Première partie - Site de Philippe Meirieu
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1. tout le monde le sait ont beaucoup plus de mal entrer dans la langue crite pour lesquels crire CONOMIE et MANAGEMENT n 131 Avril 2009 est une v ritable preuve en particulier l orthographe grammaticale Les enfants du primaire d aujourd hui crivent moins bien la langue fran aise Il n y a pas qu eux il suffit d observer l orthographe de certains messages lectroniques pour voir que ce ph nom ne touche tout le monde Oui ce n est pas le privil ge des seuls l ves de l cole primaire ni du coll ge M me parmi les adultes de cinquante ans et ayant appris crire avec le Bled un certain nombre se met ne plus savoir distinguer la terminaison er Ce qui est en jeu c est le rapport la norme linguistique Pour en revenir mon CM2 j ai trouv des l ves plus faibles l crit mais j ai surtout trouv des l ves terriblement excit s des Gianni incapables de rester en place quelques instants dans la dispersion permanente J ai aussi rencontr des Gianni qui avaient parfaitement int gr ce que l on appelle l individualisme social chacun voulant que je lui r p te l explication lui et lui tout seul c est dire des Gianni qui n ont pas int rioris l id e qu il y a un cadre collectif au sein duquel ils peuvent trouver de quoi se nourrir j ai vu des l ves dont le rapport l cole est reconstruire Le livre L cole mode2. l universit de Rouen a crit entre autres La Saveur des savoirs Paris ESF diteur 2008 Avril 2009 n 131 CONOMIE et MANAGEMENT 70 PERSPECTIVES GIANNI A CHANG Comment aider quelqu un comprendre En le mettant dans la posture o il saisit que l important c est de comprendre et pas seulement de r ussir Quand je prends ma voiture le matin je mets la cl dans le d marreur je roule mais je ne comprends pas comment cela marche l cole on ouvre le capot Toute la soci t technologique a tendance mais c est son principe vous faire conomiser des apprentissages Quand j tais petit et que je voulais faire une photo nette je devais calculer le rapport entre la profondeur de champ et le diaphragme c est dire que je devais faire de la trigonom trie aujourd hui quand je veux faire une photo nette j appuie sur un bouton et tout est r gl automatiquement la limite je n ai plus besoin d apprendre la trigonom trie sauf que je dois l enseigner aux l ves Donc ce que je dois leur apprendre c est que l important l cole n est pas de faire surtout des l ves dont l inscription institutionnelle et la culture personnelle les centrent en permanence sur le faire au d triment du comprendre Ces l ves ont besoin de mentaliser pour comprendre c est dire d avoir du temps pour se cr er des gestes mentaux des habitudes menta
3. cela risque d tre encore pire Donc globalement en termes p dagogiques il y a peu de choses nouvelles et l essentiel des questions et des rencontres p dagogiques que faisait Gianni la plupart des professeurs qui acc dent aujourd hui l enseignement ne les ont pas faites Et la plupart des probl mes qui se posaient l poque ne se posent plus parce qu il y a une perte de m moire Il faut noter aussi que le corps enseignant s est simultan ment embourgeois et prol taris c est ce que montrent toutes les enqu tes Il s est embourgeois dans son recrutement et s est prol taris dans sa r mun ration C est aussi une des causes du malaise enseignant Les professeurs ont chang et Gianni qu est il devenu Gianni quant lui a beaucoup chang En particulier un changement majeur met notre syst me ducatif rude preuve Gianni ne sait plus s ennuyer poliment La question de l ennui l cole n est pas nouvelle dans le dictionnaire de p dagogie de Ferdinand Buisson il y a un article sur l ennui qui explique que tous les l ves s ennuient l cole que les coles sont tristes mourir etc Ce n est pas grave l ennui Il y a d ailleurs une forme d attention flottante qui permet de penser et d acc der des id es neuves Ce qui fait la diff rence fondamentale entre un l ve d il y a vingt ou trente ans et un l ve d aujourd hui c est qu l poque on
4. d emploi qui a initi tant de professeurs la p dagogie est donc d pass La nouveaut par rapport L cole mode d emploi qui fait que ce livre est la fois toujours d actualit puisque les d bats n ont pas volu et compl tement p rim c est que si p dagogiquement 2 Ferdinand Buisson 20 d cembre 1841 Paris 16 f vrier 1932 Thieuloy Saint Antoine philosophe agr g de philosophie ducateur et homme politique fran ais il tait inspecteur g n ral de l Instruction publique les questions restent les m mes sociologiquement le rapport des l ves l cole est radicalement modifi L institution scolaire qui permettrait de r instituer les conditions de l apprendre est reconstruire Il ne s agit plus de d battre sur comment apprendre le comment apprendre est second je ne dis pas secondaire parce que pour beaucoup d enseignants la classe est d construite Il y a une d sinstitutionalisation de l cole au sens ou l analyse Francois Dubet la classe n est plus construite a priori dans la t te des l ves elle n est plus institu e au sens ou les r les seraient peu pr s fix s au sens ou ce que dit le ma tre on l coute et on tente de le faire o il est acquis que dans la classe on a un comportement respectueux Beaucoup d enseignants avec qui je travaille sont devant des l ves qui font exploser le consensus scolaire ces enseignants devant faire
5. duquer thique et p dagogie Paris ESF diteur 1991 Rep res pour un monde sans rep res Paris Descl e de Brouwer 2002 Faire l cole faire la classe Paris ESF diteur 2004 Lettre un jeune professeur Paris ESF diteur France Inter 2005 Pourquoi est ce si difficile d crire Paris Bayard 2007 P dagogie le devoir de r sister Paris ESF diteur 2007 nouvelle dition 2008 Site de Cap Canal une t l vision pour l ducation http www capcanal com Itin raire des p dagogies de groupe Apprendre en groupe 1 Lyon Chronique sociale 1984 Outils pour apprendre en groupe Apprendre en groupe 2 Lyon Chronique sociale 1984 L cole mode d emploi Des m thodes actives la p dagogie diff renci e Paris ESF diteur 1985 La P dagogie entre le dire et le faire 1 Le courage des commencements Paris ESF diteur 1995 La Machine cole entretiens avec St phanie Le Bars Paris Gallimard Folio Actuel 2001 Deux voix pour une cole entretiens avec Xavier Darcos anim s par Marielle Court Paris Descl e de Brouwer 2003 cole demandez le programme Paris ESF diteur France Inter Le Caf p dagogique 2006 Site de Philippe Meirieu consacr l histoire et l actualit de la p dagogie http www meirieu com CONOMIE et MANAGEMENT n 131 Avril 2009
6. l cole avant de faire la classe comme j ai intitul un de mes livres Si l on ne comprend pas cela on risque d osciller entre la d pression et la r pression Que peut apporter la p dagogie dans la situation que vous d crivez Je pense que la p dagogie a des r ponses et en particulier l histoire de la p dagogie si on la prenait au s rieux c est un peu ce que je dis dans mon dernier livre P dagogie le devoir de r sister qui n est pas une r sistance au sens de r sister la politique mise en uvre aujourd hui mais de r sister au d ni de p dagogie l id e que la p dagogie ne servirait plus rien La p dagogie surtout celle qui insiste sur la construction de la loi sur l identification des r gles sur la structuration des cadres nous apporte des l ments tout fait essentiels et ce titre elle n est pas obsol te Devant de semblables difficult s c est peut tre aussi le moment de dire qu une classe cela se construit ensemble et qu il vaut mieux vivre heureux plusieurs que survivre tout seul dans la douleur Je pr viens les jeunes professeurs avec qui je travaille Si vous voulez garder votre statut de travailleur ind pendant vous allez souffrir Il est essentiel de travailler en quipe pour construire des cadres scolaires qui mobilisent les l ves Croyez vous que la r flexion didactique et l am lioration des pratiques de classe qui en d coulen
7. 66 PERSPECTIVES e GIANNI A CHANGE Culture p dagogique recrutement des professeurs volution du profil des l ves Philippe Meirieu aborde avec vigueur et authenticit de nombreuses questions sur l cole et le m tier de professeur aujourd hui La seconde partie para tra dans le num ro 132 de juin 2009 Vous avez racont une belle histoire dans votre livre L cole mode d emploi publi en 1985 celle de Gianni un enfant au parcours scolaire chaotique qui passe par toutes sortes de p dagogjies Si aujourd hui vous deviez poursuivre l histoire de Gianni qu y aurait il de nouveau Non seulement il y a peu de nouveaut s par rapport Gianni mais c est presque pire Les l ments de la culture p dagogique que Gianni rencontrait dans son p riple sont pratiquement tous tomb s aux oubliettes C est dire qu en dehors des enseignants qui ont particip la formation des ma tres qui se sont engag s dans les Mafpen par exemple et qui ont contribu Philippe Meirieu s interroger et nourrir le d bat p dagogique on assiste une vraie r gression de la culture p dagogique Les d bats sur la p dagogie par objectifs la non directivit etc ne disent rien aujourd hui une grande partie des enseignants La question des m thodes actives est une question qu ils se posent peu Le poids de la sociologie par rapport celui de la psychologie n est plus d actualit On e
8. akarenko etc sont de moins en moins nombreux Professeur l universit Lumi re Lyon Il Jean Houssaye fait pourtant un travail consid rable pour conserver l histoire et la m moire des p dagogues Oui Jean Houssaye maintient cette tradition et cette m moire mais c est le seul en France s y consacrer en dehors de son laboratoire nul ne le fait Jean Houssaye m rite plus que de l estime pour son travail consacr l histoire de la p dagogie Il faut aussi prendre en compte la rupture progressive entre les enseignants de l ducation nationale et l ducation populaire Qu entendez vous par ducation populaire L ducation populaire c est tr s simple Quand j tais instituteur j tais galement moniteur en colonie de vacances j tais aussi secr taire du sous directeur des coles publiques C est dire que j avais faire des enfants en dehors du cadre scolaire et j tais form comme moniteur des questions qui rel vent de la dynamique des groupes de la gestion de projet ce que l on appelle de mani re tr s g n rique la relation ducative J ai appris ces fondamentaux avec des enfants parfois difficiles et quand je me suis retrouv dans une classe ces exp riences m ont conf r une sorte de stature ducative construite dans des situations sociales permettant de ne pas avoir peur des jeunes de savoir globalement programmer une s quence de
9. al est de d velopper une p dagogie positive qui identifie ce qu ils savent et ce qu ils savent faire Un l ve qui a une mauvaise image de soi et qui est dans une d pr ciation permanente de lui m me a besoin que l on cesse de pointer tout ce qui dysfonctionne que l on rep re ce qui fonctionne et qu on l aide mobiliser ses ressources Le deuxi me point est dans la question du rapport au travail au travail scolaire en particulier et sur un enjeu absolument fondamental qu est la distinction entre le r ussir et le comprendre La r ussite scolaire se joue justement au moment o l on est capable d identifier qu il est aussi important de comprendre que de r ussir que la r ussite peut s obtenir l conomie que l on peut r ussir un exercice par hasard qu on peut le faire ex cuter par quelqu un d autre et que ce que l on apprend l cole n est pas d effectuer des t ches mais de comprendre comment a marche Or beaucoup de ces l ves sont dans l id e que le contrat scolaire c est la r ussite d une t che Fait ton exercice J ai fait mon exercice Tu as compris Non Tu as tort Vous ne m avez pas demand de comprendre mais de faire mon exercice Le bon l ve sait que le probl me n est pas de faire l exercice mais de comprendre ce qu il y a dans l exercice et de savoir l utiliser ou le transf rer 3 Jean Pierre Astolfi professeur en sciences de l ducation
10. conna tre quels types de sanctions sont acceptables par des adolescents et lesquels un certain moment les brutalisent au point de mettre en question l avenir de la relation p dagogique Je ne peux pas dire que j avais formalis tout cela de mani re explicite mais j avais rencontr tout cela Beaucoup de professeurs ont eu la m me exp rience J ai le souvenir encore vif que la seule chose qui m ait vraiment servie pour mes premiers cours n tait pas les le ons pr par es pour l agr gation mais une exp rience d animation d adolescents en colonie de vacances Oui je crois que l on est nombreux de nos g n rations avoir t au contact de l ducation populaire et que l on a pu transf rer des fondamentaux dans la situation p dagogique mais la rupture avec l ducation populaire est consomm e depuis vingt ans Sauf si l on excepte une cat gorie d enseignants que sont les professeurs d ducation physique et sportive qui pour des raisons li es leur type d activit s ont conserv des engagements associatifs dans des clubs de sport Mais si l on excepte quelques enseignants ayant un engagement associatif caract re culturel pour l immense majorit qui entre dans l enseignement il n y a pas eu de v ritable exp rience ducative ant rieure Et ceux ci ont beaucoup de mal percevoir cette dimension ducative des choses Actuellement les mouvements d ducation populair
11. e ont t mis en demeure pour subsister de devenir des prestataires de services l o ils taient porteurs de valeurs en associant un projet social un projet culturel et un projet ducatif Ils ont t contraints de vendre une journ e de parapente une journ e de cano kayak Ils ont t happ s par une soci t du service et se sont sp cialis s dans le p ri et le parascolaire avec des professionnels de plus en plus s par s du scolaire Le recrutement des enseignants en a t modifi comment a t il volu Le recrutement du corps enseignant s est homog n is par le haut c est un des effets Avril 2009 n 131 CONOMIE et MANAGEMENT PERSPECTIVES GIANNI A CHANG Ses dates 1949 Naissance Al s dans le Gard 1976 Responsable p dagogique d un coll ge exp rimental o les l ves choisissent partir d objectifs communs leurs enseignements et leurs parcours d apprentissage premiers travaux sur la p dagogie diff renci e 1983 Th se d tat Apprendre en groupe Contribution la recherche sur les pratiques de groupe en situation scolaire 1998 Pr sident du comit d organisation de la consultation sur les lyc es publication du rapport sur l volution des lyc es 2000 Directeur de l Institut national de recherche p dagogique 2003 Directeur de l Institut universitaire de formation des ma tres de l acad mie de L
12. les de m morisation d int riorisation de conceptualisation etc Ce temps de mentalisation est un temps indispensable en particulier pour des jeunes qui sont toujours dans l imm diatet et dans le faire d o l importance du silence des temps de m ditation de vraie r flexion et de vraie mentalisation Je viens d expliquer quelque chose il faut que je donne l l ve le temps de le mentaliser En r sum trois choses fondamentales donner confiance pour mobiliser les ressources centrer l apprentissage sur le comprendre et enfin aider les l ves dans le processus de mentalisation C est partir de l que les enseignements dispens s leur seront pleinement profitables En conclusion de cet entretien pourriez vous d finir la p dagogie La p dagogie comme l a dit Gabriel Madinier c est l inversion de la dispersion La suite de cet entretien para tra dans le n 132 de juin d conomie et Management et portera sur les TICE et la pratique p dagogique la canalisation de l nergie dans la classe la valorisation des talents concrets la formation des ma tres Les apports de la didactique 4 Gabriel Madinier philosophe francais et professeur de philosophie n Lyon en 1895 et d c d dans cette m me ville en 1958 BIBLIOGRAPHIE DE PHILIPPE MEIRIEU Ouvrages Sitographie Apprendre oui mais comment Paris ESF diteur 1987 Le Choix d
13. pouvait s ennuyer poliment sans perturber d une mani re forte la classe et sans remettre en question la l gitimit du professeur et de l enseignement re u Aujourd hui Gianni est excit il est fatigu il arrive en classe et se dit que c est vraiment dommage qu ici il ne puisse pas changer de cha ne Gianni est dans le passage l acte il ne supporte pas de ne pas avoir satisfaction tout de suite Cela met terriblement l preuve un syst me qui a t con u pour des l ves qui acceptent d s lors qu il y a une r mun ration minimale en termes de statut social et de reconnaissance par l valuation scolaire de s ennuyer poliment sans mettre mal l institution ni la d truire C est une description apocalyptique nous n en sommes tout de m me pas la destruction de l institution Bien s r il faut nuancer les choses une grande partie des l ves ne d truit pas l institution mais ils la remettent en question parce qu ils n entrent pas dans le cadre de ce que l on peut appeler le m tier d l ve J ai repris un enseignement dans le premier degr quand j ai quitt la direction de l IUFM de Lyon un CM2 dans une Zep de la Croix Rousse Lyon en 2004 Je n avais pas enseign en primaire depuis longtemps J y ai trouv des l ves ni plus sots ni plus arri r s mentaux ni plus mauvais globalement que les l ves que j avais connus au d but de ma carri re mais des l ves qui
14. st devant une perte de la culture p dagogique presque basique qui est d autant plus probl matique que ceux qui restent aux commandes en sont eux encore un peu p n tr s et cela contribue la rupture entre les CONOMIE et MANAGEMENT n 131 Avril 2009 Propos recueillis par Herv K radec enseignants et les cadres les formateurs tous ceux qui sont susceptibles de les aider penser quoi cela est il li Les sciences de l ducation se sont construites dans une perspective positiviste et elles ont t prises en tenaille entre la sociologie et les didactiques Toute la tradition p dagogique non positiviste a t progressivement lamin e jusqu dans certains cas dispara tre totalement des cursus des sciences de l ducation Comme simultan ment les coles normales qui taient des sortes de conservatoire de la p dagogie ont aussi disparu il n y a plus que les militants p dagogiques pour porter la p dagogie aujourd hui et on sait qu ils sont de moins en moins nombreux et qu eux m mes sont en perte de m moire par rapport leur propre histoire Il y a un probl me g n rationnel aussi la g n ration des gens qui comme moi ont pu penser la p dagogie de mani re un peu globale et avoir une vue cavali re de ce qui s est pass en p dagogie de Jean Jacques Rousseau nos jours et qui sont capables de situer entre Jean Jacques Rousseau et nous Pestalozzi M
15. t peuvent contribuer reconstruire l cole Le travail didactique me para t important la condition que la didactique ne fasse pas l conomie du sujet et de son intentionnalit au risque de se fonder sur une vision tronqu e de l homme La didactique permet de mieux cerner les obstacles que vont rencontrer les l ves dans une s quence et donc d offrir une palette de moyens pour les aider les franchir La notion d obstacle me semble en effet essentielle L affirmation de l importance de l obstacle que l on doit Jean Pierre Astolfi et qui est absolument fondamentale ne supprime pas la n cessit de le mettre en sc ne qu il soit v cu comme un v ritable obstacle et qu on se le coltine Il faut conna tre l histoire de sa propre discipline et s int resser l pist mologie des concepts que l on enseigne Enseigner finalement c est savoir raconter des histoires Y a t il une p dagogie sp cifiquement adapt e aux l ves des voies technologique et professionnelle Par rapport ces l ves il me semble qu il y a trois points importants souligner Le premier point a rapport la construction du moi PERSPECTIVES 69 GIANNI A CHANG Un certain nombre de ces l ves sont accident s dans leur histoire scolaire et ils ont donc besoin de mobiliser leurs propres ressources pour ne pas se retrouver dans une situation de d pendance d assistanat Le princip
16. yon 2008 Directeur de la cha ne de t l vision pour l ducation Cap Canal indirects de la loi de 1989 et de la cr ation des IUFM J avais attir l attention du ministre de l poque sur le fait que la revalorisation des enseignants du premier degr et en particulier le recrutement des instituteurs devenus professeurs des coles bac plus trois posaient un certain nombre de probl mes Les bacs plus deux auxquels ils auraient t recrut s ant rieurement pouvaient tre des sorties d IUT ou de BTS de fait les jeunes des milieux plus populaires se trouvent vinc s du m tier 1 Jean Houssaye professeur de sciences de l ducation l universit de Rouen auteur entre autres de Quinze p dagogues leur influence aujourd hui Paris Armand Colin 1994 67 68 PERSPECTIVES GIANNI A CHANG d enseignant On pouvait devenir instituteur par de multiples voies et la diversit sociale tait beaucoup plus importante Quand j tais directeur de l IUFM j ai ram contre courant pour permettre des bacs plus deux de devenir instituteur Quand j tais directeur du d partement l UFR de sciences de l ducation Lyon j ai mis en place des cursus de rattrapage pour BTS et DUT avec des coles d t pour leur permettre d acc der au niveau licence et l enseignement Cela va encore s accentuer avec la mast risation Je ne veux pas pr dire mais
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