et qui serviront de guides pour proposer les mesures concr tes qui feront l objet de la suite du rapport Certaines d passent le seul domaine de l innovation de rupture objet de la pr sente tude mais il a t jug utile de les voquer bri vement Les organisations devraient int grer l innovation un niveau sup rieur dans l ensemble de leur dispositif D un point de vue sociologique la capacit d innovation d une organisation peut tre d finie comme sa capacit de projection dans l avenir de survie de reconstruction en cas d chec analogue celle d un tre vivant Il s agit donc d une caract ristique fondamentale d efficacit et de r silience qui m rite d tre cultiv e avec un haut degr de priorit Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 15 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement Les tudes ont montr que cette capacit est favoris e par une culture d entreprise adapt e vision du monde orient e vers le futur et croyance dans le progr s valorisation de l ouverture d esprit et de l change avec d autres
95. vations conduisent penser qu une clef pour faire d velopper l innovation de rupture en mati re d armement est d investir davantage de temps et de financement en amont des programmes pour enrichir le dialogue entre ing nieurs et op rationnels l id e est de ne pas se contenter de confronter besoins et solutions possibles mais de mener ensemble des r flexions plus libres sur des visions globales de l avenir Une autre id e serait de s inspirer des pratiques commerciales et d appliquer syst matiquement les proc d s du marketing pour proposer aux responsables op rationnels consid r s comme usagers des innovations issues des recherches en cours Cependant il importe de faire le bilan entre l apport de cette d marche et le risque de relations moins confiantes si op rationnels et ing nieurs se sentent davantage dans une relation de client fournisseur que de partenariat pour la construction en commun du futur syst me de d fense Comit D fense d IESF DEFENSE ET INNOVATION DE RUPTURE 17 42 Rapport issu d une tude men e avec le Conseil G n ral de l Armement 3 RECOMMANDATIONS POUR UNE AGENCE D ANTICIPATION DES RUPTURES DE DEFENSE Les consid rations qui pr c dent font clairement ressortir l int r t d j sugg r par des tudes ant rieures de d velopper un dispositif qui rassemble des comp tences pluridisciplinaires et des moyens de simulation consacr s la recherche de concepts nouve

Les Cahiers n°10

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Les Cahiers n&deg;10

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Les Cahiers n°10