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DIAMANTS CONFLITS ARMES

1. 17 Idem p 799 18 Idem p 1025 1 S Sur op cit p 416 2 Un conflit arm est le recours la force arm e provoqu e par une opposition de points de vue ou d int r ts J Salmon op cit p 233 l Les conflits arm s internationaux encore appel s conflits inter tatiques sont d finis comme une confrontation arm e entre Etats J Salmon op cit p 233 7 Un conflit arm non international encore d nomm conflit intra tatique est un conflit dans lequel les forces arm es gouvernementales s opposent aux forces organis es d un ou plusieurs groupes dissidents ou rebelles l int rieur des fronti res tatiques ou dans lequel de tels groupes chappant au contr le gouvernemental s affrontent J Salmon op cit p 234 La th orie des pouvoirs implicites est une m thode d interpr tation t l ologique selon laquelle les comp tences qui sans tre express ment nonc es dans l acte constitutif d une organisation internationale doivent cependant tre reconnues celles ci comme lui ayant t tacitement conf r es en tant qu elles sont affranchir de la comp tence nationale Cette p riode fut le point de d part de l internationalisation de nouveaux probl mes environnement sant terrorisme droits de homme qui furent per us comme de nouveaux risques et regroup s sous le terme de s curit humaine En 1992 le pr sident du Conseil de s curit d clara
2. 277 et avait eu des effets syst me avait favoris la diminution sensible de la contrebande positifs sur l conomie du pays La r ussite de ce m canisme est donc facteur de d veloppement En 2000 la valeur totale des diamants export s tait de 10 millions de dollars alors qu en 1999 elle n tait que de 1 5 million et le cours de la monnaie locale a remont Il a de plus t d cid que 25 des droits d exportation per us par le gouvernement seront vers s un fond communautaire de d veloppement qui profitera aux chefferies locales A l image du Botswana ou de l Afrique du Sud le diamant peut devenir source de prosp rit Toutefois le syst me comporte quelques lacunes Les autorit s disposent de peu d inspecteurs supervisant sur le terrain les activit s d extraction et il semble assez ais pour un mineur d obtenir un permis d extraction celui ci est indispensable pour revendre les pierres un n gociant Par cons quent les mineurs apr s avoir acquis frauduleusement un permis peuvent vendre avec une apparence l gale des pierres extraites dans des zones tenues par la r bellion A l exception des pierres les plus belles il est mat riellement impossible de d terminer la r gion dont elles proviennent Les pierres sont alors revendues un exportateur qui remplit les modalit s expliqu es ci dessus C est ainsi que des diamants de la guerre sont blanchis avant m me de quitter le pays
3. Rien n aurait pu se faire sans la complicit de l industrie diamantaire c est dire sans la c cit complice de De Beers Le but de cette derni re tait d acqu rir un maximum de diamants afin de maximiser ses profits Elle se souciait alors peu de l origine des gemmes qu elle acqu rait 2 1 Les plaques tournantes du trafic de diamants En Sierra L one les deux r gions diamantif res les plus riches du pays ont longtemps t d tenues par le RUF Ce dernier avait mis au point un syst me de travail forc les diamants taient extraits artisanalement par les mineurs qui pouvaient garder une partie de leur production Toutefois les pierres les plus importantes devaient tre remise la r bellion 168 Les relations transnationales sont d finies comme toutes les relations sociales qui par volont d lib r e ou par destination se d ploient sur la sc ne mondiale au del du cadre tatique national et qui se r alisent en chappant au moins partiellement au contr le ou l action m diatrice des Etats B Badie M C Smouts cit s par J J Roche op cit p 218 1 Conf rer l annexe 4 relative au parcours emprunt par un diamant de contrebande 17 Rapport Ayafor op cit p 27 49 Une partie de ces diamants tait vendue directement par les rebelles des n gociants dont la plupart taient d origine libanaise Ces derniers rapportaient les gemmes dans les centres de n goce
4. accompagnent contr le physique Si aucune trace de fraude n appara t une autorisation l gale d importer est octroy e par le Minist re des Affaires Economiques A la suite de l imposition des embargos sur les diamants angolais et sierra l onais et des divers rapports accablants rendus par les groupes d experts des Nations Unies et notamment par l ONG PartnerShip Africa Canada d autres mesures ont t prises En moins d un an la Belgique assumait la responsabilit des contr les en mati re de douanes la v rification de l authenticit des certificats d origine et l valuation de statistiques contr l es jusqu pr sent par l industrie En ce qui concerne l Angola l importation n est possible que si les diamants sont accompagn s de certificats d origine Celui ci est envoy par les douanes au Minist re des Affaires Economiques qui se charge d en v rifier l authenticit En cas de doute il est a 286 demand aux autorit s de Luanda de se prononcer sur la valeur du certificat 284 L industrie du diamant Anvers emploie environ 30 000 personnes Plus de 90 des diamants bruts extraits dans le monde y sont commercialis s et plus de 50 des diamants polis y transitent Les diamants repr sentent 7 du volume global des exportations de la Belgique et 1 5 de son PIB Diamants action de la Belgique Minist re des Affaires Etrang res et Minist re des Affaires Economiques
5. les questions non militaires d instabilit dans les sph res conomique sociale humanitaire et cologique sont devenues des menaces pour la paix et la s curit internationales Une telle d claration illustre la nouvelle politique du Conseil de s curit selon laquelle l absence de guerre n implique pas la paix et la s curit internationales En 1994 le Programme des Nations Unies pour le D veloppement PNUD souligne que la s curit humaine est un concept int grateur par opposition un concept simplement d fensif On peut dire que l mergence d un tel concept fut favoris par la mondialisation le d veloppement d un sentiment de proximit d la r duction des distances et l impression d appartenir un village plan taire du fait de la diffusion d informations en continu a pour r sultat de forger une opinion publique mondiale et d universaliser certaines valeurs Toutefois P M Dupuy souligne que ceci ne constitue pas une v ritable innovation mais le simple retour la lettre comme l esprit de la Charte En effet l article 1 fait express ment le lien entre le maintien de la paix et la coop ration internationales pour r soudre les probl mes internationaux d ordre conomiques sociaux intellectuels ou n cessaires pour lui permettre d exercer effectivement ses fonctions Lexique des termes juridiques Dalloz 10 dition Pari
6. d tudier les violations du r gime de sanctions propos des armes des produits p troliers de l achat de diamants extraits dans les secteurs contr l s par l Unita le gel des avoirs financiers interdiction de voyager des dirigeants et des proches de la r bellion la fermeture des bureaux de l Unita l tranger Le rapport rendu le 10 mars 2000 par ce groupe d experts constatait officiellement que les sanctions ne produisaient pas les effets souhait s Savimbi avait en effet adapt et modifi ses plans pour contrecarrer les objectifs du r gime des sanctions Un deuxi me rapport publi en d cembre de la m me ann e par l Instance de surveillance faisait la m me analyse l Unita s appuie d sormais sur un r seau international d individus bien quip s et bien financ s ayant une capacit extraordinaire de transporter leurs cargaisons illicites de part le monde pour parvenir chapper la loi Cette tude d crit les fili res de commercialisation des diamants illicites et notamment celles de la RDC d Afrique du Sud de Zambie dont nous avons parl dans la 7 S RES 1277 1999 250 Rapport Mollander op cit 51 L Instance de surveillance a t cr e par le Conseil de s curit le 18 avril 2000 afin de recueillir des renseignements venant compl ter ceux fournis par le Comit d experts 252 Rapport du groupe d experts pr sid par J Larra
7. expertise ainsi que les documents pr c dents sont envoy s au Minist re des Affaires Economiques qui compare le certificat d origine et les donn es lectroniques avec les r sultats de l expertise Le certificat de confirmation d importation est alors renvoy aux autorit s sierra l onaises En cas d infraction les sanctions sont les m mes que celles appliqu es pour l Angola La Belgique a aussi pr vu une proc dure sp ciale pour pays sensibles qui demandent une attention particuli re en raison de leur proximit avec les zones de conflits Zambie Gambie ou de la complicit de leurs dirigeants avec les r bellions Burkina Faso Les diamants venant de tels pays doivent se faire d livrer une licence individuelle d importation qui comporte contrairement d habitude le nom du diamantaire Ils sont soumis au contr le des douaniers et celui des experts qui v rifient que l origine correspond bien celle qui est d clar e Soulignons que les douanes effectuent une enqu te syst matique lorsque le pays d origine d clar e ne produit pas de diamants Gambie par exemple La Belgique multiplie les initiatives en mati re de lutte contre le trafic de diamants Elle envisage l adoption d une loi qui ferait du commerce ill gal de diamants un d lit extraterritorial Un groupe de travail interminist riel Task Force Diamant a galement t cr pour favoriser la coop ration entre le Minist
8. la normalisation de la situation le long de la fronti re de la RDC et pr voit l ouverture d un dialogue national et la mise en place d un m canisme visant d sarmer les milices et les groupes arm s Il propose de outre qu une force soit constitu e et d ploy e par les Nations Unies en coordination avec l Organisation de l Unit Africaine 1 Chiffres donn s par M Okintundu lors de la 4437 s ance du Conseil de s curit op cit 105 Huiti me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nations Unies en RDC S 2001 572 8 juin 2001 p 8 1 Dixi me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nation en RDC S 2002 169 15 f vrier 2002 p 13 30 chef du RCD Goma il n y aura pas de retour la paix en RDC sans retour la paix dans le Kivu Si la RDC veut tendre vers la paix cette r gion qui en cinq ans n a pas connu moins de cinq guerres doit absolument tre pacifi e Cela implique que Kinshasa prenne toutes les mesures n cessaires pour mettre toutes les forces n gatives hors de nuire A l image de l Afrique australe l Afrique de l Ouest est aussi menac e de conflagration r gionale Le conflit diamantaire de la Sierra L one s est propag aux pays limitrophes cr ant une multilat ralit de tensions entre les pays de l Union du Fleuve Mano dangereuse pour la paix et la s curit internationales Contrairement au conflit
9. le 5 juin 1998 par la r solution 1171 Cette derni re exigeait aussi que les Etats prennent des mesures afin d interdire l acc s de leur territoire aux membres du RUF Pour l ambassadeur du Royaume Uni c est une r ponse robuste imaginative et inhabituelle en ce qu elle lance un appel l industrie nationale de diamants La r solution a beau tre robuste elle n en sera pas moins d pourvue d efficacit au moins dans un premier temps l image de la r solution imposant l embargo sur les diamants angolais Toutefois remarque Monsieur Kamara par ce texte l ONU d cide de s attaquer aux causes profondes du conflit Nous avons toujours soutenu que cette guerre en Sierra L one n tait pas id ologique tribale ou r gionale mais que ses racines se f f 8 248 trouvent dans les diamants les diamant et encore les diamants 244 S RES 1306 2000 7 S RES 1171 1998 246 Communiqu de presse du Conseil de s curit C S 2011 5 juillet 2000 7 M Kamara est le repr sentant de la Sierra L one aupr s des Nations Unies 8 Cit par A Bassir Pour Les Nations Unies d cr tent un embargo sur les diamants provenant de Sierra L one Le Monde 7 juillet 2000 69 Selon lui l exportation illicite des diamants du RUF n est pas seulement l origine du conflit mais aussi un obstacle son r glement pacifique De plus avertit il l application de cette r solution
10. tiquette num rot e correspondant au certificat d origine apposer sur le scell qui pr cise que l ouverture du paquet en transit constitue une violation de la r solution 1306 Une nouvelle base de donn es lectronique sur les exportations avec confirmation lectronique sur le lieu de destination il y a alors une double confirmation du lieu de destination l une sur support papier et l autre sur support lectronique La prise de photographies num riques des diamants tels qu ils sont pr sent s l Office public sierra l onais de l or et du diamant pour leur valuation Celles ci sont envoy es lectroniquement avec l information contenue dans le certificat d origine pour exp dition Pour donner plein effet ce nouveau r gime le gouvernement a galement modifi et am lior les pratiques en vigueur dans le secteur du diamant D sormais la d livrance de licence d exportation se fait selon des conditions plus rigoureuses Toute personne d sirant obtenir une telle licence doit en faire la demande au Directeur des mines et doit fournir la preuve de son appartenance l une des bourses de diamants faisant partie de la F d ration Mondiale des Bourses de Diamants ou de l Association Internationale des Fabricants de Diamants Avant d tre export s les diamants doivent tre valu s par l Office public de l or et du diamant Apr s l valuation qui se fait en pr sence de l expor
11. 2001 sur www diplobel fgov be 285 Pour les pays membres de l Union europ enne les r gles en mati re d importation sont simplifi es Bien que chaque importation de diamants fasse simplement l objet d une d claration cela pose probl me avec le principe de libre circulation des marchandises tablit entre pays membres de l Union Europ enne 86 Si le certificat est un faux le colis est confisqu et les douanes intentent des poursuites pouvant donner lieu une amende quivalent au double de la valeur du montant du colis saisi et une peine pouvant aller de quatre mois un an de prison 88 Cette v rification effectu e la licence d importation est d livr e Les diamants angolais font alors l objet du contr le pr vu pour les diamants ne provenant pas de l Union Europ enne Le syst me mis en place en Sierra L one est devenu op rationnel en octobre 2000 Il est beaucoup plus rigoureux que le m canisme utilis pour les diamants angolais Lorsque les colis arrivent au Diamond Office les douanes transmettent le certificat d origine au Minist re des Affaires Economiques Celui ci compare les donn es lectroniques avec celles reprises sur le certificat d origine et d livre une licence d importation Celle ci est transmise avec les photographies et le certificat de confirmation d importation aux agents des douanes du Diamond Office qui apposent leur tampon Les diamants sont ensuite expertis s L
12. Charte deux conceptions distinctes de la paix internationale une dimension structurelle qui rel ve de l Assembl e g n rale du Conseil Economique et Social et du Secr taire g n ral et qui est destin e se r aliser sur le long terme par une coop ration entre Etats et organisations concern s Une dimension s curitaire dont la responsabilit rel ve sp cifiquement du Conseil de s curit et qui se situe dans l urgence PM Dupuy explique que c est la diff renciation entre ces deux dimensions de la paix qui para t remise en cause le Conseil de s curit intervenant pr sent dans la sph re relevant de la dimension structurelle Cette nouvelle approche permit au Conseil de s curit de s int resser aux conflits intra tatiques Cela s av rait n cessaire la p riode post Guerre froide se caract risant par la prolif ration de ce type de conflit un point tel que P Lorot et F Thual ont pu parler de r ensauvagement des relations internationales La fin de la rivalit Est Ouest laissait esp rer la r solution d un certain nombre de conflits mais c tait sans compter que chaque situation poss de une dynamique propre En homog n isant artificiellement le climat politique des pays p riph riques la bipolarit a conduit masquer les tensions internes de plusieurs Etats La fin des blocs permit leur manifestation Les conflits arm s sont de plus en plus nombreux mais leur nature a
13. L MAZURE Lucrative reconversion des mercenaires sud africains Le Monde Diplomatique octobre 1996 110 F MISSER et O VALLEE Les nouveaux acteurs du secteur minier Le Monde Diplomatique mai 1998 Le Point M DUTEIL La guerre des diamants Le Point mars 2001 n 1486 Radio France Internationale Articles disponibles sur www rfi fr C BENSIMON Aux origines de la crise RFI 2 septembre 2000 C BENSIMON La Guin e bascule dans la guerre RFI 21 mars 2001 C BENSIMON Afrique armes l g res lourdes de cons quences RFI 13 juillet 2001 C BENSIMON Chaos tropical RFI 10 janvier 2002 S BERRUET Profession trafiquants RFT 5 f vrier 2001 Un enqu teur de PONU t moigne propos recueillis par S BERRUET et Ch CHAMPIN RFJ le 9 f vrier 2001 Ph BOLOPION Plan d inaction sur les armes l g res RFI 22juillet 2001 S CESSOU Accord sign entre le Rwanda et la RDC RFI 30 juillet 2002 Ch CHAMPIN Taylor et Compaor accus s d aider les rebelles 21 d cembre 2000 Ch CHAMPIN Le r gne des marchands de mort RFI 5 f vrier 2001 Ch CHAMPIN Sierra L one les armes du pr sident Kabbah RFI 5 f vrier 2001 Ch CHAMPIN Taylor est le n ud du probl me RFI 8 mars 2001 Ch CHAMPIN Monrovia joue la d tente avec ses voisins RFI 11 f vrier 2002 C COMARIN Comment Savimbi blanchit ses diamant
14. La collusion entre les activit s de s curit et l exploitation mini re En 1994 le gouvernement de Luanda fait appel la soci t de s curit priv e Executive Outcome Forte du soutien de ces mercenaires l arm e gouvernementale remporte plusieurs batailles et r cup re des mines de diamants situ es aux alentours de Luanda Sans ces mines l Unita aura du mal soutenir son effort de guerre la bataille du diamant bat son plein Executive Outcome est une soci t sud africaine qui d pend de la holding Strategic Ressources Corporation SRC dont les activit s sont diverses s curit Executive Outcome Sandline International Lifeguard transport a rien Ibis Air et exploitation mini re Diamonds Work Heritage oil and gas Aussi la suite de l intervention d Executive Outcome en Angola Branch Energy une filiale de Diamonds Work re oit t elle plusieurs concessions diamantif res Faute de 160 Idem p 9 LiT Gongora et M Tessier op cit et S Tolotti Les nouveaux mercenaires Croissance f vrier 1999 n 423 1 S Tolotti op cit 46 liquidit s le gouvernement s acquitte des prestations fournies par Executive Outcome en lui accordant via Branch Energy l autorisation d exploiter des mines de diamants Bien que Diamonds Work et sa filiale Branch Energy nient toute relation avec Executive Outcome et Sandline de nombreux liens entre les dirigeants de ces quatre soci t s
15. Tel Aviv Anvers New York Bombay soit en les passant en contrebande soit en faisant une fausse d claration L ils les revendaient d autant plus facilement que le march du diamant est r put pour son opacit et sa tradition du secret La contrebande int resse en outre fortement les diamantaires car elle leur permet d acheter bas prix des pierres brutes qui se comptent parmi les plus parfaites du monde ce qui augmente leurs marges b n ficiaires Le RUF a aussi labor de v ritables r seaux afin de contourner les dispositions de la r solution 1306 Cette d cision adopt e par le conseil de s curit le 5 juillet 2000 a tout d abord mis en place un embargo sur tous les diamants provenant de Sierra L one pour ensuite le limiter aux seules gemmes qui n taient pas accompagn es d un certificat d origine d livr par le gouvernement de Freetown Jusqu ce que le Lib ria soit lui aussi soumis un embargo les pierres du RUF transitaient par Monrovia avant d tre revendues sur le march Ceci tait permis par le fait que les documents officiels concernant les exportations de diamants se pr occupent uniquement de la provenance de ces pierres c est dire au dernier pays partir duquel les diamants ont t import s et non sa v ritable origine c est dire au pays dans lequel ils ont t extraits C est ainsi que les pierres achemin es par le RUF au Lib ria devien
16. conflit Chacun de ces mouvements dispose de r seaux qui leur sont propres et que nous ne d taillerons pas en raison de leur grande diversit Les rebelles proc dent aussi des op rations de troc A titre d exemple J P Bemba leader du MLC a conclu avec certains hommes d affaires des march s en vertu desquels il leur octroyait des concessions situ es We Date aae na 152 dans la zone qu il contr lait contre la fourniture d quipements militaires Menace contre la paix et la s curit internationales le trafic d armes risque de pouvoir prosp rer encore longtemps sans d obstacles majeurs Le moratoire d clar le 31 octobre 1998 par la CEDEAO sur l importation l exportation et la fabrication d armes l g res dans la r gion n a pas produit l effet escompt et la Conf rence de New York organis e sous l gide des Nation Unies en juillet 2001 pour lutter contre le trafic d armes l g res s est 148 Rapport Ba N Daw op cit p 28 1 Le Rassemblement Congolais pour la D mocratie Goma a t cr par l Etat rwandais en juillet 1998 dont il d pend politiquement financi rement et militairement Il est dirig par A Onusumba 150 A la suite d un d saccord sur le choix du chef du RCD ce mouvement s est scind en deux groupes Le Rassemblement Congolais pour la D mocratie Mouvement de Lib ration s est alors install Kisangani et s est alli avec l Ouganda Il est dirig par M
17. cuniaire ou autre directement ou par des interm diaires un agent public tranger son profit ou au profit d un tiers pour que cet 128 2 n Selon ce code de conduite un pays membre de l Union Europ enne ne peut accepter une exportation refus e par un autre pays membre 36 agent agisse ou s abstienne d agir dans l ex cution de fonctions officielles en vue d obtenir ou conserver un march ou un autre avantage indu dans le commerce international Toutefois le trafic d armes de multiples facettes et cette convention ne r gle pas la question de la corruption de personnes qui ne seraient pas des agents publics Il est d autant plus difficile d endiguer cette contrebande que la dissolution du Pacte de Varsovie a favoris l mergence de conditions propices au trafic En effet la suite de l effondrement du bloc communiste les march s internationaux d armement ont t inond s par des exc dents d armes provenant d Europe Orientale et offerts des prix inf rieurs ceux du march Ceci s explique par la r duction d armement impos e par le trait sur les forces arm es conventionnelles en Europe ce qui a oblig certains pays se d faire d une partie de leurs stocks D autres d sireux de devenir membres de l OTAN ont t amen s vendre au rabais le mat riel qui ne r pondait pas aux normes dict es par l organisation Cet exc dent aurait pu tre d truit mais la ve
18. experts 5 soit La Belgique a import 6 millions de carats entre 1994 et 1999 de C te d Ivoire environ 13 fois plus que le pays n en a officiellement produit De m me le volume des exportations officielles de la Guin e a t de 380 00 carats par an tout au long des ann es 90 7 Or sur la m me p riode les importations de la Belgique en provenance de la Guin e taient en moyenne de 687 000 carats par an soit presque le double de ce qu elle exportait officiellement Le sch ma est le m me pour la Gambie qui bien qu elle ne produise pas de diamant en est soudainement devenue exportatrice Dans chacun de ces trois cas la totalit des exportations douteuses n est pas uniquement constitu e de diamants de la guerre les pierres illicites sont plus nombreuses Toutefois c est l une des fili res dont se servaient F Sankoh pour couler ses diamants afin de b n ficier de liquidit s Avant que le gouvernement angolais ne mette en place un syst me d achat exclusif appel ASCorp en janvier 2000 une multitude d acheteurs acqu raient des diamants et travaillaient comme sous traitants pour les cinq compagnies officiellement agr es La plupart de ces sous traitants op rait la commission En cons quence ils pr taient peu d attention l origine des diamants Les pierres taient ensuite transport es Luanda d o elles taient export es avec de v ritables certificats d origine officie
19. fort avantageux pour l Unita ne fut appliqu que selon le bon vouloir de la r bellion et avec l incroyable indulgence des Nations Unies 2 S RES 1173 1998 67 Ce n est qu en 1995 que PONU mit en place une op ration de maintien de la paix de grande envergure et seulement fin 1996 que les forces furent totalement d ploy es Les retards dans le d ploiement des casques bleus ont facilit les violations des accords de Lusaka par l Unita Toutefois d nonce le repr sentant sp cial des Nations Unies B Beye l erreur fondamentale a t d adopter la politique de l autruche et de l impunit vis vis du non respect des accords L chec du processus n est pas seulement d la mauvaise foi de l Unita souligne le rapport publi par Human Rights Watch en septembre 1999 la strat gie du ne dites du l adopt e par PONU s est fortement mal de personne et ne voyez le mal nulle part retourn e contre elle L UNAVEM puis la MONUA n ont en effet pas r agi aux violations de l accord de paix ni au d tournement des sanctions impos es par le Conseil de s curit Il est vrai que la MONUA n a jamais formellement contest l interdiction faite aux soldats de PONU d acc der aux a roports contr l s par l Unita De m me en juin 1998 la mission d observation n a pris aucune mesure pour contrecarrer la r occupation par l Unita de nombreuses localit s En privil giant l
20. invasion du RUF En juin l effectif de la MINUSIL est pass a 16 500 hommes cette surench re ne va pourtant pas de pair avec l effectivit de leur pr sence Ce m me mois la Grande Bretagne d cidait de maintenir un contingent de 200 hommes pour dispenser un programme d entra nement l arm e r guli re de Sierra L one C est contre courant note T Parisot de la nouvelle doctrine de non intervention militaire sur le continent noir d fendue par la France et les Etats Unis Mais le Royaume Uni estime qu il s agit d un devoir envers son ancienne colonie Cela dit cette intervention n tait pas aux dire de certains totalement d sint ress e L enjeu de cette guerre soulignent T Russel et P Fransen c est le contr le des richesses et dans ce cas l intervention occidentale 256 F Kpatind La faillite des casques bleus Jeune Afrique L Intelligent mai 2000 n 2053 257 Idem 258 Les britanniques ne d serteront pas la Sierra L one Le Monde le 12 ao t 2000 73 n est pas loin Ce pays riche en ressources mini res est la poule aux ufs d or de la Grande Bretagne Ce qui explique pourquoi elle ne l a jamais abandonn En 1996 gr ce un appui financier et militaire ils ont r ussi faire lire d mocratiquement A T Kabbah En 1997 ils ont officieusement donn leur accord a l intervention des mercenaires de Sandline Et aujourd hui il est
21. ment identifiable Tout au moins peut on constater que la Suisse comme la Belgique B fait preuve de bonne volont et s investit dans la lutte contre les diamants de la guerre 283 Cette liste comporte 14 pays contre 7 auparavant Lib ria C te d Ivoire Burkina Faso RDC Guin e Zimbabw Togo Gambie Ouganda R publique Centrafricaine Ghana R publique du Congo Mali Zambie Service de presse et d information du D partement f d ral des finances Diamants de conflits la Suisse renforce les mesures sur www admin ch 87 B Un syst me de contr le belge plus rigoureux tant le centre mondial du n goce de diamants bruts la Belgique se doit Anvers d assumer la responsabilit de l industrie diamantaire A cette fin l importation l exportation et le commerce doivent faire l objet d une autorisation d livr e par le Minist re des Affaires Economiques Avant d exercer son activit toute personne individu ou soci t doit tre enregistr e et reconnue officiellement par ce m me minist re Pour les pays non membres de l Union Europ enne la Belgique utilise un syst me de licence pour l importation Tous les diamants entrant sur le territoire belge passent par le Diamond Office o ils sont d abord contr l s par les autorit s douani res puis par un expert qui v rifie la concordance entre le contenu r el des colis et les donn es inscrites sur les documents qui les
22. re des Affaires Economiques et le Minist re des Affaires Etrang res Un autre accord de coop ration a t sign entre le parquet d Anvers et le Conseil Sup rieur du Diamant afin que ce dernier communique toutes les informations relatives aux activit s criminelles dont il a connaissance pour faire 89 en sorte que le secteur diamantaire devienne transparent Ce pays est aussi le seul publier mensuellement des statistiques qui d taillent pour chaque pays de provenance la qualification le poids et la valeur des diamants Ceci permettra de relever les anomalies exportation d un volume de diamants sup rieur la capacit de production et de proc der des enqu tes La l gislation belge n est pas infaillible et certains r ussissent la contourner Un rapport du Service G n ral de Renseignement belge publi en avril 2001 r v lait que la vente des diamants de l Unita se poursuivait Anvers Il serait utile que des proc dures similaires celles en vigueur en Sierra L one soient appliqu es l gard de l Angola A cette fin un protocole de coop ration a t sign en juin 2001 entre Bruxelles et Luanda Cet accord pr voit le transfert du syst me informatique de v rification d origine mis au point par le Conseil Sup rieur du Diamant D autre part la Belgique devrait se pencher sur la technologie relative aux empreintes digitales des diamants d velopp e par le Canada En effet en gravant a
23. 1306 et pr sid par M Ayafor a t publi le 20 d cembre 2000 Il d crit les circuits qu empruntent les diamants du RUF avant de se retrouver dans les centres de taille Les pr sidents Taylor et Compaor sont nomm ment cit s en tant que complices de la r bellion sierra l onaise Le pr sident lib rien alimente activement la poursuite de la violence noncent les membres de ce groupe d experts En cons quence ils recommandent un embargo total sur les diamants en provenance de ce pays qui devrait tre maintenu jusqu ce que le Lib ria montre de 25 Les Britanniques en Sierra L one la guerre du diamant Le Monde 31 mai 2000 260 Huiti me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 15 d cembre 2001 S 2000 1199 p 3 26l Quatri me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 19 mai 2000 S 2000 455 p 11 27 Rapport Ayafor op cit 2 Cit par A Bassir Pour Le pr sident du Lib ria Ch Taylor est mis en cause par l ONU dans un rapport sur les trafics de diamants et d armes en Sierra l one Le Monde 22 d cembre 2000 74 mani re convaincante qu il n est pas impliqu dans le commerce des diamants de la guerre et dans le trafic d armes destination du RUF Les observations du groupe d experts auront port leurs fruits puisque le 7 mars 2001 le Conseil de s curit a adopt l unanimit
24. 30 novembre suivant la Mission de l Organisation des Nations Unies en RDC MONUC se d ployait afin d en surveiller l application D s le mois de d cembre le Conseil affirmait dans une d claration l obligation de respecter l int grit territoriale de ce pays Quelques mois plus tard en avril 1999 la r solution 123475 d plorait que des forces d Etats trangers demeurent en RDC dans des conditions incompatibles avec les principes de la Charte des Nations Unies et appelait les gouvernements de ces Etats mettre fin la pr sence de ces forces non invit es 269 1 Le ET 4 le Conseil r affirma la souverainet de la RDC sur ses Dans sa r solution 130 ressources naturelles exigea que l Ouganda et le Rwanda retirent leurs forces du territoire congolais sans plus tarder et que soit mis fin toute autre pr sence et activit s militaires trang res directes ou indirectes Depuis le Conseil de s curit a r guli rement condamn 257 S RES 1385 2001 268 S RES 1234 1999 26 S RES 1304 2000 77 la pr sence des puissances non invit es et l exploitation ill gale des ressources congolaises 7 Lors de la c r monie des v ux du corps diplomatique Kinshasa J Kabila a invit le Conseil de s curit prendre des mesures plus efficaces et plus contraignantes telles que celles pr vues au chapitre VII de la Charte des Nations Unies pour obtenir le respect de l
25. France qui soutient le gouvernement Kabila n acceptera jamais de le priver des ressources qui lui permettent d acqu rir des devises De m me la Grande Bretagne et les Etats Unis s opposeront toute sanction prise l encontre du Rwanda et de l Ouganda Esp rer que l ONU contraigne les forces non invit es de se retirer et de cesser l exploitation des richesses de la RDC est donc illusoire Le mieux que cette organisation puisse faire est de continuer d noncer le pillage institutionnalis en attendant que les divers bellig rants se d cident appliquer l Accord de Lusaka L efficacit de l action de PONU en mati re de trafic de diamants est donc toute relative Lorsque le Conseil a pris des mesures il l a fait tardivement et elles n ont pas t appliqu es Le contr le de l application de ces mesures s est r v l m diocre puisque le commerce des diamants de la guerre a toujours pu continuer malgr les embargos Les Nations Unies n ont pas voulu avoir les moyens de leur action La responsabilit de cet chec revient plus aux Etats membres de ONU qu l organisation elle m me En effet bien que les Nation Unies soient une organisation universelle elle reste dans les faits en proie l inter tatisme Les Etats au lieu de s abstraire de toutes consid rations de politique nationale tiennent compte de leurs alliances et de leurs int r ts conomiques commerciaux et strat giques au mom
26. Kimberley dulcor Canada 1 1mars 2002 sur www conflictdiamonds ca 8 Un accord de Kimberley dulcor op cit 98 CONCLUSION La r solution de la probl matique des diamants de la guerre est une illustration de l volution post westphalienne des relations internationales En effet de concert organisations internationales et r gionales Etats ONG et industrie diamantaire ont coop r afin de briser le lien entre diamants et conflits arm s La combinaison entre l influence diplomatique assortie d un pouvoir de contrainte des premiers le pouvoir de m diatisation et la capacit de r action rapide des ONG ainsi que la connaissance technique de l industrie est la clef du succ s de la politique internationale men e l gard du commerce illicite de diamants La compl mentarit de ces acteurs est un gage de r ussite La pr minence exclusive de l Etat dans les relations internationales est d finitivement r volue Ce qui ne pr juge pas de sa disparition Au contraire l Etat reste l acteur majeur de la Communaut internationale mais face des probl mes transnationaux tel que le trafic de diamants il lui faut compter sur d autres acteurs qui bien que ne poss dant pas la personnalit juridique internationale ONG industrie exercent une influence de fait sur la sc ne internationale Sans leur concours l action tatique risque de ne pas tre optimale voire d chouer Toutefois on pe
27. Zambie obtenir blanchir et exporter les diamants de l Unita relevait d un proc d relativement simple facilit par la complicit du gouvernement La premi re tape consistait acqu rir un certificat de vente de diamant aupr s du minist re comp tant ce qui tait chose ais e Ensuite les acheteurs zambiens acqu raient les pierres de la r bellions soit en se d pla ant eux m mes dans les bastions de l Unita soit en recevant ses membres Harare le tout avec la complicit des douaniers L ultime tape tait alors de se procurer les documents officiels d exportation ce qui permettait aux interm diaires Zzambiens de les exporter l galement sans violer tout du moins en apparence l embargo d cr t par les Nations Unies En revanche les diamants de l Unita faisant l objet de contrebande en Namibie et Tanzanie l taient l insu des gouvernements en place Concernant les diamants qui empruntaient cette fili re 1l s agissait de les m langer aux productions locales afin d en dissimuler l origine r elle Les diamants angolais devenus namibiens ou tanzaniens pouvaient tre export s l galement Il faut aussi souligner le r le important de la RDC dans les op rations de blanchiment des diamants sales Le rapport r v le que 20 des pierres que l on peut voir Tshikapa et Kinshasa seraient d origine angolaise Ces diamants pr tendument originaires de RDC n ont m me pas besoin de t
28. chang ils sont de moins en moins internationaux et de plus en plus intra tatiques Ce nouveau d sordre mondial Ss analyse pour J J Roche comme la substitution d une multipolarisation des risques une menace identifi e Pour illustrer ce propos on peut observer que depuis 1996 plus d une trentaine de nouveaux conflits sont apparus alors que moins d une vingtaine ont pris fin L Afrique n chappe pas ce constat et parvient m me en t te des continents les plus belliqueux En 1996 14 des 53 pays d Afrique ont connu des conflits arm s Ils ont provoqu plus de la moiti de tous les d c s caus s par des conflits dans le monde et sont l origine de plus de huit millions de r fugi s et de personne d plac es La plupart d entre eux sont intra tatiques m me si subsistent certaines querelles territoriales qui sont par essence inter tatiques Idem p p 623 624 33 Idem p 624 4 P Lorot et F Thual p 153 35 J J Roche op cit p 114 11 Il s agit donc de moins en moins de rivalit s entre Etats mais de la remise en cause d un contrat social de la d composition d un corps politique L origine de ces conflits internes r side en partie dans le trac des fronti res effectu par les anciennes puissances coloniales Ces derni res ont fait peu de cas des r alit s ethniques linguistiques ou religieuses C est ainsi que des groupes homog nes ont t s par s p
29. clair que leur intervention va beaucoup plus loin qu une simple op ration humanitaire les soldats britanniques dirigent bien plus que ne conseillent l arm e et la police sierra l onaise Toutefois force est de constater que cette intervention a r tabli l ordre autour de la capitale pr te tomber entre les mains de la r bellion Les troupes britanniques jouissent d ailleurs d une popularit plus que certaine Lorsqu en novembre 2000 Ch Taylor a demand leur retrait de Sierra L one si elles n taient pas int gr es la MINUSIL cela a suscit d importantes manifestations de soutien en leur 260 faveur Le Parlement s est quant lui r uni en session extraordinaire pour adopter une motion de soutien leur pr sence M me les Nations Unies alors que les britanniques agissent en dehors de tout mandat international louent les bienfaits de leur action qualifiant l arriv e de ces soldats de facteur important dans la restauration de la stabilit autour de la capitale Il est clair que leur intervention aura pacifi les alentours de Freetown et aura permis de r former et de remotiver une arm e bout de souffle Le 17 mai ils arr taient F Sankoh et l incarc raient ce qui allait permettre de conclure le 10 novembre 2001 l accord de cessez le feu d Abuja avant de proclamer une paix d finitive en janvier 2002 Le rapport du groupe d experts cr en application de la r solution
30. congolais il y a eu un d placement spatial de la guerre Celle ci est men e en vertu d un jeu d alliances entre autorit l gitime et milices oppos es au r gime de l Etat ennemi 2 2 La contagion des conflits dans l Union du Fleuve Mano Alors que seule la Sierra L one tait au prise avec une guerre civile vieille de dix ans le Lib ria connaissait une relative tranquillit depuis1997 et la Guin e tait en paix depuis 1984 C tait sans compter le d placement du conflit sierra l onais qui a fini par contaminer les deux autres pays de l Union du Fleuve Mano Depuis septembre 1999 la Guin e fait son tour face de graves menaces de d stabilisation Des incursions arm es ont lieu sur son territoire Elles sont men es par des dissidents guin ens des membres du RUF et d anciens combattants de l Arm e de Lib ration de Ch Taylor Tous ces combattants rassembl s au sein du Rassemblement des Forces D mocratiques de Guin e RFDG sont oppos s au pr sident au pouvoir Lansana Cont Ch Taylor a en effet peu appr ci que l ECOMOG intervienne en 1990 sur l insistance de L Cont pour contrer l offensive qu il avait d cid de mener contre le r gime de S Doe 109 avec son mouvement arm le NPLF Ultime outrage L Cont est all jusqu soutenir et 107 Le groupe d experts ayant r alis l additif au rapport Ba N Daw utilise l expression forces n gatives pour d s
31. dans l Est du pays Le d ploiement des casques bleus commen ant compromettre le libre acc s du O Misser et J F Vall e op cit p 104 5 L ECOMOG est le groupe de contr le de la CEDEAO elle est aussi appel e Force d Intervention Ouest Africaine 18 RUF aux zones diamantif res relate F Pompey il n en a gu re fallu plus pour que le conflit recommence Les soldats du RUF n taient en effet pas pr ts renoncer la manne diamantif re qu ils contr laient Il tait important de souligner la place centrale qu occupe le diamant dans ces conflits celui ci expliquant la logique de guerre adopt e par les bellig rants Le diamant est non seulement l enjeu de conflits entre les bellig rants mais il est aussi source de discorde entre alli s d un m me camp 2 2 Des conflits entre rebelles aux processus de paix impossibles Faisant cause commune dans le pass les rebelles congolais sont d sormais couteaux tir s le temps de l amiti a laiss place celui de la cupidit Ils se disputent entre autre mais essentiellement les mines de diamants Aussi peut on voir des combats entre le RDC Goma et le RCD ML ou entre le RCD Goma et le MLC Ces tensions ont provoqu la m sentente des pr sidents ougandais et rwandais qui s affrontent d sormais par r bellions congolaises interpos es Au fur et mesure que les rebelles congolais devront se procurer des armes exp
32. de l Union du Fleuve Mano 26 Chapitre 2 Les diamants source de financement des conflits 31 Section 1 Les besoins militaires couverts par les diamants 31 1 L acquisition d armes et l achat de complicit s politiques par les r bellions 31 A Les fili res d approvisionnement de l Unita 35 B Les fili res d approvisionnement du RUF 37 2 Le recours des gouvernements aux firmes de s curit priv es 39 A L av nement des soci t s mercenariales et la l gislation internationale en vigueur 40 B La collusion entre les activit s de s curit et l exploitation mini re 42 Section 2 Les r seaux de financement la vente des diamants du sang par l interm diaire des r seaux de contrebande 45 1 Les plaques tournantes du trafic de diamants 45 2 La complicit passive de l industrie diamantaire 49 PARTIE 2 LES TENTATIVES DE RUPTURE DU LIEN ENTRE DIAMANT ET CONFLITS ARMES 54 Chapitre 1 L action de PONU un bilan en demi teinte 55 Section 1 Une volont affich e 56 1 Une prise de conscience due la pression des ONG 58 2 Une prise en compte tardive des diamants dans les mesures d isolement des r bellions 61 A Les sanctions relatives l Angola 62 B Les sanctions concernant la Sierra L one 65 Section 2 Des r sultats d cevants 66 1 Des sanctions rest es lettres mortes en Angola 67 2 Des mesures tardives en Sierra L one 69 3 L absence de mesure en R publ
33. de pr dation La strat gie des r bellions vise contr ler le maximum de richesses n cessaires leur survie Le diamant joue donc un r le crucial dans l conomie de guerre Il est devenu une ressource strat gique et une cible militaire pour les bellig rants En cela il p rennise et influence le d roulement du conflit Section 1 La perspective d opportunit s commerciales et d enrichissement qu il suscite est l origine de l internationalisation des conflits dans lesquels il joue un r le pr pond rant Section 2 Section 1 Le diamant facteur de p rennisation des conflits L attrait du diamant par les bellig rants est relativement r cent Il permet aujourd hui de financer des conflits dont les origines sont multiples ethniques id ologiques et politiques Si la lutte men e par les r bellions sous tendait la d fense d un certain nombre de valeurs celle ci s est d sormais mu e en simple lutte pour l acc s au pouvoir et aux 7 Conf rer l annexe 2 pour localiser les zones diamantif res en Angola Sierra L one et RDC 48 Ainsi en Sierra L one certains estiment que la toile de fond a toujours t identitaire le RUF repr sentant les Mendes les natifs ethnie conomiquement moins favoris e que les Krios population cr ole li e aux britanniques qui se rassemblent au sein du MPLA 15 richesses Les r bellions ont perdu de vue l objectif r el de la guerre qui est devenu
34. des Etats gageons qu ils seront aussi rapide l appliquer qu ils l ont t l laborer Les diamants pourront alors redevenir une source de croissance conomique Cependant le meilleur mode de lutte contre le trafic de diamants reste la paix C est vers cette voie que se sont engag es successivement la Sierra L one en janvier 2002 l Angola avril 2002 et r cemment la RDC Celle ci a sign le 30 juillet Pr toria un accord de paix avec le Rwanda Au terme de ce texte Paul Kagame s engage rapatrier ses troupes en change du regroupement et du d sarmement des miliciens hutus Interahamw et des ex FAR responsables du g nocides Tutsi en 1994 La MONUC participera la v rification du retrait des forces rwandaise et au d sarmement des miliciens hutus Cet accord est assorti d un ch ancier de 90 jours partir de la date de sa signature pour le d sarmement des combattants et de 120 jours pour la v rification du processus Deux semaines plus tard Kinshasa et Kampala signaient l accord de paix de Luanda qui pr voit le retrait de l arm e ougandaise en change du d ploiement des Forces Arm es Congolaises FAC afin de s curiser les zones lib r es et viter que les rebelles ougandais ne s en servent comme base arri re Si la paix est conclue elle doit pr sent tre consolid e Ceci implique la reconstruction d un Etat cr dible dans lequel sont assur es la primaut du droit et la part
35. elle soutient et plaide la cause des pays en d veloppement dans les pays du Nord 1 PAC est une ONG canadienne dont les activit s portent sur le d veloppement et la r solution des conflits en Afrique 64 et d truit toute une g n ration d enfants pr cipitant le pays tout au bas de l index du d veloppement humain du PNUD Cette ann e fut celle de la m diatisation du probl me De nombreuses missions de radio et de t l vision ont eu lieu en Europe aux Etats Unis en Afrique en Asie en Australie et au Canada La cha ne am ricaine CNN a r alis un certain nombre de reportages sur le sujet Il en va de m me pour la BBC Radio France Internationale France2 France 5 Newsweek Time Le Point L Express et Le Monde Global Witness et PAC ont sensibilis les m dias dans l espoir d assister une prise de conscience des institutions r gionales et internationales C est ainsi qu est apparue la politisation de cette probl matique Gr ce cette campagne le trafic de diamants a pu tre inscrit l ordre du jour du Conseil de s curit C est ainsi qu ont t adopt es les mesures concernant les diamants angolais et sierra l onais 2 2 Une prise en compte tardive des diamants dans les mesures d isolement des r bellions La mise en uvre de l article 41 de la Charte des Nations Unies fut longtemps difficile en raison de la m sentente entre les deux blocs de la Guerre froide En quarante c
36. est contamin par les conflits diamantaires 2 q p 1 L internationalisation du conflit en RDC L internationalisation du conflit congolais est le r sultat de consid rations strat giques et s curitaires mais aussi commerciales Le conflit qui d chire la R publique D mocratique du Congo depuis ao t 1998 est en effet devenu lune des entreprises les plus lucratives de l Afrique Les opportunit s commerciales qu offrait la guerre ont entra n l installation durable des forces trang res alli es ou ennemies de Kinshasa et favoris le pillage grande chelle En effet les deux camps en pr sence ont trouv de fortes compensations financi res leur intervention Le rapport sur l exploitation ill gale des ressources naturelles de la RDC r v le non seulement que les richesses naturelles du Congo financent l effort de guerre des bellig rants mais qu elles servent aussi enrichir un grand nombre de responsables de la hi rarchie militaire et politique des pays participant au conflit Les diamants ont permis L D Kabila d inciter l intervention de certains de ses alli s ou de les remercier conform ment ce qui lui avait t demand en 1999 lors du Sommet de Windhoek au cours duquel l Angola la Namibie et le Zimbabw l avaient inform qu ils devaient tre indemnis s pour le maintien de leur pr sence militaire A Le maintien des troupes ougandaises et rwandaises en RDC est officiell
37. l ment strat gique majeur chacune des parties le convoitant pour financer les besoins n cessaires la poursuite de la guerre Par cons quent l objectif des r bellions est de s approprier le plus grand nombre de zones diamantif res afin d en extraire des gemmes qu elles commercialisent par la suite gr ce des r seaux de contrebande Ces diamants se retrouvent alors sur les plus grandes places diamantaires telles qu Anvers Tel Aviv ou New York En raison de l absence de surveillance s rieuse du mouvement des diamants l chelle internationale ce commerce illicite pouvait se r aliser assez ais ment Ces diamants qui proviennent de zones contr l es par des factions arm es oppos es aux gouvernements l gitimes et internationalement reconnus sont appel s diamants de la guerre diamants sale ou diamants du sang En 2000 l industrie internationale du diamant a produit plus de 120 millions de carats de diamants bruts d une valeur marchande de 7 5 milliards de dollars Cela repr sente 70 millions de pi ces de joaillerie d une valeur de pr s de 58 milliards de dollars Le volume des diamants de la guerre est estim 4 de la production mondiale ce qui est premi re vue relativement faible mais force est de souligner que 4 de 7 5 milliards de dollars repr sentent une somme suffisante pour financer l acquisition d armes par les r bellions Le lien entre diamants et conflits a
38. la crise secouant le Lib ria puis la Sierra L one par la mise en place d une force d interposition appel e ECOMOG Le manque d effectif le mauvais entra nement des troupes et la carence de mat riel ont diminu ses chances de succ s L chec partiel de la CEDEAO et de la SADC dans la r solution des conflits diamantaires est d non seulement la faiblesse structurelle de ces organisations mais aussi au manque d attention que la Communaut internationale a port ce probl me et au peu de soutien qu elles ont re u des Nations Unies La responsabilit du maintien de la paix en Afrique comme dans le reste du monde incombe au Conseil de s curit Or il est vrai que la diff rence entre l int r t port la crise du Kosovo et du Timor Oriental et l attention que suscitent les conflits diamantaires est frappante Ce constat a fait dire certains que l Afrique semblait exclue du syst me collectif de s curit mondial et que le Conseil de s curit menait une politique deux 218 poids deux mesures Rapport du Secr taire g n ral Les causes de conflits et la promotion d une paix et d un d veloppement urable en Afrique 13 avril 1998 S 1998 318 La Communaut Economique Des Etats d Afrique de l Ouest a t constitu e le 28 mai 1975 par le trait e Lagos Sa mission est de favoriser la coop ration conomique entre Etats d Afrique de l Ouest Outre des ttributio
39. le gouvernement angolais a amorc une restructuration de la fili re diamantaire Un syst me exclusif d achat fut cr en janvier 2000 via l Angola Selling Corporation ASCorp La mise en place de ce guichet unique de commercialisation a t accompagn e de l obligation de certifier l origine de diamants export s Le syst me d exportation a aussi subi quelques changements il existe deux fili res La premi re concerne les diamants produits par des entreprises communes Ils sont valu s par le Diamond Counsellor International Celui ci est l valuateur externe d Endiama compagnie mini re d Etat la Banque centrale Les diamants sont ensuite vendus par ASCorp un acheteur Une fois le prix n goci les pierres sont plac es sous scell en pr sence de l valuateur de l acheteur et d un agent des douanes puis d pos es la Banque nationale Un certificat d origine est alors d livr par le Minist re du commerce contresign par Endiama et fix sur le colis scell La deuxi me est relative aux diamants achet s par les bureaux d achat d ASCorp aupr s des petits producteurs Ceux l sont exp di s aux bureaux d ASCorp o ils sont valu s par un agent du Diamond Counsellor International qui scelle les paquets Le lendemain Endiama et le service des douanes les ouvrent v rifient le poids des pierres et scellent nouveau les paquets Un certificat d origine est alors d li
40. loi doit encore recevoir l approbation du S nat Le cas ch ant elle devra encore tre approuv e par le Congr s et sign e par le pr sident des Etats Unis L adoption d une telle l gislation montre l attention port e par une grande puissance au probl me des diamants sales et prouve leur d termination participer sa r solution Toutefois on peut craindre que cette initiative soit suivi de peu d effet dans la mesure o les Etats Unis importent surtout des diamants finis et ou les pays importateurs de diamants bruts Belgique Isra l et Inde n ont pas impos d embargo sur les pierres en provenance de pays risques tels que le Togo Burkina Faso et la RDC C est pourquoi en mai 2002 T Hall introduisait une r solution appelant le Conseil de s curit imposer des sanctions sur les diamants de RDC non dot s de certificats d origine Ce texte tait soutenu par Jewelers of America et par le Conseil Mondial du Diamant Il est vrai qu en attendant la mise en place effective d un m canisme international de certification d origine il serait utile d imposer aux diamants congolais des sanctions similaires celles en vigueur contre l Unita le RUF ou le Lib ria Les mesures unilat rales ou bilat rales des Etats trouvent vite leur limites c est pourquoi il tait indispensable d organiser une conf rence multilat rale afin d laborer un syst me international de certification des diamants br
41. mars 1998 le gouvernement de coalition du Conseil R volutionnaire des Forces Arm es et du RUF est renvers Le pr sident Kabbah peut rentrer Freetown L encore l exploit r alis avec l assentiment de la Grande Bretagne est couronn par l octroi de concessions La collusion entre firmes mercenariales et int r ts miniers est flagrante Les gouvernements monnayent des concessions diamantif res en change de prestations de s curit Ce troc s apparente toutefois plus un racket du type la protection contre des concessions 16 La privatisation de l Etat Critique internationale automne 1998 n 1 p 182 164 S Tolotti op cit 16 Idem 166 Pacres L Le c ur du probl me la Sierra L one les diamants et la s curit humaine rapport r alis par Parnership Africa Canada janvier 2000 p 8 sur www partnershipafricacanada org 47 C est de fait observe S Tolotti une nouvelle mise en coupe r gl e des richesses mondiale en particulier africaines qui a lieu sous couvert de s curisation Soulignons que l octroi de concessions d exploitation de diamants en paiement de services de s curit a des r percussions sur l avenir conomique du pays et risque de compromettre sa reconstruction l issue du conflit L tude men e dans ce paragraphe vient confirmer nouveau la valeur strat gique du diamant au sein des conflits en Sierra L one et en Angola sa pr
42. pas m me d s l origine d y mettre fin En effet en d pit de l embargo rien n emp chait le RUF d couler ses diamants via le Lib ria Arriv e sur place le 22 octobre 1999 pour veiller l application des Accords de Lom la MINUSIL forte de 8 700 hommes a souffert d une absence de coordination au sommet d un manque de motivation d une insuffisance de mat riel et de la faiblesse de la logistique Quelques mois apr s l adoption de l embargo sur les diamants sierra l onais l effectif de la force onusienne passait 12 500 hommes mais l inefficacit des sanctions demeurait toujours d actualit La prise en otages de 500 casques bleus en mai 2000 a d finitivement terni l image d j peu reluisante de la MINUSIL Ces soldats se sont faits captur s par le RUF alors qu ils prenaient le contr le des zones diamantif res dont les rebelles tiraient leurs ressources Il faut reconna tre crit F Kpatind que dans ce jeu l ONU humili e a perdu toute cr dibilit Il a suffit que le dernier contingent de l ECOMOG quitte Freetown pour que les hostilit s reprennent Fin mai le gouvernement de A T Kabbah demandait le retour de l ECOMOG ce qui traduit on ne peut mieux l chec de cette force de maintien de la paix La deuxi me semaine de mai 800 parachutistes britanniques sont officiellement intervenus pour vacuer leurs ressortissants mais ont de fait sauv Freetown de l
43. pr sidence Clinton Additif au rapport Ba N Daw op cit p 27 25 pr sence militaire afin de s assurer d finitivement du contr le de la r gion frontali re du Kivu Le Rwanda craignait que les rebelles hutus qui s taient r fugi s dans cette r gion au lendemain de la victoire du pr sident tutsi P Kagame et qui taient d sormais prot g s par L D Kabila ne recommencent lancer des incursions meurtri res en direction des terres rwandaises Le revers d alliance op r par Kinshasa inqui ta aussi l Ouganda et le Burundi Il tait inconcevable pour ces deux Etats de laisser leurs forces rebelles respectives elles aussi r fugi es au Congo r installer leurs bases arri res dans la r gion du Kivu pour menacer les r gimes en place Kampala et Bujumbura La mise en p ril de leurs int r ts s curitaires est donc ce qui a d cid l intervention de ces trois puissances trang res en RDC Toutefois en ce qui concerne le Rwanda et l Ouganda il faut noter que le d ploiement de leurs troupes dans l Est du pays permettait aussi de s curiser les activit s commerciales qu ils avaient d velopp es au lendemain de la prise de pouvoir de L D Kabila D s le d but du conflit la RDC a t partag e en trois grandes zones une Zone gouvernementale une zone sous occupation ougandaise abritant deux r bellions congolaises le MLC et le RCD ML Elle s tend sur la partie nord du Kivu la partie n
44. quand les prix montent et que l offre augmente cela signifie que quelqu un cherche blanchir ou cacher de l argent Ce qui fut le cas Pr voyant de fermer ses comptes avant les attentats du 11 septembre Oussama Ben Laden d cida de r investir l argent de l organisation en diamants pierre facile cacher difficile d tecter et conservant sa tr s grande valeur ajout e Finan ant des r seaux terroristes p rennisant la poursuite des conflits arm s engendrant un flux massif de r fugi s et constituant indirectement un obstacle majeur au d veloppement les diamants attir rent l attention de la Communaut internationale Pr occup e par cet tat de fait celle ci prit un certain nombre d initiatives plus ou moins heureuses afin d y mettre un terme Partie 2 6 Cit par D Farah Quand Al Qaida profite des diamants du sang Courrier International n 1521 novembre 2001 14 PARTIE 1 LE LIEN ENTRE LES DIAMANTS ET LES CONFLITS ARMES Le diamant a t instrumentalis Il est devenu un l ment strat gique dans la conduite des conflits en ce qu il en permet le financement Chapitre 2 Son appropriation est donc un gage de victoire Le d sir de poss der ce minerai ne conna t pas de fronti re C est en ce sens qu il est facteur de d stabilisation r gionale Chapitre 1 CHAPITRE 1 LE DIAMANT FACTEUR DE DESTABILISATION REGIONALE La qu te de pouvoir est men e selon une logique
45. rayonnement culturel id ologique et la capacit tre per u comme un mod le d organisation politique et sociale est un facteur de puissance L action des ONG lorsqu elle v hicule les m mes valeurs que l Etat peut tre consid r e selon l expression de J Nye comme un l ment du pouvoir de persuasion Soft Power 25 D Carreau op cit p 408 63 Ainsi la mobilisation de certaines ONG a permis de vulgariser un probl me jusque l peu connu savoir le financement des conflits par le trafic de diamants D s 1993 ACTSA menait une campagne sur les dessous peu reluisants de cette pierre En 1996 Global Witness commen ait ses recherches sur les diamants de la guerre et publiait en d cembre 1998 un rapport intitul rough trade The role of Companies and Governments in the Angolan Conflict La m me ann e Human Rights Watch rendait public une enqu te r alis e sur les droits humains en Angola dans laquelle le r le des gemmes dans le r armement de l Unita tait clairement mis en lumi re En 1999 une campagne baptis e Fatal Transaction tait lanc e le 3 octobre par un F 1 230 27 Medico International Niza Novib et groupe d ONG europ ennes Intermon Global Witness L objectif tait triple informer les consommateurs faire pression sur l industrie et surtout sur De Beers pour qu elle contr le l origine des pierres qu achetait la Central Sel
46. sont av r s L organigramme et le fonctionnement de la holding Strat gic Ressource Corporation ajoute R Ban gas mettent en vidence la synergie tablie entre l activit guerri re et l exploitation mini re c est dire entre les soci t s de s curit et les soci t s commerciales En Sierra L one la situation est analogue et les acteurs identiques En 1995 le gouvernement fait appel Executive Outcome afin de repousser les rebelles du RUF qui n taient plus qu quelques kilom tres de Freetown En change les autorit s sierra l onaises accordent Branch Energy l exploitation de mines de diamants En 1997 l un des actionnaires de Global Exploration Corporation une soci t mini re canadienne pr sente en Sierra L one nomm Rakesh Saxena aurait offert au gouvernement Kabbah alors en exil de verser 1 5 millions de dollars Sandline Intrenational afin 164 Le tout en contrepartie d une part du g teau diamantif re d organiser son retour L objectif est de renverser le gouvernement de J P Koroma et d aider le pr sident destitu reprendre le pouvoir A la demande de Sandline du mat riel militaire va tre export en Sierra L one en d pit de l embargo impos par la r solution 1132 du Conseil de S curit Il servira armer une milice de 20 000 hommes essentiellement compos e de chasseurs traditionnels appel s les kamajors et entra n e par les mercenaires de Sandline Le 10
47. tard l extraction se poursuivait ill galement 2 Rapport du groupe d experts pr sid par M Ayafor concernant le Lib ria 26 octobre 2001 S 2001 1015 p 86 66 N Rohmer L extraction des diamants de la guerre continue RFI 31 juillet 2001 76 C est pour cette raison qu en d cembre 2001 le Conseil de s curit prorogeait pour 11 mois l embargo sur les diamants bruts sierra l onais Les diamants contr l s par le gouvernement et dot s d un certificat d origine continuent d tre exclus du champ d application de ces mesures Cette d cision est entr e en vigueur le 5 janvier 2002 On constate donc au stade de ce chapitre que si PONU a pris des mesures cens es endiguer le trafic de diamants celles ci ont t adopt es tardivement et n ont donc pas eu l effet escompt Elles ont t contourn es par les r bellions angolaise et sierra l onaise Le manque de fermet des Nations Unies l gard du respect des mesures qu elles dictent est aussi l une des raisons de leur insucc s Mais tout au moins le Conseil de s curit a t il tent d infl chir la situation en Angola et en Sierra L one ce qui ne fut pas le cas en RDC GS 3 L absence de mesure en RDC Le 10 juillet 1999 Lusaka la RDC l Angola la Namibie le Zimbabw le Rwanda et l Ouganda signaient un accord de cessez le feu pour mettre fin aux hostilit s d clench es en ao t 1998 en RDC Le
48. toutefois attendre plusieurs si cles avant que se d veloppe une culture voire un culte de la paix Dans l Antiquit la guerre tait un ph nom ne ordinaire de la vie et celui qui la menait connaissait un rapport privil gi avec le monde du sacr Au 19 si cle on assista m me un courant philosophique glorificateur de la guerre Pour Fichte la m chancet pr suppos e de l homme est touff e l int rieur de l Etat par la contrainte Afin d viter une explosion de violence dans son ordre int rieur l Etat doit la canaliser vers l ext rieur gr ce un patriotisme sur d velopp Ceci s exprime explique A Le Bras Chopard par une volont d h g monie mondiale et la guerre est le seul moyen de concr tiser les destins de l humanit port s par chaque nation Pour Hegel l Etat permet de garantir la paix civile Mais l homme pour se distinguer de l animal doit rechercher autre chose que ce qui est n cessaire sa survie biologique Ce ne pourra tre qu une valeur la reconnaissance de soi par la soumission de l autre La guerre devient alors le moyen d imposer sa valeur l autre et d affirmer la conscience de soi Ceci signifie que tout nation aura besoin pour r aliser la libert des membres qui la composent de soumettre sa volont le peuple d un Etat tranger Consid r e comme la sant thique des peuples la guerre a pour ce
49. 01 191 p Ouvrages sp cialis s A LE BRAS CHOPARD La guerre Th ories et id ologies s rie clefs Montchrestien Paris 1994 157 p O MISSER et J F VALLEE Les Gemmocraties conomie politique du diamant africain Descl e de Brouwer Paris 1997 243 p La Chatre des Nations Unies commentaire article par article sous la direction de J P COT et A PELLET 2 d ECONOMICA Paris 1991 1571 p Soci t Fran aise pour le Droit International SFDI Colloque de Rennes Le chapitre VII de la Charte des Nations Unies Pedone Paris 1995 324 p Documents de l ONU Rapports des groupes d experts concernant l Angola 101 Rapport du groupe d experts pr sid par A MOLLANDER et charg d tudier les violations des sanctions impos es par le Conseil de s curit l Unita 10 mars 2000 S 2000 203 Rapport int rimaire de l Instance de Surveillance des sanctions contre l Unita pr sid par J Larrain 24 octobre 2000 S 2000 1026 Rapport final de l Instance de Surveillance des sanctions contre l Unita J Larrain 21 d cembre 2000 S 2000 1225 Rapport compl mentaire de l Instance de Surveillance des sanctions contre l Unita 12 octobre 2001 S 2001 966 Concernant la Sierra L one Rapport du groupe d experts pr sid par M Ayafor et charg d tudier la qusetion du commerce des diamants et des armements en relation avec la Sierra L one 20 d cembre 2000 S 2000 1195
50. 1997 qualifiait il la situation en Sierra L one de menace contre la paix et la s curit internationale dans la r gion En qualifiant de la sorte ces deux conflits le Conseil de s curit manifestait sa volont de pacifier la situation en ayant recours aux sanctions propos es par le chapitre 7 Section 1 Toutefois si plusieurs r solutions furent adopt es leurs r sultats furent d cevants Section 2 Section 1 Une volont affich e La th orie selon laquelle les probl mes africains doivent trouver des solutions africaines a t malmen e Le m canisme de pr vention des conflits cr par l Organisation de l Unit Africaine OUA n a pas fonctionn faute de moyen L accord de coop ration sign entre POUA et l ONU n a pas t effectif 7 Cette date est traditionnellement retenue comme le d but de l intervention du Conseil de s curit dans les conflits intra tatiques Il faut toutefois souligner qu en 1966 celui ci tait d j intervenu en Rhod sie dans une situation exclusivement interne en condamnant la politique raciale du r gime en place 207 S RES 713 1991 7 S RES 794 1992 Ce texte adopt le 3 d cembre 1992 participe aussi l internationalisation des droits de l homme Ces derniers sont depuis cette date consid r s comme une composante de la s curit humaine et leur violation peut entra ner des sanctions de la part du Conseil de s curit 20 S R
51. Accord de Lusaka et celui des r solutions qu il a prises pour le retour de la paix en RDC Ce ne sera qu un v ux pieux Le Conseil a bien mandat une commission d enqu te charg e d examiner la question de l exploitation ill gale des ressources en RDC mais aucune sanction l gard des Etats contrevenants aux r solutions qu il a dict es ne sera prise 127 tablissait clairement le lien entre Pourtant le premier rapport rendu en avril 200 l exploitation de ces ressources naturelles et la poursuite du conflit Il accusait le Rwanda et l Ouganda de profiter sous couvert d int r ts s curitaires d avantages indus et pinglait aussi le Zimbabw qui pr textant rembourser ses frais de guerre pillait tout autant le sous sol congolais 273 7 Dans leurs Le deuxi me rapport publi sept mois plus tard r it rait ce constat recommandations les experts invitent la Communaut internationale imposer un moratoire sur l achat et l importation de certaines mati res premi res originaires de RDC Concernant le commerce de diamants le groupe estime qu il devrait tre exig de la RDC que soit mis en place dans les six mois un syst me de certification d origine et que les diamantaires continuant de traiter avec les rebelles devraient faire l objet de sanctions adopt es par le Conseil mondial du diamant Les bailleurs de fond sont de plus amen s s interroger sur l utilisation qui tai
52. BLANC Les mines de la discorde Jeune Afrique L Intelligent f vrier 2001 n 2091 J D GESLIN Pillage mode d emploi Jeune Afrique L Intelligent juin 2001 n 2109 J D GESLIN Ni guerre ni paix Jeune Afrique L Intelligent d cembre 2000 n 2082 S GHARBY De Beers condamn au changement Jeune Afrique L Intelligent septembre 2000 n 2070 F KPATINDE La faillite des casques bleus Jeune Afrique L Intelligent mai 2000 n 2053 Les Echos L TOVI Le Liberia son bois son pavillon ses diamants et ses armes Les Echos 12 ao t 2002 L Express V HUGUEUX et V NOUZILLE Diamants la guerre secr te L Express 7 d cembre 2000 Lib ration E DUPIN Guerre du diamant en Sierra L one Lib ration 17 mai 2000 C WAUTHIER L ONU l Afrique et ses diamants Lib ration 11 juillet 2000 Mani re de voir A CONCHIGLIA Les Etats Unis au secours de Luanda Mani re de voir janvier f vrier 2000 n 49 Le Monde A BASSIR POUR Les Nations Unies d cr tent un embargo sur les diamants provenant de Sierra Leone Le Monde 7 juillet 2000 109 A BASSIR POUR L ONU examine ses checs dans le maintien de la paix Le Monde 25 ao t 2000 A BASSIR POUR Les Nations Unies tentent de sauver leur mission en Sierra Leone Le Monde 4 d cembre 2000 A BASSIR POUR Le pr sident du Lib ria Ch Taylor est mis en cause par l ONU da
53. Concernant la R publique D mocratique du Congo Rapport du groupe d experts pr sid par S Ba N Daw sur l exploitation ill gale des ressources naturelles et autres richesse de la R publique D mocratique du Congo 12 avril 2001 S 2001 357 Additif au rapport Ba N Daw sur l exploitation des ressources naturelles et autres richesses de la R publique D mocratique du Congo 13 novembre 2001 S 2000 1072 Concernant le Lib ria Rapport du groupe d experts concernant le Lib ria et pr sid par M Ayafor 26 octobre 2001 S 2000 1015 Rapports du Secr taire g n ral des Nations Unies Concernant l Angola Rapport du Secr taire g n ral sur le Bureau des Nations Unies en Angola BNUA 10 octobre 2001 S 2001 956 Concernant la Sierra L one 102 Quatri me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 19 mai 2000 S 2000 455 Septi me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 7 novembre 2000 S 2000 1055 Huiti me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 15 d cembre 2001 S 2001 1199 Onzi me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 7 septembre 2001 S 2001 857 Douzi me rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 13 d cembre 2001 S 2001 1195 Teizi me rapport du Secr tai
54. Conseil de s curit a d cr t un embargo sur les armes destination du Lib ria par sa r solution 788 adopt e le 19 novembre 1992 S RES 788 1992 146 Rapport Ayafor op cit p 41 141 Rapport Ayafor op cit p 40 41 Sous une apparente l galit des armes sont donc officiellement command es par un pays complice d une r bellion qui les leur remet par la suite en violation des embargos impos s par le Conseil de s curit En RDC la prise de contr le des zones diamantif res et les revenus g n r s par leur exploitation permet aux multiples groupes rebelles et aux diverses puissances trang res en pr sence de se procurer du mat riel militaire Les d penses militaires que doivent supporter les gouvernements ougandais et rwandais en raison de la pr sence de troupes sur le territoire congolais sont en effet couvertes par les revenus tir s de l exploitation des richesses mini res dont le sous sol regorge et parmi lesquelles figurent le diamant Aussi P Kagame parle t il de guerre autofinanc e tout en omettant de souligner les profits consid rables que son pays tire de cette exploitation des ressources naturelles congolaises totalement ill gale Les trois mouvements rebelles congolais que sont le RCD GOMA le RCD ML et le MLC ont leur propre arm e et ont aussi pour objectif le contr le d un nombre toujours plus important de mines afin de pouvoir acheter les armes n cessaires la perp tuation du
55. ES 864 1993 710 S RES 1132 1997 711 L OUA a t cr e par la Charte d Addis Ab ba sign e le 25 mai 1963 Cette organisation r gionale avait vocation rassembler tous les Etats du continent et poss dait des comp tences en mati re politique conomique et culturelle Elle a t remplac e le 9 juillet 2002 par l Union Africaine UA 212 Cet accord a t sign le 15 novembre 1965 et mis jour le 9 octobre 1990 60 Afin de rem dier cette situation le Secr taire g n ral des Nations Unies fit quelques recommandations Il rappela d une part la n cessit de maintenir la coop ration entre PONU et POUA et d autre part entre POUA et les organisations sous r gionales africaines Il demanda de plus l adoption de r solutions relatives au renforcement des embargos r gionaux sur les armes et sur la s curit des r fugi s africains Les organisations sous r gionales telles que la CEDEAO ou la SADC furent plus actives en ce qui concerne le r glement des conflits ce qui est paradoxal leur vocation premi re tant avant tout conomique et financi re Ainsi la SADC fut l origine de l accord de Lusaka qui ent rine le cessez le feu entre les parties au conflit en RDC La CEDEAO est devenue le fer de lance de la lutte contre la prolif ration des armes l g res en Afrique Sur la base du chapitre VIII de la Charte des Nations Unies elle a t autoris e intervenir pour tenter d apaiser
56. Le contr le la source du pipeline n est donc pas encore compl tement op rant et seule une surveillance accrue des activit s d extraction mini re ainsi que la reprise des r gions diamantif res poss d es par le RUF pourront juguler de mani re plus satisfaisante la contrebande 277 Premier bilan du nouveau r gime de certificat d origine applicable au commerce de diamants sierra l onais 31 janvier 2001 S 2001 127 p 6 78 Troisi me bilan du nouveau r gime de certificat d origine applicable l exportation de diamants sierra l onais novembre 2001 S 2002 38 p 4 27 Ce terme correspond au parcours effectu par les diamants de la mine aux bijouteries A Cockburn Diamants les facettes d un r ve ternel National Geographic mars 2002 n 63 84 Avant l imposition de l embargo sur les diamants provenant du Lib ria le syst me de certification sierra l onais tait contourn Les pierres du RUF traversaient la fronti re et taient vendues comme diamants lib riens ou guin ens Avec l adoption de la r solution 1343 il trouvera peut tre l efficacit qui doit tre sienne Certes ce syst me n est pas parfait mais il est plus satisfaisant que les autres m canismes de contr le nationaux en vigueur jusque l et notamment que celui mis au point par l Angola B B Un syst me angolais perfectible Suite l embargo d cr t contre les pierres de l Unita
57. Lusaka sign en 1994 le Conseil de s curit adopta le 28 ao t 1997 la 238 r solution 11277 qui exige des Etats 234 Les mesures de contrainte non militaires ont t utilis es contre la Lybie S RES 748 1992 du 31 mars 1992 l ex Yougoslavie S RES 757 1992 du 30 mai 1992 Haiti S RES 841 1993 du 16 juin 93 La Communaut internationale a eu interdiction de leur vendre ou de leur fournir des armes et des produits p troliers La Lybie fit aussi l objet d un embargo a rien comme l ex Yougoslavie celle ci tant de surcro t sous le coup d un embargo commercial 5 R solutions 661 S RES 661 1990 adopt e le 6 ao t 1990 et 687 S RES 687 1991 vot e le 3 avril 1991 36 S Sur op cit p 423 237 S RES 864 1993 38 S RES 1127 1997 66 _l interdiction de laisser entrer ou transiter sur leur territoire les dirigeants du groupe rebelle la fermeture de tous les bureaux de l Unita interdiction des vols d a ronefs appartenant la rebellion la suspension des d placements de leurs d l gation se rendant au si ge de l Unita Ces mesures n ayant pas l effet escompt le Conseil de s curit d cida de s attaquer enfin la cause premi re de la poursuite de la guerre et vota le 12 juin 1998 la r solution 1173 Ce texte impose le gel des avoirs de l Unita situ s l tranger interdiction de fournir des v hicules ou des embarcations moteur un e
58. MARI Les diamants de la paix Continental mars avril 2002 n 24 Courrier International M DOYLE La paix des assassins Courrier International juillet 1999 n 455 D FARAH Quand Al Qaida profite des diamants de la guerre Courrier International novembre 2001 n 553 N ONISHI Echec de l embargo sur le trafic de diamants Courrier International f vrier 2001 n 535 N SHAXSON Noces de diamant entre De Beers et la r bellion angolaise Courrier International janvier 1999 n 427 M WRONG Des rivi res de diamants plus pr cieuses que la paix Courrier International mai 1996 n 290 Croissance F MISSER Pour quelques carats de plus Croissance f vrier 1996 n 390 J F PLOQUIS En Afrique les diamants ne sont pas ternels Croissance avril 1994 n 370 S TOLOTTI Les nouveaux mercenaires Croissance f vrier 1999 n 423 D couverte A BOREL De l or au bout du canon D couverte 31 mars 2002 Jeune Afrique P DEVOLUY Le pi ge Jeune Afrique janvier 1999 n 1983 D GANDAL Taylor Cont c est la guerre Jeune Afrique janvier 2001 n 2087 J D GESLIN Sous la paix des armes Jeune Afrique octobre 1999 n 2022 R GODEAU Les diamants sont ternels Jeune Afrique mars 1994 n 1733 108 F M LEWA La facture des alli s Jeune Afrique octobre 1998 n 1972 Jeune Afrique L intelligent Th L
59. NALE La campagne contre les diamants sales a suscit un certain nombre de r actions d institutions internationales Lors du sommet d Okinawa en juillet 2000 le G8 s est d clar pr occup par les capitaux provenant des marchandises de grande valeur et surtout des diamants Il s est engag coop rer avec les gouvernements des Etats producteurs et les centres de commerce de diamants bruts Il a de plus demand aux fabricants et aux acheteurs de coordonner leurs efforts pour en contrer le flux illicite Les ministres fran ais et britanniques ont galement propos la cr ation sous le contr le du Conseil de s curit d un groupe permanent d experts ind pendants nomm s par le Secr taire g n ral charg dans chaque cas des modalit s de mise en uvre de l interdiction du trafic illicite de mati res premi res lorsqu elles contribuent financer des conflits arm s Au sein des Nations Unies outre le Conseil de s curit l Assembl e G n rale a adopt le 1 d cembre 2000 un projet de r solution pr sent par l Afrique du Sud au nom du groupe de Kimberley Celle ci vise la conclusion d un m canisme international de certification Section 2 Les Etats face la pression m diatique et internationale ont aussi pris des mesures pour renforcer une l gislation jusqu ici laxiste Section 1 Section 1 L instauration de m canismes de contr le par les Etats entre statu quo et efficacit p
60. Nyamwisi 151 Le Mouvement de Lib ration Congolais est dirig par J P Bemba Il s est initialement alli avec l Ouganda avant de se ranger du c t du Rwanda 152 Rapport Ba N Daw op cit p 29 42 sold e par un accord minimaliste Le projet franco suisse de marquage a t remis plus tard Or soulignait le groupe d experts pr sid par M Chowdhury c est pr cis ment l inexistence d un marquage normalis des armes l g res qui permet un approvisionnement incontr l des r bellions L espoir des d l gu s africains de rendre ill gale la vente d armes aux groupes rebelles s est aussi heurt au refus des am ricains qui ont fait valoir qu un groupe rebelle peut tre l gitime s il combat pour la libert A la lumi re de cette tude on s aper oit que le diamant est un pr alable n cessaire et suffisant la poursuite des conflits Il permet de financer l achat d appuis politiques indispensables l acquisition d armes Gr ce aux diamants extraits dans les zones sous leur contr le le RUF l Unita et les rebelles congolais ont pu financer leur effort de guerre On comprend ainsi mieux l importance vitale qu ils repr sentent pour les r bellions et la valeur strat gique qu elles leurs accordent Ils ont aussi un r le essentiel du point de vue des gouvernements sierra l onnais et angolais Les diamants leur ont permis de recourir des soci t s priv es de
61. Universit de Nice Sophia Antipolis INSTITUT DU DROIT DE LA PAIX ET DU DEVELOPPEMENT DIAMANTS ET CONFLITS ARMES D E A Droit international public et priv Ann es 2000 2002 RENAULD Anne Christine M moire r alis sous la direction de Madame MILLET DEVALLE Remerciements Anne Sophie Millet Devalle Guillaume Barruel Dominique Cassanet Nicole Debray Isabelle et Benoit Desavoye Anne Pascale Devergne Philippe Guellier Emeric de Labeau Jean et Cl ment de Maillard Anne et Xavier de Monteignac Charles Henri et Florence de Monteignac Servane O Mahony Vincent Prader Christine Charles Henry Renauld Charles Emmanuel Marie Benoit et Louis Antoine Renauld TABLE DES MATIERES INTRODUCTION 1 PARTIE 1 LE LIEN ENTRE LES DIAMANTS ET LES CONFLITS ARMES 10 Chapitre 1 Le diamant facteur de d stabilisation r gionale 10 Section 1 Le diamant facteur de p rennisation des conflits 11 1 Des conflits id ologiques aux gemmo gu rilla 11 2 Des conflits entre rebelles aux processus de paix impossibles 14 Section 2 Le diamant facteur d internationalisation des conflits 16 1 L internationalisation du conflit en R publique D mocratique du Congo 16 A L intervention de certains alli s de Kinshasa bas e sur des consid rations commerciales 17 B Le maintien de la pr sence des forces non invit es dict par la perspective d opportunit s commerciales 21 2 La contagion des conflits au sein
62. a deuxi me les Etats ne s associeraient que par int r t J J Roche op cit p 216 Idem p 240 1 Commission Brandt Notre voisinage global cit par J J Roche op cit p 241 93 En raison de la m diatisation de la probl matique des diamants de la guerre et de l int r t qu y ont tout coup port certaines institutions internationales l industrie ne pouvait que r agir m me si la r glementation du commerce des diamants signifie un changement radical des pratiques du secteur diamantaire pratiques qui jusqu ici lui avaient vit un certain nombre de contraintes et qu elle ne d sirait pas abandonner D sireuse de m nager ses int r ts tout en voulant satisfaire ses consommateurs l industrie diamantaire se trouva dans une position embarrass e lors de sa participation au Processus de Kimberley 1 Un syst me international de certification a finalement t adopt mais celui ci conna t des limites et son application m me si elle ne peut qu am liorer la situation risque fort d tre d cevante 2 1 La participation d une industrie diamantaire embarrass e D s novembre 1999 la suite des campagnes lanc es par les ONG les membres de l Association internationale des fabricants de diamants IDMA ont vot l unanimit une d claration de soutien la r solution 1173 du Conseil de s curit L IDMA fit aussi part de sa tol rance 0 l gard des diamants de l
63. a guerre et se d clara pr te coop rer avec les Nations Unies ainsi qu avec des ONG telles que Global Witness Cependant ne nous y trompons pas cette apparente bonne volont n est que le masque d une autre intention fort peu louable cette fois la protection des int r ts de l industrie de son image et de son prestige Cette prise de position n est pas spontan e et r pond plus une strat gie de d fense En effet symbole de puissance et d engagement le diamant n a de valeur que celle que lui accorde les consommateurs L image du diamant pur et ternel ternie par la violence et la cruaut c est toute l industrie du diamant qui faisait faillite Par crainte d un boycott similaire celui subi par l industrie de la fourrure l industrie diamantaire s est r solue participer au Processus de Kimberley en y pr nant une autor gulation de l industrie encadr e par une cha ne de garanties qui doit tre support e par les Etats par le biais de contr les strictes aux fronti res lors des op rations d exportation et d importation A l occasion du Congr s mondial du diamant qui s est tenu Anvers en juillet 2000 l IDMA et la F d ration mondiale des bourses de diamants WFDB ont adopt une s rie de recommandations dont l une d elles invite chaque membre de l industrie diamantaire 94 bannir de son commerce les diamants du sang sans quoi il sera exclu de l IDMA et du WFDB L appli
64. a se d fait succ s et chec du processus de paix de Lusaka septembre 1999 sur www humanrightswatch org HUMAN RIGHTS WATCH World report 1998 human rights developments 1997 sur wwWw humanrightswatch org HUMAN RIGHTS WATCH World report 1999 human rights development 1998 sur www humanrightswatch org HUMAN RIGHTS WATCH World report 2001 human rights development 2000 sur www humanrightswatch org HUMAN RIGHTS WATCH World report 2002 human rights development 2001 sur www humanrightswatch org NIZA Diamond a merciless beauty sur www niza nl PARTNERSHIP AFRICA CANADA Le c ur du probl me la Sierra L one les diamants la s curit humaine janvier 2000 sur www partnershipafricacanada org PARTNERSHIP AFRICA CANADA La s curit humaine et le commerce international des diamants en Afrique sur www partnershipafricacanada org 106 PARTNERSHIP AFRICA Canada Un accord de Kimberley dulcor mars 2002 sur www partnershipafricacanada org Articles de revues E d AOUST et A ARTERO Questions juridiques et politiques li es aux conflits dans l apr s Guerre froide CRED Universit Catholique de Louvain sur www cred be Chronique des faits internationaux sous la direction de M TORELLI et avec la collaboration de L BALMOND A S MILLET PH SAUNIER Revue G n rale de Droit International Public RGDIP 1992 2 Chronique des faits intern
65. ablissement d un bureau centralis par pays qui se chargerait de toutes les proc dures d importation et d exportation proposition belge la cr ation d un organe de coordination un Secr tariat comp tent et professionnel _l imposition de quotas par les pays importateurs Ceci est le corollaire indispensable du syst me de certification En effet rien n emp che un pays de certifier des diamants comme tant les siens et de les exporter en appliquant les modalit s de ce nouveau syst me Ce n est qu au moment o les exportations exc dent les capacit s de production que la contrebande devient vidente D ici la r union pr vue en novembre 2002 la question de la compatibilit de ce m canisme de certification avec les r gles de POMC et le principe de libre change en vigueur au sein de l Union Europ enne devront tre r gl e La question souligne judicieusement un membre du site Conflict Diamond n est pas de savoir comment rendre le syst me conforme l OMC mais plut t comment faire fonctionner les dispositions de l OMC en mati re de s curit de fa on ce qu elles se conforment au Processus de Kimberley Gageons que les Etats auront la m me sagesse d esprit Alors seulement ce syst me de certification pourra devenir un v ritable instrument servant la s curit internationale tant dans son acceptation large que dans son acceptation plus stricte 297 Un accord de
66. amen diff rents acteurs de la Communaut Internationale prendre des mesures afin de mettre un terme ces transactions mortelles Partie 2 Toutefois si la volont d agir de la plupart d entre eux est guid e par de simples consid rations humanistes selon lesquelles un peuple n a pas souffrir de la richesse de son sous sol l industrie diamantaire a pris la ferme r solution d enrayer le commerce des diamants de la guerre afin de pr server une image irr prochable essentielle la bonne sant de son commerce 57 PARTIE 2 LES TENTATIVES DE RUPTURE DU LIEN ENTRE DIAMANTS ET CONFLITS ARMES Afin d endiguer le commerce illicite des diamants du sang les divers acteurs de la Communaut internationale se sont mobilis s pour adopter une s rie de mesures plus ou moins efficaces En vertu du principe d interdiction du recours la force pos par la Charte des Nations Unies et de son corollaire le r glement pacifique des diff rends le Conseil de s curit lorsqu il a recours des sanctions favorise les mesures de contraintes non militaires Ces mesures peuvent selon l article 41 de la Charte comprendre l interruption compl te ou partielle des relations conomiques et des communications ferroviaires maritimes a riennes postales t l graphiques radio lectriques et des autres moyens de communications ainsi que la rupture des relations diplomatiques La possibilit pour le Conseil de s cu
67. ans les conflits A RES 55 56 2000 R solution 56 263 du 9 avril 2002sur le r le des diamants dans les conflits A RES 56 263 2002 Communiqu s de presse Communiqu de presse du Conseil de s curit 18 avril 2000 CS 1176 Communiqu de presse du Conseil de s curit 2000 27 juillet CS 6900 Communiqu de presse du Conseil de s curit 5 juillet 2000 C S2011 Communiqu de presse du Conseil de s curit 4 ao t 2000 CS 2026 Communiqu de presse de l Assembl e g n rale 1 d cembre 2000 AG1125 Afrique Relance publication des Nations Unies sur www un org 105 M FLESHMAN Le fardeau du maintien de la paix octobre 1998 Documents officiels Minist re des affaires trang res et Minist re des affaires conomiques Diamants Action de la Belgique mars 2001 18 p sur www diplobel fgov be Commission parlementaire du S nat de Belgique Grands Lacs Audition de J Peleman 7 d cembre 2001 30 p sur www diplobel fgov be Rapport d information de la commission de la d fense nationale de l assembl e nationale n 2334 25 avril 2000 303 p Documents publi s par les ONG GLOBAL WITNESS A rough trade The role of Companies and Governments in the Angolan conflict d cembre1998 sur www globalwitness org GLOBAL WITNESS Can Control Work review of the Angolan Diamaond Control System novembre 2001 sur www globalwitness org HUMAN RIGTHS WATCH l Angol
68. ar des fronti res dont le trac d fie tout bon sens ce qui a provoqu des guerres civiles l image de celles qui se sont d roul es au Rwanda ou au Burundi A c t de ces conflits identitaires clatent des conflits de pouvoir Ces derniers naissent d une revendication socio conomique id ologique ou politique et particuli rement d une revendication li e l acc s aux richesses ou au pouvoir C est le cas en Angola en Sierra L one et en R publique D mocratique du Congo RDC En Angola la guerre civile perdure depuis son accession l ind pendance en 1975 Elle oppose les deux principaux mouvements de lib ration le Mouvement Populaire pour la Lib ration de l Angola MPLA dont se r clame le pr sident actuel Eduardo Dos Santos et l Union Nationale pour l Ind pendance Totale de l Angola UNITA fond e par Jonas Savimbi L Angola fut pendant la Guerre froide le terrain d affrontements indirects entre l Union Sovi tique et les Etats Unis En Sierra L one la guerre fut d clench e en 1991 la suite d incursions men es depuis le territoire lib rien par un groupe arm le Front R volutionnaire Uni RUF Pr sid par Foday Sankoh le RUF pr tendait vouloir renverser le r gime parti unique d Amhed Tejan Kabbah pour r instaurer une d mocratie multipartite Le conflit en RDC a t provoqu par le lancement en ao t 1998 d une r bellion foment e par le Rassembleme
69. armes et les produits de base destination de l Irak et un boycott des produits p troliers produits par cet Etat Ces mesures coercitives pr cise S Sur n ont pas un caract re punitif ou r pressif Elles visent simplement contraindre un Etat ou une entit modifier son comportement pour faire cesser les atteinte la paix En ce qui concerne l Irak le boycott impos par le Conseil de s curit devait tarir les entr es de devises lui permettant de couvrir les besoins occasionn s par la guerre et le contraindre de ce fait signer un accord de paix C est dans le m me tat d esprit que les sanctions contre l Angola A et la Sierra L one B furent adopt es A Les actions relatives l Angola Lorsque l Unita a refus les r sultats des lections qui avaient eu lieu en 1992 le Conseil de s curit agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies a adopt le 15 septembre 1993 la r solution 864 Ce texte impose un embargo sur les armes et les produits p troliers destination de l Unita et met en place un Comit des sanctions charg de veiller l application de ces mesures et d en faire un rapport Ceci tait certes n cessaire mais insuffisant l obstacle principal la reprise du processus de paix que sont les diamants n tant pas pris en compte Devant le refus de l Unita de respecter les obligations qui lui incombaient en vertu du Protocole de
70. artielle La r solution 1173 impose un embargo relatif l exportation directe ou indirecte de diamants qui ne sont pas assujettis au r gime du certificat d origine tabli par le gouvernement angolais La r solution 1306 a instaur un embargo g n ral sur les diamants sierra l onais mais pr voit une exemption sur la base d un certificat national d origine 275 Sommet de G8 Okinawa Initiatives prises pour la pr vention des conflits juillet 2000 sur le site canadien www g7 utoronto ca 81 Les pays limitrophes des zones de conflits sont le lit du trafic de diamants Ces derniers ont t pri s par le Conseil de s curit de mettre en uvre des proc dures de contr le En cas de refus les divers groupes d experts ont recommand l adoption de sanctions leur gard Les pays exportateurs ont donc d mettre en place un syst me de certification nationale afin de garantir aux importateurs la l gitimit de l origine des diamants export s 1 Afin de doubler les chances d endiguer le flux de diamants illicites il fallait outre un contr le la source effectu au d part du pays exportateur tablir un contr le l arriv e organis par le pays importateur Il est alors devenu indispensable pour ces derniers d instaurer ou de renforcer des l gislations jusqu ici inop rantes 2 1 Les instruments de lutte contre le commerce illicite de diamants dans les zones de conflit
71. ationaux sous la direction de L BALMOND et avec la collaboration de A S MILLET DEVALLE RGDIP 2001 R BANEGAS La privatisation de l Etat Critique Internationale automne 1998 n 1 Th L BLANC Le Zimbabw les diamants et la guerre en RDC Afrique contemporaine 1 trimestre 2001 n 197 G CAHIN Les Nations Unies et la construction de la paix en Afrique entre d sengagement et exp rimentation RGDIP 2000 2 D COLARD La doctrine de la s curit humaine le point de vue d un juriste Ar s avril 2001 n 47 P M DUPUY S curit collective et organisation de la paix Revue G n rale de Droit International Public RGDIP 1993 2 N GHALI Rapport d activit de PONU Afrique 2000 septembre 1994 n 14 T GONGORA et M TESSIER Les soci t s internationales de s curit menace ou signe des temps Bulletin Le maintien de la paix n 45 mars 2000 sur www ulaval ca Y MONDY et D DESCHENES Le conflit en Siarra L one les diamants du sang Bulletin Le maintien de la paix n 52 IQHEL avril 2001 C SCHRICKE L Agenda pour la paix de B Boutros Ghali analyses et premi res r actions Annuaire Fran ais de Droit International AFDI 1992 S SZUREK Sierra L one un Etat en attente de la paix durable la Communaut internationale dans l engrenage de la paix en Afrique de l Ouest AFDI 2000 107 Articles de presse Continental N
72. cation de cette mesure sera contr l e par un nouvel organisme le Conseil Mondial du Diamant Celui ci est vou superviser la coordination des recherches entre l industrie et le Processus de Kimberley et la mise en place de mesures concr tes par l industrie conform ment ce qu avait demand quelques jours plus t t le G8 r uni Okinawa Ce dernier priait les fabricants et les acheteurs de coordonner leurs efforts pour laborer des mesures visant contrer le commerce illicite de diamants et sollicitait l adoption de codes d ontologiques Les recommandations ont aussi pos le principe d interdiction d exporter des diamants ne faisant pas l objet d un emballage homologu et scell et d un enregistrement officiel Elles sollicitent de plus l tablissement d un Bureau officiel d exportation du diamant dans les pays producteurs et incitent les pays sp cialis s dans le polissage interdire toute importation de diamants venant de pays ne poss dant pas de syst me de certification Contrer les diamants du conflits est une responsabilit morale pour l industrie et ce semblant de r glementation du secteur diamantaire est applaudit par la Communaut internationale mais pour les plus lucides il ne s agit que d une coquille vide dict e par des imp ratifs commerciaux Il tait important vis vis des consommateurs que l industrie diamantaire donne l impression de moraliser son commerce S
73. cela s av re vrai aussi pour l Angola surveiller et contr ler son espace a rien Apr s avoir tudi le cadre g n ral permettant aux trafiquants d op rer nous allons nous int resser plus pr cis ment aux fili res d approvisionnement de l Unita A et du RUF B en soulignant le r le central que joue le diamant dans ces transactions illicites le RUF et l Unita tant rappelons le sous embargo A Les fili res d approvisionnement de l Unita Dans une transaction typique portant sur les armes l Unita pr pare des paquets de diamants d une valeur se situant entre 4 et 5 millions de dollars chacun Des experts en diamants repr sentant le marchand d armes et l Unita s entendent sur la valeur de chaque paquet en fonction du nombre et de la qualit des pierres pr sent es Pour commander et acheminer le mat riel militaire l Unita a d s assurer de l appui des tats voisins afin que les cargaisons puissent y transiter Plusieurs pays ont paul la r bellion angolaise dans l acquisition d armements soit en fournissant des certificats d utilisateur final soit en mettant disposition leur territoire afin de d charger et transborder les armes command es Le Zaire a ainsi accept de stocker des armes provenant d Europe Orientale dans des entrep ts situ s dans les environs de Kinshasa et de Gbadolite Jusqu au renversement du pr sident Mobutu en 1997 c est avec
74. cement de l effort de guerre des r bellions 142 r Cette coop ration entre les Le Rwanda facilita aussi l acquisition d armes de l Unita autorit s rwandaises et la r bellion angolaise fut une alliance de circonstance dans laquelle le diamant joua un r le moindre Il faut tout de m me noter que Paul Kagame pr senta un certain nombre d interm diaires aux membres de l Unita parmi lesquels se trouvait Victor Bout Ce dernier n au Tadjikistan est un ancien officier de l arm e de Pair sovi tique Il aurait selon les services de renseignements am ricains travaill pour le KGB Il officie aujourd hui en Afrique comme trafiquant d armes et a longtemps livr fuel munitions armes v hicules et uniformes aux rebelles angolais sierra l onais ainsi qu aux miliciens hutus bas s au Kivu Est de la R publique d mocratique du Congo Il transporte sa marchandise gr ce sa compagnie a rienne Air Cess situ e Sarjha dans les Emirats Arabes Entre 1997 et 1998 V Bout aurait organis 37 envois d quipements lourds destin s l Unita Pour r soudre le probl me du contournement de l embargo sur les armes l Instance de surveillance des sanctions contre l Unita a consult Interpol qui a effectu plusieurs enqu tes dont il lui a communiqu les r sultats L Instance a galement pris contact avec le secr tariat de l Arrangement Wassenaar auquel elle a exprim ses pr occupations Les Etats m
75. curit scell sur le colis de telle sorte que toute ouverture provoque la rupture du bordereau Le papier utilis est r put tre infalsifiable et le document comportera plusieurs l ments de s curit tels que des micro impressions ou des hologrammes Chaque certificat d origine 7 R union minist rielle de Pr toria le 21 septembre 2000 R union intergouvernementale de Londres les 25 26 octobre 2000 R union de Windhoek du 13 16 f vrier 2001 de Bruxelles du 25 27 avril 2001 de Moscou du 3 5 juillet 2001 de Twickenham du 11 13 septembre 2001 R union pl ni re de Luanda du 30 octobre 1 novembre 2000 R union minist rielle de Gaborone du 26 29 novembre 2001 r union pl ni re d Ottawa du 19 20 mars 2002 5 Rapport provisoire du Processus de Kimberley pr sent l Assembl e g n rale 24 octobre 2001 p 10 11 A 56 502 96 portera un num ro de s rie qui lui sera propre ainsi qu un code unique alphanum rique perfor Un consensus relatif ces dispositions s est d gag lors de la s ance de Luanda le 1 novembre 2001 et il a t demand au Conseil mondial du diamant de les pr senter ses membres en vue d une adoption formelle Les participants ont fait du partage d information concernant la production l importation et l exportation de diamants bruts une donn e indispensable la r ussite du m canisme de certification La derni re conf rence qui s est tenu Gaborone Bo
76. d pendra de la volont de l industrie diamantaire mais aussi de la volont politique des Etats Au sein des Nations Unies ces derniers ont un double r le ils d terminent la politique conduite par le Conseil de s curit qui n est souvent que le reflet de leurs pr occupations nationales en mati re de politique ext rieure Ils sont aussi responsables de l efficacit des sanctions impos es en vertu du chapitre VII La volont de PONU n est donc que celle des Etats et pour peu que ceux ci confisquent le m canisme d adoption des sanctions ou refusent de donner effet celles qui sont dict es les r sultats sont forc ment d cevants Section 2 Section 2 Des r sultats d cevants Les sanctions conomiques et commerciales impos es sur le fondement du chapitre 7 n ont souvent que des effets relatifs Le r gime raciste de Rhod sie a pu se maintenir plus de dix ann es au pouvoir en d pit de ces sanctions Leur r le dans le r glement de cette affaire est donc secondaire De la m me mani re en Irak l embargo ne fut pas prompt entra ner le r glement pacifique du conflit et c est la population qui en fut la seule et l unique victime Aujourd hui sur 18 millions d habitants 3 6 sont menac s de graves probl mes de sant dus la p nurie de nourriture et de produits pharmaceutiques Pour tre efficaces les mesures doivent tre respect es par l ensemble de la Communaut internationale M me
77. d quates ou se sont r v l es inefficaces le Conseil de s curit peut entreprendre au moyen des forces a riennes navales ou terrestres toute action qu il juge n cessaire au maintien ou au r tablissement de la paix et de la s curit internationales La Charte des Nations Unies commentaire article par article op cit p 705 701 Idem p 691 7 P Lorot et F Thual op cit p 111 2 La Charte des Nations Unies commentaire article par article op cit p 471 58 objectif Ceci signifie que les mesures de contraintes conomiques dict es par le Conseil de s curit s impose tous les Etats de la Communaut internationale qu ils soient ou non membre de PONU Les r solutions de ce dernier ont donc en principe un effet obligatoire En mati re de diamants les Etats avaient donc l obligation de mettre en uvre les mesures adopt es par le Conseil de s curit Ils ont de plus t incit s par les Nations Unies raffermir leur l gislation nationale en la mati re jusqu pr sent laxiste Chapitre2 La lutte contre les diamants sales ne pouvait tre r ellement efficace sans la participation de l industrie diamantaire Une initiative originale regroupant des Etats l industrie diamantaire et des ONG et baptis e Processus de Kimberley a vu le jour en 2000 pour mettre un terme au commerce de diamants illicites Chapitre 3 CHAPITRE 1 L ACTION DE L ONU UN BILAN EN DEMI TEINTE Le chapitre VII d
78. der L enqu te r v lait que l Unita mais cela vaut aussi pour le RUF avait pu import une grande quantit d armes en raison de quatre facteurs premi rement certains pays d Afrique ont accept de lui c der leurs certificats d utilisateur final et de faciliter le passage sur leur territoire d armements qui lui taient destin s deuxi mement certains pays fournisseurs d armement ont accept de vendre des armes de fa on ofjicielle ou officieuse sans se soucier r ellement de leur destination finale _ troisi mement des marchands d armes et des transporteurs a riens internationaux se sont empress s d ofjrir leurs services comme interm diaires entre la r bellion et les fournisseurs d armement et de mat riel militaire quatri mement l Unita a toujours trouv les moyens de payer ce qu elle voulait gr ce au pouvoir d achat tir de la vente de diamants de la guerre Reprenant ces quatre facteurs le groupe d experts pr sid par Monsieur Ayafor en citait trois autres 133 Propos recueillis par S Berruet et Ch Champin op cit 134 S RES 864 1993 du 15 septembre 1993 135 S RES 1171 1998 du 5 juin 1998 56 M Duteil op cit 137 Rapport Mollander op cit p 13 138 Rapport Ayafor op cit p 49 38 la faiblesse des r glementations applicables l activit des courtiers d armes et de leurs interm diaires la corruption l incapacit de la Sierra L one mais
79. des certificats d utilisateur final zairois que les interm diaires travaillant pour le compte de l Unita ont pu se procurer les armes command es par Savimbi Toutefois l aide apport e par Mobutu avait un prix prix pay en diamants A chaque certificat d utilisateur final fourni par le Zaire correspondait un petit lot de diamants Sentant que le vent allait tourner Savimbi s est d s 1993 rendu au Togo afin de pee 141 s assurer du soutien de G Eyad ma en cas de chute du r gime zairois A partir de 1 Rapport Mollander op cit p 17 140 Rapport Mollander op cit p 7 141 Idem op cit p 9 39 1997 lorsque Mobutu fut d chu par Laurent D sir Kabila le pr sident togolais devint le principal fournisseur de certificats d utilisateur final de l Unita Pour le remercier Savimbi fit remettre par un interm diaire un petit sac de diamants au pr sident Eyad ma De plus les arrangements conclus entre le Togo et l Unita permettaient au premier de conserver un pourcentage de 20 des armes et du mat riel militaire import s pour le compte de la r bellion angolaise Dans chaque cas pr cise le rapport Mollander le Togo pouvait choisir de conserver sa part d armes ou d en recevoir le montant quivalent en liquidit s Ces derni res tant acquises gr ce au commerce de diamants extraits dans les zones sous contr le de l Unita cela confirme le r le strat gique de cette pierre dans le finan
80. des localit s diamantif res tenues par le RCD ML et le MLC Apr s ces trois attaques que Y Museveni interpr te comme une v ritable trahison voire comme un d claration de guerre l Ouganda a d abandonner Kisangani ville diamantif re aux soldats de l APR En octobre 2001 les arm es rwandaise et ougandaise ont failli s affronter dans le Nord Kivu aux environs de la localit de Kanya Bayonga et ce serait l intervention de responsables politiques occidentaux qui les en auraient dissuader in extremis A la fin de l ann e les hommes du RCD Kisangani ancien RCD ML reculaient encore sur plusieurs centaines de kilom tres dans le nord de la RDC devant une offensive lanc e par le MLC d sormais alli avec le RCD Goma Aussi O Lamrani crit il les diamants transcendent les diff rences id ologiques et les amiti s les plus solides ne r sistent pas une boite de pierres feu Le cycle des alliances et de leur renversement est sans fin En RDC le diamant est donc un obstacle la paix par les luttes intestines qu il provoque au sein m me de la r bellion Les conflits diamantaires sont source de d stabilisation r gionale la fascination engendr e par ces gemmes n est pas trang re l intervention de puissances tierces dans le conflit congolais ni m me la volont du RUF de s approprier les gisements diamantif res de Guin e Ceci permet d observer que non seulement le diamant est
81. e qu il revend ensuite sur le march international La complicit du pr sident burkinab Blaise Compaor est essentielle car tant le RUF que le Lib ria sont sous embargo Ils ne peuvent donc pas importer d armes Ainsi 68 tonnes d armes sont arriv es Ouagadougou le 13 mars 1999 Le Burkina Faso avait mis un certificat d utilisateur final en direction de l Ukraine Apr s l avoir re u la soci t d tat Ukrspetsexport avait obtenu une licence ukrainienne de vente d armes Elle allait donc pouvoir acheter des armes pour le compte du minist re de la d fense burkinab ce dernier ayant certifi que son pays tait bien la destination finale de la cargaison et l utilisateur final des armes Les armes ont t transport es comme pr vu au Burkina Faso Jusque l la transaction est l gale Ce qui ne l est plus c est ce qui suit la plupart des armes a t transport e et d charg e Ouagadougouou Elles ont ensuite t achemin es au Lib ria bord d un avion appartenant un homme d affaire israelien ayant d j particip de nombreuses activit s illicites L onid Minin La marchandise aura tr s certainement t transport e un peu plus tard par route ou par h licopt re Foya Kama quelques kilom tres de la fronti re sierra l onaise puis achemin e par camion sur le territoire du RUF o elle a t distribu e aux rebelles 14 Rapport Ayafor op cit p 41 145 Le
82. e d termin le gouvernement de Luanda s impliquer dans ce que Susan Rice a appel la premi re guerre mondiale africaine Il est certes vrai que l Angola a b n fici d une coentreprise dans le domaine p trolier mais ses activit s commerciales en RDC ne suffisent pas et ne contribuent pas non plus y maintenir sa pr sence militaire pe Que l avantage soit conomique strat gique ou politique les interventions zimbabw ennes angolaises et namibiennes d montrent que la politique ext rieure est domin e par la poursuite d int r ts nationaux La Namibie et l Angola ont profit de ce que leur offrait Kabila mais leur intervention n tait pas guid e par des consid rations commerciales c est pourquoi nous r servons l expression pillage des ressources naturelles au Zimbabw l Ouganda et au Rwanda qui sous couvert d int r ts s curitaires ont trouv de bonnes motivations financi res pour rester en RDC B B Le maintien de la pr sence des forces non invit es dict par la perspective d opportunit s financi res Lorsqu en ao t 1998 L D Kabila fit l affront ses parrains de se s parer d eux l Ouganda et le Rwanda qui taient d j pr sents dans l Est de la RDC depuis 1997 renforc rent leur Rapport Ba N Daw op cit p 38 82 Additif au rapport Ba N Daw op cit p 27 83 Susan Rice tait sous secr taire d tat am ricain lors de la
83. e la Charte est au centre du syst me de s curit mis en place par l ONU Il concerne les mesures coercitives en cas de mise en p ril de la paix et de la s curit internationales Aux termes de l article 39 lorsque le Conseil de s curit constate l existence d une menace contre la paix d une rupture de la paix ou d un acte d agression il peut faire des recommandations ou prendre des mesures conform ment aux articles 41 et 42 La mise en uvre de telles mesures est la cons quence de la qualification op r e par le Conseil de s curit Le terme menace contre la paix et la mani re dont le Conseil de s curit l a interpr t a permis d largir son champ d action Cette formule peut recouvrir plusieurs hypoth ses un conflit entre Etats ou une situation interne grave qui menace la paix en raison des r percussions internationales qu elle pourrait produire 2 Droit International Pedone 5 dition Paris 1997 p 244 En tant qu organisation internationale dot e de la personnalit internationale objective l ONU disposerait selon cet auteur d un pouvoir r glementaire l gard de tous les membres de la Communaut internationale Toutefois seul le Conseil de s curit serait investi d une telle comp tence celle ci ne s exer ant que dans le cadre de la mise en uvre des dispositions du Chapitre 7 relative au maintien de la paix 7 Outre l interruption des relations conomiques et commercial
84. e par les exportations de diamants partir de l Ouganda alors que ce pays n en est pas producteur Entre 1997 et 2000 il aurait export entre 2000 et 11000 carats avec des valeurs pouvant atteindre 1 7 millions de dollars par an Les profits r alis s par l exploitation des ressources naturelles b n ficient rarement directement l tat la grande partie tant accapar e par de hauts responsables militaires et politiques En revanche au Rwanda le degr de corruption est moindre au sein de l APR ce qui permet l tat de profiter directement des b n fices via des soci t s crans et le parti politique au 6 Additif au rapport Ba N Daw op cit p 27 87 4437 s ance du Conseil de s curit 14 d cembre 2001 CS 2229 p 22 38 Idem p 8 Additif au rapport Ba N Daw op cit p 30 J D Geslin Pillage mode d emploi op cit l Additif au rapport Ba N Daw op cit p 15 27 pouvoir le FPR Le pillage organis par les rwandais est moins personnel et plus structur Pour encadrer et contr ler l exploitation des ressources naturelles le Rwanda et le RCD Goma s appuient sur un r seau d hommes d affaires de soci t s et de banques li s des personnalit s rwandaises civiles ou militaires Tout comme l Ouganda et le Zimbabw le Rwanda aura su exploiter une situation de guerre pour en faire profiter son conomie nationale Depuis 1997 les exportations r
85. e une fin en soi 1 Ressource permettant le financement et donc la poursuite des conflits le diamant est source de division entre alli s d un m me camp ce qui rend encore plus ardu la conclusion d un accord de paix D stabilisant un peu plus la RDC le diamant est en effet devenu source de rivalit s entre les diff rents mouvements rebelles qui pourtant par le pass faisaient cause commune contre L D Kabila 2 1 Des conflits id ologiques aux gemmo gu rillas En Angola jusqu au d but des ann es 90 l occupation des mines par l Unita tait ponctuelle l essentiel des fonds de la r bellion provenant des Etats Unis Tant que pr valait une logique de guerre froide Savimbi a en effet b n fici du soutien financier des am ricains valu 250 millions de dollars entre 1986 et 1991 Depuis l ind pendance l Unita combattait le MPLA parti marxiste au pouvoir et alli de Cuba et de l Union Sovi tique La logique dangereusement manich enne des Etats Unis selon laquelle les ennemis de mon ennemi sont mes amis les amena soutenir Savimbi dans sa lutte contre le MPLA au titre pompeusement octroy par R Reagan de combattant de la libert Quand les combats reprennent en novembre 1992 la suite de la contestation des r sultats des lections l gislatives et pr sidentielles l Unita se trouve isol e Le combat id ologique est d sormais obsol te mais la qu te de pouvoir est tou
86. e zones de conflits mais la plupart sont extraits dans des pays en paix tels que l Afrique du Sud ou le Botswana o la production et l exportation de diamants sont r glement es 4 Rapport du groupe d expert pr sid par M Ayafor et charg d tudier la question du commerce des diamants et des armements en relation avec la Sierra L one 20 d cembre 2000 S 2000 1195 p 31 13 Par le jeu des alliances et des complicit s politiques qui s instaurent parfois avec des l ments ext rieurs la guerre civile peut constituer une menace pour la s curit internationale De plus l afflux de r fugi s provoqu par les affrontements menace la stabilit des pays limitrophes Ces situations de conflits sont aussi le lit de la grande pauvret du d veloppement de maladies end miques de la violations des droits de l homme tortures mutilations ex cutions proc s sommaires L exploitation anarchique des mines de diamants ne favorise pas non plus le droit un environnement sain De plus il semblerait que les diamants de la r bellion sierra l onaise auraient permis de financer l organisation terroriste d Oussama Ben Laden De 1998 2001 les membres d AI Qaida les achetaient des prix inf rieurs ceux du march pour les revendre ensuite en Europe tr s bon prix En juillet de cette m me ann e ils achet rent une plus grande quantit de diamants pay s au prix fort Or souligne un responsable am ricain
87. ectivit La Charte de San Francisco sign e le 26 juin 1945 mit sur pied un tel syst me dont originalit r side dans sa vocation universelle Il est vou garantir la paix que l on peut d finir de mani re n gative comme l absence de 12 La th orie de la main invisible suppose qu en poursuivant leurs propres int r ts les particuliers concourent l int r t commun Cette th orie est souvent r sum e de la mani re suivante la somme des int r ts particuliers est gael l int r t g n ral B op cit p 32 14 Selon la formule employ e par Clausewitz cit par A Le Bras Chopard op cit p 95 15 Expression employ e dans le pr ambule de la Charte des Nations Unies La Charte des Nations Unies commentaire article par article sous la direction de J P Cot et A Pellet Economica Paris 1991 p 1 16 J Salmon Dictionnaire de Droit International Public Bruylant Bruxelles 2001 p 1024 guerre et la s curit internationale entendue comme une situation dans laquelle la Communaut internationale jouit d un tat de tranquillit par l absence de menace contre la paix ou de rupture contre celle ci Ce syst me a une double fonction analyse S Sur pr ventive par sa seule existence observe cet auteur il doit dissuader de recourir la guerre correctrice si l un des Etat membre en d fi un autre en employant la force dans une hypoth se non pr vue par la Charte i
88. embres de cet Arrangement ont d clar lors de leur r union pl ni re tenue en 2000 qu ils continueraient envisager l adoption de mesures afin de contr ler les mouvements d armements y compris avec les Etats d Afrique de l Ouest Ils ont aussi soulign la n cessit d laborer des politiques d exportations raisonnables afin d viter l accumulation d stabilisatrice d armes l g res dans le monde Cet change 1 Ibidem p 8 18 S Berruet Profession trafiquants RFI 5 f vrier 2001 40 d informations constitue un moyen non n gligeable de r soudre le probl me de la violation des sanctions impos es par le Conseil de s curit en mati re d armement B Les fili res d approvisionnement du RUF En Sierra L one presque toutes les armes introduites dans les territoires tenus par le RUF transitent par au moins deux pays entre leur point de d part et leur point d arriv e Le dernier pays o elles transitent est presque toujours le Lib ria qui joue un r le capital comme centre de transbordement G n ralement le Burkina Faso se charge de commander des armes et de les livrer via le Lib ria au RUF en change de diamants Le pr sident lib rien Charles Taylor met la disposition des rebelles si rra l onais ses bases a riennes pour la livraison des armes en provenance du Burkina Faso En contrepartie Ch Taylor re oit des diamants bruts v ritable monnaie d chang
89. ement justifi par des int r ts s curitaires mais le pr texte officieux est entre autre l app t du gain occasionn par la pr sence de ces gemmes B L Union du Fleuve Mano est compos e de la Guin e la Sierra L one et le Lib ria Elle a t fond e en 1970 en vue de promouvoir l activit conomique et le commerce entre ces trois pays 6 J D Geslin Pillage mode d emploi Jeune Afrique L Intelligent juin 2001 n 2109 21 A L intervention de certains alli s de Kinshasa bas e sur des consid rations commerciales A peine plus d un an apr s avoir renvers le r gime kleptocrate de Mobutu L D Kabila fit l objet d un coup d tat organis par ses anciens alli s ceux l m mes qui lui avaient permis de conqu rir le pouvoir le 17 mai 1997 La marche sur Kinshasa de l AFDL avait t rendue possible gr ce au soutien de l Ouganda et du Rwanda Une fois autoproclam pr sident d un tat rebaptis R publique D mocratique du Congo il se retourna contre ses parrains pro tutsis afin de s allier avec les ex FAR et les milices Interhamwe Voyant ses int r ts s curitaires menac s le Rwanda appuy par l Ouganda et le Burundi fomenta une r bellion lanc e partir du Kivu par des militaires Banyamulenge Conscient de la d sagr gation de son arm e L D Kabila fit appel l Angola la Namibie et le Zimbaw conform ment l accord de d fense sign en av
90. ennent de sa tr s grande valeur marchande Une baisse du prix du diamant branlerait la confiance du public dans l investissement qu est l achat de cette gemme Le diamant tant en terme de d pense de consommation un produit de luxe il est en effet indispensable de le maintenir l abri des fluctuations que connaissent les autres mati res premi res Afin d viter de telles fluctuations la CSO avait pour politique d ajuster l offre la demande Lorsque cette derni re tait faible elle stockait les pierres exc dentaires que le march ne pouvait momentan ment absorber pour les couler au fur et mesure de la reprise de la demande En d pit du contr le que De Beers exer ait sur l extraction et les ventes une partie de la production diamantaire lui chappait et tait coul e sur le march libre Afin de garder le contr le du march mondial De Beers par l interm diaire de ses services d achats pr sents dans le monde entier s effor ait d acqu rir le maximum de ces pierres allant parfois 187 accuse De Beers jusqu intervenir sur les march s parall les Ainsi Global Witness d avoir r alis des transactions avec PUNITA soutenant indirectement leur effort de guerre En 1996 estime Human Right Watch PUNITA contr lait les deux tiers de la production nationale de diamants pour une valeur de 730 millions de dollars La majorit de ces gemmes a t coul e par la CSO que certains ap
91. ent de voter des sanctions contre l un des membres de la Communaut internationale Cela prive le Conseil de s curit de toute l autorit qu il pourrait avoir en mati re de maintien de la paix Les sanctions impos es par le Conseil de s curit ont t inop rantes mais la contribution de PONU reste importante Avec la MONUA et la MINUSIL c est plus que de simples op rations de maintien de la paix dont l Angola et la Sierra L one ont b n fici Il s agissait en fait de v ritables missions de construction et de consolidation de la paix ces OMP veillaient non seulement l application des accords de paix peace keeping mais contribuaient aussi la r novation des institutions l organisation d lections la remise en route des services publics l tablissement durable d une d mocratie solide peace building 79 C est l absence de volont politique qui reste le principal obstacle l application compl te du syst me de s curit Si le r le jou par PONU n a pas t la hauteur des fonctions qu elle exerce elle aura au moins eu le m rite de se pencher sur la question d analyser ce probl me de r v ler la Communaut internationale les divers r seaux de contrebande et d inciter les tats nationaux prendre des mesures afin de mettre un terme ce commerce Chapitre 2 80 CHAPITRE 2 LES INITIATIVES MITIGEES DES AUTRES MEMBRES DE LA COMMUNAUTE INTERNATIO
92. ertificat d origine instaur en Angola est moins rigoureux que celui mis au point en Sierra L one et les proc dures d exportation moins drastiques Il est regrettable qu il n existe pas de certificat de confirmation d importation et d utilisation de photographies num riques ces proc dures de double contr le r duisant consid rablement le risque de contrebande L efficacit des m canismes angolais et sierra l onais est conditionn e par l adoption par les pays limitrophes d une l gislation similaire afin que ces derniers ne puissent plus servir de label frauduleux aux diamants de la guerre diamants du RUF devenant diamants guin en Le succ s de ces r gimes de certification d pend du respect des r solutions 1173 1306 et 1343 par les pays importateurs et des mesures qu ils ont dict es pour les rendre effectives 25 0 Les 49 d tenus par les compagnies priv es sont r partis hauteur de 24 5 entre Welox Ltd une entreprise appartenant Lev Leviev et Tais une entreprise belge 281 Can control works A review of the Angolan Diamond Control System publication de Global Witness novembre 2001 p 2 sur www oneworld org 22 Idem 86 2 Le renforcement des proc dures de contr le dans les pays importateurs de diamants Les pays importateurs de diamants ont renforc leur l gislation jusqu ici laxiste afin de contrer la contrebande en g n ral et plus particuli reme
93. es les mesures prises sur le fondement de l article 41 de la Chartre des Nations Unies peuvent comprendre l interruption compl te ou partielle des communications ferroviaires maritimes a riennes postales t l graphiques radio lectriques et des autres moyens de communication ainsi que la rupture des relations diplomatiques Cette num ration n est pas exhaustive La Charte des Nations Unies commentaire article par article op cit 59 C est le 25 septembre 1991 que le Conseil de s curit incorpora officiellement les conflits 206 7 20 r Par sa r solution 713 ce dernier d clara que intra tatiques dans son champ d action les combats en Yougoslavie cr e une menace contre la paix et la s curit internationales Celui ci r it rait l extension de sa mission aux conflits internes par le biais de la r solution 794 aux termes de laquelle l ampleur de la trag die humaine caus e par le conflit en Somalie constitue une menace la paix et la s curit internationale En op rant une telle qualification le Conseil de s curit s offrait la possibilit de contribuer concr tement la r solution de ces conflits C est ainsi qu en 1993 le Conseil de s curit avant d noncer un certain nombre de mesures fond es express ment sur le chapitre VII constatait que la situation en Angola 209 constitue une menace la paix et la s curit internationale De m me en
94. es aspects politiques sur les aspects militaires constate A Conchiglia ONU a favoris le jeu trouble de l opposition arm e signant l l un de ses plus cuisants checs L Unita a en effet jou double jeu Elle a accept cet accord de paix afin de ne plus perdre de territoire l avantage tant l poque du c t gouvernemental Cette tr ve lui a fournit du temps pour reconstruire son arm e L quipement de la r bellion a t acquis gr ce au revenus g n r s par l exploitation des mines de diamants se trouvant encore sous son contr le Les diff rents embargos ne faisant l objet d aucun contr le s rieux l Unita pouvait sans tre inqui t e se r armer et acheter de grandes quantit s d essence tout en remplissant quelques obligations celles qui ne la g naient pas dans sa strat gie future de reprise des combats Ce qui est singuli rement regrettable c est l imposition si tardive de l embargo sur les diamants angolais D s 1993 l argent issu du commerce de diamants avait remplac l aide 24 Cit dans le rapport r alis par Human Rights Watch intitul L Angola se d fait succ s et chec du processus de paix de Lusaka septembre 1999 p 2 4l cit par Human Rights Watch op cit La Mission d Observation des Nations Unies en Angola a t cr e par le Conseil de s curit le 30 juin 997 Elle prit le relais de l UNAVEM et fut charg e d aider les pa
95. gendrent contre la paix et la s curit les transferts internationaux d armements font l objet d une tentative de r gulation mondiale 127 Rapport d information de la commission de la d fense nationale de l Assembl e nationale n 2334 25 avril 2000 p 13 35 Celle ci se traduit par la conclusion de trait s ou d arrangements multilat raux Le champ d action de cette volont de r glementer le commerce des armes est vaste et touche toutes les cat gories d armements nucl aires Trait de non prolif ration nucl aire en vigueur depuis 1970 Trait d interdiction compl te des essais nucl aires adopt 1996 par l Assembl e g n rale des Nations Unies dont l entr e en vigueur est compromise par le refus des Etats Unis de le ratifier chimiques Trait de Paris sign en 1993 biologiques Convention de Londres en vigueur depuis 1975 vecteurs balistiques R gime de contr le sur la technologie des missiles fond par les sept pays les plus industrialis s en 1987 qui repose sur l adoption unilat rale par chacun des Etats de r gles identiques en mati re de non prolif ration balistique mines antipersonnel Trait d Ottawa en vigueur depuis 1999 Les armes l g res font actuellement l objet de r glementation et de limitation notamment dans le cadre de conf rence organis es sous l gide des Nations Unies Il a en effet t pris conscience que c tait ces derni res qui alimentaient la majo
96. i l on veut que ces principes ne demeurent pas de simples v ux pieux il faut n cessairement mettre en place un organisme de contr le ind pendant ce qui malheureusement n est pas pr vu L avenir d un m canisme efficace de certification et de surveillance r side dans l accord issu du Processus de Kimberley 2 2 Les limites de l accord conclu dans le cadre du Processus de Kimberley Face au probl me international des diamants du sang il fallait apporter une r ponse globale afin d viter que les mesures prises par certains pays n aient pour seule cons quence le d placement du probl me vers d autres centres diamantaires plus laxistes Le Processus de Kimberley a t tabli afin de d finir les normes minimales internationalement convenues applicables aux syst mes nationaux de certification concernant le commerce de diamants 7 Initiatives prises pour la pr vention des conflits op cit 293 Expression utilis e par Gary Ralfe directeur g n ral de De Beers L Express op cit 95 bruts Son mandat est donc de mettre au point un syst me international pragmatique de certification qui s appuiera essentiellement comme l ont convenu les participants lors de la r union de Londres sur des syst mes nationaux de certification ceux ci devant r pondre aux normes figurant dans le document final du Processus de Kimberley Les objectifs de cette initiative sont de quatre ordres endiguer le flu
97. iamants exploit s ill galement par les forces oppos es Kinshasa transitent par un certains nombre de pays parmi lesquels la Zambie la Tanzanie la R publique Centrafricaine le R publique du Congo et l Afrique du Sud Une fois arriv es sur les grandes places du diamant les pierres illicites trouvent vite preneurs Mais avant que le g ant sud africain qu est De Beers ne mette un terme ses transactions mortelles il a longtemps achet directement en Afrique par le biais de ses comptoirs d achat des pierres extraites par la r bellion 2 2 La complicit passive de l industrie diamantaire De Beers joue un r le fondamental dans l industrie diamantaire Fond e en 1888 en Afrique du Sud par C cil Rhodes elle commercialisait via sa centrale de vente la CSO 80 des pierres brutes vendues dans le monde En tant que chef de file de l industrie son 182 Rapport Ba N Daw op cit p 33 183 Idem 184 bidem p 32 185 M Duteil op cit 53 objectif tait jusqu au 12 juillet 2000 d assurer la prosp rit et la stabilit long terme de l ensemble du secteur diamantaire Pour ce faire le groupe concluait des accords avec les plus grands pays producteurs en vertu desquels ceux ci confiaient la CSO le triage l valuation et la vente de leur production de diamants bruts de joaillerie Symbole universel de richesse le prestige et la fascination qu engendre cette pierre provi
98. iamants sierra l onais depuis l embargo impos par ONU sur les diamants lib riens Ch Taylor chercherait de nouveaux d bouch s Ce n est d ailleurs pas un hasard si la guerre se propage au Nord Est du pays une r gion riche en diamants Le RFDG est r parti en deux groupes distincts l un op re partir du territoire lib rien et agit en direction des pr fectures de Guin e foresti re Macenta Gu k dou Kissigoudou l autre lance ses attaques partir de la Sierra L one et vise les pr fectures de la Guin e maritime For cariah Kindia Pour venir bout de ces dissidents le gouvernement guin en a distribu des armes aux civils et cr des comit s de d fense civile dans les zones frontali res Cette strat gie de d fense met en relief la d liquescence de l Etat et prouve son incapacit maintenir l ordre et la s curit Ceci illustre aussi la transformation de la guerre l arm e ne joue plus de r le pr pond rant et c est la population civile qui participe la d fense de la souverainet de son territoire 110 C Bensimon La Guin e bascule dans la guerre RFI 21 mars 2001 1 Idem 1 Ibidem 15 Propos recueillis par Ch Champin Taylor est le n ud du probl me RFI 8 mars 2001 14 D Gandal Taylor Cont c est la guerre Jeune Afrique janvier 2001 n 2087 MS 7 rapport du secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unie
99. icipation politique des citoyens l tablissement d institutions transparentes la remise en service des services publics et l laboration de projets de d veloppement Cette vaste remise en marche de pays jusqu ici ravag s par la guerre sera possible gr ce aux ressources d gag es par le commerce de diamants et par une aide internationale indispensable La paix est au rendez vous mais viennent manquer la d mocratie ou le d veloppement et ces pays conna tront nouveau une situation de conflit Car comme le soulignait B Boutros Ghali Sans paix il ne saurait y avoir de d veloppement ni d mocratie Sans d veloppement la d mocratie perdra ses fondements et les conflits se multiplieront Sans d mocratie un d veloppement durable est impossible Lia l 300 Et sans d veloppement la paix ne saurait tre maintenue longtemps 30 Rapport sur l activit de l organisation Afrique 2000 septembre 1993 n 14 p 3 100 BIBLIOGRAPHIE Ouvrages g n raux D CARREAU Droit International 5 d Pedone Paris 1997 664 p P LOROT et F THUAL La G opolitique s rie clefs Montchrestien Paris 1997 158 p J J ROCHE Relations Internationales LGDJ Paris 1999 372 p S SUR Relations Internationales 2 d Montchrestien Paris 2000 543 p F X VERSCHAVE Noir silence Les Ar nes Paris 2000 597 p A BLOM et F CHARILLON Th ories et concepts des relations internationales Hachettes 20
100. ignature des trait s de Westphalie 1648 et consacre l Etat comme organisation socio politique des soci t s humaines Le monde post westphalien caract rise un monde o l autorit de l Etat est rod e et o celui ci se trouve en concurrence avec d autres acteurs 221 Rapport intitul Notre village plan taire r alis par la Commission Brandt en 1995 cit par J J Roche op cit p 251 222 S Sur op cit p 365 62 223 directement transnationales c est dire qu elles ont une activit tourn e vers l ext rieur Ces derni res vont tenter d influencer les relations internationales en fonction des valeurs qu elles d fendent notamment gr ce leur capacit de mobilisation de l opinion publique De ce fait elles sont conduites avoir des relations avec les Etats Elles peuvent travailler en partenariat avec eux et m me leur servir de relais dans la d fense de valeurs communes Dans ce cas elles deviennent un l ment de puissance qualifi e de Soft Power Elles peuvent aussi parce qu elles sont ind pendantes s opposer leur politique et d noncer la violation de leurs obligations internationales Elles peuvent aussi s exprimer devant des instances internationales A cet effet l article 71 de la Charte des Nations Unies leur accorde la possibilit de recevoir un statut consultatif Depuis 1996 les Nations Unies les autorisent assister aux r unions aux commissio
101. igner tous les groupes et milices rebelles qui s emploient reconqu rir le pouvoir dans leur pays partir du Kivu 108 C Bensimon Aux origines de la crise RFI 2 septembre 2000 sur www rfi fr 10 Front National Patriotique du Lib ria 31 armer l ULIMO une faction lib rienne hostile Ch Taylor En 1997 lorsque ce dernier est parvenu tre lu pr sident apr s avoir t l origine d une guerre civile qui a dur sept ans ses opposants se sont r fugi s en Guin e Les attaques men es depuis 1999 lui permettaient donc de nettoyer les zones frontali res o les rebelles de PULIMO taient toujours pr sents Soulignons qu la suite d un diff rend avec le pr sident guin en en janvier 2001 les rebelles lib riens ont tourn le dos leur ancien alli pour faire d sormais 110 c est dire avec l alli de leur ennemi cause commune avec le RUF Le RUF aussi est hostile L Cont ce dernier ayant soutenu le pr sident sierra l onais A T Kabbah dans sa lutte contre le caporal Sankoh Quant aux rebelles guin ens ils r vent de renverser ce r gime dictatorial pour y installer la d mocratie Pour Conakry cette r bellion n est qu un paravent Les attaques ne sont motiv es pr cisent les autorit s que par l app tit de diamants des combattants du RUF et de Ch Taylor Certains pensent en effet que le Lib ria n ayant plus la m me facilit exploiter les d
102. imberley Rapport provisoire du Processus de Kimberley 24 octobre 2001 A 56 102 Rapport de la Commission des droits de l homme Rapport sur l utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l homme et d emp cher l exercice du droit des peuples disposer d eux m mes pr sent par le rapporteur sp cial E Bernales Ballestros conform ment la r solution 1998 6 de la commission des droits de l homme E CN4 1999 11 Proc s verbaux des s ances du Conseil de s curit 4113 s ance du Conseil de s curit 15 mars 2000 S PV 4113 4283 s ance du Conseil de s curit le 22 f vrier 2001 S PV 4283 4437 s ance du Conseil de s curit 14 d cembre 2001 S PV 4437 R solutions du Conseil de s curit R solution 232 du 16 d cembre 1966 S RES 232 1966 R solution 418 du 4 novembre 1977 S RES 418 1977 R solution 661 du 6 ao t 1990 S RES 661 1990 R solution 687 du 3 avril 1991 S RES 687 1991 R solution 713 du 25 septembre 1991 S RES 713 1991 R solution 748 du 31 mars 1992 S RES 748 1992 R solution 757 du 30 mai 1992 S RES 757 1991 R solution 794 du 3 d cembre 1992 S RES 794 1992 R solution 841 du 16 juin 1993 S RES 841 1993 R solution 864 du 15 septembre 1993 S RES 864 S RES 864 1993 R solution 1132 du 8 octobre 1997 S RES 1132 1997 R solution 1127 du 28 ao t 1997 S RES 1127 1997 R solution 1171 du 5 juin 1998 S RES 1171 1998 R sol
103. in cit par A Bassir Pour Un rapport s v re des Nation unies d nonce les trafics d armes et de diamants Angola Le Monde 29 d cembre 2000 71 premi re partie et sugg re aux Etats membres d appliquer le r gime des certificats d origine le plus vite possible Ce groupe d experts a formul une s rie de recommandations parmi lesquelles l imposition par le Conseil de s curit de sanctions l gard des pays qui passant outre les mesures prises l encontre de l Unita Ces recommandations ont fait l objet d une s ance au Conseil de s curit Les d l gations les ont soutenues except celle relatives l adoption de sanctions secondaires Alors que pour le Canada et le Mozambique elles taient totalement appropri es elles repr sentaient pour la France une fausse r ponse un 254 Pour J Levitte ambassadeur de France aupr s des Nations unies vrai probl me l urgence consistait mettre en place un r gime de certification de diamants angolais et un syst me de licence d achat Il proposait de plus la cr ation d un m canisme permanent de contr le des sanctions et des trafics illicites de mati re premi res La conception fran aise pr vaudra car aucune mesure ne sera prise l gard des pays favorisant le commerce de diamants de la guerre en Angola Un troisi me document toujours r dig par l Instance de Surveillance et paru le 12 octobre 2001 r v
104. inq ans il ne 232 et la seconde en 1977 fut appliqu que deux fois la premi re en 1966 contre la Rhod sie contre l Afrique du Sud La r solution 232 condamnait l ind pendance unilat rale de la Rhod sie du Sud et imposait un embargo sur les produits p troliers les armes les munitions et certaines mati res premi res La r daction de la r solution ne laissait aucun doute quant au caract re obligatoire de ces sanctions apr s avoir invoqu les articles 39 et 41 le Conseil de s curit constatait que la situation constituait une menace contre la paix et la s curit internationales et d cida d imposer un certain nombre de mesures de contraintes tout en insistant sur la n cessit imp rieuse pour les Etats membres de les respecter conform ment l article 25 La r solution 418 r prouvait la politique d apartheid men e en Afrique du Sud sur le fondement explicitement mentionn du chapitre VII le Conseil de s curit demanda aux 232 S RES 232 1966 du 16 d cembre 1966 233 S RE 418 1977 du 4 novembre 1977 65 Etats membres de s abstenir de fournir ou de vendre ce pays des armes et du mat riel militaire Depuis la fin de la Guerre froide on assiste une utilisation plus fr quente des sanctions collectives non militaires Pendant la crise du Golfe le Conseil apr s avoir qualifi la situation de rupture de la paix d cida en vertu du chapitre 7 d imposer un embargo sur les
105. ique D mocratique du Congo 73 Chapitre 2 Les initiatives mitig es des autres membres de la Communaut internationale TT Section 1 L instauration de m canismes de contr le par les Etats entre statu quo et efficacit partielle 77 1 Les instruments de lutte contre le commerce illicite de diamants dans les zones de conflits 78 A Un syst me sierra l onais labor et potentiellement efficace 78 B Un syst me angolais perfectible 81 2 Le renforcement des proc dures de contr le dans les pays importateurs de diamants 83 A Le contr le de l origine des diamants en transit dans les ports francs suisses 83 B Un syst me de contr le belge plus rigoureux 84 C L adoption du Clean Diamond Act aux Etats Unis 86 Section 2 Le Processus de Kimberley une initiative originale aux r sultats 89 limit s 1 La participation embarrass e de l industrie diamantaire 90 2 Les limites de l accord conclu dans le cadre du Processus de Kimberley 91 CONCLUSION 95 ANNEXES Annexe 1 Localisation des zones diamantif res en Sierra L one Angola et RDC Annexe 2 Le rang des pays africains dans la production mondiale de diamants Annexe 3 Les d placements de population li s aux conflits dans l Union du Fleuve Mano Annexe 4 Itin raire d un diamant du sang BIBLIOGRAPHIE 97 INTRODUCTION La paix est une valeur supr me le mythe fondateur d une soci t internationale organis e Il fallut
106. jours bien pr sente La fin de la Guerre froide laisse la r bellion orpheline D pourvue de l aide financi re am ricaine celle ci va produire ses propres richesses Le diamant devient alors une ressource strat gique permettant de financer la gu rilla De recettes d appoint soulignent O Misser et J F Vall e le diamant devient depuis la reprise des combats la ressource principale pour les rebelles le nerf de la guerre De m me en Sierra L one si la guerre d clench e en 1991 par Foday Sankoh se voulait pro d mocratique elle est devenu une guerre pour le diamant Les aspirations 2 Les Gemmocraties Descl e de Brouwer Paris 1997 p 102 16 d mocratiques animant le RUF ont rapidement laiss place une soif de pouvoir plus li e l acc s aux richesses qu la volont de restaurer une v ritable d mocratie Le premier trimestre de l ann e 1993 le RUF s empare de Gandohun dans le district diamantif re de Kono D s lors la plupart des combats ont lieu autour des mines En 1995 lorsque la r bellion sierra l onaise s empare de la r gion de Koidu au sud est de Freetown o se trouvent les principales exploitations de diamants la production qui jusqu alors tait sporadique et d sorganis e se rationalise pour devenir la principale source de financement du mouvement D apr s le groupe d experts mandat par le Conseil de s curit afin de mener une enqu te sur la viola
107. l implantation d une de ses filiales Debson La firme sud africaine poss de aussi une filiale Polystar au Lib ria Or nous avons pr c demment observ que ce dernier soutient le RUF et sert avec la Guin e de pays de transit aux diamants de la guerre Il est donc plus que probable que par l interm diaire de Polystar et de ses bureaux d achats le groupe ait achet des diamants appartenant la r bellion sierra l onaise Le 6 juin 2000 De Beers annonce dans un communiqu de presse Nous soutenons l effort des Nations Unies visant mettre un terme au commerce illicite de diamants Elle d cide ce jour l de cesser de n gocier les diamants de la guerre au prix du sang vers Elle ferme donc ses bureaux d achats en RDC et en Guin e Ceux d Angola l taient d j depuis octobre 1999 sous la pression des ONG Notons que sa filiale Polystar tablie au Lib ria reste en fonction et qu elle est donc toujours susceptible d acheter des diamants au RUF Le groupe refuse d sormais en tout cas officiellement d acheter des pierres dont la provenance n est pas authentifi e par un certificat d origine mis par Luanda ou par Freetown Officiellement thiques les raisons sont surtout commerciales En effet le d part du conglom rat d Afrique subsaharienne n est que la suite logique d une s rie d checs commerciaux et son retrait plus impos que v ritablement choisi En RDC L D Kabi
108. l doit tre vaincu Il en va de la cr dibilit de ce syst me dont l efficacit doit tre d montr e et r tablie En non ant d s son article 1 1 que l un des buts des Nations Unies est de maintenir la paix et la s curit internationales les r dacteurs de la Charte n ont laiss aucune quivoque sur les pr occupations premi res de l ONU La paix mise ici en cause est la paix internationale N est donc pas a priori vis e la paix int rieure des Etats Par cons quent seuls les conflits arm s internationaux rel vent de la comp tence des Nations Unies Cette interpr tation est corrobor e par l article 2 7 qui pose le principe de non intervention des Nations Unies dans les affaires relevant essentiellement de la comp tence nationale des Etats Ceci explique que PONU se soit longtemps abstenue de se pencher sur les conflits arm s intranationaux L article 2 7 n non ant aucun crit re de r partition entre les mati res relevant de la comp tence essentielle des Etats et celles pouvant tre appr hend es par l ONU le contenu de ce domaine r serv a pu voluer gr ce une interpr tation audacieuse du Conseil de s curit La fin de la Guerre froide et l entente retrouv e entre les cinq membres permanents permit au Conseil de s curit d avoir recours la th orie des pouvoirs implicites Il extirpa ainsi plusieurs mati res relevant de ce domaine r serv pour les
109. la r bellion se chargent de les vendre directement des n gociants qui les rapportent clandestinement dans les grands centres de taille l op ration est alors risqu e car la marchandise peut toujours tre saisie la fronti re C est pourquoi les r bellions ont 167 op cit 48 organis avec la complicit des interm diaires voire des acheteurs eux m mes des circuits de contrebande Par le biais de certificats d origine acquis frauduleusement avec la complicit de pays voisins les diamants peuvent tre export s l galement vers l tranger L existence de tels r seaux est indispensable car eux seuls permettent de blanchir l origine des diamants afin qu ils puissent entrer sur le march l gal international Section2 Section 2 Les r seaux de financement la vente des diamants du sang par l interm diaire de contrebande La corruption la faiblesse des contr les aux fronti res et la complicit de certains pays voisins et alli s des divers mouvements rebelles ont permis d laborer un v ritable r seau de contrebande qui emprunte ses m thodes aux mafias internationales En fait le commerce illicite de diamants semble facilit par les marges de man uvres nouvelles offertes par la transnationalisation Les fili res sont multiples et structur es avec des relais dans divers pays ce qui nous permet de parler de contrebande transcontinentale ou encore de la toile d araign e diamantaire 1
110. la allait octroyer la commercialisation des diamants la soci t isra lienne IDI Diamonds En Angola le gouvernement tait sur le point de choisir Lev Leviev et son entreprise russo isra lienne LDD Diamonds comme acheteur exclusif des diamants du pays En Sierra L one c est un libanais S Schnitzer que Freetown avait confi l coulement de ses pierres De Beers ayant perdu ce qui jusque l justifiait sa pr sence dans ces trois pays elle d cide alors de quitter cette partie de l Afrique et d exploiter m diatiquement ce retrait afin de redorer son blason D noncer les diamants sales c est promouvoir les diamants 11 D p che AFP Le Monde 8 juin 2000 1 D claration de Monsieur Hain ambassadeur du Royaume Uni aupr s de l ONU S 2000 203 p 8 193 V Hugueux et V Nouzille Diamants la guerre secr te L Express 7 d cembre 2000 55 propres Maintenant que De Beers ne r alise qu une infime partie de ses b n fices gr ce aux gemmes issues des zones conflictuelles l interdiction du commerce des diamants du sang repr sente avant tout un succ s commercial et financier En effet frapper d embargo les diamants de la guerre revient g ner la concurrence en l emp chant de r aliser des b n fices l o De Beers est absente Le 12 juillet 2000 la compagnie annonce un changement radical de strat gie une transformation compl te de son mode de fonctionnement La CSO e
111. la r solution 1343 aux termes de laquelle il exige que le gouvernement lib rien cesse d apporter son soutien au RUF Il demande de plus aux autorit s de prendre des mesures concr tes pour expulser du Lib ria tous les membres du la r bellion sierra l onaise et interdire toutes leurs activit s sur son territoire cesser toutes importation directe ou indirecte de diamants bruts sierra l onais qui ne sont pas contr l s par le gouvernement sierra l onais au moyen du r gime de certificat d origine geler les avoirs financiers du RUF interdire tous les a ronefs immatricul s au Lib ria exploit s sous sa juridiction de voler jusqu ce qu il ait mis jour le registre lib rien des a ronefs conform ment la Convention de Chicago sur l aviation civile internationale Il est en outre demand aux tats de prendre les mesures n cessaires pour emp cher la fourniture ou la vente d armes destination du Lib ria importation directe ou indirecte partir du Lib ria de tous les diamants bruts que ceux ci soient ou non d origine lib rienne entr e ou le passage en transit sur leur territoire de hauts responsables du gouvernement et des forces arm s lib riens et de leurs conjoints Les mesures concernant l interdiction de la commercialisation des diamants lib riens et les restrictions sur les d placements des responsables de ce pays prendront effet deux mois apr s la date de l ado
112. le Le libre change notent A Blom et F Charillon en instaurant l interd pendance des Etats entre eux permet ces derniers de constater selon la formule d Angell que la guerre ne paye pas Pour les troisi mes la stabilit et la paix doivent tre garanties par les institutions internationales C est en leur sein que doit se d rouler le dialogue entre Etats et la coop ration dans les domaines politiques conomiques culturels Elles doivent disposer d un m canisme de sanctions afin de dissuader les Etats d agir de fa on belliqueuse Ces pr ceptes lib raux marqueront le 20 si cle D s 1918 le recours la guerre jusqu ici consid r comme la poursuite de la politique par d autres moyens fut limit sans succ s par la SDN puis mis vainement hors la loi par le Pacte Briand Kellog 1928 Le profond traumatisme engendr par la seconde guerre mondiale fut l origine de la cr ation de l Organisation des Nations Unies Afin de pr server les g n rations futures du fl au de la guerre Churchill Roosevelt et Staline entreprirent de r aliser un syst me de s curit collective c est dire un syst me par lequel une collectivit d Etats conclut en vue de pr venir l emploi de la force contre l un d entre eux des engagements de r glement pacifiques des diff rends aux termes desquels chacun pourra b n ficier sous forme d action commune de la garantie de la coll
113. le moteur de conflits internes mais qu il est aussi un facteur de leur internationalisation Section 2 Section 2 Le diamant facteur d internationalisation des conflits Les rebelles rwandais et ougandais stationn s dans l Est de la RDC mettaient en p ril la s curit nationale et la survie politique des r gimes Y Museveni et P Kagame C est initialement pour pr server leur pays de troubles int rieurs que ces deux chefs d Etats sont intervenus en RDC C est en vertu d accords d assistance mutuelle que la Namibie Le RCD Goma s empara de Bengamisa le 18 novembre 2000 de Lakutu le 23 d cembre et de Kandole le 31d cembre Rapport Ba N Daw op cit p 34 69 G Kahn Rwanda Ouganda les fr res ennemis se retrouvent RFI 5 novembre 2001 6l Le MLC dirig par J P Bemba s est alli avec le RCD Goma en octobre 2000 Les pierres de sang la guerre secr te du diamant le web de L Humanit 16 ao t 2000 20 l Angola et le Zimbabw ont apport leur soutien militaire au gouvernement Kabila C est ainsi que plus de six pays sont intervenus dans la crise congolaise 1 La porosit des fronti res africaines a permis au conflit sierra l onais de s exporter en Guin e o le sous sol riche en diamants a attir la convoitise de la r bellion sierra l onaise avec la b n diction du mentor lib rien Ch Taylor C est d sormais l ensemble des Etats de l Union du Fleuve Mano qui
114. le qu cette date la r solution 1173 continuait d tre viol e et que la valeur des diamants export s d Angola en contrebande tait gale 5 de la valeur de l offre estimative mondiale de diamants bruts pour 20007 Les sanctions ont t inop rantes mais la contribution de PONU a t importante Les sanctions prises par le Conseil de s curit l ont t trop tard et sont longtemps rest es vides de sens d faut d une volont r elle de vouloir leur voir produire des effets Le fait d avoir r dig plusieurs rapports mettant nomm ment en cause les dirigeants de certains pays africains et occidentaux aura au moins eu le m rite d attirer encore un peu plus l attention de la Communaut internationale N anmoins la cons quence logique de ces rapports accablants aurait d tre la prise de sanctions l encontre de ceux qui enfreignent les d cisions du Conseil de s curit mais tel ne fut pas le cas La politique des Nations Unies en Sierra L one ne s est pas r v l e plus performante 2 253 4283 s ance du Conseil de s curit le 22 f vrier 2001 254 4283 s ance du Conseil de s curit op cit 255 Rapport compl mentaire de l Instance de Surveillance op cit p 31 72 2 Des mesures tardives en Siera L one En Sierra L one le trafic de diamants sales s est aussi prolong un certain temps apr s l adoption des mesures l gard du RUF La r solution 1306 ne semblait
115. ling Organisation CSO sur le march ouvert inciter les gouvernements mettre en place des proc dures de contr le afin de pouvoir certifier que le commerce de diamants bruts ne favorisait pas la poursuite de la guerre En janvier 2000 Partnership Africa Canada PAC d non ait dans un rapport intitul Le c ur du probl me la Sierra L one les diamants et la s curit humaine le r le toujours plus important des diamants dans ce pays L enjeu de cette guerre n a probablement pas t la victoire mais plut t la r alisation de b n fices provenant d activit s criminelles lucratives men es sous le couvert de la guerre Les diamants ont t le moteur du conflit qui a d stabilis le pays durant pr s de 30 ans d rob son patrimoine 26 Action for Southern Africa est une ONG sud africaine 227 Intermon est une ONG espagnole qui lutte contre la pauvret et pour le respect des droits de l homme dans les pays du Sud 28 Medico International est une ONG m dicale allemande qui met en uvre des campagne de promotion de sant sous le slogan la sant est plus que l absence de maladie Elle travaille essentiellement avec l Afrique l Am rique latine et le Moyen Orient 2 Niza est une ONG n erlandaise r sultant de la fusion de trois anciens organismes se battant contre l apartheid Elle vise la reconstruction et la d mocratisation de l Afrique australe 230 Novib est une ONG bas e au Pays Bas
116. lique le groupe d experts mandat par l ONU ils devront trouver des ressources financi res suppl mentaires et par cons quent les affrontements pour le contr le des zones riches en ressources mini res se poursuivront cr ant ainsi cercle vicieux liant intimement la poursuite de la guerre et l exploitation des ressources naturelles par les rebelles Ce qui est quand m me atypique c est que ce sont les alli s d hier qui aujourd hui s entretuent afin de contr ler les zones riches en mati res min rales alors que s ils taient correctement organis s avec un partage quitable des richesses ils auraient pu mener bien ce pourquoi ils se battaient la destitution de L D Kabila Le contraire prouve qu une fois de plus les int r ts politiques et id ologiques ont c d devant d all chantes opportunit s commerciales 56 Les diamants nerf de la guerre Le Monde 13 mai 2000 5 Additif au rapport Ba N Daw sur l exploitation ill gale des ressources naturelles et autres richesses de la R publique D mocratique du Congo 13 novembre 2001 S 2001 1072 p 18 sur www obsac com 58 Rapport du groupe d experts pr sid par S Ba N Daw sur l exploitation ill gale des ressources naturelles et autres richesses de la R publique D mocratique du Congo 12 avril 2001 S 2001 357 op cit p 34 19 La fin de l ann e 2000 fut marqu e par trois offensives men es par le RCD Goma et ses alli s rwandais contre
117. ls Il ne fait aucun doute pr cise le rapport Mollander qu un certain nombre de pierres extraites des territoires contr l es par l Unita taient vendues par les circuits officiels L origine des pierres tait alors blanchie avant m me de quitter le pays L UNITA vendait ses diamants de diff rentes mani res vente directe des tailleurs de pierres ou leurs interm diaires les op rations de troc 1 Rapport Ayafor op cit p 31 1 Idem p 30 17 L Angola Selling Corporation a t mis en place par le gouvernement pour faire face aux probl mes provoqu s par l absence de contr le sur l coulement des diamants angolais 178 Rapport Mollander op cit p 20 1 Rapport final de l Instance de Surveillance des sanctions contre l Unita pr sid e par J Larrain 21 d cembre 2000 S 2000 1225 p 45 51 L UNITA r glait parfois ses fournisseurs en diamants qui servaient de v ritable monnaie d change Ces derniers p n traient alors le march par l interm diaire des r seaux logistiques sur lesquels l organisation s appuyait vente sur le petit march libre sud africain vente au plus offrant dans des pays tiers Dans ce cas les pays privil gi s taient le Burkina Faso de B Compaor le Togo de G Eyad ma et le Rwanda de P Kagame et pendant longtemps la Zambie Dans ces trois pays les autorit s complices de J Savimbi taient au courant de ce trafic En
118. mbargo sur les diamants angolais non contr l s par le gouvernements et sur le mat riel utilis dans les industries extractives Cette r solution et c est en cela qu elle est int ressante prohibe l importation directe ou indirecte sur le territoire des Etats de la Communaut internationale de tous les diamants provenant d Angola qui ne sont pas assujettis au r gime de certificat d origine que le gouvernement doit au plus vite tablir Pour la premi re fois le r le strat gique que les bellig rants font jouer aux diamants est officiellement d masqu L ONU a le courage purement formel cependant de s y attaquer quitte craindre les foudres de l industrie diamantaire et des pays dont l conomie repose sur les diamants Une mesure peu efficace comme nous le verrons un peu plus tard En 1991 les Nation Unies ont re u le mandat de superviser les accords de paix de Bicesse qui pr voyaient la tenue d lections libres une fois la d mobilisation et le d sarmement des soldats de l Unita achev s En d pit de nombreux avertissements la Mission de V rification des Nations Unies en Angola UNAVEM estima que les conditions taient r unies pour organiser les lections l gislatives et pr sidentielles Bien mal lui en prit car quelques heures seulement apr s l annonce de la victoire du MPLA l Unita lan ait une offensive de grande ampleur En 1994 un nouvel accord de paix fut sign Lusaka Son contenu d j
119. mibie les deux rapports rendus par le groupe d experts pr cisent qu ils ont particip au conflit en RDC pour des raisons essentiellement s curitaires l inverse de l intervention du Zimbabw qui s analyse plus comme une 78 La Mini re du Bakwanga est une soci t capitaux mixtes d tenue 80 par l Etat congolais 7 Rapport S 2001 357 p 36 8 Cit par M Roche Comment les diamants de sang financent les guerres africaines Le Monde 2 juin 2000 24 transaction commerciale du type armes et aide contre ressources naturelles leur motivation note t il semble tre politique et strat gique uniquement La cr ation de coentreprise para t tre plus une marque de gratitude qu une incitation l aide comme cela tait le cas pour le Zimbabw L intervention de la Namibie tait politique et symbolique le nombre de ses soldats n ayant jamais d pass 2000 hommes Toutefois cet engagement militaire pesait lourdement sur l conomie pr caire de ce pays Aussi la Namibie a t elle re u du gouvernement de Kinshasa des concessions d exploitation dans la r gion de Tshikapa en juillet 1999 L engagement de l Angola r pond avant tout des pr occupations strat giques son intervention lui permettait de couper les lignes d approvisionnement de l Unita et les circuits de la contrebande de diamants Ici aussi on peut noter la valeur strat gique de cette pierre elle a en parti
120. n de la paix n 45 IQHEI mars 2000 p 1 sur http www ulaval ca 15 S A Aoul E Revil B Sarrasinet B Campbell Vers une spirale de la violence Les dangers de la privatisation de la gestion du risque des investissements en Afrique Les activit s mini res et l emploi de compagnies priv es de s curit M morandum soumis au rapporteur sp cial sur l utilisation des mercenaires de la Commission des droits de l homme des Nation Unies E Bernales Montr al mars 2000 p 18 156 S A Aoul E Revil B Sarrasinet B Campbell op cit p 18 44 prendre part aux hostilit s essentiellement en vue d obtenir un avantage personnel et laquelle est effectivement promise par une partie au conflit ou en son nom une r mun ration mat rielle nettement sup rieure celle qui est promise ou pay e des combattants ayant un rang et une fonction analogues dans les forces arm es de cette partie n tre ni ressortissant d une partie au conflit ni r sident du territoire contr l par une partie au conflit n tre pas membre des forces arm es d une partie au conflit ne pas avoir t envoy par un tat autre qu une partie au conflit en mission officielle en tant que membre des forces arm es dudit Etat Cet article n a pas pour objectif d interdire le mercenariat mais seulement de le sanctionner en refusant au mercenaire le statut de combattant ou de prisonnier de guerre Il donne aussi une d finition t
121. ne 14 mai 2002 S 2002 267 p 10 34 CHAPITRE 2 LES DIAMANTS SOURCES DE FINANCEMENT DES CONFLITS Le diamant a t instrumentalis c est dire qu il est devenu un l ment strat gique dans la conduite des conflits Son appropriation est un gage de victoire en ce qu il permet de financer les besoins n cessaires la poursuite de la guerre Section 1 A cet effet de v ritables r seaux d exportations illicites ont t mis en place Section 2 Section 1 Les besoins couverts par les diamants Nous verrons tout d abord que les revenus g n r s par les diamants voire les diamants eux m me lorsqu il s agit d une op ration de trocs servent financer l achat par les r bellions d armes et d appuis politiques 1 Ils permettent aussi aux gouvernements d avoir recours aux soci t s priv es de s curit une nouvelle forme de mercenariat 2 1 L acquisition d armes et lachat de complicit s politiques par les r bellions Il para t l gitime de penser que la culture de paix va de pair avec une r duction du niveau g n ral de l armement L obstacle majeur la concr tisation de cette id e est que l exportation d armement comportent des enjeux conomiques et politiques strat giques La ma trise des armements est de plus un gage de force dans les relations internationales V ritable pr occupation de la Communaut internationale en raison de la menace qu ils en
122. nent automatiquement lib riennes Leur origine tant dissimul e elles peuvent tre l galement vendues sur le march mondial Entre 1997 et 1999 33 6 millions de carats d origine lib rienne ont t import s en Belgique Or les estimations les plus lev es de la capacit de production de diamants du Lib ria ne d passe pas 150 000 carats par an Ce constat tablit clairement qu une partie des diamants provenant de Sierra L one transite par le Lib ria pour tre export e vers Anvers en qualit de diamants lib riens Il semble toutefois important de souligner que tous les diamants de contrebande ne sont pas des diamants de la guerre Les diamants illicites sont des diamants vol s ou des pierres export es par des voies ill gales afin d chapper aux diverses taxes impos es par les l gislations des pays dans lesquels elles ont t extraites Ils repr sentent 20 de la production mondiale alors que les diamants du sang s l vent 4 Le volume des diamants illicites est si norme qu il est ais pour les diamants de la guerre de s y 171 Jbidem 177 Rapport Ayafor op cit p 26 1 Idem p 28 174 Ibidem p 32 50 incorporer pour b n ficier des m mes fili res C est avec ces pr cautions qu il faut interpr ter les donn es pr c demment cit es et celles qui seront mentionn es par la suite Outre le Lib ria d autres pays ont t montr s du doigt par le groupe d
123. ns un rapport sur les trafics de diamants et d armes en Sierra L one Le Monde 22 d cembre 2000 A BASSIR POUR Un rapport s v re des Nations unies d nonce les traffics d armes et de diamants Angola Le Monde 29 d cembre 2000 A BASSIR POUR Alli s et ennemis du Congo Kinshasa se livrent au pillage syst matique de ses richesses Le Monde 23 mars 2001 T PARISOT Les britanniques ne d serteront pas la Sierra L one Le Monde 12 ao t 2000 F POMPEY Les diamants nerf de la guerre Le Monde 13 mai 2000 M ROCHE Comment les diamants de sang financent les guerres africaines Le Monde 2 juin 2000 M ROCHE Les cinq verrous qui compliquent la traque des pierres de sang Le Monde 3 ao t 2000 T RUSSEL et P FRANSEN Les Britanniques en Sierra L one la guerre du diamant Le Monde 31 mai 2000 S SMITH La difficile reprise en main de l arm e gouvernementale Le Monde 4 d cembre 2000 S SMITH La Guin e est entra n e son tour dans le conflit r gional ouest africain Le Monde 27 d cembre 2000 C TREAN Le HCR aux prises avec la catastrophe humanitaire qui menace le sud est de la Guin e Le Monde 15 f vrier 2001 L ZECCHINI Les professionnels du diamants cherchent moraliser leur commerce Le Monde 21 juillet 2000 Le Monde Diplomatique A PEREZ Guerre et diamants en Sierra L one Le Monde Diplomatique juin 2000
124. ns et aux conf rences internationales concernant leur domaine d activit Leurs connaissances techniques sur un sujet d termin est appr ciable pour une organisation internationale telle que PONU dont la vocation est plus g n rale Ainsi les ONG comp tentes en mati re d environnement ont t actives lors de la Conf rence des Nations Unies tenue Rio en 1992 Il en va de m me en mati re de d sarmement avec la Conf rence d Ottawa sur la lutte contre les mines antipersonnelles Ceci permet de dire que les ONG poss dent au moins une personnalit internationale fonctionnelle et que la tendance actuelle est de leur conf rer un v ritable statut au sein de l ordre international m me si ce dernier reste encore embryonnaire On peut remarquer que le combat men par certaines ONG directement transnationales sert la s curit humaine Que ce soit en mati re d environnement ou de d sarmement comme nous l avons constat pr c demment ou encore en mati re de d veloppement et de droits de l homme l action de ces ONG a pour dessein l am lioration des conditions de vie et de s curit de Humain pris dans son individualit Ces derni res tiennent donc une place importante dans la soci t civile et sont dot es au moins pour certaines d entre elles d un pouvoir d influence non n gligeable qui leur permet d avoir une certaine assise sur la sc ne internationale 235 Sur op cit 369 224 Le
125. ns mon taires et financi res elle poss de des comp tences en mati re politique et militaire La Communaut de D veloppement de l Afrique Australe SADC fut cr e en 1992 pour succ der aux Conf rences de la Communaut de D veloppement de l Afrique de l Ouest SADCC institu es depuis 1980 t devenir une v ritable organisation r gionale vocation conomique Depuis la crise somalienne les pays industrialis s r pugnent financer des missions de maintien de la paix ur le continent africain 7 S Kiwanuka ambassadeur de l Ouganda aupr s des Nations Unies cit par M Fleshman Le fardeau du maintien de la paix Afrique Relance 218 Idem NO LS a Le NAN 61 C est gr ce la pression des ONG que la probl matique des diamants du sang a pu tre inscrite l ordre du jour du Conseil de s curit 1 Il est notable que ce soit en grande partie l initiative d acteurs non tatiques qui soit l origine de l attention port e par le Conseil de s curit aux conflits diamantaires et la prise de sanctions visant isoler les r bellions 2 1 Une prise de conscience due la pression des ONG Pour les n o r alistes la fin de la guerre froide a seulement entra n un changement infrasyst mique c est dire une modification du mode de r gulation l int rieur du monde des Etats un monde bipolaire s est substitu un monde unipolaire domin par la
126. nt D mocratique du Congo dont le but tait de renverser le pr sident autoproclam Laurent D sir Kabila Ces trois conflits sont des guerres civiles la particularit du conflit congolais r sidant dans son internationalisation due l engagement de l Ouganda et du Rwanda aux c t s du mouvement rebelle et celui du Zimbaw de la Namibie et de l Angola aux c t des forces gouvernementales Ce sont des conflits majeurs de faible intensit ce qui signifie qu ils entra nent un nombre cons quent de victimes mais que les affrontements ne mobilisent que des forces limit es Ils 36 www la peniche com Espace paix et guerre 37 Pour qu il y ait conflit identitaire il faut qu un groupe se persuade tort ou raison qu il est menac de dispara tre soit sur le plan physique soit sur le plan politique par la domination exclusive d un autre groupe P Lorot et F Thual op cit p 125 et 126 E d Aoust et A Artero Questions Juridiques et politiques li es aux conflits dans l apr s guerre froide CRED Universit Catholique de Louvain sur www cred be 12 sont caract ris s par l absence de front et par le recours la gu rilla Cette derni re est une m thode de combat dans laguelle op rent par le truchement de groupes mobiles clandestins et dispers s qui privil gient l attaque surprise Leur point commun est d tre financ par les diamants Ce minerai s est impos comme
127. nt celle relative aux diamants sales Les mesures les plus visibles ont t prises par la Suisse A la Belgique B et les Etats Unis C A Le contr le de l origine des diamants en transit dans les ports francs suisses A la suite de l adoption par le Conseil de s curit de la r solution 1306 la Suisse avait interdit l importation et l entreposage des diamants bruts sierra l onais non dot s de certificat d origine Le 15 mars 2000 la Suisse d cr tait que d sormais la provenance et l origine seraient recens es et contr l es lors de l importation et du transit par les ports francs freil ger de Zurich Gen ve et B le D sormais tous les diamants bruts import s en Suisse auront l obligation d tre accompagn s de documents de livraison mentionnant non seulement le pays par lequel ils ont transit provenance mais aussi le pays dans lequel ils ont t extraits origine Toutes les entr es et sorties en entrep ts seront strictement contr l es La Suisse a aussi largie sa liste des pays dit risques qui num re les pays susceptibles de contourner les embargos sur les diamants sales En pr sence de diamants en provenance de ces pays des v rifications accrues seront effectu s afin de s assurer qu ils n ont pas t extraits dans des zones contr l es par le RUF ou l Unita Une fois de plus le contr le risque d tre difficile l origine d un diamant n tant pas ais
128. nte d armes est une source non n gligeable de devises et il tait important pour les dirigeants de ces pays d en faire profiter leur conomie Ainsi l Ukraine et la Bulgarie sont r guli rement cit es comme pays fournissant des armes aux r bellions africaines La faiblesse des contr les facilite les trafics Une grande partie de l Afrique souligne le directeur de l International Peace Info Service J Peleman ne dispose pas de syst me a rien et le laxisme en mati re d immatriculation a rienne permet aux pavillons de complaisance servant au transport de mat riel militaire d op rer en toute tranquillit La prolif ration d armes de contrebande facilite la diss mination de la violence par des groupes priv s et menace ainsi la stabilit de r gions enti res Si au sein de cette contrebande d armes les intervenants et les fili res sont multiples le sch ma est souvent le m me Tout d abord les divers groupes d experts r alisant une enqu te pour PONU Ont pu observer que les achats d armements effectu s par les r bellions n avaient pas lieu par contact direct avec les pays producteurs mais qu elles passaient commande des interm diaires 129 Cit par le rapport d information de la commission de la d fense nationale de l Assembl e nationale op cit p 74 130 Rapport final du groupe d experts pr sid par A Mollander et charg d tudier les violations des sanctions im
129. on sociale de ces derni res dissimule parfois une autre activit qui ne l est pas le mercenariat En fait la l galit de telles compagnies n est pas remettre en cause tant qu elles ne fournissent ni assistance militaire sous forme d entra nement d unit combattante ni conseil pour la planification et la conduite d op ration militaire ni participation au combat 4 Avant d aller plus loin il para t opportun de revenir bri vement sur la d finition du mercenariat Il existe deux instruments internationaux en vigueur l article 47 du protocole additionnel 1977 aux Conventions de Gen ve de 1949 et la Convention de l Organisation de l Unit Africaine OUA sur l limination du recours aux mercenaires en Afrique 1977 Une autre convention internationale a t adopt e par l Assembl e G n rale des Nations Unies le 4 d cembre 1989 mais faute d un nombre suffisant de ratifications elle n est toujours pas applicable L article 47 du protocole additionnel aux conventions de Gen ve est la seule norme internationale d application universelle en vigueur Pour tre consid r comme mercenaire il faut r unir six conditions tre sp cialement recrut dans le pays ou l tranger pour combattre dans un conflit prendre une part directe aux hostilit s 154 T Gongora et M Tessier Les soci t s internationales de s curit menace ou signe des temps Bulletin Le maintie
130. ond Comble de l ironie alors que ces deux pays se conduisent comme de v ritables pilleurs l aide bilat rale dont ils b n ficient n a cess de s accro tre L aide am ricaine a ainsi presque doubl e entre1997 et 1999 passant de 26 1 51 5 millions de dollars Or rel ve Front Patriotique Rwandais parti de P Kagame J D Geslin Pillage mode d emploi op cit 4 Additif au apport Ba N Daw op cit p 30 5 Idem p 42 6 Ces taxes qui sont pay es par les diamantaires au Bureau Congo repr sentent 5 de la valeur des achats effectu s Rapport Ba N Daw op cit p 32 Rapport Ba N Daw op cit p 33 Idem p 40 28 le groupe d experts ce soutien destin la lutte contre la pauvret et l ducation pose un probl me celui de savoir si cette aide ne finance pas la pr sence ill gale de ces deux pays en RDC De la m me mani re l attitude de la Banque Mondiale est toute aussi inqui tante et son discours devient m me ind cent lorsqu elle loue les performances conomiques de l Ouganda et du Rwanda et d fend leur candidature au nouveau programme d all gement de la dette Le d sir de contr ler les richesses naturelles explique la persistance de la guerre en RDC Comme le souligne le groupe d experts Le r le d cisif jou par les dirigeants ougandais et rwandais r side dans la fa on dont ils ont d tourn leurs arm es de leur mission premi re
131. ord de l Equateur et la province orientale Les ressources mini res les plus abondantes sont l or et le diamant Une zone sous occupation rwandaise abritant le RCD Goma mouvement rebelle congolais cr de toute pi ce par Kigali et d pendant fortement de l APR Le Rwanda exerce son influence sur la quasi totalit du Kasai oriental Mani ma et le Sud Kivu Les gisements de diamants sont pr sents mais en moindre quantit Dans chacune de ces trois zones il y avait des richesses min rales L D Kabila s est servi de celles qui se trouvaient dans les territoires sous son contr le pour remercier ses alli s L Ouganda et le Rwanda les ont pr lev es pour financer leur effort de guerre et s enrichir en organisant un v ritable trafic Il faut en effet souligner que l exploitation de ces richesses parmi lesquelles se trouvent les diamants est ill gale et men e en violation de la souverainet de la RDC Si la premi re ann e du conflit va tre consacr e la 35 Arm e Patriotique Rwandaise Vou e au r gime de P Kagame elle est compos e de soldats tutsis et remplace les ex FAR qui taient au service des r gimes hutus 26 confiscation c est dire au pillage pur et simple des richesses locales analyse J D Geslin les forces d occupation vont par la suite miser sur une exploitation durable Cette rationalisation de l exploitation va se traduire par la conclusion d accords entre cer
132. outien Selon le Mining Journal du 26 mai 2000 Oryx percevra 40 des b n fices les Zimbabw ens 40 et l entourage de Kabila 20 Cette entreprise est donc un vecteur d enrichissement pour l entourage de R Mugab et dans une moindre mesure celui du chef de l tat congolais C est la perspective d avantages conomiques qui a motiv l intervention zimbabw enne C est parce que les avantages financiers taient sup rieurs au co t de l engagement militaire que le r gime d Harare a envoy ses forces en RDC La puissance conomique pouvant aujourd hui tre per ue comme un pr alable de la puissance diplomatique et militaire la captation d un maximum de richesses permet de renforcer l assise d un Etat sur la sc ne internationale Si un conflit a rarement une cause unique ce qui pr c de peut nous permettre de conclure que la crise congolaise a en partie des origines conomiques Ceci illustre parfaitement le fait que la richesse conomique est devenu le facteur dominant au niveau international Aux crit res de puissance d velopp s par H Morgenthau g ographie territoire d mographie et influence strat gique il faut donc d sormais ajouter le pouvoir conomique et financier L encore la population de chacun de ces deux pays n a jamais profit des recettes d gag es par cette coentreprise les profits allant directement dans la poche des hauts dirigeants En ce qui concerne l Angola et la Na
133. ovenance du comt de Nimbia parviennent frauduleusement Abidjan en passant par Danane explique le groupe d experts L trois diamantaires sp cialis s dans le blanchiment des diamants bruts depuis l entr e en vigueur de l embargo se chargent d en falsifier l origine pour les r exporter l galement Le sch ma est identique pour les pierres en provenance du comt du Lofa et destination de la Guin e Une partie des diamants bruts lib riens serait aussi coul e en Gambie Cette derni re qui ne produit pas de diamant figure toujours parmi les sources de diamants sur le march d Anvers alors que les autorit s affirment n avoir aucune trace de transaction diamantaire officielle Plus pr occupante est la question des pierres blanchies en Sierra L one Un diamantaire sierra l onais a affirm au groupe d experts que le syst me de certificat d origine de la Sierra L one lui permettait plus facilement d couler des diamants bruts lib riens au lieu d avoir effectuer des op rations compliqu es travers d autres pays d Afrique de l Ouest L instrument qui permet de garantir l origine des diamants est d tourn de sa fonction et facilite en fait le blanchiment des diamants sous embargo Le 31 juillet le moratoire concernant toutes les activit s mini res chouait Sign 17 juillet 266 il tait cens mettre fin au commerce de diamants du sang mais constate N Rohmer quinze jours plus
134. par une v ritable implantation commerciale en RDC un genre de racket encore appel pillage Ce n est d ailleurs pas un hasard si les 12 000 soldats zimbabw ens op rent essentiellement sur la ligne reliant Lubumbashi et Mbuji Mayi dans la province orientale au c ur de la r gion la pus riche en diamants Parmi les multiples facteurs ayant d termin l engagement du Zimbabw en RDC le groupe d experts a relev celui d opportunit s commerciales et d enrichissement du r gime d Harare la baisse du taux de change la faillite de l industrie mini re et la p nurie critique d nergie au Zimbabw ne laisse gu re plus de sources d enrichissement aux responsables de l tat qui se sont alors tourn s vers la RDC Le rapport ajoute encore que l id e a germ dans l esprit du pr sident Mugabe que l intervention au Congo pourrait g n rer des compensations conomiques permettant petit petit une mainmise sur l conomie du pays li e un enrichissement personnel Certains proches du r gime allaient m me jusqu voir dans le Congo une future colonie conomique Ces r v lations d montrent bien le lien entre l engagement militaire du Zimbabw et la volont de s enrichir par l interm diaire des ressources mini res L une des fili res les plus utilis es pour inciter les alli s de Kinshasa maintenir leurs troupes en RDC est la cr ation d entreprises Le consortium diaman
135. pellent ironiquement la grande lessiveuse Mais si elle nie avoir entretenu des relations commerciales avec la r bellion au moins admet elle que des interm diaires ont pu n gocier des diamants angolais sur les 190 0 Toutefois on march s de Tel Aviv ou d Anvers pour le compte du mouvement rebelle doute de la v racit d une telle affirmation En effet la compagnie ne pouvait permettre que des pierres d une si grande qualit et en si grande quantit ne lui chappe Jusqu la d cennie 1980 le groupe avait une pr sence effective en Sierra l one o il poss dait des 186 Date laquelle De Beers a d cid d abandonner son r le de gardien du march diamantaire pour devenir une compagnie mini re comme les autres 187 Global Witness A rough trade the role of Companies and Governments in the Angolan Conflict op cit 188 Human Rights Watch est une ONG qui a r alis une enqu te sur les diamants du sang en 1996 et a publi un rapport intitul Angola Unravels disponible sur www humanrrightswatch org 19 M Duteil op cit 1 J D Geslin Sous la paix les armes op cit 54 concessions diamantif res et un bureau d achat Freetown o il est certain qu il s y est achet des diamants du RUF Par la suite De Beers s est retir e de Sierra L one Elle a toutefois conserv des relations indirectes avec ce pays gr ce la pr sence en Guin e de deux bureaux d achats et
136. pos es l Unita 10 mars 2000 S 2000 203 p 11 sur http unic tunis intl angolareport htm BI Un enqu teur de l ONU t moigne propos recueillis par S Berruet et Ch Champin RFI 9 f vrier 2001 132 Rapport Mollander op cit p 6 37 Pour J Peleman ces derniers ne sont pas vraiment des trafiquants mais organisent les trafics Ce sont des personnes qui font le lien entre les r bellions et les producteurs La plupart des tats en Europe souligne t il ont une l gislation labor e sur les exportations l gales d armes ou sur les personnes habilit es acheter ou vendre mais il n existe aucune l gislation sur les interm diaires qui organisent les trafics Or ce sont eux qui sont actifs en Afrique Ensuite le Conseil de s curit ayant adopt un embargo sur les armes destination du RUF et de l Unita les deux r bellions ont d acheter via les diamants la complicit de pays voisins afin qu ils mettent pour leur compte des certificats d utilisateur final n cessaires toutes transactions internationales d armement et qu ils autorisent le transit des cargaisons sur leur territoire Ainsi de nombreuses capitales africaines ont servi de plaques tournantes au trafic d armes Ouagadougou Monrovia Lom et m me pendant un temps Abidjan l poque d Houphouet Boigny Pour conforter notre analyse citons le rapport r alis par le groupe d experts pr sid par Monsieur Mollan
137. ption de ce texte sauf si le Conseil d termine avant cette date que le Lib ria a cess toute assistance au RUF Cette exigence n ayant pas t respect e les sanctions sont entr es en vigueur le 7 mai 2001 La strat gie de PONU reste identique isoler le RUF Puisque l embargo sur les diamants que la r bellion extrait n a pas suffit le Conseil d cide de s attaquer son arri re base de soutien c est dire au Lib ria 264 S RES 1343 2001 75 Cette mesure est le corollaire indispensable de la r solution 1306 Toutefois elles auraient toutes deux eu une chance d tre efficaces si elles avaient t prises bien plus t t et simultan ment Certes aucune importation de diamants en provenance du Lib ria n a t enregistr e Anvers depuis l imposition des sanctions Ceci dit c est plus en raison de l tat d j tr s avanc l poque du processus de paix en Sierra L one ainsi qu au d placement de la 265 contrebande qu la r solution 1343 elle m me L embargo a en effet invers le probl me il existe d sormais un trafic de diamants bruts lib riens qui transite notamment par la Sierra L one et la C te d Ivoire afin d infiltrer leur syst me de certification Puisqu il est impossible de vendre officiellement des diamants lib riens les marchands cherchent en camoufler l origine Un nouveau r seau de contrebande s est donc mis en place Les diamants en pr
138. puissance am ricaine Pour les transnationalistes il s agit d un changement syst mique l effondrement du communisme a provoqu une transformation radicale du syst me international et a donn naissance au monde post westphalien Cette nouvelle re se caract rise par l influence de plus en plus importante d acteurs non tatiques qui font directement concurrence aux Etats tant au niveau conomique qu au niveau de la solidarit humaine Pour J J Roche l av nement du monde post westphalien a permis l mergence d une solidarit transnationale laquelle participe les Organisations Non Gouvernementales ONG Ce constat est r it r par la Commission Brandt selon laquelle l apparition d une soci t civile globale qui renforce les sentiments de solidarit humaine est l une des caract ristiques les plus positives de notre poque Les ONG sont des organismes priv s sans but lucratif disposant d une personnalit juridique attribu e par leur Etat d origine et qui ont pour objet la promotion et la sauvegarde d int r ts moraux ou d objectifs id ologiques et culturels Leur domaine d action est tr s diversifi et couvre toutes les activit s humaines sports religions sciences culture conomie humanitaire Certaines d entre elles ont des activit s 20 JJ Roche op cit p 219 7 Le monde wetsphalien d signe le syst me mis en place la suite de la s
139. qu te de puissance au centre de leur th orie Le conflit est selon ces auteurs inh rent aux relations internationales lesquelles sont domin es par l anarchie Pour Hans J Morgenthau la politique internationale d un Etat se r sume un effort continu pour maintenir et accro tre sa puissance et pour restreindre ou amoindrir la puissance des autres nations k La politique ext rieure de l Etat doit donc avoir pour objectif de d fendre et de promouvoir l int r t national d fini en terme de puissance C est la menace d un conflit qui justifie une telle approche l accumulation de puissance permettant d tre craint donc d tre respect Convaincu que seul le pouvoir limite le pouvoir Morgenthau estime que la paix entre les Etats repose sur l quilibre des puissances balance of power c est dire sur une situation telle qu aucune puissance ne soit dans une position pr pond rante La paix peut alors tre pr serv e gr ce la dissuasion comme ce fut le cas pendant la Guerre froide La pens e des lib raux trouve ses racines chez Erasme selon qui les Etats peuvent entretenir des relations pacifiques par un effet de r ciprocit en se comportant aimablement avec leurs voisins Les principes du lib ralisme que sont la libert individuelle la participation politique la retenue la mod ration et le compromis doivent non seulement tre appliqu s entre gouvern s et gouve
140. que fragile il n en faudra gu re plus pour le plonger dans les affres d une guerre civile Au Lib ria des milliers de personnes fuient le comt du Lofa et affluent dans l Est de la Sierra L one Le Secr taire g n ral dans son rapport rendu en mai 2002 s est dit pr occup par l escalade r cente du conflit au Lib ria I sera extr mement difficile dit il de pr server le climat de s curit et de stabilit qui r gne en Sierra L one tant qu un conflit se poursuivra dans un tat voisin 7 Car si la paix a solennellement t d clar e en Sierra L one par A T Kabbha le 18 janvier 2002 l quilibre du pays est encore pr caire Cette paix fait suite plusieurs ann es de conflit qui de la m me mani re qu en Angola ou qu en RDC a t financ par les diamants Chapitre 2 122 A Gylden La guerre oubli e L Express ler mars 2001 sur www lexpress fr 123 Conf rer la carte de l annexe 3 concernant les mouvements de population li s aux conflits dans la r gion de l Union du Fleuve Mano 147 rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unis en Sierra L one op cit p 2 125 Le Conseil de s curit a d ailleurs express ment reconnu que le d placement massif de populations civiles dans les situations de conflits pouvait menacer paix et la s curit internationale S PRST 1997 34 6 13 rapport du Secr taire g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L o
141. qui est la protection du territoire pour en faire des arm es au service du commerce De m me ils ont indirectement cr au sein de leur arm e les conditions qui ont permis aux plus hauts grad s de mettre en place des r seaux qu ils contr lent Ces r seaux deviennent des cartels qui s approprient la guerre pour les ressources naturelles Un pays dont le sous sol abonde de mati res premi res peut devenir dangereux pour la stabilit de la r gion s il n est pas dot d institutions solides dont l autorit n est plus d montrer et d un gouvernement privil giant l int r t g n ral sur les int r ts particuliers de quelques dignitaires du r gime en place Dans le cas de la RDC six puissances taient en conflit et mena aient la stabilit de la r gion toute enti re Depuis la mort de L D Kabila la situation s est apais e sans pour autant tre r gl e La Namibie a retir ses contingents L Ouganda en a commenc le retrait Toutefois m me si la pr sence des militaires ougandais est moins visible ils ont laiss des structures commerciales qui continueront de fonctionner au profit de ces derniers C t rwandais P Kagame a d mobilis une infime partie de ses troupes Les activit s arm es des rebelles hutus continuent de servir de pr texte au maintien de la pr sence rwandaise en RDC Le retrait de l APR serait un norme manque gagner et lorsque quelques hommes vivent comme des pacha
142. r bellion peut tre achemin e vers des centres de taille par un r seau de contrebande tr s labor et comment l industrie diamantaire a favoris ce trafic devenant son tour un acteur des 194 V Hugueux et V Nouzille op cit 195 S Gharby De Beers condamn e au changement Jeune Afrique L Intelligent septembre 2000 n 2070 1 Surnom donn De Beers 197 S Gharbi op cit 18 V Hugeux et V Nouzille op cit 19 De Beers a collabor avec le groupe d experts pr sid par A Mollander et lui a fourni des donn es concernant les diamants de la guerre Le rapport r alis par ces experts soulignent V Hugueux et V Nouzille est d une grande mansu tude sur les pratiques historiques du n 1 du secteur puisqu il ne les voque m me pas 0p cit 56 conflits diamantaires Au lieu de choisir le camp des gouvernements l gitimes elle a pr f r au moins pendant un temps celui beaucoup plus rentable des r bellions Nous venons de voir dans cette premi re partie que le diamant est facteur d instabilit Il est l enjeu des combats car il permet ceux qui le poss dent de se r armer et de poursuivre le conflit lorsqu il n est pas utilis pour engager des soci t de mercenaires Il peut aussi devenir un pr texte au pillage de tout un pays les raisons officielles de la pr sence des arm e d occupation tant bien s re plus nobles Les situations dramatiques en Sierra L one Angola et RDC ont
143. r s lacunaire du mercenaire A nsi le fait que le mercenaire doive n cessairement tre tranger restreint son champ d application De plus la lecture de ce texte on s aper oit qu il s applique difficilement aux soci t s de s curit priv e En fait dans l tat actuel des normes remarquent T Gongora et M Tessier il est a peu pr s impossible d tre reconnu comme mercenaire au sens l gal du terme tant il existe de fa ons de contourner la d finition La Convention de OUA estime le rapporteur sp cial Enrique Ballesteros est une meilleure protection l gale contre les activit s des mercenaires Toutefois la d finition adopt e diff re peu de celle de l article 47 et donc ne s applique pas aux soci t s de mercenariat moderne L Assembl e G n rale des Nation Unies a plusieurs fois condamn l utilisation de mercenaires en ce qu elle contrevient au droit des peuples disposer d eux m mes et viole la souverainet de l Etat Le fait que ce soit un gouvernement et non un mouvement rebelle qui recrute des 13 En effet explique mercenaires n enl ve rien l ill galit et l ill gitimit de l acte E Ballesteros un gouvernement n est pas assur exercer les pouvoirs de l tat qu il d tient l encontre de la souverainet de l tat lui m me La responsabilit de l ordre et de 157 Rapport sur l utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droi
144. ransiter physiquement par ce pays pour devenir congolais La l gislation belge et isra lienne pr voient la pr sentation d une facture l entr e de ces pays 180 Global Witness A rough trade The role of Companies and Governments in the Angolan Conflict d cembre 1998 p 11 sur www globalwitness org 181 Rapport compl mentaire de l Instance de Surveillance 12 octobre 2001 S 2001 966 p 36 52 Mais comme il n y a aucun moyen de contr le les diamants peuvent tre transport s directement depuis l Angola en direction d Anvers ou de Tel Aviv et faire l objet d une simple d claration indiquant qu ils proviennent de RDC En RDC il n y a pas d embargo mais pour faciliter les ventes et donner une apparence de l gitimit ses transactions le RCD Goma utilise divers documents destin s en cacher les propri taires v ritables Il utilise des formulaires d exportations officiels normalement r serv s aux diamants extraits en zone gouvernemental qu il acquiert frauduleusement Ses repr sentants Dar es Salaam coordonnent la r ception la r exp dition et la vente Les diamants sont d pos s la Banque de Tanzanie avant d tre r exp di s vers la Belgique les Pays Bas et l Afrique du Sud De m me l Ouganda r exporte les diamants extraits dans sa zone d influence en RDC apr s les avoir reconditionn s ou tiquet s en tant que ressources naturelles ougandaises Les d
145. re g n ral sur la Mission des Nations Unies en Sierra L one 14 mars 2002 S 2002 267 Concernant la R publique D mocratique du Congo Huiti me rapport du secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nations Unies en RDC S 2001 572 8 juin 2001 Dixi me rapport du secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nations Unies en RDC S 2002 169 15 f vrier 2002 Rapports des missions du Conseil de s curit Rapport de la mission du Conseil de s curit en Sierra L one 16 octobre 2000 S 2000 992 Rapport de la mission du Conseil de s curit dans la r gion des Grands Lacs 13 mai 2002 S 2002 537 Bilans effectu s par le gouvernement siera l onais sur le r gime de certification des diamants et remis au Comit du Conseil de s curit concernant la Sierra L one Nouveau r gime de certification applicable l exportation des diamants de Sierra L one 4 d cembre 2000 S 2000 1151 Premier bilan du nouveau r gime de certificat pour le commerce des diamants de la Sierra L one 12 f vrier 2001 S 2001 127 Deuxi me bilan du nouveau r gime de certificat d origine applicable l exportation de diamants sierra l onais 16 ao t 2001 S 2001 794 Troisi me bilan du nouveau r gime de certificat d origine applicable l exportation de diamants sierra l onais 9 janvier 2002 S 2002 38 103 Document remis l Assembl e g n rale propos du Processus de K
146. ril 1999 qui pr voyait une intervention militaire commune si l un des pays signataires venait tre l objet d une agression Ce conflit est la fois une guerre civile de d composition l int rieur et une guerre d alliances l ext rieur Ceci caract rise l internationalisation du conflit congolais En r ponse l agression du Rwanda et de l Ouganda la RDC pays proie s est alli avec d autres Etats pour emp cher les deux premiers de le d pouiller Afin d obtenir l aide dont il avait besoin le gouvernement Kabila a utilis les ressources mini res dont la RDC regorge Ces derni res ont servi financer ou rembourser l effort de guerre d ploy par les pays alli s du r gime mais aussi les inciter maintenir leurs troupes tant que le conflit ne serait pas r gl Pour un gouvernement financer les frais militaires occasionn s par ses propres revenus tir s des ressources naturelles est l gitime rel ve le rapport du groupe d experts mais le gouvernement congolais permet des militaires angolais namibiens et zimbabw ens de tirer des revenus de l exploitation de 3 Jan 70 diamants en violation des pratiques l gales 65 Alliance des Forces D mocratiques et pour la Lib ration du Congo Zaire AFDL mouvement dirig par L D Kabila oppos au r gime de Mobutu et soutenu par les forces rwandaises ougandaises et angolaises 66 Les ex Forces Arm es Rwandaises e
147. rit d imposer un embargo ou un boycott est int ressante dans la mesure o la richesse conomique est aujourd hui consid r e comme le premier crit re de puissance et serait m me devenue le nouveau moteur des relations internationales le substitut de la politique et de l id ologie L enjeu de ces mesures commerciales est alors de faire pression sur le pays qui en fait l objet en influant directement sur son conomie Les Nations Unies ont par cons quent adopt plusieurs r solutions parmi lesquelles un embargo contre les diamants sierra l onais et angolais Mais faute d avoir les moyens de leur ambition le bilan de leur action est en demi teinte Chapitre 1 D apr s l article 25 de la Charte les Membres de l Organisation conviennent d accepter et d appliquer les d cisions du Conseil de s curit conform ment la pr sente Charte Dans le cadre de sa mission globale de maintien de la paix et de la s curit internationales le Conseil de s curit poss de selon D Carreau un pouvoir r glementaire international 200 Toutefois si la situation l exige le Conseil de s curit peut autoriser le recours la force sans avoir au pr alable eu recours des sanctions non militaires Il n y a pas de gradation dans la prise de sanctions l article 42 peut tre mis en uvre ind pendamment de l article 41 L article 42 dispose que si les mesures pr vues l article 41 sont ina
148. rit des conflits et notamment les guerres civiles dans les pays en d veloppement Afin de contr ler ses exportations d armements l Union Europ enne s est quant elle dot e d un Code de conduite en juin 1998 Chaque exportation d armements doit d sormais r pondre une s rie de huit crit res et un m canisme de consultation par lesquels les quinze pays membres se notifient entre eux les refus qu ils ont oppos s a t institu Ensuite le processus de la L O I letter of intent dont le but est d unifier les proc dures d exportations d armements s est d velopp en marge de l Union Europ enne pour ne concerner que les six principaux pays producteurs que sont l Allemagne la Su de l Italie l Espagne le Royaume Uni et la France On peut donc observer que la tendance actuelle est l interdiction ou la limitation de l emploi de certaines armes ainsi qu la coop ration et la transparence en mati re d exportations Mais si les Etats instituent un certain nombre de proc dures de contr le il reste que les exportations peuvent tre d tourn es par certains agents publics Les pays de l OCDE ont adopt en novembre 1997 une Convention sur la lutte contre la corruption d agents publics trangers dans les transactions commerciales Ce texte pr voit que constitue une infraction p nale le fait intentionnel pour toute personne d offrir de promettre ou d octroyer un avantage indu p
149. rm s qui est d sormais clair Partiel menace autant la s curit internationale dans son acceptation stricte c est dire envisag e exclusivement du point de vue s curitaire que dans son acceptation plus large c est dire du point de vue de la s curit humaine 3 J Salmon op cit p 536 4 Conf rer l annexe 1 pour visualiser les pays africains producteurs de diamants D apr s les statistiques officielles la part de l Afrique dans le march mondial atteint presque les 2 3 du volume global 62 1 et rapporte 4 43 milliards de dollars aux pays africains qui les exportent Y Mondy D Desch nes Le conflit en Sierra L one les diamants du sang Bulletin Le maintien de la paix n 52 Institut Qu b cois des Hautes Etudes Internationales IQHED avril 2001 sur www ulaval ca 4 D autres conflits ont t financ s par des richesses naturelles Pendant la guerre civile au Cambodge les Khmers Rouge utilis rent le bois et les pierres pr cieuses pour financer leur effort de guerre De m me l Irak se servit du p trole pour acqu rir l armement d ploy lors du conflit avec l Iran puis avec le Kowe t 4 Anvers est le pilier du commerce mondial de diamants o se transige 70 de tout le commerce de diamants bruts 8 I Similie Diamants de la guerre pour en finir sur www idrc ca 75 des diamants joaillerie du monde proviennent d Afrique Il est certain que quelques uns proviennent d
150. rnants au sein d un m me Etat mais aussi entre Etats eux m mes Les relations internationales sont pour les auteurs relevant de ce courant doctrinal le prolongement des rapports Etat Soci t C est cette seule condition que peut tre combattue l anarchie sur la sc ne internationale Cette approche est le fond commun de tous les lib raux mais trois tendances se distinguent sur les moyens aptes favoriser la paix et la coop ration entre Etats 7 Cit par J J Roche Relations Internationales LGDJ Paris 1999 p 109 8 A Blom et F Charillon Th ories et concepts des relations internationales Hachette 2001 p 17 Idem p 15 10 Idem p 30 1 Idem p 31 Pour les premiers c est la nature du r gime politique qui dicte le comportement international des Etats et par cons quent le recours la guerre ou la coop ration La paix serait alors garantie par l instauration g n rale de la d mocratie lib rale ces derni res ne faisant pas la guerre entre elles selon la notion de paix d mocratique d velopp e par Rousseau Kant et reprise plus tard par Wilson Pour les seconds c est l change commercial qui favorise la coop ration Transposant la th orie de la main invisible d Adam Smith dans le cadre des relations internationales le lib ralisme commercial consid re qu il y a possibilit de convergence entre les int r ts de l Etat et ceux de la Communaut internationa
151. rs certificat d origine importateurs certificat de confirmation d exportation et les contr les douaniers seront renforc s Si cet accord demeure l instrument le plus perfectionn en mati re de lutte contre le commerce illicite de diamants il laisse un certain nombre de questions en suspens Il serait souhaitable que les participants adoptent un protocole additionnel afin de combler les lacunes actuelles 6 A RES 56 263 2002 du 13 mars 2002 97 En effet le m canisme de certification labor dans le cadre du Processus de Kimberley ne pourra tre pleinement op rationnel rel ve un auteur du site Conflict Diamond que lorsque seront d gag es des r gles sur des sujets tels que le financement et la red finition des conditions de fonctionnement d un organe ind pendant qui pourrait tre institutionnellement li l ONU et qui serait charg de la surveillance de tous les m canismes nationaux de contr le des diamants l heure actuelle ce contr le est essentiellement laiss la discr tion des participants du Processus de Kimberley et ne serait d clench qu en cas d inobservation flagrante du r gime international de certification la teneur des sanctions prises l gard d un Etat contrevenant la cr ation et la publication de statistiques d taill es sur la production et le commerce de diamants le document de travail existant ce sujet est plus qu incomplet t
152. rties consolider la paix et favoriser instauration de la d mocratie Les Etats Unis au secours de Luanda Mani re de voir janvier f vrier 2000 n 49 D N D e pui 68 que l Unita recevait auparavant de l Afrique du Sud et des Etats Unis Premi re source de financement de la r bellion les diamants auraient d faire l objet de mesures imm diates Le m me constat s impose l gard le Sierra L one B B Les r solutions relatives la Sierra L one De la m me mani re mais plus tardivement encore le Conseil de s curit d cr te un embargo pour une p riode initiale de 18 mois interdisant l importation directe ou indirecte de tous les diamants bruts en provenance de Sierra L one Cette r solution 13067 adopt e le 5 juillet 2000 alors que le RUF contr le 90 des mines de diamants demande en outre au gouvernement sierra l onais de mettre en place un r gime efficace de certification d origine applicable au commerce de diamants Lorsqu il aura t jug pleinement op rationnel par des experts l embargo ne s appliquera plus aux diamants contr l s par le gouvernement Fait nouveau il est demand toutes les organisation r gionales ainsi qu aux secteur diamantaire de prendre les mesures n cessaires pour se conformer cette r solution Ce texte renforce de surcro t l interdiction de fournir ou de vendre des armes la r bellion qui avait t impos
153. s L Angola et la Sierra L one se sont dot s d un syst me de certification de qualit in gale et ont r form leur syst me d exportation afin d endiguer le trafic de diamants de la guerre Outre la difficult des contr les la source le m canisme mis en place par la Sierra L one poss de tous les l ments pour garantir l origine des diamants export s A alors que celui tabli par l Angola reste perfectible B A Un syst me sierra l onais labor et potentiellement efficace Conform ment ce qu avait demand le Conseil de s curit dans sa r solution 1306 un certain nombre d Etats dont la Belgique Isra l les Etats Unis et le Royaume Uni ont aid la Sierra L one dans la mise en uvre d un m canisme efficace de certificat d origine Celle ci a aussi b n fici de l assistance technique d organismes comp tents en la mati re que ce soit du Conseil Sup rieur du Diamant ou de l Agency for International Development Le nouveau r gime applicable l exportation de diamants bruts contr l s par le gouvernement comporte plusieurs l ments dont les plus importants sont les suivants 776 Nouveau r gime de certification applicable l exportation des diamants de Sierra L one S 2000 1151 p 10 12 82 De nouveaux documents d exportations comprenant entre autre un certificat d origine infalsifiable un certificat de confirmation l importation une
154. s acqu rir que par les revenus g n r s par la production de diamants Il faut aussi remarquer que le diamant a modifi le style et l orientation de la guerre La logique de guerre est exclusivement orient e autour du diamant la r bellion a pour 5 Rapport Ayafor op cit p 8 5l O Misser et J F Vall e op cit p 102 J D Geslin Sous la paix les armes Jeune Afrique L Intelligent octobre 1999 n 2022 5 O Misser et J F Vall e op cit p 102 17 objectif l appropriation de ces zones diamantif res puis la d fense de celles qu ils ont acquises Ils sont contraints de mener une guerre de position De plus cette politique de pr dation s accompagne d une rare violence l gard des populations locales le but tant de les dissuader de coop rer avec les autorit s gouvernementales de les enr ler de force dans les rangs de la r bellion ou de les r quisitionner pour extraire des diamants dans les d p ts alluvionnaires Ce qui est encore caract ristique des conflits diamantaires de basse intensit c est que les r bellions n ont pas pour priorit le contr le complet et permanent du territoire de l Etat dans lequel elles se battent c est bien s r le but ultime mais non imm diat A court terme le contr le de territoires riches en gisements diamantif res de quelques voies de communications et des points d entr e et de sortie du pays est suffisant pour poursuivre le confli
155. s 1995 p 423 Sommet de la Terre de Rio 1992 sommet sur le climat de Kyoto 1997 et de Buenos Aires 1998 sommet de la Terre Johannesburg 2002 5 Par la r solution 1308 adopt e le 17 juillet 2000 le Conseil de s curit fait de la question du VIH Sida une pr occupation des Nations Unies dans le cadre du maintien de la paix et de la s curit internationales S RES 1308 2000 Le terrorisme a t qualifi de menace contre la paix et la s curit internationales par la r solution 731 adopt e l occasion de l attentat de Lockerbie et par la r solution 1368 vot e la suite des attentats du 11 septembre 2002 S RES 731 1992 du 21 janvier 1992 et S RES 1368 2001 du 12 septembre 2001 7 Notamment r solution 688 du 5 avril 1991 S RES 688 1991 8 Ce terme peut tre rapproch de celui de s curit soci tale employ au d but des ann es 80 par le n o r aliste B Buzan Ce concept est moins large que celui de s curit humaine car il int gre seulement une dimension environnementale et conomique la s curit J Major cit par D Colard Le nouveau concept de s curit humaine Ar s avril 2001 30 J Rosenau cit par J J Roche op cit p 262 31 S curit collective et organisation de la paix Revue G n rale de Droit International Public RGDIP Pedone 1993 2 p 618 10 humanitaires et la protection des droits de l homme Pour cet auteur il existe dans la
156. s curit qui se sont substitu es temporairement leur arm e nationale dans la lutte contre leur r bellion respective 2 2 Le recours des gouvernements aux firmes de s curit priv es Les relations internationales sont marqu es par la privatisation de la guerre c est dire par la d l gation de la violence l gitime des soci t s de mercenaires Ceci t moigne de l incapacit de certains Etats assurer leur s curit Les shadow states en raison de l inefficacit de leur arm e peuvent tre tent s dans une ultime tentative de destruction de l ennemi de recourir l interventionnisme priv Ce ph nom ne refl te une crise de gouvernance Le baroudeur d autrefois a aujourd hui laiss la place de v ritables entreprises que l on retrouve sous de multiples appellations firmes de s curit priv es soci t de s curit internationale compagnie militaire priv e A 153 Ph Bolopion Plan d inaction sur les armes l g res RFI 22 juillet 2001 43 Ce qui caract rise cette nouvelle g n ration de mercenaires c est que la prestation militaire est effectu e en change d un acc s privil gi aux richesses min rales en l occurrence le diamant B A L av nement des soci t s mercenariales et la l gislation internationale en vigueur La prestation de service de s curit d aide et de conseil offerte par ces soci t s est l gale mais la rais
157. s pays d origine Au printemps 2001 T Hall associ F Wolf et M McKinney d posait un autre projet de loi visant contrecarrer le flux de diamants illicites entrant sur le territoire am ricain A la m me poque un second projet tait pr sent devant la Chambre des Repr sentants Le premier le Clean Diamaond Act est appuy par quatre vingts autre d put s et par une coalition de soixante treize ONG Aux termes de cette proposition de loi une proc dure de certification d origine des diamants serait mis en place et un poste permanent serait cr au sein de l ex cutif am ricain pour en surveiller l application Ce projet de loi pr voyait en outre l adoption de peines civiles et p nales plus lourdes et d cidait que toute contrebande saisie aux Etats Unis serait vendue pour financer l achat de mat riel m dical et financer une aide destin e aux populations civiles souffrant de la guerre Le second est le Confllict Diamond Act c est une version moins contraignante que le Clean Diamond Act qui est soutenu par l industrie diamantaire et d pos par le S nateur Judd Greg Le Congr s Mondial du Diamant Ch Taylor B Compaor et les soci t s diamantaires les plus importantes Tiffany ainsi que l association Jewelers of America ont recrut un certain nombre de lobbyistes pour promouvoir ce projet beaucoup plus 288 avantageux pour l industrie Ces deux projets de lois appellent le D par
158. s au Congo RFI 24 avril 2001 G KAHN Rwanda Ouganda les fr res ennemis se retrouvent RFI 5 novembre 2001 G KAHN Le pillage des richesses se poursuit RFI 22 novembre 2001 D SAMSON Les rebelles aux portes de Monrovia RFI 11 f vrier 2002 D SAMSOM Kabila reprend l initiative RFI 1 avril 2002 D SAMSON Mutinerie au sein du RCD Kisangani RFI 11 mai 2002 N ROHMER L extraction des diamants de la guerre continue RFI 31 juillet 2001 111
159. s en Sierra L one 7 novembre 2000 S 2000 1055 p 2 32 Caract ristique de l volution des relations internationales l Etat n exerce plus le monopole de la violence l gitime Cette utilisation de la violence n est pas exempte de risque comment garantir la restitution des armes la fin du conflit Sachant que l Afrique est berc e par des antagonismes ethniques agir de la sorte peut entra ner la r surgence de conflits identitaires En repr sailles des raids effectu s par le RUF la Guin e a lanc des op rations militaires contre les rebelles de F Sankoh avec l accord du gouvernement sierra l onais Les troupes guin ennes ont p n tr dans le district de Kambia Nord situ l int rieur de la Sierra L one et cr une zone s curis e pour contrer le RUF De m me afin de repousser les attaques de Ch Taylor la Guin e a t elle ponctuellement fourni un appui aux rebelles lib riens avec des tirs d artillerie transfrontaliers Au nord du Lib ria dans le district du Lofa des l ments arm s regroupant les anciens dignitaires du r gime de Samuel Doe et des combattants de l ULIMO regroup s au sein du Lib riens Unis pour la R conciliation et le D veloppement LURD affrontent l arm e gouvernementale Leur ambition est de mettre un terme au pouvoir inique et corrompu en place Monrovia Le pr sident lib rien accuse Conakry de soutenir ce mouvement et de les a
160. s et accumulent autant de richesses pourquoi 102 voudriez vous qu ils renoncent leur fortune La mort de L D Kabila le 16 janvier 2001 a permis la reprise du processus de paix D s le 26 janvier son fils Joseph qui lui a succ d annonce sa volont de relancer l accord de 100 Tbidem p 44 11 L D Kabila a t assassin le 16 janvier 2001 102 M Forey cit par M Duteil La guerre du diamant Le Point mars 2001 n 1486 29 Lusaka et r clame le retrait des forces rwandaises et ougandaises Il fait part de son intention de normaliser les relations de la RDC avec les Etats Unis l Union Europ enne et les Nations Unies et exprime le souhait d organiser un dialogue avec les rebelles Les diff rents mouvements rebelles acceptent de participer au dialogue intercongolais dont les r sultats certes mitig s ont quand m me eu le m rite de permettre d irr ductibles ennemis de se retrouver pour r fl chir l avenir de leur nation Le 21 f vrier l issue de discussions en marge d une r union du Conseil de s curit les six pays impliqu s dans le conflit congolais acceptent de commencer un premier retrait de leurs forces Ce dernier sera dans un premier temps limit un recul de 15 kilom tres de part et d autres d une ligne de front qui coupe le pays en deux Depuis le retrait s effectue lentement et aujourd hui seule la Namibie a totalement termin de d mobiliser ses
161. s et r fugi s La population locale craint la pr sence d l ments rebelles parmi les r fugi s Viols et pogroms ont eu lieu Conakry l gard de ces trangers accus s d avoir import la guerre ce qui a provoqu le d part de 12 000 sierra l onais et de milliers de lib riens vers leurs pays d origine parfois dans des r gions peu s res Ces violences frontali res ont donc entra n un d placement massif de population En novembre 2000 plus de 40 000 guin ens avaient quitt leur village Le probl me c est que les camps tablis dans le pays comptaient d j 450 000 r fugi s venus de Sierra L one et du Lib ria Dans la r gion du bec de perroquet la situation des r fugi s est dramatique ils se trouvent en pleine zones de combats et le gouvernement guin en leur interdit de faire le moindre mouvement craignant la pr sence de dissidents La d stabilisation de la Guin e aurait des effets d vastateurs sur la sous r gion Un flux massif de r fugi s compos s de sierra l onais de lib riens et de guin ens se dirigerait alors vers les pays voisins que sont la C te d Ivoire le Mali et la Casamance Ces d placements de population sont un facteur d instabilit r gionale Les pays limitrophes n ont pas forc ment les moyens ni m me l envie d accueillir une population de r fugi s fuyant les combats Pour peu que le pays d accueil soit dans une situation politique et conomi
162. sence permettant de financer le recours aux mercenaires A l origine l appropriation des zones diamantif res avait un int r t exclusivement strat gique le diamant permettant d acqu rir des armes d acheter des soutiens politiques et d avoir recours aux mercenaires Par la suite un int r t commercial est venu s y superposer Les fonds de tr sorerie g n r s par l exploitation de diamants permettent non seulement de financer l effort de guerre mais favorisent aussi les int r ts conomiques de quelques seigneurs de guerres et personnalit s proches du pouvoir Nous avons tent de d montrer jusqu ici comment le diamant a t instrumentalis Cette pierre est le nerf de la guerre il faut entendre par l qu elle est la fois la cause et la cons quence des conflits qui s vissent en Sierra L one en Angola et en RDC Parce que la guerre un prix le diamant qui a une valeur intrins que importante est recherch pour la financer Parce que le diamant a une valeur intrins que importante il est source d enrichissement et la guerre permet de se l approprier Les conflits diamantaires pourraient tre sch matis s sous la forme d un cercle vicieux ou se m leraient d fense du pouvoir et tentation de l accaparer conservation de privil ges exorbitants et ambitions d mesur es corruption et app t du gain Une fois les zones diamantif res conquises et les diamants extraits les membres de
163. si elles ont un caract re obligatoire le Conseil de s curit ne peut la plupart du temps qu inviter les Etats les appliquer et d noncer ceux qui les contournent au moyen de commissions d enqu te Notons aussi que les r seaux parall les d armement et la criminalisations des conomies des pays en guerre rendent utopique tout espoir d embargos effectif sur les armes Si une partie du succ s des sanctions ne d pend pas des Nations Unies celle ci doit au moins savoir r agir lorsque la situation l impose ce qui ne fut le cas ni pour l Angola ni pour la Sierra L one Le cumul de la tardivet de l adoption de sanctions et de leur violation furent l origine des r sultats mitig s de l action de PONU en Angola 1 et en Sierra L one 2 70 La RDC reste l oubli e de cette volont pourtant sans cesse affich e de mettre un terme l exploitation ill gale des richesses naturelles 3 1 Des sanctions rest es lettres mortes en Angola Une fois mises en uvre les mesures visant r guler le commerce de diamants n ont pas fait l objet d un contr le suffisant pour tre efficaces Un Comit des sanctions de l Unita a t form en janvier 1999 et pr sid par l ambassadeur du Canada aupr s des Nation Unies Robert Fowler Ce dernier a nomm conform ment la r solution 12772 un groupe d experts ind pendants pr sid par le su dois Ander Mollander et qui tait charg
164. st remplac e par un simple bureau de vente et de marketing la Diamond Trade Compagny DTC et la moiti du stock de diamants que poss dait la CSO est vendu Le Syndicat abandonne son cartel Il ne faut pourtant pas tre dupe ce changement cache d autres objectifs et notamment le retour sur le march de la joaillerie am ricain dont la soci t tait priv e en raison de la loi antitrust C est en effet dans le commerce de luxe que se trouvent les marges les plus int ressantes Une fois taill es polies mont es sur bagues montres ou colliers les gemmes ont une valeur neuf fois sup rieure au march brut La compagnie r v lent V Hugueux et V Nouzille veut aussi se renforcer dans les productions canadiennes et australiennes promises un fort d veloppement et moins controvers es que les zones rebelles africaines En participant la campagne onusienne De Beers est devenue la figure de proue de la lutte contre les diamants du sang Son retrait des zones de conflits bien que dict par des imp ratifs commerciaux a donn l impression qu elle moralisait son commerce Par un tour de passe passe tr s habile la compagnie a su exploiter ses checs commerciaux pour modifier son image de compagnie cartellaire sans scrupule afin d tre d sormais consid r comme l agneau immacul du secteur diamantaire Nous avons tent de d montrer dans ce chapitre comment une pierre extraite par la
165. t auteur des vertus humanisantes puisqu elle permet l homme de se r aliser en tant que tel Comme Hegel Nietzche estime la guerre n cessaire en ce qu elle permet l individu de r aliser sa nature humaine Toutefois la diff rence du premier le second n exalte pas l Etat qu il consid re comme un monstre froid La guerre est pour Nietzche souligne A Le Bras Chopard l expression d un instinct dominant qui s impose aux adversaires et qui en engageant la vie et la mort travaille au triomphe de l nergie qu est la vie En d truisant les valeurs p rim es et tout en en cr ant de nouvelles continue la guerre est aussi cr atrice de civilisation S Sur Relations Internationales Monchrestien Paris 2000 p 290 Cit par A Le Bras Chopard La guerre Th ories et id ologies s ries clefs Montchrestien Paris 1994 p 89 A Le Bras Chopard op cit p 90 Idem p 90 Idem p 93 Idem p 93 Au 20 si cle la tendance s inversa un certain nombre d auteurs dont la r flexion s inscrit dans le cadre plus large des relations internationales l image de Kant ou de Bentham propos rent des solutions pour rem dier la menace r currente du recours la guerre Mais tous en raison de la mani re diff rente dont ils appr hendent les relations internationales n apportent pas la m me r ponse L cole r aliste place le risque permanent de conflit entre les Etats en
166. t et laborer une offensive finale qui leur permettra de prendre le pouvoir Cette nouvelle forme de conflictualit est tr s loign e de la conception clausewitzienne de la guerre C est la nature m me de celle ci qui a chang la fronti re entre paix et guerre a disparu et a t remplac e par une instabilit chronique dont la population est la premi re victime Pour le gouvernement la restauration de l autorit de l Etat passe par la r cup ration de ces mines seul moyen d trangler financi rement la r bellion et donc de la faire dispara tre Ainsi pour le MPLA qui pourtant tire plus de 90 de ses recettes d exportation du p trole le diamant est devenu un enjeu strat gique car ce sont ces gemmes qui permettent l Unita d acheter des armes Tant pour les autorit s gouvernementales que pour les forces rebelles le diamant est devenu une cible militaire Les accords de paix eux m mes ainsi que leurs checs sont conditionn s par le diamant Lors de la signature des Accords de paix de Lom en juillet 1999 il est pr vu de confier Foday Sankoh la gestion de la commission en charge des ressources strat giques du pays qui supervise notamment le secteur minier L ONU d ploie une force de maintien de la paix la MINUSIL qui doit avec les autorit s sierra l onaises et les forces de l ECOMOG participer au d sarmement Mais elle rencontre une vive opposition du RUF dans les bastions riches en diamants
167. t faite de leur aide budg taire les budgets rwandais et ougandais tant financ s plus de 50 par les pays occidentaux principalement par la Grande Bretagne les Etats Unis et les pays nordiques On peut s interroger sur les raisons pour lesquelles aucun embargo sur les richesses congolaises n a t prononc Tout d abord imposer une interdiction d importer des ressources provenant de RDC n aurait servi qu a p naliser le gouvernement l gitime puisque les Etats pilleurs les exportent chez eux pour les r tiqueter avant de les r exporter 270 S RES 1332 2000 S RES 1341 2001 S RES 1355 2001 S RES 1376 2001 S RES 1399 2002 771 C r monie des v ux Afrique Express janvier 2002 Bulletin n 243 sur www afrique express com 77 Rapport Ba N Daw op cit 7 Additif au rapport Ba N Daw op cit 274 G Kanh Le pillage des richesse se poursuit RFI 22 novembre 2001 78 officiellement Il aurait donc fallu tendre cette mesure tous les pays pr sents en RDC et vu leur nombre cela s av rait difficile m me si cela e t t n cessaire De plus afin de m nager la cr dibilit d j malmen e des Nation Unies un vaste m canisme de contr le des sanctions aurait du tre mis en place et cela eut t fastidieux Mais surtout une telle r solution ne pourra jamais tre adopt e en raison du droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de s curit En effet la
168. t les milices Interhamwe ont particip au g nocide tutsi et se sont r fugi s en RDC apr s leur d faite avec la bienveillance de Mobutu 7 R gion frontali re du Burundi de l Ouganda et du Rwanda situ e l est de la RDC 6 Les Banyamulenge sont des tutsis d origine congolaise ils ont t manipul s par le r gime de Kigali pour renverser L D Kabila apr s sa trahison l gard tutsi power 92 Chronique des faits internationaux RGDIP 1992 2 p 710 7 Cit par A Bassir Pour Alli s et ennemis du Congo Kinshasa se livrent au pillage syst matique de ses richesses Le Monde 23 mars 2001 22 L un des moyens d obtenir l engagement du Zimbabw a en effet t de lui donner des incitations financi res en lui m nageant la possibilit de faire des affaires dans le secteur minier Ainsi le pr sident R Mugabe a t il monnay son intervention en change de son soutien militaire il a fait conna tre son int r t pour les mines du Kasai Ceci confirme le fait que la recherche de puissance constitue le fondement du comportement des acteurs g opolitiques et que la politique ext rieure d un Etat est domin e par la poursuite d int r ts nationaux La contrepartie qu a re u ce pays en change de son intervention va beaucoup plus loin que le remboursement de son effort de guerre ou bien m me qu une simple gratification financi re L appui militaire de la ZDF s est traduit
169. tains op rateurs priv s et les autorit s contr lant la r gion Petit petit remarque l ambassadeur belge aupr s des Nations Unies J de Ruit le conflit initialement politique et s curitaire va se transformer en lutte pour l enrichissement dans laquelle la dimension conomique va devenir une force directrice Pour le ministre des affaires trang res congolais Monsieur Okitundu les ennemis de Kinshasa r alisent une course effr n e et mercantiliste vers le plus grand profit Il est vrai que les int r ts conomiques ont pris le pas sur les int r ts politiques et que les pr occupations s curitaires ont c d la place aux pr occupations commerciales C t ougandais les mines de diamants sont localis es entre autre Amadi Isiro et Banalia On trouve aussi des exploitations de diamants alluvionnaires au nord de Kisangani et en Equateur qui rapporteraient environ 70 milliards de dollars par an Les forces ougandaises et les rebelles qui leur sont affili s pr l vent de plus des taxes sur les transactions r alis es par les acheteurs de diamants L exploitation ougandaise est le fait de militaires et de personnes proches du pr sident Museveni Ainsi la soci t Victoria qui est impliqu e dans le trafic de diamants est dirig e depuis Kampala par Salim Saleh le fr re de Y Museveni et par Jovia Akandwanaho sa belle s ur La preuve flagrante de ce pillage grande chelle se manifest
170. tateur d un fonctionnaire des mines et d un agent des douanes les diamants sont plac s par cat gorie dans des pochettes Celles ci sont ensuite d pos es dans un colis scell Le certificat d origine qui doit pr senter dans le d tail l valuation de l envoi est alors tabli Avec le premier colis scell ils sont plac s dans un deuxi me colis qui son tour est scell et sur lequel doit figurer un certain nombre d informations poids dimension du paquet num ro d exp dition nombre de pochettes timbre et signature de l valuateur public Le certificat de confirmation d importation qui est le volant d tachable du certificat d origine doit tre renvoy l Office public de l or et du diamant d s r ception et r valuation du colis 83 Cette description d taill e bien que fortement condens e semblait n cessaire pour illustrer la volont du gouvernement sierra l onais d instaurer un r gime de certification efficace et la mani re dont s effectue la lutte contre les diamants sales au niveau national Il faut de plus souligner le renforcement du contr le des activit s mini res le but tant d viter que des diamants provenant des zones de conflit s immiscent dans la fili re l gitime Ce contr le est l un des principaux facteurs du succ s de l application du processus de certification Quelques mois seulement apr s sa mise en place le gouvernement constatait que ce
171. tement du Tr sor dresser une liste des pays autoris s exporter leurs diamants aux Etats Unis Tous deux ont aussi pour objet de lutter contre le commerce des diamants de la guerre mais la divergence majeure r side dans les modalit s accomplir par les pays exportateurs Le Clean Diamond Act demande que dans les six premiers mois suivant l adoption de cette loi les pays exportateurs de diamants aient mis en place un r gime de contr le qui s appliquerait autant aux diamants qu aux bijoux qui en sont compos s Le Conflict Diammond Act requiert quant lui une simple coop ration des pays exportateurs avec le Processus de Kimberley et exempte les bijoux de son champ d application 288 I Simile et L Gberie Diamants sales et soci t civile 4 Assembl e mondiale de CIVICUS ao t 2001 Vancouver C B Canada 91 Le 29 novembre 2001 la Chambre des Repr sentants adoptait le Clean Diamond Act Ce vote a eu lieu l issue d un compromis entre la Maison Blanche et les lus qui avaient d cid d abandonner la clause de sanctions automatique contre les pays r fractaires Le pr sident conserve toutefois le pouvoir non automatique d imposer des sanctions contre les pays qui ne mettraient pas en uvre des proc dures permetant de contr ler l origine des diamants On peut se f liciter que ce soit le projet le plus rigoureux bien que l g rement dulcor qui ait t adopt Cette
172. tif re Oryx Natural Ressource qui dispose de concessions en RDC a conclu en 1999 un accord de partage de b n fices avec le bras commercial de l arm e zimbabw enne OSLEG soci t principalement dirig e par de haut responsables militaires 7 Rapport Ba N Daw op cit p 36 7 Les Zimbabwe Defence Forces sont les forces arm es zimbabw ennes 7 Th L Blanc Les mines de la discorde Jeune Afrique L Intelligent f vrier 2001 n 2091 74 Additif au rapport Ba N Daw op cit p 24 75 Cit par A Bassir Pour op cit 7 Idem 77 Th L Blanc op cit 23 OSLEG a par la suite sign un accord de partenariat avec COMIEX une soci t d import export d tenue majoritairement par L D Kabila et de hauts responsables de l AFDL Cet accord pr voyait la cr ation de joint venture afin d exploiter et de commercialiser les minerais de la RDC Ce partenariat a donn naissance la COSLEG Au mois de f vrier 2000 la demande du Zimbabw Kabila a d c der les deux plus riches concessions de la MIBA estim es plus d un milliard de dollars les d p ts de kimberlite de Tshibua et les d p ts alluviaux de la Senga Senga la soci t Oryx Zimcon Celle ci et la COSLEG ont cr ensemble la coentreprise Sengamines Il n est de secret pour personne que la Sengamine a non seulement pour objectif de rembourser l effort de guerre du Zimbabw mais est aussi une mani re de s assurer son s
173. tion des sanctions impos es au RUF le contr le des zones diamantif res du pays rapporte aux rebelles sierra l onais entre 25 et 125 millions de dollars En Angola l Unita aurait ainsi empoch en 1993 500 millions de dollars et 150 millions en 1999 cette baisse s expliquant par la reprise de plusieurs mines par les forces gouvernementales On estime qu au cours de la derni re d cennie les recettes provenant du diamant lui ont rapport pr s de 3 7 milliards de dollars r investis aussit t selon J D 52 Geslin en contrats d armements On comprend donc l enjeu que repr sente l appropriation de cette pierre qui p rennise ainsi le conflit et partageons l expression de gemmo gu rilla employ e par O Misser et J F Vall e Si au d but des hostilit s le conflit s apparentait une bataille id ologique il s est par la suite transform en bataille pour le diamant La chute du communisme et la reconnaissance par E Dos Santos de l conomie de march a priv l Unita de sa cause De m me on peut douter de l authenticit du programme du RUF visant restaurer le multipartisme La r elle aspiration de ces deux r bellions est la conqu te du pouvoir celui ci favorisant la captation d un maximum de richesses L objectif prioritaire est donc devenu le contr le du plus grand nombre de mines En effet la prise de pouvoir ne peut se faire que par les armes et ces derni res ne peuvent
174. troupes Toutefois m me si la situation s est apais e la situation humanitaire reste pour le moins pr caire Seize millions de personnes sont menac es par la famine et trois millions sont d c d es en raison du conflit Il y a de plus 2 041 000 d plac s et 338 450 congolais se sont r fugi s dans les pays voisins en majorit en R publique Unie de Tanzanie R publique du Congo et en Zambie La RDC compte aussi 368 000 r fugi s install s pour la plupart dans l Est et notamment au Kivu Cette r gion reste en proie de violents affrontements l quilibre ethnique ayant t rompu par l afflux massif de r fugi s dont certains r vent de reconqu rir par les armes le pouvoir de l Etat qu ils ont fui Certaines organisations humanitaires ont d suspendre leurs op rations en raison de la violence qui y r gne Cette situation extr mement instable a amen en f vrier 2002 le ministre ougandais de la d fense renforcer les position de l UDPF dans ce secteur afin de pr server l Ouganda d attaques rebelles Le climat tendu dans cette partie Est du Congo entrave le bon d roulement du retrait des forces trang res elle pourrait m me engendrer un red ploiement massif des arm es rwandaises et ougandaises Comme le fait remarquer le 103 L accord de Lusaka a t conclu le 10 juillet 1999 entre la RDC l Angola la Namibie le Rwanda l Ouganda et le Zimbabw Il comporte des conditions relatives
175. ts de l homme et d emp cher l exercice du droit des peuples disposer d eux m mes pr sent par le rapporteur sp cial E Ballestros conform ment la r solution 1998 6 de la commission des droits de l homme E CN 4 1999 11 p 11 sur http www hri ca 158 Notamment la r solution 54 51 adopt e le 29 f vrier 2000 A RES 54 51 19 E Ballesteros op cit p 8 45 la s curit int rieure est une obligation laquelle l tat ne peut pas renoncer et qu il ne peut pas non plus transf rer Depuis ces derni res ann es plusieurs facteurs ont pouss ces mercenaires nouvelle version sur le devant de la sc ne le d clin de l interventionnisme dans les conflits locaux depuis la fin de la Guerre froide la doctrine occidentale 0 mort et la crainte des tats occidentaux intervenir depuis l exp rience somalienne la d liquescence des tats africains et la d sorganisation de leurs arm es le grand nombre de combattants sans guerre depuis la fin du conflit Est Ouest et celle des hostilit s en Yougoslavie et en Afrique de Sud Pour un gouvernement incapable de faire face un mouvement rebelle et dont la Communaut internationale se soucie peu il est ais et peut m me parfois sembler judicieux de recourir au mercenariat Mais aujourd hui les entreprises de s curit priv es n ont plus une mission strictement militaire leur emprise va au del de l intervention arm e B B
176. tswana s est achev e le 30 novembre 2001 par un accord sur la teneur d un syst me de certification internationale des pierres dont les modalit s techniques n ont pas t d voil es Ce syst me devrait tre tabli le plus rapidement possible gr ce un accord international Les pays qui avaient la capacit de le mettre en place taient incit s le faire imm diatement Les autres ont t encourag s le faire d ici juin 2002 afin qu il soit pleinement applicable d ici fin 2002 Il a t rappel que le succ s du m canisme de certification d pendait troitement des proc dures de contr le mis en place au niveau national Lors de la r union d Ottawa les membres du Processus de Kimberley se sont f licit s de l adoption de la r solution 56 263 par laquelle l Assembl e g n rale exprime son soutien l accord conclu au sein de cette conf rence multilat rale En vue du lancement simultan du processus de certification internationale la Suisse accueillera une ultime s ance pl ni re en novembre 2002 Un collectif d ONG a rappel que l accord devra tre l galement contraignant et pour qu il s applique l ensemble de la Communaut internationale il devra faire l objet d une r solution du Conseil de s curit Les participants au Processus de Kimberley auront accompli un travail cons quent en un temps record Des r gles pr cises s appliqueront d sormais dans les pays producteu
177. u laser un certain nombre d informations microscopiques l identification du diamant serait facilit e et la contrebande rendue plus difficile La Belgique qui auparavant faisait preuve d un laxisme vident en mati re diamantaire tient d sormais purger son territoire des diamants de la guerre La multiplication des initiatives prises par le gouvernement illustre cette volont de mettre un terme cette conomie parall le responsable de la poursuite de conflits africains A l image de la Belgique les Etats Unis ont eux aussi r glement ce commerce C C L adoption du Clean Diamond Act aux Etats Unis Premier consommateur de diamants et centre important d change de ces gemmes les Etats Unis se devaient de r agir face la probl matique des diamants de la guerre Tony Hall d put d mocrate et Frank Wolf d put r publicain se sont rendus en Sierra L one en 1999 2872 es Etats Unis consomment 50 des diamants de la plan te Par le biais du march am ricain six milliards de dollars de diamants sont vendus chaque ann e d p che du 29 novembre 2001 US Congress accepts Clean Diamonds Act sur www conflictdiamond com 90 En novembre 1999 T Hall introduisait le projet de loi CARAT Consumer Access to Responsible Accounting of Trade Act Il visait introduire des r gles requ rant que tous les diamants vendus aux Etats Unis soient certifi s au moyen d un label indiquant leur
178. ut regretter le fait que PONU n ait pas plus t t pris conscience que le trafic de diamants constituait une menace pour la paix et la s curit Afin que toute situation potentiellement nuisible la stabilit internationale puisse tre imm diatement d tect e la proposition de l ancien Secr taire g n ral Boutros Boutros Ghali en ce qu elle envisage de demander au Conseil Economique et Social de fournir r guli rement des rapports sur les situation mettant en danger la paix m rite d tre tudi e A l issue de cette tude un autre constat s impose elle seule PONU ne peut rien Les embargos impos s par le Conseil de s curit ont longtemps t d tourn s C est l action parall le des autres acteurs voqu s pr c demment qui a redonn une certaine vigueur aux sanctions Si l autorit des Nations Unies est mise mal par une crise de l gitimit force est de lui reconna tre un certain m rite en ce qui concerne la qualit et l tendue du mandat des op rations de maintien de la paix notamment en Angola C Schricke L Agenda pour la paix de B Boutros Ghali analyse et premi res r actions Annuaire Fran ais de Droit International AFDI 1992 p 14 99 Loin d tre parfait le syst me international de certification mis au point lors du Processus de Kimberley constitue n anmoins un progr s certain vers l assainissement du commerce de diamants Son application d pend
179. ution 1173 du 12 juin 1998 S RES 1173 1998 R solution 1181 du 13 juillet 1998 S RES 1181 1998 R solution 1234 du 9 avril 1999 S RES 1234 1999 R solution 1270 du 22 octobre 1999 S RES 1270 1999 R solution 1277 du S RES 1277 1999 104 R solution 1289 du 7 f vrier 2000 S RES 1289 2000 R solution 1304 du 23 ao t 2000 S RES 1304 2000 R solution 1306 du le 5 juillet 2000 S RES 1306 2000 R solution 1313 du 4 ao t 2000 S RES 1313 2000 R solution 1315 du 14 ao t 2000 S RES 1315 2000 R solution 1317 du 5 septembre 2000 S RES 1317 2000 R solution 1321 du 20 septembre 2000 S RES 1321 2000 R solution1332 du 14 d cembre 2000 S RES 1332 2000 R solution 1334 du 22 d cembre 2000 S RES 1334 2000 R solution 1341 du 22 f vrier 2001 S RES 1341 2001 R solution 1343 adopt e le 7 mars 2001 S RES 1343 2001 R solution 1355 du 15 juin 2001 S RES 1355 2001 R solution 1376 du 9 novembre 2001 S RES 1376 2001 R solution 1385 du 19 d cembre 2001 S RES 1385 2001 R solution 1399 du 19 mars 2002 S RES 1399 2002 R solution 1400 du 28 mars 2002 S RES 1400 2002 R solution 1404 du 18 avril 2002 S RES 1404 2002 R solution 1417 du 14 juin 2002 S RES 1417 2002 R solutions de l Assembl e g n rale R solution 54 51 du 29 f vrier 2000 sur l utilisation des mercenaires A RES 54 51 2000 R solution 55 56 du 1 d cembre 2000 sur le r le des diamants d
180. ution mod r e En raison de la diversit de ses participants le Processus de Kimberley peut tre qualifi d initiative originale mais les r sultats de cette conf rence sont n cessairement limit s le syst me de certification qui en est issu ayant d m nager les int r ts divergents des diff rentes cat gories de participants Section 2 Section 2 Le Processus de Kimberley une initiative originale aux r sultats limit s On entend par Processus de Kimberley une s rie de n gociations amorc es en mai 2000 entre plus d une trentaine de gouvernements de pays qui produisent transforment consomment des diamants ou en font le commerce les repr sentants de l industrie et ceux de la soci t civile en vue de l tablissement d un syst me international de certification d origine Cette initiative est due aux pays d Afrique australe Le diamant tant pour ces derniers source d emploi et de croissance conomique il tait vital de r glementer ce secteur afin que le commerce l gitime ne soit pas touch par les campagnes men es contre les diamants de la guerre Le risque d assimilation aurait t d sastreux pour la prosp rit de ces pays 29 La soci t monde est une expression utilis e par J J Rohe pour d signer la soci t des individus par opposition la soci t internationale qui est celle des Etats Dans la premi re les hommes seraient li s par des valeurs communes alors que dans l
181. utoriser mener leurs incursions partir du territoire guin en En mars 2001 les autorit s ont signifi l ambassadeur de Guin e son expulsion pour incompatibilit avec leur statut La mesure vise galement l ambassadeur sierra l onais Freetown tant accus e d tre de m che avec le r gime guin en Il est vrai que cette derni re ne serait pas m contente que le mentor du RUF soit chass du pouvoir Si au mois d ao t 2001 les autorit s des trois pays de l Union du Fleuve Mano ont proc d une s rie d entretiens afin de pacifier leurs relations la d tente aura t de courte dur e D s septembre Monrovia d non ait nouveau le soutien de ses deux voisins au LURD Les rebelles n tant plus qu une soixantaine de kilom tres de la capitale Ch Taylor d cr tait l tat d urgence le 8 f vrier 2002 116 En Guin e les Malink s et les Forestiers entretiennent des relations plus que frileuses 17 Rapport du groupe d experts pr sid par M Ayafor et concernant le Lib ria 26 octobre 2001 S 2002 1015 p 26 118 Idem p 27 119 C Bensimon Chaos tropical RFT 10 janvier 2002 120 Ch Champin Monrovia joue la d tente avec ses voisins RFI 24juillet 2001 121 D Samson Les rebelles aux portes de Monrovia RFI 11 f vrier 2002 33 En Guin e cette exacerbation des tensions avec le Lib ria a engendr une d gradation des relations entre autochtone
182. uts Compos d Etats de repr sentants de l industrie diamantaire et d ONG le Processus de Kimberley est une illustration du concept de gouvernance globale c est dire de coop ration entre nouveaux et anciens acteurs internationaux Ce concept est encore flou et ne peut tre d fini pr cis ment Pour J J Roche c est une nouvelle mani re de concevoir l action publique pour apporter les r ponses appropri es qui d passent d sormais le cadre des Etats une nouvelle m thode 92 289 qui place l homme au centre de ses d action privil gi e de la soci t monde pr occupations 7 La Commission Brandt en donna une d finition tr s g n rale dans son rapport publi en 1995 intitul Notre voisinage global D apr s celle ci la gouvernance globale serait la somme des diff rentes fa ons dont les individus et les institutions publics ou priv s g rent leurs affaires communes La diversit d acteurs favorise la recherche d une solution globale et objective celle ci ne sera pas le reflet exclusif de la volont d un seul protagoniste Toutefois si ces acteurs se battent pour une cause commune ils le font dans une optique diff rente l industrie pour le salut de son commerce les ONG pour les droits de l homme les Etats contre la criminalisation de leur conomie ce qui rend la n gociation plus difficile et aboutit forc ment un compromis c est dire une sol
183. vr selon les modalit s d crites ci dessus 85 Il est en outre pr vu d instaurer un nouvel organe charg de suivre tous les aspects de la production et d obliger les petits mineurs et les interm diaires s enregistrer pour obtenir une autorisation Ce syst me est tr s diff rent de celui adopt par la Sierra L one et premi re vue moins efficace La premi re distinction r side dans le syst me d achat Celui d Angola repose sur un monopole alors que celui tablit en Sierra L one est bas sur la libre concurrence La corruption end mique pr sente en Afrique n pargne pas l ASCorp d tenue 51 par Sodiam filiale d Endiama et 49 par des compagnies priv es La collusion d int r ts priv s et publics menace la cr dibilit de ce joint venture De plus ce guichet unique abuserait de sa position monopolistique en achetant les pierres tr s bas prix pour les 281 Les marchands de diamants seraient alors revendre ensuite des exportateurs au prix fort tent s de les couler en contrebande vers Anvers o m me sans certificat d origine ils trouvent toujours preneurs Le montant lev de la taxe d exportation 6 n incite pas non plus emprunter les voies l gales En cons quence la valeur de la contrebande s l ve un million de dollars par jour La part des diamants de la guerre dans ce montant serait approximativement de 20 30 soit 250 000 dollars par jour Le c
184. wandaises de minerais ont fait un bond consid rable alors que ce pays n en est pas producteur Cela ne l a pas emp ch d exporter pr s de 2000carats en 2000 pour une valeur de d environ 2 millions de dollars Ce racket syst matique men en zone rwandaise est v ritablement organis et se r alise non seulement par les activit s commerciales men es directement par l APR mais aussi gr ce aux profits revers s par les compagnies dont elle est actionnaire les paiements effectu s par le RCD Goma les taxes collect es en change de protections accord es aux entreprises et les imp ts revers s au Bureau Congo Ce dernier est la clef de vo te des op rations financi res de l APR Il r colte les taxes impos es aux diamantaires d sireux d acheter des diamants extraits dans leurs zones d occupation Une fois extraites en RDC ces ressources sont achemin es en Ouganda et au Rwanda d o elles sont r exp di es avec le label ougandais ou rwandais Or tout le monde conna t pertinemment leur provenance initiale Mais comme le Conseil de s curit de l ONU n a d cr t aucun embargo ces mati res premi res peuvent librement tre r export es C est ainsi que les diamants congolais prennent le chemin des plus grands centres de taille Ces r exportations contribuent renforcer la balance des paiements du Rwanda et de l Ouganda ce qui fortifie la confiance des bailleurs de f
185. x illicite des diamants de la guerre contribuer la restauration de la paix et de la s curit internationales et pr venir d autres conflits diamantaires renforcer l application des sanctions dict es par le Conseil de s curit prot ger l industrie l gitime des effets secondaires que pourraient provoquer la m diatisation et la politisation du probl me des diamants du sang La premi re s ance de n gociations a eu lieu Kimberley en mai 2000 Plusieurs r unions r gz 294 se sont succ d es En juillet 2001 Moscou la F d ration de Russie a propos un prototype d emballage qui pourrait tre utilis pour le stockage et le transport des diamants bruts les participants ont soulign la n cessit de mettre en place des syst me nationaux de suivi et de contr le visant promouvoir la transparence et la responsabilit A Twickenham en septembre 2001 les participants ont apport quelques retouches l bauche de certificat d origine faite lors de la r union de Bruxelles cinq mois auparavant Celui ci devrait tre proche de celui mis en place par la Sierra L one mais plus perfectionn Il comporte trois volets un volet certificat d origine comportant un certain nombre d informations sur le colis le pays d origine le pays exportateur et le pays importateur un volet d tachable le certificat de confirmation d importation un autre volet d tachable le bordereau de s

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