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Jeunes, éducation et violence à la télévision

1. c est notamment que les individus n y disposent pas des ressources cognitives leur permettant de liquider leurs conflits par la n gociation Or lorsque la n gociation n est pas possible la violence est la solution qui appara t naturellement Il existe donc toute une s rie de m canismes bien rep r s dont on peut d montrer directement l existence et dont le poids d un point de vue statistique est certainement tr s important Ce sont eux qui sont avant tout responsables de l apparition comportements d agressivit et de violence Les effets des programmes t l vis s sont cet gard au mieux tr s faibles et mettent en jeu des m canismes sans doute plausibles mais qui restent conjecturaux et sans doute fort peu significatifs statistiquement Si l objectif recherch est de diminuer le niveau global de violence et d agressivit notamment des adolescents dans une soci t force est de prendre en compte la disparit entre ces deux types de facteurs Pourquoi l on croit l importance des effets de la t l vision sur la violence S 1l est vrai que les effets de la t l vision sur la violence sont modestes pourquoi donc 3500 tudes sur la question Essentiellement parce que l on tend surestimer les effets de la t l vision en raison de la place dominante qu elle occupe dans les soci t s modernes Si l on me permet d voquer ce souvenir de t l spectateur il y a un certain nombre d
2. C est donc d sormais la coresponsabilit des parents des ducateurs et des professionnels des m dias dans la construction et la socialisation de l enfant qu il faut mettre en perspective En France tout ou presque est d velopper et coordonner les programmes jeunesse une signal tique jeunesse commune l ensemble des supports m diatiques l ducation critique des enfants et des adolescents l image et aux m dias mais tout autant celle des parents la formation des enseignants et des ducateurs aux sciences de l information et de la communication l thique et la d ontologie des professionnels des m dias au regard de leur responsabilit soci tale la recherche sur les ph nom nes m diatiques Il faut surtout permettre aux uns et aux autres de se rencontrer et de d battre pour produire ensemble des rep res lisibles et de nouvelles conditions de discernement des consommations m diatiques par l enfant l adolescent et les adultes Cette d marche de vigilance de recherche de dialogue de production collective d une thique m diatique applicable aux consommations m diatiques des mineurs est celle choisie par le Collectif Interassociatif Enfance et M dias C est aussi le sens de toutes les recommandations de son rapport Le fait de l existence du CIEM est peut tre le signe d un d but de maturit l gard du ph nom ne m diatique en ce sens que sa philosophie d action est d
3. L Berkowitz 1970 a tudi chez les adolescents et des adultes les r actions agressives qui peuvent survenir apr s la vision d un film violent l aide d une technique fr quemment r utilis e par la suite Dans un premier temps le sujet tait soumis une t che quelconque et les erreurs taient sanctionn es par l administration de chocs lectriques par un comp re de l exp rimentateur Dans un second temps le sujet tait invit visionner une s quence film e Au groupe exp rimental on pr sentait un affreux match de boxe extrait en l occurrence du film Le champion Au cours de celui ci l acteur Kirk Douglas recevait une v ritable punition et finalement subissait le K O Aux sujets du groupe de contr le par contre on projetait une s quence d nu e de toute violence savoir le record du monde du mile battu part l Anglais Bannister Au cours de la troisi me phase de l exp rience le sujet devait son tour valuer la performance de son partenaire au moyen de chocs lectriques et on pouvait d s lors comparer les r actions agressives des deux chantillons Une imposante s rie de recherches men es dans la ligne de ce paradigme a permis de rer les conclusions suivantes lles films violents augmentent l agressivit des spectateurs sp cialement lorsque ceux ci sont pr ts agir agressivement s ils ont t frustr s ou s ils sont 1rrit s par exemple 2 si le vainqueur du combat est sympathiqu
4. avis d finitivement tranch s sur le sujet Pour ma part je dois dire que dans l action que j ai entreprise pour pr venir la violence l cole les ph nom nes contre lesquels je m efforce de lutter me semblent avoir des causes bien plus profondes que l influence pernicieus e d un feuilleton ou d un film En revanche il me para t ind niable que la banalisation de la violence l cran la surench re dans la recherche d images choc la r p tition des m mes sc nes qui allient paradoxalement hyperr alisme et monotonie finissent par faire na tre chez le spectateur une indiff rence affective en m me temps que l abandon du principe de r alit Nous savons tous que l abus de jeux vid os dans lesquels les jeunes sont invit s devenir des personnages de l action ou de films d horreur dont les h ros sont des adolescents sur lesquels il leur est ais de se projeter ont pu conduire les plus fragiles les plus mall ables d entre eux confondre le r el et le virtuel et vivre leur vie comme s il s agissait d un jeu de r les C est bien pourquoi sans se substituer la supervision des familles sans usurper les fonctions des grands organismes de r gulation comme le Conseil Sup rieur de l Audiovisuel et sans bien s r jeter la suspicion sur la t l vision l cole ne peut rester indiff rente devant un tel ph nom ne Certes je suis un des premiers dire que la soci t demande beaucou
5. chappe au champ de la conscience 2 1 Le vandalisme scolaire Le vandalisme scolaire est incontestablement une r alit importante dans tous les pays volu s Aux Etats Unis l Association nationale des directeurs pour la s curit scolaire a estim le co t du vandalisme relev dans les coles am ricaines plus de cinq cent quatre vingt dix millions de dollars par an au cours de la d cennie 1970 1980 En 1979 Rotterdam les d g ts dus au vandalisme scolaire atteignaient la somme de cinq millions de florins environ cinq cents millions de FF et en Su de pour l ann e 1981 le co t tait de l ordre de cent quarante cinq millions de FF E Kube et L Schuster 1985 Les m mes comportements sont enregistr s un peu partout et des interventions appropri es seraient donc n cessaires Ces derni res n ont cependant gu re de chances de se r v ler efficaces sans une compr hension suffisante des motivations qui incitent de jeunes l ves adopter de telles conduites Or trop peu d tudes ont t consacr es au vandalisme scolaire surtout en Europe Sans doute furent elles plus nombreuses aux U S A mais les chercheurs am ricains se sont g n ralement born s la description des divers actes de vandalisme en valuant le co t entra n par les d t riorations Les psychologues ont tent de caract riser la population vandale en fonction de variables individuelles tels l ge le sexe ou le niveau scolaire
6. entreprises pour v rifier exp rimentalement les hypoth ses mises la suite d observations forc ment limit es Dans le cadre de celles ci en effet il est mat riellement impossible de contr ler les nombreuses variables parasites qui peuvent tre responsables de l introduction de certains biais Au cours des exp rimentations le chercheur s efforce de respecter les exigences impos es par une m thodologie scientifique de mani re lever toute ambigu t sur la nature des relations existant entre les variables afin de fournir des explications valides bas es sur des r sultats indiscutables 3 1 Les travaux ant rieurs Nous nous limiterons ici au rappel succinct de quelques tudes classiques en rappelant les conclusions qui ont t tir es avant de pr senter nos propres exp rimentations Citons en premier lieu les recherches de A Bandura et al 1963 Les auteurs ont test l hypoth se suivant laquelle des enfants d cole maternelle apr s avoir observ un adulte ayant manifest des conduites agressives imitent le mod le Quatre groupes d enfants d cole maternelle furent constitu s Face au premier un adulte ext riorisait son agressivit aux d pens d une petite poup e en plastique Il la frappait au visage lui donnait des coups de pied en ajoutant des commentaires galement agressifs La s quence a alors t film e et les enfants du deuxi me groupe ont assist aux m mes comportements mais pr
7. la corr lation observ e mais il ne s appuie gu re sur d autres donn es que cette corr lation m me On peut avec une certaine vraisemblance en voir l illustration dans certains pisodes singuliers de violence mais on voit mal comment on pourrait en v rifier directement l existence Surtout il est certain qu on n a aucune id e de son importance d un point de vue statistique D autres m canismes ont t propos s pour expliquer ces corr lations Certains comme Berkowitz 1984 soutiennent selon la th orie qualifi e de arousal theory que les images violentes auraient pour effet de faire appara tre dans l esprit du sujet au premier plan de son attention les conflits dans lesquels il est engag et d orienter son comportement vers une r solution violente de ces conflits Il explique sans doute certains pisodes singuliers o la violence t l visuelle appara t comme ayant des effets ponctuels et court terme sur le comportement D autres comme Bandura 1986 ont propos des hypoth ses d inspiration franchement b havioriste hypoth ses que l on qualifie de social learning theory la t l vision initierait l enfant la violence et l gitimerait dans son esprit les comportements de violence un peu comme l cole initie l l ve au calcul et l gitime cette activit dans son esprit Tous ces m canismes sont plausibles Mais la discussion critique laquelle ces tudes ont donn na
8. A Biarritz le site limit d un c t par le Casino Bellevue de l autre par l H tel du Palais l arc que dessine la falaise gauche plus bas la plage et les rochers comme pos s sur la mer me ravissaient L harmonie est telle qu on peut y voir une composition r alis e pour inviter la m ditation la mani re du c l bre jardin du Ryoanji avec ses 15 pierres surgissant du sable blanc A F camp la vue de la colline vallonn e plant e de maisons isol es distance irr guli re qui limite la ville au nord m avait aussi combl e Peu peu je m expliquais cette tonnante convergence Dans l un et l autre cas mon esprit savait qu il s agissait de sites naturels alors que les volumes et les lignes avaient un caract re si fortement plastique que je croyais dans les deux cas une composition La superposition de ces deux niveaux de repr sentations l un qui correspondait mon regard direct sur ces paysages l autre qui s appuyait sur l illusion d une cr ation humaine me ravissait Etait ce parce que vagabondant d un registre l autre je minscrivais dans une sorte de bulle o je pouvais loisir en m me temps et en toute s curit admirer la nature et me laisser bercer par l illusion qu il s offrait moi une composition d une grande beaut plastique Je ne pouvais le dire Car dans les deux cas quelque chose qui n tait encore qu indistinct m emp chait de m
9. Au fil des ann es cette exp rience de Plein Vent et de Camps pour Tous nous encouragent poursuivre cette ducation au refus de la violence Et pour terminer je voudrais vous lire ce t moignage de Nasser qui a vingt ans et qui apr s avoir particip un Camp pour Tous a choisi de devenir animateur de quartier en suivant sa formation chez les Scouts de France Avant il y avait moi et moi je crevais d ennui parce que je vivais dans une tour sans argent pour vivre la belle vie Je faisais pas mal de b tises Cet t j aurais pu bosser et faire la f te avec mon salaire J ai pr f r venir avec eux en b n vole j y gagne plus Ils ont confiance en moi et ils m coutent ils ont besoin de moi a me rend heureux H l ne RENARD Journaliste 1977 1998 au Figaro Magazine et Madame Figaro Actuellement C t Femme hebdomadaire du groupe Bayard Presse Animatrice t l vision et radio rubrique quotidienne sur l histoire et l interpr tation des r ves sur France 2 et RTL Auteur de Le R ve et les Na fs Vilo prix de l Acad mie des Beaux Arts L Apr s vie d Philippe Lebaud 100 000 ex traduit en 4 langues Les R ves et l au del d Philippe Lebaud r dit nouvelle dition Des prodiges et des Hommes d Philippe Lebaud Le Dictionnaire des r ves d Albin Michel et France Loisirs 230 000 exemplaires Le Livre des M
10. La violence fait partie des pr occupations qui reviennent le plus souvent Faire barrage la partialit voire aux mensonges de l information continue constituer galement une motivation forte des ducateurs Comme l est aussi la passivit devant l cran et la n cessit de r sister au caract re abrutissant ou m me d gradant des missions en particulier de celles que les jeunes regardent le plus volontiers De sorte que le frein au d veloppement de l ducation du regard face la t l vision ne vient pas d une absence de volont s qu expriment au contraire fortement et avec des arguments nombreux les parents les professeurs comme des responsables de structures culturelles et socio culturelles Il r sulte d une profonde ambigu t sur la m thode Une disharmonie inexpliqu e entre savoirs sur l image et pratiques ducatives Dans la ligne des mouvements militants des professeurs ont d velopp de nombreuses initiatives d ducation l image pendant les ann es 1960 et 1970 Des formations sur l image destin es aux professeurs inscrites dans les plans acad miques les y pr paraient Des formateurs leur dispensaient des connaissances relatives l image qu ils avaient structur es et adapt es notamment partir des d couvertes de la s miologie Un vocabulaire de sp cialit leur tait enseign concernant les termes techniques comme par exemple plan cut champ contre champ trav
11. ann es un pr sentateur du journal t l vis de la une avait propos de mesurer l influence suppos e diabolique de la t l vision l aide d une petite exp rience il avait demand aux t l spectateurs d teindre un l ment de leur clairage et avait pu leur faire constater une baisse significative de la consommation lectrique nationale Il en avait conclu comme beaucoup de commentateurs apr s lui la toute puissance de la t l vision En fait les t l spectateurs n avaient pas t proprement parler influenc s par le pr sentateur mais ils avaient tout simplement accept de jouer avec lui un jeu amusant Un grand classique de la sociologie des communications de masse le Personal Influence de Paul Lazarsfeld avait pourtant r fut l hypoth se de l influence m canique des m dias sur les comportements dans le cas de la publicit Lorsque les m dias mart lent longueur de journ e un message publicitaire ledit message est trait par la personne qui le re oit comme une information dont elle se demande d abord si elle a de l int r t pour elle ou non Dans le cas d une r ponse positive la personne tente ensuite de tester ladite information de diverses mani res avant d envisager une ventuelle d cision d achat L un des principaux acquits de la sociologie des m dias est donc d avoir montr que les messages publicitaires n exercent en aucune fa on une influence m c
12. approcherait pas trois heures moyennes quotidiennes comme c est le cas actuellement Comme pour les deux sites dont la pr sence du r el l uvre avait profond ment transform la vision impr gnant le regard sans qu il puisse tre oubli l ducateur tente de permettre chacun de d passer ce plaisir initial en provoquant une premi re fois sorte de moment inaugural une intrusion d un l ment des r els de tournage en un point inattendu Le plaisir nouveau de cette d couverte am ne le spectateur tenter de multiplier les occasions de le retrouver Il se met dans une attitude active tente de r aliser comment ont t r alis s telle ou telle mission s tonne de la mani re dont les s quences ont t tourn es de la construction r alis e et se plait se repr senter en m me temps qu il regarde une mission ce qui s est pass derri re la cam ra et dans les oreillettes de l ing nieur du son En offrant aux professeurs le maximum d occasions de rendre pr sents ces r els de tournage lors des Ateliers du Regard par la mise disposition d l ments bruts utilis s par la production d un recueil important d informations sur la r alisation de l mission de rencontres avec les protagonistes cr ateurs techniciens responsables des cha nes nous impulsons ce type de d marche Et nous rendant dans une classe de BEP tertiaire avec le r alisateur de l mission q
13. en engendrant un co t de cinquante six millions de FF En R publique F d rale les soixante dix mille cabines endommag es au cours de la m me ann e ont entra n des frais de r paration qui ont atteint douze millions de D M La ville de Naples comptait en 1977 deux cent soixante et onze cabines qui ont t vandalis es en moyenne plus de huit reprises chacune Le vandalisme des cabines t l phoniques a atteint les pays occidentaux mais aussi semble t 1l ceux de l Europe de l Est La mise au point de plans de pr vention est donc bien indispensable et dans cette perspective certains psychologues sociaux se sont efforc s d appr hender les motivations de ces comportements R I Mawby 1977 n a pas pu tablir de lien entre un taux lev de d linquance dans une zone g ographique donn e et la fr quence du vandalisme des cabines t l phoniques Celui ci par contre tait en relation avec la proportion d habitations loyer mod r et un taux d utilisation lev Ce sont toutefois surtout les recherches de C L vy Leboyer 1984 qui ont permis de progresser et de mieux comprendre ce type de vandalisme L auteur s est efforc d appr hender le comportement de l utilisateur dans le cas d un dysfonctionnement avec ou sans retenue des pi ces de monnaie L exp rience s est d roul e Paris et parall lement dans deux petites villes de province Les r actions violentes envers le r cepteur ou la cabine tai
14. l affaire B gue du nom de ce p re d c d en mars 2002 apr s une altercation Evreux avec des jeunes en est une illustration On doit distinguer deux temps et deux versions La premi re version est celle d un p re venu d fendre son fils et volontairement battu par des jeunes La version finale datant mois de juin est celle d un p re venu sciemment se battre pr sence de cutters et une mort accidentelle Deux versions qui n en appellent pas aux m mes t moins Dans le premier temps une seule personne un adulte a vaguement vu la sc ne c est le g rant du caf le plus proche Les autres sources sont polici res politiques ou associative parents d l ves Or l heure de ce drame le lieu est fr quent par beaucoup de lyc ens heure de sortie des cours L affaire se conclue en juin avec la version officielle de la police Apparaissent alors de nouveaux t moignages ceux de jeunes ayant vu la sc ne Et il est d sormais av r que ces t moignages et la version du temps 2 tait d j connue des journalistes sur le terrain Evreux Mais la pr dominance des sources polici res dans la couverture des faits divers touffe une autre voix contradictoire en l occurrence celles des jeunes Une voix d autant plus difficile faire entendre que les jeunes posent aux journalistes des probl mes juridiques contraignants flouttage autorisation parentale et des probl mes de tra abilit l
15. l exp rimentation dans les six groupes G n ralisation C est au cours de l ann e scolaire 1984 1985 que gr ce la collaboration de trois jeunes chercheurs nous avons entrepris ce travail Nous avons d abord labor un modeste programme d initiation au langage et aux techniques cin matographiques Le programme compl t par la pr sentation et la discussion de tous les films a t appliqu successivement un chantillon de douze classes recrut es aux niveaux de l enseignement fondamental et des premi res ann es de l enseignement secondaire et au cours d un troisi me temps des adolescents d linquants des deux sexes g s de quatorze dix huit ans La proc dure fut chaque fois la m me Apr s une p riode d observation destin e valuer le taux initial d agressivit ind pendamment de tout film des longs m trages violents taient projet s Ces derniers entra naient syst matiquement un accroissement important et significatif d agressivit surtout chez les d linquants Venait ensuite l administration du programme d initiation au cin ma Au cours de cette phase nous avons galement repris les proc dures qui s taient av r es efficaces lors des recherches ant rieures savoir la pr sentation et la discussion des films L change de vues avec l ensemble du groupe tait nos yeux particuli rement important non seulement parce qu il favorisait l ext riorisation motionnelle et la pr hensio
16. marche des enseignants parmi lesquels certains taient n ophytes d autres avaient d j acquis une exp rience Chaque professeur s en saisissait pour conduire ses actions de septembre juin selon sa perception de l mission qu il avait choisie et les r actions de ses l ves Ce dispositif comprenait la cassette d une mission de qualit pr alablement s lectionn e d gag e de ses droits d auteur et accompagn e d un Th saurus Il s agit d un ensemble d l ments r unis par l quipe de Savoir Au Pr sent apr s plusieurs rendezvous avec les auteurs Il renseigne sur les diff rentes phases de la production la r alisation et de la diffusion de l mission comprend diff rents objets et documents s y rattachant ainsi que des hebdomadaires de t l vision en ayant annonc la programmation Trois journ es de travail les Plateaux taient r serv es des rencontres entre les professionnels de la t l vision et les professeurs et au suivi des d marches adopt es par ces derniers D autres Rencontres fix es avec chaque tablissement entre professionnels de l audiovisuel un membre de l quipe de Savoir Au Pr sent et les l ves taient galement pr vues Le suivi du dispositif empruntait plusieurs voies r actions des enseignants au cours des Plateaux difficult s rencontr es groupe de Pilotage qui se r unit 2 ou 3 fois par an Ce premier dispositif labor partir d
17. parler que les images neutres elles les poussent plus souvent imaginer des repr sentations d action soit qu ils s imaginent eux m mes les accomplir soit qu ils imaginent les h ros du film les accomplir Ces petits sc narios int rieurs peuvent tre racont s chez certains enfants mais d autres ont besoin de passer par la construction d images mat rielles comme des dessins des story boards la photographie ou le cin ma pour y parvenir Enfin un troisi me moyen pour laborer la charge motive des images violentes consiste dans les manifestations non verbales Les enfants confront s des images violentes pr sentent des attitudes des mimiques et des gestes beaucoup plus nombreux que ceux qui ont t confront s des images neutres Ces manifestations sont coh rentes avec le discours verbal et ne pr sentent pas de diff rence ni en intensit ni en qualit entre les enfants qui parlent plus volontiers et ceux qui parlent moins Pour ces deux raisons on peut affirmer que ces attitudes ces gestes et ces mimiques sont pour l enfant au m me titre que le langage et les sc narios int rieurs des 12 ara dyna j P 5 C est ce qui m a amen distinguer deux formes de violence des images l une qui fascine et qui agit par son contenu sp cifique Et une autre qui sid re et qui agit par les proc d s techniques qui sont employ s pour d stabiliser le spectateur son insu Enfan
18. ration qui s est spontan ment et efficacement investi le chanteur Jean jacques Goldman qui est lui m me un ancien scout Cette exp rience a montr que les enfants de 8 12 ans ont des choses dire sur la paix et la not violence c est un th me qui les passionne Ils estiment que ce sujet n est pas r serv aux grands Je suis petit mais j agis Et ils l ont prouv 2 LA DYNAMIQUE Plein Vent ET LES CAMPS POUR TOUS une proposition pour duquer au Vivre Ensemble Le Scoutisme est n en 1907 pour r pondre aux besoins de jeunes britanniques laiss s de c t par la r volution industrielle Les Scouts de France depuis une dizaine d ann es travers une dynamique intitul e Plein Vent ont d cid d aller au devant des jeunes des quartiers populaires Ils se placent ainsi comme acteurs parmi d autres partenaires du volet ducatif de la Politique de la Ville Apprendre mieux vivre ensemble jouer la confiance proposer une relation adulte jeune qui fasse grandir se sentir utile aux autres accepter les autres diff rents comme une richesse et non une menace d couvrir que cela rend heureux voil quelques unes des propositions faites par les Scouts de France tous les jeunes bien s r mais particuli rement ceux qui sont issus de milieux moins favoris s Il n est pas besoin de pr ciser que la violence n est pas r serv e tel ou tel milieu Concr tement et pour fair
19. res avec Isabelle Garnier d Presses de la Renaissance prix de l Acad mie des Sciences Morales et Politiques traduit en 4 langues Les grands r ves de l Histoire avec Isabelle Garnier d Michel Lafon La cuisine du Bon Dieu avec Isabelle Garnier d Presses de la Renaissance avril 2003 Prix Allen 2003 Membre du Conseil d Administration des Scouts de France Retour au sommaire Retour au sommaire Les jeunes et l information t l vis e fran aise remarques sur quelques paradoxes t l visuels Texte de Maxime DROUET et intervention de Sidi EL HAIMER Le rapport entre les jeunes et la t l vision est depuis le d but de l histoire du petit cran un d bat r current Il se fonde sur un questionnement principal comment la t l vision agit sur les enfants sur les jeunes en mati re de socialisation G n ralement la question de l information est laiss e de c t Sans rentrer dans le d bat de l importance de l information cette socialisation le Conseil National de la Jeunesse a rapidement abord cette question Car tr s souvent nous sont revenus des t moignages et ras le bol concernant le traitement journalistique des jeunes la t l vision Une autre forme de violence se d couvre la lumi re des tudes que nous avons pu mener depuis plus de deux ans Avant de continuer plus avant notre expos il convient de rappeler la d marche qui nous anime Celle ci est proche de l enqu
20. sent s sur l cran Le troisi me groupe a visionn le film sur un cran de t l vision et cette fois le mod le adulte tait habill comme un personnage de dessin anim Enfin le quatri me tait un groupe de contr le et il n a donc t soumis aucune s quence film e Les sujets furent ensuite observ s dans une salle de jeu o un mat riel assez diversifi avait t mis leur disposition y compris la petite poup e en plastique utilis e par le mod le Les r sultats furent spectaculaires Les conduites agressives taient tr s nombreuses dans les trois groupes exp rimentaux surtout chez les gar ons alors qu elles taient tr s rares dans le groupe t moin L exp rience a t r p t e d abord par A Bandura puis par d autres auteurs et chaque fois des r sultats semblables furent enregistr s Ceux ci permettent de supposer que des enfants de cet ge sont susceptibles d adopter des conduites agressives apr s les avoir observ es ne serait ce qu une seule fois la t l vision par exemple Hicks 1965 et 1968 s est int ress aux r percussions moyen terme de la violence film e Des enfants avaient visionn des films o les acteurs accomplissaient diverses actions agressives Apr s un d lai de six huit mois une p riode au cours de laquelle aucun autre film ne leur a plus t projet les sujets reproduisaient pr s de 40 des conduites dont ils avaiert t les t moins
21. te sociale propos e et d finie par le philosophe J Dewey dans The public and its problems Il est de notre volont de d passer l motion du ressenti tat dans lequel on pr f re bien souvent cantonner les jeunes pour proposer un cadre qui nous serve de point d appui pour penser et agir Cette enqu te nous a amen rompre avec certaines de nos id es pr con ues ainsi qu nous saisir de probl matiques absentes de nos pr occupations de d part Nous en exposerons une partie ici en nous concentrant sur la parole des jeunes r v lateur des limites de la t l vision dans sa fonction de lien social La parole des jeunes un objet fuyant Rappelons tout d abord que le Conseil Sup rieur de l Audiovisuel encourage les cha nes de t l vision donner la parole aux enfants et aux adolescents Prendre la parole en cours comme la radio ou la t l vision est une possibilit pour eux d apprendre se conduire de mani re responsable et s investir dans la vie collective Mais le CSA met en garde contre des t moignages qui tendraient marginaliser ou exclure les jeunes Les enfants ou les adolescents concern s n ont pas besoin d une cause suppl mentaire de marginalisation qu il s agisse d enfants malades d enfants d linquants ou d enfants victimes C est partir des remarques de ce texte crit par Maxime Drouet que Sidi El Ha mer a construit son interventio
22. un v nement r el chacun se construit une repr sentation personnelle de ce qu il voit au carrefour de son histoire et de ses pr occupations du moment Preuve en est que si on demande plusieurs personnes de parler d une image qu ils ont vue personne ne le raconte de la m me fa on et chacun est totalement pris dans l illusion que sa version est la bonne Ainsi aussit t que nous avons compris que l image ne refl te pas la r alit du monde et qu elle ne donne qu un point de vue sur lui nous sommes aussit t guett s par une autre erreur celle que nous voyons au moins l image telle qu elle est Bref nous n abandonnons l illusion que les images soient le reflet du monde que pour plonger dans une autre celle qu elles co ncident exactement avec les repr sentations personnelles que nous nous en fabriquons C est pourquoi il est essentiel de reconna tre que la r alit n a pas qu un seul aspect ni m me deux mais trois indissociables Il y a d abord la r alit du monde objectif puis celle des images de plus en plus nombreuses que les technologies nous en donnent et qui ob issent leurs r gles propres et enfin celle des repr sentations personnelles que chacun s en donne Et le probl me est que nous sommes chacun sans cesse menac s de confondre l une avec l autre L ducation aux images ne doit pas seulement prendre en compte le risque de confondre les images mat rielles avec la
23. ves de l enseignement libre P UNAPEL l a inscrite parmi ses th mes de travail de l ann e Tout ceci n a rien de tr s tonnant dans la mesure o la t l vision a pris d sormais une place centrale dans la vie quotidienne des Fran ais devenant pour chacun d entre nous ou presque la principale source la fois d informations et de loisirs Les adultes lui consacrent presque quatre heures par jour Les enfants pour leur part passent en moyenne pr s de trois heures par jour devant le petit cran soit moiti plus que le temps consacr n importe quelle autre activit C est pourquoi ils sont devenus une cible privil gi e du march des m dias et de la publicit Nous sommes un des pays d Europe qui re oit le plus de cha nes th matiques jeunesse Cette pr sence journali re de la t l vision d aucuns la jugent excessive sinon envahissante et pr judiciable d autres formes de loisirs et de culture au premier rang desquelles la lecture Elle implique en tout cas que l on s interroge l gitimement sur l influence qu elle est susceptible d exercer sur les mentalit s et les comportements des individus Entendons nous bien il ne s agit pas d instruire h tivement un proc s en sorcellerie et de charger la t l vision de tous les p ch s du monde Je tiens dire que la l vision a t et continue d tre par bien des aspects un outil ducatif majeur d autant plus que tous y ont
24. viter tout manich isme et d agir dans ce domaine afin que la libert d expression soit conjugu e l ge de la civilisation num rique d une part avec la protection due par les adultes l enfance et d autre part avec la promotion du respect de la dignit humaine et des libert s individuelles 1 L environnement m diatique des 0 18 ans que transmettons nous nos enfants Rapport du Collectif Interassociatif Enfance et M dias CIEM pour la Ministre d l gu e la Famille l Enfance et aux Personnes handicap es Mai 2002 t l chargeable sur wWwWw unaf fr Paru aux Editions Economica sous le titre Violence Jeunes et M dias Rapport du CIEM Divina Frau Meigs et Sophie Jehel Pour en savoir plus CIEM 28 place Saint Georges 75009 PARIS tel 01 49 95 36 06 ou 36 46 Jean Pierre GUIGNAUX Economiste titulaire d un DESS en D fense et strat gie Jean Pierre Guignaux a t Secr taire g n ral pour la D fense nationale charg d tudes au Centre de prospective et d valuation du minist re de la Recherche consultant international la Commission europ enne Apr s avoir travaill pour l Assistance publique et les h pitaux de Paris il occupe depuis 1999 les fonctions de charg des nouvelles technologies des m dias et des politiques familiales l Union nationale des associations familiales UNAF Membre de la Commission de classification des films mini
25. Ateliers De fait T l maques s est d velopp dans une grande diversit d options sur ce plan d notant de la volont des professeurs trouver au sein m me de leur tablissement les possibilit s de le mener La disharmonie que nous avions observ e entre savoirs g n raux sur l image et ducation l image ne nous a pas incit s douter du bien fond de l axiome de l Education nationale qui tout la fois fonde et pr serve la grande tradition du syst me ducatif fran ais m me si d pres d bats font r guli rement appara tre de profondes divergences sur les m thodes adopt es En revanche elle nous a conduits remettre en question son universalit Dans le cas de l ducation aux images sons de la t l vision il est inad quat Car il s agit d une exp rience sensible Or l Ecole est peu pr par e s engager dans une ducation de la sensibilit H riti re de la tradition cart sienne s attachant d velopper les capacit s mentales et de raisonnement la sensibilit n y est prise en consid ration comme un suppl ment d me Seuls les travaux de Gilbert P lissier Inspecteur Honoraire de l Education nationale propos de la didactique des Arts Plastiques pouvaient ancrer plus largement une r flexion th orique sur le sensible Mais en attente de leur r union en une publication ceux ci restent per us comme exclusivement relatifs aux arts plastiques et n ont pas
26. an dont on conna t le caract re dangereux et F camp par l effondrement in luctable de la falaise L intensit du r el semblait troubler l harmonie de la premi re tout en se situant sur un tout autre registre D un c t l quilibre et l harmonie De l autre l intrusion du r el dans la premi re vision Je r alisais alors que l ducation du regard face la t l vision tait comparable cette exp rience singuli re avec pour diff rence qu elle s tait impos e moi la vue des deux sites alors que l ducateur tente de la susciter intentionnellement chez ses l ves Elle consiste donc pour l enseignant multiplier les occasions de surgissement des r els l uvre dans les missions de t l vision L ducation du regard implique de d passer le plaisir que procure le flux des images sons des missions pour permettre au r el dont et d o proviennent ces images sons de poindre Que sont ces r els dans le cas d une mission de t l vision Les coulisses du tournage la lumi re les choix au montage l influence du diffuseur sur la forme finale l v nement qui a t tourn lorsqu ils s agit de magazines ou de documentaires l incidence de la pr sence de l quipe de t l vision sur les faits et personnes enregistr s Les jeunes prouvent incontestablement du plaisir face la t l vision Dans le cas contraire le temps qu ils consacrent la regarder n
27. contexte de substituer aux concepts g n raux des notions sp cifiques M me si l exp rience requiert elle d tre envisag e dans sa globalit Dans bon nombre d exp riences visant rendre critique devant la t l vision les images sons avaient t principalement assimil es au message exprim Pourtant bien que le plus souvent per ue l insu du spectateur la forme pr sente pr gnante est elle aussi pleinement porteuse de sens Nous recommandions de travailler sur l articulation forme fond Une action sur trois registres Depuis notre dispositif ajust au fur et mesure s est approfondi Il serait trop long de revenir sur toutes les tapes qui ont correspondu des avanc es notables de la r flexion sur l ducation aux images sons de la t l vision familiale Notons cependant les trois niveaux dont l imbrication concourt la qualit des d marches Tenter de conf rer une qualit au face face avec le petit cran implique De s attacher l attitude du jeune par rapport sa t l vision La position de t l spectateur n a ni d but ni fin marqu s Elle d passe les seuls moments pass s devant l cran Comme elle implique le corps tout entier S habituer choisir ses programmes acqu rir un esprit curieux pour se porter sur une mission inhabituelle largir l id e que l on se fait de la t l vision sont quelques unes des vis es recherch es Notre dispositif e
28. de la mort 1995 M rim e 1995 Robert des grands crivains de la langue fran aise en coll 1999 l Art d apprendre ignorer 2000 Retour au sommaire Retour au sommaire Dominique BAUDIS Les m dias audiovisuels sont omnipr sents dans les foyers Longtemps les enfants et les adolescents ont structur leur personnalit autour de deux p les la famille et l Ecole Le m dia audiovisuel et la t l vision en particulier s est progressivement impos comme 3 p le ducatif 98 des foyers fran ais disposent d un t l viseur En France un enfant de 4 14 ans passe en moyenne plus d un millier d heures par an devant la t l vision pour 850 heures l cole Ainsi un enfant passe davantage de temps devant sa t l vision qu avec ses enseignants et peut tre m me ses parents L action des pouvoirs publics notamment du CSA l gard de la protection des enfants et des adolescents est donc indispensable La t l vision est une des sources dans lesquelles le jeune puise ses f rences ses valeurs C est un filtre travers lequel il se repr sente le monde L impact des programmes de t l vision peut tre tr s positif La t l vision est un outil p dagogique un moyen d ouverture sur le monde un instrument de connaissance irrempla able Gr ce elle enfants et adolescents parviennent acqu rir un niveau de connaissances qui n a rien de commun avec celui des g n rations pr c dente
29. de la pr c dente int resse le parent et le p dagogue On d couvre en effet en questionnant des enfants combien chacun d entre eux peut juger violentes des images qui en laissent d autres indiff rents Par exemple un enfant handicap pourra juger terriblement violentes des images montrant des victimes d accidents de la route oblig es de se d placer jusqu la fin de leur jour dans un petit fauteuil roulant De la m me mani re un enfant s tait d clar tr s boulevers par les images de pluies de cendres cons cutives une ruption volcanique parce que disait il ces images lui rappelient le nuage de cendres qui avait accompagn l effondrement des Twin Towers lors de l attentat du 11 septembre aux Etats Unis Pour compliquer les choses cette violence n est pas toujours li e au contenu explicite des images Elle est parfois li e au cadrage et au montage Certains films contemporains utilisant le montage num rique propose des juxtapositions de plans qui durent chacun quelques secondes et qui sont susceptibles de provoquer une tension nerveuse et une angoisse sans que la cause puisse en tre identifi e par le spectateur En outre de plus en plus de bandes sons utilisent un m lange de percussions de bruits cardiaques et de rythmes respiratoires qui troublent leurs auditeurs surtout s ils sont jeunes sans qu ils en comprennent la raison A la limite une image apparemment anodine peut tre re ue comme terribleme
30. de tout temps la fois l expression et le produit de la violence faite chacun Que se passe t il dans nos soci t s contemporaines lorsqu elles donnent autant de place aux images dans leur culture Les images et leur vecteur principal les m dias sont elles g n ratrices de confusion ou bien au contraire peuvent elles contribuer aider chacun se d brouiller avec sa violence la sublimer comme le dit Freud Je dis bien les images et pas seulement les images violentes car ce serait d embl e duire le d bat de n voquer que celles l Les images violentes ont certes une place importante mais d autres violences dont l impact psychique n est pas moins grand peuvent se nicher dans des spectacles d allure tout fait respectable D o la distinction ch re Genevi ve Guicheney que je vous propose de prendre comme cadre de r flexion entre ce qui est violent et ce qui fait violence Les images de violence rel vent videmment de la premi re cat gorie ce qui est violent Leur violence est patente non dissimul e et leurs effets sont tout aussi transparents Il est inutile de multiplier les observations savantes pour pr dire l impact motionnel d une image violente rejet ou fascination les deux souvent m l s Il n y a pas non plus motif s tonner que l instar de toute image celles de la violence suscitent des conduites identificatoires des degr s divers Le propre de l im
31. e avec la collaboration de la Soci t Nationale des Chemins de fer Vicinaux S N C V de la r gion de Mons Nous esp rions arriver identifier certaines variables situationnelles qui favorisent ce vandalisme mais aussi d autre part tester l effet dissuasif d un message destin interpeller les usagers d un autobus Dans le cadre de l exp rimentation nous avons soumis d abord une s rie d observations successives les voyageurs de deux lignes d autobus qui nous avaient t signal es par la Soci t comme les plus vandalis es de la r gion Ces v hicules transportaient notamment de nombreux l ves d coles professionnelles parmi lesquels pouvaient se recruter les vandales Dans un premier temps les sujets taient observ s leur insu par de jeunes tudiants qui tout en simulant une indiff rence compl te l gard de leur environnement consignaient soigneusement tous les actes de vandalisme Les tudiants avaient pris place dans l autobus d s le point de d part apr s avoir relev l tat initial du v hicule de mani re appr hender les d t riorations perp tr es au cours du trajet Une seconde v rification effectu e la station terminale apr s le d part des voyageurs permettait de noter les d gradations qui avaient chapp aux observateurs Au total cent soixante cinq trajets ont donn lieu autant de s ances d observation l occasion desquelles deux cent vingt cinq actes de vandalisme
32. elle m me Les auteurs affirmaient que dans cette perspective c est au niveau de la communaut dans son ensemble qu il y aurait lieu d agir Un autre plan labor par G Taylor 1983 tait bas sur un fonds constitu gr ce aux cotisations des l ves Ce fonds devrait servir la r paration des d g ts caus s par les vandales mais galement s il n tait pas d pens cet effet la r alisation de certains projets mis au point par les l ves eux m mes Aucun de ces plans n a cependant t test l occasion d une exp rimentation suivie d une valuation pr cise Dans la mesure o ils n avaient pas pour fondement une tude clinique ou exp rimentale qui aurait conduit une compr hension v ritable du vandalisme et l identification des variables causales la r flexion du chercheur ne pouvait aller au del de la formulation d hypoth ses Deux recherches que nous avons men es avec la collaboration de F Rasschaert 1987 o furent test es d une part la relation entre la frustration d termin e par la panne d une photocopieuse dont l utilisation s av rait n cessaire et d autre part l incidence des variables environnementales sur la production de graffiti ont fait appara tre une image du vandale scolaire assez loign e de celle d crite par la litt rature sp cialis e Nous avons enregistr un taux relativement lev de vandalisme quels que furent les tablissements consid r s et le nive
33. est entr e C est pour mettre un peu de clart dans ce dossier que pr ciser les l ments de cette r ponse que s est tenu le colloque du 29 avril 2003 A nos lecteurs de participer ce d bat et eux aussi d assumer leur part de responsabilit JEAN CLUZEL Secr taire perp tuel de l Acad mie des Sciences morales et politiques S nateur de l Allier de 1971 1998 rapporteur du budget de la Radio T l vision fran aise 1974 1998 membre puis vice Pr sident de la Commission des Finances 1980 rapporteur de la loi sur la r forme de l audiovisuel 1982 Fondateur du club D mocratie M dias auteur des douze volumes de la collection Regards sur l audiovisuel publi e par les ditions LGDJ Retour au sommaire Retour au sommaire LA POSITION DU GOUVERNEMENT Xavier DARCOS Rarement la t l vision aura t autant au centre des d bats qu au cours de ces derniers mois Elle a notamment fait l objet de plusieurs rapports importants qui ont anim les discussions et les controverses Je pense videmment au rapport de Madame Blandine Kriegel sur la violence la t l vision mais aussi celui tout fait remarquable remis par le collectif interassociatif Enfance M dias le CIEM sur l environnement m diatique des jeunes Il faut galement souligner que la D fenseure des enfants Madame Brisset lui a consacr une large part de son rapport annuel et que la f d ration des parents d l
34. individus taient des vandales potentiels L urgence de l appel confirm e au cours de l interview augmentait la frustration suscit e par l impossibilit de communiquer et celle ci tait renforc e par la nor restitution de l argent Les r sultats que nous avons obtenus corroborent ceux relev s dans les recherches pr c dentes Dans leur ensemble ils montrent clairement que les agressions contre 1 Avec la collaboration de M L Cardon l environnement ne constituent pas un ph nom ne exceptionnel et des interventions ponctuelles ne permettront pas de l radiquer Il appara t nouveau que la pr vention du vandalisme devrait sans doute s ins rer dans une action ducative plus g n rale 2 3 Le vandalisme dans les transports publics Les transports publics constituent galement l une des cibles privil gi es du vandalisme Comme pour les difices municipaux ou les cabines t l phoniques le dommage ne semble concerner personne aucun individu n est personnellement l s et ne p se pas trop par cons quent sur la conscience de l auteur W Brog et M Voltenauer Lagermann 1989 Certains sociologues M Quidort 1988 ont expliqu ce type de vandalisme par la valorisation excessive de la voiture particuli re Les v hicules de transports publics d laiss s au profit de l automobile seraient ainsi pr destin s au vandalisme Ajoutons que par la mise en place du syst me du libre service qu il s agisse de rames d
35. ont t constat s graffiti rev tement de si ge d chir rev tement d coup l aide d un canif br l mousse du si ge enlev e coups dans la banquette etc Dans plus de 60 des cas nous tions en pr sence d une conduite portant r ellement atteinte la qualit de l environnement La recherche a encore r v l que la fr quence du vandalisme tait surtout lev e en fin de journ e scolaire Nous pouvons supposer que les auteurs de tels comportements des l ves des classes professionnelles particuli rement apr s avoir fourni un gros effort d attention et de concentration durant les heures de classe mais subi aussi de s rieuses frustrations d termin es par des notes insuffisantes ou par l obligation de respecter la discipline impos e au sein de l cole ext riorisent l agressivit accumul e en la d pla ant vers un objet de l environnement l autobus en l occurrence Par ailleurs nous avons enregistr dans les autobus un vandalisme nettement plus important chez les sujets masculins ainsi que chez les adolescents et les pr adolescents en confirmant de surcro t qu il s agit principalement d un ph nom ne de groupe Enfin les affichettes que mus avons utilis es pour tester un effet dissuasif ventuel dont cinq exemplaires taient appos s l int rieur de chaque v hicule ont bien entra n une diminution des comportements vandales graves mais parall lement l augmentation des d gra
36. plus rugueux que celui des adultes Le Conseil National de la Jeunesse nous a permis de prendre contact avec certains jeunes de Mantes la Jolie Leur porte parole a choisi de s exprimer non sur l impact des images violentes sur le comportement des jeunes mais sur la violence symbolique que la t l vision exerce sur les jeunes Et c est l une mani re peu commune d aborder le probl me Il faut savoir que ls jeunes des cit s souhaitent s int grer la soci t mais int gration ne signifie pas absorption et pas d avantage une forme d guis e de colonisation C est le choix de personnes qui d sirent vivre dans une m me communaut g ographique sociologique et politique aux rep res nettement d finis pour construire avec d autres une soci t r publicaine et d mocratique Pour cela encore faut 1l que notre t l vision par ses programmes ne rejette pas certains jeunes II LA T L VISION Chaque nouvel v nement dramatique ram ne avec lui la question de la violence pr sente dans les m dias En France la r flexion sur cette grave question reste intermittente la raison en est qu au del de notre intuition nous ne disposons que de peu de donn es scientifiques sur l influence que peuvent avoir les m dias sur le d veloppement de la violence Une mani re d innocenter la t l vision existe cependant Elle consiste une fois l influence du petit cran admise dire qu il ne peut fair
37. possible les productions am ricaines dont notre t l vision fait une grande consommation Dans cent quatre vingt quinze films policiers am ricains pris au hasard on a pu d nombrer quatre cent six meurtres En analysant le contenu de plus de deux cents programmes de t l vision on a d couvert que le crime y tait vingt deux fois plus fr quent que dans la vie r elle On a pu calculer que atteignant l ge de dix sept ans un adolescent am ricain avait pu voir sur le petit cran plus de dix huit mille meurtres Les responsables fran ais de la t l vision expliquent volontiers leurs choix de programmation par deux arguments d une part la vogue assur e de ces films et s ries d autre part leur faible prix d achat compar au co t des cr ations fran aises En 2002 2003 apr s de longs d bats au Parlement les pouvoirs publics ont traduit dans le droit fran ais la directive europ enne T l vision sans fronti res Protection des mineurs et ordre public Mais ce qui tait interdiction dans la directive europ enne est devenu conseil dans la loi fran aise Aucun d entre nous peut tre suspect de vouloir en revenir l ordre moral Aucun d entre nous ne peut tre suspect de souhaiter que renaisse une censure quelle qu elle soit Mais nombreux psychologues n ont pas tard d couvrir que la signal tique fran aise avait l attirance du fruit d fendu alors que des centaines de millie
38. prot ger les enfants des images violentes en contr lant celles ci Chacun peut toujours tre surpris par une image qui lui fait violence et notamment les jeunes d une mani re propre la relation que cette personne tablit avec cette image et m me si celle ci laisse autour de lui les autres indiff rents C est pourquoi autour de la violence des images trois d finitions sont n cessaires Tout d abord la violence des images peut tre identifi e aux images violentes Mais cette d finition est videmment relative chaque culture et chaque poque Des images qui pouvaient sembler tr s violentes il y a vingt ans ou m me dix ans peuvent sembler anodines aujourd hui Cette d finition est en quelque sorte statistique puisqu elle concerne les images re ues comme violentes par la majorit d une population d un territoire donn un moment donn Elle n est pourtant pas inutile puisque c est sur elle que doit se guider le pouvoir politique lorsqu il d cide d interdire certaines cat gories de spectacles aux enfants mineurs Cette d finition est donc extr mement importante m me si elle correspond tout moment un tat provisoire de la soci t et qu elle est appel e constamment voluer Une seconde d finition possible de la violence des images concerne les images violentes pour un spectateur donn un moment donn sans qu elle le soit forc ment pour un autre Cette d finition la diff rence
39. qu aux r gles et interdits conscients et inconscients qui relancent l humanisation J ajoute que si les dessins des enfants mettent parfois en sc ne des personnages de dessins anim s ou de fiction violents ou non c est pour les int grer leur r cit personnel comme ils le feraient de n importe quel objet dans leurs jeux L impact d formant des m dias sur l imaginaire des enfants me para t beaucoup moins important qu on l affirme si souvent Mon regard d adulte et de p dopsychiatre me porte en revanche une vive inqui tude quant la fa on dont de nombreux programmes maltraitent le contenu symbolique des interrogations fondamentales que j voque Il n est plus question ici de l impact imaginaire de la t l vision mais de la l g ret pour ne pas dire la perversit avec laquelle trop souvent elle manipule les codes et les r gles symboliques qui nous structurent et structurent le social J en resterai faute de plus de temps aux missions dites de soci t Certes la mise en sc ne des relations humaines constitue l essence du spectacle t l visuel D ailleurs il est logique qu il accueille si facilement des psy de service sur ses tr teaux ils ont le m me fond de commerce et depuis plus longtemps Mais se d voiler face un psy dans une consultation n a rien de commun avec la mise en sc ne de l intime qui est propos e dans certaines missions Le spectacle t l visuel met ses v
40. que l on manifeste des comportements violents On peut donc observer une corr lation entre les deux variables sans qu il y ait proprement parler d effet des images de violence sur les comportements Sans doute existe t 1l des outils statistiques qui permettent de contourner ces difficult s du moins dans une certaine mesure ils visent contr ler les variables tierces qui pourraient tre responsables de la corr lation Mais ils ne permettent pas de r soudre une difficult de taille En effet supposer que les corr lations traduisent bien une authentique relation de cause effet la question est de d terminer le sens de la relation causale est ce que les individus manifestent des comportements violents parce qu ils ont regard des images violentes ou bien est ce qu ils regardent des images violentes parce qu ils ont des pr dispositions ou une attirance pour la violence C est parce qu il a effectu une tude qui l ve cette hypoth que que le nom de Huesmann 1997 est parmi les plus couramment cit s sur le sujet de la relation entre violence et medias Cette tude a consist observer un chantillon de 856 l ves plusieurs reprises Ces l ves ont t observ s une premi re fois l ge de 8 ans devenus adolescents puis adultes ils ont t observ s une seconde et une troisi me fois 18 et 30 ans L tude a notamment r v l une corr lation statistiquement significative ent
41. re pr sidentielle Ce n est pas le d faut de client lisme on en conviendra Non c est ce m me hiatus ce d faut d alt rit qui a fait choisir pour ceux qui sont all s voter les extr mes comme on pousse un cri Un trop grand d tachement l gard du public et singuli rement des jeunes g n rations dont on a vu qu elles ne sont pas les derni res s exprimer serait nos yeux une trahison des missions de service public La t l vision publique participe de la vie de la soci t une place privil gi e Elle doit pouvoir chapper la mise en spectacle permanente de ceux qui la composent Sinon elle menace de d sesp rance ceux qui la regardent la financent fondent sa l gitimit Genevi ve GUICHENEY Journaliste pr sentatrice du journal t l vis sur FR3 de 1978 1987 r dactrice en chef RTL T l vision membre du Conseil sup rieur de l Audiovisuel de 1989 1997 m diatrice France T l vision depuis 1998 Elle est l auteur de Comment sortir du cercle de famille et J cris ton nom Libert Retour au sommaire Retour au sommaire Environnement m diatique des 0 18 ans Que transmettons nous nos enfants Jean Pierre QUIGNAUX Le titre de cette intervention est celui du rapport que le Collectif Interassociatif Enfance et Medias a remis le 5 mai 2002 la Ministre d l gu e la Famille l Enfance et aux personnes handicap es Cr l imitiat
42. revue de la direction g n rale de l organisation des tudes avril 1986 n 4 3 22 CLARKE R V G Vandalisme causes and cures in Centre International de Recherches et d tudes Sociologiques P nales et P nitentiaires S minaire du 3 au 8 d cembre 1979 Le vandalisme des jeunes Messine 1979 vol 4 29 p FISHER J D and BARON R M An equity based model of vandalism Population and Environment Behavioral and Social Issues 1982 vol 5 n 3 182 200 FRYDMAN M Peut on pr venir les r percussions n fastes de la violence l cran Revue de l Institut de Sociologie n 3 4 1985 pp 399 406 FRYDMAN M L utilisation de la vid ocassette dans le cadre scolaire Enqu te aupr s des enseignants M diath que de la Communaut fran aise de Belgique 1989 FRYDMAN M L ducation aux m dias de la d finition des objectifs au choix des moyens M diath que de la Communaut fran aise de Belgique Guide pour l ducation des Enfants aux M dias Audiovisuels Bruxelles 1992 210 p 55 68 FRYDMAN M T l vision et violence Bilan et r ponses aux questions des ducateurs et parents Collection Les grands dossiers du XXI si cle ditions M dicales et Param dicales de Charleroi 1993 GORANSON R E The effects of mgative outcomes on observed violence Aggressive Behavior 8 p 108 1985 HAUBER AR La d linquance et le vandalisme dans les transports publics Conf rence Europ enne des Ministres des Transports Rap
43. se d veloppent car ils permettent de r unir des intervenants venus de divers horizons et de favoriser les changes ce qui est particuli rement opportun pour un sujet d licat qui n cessite des regards crois s Il nous faut galement enrichir nos connaissances savoir pr cis ment ce que les autres pays et notamment nos voisins europ ens accomplissent en ce domaine Il nous faut aussi sensibiliser les parents et leur permettre de ne pas tre seulement des censeurs mais de participer eux aussi l ducation l image Comme l a dit fort justement un des orateurs de cette journ e ce n est pas en installant une barri re autour de la piscine qu on emp che l enfant de se noyer c est en lui apprenant nager Apprendre aux jeunes regarder la t l vision tel est notre objectif commun Non pas pour nous inscrire dans un combat d arri re garde et d ordre moral mais simplement parce que nous avons la conviction que cet objectif participe au premier chef de la mission la plus essentielle de l Ecole qui est d lever les tres et non de les rabaisser Xavier DARCOS Ministre d l gu l enseignement scolaire Maire depuis 1997 de P rigueux lu le 27 septembre 1998 S nateur de Dordogne uvres nombreuses publications p dagogiques et ouvrages scolaires ou universitaires dont une collection anthologique litt raire par si cles histoire de la litt rature fran aise 1982 Approches ovidiennes
44. sident du comit ditorial du Figaro 2000 2001 Pr sident du Conseil sup rieur de l audiovisuel CSA depuis 2001 uvres La Passion des chr tiens du Liban La Mort en keffieh Le Ciel est vous L Union Toulousain Fran ais Europ en 1994 Raimond le cathare 1998 Raymond d Orient 1999 La Conjuration 2001 Il faut tuer Chateaubriand 2003 Retour au sommaire Retour au sommaire Ce qui est violent ce qui fait violence Dr Yannick FRAN OIS Le p dopsychiatre a le privil ge d tre un carrefour o l intime et le social dessinent leur nouage quand l un et l autre se construisent ou s alt rent mutuellement pour l enfant D un c t la logique et les al as du d veloppement affectif d un enfant de l autre le tissu symbolique et social qui lui propose ses codes et ses lois et aussi de plus en plus souvent ses d chirures La violence occupe dans ce registre une place fondamentale que la psychanalyse n a pu que confirmer L agressivit est au c ur de l tre humain comme on dit Vivre ensemble n est possible d s lors qu la condition de se soumettre des lois qui codifient la violence propre l homme des lois que rien de naturel ne vient justifier et cela aussi a fait violence Toute la complexit de l humain tient au fait que cette violence culturelle qui fait violence la sienne est la condition de son humanisation Ce qu on appelle culture ou civilisation fut
45. souffrance muette devrait inqui ter davantage Comment croire que ceux qui crivent sont les seuls prouver ce qu ils prouvent Peut on se contenter des chiffres d audience sur le th me ils regardent tout va bien Et bien non M me lorsqu ils regardent tout ne va pas bien Ils ont besoin de davantage que la contemplation muette des programmes agenc s pour eux Ils ont besoin de savoir ce que la t l vision fait de leur point de vue ils ont besoin que la relation soit interactive en somme Ils veulent tre un autre pour la t l vision Ils veulent qu elle accepte que montrer et voir c est agir Vos programmes me font quelque chose acceptez vous que je vous le dise et de me dire votre tour ce que cela vous fait Voici ce que m a crit un jeune lyc en de 17 ans propos de l image des jeunes dans les banlieues D ailleurs ce n est pas la seule mission qui a cette id e de montrer une image des mauvais jeunes de cit N y a t il que des mauvais chez les musulmans Je ne crois pas Pourquoi ne pas montrer les bons jeunes Je suis d sempar par cette image que donne la t l vision fran aise sur les musulmans j ai un d go t envers la t l Donnez un petit peu plus la parole ceux qui pensent plut t qu ceux qui cassent La t l vision doit dire Mohamed ce que son message lui fait Il se dit d sempar et pris de d go t Il dit aussi le besoin de pens e En sortant d une simple bi
46. tout petits parce que comme l annonce un c l bre op rateur ce serait la meilleure des solutions de baby sitting N y a t il pas un danger cach dans le fait que tant d enfants soient si sages jouer avec tant d images Comment faire la part entre les bienfaisances et les malfaisances de l image l heure de l hyperchoix audiovisuel et multim diatique Nos enfants naissent et se d veloppent d sormais dans un environnement m diatique nul autre comparable dans l histoire de l humanit que leur transmettons nous vraiment et que laissons nous leur transmettre Il n y a plus de r ponses simples ces questions La caricature et le manich isme qui ont pr valu dans la presse et lors des d bats parlementaires consacr s la pornographie et la violence la t l vision au cours du dernier trimestre de l ann e 2002 ont d montr leurs limites Consid rer que ceux qui osent poser la question de la qualit de l environnement m diatique de l enfance seraient des crois s de l ordre moral en face desquels s rigeraient les d fenseurs de la libert d expression est grotesque et triste car une soci t qui ne sait plus s interroger sur les visions qu elle offre ses enfants est une soci t qui leur condamne l avenir Il est vident que les m dia ont une part de responsabilit dans l volution des mentalit s et des comportements des enfants et des adultes Cela est vrai pour
47. 002 et ont t l origine d un nombre grandissant de colloques et d articles dans la presse sur ces questions Nous avons pu alors constater combien il tait difficile dans notre pays d aborder sereinement ces questions combien le manich isme et les malentendus les int r ts individuels ou collectifs publics comme priv s ont pu caricaturer et ou touffer les enjeux de ces questions comme les r sultats du travail de r flexion des uns ou des autres Consacr trop exclusivement la m diatisation t l visuelle des violences le d bat parlementaire de l automne a tourn court alors que chacun avait le sentiment qu un autre d bat plus ample plus fondamental et plus complexe parce que soci tal et interrogeant chaque adulte dans sa responsabilit vis vis de l enfance et de l adolescence tait n cessaire Cette question de la responsabilit est au c ur des travaux du CIEM L objectif du CIEM est de structurer l expression de la soci t civile sur cette question et d inviter les pouvoirs publics et les m dias la r fl chir de fa on concert e avec la soci t civile que repr sente en partie le CIEM au travers des associations qui en sont membres Quels constats faisons nous Un constat simple Celui de l exposition grandissante des mineurs aux repr sentations m diatis es du monde et des relations humaines Un enfant entre 4 et 14 ans passe en moyenne par an 850 h l cole et plus d
48. 5 73 ZWIER G and McVAUGHAN G Three ideological orientations in school vandalism research Review of Educational Research 1984 vol 54 n 2 263 292 Marcel FRYDMAN Professeur ordinaire honoraire la Facult de Psychologie et des Sciences de l Education de l Universit de Mons Hairiaut Ses premi res recherches ont t effectu es dans le domaine de la m thodologie de l enseignement Par la suite les travaux de Marcel Frydman ont t entrepris dans plusieurs secteurs la protection de la jeunesse l adoption la publicit la pr vention du tabagisme la violence t l vis e et le d veloppement de l attitude altruiste Marcel Frydman a publi les ouvrages suivants S informer pour se former avec R Jambe S autoformer dans l enseignement technique et professionnel avec J Allegaert Les habitudes tabagiques Comment les d mystifier T l vision et Violence Le Traumatisme de l Enfant Cach Retour au sommaire Retour au sommaire Les effets de la violence la t l vision ce que la sociologie peut apporter la r flexion Raymond BOUDON Un d luge de recherches Selon l article Violence and Media de l International Encyclopedia of the social and behavioral sciences une r f rence plan taire en mati re de sciences sociales on d nombre en 1994 aux tats Unis seulement environ 3000 tudes sur le sujet de la relation entre violence et medias Ce chiffre s l ve 3500 en 199
49. 6 TISSERON S Psychanalyse de l image des premiers traits au virtuel Paris Dunod 1995 Retour au sommaire
50. 8 Non seulement le chiffre est impressionnant mais il traduit une acc l ration puisque en quatre ans de 1994 1998 si l on se limite aux seuls tats Unis 500 tudes suppl mentaires soit 1 6 du stock des recherches en la mati re ont t produites Une tr s forte proportion de ces recherches porte sur les effets de la violence t l visuelle sur les enfants et les adolescents L int r t pour ce sujet est plus marqu encore aux tats Unis qu ailleurs pour deux raisons me semble t il parce que les m dias am ricains proposent des images particuli rement violentes et aussi parce que les taux de criminalit am ricains battent des records Une c l bre tude du sociologue Lipset a montr que lorsqu on compare des villes am ricaines des villes canadiennes semblables en tous points on constate qu il y a beaucoup plus de policiers par habitant aux tats Unis qu au Canada et aussi beaucoup plus de crimes et de d lits Cette tude a peut tre inspir au cin aste Michel Moore certains pisodes du documentaire qui lui a valu un Oscar Bowling for Colombine Le nombre impressionnant des tudes sur violence et m dias d montre en tout cas que l influence des m dias et particuli rement de la t l vision sur les comportements est per ue par l opinion am ricaine et d sormais semble t il par l opinion europ enne et particuli rement fran aise comme un sujet essentiel Les sondages d montrent effectivem
51. La situation n est pas diff rente la SNCF o soixante dix millions de francs furent d pens s en 1988 dont cinquante pour le mat riel roulant En ce qui concerne la nature des d g ts caus s par le vandalisme des transports publics si les graffiti et le lac rage des si ges sont les plus courants les v hicules les stations et les gares les quipements le long des lignes occupent galement une place de premier plan A R Hauber Nous pouvons pr ciser par ailleurs que les actes de vandalisme comme les agressions augmentent en fr quence avec l importance de l agglom ration et posent de v ritables probl mes rest s sans solution jusqu pr sent dans tous les grands centres urbains De plus diverses enqu tes celle r alis e en Su de par A B Storstockholm Lokaltrajik entre autres ont r v l que le vandalisme est dans la majorit des cas un ph nom ne de groupe Ce sont des bandes de jeunes qui s adonnent habituellement ensemble de tels comportements Dans un groupe les inhibitions disparaissent et le vandale peut donner libre 2 Conf rence europ enne des Ministres des transports La d linquance et le vandalisme dans les transports publics 1989 cours ses pulsions agressives en n ayant m me pas de remords car le sentiment de culpabilit tend s estomper lorsqu il est partag La progression du vandalisme dans les transports publics nous a incit entreprendre une tude qui fut pr par
52. Les op rateurs d sirant obtenir une autorisation alors qu ils proposent ce type de programmes devront offrir des garanties particuli res et combiner des mesures de pr caution limitant la diffusion de ces programmes et surtout leur acc s aux mineurs les horaires de programmation en vigueur entre minuit et 5 heures du matin inscription dans les conventions d un nombre maximum de diffusions de ces programmes la mise en uvre de syst mes de double verrouillage un abonnement s par pour cette programmation des engagements sp cifiques et lev s en faveur du cin ma fran ais et europ en l ducation l image Cela tant il ne suffit pas de poser les r gles il faut galement se donner les moyens de les faire respecter Pour cela le Conseil sup rieur de l audiovisuel dispose d un ventail de sanctions qui va de la sanction financi re la suppression de l autorisation Malheureusement les sanctions p cuniaires qui pourraient se r v ler particuli rement efficaces sont rarement applicables pour des raisons juridiques En effet le dispositif actuel emp che le CSA de prononcer une sanction p cuniaire si le manquement constat est constitutif d une infraction p nale et rel ve donc d une sanction p nale C est le cas par exemple pour la diffusion d images caract re violent ou pornographique susceptibles d tre vues par les plus jeunes Cette disposition ne permet pas au Conseil sup
53. M 1986 Media violence and antisocial behaviour an overview J of Social issues 42 3 1 6 Huesmann L R 1997 Screen violence and real violence understanding the link Ann Arbor Mi Huesmann Raymond BOUDON Normalien agr g de philosophie et docteur s lettres et sciences humaines Raymond Boudon a tout d abord t attach de recherche au Centre national de la recherche scientifique CNRS 1961 1962 puis charg de recherche 1962 1963 Ma tre de conf rence l universit de Bordeaux 1963 1967 il devient ensuite professeur la Sorbonne 1967 1971 directeur du Centre d tudes sociologiques CNRS 1968 1971 directeur du groupe d tude des m thodes de l analyse sociologique Paris Sorbonne CNRS depuis 1971 professeur l universit Ren Descartes de 1971 1978 enfin l universit de Paris Sorbonne depuis 1978 Il a t lu le 5 mars 1990 l Acad mie des Sciences morales et politiquesi Raymond Boudon a par ailleurs anim de nombreux cycles d enseignement l tranger Retour au sommaire Retour au sommaire Le point de vue des t l spectateurs Genevi ve GUICHENEY J ai crit toutes les cha nes vous tes la seule qui m ait r pondu Qui est 1l ce t l spectateur qui crit partout vox clamans in deserto et se satisfait d une simple r ponse d attente Il est quelqu un qui a quelque chose dire et aimerait qu on l coute Or il est cont
54. OIRE au jour le jour de la parole souveraine responsable comme apais e plus forte que la violence ambiante RDC aujourd hui c est deux classes dites option radio cinq salari s soixante animateurs b n voles quarante mille auditeurs RDC fait incontestablement partie du patrimoine local C EST LE TAM TAM du VakFourr L AGORA DU QUARTIER Quand sur nos ondes plusieurs fois par semaine avec l aide des grands de la profession Philippe LABRO David PUJADAS Christophe HONDELATTE des r dactions nationales FR3 RFI Le Mouv RTL France Inter ou d intervenants sp cialis s La F d ration des uvres la ques la Protection Judiciaire de la Jeunesse Partenairel radio la Sous pr fecture de Mantes la Jolie sans oublier les professeurs nos quipes s ing nient d construire tous les st r otypes habilement diffus s l cran cela vaut toutes les le ons d ducation civique Voici venu le temps du dialogue permanent RDC ne s interdit aucune activit libre antenne d bat reportage micro trottoir Pierre Bourdieu Tarik Ramadan Albert Jaquard Yasmina Benguigui Calixte Beyala le commissaire Calliaros tous nous ont fait l honneur de rendre visite notre petit laboratoire Ils ont aid RDC grandir Ab j allais oublier Saleya est aujourd hui chef d entreprise Adile journaliste la r daction sportive de TF1 Fahim responsable d antenne du Mouv l
55. Rapport tabli sous la direction de Jean Cluzel Membre de l Acad mie des Sciences morales et politiques Jeunes ducation et violence la t l vision Cet ouvrage reprend les actes du colloque qui s est tenu le mardi 29 avril 2003 la Fondation Singer Polignac pr sid e par M Edouard Bonnefous Chancelier honoraire de l Institut de France Ancien ministre d Etat Sommaire Pour atteindre la page souhait e cliquer sur les mots soulign s Propos introductif Jean Cluzel membre de l Acad mie des Sciences morales et politiques page 3 Xavier Darcos ministre d l gu l enseignement scolaire page 8 Dominique Baudis pr sident du Conseil sup rieur de audiovisuel n0nnoononnnnnenennne page 11 Yannick Fran ois p dopsychiatre chef de service h pital de Nemours noccnoosnsensennnn page 15 Marcel Frydman professeur m rite l universit de Mons Belgique page 19 Raymond Boudon membre de l Acad mie des Sciences morales et politiques page 39 Genevi ve Guicheney m diatrice France t l visions Us page 46 Jean Pierre Quignaux charg de mission Union nationale des associations familiales page 50 H l ne Renard crivain membre du conseil d administration des Scouts de France et Laurence Terray libraire r gie publicitaire La 5 me cr atrice d un atelier d enfants Paris OCR MER ne er nee Dee at eo do et page 56 Sidi El Haimer charg de p
56. a radio jeune du service public d centralis Toulouse Et les autres tous les autres qui piaffent d impatience et qui nous commandent de ne pas les laisser tomber Cette France m tiss e plus citoyenne qu on ne veut bien le dire avide de reconnaissance qu on lui laisse sa chance RDC aujourd hui est menac e fragilis e par l ass chement des concours financiers publics C est l occasion pour moi de lancer ici devant vous un vibrant appel la consolidation de l exp rience pour d jouer ensemble les pr jug s parce que le pire n est jamais certain y compris sur nos petits crans Oui sachons donner plus ceux qui ont moins Yann ANGNEROH Professeur certifi d histoire g ographie au coll ge de Mantes la Jolie 78 Enseignant en zone d Education Prioritaire depuis 1988 Cofondateur de RADIO DROIT DE CIT bande FM 95 5 Emet dans un rayon de 30 KM sur le bassin mantois pour 400 000 auditeurs Retour au sommaire Retour au sommaire Quelle ducation aux images Serge TISSERON La violence des images est souvent voqu e aujourd hui Pourtant ces trois mots violence des images sont loin de pouvoir recevoir une d finition unique En pratique il existe des images qui font violence alors qu elles ne contiennent pas de sc nes de violence explicite et qui puisse tre reconnue comme telle C est d ailleurs ce qui complique tellement la t che de tous ceux qui veulent
57. a vie En cr ant par exemple des des affiches en organisant des jeux nor violents en d cidant de compl ments aux r gles de foot et de rugby pour viter la violence dans ces sports Il s agissait de d clarer la violence hors jeu C est ALLER A LA RENCONTRE DE L AUTRE AU DELA DES PREJUGES Les Louveteaux de Marseille par exemple ont organis et anim une f te dans un quartier o tous les enfants taient invit s sur le th me Les Cit s d Or Des Louveteaux de Gironde ont rencontr des gens du voyage C est PARLER DU SUJET ALERTER MOBILISER dire la paix d noncer la violence par le chant la musique la po sie la peinture beaucoup d expositions de dessins en invitant d autres enfants Autre exemple avec le soutien d une municipalit d un club d escalade et d un artiste local b tir une tour avec une fresque g ante sur la paix compos e par tous les enfants du quartier D autres ont compos une recette de la paix faites d id es d action de paix r colt es aupr s des habitants de leur ville et ont distribu un morceau de cet immense g teau de la paix aux passants en leur sugg rant d en faire autant autour d eux Un Club de Sa ne et Loire a r dig avec d autres enfants 300 messages de paix en un immense l cher de ballons Les quipes gagnantes s lectionn es par un jury ont t accueillies Paris l UNESCO en pr sence du parrain de cette op
58. acc s quasiment 100 des m nages en sont quip s alors que 40 seulement poss dent un ordinateur Mais si proc s il doit y avoir il serait juste que celui ci concerne l ensemble des m dias et tout particuli rement celui qui a tr s certainement l impact le plus direct aupr s des jeunes et chappe presque totalement au contr le des familles Je veux videmment parler de la radio dont l influence sur les jeunes esprits est loin d tre anodine Il convient enfin de souligner que dans ce monde de l image o les enfants et les adolescents sont aujourd hui immerg s la t l vision ne constitue plus qu un transmetteur parmi d autres Les jeux vid os l internet les cassettes et les DVD si facilement accessibles contribuent eux aussi fa onner l imaginaire modeler une vision du monde et souvent d une mani re bien moins contr lable que les programmes t l vis s Pen viens maintenant la question qui est au centre de la r flexion de cette journ e celle des rapports entre la violence et la t l vision Je n apporterai naturellement pas une r ponse cat gorique la question de savoir si la t l vision concourt attiser la violence d un monde d j en lui m me extr mement violent rompre les digues que chaque tre civilis a appris construire autour des forces obscures qui l habitent D ailleurs les divers sp cialistes de l enfance et de l adolescence ne semblent pas avoir d
59. age est de capter le spectateur et de fa onner la perception imaginaire qu il a de lui m me et du monde Ce qu Herv Bazin exprimait propos du cin ma reste valable pour la t l vision elle substitut nos regards un monde qui s accorde nos d sirs Et justement parmi nos d sirs celui d agresser l autre tient une place centrale De plus les images violentes agissent de fa on plus paradoxale et moins imm diatement accessible au bon sens Elles placent le spectateur en position de voyeur passif Alors m me que par mim tisme il est pr t l affrontement il n a en face de lui qu un leurre virtuel une motion sans corps tangible La violence propre l humain s en trouve renforc e L image violente est une duperie qui ajoute la solitude engendr e par nos soci t s modernes Au m me titre que les images pornographiques elles accroissent ressentiment et frustration Elles sont vaines promesses de rencontre simulacres commercialis s d une satisfaction par l objet m diocres anesth siques du d sir de vivre Au m me titre que les multiples objets offerts la pure consommation par notre soci t les images violentes asphyxient le d sir alors qu elles semblent lui r pondre Que faire alors Il faut bien s r en limiter et en contr ler la diffusion les entourer de dispositifs d avertissement rappeler leur impact mim tique bref mettre en place l arsenal pr ventif n cessaire Ma
60. aginer qu il existe des pr dispositions d origine g n tique inclinant le sujet la violence le poussant la fois aimer les images de violence et pratiquer des actes de violence Or il semble bien que des tudes r centes aient mis en vidence l existence de telles pr dispositions la violence Si malgr ces objections Huesmann et ses collaborateurs paraissent croire une l g re influence des images de violence sur les comportements de violence c est qu ils estiment que les modestes corr lations mises en vidence par leurs tudes est le r sultat de m canismes r els Leur hypoth se cet gard est que des programmes de comportement sont labor s dans l enfance partir des exp riences auxquelles l enfant est expos Ces programmes de comportement ou dans le langage de Huesmann ces scripts de conduite fournissent au sujet des guides qu il mobilise ensuite dans telle ou telle circonstance Ainsi en cas de conflit le sujet qui aura t abreuv d images o les conflits sont r solus de mani re violente aura tendance r soudre par la violence les situations de conflit dans lesquelles il aura l occasion de se trouver Selon cette th orie qualifi e de script theory les programmes violents ne causent pas la violence directement mais indirectement en proposant au sujet des mod les ou des guides de comportement En fait ce m canisme est de caract re hypoth tique Il donne sens
61. aissaient capables de se pr munir contre leurs effets Dans l enseignement secondaire Une troisi me exp rimentation fut effectu e l ann e suivante dans l enseignement secondaire laquelle particip rent quatre groupes d adolescents g s de quatorze dix sept ans Des films violents leur furent projet s en tant pr c d s d une pr sentation ou suivis d une discussion ou encore en recourant aux deux strat gies pr ventives Le groupe qui a b n fici de cette derni re condition a donn les meilleurs r sultats en ce sens qu partir de la deuxi me s ance les r actions agressives y ont r guli rement diminu en tant finalement inf rieures en fr quence celles observ es dans les trois autres A ce stade nous pouvions consid rer que si nos hypoth ses relatives la pr vention talent v rifi es dans de nouvelles recherches bas es sur des chantillons plus importants et plus diversifi s une g n ralisation des conclusions ne serait pas contestable Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D Groupe E Groupe F aeoo Films violents Films neutres o observations pr exp rimentales premier moment xo observation de la phase exp rimentale deuxi me moment O observations postexp rimentales troisi me moment yo observations effectu es dans les groupes de contr le soumis une s rie de films non violents Graphique n 2 Moyennes des comportements agressifs enregistr s lors des trois phases de
62. anique sur les esprits Si J voque ce r sultat c est qu il me para t de nature expliquer pourquoi les effets des images de violence sur les comportements apparaissent si modestes la faiblesse de ces effets indique sans doute que l non plus i n y a pas d influence m canique des images sur les comportements R ciproquement l une des raisons pour lesquelles ce r sultat n gatif a quelque peine tre accept r side dans le fait que la conception m canique du comportement est courante On admet facilement que le comportement des sujets est l effet d un conditionnement social Ainsi on prend r guli rement pour argent comptant l interpr tation des tournantes selon laquelle ceux qui se livrent cette pratique n auraient pas t socialis s certaines valeurs et ne sauraient pas qu ils commettent un acte r pr hensible C est mettre trop facilement les comportements sur le compte d effets de caract re m canique En fait lorsque le coauteur d une tournante d clare qu il n a pas l impression d avoir commis un acte r pr hensible qu on ne lui a pas appris il met en uvre un syst me de d fense plut t qu il ne traduit ses sentiments avec sinc rit Quand ensuite les commentateurs donnent l impression de reprendre cette interpr tation leur compte et de la traiter comme une explication valable ils t moignent surtout de la force de l id e re ue selon laquelle les comporte
63. ants de 8 12 ans dans 21 r gions de France et 80 d partements dont les DOM TOM Elle avait pour but de leur permettre de parler de la violence autour d eux et de la refuser en b tissant une action pour la paix au quotidien Les enfants eux m mes devaient choisir leur action mener C est une des m thodes de la p dagogie Scouts de France pour duquer la responsabilit aucun projet n est impos par le haut par une autorit quelconque le projet vient des enfants et des jeunes et il est enrichi et cadr par les chefs et cheftaines responsables Chaque action de paix choisie devait tre parrain e par un adulte ext rieur un homme ou une femme politique des b n voles dans d autres associations des artistes Les enfants sont donc all s la rencontre d un adulte engag et ont appris couter Education au respect de l autre Plus d un millier de projets ont t ainsi r alis s par les enfants Scouts de France les Louveteaux en partenariat avec l Action Catholique des Enfants ACE et le Mouvement Eucharistique des Jeunes MEJ des coles des associations etc Quelles actions les enfants ont ils r alis es Elles sont tr s diverses on ne peut en citer que quelques unes en tentant de les grouper en trois axes Construire la paix c est REFUSER LA VIOLENCE Organiser une semaine de la non violence dans leur cole sur le th me la paix dans l cole la paix dans m
64. apport aux images consiste d abord accepter de montrer leurs enfants ce qu ils prouvent face elles 13 Voir ce sujet mon ouvrage Enfants sous influence les crans rendent ils les jeunes violents Paris Armand Colin 2000 Dans un premier temps l efficacit de ces mesures pourrait tre test e dans des zones difficiles en cr ant des activit s d accueil pour les enfants qui regardent seuls la t l vision dans leur chambre le matin avant de venir l cole Pour cela il est essentiel d accueillir l ensemble des r actions motionnelles des enfants sans en condamner aucune Face aux attentats du 11 septembre d couverts t l vision certains enfants ont eu besoin de manifester d abord le fou rire ou la jubilation qui les avaient saisis lorsqu il pensait encore qu il s agissait de fiction C tait une mani re pour eux de passer par la mise en forme motionnelle de ce qu ils avaient v cu avant de commencer penser cette trag die en elle m me Emp cher les enfants pour des raisons morales d voquer les motions qu ils ont prouv face des spectacles d images c est les condamner enfermer ces motions au plus profond d eux m mes avec le risque de les perturber durablement 3 Apprendre d jouer les pi ges de la confusion Pour envisager toutes les images comme des constructions et renoncer totalement l id e que certaines d entre elles puissent tre de simp
65. ar l ampleur de ses impacts sur la vie familiale et sur les enfants Dans un article du Monde de Juillet 2001 Michel Serres r sumait radicalement la situation Hier c tait le p re qui apprenait la science au fils et c tait le fils qui apprenait la technologie au p re le probl me contemporain est que d sormais le p re ne ma trise plus la science Les enfants commandent l usage des crans et des technologies de communication et les p res ne savent plus que dire des visions du monde qui par ces technologies ont d ferl dans leur foyer Le monde actuel n est sans doute pas plus violent ni plus inhumain ni plus manipulateur que ceux d autrefois mais massivement m diatis il fait d sormais violence la parentalit du fait de l exposition brutale et multiforme des foyers la diversit des visions du monde et des mises en spectacle de ses violences C est dans son intimit que le foyer familial est expos au monde la complexit et la pluralit de ses repr sentations multim dia C est dans sa fonction m me compl mentaire la famille d enseignement des savoirs que l cole est d bord e Les exigences de la complexit Face cette complexit la position des parents semble tre aujourd hui au mieux caract ris e par la perplexit et l inqui tude Toutes ces images sont elles sages Est il sage de laisser un tr s jeune enfant seul devant un bouquet de programmes pour les
66. as Nous sommes l au c ur d un paradoxe car c est bien pour eux que les programmes sont diffus s Mais tout le monde n aime pas tout et une audience ne se limite pas un chiffre C est ce qu ils tentent de dire lorsqu ils se plaignent qu une comp tition sportive par ailleurs tr s suivie par un public heureux qu elle soit retransmise ait pris la place de l pisode du jour de la s rie que l on ait bien content qu ils suivent assid ment le reste du temps Ils se sentent alors maltrait s comme violent s On voit ici que ce n est pas de la violence des images qu ils se plaignent mais de la violence qui leur est faite La d programmation d finitive d une s rie destin e la jeunesse puisque c est d elle que nous parlons aujourd hui en sa pr sence a provoqu une immense col re Il s agit d Age sensible une s rie fran aise tr s nouvelle mise l antenne par France 2 le 2 septembre 2002 tous les jours 17 h 30 Son audience jug e insatisfaisante par la cha ne l a conduite arr ter diffusion de la s rie dont elle poss dait encore d autres pisodes le 18 octobre suivant Selon la cha ne les jeunes cens s tre les plus int ress s n ont pas accroch Pour la majorit des t l spectateurs il semble qu il y ait une sorte de rejet que le grand r alisme de la s rie les inqui te que les personnages soient trop le miroir d eux m mes le tout les renvoyant
67. au socio conomique des familles Les responsables n taient pas seulement quelques sujets d viants Les r sultats enregistr s nous incitaient plut t consid rer que compte tenu des conditions de vie offertes aujourd hui nos enfants et nos adolescents au sein de l institution scolaire tout l ve au del d un seuil de frustration variable d individu individu tait susceptible de se transformer en vandale D autre part les vandales ne constituent forc ment pas un groupe homog ne et les nombreuses variables qui peuvent favoriser l adoption de ce genre de comportements sont sans doute fort diff rentes les unes des autres Par cons quent la pr vention du vandalisme au lieu de se limiter quelques interventions ponctuelles habituellement fond es sur l intuition devrait s ins rer pensons nous dans le contexte d une pr paration syst matique des jeunes la vie sociale Nous reprendrons le volet ducatif et les probl mes pos s par la pr vention apr s avoir tudi d autres formes de vandalisme et de violence 2 2 Le vandalisme dans les cabines t l phoniques Parmi les cibles privil gi es des vandales les cabines t l phoniques occupent assur ment une place de choix L ampleur du ph nom ne est attest e par le montant des frais de remise en tat En France en 1981 le nombre d actes de vandalisme perp tr a t sup rieur au nombre de cabines install es sur la voie publique cent seize mille
68. aux comportements de violence Il est donc excellent de recommander la programmation des images violentes des heures tardives lorsque les enfants ne regardent plus la t l vision Faut il aller au del J ai voulu apporter ici quelques l ments de r flexion Mon r le de sociologue tel que je le con ois ne m autorise pas aller plus loin Mais la conclusion que je souhaiterais surtout mettre en vidence la suite de ces br ves remarques est que le levier de la lutte contre la violence notamment des adolescents est rechercher surtout du c t d une politique agissant sur les m canismes g n rateurs de violence tr s r els et tr s puissants que j voquais tout l heure du c t d une politique efficace visant ce que les sociologues appellent l int gration sociale un tat de choses id al o chacun se sentirait ind pendamment de ses origines galement respect et dot d un avenir dans la cit d une politique efficace en mati re d ducation et aussi bien s r de dissuasion R f rences Bandura A 1986 Social foundations of thought and action a social cognitive theory Englewood Cliffs NJ Prentice Hall Berkowitz L 1984 Some effects of thoughts on antr and prosocial influences of media events a cognitive neoassociationistic analysis Psychological Bulletin 95 3 410 427 Frydman M 1993 T l vision et violence Charleroi EMPS Huesmann L R et Malamuth N
69. avons videmment le devoir de d fendre la conception d une ducation pluridimensionnelle Une option ducative de ce type n entamerait pas uniquement la diminution de l agressivit d termin e par les films violents gr ce la r duction de la pulsion agressive nous obtiendrions tr s probablement l att nuation de toutes les formes de violence En devenant plus formative et moins informative qu elle ne l est l institution scolaire favoriserait le d veloppement des valeurs et des qualit s indispensables l insertion du jeune au sein d une soci t volu e du XXT si cle R F RENCES BIBLIOGRAPHIQUES BANDURA A and al Imitation of film mediated aggressive models Journal ofAbnormal and Social Psychology 66 pp 3 11 1963 BERKOWITZ L The contagion of violence an S R mediational analysis of some effects of observed aggression In W J Arnold and M M Page Eds Nebraska symposium on motivation Lincoln University of Nebraska Press 1970 BROG W et VOLTENAUER LAGERMANN La d linquance et le vandalisme dans les transports publics Conf rence Europ enne des Ministres des Transports Rapport de la soixante dix septi me table ronde d conomie des transports Paris 1989 174 p CARDON M L Cabines t l phoniques Exp rimentation de strat gies de pr vention Facult des sciences psycho p dagogiques Universit de Mons Ha naut 1987 CARLIEZ L Faut il blinder les portes ou du vandalisme dans les coles in La
70. d cembre 2002 COLL Image et violence Actes du colloque L image et la violence paris BPI 3 4 octobre 1996 Paris BPI coll CNRS Images m dia France 1997 COLLECTIF INTER ASSOCIATIF ENFANCE MEDIAS CIEM L environnement m diatique des jeunes de 0 18 ans que transmettons nous nos enfants rapport en r ponse la mission confi e par Madame S gol ne Royal Ministre d l gu e la famille l enfance et aux personnes handicap es mai 2002 CLUZEL J T l violence Plon 1978 CLUZEL J La t l vision Flammarion 1996 FRAU MEIGS D JEHEL S Les crans de la violence enjeux conomiques et responsabilit s sociales Paris Economisa 1997 FREMONT P BEVORT FE Dir M dias violence et ducation L cole face aux discours sur la violence tenus dans les m dias Actes de l Universit d t Caen 5 8 juillet 1999 Paris Centre national de documentation p dagogique 2001 FRYDMAN M GORDINNE P T l vision et violence Bilan et r ponses aux questions des parents et ducateurs Charleroi EPCM EMIS 1993 GERBNER G Pouvoir et danger de la violence t l vis e Les cahiers de la s curit int rieure 1995 20 pp 38 49 GONNET J M dias violence et ducation Les cahiers de la s curit int rieure 1995 20 pp 130 134 JEHEL S Enjeux ducatifs des fictions violentes in FREMONT P BEVORT E DIR M dias violence et ducation L cole fac
71. d sensibilisation et peur L agressivit est la principale cons quence de l exposition r p t e la violence t l visuelle Elle est aussi la plus rep rable mais elle n est pas la seule La d sensibilisation pour tre moins visible n en est pas moins grave On parle de d sensibilisation lorsqu une exposition prolong e un stimulus engendre une r action motionnelle r duite ce stimulus et une accoutumance Dans son livre c l bre Le viol des foules par la propagande politique Serge Tchakhotine disciple de Pavlov l a parfaitement illustr en analysant les m thodes de propagande des dictatures de l entre deux guerres Le troisi me effet de la violence dans les m dias est la peur La t l vision violente conduit le spectateur faire co ncider ses perceptions de la r alit avec celles du monde irr el de l image t l vis e On peut cependant affirmer que les images violentes ont un impact diff rent selon les individus Trois tendances sont distingu es par les sociologues Aucune corr lation n existerait entre les missions violentes et les actes de violence Une vertu cathartique attach e aux spectacles violents pourrait tre bienfaisante Une tendance l incitation toucherait une minorit d individus fragiles et parmi eux videmment les enfants Les jeunes ont la parole Au cours de ce colloque les jeunes ont accept de s exprimer dans leur langage souvent
72. dans le champ de ce qui est envisageable au nom de la libert d expression Mais la grande originalit de la d marche canadienne porte sur la prise en compte de l influence des images et de son rapport avec la violence dans la soci t Sur ce point la Commission canadienne a estim qu il tait indispensable de commencer par engager un d bat public sur les seuils de tol rance en mati re de violence la t vision partant du constat qu on ne peut lutter efficacement contre ce qui pose probl me que si l ensemble des citoyens concern s est conscient du probl me pos Ce n est que par la m diation des valeurs en cause que l on pourra cerner ce qui est acceptable socialement en mati re de violence t l visuelle et pr ciser le traitement faire de cette violence Cette m diation doit tre encourag e et se faire sur une base permanente parce que les valeurs elles m mes voluent Ce qui est socialement acceptable dans le traitement des relations hommes femmes aujourd hui la t l vision ne l tait pas n cessairement il y a trente ans Il en est de m me pour la violence Ce n est donc pas un hasard si les toutes premi res recommandations du rapport portent sur l information et l ducation du public J en citerai quelques unes Concernant l information du public Le Comit recommande que le gouvernement encourage et facilite l organisation d assembl es et de conf rences publiques sur
73. dations mineures Dans l ensemble la r gression du vandalisme n tait pas significative et nous devons consid rer que l hypoth se relative la pr vention n a pas t v rifi e Les r sultats obtenus dans le cadre de cette recherche limit e aux transports publics ne diff rent pas de ceux voqu s plus haut En les ajoutant aux pr c dents nous disposons d arguments solides pour r clamer une politique ducative r ellement centr e sur la pr vention qui seule peut promouvoir une soci t moins violente 3 La violence l cran 3 Effectu e avec le concours de P Van Achter La g n ralisation de la t l vision aux tats Unis d abord dans d autres pays ensuite a suscit une s rie de pol miques quant ses r percussions ventuelles sur les spectateurs et plus sp cialement sur les jeunes On s est demand par exemple si elle n affectait pas la vie familiale si elle ne perturbait pas le travail scolaire dans quelle mesure elle transformait les loisirs etc Au cours de ces vingt cinq derni res ann es de tr s nombreux auteurs se sont int ress s en particulier la relation ventuelle existant entre l augmentation de la violence film e d une part et d autre part l accroissement de l agressivit qui serait observ e aujourd hui la fois chez l enfant chez l adolescent et chez l adulte A ses d buts la t l vision am ricaine tait relativement peu violente mais la fr quence des mi
74. de son groupe et nouer avec les membres de ce dernier des liens privil gi s en maintenant les autres groupes distance Ce besoin est normalement rencontr dans les communaut s naturelles dont le prototype est la famille mais galement dans les groupes restreints forte coh sion au sein desquels chaque individu tablit avec les autres des relations interpersonnelles caract re affectif Nous pouvons cependant nous demander si les communaut s naturelles ne pr sentent pas parall lement au soutien motionnel apport tous gr ce l attention et l int r t des compagnons de tr s s rieux inconv nients et en particulier le repliement excessif du groupe sur lui m me Dans ce cas on peut comprendre le d veloppement d une certaine hostilit l gard de ceux qui n appartiennent pas la communaut initiale La x nophobie et le rejet des trangers que l on rencontre dans tous les groupes humains trouvent vraisemblablement en partie du moins une explication semblable L volution des techniques et l accroissement consid rable des connaissances dans tous les domaines n ont pas r ellement modifi les donn es du probl me Nous savons que les conflits entre groupes ethniques nationaux religieux ou sociaux entre autres n ont jamais cess Ne suffit 1l pas pour s en convaincre d voquer l ann e 1992 marqu e par une nouvelle explosion de nombreux natio nalismes Songeons par exemple aux v nements dramat
75. diatrice a re u 33 696 messages lectroniques et 230 lettres A moins que les grands m res soient maintenant toutes quip es d ordinateurs il faut bien se rendre l vidence que d autres qu elles ont investi l espace qui leur est offert par les cha nes publiques Nous mesurons bien que l chantillon est particulier du fait m me de l quipement dont il dispose Nous voil bien oblig s cependant de r viser l id e que nous nous faisions du t l spectateur qui prend la peine d crire aux cha nes de t l vision Cela pos reste la question du contenu des messages Que disent ils De quoi se plaignent ils ou se r jouissent ils Car ils crivent aussi pour dire leur satisfaction Et les jeunes Est ce qu ils crivent Autant que nous puissions en juger on crit tout ge Les jeunes t l spectateurs se manifestent avec passion propos des programmes qui leur sont destin s Ainsi des s ries dont ils regrettent qu elles subissent les al as d une programmation qui privil gie l actualit De cela on ne saurait faire grief aux cha nes publiques qui ont concilier leurs diverses missions Ce n est pas cela qui est en cause mais la mani re dont cela est g r Le d ficit d explication et d information provoque de grandes protestations En d autres termes les t l spectateurs ne supportent pas d tre un moment ou un autre consid r s comme quantit n gligeable comme n existant p
76. dividu et peut fragiliser un groupe social dans la soci t l autre de la cha ne de production de l information la parole des jeunes informateurs ou t l spectateurs est m pris e Ce double mouvement devrait nous questionner s rieusement sur la mani re dont la t l vision participe au lien social et l int gration Car qui pourrait se juger satisfait de la situation actuelle Sidi El Haimer n en 1978 DEUG de sociologie Paris X Nanterre charg de pr vention g n rale Mantes la Jolie Retour au sommaire Retour au sommaire Saleya Adile Fahim et les autres Yann ANGNEROH Permettez que je vous pr sente une exp rience non rassurezvous pas un de ces contes l nifiants sur la r demption de sauvageons l esprit d finitivement anesth si par un abus de consommation audiovisuelle En fait je ne vais pas vous parler de nos tranges lucarnes Trois mots seront le fil directeur de ma modeste contribution RADIO DROIT DE CITE la radio locale du ValkFourr Mantes la Jolie comme possible rem de la violence t l visuelle Du VakFourr vous connaissez certainement le pire merci la t l Il concentre de mani re caricaturale tous les travers de notre soci t post industrielle par exemple ces tours hideuses que l on devine promises une prochaine d molition aux flancs desquelles s agrippent des essaims de paraboles qui trahissent bien l omnipr sence du petit cran plusie
77. e 1400 h devant les crans TV consoles de jeux ordinateurs alors que l on estime qu il converse en t te t te avec un parent moins d une heure par semaine soit 52 h par an Par ailleurs 1l faut bien se faire une autre vidence les crans transportent nos enfants dans le monde avant m me que nous leur ayons permis de traverser la rue Un constat de bon sens Peut on priver un enfant d images Bien videmment non car l image n est pas seulement ce qui est donn e voir l enfant gr ce un support mat riel par exemple du papier ou un cran L image c est aussi la repr sentation que l enfant se fait de ce qu il voit et qu il conserve pour se rep rer et se construire L enfant d veloppe en partie son rapport au monde et aux autres avec des images L image n est jamais neutre Comme le langage l image est une mission qui n a de sens que par sa r ception Sur cette ambivalence de l image se nourrissent les espoirs et les craintes des parents quant ce que l enfant voit et entend mais aussi les strat gies de tous les producteurs et marchands d images cela depuis les peintures des grottes de Lascaux Quel cr ateur d images et de signes tout au cours de la longue histoire de l image qui accompagne celle des civilisations jusqu nous n a pas cherch exercer par son art ce qu il faut bien appeler une influence sur l attention et l esprit de l autre Que
78. e au point qu on s identifie lui l agressivit est renforc e 3 la violence film e r elle entra ne plus d agressivit que la violence fictive condition qu elle n inhibe pas le spectateur en le rendant anxieux Les recherches am ricaines ont g n ralement t effectu es en laboratoire et on leur a reproch de ne pas reproduire les conditions de la vie r elle J Ph Leyens et Camino 1974 En effet les films utilis s taient constitu s de br ves s quences avec une intrigue r duite au minimum et o les sc nes de violence taient omnipr sentes De plus dans la vie r elle les individus voient pas seulement un film agressif le spectacle de la violence est quotidien Cette r p tition est susceptible d avoir un effet additif sur le comportement agressif mais il n est pas impossible non plus que les stimuli perdent leur pouvoir lorsque les sujets s y habituent Enfin dans les exp riences de laboratoire les r percussions ventuelles ne sont valu es qu imm diatement apr s la projection et dans des conditions artificielles Certains psychologues se demandent m me si les chercheurs am ricains n ont pas favoris l apparition de l agressivit en proposant leurs sujets de punir un partenaire l aide de chocs lectriques Quoi qu il en soit le testing de laboratoire et l emploi d un mat riel sophistiqu placent incontestablement les individus dans une situation tr s diff rente de celle de la vie quotid
79. e autrement que de montrer le monde tel qu il est voire qu il mentirait s il le faisait imaginer autre Parce qu il n est que le miroir de la soci t Certes le miroir n est pas responsable de ce qu il montre Et donc pas davantage la t l vision qui est le miroir par excellence Mais si l on veut parler de miroir il faut savoir de quel miroir il s agit plan ou concave c est dire neutre ou d formant La t l vision ne concentre t elle pas singuli rement les l ments qu elle refl te N en est il pas ici comme d un rayon de soleil qui renvoy par un miroir plan ne peut qu blouir mais r fl chi par un miroir concave peut incendier Nous avons commis une grave erreur en consid rant la t l vision comme un m dia parmi d autres et non comme l l ment principal de l environnement culturel dans lequel la plupart des enfants grandissent et se forment aujourd hui Enfin nous avons tort d oublier que le but de l enseignement est de forner les esprits et que cette formation passe par l explication de la repr sentation du monde Cela signifie que face une r alit complexe une jeune enfant doit apprendre la r duire en sch mas repr sentatifs clairs lui permettant d en comprendre l pure afin de juger et d agir Or la t l vision est devenue le pr cepteur bavard et brouillon de presque tous les enfants Au sommet du palmar s de la violence se situent sans concurrence
80. e aux discours sur la violence tenus dans les m dias Actes de l Universit d t Caen 5 8 juillet 1999 Paris Centre national de documentation p dagogique 2001 pp 87 94 LACROIX JM Violence et t l vision autour de l exemple canadien Paris Presses de la Sorbonne Nouvelle 1997 LUR AT L Violence la t l l enfant fascin Paris Syros Alternatives 1989 MACE E Qu est ce qu une sociologie de la t l vision 1 Esquisse d une th orie des rapports m diatis s R seaux 2000 n 104 MISSION D EVALUATION D ANALYSE ET DE PROPOSITIONS RELATIVE AUS REPRESENTATIONS VIOLENTES A LA TELEVISION La violence la t l vision rapport de Madame Blandine Kriegel Monsieur Jean Jacques Ai llagon Ministre de la culture et de la Communication 14 octobre 2002 MONGIN O La violence des images ou Comment s en d barrasser Paris Seuil 1997 PERALVA A MACE E M dias et violences urbaines D bats politiques et construction journalistique Paris La Documentation fran aise 2002 PUYBARREAU J Ph Enqu te sur la violence la t l vision Paris UNAF 1985 TISSERON S Les bienfaits des images Paris Odile Jacob 2002 TISSERON S Enfants sous influence les crans rendent ils les jeunes violents Paris A Colin 2000 TISSERON S Y a t il un pilote dans l image Paris Aubier 1998 TISSERON S Le bonheur dans l image Paris Les emp cheurs de tourner en rond 199
81. e canaliser leur nergie positivement Et travers ces activit s traditionnelles au scoutisme l essentiel est transmis on apprend vivre ensemble Quand les jeunes arrivent sur le lieu de camp la violence n est jamais bien loin Il y a plusieurs mani res de la d samorcer D s le premier jour on demande aux jeunes de r diger une charte de vie quotidienne qui fixe les limites du permis et de l interdit Chacun la signe pour dire qu il adh re et qu il s engage la respecter Engagement responsabilit libert on retrouve les valeurs fondamentales de la p dagogie scoute Si une bagarre clate et m me si elle reste au niveau verbal on ne la laisse pas durer mais on propose aux combattants de vider leur sac et une mani re d en sortir Dire couter trouver une m diation Ouvrir des lieux d change La violence il faut pouvoir en parler Une autre m thode pour la d samorcer ce sont les temps de partage Souvent le d bat s organise autour de ce th me L important est de donner la parole aux jeunes et de leur permettre de se poser des questions essentielles qu est ce que j attends des autres quelle est ma place parmi les autres que puis je leur apporter qu est ce que je veux faire de ma vie Ce sont des moments de grande coute tr s appr ci s des jeunes Il y a aussi des moments de pri re propos s qui sont v cus comme des temps forts et qui apportent le calme et l apaisement
82. e court car il faudrait pouvoir voquer d autres types d actions dans cette m me ligne cela s organise de deux fa ons r guli rement en proposant des vacances en camps d t localement en implantant des groupes scouts accueillant toute l ann e des jeunes de quartiers quelles que soient leurs difficult s conomiques familiales ou sociales Faute de temps je n voquerai ici que les camps d t que nous appelons Camps pour tous Ce sont des camps scouts c est dire camp s sous tente en pleine nature une autre mani re de vivre c est la premi re grande d couverte pour ces jeunes habitu s au b ton dirig s par un chef scout confirm mais anim s la fois par des chefs scouts b n voles et des animateurs de quartiers professionnels Ces quipes d animation re oivent d ailleurs une formation particuli re et un soutien p dagogique Les camps s adressent des enfants ou des adolescents de 8 15 ans rassembl s par groupes de 20 d une m me tranche d ge Les camps forment un village En t 2002 70 camps pour tous ont accueilli 2000 jeunes On vit donc la scout On campe on b tit des installations on cuisine sa nourriture on veille autour du feu on participe de grands jeux on discute en quipe Cela fait beaucoup de choses faire et on est bien occup s La force de ces camps c est de permettre ces Jeunes vivant autour d un projet d
83. e l analyse de la situation quo ante et par ailleurs des caract ristiques de la situation en 1992 et 1993 o la relation avec le petit cran comme le Paysage Audiovisuel Fran ais PAF s taient profond ment transform s exprimait l option th orique dont nous sommes partis Elle traduisait notre premi re hypoth se m thodologique sur l ducation du regard face l offre de programme t l visuel Il ne s agissait pas de mettre disposition des savoirs g n raux et hors contexte sur les images sons leur construction leur production les enseignements tir s des exp riences du pass ayant montr l inad quation de cette m thode mais d inviter donner amplitude et qualit l exp rience du voir Les professeurs devaient viter de faire un cours sur la r alisation qui aurait pr sent de mani re g n rale la composition d une quipe de tournage la pr paration d un budget les diff rentes phases de r alisation etc Car ces contenus n ont d effet sur le t l spectateur que s ils nourrissent sa perception C est dire s ils accompagnent une exp rience singuli re venant en r ponse aux questions surgissant du visionnage d une mission La transmission ex cathedra de donn es objectives sur le tournage forme des th oriciens de l audiovisuel pas des t l spectateurs clair s et critiques Enrichir l exp rience sensible requiert en effet d inscrire les actions dans leur
84. e m tro de tramways ou d autobus les voyageurs peuvent entrer et sortir du v hicule par n importe quelle porte et en r gle g n rale aucun contr le n est effectu Le risque d tre interpell est assur ment tr s r duit Comme le souligne A R Hauber 19892 le vandale b n ficie de surcro t de la passivit des t moins qui le plus souvent s abstiennent d intervenir C est surtout depuis la fin des ann es 1970 nous dit l auteur cit que le vandalisme pose des probl mes graves aux transports publics en s tendant aussi aux abords De toutes les formes de d linquance c est celle qui a progress le plus rapidement A Vienne le co t du vandalisme s levait 6 13 millions de shillings en 1984 et pr s de sept millions l ann e suivante Au Royaume Uni en 1985 les exploitants des compagnies d autobus ont valu le co t total du vandalisme 12 8 millions de livres tandis que pour les chemins de fer britanniques le vandalisme pictural lui seul tait estim en 1988 cinq millions de livres En France en 1985 la RATP a d pens dix huit millions de francs pour la r paration et le renouvellement des strapontins et des si ges lac r s dans le m tro En 1987 la facture pour le m tro a t de trente neuf millions de francs en tenant compte du mat riel roulant et des stations alors que la lutte contre les graffiti a co t trente et un millions en 1988 et plus de trente cinq en 1989
85. elever la proposition sp cifique de Canal pour les 3 millions et demi d abonn s qui re oivent la cha ne en mode analogique et pour laquelle le double verrouillage est impossible Canal est en effet pr te retirer l offre pornographique de l abonnement Ainsi les abonn s devront faire une d marche volontaire et explicite pour avoir acc s aux films pornographiques On peut raisonnablement penser que des parents qui ont de jeunes enfants y r fl chiront deux fois Face l enjeu que repr sente cette question sp cifique dans la protection de l enfance et de l adolescence le CSA consid rait qu il tait primordial que la mise en place de tels syst mes passe par la loi Contraindre les diffuseurs mettre syst matiquement en place de tels syst mes aurait permis au Conseil de remplir sa mission avec s curit et s r nit Malheureusement il semble que cette mesure ne soit pas une priorit pour le l gislateur ce qui r duit notre marge de man uvre N anmoins le CSA a labor une doctrine sp cifique qui encadre strictement la diffusion des programmes de cat gorie V Ce dispositif adopt par d lib ration le 25 mars 2003 pr cise et compl te les orientations qui guident d sormais le Conseil dans l instruction des dmandes d autorisation de diffusion des programmes de cat gorie V Chaque nouvelle demande fera l objet d un examen individuel la lumi re des dispositions arr t es par le Conseil
86. elling les m tiers de l audiovisuel r alisateur cadreur ing nieur du son perchman des d finitions distinguant le documentaire le magazine le reportage et la fiction De m me une grammaire de l image faisait correspondre au plan large au plan am ricain au plan rapproch ou au gros plan par exemple des motions ou des langages fix s de fa on constante et sp cifique pour chaque type de cadrage Mais apr s quelques ann es peu de participants osaient encore lancer ce type d action dans leur classe M me lorsqu une heure d image tait institu e inscrite dans le temps scolaire Malgr l engagement des protagonistes au d but des ann es 1980 peu d actions d ducation aux images sons de la t l vision visant susciter une attitude active face l cran familial continuaient tre men es Pensant proposer des alternatives seules subsistaient des initiatives relatives au d cryptage de l information principalement dans la presse crite avec le Cl mi en particulier des r alisations d l ves sous l impulsion notamment des C m a incitant les jeunes s exprimer tout en leur faisant d couvrir les tapes et les techniques audiovisuelles alors que d autres professeurs recouraient des documents audio ou t l visuels pour aborder des uvres artistiques En d pit des objectifs poursuivis les initiatives prises jusqu aux ann es 1980 avaie
87. ent beaucoup plus fr quentes si l individu ne r cup rait pas l argent 70 d actes de vandalisme contre 30 lorsque la pi ce tait restitu e par l appareil En outre les conduites agressives en particulier Paris o elles caract risaient 91 des situations dans lesquelles l argent tait retenu pour 37 en province Le mauvais fonctionnement du t l phone n est apparemment pas v cu de la m me mani re dans la capitale ou dans une petite ville La conduite agressive pourrait s expliquer d s lors par une double frustration La premi re serait d termin e par l impossibilit de communiquer davantage per ue comme un obstacle plus malais surmonter Paris o les cabines sont relativement loign es les unes des autres et l utilisateur ne sait pas n cessairement o se trouve la plus proche La non r cup ration de la monnaie est une seconde frustration qui aurait un effet renfor ateur au niveau de la premi re Cette double frustration prendrait de surcro t plus d importance au sein de nos grands centres urbains marqu s par un rel chement des liens affectifs et par le d veloppement d une certaine indiff rence l gard du monde ext rieur Ces conditions nous dit C L vy Leboyer pourraient jouer un r le de catalyseur sur la relation frustration agression La question qui reste pos e est bien entendu celle de la pr vention C L Markus 1984 a recens une s rie de mesures envisag es par la compagnie de
88. ent l importance de ce th me Aux tats Unis cette importance est galement d montr e par le fait que toute une s rie d institutions officielles comme l American Medical Association ou la Conf rence nationale des associations de parents d l ves ont identifi la violence dans les medias comme un probl me de sant publique Des effets au plus tr s modestes Vu l abondance spectaculaire des tudes sur le sujet de l influence des m dias sur les comportements violents on s attend ce que lesdites tudes commencent faire le tour de la question Lorsqu on en prend une vue d ensemble on a effectivement le sentiment d une large convergence de leurs conclusions Tr s naturellement nombre de ces tudes reposent sur une analyse de corr lation elles s interrogent sur le point de savoir si les sujets ont plus de chances de manifester des comportements de violence lorsqu ils ont t davantage expos s des missions violentes la t l vision On imagine facilement les difficult s auxquelles se heurte ce type d tudes supposer qu on observe une corr lation entre le niveau de consommation d images violentes par un sujet et la probabilit pour qu il manifeste des comportements violents on ne peut en tirer sans pr caution un diagnostic causal Il est en effet possible que le fait de vivre dans un environnement o la violence est courante entra ne que l on aime les images de violence et aussi
89. ent de la r ponse qu il a eue bien qu elle n en soit pas vraiment une Est ce dire qu au fond sa demande n avait pas grande importance pour se contenter d un si faible cho Il y a les t l spectateurs qui crivent la m diatrice ne conna t qu eux et tous ceux l immense majorit qui n crivent pas La tentation est forte pour les cha nes de t l vision et pour tout un chacun d opposer les chiffres d audience au nombre de messages lectroniques et de lettres Les confronter revient disqualifier le propos de celui qui crit au seul motif qu il est minoritaire L ouverture de la m diation car la m diation est un espace propose exactement le contraire Elle dit aux t l spectateurs que les cha nes publiques sont leur coute qu elles leur ont donn des interlocuteurs et que leur parole aura un cho Cependant il est difficile de mesurer ce qu il faut prendre en compte de ce qui est exprim dans quelques courriers au regard de la masse qui en effet n a rien dit et laquelle tout laisse penser que l on applique le vieil adage Qui ne dit mot consent D abord qui crit Une vieille croyance voudrait que seules les grands m res d s uvr es qui n ont que la t l vision pour compagnie en dehors de leur chat crivent pour se plaindre et regretter la t l vision d avant Les chiffres en notre possession suffisent mettre mal cette hypoth se d pass e En 2002 la m
90. er nos propres constructions C est ce que font spontan ment les jeunes et c est sur ce chemin qu il faut les aider afin qu ils puissent tablir avec toutes les images la distance critique n cessaire 1 Le stress motionnel des images violentes Les images ont sur un impact motionnel sur les jeunes en provoquant des motions massivement d sagr ables comme l angoisse la peur la col re ou le d go t m me s ils ne le reconnaissent pas tout de suite si on leur en parle Mais ils ont leur disposition trois grands moyens pour g rer ce stress et viter qu il ne se transforme en traumatisme les mots les sc narios int rieurs et la symbolisation sur un mode motionnel sensoriel et moteur Tout d abord les images violentes stimulent la mise en sens avec des mots Les enfants qui ont vu des images violentes cherchent un interlocuteur alors que ceux qui ont vu des images ne contenant pas de sc nes de violence s en d tournent Autrement dit ce qui fait plaisir n appelle pas la mise en sens tandis que les images violentes qui provoquent des motions d plaisantes appellent la mise en sens m me si bien entendu elles n augmentent pas la capacit d y parvenir Un second moyen pour laborer la charge motive des images violentes consiste dans les sc narios int rieurs et les repr sentations d action qu ils mettent en sc ne De la m me fa on que les images violentes poussent plus souvent les enfants
91. er reportage aborde la question de l chec scolaire travers le portrait respectueux et en nuances de trois jeunes un enfant autiste selon un intervenant une jeune fille avec des difficult s de lecture mais qui s en sort et un coll gien en troisi me Puis retour plateau avec des jeunes bien s r mais lesquels Une lyc enne d un tablissement priv la pr sidente de la FIDL accessoirement l ve d un grand lyc e parisien Condorcet et un coll gien de Palaiseau Daniel Picouly s interroge et lance la discussion qui s en suit Je veux dire d abord une chose c est sur le plateau O sont les moussas Parce que l moi j aime bien qu ils soient dans les reportages JM Cavada ne laisse pas finir Daniel Picouly et r plique au vol Mais a c est une facilit de votre part cher Daniel Picouly et je vais vous dire pourquoi O sont ils Dans les reportages Pourquoi Par respect Parce que les difficult s qu ils ont vous tes d accord c est encore 7 S bastien Rouquette L impopulaire t l vision populaire Paris L Harmattan 2001 8 Les quelques remarques de ce texte sont issues d une tude plus pouss e La jeunesse une arl sienne t l g nique tude r alis e par Maxime Drouet l Inath que partir d un corpus de magasines d informations t l vis es de 1998 2002 ayant trait des questions de jeunesse et des journaux t l vis s de TF1 et France 2 de janv
92. erformance grands acteurs sportifs de haut niveau etc ne suffit pas satisfaire cette demande le march y a normalement r pondu du c t de l offre par la cr ation de vedettes dont la c l brit n est fond e sur rien Je crois que c est dans cette direction qu il faut rechercher l origine d missions comme Loft story et aussi le secret de leur succ s Les leviers d une politique de lutte contre la violence Je crois finalement que la question de l influence de la repr sentation t l visuelle de la violence doit surtout l importance qu on lui accorde une repr sentation un peu mythique mais r currente du pouvoir de la t l vision et aussi au fait que sous l effet de la demande de certaines parties du public soient mises sur le march des missions qui heurtent normalement la sensibilit d autres parties du public Les solutions de bon sens qui ont t adopt es jusqu ici un peu partout dans les soci t s d mocratiques mettre en garde les parents des jeunes enfants emp cher que les images violentes ne soient visibles aux heures o les enfants regardent la t l vision faire confiance aux producteurs recueillir les avis des t l spectateurs etc sont les bonnes Elles sont bonnes parce qu elles collent au r el Ainsi l un des m canismes dont on est peu pr s s r qu il soit r el est que la vision de la violence peut tendre d sinhiber les jeunes enfants par rapport
93. es qui renseigneront les t l spectateurs sur la violence la t l vision en se servant de la t l vision m me comme instrument didactique Le Pr sident de l instance de r gulation canadienne avait en effet d clar la Commission Puisque la t l vision a le pouvoir de changer nos comportements de consommateurs de fixer les tendances la mode d introduire des id es et des expressions nouvelles dans nos changes quotidiens pourquoi ne pas la mobiliser aussi dans notre combat contre la violence dans la soci t C est effectivement ce qui s est pass et pendant plusieurs mois les cha nes de t l vision canadiennes ont t le lieu d un d bat permanent sur le r le et la responsabilit de la t l vision On observe en Su de une mobilisation analogue La Su de qui a toujours manifest une sensibilit particuli re tout ce qui concerne la protection de l enfance est d ailleurs le si ge d une organisation internationale d pendant de P Unesco de recherche et de documentation sur la question de la violence la t l vision L une des originalit s de l approche su doise est qu elle largit la notion de violence t l vis e sur le jeune public la pression publicitaire A la demande des organisations familiales et des associations d ducation populaire la Su de a interdit la publicit en direction des enfants qu il s agisse de publicit s mettant en sc ne des en
94. es d un autre ordre celles que je d signe avec mes mots de psychiatre par violences symboliques Les violences symboliques sont ces atteintes de plus en plus courantes et g n ralis es la culture et aux valeurs fondamentales de l humanit De fa on de plus en plus syst matique et d lib r e des violences symboliques s ajoutent aux violences ordinaires des guerres et des conflits Mais les violences symboliques accompagnent aussi et peut tre de mani re indissociable le d ploiement sans limite de l conomie marchande Dans sa forme la plus banale la violence symbolique c est le m pris de l autre c est le refus de lui tre reli c est son enfermement dans une cat gorie une fonction un usage Dans sa forme la plus sournoise la violence symbolique c est le march de dupe qui va se g n ralisant o chaque besoin peut trouver l objet qui le satisfait Elle est symbolique parce qu elle atteint les liens symboliques les liens de solidarit entre g n rations entre les hommes d une m me culture les liens d changes et de respect entre les cultures La violence symbolique r duit l humain des comportements sans profondeur sans horizon ni esp rance On conna t la suite combl d objets l homme occidental d prime et s enfonce dans la tristesse Quant ceux pour qui l acc s aux objets est impossible il ne leur reste parfois que la r volte ou la violence Le syst me des m dias est mi
95. es jeunes ne sont pas institutionnalis s ils ne sont pas des personnes r f rents Il existe donc une v ritable m fiance consid rer les jeunes comme une source d information fiable doivent et peuvent ils leur faire confiance comment les retrouver sont ils mineurs etc Dans ce cas pr cis on assiste une d mission journalistique face la diversit des interlocuteurs et au paradoxe de la transparence qui se transforme en un oubli volontaire Les jeunes exclus de l information A travers l exemple de la parole on esp re avoir montrer comment les jeunes peuvent tre stigmatis s consciemment ou inconsciemment dans l information A cette marginalisation en tant que sujet de l actualit r pond une marginalisation des jeunes comme r cepteurs Il est de bon ton de consid rer que de toute fa on l information n int resse pas les jeunes D un bout Voir notamment le t moignage de Marcel Trillat La censure vue de l int rieur Censures visibles censures invisibles Les dossiers de l audiovisuel INA Documentation fran aise n 106 novembre d cembre 2002 Arr t sur Image enqu te Mika l Richard 19 05 2002 France 5 et aussi Compl ments d Enqu te France 2 03 06 2002 1l Pas question que ces contraintes disparaissent Elles sont plus que n cessaires Nous soulignons ici les effets de retournement que peut avoir la l gislation sur une situation locale ou soci tale Elle prot ge l in
96. eureusement de tr s nombreuses lacune s En d pit des finalit s nouvelles qui lui sont propos es nous pensons en particulier l mancipation de l l ve son volution vers l autonomie et des diverses r formes qui se sont succ d elle est toujours centr e restrictivement sur la fixation de connaissances qui sont pourtant condamn es plus ou moins br ve ch ance tre oubli es et au mieux sur l acquisition de comp tences intellectuelles En revanche l ducation sociale l ducation civique l ducation affective l ducation sexuelle l ducation la sant entre autres sont gravement n glig es voire compl tement ignor es Or ces aspects m ritent autant que les aspects cognitifs de faire partie int grante du curriculum scolaire Nous revendiquons une ducation aux m dias dont la pertinence et l urgence ont t largement d montr es Cette derni re si utile soit elle ne peut cependant suffire A notre sens elle devrait s ins rer dans un contexte plus global savoir celui d une v ritable pr paration la vie sociale Celle ci permettrait l individu dans bien des cas de substituer la violence des comportements plus appropri s aux diverses situations qu il aura affronter Nous psychologues sociaux ou p dagogues qui r vons de contribuer un tant soit peu la construction d un monde meilleur c est dire moins violent mais plus humain et plus fraternel nous
97. fants ou de publicit dans les programmes destin s aux enfants Elle a d ailleurs tent sans succ s d tendre cette interdiction au niveau europ en en la faisant figurer dans la directive t l vision sans fronti re lorsqu elle a assur la pr sidence de l Union En Su de comme au Canada il existe un tr s large accord pour consid rer que la solution du probl me de la violence la t l vision ne doit pas reposer seulement sur une intervention des instances de r gulation mais d abord sur un effort permanent de sensibilisation et de mobilisation du public Cette sensibilisation commence d s l cole par des cours d initiation aux m dias audiovisuels Un cycle tr s complet d une dur e de trois ans a ainsi t introduit dans les coles secondaires l issue duquel les l ves doivent tre en mesure non seulement de cr er des produits m dias mais aussi selon les textes officiels d analyser et de critiquer les valeurs et les attitudes exprim es dans les m dias Cette formation est relay e par la t l vision elle m me Une des missions les plus populaires de la t l vision publique su doise est un magazine des consommateurs joyeusement provocateur r alis par des enfants et diffus en premi re partie de soir e Troisi me exemple la Belgique J ai pris exemple de la Belgique parce que le probl me de la violence la t l vision y est pos dans des termes voisins des n tre
98. fectu es au sein de l institution scolaire c est dire dans des conditions aussi proches que possible des conditions habituelles de vision nous avons tudi de mani re plus syst matique les possibilit s offertes par la pr sentation ou la discussion de s quences violentes chez des sujets g s de neuf quatorze ans Les chantillons taient toujours constitu s de classes enti res et 1ls ne diff raient les uns des autres que par l une des variables dont nous d sirions tester l incidence Quatre groupes exp rimentaux et deux groupes de contr le ont t soumis de nombreuses observations pr et postexp rimentales voir tableau 2 Aux sujets de A de B de D et de E nous avons appliqu un traitement qui consistait en une s rie de longs m trages violents En B toutefois la s ance tait prolong e par une discussion au cours de laquelle l exp rimentateur favorisait l expression du contenu psychologique A nsi les motions suscit es pendant la projection taient elles ext rioris es Les l ves de E ont b n fici d une pr sentation qui pr c dait imm diatement la s quence Elle permettait de mettre l accent sur les passages violents en pr parant les sujets la vision du film Enfin aux groupes t moins C et F nous avons propos un nombre identique de longs m trages essentiellement non violents qui se sont succ d la m me fr quence Graphique n 2 Au total plus d une centaine d l ves ont
99. ge chez leurs l ves L objectif du livret est donc de permettre ces derniers de mieux apprendre d crypter non seulement l information mais l ensemble des images t l vis es c est dire les fictions les documentaires les dessins anim s les missions de t l r alit ou encore les spots publicitaires Je suis tr s heureux de pouvoir pr senter la maquette de ce mode d emploi de la t l vision qui sera tr s prochaine ment diffus dans l ensemble des tablissements du second degr et donnera aux l ves la possibilit de d couvrir l envers des images comme l on d couvre l envers du d cor L int r t de ce document a d ores et d j conduit France 5 s associer tr s directement cette op ration ce dont je ne peux que me r jouir France 5 occupe en effet une place majeure en mati re d missions pour la jeunesse et s illustre particuli rement dans le domaine de l analyse et du commentaire des images C est pourquoi la signature d une convention a r cemment permis que s tablisse entre cette cha ne et mon minist re un solide partenariat Il s agit l je crois d un grand pas mais d un premier pas Nous devons videmment poursuivre nos efforts pour parfaire cette formation visant transformer les jeunes en t l spectateurs actifs et clair s A cet gard il faut que des colloques tels que celui que vous avez eu l excellente id e d organiser aujourd hui
100. i es en se d gageant de la sph re du service public Leur contr le est pass de l Etat une autorit ind pendante le Conseil Sup rieur de l Audiovisuel charg notamment de faire appliquer les lois concernant la protection de Penfant Les moyens de diffusion se sont diversifi s en franchissant les fronti res ondes hertziennes satellites c ble optique puis Internet Par paquets des objets nouveaux de m diatisation toujours moins chers toujours plus portables toujours plus inter op rables sont apparus et ont envahi les foyers magn toscopes cam scopes consoles de jeux micro ordinateurs DVD et demain l Internet mobile Corr lativement se sont d velopp es toutes les industries d applications de programmes de contenus de toute nature caract re audiovisuel et de communication sans lesquels ces nouveaux objets n auraient aucune utilit Contrairement une id e re ue ces nouveaux moyens de m diation au monde ne se sont pas substitu s aux m dias d hier journaux magazines livres affiches spectacles vivants mais les ont compl t s en les faisant entrer dans une dimension multim dia expansive r gul e non plus par les politiques mais par les forces internationales du march Des parents pris de vitesse Attir s et fascin s par l innovation et principale cible du marketing les parents ont t pris de vitesse par la rapidit de la r volution lectronique et num rique et p
101. i et que le docteur Fran ois a abord Cet pisode est en effet d une rare violence Le public qui s est manifest a dit clairement ce qui lavait atteint Pour le comprendre il faut se mettre sa place devant son cran coinc dans son fauteuil complice de ce qui se dit auquel il ne peut rien souffrant pour les victimes des moqueries Car c est bien de cela qu il s agit d une souffrance Rien de violent pourtant l image pas une goutte de sang pas une bagarre La violence en tant que telle repr sent e par une image est rarement ce qui ne veut pas dire jamais d nonc e dans les courriers que nous recevons Cela arrive lorsqu une bande annonce de film violent ou contenant des sc nes de violence est diffus e une heure de grande audience ou proximit de programmes destin s aux enfants Mais plus que l image elle m me c est le d faut d attention qui est soulign Encore une fois on reproche alors aux cha nes de t l vision de ne pas tenir compte des t l spectateurs dans la r alit de leur vie C est une protestation qui dit la violence ressentie comme si elle tait effectivement exerc e Les cha nes de t l vision ne sont pas anim es par la volont de nuire Les t l spectateurs attendent qu elles tiennent compte d eux Ils disent ce qu ils prouvent lorsqu ils ont la sensation que la t l vision se conduit mal avec eux qu elle leur fait violence Sur ce chapitre la
102. ictimes en situation d tre comptables de leur intimit Au lieu de la pr servation des singularit s de l histoire de chacun on nous fait participer leur r duction par un discours standardis calibr unidimensionnel travers des modes et des inqui tudes factices du temps On soutient qu il est du devoir de la t l vision de montrer la soci t dans tous ses aspects Certes mais il faut prendre alors la mesure de cet engagement La t l vision ne surplombe pas la soci t elle en fait partie Elle suscite m me une attente similaire celle qui s adressait jadis aux notables ou aux savants On attend d elle plus que le spectacle du monde on voudrait que non seulement elle nous donne des mots pour le lire mais qu elle relaie aussi les n tres Ce qui fait violence la t l vision me para t tre pr cis ment son incapacit croissante m nager les conditions d une parole reconnue Une parole reconnue est une parole laquelle on donne cr dit dont on accepte qu elle h site et se cherche que l on soutient surmonter sa maladresse initiale Le plus souvent on nous propose exactement le contraire Le d tournement des images et des paroles leur mise en sc ne spectaculaire qu elle soit involontaire ou cynique fait violence Ceci engendre des blessures symboliques sourdes le plus souvent et parfois manifestes et violentes Violence r active violence de r sistance violence d affirmation qui al
103. ienne et il n est donc pas possible d tendre les conclusions la population dont les chantillons sont extraits C est ainsi que s est impos e la n cessit d valuer l incidence de la violence film e sur le terrain dans des conditions aussi proches que possible de la r alit 3 2 Les recherches du sevice de psychologie sociale de l Universit de Mons Hainaut Au niveau de l cole maternelle Tableau I le dispositif exp rimental 01020304 O1X202X303X404X505 01020304 a 01020304 X 10 1X 202X 30 3X 404X505 01020304 o observation pr exp rimentale les observations pr exp rimentales sont destin es mesurer le taux habituel d agressivit des sujets ind pendamment de tout film O observation postexp rimentale les observations exp rimentales ou postexp rimentales doivent permettre d valuer les effets de la projection de dessins anim s violents respectivement court et moyen termes X dessins anim s violents X dessins anim s violents discussion avec l institutrice Remarque Dans un dispositif exp rimental les signes conventionnels qui se trouvent sur une m me horizontale d signent les observations qui se succ dent les symboles qui se trouvent sur une m me verticale se rapportent des v nements synchrones L exp rience avait pour objet de tester l effet court et moyen termes de la projection de dessins anim s caract ris s par pr sence de sc nes plus ou moins violen
104. ier juillet 2002 Jean Marie Cavada A quoi sert l cole La Marche du Si cle 07 01 1998 France 3 reportage en question L cole de l chec pire sur un plateau o ils n arriveraient pas tous et bien loin de l puisqu on a fait souvent l exp rience Daniel Picouly revenant la charge quand m me j aurais bien voulu avoir un moussa c t de moi et puis faire comme on fait dans une mission ou le rassurer ou discuter avec lui et faire en sorte qu il puisse parler J M Cavada clos le d bat et explique on en a l exp rience et c est difficile d humilier des gens par le silence c est terrible Rappelons que dans ce reportage un des jeunes en difficult Mounaim s interroge lui m me sur ces r sultats et sur les relations qu il a avec les professeurs Au silence probl matique que soul ve JM Cavada il faut opposer le silence des trois jeunes sur le plateau propos de l chec scolaire Aucun des l ves pr sents n est capable d apporter un clairage s rieux sur les difficult s l cole C est cette comparaison qui est s rement la plus terrible Pour cette Marche du Si cle on assiste une d mission journalistique face aux contraintes techniques de la t l vision et au paradoxe du respect qui se transforme en m pris L exemple de l affaire d Evreux Cette difficult saisir la parole des jeunes peut prendre bien d autres formes
105. imente n anmoins cette violence plus g n rale que nos soci t s non seulement ne savent plus int grer la culture ne savent plus penser mais renforcent en ne sachant lui r pondre que par la r pression et la mise l index Prot ger les enfants de l branlement motionnel ins curisant provoqu par les images violentes est videmment n cessaire mais il serait de mon point de vue tout aussi important que les responsables de programmes se pr occupent de ce qui fait violence La mise en spectacle des relations humaines est une dramaturgie d licate dont les enfants sont les premiers subir les d voiements Pour terminer je reviendrai simplement ce que nous enseignent les enfants en difficult Leurs souffrances les plus insurmontables ne sont pas li es aux preuves r elles mais aux mensonges ou la duperie des adultes Difficilement surmontable aussi et autre source de violence le fait de n avoir pas t entendu reconnu dans sa parole fut elle ind cise et gauche Alors si on ne peut pas demander tout la t l vision et surtout pas de se substituer aux parents on pourrait attendre d elle plus de cr dit l intelligence et au sens de l humain des t l spectateurs en particulier des plus jeunes Il serait vain d esp rer la disparition de la violence il ne l est pas de contribuer sa mutation dans la culture non pas celle qui est produite pour les gens mais celle que l on construit avec e
106. ine handicap e moteur je m appr te passer mon Bac S Cependant la faible audience de cette s rie ne m tonnant pas je ne dois pas tre la seule pr parer mes interros pour le lendemain cette heure ci Je me demandais pourquoi elle ne pourrait pas passer une autre heure Jos e C L un d eux a crit pour dire que s il comprenait bien les explications la cha ne cela signifiait que le t l spectateur doit fournir du chiffre jusques et y compris sur les cha nes publiques Il ne s agit pas ici de juger du bien fond de la d cision prise mais de dire ce qu elle a fait au jeune public bless que l on fasse si peu de cas d une s rie et de son public f t il en nombre insuffisant Une autre col re a saisi et fait r agir de jeunes t l spectateurs propos de la diffusion de l Eurovision sur France 3 Les commentateurs se sont laiss s aller quelques plaisanteries que la direction a elle m me qualifi es de d rapages Cette affaire l est exemplaire du malentendu qui peut s installer entre la t l vision et son public sur la mani re dont elle le vit et la mani re dont il vit d tre ainsi v cu Si j ai pris la d cision de vous envoyer ces commentaires et ce t moignage c est parce que je me suis dit que dans cette p riode o tout le monde parle de civisme d ducation civique d un besoin de renouveau dans la politique le service public se doit avant tout dans so
107. iques D autres m canismes ont des effets beaucoup plus puissants En revanche il existe toutes sortes de m canismes parfaitement identifi s et d montr s qui n ont rien voir avec la violence t l visuelle et qui expliquent l apparition des comportements de violence Cela n tant pas directement notre sujet je me contenterai d une vocation rapide afin d illustrer concr tement le contraste entre ces m canismes et les m canismes hypoth tiques que je viens d voquer Je laisse de c t des facteurs de violence trop vidents comme la drogue ou l alcool pour me borner quatre exemples de m canismes connus pour leur importance dans la gen se de la violence Premier m canisme Les sociologues de la d linquance ont montr l importance de ce qu ils ont baptis la th orie des occasions theory of opportunity Ainsi lorsque le commerce de la drogue expose seulement des risques limit s et qu il peut rapporter gros les jeunes n ayant gu re d espoir de se donner des projets plus accept s socialement sont facilement tent s par ce type d occasion Or on sait bien que la violence est une composante in luctable du fonctionnement de ce march Deuxi me m canisme Lorsque des bandes se forment elles ont tendance secr ter des rituels initiatiques ces rituels consistant couramment d montrer qu on est capable de surmonter les interdits relatifs la violence C est la le on d u
108. iques qui secouent encore certaines des r publiques de l ex U R S S ou de l ancienne Yougoslavie dans laquelle la purification ethnique a servi d argument d pouvantables massacres Nous pourrions galement mentionner l opposition f roce entre Catholiques et Protestants en Irlande du Nord celle qui caract rise les pays du Moyen Orient sans oublier la Somalie le Rwanda l Erythr e o les populations ont t soumises d indicibles souffrances Celles ci ont mu le monde entier mais aucune solution n est en vue et bien d autres r gions sont assur ment susceptibles de devoir affronter des trag dies semblables Cependant si depuis la seconde guerre mondiale l Occident a travers une phase de paix relative nous sommes bien forc s d admettre que de nouvelles formes de violence ont connu un d veloppement extraordinaire A c t de diverses vagues de terrorisme dont furent victimes le plus souvent des innocents nullement concern s par les probl mes qui se posaient nous pouvons citer la violence physique Son importance au sein de nos grands centres urbains n est pas contestable et elle se manifeste notamment par la multiplication des agressions Compte tenu de leur fr quence certains quartiers sont devenus dangereux pour le promeneur isol en fin de soir e en particulier La violence dans les stades pratiquement inconnue pendant pr s de quatre vingts ans de pratique sportive s est jusqu un certain point g n rali
109. is si l on en reste l on aura plac au bord de la route les panneaux de signalisation sans avoir ne serait ce qu effleur ce qui pousse s y conduire si mal Il est l gitime aussi d enrichir le dispositif par un versant p dagogique par une initiation au d cryptage des images et leur fabrication Toutefois l efficacit dans ce domaine reste d pendante me semble t 1l de la stimulation et de la valorisation plus g n rale du sens de la critique et du commentaire Mais qu on le veuille ou non avertir contr ler duquer n emp chera pas les images violentes de trouver un cho au plus profond de nous Des mill naires de travail de la culture ont chou liminer la violence du monde ce qui bien s r ne saurait remettre en cause le bien fond des initiatives destin es parer au plus press Il serait regrettable en revanche qu en se focalisant sur les images explicitement violentes on soit conduit une fois de plus d laisser la proie pour l ombre La question de fond pos e nos soci t s m diatis es ne me para t pas tant celle des images violentes elles m mes dont le plus l mentaire bon sens ne peut que souhaiter le contr le et la limitation Le vrai danger celui qui tous les jours prend des formes nouvelles celui qui met en p ril la survie de nos soci t s me para t tre ce qui fait violence Les images violentes ne repr sentent que l cume d un mouvement plus profond de violenc
110. issance a justement soulign d une part que la plupart de ces m canismes hypoth tiques ne sont pas directement observables d autre part que l on n a gu re de moyen de mesurer leur importance statistique dans la gen se des comportements violents Deux m canismes paraissent toutefois plus directement valid s par la recherche celui dont l action est plus facilement observable qui fait que la consommation d images violentes puisse ponctuellement et sur le court terme favoriser le d clenchement de comportements de violence et celui par lequel la vision de la violence peut tendre d sinhiber les funes enfants par rapport aux comportements de violence Ainsi Frydman 1993 a montr partir d une tude exp rimentale avec groupes de contr le qu un groupe d enfants de 9 14 ans qui on projette des films violents raison d une s ance par semaine pendant deux mois a tendance manifester des conduites agressives avec une plus grande fr quence qu un groupe de contr le Mais le r sultat principal qui semble merger de l immense corpus de recherches que j voquais en commen ant est encore une fois que l incidence de la violence t l visuelle sur les comportements de violence dans l enfance et surtout dans l adolescence est sans doute tr s modeste d un point de vue statistique Quant aux m canismes explicatifs de ces faibles corr lations pour beaucoup d entre eux ils sont surtout hypoth t
111. ive de PUNAF et de la Ligue de l Enseignement outre les associations familiales et celles de l ducation populaire le Collectif Interassociatif Enfance et M dias CIEM regroupe aujourd hui toutes les associations des parents d l ves tous les syndicats d enseignants des associations de jeunesse d ducation sp cialis e de d fense des droits de l enfant de t l spectateurs soit un r seau d environ 100 000 associations Ce rapport a t l origine du changement de la signal tique jeunesse d cid par le CSA en juin 2002 mais aussi de la d cision par son Pr sident dans le courant de l t de recommander au Parlement la transposition int grale de l article 22 de la Directive Europ enne T l vision sans Fronti res portant sur la diffusion par les t l visions des films de violence gratuite ou caract re pornographique Le rapport du CIEM n a pas non plus t tranger aux d cisions prises au cours de l t 2002 par le Ministre de la Culture de confier Madame Blandine Kriegel un rapport sur la violence la t l vision et celle du Ministre de la Justice de charger Madame la D fenseure des Enfants Claire Brisset d un rapport sur La violence l enfance et les m dias Les d cisions du Pr sident du CSA puis l laboration et la parution de ces deux rapports ont grandement aliment le d bat public et politique sur la r gulation des m dias pendant le dernier semestre 2
112. l exposition r p t e la publicit et la propagande Pourquoi ne le serait ce pas pour celle aux violences Il est vain de vouloir trouver une corr lation directe entre des images particuli res et des comportements pr cis Les effets de l image sur les mentalit s et les comportements ne sont pas m caniques Ils appartiennent l ordre du vivant et sont aussi complexes que peuvent l tre les interactions dans un cerveau Ils sont syst miques et s apparentent des ph nom nes d impr gnation de percolation d osmose L heure n est donc plus diaboliser un m dia plus qu un autre la t l vision ou les jeux vid o ou Internet Il convient de r fl chir d une part la globalit et la complexit du ph nom ne m diatique et de son devenir sous l influence de la convergence num rique et d autre part aux effets crois s de la consommation des divers m dias par l enfant Enfin l heure n est plus non plus jeter la pierre aux seuls parents aux seuls enseignants ou aux seuls professionnels des m dias de fa on s par e quant leur responsabilit dans la consommation m diatique des enfants et de ma ma trise de ses impacts Il est peut tre temps de prendre la mesure de l ampleur du ph nom ne m diatique d accepter son caract re in dit dans l histoire humaine et de reconna tre collectivement que nous savons peu de choses son propos Une coresponsabilit thique
113. l parent n a pas l intime conviction que l image a une influence sur son enfant Quel adulte ne sait pas au fond de lui m me que ce qu il donne voir un enfant est un acte porteur de sens L image n est jamais neutre L image na t toujours d une intention l adresse de celui qui peut la voir Ceux et celles qui les fabriquent et donnent voir prennent toujours la responsabilit de v hiculer du sens Par ailleurs de tout temps les images les plus r pandues un moment donn ont presque toujours eu un r le de conformation l ordre install par leur pouvoir direct et indirect de suggestion sur les esprits et les comportements Tout ne pouvait pas tre vu ou dit Quelle est l volution r cente de la position des adultes vis vis des consommations m diatiques des enfants et adolescents Il y a vingt ans l environnement m diatique des mineurs tait encore simple et il n tait pas trop difficile pour les adultes de le comprendre et donc de pouvoir agir avec Pour caricaturer cet environnement se r sumait une t l vision trois cha nes au milieu du salon et deux ou trois radios dans le foyer Vers 1980 les parents avaient presque tous eu une enfance m diatiquement pauvre et avaient donc souvent adopt s vis vis de la radio puis de la t l vision des comportements parentaux marqu s pour ne pas dire stricts Le ph nom ne m diatique tait encore globalement hi rarchi
114. la violence la t l vision afin de maintenir un dialogue public renouvel libre et tendu sur cette question Etant donn que la violence la t l vision est symptomatique du probl me plus vaste de la violence dans la soci t le Comit recommande qu un groupe de travail soit form en vue d tudier tous les aspects de la violence dans la soci t et les rapports qui les lient entre autres la violence dans les m dias la violence familiale et la violence raciale Concernant l ducation du public Le Comit recommande que le gouvernement prenne des mesures pour encourager les politiques et les programmes en mati re d ducation aux m dias y compris en direction des groupes n appartenant pas au r seau scolaire notamment les parents les adultes en g n ral et les enfants d ge pr scolaire Le Comit presse plus particuli rement le minist re de la Sant et du Bien tre social de demander l Office national du film de produire un guide d initiation aux m dias Ce document destin aux enfants fournirait ces derniers les outils n cessaires pour comprendre toutes les possibilit s d enrichissement que poss de la t l vision et pour devenir des t l spectateurs avertis Le Comit recommande galement que la question de la violence occupe une place importante dans ce guide J y ajouterai cette recommandation Le Comit recommande que le gouvernement encourage les formules novatric
115. le comme dans l escroquerie En outre cette force peut agir d un seul coup ou bien s exercer par une pression continue la t l vision illustre bien ces deux types de violence On peut aller jusqu dire que la violence est un rapport de force qui peut s exprimer par le truchement le plus frustre l agressivit physique mais aussi par la m diatisation la plus achev e l argent II LES JEUNES Rappelons que selon un sondage de M diam trie datant de janvier 2003 les enfants passent plus de 2 heures chaque jour devant leur cran de t l vision Et pourtant repr sentent ils pour le secteur public une cat gorie de t l spectateurs traiter de mani re sp cifique C est une question laquelle il faudrait pouvoir r pondre de fa on affirmative ce qui n est pas le cas Ajoutons que la repr sentation de la jeunesse la t l vision est souvent n gative par exemple les solidarit s qui se d veloppent ne donnent que furtivement mati re des s quences t l vis es Il est incontestable que les jeunes vuln rables par principe construisent leur comportement par identification et imitation Toutefois il ne suffit pas de voir des images pour reproduire un acte de fa on identique Il faut aussi adopter ces images comme mod le Et les jeunes traumatis s par la d sorganisation du monde dans lequel il volue se tournent vers une identit collective leur port e et qui les s duit Agressivit
116. les personnages qu ils ont vu ou encore d accomplir en jouant les m mes gestes que ceux qu ils ont vu repr sent s sur les crans Et d autres encore ont besoin de pouvoir fabriquer leurs propres images Autrement dit afin de donner tous les enfants la possibilit d laborer les effets des images sur eux il faut leur proposer d abord des activit s de jeux de r le puis des activit s de cr ation d images et enfin seulement dans un troisi me temps de parler des images Par le nombre d enfants qu elle touche l Education Nationale a videmment un r le fondamental jouer dans ce domaine condition toutefois de comprendre que tous les enfants n ont pas le langage comme mode d appropriation privil gi du monde et que ces diverses activit s qui n ont rien voir avec les t ches p dagogiques habituelles devraient tre men es par des intervenants sp cialement form s venant de la fili re ducative Ces activit s encadr es par des adultes auraient pour objectif de constituer de v ritables sas de d compression permettant des enfants qui ont regard seuls la t l vision le matin avant de venir l cole et ont v cu des charges motionnelles intense de leur donner un sens de les socialiser et ainsi au moins pour certains d entre eux de se rendre disponibles aux divers apprentissages qui leur sont propos s dans le reste de la journ e Il est bien vident que cela n ces
117. les reflets comme on le pense encore trop souvent des actualit s t l vis es il est essentiel d apprendre distinguer d abord entre les images r elles et la repr sentation que nous nous en faisons Sous le mot ambigu de r alit se cachent en effet trois r alit s bien diff rentes Pour les expliquer prenons un exemple Si je regarde la t l vision les images d une manifestation je suis confront mon insu et en m me temps trois formes de r alit Tout d abord bien s r un v nement a eu lieu qui ressemble ce qui m est montr des gens ont manifest Mais il est tout aussi certain que cet v nement a pu tre diff rent peut tre les manifestants taient ils plus ou moins nombreux et peut tre la majeure partie d entre eux ne ressemblaient 1ls pas du tout ceux que j ai vu sur l cran Autrement dit la r alit du monde est diff rente de celle des images Les m mes distinctions peuvent tre tablies face un spectacle de fiction si je regarde une sc ne d amour au cin ma cela prouve que des acteurs se sont bien embrass s devant la cam ra mais ils ne l ont peut tre pas fait comme la s quence retenue par le r alisateur le fait croire Jusqu ici tout semble simple Il y a d un c t la r alit du monde et de l autre celle des images Mais une troisi me forme de r alit vient tout brouiller face un v nement d images tout comme face
118. leurs probl mes et appr hensions Le c t fortement psychologique les d range 709 messages lectroniques sont arriv s dans la bo te de la m diatrice pour protester contre l arr t et les explications donn es dans la presse Voici un aper u de ce qu ils ont crit Je ne sais pas pourquoi vous passez cette s rie un horaire aussi imb cile tant tudiant donc faisant partie du public vis je finis entre 16 et 18 heures Or finissant 18 heures il m est videmment impossible de regarder la s rie Je trouve et je sais me r p ter que les cha nes publiques se doivent de promouvoir la qualit Nobels I C tait cr atif des sujets vrais avec un impact direct sur une g n ration que l on voyait voluer devant nos yeux c est vrai ils ne vivaient pas en stations baln aires non ils avaient de vraies joies soucis sentiments Alors laissez se d rouler la saison en entier SVP c est une tr s bonne cr ation les sc naristes se sont vraiment creus s regardez encore les pisodes comprenez les apart s en noir et blanc et sentez l intelligence C est la premi re fois que j cris pour le maintien d une s rie car celle ci a des qualit s que rarement vous avez donn voir Cap des pins Remember Charles E Cette s rie m int ressait tout particuli rement car elle illustrait un peu une situation qui pourrait tre la mienne l ann e procha
119. lique l influence de la t l vision En 1992 une jeune fille de 13 ans Virginie Larivi re dont la s ur avait t viol e et tu e lan ait une p tition nationale contre la violence la t l vision qui rencontra un cho tel que la Chambre des Communes canadienne d cidait de constituer une Commission Parlementaire et de lancer une vaste consultation publique sur le sujet Les conclusions de cette Commission sont toutes enti res contenu dans le titre donn son rapport publi en juin 1993 Violence la t l vision d gradation du tissu social Ce rapport qui s appuie sur un tat tr s complet des tudes et des connaissances scientifiques sur le sujet comporte trois id es force 1 la premi re est que le probl me de la violence la t l vision ne peut pas tre dissoci d un probl me plus vaste celui de la violence dans la soci t Pr sentant au comit la synth se des tudes existantes Keith Speicer pr sident du CRTC le CSA canadien d clarait Le bon sens nous dit qu il existe un lien entre la violence la t l vision et la violence dans notre soci t Je me dois donc de souligner ce que nos rapports nous indiquent ce lien n est pas n cessairement de cause effet La t l vision n est pas le principal facteur de violence dans notre soci t Des facteurs profond ment enracin s d ordre conomique social culturel et familial y jouent un r le beaucoup plus d ter
120. ments devraient tre vus comme les effets de conditionnements sociaux C est cette id e re ue qui explique son tour que l on tende spontan ment attribuer un pouvoir semble t il exag r la t l vision et pour revenir au cas qui nous occupe ici pr ter aux images de violence plus d influence sur les comportements qu elles n ont en r alit Les formes de la violence Je me contente pour finir d pingler une question que je n ai pas du tout abord e et qui est pourtant fondamentale par rapport aux questions que je viens d voquer comment d finir la violence Il est difficile d imaginer uvres plus violentes que l dipe Roi de Sophocle ou la M d e d Euripide Sur la foi d Aristote ces uvres ont pourtant longtemps t inscrites au programme des coles la repr sentation de la violence produirait un effet cathartique avait expliqu le Stagirite Elle assouvirait le besoin de violence et emp cherait par suite que ce besoin ne se manifeste par des comportements violents Des tudes ont t galement conduites sur cette th orie Leurs r sultats sont fragiles contradictoires sujets controverse et l on peut dire que la th orie de la catharsis est tout sauf d montr e Mais ce qui est s r c est que personne n a jamais song ma connaissance mettre et chercher tester l hypoth se selon laquelle le th tre classique grec serait source de violence Car il fa
121. minant notamment sur les populations ou les individus r put s fragiles les bouleversements conomiques massifs les d sunions familiales de plus en plus r pandues les syst mes scolaires trop permissifs les sports devenus de plus en plus violents 2 La deuxi me id e force est que l impact de la violence t l vis e ne concerne pas seulement le jeune public mais la soci t toute enti re Ce que les chercheurs du Centre canadien d tudes sur les m dias expriment en citant le sociologue am ricain George Gerbner force de nous exposer la violence t l vis e nous finissons par prendre cette violence fictive pour la r alit et par consid rer le monde dans lequel nous vivons comme hostile et mena ant Il n en r sulte pas directement de la violence mais un climat d ins curit de peur et d hostilit qui favorise l adoption de comportements d fensifs ou agressifs ainsi que d attitudes conservatrices et r pressives La perception du monde qui en r sulte est celle d un milieu mesquin caract ris par le chacun pour soi C est ce climat qui est propice la violence 3 La troisi me id e est qu on ne peut pas r agir la violence t l vis e sans impliquer l ensemble des citoyens dans un d bat qui concerne la soci t canadienne dans sa totalit Pour la commission parlementaire la responsabilit premi re du l gislateur n est pas de contr ler ce que diffuse la
122. n comportement et dans la gestion des missions de veiller au respect des personnes et de faire preuve d ducation et de civisme Le comportement de nous m mes et de nos enfants ne d pend pas que de l ducation des parents Vous aussi vous avez une grosse influence et une grosse part de responsabilit Jos E Lons 64 140 On ne peut mieux dire que la t l vision n chappe pas son poque mais en fait partie Les ingr dients du conflit car cela en est un sont les suivants d un c t la volont l gitime de la cha ne de moderniser ou rajeunir une manifestation d su te et l audience faiblissante de l autre un public qui la trouve d su te aussi mais laquelle il a un attachement paradoxal Le r sultat est qu en effet l audience fut nettement plus forte que les ann es pr c dentes mais il n est pas certain que ce soit cause des commentaires Le rajeunissement s est accompagn d un renouvellement de fond et le travail accompli n a pas chapp au public Pour autant il n a pas appr ci de se trouver en situation d tre complice de remarques d plac es de moqueries v cues comme m prisantes Et il l a dit avec force r agissant les heures d envoi des messages le montrent d s le premier quart d heure de l mission La fonction de la m diatrice est de savoir lire les courriers les interpr ter Nous sommes ici devant un cas exemplaire de ce qui nous r unit aujourd hu
123. n gociations du Conseil et des diffuseurs ont abouti en 1996 l adoption d une s rie de mesures prenant en compte la pr sence du jeune public devant le petit cran C est la p riode de protection qui est aujourd hui commun ment admise dans les pratiques des cha nes hertziennes entre 6 heures et 22h30 les programmes ne doivent pas tre de nature nuire au jeune public Suivant la m me logique certains programmes sont interdits de diffusion le mardi le vendredi le samedi et pendant les cong s scolaires Les op rateurs s engagent galement ne pas diffuser de films de cin ma interdits au moins de 12 ans avant 22 heures sauf d rogation au cas par cas accord e par le CSA d rogation exceptionnelle qui ne peut aller au del de 4 par an et par diffuseur Le CSA souhaite aujourd hui renforcer ce dispositif en d finissant notamment les crit res qui encadreront ces exceptions En outre ce dispositif devrait tre tendu aux cha nes du c ble et du satellite ainsi qu aux futures cha nes de la TNT Des n gociations sont en cours avec les diffuseurs Reste la question primordiale de la diffusion la t l vision des programmes de cat gorie V pornographiques ou d extr me violence Dans ce cas la signal tique ne suffit pas c est en l absence des parents que des enfants ou des adolescents tombent par hasard ou pas sur ces images nocives Face la multiplication de ces programmes et conscient du risq
124. n classique de la sociologie le Street Corner Society de W F Whyte dont les r sultats ont t abondamment confirm s par bien d autres tudes Troisi me m canisme Tocqueville rel ve dans sa seconde D mocratie en Am rique que Mme de S vign une femme autant qu on sache d pourvue de perversit recommande sa fille dans l une de ses c l bres lettres d assister pour son plaisir une ex cution publique que nous jugerions aujourd hui particuli rement cruelle C est nous dit Tocqueville qu on n a pas l poque l id e de l unit du genre humain Dans l esprit de Mme de S vign il existait des types d hommes distincts explique t il pour elle la cruaut et la violence taient choquantes et illicites l endroit d tres humains part enti re mais non l gard d un criminel par exemple Naturellement cette id e est rejet e par la modernit mais pas par tous dans toutes les circonstances En t moignent les comportements de rejet dans l alt rit de ceux dont la religion la culture ou l origine ethnique est diff rente Quatri me m canisme La r solution des conflits par la n gociation suppose la ma trise de ressources cognitives dont on ne dispose pas au m me degr dans tous les milieux Des recherches importantes d origine anglaise notamment ont montr que si les conflits intrafamiliaux tendent tre plus violents dans les couches sociales d en bas
125. n critique des contenus v hicul s mais galement parce que les techniques tudi es pouvaient tre appliqu es au film visionn et mises par cons quent au service du sens Apr s le traitement d autres longs m trages violents taient propos s aux sujets et suivis par les post tests Les valuations postexp rimentales ont montr sans la moindre ambigu t qu il est possible de pr venir l accroissement d agressivit habituellement d termin e par la violence t l vis e Cet objectif pour tre atteint demande une formation de l enfant qui doit se transformer en r cepteur actif capable jusqu un certain point d valuer tant les proc d s utilis s par le r alisateur que l information ventuellement transmise Chez les sujets soumis un film tr s violent mais utilement pr par s non seulement mus n avons pas observ plus d agressivit mais m me dans certains cas une diminution par rapport au niveau enregistr avant l exp rience en confirmant ainsi l hypoth se de l effet cathartique Celui ci a t obtenu contrairement ce qui s est pass dans la plupart des recherches am ricaines classiques vraisemblablement gr ce aux comp tences d velopp es au cours de la p riode d entra nement et la verbalisation Chez des sujets initi s aux techniques cin matographiques la violence l cran est susceptible de r duire la pulsion agressive et partant les conduites violentes que cette derni re en
126. n orale compl t e d exemples vid os notamment autour de l mission Ma soci t est violente de France 3 diffus e le 2 avril 2001 5J Dewey The Public and its Problems The Later Works 1925 1953 vol 2 Carbondale Southern Illinois University Press 1927 6 Sophie Jehel Protection de l enfance et de l adolescence la t l vision les brochures du CSA 1999 Quelques particularit s de la parole des jeunes la t l vision On le sait l information t l vis e fait la part belle l expertise aux professionnels Ainsi la parole des jeunes est essentiellement illustrative On pourrait en dire autant de la plupart des groupes sociaux la t l vision fait toujours parler plus qu elle ne laisse parler principe de base du m dia d information Mais la particularit d un traitement des jeunes r side ailleurs On peut prendre pour exemple les lieux des interviews et leur composition d mographique Ainsi les interviews de jeunes se font majoritairement dans des non lieux des lieux de passage des lieux mal identifi s non territorialis s Pour 82 des entretiens de jeunes analys s le lieu est ind fini mal identifi contre 4 des adultes Dans 60 des cas le jeune interview l est en compagnie d au moins un autre jeune et l on sait qu interroger quelqu un seul ou en groupe des effets sur le t moignage et sa r ception contre 20 chez les adultes interrog s Ainsi la t l vision organi
127. n tient compte maintenant en pr voyant des l ments et des moments appropri s Approfondir le travail du regard proprement dit d autant plus insaisissable que face la t l vision il est abandonn et furtif Rien voir avec le cin ma sur lequel le regard au contraire est pr par port par le c r monial de la salle obscure Autre diff rence fondamentale entre les deux induisant deux approches fondamentalement diff rentes le cin ma est travers par ce que j appellerai l hypoth se de l art Celle ci n existe pas dans le cas de la t l vision La port e culturelle de la t l vision provient au contraire du commerce que toutes ses missions sans exception entretiennent avec la r alit C est la fois ce qui fait sa vulgarit lorsqu elle incite le spectateur se transformer en voyeur mais aussi sa grandeur quand habit par le respect elle convoque quotidiennement le monde dans chaque foyer met la vie personnelle de chaque personne en r sonance avec les v nements historiques ou les faits de soci t d ici ou de pays lointains Le troisi me axe inattendu au d marrage s est d couvert au fur et mesure du d veloppement de notre programme Nous avons constat des effets positifs sur les professionnels et les diffuseurs T l maques continue chaque ann e susciter des rediffusions d missions laur ates nourrir l inspiration des professionnels concourir la connai
128. nal tique jug e utile par la tr s grande majorit des parents tait parfois mal interpr t e certains pictogrammes s av rant mal m moris s et mal d chiffr s exemple r v lateur la cat gorie II Accord parental souhaitable repr sent l poque par un petit rond bleu tait consid r e par beaucoup de parents comme une incitation regarder ces programmes Au vu de ces lacunes le Conseil a alors d cid de simplifier et de clarifier la signal tique Ce nouveau dispositif est pr sent sur les crans depuis le 18 novembre dernier Deux mois apr s la mise l antenne de la nouvelle signal tique le Conseil a command une enqu te d opinion l institut BVA dont les r sultats s av rent positifs Ces r sultats montrent qu en deux mois d existence seulement la nouvelle signal tique b n ficie d j d une v ritable notori t les 2 3 des t l spectateurs l ont d j remarqu dont 71 des parents Elle est accueillie tr s favorablement par la grande majorit des personnes interrog es qui approuvent le changement de pictogrammes 76 des t l spectateurs la jugent en effet plus claire et la quasi unanimit des parents estime qu elle est facile d utilisation Enfin 74 des parents d clarent en tenir compte dans le choix des programmes que regardent leurs enfants Ces r sultats sont pour nous particuli rement encourageants Parall lement la mise en place de la signal tique les
129. narit bon mauvais il dit assez quel point la relation a besoin de se nourrir mutuellement de devenir complexe plut t que compliqu e L espace de la m diation sert cela accueillir la parole des t l spectateurs et aussi celle des responsables de t l vision C est un lieu d change qui indique la volont des cha nes de reconna tre la parole des t l spectateurs donc de les reconna tre en tant que sujets et plus seulement en tant qu objets Sujets ils le sont lorsqu ils acquittent la redevance et ne s en plaignent pas plus que a Ils estiment seulement que cela leur donne quelques droits Je ne paie pas ma redevance pour voir a est le leitmotiv de ceux qui y font allusion Le plus dr le a t ce t l spectateur g de 35 ans qui pestait contre les rediffusions pendant la p riode des fins d ann e Si je paie ma redevance avec la photocopie du ch que de l ann e derni re croyez vous que a va marcher Pour autant faut il craindre que louverture de l espace de la m diation que la prise en compte de la parole des t l spectateurs soit un risque d atteinte la libert d expression Doit on craindre que la t l vision publique se mette travailler sous influence faire du client lisme On trouve la r ponse dans une autre question Pourquoi les lecteurs qui sont les m mes que les t l spectateurs se sont ils ce point d tourn s des lections lors de la derni
130. nce dans le jargon local la V chip Il s agit d un syst me lectronique implant dans les nouveaux t l viseurs qui permet aux parents de choisir sur trois chelles qui vont de 1 9 les niveaux de violence de sexualit et de vulgarit dans le langage qu ils consid rent comme acceptables Ces niveaux ont t pr alablement cod s par les cha nes pour chacune des missions diffus es Au del des niveaux pr programm s l cran devient noir Le Parlement europ en apr s en avoir largement d battu en 1999 n a pas retenu l id e de reprendre ce dispositif pour l Europe pr f rant jouer la carte de la responsabilit et de l autodiscipline des diffuseurs Incidemment le d bat sur les conditions dans lesquelles des cha nes de t l vision peuvent tre autoris es diffuser des films pornographiques qui nous agite beaucoup en France n existe pas au Canada pas plus d ailleurs qu il n existe aux Etats Unis en Su de ou en Grande Bretagne Simplement parce que cette question n a pas de sens il est inimaginable qu un op rateur de t l vision puisse demander diffuser des films pornographiques Dans tous ces pays de culture anglo saxonne o la r gulation est avant tout celle du march le march n est souverain comme disait Tocqueville propos des am ricains que lorsque la demande est l gitime La pornographie est hors d bat parce qu elle est hors jeu elle mentre pas ici
131. ndalism behaviour and motivations North Holland Elsevier Science Publishers B V 1984 311 319 MAWBY R I Kiosk vandalism A Scheefield study The British Journal of Crimnology Delinquency and Deviant Social Behaviour octobre 1977 vol 17 n 4 30 46 MAYER R G BUTTERFORD T NAFPAKTITIS M and SULLITZER AZAROFF B Preventing school vandalism and improving discipline A three year study Journal of Applied Behaviour Analysis 1983 n 16 355 369 QUIDORT M Communication contre ins curit et vandalisme in Les transports collectifs urbains Un d fi pour nos villes Actes du colloque organis par l cole Nationale des Ponts et Chauss es Paris 3 5 mai 1988 538 p RASSCHAERT F Le vandalisme deux exp rimentations en tablissements scolaires et universitaires Facult des sciences psycho p dagogiques Universit de Mons Hainaut 1987 SCREVENS R et BULTHE B Le vandalisme Revue de Police janvier 1981 n 1 3 36 TAYLOR G Project pride An ant vandalism program Canadian Journal ofCiimnology janvier 1983 vol 25 n 1 91 94 VAN ACHTER P Le vandalisme dans les transports publics Observations exp rimentation et pr vention Facult des sciences psycho p dagogiques Universit de Mons Hainaut 1990 VAN PATTEN JA Violence and vandalism in our schools Journal of Research and Development ir WELLS R Teacher survival in classroorn Journal of Research and Development in Education 1978 vol 11 n 2 6
132. ne prenait conscience du caract re exp rimental de la situation qu au moment de quitter la cabine et il r cup rait alors les pi ces introduites dans l appareil Par ailleurs pr s d un millier de cabines avaient t munies d une affichette appos e sur la porte hauteur des yeux qui comportait un message tel Je peux sauver la vie d un enfant Ne m endommagez pas ou encore M endommager ne sert rien Un jour peut tre je vous sauverai la vie Pour valuer l incidence de ces messages nous avons compar les d gradations relev es dans les cabines pourvues de l affichette durant le mois d ao t 1987 celles du m me mois de l ann e pr c dente S il y eut une l g re diminution des acc s de vandalisme l cart entre les deux moments ne s est pas r v l statistiquement significatif et nous n avons donc pas pu conclure l efficacit de la proc dure test e Quant aux conduites mises en jeu par les sujets elles ne diff raient pas de celles observ es au cours de la recherche de C L vy Leboyer Si le vandalisme est plus souvent commis par des individus de sexe masculin mais uniquement pour les comportement du type maniement brutal cart significatif p lt 02 nous n avons pas enregistr de diff rence entre les ges quels que fussent les comportements envisag s ni entre les milieux socio conomiques dont les utilisateurs taient issus ni entre les origines nationales Tout semblait se passer comme si les
133. nourri plus largement dans l Ecole la r flexion sur les approches sensibles bien qu ils comportent sans conteste cette potentialit De notre c t nous pouvions nous pr valoir d avoir identifi o et comment se posait le probl me Mais nous n avions pas de solution toute faite proposer encore moins de recettes T l maques est un laboratoire o sont men es les r flexions et labor es les pratiques ducatives par rapport aux images sons de la t l vision familiale Et ceci l instar de nos exp riences ant rieures qui depuis 20 ann es nous ont permis de clarifier et de faire concr tement avancer des questions culturelles essentielles comme l articulation entre l artistique et le culturel la relation art science le registre et le statut des productions critiques propos des uvres d art etc Les premi res actions T l maques taient lanc es en 1993 apr s deux ann es exploratoires au cours desquelles d abord avec J r me Cl ment dont les propositions nous avaient incit s tenter l exp rience et l quipe d Arte un groupe de pilotage qui s tayait toujours d avantage associant des repr sentants des Minist res de la Culture de l Education nationale et de l Agriculture et que France 2 puis France 3 avaient galement rejoint nous avons affin le premier dispositif T l maques Pour ce premier dispositif diff rents l ments taient propos s pour permettre et soutenir la d
134. ns lequel nous vivons est bien r elle et ne peut pas tre soit escamot e soit cach e Cela tant dit les journalistes ne doivent pas s attarder sur des images traumatisantes En cas de crises comme c est le cas depuis quelques semaines avec le conflit en Irak le travail des journalistes est risqu et difficile Je tiens donc encore rendre hommage au nom du conseil tous ces professionnels qui ont fait leur travail avec une responsabilit exemplaire pour leur courage leur prudence et leur volont de se d marquer de toute manipulation par l image dans le traitement de cette guerre Cette parenth se referm e permettez moi d en venir l action du CSA Le CSA a cr un instrument de r gulation fond sur la responsabilisation des adultes C est la signal tique qui donne aux parents les moyens de jouer pleinement leur r le Le dispositif de la signal tique a pour but d offrir un cadre la vigilance et la responsabilit Elle est un outil d alerte qui permet aux parents d tre inform sur le contenu des programmes et de contr ler ce que regardent leurs enfants Le dispositif est applicable tous les programmes les fictions et les magazines d information L efficacit de la signal tique repose donc tr s largement sur l utilisation qui en est faite par les adultes et sur sa lisibilit l antenne En novembre 2001 une tude command e par le Conseil M diam trie a confirm que la sig
135. nt fait appara tre une double rupture concernant la t l vision pour les p dagogues entre les savoirs qui leur taient d livr s dans les stages et leurs pratiques en classe pour les jeunes entre le temps du cours et leur vie personnelle dont faisaient partie les moments devant le petit cran En effet la transmission de connaissances th oriques sur l image puis l application de ces acquis la lecture de l image auxquelles tait assimil e l ducation l image pouvaient d boucher sur de bons r sultats scolaires Mais elles n avaient aucun prolongement lorsque le jeune de retour chez lui regardait sa t l vision Beaucoup l exprimaient d ailleurs ainsi les cours d image concernent l Ecole Mes missions ma t l c est ma vie personnelle C est autre chose Et rien ne changeait dans leur mani re de regarder la t l vision Nous devions nous rendre l vidence La question de l image faisait exception la conception de la p dagogie La transmission d un savoir scientifique sur l image et l ducation du regard face la t l vision relevaient de pratiques ducatives tout fait diff rentes dont la seconde ne r sultait pas de la premi re Ce qui revenait branler l axiome de la p dagogie en France et par ailleurs touchait l un des fondements de l Institution scolaire o le statut de professeur est acquis selon le niveau des connaissances assimil es dan
136. nt violente C est ce qui s est pass il y a quelques ann es avec un dessin anim japonais qui a provoqu des crises d pilepsie chez plusieurs jeunes spectateurs Mais sans avoir ce caract re extr me beaucoup de spectacles contemporains et notamment de dessins anim s destin s aux enfants peuvent provoquer des tats de sid ration et d angoisse seulement par leur construction et leur montage Enfin une troisi me d finition de la violence des images concerne la tendance qu ont certaines d entre elles se donner pour tre le vrai sans transformations et sans fars En pratique de telles images concernent surtout le spectacle pornographique et les actualit s t l vis es Une image qui se donne pour tre un pur reflet du vrai dissuade en effet les op rations de transformation psychique par lesquelles le spectateur va tenter de se l approprier A l inverse plus une image se donne pour tre une transformation de la r alit qu elle montre et plus ces op rations psychiques se trouvent encourag es chez le spectateur Nous touchons l un paradoxe important des images Pour y prouver des motions comme devant la r alit nous devons provisoirement suspendre notre jugement et y croire comme du vrai Mais pour pouvoir prendre de la distance par rapport elles nous devons tre capables tout moment de percevoir ces images comme des constructions dont nous sommes appel s notre tour nous donn
137. od le un sujet plus ou moins d s quilibr Pas mal d actes d lictuels et m me des assassinats se sont ainsi av r s tre les copies conformes de s quences t l vis es En 1966 par exemple la NBC avait diffus Doomsday Flight Dans ce film une bombe avait t plac e bord d un avion et une forte ran on devait tre vers e par la compagnie pour sauvegarder la vie des passagers et de l quipage L Association des pilotes de ligne s tait oppos e la projection car elle craignait que de tels faits bien que pr sent s dans le cadre de la fiction du cin ma n engendrent n anmoins des actions similaires dans la r alit Leur appr hension n tait malheureusement que trop justifi e Une premi re alerte la bombe eut lieu avant la fin du film et au cours des jours qui suivirent douze autres alertes furent enregistr es Le m me film a t programm la t l vision australienne en 1971 et les cons quences ont t tout aussi dramatiques Dans bien d autres cas un jeune gar on n a pas h sit imiter avec la plus extr me minutie un crime dont il avait v cu le d roulement sur le petit cran Toutefois de telles donn es quelle que soit leur fr quence ne permettent pas de conclure une relation de cause effet entre les variables qui nous int ressent savoir la violence film e d une part et le comportement agressif de l autre C est ainsi qu une multitude de recherches ont t
138. on au Canada en 1995 Je lai entendue un tr s grand nombre de fois par la suite un peu partout dans le monde Je ne l ai jamais entendue en France Certes l ducation aux m dias fait partie dans notre pays de la panoplie des recommandations pour r duire les effets de la violence la t l vision mais tout se passe comme si cette proposition n avait qu une fonction rh torique au m me titre que la responsabilisation des parents Une recommandations que l on avance sans trop y croire c est dire sans croire v ritablement la possibilit de la mettre en uvre Ce n est pas le cas dans la plupart des autres pays qui se sont pr occup s des effets de la violence t l vis e et qui ont plac l ducation du public au centre de leurs dispositifs d intervention Si dans ces pays la r ponse donn e la question de la violence la t l vision est diff rente c est que cette question y a t pos e de mani re diff rente Le cas du Canada est de ce point de vue exemplaire Le Canada est sans doute de tous les pays qui se sont pr occup s de l influence des images celui qui a men l action la plus d termin e qu il s agisse de l ampleur des tudes engag es ou de la mobilisation des pouvoirs publics Cette action s est d velopp e partir de la fin des ann es 80 la suite de plusieurs faits divers sanglants impliquant des jeunes et attribu s par une partie de l opinion pub
139. p et parfois beaucoup trop l Ecole On charge celle ci d duquer la s curit routi re au d veloppement durable la sant la sexualit au go t que sais je encore Tout cela est bel et bon condition que cela ne s effectue pas au d triment de sa mission premi re qui est d enseigner des disciplines En ce qui concerne la t l vision les choses sont toutefois diff rentes Nous apprenons aux jeunes commenter un texte analyser un tableau ou une symphonie Comment pourrions nous les laisser seuls devant la t l vision sans leur fournir les cl s les codes et les m thodes qui leur permettent d exercer leur esprit critique vis vis d elle et des mformations qu elle d livre C est l rester fid le la mission la plus humaniste de l ducation qui est bien toujours d aider distinguer le vrai d avec le faux et de voir clair en toutes choses Mais il en va aussi de son r le civique Car qu est ce qu un citoyen et un citoyen libre sinon un individu pleinement capable d analyser et de relativiser les informations qu il re oit Si l on est rigoureux si l on apprend v rifier ses sources si l on comprend qu une information se lit dans un contexte alors c est une pratique quotidienne de la d mocratie qui est propos e c est l apprentissage de la conscience et de la libert qui s effectue En effet Mesdames et Messieurs la violence la t l vision ce ne sont
140. par exemple de variables socio conomiques ou encore de facteurs qui sont plus sp cifiquement du ressort de l cole savoir les programmes et l organisation scolaires J L Howard 1978 J L Irwin 1978 J J Van Patten 1978 R Wells 1978 R G Mayer et al 1983 De pareilles tentatives n ont toutefois pas permis de progresser dans le sens d une suppression ou d une att nuation du ph nom ne Par ailleurs certains p dagogues ont parfois propos des plans d action destin s limiter le vandalisme en milieu scolaire G Zwier et N Mac Vaughan 1984 ont envisag trois orientations En premier lieu une orientation conservatrice qui consid re le vandale comme un sujet d viant et dans cette perspective la pr vention exigerait l augmentation de la rigueur de l entourage Dans le cadre de la deuxi me qualifi e de lib rale le vandale est pr sent en tant que victime de l environnement physique ou social de l cole c est dire du syst me scolaire Une participation des l ves la remise en tat des locaux ou du mat riel endommag _et une surveillance accrue auraient surtout d s lors un effet b n fique L hypoth se avanc e par la troisi me l orientation radicale est celle d une r action normale une situation abrutissante L anonymat du groupe et l esprit de comp tition qui caract rise toujours la plupart des tablissements d enseignement susciteraient des actes de vandalisme envers l institution
141. particip l exp rience qui s est tal e sur une p riode de deux mois et demi Tableau 2 A 01020304 X10 X202 XiO X909 01020304 B 01020304 X 10 X 20 gt X 0 X 909 01020304 C 01020304 YO YO YiO YoO0 01020304 D 01020304 X101 X202 X O i X11011 01020304 E 01020304 X 0 X 0 X 0 X 1011 01020304 F 01020304 Y1O1 Y202 YiOi Y11011 01020304 X projection de films violents X projection de films violents suivie d une discussion de groupe X projection de films violents pr c d e d une pr sentation Y projection de films non violents o observations pr exp rimentales et postexp rimentales O observations des phases exp rimentales Les post tests ont mis en vidence pour le groupe D un accroissement significatif des conduites agressives entre les pr tests et la phase exp rimentale qui corrobore sur le terrain les r sultats obtenus en laboratoire par les psychologues sociaux am ricains La recherche a donc bien montr que la violence film e peut renforcer la pulsion agressive du jeune spectateur Les r sultats les plus int ressants ont cependant t enregistr s en B et en E o nous n avons relev aucune diff rence entre les moments L influence n gative de la violence l cran semblait donc bien pouvoir tre supprim e ou att nu e par une discussion de la s quence ou par une pr paration des sujets Avertis du caract re violent de certaines sc nes ces derniers par
142. pas simplement les films gore et les films X ce sont aussi le matraquage publicitaire le zapping outrance et bien souvent la niaiserie des sit coms des reality shows et autres histoires de loft Nos enfants ont donc besoin d une ducation l image et d une ducation qui puisse s appuyer sur des outils p dagogiques solides Pour les forger nul organisme ne me semblait mieux appropri que le Centre de liaison de l enseignement et des moyens d information le CLEMI Comme vous le savez celui ci s est dot d un conseil d orientation et de perfectionnement qui est une instance autonome pluraliste pleinement repr sentative des courants en pr sence et ouverte l ensemble des familles d esprit R unissant des partenaires particuli rement actifs du monde des m dias diff rents acteurs et usagers du syst me ducatif ainsi que plusieurs repr sentants des minist res concern s il a d ores et d j accompli un travail rigoureux qui a notamment permis d introduire l information crite ou audiovisuelle dans la classe avec toutes les garanties de utralit et d objectivit Aussi en d cembre 2002 atje confi ce Conseil la mission d laborer un livret d exercices p dagogiques pour aider les enseignants aborder l image au coll ge et au lyc e Il y avait l une attente forte beaucoup de professeurs se disant confront s des situations complexes analphab tisme de l ima
143. port de la soixante dix septi me table ronde d conomie des transports Paris 1989 174 p HOWARD J L Factors in school vandalism Journal of Research and Development in Education 1978 vol 11 n 2 53 62 IRWIN G F Planning vandalism resistant educational Facilities Journal of Research and Development in Education 1978 vol 11 n 2 42 52 KITTRIE N Juvenile vandalism in the United States in Centre International de Recherches et d tudes Sociologiques P nales et P nitentiaires S minaire du 3 au 8 d cembre 1979 Le vandalisme des jeunes Messine 1979 vol 1 19 p KUBE E et SCHUSTER L Le vandalisme en milieu urbain importance port e et contexte du ph nom ne mesures possibles de pr vention Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique avril juin 1985 vol 38 139 161 LARSEN O N Ed Violence and the mass media New York Harper and Row 1968 LEYENS J Ph and al Effects of movie violence on aggression in a field setting as a function of group dominance and cohesion Journal of Personal and Social Psyrhology 32 3 pp 346 360 1975 LEVY LEBOYER C Ed Vandalisin behaviour and motivations North Holland Elsevier Science Publishers B V 1984 364 p LIEBERT R M NEALE J M and DAVIDSON ES The early window Effects of television on children and youth Elmsford N Y Pergamon Press 1973 MARKUS C L British Telecom Exp rience in Payphone Management in LEVY LEBOYER C Ed Va
144. pourrait dire en jouant sur le double sens du mot que si les enfants ne parviennent pas assimiler les effets des images sur eux ils courent un risque plus grand de se laisser eux m mes assimiler par leur groupe En revanche ce protocole ne permet pas de savoir si cet effet gr gaire cons cutif aux images violentes est durable ou non 3 L ducation aux m dias L ducation aux images n est pas un moyen de pr venir les effets suppos s n fastes des images violentes mais de pr parer chacun vivre avec toutes celles qu il peut rencontrer en tant plus intelligent plus heureux et plus responsable Et pour y parvenir elle doit associer trois aspects compl mentaires inviter les enfants donner du sens aux images qu ils voient valoriser la reconnaissance et la mise en forme des motions et enfin apprendre faire la distinction entre les images mat rielles que nous voyons et les images int rieures que nous nous en fabriquons C est en effet seulement cette condition que l enfant peut s engager dans une distinction durable entre la r alit et ses images Envisageons successivement ces trois aspects 1 Donner du sens aux images Nous avons vu que tous les enfants n utilisent pas les m mes moyens pour donner du sens aux images qu ils voient Certains d entre eux ont besoin pour y parvenir d avoir d abord recours des formes d imitation ludiques il s agit par exemple pour eux de parler comme
145. r alit mais aussi celui de confondre les images que chacun voit avec celles qu on nous montre puisque chacun se fabrique une image personnelle des images qu il voit et m me les images que chacun porte l int rieur de soi avec la r alit La libert face aux images passe par ce triple apprentissage distinguer tout moment entre la r alit son image mat rielle et l image int rieure que nous nous en formons Il est bien vident que par rapport ces difficult s les enseignants et les enfants sont dans le m me bain d images et ils n ont pas d autres ressources que d apprendre ensemble porter un autre regard sur l ensemble des images Serge TISSERON Psychiatre psychanalyste Docteur en psychologie Directeur de recherche l Universit de PARIS X Nanterre Serge Tisseron a publi de nombreux ouvrages personnels et particip une quarantaine d ouvrages collectifs L essentiel de son travail porte sur deux th mes les secrets et les images Directeur de collection aux Belles Lettres de 1995 1996 il est aujourd hui Directeur de collection chez Armand Colin en collaboration avec ric Adda Membre de plusieurs soci t s scientifiques il est r guli rement consult comme expert sur des questions relatives aux images par diff rents minist res C est ainsi qu il a t sollicit en 1997 par la Direction g n rale de l action sociale et le minist re de la Culture afin de r alise
146. r vention Mantes la Jolie et Laurent Huet r alisateur de documentaires ssssssasnssnrnsessssasnrssenssnmannennnesannnnsee page 60 Yann Angneroh professeur d histoire g ographie coll ge de Mantes la Jolie et Marc Calliaros directeur adjoint de la Direction d partementale de la s curit publique des YveNNE Soe du de a page 64 a EE E E EE page 66 Lise Didier Moulonguet secr taire g n rale de Savoir au pr sent enseignante Bordeaux III ne then eee a ee A EE en page 73 Michel Fansten enseignant chercheur ss page 80 Retour au sommaire Propos introductif Jean Cluzel En diffusant des images fictives ou r elles du monde la t l vision livre domicile le spectacle de la violence qui marque toutes les composantes de la soci t Et maintenant jusqu aux tablissements d enseignement eux m mes La violence en milieu scolaire a pris une ampleur telle que les pouvoirs publics ont d s en inqui ter Le 8 mars 2001 le chef de l tat affirmait devant un groupe de proviseurs de lyc es et principaux de coll ge que la lutte contre la violence l cole tait une priorit absolue I LES VIOLENCES En quelques ann es la t l vision a pris une place essentielle dans notre vie quotidienne Elle est devenue le grand moyen de distraction Mais nous nous apercevons de plus en plus qu elle joue aussi un r le gr ce au pouvoir qu elle exerce sur nos esprits Elle nous influence et ce n est pas to
147. r une recherche qui a dur trois ans sur les effets des images sur les 11 13 ans Il est l auteur de nombreux ouvrages succ s sur la psychanalyse des images parmi lesquels Les bienfaits des images Paris Odile Jacob 2002 Enfants sous influence Les crans rendent ils les jeunes violents Paris A Colin 2000 Ya t il un pilote dans l image Paris Aubier 1996 Le bonheur dans l image Paris Les emp cheurs de tourner en rond 1996 Psychanalyse de l image des premiers traits au virtuel Paris Dunod 1995 Tintin et le secret d Herg Paris Presses de la Cit 1993 Tintin et les secrets de famille Paris S guier 1990 r d Aubier 1992 La bande dessin e au pied du mot Paris Aubier 1990 Psychanalyse de la bande dessin e Paris PUF 1987 Tintin chez le psychanalyste Paris Aubier 1985 Retour au sommaire Retour au sommaire T l maques l ducation du regard face la t l vision Lise Didier MOULONGUET Avec T l maques programme d ducation du regard que nous avons engag depuis une dizaine d ann es dans les classes dans plusieurs gions nous tentons d amener les jeunes un regard distanci et critique sur la t l vision consid rant que cette attitude permet de traiter notamment le probl me de la violence Les nombreuses demandes qui nous sont adress es t moignent en effet de l inqui tude des adultes par rapport aux effets n fastes de la t l vision sur les jeunes
148. re la consommation de programmes violents 8 ans et la probabilit de conna tre 30 ans des ennuis judiciaires Elle a montr d autre part que la consommation de programmes violents de t l vision au jeune ge est corr l e avec le fait que le sujet connaisse 18 ans avoir des comportements agressifs Cette corr lation est de 0 31 Elle est donc r elle de fa on non pas certaine mais plausible elle est d pourvue d ambigu t s agissant du sens de la causalit mais elle est tr s modeste Dans l hypoth se o ses r sultats peuvent tre tenus pour g n ralisables elle nous dit que la consommation de programmes t l vis s violents explique au mieux moins de 10 de la variabilit des comportements de violence Sommairement cela signifie que la violence des comportements est due toutes sortes de causes statistiquement bien plus importantes que le poids relatif des programmes violents dans cet ensemble de causes est au plus inf rieur un dixi me ou encore que si par un coup de baguette magique on supprimait ces programmes la violence baisserait au mieux dans des proportions tr s modestes Au mieux car on n est en fait jamais s r d avoir neutralis toutes les variables responsables de la corr lation On imagine sans difficult par exemple que certains traits de caract re se forment avant huit ans et qu ils conduisent aimer la fois la violence et les images de violence on peut aussi im
149. rieur de l audiovisuel de disposer de tous les moyens dont 1l a besoin pour remplir sa mission Il convient donc de rem dier cette situation Le Conseil s est montr favorable une modification du cadre l gislatif relatif son pouvoir de sanction qui lui donnerait la possibilit d utiliser une sanction p cuniaire dans le cas d un manquement constitutif d une infraction p nale Il semble que sur ce point le l gislateur soit dispos proc der ce renforcement du pouvoir de sanction du Conseil comme nous l a confinn le Gouvernement La soci t enti re a son mot dire et son r le jouer dans ce domaine La loi doit le lui permettre Seule une approche globale et coh rente du probl me prenant en compte l ensemble des supports de communication la radio Internet K7 vid o DVD sera efficace Il faut que chacun prenne ses responsabilit s face l enjeu que repr sente la protection de l enfance et de l adolescence le l gislateur le CSA les diffuseurs les cr ateurs les parents Mais aussi l cole qui pourrait g n raliser la formation des l ves aux m dias en leur apprenant notamment analyser et d crypter une image et prendre de la distance avec ce qu ils voient comme elle leur apprend expliquer un texte litt raire L quilibre de nos enfants en d pend Dominique BAUDIS Pr sentateur du journal t l vis TF1 puis FR3 1978 81 Maire de Toulouse 1983 2001 Pr
150. rs d enfants utilisent leur gr postes de radio et de t l vision IV UNE REPONSE L EDUCATION Le m dia t l vision assure aux c t s d autres acteurs sociaux une large responsabilit dans la socialisation des jeunes et la transmission des valeurs Toutefois force est de constater certaines d rives m diatiques qui s expliquent vraisemblablement par des n cessit s commerciales et par la perversit des m dias Le bras de la r gulation le C S A veille mod rer les images violentes pr sent es la t l vision L Ecole elle a surtout son mot dire elle doit enseigner aux jeunes prendre de la distance avec les images afin de porter sur elles un regard critique Des actions d ducation aux m dias existent d j men es par le Centre National de documentation P dagogique certaines universit s le Centre de Liaison de l Enseignement et des Moyens d Information CLEMI Mais est ce que ces gouttes d eau bienvenues seront suffisantes pour teindre l incendie La famille doit entourer l enfant et transmettre des rep res par la parole ducative Et qu en est il des familles Si l cole et les familles sont d bord es pour s en tenir aux constats globaux que peuvent et que doivent faire les pouvoirs publics A ces questions la r ponse est claire Il convient d assurer l ducation de la jeunesse pour le monde dans lequel elle
151. s et encadr par l Etat et par la famille Tout ne pouvait pas tre vu et dit de rares exceptions pr s les images certes de plus en plus prolif rantes taient encore produites diffus es et per ues en r f rence leur caract re plus ou moins socialisant et conformant La notion de service public de l audiovisuel pr valait en m me temps que la ma trise de l environnement m diatique semblait encore circonscrite l espace culturel national et celui de la famille Pour sa part le monde de l ducation solidement arc bout sur son h ritage culturel s arrogeait encore la puissance de faire front l influence de l audiovisuel Le monde des images tait encore un univers relativement certain Les images paraissaient encore sages car leurs producteurs et leurs metteurs taient peu nombreux et encore bien identifiables On pouvait sans trop prendre de risques laisser les enfants tre sages comme des images face l image Il tait encore ais de faire valoir certains interdits l enfant au motif de l exp rience parentale Une r volution brutale En vingt ans tout ou presque a chang sous l effet de la r volution lectronique et num rique de la miniaturisation des gains fabuleux de productivit qu elle a induit dans presque tous les champs d activit et de son d ploiement massif dans la sph re du quotidien Les radios et les cha nes de t l vision se sont multipl
152. s A une diff rence pr s l quivalent belge du rapport Kriegel est destin non au Ministre mais aux t l spectateurs La Communaut fran aise de Belgique a mis en place un programme de sensibilisation sur la question de la violence la t l vision en direction des enseignants des enfants et indirectement de leurs parents Ce programme s appuie sur diff rentes publications con ues sous l autorit du Conseil de l Education aux m dias Il porte aussi bien sur la violence dans les programmes de divertissement ou de fiction que sur la violence dans l information t l vis e Voici les publications et voici leurs titres la violence la t l vision le cin ma rend il m chant la violence dans l information t l vis e et celui ci destin aux jeunes enfants T l junior toi de jouer Ce rapide survol met vidence a contrario ce que j appellerai la sp cificit fran aise en la mati re un retard consid rable en mati re d ducation aux m dias et de formation critique la lecture de l image du jeune t l spectateur futur citoyen Un retard qui para t paradoxal tant les initiatives prises dans ce domaine depuis de no mbreuses ann es souvent titre personnel par les enseignants eux m mes apparaissent nombreuses diverses passionnantes et finalement efficaces Michel FANSTEN Administrateur de l INSEE ancien l ve de l Ecole Polytechnique a dirig le
153. s Ne nous m prenons pas non plus en accusant la t l vision d tre la cause de la violence et de tous les maux de la soci t Le proc s est trop facile Il revient confondre la cause avec le sympt me T l vision et violence s inscrivent moins dans une relation causale que dialectique et mim tique la t l vision est un miroir d formant et grossissant de la soci t Elle nous pr sente une soci t parfois caricatur e et la soci t se met ressembler sa caricature Comme un cho la violence r elle la t l vision participe une banalisation de la violence Cette banalisation n est pas sans effet sur les jeunes plus vuln rables qui diff rencient mal le r el du virtuel La violence des images peut les perturber g n rer de l anxi t de la peur de l agressivit face un monde repr sent comme dangereux N anmoins il ne s agit pas pour le Conseil de censurer ou d aseptiser les crans de t l vision de toute repr sentation violente ou rotique mais de renforcer la vigilance des adultes et leur implication dans la protection des mineurs Il s agit de trouver un point d quilibre la voie troite entre la libert et la responsabilit Permettez moi de pr ciser la doctrine du CSA sur un point l information t l vis e La violence habite l information chaque jour apporte son lot d actualit dramatique dont les journalistes ont le devoir de rendre compte La violence du monde da
154. s e et il ne se passe probablement pas de semaine l issue de laquelle des v nements plus ou moins graves ne soient rapport s par la presse Des spectateurs profitent ces occasions de l anonymat de la foule pour donner libre cours des pulsions agressives apparemment non contr l es Relevons encore l augmentation de la violence dans le cadre scolaire des enseignants sont assez r guli rement agress s par des l ves de la violence sexuelle de la violence conjugale ou familiale qui peut tre physique psychologique ou conomique de la violence au volant de la violence film e et t l vis e ou encore de la violence contre l environnement 2 La violence envers l environnement La violence qui s exprime aux d pens de l environnement s est donc elle aussi notablement accrue Nous pensons plus sp cialement au vandalisme dont les manifestations se caract risent par leur grande diversit Relevons entre autres la destruction d lib r e ou l endommagement des transports en commun E Kube et L Schuster 1985 la d t rioration des b timents scolaires L Carliez 1986 des parcs des terrains de jeu ou des glises N Kittrie 1979 la profanation des cimeti res le d p t sauvage d immondices la d gradation volontaire et la mise hors service des cabines t l phoniques C L vy Leboyer 1984 Kube et Schuster 1985 ou la prolif ration des graffiti qui ne recouvrent plus seulement les murs des toilet
155. s la discipline d enseignement Pris dans ce dilemme les enseignants n exprimaient ni rejet ni refus vis vis de l ducation l image mais un silence une sorte d impuissance face un domaine pour lequel concr tement et malgr la conviction de beaucoup d entre eux de son importance ils ne savaient que faire D autant qu aucune faiblesse n incitait critiquer les propositions th oriques construites et rigoureuses des formateurs audiovisuels qui enthousiasmaient les professeurs le temps d un stage Mais ne parvenaient pas ensuite tayer leurs pratiques ducatives T l maques laboratoire de l ducation aux programmes t l visuels Aussi quand au sein de Savoir Au Pr sent lassociation que je dirige nous avons envisag de lancer T l maques partir de 1991 avons nous commenc par tenter de comprendre les raisons de cette situation in dite Rappelons qu alors aucune mission n avait non plus remis la question de la t l vision ducative l ordre du jour L tude que nous avons men e alors a nourri notre programme T l maques Convaincus du caract re fondamental des questions pos es et de l importance de ses enjeux c est avec prudence que nous nous sommes engag s dans cette aventure soucieux de mener un travail en profondeur avec les enseignants et les jeunes et d une mani re plus g n rale pour approfondir sur un plan th orique la m thode ducative concernant le regard s
156. s ici au pied du mur La t l vision at elle ou non la responsabilit d aider chacun et en particulier les enfants se penser et penser le monde Peut on ou non attendre d elle qu elle prenne sa part dans l att nuation de ce que j appelle les violences symboliques En d autres termes qu elle est la participation de la t l vision au travail de la culture Qu elle est sa contribution la r sistance l in luctable mont e de l insignifiance qui nous submerge et par voie de cons quence celle de la violence Des questions qui nous conduisent interroger l impact global des programmes d information culturels ou de fiction ind pendamment de la proportion d images violentes qu ils contiennent Toute image tout programme que la violence soit explicite ou non peut tre travers par les interrogations fondamentales de l homme et de la culture sur la condition humaine sur le sexe et la mort Ne croyez pas que je m loigne du quotidien et que je donne mon propos un tour philosophique Ce sont les pr occupations qui s expriment dans les dessins de nombreux jeunes enfants que je re ois Il est question de mort de violence d amour de filiation des g n rations du bien du mal de ce qui fait mal Mon r le tel que je le con ois consiste d abord les confirmer dans la valeur de leurs questions pour ensuite articuler ces questions leur propre histoire en m me temps
157. s t l phones en Grande Bretagne et parmi ces derni res des mesures visant au renforcement du mat riel la modification du design des cabines ou celles destin es rendre le vandale potentiel plus visible Si elles sont susceptibles de r duire cette forme de vandalisme leur pertinence est discutable dans la mesure o en n agissant pas sur le facteur causal le ph nom ne a toutes les chances de se d placer vers d autres cibles En Belgique le vandalisme a touch plus de 20 des cabines t l phoniques du pays en 1986 contre 15 en 1978 en occasionnant des frais de remise en tat de pr s de quatorze millions de FB Ces donn es nous ont conduit prolonger les travaux de C L vy Leboyer apr s avoir sollicit et obtenu la coop ration de la R T T R gie des T l graphes et des T l phones Lors d une exp rimentation effectu e en 19871 nous esp rions identifier d autres variables situationnelles incitant au vandalisme mais nous nous proposions galement de tester l effet dissuasif de diff rents messages destin s interpeller l utilisateur Les sujets taient observ s leur insu par un membre de l quipe dissimul dans une camionnette lors de l utilisation du t l phone Celui ci avait t plac notre demande en tat de blocage non apparent par un agent de la R T T et de plus la monnaie n tait pas restitu e Toutes les r actions de l utilisateur taient enregistr es L individu
158. se une dissym trie du t moignage non seulement professionnelle mais aussi g n rationnelle D autre part la place de ce qu on appelle les minorit s visibles est inqui tante en particulier pour les postures dans lesquelles ces minorit s sont pr sent es Lorsque des Maghr bins ou des noirs sont interview s c est selon des th matiques pr cises violences sexe chec scolaire Ainsi la particularit jeune la t l vision fonctionne comme un m canisme d incr mentation De mani re g n rale la parole des jeunes appara t comme une parole de second rang M me si on peut consid rer la notion de jeunesse comme un leurre il faut comprendre que la t l vision recr e sans cesse l opposition g n rationnelle et ce titre ne traite pas de la m me mani re les jeunes des adultes et des vieux Mais cette mise en sc ne qui correspond un discours alarmiste et identitaire comment mieux d finir le spectateur adulte qu en disant qu il n est pas un de ces jeunes ne doit pas faire oublier une variable importante de la visibilit m diatique l appartenance sociak Plus la d saffiliation sociale est importante plus la visibilit de la parole est faible Une parole difficile saisir L exemple d une Marche du Si cle SR s Ce constat est particuli rement bien mis jour par Daniel Picouly lors d une Marche du Si cle consacr e au syst me ducatif fran ais Le premi
159. service des tudes du CSA de 1995 2001 Il a ce titre particip de nombreux travaux sur la question de la violence la t l vision en France et l tranger Il avait auparavant dirig LMK Images filiale commune de production audiovisuelle du Groupe Cin matographique MK2 et du journal Le Monde 1987 1994 apr s avoir notamment t Directeur du d veloppement et de l action commerciale PINA 1983 1986 Directeur des Techniques nouvelles chez Hachette 1979 1983 Charg de mission au Fonds d intervention culturelle et Directeur du Centre national pour l animation audiovisuelle au Minist re de la Culture 1971 1978 Il est rapporteur du groupe de travail sur les m dias mis en place aupr s de 1 Acad mie des sciences morales e t politiques Retour au sommaire Retour au sommaire BIBLIOGRAPHIE indicative BEVORT E Dir M dias violence et ducation L cole face aux discours sur la violence tenus dans les m dias Actes de l Universit d t Caen 5 8 juillet 1999 Paris Centre national de documentation p dagogique 2001 pp 49 65 BONNET G La violence du voir Paris PUF 1996 BRACHAT LEHUR M Les crans d vorent ils nos enfants Paris Fleurus 1997 BRISSET C Les enfants face aux images et aux messages violents diffus s par les diff rents supports de communication rapport en r ponse la mission confi e par Monsieur Dominique Perben Garde des Sceaux Ministre de la Justice 10
160. sins anim s violents augmente la fr quence des comportement agressifs d enfants de quatre six ans les effets sont surtout imm diats et un entretien relatif au contenu du film supprime cet accroissement d agressivit De plus celui ci concernait la fois l agressivit physique et l agressivit verbale Par ailleurs si nous n avons pas enregistr d effets moyen terme le calcul du coefficient de corr lation a permis de comparer les rangs de chaque sujet en mati re de manifestations agressives pour toutes les observations prises deux deux Cette analyse a permis de v rifier que les enfants d j enclins l agressivit sont g n ralement les plus sensibles la violence film e W Moy pr E Moy exp Moy post Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D Graphique n 1 Histogramme des fr quences des comportements agressifs Au niveau de l enseignement fondamental Les r sultats obtenus l occasion de cette premi re exp rimentation nous ont amen envisager le probl me dans une perspective psychop dagogique et tester de nouvelles hypoth ses au cours d une deuxi me recherche Celle ci s est d roul e l ann e suivante 1981 et nous a permis d valuer l efficacit de strat gies que nous qualifions aujourd hui de pr ventives Il s agit bien entendu de la pr vention de l accroissement d agressivit ou d anxi t habituellement d termin par les films violents Dans le cadre d investigations toujours ef
161. site dans tous les cas de partir des images que les enfants ont v cu avec le plus d intensit qu il s agisse des Pok mons de Loft Story d une s rie jug e sans valeur par les adultes ou d une s quence d actualit s t l vis es parce que c est celles l qui leur posent probl me 2 Le r le des motions Pourtant tous les moyens que nous venons d indiquer ne sont vraiment utiles qu la condition que nous sachions d abord reconna tre nos motions face aux images Leur impact joue en effet un r le capital trop important il bloque la pens e absent il ne la met pas en route Entre ce trop et ce trop peu se tient toute la difficult de leur utilisation En effet si un enfant est entour d adultes qui semblent ne rien ressentir face aux images les plus violentes il pense qu tre grand c est pouvoir tout regarder sans rien ressentir Il apprend alors peu peu s immuniser contre les spectacles horribles vus la t l vision ou au cin ma et finalement il s immunise naturellement aussi contre le spectacle des horreurs r elles auxquelles il pourrait tre confront Mais on voit que ce n est pas la quantit d images violentes qui sont vues qui d termine ce risque chez l enfant c est l attitude des adultes qui laissent penser qu un grand n prouve jamais ni d go t ni malaise ni g ne ni peur devant les images C est pourquoi le r le ducatif des adultes par r
162. squels les enfants petits se disent le plus maltrait s puisque ce sont ceux o ils sont le plus dissuad s de se construire leur propre approche de ce qu ils voient 2 Stress et gr garit Aider les enfants utiliser ces moyens est d autant plus important que les images violentes mal labor es et dont la charge d angoisse ne re oit pas de mise en sens fait courir le risque de comportements gr gaires Une preuve en est donn e par le fait qu apr s avoir vu des images violentes les filles pr sentent des repr sentations de lutte ou de fuite dans les m mes proportions que les gar ons alors qu apr s avoir vu des images neutres elles ont plus de repr sentations de n gociation et de pacification Autrement dit face au traumatisme des images violentes les filles renoncent aux mod les de pacification et de conciliation qui font partie des identifications pr coces au r le f minin traditionnel Les images violentes accroissent donc la vuln rabilit des enfants la violence des groupes dans la mesure o ceux qui les ont vues prouvent de sensations des motions et des tats du corps difficiles ma triser et donc angoissants et qu ils sont donc particuli rement tent s d adopter les rep res que leur propose leur groupe d appartenance voire le leader de ce groupe On peut donc dire que la violence des images pr pare la violence des groupes et que la violence des groupes redouble la violence des images On
163. ssance sensible des publics des professeurs et des jeunes par les r alisateurs et les d cideurs de la t l vision Le travail du regard est incontestablement le plus exigeant et le plus complexe pour l ducateur Un ouvrage en pr paration en d veloppera les principes Je m en tiendrai ici reprendre une exp rience que je fis r cemment car elle m a permis de rassembler comme le fait une all gorie les r flexions que nous avions d velopp es En janvier dernier participant au Fipa je m tais rendue Biarritz o je fus prise d un grand bonheur la vue de la Grande Plage Entre les visionnages des missions de la s lection du Fipa la solitude me convenait Le face face avec ce site biarrot me comblait Quelques mois plus t t le m me bonheur m avait saisie F camp o je m tais rendue pour l installation de la r sidence d une plasticienne Pourtant je n avais eu jusque l aucune relation particuli re ou souvenirs avec l une ou l autre de ces deux villes De m me les deux vues qui me contentaient ainsi n avaient rien de comparables avec les sites grandioses que j avais eu l occasion d admirer comme celles de la Baie des Anges Nice ou de la baie de San Francisco depuis Berkeley avec le Golden Bridge au dernier plan de la superbe vue sur la Cha ne depuis le boulevard des Pyr n es Pau ou encore de l ample baie de Reykyavik clair e par l aurore bor ale la nuit du 21 juin
164. ssions caract re violent s est progressivement accrue Selon R M Liebert et al 1973 les s quences violentes pr sent es sur le petit cran auraient augment de 15 entre 1951 et 1953 En 1964 on enregistrait un accroissement de 90 par rapport 1952 et il semble bien que dans les programmes actuels les sc nes violentes soient toujours plus nombreuses Une analyse d taill e du contenu des missions des ann es 1960 aux U S A effectu e par Larsen 1968 a montr que la violence est le moyen le plus souvent utilis par tous les personnages pour atteindre leurs objectifs et qu elle est de surcro t plus efficace que les moyens approuv s socialement Les programmes r serv s aux enfants comportent galement un taux lev de violence alors que ceux ci y consacrent une grande partie de leur temps de loisirs En 1968 d j la National Association for better Radio and Television estimait que le jeune Am ricain assistait en moyenne entre les ges de 5 et 15 ans la mort violente de plus de 13 400 personnes Selon R E Goranson en 1970 les donn es se rapportant aux tats Unis taient les suivantes huit missions sur dix et neuf sur dix aux heures o en fin de semaine ce sont surtout les enfants qui regardent la t l vision pr sentaient de la violence environ six ou sept personnages principaux sur dix commettaient des actes de violence pour la programmation enfantine le rapport se situait entre hui
165. st re de la Culture il a aussi particip au comit de pilotage de la mission consacr e l Environnement des jeunes de 0 18 ans Que transmettons nous nos enfants mise en place la demande de Madame S gol ne Royal Ministre d l gu e la Famille l Enfance et aux personnes handicap es au Collectif Interassociatif Enfance et M dias CIEM Retour au sommaire Retour au sommaire Les Scouts de France et l ducation au refus de la violence H l ne RENARD Les Scouts de France association reconnue d utilit publique depuis 1920 est un mouvement de loisirs ducatifs propos aux jeunes de 8 21 ans pour d velopper leurs capacit s personnelles et leur permettre de devenir des citoyens actifs utiles et heureux L un des principes fondamentaux du scoutisme est le respect d autrui L adh sion personnelle une Loi par la Promesse et l apprentissage de la vie en quipe apprennent chaque jeune vivre harmonieusement avec les autres Signe de Fraternit les Scouts de France s impliquent dans des actions concr tes qui refusent la violence et favorisent la rencontre et le dialogue Je n en citerai ici que deux le Concours Champions de la Paix et les Camps pour tous 1 OPERATION CHAMPIONS DE LA PAIX un concours national pour refuser la violence Cette op ration d envergure nationale s est d roul e durant toute l ann e derni re et a touch 15 000 enf
166. t l vision mais de prot ger les valeurs sociales La solution au probl me de la violence la t l vision et au probl me plus vaste de la violence dans la soci t passe par le renforcement des valeurs et des liens qui nous unissent Cette fa on de poser le probl me que l on retrouve dans d autres pays pourtant tr s diff rents comme la Su de ou la Belgique que j voquerai tout l heure permet de dissocier deux questions souvent confondues dans le d bat en France la question du contr le des uvres diffus es et de la responsabilit individuelle du spectateur d une part et d autre part la question de la prise en compte de la violence dans la soci t et du r le que peuvent jouer les m dias audiovisuels r le dans le d veloppement de cette violence mais aussi r le dans sa d nonciation Sur le premier point la question du contr le des uvres la Commission canadienne recommande comme dans tous les pays qui se sont pos s le probl me de la violence la t l vision la mise en place d une signal tique et de moyens de filtrage appropri s pour donner aux citoyens la capacit de faire des choix bon escient et d cider pour eux m mes et pour leurs enfants ce qu ils veulent regarder la t l vision Le Canada a m me t plus loin puisqu il a t l origine d un dispositif repris par la suite aux Etats Unis l initiative de l administration Clinton la puce anti viole
167. t et neuf sur dix L auteur insistait encore sur les difficult s auxquelles se heurtent les producteurs dans un pays o les individus passent norm ment de temps devant leur r cepteur Il s agit donc de leur offrir des programmes susceptibles de les int resser Or les sc narios propos s sont habituellement m diocres et on se trouve dans l obligation de les r aliser rapidement Pour viter des missions st r otyp es et ennuyeuses on s efforce d picer ces mauvais sc narios et le moyen g n ralement utilis le plus simple et le moins co teux consiste y introduire de la violence Nous ne pouvons cependant perdre de vue que le recours la violence permet galement aux producteurs de maintenir la cote c est dire le niveau d audience de l mission Ils arrivent ainsi ne pas r duire et m me accro tre les revenus assur s par la publicit D s lors il ne faut videmment pas esp rer une am lioration des programmes ni a fortiori une diminution de la violence d autant moins d ailleurs que la formation du spectateur est n glig e Dans telle perspective les psychologues sociaux se sont normalement pos une s rie de questions relatives l incidence de la violence film e sur les comportements mis en jeu Les recherches entreprises furent apparemment stimul es par un certain nombre de conduites mim tiques relat es par la presse o incontestablement le h ros d une mission avait servi de m
168. t les cinq jours de la semaine et avaient lieu au m me moment de la matin e Ce fut le cas aussi pour les observations qui se d roulaient lors des jeux libres pendant un temps toujours fix vingt minutes Lors des observations pr exp rimentales les trois groupes ne diff raient pas par la fr quence de leurs r actions agressives et nous pouvions donc les consid rer comme quivalents au regard de la variable d pendante choisie Les chantillons exp rimentaux ont t soumis aux m mes dessins anim s mais en C nous avons demand l institutrice maternelle de se charger imm diatement apr s la projection d un change de vues portant sur le contenu des films traitement X Analyse des r sultats Afin de tester nos hypoth ses nous avons compar pour chaque groupe les conduites agressives mises en jeu aux trois moments En ce qui concerne les groupes A et B l analyse de variance fait appara tre un cart significatif entre les observations pr exp rimentales et celles enregistr es lors des traitements d une part et aussi d autre part entre ces derni res et celles de la troisi me semaine Par contre nous n avons pas enregistr de diff rence entre les pr tests et les observations postexp rimentales Pour le groupe C en revanche les r actions agressives manifest es par les sujets aux trois moments n taient pas significativement diff rentes voir graphique n 1 Autrement dit si la projection de des
169. tes sur la fr quence d apparition de r actions agressives de type physique ou verbal chez des sujets g s de quatre six ans Ceux ci furent maintenus dans leur environnement naturel Aux courtes s quences extraites de long m trages nous avons pr f r l utilisation en entier de dessins anim s magn toscop s partir d missions que la t l vision belge destinait en principe des enfants de six dix ans mais qui dans le milieu familial sont visionn es galement par les plus jeunes Pour valuer les r percussions des films nous avons eu recours une grille d observation dans le genre de celle utilis e pr c demment par J Ph Leyens Cette proc dure permettait d appr hender la fois les r actions individw lles et les comportements d interaction Le dispositif exp rimental voir tableau 1 L exp rience s est tal e sur une p riode de trois semaines avec une premi re semaine servant d talon un traitement administr au cours de la deuxi me et une valuation de son incidence au cours des deuxi me effets imm diats et troisi me semaines effets moyen terme Nous avons eu recours quatre classes pour constituer trois groupes exp rimentaux A B C et un groupe de contr le D auquel aucun film n a t projet Tous les chantillons ont subi les pr tests et les posttests Les s ances dont la dur e tait en moyenne d environ quinze minutes se sont donc succ d es pendan
170. tes de certains tablissements mais affectent galement les difices publics Selon R V G Clarke 1978 le vandalisme serait donc une collection de probl mes distincts et non pas une entit unique Nous retrouvons cette id e chez C L vy Leboyer qui reconna t la difficult de r f rer le terme vandalisme un type homog ne de comportements Or l tude du ph nom ne nous dit l auteur n est pas possible sans un accord sur une d finition claire de celui ci Sans entrer dans les d tails rappelons que l on consid rait ordinairement le vandalisme comme une tendance d truire les objets de valeur et en particulier les uvres d art par stupidit ou par ignorance Cette conception initiale comme le soulignent R Screvens et B Bulth 1981 a toutefois subi une nette volution et l heure actuelle les psychologues tendent les objets auxquels s attaque le vandale tous les biens meubles ou immeubles appartenant la collectivit ou ventuellement des particuliers sur lesquels s exerce consciemment le d sir de d t rioration ou de d gradation Avec J Fisher et R Baron 1982 nous pouvons y ajouter le caract re insens et gratuit de l acte pos Aux yeux de l observateur le sujet a mis en jeu un comportement qui n a aucune motivation Cette absence de motivation n est videmment qu apparente mais 1l ne suffit pas d interroger l individu pour la d couvrir car dans la grande majorit des cas elle
171. tra ne lorsqu elle n est plus contr l e Est il pertinent d s lors de plaider comme le font les psychologues sociaux des U S A en faveur d une diminution de la violence t l vis e alors qu un tel objectif compte tenu des motivations des producteurs n a aucune chance d tre rencontr Nous pensons au contraire qu il faut d velopper davantage encore les strat gies de pr vention et pr parer les jeunes au visionnement de spectacles violents auxquels de toute mani re 1ls n chapperont pas 3 Pr paration l individu l autonomie et la vie sociale A une poque o les messages adress s au citoyens sont dans leur grande majorit visuels ou audiovisuels l cole se limite toujours l initiation au texte Elle n apprend pas d coder l image et l enfant l adolescent et m me bon nombre d adultes sont fr quemment d munis lorsqu ils sont confront s aux missions t l vis es a O m XO o X O X O X O o XO XO Graphique n 3 Effets du traitement en milieu institutionnel r sultats r unis Si nous d plorons l exc s de violence souvent gratuite d ailleurs qui caract rise tant de s quences nous pensons n anmoins qu il est plus opportun d agir de mani re pr ventive Cette ducation devrait s effectuer non pas occasionnellement mais de mani re syst matique et d s lors il est difficile de la concevoir en dehors du milieu scolaire Or sur ce plan l cole pr sente malh
172. ts sous influence op cit fa ons pour lui d organiser les motions et les tats du corps violents provoqu s par les images Ces manifestations ne s opposent pas une construction verbale du sens mais la soutiennent et l accompagnent Il est donc essentiel non seulement de ne pas les emp cher mais aussi de les favoriser L ensemble de ces activit s de transformation participe un travail de mise distance la fois du contenu des images et des tats motionnels provoqu s par elles Or sur ce chemin le fait que les images se pr sentent comme des constructions est quelque chose de tr s important Plus une image se pr sente comme une construction et plus il est facile l enfant de mettre en route le travail de transformation int rieur qui lui permet de se donner ses propres repr sentations Autrement dit les images qui se donnent comme des repr sentations construites de la r alit encouragent les activit s de transformation psychique des enfants et une image peut d autant plus tre mise au service de ses constructions psychiques personnelles qu elle se donne elle m me comme une construction Au contraire celles qui se pr sentent comme un pur reflet de celle ci dissuadent celles ci Or il y a deux domaines o les images se donnent pour tre la v rit vraie sans fars ni masques la pornographie et les informations t l vis es Il ne faut donc pas s tonner que ce soit les deux domaines par le
173. ue les l ves ont tudi e tout au long de l ann e quand ces derni res ayant VU pour la premi re fois ce qu elles savaient pourtant d j depuis longtemps savoir qu un documentaire est construit au montage lorsque enfin l ayant nouvellement r alis elles questionnent le r alisateur pour en savoir plus comprendre ses motivations la raison de ses choix alors il ne fait pas de doute qu elles ne regarderont plus leur t l vision comme auparavant Lise DIDIER MOULONGUET Secr taire g n rale de SAVOIR AU PR SENT association r gie par la loi de 1901 d veloppant au plan national des programmes culturels et artistiques relatifs la cr ation visuelle en partenariat avec le Minist re de la Culture des Rectorats des tablissements d enseignement de l ducation nationale de l Agriculture des entreprises des universit s des centres de recherches des collectivit s territoriales Retour au sommaire Retour au sommaire Violence la TV r ponses de pays trangers Michel FANSTEN Lorsque vous habitez au bord de l oc an et que vous avez des enfants vous pouvez les pr venir des dangers vous pouvez leur interdire de se baigner Vous pouvez aussi construire un mur autour de votre propri t Mais le plus efficace est encore de leur apprendre nager Cette phrase je l ai entendue pour la premi re fois l occasion d un d bat autour de la question de la violence la t l visi
174. ue que ces images font courir l quilibre physique et mental des jeunes t l spectateurs le Conseil ne pouvait pas rester inactif Des mesures d audience le rapport du CIEM notamment a d montr que bon nombre d enfants et d adolescents avaient acc s aux films pornographiques et d nonc les pressions psychologiques que ces programmes font subir au jeune public n h sitant pas parler de maltraitance audiovisuelle Le Conseil est alors intervenu aupr s des cha nes afin qu elles mettent en place des verrouillages cod s qui permettent aux adultes d exercer leur responsabilit parentale Devant la r ponse n gative ou vasive des diffuseurs nous leur avons demand de mettre fin la diffusion des programmes de cat gorie V le droit des enfants pr valant sur toute autre consid ration Depuis notre d cision du 2 juillet dernier la situation a volu les diffuseurs semblent d sormais pr ts prendre leur responsabilit et nous ont assur que la mise en place d un verrouillage avec l attribution d un code secret aux parents tait possible et fiable Afin de tester et de valider les proc d s qui nous ont t propos s nous avons d cid de faire appel un expert technique ind pendant Par ailleurs nous envisageons de cr er au sein du CSA un service permanent qui sera charg de v rifier tout moment le bon fonctionnement et l efficacit de ces dispositifs Un autre l ment positif r
175. ujours dans le sens qui serait souhaitable Que l on songe la propagande politique la publicit agressive l gard de ceux qu elle affole ou s duit et qui n ont pas les moyens de lui c der la sous culture enfin qu elle diffuse en lui conf rant le prestige de l image Par l elle ajoute aux violences du monde qu on lui reproche d j de refl ter avec trop de complaisance Il y a bien deux relations distinctes entre t l vision et violence Et c est sur le double plan de la r flexion et de l action que l on doit faire porter le d bat Chaque nouvel v nement dramatique ram ne avec lui la question de la violence pr sente dans les m dias En France la r flexion sur cette grave question reste intermittente La raison en est qu au del de notre intuition nous ne disposons que de peu de donn es scientifiques sur l influence que pourraient avoir les m dias sur le d veloppement de la violence Le mot violence est parfois difficile d finir car d aucuns feignent de la confondre avec l emploi de la force physique Afin d ter toute ambigu t il faut en pr ciser le sens exact Si la violence suppose en effet emploi de la force cette derni re est en l occurrence une contrainte obligeant autrui faire ou subir ce qu il ne veut pas et il importe peu qu il s agisse de force physique comme dans un crime de pression morale comme dans l intimidation ou de sup riorit intellectuel
176. ur la t l vision qui conservait des zones d ombre importantes au point de paralyser les initiatives De sorte que T l maques a d embl e int gr trois vis es faire voluer l attitude des jeunes devant leur t l vision affiner plus largement sur un plan th orique les pratiques ducatives relatives aux images sons de la t l vision familiale accompagner les professeurs et soutenir leurs initiatives tout au long de l ann e et non leur prodiguer des conseils Les hypoth ses puis le suivi des actions t moignent de la pertinence de notre d marche Quant son d veloppement le nombre des personnes s y tant engag es est l pour l attester Car si au d marrage nous avons men l op ration avec une quinzaine de professeurs et 400 l ves nous travaillons cette ann e avec 200 professeurs et 6000 l ves portant les participants dont nous avons retenu la candidature depuis l origine 1 500 enseignants et 35 000 l ves alors qu un bon nombre de demandes ne peuvent tre satisfaites chaque ann e Soulignons qu il s agit pour chacun d une d marche lourde sur toute l ann e comportant des d placements pour les professeurs y compris en dehors du temps scolaire requ rant une inventivit voire des n gociations avec des coll gues ou l Administration pour trouver des cr neaux tant horaires qu administratifs les heures de cours habituelles les jumelages les classes PAC les
177. urs par famille avec en prime le lien avec le pays d origine C est donc ce terreau fertile qui a vu na tre RDC l initiative de l EDUCATION NATIONALE du Principal du coll ge le plus stigmatis de la premi re zone d ducation prioritaire Madame Francoise Valli re C tait il y a quasiment duze ans MAI 1991 souvenez vous ceux d entre vous qui ont une bonne m moire jamais le Val Fourr n aura autant m rit sa sinistre r putation TROIS MORTS dans l ordre chronologique un jeune du quartier une jeune polici re un jeune du quartier encore On aurait pu r ver d un bapt me moins tragique Il sera dit qu en ce pays pour faire de la communication sociale de proximit il y faut parfois l aiguillon de la pire n cessit Alors en ce d but dans notre local tout manque les moyens les comp tences Le pari fondateur n est pas sans risque RECONCILIER DE JEUNES ECORCHES VIFS AVEC L ECOLE AVEC EUX MEMES SUSCITER PUIS RESPECTER UNE PAROLE AUTHENTIQUE EN VERSION ORIGINALE SANS VERSER DANS LA DEMAGOGIE LE JEUNISME LE REPLI COMMUNAUTAIRE LAISSER DIRE CE QUI N EST PAS LAISSER FAIRE Il y eu des orages l institution le quartier tous un moment ou un autre ont manifest des signes d agacement de rejet cambriolage d vastation discr tes pressions pour ne pas dire censure L exp rience RDC n est la marque de la parole octroy e elle traduit plut t 1 INEFFABLE VICT
178. ut distinguer entre la violence racont e celle du th tre grec et la violence montr e celle d Orange m canique par exemple entre la violence physique et la violence morale surtout entre la violence porteuse de sens et celle qui ne fait qu exprimer la cruaut Or si la distinction entre ces deux cat gories existe de toute vidence il n est pas facile de lui associer des crit res pr cis C est videmment aux images correspondant ce dernier type de violence celles qui ne paraissent pas avoir d autre fin que de repr senter la cruaut qu on tend pr ter plus de pouvoir qu elles n en ont effectivement On comprend facilement qu elles rebutent et inqui tent et que quand la m diocrit ou la vulgarit viennent de surcro t se surajouter des images porteuses de violence brutale le t l spectateur moyen se prenne bien normalement r ver d une autre t l vision ventuellement envisager des mesures de r gulation plus contraignantes Mais on peut toujours teindre son r cepteur ou zapper vers d autres programmes En outre dans une soci t ouverte force est de prendre acte de la loi de la demande Or cette loi peut conduire des effets que certains consid reront normalement comme ind sirables Il existe par exemple une demande du public dont t moigne la presse dite people pour qu on lui pr sente des c l brit s Comme le stock des c l brit s fond es sur le talent et la p
179. ux Yannick FRAN OIS P dopsychiatre chef de service de l intersecteur de psychiatrie infanto juv nile Nemours Montereau Fontainebleau membre correspondant de la Soci t fran aise de Psychiatrie de l Enfant et de l Adolescent membre du Conseil d Administration du Centre d Etudes de Recherches et d Actions sur les Traumatismes et l Exclusion CEDRATE Maison des Sciences de l Homme Paris membre du Comit Scientifique de l Association Archives et Documentation Fran oise Dolto Secr taire G n ral et cofondateur de l association Alliance Hospitali re Franco Vietnamienne Secr taire G n ral adjoint de l association Enfance Etat des lieux Retour au sommaire Retour au sommaire Violence vandalisme et agressivit L influence des m dias Marcel FRYDMAN 1 L augmentation de la violence au sein du monde contemporain Les nombreux progr s qui depuis une quarantaine d ann es ont permis dans les pays volu s du moins de promouvoir des conditions d existence de plus en plus confortables n ont toutefois pas abouti une diminution significative de la violence Celle ci de toute vidence a toujours exist et la longue s rie de guerres qui a ensanglant et endeuill l histoire de l humanit ne laisse aucun doute cet gard Tout semble s tre pass comme si l tre humain avait l illusion de pouvoir mieux atteindre un besoin fondamental caract re psychosocial tre bien int gr au sein
180. y abandonner La nuit Biarritz me r v la ce dont il s agissait clairant aussi et du m me coup ce qui galement m avait tant touch e F camp Car quand le soleil a disparu derri re l Oc an l cume s anime de reflets argent s vifs et scintillants qui r v lent y compris des hauteurs de la ville le mouvement incessant des vagues J tais la fois attir e par la beaut du spectacle et l harmonie parfaite du site en m me temps que fascin e par ce mouvement incessant des vagues qui impr gnait d sormais mon regard qu il se distingue ou non Le plaisir de la m ditation auquel j avais d abord cru pouvoir m abandonner chacun de mes passages devant ce paysage avait fait place une vive exaltation qui me bouleversait De mani re analogue la colline de F camp qui s allonge perpendiculairement la mer se d fait quand elle la rencontre en surplomb L aussi de mani re sourde puissante inexorable le r el est l uvre L effondrement y est perceptible La terre nu en suspens au dessus de la mer et sa limite nette avec la partie non encore menac e recouverte d herbe troublent la m ditation tout en suscitant la m me violente motion ressentie Biarritz La beaut poignante de ces deux sites partageaient les qualit s d une r ussite plastique tr s graphique et structur e Alors que le m me regard r v lait le mouvement continu du monde donn Biarritz par l agitation de l Oc

Jeunes, éducation et violence à la télévision

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