Demers, Jean-Louis (15,2)
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1. ci plut t que de le bourrer de moyens qui lui permet tent de s loigner sous une fausse impression d autonomie documentaire Et nous devons prendre le temps requis pour le faire en redevenant des gens signifiants pour les l ves et non pas des techniciens de service utiles pour d panner ceux ci quand ils prouvent une difficult technique Cette relation recr er passe par la formation documentaire l assistance con tinue et individuelle et Uneapproche ducative Le mot est lanc LA FORMATION DOCUMENTAIRE COMME POINT DE RENCONTRE La formation documentaire est une occasion d changer avec les l ves Nous y apprenons ce qu ils savent ou ne savent pas ils y apprennent la m me chose sur nous et ce qu ils pensent Avec de tels l ments nous voici bien outill s pour intervenir sur les lacunes combler chez soi et chez l l ve et sur les perceptions bonnes ou mauvaises que ceux ci ont de la re cherche documentaire Cr er au maximum ces occasions de rencontre revient dire que nous existons pour eux C est une opportunit unique de susciter une aisance de communica tion et d change un v hicule d id es et de transmission de comp tences Les l ves nous le savons ont en g n ral beau coup d int r t travailler avec les moteurs de recherche sur Internet mais trop souvent ils y apprennent manipuler un outil et non pas g rer leur besoin d information Il y a beaucoup de choses dites e2. d quatement le pr texte la r daction de cet article Elle devrait interpeller le personnel des biblioth ques en les veillant au fait que comme intervenants aupr s des jeunes ils ont un r le duca tif important qui va bien au del des consid rations techni ques de la recherche documentaire Ce qui reste de la rdation ducative quand on arrive l ge adulte c es le suvenir d un accompagnement vital des p riodes cruciales du d doppament alorsquela pr gnce del adulte a permis de mieux comprendre des r ali t s fondamentales ou plus implement de mieux s com prendre soi m me 4 jldemers cglapocatiere qc ca Jean Louis D EM ERS es d tenteur d un baccalaur at en ducation del Universt du Qu bec Rimouski 1982 d un certificat en msignement l enfanceinadapt del Universt du Qu bec Chicoutimi 1983 et d une maitrise en biblioth conomie et sciences de l information del U niverst de M ontr al 1990 II a mgign au primaire pendant deux ans en Sakatchewan et par la uite a travaill dans le secteur des biblioth ques solaires de milieux d favoris s de la r gion de M ontr al II a ausi effectu un s jour en R publique du Cap Vert titre de biblioth caire coop rant I1 et responsable de la biblioth que du C gep de La Pocati re depuis 1990 s 26 e P dagogie coll giale Vol 15 n 2 D cembre 2001
3. dossier L interface humaine dans les services documentaires une pr sence fragile r inventer Jean Louis Demers Biblioth caire C gep de La Pocati re UNE PERTE DE CONTR LE La derni re d cennie et plus particuli rement les cinq der ni res ann es a t caract ris e par les innombrables change ments technologiques qui ont eu un impact immense sur la qualit des services que nos biblioth ques coll giales dispen sent aux l ves Mais qu entend on par le terme qualit Certes les nouveaux outils informatiques dont nous person nel des biblioth ques disposons ont contribu am liorer la pertinence des r ponses que nous fournissons aux l ves ou de celles que ceux ci trouvent eux m mes Toutefois les innova tions auxquelles nous devons constamment nous adapter mont elles pas monopolis nos facult s d adaptation et d appropria tion et ce au d triment de notre pr sence effective aupr s des l ves Ne sommes nous pas devenus plus pr occup s par la ma trise des outils que par notre relation avec les usagers chaque ann e de nouveaux outils apparaissent sur le march sans oublier les nouvelles versions pour les outils d j en place De tels changements nous incitent r apprendre constam ment notre m tier Aujourd hui le rythme des changements nous interdit toute esp ce de pause technologique pourtant si n cessaire notre formation et nos tablissements ont pei
4. ectif que celui de savoir chercher soit celui d avoir du plaisir le faire La mise en valeur de notre comp tence aider celui qui cherche passe par l urgence d agir sur le dosage optimal entre l apprentissage du fonctionnement de la machine et la rela tion d aide documentaire Plus importante encore cette der ni re doit faire l objet de nos devoirs les plus pressants afin d atteindre ces objectifs que sont la reconqu te de notre r le de personne ressource et l affinement de notre capacit diff rencier le bien du n cessaire Prendre conscience qu une partie de notre humanit se fait ronger par les nouvelles tech nologies est le premier pas vers le recentrage n cessaire de no tre pr sence dans une biblioth que Il devient ensuite imp ra tif de cultiver notre capacit faire la part des choses entre ce qui est vraiment utile n cessaire et incontournable et ce qui est bien Lutile et le n cessaire r sultent de l in luctable volu tion des outils devenus plus gros plus rapides plus efficaces et plus on reux Il est de notre devoir de suivre cette volution la loupe et d y participer activement pour le bien ce bien tant nous l aurons devin ce qui rapproche les individus Pour ce faire nous devons banaliser l outil tre humbles face la technique socialiser son utilisation cr er un envi ronnement de confiance et de respect avec l usager et aller vers dossier celui
5. ne les ressources n cessaires pour participer cette course Cette effervescence est certes stimulante mais elle n est pas sans nous faire oublier l essentiel Si nous avons adh r des services qui permettent la con sultation de nos catalogues en ligne distance nous avons aussi adh r des fournisseurs de service qui d tiennent le monopole de l information et qui en fixent le prix et les con ditions sans trop discuter Internet s est affirm comme l outil de r f rence incontournable mais il n est toujours pas en mesure Je me m fie de l homme trop efficace il l et probablement au d triment de son humanit F ix Frankfurte de fournir des moteurs de recherche pr cis et fiables Nous avons tous d sauter pieds joints dans ce monde technophile sans vraiment nous m fier de la perte de contr le qui en d coule sur le fonctionnement de nos outils de recherche Nous passons norm ment de temps apprendre et expliquer des fonctionnements et des consignes d op ration clique ici clique l plut t qu montrer comment chercher Serions nous devenus des guides touristiques des produits Microsoft des professionnels du mode d emploi Bref le temps pass nous actualiser est perdu au d triment de notre relation avec les l ves et de l accompagnement dans la recherche d information Est il besoin de pr ciser que ce temps ne doit pas non plus tre consacr la nostalgie Au co
6. ntraire il est urgent de se r approprier cette pr sence rassurante pour le chercheur ce r le d accompagnateur et de guide qui a fait des sp cialistes en documentation ce qu ils sont c est dire des personnes indispensables et sur qui l on peut compter Ne sommes nous pas devenus plus pr occup s par la ma trise des outils que par notre relation avec les usagers 24 e P dagogie coll giale Vol 15 n 2 D cembre 2001 L URGENCE D UNE PRISE DE CONSCIENCE Au del de l appareil et de son fonctionnement au del du catalogue en ligne qui permet quiconque de chercher dis tance et au del des moteurs de recherche et des bases de don n es il existe quelqu un qui cherche C est pour cette personne que ces outils ont t con us C est aussi pour elle que nous existons afin de lui permettre de trou ver ce qu elle cherche Au coll gial nous devons aussi consi d rer un tout autre objectif que celui de savoir chercher soit celui d avoir du plaigr le faire Le plaisir est garant de la r cidive de l int r t et de l apprentissage Mais o sommes nous quand les l ves cliquent distance ou quand ils cher chent sur Internet au laboratoire d informatique O som mes nous quand on ne les voit plus derri re un cran de 17 pouces Nos ordinateurs omniscients auraient ils remplac le bon conseil et la pr sence amicale Au coll gial nous devons aussi consid rer un tout autre obj
7. rendre notre r le de personne ressource fiable et comp tente Il est imp ratif de continuer cultiver notre propre savoir afin d viter ce sentiment que de plus en plus d intervenants ont avec les jeunes soit l am re impres sion que c t technique les l ves en savent plus que nous Les techniciens en documentation et les biblioth caires sans tre enseignants ont le devoir d instaurer entre eux et les l ves une relation ducative Cette relation ne passe pas n ces sairement par la rencontre de groupes d l ves elle peut au contraire na tre des interventions individuelles multiples que nous avons faire C est dans le c ur m me de ces changes que nous consolidons notre pr sence et non en affichant no tre nom ou notre photo sur la page Web de la biblioth que L enjeu consiste A reprendre notre r le de personne ressource fiable et comp tente Il m appara t urgent que nous sortions de l ensevelissement technique que nous avons connu ces derni res ann es pour r affirmer notre pr sence humaine et r elle aupr s des l ves qui mon avis en ont grandement besoin Cette relation ducative v cue dans toutes les sph res d activit d un l ve concerne aussi ce qu il vit la biblioth que qui est somme toute le plus grand laboratoire d un c gep Je termine par cette citation de Jean Claude Rondeau professeur l cole nationale d administration publique qui r sume a
8. t crites sur la formation documentaire sur les moyens que l on se donne pour d ve lopper des habilet s de recherche chez les l ves On apprend ceux ci l existence des outils de recherche leur fonctionne ment et toute la d marche de formulation du besoin et de son expression en langage compr hensible par la machine si joli ment d sign e par mots cl s et logique bool enne On doit leur apprendre aussi le d veloppement d un regard criti que sur l outil car malgr tous les efforts d ergonomie co gnitive entrepris il arrive que l l ve soit incapable d appri voiser la machine Et ce n est pas toujours la faute de l l ve Mais ces rencontres peu importe leur forme entre le sp cia liste en documentation et l l ve ont aussi des objectifs rela tionnels Rendre l l ve l aise avec les membres du personnel Cette relation recr er passe par la formation documentaire l assistance continue et individuelle et Une approche ducative D cembre 2001 Vol 15 n 2 P dagogie coll giale e 25 dossier de la biblioth que est l un de ces objectifs Les conna tre les nommer et s adresser eux sans g ne et sans malaise en est un autre Nous devons maintenir le r flexe d aller vers l l ve d s qu il semble douter de ce qu il fait et recr er chez lui par la multiplication de ces contacts fugaces le sentiment d tre encadr L enjeu consiste rep
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