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Téléchargez la Chronique - Ligue des droits de l`homme

1. eee CR cece La presse est de plus en plus souvent point e du doigt s agissant de ses intrusions dans la vie priv e des citoyens et des hommes publics Cette mauvaise presse des m dias est elle justifi e et quelles sont les limites ne pas franchir en la mati re La presse exagere elle s insinue toujours plus dans la vie priv e des gens s en empare pour en livrer tous les d tails tel un charognard De telles affirmations fusent sur les r seaux sociaux et dans les forums Certains juristes vont plus loin encore en demandant m me que l on restreigne la libert de la presse pour cette raison pr cise Allons allons S en prendre un principe constitutionnel parce que certains m dias d passent parfois les limites est totalement exag r Comme si on limitait les libert s des avocats parce que certains ne d fendent pas correctement leurs clients ou que l on remette en cause l ind pendance de la magistrature en raison de mauvais jugements rendus Ce genre d exag ration est une caricature La r alit est bien plus nuanc e La presse ne fait pas n importe quoi m me si on constate une peopolisation croissante de l informatio
2. CCC Vie priv e et s curit qu est ce qu une position lib rale eee eee eee eee La protection de la s curit publique justifie t elle de limiter les droits individuels parmi lesquels le droit la vie priv e Dans le d bat public le droit la vie priv e est parfois oppos a ce qu on appelle aujourd hui le droit la s curit qu il s agisse de souligner que ce dernier est apr s tout le premier des droits individuels ou au contraire de critiquer les d rives s curitaires Encore faut il que cette opposition soit pertinente Pour le lib ralisme politique la libert individuelle est une forme de propri t de soi A l inverse la propri t est comme l crirait Locke une prolongation de la libert individuelle c est dans ce cadre que la s ret des personnes fut affirm e comme un droit naturel et imprescriptible d s la D claration des droits de l homme et du cito
3. CCC La directive 95 46 dite vie priv e tablit les droits dont disposent les citoyens lorsque leurs donn es caract re personnel sont trait es La loi du 08 12 1998 qui transposa cette directive en droit belge reconnaissait notamment que les donn es ne pouvaient pas tre conserv es ad vitam aeternam Le 13 mai 2014 la Cour de justice europ enne a rendu un arr t reconnaissant les moteurs de recherche Google Yahoo comme responsables de traitement et leur a impos l obligation de ne conserver les donn es caract re personnel que durant le temps n cessaire et proportionn consacrant ainsi le droit l oubli num rique Gr ce cet arr t les citoyens europ ens ont d sormais la possibilit de demander moyennant certaines conditions entre autres apporter la preuve que le maintien de l acc s a ces informations leur est dommageable que leurs donn es caract re personnel n apparaissent plus dans les r sultats de moteurs de recherche en ligne Il est vrai que certaines informations pr sentes sur la toile pouvaient constituer un frein par exemple la r insertion d un d tenu ayant purg sa peine une personne cit e dans la presse dans le cadre d une affaire judiciaire et ayant
4. CCC Violence des changes de donn es en milieu tempere eee Trop de donn es tuent elles les donn es avec en victime collat rale la vie priv e des citoyens Petite exp rience de physique des droits humains la conjonction des deux facteurs distincts suivants va avoir un effet centrifuge sur les droits fondamentaux D un c t certains individus qui semblent avoir une conscience limit e des cons quences possibles de la publication de photos personnelles ou de certains commentaires sur le web De l autre des pouvoirs publics et priv s avec un app tit vorace pour ce genre de donn es On peut d ailleurs s interroger sur l int r t de collecter une quantit aussi d mesur e de donn es pour exercer leurs missions A titre d exemple pour constituer un passeport biom trique le citoyen belge doit donner pas moins de 20 donn es caract re personnel num ro de GSM adresse lectronique En quoi ces donn es sont elles
5. eee Violences conjugales les limites du respect de la vie priv e eee eee Le respect de la vie priv e doit s effacer lorsque l intimit donne lieu des violences conjugales ou familiales Ce droit fondamental ne peut tre d tourn par les agresseurs pour tre un paravent leurs actes La violence conjugale a t officiellement d finie l occasion de la Conf rence interminist rielle belge de 2006 Les violences dans les relations intimes sont un ensemble de comportements d actes d attitudes de l un des partenaires ou ex partenaires qui visent contr ler et dominer l autre Elles comprennent les agressions les menaces ou les contraintes verbales physiques sexuelles conomiques r p t es ou amen es se r p ter portant atteinte l int grit de l autre et m me son int gration socioprofessionnelle L intimidation et le harc lement psychologique les agressions verbale
6. David Morelli Manuel Lambert Helena Almeida Alexia Jonckheere Jean Charles Stevens Martin Lamand Marie Aude Beenaert Damien Scalia et Martin Bouhon Diane Bernard et Vanessa De Greef Commission Jeunesse LDH Aude Meulemeester Pierre Arnaud Perrouty Francois Danieli Rapha l Gellert Bram Wets et Caroline Van Geest Alexis Deswaef R servez des present votre exemplaire Tarifs membres LDH 8 5 Non membre 10 frais d envoi Infos et commandes Charleroi La Louvi re Louvain la Neuve Jacques PRIME Marie Louise ORUBA KAP droits de l Homme Passage des Dinandiers 1 208 064 22 85 34 prime jacques brutele be mloruba hotmail com kapdroitsdelhomme kapuclouvain be LA LDH SUR LE WEB 2 0 Groupes Facebook Ligue des droits de l Homme et des droits qui craquent Ce groupe poursuit un objectif d information sur les enjeux des nouvelles technologies en mati re de vie priv e Il tient galement inform ses membres des activit s de la LDH Suivre la LDH sur Twitter liguedh_be 1348 Louvain la Neuve droitsquicraquent Mons Karim ITANI k itani avocat be toutlemondetoutnu Namur Henry BRASSEUR h_brasseur yahoo fr Suivez l actualit de la LDH sur votre mobile et diffusez la Verviers Jeannine CHAINEUX 0474 750 674 jeanine chaineux cgsp be Rue Michel Pire 17 4821 Andrimont
7. Une hyperconnexion qui laisse des traces Commen ons par une experience int ressante installez Ghostery dans les modules ou extensions de votre navigateur web Vous allez d couvrir les mouchards qui captent les traces que vous laissez sur internet et pouvoir choisir de refuser de partager ces informations Ce que montre cette petite experience est le nombre tonnant d entreprises sur le web int ress es par votre activit et vos donn es Des donn es capt es galement via les t l phones mobiles bo tiers TV cartes bancaires GPS thermostats ou frigos intelligents etc Et ce n est qu un d but puisqu on nous annonce des compteurs intelligents pour l lectricit le gaz et l eau l internet des objets un suivi m dical on line et des smart cities pleines de capteurs Les interconnexions entre les humains et les machines se multiplient une vitesse vertigineuse Chaque connexion laisse une trace qui alimente d normes quantit s de donn es le big data Sur base du traitement de cette information les entreprises et les gouvernements mod lent les comportements des individus souvent leur insu Les traces sont g n ralement enregistr es sans l approbation claire des usagers qui ne savent pas ce qui en est fait m me si cela contribue individualiser les services moduler leurs prix selon des param tres obscurs et plus g n ralement surve
8. Un dossier r alis par la Ligue des droits de l Homme Sommaire Vie priv e tout le monde tout nu L quilibre pr caire de la Justice Fichier BNG la vie des autres Vid osurveillance dans les commissariats circulez y a rien a voir SIPAR ou l trange survivance d un outil obsol te Le migrant the usual Suspect Le droit l aide sociale le stress test Migrations les objectifs d voy s de l information PRISONS droits fondamentaux la peine Une r forme p nitentiaire contestable et contest e Le travail en prison qu en pensent les d tenus La nouvelle loi relative l internement un pas en avant un pas en arri re Enfermement des mineurs d linquants l illusion de la s curit Vie priv e un enjeu politique et conomique Combat contre les violences domestiques et secret professionnel une relation tendue Surveillance de masse et lanceurs d alerte apr s Snowden Vers un droit l oubli num rique R tention de donn es un recours contre des mesures disproportionn es Big Brother Awards de l importance de la vie priv e au quotidien Conclusions LAREVUE NOUVELLE 02 209 62 80 dossier Etat des droits de l homme en Belgique Rapport 2014 2015 Idh liguedh be mention EDH14 en objet et coordonn es postales en corps de texte eee eee
9. CCC eee L art du d tournement des objets des fins de surveillance G olocalisation vid osurveillance authentification biom trie les outils de surveillance s invitent de plus en plus r guli rement dans les gadgets de notre quotidien Sans en tre forc ment conscients nous sommes l objet voire les objets d une surveillance globale constante La r volution informatique a eu pour incidence d apporter un champ nouveau la surveillance Que cette derni re soit commerciale ou s curitaire les technologies permettent d initier et de r colter une quantit incroyable de donn es gr ce des m thodes particuli res La g olocalisation d une personne c est dire la localisation d une personne avec pr cision et en temps r el peut s effectuer au moyen d un t l phone portable En cherchant le r seau l appareil se connecte des antennes relais d terminables permettant de situer avec pr cision la personne et d analyser ses d placements De m me le wi fi permet de g ol
10. L gislation europ enne et belge sur la vie priv e eee CCC En mati re de vie priv e il y a indubitablement un avant et un apres 1 septembre 2001 Comment trouver un juste quilibre entre lutte contre le terrorisme et respect des libert s fondamentales Toute personne a droit au respect de sa vie priv e et familiale de son domicile et de ses communications Article 7 de la Charte des droits fondamentaux de l Union europ enne Toute personne a droit la protection des donn es caract re personnel la concernant Article 10 de la Convention europ enne des droits de 1 Homme Apr s la seconde guerre mondiale un large mouvement europ en en faveur de la reconnaissance de libert s consid r es comme universelles et fondamentales s est d velopp C est ainsi que la D claration universelle des droits de l Homme 1948 puis la Convention europ enne des droits de l Homme 1950 et le Pacte relatif aux droits civils et politiques 1966 virent le jour ces textes europ ens et internationaux mirent l accent sur le respect des libert s fondame
11. De la s ret la s curit La signification du droit la s ret a toutefois volu avant d tre progressivement subvertie D une part le droit la s ret s est largi pour d signer galement la protection de l int grit personnelle des citoyens contre l Etat mais aussi contre les activit s d lictueuses commises par des particuliers ces fins il est demand l Etat de remplir des fonctions de police Toutefois celles ci ne sont pas a priori contradictoires avec le respect de la vie priv e La s ret des personnes comprend galement celle de leur domicile de leur correspondance de leur vie familiale L enqu te sur les crimes est cens e tre dissoci e des fonctions de renseignement Pour le reste le droit au respect de la vie priv e peut bien s r connaitre des restrictions mais ni plus ni moins que les autres droits fondamentaux D autre part le droit la s ret s est progressivement mu en droit la s curit Les deux termes semblent voisins puisqu ils ils expriment chacun l id e qu il est l gitime de prot ger l int grit des personnes Toutefois ils recouvrent en r alit un champ d application et une signification diff rente La s ret d signe un droit individuel associ la protection de la personne Concept flou la s curit d signe un tat de la soci t associ un id al d ordre public Pour Ole Waever la notion de s curit distingue et agr ge deux sens diff rents la
12. ou s curit Les habitants de Cerclon vivent dans un syst me de social d mocratie qui veille au bien tre de ses citoyens Rien ne d passe en 2084 1984 sur Cerclon plant sur un ast ro de r ussit le tour de force de faire croire la population que cette surveillance il la d sire Alain Damasio dans un style faisant virevolter la premi re personne narrative d un antagoniste un autre emm ne le lecteur face lui m me et au prix de son confort Combien de grignotages successifs de notre libre arbitre et de notre vie priv e faudra t il avant La Zone du Dehors en orbite autour de Saturne Mais de se r volter Car tel est bien le est ce une soci t de r ve pour th me central de ce roman qui ohio SF 2009 001 page autant Ou plut t qui peut r ver l analyse est moins un roman de d une telle soci t et qui peut elle r ellement profiter Car la surveillance y est constante et science fiction qu une anticipation d une soci t d j notre porte DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 11 Catherine Forget Avocate Chercheuse au CRIDS
13. pleuvoir quantit de textes dont l objectif n tait plus de d fendre nos libert s fondamentales mais bien de lutter contre le terrorisme quitte affaiblir voire touffer certaines de ces libert s fondamentales La D cision cadre du Conseil europ en du 13 juin 2002 2002 475 donna une nouvelle d finition au terme terrorisme Une d finition tr s large qui envisage tous les citoyens comme autant de suspects potentiels Une d finition tellement large que les marges d interpr tations rendent d sormais envisageable l int gration des syndicats et d acteurs du monde associatif dans cette d finition d s lors que leurs revendications et actions la production d un prospectus ou d un pamphlet remettant en cause les structures sociales pourraient d stabiliser une structure politique Dans le m me mouvement s curitaire l adoption de la Directive 2002 58 rendait possible la r tention des donn es ce que de nombreux Etats membres dont la Belgique s empress rent de faire Mais cette possibilit devint quatre ans plus tard une imposition Car entretemps les attentats de Madrid 2004 et de Londres 2005 durcirent encore le mouvement s curitaire entre autres en organisant la coop ration transfrontali re Trait de Pr m notamment en vue de lutter contre le terrorisme la criminalit transfrontali re et la migration ill gale D sormais furent notamment autoris es la consultation et la comparaison automatis es
14. tait strictement n cessaire dans la lutte contre la criminalit grave et le terrorisme Le citoyen a l impression que sa vie priv e est sous contr le permanent crit la Cour Cet arr t n a pas re u l attention qu il m ritait alors qu il devrait devenir une bible pour toute action publique qui touche la vie priv e cependant Il a caus tout au plus une vaguelette dans la politique relative la vie priv e des pays membres de l UE Mais la loi belge n a pas t retir e Au contraire le gouvernement Michel ler a annonc la cr ation d encore plus de banques tatiques de donn es et leur couplage Contr le radical s curit du citoyen demeure la base id ologique principale pour justifier l intervention des autorit s L attaque meurtri re du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo Paris va donner du poids cette justification Ici aussi cependant la strat gie s affine Ainsi la lutte contre la radicalisation devient un argument pour le contr le tatique Il est remarquable a cet gard que le premier ministre Charles Michel voque des radicalismes au pluriel Celui qui pense que l tat vise uniquement et raison les extr mistes islamistes ou nazis pourrait se fourvoyer l opposition sociale est galement dans le collimateur La lutte contre la fraude sociale est un autre argument r cent pour demander l acc s des donn es priv es La premi re action politique du secr taire d tat Tomm
15. A partir de 65 52 50 tudiants ch meurs minimex s pensionn s vous devenez membre donateur Vous recevez la carte de membre r duction dans certains cin mas th tres et une d duction fiscale partir de 25 12 5 tudiants ch meurs minimex s pensionn s vous devenez membre Vous recevrez la carte de membre et profitez des avantages exclusifs membres r serv s aux membres Ligue des droits de l Homme asbl Rue du Boulet 22 1000 Bruxelles T l 02 209 62 80 Fax 02 209 63 80 Courriel Idh liguedh be Web www liguedh be sur le compte de la Ligue des droits de Homme CP 000 0000182 85 Facilitez vous la vie versez via un ordre permanent OP Pour ce faire divisez votre montant par 12 et contactez votre organisme bancaire pour la proc dure L Je verse le montant via un ordre permanent D Vous pouvez galement vous rendre sur www liguedh be PayPal et effectuer un paiement en ligne l aide de votre carte de cr dit DES DROITS DE L HOMME pr sente TOUT BRUXELLES ET EN WALLONIE AU CENTRE CULTUREL JACQUES FRANCK ST GILLES Centre Culturel Programme www lig uedh be 72430 f Groupe FB Des droits qui craquent G liguedh_be toutlemondetoutnu droitsquicraquent
16. C 594 12 4 Mise jour RTBF 5 janvier 2015 5 De Morgen 3 janvier 2015 p 24 Fran ois Koeune et Fran ois Xavier Standaert UCL Crypto Group Universit catholique de Louvain CCC s curit des donn es et cryptographie comment et pourquoi Si l utilisation de donn es pr cises sur des utilisateurs ou sur des modes de consommation peut s av rer utile pour optimiser un certain nombre de services elle pose galement de nombreuses questions de s curit D mocratiser la cryptographie semble une des meilleures armes pour limiter les intrusions excessives dans notre vie priv e Illustrations Les outils crypt
17. Facebook et Twitter via des syst mes d exploration des donn es de plus en plus puissants avec pour but affich un meilleur service aux clients afin de pouvoir lui proposer une offre personnalis e aux moments cl s de la vie un nouveau boulot une nouvelle voiture ou maison Les collaborateurs de la banque disposent ainsi d un tableau de bord reprenant les donn es personnelles des clients afin d optimaliser l activit commerciale Pour simplifier la vie de leurs clients leur fournir des gadgets gratuits et utiles En r alit pour laborer leurs profils d taill s et cartographier leur ADN personnel afin de permettre un traitement des donn es visant la promotion d un produit ou un marketing proactif Avec un but sacr pousser les chiffres de vente et les gains des banques de mani re pas toujours tr s subtile En 2013 Bel us et la KBC ont lanc un livre de comptes digital afin que les clients puissent g rer leur budget de mani re digitale Utile pour les clients na fs fin 2013 rien que chez Bel us 200 000 livres de comptes avaient t cr s Une op ration tr s utile pour les responsables marketing de la banque Mines d or La politique des banques illustre celle de toutes les entreprises priv es multinationales en t te Les m gadonn es sont une mine d or pour le commerce et la publicit la possession la recherche et l utilisation des donn es personnelles sont devenus un l ment essentiel de la lutte co
18. a 1060 Bruxelles Acc s transports en commun CC F R servations Tram 3 7 4 et 51 Parvis de Saint Gilles Durant toute l ann e Tram 81 Barri re de Saint Gilles Idh liguedh be 02 209 62 80 M tro Station Porte de Hal Pour les activit s au CCJF Bus 48 Barri re de Saint Gilles 04783127463 Le centre est accessible aux personnes mobilit r duite Infos et programme mise jour r guli re www liguedh be 72430 toutlemondetoutnu GES F D RATION POINTCULTURE WALLONIE BRUXELLES Comit de r daction Ont particip ce num ro Graphisme et illustrations Emmanuelle Delplace et David Morelli Helena Almeida Jean Pierre Borloo Catherine Forget Max Tiegelkamp www stripmax com Raf Jespers Francois Koeune Manuel Lambert Daniel Renzoni David Morelli Laurie Phillips John Pitseys Francois Xavier Standaert David Morelli coordinateur de la Commission Nouvelles Technologies LDH TA or tout le monde tout nu Everyone has their own number in the system that we operate under We re moving to a situation where your lives exist as information Pet Shop Boys Integral Les go ts et les couleurs sont affaires personnelles et ne se discutent pas Mais l re de l information et du web 2 0 ils s exposent circulent se valorisent et s changent parfois l insu de notre plein gr contre r mun ration Des petits bouts de nous de ce que nous aimons de ce que
19. de donn es caract re personnel en ce compris l ADN Et une nouvelle Directive consacr e la r tention de Donn es 2006 24 imposa tous les Etats membres via leurs op rateurs de t l communication de conserver pendant une p riode de six mois deux ans les m tadonn es des changes Il est vrai que rien n est conserv sur le contenu des changes Mais les informations recueillies lieu et dur e d appel de l change personnes contact es permettent d obtenir une image pr cise et compl te de la vie aussi bien priv e que professionnelle de tous les citoyens europ ens C tait fait tous les citoyens taient d sormais consid r s comme suspects potentiels Cette directive fut transpos e tort et travers travers les diff rents Etats membres Si bien que le rapport de la Commission europ enne tablit en 2011 que la plupart des Etats membres autorisaient l acc s aux donn es conserv es et leur utilisation pour des finalit s d passant celles couvertes par la directive et que le droit la vie priv e n tait pas respect En 2013 le Contr leur europ en de la protection des donn es CEPD rendit lui aussi un rapport selon lequel la n cessit de la r tention des donn es pr vue par la Directive 2006 24 DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU DOSSIER n tait pas d montr e suffisance et qu en outre elle manquait de pr visibilit et attentait au respect de la vie priv e La Cour de ju
20. est pas forc ment n cessaire Supposons que je d sire acheter une bouteille d alcool Le marchand pourra l gitimement me demander de prouver que j ai plus de 18 ans Mais en lui montrant ma carte d identit je lui r v le en fait beaucoup plus que ce qu il doit savoir mon nom mon age ma nationalit Dans l absolu on pourrait imaginer qu un certificat attestant de ma majorit me soit d livr Il comporterait une photo d identit mais aucune autre Information me concernant Une telle solution peut sembler extr me et trop co teuse par rapport au b n fice engendr De nombreuses situations analogues existent cependant dans lesquelles la solution la plus respectueuse de la vie priv e peut tre mise en uvre efficacement La cryptographie offre des outils num riques les protocoles divulgation minimale permettant de prouver que certaines conditions sont remplies sans r v ler aucune information suppl mentaire Gr ce ceux ci il est alors techniquement envisageable qu une puce que je porte prouve que jai le droit d utiliser un service sans pour autant r v ler qui je suis des tiers qui espionneraient les changes ou au fournisseur de service Pourquoi se cacher Bien s r on peut se demander s il est vraiment utile de vouloir ainsi cacher autant d informations que possible d s lors que des possibilit s techniques existent En particulier s il est naturel de vouloir emp cher que des tiers puissent obtenir des info
21. gestion des risques et de maintien de l ordre public s curit soci tale soit un prolongement de la logique de guerre au sein de la communaut politique s curit nationale Dans ce cadre affirmer que la s curit est le premier des droits fondamentaux est un contre sens compr hensible mais profond La s curit ne vise pas prot ger le citoyen mais d fendre la soci t elle ne d signe pas un droit mais un objectif politique Le droit la vie priv e et le droit la s ret sont compris comme des droits individuels qu il s agit de marier si c est possible et d articuler de mani re discursive quand c est n cessaire La logique de s curit n accorde par contre aucune valeur particuli re au respect de la vie priv e Elle n accorde d ailleurs qu une valeur instrumentale aux droits fondamentaux et aux institutions d mocratiques le respect des droits et le bon fonctionnement des institutions sont des objectifs qui doivent tre poursuivis s ils permettent d assurer la paix sociale Cela signifie t il que la s curit est un principe rejeter Non cela implique que l quilibre trouver entre s curit et vie priv e n est pas un quilibre entre deux droits qui se valent mais un rapport asym trique entre un bien social fondamental celui de conserver et d velopper sa sph re intime et personnelle et un objectif politique dont les contours et l application doivent tre justifi s en fonction des circonstanc
22. lib rale le devoir n est d fini qu partir des droits qui lui pr existent Restreindre le droit la vie priv e n est pas une simple affaire de jugement bien pes ou d quilibre trouver entre diff rents droits Dans le cadre des politiques de s curit les restrictions au respect de la vie priv e doivent tre strictement limit es l heure o il est question de compl ter l arsenal l gislatif d j existant en mati re de lois antiterroristes cerner ce que peut tre une position lib rale en mati re de s curit permettra de mieux comprendre les choix que poseront les diff rents partis 1 Ole Waever Societal security the concept in 0 Waever B Buzan M Kelstrup Lemaitre d Identity Migration and the New Security Agenda in Europe New York St Martins Press 1993 2 Ayse Ceyhan Analyser la s curit Dillon Waever Williams et les autres S curit et immigration n 31 32 1998 p 5 eee ec eee ec Damasio Que r ver de mieux qu une soci t toujours l coute de ses citoyens prompte r pondre aux attentes de chacun que celles ci concernent leurs achats loisirs travail confort
23. mise en place de mesures de contr le social exigences faussement contractuelles d mesur es v rification des compteurs de gaz et d lectricit Il s agit au final d emp cher le citoyen de se r volter face l impuissance d clar e des pouvoirs publics de procurer la population les conditions de l effectivit de sa dignit Ce contr le social s attaque galement aux sources de la contestation Tous les pr textes avanc s pour justifier une atteinte au respect de la vie priv e doivent tre relus travers le prisme de cette question de la l gitimit du contr le et de l abus de pouvoir La question de la vie priv e est politique il ny a pas de libert s sans vie priv e La protection de la vie priv e passe galement par la pr servation du droit de s opposer une autre forme de soci t 2 DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU Pour les entreprises le d veloppement du web participatif des applications pour smartphones de la publicit comportementale et des outils intelligents connect s constituent un v ritable eldorado informationnel sur les consommateurs Les cartes de fid lit incitent les clients en change de magnifiques assiettes en c ramique c der leurs donn es et d clarer leurs achats L utilisation d une application lampe de poche exige pour tre install e l acc s l ensemble des contacts de l utilisateur Votre e frigo passe automatiquement la command
24. obtenu un non lieu ou comme ce fut le cas en Allemagne une victime d abus sexuel souhaitant que son nom disparaisse des articles traitant de son affaire Suite sa condamnation Google le plus c l bre des moteurs de recherche a mis en ligne un formulaire Les demandes concernant l oubli num rique se sont multipli es depuis lors travers toute l Europe Rien qu en Belgique plusieurs milliers de personnes 5000 en octobre dernier ont d j introduit une demande aupr s de l op rateur Toutes les demandes ne sont videmment pas recevables C est le cas lorsque des hommes publics des responsables de banques ou des hommes politiques tentent d utiliser ce droit afin d effacer les traces des scandales auxquels ils ont t m l s d boires financiers condamnations judiciaires Ce droit l oubli num rique peut poser l gitimement question dans le chef par exemple des historiens et des archivistes qui risquent de perdre une source non n gligeable d informations il constitue n anmoins une avanc e consid rable quant la possibilit pour les citoyens de reprendre la ma trise de leurs donn es personnelles Manuel Lambert conseiller juridique LDH
25. sur l tranger expuls dans l avion usage exclusif des organes de contr le et de la justice Pas besoin d tre docteur s privacy pour comprendre que cette justification est totalement grotesque et semble surtout cacher une volont de limiter au maximum l efficacit des contr les des op rations d expulsion M me s ils ont videmment droit une vie priv e comme chacun d entre nous les membres des forces de l ordre ne sont pas des citoyens comme les autres Le service public qu ils rendent limite in vitablement leurs droits interdiction de se pr senter aux lections de manifester publiquement leurs opinions politiques Selon la D claration des droits de l Homme de 1789 la force publique est institu e pour l avantage de tous et non pour l utilit particuli re de ceux auxquels elle est confi e Les policiers sont donc habilit s utiliser la force uniquement parce qu ils le font au nom de l Etat et pas pour eux m mes Certes ils peuvent dans certaines situations demander au public de ne pas prendre d images par exemple pour prot ger la vie priv e des personnes arr t es ou de victimes Mais en principe les forces de l ordre doivent consid rer comme DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 19 DOSSIER 20 Raf Jespers T Souriez vous tes fich s Souriez vous tes fich s ig Brother en Europe de Raf Jespers e A 0 normale l attention que des citoyens ou des groupes de citoyens peuvent
26. vie priv e de ses citoyens A la fois soutien et moteur de la soci t de l information le d veloppement des technologies de l information a permis en appui la lutte l gitime contre le terrorisme de multiplier la collecte et le croisement d informations les contr les les fichages le tra age et d acc l rer tout en la fondant la mise en place larv e d une soci t du contr le et de la s curit Avec comme cons quence la mise en concurrence de deux libert s fondamentales vie priv e vs s curit et des atteintes de plus en plus nombreuses la confidentialit l anonymat Pourtant le droit au respect de la vie priv e est garanti dans de nombreux trait s conventions et pactes internationaux ainsi que dans les lois ou constitutions nationales qui l ont int gr afin d interdire toute tentation de l tat de s immiscer de mani re abusive dans la sph re priv e du citoyen Il ne peut y 6 port atteinte que dans cadre d une mesure proportionn e et n cessaire la s curit nationale la s ret publique au bien tre conomique du pays la d fense de l ordre et la pr vention des infractions p nales la protection de la sant ou de la morale ou la protection des droits et libert s d autrui Depuis plusieurs ann es les cas de violation de ce droit se multiplient de mani re alarmante Mais elles ne sont pas le fait exclusif de l tat les entreprises priv es les m dias et les citoye
27. 2012 va conna tre un coup d acc l rateur L extension de la liste des infractions donnant lieu l utilisation des m thodes particuli res de recherche et l change d informations font galement partie de ces mesures Si elles peuvent sembler logiques dans le contexte actuel elles ne sont en r alit pas indispensables l arsenal l gislatif existant ayant d j t tr s amplement largi ces derni res ann es Par ailleurs les personnes concern es par ce type de surveillance sont d j connues par les services comp tents Quoiqu il en soit ces mesures doivent rester proportionn es afin d viter des effets potentiellement pervers et pr visibles effets qui se r percuteraient sur l ensemble des citoyens et pas seulement sur les terroristes ou pr sum s tels Dans ce contexte l accessibilit de nombreuses donn es personnelles et la revendication d un droit la s curit largement exploit e par les acteurs publics et priv s aboutissent une limitation de plus en plus cons quente du droit au respect de la vie priv e des citoyens Est ce qu il en r sulte une plus grande s curit de ces derniers pour autant Cela reste d montrer DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 10 John Pitseys charg de recherche au CRISP
28. cratie qui doit s exercer sur les pouvoirs publics Par les temps qui courent ce n est pas inutile de le rappeler 1 Comit contre la torture de l ONU Examen du rapport soumis par la Belgique CAT C BEL 3 19 novembre 2012 52 2 Commission nationale de d ontologie de la s curit CNDS en France Avis du 5 avril 2006 saisine n 2005 29 Rapport annuel 2006 p 32 http ends defenseurdesdroits fr rapports annuels html Souriez vous tes fich s Big Brother en Europe CCC EN Souriez vous tes fich s Big Brother en Europe explore les dix derni res ann es sous l angle des menaces que portent en elles certaines utilisations qui sont faites des nouvelles technologies en particulier lorsque ces utilisations visent une extension des champs et de l intensit des contr les La premi re partie du livre aborde la question de la technologie digitale et du contr le comme une ressource colossale d informations sur les individus et leurs comportements convoit e pour leur valeur tant commerciale que s curitaire Elle fait galement le point sur les technologies utilis e
29. cryptographie permet d apporter des l ments en contrepoint r v lons le minimum n cessaire et prot geons le de mani re ad quate DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 17 Mathieu Beys assistant ULB et membre de l Observatoire des violences polici res de la LDH CCC Le droit la vie priv e bou e de sauvetage des policiers violents et baillon des t moins g nants Cette pauvre petite femme pleurait et criait alors un groupe de personnes s est lev pour protester contre les conditions de son expulsion J ai demand aux policiers qu ils soient un peu plus humains parce qu ils mena aient d utiliser un coussin pour la faire taire mais ils m ont remball e Alors j ai sorti mon appareil pour faire des photos en leur expliquant qu elles serviront un de mes coll gues pour une future interpellation Il 8 demand d arr ter et j ai dit non Nous avons t d barqu s violemment par la police sans que je n aie eu le temps de prendre mes bagages ni mes chaussures Lorsque je l ai fait re
30. de la Ligue des droits de l Homme asbl Bureau de d p t Bruxelles X P riodique bimestriel diteur responsable Alexis Deswaef 22 rue du Boulet 1000 Bruxelles ldh liguedh be www liguedh be T l 02 209 62 80 Fax 02 209 63 80 BELGIQUE BELGIE 1 2730 N D AGR MENT P801323 TOUT La vie priv e est elle encore sexy DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU eee ee 1 24 30 Tout le monde tout nu Mode d emploi CRC 7 24 30 a veut dire quoi 7 7 24h 24 30 articles de la D claration universelle des droits de l Homme dans votre quotidien 7 24 30 c est quoi Tous les ans depuis 2007 7 24 30 propose des activit s d bats projections balades citoyennes formations expositions performances artistiques mises en situation qui se r pondent et se compl tent 7 24 30 propose chacun e de s approprier davantage ses droits et de devenir acteur de sa citoyennet Cette huiti me dition intitul e Tout le monde tout nu sera consacr e au dro
31. e des denr es manquantes Sans parler des r seaux sociaux livres volontairement ouverts sur votre personnalit et o vos go ts sont scrut s via vos like par les soci t s de marketing et la NSA par ailleurs Si l Union europ enne tente timidement d am liorer la protection des donn es personnelles des citoyens droit l oubli privacy by design elle d veloppe parall lement des instruments de surveillance et d change des donn es l usage des services de renseignement et de police qui mettent en p ril cette vie priv e Une ambigu t qui appelle la vigilance et impose une question les citoyens doivent ils accepter la violation de leur vie priv e pour tre mieux prot g s Les m dias participent galement cette fragilisation de l intime Une certaine presse peu scrupuleuse d thique rend particuli rement poreuse la fronti re entre la vie priv e et la vie publique des hommes politiques et autres personnages m diatiques avec le risque de d cr dibiliser la fonction de permettre aux discours populistes de donner de la voix et la d mocratie de perdre la sienne Sans parler de la t l r alit mettant en sc ne de mani re peu reluisante les vies de citoyens lambda en prime time Avec l horizon un estompement de la norme en mati re de dignit humaine et une normalisation du voyeurisme et de l exhibitionnisme comme instrument de divertissement Enfin stimul s par les extraordinaires performanc
32. edh belles fichiers audio video de la ligue des droits de lhomme 2105 1984 retour vers le present le debat protection de la vie priv e l gard des traitements de donn es caract re personnel http www liguedh be images PDF documentation positions de la ligue 091013 avis Idh proposition de loi modifiant loi 08 12 1992 pdf Critique du projet de loi relatif la gestion de l information Polici re et modifiant la loi du 5 ao t 1992 sur la fonction de police la loi du 8 d cembre 1992 relative la protection de la vie priv e l gard des traitements de donn es caract re personnel et le Code d instruction criminelle http Avww liguedh be images PDF documentation analyses_juridiques 2013_analysecritique_bng_Idh pdf PRISM un chelon plus loin http www liguedh be les documents des commissions thematiques 1770 prism un echelon plus loin Directive Data Retention position et enjeux http www liguedh be toutes les activites de la licue 1757 transposition de la directive europeenne sur la conservation des donnees un danger pour la vie privee et la democratie D autres documents sont disponibles sur le site www liguedh be 72430 rubrique Document Helena ALMEIDA charg e de communication LDH
33. elein comp tent outre la protection de la vie priv e pour la lutte contre la fraude sociale fut sa r solution de contr ler la consommation en gaz eau et lectricit de quelques milliers d allocataires sociaux isol s bon droit le citoyen attend des autorit s publiques qu elles lui garantissent une protection de sa vie priv e En 2014 des hackers ont vol les donn es de 152 millions de clients chez Adobe La m me ann e aux tats Unis c taient les donn es de 4 5 millions de patients des Community Health Services qui taient vol es Et ce ne sont que les sommets merg s de l iceberg Outre les autorit s et les entreprises l acc s aux m gadonn es est devenu un march pour les criminels et les ma tres chanteurs La protection contre la cybercriminalit ne peut cependant pas devenir un pr texte pour contr ler encore plus les citoyens Nous vivons une poque o les acquis d mocratiques parmi lesquels la protection de la vie priv e sont mis sous pression Ceux ci ne peuvent tre sacrifi s sur l autel du commerce ou de la lutte contre le terrorisme Toute strat gie en mati re de vie priv e doit partir de la primaut des droits fondamentaux L arr t de la Cour de justice de l Union europ enne ne laisse pas subsister de doute sur cette pr misse n cessaire 1 De Standaard 6 7 d cembre 2014 2 Article 5 de la loi sur la protection de la vie priv e 3 Arr t de la CJUE 8 avril 2014 C 293 12 et
34. es G rer un rapport asym trique Plusieurs types d arguments peuvent tre invoqu s pour d fendre la vie priv e du citoyen On peut estimer qu il s agit d un droit individuel d une condition n cessaire l galit de tous vis vis de l Etat mais aussi des pouvoirs conomiques ou religieux ou encore une question de dignit humaine A l inverse le culte de la raison d Etat transcende les clivages philosophiques et partisans Un conservateur coh rent consid rera peut tre que le maintien de la coh sion sociale et la mise en place d une police efficace justifie de limiter certains droit fondamentaux parmi lesquels le respect de la vie priv e Peut tre m me appuiera t il sa position sur les valeurs d mocratiques et sur l esprit de libert du pays concern alors assimil s des valeurs culturelles propres la communaut contrario rien ne permet de penser que les partis dits progressistes sont intrins quement plus attach s au respect de la vie priv e il convient ainsi de constater que les partis socialistes belges ont vot l ensemble des lois antiterroristes promulgu es depuis dix ans Mais en tout tat de cause si on estime qu une soci t juste doit garantir aux individus certains droits ou biens sociaux fondamentaux et que le respect de la vie priv e en fait partie cela signifie que le principe de s curit et le respect de la vie priv e ne peuvent tre mis sur le m me pied Dans une soci t
35. es d une technologie omnipr sente dans les objets du quotidien et en particulier les smartphones les utilisateurs oublient parfois que cette technologie souvent pr sent e comme gratuite a un co t cach Celui de leurs donn es personnelles d une valeur inestimable pour les soci t s de marketing La vie priv e ce droit d tre laiss seul n est pas un droit absolu Elle peut tre limit e pour des raisons l gitimes par exemple de s curit ou encore titre plus individuel Nonobstant ces exceptions elle constitue une valeur fondamentale cardinale d autant plus importante que l effectivit d autres droits comme les libert s d expression d opinion de circulation ou de manifestation sont d pendantes du respect de ce droit la vie priv e Comme le disait Benjamin Franklin Un peuple pr t sacrifier un peu de libert pour un peu de s curit ne m rite ni l une ni l autre et finit par perdre les deux 1 Article 8 de la Convention europ enne des droits de homme 2 Souriez vous tes fich s Big Brother en Europe de Raf Jespers Couleurs Livres 2013 ese Quelques documents int ressants http Awwvw ligu
36. et surtout une meilleure promotion g n rale des relations galitaires et un combat contre les attitudes patriarcales et machistes l agressivit constitue un moyen de contr le prenant ses racines dans le rapport de pouvoir st r otyp et in gal entre l homme et la femme Dans ce cadre l le droit la vie priv e offre un cran de protection aux bourreaux qui peuvent agir en toute impunit et un rempart d invisibilit et de silence qui maintient les victimes en enfer Les violences familiales doivent donc tre mises en lumi re sur la sc ne publique pour pouvoir tre d nonc es et punies 1 T l chargeable sur www who int gender violence who_multicountry_study summary_report summaryreportfrenchlow pdf 2 http fra europa eu sites default files fra 2014 vaw survey at a glance_fr_0 pdf DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU g i et ct fetih 4 1 RS aie fame le _ A ist Laurie Phillips Pr sidente ad interim de la Commission Nouvelles Technologies LDH CCC
37. gique aussi les autorit s mettent la vie priv e sous pression malgr l institution par le gouvernement Michel ler d un secr taire d tat la vie priv e le lib ral Bart Tommelein La strat gie des tats reposait surtout depuis le Il septembre sur la lutte contre le terrorisme et la criminalit La strat gie de la terreur faisait et fait encore appel la pr occupation l gitime des citoyens pour leur s curit Les tats ont l obligation de prot ger leurs citoyens et d viter qu ils soient victimes d attentats terroristes Nous constatons cependant que cette obligation est utilis e pour placer sous contr le un public bien plus large que par exemple les seuls n o nazis ou fascistes salafistes Ainsi en 2006 apr s les attentats Madrid et a Londres la Commission europ enne s est attel e une directive sur la r tention des donn es Toutes les donn es de communications par Internet et t l phone des 500 millions de citoyens de l UE devaient tre conserv es durant 6 24 mois pour les besoins de la lutte contre le terrorisme et les formes graves de criminalit La Belgique a transpos la directive par la loi Turtelboom Vande Lanotte du 30 juillet 2013 qui sur diff rents points va encore beaucoup plus loin que la directive Par un arr t historique du 8 avril 2014 la Cour de justice de l Union europ enne a annul la directive consid rant qu elle tait disproportionn e et d passait les limites de ce qui
38. iller et singulariser une multitude d individus Les d bats juridiques autour du big data et de la soci t de surveillance qui se met progressivement en place concernent g n ralement la protection des donn es et le respect de la vie priv e Il est videmment crucial de d terminer qui a le droit de d tenir les donn es et qui doit surveiller qui dans une d mocratie Et il faut refuser avec force toute tentative d agr gation globale des donn es qui permettrait d tablir le profil complet d un individu De m me la singularisation des individus et la modulation des prix des services interrogent les notions d assurance mutualiste et de service public Ce ne sont pourtant pas ces questions qui sont les plus importantes car elles supposent que le fonctionnement actuel du droit n est pas fondamentalement menac Or c est le sujet de droit qui est progressivement limin des pratiques num riques Algorithme de vie La gouvernementalit algorithmique selon les termes d Antoinette Rouvroy et Thomas Berns s impose comme un nouveau r gime qui pose la question de ce qu il faut entendre par une vie et un sujet de droit Pour le comprendre il faut se doter d une d finition g n rique de la vie en tant que processus Que l on regarde du c t de la th orie de l volution ou des processus d apprentissage la vie se perp tue par l articulation de deux moments variation et adaptation Variation g n tique et adaptation un environne
39. ir d lib rer apprendre saisir sa propre volution individuellement et collectivement Droit donner une signification ce qui nous arrive et offrir la possibilit d une prise sur son environnement Dans la mesure o les traces sont activement produites et fa onnent une mani re de faire soci t avec les autres les objets et l environnement la question d mocratique est d plac e Si nous voulons pouvoir pr server le droit d imaginer collectivement la soci t dans laquelle nous voulons vivre il est capital de d terminer quelles traces nous voulons laisser Raf Jespers Avocat chez PROGRESS Lawyers Network et auteur de Souriez vous tes fich s Big Brother en Europe Couleur livres 2013 eee eee ee Les strat gies des acteurs priv s et publics pour limiter la protection de la vie priv e des citoyens 0000000 eee ee Il y eut d abord 1 ceil de Dieu qui vous voyait partout puis le Watching You inquisiteur de l Oncle Sam A pr sent ce sont l tat et les entreprises priv es qui vous tiennent l ceil par le biais des technologies Big Brother les plus modernes Pou
40. it la vie priv e 1 24 30 a sert quoi L objectif est d ouvrir un espace de discussion en prenant au s rieux les questions interrogations et craintes de tout un chacun et en mettant en lumi re la dimension complexe des questions li es diverses th matiques relatives au respect des droits humains 7 24 30 a s adresse qui Ce cycle d activit s n est pas une semaine d tude entre militants sp cialistes de la question Chaque citoyen ne pourra trouver son bonheur dans la large panoplie d activit s qui sera propos e voire pour co construire certaines d entre elles avec la Ligue des droits de l Homme 7 24 30 toute l ann e pr s de chez vous 7 24 30 Tout le monde tout nu se d roulera de janvier d cembre 2015 dans plusieurs communes de Wallonie et de Bruxelles afin de multiplier les possibilit s de vous rencontrer Les trois grandes journ es et soir es de r flexion de d bat et de f te organis es au Centre culturel Jacques Franck les 9 10 et II octobre 2015 constituent un moment fort de ce cycle qui permettra d aborder de mani re approfondie mais aussi ludique plusieurs pans de cette vaste th matique qu est le respect de la vie priv e TOUT LE MONDE TOUT NU Une initiative de la Ligue des droits 06 6 Durant toute l ann e 2015 Du 9 au II octobre 2015 Un peu partout Au centre culturel Jacques Franck CCJF en F d ration Wallonie Bruxelles Chauss e de Waterloo 94
41. l existence de la BNG c est dire la Banque de donn es Nationale G n rale Si cette l gislation a le m rite de donner une base l gale des fichiers policiers qui pr existaient et taient largement utilis s le journal Le Soir a fait tat du fichage de 1 6 millions de personnes dans cette base de donn es soit plus d un dixi me de la population elle pose de s rieuses questions quant la protection des droits fondamentaux des individus qui s y trouvent inscrits contr le a priori sur l inscription de ces donn es en BNG droit de recours du citoyen etc C est la raison pour laquelle la LDH a d cid de demander la Cour constitutionnelle d annuler certains articles de cette loi qui sont clairement en contradiction avec les droits fondamentaux des individus qui se retrouvent fich s dans certains cas alors m me qu aucune infraction ne leur est reproch e Mesures mesur es Enfin l heure o nous crivons ces lignes on peut pronostiquer m me sans en conna tre encore pr cis ment la teneur que les mesures de renforcement de la lutte anti terroriste qui ont suivi les attentats de Paris risquent d avoir une incidence sur le respect de la vie priv e On peut notamment d j pointer la proposition de cr er un fichier europ en de donn es de passagers des compagnies a riennes ou Passenger Name Record PNR qui bien que d pos e d s 2011 par la Commission europ enne et ent rin e par les Etats membres en
42. mages deux mesures Les pouvoirs publics semblent se ficher de la vie priv e des citoyens comme de leur premier cale on lorsque ces moyens de surveillance sont braqu s sur 3 population et alimentent des bases de donn es gargantuesques et interconnect es Pourtant la force des images 3 largement fait ses preuves tant pour prouver des infractions commises par certains policiers que pour alerter le public Il suffit de se rem morer les morts film es de S mira Adamu touff e en 1998 par un gendarme avec un coussin dans l avion qui devait la rapatrier au Nig ria et plus r cemment de Jonathan Jacob tu par une intervention plus que muscl e de la brigade sp ciale anversoise alors qu il tait seul et nu dans une cellule du commissariat de Mortsel Depuis lors la police belge et plus tonnamment l Inspection g n rale qui est cens la contr ler refusent de filmer syst matiquement les expulsions d trangers comme le demande notamment le Comit de l ONU contre la torture Et pourquoi donc Notamment parce que cela poserait des probl mes de respect de la vie priv e pour d autres personnes pr sentes La vie priv e des policiers et des autres voyageurs qui auront t probablement film s par de multiples cam ras dans l a roport et les trams bus m tros qui y m nent visibles en temps r els et conserv es par des agents de s curit priv e et par la police serait subitement menac e par quelques prises de vue centr es
43. marquer l un des agents m a donn un coup au visage T moignage de Gis le Mandaila cit par Ch V Putch contre une expulsion 7 dimanche 16 f vrier 2014 p 3 Ce t moignage d une d put e bruxelloise illustre une tendance lourde identifi e par l Observatoire des violences polici res de nombreux de policiers ne supportent pas d tre film s pendant leur service surtout lorsqu ils risquent de d raper Fin ao t 2014 deux policiers brugeois ont port plainte contre un citoyen qui avait film une banale intervention la terrasse d un caf L incident a fait la une des m dias relayant la th se de certains syndicats policiers les fonctionnaires ont aussi droit une vie priv e et il serait interdit voire punissable de les filmer sans leur accord Ils pourraient m me saisir le GSM du citoyen trop curieux Les deux policiers soucieux de leur image ont re u le soutien ferme de leur chef de corps et aussi celui certes moins franc de la commissaire g n rale de la police f d rale qui a d clar dans une interview Het Laatste News comprendre leur initiative parce que personne n aime tre constamment film Outre le fait que c est tout a fait faux et ill gal les citoyens appr cieront la remarque sa juste valeur tant quadrill s par des dispositifs de surveillance de plus en plus sophistiqu s reconnaissance automatique des plaques d immatriculation cam ras intelligentes Deux i
44. ment donn essais et rat s ou succ s Mais la gouvernementalit algorithmique red finit l adaptation et r duit la variation au pr visible en niant la cr ativit inh rente du vivant La multiplication des capteurs rend l environnement actif de telle sorte que c est celui ci qui s adapte en permanence chaque individu anticipant ses comportements et m me ses d sirs partir des corr lations de traces analys es par des algorithmes il devient possible de pr dire avec une certaine probabilit les actions des individus Les personnes ne sont plus jug es sur leurs actes mais sur leurs dispositions Si ce jugement n est pas juridiquement contestable il demeure dans l ordre du possible il d finit n anmoins activement la situation pratique de la personne Les d cisions se prennent sur base de ce qui se fait plut t que sur ce que la multitude d usagers d sireraient d mocratiquement faire de leur environnement La gouvernementalit algorithmique se passe de la d lib ration de la capacit r fl chir et discuter des situations qui nous int ressent notamment propos de notre environnement Elle ne capture pas les variations intrins ques aux corps et les significations que les corps peuvent leur donner qu elles fussent des checs ou des r ussites des conflits ou des surprises Du coup elle fait appara tre des droits qui n taient jusqu ici qu implicites dans l acte juridique Droit se faire oublier Droit pouvo
45. n Une partie de la presse a toujours t friande de faits divers o l on est in vitablement amen s franchir la porte de la sph re priv e En Belgique moins qu en Grande Bretagne ou qu en France o s gaient des journaux sensation que nous n avons pas chez nous Alors rien de neuf Rien d clarer sur le terrain de violation de la vie priv e D rives et auto r gulation Si bien s r La peopolisation a rattrap tous les m dias m me ceux dits s rieux Tous se d lectent d motions de v cu d humain m me quand l apport informatif est faible C est peut tre une cons quence de l affaire Dutroux 300 000 personnes clamaient dans la rue que la justice devait tre plus humaine moins froide plus l coute des sentiments des gens La presse en pleine perte d audience l a pris pour elle Et elle colle d sormais de l motion et de l humain sur tous les sujets De pr f rence vu la concurrence le plus rapidement possible Le temps de l information est devenu limm diatet Raison de plus pour faire dans l motionnel plut t que dans l analyse Les personnes s exposent elles m mes de plus en plus sur les r seaux sociaux Tout y est livr en d tails et en images Les personnalit s publiques divulguent elles m mes toujours davantage leur vie priv e en public Les m dias ne sont pas les seuls responsables de l intrusion dans la sph re priv e Ce contexte nouveau pousse t il davantage la faute P
46. n cessaires pour tablir un passeport Le r sultat de cette conjonction est explosif Donn es go g0 Pour lutter contre la criminalit en g n ral et le terrorisme en particulier les autorit s proc dent depuis une vingtaine d ann es des collectes aussi massives que syst matiques de donn es caract re personnel dont l objectif d clar est d am liorer cette lutte Les l gislations se sont multipli es pour permettre aux divers services r pressifs de mener bien leurs missions Si l on peut comprendre la n cessit pour ceux ci de disposer de donn es ad quates et pertinentes on peut douter que ces collectes g n ralis es permettent d atteindre cet objectif Outre la question de leur efficacit une analyse s rieuse de milliards de m tadonn es issues de communications lectroniques et t l phoniques n est elle pas illusoire la l gitimit et la l galit de ces collectes sont extr mement questionnables Et questionn es La directive europ enne relative la r tention des donn es lire article page 7 constitue une illustration d une d rive de ce type de collecte massive o l on passe du principe de la surveillance des seules personnes suspectes d infraction la surveillance g n ralis e de toutes et tous sans distinction En Belgique l ann e 2014 a vu la consolidation du fichage policier via l adoption de la loi du 18 mars 2014 relative la gestion de l information polici re qui a l galis
47. n face ces situations dramatiques le devoir de protection des personnes l emporte dans ce cas bien pr cis sur le droit a la vie priv e L interf rence dans la sph re intime est d autant plus justifi e que la plupart des femmes et des hommes gardent le silence sur ce qu elles subissent Longtemps sourds et muets les citoyens et la soci t indiff rents complices ou impuissants sortent depuis quelques ann es de leur r serve et discr tion l gard du cercle familial sous l impulsion de mouvements f ministes et d associations de d fense des victimes pr sent ces d lits sont punissables par la loi et les pouvoirs publics belges ont investi cette mati re notamment en ratifiant en 2012 la Convention d Istanbul d application depuis le ler ao t 2014 qui fixe des normes pour pr venir et combattre la violence envers les femmes Depuis 2001 des Plans d action ont aussi t mis en place par le gouvernement f d ral suivi par la r gion Wallonne en 2005 Un an plus tard la circulaire Tol rance z ro a t tendue l ensemble des Parquets du pays pour lutter contre les brutalit s au sein du couple Les campagnes de sensibilisation men es par les associations sont tout autant primordiales pour informer les victimes et les t moins La formation des intervenants est galement indispensable pour accueillir les d clarations et accompagner les personnes secteur associatif social services de police Mais aussi
48. ncurrentielle nationale et globale pour le march Approcher des non clients sur la base de leur comportement sur le site Internet d une banque est contraire la loi expose Willem De Beuckelaere le pr sident de la commission belge pour la vie priv e Mais l laboration de profils clients vocation commerciale sur la base des donn es de clients propres pour mieux vous servir est galement contraire la loi sur la vie priv e Ce n est pas parce que vous tes client d une banque ou d un supermarch que ceux ci ont le droit de traiter vos donn es dans n importe quel but Pour le traitement des donn es en vue d une influence sur la consommation la loi exige juste titre le consentement explicite du client Le terme explicite implique que les petites lettres dans les contrats bancaires ne suffisent pas L obligation des tats de prot ger les citoyens contre la terreur quelles limites Les autorit s agissent elles aussi de plus en plus directement dans la sph re de la vie priv e Les documents Snowden nous ont appris que la NSA et le GCHQ les services secrets britanniques en collaboration avec des entreprises espionnent les donn es de presque toute la population de la plan te Aux Etats Unis la symbiose entre la NSA les entreprises de technologies et la privatisation de la politique de s curit est d ja bien avanc e DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 15 DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 16 En Bel
49. nformations priv es Notamment en ce qui concerne des mineurs d ge impliqu s dans des affaires judiciaires ou de m urs Donc dire que la situation est d plorable que les journalistes bafouent tous les droits au nom de la libert de l information est compl tement exag r Des recours existent en cas de violation pr sum e de droits Aux personnes qui se sentent atteintes dans leur int grit de les actionner 1 L avocat Jean Marie Dermagne et le juge la retraite Christian Panier signaient une carte blanche dans La libre Belgique le 18 novembre 2014 disant que dans certaines circonstances les m dias devraient tre forc s au silence DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 21 RUBRIQUE 22 tat des droits de l Homme en Belgique CCC eee eee eee
50. nous disons des endroits o nous nous rendons des biens que nous achetons sont dispers s sur la toile dans nos cartes de fid lit dans les banques de donn es des soci t s de marketing ou dans les enregistrements des cam ras de vid osurveillance Au risque d une perte de soi Si ces donn es ont d j une valeur informationnelle et commerciale intrins que l enjeu fondamental fondateur d un v ritable pouvoir pour les autorit s et d un avantage concurrentiel pour les entreprises priv es est de pouvoir collecter rassembler croiser et agr ger ces informations afin de pouvoir recr er en dehors de nous un double informationnel une image pointilliste de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons potentiellement devenir Cet avatar virtuel est il fid le qui nous sommes Difficile de le savoir il faudrait avoir acc s ceux qui ont construit cette version synth tique de notre personnalit afin de pouvoir la corroborer ou a contrario la modifier ou la faire dispara tre Cet tat de fait est il compatible avec ce droit fondamental que constitue la vie priv e Sous couvert d une soci t de l information qui se pr sente comme ouverte et transparente n assiste t on pas en r alit la mise en place d une soci t de la surveillance dont la vertu de transparence serait l apanage exclusif des citoyens Le 11 septembre 2001 a sans doute constitu un tournant majeur dans le rapport que l tat entretient avec la
51. ns eux m mes participent la fragilisation de ce droit fondamental L tat tout d abord sous couvert de luttes a priori l gitimes contre la criminalit le terrorisme ou le radicalisme les gouvernements successifs multiplient les lois liberticides M thodes particuli res d enqu te lois imposant le fichage g n ralis inscription d informations priv es sur la puce de la carte d identit et mise en r seau de bases de donn es contenant des informations personnelles installation massive de cam ras de vid osurveillance Afin de renforcer la s curit l tat met en p ril la vie priv e des citoyens et participe de mani re insidieuse et peut tre pas fortuite la p rennisation d un sentiment d ins curit permanent Si tu n as rien cacher pourquoi avoir peur d tre cout R alisant l assertion mena ante de Big Brother dans le roman visionnaire de Georges Orwell 1984 l tat inverse la logique de la pr somption d innocence en consid rant chaque citoyen comme un coupable potentiel pour mieux le prot ger Si tu es un tat d mocratique pourquoi avoir peur de ne pas conna tre notre intimit a t on envie de lui r torquer Si la lutte contre le terrorisme constitue l argument massue pour justifier les mesures portant atteinte la vie priv e la crise conomique et la politique de culpabilisation des populations pr caires ch meurs allocataires sociaux qu elle entra ne facilite la
52. ntales consid r es comme li es l essence m me de l tre humain Parmi celles ci figuraient le respect de la vie priv e et une libert fondamentale dont l effectivit lui est intimement li e la libert d expression Depuis les ann es 50 donc chaque citoyen europ en a pu l gitimement croire que sa vie priv e tait prot g e et que toute ing rence serait punie si elle ne respectait pas les conditions tr s strictes li es aux rares exceptions l galement justifi es Est ce dire qu il n y a pas eu d actes terroristes entre les ann es 1950 et les ann es 2000 Non bien s r Mais la r ponse qui tait apport e cette probl matique n tait pas du tout la m me que celle qui lui est donn e aujourd hui La Convention europ enne pour la Lutte contre le terrorisme 1977 d finissait le terrorisme de mani re stricte en noncant pr cis ment les actes utilisation de bombes de grenades entrant en consid ration dans cette d finition Les ann es 90 virent la promulgation de la Directive 95 46 dite Vie priv e Gr ce cette directive tout traitement de donn es caract re personnel devait r pondre des conditions bien pr cises qui prot geaient le citoyen des intrusions dans sa vie priv e Mais tout bascula avec les attentats du II septembre 2001 Tous potentiellement coupables Comment rassurer la population Il fallait du point de vue des autorit s r pondre vite et fort Alors il se mit
53. ocaliser une personne Un Smartphone se connecte diff rentes bornes wi fi permettant de suivre les d placements de l individu Les Global Positioning System GPS permettent eux aussi la g olocalisation des automobilistes toutefois moins pr cis ment car elle s effectue par satellites Soulignons cependant que ce probl me sera r solu bref d lai En effet d s octobre 2015 les voitures vendues dans l Union europ enne seront quip es de l eCall une petite bo te noire permettant d alerter manuellement ou automatiquement les services d urgence en cas d accident localisant ainsi directement la voiture L objet a suscit certaines craintes n anmoins l Union europ enne tente de rassurer le syst me devrait rester dormant et ne s activera qu en cas d incident vitant ainsi le tra age des automobilistes Transports peu priv s LeCall n est pas le seul dispositif susceptible de surveiller les automobilistes nos routes pullulent de cam ras Automatic Number Plate Recognition ANPR Ces cam ras d tectent d ventuelles infractions et reconnaissent automatiquement les plaques d immatriculation Elles peuvent galement sur base d une liste noire alerter les services de police si telle voiture n est pas en ordre de contr le technique En outre les pi tons ne sont pas en reste Dans un avenir proche si ce n est pas d j le cas d autres cam ras terniront encore nos rues Par exemple des cam ras thermiques sont a
54. ographiques les plus connus sont le chiffrement qui prot ge le secret des donn es et la signature qui assure que les donn es sont authentiques Prenons l exemple du courrier lectronique Un premier pas indispensable pour am liorer ma vie priv e consiste chiffrer et signer les donn es durant leur transit entre le serveur mail et mon ordinateur Ce faisant je m assure qu aucun tiers malveillant ne peut lire ni modifier mon courrier tandis que je le rapatrie Si cette premi re tape tend se g n raliser il y a moyen d aller plus loin En traitant uniquement les donn es en transit je me prot ge contre des tiers mais je fais totalement confiance a mon fournisseur de mail qui peut acc der a l ensemble de mes donn es stock es sur ses serveurs Des solutions commencent appara tre qui proposent de s curiser les emails d s leur cr ation l auteur du mail le chiffre mon intention et le fournisseur de mail se contente de stocker les messages chiffr s sans pouvoir les lire ni les modifier ProtonMail r cemment d velopp par des chercheurs de l Organisation europ enne pour la recherche nucl aire CERN est un exemple de cette tendance Authentification Une autre question li e la vie priv e est celle des informations r v ler lorsque je m authentifie Dans le cas de l acc s au mail il est l gitime que je prouve mon identit au serveur lorsque je d sire acc der mon courrier Mais dans de nombreux cas cela n
55. ossible La profession toute enti re ne s est cependant pas crois e les bras Elle a mis en place un syst me d autor gulation Le Conseil de d ontologie journalistique CDJ fonctionne depuis 2009 avec des repr sentants des m dias mais aussi de la soci t civile a pour mission d affiner la d ontologie des journalistes un nouveau code a t adopt en 2013 de traiter les plaintes qui visent des m dias ou des journalistes et d informer le public et les int ress s sur les r gles de bonne conduite ditoriale Son activit est intense En 2015 devrait notamment tre finalis un avis contraignant sur la mani re de permettre ou non l identification des personnes dans les m dias Le non respect de la vie priv e est un probl me Il fait partie du trio de t te des plaintes adress es au CDJ Mais l organe d autor gulation s en occupe Sinon les poursuites civiles contre des journalistes peuvent galement avoir lieu Et il y en a Vie priv e vs Int r t soci tal Que dit la d ontologie journalistique Globalement qu il faut respecter la vie priv e Mais que dans certains cas l intrusion dans cette sph re est justifi e s il en va de l int r t public et non du public ce n est pas la m me chose autrement dit de l int r t soci tal Cela vaut pour toutes les personnes m me si la sph re priv e inviolable est plus r duite chez les personnalit s publiques La loi interdit aussi certaines diffusions d i
56. porter leur mode d action Le fait d tre photographi s ou film s durant leurs interventions ne peut constituer aucune g ne pour des policiers soucieux du respect des r gles d ontologiques Filmer un policier n est pas un d lit Des policiers qui invoquent leur droit l image pour interdire aux citoyens de filmer leurs interventions dans l espace public c est un peu comme si le ministre des Finances invoquait sa vie priv e pour emp cher le public de voir les chiffres du budget pour contr ler ce que le gouvernement fait de l argent des contribuables Un non sens dans une d mocratie Une dangereuse tentative d intimidation pour censurer journalistes citoyens et m me parlementaires qui veulent mettre le doigt ou l objectif l o a fait mal faut rappeler que le fait de filmer les forces de l ordre n est en rien une infraction et que celles ci n ont pas le droit de saisir un t l phone portable uniquement parce qu il a film une op ration polici re encore moins de s introduire dans ce t l phone et d effacer des donn es qui y seraient contenues La seule restriction admissible concerne la diffusion de ces images les policiers ne peuvent tre identifiables d faut on risquerait en effet de violer certains de leurs droits Mais la prise d image n est en rien une infraction ni la diffusion si les policiers ne sont pas identifiables Au contraire ce faisant le citoyen participe au contr le indispensable en d mo
57. r la premi re fois dans l histoire la r volution technologique et digitale de ces derni res d cennies a rendu possible le contr le total de la population Les citoyens se rebiffent un peu certains plus virulemment que d autres mais l crasante majorit d entre eux est r duite au silence par des arguments r els ou d magogiques des nouveaux Dieux Le slogan Celui qui n a rien craindre n a rien cacher fonctionne toujours mais la rengaine commence tout de m me devenir un peu cul e Les strat gies visant s approprier vos donn es personnelles deviennent plus sophistiqu es plus fines plus globales Les banques en premi re ligne Prenons l exemple de La Banque qui vous voit Mi 2013 d j BNP Paribas et ING Pays Bas ont suscit de l moi en annon ant leur volont de partager les donn es de leurs clients avec des partenaires ou de les vendre a des publicitaires et des entreprises externes Ils ont t rappel s l ordre mais les banques ne se le tiennent pas pour dit Actuellement les banques belges investissent des millions dans les m gadonn es l t 2013 la KBC en a m me r v l le montant 500 millions d euros Derri re les crans toutes les banques travaillent d arrache pied l laboration de syst mes de donn es clients hautement technologiques Elles pient les habitudes de leurs clients notamment lorsqu ils surfent sur leurs sites et investissent leurs comptes
58. rmations il peut para tre plus surprenant de vouloir limiter l information au fournisseur de service l gitime Apr s tout que m importe que mon club de sport sache quelle heure je suis arriv Nous voyons cependant deux raisons de proc der ainsi D abord parce qu il n y a pas de raison de pr ter plus de confiance que n cessaire au fournisseur un peu de la m me mani re que je ne vais pas donner mon portefeuille au marchand en lui demandant de prendre la somme que je lui dois Ensuite et plus fondamentalement parce que nous ne d sirons pas forc ment faire confiance en sa capacit de prot ger les donn es qu il re oit Prot ger une base de donn es est une t che complexe et la presse rapporte r guli rement des cas de piratage o des entreprises voient les donn es qu elles traitaient r v l es sur internet M me si lui m me n en fait pas mauvais usage mon interlocuteur peut mettre mes donn es en danger par son incapacit les prot ger correctement En outre des donn es l mentaires peuvent sembler totalement anodines mais leur r elle port e doit tre consid r e dans l optique du big data l agr gation massive de donn es anodines conduit des informations tr s utiles permettant un 011386 tr s pr cis De ce point de vue la tendance actuelle largement influenc e par la multiplication des communications et la baisse du co t du stockage semble tre au enregistrons tout ne prot geons rien La
59. s curit nationale et la s curit soci tale La premi re aurait trait la souverainet et la survie du r gime et la seconde concernerait l identit et la survie de la soci t La s curit soci tale est ainsi pr sent e comme la capacit d une soci t persister dans ses caract ristiques essentielles face aux conditions changeantes et face des menaces probables ou r elles Elle d signe ce faisant les dispositifs visant contenir les facteurs internes de d stabilisation de la soci t qu il s agisse de l ins curit des incivilit s des risques sanitaires des troubles cr s par l int gration des communaut s migrantes de la perte des valeurs culturelles et des styles de vie etc Dans ce cadre la lutte contre le terrorisme recouvre la fois la notion de s curit nationale et de s curit soci tale elle doit assurer la p rennit de la communaut et lib rer la soci t des risques qui p sent sur elle La mani re dont la notion de s curit construit performativement ses propres objets menace r elle ou menace construite faits d ins curit et sentiment d ins curit a d j t amplement d battue Ce qui importe ici c est de comprendre que la notion de s curit transforme profond ment l objet et la philosophie du droit la s ret La s ret est con ue comme un droit qu une politique de s curit contribuera garantir La s curit est soit un projet politique et policier de
60. s dans cette chasse l info puces RFID cam ras d observation navigateurs du web scanners kits ADN spywares banques de donn es avec programmes algorithmiques satellites d coute bodyscans etc Les effets secondaires de ce d veloppement sont aussi clairs que pervers clairs une perte non seulement de confidentialit mais galement une perte de soi Gouvernements entreprises agences publicitaires ne sont plus transparents mais le citoyen quant lui le devient compl tement et sans consentement OT TSCM TIE La guerre contre le terrorisme fait l objet d une analyse dans la seconde partie de l ouvrage L accent est enfin mis sur la mont e en puissance de l Union Europ enne en tant qu institution de contr le L auteur fait le constat que travers sa structure de s curit complexe et non contr l e la rh torique de l Union sur les droits de l Homme se situe souvent en totale contradiction avec sa pratique les droits humains devenant pour une contrainte voire un obstacle au contr le social Cet ouvrage tr s accessible offre des cl s de lecture et des perspectives pertinentes quant la place et au r le des nouvelles technologies dans notre si cle au regard des libert s fondamentales Jean Pierre Borloo Journaliste ind pendant Le journaliste n est pas toujours un voyeur
61. s et physiques y compris l obligation sexuelle non ce n est pas un devoir conjugal peuvent concerner n importe qui tout ge dans tout type de structure Ni la religion ni le statut social ou conomique n entrent en ligne de compte pas plus que le sexe contrairement aux id es re ues bien que les femmes soient dans une crasante majorit les victimes Des cons quences dramatiques l chelle mondiale la violence conjugale est la forme la plus courante de mauvais traitements exerc s envers les femmes Une tude multipays de l OMS a point des chiffres effrayants notamment sur le nombre de cas qui surviennent durant la grossesse Une autre enqu te a d voil r cemment qu une femme sur trois en Europe a subi des s vices physiques ou sexuels depuis l ge de 15 ans En Belgique ce chiffre se v rifie galement 36 et les violences d ordre psychologique montent m me 43 au sein de l Union Europ enne Les cons quences de ces comportements peuvent s av rer extr mement graves voire mortelles d pressions suicides assassinats Difficile de mesurer les s quelles motionnelles pour les personnes touch es et leur entourage avec les enfants en premi re ligne Parall lement aux d g ts individuels les co ts sociaux se r v lent importants en termes de soins de sant d actions des services sociaux de justice p nale et plus cyniquement de productivit sur le lieu de travail Devoir d intrusio
62. sateurs leurs d placements leurs centres d int r ts etc Les utilisateurs des smartphones tant en permanence connect s les applications en ligne agendas plans des villes r seaux sociaux sont autant d informations collect es par les op rateurs t l coms et accessibles sur demande pour les autorit s judiciaires Les nouvelles technologies sont nombreuses et la liste est encore longue Admettant que le domaine s curitaire ne conna t pas la crise et fait fi des tudes relatives aux risques pour la sant des mesures pr cit es l impact des ondes lectromagn tiques sur notre sant le d veloppement des gadgets s curitaires n en est qu ses d buts M me si l article 8 de la Convention europ enne des droits de l homme garantit le droit la vie priv e et l article 8 de la Charte des droits fondamentaux de l Union europ enne la protection des donn es caract re personnel ces droits ne sont pas absolus et le combat est ardu dans un domaine o les fantasmes s curitaires et commerciaux ont le vent en poupe DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 13 DOSSIER TOUT LE MONDE TOUT NU 14 Gregoire Wallenborn Chercheur l Institut de Gestion de l Environnement et d Am nagement du Territoire eee eee eee eee eee
63. stice europ enne fut saisie et tant l avocat g n ral Villalon Cruz 2013 que l arr t qui fut rendu le 08 avril 2014 C 293 12 conclurent que la Directive 2006 24 comportait deux ing rences au respect de la vie priv e la r tention des donn es elle m me et l acc s que les autorit s nationales s taient arrog Un mouvement de libert s Le principe de proportionnalit qui pr vaut depuis les ann es 50 et qui persiste encore aujourd hui exige que les actes des institutions de l Union soient aptes a r aliser les objectifs l gitimes poursuivis par la r glementation en cause et ne d passent pas les limites de ce qui est appropri et n cessaire la r alisation de ces objectifs La directive 2006 24 ne respecte pas ce principe Cet arr t est il le signe qu un nouveau mouvement s annonce Aura t il une influence sur le futur R glement europ en sur la protection de la vie priv e A l heure o les attentats de Paris relancent le renforcement du processus s curitaire la LDH rappelle que si la lutte contre le terrorisme est indispensable elle doit imp rativement maintenir le d licat quilibre entre le respect des libert s fondamentales parmi lesquelles le respect de la vie priv e et l int r t l gitime de s curit
64. u point d tectant les changements de chaleur et d s lors les corps humains D autres cam ras intelligentes d tectent les mouvements physiques ou les bruits suspects Les utilisateurs de la Soci t de Transports Intercommunaux Bruxellois STIB munis d une carte Mobib ne sont galement pas l abri d un ventuel tra age Cette carte de la STIB est en effet quip e d une puce Radio Frequency Identification RFID permettant l identification d une personne distance et l enregistrement de ses donn es de d placement Les passeports biom triques comprennent galement des puces RFID contenant des empreintes digitales et une photo La biom trie s appuie en effet sur des donn es biologiques ou physiologiques d une personne pour permettre son identification Profilages Ind pendamment de nos d placements notre vie intime nos opinions politiques et culturelles sont dor navant encod es au d part de notre ordinateur personnel Outre une quantit incroyable de donn es r v l es volontairement par les utilisateurs des r seaux sociaux les op rateurs de t l communication ont l obligation d enregistrer l ensemble des m tadonn es c est dire toutes nos donn es g n r es par nos communications lectroniques liste de contacts date heure des changes l exception du contenu des messages envoy s En acc dant ces diff rentes donn es les services r pressifs peuvent tablir des profils tr s pr cis des utili
65. yen de 1789 Le droit la s ret r pond a une exigence fondamentale car il vise prot ger les citoyens contre les arrestations et les emprisonnements arbitraires de la part des autorit s Toute personne 3 droit la libert et toute personne arr t e a le droit de connaitre les raisons de son arrestation D j inscrite en 1215 dans la Grande Charte la notion d Habeas corpus impose que toute personne arr t e soit pr sent e dans un d lai bref devant un juge ce dernier v rifiant que l arrestation a bien un fondement solide Aujourd hui encore le droit la s ret est cens encadrer les contr les d identit les fouilles au corps les d tentions provisoires Toutefois l id al de libert individuelle ne justifie pas seulement le droit la s ret mais aussi une des formes les plus l mentaires de la propri t de soi le droit de garder son quant soi Dans les th ories du contrat social l homme est son propre propri taire car il est consid r capable de former et de diriger sa volont de mani re autonome Dans ce cadre le droit la vie priv e et le droit la s ret sont con us sur le m me patron philosophique Ces droits garantissent tous deux l individu contre les immixtions abusives du pouvoir et de l Etat en particulier Il n y a pas de s ret de l individu sans protection de sa sph re personnelle et intime Et pas de respect possible de la vie priv e si l Etat peut agir de mani re arbitraire

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