Bulletin d`information n° 6
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1. Samuel Schwartzbard au centre savoure sa lib ration en famille chez son fr re Son acte petit fait divers de l histoire de France fut un pas important dans l histoire de l humanit puisqu il entra na la cr ation de la LICA Ligue Internationale Contre l Antis mitisme Mon p re a toujours t tr s fier d avoir particip la d fense de son ami et Schwartzbard fut ensuite invit dans le monde entier pour donner des conf rences En son temps il fut un homme c l bre Tandis que comme pour certains criminels nazis il est aujourd hui des admirateurs de Petlioura pour tenter de r habiliter sa m moire la commu naut juive s hono rerait en n oubliant pas la m moire de Samuel Schwartz bard L homme qui tomba sous les balles de son revol ver aurait t de nos jours arr t et traduit devant un tribunal p nal in ternational pour crimes contre l hu manit Ainsi l gal de certains actes de r sistance tel celui du colonel Fabien dont l assassinat d un officier allemand est rap pel tous par une station de m tro et une place de Paris qui portent son nom ne pourrait on pas imaginer qu au moins une plaque comm morative soit pos e l ou Schwartzbard ex cuta l assassin d innom brables Juifs ou d faut l o s levait autrefois sa boutique rue Bichat dans le quartier de Belleville Ce serait par del les ann es un acte non seulement de m moire mais de vigilan2. Bulletin d information n 6 C tait il y a 60 ans par Henry Bulawko e temps passe vite De nombreux ac teurs de la p riode la fois glorieuse L la R sistance et le Sauvetage et tra gique la D portation ont disparu Mais la M moire ne saurait s estom per Aux c t s des survivants il y a les enfants cach s les fils et filles et ceux qui peu peu s affirment comme les h ritiers de la M moire En mai on s est retrouv Pithiviers et Beau ne la Rolande pour le 60 anniversaire de la cr ation des premiers camps d internement en France En ao t le 20 pr cis ment ce sera le 60 an niversaire de l ouverture du Camp de Drancy qui allait devenir l antichambre des camps de la mort Il faudra trouver la forme pour voquer cette date en plein t car Drancy fut la plaque tournante des arrestations internements et d portations des Juifs vers ce pitchipo in gt gt gt suite page 5 inius Vilna Vilno c tait autrefois la J rusalem du Nord avec ses 96 syna gogues une vie cultu relle litt raire religieuse sans doute unique en Europe Presque la moiti de la popu lation tait juive Aujourd hui il ne reste environ que 5 000 Juifs mais une grande statue du c l bre Gaon de Vilna tr ne dans la rue qui porte son nom Le souvenir du pass et de son rayonnement on peut le cher cher dans les petites rues de l ancien quartier juif transfor PA
3. de l Hu manit Lors d un tout premier lancer de tracts sur le march boulevard de Charonne Marcel s est fait piquer par les flics Pri son du Cherche Midi Pithiviers Drancy puis d portation Il avait 15 ans C est ce moment que j ai commenc convaincre Henri de se joindre nous Il n tait pas chaud mais lorsque sa m re et sa jeune s ur ont t arr t es le 16 juillet 1942 il n y avait plus h siter Je l ai pr sent H K mon chef qui l a fait passer dans les FTP MOI me confir mant peu apr s e plombier c est un bon gars grouillot chez un plombier de la rue Sedaine plombier tait de venu son pseudo Henri je ne l ai plus revu sauf une fois en 1943 J tais dans un wagon du m tro debout pr s de la porte donnant sur la voie La rame tait l arr t Arrive l autre train dans le sens inverse s arr te la station et chose incroyable mais vraie je vous le jure Henri debout face moi comme dans un miroir Nous tions 50 centim tres s par s par les deux vitres On s est fait un petit signe de t te fa on de dire a va a va Et puis 4 mon train est parti vers la droite et le sien vers la gauche vers son destin crit C est la derni re image que j ai de lui Or jusqu en 1978 la parution du M morial de la D portation de Serge Klars feld je ne savais pas ce qu il tait advenu dans la tourmente de mon copain H
4. ge C t philosophie aux questions du sens et de la finalit il essayait de nous convaincre de la pr destination tout est crit Son conomiste favori tait Jacques Duboin aujourd hui inconnu qui pr chait l conomie distributive Moi j tais plut t s duit par Andr Lorulot un vieil anar anti calotin Les m dias parlaient de la guerre On mobilisait Les lampadaires taient as sombris La nuit les rues taient noires on circulait avec des lampes de poche et masque gaz Les vitrines taient prot g es par des croisillons de bandes de papier kraft coll es Nos aventures c tait surtout explorer Paris les mus es l cher les vitrines fouiller chez les bouquinistes Bref glander L Aventure au c ur battant c tait le cin ma la resquille on n avait pas d argent de pr f rence les premi res exclusivit s sur les grands boulevards En secret l id e de la guerre ne me d plai sait pas treize ans j allais mon tour voir et vivre de grands v nements depuis qu on me bassinait avec les histoires de 14 18 Soudain la dr le de guerre en un mois avait cess d tre dr le Avec l exode Ernest se retrouva en zone libre et nous ne restions plus que trois Tout avait bascul la trag die commen ait La nasse s abattait sur nous on entrait dans l horreur qui nous marquera jamais Adieu l enfance et fin de la premi re partie Vers la fin 1940 Anja un
5. pr sent s par des gens d guis s en objets dr les non rien de tel tait ce le passage rapide de 40 millions de p tainistes 40 millions de gaullistes ou les difficult s et les soucis subis pendant les se maines ou mois pr c dents qui d ailleurs continuaient Le rationnement alimentaire existait toujours se loger relevait du par cours du combattant et pour certains la r insertion sociale et familiale tait plus que pr occupante Le d fil tait organis par les syndicats ou vriers et en position dominante par la CGT et le Parti Communiste tr s puissants ce moment Je me souviens des banderoles annon ant les sections syndicales des d partements de France J tais aussi tr s impressionn par la largeur de cette rue que par sa longueur je devais penser qu elle ne finissait jamais Autre fas cination dont le souvenir m amuse aujour d hui encore c tait la r percussion des fragments de discours que pronon aient les grands chefs politiques d alors Le son de ces allocutions tait transmis tout le long du parcours par de gigantesques haut par leurs accroch s dans les arbres Haut par leurs en forme d immenses entonnoirs qui En mai que fait on par Marcel Apeloig reproduisaient surtout la puissance de la voix et assez peu la pr cision des propos Je me souviens que l on entendait ama rades rades rades rades ibert t t t qui se r percutaient en nuages
6. sonores et qui semblaient galvaniser la foule Moi je marchais c t de mon p re J tais content Depuis peu moi aussi J avais maintenant un p re Je commen ais une vie de famille Ce p re habill assez comme tous les autres gens qui nous c toyaient et qui marchaient c t de nous Habits d ou vriers veste et pantalon parfois assortis mais provenant de la confection bon mar ch d alors mal ajust s faisant des plis par tout Souvent une casquette penchant sur le c t ou encore parfois un b ret dont tout le monde sait que ce n a pas de sens C tait le v tement courant des ou vriers ou petits artisans lorsqu ils ne por taient pas leurs v tements professionnels blouses cottes ou autres bleus ou bourge rons Celui de petites gens pauvres mais pas mis reux Et puis ce jour l tous ces gens taient riches riches d un immense espoir la liber t enfin retrouv e apr s ces ann es de traque de clandestinit de combats divers et de peur permanente Cela bien s r je ne le savais pas ce moment Je me contentais de voir d entendre et d apprendre ce monde qui allait tre le mien Et puis ce mois de mai o le huit on com m more la fin de la guerre m a rappel le souvenir d un v nement que j avais v cu en 1944 l bas en Bretagne dans cette pe tite ville o j avais pass l essentiel de la du r e de la guerre Regarde ce pauvre gars affal dans le foss va l
7. H K notre res ponsable com me on disait l poque se rap pelle que le plombier pou vait toujours sans montre donner l heure 5 mi nutes pr s Il avait la notion de l heure infuse comme s il avait aval un r veil Paulette S elle se souvient de ce gar on tellement d muni qu il marchait en savates Au terme d une longue fila ture commenc e le 5 mai il est arr t le 2 juillet 1943 dans sa planque 14 rue Domat Avec Andr Engros que j ai aussi bien le portrait robot gt gt gt suite page 5 Les copains d alors gt gt gt suite de la page 4 connu sous le nom de Roger ils ont t fu sill s le premier octobre 1943 16 heures 12 Henri avait tout juste 17 ans Andr 16 ans 1 2 1 J ai retrouv leurs tombes dans le carr des fusill s au cimeti re d lvry sur Seine avec leurs noms grav s sur des croix Depuis les croix ont t remplac es par des toiles Les deux petits gars sont morts sans avoir seu lement connu cette merveille qu est l amour et le baiser d une femme C tait notre quotidien c est devenu de l Histoire et bient t ce sera de la l gende enjoliv e Je suis retourn au Mont Val rien dans la salle o les condamn s attendaient leur ex cution j ai cherch une trace un graffi ti une signature Rien Un cercueil d manti bul des pl tres qui s effritent Un lieu han t et de la poussi re Dans la clairi re un poteau d c
8. RISH Mai 2001 La photo du grand p re de Rachel parmi d autres et l gen d e Un vieux Juif sortant de la synagogue m Les photographies ont elles une me par Rachel Cheigam m en ghetto durant l occupation alleman de et y replacer en r ve les habitants de M ah Shearim Mais on peut et on doit le omme les trois mousquetaires nous tions quatre unis comme les cinq doigts de la main Pour ne pas tre ennuyeux j essaie d tre dr le mais affinit s lectives firent qu on tait ins pa rables Pour faire nos devoirs on montait chez Marcel Cytryn ses parents tra vaillaient au dehors et comme dans le film Les copains d alors En souvenir d Henri Marcel et les autres par Victor Zigelman ne vous y trompez pas la vie elle est tou jours tragi comique et cette histoire qui commence bien finit mal Nous tions donc quatre copains d cole la bande des quatre Marcel Henri Ernest et moi Pendant des ann es dans les m mes classes la Communale 98 avenue de la R publique Paris du m me milieu juif im migr le yiddish parl la maison M me quartier familles plus que modestes Ces L assassin habite au 21 chacun traitait sa sp cialit les trois autres recopiaient C tait vite exp di on pouvait aller jouer au square Parmentier En 1938 le certif r ussi 12 ans par tous les quatre Dou s on avait d embl e atteint Bac moins 6 Marcel le plus
9. Un autre et puis un autre voyant cette boisson dispo nible se pr cipit rent eux aussi pour se d salt rer Bient t ils furent rappel s aux ordres et durent continuer leur marche Ils taient surcharg s Sac dos masque gaz bidons et fusil tout ce barda brin quebalait le long de leurs jambes Quelle al lure Je me souviens d une sorte de d ban dade Eh oui cette fi re arm e qui s tait install e victorieusement quelque quatre ans aupara vant quittait les lieux pr cipitamment un peu la queue entre les jambes Ils pass rent comme cela pendant une bon ne journ e Deux ou trois jours apr s en pleine jour n e l on entendit Vite venez voir les maquisards sont l Effectivement sur la place derri re l glise venait de s arr ter une voiture noire une traction avant Ci tro n avec peint sur les porti res en grandes lettres blanches F F I Couch s sur les ailes avant deux hommes tenaient un fusil C taient les maquisards Mais ceci est une autre histoire W Tous les textes publi s le sont sous la responsabilit de leurs auteurs 2 Les Juifs du bout du monde par Daisy Infeld Lopata Is vivent l autre bout du monde l Australie Tr s beau pays mais pour y arriver il faut 20 heures d avion mini mum Enfin c est l que vivent mes enfants L migration des Juifs d Europe eut lieu vers la fin du XIXe si cle quand ils fuyaient les po groms
10. athan Production ART Bologne dition publi e par CELIV Paris en 1995 Remords Regrets n avril 1947 j ai accompagn un groupe F d immigrants New York Il n y avait pas en core de transports civils entre les tats Unis et la France nous avons pris le train pour G te borg Su de Quarante huit heures de voyage Apr s la premi re nuit un wagon restaurant su dois ou danois a t accroch notre train et notre grande surprise pour le petit d jeuner il y avait de tout manger de la plupart de ces ali ments nous n en avions plus que le souvenir on petit gar on de trois ans et demi n avait en core jamais vu ce qu il y avait sur la table En France il y avait toujours les tickets de rationne ment et l inf me pain de ma s Le train est arriv en gare de Hambourg compl ement d truite nous n avions pas le droit de descendre Une nu e d enfants d guenill s cou raient le long du train qu mandant de la nourri ure Je n ai pas pu donner quelque chose ces petits Allemands Mon fils lui dont le p re a t d port avant sa naissance avait fait ce jour l son premier repas normal Ce souvenir me hante encore aujourd hui Ces enfants n taient pas responsables mais c tait au dessus de mes forces de les aider Est ce un regret ou un remords W V ra Steinfeld Pose des plaques comm moratives dans les coles Paris cela commen a dans le XX arrondissement par
11. beaucoup choisirent les tats Unis mais certains ont pr f r l Australie et pour les Askenazes plut t la ville de Melbourne L Australie vaste pays et sous peupl tait de mandeur de main d uvre aussi l int gration fut rapide Apr s la deuxi me guerre mondia le beaucoup de survivants de la Shoah sont venus rejoindre ceux qui avaient fait le voyage avant eux Tr s peu de Fran ais migrent vers ce pays et ceux qui l ont fait reviennent tr s souvent J ai t tr s agr ablement surprise de voir que mes petites filles fr quentaient l cole juive Sholem Aleichem de Melbourne o le yiddish tient une tr s grande place dans l en seignement commencer par le jardin d en fants kinder garden o va ma petite fille de quatre ans Les enseignants leur parlent en yiddish les enfants apprennent des chansons et des textes en yiddish C est une cole lib rale o l on respecte les traditions J y tais pour Pourim il y eut une tr s grande f te les enfants taient d guis s en costumes traditionnels Ma petite fille tait la reine Esther Beaucoup pensent que le Yiddish va dispara tre mais je ne le crois pas beau coup de jeunes s int ressent cette culture riche de litt rature et de traditions Melbourne il y a aussi un Mus e de la Shoah The Holocaust Museum De nom breux professeurs y am nent leurs l ves Plus de 20 000 enfants chaque ann e visitent le Mus e o des survivan
12. brillant et le plus politis gt gt suite page 4 faire en allant visiter les deux mus es juifs et la seule synagogue qui n a pas t d truite cause de sa beaut elle avait la chance de se trouver en dehors des deux ghettos de Vilnius Aujourd hui restaur e elle brille de toute sa splendeur Le samedi matin o nous y avons t l office tait c l br par un hazan extraordinaire Joseph Malovany ancien hazan de la prestigieuse synagogue de la 5 avenue de New York et professeur de musique religieuse la Yeshi va University Le lendemain soir au Grand Th tre de vant une salle comble eut lieu un concert de musique juive o Joseph Malovany et va Ben Zvi taient accompagn s par l Or chestre National de Lituanie et les chorales Azuolinkas et Jauna Muzika tr s importantes par le nombre de chanteurs et le talent de tous Dois je l avouer je ne garde qu un souvenir confus du mus e Pourtant ma s ur et moi nous nous sommes arr t es longue ment devant chaque vitrine La plupart de ces reliques avaient t cach es D autres ont t offertes par de rares survivants ou gt gt suite page 5 e mois de mai que l on dit joli est propice aux c l brations vari es La veille du premier mai de cette an n e j appris par la radio qu un diri geant d un des plus importants syn dicats de travailleurs ne serait pas pr sent dans le d fil traditionnel mais de plus ne s
13. ce renouvel e et de l gitime fiert m 1 Simon Vassilievitch Petlioura homme politique ukrainien 1879 1926 Militant nationaliste LES COPAINS D ALORS gt gt suite de la page 1 d entre nous nous patait par ses connais sances On l coutait raconter les d buts de L nine dans son journal L Iskra l tin celle que le Communisme serait les So viets plus l lectricit beaucoup d lec tri cit On lisait Mon camarade par conviction mais on pr f rait Mickey Du jour o Marcel nous r v la que Victor Hugo 16 ans avait crit Han d Island et Bug Jar gal ne doutant de rien on d cida d crire un roman quatre mains Ce que Hugo avait fait seul on pouvait bien le faire quatre Il faut croire que l uvre n tait pas m re puisque mort n e elle ne vit ja mais le jour Requiescat in pace C tait le temps des confidences Timides notre sujet essentiel tait ces tres tranges fascinants et intouchables dont on ignorait le mode d emploi les filles La mont e de la s ve nous agitait Ernest Buchwald tait le plus imaginatif un tantinet fabulateur Moi j tais plut t bran ch Jules Verne Dans l le myst rieuse Cy rus Smith m merveillait rien n tait impos sible l Homme m me sur une le d serte Henri Tuchklaper lui la politique n tait pas trop son truc Il adorait l Aventure et son h ros tait Henri de Monfreid en Mer Rou
14. e militante communiste de la Cit Dupont qui mon tait chez mon p re depuis peu d mobili s lui apporter des tracts m a mis en re lation avec Roger T C est ainsi que Mar cel et moi on a commenc 14 ans1 2 notre activit militante clandestine Gr ce de merveilleux copains j allais de d couvertes en d couvertes J absorbais comme une ponge la substantifique moelle la boussole mat rialiste tant dialectique et historique bard de certi tudes je touchais aux confins de la connaissance Le 13 avril 1941 avec Marcel nous tions dans la manifestation la derni re Pa ris de Strasbourg Saint Denis R pu blique derri re la banderole Chassons l occupant Deux copains arr t s Gau therot et Tyszelman sont fusill s peu apr s Dans mon souvenir nous tions peut tre 100 200 Or notre derni re expo de la MJDP Pierre Daix l un des or ganisateurs de cette manif m a dit que nous n tions gu re plus d une cinquan taine Une semaine plus tard mercredi 20 ao t la grande rafle des Juifs du XIe arrondis sement avec l ouverture de Drancy Mon p re bien que Fran ais est cueilli au lit six heures du matin Je cavale imm dia tement avertir le p re de Marcel D j pr venu ce vieux militant communiste pr parait sa valise II m explique il faut rester avec les masses Il est rest avec les masses de cadavres Ausch witz allait devenir le z ro absolu
15. ements No l Veg 21 rue Vauvenargues 75018 Paris T l 01 46 27 66 32 AMEJD XI Plus de 1200 enfants juifs du XIe arrondissement de Paris sont morts en d portation Afin d hono rer leur m moire l Association pour la M moi re des Enfants Juifs D port s du XI proc dera le samedi 9 juin prochain au d voilement de plaques comm moratives dans quatre coles fr quent es par 84 d entre eux Les coles sont si tu es 13 rue Br guet 13 rue Froment 17 rue Al phonse Baudin et 24 rue Saint S bastien La c r monie d butera 10 heures devant l co le situ e 13 rue Froment Elles se poursuivra de vant l cole 17 rue Alphonse Baudin 10h45 Nous invitons toutes les personnes qui ont c ur d honorer par leur pr sence la m moire des innocentes victimes de la barbarie nazie as sister cette c r monie plac e sous l gide de la Mairie de Paris de la Mairie du Xle arrondisse ment et de l Acad mie de Paris m 6 morial de la D portation de Serge Klarsfeld sont l pour confir mer leur disparition Et pour ce travail de M moire il faut aus si rappeler l importance de l uvre visionnaire de Isaac Schneersohn et de ses amis qui en 1943 eurent l id e et la vo lont de cr er le CDJC o se trouve aujourd hui la trace sous des formes diverses de l existence de toutes ces personnes adultes ou enfants qui disparurent parfois par familles enti res dont il ne reste rien sauf ce
16. enri Tuchklaper J ai videmment lu et relu le livre page par page convoi par convoi pointant la famille les amis les voisins Arriv la liste des fusill s du Mont Val rien je d couvre le nom de Tuchklaper pr nom Dominique Pourquoi Domi nique Myst re Pour tirer les choses au clair j ai commenc une enqu te Au Mont Val rien la mairie de Suresnes au sommier je retrouve les actes du pro c s que je fais traduire de l allemand la mairie du X arrondissement je d couvre qu Henri sur les papiers tait pr nomm Nonique J ai l dessus une hy poth se dont je vous fais gr ce J imagji ne que tortur la m choire peut tre fracass e quand il a prononc Nonique le flic de la B S 2 Brigade Sp ciale 2 a compris Dominique Aux archives sous embargo pendant 60 ans j ai pu reco pier quelques documents le concernant D apr s David Diamant dans un livre Henri aurait avec J Kleszelski abattu un soldat allemand et se serait ainsi procur la premi re arme des FTP MOI Paris Des actions des grenadages contre l ar m e d Hitler il en a reconnu quelques unes mais mon adresse qu il connaissait il ne l a pas donn e il n a rien l ch J ai longtemps cherch en vain une photo de lui et en d sespoir de cause pour donner une r alit ce mort presque anonyme j ai fait un portrait ro bot 40 ans apr s Aujourd hui encore les copains d alors se sou viennent de lui
17. erait m me pas en France Je me suis dit que les choses n taient plus ce qu elles taient Et je me suis souvenu du d fil du premier mai Paris en 1946 ou 1947 je ne suis pas s r de l ann e o mon p re m emmena avec lui Ce d fil partait de la place de la Nation pour se terminer place de la R publique empruntant probablement le boulevard Voltaire Si je dis probablement c est parce que mon souve nir n est pas assez pr cis ce propos car je venais d arriver de province o j avais presque toujours v cu aussi le nom de rues ne m tait pas familier Dans mon souvenir d enfant de 12 13 ans ce qui me reste c tait l impressionnante masse de gens qui participaient ce d fil jamais je n avais vu autant de personnes ensemble dans un m me lieu le boulevard tait envahi de gens au coude coude de puis le d but du cort ge jusqu la fin une mer humaine cette poque il n y avait pas de m ga phone mais comme aujourd hui les mani festants scandaient des slogans qui ne pou vaient dans ces conditions ne s entendre qu proximit Contraste avec notre temps actuel les gens taient graves s rieux et si la joie n tait pas absente elle s exprimait plus par le sourire que par de grands clats de rire Pas l ambiance actuelle des rassemblements po litiques pas de f te avec des batteries de tambours confectionn s avec des vieux f ts de p trole pas de spectacles exhibition nistes
18. her tout ce qui tait dans son mu s e car il se doutait que tout serait d truit 5 2 H las lorsque cet ami directeur re L tard arriva il ne trouva que des ob jets bris s et br l s Fouillant les d combres il en retira cette photo qu il conserva soigneusement et des an n es plus tard la donna au mus e juif de Vilnius qui ne put rena tre que le premier octobre 1989 avec l auto risation des autorit s sovi tiques alors ma tres du pays Au dos de cet te photographie figure le cachet Mus e Juif de Kovno Notre grand p re est d c d en 1930 g de 88 ans Je n avais jamais revu mon grand p re m 1 2108 enfants femmes et hommes ont t massacr s Yanova 2 Le cimeti re juif de Yanova a t profan les pierres tombales ont servi renforcer les berges du fleuve Depuis peu les autorit s lituaniennes ont restaur le cimeti re en retrouvant dans le sol d anciennes pierres tombales souvent cass es port Schelomo Selinger d o partent des rails menant un wagon t moin De nouvelles dispositions permettront d tendre l audience de ce site comprenant les H L M inachev es 1 o furent parqu s pr s de 70 000 Juifs avant leur d portation vers les camps de la mort Rappelons cette occasion le r le exemplaire de l ancien maire de Drancy Monsieur Maurice Nil s qui avec les associa tions d anciens d port s et le CRIF veilla transfo
19. hiquet Aux archives qui d te naient plusieurs tirages de sa photo j ai pu obtenir enfin un exemplaire que j ai envoy Raymond Koiitski qui aussit t m a t l phon en pleurant Dans le film Des ter roristes la retraite de Mosco c est Ray mond que l on voit voquant son copain plombier et le petit Roger Une plaque devrait tre appos e par la Mu nicipalit en m moire d Henri son domi cile au 152 rue du Chemin Vert Paris afin qu il ne meure pas une seconde fois Nous ne restons que cinq l avoir connu et j es p re que nous serons pr sents ce jour l C tait mon ami intime mon pote mon fr re pour toujours Ses cendres pour moi sont encore br lantes W V Z 1 Rue des couffes dans le Marais une plaque rappelle que les trois fr res Engros ont t fusill s Henri Tuchkla per gauche et Andr Engros ci dessous au moment de leur arrestation n avaient pas 17 ans Les photographies ont elles une me gt gt gt suite de la page 1 par des Juifs d origine lituanienne vivant en d autres pays T moins d une pr sence juive commenc e officiellement au xie si cle et confirm e au XIVe par des privil ges accord s par les Grands Ducs de Lituanie pour attirer les Juifs et presque enti rement d truite par la Shoah o comme presque partout en Eu rope de l Est des Lituaniens organis rent des pogroms avant de pr ter main forte au
20. la po se d une premi re plaque dans l cole de la rue de Tlemcen d o le nom de la premi re association puis une autre cole et encore une autre Ensuite cela eut lieu dans d autres arrondis sements le X le XI le XIX le IV le XVII et cela ne s arr te plus En banlieue et en province maintenant Des amis b n voles et d vou s consultent les vieux registres des l ves pour trouver trace de ces enfants juifs qui furent d port s et qui bien s r ne revinrent pas Les diff rentes ditions du M AMEJD XVIIIe L Association pour la M moire des Enfants Juifs D port s du XVIIIe arrondissement de Paris a tenu sa premi re assembl e g n rale en pr sence d une centaine de personnes sous la pr sidence de No l Veg l initiative d anciens l ves des coles de cet arrondissement l association a t cr e en novembre 2000 pour honorer la m moire de plus de huit cents coliers et apposer des plaques souvenir dans plus de soixante dix coles Cette d marche est conduite avec la participation d lus du secteur et avec l accord des autorit s concern es qui ont assur leur appui C est un im mense chantier bien charg motionnellement qui s ouvre pour les membres de cette association qui doivent assurer les recherches dans les archives de ces tablissements Aussi souha itent ils d avan ce la bienvenue toutes les personnes qui leur ap porteraient leur concours W Renseign
21. on mais entre temps un contact aura t tabli non sans mal entre les Afro am ricains et les Africain Les deux communaut s bien sou vent s ignorent et se m prisent Sans aller plus loin pour ne pas d voiler une tr s belle et mouvante histoire si ce film est encore visible lors de la parution de notre bulletin ne le manquez pas Si non il sera disponible en cas settes vid o un peu plus tard m Marcel Apeloig Ils se sont fait un nom Pour tous ces artistes qui Paris se croyaient na vement des hommes libres il y aura la terrible exp rience de la guerre et du nazisme qui feront la part des choses Kiko ne pinglera fi rement au revers de son ves ton l toile jaune Kr m gne se retrouvera dans une ferme contraint de travailler la terre la sui te d un ordre de d tachement du groupe des travailleurs trangers avec la mention Juif Soutine recherch par la Gestapo devra sans cesse changer de domicile Chagall Man Katz Lipchitz Pascin et Kisling trouveront refuge aux tats Unis Quatre vingts peintres et sculpteurs juifs de Montparnasse partiront pour les camps de la mort Les mots pol miques du po te juif allemand Heinrich Heine l o l on br le des livres on fi nira par br ler des hommes presque un si cle plus tard se r v leront vrais W rapport par Charles Tsyboula Extraits du livre cole Juive de Paris Texte r dig par Sara N
22. rmer ce site qui reste le symbole tra gique de ces ann es o l tat fran ais se mit au service de l occupant pour organiser les rafles et les d portations La M moire peut tre s lective mais elle se doit de rendre au Camp de Drancy la place qui lui revient Ce quartier qui fut surnomm Drancy la Jui ve fut un haut lieu de la Shoah Ne l oublions pas m H B 1 Aujourd hui appel es Cit de la Muette CIN MA Si vous vous int ressez et tes sensibles aux diffi cult s que vivent les immigr s quels qu ils soient dans quelque pays que ce soit un beau film est r cemment sorti Il s intitule Little S n gal R alis par un ci n aste alg rien il raconte la recherche que fait un Africain sur ce qu est devenue sa descendan ce aux tats Unis Le film commence par l image de l oc an atlan tique vu de la porte de sortie de la Maison des esclaves dans l le de Gor e au large de Dakar De l sont partis des millions de Noirs provenant du Mali du Dahomey du Niger de la C te d Ivoire etc Arrach s leur village leur famil le ayant perdu leur identit devenus tout sim plement une marchandise num rot e et r perto ri e ils ont t vendus comme esclaves maltrai t s et exploit s par des Blancs sans scrupules aussi bien dans les Antilles sur le continent am ricain dans des tats qui allaient plus tard constituer les USA Le film se termine par la m me visi
23. s documents ou objets conserv s pr cieusement dans ce Centre de Documentation AMEJO L Association pour la M moire des Enfants Juifs d Ozoir la Ferri re d port s AMEJO nous fait savoir qu une c r monie de pose de plaque sur une cole de la ville se d rou lera le 9 juin 2001 10h30 Les noms de 15 enfants figureront sur cette plaque qui sera appos e sur la fa ade de l cole Arluizon situ e sur la place du m me nom Cette association uvre avec la participation et l aide de la Mairie d Ozoir la Ferri re Ei AMEJO 15 rue Danton 77330 Ozoir la Ferri re T l 01 60 02 66 13
24. t Paris la douce vie mondaine des exil s russes blancs En bon horloger qu il tait Schwartzbard a pist sa cible minute par minute et son heure le 25 mai 1926 il l a abattu la terrasse d un caf du Quar tier Latin Les Fran ais ont toujours t iriands de faits divers et celui ci a fait la une de tous les journaux Mon p re m a racont que la communaut juive avait t l poque tr s divi s e Certains crai gnaient que ce proc s r veille l antis mitisme end mique en France l Affaire Dreyfus n tait pas si lointaine d autres au contraire applau dissaient Et puis l v ne ment est devenu international Les Am ricains par exemple ont envoy de l argent pour cou vrir les frais du proc s Deux avocats c l bres l un pour Schwartzbard et l autre pour la famille de Petlioura se sont charg s des dossiers En ce temps l les micros n existaient pas les avocats devaient poss der une voix de stentor pour exposer leurs arguments Au cours du proc s la plaidoi rie de l avocat de Schwartzbard Henry Torres bouleversa les foules Les Fran ais d couvrirent l ampleur de ces pogroms dont ils avaient entendu parler et l ton nement de certains et la joie des autres Schwartzbard fut acquitt Le rayonnement de cette d cision de justice fut immense Un de mes oncles avait particip la r vo lution russe de 1905 il avait t arr t et 3
25. ts de la Shoah donnent des conf rences expliquent ce qu ils ont v cu et r pondent aux questions que les enfants ne manquent pas de poser W M MOIRE JUIVE DE PARIS 17 rue Geoffroy l Asnier 75004 PARIS T l 01 42 77 44 72 Fax 01 48 87 15 20 e mail fwatt club internet fr apeloigm club internet fr ai tr s bien connu Samuel Schwartz bard C tait un ami de mon p re Ensemble ils avaient fait la guerre de 1914 1918 Comme beaucoup d immigr s juifs et non juifs ils s taient engag s d s le d but des hostilit s pour d fendre cette France o ils aimaient vivre Apr s la guerre Schwartzbard avait recon nu Paris un officier cosaque c l bre pour les pogroms qu il avait men s joyeusement en Ukraine d port en Sib rie d o il s tait vad pour venir en France Lorsqu il se retrouvait avec mon p re et Schwartzbard la discussion d bouchait toujours sur le rappel de ces pogroms Comme aujourd hui on se sou vient des horreurs nazies Eh bien pr s de 70 ans plus tard je trouve que la communaut juive de France a mal fait son travail de m moire Les acteurs de cette poque sont peut tre morts mais il ne faudrait pas que les jeunes g n rations oublient Samuel Schwartzbard Vous souvenez vous de Samuel Schwartzbard par Albert Tr tiack Schwartzbard dont la famille avait t victi me des pogromniks s est donc mis en qu te de l officier Petlioura Celui ci cou lai
26. ui porter boire me dit Jean ne la dame qui m h bergea it en me ten dant une bouteille et un verre Depuis la nuit pr c dente les troupes alle mandes de la r gion quittaient leurs can tonnements et garnisons Ils fuyaient l avance des arm es alli es qui avaient d barqu en Normandie quelques semaines auparavant Une partie de l arm e allemande passait par cette petite ville Je me souviens de ces soldats marchant d un pas press martelant le sol avec leur bottes si certains la majorit marchaient d autres p dalaient juch s sur des bicyclettes aux p dales garnies de r fl chissants jaunes orang ou tout simple ment sur un v lo ordinaire vo l quelque part ils taient tel lement las de marcher qu ils s emparaient de toute bicyclette qui tra nait quelques habitants de la ville ont comme cela vu dispara tre pour toujours leur v lo objet bien rare cette poque J en ai entendu parler pendant longtemps encore apr s le passage de ces fridolins Ce reste d arm e utilisait encore les che vaux aussi certains de ces soldats se d pla aient cheval des privil gi s Les che vaux taient r quisitionn s sans espoir de retour pour le fermier qui subissait cet emprunt Certains soldats taient jeunes m me tr s jeunes Celui qui tait assis affal plut t sur le ta lus tait un tout jeune et pauvre gars Il me prit le verre et but avec avidit
27. x Alle mands S S Gestapo et arm e Et puis soudain au milieu d autres photogra phies un choc L une d elles tait chez nous la maison la place d honneur et nous vi vions tous les jours face elle La l gende di sait tout simplement Un vieux Juif sortant de la synagogue C tait notre grand p re Nous restions immobiles la gorge serr e Un fant me surgissait du pass et je me revoyais toute petite fille d un peu plus de trois ans contemplant mon grand p re avec adoration et d sespoir car il ne s in t ressait gu re moi mais beau coup plus mon fr re g de cinq ans qu il aurait voulu garder afin de lui transmettre son savoir talmudiste qui tait para t il consid rable Mon premier chagrin d amour Mais nous ne pouvions laisser cette inscrip tion anonyme aussi avons nous t voir la directrice du mus e qui nous a cout es avec attention prenant note de nos indica tions Notre grand p re s appelait Avroum Seigamas et cette photo tait tir e d un film documentaire fait par un ami d enfance de notre p re Monsieur Vinick venant de Berlin o nous habitions aussi en 1921 1922 Cette photo a donc t prise ce moment l Ya nova ville industrielle non loin de Kovno ap C tait il y a 60 ans gt gt gt suite de la page 1 connu qui engloutirait la majorit des d por t s dans les chambres gaz et les fours cr matoires Le troisi me rende
28. z vous avec notre histoire se situe en Juillet le souvenir de la Grande Rafle du V lodrome d Hiver On sait que cette c r monie s est mu e en Journ e de Comm mo ration Nationale Depuis l an pass on y rend galement hommage aux Justes de France gr ce qui on a pu sauver nombre de Juifs notamment des enfants Ces dates rel vent de notre M moire et sont naturellement int gr es au travail de la M moire Juive de Paris Pour ce qui est du camp de Drancy o se tint r cemment la c r monie de repentance de l glise de France nous apprenons que le si te va tre class Une fois ce classement ac quis la municipalit va y installer un Mus e National de la D portation Drancy est le haut lieu de notre M moire avec le M morial d au sculpteur ancien d 5 pel e aujourd hui Kaunas o le quartier goy et le schtetl taient nettement s par s En 1941 lors de l invasion allemande le 22 Av tous les hommes de Yanova furent mas sacr s Un mois plus tard les 23 et 24 Eloul ce fut le tour des femmes et des enfants Juillet et ao t 1941 En anglais la directrice du mus e nous dit Maintenant je vais vous raconter l histoire de cette photo Lorsque les Allemands ont envahi la Lituanie le directeur du Mus e Juif de Kovno a appel un de ses amis directeur d un autre mus e et d une galerie d art lui demandant de venir imm diatement cher c
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