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1. 29 40 doivent tre financ s la plupart de ces initiatives doivent tre accompa gn es par un financement public qui assurera leur r ussite Nous pen sons que dans le contexte d une soci t de contribuables la culture doit recevoir une part d investissement public en raison de son ind niable valeur sociale Le financement social doit tre accompagn d un finance ment public et ne doit en aucun cas tre consid r comme un substitut des responsabilit s publiques en termes de financement de la culture En outre afin d enrichir nos biens communs nous pensons que tous les des tinataires de ces financements doivent faire en sorte que leurs uvres soient accessibles certaines conditions en dehors du copyright conven tionnel La condition minimale serait qu elles puissent apr s une p riode raisonnable circuler sur les r seaux num riques afin que ceux qui ont pay pour elles aient le droit de les regarder et de les redistribuer sur des r seaux d centralis s Une autre fa on pour l tat de contribuer au financement de la cr ativit est de red ployer certains b n fices g n r s par les plates formes en ligne en faveur des cr ateurs de contenus Ce mod le aussi appel pr levement forfaitaire sur la connexion Internet ne peut tre envisag que s il implique un syst me quitable et d mocratique de mise en commun cles ressources et reconna t les droits des citoyens partager et r uti liser
2. les 19 et 20 janvier 2012 la conf rence qui a cl tur trois ann es de travaux R v ler les cl s de l innovation sociale et conomique dans l espace Med la culture en premi re ligne Aller plus loin www uv es soste La contribution principale du projet Sostenuto est le positionnement de la culture comme l un des facteurs d terminants du changement social et conomique dans un moment o la crise conomique a contraint l Europe red finir les l ments traditionnels de la comp titivit et reformuler son mod le de d veloppement durable La culture est en train d acqu rir une fonctionnalit croissante dans les demandes de transformation de notre syst me politique social et conomique non seulement parce qu elle a la capacit de catalyser l innovation mais aussi parce qu elle incorpore un r seau de valeurs qui apportent une nouvelle interpr tation thique des changes sociaux et conomiques Les initiatives promues dans le cadre de Sostenuto par AMI chef de file du projet Bunker CITEMA Expeditio et Zunino e Partner Progetti srl ont apport des preuves des potentialit s des activit s cr atives et culturelles dans la dynamisation sociale et les processus de d veloppement territorial ainsi que dans la consolidation des espaces enclins au changement et l innovation A partir de la mise en relation des exp riences des laboratoires et s appuyant sur une litt rature acad mique en expansio
3. ou encore l universit d t l Europe et la culture en d bat Un choix de citations des partenaires A M I Bunker CITEMA Expeditio et Zunino e Partner srl vient mettre en relation exp rimentations des laboratoires du projet et d bat d id es Ce tome questionne le les Sud s europ ens II propose travers le choix des contributions une vision de l espace Med comme ressource dans la refondation du projet europ en tant par sa capacit d invention que par son caract re d espace en recomposition et en interaction al Editorial rm 06 Pascal Brunet directeur du Relais Culture Europe PARTIE 01 DROITS BIENS COMMUNS COSYST MES CULTURELS REAFFIRMER NOTRE SYST ME DE VALEURS INTTOdUCTION spcccssccscrsecsetavsestovessnetiensvesexduce uctdoanceurdeeiesbvasovendeaneticsavedexesaerdstacbneurereden 11 Culture et d veloppement durable quelles valeurs pour l Agenda 21 de la culture ooo eeseeeeneeee 13 Jean Michel Lucas Correspondances citoyennes Entre Rennes France Cluj Roumanie et Tarragone Espagne 25 Pr server les biens communs culturels pour permettre des mod les conomiques durables et innovants 27 Simona Levi amp Jaron Rowan Laaroussa la rencontre des communaut s de femmes en Tunisie 44 Des modes de vivre ensemble durables et bas s sur la cr ativit Ce que l conomie a dire 45 Pau Rausell K ster La responsabilit citoyenne Inter
4. une personne d exprimer son humanit travers son identit culturelle par laquelle elle se d finit et entend tre reconnue dans sa dignit Question d thique d abord disait aussi la D claration universelle sur la diversit culturelle de 2001 dans son article 4 La d fense de la diversit culturelle est un imp ratif thique ins parable du respect de la dignit de la personne humaine 2 Voir Axel Honneth La Soci t du m pris La D couverte 2006 Cette approche donne un autre souffle la r flexion sur le d veloppement durable et ses rapports a la culture La culture comme humanit ne refuse pas la culture cr ative rentabilisable mais elle exige que l enjeu culturel de l conomie cr ative ne contredise pas l enjeu culturel de l gal respect de la dignit des personnes Les deux conceptions peuvent vi demment s entrem ler plus ou moins habilement selon les situations mais elles ne peuvent pas passer pour deux faces d une m me pi ce Elles por tent des valeurs diff rentes de la conception du futur En cons quence elles n cessitent des dispositifs d application eux aussi diff rents pour nourrir des compromis qui soient respectueux des personnes dans leur humanit En tout cas c est la d monstration dans laquelle j ai souhait m engager dans le texte qui suit il m a sembl urgent dans ces moments de crise de refuser de tout m langer comme le fait le Parlement europ en dans
5. vivre de leur art Les autorit s locales et r gionales pourraient encourager les exp riences multim dias et multicul turelles lib rer des espaces publics pour les travaux de jeunes artistes d velopper le go t culturel et artistique des plus jeunes soutenir les jeunes pour monter des associations artistiques et culturelles et promou voir l innovation dans les vocations et les traditions locales 2 La diversit culturelle le patrimoine et le dialogue interculturel D autre part les activit s culturelles peuvent contribuer encourager la coh sion sociale et l inclusion en favorisant la compr hension entre les cultures et en construisant des relations fortes et positives entre les personnes issues de milieux diff rents sur leur lieu de travail et dans les coles afin de stimuler le potentiel des secteurs culturels et cr atifs En effet lorsqu il s agit de culture il ne s agit pas uniquement de d veloppe ment conomique mais galement de d veloppement social ainsi que de patrimoine et d identit Ainsi nous au Comit des r gions pensons que la force de l Europe r side dans sa diversit Le respect de la diversit culturelle linguistique ethnique et religieuse est l un des principes fondamentaux du processus d int gration en Europe Le Comit des r gions est galement activement impliqu dans un programme tr s important au niveau europ en la Capi tale europ enne de la culture de m me que dans l
6. cratie collaborative part du principe que la mise en place d un nouveau mod le de d veloppement suppose l adh sion et la mise en action de tous D s lors l enjeu consiste faire en sorte de mobiliser des acteurs parlant d endroits diff rents ayant des int r ts diff rents voire divergents et qui pourtant vont faire chacun leur part Cette vision sous tend par exemple Le texte international de l Agenda 21 de la culture de Barcelone Elle impose plusieurs changements de posture tels que 21 Au sens premier se r partir les r les en fonction des aptitudes et comp tences de chacun e pour tre le plus efficace possible au plus pr s du terrain 22 Solidarit en solido en latin en enti ret 23 l quit d coule de l alt rit puisqu elle suppose la mise en uvre de solutions adapt es la situation et aux caract ristiques de chaque personne Contrairement l galit qui suppose une uniformisation des solutions pour tous les individus 24 Voir le principe n 5 gt la reconnaissance valeur gale de diff rents types d expertise exper tises acad miques politiques techniques mais aussi celles issues du v cu pour trouver de nouvelles cl s dans notre monde controvers gt l adh sion la notion d intelligence partag e et au principe de l open source gt la prise en compte de la notion de capabilit permettant de valoriser d autres dimensions que les seules a
7. liorer la qualit de vie des gens au niveau social conomique et environnemental l immense frustration ressentie de part et d autre vient du fait que nous avons du mal identifier Les actions qui pourraient nous permettre de raviver le sentiment de faire partie d un processus dans lequel nous fai sons ce qu il y a de mieux pour le futur de nos communaut s Bon nombre de th mes de probl matiques et de points critiques sur lesquels nous devons travailler sont donc d ores et d j SOUS Nos yeux Une action cr ative dans une perspective pluridisciplinaire cela consiste g n rer des id es des r flexions et des propositions qui soient en ad quation avec la r alit que nous observons et qui puissent d finir des proces sus de conception sp cifiques pour faire face toutes sortes de th mes et pour d velopper des projets d taill s et approfondis Cette fa on de travailler se rapproche plus de la r alisation d un film que de l approche professionnelle traditionnelle du monde de l architecture de l am nagement du terri toire et du design dans le sens o il n y a pas n cessairement de client comman dant un projet Au lieu de cela il peut par exemple s agir d un groupe compos d co nomistes de sociologues d architectes de designers d urbanistes de paysagistes et de citoyens qui sont en mesure de proposer des projets sp cifiques couvrant un ou plu sieurs domaines la fois afin de
8. par des r f rences plus explicites l environnement et une meilleure r partition des richesses de resituer les droits individuels et collectifs dans une perspective interg n rationnelle en direction des g n rations futures En termes d usages il faut s interroger sur la question de l universalit de ce ces nouveaux jalons Car le fait de se doter d indicateurs internationaux utiles la strat gie la veille et l alerte au niveau mondial induit t il forc ment qu il est pertinent de les d cliner tat par tat Le risque est ici de glisser progressivement de la notion d universalit une vision uniformis e du monde a priori peu propice au respect de la diversit culturelle et l alt rit des populations et des territoires En termes de m thodes la question des nouveaux rep res mondiaux est r guli rement mise l ordre du jour des institutions internationales PNUD OCDE et des forums sociaux De nombreuses avanc es ont t faites et nous ne partons donc pas de rien Mais ces approches aussi riches et l gitimes soient elles rel vent encore souvent de lt l entre soi institutionnel ou alternatif Et le danger existe que sous couvert de la crise actuelle le FMI l OMC ou la Banque mondiale se saisissent de l clatement existant pour dicter d en haut le ou les rep res alternatifs au PIB 13 Fonds mon taire international 14 Organisation mondiale du commerce 73
9. religion m dias nouvelles formes de censure Bien que toutes les nouvelles d mocraties revendiquent la libert d asso ciation de parole et d expression des v nements r cents dans la r gion li s la forte intol rance envers les personnes diff rentes commu naut rom communaut gay et lesbienne autres groupes ethniques ont engendr des initiatives artistiques en particulier parce que les paroles de haine sont souvent soutenues par des d clarations de responsables de l glise d hommes politiques et en particulier diffus es dans les m dias en s appuyant sur diff rentes strat gies rh toriques afin d adresser un message fort la population En 2007 une exposition de jeunes artistes albanais du Kosovo la galerie Context de Belgrade n a pas pu ouvrir Il s agissait de la premi re expo sition de ce type apr s que le Kosovo s est d clar un pays ind pendant Les nationalistes de droite se sont regroup s devant la galerie et la police a officiellement d clar son incapacit d fendre la galerie L exposi tion a t ferm e Les artistes et activistes culturels ont essay pendant deux ans de rouvrir la galerie avec cette exposition montrant que la cen sure de la rue est la forme la plus perverse de censure de la part de l tat La situation est la m me pour les Pride Parades dans l ensemble de la r gion Sarajevo Zagreb Podgorica Belgrade Le fort sentiment d ho mophobie dans la
10. sostenuto TOME 02 CULTURES LEUROPE VUE DU SUD Projet cofinanc par le Fonds Europ en de D veloppement R gional et I Instrument d Aide de Pr Adh sion Le LE i pE ae ak Project cofinanced by the European Regional Development Europe in the MMS Fund and the Instrument for Pre Accession Assistance Direction de publication Pascal Brunet Coordination ditoriale et r alisation Fabienne Trotte avec la participation de Pascal Brunet et Laurence Barone Graphisme Priska Vigo Traduction B atrice Catanese et Cabinet Martinez Nantes Relecture Jeanne Labourel Impression Relais Graphique Responsabilit ditoriale les propos tenus n engagent que leurs auteurs Le Relais Culture Europe ne saurait tre tenu pour responsable des propos et opinions mis par les contributeurs de cet ouvrage Remerciements nous remercions l ensemble des auteurs et toutes les personnes qui ont contribu cette version notamment les partenaires du projet Cette publication a t r alis e dans le cadre du projet Sostenuto cofinanc par le programme Interreg IV B Med de l Union europ enne Ce livre est publi selon les termes de la licence Creative Commons Attribution Pas d Utilisation Commerciale Pas de Modification 2 0 France http creativecommons org licenses by nc nd 2 0 fr teative L article r dig par Simona Levi et Jaron Rowan est plus sp cifiquement sous licence Creative commons Co
11. culturelle Nous devons d velopper des m canismes qui garantissent une gestion efficace de nos biens communs culturels Des syst mes technolo giques int ressants ont d j t con us comme les r seaux peer to peer qui sont a ce jour les meilleurs syst mes technologiques de distribution de biens culturels Ils ne doivent donc pas tre incrimin s criminalis s ni attaqu s car ils sont indispensables aux conomies fond es sur les biens communs Le partage tant un l ment essentiel dans les conomies fon d es sur des biens communs le droit de partage devrait tre garanti et personne ne devrait tre poursuivi pour le partage de biens culturels 10 www hbcse tifrres in people academic nagarjuna g 11 www archive org index php 12 www gutenberg org Le document suivant contient une partie des discussions mentionn es dans le Manuel pratique labor lors du FCForum 2010 IL identifie certains probl mes et certaines solutions concernant la relation entre les biens communs culturels et les nouveaux mod les commerciaux Principales menaces sur les biens communs culturels et num riques Nos biens communs culturels et notre h ritage cr atif partag font face plusieurs menaces qui doivent tre correctement g r es et comprises afin de concevoir des solutions et des m canismes destin s Les prot ger Ces dangers proviennent de plusieurs fronts et fonctionnent diff rents niveaux qui seront explor
12. eux m mes ont contribu cette transgression des droits culturels Elle souligne plus particuli rement que les artistes ont directement influenc au cours des cinquante derni res ann es de d veloppement urbain trois processus diff rents 1 une gentrification des arts de la culture et de l espace public urbain r sultant de l intervention directe des artistes 2 une privatisation syst matique de la connaissance l re lectronique et num rique L invention de la presse crite anc tre de l re num rique a amen une diss mination et une communication r volutionnaires de la connaissance pour tous L re num rique entend faire de m me en fournissant galement un espace pour la d mocratie culturelle mais se retrouve confront e des ph nom nes d appropriation conomique 3 un acc s limit l entrepreneuriat et la production cause de l mergence de corporations culturelles Changements de cultures dans la pratique de l art Simona Levi largit la notion de culture en offrant de nouvelles perspectives sur la culture de la communication et de la production au del des domaines des m dias de l art et de la pratique culturelle Une observation des pratiques montre que des processus de changement sont d j en cours sur la mani re dont nous interpr tons la culture Les processus de gentrification de l art sont de plus en plus critiqu s Le r le de l artiste dans les sph res sociales s affirme s
13. i Igor Grubi Neboj a Mileki elimir ilnik le Bureau de la Culture et de la Communication etc Garde de nuit de Milica Ru i i traitait de la violence de l tat gouver nementale travers le monde Ath nes Lhassa Katmandu Copenhague Londres Zrenjanin Le projet d Andrea Kulund i Nama 1908 employ s 15 grands magasins exposait sur des panneaux publicitaires les vrais visages de vendeuses qui avaient perdu leur emploi Igor Grubi avec son projet Des anges aux visages sales a r alis une s rie de photographies de travailleurs des mines de Kolubara ceux qui ont aid la r volution de l an 2000 s implanter en Serbie Simplement montrer l injustice sociale n tait pas suffisant il fallait aussi engendrer des processus pouvant apporter de r els changements dans la structure sociale Ainsi des actions d int gration sociale ont commenc se d velopper davantage via des projets artivistes et il y a peu suite ces actions actions pour une prise de conscience l int gration sociale a commenc tre introduite dans le cadre de politiques publiques syst miques 93 94 Avec la mont e du mouvement anti Roms de nombreux artistes ont voulu faire face la marginalisation et la ghetto sation de la population rom mais aussi aux politiques destin es d placer les Roms des centres villes pour en faire des citoyens invisibles Les premiers campements de Roms
14. indicateurs pour tous ou nous mobiliser tous pour d finir nos propres indicateurs Les r ponses qui seront apport es influeront sur le pilotage soci tal et par effet induit sur le quotidien des populations Le sujet technique en apparence comporte donc une v ritable dimension d mocratique Car c est bien l criture de nouvelles conventions de richesses bases de pactes soci taux renouvel s qu il faut envisager Dans ce contexte un compromis existe opter pour une approche g om trie variable en fonction du niveau g ographique concern Par exemple laborer des indices internationaux communs et laisser aux territoires la possibilit d imaginer les leurs Au niveau international le besoin existe de se doter de nouveaux rep res partag s permettant d orienter les choix et les strat gies Parce que les r alit s sociales d mographiques et cologiques g n rent des vuln rabilit s in dites parce que l urgence impose de lourdes remises en cause parce que le repositionnement des uns par rapport aux autres et l invention de nouvelles solidarit s ne vont pas de soi En termes de contenus la D claration universelle des droits de l homme de 1948 pourrait vraisemblablement constituer une base f d ratrice pour construire des indicateurs mondiaux partir des biens communs auxquels elle se r f re la diversit culturelle l eau l ducation la paix Il serait n cessaire de compl ter la vision qu elle propose
15. le Comit des r gions a mis l accent sur une approche audacieuse et innovante En cette p riode de crise conomique c est aux industries culturelles et cr atives de proposer des solutions multidisci plinaires et multiculturelles Pour ce faire l Europe a besoin d acteurs ouverts d esprit et pionniers au niveau local et r gional pour faire na tre les innovations sociales et d une mani re g n rale les activit s des entre prises qu ils contribuent engendrer En fait la cr ativit est ancr e au niveau local ainsi pour se d velop per les industries culturelles et cr atives ont besoin de r seaux locaux de clusters de couveuses d entreprises et de partenariats entre l art et les instituts scientifiques industriels Les universit s et Les entreprises Par ailleurs ces industries contribuent grandement au d veloppement local et r gional en rendant Les r gions europ ennes plus attractives en d velop pant un tourisme durable et en cr ant de nouveaux emplois Elles ont un r le majeur jouer dans le soutien d une conomie de march comp titive et innovante en Europe Il est en particulier possible de mettre en place au niveau local et r gio nal des r seaux et des bases de donn es de jeunes artistes de promou voir la formation des jeunes dans les domaines artistiques et culturels 2 Rapport 2010 sur la comp titivit europ enne document de travail COM SEC 2010 1276 et d aider les jeunes artistes
16. mes d action le croisement de nos exp riences pour transmettre et polliniser les id es faire relation et interrelation entre Les personnes changer sur les nouveaux processus de construction d construction dans les projets artistiques gt l criture collective d une d claration commune le Manifeste Ljubljana 1 0 affirmant nos souhaits dans cette red finition de l action artistique et culturelle dans le champ social Cette d claration porte nos engagements et nos analyses mais aussi nos esp rances dans une soci t europ enne faisant de sa citoyennet du partage et de la solidarit un des fondements de sa construction Aller plus loin http sostenutoblog wordpress com Les vid os en ligne sur le site de Bunker www bunker si eng sostenuto lectures and presentations 1113 MANIFESTE MANIFESTE LJUBLJANA 1 0 Vers une transformation culturelle Prenant en compte la D claration universelle des droits de l homme 1948 le Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels 1966 la Charte des droits fondamentaux de l Union europ enne 2000 la D claration universelle sur la diversit culturelle de l Unesco 2001 et au vu de la D claration de Fribourg sur les droits culturels 2007 ainsi que du Livre blanc du Conseil de l Europe sur le dialogue interculturel intitul Vivre ensemble dans l gale dignit 2008 Nous participants pr sentons le manifeste
17. sente une telle vari t de pratiques artistiques qu il permet une collaboration transculturelle et transfrontali re mais aussi transsectorielle Bibliographie Alagjozovski Robert Koreni na i nasu ni Makedonija u kulturnom ratu Belgrade Danas 2010 Dragi evi e i Milena Cultural policies identities and monument building in Southeastern Europe in Aldo Milohnic et Nada Svob Djokic Cultural Identity Politics in the Post Transitional societies Zagreb IMO 2011 p 31 Dragi evi e i Milena Cultural Policy Nationalism and European Integrations in To be from out Towards the redefinition of the Cultural identity of Serbia Belgrade Kulturklamer 2010 Dragi evi e i Milena Turning Power of Art Against fear and Hatred U Building open Society in the western Balkans New York Open Society Foundations 2011 p 59 63 Milenkovi Nebojsa Vujica Re in Tuci The tradition of the avant garde Novi Sad Museum of Contemporary Arts of Vojvodina 2011 Tunbridge John et Ashworth Gregory J Dissonant heritage the management of the past as a resource in conflict New York J Wiley 1996 Women s Side of the War Belgrade Women In Black 2008 Sur Internet Teror nacizma nad homoseksualcima www danas rs danasrs iz sata u sat izlozba o teroru nacizma nad homoseksualcima 83 html news id 40804 consult le 10 d cembre 2011 99 AGIR LA VILLE DE L EUR
18. v ritables perfor mances taient g n ralement r alis es chez eux dans leur espace th tral Ils avaient besoin de ces deux dimensions afin que les publics et les cri tiques dans le domaine de l art puissent faire r f rence leur travail Dans les ann es 1980 l poque postindustrielle a commenc le thatch risme pas seulement au Royaume Uni mais aussi dans toute l Europe a fait fermer les mines et les usines non rentables la politique de valo risation des villes destin e les embellir et les nouvelles normes d hy gi ne ont conduit la fermeture des march s verts Les usines et march s abandonn s invitaient des artistes L utilisation d espaces autres que les th tres est devenue la strat gie phare Au d part elle semblait tre une n cessit pour les artistes dans un besoin de se rapprocher de la communaut mais vingt ans plus tard ces espaces non conventionnels sont devenus la nouvelle fiert et gloire des villes en cours de valorisa tion La mus alisation des quartiers ouvriers des habitudes de vie des diff rents groupes sociaux et La culture comme moyen d int gration sociale sont devenues les demandes officielles des politiques culturelles En parall le le monde globalis avec ses vastes perspectives d un c t et les communaut s en difficult de l autre ont cr de nouvelles dynamiques dans l univers artistique Les processus renforc s d int gration europ
19. 2010 AM 137 66 Ce mouvement permet a tout le monde d exploiter de distribuer ou de tirer des b n fices des objets culturels libres 22 38 10 Ces mod les conomiques culturels r sonnent avec le mouvement des logiciels libres clans lequel la production et la distribution peer to peer ne sont pas incompatibles avec les strat gies de march et la distribution commerciale Ce mouvement permet tout le monde d exploiter de distri buer ou de tirer cles b n fices des objets culturels libres Red finir les mod les conomiques Afin de cr er des mod les viables de cr ativit nous devons reconna tre qu il n existe aucun mod le qui r pond tous Les besoins ou obstacles que les diff rents producteurs culturels peuvent rencontrer En plus des moyens traditionnels qui permettent de gagner sa vie gr ce ses pratiques cr atives comme tre r mun r pour une repr sentation vendre des exemplaires physiques ou recevoir un salaire pour son travail nous devons explorer d autres mod les comme la cr ation d exemplaires physiques am lior s comme des livres au design sp cifique des articles en bonus des CD avec livrets etc Nous devons aussi tudier le mod le freemium qui fonctionne en offrant gratuitement des services de base ou un produit num rique t l chargeable de base tout en proposant un ser vice payant pour des fonctionnalit s avanc es ou sp ciales Les contribu tions volo
20. 74 ll est donc imp ratif de prendre collectivement les choses en main Le troisi me Sommet de la Terre de Rio pourrait offrir en 2012 un lieu privil gi de d bat entre les pouvoirs publics les organisations non gouvernementales dans leur diversit les repr sentants conomiques et les citoyens non organis s sur le th me d une nouvelle convention de richesses La question des nouveaux instruments de pilotage outils d une gouvernance mondiale renouvel e devrait dans cette perspective tre inscrite formellement dans l agenda du Sommet Mais cela ne sera act que si partout les collectifs Rio 20 qui se mettent en place font pression par des propositions concr tes Autres niveaux g ographiques prendre en compte dans le chantier des nouveaux indicateurs de richesses les territoires dans leur diversit Des pays comme le Bhoutan ou des collectifs d acteurs comme un Qu bec sans pauvret n ont pas attendu la remise en cause du PIB pour innover l chelle d un tat ou d une grande province Suite aux travaux de la Commission Stiglitz dont l audience a d pass le seul contexte hexagonal les gouvernements britannique slov ne se penchent sur l invention de nouveaux outils de mesure Oser nous questionner pour agir en conscience gt l activit que nous menons est elle contributrice d un mieux tre pour tous dans un environnement pr serv et partag ou au contraire porte t elle attei
21. Dah Theatre le groupe Skart le groupe Monument Les quatre visages d Omarska Femmes en noir etc Voir www seecult org files Skart Dah Spomenik CLO Zene Pismo podrske Kontekstu 0 pdf slogan ville cr ative restaurants bars clubs et magasins de design de luxe ont chass des centres villes les librairies restaurants traditionnels et tout ce qui n tait pas rentable Pour combattre ces processus dans diff rentes villes des artistes et orga nisations civiles ont d velopp de nouvelles dynamiques intra urbaines en f d rant les quartiers soumis des pressions d investissement en organisant des communaut s actives et en utilisant l art comme outil de lutte De nombreux mouvements comme Le cinqui me parc Belgrade Nous ne donnons pas la rue Var avska Droit la ville Zagreb confir ment la th se selon laquelle l espace public dans chaque communaut a toujours t la premiere zone de lutte Les nouvelles initiatives d artistes comme Expedition Inex film action organis e autonome de nombreuses ONG et artistes visant conqu rir et utiliser l espace d anciennes soci t s publiques de cin ma les projets Qui construit la ville Le dictionnaire urbain Arts publics Espace public etc visent donc tre davantage un contr le du d veloppement urbain de la part des citoyens Ils veulent que le citoyen soit l instigateur d une reconsid ration de la croissance et de la planification urbaine Une nouvel
22. Europe future Or on constate que les documents officiels restent en de de ce qu il faudrait pour innover vraiment On parle tout le temps de l conomie de la connaissance Mais que met on derri re le mot connaissance Ona l impression qu il s agit surtout de connaissances techniques concr tes pr cises utiles imm diatement et non des connaissances historiques philosophiques plus profondes Dans un monde qui change tr s vite et profond ment il ne suffit pas de remplacer un appareil par un autre plus performant il faut tre capable de prendre du recul de critiquer en bien comme en mal ce qui existe Il faut tre capable d imaginer d autres syst mes d autres concepts fondamentaux d autres m canismes diff rents des pr c dents On vit dans un monde o les sciences et les techniques voluent norm ment mais dans lequel la soci t et Les individus suivent tr s majoritairement la pente du conformisme du manque d imagination et d une cr ativit finalement assez paresseuse de sorte qu en d finitive Les changements restent superficiels C est par la culture une culture vivante exigeante et profonde qu on pourra vraiment faire progresser la soci t Telle est ma conviction Plus que jamais l Europe a besoin d un projet de soci t global et politique au sens noble du mot politique Et ce projet de soci t global et politique a besoin de reposer sur un socle culturel large profond riche d analyses et de prop
23. Grubi a cr la performance Black Peristil en hommage au projet Red Peristil la premi re intervention sp cifique a un site en ex Yougoslavie 1968 Split plus d crite dans le domaine de la s curit de l tat que dans les livres d histoire de l art Continuant d velopper ses propres actions dans l espace public Ivan Grubi a r alis le projet 366 rituels de lib ration en 2008 2009 sous la forme d une s rie de photographies qui d crivaient les interventions gu rillas de l auteur dans l espace public Il a explor les limites de l enga gement cr atif des artistes sur des questions sociales cl s en particulier celles qui refl tent l usage et le m susage des espaces publics Le carac t re ph m re de l art dans l espace public malgr sa relative visibilit demande une documentation et un archivage en tant que m thodes artis tiques qui permettraient une r p tition ult rieure dans une exposition en galerie Des v nements similaires organis s par des groupes d arts sc niques malgr la documentation des performances ne sont g n ra lement pas expos s ult rieurement ainsi de nombreuses performances restent uniquement dans la m moire individuelle du spectateur sans avoir l opportunit d entrer dans une m moire collective 6 The tradition of the avant garde de l auteur Neboj a Milenkovi est un livre qui repr sente les efforts de Vujica Resin Tuci tout au long d
24. acc s de transformation de distribution et d implantation Ces logiciels font aujourd hui tourner 60 des serveurs qui h bergent les contenus qui constituent Internet La reconnaissance et la protection de ces biens communs culturels et num riques sont essentielles pour permettre aux nouvelles g n rations de cr ateurs de produire de nouveaux livres bandes son designs m lo dies peintures et films Notre capacit sauver pr server et garantir que ces biens communs sont respect s d terminera le potentiel des g n rations futures continuer produire des contenus cr atifs Cette t che n a rien de simple tant donn que les biens communs num riques de m me que les biens communs traditionnels doivent surmonter de nombreuses menaces Nous sommes pr occup s par la destruction syst matique des biens communs qui risque de survenir si des mesures ne sont pas mises en place afin de s assurer que les biens communs sont l abri du pillage au nom d int r ts commerciaux et d une dynamique d entreprise C est pourquoi nous pensons que les commoners devraient b n ficier d une culture libre gratuite et que nous avons besoin de m canismes garantissant que les soci t s priv es ne peuvent soutirer les biens et les connaissances des biens communs sans verser une indemnit ou redistribuer une partie des b n fices qu ils g n rent 6 Alexander Galloway Protocol MIT Press 2004 2 Lawrence Lessig Free Culture
25. atives repr sentent 3 du nombre total d emplois 2008 et 3 3 du PIB 2006 et qu entre 2000 et 2007 les emplois dans ce secteur ont en moyenne augment beaucoup plus rapidement que dans l conomie europ enne en g n ral Les autorit s locales et r gionales ont un r le cl a jouer dans le d ve loppement et dans le soutien de la culture sur leurs propres territoires en partie en prot geant leur patrimoine culturel et en promouvant l in novation artistique Elles apportent non seulement leur aide et leur sou tien aux institutions et aux initiatives culturelles mais elles garantissent galement l ducation et la formation de m me qu elles organisent des festivals et toute sorte d autres v nements culturels De leur c t les autorit s locales et r gionales ont r ussi int grer les industries culturelles et cr atives dans leurs strat gies de d veloppe ment ce qui a contribu stimuler les conomies locales Nos autorit s locales sont la pointe de l innovation sociale en partie gr ce au fait que nous finan ons des infrastructures et des services publics Notre r le est de promouvoir un acc s efficace aux services culturels p dagogiques sociaux et conomiques pour les personnes qui sont victimes de pauvret et d exclusion sociale En soulignant la contribution essentielle de la culture et en particulier des industries culturelles et cr atives dans la mise en place de la Stra t gie Europe 2020
26. besoins de la communaut En r sultat final le projet apportera aux responsables poli tiques et aux institutionnels des outils pour conduire les processus de transformation des places urbaines avec la collaboration de la communaut Revival of City Squares in Balkan Cities est un projet de coop ration entre acteurs urbains Il est soutenu par le Swiss Cultural Programme in the Western Balkans CSP programme culturel suisse pour le Sud Est des Balkans http rcsbc blogspot com 2011 03 city squares as places for democratic html 1101 amp Oumar Sall VU D AILLEURS AFRIQUE LA RICHESSE DE LA PAUVRET L Europe est en mutation Le monde aussi Les intentions sont en laboration Les d marches s opposent des prospectives de la d clinaison se frottent aux optimismes concert s qui cherchent dans ce processus comprendre aussi les intentions des autres Cet ailleurs en pr sence de qui tout doit se d cider afin qu ensemble tout Le monde vive le monde tel qu il a l inconv nient d exister Dans cette ren gociation de notre tre ensemble l Afrique est victime de la repr sentation que les autres se font d elle Je voudrais permettre par ma participation cette red finition du nous que soit une fois de plus voqu quelque chose de l Afrique Mais de l Afrique que moi je vis au quotidien Celle l dont on soutient qu il a t d sormais assez dit dans les m dias et Les forums Je pa
27. capital financier reconna tre la place de chaque partie prenante une personne une voix sont autant cle dimensions en pleine ad quation avec les principes du d veloppement durable mutualisation quit soli darit conomie plurielle via une intervention crois e dans l conomie de march l conomie publique et l conomie de la r ciprocit N anmoins le statut ne garantit pas l thique du fonctionnement et la conduite de chaque entit est un d fi en soi De m me il faut tre conscient que certains d entre eux comportent des ambigu t s Ainsi si les fondations sont pl biscit es par les donateurs pour les exon rations fiscales qu elles g n rent et par les r ceptionnaires des dons elles provo quent de fait un manque gagner pour les finances publiques Et r dui sent donc d autant les ressources permettant de prendre en charge les services publics et les dispositifs de solidarit Les deux derniers niveaux de transformation sont intimement li s et m me souvent confondus Nous entendons souvent Changez vos comporte ments triez vos d chets Mais il y a dans ce cas un abus de langage le tri des d chets relevant non pas d un comportement mais d une pratique nos habitudes us et coutumes Dans ce domaine la part des r f rences culturelles est consid rable Notre cuisine notre rapport notre logement nos pratiques sportives nos rapports aux livres ou aux technologies de l informat
28. changer gt Augusto Boal chimiste dramaturge et homme politique br silien 25 Un monde o la science ne suffit plus pour comprendre voire o les savoirs acad miques jusque l stabilis s peuvent tre remis en cause 26 Qui vise d fendre l id e qu il n y a pas de propri t intellectuelle en d veloppement durable puisque l enjeu est de diffuser les savoirs et exp riences aupr s du plus grand nombre d changer librement sur les difficult s et checs 27 Terme cr par Armatya Sen prix Nobel d conomie 1998 28 Voir La Soci t du risque 1986 Flammarion coll Champs 2003 traduit par Laure Bernardi 29 La r silience selon Boris Cyrulnik m decin fran ais est L art de naviguer dans les torrents de savoir r ussir surmonter les preuves de la vie et rebondir 30 Voir Le Sage et la Politique Albin Michel coll Biblioth que des id es 2004 traduit par Pierre Emmanuel Dauzat travers Les activit s que nous avons d velopp es soit en coordonnant des processus participatifs soit en prenant part aux processus de d cision politique nous avons essay d encourager la pratique d une participation citoyenne active Un des aspects positifs de la participation est qu elle encourage la mise en relation des diff rentes parties prenantes Tatjana Raji Expeditio 79 MANIFESTE REPENSER LE BONHEUR DE NOUVELLES R ALIT S POUR DES MODES DE VIE
29. construction humaine d un nouveau rapport au d veloppement est celui de nos rep res et nos instruments de pilotage Comme voqu pr c demment les outils avec lesquels nous guidons notre soci t et nos vies sont d termin s par notre vision du monde Elle influence fortement les caps que nous fixons et l usage que nous faisons desdits instruments Ainsi choisir comme rep re pour l action le produit int rieur brut ou le bonheur int rieur brut t moigne d une conception totalement diff rente de la vie Le premier pose la question mon taire au centre de l analyse Le second donne une place quivalente l conomie la culture la protection des ressources naturelles et de la gouvernance Dans le m me esprit accepter que les agences de notation financi re ou extrafinanci re dirigent la strat gie des Etats rel ve d une approche capi taliste et sp culative c est dire d un parti pris totalement discutable en termes de conduite des affaires publiques 10 Tel le syst me de compensation mon taire mis en place en faveur des financiers impies de par leur m tier m me pour qu ils acc dent au Paradis 11 Voir la d monstration de la non l gitimit des agences de notation extrafinanci re d valuer les d marches de d veloppement durable des collectivit s r alis e en 2007 par l Observatoire de la d cision publique en lien avec l association des communaut s urbaines de France via une recherche action partir du
30. culturels 1 l industrie cr ative comme moteur de l innovation et de la croissance conomique tout particuli rement au niveau r gional Il ne faut pas avoir peur de relever les d fis de fa on purement euro p enne plut t que d essayer de copier d autres mod les existant dans d autres parties du monde Selon nous cette fa on europ enne est bas e sur la richesse de notre diversit culturelle et g ographique sur des partenariats plusieurs niveaux issus de notre long pass d mocratique sur un meilleur quilibre entre le march et les biens publics et sur une dynamique entre la concurrence et la coop ration A une poque o les ressources disponibles sont en nombre limit les responsables politiques ressentent le besoin de trouver cle nouvelles solu tions et de d velopper des mod les de services publics innovants Le choix de l innovation y compris de l innovation sociale au travers de la culture peut sembler vident mais il n cessite malgr tout un changement radical de la mentalit europ enne On nous a r p t pendant quinze ans que le bien tre des citoyens euro p ens d pendait de leur capacit devenir des clients gr ce la priva tisation du secteur public et la lib ralisation La crise aura au moins eu le m rite de nous ouvrir les yeux sur le fait que ce raisonnement tait compl tement creux comme l ont d montr les r sultats des r cents Euro barometres sur les mod
31. d tre pris en consid ration par les politiques publiques Toutefois on ne peut aller trop vite en besogne car la culture est un mot habile pour d tourner l attention Comme l est pour le magicien la valise triple fond la culture cache sous la m me apparence des enjeux bien diff rents et peut nourrir d infinies ambigu t s C est pourquoi si la culture doit passer pour un pilier solide du d veloppement durable il est d une absolue n cessit de d finir les conditions qui rendent cr dible une telle conviction Pour la CGLU le doute n est pas permis la culture joue tous les coups un r le strat gique En effet nous dit elle De nombreuses voix dont celle de l Unesco du Sommet mondial sur le d veloppement durable et de chercheurs se font entendre pour inclure la culture dans ce mod le argumentant qu elle fa onne ce que nous entendons par d veloppement et d termine les actions des peuples dans le monde C est ce titre que l Agenda 21 de la culture est devenu la r f rence de ceux qui consid rent la culture comme un enjeu crucial pour le d velop pement durable au moins en deux points sp cifiques premi rement le d veloppement du secteur culturel en soi par exemple l h ritage culturel la cr ativit les industries de la culture l artisanat le tourisme culturel 2 Voir le texte approuv par le bureau ex cutif de Cit s et gouvernements locaux unis le 17 novembre 2010
32. des difficult s qui en d coulent des acteurs investissant leur fonction d exp rimentateurs d explorateurs de nouvelles voies Bunker a t le partenaire h te de cet v nement Dans un contexte de crises multiples et confuses il nous est apparu important nous partenaires du projet Sostenuto de rappeler comment les acteurs culturels font face aux transformations sociales celles des politiques publiques ou celles des pratiques culturelles et artistiques nouvelles pratiques communautaires int gration des technologies de la communication Nous avons ainsi tent le pari a Ljubljana cle rassembler nos intelligences nos exp riences et nos d sirs afin de prendre collectivement position d montrer le r le d terminant que nous assumons dans ce moment de notre histoire clairant les sens reconstruisant les solidarit s proposant de nouveaux modes de pens e d organisation et de relations Et de faire par la m me le point sur nos capacit s a initier et accompagner les transformations conomiques et sociales interroger un nouveau mode de relations sociales plus confiantes et solidaires cr er de nouveaux modes de partage des savoirs et des richesses de nos soci t s Trois dynamiques ont rythm nos journ es de travail le partage de nos savoirs travers une universit ouverte sur des sujets attach s l volution des syst mes de pens e des syst mes de valeurs et des syst
33. des syst mes qui ont produit la culture jusqu pr sent Pendant ce temps les institutions publiques et priv es et les agences phi lanthropiques ont eu tendance r pugner financer une culture produite de fa on non hi rarchique car elles sont mal connues et diff rentes des formes de production standardis es traditionnelles Les lobbies des indus tries culturelles traditionnelles essaient de ralentir leur d clin en militant en faveur de la criminalisation des nouvelles formes de production et de distribution de la culture freinant ainsi leur d veloppement En parall le les investissements publics dans le domaine de la culture subissent des r ductions drastiques compromettant la continuit de nombreuses initia tives et projets culturels Voici quelques id es pour rendre la culture durable et si n cessaire pro fessionnaliser cette pratique Principes 1 La restructuration des industries cr atives n est pas seulement n ces saire mais in vitable Elle doit tre r alis e imm diatement afin de s loi gner des obstacles qui entravent le d veloppement du potentiel entrepre neurial et culturel l re num rique 2 Dans l environnement social et conomique actuel la diffusion de la culture en tant que telle ou en tant que produit commercial repose sur le partage Nous sommes dans une p riode o la culture prosp re La production et le partage de culture sont plus importants que jamais de m me que
34. du Kosovo Belgrade apr s l migration en 1999 ont t cr s sous les ponts de Belgrade Les tentatives de dispersion officielle des Roms dans des containers install s la p riph rie de Belgrade et au del ont t film es et document es d battues publiquement par de nombreux artistes engag s En parall le un projet de CZKD Centre de d contamination culturelle comme Hamlet M d e impliquant la fois la communaut amateur rom et des acteurs roms professionnels venus d Allemagne originaires de Mac doine a t une v ritable tentative de cr ation collective tir e des exp riences de la communaut rom de Belgrade Ivana Mom ilovi en tant qu activiste artiste vivant en Belgique a cr un projet similaire au th tre national de Belgrade et depuis progressivement la question rom est devenue une question culturelle et plus seulement sociale dans la sph re publique En 2010 le premier mus e rom a t cr tandis qu en 2011 la municipalit de Cukarica a mis un espace disposition pour le premier Centre culturel rom de Belgrade 160 m Mais les Roms ne repr sentent qu un groupe social parmi beaucoup d autres exclus de la sc ne culturelle Les politiques d acc s et d int gration sont de nouveaux mots inclure dans le vocabulaire Ainsi de nombreux artistes et ONG ont d velopp des projets sp cifiques de tra vail interactif avec les communaut s dans le besoin Comme l a
35. du bien vivre pour tous ensemble dans un environnement pr serv et partag Cependant choisir cette voie impose de prendre conscience que Le change ment de paradigme ne se fera pas sans re mettre les questions humaines et culturelles au c ur de nos pr occupations et de nos fa ons d agir 2 Voir Commission mondiale du d veloppement durable 1988 3 Se d velopper cro tre c est grandir 4 Voir la d marche du peuple kichwa de Sarayaku en quateur dont les r f rences culturelles n int grent pas la d tention de biens mat riels Pour eux l abondance ce sont les liens sociaux la biodiversit Et la pauvret se traduit par la pollution la d forestation Questions humaines et cultures au c ur du d veloppement durable Les deux d finitions fondatrices du d veloppement durable traduisent la position commune des lanceurs d alerte des ann es 1970 et des inventeurs du concept qui situait le rapport de l humanit elle m me comme l un des aspects majeurs de notre rapport au d veloppement En voquant la solidarit entre les g n rations actuelles et avec les g n rations mergentes et futures le rapport Notre avenir tous de 1987 situe les liens humains et la coh sion entre tous comme l un des fondements d un nouveau projet de soci t Cette d finition comporte cependant une ambigu t lorsqu elle appelle r pondre aux besoins des populations d aujourd hui et de demain via un meilleur us
36. en savoir plus sur le projet Sostenuto http sostenutoblog wordpress com CLOG SAEN
37. la conception conomique de la diversit culturelle et des pro grammes d interventions artistiques visant des populations en difficult Je mettrai ensuite en avant l autre conception possible en faisant r f rence Jon Hawkes qui partir de l exp rience australienne consid re que la culture est le quatri me pilier du d veloppement durable Avec cette conception l enjeu culturel n est plus du tout focalis sur les pro ducteurs et les demandeurs de biens et services artistiques ou culturels il rel ve plut t de la volont collective de d terminer les bonnes attitudes culturelles qui sont n cessaires pour construire un avenir commun l hu manit durable La culture comme bonne vision de ce monde futur est alors la premi re condition du d veloppement durable humain Sur cette base de raisonnement il faudra bien se rendre l vidence il y a un foss qui s pare l approche contributive et celle qui fait de la culture une condition du d veloppement durable humain Il faut donc choisir son camp Je serai alors contraint de constater que l Agenda 21 de la culture a tota lement vit de choisir D un c t la CGLU reprend son compte l id e du quatri me pilier de Hawkes mais elle n en tire aucune cons quence pra tique L Agenda 21 de la culture sera pour nous un faux ami qui affirme une conception globale des enjeux culturels en faisant m me r f rence aux droits culturels mais
38. la distribution de l art de la culture et du savoir l re num rique Le FCForum travaille la conception de mod les conomiques durables capables de fonctionner avec nos biens communs culturels et la promotion de la recherche et de l activisme n cessaires la protection de ces biens communs 17 Pour de plus amples informations voir The Charter for Innovation Creativity and Access to Knowledge http fcforum net en charter 18 http fcforum net en 133 34 Apres une premi re phase d mergence cle croissance et de d veloppe ment de la culture libre gratuite il est maintenant urgent de repenser les structures conomiques existantes pour la production et le financement de la culture La plupart des anciens mod les ne fonctionnent plus Ils ne sont plus viables et nuisent la soci t civile Nous devons d finir et promouvoir des strat gies innovantes qui rendent les pratiques culturelles durables et accordent plus de place la richesse de la soci t en g n ral Ce Manuel pratique vise contribuer cette t che en se concentrant sur les aspects conomiques de la production de culture et de savoir en explorant la fa on dont des b n fices dans le sens de profits cono miques mais aussi de b n fices sociaux et cognitifs peuvent tre g n r s de fa on parvenir une culture durable Il est particuli rement utile aux fins suivantes gt fournir des arguments pour les r f
39. les d tails des arguments en interro geant la coh rence des raisonnements cette unit de sens de LA culture comme produit devient factice Je noterai ainsi combien cette concep tion contributive du secteur culturel est malheureuse elle soumet les acteurs culturels des syst mes de valorisation sur lesquels ils n ont pas Ainsi a diminu le nombre des mains qui produisaient les objets artisanaux s est r tr ci le march et en fin de compte la possibilit pour l artisan de vivre dignement de son travail Cela se concentre dans le d fi que doit relever l artisan artiste ou l artiste artisan c est dire r pondre la n cessit de vivre de son propre travail dans un monde diff rent avec des march s diff rents la fois plus lointains et dans le m me temps plus facilement accessibles grace aux nouvelles technologies Jacques Mattei Zunino e Partner Progetti srl l19 66 Il rel ve plut t de la volont collective de d terminer les bonnes attitudes culturelles qui sont n cessaires pour construire un avenir commun l humanit durable 29 20 de prise Ils sont de fait prisonniers de valeurs donn es par d autres et sont m me complices de situations de discrimination d guis es en bonnes actions sous le vocable d acc s la culture pour tous ou de d mo cratisation de la culture J en ferai particuli rement la d monstration propos de
40. les profits tir s de la culture 3 Les marges de profit que les soci t s de production et les distributeurs d fendent sont fond es sur la production artificielle de la raret et sur l inflation de leur image de marque Le public est pr t payer pour des produits ou des biens culturels du moment qu il juge leur prix raisonnable et seulement si ce paiement n entame pas sa libert 4 La culture doit reconna tre les comp tences et les contributions de tous ses acteurs mais elle ne doit pas d pendre d un copyright pour tre productive pour trouver des mod les durables et des investisseurs De nombreux secteurs ont prouv que la d tention d un copyright n est pas essentielle pour garantir le versement de b n fices aux cr ateurs 5 Le contexte num rique est b n fique aux cr ateurs ainsi qu aux entrepreneurs et la soci t civile Le r le des interm diaires doit tre r examin la lumi re de l id e de collaboration Des mod les ad quats permettent aux utilisateurs consommateurs et producteurs de communi quer plus facilement les uns avec les autres La renomm e et les publics sont accessibles sans avoir forc ment besoin d tre rep r s par un interm diaire Les nouveaux mod les doivent promouvoir l innovation et montrer des moyens de cr er une conomie de la culture non monopolistique tout en lui permettant de se d velopper D Internet est un outil essentiel pour favoriser le contact
41. par les limites des restrictions budg taires sociales psycho logiques l gales usage du moment etc Cela n est il pas trop simple si l on veut analyser la relation entre les individus et la culture Oui mais c est pr cis ment pour cela que c est sp cialement utile pour analyser la culture Avant l irruption de l cono mie nous avons expliqu la culture sans doute le ph nom ne humain 5 Ruth Towse Handbook of Cultural Economics Edward Elgar Publishing 2011 le plus complexe et qui pr cis ment fait de nous essentiellement des tres humains partir d approximations holistiques depuis la philo sophie l anthropologie la sociologie ou partir d approximations plus herm neutiques comme la th orie critique la s miotique IL s agit la d in terpr tations complexes pour des r alit s qui le sont tout autant mais qui au regard de leur propre volont totalisatrice servent davantage de moyen de compr hension du tout qu d voiler les relations causales entre variables concr tes La simplicit de l conomie nous transporte parfois vers le coffre des vi dences mais nous fait galement d couvrir des correspondances qui non seulement n taient pas videntes mais qui de surcro t nous montrent des voies pour essayer de transformer la r alit C est la la v ritable puis sance de l conomie qui nous fournit des outils qui rendent possibles des interventions qui en se basant sur des v rificatio
42. politique europ en tous les citoyens du continent devraient tre gaux en droits et avoir les m mes opportunit s de fa onner et de vivre leur vie a leur propre fa on Les fronti res les circonstances et les sp cificit s ne devraient pas les en emp cher Si j en crois mon exp rience de la politique slov ne j irais jusqu dire que m me si Les processus formels et institutionnels d largissement sont d sormais achev s pour les nouveaux Etats membres les Europ ens et m me les institutions europ ennes n ont pas encore adopt ces change ments en interne et ne s y sont pas encore habitu s D une certaine mani re l largissement de l Europe reste inachev un projet qui s est arr t mi chemin et qui d une certaine fa on est encore 1127 128 plus menac par la crise conomique et financi re actuelle Le projet europ en a achev l int gration normative et institutionnelle avec une int gration encore fragment e des march s du travail et une int gration soci tale et culturelle qui demeure encore incompl te Je vois la l opportunit pour les formes et les pratiques culturelles de se renouveler et de revitaliser le projet europ en aux niveaux soci tal et culturel Cela peut se faire au travers de r seaux au travers d changes d exp riences et de pratiques afin de b tir un solide r seau un filet tiss par des liens soci taux et culturels qui ne peuvent pas tre rompus par les d
43. pour notre propos douard Glissant Philosophie de la relation Gallimard coll NRF 2009 Dans la mise en place et le d veloppement du cluster CITEMA l enjeu majeur pour nous a t de revaloriser la place et le r le de l artisan d art dans son interrelation avec les autres acteurs sociaux conomiques politiques ducatifs du territoire et de contribuer ainsi une reconnaissance des savoir faire locaux comme source de richesse Mait Mazel CITEMA 123 24 La difficult est ailleurs elle est dans le fait que dans les n gociations publiques de compromis les dispositifs d application de l thique de la dignit sont toujours en position seconde par rapport aux r gles collec tives fond es sur l thique de la rentabilit Ce sera la ma conclusion en forme d espoir que l Union europ enne r quilibre les dispositifs d appui l thique de dignit pour viter que l hu manit durable ne soit uniquement pens e comme une affaire de produits bien fabriqu s et bien vendus Il revient alors l Agenda 21 de la culture de mobiliser les d cideurs politiques et les acteurs pour que l enjeu cultu rel du quatri me pilier donne pouvoir d arbitrage la reconnaissance des personnes dans leurs pleins droits culturels En Europe toutes les cartes sont sur la table et d autres acteurs de la vie commune dans la sant ou le social partagent la m me pr occupation de construire des
44. privil ge de devenir de v ritables profes sionnels pouvant vivre de leur travail sur le march de l art la dissolu tion de la Yougoslavie la guerre la transition et l anomie sociale qui ont suivi ont soulev un d fi pour tous ces artistes qui se voyaient comme des citoyens responsables et actifs dans une soci t Au cours de la transition plusieurs possibilit s sont apparues poursuivre leur vie d artistes dans une sph re culturelle institutionnelle publique isol e avec un public culturel r duit mais fid le avec des revenus limit s mais r guliers entrer dans Le monde commercial attirant des industries cr atives produisant avant tout de la culture turbofolk ou cr er leur propre espace pour agir au sein d une sphere culturelle ind pendante Ce choix a divis la communaut artistique qui avait l habitude d un seul et m me espace culturel espace de culture publique o la place r ser v e l expression artistique dissidente tait aussi d une certaine fa on institutionnalis e centres culturels tudiants clubs cin matographiques collectifs d artistes revues culturelles etc N anmoins un grand nombre d artistes avaient choisi d tre la fois des entrepreneurs artistiques et sociaux de cr er d sormais leur propre espace une plate forme de cr ativit et d interaction Ainsi de nou veaux territoires relationnels de l art sont apparus dans la sph re cultu relle Premi rement la v
45. r gion l intol rance et la violence ont report deux Pride Parades cle Belgrade 2009 et 2011 Celle organis e dans un espace ferm et prot g en 2010 a montr l incapacit de l tat garantir la libert d association et d expression L glise orthodoxe qui accuse et maudit la communaut homosexuelle a montr travers ces v nements qu elle consid re que son r le social consiste sauvegarder les valeurs morales Si tous les pays des Balkans sont officiellement des pays la ques ils conservent tous l glise comme un pilier de leur identit nationale Parmi les nombreux projets mettant en sc ne des figures embl matiques de l glise l artiste ivko Grozdani a montr les relations entre l glise et la politique en utilisant des textes des m dias et des informations sur Les v nements li s l glise orthodoxe Une autre institution est souvent remise en question par les artistes Les m dias publics Radio T l vision Serbie ainsi que l ensemble du syst me des m dias Nombreux sont les artistes qui ont explor les liens entre soci t et m dias d Uro Djuri et Svetislav Basara au collectif M dia arch ologie qui explore diff rentes p riodes de manipulation m diatique dans la soci t serbe 195 66 Ainsi de nouveaux territoires relationnels de l art sont apparus dans la sph re culturelle 22 96 Tout cet engagement a contribu la cr ation d une poly
46. r gions concernant des projets de loi dans des domaines aussi vari s que l ducation la culture ou encore la soci t de l information De fait 70 ou presque des lois europ ennes sont appliqu es au niveau local et r gional en fonction de la structure de gouvernance de chaque Etat membre C est donc gr ce au Comit des r gions que ce niveau local et r gional a son mot dire dans l bauche des propositions de loi Il per met galement de rapprocher l Europe de ses citoyens et encourage le principe de subsidiarit pour s assurer que les d cisions sont prises au plus pr s des citoyens Bon nombre des aspects li s au r le de la culture dans le d veloppe ment socio conomique ont r cemment fait l objet d opinions du Comit des r gions Je vais les illustrer l aide d exemples La culture pour aider l innovation socio conomique faire face la crise conomique un r le pour les autorit s locales et r gionales Il a pr c demment t remarqu juste titre que la crise actuelle force l Europe red finir les facteurs classiques de comp titivit et refor muler son mod le de d veloppement durable Le Comit des r gions l a tr s bien compris et c est ainsi que notre pr sidente a r cemment d clar qu il est grand temps pour nous de faire preuve de responsabilit poli tique et de repenser notre mod le europ en la fois en termes politiques et conomiques mais aussi en termes
47. rences culturelles ont t trop facilement transform es en pr judices et ont men la conclusion logique que c est la faute des autres Si de telles explications bas es sur la culture fournissent une plate forme pour la mobilisation et l action politiques nous allons tre confront s l mer gence de mouvements nationalistes Pour conclure la crise financi re et conomique se traduit en cat gories culturelles et se transforme en conflit culturel La pr dominance d une telle tendance indique clairement que le projet europ en a une fin Il est donc tr s important selon moi de rejeter ce genre d interpr tation culturelle de la crise IL existe il me semble une autre dimension importante dans la crise actuelle du projet europ en Comme nous le savons tous apr s la chute du rideau de fer et les ann es de transition d mocratique qui s ensuivirent de nouveaux Etats membres ont rejoint l Union europ enne Il s agissait la d un moment de gloire pour l Europe m me si certains pays se trou vent toujours en salle d attente il s agissait la de la r unification de l Europe qui laissait place l optimisme De plus les accords de Schen gen et l introduction de l euro m me si cela n a pas t le cas dans tous les Etats membres ont donn croire que nous nous rapprochions de l image de l Europe laquelle nous aspirions Nous pourrions d crire ces projets comme une sorte d accomplissement du projet
48. s dans les pages suivantes Privatisation La croissance de l conomie de march sous un prisme n oliberal a largi le spectre des l ments qui peuvent tre mis en commun et chang s De nombreux aspects de la vie et de la culture encore prot g s des int r ts conomiques il y a peu sont devenus des articles facilement commercia lisables rem des traditionnels folklore recettes chansons et r cits par exemple De nombreuses communaut s ou groupes sociaux n ont pu uti liser les connaissances culturelles dont ils ont h rit de leurs anc tres Avec la pr dominance du savoir et de l information en tant que ressources productives cl s ce processus s est d velopp a une vitesse sans pr c dent Les marques ont fait breveter des nuances de couleurs ou des formes sp cifiques un exemple bien connu la soci t de t l communi cations Orange a fait breveter la couleur qu elle utilise pour sa marque d entreprise les maisons de disques d tiennent les droits de m lodies ou cle chansons qui jusqu alors appartenaient tout le monde comme la chanson Joyeux anniversaire dont les droits sont d tenus par Warner Music Group et les rem des traditionnels base de plantes ont t brevet s par des groupes pharmaceutiques et retir s aux communaut s et personnes qui ont toujours pr serv ces rem des anciens Tous ces cas sont des exemples de l enfermement de nos biens communs culturels Chacune de ces appr
49. savoir plus www boiteaoutils richessespdl fr H l ne Combe 2008 et l engagement ou comptons nous seulement sur la technique et sur la Loi pour nous donner les cl s du futur Le deuxi me niveau de la construction d un nouveau mod le de d velop pement est celui de nos repr sentations c est dire des images des a priori voire des fantasmes que nous projetons sur notre contribution au monde sur les autres et sur notre rapport la nature Sur ces diff rents aspects l influence de nos cultures sociale g ogra phique politique religieuse professionnelle est consid rable Pour illustrer citons notre rapport l argent inexistant dans le registre des richesses pour des peuples autochtones comme les Kichwas il est objet de d sir impie pour la religion catholique C est cette derni re qui instaura d ailleurs les monnaies d indulgence l origine non avou e ou inconsciente des quotas carbone ou d autres syst mes de compensation des dommages cologiques ou sociaux Autre dimension fortement d pendante de nos fondements culturels le rapport au temps La perspective d une vie finie ou au contraire de l im mortalit sous tendue par une croyance en la r incarnation conditionne incontestablement nos comportements et nos fa ons d agir De la m me fa on la maladie du temps satur g n ratrice de stress ne touche qu une partie des pays du monde dits industrialis s Le troisi me niveau dans notre
50. sont les citoyens dont le niveau de revenu et de formation est le plus lev Dans le meilleur des cas les politiques culturelles celles qui existent r ellement ont peu d influence sur l augmentation des degr s de libert des individus et dans certains cas elles les r duisent Syst me conomique et culture Il est tout aussi vident que la culture est un vaccin au large spectre ce qui permet d obtenir d autres dimensions de d veloppement et pr sent nous devons reconsid rer le terme d conomie non plus en tant que science sociale mais en tant que syst me conomique qui d finit les modalit s suivant lesquelles une certaine communaut tablit Les mani res d acc der aux ressources organise les modes de production et de transformation r gule ses mod les d change et de distribution et apporte une l gitimit son fonctionnement global travers ses insti tutions La relation entre conomie et culture doit tre comprise comme l ensemble des processus d exposition et d change entre individus par rapport aux exp riences culturelles Et tout cela une fois de plus va bien au del du simple territoire que constitue le march Dans les soci t s occidentales l exposition aux exp riences culturelles s effectue diff rents niveaux depuis le niveau individuel comme le fait d crire des po mes jusqu au niveau social comme le fait de chanter dans un ch ur au sein d une association cultur
51. soutenir des coll gues qui allaient perdre leur espace de production et de diffusion de leurs uvres comme cela a t le cas pour la galerie Context pour qui cle nombreuses lettres et actions de lobbying avaient t r unies Nouveaux domaines d activisme de la sc ne artistique ind pendante En essayant d emp cher la s paration de la sc ne artistique des autres domaines de vie et de pratiques de vie les initiatives artistiques sont entr es dans des territoires sociaux diff rents tablissant de nouvelles relations thiques et introduisant de nouveaux d fis esth tiques dans le monde contemporain L art public dans les espaces publics des d fis d urbanisation Les politiques d investissement intensives avec des services d urbanisme corrompus ont rapidement modifi l apparence des villes dans le Sud Est de l Europe Ce processus a commenc avec le slogan libre initia tive entrepreneuriale les kiosques et les parkings avaient gagn les trottoirs et les moindres recoins disponibles de la ville Plus tard avec le 3 Russell Jacoby Picture Imperfect Utopian Thought for an Anti Utopian Age Columbia University Press 2005 et du m me auteur The End of Utopia Politics and Culture in the Age of Apathy Basic Books 1999 4 Le titre de la nouvelle saison de l Atelier 212 est Utopie apr s R volution en 2009 10 et Yougoslavie en 2010 11 5 Notamment la lettre sign e par l artiste Milica Tomi le
52. 118 Cette table ronde a r uni Catherine Lalumi re pr sidente du Relais Culture Europe Alin Nica pr sident de la commission EDUC commission de l ducation de la Jeunesse de la Culture et de la Recherche du Comit des r gions Pavel Gantar socioloque ex pr sident et ex d put de l Assembl e nationale de Slov nie Les pr sentations de ces trois intervenants sont ici r unies Elles viennent compl ter et cl turer ce tome Catherine Lalumi re pr sidente du Relais Culture Europe Pour cette table ronde nous avons pour objet de r fl chir au r le de la culture comme facteur de renouveau du projet europ en Parler du renouveau du projet europ en en effet est tout fait n cessaire aujourd hui L Europe est en pleine crise Une grave crise qui d abord t bancaire budg taire financi re mon taire puis sociale et politique Nous pouvons tre inquiets car n est ce pas le syst me lui m me qui est en crise ne seraient ce pas les fondamentaux de la construction euro p enne qui seraient en crise et pas seulement les finances publiques de mani re conjoncturelle Dans cette situation que peut faire la culture Apparemment la question est saugrenue La crise qui frappe aujourd hui l Europe est une crise d abord conomique tr s mat rialiste Se tourner vers la culture pour qu elle aide sortir de la crise et renouveler le pro jet europ en c est mettre sur ses paules une trop lourde responsabil
53. EUROPE DU SUD DE NOUVEAUX MODELES DE DEVELOPPEMENT EN ACTION Quelles sont les pistes explor es afin de faire voluer notre mod le de d veloppement L Europe doit aujourd hui mettre en uvre les conditions de sa sortie de crise et savoir infl chir son mod le de croissance sur Le long terme Si le court terme commande des r ponses rapides et efficaces le long terme demande des choix judicieux et radicaux La tension est palpable Les strat gies d innovation apparaissent guid es par la seule recherche d accroissement de nos avantages comp titifs mondiaux et oublieuses des autres ressorts de la soci t europ enne Les d s quilibres d mocratiques et sociaux paraissent se renforcer La mont e des raidissements identitaires voire autoritaires souligne l urgence de trouver des strat gies conjuguant efficacit conomique et imp ratifs d mocratiques Les diff rents mouvements d indignation laissent deviner quant eux une r action des soci t s europ ennes certes inqui tes de l avenir mais surtout soucieuses des distances sociales grandissantes L Union europ enne nous appara t comme l espace permettant de r ussir ces transformations deux conditions D une part nous devons savoir r unir les conditions permettant la mutation vers un mod le syst mique diraient les sp cialistes sachant articuler r ponse aux changements climatiques et leurs cons quences recherche d un nouvel quilibre social com
54. Grand Lyon et de Marseille Provence M tropole 71 72 CONOMIE GOUVERNANCE Les principaux indicateurs synth tiques l tude au niveau international en 2011 IPH Indice de Indice de auvret d veloppement umaine humain PIB mRisque de mourir avant 40 ans Produit int rieur JJ mEsp rance de vie la naissance m Taux d analphab tisme des adultes m Taux scolarisation alphab tisation m Acc s aux soins et l eau potable m PIB par personne sous nutrition enfants lt 5 ans S Indice de sant social m Production consommation m variation du capital humain m diminution stocks nerg tiques minerais for ts m co ts C0 mis Epargne nette ajust e Mesure des in galit s sur mRevenus travail emploi m Education sant lien social m Logement justice missions de gaz effet de serre produites par les activit s m industrie m Transport m Agriculture et p che m Habitat chauffage m m Surfaces productives PF n cessaires notre consommation 1 missions de gaz effet de serre li es au mode de vie m Activit s du territoire logement d placements industrie m biens import s m biens export s Indice de participation des femmes m femmes fonctions lectives m femmes direction entreprises amp administrations mEcarts de revenus hommes femmes ENVIRONNEMENT Pour aller plus loin sur les indic
55. OPE AU SUD ME ICI MEME ETRE ACTEUR DE LA CITE Nous avons march dans la ville pour nous y rendre trangers Nous avons remont des quais de gare emprunt des bateaux et suivi des passagers Nous avons march les yeux ferm s pour couter la ville Nous avons arpent des rues des parkings des supermarch s gui d s par des instructions radiophoniques Nous avons march toute une nuit pistant les flux de la ville en groupes entre nous et avec des inconnus Nous nous sommes d plac s sur une ligne droite ne quitter sous aucun pr texte traversant des espaces intimes ou publics Nous nous sommes aven tur s sur les bordures la recherche de lieux d laiss s et en sursis Et puis nous avons march Marseille J rusalem Ramallah Zilina Paris Istanbul Budapest Casablanca Vilnius Ljubljana ou Lisbonne Nous avons march Pour pouvoir aussi nous arr ter faire le point consigner relever dire d tailler tre t moins 100 DITERRAN EN Eloge de la lenteur et du d tail nos propo sitions sont autant de formes de transforma tion de notre perception de l environnement Ce sont des remises en question tactiques de nos usages Exp riences vivre in situ et ouvertes Uimpr vu elles viennent fugacement mat rialiser les contours de la ville comme espace temps politique probl matique donner une consistance ses limites ses creux et ses plis Un territoire sen
56. QUI CHANGENT Aldo Cibic designer La p riode historique dans laquelle nous vivons nous confronte des conditions et des d fis qui pourraient changer radicale ment notre mani re de penser et nous mener une fa on diff rente et plus moderne de concevoir nos activit s La crise conomique a mis au jour les limites d un mod le de d veloppement donn alors que l urgence environnementale nous oblige en m me temps repenser de fa on radicale comment envisager l avenir Ces deux domaines probl matiques sont en eux m mes suffisants pour nous faire com prendre qu un certain nombre de choses ne seront plus jamais comme avant mais si nous d cidons d essayer de faire quelque chose d entrevoir une lueur d espoir nous nous rendons compte que nous sommes face une occasion inesp r e de reconcevoir la vie et de d clencher un processus de chan gement Nous devons nous pr parer envisager les choses sous un nouvel angle faire table rase du pass pour red finir les besoins les habitudes les activit s et les r ves en fonc tion des nouvelles conditions de vie imagi ner une conception de la vie contemporaine qui soit plus jour Ce d fi se pose plusieurs niveaux si nous r fl chissons la mani re dont nous produi sons du sens nous devons identifier Les r f rences et les modes qui peuvent tre utilis s pour essayer de tracer une nouvelle voie En ce qui concerne les r f rences m m
57. a on dont la culture peut y arriver Est ce la culture qui ne peut tre vue comme singularit mais plut t comme l expression de pluralit s des formes culturelles une puissance tel lement forte qui peut r soudre les conflits et construire des ponts entre les d saccords conceptuels et les puissants int r ts financiers tels qu on les voit aujourd hui la lumi re de la crise financi re qui a frapp telle ment fort certains pays et Le syst me mon taire et bancaire europ en D apr s moi personne ne peut vraiment contr ler les cons quences de ses propres actions Et cela s applique tout particuli rement croyez moi aux gouvernements Nous voyons bien comment les d bats autour de possibles solutions la crise de la dette ont divis non seulement les dirigeants politiques mais galement les Europ ens sur la question de savoir qui rendre responsable de la situation Il n est pas si rare d entendre dire dans les m dias ou dans les discours des hommes politiques que certains peuples m diterran ens et leurs gouvernements plus pares seux et irresponsables ont tendance d penser plus qu ils ne gagnent La crise actuelle est trop souvent interpr t e en termes culturels avec des qualificatifs tels que paresse irresponsabilit d pendance ou encore mentalit redistributive attribu s aux nations en g n ral et servant expliquer la crise Ainsi dans ce contexte de crise les diff
58. able mais bien de faire en sorte qu elle soit prise en compte comme un fil conducteur de chacune des dimensions int grer pour envisager le chemin vers la dura 5 Dit rapport Brundtland du nom de la pr sidente de la Commission internationale en charge de sa r daction 6 Rappel si consommer signifie au sens litt ral faire usage de le terme est aujourd hui associ acheter D s lors la notion de besoin ne renvoie plus directement aux biens vitaux mais est souvent confondue avec l accumulation des biens mat riels 2 Terme dangereux aujourd hui utilis dans les politiques europ ennes inclure au sens litt ral signifie enfermer 167 Itin raire vers le d veloppement durable La question humaine au c ur Le d veloppement tel que nous le dessinons dans les faits Niveau1 nos valeurs Niveau 2 nos i repr sentations Niveau 7 nos comportements Notre vision du d veloppement s PP Niveau 3 nos reperes Niveau 6 nos pratiques v Niveau 4 Niveau 5 nos activit s nos organisations H l ne Combe 2010 Les biens communs sont les biens sans lesquels il n y a gt ni vie humaine l air l eau la terre la biodiversit gt ni soci t la diversit culturelle et l ducation fond e sur les notions d alt rit et d quit Ils sont diff rencier des biens publics utiles mais non vitaux pour vivre en soci t tels l nergie les tra
59. activit s associatives implica tion dans leur quartier Des lors la question du revenu pourrait tre largie une notion d utilit soci tale et la r mun ration envisag e avec d autres r gles du jeu Ce changement de posture reviendrait par ailleurs revaloriser un certain nombre de professions non plus en fonction du niveau de dipl me des per sonnes qui Les exercent mais en tenant compte de leurs apports la soci t 16 Une logique de gladiateurs Jean Fabre ancien directeur adjoint du Programme des Nations unies Gen ve 17 Mot anglais usit dans le milieu des grandes entreprises dans un premier temps puis largement diffus dans les collectivit s En fran ais il signifie talonnage jalonnement 18 Approche qui consiste mon tariser les services rendus la nature Par exemple l absorption du carbone par les for ts l apport des ressources naturelles La couveuse CADO a une approche territoriale avec la volont d accompagner des porteurs de projet qui vont s installer rester se d velopper et travailler ensemble ici en r gion Avec l id e plus long terme de pouvoir travailler avec d autres fili res d autres r gions Joseph Richard Cochet dans le cadre du POTLATCH 2010 AMI 175 Dans le cadre de notre entreprise nous faisons partie d un r seau MODA ETICA nos tissus sont fabriqu s en Italie nous r utilisons les chu
60. age et une meilleure r partition des ressources Lue avec une approche capitaliste du monde elle peut en effet appara tre comme la caution implicite d un rapport consum riste la diversit culturelle et la nature En visant l harmonie entre les humains et l harmonie entre les humains et la nature la Commission mondiale du d veloppement durable a pro pos un cap plus clair Car ce n est pas tant La r ponse aux besoins qui est ici centrale mais plut t la recherche d un rapport aux autres fond sur la coh sion sociale et l interaction entre les cultures l oppos des logiques d assimilation d insertion d int gration ou encore d inclusion Dans une vision apais e du rapport la nature celle ci n est plus consid r e seu lement comme pourvoyeuse de ressources mais comme une entit part enti re dont l quilibre et la pr servation conditionnent l avenir La Commission mondiale rappelle que les humains t moignent de deux caract ristiques particuli res gt un patrimoine part celui de la diversit culturelle jusque l maltrait mais qu il est encore possible d apprendre respecter gt une aptitude la destruction de la plan te jamais gal e Ce qui nous permet inversement d avoir collectivement les cl s pour arr ter le mas sacre et prendre une autre voie Dans ce contexte la question n est pas de savoir si la culture doit devenir le quatri me pilier du paradigme du d veloppement dur
61. aille Le Copyfarleft a t con u pour permettre aux commoners tous ceux qui participent activement a la pro duction reproduction et gestion des biens communs de partager et d ex ploiter les biens communs mais il conditionne la fa on dont les entre prises ou les entit s but lucratif peuvent et doivent les utiliser En cas de d gagement de b n fices l auteur ou l artiste cr ateur doit recevoir des paiements r guliers et quitables qui sont calcul s proportionnelle ment l acc s son uvre Dans l conomie partag e telle que d finie par Michel Bauwens le mod le conomique du Web 2 0 des personnes font partie de plates formes participatives o elles partagent les produits de leur expression cr ative Si leur participation est la plupart du temps non r mun r e les propri taires des plates formes vendent l attention accumul e de leurs communaut s d utilisateurs aux publicitaires C est le cas de YouTube et de plates formes similaires ainsi que de certains sites de t l chargement Dans ces cas l certains proposent que la communaut qui participe la cr ation des contenus r cup re une partie de la plus value gr ce une sorte de taxe sur toutes les transactions qui entretiendrait la pollinisation crois e et garantirait la p rennit cles contenus Quinze pour cent tel est le taux que plusieurs syndicats d artistes pro posent comme r mun ration des cr ateurs de contenus dans le domain
62. aires parce qu ils veulent produire des l gumes et les manger lls le font pour une raison qui a a voir avec la beaut pour maintenir un contact avec la nature et voir le changement des saisons Cela rev t galement une dimension artistique Franco Bianchini directeur de l unit de recherche Am nagement culturel de l universit de Leeds dans une interview r alis e par Samo Selimovi Bunker novembre 2011 135 66 Nous observons actuellement une volution radicale vers l adoption de nouveaux moyens cle soutenir la culture aliment s par le d veloppement de la culture libre gratuite 29 36 muns culturels et qui fournissent des moyens plus viables et thiques de produire distribuer et de consommer de la culture Principes de base et nouveaux mod les conomiques Nous observons actuellement une volution radicale vers l adoption de nouveaux moyens de soutenir la culture aliment s par le d veloppe ment de la culture libre gratuite Il ne fait aucun doute que le copyright n est pas le mod le id al ou du moins ne l est plus Il n y a jamais eu de mod le unique Dans un contexte o les limites entre les producteurs et les consomma teurs de culture sont de plus en plus floues et o les deux r les sont souvent interchangeables ou tr s compl mentaires les processus de pro duction collective et de cr ativit collaborative entra nent de profonds changements
63. amment avec la puissante transformation politique et d mocratique du Sud m diterran en Enfin des lignes de tension de plus en plus fortes se font sentir du niveau local au niveau global tensions entre modes de consommation et disponibilit de la ressource vers une nouvelle culture de la nature entre interd pendance et diff renciation vers une nouvelle culture de la relation entre proximit et distance culturelle vers une nouvelle culture de la diff rence L Europe n est plus aujourd hui au centre mais bien au sein de cet espace mondial globalis C est dans ce monde interagissant qu elle doit red finir son avenir Par ailleurs la radicalisation de la crise en Europe accentue ces tensions La crise conomique et financi re interagit fortement avec une crise sociale Les in galit s s accroissent le lien social est malmen nombre de situations individuelles ou collectives se pr carisent Ces crises interagissent elles m mes avec une crise d mocratique L alt rit et Les diversit s apparaissent comme difficiles appr hender Les soci t s se ferment C est un d fi qui est ainsi pos aujourd hui aux soci t s europ ennes Saurons nous nous adapter nous transformer tout en continuant d affirmer et de d fendre les valeurs qui pr sident la constitution de l ensemble europ en Saurons nous trouver une voie nouvelle d tre au monde et en lien avec le monde En d autres termes saurons nous
64. appuyant sur les pratiques des artistes qui ont fait Le choix de radicalement red finir leur pratique de l art Des praticiens pluridisciplinaires du monde de l art et de la culture ont apport de nouvelles aptitudes Les praticiens des m dias des sciences sociales les activistes les cologistes les biologistes les architectes et bien d autres choisissent de s engager en utilisant des m thodes participatives pour remettre en question de mani re inventive les espaces urbains en pleine mutation On voit galement appara tre un int r t certain dans les sph res urbaines publiques concernant les processus de d mocratisation Le FOSS lit source libre et ouverte ainsi que d autres mouvements similaires essayent ainsi de pousser la repr sentation et la production du num rique vers plus d accessibilit plus d inclusion et plus de partage L espace pour la culture innovante et l entrepreneuriat de l art a connu une transformation plus lente en particulier dans les pays mergents La plupart du temps l tat a apport son soutien aux cultures r gionales classiques et dominantes ainsi qu l art national Cependant plus r cemment on a pu constater l apparition de plus petits espaces socio culturels hybrides et collectifs que l tat a galement soutenus L Inde n a pas vu na tre beaucoup de mouvements culturels entreprenants ayant donn lieu la mise en place de centres culturels locaux ee alternatifs et ind penda
65. ar la Commission dans le prochain programme post 2013 intitul Europe cr ative pour soute nir les industries culturelles et cr atives m rite d tre accueillie comme il se doit Mais pour r ussir les strat gies de d veloppement int gr doivent tre d finies aux niveaux territoriaux ad quats en mettant en place des partenariats entre les autorit s charg es des diverses politiques publiques telles que le d veloppement conomique l emploi l ducation et la culture et les repr sentants de la soci t civile savoir les entre prises les employ s et les associations de citoyens Cela requiert une coop ration accrue entre tous les acteurs des politiques culturelles en tenant compte des autorit s locales et r gionales ainsi que de leurs r seaux Traduit de l anglais par le Cabinet Martinez Nantes Pavel Gantar sociologue ex pr sident et ex d put de l Assembl e nationale de Slov nie Je vous remercie de me donner l occasion de prendre part cette table ronde d ouverture l intitul sugg re tr s ouvertement que la culture prise au sens large du terme en tant que production de nouvelles valeurs et contenus esth tiques et dans son sens anthropologique de mode de vie pourrait et devrait contribuer la transformation de la soci t et au renouvellement du projet europ en IL faut tre honn te tant donn la gravit de la crise europ enne je ne suis tout simplement pas s r de la f
66. artie du public en g n ral consid rent l art comme quelque chose qui chappe tout calcul ou raisonnement de l conomie et mettent bien des r serves quant l analyse conomique du ph nom ne artistique et culturel Mais ces derni res ann es le monde de la culture et de l art s est mis nous consid rer comme des alli s n cessaires pour convaincre les citoyens et les politiques de l importance des activit s culturelles et cr atives non seulement au b n fice de l art en lui m me et par l m me des artistes mais de l conomie dans son ensemble le tourisme l am nagement urbain et bien d autres secteurs C est pour cette raison qu il n y a pas de sym posium de s minaire de conf rence qui traite de la culture sans qu il y ait un conomiste parmi les intervenants Ce ph nom ne est li en partie une mode qui je pense passera et ce sera alors le tour des anthropo logues des psychologues sociaux ou des sp cialistes de la s miotique mais c est galement le reflet d un autre composant structurel qui per sistera dans le temps et qui vient de l utilit que repr sente une approche conomique de la culture 4 Bruno Frey Economics as a science of human behaviour towards a new social science paradigm Kluwer Academic Publisher 1999 C est donc par l approche conomique que nous devons aborder la probl matique de la survie de l artisanat d art comme moyen d panouissement social de l ar
67. artistique de penser que la seule chose int ressante est de s exposer soi m me ou d exposer ce qu on pense sur son uvre au public et d avoir uni quement des consommateurs EN CONCLUSION Il est possible d tre optimiste sur la question de la culture dans le futur mais condition que les op rateurs culturels et les artistes deviennent de plus en plus des citoyens actifs Qu ils ne s occupent pas seulement de leurs propres int r ts mais qu ils s engagent davantage d un point de vue social et poli tique Cela ne veut pas dire qu il faille pro duire de l art pour changer la soci t On peut produire l art qu on veut mais on a aus si une responsabilit parce que le pouvoir est la rassembler les gens les faire parti ciper a une plate forme critique et ouverte et leur donner la possibilit a travers cela d imaginer un futur meilleur non seulement pour Uart et la culture mais plus encore pour la soci t en g n ral Extraits retranscrits partir de l entretien film et r alis par R seau Culture 21 lors du Forum Ready to change Ljubljana Slov nie d cembre 2010 L entretien est disponible en ligne sur le blog de R seau Culture 21 http reseauculture21 fr blog category entretiens 157 Deepak Srinivasan VU D AILLEURS PERCEVOIR LES DROITS CULTURELS ESPACES SOCIAUX ET ESPACES DE VIE Le discours relatif aux droits culturels est nouveau et mergent Il est intri
68. ateurs alternatifs au PIB et plus globalement sur les nouveaux indicateurs de richesses La richesse autrement num ro hors s rie Alternatives conomiques Forum pour d autres indicateurs de richesses FAIR mars 2011 Particularit de l ISS plut t l uvre dans des d marches r gionales notamment en France et en Belgique Con u en 1934 par l conomiste am ricain Simon Kuznets le produit int rieur brut PIB est un indicateur mon taire synth tique indice ayant pour vocation principale de suivre l volution des flux financiers de la production et de la consommation Consid r comme objectif le PIB est pourtant subjectif puisqu il t moigne d une vision orient e de la soci t par exemple les activit s domestiques ne sont pas prises en compte dans le calcul du PIB sauf le bricolage et le jardinage La garde d enfants la cuisine plus particuli rement d di es aux femmes en 1934 comme aujourd hui taient ainsi consid r es sans valeur Cela conduit l conomiste Jean Gadrey consid rer le PIB comme un indice sexiste Utilis pour un usage qui n tait pas le sien savoir devenir le phare de d veloppement des pays industrialis s puis de l ensemble des pays du monde le PIB nous a dessin une mauvaise route Mais contrairement aux dires de Joseph Stiglitz prix Nobel d conomie 2001 la focalisation de notre regard sur les questions financi res et le fait de mettre au d
69. ation Le principal d fi consistait pr server l h ritage des autres des groupes ethniques qui ont disparu ou qui ne peuvent pas faire vivre leur culture la communaut juive les Tsiganes les Kalmiks bouddhistes les Caucasiens les boulangers mac doniens les p tissiers goranis et les Albanais du Kosovo travailleurs saisonniers En introduisant constamment de nouveaux l ments et de nouvelles 8 L artiste visuelle Milica Tomi a cr l uvre d art partir d une demande pr cise nous devons l appeler A comme la GUERRE dans les discours officiels la guerre en ex Yougoslavie a toujours t appel e ces v nements a etc Sa derni re uvre Container Photographie par d autres moyens Index de la guerre permanente raconte tous les crimes commis dans les guerres d ex Yougoslavie par des unit s de l arm e officielles et non officielles Le projet Les quatre visages d Omarska explore Omarska mine camp de concentration site de tournage de film et enfin encore une mine cette fois d tenue par un organisme mondial dimensions dans leur travail les projets du Dah Theatre soulignent l ab sence d une politique publique coh rente de m moire Dans un premier temps les autorit s de la ville ont ignor la soci t civile artistique mais ont d ensuite tenir compte de ses propositions avant de se voir oblig es de les soutenir et de les int grer dans leurs propres politiq
70. aux indicateurs de richesses en Pays de la Loire nombreuses sont celles qui ont cit le temps de la convivialit comme une richesse perdue reconqu rir La culture du tout urbain et des r seaux sociaux Internet comme espace central des changes conviviaux semble avoir atteint le seuil de l inacceptable quand des territoires du temps retrouv quand un style de vie dans lequel nous n accepterons plus de nous contenter des seuls temps et espaces collectifs o l on se croise sans se c toyer vraiment par exemple transports publics cin mas salles de sport centres commerciaux mais o nous privil gierions le temps partag les moments o l on se met en lien avec les autres qui n cessitent de la n gociation et du faire ensemble par exemple une chorale en engagement associatif Les six questions pos es en Pays de la Loire et en lien avec le monde gt Quelles sont les richesses que nous avions hier et que nous n avons plus aujourd hui gt Quelles sont les richesses que nous n avions pas hier et que nous avons aujourd hui gt Quelles richesses avons nous pr serv es gt Qu est ce qui compte le plus gt Qu est ce qui serait le plus grave de perdre gt Quelles richesses voulons nous transmettre En t te des quarante huit richesses prioritaires qui sont apparues les liens sociaux l ducation le respect et l humanit l environnement l emploi la libert Pour en
71. avaient men des projets de recherche et de d bat sur des questions socio politiques essentielles de la sc ne locale et mondiale visant d velopper les potentiels des sc nes ind pen dantes culturelles et artistiques dans la r gion La culture num rique a conduit de nombreux artistes vers la sph re virtuelle qui au milieu des ann es 1990 tait consid r e comme un espace sans limite un espace de libert d expression et de plaisir Tout ce qui n tait pas possible dans le monde r el semblait accessible dans un espace virtuel si bien que des projets comme le Yugomuseum cle Mrdjan Baji ont t con us pour com muniquer un message aux anciens Yougoslaves dispers s qui avaient fui aux quatre coins du monde pour chapper la guerre et l hyst rie nationaliste 1 Le groupe poursuit encore aujourd hui son activisme artistique en dehors de la logique de projet et sans budget KITCHEN WISDOMS New Embroideries approved utopia est un projet autonome financ gr ce des conomies personnelles et ind pendant de toute structure culturelle sociale 2 Traduit partir de la traduction anglaise de David Albahari The sadness of potential rifles The sadness of potential vegetables The sadness of potential landscapes The sadness of potential travellers 87 66 Les initiatives artistiques sont entr es dans des territoires sociaux diff rents tablissant de nouvelles relations thiques et i
72. avoir et sur le d ni de tout type de participation la guerre En abordant les traumatismes collectifs en les d construisant via des approches et t moignages individuels Dah Theatre recr e l espace public en tant que lieu des aspirations et de l ouverture d un nouvel horizon en explorant les souvenirs douloureux du pass Les artistes s interrogent sur leurs propres sentiments et affirmations combien de temps dure la peine impos e par la violence historique O sont les fronti res de mes responsabilit s personnelles pour des crimes commis en mon nom Leurs r ponses ont t tr s personnalis es et mouvantes confrontant Le public aux souvenirs et la culpabilit associ e la violence ethnique Les performances reposent sur les r cits de citoyens ordinaires comme les t moignages de femmes le c t f minin de la guerre Chaque perfor mance est suivie d un dialogue ouvert le public partage ses r cits et ses souvenirs Des sentiments de solidarit et de rassemblement mergent Ce projet contribue une politique efficace de construction de la paix et de r conciliation Une autre performance du Dah Theatre La ville invisible d cembre 2005 dans le bus de la ville n 26 visait mettre en lumi re le multicultu ralisme de Belgrade qui dispara t progressivement derri re les immenses panneaux publicitaires nouveaux signes de la globalisation et d une ville postmoderne tourn e vers la consomm
73. binant justice sociale et conomie de march et mergence d un mod le conomique orient vers le bien tre D autre part il nous faut r ussir notre coh sion conomique et sociale notre coh sion politique notre coh sion citoyenne Il s agit certes de r duire les disparit s internes de l Union mais plus encore de faire merger une approche commune r ussir faire communaut d velopper une soci t d mocratique Dans les deux cas il nous faut r aliser ces transformations dans un moment o les difficiles consensus europ ens semblent montrer combien la voix communautaire n appara t plus fiable et souhaitable par les citoyens europ ens C est bien au regard de ces enjeux qu il nous faut red finir ce que nous entendons aujourd hui et dans cette perspective renouvel e de d veloppement par innovation En effet et plus encore apr s la crise financi re l innovation conomique n est peut tre plus dans l unique invention d improbables produits ou outils financiers mais bien dans la capacit d inventer des r gulations nouvelles et des combinaisons adapt es entre comp tition et coop ration L innovation sociale plus qu une simple r flexion sur nos modes organisationnels nommerait quant elle plut t notre capacit repenser nos objets et nos liens sociaux Il est ainsi int ressant d observer comment de nombreux acteurs repensent au travers de leurs projets la relation au travail et sa transformati
74. borations au coup par coup d archa sation via des monuments politiques dites d antiquisation architectes et activistes culturels se sont unis dans des actions protestataires Ils ont form l Archi brigade Mais les nombreuses formes de protestation happe nings d bats analyses auxquels un grand nombre d habitants ont particip n ont pas emp ch le projet Antiquization Skopje 2014 Le quartier de Tabor Ljubljana Slov nie tait un petit quartier indiff renci comme beaucoup d autres dans les villes contemporaines europ ennes et m diterran ennes Il souffrait de probl mes inh rents un environnement urbain en mutation rapide d ficit de coh sion sociale exclusion des processus artistiques d gradation de l espace public IL y avait eu des tentatives sporadiques pour r soudre ces probl mes dans le pass et dans d autres villes mais pour l espace m diterran en et en particulier pour Ljubljana l inclusion des citoyens dans la prise de d cision la mise en r seau intersectoriel la r g n ration a travers des projets culturels repr sentaient des pratiques nouvelles avec plut t peu que trop d exemples concrets dans le territoire Med Samo Selimovi Bunker 89 GG Les performances dans l espace public ont une signification plus importante que les v nements simplement sp cifiques un site car elles sont intrins quemen
75. ce collective se forme ici maintenant pour faire soci t avec Cet article est extrait du site www dreamcitytunisie com index php laaroussa Laaroussa est un projet mettant en interrelation savoir faire artisanaux biens communs et mod le conomique durable Il est conduit par l association Dream City Tunis http dreamcitytunisie com Pau Rausell K ster DES MODES DE VIVRE ENSEMBLE DURABLES ETBASES SUR LA CREATIVITE CE QUE L ECONOMIE A ADIRE Vision apocalyptique et vision paradisiaque de la culture Depuis les origines de l analyse culturelle et comme l a si bien dit Umberto Eco nous avons toujours cohabit avec des courants de pens e qui nous pr disaient la fin de l essence m me de l humanit Nous avons vendu notre me la culture au diable le march et la litt rature est la pour nous le rappeler cela se termine toujours mal Jeremy Rifkin nous fait part de la grande transformation qui est en train de se produire dans la nature du capitalisme Apres cles centaines d ann es pass es a convertir des ressources physiques en marchandises en tant que source primaire de g n ration de richesse nous passons pr sent la transformation de ressources culturelles en exp riences personnelles et en divertissement payant Le voyage du capitalisme est en train de d boucher sur la marchandisation de la culture humaine en elle m me La vision apo calyptique de la fin de la culture
76. concevoir l int gralit du cycle du projet en prenant en compte la fois les aspects plus convention nels du projet et l activation de dynamiques sociales et conomiques Le manifeste Rethinking Happiness a t pr sent lors de la biennale d architecture de Venise en 2010 www rethinkinghappiness info Traduit de l anglais par le Cabinet Martinez Nantes 81 Milena Dragi evi Se i SOCIETE CONTEMPORAINE ARTETESPACE PUBLIC VERS LA CREATION DE NOUVEAUX TERRITOIRES RELATIONNELS ET ESTHETIQUES Dans le pr sent essai nous allons tenter de montrer en quoi l h t rog n it des politiques publiques et des pratiques artistiques a contribu depuis une dizaine d ann es aux nouvelles r alit s europ ennes en nous arr tant particuli rement sur les dynamiques contradictoires l uvre dans le Sud Est de l Europe les Balkans Nous explorerons l hypoth se selon laquelle l artivisme de la soci t civile qui lutte contre Les diff rents vecteurs d action sociale et de dynamique sociale mondiales a cr de nouveaux espaces d expression la fois dans le monde num rique et dans le monde r el L artivisme est r apparu par n cessit de combattre les pressions du march les politiques directives publiques et l indolence et les incapacit s du syst me institutionnel public dans le domaine culturel Introduction L institutionnalisation de la culture au cours du xx si cle sa r
77. dans le cadre du Sommet mondial des dirigeants locaux et r gionaux 3 congr s mondial de CGLU tenu Mexico sur www agenda21culture net et deuxi mement la garantie que la culture occupe une place l gitime dans toutes les politiques publiques notamment les politiques li es l ducation l conomie la science la communication l environnement la coh sion sociale et la coop ration internationale Ce dessin des enjeux culturels est s duisant on reproche si souvent la culture de n tre qu un territoire r serv une lite repli e dans ses institutions artistiques sp cialis es et hautaines que ce message d ou verture aux autres politiques publiques passe ais ment pour un ballon d oxyg ne lib rateur de nouvelles nergies culturelles La n cessit de politiques transversales et territoriales au nom d un avenir meilleur pour tous redonne du souffle la responsabilit culturelle publique Ainsi avec l Agenda 21 de la culture associer culture et d veloppement durable consiste assumer une lourde responsabilit publique qui va bien au del du maintien des subventions au secteur culturel L enjeu pour l lu est de concourir au d veloppement tout en permettant le vivre ensemble de cultures multiples et diff renci es Ses priorit s politiques deviennent le dialogue interculturel qui constitue l un des plus grands d fis de l humanit ainsi que la cr ativit identifi e comme une source i
78. de r duire les interm diaires ce qui permet de remettre au centre du prix des produits propos s la valeur travail La suite du projet c est d essayer de d velopper un syst me o le financement de ces v nements se fera de mani re autonome par le biais du public appel devenir producteur d v nements agri culturels Pierre Dodet Court cir QI Montvendre Dr me participant au POTLATCH 2010 AM 153 La couveuse CADO est un outil de d veloppement et de perfectionnement mis disposition de jeunes porteurs de projets d entreprise culturelle dans la r gion marseillaise principalement dans le domaine de la musique et des arts vivants de mani re donner cette r gion une population active autonome et solidaire de jeunes entrepreneurs culturels propre soutenir et d velopper ses forces cr atives Ferdinand Richard AM Le cluster Citema s est appuy initialement sur un groupe d artisans d art issus du territoire Progressivement il a inclus dans sa d marche d autres acteurs acteurs de l emploi de la formation de l agriculture du commerce local mettant ainsi en valeur tous les acteurs faisant ressources conomiques sociales environnementales sur un micro territoire Mait Mazel CITEMA 54 ainsi que les corps et institutions publiques qui s occupent du d velop pement des politiques culturelles et qui e
79. de recon naissance r ciproque plus de respect pour soi et plus de respect pour Les autres IL s agit moins de proposer un produit soumis la souverainet de la rationalit conomique que d inscrire la pr sence des professionnels des disciplines artistiques dans des relations de personne personne La r f rence in vitable sera alors la figure d douard Glissant dont la pens e tant politique que po tique sera centrale pour construire une poli tique culturelle plus soucieuse d humanit que de rentabilit Avec cette perspective le projet culturel se base sur le respect des droits humains et vise l mancipation de la personne consid r e comme partie prenante cle son propre d veloppement et du d veloppement de la vie commune Quel est alors le probl me qui emp che l Agenda 21 de la culture de reprendre a son compte cette approche par la dignit par la reconnais sance et donc par les droits culturels pour enfin renoncer l approche sectorielle de la culture Ce n est pas un probl me de principes en tout cas en Europe puisque le r f rentiel de la dignit et des droits humains est revendiqu par le trait de l Union Ce n est m me pas un probleme de dispositif d application car je rappellerai qu travers les services d int r t g n ral l Union reconna t la n cessit de respecter la dignit des personnes en d veloppant des services de relations de personne personne 9 Voir particuli rement
80. des gens souhaitant participer j ai parl avec eux Je leur ai parl de l importance de leurs mots Je les ai cout s Ils m ont cout e Le sociologue Pascal Nicolas Le Strat a rapidement accept ma proposition et m a accompagn e dans ma recherche Nous avons partag les rencontres et r di g ces moments de vie et les mots que les gens voulaient bien nous offrir Enfin le graphiste Romain Louvel tel un faussaire clandestin a permis que le document final ressemble a un vrai passeport Le Passeport id al est une correspon dance qui r unit les voix de Hassan Rocio Julio Yester Mari Aymen Nicolas Rita et la mienne En respectant les particularit s de chacun pour pouvoir construire un langage 125 commun le langage de qui ose parler et surtout couter Paloma Fern ndez Sobrino artiste associ e l ge de la tortue Dans le Passeport id al Paloma Fern ndez Sobrino utilise un style laconique pour vo quer des r cits que l on devine complexes sensibles voire dramatiques Le passeport est l expression par excellence de l existence des fronti res nationales permettant ven tuellement de les franchir La g n ralisation du passeport comme document de voyage mais aussi l existence d un r gime in gali taire dans l usage effectif de celui ci placent l uvre de Paloma au c ur des enjeux du ph nom ne migratoire Anne Morillon sociologue collectif Topik 26 Ces extrai
81. desquels nous essayons de maximiser notre utilit partir d valuations des co ts et des b n fices quels sont les b n fices de nos actes li s la culture Les b n fices per us dans notre relation la culture ne sont ils pas une simple construction culturelle Nous ne le croyons pas C est pr cis ment l ensemble des capacit s et des aptitudes qui sont li es la culture et Expeditio est une association travaillant initialement dans les domaines de l am nagement territorial de l architecture durable du patrimoine culturel et d autres aspects du d veloppement des territoires urbains comme ruraux Pendant longtemps nous ne nous sommes pas identifi s comme une association proche du secteur culturel pris au sens large C est seulement travers le projet Sostenuto que nous avons commenc reconna tre la connexion entre la culture et nos diff rents champs d intervention Tatjana Raji Expeditio 49 66 Les politiques culturelles mises en place de telle sorte qu elles d veloppent les capacit s des individus dessiner des alternatives de potentiels futurs sont des politiques de d veloppement Elles sont le signe de la reconnaissance de droits qui petit a petit sont consid r s comme faisant partie int grante et essentielle des droits de l homme 99 50 l univers des motions des sens et des sentiments qui d coulent de la manifestati
82. e des arts visuels X net ex EXGAE a propos que quinze pour cent des b n fices d gag s via des plates formes de distribution de contenus soient redistribu s ceux qui contribuent aux contenus desdites plates formes Ce taux serait obtenu via un calcul de racine cubique indirecte ment proportionnel fond sur une chelle de 1 pour 1000 de l uvre qui rencontre le plus de succ s un minimum entendu voir Richard Stallman le producteur de contenus qui a 1000 fois plus de succ s re oit dix fois plus au lieu de 1000 fois plus si et lorsque les auteurs ont rendu leur identit publique et ont choisi de recevoir ce montant Cela s applique rait aux plates formes comme YouTube Flickr Google le streaming et les t l chargements payants etc ou toute plate forme ayant une activit commerciale directement li e la distribution de contenus Le financement public doit aussi continuer jouer un r le important Lorsque de grands projets comme des longs m trages de grandes inno vations technologiques des archives ou d autres projets longs et co teux 19 Voir le manifeste Telekommunist www networkcultures org uploads 233notebook telekommunist pdf 20 http p2pfoundation net index php Main Page 21 http whois x net 139 66 Nous pensons que dans le contexte d une soci t de contribuables la culture doit recevoir une part d investissement public en raison de son ind niable valeur sociale
83. e et qu il est tres rare que l on remette en cause les bases fondamentales du syst me C est particuli rement vrai dans le domaine de la pens e conomique qui tend devenir l uvre de purs experts techniciens souvent anglo saxons et partisans d un lib ralisme ou d un capitalisme devenu financier que personne au moins dans la classe dirigeante ne conteste vraiment Dans ces conditions l il est tr s difficile d imaginer des formules vraiment innovantes On va concevoir des r formes mais l int rieur du syst me Le cadre m me n est pas remis en cause intellectuellement nous n arri vons pas le remettre en cause vraiment En fait l conomie si on veut aller au del de petites r formes devrait tre analys e non seulement par des conomistes mais aussi par des historiens des sociologues des psychologues des sp cialistes des questions sociales ou de l environnement des juristes et finalement l conomie devrait tre examin e et r form e en fonction d un projet 1119 120 politique global Comme on n arrive pas juger l conomie par rapport un projet politique global on aboutit trop souvent des r formes triqu es ou tr s vite d pass es car elles n ont pas t con ues dans une vision suffisamment large et prospective En r sum nous pouvons dire que nous avons en Europe aujourd hui d excellents sp cialistes mais qui ne sont pas suffisamment cultiv s c est dire qu
84. e histoire culturelle Le nombre de livres et uvres orphelins qui ne sont pas entr s dans le domaine public et restent inaccessibles aux sp cialistes chercheurs et aux lecteurs en g n ral ne cesse de cro tre inexorablement L extension des conditions de copyright signifie que pour la premi re fois des g n rations de personnes cr atives sont priv es d utiliser et de fonder leurs projets sur des uvres qui sont en circulation depuis plus d un si cle Neutralit d Internet L acc s Internet est essentiel pour apprendre et pour l exercice pratique et significatif de la libert d expression de communication et de cr ation Ainsi la neutralit du Net doit tre garantie Les citoyens et les consom mateurs ont le droit d utiliser une connexion Internet qui leur permet d envoyer et de recevoir des contenus de leur choix d utiliser des services et d ex cuter des applications de leur choix et de connecter du mat riel et d utiliser les logiciels de leur choix condition qu ils ne nuisent pas au r seau Les fournisseurs d acc s Internet FAI doivent donner tous les d tails sur les protocoles qu ils utilisent pour communiquer avec leurs clients afin que le logiciel que les clients choisissent pour acc der aux services Internet ne soit pas limit par le secret Les citoyens et les consommateurs ont le droit a une connexion Inter net d pourvue de toute forme de discrimination qu il s agisse d un blo cage d une
85. e si l avenir semble sombre du fait qu il est difficile d entrevoir des certitudes positives 80 nous avons malgr tout connaissance d un certain nombre d l ments que nous pou vons prendre en compte et nous avons par ailleurs acc s un grand nombre d informa tions nous connaissons les contraintes qui limitent nos activit s et qui mettent en exer gue une r alit qui ne laisse pas de place au gaspillage qui ne peut plus tre uniquement bas e sur une logique purement individua liste et utilitaire mais qui doit au contraire tre fa onn e par un mod le dans lequel plusieurs entit s travaillent ensemble Cela est d au fait que les disciplines indivi duelles de par leur manque de vision d en semble a priori ne sont plus capables d ap porter elles m mes les r ponses qui nous permettraient de comprendre comment et dans quelles conditions nous pouvons mettre en place des changements La difficult majeure que l on per oit actuel lement est li e au fait d avoir le courage d envisager des projets id aux et la capa cit de surmonter les obstacles qui sont sou vent dus des r glementations inadapt es des int r ts tout particuli rement centr s sur l conomie et la politique ou encore l inertie li e aux habitudes et le cynisme qui voit le changement comme un effort futile et m me parfois comme une menace Quand je dis projets id aux je parle d bauches de projets qui essayent d am
86. e biens communs num riques Ils doivent rester ind pendants des int 1 Voir Elinor Ostrom Governing the Commons Cambridge University Press 1990 2 Peter Linebaugh The Magna Carta Manifesto University of California Press 2009 3 Lewis Hyde Common as Air FSG Books 2010 4 Bill Ivey Arts Inc University of California Press 2003 5 James Boyle The Public Domain enclosing the commons of the mind Yale University Press 2010 r ts publics ou priv s et servir uniquement les int r ts de tous les tres humains qui ont vu leur vie s am liorer et s affirmer gr ce leur capacit acc der et interagir via les technologies num riques et les moyens de communication Afin d essayer de pr server ces biens communs culturels le professeur Lawrence Lessig de la Harvard Law School et son quipe ont con u un ensemble de licences appel es Creative Commons qui permettent aux producteurs de contenus d autoriser d autres producteurs de contenus r utiliser remixer et redistribuer leurs uvres L objectif de ces licences est de contribuer cr er un solide domaine public et de prot ger ces biens communs cr atifs des strat gies d appropriation d ploy es par les int r ts priv s Ces licences sont fortement influenc es par le mod le uti lis par Richard Stallman qui a invent le terme logiciel libre pour d signer les logiciels dont la licence garantit aux utilisateurs et program meurs le droit d
87. e la tortue Ma premi re exp rience Cluj peu apr s avoir atterri l a roport fut de visiter le camp gitan de Pata Rat avec l quipe de Correspondances Citoyennes en Europe Il faisait tr s froid il neigeait et une famille nous invita entrer dans sa maison Le contraste entre le froid et la chaleur embua mes lunettes je ne voyais rien Mais peu peu la bu e s estompa et je vis qu il y avait plusieurs personnes au fond de la pi ce sur les c t s assises debout sur le sol Je fus tr s impressionn de me rendre compte tout coup que trois familles vivaient dans cette pi ce de 15 m Que 1 Le site personnel de Xavier Trobat www intencions i sensacions blogspot com de col re que de honte d tre humain que d impuissance Nous avons cout leurs r cits absorb leurs motions L injustice de leur situation m a submerg Ma Ville amoncel e est n e de cette exp rience Xavier Trobat Escanellas peintre et architecte collectif Ariadna PASSEPORT IDEAL une proposition de Paloma Fernandez Sobrino Mon Passeport id al contient des histoires de vie de personnes qui habitent sur Les trois territoires de notre projet Rennes Tarragone et Cluj Ce passeport est id al car il n a pas de valeur l gale seulement humaine Une valeur aussi oubli e qu urgente Je voulais faire un passeport plein de vie qui imite dans la mesure du possible ce type de document pervers J ai cherch
88. e lancement du label du patrimoine europ en Nous avons besoin des outils ad quats pour promouvoir a grande chelle la richesse culturelle et la diversit de l Europe et atteindre les objec tifs strat giques de prosp rit de solidarit et de s curit aussi bien en Europe que dans les pays tiers 3 La culture en tant qu l ment crucial dans les relations internationales La culture a un r le fondamental jouer dans les relations entre les Etats membres et leurs r gions mais galement dans les relations avec les pays qui ne font pas partie de l Europe Les changes interculturels doivent devenir la pierre angulaire du dialogue avec les pays candidats et doi vent faire partie de la politique europ enne de voisinage Dans les r gions transfrontali res en particulier la qualit et l ampleur de la coop ra tion culturelle sont des l ments cruciaux dans le processus d int gration europ enne au moment m me o l Europe doit relever des d fis mondiaux L Union europ enne doit soutenir et encourager la mobilit des jeunes artistes en Europe la mise en place de r seaux internationaux d artistes et les changes et r sidences de cr ation pour jeunes artistes en Europe comme dans les pays tiers Le Comit des r gions partage galement le besoin de favoriser le dialogue entre les communaut s religieuses et les associations 1425 126 Conclusion L approche strat gique et inclusive propos e p
89. e pass antifasciste comme les uvres de Sini a Labrovi monument au partisan Sinj ou le projet Gen XX 1997 2001 de Sanja Ivekovi photographies de mod les sign es avec des noms et dates de naissance et de mort des h ros nationaux de la seconde guerre mondiale La sc ne artistique a donc d velopp un nouveau discours fond sur les m moires anti fascistes les m moires des acteurs oubli s comme les femmes et les minorit s ethniques le socialisme d j supprim de la m moire collective De nombreux projets ont suivi visant souligner que la communaut se doit d entretenir le souvenir et de contribuer la m diation interculturelle et la r conciliation dans la r gion expositions Les Gitans nos voisins Les Juifs des voisins oubli s REX Les Allemands de notre ville Mus e municipal de Novi Sad et La plus r cente Le patri moine multiculturel de Belgrade l Institut municipal pour la protection du patrimoine et Terreur nazie sur les homosexuels ARTEQ Belgrade amp Queer Zagreb au mus e de la ville de Belgrade Si les premi res expo sitions n taient que les produits de la sc ne de la soci t civile les der ni res sont des co productions avec la soci t civile ou ont t r alis es par l institution publique Les performances du Dah Theatre sont typiques de ces politiques de m moire fond es sur une participation active l aide de m thodes de per formance th trale sp c
90. e peut se r sumer un simple soutien L innovation mais doit s inscrire dans la recherche et la cr ation d un syst me de r ponses dans lequel s articulent de mani re dynamique le n cessaire renforcement de notre comp titivit avec de solides m canismes de coop ration et de solidarit afin de d multiplier nos capacit s de r ponses collectives gt l innovation technique avec l invention innovation sociale et conomique afin de renforcer nos capacit s contributives de partage et d change gt l innovation et la cr ativit avec la cr ation artistique afin de renouer avec le risque de l invention et la d couverte de formes nouvelles De nombreux acteurs sont au travail et construisent un puissant maillage d exp riences et d exp rimentations Ils agencent dans leur processus de d cision et de mise en uvre ces questions que nous voquons cherchant les liens posant les questions provoquant les croisements proposant des r ponses concr tes souvent locales Il est d ailleurs int ressant de souligner la forte volution du Sud europ en ce sujet Souvent imagin comme d cal par rapport un Nord Ouest europ en qui concentrerait toutes les forces cr atives le Sud europ en a largement combl son retard De nombreux acteurs culturels souvent isol s d veloppent leurs activit s partir des zones urbaines du Sud utilisant les richesses sociales patrimoniales et artistiques comme te
91. elle et celui du march acheter un livre De ce point de vue si on d passe certaines discussions nos yeux assez Produire et consommer autrement cr er vendre et diffuser autrement sont autant de propositions que nous souhaitons partager sur le mode de la convivialit de la d couverte et de la rencontre pour penser autrement nos changes valoriser nos richesses r fl chir a notre impact sur l environnement Extrait de la pr sentation de l v nement Volta La Carta organis par la CITEMA Cetona Italie juin 2011 151 Nous sommes conscients de notre r le dans l environnement local d interconnexion de construction et de d veloppement de relations locales Samo Selimovi Bunker Le probleme strat gique est que la culture n est pas trait e comme le moteur principal de la croissance Au contraire elle est trait e comme une activit marginale et al atoire ou comme une activit au service du tourisme Antonije Pusi Rambo Amadeus musician et artiste multimedia Herceg Novi Inclusion a t le mot phare de nos activit s Samo Selimovi Bunker 52 st riles Le concept Le plus important est celui des activit s culturelles et cr atives en pr cisant le fait que nous nous int ressons non seulement celles qui se d veloppent dans les espaces r gis par le march mais aussi toutes celles o l on
92. en 6 Amartya Sen Development as Freedom Oxford University Press 1999 amplifiant nos capacit s expressives et communicationnelles Ces argu ments ne se suffisent ils pas eux m mes Je vous assure que l conomie en tant que science du choix corrobore de mani re simple et vidente et travers de nombreuses tudes et recherches le haut niveau de corr lation entre l utilit et les activit s des individus dans le champ de la cr ation la production la distribution la consommation et la conservation de l art et de la culture Cette justification conceptuelle de la politique culturelle en tant que par tie centrale de l approfondissement du d veloppement des communau t s ne signifie en aucun cas que les politiques culturelles actuelles et concr tes des pays europ ens aient une quelconque l gitimit bien au contraire et pr cis ment depuis cette perspective l analyse d un point de vue conomique nous r v le de mani re assez pr cise que Les politiques culturelles r elles sont dans la plupart des cas fort peu efficaces c est dire qu elles ne parviennent pas aux fins qu elles pr tendent rechercher fort peu efficientes c est dire que quand elles atteignent leurs objec tifs elles auraient pu les atteindre en utilisant mieux les ressources pro ductives et terriblement injustes ceux qui en supportent le co t sont les citoyens dont le niveau de revenu et de formation est le plus bas et ceux qui en profitent
93. enne ont apport de nouvelles id es dans la sph re publique Les diff rentes iden tit s sociales ont produit diff rentes pratiques culturelles qui ont suscit dif f rentes relations l espace et diff rents concepts esth tiques La fin du si cle a vu na tre de nouvelles dimensions dans l espace public davantage de contr le vid osurveillance et d organisation actions marketing embellissements arts publics construction de monuments etc La vie sociale urbaine qui a jailli dans les zones pi tonnes s est pro gressivement d plac e vers les centres commerciaux proposant diff rents types de divertissements des cin mas multiplex aux clubs de bowling Ces espaces tant priv s les actions artistiques qui s y d roulaient taient synonymes d intrusion de blocus faisant prendre conscience que le quotidien se r sumait la plupart du temps c l brer le consum risme Transition dans le Sud Est de l Europe Dans la majorit des pays du Sud Est de l Europe la politique culturelle a repos pendant la phase de transition sur deux processus oppos s un processus de nationalisation et un processus d europ anisation N anmoins jusqu en l an 2000 les nouveaux tats ind pendants avaient t stabilis s Les politiques culturelles nationales ont commenc faire face des questions d ordre g n ral adaptant leurs discours et leurs strat gies une nouvelle demande n olib rale de p
94. ent la rationa lit conomique de sa propre crise comme si l on tait condamn au no alternative Je crois plut t n cessaire d interroger le sens et la port e des mots qui servent ces argumentaires b n fiques un peu comme on peut tre tent de demander au camelot s il croit vraiment aux bienfaits de son produit 6 CNUCED Conf rence des Nations Unies sur le commerce et le d veloppement Voir le Rapport sur l conomie cr ative 2008 Ce rapport est disponible sur Internet aux adresses suivantes www unctad org creativeeconomy et http ssc undp org creative economy 147 66 L enjeu culturel ne se soumet plus la n cessit de la maximisation des profits il s attache d abord la dignit des personnes comme valeur universelle 29 18l En effet malgr ces enthousiasmes pour la culture cr ative l enjeu culturel pour l humanit doit se lire autrement que dans l loge de la production de biens par un secteur d activit m me appel culturel ou artistique Ainsi pour faire cho l actualit europ enne r cente chacun a pu observer la pr sence bruyante d irr ductibles indign s sur les places publiques des grandes capitales La rationalit conomique avec ses exigences de r duction de la dette n appara t plus alors si rationnelle qu elle pr tend l tre du moins l chelle des valeurs humaines Elle provoque certes des pertes de revenus mais au del el
95. entre les cr a teurs et leurs publics C est l une des raisons pour lesquelles il est n ces saire de le prot ger et de s assurer que tout le monde puisse y acc der sans clistinction 8 Les gouvernements qui ne soutiennent pas les nouvelles formes de cr ation et de diffusion de la culture et encouragent au lieu de cela sous un angle politique ou conomique les int r ts des grandes entreprises g n rent un manque gagner pour la soci t et d truisent sa diversit culturelle Cette attitude entra nera une hausse des co ts g n raux pour les petites entreprises et les administrations publiques Pour les petites entreprises car de nombreuses techniques et ressources culturelles seront hors de leur port e une poque de concurrence intense Pour les admi nistrations publiques car le prix des services publics sera inutilement lev 9 l re num rique le nombre de personnes qui se consid rent comme des artistes a consid rablement augment En outre la production de supports est beaucoup plus simple et co te souvent beaucoup moins cher qu auparavant Les investissements n cessaires ont souvent diminu et par la m me les risques Face la centralisation et l hyperconcentration des industries culturelles comment r introduire des mod les conomiques viables et plus justes pour garantir l autonomie des artistes et donc la diversit culturelle Extrait du bilan du POTLATCH
96. es ann es 1990 afin de r tablir via son cole la tradition d une avant garde le mouvement artistique qui lie l art contemporain aux pratiques artistiques ex yougoslaves les plus pertinentes De cette cole est n le groupe artistique Magnet qui r alisait des performances politiques radicales dans la rue mais les pratiques de la tradition de l avant garde sont r pandues sur toute la sc ne culturelle ind pendante La culture de la m moire en qu te d un d veloppement de la m moire collective civile La deuxi me grande plate forme op rationnelle des organisations acti vistes a t cr e autour de la politique de la m moire la n cessit de recr er un nouveau discours public et d influencer les politiques actuelles d oubli et de souvenir Les artistes doivent faire face plusieurs ques tions essentielles comment garder en m moire les guerres r centes leurs victimes et leurs criminels comment se souvenir des crimes commis en notre nom comment confronter la politique officielle de m moire en tant que politique de victimisation et de pass glorieux et comment lutter contre l oubli volontaire du pass socialiste et antifasciste Depuis la dissolution du pays et la cr ation de nombreux tats ind pen dants d sireux d effacer les traces de leur pass commun les artistes et les collectifs artistiques ont commenc agir Dans ce domaine il existe de nombreux projets pour revitaliser l
97. es de consommation D autre part l innovation a trop longtemps t associ e des projets high tech et des investisse ments co teux dans des centres de recherche Au Comit des r gions nous reconnaissons l importance de trouver un quilibre entre l innovation dans le secteur public l innovation techno logique et l innovation sociale Il est tout particuli rement important de promouvoir les innovations soci tales en combinant plusieurs sous sec teurs de l innovation par exemple en associant le d veloppement de la technologie l art et le design la culture et le patrimoine et les services Dans l conomie de l apr s crise la culture peut contribuer atteindre les objectifs des politiques sociales de mani re cr ative en soutenant l inno vation comme moyen d atteindre des r sultats dans le domaine du social La culture et l art peuvent engendrer des changements de comportement et ont le pouvoir de cr er de nouvelles relations sociales pour encoura ger les personnes faire usage de leurs comp tences pour tre cr atives En fait la culture est une industrie en pleine croissance en Europe Le 1 Discours de Mercedes Bresso pr sidente du Comit des r gions la conf rence Une approche int gr e du d veloppement vers une Europe intelligente durable et inclusive Poznan 24 novembre 2011 1123 124 rapport 2010 sur la comp titivit europ enne affirme que les industries culturelles et cr
98. es niches de sp cialisation productive qui ne soient menac es ni par la sup riorit technologique des tats Unis d Am rique ni par la plus grande productivit manufacturi re des pays mergeants Du point de vue de la conception du syst me conomique ou d une co nomie de la culture normative il serait souhaitable que nous soyons capables de trouver un syst me qui rende possible les opportunit s visant satisfaire les besoins d expression et de cr ation ainsi que les droits culturels de l ensemble des individus d une communaut en am liorant leur qualit de vie en mati re d motion d es th tique de spiritualit de connaissance et de communication que la manifestation concr te desdits besoins expressifs am liore la coh sion sociale et facilite l inclusion en r duisant les diff rences de classe de genre ou d origine raciale en augmentant les degr s de libert de leurs membres augmente la propension au changement et l innovation produise des m canismes pour la cr ation d occupations activit s de qualit et des processus qui g n rent de la valeur conomique et des exc dents suffisants pour financer les dimensions pr c dentes Les piliers d une soci t bas e sur la culture et la cr ativit Un syst me durable bas sur la cr ativit et la culture demande reposer sur des piliers essentiels a z d f Une structure ducative g n rale qui permet
99. es piliers centraux de la fronti re des possibilit s de sa comp titivit et qu il d termine le degr de d veloppement Nous partageons l opinion d autres auteurs selon laquelle tant donn l importance et la signification des activit s cr atives et culturelles il est indispensable de redoubler les efforts au niveau de la recherche concer nant les relations entre culture et d veloppement Les opportunit s de la comp titivit europ enne en ces temps de changement global et les alter natives plausibles sont peu nombreuses s articulent autour du positionne ment des activit s li es la cr ativit l innovation et le talent En outre la voie directe pour lever l utilit des citoyens et citoyennes d Europe consiste approfondir leur acc s aux diff rents champs de la cr ation la production et la diffusion d activit s culturelles et cr atives Dans ce contexte le syst me de connaissance est appel d m ler d une mani re plus active qu il ne l a fait jusqu pr sent les relations complexes qui s articulent sous la ligne visible de ces connexions entre culture et d veloppement tant donn qu il s agit d un ph nom ne tr s complexe il est vident que nous avons besoin d approches pluridisciplinaires mais nous sommes s rs du fait que l conomie en tant que science sociale a encore beaucoup dire dans cette qu te d un mod le harmonieux du vivre ensemble dans une soci t qui s appuie sur l chafa
100. etour a la barbarie la construction europ enne pendant cinquante ans jusqu aujourd hui Si on veut un projet de soci t qui soit respectueux de la d mocratie des libert s de l autre il faut un socle culturel La culture est notre bouclier Je crois aujourd hui que l Europe doit le r affirmer avec la plus grande clart Alors videmment aujourd hui nous sommes en 2012 les temps ont chang par rapport 1945 ou 1950 Pourtant la n cessit pour l Union europ enne d avoir un projet global un projet politique demeure De m me demeure que ce projet doit inclure une dimension culturelle tr s importante puisque c est elle qui donne son sens l ensemble Or et on doit Le regretter fortement aujourd hui cette dimension culturelle semble passer au second plan Ces cinquante derni res ann es l conomie a envahi le paysage jusqu faire du march et de l argent les principaux objectifs de l Union europ enne La mani re de penser l Europe est devenue presque exclusivement mat rialiste Pour redonner vie au projet europ en il faut videmment relancer l conomie c est indispensable Mais il faut aussi redonner la culture une place essentielle Cela inclut la culture du pass car l Europe a accumul un patrimoine mat riel et spirituel consid rable qui doit nourrir nos actions d aujourd hui et de demain tous les niveaux mais aussi la cr ativit l innovation l imagination n cessaires pour construire l
101. euxi me plan les pr occupations culturelles sociales environnementales et d mocratiques ne rel ve pas de la responsabilit de l outil mais bien de la n tre Propos par le roi du Bhoutan Jigme Singye Wangchuck en 1972 le bonheur int rieur brut BIB a pour but d int grer les r f rences bouddhistes dans la conduite de la strat gie conomique de l Etat Dans le BIB quatre dimensions ont une valeur gale croissance et d veloppement conomiques conservation et promotion de la culture sauvegarde de l environnement et utilisation durable des ressources bonne gouvernance responsable 12 Voir note 1 page 65 Les citoyens co inventeurs des nouveaux indicateurs de richesses quelle chelle et quelles m thodes Le chantier des nouveaux indicateurs de richesses pose aux acteurs des territoires des questions profond ment li es aux enjeux d mocratiques comment prendre en compte d une part les sp cificit s des territoires et d autre part leur interd pendance au sein d espaces plus vastes Peut on concilier alt rit territoriale et vision partag e du monde Le changement de paradigme li la remise en cause du PIB doit il tre construit sur le m me raisonnement celui du chiffre et de la comparaison entre les territoires Ou bien faut il privil gier pour chacun une logique de suivi des volutions dans le temps En r sum quelle chelle faut il inventer de nouveaux rep res de pilotage Faut il des
102. fits priv s Le revenu mini mum n est pas un revenu indirect provenant de la redistribution mais une r compense directe pour la contribution de chaque membre de la soci t la pollinisation crois e et l interaction en termes de production de consommation et d investissement qui va vers la construction de nou veaux biens communs La soci t en tant que corps productif doit tre soutenue et un revenu minimum garanti est une fa on de redistribuer la richesse conomique parmi tous les membres de la soci t Il aide cr er les conditions qui permettent aux citoyens de contribuer la cr ation de valeur en dehors de l conomie Conclusions Comme nous pouvons le voir clairement il est urgent de pr server et d velopper nos biens communs culturels et num riques Cela implique un changement radical du mode de production actuel de la culture tant donn que les mod les conomiques qui dominent le march depuis plu sieurs d cennies s av rent inefficaces pour veiller sur ces biens communs ou trouver des moyens durables de g n rer des revenus Les secteurs cr atifs et le syst me de propri t intellectuelle qu ils soutiennent sont devenus obsol tes avec le lancement des technologies num riques et les changements qu elles ont engendr s L id e traditionnelle du cr ateur de contenus individuel a aussi radicalement chang ces derni res ann es La quasi totalit des membres de nos soci t s ont acc s de
103. glemen tation et sa mise aux normes dues aux fortes influences des politiques publiques ont provoqu d j dans les ann es 1960 une r action contre culturelle L lite dirigeante tait consid r e comme la cause de tous les maux de la soci t et les institutions culturelles comme l instrument ind pendant d un pouvoir bureaucratique d personnalis et ali n 83 66 Les diff rentes identit s sociales ont produit diff rentes pratiques culturelles qui ont suscit diff rentes relations l espace et diff rents concepts esth tiques 29 84l C est dans cette situation que la reconqu te de l espace public urbain en tant qu espace d expression critique a d marr Th tres d intervention projets artistiques communautaires peintures murales et toutes sortes de f tes des c l brations communautaires se sont d velopp s expri mant le d saccord et la contestation par rapport aux institutions cultu relles scl ros es et a leurs programmes exploration et la reconqu te de l espace public eurent lieu n anmoins surtout dans les parcs les coles et les petites places de quartier Les gr ves amen rent de nombreux artistes dans les enceintes des usines groupe de th tre Aquarium Paris dans les prisons ou du moins leurs portes Th tre du Soleil dans les h pitaux Werktheater Amsterdam etc Des lieux o ils menaient des recherches et jouaient souvent mais les
104. he au niveau europ en projet Sostenuto et en Am rique latine Centre culturel latino am ricain projet SIEDECC Jaron Rowan Jaron Rowan est chercheur membre fondateur de YProductions www ypsite net et membre du Forum pour la culture libre FCForum IL travaille dans une perspective cri tique sur l analyse de l conomie de la culture avec une sp cialisation dans les politiques culturelles les industries culturelles et cr atives IL enseigne Goldsmiths univer sit de Londre et l UOC uni versit ouverte de Catalogne Il a contribu de nombreuses publi cations et en 2010 a publi le livre Emprendizajes en cultura discur sos instituciones y contradicciones de la empresarialidad cultural l en trepreneuriat dans la culture dis cours institutions et contradictions de l entrepreneurialit culturelle publi par Traficantes de Sue os Oumar Sall Activiste culturel s n galais vivant et travaillant a Dakar Oumar Sall est membre fondateur de plusieurs initiatives de f d rations type r seau aussi bien au S n gal en Afrique que dans le reste du monde Il est aussi critique d art et r alisateur de films documentaires Paroles d enfants Mangui Film Productions IL coordonne depuis 1990 le r seau d informations cultu relles Groupe 30 Afrique http g30 nelamservices com qui a pour prin cipale mission la collecte et la dif fusion de l information culturelle sur le continen
105. i es sa propre r forme Le syst me culturel public d fini par les politiques publiques culturelles duca tives voire conomiques s est battu afin de contribuer la construction d identit s nationales nouvelles europ anis es dans les Balkans pour se repositionner au sein d une nouvelle culture organisationnelle cr ation de nouvelles missions et objectifs d veloppement de strat gies de comp tences de collecte de fonds de techniques d valuation etc mais aussi pour garder sa place valeur dans de nouvelles circonstances sociales et politiques Le r le de la sc ne artiviste ind pendante dans les changements sociaux Au d but de la p riode de transition la voix des artistes et des op rateurs culturels ind pendants tait une voix contestataire contre la politique de la haine les politiques nationalistes et de privatisation corrompues De nombreuses actions artistiques performatives ont t invent es pour mettre en lumi re les quartiers oubli s Regroup s autour de quelques m dias ind pendants de la r gion g n ralement des stations de radio locales dans des municipalit s dirig es par l opposition les artistes essayaient d entrer dans diff rentes communaut s d tablir La seule fa on possible de communiquer directement avec les citoyens la communication par le biais de projets artistiques La culture tait le moteur de change ment le plus fort moteur qui plaidait en faveur de ques
106. i re de travail certains ont besoin d infrastructures l mentaires d autres d un quipement complexe cer tains peuvent tre r alis s par une seule personne d autres n cessitent un vaste rassemblement Nous souhaitons promouvoir des moyens de lib rer ce temps et ces res sources dans le contexte actuel du capitalisme fond sur le savoir afin que ce potentiel distribu puisse tre d ploy de fa on durable Les pro ducteurs et les consommateurs de culture doivent avoir le temps d ex plorer leur potentiel cr atif et de d ployer leurs capacit s La durabilit implique de trouver les ressources n cessaires pour produire ces uvres mais aussi de lib rer du temps afin de pouvoir les appr cier les commen ter les transformer et les partager Cela n implique pas que les producteurs traditionnels comme les maisons de disques les diteurs les studios cin matographiques ou les cr ateurs de mode sont devenus inutiles mais souvent leurs mod les commerciaux traditionnels se sont effondr s et ils doivent r organiser et repenser leurs strat gies objectifs et mod les afin de rester productifs Avec l mergence de nouvelles formes de cr ativit collaborative et en r seau les industries cr atives traditionnelles doivent trouver leur place C est le moment pour elles d observer toutes les activit s qui mergent autour des biens com Les gens ne s engagent pas dans le jardin communautaire pour des raisons utilit
107. i fondent l Union europ enne La r ponse est videmment positive mais sous un certain nombre de conditions qui rendent inop rantes les bonnes intentions de l Union Pour le montrer j ai interrog les dispositifs europ ens qui nous concer nent tous puisqu ils ont t mis en place par le trait de l Union la direc tive Services et les textes sur les services d int r t conomique g n ral Voici Les conclusions auxquelles je suis parvenu et qui mon sens n ces sitent un nouvel engagement politique des militants lus citoyens et acteurs culturels de l Agenda 21 D abord l Union dans son trait fait autant r f rence aux valeurs de digni t et de reconnaissance des personnes qu aux valeurs de la rationalit conomique du march libre En cons quence les d fenseurs de la culture Encourager la participation des citoyens aux processus de planification et de prise de d cision est d une importance cons quente en termes de d veloppement d une communaut Tatjana Raji Expeditio 21 66 Le pi ge est grand ouvert pour les acteurs culturels qui se pr sentent la soci t en disant qu ils sont offreurs sp cialis s d art et de culture 99 Dans un contexte europ en de libre march les droits de l homme et la dignit culturelle des personnes doivent tre r affirm s si l on veut s opposer une vision consum riste impos e par les industries c
108. i n ont pas la vision plus globale que seule la culture peut donner Dans ces conditions il est videmment difficile voire impossible de d gager un v ritable projet europ en ayant un sens Les experts et Les techniciens sont rarement des visionnaires capables de vraiment innover Or l Europe aujourd hui a besoin d un projet qui soit r ellement innovant Dans le pass la construction europ enne a repos sur un projet Car les p res fondateurs avaient une v ritable culture et c est pourquoi leur projet avait une r elle valeur et a eu le succes qu il a rencontr Les p res fondateurs dans les ann es 1945 1950 avaient beaucoup observ et beaucoup r fl chi La culture au sens large du mot les a guid s lorsqu ils ont lanc la construction europ enne D abord elle les a guid s en leur indiquant le socle sur lequel ils devaient construire ce rassemblement des peuples europ ens pour qu ils puissent se r concilier et construire une paix durable Ce socle culturel car c tait un socle culturel ce furent les valeurs humanistes et d mocratiques affirm es d s 1950 dans la Convention europ enne des droits de l homme du Conseil de l Europe Depuis lors ces valeurs sont devenues le ciment qui unit les Europ ens et les prot gent contre le retour de la barbarie que l Europe a connue dans les ann es 1930 et qui est une menace permanente C est cette affirmation de nature culturelle de ces valeurs qui est le bouclier qui a prot g du r
109. ifficult s politico conomiques Il me semble que l tat son niveau ne peut que tr s peu y contribuer Le mieux faire est donc de ne pas s immiscer dans ces processus En tant que sociologue urbain je vois que les villes et les territoires urbains ont un r le cl jouer dans la construction de l int gration soci tale et culturelle tout simplement parce qu ils ont toujours eu ce r le jouer lorsqu on les y autorisait et que les hauts murs nationaux du XX si cle ne les en emp chaient pas Le r le tr s productif des villes dans la construction de l int gration soci tale et culturelle est encore plus important si on prend en compte le fait qu aujourd hui les politiques urbaines apr s des d cennies de soi disant urbanisme n olib ral sont confront es de nouveaux d fis Du point de vue de la crise conomique actuelle les villes et les r gions urbaines ne peuvent pas tre vues uniquement comme une machine g n rer de la croissance ou comme une occasion bien commode de proc der toute sorte de sp culations territoriales et d appropriation de l espace public Prenons l exemple de la ville de Ljubljana et de sa r gion La crise finan ci re a forc les promoteurs suspendre ou m me abandonner certains projets de construction en cours ou venir De nombreux projets organis s par les pouvoirs publics ont galement t mis de c t Un grand nombre de chantiers et de terrains de construction re
110. ifiques l espace public communication interac tive participation du public cette compagnie depuis sa premi re repr sentation d arts de la rue tir e de l uvre de Berthold Brecht 1992 essaie d atteindre non seulement le public en g n ral mais aussi des groupes de citoyens engag s politiquement qui souhaitent aborder des Z Group Monument Belgrade Dah theatre le Bureau de la Culture et de la Communication ancien projet de mus e virtuel Centar Grad Ville de Tuzla le projet de la famille Bogujevci Galerie de la ville de Pri tina le Centre pour les arts contemporains de Sarajevo avec le projet D Construction des monuments et bien d autres 91 92 questions essentielles dans un d bat social plus g n ral coop ration per manente avec le mouvement Femmes en noir En s appuyant sur les souvenirs collectifs et les mythes nationaux les l gendes urbaines et les pratiques actuelles des m dias la compagnie a cr des uvres qui constituent une contribution majeure une poli tique de m moire diff rente une politique qui est la fois synonyme de responsabilit sociale et d laboration de la confiance l aide de diff rents mat riaux documentaires culturels Dah Theatre explore le pass cle la ville a travers ses traumatismes contemporains que les politiques publiques ont choisi d ignorer ou de n gliger la politique officielle de m moire repose sur un d sir de ne pas s
111. ille en tant qu espace de lutte ayant une iden tit dynamique repenser prot ger et d velopper La ville avec tous ses quartiers ses diff rences ses divisions en termes de classes sociales et g n rationnelles ses habitudes et traditions repr sentait en elle m me un immense canevas qui demandait une approche interdisciplinaire com plexe pour conserver sa m moire d velopper ses qualit s garder visibles les multiples traditions esth tiques de son architecture dans un dialogue permanent avec les pratiques artistiques contemporaines Concernant les diverses communaut s qui ont des besoins et habitudes diff rents quant la participation la vie culturelle les artistes ont tent de cr er des projets artistiques f d rateurs ouverts et participatifs qui puissent int resser les diff rentes communaut s Les m dias en tant que territoire d exploration des usages et abus sociaux mais aussi en tant que territoire de repr sentation des uvres d art ont pouss de nombreux artistes apporter leur contribution les blogs de Biljana Srbljanovi devraient tre consid r s comme des uvres d art sp cifiques ainsi que les r cits de Ra a Todosijevi envoy s par e mail un grand groupe de publics ou lutter contre certains m dias surtout contre les t l visions publiques mais aussi contre les t l visions com merciales puissantes comme Pink Ainsi l espace virtuel est devenu un Les exp riences de prat
112. iment important parce que dans un sens si Les autorit s locales vous le permettent cela peut devenir un quartier exemplaire o vous pouvez conduire une s rie d actions symboliques qui dessinent un futur beaucoup plus durable pour Ljubljana et peut tre m me au del de Ljubljana et de la Slov nie Franco Bianchini directeur de l unit de recherche Am nagement culturel de l universit de Leeds dans une interview r alis e par Samo Selimovi Bunker novembre 2011 145 6 La culture prend figure de cr ativit ouvrant la voie une multitude de produits nouveaux elle rena t comme pourvoyeuse d une croissance relanc e 29 16 de bonne volont c est dire en enlevant les ceilleres id ologiques de l autonomie de l art pour l art la culture et l conomie pouvaient faire bon m nage C est l avantage des mots aux d finitions mall ables que de s adapter aux circonstances et m me avec l Agenda 21 de la culture il est possible de vanter Les atouts de la culture pour redonner un nouveau souffle la croissance conomique il suffit d employer le mot culture dans son sens utile Les acteurs culturels sont alors honor s en tant que fabricants d id es et de formes riches en innovations La culture prend figure de cr ativit ouvrant la voie une multitude de produits nou veaux elle rena t comme pourvoyeuse d une croissance relanc e Ce q
113. ins que pour reprendre l expression utilis e par la CGLU Chacun sait qu aucun pro jet culturel ne d tient par lui m me une valeur par le seul fait de son existence Tout bien culturel ne prend valeur pour la soci t que par les d bats publics si souvent contradictoires auxquels il donne lieu La premi re n cessit d un Agenda 21 de la culture est donc de pr voir des dispositifs de d bats libres ouverts et document s comme nous le dit si bien Amartya Sen prix Nobel d conomie pour ses travaux sur le d ve loppement humain L Agenda 21 de la culture devrait affirmer l obligation du d bat thique collectif et ne pas l exclure d embl e en affirmant que la culture a des vertus intrins ques presque naturelles donc indiscu tables La politique culturelle ferait mieux en quelque sorte d assumer la palabre sur ce qu elle fait et ce quelle vaut La seconde n cessit est pour moi d terminante il ne suffit pas de choi sir les bonnes valeurs culturelles Il faut aussi que ces valeurs puissent se traduire sur le terrain Pour cela au del des rapports de forces locaux les parties prenantes aux Agendas 21 de la culture doivent respecter les dispositifs l gaux qui encadrent l action publique sur les territoires Dans ce cadre il m a sembl pertinent d examiner si aujourd hui la perspec tive de consid rer la culture comme condition du d veloppement durable humain tait compatible avec les dispositifs l gaux qu
114. int ressante fond e sur la propri t collective Pour que des biens communs puissent exister les l ments suivants doi vent tre en place il doit y avoir une ressource exploiter g rer et appr cier en commun une communaut qui g re cette ressource et enfin un mod le de gouvernance des biens communs Les biens communs ont t 127 6G Ces deux personnalit s soulignent les clommages caus s par la privatisation de ce savoir commun en termes de production d ducation et de culture 99 28 et restent constamment sous la menace de la privatisation ce proces sus qui transforme la propri t commune en propri t priv e est appel enfermement L importance des biens communs en tant que mod le de production durable a t soulign e par Elinor Ostrom prix Nobel d co nomie qui a donn tort tous ceux qui affirmaient que ce mod le ne serait jamais durable Les biens communs taient autrefois des l ments de la nature les for ts l atmosph re les fleuves les lieux de p che ou les p turages qui taient partag s et utilis s par tous Ces derni res ann es plu sieurs sp cialistes conomistes activistes et membres de la soci t civile ont avanc qu un nouveau type de biens communs commenc merger dans l poque actuelle influenc par le d veloppement des technologies num riques et par la supr matie du savoir et de l infor mation comme res
115. inventer une mani re nouvelle de faire soci t tout en restant ouverts aux autres civilisations du monde r ceptifs aux mutations techniques conomiques et culturelles combatifs sur nos choix d mocratiques et de justice Cela nous demande un s rieux examen du r le de la culture dans ce moment ce titre l encombrement du discours public sur la culture par un vocabulaire techno conomique peut tre consid r comme un sympt me d une certaine difficult nous saisir de cet enjeu Ainsi en est il du concept d innovation qui a envahi la pens e sur l volution des politiques publiques entre autres celles concernant la culture 8l Nous le savons le moment nous demande de grandes capacit s d invention mais il est int ressant d examiner comment le recours ce vocable d innovation au d triment d autres termes comme ceux de cr ation ou d invention indique d importants changements de perspective D une part il semble que notre conception m me de la culture volue s largit plut t un progr s d mocratique mais peut tre au risque d une dilution ou d une banalisation de son importance dans la constitution de nos soci t s D autre part et dans le m me temps nombre de politiques publiques sous couvert d innovation semblent assigner la culture la t che de produire plut t des richesses financi res que de la richesse symbolique Pour autant la r ponse publique ou priv e dans le champ culturel n
116. ion et de la commu nication ont un lien intrins que avec nos origines Ne pas int grer cette 19 Initi es par les femmes africaines les tontines existent de longue date Elles correspondent un syst me de mutualisation mon taire Quelques femmes s associent pour verser leurs conomies dans une bourse commune Elles pr tent l une d entre elles la somme ainsi r colt e pour lui permettre de lancer ou d velopper une activit conomique Au fur et mesure du remboursement du pr t ainsi conc d une autre femme va pouvoir b n ficier d un soutien financier pour d velopper son tour une activit Les femmes africaines sont ainsi les v ritables inventrices du microcr dit donne pour avancer dans le sens du d veloppement durable c est risquer de lancer la mer des bouteilles pleines de plomb et aller droit l chec Enfin c est le niveau de nos comportements nos postures nos attitudes que nous devons analyser pour nous interroger sur notre capacit pas ser des caps dans le sens de la durabilit Or notre culture notre envi ronnement et notre parcours de vie influent incontestablement sur les postures que nous acloptons et sur notre fa on de r agir aux v nements Par exemple gt face au mal tre ou au stress certaines populations vont plut t opter pour la musique ou la m ditation et d autres pour les antid presseurs comme outil transitionnel gt en fonction des origines nous aurons
117. ique elle offre aus si la promesse d une soci t de citoyens actifs panouis et sans doute heureux L re num rique a boulevers notre approche des biens cultu rels Ce rapport demande une v ritable strat gie europ enne pour lib rer le potentiel des industries culturelles et cr atives Cette strat gie doit tenir compte de la nature duale de ces industries leur nature cono mique par leur contribution en termes d emploi de croissance et de cr a tion de richesses mais surtout leur nature culturelle par leurs activit s 4 Marie Th r se Sanchez Schmid dans la pr sentation de son rapport Lib rer le potentiel des industries culturelles et cr atives en commission de la culture et de l ducation du Parlement europ en jeudi 17 mars 2011 adopt la quasi unanimit 5 R solution du Parlement europ en du 12 mai 2011 sur Lib rer le potentiel des industries culturelles et cr atives qui contribuent l panouissement et l int gration sociale et culturelle des citoyens On devrait alors admettre que dans cette p riode de crise les jeux sont faits la culture filtr e par la rationalit de l conomie est pourvoyeuse de croissance d emplois et de revenus auxquels il faut ajouter toutes les valeurs de la vie bonne durable panouissement des individus citoyennet et vivre ensemble Cette peinture idyllique de l industrie culturelle peut faire sourire quand on songe au nombre de films
118. iques d am nagement au Mont n gro ont montr que la participation citoyenne est consid r e plut t comme une obligation formelle que comme un besoin reconnu Cependant cette situation volue et nous pouvons maintenant t moigner de tendances nouvelles positives Une participation active des diff rentes parties prenantes rend le processus aussi important que le r sultat final qui conduit une politique nouvelle et amend e Les politiques d velopp es et mises en place au niveau local concernent l environnement de vie imm diat des citoyens C est pour cela que l implication des citoyens dans les processus de conception des politiques rev t une importance r elle Tatjana Raji Expeditio 97 98 nouveau territoire d expression artistique et politique Internet constitue non seulement une galerie mais offre aussi un espace d exposition ou de co cr ation interactif et collaboratif o de nombreux jeunes artistes ont d velopp leurs plates formes privil gi es de cr ation et de partage La nouvelle sc ne artistique dans la r gion du Sud Est de l Europe d ve lopp e l aide de plates formes r elles et virtuelles artistiques et cultu relles alternatives comme le Centre pour la d contamination culturelle Rex Mama Pekarna Metelkova les centres d art contemporains etc a cr un nouveau territoire pour les pratiques artistiques dans des espaces sans institu
119. ir la r flexion Nous avons conduit ce projet comme un espace de d bat et de coop ration ouvert aux transformations aux circulations des id es et des personnes En croisant exp rimentations concr tes tudes conomiques et contributions nous esp rons participer d une approche renouvel e de l innovation dans le champ culturel Nous vous proposons cette publication en deux tomes une tude conomique accompagn e d un ensemble de commentaires Nous y explorons deux questions Peut on introduire dans le d bat europ en sur la culture de nouvelles perspectives r affirmant notre syst me de valeurs Quelles sont les pistes explor es afin de faire voluer notre mod le de d veloppement Nous serons heureux de recueillir vos r actions et commentaires en somme de continuer ensemble le d bat Pascal Brunet Paris janvier 2012 DROITS BIENS COMMUNS Peut on introduire dans le d bat europ en sur la culture de nouvelles perspectives r affirmant notre syst me de valeurs L examen du r le de la culture dans les strat gies et politiques europ ennes et plus sp cifiquement de l articulation entre innovation et culture ne peut s entamer sans un examen pr alable de ce que seraient les fondements de ces politiques Nous vivons un moment de transition europ enne et mondiale Celui ci nous pose la question de nos choix de politiques publiques et plus largement de ce qui constituerait aujourd hui le socle d un pr
120. ir s du Manuel pratique pour des mod les de cr ativit durables l re num rique ll est soumis une licence Creative Commons BY SA 2011 143 LAAROUSSA LA RENCONTRE DE COMMUNAUT S DE FEMMES EN TUNISIE LAAROUSSA est une fabrique d espaces populaires de cr ation culturelle qui s est d roul e de f vrier juin 2011 entre deux villes Tunis et Sejnane Tunisie en parte nariat avec la France le collectif La Luna des femmes tunisiennes de Sejnane et des femmes nantaises Ce sont des espaces d changes autour de modes d interventions artistiques et d exp riences structurantes travers des processus de cr ation et de transmission des savoir faire artisanaux et artistiques de communaut s de femmes migrantes et locales Trois communaut s de femmes sont prises en charge par ces espaces de rencontre de frot tements et de productions socioculturelles les poti res de Sejnane les tricoteuses cou turi res conteuses d Arl ne France et la population de femmes migrantes de l Afrique subsaharienne de Tunis 44 Laaroussa tisse des liens entre des savoir faire artisanaux et l art contemporain autour d un objet universel commun la poup e Une proposition qui invite le collectif La Luna et un collectif d artistes tunisiens rendre possible la rencontre de ces communaut s de femmes et permettre une laboration en commun qui fait partie int grante de l uvre une nouvelle intelligen
121. it Mais finalement la culture peut faire beaucoup Je ne m tendrai pas sur la premi re chose qui vient l esprit Les activit s culturelles peuvent cr er des emplois susciter ou renforcer le dynamisme conomique a tous les niveaux dans les villes les r gions les pays Le r sultat s value en richesses financi res la culture produit de la richesse financi re Il faut toutefois tre attentif au contenu du message culturel qui fait gagner de l argent Car le message peut heurter des principes Le gain financier s il se traduit par la diffusion d id es dangereuses risque d aboutir finalement un solde n gatif Deuxi me domaine dans lequel la culture peut apporter innovation et renouveau et par cons quent des progr s les relations sociales Aujourd hui en Europe c est extr mement important En effet dans notre continent nous sommes confront s des tensions entre des groupes sociaux qui n appartiennent pas forc ment a la m me culture et qui vivent mal ensemble Ce sont les probl mes des minorit s notamment en Europe centrale ce sont les probl mes des immigr s ce sont les dif f rences sociales entre les riches et les pauvres les banlieues et les centres villes ce sont les tensions entre les jeunes et les vieux entre les hommes et les femmes etc Dans ce cadre la culture les relations inter culturelles la connaissance de la culture de l autre peuvent contribuer am liorer la situation La encore co
122. la sph re dans laquelle la cr ativit et le savoir humains peuvent prosp rer librement et durable ment Nous devons aussi tre capables de fournir des solutions permettant de prot ger d utiliser et d exploiter nos biens communs sans leur nuire Produire de la culture l re num rique qui Comment Qui produit de la culture l re num rique Afin de se d velopper la capacit humaine de cr ativit doit pouvoir acc der la culture au savoir et aux informations existants En d autres termes les cr ateurs doivent pouvoir acc der librement nos biens com muns culturels et num riques Nous pensons et d fendons l id e que la cr ativit est et a toujours t une activit en r seau La d mocratisation des moyens de production d finit notre r alit sociale contemporaine et il n y a donc pas de retour en arri re possible L id e de l artiste ou du cr ateur individuel est devenue de plus en plus poreuse et la cr ativit s est ouverte a l ensemble de la soci t Tout le monde peut contribuer diff rents niveaux la production de culture de valeurs et de richesse L ventail va des contributions les plus simples par exemple couter tre un acteur de la reproduction du savoir aux contributions cr atives les plus complexes Les ressources et le temps n cessaires pour des actes cr atifs sont galement variables certains ne demandent que quelques minutes d attention d autres une vie ent
123. le tape se dessine dans tous ces mouvements avec la plate forme Passionn s et ma tres de la ville dans le centre culturel ind pendant Rex qui rep re des initiatives individuelles et collectives dans l ensemble de la r gion et Les invite se r unir afin d avoir suffisamment de poids pour influen cer les politiques publiques Des initiatives communautaires citoyennes ont lieu dans toute la r gion en plus du c l bre Droit la ville Zagreb il y a aussi Pour Muzil Pula de nombreux groupes a Novi Sad Initiative pour le centre social nouvel usage de la caserne Archibald Reiss les citoyens d Al mas groupe lobbyiste pour le quartier d Almas Centre pour la recherche r gionale cle Subotica Photo Expo a Zrenjanin action cologique citoyenne Cobra de Donja Toponica ancien club de karat qui cr e aujourd hui des lieux de divertissement sur des sites d enfouissement des d chets et bien d autres Mais il existe beaucoup d autres aspects du d veloppement urbain que les artistes ont voulu derni rement explorer en mettant en lumi re les transformations dues aux diff rents types de politiques identitaires nationa listes Skopje ou dons trangers Belgrade Skopje o le nouveau gouvernement a recr non seulement l identit nationale mais aussi l identit de la ville de Skopje d truisant les plans d am nagement urbain cons cutifs au tremblement de terre dans les ann es 1960 pour les remplacer par des la
124. le est m pris et refus de reconnaissance des personnes dans leur humanit pour reprendre les pistes de r flexion d Axel Honneth Dans ces manifestations d indign s on ne verra sans doute pas les traces de cette culture cr ative si attendue pour renouveler la rentabi lit conomique Par contre on doit y voir un autre sens pour les enjeux culturels dans un monde qui s esp re durable Cet autre sens est celui que l Unesco avait insuffl dans la D claration universelle sur la diver sit culturelle de 2001 et dans la Convention de 2003 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immat riel L enjeu culturel ne se soumet plus la n cessit de la maximisation des profits il s attache d abord la dignit des personnes comme valeur universelle Avec cette approche la politique culturelle se concentre sur la mani re dont les personnes aux identit s culturelles plurielles vari es et dynamiques peuvent parvenir vivre en faisant ensemble humanit Le travail culturel est maintenant de cheminer pas pas vers l espoir d une humanit durable qui veille loigner les situations de m pris des personnes pour au contraire les rapprocher par la reconnaissance de leur dignit C est ainsi que la D claration de Fribourg de 2007 nous rappelle que la culture n est pas un mot de colporteur usages tactiques variant selon les n gociations La culture doit tre entendue comme l ensemble des r f rences qui permettent
125. le r flexe du toucher Br sil ou au contraire celui de la distance Grande Bretagne pour signifier notre consid ration un interlocuteur gt certaines cultures suscitent l esprit d initiative Qu bec Br sil d autres entretiennent la culture du doute inhibiteur face un projet France gt en situation de r sistance des populations revendiquent le pacifisme ex posture du peuple kichwa de Sarayaku pour r sister l arm e quatorienne et aux soci t s p troli res ou ont recours la violence et au terrorisme gt notre rapport la nature diff re fondamentalement suivant que nous sommes empreints d une culture rurale ou urbaine d une communaut chr tienne ou animiste gt notre vision de la gouvernance syst me de r gulation des choix de soci t et du rapport au pouvoir varie en fonction des r f rences culturelles Prendre en compte ces sept niveaux de transformation fond s chacun sur les questions humaines et culturelles peut nous permettre de distinguer ce qui rel ve de l individuel ou du collectif de l intime ou du public du personnel ou de l institutionnel Et nous claire pour inventer les espaces de mobilisation et les solutions aux probl mes auxquels nous devons col lectivement faire face 20 Dans un cas qui dit id e dit mise en mouvement et adaptation du projet au fur et mesure de sa mise en uvre Dans l autre on passe d abord beaucoup de temps d cliner toutes le
126. les ceuvres librement Nous pensons que ce n est une solution viable que si elle met fin a la guerre du partage Dans tous les cas il n existe pas qu un seul mod le pr l vement forfai taire possible mais plusieurs et ils ont des implications et des effets tr s diff rents Les propositions different a de nombreux gards et elles ne sont pas toutes acceptables a nos yeux Lorsque nous tablissons un lien entre la question de la culture libre et les visions de changement social a grande chelle dans les conomies capitalistes de contribuables l id e d un revenu de base c est dire un salaire minimum pour tous les citoyens devient une proposition impor tante qui vaut la peine d tre envisag e Dans un syst me plus vaste de revenus applicable tous tant donn que nous participons tous d une fa on ou d une autre des activit s de pollinisation crois e et de peer to peer et que nous sommes tous des auteurs dans une conomie de contri bution un salaire minimum permettrait de r duire le risque de ne pas pouvoir r pondre aux besoins vitaux de tous les cr ateurs Ce mod le de revenu minimum repose sur l id e que la valeur est cr e collectivement et que tous les citoyens produisent de la valeur dans leurs interactions avec les autres Ce mod le remplacerait celui du r gime capitaliste cognitif dans lequel la valeur produite collectivement ne b n ficie qu quelques uns sous la forme de pro
127. lheureusement dans l tat actuel des choses ces interd pendances subies par le plus grand nombre g n rent plus de peurs et de ranc urs que d envies de faire ensemble Nous sommes face une alternative nous pouvons adopter une posture fataliste face la globalisation conomique et ses logiques d accumu lation des biens mat riels et de sp culation mon taire Ou bien nous pouvons d cider d entrer en r sistance en optant pour une mondialisation choisie fond e sur les dynamiques interculturelles et la compl mentarit entre les territoires Une question m rite d s lors notre attention savoir Qu est ce qui compte vraiment Selon la r ponse que nous lui apporterons nos len demains seront ou sombres ou clairs Porteur d une vision du monde visant l harmonie entre les humains et l harmonie entre les humains et la nature le concept de d veloppement durable ouvre dans ce cadre de nouveaux horizons et trace de nouvelles voies pour faire soci t autrement Souvent r duite une approche technique de l environnement ou oppos e la notion de d croissance la notion de durabilit nous invite en fait nous r approprier le sens litt ral du terme de d veloppement Pour dif f rencier ce qui fait abondance et ce qui fait pauvret d terminer ce qui doit cro tre et ce qui doit d cro tre Pour r ussir passer d une soci t du beaucoup d avoirs pour quelques uns une soci t
128. limitation ou d un ordre de priorit concernant les appli cations services ou contenus ou fond e sur l adresse de l exp diteur ou du destinataire Les adresses IP des citoyens et des consommateurs sont des donn es potentiellement identifiables et La personne qui d tient ces donn es a le droit d y acc der afin de les corriger de les supprimer ou d emp cher le transfert de ses informations personnelles Le filtrage des contenus Internet est une menace des droits fondamentaux et une solution inacceptable inefficace et disproportionn e d application de la loi Aucune limitation ni filtrage ne doit tre effectu Les citoyens ont le droit d acc der une plage libre d pourvue de licence du spectre des communications num riques similaire l ventail de cha nes TV analogiques et de fa on g n rale au moins 25 de toute nouvelle plage du spectre mise en place Les attaques contre la neutra lit d Internet mettent en p ril Les infrastructures num riques de base qui peuvent nous aider d velopper et tendre nos biens communs culturels et num riques Nous devons pr server cette neutralit afin de garantir la croissance des biens communs mais aussi les diff rents mod les co nomiques qui peuvent tre cr s afin de pr server g rer et distribuer la culture sans d truire Les biens communs Que sont le FCForum et le Manuel pratique pour des mod les de cr ativit durables l re num riq
129. liorant le contr le individuel et social de notre univers symbolique la culture nous augmentons notre capacit choisir parmi diff rentes options IL s agit la de la v ritable origine thique du besoin d organiser de faci liter de cr er par le biais des politiques publiques la relation entre les individus et La culture En d autres termes Les politiques culturelles mises en place de telle sorte qu elles d veloppent les capacit s des individus dessiner des alternatives de potentiels futurs sont des politiques de d veloppement Elles sont le signe de la reconnaissance de droits qui petit petit sont consid r s comme faisant partie int grante et essentielle des droits de l homme La justification primitive des politiques culturelles se nourrit de la valeur intrins que de la culture pour maximiser notre bien tre Cette valeur ne d coule pas de la maxime de l art pour l art ou de la valeur artistique de l uvre cr e mais de la capacit de la cr ativit de l art et de la culture de toucher notre affect de mani re cognitive esth tique ou spiri tuelle et de transformer notre dimension sociale citoyenne conomique ou politique en ayant une influence sur notre sentiment d appartenance d identit en construisant du capital social en alimentant la connais sance qui nous apporte de l autonomie en conformant notre sensibilit et la capacit de trouver de l utilit dans la jouissance esth tique et
130. lique de c der gratuitement les conte nus mais de faire payer les services suppl mentaires Plus nous faisons de recherches plus des mod les conomiques hybrides commencent appara tre Loin d tre menac s nos syst mes cr atifs et culturels sont bien vivants et de plus en plus de contenus sont produits Nous devons garantir des infrastructures num riques de base afin que ces contenus demeurent accessibles et qu ils restent dans le domaine public Les archives num riques les biblioth ques en ligne et d autres infrastructures doivent tre encourag es afin de continuer ajouter d autres contenus nos biens communs Nous sommes pass s d une conomie fond e sur la raret une conomie d abondance Nous devons maintenant r adapter nos poli tiques et syst mes afin de favoriser cette croissance et de permettre aux citoyens d acc der librement ces nouvelles formes de richesse culturelle et num rique Traduit de l anglais par B atrice Catanese Bibliographie Aigrain Philippe Cause commune l information entre bien commun et propri t Paris ditions Fayard 2005 Benkler Yochai The Wealth of Networks Yale University Press 2006 Bollier David Viral Spiral How the Commoners Built a Digital Republic of Their Own New York New Press 2009 Boyle James The Public Domain enclosing the biens communs of the mind Yale University Press 2010 David Matthew Peer to Peer and the Music Indust
131. lution et le d veloppement de leurs pratiques et leur insertion europ ennes Depuis sa cr ation en 1998 le Relais Culture Europe assume notamment la fonction de Point de contact national francais pour le programme Culture 2007 2013 de l Union europ enne Il est principalement financ par le minist re fran ais de la Culture et de la Communication et la Commission europ enne www relais culture europe org ZUNINO E PARTNER PROCETTI srl Cabinet d tudes et d architecture fond par l architecte italien Enrico Zunino par Jacques Mattei expert fran ais en d veloppement territorial et local et par Marie Paule Mancini Neri juriste en droit fran ais et europ en de l environnement et du d veloppement durable ZeP Progetti srl est sp cialis dans la valorisation cles centres anciens et dans l laboration d outils de gestion et de gouvernance des territoires ZeP Progetti srl travaille dans de nombreux pays europ ens et au Maghreb dans le cadre de la coop ration d centralis e fran aise www zepprogetti eu 1411 FORUM FORUM DE LJUBLJANA READY TO CHANGE Le Forum Ready to Change Forum exp rimental sur la culture et l innovation sociale en Europe et dans l espace Med s est tenu les 2 3 et 4 d cembre 2010 Ljubljana Slov nie IL a r uni pr s de 190 acteurs issus de 20 pays diff rents d Europe et au del des acteurs engag s dans les transformations importantes de nos soci t s et
132. mme pour la dimension conomique lorsqu on parle de la culture pour aider am liorer les relations sociales il convient d tre attentif au contenu du message culturel Si le message culturel consiste vanter sa propre culture en crasant celle de l autre ce n est certainement pas le meilleur message Le contenu du message culturel doit donc tre d une certaine nature car la culture peut tre aussi un facteur d explosion si le message culturel est agressif et orgueilleux imp rialiste et arrogant Je voudrais d velopper un peu plus un troisieme domaine dans lequel la culture peut contribuer l innovation Ce n est ni le domaine cono mique ni le domaine social C est un domaine plus politique et plus glo bal J aborcle la un secteur dont on parle beaucoup moins que les deux pr c dents On Ua dit on est en pleine crise Nous avons besoin de pro fondes r formes dans les grandes politiques qui structurent la soci t europ enne En Europe dans la p riode actuelle on pr ne constamment des r formes en conomie dans le domaine social la protection de l en vironnement etc Or quand on regarde les textes on s aper oit que l imagination reste modeste Pourquoi Car la classe dirigeante europ enne n a pas vrai ment t form e des innovations profondes Qu on le veuille ou non nous vivons depuis des ann es avec une pens e dominante en tout cas une approche dominante qui fait qu il est extr mement difficil
133. mmons BY SA 2011 Mode d emploi R unissant sept partenaires de l espace Med Sostenuto a eu pour objectif d ouvrir la r flexion sur l innovation sociale et conomique dans l espace Med ll a permis d exp rimenter mod liser et diss miner de nouveaux mod les de gestion et d organisation dans le secteur culturel Ayant plac ce projet dans un esprit de contribution aux mutations en cours l ensemble des partenaires a port tout au long de celui ci une attention particuli re ouvrir le d bat largir les champs th matiques comme g ographiques confronter les opinions prendre position Les crises r centes n ont fait que renforcer cette direction Les publications qui viennent clore Sostenuto sont r alis es dans cette perspective et dans cette conscience du moment Elles s articulent autour de deux tomes compl mentaires Le premier coordonn par l universit de Valencia Espagne propose une analyse conomique autour des questions de culture et d innovation Le second et pr sent tome coordonn par le Relais Culture Europe remet en perspective ces questions au regard des choix qui sont devant nous en termes de d veloppement de soci t et de d mocratie Intitul Culture amp Innovations l Europe vue du Sud il rassemble des articles commentaires exp riences d un ensemble de chercheurs acteurs artistes ayant particip aux moments de d bats collectifs du projet notamment le Forum Ready to Change
134. mondiale sur l environnement et le d veloppement de l ONU pr sid e par Mme Gro Harlem Brundtland version disponible sur http frwikisource org wiki Rapport Brundtland 113 14 sommets mondiaux sous l gide de l ONU Dans cette dynamique soucieuse de l avenir de la plan te la question culturelle est rest e marginale pendant longtemps et le plus souvent r serv e aux situations des popu lations du globe attach es leur culture autochtone Puis progressi vement travers les n gociations internationales engag es autour des enjeux de la diversit culturelle La r flexion sur la culture et le d velop pement durable s est enrichie de nouveaux arguments Ainsi depuis 2001 les conventions Unesco ont officiellement reconnu que la diversit cultu relle devait tre consid r e comme un gage du d veloppement durable De m me l organisation internationale Cit s et gouvernements locaux unis CGLU a d taill d s 2004 les responsabilit s culturelles des autorit s publiques locales dans l Agenda 21 de la culture Au point qu en 2010 une nouvelle tape a t franchie par la CGLU qui a adopt une r solution fai sant de la culture Le quatri me pilier du d veloppement durable Cette reconnaissance publique des enjeux culturels pour l avenir de la plan te est videmment une grande avanc e pour les professionnels des arts et de la culture qui dans ces p riodes de crise ont bien besoin
135. n Sostenuto a identifi quelques l ments qui expliquent l mergence de nouvelles formes d organisation conomique et renforcent la capacit d innovation du secteur culturel La recherche conduite au cours du projet a tent de fournir des r ponses trois questions principales la culture a t elle des capacit s sp cifiques pour g n rer ou d clencher l innovation Y a t il des voies travers lesquelles l innovation peut tre transmise du champ culturel au champ social ou conomique Les r gions MED fonctionnent elles diff remment du reste des r gions europ ennes La conf rence finale s est voulue une plate forme pour pr senter les conclusions les plus importantes en termes de mod lisation et de conception th orique Elle a galement servi de forum de discussion autour de la lecture politique des implications de ces conclusions pour la formulation d une contribution collective a la mise en ceuvre du volet social de la Strat gie Europe 2020 Dans ce cadre la table ronde d ouverture Transformer la soci t renouveler le projet europ en la culture un fondement visait plus particuli rement penser la red finition du projet politique europ en dans un moment de crise et de profonde transformation mondiale d battre d un mod le de d veloppement qui r interroge l conomique le social et le d mocratique poser la culture comme une ressource d terminante du changement 1417
136. n puisable qui permet d alimenter la soci t et l conomie Toutefois si de tels enjeux portent r ver la r alit quotidienne des n gociations publiques ne rend pas optimiste sur les chances de concr tiser ces bonnes intentions de l Agenda 21 de la culture L heure est partout en Europe l conomie de crise dans un contexte de tensions impos par la mondialisation des changes marchands Les tats sont plac s sous pression des urgences conomiques et l il des res ponsables publics est riv sur l volution des indicateurs boursiers Pour esp rer faire mieux dans l avenir tant sur le plan cologique culturel que social l vidence s est distill e qu il faut avant tout ma triser les taux de la rationalit conomique taux d int r t taux de change de l euro taux de d passement des normes de d ficits budg taires taux d inflation taux de ch mage et je n oublie pas taux d immigration La r duction des dettes publiques commande le monde et comme pour beaucoup d autres enjeux le d veloppement durable et la culture doivent savoir patienter en atten dant que la situation de la croissance s am liore Cette exigence de la rationalit conomique n a pas chapp de nom breux n gociateurs du secteur culturel qui ont su montrer qu avec un peu 3 CGLU ibidem Je pense que ce vous avez commenc faire dans ce quartier de la ville le quartier de Tabor Ljubljana Slov nie est vra
137. n capital Poursuivant ces r flexions par d autres voies Simona Levi et Jaron Rowan reposent la question de la nature de la ressource culturelle en tant que bien commun r fl chissant aux conditions d acc s cette ressource et la responsabilit des communaut s dans ce cadre Le march r gule les int r ts priv s Est ce que la soci t civile peut trouver des modes de faire plus viable Quels cadres de r gulation et quels protocoles se dessinent Quels sont les mod les conomiques qui peuvent contribuer au d veloppement de ces biens communs culturels Pau Rausell K ster nous propose enfin de mieux ouvrir ce chantier ce disputatio n cessaire une meilleure compr hension de l articulation entre valeurs intrins ques de la culture conomie et d veloppement des communaut s Il pose travers cela la question de la n cessaire red finition de la juste place de l intervention publique donc des politiques culturelles Enfin nous avons mis contribution des acteurs artistiques et culturels du des Sud s europ en s des Balkans la rive sud m diterran enne ainsi que les partenaires du projet Sostenuto afin qu ils t moignent de la prise en compte de ces d bats dans la transformation de leurs actions La culture est elle un facteur d innovation sociale et conomique Vous l aurez compris notre propos est tout la fois le fondement et la raison de ces innovations nous permettant ainsi de nous
138. nction des cultures la question des activit s rev t plusieurs facettes Dans nos soci t s occidentales les activit s sont assimil es au travail et plus encore l emploi salari c est dire notre capacit de percevoir une r mun ration Dans d autres communaut s notamment traditionnelles l activit journa li re consiste faire sa part pour r pondre aux besoins du groupe aller chercher de l eau cultiver un champ soigner par les plantes Ce qui est central n est pas la question mon taire mais l utilit de l activit r alis e Dans le contexte actuel de crises et dans la perspective d un monde aux ressources naturelles limit es voire quasiment finies pour certaines d entre elles nous avons la responsabilit notre niveau de revenir ga lement aux fondamentaux l instar des pionniers de l conomie sociale du xix si cle nous devons nous interroger sur l utilit soci tale de nos activit s leurs raisons d tre leurs finalit s et leurs impacts Et faire des choix en conscience Dans le m me esprit nous avons la possibilit de d passer des situations de stigmatisation comme celles des personnes sans emploi qui ne doivent plus tre caract ris es par leur situation d exclusion professionnelle mais au contraire tre consid r es pleinement parce qu elles sont porteuses de ressources en temps en comp tences et potentiellement actives dans d autres domaines que le monde salarial
139. ns quement li aux processus politiques Les tudes postcoloniales ou postindustrielles concernant les communaut s non europ ennes ont identifi et analys l influence de la culture sur les facteurs socio conomiques et politiques Nancy Duxbury chercheur m rite au Center for Social studies CES de l universit de Coimbra Portugal souligne par exemple que le r le de la culture dans l activation de processus politico sociaux est pris tr s au s rieux en Nouvelle Z lande et en Australie N anmoins au niveau mondial il existe un certain d ficit dans la prise en compte des processus culturels influents que ce soit pour faire face a des crises cologiques financi res ou encore conflictuelles ou bien dans le d veloppement r gional et local La culture en effet est souvent consid r e comme tant secondaire par rapport d autres aspects plus importants li s l conomie et la gouvernance On consid re qu elle n est op rationnelle que dans les domaines de l esth tisme les domaines visuels des soci t s humaines et les formes d expression classiques musique rituels spectacles etc D un autre c t ce manque de prise en compte des processus culturels comme les atteintes aux droits culturels est d battu dans le monde dans de petites enclaves critiques Simona Levi artiste pluridisciplinaire et directrice de Conservas en Espagne souligne que tout au long du si cle dernier Les acteurs culturels
140. ns empiriques peuvent transformer la r alit Si nous parvenons prouver que l lasticit prix de la demande le fait qu une variation au niveau de la demande entra ne une variation au niveau des prix est relativement faible pour Les mus es et si ce que nous voulons c est d mocratiser l acc s aux mus es alors nous pouvons avancer que des prix bas n auront qu une faible r percus sion sur l augmentation de la fr quentation m me si nombre d hommes politiques et la plupart des responsables de mus es croient dur comme fer le contraire L conomie nous permet donc de comprendre pourquoi les individus lisent ach tent des billets de cin ma chantent dans des chorales amateurs crivent des po mes ou prennent des cours de guitare et pourquoi les directeurs des mus es programment certaines expositions ou pourquoi des entreprises de design d int rieur s installent dans des espaces urbains qui taient auparavant des zones industrielles Il s agit toujours de savoir quelles sont les pr f rences quels b n fices sont induits par de telles d cisions et quels en sont les co ts en tenant compte de l ensemble des restrictions impos es par l environnement L conomie est la science sociale qui essaye d expliquer les choix que nous faisons partir d hypo th ses tr s simples Que peut on maximiser La valeur intrins que de la culture et les politiques culturelles Si les choix se traduisent par des processus par le biais
141. nsemble soient capables d absorber et de canaliser des initiatives individuelles ou collectives sans oublier de faciliter la circulation entre organisations g Une trame territoriale qui rende possible et qui dote de significations la mise en place des activit s cr atives et culturelles et qui de par leur densit physique ou virtuelle soit capable de provoquer des situations de serendipit fertilisations crois es circulation et connectivit entre diff rentes disciplines et activit s h Un syst me socio productif et politique ayant la capacit et la curio sit de r pondre et d absorber les valeurs ou choses utiles ou qui ont une valeur collective sociale et conomique et qui se meuvent dans le secteur de la cr ativit et de la culture Toutes les actions collectives tendant transformer de mani re substan tielle La conformation des piliers pr c dents peuvent tre qualifi es sans ambages de politiques culturelles Et dans ce contexte la politique culturelle en tant que cadre d am nagement des relations entre culture et d veloppement devient un l ment strat gique tant donn que comme le prouvent des analyses conomiques que nous pr sentons par ailleurs dans ce texte la manifestation des activit s culturelles et cr atives est la variable la plus d terminante pour expliquer le niveau de richesse des diff rentes r gions europ ennes En guise de conclusions Gr ce aux diff rents apports des
142. nsports ou l espace publics et leviers potentiels pour accompagner un nouveau mod le de d veloppement Nous ne pourrons pas dire nous ne savions pas Je pose donc le constat que nous connaissons la mise en danger de nos biens communs et je pars du postulat qu il est inacceptable et in quitable de continuer confier la pr servation et ou la gestion de ces biens communs des organisations but lucratif qui plus est sp culatif Nous devons tous nous situer en tant que veilleurs et garants de ces biens communs et en assurer la protection et la gestion de fa on transparente quitable et d mocratique Nous devons apprendre que nous vivons dans un monde fini et dans un contexte d mographique qui impose une meilleure r partition des richesses 8 Par exemple nous avons la responsabilit d tre des citoyens de l eau avant d tre des usagers de l eau 68 bilit Car ce sont bien nos cultures qui influencent nos valeurs et notre vision de la richesse notre approche de la question sociale ou de l co nomie du rapport la nature et de la gouvernance Ce sont encore elles qui sous tendent les diff rentes formes que peut prendre notre cr ativit notre capacit ou non l cher prise pour inventer un avenir collectif paci fi et un nouveau projet de soci t Sept niveaux de transformation pour avancer dans le sens du d veloppement humain durable Pour construire un nouveau mod le de d
143. ntaires peuvent aussi faire la diff rence et il n est pas inhabituel aujourd hui que des projets permettent aux utilisateurs d apporter leur contribution ou de donner des sommes d argent afin de soutenir un projet ou une entreprise donn s Ce mod le ne peut pas financer toutes les acti vit s ou articles culturels mais il peut aider tablir un lien troit entre les communaut s de producteurs et tous ces acteurs qui en tirent parti Le crowdfunding est aussi une pratique int ressante qui est devenue une source importante de financement culturel En permettant des citoyens individuels et des entreprises publiques ou priv es de contribuer une initiative culturelle en apportant la somme d argent de leur choix ces plates formes ont permis la soci t de devenir un acteur important et d avoir voix au chapitre dans la production de projets culturels sp cifiques Il existe actuellement plusieurs mod les de crowdfunding explorer et prendre en compte afin de comprendre le potentiel de ces mod les Nous pensons aussi que les commoners doivent pouvoir tirer parti de la culture libre et que des mesures doivent tre mises en place afin de garantir que des organismes priv s ne puissent utiliser des connaissances ou des biens communs sans verser une indemnit ou redistribuer une par tie des b n fices g n r s Les licences comme le Copyfarleft propos par Dmytri Kleiner offrent une sorte d quilibre dans cette bat
144. nte l alt rit de certaines populations la nature Notre activit est elle simplement g n ratrice de superflu de virtuel d une surconsommation inutile Si oui est il ventuellement possible d envisager un plan strat gique de transformation de l activit sur quelques ann es gt Dans le domaine culturel toutes les activit s artistiques sont elles en elles m mes l gitimes et un plus pour la soci t Quelles r gles du jeu pour le soutien la cr ation Comment int gre t on les effets soci taux positifs ou n gatifs de l activit artistique 15 Cr ation de l indice du bonheur int rieur brut d s 1972 invention du produit int rieur doux en 1999 dans le cadre du Carrefour des savoirs Elle sous tend une logique de comp tition via la notation le benchmar king entre les acteurs et les territoires l heure o la sortie de crise devrait au contraire reposer sur la compl mentarit et la collaboration entre tous Elle l gitime par ailleurs la mon tarisation de tous les changes Et ce m me jusque clans la relation avec la nature comme en t moignent les savants calculs en cours autour de la r mun ration des services envi ronnementaux Elle l gitime enfin la vision d une culture marchandisable merci en confondant la question de la viabilit conomique avec la sp culation sur les uvres d art Le quatri me niveau d interrogation est celui de nos activit s humaines En fo
145. ntroduisant de nouveaux d fis esth tiques dans le monde contemporain 99 88 A la fin de cette d cennie les cons quences de la crise conomique mon diale taient galement visibles dans cette r gion du Sud Est de l Eu rope alors que les processus de d mocratisation n avaient pas encore t implant s avec succ s Ainsi la culture dans une p riode d apathie a suscit de nouvelles demandes aupr s des activistes artistes devenir des producteurs pas d uvres artistiques en tant que telles mais d une prise de conscience de la profonde crise sociale Eux m mes soul vent une question ne risquent ils pas de devenir des producteurs d utopie tant donn qu ils agissent avant tout pour provoquer des changements mais des changements concrets et minimes au sein d une soci t mondialis e La sc ne ind pendante dans le monde de l art et de la culture a d ve lopp son propre univers d action associ de nouvelles forces sociales mergentes encore fragiles des initiatives citoyennes des mouvements tudiants et m me de rares pratiques de gestion autonomes mises en uvre pour sauver les usines cas de l artiste Milica Ru i i et de l en treprise Yugoremedija Zrenjanin L ensemble de la sc ne ind pendante a montr un grand sens des responsabilit s Les organisations ont d ve lopp un sens mutuel de solidarit qui s est pleinement affirm au cours de diff rentes actions visant
146. nts en mesure de croiser l espace politico social La plupart du temps l tat a mis en place des unit s culturelles d art centralis es ainsi que des espaces p dagogiques Cependant plus r cemment l volution rapide des espaces urbains a fait na tre de nouveaux besoins en mati re de communication et de reconnexion Dans la ville de Bangalore on a pu observer l mergence d espaces d art ind pendants tels que la galerie 1Shantiroad www 1shanthiroad com la galerie Samuha open gallery http samuha wikidot com et la r sidence Bengaluru Art Residency www bar1 org qui fonctionnent comme des r sidences d artistes pour promouvoir un art visuel a la pointe mais encore assez m connu Maraa www maraa in un collectif d art et de m dias est le seul collectif de ce genre Bangalore il regroupe des personnes venant d horizons diff rents tels que la technologie les m dias le th tre les sciences sociales et naturelles D sireux de r pondre aux changements dans les espaces de vie urbains Maraa s est attach travailler avec les praticiens de l art urbain pour faire face aux changements dans la diversit ainsi que dans la fonction des espaces urbains et de leur public Ce type de collectifs ind pendants qui ne sont pas subventionn s par l tat se sont form s en r action aux pratiques fig es des m dias aux espaces urbains changeants et aux pr occupations d ordre cologique Maraa se soucie galement d
147. nuls de livres sans int r t ou de produits num riques qui passent de mode avant m me d avoir t fabriqu s mais la conviction politique ne se pose pas cette question de la valeur cultu relle ou artistique Elle la laisse volontiers a la seule responsabilit de la sphere priv e sauf cas graves mettant en cause les bases morales de la soci t Chacun ses go ts en somme dans les limites de l admissible Pour l instant je ne retiendrai de cette position du Parlement europ en que l volution tonnante de l enjeu culturel avec l conomie cr ative ce n est plus aux acteurs culturels Les plus malins de trouver une place dans les n gociations conomiques c est au contraire aux forces co nomiques de rechercher le concours des milieux culturels cr atifs pour sortir du marasme L ascension de la culture dans l chelle des l gitimit s est remarquable Ce changement de position est tout aussi visible au niveau des instances mondiales on le trouve l identique dans la Convention Unesco de 2005 concernant la diversit des expressions culturelles ou dans la posi tion de la CNUCED qui n h site pas affirmer que l conomie cr ative est aussi essentielle pour sortir Les pays en d veloppement de leur pauvret J en ai dit assez je crois pour que l on accepte de prendre au s rieux la relation entre culture et d veloppement durable Toutefois mon intention n est pas d allonger la liste des actions culturelles qui sauv
148. ode dans les tudes culturelles Depuis notre exp rience dans le domaine de la recherche les deux der ni res d cennies nous ont conduits une v ritable r volution quant au r le que devait jouer la science conomique dans l analyse de la culture Au milieu des ann es 1990 le secteur de l conomie portait un regard sur nous les conomistes de la culture qui consistait dire que nous avions des divertissements marginaux voire m me curieux mais qui en fin de compte avaient bien peu d importance pour expliquer les v ritables dyna miques de la r alit l heure actuelle tous Les d bats sur Les mod les de d veloppement et de croissance qui doivent sauver l Europe se centrent sur des aspects dont nous conomistes de la culture avions d j parl comme le capital humain et social les biens symboliques la cr ativit et l innovation Nous sommes pass s du statut de part exotique de l invisible coll ge de l conomie celui d invit s sans lesquels aucune f te ne sau rait tre organis e Depuis la vision du secteur de la culture nous avons aussi commenc dans les ann es 1980 douter des intentions de ces conomistes qui avec leurs mains pleines de graisse valorisent comptent et salissent Les sublimes et incommensurables mots qui requi rent des majuscules comme l Art la Cr ativit la Culture Comme le souligne Bruno Frey nombre de politiques de journalistes et d artistes ainsi qu une grande p
149. ojet europ en renouvel Il nous appartient ainsi de r affirmer nos choix culturels au regard de nos choix constituants entre autres celui de construire un espace europ en ouvert et fond sur le respect de principes simples et forts Etat de droit d mocratie pluraliste justice sociale conomie sociale de march Depuis la publication par la Commission europ enne de son agenda culturel l re de la mondialisation le d bat culturel europ en s est certes renforc mais galement consid rablement restreint la d finition des conditions d une meilleure contribution du secteur culturel et cr atif au d veloppement conomique de l Europe Souvent m me renfor ant cette volution le seul champ des industries culturelles et cr atives retient l attention La culture est ainsi consid r e voire n appara t l gitime qu en tant que facteur outil marchandise privatisable et commercialisable Est il raisonnable de penser une politique culturelle europ enne sur les seules bases de sa contribution la comp titivit europ enne Est il possible de ne pas envisager la contribution de la culture au projet de communaut europ enne Nous ne le pensons pas Comment alors introduire dans le d bat europ en sur la culture de nouvelles perspectives r affirmant notre syst me de valeurs Il s agit non d analyser la culture comme facteur d innovation et de bonne sant de nos conomies mais plus fondamentalement de des
150. olitiques publiques en diminuant l importance de la culture en tant que bien public et en met tant en question le consensus autour de la culture comme le param tre d identification cl de l identit nationale Afin de trouver une r ponse ad quate les lites culturelles ont remplac la question de l identit nationale par le nouveau theme de valorisation nationale consid r comme un moyen de rendre le pays plus comp titif d un point de vue co nomique La culture en tant que puissance clouce se retrouvait a la fois clans les processus cle s paration et de r conciliation La p riode de transition dans le Sud Est de l Europe pourrait tre consi d r e comme une p riode d exp rience sociale hors du commun o tout et tout le monde taient soumis des mesures au coup par coup face diff rents types de pressions internes et externes Il s agissait aussi d une p riode d apr s guerre ce qui signifie que les profiteurs de guerre sont devenus Les nouvelles lites financi res que des populations ont t d plac es sans possibilit de retour que de nombreuses villes y compris les immeubles d habitation et les usines taient an anties que le dis cours politique tait empreint de paroles haineuses etc Cependant la nouvelle dynamique sociale a int gr dans l espace urbain des id es entrepreneuriales synonymes de domination des l ments suivants investissements dans des constructions
151. ologue ex pr sident et ex d put de l Assembl e nationale de Slov nie oo eee cecesescecesscseseseesscessesesseeeees 126 g EDITORIAL La culture est dans cette rupture de la mondialisation notre vivier o nous puisons les ressources pour donner du sens nos vies personnelles comme nos communaut s d appartenance ou de destin Jacques Delors In Message adress pour les Rencontres europ ennes Europe culture territoires Avignon juillet 2010 La r daction d une publication telle que celle que nous vous proposons est une prise de responsabilit qui s est affirm e tout au long du projet Sostenuto Acteurs culturels dans le Sud de l Europe il nous apparaissait au d marrage de ce projet n cessaire de questionner la place de l innovation dans le secteur culturel Tr s rapidement la les crises actuelles nous ont conduits ouvrir notre champ d analyse et d action sur les profondes volutions que nous devons savoir imprimer en Europe notre mod le de d veloppement et certainement de soci t Le monde vit Il se transforme profond ment La mondialisation cr e des ruptures des tensions en accentue d autres Les interactions conomiques se lient aux interrelations culturelles et sociales Le local interagit avec le global au travers de processus transnationaux De nouvelles grandes puissances apparaissent a l image du basculement du centre de gravit mondial vers l Asie Les Suds voluent not
152. on les capacit s contributives de nos soci t s l volution de nos organisations autour de biens communs revendiqu s L enjeu n est donc plus d imaginer de nouvelles organisations plus efficaces 163 64 mais bien d imaginer de nouvelles formes de fabrication des savoirs de leur change et de leur enrichissement ou plus ambitieusement d aider chacun formuler son futur r le des r cits et d en renouveler les formes une des fonctions de l art Ces enjeux dessinent un tout autre r le pour la culture que celui assign un secteur conomique mal compris mais bon producteur de profits et d emplois Le moment demande de d passer cette approche sectorielle et donc de penser la dimension culturelle comme le ressort cle nos soci t s le vivier de nos inventions la source de nos inspirations De telles strat gies d innovation sont en effet certainement plus culturelles que technologiques Dans cette seconde partie nous avons sollicit deux auteurs afin de mieux cerner certains l ments d une part dans cette transition europ enne et d autre part de la place de la culture Ainsi H l ne Combe propose dans un premier temps une analyse de l volution possible du lien entre culture et d veloppement notamment par la prise en compte de la question humaine et du bien vivre Elle en d gage des perspectives nouvelles pour les politiques publiques et leur gouvernance ouvrant vers une d finition de l innova
153. on desdites capacit s lesquelles constituent le principal trait de diff rentiation de l tre humain Sur ce point nous pouvons parler du sens de l identit du besoin de s exprimer de s mouvoir de communi quer et d tre en relation travers les disciplines artistiques la sensation d appartenir et de prendre part aux processus m mes de d finition des valeurs communes La perception de toutes ces dimensions int gre bien videmment une composante culturelle mais r pond aussi des l ments ataviques fruits de l volution d une esp ce intelligente Nul doute qu ils ont une influence notoire sur notre bonheur notre bien tre ou notre uti lit Ce sont la les vraies valeurs intrins ques de la culture qui sont les fondements m mes des d nomm s droits culturels cf la D claration de Fribourg et donnent une logique instrumentale et de la consistance tant aux d cisions individuelles que collectives Dans le monde occidental et d velopp la relation la culture plus qu avec toute autre dimension est radicalement li e la capacit am liorer notre bien tre utilit ou bonheur et par voie de cons quence si la logique de l action collective consiste impl menter des actions nous per mettant de d placer la fronti re des possibilit s de notre bien tre toute intervention visant le permettre sera pleinement justifi e Il s agit la de d veloppement au sens d Amartya Sen tant donn qu en am
154. opriations implique que les g n rations venir ne pourront pas utiliser exploiter ni tudier ces diff rents l ments Il s agit la d une v ritable menace sur nos capacit s cr atives 13 http fcforum net sustainable models for creativity 14 http 2010 fcforum net en 15 http en wikipedia org wiki Happy Birthday to You 16 Voir Vandana Shiva Manifestos on the Future of Food and Seed South East Press 2007 Aujourd hui face un contexte qui permet la multiplication sans fin d un objet effet amplifi par la globalisation qui offre a la fois de nouvelles capacit s de production et des nouveaux march s pour la diffusion la cr ation artisanale voit son espace se r duire comme peau de chagrin Jacques Mattei Zunino e Partner Progetti srl 131 G Nous devons pr server cette neutralit afin de garantir la croissance des biens communs 22 32 Copyright restrictif La tendance l extension des conditions de copyright sur les biens cr a tifs a des cons quences d sastreuses sur nos biens communs culturels Le nombre de livres chansons images ou repr sentations graphiques qui devraient appartenir au domaine public mais sont verrouill s par des int r ts priv s est aujourd hui plus important que jamais Les archives des maisons de disques d tiennent des enregistrements qui n ont aucun int r t conomique mais qui sont essentiels la compr hension de notr
155. or qu ils nous ont dessin est des plus attractifs Sera t il possible de vivre dans un monde o nous aurons non seulement la capacit et le temps de nous mouvoir de sentir de partager travers les expressions artistiques et culturelles mais o il existera ga lement des m canismes qui stimulent et r compensent la cr ativit recon naissent le talent rendent possible la m moire et produisent l innovation Nous ne croyons pas aux d terminismes extr mes et par cons quent la conformation du nouveau mod le de relations entre culture et conomie ne d coulera pas uniquement des relations m caniques qu elles entretien nent mais aussi de la volont des hommes et des femmes qui agissent non seulement par leurs pulsions biologiques fruits de l volution mais galement par leurs attitudes et leurs valeurs moul es dans l espace de la pens e du d bat social et de la r flexion intellectuelle Ce dont nous sommes s rs c est que si nous n articulons pas de cadre d interpr tation bas sur la connaissance pour se positionner et situer les scenarios possibles et si nous ne d tectons pas les possibilit s de contr le social et d mocratique desdits processus la relation entre culture et conomie se structurera en accord avec les int r ts d autres pouvoirs peut tre moins d mocratiques et moins thiques 3 Marshall McLuhan The Global Village Oxford University Press 1989 L conomie Au del d une simple m
156. ormateurs en tant qu outil permettant de faire pression sur les d cideurs les institutions et les organismes publics afin d influencer les changements l gislatifs en cours gt offrir aux individus en tant que sujets actifs des outils pour g rer les changements de paradigmes qui ont lieu clans les domaines du savoir et de la production cr ative et culturelle gt cr er un r seau de relations et de collaboration mondial fond sur un int r t commun pour la d fense de la culture libre gratuite Nous pensons que ces trois aspects que Les lobbies conservateurs de l industrie du copyright choisissent de pr senter comme inextricable ment li s peuvent et doivent aussi tre g r s s par ment La produc tion de culture ne doit pas simplement tre synonyme de g n ration de b n fices et Les nouveaux mod les conomiques durables ne doivent pas nuire la libre circulation du savoir Le v ritable d fi consiste com prendre qu il existe une culture sans argent m me s il est possible de gagner de l argent gr ce la culture La protection de la force productive qui rend la culture possible ne doit pas tre utilis e comme argument de chantage conomique elle doit tre reconnue comme pilier fonda mental de nos droits En tant que soci t civile il est de notre responsabilit de nous opposer aux pratiques qui pillent cet h ritage commun et de les emp cher d aller plus loin Nous devons d fendre et d velopper
157. ositions Bref un socle culturel de grande qualit L Europe en a besoin pour elle m me D autres peuples prouvent le m me besoin et je pense particuli rement nous sommes au bord de la M diterran e au Sud de la M diterran e qui vient de conna tre les r volutions que l on sait 1121 122 a Alin Nica pr sident de la commission EDUC commission de l Education de la Jeunesse de la Culture et de la Recherche du Comit des r gions Premi rement je voudrais profiter de cette occasion pour vous donner un aper u du mode de fonctionnement du Comit des r gions et de son point de vue sur les politiques culturelles Deuxi mement je voudrais me pencher sur certains traits fondamentaux de la culture vue comme une composante cl dans l innovation socio co nomique ainsi que sur le r le des autorit s locales et r gionales Troisi mement je voudrais conclure en partageant avec vous quelques r flexions sur les d fis ainsi que sur les nouvelles opportunit s venir Quelques mots sur le Comit des r gions Comme beaucoup d entre vous le savent d j le Comit des r gions a t fond par le trait de Maastricht en 1994 en tant qu organisme consulta tif afin de donner aux repr sentants locaux et r gionaux l opportunit de faire entendre leur voix au sein de l Union europ enne La Commission europ enne le Conseil ainsi que le Parlement europ en ont le devoir de consulter le Comit des
158. phonie de pra tiques artistiques et sociales qui conduit de nouveaux flux et intercon nexions r gionaux dans l ensemble de l Europe du Sud Est Les organisa tions artistiques de la soci t civile ont d velopp des plates formes de soutien et de d veloppement mutuel La mise en r seau est devenue un mantra qui a lanc de nouveaux mod les et formes d activisme de nou veaux sujets ouvert des horizons diff rents Le collectif curatorial WHW What How and for Whom Quoi comment et pour qui de Zagreb Remont et le collectif Prelom cle Belgrade cles initiatives artistiques comme Milart Dez org Art clinic de Novi Sad tous ces groupes sont actifs dans l ensemble du territoire r gional travaillent collectivement et s interrogent De grandes manifestations comme le Festival du film subversif Zagreb ou Performance night au Limit festi val de Belgrade Infant festival Novi Sad Mostar intercultural festival sont des plates formes de pr sentation de pratiques collectives qui exp rimentent et innovent en termes de formes de contenus de m thodes de m diation et de dialogue interculturel Les artistes ont d velopp des projets qui ont d pass les fronti res disci plinaires des projets hybrides par leur forme et leurs contenus Des pro jets collectifs d amateurs et de professionnels une politique d int gration via des actions participatives en d veloppant des pratiques artistiques fond es sur des
159. politiques centres commer ciaux parcs aquatiques piscines etc inaugur s par des responsables politiques nouveaux types d entreprises cr es par des autochtones mais enregis tr es dans les les Ca mans nouveaux types cle productions culturelles consid r s comme une indus trie des loisirs secteurs cr atifs pr nant le divertissement l vasion avec des producteurs de musique de films et de programmes t l vis s culture en kiosque et march s aux puces comme principaux espaces de rencontres et de socialisation en partie remplac s derni rement par les centres commerciaux conomie grise bas e sur la contrebande d importations la vente de produits d occasion etc pratiques d occupation urbaine cr ant des bas quartiers dans le centre 185 66 La culture tait le moteur de changement le plus fort moteur qui plaidait en faveur de questions sociales et politiques plus larges 99 86 des villes afin de pousser les autorit s apporter des solutions migrants roms du Kosovo et du Sud de la Serbie Dans cette situation sociale l ensemble du secteur culturel est devenu un v ritable acteur du changement Les artistes et les groupes artistiques ont lanc de nombreux projets pour lutter contre l injustice et l exclusion sociales Ces actions ont surtout t men es en dehors du syst me institutionnel public qui avait d autres priorit s l
160. ptitudes ou comp tences comme la capacit d adaptation dans des situations complexes l interculturalit Et qui impose de sortir de la seule culture de la norme de la notation Enfin la notion de communaut de territoire repr sente une alternative la globalisation conomique pour inventer une mondialisation construc tive solidaire et apais e Elle propose des cl s pour constituer des col lectifs d acteurs dans chaque territoire qui se dotent d un projet commun se mobilisent ensemble et se mettent en lien et en collaboration avec Les autres territoires du monde En r sum nous devons tre conscients que Le devenir de l humanit pas sera par notre capacit nous situer en soci t bienveillante appre nante ouverte aux autres et la transformation Pour y parvenir nous devons faire le pari de la confiance entre les g n rations d passer la p dagogie par la peur de Hans Jonas et pr f rer la posture d Ulrich Beck qui fait le choix de croire que le renouvellement de nos fa ons d agir est notre port e Soyons r silients lucides et visionnaires Accordons nous le droit l uto pie et l optimisme Osons l audace et la cr ativit Sortons des cadres et bougeons les lignes pour devenir chacun et tous ensemble ce que Noberto Bobbio d signaient comme les avant courriers d un monde meilleur Nous sommes tous acteurs Etre citoyen ce n est pas vivre en soci t C est la
161. qui se combine avec la sacralisation de la lecto criture et de la technophobie est en fait le revers de l id al 1 Umberto Eco Apocalipticos e Integrados ante la cultura de masas Ed Lumen 1968 2 Jeremy Rifkin L ge de l acc s La V rit sur la nouvelle conomie La D couverte 2000 145 46l illustr qui pensait que la culture allait nous affranchir d finitivement de la barbarie Ce sont les intellectuels classiques qui adh rent cette d rive de la culture Par ailleurs une lecture plus tendance bien qu elle d marre avec Mac Luhan nous fait passer par le travaillisme britannique jusqu aux courants glaciaux des Nordiques et les espaces asiatiques mergents Elle glorifie l innovation et sacralise une suppos e classe cr ative qui tel un fant me parcourt la vieille Europe et nous annonce que la cr ativit l innovation sont la nouvelle Ithaque vers laquelle nous devons nous diriger et o nous serons l abri dans ce nouveau monde globalis o les nouveaux pays mergents comme la Chine ou le Br sil remettent en question la sup riorit conomique et morale d une Europe d cadente qui ne survit plus qu en nous racontant de vieilles histoires Comment r pondre cette question Quel est le r le de la culture Fai sons nous route vers le paradis ou le batelier nous conduit il vers la rive des morts Et que peut nous dire l conomie sur ces voyages Aucun doute sur le fait que le d c
162. r ici des directions et des espaces L action culturelle et artistique peut en effet donner la possibilit aux citoyens de se r unir imaginer et agir pour atteindre cette vision d une soci t meilleure 56 POUVEZ VOUS NOUS CITER DES EXEMPLES D ACTIONS DANS CES ENJEUX On peut prendre l exemple de la ville et plus particuli rement de l espace public Nous avons l impression que cette communaut notre ville est La n tre et non celle de ceux qui investissent dans le b timent ou qui domi nent parce qu ils ont t lus Or souvent les politiques ne se comportent pas comme des serviteurs de la chose publique mais comme des propri taires de toutes les ressources publiques travers l initiative Right to the city diff rentes associations culturelles de la jeunesse et environnementales ont orga nis depuis d j quelques ann es des cam pagnes des rassemblements de citoyens et des protestations sur un lieu particulier de la ville de Zagreb Dans ce cas sp cifique les promoteurs immobiliers ont gagn et ont corrompu les politiques Mais cela a aussi permis d ouvrir de nouvelles possibilit s pour les citoyens de s impliquer de discuter d tre pr sents sur place et de prot ger ce qu ils pensent leur appartenir C est juste un des exemples possibles Les spectacles de th tre ou les expositions devraient avoir cette mis sion politique directe ou imm diate IL n est pas possible quand on est acteur
163. ravaillent peuvent le constater chaque jour ce qui faute de mieux est nomm une conomie informelle mais qui est beaucoup plus que cela un mode de relation une culture une philosophie fait vivre l immense majorit de nos concitoyens Il s agit d un mod le ayant int gr la pauvret comme son fondamental un mod le construit dans l irrespect absolu des r gles de l conomie Uocciclentale qui lui est parfaitement opposable puisqu il ne partage avec elle qu un seul trait son efficacit Oui acceptons enfin que notre travail baigne effectivement dans la pauvret Oui elle en montre bien quelque chose Mais jamais pour s en plaindre et encore moins pour s en faire plaindre Il faut tre bien aveugle pour ne pas voir la beaut la douceur la tranquillit la paix qui traversent toutes ces formes et ces expressions que nous r v lons que nous mettons en place et dont la pauvret est l essence m me la chance et le devenir Je suis bien moi Dakar en cette Afrique l C est ici que je suis C est depuis ici qu ensemble je suis avec les autres au monde Ma r flexion mon travail sont bel et bien africains La pauvret est son sel son contexte et sa seule perspective La pauvret est son vocabulaire entier Je me dois de le parler bien ou me taire Mais pourquoi Diable me tairais je quand par ces mots la il y a tant de merveilles dire Si le monde qui ne peut tre monde sans la pr sence de tou
164. recherches un nouveau concept de productions artis tiques qui orientent les attentes sur le processus et non sur les r sultats La collaboration avec des chercheurs et des philosophes est devenue extr mement troite Des groupes comme Walking Theory Metaklinika Belgrade SCCA Sarajevo Monument Belgrade Tuzla Multimedia Pristina Centre pour les arts contemporains Skopje etc ont int gr des artistes et des sociologues des comparatistes des analystes culturels des philosophes des diteurs et d velopp des programmes culturels plus labor s complexes et ambitieux comme les projets Containers de libert tudes yougoslaves ou Modernisme etc au Centre de d contamination culturelle Les artistes auto organis s en diff rents groupes et r seaux sont entr s ensemble dans le domaine politique en organisant des actions directes mais aussi des actions de pression lls ont cr leurs propres plates formes de d bat pour g n rer de nouvelles connaissances et pour trouver des solutions pour leurs id es artistiques et sociales Nomad dance plat form et Kondenz festival sont les meilleurs exemples de politiques cultu relles ascendantes o le r seau r gional de danse a r ussi introduire ce tout nouveau genre dans la r gion Conclusions du professionnalisme la citoyennet Alors que les artistes l poque socialiste imaginaient que la vie en d mocratie leur donnerait le
165. relles et il n a que deux positions possibles soit vous entrez dans la norme de l conomie cr ative et il vous faudra apprendre nager dans l oc an des 600 milliards de chiffre d affaires du secteur soit vous avez une autre thique personnelle mais votre projet ne sera l gi time qu la condition que vos activit s ne p sent pas sur les changes entre Etats et ne d passent pas quelques millions de centimes Surtout vous ne devrez jamais porter atteinte la bonne concurrence Je prendrai du temps pour faire cette d monstration qui conduit obser ver qu en pratique les acteurs culturels deviennent souvent leur corps d fendant de simples offreurs vendeurs de produits habill s en pi ciers culturels de produits d excellence pour les uns populaires pour les autres rentables ou aid s par les collectivit s publiques Pourtant une autre articulation entre principes et pratiques est possible pour concilier culture et d veloppement durable humain Je soumettrai ainsi au lecteur la perspective de consid rer que l enjeu culturel est de faire humanit au del de Uhabituel faire soci t que l on entend ici ou l propos des finalit s de l action culturelle publique Dans ce cas la politique culturelle doit g rer les interactions multiples entre toutes les libert s culturelles de toutes les personnes qui se c toient dans l es pace public Elle doit accepter la palabre pour parvenir plus
166. retrouve une intentionnalit qui va au del d une simple occupation du temps de loisir o Les tres humains en vertu de leur besoin de s exprimer de communiquer et de s mouvoir interagis sent de mani re plus cr ative ou plus passive avec des flux d informations symboliques poursuivant ainsi un certain impact esth tique expressif cognitif motionnel ou spirituel par rapport eux m mes ou aux autres Ces interactions peuvent se concr tiser par des actes isol s ou dans des espaces de relation sociale et peuvent s articuler tant travers des sys temes d change formels ou r gul s comme le march l ducation ou Les organisations culturelles entreprises organisations et institutions qu in formels et peu structur s r sultat naturel de l interaction sociale Le fait av r que nous pouvons constater dans les derni res d cennies est que la dimension des espaces dans lesquels s effectuent nos changes d exp riences culturelles n a fait que cro tre Les changes d exp riences culturelles ont cr tout comme les changes qui se sont produits l in t rieur de l espace du march Cela est d a diff rentes raisons tant du point de vue de la demande et de la croissance du niveau de revenus et de la formation de la population europ enne qu des facteurs li s a l offre comme la disruptive r volution technologique de la num risation et de l Internet ou aux besoins du syst me productif europ en de trouver d
167. risque et incertitude Un syst me stable de reconnaissance des droits d appropriation de la valeur conomique de la cr ation de la production et de la distribution culturelle qui aille bien au del des mod les traditionnels de propri t intellectuelle qui reconnaisse que la cr ation de valeur dans la produc tion symbolique est un processus de construction sociale qui requiert galement que l on se serve des biens communs de l activit des pres cripteurs et du r le des consommateurs Par cons quent ledit syst me doit englober des syst mes d incitation pour tous ceux qui participent la cr ation de valeur et doit tre techniquement applicable l envi ronnement dynamique du num rique et de l Internet Un syst me acceptable de r gulation du travail de cr ation profes sionnelle qui m me dans un environnement de grande flexibilit soit capable de pr server des niveaux admissibles de s curit et de stabi lit vitale Un cosyst me organisationnel dense et vari qui rassemble des struc tures entrepreneuriales c t d une multitude d associations culturelles Les circuits courts en agriculture m ont paru tr s int ressants par le mod le conomique qu ils d fendent et que je consid re comme vraiment r volutionnaire Les consommateurs ne sont pas dans un mode de consommation passif mais deviennent des consom acteurs qui s impliquent concr tement Le mod le tente galement
168. ritoire et l international ateliers r sidences d artistes r seaux et actions culturelles L A MI est galement une des structures fondatrices de l embl matique site culturel La Friche La Belle de Mai www amicentre biz 1109 110 BUNKER L organisation non gouvernementale Bunker r alise et organise des v nements culturels Elle produit et pr sente diff rents types de performances contemporaines dans le domaine du th tre et de la danse elle organise des ateliers et d autres types de programmes ducatifs elle conduit diff rentes m thodes de recherche dans le champ de la culture elle organise l un des festivals internationaux les plus r put s le Festival Mladi Levi L objectif de Bunker est de rafra chir et vivifier la sc ne culturelle slov ne avec des approches novatrices d encourager la mobilit cles artistes et de leurs uvres la fois en Slov nie et l tranger et de promouvoir une interrelation entre les diff rentes disciplines artistiques www bunker si eng CITEMA Fond e en 2006 la Cit europ enne des m tiers d art CITEMA est une association culturelle but non lucratif bas e en r gion Toscane Elle vise travers ses activit s accompagnement professionnel centre de ressources expositions valoriser et promouvoir l artisanat d art favoriser la transmission et le partage des savoir faire encourager la mise en r seau des professionnel
169. rle de cette Afrique pauvre Pourquoi est ce assez La pauvret est elle moins grave aujourd hui Quelque chose de fondamental est il chang Ce n est pas pr cis Il faut seulement bien entendre que l Afrique n est pas que pauvre et qu il s agit pr sent de montrer d elle une image plus positive Dans quel but Cela n est pas dit L Afrique n est pas que pauvret Il para t a priori difficile d opposer un tel postulat Pourtant je vois bien moi qu elle n est que cela C est dire qu elle est d abord cela qu elle est pauvre avant que d tre quoi que ce soit d autre C est dire qu elle n est rien par ailleurs que tout ce qu elle est d autre elle l est depuis et par la pauvret L Afrique est elle une force de production De d cision M me seulement d influence Nous savons tous que ce n est pas le cas L Afrique serait elle faite de son histoire Mais qui peut ignorer que l histoire africaine a t quasi enti rement d truite par les colonisateurs et qui ne voit pas que Le nouvel Empire occidental s est charg en quelques ann es d effacer le peu que les colons n avaient pas su laminer tout fait en quelques si cles Et d sormais puisqu il n y a plus rien d truire plus rien prendre voler puisqu il n y a plus rien tout ce que l on pourra faire pour aggraver encore les choses est cela censurer l affirmation de la pauvret de l Afrique et interdire l affirmation de l Afrique dans sa pauvret Po
170. rreau de leurs propositions culturelles ou artistiques La prise en compte de ce maillage et des acteurs qui Le constituent est certainement un des d fis dans la transformation des politiques publiques pour la culture que ce soit l chelle des territoires ou dans l mergence de dispositifs transnationaux la hauteur des enjeux que nous pose la mondialisation En somme saurons nous imaginer des dispositifs de soutien l innovation larges dans leur approche 1 Territorial Dynamics in Europe The Creative Workforce ESPON novembre 2011 amp voir tome 1 de la pr sente publication ambitieux dans leur dynamique sociale leviers de d veloppement donnant ainsi sens nos vies personnelles comme nos communaut s d appartenance ou de destin Ce moment nous appara t donc comme celui des choix Nous avons au cours du si cle dernier d cid de suivre un chemin collectif fond sur la n gociation celui de la construction europ enne long processus qui appara t chaque jour certes complexe mais aussi plus urgent et n cessaire Questionner l innovation n est donc pas anodin s il s agit bien de chercher les voies de la transition co socio cologique de notre mod le europ en On peut cependant raisonnablement craindre que le questionnement dominant ne cherche en fin de compte qu prolonger un long processus de marchandisation de la culture Au cours de ce projet Sostenuto nous nous sommes essay s enrich
171. rs d art CITEMA Chiusi Italie pour stimuler le d veloppement de leurs comp tences et de leurs activit s conomiques gt un syst me d change local non mon taire Bunker Ljubljana Slov nie a permis l change de savoir faire services et comp tences entre les habitants associations institutions du quartier de Tabor la mise en place de nouveaux modes de gouvernance Expeditio Kotor Mont n gro et Zunino e Partner Progetti srl Ligurie Italie pour le soutien une meilleure prise en compte par les pouvoirs publics du secteur culturel dans leurs strat gies de d veloppement Une composante Mod lisation coordonn e par l universit de Valencia Espagne proposant de capitaliser Les exp riences des laboratoires de les mod liser et d en valuer la transf rabilit Une composante Diss mination coordonn e par le Relais Culture Europe Paris France proposant une mise en d bat continue autour des th matiques cl s du projet Europe Culture Innovation s et Espace Med Le projet Sostenuto r unit les partenaires suivants A M I Centre de d veloppement pour les musiques actuelles COORDINATEUR DU PROJET Fond e en 1985 l AMI est une association marseillaise d di e a l innovation artistique au d veloppement culturel et la coop ration d centralis e Elle d veloppe une couveuse d entreprises et d activit s culturelles produit le festival MIMI et accompagne les artistes sur son ter
172. ry Londres Sage 2010 FCForum 2010 Charter for Innovation Creativity and Access to Knowledge http fcforum net en charter FCForum 2011 How to Manual For Sustainable Models for Creativity in the Digital Age http fcforum net en sustainable models for creativity Galloway Alexander Protocol Cambridge MA MIT Press 2004 Hyde Lewis Common as Air New York FSG Books 2010 Ivey Bill Arts Inc Bekerley CA University of California Press 2003 Kleiner Dmytri Telekommunist Manifesto www networkcultures org uploads 233notebook telekommunist pdf 2010 Linebaugh Peter The Magna Carta Manifesto Bekerley CA University of California Press 2009 Lessig Lawrence Free Culture the nature and future of creativity New York Penguin Books 2005 Moulier Boutang Yann L Abeille et l conomiste Paris d Carnets Nord 2010 Rowan Jaron Emprendizajes en Cultura Traficantes de Sue os Madrid 2011 Ostrom Elinor Governing the Commons New York Cambridge University Press 1990 Shiva Vandana Manifestos on the Future of Food and Seed Boston MA South End Press 2007 Stallman Richard Free Software Free Society Createspace 2009 YProductions Nuevas economias de la cultura www ypsite net recursos investigaciones documentos nuevas economias cultura yproductions pdf 2009 Ce document a t r dig par Jaron Rowan et Simona Levi membres de X net et FCForum Certains passages sont t
173. s des structures et organismes publics et priv s des secteurs de l artisanat d art et du design encourager la mobilit des artisans d art www associtema eu ECONCULT Econcult est une unit de recherche consacr e l conomie de la culture au sein de l universit de Valence et de l Institut interuniversitaire pour le d veloppement local www iidl es Cr e en 1995 elle d veloppe une expertise dans les domaines suivants culture et d veloppement local politiques culturelles gt tourisme culturel gt industries culturelles th tre musique audiovisuel impact conomique et indicateurs culturels conomie mus ale et patrimoine gt entreprises dans le secteur de la musique L une des principales priorit s de recherche est li e aux domaines du d veloppement durable de la culture et du d veloppement local www uv es econcult EXPEDITIO L organisation non gouvernementale Expeditio fond e en 1997 a pour mission d encourager le d veloppement territorial durable et de mettre en valeur les zones rurales et urbaines au Mont n gro et dans la r gion du Sud Est europ en travers des activit s dans les domaines de l architecture durable du patrimoine culturel de l urbanisme et du d veloppement de la soci t civile www expeditio org RELAIS CULTURE EUROPE Le Relais Culture Europe a pour mission d accompagner les acteurs artistiques et culturels fran ais dans l vo
174. s doit rester le meilleur endroit o notre humanit doit s affirmer il faut apr s avoir d poss d l tre africain de l initiative politique de son espace et de son identit arr ter de vouloir lui ter sa pauvret H l ne Combe H l ne Combe sociologue et poli tologue est d l gu e g n rale de l Observatoire de la d cision publique et titulaire de La nouvelle chaire D veloppement humain durable amp territoires cole des mines de Nantes France Elle est engag e depuis les ann es 1980 dans la mise en uvre du d velop pement humain durable dans les territoires et les organisations en d veloppant des m thodes et outils participatifs Milena Dragi evi e i Milena Dragi evi e i est pro fesseur en gestion culturelle et en politique culturelle Ancienne pr sidente de l universit des arts de Belgrade elle est d sormais titu laire de la chaire Unesco sur l inter culturalit la gestion et la m dia tion culturelle Parmi ses autres engagements elle est membre du bureau du dipl me europ en en gestion de projet culturel Fondation Marcel Hicter Bruxelles membre du sous comit OSI R seau Soros Elle a crit 15 livres et 100 essais traduits dans 16 langues Simona Levi Artiste multidisciplinaire n en Italie et tablie Barcelone depuis 1990 Elle est directrice de Conservas un centre d activit s culturelles Elle est actrice et met
175. s parfois voqu es en filigrane dans la partie pr c dente Tout d abord c est celle de la responsabilit au sens litt ral de prendre conscience de nos actes et des impacts qu ils ont de faire des choix en connaissance de cause Y compris en assumant les incertitudes dans un contexte o l interpellation de nos savoirs acquis est indispensable La responsabilit suppose l estime de soi et le respect des autres et la com pr hension d un double registre de responsabilit individuelle qui donne des cl s pour agir et de responsabilit collective vivre non pas comme une dilution entre tous des t ches r aliser mais dans la n gociation de la r partition des r les dans une logique de subsidiarit Deuxi me notion la solidarit Non pas pour avoir bonne conscience mais parce que nous sommes membres d un tout et en interd pendance Pour que le tout fonctionne il est indispensable que chaque entit aille bien Il est donc de notre responsabilit non pas morale mais d mocra tique de prendre notre part dans l exercice de la solidarit entre tous c est dire clans la reconnaissance de l alt rit des personnes et dans la promotion de l quit Troisi me notion l urgence de la d mocratie collaborative qui renvoie la question de l engagement En effet contrairement la d mocratie participative qui s exerce aujourd hui dans une logique de regard citoyen sur les affaires publiques la d mo
176. s ordinateurs sur lesquels ils peuvent composer monter crire remixer t l charger distribuer ou vendre des contenus cr atifs Cette d mo cratisation de la production implique une n cessit de repenser totalement les mod les qui attribuaient jusqu alors certaines pr rogatives aux auteurs tant donn qu aujourd hui tout le monde peut devenir auteur De nouveaux mod les conomiques qui ont merg ces derni res ann es s int ressent aux biens communs qui leur permettent de mettre en com mun leurs id es sons et images Ces mod les qui utilisent pour leurs uvres des licences Copyleft ou Creative Commons ont tous construit leur activit sur l id e d un r sultat multiple respectant les valeurs culturelles sociales et conomiques La plupart des mod les fond s sur des licences Copyleft ou Creative Commons sont encore des entreprises naissantes qui ont besoin de temps pour parvenir a une viabilit complete mais ils restent une source d inspiration concernant la r vision des conomies de culture et de cr ativit la1 42 L poque du mod le unique est r volue depuis longtemps et nous voyons aujourd hui merger des initiatives aliment es par plusieurs sys t mes de financement Certains d entre eux vendent des exemplaires physiques am lior s de leurs uvres d autres associent des syst mes de microfinancement des financements publics d autres encore ont trouv un mod le viable qui imp
177. s raisons pour lesquelles cela ne devrait pas marcher Trop souvent et de plus en plus on confond participation citoyenne et gouvernance Derri re ce malentendu se cache non seulement une diff rence de point de vue sur l int r t de la prise en compte de l opinion publique et citoyenne mais aussi une diff rence de point de vue sur le degr de reconnaissance institutionnelle de cette m me opinion En r alit aucun syst me de gouvernance jusqu aujourd hui ne s est jamais positionn a priori comme l ment d clencheur de r volution soci tale ou de r forme institutionnelle Le r le et la fonction de la gouvernance sont ailleurs car la gouvernance n est pas seulement l administration ou le gouvernement d un territoire mais bien la mise en dynamique de ce m me territoire qu il soit local ou national Jacques Mattei Zunino e Partner Progetti srl 77 La raison pour laquelle nous avons pris un r le actif dans la refonte de la communaut locale est le fort sens cles responsabilit s partag s par l quipe de Bunker d tre acteur de son territoire et de ne pas se limiter qu ses objectifs directement professionnels Samo Selimovi Bunker 78 Nous r approprier quatre notions cl s pour changer de cap et de voie Enfin notre cheminement vers le d veloppement durable impose que nous nous r approprions quatre notions cl
178. sa r solution de mai 2011 que j ai cit e pr c demment Je crois qu il est temps d arr ter de croire et de laisser croire que la culture forme un tout unitaire et homog ne qui pourrait se vanter d apporter des solutions toutes les causes m me les plus incompatibles Dans cette perspective l objet de ce travail consiste interroger les principales diff rences d enjeux de sens et de valeurs associ s la culture d s lors que l on se demande comment construire ensemble un d veloppement plus durable et plus humain Dans un premier temps j examinerai les arguments pr sent s par les acteurs culturels pour convaincre qu ils sont de bons contributeurs au d veloppement durable tel qu il est d fini et mis en uvre partir de l accord du Sommet de la Terre Rio en 1992 Je ferai observer que la culture se pr sente alors comme un secteur d activit s compos de professionnels comp tents dans les arts et la culture ce titre ce secteur produit des biens et services culturels qui sont cens s alimenter positivement les trois piliers environnemental co nomique et social de l Agenda 21 Bien souvent lire vite ces argumentaires sur La contribution du sec teur culturel au d veloppement durable sont convaincants Ils ne sou l vent pas de difficult s et c est d ailleurs l art difficile de la langue de bois que de parvenir ainsi viter toute interrogation critique du Lecteur Mais en acceptant d entrer dans
179. sans l assumer pleinement Je verrai ainsi comment l Agenda 21 de la culture s en tient l approche contributive et n gocie uniquement Les apports du secteur culturel aux autres politiques publiques Compte tenu des difficult s du secteur survivre on comprend que beau coup se satisfassent de cette position mi bricolage mi braconnage Toutefois mon sens cette approche des enjeux culturels s me la confusion en d tournant au profit des corporatismes professionnels la bonne id e de la culture comme quatri me pilier conditionnant la r ussite du d veloppe ment durable humain Ce constat est somme toute trop n gatif alors que des milliers d lus et d acteurs culturels s emploient agir sur le terrain pour faire avancer la cause de la culture dans le d veloppement durable 8 Voir l article de Jon Hawkes The Fourth Pillar of Sustainability Culture s Essential Role in Public Planning publi par The Cultural Development Network of Victoria in association with Common Ground Publishing Disponible sur www theHumanities com C est pourquoi dans la derni re partie je souhaite d tailler la perspec tive politique qui devrait servir de r f rence pour une nouvelle criture de l Agenda 21 de la culture Pour aller dans ce sens il faut d abord que le milieu culturel fasse amende honorable Il lui faut se d barrasser du masque qu il pr sente dans les n gociations en affirmant que la culture a une valeur intr
180. sciences sociales et principalement l conomie ce que nous savons aujourd hui de mani re certaine c est que la concentration des activit s culturelles et cr atives dans un territoire donn change la logique et le fonctionnement de ses dynamiques cono miques de mani re plus profonde et complexe que ce que nous avions pu supposer Nous savons que le territoire cesse d tre neutre et qu il repr sente une ressource parmi d autres qui poss de ses valeurs et significa tions Nous savons galement que la centralit de la cr ativit et l inno vation sont en train de changer le r le des organisations conomiques et les mod les de gestion cles ressources humaines Nous savons qu autour de cet tat de fait se construit un march du travail liquide qui combine cles tendances lib ratoires pour le travail humain et qui rend possibles des exp riences de d veloppement personnel enrichissantes ainsi que des r alit s qui tendent la pr carisation extr me et a l auto exploitation Nous savons galement que le secteur culturel exporte vers d autres secteurs socio conomiques un ensemble de valeurs qui impliquent une nouvelle vision de l thique et qui se marient mieux avec le concept du d veloppement durable Ce qui para t vident c est que le contenu symbo lique et cr atif d une communaut sp cialement en Europe ne repr sente plus exclusivement sa dimension cosm tique mais qu il contient d une cer taine mani re l
181. secteurs cr atifs tant donn qu il s agit avant tout d un lieu de d p t d id es de sons d inventions et d images qui constituent la mati re premi re de tout type de production culturelle contemporaine Dans ce sens nous devons cr er des mod les conomiques qui peuvent contribuer au d veloppement et la croissance du domaine public Nous devons trouver des moyens de garantir que les entreprises qui vivent des connaissances en commun mettent en uvre des syst mes favorisant la survie des biens communs C est pourquoi des mod les conomiques mixtes doivent tre mis en place afin de promouvoir une conomie fond e sur Les biens communs Cette perspective implique de repenser les anciennes cat gories juri diques et de red finir les notions de public priv et laisse galement entrevoir des opportunit s commerciales int ressantes ce stade alors que nos biens communs culturels sont menac s il est n cessaire de cr er des archives publiques collectives comme archive org Project Gutenberg etc qui donnent acc s des contenus cultu rels et permettent de pr server la dispersion et la disparition des connais sances produites collectivement Les artistes doivent participer pleinement cette t che car moins qu ils rendent leur production accessible il n y a aucun int r t cr er des structures orient es vers le domaine public IL est indispensable de pr server et de g rer notre m moire collective
182. sible tou jours red finir Texte de contribution au Forum Ready to Change Ljubljana d cembre 2010 Ici M me est un groupe g om trie variable fond en 1993 Grenoble Sa pratique artistique croise les approches et brouille les fronti res entre les disciplines au gr des rencontres et des collaborations www icimeme org REVIVAL OF CITY SQUARES IN BALKAN CITIES Le projet Revival of City Squares in Balkan Cities Revitalisation des places urbaines dans les viles des Balkans a commen c en janvier 2011 Son but contribuer faire revivre les places urbaines comme des espaces publics viables qui favorisent l identit culturelle et promeuvent la diver sit travers une application des politiques publiques et une participation active des communaut s Le chef de file du projet est Co PLAN Institut pour le d veloppement de l habitat Tirana Albanie les autres partenaires sont the Coalition for Sustainable Development CSD a Skopje Mac doine EXxPEDITIO Kotor Mont n gro et Polis University cole internationale d architecture et d am nage ment urbain Tirana Albanie L action entend atteindre deux objectifs sp cifiques promouvoir un discours politique national comme r gional sur la fa on dont les places urbaines pourraient tre trans form es en des places publiques vivantes d velopper une plate forme pour faire des espaces publics des espaces qui servent Les
183. siner en quoi elle est une ressource vitale pour nos soci t s IL s agit de poser la question des politiques culturelles dans un moment de choix r articulant nos mod les conomiques de d veloppement et de d mocratie IL s agit de r int grer la culture et les strat gies d innovation dans une perspective plus large celle d une soci t r affirmant son syst me de valeurs cherchant faire voluer les fondements de ce qui la rassemble s engageant dans ces transformations dans une interaction forte avec le monde Nous avons choisi dans cette partie de souligner la nature des questions qui sont pos es aujourd hui de donner voir et r fl chir trois champs de travail autour d une red finition des politiques culturelles europ ennes Les points de vue ne sont pas tous conciliables Nous assumons les carts et les diff rences d approche C est pour le moins la un des fondements d mocratiques 111 12 Prolongeant les travaux de l cole de Fribourg Jean Michel Lucas nous propose tout d abord un important changement de perspective au regard de l objet d une politique culturelle celui d approcher nos d finitions par la personne sa dignit ses droits Il s agit ici d aborder la politique culturelle par ce qu elle sert la personne dans sa construction la personne en soci t et non par ce qu elle soutient des productions Il s agit galement de red finir la personne en ce qu elle est une dignit et non u
184. sources productives La notion de biens communs culturels ou num riques a progressivement commenc devenir une question majeure Pour l ancien directeur du National Endowment for the Arts NEA Bill Ivey nos biens communs culturels constituent un patrimoine culturel qui peut fa onner notre identit et notre compr hension du monde et qui doit tre correctement archiv et publi dans le domaine public James Boyle professeur la Duke Law School et cofondateur du Centre d tudes du domaine public utilise la notion de biens communs culturels pour d crire les chansons livres images sons ou couleurs qui appartiennent l imagi naire social et qui sont menac s par les int r ts priv s Ces deux person nalit s soulignent les dommages caus s par la privatisation de ce savoir commun en termes de production d ducation et de culture La croissance des technologies num riques et l expansion sans pr c dent du world wide web ont entra n le d veloppement de diff rents proto coles algorithmes packs logiciels et ressources Ces l ments doivent rester libres de toute contrainte priv e afin de pr server la p rennit des fonctions qui existent gr ce eux la connexion entre les ordinateurs et les tre humains quels que soient leur origine croyance genre statut social ou appartenance ethnique Les protocoles de base qui permettent aux ordinateurs de se parler entre eux TCP IP DNS etc sont une forme d
185. stent donc vides et inutilis s Voici donc l occasion de r cup rer ces terrains et ces b timents vides pour d autres usagers et de reconqu rir Les espaces publics ne serait ce dans certains cas que pour une dur e limit e Je suis convaincu que certains projets ne seront jamais achev s et que la crise aura un impact long terme sur le d veloppement urbain Voici donc une occasion en or d agir rapidement et d offrir une nouvelle image de la ville qui r affirmerait la dimension publique de l environnement urbain insisterait sur les besoins sp cifiques des riverains et Les impliquerait dans le processus participatif Cela peut sembler paradoxal la crise financi re a ralenti voire arr t cer taines pratiques commerciales et de construction pourtant bien tablies dans nos villes J ai en horreur les discours populaires qui voient la crise comme une opportunit cependant cela ouvre de nouvelles perspec tives sur le d veloppement urbain et offre de nouvelles opportunit s pour des politiques urbaines innovantes et diff rentes Les vieilles recettes en termes de politiques urbaines et de d veloppement du territoire ne fonc tionnent que tr s peu non seulement parce qu elles ne sont pas durables mais galement parce qu elles perdent leur fondement financier Les villes ont t vues comme des lieux d innovation C est maintenant le moment ou jamais Traduit de l anglais par le Cabinet Martinez Nantes 1129 Pour
186. suivant Ljubljana dans le cadre du forum Ready to Change de d cembre 2010 Nous estimons que le contexte actuel est une r elle opportunit Le changement est d ores et d j en marche Nous faisons partie d un processus de transformation fond sur l interd pendance sur un mod le de ressources durables lui m me bas sur l interaction et l quit Il n existe d sormais plus de distinction entre les professionnels les experts les interm diaires et tout un chacun Nous devons r valuer nos propres r alit s en ce qui concerne les probl matiques collectives contemporaines la culture est en effet au c ur des transformations qui sont en train de s op rer Les conditions de telles r valuations prennent en compte des l ments tels que le temps les relations les processus etc Il existe de nombreux champs d action vari s et en pleine expansion au sein desquels nous pouvons agir espaces cle travail espaces vides espaces interstitiels marges etc Nous croyons l intelligence des individus et aux effets b n fiques d un monde connect Nous voyons le futur comme un monde bas sur des valeurs telles que les droits de l homme l gale dignit l humanisme Dans le processus d mancipation de la personne l identit est la capacit de l individu trouver sa position dans le monde qui l entoure IL s agit la d une condition pr alable l interaction avec d autres personnes La construc
187. syst mes publics privil giant les relations de personne personne Les acteurs de l Agenda 21 de la culture devraient bien se rapprocher d eux pour mieux n gocier des dispositifs de l tat de droit r pondant aux exigences d une communaut humaine confiante en son destin une humanit durable sachant r sister aux contraintes impos es par le march 10 Selon l expression de Mireille Delmas Marty Vers une communaut de valeurs ditions du Seuil coll La Couleur des id es 2011 CORRESPONDANCES CITOYENNES ENTRE RENNES FRANCE CLUJ ROUMANIE ET TARRAGONE ESPAGNE VILLE AMONCELEE S une proposition de Xavier Trobat Escanellas Le peintre et architecte Xavier Trobat a travaill sur les visions sensibles et m ta phoriques d une ville cosmopolite Partir du d tail des paroles r colt es des images des sentiments pour d coder cette ville parta g e Saisir aupr s de ses correspondants les motions discr tes que leur procure la ville en vue de fabriquer avec eux des cit s imaginaires A Cluj sa rencontre avec une famille rom expuls e de sa maison par les autorit s locales et parqu e dans un vil lage isol sans lectricit ni eau chaude l a profond ment marqu Avec le po te Ignasi Papell il a imagin une Ville amoncel e repr sentant l entassement inhumain de ces dix personnes dans une seule pi ce insa lubre de 15 m Nicolas Combes coordinateur de l ge d
188. t li es cet espace concret et sa charge symbolique 29 90 Belgrade les r actions aux politiques de m moire et d oubli de la ville ont t nombreuses Ana Vilenica le Bureau de la Culture et de la Com munication Kultur Klamer Rex Qui construit la ville et d autres groupes et personnes ont soulign la non transparence de la prise de d cision N anmoins la reconqu te artistique de l espace public affiche une longue tradition dans la r gion La plupart du temps les performances dans l espace public ont une signification plus importante que les v nements simplement sp cifiques un site car elles sont intrins quement li es cet espace concret et sa charge symbolique Les manifestations cologiques de Pan evo la fin des ann es 1980 les performances contre la guerre au sein du mouvement pour la paix tout au long des ann es 1990 les perfor mances et happenings r cents contre la mondialisation tous utilisent l es pace public comme une plate forme pour toucher des publics au hasard Les mouvements artistiques actuels essaient dans de nombreux cas de trouver des liens avec la tradition de l avant garde et de cr er de nouveaux projets artistiques relationnels pour toutes ces initiatives de la r gion qui depuis les ann es 1920 mouvement z nitiste et en particulier dans les ann es 1960 ont mis en doute le contexte socio politique et ses aspirations Ainsi en 1998 l artiste croate lvan
189. t africain gr ce au soutien de l Unesco FIDC Deepak Srinivasan En tant que chercheur et artiste il est membre de Maraa un collectif uvrant Inde dans le domaine des m dias bas Bangalore il tra vaille l cole d art de design et de technologie Srishti Bangalore En tant que praticien il est enga g dans la mise en r seau entre groupes de praticiens activistes communaut s et consortiums poli tiques SOSTENUTO LE PROJET LE PROJET SES PARTENAIRES Exp rimenter mod liser et diffuser au sein de l espace Med et au del de nouveaux modes de gestion dans le secteur culture SOSTENUTI R unissant sept partenaires de l espace Med le projet Sostenuto a eu pour objectif de mai 2009 avril 2012 d exp rimenter mod liser et diss miner au sein de l espace Med et au del de nouveaux modes de gestion et d organisation dans le secteur culturel IL s est articul autour de trois composantes Une composante Laboratoire proposant d exp rimenter quatre mod les innovants d organisation et de gestion une couveuse d activit s et d entreprises culturelles AMI chef de file Marseille France la couveuse CADO destin e proposer des entrepreneurs culturels de d velopper leurs projets en partageant des services et en b n ficiant d un accompagnement la structuration et la p rennisation de leurs structures gt un cluster regroupant des entreprises dans le domaine des m tie
190. t de la production artistique affichant leur d sob issance leur protestation contre les politiques et pratiques publiques tait vidente IL s agissait des voix les plus fortes de la contestation qui associ es celles des chercheurs des scientifiques et des activistes civils ont r ussi trou ver de nouveaux espaces d expression Un besoin de cr er un espace en dehors de la sc ne politique publique polaris e est donc devenu visible Dans ce contexte une nouvelle g n ration d espaces culturels ind pendants a t cr e Metelkova Ljubljana le Centre de d contami nation culturelle et Rex a Belgrade Apostrof a Novi Sad Lamparna a Labin Mama et Mo vara Zagreb En utilisant diff rents locaux souvent abandonn s casernes usines entrep ts ces centres sont devenus d im portantes plates formes d explorations artistiques de d bats de relations intersectorielles et enfin ils sont devenus des lieux o les citoyens acti vistes ont pu d velopper diff rentes formes d activit s Cela a encourag la cr ation d une nouvelle g n ration d ONG qui contrairement la pre mi re g n ration d artivistes tait plus orient e vers les d bats th o riques et politiques reliant l art au monde de la th orie et de la recherche Remont Walking Theory Centre pour la th orie et la pratique des arts du spectacle Kuda org Shadow casters Kulturni front Kulturanova de nombreux groupements d artistes
191. te d approfondir la connais sance des disciplines artistiques et renforce les capacit s et les habile t s cr atives dans tous les secteurs de la connaissance et un enseigne ment sup rieur qui s adresse au plus grand nombre Ces deux facteurs ont pour objectif de concevoir un syst me social contenant une masse critique d individus ayant des capacit s et des aptitudes cr atives qui fassent preuve d un haut niveau de tol rance et d une propension l in novation et s av rent tre actifs au niveau social et politique Un syst me qui apporte des facilit s et des ressources culturelles soit par le biais du march l espace social ou la promotion publique et qui permette un acc s continu et ais des activit s culturelles et cr a tives en satisfaisant les pr f rences form es des individus et en passant outre les in galit s qui pourraient se manifester pour des raisons de genre de classe de position conomique ou de race Un mod le de financement des activit s culturelles qui gr ce un traitement fiscal ad quat permette une ad quate combinaison entre financement public apports d organismes priv s en cons quence de leur responsabilit sociale et des syst mes d investissement et de finance ment priv qui en combinant syst mes financiers traditionnels mod les de microfinancement ou dispositifs de capital risque soit capable de s adapter tant aux dimensions des initiatives culturelles qu leur niveau de
192. telier d int gration de Miki Manojlovi acteur de cin ma et com dien qui se consacre d sormais des projets th traux destin s aux personnes non voyantes En r unissant les meilleurs compositeurs chor graphes acteurs professionnels et artistes avec un handicap en cr ant un espace o Le public handicap ayant des besoins sp cifiques peut aussi venir ces projets ouvrent non seulement Les portes du monde artistique aux exclus mais donnent aussi l opportunit aux publics traditionnels de regarder le monde avec d autres yeux lvana Vuji dans son th tre de Betonhala a d velopp des projets d int gration pour des enfants ayant des besoins sp cifiques tandis qu Aleksandra Jeli a d velopp APSART Th tre pour d tenus etc Toutes ces initiatives artistiques et civiques du th tre d in t gration sont pr sent es au cours du Bitef polyphony festival qui sert de plate forme r gionale privil gi e pour le savoir et les changes de pratiques dans ce domaine La sc ne artistique ind pendante est aussi sensible aux artistes exclus de la sc ne surtout en raison de leur ge mais aussi de l in galit des sexes Les projets interg n rationnels et f ministes d lvana Vuji qui met tent en lumi re des acteurs g s et des femmes donnent un nouvel lan la communaut artistique et redonnent confiance aux personnes reje t es aux acteurs la retraite Explorer les limites de la libert
193. tes nous essayons de pratiquer des prix les plus proches des r alit s de la soci t dans laquelle nous vivons en respectant une thique Michela Cittadino Artisan Laboratorio Lavgon Extrait de la vid o r alis e par Teleidea Chianciano Terme lors de la conf rence de cl ture CITEMA Florence octobre 2011 76l Le cinqui me niveau interroger pour aller dans le sens du d veloppe ment durable correspond celui de nos organisations IL comprend d une part le statut et les r gles du jeu pour lesquelles nous optons d autre part mais c est souvent li au premier point la posture que nous choisissons clans le rapport aux autres et en termes d ancrage territorial Les cultures entrepreneuriales sont diverses et induisent la forme d or ganisation que nous adoptons Structure informelle et engagement oral pour les tontines africaines choix de l entrepreneuriat collectif via une soci t coop rative de production pr f rence pour la soci t anonyme et pour son principe de r mun ration du capital Dis moi quel statut tu adh res je te dirai quelle est ta vision de la soci t Les fondements des types d organisations invent s par les pionniers de l conomie sociale r sonnent aujourd hui comme porteurs d une tonnante modernit Faire le pari de l intelligence collective et de la redistribution des dividendes au b n fice de la communaut donner la primaut l hu main sur le
194. teur en sc ne Depuis 2000 elle a dirig en tant que directrice de la programmation le festival des arts visuels et de la sc ne Innmotion qui se d roule au CCCB Centre de culture contem poraine de Barcelone pendant le Grec festival Activiste tr s enga g e dans les mouvements sociaux europ ens d di s la libre circula tion de la connaissance au droit au logement et l usage de l espace public elle est galement impli qu e dans plusieurs plates formes artistiques et activistes Jean Michel Lucas Jean Michel Lucas universitaire est engag de longue date dans l action culturelle notamment travers les responsabilit s qu il a exerc es au minist re de la Culture en France conseiller de Jack Lang directeur r gional des Affaires culturelles Ses travaux de recherche portent sur la critique des politiques culturelles et sous le pseudonyme de Doc Kasimir Bisou il plaide pour la prise en compte des enjeux thiques dans la conduite des politiques de la culture 1105 106 Pau Rausell K ster Pau Rausell K ster docteur en conomie est professeur au d par tement d conomie appliqu e l universit de Valence Espagne Depuis 1993 il est directeur de recherche en conomie appliqu e dans le m me d partement IL est aussi membre de l Institut inter universitaire pour le d veloppement local des universit s de Valence et Jaume de Castellon IL participe des projets de recherc
195. the nature and future of creativity Penguin Books 2005 8 Richard Stallman Free Software Free Society Createspace 2009 9 www uoc edu activitats docbcn esp docben html Afin de prot ger la baie de Boka Kotorska comme bien commun un mod le de gouvernance est n cessaire demandant une participation active des diff rents d cideurs publics priv s et civils Tatjana Raji Expeditio Dans le cadre de nos productions de contenus nous travaillons avec des r seaux internationaux et essayons le plus possible de croiser les savoirs et savoir faire Julio Gomez Sinsalaudio Conf rence de cl ture CITEMA Florence octobre 2011 29 G6 Nos biens communs culturels et notre h ritage cr atif partag font face plusieurs menaces qui doivent tre correctement g r es et comprises afin de concevoir des solutions et des m canismes destin s les prot ger 99 30 Danstous lescas l acc s permanentau domaine publicet nos biens communs culturels devrait tre un droit fondamental pour tous les membres de la soci t Comme l a fermement soutenu Nagarjuna G du Homi Bhabha Centre for Science Education nous devons maintenant concevoir des syst mes afin de nous assurer que le savoir n est pas en train d tre priva tis et que l acc s au libre savoir est toujours garanti Le domaine public et ses syst mes de production sociale sont essentiels pour les
196. tion de l identit est un processus critique et ouvert d auto actualisation de r alisation de soi et d autonomisation il implique la capacit aller au del des limites et prendre des risques Nous pensons que la culture est la condition sine qua non pour qu une telle soci t et de telles transformations puissent se mettre en place et nous ferons en sorte de rendre tout cela possible gr ce l ouverture de quatre processus de d bat gt le d bat thique comme condition n cessaire de la transformation et de la r g n ration l art comme processus critique de la reconnaissance de la transformation de la production de sens et de symboles la libert de cr ation artistique expression comme condition fondamentale de l mancipation et de la transcendance de nouveaux mod les de propri t intellectuelle ou artistique tels que le Copyleft ou les Creative Commons au lieu du mod le pr dominant de Copyright droits d auteur et de propri t intellectuelle comme nouvelles fa ons d envisager les biens communs Traduit de l anglais par le Cabinet Martinez Nantes 1 Cr er les conditions d une confrontation et d une interaction entre diff rentes morales ou diff rentes valeurs 1415 g CONFERE aN CONFERENCE FINALE DE VALENCIA Dans le cadre du projet Sostenuto l universit de Valencia partenaire scientifique du projet en charge de la mod lisation conomique a organis
197. tion publique ni infrastructure culturelle en banlieue dans des communaut s d munies dans des groupes sociaux exclus ou encore underground population LGBT Mais encore plus important elle a cr la possibilit d une pratique collective la o l exp rience humaine indi viduelle peut tre la source d un mat riau artistique actif d une action De la m moire individuelle la m moire collective des initiatives indivi duelles aux actions de plaidoyer et de politiques publiques ces groupes ont montr en quoi l nergie et l initiative peuvent contribuer diff rents processus sociaux comme les processus de paix et de r conciliation mais aussi aux nouvelles demandes de concepts revitalisants de bien public et d int r t public Clubture Zagreb et Association Belgrade sont en ce moment m me d cembre 2011 en train de travailler ensemble la cr a tion d une vaste plate forme r gionale pour accueillir des initiatives artis tiques ind pendantes couvrant la Mac doine le Kosovo le Mont n gro et la Bosnie Herz govine renfor ant l change d gal gal et l approche non hi rarchique autonome en formant un nouveau mod le d organisation artistique non officielle mais efficace Traduit de l anglais par B atrice Catanese 9 Des efforts de Vuk osi depuis le d but des ann es 1990 au Yugomuseum virtuel de Mrdjan Baji en passant par les initiatives Mama ou Cyberkitchen de Zana Poliakov Internet cr e et pr
198. tion sociale tourn e vers le renforcement des solidarit s et des coop rations Milena Dragi evi e i d montre ensuite comment les artistes videmment aux p riph ries des industries culturelles ouvrent les chantiers cr ent les conditions des volutions poussent les soci t s vers les mutations Cet examen sp cifiquement dans les Balkans souligne combien le processus d largissement europ en mais aussi la dimension euro m diterran enne du projet europ en ne pourra se poursuivre sans les forces vives de la cr ation et de l imagination Sur le m me principe que notre premi re partie nous avons mis contribution des acteurs culturels du des Sud s europ en s ainsi que les partenaires du projet Sostenuto pour faire valoir que solidarit coop ration participation engagement sont des principes d j l uvre donnant un sens la notion d innovation dessinant un mod le de d veloppement fond sur le faire communaut amp H l ne Combe LES QUESTIONS HUMAINES ET CULTURELLES AU C UR DU DEVELOPPEMENT DURABLE Le PIB mesure peu pr s tout sauf ce qui fait que la vie est digne d tre v cue D j dans les ann es soixante des lanceurs d alerte tel Robert Kennedy dressaient un constat sans appel sur l incons quence de notre syst me de mesure de la richesse Nous le savons aujourd hui plus que jamais choisir comme phare de notre d veloppement un indicateur cen tr sur les flu
199. tions d mo cratiques avec les autres parties prenantes J ajoute encore la possi bilit de vendre des biens culturels en d gageant des profits mais en assurant que les relations aux artistes et au public sont empreintes de respect de confiance et d attention L acteur passionn de culture a la possibilit thique d tre un entrepreneur social ou solidaire son gr Rien ne s y oppose en r f rence aux principes de l Union Sauf que dans la mise en uvre il se verra opposer pour chacune de ses activit s la supr matie souveraine de la rationalit conomique La directive Services de l Union et les services d int r t conomique g n ral SIEG lui fixent les limites de son action il pourra tout dire tout croire tout faire selon son thique personnelle condition que ses activit s ne fassent pas d ombre la rationalit conomique du march de concurrence Faire de l ombre signifie que personne n est oblig de produire des biens culturels rentables puisque de multiples exceptions la r gle de la rentabilit sont pr vues par les disposi tifs europ ens mais elles ne sont accept es que pour la seule raison qu elles sont et restent justement des exceptions Le pi ge est grand ouvert pour les acteurs culturels qui se pr sentent la soci t en disant qu ils sont offreurs sp cialis s d art et de culture Les dispositifs europ ens leur r pondent alors Vous appartenez au secteur des activit s cultu
200. tions sociales et politiques plus larges comme les questions de justice transitionnelle et de r partition distributive de culture de la paix et de d mocratie De nom breuses actions et processus ont t lanc s ces fins dans toute la r gion Dah Theatre le mouvement Ice art le projet FIA fotografia le groupe Absolutely Novi Sad Konkordija Vr ac tous ces artistes et op rateurs culturels ont apport de nouvelles id es dans la sph re publique utilisant la plupart du temps des espaces publics et des festivals sp cifiques Alter Image Airplane without engine FIAT Infant pour les communiquer et interagir avec leurs publics Les actions performatives du groupe kart les tristesses l ont amen chaque week end de l ann e 1993 sur Les march s dans les gares avec cles po mes crits la tristesse des fusils potentiels la tristesse des l gumes potentiels la tristesse des paysages potentiels la tristesse des voyageurs potentiels Ces po mes t moignaient des sentiments pr dominants de l poque encore jamais exprim s sous cette forme Au cours de ces vingt ans d activisme le groupe kart a parcouru un long chemin des petites actions politiques sp cifiques aux projets impliquant de grands groupes communautaires dans un processus artistique permanent des chorales l art oubli des broderies de cuisine Au cours de cette premi re phase de transition l importance des artistes individuels e
201. tisan mais aussi car l un ne va pas sans l autre exp rimenter sur la possibilit de redonner une fonction socio conomique reconnue ce type d artisanat Jacques Mattei Zunino e Partner Progetti srl 47 6G l heure actuelle tous les d bats sur les mod les de d veloppement et de croissance qui doivent sauver l Europe se centrent sur des aspects dont nous conomistes de la culture avions d j parl comme le capital humain et social Les biens symboliques la cr ativit et l innovation 99 48l Les avantages de l conomie dans l analyse des ph nom nes culturels IL faut aller au del d une premi re confusion due au caract re polys mique du mot conomie L conomie est une science sociale dont le but d un point de vue pist mologique est d analyser le comportement des individus mais par conomie nous faisons galement r f rence colloquialement l ensemble institutionnalis des changes marchands qui s effectuent dans le monde Lorsque nous nous demandons quelle est la place de la culture dans l conomie nous faisons allusion la seconde acception en montrant notre int r t pour les changes marchands de biens et de services culturels Mais r fl chissons quelques instants la premi re acception L avantage que pr sente l conomie en tant que science sociale au niveau de l ana lyse de la culture est sa simplicit et sa capacit s
202. transformer tout en nous r affirmant Les acteurs culturels apparaissent tre cet exact endroit Jean Michel Lucas CULTURE ET D VELOPPEMENT DURABLE QUELLES VALEURS POUR L AGENDA 21 DE LA CULTURE Cet article est l introduction de la publication Culture et d veloppement durable il est temps d organiser la palabre diteur IRMA collection evolutic janvier 2012 Dans cet ouvrage Jean Michel Lucas montre l im passe dans laquelle se trouvent actuellement les milieux professionnels de la culture ils se pr sentent comme des offreurs de culture contributeurs du quatri me pilier du d veloppement durable mais ils n ont qu une posi tion de fournisseurs de services qui troquent leur public fid le contre de bons clients L auteur alerte aussi sur les cueils de la d mocratisation de la culture et affirme qu une autre perspective politique est n cessaire et possible qui prendrait appui sur les accords internationaux sur la diversit culturelle et l affirmation des droits culturels des personnes Sa r daction fait suite la participation de l auteur au Forum Sostenuto Ready to Change Ljubljana Slov nie d cembre 2010 Depuis le rapport Brundtland 1987 le d veloppement durable est devenu une pr occupation politique majeure En son nom des actions sont entre prises toutes les chelles des territoires des Agendas 21 locaux aux 1 Voir le rapport Notre avenir tous de la Commission
203. ts sont tir s du livret Correspondances citoyennes en Europe L ge de la tortue avril 2011 disponible en ligne www correspondancescitoyennes eu Correspondances citoyennes en Europe Les migrations au c ur de la construction europ enne est un projet qui a t men par l association l ge de la tortue l Association rennaise des Centres Sociaux et le collectif de recherche Topik Rennes France les fondations AltArt et Peace Action Training and Research Institute of Romania Cluj Roumanie ainsi qu avec Ariadna et la Fundacio Casal l Amic Tarragona Espagne Simona Levi Jaron Rowan PR SERVER LES BIENS COMMUNS CULTURELS POUR PERMETTRE DES MODELES ECONOMIQUES DURABLES ETINNOVANTS Nos biens communs culturels et num riques et leurs principales menaces Que sont nos biens communs culturels et num riques Les biens communs commons sont des ressources d tenues ou parta g es collectivement par des personnes ou des communaut s donn es Ces ressources d tenues en commun peuvent inclure des l ments tangibles ou intangibles allant des ressources naturelles et de la Terre aux logiciels Les d tenteurs de ces biens communs commoners ou les communaut s impliqu es de pr s dans ces biens communs ont certains droits sur ces ressources Les biens communs chappent aux cat gories public ou priv pour se situer quelque part entre ces deux p les constituant une alternative
204. u grand nombre d individus qui font partie du monde urbain mais qui sont rel gu s au rang des minorit s et des immigrants qui sont plac s dans la cat gorie des non citoyens qui sont mis l cart et qui deviennent invisibles dans la nouvelle et rutilante cartographie culturelle urbaine Ainsi qu en est il des droits culturels et comment peut on en avoir une compr hension exhaustive afin de pouvoir ensuite d finir un cadre pour les politiques les discours et Les pratiques qui les entourent Comment peut on passer outre les divisions existant entre diff rentes classes sociales qui excluent constamment certains individus du processus participatif et rendent certaines cultures plus visibles et d autres plus opaques Pour trouver la r ponse il faut tudier de plus pr s l opposition entre nature et habitat entre cologie et d veloppement infrastructures entre urbain et rural ce sont ces paradigmes qui tablissent une dichotomie insoluble d espace et de culture Cet article a t r dig par Deepak Srinivasan suite sa participation au Forum Ready to Change Ljubljana d cembre 2010 ll est extrait du site internet culture360 org une plate forme de ressource en ligne qui connecte l Asie et l Europe travers les arts et la culture http culture360 org magazine perceiving cultural rights social spaces and living spaces part 1 Traduit de l anglais par le Cabinet Martinez Nantes DANS L
205. udage de la cr ativit et de la culture et qui pr tende tre juste et inclusive Traduit de l espagnol par le Cabinet Martinez Nantes 155 LA RESPONSABILIT CITOYENNE INTERVIEW D EMINA VISNIC DIRECTRICE DE POGON ZAGREB DECEMBRE 2010 QUEL EST SELON VOUS LE ROLE DE LA CULTURE DANS LA SOCIETE La culture permet l espace public d exister L action culturelle est de mon point cle vue une plate forme pour la communication Elle permet de r unir des gens ensemble pour partager une exp rience qui soit a la fois individuelle et commune ce qui ne se ren contre pas dans beaucoup d autres contextes Elle incite galement une pens e critique sur la situation actuelle Comme on peut souvent le constater les politiques ne par lent pas de visions du futur C est comme si l on avait act que cette situation tait la meilleure que c est le mieux que nous puis sions avoir que nous vivons effectivement la fin de l histoire Comme le disait un phi losophe il y a cette impression qu il est plus facile aujourd hui dans la soci t et parti culi rement parmi ceux qui sont au pouvoir d imaginer la fin du monde que d imaginer la fin du capitalisme Je pense que cela a beaucoup a voir avec le d clin cle la sphere publique la d connexion entre ceux qui sont au pouvoir et les citoyens et l absence de d bat permanent sur nos visions du futur Je crois vraiment que la culture peut vrai ment nous donne
206. ue Une conomie fond e sur des biens communs donne r fl chir sur la signification de la richesse l argent n tant qu un moyen parmi d autres de mesurer la richesse des biens communs La valeur des ressources individuelles qui donnent naissance aux biens communs n est pas aussi importante que la capacit maintenir les biens communs comme res source productive et collective Les notions de valeur et de richesse doi vent tre r examin es afin de tenir compte de la valeur de ces nouvelles sph res La valeur sociale culturelle et conomique de nos biens communs culturels doit tre reconnue afin de concevoir des mod les conomiques capables d utiliser les biens communs sans les appauvrir Les personnes qui travaillent la cr ation de ces nouveaux mod les doivent concevoir un ensemble de r sultats diff rents et trouver des moyens durables de g rer les biens communs tout en restant en contact et en travaillant troitement avec les communaut s qui se sont form es autour de ces biens communs Le FCForum r unit des organisations cl s et des voix actives dans les sph res de la culture et du savoir libres Il r pond au besoin d une ar ne internationale permettant de rassembler et de coordonner une structure mondiale en vue d une action Tenant t te aux puissants lobbies des indus tries du copyright le FCForum est un espace de cr ation d outils et de renforcement du r le de la soci t civile dans la cr ation et
207. ue ne manque pas de rappeler l Agenda 21 de la culture dans son point 12 Il importe de souligner l importance de la culture en tant que facteur de cr ation de richesse et de d veloppement conomique Et les chiffres sont impressionnants en faveur de cette culture si cr ative Repr sentant 2 6 de notre PIB et 14 millions d emplois les industries culturelles et cr atives g n rent plus de 600 milliards d euros de chiffre d affaires par an l enthousiasme se lit ouvertement dans les d lib ra tions du Parlement europ en qui en mai 2011 a adopt une r solution o la culture devient potion magique soignant tous nos maux On voit ainsi affirm le r le majeur des industries culturelles et cr atives dans le d veloppement de p les de cr ativit aux niveaux local et r gional qui permettent une meilleure attractivit des territoires la cr ation et le d veloppement d entreprises et d emplois ancr s dans le tissu conomique local et r gional favorisent l attractivit touristique l implantation de nou velles entreprises et le rayonnement de ces territoires et promeuvent le secteur culturel et artistique ainsi que la pr servation la promotion et la mise en valeur du patrimoine culturel europ en gr ce des nombreux relais comme les collectivit s territoriales Difficile de faire mieux Les enjeux de la culture cr ative pour le d veloppement durable ne s ancrent pas seulement dans cette rationalit conom
208. ues et pro grammes Par cons quent le 8 novembre 2011 le Jour du souvenir pour les victimes du fascisme les groupes Femmes en noir et Art clinic ont repr sent dans la rue de Srebrenica Belgrade le positionnement du seuil avec la banni re Responsabilit Gr ce ce seuil symbolique les artistes veulent rappeler que le droit la vie et a la dignit des vic times d pend de nos souvenirs et de notre respect et peut facilement dispara tre si nous ne franchissons pas Le seuil en p n trant au del de notre propre existence et de nos attitudes ferm es qui nous retiennent In justice transitionnelle distributive le nouveau ph nom ne de division sociale Le troisi me domaine de l activisme culturel ind pendant la justice sociale s est d velopp en r action un processus de privatisation injuste qui a ferm les usines les grands magasins les banques mettant par la m me ces espaces la disposition du nouveau capital r gional pour tre jus tifi s normalis s et des grandes soci t s multinationales afin qu elles entrent sur le march De nombreux projets artistiques ont essay de mettre en question cette transition vers la soci t capitaliste et la fa on dont le capital social a t redistribu cr ant une nouvelle pr carit chez les travailleurs de la classe moyenne et les employ s Parmi eux les projets d Andrea Kulund i Justice distributive et Nama Milica Ru i
209. ui des biens communs de l humanit Nos valeurs conditionnent galement notre posture face l volution du monde Souhaitons nous simplement ajuster le mod le productiviste dans lequel les pays occidentaux se projettent depuis plusieurs d cennies ou sommes nous pr ts nous engager dans le sens d une transformation radicale d une m tamorphose Optons nous pour la responsabilit 9 Voir Edgar Morin loge de la m tamorphose Le Monde dat du 10 01 2011 169 70 quel projet de soci t voulons nous contribuer Transformation Transformation chemin de la chemin de la transition transition Autorit n Volont Loi co festivals pa Engagement Coercition D bats publics Ex quota carbone Ex compensation carbone Adaptation dans Adaptation dans un monde qui ne un monde qui change pas ne change pas D veloppement non soutenable La d marche nouveaux indicateurs de richesses en Pays de la Loire Nous avons perdu le temps de la convivialit Il est temps de cesser de penser que l essentiel dans notre vie est de nous d placer de plus en plus vite vers un lieu de travail situ de plus en plus loin car concentr dans les p les urbains II est indispensable de retrouver des logiques de proximit entre le domicile et l activit professionnelle gt Parmi les deux mille personnes qui ont organis ou particip des d bats dans le cadre du projet nouve
210. ulturelles L inscription des projets sur leur territoire implique le d veloppement de coop rations transversales et la participation accrue des populations et des artistes Cette large ouverture des projets culturels sur Les territoires est elle la garantie d un d veloppement artistique durable Extrait du programme POTLATCH 2011 AMI 22 comme quatri me pilier n ont pas l obligation de courir derri re la seule l gitimit de la rentabilit culturelle et de l conomie cr ative Ils peuvent tout aussi bien se revendiquer du principe de respect de la dignit des personnes affirm par le trait de l Union d s son article 2 m me si un long chemin politique reste encore faire pour que l Union reconnaisse pleinement la valeur de l gale dignit des tres humains comme le veut la D claration universelle des droits de l homme de 1948 Par contre quand on prend le temps de faire le lien entre les principes et les dispositifs d application il appara t qu il n y a plus le choix seules les valeurs de la rationalit conomique l emportent tous les coups Exemple imm diat un acteur culturel passionn par le d veloppement durable peut ais ment se revendiquer des valeurs de dignit et de reconnaissance des personnes il peut aussi affirmer sa volont d tre non lucratif il peut m me militer pour une autre conomie de l art et de la culture faite de solidarit de r ciprocit et de rela
211. upporter des r futa bilit s quantitatives de certaines de ses propositions Comme le signale Ruth Towse dans son introduction la derni re dition du Handbook of Cultural Economics une des principales contributions que peut apporter l conomie l analyse de la culture est de fournir des vidences empi riques L excuse du manque d information concernant les secteurs et activi t s culturels fond comme neige au soleil face l avalanche d informations de statistiques et de bases de donn es qui concernent les ph nom nes li s la culture Mais l importance centrale de l conomie en ce sens est due sa concep tion en tant que science du choix L approche des principaux courants de l conomie vis a vis de la culture se base sur un petit nombre de pr suppos s m thodologiques simples comme a ce sont les individus qui prennent les d cisions individualisme m thodologique ce qui n emp che pas l individu d tre complexe poreux au fait social et sensible ce qui se passe dans son environnement b nos d cisions sont syst matiquement rationnelles en ce sens que nous essayons syst matiquement de maximi ser notre niveau de bonheur bien tre utilit selon le jargon que nous utilisons c notre bonheur s am liore lorsqu au niveau de nos d cisions partir de nos pr f rences le co t de l action est inf rieur aux b n fices que celle ci nous apporte d ces processus de maximisation sont contraints
212. ur que l Afrique aille encore plus loin dans le pire on ne peut plus qu emp cher que m me sa pauvret lui appartienne Elle sera alors r duite moins que rien d poss d e de la derni re identit de la derni re forme de vie qui lui reste sa pauvret IL faudrait parler d autre chose concevoir nos expressions en faisant abstraction de la pauvret qui baigne pourtant tout ce qui nous entoure et impr gne jusqu au moindre de nos gestes Il faudrait faire comme si la pauvret des pays pauvres n tait que momentan e passag re incidente Mieux encore nous devrions esp rer que n en rien dire que faire semblant de l oublier pourrait contribuer la voir dispara tre plus vite Mais quoi Veut on nous faire croire encore au d veloppement Veut on nous faire gober ce nouveau label absurde de pays ou de continent mergents N importe quel conomiste un peu s rieux le reconna t pr sent le mod le et le niveau conomique occidentaux ne sont pas partageables les ressources cle la Terre simplement ne le permettent pas La richesse l abondance la prosp rit occidentales ne sont pas ne seront pas extensibles la plan te enti re loin s en faudra La pauvret des pays pauvres ne dispara tra pas et globalement ne s am liorera pas Ce qui du monde est pauvre le restera quoi qu il arrive L avenir des pays pauvres r side dans leur pauvret Et cet avenir est en marche Ceux d entre nous qui y vivent ou y t
213. veloppement les chemins rac courcis sont souvent pr sent s comme porteurs de solutions imm diates IL suffirait ainsi de repenser nos outils de pilotage nos indicateurs de richesses pour d finir un autre paradigme et r soudre les probl mes aux quels nous devons faire face Si la refonte de nos syst mes de guidage est effectivement un passage oblig il serait trompeur de la consid rer comme un pr alable Dans une posture transformatrice cette question constitue en effet seulement l une des tapes d un processus plus complexe au c ur duquel les rep res culturels vont le plus souvent donner le la Le premier niveau a interroger pour entrer en durabilit est celui de nos valeurs c est dire ce qui pour nous fait sens forces de vie richesses Selon nos choix le fondement m me de notre vision du d veloppement et le fil conducteur de notre contribution soci tale sont ici d finis Dans le monde tel qu il va le retour aux valeurs humanistes ne va pas de soi tant la finance a pris la main Il constitue pourtant la seule voie d ac c s a une mise en projet des populations du monde dans leur diversit ainsi qu a une relation pacifi e avec la nature Cette approche du d veloppement est lourde d impact puisqu elle remet en cause des vidences qui se sont impos es au fil des ann es comme la l gitimit absolue de la marchandisation Elle invite dans ce cadre repenser des concepts fondateurs comme cel
214. view d Emina Visnic directrice de Pogon Zagreb 56 Vu d ailleurs Percevoir les droits culturels Espaces sociaux et espaces de Vie 58 Deepak Srinivasan PARTIE 02 DANS L EUROPE DU SUD DE NOUVEAUX MOD LES DE D VELOPPEMENT EN ACTION NIN UO CU CUO Nasri thedeniisnnienAtietelne 63 Les questions humaines et culturelles au c ur du d veloppement durable oo ecescseesseessseceeeseeeseereeeseeenternees 65 H l ne Combe Manifeste Aldo Cibic Repenser le bonheur de nouvelles r alit s pour des modes de vie UU INIA ING rer na pe neue 80 Soci t contemporaine art et espace public vers la cr ation de nouveaux territoires relationnels et esth tiques 83 Milena Dragi evi Sesi Agir la ville de l Europe au Sud m diterran en 100 Vu d ailleurs Afrique la richesse de la pauvret 102 Oumar Sall BiG Bra phie d OS QULCUNS renoneer banane 104 Sostenuto le projet ses partenaires 108 Forum de Ljubljana Ready to Change gt 112 M nif ste JUbj na TDR dan amener 114 Conf rence finale de Valencia sicciaaantinnanetienianuianacotinniimaiat 116 Intervention de Catherine Lalumi re pr sidente du Relais Culture EUrOpe 118 Intervention de Alin Nica pr sident de la commission EDUC commission de l ducation de la Jeunesse de la Culture et de la Recherche du Comit des r gions 122 Intervention de Pavel Gantar soci
215. x financiers nous a effectivement fait tourner la t te Pour autant il n est pas juste de dire que le PIB nous a aveugl s Consid rer qu un outil instrumentalise ceux qui s en servent rel ve en effet d une strat gie d vitement des questions fondamentales Car ce n est pas l indi cateur lui m me mais l usage que nous en avons fait qui nous a conduits la sortie de route Alors ne nous d faussons donc pas de notre responsabilit Nous savons qu il y a urgence revisiter notre repr sentation de la richesse ou plus exactement revenir aux fondamentaux de ce qui fait valeur s forces de vie 1 Joseph Stiglitz prix Nobel d conomie en 2009 lors de la remise au pr sident de la R publique fran aise du rapport de la Commission pour la mesure de la richesse et du progr s social qu il pr sidait 165 66 Ce sont bien nos cultures qui influencent nos valeurs et notre vision de la richesse notre approche de la question sociale ou de l conomie du rapport la nature et de la gouvernance 99 66 La gravit et la multiplicit des crises syst miques auxquelles nous devons faire face ne peuvent d sormais plus tre occult es Jamais les interd pendances entre les peuples du monde n ont t aussi marqu es Cette situation est en soi une chance car elle sous tend la possibilit de d velopper l interaction entre toutes nos cultures et de promouvoir de nombreuses formes de solidarit Ma

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